Droit Des Assurances
Droit Des Assurances
Droit Des Assurances
L'objet de ce cours demande à être précisé. Il ne s’agit pas de présenter le droit des assurances de
manière exhaustive ni de donner un aperçu de la matière. Il y a désormais des manuels pour cela. Il s’agit
plutôt de mettre en évidence quelques sujets marquants qui révèlent cette matière. Une matière qui
s’ouvre sur d'autres horizons mais le cœur demeure le droit du contrat.
Le contrat d'assurance est un contrat spécial ou "nommé". Il est régi par les dispositions du code des
assurances et en cas de lacune ou d'insuffisance par les règles du c.o.c. Parfois, il s’avère nécessaire de se
référer au droit commun des contrats. Certaines questions ne sont soumises à aucune règle particulière.
Elles s’apprécient donc selon les règles du droit civil.
Les sujets qui seront traités touchent à l'essence de la matière mais également au droit général des
contrats, au droit civil et au droit de la responsabilité civile.
Historique :
Depuis toujours, le risque fait partie de la vie. Pour combattre ce risque, l'homme a toujours cherché un
moyen de s'en protéger et donc de s’assurer. L'apparition de l'assurance est fortement liée à un besoin
de sécurité ressenti chez l'homme toujours en quête d'une certaine emprise sur son avenir. Le souci du
lendemain est le propre de l'homme. C'est ce qui explique le besoin de sécurité que ressent tout
individu. D'ailleurs, étymologiquement, le mot assurance vient de l'Italien "assicuratio" qui signifie
sécurité.
L'assurance est aujourd'hui un service incontournable qui occupe une place importante dans la vie de
tous les jours. Le contrat d'assurance est presque devenu le passage obligé pour se sentir en paix et
éloigner le danger. Cependant, il faut dire que l'assurance, bien qu'elle soit proche de nous, reste élitiste
et le langage de l'assurance pas toujours facile à comprendre. Il a fallu donc s’adapter et utiliser un
langage plus courant pour que le citoyen "moyen" puisse en comprendre toute la subtilité. Les progrès
effectués en ce sens ne sont pas négligeables mais il reste cependant difficile de comprendre certains
termes d'assurance et en règle générale le vocabulaire particulier d'un contrat. L'assurance reste donc
mystérieuse mais pas impossible à comprendre.
L'assurance a fait son apparition au moyen âge sous la forme de l'assurance maritime. L'assurance
terrestre est encore plus : c'est en Angleterre qu'elle est apparue vers le milieu du 17ème siècle sous la
forme de l'assurance contre l'incendie suite à un incendie qui a ravagé Londres en 1666. Cette forme
d'assurance est très vite devenue obligatoire. L'assurance incendie est très vite devenu obligatoire en
France mais c'est seulement au début du 19ème siècle que des grandes assurances ont vu le jour et c'est
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à cette époque seulement que l'activité des compagnies d'assurance a commencé à se diversifier :
l'assurance sur la vie, l'assurance de responsabilité.
Le vingtième siècle a connu un développement très rapide de ces formes d'assurance mais de nouvelles
formes d'assurance ont vu le jour : assurance-crédit qui garantit les créanciers contre l'insolvabilité de
leur débiteur, l’assurance aérienne relative aux aéronefs et aux passagers, l'assurance contre les risques
nucléaires et l'assurance contre les risques de pollution.
Le vingtième siècle est aussi caractérisé par l'établissement d'une réglementation de l'assurance. Ainsi a
été promulguée la loi du 13 juillet 1930 sur le contrat d'assurance rendue applicable en Tunisie par le
décret du 16 Mai 1931.
L'assurance a été introduite en Tunisie à la fin du 19ème siècle, puissance protectrice des facteurs
d'ordre religieux tenant à l'hostilité des jurisconsultes musulmans aux principes même de l'assurance
(assimilée par une majorité d'entre eux aux jeux et aux paris en raison de son caractère aléatoire) ont
sans doute contribué au faible développement de l'assurance en Tunisie. Il y a aussi des motifs d'ordre
socio-économique qui expliquent ce retard : le faible niveau de vie des Tunisiens, le sentiment de
solidarité très développé entre les membres d'une même famille ou même communauté locale ou
régionale.
Les circonstances historiques expliquées ci-dessus montrent une inspiration française du droit des
assurances tunisien. C'est le cas du décret du 16 Mai 1931 ayant pour objet de rendre applicable la loi du
13 juillet 1930 et du décret du 15 août 1946 relatif au contrôle et au fonctionnement des entreprises
d'assurance de toute nature. Les principales dispositions du droit tunisien des assurances sont les
suivantes : la loi du 30.11.1960 et le décret 30 janvier 1961 relatifs à l'assurance responsabilité civile
obligatoire des véhicules à moteur circulant sur le sol, loi du 24 avril 1962 portant promulgation du code
de commerce maritime, décret-loi 30 août 1962 qui a créé un fond de garantie au profit des victimes
d'accidents automobiles, loi du 31 décembre 1980 relative à l'obligation d'assurance contre l'incendie
pour les personnes physiques et morales exploitant une industrie, un commerce ou un établissement
hôtelier, la loi du 31 décembre 1980 relative à l'obligation d'assurance en Tunisie du transport par voie
terrestre, maritime ou aérienne des marchandises, décret-loi du 10 octobre 1986 relative à la
responsabilité et à l'assurance dans le domaine de la construction, enfin la loi du 9 mars 1992 portant
promulgation du code des assurances.
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Définition de l'assurance :
L'assurance est une opération par laquelle une partie (l'assuré) se fait promettre moyennant une
rémunération (la prime), une prestation pécuniaire par une autre partie (l'assureur) en cas de réalisation
d'un sinistre (le risque).
Cette définition comporte une lacune. Elle se contente de mettre en évidence les rapports
assureur/assuré. Or, pour conférer à l'assuré la sécurité qu'il recherche, l'assurance implique toujours
une réunion de personnes qui sont exposées aux mêmes risques et qui décident de les mettre en
commun et chacune d'entre elle participe par sa prime au règlement des sinistres susceptibles
d'atteindre l'une d'entre elle et c'est avec le total des primes encaissées que l'assureur peut verser aux
assurés sinistrés les sommes promises. L'assurance constitue donc une mutualité. Cet élément technique
lui est propre et on ne peut la définir sans en tenir compte.
*Le risque est un événement incertain et qui ne dépend pas de la volonté de l'assuré.
- Le risque est un événement incertain : Lorsque la réalisation de l'événement est impossible, il ne peut y
avoir d'assurance. Ainsi en est-il de marchandises assurées contre le vol qui sont détruites. Le cas
échéant, il n'y a plus de risque de vol. L'art.19 al.2 dispose que "En cas de perte totale de la chose
assurée, le contrat d'assurance prend fin de plein droit".
L'incertitude de l'événement peut être de deux sortes : elle peut porter sur la réalisation même de
l'événement envisagé (vol, incendie, responsabilité civile ...). Elle peut également porter sur le moment
de la réalisation de l'événement qui se produira nécessairement. Ici, le risque ne porte pas sur la
réalisation de l'événement mais sur l'époque de sa réalisation (exp : assurance sur la vie).
-Le risque est un événement qui ne dépend pas de la volonté de l'assuré : Le risque suppose l'aléa. Par
conséquent, lorsque l'événement dépend de la volonté de l'assuré, l'aléa est supprimé et il n'y a plus de
risque. Ainsi, les sinistres causés intentionnellement par l'assuré ne sont jamais couverts. C'est l'art.4 al.2
du code des assurances qui consacre cette solution : "l'assureur ne répond pas des dommages résultant
de la faute intentionnelle ou dolosive".
Pour le cas du suicide, l'art.62 de la loi de 1930 autorisait la garantie du suicide volontaire et conscient
par une clause express alors que l'art. 37 du code des assurances déclare sans effets l'assurance sur la vie
souscrite en cas de décès si la mort a été provoquée par un suicide volontaire et conçu.
En raison du principe de la personnalité des peines, ne sont pas assurables, les conséquences pécuniaires
de la responsabilité pénale (les amendes) même si l'infraction commise n'est pas intentionnelle.
* La prime est le prix que l'assuré est tenu de payer à l'assureur en contre partie du risque pris en charge
par ce dernier. Sa fixation dépend de 4 éléments :
Le risque : Ceci est normal puisque la prime est principalement le prix du risque. Deux considérations
interviennent pour le calcul de la prime :
-Il faut d'abord tenir compte de la probabilité de la réalisation du risque dans le sens où il faut
déterminer le rapport entre le nombre de chances favorables à l'arrivée de l'événement / le nombre
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total des chances possibles par rapport à l'événement envisagé. Si sur 1000 risques groupés, le risque se
réalise 8 fois, alors la prime s'exprime par la fraction 8 sur 1000 ou 8 millième.
- L'importance du risque : Plus le risque est important, plus la prime est élevée.
La somme assuré : Les tarifs établissent le prix de l'assurance pour unité de valeur déterminé : si la prime
est par exemple fixée à 500 millimes pour un capital de 10.000 Dt, alors l'assuré qui veut être couvert
pour 100.000 Dt payera 10 fois plus soit 5 dinars.
La durée du contrat : Les tarifs indiquent la prime pour une unité de durée qui est en principe l'année.
Le taux des intérêts : Du moment que les assureurs placent les primes et en retirent profil, le montant de
la prime est diminué en proportion.
Ces 4 éléments permettent de calculer la prime pure, c'est à dire la valeur théorique du risque. Cette
prime est nécessairement majorée : on y ajoute tous les frais inhérents à l'entreprise (frais de
production, de gestion ...). Ainsi, la prime du par l'assuré est divisée en deux parties : la prime pure ou
théorique et le changement de la prime. Le total forme la prime chargé ou commerciale.
* Remarques sur la technique spécifique aux opérations d'assurance : Contrairement aux autres secteurs
de la vie économique, l'assurance présente une particularité dite inversion du cycle économique. Ainsi,
alors qu’ordinairement le prix de revient d'une marchandise destinée à être vendue est connu avant la
vente, en matière d'assurance, le prix de revient ne peut être connu qu'à posteriori puisque le montant
de la prestation de l'assureur dépend de la réalisation des risques, de leur nombre et de leur importance.
Pour résoudre cette difficulté et préserver l'équilibre de leur entreprise, les assureurs ont été obligés de
calculer à l'avance des probabilités à l'aide des statistiques. La loi de probabilité dont ils tiennent compte
pour la détermination du prix de l'assurance est dégagée à partir d'observations faites à une très grande
échelle du nombre et de l'importation des sinistres déjà survenus. C'est donc le passé qui aide à dégager
l'avenir.
Toutefois, ces calculs ne sont précis que dans les assurances sur la vie. Les tables de mortalité établies
sont toujours d'une rigueur mathématique certaine. Pour les autres catégories d'assurance, ces calculs
n'aboutissent qu'à des approximations. Ainsi, et dans le but de réduire les marges d'erreur, certaines
conditions doivent être remplies dans l'établissement des statistiques relatives aux risques observés.
Les risques doivent être dispersés. C'est une condition de l'équilibre de la caisse commune: Si les risques
ne sont pas dispersés, c'est à dire s’ils sont susceptibles d'atteindre la majorité des assurés, l'assurance
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serait impossible. C'est pour cela que les risques trop généraux (les tremblements de terre,
inondations...) sont techniquement inassurables.
Les risques doivent être homogènes. Cette condition doit être réalisée sur plusieurs plans. D'abord, il
faut grouper les risques de natures semblables dans le but d'établir autant de statistiques que de
branches d'assurance. Ensuite, il faut une homogénéité d'objets au sein d'une même branche. Par
exemple, dans l'assurance incendie, il faut distinguer entre biens meubles et biens immeubles.
Les risques doivent être fréquents. Il faut des risques qui ce soient réalisés assez souvent pour que des
observations assez nombreuses permettent de dégager une loi de probabilité et ainsi pour pouvoir
déterminer les primes à demander aux assurés. Les événements qui se réalisent trop rarement ne
peuvent donner lieu à assurance car on ne peut les évaluer d'avance.
Toutes ces conditions obligent l'assureur à faire un choix. Il doit sélectionner les risques: Si les risques
dépassent les conditions des statistiques, s’ils sont anormaux ou dangereux, l'assureur doit soit les
refuser soit les accepter moyennant une surprime.
Malgré toutes ces conditions, il demeure que les statistiques ne révèlent que des résultats théoriques
approximatifs et des écarts peuvent exister entre les calculs théoriques et la réalité. Pour se prémunir
contre ses écarts et éviter ses dangers, l'assureur fait recours à la réassurance et co-assurance.
La réassurance est le contrat par lequel l'assureur ou le cédant se décharge sur une autre entreprise (le
réassureur ou le cessionnaire) de tout ou partie des risques qu'il a personnellement assumé et qu'il
continue d'assumer intégralement. Juridiquement, c'est un contrat d'assurance entre l'assureur et le
réassureur mais ce contrat ne produit d'effet que dans les rapports assureur/réassureur. Ainsi, l'assureur
reste le seul et entièrement responsable vis à vis de l'assuré lequel n'a aucun droit d'action directe
contre le réassureur.
La co-assurance permet la division de gros risques entre plusieurs assureurs. Chacun d'entre eux assume
une quote-part dans la limite de sa souscription. A la différence de la réassurance, elle ne constitue un
moyen spécifique permettant de réduire totalement les écarts et ne peut avoir lieu sans le
consentement de l'assuré.
*Assurance maritime et assurance terrestre : L'assurance maritime a pour but de couvrir le risque de
mer, c'est à dire le risque qui peut survenir au cours d'une expédition maritime soit au navire soit aux
marchandises. C'est donc une assurance de transport par mer. Elle ne couvre que les dommages causés
aux biens et ne garantit pas les personnes exposées à ce risque.
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L'assurance terrestre couvre tous les autres risques. Le qualificatif terrestre ne rend pas compte de tout
son domaine et n'est employé que par opposition à l'assurance maritime. C'est ainsi que l'assurance
aérienne qui a pour objet de couvrir les risques auxquels l'aéronef et les marchandises sont exposés
durant un transport aérien est soumises aux règles applicables à l'assurance terrestre.
*Assurance à prime fixe/assurance à mutuelle : L'assurance est dite à prime fixe lorsque l'entreprise
prend la forme d'une société par actions qui est juridiquement distincte des assurés et qui s’engage
envers eux moyennant le paiement d'une prime invariablement fixée.
L'assurance est dite mutuelle lorsqu'un certain nombre de personnes exposées à des risques similaires
décident de mettre ces risques en commun. Ils constituent à cet effet une société ou plus exactement
une association puisqu'elle ne poursuit pas la réalisation d'aucun bénéfice. Les primes, appelées
cotisations, sont variables. Elles sont perçues pour un montant approximatif au début de l'exercice. Elle
donne lieu suivant les résultats soit à une ristourne soit à un complément. Dans certains cas, si les
ressources de l'exercice sont insuffisantes pour faire face à un règlement intégral des sinistres, on réduit
proportionnellement les indemnités dues.
*Assurance des dommages/assurance des personnes : Les assurances de dommages ont pour but de
garantir l'assuré contre les conséquences d'un événement pouvant causer un dommage à son
patrimoine. Elles ont pour but de réparer ce préjudice patrimonial. Elles se divisent en deux branches :
d'abord, les assurances de choses qui ont pour but d'indemniser l'assuré des pertes matérielles qu'il
subit lorsque le sinistre cause des dommages à ses biens. Ensuite, l'assurance de responsabilité qui a
pour but de garantir l'assuré contre le recours exercé contre lui par des tiers en raison du préjudice qu'il
a pu leur causer et dont il a été reconnu responsable. Elle est destinée à réparer le dommage que subit
son patrimoine grevé d'une dette de responsabilité.
Dans les assurances de personnes, c'est la personne même de l'assuré qui est prise en considération. Il
est protégé contre les risques qui le menacent dans son existence, son intégrité et sa santé. Les
prestations promises par l'assureur n'ont pas un caractère indemnitaire. Leur but n'est pas de réparer un
préjudice et leur montant n'est pas lié à l'importance du préjudice. Il est fixé dans la police d'assurance
et en cas de réalisation du sinistre, l'assureur est tenu de s'exécuter comme convenu au contrat.
Les assurances de personnes comprennent deux catégories :
- Assurance sur la vie destinée à garantir soit le risque de mort de la personne assurée soit le risque de sa
survie à une époque déterminée
- Assurance contre les accidents corporels qui couvrent toute atteinte corporelle d'origine accidentelle
(le décès, l'infirmité, incapacité temporaire ou permanente).
C'est un contrat consensuel qui se forme par le seul accord de volonté de l'assureur et de l'assuré et que
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son contenu et ses effets ne dépendent que de la décision des parties. En principe, le consensualisme
serait seul à décider du besoin de contracter de la formation du contrat et de son contenu. Or, avec les
obligations d'assurance, les clauses types qui s’imposent au contenu contractuel, le pouvoir de volonté
s’effrite et il remplacé en grande partie par le contenu de la loi et les règlements
C'est un contrat à exécution successive. A tout moment de sa durée, l'assureur et l'assuré sont
assujetties à leurs obligations de payer les primes et de prendre en charge le sinistre. Sa résiliation ne
peut remettre en question l'exécution des obligations nées avant cette dissolution.
C'est un contrat aléatoire. Dans les rapports assureur/assuré, il y a pour les 2 parties une chance de gain
et/ou de perte. Lorsqu'aucun sinistre ne se produit pendant la durée du contrat, c'est l'assureur qui
encaisse les primes et gagne, inversement si un sinistre se réalise, c'est l'assuré qui aura droit à la
prestation promise et gagne. Économiquement, le contrat d'assurance a pour l'assuré un but anti
aléatoire. De son côté, l'assureur tenu d'organier scientifiquement son entreprise, doit pouvoir éliminer
le hasard au regard de l'ensemble des contrats dont il a la gestion.
C'est un contrat onéreux. Ce caractère est évident pour l'assuré qui doit acquitter la prime mais le
contrat est aussi onéreux pour l'assureur et ce même si le risque prévu au contrat ne se réalise pas. En
effet, d'une part, la prime constitue la contrepartie du risque pris en charge par l'assureur et, d'autre
part, c'est la totalité des primes perçues par ce dernier qui lui permet de faire face à ses obligations.
C'est un contrat d'adhésion dans le sens que l'assuré ne discute pas les termes du contrat qui le lie à
l'assureur. Il se contente d'accepter l'offre émanant de celui-ci : il ne fait qu'adhérer à un contrat
préétabli. Seulement, il faut noter que cette caractéristique ne signifie pas que les nombreuses clauses
qu'il comporte reflètent l'inégalité économique existante ou supposé exister entre les parties du contrat.
Le code des assurances comporte plusieurs dispositions impératives destinées à protéger l'assuré à
l'encontre de l'assureur et d'établir une certaine égalité contractuelle et ce en plus du contrôle financier
de l'Etat sur les compagnies d'assurances et son intervention en matière de tarification. S’il est vrai que
les assurés adhèrent dans la majorité des cas à des contrats préétablis, il serait inexacte d'en déduire
qu'ils sont victimes des abus commis par les assureurs. La protection légale dont ils bénéficient est de ce
fait suffisamment efficace pour réduire ce risque en le ramenant à un niveau acceptable.
Pour ce qui est des effets de l'offre, en l'absence des dispositions spéciales dans le code des assurances
réglementant la matière, ce sont les règles du droit commun qui s'appliquent. Il convient ici de distinguer
entre l'offre simple et l'offre faite avec délai.
Dans l'hypothèse d'une offre simple c'est à dire faite sans délais, l'offrant est libre de la retirer tant
qu'elle n'a pas été suivie d'une acceptation du destinataire. Il devra toutefois respecter le délai
raisonnable (art.27 et 30 du c.o.c).
Dans l'hypothèse de l'offre fait avec délai, l'art.33 du c.o.c oblige l'offrant à rester engagé envers l'autre
partie jusqu'à l'expiration du délai. Il sera dégagé si une réponse d'acceptation ne lui parvient pas dans
les délais fixés.
* L'acceptation est également une déclaration unilatérale de volonté adressée par le destinataire de
l'offre et qui constitue une réponse à l'offre qu'il a reçue.
L'accord de l'assureur porté à la connaissance de l'assuré suffit à former le contrat. Cette acceptation
peut intervenir en la forme d'une police d'assurance mais cette condition n'est pas exigée. En effet,
l'envoi d'un télégramme, d'un fax ou la remise d'une note de couverture suffisent à engager l'assureur.
Conformément aux principes de droit commun, la réalisation de l'acceptation n'est pas soumise à
aucune règle de forme. Seulement, l'art.2 du code des assurances semble exiger en vertu d'une
interprétation extensive de la doctrine que toute acceptation soit constatée par écrit.
Pour produire son effet, l'acceptation doit être pure et simple: en vertu de l'art.31 du c.o.c, la réponse
conditionnelle restrictive ou fait avec des réserves et des modifications à l'offre reçue ne constitue pas
une acceptation. Elle équivaut à un refus de la proposition accompagné d'une nouvelle proposition, c'est
à dire une contreproposition.
La 1ère hypothèse s’impose en pratique lorsque la proposition d'assurance n'est qu'une simple demande
de renseignements sans effets engageants ou lorsque les termes de l'accord intervenu entre les parties
sont complexes et justifient le report de la date de conclusion du contrat jusqu'à leur rédaction définitive
et la signature de la police par les contractants.
S’agissant des clauses du report de la prise d'effet, les assureurs insèrent dans le contrat une clause en
vertu de laquelle le contrat ne prendra effet que le lendemain à midi du jour de la conclusion du contrat.
Cette pratique tend à éviter les difficultés qui peuvent naître si un sinistre se produit le jour même de la
conclusion du contrat. Le sinistre n'est couvert que s’il est postérieur à la conclusion du contrat.
De plus, il arrive que le contrat soit conclu par anticipation et ne doit entrer en vigueur qu'à une date
ultérieure déterminée par accord des parties. Exemple, le jour de la livraison d'un véhicule déjà
commandé, le jour de l'expiration du contrat liant l'assuré à un autre assureur
Enfin, très souvent, les assureurs subordonnent la prise d'effet du contrat au payement de la première
prime et ce moyennant une clause expresse dans la police d'assurance.
2. L'art.2 exige que le contrat d'assurance soit rédigé en caractère apparent, c'est à dire qu'il doit être lu
facilement à l'œil nu. L'art.11 al.3 du code des assurances exige à peine de nullité que les clauses
édictant des nullités, des déchéances et des exclusions de garanties soient mentionnées dans la police
en caractère très apparent (caractère gras ou de couleur différente)?
3. Habituellement, les polices sont rédigées en 3 exemplaires : un pour l'assuré, un pour l'assureur et un
pour l'intermédiaire (agent ou courtier). Une même police peut couvrir plusieurs risques (police
multirisques) et plusieurs assureurs peuvent s'engager ensemble dans une police unique (co-assurance).
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Certaines mentions doivent être contenues dans la police d'assurance. Selon l'art. 3 du code des
assurances, tout contrat d'assurance doit comporter : toutes les indications relatives aux parties
contractantes, la valeur assurée, le risque assuré ou le terme de l'engagement, la chose ou la personne
assurée, la prime ou la cotisation d'assurance, la date de souscription et de prise d'effet et la durée du
contrat.
Les polices d'assurance obéissent aux règles générales ordinaires d'interprétation des contrats. Les juges
de fond doivent rechercher la volonté des parties et ils ont un pouvoir souverain d'appréciation.
Cependant, ils ne peuvent refuser l'application d'une cause claire et précise. Leur décision encourt dans
ce cas la censure de la cour de cassation pour dénaturation.
En cas de divergence de rédaction entre les divers exemplaires, c'est l'exemplaire de l'assuré qui fait foi
car c'est l'assureur qui a rédigé le contrat et qui doit assumer la responsabilité de telles divergences.
Pour ce qui est de la valeur des intercalaires, c'est de simples feuilles qu'il n'est pas d'usage de faire dater
et signer suivant les cas. On les colle à la police ou on les y glisse tout simplement. Les clauses
d'intercalaire sont opposables aux assurés dans l'hypothèse où il existe un lien manifeste entre la police
et les intercalaires (lorsque la police renvoie elle-même aux intercalaires)
*La note de couverture : Selon l'art.2 du code des assurances, l'assureur et l'assuré peuvent avant même
la délivrance de la police être engagés par la remise d'une note de couverture. Il s’agit d'une pièce qui
émane de l'assureur et par laquelle celui-ci s’engage à garantir immédiatement l'assuré d'un risque bien
déterminé. Cette note suppose un accord préalable des parties qu'elle constate sous la forme de
l'acceptation écrite de l'assureur à une proposition antérieure de l'assuré. Aucune forme particulière
n'est exigée par la loi. Tout écrit suffit à condition qu'il soit signé par l'assureur et qu'il indique les
conditions essentielles de la garantie (la nature de l'assurance, le risque assuré, la prise d'effet, la durée
du contrat, le montant de la prime...).
Ainsi conçue, la note de couverture tient lieu provisoirement de police. La remise de cette pièce signifie
aux termes de l'art. 2 du code des assurances que "sauf stipulation contraire, l'engagement des parties
est fait sur la base des conditions générales du contrat d'assurance".
Il importe de rappeler que le contrat valablement conclu tient lieu de loi à ceux qui l'ont fait (art.242
c.o.c). Les contractants ne peuvent le modifier que d'un accord commun. Une telle modification suppose
donc un nouvel échange de consentement entre les parties. L'art.2 du code des assurances prévoit que
cette modification " doit être consacrée par un avenant signé des deux parties". L'avenant tout comme la
police n’est exigés qu'à titre de preuve et non comme condition de validité.
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Chapitre 1. La délimitation des risques garantis
Lorsque le contrat d'assurance est conclu, il appartient aux parties de fixer librement le risque couvert et
de déterminer l'étendue de la garantie. Mais, leur liberté connait une double limites : d'une part, la loi
délimite l'étendue des risques assurables, d'autre part, elle soumet le droit reconnu aux parties de
limiter conventionnellement la garantie à des conditions de fond et de forme rigoureuses de nature à
éviter les risques d'abus par les assureurs.
Il convient de revenir à la notion même du risque qui est un événement dont la réalisation est possible,
incertaine et extérieure à la volonté exclusive de l'assuré. Le critère de l'aléa a pour conséquence que les
pertes et dommages occasionnés par des cas fortuits sont assurables (le cas fortuit est tout événement
qui se produit sans la faute de l'assuré qu'il soit constitué par des phénomènes naturels (comme la
foudre, la grêle ou la tempête) ou par le fait d'un tiers : ainsi, le fait même intentionnel du tiers est
considéré comme fortuit à l'égard de l'assuré).
Ainsi, selon le doyen Carbonnier, que la faute soit intentionnelle ou non intentionnelle "dans les deux
cas, il y a volonté, mais dans le premier cas, il y a quelque chose de plus : l'intention, volonté tendue vers
le résultat dommageable, l'intention est le rapport de la volonté au dommage".
La faute intentionnelle est celle qui implique la volonté de créer un dommage et non seulement d'en
créer le risque. Il en résulte qu'une faute simplement volontaire, c'est à dire un acte irrégulier commis
par une personne avec la connaissance de l'irrégularité mais sans la volonté de réaliser le dommage qui
en est la conséquence, est donc assurable.
Il faut préciser qu'il y a une différence entre la faute volontaire en droit des assurances et la faute pénale
volontaire. Ainsi, les conséquences civiles des infractions d'imprudence (tels que les blessures et les
homicides involontaires) sont assurables alors que les conséquences civiles des crimes et des délits ne
sont pas assurables car elles impliquent un fait intentionnel.
La faute intentionnelle qui exprime une volonté active de son auteur n'est pas une notion objective mais
une notion subjective, ce qui implique la volonté chez l'assuré de provoquer le dommage, c'est à dire
qu'il doit avoir la conscience de ses actes. Par conséquent, le fait intentionnel ne peut être retenu contre
les personnes qui sont privées de discernement ou atteintes d'un trouble mental.
Concernant les personnes morales, lorsque le contrat d'assurance est souscrit en leur nom, la faute
intentionnelle s’apprécie en la personne de son représentant légal.
La faute dolosive ou dol ou réticence dolosive est "celle dont l'auteur s’est soustrait frauduleusement à
ses obligations contractuelles" ou encore "le débiteur commet une faute dolosive lorsque deux propos
délibérés, il se refuse à exécuter ses obligations contractuelles, même si ce refus n'est pas dicté par
l'intention de nuire à son cocontractant". Ainsi, la faute dolosive dans cette conception implique la
déloyauté contractuelle de l'auteur qui est aggravée par une préméditation. Mais, elle n'implique pas
chez lui la volonté de créer le dommage tel qu'il est survenu à l'inverse de la faute intentionnelle.
Les personnes concernées par l'interdiction : Contrairement à l'art.12 de la loi 1930 qui précise que la
faute intentionnelle ou dolosive exclusive de l'assurance est celle de l'assuré, l'art. 4 du code des
assurances ne comporte aucune précisions. La doctrine interprète cette omission de volontaire, c'est à
dire que l'exclusion concerne non seulement le souscripteur de l'assurance (l'assuré) mais également
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celui qui est susceptible d'en bénéficier. Mais, il faut préciser qu'elle ne s’étend pas aux fait du tiers qui
même si intentionnel, il reste à caractère aléatoire et donc assurable.
Le contrôle de l'aspect formel de l'exclusion concerne les exclusions indirectes. En effet, même si
l'exclusion n'est pas expresse, il faut qu'elle soit formelle, c'est à dire qu'elle ne soit ni ambiguë ni
implicite. L'exclusion indirecte est ambiguë lorsqu'on peut hésiter entre la non assurance et l'aggravation
du risque assuré.
C'est au juge du fond d'interpréter l'intention des parties telle qu'elle ressort de la police.
Cette condition concerne spécifiquement les exclusions directes. Cela implique que l'exclusion ne doit
pas être générale car l'assuré aurait une part très importante du risque qui ne serait pas garanti. Il s’agit
dans ce cas d'une question de fond dans le sens qu'on exige que l'étendu du risque non couvert soit
précise (la première condition concerne plutôt une question de forme).
Remarque : En plus de ces conditions, et dans tous les cas, l'exclusion ne doit pas retirer toute efficacité
au contrat : c'est à dire que l'exclusion, même si elle est formelle et limitée, elle ne doit pas neutraliser
les règles générales de validité du contrat. Ainsi, les exclusions claires et précises peuvent par leur
nombre et leur étendu, perdre leur caractère formel et limité en annulant pratiquant toutes les garanties
prévues. C'est au juge du fond d'évaluer cette situation sous le contrôle de la cour de cassation.
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Chapitre 2. Les assurances de responsabilité
* Définition : Les opérations d'assurance font l'objet d'une distinction traditionnelle entre les assurances
de personnes et les assurances de dommages. Cette classification est fondée sur le caractère de la
prestation promise. Les assurances de responsabilité sont une sous-catégorie des assurances de
dommage.
Les assurances de dommages sont les assurances qui obligent l'assureur à indemniser l'assuré des
conséquences d'un sinistre sur son patrimoine. Dans la mesure où ces assurances ont un caractère
indemnitaire, elles doivent uniquement permettre de compenser en tout ou en partie les pertes
pécuniaires subies par l'assuré. L'indemnisation de l'assuré ne peut alors en aucun cas excéder le
montant de son préjudice effectif. On dit familièrement que l'assuré ne peut s'enrichir au moyen d'une
assurance de dommages. C'est le principe indemnitaire : l'obligation de l'assureur a pour limite extrême
le dommage causé à l'assuré par la réalisation du risque.
Les assurances de dommages regroupent deux sortes d'assurance. Les assurances de biens ont pour
objet l'indemnisation d'un dommage subi par l'assuré qui résulte de la destruction, de la dégradation ou
de la disparition d'un bien de son patrimoine (exemple : assurance incendie, vol ...). Il y aussi les
assurances de responsabilité. Elles ont pour objet l'indemnisation d'un dommage subi par l'assuré qui
résulte de l'obligation dans laquelle il se trouve de réparer les dommages qu'il a causé à des tiers. Ainsi,
l'assureur va garantir (payer) les dettes de responsabilité de son assuré, d'où il faut déterminer la
garantie due par l'assureur (section 1).
L'assurance de responsabilité met en présence 3 personnes : l'assureur de responsabilité, son assuré qui
est responsable d'un dommage et le tiers au contrat d'assurance qui est victime du dommage. Parfois,
une quatrième personne entre en scène qui est l'assureur de la victime. Prenons l'exemple d'un assureur
qui a indemnisé son propre assuré du préjudice causé par un tiers, cet assureur est subrogé dans les
droits et actions de son assuré. Il le remplace. C'est l'action subrogatoire (section 2).
Or, la victime d'un dommage est titulaire de deux actions : une action en responsabilité qu'elle peut
exercer contre l'auteur du dommage et une action directe qu'elle peut exercer contre l'assureur de
responsabilité de l'auteur du dommage. L'action directe lui permet d'obtenir le payement d'une
indemnité d'assurance prévue par un contrat d'assurance de responsabilité auquel elle n'était pas partie
(section 3).
* Aperçu historique
Jusqu'au milieu du 19ème siècle, la validité de ces assurances était discutée car il semblait contraire à la
morale qu'une personne puisse se décharger sur un assureur des conséquences pécuniaires de sa
responsabilité. C'est ainsi que Pothier disait que : "Il est évident que je ne peux convenir avec quelqu'un
(l'assureur) qu'il se chargera des fautes que je commettrais". Par la suite, les idées ont évolué et la
jurisprudence puis le législateur ont admis leur validité parce qu'elles permettent à la victime d'être
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indemnisée de son dommage sans avoir à craindre l'insolvabilité du responsable.
C'est ainsi que la loi de 1930 ensuite le code des assurances ont accepté la validité de ces assurances en
réglementant leur régime juridique.
Le principe indemnitaire suppose l'indemnisation de tout le préjudice subi et rien que du préjudice subi.
La mise en œuvre du principe indemnitaire impose l'évaluation exacte de tout le dommage subi du fait
du sinistre. Conformément aux règles de la responsabilité civile, le préjudice c'est d'abord toute perte
subie mais c'est aussi le gain manqué.
L'expertise, qu'elle soit amiable ou judiciaire, a précisément pour objet d'apporter des données
techniques de cette évaluation. En matière d'assurance de responsabilité, le montant de l'indemnité est
fixé en fonction de la dette de responsabilité. Or, celle-ci ne peut être connue qu'au jour de la conclusion
d'une transaction avec la victime ou en cas de conflit à la date du jugement rendu sur la responsabilité.
Le principe indemnitaire détermine la garanti du par l'assureur qui est une notion assez particulière.
* La dette de responsabilité
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Elle est constituée par les dommages et intérêts compensatoires dus par l'assuré aux tiers victimes dans
les limites et plafond des garanties prévus au contrat. Cette dette qui est prise en charge par l'assureur
trouve son origine dans toutes sortes de responsabilité exception faite de la responsabilité pénale :
L'assurance de responsabilité garanti toutes les responsabilités non répressives de l'assuré qu'il s’agisse
de la responsabilité civile ou de la responsabilité administrative, qu'elle soit contractuelle ou délictuelle,
qu'elle soit fondée ou non sur la faute. De plus, l'assureur peut délimiter conventionnellement la nature
de la responsabilité garantie.
L'assureur garanti toute sorte de faute de l'assuré (faute lourde, grave, inexcusable ...) à l'exception de la
faute intentionnelle.
En application de l'art. 23 du code des assurances, l'assureur reste garant des dommages causés par les
personnes dont l'assuré est civilement responsable quel que soit la nature et la gravité des fautes de ces
personnes y compris leur faute intentionnelle.
Quant au dommage, l'assurance de responsabilité couvre trois sortes de dommages : D'abord, les
dommages corporels qui résultent d'une atteinte physique à la personne humaine. Ils comprennent un
aspect économique ou patrimonial (les frais médicaux ...) et un aspect moral (la souffrance éprouvée, le
préjudice esthétique ...). Ensuite, il y a les dommages matériels qui résultent de la destruction d'un bien.
Enfui, les dommages immatériels qui englobent les pertes pécuniaires consécutives à des dommages
corporels ou matériels, eux même garantis (comme la perte de jouissance d'un bien).
Notons enfin que la responsabilité pénale est exclue de la garantie. En effet, le principe de la
personnalité des peines s’oppose à ce que l'assuré fasse supporter par autrui les condamnations pénales
prononcées contre lui.
2. La durée de la garantie
En principe, l'assureur de responsabilité garantit les sinistres qui se sont produits entre la prise d'effet
du contrat et l'extinction du contrat d'assurance, c'est à dire pendant la période de garantie. Le
problème est alors de savoir ce qu'il convient d'entendre par "sinistre". S’agit-il de l'accident, autrement
dit le fait dommageable ? Ou de la réclamation postérieure de la victime ?
La réponse est décisive lorsque la réclamation a eu lieu après l'extinction alors que l'accident s’est
produit avant celle-ci. Le sinistre est également défini en droit des assurances comme étant la réalisation
du risque prévu au contrat de nature à entraîner la garantie de l'assureur. Toutefois, la délimitation de
cette notion n'est pas aisée car la réalisation du risque est le résultat d'un enchaînement d'événements
successifs à savoir : le fait dommageable (qui est l'origine première du dommage), la réalisation du
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dommage, la réclamation de la victime, la transaction ou le jugement fixant le montant des dommages
et intérêts et le payement de ces dommages et intérêts.
Le législateur a pris en considération cette spécificité dans l'art. 24 du code des assurances qui dispose
que : " Lorsque l'assuré a causé un dommage à un tiers, l'assureur n'est tenu d'indemniser que si le tiers
lésé a adressé à l'assuré une réclamation amiable ou a exercé contre lui une action en justice". Ainsi,
c'est la réclamation de la victime qui réalise le risque prévu au contrat et constitue de ce fait le sinistre :
c'est le sinistre-réclamation.
Les conséquences de cette notion sont assez graves à double niveau : d'une part, pour l'assuré : sont
ouvert les dommages ayant donné lieu à une réclamation du tiers avant l'expiration de la période de
l'assurance convenue. Par conséquent, ne sont pas couverts les dommages qui ont fait l'objet d'une telle
réclamation après l'expiration de la police d'assurance même s’ils étaient survenus en cours de contrat.
Ce système est source d'insécurité pour l'assuré. Il l'expose aux risques d'être privé de la garantie de
l'assureur parce que la victime aura tardé à se manifester.
D'autre part pour l'assureur, dans le cas d'une police nouvellement souscrite, il est obligé de couvrir
toutes les réclamations concernant des faits dommageables survenues avant la prise d'effet du contrat.
Pour remédier à ces inconvénients, il est généralement prévu dans le contrat des clauses qui
déterminent les sinistres qui entrent dans la période de garantie.
Fondement : Le principe indemnitaire justifie l'attribution à l'assureur d'un droit de recours contre le
tiers responsable. Par cette action reconnue à l'assureur, est interdit à l'assuré de cumuler l'indemnité
d'assurance et l'indemnité de responsabilité. Cela empêchera l'assuré de s'enrichir à l'occasion du
sinistre.
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nature délictuelle ou contractuelle. Dans certains cas, il est impossible à l'assureur d'exercer son recours
soit à cause de l'extinction de l'action en responsabilité (le payement de l'assuré par le tiers, la
renonciation de l'assuré de son action contre le tiers, la prescription de l'action en responsabilité). Dans
ces trois cas, l'assureur est privé de son recours. Pour remédier à cette situation, l'art. 21 al.2 prévoit que
" L'assureur peut être déchargé de tout ou partie de sa responsabilité envers l'assuré". L'assureur peut
ainsi se baser sur cet article pour refuser de verser l'indemnité soit pour agir en répétition s’il a déjà
indemnisé l'assuré, soit à cause de l'inexistence de l'action en responsabilité civile. Dans les cas où
l'assuré lui-même ne dispose d'aucun droits contre le tiers responsable, l'action subrogatoire elle-même
devient impossible (par une clause exonératoire ou limitative de responsabilité, l'assuré se prive
totalement ou partiellement de son droit à réparation. Dans ce cas, l'assureur doit en être informé
conformément à l'art. 7 du code des assurances et, à défaut, l'assuré encourt les sanctions prévues par
l'art. 8 du code des assurances.
Section 3. L'action directe de la victime contre l'assureur (Ici, le tiers est victime donc l'assuré est
responsable)
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