Microbiologie Alimentaire
Microbiologie Alimentaire
Microbiologie Alimentaire
Université de Blida 1
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie
Département de Biologie et Physiologie Cellulaire
MICROBIOLOGIE
ALIMENTAIRE
Cours Licence-Master
2015-2016
Dr. Nouara BOUDJEMA
Maitre de conférences
(SNV/BPC, Blida1)
Microbiologie Alimentaire
(Cours Licence-Master)
Ce document est destiné aux étudiants de 3ème année licence, 1ère et 2ème
année Master Microbiologie
2015-2016
LISTE DES FIGURES
Sommaire
Introduction ......................................................................................................................... 1
1. VIANDE-POISSONS-ŒUFS ...................................................................................... 3
1.1. Viandes et produits carnés....................................................................................... 3
1.2. Charcuteries ............................................................................................................. 4
1.3. Poissons ................................................................................................................... 4
1.4. Œufs ........................................................................................................................ 5
2. LAIT ET PRODUITS LAITIERS ................................................................................... 5
2.1. Laits .............................................................................................................................. 5
2.2. Fromages ...................................................................................................................... 6
3. MATIÈRES GRASSES .................................................................................................. 7
3.1. Crème et le beurre ........................................................................................................ 7
3.2. Autres matières grasses d’origine animale ................................................................... 8
3.3. Huiles et margarines ..................................................................................................... 8
4. LÉGUMES ET FRUITS ................................................................................................. 9
4.1.Légumes ........................................................................................................................ 9
4.2.Fruits.............................................................................................................................. 9
5. CÉRÉALES ET DÉRIVÉS – LÉGUMINEUSES .......................................................... 10
5.1. Céréales et Dérivés ....................................................................................................... 10
5.2. Légumineuses ............................................................................................................... 11
6. SUCRES ET PRODUITS SUCRÉS ............................................................................... 11
7. EAU ET BOISSONS ..................................................................................................... 11
7.1. Eaux .............................................................................................................................. 12
7.2. Boissons sucrées ........................................................................................................... 12
1.Définition ......................................................................................................................... 22
2. Caractères généraux ..................................................................................................... 22
3. Classification et taxonomique ...................................................................................... 23
4. Principaux genres des bactéries lactiques .................................................................... 25
5. Isolement et dénombrement ......................................................................................... 25
6. Voies métaboliques ...................................................................................................... 26
7. Bactéries bénéfiques en agro-alimentaire .................................................................... 28
7.1. Bactéries à fermentation ............................................................................................... 28
7.1.1. Fermentation alcoolique ou éthylique ....................................................................... 28
7.1.2. Fermentation lactique ................................................................................................ 28
7.1.3. Fermentation acétique ............................................................................................... 31
7.2. Production de biomasse ................................................................................................ 31
7.3. Production de métabolites ............................................................................................ 31
7.4. Bioconservations….. …. ............................................................................................... 32
7.5.Production de biocarburants .......................................................................................... 32
Introduction
La microbiologie alimentaire est une science qui traite les micro-organismes des
aliments en particulier l’industrie alimentaire. Les aliments sont d’origine végétale et/ou
animale peuvent être le siège de prolifération microbienne, prolifération d’autant plus variée
que le produit est riche en éléments nutritifs et placé dans des conditions favorables à la
croissance microbienne (Nicklin et al., 2000). Afin d’assurer la santé du consommateur, il est
nécessaire de prendre en compte les transformations et les incidentes des accidents d’origine
alimentaire. Pour cela, la maitrise des fabrications est basée sur la qualité marchande et
hygiénique des aliments (Cuq, 2007).
La détérioration des aliments constitue un problème important dans toutes les sociétés.
Elle peut se produire à n’importe qu’elle stade de la production, du transport, du stockage ou
de la préparation. Lors d’une intoxication alimentaire, les micro-organismes se multiplient
dans les aliments et produisent des toxines qui affectent alors la santé du consommateur
(Guiraud, 1998 ; Prescott et al., 2003).
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-Chapitre 1-
Il est classique de regrouper dans une même catégorie les aliments qui présentent une parenté
biochimique, une composition en nutriments voisine ou des modalités de production
semblables (Desalme et al., 2004). Nous envisagerons donc 7 catégories d’aliments (figure 1):
1- Viandes-poissons-œufs,
2- Produits laitiers,
3- Matières grasses,
4- Légumes et fruits,
5- Céréales et dérivés Ŕ légumineuses,
6- Sucres et produits sucrés,
7- Eau et boissons.
Sucre
et
Produits sucrés
Matière grasse
Légumes et fruits
Céréales et dérivés
Eau et boissons
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1. VIANDE-POISSONS-ŒUFS
Sont des produits riches en protéines en graisses et en peu de glucides, d’où le développement
favorable des micro-organismes protéolytiques entrainant une modification de la qualité
organoleptique (l’odeur, la couleur et la texture).
Les viandes sont dépourvues de vitamines liposolubles. Elles sont riches en vitamines du
groupe B. Les abats (principalement le foie) en sont les plus riches et représentent en outre un
apport important de vitamines A et D (Fournaud, 1982 ; Ciqual, 1995).
Les lipides des viandes sont constitués principalement d’acides gras saturés et mono-
insaturés. La teneur en matières grasses des viandes varie selon l’espèce, l’état
d’engraissement de l’animal et le morceau considéré. Compte tenu de ces considérations une
viande peut contenir 2 à 30% de graisses (tableau 1) (Ciqual, 1995). Toutes les viandes,
mêmes maigres sont sources de cholestérol, en particulier les abats. Selon la teneur en lipide,
les viandes sont distinguées en trois types:
-les viandes les plus maigres (< 10%)
-les viandes plus grasses (10 à 30%)
-les viandes maigres (~5%).
Tableau 1 : Teneur en lipidique et en cholestérol des viandes, poissons et œufs (Ciqual, 1995)
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1.2 Charcuteries
1.3 Poissons
Le poisson et les crustacés représentent un apport en protéines d’aussi bonne qualité que la
viande et peu de glucide. Il contient en outre une quantité plus importante de substances
azotées non protéiques (ammoniaque, urée) qui lui donnent une odeur caractéristique. Les
poissons sont une bonne source de vitamines du groupe B (en particulier B12) et de vitamine
E. Les vitamines A et D sont également abondantes dans les poissons gras (Dupin et al.,
1992).
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1.4. Œufs
Les protéines de l’œuf (l’ovalbumine dans le blanc et ovovi-telline dans le jaune) ont une
excellente valeur biologique. La teneur protéique de l’œuf entier est de 14% (8g) et de 12 à
16% en lipide (Dupin et al., 1992). Les lipides sont contenus uniquement dans le jaune (33,5g
pour 100g de jaune d’œuf soit environ 7g de graisses dans 1 jaune) et comportent une forte
proportion de phospholipides (Desalme et al., 2004). D’autre part le jaune d’œuf est une
source importante de cholestérol (1 500mg environ pour 100g soit 300mg pour 1 jaune). Il est
riche en phosphore et en fer. L’œuf est une bonne source de vitamines du groupe B et pour le
jaune de vitamines A et D, pratiquement pas de glucide et 75% d’eau (Dupin et al., 1992 ;
Ciqual, 1995).
2.1. Lait
C’est un aliment de choix complet, il contient de graisses, du lactose, des protéines, des sels
minéraux, des vitamines et de 87% d’eau; son pH est de 6,7. C’est un substrat très favorable
au développement des micro-organismes. Il est la matière première de plusieurs produits
alimentaires (Ciqual, 1995).
Un litre de lait de vache, qu’il soit entier ou écrémé apporte 35g de protéines. Il s’agit
principalement de caséine, de lactalbumine et de lactoglobuline. Tous les acides
aminés indispensables sont présents.
La teneur en lipides du lait est standardisée à un taux minimum de 36g/L de lait entier.
Cette teneur en lipides confère une valeur énergétique importante (700 Kcal soit 2 930
KJ/1L) (tableau 2). Les triglycérides du lait comportent essentiellement des acides
gras saturés (60 à 65%) et monoinsaturés (32%). Il contient également du cholestérol
(lait entier : 140 mg/litre, lait 1/2 écrémé : 90mg/litre).
Le lait est riche en glucide (50g de lactose dans un litre que ce soit entier ou écrémé),
favorise l’absorption du calcium contenu dans cet aliment.
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Le lait est une source importante de calcium (1200mg/L). Le calcium du lait est mieux
absorbé que celui de toute autre source grâce à la présence d’éléments favorables
(protéines, graisses et un peu d’acide lactique). Il est mieux utilisé par l’organisme car
le lait apporte en même temps du phosphore. Le lait apporte en outre du chlorure de
sodium, du chlorure de potassium et de faibles quantités de soufre, magnésium et
cuivre. Il ne contient pas de fer (Enjalbert, 1993).
Le lait entier est une source appréciable de vitamine A et D. Presque toutes les
vitamines du groupe B sont présentes, en particulier la vitamine B12. Les vitamines
liposolubles (A et D) sont absentes dans le lait écrémé (Ciqual, 1995 ; Martin, 2001 ;
OMS, 2011).
2.2. Fromages
La teneur en protéines est présentée par la caséine, elle est variable selon le type de
fromage : 8 à 10% dans un fromage frais, 20 à 24% dans les fromages à pâte molle et 28
à 30% dans les fromages à pâte pressée.
La teneur en lipides d’un fromage dépend de sa richesse en eau. Un camembert contient
45% de matières grasses et 40 % pour le fromage blanc. Les fromages les plus riches en
matières grasses sont les fromages à pâte cuite type gruyère (32g de matières grasses pour
100g) (Dupin et al., 1992). Les lipides des fromages sont composés majoritairement
d’acides gras saturés (60 à 65%) et mono-insaturés (30%). Les fromages affinés
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3. MATIÈRES GRASSES
Les matières grasses regroupent le beurre, la crème (d’origine animale), les huiles et les
margarines (d’origine végétale).
La crème comporte environ 30 à 35% de lipides et le beurre 82 à 84%. Les acides gras saturés
représentent plus de 60% des acides gras totaux. Le beurre apporte également des acides gras
saturés à chaîne courte ou moyenne (environ 13%) (tableau 3). Ces produits sont pauvres en
acides gras polyinsaturés (2%) et apportent du cholestérol (250mg/100g de beurre). Ces
matières grasses sont une excellente source de vitamine A (teneur variable selon la
provenance du beurre) et contiennent un peu de vitamine D et absence totale de calcium
(Dupin et al., 1992 ; Martin, 2001).
Végétaline 100
Margarine tourne-sol 82,5
Margarines maïs 82,5
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Il s’agit des matières grasses obtenues par fusion des tissus gras des animaux (graisse d’oie ou
de canard). Ces graisses contiennent toutes 90 à 100% de lipides. Les proportions relatives
d’acides gras varient en fonction de l’alimentation qu’a reçue l’animal. Les graisses de
volaille (oie, canard) contiennent en moyenne moins d’acides gras saturés (30%) et nettement
plus d’acides gras mono-insaturés (50 à 60%) et polyinsaturés (11 à 15%). Toutes ces graisses
apportent en outre 100mg de cholestérol pour 100g (Dupin et al., 1992).
Ce sont les huiles fluides ou concrètes préparées à partir de graines ou de fruits oléagineux.
Les huiles sont généralement liquides à une température ambiante. Ces matières grasses ne
contiennent pas de cholestérol et apportent toutes 100% de lipides. Les huiles se distinguent
les unes des autres par leur composition en acides gras (Martin, 2001).
- L’huile d’olive est une source importante d’acides gras mono-insaturés (70 à 75%), et
une teneur faible en acides gras saturés et polyinsaturés.
- L’huile de colza présente aussi une forte teneur en acides gras mono-insaturés (60 à
65%). Elle est un peu plus riche en acides gras essentiels (30%) et se distingue surtout
par la présence de 8% d’acide linolénique. Les nouvelles variétés de colza ne
contiennent pratiquement plus d’acide érucique.
- L’huile d’arachide comporte 30 à 35% d’acides gras polyinsaturés dont moins de 1%
d’acide linolénique. C’est une bonne source d’acides gras mono-insaturés (45 à 50%).
Les acides gras saturés représentent environ 20%.
- Les huiles de maïs, soja, tournesol, pépin de raisin, et noix représentent les meilleures
sources d’acides gras polyinsaturés (60 à 70% des acides gras totaux). Les huiles de
soja et de noix comportent en outre 7 à 15% d’acide linolénique. Ces huiles sont une
source très importante de vitamine E (Dupin et al., 1992 ; Ciqual, 1995 ; Martin,
2001).
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4. LÉGUMES ET FRUITS
Les végétaux comestibles les oléagineux mis à part, sont habituellement répartis en 2 groupes
(Dupin et al., 1992) :
Les légumes frais proviennent de toutes les parties de la plante : racines (carottes, navet),
tubercules (pommes de terre), tiges (céleri branche), feuille (épinard), fleur (chou-fleur), fruit
(tomate, courgette). Ils se contiennent une teneur très importante en eau (90%). La teneur en
glucides est modéré de 1 à 6% pour les parties aériennes des plantes (salades, épinards,
courgettes, tomates) et 9% pour les racines (carottes, céleri) (Martin, 2001).
Les légumes représentent un apport important de potassium et du calcium (surtout dans les
choux), du magnésium, du fer et du cuivre (légumes à feuilles type épinard), du soufre
(choux, oignons, ail, poireaux, navets, radis) et de nombreuses autres matières minérales. Les
légumes sont riches en vitamines hydrosolubles : vitamine C (choux, légumes à feuilles,
tomates), provitamine A ou bêta-carotène (partie colorée des plantes : légumes à feuilles
vertes, carottes) et vitamines du groupe B (Ciqual, 1995).
4.2.Fruits
La teneur des fruits en glucides est cependant très élevée. Il s’agit le plus souvent de sucres
(de fructose mais aussi de saccharose ou de glucose et plus rarement d’amidon). Elle est peu
importante pour les agrumes, les groseilles, les fraises, les framboises, les mûres, le melon et
la pastèque (5 à 10%). Les fruits les plus riches en sucres sont le raisin et la banane (18 à
20%). Un fruit apporte généralement 15 à 20g de glucides. L’intérêt principal des fruits réside
dans leur richesse en vitamines. Les plus riches en vitamine C sont les fruits acides (agrumes,
groseilles, cassis, fraises), les plus riches en carotène sont les fruits colorés (abricots, pêches,
myrtilles, cassis) (Dupin et al., 1992). Il y a peu d’oligo-éléments dans les fruits. Ils sont tous
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riches en potassium et pauvres en sodium. Les fibres des fruits sont composées à part égale de
cellulose, lignine, hémicellulose et sont riches en matières pectiques.
- Les fruits oléagineux (noix, noisettes, amandes, cacahuètes, noix de cajou) sont
d’aliments très énergétiques. Ils représentent un apport important de lipides (plus de
50%) et de protéines (10 à 15%) (Dupin et al., 1992). Les noix et les noisettes sont
riches en acides gras insaturés (poly ou mono). Les fruits oléagineux représentent par
ailleurs une bonne source de minéraux (calcium, magnésium, fer) et de fibres (Ciqual,
1995).
Les céréales sont présentées le blé, le riz, et dans une moindre mesure le maïs, l’avoine, le
seigle, le sarrasin et le manioc (tapioca). La consommation des céréales est très élevées dans
nos régions, le blé est le plus consommés dans le monde notamment les pays en voie de
développement entre autres l’Algérie (Doumandji et al., 2003).
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5.2. Légumineuses
Cette catégorie comprend les légumes secs (lentilles, haricots, pois, pois chiches, etc.), le soja
et l’arachide.
- Les légumes secs : Ces aliments sont riches en protéines (24%), éléments minéraux
(phosphore, fer 85% à 90%) et vitamines du groupe B. Ils sont riches en fibres (12 à
25% du poids sec) ce qui rend leur digestibilité parfois difficile et 45% des lipides.
- Le soja et l’arachide : Ces aliments sont comparables aux légumes secs du point de
vue de leur teneur en protéines, vitamines et minéraux. Ils apportent en plus 18% des
lipides (Ciqual, 1995 ; Guéguen et Lemarié, 1996 ; Martin, 2001).
- Le sucre : sucre de canne ou de betterave ne sont pas différents sur le plan de leur
composition. Tous ces sucres sont composés de 100% de saccharose rapidement assimilé par
l’organisme. Il s’agit d’une source d’énergie rapidement utilisable, intéressante en cas
d’efforts physiques importants.
- Les confiseries : c’est une préparation alimentaire dans laquelle le sucre constitue l’élément
dominant à l’exclusion des confitures, gelées et marmelades.
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- Le chocolat : il est obtenu par le mélange de sucre et de pâte de cacao. Le chocolat apporte
en moyenne 50 à 65% de saccharose, 20 à 30% de lipides (beurre de cacao essentiellement),
6% de protéines, des minéraux et un peu de vitamines (Dupin et al., 1992 ; Martin, 2001).
7. EAU ET BOISSONS
7.1. Eaux
Les boissons sucrées sont des limonades, sodas, sirops, coca cola, boissons aux fruits.
- Les boissons aux fruits composées d’eau, de sucre et de 12% seulement d’extraits de
fruits ne doivent pas être confondues avec les jus de fruits. Un litre de ces boissons
apporte 90 à 120g de sucres.
- Le thé, le café : Ces boissons sont très utilisées pour leurs qualités stimulantes
(caféine, théine). Elles ne contiennent aucun élément nutritif assimilable.
- Les jus de fruits : Les jus de fruits contiennent les éléments nutritifs des fruits dont ils
sont issus : minéraux, vitamines et sucres. La teneur en sucres d’un jus de fruit est
variable : le jus de raisin contient environ 200g de sucres/litre, le jus d’orange 90 à
100g/litre (Martin, 2001).
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-Chapitre 2-
MICRO-ORGANISMES ET ALIMENTS
I.1.Pouvoir infectieux
Le pouvoir infectieux est la propriété que peut posséder ou non la bactérie d’envahie les
tissus de l’hôte. Les bactéries introduites avec l’aliment se multiplient et colonisent les
intestins (Guiraud, 1998 ; Prescott et al., 2003). Il n’est pas nécessaire que les bactéries
prolifèrent, mais en général il y a un nombre limite pour provoquer l’infection (le passage par
l’estomac provoque la destruction d’un certain nombre de germes) et fièvre typhoïde
(Salmonella typhi). Il provient d’un ensemble de caractères participant à l’envahissement de
l’organisme et à la prolifération du germe:
- Pouvoir de contamination
- Pouvoir de multiplication et de pénétration
- Activité enzymatiques néfastes
- Utilisation des métabolites de l’hôte
- Libération de toxines (souvent endotoxines)
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I.1.1.Mécanismes d'infections
Les micro-organismes pathogènes peuvent agir selon deux mécanismes lors des
infections alimentaires.
I.1.2.Etapes de l’infection
Pour que la bactérie provoque une infection, elle doit atteindre un site approprié chez l’hôte
où elle doit surmonter les mécanismes de défense de l’hôte (figure 2). Les propriétés ou les
facteurs qu’une bactérie acquiert pour infecter dépendent de deux facteurs : le mécanisme par
lequel la bactérie pénètre dans l’hôte et la nature du site de la colonisation (muqueuse, tissus)
(Mims et al., 1995 ; Janeway et Travers, 1997 ; Nicklin et al., 2000)
Invasion de l’hôte
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I.1.2.1.Contamination
Pour qu‘il y ait infection, il faut d’abord qu’i y ait eu contamination. On distingue différents
mécanismes (Guiraud, 1998):
- Contamination direct par contact (par des manipulateurs, animal à homme, etc.)
- Contamination par intermédiaire de l’environnement (aérosols respiratoires, eaux de
baignade), intervention direct ou indirect d’un vecteur (insecte),
- Contamination par ingestion d’un produit (le produit lui-même contaminé).
La porte d’entrée des bactéries pathogènes diffère d’une bactérie à l’autre, on distingue une
pénétration passive par une plaie sur la peau ou les muqueuses (parfois micro-plaie) ou
pénétration par les voies digestives (Guiraud, 1998).
I.1.2.3.Action
I.2.Pouvoir pathogène
Il s’agit d’une relation indifférente ou bénéfique pour les micro-organismes mais néfaste pour
l’hôte. Les bactéries pathogènes sont capables de provoquer une maladie en infectant leur
hôte. Ce changement, ce manifeste par une série de symptômes, peut être lié aux effets
métabolites microbiens, comme les toxines, ou à la réaction immunitaire de l’hôte activée par
la présence de la bactérie (douleur, fièvre, la rougeur, etc.) (Salyers et Whitt, 1994)
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Le pouvoir pathogène est spécifique, la spécificité est liée à l’espèce, parfois à l’individu. Il
faut noter que certains individus sont porteur des germes pathogènes sans ressentir les
troubles, il s’agit d’un porteur sain ou ceux faisant une intoxication inapparente. Par ailleurs
certains germes saprophytes ou commensaux peuvent devenir pathogènes dans certaines
conditions : ce sont des germes opportunistes. Le pouvoir pathogènes peut être exprimé par
différentes façons (Bourgeois et al., 1996 ; Guiraud, 1998 ; Prescott et al., 2003) :
I.3.Virulence
Est le degré de pathogénicité d’un germe infectieux. Elle est exprimée par sa toxicité et sa
capacité d’invasion. L’entrée dans les tissus n’est pas obligatoire pour qu’il y ait expression
de la virulence, mais il est nécessaire que germe adhère à l’épithélium : cette adhésion qui
peut être spécifique fait intervenir le glycocalyx, mais aussi les capsules, les membranes
externes (Gram-), les pili et d’autres facteurs de surface (adhésines, agglutinines, couche de
surface S-layers). La toxicité se caractérise par la capacité des micro-organismes produiront
des toxines (Meyer et al., 1984 ; Guiraud, 1998).
I.4.1.Pouvoir d’adhésion
Une lésion de la peau ou de la muqueuse favorise l’adhésion aux cellules épithéliales par
interaction moléculaire entre leurs surfaces (Madigan et Martinko, 2007). Lors de conditions
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I.4.2.Envahissement
La plupart des bactéries développent leur pathogénicité par l’envahissement des tissus
colonisés au niveau de l’apport d’entrée (lésion). L’envahissement est lié à des enzymes
lytiques : collagénases, hyaluronidases, kinases (fibrinolysines : la streptokinase et une
enzyme fibrinolytique qui favorise l’invasion. Des enzymes et substances protectrices vont
aussi intervenir : coagulase (genèse d’un coagulum protecteur), leucocydine (détruisent les
phagocytes en donnant du pus ; germes pyogènes), endotoxines, etc (Meyer et al., 1984 ;
Guiraud, 1998).
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I.5.1.Intoxications
Seules les toxines agissent, les bactéries n’ont pas besoin d’être ingérées. La multiplication
des bactéries pathogènes peuvent produire des substances toxiques spécifiques (toxines,
enzymatiques pouvant favorisant un pouvoir infectieux), mais aussi des catabolites toxiques.
Ceci peut se produire in vivo mais survient-le plus souvent en dehors de l’organisme, par
exemple dans un aliment qui devient toxique. C’est généralement du à une contamination par
manque d’hygiène suivie d’un séjour prolongé à une température ambiante (Staphylococcus
aureus, Bacillus cereus, Escherichia coli) (Meyer et al., 1984 ; Guiraud, 1998).
I.5.2.Intoxinations
L’intoxination peut se définir comme étant une maladie liée à l’ingestion d’une ou de
plusieurs toxines bactériennes. Tous les symptômes sont dus à la toxine sans qu’il y ait besoin
d’un développement de l’agent pathogène dans l’organisme. Elles sont provoquées par des
micro-organismes qui sécrètent et libèrent des toxines spécifiques in vivo (diphtérie, tétanos)
ou dans un aliment (toxine botulinique, entérotoxine staphylococcique, mycotoxines) (Meyer
et al., 1984 ; Guiraud, 1998).
Principalement d’origine alimentaire, sont des infections par des bactéries qui produisent des
toxines (toxi-infection) les endotoxines libérées après la lyse cellulaire comme réaction de
défense et les exotoxines libérés lors de la multiplication de certaines bactéries Exemples :
Vibriocholerae (Choléra), Vibrio parahemolyticus (fruits de mer), Salmonella typhimurium
(Salmonellose), Shigella sonnei (Shigellose), Campylobacter jejuni (gastro-entérite)
(volailles) (Meyer et al., 1984 ; Guiraud, 1998) . Les principales bactéries responsables dans
toxi-infection alimentaire collectifs (TIAC) sont citées dans le tableau 5:
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Dans cette partie, on traite la flore origines et de contamination des principaux groupes
alimentaire:
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-Chapitre 3-
Les bactéries lactiques (ferments lactiques) occupent une place importante dans
l’alimentation. Elles sont responsables dans la fermentation de produits alimentaires, qu’ils
soient d’origine carnée (saucissons), laitier (yaourt, fromages) et ou végétale (choucroute).
L’utilisation de ces ferments, appelés aussi « cultures starter », permet une meilleure maitrise
de la fermentation (Garry et Guern, 1999). Leurs caractères variés et leurs multiples propriétés
sont largement exploités dans l’agro-alimentaire.
1. Définition
Les bactéries lactiques sont responsables de la fermentation des produits alimentaires, c’est
pourquoi on les appelle aussi ‘ferments lactiques’ ou ‘levains’ ou encore ‘starters’. Il s’agit de
souches de bactéries non pathogènes ou non toxinogène qui sont à la base des fermentations
des produits laitiers et carnés crus (Guiraud, 1998 ; Garry et Guern, 1999).
1. Caractères généraux
Les bactéries lactiques sont des cellules procaryotes organotrophes formant un groupe
hétérogène. La principale fonction métabolique d’une bactérie lactique est d’excréter l’acide
lactique à partir d’un substrat glucidique (lactose, glucose).
Ce sont des firmicutes (Gram positifs), pauvre en CG%, non-sporulantes, immobiles,
catalase-négatives, aéro-anaérobie facultatives ou micro-aérophiles, à métabolisme
fermentaire strict, acido-tolérantes et capables de croître à des températures comprises entre
10°C et 45°C et à des pH allant de 4.0 à 4.5 (Madigan et Martinko, 2007).
Elles sont dépourvues de cytochrome, de ce fait elles sont incapables de respirer mais peuvent
seulement effectuer un métabolisme fermentaire (Yao et al., 2009). Elles ne participent pas à
la phosphorylation oxydative et par conséquent tirent leur énergie uniquement par la
phosphorylation des substrats énergétique. Leur capacité de biosynthèse est très limitée et
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2. Classification et taxonomique
La classification des bactéries lactiques (BL) ne s’est pas basée seulement sur ces propriétés
biochimiques, ces dernières ne sont pas suffisantes pour caractériser correctement la flore
lactique. Le groupe des bactéries lactiques ne peut pas être considéré comme un groupe
phylogénétique. Elles appartiennent toutes au groupe des bactéries à Gram positif, mais si la
plupart d’entre elles appartiennent au groupe des bactéries à Gram positif à bas G+C (phylum
des Firmicutes) (figure 3), le genre Bifidobacterium appartient au groupe des bactéries à Gram
positif richent en G+C (phylum des Actinomycètes) (Holzapfel et al., 2001). Les différents
genres des bactéries lactiques (BL) ont été définis sur la base de leur morphologie, de la
composition en base de leur ADN, de leur phylogénie et de type de métabolisme fermentatif
(William et Wilkins, 1986; Prescott et al., 2010).
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Figure 3. Distances phylogénétiques entre les genres principaux constituant les BL basées sur
les séquences des ARNr 16S (Schleifer et Ludwig, 1995).
Les bactéries à bas G+C (en haut) sont phylogénétiquement éloignées des bactéries à haut
G+C (en bas). La barre indique une divergence de séquence estimée de 10% (Schleifer et
Ludwig, 1995).
Les genres Streptococcus et Lactococcus n’ont été séparés qu’en 1985 avec l’apparition du
genre Lactococcus (Schleifer et al., 1985) et sont phylogénétiquement proches. Lactococcus
lactis est une bactérie très utilisée en fermentation fromagère. Le premier génome de BL
disponible a été celui d’une souche de Lactococcus lactis ssp. lactis en 2001 (Bolotin et al.,
2001). Dans le genre Streptococcus, la seule espèce utilisée comme ferment dans l’industrie
alimentaire est Streptococcus thermophilus, notamment pour la production de yaourt avec
Lactobacillus bulgaricus.
Le troisième groupe est formé des genres Oenococcus, Leuconostoc et Weissella. Dans ce
groupe, on retrouve des bactéries très utilisées dans l’industrie agroalimentaire comme
Oenococcus oeni, bactérie importante dans la production de vin pour la fermentation
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5. Isolement et dénombrement
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6. Voies métaboliques
En évaluant la quantité d’acide lactique produite par rapport à la quantité de substrat dégradé,
ce qui revient à considérer les voies métaboliques empruntées pour cette excrétion (Cuq,
2007 ; Madigan et Martinko, 2007):
Les différences observées dans ces deux types de fermentation résultent principalement de la
présence, ou non, d’une aldolase qui doit être considérée comme une enzyme clé de la
glycolyse. En effet, les bactéries hétérofermentaires, du fait l’absence de cette aldolase, ne
peuvent dégrader le fructose biphosphatase en triose-phosphatase ; en contre partie elles
oxydent le glucose 6-phosphogluconate qui est par la suite décarboxylé en pentose-phosphate,
lui-même transformé en trios-phosphate et acétyl-phosphate grâce à une phosphocétolase
(figure 4).
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a) Homofermentation b) Héterofermentation
Glucose Glucose
ATP ATP
ADP
ADP
Glucose-6-phosphate
Glucose-6-phosphate
2NAD+
2NADH
fructose-6-phosphate acide-6-phosphate
ATP 2NAD+
CO2
ADP 2NADH
Déhydroxylase Glyceraldehyde-
Xylulose 5-phosphate
phosphate 3-phosphate
2NAD+ P
2ATP
2ATP 2NAD+ Acetyl-coA
2 3-phosphoglycerate Pyruvate
2NADH
2NADH
H2O 2NAD+
2NAD+ Acetyldéhyde
2 Phosphoenolpyruvate
Lactate
2NADH
2ADP
2ATP 2NAD+
2 Pyruvate Ethanol
2NAD+
2 Lactate
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A cotés des bactéries lactiques, on distingue d’autres bactéries bénéfiques pour l’homme
utilisés pour divers intérêt médical, industriel et environnemental. Plusieurs micro-organismes
sont utilisés notamment dans l’industrie alimentaire, dans des buts variés :
Cette fermentation est une réaction biochimique qui produit de l’éthanol et une grande
quantité du CO2 à partir d’un substrat contenant de sucre. Il y a aussi la formation d’acides
gras, d’esters, d’aldéhydes et de cétones. C’est une fermentation qui est exploitée pour la
fabrication du vin, cidre, de la bière et de diverses boissons fermentées. L’agent responsable
de cette réaction est essentiellement des levures en particulier Saccharomyces cerevisiae est
utilisée en boulangerie (levure de bière), Saccharomyces ellipsoideus (vin), Saccharomyces
fragilis (champagne). Certaines bactéries sont également de bonnes productrices d'éthanol par
des voies différentes, mais elles sont peu utilisées à cette fin par l'industrie alimentaire
(Guiraud, 1998).
Les bactéries lactiques sont largement utilisées dans l’industrie alimentaire, en tant que
starters dans les procédés industriels de fermentations afin de répondre aux exigences de
croissantes des consommateurs en produits alimentaires.
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Les principaux caractéristiques des bactéries lactiques et leurs avantages dans l’industrie
alimentaires sont résumés dans le tableau suivant.
Tableau 8: Propriétés générales des bactéries lactiques et leurs intérêts dans l’industrie
alimentaire.
Genres Caractéristiques Intérêt dans la fabrication
Streptococcus environnements très variés -fabrication des ensilages
et représentant une agricoles
importance pour l’homme -productions laitières et autres
du fait de leurs activités aliments fermentés
métaboliques.
certaines espèces sont
associées à la formation
des caries dentaires.
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Dans l’industrie alimentaire, les bactéries lactiques sont impliquées dans la fermentation et
bioconservation des déférents aliments, les souches Lactobacillus bulgaricus, Streptococcus
thermophilus sont utilisées pour la production du yaourt, des fromages et des laits fermentés,
Le vin, les poissons, les viandes, les charcuteries, le pain au levain entre autres sont aussi des
produits de fermentation par des bactéries lactiques. D’autres activités principales des
bactéries lactiques sont résumées dans le tableau suivant.
Tableau 9 : Participation des bactéries lactiques aux autres produits fermentés (Prescott et al.,
2010)
Produits Bactéries lactiques Principales activités
Produits carnés : Lb.sakei Acidification
Saucisson, saucisses Lb.curvatus aromes
Lb. plantarum,
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Pediococcus
Levains de Lb. plantarum Acidification
panification Lb. brevis (A lactique acétique)
P. damnosus
Vinification Oencoccus oeni Fermentation
Cidrerie Lactobacillus malolactique*
Pediococcus
Choucroute Lb. brevis Acidification, arômes
Et légumes fermentes Lb. Plantarum
P.pentosaceus
La fabrication de la biomasse est dans le but soit dans la consommation alimentaire directe
soit comme sources de métabolites après lyse et extraction. Les principales productions sont
celle de levure diététique, de ferment de régénération de la flore intestinale, de nourriture pour
l’aquaculture (algues), et d’autres micro-organismes sont utilisés une lutte biologique contre
les insectes (Guiraud, 1998).
Divers métabolites issus par la fermentation bactérienne sont utilisés comme additifs
alimentaires tels que :
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- les acides aminés (Lysine, acide aspartique) et le glutamate comme agent de sapidité.
L’acide L-glutamique est un acide aminé produit en grande quantité essentiellement par
Corynebacterium glutamicum (Laurent et al., 1998).
- La fermentation d’acides gras permet d’obtenir des huiles essentielles, des arômes et des
parfums (terpènes par Penicillium sp et Fusarium sp)
- Les acides organiques (citrique, fumarique, gluconique, acétique) sont utilisés comme
agents d’acidification pour la conservation. La fermentation de mélasses est exploitée pour
la production d’acides organiques qui sont beaucoup employés dans l’industrie alimentaire
(acide citrique par Aspergillus niger et acide fumarique par Rhizopus sp).
- Production des protéines à partir des bactéries (Pseudomonas, Methylophylus, et de
moisissures (Penicillium, Aspergillus) ou d’algues (Spirulina).
- Certains antibiotiques sont utilisés comme des conservateurs alimentaires (nisine, subtiline,
etc.). Des enzymes sont aussi utilisées pour la fabrication et le traitement des denrées
alimentaires (protéases, lipases, amylases sont utilisées pour éliminer le glucose de
nombreuses préparations alimentaires) (Laurent et al., 1998).
- La fermentation de glucides permet la production de matières plastiques biodégradables
par des bactéries. Alcaligenes eutrophus génère des polyhydroxybutyrates à partir du
glucose. D’autres écoplastiques à base d'acide lactique sont obtenus à partir d'amidon de
pomme de terre et de lactosérum (Federighi, 2005).
7.4. Bioconservations
Les bactéries lactiques sont les bactéries les plus intéressantes pour la biopréservation.
Certaines bactéries lactiques peuvent se développer rapidement dans les produits réfrigérés et
emballés sous vide ou sous atmosphère modifiée. Certaines souches produisent des composés
antimicrobiens (acides organiques, peroxyde d'hydrogène, diacétyle et bactériocines) et elles
sont généralement reconnues sans risques dans l'alimentation (Rodgers, 2001). .
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-Chapitre 4-
Les aliments sont d’excellents milieux pour la croissance des micro-organismes. De ce fait,
tous les produits alimentaires transformés ou non peuvent être contaminés par des
micro-organismes. Ce qui provoque une altération des produits alimentaires, en lui faisant
perdre ses caractéristiques organoleptiques et ou commerciales et parfois la cause
d’intoxications ou toxi-infections graves. Les denrées alimentaires peuvent subir plusieurs
dégradations de nature physique, chimique, enzymatique et/ou microbiologique. L’altération
microbienne des alimentaire dépend de plusieurs facteurs environnementaux, de la nature de
l’aliment et des micro-organismes responsables (Dupin et al., 1992).
La contamination des denrées alimentaires peut être à l’origine d’une altération du produit,
traduit par une modification de ses caractéristiques organoleptiques et de sa qualité
sanitaire (Cuq, 2007). Les activités bactériennes ont une grande incidence sur la qualité
intrinsèque et donc commerciale des produits qui peut être améliorée ou abaissée sur la
qualité hygiénique.
De nombreux types d’altérations des denrées alimentaires dues à l’action des bactéries et
d’autres facteurs. Selon les cas, la nature et la composition de l’aliment, la consistance, la
couleur, l’aspect, l’odeur et la saveur du produit peut être affectée. Il existe en effet plusieurs
types d’altérations (Guiraud, 1998).
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- La lipolyse conduit à la libération d’acides gras libres. Elle modifie les propriétés
technologiques et gustatives des graisses, avec apparition du goût de rance. Presque
toutes les bactéries protéolytiques possèdent cette activité mise à part les lactobacilles
(Joffin et Joffin, 2003).
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Tableau 10 : Exemples d'altérations des denrées par des bactéries psychrotrophes (Bornert,
2000).
Produit concerné Modification constatée Agent
-Nature du micro-organisme ;
-Niveau de contamination (dose infectante) ;
-Nature et composition de l’aliment (teneur en glucide, protéine) ;
-L’état physiologique du consommateur.
- Les conditions de l’environnement (pH, T°, aération) ;
- Les traitements technologiques
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On peut classer les facteurs d’altération des aliments selon leur caractère intrinsèque ou
extrinsèque. Les premiers sont relatifs à l’aliment et les seconds proviennent de
l’environnement où l’aliment est stocké (Bourgeois et Larpent, 1996 ; Prescott et al., 2010).
Plusieurs facteurs intrinsèques participent dans l’altération des aliments tels que le pH,
humidité, activité ou disponibilité de l’eau, potentiel d’oxydoréduction, structure physique
de l’aliment et présence d’agents antimicrobiens naturels.
pH
La majorité des micro-organismes se développent sur des milieux dont le pH se situe voisine
de 7. Dans la détérioration et la putréfaction des aliments de pH neutre ou alcalin, comme les
viandes, ce sont les bactéries qui prédominent et quand le pH d’un aliment est faible, il
favorise le développement des levures et moisissures (Prescott et al., 2010).
La plupart des aliments que nous consommons contiennent 20 à 90% d’eau et ne sont à l’abri
des détériorations biochimiques enzymatiques et microbiennes La disponibilité en eau est
mesurée en terme d’activité de l’eau (aw), qui représente le rapport entre l’humidité relative de
l’air au dessus d’une solution test et celle de l’eau distillée (Laurent et François, 2011). La
présence et la disponibilité de l’eau affectent aussi la capacité de micro-organismes de
coloniser les aliments. On peut contrôler ou éviter sa détérioration par le séchage de l’aliment,
en rendant l’eau moins disponible, même si elle est présente, par l’ajoute des solutés comme
le sucre et le sel. Les conditions hypertoniques rendent la multiplication des micro-
organismes difficile en leur provoquant une déshydratation (Prescott et al., 2010). Les
Pseudomonas sont très exigeantes en eau libre et ne se développent bien que si l’activité de
l'eau (aw) est supérieure à 0,98. Cependant, Listeria monocytogenes résiste à des conditions
hostiles (Bourgeois et al., 1996). Elle tolère jusqu’à 10 % de chlorure de sodium et son aw
limite de croissance est de 0,86 (Larpent, 1995). Selon la teneur en aw, on cite :
- Micro-organismes osmophiles: (du grec osmos, poussée et philien, aimer), se
développent mieux dans des milieux dont la pression osmotique est élevée.
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Potentiel d’oxydo-réduction
Composition de l’aliment
La composition d’un aliment est un facteur intrinsèque crucial qui influence la croissance
microbienne.
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altération. Les micro-organismes détériorant possèdent des enzymes spécialisée qui les aident
à affaiblir et à pénétrer les pelures et les écorces protectrices, surtout lorsque les fruits et les
légumes ont été blessés (Guiraud, 1998 ; Cuq, 2007).
Dans plusieurs aliments, on trouve des agents antimicrobiens naturels. Ceux-ci inhibent la
croissance de certains microorganismes. Les herbes et les épices contiennent souvent des
substances antimicrobiennes importantes ; les champignons y sont généralement plus
sensibles que la plupart des bactéries. La sauge et le romarin sont deux des épices les plus
antimicrobiennes. La coumarine, une enzyme présente dans les fruits et légumes, agit aussi
comme un antimicrobien. Le lait de vache et les œufs contiennent également des inhibiteurs
de ce genre (Dupin et al., 1992 ; Guiraud, 1998).
Température et humidité relative sont des facteurs extrinsèques importants pour déterminer si
un aliment va se détériorer. Dans une humidité relative élevée, la croissance microbienne
commence plus rapidement, même à baisse température ; quand des aliments secs sont placés
dans les endroits humides, ils absorbent l’eau condensée à leur surface, ce qui permet une
croissance microbienne.
Température
La température est en relation avec la vitesse de croissance d’une souche bactérienne. La
vitesse de croissance est maximale pour une valeur de la température qualifiée de température
optimale de croissance (tableau 11) (Robert, 1999). De part et d’autre de cet optimum,
l’activité métabolique ralentit, jusqu’à être totalement inhibée au delà des températures
minimale et maximale de croissance. Il est possible de classer les bactéries en différents
groupes, selon la valeur de la température optimale de croissance. On distingue ainsi les
bactéries thermophiles, mésophiles et psychrophiles (Fourneaud, 1982 ; Catteau, 1999).
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L’atmosphère dans laquelle la nourriture est conservée est également importante, les aliments
emballés sous film plastique, ces derniers permettent une diffusion de l’oxygène, ce qui a
pour résultat une meilleure croissance des micro-organismes. Un excès de CO2 peut réduire le
pH de la solution et inhibe le développement microbien. La conservation de la viande dans
une atmosphère riche en CO2 inhibe les bactéries Gram-négatifs et donne une population
dominée par les lactobacilles (Guiraud, 1998).
La présence des micro-organismes dans les aliments n’ayant pas subi de traitement
antimicrobien est tout à fait normale. La matière alimentaire brute est d’origine végétale ou
animale et la flore qui lui est associée est donc respectivement celle naturellement présente
sur les plantes et les animaux. La charge microbienne initiale peut être relativement élevée, de
l’ordre de 102 à 106/UFC. Par ailleurs de nombreux apports en oxygènes peuvent accroitre la
charge microbienne (Prescott et al., 2003).
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Micro-organismes présents
Etat 2 : Détérioration ou
fermentation des aliments
Les micro-organismes peuvent contaminer les produits alimentaires par plusieurs modes de
contamination.
C’est une contamination de contact direct et essentiellement par les mains (contamination
fécale), dont les germes incriminés (Staphylococcus, Streptococcus, Salmonella, etc.) aussi
par les vêtements. Cette flore est surtout véhiculée par la peau saine ou par des plaies, abcès
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ou furoncles. Les flores commensales et pathogènes de l’homme sont proches de celles des
animaux (Guiraud, 1998).
Contaminations par aérosols (toux, éternuement, respiratoire). L’air et le sol sont riches en
bactéries, l’air contient des poussières chargées de spores (Bacillus) et des formes
bactériennes non sporulées (microcoques). Le sol contient un très grand nombre d’espèces
(Bacillus, Clostridium, Streptomyces, Corynebacterium, spore Penicillium, Aspergilus,
Mucor, Fusarium). L’eau est utilisée abondamment dans l’industrie alimentaire, cette eau
peut contenir des micro-organismes variés et être à l’origine de contaminations (Salmonella,
Shigella, Yersinia, Vibrio, Listeria, entérobactéries, virus, protozoaires, etc.) (Meyer et al.,
1984 ; Prescott et al., 2003).
I.5.3.Contaminants industriels
Le matériel industriel est une source de contamination, en particulier les surfaces poreuses
(plan de travail), les outils et les machines etc. Lors de la préparation de produits à partir des
matières premières diverses, certaines de celles-ci constituent un apport privilégie de micro-
organismes. Les traitements technologiques peuvent induire ou favoriser la dispersion de la
flore de contamination. Les déchets industriels sont aussi une source potentielle de
contamination (Guiraud, 1998).
Les propriétés intrinsèques des aliments et les facteurs extrinsèques appliqués aux
aliments influenceront les mécanismes d’altération microbiens, chimiques, biochimiques et
physiques des aliments qui résulteront en une perte de la qualité organoleptique. Les aliments
vivent, vieillissent et meurent selon des cycles biologiques naturels (Guiraud, 1998).
Le terme vie est assez souvent employé pour désigner la période pendant laquelle des
denrées conservent les propriétés compatibles avec l'usage qui leur est destiné. Ainsi en
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parlant de vie commerciale d'une denrée il est indiqué par là qu'à partir d'une certaine
date elle n'offrira plus toutes les qualités requises pour être vendue. Parfois cette date
d'ultime utilisation est indiquée sur le conditionnement. Les durées de conservations des
produits sont indiquées par La Date Limite de Consommation (DLC) et Date Limite
d'Utilisation Optimale (DLUO) (Mayer et al., 1984 ; Guiraud, 1998) :
- DLC : Signifie qu'à partir du jour figurant sur son conditionnement l'aliment est mort,
qu'il ne peut plus être consommé car le niveau du risque pour le consommateur n'est
plus négligeable; Le danger est de nature microbienne.
- DLUO : Indique que l'aliment a vieilli et ne présente plus forcément les
caractères organoleptiques (couleur, texture, consistance, odeur, goût, saveur, etc.)
qui en composent la qualité recherchée.
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Le rôle des agents antimicrobiens est d’inhiber la croissance des micro-organismes ou de les
détruire. Il existe de nombreux moyens de lutte de nature physique, chimique ou biologique.
Les principaux traitements sont classés en traitement d’élimination, de destruction
(bactériostatique) et de stabilisation (produit agit sur le développement) (Meyer et al., 1984).
Les moyens de lutte sont nombreux et variés, ils doivent tenir compte du micro-organisme
lui-même et de son environnement ainsi que de l’intensité de l’action souhaitée. Il existe des
facteurs intervient dans la destruction microbienne (Guiraud, 1998) :
Les bactéries n’ont pas la même sensibilité aux agents de destructions, l’état physiologique de
la bactérie joue aussi un grand rôle, les bactéries en phase exponentielle sont plus sensibles
qu’en phase stationnaire, la forme sporulée est beaucoup plus résistante que la forme
végétative, la charge initiale de bactérie (nombre de cellule) d’autant plus important, le temps
nécessaire pour les éliminer sera long (Guiraud, 1998).
Les différents agents que ce soit physique ou chimique n’agit pas ni de la même façon ni avec
les même dose sur l’activité microbienne (Cuq, 2007).
II.1.3.Rôle de l’environnement
En raison de leur faible spécificité, la plupart des agents physiques antimicrobiens sont
efficaces sur l’ensemble des micro-organismes, en affectant les acides nucléiques ou les
protéines (Guiraud, 1998).
43
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II.2.1.1. Stérilisation
Technique par chaleur correspond à un traitement permettant d’éliminer tous les micro-
organismes (y compris sous forme sporulée). Les paramètres du traitement sont supérieurs à
ceux de la pasteurisation et il varie selon le produit entre 10 minutes à 115°C et 30 minutes à
121°C. La vapeur est réalisée dans un autoclave à 121°C pendant 15 minutes. Elle provoque
la dégradation des acides nucléiques et la dénaturation des enzymes et autres protéines
(Guiraud, 1998 ; Meyer et al., 1984; Prescott et al., 2010).
K= A e- Ea/RT
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On voit que si la température augmente, cela réduit le temps de traitement. (Ea) énergie
d’activation différente, les réactions de destruction de bactéries ou de vitamines ne se font pas
à la même vitesse aux différentes températures (Guiraud, 1998).
II.2.1.2. Pasteurisation
On l’applique à certains produits naturels (lait, la bière, le vin, les jus de fruits) dont on veut
assurer momentanément la conservation sans en altérer les caractères organoleptiques
(couleur, odeur, saveur). La pasteurisation entraine la destruction des formes végétatives, en
particulier de celles des micro-organismes pathogènes ou responsables d’altérations
organoleptiques, à l’exclusion de la plupart des formes sporulées bactériennes. Elle est obtenu
par différents couples temps-température : la pasteurisation haute, le lait est porté à 90°C
durant 30 secondes, puis brusquement refroidi à +10°C. La pasteurisation basse, le lait est
soumis à une température de 60 à 70°C pendant un temps plus long (quelques minutes). La
pasteurisation UTH (Ultra-haute-température), c’est un procédé appliqué surtout au lait et
certains jus de fruits pour obtenir une longue conservation. On applique une température à
140°C pendant quelque secondes puis on refroidit brutalement (Bornet, 2000).
L’ébullition peut être considérée comme une forme de pasteurisation haute permettant de
détruire le maximum de germes ; on utilise quotidiennement au cours de la cuisson des
aliments. En outre, la cuisson ou la pasteurisation des aliments ne détruise pas en particulier
les spores. Par contre, Yersinia enterocolitica est très thermosensible (Cuq, 2007).
II.2.1.3. Tyndallisation
Est un traitement thermique équivalent à des pasteurisations répétées, séparées par des
intervalles de 12 à 24h à des températures de 30 à 40°C. Au cours de la pasteurisation, seules
les formes végétatives sont inactivées tandis que dans les intervalles, la plus part des spores
thermorésistantes germent et sont sensibles à la pasteurisation suivante. Ce procédé est utilisé
pour les milieux de culture fragiles. Cette opération, consiste à chauffer le milieu 60°C ou
70°C durant 30 minutes ou 1 heure, trois fois consécutives, en ménageant un intervalle de 24
heures entre chaque chauffage (Prescott et al., 2010).
45
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II.2.1.4. Thermisation
C’est une forme amoindrie de pasteurisation. Son objectif principal est la destruction des
bactéries pathogènes qui pourraient se trouver dans le produit, sans modifier autant ses
caractéristiques technologiques. La thermisation est un traitement thermique appliqué au lait
cru. Ce dernier devra être porté à une température d'au moins 63ºC pendant 16 secondes (Cuq,
2007).
Le matériel à stériliser est placé dans un four électrique ou à gaz (fours P ASTEUR, POUPINEL) à
180°C pendant 1 heure où de 160°C durant 2 à 3 heures. Il y a oxydation des constituants
cellulaires et dénaturation des protéines. Elle ne corrode pas les verreries, les instruments
métaux chirurgicaux et permet la stérilisation des poudres et huiles (Meyer et al., 1984).
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II.2.3. Radiations
Les radiations ionisantes sont appliquées aux aliments dont le but d’améliorer leur
conservabilité et pour les locaux et le matériel. Les aliments ayant subi un traitement aux
radiations ionisantes sont dites irradiés. Ils ne sont nullement radioactifs. Un rayonnement
solaire ou plus précisément les radiations ultraviolettes et les rayonnements
électromagnétiques couvrent une très large gamme de longueur d’onde. On peut distinguer :
les rayonnements infrarouges (> 800 nm), les visibles (800 à 400 nm), les ultra-violets (400
à10 nm), les rayons X (10 à 0,1 nm), les rayons γ (0,1 à 0,001 nm), les rayons cosmiques (<
0,001nm). Les UV proches de 260 microns sont utilisés pour stériliser l’air, l’eau. Les
radiations ioniques pénètrent en profondeur les objets. Les radiations gamma stérilisent à
froid les ATB, hormones, objets en plastique (Meyer et al., 1984).
II.2.4. Pression
Pour la conservation de certains aliments comme les confitures et les salaisons, on a recours à
la pression osmotique. L’effet antimicrobien est obtenu par l’augmentation de la pression
osmotique par addition de sucre ou de sel ; les espèces sont capables de se développer aux
concentrations choisies (osmophiles ou halophiles) sont en peu nombreuses. Le séchage des
aliments est aussi un procédé de conservation fondé sur l’augmentation de la pression
osmotique (Meyer et al., 1984). On cite plusieurs types :
Deux procédés mécaniques permettant d’éliminer les micro-organismes d’un milieu liquide :
la filtration et la centrifugation.
II.2.5.1. Filtration
Cette technique est utilisée pour stériliser les solutions renfermant des substances
thermolabiles, telles que les protéines qui ne supportent pas de températures inférieures à
100°C (sérum, liquide d’ascite, etc.) Elle permet de réduire la population microbienne jusqu’à
la stérilisation. Les membranes filtrantes sont soit aux filtres de verre fritté, constitués d’un
47
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mélange de deux poudre de verre de granulométrie différente, soit aux filtre d’amiante très
fine, soit aux filtres de diatomées (filtre BERKEFELD), soit enfin aux membranes filtrantes
d’acétate de cellulose (filtre moléculaire), et de porosité graduée. Ces filtres servent à
stériliser les produits pharmacologiques, les ATB, l’air.
II.2.5.2. Centrifugation
Cette technique est capable de séparer les particules en suspension dans un milieu liquide.
Elle s’applique habituellement à de faibles quantités de liquide et ne permet pas une
élimination totale des micro-organismes. Une parfaite application est faite dans certains
industries laitières pour le traitement du lait avant sa pasteurisation ; bactofugation qui
consiste à centrifuger le lait pour éliminer la plus grande partie des micro-organismes (Meyer
et al., 1984).
II.3.Moyens Chimiques
Tous les agents antibactériens chimiques sont beaucoup utilisés comme un désinfectant ou
comme antiseptiques des surfaces et matériels ainsi que dans les produits alimentaires. Le
choix de ces agents dépendra de l’usage que l’on veut faire (Meyer et al., 1984). Certains sont
très actifs mais toxiques (tableau 12).
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Colorants Cristal violet, vert brillant, vert Utilisation locale des bactéries à Gram+
malachite
Gaz stérilisants Germicide et sporicide (oxyde -Stériliser de nombreux objets
fiormal d’éhyde) d’éthylène) thermosensibles,
Produits alimentaires
Les agents biologiques sont généralement représentés par des produits biologiques naturels ou
synthétisés par les micro-organismes. Les chimio-thérapeutiques détruisent les micro-
organismes pathogènes en inhibant leur développement à des concentrations suffisamment
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faibles pour éviter d’occasionner des dommages chez l’hôte. L’agent chimio thérapeutique
doit avoir une toxicité sélective (Meyer et al., 1984 ; Cuq, 2007).
Beaucoup d’ATB sont à spectre étroit, c'est-à-dire que leur efficacité est limitée à une variété
restreinte de micro-organismes. Ils sont synthétisés par les micro-organismes ou par méthode
chimiques (tableau 13).
Tétracyclines 4 cycles sur lesquels sont fixées des chaines latérales. Elles inhibent la
snthèse protéique en se fixant sur la sous unité 30S du ribosome et
inhibe la fixation des aminoacyleARNt.
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l’ARNm.
Erythromycine Macrolides qui se fixent sur l’ARN ribosomal 23S pour inhiber
l’élongation de la chaine peptidique en croissance.
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Conclusion
Il est nécessaire de donner l’importance à la microbiologie alimentaire, c’est une science qui a
prouvé beaucoup d’avantages pour faciliter la vie de l’homme (antibiotique, produits
fermentés, production des fromages, yaourts, etc.). Un intérêt industriel tout particulier a été
porté pour les bactéries lactiques, avec les nouvelles techniques de conservation des produits
alimentaires.
L’étude des micro-organismes et les différents groupes alimentaires ainsi que les interactions
existantes entre eux, nous a mené à mettre en premier lieu la sécurité des aliments et enfoncer
des efforts continus et importants pour améliorer la maîtrise de leurs produits comme
fondement de la sécurité du consommateur.
La qualité microbiologique des aliments est une composante essentielle, représente un enjeu
considérable qui permettrait de garantir des approvisionnements alimentaires sains et nutritifs.
L’étude des micro-organismes nous a fait comprendre beaucoup de réactions biochimiques
qui ont servit à améliorer la production de divers produits alimentaires avec une valeur
nutritionnelle meilleure. Ainsi que la recherche et la sélection des micro-organismes ont un
grand intérêt dans le développement des industries agro-alimentaires.
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