Test Franceza
Test Franceza
Test Franceza
Lisez le texte :
Je reviens à nos vendanges. Depuis huit jours que cet agréable travail nous occupe, on est à
peine à la moitié de l´ouvrage.
Vous ne sauriez concevoir avec quel zèle, avec quelle gaieté tout cela se fait. On chante, on rit
toute la journée, et le travail n´en va que _____. Tout vit dans la plus grande familiarité : tout le
monde est égal, et personne ne s´oublie. Les dames sont sans airs, les paysannes sont
décentes, les hommes badins et non grossiers. C´est à qui trouvera les meilleures chansons, à
qui fera les meilleurs contes, à qui dira les meilleurs traits. L´union même engendre les folâtres
querelles, et l´on ne s´agace mutuellement que pour montrer combien on est sûr les uns des
autres. On ne revient point ensuite faire chez soi les messieurs; on passe aux vignes toute la
journée; Julie y a fait faire une loge où l´on va se chauffer quand on a froid, et dans _____on se
réfugie en cas de pluie. On dîne avec les paysans et à leur heure, aussi bien qu´on travaille avec
eux. On mange avec appétit leur soupe un peu grossière, mais bonne, saine, et chargée d
´excellents légumes. On ne ricane point orgueilleusement de leur air gauche et de leurs
compliments rustauds; pour les mettre à leur aise, on s´y prête sans affectation. Ces
complaisances ne leur échappent pas, ils y sont sensibles; et en voyant qu´on veut bien sortir
pour eux de sa place, ils s´en tiennent d´autant plus volontiers dans la leur.
Le soir, on revient gaiement tous ensemble. On nourrit et loge les ouvriers tout le temps de la
vendange; et même le dimanche, après le prêche du soir, on se rassemble avec eux et l´on
danse jusqu´au souper…Depuis le moment qu´on prend le métier de vendangeur jusqu´a celui
qu´on le quitte, on ne mêle plus la vie citadine __ la vie rustique. Ces saturnales sont bien plus
agréables et plus sages que celles des Romains. Le renversement qu´ils affectaient était trop
vain pour instruire le maître ni l´esclave; mais la douce égalité qui règne ici rétablit l´ordre de la
nature, forme une instruction pour les uns, une consolation pour les autres, et un lien d´amitié
pour tous.
Test 2
Lisez le texte :
Lorsqu’elle allait au marché, elle me laissait au passage dans la classe de mon père, qui
apprenait à lire à des gamins de six ou sept ans. Je restais assis, bien sage, au premier rang et
j’admirais la toute-puissance paternelle. Il tenait à la main une baguette de bambou ; elle ___
servait à montrer les lettres et les mots qu´il écrivait au tableau noir, et quelquefois à frapper sur
les doigts d´un cancre inattentif.
Un beau matin, ma mère me déposa à ma place, et sortit sans mot dire, pendant qu’il écrivait
magnifiquement sur le tableau . “ La maman a puni son petit garçon qui n’était pas sage.”
Tandis qu´il arrondissait un admirable point final, je criais: “Non! C’est pas vrai!”
Mon père se retourna soudain, me regarda stupéfait, et s’écria : “Qu’est-ce que tu dis?”
-- Maman ne m’a pas puni! Tu n’as pas bien écrit!
Il s’avança vers moi :
-- Qui t’a dit qu’on t’avait puni?
-- C’est écrit.
La surprise lui coupa la parole un moment.
-- Voyons, voyons….répétait-il.
Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir.
-- Eh bien, lis.
Je lus la phrase à haute voix.
Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté plusieurs pages….
Je crois qu’il eut ce jour-là la plus grande joie, la plus grande fierté de sa vie.
Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre instituteurs, qui avaient renvoyé
leurs élèves dans la cour de récréation, et qui m’entendaient déchiffrer lentement l’histoire du
Petit Poucet….Mais au lieu d’admirer cet exploit, elle pâlit, déposa ses paquets par terre, referma
le livre, et m’emporta dans ses bras, en disant : “Mon Dieu! Mon Dieu!…”
Sur la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était une vieille femme corse : elle faisait des
signes de croix. J’ai su plus tard que c’était elle qui était allée chercher ma mère, en l’assurant
que “ces messieurs” allaient me faire “éclater le cerveau”.
abcdefg
VRAI
FAUX
Ø Dégagez du texte les mots qui montrent les réactions des parents à la
découverte de la précocité de leur enfant. Présentez ces réactions dans une
dizaine de lignes.
Ø Trouvez dans le texte un autre personnage bien étonné de la performance du petit enfant.
Commentez sa réaction.
Ø 28. Écrivez une rédaction intitulée Une grande surprise .
Test 3
Lisez le texte :
L´entraînement se poursuivait ferme. Quelques vieux ballons furent répartis dans les hameaux de
la plaine et du plateau.
À leurs moments perdus, tous les garçons du pays s´exerçaient qui sur un bout de pré, qui sur un
chemin de terre, qui dans la cour de la ferme.
Bien sûr, on ne prenait pas toujours le temps de chausser les souliers à crampons ! Tout était bon
: les brodequins de labour, les sabots de bois et, lorsque le temps chaud fut venu, les espadrilles
et même les pieds ____.
À l´école, M. Lazerge ne se contentait plus de donner un conseil de-ci, de là, il s´intéressait
vivement aux progrès de ses élèves et allait même jusqu´à leur faire ___ véritables
démonstrations lui-même.
Il jouait avec eux, driblait, feintait, faisait des passes et des têtes, s´exclamait et riait d´un tel
cœur que les enfants riaient de le voir rire…
Le dimanche après-midi, tous les joueurs étaient rassemblés sur le terrain. M. Lazerge organisait
l´entraînement et imposait à _______ joueur une série d´épreuves : dribbles, blocages, passes
en profondeur, passes transversales, passes lobées, centres en plaine course, crochets et
feintes, etc.
-- Voilà tout juste comment il ne faut pas faire! s´écriait-il. Corrigez-le vous les autres!
-- Ton pied!…Ta jambe! Trop vite!…. Plus d’élan!
Tous ces conseils lancés à tue-tête n´impressionnaient guerre l´exécutant, qui ne les entendait
même pas.
Si le coup était réussi, chacun se félicitait:
-- Tu vois! Je te le disais!
Et la joie du vainqueur faisait plaisir à tous.
4. Entraînement. Donnez un autre nom de la même famille. Faites-le entrer dans une phrase.
5. Trouvez dans la colonne de droite l’explication convenable du verbe entraîner dans les
contextes suivants.
a) Ce choix entraîne des renoncements. a) dresser
b) Un moniteur entraîne les enfants au ski. b) amener
c) Il m’a entraîné dans un coin du jardin. c) impliquer
d) Le chien policier est entraîné. d) tirer sur soi
e) La locomotive entraîne les wagons. e) faire acquérir la pratique de
6. a) Complétez avec les formes de l’adjectif vieux.
· un homme ………….
· une…………... maison
· de …………….vêtements
· les ……………gens
· un……………..ronge
b) Exprimez d’une autre manière la même chose en remplaçant vieux par d’autres adjectifs.
7. Cherchez dans le texte un mot qui désigne une petite prairie.
8. a. Faites entrer dans des phrases:
· un bout de lettre
· au bout du chemin
· couper le bout d’une planche
b. Cherchez dans le dictionnaire des expressions avec le mot bout.
9. Trouvez un synonyme pour bien sûr .
10. a. Indiquez deux verbes dérivés de chausser .
b. Ecrivez au moins deux noms de la même famille et faites-les entrer dans des phrases.
11. a) Cherchez l’intrus:
souliers, brodequins, sabots, espadrilles.
b)Trouvez encore deux noms qui désignent des chaussures.
12. Lorsque le temps chaud fut venu (l. __ ). Indiquez le temps du verbe.
13. Remplacez jusqu′à avec jusqu′à ce que (l. __ )
14. À tue-tête (l. __ ) signifie:
a) fortement ( en criant ); b) volontiers; c) de tout cœur.
15. Guère ( l.__ ) signifie:
a) pas du tout ; b) jamais ; c) presque jamais.
16. Donnez un antonyme pour joie.
17. Trouvez le verbe qui correspond au nom vainqueur. Employez-le dans une phrase au passé
composé.
18. Trouvez dans le texte un verbe à l′impératif.
Mettez-le à la 2e pers. sg. et à la 1e pers. pl.
Test 4
Lisez le texte:
Lepic, grand frère Félix, sœur Ernestine et Poil de Carotte veillent près de la cheminée où brûle
une souche avec ses racines, et les quatre chaises se balancent sur leurs pieds de devant. On
discute et Poil de Carotte, pendant que Mme Lepic n´est pas là, développe ses idées
personnelles.
-- Pour moi, dit-il, les titres de famille ne signifient rien. Ainsi, papa, tu sais comme je t´aime! Or,
je t´aime, non parce que tu es mon père; je t´aime parce que tu es mon ami. En effet, tu n´as
aucun mérite à être mon père, mais je regarde ton amitié comme une haute faveur que tu ne me
dois pas et que tu m´accordes généreusement.
-- Ah ! répond M. Lepic.
-- Et moi, et moi? demandent grand frère Félix et sœur Ernestine.
-- C´est la même chose, dit Poil de Carotte. Le hasard vous a ____ mon frère et ma sœur.
Pourquoi vous en serais-je reconnaissant? À qui la faute, si nous sommes tous trois des Lepic?
Vous ne pouviez l´empêcher. Inutile que je vous _____ gré d´une parenté involontaire. Je vous
remercie seulement, toi, frère, de ta protection, et toi, sœur, de tes soins efficaces.
-- À ton service, dit grand frère Félix.
-- Où va-t-il chercher ces réflexions de l´autre monde? dit sœur Ernestine.
-- Et ce que je dis, ajoute Poil de Carotte, je l´affirme d´une manière générale, j´évite les
personnalités, et si maman était là, je le répéterais en sa présence.
-- Tu ne le répéterais pas deux fois, dit grand frère Félix.
-- Quel mal vois-tu à mes propos? Répond Poil de Carotte. Gardez-vous de dénaturer ma
pensée! Loin de manquer de cœur, je vous aime plus que je n´en ai l´air. Mais cette affection, au
lieu d´être banale, d´instinct et de routine, est voulue, raisonnée, logique. Logique, voilà le terme
que je cherchais.
Jules Renard, Poil de Carotte
3. Rappelez-vous les sens du verbe veiller. Introduisez dans des phrases les constructions
suivantes:
· veiller devant
· veiller tard
· veiller à
· veiller à ce que
· veiller sur
4. Donnez un synonyme pour souche (l.__).
5. Comment s´appelle le plus grand des frères d´une famille? Mais le plus petit?
6. Indiquez l´équivalent féminin des noms suivants: père, frère, oncle, cousin, grand-père,
parrain, beau-frère.
7. Cherchez des expressions ou des constructions spéciales, même des proverbes, qui
comportent le mot famille ou un terme de parenté.
8. Dois (l.__). Écrivez le verbe a l´infinitif.
9. Introduisez dans des phrases les mots : faveur et ferveur; la faute et faute de.
10. Pourquoi vous en serais-je reconnaissant? Exprimez d´une autre manière la même question.
11. Expliquez en français l´expression : savoir gré.
12. Écrivez la famille de mots de soin.
13. Essayez d´expliquer le sens de la construction j´évite les personnalités. Faites attention au
contexte.
14. Si maman était là, je la répéterais en sa présence.
Remplacez le conditionnel présent par le conditionnel passé. Faites les transformations qui s
´imposent.
15. Faites des phrases à partir des structures suivantes:
· manquer quelque chose
· manquer quelqu´un
· manquer de + nom
· manquer de + infinitif
· il manque (expression impersonnelle)
16. Mettez en roumain:
· manquer une photo
· manquer le train
· manquer à sa parole
· par manque de
· un livre manqué
· manquer l´école
17. Quel mal vois-tu à mes propos?
Gardez-vous de dénaturer ma pensée!
Formulez d´autres possibles questions et d´autres phrases exclamatives en
gardant le sens général et le langage familier.
18. À la fin du fragment vous rencontrez plusieurs adjectifs contraires pour affection. Essayez de
trouver vous aussi des adjectifs contraires pour le même mot.
19. Montrez le rôle stylistique de cette agglomération d´adjectifs?
Ø Comment jugez-vous le moment choisi par l’enfant pour une telle discussion? Et vous, quand
est-ce que vous préférez parler avec vos parents?
Ø Les titres de famille, qu´est-ce qu´ils représentent pour vous? (10 lignes).
Ø À partir de quelques suggestions du texte, essayez d´imaginer comment était la mère de Poil
de Carotte.
Ø Présentez le texte et faites bien ressortir l´attitude de chaque personnage devant les
affirmations de Poil de Carotte.(10-15 lignes)
Ø Quelle est la différence entre ami et camarade?
Ø Peut-on parler d´amitié entre les parents et les enfants? Qu´en pensez-vous?
Ø Réalisez un dialogue entre vous et vos parents. Essayez de soutenir une idée personnelle.(15-
20 lignes)
Test 5
Lisez le texte:
Je me plaignais toujours de ne pas avoir le temps de lire. Et puis, il y a quelques mois, j’ai
commandé une biographie que j’ai reçue par la poste, non pas imprimée, mais enregistrée. J’ai
“lu” ces six casettes pendant le trajet pour aller à mon travail et en revenir. J’ai ainsi retrouvé le
temps de lire, comme pourraient le faire les millions de personnes qui passent plusieurs heures
par semaine dans les transports, suffisamment pour “entendre” une vingtaine de livres par an. On
peut aussi profiter de cette innovation quand on est à l’hôpital ou en convalescence, ou bien tout
simplement en train de cuisiner ou de faire du jogging.
C’est incroyable, s’écrie un adepte de la lecture sur cassettes, le nombre ____ heures pendant
lesquelles nos mains sont occupées et notre esprit disponible pour écouter une bonne histoire.
Encore peu connu, ce mode de lecture progresse tout de même ___ grands pas. De nombreuses
maisons d’édition proposent déjà sur cassettes des versions condensées de livres à succès ou
de classiques. On en trouve en librairie et dans la plupart des bibliothèques. L’enregistrement
ajoute la voix à l’écriture. Le narrateur est parfois l’auteur lui-même, et on sent au-delà des mots
une présence vivante. Certains acteurs changent ___ intonation pour incarner différents
personnages et rendre leurs états d’esprit ou leurs émotions. D’autres déguisent leur voix et
donnent parfois l’impression qu`il y a plusieurs personnes. Une nouvelle ou un court roman peut
tenir sur une ou deux cassettes. Pour un livre de bonne taille, il faut en compter huit ou dix, ce qui
représente de douze à quinze heures d’écoute.
Les livres-cassettes ne remplaceront jamais les livres imprimés, et pour cause: écouter un livre
prend environ deux fois plus de temps que de le lire, et on ne peut guère sauter facilement les
passages trop longs. De plus, le coût de la littérature enregistrée donne encore à réfléchir!
Mais cet accès à l’aventure littéraire a pour avantage d’élargir considérablement notre horizon
intellectuel, et l’enregistrement sonore confère aux livres une magie supplémentaire.
Test 6
L’on m´avait appris à réciter à peu près décemment les vers, ce à quoi déjà m´invitait un goût
naturel ; tandis qu´au lycée (du moins celui de Montpellier) l’usage était de réciter indifféremment
vers ou prose d´une voix blanche, le plus vite possible et sur un ton qui enlevât au texte, je ne dis
pas seulement tout attrait, mais tout sens même, de sorte que plus rien n´en demeurait qui
motivât le mal qu’on s’était donné pour l´apprendre. Rien n´était plus affreux, ni plus baroque; on
avait beau connaître le texte, on n´en reconnaissait plus rien; on doutait si l’on entendait du
français. Quand mon tour vint de réciter (je voudrais me rappeler quoi), je sentis aussitôt que,
malgré le meilleur vouloir, je ne pourrais me plier à leur mode, et qu’elle me répugnait trop. Je
récitais donc comme j’eusse récité chez nous.
Au premier vers ce fut ___ stupeur, cette sorte de stupeur que soulèvent les vrais scandales; puis
elle fit place à un immense rire général. D’un bout à l´autre des gradins, du haut en bas de la
salle, on se tordait; chaque élève riait comme il n´est pas souvent donné de rire en classe; on ne
se moquait même plus; l’hilarité était irrésistible au point que M. Nadaud lui-même ___ cédait ; du
moins souriait-il, et les rires alors, s’autorisant de ce sourire, ne se retinrent plus. Le sourire du
professeur était ma condamnation assurée; je ne sais pas où je pus trouver la constance de
poursuivre jusqu’au bout du morceau que, Dieu merci, je possédais bien. Alors à mon
étonnement et à l’ahurissement de la classe, on entendit la voix très calme, auguste même, de
M. Nadaud, qui souriait encore après que les rires enfin s’étaient tus.
-- Gide, dix. (C’était la note la plus haute.) Cela fait rire, messieurs; eh bien! permettez-moi de
vous le dire: c´est comme cela que vous devriez tous réciter.
J´étais perdu. Ce compliment, en m´opposant à mes camarades, eut pour résultat le plus clair de
me les mettre tous à dos. On ne pardonne pas, entre condisciples, les faveurs subites, et M.
Nadaud, s´il avait voulu m´accabler, ne s´y serait pas pris autrement.
Test 7
Lisez le texte :
Dès que j’ai su l’alphabet, je me suis jeté sur les livres. J’en ai lu des quantités. A huit ans, avec
mon argent de poche, j’achetais des volumes de la bibliothèque Verte et de la collection Nelson.
Tout me plaisait : il suffisait que ce ____ imprimé. La persécution même ne manquait pas. Mon
père jugeait que je lisais trop, que cela prenait sur le temps des études ou sur le sommeil. La
nuit, voyant de la lumière sous la porte de ma chambre, il entrait, éteignait, m’arrachait mon
roman sans se soucier s’il m’interrompait au milieu d’une phrase. Pour éviter ces contrariétés, je
me cachais dans mon lit comme sous une tente, avec une petite lampe électrique. Ainsi, étouffant
de chaleur, à demi asphyxié, mais ne sentant rien car j’étais trop occupé à déjouer les
combinaisons de Richelieu ou à causer avec Louis XI, ai-je avalé des bibliothèques. Ce n’était
pas tout à fait sans plan : dès que je m’amourachais d’un auteur, je me procurais de lui tout ce
qui était à ma portée, c’est-à-dire ce qui figurait dans le catalogue de la collection Nelson. […]
Outre mon lit, j’ai lu énormément dans le métro. Je le prenais pour me rendre au lycée et en
revenir, encore que j’eusse plus vite fait d’aller à pied, car il fallait changer deux fois, à la station
Étoile et à la station Trocadéro. Mais le trajet m’ennuyait et j’aurais difficilement pu lire en
marchant. Avec le métro, j’avais l’agrément de reprendre ma lecture au point où je l’avais _____
à minuit. Je lisais sur le quai, dans le wagon, dans les escaliers, dans les couloirs. […]
Il y a dans Anatole France ( découvert par moi à quatorze ans) des descriptions enivrantes de
bibliothèques, peuplées de passerelles, de colonnes, de globes terrestres, de bustes de
philosophes. J’ai connu les plus vastes et les plus belles bibliothèques d’Europe, celle de Vienne,
la Mazarine. N’est-il pas curieux que dans aucune, je n’aie jamais eu envie de demander un livre,
de m’installer, de me plonger dedans, et même que je n’aie qu’un désir, après avoir jeté un coup
d’œil, admiré l’ordonnance ou la splendeur des lieux : me sauver ? Ce n’est pas là, pour moi, les
temples de la lecture, les greniers du savoir mais tout au plus des musées, des mangeoires où
les rats universitaires viennent grignoter des grimoires. […]
Cela ne vaut pas, de loin, le métro, avec ses odeurs d’humanité sale, ses lumières jaunes, ses
cahots, où l’on est écrasé contre un pilier de fer par cent voyageurs, où l’on se démanche le cou
pour attraper quelques lignes sur un bouquin tenu à bout de bras au-dessus des têtes.
3. Faites entrer dans des phrases les expressions : livre de poche, se remplir les poches, une
lampe de poche, payer de sa poche, c’est de la poche.
4. Tout me plaisait (l.___).
a. Donnez l’infinitif du verbe ;
b. Exprimez la même idée à l’aide du verbe aimer.
5. Donnez l’homonyme du mot tente.
6. Le verbe déjouer est formé à l’aide du préfixe dé. Exprimez, vous aussi, les contraires des
verbes suivants, à l’aide des préfixes dé ou dés, selon le cas :
charger, chausser, tourner, abonner, accoutumer, classer, lier, accorder, stabiliser, concentrer,
humaniser.
7. Choisissez le synonyme du verbe causer : a) médire ; b) discuter ; c) bavarder ; d) commenter.
8. Ainsi …………. ai-je avalé des bibliothèques (l.___). Expliquez l’inversion du sujet dans cette
phrase.
9. Je le prenais pour me rendre au lycée ( l.___).
a. Remplacez le verbe se rendre par un synonyme ;
b. Formez deux autres phrases avec le même verbe (sens différents).
10. Encore que est une locution conjonctionnelle qui introduit une subordonnée de concession.
Elle est présente surtout dans la langue littéraire. Remplacez-la par une autre, propre à la langue
parlée.
11. J’eusse fait (l.___). Indiquez le mode et le temps du verbe. Remplacez cette forme verbale
par une autre, couramment employée dans la langue parlée.
12. Quel est, dans ce contexte, le sens du mot quai ? En connaissez-vous un autre ?
13. Des descriptions enivrantes (l.___) sont : a) des descriptions détaillées ; b) des descriptions
intéressantes ; c) des descriptions exaltantes.
14. J’ai connu les plus vastes et les plus belles bibliothèques. (l.___). Remplacez le groupe en
italique par un pronom et récrivez la phrase, à la forme affirmative et négative.
15. Donnez l’antonyme de dedans.
16. Renseignez-vous sur les sens du mot ordonnance. Formez une phrase avec chacun de ces
sens.
17. Traduisez la phrase suivante : N’est-il pas curieux que dans aucune, je n’aie jamais eu envie
de demander un livre, de m’installer, de me plonger dedans, et même que je n’aie qu’un désir,
après avoir jeté un coup d’œil, admiré l’ordonnance ou la splendeur des lieux : me sauver ?
18. Cela ne vaut pas le métro (l.___). Indiquez l’infinitif du verbe et précisez le sens de cette
phrase.
19. Deux homonymes : cahot et chaos. Complétez les points par l’un de ces deux mots :
a. Ces papiers sont en désordre. Met un peu d’ordre dans ce ………. ;
b. Les ………….. du train secouaient les voyageurs.
c. L’économie de ce pays se trouve en plein ……………….
20. L’écrivain lisait rapidement et avec passion des bibliothèques entières. Quel verbe emploie-t-il
dans le texte pour exprimer cette idée ?
21. Trouvez dans le texte un synonyme pour le mot livre.
22. Cochez la bonne case :
a. L’auteur commence à lire dès son enfance ;
b. Le père appréciait la passion de son fils pour la lecture ;
c. Il choisit le métro pour aller au lycée, parce-que c’était le moyen de transport le plus rapide et
le plus confortable ;
d. Malgré la surveillance constante de son père, l’écrivain continuait la lecture caché dans son lit ;
e. L’écrivain est un passionné de livres.
abcde
VRAI
FAUX
Test 8
Lisez le texte:
“Voilà ce qu’était alors cette charmante petite ville: mon oncle, l’abée Sigorgne, M. de Larnaud et
cinq ou six hommes lettrés du pays y avaient, récemment encore, jeté les fondements d’une
institution de nature à y accroître et à y perpétuer le goût des sciences, des arts et de la haute
littérature. Ils ____ avaient institué une Académie. Cette Académie avait donné un petit centre et
un motif d’activité locale à ______ les talents épars et oisifs de la ville et de la province
environnante. Tous les mois, les trente ou quarante membres de cette Académie se réunissaient
en séance, dans la bibliothèque de la ville, lisaient des rapports, des recherches, des projets
d’amélioration agricole, se donnaient des motifs de travail, de discours, de compositions
littéraires, quelquefois même de poésie. Une douce émulation s’établissait ainsi entre ces
hommes que l’inertie __________ . Ils ne s´exagéraient pas l’importance de leurs travaux, ils ne
visaient à aucune gloire extérieure; ils tiraient le rideau de la modestie sur eux. Ils avaient pour
mot d’ordre: “Le beau, le bon, l’utile désintéressé”. Cette institution qui commençait et qui a
conservé longtemps le même esprit, s´est illustrée depuis par l’adjonction successive de
plusieurs noms éclatants, et par une succession non interrompue d’hommes d’élite. En les
groupant, il n’est pas douteux qu´elle ne les ait multipliés. L´Académie de Mâcon a remplacé
pendant plusieurs années cette Académie de Dijon, foyer littéraire de la Bourgogne, berceau du
nom de J.J.Rousseau et de Buffon.
4. Voici ce qu′était alors cette charmante petite ville. Remplacez ville par village. Faites les
transformations nécessaires.
5. Hommes lettrés (l.___ ) signifie :
a) écrivains; b) hommes titrés; c) hommes érudits.
6. Jeter les fondements (l. ___)
a) Remplacez la locution par un verbe.
b) Conjuguez le verbe jeter au présent.
c) Quelques verbes du premier groupe ont certaines particularités de conjugaison au présent
devant les terminaisons muettes. Classez les verbes suivants en deux groupes, selon ces
particularités : breveter; crocheter ; épousseter ; feuilleter ; acheter ; projeter.
7. Le verbe jeter peut être employé autrement, soit :
a) Cet homme jette de la poudre aux yeux.
b) Papa s’était jeté dessus.
c) Le sort en est jeté.
d) Certaines personnes jettent leur argent par la fenêtre.
e) Quand il est excédé, il jette feu et flamme.
f) Le patron a jeté les yeux sur un bon secrétaire.
Choisissez une des explications suivantes pour traduire chacune des expressions ci-dessus : a)
faire une grande colère ; b) chercher à faire illusion ; c) faire de folles dépenses ; d) on en a pris
son parti ; e) se précipiter ; f) choisir quelqu’un pour un poste de confiance.
8. Donnez plusieurs synonymes pour le verbe accroître.
Faites-les entrer dans des phrases.
9. Trouvez les mots de la famille de académie. Introduisez-les dans des phrases.
10. Épars et oisifs. Donnez le féminin pluriel de ces adjectifs.
11. Remplacez tous les mois par une construction équivalente.
12. Réunissaient (l. ___). Mentionnez :
a) le temps du verbe; b) l′infinitif du verbe; c) le groupe dont le verbe fait partie.
13. Trouvez les valeurs de même dans le texte.
14. Expliquez la phrase qui commence par : Une douce émulation………(l._)
15. Faites entrer dans des phrases :
· une lumière douce ;
· une voix douce ;
· une couleur douce ;
· une pente douce.
16. Donnez le masculin de douce. Faites-le entrer dans trois phrases en mettant en évidence les
différents sens du mot.
17. Trouvez dans le texte des noms provenant d’un adjectif.
18. Ils ne visaient à aucune gloire extérieure.
Remplacez le verbe viser par un autre en gardant le sens de la phrase.
19. En les groupant, il n’est pas douteux qu’elle ne les ait multipliés.
Mentionnez les temps des verbes.
20. Berceau. Trouvez encore deux noms de la même famille.
21. Trouvez dans le texte les verbes au plus-que-parfait.
22. Relisez les lignes_____ et trouvez un verbe et un nom de la même famille.
Test 9
Lisez le texte:
Le mot lecture veut dire choix. Lire c’est élire, c’est-à-dire choisir. La fonction de choix est
primordiale entre toutes les fonctions naturelles. Un être vivant est vivant parce qu’il choisit. Entre
toutes les choses du monde, il prend _____ qui sont convenables à former sa nourriture, c’est-à-
dire la substance de sa______.
Quand nous lisons un livre, une revue, un journal, nous choisissons la substance de notre âme.
Si nous allons au théâtre ou au concert, nous avons, dans une certaine mesure, choisi, d’abord,
sur la foi de certains renseignements. Élection et dilection. Nous choisissons ______ nous
aimons.
La faculté de choix est souverainement méprisée par les grands distributeurs modernes de
vagues nourritures morales: cinéma et radio. Pour attraper une belle image, il nous faut en
souffrir des milliers d’autres que je préfère ne pas juger. Pour entendre un bon concert à la radio,
il nous faut rencontrer, croiser, supporter mille bruits odieux et ridicules. Les vrais amateurs de
radio, les esprits simples, les gens qui, justement, ont besoin d`une culture, ceux qui
commencent de dédaigner le livre pour se contenter du bruit, ceux en somme ____ je plaide ici la
cause et ____je défends les intérêts, ceux-là n’y regardent pas de si près. Ils ouvrent le robinet et
ils boivent, au petit bonheur. Ils absorbent tout, pêle-mêle: la musique de Wagner, le jazz, la
conférence politique, la publicité, l`heure sonore, le numéro de music-hall, les parasites et les
miaulements des ondes folles. Je dis ou plutôt je répète qu`un système de culture ou la réflexion
et le choix sont impossibles est précisément la négation de ce qu’on a, jusqu’ici, nommé culture.
Test 10
Lisez le texte :
Mon père ne m´avait jamais laissé souffrir des suites de mes fautes. Il avait toujours accordé,
quelquefois prévenu mes demandes à cet égard.
Malheureusement sa conduite était plutôt noble et généreuse que tendre. J´étais pénétré de tous
ses droits à ma reconnaissance et à mon respect; mais aucune confiance n´avait existé jamais
entre nous. Il avait dans l´esprit je ne sais quoi d´ironique qui convenait ____ à mon caractère. Je
ne demandais alors qu´a me livrer à ces impressions primitives et fugueuses qui jettent l´âme
hors de la sphère commune, et lui inspirent le dédain de tous les objets qui l´environnent. Je
trouvais dans mon père, non pas un censeur, mais un observateur froid et caustique, qui souriait
d´abord de pitié, et qui finissait bientôt la conversation avec impatience. Je ne me souviens pas,
pendant mes dix-huit premières années, d´avoir eu jamais un entretien d´une heure avec lui. Ses
lettres étaient affectueuses, pleines de conseils raisonnables et sensibles; mais à peine étions
nous en présence l´un de l´autre, qu´il y avait en lui quelque chose de contraint que je ne pouvais
m´expliquer, et qui réagissait sur moi d´une manière pénible. Je ne savais pas alors _____ c´était
la timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l´âge le plus avancé, qui
refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature
dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que
par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger
sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître. Je
ne savais pas que, même avec son fils, mon père était timide, et que souvent, après avoir
longtemps attendu de moi quelques témoignages d´affection que sa froideur apparente semblait
m´interdire, il me quittait les yeux mouillés de larmes, et se plaignait à d´autres ______ je ne l
´aimais pas.
4. a)Trouvez un mot qui puisse remplacer suites dans le contexte donné. (l.__)
b)Formulez des phrases avec suite comme synonyme de: escorte,
continuation, série, résultat.
c)Rappelez-vous les constructions suivantes. Introduisez-les dans de petits
contextes.
· par suite
· tout de suite
· à la suite de
· et ainsi de suite
5. Imaginez une situation dans laquelle vous donnez votre avis sur quelque chose en employant
à cet égard. (3-5 lignes).
6. Malheureusement (l.__) Exprimez à l´aide de deux locutions la même chose et le contraire.
7. Remplacez tendre (l.__) par: a) affectueuse; b) caressante; c) apaisante.
8. Sur le modèle: il avait dans l´esprit quelque chose d´ironique , écrivez deux
phrases en remplaçant ironique par d´autres adjectifs.
9. Trouvez un antonyme pour hors de.
10. Froid (l.__) Trouvez dans le texte un mot de la même famille.
11. Remplacez les constructions suivantes par les adverbes correspondants.
· avec impatience
· d´une manière pénible
12. a) Trouvez dans le texte les verbes à l´infinitif passé.
b) Écrivez des phrases avec des verbes à l´infinitif passé précédés par les
prépositions: après, sans, pour.
13. Trouvez dans le texte un synonyme pour entrevue.
14. Exprimez d´une autre manière en évitant l`inversion.
…à peine étions -nous en présence l´un de l´autre, qu´il y avait en lui quelque chose de contraint
que je ne pouvais m´expliquer.
15. Indiquez la famille de mots de venger.
16. Donnez le contraire de ironie amère.
17. Je ne savais pas alors ce que c´était la timidité
Quel est le rapport entre les deux propositions de la phrase?
a) antériorité; b) simultanéité; c) postériorité;
Ø Dégagez du texte les considérations de l´auteur sur la timidité. Commentez-les. ( 15-20 lignes)
Ø L´attitude du père, comment a-t-elle influencé le comportement de l´enfant? Les effets de cette
attitude se prolongent-ils jusqu´à l´âge adulte? Qu´en pensez-vous?
Ø Quels sont les témoignages d´affection que vous donnez à vos parents? Mais eux, comment
vous montrent-ils leur amour?
Ø Faites le portrait de votre père. Montrez son rôle dans votre éducation.
Test 11
Lisez le texte:
Elle riait volontiers, d´un rire jeune et aigu qui mouillait ses yeux de larmes, et qu´elle se
reprochait après comme un manquement ___ la dignité d´une mère chargée de quatre enfants et
de soucis d´argent. Elle maîtrisait les cascades de son rire, se gourmandait sévèrement : “Allons!
Voyons!…” puis cédait à une rechute de rire qui faisait trembler son pince-nez.
Nous nous montrions jaloux de déchaîner son rire, surtout quand nous prîmes assez d´âge pour
voir grandir d´année en année, sur son visage, le souci du lendemain, une sorte de détresse qui l
´assombrissait, lorsqu´elle songeait à notre destin d´enfants sans fortune, à sa santé menacée, à
la vieillesse qui ralentissait les pas - une seule jambe et deux béquilles - de son compagnon
chéri. Muette, ma mère ressemblait à toutes les mères épouvantées devant la pauvreté et la
mort. Mais la parole rallumait sur son visage une jeunesse invincible. Elle put maigrir de chagrin
et ne parla jamais tristement. […]
Et elle riait, ma mère en deuil, elle riait ___ son rire aigu de jeune fille, et frappait dans ses mains
devant le petit chat….Le souvenir fulgurant tarit cette cascade brillante, sécha dans les yeux de
ma mère les larmes du rire. Pourtant, elle ne s’excusa pas d’avoir ri, ni ce jour-là, ni ___ qui
suivirent, car elle nous fit cette grâce, ayant perdu celui qu´elle aimait d´amour, de demeurer
parmi nous toute pareille à elle-même, acceptant sa douleur ainsi qu´elle eût accepté l
´avènement d’une saison lugubre et longue, mais recevant de toutes parts la bénédiction
passagère de la joie, - elle vécut balayée d’ombre et de lumière, courbée sous des tourments,
résignée, changeante et généreuse, parée d´enfants, de fleurs et d’animaux comme un domaine
nourricier.
4. Manquement (l.__) Indiquez un autre nom de la même famille. Introduisez-le dans quelques
phrases.
5. Donnez la famille de mots de dignité.
6. Complétez les phrases suivantes avec des mots qui vous semblent adéquats.
· La voiture est chargée de …………….
· Mon ami a été chargé de ……………..
· Le professeur m´a chargé de …………
· Il a chargé sur son dos…………………
· Elle a les doigts chargés de……………
7. Écrivez les mots de la famille de souci. Faites-les entrer dans des phrases.
8. Traduisez : Elle maîtrisait les cascades de son rire.
9. Le verbe se gourmander (l.__) appartient a) au français littéraire; b) au français courant.
10. Donnez le féminin de l´adjectif jaloux.
11. Écrivez le contraire du verbe assombrir.
12. Remplacez le verbe songer (l.__) par un synonyme.
13. Mentionnez le nom de la famille de menacer.
14. Trouvez un synonyme pour épouvanté.
15. Donnez le contraire de pauvreté.
16. Vous rencontrez dans le texte le verbe rallumer. Écrivez d´autres verbes formés à l´aide du
même préfixe.
17. Choisissez l´explication convenable :
a) séchage a) état de ce qui est sec.
b) sécheresse b) appareil servant à faire sécher le linge
c) séchoir c) appareil électrique servant à faire
sécher les cheveux
d) sèche-cheveux d) d´une façon brève et dure
e) dessécher e) rendre sec en faisant disparaître
l´humidité
f) sèchement f) action de sécher ou de faire sécher
18. Introduisez dans des phrases :
· la sécheresse de cœur
· sécher un cours
Ø Les deux parties du texte présentent la figure de la mère avant et après un certain événement
de sa vie. Nommez-le. Y a-t-il des changements essentiels dans son comportement ?
Argumentez votre réponse et essayez de dégager le trait de caractère dominant de cette femme.
Ø Qu´est-ce qu´elle se reprochait ? Pourquoi ?
Ø Expliquez en français : Nous nous montrions jaloux de déchaîner son rire.
Ø Qu’est-ce que vous comprenez par une jeunesse invincible. D’où vient-elle, selon vous?
Ø Quelle était la réaction de la mère devant la douleur?
Ø Commentez la fin du texte : elle vécut balayée d´ombre et de lumière, courbée sous des
tourments, résignée, changeante et généreuse, parée d´enfants, de fleurs et d’animaux comme
un domaine nourricier.
Ø Comment voyez-vous votre mère? Faites son portrait dans une quinzaine de lignes.
Test 12
Lisez le texte :
J’étais alors élève de quatrième au lycée de Nice et ma mère avait, à l’Hôtel Négresco, une de
ces « vitrines » de couloir où elle exposait les articles que les magasins de luxe lui concédaient ;
chaque écharpe, chaque ceinture ou chemisette vendue lui rapportait dix pour cent de
commission. Parfois, elle pratiquait une petite hausse illicite des prix et mettait la différence dans
sa poche. Toute la journée, elle guettait les clients éventuels (….), car notre pain quotidien
dépendait alors entièrement de ce commerce incertain.
Depuis treize ans déjà, seule, sans mari, (…) elle luttait ainsi courageusement, afin de gagner,
chaque mois, ce qu’il nous fallait pour vivre, pour payer le beurre, les souliers, le loyer, les
vêtements, le bifteck de midi ______ce bifteck qu’ elle plaçait chaque jour devant moi dans
l’assiette, un peu______ , comme le signe même de sa victoire sur l’ adversité. Je revenais du
lycée et m’attablais devant le plat. Ma mère, debout, me regardait manger avec cet air apaisé des
chiennes qui allaitent leurs petits.
Elle refusait d’______ toucher elle-même et m’assurait qu’elle n’aimait que les légumes et que la
viande et les graisses lui étaient strictement défendues.
Un jour, quittant la table, j’allai à la cuisine boire un verre d’eau.
Ma mère était assise sur un tabouret ; elle tenait sur ses genoux la poêle à frire où mon bifteck
avait été cuit. Elle en essuyait soigneusement le fond graisseux avec des morceaux de pain qu’
elle mangeait ensuite avidement et , malgré son geste rapide pour dissimuler la poêle sous la
serviette, je sus soudain, dans un éclair, toute la vérité sur les motifs réels de son régime
végétarien.
Je demeurai là un moment, immobile, pétrifié, regardant avec horreur la poêle mal cachée sous
la serviette et le sourire inquiet, coupable, de ma mère, puis j’éclatai en sanglots et m’enfuis.
Test 13
Lisez le texte :
Je me promène avec mon père…….ou plutôt il me promène, comme il le fait chaque jour quand il
vient __ Paris. Je ne sais plus comment je l´ai rejoint…….quelqu’un à dû me déposer à son hôtel
ou bien à un endroit convenu….il est hors de question qu´il _____ me chercher rue Flatters….je
ne les ai jamais ____, je ne peux pas les imaginer se rencontrant, lui et ma mère….
Nous sommes passés par l’entrée du Grand Luxembourg qui fait face au Sénat et nous nous
dirigions vers la gauche, où se trouvent le Guignol, les balançoires, les chevaux de bois….
Tout est gris, l´air, le ciel, les allées, les vastes espaces pelés, les branches dénudées des
arbres. Il me semble que nous nous taisions. En tout cas, de ce qui a pu être dit ne sont restés
que ces mots que j´entends encore très distinctement :”Est-ce que tu m´aimes, papa ?….dans le
ton rien d´anxieux, mais quelque chose plutôt qui se veut malicieux…..il n´est pas possible que je
lui pose cette question d´un air sérieux, que j´emploie ce mot “tu m´aimes” autrement que pour
rire…il déteste trop ce genre de mots, et dans la bouche d´un enfant……..
_Tu le sentais vraiment déjà à cet âge?
_Oui, aussi fort, peut-être plus fort que je ne l´_______ maintenant…..ce sont des choses que les
enfants perçoivent mieux encore que les adultes.
Je savais que ces mots “tu m´aimes”, “je t´aime” étaient de ceux qui le feraient se rétracter,
feraient reculer, se terrer encore plus loin au fond de lui ce qui était enfoui……..Et en effet, il y a
de la désapprobation dans sa moue, dans sa voix…..”Pourquoi me demandes-tu ça?” Toujours
avec une nuance d´amusement……..parce que cela m´amuse et aussi pour empêcher qu´il me
repousse d´un air mécontent, “Ne dis donc pas de bêtises”……j´insiste : est-ce que tu m´aimes,
dis-le moi. _Mais tu le sais…._Mais je voudrais que tu me le dises. Dis-le, papa, tu m´aimes ou
non?……sur un ton, cette fois, comminatoire et solennel qui lui fait pressentir ce qui va suivre et l
´incite à laisser sortir, c´est juste pour jouer, c´est juste pour rire……..ces mots ridicules,
indécents : “Mais oui, mon petit bêta, je t´aime”
Alors il est récompensé d´avoir accepté de jouer à mon jeu…..”Eh bien, puisque tu m´aimes, tu
vas me donner….” (…)”Tu vas me donner un de ces ballons…._Mais où en vois-tu?_Là-bas…il y
en a dans ce kiosque…”
Nathalie Sarraute, Enfance
5. Dans la première phrase remplacez père par parents. Faites les transformations nécessaires.
6. Donnez un synonyme pour endroit.
7. Expliquez en français: il est hors de question.
8. Donnez l´antonyme de entrée.
9. Vous rencontrez dans le texte le mot bois.(l.__) Connaissez-vous un autre sens de ce mot?
Illustrez-le dans une phrase.
10. Vers la gauche(l.__) Dites le contraire.
11. Trouvez un synonyme pour dénudées (l.__) parmi les adjectifs suivants : a) nues; b) vides c)
désertes.
12. Est-ce que tu m’aimes, papa?
Posez la même question en faisant l´inversion du sujet.
13. Faites des phrases avec:
· rien d´anxieux,
· rien d´intéressant,
· rien d´ utile
· rien de malicieux
14. Trouvez dans le texte un ne explétif.
15. Perçoivent (l.__)signifie : a) regardent; b) comprennent; c) attendent.
16. Faites des phrases avec les verbes : enfouir, s´enfuir.
17. Dégagez du texte les mots qui appartiennent au langage familier.
18. Trouvez un synonyme pour comminatoire.(l.__)
19. Indiquez la fonction de ce qui.
Test 14
Lisez le texte :
C’était lui. Je l’avais reconnu tout de suite à l’habitude qu’il avait de sonner trois petits coups
brefs. Mon oncle Henri n’attendait pas, pour entrer, qu’on ________ lui ouvrir la porte. Je
l’entendis aussitôt qui grimpait l’escalier quatre à quatre, en sifflant : »Vous n’aurait pas l’Alsace
et la Lorraine ». Il ouvrit la porte et lança __________ :
-- Bonjour, la compagnie !
-- C’est toi, Henri ! dit ma mère, tu me fais de ces frayeurs chaque fois que tu arrives !
J’abandonnai mes travaux, et désormais je n’eus plus d’yeux et d’oreilles que pour mon oncle.
Il se pencha sur ma page blanche.
-- Qu’est-ce que c’est que ce travail-là ? Une composition française ! De mon temps on apprenait
à lire et à compter et ça suffisait bien pour vivre !
-- Henri ! laisse donc cet enfant faire ses devoirs.
-- Tu feras mieux de l’envoyer dans les champs. Regarde-le, il est pâle comme un fromage blanc.
-- Son père lui a donné une composition française à faire, il faut d’abord qu’il la finisse.
-- Bah ! Il la finira demain jeudi. Allez, je l’emmène tout de suite faire un tour jusqu’à la rivière !
Nous partîmes comme le soleil commençait à disparaître. Avant de sortir de la ville, mon oncle
s’arrêta à l’épicerie pour m’acheter une boîte d’anis. C’était une vieille habitude que nous avions
en cachette de mes parents.
-- Reste là, dit mon oncle, il ne faut pas que l’épicière te voie. Elle le dirait à ta mère demain
matin.
Le fait d’avoir pour complice une grande personne de la famille me donnait une assurance sans
limites et me remplissait d’une reconnaissance infinie pour mon oncle. Tandis que je le voyais
choisir à la vitrine une boîte de bonbons à couvercle doré, comme si c’était pour lui, je rêvais de
résoudre les problèmes d’arithmétique les plus difficiles, rien que pour lui offrir les résultats.
En sortant du magasin, il me glissa la boîte dans la main comme s’il se fût agi d’un objet volé.
-- Tiens, mets ça dans ta poche avec ton mouchoir par-dessus et ne le dit à personne !
Je répondis :
-- D’accord !
Nous étions entre hommes et je me devais me parler un rude langage. Mon oncle marchait à
grands pas, je courais presque à ses côtés.[…]
Pour rien au monde, je n’aurais dit à mon oncle que j’étais fatigué ou que j’avais un caillou dans
mes chaussures.
J’aurais trotté ainsi des heures entières à côté de lui, sans me plaindre.
abcdef
VRAI
FAUX
Test 15
Lisez le texte :
Il y a dix mois, Peyrony s’inscrivait à notre club et devenait équipier dans la troisième équipe
junior de football: il a quatorze ans. Élève d’une de ces maisons d’éducation où il y a des
professeurs de gymnastique, mais où l’idée ne vient à personne que le football _____ être
enseigné lui aussi, mon camarade jouait mal et sans goût. Un jour il se trouva capitaine. Lorsqu’il
me l’apprit, je gage que je fus blessant. Lui, capitaine? Un jour, un moniteur me dit:
“C’est curieux …… vous savez, il fait un excellent capitaine, votre ami Peyrony. Allez-donc le voir
jouer!”
J’allais. Après cinq minutes, j’étais ébloui par une étonnante révélation. Comme il arriva souvent
à la guerre, s’était-il piqué au vif en se voyant devenu point de mire? Était-il de nature un chef, et
qui jouait mal jadis parce qu’il tenait un rôle de soldat? Ce gamin par qui j’avais passé des
instants tout à fait pénibles, à le voir si gauche et si mou dans le combat, ce gamin, le spectateur
le plus profane eût senti qu’il avait l’étoffe d’un chef. Il prévoyait, il concevait … Mais, ce qui
m’émut, ce fut son autorité.
J’entends encore sa voix : ”Non! C’est pas ça! – Recommencez ! Arrêtez-vous!” et puis un ordre
magnifique : “Je passerai et vous passerez après moi.”
En revenant du match, tout couvert de sa victoire, il s’assied sur un banc, s’il se trouve un peu en
avance, afin de rentrer le plus tard possible à la maison, où sa mère et sa grande sœur, en train
de refaire leur beauté, lui diront qu’il est un idiot, comme elles en sont convaincues et comme
elles ont fini par l’en convaincre. Cet effacé, ce silencieux, qui n’est lui-même que loin des siens,
parce que ce sont les siens qui le diminuent, c’est lui qui fait vaincre son club, qui enregistre dans
sa mémoire les moindres détails du jeu _____ il participe; c’est lui qui commande ses
compagnons et qui les juge, qui renvoie du terrain celui qui arrive en retard.
Ø Quels sont les principaux épisodes de ce récit ? Quel en est le point culminant ?
Ø Donnez un titre à ce fragment.
Ø Expliquez : ce sont les siens qui le diminuent.
Ø Quel est le rôle des oppositions telles : capitaine / soldat ?
Ø Soulignez les phrases dans lesquelles l’écrivain cherche une explication pour les progrès du
personnage. Selon vous, comment s’expliquent ces progrès ?
Ø Essayez de faire le portrait de Peyrony.
Ø Imaginez une autre situation dans laquelle un enfant « effacé » pourrait s’affirmer (10 – 15
lignes).
Ø Avez-vous jamais eu une surprise aussi grande que celle du camarade de Peyrony, de
n’importe quelle nature ? Présentez-la dans une rédaction de 20 à 25 lignes.
Test 16
Lisez le texte :
Joseph refusa de continuer ses études. Cette décision jeta notre père en fureur et maman dans
un grand trouble.
-- Voyons, Joseph, disait-elle, tu parles d’arrêter tes études au moment même que ton père en
commence de terriblement difficiles. Et pourtant ton père n’est plus jeune …… C’est-à-dire qu’il
est encore jeune et même qu’il a l’air tout à fait jeune ….. Tu sais, Raymond, que je n’ai pas là-
dessus les mêmes idées que toi. Enfin, je n’ai pas voulu te blesser. Assurément, tu ne parais pas
ton âge, même à beaucoup près. Mais, comprends-moi, Joseph, des études, il paraît qu’avec les
progrès de maintenant c’est absolument nécessaire.
Joseph avait le regard rétif d’un cheval qui ne veut pas sauter l’obstacle. Il était grand, assez
robuste. Il déployait une grosse voix mâle. Il se prit à gratter le sol avec la pointe de ses
chaussures. Papa grondait.
-- Si ce n’est pas de la paresse pure et simple, donne tes raisons.
Joseph ne refusait pas de s’expliquer :
--Des raisons, j’en ai beaucoup. D’abord, je ne suis pas fait pour les études. Oh ! Je ne suis pas
plus bête qu’un autre, mais toutes ces histoires ne me disent rien du tout. Ce n’est pas mon
genre. Et je suis même inutile, au moins pour ce que je veux faire. Et puis, il faut toujours acheter
des livres et des fournitures, même dans cette école où j’étais. Nous n’avons pas les moyens
d’acheter tant de choses.
--C’est une mauvaise raison, dit le père avec amertume. Si tu avais vraiment la moindre envie de
t’instruire, tu les _________ plutôt, les livres….
--Bien, s’écria maman, ne lui donne pas même en riant, un conseil de cette espèce.
--Il sait bien ce que ça veut dire. Des livres! Des livres! On les ferait sortir de terre, quand on ___
a vraiment besoin.
Georges Duhamel, Le Notaire du Havre
Test 17
Lisez le texte :
3. À part la papeterie (l__). Exprimez la même idée à l’aide d’une autre expression.
4. Expliquez : plein de choses.
5. Tu chantes faux. Connaissez-vous d’autres adjectifs employés adverbialement ? Donnez
quelques exemples.
6. Donnez la famille du mot : ennui.
7. Donnez l’antonyme de tant pis. Expliquez et faites entrer dans des phrases les expressions :
de mal en pis, au pis aller.
8. Trouvez dans le texte les constructions contenant : il faut+infinitif. Remplacez-les par il faut
que.
9. Récrivez les deux premières répliques entre Olivier et son oncle au style indirect. Commencez
ainsi : « L’oncle Henri demanda à Olivier….. »
10. Relevez dans le texte des façons différentes de poser une question. S’agit-il d’interrogations
totales ou partielles ?
11. L’oncle Henri fit passer la flamme… Recherchez dans le dictionnaire des mots de la famille de
flamme. Quel adjectif emploie-t-on pour qualifier une matière qui pend feu (le bois, par
exemple) ? Quel est l’adjectif contraire ?
12. Faites entrer dans des phrases les verbes : (s)’embraser et (s)’embrasser.
13. On rencontre dans le texte l’expression à côté de. Expliquez les expressions suivantes :
regarder de côté, laisser de côté, mettre de côté, de tous côtés, de mon côté.
Test 18
Lisez le texte :
Depuis l´époque immémoriale où apparut l´être qu´on a nommé l´”Homo Sapiens”, l´Homme
sage, ce tard venu des êtres vivants qui devait dominer sur la planète, il n´a pas cessé de
développer ses rapports avec le monde extérieur, en même temps qu´il s´organisait en
collectivités de plus en plus vastes et complexes. Apprenant à maîtriser les forces matérielles, à
discipliner ses instincts et à user de sa raison, créant de toutes pièces les industries et les
techniques, les sciences et les arts, les philosophies, les lois et les morales, il s´est écarté
toujours davantage de ses humbles origines.
Tout ce que l´Homme a, de la sorte, ajouté à l´Homme, c´est ce que nous appelons en bloc la
civilisation; et ces adjonctions sont si importantes que, lorsque nous retrouvons dans les grottes
préhistoriques des ossements tout pareils ___ nôtres, il nous faut un sérieux effort d´imagination
pour nous identifier avec ces Hommes natifs, frais émoulus de l´animalité.
Le procédé qui favorisa essentiellement les démarches progressives de notre espèce, ce fut,
sans contredit, la transmission, d´une génération à la suivante, des fruits de l´expérience
individuelle. Grâce à la mimique, puis au langage, puis à l´écriture, puis à l´imprimerie, les
initiatives heureuses, les découvertes, les inventions se communiquèrent des uns aux autres, et
surtout des anciens aux jeunes, si bien que le savoir et le pouvoir s´accumulèrent, firent boule de
neige. Depuis l´adolescent de Cro-Magnon, qui recevait des adultes de la tribu l´art de
confectionner un piège ou une sagaie, jusqu´à l´adolescent du XXe siècle, qui se forme aux
leçons des Universités, il s´agit du même phénomène de tradition “d´hérédité sociale”, comme on
l´a surnommé. Phénomène sans analogie dans le règne animal : “Un chien éduqué n´éduque pas
un autre chien” a dit Emerson.
Test 19
Lisez le texte :
Mais quelqu’un est venu qui m’a enlevé à tous ces plaisirs d’enfant paisible. Quelqu’un a soufflé
la bougie qui éclairait pour moi le doux visage maternel penché sur le repas du soir. Quelqu’un a
éteint la lampe autour de laquelle nous étions une famille heureuse, à la nuit, lorsque mon père
avait accroché les volets de bois aux portes vitrées. Et celui-là, ce fut Augustin Meaulnes,
_______ les autres élèves appelèrent bientôt le grand Meaulnes.
Dès qu’il fut pensionnaire chez nous, c’est-à-dire dès les premiers jours de décembre, l’école
cessa d’être désertée le soir, après quatre heures. Malgré le froid de la porte battante, les cris
des balayeurs et leurs seaux d’eau, il y avait toujours, après le cours, dans la classe, une
vingtaine de grands élèves, tant de la campagne que du bourg, serrés autour de Meaulnes. Et
c’était de longues discussions, des disputes interminables, au milieu ________ je me glissais
avec inquiétude et plaisir.
Meaulnes ne disait rien ; mais c’était pour lui qu’à chaque instant l’un des plus bavards s’avançait
au milieu du groupe, et, prenant à témoin tour à tour chacun de ses compagnons, qui
l’approuvaient bruyamment, racontait quelque longue histoire de maraude, que tout les autres
suivaient, le bec ouvert, en riant silencieusement.
Assis sur un pupitre, en balançant les jambes, Meaulnes réfléchissait. Aux bons moments, il riait
aussi, mais doucement, comme s’il eût réservé ses éclats de rire pour quelque meilleure histoire,
connue de lui seul. Puis, à la nuit tombante, lorsque la lueur des carreaux de la classe n’éclairait
plus le groupe confus des jeunes gens, Meaulnes se levait soudain et, traversant le cercle pressé
:
« -- Allons, en route ! » criait-il.
Alors tous le suivaient et l’on entendait leurs cris jusqu’à la nuit noire, dans le haut du bourg ….
Il m’arrivait maintenant de les accompagner. Avec Meaulnes, j’allais à la porte des écuries des
faubourgs, à l’heure ou l’on trait les vaches …. Nous entrions dans les boutiques, et, du fond de
l’obscurité, entre deux craquements de son métier, le tisserand disait :
« Voilà les étudiants ! »