Condition Feminine
Condition Feminine
Condition Feminine
Cet article étaie l’importance des femmes dans l’économie sociale et ’article 17.1 de la Constitution,
solidaire en Haïti, de données illustrant de manière significative la place L
stipule que « Le principe du quota
d’au moins trente pour cent
qu’elles occupent dans l'industrie, l'agriculture et les services aussi bien
(30%) de femmes est reconnu
au niveau social dans l’éducation et la prise en charge de leur famille. Un à tous les niveaux de la vie
plaidoyer à visage humain pour réhabiliter la femme haïtienne reje- tée nationale, notamment dans les
dans la marginalisation, la prostitution, la domesticité et l’informel, et services pu- blics ». Si les
réclamer pour elle plus de justice sociale quant au droit à l’éducation et à femmes représentent
51,8% de la population active totale
la prise en charge.
on retrouve cependant beaucoup
moins de femmes dans l’économie
formelle que dans le secteur
l’informel (58,8%).
La distribution des personnes acti-
ves par secteur d’activités économi-
ques, se donne comme suit en
milieu urbain :
Environ 40% travaillent dans
l’agriculture ;
Plus de 25% s’adonnent au com-
merce, desquels 77,5% sont des
femmes ;
Plus de 15% sont dans l’offre de
services, dont 29,3% sont des fem-
mes. En particulier, la rame hôtels
et restaurants emploie une grande
majorité de femmes, soit 73,8% des
employés ;
Environ 11% sont employés
dans l’industrie, desquels 22,2%
sont des femmes ;
On estime à 7% le taux des arti-
sans indépendants ;
Et l’administration publique em-
ploie 2% de la population économi-
quement active.
En milieu rural, environ 72% des
personnes actives travaillent dans
l’agriculture et 17% dans le com-
Rasin, Jwèt pèch, 2010
merce. Ce secteur de la production
Condition
106 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
106
est caractérisé par l’absence de La commercialisation des produits moins. Les madan Sara les plus
technologies modernes, d’infras- agricoles repose essentiellement sur riches sont des voyageuses louant
tructure de base et d’assistance les démarches des intermédiaires. ou possédant de véritables
technique. Les producteurs agrico- L’un des intermédiaires incontour- caravanes dans les régions isolées,
les travaillent souvent sur des nables du circuit de commercialisa- ou fréquentant les lignes aériennes
superficies agricoles inférieures à tion des produits vivriers est la caribéennes pour ramener des
deux hectares. « madan Sara », agente de contact produits introuvables ou hors de
infatigable entre les consommateurs prix en Haïti (tissus, produits de
Les données sociales sur les fem- beauté, etc.…).
urbains et les producteurs ruraux, et
mes et les filles méritent d’être
dont l’appellation lui est donnée par Plus touchée que l’homme par le
aussi soulignées :
analogie à cet oiseau qui picore au phénomène d’analphabétisme, la
l’espérance de vie de la femme gré de son vol. On distingue femme haïtienne poursuit moins
haïtienne est de 54 ans; 67,5 % des plusieurs catégories de « madan souvent des études. Ce sont les fem-
femmes souffrent d'analphabétisme; Sara ». mes appartenant à l’élite intellec-
10% des fillettes âgées de 5 à 9 ans tuelle ou économique qui ont obte-
travaillent ; 33% des fillettes âgées nu le droit de vote pour la femme
de 10 à 14 ans travaillent ; le salaire Le salaire perçu par les haïtienne en 1957. Aujourd’hui
perçu par les femmes est de 40% femmes est de 40% infé- prenant conscience de leur rôle,
inférieur à celui des hommes ; rieur à celui des hommes, alors elles se ressaisissent et s'organisent
jusqu'à 15% de séropositivité qu’elles assument quasiment la en divers groupements tels que
féminine est recensée en Haïti, à charge familiale et parentale « FANM D’AYITI » (Femmes
cause principalement des viols; sans conjoint d’Haïti) ou le mouvement féministe
seulement 1% de témoignage des
haïtien créé au lendemain du départ
victimes de viol alors que les unités
de Jean-Claude Duvalier. Leur but
médicales dénombrent 7,8% d'atta- Les madan Sara les plus humbles,
est d'inclure la lutte féministe dans
ques sexuelles ; 43% de familles souvent représentées dans les
le contexte général du retour à la
monoparentales ont une femme tableaux, sont celles qui descendent
démocratie, c’est-à-dire d’obtenir
comme chef de ménage. En milieu les pentes accidentées des mornes
l’'accès aux droits fondamentaux,
urbain, ce taux est plus élevé, soit portant sur la tête des paniers de
au travail et à la santé.
64% dans l’aire métropolitaine fruits et légumes pesant souvent 25
contre 60% des ménages des villes kg pour la vente au marché. Les Pilier de l’économie haïtienne, la
de province. madan Sara qui peuvent se payer femme, souvent seule à faire vivre
un véhicule font partie d’une une famille entière, exerce toutes
La femme haïtienne remplit un rôle
deuxième catégorie. Elles achètent sortes de petits métiers. Outre
essentiel dans la société haïtienne.
aux paysans du coin et revendent au l’agriculture, elles sont brodeuses,
D’une part, tout le commerce
marché de la ville. Enfin, les plus couturières, femmes de chambre.
national repose sur ses épaules,
aisées fréquentent les lignes L’économie du pays repose sur le
puisqu’elle est au centre des activi-
aériennes caribéennes et apportent courage de ces femmes.
tés commerciales des produits au
en Haïti des produits introuvables
niveau microéconomique. D’autre En ville, elles forment le bataillon
ou hors de prix (tissus, produits de de secrétaires dans les services
part, elle se retrouve souvent seule à
beauté, etc.). Par les chemins, ces publics et les entreprises privées,
assumer toutes les responsabilités
femmes altières se rendent à la ville mais la majorité d’entre elles sont
dans l’éducation des enfants, en
l’absence de l’homme dans la ou à quelque marché isolé où l'on d’origine paysanne. Réduites à la
plupart des cas. On trouve la femme ne peut y arriver qu'à pied, comme misère, elles viennent de jour en
haïtienne principalement dans le les colporteurs autrefois appelés jour grossir le nombre des ouvrières
secteur informel de l’économie « boîtes à dos », à la recherche de et des sans-emplois et vivent
sociale et solidaire (ESS)1. prix les plus avantageux, fusse aujourd’hui dans les bidonvilles des
même pour quelques gourdes en principales villes. L’actuel Code du
Condition
107 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
107
Travail prévoit une protection accueillant ces enfants ont pour leur sion sociale au sein de la société
insuffisante pour le personnel de part laissé leurs propres enfants à haïtienne. Toutefois la pauvreté en
maison dont la majorité est d'autres. Alors que l’article 32 de la Haïti ne se résume pas seulement au
essentiellement féminine. Convention relative aux droits de manque d’argent. Elle s’exprime
l’enfant reconnaît à celui-ci « le aussi par un manque de ressources,
droit […] d’être protégé contre en matière d’éducation, de santé et
1. Femmes, Sous-emploi et
l’exploitation économique et de de relations sociales, ce qui handi-
Restavèk
n’être astreint à aucun travail com- cape la réussite économique,
Le Fonds des Nations-Unies pour la portant des risques ou susceptible particulièrement celle des femmes.
population (UNFPA, Haïti) indique de compromettre son éducation ou
Pour bien comprendre ce processus
que seulement 14% des jeunes âgés de nuire à sa santé ou à son
de régression de l’économie
de 15 à 24 ans révolus, exercent développement physique, mental,
haïtienne, il importe de rappeler que
effectivement un emploi rémunéré ; spirituel, moral ou social ».
le sous-développement est « désar-
16% se retrouvent au chômage,
ticulation d’une économie nationa-
donc sont en quête d’emploi, et
le, extraversion de ses structures,
70% sont inactifs. La différencia- Elles sont plus blocage de son accumulation sous
tion est nette selon le sexe et le de l’effet d’un développement des
secteur de résidence : 73,3% des 100 000 filles âgées de six forces productives initié de l’exté-
filles sont inactives contre 66,3% à dix-sept ans engagées comme
rieur. Il signifie l’intégration à un
des garçons. Le pourcentage domestiques dans des condi-
système productif centré sur une
d’inactifs s’élève à 76% en milieu tions très dures de travail et
autre nation, plus développée (De
urbain contre 64% en milieu rural. sujettes à des sévices divers
Bernis, 1987 : 892) ».
Si le degré de participation réelle
dans l’activité économique est plus L’économie haïtienne est dans une
élevé en milieu rural qu’en milieu 2. Un survol de l’économie situation de stagnation depuis
urbain (18,7% contre 9,2%), le taux haïtienne plusieurs décennies. Elle ne peut
de chômage est, par contre, plus Le revenu moyen par habitant de conserver sur une longue période un
faible chez les jeunes, dans les 829,6 dollars (BM : 2015) est à taux de croissance du revenu réel
villes que dans les campagnes peine suffisant pour couvrir les par habitant même modéré, si le
(14,7% contre 17,2%). L’emploi besoins essentiels du citoyen pays n’investit pas une proportion
informel domine et concerne plus haïtien. Les données sur la pauvreté substantielle de son produit inté-
de 80% des actifs. L’emploi est et les inégalités en Haïti révèlent rieur brut (PIB). En effet selon la
ainsi distribué par secteur d’acti- que la pauvreté (au seuil de 2 dol- mission OEA/CEPAL/BID (1963),
vités : 40% dans l’agriculture, 25% lars américains par jour) concerne Haïti a opéré avec un coefficient
dans les activités commerciales, 2% 76% de la population, et l’extrême d’investissement d’environ 7% du
dans la fonction publique. pauvreté, (au seuil de 1,25 dollar PIB de 1945 à 1959, ce qui lui a
américain par jour), en affecte 56%. valu un taux d’accroissement de son
Elles sont plus de 100 000 filles
La pauvreté est plus accentuée en PIB total de 1,7% en moyenne,
âgées de six à dix-sept ans (UNICEF, milieu rural soit 72% de la popula- générant ainsi une régression de -
2007) engagées comme domesti- tion. Selon l’enquête sur la jeunesse 0,1% de son PIB réel par habitant en
ques en Haïti. Plusieurs de ces de 2009 (FAFO), 46% des hommes moyenne durant cette même pério-
enfants surtout les filles, confiés par et 39% des femmes ont terminé de. De plus, en terme réel, son PIB
leurs parents qui ne peuvent les l’école primaire. Les disparités de par habitant a diminué, en moyen-
nourrir, à des familles à peine plus
revenu en Haïti sont très fortes2 : les ne, de 1% par an de 1961 à 2000, ce
riches, « sont soumis à des sévices 10% les plus riches accaparent 50% qui représente une contraction
sexuels, psychologiques et psychi- du revenu national (PDNA, 2010). globale de 45% durant cette pério-
ques, et travaillent dans des condi- L’élargissement du fossé entre les de, signale la Banque Mondiale
tions très dures ». D’après l’étude élites et le reste de la population (2006).
de l’UNICEF, 11% des familles conduit à s’interroger sur la cohé-
Condition
108 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
108
De 2000 à 2006, Haïti a continué
dans sa dégringolade avec des taux
de croissance négatifs du PIB en
terme réel de (-1,2% en moyenne),
un taux d’inflation moyen de 20%,
ainsi que des déficits élevés du
budget et des comptes extérieurs
(BM, ibid.). Toutefois le taux de
croissance du PIB a été de 3,4% en
2007 et de 1,3% en 2008 (BRH,
2009). Ce processus de non
croissance s’explique par le fait que
l’État haïtien n’a pas investi une
partie substantielle de son PIB dans
les différents secteurs de l’écono-
mie car, de 1981 à 2008, les dépen-
ses d’investissements n’ont été que
de 1,8% du PIB en moyenne par
année (BRH, 2009). Ce qui est
insuffisant même pour compenser
le taux moyen de croissance démo-
graphique de 2% l’an. Ce qui
explique le fait que le PIB de 1980
soit plus élevé de plus de 8% que
celui de 2009, induisant une chute
du revenu per capita d’au moins
50% entre 1980 et 2009 (MEF, 24
mars 2010). Ces taux d'investisse-
ments, qui comprennent à la fois les
investissements de remplacement et
les nouveaux investissements, sont
moins que suffisants pour satisfaire
les besoins de remplacement du
matériel usé et obsolète en Haïti.
Or, lorsque l’investissement per
Rasin, Machann dlo, 2008
capita ne couvre même plus la
dépréciation du capital per capita
existant, l’économie haïtienne se dépréciation du capital par tête en au budget, à la balance des paie-
trouve dans une dynamique de service, chaque travailleur haïtien ments...), les transferts de biens
déclin, c’est-à-dire qu’elle fait face dispose d’un équipement plus (aide alimentaire...), les transferts
à une logique régressive. Pour important, ou plus performant, et de services (assistance technique...)
relever la situation, il faut des peut dès lors produire davantage. et les transferts financiers de la
proportions plus élevées du surplus L’économie haïtienne s’est installée diaspora (devises...). Ces transferts
économique pour financer des dans une logique d’économie de n’ont servi qu’à financer la consom-
capacités nouvelles de production, transferts, non intégrée à mation privée ou publique et non à
car quand l’investissement par tête l’économie de la production, tels financer des investissements en
dépasse le montant de la que : les transferts financiers (aides infrastructures et capacités produc-
Condition
109 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
109
tives, à mobiliser les ressources Cette logique d’économie de 38 000 écoliers et étudiants; 1300
nationales et davantage de biens et transfert contribue aussi à affecter du personnel enseignant. Un total
services à partir d’une dynamique l’attitude des dirigeants de l’État de 2,1 millions de personnes dont
interne de croissance et de dévelop- haïtien dans la mobilisation des 302 000 enfants, ont été déplacées.
pement. Ce qui aurait permis au différentes composantes de l’espace L’évaluation des dommages immo-
pays de produire un éventail tou- budgétaire: ressources publiques biliers effectuée entre mars 2010 et
jours plus large de biens et services à (recettes fiscales et non fiscales), février 2011 indique que 403 176
partir d’une dynamique interne de mais également les financements bâtiments ont été endommagés ou
croissance et de développement. alternatifs à ces transferts (emprunts détruits: 217 995 ont été identifiés
internes, création monétaire), indui- comme en bon état (catégorie verte)
sant ainsi un effet d’éviction des et pouvaient être occupés sans
recettes fiscales par l’aide et les réparation; 104 572 ont subi des
Pour juguler la transferts. dommages mais pouvaient être
dynami- que de déclin de En 2004, le cyclone Jeanne avait réparés (catégorie jaune), 80 609
l’écono- fait 3 000 morts en Haïti. En 2008, sérieusement endommagés étaient
mie, il faut des proportions les quatre cyclones ont sinistré plus inhabitables (catégorie rouge). À la
plus élevées du surplus écono- de 165 000 familles. La totalité des fin de mars 2011, selon la matrice
mique pour financer des capa- de suivi des déplacements du
dommages et des pertes recensés
cités nouvelles de production
a été évaluée à 897,39 millions de Cluster coordination et gestion des
dollars américains, soit 14,6% du camps (CCCM), 680 494 personnes
PIB de 2007. De ce montant, 53% déplacées dont 355 851 femmes et
Haïti doit relever le défi de l’absor- correspondent à la valeur des biens 324 643 hommes, vivaient encore
ption non seulement de l'aide physiques détruits et les 47% dans 1 061 camps officiels. Ce séis-
externe mais aussi des transferts en restants correspondent aux pertes me a causé des dégâts matériels
provenance de la diaspora de répercutées sur l’économie haïtien- estimés à 120% du PIB, empirant le
montants très importants de devises ne, renforçant davantage l’effondre- mal dont souffre l’économie
de l’ordre de 1 à 2 milliards de ment des structures de l’État haïtienne qui n’a pas connu
dollars en moyenne par année. Ces haïtien. Celui-ci, privatisé au d’accroissement réel du revenu per
transferts de devises élevés par service d’intérêts particuliers, était capita depuis plus d’un demi-siècle.
rapport à la petite taille de l’écono- déjà incapable d’assurer un cadre
mie posent d’importants problèmes sécuritaire à la population, d’avoir
macroéconomiques au pays, car des institutions politiques qui
3. Les femmes occupent une
celui-ci est doté d’infrastructures fonctionnent normalement, de gérer
place importante dans l’éco-
inadéquates, de capital humain efficacement son économie et de
nomie du pays
limité et n’arrive surtout pas à créer fournir des services sociaux de base
à sa population. Vu la stagnation de l’économie
suffisamment d’emplois pour
haïtienne et le manque d’opportuni-
absorber un taux de chômage et de En janvier 2010, l’État haïtien s’est tés d’emplois, le secteur informel,
sous-emplois frisant plus de 70% de systématiquement effondré. En de l’économie sociale et solidaire, a
la population active. effet le 12 janvier 2010, un tremble- pris une extension majeure et
Ces transferts sont dépensés à ment de terre d’une magnitude de demeure le lieu privilégié des fem-
l’achat de produits importés et à 7,0 sur l’échelle de Richter a frappé mes. Même générant de faibles
équilibrer le déficit durable et Haïti, dévastant la capitale Port-au- revenus, les activités du secteur
important de la balance des transac- Prince, les départements de l’Ouest informel représentent pour beau-
tions courantes. Aussi, n’ont-ils et du Sud-est. Plus de 3 millions de coup de femmes, la principale
pratiquement aucun impact sur la personnes sont victimes du séisme, source de revenus pour assurer en
masse monétaire ou la demande dont 222 650 morts et 310 930 bles- partie les charges sociales.
globale. sées. Parmi les morts on compte
Condition
110 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
110
Le secteur primaire demeure axé activité avec un niveau d’équipe- de la sécurité sociale (OCDE,
principalement sur la production ment quasi-nul, sans aucune Repères, No. 56, jan. 2008). Le
agricole qui demeure le secteur qualification spécifique requise. secteur informel duquel plus de
occupant plus que 50% des popula- Dans les zones rurales la grande 90% de la population active tire de
tions. Les femmes sont présentes majorité des Unités de Production quoi vivre, est l’une des principales
aussi bien dans le processus de Informelles (UPI) fonctionnent dans sources de revenus des ménages.
production que dans celui de la l’agro-alimentaire, ce qui permet de L’agro-industrie du commerce,
transformation et de la commercia- satisfaire les besoins essentiels des informelle en très grande majorité,
lisation des produits agricoles. ménages, tandis qu’en milieu urbain et l’informel non agricole
le commerce et les services sont fournissent le plus grand nombre
Le secteur secondaire est en pleine majoritaires. Ce secteur a un poids d’emplois au pays. Il faut y voir une
régression depuis plusieurs années. très important dans les activités gradation d’activités qui va de la
L’assemblage ayant une forte économiques, et constitue l’une des simple survie à la réalisation
régression depuis 1986 se caracté- principales sources de revenus des d’activités susceptibles d’inclure le
rise par des conditions de travail ménages en Haïti. secteur moderne. Dans le secteur
précaires ainsi que des manque- informel on peut distinguer :
ments aux droits des travailleurs. La L’accès relativement facile au sec-
majorité des ouvriers dans ce teur informel, induit pour certains L’activité génératrice de revenus,
secteur sont des femmes. de bas salaires, peu sûrs, non située dans une démarche de survie,
protégés et des formes irrégulières (l’informel de survie) ; la micro
Le secteur tertiaire, qui comprend d’emploi. Cependant, malgré cette entreprise ; la petite entreprise et
également l’informel, est le seul tendance dominée par ceux qui l’entreprise moyenne capable de se
secteur en voie d'expansion. tirent de faibles revenus d’emplois situer en secteur informel aussi bien
indépendants de survie et de travail que dans l’économie formelle
salarié intermittent, il existe un (Richard Walther, AFD, mars 2006).
4. De l’économie informelle
large éventail de revenus au sein de
Au début des années 1980, le sec- Ainsi, en Haïti, plus de 90% des
ce secteur informel. Parmi les entre-
teur informel représentait environ travailleurs n’acquièrent aucun droit
preneurs plus qualifiés possédant et
75% de l’emploi total au pays. à la retraite à travers leur emploi et
dirigeant des Unités de production
Depuis lors, l’économie officielle doivent, lorsqu’ils sont âgés,
informelles, certains ont des
s’est effondrée et ce chiffre dépasse recourir à leur épargne personnelle, à
revenus salariaux et non salariaux
85% de l'emploi en 1998 et s’estime des dispositifs informels ou
souvent supérieurs au salaire mini-
à 90% en 2010. Ce sont les petits rarement à l’aide sociale. Ces UPI
mum et même plus que les salaires
métiers et autres micro entreprises. ont généralement un faible niveau
moyens du secteur moderne.
Le commerce est relativement d’organisation. Elles sont présentes
D’autres gagnent autant, si ce n’est dans les activités commerciales qui
développé, qu’'il s'agisse du petit plus qu’un ouvrier d’usine du
commerce de produits alimentaires absorbent presque la moitié du
secteur secondaire ou un fonction-
ou vestimentaires ou d'un commer- secteur, le reste est composé
naire moyen.
ce plus structuré pour les achats ou d’activités manufacturières (22%)
ventes de biens à l’étranger. et des micros entreprises (31%).
L’infor-mel, se compose de micros Selon la Banque mondiale (2006 :
On estime que 82% des
unités de production, d’entreprises 23), 78% des entreprises en Haïti
femmes s’activent dans
indivi-duelles, qui n’ont pas ou peu opèrent dans le secteur informel et
le petit commerce
de relations avec l’administration. 99% sont qualifiées de micro
Toutefois il n’existe aucune volonté entreprises ou petites entreprises.
délibérée de fonctionner en marge L’emploi informel n’est pas Le secteur informel emploie 93%
de la règlementation. L’emploi automatiquement synonyme de de la population active non agricole
informel est multiforme, et ceux qui pauvreté, de faible productivité et (2009) et plus de 51% de la popu-
y participent peuvent démarrer leur d’exclusion des services publics et lation active totale. En outre 50,7%
Condition
111 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
111
des actifs de niveau universitaire se
retrouvent dans le secteur informel,
le reste est réparti dans l’adminis-
tration publique (25,6%), dans le
secteur public (29,8%) et dans des
établissements enregistrés (16%),
(IHSI, juillet 2010). Ce sont surtout
des femmes qui s’activent dans le
petit commerce, soit 82%, où elles
occupent essentiellement des em-
plois indépendants (PNUD, 2004).
Le secteur informel
em- ploie plus de 51% de la
population active totale, avec
78% des entreprises opérant
dans ce secteur
cependant localisées dans la capita- re unique et une moyenne de 3,7 misme entrepreneurial, représentant
le, la « République de Port-au- employés dans les services, 3,4 près de 80% de l’économie totale
Prince », avec un effectif avoisinant dans le secteur artisanal et 2,9 où survit plutôt mal environ 75% de
810 mille travailleurs (BRH, 2001: employés en moyenne dans le com- la population.
20). Les activités commerciales merce. Certaines études (Morrison
Il est vrai que le secteur informel
représentent 49,2% du secteur et al. OCDE, 1994), ont montré que le
répond à une demande de biens et
informel ; les activités manufac- financement des investissements et
services très diversifiés de la
turières 22,4% et les services du fonds de roulement des micro
population pauvre vivant des villes.
28,4%. entreprises provient de 80 à 90% de
Il tient une fonction de régulation
l’épargne personnelle ou familiale
Ces UPI auraient chacune un capital en matière d’emploi et au niveau
de l’entrepreneur. Avec une grande
physique moyen estimé à 1250 social que l’État haïtien étant inca-
variété d’activités de production de
dollars américains. Environ 36% de pable d’assumer, ne peut qu’encou-
ces UPI appartiennent à des fem- biens et services non déclarés,
rager. Ces activités se réalisant à
mes. Près de 90% ont un propriétai- l’informel développe un bon dyna-
petite échelle sans capital ni accès
Condition
112 Féminine Rencontre n° 34 / Mars 2018
112
au crédit et non plus de versement millions en pertes. Les dommages grande majorité des cas. L’État
d’impôt, montrent ainsi l’urgence plus importants ont été relevés dans haïtien est incapable d’assumer son
pour l’État haïtien de fiscaliser un les stocks des commerçants soit 33 rôle en matière d’emploi et de
secteur fournissant souvent des millions de dollars américains et les services sociaux, ne peut que laisser
revenus supérieurs à ceux des zones locaux des micros et petites entre- se développer non seulement une
rurales, source potentiellement prises soit environ 15 millions de économie informelle, mais aussi
importante de recettes fiscales pour dollars. C’est surtout le capital de une police et une justice parallèles.
le pays. travail des commerçants et des
Les femmes ont :
micro-entrepreneurs qui est le plus
touché, soit environ 60 millions de Un fort taux d’occupation. En
dollars américains et les revenus comparaison avec d'autres pays de
Avec un capital physique la Caraïbe et de l’Amérique Latine,
moyen estimé à 1250 des travailleurs, à cause de la perte
d’environ 200 000 jours de travail Haïti accuse un fort taux de femmes
dollars américains par UPI,
et 6 212 emplois ou 50 millions de actives.
36% de ces UPI appartiennent
à des femmes dollars américains. Les patrons ont Une responsabilité économique
aussi perdu un capital de travail inéquitable au sein des foyers.
estimé à environ 12 millions de Même dans le cas des femmes en
L’économie informelle produisant dollars américains. union, elles assument une responsa-
des biens et des services Les politiques générales et les bilité prépondérante dans la prise en
marchands, non pris en compte actions de lutte contre la pauvreté charge sociale du foyer.
dans le calcul du PIB, est le dans ce secteur devront reposer sur Mais elles ne jouissent pas d’un
principal fournisseur d’emplois au une compréhension de nombreux pouvoir économique proportionnel
pays centré sur les différents rôles facteurs, dont l’objectif final est à l’importance de leur contribution
joués par les micros et petites d’arriver à intégrer progressivement économique. Malgré leur importan-
entreprises et sur leurs capacités à l’économie informelle dans l’éco- te contribution à l’économie natio-
produire de la subsistance, du nomie formelle tout en respectant nale, elles ne jouissent pas d’un
revenu et de la croissance adaptée les normes internationales du pouvoir égal de décision dans l’af-
au marché local et national. Malgré travail, d’autant que la croissance fectation et l’utilisation des ressour-
tout, ces activités de l’économie de l’économie informelle est elle- ces économiques.
informelle gonflent la part du sec- même engendrée par la pauvreté de
teur tertiaire dans le PIB. ceux qui n’auraient d’autre
Il nous est relativement difficile de alternative qu’une pauvreté encore 5. Du secteur de la micro finance
connaître le volume et la valeur des plus extrême en l’absence de cette Les femmes ont toujours dominé la
productions de ces activités infor- source de revenus et de moyens clientèle de la micro finance en
melles qui se développent en dehors d’existence. Haïti (76,82% des emprunteurs et
du contrôle de l’État. Toutefois C’est pourquoi l’économie 56,32% du portefeuille brut en
certaines études estiment les actifs informelle, même dans sa forme 2007, et 74,40% des emprunteurs et
du secteur informel en Haïti entre actuelle, offre probablement une 50,06% du portefeuille brut en
13 et 15 milliards de dollars, soit certaine protection aux pauvres. Ce 2011). La micro finance est un sys-
environ 200 à 215% du PIB de 2009 sont au mieux des stratégies de tème de crédit qui fonctionne rela-
estimé à environ 7 milliards de dol- survie. Et c’est le rapport à l’État tivement bien, tout au moins pour
lars américains. Suite au séisme de qui est à la base de la définition les différents prêteurs. Ce système
2010, une mission du BIT en Haïti même de l’économie informelle, de crédit, non officiel, semi-officiel
(Février-Mai 2010), note que les puisque la forme absente est celle et/ou officiel (micro-prêts), se ca-
dommages et pertes dans le secteur que l’État est censé imposer et les ractérise par des prêts de faible am-
informel sont estimés à 213 mil- UPI sont inconnues de l’ensemble pleur et d’autres services financiers
lions de dollars américains dont des services publics dans une et par le type d’aide qu’il développe
81,5 millions de dommages et 131,3
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en fonction d’une clientèle socio- estimé à près de 1,8 milliard de du crédit, (flat) payable chaque
économique à faible revenu, parti- gourdes en termes de valeur ajoutée mois. Aux intérêts s’ajoutent des
culièrement les femmes, dont de directe créée par les IMF, (Anihm, frais d’étude de dossier qui oscillent
très petites entreprises du secteur rapport 2007 et 2008). entre 2% à 6%. En pratique, le taux
informel, éprouvant de la difficulté moyen exigé par ces institutions est
Toutefois, ce manque de crédit
à pénétrer non seulement le marché d’environ 39% par an, soit des taux,
officiel entraîne des conséquences
soit une variation de 24, 32 à 60% par
du crédit officiel mais aussi le mar- d’une part, au niveau micro-
ché du travail. Ces études estiment an. Ces intérêts de type usuraire
économique, car il apparaît comme
financent environ 60% des frais de
à: l’une des causes fondamentales de
fonctionnement des institutions de
6,3 milliards de gourdes la taille la pauvreté et de l’exclusion sociale
micro finance, notamment les
du bilan consolidé du secteur des des femmes et, d’autre part, au
salaires des agents. Le prêt moyen
IMF ; niveau macro-économique, parce
par emprunteur est de 470,50
4 milliards de gourdes le porte- qu’il constitue un frein considérable
dollars américains (2010) et le
feuille total de crédit ; à la mobilisation de l’épargne et au
crédit est consenti pour des périodes
développement du pays. C’est le
246 000 le nombre de micro allant de quatre à douze mois.
secteur qui s’est spécialisé dans la
entreprises et/ou petits opérateurs
fourniture de services financiers Sur environ « 80 programmes de
bénéficiaires du microcrédit ;
aux ménages pauvres et aux petites micro finance examinés en Haïti,
2,6 milliards de gourdes de entreprises n’ayant pas accès aux dont des coopératives d’épargne-
dépôts pour une moyenne de services financiers du secteur crédit sont en majorité, environ
799 000 déposants ; formel. De 1994 à 1997, le nombre 10% sont viables ou sont près d’être
Plus de 3 milliards de gourdes le d’institutions pour les micro-prêts viables. La plupart comptent moins
volume de dépôts en circulation est passé de 4 petites ONG à plus de de 5 000 clients. L’industrie de la
dans le secteur ; 30, desservant 15 000 à 30 000 micro finance ne concerne aujour-
Le nombre d’emplois dans le emprunteurs. À partir de 2002, plus d’hui qu’un maximum de 100 000
secteur de la micro finance est esti- de 60 000 petits emprunteurs sont personnes (Danièle Lustin, 2005) ».
mé à 59 367 en 1999/2000 (BRH, servis par quelques 80 prêteurs (58 En 2009, L’Agence française de
2000). Ce nombre est passé à près unions de crédit, 18 ONG, des asso- développement (AFD) (fév. 2010)
de 250 000 emplois directs créés ciations et des groupes religieux et estime que le nombre d’emprun-
par ces IMF. En 2008, ce qui sup- quatre banques commerciales). Les teurs (IMF et Caisses populaires)
plée ainsi aux carences des struc- banques commerciales détiennent, serait actuellement de 240 000, soit
tures officielles. dans ce créneau, près de 20% des un taux déjà significatif, d’environ
clients et 30% du total des prêts 15%. La « Fondasyon Kole Zepòl »
(BM, 2006). ou Fonkoze, avec ses 45 succursa-
Ce sont surtout en zones rurales où les, intervient surtout dans le
Les femmes ne disposent
pas du pouvoir économi- vivent plus des deux-tiers de la secteur informel en milieu rural
que proportionnel à l’impor- population, que ce manque de crédit (95%) et en milieu urbain (5%), sert
tance de leur contribution se fait surtout sentir : seulement préférentiellement environ 45 000
économique 54 000 ménages pauvres ont pu femmes emprunteuses du milieu
bénéficier des institutions de la rural, dans ses 2000 bureaux de
micro finance. Les taux d’intérêt crédit et de formation. Les produits et
De plus, l’étude a révélé qu’au pratiqués par ces institutions de services offerts consistent en
moins 3 600 familles tirent leurs micro finance varient de 2% à 5% prêts, épargne (gourdes et dollars),
revenus et salaires, de ces IMF. En par mois, calculés sur la balance change et transferts. Avec ses plus
outre, elle souligne l’impact non due (dégressif), tandis que d’autres de 200 000 épargnants et un porte-
négligeable du secteur de la micro ont un taux variant de 2% à 3% feuille de 201,1 millions de gourdes
finance au niveau du PIB national calculé à partir du montant original (USD 5,4 millions), c’est l’une des
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La participation des femmes « forte utilité sociale », en fournissant un
plus importantes IMF de l’industrie emploi en priorité à des personnes en
haïtienne. haïtiennes à l’activité économique difficulté ou en les aidant à créer une
est un puissant facteur d’améliora- activité, en développant des activités
tion de la performance économique soutenables sur le plan écologique, ou
encore en pratiquant des formes d'échange
Conclusion du pays, car elle permet la diversifi- respectant des normes sociales et
cation des talents et oriente la environnementales élevées, comme le fait le
Les inégalités entre les hommes et commerce équitable.
demande des ménages vers des
les femmes en Haïti signifient non services de proximité, culturels, de
seulement renoncer à l’importante loisirs à fort contenu en emplois. Le
contribution que les femmes peu- développement économique d’Haïti Bibliographie
vent apporter à l’économie, mais
constitue un aspect essentiel de
aussi perdre le bénéfice d’années B , Gaston. Les mentalités. Que
l’égalité entre les femmes et les regroupe des organisations qui se veulent à
d’investissements dans l’éducation
hommes, pour la simple raison qu’il
des filles et des jeunes femmes. En
va permettre aux femmes de réaliser
exploitant au mieux les talents, on
leur potentiel et de faire valoir leurs
peut s’assurer que les hommes et
droits. C’est aussi une stratégie
les femmes aient les mêmes
efficace pour réduire la pauvreté et
chances d’apporter leur pierre à
surtout d’améliorer la santé et le
l’édifice, aussi bien dans la sphère
bien-être général de la population.
familiale qu’au travail, ce qui
D’autant que La pauvreté, nous dit
concourt au bien-être des uns
Henri Bartoli, « est une aliénation,
comme des autres, et plus généra-
aliénation de l’être humain plongé
lement de la société.
dans la misère, aliénation des
individus et des groupes situés en
dessous des niveaux considérés
La participation des fem- comme normaux dans la société ».
mes haïtiennes à l’activi-
Il est temps en Haïti de placer les
té économique est un puissant
femmes et les filles au premier plan
facteur d’amélioration de la
et de passer du discours politique à
performance économique na-
tionale l’action. Il s’agit d’accroître les
investissements dans les domaines
qui auront un effet catalyseur sur la
Nous devons reconnaître que tout vie des femmes et des filles, et
développement de la société permettront de progresser plus
haïtienne doit passer par la recon- rapidement vers la réalisation des
naissance de l’effort de la femme objectifs de développement.
haïtienne et par l’intégration de
celle-ci aux activités les plus
variées et les plus nombreuses de la
vie nationale. Pour cela il faudra Notes
que ceux qui dirigent ce pays chan- 1 L’économie sociale comprend les
associations, les coopératives, les mutuelles
ge de mentalité. La privation pour et les fondations. Toutes ces organisations
les femmes haïtiennes de libertés ont en commun d’être gouvernées sur un
élémentaires comme l’accès à mode qui se veut démocratique et d’avoir
pour objectif affirmé de satisfaire l’objet
l’éducation, à la vie associative ou à social défini par leurs adhérents, associés ou
la vie politique devient aussi impor- sociétaires.
tante que le manque de nourriture. 2 L’économie solidaire, pour sa part,
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OUTHOUL
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deuxième édition, revue et augmentée. Les
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