Cours NSE 2014

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Université Ibn Zohr

Ecole Nationale des Sciences Appliquées


Agadir

DEPARTEMENT : Génie industriel

(5ème Année)

Support de cours des :

NOUVELLES
SOURCES D’ENERGIE
Version -1-

Fait par : El Mahfoud BOULAOUTAQ


Cours : Nouvelles sources d’énergie

Année Universitaire : 2014/2015

Chapitre I :

INTRODUCTION GENERALE
I. L'Energie c'est quoi ?
Le mot « ENERGIE », d'usage très répandu, vient du mot Grec « ENERGIA » qui signifie
«FORCE EN ACTION ».

Malgré une perception intuitive de la notion d'énergie, sa définition reste délicate. Deux
concepts s’y rattachent :
− système réservoir d’énergie (la pile)
− système convertisseur d’énergie (le moteur)

D’une manière générale, un système "possède" de l'énergie s'il est capable de produire une
transformation de son énergie (l'énergie chimique de nos cellules est transformée dans nos
muscles en énergie mécanique qui produit un mouvement) ou d’échanger de l’énergie
(chaleur transmise par un radiateur).

La mesure de l’énergie se fait ainsi à travers ses effets et ses variations. L'unité utilisée par les
physiciens pour mesurer l'énergie est le joule (J). Les économistes utilisent plutôt la tonne
d'équivalent pétrole (tep), les médecins nutritionnistes la calorie (cal). En électricité, on
utilise le wattheure (Wh) ou le kilowattheure (kWh).

L'énergie se manisfeste dans des processus très divers et peut changer de forme :
 L'énergie cinétique : Associée au mouvement d'un objet, elle est proportionnelle à la
masse et au carré de la vitesse de celuici.Elle se transforme en électricité (centrales
hydrauliques, éoliennes), en chaleur (frottements).

 L'énergie de gravitation : Cette force, dite de gravitation, caractérise l'attraction


mutuelle de deux corps massifs. La loi de la gravitation a été formulé par le physicien
anglais Isaac Newton. Ce principe est utilisé pour augmenter l'énergie de l'eau dans
une centrale hydraulique.

 L'énergie élastique : Elle est associée aux déformations des objets élastiques
(ressort, compression d'un gaz)

 L'énergie calorifique : En considérant l'échelle atomique, elle se traduit par le


mouvement désordonné des molécules. A notre échelle, elle représente l'énergie mise
en jeu lors d'une variation de température ou d'un chagement d’état d'un matériau
(fusion de la glace, évaporation de l'eau).

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

 L'énergie électrique : Elle provient du mouvement des électrons dans un milieu


conducteur. Dans une pile électrique, l'énergie chimique est convertie en mouvement
des électrons, donc en énergie électrique.

 L'énergie radiative : elle est issue du rayonnement. Dans le filament d'une ampoule
électrique, l'énergie électrique se tranforme en chaleur évacuée en énergie radiative,
lumineuse et infrarouge. Le Soleil nous transmet une puissance de l'ordre de 1kW par
mètre carré, sous forme de lumière visible et de rayonnement infrarouge. L'énergie du
soleil est à la base de la majeure partie des formes d'énergies disponibles en milieu
naturel : chimique, thermique, hydraulique, électrique.

 L'énergie chimique : Associée à la liaison entre atomes dans une molécule, elle est
transformée en une autre forme d'énergie lors d'une réaction chimique qui brise les
liaisons (thermique : combustion d'un gaz, électrique : pile et accumulateur,
mécanique : transformation du sucre dans l'organisme).

 L'énergie nucléaire : Localisée dans les noyaux des atomes, elle est associée à la
liaison entre les protons et neutrons. Elle se transforme lors des réactions nucléaires
de fission ou de fusion de noyaux atomiques. Ce mécanisme se produit au coeur du
Soleil, par fusion des noyaux d'hydrogène en noyaux d'hélium, dans les centrales
nucléaires, par fission des noyaux d'uranium.

II. Principe des chaînes énergétiques


Les différentes transformations de l’énergie font que la représentation, ci-dessous, peut être
exploitée pour définir les liens fonctionnels de la chaîne énergétique (de la source à
l’utilisation) et les nombreuses interactions entre les chaînes.

III. Les sources d'Energie


1. Les énergies non renouvelables

Ce sont les énergies qui disparaissent quand on les utilise. Elles sont constituées de substances
qui mettent des millions d’années à se reconstituer.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Il existe deux familles d'énergies non renouvelables : les énergies fossiles et les énergie
fissiles.

 Energies fossiles : Ce sont des matières premières que l'on trouve sous terre issues de
la décomposition de matières organiques (végétaux et organismes vivants), il y a des
millions d'années. Ce sont des combustibles tels que le charbon, le gaz naturel et le
pétrole. Ces ressources diminuent quand on les utilise car il leur faut des millions
d’années pour se former.

Le pétrole produit une énergie thermique : la chaleur. Lorsque le pétrole est totalement consumé, il n’y a
plus d’énergie.C’est une source d’énergie non renouvelable.
On utilise le pétrole pour fabriquer de l’essence, du fioul de chauffage, du caoutchouc… Mais dans une
trentaine d’années les ressources seront épuisées.

 Energies fissiles : ce sont de très petits éléments dont on peut casser les atomes pour
libérer de l'énergie et de la chaleur.

L'énergie nucléaire est produite à partir d’un minerai appelé uranium. La fission des atomes d’uranium
libère une très grande quantité d’énergie dont on se sert pour chauffer de l’eau permettant de produire
de l’électricité.

2. Les énergies renouvelables

Ce sont celles qui sont presque inépuisables. Elles dépendent d'éléments que la nature
renouvelle en permanence : le vent, le soleil, le bois, l'eau, la chaleur de la Terre. Mais
certaines peuvent disparaître aussi si on ne les protège pas. Elles ont largement contribuée au
développement de l'humanité : moulins à eau, moulins à vent, feu de bois, traction animale,
bateaux à voile.

- En utilisant les énergies renouvelables, on lutte contre l'effet de serre, en réduisant notamment les
rejets de gaz carbonique dans l'atmosphère.
- En développement dans le monde entier, les énergies renouvelables permettent de gérer de façon
intelligente les ressources locales et de créer des emplois.

IV. Les cinq familles d'énergies renouvelables


1. L’énergie solaire

L’énergie solaire est utilisée sous deux forme:

 Le solaire photovoltaïque
Des modules solaires produisent de l’électricité à partir de la lumière du soleil. Ils alimentent
des sites isolés ou le réseau de distribution général.

 Le solaire thermique
Les capteurs solaires produisent de l’eau chaude sanitaire. Ils peuvent être aussi utilisés pour
le chauffage, idéalement par le sol.Plusieurs dizaines de millions de mètres carrés de capteurs
sont installés dans le monde. Les capteurs solaires dits “haute température” produisent de
l’électricité par vapeur interposée : quelques grandes centrales de ce type existent dans le
monde.

2. L’énergie éolienne
Les aérogénérateurs, mis en mouvement par le vent, fabriquent des dizaines de millions de
mégawattheures. Utile dans les sites isolés, cette électricité alimente aussi les grands réseaux
de distribution. Les éoliennes mécaniques servent à pomper de l'eau dans de nombreux pays.

3. La petite hydroélectricité

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Elle désigne les centrales ne dépassant pas 10 MW de puissance. Des turbines installées sur
les cours d’eau utilisent la force motrice des chutes pour générer de l’électricité.Celle-ci est
injectée dans le réseau ou alimente des sites qui n’y sont pas raccordés. Les petites centrales
avec les grands barrages et les usines marémotrices forment la filière hydraulique, deuxième
source d’énergie renouvelable dans le monde.

4. La biomasse (masse des végétaux)


Elle réunit le bois, la paille, les rafles de maïs, le biogaz et les biocarburants :

 Le bois énergie représente 14 % de la consommation énergétique mondiale. Issu des


déchets de la forêt ou des industries du bois, il est brûlé pour produire de la chaleur.

 Le biogaz est issu de la fermentation des déchets organiques. Sa combustion produit de la


chaleur, mais également de l’électricitépar cogénération.

 Les biocarburants proviennent de plantes cultivées (tournesol, betterave, colza…).Le


biodiesel (ou ester méthylique d’huile végétale, EMHV), l’éthanol, et son dérivé, l’éthyl-
tertio-butyl-ether, l'ETBE sont les plus courants. Il sont mélangés à de l’essence ou à du
gazole.

5. La géothermie
Cette énergie utilise la chaleur du sous-sol. Avec une température moyenne ou faible, on
chauffe des locaux, alors qu’une température élevée permet de produire de l’électricité par
vapeur interposée.

V. L’exploitation des énergies Renouvelables


L’énergie représente une seule et même grandeur physique avec des caractéristiques très
diverses. Aussi le choix d’une forme d’énergie renouvelable dépendra du but poursuivi
(production d’électricité, de chaleur, de carburant,…) et des différentes ressources d’un site.

De la source d’énergie renouvelable à son utilisation par l’homme, plusieurs mécanismes de


transformation vont intervenir suivant le principe de la chaîne énergétique :

 Le captage, dispositif qui permet à récupérer l’énergie de la source sous une forme
exploitable ;
 La transformation permet de produire le type d’énergie attendue (électricité, chaleur,
…). Cette étape n’est pas réalisée dans le cas d’uneutilisation directe de l’énergie captée
(pompes à chaleur, moulins à vent mécaniques) ;
 Le transport qui achemine l’énergie de la source à l’usage, le dispositif de production
n’étant pas toujours situé à proximité ;
 Le stockage qui permet de compenser les fluctuations de la production, car l’énergie
produite n’est pas disponible à la demande ;

L’objectif visé est toujours de répondre à la demande

VI. Conclusion
Les énergies renouvelables nous proposent de multiples façons de produire de l'énergie. Elles
donnent aussi plusieurs avantages:
 Plus les sources sont variées, plus l'indépendance énergétique est assurée.
 Décentralisation qui privilégie des petites unités de production locales.
 Facilité d’installer, d’utiliser et de combiner plusieurs sources en même temps.
 Pas d'émission de CO2 Pour les plus parts des méthodes.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

 Coût au kWh fixe, faible et stable.


 L'investissement et le rendement sont prévisibles à long terme.

Il ne faut oublier que Les énergies renouvelables comportent plusieurs inconvénients:


 Investissement important.
 L’installation doit s'intégrer dans l'environnement.
 Variabilité de la production de l'éolien qui dépend d'un vent aléatoire.
 Projets de longue durée.
 Le stockage de l'électricité.

Chapitre II :

ENERGIE SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE

Préambule :
Le rayonnement solaire constitue la ressource énergétique la mieux partagée sur la terre et la
plus abondante : La quantité d’énergie libérée par le soleil (captée par la planète terre)
pendant une heure pourrait suffire à couvrir les besoins énergétiques mondiaux pendant
un an.

Une partie de ce rayonnement peut être exploitée pour produire directement de la chaleur
(solaire thermique)ou de l’électricité : c’est l’énergie solaire photovoltaïque. Ce mode de
production ne nécessite pas de réseau de distribution. En effet on peut produire de l’énergie
électrique là où on la consomme :

- Villages, maisons isolées (un tiers de la population mondiale n’a pas accès à l’énergie
électrique).
- Relais de communication,
- Pompage de l’eau
- Refuges,
-…
Certains pays mettent en place des mesures pour inciter à produire de l’électricité à partir de
l’énergie solaire. Et dans ce cadre là, l’énergie produite est achetée à prix attractif (prix du
kWh produit plus élevé que le prix du kWh consommé et facturé par le fournisseur d’énergie).

I. L’ENERGIE SOLAIRE
Unités utilisées
L'éclairement ou irradiance est défini comme une puissance reçue par une surface. Il
s'exprime en W/m2 (watt par mètre carré). Le S.I. (système international d’unités)
recommande d’utiliser le symbole E.

L'irradiation ou rayonnement ou énergie incidente est l'énergie reçue par une surface . Elle
s'exprime en J m-2 (joule par mètre carré). L'ISES (International Solar Energy Society)
recommande le symbole H. D'autres unités plus courantes sont le Wh/m2 (wattheure par
mètre carré).

Le soleil décharge continuellement une énorme quantité d'énergie radiante dans le système
solaire, la terre intercepte une toute petite partie de l’énergie solaire rayonnée dans l’espace.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Une moyenne de 1367 watts atteint chaque mètre carré du bord externe de l'atmosphère
terrestre (pour une distance moyenne Terre-soleil de 150 Millions de km), c’est ce que l’on
appèle la constante solaire égale à 1367W/m².

La part d'énergie reçue sur la surface de la terre dépend de l'épaisseur de l’atmosphère à


traverser. Celle-ci est caractérisée par le nombre de masse d'air AM.

Le rayonnement qui atteint le niveau de la mer à midi dans un ciel clair est de 1000 W/m2 et
est décrit en tant que rayonnement de la masse d'air "1" (ou AM1). Lorsque le soleil se
déplace plus bas dans le ciel, la lumière traverse une plus grande épaisseur d'air, perdant plus
d'énergie. Puisque le soleil n'est au zénith que durant peu de temps, la masse d'air est donc
plus grande en permanence et l'énergie disponible est donc inférieure à 1000 W/m2.

Les scientifiques ont donné un nom au


spectre standard de la lumière du
soleil sur la surface de la terre :
AM1.5G ou AM1.5D. Le nombre
"1.5" indique que le parcours de la
lumière dans l'atmosphère est 1.5 fois
supérieur au parcours le plus court du
soleil, c'est-à-dire lorsqu’il est au
zénith (correspondant à une
inclinaison du soleil de 45° par
rapport au zénith).
Le « G » représente le rayonnement
"global" incluant rayonnement direct
et rayonnement diffus et la lettre « D
» tient compte seulement du
rayonnement direct

Normalisation : Les conditions standards de qualification des modules


photovoltaïques sont : un spectre AM1.5 sous un éclairement de 1000W/m² et une
température de 25°C.
Les constructeurs de panneaux solaires spécifient les performances de leur matériel
dans les conditions normalisées citées (S.T.C. : Standard Test Conditions).

Signalons que, outre l’incidence de l’atmosphère, l’irradiation solaire dépend :


 de l’orientation et l’inclinaison de la surface,
 de la latitude du lieu et son degré de pollution,
 de la période de l’année,
 de l’instant considéré dans la journée,
 de la nature des couches nuageuses.

La combinaison de tous ces paramètres produit la variabilité dans l'espace et le temps de


l'irradiation journalière. Des cartes météorologiques sont établies et nous renseignent sur
l’irradiation moyenne par jour ou bien sur une année.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

La meilleure inclinaison des panneaux solaires photovoltaïques pour un usage à


longueur d’année est celle de la latitude de l’endroit où sont installés les capteurs
(donc environ 32° au Maroc). Toutefois, ce sont souvent les dispositions constructives
de l’habitation qui déterminent l’inclinaison.
Carte de Maroc de l’irradiation moyenne: Énergie
reçue sur une surface orientée au sud et inclinée
d’un angle égal à la latitude (34° à Rabat, 31° à
agadir) en kWh/m².

L'énergie solaire photovoltaïque désigne l'électricité produite par transformation d'une partie
du rayonnement solaire avec une cellule photovoltaïque. Plusieurs cellules sont reliées entre
elles et forment un panneau solaire (ou module) photovoltaïque. Plusieurs modules qui sont
regroupés dans une centrale solaire photovoltaïque sont appelés champ photovoltaïque. Le

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

terme photovoltaïque peut désigner soit le phénomène physique - l'effet photovoltaïque - ou la


technologie associée.

Les systèmes photovoltaïques sont utilisés depuis 40 ans. Les applications ont commencé
avec le programme spatial pour la transmission radio des satellites. Elles se sont poursuivies
avec les balises en mer et l'équipement de sites isolés dans tous les pays du monde, en
utilisant les batteries pour stocker l'énergie électrique pendant les heures sans soleil.

II. LA CELLULE PHOTOVOLTAIQUE


1. Historique
Quelques dates importantes dans l’histoire du photovoltaïque :

 1839 : Le physicien français Edmond Becquerel découvre le processus de l’utilisation de


l’ensoleillement pour produire du courant électrique dans un matériau solide. C’est l’effet
photovoltaïque.

 1875 : Werner Von Siemens expose devant l’Académie des Sciences de Berlin un article
sur l’effet photovoltaïque dans les semi-conducteurs. Mais jusqu’à la Seconde Guerre
Mondiale, le phénomène reste encore une curiosité de laboratoire.

 1954 : Trois chercheurs américains, Chapin, Pearson et Prince, mettent au point une
cellule photovoltaïque à haut rendement au moment où l’industrie spatiale naissante
cherche des solutions nouvelles pour alimenter ses satellites.

 1958 : Une cellule avec un rendement de 9 % est mise au point. Les premiers satellites
alimentés par des cellules solaires sont envoyés dans l’espace.

 1973 : La première maison alimentée par des cellules photovoltaïques est construite à
l’Université de Delaware.

 1983 : La première voiture alimentée par énergie photovoltaïque parcourt une distance
de 4 000 km en Australie.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

La première cellule photovoltaïque (ou photopile) a été développée aux


États-Unis en 1954 par les chercheurs des laboratoires Bell, qui ont
découvert que la photosensibilitée du silicium pouvait être augmentée en
ajoutant des "impuretés". C'est une technique appelée le "dopage" qui
est utilisée pour tous les semiconducteurs. Mais en dépit de l'intérêt des
scientifiques au cours des années, ce n'est que lors de la course vers
l'espace que les cellules ont quitté les laboratoires. En effet, les
photopiles représentent la solution idéale pour satisfaire les besoins en
électricité à bord des satellites, ainsi que dans tout site isolé.

2. Les différentes technologies


Il existe un grand nombre de technologies mettant en oeuvre l'effet photovoltaïque. Beaucoup
sont encore en phase de recherche et développement.
Les principales technologies industrialisées en quantité à ce jour sont : le silicium mono ou
poly-cristallin (plus de 80% de la production mondiale) et le silicium en couche mince à base
de silicium amorphe ou CIS (Cuivre Indium Sélénium).

Les modules photovoltaïques au silicium


Processus de fabrication :

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Le silicium est actuellement le matériau le plus utilisé


pour fabriquer les cellules photovoltaïques disponibles à
un niveau industriel. Le silicium est fabriqué à partir de
sable quartzeux (dioxyde de silicium). Celui-ci est
chauffé dans un four électrique à une température de
1700 °C. Divers traitements du sable permettent de
purifier le silicium.

Le produit obtenu est un silicium dit métallurgique, pur à 98% seulement.Ce silicium est
ensuite purifié chimiquement et aboutit au silicium de qualité électronique qui se présente
sous forme liquide, puis coulé sous forme de lingot suivant le processus pour la cristallisation
du silicium, et découpé sous forme de fines plaquettes (wafers).
Par la suite, ce silicium pur va être enrichi en éléments
dopants (P, As, Sb ou B) lors de l'étape de dopage,
afin de pouvoir le transformer en semi-conducteur de
type P ou N. La diffusion d’éléments dopants (bore,
phosphore) modifie l’équilibre électronique de ces
plaquettes (wafers), ce qui les transforme en cellules
sensibles à la lumière.

La production des cellules photovoltaïques nécessite de l'énergie, et on estime qu'une cellule


photovoltaïque doit fonctionner pendant plus de deux ans pour produire l'énergie qui a été
nécessaire à sa fabrication.

Les cellules monocristallines et polycristallines sont fragiles. Elles sont donc placées entre
deux plaques de verre (encapsulation) afin de former un module. Le matériau de base est le
silicium qui est très abondant, mais la qualité nécessaire pour réaliser les cellules doit être
d'une très grande pureté et son coût intervient de façon importante dans le coût de revient
total. La pénurie actuelle (2006) de silicium de qualité, a créé une tension sur le marché et une
augmentation du prix des cellules.

Les panneaux PV avec des Les modules photovoltaïques


Les panneaux PV avec des cellules polycristallines sont amorphes ont un coût de
cellules monocristallines sont élaborés à partir d'un bloc de production bien plus bas, mais
les photopiles de la première silicium cristallisé en forme de malheureusement leur
génération, elles sont élaborées cristaux multiples. Vus de près, rendement n'est que 6 à 8%
à partir d'un bloc de silicium on peut voir les orientations actuellement. Cette technologie
cristallisé en un seul cristal. différentes des cristaux permet d'utiliser des couches
Son procédé de fabrication est (tonalités différentes). très minces de silicium qui sont
long et exigeant en énergie; plus Elles ont un rendement de 11 à appliquées sur du verre, du
onéreux, il est cependant plus 15%, mais leur coût de plastique souple ou du métal,
efficace que le silicium production est moins élevé que par un procédé de vaporisation
polycristallin. Du silicium à les cellules mono-cristallines. sous vide.
l'état brut est fondu pour créer Ces cellules, grâce à leur Le rendement de ces panneaux
un barreau. potentiel de gain de est moins bon que celui des
Lorsque le refroidissement du productivité, se sont aujourd'hui technologies polycristallines ou
silicium est lent et maîtrisé, on imposées. L'avantage de ces monocristallines.
obtient un monocristal. cellules par rapport au silicium Cependant, le silicium amorphe
Un Wafer (tranche de silicium) monocristallin est qu'elles permet de produire des

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

est alors découpé dans le produisent peu de déchets de panneaux de grandes surface à
barreau de silicium. Après coupe et qu'elles nécessitent 2 à bas coût en utilisant peu de
divers traitements (traitement de 3 fois moins d'énergie pour leur matière première.
surface à l'acide, dopage et fabrication. Le wafer est scié Nota : En chimie, un composé
création de la jonction P-N, dans un barreau de silicium amorphe est un composé dans
dépôt de couche anti-reflet, dont le refroidissement forcé a lequel les atomes ne respectent
pose des collecteurs), le wafer crée une structure poly- aucun ordre à moyenne et
devient cellule. cristalline. Durée de vie grande distance, ce qui le
Les cellules sont rondes ou estimée: 30 ans. distingue des composés
presque carrées et, vues de près, Un cristal est un solide avec des cristallisés. Les verres sont des
elles ont une couleur uniforme. façades polygonales, plus ou composés amorphes.
Elles ont un rendement de 12 à moins brillant, à structure
18%, mais la méthode de régulière et périodique, formée
production est laborieuse. d'un empilement ordonné d'un
grand
nombre d'atomes, de molécules
ou d'ions.

Les cellules PV au silicium cristallin (mono ou multi) représentent la majorité de la


production mondiale (29 et 51% de la production mondiale).

Les autres modules photovoltaïques composites et organiques


Plusieurs technologies de cellules photovoltaïques autre que la technologie « silicium »
existent mais ne sont pas représentatives de la production actuelle mais plutôt du domaine de
la recherche. Voici quelques unes d’entre-elles.

Thin film au silicium amorphe ou CIS (cuivre-indium-sélénium)


Le thin film met en oeuvre 1% seulement du silicium utilisé pour la fabrication de modules
cristallins équivalents. Les cellules thin film sont plutôt utilisées pour des applications
"courant faible". Elles sont également souvent utilisées là où un fort échauffement des
modules est à prévoir car le rendement ne chute pas avec la température. Cependant, le
rendement est de l’ordre de plus de 2 fois inférieur à celui du silicium cristallin et nécessite
donc plus de surface pour la même puissance installée. Il y a un risque de toxicité vis-à-vis de
l’environnement pour les modules CIS qui présentent un meilleur rendement que l'amorphe
pur.
Les cellules photovoltaïques en plastique, composites et organique ; Technologie
Flexcell

Comparatif des différentes technologies

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Les modules PV double face


Certain fabricants proposent des panneaux solaires comportant des cellules solaires sur les
deux faces, sur la face avant exposée au soleil et sur la face arrière du panneau. Les
cellules sont en général montées sur une vitre, encapsulées dans un cadre aluminium. Ces
panneaux sont adaptés aux sites ayant des albédos importants des lacs, mers, les déserts, les
surfaces enneigées. La puissance du module double face est le double de la puissance du
même module simple face mais l'énergie moyenne annuelle produite par le module double
face n'est que supérieure que de 10 % plus élevée à celle produite par le même module simple
face (le coût d'investissement par contre a presque doublé !!).

Albédo : capacité d’une surface à réfléchir la lumière notamment celle du soleil. (on l’exprime par un
chiffre compris entre 0 et 1 ; 1 pour un corps qui réfléchit totalement la lumière reçue ).

3. Principe de fonctionnement

Rappels :
La matière, qu'elle soit solide, liquide ou gazeuse se compose de molécules qui sont des
groupements d'atomes.
Conventionnellement on représente l'atome comme constitué
d'électrons gravitant autour d'un noyau, comme le feraient des
satellites autour d'une planète. Le noyau est constitué de protons et
de neutrons. La charge électrique du neutron est nulle. Le proton a
une charge positive égale en valeur absolue à celle de l'électron qui
lui, est négatif. A son état normal un atome est électriquement
neutre, le nombre d'électrons étant égal au nombre de protons.

Les électrons, de charge négative, sont répartis par couches. Chaque couche ne peut
comporter qu'un nombre limité d'électrons. Par exemple la couche K qui est la plus proche du
noyau est saturée avec 2 électrons. C’est sur la couche la plus à l'extérieur (couche de

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

valence) que les électrons ont le moins d’attraction avec le noyau, ce qui permet les liaisons
avec les atomes voisins autorisant la cohésion de la matière. La couche de valence de la
plupart des atomes n'est pas complète (sauf pour les gaz rares), elle peut ainsi accepter
(provisoirement) des électrons, ou éventuellement en perdre. C'est le cas lors de l'ionisation
d'un atome.

La figure ci-contre représente dans un plan les 14 électrons


d'un atome de silicium gravitant autour du noyau composé de
14 protons et 14 neutrons. Les atomes sont susceptibles de se
charger électriquement en gagnant ou en perdant un ou
plusieurs électrons : on parle alors d'ions. Si un atome gagne
un ou plusieurs électrons, la charge de l'atome devient
négative (anion), et s'il en perd, la charge de l'atome devient
positive (cation).

Dans le cristal de silicium (un cristal est un solide formé


d'atomes régulièrement disposés et fermement liés les uns aux
autres), chaque atome est lié à 4 atomes voisins avec lesquels
il partage les quatre électrons de sa couche M. La répartition
étant régulière on peut considérer qu'un atome est au centre
d'un tétraèdre et que ses 4 voisins sont placés au sommet de ce
tétraèdre.

Les semi-conducteurs sont des corps dont la résistivité est intermédiaire entre celle des
conducteurs et celle des isolants. Le silicium est un semi-conducteur.
Conduction intrinsèque : Lorsque la température s'élève, sous l'effet de l'agitation
thermique, des électrons réussissent à s'échapper et participent à la conduction. Ce sont les
électrons situés sur la couche la plus éloignée du noyau qui s'impliquent dans les liaisons
covalentes. Dans le cristal, ces électrons se situent sur des niveaux d'énergie appelée bande de
valence. Les électrons qui peuvent participer à la conduction possèdent des niveaux d'énergie
appartenant à la bande de conduction. Entre la bande de valence et la bande de conduction
peut se situer une bande interdite. Pour franchir cette bande interdite l'électron doit acquérir
de l'énergie (thermique, photon...). Pour les isolants la bande interdite est quasi
infranchissable, pour les conducteurs elle est inexistante. Les semi-conducteurs ont une bande
interdite assez étroite.
L'atome qui a perdu un électron devient un ion positif et le trou ainsi formé peut participer à
la formation d'un courant électrique en se déplaçant.. Si l'électron libre est capté par un atome,
il y a recombinaison. Pour une température donnée, ionisation et recombinaison s'équilibrent ;
la résistivité diminue quand la température augmente. Un semi-conducteur dont la
conductivité ne doit rien à des impuretés est dit intrinsèque. En revanche, le fait de rajouter
des impuretés (dopage), la conductivité du semi-conducteur est extrinsèque.

Principe de fonctionnement

L’effet photovoltaïque utilisé dans les cellules solaires permet de convertir directement
l’énergie lumineuse des rayons solaires en électricité par le biais de la production et du
transport dans un matériau semi-conducteur de charges électriques positives et négatives sous
l’effet de la lumière. Ce matériau comporte deux parties, l’une présentant un excès d’électrons
et l’autre un déficit en électrons, dites respectivement dopée de type n et dopée de type p.
Lorsque la première est mise en contact avec la seconde, les électrons en excès dans le
matériau n diffusent dans le matériau p. La zone initialement dopée n devient chargée
positivement, et la zone initialement dopée p chargée négativement. Il se crée donc entre elles
un champ électrique qui tend à repousser les électrons dans la zone n et les trous vers la zone
p. Une jonction PN a été formée.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Lorsqu’un matériau est exposé à la lumière du soleil, les atomes exposés au rayonnement sont
" bombardés " par les photons constituant la lumière; sous l’action de ce bombardement, les
électrons des couches électroniques supérieures (appelés électrons des couches de valence)
ont tendance à être " arrachés / décrochés " : si l’électron revient à son état initial, l’agitation
de l’électron se traduit par un échauffement du matériau. L’énergie cinétique du photon est
transformée en énergie thermique.

Par contre, dans les cellules photovoltaïques, une partie des électrons ne revient pas à son état
initial. Les électrons " décrochés " créent une tension électrique continue faible. Une partie de
l’énergie cinétique des photons est ainsi directement transformée en énergie électrique : c’est
l’effet photovoltaïque.

4. Association de cellules : le panneau solaire


Dans un groupement de ns cellules en série, toutes sont traversées par un même courant. La
Figure ci-dessous montre la caractéristique résultante (Iscc, Vsco) d'un tel groupement dans

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

des conditions idéales, obtenue pour ns cellules identiques (Icc, Vco) en sommant les
caractéristiques élémentaires à courant constant : Vsco = ns*Vco.

Pour un groupement de np cellules identiques en parallèle : Ipcc = np*Icc.

En revanche en cas de déséquilibre, tel n'est plus le cas. Particulièrement, dans un groupement
série, la cellule de plus faible courant photovoltaïque impose celui-ci à l'ensemble du
groupement, une propriété qui peut pénaliser très fortement la conversion globale si elle n'est
pas prise en compte.
Dans certaines conditions d'éclairement non uniforme et de fonctionnement proche du court-
circuit, une cellule du groupement série peut même être soumise à la tension des (ns-l) autres
cellules appliquée en inverse et ainsi fonctionner en récepteur en dissipant une puissance
importante qui peut la détruire si la contrainte thermique est trop forte ou si la tension
d'avalanche est dépassée. Pour éviter cela, il faut disposer une diode Dp connectée en
parallèle, appelée "diode by-pass", aux bornes d'un groupement élémentaire de 30 à 40
cellules au silicium au maximum. L'amorçage spontané de cette diode parallèle, dès
apparition d'une tension en inverse aux bornes du groupement limite cette dernière à la valeur
Vd de la tension directe de conduction de la diode choisie et la puissance dissipée à Vd.Is.
Des modules commercialisés incluent maintenant ces diodes parallèles de protection contre
les tensions inverses. De façon duale, une diode anti-retour Dr doit protéger des voies en
parallèle des courants inverses.
Finalement la Figure ci-dessous montre le câblage typique d'un réseau de cellules ou de
modules photovoltaïques munis de ces diodes protections.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

La caractéristique électrique globale courant / tension d'un générateur photovoltaïque se


déduit donc théoriquement de la combinaison des caractéristiques des ns.np cellules
élémentaires supposées identiques qui le composent par deux affinités de rapport ns
parallèlement à l'axe des tensions et de rapport np parallèlement à l'axe des courants, ainsi
que l'illustre la figure suivante, ns et np étant respectivement les nombres totaux de cellules en
série et en parallèle.

5. Caractéristiques électriques d’un panneau photovoltaïque

Caractéristiques I=f(U)
- Réseau de caractéristique I= f(U) suivant un éclairement variable (pour un température
de jonction de 25°C et une répartition spectrale du rayonnement dit AM 1,5.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

- Effet de la température : Caractéristiques courant – tension I= f(V) d’un panneau PV à


éclairement constant en fonction de la température.

Caractéristiques P=f(U)
La puissance crête d’une cellule PV, notée Wc (Watt crête) ou Wp (Watt peak),
représente la puissance électrique maximum délivrée dans les conditions suivantes dites
conditions standard :
- éclairement solaire de 1 kW / m2 ;
- température de la cellule PV égale à + 25 °C.
- Masse d’air AM 1,5

Courbes de puissance en fonction de la tension aux bornes d’un panneau PV

-17-
Cours : Nouvelles sources d’énergie

Utilisation optimale d’une cellule, détermination du MPPT (Maximum Power Point Tracking)
De la caractéristique courant-tension on peut déduire la caractéristique de la puissance
électrique générée par la cellule en fonction de la tension à ses bornes. Il existe une valeur de
photo courant correspondant à une tension aux bornes de la cellule pour laquelle cette
puissance électrique générée est optimum. Ce point s’appelle le MPPT (Maximum Power
Point Tracking).

III. LES DIFFERENTS TYPES D’UTILISATION DE


GENERATEURS PHOTOVOLTAIQUES

1. Alimentations électriques faibles puissances


Les alimentations électriques faibles telles que les calculettes ou les chargeurs de piles. Des
modules PV peuvent faire fonctionner n'importe quel appareil alimenté par des piles.

2. Installations électriques photovoltaïques autonomes


En site isolé le champ photovoltaïque peut fournir directement l’énergie électrique nécessaire
pour faire fonctionner les récepteurs (éclairage et équipement domestique). Un système de
régulation et une batterie d’accumulateurs permettent de stocker l’énergie électrique en
l’absence de soleil.
Les batteries sont utilisées pour stocker l’énergie électrique sous une forme chimique. Elles
restituent l’énergie électrique au besoin selon ses caractéristiques:
Le régulateur de charge a pour fonction principale de protéger la batterie contre les surcharges
et les décharges profondes. Il est un élément essentiel pour la durée de vie de la batterie.

-18-
Cours : Nouvelles sources d’énergie

La majorité des populations à l’écart des réseaux


électriques vit dans des zones rurales, où
l’implantation de tels réseaux est difficile, pour des
raisons d’accès ou de moyens. Les systèmes
photovoltaïques constituent alors une option
intéressante, ils donnent aux populations un accès à
l’électricité avec un coût, une maintenance et des
difficultés de mise en oeuvre réduits.

En site isolé on peut utiliser des récepteurs fonctionnant en courant alternatif. Dans ce cas,
l’installation comprendra un onduleur.

Un onduleur est un dispositif électronique et statique qui convertit le courant électrique continu en
courant alternatif avec la fréquence souhaitée.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

3. Installations électriques photovoltaïques raccordées au réseau


Installation PV raccordée au réseau sans injection (« auto-consommation")

Installation PV raccordée au réseau avec injection des excédents de


production

Le propriétaire de l’installation doit


établir deux contrats pour être en mesure
de vendre une partie de l’électricité
photovoltaïque produite à tarif bonifié :

• un contrat de raccordement au réseau


public de distribution de l’électricité,

• un contrat d’achat de l’électricité par «


l’acheteur ».

Deux compteurs d’énergie sont


nécessaires : un compteur comptabilise
l’énergie achetée au fournisseur
d’énergie et un autre compteur mesure
l’énergie renvoyée sur le réseau
électrique lorsque votre production
dépasse votre consommation.

Le compteur de vente qui enregistre le


courant injecté est installé sur la partie
de ligne appartenant au réseau de
distribution publique DP.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Installation PV raccordée au réseau avec injection totale de l’énergie


produite
La tête de l’installation comprendra 2 disjoncteurs et 3 compteurs :

- un pour compter l’énergie d’origine photovoltaïque produite (« comptage énergie produite


par le client »),

- un pour compter l’énergie achetée au fournisseur et consommée par les récepteurs de


l’installation (« comptage énergie fournie au client »),

- et un pour que le fournisseur d’énergie s’assure que le client ne consomme pas de l’énergie
sur la ligne électrique de production (« comptage de non consommation »).

IV. PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT D’UNE CENTRALE


PHOTOVOLTAIQUE EN SITE ISOLE

1. Estimation des besoins journaliers en électricité ( en Wh/j) :


Etablir un bilan énergétique des appareils à alimenter:
 Tension d’alimentation: 12V, 24V, 48V
 Puissance instantanée BESOIN EN ENERGIE JOURNALIER BJ en
 Nombre d’heures d’utilisation par jour Wh/jour

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

2. Estimation de la capacité de stockage requise (en Ah) en fonction de


l’autonomie désirée :
On détermine une durée d’autonomie des batteries afin d’alimenter les récepteurs sans l’aide
des modules photovoltaïques: nombre de jours d’autonomie (j).
On fixe un degré de décharge des batterie à ne pas dépasser. ( 50 à 70%)

Cbatt(A.h) >= Bj(Wh).autonomie(j)/[(tension(V).Degré de décharge batt(%)]

3. Estimation de l’irradiation journalière (en Wh/m²/j)


A l’aide de cartes ou de logiciels, on peut déterminer l’irradiation journalière minimum
(journée d’hiver) Hmin (Wh/j/m²) estimée en fonction de l’inclinaison (horizontal, vertical,
30°, …etc.) et l’orientation (sud, sud-est, …etc.) des panneaux PV.

Attention : Pour obtenir une production maximale du toit solaire, il faut éviter tout ombrage
des panneaux pendant la période d’ensoleillement à tout moment de la journée et aux
différentes saisons. Il est parfois impossible d’éviter totalement les masques : montagnes,
arbres, cheminée, poteau électrique… peuvent constituer autant d’obstacles qui vont
provoquer des pertes plus ou moins importantes. On peut tailler un arbre mais il est difficile
de déplacer une montagne ! C’est pourquoi il peut être utile de mesurer ces pertes à l’aide
d’un "relevé de masques".

4. Détermination de la puissance crête Pc


Pcrête= Bj(Wh)/[Hmin(kWh/m²).batt. elec]
Hmin: l’irradiation journalière (en Wh/j/m²)
batt: rendement énergétique des batteies 70%
elc: rendement énergétique des autres composants électroniques :90%

5. Estimation du champ PV

6. Dimensionnement du circuit électrique.

7. Exemples de dimentionnement :

Exemple 1 : L’alimentation d’une radio


Quel générateur (panneau solaire) faut-il pour alimenter une radio de 50 W sous 12 V
fonctionnant 24h/24 à Agadir pour une autonomie de 3 jours avec une batterie solaire ?

Exemple 2 : L’alimentation d’un portail automatique


La puissance du moteur est de 120 W et la tension d’alimentation est de 12 V. La durée de
fonctionnement est de 0,03 h.
Le récepteur, d’une puissance de 0,48 W, est alimenté sous 12 V également. La durée de
fonctionnement est de 24 h / 24. On désire une autonomie de 10 jours.
Le portail est installé à Paris. La batterie est standard.
Le rayonnement solaire donne pour Paris avec inclinaison à 60° par rapport à l’horizontale en
kWh/m2/j :
Décembre : 1,12
Mars : 3,23
Juin : 4,43
Septembre : 3,98
Quel générateur et quelle batterie faut-il installer ?

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Exemple 3 : Dimentionnement d’un système photovoltaïque

Vous devez participer à la conception d’un système de génération électrique hybride destiné à
une auberge d’altitude. Dans cette installation les récepteurs de faibles puissances sont
alimentés par le système photovoltaïque, l’autre partie comprenant les éléments de fortes
puissances est alimentée directement par groupe électrogène (G.E.).

L’élément central de l’installation est un onduleur-chargeur qui gère pratiquement tout le


transfert de l’énergie électrique :

- La charge des batteries à partir des panneaux ou du 230 V généré par le groupe
électrogène.
- La conversion de la tension continue de la batterie en 230 V AC destiné aux récepteurs.
- La surveillance de l’état de charge des batteries et éventuellement le démarrage du groupe
électrogène.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

1. Présentation du site – Cahier des charges :


Bilan des puissances Auberge du Charmant Som (Isère)

Cahier des charges et données complémentaires :


· Site : proche de Grenoble 45° de latitude Nord / Al titude de l’auberge » 1700 m
· Pente de toit : 33° par rapport à l’horizontale / l’orientation des panneaux est plein sud
· L’utilisateur prévoit d’utiliser le groupe électrogène 1 heure par jour
· Le site est prévu pour fonctionner de début mai à fin septembre.
· L’autonomie doit être de 5 jours en cas de mauvais temps.
· Les batteries seront du type accumulateurs au plomb, stationnaire. (chaque accumulateur
génère une tension de 2V)
· L’onduleur sera de type onduleur-chargeur (type Studer Inno Compact); compte tenu de la
puissance mise en jeu l’ensemble batteries, panneaux et onduleur fonctionnera en 24 V CC.
· Les panneaux seront du type BP Solar 3125. (cf. Dossier technique)

2. Bilan des puissances :


Calculez le puissance totale et l’énergie totale quotidienne nécessaire à l’installation(donnez
votre réponse sur le tableau précédent)

3. Calculs et choix des éléments du système :


a) Calculez l’énergie à produire Ep .
b) Calculez la puissance crête Pc du générateur photovoltaïque nécessaire.
c) A partir de la puissance crête des panneaux BP Solar 3125U déterminer le nombre de
panneaux solaire nécessaires à l’installation.
d) Calculer la capacité des accumulateurs nécessaires à ce système ainsi que leur nombre.

4. Choix des câbles :


C’est sur la partie courant continu de l’installation que les intensités sont les plus importantes,
c’est donc dans cette partie que se pose le problème des pertes joules et des chutes de tensions
dans les câbles.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

On vous demande donc de déterminer les sections des câbles entraînant le moins de chute de
tension possible entre les panneaux et l’onduleur-chargeur, mais aussi entre les batteries et
l’onduleur-chargeur.

Données complémentaires :
· Chute de tension maximale entre panneaux –> boîte de raccordement ; boîte de raccordement –>
onduleur et batterie –> onduleur = ∆U = 2%
· Puissance nominale de l’onduleur PNOM = 2300 W
· Conducteurs en cuivre (ℓ = 1,6 10-8 W.m).

a) Calculez le courant de sortie d’un panneau à sa puissance nominale.


b) Déterminez la section des conducteurs entre les panneaux et le boîtier de raccordement .
c) Calculez le courant circulant entre le boîtier de raccordement et l’onduleur.
d) Déterminez la section des conducteurs entre le boîtier de raccordement et l’onduleur.
e) Calculez le courant circulant entre les batteries et l’onduleur lorsque celui-ci débite sa
puissance nominale.
f) Déterminez la section des conducteurs entre le parc batterie et l’onduleur.

5. Schéma électrique :
Complétez le schéma électrique de l’installation :
· Branchements des panneaux
· Couplage des batteries et raccordement à l’onduleur

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Caractéristiques des panneaux photovoltaïques choisis pour cette installation

Exemple 4 : Dimensionnement du générateur PV d’une station


météorologique

La station est constituée de 4 vélocimétres et 3 inclinomètres connectés à un numériseur et


d’une station météo. Le transfert de donnée à distance est aussi utilisé et l’ensemble de ces
instruments est alimenté par un système de batterie couplé à un ensemble de générateurs
solaires.

Il existe ici 2 types de batterie et donc 2 systèmes instrumentaux :


 une batterie qui alimente un système de communication à distance
 une autre utile au bon fonctionnement du matériel permettant d’acquérir des données
sismiques et météorologiques sur site.

Dans le système de communication on dénombre 3 éléments actifs :


- le modem qui consomme au maximum 5 W
- le Web Relay de consommation maximale égale à 1.5W
- l’adaptateur Lantronix consommant au maximum 1.5W

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Dans le système d’acquisition, on dénombre 9 éléments actifs :


- le numériseur qui consomme au maximum 15 W
- les 4 vélocimètres de consommation totale égale à 4*0.72 = 2.88 W
- les 3 inclinomètres qui consomment au total 3*0.54= 1.62 W
- la station météo de consommation égale à 3 W

Sur notre installation chaque élément actif a la même durée de consommation qui vaut 24 h.

Par ailleurs, on souhaite utiliser des batteries au plomb de 12V et on désire une autonomie de
2 jours pour chaque élément actif présent sur cette installation.

On demande :
- Caculer la grandeur permettant le choix de la batterie
- Calculer la grandeur permettant le choix des pannaux solaire.
- Dermination des courants d’entrées et de sortie du régulateur

On dispose de :
Panneau solaire monocristallin Haut rendement 12V 135 W
Ce panneau solaire offre un rendement élevé et des dimensions réduites, très utiles pour les applications
"mobiles" : camping cars, bateaux...
Les modules de la série se composent de cellules solaires monocristallines (actuellement les plus performantes
du marché) de la marque américaine "SUNPOWER" jusqu'à 21,5% de rendement.

Par rapport à des cellules photovoltaïques polycristallines, les cellules monocristallines permettent d'obtenir un
rendement supérieur :
- par fort ensoleillement quand la température du panneau est élevée,
- par temps couvert (bonne conversion du rayonnement diffus)
Ainsi, le rendement annuel de votre installation photovoltaïque est optimisé.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Chapitre III :

ENERGIE EOLIENNE

I. DEFINITION DE L'ENERGIE EOLIENNE


L’humanité utilise le vent de puis la nuit des temps (bateau à voile, moulin à vents…). C’est
certainement la forme d’énergie renouvelable qui connaît le plus fort développement ; les
éoliennes ayant fait de gros progrès depuis une dizaine d’années (plus 55% en productivité,
moins 50% en niveau de bruit).

Une éolienne est une machine qui transforme l'énergie cinétique du vent (déplacement d'une
masse d'air) en énergie mécanique ou électrique.

Les éoliennes sont conçues de manière à produire un maximum de puissance pour des vents
de force moyennes fréquemment rencontrées. Elles atteignent leur puissance nominale pour
une vitesse de vent de 50 km/h (14 m/s). Si le vent devient plus violent, la machine subit des
contraintes plus importantes. Elle est alors freinée grâce à un système de régulation
électronique qui lui permet de rester à la puissance maximale (atteinte dès 50 km/h) tout en
limitant les efforts sur la structure. Au delà d'un certain seuil (90 km/h, soit 25 m/s), la
régulation ne suffit plus. La machine est alors stoppée afin de lui éviter de subir des charges
tropimportantes.

Cette énergie offre deux grands avantages, puisqu'elle est totalement propre et renouvelable.
Lors de son exploitation, elle n'entraîne aucun rejet (pas d'effet de serre) et aucun déchet.
Mais le principal inconvénient de cette source d'énergie renouvelable est son manque de
flexibilité et son inconstance. Le vent ne souffle pas forcément quand on en a besoin ! En
moyenne, une éolienne tourne à sa puissance nominale 1/5 du temps sur une année.

II. DESCRIPTIF D’UNE EOLIENNE


Une éolienne (aérogénérateur) permet de transformer l'énergie cinétique du vent en énergie
électrique. L’hélice d’une éolienne entre en rotation par la force du vent et permet ainsi la
production d’énergie mécanique ou électrique.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Pour convertir l’énergie éolienne en énergie électrique le générateur va utiliser le phénomène


d’induction. En effet ce dernier est composé de deux parties, une partie mobile le rotor et une
partie fixe, le stator, permettant de créer un champ magnétique et de générer un courant
électrique.

L’éolienne est également équipée d’une girouette permettant l’orientation des pales en
fonction de la direction du vent. Elle doit être également fixée solidement au sol.

S’agissant du mât, il doit être dimensionné précisément en fonction de la machine, des


fondations…

L’éolienne doit être adaptée au site et à ses besoins, Il faut vérifier le vent, on considère qu’un
site est exploitable lorsque l’on dispose d’une vitesse minimale de vent de 4m/s, à une hauteur
du sol de 10m.

La donnée ‘vent’ est essentielle à l’installation d’une éolienne, cependant le coût d’une étude
précise, à l’aide d’un anémomètre peut se révéler élevé. Ce potentiel conditionnera le choix
d’une machine de puissance nominale adaptée.

Un autre critère important reste l’évaluation de ses besoins en électricité au regard de ces
consommations journalières et annuelles. Cette étape permettra également de réfléchir plus
largement à maîtriser ses consommations électriques.
les éoliennes doivent résister à des tempêtes violentes.

Les principaux avantages de l’énergie éolienne sont l’autonomie en électricité, la possibilité


de produire de jour comme de nuit et un impact environnemental réduit par des précautions
simples vis à vis de la population et du paysage. L’énergie produite peut être soit stockée dans
des batteries, soit injectée aux normes dans le réseau. Cette dernière solution étant
économiquement et techniquement beaucoup plus pertinente.

III. PRINCIPAUX COMPOSANTS D’UNE EOLIENNE


Il existe plusieurs configurations possibles d'aérogénérateurs qui peuvent avoir des
différences importantes. Néanmoins, une éolienne "classique" est généralement constituée de:

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

1. Le mât
Généralement en métal, supporte l’ensemble des équipements permettant de produire
l’électricité (nacelle + rotor). Il est fixé sur une fondation implantée dans le sol, une lourde
semelle en béton qui assure l’ancrage et la stabilité de l’éolienne. Le mât des éoliennes atteint
aujourd’hui 80 m de haut pour les plus puissantes (exceptionnellement jusqu’à 100 m). les
éoliennes sont-elles si haut perchées C’est parce que le vent souffle plus fort à quelques
dizaines de mètres de hauteur, où il n’est pas perturbé par l’effet des obstacles : relief, arbres,
maisons…Et la puissance fournie par une éolienne est proportionnelle au cube de la vitesse
du vent .

2. Un rotor
Composé de plusieurs pales (en général 3) et du nez de l’éolienne. Les pales sont aujourd’hui
faites de matériaux composites à la fois légers et assurant une rigidité et une résistance
suffisantes : polyester renforcé de fibre de verre et/ou fibre de carbone. Leur longueur atteinte
actuellement entre 30 et 55 mètres, soit un diamètre du rotor compris entre 60 et 110 mètres.
La puissance d’une éolienne est proportionnelle à la surface balayée par ses pales (un cercle),
donc au carré de son diamètre rotor.
Un rotor balaye un disque circulaire au cours d’une rotation et peut donc récolter l’énergie des
molécules d’air traversant ce disque.
Le rotor est relié à la nacelle par le moyeu, Elle transforme l’énergie cinétique du vent en
énergie mécanique.

3. Une nacelle
Montée au sommet du mât et abritant les composants mécaniques et pneumatiques et certains
composants électriques et électroniques nécessaires au fonctionnement de la machine. Le
transport de l’électricité produite dans la nacelle jusqu’au sol est assuré par des câbles
électriques descendant à l’intérieur du mât de l’éolienne.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Les différents composants d’une nacelle :


 Le multiplicateur de vitesse : il sert à élever la vitesse de rotation entre l’arbre primaire et
l’arbre secondaire qui entraîne la génératrice électrique.

 L’arbre secondaire comporte généralement un frein mécanique qui permet d’immobiliser


le rotor au cours des opérations de maintenance et d’éviter l’emballement de la machine.

 La génératrice : c’est elle qui convertit l’énergie mécanique en énergie électrique.

 Un contrôleur électronique chargé de surveiller le fonctionnement de l’éolienne. Il s’agit


en fait d’un ordinateur qui peut gérer le démarrage de la machine lorsque la vitesse du
vent est suffisante (de l’ordre de 5 m/s), gérer le pas des pales, le freinage de la machine,
l’orientation de l’ensemble « rotor plus nacelle » face au vent de manière à maximiser la
récupération d’énergie. Pour mener à bien ces différentes tâches, le contrôleur utilise les
données fournies par un anémomètre (vitesse du vent) et une girouette (direction du vent),
habituellement situés à l’arrière de la nacelle. Enfin, le contrôleur assure également la
gestion des différentes pannes éventuelles pouvant survenir.

 Divers dispositifs de refroidissement (génératrice, multiplicateur) par ventilateurs,


radiateurs d’eau ou d’huile.

Grâce à un système de supervision et contrôle d’une éolienne peut être arrêtée


automatiquement et très rapidement en cas de nécessité. La sécurité du fonctionnement des
éoliennes est ainsi assurée en continu.

Dans le cas des éoliennes produisant de l'électricité, un poste de livraison situé à proximité du
parc éolien permet de relier ce parc au réseau électrique pour y injecter l'intégralité de
l'énergie produite.

IV. LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D’UNE EOLIENNE


Sous l’effet du vent, le rotor tourne. Dans la nacelle, l’arbre principal entraîne un alternateur
qui produit l’électricité. La vitesse de rotation du rotor (de 12 à 15 tours/minute) doit être
augmentée par un multiplicateur de vitesse jusqu’à environ 1500 tours/minute, vitesse
nécessaire au bon fonctionnement de l’alternateur. Des convertisseurs électroniques de
puissance ajustent la fréquence du courant produit par l’éolienne à celle du réseau électrique
auquel elle est raccordée (50 Hz), tout en permettant au rotor de l’éolienne de tourner à
vitesse variable en fonction du vent. La tension de l’électricité produite par l’alternateur, de

-31-
Cours : Nouvelles sources d’énergie

l’ordre de 600 à 1000 volts, est ensuite élevée à travers un transformateur de puissance, situé
dans la nacelle ou à l’intérieur du mât, jusqu’à un niveau de 20 ou 30 KV. Ce niveau de
tension permet de véhiculer l’électricité produite par chacune des éoliennes d’une centrale
éolienne jusqu’au point de raccordement au réseau électrique public. La tension de
l’électricité produite par la centrale peut alors être de nouveau transformée, en fonction du
niveau de tension de raccordement de la centrale au réseau public.
Pour pouvoir démarrer, une éolienne a besoin d’une vitesse de vent minimale, de l’ordre de
10 à 15 km/h. Et au-delà de 90 km/h, les turbines s’arrêtent de tourner. Tout d’abord, la
fréquence d’occurrence des vents d’une vitesse supérieure à 90 km/h est généralement faible
(inférieure à 1 %), et si les éoliennes fonctionnaient dans ces conditions, elles subiraient des
efforts importants qui entraîneraient une usure prématurée de leurs équipements. Compte tenu
du faible gain relatif sur la production que représente un fonctionnement par vent fort, les
ingénieurs préfèrent, dans ces conditions, stopper les machines et attendre le retour de vents
plus modérés et plus réguliers.

V. LES DIFFERENTS TYPES D’EOLIENNES


Les solutions techniques permettant de recueillir l’énergie du vent sont très variées. Le ableau
suivant présente une classification des turbines éoliennes :

Les raisons pour choisir une grande éolienne :


1. Le principe des économies d'échelle vaut évidemment également pour les éoliennes.
Ainsi, une grande éolienne produit normalement de l'électricité à un moindre coût qu'une
petite. La raison pour cela est que les coûts de fondations, de construction, de
raccordement au réseau et d'autres composants de l'éolienne (le système contrôle-
commande,p.ex.) sont plus ou moins les mêmes, quelque soit la taille de l'éolienne.
2. Les grandes éoliennes sont particulièrement appropriées à l'installation en mer (offshore).
Le coût des fondations n'augmente pas proportionnellement avec la taille de l'éolienne, et
les coûts d'entretien sont dans une large mesure indépendants de la taille.
3. Dans les zones où il est difficile de trouver des sites pour plus qu'une seule éolienne, une
grande éolienne avec une tour haute tire mieux partie de la ressource éolienne qu'une
petite.

Les raisons pour choisir une éolienne plus petite

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

1. Il arrive que le réseau électrique local soit trop faible pour supporter la production
électrique d'une grande éolienne. C'est souvent le cas dans les parties les plus extérieures
du réseau où la densité de la population et les besoins en électricité est très basse.
2. La production d'électricité est moins fluctuante dans un parc éolien composé de plusieurs
petites éoliennes, étant donné que les variations du vent sont aléatoires, ayant donc
tendance à s'annuler. Et en plus, comme déjà mentionné, le choix d'éoliennes plutôt
petites peut se révéler avantageux dans un réseau électrique faible.
3. Les coûts liés à l'usage de très grandes grues et à la construction de chemins suffisamment
robustes pour supporter le transport des composants de l'éolienne constituent un autre
facteur qui, dans certains endroits, rend plus économique le choix de petites éoliennes.
4. Avec plusieurs éoliennes d'une moindre puissance, on assure la répartition du risque en
cas de défaillance temporaire d'une éolienne (p.ex. par suite d'une foudre).
5. Des considérations esthétiques du paysage peuvent parfois dicter le choix d'éoliennes plus
petites. Cependant, il faut savoir, que la vitesse de rotation d'un grand rotor est en général
beaucoup moins rapide que celles d'un petit, ce qui a pour résultat qu'une seule grande
éolienne attire souvent moins l'attention que plusieurs petites.

Les éoliennes se divisent en deux grandes familles : celles à axe vertical et celles à axe
horizontal :

1. EOLIENNES A AXE VERTICAL


Les éoliennes à axe vertical ont été les premières structures développées pour produire de
l’électricité paradoxalement en contradiction avec le traditionnel moulin à vent à axe
horizontal. Elles possèdent l’avantage d’avoir les organes de commande et le générateur au
niveau du sol donc facilement accessibles et il s'agit d'une turbine à axe vertical de forme
cylindrique qui peut facilement être installée sur le toit d'une maison moderne et dont les
avantages sont : faible impact visuel, pratiquement pas de bruit et très grande tolérance aux
vents forts.
Il existe des systèmes grâce auxquels les ailes se décalent plus ou moins pour augmenter
l'étendue des vitesses d'action. Si la vitesse du vent est basse, les ailes sont complètement
déployées, si la vitesse est trop forte, les ailes sont complètement fermées et l'éolienne forme
un cylindre.
Même si quelques grands projets industriels ont été réalisés, les éoliennes à axe vertical
restent toutefois marginales et peu utilisées voire actuellement abandonnées. Selon Les
avantages théoriques d'une machine à axe vertical sont les suivantes :
 Elle vous permet de placer la génératrice, le multiplicateur, etc. à terre, et vous n'avez pas
besoin de munir la machine d'une tour.
 Un mécanisme d'orientation n'est pas nécessaire pour orienter le rotor dans la direction du
vent.
Les inconvénients principaux sont les suivants :
 L'efficacité globale des éoliennes à axe vertical n'est pas impressionnante.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

 L'éolienne ne démarre pas automatiquement. Cependant, ceci ne constitue qu'un


inconvénient mineur dans le cas d'une éolienne raccordée au réseau, étant donné qu'il est
alors possible d'utiliser la génératrice comme un moteur absorbant du courant du réseau
pour démarrer l'éolienne).

2. EOLIENNES A AXE HORIZONTAL


Les éoliennes à axe horizontal sont basées sur la technologie ancestrale des moulins à vent.
Elles sont constituées de plusieurs pales profilées aérodynamiquement à la manière des ailes
d'avion. Dans ce cas, la portance n'est pas utilisée pour maintenir un avion en vol mais pour
générer un couple moteur entraînant la rotation. Le nombre de pales utilisé pour la production
d'électricité varie classiquement entre 1 et 3, le rotor tripale étant le plus utilisé car il constitue
un compromis entre le coefficient de puissance, le coût et la vitesse de rotation du capteur
éolien.Ce type d'éolienne a pris le dessus sur celles à axe vertical car elles représentent un
coût moins important, elles sont moins exposées aux contraintes mécaniques et la position du
récepteur à plusieurs dizaines de mètres du sol privilégie l'efficacité.
Aujourd’hui, pratiquement les seules éoliennes commerciales sont à axe horizontales.
Les plus grandes éoliennes mesurent jusqu'à 180m en bout de pale avec un moyeu à 120m
pour une puissance de 6 MW.

VI. AVANTAGES ET INCONVENIETS DE L’ENERGIE


EOLIENNE
La croissance de l'énergie éolienne est évidemment liée aux avantages de l'utilisation de ce
type d'énergie. Cette source d'énergie a également des désavantages qu'il faut étudier, afin que
ceux-ci ne deviennent pas un frein à son développement.

1. LES AVANTAGES
 L’énergie éolienne, propre, fiable, économique, et écologique, c’est une énergie qui
respecte l'environnement .

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

 Bien que ne pouvoir envisager de remplacer totalement les sources traditionnelles


d’énergie, l’énergie éolienne peut toutefois proposer une alternative intéressante et
renouvelable. Elle s’inscrit parfaitement dans l’effort global de réductions des émissions
de CO2, etc. …
 L'énergie éolienne est une énergie renouvelable propre, gratuit, et inépuisable.
 Chaque mégawatheure d’électricité produit par l’énergie éolienne aide à réduire de 0,8 à
0,9 tonne les émissions de CO2 rejetées chaque année par la production
d’électricitéd'origine thermique.
 Parmi toutes les sources de production d’électricité, celle d’origine éolienne subit de très
loin le plus fort taux de croissance.
 L'énergie éolienne n'est pas non plus une énergie à risque comme l'énergie nucléaire et ne
produit pas de déchets toxiques ou radioactifs.
 L'exploitation de l'énergie éolienne n'est pas un procédé continu puisque les éoliennes en
fonctionnement peuvent facilement être arrêtées, contrairement aux procédés continus de
la plupart des centrales thermiques et des centrales nucléaires. Ceux-ci fournissent de
l'énergie même lorsque que l'on n'en a pas besoin, entraînant ainsi d'importantes pertes et
par conséquent un mauvais rendement énergétique.
 Les parcs éoliens se démontent très facilement et ne laissent pas de trace.
 C'est une source d'énergie locale qui répond aux besoins locaux en énergie. Ainsi les
pertes en lignes dues aux longs transports d'énergie sont moindres. Cette source d'énergie
peut de plus stimuler l’économie locale, notamment dans les zones rurales.
 La durée de vie des éoliennes modernes est maintenant de 20 à 25 ans, ce qui est
comparable à de nombreuses autres technologies de production d'énergie
conventionnelles.
 C'est l'énergie la moins chère entre les énergies renouvelables, le coût de l’éolienne à
diminuer presque 90% depuis le début des années 80. Le coût de l'énergie éolienne
continue de diminuer grâce aux percées technologiques, à l'accroissement du niveau de
production et à l'utilisation de grandes turbines.
 Cette source d'énergie est également très intéressante pour les pays en voie de
développement. Elle répond au besoin urgent d'énergie qu'ont ces pays pour se
développer. L'installation d'un parc ou d'une turbine éolienne est relativement simple. Le
coût d'investissement nécessaire est faible par rapport à des énergies plus traditionnelles,
ce type d'énergie est facilement intégré dans un système électrique existant déjà.
 L'énergie éolienne se révèle une excellente ressource d'appoint d'autres énergies,
notamment durant les pics de consommation, en hiver par exemple .

2. LES INCONVENIENTS
Mêmes s’ils ne sont pas nombreux, l’éolien a quelques désavantages :
 L’impact visuel : Ca reste néanmoins un thème subjectif . Des images de synthèse sont
élaborées pour montrer l’impact visuel. Dans la plus grande majorité des cas, les enquêtes
réalisées montrent une réelle acceptation des populations voisines ou visitant un site
éolien.
 Les bruits mécaniques ou aérodynamiques ont été réduits par l’utilisation de nouveaux
profils, extrémités de pale, mécanismes de transmission etc. et ne sont plus une gêne,
même proche des machines (50-60 dB équivalent à une conversation). Une distance
d’environ huit fois le diamètre permet de ne plus distinguer aucun bruit lié à cette activité
(< 40 dB). De plus, il faut souligner que le bruit naturel du vent, pour des vitesses
supérieures à 8 m/s, a tendance à masquer le bruit rayonné par l’éolienne.
 Les éoliennes peuvent nuire à la migration des oiseaux en étant un obstacle mortel. En
effet, les pales en rotation sont difficilement visibles par mauvais temps ou la nuit. Les
oiseaux peuvent alors entrer en collision avec celles-ci. Plus le parc éolien est dense plus
ce risque est grand. Des lumières sur les pales peuvent réduire ce danger. Cependant,
aucune étude sérieuse ne semble actuellement avoir démontré la réalité du danger pour les
oiseaux.
 La source d’énergie éolienne étant stochastique, la puissance électrique produite par les
aérogénérateurs n’est pas constante. La qualité de la puissance produite n’est donc pas
toujours très bonne. Jusqu’à présent, le pourcentage de ce type d’énergie dans le réseau

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

était faible, mais avec le développement de l’éolien, notamment dans les régions à fort
potentiel de vent, ce pourcentage n’est plus négligeable. Ainsi, l’influence de la qualité de
la puissance produite par les aérogénérateurs augmente et par suit, les contraintes des
gérants du réseau électrique sont de plus en plus strictes.

VII. TECHNIQUES DE CONVERSION D’ENERGIE EOLIENNE


Les éléments de la chaîne de conversion peuvent être agencés de diverses manières.
Néanmoins, certains éléments se retrouvent dans la chaîne de conversion tels que : une
turbine éolienne, une génératrice triphasée, un dispositif d'interconnexion connecté au réseau
de distribution ou à une charge isolée.

Structure générale d'un système de conversion de l'énergie éolienne


A titre indicatif, les machines les plus utilisées dans les éoliennes sont du type asynchrone
avec un rotor à cage. Cependant, leur proportion tend à diminuer.
Les génératrices asynchrones à rotor bobiné se sont développées ces dernières années.
Les machines synchrones à rotor bobiné voient également leur proportion augmenter.
Il éxiste essetiellement deux technologies d’éoliennes, celle dont la vitesse est constante et
celles dont la vitesse est variable.

1. EOLIENNES A VITESSE FIXE


Pour les machines synchrones classiques et asynchrones à cage, la vitesse de rotation est
directement dépendante de la fréquence des courants des bobinages statoriques.
La Machine Asynchrone à cage a un nombre de paires de pôles fixe et fonctionne donc sur
une plage de vitesse très limitée : le glissement est de l'ordre de quelques %.
La Machine Synchrone fonctionne en vitesse fixe impérativement.

 En mode autonome
Les éoliennes non raccordées au réseau, fonctionnent en mode autonome et alimentent des
charges isolées avec éventuellement un ou plusieurs groupes électrogènes en appui. Pour cette
configuration, le recours à un système de stockage présente un intérêt significatif en cas
d'absence de groupes électrogènes, notamment en cas de vent faible.
Le recours à des batteries est utile pour le stockage d'énergie à long terme. D'autres systèmes
de stockage sont envisagés comme le stockage inertiel à court terme. Le stockage inertiel
évite alors l'utilisation de batteries qui présentent un caractère polluant pour l'environnement.
L'énergie se présente sous forme d'énergie cinétique, stockée dans un volant d'inertie.

La génératrice utlisée peut être une machine synchrone à aimants permanents ou une machine
asynchrone à cage munie de capacités indispensables pour son excitation.

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

 En mode réseau

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2. EOLIENNES A VITESSE VARIABLE

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

3. ETUDE ET MODELISATION DE LE CHAINE DE CONVERSION


EOLIENNE

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

4. STRATEGIES DE COMMANDE DE LA TURBINE EOLIENNE

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Exercice 1: Longueur d'une pale


Nous souhaitons dimensionner les pales d'une éolienne à vitesse fixe pour obtenir une
puissance mécanique de 750 kW pour une vitesse de vent de 13,8 m/s. On considère un
coefficient de puissance Cp égal à 0,2. Quel sera la longueur de notre pale ou le rayon de la
surface balayée par la turbine ?

Réponse

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Cours : Nouvelles sources d’énergie

Exercice 2: Vitesse de rotation et puissance électrique d'une éolienne

On suppose que la vitesse du vent est constante et égale à 10 m/s. La valeur maximale du coefficient de puissance
Cp réel est 0,4. Calculez pour le même glissement qu'à la question 1 la vitesse spécifique et la puissance électrique
maximum Pe fournie au réseau par l'éolienne. On prendra un rendement de multiplicateur à 97 % et de la
génératrice de 96 %.

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