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Contexte du sujet :
Les semi-conducteurs (largement utilisés en électronique dans les composants tels que les diodes, les DELs,
les transistors, les photorésistances…) sont des matériaux qui ont une conductivité électrique intermédiaire
entre celle des isolants et celle des conducteurs. Comment expliquer ces différences de conductivité entre
conducteurs, semi-conducteurs et supraconducteurs ?
Dans un atome, l’énergie d’un électron est quantifiée : elle ne peut prendre que des valeurs
déterminées appelées niveaux d’énergie. Dans un solide, les niveaux d’énergie relatifs à chacun des
atomes qui le constituent, sont proches les uns des autres et forment des bandes d’énergie.
Dans leur état fondamental, les électrons remplissent complètement les bandes de faible énergie.
Seule la dernière contenant des électrons peut n’être que partiellement remplie : on l’appelle bande de
valence (BV).
Grâce à une excitation extérieure (agitation thermique, photon), des électrons de la bande de valence
peuvent passer dans une bande d’énergie supérieure appelée bande de conduction (BC). Leur grande
énergie leur permet de s’extraire de la structure ordonnées et ils deviennent alors mobiles (ou libre)
et peuvent participer à la conduction du courant électrique.
Le comportement électrique des conducteurs, des semi-conducteurs et des isolants est modélisé par
la théorie des bandes énergétiques. Selon ce modèle, les niveaux d’énergie des électrons des atomes
d’une structure cristalline forment des bandes d’énergie appelées bandes permises. Les bandes
responsables des propriétés conductrices sont la bande de valence (BV) et la bande de conduction
(BC). Les énergies comprises entre deux bandes permises constituent une bande interdite (BI). Seuls
les électrons de plus hautes énergies, présents dans la bande de conduction, peuvent se détacher de
la structure cristalline et participer à la conduction du courant électrique. Pour les conducteurs, les
bandes de valence et de conduction se chevauchent. Ainsi, certains électrons sont libres d’évoluer
dans la structure cristalline (cas des métaux). En revanche, pour les semi-conducteurs et les isolants,
les bandes de valence et de conduction sont séparées par une bande interdite. La différence entre
semi-conducteur et isolant est due à la valeur Eg de cette bande interdite, Eg 1 eV pour les semi-
conducteurs et Eg 6 eV pour les isolants.
D’après J.-P. PEREZ et coll., « Électromagnétisme – Vide et milieux matériels », Masson, 1991.
Pour qu’un métal devienne supraconducteur, il faut qu’il soit soumis à des températures approchant le
« zéro absolu » c’est-à-dire o Kelvin (K), soit – 273,15 °C. Dans l’avenir, les chercheurs espèrent
élaborer des supraconducteurs à température ambiante, qui ne nécessiteraient plus de systèmes de
réfrigération, coûteux et encombrants. D’ores et déjà, des matériaux, qui ne sont pas des métaux,
pouvant être supraconducteurs à quelques dizaines de kelvin, ont été découverts : en 1986, la
découverte d’un oxyde mixte de baryum, de lanthane et de cuivre (LaBaCuO) devenant
supraconducteur à 35 K lance la course aux hautes températures, ce qui a permis de découvrir un
supraconducteur dont la température critique est de 164 K.
Fig.2
fig.1 Le train à sustentation Fig. 3
L’utilisation des magnétique a atteint une Les appareils à IRM (Imagerie
supraconducteurs vitesse record de 581 km.h‐1 par Résonance Magnétique) pour
permettrait d’éviter les (le train lévite : il n’y a plus de lesquels des champs
pertes par Effet joule magnétiques de plusieurs teslas
frottement)
sont produits grâce à des
solénoïdes supraconducteurs.
Les appareils à RMN utilisent
aussi la supraconductivité.
Un aimant (le cube métallisé gris sur l’affiche ci-contre) crée autour de
lui un champ magnétique qui traverse tout matériau non magnétique,
comme la pastille circulaire. À basse température (T <Tc), la pastille,
généralement une céramique, devient supraconductrice. Elle expulse alors
le champ magnétique vers l’extérieur ce qui crée une force sur l’aimant et
le fait léviter : c’est l’effet Meissner. Cet effet est utilisé, entre
autres, dans le fonctionnement d’un train japonais.
Une diode est un composant à semi-conducteurs très utilisé en électronique. Quelle est la
caractéristique d’une diode au silicium ? Comment relier ses propriétés à sa structure ?
Matériel
1. Décrire l’allure du graphe I = f(UD). Indiquer sur quelle partie de la caractéristique, la diode :
a. conduit le courant électrique (diode passante)
b. bloque le courant électrique (diode bloquée).
2. Le graphe précédent peut être modélisé par deux droites perpendiculaires. Les représenter sur le
graphe. A partir de cette modélisation, déterminer graphiquement la tension de seuil de la diode,
notée US, tension pour laquelle la diode devient passante.
3. Choisir une valeur de UPN pour laquelle la diode est passante. Inverser le sens de branchement de la
diode. Qu’observe-t-on ?
4. La diode n’est pas un dipôle symétrique. Justifier cette affirmation.
5. Quel est le sens conventionnel de circulation du courant électrique I ? Quel est celui des
électrons ?
6. Sur les schémas du doc. 2, justifier le sens de déplacement des porteurs de charges (trous et
électrons).
7. Une diode peut être passante ou bloquée. Associer, à chacun des deux états de la diode, l’un des
schémas.
8. Reproduire le schéma ci-contre ; indiquer le sens du courant électrique I pour que la diode soit
passante et compléter les pointillés.
9. Justifier les termes anode et cathode par analogie avec l’oxydoréduction en chimie
CORRECTION
Pour infos :
La résistivité d'un matériau, généralement symbolisée par la lettre grecque rho (ρ), représente sa
capacité à s'opposer à la circulation du courant électrique. Elle correspond à la résistance d'un
tronçon de matériau de 1 m de longueur et de 1 m2 de section et est exprimée en ohm·mètre (Ω.m). On
utilise aussi :
2 -6
le Ω.mm /m = 10 Ω.m ;
-8
le μΩ.cm = 10 Ω.m.
2. Comment justifier, d’un point de vue microscopique, que la résistance des métaux augmente
lorsque la température croît ?
La résistance électrique d’un matériau est liée aux chocs que les électrons subissent lors de leurs
déplacements dans les matériaux conducteurs.
Lorsque la température croît, les atomes du métal vont vibrer de plus en plus et la vitesse des
électrons va augmenter ; ainsi le nombre de chocs des électrons par unité de temps va croître : la
résistance du matériau (ou la résistivité du matériau) augmente donc avec la température et sa
conductivité diminue.
La température augmente le nombre de collision donc la conductivité décroit et la résistivité
augmente pour les conducteurs. (Doc. 4)
Pour infos :
L'évolution de la résistivité avec la température dépend du matériau :
Pour les métaux, à la température ambiante, elle croit linéairement avec la température. Cet
effet est utilisé pour la mesure de température (sonde Pt 100)
Pour les semi-conducteurs, elle décroît avec la température, la résistivité peut aussi dépendre
de la quantité de rayonnement (lumière visible, infrarouge, etc.), absorbé par le composant
La résistance R (en ohms) d'une pièce rectiligne d'un matériau de résistivité ρ, de longueur L
(en mètres) et de section droite d'aire S (en mètres carrés) vaut donc : .
La résistivité varie de 1,7.10-8 Ω.m pour le cuivre à 1016 Ω.m pour du quartz fondu à 300K
3. En utilisant la théorie des bandes, expliquer la conductivité électrique élevée des métaux.
Pour les conducteurs, les bandes de valence et de conduction se chevauchent. Ainsi, certains électrons
sont libres de se déplacer dans la structure cristalline des métaux, ce qui explique leur grande
conductivité électrique. (Doc. 2)
4. Dans la théorie des bandes, qu’est-ce qui différencie un semi-conducteur d’un isolant ?
La bande interdite d’un isolant est plus large que celle d’un semi-conducteur. Le « gap » énergétique Eg
est de l’ordre de 1 eV pour les semi-conducteurs est de l’ordre de 6 eV pour les isolants.
Remarque : Il est impossible de donner suffisamment d’énergie à un électron d’un isolant pour qu’il
puisse franchir cette bande interdite. (Doc. 2)
5. Pourquoi un semi-conducteur constitué d’un monocristal de silicium a-t-il une conductivité quasi
nulle ?
L’atome de silicium a quatre électrons de valence ; il établit quatre liaisons avec quatre atomes de
silicium voisins. Tous les électrons de valence participant à des liaisons, il n’existe pas d’électrons
libres. La conductivité d’un monocristal de silicium est donc quasi-nulle. (Doc. 3)
6. Les principaux semi-conducteurs sont constitués de réseaux cristallins d’atomes de silicium, Si,
ou de germanium, Ge. Que peut-on dire de leurs positions dans la classification de Mendeleïev ?
Où sont situés les métaux ?
En effet, pour un semi-conducteur, les électrons libres de l’élément doivent franchir une barrière
énergétique de l’ordre de 10 meV pour parvenir à la bande de conduction.
11. Comment, au début du XXème siècle, H. KAMERLINGH ONNES a-t-il pu atteindre une
température aussi basse pour refroidir le mercure ?
Au début du XXème siècle, il a pu atteindre une température de 0,9 K, soit – 272,15 °C, en liquéfiant
de l’hélium, en juillet 1908.
12. Comment varie la résistance du mercure avec la température lorsque T < TC et T > TC ?
Pour T > Tc, la résistance du mercure augmente avec la température.
Pour T < Tc, la résistance du mercure est nulle : le mercure est alors supraconducteur.
18. Bilan : Rappeler les principales propriétés d’un matériau supraconducteur, les avantages et les
inconvénients et citer des applications.
Un matériau supraconducteur a une résistance électrique nulle en dessous d’une certaine température
critique. Le courant électrique peut donc y circuler sans aucune résistance et il ne provoque aucun
échauffement.
Les supraconducteurs expulsent également tout champ magnétique vers l’extérieur. Ils ont pour effet
de faire « léviter » les aimants.
La supraconduction est utilisée :
pour les câbles qui ne présentent donc aucune résistivité au passage du courant électrique ;
dans les appareils médicaux (RMN et IRM) afin de pouvoir transporter de forts courant
électrique sans perte par effet Joule et ainsi alimenter des électro-aimants qui produiront
d’importants champs magnétiques indispensables pour ces appareils médicaux ;
dans les transports : train à sustentation magnétique.
1. Décrire l’allure du graphe I = f(UD). Indiquer sur quelle partie de la caractéristique, la diode :
a. conduit le courant électrique (diode passante)
b. bloque le courant électrique (diode bloquée).
Le graphe I = f (UD) présente deux parties principales :
a. pour UD < 0,5 V environ, I = 0 mA ; la diode ne
conduit pas le courant électrique (diode bloquée) ;
b. pour UD > 0,5 V environ, l’intensité I est non nulle ; la
diode conduit le courant électrique (diode passante.
2. Le graphe précédent peut être modélisé par deux droites perpendiculaires. Les représenter sur le
graphe. A partir de cette modélisation, déterminer graphiquement la tension de seuil de la diode,
notée US, tension pour laquelle la diode devient passante.
Lorsque la diode devient passante, la tension de seuil US aux bornes de la diode est de l’ordre 0,7 V.
3. Choisir une valeur de UPN pour laquelle la diode est passante. Inverser le sens de branchement de la
diode. Qu’observe-t-on ?
Lorsqu’on inverse le sens de branchement d’une diode passante, celle-ci devient bloquée. Plus aucun
courant ne circule.
4. La diode n’est pas un dipôle symétrique. Justifier cette affirmation.
Le sens de branchement de la diode a une importance : La diode n’est donc pas un dipôle symétrique,
contrairement à un conducteur ohmique, par exemple.
5. Quel est le sens conventionnel de circulation du courant électrique I ? Quel est celui des
électrons ?
À l’extérieur d’un générateur, le courant circule conventionnellement de la borne positive vers la borne
négative du générateur. Les électrons circulent dans le sens opposé.
6. Sur les schémas du doc. 2, justifier le sens de déplacement des porteurs de charges (trous et
électrons).
Les électrons, chargés négativement, se déplacent vers la borne positive du générateur et les trous,
chargés positivement, se déplacent vers la borne négative du générateur.
7. Une diode peut être passante ou bloquée. Associer, à chacun des deux états de la diode, l’un des
schémas.
9. Justifier les termes anode et cathode par analogie avec l’oxydoréduction en chimie
En chimie :
à l’anode a lieu une oxydation, donc une libération d’électrons ;
à la cathode a lieu une réduction, donc une consommation d’électrons.
Au niveau de la diode, les électrons :
quittent le domaine dopé p, donc l’anode, par analogie avec l’oxydoréduction en chimie ;
arrivent sur le domaine dopé n, donc la cathode, par analogie avec l’oxydoréduction en chimie.