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Contributions to modeling and experimental techniques in


electromagnetism. Application to the electromagnetic compatibility study
of equipements and complex systems and to antenna...

Article · November 2007

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1 author:

Philippe Besnier
Institut d'Electronique et des Télécommunications de Rennes
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Contributions aux techniques de modélisation et
d’expérimentation en électromagnétisme. Applications à
l’étude de la compatibilité électromagnétique des
équipements et des systèmes complexes et à la mesure
d’antennes
Philippe Besnier

To cite this version:


Philippe Besnier. Contributions aux techniques de modélisation et d’expérimentation
en électromagnétisme. Applications à l’étude de la compatibilité électromagnétique des
équipements et des systèmes complexes et à la mesure d’antennes. Other. Université Rennes
1, 2007. <tel-00214119>

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
1

TRAVAUX SCIENTIFIQUES

présentés à

L’UNIVERSITE DE RENNES 1

U.F.R. S.P.M. (Structure et Propriétés de la Matière)

en vue d’obtenir le

DIPLOME D’HABILITATION A DIRIGER DES RECHERCHES


Spécialité : électronique

par

Philippe BESNIER

________________________________

CONTRIBUTIONS AUX TECHNIQUES DE MODELISATION


ET D’EXPERIMENTATION EN ELECTROMAGNETISME.
APPLICATIONS A L’ETUDE DE LA COMPATIBILITE
ELECTROMAGNETIQUE DES EQUIPEMENTS ET SYSTEMES
COMPLEXES ET A LA MESURE D’ANTENNES
____ ____

Soutenue le 20 novembre 2007 à Rennes. Composition de la commission d’examen :


Président M. Walid TABBARA Professeur, Université Pierre et Marie Curie, Paris VI
Rapporteur M. Flavio CANAVERO Professeur, Politecnico di Torino, Turin
Rapporteur M. Bernard DEMOULIN Professeur, Université des Sciences et Technologies de Lille
Rapporteur M. Laurent NICOLAS Directeur de recherches CNRS, laboratoire Ampère, Lyon
Examinateur M. M’hamed DRISSI Professeur, Institut National des Sciences Appliquées, Rennes
Examinateur M. Marco KLINGLER Ingénieur R&D, PSA Peugeot-Citroën, Vélizy
Examinateur M. Gilles PERES Ingénieur de recherches, EADS IW, Toulouse
Examinateur M. Alain REINEIX Directeur de recherches CNRS, laboratoire XLim, Limoges
Examinateur M. Daniel THOUROUDE Professeur, Université de Rennes 1
Table des matières

1 Avant-Propos 5

2 Eléments de synthèse de mon parcours et de mes travaux 9


2.1 Curriculum Vitae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Activités d’enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.1 Institution : Université Blaise Pascal de Clermont Ferrand . . . . . . . . . 13
2.2.2 Institution : Université de Rennes 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.3 Institution : Université de Rennes 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.4 Institution : INSA de Rennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.5 Institution : IFTEC, Bourg La Reine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.6 Autres activités d’enseignement (formation continue) . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Activités de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.1 Liste des ouvrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.2 Liste des publications dans des revues à comité de lecture . . . . . . . . . 14
2.3.3 Liste des brevets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.4 Liste des communications à des colloques ou conférences en tant qu’invité 15
2.3.5 Listes des publications dans des actes de colloques . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.6 Autres communications à des colloques ou conférences, workshops . . . . 18
2.3.7 Activités d’encadrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.7.1 Encadrement de stage ingénieur ou master recherche/professionnel 18
2.3.7.2 Thèses de doctorat encadrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.8 Activités en relation avec le milieu industriel . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.8.1 Organismes et entreprises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.8.2 Liste de rapports de contrats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3.9 Activités de valorisation (brevets) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.10 Animation scientifique et responsabilités collectives . . . . . . . . . . . . 22
2.3.10.1 Organisation du colloque CEM06 . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.10.2 GDR Ondes GT6 CEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.10.3 Gestion et extension de moyens d’essais de l’IETR . . . . . . . 23
2.3.10.4 Responsabilités exercées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.11 Activités à l’international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.12 Divers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2
TABLE DES MATIÈRES 3

3 Synthèse des activités scientifiques 24


3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2 Première période : Septembre 1990-Janvier 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.1 AXE 1 Application du concept de topologie électromagnétique aux calculs
des interférences sur systèmes câblés notamment dans le contexte du calcul
des effets indirects du foudroiement d’aéronefs. . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.1.1 Introduction à la topologie électromagnétique . . . . . . . . . . 29
3.2.1.2 Approximations et recherche d’encadrement du niveau des per-
turbations sur les systèmes câblés (Période Post-Thèse) . . . . . 33
3.2.2 AXE 2 Modélisation numérique des champs électromagnétiques dans des
structures 3D via la méthode TLM 3D ( Transmission Line Matrix). Appli-
cation à la modélisation des chambres réverbérantes à brassage de modes . 38
3.2.2.1 Introduction à la méthode T.L.M. . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.2.2.2 Développements et applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.2.2.3 Changement d’orientation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.3 Seconde période : Février 1997-Juin 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.3.1 Méthodologie d’analyse de la susceptibilité électromagnétique de com-
plexes industriels. Application au centre spatial guyanais . . . . . . . . . . 44
3.3.1.1 Le projet européen MESA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.3.1.2 Analyse de la protection foudre au centre spatial guyanais . . . . 46
3.3.2 Analyse du profil géométrique du diélectrique pour l’optimisation de la
bande passante de connecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.3.3 Analyse de risque de couplages EM dans le cadre d’une implantation d’une
voie de chemin de fer pour train à grande vitesse . . . . . . . . . . . . . . 50
3.3.4 Nouveau changement d’orientation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.4 Troisème période : depuis Juillet 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.4.1 AXE 3 Modèles comportementaux de rayonnement électromagnétique no-
tamment issus de la caractérisation en champ proche . . . . . . . . . . . . 56
3.4.1.1 Modèles simples de rayonnement électromagnétique d’équipe-
ments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.4.1.2 Caractérisation en champ proche sphérique et extraction de mo-
dèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.4.2 AXE 4 Chambres réverbérantes à brassage de modes : Optimisation et re-
cherche de protocoles de mesure pour des applications de compatibilité
électromagnétique et d ’évaluation de paramètres globaux d’antennes . . . 72
3.4.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.4.2.2 Généralités sur les chambres réverbérantes . . . . . . . . . . . . 74
3.4.2.3 Mesures d’efficacité de blindage en chambre réverbérante . . . . 78
3.4.2.4 Incertitudes de mesure en chambre réverbérante. Application aux
mesures d’efficacité et de gain de diversité d’antennes en chambre
réverbérante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.4.2.5 Lois statistiques supports pour la caractérisation du champ élec-
trique en chambre réverbérante et statistique du coefficient de
corrélation des échantillons prélevés . . . . . . . . . . . . . . . 82
TABLE DES MATIÈRES 4

3.4.3 AXE 5 Modélisation électromagnétique pour la CEM : Nouveaux déve-


loppements des approches topologiques pour l’analyse a priori des risques
pour la compatibilité électromagnétique des systèmes câblés. . . . . . . . . 90

4 Perspectives 98
4.1 Axes et stratégies de recherches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.1.1 Axes de recherche à 5 ans (2007-2012) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.1.1.1 Poursuite des recherches en compatibilité électromagnétique . . 99
4.1.1.2 Projets de recherche en antennes et systèmes radio-fréquences. . 101
4.1.2 Stratégie de recherche à 5 ans (2007-2012) . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.1.2.1 Les ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.1.2.2 Encadrement, animation et management de la recherche . . . . . 103
4.1.3 Et après ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

5 Publications annexées 105

6 Hors sujet de réflexion 106


Chapitre 1

Avant-Propos

Ce document synthétise les éléments essentiels de mon parcours de recherche au cours d’une
période assez longue correspondant à celle qui a suivi ma soutenance de thèse (1993) jusqu’à ce
jour. Il constitue mon mémoire de soutenance de l’habilitation à diriger des recherches présenté
devant l’université de Rennes 1.
S’il m’est donné l’opportunité de soutenir une habilitation à diriger des recherches en 2007,
c’est un peu le fruit des circonstances, mais certainement pas le résultat d’une planification. En
réalité, le chemin parcouru plus particulièrement depuis 1997 aurait pu m’éloigner définitivement
de la recherche académique. La parenthèse a duré 5 ans et j’ai réintégré le CNRS en 2002. Il en
résulte que cette habilitation repose en bonne partie sur ces dernières années, ne serait ce que par
le contenu de ce document de synthèse. Cependant, dans mon esprit, cette habilitation repose sur
l’entièreté de mon parcours, qui je crois a forgé ma capacité (que le lecteur me pardonne cette
prétention) à porter des projets de recherche, tant sur le plan technique et scientifique que sur le
plan de la relation en particulier aux personnes en charge de leur réalisation au fil des jours.
Nommé chargé de recherches au CNRS en octobre 1994 à Lille, j’ai tout d’abord développé mes
recherches dans le domaine de l’application de la théorie de la topologie électromagnétique au cal-
cul des interférences électromagnétiques au sein de systèmes complexes. Les applications visées
concernent essentiellement l’évaluation des couplages dans des structures de type aéronefs et la
propagation des interférences via l’architecture de câblage. Ces travaux trouvent un prolongement
très important autour de la problématique très générale de la prédiction a priori des performances
CEM (compatibilité électromagnétique) d’un système en conception. La prédiction en CEM consti-
tue en effet un défi et un enjeu industriel stratégique pour de nombreuses années encore. Dans le
prolongement de nos travaux sur la topologie électromagnétique nous avons également étendu nos
compétences en modélisation de structures au moyen de la méthode TLM à partir de laquelle nous
avons développé un noyau de calcul et réalisé certaines investigations évoquées dans ce rapport.
De 1997 à 2002, j’ai interrompu le cours classique d’une carrière de chercheur en intégrant le
CERPEM à Laval. J’ai, en tant que directeur de cet organisme dédié au transfert de technologie
en CEM, développé son activité pendant plus de cinq années à compter de sa création. Ces activi-
tés ont concerné essentiellement la recherche appliquée, la mesure, l’expertise et la formation. Leur
développement s’est traduit par de nombreuses actions menées pour le compte de nombreux clients
et partenaires, y compris la création d’une société commerciale, TEKCEM, que j’ai co-fondée avec
quelques associés en 1998, et dont j’ai d’emblée assuré la gérance. Les éléments de ce dossier rela-
tifs à cette période sont peu nombreux car l’activité menée n’entre pas directement dans le champ

5
CHAPITRE 1. AVANT-PROPOS 6

des compétences ou des résultats traditionnellement requis pour une HDR. Le CV détaillé reprend
toutefois les actions significatives conduites au cours de ces années. Il est néanmoins évident à
mes yeux que l’expérience acquise durant cette période m’a été indispensable pour comprendre les
ressorts économiques et industriels de la CEM. La définition de mes axes de recherche à l’IETR
repose en partie sur ce que j’ai pu observer et apprendre au cours de cette période très riche.
J’ai réintégré le CNRS en Juillet 2002, en demandant mon affectation à l’IETR dans le groupe
Antennes et Hyperfréquences. Depuis, l’activité s’est développée principalement suivant trois axes
complémentaires, associant le plus étroitement possible les approches de modélisation et les ap-
proches expérimentales. D’une part, nous privilégions les approches approximatives et compor-
tementales de modélisation de systèmes complexes en CEM. D’autre part, nous nous intéres-
sons à des moyens d’investigation importants, à la frontière des applications CEM et RF (radio-
fréquence) : la chambre réverbérante et le champ proche.
Se pencher sur le passé de cette manière m’invite à saluer l’ensemble des personnes côtoyées
pendant de longues périodes ou de plus courts instants à Lille, Laval, Rennes... ou ailleurs. Je ne
peux me permettre ici de citer un à un tous ceux et toutes celles à qui je pense, sans risquer de
provoquer quelque incident de nature diplomatique ou au contraire une certaine gêne. Sachez sim-
plement, cher lecteur, vous avec qui j’ai partagé quelques moments, que je n’ai jamais été indiffé-
rent à la rencontre et à la richesse de nos échanges. Mon cheminement scientifique et professionnel
n’est d’ailleurs que le fruit des cogitations d’autrui. Ceci vaut évidemment et avant tout pour le
cheminement personnel. Mes compétences supposées (que le lecteur me pardonne l’emploi du plu-
riel) se réduisent donc à la récolte de tout un ensemble de fruits dispersés. Je revendiquerais donc
volontiers un statut de chercheur-cueilleur.
Je serai plus protocolaire dans ce qui suit en remerciant chronologiquement les personnes sans
qui mon parcours n’aurait pu être celui-ci, puis les personnes sollicitées pour cette commission
d’examen. Qu’il me soit permis de remercier les professeurs Bernard Démoulin et Pierre Degauque
qui m’ont tout d’abord accordé leur confiance dans le cadre de mes travaux initiaux de recherche
à Lille. Les travaux de recherche réalisés, le soutien de Pierre Degauque et un concours de cir-
constances favorables m’ont alors permis de décrocher le poste de chargé de recherches CNRS en
1994. L’ingénieur général Hervé Bongrain et Jean-Louis Boulay, directeur de la division électroma-
gnétisme et radar à l’ONERA ont également en 1996 pris la décision de recruter un ”petit jeune”
pour diriger le CERPEM, et je les remercie de m’avoir donné cette opportunité qui restera une
expérience forte et constituante. Je mesure aujourd’hui tout ce que j’ai pu apprendre ou (cru) com-
prendre au cours de cette période. J’ai tout d’abord évoqué avec le professeur Jacques Citerne, à la
fin du premier trimestre 2002, la possibilité d’intégrer l’IETR. Il me semble que les échanges que
nous avions eu au cours de ces années au CERPEM m’ont souvent laissé entrevoir cette possibilité.
Je lui suis donc particulièrement redevable de l’heureuse suite d’événements qui allaient se succé-
der. Mon interlocuteur naturel fut ensuite le professeur M’hamed Drissi. Nous avons rapidement
constaté ensemble que mes projets étaient susceptibles de développer l’activité déjà existante en
CEM à l’IETR. Dès mon arrivée, au moment le plus important, M’hamed a su mettre en place les
conditions d’accueil nécessaires à l’épanouissement de mes projets, et je l’en remercie vivement. Je
souhaite également remercier chaleureusement Daniel Thouroude, directeur de l’IETR, pour l’in-
térêt constamment renouvelé qu’il porte à l’activité CEM, et la confiance qu’il m’accorde tant en
ce qui concerne l’exercice de mes responsabilités de chercheur ou de celles plus transversales liées
à l’IETR ou au CNRS.
Messieurs Flavio Canavero, professeur au Politecnico di Torino, Bernard Démoulin, professeur
CHAPITRE 1. AVANT-PROPOS 7

des universités à l’université de Lille 1, Laurent Nicolas, directeur de recherches au CNRS au labo-
ratoire Ampère de Lyon, m’ont tous trois fait l’honneur d’accepter la tâche de rapporteur de cette
HDR. Je les remercie sincèrement pour le temps qu’ils ont bien voulu consacrer à l’évaluation de ce
document et pour l’occasion qu’ils me donnent de recueillir leurs avis éclairés sur mon activité. Je
remercie vivement Alain Reineix, directeur de recherches au CNRS au sein du laboratoire XLIM à
Limoges et Walid Tabbara, professeur des universités à l’université Pierre et Marie Curie (Paris VI),
pour leur participation à ce jury. Je suis également très heureux de compter parmi les membres de
cette commission d’examen Marco Klingler, ingénieur R&D chez PSA Peugeot-Citroën et Gilles
Peres, ingénieur de recherches chez EADS IW. La vision industrielle de la CEM, notamment dans
le secteur automobile ou aéronautique où les enjeux sur ce sujet sont considérables, me paraît in-
dispensable à intégrer dans la conduite d’une stratégie de recherche. Leur présence dans ce jury est
à cet égard réellement symbolique et je leur suis très reconnaissant d’avoir accepté cette invitation.
L’IETR est également représenté dans ce jury par les professeurs M’hamed Drissi et Daniel Thou-
roude. Qu’il me soit permis à nouveau de les remercier pour le bon accueil qu’ils ont su réserver à
mes projets.
Au delà, j’aimerais remercier l’ensemble des collègues de l’IETR qui à divers titre tant pro-
fessionnellement que personnellement m’ont apporté leur assistance et leurs compétences ou plus
simplement m’ont permis de passer d’agréables moments. Je pense en particulier à certaines pauses
café-débats particulièrement riches et animées qui contribuent largement à l’ambiance du labora-
toire.
Je termine par une remarque très importante à mes yeux. L’HDR est le diplôme le plus curieux
qui soit. Habituellement, l’obtention d’un diplôme ne dépend que des résultats personnels obtenus,
il est donc attribué à celui qui le mérite. A ce titre, l’HDR est une exception puisque son obtention
dépend pour l’essentiel d’un travail collectif dont la substance, chacun le sait, émane principalement
des contributions de différents doctorants. Qu’il me soit donc permis de reconnaître ici le travail
effectué ou en cours des doctorants encadrés depuis 2002 : Mondher Hamzaoui, Mohammed Serhir,
Christophe Lemoine, Lois Le Danvic, Youssaf Balghiti, Gwenn Le Fur et Serge Tapigué. Certes,
j’ai la faiblesse de croire que je possède quelques compétences scientifiques et non scientifiques en
matière de pilotage et d’encadrement de thèse. Cette responsabilité que je crois utile est une tâche
passionnante et prioritaire au moins dans mon esprit si ce n’est dans les actes. Je n’attends donc pas
de cette habilitation un diplôme mais bien que l’on me reconnaisse officiellement cette capacité à
exercer cette responsabilité1.
Chers lecteurs, vous qui avez pris le temps, poussés éventuellement par la curiosité, de parvenir
à la fin de ce long préambule, je vous dois enfin de décrire ce qui vous attend dans ce mémoire. Le
chapitre 2 (car vous lisez actuellement le chapitre 1) représente une synthèse de mon parcours et
de mes travaux. C’est en somme un catalogue, un curriculum vitae détaillé et concentré à la fois,
qui n’a pour intérêt que de faire mesurer au lecteur pressé le périmètre de mon parcours. On y
retrouve principalement la description de mon parcours professionnel, les responsabilités exercées,
les indicateurs classiques du chercheur universitaire en terme de publications et travaux personnels
ou encadrés. L’ossature de ce document est constituée par le chapitre 3 qui décrit ce parcours sous
l’angle, le plus intéressant à mes yeux, des problématiques de recherche et des résultats de nos
travaux. Il brosse les différents sujets de recherche qui ont été ou continuent d’être les miens. Il est
d’ailleurs rédigé de façon très chronologique suivant en cela les trois principales périodes de mon
1
Ce n’est naturellement pas ma seule ambition.
CHAPITRE 1. AVANT-PROPOS 8

parcours professionnel. Il va de soi cependant que dans la perspective de cette habilitation, la partie
la plus détaillée de ce chapitre concerne les travaux les plus récents menés au cours de la dernière
période à l’IETR. Le chapitre suivant dessine une perspective possible de nos orientations de re-
cherche pour les prochaines années, ainsi que le schéma stratégique dans lequel nous souhaitons
nous inscrire pour autant que nous puissions présumer de ce que demain sera fait.
2

2
A ma très très chère Claire, mon épouse. Que de chemin nous avons parcouru. Que d’événements partagés en-
semble, joies et peines confondues. Quel bonheur d’entreprendre ensemble.
A nos magnifiques enfants : Laure, Adrien, Camille,Clémence,Aurélie. ”Que votre joie demeure !”
Chapitre 2

Eléments de synthèse de mon parcours et de


mes travaux

2.1 Curriculum Vitae


Philippe Besnier
Né le 7 juin 1967, à Melesse (35)
Marié à Claire Le Breton De La Perrière, le 3 Août 1990 à Rennes
5 enfants : Laure née le 17 septembre 1994 à Lille, Adrien né le 2 novembre 1996 (18h35) à
Lille, Camille née le 2 novembre 1996 (18h43) à Lille, Clémence née le 21 mars 2000 (16h32) à
Laval, Aurélie née le 21 mars 2000 (17h22) à Laval.

PARCOURS PROFESSIONNEL

Juillet 2002 - Chargé de Recherches CNRS à l’IETR

Institut d’Electronique et de Télécommunications de Rennes, UMR 6164 du CNRS


Responsable de l’activité Circuits, Interférences ( CEM) et intégrité de signal pour l’IETR

Thèmes de recherche essentiels


– Topologie électromagnétique. Simulations approximatives des interférences électromagné-
tiques se propageant dans les systèmes câblés
– Modélisation comportementale des systèmes en vue de calculs d’interférences électromagné-
tiques
– Chambre réverbérante. Fondements, optimisation et applications nouvelles (CEM, Antennes)
– Techniques de champ proche appliquées aux antennes et à la CEM

Autres activités de recherche/expertise et de formation


– Expertise dans le domaine de l’anticompromission électromagnétique pour le compte de Tha-
lès Communications dans le cadre du Programme d’Etudes Amont Descartes de la DGA
– Conception, réalisation et validation d’antennes spécifiques pour le test d’immunité électro-
magnétique de véhicules aux dispositifs radiofréquence mobiles (PSA Peugeo-Citroën)
– Intervenant extérieur dans le cadre du Master Pro CEM de Clermont-Ferrand

9
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX10

– Cours/TP CEM à l’INSA de Rennes, en master PRO DRI et en licence professionnelle sys-
tèmes embarqués à l’université de Rennes 1

Actions principales
– Co-encadrement de 7 thèses (1 soutenue en 2006 )1 depuis 2003 dont 3 bourses de thèse du
ministère de la recherche, 1 bourse de thèse du conseil régional de Bretagne et 3 conventions
CIFRE
– Responsable de la mise en oeuvre opérationnelle d’une base champ proche sphérique
– Installation d’une chambre réverbérante à brassage de modes à l’IETR et pilotage des travaux
d’aménagement des bureaux associés.
– Responsable scientifique de contrats industriels ( Peugeot-Citroën Automobiles, Thalès Com-
munications, ALSTOM...)
– Participation aux actions spécifiques CEM et miniaturisation d’antennes du CNRS
– Co-animateur depuis septembre 2006, du GT6 (CEM) du GDR ondes
– Participation au réseau d’excellence européen ACE (Antenna Center of Excellence)
– Récipiendaire d’une allocation d’installation scientifique (concours organisé par Rennes Mé-
tropole en vue d’attirer de jeunes scientifiques sur le territoire Rennais)
– Organisateur (secrétaire scientifique) du 13ème colloque international sur la CEM à St Malo
4-6 Avril 2006 (plus de 100communications, 250 participants)
– Membre suppléant au conseil d’administration du pôle de compétitivité Images et Réseaux
représentant le délégué régional du CNRS

1997-2002 Directeur du CERPEM

Centre d’Etudes et de Recherches en Protection ElectroMagnétique à Laval (53)

– Chargé de la mise en place du centre et de son développement


– Direction administrative et financière du CERPEM sous la responsabilité du Président du
Conseil d’Administration
– Direction des études et recherches
– Le CERPEM créé juridiquement en 1996 est une association loi 1901, dont l’objectif est de
réaliser études et recherches appliquées en matière de CEM, et l’aboutissement à des produits
et services nouveaux dans ce domaine. Direction des opérations depuis la création.

Principaux travaux et réalisations au cours de ces 5 années au CERPEM


– Pilotage de projets d’étude
– Co-coordination pour l’ONERA d’un projet européen MESA Methodology for Electroma-
gnetic Susceptibility Analysis (1998-2000) 8 partenaires.
– Direction de plusieurs projets d’études pour clients divers (France Telecom, AXON, SYS-
TRA, ALCATEL,ONERA...)
– Réalisation d’expertises variées près de PMEs en CEM (assistance sur le plan normatif, as-
sistance dans la conduite de projet CEM, assistance sur problèmes spécifiques...)
– Formation d’ingénieurs et techniciens à la CEM (SIRIM (Malaisie), EADS, Thalès, PME,...)
1
Hors 1 thèse co-encadrée à Lille en 1995 (LRPE URA 837 CNRS)
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX11

– Création de programmes de formation pour la CEM, notamment création d’un support ini-
tiation aux antennes pour l’APAVE
– Pilotage de programmes de réalisation de bancs d’essais spécifiques pour la CEM
– Réalisation de logiciels de pilotage notamment pour chambres réverbérantes à brassage de
modes (DGA/CEAT,...)
– Expertises à caractère calculatoire notamment pour l’étude des dispositifs de protection foudre
(ESA CSG, Kourou) et principalement sur les sites ELA3, EPCUS5, BAF2 .
– Modélisation électrique de connecteurs pour l’optimisation des opérations d’usinage pour le
compte d’un fabricant de connecteurs
– Toutes activités relatives à la communication, organisation de participations aux salons, à la
fonction de représentation des activités du CERPEM
– Auteur du chapitre " chambre réverbérante à brassage de modes " dans Maîtrise de la CEM,
éditions DUNOD

1998-2002 co-création de TEKCEM , SARL au capital de 50kF porté en décembre 2000 à 250 kF
Objectif : commercialisation de produits et services innovants dans le domaine de la CEM.

Actions principales
– Gérance de la SARL depuis sa création.
– Encadrement d’un technicien, d’une assistante, d’un ingénieur commercial (TEKCEM), de
stagiaires, d’agents commerciaux...
– Gestion technique et financière (créanciers, fournisseurs, clients, trésorerie...) y compris ré-
orientations stratégiques
– Compétences non techniques acquises (au moins partiellement) sur le terrain au cours de ces
5 années :
– Modèles économiques, pérennité d’une activité économique
– Gestion d’affaires
– Gestion des ressources humaines
1994-1997
Chargé de recherches CNRS , affecté au laboratoire de RadioPropagation et Electronique (LRPE)
de l’université de Lille, Villeneuve d’Ascq (59)
Nommé Chargé de Recherches CNRS en électromagnétisme le 1er octobre 1994

Axes de recherche :
– Modélisation de couplages électromagnétiques sur architectures complexes de câbles. Intro-
duction de traitements approximatifs de données pour l’obtention rapide d’évaluations utiles
au concepteur. ( Contrat avec la DGA/Centre d’Etudes de Gramat)
– Développement d’un outil de calcul type TLM 3D basé sur le Noeud Condensé Symétrique
de P.B. Johns. Application à la simulation électromagnétique du brassage électronique de
modes dans une cage de Faraday
2
ESA : european space agency, CSG : centre spatial guyanais, ELA 3 : ensemble de lancement n˚3 (Ariane V),
BAF : bâtiment d’assemblage final, EPCUS5 :ensemble de préparation des charges utiles Ariane V
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX12

Autres activités
– Evaluation budgétaire et investissement du nouveau serveur de calcul du LRPE
– Organisation de mini-séminaires internes au LRPE

1993-1994

Scientifique du contingent Division CEM de l’ ONERA Office National d’Etudes et de Recherche Aérospatiales,

– Campagnes de mesures de couplages sur réseaux filaires sur Mirage III


– Algorithmes d’évaluation approximative de paramètres électriques de torons à nombre de
conducteurs électriques élevé.

1990-1993

Thèse de doctorat Université de Lille, LRPE bourse de docteur ingénieur du CNRS cofinancée par l’ONERA.

– Modèle de lignes de transmission non-uniformes pour le traitement des couplages électroma-


gnétiques au sein d’aéronefs notamment pour l’évaluation des effets indirects de foudroie-
ments.
– Développement d’un outil général (outil de travail) basé sur le formalisme BLT. Mise au
point d’un formalisme général de calcul de réseaux complexes de lignes de transmission
non-uniformes
– Validations numériques et expérimentales
– Création d’un module spécifique dit de calcul de paramètres S de jonctions idéales permettant
d’éviter le passage par des matrices singulières impossibles à inverser

FORMATION

1993 Doctorat en électronique de l’université de Lille (59)


1990 Diplôme d’ingénieur Ecole Universitaire D’Ingénieurs de Lille (EUDIL), Option Informatique-
Mesures-Automatique, spécialité hyperfréquences
1990 Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en électronique de l’université de Lille
1987 Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) Lannion (22) Génie électrique option infor-
matique industrielle
1985 Bac C , Rennes (35)

2.2 Activités d’enseignement


Comme chargé de recherches CNRS, mes activités d’enseignement se sont déroulées exclu-
sivement sous forme de vacations. Ces vacations concernent essentiellement l’activité CEM. J’ai
également pratiqué dans ce même domaine une activité de formation professionnelle à destina-
tion de techniciens et ingénieurs, essentiellement lors de mes années lavalloises au CERPEM. On
trouvera ci-dessous la liste de mes principales activités d’enseignement.
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX13

2.2.1 Institution : Université Blaise Pascal de Clermont Ferrand


Formation : Master Pro Compatibilité électromagnétique
Nature des enseignements : Cours magistral
Objet : Introduction aux normes et moyens de mesure en CEM. Méthodologie de conception
en CEM
Volume horaire : 7 heures par an depuis 2003
Support : Présentation PowerPoint

2.2.2 Institution : Université de Rennes 1


Formation : Master Pro Domotique et Réseaux intérieurs
Nature des enseignements : Cours magistral
Objet : Introduction à la compatibilité électromagnétique. Description des principaux phéno-
mènes et processus de conception
Volume horaire : 6 heures par an depuis 2004
Support : Présentation PowerPoint

2.2.3 Institution : Université de Rennes 1


Formation : Licence professionnelle Systèmes embarqués pour l’automobile
Nature des enseignements : Cours magistral
Objet : Introduction à la compatibilité électromagnétique. Description des principaux phéno-
mènes. Eléments de quantification des couplages. Théorie des lignes de transmission. Evaluation
des rayonnements. Processus de conception en CEM en environnement embarqué notamment au-
tomobile
Volume horaire : 20 heures par an depuis 2006
Support : Cours polycopié ( 45 pages)

2.2.4 Institution : INSA de Rennes


Formation : 5ème année filière Electronique et Systèmes de Communication
Nature des enseignements : Conférence de 2h et séances de TP
Objet : Conférence générale sur le sujet des normes et des moyens de mesure en CEM
Volume horaire : 2h CM +6h TP depuis 2003
Support : Présentation PowerPoint

2.2.5 Institution : IFTEC, Bourg La Reine


Formation : Formation professionnelle continue. Formateur CEM pour le compte d’IFTEC
Nature des enseignements : Modules de 3 et de 5 jours
Objet : Formation de base à la compatibilité électromagnétique
Volume horaire : 1 ou 2 modules par an de 3 à 5 jours entre 1999 et 2002
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX14

2.2.6 Autres activités d’enseignement (formation continue)


Formation : CEM et antennes pour public professionnel
Nature des enseignements Modules de 3 et de 5 jours
Objet : Modules CEM (notamment liés à la mesure de CEM) et introduction aux antennes
Volume horaire : 2 à 3 modules par an de 3 à 5 jours entre 1998 et 2002

Exemples divers Formation de 2 ingénieurs EADS/MBDA à la prise en main d’un laboratoire


de compatibilité électromagnétique (normes militaires)
Formation de 5 ingénieurs et techniciens (en anglais et sur site) à la prise en main d’un la-
boratoire de mesure d’homologation d’équipements de télécommunications pour l’institut SIRIM
(Standard Industrial Research Insitute of Malaysia), Kuala Lumpur
Formation d’ingénieurs et techniciens de l’APAVE à la mesure électromagnétique dans le contexte
de l’évaluation des rayonnements de stations de base pour la téléphonie mobile

2.3 Activités de recherche


2.3.1 Liste des ouvrages
1. P. BESNIER
Chapitre " Chambre réverbérante à brassage de modes "
Maîtrise de la CEM. Technologie, réglementation, normes. Sous la direction de Guy-Gérard
Champiot. Collection les référentiels Dunod,éditions DUNOD, Août 2000, 21 pages

2.3.2 Liste des publications dans des revues à comité de lecture


1. P. BESNIER, C. LEMOINE, M. SERHIR " La mesure pour l’évaluation de la compatibi-
lité électromagnétique”, Revue I2M (instrumentation,mesure et métrologie), numéro spécial
sciences et techniques de la mesure en électromagnétisme, 29 pages, à paraître fin 2007 (sol-
licité)
2. M. SERHIR, P. BESNIER, M. DRISSI "An accurate equivalent behavioral model of antenna
radiation using a mode-matching technique based on spherical near-field measurements”
IEEE transactions on antenna and propagation, à paraître -(article annexé à ce document)-
3. C. LEMOINE, P. BESNIER, M. DRISSI "Estimating the effective sample size to select in-
dependent measurements in reverberation chamber”, IEEE transactions on electromagnetic
compatibilitty, accepté sous réserve de modifications mineures.
4. C. LEMOINE P. BESNIER M. DRISSI "Advanced method for estimating the number of
independant samples available with stirrer in reverberation chamber”, Electronic Letters, vol.
43, n˚16, August 2 2007, pp 861-862-(article annexé à ce document)-
5. C. LEMOINE P. BESNIER M. DRISSI "Investigation of reverberation chamber measure-
ments through high power goodness of fit tests”, IEEE transactions on electromagnetic com-
patibility, à paraître, Nov 2007-(article annexé à ce document)-
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX15

6. P. BESNIER "Electromagnetic Topology : An Additional Interaction Sequence Diagram for


Transmission Line Networks Analysis", IEEE transactions on electromagnetic compatibility
, vol. 48, n˚4,Nov 2006, pp 685-692-(article annexé à ce document)-
7. P.BESNIER P. DEGAUQUE "Electromagnetic topology : investigation of non uniform tran-
mission line networks", IEEE transactions on electromagnetic compatibility, vol 37,N˚2, May
1995, pp 227-233
8. P.BESNIER, P. DEGAUQUE "Problèmes liés à la détermination des paramètres de réparti-
tion de jonction en topologie électromagnétique, "Annales des télécommunications, vol 50,
n˚3-4 mars 1995,pp 457-464

2.3.3 Liste des brevets


1. P. BESNIER, A. COUDUY, M. KLINGLER “Procédé d’évaluation de l’efficacité de blin-
dage électromagnétique sans recours à un capteur interne au dispositif sous test”Brevet Fran-
çais (CNRS/PCA) N˚ 05 06227 20 juin 2005

2.3.4 Liste des communications à des colloques ou conférences en tant qu’in-


vité
1. P. BESNIER”Using an additional interaction sequence diagram to perform approximate mo-
delling of electromagnetic interferences among complex wirings”Actes CDROM (4pages),
XXVIIIth URSI General Assembly, New Delhi (India), 23-29 Octobre 2005.
2. P. BESNIER "Electromagnetic interference among cables and interconnections : approxima-
tions through hierarchical graph "EMC 04 Sendai, June 2004, proceedings pp 501-504
3. P.BESNIER, P.DEGAUQUE et J.P.PARMANTIER "Electromagnetic topology and nonuni-
form transmission line networks" Proceedings of 24th U.R.S.I. general assembly, pp 204,
September 1993,Kyoto,Japan
4. P. BESNIER, P. DEGAUQUE “Application of electromagnetic topology to generalized trans-
mission line networks" Proceeding of Progress in electromagnetics research symposium,
(PIERS), pp 499, juillet 1993, Pasadena, USA

2.3.5 Listes des publications dans des actes de colloques


1. C. LEMOINE, P. BESNIER, M. DRISSI”Effect of the size of the antenna on measurements
distribution in reverberation chamber”18th EMC Zurich symposium, Munich, Septembre
2007, accepté pour publication
2. C. LEMOINE, P. BESNIER, M. DRISSI ”Using autoregressive models to estimate the num-
ber of independent samples available with stirrer rotation in reverberation chamber”18th
EMC Zurich symposium, Munich, Septembre 2007, accepté pour publication
3. M. SERHIR, P. BESNIER, M. DRISSI ”A mode identification procedure for the determina-
tion of equivalent radiation sources from near-field measurements”International conference
on electromagnetic near-field measurements, St Louis, Juin 2007, 6 pages
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX16

4. L. LE COQ, C. MARCHAIS, P. BESNIER, A. SHARAIHA, G. LE RAY”Small and ultra


wide band antennas. A new challenge for characterisation”European Conference on Antenna
and Propagation, EUCAP 2006, Nice, Novembre 2006
5. H. RMILI, J.M. FLOC’H, P. BESNIER, M. DRISSI”A dual-band printed dipole antenna for
IMT 200 and 5 GHz WLAN wireless applications”European Conference on Antenna and
Propagation, EUCAP 2006, Nice, Novembre 2006
6. P. BESNIER M. DRISSI”Evaluation empirique et contrôle de l’incertitude de mesure en
chambre réverbérante”Actes du colloque CEM06, St Malo 4-6 avril 2006, pp148-149
7. P. BESNIER “Le graphe d’ordre de couplage pour l’étude des systèmes câblés :fondements
théoriques et applications”Actes du colloque CEM06, ST Malo 4-6 avril 2006, pp202-204
8. M. HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI” Un modèle comportemental du rayonnement
électromagnétique d’équipements électroniques”Actes du colloque CEM06, ST Malo 4-6
avril 2006, pp270-272
9. J.M. FLOC’H ; P. BESNIER ; G. GRUNFELDER ; M.KLINGLER ; A.LECCA “A set of an-
tennas for testing ElectromagNetic compatibility of Automotive electronic Equipment”12ième
ITS World Congress, San Francisco, (USA), 5-10 november 2005
10. P. BESNIER”Controling measurement reproducibility and uncertainty in reverberation cham-
bers”IEEE EMC symposium, pp 562-565, Chicago, 8-12 Août 2005-(article annexé à ce document)-
11. P. BESNIER”Uncertainty assessment of radiation efficiency measurements in reverberation
chambers”11th International Symposium on Antenna Technology and Applied ElectroMa-
gnetics, ANTEM 2005, Saint-Malo (France), pp. 226-227, ISSN : 0-9738425-0-4, 15-17 juin
2005.
12. A. DIALLO, C. LUXEY, G. KOSSIAVAS, P. BESNIER, A. CHOUSSEAUD, Y. MAHE,
S. TOUTAIN, B. DERAT, C. DELAVEAUD, L. ROBERT, J. CARLSSON, P.S. KILDAL,
C. ORLENIUS, O. LITSCHKE”Comparison of efficiency measurement methods for small
antennas”11th International Symposium on Antenna Technology and Applied ElectroMa-
gnetics, ANTEM 2005, Saint-Malo (France), pp. 438-439, ISSN : 0-9738425-0-4, 15-17 juin
2005.
13. Y. LETESTU, A SHARAIHA, P. BESNIER”Antennes Hélices quadrifilaires imprimées com-
pactes”Journées Nationales Microondes, 11-13 Mai 2005, Nantes
14. Y. LETESTU, A SHARAIHA, P. BESNIER”Size reduced configurations of printed quadri-
filar antennas”International Workshop on Antenna Technologies,March 7-9 2005, Singapour
15. M HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI "Vers une représentation équivalente du rayon-
nement électromagnétique de boîtier électronique : Une approche physique "SETIT, Sousse,
mars 2005, CD Records 4 pages
16. M HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI”Black box representation of electronic equip-
ments for EMI simulation : Aphysical approach”International Conference on Microelectro-
nics, Tunis, Decembre 2004-(article annexé à ce document)-
17. P. BESNIER “Topological breakdown at wiring level : calculations through graphs "EMC-
Europe Symposium 2004, Eindhoven 6,10 september 2004,
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX17

18. M. HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI, C.CHAPELLIER, E. GIMET”Vers une repré-


sentation équivalente du rayonnement électromagnétique de boîtier électronique : Une ap-
proche physique " CEM 04, Toulouse Mars 2004, actes pages 155-160
19. P. BESNIER, M. DRISSI " Concept d’évaluation externe de l’efficacité de blindage d’un
boîtier électronique " CEM 04, Toulouse Mars 2004, actes pages 265-268
20. P. BESNIER " Le graphe d’ordre de couplage comme outil de décomposition topologique
associé au calcul des interactions électromagnétiques sur faisceaux de câbles arborescents "
CEM 04, Toulouse Mars 2004, actes pages 116-119
21. P. BESNIER, M. DRISSI" Shielding effectiveness external evaluation concept for small en-
closures "IEEE International symposium on Electromagnetic Compatibility , Istanbul, May
2003, CD record, 4pages-(article annexé à ce document)-
22. F.PETIT, P BESNIER, S MENGUE, E RICHALOT, O. PICON "Etude statistique d’une
chambre réverbérante pour différentes formes de brasseurs de modes à partir de simulations
FDTD"Journées Nationales Microondes Poitiers France Mai 2001
23. P.BESNIER" Analyse modale d’une chambre réverbérante à brasseur de modes à l’aide d’une
simulation numérique de la propagation du champ électromagnétique basée sur la méthode
TLM " 8ème colloque International et Exposition sur la compatibilité électromagnétique ,
Lille 1996
24. P. BESNIER, B. DEMOULIN, P. DEGAUQUE " Finding bounding values for disturbances
induced on multiconductor lines by an electromagnetic perturbation "11th international Sym-
posium on EMC Zurich, March 1995
25. J.P. PARMANTIER, F. ISAAC, V. GOBIN, P. BESNIER, I. JUNQUA, Y. DAUDY, J.M.
LAGARDE"Introduction of industrial-type cable networks in a topological problem : appli-
cation to a mirage III wing"EUROEM Juin 1994, Bordeaux, France
26. J.P. PARMANTIER, V. GOBIN, F. ISSAC, M. LEMISTRE, X. FERRIERES, P. BESNIER,
I. JUNQUA, Y. DAUDY, J.M. LAGARDE"Topologie électromagnétique : application à pro-
blèmes de type industriel" 7è colloque international sur la C.E.M., Mars 1994, Toulouse,
France
27. P. DEGAUQUE, P. BESNIER, J.P. PARMANTIER, J.C. ALLIOT "Application of electro-
magnetic topology to transmission line networks" Proceedings of international conference
on electromagnetics in aerospace applications,pp 57-60, september 1993, Torino, Italy
28. P.BESNIER, P.DEGAUQUE ,B.DEMOULIN et P. LE HELLOCO “Theoretical and expé-
rimental investigations of nonuniform transmission lines" Proceedings of 10th international
symposium on EMC, pp 257-262, March 1993, Zurich, Switzerland
29. P.BESNIER, P.DEGAUQUE et B.DEMOULIN "Introduction of nonuniform transmission
line into the electromagnetic topology formalism" Proceedings of the11th international sym-
posium on EMC, pp504-507, September 1992, Wroclaw, Poland
30. P. BESNIER, P. DEGAUQUE et B. DEMOULIN "treatment of nonuniform coupled lines in
a quantitative topological approach" Nuclear EMP meeting, July 1992, Chicago, USA
31. P.BESNIER, P.DEGAUQUE et B.DEMOULIN "Lignes de transmission non-uniformes : Ap-
proches théoriques et expérimentales liées à la topologie électromagnétique" actes du 6ème
colloque international sur la C.E.M., pp 100-104, Juin 1992,Lyon, France
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX18

32. P.BESNIER, P.DEGAUQUE et B.DEMOULIN, "Détermination des paramètres S topolo-


giques de certains types de jonctions dans les réseaux de lignes de transmission" actes du
6ème colloque international sur la C.E.M.,pp 372-375, Juin 1992,Lyon, France

2.3.6 Autres communications à des colloques ou conférences, workshops


1. P. BESNIER " La CEM des systèmes électroniques : Méthodologie de conception et outils
associés ", Workshop international sur les systèmes de communications sans fil, dela concep-
tion à la caractérisation, Rabat 19 décembre 2006
2. P. BESNIER"La CRBM : Principe et applications à la CEM et aux systèmes RF ",Workshop
international sur les systèmes de communications sans fil, dela conception à la caractérisa-
tion, Rabat 19 décembre 2006
3. M. SERHIR, P.BESNIER, M. DRISSI “Une procédure de modélisation d’antennes par des
dipoles élémentaires basée sur une analyse modale du champ proche” Journées GDR Ondes
et GDR THz, Montpellier, décembre 2006
4. P. BESNIER" Opportunités offertes par les mesures en chambre réverbérante et en champ
proche en CEM "Journée thématique CEM06, " La mesure de compatibilité électromagné-
tique : évolutions et perspectives "Rennes le 3 avril 2006
5. M. SERHIR, A. ZIYYAT, P. BESNIER, M. DRISSI “Evaluation et validation d’un procédé
de mesure cylindrique-sphérique dans une base champ proche sphérique “Conférence invitée
pour les journées du groupe thématique champ proche du GDR ondes, Paris, (France), sept
2005
6. P. BESNIER" Interference propagation through cables : a coupling order graph based analysis
"EMC ESA CNES Workshop, Noordwijk February 2004, proceedings pages 87-93
7. F. PETIT, P. BESNIER, S MENGUE, E RICHALOT, O. PICON Study of the low resonance
frequency in a mode stirred chamber using FDTD " Team Workshop and Application Forum,
International Compumag Society, Evian France Juillet 2001

2.3.7 Activités d’encadrement


2.3.7.1 Encadrement de stage ingénieur ou master recherche/professionnel
1. ZIA NADIR. DEA électronique université de Lille 1996. Analyse modale d’une cavité 2-D à
l’aide d’une méthode TLM Etude de l’influence d’une modification géométrique de la cavité
2. Mondher HAMZAOUI, DEA électronique INSA de Rennes 2003 Détermination de géné-
rateurs équivalement de source de rayonnement électromagnétique. Application à l’électro-
nique embarquée au sein d’un véhicule
3. Mohammed SERHIR, DEA électronique INSA de Rennes 2004. Evaluation d’un procédé de
mesures d’antennes longues dans une base champ proche sphérique
4. Romaine N’GONO, DESS CEM Université de Clermont-Ferrand 2004. Analyse de la ro-
bustesse d’une méthode de représentation équivalente du rayonnement électromagnétique
d’équipements électroniques embarqués
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX19

5. Nurhak AKDOGAN, stage ingénieur INSA. Mesures d’efficacité de rayonnement en chambre


réverbérante à brassage de modes (CRBM). Juin 2004
6. Arnaud COUDUY, DESS CEM Université de Clermont-Ferrand 2005. Nouvelle méthode
de mesure d’efficacité de blindage utilisant la technique du brassage de modes en cage de
Faraday”
7. Anis OUESLATI, Stage ingénieur ENIT (Tunis), 2005. Evaluation de techniques d’obtention
de champ chaotique en chambre réverbérante à brassage de modes

2.3.7.2 Thèses de doctorat encadrées


Nombre de thèses soutenues : 2
Nombre de thèse en cours : 6

Sujet des thèses de doctorat encadrées Voir tableau 2.1

Taux d’encadrement personnel Voir tableau 2.2

2.3.8 Activités en relation avec le milieu industriel


Mes activités ont toujours été menées en collaboration étroite avec le milieu industriel. Dans
le cadre de mes activités de recherche à Lille (1994-1997) et à Rennes (depuis 2002), j’ai étendu
mes collaborations de recherche dans des cadres diversifiés et dans des secteurs industriels diffé-
rents. Naturellement, à la direction du CERPEM entre 1997 et 2002, j’ai été amené à développer
de nombreuses relations avec le secteur industriel, notamment avec des PME dans le cadre d’ac-
tions aussi différentes que la formation, l’expertise ou la mesure. La liste non exhaustive suivante
des collaborations est donnée à titre indicatif (elle ne comporte que les collaboration dont j’ai été
techniquement ou scientifiquement responsable). Nous fournissons également la liste des rapports
de contrat auxquels il nous a été donné de contribuer

2.3.8.1 Organismes et entreprises.


1. Délégation Générale à l’Armement. Centre d’Etudes de Gramat. 1995- 1996. Objet : Tech-
niques approximatives de calcul d’interférences sur faisceaux de câbles . Recherche de ni-
veaux majorants de perturbation
2. ONERA. 1997-2002. Sous traitance de différentes activités de recherche ayant trait à la to-
pologie électromagnétique et à la protection électromagnétique des sites industriels et à la
coordination de projets, et notamment du projet européen MESA (partenaires : APAVE, AEA
tech, EA, TUV,DIMENSIONS,ONERA,CERPEM)
3. ESA/ONERA/DGA-CEG-CEAT/APAVE. 2001-2002 Analyse de la protection électroma-
gnétique de l’ensemble de lancement Ariane 5 (ELA3), de l’ensemble de préparation des
charges utiles (EPCUS5) et du bâtiment d’assemblage final d’Ariane 5. Production de cal-
culs électromagnétiques dans le cadre de campagnes de mesures en régime impulsionnel.
4. ALCATEL 1999. Analyse de la performance et propositions de méthodes de test de la partie
RF de téléphones portables sur site de production
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX20

TAB . 2.1 – Liste des thèses encadrées

Nom du doctorant Date de début Date de fin

Sujet

WALLET
7 novembre Approche topologique appliquée à
Pierre
1995 la caractérisation des paramètres
octobre 1992
physiques localisés ou répartis qui
influencent les couplages électroma-
gnétiques dans des réseaux de lignes
blindées
HAMZAOUI
octobre 2003 17 Développement d’outils d’acquisition de mo-
Mondher
novembre 2006 dèles équivalents d’émissivité rayonnée et
leur incorporation dans les logiciels de calcul
de compatibilité électromagnétique

SERHIR Mohammed octobre 2004 Prévision : décembre Construction de Modèles équivalents de


2007 rayonnements déterminés à partir d’une me-
sure en champ proche sphérique

LEMOINE Chris-
octobre 2005 Prévision : juillet 2008 Analyse du comportement statistique des
tophe
chambres réverbérantes. Application à
l’étude de l’indépendance des échantillons et
de l’incertitude statistique de mesure

LE DANVIC Lois décembre 2005 Prévision : décembre Mesure in situ des performances d’antennes
2008 embarquées automobile à l’aide d’un moyen
de mesures en champ proche

BALGHITI Youssaf février 2006 Prévision : Caractérisation en champ proche et modéli-


février 2009 sation du comportement radioélectrique et de
la compatibilité électromagnétique de balises
ferroviaires en environnement réel

LE FUR Gwen octobre 2006 Prévision : Caractérisation d’antennes compactes ultra


Octobre 2009 large bande pour les systèmes de communi-
cation numériques sans fil

TAPIGUE Serge février 2007 Prévision : février Analyse et recherche de techniques de réduc-
2010 tion de couplages électromagnétiques en vue
de la validation et l’homologatoin de l’archi-
tecture électrique et électronique d’un véhi-
cule
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX21

TAB . 2.2 – Taux d’encadrement personnel

Nom du doctorant Directeur de thèse Taux d’encadrement personnel Nature du financement

WALLET Pierre DEMOULIN Bernard 30% Allocation ministère


HAMZAOUI Mondher DRISSI M’hamed 70% Allocation ministère
SERHIR Mohammed DRISSI M’hamed 60% Allocation ministère
LEMOINE Christophe DRISSI M’hamed 70% Allocation Région Bretagne
LE DANVIC Lois DRISSI M’hamed 55%(hors encadrement industriel) ANRT CIFRE RENAULT

BALGHITI Youssaf DRISSI M’hamed 85%(hors encadrement industriel) ANRT CIFRE ALSTOM

LE FUR Gwen SHARAHIA Ala 30% Allocation ministère

TAPIGUE Serge DRISSI M’hamed 85%(hors encadrement industriel) ANRT CIFRE PSA Peugeot Citroën

5. AXON 2000. Etude et réalisation d’un banc de test de vérification des performances élec-
triques d’un harnais (application aéronautique militaire).
6. SYSTRA 2001. Analyse avant construction des risques potentiels de perturbations électro-
magnétiques pour l’environnement apportées par l’extension de la ligne de chemin de fer à
grande vitesse de Bruxelles à Liège.
7. PSA Peugeot-Citroën 2002-2004-2006. Collaborations de recherche renouvelées constam-
ment depuis 2002 dans le cadre des travaux portant sur la recherche de modèles équivalents
des rayonnements électromagnétiques non intentionnels produits par les équipements élec-
troniques au sein d’un véhicule
8. PSA Peugeot-Citroën 2004. Etude et développement d’antennes spécifiques pour le test d’im-
munité aux équipements mobile de radiocommunications (Proposition d’évolution de norme
en cours)
9. THALES COMMUNICATIONS 2004. Etat de l’art portant sur l’anticompromission électro-
magnétique dans le cadre du PEA Descartes (DGA/CELAR)
10. RENAULT SA 2005. Convention CIFRE thèse de Mr Lois Le Danvic portant sur l’exploita-
tion du champ proche pour la mesure sur véhicule des performances des systèmes RF
11. ALSTOM 2006. Convention CIFRE thèse de Mr Youssef Balghiti portant sur la caractéri-
sation et l’optimisation des performances CEM et RF du système de communication train-
balises
12. PSA Peugeot-Citroën 2007. Convention CIFRE thèse de Mr Serge Tapigué portant sur la
recherche d’outils de calcul et méthodologiques pour l’optimisation de la conception CEM
véhicule au moyen d’outils de simulation numérique

2.3.8.2 Liste de rapports de contrats


1. B. DEMOULIN, P. WALLET, P. BESNIER, P. DEGAUQUE. Pré-étude de compatibilité
électromagnétique. Définition des paramètres pertinents pouvant caractériser les éléments
constitutifs d’une liaison élémentaire. Lot 1 Convention DGA/CEG-USTL. Avril 1994
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX22

2. P. WALLET, B. DEMOULIN, P. BESNIER, P. DEGAUQUE. Pré-étude de compatibilité


électromagnétique. Définition des paramètres pertinents pouvant caractériser les éléments
constitutifs d’une liaison élémentaire en susceptibilité électromagnétique.Lot 2 Convention
DGA/CEG-USTL. Septembre 1994
3. P. BESNIER, L. KONE, B. DEMOULIN. Considérations quantitatives sur la recherche d’ap-
proximations pour le calcul des perturbations électromagnétiques sur réseaux de câbles.
Convention DGA/CEG-USTL. 1er rapport Février 1996. 2d rapport Juin 1996. Rapport Final
Novembre 1996
4. P. BESNIER. Etude de faisabilité relative à la création d’un centre expert dans le domaine de
la compatibilité électromagnétisme et santé. Commande de la communauté d’agglomération
de Laval, Juillet 2002
5. M. HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI. Approches sur la détermination de générateurs
équivalents de rayonnement d’organes électroniques embarqués, Rapport final de convention
PSA Peugeot-Citroën/INSA de Rennes (contrat cadre CNRS), Mai 2004
6. P. BESNIER. Signaux compromettants. Risques indentifiables, outils de quantification et
méthodologie d’analyse de risque. Commande THALES COMMUNICATIONS. Juin 2004
(rapport intermédiaire), Aout 2004 (second rapport intermédiaire) et Octobre 2004 (rapport
final)
7. M. HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI. Approches sur la détermination de générateurs
équivalents de rayonnement d’organes électroniques embarqués, Approche générique. Ap-
profondissement de la technique, limite de validité et perspectives. Rapport final de conven-
tion PSA Peugeot-Citroën/INSA de Rennes (contrat cadre CNRS), Janvier 2006
8. M. HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI. Approches sur la détermination de générateurs
équivalents de rayonnement d’organes électroniques embarqués. Application à l’électronique
embarquée au sein d’un véhicule. Approche générique. Raisonnement en module. Rapport
final de convention PSA Peugeot-Citroën/INSA de Rennes, Juillet 2007

2.3.9 Activités de valorisation (brevets)


1. P. BESNIER, A. COUDUY, M. KLINGLER “Procédé d’évaluation de l’efficacité de blin-
dage électromagnétique sans recours à un capteur interne au dispositif sous test”Brevet Fran-
çais (CNRS/PSA Peugeot-Citroën) N˚ 05 06227 20 juin 2005

2.3.10 Animation scientifique et responsabilités collectives


2.3.10.1 Organisation du colloque CEM06
Sous la présidence de M’hamed Drissi, j’ai organisé, en tant que secrétaire scientifique, la
13ème édition du colloque international et exposition sur la compatibilité électromagnétique qui
s’est tenue du 4 au 6 avril à St Malo, ainsi qu’une journée thématique préliminaire à Rennes qui
s’est tenue le 3 avril sur le thème de l’évolution des moyens de mesure en CEM. A ce titre, j’ai
réalisé le travail préparatoire à la définition de l’appel à communication, la réception et le pilo-
tage de l’évaluation des communications par le conseil scientifique de CEM06, la formalisation du
programme scientifique de la manifestation : 100 communications, 3 conférences plénères et une
CHAPITRE 2. ELÉMENTS DE SYNTHÈSE DE MON PARCOURS ET DE MES TRAVAUX23

session spéciale comportant 4 communications invitées. CEM06 a accueilli environ 250 partici-
pants.

2.3.10.2 GDR Ondes GT6 CEM


Je suis co-animateur du groupe de travail 6, GT 6 du groupement de recherche GDR Ondes du
CNRS, depuis septembre 2006.

2.3.10.3 Gestion et extension de moyens d’essais de l’IETR


Depuis 2002, j’ai participé à la mise en condition opérationnelle de la base champ proche sphé-
rique de l’IETR, en assurant notamment l’interface avec la société chargée de l’installation du
moyen et en assurant la mise à disposition du moyen aux utilisateurs.
J’ai également piloté l’installation d’une plate-forme entièrement nouvelle à l’IETR : la chambre
réverbérante à brassages de modes, tant sur le plan de la recherche de ressources de financement
que de la mise en oeuvre technique et de la mise en condition opérationnelle. J’ai également parti-
cipé aux opérations d’acquisition d’instruments de mesure dans le cadre de procédures de marchés
publics.

2.3.10.4 Responsabilités exercées


1. représente le CNRS en tant que membre suppléant de Patrick Saubost, délégué régional
CNRS DR17, au conseil d’administration du pole de compétitivité à vocation mondiale
Image et Réseaux (depuis 2006)
2. membre élu du conseil de laboratoire de l’IETR
3. membre du comité de direction de l’IETR
4. membre titulaire de la comission de spécialistes Section 63 de l’INSA de Rennes (depuis
2007)

2.3.11 Activités à l’international


1. Participation au réseau d’excellence européen ACE (Antenna center of excellence). Groupe
de travail sur la mesure électromagnétique d’antennes
2. Membre de la commission E de l’URSI. Membre de la délégation française à l’assemblée
générale de l’URSI, New Delhi, 2005
3. Participation à l’action integrée franco-marocaine portant sur la conception des systèmes RF
2006

2.3.12 Divers
1. Bénéfice d’une bourse de voyage en tant que “young scientist” pour assister à l’assemblée
générale de l’URSI, Kyoto, 1993
2. Bénéfice d’une prime d’installation scientifique délivrée par Rennes Métropole, 2003
Chapitre 3

Synthèse des activités scientifiques

3.1 Introduction
Ce rapport de synthèse s’articule en trois parties distinctes. Elles correspondent au déroule-
ment chronologique de mes activités de recherche, à Lille, Laval puis Rennes. C’est en 1989 que
je découvris pour la première fois la notion de compatibilité électromagnétique dans le cadre d’un
cours en 2ème année de cycle ingénieur de l’EUDIL (école universitaire d’ingénieurs de Lille, dé-
sormais Polytech’Lille). Ce cours était donné par Bernard Démoulin, professeur à l’université de
Lille. En réflexion sur mon propre avenir, je fus irrésistiblement attiré par ce champ disciplinaire
permettant de concilier approches théoriques, interprétations physiques et métier d’ingénieur. La
recherche académique dans cette discipline représentait l’occasion unique de se consacrer plei-
nement à un seul sujet pendant une période suffisamment longue. C’était également un choix de
carrière d’ingénieur plus orienté vers la capitalisation scientifique et technique, ma vocation ma-
nagériale de l’époque étant, pour employer un euphémisme, très peu affirmée. J’ai ensuite eu la
chance de me voir proposer lors de mon DEA un sujet, confié par Bernard Démoulin, portant sur la
topologie électromagnétique, qui allait se transformer en proposition de thèse sous l’impulsion de
Pierre Degauque. La première partie de cette synthèse correspond donc à mon expérience initiale
de la recherche acquise au sein du Laboratoire de Radio-Propagation et Electronique (LRPE) de
l’université de Lille ex URA837 du CNRS dirigé par le professeur Robert Gabillard puis par le pro-
fesseur Pierre Degauque (désormais groupe TELICE de l’I.E.M.N. UMR 8520 du CNRS depuis
le 1er janvier 2004) et également à l’ONERA (office national d’études et de recherches aérospa-
tiales) établissement de Meudon, établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC),
placé sous la tutelle du ministère de la défense. L’intérêt accordé au thème alors très porteur de la
topologie électromagnétique ainsi que certaines circonstances favorables allaient me permettre de
décrocher le poste de chargé de recherches CNRS au L.R.P.E.. A partir de 1994, j’orientais natu-
rellement mes travaux d’une part, dans la continuité de mon travail de thèse, sur le développement
de calculs approximatifs reposant sur une description non purement déterministe de la propagation
des interférences sur les câbles. D’autre part, je diversifiais également ma recherche, en pilotant
le développement d’un outil de calcul basé sur la méthode TLM (Transmission Line Matrix) avec
pour objectif de traiter les problèmes CEM, non seulement à l’échelle des câblages mais également
à celle des structures volumétriques. La première partie (section 3.2) de ce chapitre de synthèse
traite de cette période.
Fin 1996, alors chargé de recherche CNRS suite à ma nomination en octobre 1994, j’ai très

24
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 25

nettement ressenti l’appel du large. A cela plusieurs raisons que je peux évoquer. Tout d’abord,
j’ai été rapidement persuadé que l’appréhension du métier de la CEM et la pertinence des axes
de recherche académiques requéraient une bonne connaissance des contraintes industrielles : en
d’autres termes, il me paraissait nécessaire d’éprouver sur le terrain les réelles chances de succès
d’un concept ou d’une technique nouvelle. Le passage de l’autre côté de la barrière me semblait
donc indispensable pour acquérir une véritable expérience de la CEM. Mon appétit de changement
était également lié à l’analyse pour le moins critique que je pouvais faire du pilotage de la recherche,
ce qui a contribué très largement à éveiller ma curiosité notamment quant à l’organisation du monde
industriel et plus généralement au fonctionnement de la sphère économique. J’ai d’ailleurs entamé
en 1996 un DESS CAAE à l’IAE1 de Lille, que je dus interrompre. En effet, à la fin de l’année
1996 une opportunité allait me faire prendre un tournant décisif : ce fut la création du CERPEM
(centre d’études et de recherches en protection électromagnétique) à Laval sous l’impulsion de
Jean-Louis Boulay, directeur du département DEMR (département électromagnétisme et radar) de
l’ONERA, et de l’Ingénieur Général de l’Armement Hervé Bongrain, ex-directeur adjoint de la
direction des recherches et études techniques de la DGA. François d’Aubert, alors député maire
de Laval et secrétaire d’état à la recherche apporta son soutien au projet. Le CERPEM, implanté
à Laval constitua l’une des briques du projet de constitution de la future technopole mayennaise.
Le CERPEM recherchait alors son directeur pour démarrer son activité de transfert de technologie
dans le domaine de la compatibilité électromagnétique. Je posai ma candidature et fut recruté en
février 1997. Cette expérience, parfois rude, a été, je le crois, très formatrice, sur tous les plans. De
chercheur de laboratoire centré sur le développement de ses activités de recherche plutôt absorbé
par des tâches séquentielles de longue haleine, j’appris à gérer bien des tâches en parallèle et fort
variées. Pendant les 5 ans de direction du CERPEM, je me suis efforcé, d’abord avec certainement
beaucoup de maladresse ou de naïveté, de développer ses activités afin notamment d’assurer une
importante part d’autofinancement de cet organisme (association loi 1901) dont la raison d’être
est d’apporter ses compétences techniques pointues en CEM, issues notamment du monde de la
recherche et ce directement près de partenaires industriels. Nous partions d’une esquisse sur le
papier et devions la matérialiser. En cela, ce fut évidemment un projet passionnant. Ces activités
se déclinent essentiellement sous la forme de recherches appliquées, d’expertise, de mesures et de
formation. J’ai assuré le pilotage financier et technique de la structure, et co-fondé également en
1998 la société TEKCEM (SARL au capital de 38 kEuros) dont l’activité (vente de systèmes de
mesures clés en main) se poursuit toujours aujourd’hui. L’ensemble de ces opérations extrêmement
diversifiées (de la résolution d’un problème de dysfonctionnement d’un drone lié à une perturbation
électromagnétique interne, à l’étude d’un variateur de vitesse électronique de pompes à eau du
commerce, en passant par une étude de la protection électromagnétique de l’ensemble de lancement
Ariane 5 au Centre Spatial Guyanais ou encore la conception de bancs de test spécifiques pour la
mesure de harnais, l’optimisation des performances électriques de connecteurs...) m’a évidemment
permis d’étoffer mes connaissances et d’acquérir cette expérience de terrain qu’effectivement je
recherchais. Tout cela m’a évidemment sensibilisé au plus haut point au contexte de la création
d’activité, au transfert des compétences et de l’innovation, à la difficulté que cela représente dans le
domaine de la compatibilité électromagnétique en particulier. Cette période très riche a évidemment
joué un rôle important dans la compréhension du monde industriel, de ses atouts et contraintes ou
1
Prenez votre élan : diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), certificat d’aptitude à l’administration des
entreprises (CAAE) à l’institut d’administration des entreprises (IAE).
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 26

limites. J’estime aujourd’hui que cette expérience était un complément indispensable à ma vision
de la recherche académique. La seconde partie (section 3.3) de ce chapitre décrit cette expérience
en focalisant notre propos sur les activités de recherche menées dans ce cadre. Les actions que j’ai
menées au CERPEM ne peuvent être qualifiées d’activités de recherche académiques, ce n’était
d’ailleurs pas la vocation du CERPEM. Elles avaient pour objet de traiter l’étage intermédiaire
entre le concept de base déjà validé sur le plan académique, et sa valorisation dans le cadre du
développement de services ou de produits nouveaux. Cette section est donc très succincte.
La fin de l’année 2001 fut de nouveau l’occasion d’une réflexion qui embrassait (comme tou-
jours mais peut-être plus encore dans ces circonstances) des considérations professionnelles et per-
sonnelles. Le développement atteint par le CERPEM, même s’il atteignait un stade respectable au
prix d’efforts importants, ne me permettait pas d’entrevoir une croissance à moyen terme de la
structure. Mon implication à tous les niveaux (gestion financière, prospection, gestion d’affaires...)
me paraissait donc toujours aussi nécessaire, et à ce rythme... Il est entendu également que le rythme
familial ne devait pas être négligé. Peut-être me ferais je plus simplement comprendre en précisant
que ma vie est également cadencée pour ma plus grande joie par mon épouse et mes cinq (i.e.
1+2x2) enfants. Ma décision fut prise de passer la main de la direction du CERPEM et d’envisager
un nouveau départ. L’idée de retrouver un poste de chargé de recherches CNRS eut ma préférence,
même si j’ai pu envisager un temps d’intégrer une grande entreprise. Ma réflexion sur le statut de
chercheur CNRS s’est infléchie au cours du temps. Ce statut est enviable pour l’indépendance qu’il
représente : mon activité de recherche à Lille m’a formé à l’autonomie et le passage au CERPEM
à l’indépendance, si difficile à conserver dans un grand groupe industriel. Ma vision de ce que je
pourrais faire dans un contexte académique était également devenue beaucoup plus claire et je ne
peux aujourd’hui que me réjouir d’avoir réintégré les rangs.
J’ai été affecté à l’Institut d’Electronique et de Télécommunications de Rennes (IETR), UMR
6164 du CNRS dirigé par Daniel Thouroude en juillet 2002. C’est naturellement la troisième pé-
riode (section 3.4) décrite dans cette synthèse. Le dossier d’habilitation repose en bonne partie sur
cette période récente au cours de laquelle, partant une nouvelle fois de rien, mais avec quelques
idées en tête et quelques années d’expérience en plus, nous avons entrepris la relance de nos ac-
tivités de recherches. C’est clairement cette dernière période qui me permet de postuler à l’HDR
en 2007. Par conséquent cette partie est la plus développée dans cette synthèse. Elles est articulée
suivant les trois domaines ou axes que nous avons tenu à développer au cours de ces cinq der-
nières années. Tout d’abord, les enjeux de la modélisation passent notamment par la modélisation
comportementale par opposition à la modélisation entièrement descriptive. Nous abordons dans ce
cadre les techniques de représentation ou de mesure en champ proche dont les implications fu-
tures peuvent être à la fois liées aux besoins de modélisation et à l’apport de techniques de mesure
nouvelles pour la CEM. Ensuite, nous évoquons les recherches que nous avons engagées dans le
domaine des chambres réverbérantes qui non seulement n’ont pas fini de faire parler d’elles dans le
domaine de la CEM mais qui possèdent aujourd’hui de nombreux développements dans le secteur
de la mesure d’antennes par exemple. Enfin, le dernier sujet concerne l’extension de nos travaux
antérieurs sur la topologie électromagnétique. Les efforts sont de nouveau orientés vers le domaine
du câblage en vue d’une modélisation approximative des couplages. Ces travaux prolongent les
nécessaires tentatives de construction de modèles d’ingénieur dans le traitement des interactions au
sein de systèmes complexes en CEM.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 27

3.2 Première période : Septembre 1990-Janvier 1997


3.2.1 AXE 1 Application du concept de topologie électromagnétique aux cal-
culs des interférences sur systèmes câblés notamment dans le contexte
du calcul des effets indirects du foudroiement d’aéronefs.
Ce thème de recherche a fait l’objet de mon sujet de thèse (1990-1993) est s’est ensuite pour-
suivi jusqu’à la fin de la première période. Le cadre de cette thèse était une bourse de docteur
ingénieur co-financée par le CNRS et l’ONERA. Les applications du concept de topologie élec-
tromagnétique sont d’ailleurs aujourd’hui assez largement répandus grâce à l’action de l’ONERA
sous la forme du logiciel CRIPTE commercialisé par ESI Group et actuellement exploité par plu-
sieurs centres de recherches et entreprises industrielles. Les conséquences et applications de ces
concepts sont peut-être encore loin d’être totalement explorées, c’est d’ailleurs l’objet de pour-
suites de travaux personnels dont on trouvera description au paragraphe 3.4.3 correspondant à la
troisième période de mon activité scientifique.
L’idée d’explorer ce concept en France correspond à l’initiative de l’ONERA et de DASSAULT
Aviation qui, deux ans avant ma thèse ont lancé celle de Jean-Philippe Parmantier, actuel respon-
sable du groupe Compatibilité Electromagnétique et Détection de l’ONERA. Il s’agissait d’éprou-
ver des travaux datant des années 70/80 ayant fait l’objet d’un grand nombre de publications
à caractère théorique initiés par Carl E. Baum, senior scientist à l’AFWL (Air Force Weapons
Lab). Bien que n’ayant apparemment pas connues d’applications pratiques, il semblait intéressant
d’éprouver ces méthodes dont le but annoncé était d’apporter une base théorique en vue de calcu-
ler les couplages électromagnétiques aux structures (aéronefs) mais également aux réseaux câblés
complexes. Le formalisme topologique présente une particularité fort intéressante : il permet d’in-
troduire à partir de graphes descriptifs de situations de couplage de potentielles approximations.
Ceci peut conduire à singulièrement simplifier le modèle à simuler dans le cadre de calculs de
structures très exigeants en ressources informatiques. Ce formalisme est strictement le même pour
les câblages et permet également d’introduire une grande modularité dans les calculs. A travers la
thèse de Jean-Philippe Parmantier [1], les premiers résultats prometteurs ont été obtenus grâce à
l’application de ce formalisme et à sa validation expérimentale. Dans le cadre de ma thèse, il m’a été
proposé d’étudier l’extension de ce formalisme à la prise en compte de couplages non-uniformes au
sein des faisceaux de câbles. En effet, le formalisme topologique, dans le cadre de l’hypothèse d’un
mode de propagation quasi-TEM sur les faisceaux de câbles parcourant un aéronef, suppose qu’une
ligne de transmission élémentaire soit constituée de fils conducteurs couplés uniformément sur leur
longueur. En réalité, les situations de couplages non-uniformes sont très fréquemment rencontrées.
Par conséquent, l’objet de notre thèse était de rechercher une méthode spécifique de traitement des
non-uniformités pour l’évaluation des couplages sur une ligne de transmission aux conducteurs
non uniformément couplés (y compris le croisement de lignes de transmission) ou encore non pa-
rallèles au conducteur de référence. La méthode recherchée devait avoir un champ d’application le
plus général possible.
Celle que nous avons mise au point dans le cadre de ces travaux a consisté à décomposer une
ligne de transmission non uniforme en un ensemble de segments de lignes de transmission uni-
formes raccordées par des jonctions dites idéales, c’est-à-dire assurant une continuité électrique
parfaite entre deux segments. La première difficulté soulevée par cette méthode était le calcul des
paramètres S topologiques de ces jonctions idéales reliant des systèmes de conducteurs couplés
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 28

dont les matrices d’impédances caractéristiques sont différentes. Nous avons mis au point une pro-
cédure originale de calcul matriciel qui lève la singularité introduite dans le calcul des paramètres
S topologiques de la jonction. La seconde difficulté porte sur la discontinuité artificiellement in-
troduite lors de la décomposition de la ligne de transmission non uniforme entre deux segments
de ligne de transmission uniforme. Les désadaptations ainsi introduites seraient ainsi susceptibles
d’introduire une réponse non physique dans l’évaluation des couplages. L’étude de la segmentation
montre qu’il existe une réelle convergence dès lors que le nombre de segments est suffisant. De plus
il est tout à fait réaliste de représenter une longue succession de segments par une jonction unique
dont les paramètres S topologiques reproduisent à l’identique le comportement de la ligne de trans-
mission non uniforme L’ensemble de la méthodologie présentée a été validée expérimentalement
notamment sur une maquette de transall au 1/10ème réalisée par l’ONERA au sein duquel un réseau
expérimental de lignes de transmission non-uniforme a été installé. Ces travaux ont notamment fait
l’objet des publications suivantes[2, 3].
Dans le cadre de l’année de service militaire qui a suivi la thèse à l’ONERA, j’ai participé à dif-
férents travaux comprenant des phases de validation expérimentale sur Mirage 3 menées au centre
d’études de Gramat (DGA/CEG). Nous nous sommes également attachés à résoudre certaines pro-
blématiques liées à la complexité d’acquisition des paramètres linéiques constitutifs des torons de
câbles dont la connaissance est requise préalablement au calcul des couplages. Extraire ces pa-
ramètres de torons excédant une dizaine de conducteurs est extrêmement fastidieux : il convient
de rechercher des méthodes d’estimation approximative et d’étudier l’incidence de ces approxi-
mations sur le résultat final. Ces considérations ont débouché sur un élément essentiel qui devait
conditionner la poursuite de mes travaux dans ce domaine très complexe de l’estimation a priori
des couplages : le calcul de ces couplages ne peut plus être considéré comme entièrement déter-
ministe, les approximations sont souhaitables voire à rechercher en priorité et essentiellement dans
une perspective de recherche de pire cas. L’évaluation du risque encouru est en effet une donnée
bien plus essentielle pour le concepteur que de connaître le niveau précis d’interférence calculé à
partir d’un jeu de paramètres eux-mêmes estimés.
Suite à ma titularisation au CNRS en 1994, j’ai orienté ma recherche dans deux directions, l’une
était la continuité naturelle des travaux menés jusqu’alors, l’autre était complémentaire et visait à
doter le laboratoire LRPE2 d’outils d’investigation numérique. En effet, localement, ma thèse avait
déjà constitué un premier tournant dans l’équipe CEM du LRPE dont les activités de recherche
possédaient une forte composante expérimentale, ce qui comprenait naturellement la recherche de
modèles physiques, mais excluait jusqu’alors les approches de modélisation d’architectures élec-
triques complexes ou de structures 3D pour la CEM. L’objectif que je poursuivais était donc de
doter le LRPE de moyens de calcul, en complément des outils de topologie électromagnétique dé-
veloppés lors de ma thèse. Nous nous sommes orientés vers la méthode TLM (transmission line
matrix) dont la simplicité de mise en oeuvre et les potentialités nous ont parues intéressantes sur le
plan de l’analyse des couplages en CEM. Un aperçu de nos travaux sur la TLM figure au paragraphe
3.2.2.
2
Laboratoire de radiopropagation et électronique de l’université de Lille 1, désormais groupe TELICE de l’IEMN
(UMR CNRS 8520)
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 29

3.2.1.1 Introduction à la topologie électromagnétique


En 1994, la topologie électromagnétique est devenue un outil mûr au moins sur le plan aca-
démique. Le transfert au monde industriel supposait au minimum une adaptation de l’interface
homme machine des logiciels développés. Ce travail, parallèlement à la poursuite des travaux de
recherche a été entrepris à l’ONERA. Sur le plan académique, il reste néanmoins un problème cru-
cial à résoudre : Comment entreprendre les calculs lorsque certaines données du calcul peuvent être
considérées comme variables (par exemple la position relative d’un toron dans son environnement
ou la position des câbles dans un toron) ? Comment déterminer le niveau maximum de perturbation
engendré parmi un grand nombre d’éventualités des données de calcul ? C’est la voie de recherche
que nous avons poursuivie notamment dans le cadre de travaux de recherche sous contrat avec la
DGA/CEG ( Délégation Générale à l’Armement/ Centre d’Etudes de Gramat)
Nous présentons ci-dessous une brève introduction à la topologie électromagnétique et un
aperçu de nos travaux de recherche sur la question.
La théorie de la topologie électromagnétique vise à étudier la propagation des interférences
électromagnétiques dans des systèmes complexes. Cette approche initiée par C.E. Baum [4, 5]
a pour objectif la description formelle des chemins d’interférence entre différents sous-volumes
au sein du volume général de calcul. L’analyse de ces chemins d’interférence, suivant le type de
couplage que l’on cherche à quantifier peut permettre de formuler une hypothèse visant à négliger
certaines interactions. Cette hypothèse est communément appelée hypothèse de bon blindage. Il
en suit une simplification avantageuse du calcul. Cette approche très générale a un atout majeur :
elle décrit aussi bien les interactions liées aux couplages électromagnétiques dans des structures
(avions, voitures...) qu’au niveau des architectures câblées. Nous prenons comme exemple le cas de
la figure 3.1a. Nous supposons un système dont l’enveloppe permet de délimiter le volume extérieur
V0 au sein duquel existe une source de perturbation. Ce système est également décomposable en
2 sous volumes internes notés V11 et V12 . Cette décomposition est possible lorsque les surfaces
délimitant les intersections entre volumes sont constituées en partie de matériau conduteur. La
situation de la figure 3.1a peut correspondre à l’illumination électromagnétique d’un aéronef en
matériau métallique où l’on ferait apparaître la zone de la carlingue (V12 ) et la zone du cockpit
(V11 ). Si on cherche précisément à établir le niveau d’interférence dans ce volume V11 , on établira
tout d’abord un diagramme d’interaction conformément à la figure 3.1b. On suppose en effet que
la source se couple au système via deux chemins d’interférences possibles, notamment via les
chemins de fuite présents directement au niveau du cockpit, caractérisé par le noeud S0;11 qui
traduit l’interaction entre le volume V0 et le volume V11 . Le deuxième chemin est celui du couplage
entre le volume extérieur et la carlingue (S0;12 ) puis de la carlingue vers le cockpit (S11;12 ).
Suivant les caractéristiques spectrales de la source d’interférence, on pourra dans un certain
nombre de situations courantes formuler l’hypothèse suivante :

kS0;12 k kS11;12 k ≪ kS0;11 k (3.1)


où kkdésigne une norme matricielle. Cette condition est appelée communément l’hypothèse de
bon blindage. Lorsqu’elle est applicable elle permet pour cet exemple de calculer l’interférence de
la source avec le cockpit sans se préoccuper de la carlingue, ce qui représente naturellement une
simplification considérable.
On associe au graphe d’interaction des ondes génériques se propageant sur les branches puis
se répartissant aux noeuds. C’est ainsi que la quantification des paramètres S peut être réalisée.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 30

F IG . 3.1 – Exemple de décomposition topologique au niveau système et graphe d’interaction asso-


cié

La figure 3.2 résume les notations adoptées. Sur chacune des arêtes du graphe d’interaction, on
définit des vecteurs d’onde se propageant dans les directions progressive et régressive. A partir de
l’exemple de la figure 3.2 on peut établir deux types de relations. Le premier traduit la propagation
des ondes sur les chemins du graphe. On écrira par exemple pour le vecteur [W0,A ] :

[W0A (LA )] = [ΓA ] [W0A (0)] + [W S0A ] (3.2)


où [W S0A ] est le vecteur des ondes sources intégrées sur l’arête
 A en partant du noeud 0. [ΓA ]
est la matrice de propagation le long du chemin A. [W0A (0)] et W0A (LA) sont les vecteurs d’ondes
situés respectivement à l’origine (noeud 0) et à l’autre extremité de l’arête A (noeud 1), de longueur
LA . Le second type de relations est lié à la répartition d’énergie au niveau des noeuds du graphe
d’interaction. On écrira par exemple au niveau du noeud 1, l’équation de répartition suivante :
   
W1A (0) W0A (LA )
= [S1 ] (3.3)
W1B (0) W2B (LB )

où [S1 ] est la matrice de répartition (scattering), ou encore matrice S topologique au noeud 1


reliant les ondes entrantes [W0A (LA )] et [W2B (LB )] aux ondes sortantes [W1A (0)] et [W1B (0)]. A
partir de l’ensemble des équations du type 3.2 et 3.3, on établit l’équation matricielle de la topologie
électromagnétique connue sous le nom d’équation BLT (Baum,Liu,Tesche) :

{[1] − [S] [Γ]} [W ] = [S] [W S] (3.4)



[1] est la matrice unité,
[S] est la supermatrice de répartition de l’ensemble des matrices de répartition en chaque noeud,
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 31

F IG . 3.2 – Un élement générique de graphe d’interaction et notations associées

[Γ] est la supermatrice de l’ensemble des matrices de propagation de chacune des arêtes du
graphe,
[W S] est le supervecteur de l’ensemble des vecteurs d’ondes sources se propageant dans le
système étudié.
On conçoit que sur le plan de la conception et de la modélisation CEM, ce type de graphe
d’interférence peut être très utile lors de l’étude de la quantification des interactions. Le graphe est
établi quelle que soit la localisation de la source et la localisation du point d’observation. Seule
l’analyse du graphe diffère lors d’une modification quelconque de ces localisations.
Ce formalisme est également généralisable à l’étude de la propagation des interférences au sein
des architectures câblées, ce qui consitue un centre d’intérêt majeur dans l’étude de nombreux
systèmes pour lesquels le composant câblage est prépondérant sur le plan CEM. Nous présentons
succinctement l’approche proposée initialement dans [6]. Cette approche repose historiquement sur
l’hypothèse de propagation de modes TEM (Transverse ElectroMagnétique) au sein des réseaux
filaires que l’on peut supposer acceptable pour bon nombre de systèmes industriels jusqu’à des
fréquences de l’ordre de plusieurs centaines de MHz. C’est la proximité avec une structure bonne
conductrice d’électricité qui permet cette approximation. Supposons l’existence d’une ligne de
transmission multiconducteur située au dessus d’un plan de masse ou possédant un conducteur de
référence et pour laquelle on admet que la propagation soit effectivement TEM. En adoptant les
notations de la figure 3.3, les courants et tensions sont gouvernés par les équations couplées des
télégraphistes :

∂ [V1 (z)] h i
(S)
− = [Z] [I1 (z)] − V1 (z) (3.5)
ðz
∂ [I1 (z)] h i
(S)
− = [Y ] [V1 (z)] − I1 (z) (3.6)
ðz
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 32

Où [Z]et [Y ] sont respectivement


h la imatrice
h impédance
i linéique et la matrice admittance li-
(S) (S)
néique de la ligne de transmission. I1 et V1 représentent les vecteurs sources de courant et
de tension. Ce système d’équations peut etre identifié à l’équation BLT (3.4) en posant les change-
ments de variables suivants :

[W1 (z)] = [V1 (z)] + [ZC ] [I1 (z)] (3.7)

[W2 (zr )] = [V2 (zr )] + [ZC ] [I2 (zr )] (3.8)


h i h i h i
(S) (S) (S)
W1 (z) = V1 (z) + [ZC ] I1 (z) (3.9)
h i h i h i
(S) (S) (S)
W2 (zr ) = V2 (zr ) + [ZC ] I2 (zr ) (3.10)
On démontre alors à partir des équations des télégraphistes 3.5 et 3.6 que les relations de pro-
pagation sur la ligne multifilaire peuvent se mettre sous la forme :

Z L h i
(s)
[W 1 (L)] = [exp [− [γ] L]] [W 1 (0)] + [exp [− [γ] (L − z ′ )]] W1 (z ′ ) dz ′ (3.11)
0

Z L h i
(s) ′
[W 2 (L)] = [exp [− [γ] L]] [W 2 (0)] + [exp [− [γ] (L − zr′ )]] W2 (zr ) dzr′ (3.12)
0

On reconnaît la structure de l’équation du type 3.2 avec [ZC ] la matrice impédance caractéris-
tique et [γ] = v.p. {[Z] [Y ]}1/2 la matrice des exposants de propagation.
En conséquence de ce changement de variable, l’identification avec l’équation BLT (3.4) conduit
à définir la supermatrice [Γ]telle que
 
[exp [− [γ] L]] 0
[Γ] = (3.13)
0 [exp [− [γ] L]]
Ainsi, une architecture complexe formée d’un nombre quelconque de liaisons multifilaires in-
terconnectées peut être décrite par un réseau d’arêtes et de noeuds du même type que ceux définis
plus haut en ce qui concerne les structures. Les lignes multifilaires sont conventionnellement appe-
lées tubes tandis que les noeuds du réseau sont conventionnellement appelés jonctions.
Sur la base de ces concepts, un certain nombre de travaux ont été initiés notamment par l’ONERA
en vue d’évaluer leur applicabilité dans le contexte de la protection des équipements électroniques
aéronautiques vis-à-vis notamment des effets indirects de foudroiements. C’est dans ce contexte
que j’ai effectué ma thèse sur ce sujet qui allait devenir ma première spécialité. Ces travaux de thèse
démarrés dans la suite de celle de Jean-Philippe Parmantier (ONERA/Dassault Aviation/ Université
de Lille) portaient sur l’applicabililité de la topologie électromagnétique aux réseaux de lignes de
transmission non-uniformes. Un condensé très utile des principaux résultats obtenus et de certaines
perspectives de la topologie électromagnétique a été publié assez récemment par Jean-Philippe Par-
mantier [7]. Le problème original sur lequel il m’a été donné de mener ma recherche part du constat
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 33

F IG . 3.3 – Ligne de transmission multiconducteur

que les lignes de transmission dans un avion sont très rarement uniformes : les conducteurs d’un
même faisceau ne sont pas parallèlles entre eux ni même au conducteur de référence. Le forma-
lisme présenté plus haut suppose d’emblée que les paramètres linéiques des lignes de transmission
sont indépendants de l’abscisse z. Nous avons proposé une démarche d’analyse et de traitement de
ces non-uniformités3. La vocation de ce rapport n’étant pas de décrire mes travaux anté doctorat, je
laisse le lecteur curieux se pencher, s’il le souhaite, sur les principaux résultats obtenus au cours de
cette thèse en consultant les références suivantes[2, 3].

3.2.1.2 Approximations et recherche d’encadrement du niveau des perturbations sur les


systèmes câblés (Période Post-Thèse)
A partir de 1994, mes travaux de recherche se sont principalement orientés vers une probléma-
tique qui reste, à mon sens, entièrement d’actualité. Les années 1990/2000 ont été déterminantes en
ce qui concerne l’avènement de la simulation électromagnétique pour des domaines d’application
évidemment très variés. Il faut y voir naturellement certains facteurs concomitants. D’une part, un
bon nombre d’outils de calculs dotés de modèles de plus en plus étendus ont été développées et
sont arrivés à une certaine maturité. Plus encore, les capacités de calcul ont effectivement rendu
possible l’éxécution de cas réalistes sur des stations de travail au coût plus abordable. Certaines
sociétés ont donc vu le jour en proposant des outils possédant des interfaces utilisateurs de très
bon niveau. Ces outils sont aussi aujourd’hui interfaçables avec bon nombre de logiciels industriels
en pré-traitement ou post-traitement. Cela concerne également le logiciel CRIPTE développé par
l’ONERA et commercialisé par ESI. La diffusion progressive de la simulation numérique en CEM
s’est donc effectuée progressivement, et le mouvement s’amplifie encore à l’heure actuelle.
3
Avec le recul, c’est une nouvelle illustration du fait qu’un problème de “terrain”, très loin a priori de la recherche
fondamentale peut conduire à des travaux de recherches amont.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 34

Il subsiste par contre une difficulté soulevée déjà depuis longtemps (voir par exemple [8] pour
la description du problème et d’une solution possible) et qui pose un problème particulier de trai-
tement : c’est l’analyse de la sensibilité des calculs de couplage à la variation des paramètres de
calcul. En effet, il est particulièrement important de réaliser que les calculs d’interférences sur
câbles supposent de connaître suffisamment d’information a priori. La figure 3.4 schématise la
procédure habituelle de calcul d’interférence utilisant le formalisme topologique. On peut consi-
dérer que l’unité de traitement topologique a été validée dans maintes situations de couplage et
plus récemment a démontré son efficacité dans des situations d’une complexité certaine [9, 10, 11].
La qualité des résultats dépend de l’identification des chemins de couplage mais également de la
détermination de nombreux paramètres. Parmi ces derniers, l’estimation des paramètres linéiques
ainsi que l’évaluation des circuits équivalents aux extrémités des câblages n’est pas sans poser de
très importantes difficultés. Ceci est d’autant plus vrai que l’apport de la modélisation numérique
des couplages s’avère utile en phase initiale de conception des systèmes plutôt qu’en phase de
confrontation expérimentale. Deux voies de recherche complémentaires s’ouvrent à ce stade. La
première voie concerne l’analyse des couplages dans des configurations pour lesquelles les diffé-
rents paramètres ne sont connus qu’avec un certaine précision parfois modeste. Il convient dans ce
cas de réaliser une analyse de sensibilité directement à partir de l’unité de traitement topologique
ou mieux encore à partir d’un modèle réduit. L’orientation prise dans le cadre d’une recherche de
niveau d’interférence consiste alors à évaluer le risque maximal encouru. Cette première voie a
fait l’objet de nos travaux de recherches entre 1994 et 1997. La seconde voie s’engage plus dé-
libérément à traiter une situation à caractère plus prédictive pour laquelle il existe de nombreux
paramètres peu connus a priori tels les charges d’extrémité. Nous avons proposé plus récemment
une nouvelle aproche détaillée dans la section 3.4.3 de ce rapport, suite à notre réintégration au
CNRS.
Les travaux menés pendant cette période ont été soutenus par la DGA/CEG (Centre d’études de
Gramat). Ils ont fait l’objet de trois rapports de convention successifs [12, 13, 14]. Nous revenons
donc ici à cette première approche qui se veut en cohérence avec la nature des besoins industriels en
termes de calculs de compatibilité électromagnétique. En effet, la précision de calcul n’est pas en
soi requise lors de l’analyse d’une situation de couplage électromagnétique. Pour illustrer cette no-
tion, nous pouvons tenter de formaliser sur le plan électromagnétique le calcul CEM de la manière
suivante. Toute évaluation d’un niveau d’interférence dans le domaine du temps ou de la fréquence
peut être mise sous la forme :
y(u) = x(u) + ∆x(u) (3.14)
Dans cette expression y(u) est une estimation par le calcul de la fonction x(u) que l’on cherche à
approcher et qui représente le système réeel. La fonction x(u) a éventuellement été mesurée notam-
ment dans le cadre de la validation du modèle. Dans ce cas, on cherche naturellement à minimiser
l’erreur de calcul ∆x(u). On admettra que cette opération donne un résultat satisfaisant lorsque les
paramètres d’entrée du modèle sont connus avec précision. ∆x(u) est donc raisonnablement borné
par |∆max x(u)| :
y(u) ≤ x(u) + |∆max x(u)| (3.15)
L’ingénieur CEM quant à lui est naturellement intéressé par la fiabilité du modèle mais plus en-
core par la sensibilité de x(u) à certains paramètres. En effet, on peut admettre que d’une réalisation
à l’autre du système étudié, on obtienne des variations de paramètres p1,p2,p3... :
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 35

F IG . 3.4 – Schéma générique d’une résolution d’un problème de calcul d’interférence dans le for-
malisme topologique
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 36

x(u) = f (p1, p2, p3...) (3.16)


Ce qui importe au concepteur dans ce cas est de connaître le risque maximum encouru et donc
la fonction xmax (u) telle que :

xmax (u) = Max |x(u)| ∀pi (3.17)


ou de façon encore plus limitée :

Max
{xmax (u)} (3.18)
u
Par conséquent, l’intérêt d’une modélisation a priori reste entier si par une méthode de calcul
quelconque et connaissant p1, p2, p3... on évlaue une valeur limite ylim (u) de y(u) telle que :

ylim (u) = xmax (u) + |∆max x(u)| ∀u (3.19)


où à défaut sous une forme probabiliste :

P (ylim (u)) ≤ 1 − β (3.20)

Où β représente le risque de sous estimation de la fonction limite.


D’une manière générale, il existe une non conformité potentielle en CEM lorsque le signal me-
suré excède un certain gabarit ou une spécification. La détermination d’une fontion limite ylim (u)
de type 3.19 est donc particulièrement intéressante pour le concepteur. Il existe naturellement deux
difficultés inhérentes à cette procédure. La première difficulté consiste à extraire des fonctions
limites à partir d’un problème de couplage conventionnel. La seconde difficulté est en outre de
trouver une fonction limite raisonnable et donc utilisable sur le plan pratique.
Nous avons donc consacré une part importante de nos travaux à rechercher des fonctions li-
mites via différentes approches. L’outil matriciel offert par la topologie électromagnétique a tout
d’abord représenté un outil important d’analyse. Les ressources offertes par le formalisme topolo-
gique ont notamment été étudiées en la matière par Agrawal et Baum dans un article très théorique
ne présentant pas de résultats d’application [15].
La principale approche que nous avons poursuivie a donc été de rechercher une application
possible de ces travaux. Nous illustrons cette approche en réétudiant la configuration d’une ligne
de transmission multiconducteur de la figure 3.3. Nous nous intéressons à déterminer les limites
des courants induits sur la ligne de transmission. Le vecteur de courant sur la ligne est défini par
1
[I1 (z)] = [ZC ]−1 {[W1 (z)] − [W2 (L − z)]} (3.21)
2
A partir des équations de propagation 3.11 et 3.12 on peut montrer assez directement la propriété
suivante :
1 
k[I1 (z)]k ≤ [ZC ]−1 [W1 (z)] + [ZC ]−1 [W2 (L − z)] (3.22)
2
Les normes des ondes [W1 (z)]et [W2 (z)] sont reliées d’une part aux normes des vecteurs
d’ondes sources appliquées sur la ligne de transmission et d’autre part aux matrices S de répartition
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 37

d’énergie qui dépendent des charges d’extrémité de la ligne de transmission. On peut démontrer
que le module de la ième composante du vecteur courant est limité par :
X
|Ii (z)| ≤ Z −1 {|W1 (z)j | + |W2 (L − z)j |} (3.23)
c ij
j

Les relations liant les ondes progressives et régressives sur le réseau sont associées aux pa-
ramètres S fixant la répartition d’énergie aux extrémités de la ligne de transmission. Elles sont
définies à partir de l’équation BLT (3.4) :

 hR h i i 
   L ′ (s) ′ ′
[1] [S1 ] [exp [− [γ] L]] [W1 (0)] [S1 ] 0 [exp [− [γ] (L − zr )]] W2 (zr ) dzr
= hR h i i 
[S2 ] [exp [− [γ] L]] [1] [W2 (0)] L (s)
[S2 ] 0 [exp [− [γ] (L − z ′ )]] W1 (z ′ ) dz ′
(3.24)
Nous illustrons cette approche dans le cadre très simple d’une ligne de transmission compor-
tant
h un seul i conducteur excité par une source locale en z = zs de tension unitaire de la forme
(S)
V1 (z) = δ(z − zs ). Cette ligne de transmission est chargée par deux résistances d’extrémité
R1 et R2 de valeur quelconque. Après quelques manipulations élémentaires à partir de 3.23, 3.11,
3.12 et 3.24 on montre alors le résultat suivant :
1
|I(z)| ≤ (3.25)
RA + RB
Z2 Z2
avec RA = R1 si R1 < ZC ,RA = RC1 si R1 > ZC et de même RB = R2 si R2 < ZC ,RB = RC2
si R2 > ZC .
Le courant est donc limité, ce qui n’est pas une surprise par les impédances d’extrémité. La
nature du niveau majorant dépend de la valeur relative de ces impédances par rapport à l’impé-
dance caractéristique. Dans le cadre d’une ligne sans pertes, ce majorant constitue effectivement la
valeur limite du courant dans le cas ou une impédance au moins est inférieure à l’impédance carac-
téristique. Dans le cas contraire c’est le majorant de V(z) qu’il faut rechercher. Nous avons montré
que ce résultat est parfaitement généralisable au cas d’une ligne de transmission homogène multi-
conductrice. Le type de majorant ainsi déterminé ne représente en somme qu’un scalaire. Dans le
domaine de fréquence où les phénomènes de propagation entrent en jeu, il peut être assez réaliste.
Il peut être par contre potentiellement totalement surévalué dans le domaine basse fréquence. Cette
approche a donc été complétée par une recherche de majoration à partir d’une approche de type
circuit équivalent basse fréquence d’une ligne de transmission. Développée dans le cadre d’une
ligne de transmission multiconducteur, elle permet effectivement de relier la borne maximale du
courant aux valeurs maximales des mutuelles capacitives et inductives de couplage notamment.
Les résultats de cette approche ont été présentés dans [16].
Parallèlement, nous avions également à la fin de notre thèse démontré le principe d’application
du formalisme topologique au cas des liaisons blindées. Il est apparu utile d’approfondir cette ques-
tion dans le cadre d’une thèse de doctorat démarrée dès 1992. La thèse de Pierre Wallet[17] a porté
essentiellement sur l’applicabilité de la topologie électromagnétique à la modélisation des phéno-
mènes décrivant les couplages aux faisceaux de câbles blindés. Sur le plan théorique, l’adaptation
du formalisme topologique au traitement de câbles blindés ne pose pas en principe de difficultés
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 38

majeures, mais il existe deux stratégies différentes à appliquer suivant le problème étudié. L’ap-
proximation de bon blindage, s’il elle est applicable, autorise à traiter le problème en deux étapes.
Le blindage apparaît alors comme une frontière topologique et le problème interne (respectivement
externe) peut être calculé à partir de sources produites par le problème externe (respectivement in-
terne). Au contraire, un blindage interrompu ou présentant par exemple des points de fuites localisés
importants sera traité comme un conducteur banalisé. Dans ce contexte, une référence de potentiel
unique est imposée à l’ensemble des conducteurs et il faut alors rechercher l’expression des ma-
trices de propagation et de matrice d’impédance caractéristique hybrides de ce type de système.
La pertinence des ces stratégies via l’analyse des différents paramètres qui influencent la quanti-
fication des couplages a été analysée en détail au cours de cette thèse. L’approche topologique se
révèle en fin de compte tout à fait pertinente mais ne résoud pas le problème de la quantification
préalable des paramètres du calcul associés au câbles blindés dont certains se caractérisent par une
très grande sensibilité.

3.2.2 AXE 2 Modélisation numérique des champs électromagnétiques dans


des structures 3D via la méthode TLM 3D ( Transmission Line Ma-
trix). Application à la modélisation des chambres réverbérantes à bras-
sage de modes
L’objectif initial de cette activité de recherche, démarrée ex-nihilo au L.R.PE. en 1994 était de
maîtriser la modélisation numérique 3D en vue d’applications CEM à une époque où l’avènement
des méthodes numériques de calcul était prévisible. L’augmentation des capacités des calculateurs,
la panoplie des phénomènes physiques devenus accessibles à la modélisation ainsi que les progrès
en cours en matière d’interface homme machine le laissaient présager. Le choix de la méthode
TLM 3D s’est effectué au cours de l’année 1995 non sans s’être au préalable formé aux différentes
méthodes envisageables (équations intégrales, différences finies, éléments finis...). La motivation
pour la TLM 3D provenait, outre les avantages inhérents aux calculs effectués dans le domaine tem-
porel, de l’extrême simplicité de son algorithme, de sa capacité potentielle à intégrer des éléments
de différentes natures (matériaux minces ou épais notamment). Corrélativement, nous considérions
qu’il était important de se former et de maîtriser complètement une méthode de ce type car ou-
til de calcul à la base il devait évoluer vers un outil de recherche comportant donc des modules
spécifiques à développer en vue de résoudre des problématiques de couplages électromagnétiques
variées. La TLM 3D possède en outre des propriétés intéressantes (prise en compte d’éléments
localisés, bonnes caractéristiques de dispersion notamment en milieu confiné) et une communauté
était en train de se former autour de cet outil. Ceci est aujourd’hui confirmé par l’apparition d’outils
commercialisés et du succès grandissant de la TLM.

3.2.2.1 Introduction à la méthode T.L.M.


Le principe de base de la méthode TLM [18] est en fait extrêmement simple et en somme proche
de la méthode plus classique des différences finies dans le domaine temporel basée sur la cellule de
Yee et le calcul entrelacé des champs électriques et magnétiques. A la différence de cette dernière,
la TLM effectue ce calcul simultanément au centre de la maille élémentaire de discrétisation. Le
schéma de propagation de la méthode TLM s’inspire du principe de rayonnement des sources lu-
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 39

mineuses tel qu’il a été découvert par Huygens au XVIIème siècle. Suivant ce principe, une source
ponctuelle de rayonnement, après un temps de propagation dt se décompose en un ensemble de
sources secondaires diposées uniformément sur le périmètre d’une sphère de rayonnement centrée
sur la source primaire et dont le rayon est (dt) v où v est la vitesse de propagation du milieu. A leur
tour, ces sources secondaires rayonnent de façon similaire. Le principe de conservation d’énergie
(si le milieu est sans perte) conditionne le calcul de l’amplitude de ses sources. La méthode TLM
n’est autre que la discrétisation de ce processus. Le maillage TLM est constitué de lignes de trans-
mission fictives le long desquelles les sources se propagent. Dans l’espace à trois dimensions, une
cellule élémentaire est constituée de 12 lignes de transmission qui partant du centre de la cellule
sont orientées suivant les directions positives et négatives du repère cartésien, et ce suivant les 2
polarisations orthogonales à la direction de propagation. Ainsi dans un maillage TLM la source
suivant sa direction de propagation et sa polarisation est propagée sur un sous ensemble de ces
lignes de transmission. Elle donne naissance à des sources secondaires qui au bout d’un temps de
propagation ∆t va se connecter aux cellules voisines et ainsi de suite... Les courants et différences
de potentiels sur les lignes de transmission sont associés aux champs magnétique et électrique,
respectivement. De même, la perméabilité magnétique du milieu de propagation (respectivement
la permittivité diélectrique) est équivalente à l’inductance linéïque (respectivement la permittivité
diélectrique) des lignes de transmission.
Les bases de cette méthode ont été jetées tout d’abord par P.B. Johns et R.L. Beurle dans un ar-
ticle de 1971 [19] pour traiter de la propagation électromagnétique dans un espace à 2 dimensions.
Elle a ensuite rapidement été étendue au domaine volumique [20]. Cependant l’invention du noeud
condensé symétrique par P.B. Johns [21] a très largement simplifié et amélioré la méthode et consti-
tue la pierre angulaire autour de laquelle ont été construits bon nombre de travaux postérieurs (y
compris le développement de nouveaux noeuds aux propriétés plus élaborées). Le noeud condensé
symétrique est représenté en figure 3.5. La numérotation des branches est parfaitement arbitraire,
mais elle est communément adoptée par convention. Il est constitué de 12 lignes de transmission de
longueur ∆l/2 parcourant les trois directions de l’espace au sein d’une maille élémentaire cubique
de longueur d’arête ∆l. Le maillage global est constitué par la connexion des lignes de transmission
sur tout le volume de calcul.
Nous n’établirons pas l’ensemble des relations constitutives du noeud condensé symétrique,
mais nous donnons un aperçu de leur construction. Nous notons par Vkinc l’onde incidente sur la
branche k∀k ∈ [1, 12]. Par construction, au temps t = t0 pour lequel les ondes sont incidentes au
centre de la maille, on définit les champs électrique et magnétique par :

Ex = (V1inc + V2inc + V9inc + V12inc )/(2∆l) (3.26)

Ey = (V3inc + V4inc + V8inc + V11inc )/(2∆l) (3.27)


Ez = (V5inc + V6inc + V7inc + V10inc )/(2∆l) (3.28)

Hx = (V4inc − V5inc + V7inc − V8inc )/(2∆l)/Z0 (3.29)

Hy = (−V2inc − V6inc + V9inc − V10inc )/(2∆l)/Z0 (3.30)


Hz = (−V3inc + V1inc + V11inc − V12inc )/(2∆l)/Z0 (3.31)
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 40

F IG . 3.5 – Le noeud condensé symétrique, cellule élémentaire pour la méthode TLM

Supposons une onde incidente sur la branche n˚1. Nous laissons le soin aux lecteurs courageux
d’effectuer le raisonnement pour les 11 autres branches ! D’après l’orientation de la ligne de trans-
mission concernée, l’excitation associée correspond à la composante de champ électrique Ex, et à
la composante du champ magnétique Hz. Suivant la troisième composante de la loi de Maxwell-
Faraday :
∂Ey ∂Ex ∂
− = −µ Hz (3.32)
∂x ∂y ∂t
cette excitation est couplée à l’association des composantes Ey et Hz. Ceci correspond donc à
un transfert d’énergie vers les ports 3 et 11 du noeud condensé symétrique. Dans le même temps,
suivant la première composante de la loi de Maxwell-Ampère :
∂Hy ∂Hz ∂
− = −µ Ex (3.33)
∂z ∂y ∂t
cette excitation est couplée à l’association des composantes Ex et Hy. Ceci correspond donc à
un transfert d’énergie vers les ports 2 et 9 du noeud condensé symétrique.
Les règles de conservation d’énergie et la symétrie du noeud permettent d’établir les relations
constitutives suivantes. Soit Vkref l’onde réfléchie sur la branche k∀k ∈ [1, 12] au centre du noeud
condensé symétrique au temps t = t+ 0 . La répartition d’énergie (réflexion) sur le noeud s’écrit sous
la forme élémentaire suivante :
1
V1ref = (V2inc + V3inc + V9inc − V11inc ) (3.34)
2

1
V2ref = (V1inc + V6inc − V10inc + V12inc ) (3.35)
2
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 41

1
V3ref = (V1inc + V4inc + V8inc − V12inc ) (3.36)
2
1
V4ref = (V3inc + V5inc − V7inc + V11inc ) (3.37)
2
1
V5ref = (V4inc + V6inc − V8inc − V10inc ) (3.38)
2
1
V6ref = (V2inc + V5inc + V7inc − V9inc ) (3.39)
2
1
V7ref = (−V4inc + V6inc + V8inc + V10inc ) (3.40)
2
1
V8ref = (V3inc − V5inc + V7inc + V11inc ) (3.41)
2
1
V9ref = (V1inc − V6inc + V10inc + V12inc ) (3.42)
2
1
V10ref = (−V2inc + V5inc + V7inc + V9inc ) (3.43)
2
1
V11ref = (−V1inc + V4inc + V8inc + V12inc ) (3.44)
2
1
V12ref = (V2inc − V3inc + V9inc + V11inc ) (3.45)
2
Au bout du temps élémentaire de propagation (∆l/2v, où v est la vitesse de propagation du
milieu) les ondes réfléchies parviennent aux extrémités des branches. Elles sont alors connectées
aux noeuds voisins et parviennent au centre de ceux-ci au bout de ∆t = ∆l/v. Supposons le noeud
de coordonnées (i,j,k) où i,j,k sont des nombres entiers tels que x = i∆x, y = i∆y, z = i∆z, avec
∆x = ∆y = ∆z = ∆l. Les connexions en ce noeud s’écrivent :

V1inc (i, j, k) t0+∆t = V12ref (i, j − 1, k) (3.46)


V2inc (i, j, k) t0+∆t
= V9ref (i, j, k − 1) (3.47)

V3inc (i, j, k) t0+∆t
= V11ref (i − 1, j, k) (3.48)

V4inc (i, j, k) t0+∆t = V8ref (i, j, k − 1) (3.49)

V5inc (i, j, k) t0+∆t = V7ref (i, j − 1, k) (3.50)

V6inc (i, j, k) t0+∆t = V10ref (i − 1, j, k) (3.51)

V7inc (i, j, k) t0+∆t = V5r (i, j + 1, k) (3.52)

V8inc (i, j, k) t0+∆t = V4ref (i, j, k + 1) (3.53)
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 42


V9inc (i, j, k) t0+∆t
= V2ref (i, j, k + 1) (3.54)

V10inc (i, j, k) t0+∆t
= V6ref (i + 1, j, k) (3.55)

V11inc (i, j, k) t0+∆t = V3ref (i + 1, j, k) (3.56)

V12inc (i, j, k) t0+∆t = V12ref (i, j + 1, k) (3.57)
Ainsi, le noyau de calcul de l’algorithme TLM est-il constitué de 2 opérations successives
élémentaires de répartition (relations 3.34 à 3.45) et de connexion (relations 3.46 à 3.57) pour
chaque maille du volume discrétisé au rythme de la discrétisation temporelle ∆t.
Naturellement, la méthode TLM s’est rapidement étoffée pour modéliser différents phénomènes
de propagation ou de couplages rencontrés dans le domaine de l’étude des dispositifs hyperfré-
quences et plus récemment de la CEM. Le noeud condensé symétrique hybride [22] permet notam-
ment la simulation de milieux inhomogènes, anisotropiques, avec un pas de maillage variable. La
modélisation de milieux à pertes [23], de composants linéaires ou non linéaires [24], de matériaux
aux propriétés électromagnétiques complexes [25, 26, 27], l’incorporation de fils conducteurs [28]
[29] sont autant d’outils qui ont été progressivement développés. On peut donc considérer que cette
méthode présente des atouts tout à fait comparables à la méthode des différences finies basée sur la
cellule de Yee.

3.2.2.2 Développements et applications


J’ai donc développé un noyau de calcul de type TLM 3D en 1995 sur la base du noeud condensé
symétrique. Cette période a coïncidé avec certaines interrogations théoriques issues des travaux de
thèse de Nicolas Lamblain menés à l’université de Lille sur les chambres réverbérantes. Du fait de
l’excellente caractéristique de dispersion de la méthode TLM [30], celle-ci semblait bien adaptée
à l’étude des modes de propagation dans une enceinte réverbérante. On a pu ainsi démontrer que
la porte d’une cage de Faraday pouvait être à l’origine de la levée de dégénérescence de modes
TM et TE au sein de celle-ci. Cette levée de dégénérescence s’explique par la légère déformation
géométrique du parallélépipède introduite par la seule porte. Nous nous sommes ensuite intéressés à
l’étude des mécanismes permettant l’obtention de l’homogénéité statistique du champ dans la cage.
Une simulation unique par la méthode TLM permet en effet après convolution avec des signaux
temporels de bande passante variable d’établir les propriétés d’homogénéité du champ. Nous avons
ainsi montré que l’homogénéité du champ est d’autant meilleure que la fréquence porteuse du
signal appliqué ainsi que sa bande passante augmentent. L’incorporation de pertes réalistes aurait
pu alors permettre d’estimer par la modélisation la bande passante nécessaire à l’obtention d’une
homogénéité suffisante. A la lumière des travaux menés depuis sur la question, avec des moyens
plus sophistiqués, ces analyses présentaient un premier embryon de résultats sur la question encore
ouverte à ce jour de la modélisation du comportement des chambres à brassage de modes [31].
Nous avons initié également un certain nombre de calculs sur structures simples en vue notamment
d’étudier l’articulation avec les outils topologiques de calcul des couplages aux câbles. Cependant,
ces travaux se sont interrompus à mon départ de Lille, début 1997.

3.2.2.3 Changement d’orientation


La fin de cette première période correspond à un changement d’orientation professionnelle
ayant pour origine factuelle la création du CERPEM à Laval, ce qui représentait donc une oppor-
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 43

tunité. Ce changement d’orientation correspond également très prosaïquement au sentiment que


faire de la compatibilité électromagnétique sans viser finalement une amélioration des procédés et
méthodes industrielles pratiquées est inutile. L’utilité du chercheur réside certainement dans la ca-
pitalisation du savoir, mais dans un domaine comme la CEM, cette capitalisation doit déboucher sur
l’acquisition d’une expertise dont on peut faire profiter nos interlocuteurs notamment industriels,
dans le cadre d’opérations de transfert de technologies. La connaissance du tissu économique, des
mécanismes financiers et industriels de production, la place de l’innovation et sa genèse dans un
processus industriel sont autant de facteurs qui portés à la connaissance d’un chercheur sont autant
de ressources possibles. Parmi également les idées qui commençaient à germer dans mon esprit à
cette époque, il me semblait déjà que la meilleure façon d’apporter l’innovation, si du moins cette
prétention est justifiée, est encore de l’apporter soi-même. Ma formation d’ingénieur me portait
également à mieux connaître cet environnement. Ajoutez-y une certaine dose de curiosité et nous
voilà parti pour l’aventure.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 44

3.3 Seconde période : Février 1997-Juin 2002


La motivation initiale du CERPEM était de démontrer la valeur ajoutée importante que pouvait
apporter une structure souple, dotée de moyens et de compétences scientifiques pointues pour amé-
liorer les processus industriels de conception et de protection CEM. Nous y sommes parvenus de
très diverses façons en coordonnant des activités de recherches appliquées, en analysant les points
durs à l’aide d’une démarche scientifique jusqu’à l’obtention de solutions potentiellement indus-
trialisables. L’activité de recherche menée durant cette période recouvre des activités de nature
sensiblement différente des activités menées classiquement dans le cadre de projets académiques.
Ces différences peuvent être de plusieurs ordres, on les retrouve seules ou toutes suivant les projets
traités. Tout d’abord, la durée du projet peut être largement inférieure aux constantes de temps ha-
bituelles de la recherche académique. L’objectif est plus volontiers dirigé vers la mise sur le marché
de produits et de services nouveaux. La notion de résultat ou de valorisation est liée à la dynamique
qu’entraînera le projet en terme de développement, de valeur ajoutée pour le propriétaire des ré-
sultats. Dans ces conditions, la préoccupation concernant l’excellence scientifique attestée par des
publications dans des revues à comité de lecture est une préoccupation mineure voire nulle. Il faut
également rappeler que la mission de recherche telle qu’elle est conçue au CERPEM s’inscrit dans
un continuum d’objectifs très large puisque les activités englobent également les études, expertises
de calcul/mesure et la formation professionnelle. En vue de ce dossier de synthèse nous retiendrons
seulement 3 thèmes significatifs de la nature de nos activités illustrant en somme ce que nos com-
pétences antérieures acquises notamment dans le domaine de la topologie électromagnétique ont
apporté à différents types de projets. Pour avoir une idée plus générale de la diversité des activi-
tés menées durant cette période le lecteur pourra se pencher sur les éléments de mon CV détaillé
(section 2.1).

3.3.1 Méthodologie d’analyse de la susceptibilité électromagnétique de com-


plexes industriels. Application au centre spatial guyanais
Dans ce qui suit, on entend par complexe industriel, un site de production comprenant plusieurs
bâtiments avec interconnexions des différents réseaux de distribution électrique, de télécommunica-
tions, informatiques, ou encore de fluides... La problématique des études menées au CERPEM dans
ce contexte concerne la mise en oeuvre des moyens nécessaires à la protection des équipements et
processus de production à forte valeur ajoutée vis-à-vis de phénomènes électromagnétiques natu-
rels ou artificiels. On pense en particulier à la protection contre les effets directs et indirects de
foudroiements sur le site ou à proximité. La protection foudre de sites (notamment des monuments
classés) est régie par un certain nombre de dispositions réglementaires, et étayée par un ensemble
complexe de normes et règles d’installation. C’est plus particulièrement vrai de la protection di-
recte contre le foudroiement et ses effets dévastateurs. La protection des équipements électriques
et électroniques requiert cependant une analyse plus spécifique qui comprend en particulier l’im-
munité dite aux ondes de choc4 , signal résiduel obtenu en principe après protection primaire des
circuits électriques.
Il faut noter cependant que les dispositions prises relèvent pour l’essentiel du strict respect de
règles d’installations. La validation de la protection est en général visuelle et nécessite d’ailleurs
4
A l’instar de la norme EN/IEC 61000-4-5
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 45

un oeil exercé et donc une solide expérience de terrain pour détecter l’éventuelle dégradation au
cours du temps des installations et dispositifs de protection. En priorité, l’obtention d’un niveau
d’équipotentialité raisonnable, compte tenu de la forme d’onde du perturbateur, est un élément
essentiel. De même, la qualité des prises de terre conditionne les circulations de courants de foudre.
L’inspection des prises de terre est donc un point critique. Il faut noter que cette inspection se fait
généralement uniquement au moyen de l’injection d’un signal continu (ou 50 Hz). L’installation
et les dispositifs de protection ne sont donc pas soumis à une agression représentative de la foudre
afin d’évaluer leur immunité. En réalité, la conduite de tels essais, outre leur difficulté de mise en
oeuvre, exige un plan de sécurité drastique entraînant l’interruption des opérations de production.
Ils ne peuvent donc être menés en pratique.

3.3.1.1 Le projet européen MESA


L’objectif du projet européen (4ème PCRD) MESA (methodology for susceptibility analysis)
dont j’ai assumé l’assistance à la coordination était précisément de pallier les insuffisances de cette
procédure d’évaluation de la qualité de protection électromagnétique des sites industriels. Le prin-
cipe retenu est le suivant. Il s’agit d’utiliser un générateur d’impulsion produisant un spectre suffi-
samment représentatif du perturbateur, typiquement aux alentours de quelques MHz pour le spectre
du courant de foudre. Cependant, l’injection est réalisée à faible niveau, c’est-à-dire compatible
avec la mise en oeuvre de mesures de sécurité élémentaires. La propagation et le couplage de l’im-
pulsion sont étudiés en différents points stratégiques du site à évaluer. L’injection est également
produite en différents points d’impact. Parallèlement, on cherche à partir de la description et de
la visualisation de l’ensemble des infrastrutures et des réseaux électriques, à extraire un modèle
topologique des interactions électromagnétiques. L’ensemble des résultats expérimentaux obtenus
permet la validation du modèle topologique (outil CRIPTE de l’ONERA). L’analyse des résultats
pour une agression réelle est ensuite obtenue par calcul.
Les outils produits par le consortium (AEA technology, APAVE, CERPEM, DIMENSIONS,
EA technology, ONERA, TUV) sont essentiellement le générateur d’impulsion, les modules de
calcul nécessaires incorporés au logiciel de calcul CRIPTE (calcul sur réseaux des interactions per-
turbatrices en topologie électromagnétique) et la méthodologie de mise en oeuvre des ces moyens
sur site pour en analyser le niveau de protection. Les caractéristiques essentielles du générateur
étaient les suivantes : une différence de potentielle ajustable entre 3 kV et 25kV, un courant maxi-
mum débité de 2000 A avec un temps de montée typique de 500 nS en condition de shunt. La
capacité interne du générateur est de 1 µF et son impédance de source de 10 Ohm. Le temps à mi-
hauteur est ainsi de l’ordre de 50 µs. Il est doté de capteurs de courant et de différence de potentiel
reliés à des chaines d’acquisition de bande passante de 10 MHz. En conséquence, il est parfaitement
dimensionné pour générer une excitation représentative sur le plan de la forme d’onde d’un impact
foudre, mais limité à un niveau très nettement inférieur à ceux enregistrés en cas de foudroiement
réel5 . Le logiciel CRIPTE a intégré au cours de ce projet des modules de calcul nécessaire à la
prise en compte de lignes de transmission ayant comme référence un sol imparfaitement conduc-
teur, qu’ils soient enfouis ou aériens. Il a également intégré les modèles les plus courants de prises
de terre. Enfin, la méthodologie proposée par le consortium consiste en la réalisation de certaines
injections en des points critiques de l’installation (prises de terre, conducteurs de liaison à la terre,
5
La valeur typique du courant maximal lors d’un foudroiement est de 25 kA, mais il peut atteindre 100 kA voire
plus selon les estimations réalisées à partir de différentes campagnes de mesure menées à travers le monde.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 46

conduits métalliques...) et à déduire à partir des relevés de courants ou tensions réalisés en diffé-
rents lieux du site, un modèle topologique réaliste permettant de rendre compte du cheminement
des courants à partir du point d’injection. Le modèle topologique global de la zone à étudier est
ainsi progressivement constitué et validé au fur et à mesure de la campagne de mesure sur site. C’est
à partir de ce modèle que l’évaluation de la protection foudre est réalisée. Pour ce faire, un impact
à niveau réel est simulé (l’hypothèse de linéarité est retenue) dans des conditions d’injection plus
proches de la réalité, puisque contrairement au générateur utilisé, une injection théorique permet de
ne pas favoriser le retour de courant par un chemin privilégié. Un diagnostic de la protection peut
être alors proposé sur la base notamment du calcul des niveaux d’équipotentialité des structures.
Les outils (générateur et modèles) ont été validés au cours de campagnes successives de mesure
sur différents sites en France, Angleterre et en Allemagne. De nombreuses configurations d’injec-
tion et de mesures ont été testées et modélisées avec succès. La mise en oeuvre de la méthodologie
à l’épreuve de la globalité d’une protection foudre d’un système complexe a fait l’objet d’une re-
cherche approfondie, mais n’a pas réellement été évaluée à pleine échelle dans le cadre de ce projet
européen. Sa mise en oeuvre allait être directement testée dans un cadre majeur.

3.3.1.2 Analyse de la protection foudre au centre spatial guyanais


En effet, les résultats obtenus [32] par le consortium en charge de ce projet ont suscité un vif
intérêt de la part de l’agence spatiale européenne (ESA). Ils montrent en particulier qu’une telle
approche permet de cerner et de quantifier sans commune mesure avec les méthodes précédentes
le rôle réel joué par la mise en place d’une protection spécifique. Un nouveau consortium constitué
par l’ONERA, la DGA (centre d’essais aéronautique de Toulouse -CEAT- et centre d’études de
Gramat -CEG-) et le CERPEM s’est donc proposé d’analyser à la demande du CNES et de l’ESA la
protection électromagnétique du centre spatial guyanais au travers de la méthodologie et des outils
développés dans le cadre de MESA. Au cours de deux campagnes d’essais d’une durée totale d’un
mois, nous avons ainsi analysé, à partir de cette méthodologie et de ces outils, la protection foudre
de différents sites du CSG en particulier l’ensemble de lancement ELA 3, le bâtiment dédié à la
préparation des charges utiles (ECPUS5) ainsi que le bâtiment d’assemblage final (BAF) d’Ariane
V.
L’objectif général des campagnes d’essais qui se sont déroulées en novembre 2001 et avril 2002
était d’établir un diagnostic général et de fournir d’éventuelles recommandations à Ariane Espace
quant à la protection foudre de ses installations. Nous présentons dans le cadre de ce document un
aperçu de la démarche adoptée lors de cette campagne en restreignant notre propos à l’analyse de
l’ensemble de lancement d’ARIANE V. L’ensemble ELA 3 (figure 3.6) est un site à ciel ouvert où
le lanceur est placé environ 24 heures avant son lancement. Il est alors connecté à la tour de contrôle
et de servitudes dite tour Cazes. Pendant ces 24 heures la fusée offre évidemment un promontoire
de choix dans une région où les phénomènes orageux sont fréquents. Dès lors, une protection
foudre est indispensable. Elle est consituée par un un système de 4 pylônes qui soutiennent des
cables métalliques formant ainsi un quadrilatère. Ces câbles métalliques sont isolés des pylônes
au moyen de supports cylindriques (rouges) de 15 mètres de hauteur. Au dessus de chacun de ses
isolateurs sont placés des paratonneres (pointes métalliques) reliés au quadrilatère conducteur. Ces
paratonnerres favorisent naturellement le cheminement du canal de foudre. Aux quatre angles de
cette gigantesque contruction sont arrimés des câbles d’aciers qui assurent la connexion à quatre
prises de terre situées à environ 150 mètres (distance au sol) des pylônes. Cet ensemble constitue
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 47

F IG . 3.6 – Vue de l’ensemble de lancement Ariane V. On distingue en particulier la protection


secondaire de la tour Cazes avec au premier plan un cable de connexion à une prise de terre (pro-
tection secondaire de la tour)

la protection principale du site. Une protection secondaire suivant le même principe est installée
au dessus de la tour Cazes et nécessite une cinquième et dernière prise de terre. Un schéma de
principe de l’installation est donné à la figure 3.7. Il donne une idée générale de l’architecture
de la protection foudre et des différents élements de structure du site. On notera que l’objectif de
cette protection est double. Il s’agit d’une part de favoriser le cheminement des courants de foudre
à distance du lanceur. D’autre part, la symétrie de la protection permet également de limiter le
rayonnement en champ magnétique au niveau du lanceur et donc de diminuer les risques associés
aux effets indirects du foudroiement.
La démarche de l’analyse à consisté en la réalisation d’injections en particulier au niveau des
différentes prises de terre du système, ce qui a notamment permis de s’assurer de leur éventuelle
interconnexion par le fond de fouille. Le rôle des différentes canalisations a également été évalué de
cette manière. Les modèles de couplages de la zone ont ainsi été progressivement établis et validés
à partir de la collection d’un important ensemble de résultats. Il faut ici souligner le fait que cette
entreprise ne représentait pas une mince affaire. La mesure sur un site aussi important a nécessité
le déploiement de centaines de mètres de fibre optique reliant les sondes de mesure au shelter
d’acquisition. Le générateur a dû être installé au sein d’un véhicule climatisé permettant surtout
de limiter le taux d’humidité fort élevé en Guyane. Heureusement, l’établissement des modèles
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 48

F IG . 3.7 – Schéma de principe des différents éléments de structure pouvant intervenir dans l’analyse
de la protection foudre
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 49

et la réalisation des calculs sous CRIPTE dont j’étais personnellement chargé ne nécessitait qu’un
ordinateur portable. L’ensemble des opérations a nécessité 6 personnes sur site pendant 2 semaines.
La campagne de mesure a permis progressivement d’établir un modèle permettant la prédic-
tion approximative des niveaux de courants et différences de potentiels en de nonbreux points de
contrôle sur le site. Ce modèle a ensuite été exploité en vue d’étudier l’impact de signaux réels
correspondants à des impacts de foudre sur les différents paratonneres du réseau.
Cette approche basée sur l’utilisation combinée d’injections et de modélisations des courants et
différences de potentiel mesurés en différents points constitue une réelle avancée pratique dans le
cadre de l’évaluation des protections de sites industriels aussi complexes.

3.3.2 Analyse du profil géométrique du diélectrique pour l’optimisation de


la bande passante de connecteurs
Cette recherche relève en fait d’une demande effectuée en 1999 par un fabricant de connecteurs
français. A la demande de ses clients, cette société réalise des connecteurs sur spécifications. En
particulier, le problème qui nous a été soumis concerne la gamme des connecteurs coaxiaux large
bande (> 1 GHz) pour lesquels les performances d’adaptation d’impédance exigées sont particuliè-
rement strictes. Les performances requises sont en fait obtenues par ajustement du profil géomé-
trique d’un matériau diélectrique inséré dans le connecteur qui contribue en outre aux performances
mécaniques de ce dernier. Cet ajustement est une opération délicate qui peut prendre plusieurs
jours. Il n’existe pas en effet de modèle électrique ou électromagnétique fiable du connecteur. Le
connecteur forme en réalité un guide d’onde inhomogène très fortement non uniforme. C’est le
savoir-faire empirique du concepteur qui permet l’élaboration du profil géométrique convenable
après un certain nombre de tentatives infructueuses. Pour cette société une méthode de calcul de ce
profil géométrique faciliterait donc le processus de développement et lui fournirait donc un avan-
tage concurrentiel décisif.
En nous inspirant très fortement des approches théoriques développées au cours de notre thèse
pour les lignes de transmission non-uniformes, nous avons proposé la stratégie de simulation sui-
vante :
1. Nous supposons que la structure coaxiale du connecteur supporte une propagation de type
quasi-TEM quelle que soit la géométrie du connecteur.
2. La ligne de transmission non-uniforme est approximée par une série de petits tronçons uni-
formes y compris de très faible longueur lorsque le profil géométrique possède un fort gra-
dient dans la direction de propagation.
3. Pour chacun des ces tronçons, la permittivité diélectrique équivalente est évaluée. La vitesse
de propagation et l’impédance caractéristique sont alors estimées.
4. L’ensemble du connecteur est modélisé par la série de tubes topologiques correspondants aux
tronçons interconnectés par des jonctions idéales (sans pertes).
5. Le calcul des coefficients de transmission et de réflexion est effectué en fonction de la fré-
quence.
Le profil de la figure 3.8 est un exemple qu’il nous a été donné de traiter. Le connecteur conserve
une structure à symétrie de révolution. Une section générique de tronçon uniforme apparaît à la
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 50

F IG . 3.8 – Exemple de connecteur traité. Vue en coupe à partir de l’axe central (symétrie de révo-
lution). Le diélectrique apparaît en hachuré fin(-/-/-/-/-/-/).

figure 3.9. Le calcul de la permittivité diélectrique équivalente du milieu de propagation est donné
par l’expression :

N
P 
2
εi ri+1 − ri2
i=1
εeq = 2 2
(3.58)
rN +1 − r1

où εi est la permittivité diélectrique de la ime couche dont les dimensions sont délimitées par les
cylindres de rayon ri et ri+1 .
Les résultats obtenus numériquement ont été transmis au fabricant et comparés à des mesures
effectuées à l’analyseur de réseau et ceci dans plusieurs configurations (variantes) du profil géomé-
trique du diélectrique. L’approche proposée a pu ainsi être validée par notre client. Nous avons donc
envisagé la réalisation et la commercialisation d’un logiciel spécifique. Seul un différend commer-
cial et juridique ne nous a pas permis de finaliser ce produit. Cela reste néanmoins une illustration
significative de l’adaptabilité des techniques de modélisation de réseaux de lignes de transmission
non-uniformes.

3.3.3 Analyse de risque de couplages EM dans le cadre d’une implantation


d’une voie de chemin de fer pour train à grande vitesse
L’électrification d’une ligne de chemin de fer pour train à grande vitesse n’est pas sans poser
naturellement de contraintes lourdes pour son environnement. Parmi ces contraintes, les opérateurs
de lignes de chemin de fer redoutent notamment toute perturbation électromagnétique dont ils pour-
raient avoir la responsabilité pour toute installation notamment de télécommunications se trouvant
à proximité. La sécurité des personnes du fait des potentiels mis en jeu lors de l’appel des courants
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 51

F IG . 3.9 – Section générique d’un tronçon uniforme issu du connecteur coaxial

de traction est également un point de préoccupation important. A titre d’exemple, une voie de che-
min de fer côtoie assez souvent sur son parcours une autoroute...ou une autre voie de chemin de fer.
Dans ce cadre, il est important d’évaluer a priori les risques de perturbations. Les différents types
de scénarii sont connus et normalisés (recommandation du CCITT6 ) et les méthodes de calcul de
couplages entre conducteurs aériens et enfouis sont également décrites dans la littérature depuis de
nombreuses années. Cependant, la mise en oeuvre pratique de ces évaluations est très grandement
facilitée par la souplesse de l’approche topologique. Dans ce contexte, nous avons fourni à la so-
ciété SYSTRA un ensemble d’études portant sur le projet d’électrification pour le segment de la
ligne à grande vitesse Bruxelles-Liège. Nous donnons ici un aperçu succinct des situations traitées.
Au voisinage d’une voie ferrée électrifiée en courant alternatif industriel et à haute tension trois
phénomènes peuvent perturber les circuits environnants en courant faible : le couplage galvanique,
l’influence électrostatique et l’induction magnétique. Dans le cas de l’induction magnétique, les
forces électromotrices induites sur des câbles de plusieurs kilomètres longeant la voie électrifiée
peuvent atteindre plusieurs dizaines de Volt. En régime de traction, la différence de potentiel entre
câble et conducteur de référence ne doit pas excéder 60 Volt pour la protection des personnels. En
régime de défaut (court-circuit caténaire-rail) ce niveau ne doit pas excéder 430 Volt.
Dans le cadre de l’étude qui nous a été confiée, le réseau perturbé considéré est une ligne fer-
roviaire longeant la ligne TGV et électrifiée en 3 Volt continu. Il s’agit plus particulièrement de
quantifier le risque pour différentes liaisons de télécommunications, signaux de commande et de
signalisation installés le long des voies. Les calculs d’induction supposent également au préalable
d’émettre une hypothèse sur la résistivité des sols. Cette résistivité a un impact majeur sur la to-
pologie des courants de retour et par voie de conséquence sur les niveaux d’induction. La figure
3.10 représente une coupe transversale de la voie 2x25 kV en cours d’étude. On y distingue les
6
Directives concernant la protection des lignes de télécommunication contre les effets préjudiciables des lignes
électriques et des chemins de fers électrifiés. Volumes I à X.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 52

F IG . 3.10 – Profil d’une ligne TGV 2x25 kV en coupe transversale (les graduations sont en mètre)

caténaires munis des fils de contacts, les rails ainsi que les lignes “feeder” qui constituent une voie
de retour des courants de traction. Ce retour est réalisé via des auto-transformateurs disposés à
intervalles réguliers, auto-transformateurs qui assurent également une alimentation plus équilibrée.
En effet, du fait d’un isolement imparfait entre les rails et le sol, les courants de retour par le sol
prennent naissance entraînant des valeurs d’induction potententiellement importantes.
Une congifuration typique d’étude est schématisée à la figure 3.11-a-. Le schéma électrique sim-
plfié correspondant à cette situation apparaît à la figure 3.11-b-. On en déduit le réseau topologique
de la figure 3.11-c-. L’incidence de la position de la motrice en deçà ou au delà de l’autotransfor-
mateur est évaluée en modifiant la position de la jonction M. Les paramètres linéïques des lignes
de transmission sont calculés à partir de l’ensemble des paramètres géométriques de position des
fils conducteurs et de la conductivité du sol.
Naturellement, une des difficultés majeures de ce type de modèle est qu’il repose sur bon
nombre d’approximations, notamment en ce qui concerne la résistivité du sol considéré également
comme un milieu parfaitement homogène. L’estimation des paramètres linéïques repose également
sur des évaluations approchées. Cependant, la modélisation permet l’étude assez exhaustive de si-
tuations très variées et de simuler des situations dites de pire cas. Dans le cas présent, il n’est
cependant pas possible d’effectuer une expérience grandeur réelle au moment de la réalisation de
l’étude, puisqu’elle précède les phases de construction de la ligne.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 53

F IG . 3.11 – -a- Configuration typique de calcul. -b- Schéma électrique simplifié de modélisation
-c- Synthèse du réseau topologique correspondant.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 54

3.3.4 Nouveau changement d’orientation


J’ai déjà fait part en introduction de ce chapitre des raisons qui m’ont fait envisager une nouvelle
orientation et en particulier un retour aux sources de la recherche académique. Le premier objectif,
dès mon arrivée à l’IETR en juillet 2002 était d’assurer le développement d’une activité de re-
cherche consistante en CEM au sein du groupe Antennes et Hyperfréquences. A titre personnel, le
défi était multiple, puisqu’il s’agissait de démontrer que nos aptitudes à la recherche n’avaient pas
disparu, que mes travaux pouvaient s’intégrer harmonieusement dans le laboratoire et bien au delà
au sein de la communauté de recherche nationale et internationale.
L’habilitation à diriger des recherches faisait également partie de ces objectifs. Ce que nous
avons construit depuis 2002 est au coeur de cette HDR et de ce document : sa substance est exposée
dans la section suivante qui décrit donc la troisième période de mon parcours.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 55

3.4 Troisème période : depuis Juillet 2002


Cette période correspond à ma (re)prise de fonction de chargé de recherches CNRS à l’IETR
UMR 6164 du CNRS. Dès mon arrivée à Rennes, l’objectif qui s’était imposé à moi assez naturelle-
ment était le suivant : le défi à relever consistait à développer une activité de recherche substantielle,
de bon niveau, de telle sorte que Rennes devienne un point focal de la recherche en CEM sur le
plan national, puis par ricochet sur le plan international. Pour y parvenir, je me devais de m’appuyer
à la fois sur ma propre expérience et sur la vision que je pouvais avoir des axes stratégiques sur
lesquels il fallait se porter, et également sur les opportunités de développer des synergies avec les
spécialistes notamment du groupe antennes et hyperfréquences de l’IETR. Les axes de recherches
choisis se sont ainsi, me semble-t-il, positionnés de façon assez complémentaire et cohérente avec
les travaux des équipes rennaises. De même, ce positionnement me paraît original par rapport à
celui de nos collègues ”CEMistes” du monde académique.
Ces quelques années d’expérience, hors du cadre strict de la recherche scientifique, permettent
de dégager certaines conclusions et de définir une stratégie de recherche qui a été en bonne partie
mise en place au cours de la période 2002-2004.
Cette stratégie part de postulats simples mais importants à intégrer. En premier lieu, une activité
de recherche consistante en CEM passe obligatoirement par l’association d’outils de calcul et de
modélisation avec des outils de caractérisation. En second lieu, cette discipline est essentiellement
une problématique industrielle. Tout au moins, son existence est liée à l’activité industrielle. Tra-
vailler sur des sujets amonts en compatibilité électromagnétique est notre mission, mais elle ne peut
s’effectuer efficacement sans une connaissance approfondie des problème posés actuellement dans
un certain nombre de secteurs clés pour cette discipline. Ceci revient à privilégier la détection de
véritables sujets de recherche amont à partir de l’aval. Enfin, pour mener à bien notre mission, nos
travaux doivent donc être conduits dans le cadre de partenariats industriels forts tout en préservant
des travaux de recherche dont la vocation est d’approfondir des pistes jugées intéressantes pour
l’avenir, indépendamment des problématiques industrielles plus immédiates.
Les enjeux de la CEM sont principalement liés aux méthodes de conception des dispositifs élec-
troniques. La complexité de ces dispositifs associée à une standardisation sans cesse plus contrai-
gnante rend la tâche des spécialistes particulièrement difficile. Par dispositif, on peut entendre un
composant, une carte électronique, un équipement, un sous-ensemble ou un système dans son en-
semble (véhicule, infrastructure...) où en quelque sorte toutes les difficultés sont intégrées. On
assiste d’ailleurs sur le plan industriel à de profonds changements de stratégie. Là ou il n’y avait
place que pour le savoir-faire empirique et la preuve par la mesure de qualification, les outils de
simulation numérique ont fait leur apparition notamment en phase de spécifications. Parallèlement,
les moyens d’essais ont également connu une certaine évolution et sont utilisés également plus en
amont dans les démarches de développement. Il faut cependant reconnaître que l’utilisation des ou-
tils de prédiction est encore limitée : il s’avère en effet impossible de modéliser globalement et de
façon systématique les situations générales de CEM telles que par exemple l’impact d’un courant
de foudre sur une carlingue et les effets indirects engendrés aux bornes des équipements internes
d’un aéronef. D’autre part , de nouveaux moyens ou protocoles d’essais doivent être également mis
au point afin d’apporter des diagnostics plus fiables. Dans ce domaine, les techniques de mesure en
champ proche bien maîtrisées dans le contexte de la mesure d’antennes constituent également une
opportunité pour la CEM. Réciproquement, la chambre réverbérante à brassage de modes, d’abord
associée à la CEM peut être utile aux concepteurs d’antennes.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 56

Les activités de recherche que nous avons menées pendant toute cette période peuvent être
regroupées en trois sous-ensembles. Le premier concerne le développement de modèles comporte-
mentaux de rayonnements électromagnétiques (section 3.4.1) notamment issus de la caractérisation
en champ proche. Les travaux relatifs à ce domaine sont déclinés suivant deux approches complé-
mentaires. La première concerne une vision très approximative ayant pour objectif d’établir des
modèles simplifiés de rayonnements électromagnétiques parasites. La seconde est relative à l’ex-
traction de modèles à partir d’une mesure en champ proche sphérique. Le second sous-ensemble
de recherches a trait aux études menées sur les chambres réverbérantes (section 3.4.2). Ils couvrent
plusieurs aspects parmi lesquels une méthode particulière de mesure d’efficacité de blindage, la
notion d’incertitude statistique de mesure, et plus généralement l’étude approfondie des proprié-
tés statistiques des chambres réverbérantes. Les champs d’application de nos recherches en champ
proche et en chambre réverbérante débordent largement le cadre de la CEM, ce que nous aurons
l’occasion d’illustrer au cours de notre propos. Enfin, le dernier ensemble de recherches, très lié
à ma spécialité initiale, concerne de nouveaux développements de l’approche topologique et en
particulier le calcul approché des interférences électromagnétiques sur des réseaux complexes à
l’aide d’un nouveau type de graphe, dénommé le graphe d’ordre de couplage. C’est ce dont traite
la section 3.4.3.

3.4.1 AXE 3 Modèles comportementaux de rayonnement électromagnétique


notamment issus de la caractérisation en champ proche
3.4.1.1 Modèles simples de rayonnement électromagnétique d’équipements
La modélisation comportementale fait une entrée remarquée dans le domaine de la CEM de-
puis quelques années [33, 34, 35, 36]. La modélisation complète de l’ensemble des constituants
d’un système ayant une influence sur la nature des signaux d’interférence n’a jamais été envisagée
car tout simplement hors de portée. Les raisons essentielles sont évidemment la complexité des
électroniques et la méconnaissance de leurs circuits équivalents. La modélisation comportementale
a pour objectif de reproduire comme son nom l’indique le comportement d’un circuit vu de de
ses accès. Cette démarche est évidemment naturelle pour l’électronicien qui manipule des sché-
mas équivalents de circuit. En un certain sens, la modélisation comportementale en CEM consiste
à étendre cette représentation équivalente d’un circuit électronique au cas de la propagation des
interférences conduites ou rayonnées par le dispositif étudié.
Jusqu’à présent, la majeure partie des modèles comportementaux proposés concernaient les
modèles de susceptibilité ou d’émissivité conduite de composants, circuits intégrés ou imprimés...
Nous avons focalisé notre attention sur la représentation équivalente du rayonnement électroma-
gnétique d’équipements électroniques en vue de simuler leur comportement lors de l’intégration
dans un système. Une collaboration ininterrompue depuis 2002 avec PSA Peugeot-Citroën a donné
un cadre industriel à cette recherche.
Dans ce contexte, nous cherchons à représenter le rayonnement de ces équipements à partir de
générateurs équivalents excités convenablement pour reproduire le diagramme de rayonnement de
l’objet réel. Le calcul de ces sources pourrait être alors effectué à partir de mesures échantillonnées
de l’équipement à représenter. Ces travaux ont principalement été développés par Mr Mondher
Hamzaoui dans le cadre de sa thèse soutenue en novembre 2006 [37]. Deux voies complémentaires
ont été explorées. La première voie consiste à explorer les fuites potentielles d’énergie de façon
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 57

fiable à partir de mesures faites en chambre réverbérante. La chambre réverbérante est utilisée dans
ce cadre pour sa faculté à identifier les contributions majeures de rayonnement dans le spectre de
fréquence et ceci de façon quasi-indépendante de la directivité du rayonnement. Les ouvertures res-
ponsables du rayonnement sont repérées. Pour ce faire, on identifie l’ensemble des ouvertures, puis
on les masque toutes sauf une. La puissance totale rayonnée est alors relevée en couvrant le spectre
de fréquence souhaité à l’aide d’un récepteur. Si le pas de fréquence est suffisamment faible, on
reconstitue l’équivalence d’un brassage électronique. La puissance totale rayonnée est accessible
à partir d’une mesure calibrée des pertes d’insertion dans la cage. On procède identiquement pour
chacune des ouvertures. Le rayonnement de la structure est alors recréé virtuellement à partir d’une
source d’excitation placée dans l’ouverture identifiée. Le modèle créé est en conséquence une en-
veloppe représentant la surface extérieure de l’équipement munie d’un certain nombre d’ouvertures
excitées correctement. Le calcul de la pondération des excitations est effectué par identification de
la puissance totale rayonnée par l’équipement telle que mesurée en chambre réverbérante et celle
calculée par un code de calcul électromagnétique. L’efficacité de cette approche est démontrée pour
un nombre varié de configurations étudiées. Elle est cependant difficilement généralisable lorsque
le rayonnement électromagnétique ne peut être réduit à des fuites localisées.
A titre d’exemple nous présentons un résultat d’analyse associé à un boîtier de test métallique
muni de deux ouvertures, l’une circulaire l’autre rectangulaire (figure 3.12). L’excitation est four-
nie par un générateur externe en mode CW via une connectique SMA montée en paroi. Une piste
imprimée en circuit ouvert est ensuite connectée au câble coaxial interne en sortie du connecteur en
paroi. De ce fait, la caractéristique de rayonnement observée dépend à la fois des caractéristiques de
rayonnement de la piste, des modes de propagation dans la cavité ainsi que de la forme et du nombre
des ouvertures. La mesure de puissance totale rayonnée en chambre réverbérante sur une gamme
de fréquence située entre 800 MHz et 2 GHz dans notre cas permet d’identifier plusieurs bandes
significatives de rayonnement par l’une des ouvertures en masquant l’autre (que ferait-on sans ces
petits adhésifs en cuivre ?). Parmi les configurations étudiées, nous présentons à titre d’exemple
les caractéristiques observées à la fréquence de 1,15 GHz. A cette fréquence, le rayonnement de
l’ouverture circulaire est significatif. Il est probablement attribuable au rayonnement direct de la
piste. La puissance totale rayonnée mesurée en chambre réverbérante est estimée à -35 dBm. On
constate expérimentalement, à cette même fréquence, que la puissance totale rayonnée par l’ouver-
ture rectangulaire est de -31 dBm. Si on restitue numériquement la seule excitation de l’ouverture
rectangulaire, on obtient le résultat apparaissant à la figure 3.13-a-. La comparaison de la simulation
du boîtier complet sous HFSS avec cette approche de modélisation laisse apparaître une certaine
imprécision du modèle. Comme en atteste la figure 3.13-b-, l’excitation combinée des deux ouver-
tures est nécessaire pour restituer avec une bonne approximation le diagramme de rayonnement du
boîtier.
Parallèlement, toujours dans le cadre de la thèse de Mr Mondher Hamzaoui, nous avons proposé
une seconde approche à vocation plus générale. Cette approche consiste à élaborer un modèle très
générique permettant une représentation du champ électromagnétique rayonné par un ensemble
de dispositifs rayonnants élémentaires pondérés et co-localisés. Une mesure du champ électrique
complexe en 6 ou 8 points et en 2 polarisations orthogonales permet de calculer leur pondéra-
tion. On montre en particulier qu’un dispositif constitué de 3 boucles magnétiques élémentaires
orthogonales et de 3 dipôles de Hertz également orthogonaux permet de recréer avec une bonne
approximation pour le contexte CEM le diagramme de rayonnement réel de l’équipement. Les li-
mites de cette méthode ont également été bien explorées. En effet, la réponse des générateurs fictifs
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 58

F IG . 3.12 – Exemple de boîtier de test pour validation de l’approche géométrique de détermination


d’un modèle de rayonnement équivalent

co-localisés ne peut donner satisfaction pour des sources de rayonnement dont la dimension excède
largement la longueur d’onde. La production de diagramme de rayonnement plus directifs qui est
en général associée à ce type de sources ne peut être assurée que par des générateurs délocalisés.
Le dispositif élémentaire étudié lors de ces travaux est représenté à la figure 3.14. Nous donnons
ci-dessous les éléments principaux du modèle proposé.
Pour le dipôle élémentaire électrique suivant la direction Oz on a :
Eθ = α1 sin θ
(3.59)
Eϕ = 0
Puis, pour le dipôle électrique élémentaire suivant Oy, on obtient :

Eθ = −α2 cos θ sin ϕ


(3.60)
Eϕ = −α2 cos ϕ
Enfin, pour le dipôle électrique élémentaire suivant Ox :
Eθ = −α3 cos θ cos ϕ
(3.61)
Eϕ = α3 sin ϕ

avec αi = jl2λr
i Ii η
exp (−jkr) et Ii = |Ii |exp(jψi )où li est la longueur du dipôle i (i=1 pour pour
le dipôle suivant Oz, 2 pour Oy et 3 pour Ox), Ii le courant complexe d’alimentation, de module
|Ii |et de phase ψi , η est l’impédance du milieu, k est le nombre d’onde et λ la longueur d’onde, et
r la distance d’observation en champ lointain.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 59

F IG . 3.13 – Comparaison de la simulation directe sous HFSS avec le modèle équivalent lorsque
-a-seule l’ouverture rectangulaire est excitée -b- les deux ouvertures rectangulaire et circulaire sont
excitées
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 60

F IG . 3.14 – Structure générique de modélistion de rayonnement contituée de dipôles élémentaires


colocalisés.

De manière duale en ce qui concerne les boucles magnétiques on obtient aisément les différentes
expressions suivantes.
Pour la boucle magnétique située dans le plan (xoy) :

Eθ = 0
(3.62)
Eϕ = β1 sin θ

Pour la boucle magnétique située dans le plan (xoz) :

Eθ = β2 cos ϕ
(3.63)
Eϕ = −β2 cos θ sin ϕ
Pour la boucle magnétique située dans le plan (yoz) :

Eθ = β3 sin ϕ
(3.64)
Eϕ = β3 cos θ cos ϕ

jπa2 I η ′
avec βi = λ2i ri exp (−jkr)) et Ii = Ii exp(jψi ) où ai est la surface élémentaire du dipôle
′ ′


magnétique i (i=1 pour pour le dipôle magnétique
suivant Oz, 2 pour Oy et 3 pour Ox), Ii le courant
complexe d’alimentation, de module Ii et de phase ψi .
′ ′

En posant αi = Re(αi ) + jIm(αi ) et βi = Re(βi ) + jIm(βi ), nous établissons deux systèmes


d’équations indépendants pour la partie réelle et la partie imaginaire des composantes tangentielles
du champ électrique. Ainsi pour un ensemble de points d’observation quelconques de coordonnées
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 61

(r, θp , ϕp )∀p = 1, 2, ...N, on peut établir pour la partie réelle du champ (un système identique peut
être établi pour la partie imaginaire) :
sin θ1 − cos θ1 sin ϕ1 − cos θ1 cos ϕ1 0 cos ϕ1 sin ϕ1 Re(Eθ (r, θ1 , ϕ1 ))
0 1 0 1
0 − cos ϕ1 sin ϕ1 sin θ1 − cos θ1 sin ϕ1 cos θ1 cos ϕ1 Re(α1 ) B Re(Eϕ (r, θ1 , ϕ1 )
0 1
B C C
B sin θ2 − cos θ2 sin ϕ2 − cos θ2 cos ϕ2 0 cos ϕ2 sin ϕ2 Re(α2 ) B Re(Eθ (r, θ2 , ϕ2 ))
B C B C
CB C C
0 − cos ϕ2 sin ϕ2 sin θ2 − cos θ2 sin ϕ2 cos θ2 cos ϕ2 Re(α3 ) B Re(Eϕ (r, θ2 , ϕ2 )
B CB C B C
=B
B CB C C
Re(β1 )
B CB C C
. . . . . . .
.. .. .. .. .. .. ..
B CB C B C
Re(β2 )
B C@ A B C
B C B C
@ sin θ − cos θN sin ϕN − cos θN cos ϕN 0 cos ϕN sin ϕN A Re(β3 ) @ Re(E (r, θ , ϕ )) A
N θ N N
0 − cos ϕN sin ϕN sin θN − cos θN sin ϕN cos θN cos ϕN Re(Eϕ (r, θN , ϕN )
(3.65)
Pour contraindre ce système d’équations trois points de mesure dans les deux polarisations
suffisent en théorie. En pratique, le système d’équations doit etre surcontraint. Il a pu être démontré
qu’un ensemble de N=6 à 8 points d’observation était suffisant pour converger vers une solution
satisfaisante de ce système. Au delà, le nombre de degré de liberté du système est insuffisant.
Cependant, le mérite de cette solution est de répondre à bon nombre de situations pratiques en
CEM pour lesquelles les diagrammes de rayonnement sont assez peu directifs. Les travaux de
thèse de Mr Mondher Hamzaoui ont permis d’établir que pour des dimensions de l’objet sous test
n’excédant pas largement la longueur d’onde, la reconstitution du diagramme de rayonnement au
moyen de la pondération de ces générateurs élementaires était réaliste.
La piste imprimée en double méandre de la figure 3.15 a été testée selon cette méthode. La
dimension de la carte imprimée est de 202 mm par 82 mm. Cette structure a tout d’abord été
modélisée sous HFSS à la fréquence de 500 MHz. Dans un second temps, le champ électrique
tangentiel a été prélevé à 1 mètre de distance et en 8 points à intervalle régulier selon les écarts
angualires ∆θ = ∆ϕ = π/2. La pondération des 6 dipôles co-localisés est alors calculée en
résolvant le système d’équations 3.65 par une technique de pseudo-inversion (via décomposition
en valeurs singulières). La figure 3.15 parle d’elle même en ce qui concerne la qualité du résultat
obtenu. A des fréquences excédant 1GHz, le résultat se dégrade progressivement du fait d’une
directivité accrue, qu’il n’est pas possible de générer à partir d’une telle structure élémentaire. Ceci
est à rapprocher des propriétés de rayonnement que l’on peut établir sous l’angle de la notion de
bande spatiale limitée d’antenne. Cette notion à la fois intuitive et rigoureuse est approfondie à la
section 3.4.1.2 à propos des travaux menés sur le champ proche.
Sur le plan pratique, cette méthode ne nécessite que quelques points de mesure du champ
rayonné par l’objet à modéliser, et ce en deux polarisations orthogonales. Cependant, elle requiert
en théorie une mesure en module et en phase des différentes composantes de champ. Cela consti-
tue clairement un obstacle pratique. Néanmoins, la poursuite de nos travaux consacrée à la mise
en oeuvre pratique de cette méthode a permis d’adapter l’algorithme de résolution à partir de me-
sures en amplitudes uniquement. Nous en concluons que la distance qui sépare cette analyse d’une
potentielle application industrielle est désormais très courte.

3.4.1.2 Caractérisation en champ proche sphérique et extraction de modèles


Les techniques champ proche en zone de Rayleigh Les mesures en champ proche électroma-
gnétique sont utilisées depuis très longtemps mais ont considérablement évolué à la fois dans les
méthodes et les objectifs. L’utilisation de capteurs de champ électrique ou de champ magnétique
a très tôt été répandue avec pour objectif initial la détection de zones très actives sur le plan du
rayonnement électromagnétique. La localisation de ces zones est en effet possible en ayant recours
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 62

F IG . 3.15 – Application de la méthode générique à l’étude du rayonnement d’un circuit en double


méandre
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 63

à des capteurs élémentaires, aisément réalisables. La détection est alors effectuée en faisant par-
courir ces sondes à faible distance autour du dispositif dont on souhaite évaluer le rayonnement.
Ces procédures très qualitatives sont plutôt utilisées avant ou après des mesures plus quantitatives,
normalisées en zone de champ lointain (ou tout au moins dans une zone où le champ est propaga-
tif) ayant pour objet la mesure du rayonnement intégral du dispositif. Dans ce contexte, la mesure
qualitative en champ proche a pour objectif de localiser les zones potentiellement responsables de
l’excès éventuel de rayonnement identifié à plus grande distance avant d’y remédier. De nombreux
laboratoires de compatiblité électromagnétique sont donc équipés de sondes (boucles magnétiques
ou dipôles électriques élémentaires) pour réaliser ce type de diagnostic et émettre des recomman-
dations de conception.
Cependant, depuis environ un peu plus d’une dizaine d’années, les mesures de champ proche
ont subi une évolution majeure. Ces évolutions répondent à plusieurs objectifs. D’une part, il s’agit
d’affiner la mesure de champ proche comme outil de diagnostic, notamment dans le cadre de la
mesure du rayonnement de cartes de circuits imprimés ou de la mesure de composants intégrés. Ces
derniers, en effet, jouent un rôle de plus en plus critique dans le contexte de la mesure d’émissivité
rayonnée puisqu’ils constituent les principales sources de rayonnement. L’analyse expérimentale se
doit de plus de peser sur les solutions de conception. A titre d’exemple, un microprocesseur, à forte
intégration de transistors, possède une intense activité liée à la consommation de courant pendant
les phases de commutation. En tant que tel, il devient très important de caractériser finement son
comportement afin d’agir directement au niveau de sa propre conception et plus généralement au
niveau de la conception du circuit intégré [38].
De l’utilisation manuelle de sondes, les expérimentateurs ont donc évolué naturellement vers
la conception de systèmes automatisés permettant la mesure sur une surface délimitée, à distance
normalisée de l’objet sous test. Sur cette base, les stratégies sont multiples et en général résultent
de compromis. C’est en premier lieu la résolution spatiale de la cartographie de champ qui guidera
à la fois le choix de la distance de mesure ainsi que la conception des sondes de mesures. La di-
mension de la sonde conditionne en partie la résolution spatiale de la mesure. En effet, sa surface
effective de couplage avec le champ augmente avec sa taille en contrepartie d’une plus faible réso-
lution spatiale. Il en résulte également une plus grande influence de la sonde sur le comportement
électromagnétique de l’objet sous test. Inversement, l’utilisation de sondes de très faible dimension
permet de limiter les perturbations de mesure, au prix d’une bien moins grande sensibilité et d’un
temps de mesure prolongé. La distance de mesure est un autre paramètre primordial : la distribu-
tion spatiale des sources de rayonnement est d’autant plus accessible que la distance de mesure est
faible. Naturellement, diminuer la distance de mesure augmente au contraire les risques d’influence
mutuelle entre le dispositif sous test et la sonde. Outre la maîtrise du profil de la hauteur de mesure
au dessus de surfaces non planes, il est également nécessaire de déconvoluer la réponse de la sonde
pour accéder à la grandeur électromagnétique effectivement rayonnée par l’objet analysé. A cette
fin, différentes procédures de calibrage doivent être proposées. Ces procédures mettent en oeuvre
des dispositifs sous test dont la caractéristique de rayonnement est connue. A titre d’exemple, on
peut recourir à l’analyse du rayonnement d’une carte comportant une piste micro-ruban alimentée
par un générateur synthétisé en fréquence. La mise au point de différents types de sonde de champ
[39, 40, 41] a permis le développement de bancs de mesure performants.

Les techniques champ proche en dehors de la zone de Rayleigh Nous nous plaçons dans l’hy-
pothèse où cette fois, la mesure est effectuée à une distance telle que le champ électromagnétique
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 64

est essentiellement propagatif, c’est-à-dire en champ proche rayonné (zone de Fresnel). Les fonde-
ments théoriques liés notamment à l’expansion du champ électromagnétique dans différents repères
à partir de la connaissance des conditions aux limites se trouvent déjà dans [42]. La connaissance
du champ électromagnétique échantillonné sur une surface fermée entourant une source de rayon-
nement est suffisante pour déterminer l’expression du champ électromagnétique en tout point de
l’espace extérieur à la surface de mesure. Une mesure en champ proche peut donc être transformée
en champ lointain. Dans certaines conditions, lorsque la distance de mesure est située en zone de
Fresnel, seule la connaissance du champ électrique tangentiel peut être requise. Sur le plan expé-
rimental, il faut attendre les années 70 pour connaître le développement des premières méthodes
de mesure champ proche associées au calcul du champ lointain. Nous donnons ci-dessous les prin-
cipes généraux de la mesure de champ proche sur une sphère entourant l’élément rayonnant. Pour
plus de précisions on pourra se reporter à l’ouvrage parfaitement détaillé édité par Hansen [43]. Les
mêmes notations ont été utilisées. En supposant une propagation en espace libre, dans un repère
sphérique (O, r, Θ, ϕ), le champ électrique rayonné par une source confinée au centre du repère
s’écrit :

X P 2
P ∝
P n
P
~ θ, ϕ) = √k
E(r, Qsmn F~smn (r, θ, ϕ) avec =
Y0 smn smn s = 1 n = 1 m = −n
(3.66)
avec Qsmn les coefficients de pondération des harmoniques sphériques de degré n et d’ordre m
dont dépendent les fonctions d’ondes génératrices F~smn , k est le nombre d’onde et Y0 , l’admittance
d’onde du milieu de propagation homogène.
F~smn sont les fonctions orthogonales et normées formant les vecteurs de base de la solution
générique de l’équation de propagation de Heltmotz, s est l’indice du type de modes (TM ou TE).
Le champ magnétique d’un mode TM est proportionnel à F~1mn et le champ électrique à F~2mn . Ré-
ciproquement, le champ électrique d’un mode TE est proportionnel à F~2mn et le champ magnétique
|m|
à F~1mn . Les différentes fonctions F~smn sont reliées au polynôme associé de Legendre Pn (cosΘ)
normalisé de degré n et d’ordre m. Dans le cas d’une propagation en espace libre dénué de sources
à l’extérieur d’une sphère de rayon a, on exprime les fonctions F~smn à partir de la fonction généra-
trice de l’équation d’onde scalaire Fmn :

~ × (Fmn (r, Θ, ϕ).~r)


F~1mn (r, Θ, ϕ) = ▽ (3.67)

1~
F~2mn (r, Θ, ϕ) = ▽ × F~1mn (r, Θ, ϕ) (3.68)
k

 
1 1 mm
Fmn (r, Θ, ϕ) = √ p h(1) |m|
n (kr)Pn (cosΘ)e
imϕ
∀r > a (3.69)
2π n(n + 1) |m|m

(1)
Où hn est la fonction de Hankel de première espèce.
La série 3.66 est infinie mais l’énergie électromagnétique est cependant répartie dans un nombre
limité de modes. Cette limitation est uniquement liée à la dimension intrinsèque de la source de
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 65

F IG . 3.16 – Un ensemble de dix dipôles polarisés suivant Ox situés sur un cercle de rayon rmin =
a=λ

rayonnement. Ainsi, si celle-ci est inscrite dans une sphère de rayon a, on peut considérer la limite
N du degré des harmoniques sphériques telle que :

N = p.e.s.(ka) (3.70)
Où p.e.s. désigne la partie entière supérieure.
Théoriquement, il n’est donc pas utile de caractériser une antenne au-delà du degré N, ce qui
traduit la limitation de la variation spatiale du champ électromagnétique émis par une source de
dimension finie. On montre en effet que l’erreur commise sur l’évaluation du champ à partir d’une
description au moins égale au degré N est très faible [44].
Pour illustrer ce propos, nous prenons l’exemple du rayonnement d’un ensemble de dipôles
situés sur un cercle de rayon a = λ. Ce réseau est constitué de 10 dipôles infinitésimaux distribués
réulièrement dans un plan xoy et polarisés suivant x (voir figure 3.16). Le rayonnement théorique
est calculé suivant la somme vectorielle des rayonnements de chaque dipôle. L’expansion en har-
moniques sphériques est calculée analytiquement au moyen des propriétés de translation et de rota-
tion des harmoniques sphériques. La puissance totale rayonnée, notée P tray , par ce dispositif peut
être déduite directement de l’amplitude des coefficients de pondération Qsmn de cette expansion.
Ces coefficients sont en effet homogènes à la racine carrée d’une puissance. La puissance totale
rayonnée n’est autre que celle cumulée sur l’ensemble des modes :

2
P ∝
P n
P
1
P tray = |Qsmn |2 (3.71)
2
s = 1 n = 1 m = −n

Pour un rayon a = λ, ka ≃ 6, 28 et par conséquent la limite à prendre en considération serait


N = 7 Nous traçons à la figure 3.17 la puissance totale rayonnée cumulée en fonction du degré de
l’expansion. On note qu’à N = 7 on atteint environ 99% de la puissance totale rayonnée.
Cette propriété remarquable représente en fait l’opportunité de réaliser des mesures en dépla-
çant un capteur à intervalle régulier en élévation et en azimut, en respectant la règle d’échan-
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 66

100

cumul en % de la puissance totale rayonnee au degre N


90

80

70

60

50

40

30

20

10

0
3 4 5 6 7 8 9 10
Degre N du developpement en harmoniques spheriques

F IG . 3.17 – Puissance totale rayonnée cumulée fonction du degré N de développement en harmo-


niques sphériques

tillonnage des fonctions à bande spatiale limitée, à partir desquelles elles peuvent être entièrement
décrites :

∆θ = ∆ϕ = π/N (3.72)
Sur un plan pratique, on ajoute plusieurs unités au degré N (N+10), en vue de pratiquer un sur-
échantillonnage qui a pour effet d’améliorer la précision de mesure, notamment via l’amélioration
du rapport signal à bruit. Le calcul des coefficients Q s’effectue en exploitant les propriétés d’ortho-
gonalité des fonctions F~smn . Il peut notamment se présenter sous la forme d’une double intégrale
en θ et en ϕ réductible à des intégrales de Fourier. Alternativement, on peut également procéder à
une résolution matricielle. La technique de la diffusion modulée a permis l’avènement de bases de
mesure multi-sondes augmentant ainsi singulièrement la vitesse de mesure [45].
Ce type de technique possède plusieurs intérêts majeurs au regard de la compatibilité électro-
magnétique. D’une part elle permet un accès à la caractéristique totale de rayonnement (puissance
totale rayonnée, diagramme de rayonnement) et plus généralement le champ rayonné en tout point
de l’espace est calculable. Elle autorise potentiellement l’évaluation de l’efficacité de blindage ou
de la notion parente de section de couplage dans un contexte de durcissement électromagnétique
[46].
Elle pourrait donc être adaptée à la mesure d’émissivité rayonnée. Cependant, cette technique
suppose en principe une mesure en amplitude et phase du champ électromagnétique. Récemment,
pour pallier cet inconvénient, une technique pseudo-temporelle de mesure consistant à analyser à
bande étroite la matrice de cohérence entre les signaux reçus par les différentes sondes d’une base
champ proche a été proposée [47].
Jusqu’à présent, il existe encore certains obstacles à l’utilisation alternative d’essais en champ
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 67

proche pour qualifier l’émissivité rayonnée d’équipements. On peut cependant penser que l’évo-
lution à venir des techniques champ proche pourrait à terme modifier cet état de fait. Par ailleurs,
l’exploitation de la caractérisation en champ proche dépasse largement le problème de la qualifica-
tion d’antennes ou du rayonnement non intentionnel en CEM. La description modale et compacte
(seul un ensemble limité de coefficients Qsmn permet de déterminer entièrement les caractéris-
tiques d’une source de rayonnement électromagnétique) du rayonnement électromagnétique peut
également fournir une base importante pour la modélisation. La construction de sources fictives
de rayonnement ou la localisation de sources responsables du rayonnement représentent également
des applications importantes en CEM dans un contexte où la mesure électromagnétique, de plus en
plus fréquemment, fournit des modèles utiles à la simulation numérique.
C’est précisément l’objectif de la thèse menée par Mr Mohammed Serhir depuis 2004 à l’IETR,
dont j’assure le co-encadrement. L’objectif de cette recherche est sur un plan général d’exploiter les
informations extraites lors de mesures champ proche en vue d’établir des diagnostics de comporte-
ment notamment en terme d’émission rayonnée de dispositifs rayonnant intentionnellement ou non.
Dans le cadre des travaux de Mr Mohammed Serhir, nous nous sommes attachés à la recherche
d’un modèle générique équivalent universel permettant de reproduire le rayonnement de l’objet
sous test à partir de sources localisées et pondérées. La méthode originale développée consiste à
mesurer dans un premier temps le champ électrique tangentiel complexe sur une sphère de mesure
en champ proche rayonné entourant l’objet sous test. La distance de mesure adoptée respecte les
conditions dans lesquelles le couplage entre l’objet et la sonde de mesure est convenablement limité
et le champ réactif est très faible. On en extrait classiquement les différents coefficients de pondé-
ration des harmoniques sphérique jusqu’à un rang Nmax, pour lequel on aura veillé à satisfaire les
conditions d’échantillonnage. Des éléments source de courants et de charges sont ensuite disposés
sur une sphère dont le rayon est proche de la sphère minimale de la source considérée (cf. figure
3.18). Leur nombre est relié au degré N pour lequel on considère que la puissance totale rayonnée
est principalement concentrée (éq. 3.70). A partir de la connaissance des différentes relations de
translation et de rotation des harmoniques sphériques dans le repère commun à toutes ces struc-
tures, on détermine alors les coefficients d’harmoniques sphériques de l’ensemble. Dès lors, on
procède à une identification de ces coefficients avec ceux de la mesure. Le résultat est trouvé sous
la forme d’une pondération appropriée des différents points sources ainsi disposés sur la sphère mi-
nimale. Outre son originalité théorique, un tel modèle présente un grand intérêt pratique en matière
d’intégration de modèles équivalents de rayonnement dans des scènes de calcul électromagnétique.
Dans de nombreuses situations en effet, représenter le rayonnement d’une antenne sans la décrire
physiquement, notamment dans son environnement proche, peut être très utile. Il peut également
présenter un intérêt en matière de rétropropagation du champ ou encore de représentation du champ
en zone de troncature (c’est-à-dire dans le cas où le champ n’est pas mesué sur l’ensemble de la
sphère).
Nous donnons dans ce document un aperçu de sa construction et de ses performances. La situa-
tion générique est celle de la figure 3.18. Nous introduisons dans un premier temps le changement
d’indice :
j = 2 {n(n + 1) + m − 1} + s (3.73)
Ainsi, l’expansion du champ électromagnétique rayonné par un dispositif sous test (DUT) ins-
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 68

crit dans un cercle de rayon rmin s’exprime sous forme plus compacte :

Jmax
P
~ k
EDU T (r, θ, ϕ) = √ Qj F~j (r, θ, ϕ) ∀r, θ, ϕ r ≥ rmin (3.74)
Y0 j = 1

avec Jmax = 2Nmax (Nmax + 2).


Soit un ensemble de dipôles infinitésimaux électriques et magnétiques suivant les trois axes du
repère cartésien et co-localisés à l’origine.
Le champ électrique rayonné par le dipôle électrique (magnétique) suivant Ox E e,x (E m,x ) est
donné par :

~ k 2 e,x ~
e,x
E (r, θ, ϕ) = √ α (F2 (r, θ, ϕ) − F~6 (r, θ, ϕ)) (3.75)
Y0 2

~ k 2 m,x ~
m,x
E (r, θ, ϕ) = √ α (F1 (r, θ, ϕ) − F~5 (r, θ, ϕ)) (3.76)
Y0 2
Le champ électrique rayonné par le dipôle électrique (magnétique) suivant Oy E e,y (E m,y ) est
donné par :

~ k 2 e,y ~
e,y
E (r, θ, ϕ) = √ α (F2 (r, θ, ϕ) + F~6 (r, θ, ϕ)) (3.77)
Y0 2

~ k 2 m,y ~
m,y
E (r, θ, ϕ) = √ α (F1 (r, θ, ϕ) + F~5 (r, θ, ϕ)) (3.78)
Y0 2
Le champ électrique rayonné par le dipôle électrique (magnétique) suivant Oy E e,z (E m,z ) est
donné par :

~ e,z (r, θ, ϕ) = √k αe,z F~4 (r, θ, ϕ)


E (3.79)
Y0

E~ m,z (r, θ, ϕ) = √k αm,z F~3 (r, θ, ϕ) (3.80)


Y0
où les différents coefficients α dépendent des courants élémentaires électriques et magnétiques
suivant les expressions :
k
αe,∗ = − √ I e,∗dl
6Y0 π

m,∗ ik Y0 m,∗
α =− √ I dl


où i est le nombre imaginaire tel que i = −1, et ∗ remplace l’une quelconque des orientations
x, y, z.
Cette structure de dipôles élémentaires centrée sur l’origine spatiale concentre son rayonne-
ment au degré N=1, ce qui correspond à des pondérations significatives uniquement pour les in-
dices 1 ≤ j ≤ 6. Les expressions 3.75, 3.76, 3.77, 3.78, 3.79, 3.80 montrent que cette combinaison
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 69

permet effectivement l’excitation de l’une ou l’autre des fonctions Fj pour 1 ≤ j ≤ 6. Le champ


total rayonné par cet ensemble de 6 dipôles co-localisés est la somme vectorielle des champs rayon-
nés, c’est-à-dire la somme vectorielle des expressions précédentes. Ceci signifie que les courants
d’alimentation sont indépendants et découplés.
Seules de telles structures décentrées de l’origine du repère spatial sont en mesure de générer
des harmoniques de degré supérieur. Sans intégrer de connaissance à priori sur la structure à re-
présenter, il est judicieux de placer les sources sur la sphère de rayon minimal, de telle sorte que
les harmoniques sphériques potentiellement générées par les structures équivalentes soient compa-
tibles avec l’expansion du champ électromagnétique générée par l’objet sous test.
Supposons une distribution de Lstruct structures de sources combinées de ce type réparties sur
une sphère de rayon minimal (rmin ). Soit la matrice [S] à Lstruct lignes et 6 colonnes telle que :
 
[S1 ]
 [S2 ] 
 
[S] =  ..  (3.81)
 . 
[SLstruct ]

avec [Si ], la matrice colonne des pondérations de la i-ème structure telle que :
 
[Si ] = αie,x αie,y αie,z αim,x αim,x αim,x (3.82)
Les positions de ces structures est telle que celles-ci soient régulièrement espacées sur le péri-
mètre de la sphère. Leur nombre Lstruct est une fonction de N = p.e.s.(rmin ). Ces positions sont
définies suivant les règles suivantes :
1. Il existe une structure θ = 0 ainsi qu’en θ = π.

2. Il existe une structure pour tout couple (θp , ϕq ) tel que : θp ǫ ]0, π[ ,θp = N
,∀p = 1, 2, ...N − 1
et ϕq ǫ ]0, 2π[ ,ϕq = qπ
N
sin θp ,∀q = 1, 2, ...
Le calcul du champ total rayonné par l’ensemble des structures s’effectue via l’application des
théorèmes de translation et de rotation des fonctions d’ondes vectorielles [43]. Ainsi pour la i-ème
structure, son champ total rayonné E ~ i (r, θ, ϕ) est donné par :

Jmax
P
~ k
Ei (r, θ, ϕ) = √ [Aj,i] [Si ]t F~j (r, θ, ϕ) (3.83)
Y0 j = 1

où [Aj,i ]est un vecteur ligne correspondant à la transformation dans le repère global de l’équi-
pement sous test des pondérations en harmoniques sphériques dans le repère local de la i-ème
structure. [Aj,i]se présente sous la forme :
 
[Aj,i] = Ae,x
j,i Ae,y
j,i Ae,z
j,i Am,x
j,i Am,x
j,i Am,x
j,i (3.84)
~ Eq−tot issu de l’ensemble des Lstruct structures tel
On en déduit l’expression du champ total E
que :

Lstruct
P Jmax
P
~ k
EEq−tot (r, θ, ϕ) = √ [Aj,i ] [Si ]t F~j (r, θ, ϕ) (3.85)
Y0 i = 1 j = 1
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 70

F IG . 3.18 – Etablissement d’un modèle de sources équivalentes à partir d’une quantification modale
opérée sur une sphère de mesure de rayon plus important

La construction du modèle équivalent est alors effectuée par identification du champ rayonné
par le dispositif sous test (éq. 3.74) à celui rayonné par l’ensemble des structures du modèle (éq.
3.85). Le champ rayonné par le dispositif sous test est déterminé au moyen d’une mesure en champ
proche réalisée sur une sphère dont le rayon est bien supérieur à rmin . C’est à partir de cette mesure
que la décomposition en harmoniques sphériques de l’équation 3.74 est réalisée. On obtient ensuite
par identification le système d’équations à résoudre suivant :

    
Q1 [A1,1 ] ··· [A1,i ] ··· [A1,Lstruct ] [S1 ]t
   .. .. .. .. ..  .. 
   . . . . .  . 
=  

 Qj   [Aj,1 ] ··· [Aj,i] ··· [Aj,Lstruct ]  [Si ]t  (3.86)
   
  ..
.
..
.
..
.
..
.
..
. 

..
.


QJmax [AJmax,1 ] [AJmax,i ] [AJmax,Lstruct ] [SLstruct ]t

Ce système est surcontraint lorsque Jmax ≥ 6Lstruct . Ce système de la forme Q = AS est


résolu à partir du calcul de la pseudo-inverse la matrice A. Sa solution est l’ensemble S des pon-
dérations du modèle. Ce système n’est pas inconditonnellement stable, car le conditionnement de
la matrice A dépend effectivement du nombre d’équations Jmax versus le nombre d’inconnues du
système, soit 6Lstruct . On montre cependant que ce conditionnement est parfaitement maîtrisé dès
lors que ces paramètres sont déterminés suivant la procédure présentée.
L’antenne de la figure 3.19 dont la dimension maximale est environ une longueur d’onde a
été mesurée virtuellement (code de simulation électromagnétique HFSS) à distance de 5 fois la
longueur d’onde. Elle est ensuite simulée au moyen de 12 points sources répartis sur une sphère de
diamètre proche de la longueur d’onde centrée sur l’origine de l’antenne. Le rayonnement direct
de l’antenne est comparé au rayonnement re-simulé (figure 3.20) à partir des sources équivalentes
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 71

F IG . 3.19 – Exemple d’une antenne dont on détermine les sources équivalentes de rayonnement

dont la pondération a été calculée suivant la procédure décrite précédemment, à une distance d’une
fois la longueur d’onde seulement.
L’algorithme proposé a été ensuite très largement sophistiqué suivant deux concepts différents.
Tout d’abord, la disposition des sources équivalentes sur une sphère permet de contrôler la répar-
tition d’énergie sur les modes essentiels de rayonnement en l’absence éventuelle d’une description
précise de l’élément rayonnant lorsqu’il est par exemple intégré à son environnement. Dans le cas
où la répartition géométrique des sources peut être pressentie, nous avons spécialisé la méthode à
l’identification de sources réparties judicieusement. On montre alors que la description en champ
beaucoup plus proche reste très fidèle au rayonnement de la source réelle. L’établissement de la li-
mite de validité de cette approche est en cours d’investigation. Le second axe d’amélioration porte
sur une technique itérative de suppression progressive des sources élémentaires dont la puissance
totale rayonnée contribue trop faiblement au rayonnement total pour être significative. Cette mé-
thode aboutit a une réduction très significative du nombre de sources élémentaires nécessaires. Les
contributions de la thèse de Mr Mohammed Serhir nous paraissent tout à fait essentielles sur le plan
théorique et permettent d’envisager par la suite bon nombre d’applications pratiques ayant trait à la
description du rayonnement de structures préalablement mesurées et leur exploitation en vue de la
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 72

F IG . 3.20 – Comparaison du rayonnement réel de l’antenne (a) (b) avec celui produit par les sources
équivalents (c)(d)

simulation de différentes scènes électromagnétiques.


Ces travaux sont actuellement en phase de valorisation [48, 49] et feront prochainement l’objet
de la soutenance de thèse de Mr Mohammed Serhir programmée pour la fin 2007. Ils nous pa-
raissent ouvrir une gamme importante d’applications potentielles dont certaines sont actuellement
en cours d’investigation.
Les travaux relatifs au champ proche sphérique font également l’objet depuis le second se-
mestre 2005 d’une collaboration avec Renault SA. Cette collaboration concerne la caractérisation
et la validation d’antennes RF embarquées sur véhicule au moyen d’une installation de mesures en
champ proche adaptée à la dimension d’un véhicule. Ces travaux font l’objet de la thèse CIFRE de
Mr Loïs Le Danvic.

3.4.2 AXE 4 Chambres réverbérantes à brassage de modes : Optimisation


et recherche de protocoles de mesure pour des applications de com-
patibilité électromagnétique et d ’évaluation de paramètres globaux
d’antennes
3.4.2.1 Introduction
Les activités de recherche en chambre réverbérante électromagnétique ne cessent de s’enrichir à
travers le monde depuis maintenant une quinzaine d’année environ. Les recherches initiales menées
dans les années 70 à l’université navale de Naples [50, 51] ont constitué le point de départ de
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 73

l’utilisation de la réverbération dans le domaine électromagnétique, principe bien connu dans le


domaine acoustique. Les années 80 ont vu d’intensives campagnes de caractérisation aux Etats-
Unis particulièrement au sein du NIST (ex NBS) (National Institute of Standard and Technologies,
Boulder CO) ou encore à la NSWCDD (Naval Surface Warefare Center Dahlgren Division VA)[52,
53]. C’est au début des années 90 que Bernard Démoulin a introduit cette thématique de recherche
en France à l’université de Lille. Depuis, de nombreuses équipes de recherche à travers le monde
se sont dotées d’un tel instrument et l’ont étudié sous des angles très différents tant sur le plan
expérimental que sur le plan de l’analyse théorique ou de la modélisation numérique.
De ce fait, il est tout à fait légitime de se poser une question importante : que reste-t-il à dé-
couvrir sur ce moyen qui non seulement a fait l’objet d’un nombre incalculable de publications,
mais dont l’utilisation est désormais normalisée au moins dans certains contextes d’application ?
De nombreux de facteurs nous donnent d’excellentes raisons de croire que ce champ de recherche
ne fera que s’ouvrir davantage encore. Il y a véritablement autour des chambres réverbérantes un
champ d’investigation beaucoup plus important que ne pouvaient le laisser soupçonner les premiers
travaux sur le sujet. D’une part, sur le plan des applications CEM de ce moyen d’essai les attentes
et questionnements que suscitent l’utilisation des chambres réverbérantes sont très importants. Son
insertion dans le processus de conception et surtout d’homologation en CEM laisse encore de nom-
breuses interrogations. L’appréhension du fonctionnement d’une chambre réverbérante n’est pas
encore complète, surtout si l’on se réfère aux techniques de mesure en chambre anéchoïque qui,
malgré leur défauts, servent encore d’étalon aux concepteurs. La chambre réverbérante s’impose
malgré tout là où les moyens conventionnels ne sont pas opérationnels. J’ai également la convic-
tion que les chambres réverbérantes doivent également trouver leur développement vers d’autres
applications en CEM. En d’autres termes, la mesure en chambre réverbérante autorise bien d’autres
applications que celle de l’analyse de l’immunité rayonnée pour laquelle la communauté CEM a
consacré beaucoup d’efforts. Ces applications dépassent largement, depuis peu, le champ discipli-
naire de la CEM et s’ouvrent à la mesure de dispositifs radio-fréquences.
En effet, les chambres réverbérantes offrent un potentiel remarquable dans le contexte de la
caractérisation de paramètres d’antennes tels le rendement [54, 55] ou le gain de diversité [56]
pour les systèmes multi-antennaires, la sensibilité de terminaux, l’influence de l’environnement
proche en terme de rendement d’antennes [57], jusqu’au test de systèmes de communication pour
lesquels la chambre réverbérante offre des scénarii possibles de création de canaux de propagation
spécifiques [58, 59].
En définitive, nous pourrions conclure assez facilement que les investigations autour des chambres
réverbérantes monopoliseront les chercheurs pendant de nombreuses années encore. Pour s’en
convaincre, nous dressons ci-dessous, sans prétendre à l’exhaustivité, une liste de questions à ré-
soudre ou de pistes d’exploration potentielles :
1. Comment situer un niveau d’essai en chambre réverbérante par rapport aux niveaux d’essais
classiques en chambre anéchoique ?7
2. Doit-on ou est-t-il utile d’interpréter la mise en défaut d’un équipement en test en chambre
réverbérante sous l’angle statistisque ?
3. Comment rapprocher l’environnement créé en chambre réverbérante de l’environnement réel
ou d’autres moyens d’essais pour un équipement ou pour un système ?
7
La question de la directivité est sous-jacente
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 74

4. Comment peut-on optimiser les temps d’essais ? En particulier, quelles techniques de bras-
sage (continu, pas à pas, mécanique, électronique, une combinaison de ces mécanismes...)
sont applicables et dans quelles circonstances ?
5. Quelle opportunité pour le développement des mesures de puissance totale rayonnée après le
premier pseudo-succès remporté par les mesures d’immunité ?
6. Quelles tolérances faut il en matière de calibrage de l’uniformité et d’une manière générale
comment s’assurer d’une bonne incertitude de mesures.
7. Une chambre réverbérante peut-elle détecter un défaut d’étanchéité d’un équipement blindé
sans recours à un capteur interne ? (Cette idée peut sembler saugrenue mais une petite varia-
tion de densité de puissance électromagnétique n’est-t-elle pas mesurable dans une chambre
réverbérante ? )
8. La mesure d’efficacité d’antennes a été démontrée. Cependant, aucune procédure de calibrage
n’a été à notre connaissance proposée. Comment calibrer une mesure qui exige que l’on
collectionne un grand nombre d’échantillons indépendants ?
9. La faisabilité de la mesure du gain de diversité d’antennes en chambre réverbérante a éga-
lement été démontrée. Cependant, est-il possible d’ajuster le canal de propagation simulé
par l’environnement réverbérant à celui effectivement visé par l’application de télécommu-
nications. Dans l’affirmative, comment démontrer expérimentalement que la statistique em-
pirique établie est conforme à la loi de distribution visée ?
10. Peut-on envisager l’utilisation des chambres réverbérantes en régime impulsionnel ? Quel
profit retirer des propriétés du retournement temporel pour des applications CEM ou autres ?
11. Le modèle théorique statistique proposé pour les chambres idéales par la communauté CRBM
résiste-t-il aux analyses des chambres réverbérantes réelles. Sait on évaluer ces déviations si
elles existent ? En particulier, quel modèle peut on appliquer en régime basse fréquence ?
12. Quel diagnostic faut-il porter sur l’évaluation de la corrélation des échantillons, et comment
mesurer la réelle efficacité du brassage mécanique ou encore électronique ?
Ce sont autant de questions (et d’autres encore actuellement et à venir ...) qui permettent d’envisager
très sereinement un investissement important en recherche sur ce sujet. Après un rappel succinct
des propriétés essentielles des chambres réverbérantes la suite de cette description est consacrée
aux différentes pistes de recherche explorées depuis mon arrivée à l’IETR en 2002.

3.4.2.2 Généralités sur les chambres réverbérantes


Une chambre réverbérante se définit avant tout comme une enceinte électromagnétique fara-
disée au sein de laquelle il est aisé de modifier de façon très importante la distribution du champ
électromagnétique interne au moyen de différents procédés de brassage. Les conditions d’existence
d’un fonctionnement de type “chambre réverbérante” se réduisent à la seule faculté de générer de
nombreux états de propagation différents (indépendants) en modifiant les conditions d’excitation
du champ (modification de la polarisation, position ou de la fréquence de l’émetteur) ou en modi-
fiant partiellement les conditions aux limites grâce à l’apport d’un brasseur de modes métallique en
rotation. Les états indépendants doivent être assez nombreux pour que le champ électromagnétique
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 75

apparaisse, par construction, comme aléatoire en tout point de l’espace de la chambre8 . Ceci ne
peut être obtenu que lorsque la cavité est électromagnétiquement surdimensionnée, donc potentiel-
lement excitable selon de nombreux modes différents. Les modèles établis sur la base de cavités
parallélépipédiques tendent à montrer que seule une densité de modes (nombre de modes / Hz)9
suffisante permet l’obtention des propriétés inhérentes aux chambres réverbérantes. Cependant, si
cette indication permet de déterminer par exemple le potentiel d’un brassage par modification de la
fréquence d’émission, elle ne donne pas directement une information sur l’efficacité d’un brassage
mécanique. Il a été démontré que le brassage mécanique a la capacité de modifier la fréquence
de résonance d’un mode, mais il reste très difficile de quantifier cet effet. Il n’existe pas à l’heure
actuelle de théorie relative à la construction d’un brasseur optimisé. Un brasseur doit simplement
présenter une dimension suffisante (par rapport à la longueur d’onde) en vue de constituer une
perturbation importante pour le champ qui l’environne. A ce sujet, un constat expérimental et théo-
rique intéressant a été dressé dans un article récent [60]. Il démontre sans ambiguïté que l’efficacité
d’un brasseur croît de façon beaucoup plus importante en raison de son diamètre qu’en raison de
sa hauteur. L’origine physique de ce résultat est d’ailleurs très intuitive. L’efficacité de brassage se
mesure en réalité à la quantité de déplacement des conditions aux limites. Lors d’une rotation, le
déplacement des parties du brasseur situées loin de l’axe de rotation est naturellement plus impor-
tant et plus à même d’apporter une évolution suffisante des conditions aux limites permettant le
passage à une nouvelle distribution de champ décorrélée de la précédente. Ceci laisse encore large-
ment la place à l’imagination des concepteurs de brasseurs. Une idée à creuser serait d’étudier si la
performance du brasseur est associable à l’allure de son diagramme de rayonnement (diffraction).
Dans cette optique, un brasseur optimal serait celui dont le diagramme est le plus complexe, ce qui
est nécessairement associé à une dimension minimale, au moins dans certaines directions.
Le coefficient de qualité de l’enceinte constitue également un paramètre important pour l’ob-
tention des propriétés réverbérantes. Un coefficient de qualité faible (cas d’une enceinte insuffi-
samment faradisée) pourrait nuire à la génération d’un nombre suffisant d’états de propagation.
Quelques modes dominants pourraient ainsi masquer l’apparition d’autres modes et ainsi limiter
les degrés de liberté apportés par le brassage. Cependant, on montre notamment que l’utilisation
de hangars métalliques, sans précautions particulières, permet de réaliser un environnement réver-
bérant pour des aéronefs de grande dimension malgré des coefficients de qualité assez faible. Dans
le cadre de l’évaluation de fonctions de transfert d’un système ce procédé est tout à fait intéressant
[61]. En fait, l’intérêt d’un coefficient de qualité élevé est étroitement associé à la possibilité de
générer des niveaux de champ importants, tels que ceux exigés dans un certain nombre de pro-
grammes industriels. Bien que non réellement démontré, on suppose que des facteurs de qualité
très élevés seraient préjudiciables au fonctionnement des chambres réverbérantes. En pratique, il
ne semble pas que ceci ait posé de problèmes particuliers dans les chambres conventionnelles en
acier galvanisé ou même en aluminium. Des cas de dysfonctionnement ont été repérés notamment
en régime de longueur d’onde de l’ordre du centimètre pour des cages dont les parois mesurent plu-
sieurs mètres. Ces dysfonctionnements pourraient être attribués à l’insuffisance du brassage dans
des conditions où l’émetteur tend à devenir très directif [62]. Ceci montre bien l’importance des
procédures de calibrage des chambres en dehors même des procédures probablement trop laxistes
8
A l’exception des points de l’espace situés à moins de λ/4 de tout objet ou paroi métallique, pour lesquels les
conditions aux limites ne permettent pas une évolution suffisamment chaotique de toutes les composantes du champ
électromagnétique.
9
L’ordre de grandeur est de quelques dizaines de modes sur une bande de quelques MHz.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 76

des normes actuelles10 .


Nous signalons également que la détermination théorique du facteur de qualité est un très ancien
problème encore resté sans solution à notre connaissance. Les modèles proposés, dont on peut
trouver un condensé dans [63], constituent tous une évaluation très largement optimiste par rapport
aux coefficients effectivement mesurés. L’estimation des pertes globales d’énergie dans la chambre
est donc sous-estimée. Il reste cependant à trouver l’origine des pertes manquantes ! Est-ce la bonne
piste ? Il est permis d’en douter.
Les critères qui permettent d’établir qu’une cage de Faraday se comporte en régime réverbérant
ne sont pas encore à l’heure actuelle bien figés. En basse fréquence, au voisinage de la première
fréquence de résonance f0 de l’enceinte, un fonctionnement réverbérant est impossible. Au delà de
la limite empirique de 6f0 , on admet en général que l’on obtient un fonctionnement réverbérant
optimal. Dans la zone de transition, l’appréciation est précisément fonction des critères d’observa-
tion. Une évolutions récente de la normalisation (DO 160 E) tend, probablement à tort, de relacher
les contraintes, pour élargir fictivement la bande passante des chambres existantes. Il ne faut certai-
nement pas discréditer les efforts entrepris pour l’utilisation des chambres réverbérantes en régime
basse fréquence, mais nous pensons que la mise en oeuvre de tels essais doit prendre en compte la
modification du comportement statistique des mesures.
Sur le plan théorique, le modèle comportemental adopté très largement par la communauté est
le modèle de Hill[64]. En un point quelconque de la chambre, le champ électromagnétique est le
résultat de la superposition d’un ensemble d’ondes planes qui parviennent en ce point au gré de
nombreux trajets multiples. Le brassage modifie substantiellement cette superposition de telle sorte
que le résultat de cette denière évolue de façon aléatoire. Pour une chambre idéale, ce champ peut
être modélisé par un spectre aléatoire d’ondes planes d’amplitude constante mais de phase et de po-
larisation quelconque, selon une distribution statistique uniforme. On admet également la propriété
d’ergodicité : l’observation du champ en un point quelconque de l’espace (hors proximité avec une
objet ou une paroi) de la chambre est équivalent à l’observation que l’on effectuerait en parcourant
cet espace. Il en résulte les principales propriétés suivantes. Une composante rectangulaire quel-
conque du champ électrique Er suit une loi de distribution de type χ à deux degrés de liberté, ou
loi de Rayleigh :  
2Er Er2
f (Er ) = exp − (3.87)
θ θ
Où f (Er ) est la fonction de densité de probabilité de Er et θ le paramètre de la loi de Rayleigh.
θ est estimé à partir de N réalisations indépendantes en chambre réverbérante mesurées au moyen
d’une sonde de champ électrique :
N
1 X 2
θ= E (3.88)
N i=1 ri
Suivant ce modèle, la puissance reçue aux bornes d’une antenne Pr tout comme une composante
rectangulaire du champ électrique élevée au carré suit une loi du χ2 à deux degrés de liberté ou loi
exponentielle :  
1 Pr
f (Pr ) = exp − (3.89)
θ θ
10
Notamment, les normes IEC 61000-4-21 pour les produits civils, RTCA DO160E pour les équipements aéronau-
tiques, MIL STD 461 E pour les équipements militaires.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 77

Où f (Pr ) est la fonction de densité de probabilité de Pr et θ le paramètre de la loi exponentielle.


θ est estimé à partir de N réalisations indépendantes en chambre réverbérantes prélevées au moyen
d’un mesureur de puissance aux bornes d’une antenne :
N
1 X
θ= Pr (3.90)
N i=1 i

Ce comportement aléatoire est mis à profit pour créer un environnement électromagnétique sta-
tistiquement homogène. L’incertitude statistique de la mesure repose en définitive sur le nombre N
d’échantillons indépendants collectés. Les précisions requises en terme d’environnement d’essais
de compatibilité électromagnétique ne nécessitent que quelques dizaines d’échantillons. Supposons
par exemple que l’observable de la mesure soit la moyenne de la puissance reçue sur une antenne.
C’est par exemple un observable possible en matière de mesure de puissance totale rayonnée par
un objet situé dans la chambre. Cette moyenne est l’estimateur du paramètre de la loi exponentielle
(équation 3.90). Suivant le théorème central limite, pour un √ nombre N suffisamment élevé, cette
11
estimation suit elle-même une loi normale du type ℵ(µ, µ/ N ) . Ainsi pour N=50, l’uniformité
statistique attendue de la puissance, avec un intervalle de confiance de 95% est environ de plus ou
moins 30 %, ce qui est compatible avec les exigences habituelles des mesures de CEM. Le chiffre
N=50 correspond effectivement à l’ordre de grandeur du nombre d’échantillons habituellement uti-
lisé en mesure de CEM en chambre réverbérante. Il est très curieux de constater par ailleurs que
ces normes autorisent l’emploi d’un nombre encore moins élevé d’échantillons en régime de haute
fréquence. A contrario, l’utilisation des chambres réverbérantes pour l’estimation de paramètres
d’antennes exige une incertitude de mesure nettement plus faible, de l’ordre de quelques %. Li-
miter l’incertitude statistique à un niveau de 5% signifie l’acquisition d’environ 1500 échantillons
indépendants, ce qui nécessite une combinaison de techniques de brassage. Outre la modification
des conditions aux limites par le mouvement d’un brasseur, on peut également effectuer une varia-
tion de la fréquence autour de la fréquence de travail ou encore procéder à une modification de la
position de l’objet sous test.
Ces quelques généralités sur les chambres réverbérantes donnent un aperçu des nombreuses
questions et pistes de recherche. Cela en fait un sujet particulièrement riche et passionnant. Nous
consacrons la suite de cette section à la présentation de nos principales et récentes contributions
dans ce domaine. Elles s’articulent en trois points. Le premier (sous-section 3.4.2.3) est un exposé
succinct d’une méthode originale de mesure de l’efficacité de blindage dont la faisabilité a été
démontrée lors d’un stage de fin d’études réalisé par Mr Arnaud Couduy. Le second point (sous-
section 3.4.2.4) concerne des travaux personnels menés sur l’évaluation empirique de l’incertitude
de mesures en chambre réverbérante pour les applications de mesure d’antennes. Cette évaluation
est en effet indispensable pour optimiser le choix des protocoles de brassage. Enfin la dernière partie
résume les contributions de la thèse de Mr Christophe Lemoine concernant l’analyse approfondie
sous l’angle statistique du comportement des chambres réverbérantes. Cette analyse permet de
quantifier finement la déviation potentielle d’une chambre réelle par rapport à l’hypothèse de Hill
en terme de lois suport de la distribution du champ et de la puissance. Une autre contribution
de cette thèse résumée dans ce document concerne le calcul du nombre effectif d’échantillons
indépendants à partir d’une série quelconque présentant un certain degré de corrélation.
11
Dans le cas particulier d’une loi exponentielle l’écart type de la distribution est égal à sa moyenne
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 78

3.4.2.3 Mesures d’efficacité de blindage en chambre réverbérante


Une chambre réverbérante se caractérise essentiellement par un environnement confiné au sein
duquel nous sommes en mesure d’établir un bilan d’énergie entre une source d’excitation et un
capteur en réception, ceci de façon relativement indépendante de la position, de la polarisation
et de la directivité de la source dans la chambre. Préalablement à toute description de l’apport
potentiel des chambres réverbérantes dans le domaine de l’efficacité de blindage, il est particuliè-
rement important de définir cette notion. Il existe en effet de nombreuses définitions potentielles
de cette grandeur suivant que l’on s’intéresse par exemple à l’efficacité de blindage d’un câble,
d’un matériau ou d’une enceinte faradisée. Nous nous intéressons dans ce qui suit successivement
à l’efficacité de blindage d’un matériau puis à celle d’une enceinte faradisée.
La mesure d’efficacité d’un matériau, notée EB, s’effectue en plaçant un échantillon planaire
de telle sorte que l’on puisse observer le rapport de la puissance incidente Pinc sur la puissance
transmise Ptra à travers le matériau.
Pinc
EB = (3.91)
Ptra
C’est une caractéristique intrinsèque au matériau qui est dans ce cas recherchée. Une solution
classique consiste à insérer le matériau dans un guide d’onde coaxial. Le rapport de la puissance
mesurée en réception en l’absence puis en présence de l’échantillon est homogène à l’efficacité de
blindage du matériau. L’incidence de l’onde est dans ce cas normale au plan du matériau à tester.
En chambre réverbérante, un tel matériau peut être soumis à un champ de polarisation et d’angle
d’incidence aléatoires. Ce matériau peut être inséré dans la paroi d’une cavité également surdimen-
sionnée (donc également réverbérante) placée à l’intérieur de la chambre réverbérante [65].
En premier lieu, en vertu de la règle de conservation d’énergie ou de puissance, en régime
établi, la puissance transmise dans la chambre réverbérante est égale à celle qui est dissipée. Du-
rant le régime transitoire, l’énergie électromagnétique est stockée dans l’enceinte. Elle est ensuite
constante en régime permanent et proportionnelle à la puissance transmise. Cette puissance est
globalement dissipée à travers les parois métalliques de la chambre réverbérante ou absorbée par
l’antenne d’émission ou encore par différents objets situés dans la chambre le cas échéant. Il faut y
ajouter la contribution de l’enceinte faradisée, d’autant plus grande que le matériau sera faiblement
blindant...On peut d’emblée noter que cette contribution sera cependant très faible si l’enceinte
faradisée ne comporte pas de pertes suffisantes. La densité de puissance stockée dans la chambre
réverbérnate peut donc t̂re très importante. La grandeur caractéristique permettant d’évaluer la ca-
pacité d’une chambre réverbérante à stocker l’énergie électromagnétique est le coefficient de qualité
défini par
ωUs
Q= (3.92)
Pd

Q se définit comme le rapport de l’énergie stockée US par unité de temps (pulsation ω = T
) à
la puissance dissipée Pd avec

Pd = Pt (3.93)
Où Pt est la puissance transmise.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 79

En première approximation, on admet également qu’en bon fonctionnement réverbérant l’éner-


gie est uniformément stockée dans le volume de l’enceinte :

US = W V (3.94)
Où W est la densité volumique de l’énergie électromagnétique et V le volume de la cavité ré-
verbérante. L’énergie est portée à part égale par le champ électrique et le champ magnétique. On
admet également que l’impédance d’onde est celle du vide suivant le modèle du spectre d’onde
plane proposé par Hill[64] . On a alors :

W = ε0 E 2 (3.95)
Où ε0 est la permittivité diélectrique du vide et E l’amplitude (valeur efficace) du champ élec-
trique total.
On peut également écrire pour la densité de puissance S :

E2
S= = cW (3.96)
η0
Où η0 est l’impédance d’onde du vide et c la célérité de la lumière. Une plus faible efficacité
de blindage d’un matériau placé sur une enceinte réverbérante interne située à l’intérieur d’une
chambre réverbérante doit se traduire par une capacité plus importante à coupler la densité de
puissance S présente dans la chambre à l’intérieur de la cavité. Le paramètre pouvant décrire ce
phénomène est la section efficace de couplage du matériau, qui traduit effectivement le couplage
existant entre l’objet et l’environnement électromagnétique créé dans la chambre.
Dès lors la mesure d’efficacité de blindage peut être définie par le rapport de la section efficace
de couplage lorsque l’ouverture est vide (Pt,o /Sext,o) et lorque l’ouverture est chargée (Pt,ch /Sext,ch)
Pt,o
Sext,o
EB = Pt,ch
(3.97)
Sext,ch

Pt est la puissance transmise à travers l’ouverture lorsqu’elle est vide (o) ou chargée (ch)
Sext est la densité de puissance dans la chambre réverbérante externe, qui peut également ^etre
différente suivant que l’ouverture soit chargée (ch) ou non (o).
Compte tenu de la définition de l’efficacité de blindage donnée par 3.97, l’efficacité de blindage
définie dans [65]est donnée par :
Pr,int,O Pr,ext,Ch Qint,Ch
EB = (3.98)
Pr,int,Ch Pr,ext,O Qint,O
Nous explicitons ci -dessous les différents termes de cette équation :
Pr,int,Ch représente la puissance reçue par une antenne située à l’intérieur de la petite enceinte
lorsque l’ouverture est chargée.
Pr,int,O représente la puissance reçue par une antenne située à l’intérieur de la petite enceinte
lorsque l’ouverture est non chargée.
Pr,ext,O représente la puissance reçue par une antenne située à l’extérieur de la petite enceinte
lorsque l’ouverture est non chargée.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 80

Pr,ext,Ch représente la puissance reçue par une antenne située à l’extérieur de la petite enceinte
lorsque l’ouverture est chargée.
Qint,O représente le coefficient de qualité de la petite enceinte lorsque l’ouverture est chargée.
Qint,Ch représente le coefficient de qualité de la petite enceinte lorsque l’ouverture est non
chargée.
En principe, la mesure interne à la cavité est obligatoire afin d’évaluer les paramètres Pr,int,Ch ,
Pr,int,O , Qint,O , Qint,Ch de l’expression 3.98. Envisageons cependant un scénario pour lequel nous
disposons d’aucune possibilité d’excitation ou de mesure du boîtier interne. Supposons dans un
premier temps que le blindage soit quasi-parfait. La puissance transmise dans la cavité externe est
alors entièrement dissipée dans la cavité externe, car nulle ou négligeable au sein de l’équipement
blindé. Envisageons dans un second temps une dégradation légère mais réelle de ce blindage ini-
tialement parfait. Si l’antenne d’émission est située à distance de l’équipement, on peut émettre
l’hypothèse que la puissance transmise reste identique. En revanche, une fraction éventuellement
assez faible de cette puissance est désormais dissipée à l’intérieur de l’équipement, effet qui peut
être amplifié par la présence d’objets absorbants à l’intérieur de la cavité. De plus, si les pertes dans
l’équipement sont principalement liées à la présence d’absorbants, on peut également émettre l’hy-
pothèse que le coefficient de qualité de la cavité interne demeure inchangé malgré la dégradation
du blindage. En conséquence, une évaluation approximative du rapport de l’efficacité de blindage
pour un blindage parfait par rapport à un blindage dégradé se met sous la forme :
EBDg Pr,int,P arf Pr,ext,Dg
= (3.99)
EBP arf Pr,int,Dg Pr,ext,P arf
Dans cette expression le blindage parfait est représenté par l’indice P arf et la notion de blin-
dage dégradé par l’indice Dg. Si on pose Pr,ext,P arf = 1 et Pr,int,P arf = ε alors Pr,int,Dg = ε + ∆,
(∆ ≥ 0) et Pr,ext,Dg = 1 − ∆. On peut également retenir l’hypothèse ∆ ≫ ε, on obtient :
EBDg ε
≈ (1 − ∆) (3.100)
EBP arf ∆
L’estimation du facteur ε suppose toujours une mesure interne. Cependant, la variation ∆ est
potentiellement perceptible dans l’enceinte extérieure et permet d’accéder à une mesure relative de
la dégradation de performance d’un blindage.
Le principe a d’abord été évalué au moyen de la simulation numérique en 2003 et le passage à la
démonstration expérimentale a été effectué en 2004. La détection expérimentale d’une modification
de l’efficacité de blindage a été réalisée et a fait l’objet d’un brevet pris en collaboration avec PSA
Peugeot-Citroën en 2005[66]. On a en particulier montré expérimentalement qu’il était possible de
détecter la présence d’une ouverture de dimension inférieure à la longueur d’onde en plaçant dans
l’équipement sous test un échantillon d’absorbant électromagnétique, par contraste avec le test en
blindage parfait (ouverture masquée). La consolidation théorique et l’optimisation de la méthode
de mesure pourraient faire l’objet d’une poursuite de travaux intéressante, en vue d’en améliorer la
performance.

3.4.2.4 Incertitudes de mesure en chambre réverbérante. Application aux mesures d’effica-


cité et de gain de diversité d’antennes en chambre réverbérante
L’incertitude de mesure en chambre réverbérante résulte directement du mode opératoire, au-
trement dit de sa composante statistique. Cette composante d’incertitude est un facteur important
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 81

de l’incertitude globale de mesure. Si l’on considère une expérience de reproductibilité en chambre


réverbérante, celle-ci fait intervenir un degré de liberté assez insolite en métrologie : la position
de l’objet sous test. Il peut être disposé de telle sorte que le champ vu par celui-ci soit totalement
non corrélé par rapport au premier essai si, par exemple, il est disposé à une distance au moins
égale à λ/2 de son premier emplacement [67]. Le résultat de mesure présente donc en conséquence
une incertitude statistique qu’il est intéressant de quantifier et de relier au processus de mesure
sélectionné.
Sur le plan théorique, si on assimile le comportement du champ électromagnétique dans une
chambre réverbérante à une variable aléatoire cette incertitude est en principe reliée à la réalisation
multiple mais limitée de cette dernière.
Par exemple, le champ moyen obtenu sur un tour de brasseur au cours duquel on aura prélevé
N mesures est un estimateur statistique. Si N (en nombre suffisant) est le nombre de tirages indé-
pendants d’une variable aléatoire X le théorème central limite indique que cet estimateur suit une
loi gaussienne dont l’écart-type est en raison inverse de la racine carrée du nombre d’échantillons.
Cette théorie repose sur l’hypothèse d’un processus pseudo-aléatoire de génération du champ. Il
résulte de cette analyse que l’incertitude statistique pourrait être déterminée à partir de la seule
connaissance de N. Malheureusement, il est difficile d’estimer directement le nombre d’échan-
tillons indépendants avec suffisamment de précision. Cette question importante a cependant été
résolue au cours de la thèse de Mr Christophe Lemoine (sous-section 3.4.2.5). Nous avons donc
proposé et validé une méthode empirique basée sur une expérience de reproductibilité, utilisant un
des nombreux degrés de liberté de la chambre : la position aléatoire de l’objet sous test. Cette tech-
nique permet en particulier de démontrer une incertitude acceptable pour les mesures d’antennes.
Le principe de cette technique expérimentale est en réalité très simple. Il s’agit d’évaluer le
potentiel d’un protocole de mesure en chambre réverbérante. On peut supposer que ce protocole
consiste à collecter systématiquement un ensemble de réalisations à partir d’un nombre préala-
blement fixé de positions de brasseur et/ou de fréquences de travail. L’estimation de l’incertitude
de mesure peut être déterminée approximativement en observant le résultat obtenu pour un grand
nombre de positions arbitraires de l’objet sous test (typiquement 30). Cette approche a été validée
expérimentalement en démontrant que l’incertitude statistique ainsi observée est bien relative au
nombre d’échantillons indépendants observés [68, 69]. Il n’est en effet pas nécessaire de connaître
précisément ce nombre pour démontrer cette dépendance puisque, par construction, il est possible
de réaliser des séries de mesures ayant un rapport d’échantillons indépendants connu. La figure 3.21
illustre ce propos. Cette expérience consiste à mesurer le coefficient de transmission S21 entre une
antenne d’émission en position fixe et une antenne de réception située dans le volume utile de la
chambre réverbérante de l’IETR. L’estimation de S21 est réalisée en effectuant la moyenne empi-
rique sur 101 échantillons acquis en effectuant un balayage en fréquence entre 900 et 904 MHz sur
101 points. Le nombre d’échantillons indépendants n’est pas connu avec précision. Cette acquisi-
tion est effectuée en différentes positions arbitraires de l’antenne de réception pour une première
série d’expériences (S21 − 1) puis pour une seconde série (S21 − 2). L’espérance du rapport de la
seconde série sur la première est évidemment égal à 1. Cependant l’écart-type de cette loi diminue
avec le nombre de positions cumulées. On peut vérifier sur un ensemble limité de 25 mesures de ce
rapport que l’écart-type suit approximativement l’écart-type théorique déduit du théorème central
limite en raison de l’augmentation du nombre de positions. On peut, en effet, en première approxi-
mation, considérer que le nombre total d’échantillons indépendants est directement proportionnel
au nombre de positions cumulées pour réaliser l’estimation.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 82

F IG . 3.21 – Exemple d’observation empirique de l’évolution de l’incertitude de mesure fonction


du nombre d’échantillons indépendants)

3.4.2.5 Lois statistiques supports pour la caractérisation du champ électrique en chambre


réverbérante et statistique du coefficient de corrélation des échantillons prélevés
Lois statistiques supports Les approches statistiques permettant de décrire le champ électro-
magnétique en enceinte réverbérante ont été en particulier décrites historiquement dans [70] puis
consolidées dans [64]. Le modèle sous-jacent qui consiste à représenter le champ électromagné-
tique comme la superposition séquentielle d’un spectre d’ondes planes est communément admise.
Sur le plan expérimental, on considère jusqu’à présent que les résultats confirment ce modèle avec
une bonne approximation.
Dans le cadre de la thèse de Mr Christophe Lemoine, démarrée en octobre 2005, nous avions
pour objectif initial l’étude des incertitudes statistiques liées aux protocoles d’essais en chambre
réverbérante. A terme, cette recherche a pour but de préciser cette notion dans le cadre des essais
de CEM et surtout dans la perspective des applications de la chambre réverbérante à la mesure de
performances d’antennes. En effet dans ce dernier cas, l’incertitude statistique doit être significati-
vement plus réduite pour estimer avec une précision raisonnable pour l’ingénieur, l’efficacité d’une
antenne. Il s’agit également de compléter l’approche empirique développée au paragraphe 3.4.2.4
par une approche plus théorique.
Dans un premier temps, nous avons recherché la confirmation du fait, semble-t-il bien établi,
que la puissance reçue sur une antenne suit une loi exponentielle tandis qu’une composante rectan-
gulaire du champ électrique mesuré par une sonde de champ électrique suit une loi de Rayleigh.
Cette vérification initiale a été réalisée dans la chambre réverbérante de l’IETR en régime de bon
fonctionnement de la réverbération (au moins avéré au delà de 250 MHz). Pour ce qui concerne la
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 83

distribution des mesures de puissance, l’hypothèse exponentielle est bien confirmée. En revanche,
la figure 3.22 montre un résultat surprenant obtenu pour une mesure d’une composante de champ
rectangulaire12 , censée suivre une loi de Rayleigh pour laquelle le rapport attendu de l’écart type à
la moyenne de la distribution est environ 0,52. Compte tenu du nombre significatif d’échantillons
collectés pour réaliser cette analyse, il n’est pas possible d’expliquer que l’espérance de l’écart-type
empirique rapporté à la moyenne soit aussi éloignée de cette valeur de 0,52. Ce graphe nous permet
d’apporter deux conclusions. D’une part, il semble que les résultats expérimentaux ne confirment
pas l’ajustement à la loi de Rayleigh. D’autre part, on constate une modification de l’observation
avec la fréquence, et en particulier ce rapport tend à se rapprocher de celui attendu avec l’augmen-
tation de la fréquence de travail.
Dès lors, il nous restait à expliquer un tel résultat, et le confirmer notamment à travers les tests
statistiques d’ajustement à une loi de distribution. En premier lieu, il a été constaté que les tests sta-
tistiques d’ajustement ont davantage été étudiés pour l’étude de la puissance reçue sur une antenne
et beaucoup moins pour le champ électrique mesuré par une sonde. Le test quasi-systématiquement
utilisé est celui de Kolmogorov Smirnov utilisant le critère de Massey. Les recherches menées par
Mr Christophe Lemoine ont montré que ce critère n’était pas indiqué dans le cas d’une distribution
empirique dont les paramètres sont inconnus et doivent donc être préalablement estimés. Il faut
donc préférer au critère de Massey le critère de Stephens ou encore utiliser le test d’Anderson-
Darling. Ces tests de puissance statistique supérieure ont donc pour effet d’être moins tolérant. Des
tests d’ajustement selon ces méthodes ont été conduits et confirment le rejet de la loi de Rayleigh,
tout en soulignant que le test suivant KS-Massey est susceptible de mener à une interprétation
contraire. La suite logique de ce travail consiste alors à rechercher une nouvelle loi candidate sus-
ceptible de mieux représenter le processus aléatoire réellement observé en chambre réverbérante.
Le choix s’est porté sur une loi de Weibull. Il s’agit d’une loi plus générale à deux paramètres dont
les lois de Rayleigh et exponentielle constituent des cas particuliers. La densité de probabilité d’une
loi de Weibull est donnée par
b
f (x) = abxb−1 e−ax (3.101)
où a est le paramètre d’échelle relié à la moyenne de la distribution, et b est le paramètre
de forme relié à l’écart-type de la distribution. Les paramètres a et b sont estimés à partir de la
méthode du maximum de vraisemblance appliquée à la réalisation expérimentale de la variable
aléatoire, en l’occurence l’amplitude de la composante rectangulaire du champ électrique. La figure
3.23 montre que le taux de rejet de cette loi est très largement inférieur, que ce soit par un test
KS (Kolmogorov Smirnov) ou AD (Anderson Darling), à celui observé pour une loi de Rayleigh,
particulièrement pour la partie basse du spectre. L’analyse a été réalisée sur la bande 200 MHz
à 1100 MHz avec un pas de 100 MHz. Pour chacune de ces (11) fréquences on fait apparat̂re,
figure 3.23, quatre colonnes dont la hauteur est proportionnelle au taux de rejet calculé. Que le
test soit de type KS ou AD, le taux de rejet de Weibull est nettement inférieur au taux de rejet
de la loi de Rayleigh. Cette constatation est particulièrement nette jusqu’à 600 MHz, fréquence
située bien au-delà du seuil de fonctionnement admis pour une chambre de cette taille (8,7m x
3,7m x 2,9m). Enfin, la figure 3.24 démontre de quelle manière la loi de Weibull rend compte
de façon nettement plus satisfaisante de l’évaluation du rapport écart-type / moyenne. Un autre
résultat remarquable de cette analyse porte sur l’évolution des paramètres a et b de la loi de Weibull
en fonction de la fréquence d’analyse. Cette observation est effectuée sur les valeurs de champ
12
La sonde de champ utilisée est du type triaxiale ( Holaday HI 6005)
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 84

0.75
Experimental

Standard deviation / mean


0.70
0.65 Rayleigh
0.60
0.55
0.50
0.45
0.40
0.35
0.30
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz)

F IG . 3.22 – Rapport écart-type/moyenne pour une composante de champ. Estimation empirique


comparée à la loi de Rayleigh. Estimations effectuées sur des séries de 150 échantillons indépen-
dants.

électrique mesurées avec la sonde de champ suivant les axes Ox, Oy et Oz prédéfinis de la chambre.
On élève ensuite ces valeurs au carré avant de réaliser un test d’ajustement à une loi de Weibull
dont les paramètres a et b sont préalablement estimés à partir des mesures suivant la méthode
du maximum de vraisemblance. Le test d’ajustement est effectué en se référant au critère de KS-
Stephens. En théorie, une composante rectangulaire de champ devrait suivre une loi exponentielle
pour laquelle a=b=1. La figure 3.25 montre en fait que la loi de Weibull s’ajuste de façon variable en
fonction de la fréquence. Les paramètres a et b suivent une évolution quasi-monotone en fréquence
pour tendre en plus haute fréquence vers une loi de Rayleigh. La loi de Weibull se présente donc
comme un support plus adapté à l’appréhension des modifications de comportement de la chambre
réverbérante, en fonction notamment de la bande de fréquence d’utilisation.
L’interprétation actuelle de ces résultats est la suivante. Le modèle de Hill n’est pas fondamen-
talement remis en cause, en revanche il est basé sur une vision très idéalisée d’une chambre réver-
bérante. La mesure de champ électrique est une mesure locale qui peut révéler les imperfections de
la chambre par opposition à la mesure de puissance sur une antenne qui intègre le champ sur une
aire plus importante. Ces travaux font notamment l’objet des publications suivantes [71, 72].

Etude de la corrélation L’analyse statistique préalablement présentée est très utile dans la pers-
pective d’appréhender les incertitudes statistiques de la mesure. Elle est également utile dans le
cadre de la détermination de l’indépendance des échantillons prélevés lors de la rotation du bras-
seur de modes. Ce dernier aspect est également très lié à la question de l’incertitude. En fait, l’étude
de la corrélation présente les enjeux suivants. D’une part, connaître le nombre d’échantillons indé-
pendants dont on dispose grace à l’action d’un brasseur permettrait de limiter la collection d’échan-
tillons et donc le temps de mesure au strict nécessaire. D’autre part la connaissance de ce nombre,
en vertu du théorème central limite, donne un accès direct à l’incertitude statistique de mesure.
Jusqu’à présent, l’analyse de la corrélation est effectuée au moyen du cacul de la fonction
d’autocorrélation du premier ordre définie par
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 85

100%
90% KS test for Rayleigh
80% KS test for Weibull
AD test for Rayleigh
Rejection rate
70%
60% AD test for Weibull
50%
40%
30%
20%
10%
0%
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz)

F IG . 3.23 – Taux de rejets des test pour Rayleigh et Weibull suivant KS-Stephens et AD pour une
composante de champ électrique mesurée par une sonde

0.75
Experimental
Standard deviation / mean

0.70
0.65 Weibull
0.60
0.55
0.50
0.45
0.40
0.35
0.30
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz)

F IG . 3.24 – Rapport écart-type/moyenne pour une composante de champ. Estimation empirique


comparée à la loi de Rayleigh
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 86

F IG . 3.25 – Paramètres de la loi de Weibull pour les composantes rectangulaires du champ élec-
trique. Test sur 3x10 séries de 150 données.

Cov(Y1, Y2 )
ρ= p p (3.102)
V ar(Y1 ) V ar(Y2 )
Où Y1 = [y1, y2 , ..., yN −1, yN ] est la série des N échantillons collectés au cours de la rotation du
brasseur.
et Y2 = [y2, y3 , ..., yN , y1 ] est la même série décalée cycliquement d’un ordre.
La fonction d’autocorrélation prend la valeur 1 en cas d’échantillons totalement corrélés, et 0
s’ils sont totalement indépendants.
C’est à partir de l’évaluation de cette fonction d’autocorrélation que l’hypothèse d’indépen-
dance des échantillons est formulée ou au contraire rejetée. Cependant, les méthodes actuelles
d’évaluation du nombre d’échantillons indépendants restent relativement rustiques. Les normes ac-
tuelles retiennent un seuil de corrélation égal à 0,37 en dessous duquel les N échantillons collectés
sont considérés comme indépendants, et ce quel que soit ce nombre N. Cependant la fonction d’au-
tocorrélation du premier ordre est elle-même une fonction aléatoire dont la distribution dépend très
sensiblement de N. Ainsi qu’il est constaté dans [73], le seuil de 0,37 ne peut être retenu que si
N=30 (respectivement 50) avec un niveau de signification de 5% (respectivement 1%). Cependant
pour N=450, cela correspondrait à une probabilité de non corrélation de 10−16 . En d’autres termes,
ce seuil de 0,37 est totalement irréaliste, car très nettement surévalué, pour décider de l’indépen-
dance d’une telle série. Dans ce même article, le test statistique proposé s’appuie sur la probabilité
que le coefficient d’autocorrélation du premier ordre théorique ρ soit nul lorsque le coefficient es-
timé à partir de N échantillons est égal à ρest . Au contraire dans [74], on estime à partir de la valeur
ρest la valeur limite supérieure que pourrait atteindre ρ, pour un quantile prédéterminé. Ces deux
approches sont utiles car elles permettent d’évaluer des hypothèses complémentaires quant au degré
d’indépendance d’une série de N échantillons. Mais elles ne permettent pas d’établir une quantifi-
cation précise de cette indépendance. D’autres approches ont également été proposées [75, 76, 77]
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 87

mais toujours par référence au seuil très discutable de 0,37.


Dans le cadre des travaux de thèse menés par Mr Christophe Lemoine, nous avons focalisé
notre attention sur les procédures de mesure de ρest . En particulier, en se plaçant dans l’hypothèse
de N échantillons de corrélation au premier ordre ρ, nous avons recherché un intervalle raisonnable
autour de cette valeur théorique telle que la probabilité de trouver ρest dans cet intervalle soit forte.
On montre en particulier qu’une série de N=1500 échantillons (en cumulant éventuellement des
essais en plusieurs positions spatiales) permet de retenir l’hypothèse de non corrélation ρ = 0
avec un niveau de confiance suffisant si l’évaluation de 3.102 donne un résultat tel que |ρ| < 0, 1.
Pour des coefficients de corrélation non nuls cet encadrement tend à devenir encore meilleur pour
le même nombre d’échantillons. Cette estimation a été réalisée à partir de l’étude de la densité
de probabilité théorique de la fonction d’autocorrélation du premier ordre. En clair, nous pouvons
en déduire un principe simple en terme d’évaluation statistique en chambre réverbérante, aspect
déjà essentiel pour les résultats obtenus à propos des lois support de distribution du champ ou
de la puissance : il faut privilégier une approche permettant de collecter un nombre suffisamment
important d’échantillons quel que soit le degré de corrélation.
Dans le cas où l’hypothèse est rejetée (|ρ| > 0, 1)), l’enjeu principal de cette recherche est
d’extraire le nombre effectif de mesures indépendantes. En effet, connaissant une série de mesures,
mm̂e assez fortement corrélée, nous cherchons une méthode permettant de déterminer le nombre
effectif d’échantillons indépendants.
En ayant recours à un modèle autorégressif, il est possible d’étendre l’application du théorème
central limite au cas d’une série présentant des échantillons corrélés. Pour la série initiale Y =
[y1, y2 , ..., yt , ..., yN −1 , yN ] le modèle autorégressif à l’ordre k formule une relation de dépendance
entre l’événement yt et les k événements directement précédents sous la forme :

yt = Φk1 yt−1 + Φk2 yt−2 + ... + Φkk yt−k + εt (3.103)

où les coefficients Φ sont les coefficients de pondération du modèle autorégressif et εt le résidu


de l’autorégression aussi appelé innovation dont la caractéristique essentielle est d’être totalement
indépendant des événements précédents ou à venir (processus indépendant et identiquement distri-
bué). Plus particulièrement à l’ordre 1, nous avons :

yt = Φ11 yt−1 + εt = ρyt−1 + εt (3.104)


En pratique, en ce qui concerne l’application aux chambres réverbérantes, nous avons pu dé-
montrer qu’un modèle d’ordre 1 est suffisant lorsque ρest est inférieur à 0,55 environ.
Nous cherchons à établir l’équivalence entre une série L = [l1, l2 , ..., lt , ..., lN −1 , lN ′ ] de N’
échantillons indépendants ayant la même loi support de distribution. Cette équivalence se traduit
par l’égalité recherchée :
σµl σµ
= y (3.105)
µl µy
où µy est la moyenne empirique de la série Y (corrélée), et σµy l’écart-type de la moyenne
empirique de la série Y de N événements, µl est l’espérance de la loi support (par exemple une
loi Weilbull pour une mesure de champ sur une sonde ou une loi exponentielle pour une mesure
de puissance sur une antenne, comme illustré au paragraphe 3.4.2.5). σµl est l’écart-type associé à
l’estimation de la moyenne µl lorsque celui-ci est estimé à partir de N ′ échantillons indépendants.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 88

Selon le théorème central limite directement applicable aux échantillons de la série L, on a la


propriété suivante :
σl
σµl = √ ′ (3.106)
N
où σl est l’écart-type de la loi support de la série L.
Dans le cas d’un modèle autorégressif du premier ordre (qui s’applique typiquement pour |ρ| ≤
0, 55)), on montre alors après quelques développements [78] que la taille effective de l’échantillon
collecté N’ est reliée à N par la relation :
 2  2
′ 1−ρ σl µ
by
N =N (3.107)
1+ρ µl σ
by

µ
by est l’estimateur de la moyenne de la série Y sur N échantillons, et σ
by est l’estimateur de
l’écart-type de cette même série.
L’expression de N’ a également été établie par M. Christophe Lemoine dans le cadre d’un
modèle autorégressif du deuxième ordre dans le cas où ρest excède 0,55 :
 2  2
′ (1 − Φ21 − Φ22 )2 σl µ
by
N =N 2 (3.108)
(1 − Φ22 ) − Φ21 µl
2 σ
by
Les expériences de validation de ce nouveau concept de taille effective de l’échantillon ont été
menées de la façon suivante. Nous avons entrepris une campagne de mesure consistant à prélever
N=300 échantillons de puissance dans la chambre réverbérante correspondant à 300 positions du
brasseur mécanique (∆θ = 1, 2˚) dans la chambre réverbérante entre 500 MHz et 1300 MHz
par pas de 100 MHz. L’évaluation de la taille effective de l’échantillon N’ donne après calcul de
3.102, d’éventuels coefficients de régression du second ordre et on déduit alors de 3.107 ou 3.108
le nombre effectif d’échantillons indépendants N ′ . Le résultat de cette expérience est présenté à
la figure 3.26. Il traduit évidemment une tendance générale : l’efficacité du brasseur augmente en
fréquence. Il est cependant possible que cette évolution ne soit pas monotone et dépende de la
densité de modes réelle dans la chambre autour de la fréquence considérée.
Dès lors on peut formuler l’hypothèse suivante : en supposant que la densité d’échantillons
indépendants soit approximativement uniforme sur un tour de brasseur, alors le coefficient d’auto-
corrélation calculé pour N’ positions angulaires régulières sur un tour de brasseur devrait conduire
au constat d’indépendance des N’ mesures ainsi collectées. Cette expérience a été notamment me-
née pour les fréquences de 500, 700 et 1000 MHz. Le tableau 3.1 récapitule les résultats observés.
On montre par exemple pour f=500 MHz que le coefficient de corrélation pour N=300 est ρ = 0, 58.
Le nombre effectif d’observations indépendantes a été estimé à N’=104. Une nouvelle série de me-
sure est effectuée avec un pas angulaire de 3,45˚. On observe un coefficient de corrélation ramené
à 0,08. Par conséquent on peut raisonnablement émettre l’hypothèse que ces échantillons sont in-
dépendants. La même analyse pourrait etre livrée en ce qui concerne les deux autres fréquences du
tableau.
Ces résultats sont particulièrement utiles car ils répondent à des points d’interrogation très im-
portants de la communauté CRBM. La démarche proposée offre la possibilité de réduire le temps
d’essai d’un rapport N’/N dans le cas ou une corrélation mm̂e relativement faible est observée. Par
ailleurs, il est également particulièrement intéressant d’observer à travers cette méthode, l’évolution
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 89

300

Number of independent samples


250

200

150

100

50

0
500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
Frequency (MHz)

F IG . 3.26 – Evaluation du nombre effectif d’observations indépendantes N’

Experimental ρ Number N 'MS of independent Angular step ∆θ' Experimental ρ


f (MHz) with the angular samples available with stirrer (°) corresponding with ∆θ' related
step ∆θ = 1.2° over 360° with N 'MS to N 'MS
500 0.58 104 3.45 0.08
700 0.41 133 2.70 0.11
1000 0.21 219 1.64 0.11

TAB . 3.1 – Evolution du coefficient de corrélation pour une rotation de brasseur de modes avec N
puis N’ échantillons prélevés à pas angulaire régulier

de la taille effective de l’observation N’ lorsque la chambre est chargée par des objets volumineux.
Ces résultats sont également en cours de publication et notamment dans [79, 80].
Les travaux se poursuivent actuellement dans plusieurs directions. Le concept de taille effective
d’échantillon est actuellement en cours d’approfondissement. Cette notion, validée dans le cadre
d’un brassage mécanique, a également mise en application dans le cadre d’un brassage par modifi-
cation de la fréquence. Les résultats observés sont similaires. Nous nous orientons désormais vers
une démonstration empirique de cette notion en cherchant à établir le lien réel entre la dimension
effective d’une série de mesure (quel que soit le protocole d’acquisition) et l’incertitude de mesure
réellement observée. L’arsenal statistique mis au point nous semble être un atout important pour
traiter également de la modification de l’environnement électromagnétique des chambres pour des
applications ayant notamment trait à la simulation de canaux de propagation spécifiques. L’exten-
sion à l’étude des chambres réverbérantes en régime basse fréquence peut également faire l’objet
d’analyses intéressantes.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 90

3.4.3 AXE 5 Modélisation électromagnétique pour la CEM : Nouveaux dé-


veloppements des approches topologiques pour l’analyse a priori des
risques pour la compatibilité électromagnétique des systèmes câblés.
Les architectures câblées constituent encore aujourd’hui un véritable défi pour les concepteurs
(constructeurs aéronautiques ou automobiles par exemple) : la superposition de contraintes indus-
trielles diverses alliée à la nécessité de prévoir sans que l’information soit vraiment disponible,
rend la tâche de modélisation délicate. La topologie électromagnétique a introduit des techniques
spécifiques pour pallier certaines difficultés. La dimension des réseaux rend toutefois difficile une
approche systématique, autorisant une analyse globale de l’ensemble des câblages. Des outils per-
mettant de restreindre la quantité de données et de calculs, d’introduire des analyses de sensibilité
partielles peuvent donc être utiles.
L’intérêt pour les calculs approchés de niveaux d’interférences sur réseaux de câbles est donc
resté constant depuis plusieurs dizaines d’années, tant le problème est complexe et les pistes à ex-
plorer nombreuses. Nous avons donc poursuivi à partir de 2002, les approches que nous avions
menées jusqu’en 1997 à Lille. Nous nous sommes intéressés en particulier à la description to-
pologique des interférences sur réseaux de conducteurs. En général, cette description s’effectue
sous la forme d’un diagramme d’interaction topologique constitué de tubes (lignes de transmis-
sion couplées) et de jonctions d’interconnexion. Le calcul des courants et tensions s’effectue donc
en résolvant l’équation BLT (eq. 3.4, voir la description en section 3.2.1). Aucune approximation
supplémentaire n’est effectuée, et l’ensemble des couplages est systématiquement calculé. Lorsque
l’architecture est complexe, il est particulièrement difficile de décrire l’ensemble des données né-
cessaires au calcul. L’approche que nous avons développée consiste à extraire du diagramme inital
d’interaction de la topologie électromagnétique différents graphes de fluence permettant de hié-
rarchiser les interactions électromagnétiques, et de là, estimer le niveau d’interférences à partir de
quelques chemins prépondérants d’interaction. Nous avons nommé ce graphe additionnel, le graphe
d’ordre de couplage (GOC).
Pour illustrer notre propos nous présentons à la figure 3.27, un diagramme topologique régis-
sant les interactions entre 5 conducteurs. Il s’interprète de la manière suivante : le tube topologique
délimité par les jonctions 1 et 9 est constitué d’un ensemble de 4 conducteurs couplés (1,2,3,4)
formant une ligne de transmission. Le tube délimité par les jonctions 9 et 8 est constitué d’une
ligne de transmission à un seul conducteur (le n˚4). Et ainsi de suite...Un tel réseau, de modeste
dimension, peut être aisément décrit et calculé selon la démarche présentée en section 3.2.1.1 de
ce rapport. Cela requiert notamment une connaissance a priori relativement fiable des paramètres
primaires gouvernant les couplages pour les différents tubes du réseau. La résolution de l’équa-
tion B.L.T. permet d’accéder à la détermination de l’ensemble des courants et tensions développés
sur le réseau en présence d’une source de perturbation. Il est intéressant de noter que le courant
développé en un point particulier du réseau est la résultante de mécanismes éventuellement com-
plexes de couplages sur tout le réseau. Le calcul intègre par conséquent les interactions faibles et
fortes sur tout ce réseau. On suppose que le réseau topologique constitué est probablement déjà le
résultat d’une démarche approximative ayant entraîné la non prise en compte d’interactions par-
ticulièrement faibles. Il est cependant utile de rechercher de nouvelles approximations permettant
de déterminer plus rapidement un ordre de grandeur acceptable du niveau de perturbation pour le
concepteur CEM.
A ce stade, il peut être intéressant de faire le rapprochement avec l’approximation de bon blin-
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 91

F IG . 3.27 – Exemple de diagramme d’interaction topologique décrivant un système de lignes de


transmission interconnéectées

dage associée au calcul d’interactions électromagnétiques associé aux volumes. Cette approxima-
tion de bon blindage, introduite en section 3.2.1.1 de ce document, permet d’introduire une sim-
plification substantielle du calcul, dès lors que le problème posé consiste à calculer l’effet d’une
source de perturbation sur le niveau d’interférence en un lieu précis de la structure. L’approxima-
tion de bon blindage est estimée au regard de la topologie respective de la source et du point de
calcul dans le graphe topologique.
C’est une démarche analogue que nous avons cherchée à appliquer au contexte du calcul d’in-
terférences sur réseaux de câbles. Pour ce faire, nous avons introduit le graphe d’ordre de couplage
(GOC), dont l’observation a pour but la hiérarchisation des couplages. Le graphe d’ordre de cou-
plage se construit directement à partir du diagramme topologique initial. Le diagramme topolo-
gique classique de la figure 3.27 fait directement apparaître les conducteurs constituant les tubes
du réseau, eux mêmes numérotés en vue d’établir le GOC correspondant. Pour établir ce graphe
supplémentaire, on suppose en outre que le calcul d’interaction se borne à étudier l’influence d’une
source locale. A titre d’exemple nous supposons que la source est couplée directement au conduc-
teur 3. Les trois règles de construction du GOC sont les suivantes :
1. Chaque noeud du GOC représente un fil conducteur, au sens où il s’agit d’une liaison entre
deux impédances terminales. Pour apparaître effectivement comme un noeud du graphe, ce
fil conducteur doit être électriquement disjoint des autres fils conducteurs environnants13.
2. Il existe une branche du graphe entre deux noeuds si et seulement si les deux conducteurs
correspondants sont couplés au sein d’une même ligne de transmission.
3. Le graphe est construit en suivant les règles 1 et 2 en partant du conducteur (ou de l’ensemble
des conducteurs) sur lequel est attaché la source.
13
Dans le cas d’une liaison bifilaire, les deux conducteurs de la liaison sont associés à un même noeud.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 92

F IG . 3.28 – Graphe d’ordre de couplage décrivant les interactions entre les conducteurs physiques
du diagramme de la figure 3.27

Le GOC correspondant à l’application de ces règles et construit à partir du digramme topologique


de référence, en prenant comme hypothèse de travail l’existence d’une source sur le conducteur 3
est représenté à la figure 3.28. Dans ce graphe, les couples de chiffres entre parenthèses font réfé-
rence aux numéros de jonctions du diagramme topologique de la figure 3.27. Ainsi, le conducteur
3 et le conducteur 1 sont couplés au sein de la mm̂e ligne de transmission sur les tubes (1,9) et (9,2)
et ainsi de suite pour l’ensemble des branches du graphes. A titre d’exemple, on peut vérifier que
les conducteurs n˚2 et n˚4 ne sont couplés dans une ligne de transmission que sur la longueur du
tube délimité par les jonctions 1 et 9.
Dans ce qui suit, nous exploitons ce graphe afin de calculer le niveau d’interférence au niveau
du conducteur 4. En recherchant l’ensemble des arbres possibles reliant les noeuds 3 et 4 on identi-
fie l’ensemble des chemins de couplages reliant les deux conducteurs. Se restreindre à la recherche
d’arbres dans le graphe exclue de facto la contre réaction du conducteur victime, ce qui naturelle-
ment constitue une autre approximation. Le tableau 3.2 résume ces données. La deuxième colonne
de ce tableau dénombre le nombre de branches du chemin correspondant. Ce nombre correspond au
nombre de couplages se produisant par ce chemin. Intituitivement, on peut penser que les chemins
présentant un nombre de branches plus important ne devrait pas contribuer de façon significative
au résultat final. Le conducteur 5 n’apparaît par exemple que dans le cas de couplages d’ordre 3.
On pourrait en déduire, que la simulation du couplage entre les conducteurs 1 et 3 ne requiert pas la
prise en compte du conducteur 5, ce qui représente une première possible approximation de calcul.
Pour passer de ce constat qualitatif à une évaluation plus précise, il est nécessaire de quantifier les
niveaux d’énergie potentiels le long de chacun de ces chemins pour en définitive les négliger ou
non dans ce calcul d’interaction.
Une possible abstraction du couplage entre un conducteur perturbateur et une victime peut être
réalisée de la manière suivante. La dissipation de l’énergie introduite par la source de perturbation
s’effectue principalement dans les charges d’extrémité du fil conducteur sur lequel est couplé cette
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 93

TAB . 3.2 – Chemins de couplage entre les conducteurs 3 et 4 du graphe d’ordre de couplage de la
figure3.28

Nom du chemin Nombre de couplage(s) Description dans le GOC


1 1 3→ 4
2A 2 3→ 1 → 4
2B 2 3→ 2 → 4
3A 3 3→ 2 → 1 → 4
3B 3 3→ 1 → 2 → 4
3C 3 3→ 5 → 2 → 4
4 4 3→ 5 → 2 → 1 → 4

source. On néglige dans ce cas les pertes de propagation de la source. Le transfert d’énergie sur le
fil conducteur peut être représenté par une jonction topologique parfaite qui assure la transmission

d’énergie le long du conducteur. Cette jonction virtuelle, relie par exemple le port 1 , qui porte la
source de perturbation au port 1. En l’absence de tout couplage avec un autre conducteur S1,1′ = 1,
où S est le paramètre de répartition topologique (dans notre cas un simple scalaire) défini par (on
pourra se reporter utilement à la section 3.2.1.1) :

V1 − Zc1 I1 = S11′ (V1′ + Zc1 I1′ ) (3.109)


avec
V1 + Zc1 I1 = 0 (3.110)
Zc1 est l’impédance caractéristique du conducteur. On peut vérifier aisément que la propriété
S1,1′ = 1 est conservée quelle que soit la valeur de cette impédance caractéristique. Dans le cas où
ce conducteur n’est plus isolé et vient à former une ligne de transmission avec un autre conducteur
voisin, nous nous trouvons alors schématiquement dans la configuration de la figure 3.29. Cette
fois, une fraction de l’énergie sera dissipée dans le conducteur 2. Cette fraction est évidemment
liée à la nature du couplage au sein de la ligne de transmission et aux impédances de charge du
conducteur 2. La jonction virtuelle de la figure 3.29 fait apparaître une impédance de charge Z en
extrémité interne à la jonction du conducteur 2. Dans cette configuration, on calcule aisément le
coefficient de répartition topologique S2,1′ tel que :

−ZZc21 − Zc21 (Z + Zc22 ) + Zc22 Zc21


S21′ = (3.111)
Zc212 − (Zc11 + Zc1′ 1′ )(Z + Zc22 )

La valeur limite supérieure du transfert d’énergie est trouvée lorsque Z tend ver l’infini 14 :
−2Zc21
S21′ = (3.112)
Zc11 + Zc1′ 1′

14
Dans le cadre de l’étude d’une contre réaction de 2 vers 1, il faut élever cette équation au carré pour définir la
limite supérieure de la répartition d’énergie
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 94

F IG . 3.29 – Jonction virtuelle de couplage entre un conducteur perturbateur (1) et un conducteur à


proximité (2)

L’analyse d’un chemin de propagation sur le GOC peut être réalisée via l’estimation pour cha-
cun des noeuds de la valeur limite supérieure selon l’expression 3.112. Ainsi, le transfert d’énergie
S1 pour le chemin 1 du tableau 3.2 est limité par :

S1 ≤ |S43 | (3.113)

Où S43 est évalué selon 3.112. De la même manière pour le chemin 4, on évalue une valeur
limite S4 :
S4 ≤ |S53 | |S25 | |S12 | |S41 | (3.114)
L’évaluation des autres chemins de propagation peut être effectuée en suivant une démarche
identique. Cette quantification nécessite une connaissance au moins approximative des coefficients
des matrices impédances caractéristiques des différentes lignes de transmission du réseau. Pour
illustrer la méthode proposée, nous présentons une application numérique basée sur l’exemple de
la figure 3.27. Les conducteurs (nus) sont tous situés à une hauteur h=1 cm au dessus d’un plan
de masse et possèdent tous un diamètre d=2mm. La distance qui sépare deux conducteurs voisins
sur cette figure est de 5 mm. Les matrices impédances caractéristiques de ces différentes lignes
de transmission peuvent donc être évaluées analytiquement. Les longueurs de tubes et les charges
résistives d’extrémité utilisées pour le calcul sont données respectivement dans les tableaux 3.3 et
3.4.
Les valeurs limites de répartition d’énergie pour chaque chemin analysé sont données dans le
tableau 3.5. De ce tableau, on peut dégager d’emblée plusieurs tendances. D’une part, il ressort que
le chemin 1 est probablement le plus prépondérant dans l’appréciation du couplage. D’autre part
et a contrario les chemins d’ordre élevé 3A, 3B, 3C et a fortiori 4 ne représentent pas une forte
contribution. En fait, les 2 chemins les plus prépondérants, du point de vue de la valeur limite de
répartition d’énergie semblent être les chemins 1 et 2B. Une estimation approximative du calcul de
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 95

TAB . 3.3 – Longueurs des tubes de la figure3.27 utilisées pour l’application numérique présentée

Tube Longueur (m)


(1,9) 1,5
(2,9) 2,5
(8,9) 2,7
(2,4) 3,5
(2,3) 5,2
(2,5) 1,3
(5,6) 2,7
(5,7) 1,8

TAB . 3.4 – Impédances d’extrémité utilisées pour l’application numérique

Conducteur Jonction d’extrémité Impédance réelle en Ohm


1 1 10
1 3 1
2 1 0,1
2 6 1000
3 1 1000
3 7 0,01
4 1 10
4 8 1
5 4 10
5 7 10
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 96

TAB . 3.5 – Valeurs limites de répartition d’énergie (paramètres S topologiques) associés aux diffé-
rents chemins du tableau3.2

Chemin Valeur limite de répartition d’énergie


1 0,47
2A 0,046
2B 0,13
3A 0,038
3B 0,034
3C 0,034
4 0,01

l’interférence à partir de ces deux seuls chemins est donc possible. Pour cela, il suffit de reconstruire
un réseau topologique à partir du réseau initial de la figure 3.27, cette fois simplifié, en omettant
les conducteurs 1 et 5 dans la decription du réseau. La figure 3.30 représente le courant calculé
à l’extrémité (jonction 8) du conducteur 4 obtenu à partir de ce réseau simplifié en fonction de la
fréquence en comparaison directe avec la référence obtenue en le calculant à partir du réseau initial.
Dans ce cas, cette comparaison ne nécessite pas de commentaires. On pourrait également montrer
que le seul chemin 1 donne une réponse assez satisfaisante. Naturellement, en la matière, il est
important également de se donner des critères de satisfaction en cohérence avec le but recherché.
De plus amples détails et illustrations de cette approche sont proposés dans différentes publica-
tions [81, 82, 83, 84, 85, 86].
Il nous semble que cette approche pourrait être utilement combinée à l’évaluation des couplages
en plus haute fréquence, par exemple en utilisant une approche plus généralisée du concept de ligne
de transmission. Dans cette perspective, une approche plus statistique que déterministe pourrait
s’avérer pertinente pour réduire la complexité inhérente à la description des couplages au sein de
systèmes complexes.
CHAPITRE 3. SYNTHÈSE DES ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES 97

F IG . 3.30 – Courant à l’extrémité du conducteur 4 (jonction 8) par une approche classique (réfé-
rence) et par l’approche du GOC (Chemins 1+2B)
Chapitre 4

Perspectives

L’exercice auquel nous nous livrons dans ce chapitre est périlleux et indispensable à la fois. Il
est naturellement périlleux car limité. Comme toute prospective, il est préférable de la lire mainte-
nant qu’à la lumière de ce qui se sera réellement passé. Cependant, il est indispensable de proposer
un projet général qui nous permette de fixer un cap. C’est en visant ce cap que nous tenterons d’ar-
ticuler nos projets de recherche. Dans ce projet général, je distinguerai deux éléments importants.
Le premier élément rassemble notre perspective d’axes de recherche proprement dite. Le second
élément est la politique ou l’organisation à mettre en oeuvre pour faciliter le développement de
cette perspective. Ce second volet constitue en deux mots le volet des moyens nécessaires au déve-
loppement des activités de recherche. En d’autres termes, nous commençons par la question de la
fin avant de terminer par les moyens.

4.1 Axes et stratégies de recherches


Dans toute prospective scientifique, il existe des facteurs de continuité et des facteurs de rupture.
L’observation à distance (en champ lointain) montre que les facteurs de continuité sont prépondé-
rants. Un socle de compétences et de connaissances consolidées permet de relever des défis de plus
en plus complexes, de s’attaquer à de nouvelles applications. La valeur n’attend pas le nombre des
années mais le spécialiste reconnu d’un domaine se reconnaît souvent à l’expérience acquise à force
d’années passées à développer sa compétence et ses qualités de chercheur sur un sujet qu’il maîtrise
parfaitement. A y regarder de beaucoup plus près (en champ proche cette fois), on constatera na-
turellement des ruptures : on s’attaque à la même catégorie de problèmes mais avec des méthodes
inédites ou en débouchant sur des applications inédites. Il s’agit en somme de ruptures dans la
continuité. Il est vrai qu’une véritable rupture de thématique de recherche pourrait s’apparenter à
une tentative de suicide. Les processus d’évaluation des carrières sont en effet assez peu propices
aux changements brutaux qui s’accompagnent d’une période vierge de résultats scientifiques, et les
chercheurs sont rarement invités à se poser des questions sur le sujet.
Mon avenir n’échappera pas, me semble-t-il, à la quasi-règle qui précède. Spécialisé en CEM
depuis mes débuts c’est donc mon champ disciplinaire d’élection pour quelque temps encore. Je
tâcherai donc comme je l’ai déjà fait par le passé d’introduire de nouvelle cordes à mon arc dans
cette discipline si vaste. Je tenterai également de poursuivre le développement de mes activités dans
des registres disciplinaires connexes tels que les antennes et les systèmes radio-fréquences associés.

98
CHAPITRE 4. PERSPECTIVES 99

Les perspectives que j’entrevois sur tous ces sujets, ma motivation à entreprendre sur un seg-
ment de recherches déjà très large me font penser que les cinq prochaines années seront donc
consacrées à ces différents sujets.
A ce propos, je trouve le modèle autorégressif très parlant. Tout comme le modèle autorégressif
(voir l’équation 3.103 en section 3.4.2.5) nous maintiendrons une certaine dépendance entre les
événements à venir et le passé mais nous tenterons de conserver le résidu, c’est-à-dire l’innovation,
à un niveau acceptable. Quel sera l’ordre du modèle ?
A plus long terme, l’engagement dans un nouveau projet sera sans doute souhaitable. J’en dirai
quelques mots.

4.1.1 Axes de recherche à 5 ans (2007-2012)


4.1.1.1 Poursuite des recherches en compatibilité électromagnétique
Comme il m’a déjà été donné l’occasion de l’écrire, le bon équilibre d’une recherche en com-
patiblité électromagnétique repose à la fois sur l’établissement des modèles de calcul permettant
de quantifier les couplages électromagnétiques à différentes échelles d’un système et sur la mise
en évidence expérimentale de ces mêmes phénomènes. C’est tout à la fois la mise au point de
techniques d’analyse calculatoire et de techniques expérimentales nouvelles que nous poursuivons
depuis notre arrivée à l’IETR et que nous poursuivrons encore dans les années qui viennent.

La modélisation des couplages au sein de systèmes complexes La modélisation des couplages


s’inscrit inévitablement dans une perspective à très long terme en CEM. L’évolution des archi-
tectures et technologies électroniques, de l’environnement électromagnétique conduiront les cher-
cheurs à trouver de nouvelle solutions d’évaluation des couplages. L’enjeu majeur dans cette disci-
pline est celui de la conception et plus particulièrement de l’optimisation de la compatibilité élec-
tromagnétique. C’est un point essentiel notamment pour les industries intégratrices, c’est-à-dire
en tout point responsables de la maîtrise d’oeuvre d’un produit industriel complexe. Les secteurs
de l’aéronautique de l’automobile du ferroviaire ou encore des télécommunications sont naturelle-
ment concernés au premier chef. Plus précisément, le défi relevé est lié à la mise en oeuvre d’une
stratégie de calcul prédictif permettant d’optimiser cette conception en termes de coûts, délais et
dispositifs de protection pour parvenir à l’homologation du système. C’est un défi particulièrement
difficile à relever puisque les résultats de telles évaluations prédictives permettant de fixer les choix
d’architecture sont attendus au plus tôt en phase de développement, alors que les données dispo-
nibles pour ces calculs sont en partie inconnues. Décider de la pertinence d’une solution câblée
suppose que l’on simule cette solution et éventuellement un grand nombre de solutions sans pour
autant connaître les charges d’extrémité de ces câbles. Le défi que nous souhaitons relever dans
le futur est précisément celui qui consiste à évaluer le risque de dépassement d’un gabarit fixé,
pour un ensemble de paramètres déterminés et indéterminés d’un système. Le recours à différentes
approches est envisageable et notamment, bien entendu, le recours aux approches topologiques
en poursuivant les travaux déjà engagés. Nous envisageons également d’étudier dans ce contexte
l’apport de techniques ayant pour objectif l’établissement du bilan de puissance (power balance,
graphes de fluence...), les approches statistiques, la construction de modèles spécifiques... Une dé-
marche spécifique est actuellement en cours dans le cadre de la thèse de Serge Tapigué entreprise
depuis le début de l’année en 2007, dans le cadre d’une convention CIFRE avec la société PSA
CHAPITRE 4. PERSPECTIVES 100

Peugeot-Citroën. En complément de cette thèse initiée dans un cadre industriel, je souhaite mettre
en place une future thèse dont l’objectif serait la recherche de nouveaux concepts de calcul en
matière d’analyse de risques d’incompatibilité.

Les chambres réverbérantes à brassage de modes Le contexte des chambres réverbérantes en


compatibilité électromagnétique est tout à fait particulier. Nous avons eu l’occasion d’expliciter
dans ce rapport ce qui fait l’intérêt de cette thématique de recherche dans la communauté CEM.
Bien que le domaine de la chambre réverbérante électromagnétique soit déjà discuté depuis très
longtemps, il y a encore beaucoup à comprendre sur ce sujet, et bien des applications à développer
qui débordent largement le domaine de la CEM (voir à ce propos la section 4.1.1.2). Plusieurs as-
pects sont insufisamment soulignés ou développés au sujet des chambres réverbérantes. Nous avons
désormais à notre disposition l’ensemble des outils statistiques permettant de faire une analyse fine
du comportement réel des chambres réverbérantes. Grâce à ces outils et d’autres encore à mettre au
point, plusieurs sujets d’intérêt peuvent être traités. On citera notamment les points suivants :
1. L’analyse et l’optimisation du fonctionnement des chambres réverbérantes à brassage de
modes en basse fréquence
2. L’apport du brassage en fréquence en sus ou en place d’un brassage mécanique ou plus
généralement les méthodes de réduction de temps d’essais en chambre réverbérante (brassage
continu...)
Le registre des applications chambres réverbérantes pourrait également être largement supérieur
à ce qu’il est aujourd’hui si certains verrous venaient à être surmontés. On connaît l’aptitude des
chambres réverbérantes à mesurer la puissance totale rayonnée par un appareil en fonction de la
fréquence. La puissance totale rayonnée est un paramètre dimensionnant en CEM, tout au moins
pour les dispositifs ne présentant pas de directivité importante. Par contre, pour des équipements
ou des systèmes excédants plusieurs longeurs d’onde, l’estimation de la directivité est primordiale.
Un sujet de recherche tout à fait passionnant consiste en l’estimation de la directivité d’un objet
situé en chambre réverbérante. C’est précisément le contraire de ce que permet de faire une chambre
réverbérante en utilisation classique, et ce qui ne fait que rendre ce défi plus intéressant. Cette notion
de directivité est naturellement primordiale également en essai de susceptibilité. C’est pourquoi
nous pensons qu’il s’agit pour l’avenir d’un sujet important sur lequel seules quelques contributions
existent. Outre cet aspect de directivité nous nous intéresserons également par la suite aux régimes
d’essais en mode pulsé. Il s’agit dans ce contexte de comprendre les spécificités de fonctionnement
d’une chambre réverbérante dans ce mode et d’en adapter l’éventuel fonctionnement. Ceci devrait
nous amener également progressivement à l’étude des chambres réverbérantes dans le domaine
temporel, ce qui est un autre de nos objectifs notament dans le domaine de la mesure d’antennes.

Le champ proche électromagnétique Le champ proche électromagnétique est un autre domaine


très riche et porteur d’applications pour la compatibilité électromagnétique. Les ramifications de
ce domaine sont très vastes. Tout d’abord, le champ proche électromagnétique peut jouer un rôle
important de diagnostic. La croissance de l’activité de recherche en témoigne, il devient un outil
d’analyse important dans le cadre de la mesure de composants électroniques à forte intégration ou
plus largement de cartes de circuits intégrés. Le champ proche électromagnétique peut également
constituer en un moyen non invasif de détection de signaux, de contrôle non destructif ou même de
détection précoce de cancers. Les applications sont donc fort variées.
CHAPITRE 4. PERSPECTIVES 101

Les propriétés du champ proche électromagnétique sont également riches d’enseignement,


puisque sous certaines conditions, elles donnent accès à une représentation mathématique du champ.
Dans un repère sphérique, si la mesure effectuée à une distance telle que le champ réactif soit négli-
geable, un relevé avec un pas d’échantillonnage uniforme sur la sphère suffit à calculer le champ en
tout point de l’espace. Nous avons présenté dans ce rapport une technique innovante de représen-
tation du champ par un ensemble de dipôles équivalents à la source d’origine. Les applications de
cette technique, en l’état ou adaptée, devront être développées. Nous poursuivrons donc l’objectif
qui consiste à mettre en oeuvre des techniques similaires pour développer des représentations com-
portementales équivalentes utiles en phase de simulation numérique. A titre d’exemple, une mesure
champ proche de ce type pourrait être à la base d’une technique de raccordement au fameux es-
sai d’émissivité rayonnée selon la CISPR 22 ou EN 55022 dont la mise en oeuvre est si lourde.
Les autres situations d’applications visées concernent la compatibilité radioélectrique des systèmes
radio embarqués sur un même porteur. La substitution de l’antenne par un modèle mathématique
permettrait d’éviter le maillage de cette dernière, pour peu que l’on ait procédé à une mesure préa-
lable. La recherche de modèles dont le comportement est satisfaisant en zone proche constituera un
enjeu de recherche important. Les objectifs en la matière pourraient également nous rapprocher à
plus long terme de thèmes de recherche visant à la reconstruction de sources de diffraction enfouies.

4.1.1.2 Projets de recherche en antennes et systèmes radio-fréquences.


Les thèmes de recherche concernant la chambre réverbérante et le champ proche nous ont d’ores
et déjà amenés à l’extérieur du strict champ disciplinaire de la CEM. Ce mouvement devrait s’am-
plifier par la suite notamment en ce qui concerne le domaine des chambres réverbérantes. Depuis
5 ans environ, de nouveaux usages des chambres réverbérantes sont apparus. Cela concerne prin-
cipalement le domaine de la mesure d’antennes ou de systèmes radio-fréquences. Les grandeurs
mesurables sont notamment le rendement (efficacité) d’une antenne, le gain de diversité d’antennes
dans des configurations multi-antennes (la chambre réverbérante émule un canal de propagation
proche de Rayleigh et parfaitement contrôlé). Au niveau système, l’étude de la sensibilité d’un dis-
positif radio en réception est également réalisable. Comme en témoigne ce document, nous avons
récemment apporté certaines contributions en la matière notamment sous l’angle de la recherche de
l’incertitude de mesure, pour laquelle l’estimation du nombre d’échantillons indépendants est un
pré-requis. Nous pensons aller beaucoup plus loin à court et moyen terme et ce dans deux directions
qui suscitent un grand intérêt pour la communauté radio-fréquence :
1. La mesure d’antennes ultra large bande
2. La mesure de performances de communication de systèmes de radio-communications
La problématique de mesure d’antennes ultra large bande est déjà engagée dans le cadre de la
thèse de Mr Gwenn Le Fur que je co-encadre avec Ala Sharaiha, maître de conférences HDR à
l’IETR. Les systèmes de communication qui font appel à la transmission de signaux impulsionnels
capables de transmettre à débit élevé sur des distances limitées tout en maintenant une faible densité
spectrale commencent et continueront à s’imposer. Les grandeurs qui qualifient une antenne, tels
le diagramme de rayonnement, le gain ou l’efficacité sont naturellement associées à des antennes
accordées. Comment définir ces mêmes grandeurs et les mesurer afin de qualifier les performances
de ces systèmes ? Dans ce contexte, nous proposons d’utiliser la chambre réverbérante en régime
impulsionnel, ce qui nous amène assez naturellement à explorer les propriétés du retournement
CHAPITRE 4. PERSPECTIVES 102

temporel. Les premières approches se révèlent assez prometteuses et font actuellement l’objet de la
préparation d’une première communication. Les techniques proposées nécessiteront cependant un
travail intensif d’optimisation avant la mise au point de protocoles de mesure aboutis.
La seconde problématique a trait à une évolution forte et incontournable vécue par la commu-
nauté des concepteurs de systèmes antennaires. En quelques mots, la performance d’une antenne
est de moins en moins significative de la performance réelle de cette antenne lorsqu’elle est intégrée
dans son environnement opérationnel. La mesure d’une antenne intégrée est possible si toutefois
l’antenne reste accessible en tant que port d’émission ou de réception. Pire encore, les perfor-
mances des systèmes multiantennaires en émission ou réception rendent caduque la caractérisation
classique d’antenne. En effet les systèmes multiantennaires exploitent les propriétés du canal de
propagation réel et plus particulièrement la diversité spatiale d’amplitude ou de polarisation du
champ. La validation opérationnelle de ces systèmes multiantennaires exige donc à l’heure actuelle
un test grandeur nature coûteux et non reproductible. Nos travaux futurs devraient nous permettre
d’envisager la création de canaux de propagation contrôlés notamment dans un environnement
chambre réverbérante.

4.1.2 Stratégie de recherche à 5 ans (2007-2012)


4.1.2.1 Les ressources
Nous l’avons souligné dans ce qui précède, les orientations choisies à mon arrivée à l’IETR
seront essentiellement poursuivies. Nous conserverons notre spécialité première la CEM et ambi-
tionnons une recherche également tournée vers des applications antennes et systèmes de commu-
nication à partir des chambres réverbérantes et du champ proche.
Un projet de recherche de cette dimension suppose évidemment la mise en place de moyens
importants. En premier lieu, la priorité absolue concerne le recrutement d’un personnel ingénieur
dont la tâche essentielle sera la maintenance et le soutien des activités de recherches associées aux
plateaux techniques. Le dynamisme, la capitalisation des connaissances et la pérennité des activités
de recherche exige un étage intermédiaire entre doctorants et enseignant-chercheurs. Cet étage
intermédiaire n’existe pas à l’heure actuelle pour nos activités et ceci est préjudiciable. Dans le
cadre de l’évolution des politiques actuelles, il nous faudra probablement réfléchir très sérieusement
à de nouveaux équilibres économiques qui nous permettront effectivement de mettre en place les
ressources matérielles et surtout humaines pour mener à bien des projets de recherche ambitieux.
La seconde priorité concerne l’étoffement de l’équipe d’enseignants-chercheurs contribuant à
cet axe de recherche. Le rythme avec lequel nous évoluerons à l’avenir ainsi que notre niveau de
visibilité à l’échelle de nos partenaires académiques français et étrangers en dépend. La consolida-
tion de nos axes de recherche passera par le recrutement d’un nouveau chercheur ou enseignant-
chercheur en CEM.
Naturellement, les projets de recherche que nous avons exposés sont dépendants du recrutement
de doctorants et donc de l’obtention de bourses de thèse. Sur ce plan, il nous faudra veiller aux
équilibres. Jusqu’à présent, nous avons bénéficié de concours variés pour démarrer depuis 2002, 7
thèses de doctorat : 3 bourses ministérielles, 1 bourse régionale ainsi que 3 bourses CIFRE. Cela
signifie que nous avons, je crois, préservé la possibilité de mener des recherches à caractère amont
tout en traitant de sujets de recherche à vocation plus appliquée. Cet équilibre doit absolument
être préservé par la suite. L’augmentation des moyens consacrés sur le plan national aux bourses
CHAPITRE 4. PERSPECTIVES 103

CIFRE, nous amène à anticiper une probable augmentation des sollicitations de nos partenaires
industriels. Parallèlement, il ne faut probablement pas s’attendre à ce que le nombre de bourses
ministérielles augmente. Par conséquent, les circuits de financement que nous solliciterons seront
sans doute différents dans les années qui viennent. La politique actuelle du développement d’appels
à projet devra donc être suivie attentivement.

4.1.2.2 Encadrement, animation et management de la recherche


L’obtention de l’HDR signifiera naturellement en ce qui me concerne, que j’assurerai officiel-
lement la fonction de directeur de thèse pour les sujets de thèses que je serai amené à proposer.
Ceci ne devrait pas significativement altérer mon mode de fonctionnement actuel et ne devrait donc
constituer qu’une micro-rupture dans la continuité. Je pratiquerai également une politique similaire
à celle de mes prédécesseurs en terme de co-encadrement (celle dont j’ai bénéficié) en associant
mes collègues non HDR à mes projets de thèse ou réciproquement.
En ce qui concerne l’animation de la recherche, je vise à moyen terme mais progressivement une
implication plus forte à l’international, tout en évitant une trop grande dispersion. La participation
aux comités scientifiques de certains colloques internationaux est une possibilité tout comme une
participation plus active au sein de la commission E de l’URSI. Le développement de collaborations
internationales ciblées (c’est-à-dire peu nombreuses mais à haute valeur ajoutée scientifique) sera
également recherché.
Parlons enfin du management de la recherche. On me pardonnera ma vision un peu trop directe
et certainement trop peu diplomatique de la chose1 . Le management de la recherche est inexistant.
Il est en fait étroitement lié à son propre management personnel éventuellement étendu à son en-
tourage immédiat (le champ proche2 ), ce qui n’est déjà pas une mince affaire. Et c’est précisément
la raison pour laquelle ce sujet est passionnant, car il y a tellement à faire collectivement. C’est un
vrai sujet de recherche !
Plus sérieusement, à moins que l’on passe encore des années à brasser de l’air, la période qui
s’ouvre semble propice à l’évolution des modes de management3. L’environnement de la recherche
dans nos disciplines évolue de façon importante. Les laboratoires de recherche dans nos domaines
technologiques seront-ils en mesure de répondre aux attentes tant en recherche amont, que dans le
domaine de la valorisation et du transfert de technologies. Comment s’organiser individuellement
et collectivement dans cet enchevêtrement de missions et d’institutions tout en préservant le temps
nécessaire aux activités de recherche ?
A titre personnel, je souhaite encore me consacrer au micro-management de mes activités de
recherche pour les prochaines années et resterai en position d’observateur et en phase de réflexion
sur ce vaste sujet pour lequel je me sens plutôt tout petit.

4.1.3 Et après ?
Tentons de nous projeter au delà de l’horizon 2012 en supposant toutes choses égales par
ailleurs. L’exercice est encore plus difficile que le précédent. Ce qui suit suppose a priori que la
1
La vie est trop courte pour ne pas livrer son opinion, même excessive, si celle-ci ne porte pas atteinte aux personnes.
2
En adoptant de préférence un repère local dont l’origine O coïncide avec le nombril ! Naturellement,je ne prétends
pas y échapper
3
Encore une propriété intéressante des chambres réverbérantes : on y brasse de l’air et ça fait évoluer les modes
CHAPITRE 4. PERSPECTIVES 104

fonction que j’occuperai en 2012 est proche de celle que j’occupe actuellement, celle d’un cher-
cheur dont les missions sont avant tout des missions de... recherche. Ce contexte ne serait-il pas
dans ce cas favorable à une prise de risque conséquente. Envisager une orientation thématique
nouvelle, une rupture avec une dose de continuité, pourrait constituer un projet enthousiasmant.
Permettez moi une hypothèse. 2012 correspondrait, en suivant le scénario le plus alarmiste,
au croisement de la courbe de la demande et de l’offre de prétrole. Cette tension va entraîner une
augmentation de prix conséquente aux conséquences quasi-immédiates. Les recherches consacrées
aux nouveaux modes d’énergie et à la maîtrise d’énergie ont et auront un caractère prioritaire plus
fort encore.
Que pouvons nous faire, dans notre champ disciplinaire, pour faire face à cet enjeu si important.
Très peu de choses, certainement si précisément nous nous y maintenons. Certes, y compris à pro-
pos de la compatibilité électromagnétique, on finira bien d’ailleurs par créer des colloques du type
“EMC and sustainable development” ou aboutir à des slogans du type “réduire les parasites c’est
économiser l’énergie”. A moins que l’on utilise ces rayonnements parasites et utiles pour alimenter
des systèmes faible consommation. Dans l’optique d’une reconversion thématique, travailler plus
directement sur de nouveaux concepts ou sur l’optimisation de procédés de génération d’énergie
serait donc un défi intéressant. On a encore le droit de rêver.
Chapitre 5

Publications annexées

1. M. SERHIR, P. BESNIER, M. DRISSI "An accurate equivalent behavioral model of antenna


radiation using a mode-matching technique based on spherical near-field measurements”
IEEE transactions on antenna and propagation, à paraître.
2. C. LEMOINE P. BESNIER M. DRISSI "Advanced method for estimating the number of
independant samples available with stirrer in reverberation chamber” Electronic Letters, vol.
43, n˚16, August 2 2007, pp 861-862
3. C. LEMOINE P. BESNIER M. DRISSI "Investigation of reverberation chamber measure-
ments through high power goodness of fit tests” IEEE transactions on electromagnetic com-
patibility, à paraître, Nov 2007
4. P. BESNIER "Electromagnetic Topology : An Additional Interaction Sequence Diagram for
Transmission Line Networks Analysis" IEEE transactions on electromagnetic compatibility
, vol. 48, n˚4,Nov 2006, pp 685-692
5. P. BESNIER”Controling measurement reproducibility and uncertainty in reverberation cham-
bers”IEEE EMC symposium, pp 562-565, Chicago, 8-12 Août 2005
6. M HAMZAOUI, P. BESNIER, M. DRISSI”Black box representation of electronic equip-
ments for EMI simulation : A physical approach”International Conference on Microelectro-
nics, Tunis, Decembre 2004
7. P. BESNIER, M. DRISSI" Shielding effectiveness external evaluation concept for small en-
closures "IEEE International symposium on Electromagnetic Compatibility , Istanbul, May
2003, CD record, 4pages

105
Chapitre 6

Hors sujet de réflexion

“Mais avec les hommes, si personne n’a jamais le sentiment d’agresser, c’est que tout est tou-
jours dans la réciprocité. Et la moindre petite différence peut provoquer une montée aux extrêmes.
L’agresseur a toujours déjà été agressé. Pourquoi les rapports de rivalité ne sont-ils jamais perçus
comme symétriques ? Parce que les gens ont toujours l’impression que l’autre est le premier à atta-
quer, que ce n’est jamais eux qui ont commencé, alors que, d’une certaine manière, c’est toujours
eux.”
René Girard, in “Achever Clausewitz”, Carnets nord, 2007
........................................................................................
“Les boucs émissaires ne guérissent, certes, ni les vraies épidémies, ni les sécheresses, ni les
inondations. Mais la dimension principale de toute crise, je l’ai dit, c’est la façon dont elle affecte
les rapports humains. Un processus de mauvaise réciprocité s’amorce qui se nourrit de lui-même et
n’a pas besoin de causes extérieures pour se perpétuer. Tant que les causes extérieures persistent,
une épidémie de peste par exemple, les boucs émissaires n’auront pas d’efficacité. Que ces causes
cessent de jouer et le premier bouc émissaire venu mettra le point final à la crise en liquidant ses
séquelles interpersonnelles par la projection de toute malfaisance sur la victime. Le bouc émissaire
n’agit que sur les rapports humains détraqués par la crise mais il donnera également l’impression
d’agir également sur les causes extérieures, les pestes, les sécheresses et autres calamités objecti-
ves”
René Girard, in “Le bouc émissaire”, Bernard Grasset 1982
........................................................................................
“Il n’y a rien ou presque, dans les comportements humains, qui ne soit appris, et tout apprentis-
sage se ramène à l’imitation”
René Girard, in “Des choses cachées depuis la fondation du monde”, Bernard Grasset 1978
........................................................................................
“On dit fréquemment la violence irrationnelle. Elle ne manque pourtant pas de raisons ; elle
sait même en trouver de fort bonnes, quand elle a envie de se déchaîner. Si bonnes, cependant, que
soient ces raisons, elles ne méritent pas qu’on les prenne au sérieux. La violence elle-même va les
oublier pour peu que l’objet initialement visé demeure hors de portée et continue à la narguer. La
violence inassouvie cherche et finit toujours par trouver une victime de rechange. A la créature qui
excitait sa fureur, elle en substitue soudain une autre qui n’a aucun titre particulier à s’attirer les
foudres du violent, sinon qu’elle est vulnérable et qu’elle passe à sa portée.”
René Girard, in “La violence et le sacré”, Bernard Grasset, 1972

106
Table des figures

3.1 Exemple de décomposition topologique au niveau système et graphe d’interaction


associé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.2 Un élement générique de graphe d’interaction et notations associées . . . . . . . . 31
3.3 Ligne de transmission multiconducteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.4 Schéma générique d’une résolution d’un problème de calcul d’interférence dans le
formalisme topologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5 Le noeud condensé symétrique, cellule élémentaire pour la méthode TLM . . . . . 40
3.6 Vue de l’ensemble de lancement Ariane V. On distingue en particulier la protection
secondaire de la tour Cazes avec au premier plan un cable de connexion à une prise
de terre (protection secondaire de la tour) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.7 Schéma de principe des différents éléments de structure pouvant intervenir dans
l’analyse de la protection foudre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.8 Exemple de connecteur traité. Vue en coupe à partir de l’axe central (symétrie de
révolution). Le diélectrique apparaît en hachuré fin(-/-/-/-/-/-/). . . . . . . . . . . . 50
3.9 Section générique d’un tronçon uniforme issu du connecteur coaxial . . . . . . . . 51
3.10 Profil d’une ligne TGV 2x25 kV en coupe transversale (les graduations sont en mètre) 52
3.11 -a- Configuration typique de calcul. -b- Schéma électrique simplifié de modélisa-
tion -c- Synthèse du réseau topologique correspondant. . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.12 Exemple de boîtier de test pour validation de l’approche géométrique de détermi-
nation d’un modèle de rayonnement équivalent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.13 Comparaison de la simulation directe sous HFSS avec le modèle équivalent lorsque
-a-seule l’ouverture rectangulaire est excitée -b- les deux ouvertures rectangulaire
et circulaire sont excitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.14 Structure générique de modélistion de rayonnement contituée de dipôles élémen-
taires colocalisés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.15 Application de la méthode générique à l’étude du rayonnement d’un circuit en
double méandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.16 Un ensemble de dix dipôles polarisés suivant Ox situés sur un cercle de rayon
rmin = a = λ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.17 Puissance totale rayonnée cumulée fonction du degré N de développement en har-
moniques sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.18 Etablissement d’un modèle de sources équivalentes à partir d’une quantification
modale opérée sur une sphère de mesure de rayon plus important . . . . . . . . . . 70
3.19 Exemple d’une antenne dont on détermine les sources équivalentes de rayonnement 71

107
TABLE DES FIGURES 108

3.20 Comparaison du rayonnement réel de l’antenne (a) (b) avec celui produit par les
sources équivalents (c)(d) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.21 Exemple d’observation empirique de l’évolution de l’incertitude de mesure fonc-
tion du nombre d’échantillons indépendants) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.22 Rapport écart-type/moyenne pour une composante de champ. Estimation empirique
comparée à la loi de Rayleigh. Estimations effectuées sur des séries de 150 échan-
tillons indépendants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.23 Taux de rejets des test pour Rayleigh et Weibull suivant KS-Stephens et AD pour
une composante de champ électrique mesurée par une sonde . . . . . . . . . . . . 85
3.24 Rapport écart-type/moyenne pour une composante de champ. Estimation empirique
comparée à la loi de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.25 Paramètres de la loi de Weibull pour les composantes rectangulaires du champ
électrique. Test sur 3x10 séries de 150 données. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.26 Evaluation du nombre effectif d’observations indépendantes N’ . . . . . . . . . . . 89
3.27 Exemple de diagramme d’interaction topologique décrivant un système de lignes
de transmission interconnéectées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.28 Graphe d’ordre de couplage décrivant les interactions entre les conducteurs phy-
siques du diagramme de la figure 3.27 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.29 Jonction virtuelle de couplage entre un conducteur perturbateur (1) et un conduc-
teur à proximité (2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.30 Courant à l’extrémité du conducteur 4 (jonction 8) par une approche classique (ré-
férence) et par l’approche du GOC (Chemins 1+2B) . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Liste des tableaux

2.1 Liste des thèses encadrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20


2.2 Taux d’encadrement personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

3.1 Evolution du coefficient de corrélation pour une rotation de brasseur de modes avec
N puis N’ échantillons prélevés à pas angulaire régulier . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.2 Chemins de couplage entre les conducteurs 3 et 4 du graphe d’ordre de couplage
de la figure3.28 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.3 Longueurs des tubes de la figure3.27 utilisées pour l’application numérique présentée 95
3.4 Impédances d’extrémité utilisées pour l’application numérique . . . . . . . . . . . 95
3.5 Valeurs limites de répartition d’énergie (paramètres S topologiques) associés aux
différents chemins du tableau3.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

109
Bibliographie

[1] J.-P. Parmantier, Approche topologique pour l’etude des couplages electromagnetiques. PhD
thesis, Universite des sciences et technologies de Lille, decembre 1991.
[2] P. Besnier and P. Degauque, “Problemes lies a la determination des parametres de reparti-
tion de jonction en topologie electromagnetique,” Annales des telecommunications, vol. 50,
pp. 457–464, Mars 1995.
[3] P. Besnier and P. Degauque, “Electromagnetic topology : Investigation of non uniform
transmission line networks,” IEEE transactions on Electromagnetic Compatibility, vol. 37,
pp. 227–233, November 2006.
[4] C. Baum, “Electromagnetic topology : a formal approach to the analysis and design of com-
plex electronic systems,” Interaction Notes, September 1980.
[5] C. Baum, “The theory of electromagnetic interference control,” Interaction Notes, December
1989.
[6] C. Baum, “On the analysis of general multiconductir transmission line networks analysis,”
Interaction Notes, November 1978.
[7] J.-P. Parmantier, “Numerical coupling models for complex systems and results,” IEEE tran-
sactions on Electromagnetic Compatibility, vol. 46, pp. 359–367, Aout 2004.
[8] J. Vetri and G. Costache, “An electromagnetic interaction modelling advisor,” IEEE transac-
tions on Electromagnetic Compatibility, vol. 33, pp. 241–251, August 1991.
[9] J.-P. Parmantier, V. Gobin, F. Issac, I. Junqua, Y. Daudy, and J. Lagarde, “An application
of the electromagnetic topology theory on the tes-bed aircraft, emptac,” Interaction Notes,
November 1993.
[10] J.-P. Parmantier, V. Gobin, F. Issac, I. Junqua, Y. Daudy, J. Lagarde, and L. Paletta, “Ete
iii :application of electromagnetic topology theory on emptac,” Interaction Notes, May 1997.
[11] L. Paletta, J.-P. Parmantier, F. Issac, P. Dumas, and J.-C. Alliot, “Susceptibility analysis of wi-
ring in a complex system combining a 3-d solver and a transmission-line network simulation,”
IEEE transactions on Electromagnetic Compatibility, vol. 44, pp. 309–317, May 2002.
[12] P. Besnier and B. Demoulin, “Considerations quantitatives sur la recherche d’approximations
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1er rapport d’avancement.
[13] P. Besnier and B. Demoulin, “Considerations quantitatives sur la recherche d’approximations
pour le calcul des perturbations electromagnetiques sur reseaux de cables,” rapport de conven-
tion dga/ceg-ustl 40-95-003, Universite des sciences et Technologies de Lille, Juin 1996. 2d
rapport d’avancement.

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An Accurate Equivalent Behavioral Model of


Antenna Radiation using a Mode-Matching
Technique based on Spherical Near Field
Measurements
Mohammed Serhir, Philippe Besnier Member, IEEE, and M’hamed Drissi, Senior Member, IEEE

algorithm to assess the performances of the AUT in different


Abstract—A new and simple method for modeling an antenna environments. We intend to define a simple and fast method to
under test (AUT) from spherical near-field (NF) measurements is reach such a goal.
presented. This method utilizes NF data to determine an In the literature, many authors have proposed different
equivalent behavioral model composed of magnetic and electric
dipoles placed over a fictitious sphere Sf , surrounding the AUT.
strategies to determine current/charge distributions that radiate
A spherical wave expansion (SWE) of the measured NF is an electromagnetic field matching the AUT‘s one.
developed to derive a linear relation between the transmission In [1]-[5] an electric field integral equation method (EFIE)
coefficients of the AUT and the transmission coefficients of each relating the measured electric field to equivalent magnetic
dipole. Dipole transmission coefficients are determined using the currents has been proposed. The EFIE is solved through the
translational and rotational addition theorems. Finally, a least moment method with point matching. The equivalent currents
square method is employed to compute the excitation of each
current source. Once the equivalent model is obtained, it can be
are expressed as linear combinations of two-dimensional pulse
used to study the behavior of the original AUT in different basis functions, which under some conditions, can be
environments. Computations with electromagnetic simulation approximated by Hertzian dipoles. This method has been
data illustrate the accuracy of the proposed method and the mainly investigated for planar geometry, where the current
reliability of the derived model. sources are placed over a plane, and principally to perform
near field to far field transformation.
Index Terms—Antenna modeling, spherical wave expansion, In [6]-[8], authors have used Genetic Algorithm (GA) to
near field, mode matching method, translational and rotational
addition theorems substitute the AUT by a set of infinitesimal dipole sources
distributed inside the volume enclosing the AUT, that radiate
the same measured NF pattern. The choice of a set of dipole
I. INTRODUCTION sources is justified by its implementation simplicity in any
electromagnetic code. Moreover, the GA shows its ability to
N EAR field or far field antenna measurements require
expensive investments and are often performed in
anechoic chambers. These measurements enable to determine
determine the type (electric or magnetic), the position, the
orientation and the excitation of each dipole composing the
model. The usefulness of this method was further enhanced
the intrinsic radiation pattern of the AUT.
with different applications and results. In this approach, where
Moreover, the modeling of the electromagnetic interactions
the number of equivalent dipoles is fixed beforehand, the
with the environment is of a great interest in the analysis and
computing time remains very expensive.
design of complex radiating structures.
Concerning the near field measurement, the recent
The modeling of an antenna in its operating environment is
development of multi-probe NF systems [9] contributes to
still a challenge using conventional numerical techniques
drastically reduce the measurements duration, enabling a real-
(Finite Elements Method, Finite Difference Time Domain, or
time 3D complex characterization. In particular, spherical
Method of Moments). In this paper, a hybrid approach is
scanning is versatile since the radiation pattern is obtained all
adopted and proposed. The AUT is separately measured,
over a sphere, provided the Nyquist sampling criterion is
which allows achieving an equivalent behavioral model of the
respected [11]-[12]. Also, the knowledge of the complex
AUT. This should match accurately the AUT radiation.
tangential components of the EM field over a sphere, enables
Thereafter this equivalent model is incorporated into an EM
to analytically express the electromagnetic field with a limited
set of weighted spherical vector wave functions.
Manuscript received January 21, 2007; revised June 15, 2007
The authors are with the Institute of Electronics and Telecommunications In this paper, we propose a simple method to substitute an
of Rennes (I.E.T.R.), I.N.S.A., 35043 Rennes Cedex, France (e-mail: AUT by an equivalent behavioral model based on the
[email protected]). spherical NF AUT measurement. We intend to rewrite the
SWE of the radiated field by mean of infinitesimal dipoles.
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current sources is composed of 6 orthogonal infinitesimal


dipoles: 3 infinitesimal orthogonal electric dipoles, and 3
M ( r ,θ , ϕ )
infinitesimal orthogonal magnetic dipoles.
Z Our objective is to define the AUT equivalent current
θ' sources from its transmission coefficients. To do so, we detail
(oi , xi , yi , zi ) Sf the SWE of the field transmitted from infinitesimal electric
θ
and magnetic dipoles, to figure out the compactness of the
AUT
modal representation of the fields radiated by a punctual
(o1 , x1 , y1 , z1 )
Y
structure.
Current sources
A. Spherical wave expansion
rmin Rmeas

X
In source free region and outside the minimum sphere of
(oi+1 , xi+1 , yi+1 , zi+1 ) radius rmin circumscribing the AUT (Fig. 1), the SWE of the
Measurement sphere radiated electric field E AUT , in spherical coordinates, is
expressed in terms of truncated series of spherical vector wave
functions [12] as

Fig.1. Measurement sphere of radius rmeas , AUT minimum sphere and k 2 Ntr m=n

∑∑ ∑
(3)
E AUT (r ) Qs m n F s m n (r ) , (1)
current sources configuration η s =1 n =1 m = − n

The advantages of this method are: with


- The number of equivalent current sources depends only
N tr = ⎣⎡ k rmin ⎦⎤ + 10 . (2)
on the AUT’s minimum sphere radius, as opposed to
other methods suggested in the literature. Where k is the wave number, η = ε µ the intrinsic
- The proposed method is direct, does not use any AUT’s admittance of the medium, Qs m n the spherical wave
a priori information and is able to model rapidly any (3)

kind of 3D complex geometry (embedded antennas, coefficients (transmission coefficients), and F s m n (r ) the
fractal antennas…). power-normalized spherical vector wave functions.
- The equivalent current sources are systematically fixed The truncation number N tr depends mainly on the antenna
over the minimum sphere circumscribing the AUT, and dimensions and the operating frequency [12]-[13]. Introducing
are characterized from a spherical NF measurement. an index j such that
- Once the current sources are characterized, the electric j = 2 {n(n + 1) + m − 1} + s , (3)
field can be calculated at any distance using the free
space green’s function. equation (1) may be written in the following compact form
- The proposed method is of a great interest to figure out J max

the image theory when the AUT is in the vicinity of E AUT (r ) = ∑ Q j F j ( r )


(3)
, (4)
infinite perfect electric conductor (PEC) or perfect j =1

magnetic conductor (PMC).


This paper is organized as follows. In section II, following a where J max = 2( N tr ( N tr + 2)) . (5)
brief review of the spherical wave expansion formulation, the In [14]-[15], Qj are calculated using the orthogonal
complete procedure of the method is described and the (3)
properties of spherical vector wave functions F j (r ) .
mathematical details are provided. Section III presents the
application process and some validation results. The limits and Nevertheless, other methods have been investigated to
the accuracy of the method are also pointed out. The paper determine the transmission coefficients using matrix inversion
ends with a discussion and concluding remarks summarizing [14] or iterative matrix method [13].
the potential of the proposed method. All theoretical results B. The SWE of the electric field radiated from infinitesimal
are expressed in the S.I. rationalized system with e− jωt time electric and magnetic dipoles
dependence. In what follows, the subscript ' i ' denotes the ith current
source placed at the position oi (ri ,θ i ,ϕi ) (Fig. 1). The
superscripts ' e ' and ' m ' stand for the electric and magnetic
II. FORMULATION
dipole, respectively and ‘x’, ‘y’, ‘z’ denote x, y, z polarized
We intend to model the AUT by series of Lsource current dipoles, respectively.
sources. These sources are placed over a fictitious surface, We also attach a local coordinate system
reproducing the electromagnetic behavior of the physical (oi , xi , yi , zi ) 1 ≤ i ≤ L to each current source where the origin
source
antenna, from the knowledge of the complex NF over a
measurement sphere of radius rmeas (Fig .1). Each of the Lsource oi (ri ,θ i ,ϕ i ) coincides with the position of the ith source.
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The spherical
vector wave functions family { ⎡⎣S ⎤⎦ = ⎡⎣α e, x
,α ie , y ,α ie , z ,α im, x ,α im, y ,α im , z ⎤⎦ , ∀ i ∈ 1..L source }. (13)
{F j (r,θ ,ϕ ), j = 1..6} is sufficient to describe the electric field
i i

radiated by infinitesimal dipoles located at the origin of the


coordinate system. C. Spatial distribution of the equivalent current sources
In fact, the fields E ie, z ( E im, z ) radiated by a infinitesimal z- The equivalent current sources are regularly distributed
over the minimum sphere of radius rmin surrounding the AUT.
directed electric (magnetic) dipole placed at the origin of
The angular distance between the sources is defined by
(oi , xi , yi , zi ) are expressed in the spherical coordinate system
∆θ = π N max , and ∆ϕ p = ∆θ sin(θ p ) where N max = ⎣⎡ k rmin ⎦⎤ and the
r (r ,θ ,ϕ ) associated with (oi , xi , yi , zi ) by
square brackets indicates the largest integer smaller than or
equal to krmin . The sources angular distribution is defined by
k (3) k
E ie , z (r ) = α ie , z F 4 (r ) , with α ie , z = − I ie , z dl , (6) the set of pairs (θ p , ϕ q )
η 6ηπ
and
k (3) ik η ⎧ θ =0 , θ = π and ∀ϕ ∈ ⎣⎡0 , 2π ⎦⎤ ⎫
E im , z (r ) = α im , z F 3 (r ) , with α im , z = − I im , z dl . (7) ⎪⎪ ⎪⎪
η 6π (θ p ,ϕ q ) ∈ ⎨ θ p ∈ ⎦⎤ 0,π ⎣⎡ , θ p = pπ / N max ,∀ p=1,2,3.., N max − 1 ⎬.
⎪ ⎪
⎪⎩ ϕ q ∈ ⎡⎣0,2π ⎡⎣ , ϕ q = qπ N max sin(θ p ) , ∀ q=1,2,3.. ( ) ⎭⎪
The electric fields E ie, x ( E im, x ) radiated by a infinitesimal x-
directed electric (magnetic) dipole placed at the origin of
D. Mode matching method
(oi , xi , yi , zi ) are expressed by
L source current sources are distributed over the minimum
sphere as shown in Fig. 1. Translational and rotational
E ie , x (r ) =
k
η 2
2
( (3) (3)
)
α ie , x F 2 (r ) − F 6 (r ) , with α ie, x = −
k
6ηπ
I ie , x dl , (8) addition theorems [12][15][16] are used to express the SWE
of the field transmitted from each of the L source structures in the
and

( )
k 2 (3) (3) ik η global coordinate system (o, x, y, z ) , where the origin o(0, 0, 0)
E im , x (r ) = α im , x F 1 (r ) − F 5 (r ) , with α im , x = − I im , x dl . (9)
η 2 6π coincides with the center of the measurement sphere.
The field radiated by the ith current source placed at
The electric fields E ie, y ( E im, y ), radiated by a infinitesimal y- oi (ri ,θ i , ϕ i ) , which is characterized by the row vector ⎡⎣ S i ⎤⎦ , can

directed electric (magnetic) dipole placed at the origin of be written in the global coordinate system ( o, x , y , z ) as
(oi , xi , yi , zi ) are expressed by
⎛ α ie , x A ej ,,ix + α im, x A mj , i, x ⎞
⎜ k J max ⎟ (3)
E ie , y (r ) =
k i 2 e, y
η 2
(3) (3)
α i F 2 (r ) + F 6 (r )( ) , with α i
e, y
=−
k
6ηπ
I ie , y dl ,(10) E i th source (r ) = ∑ ⎜ + α ie, y A ej ,,iy + α im, y A mj ,i, y ⎟⎟ F j (r ) .
η j =1 ⎜
⎜ + α ie , z A ej ,,iz + α im , z A mj , i, z ⎟
(14)
⎝ ⎠
and
k i 2 m, y ik η
E im , y (r ) =
(3) (3)
α i ( F 1 (r ) + F 5 (r )) , with α im, y = − I im , y dl .(11) The coefficients A ej ,,ix , A ej ,,iy , A ej ,,iz , A mj , i, x , A mj , i, y , A mj , i, z are
η 2 6π
determined by applying the translational and rotational
addition theorems to the vector spherical wave functions (in
The transmission coefficients α ie, x , α ie, y , α ie, z , α im, x , α im, y , (6)-(11)) from (oi , xi , yi , zi ) to (o, x, y, z ) . The expressions of
α im, z , are proportional to the dipole’s length dl , to the electric A ej ,,ix , A ej ,,iy , A ej ,,iz , A mj , i, x , A mj , i, y , A mj , i, z are developed in the Appendix.
and to the magnetic current excitation I i
e, x
, I i
e, y
, I i
e, z
, I i
m, x
, Consequently the cumulated field E mod radiated by all current
I i
m, y
, I i
m, z
, respectively. Since we consider that a current sources is written in the global coordinate system (o, x, y, z ) as
source is the superposition of six co-localized infinitesimal
dipoles, the resulting field is the sum of all individual electric ⎛ α ie , x A ej ,,ix + α im , x A mj , i, x ⎞
k Lsource J max ⎜ ⎟ (3)
vector fields expressed above. E mod ( r ) = ∑ ∑ ⎜ + α ie , y A ej ,,iy + α im, y A mj , i, y ⎟ F j (r ) . (15)
Generally, the fields radiated by L source current sources η i =1 j =1 ⎜ ⎟
⎜ + α ie , z A ej ,,iz + α im , z A mj , i, z ⎟
⎝ ⎠

{E i th source
e, x
= Ei +E i
e, y
+ E ie , z + E im, x + E im , y + E im , z , ∀ i ∈ 1..L source }, (12) The cumulated field issued from all current sources must
match the actual field E AUT expressed in (4). Let‘s define
located at positions oi (ri ,θ i ,ϕi ) 1 ≤ i ≤ L source , are characterized by the
⎡ A j , i ⎤ = ⎡ A ej ,,ix , A ej ,,iy , A ej ,,iz , A mj , i, x , A mj , i, y , A mj , i, z ⎤ . (16)
row vector ⎣⎡ Si ⎦⎤ such that ⎣ ⎦ ⎣ ⎦
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Identifying E AUT with E mod , using (13), (15) and (16) we can
write z y

J m ax J m ax L source
x
∑ ∑
T (3)

(3)
Qj F j
(r ) = ⎡⎣ A j,i
⎤⎦ × ⎡⎣ S i ⎤⎦ F j (r ) . (17)
j =1 j =1 i =1

Considering the orthogonal properties of spherical vector


wave functions, the transmission coefficients of both sides of
(17) have to be equal. We note Feed
(a)
( )
T T
A = A j ,i 1≤ i ≤ L source , X = ⎡⎣ S1 , S2 ,…, S L ⎤
source ⎦
, and Q = ⎡⎣Q1 , Q 2 ,…, Q j ⎤⎦ ,
max
1≤ j ≤ J max

where the superscript ‘T’ denotes the matrix transpose.


Equation (17) becomes

⎡⎣ A ⎤⎦ . ⎡⎣ X ⎤⎦ = ⎡⎣Q ⎤⎦ (18)

Made up of 6 × L source columns and J max lines, the matrix A


expresses linear relations between the transmission
coefficients of current sources X and the transmission
coefficients Q of the initial AUT. The vector X comprises the
6 × L source unknown transmission coefficients which are
obtained by solving (18). The pseudo-inverse code of MatLab
is used here to solve the over-determined matrix equation. (b)

Fig. 2. Geometry of the micro-strip patch antenna which is printed on


RT/duroid substrate of thin h=1.6mm. (a) Perspective view. (b) Top view.
III. RESULTS Antenna dimensions are: D=90mm, D1=80mm, d1=22.5mm, d2=41.6mm,
d3=8.235mm, d4=22.7mm, d5=17mm, d6=23.5mm, w1=1.43mm, and
w2=2.82mm.
A. Microstrip patch antenna:
We illustrate the application of the proposed modeling 0.7
method by determining the equivalent current sources of a
0.6
rectangular patch antenna operating at the frequency 2.43
GHz. The dimensions of the AUT are 100mm x 80mm x 1.6mm and 0.5
|Q | (W1/2)

rmin = 61mm ≈ 0.50 λ (Fig. 2). The AUT will be considered as a 0.4

“black radiating box” and no a priori information have been 0.3 kr


min
j

taken into account. The equivalent model is derived using the 0.2
spherical NF data. These are obtained through the simulation 0.1
of the antenna in a 3D EM software which uses the finite
0
elements method (FEM). 0 6 16 30 48 70
J
At the spherical distance of rmeas = 5 λ , we collect the
Fig. 3. Linear magnitude of the transmission coefficients of the patch
complex values of both electric field components Eθ and Eϕ antenna in (W1/2).
respecting an angular step of ∆θ = ∆ϕ = 3° . Thus the
transmission coefficients of the SWE have been determined. 12x6 transmission coefficients { α ie, x , α im, x , α ie, y , α im, y , α ie, z ,
These coefficients are presented in Fig. 3.
α im , z } 1≤ i ≤12 .
In this case N max = ⎣⎡ k rmin ⎦⎤ = 3 , and the patch antenna
The magnitude of the actual electric NF components Eθ and
equivalent model is composed of L source = 12 current sources
Eφ (in dB(V/m)) are shown in Fig. 4 (a) and (b), respectively.
uniformly distributed ( ∆θ = π / 3 , ∆ϕ = 2π / 3 3 ) over the These components are radiated from the AUT at the spherical
minimum sphere circumscribing the AUT. distance r = λ as a function of θ and φ. At the same distance
The condition of the matrix A in (18) depends on the λ , the magnitude of Eθ_mod and Eφ_mod (in dB(V/m)) radiated
number of current sources. In fact, for an equivalent model from the equivalent current sources are presented in Fig. 4.(c)
made up of 12 current sources ( 6 × Lsource = 72 unknowns), the and (d). As it can be seen in Fig. 4, the AUT and the
matrix condition is equal to 44. Solving (18), we determine the equivalent model fields show a good agreement at the distance
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|E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |E | dB(V/m)


φ θ φ θ
180 40 180 40 180 180 0

150 30 150 30 −10 −10


150 150

20 20 −20 −20
120 120 120 120
10 10 −30 −30
θ(°)

θ(°)

θ(°)

θ(°)
90 90 90 90
0 0 −40 −40
60 60 60 60
−10 −10 −50 −50
30 30 30 −60 30
−20 −20 −60

0 0 0 −70 0 −70
0 60 120 180 240 300 0 60 120 180 240 300 0 60 120 180 240 300 0 60 120 180 240 300
φ(°) φ(°) φ(°) φ(°)
(a) (b) (a) (b)
|E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |Eφ| dB(V/m) |Eθ| dB(V/m)
φ θ
180 40 180 40 180 180 0

150 30 150 150 −10 150 −10


30
−20
120 20 120 120 120 −20
20
−30
10
θ(°)

θ(°)

θ(°)

θ(°)
90 90 90 90 −30
10 −40
0
60 60 60 60 −40
0 −50
−10
30 30 30 30 −50
−60
−10
−20
0 0 0 −70 0
0 60 120 180 240 300 0 60 120 180 240 300 0 60 120 180 240 300 0 60 120 180 240 300
φ(°) φ(°) φ(°) φ(°)
(c) (d) (c) (d)
Fig. 4. Magnitude of the NF components Eθ and Eφ in dB (V/m) at the Fig. 5. Normalized magnitude of the FF components Eθ and Eφ in dB
distance λ. In (a & b) the field emitted from the actual patch antenna (FEM) (V/m). In (a & b) the field emitted from the actual patch antenna (FEM) and
and in (c&d) the field emitted from the equivalent model made up of 12 in (c&d) the field emitted from the equivalent model made up of 12 current
current sources (72 dipoles). sources (72 dipoles).

λ even though the measurement distance rmeas is 5 λ .


The magnitude of the normalized electric FF components Eθ ⎡ α e, x 2 , α m, x 2 , α e, y 2 , α m, y 2 , α e, z 2 , α m, z 2 ⎤
⎢⎣ i i i i i i ⎥⎦
and Eφ, radiated from the patch antenna and from the ⎡ Sinor ⎤ = .
⎣ ⎦ 2 2 2 2 2 2
equivalent model are presented in Fig. 5 (a), (b), (c), and (d), α ie, x + α im, x + α ie, y + α im, y + α ie , z + α im, z
respectively. Again, a good agreement is noticed.
In order to carefully analyze the efficiency of the method, By a judicious choice of the threshold Thres, the number of
we quantify the root mean square of the difference between dipoles can be reduced while preserving the degree of
the actual total field radiated by the AUT E total _ ref and the total accuracy required for the equivalent model.
field radiated by the model E total _ mod at different distances, First of all, the number of current sources, their spatial
positions, and a solution of (18) is built with the contribution
using the error function defined as
of all dipoles as depicted in Section II. By evaluating the
2
normalized row vectors { Sinor ∀ i ∈ 1.. Lsource } for each

θ ϕ ,
E total _ ref (θ ,ϕ ) − E total _ mod (θ ,ϕ )
0 ≤θ ≤ π current source, we detect dipoles for which the corresponding
RMS f = for
2
0 ≤ ϕ ≤ 2π , terms in Sinor are less than the Thres. Then, a new solution of
∑ E total _ ref (θ ,ϕ )
θ ϕ
,
(18) is calculated without taking into account these
where E total _ ref = Eθ
2
+ Eϕ
2
and E total _ mod = E θ _ mod
2
+ E ϕ _ mod
2
. insignificant dipoles. This procedure is pursued as long as non
significant dipoles are detected. Consequently, each threshold
corresponds to a new simplified equivalent model.
For the NF in Fig. 4 the error function is equal to 4.11%, The performances of this reduction technique are assessed
while for the normalized FF in Fig. 5, the error function is by evaluating the RMS f function for different distances of
equal to 2.13%.
field observation (λ≤ distance ≤ 100λ) and for different threshold
B. Equivalent model simplification values. The behavior of the error function for different
The equivalent model can be simplified and the number of simplified equivalent models are presented in Fig.6 as a
infinitesimal dipoles reduced. By solving (18), the vector rows function of the distance.
In conclusion, with no a priori information, the proposed
⎣ ⎦ 1 ≤ i ≤ L are fully known. Thereafter, for each current source
⎡S i ⎤
source
method presents a systematic and accurate equivalent model.
we evaluate the power contribution of each dipole in the total More than 90% accuracy for Thres=10% and more than 96%
radiated power. Let define the normalized row vector Sinor accuracy for Thres=0%. The equivalent model reproduces the
such that radiation of the actual AUT at different distances outside the
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10

8 T = 10%−−> 23 dipoles
hres D0 D0
7
AUT image
Thres= 8%−−>26 dipoles
RMSf ( % )

5
AUT
T = 4%−−>34 dipoles
hres T = 2%−−> 38 dipoles
4 hres Z Y Infinite PEC
3
(a)
2 X
Thres= 0%−−>72 dipoles
1 Current sources
0 5 10 15 20 25 30 35 40 Current sources
20 Log (distance/λ) image

Fig. 6. Error function evolution as a function of the distance (λ≤ distance


≤ 100λ) and the threshold values.
D0
minimum sphere either in NF or FF regions. AUT image
The SWE is a very accurate way to describe the radiated
field [12]. Therefore, the accuracy of the SWE cannot be
AUT
questioned. Nonetheless, the proposed method can be of great
interest. Indeed, the actual AUT radiation, written in terms of
transmission coefficients, can be substituted by a constellation
of infinitesimal dipole, and then easily implemented in any (b)
EM algorithm. When the radiated field is expressed in terms
NF observation
of transmission coefficients (SWE), the application of the
domaine
image theory is not trivial. However, when dealing with
infinitesimal dipoles, the image theory can be easily applied.
Moreover, adopting different thresholds, the AUT equivalent D0
model presented here can be simplified as a function of the
AUT AUT
required accuracy.
C. Microstrip patch antenna near an infinite PEC plane
In order to illustrate the usefulness of the proposed method,
we consider the previous patch antenna placed near an infinite
vertical PEC plane (Fig. 7). The purpose of this analysis is to
verify the adequacy of the proposed modeling technique, by
comparing the radiated NF values with those computed from (c)
the equivalent model. The NF data obtained from the Fig. 7. Adequacy of a current source constellation as AUT equivalent
simulation of the AUT with the PEC plane are performed at model and image theory description.(a) AUT in the vicinity ( D0=65mm) of
the frequency 2.43GHz with a 3D EM simulation software. Infinite PEC. (b) the AUT is replaced by an equivalent set of current sources
for which the images are easily determined. (c) NF observation domain after
We have determined the AUT equivalent dipoles whose the application of the image theory.
characteristics are used to define the image of the equivalent
models. We are interested in evaluating the field in the left
half space (Fig. 7). Similarly, in order to evaluate the simplified models
Fig. 8.(a) and (b) show the magnitude of the electric NF adequacy, the image of different equivalent models, associated
components Eθ and Eφ (dB V/m), respectively. These field with the application of different thresholds, have been
components are radiated from the actual structure (AUT and established (Thres=0%, 2%, 4%, 8%, 10%). The error function,
PEC plane) over the left hemispherical surface of radius r = 2λ evaluated as a function of the distance (2λ≤distance≤ 100λ) from
from the PEC plane (π≤ φ ≤2π ,0≤ θ ≤π). At the same 2λ the PEC plane, is shown in Fig.10.
distance, the magnitude of the field components Eθ_mod and D. Discussion
Eφ_mod (dB(V/m)) radiated from the equivalent current sources Throughout these two examples, we can conclude that the
and their images are shown in Fig. 8.(c) and (d), respectively. efficiency of the proposed method for modeling the AUT
Next, we figure out the accuracy of the proposed method by depends mainly on the behavior of the AUT transmission
comparing the magnitude of the normalized electric FF coefficients Q j . The mode-matching method reveals to be a
components Eθ and Eφ. As shown in Fig. 9 (a), (b), (c), and
(d), the equivalent model radiation fits very well with the powerful way to determine an AUT behavioral model. It
actual field. consists in rewriting the SWE by mean of infinitesimal dipoles
which can be assimilated to a multi-SWE.
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|E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |E | dB(V/m)


φ θ φ θ
180 40 180 40 180 0 180 0

150 30 150 30 150 −10 150 −10

20 20 −20 −20
120 120 120 120
10 10 −30 −30
θ(°)

θ(°)

θ(°)

θ(°)
90 90 90 90
0 0 −40 −40
60 60 60 60
−10 −10 −50 −50
30 30 30 30
−20 −20 −60 −60

0 0 0 −70 0 −70
180 240 300 360 180 240 300 360 180 240 300 360 180 240 300 360
φ(°) φ(°) φ(°) φ(°)
(a) (b) (a) (b)
|E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |E | dB(V/m) |E | dB(V/m)
φ θ φ θ
180 40 180 40 180 0 180 0

150 30 150 30 150 −10 150 −10

20 20 −20 −20
120 120 120 120
10 10 −30 −30
θ(°)

θ(°)

θ(°)

θ(°)
90 90 90 90
0 0 −40 −40
60 60 60 60
−10 −10 −50 −50
30 30 30 30
−20 −20 −60 −60

0 0 0 −70 0 −70
180 240 300 360 180 240 300 360 180 240 300 360 180 240 300 360
φ(°) φ(°) φ(°) φ(°)
(c) (d) (c) (d)
Fig.8. Magnitude of the NF components Eθ and Eφ in dB (V/m) at the Fig.9. Normalized magnitude of the FF components Eθ and Eφ in dB
distance 2λ. In (a & b) the field emitted from the actual patch antenna near (V/m). In (a & b) the field emitted from the actual patch antenna near an
an infinite PEC (FEM) and in (c&d) the field emitted from the equivalent infinite PEC (FEM) and in (c&d) the field emitted from the equivalent model
model made up of 12 current sources and their images. made up of 12 current sources and their images.

The SWE is a mathematical writing of the radiated field,


10
certainly very accurate, but difficult to implement in an
9 T = 10%−−> 23 dipoles
electromagnetic algorithm. hres
8
We have introduced a way to reduce the complexity of the
T = 8%−−>26 dipoles
equivalent model. Adopting a power threshold Thres, the power 7 hres
RMSf ( % )

contribution of each dipole is evaluated and those whose 6

contribution is less than the adopted threshold are removed. 5


Thres= 2%−−> 38 dipoles Thres= 4%−−>34 dipoles
We obtain encouraging results and the number of equivalent 4
dipoles can largely be reduced. 3
As shown in Fig. 6 and Fig. 10, when using all dipoles (72
2
dipoles, Thres=0%) the error function takes smallest values. T
hres
= 0%−−>72 dipoles
1
However, while increasing the threshold (Thres=10%), we 5 10 15 20 25 30 35 40
20 Log (distance/λ)
reduce the number of equivalent dipoles (23 dipoles), and
consequently the AUT equivalent model exhibits a less Fig. 10. Error function evolution as a function of the distance (2λ≤
accurate but still very acceptable result. distance ≤ 100λ) and the threshold values.
From a theoretical point of view, the modeling procedure
presented in this paper combines the implicit and the explicit substituted systematically by a set of dipoles placed over its
application of the Huygens’s principle : minimum sphere. The AUT equivalent model can be
- Firstly, we seek the solution of Helmoltz’s equations that implemented in an EM code for the simulation analysis of
respects the boundary conditions at the measurement multiple scenes (interaction of the AUT with its complex
sphere and at the infinity. This provides the SWE of the environment).
radiated field; Since the equivalent dipoles are not placed over the main-
- Secondly, a constellation of secondary sources, over the radiating elements, this guarantees the uniqueness of the
minimum sphere, is used to reproduce the actual field at solution. This is illustrated by the following test.
the boundary. This point highlights the Huygens- Using the 3D simulation software, we have collected the NF
Fresnel’s principle application. data over the spheres of radius 2λ, 4λ, 9λ, and 30λ. For each of
The replacement of an AUT or any radiating “black box”, these radius the AUT transmission coefficients Q are
by a set of infinitesimal dipoles facilitates the prediction of the determined. We notice that the Q remain unchanged or vary a
environment interaction with the actual AUT. little. Consequently, when we solve (18) a little variation of Q
Without any a priori information, a direct method to does not imply a large variation of the solution X since A is a
substitute an AUT by an equivalent set of infinitesimal dipoles well conditioned matrix.
is proposed. Namely a complex radiating structure can be In future works, this modeling method will take into
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account some a priori information, so that equivalent current z’


sources may be placed on the main radiating sources.
o’
y’
z
x’ ⎧ A sin(θ 0 )cos(ϕ 0 ) ex
IV. CONCLUSION o ⎪⎪
oo ' = ⎨ A sin(θ 0 )sin(ϕ 0 ) ey
In this paper an innovative method for antenna modeling y ⎪
⎪⎩ A cos(θ 0 ) ez
has been proposed. The approach has been applied and x
validated by studying a canonical case of patch antenna. (a)
z’
The accuracy and the matrix calculation stability are the
advantages of the proposed modeling procedure. Based on o’
o’
spherical NF measurements and the SWE, the behavioral y’ y’
z
model of any AUT is determined. This paper developed the θ0 o
x’
φ0 y
complete analysis of this modeling technique. We have shown
o
that from the collected tangential electric NF, a constellation y x
of dipoles placed over the minimum sphere surrounding the (b) (c)
AUT can be determined. This constellation can reproduce the
Fig. A.1. In (a) the primed system ( x ', y ', z ') resulting from the
actual radiation pattern inside the measurement sphere as well
translation of the unprimed system ( x, y, z ) through the vector OO ' .The
as in the FF region.
rotation angle θ0 and φ0 are described in (b) and (c), respectively.
A point which deserves further study is the possibility of
extending the analysis to deal with current sources distributed are mathematically synthesized as follows:
over different geometries. By expressing the translational and
rotational addition theorems in the corresponding geometry, 1. F s m n ( r ,θ ,ϕ ) → exp( −i m φ0 ) F s µ n ( r1 ,θ1 ,ϕ1 ) , (A.2)
the pattern information inside the minimum sphere can be n

explored. This is currently under investigation. 2. F s m n ( r1 ,θ1 , ϕ1 ) → ∑ d µn m ( −θ 0 ) F s µ n ( r2 ,θ 2 ,ϕ 2 ) , (A.3)


µ = −n

2 ν max
3. F s µ n ( r2 ,θ 2 , ϕ 2 ) = ∑ ∑ C σ µν
(3) ( 3)
APPENDIX s n (1)
( kA ) F σ µ ν ( r3 ,θ 3 , ϕ 3 ) , (A.4)
σ =1 = | |
ν µ
As figured in Fig. A.1, to go from the unprimed coordinate ν ≠0

ν
system ( x, y, z ) to the primed one ( x ', y ', z ') we mention a 4. F σ µν ( r3 ,θ 3 , ϕ 3 ) → ∑ν d νµ ( +θ l 0 ) F σ lν ( r4 ,θ 4 , ϕ 4 ) , (A.5)
number of elementary operations of translation and rotation to l=−

be followed: 5. F σ lν ( r4 ,θ 4 ,ϕ 4 ) → exp( i l φ0 ) F σ lν ( r ',θ ',ϕ ') . (A.6)


1. A rotation of the coordinates ( x, y, z ) about the z-axis
through an angle (-φ0), which results in new coordinates Where d µn m (θ 0 ) is a rotation coefficient and C σs nµν(1) (kA) is a
( x1, y1, z1 ) .
translation coefficient [12]. The expression summarizing all
2. A rotation about the y1-axis through an angle (-θ0) which the intermediate steps and expressing the transition from the
results in coordinates ( x2 , y2 , z2 ) . unprimed system ( x, y, z ) to the primed one ( x ', y ', z ') is
3. A translation of A 0 along the z2-axis which results in
coordinates. ( x3 , y3 , z3 ) . (3)
F s m n ( r ,θ , ϕ )
4. A rotation about the y3-axis through an angle (θ0) which 2 ∞ ν n
=∑ ∑∑ ∑ (A.7)
results in coordinates ( x4 , y4 , z4 ) . σ = 1 ν = |µ | l = −ν µ = − n
ν ≠0
5. A rotation about the z4-axis through an angle (φ0) which (3)
D µn m (0,θ 0 , ϕ 0 ) C σs nµν(1) ( kA) D lνµ ( −ϕ 0 , −θ 0 , 0) F σ µν ( r ',θ ', ϕ ')
results in coordinates ( x ', y ', z ') .
Let us now consider the field E AUT radiated by the AUT
with D µn m ( χ ,θ ,ϕ ) = exp( i mφ0 ) d µn m (θ 0 )exp( i µ χ ) . (A.8)
expressed in spherical system (r ,θ , ϕ ) associated to the
rectangular one ( x, y, z ) :
There is no need to recall that moving from ( x, y, z ) to
k 2 Ntr m=n or vice versa are two reciprocal and equivalent
( x ', y ', z ')
∑∑ ∑
(3)
E AUT (r ,θ ,ϕ ) = Q s m n F s m n (r ,θ ,ϕ ) (A.1) operations
η s =1 n = 1 m = − n

(3)
The spherical systems (ri ,θ i , ϕi ) are associated with the F s m n (r ',θ ',ϕ ')
2 ∞ ν n
rectangular ones ( xi , yi , zi ) where i=1, 2, 3 or 4 and the =∑ ∑ ∑ν µ∑ (A.9)
spherical system (r ',θ ', ϕ ') is associated with ( x ', y ', z ') . σ =1 = | | l = −
ν ≠0
ν µ = −n

(3) (3)
The transformation of each mode F smn (r ,θ , ϕ ) through the D µn m (0, −θ 0 , −ϕ 0 ) C σs nµν(1) (−kA) D lνµ (ϕ 0 ,θ 0 ,0) F σ µν (r ,θ ,ϕ )
different translation and rotation operations described above,
> REPLACE THIS LINE WITH YOUR PAPER IDENTIFICATION NUMBER (DOUBLE-CLICK HERE TO EDIT) < 9

Consequently, the electric field radiated by z-dipole placed [11] O. M. Bucci, C. Gennarelli, and C. Savarese, “Representation of
electromagnetic fields over arbitrary surfaces by a finite and non
at the origin of the rectangular coordinate system ( x ', y ', z ') is redundant number of samples,” IEEE Trans. Antennas Propagat., Vol.
formulated in (A.10), while the formulation (A.11) expresses 46, pp. 351-359, Mar. 1998.
the same field in the spherical system associated to the [12] .J. E. Hansen, Spherical Near-Field Antenna Measurements. London,
U.K.: Peregrinus, 1988.
rectangular one ( x, y, z ) : [13] M. Mekki-Kaidi, D. Lautru, F. Bancet and V. Fouad Hanna, “A matrix
inversion technique for the spherical modal decomposition field solution
k (3) applied on the characterization of antenna in their environment,”
E e , z ( r ',θ ', ϕ ') = α e, z
F 2 01 ( r ',θ ', ϕ ') Microwave Opt. Technol. Lett., Vol.41, No. 5, pp. 336-341, June 2004.
η
(A.10) [14] T.A. Laitinen, P. Vainikainen and T. Koskinen, “Far-field
k (3)
measurements for mobile phones with small number of measurement
= α e, z
F4 ( r ',θ ', ϕ ')
η locations,” Electron. Lett., 2001 Vol. 37 No. 20 pp. 1255-1256
[15] A. R. Edmonds, Angular Momentum in Quantum Mechanics, 3rd ed.
E (r,θ ,ϕ )
e, z
Princeton, NJ: Princeton Univ. Press, 1974.
k 2 ν max ν 1 [16] J. H. Bruning and Y. T. Lo, “Multiple scattering of EM waves by
= α e, z ∑ ∑ ∑ν µ∑ spheres, Part I – Multipole expansion and ray-optical solutions,” IEEE
η σ =1 ν =| | l =−
µ =−1 Trans. Antennas Propagat. Vol. Ap-19, pp. 378-390, May 1971.
ν ≠0
(3) (A.11)
Dµ1 0 (0, −θ0 , −ϕ0 ) Cσsnµν(1) (−kA) Dlνµ (ϕ0 ,θ0 ,0) F σ µν (r,θ ,ϕ )
Jtr
k
α e, z ∑ Aej , z F j (r,θ ,ϕ )
(3)
E e, z (r,θ ,ϕ ) =
η j =1 Mohammed Serhir was born January 8, 1981, in
Casablanca, Morocco. He received the diplôme
d’ingénieur degree from Ecole Mohammadia d’Ingénieurs
where A is the translation distance and ν max = ⎣⎡ kA⎦⎤ + 10 (EMI), Rabat, Morocco in 2003 and the M.S. degree in
electronics from the National Institute of Applied Sciences
corresponds to the truncation number. By adopting the index at Rennes, INSA de Rennes in 2004, where he is currently
transformation which converts the triplet (σ , µ ,υ ) to a single working toward the Ph.D degree in electronics. His
research interests include spherical wave expansion
index j = 2 {υ (υ + 1) + µ − 1} + σ , we have J tr = 2(ν max (ν max + 2)) . So if technique, spherical near-field antenna measurements and the development of
the translation distance A = rmin , the truncation number ν max = Ntr numerical methods for antenna modeling.

and J tr = J max .
Philippe Besnier received the diplôme d’ingénieur degree
from Ecole Universitaire d’Ingénieurs de Lille (EUDIL) ,
Lille, France, in 1990 and the Ph. D. degree in electronics
from the university of Lille in 1993. Following a one year
REFERENCES period at ONERA, Meudon as an assistant scientist in the
[1] P. Petre and T. K. Sarkar, “Planar near-field to far-field transformation EMC division, he was with the Laboratory of Radio
using an equivalent magnetic current approach” IEEE Trans. Antennas Propagation and Electronics, University of Lille, as a
Propagat., Vol. 40, pp. 1348-1356, Nov. 1992. researcher at the Centre National de la Recherche
[2] P. Petre and T. K. Sarkar, “Planar near-field to far field transformation Scientifique (CNRS) from 1994 to 1997. From 1997 to
using an array of dipole probes” IEEE Trans. Antenna Propagat., Vol. 2002, he was the Director of Centre d’Etudes et de Recherches en Protection
42, pp. 534-537, Apr. 1994. Electromagnétique (CERPEM) : a non-profit organization for research,
[3] T. K. Sarkar and A. Taaghol, “Near-field to near/far-field transformation expertise and training in EMC, and related activities, based in Laval, France.
for arbitrary near-field geometry utilizing an equivalent electric current He co-founded TEKCEM in 1998, a private company specialized in turn key
and MoM” IEEE Trans. Antenna Propagat., Vol. 47, pp. 566-573, Mar. systems for EMC measurements. Since 2002, he has been with the Institute of
1999. Electronics and Telecommunications of Rennes, Rennes, France, where he is
[4] A. Taagol and T. K. Sarkar, “Near-field to near/far-field transformation currently a researcher at CNRS heading EMC-related activities such as EMC
for arbitrary near-field geometry, utilizing an equivalent magnetic modeling, electromagnetic topology, reverberation chambers, and near-field
current,” IEEE Trans. Electromagn. Compat., Vol. 38, No. 3, pp. 536- probing.
542, Aug. 1996.
[5] F. Las-Heras and T. K. Sarkar, “A direct optimization approach for
source reconstruction and NF-FF transformation using amplitude-only M’hamed Drissi (SM’90) received the Ph.D. degree in
data,” IEEE Transact. Antenna Propagat., Vol. 50, pp. 500-510, Apr. electronics from INSA of Rennes in 1989 and the HDR
2002. degree in 1997 from the University of Rennes 1, France.
[6] J. R. Regué, M. Ribo, J. M. Garrell, and A. Martin, “A genetic algorithm From 1986 to 1991, he was a research engineer at the
based method for source identification and far-field radiated emissions National Centre of Telecommunications of FT-R&D,
prediction from near-filed measurement for PCB characterization” IEEE where he was involved in electromagnetic modelling and
Trans. Electromagn. Compat., Vol. 43, No. 4, pp. 536-542, Aug. 1996. EMC of the electronics equipments. In 1991, he joined
[7] J. R. Pérez and J. Basterrechea, “Antenna far-field pattern reconstruction INSA of Rennes, where he is currently a full professor and
using equivalent currents and genetic algorithms” Microwave Opt. director of research of INSA of Rennes. He is also responsible of the Master
Technol. Lett., Vol.42, No. 1, pp. 21-25, July 2004. of Research degree on electronics and communication systems. His research
[8] T. S. Sijher and A.A. Kishk, “Antenna modeling by infinitesimal dipoles activities deal with the electromagnetic modelling and the design of antennas
using genetic algorithms” Progress In Electromagnetics Research, PIER and the associated circuits, the electromagnetic compatibility of complex
52, pp. 225-254, 2005. electronic systems, and the near-field characterization. His research interests
[9] J. C. Bolomey, B. J. Cown, G. Fine, L. Jofre, M. Mostafavi, D. Picard, J. include CAD of high-speed and MMIC circuits, neuronal modeling and
P. Estrada, P. G. Friederich, F. L. Cain, “Rapid near-field antenna simulation of high-speed interconnecting, and nonlinear circuits. These
testing via arrays of modulated scattering probes,” IEEE Trans. research activities are published in more than one hundred communications
Antennas Propagat., Vol. 36, pp. 804-814, June 1988. and publications in international reviews and patents. He chairs the French
[10] A. D. Yaghjian, “An overview of near-field antenna measurements,” chapter of IEEE Antennas and Propagation Society.
IEEE Trans. Antennas Propagat., Vol. AP-34, pp. 30-45, Jan. 1986.
sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
Advanced method for estimating number of s^ y^ 1 þ r
sm^ y ¼ pffiffiffiffi ð4Þ
independent samples available with stirrer N 1r
in reverberation chamber
The symbol ‘ˆ ’ denotes the estimation.
C. Lemoine, P. Besnier and M. Drissi With the knowledge of the ratio ŝmy/m̂ y for the estimated mean of the
regression model, it is possible to evaluate the ‘equivalent’ number N0 of
A simple and efficient method for optimising the use of a stirrer in a independent values contained in the N dependent samples (N0 < N). The
reverberation chamber is presented. The maximum number of inde- estimators of the mean and the variance of yt are given in (5) and (6):
pendent samples given by the stirrer is estimated using a regression
model and central limit theorem in the case of dependent data. The 1X N

predicted results are compared with measured data and good agree- m^ y ¼ y ð5Þ
N t¼1 t
ment is reported.
1 X N
s^ 2y ¼ ðy  m^ y Þ2 ð6Þ
Introduction: Mode-stirred chambers appear to be very attractive for N  1 t¼1 t
various EMC and antenna applications. In aeronautical and automo-
bile engineering, standards are still evolving for calibration aspects, The equivalent number N0 is defined as the number of independent
and for immunity and emission testing. Measurements in a reverba- samples x1, x2, . . . , xN0, the estimated mean of which would have the
tion chamber (RC) are often performed by selecting N samples using same standard-to-mean ratio ŝmy/m̂ y. This is written as follows, using the
the rotation of the mode stirrer. The independency of samples is of CLT in case of independency on the left-hand side of (7):
great importance in quantifying the uncertainty of a test performed in sX sm^
the cavity. The number of uncorrelated samples is the number of pffiffiffiffiffi ¼ y ð7Þ
mX N 0 m^ y
stirrer positions that give uncorrelated fields in the cavity, and thereby
uncorrelated power levels. To evaluate that a stirrer provides inde- Therefore, using (4), the N size sample has N0 equivalent independent
pendent field conditions, the autocorrelation function (ACF) is usually measurements such that:
calculated for the chosen step angle of the stirrer. However, the critical
 2 !2
value, 0.37, is generally not appropriate and the normative method [1] 1r sX m^ y
0
is proved to be inefficient [2]. Therefore, evaluating the number of N ¼N   ð8Þ
1þr mX s^ y
independent samples remains a great challenge. This Letter proposes
a new method based on a first-order autoregressive (AR) model to
When Rayleigh distribution is considered, the ratio sm x=mx is around
determine the number of independent samples available with stirrer
0.52. It corresponds to the case of independent measurements of a
rotation.
rectangular component of the electric field [5] in an ideal reverberation
environment. As far as received power is concerned, measurements are
Prediction method: An AR model is commonly used in econometric distributed as an exponential function in an ideal RC and the ratio is
analysis for forecasting the evolution of a particular variable [3]. The equal to 1. Therefore, using this method, it is possible to have access to
first-order AR model expresses the observation t of the dependent the equivalent number N0 of independent samples that are contained in
value yt as a function of the former observation yt1 and a residue et the dependent sample. When dependent data are recorded, one can
supposed independently and identically distributed (IID): reduce measurements down to N0 values in order to get the same
uncertainty and thus save time. Moreover, the main interest is to be able
yt ¼ r  yt1 þ et ð1Þ to evaluate the maximum number of independent measurements avail-
able with the mode stirrer.
The coefficient r is the first-order autocorrelation function, which
corresponds to a shift equal to one step of the stirrer:
CovðY1 ; Y2 Þ
r ¼ pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffipffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi ð2Þ
VarðY1 Þ VarðY2 Þ

In (2), vectors Y1 and Y2 are obtained by cyclic exchange of the data as


follows:
Y1 ¼ ½ y 1 y2    yN 1 yN 
Y2 ¼ ½ y 2 y3    yN y1  ð3Þ

The terms ‘Cov’ and ‘Var’ denote the covariance and variance,
respectively. Applied to RC, the measurements of field or received
power can be viewed as a time series process. The dependent samples
y1, y2, . . . , yN are therefore generated by successive stirrer positions,
which are not independent in terms of boundary conditions for the
electromagnetic field. Fig. 1 First-order ACF for measurements yt and residues et
If a time series of length N is autocorrelated, the number N 0 of
independent observations is fewer than N. Essentially, the N size sample
is not random, and the information in each observation is not totally Experimental results: All experiments were carried out in the IETR
separate from the information in other observations. For a given non- reverberation chamber with dimensions of 2.9  3.7  8.7 m. The
random time series of length N, the information given by the N values is lowest usable frequency was established around 250 MHz, and
equal to that given by a random time series of length N 0. The central measurements were performed from 500 up to 1300 MHz, with
limit theorem (CLT) is well known in the case of independent samples. 100 MHz steps. Thus, we were able to study a large range of values
Let X1, X2, . . . , XN0 be an independent sample of the random variable X of r (see dotted line in Fig. 1). The test volume is far enough from the
the mean of which is mX and variance is s2X. When the number N0 of walls and the stirrer. The log-periodic transmitting antenna is placed
independent samples is sufficiently large, one can consider the esti- in a corner, out of the test volume, and directed through the corner. At
mated mean value as Gaussian distributed with the standard deviation each frequency, five independent positions of the receiving antenna
smX ¼ sX=(N 0)0.5. (identical to the first one) are taken into account. Moreover, at each
For dependent data yt, using (1), we can also develop a CLT and location of the receiver, 300 stirrer positions (Dy ¼ 1.2 ) are consid-
therefore estimate the standard deviation of the sample mean. We only ered (mode-tuned). With N ¼ 1500 correlated samples at each
need to assume that yt is stationary (jrj < 1). One can demonstrate using frequency, we estimate [6] that the true value of the first-order ACF
[4] the following asymptotic distributional result for the estimated is in the interval [r  0.05, r þ 0.05] with at least a 95% level of
sample mean calculated over N dependent samples: confidence.

ELECTRONICS LETTERS 2nd August 2007 Vol. 43 No. 16


Before evaluating N0, one should first check the independency of the of the first-order ACF in all cases and new N 0MS samples generated can
N residues calculated using (1). For all the studied frequencies, this be reasonably considered as uncorrelated data. This proves the effi-
assumption is validated (Fig. 1) since the first-order ACF of the residues ciency of the method, which needs only to estimate parameters that are
is lower than 0.2. As part of (4), Fig. 2 gives a comparison between the easily calculated: standard deviation, mean, first-order ACF.
experimental standard deviation of the estimated mean of measure-
ments, and the calculated one. One can see good agreement between the Table 1: Reduction of first-order ACF on power measurements in
regression model and measurements. Per frequency, among the RC
N ¼ 1500 dependent samples given by five positions of the receiver
and 300 stirrer positions, the number N0 of independent samples is Number N 0MS of Angular step Experimental
Experimental r independent
deduced using (8). Therefore, the number of independent samples Dy0 ( ) r with Dy0
f (MHz) with angular samples corresponding related to
available over one mode stirrer rotation (360 ) is N 0MS ¼ N 0=5 (Fig. 3). step Dy ¼ 1.2 available with
to N 0MS N 0MS
stirrer over 360
500 0.58 104 3.45 0.08
700 0.41 133 2.70 0.11
1000 0.21 219 1.64 0.11

Conclusion: We have provided a new method using a regression


model and CLT in the case of dependent data, in order to determine
the maximum number of independent samples available with a stirrer.
The method is easy to implement and predicted results are in good
agreement with experimental results. Estimating correctly N 0MS is of
great value in optimising the mode stirrer in reverberation chambers.

# The Institution of Engineering and Technology 2007


6 April 2007
Fig. 2 Ratio sm=m of mean of measurements compared with theory (4) Electronics Letters online no: 20070992
doi: 10.1049/el:20070992
C. Lemoine, P. Besnier and M. Drissi (Institute of Electronic and
Telecommunications of Rennes, INSA of Rennes, 20 av. des Buttes de
Coësmes, CS 14315, Rennes Cedex 35043, France)
E-mail: [email protected]

References
1 IEC 61000-4-21: ‘Reverberation chamber test methods’, International
Electrotechnical Commission, Standard, 2003
2 Lunden, O., and Backstrom, M.: ‘Stirrer efficiency in FOA reverberation
chambers. Evaluation of correlation coefficients and chi-squared tests’.
IEEE Int. Symp. on EMC, Washington DC, USA, August 2000, Vol. 1,
pp. 11–16
3 Davidson, R., and Mackinnon, J.G.: ‘Econometric theory and methods’
(Oxford University Press, New York, 2003)
4 Crack, T.F., and Ledoit, O.: ‘Using central limit theorems for
Fig. 3 Number of uncorrelated samples available over one stirrer rotation dependent data’, Social Science Research Network, http://ssrn.com/
abstract=587562, September 2004 pp. 1–29
5 Hill, D.A.: ‘Plane wave integral representation for fields in reverberation
To check the validity of the method, we have carried out new
chambers’, IEEE Trans. Electromagn. Compat., 1998, 40, (3),
experiments with N 0MS positions of the mode stirrer for each selected pp. 209–217
frequency (Table 1). Then the first-order ACF is calculated. To compare 6 Krauthauser, H.G., Winzerling, T., and Nitsch, J.: ‘Statistical
with initial values of r and preserve the same uncertainty over its interpretation of autocorrelation coefficients for fields in mode-stirred
estimation, we use additional positions of the receiver to get 1500 chambers’. IEEE Int. Symp. on EMC, Chicago, IL, USA, August 2005,
samples per frequency. Experimental results show a very good decrease Vol. 2, pp. 550–555

ELECTRONICS LETTERS 2nd August 2007 Vol. 43 No. 16


INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 1

Investigation of Reverberation Chamber


Measurements Through High Power Goodness of Fit
Tests
Christophe Lemoine, Philippe Besnier, Member, IEEE, and M’hamed Drissi, Senior Member, IEEE

Abstract— This paper aims to improve the analysis correctly the electromagnetic field measured with a probe,
of distribution functions of a rectangular component of and the power received at an antenna, respectively. Many
the electric field (ER ) and the power received in an over- authors have proposed modifications of the probability
moded reverberation chamber (RC). All data and ana-
lysis were achieved in the IETR mode-stirred chamber. density function for this regime [2]–[6]. Particularly in
For the power received on a large antenna, tests are con- [2] and [3], a Weibull distribution is adopted for ER in
sistent with the exponential probability density func- the case of a simulated undermoded cavity. However, no
tion (PDF) assumption. However, high power goodness statistical tests seem to be used preventing any conclusions
of fit tests modify the determination of the lowest on goodness of fit. Experimentally, and with appropriate
frequency from which the ideal underlying theoretical
distributions can be associated with measurements. goodness of fit tests, this paper emphasizes different con-
For the electric field in overmoded regime, a Weibull clusions. In particular, we show that a Weibull distribution
distribution is proposed to model ER measurements, fits neither the received power nor ER , when the cavity is
instead of the Rayleigh distribution hypothesis which undermoded.
is rejected by statistical tests. Furthermore, Weibull In the case of an ideal overmoded cavity, the real and
distribution provides better agreement with standard
deviation of samples. An additional experiment with a imaginary parts of each rectangular component of the
monopole-like antenna illustrates that the exponential electric field follow a Gaussian distribution. Therefore, the
distribution is rejected when the monopole is small magnitude of any electric field component is χ distributed
with respect to the wavelength, but is accepted when with two degrees of freedom. This is a Rayleigh distribu-
the antenna length is roughly over λ/4. Experimental tion.
results are provided by a large number of goodness of 2x − x2
fit tests. The paper highlights that the use of adapted f (x) = e θ (1)
critical values is necessary for testing a distribution θ
function whose parameters are estimated. The square magnitude of any electric field component is
Index Terms— Anderson-Darling (AD), electric chi-squared distributed with two degrees of freedom. This
field, goodness of fit test, Kolmogorov-Smirnov (KS), is an exponential distribution.
probability density function, reverberation chamber,
Weibull distribution. 1 −x
f (x) = e θ (2)
θ
I. Introduction The power received on an antenna is also χ-square dis-
tributed with two degrees of freedom.
ROM the lowest usable frequency (LUF) depending
F on the volume of the cavity, the electromagnetic field
in a reverberation chamber becomes homogeneous and
Exponential law for received power is consistent with
many publications [7]–[9] whereas the distribution of the
electric field is generally deduced from the power. Thus,
isotropic. Due to the stochastic-like nature of the field,
it seems that direct analysis of the electric field behavior
it is relevant to study the mode-stirred chamber from a
are less numerous [10], [11]. On the other hand, experi-
statistical point of view.
mental and theoretical distributions are often compared
Many studies and applications of overmoded RC are
without statistical tests. And when a goodness of fit test
based on the Rayleigh and exponential distributions, res-
is performed, critical values are generally not appropriate,
pectively for a rectangular component of the electric field
as shown in the Appendix.
ER and for the power received on an antenna. This is
As underlined in [12], it is of fundamental importance
a theoretical model for an ideal mode-stirred chamber,
to quantify and distinguish between the imperfections
established for a spherical volume [1].
in the physical reverberant field and the limitations in
When frequency is under the LUF, the cavity is under-
its measurement. Particularly, if the size of the EUT is
moded. Rayleigh and exponential distributions do not fit
significantly larger or smaller than the size of the antenna
Manuscript received ....... or probe used for calibration, conclusions on the test result
This work was supported by the Région Bretagne. may be affected.
The authors are with the Institute of Electronics and Telecommu-
nications of Rennes (IETR), INSA of Rennes, Rennes 35043, France, The present work fills in some of the gaps which were left
mail: [email protected]. in statistical analysis of experimental or simulated data.









 





 




 

INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 2

Particularly, it is devoted to an extensive statistical study


of distributions of ER .
With this purpose, the paper is structured as follows.
Section II presents results of appropriate tests for received y
power in the IETR chamber, and are consistent with
x
the exponential distribution. Section III gives a similar z
analysis for the electric field and rejects the Rayleigh
distribution. Comparative tests are included in order to
explain why the Rayleigh distribution could be accepted
by some statistical tests. In section IV, adapted statistical
tests show that the Weibull distribution with two para-
meters fits better the experimental behavior of ER . In the Fig. 1. Test volume at the center of the IETR reverberation
last section, consequences of Weibull distributions for field chamber.
and received power are drawn on an experimental point of
view.
a corner, out of the test volume, and directed through the
II. Test of the exponential distribution for the corner. At each frequency, 30 positions of the receiving
received power at an antenna antenna (identical to the first one) are taken into account.
In addition, from 200 MHz to 300 MHz, a number of
Generally, many statistical tests are available in order to
30 stirrer positions is considered (mode-tuned), which
accept or reject a hypothesis H0 which claims the samples
makes a number of 900 samples for each frequency. Then
are from the assumed distribution. The chi-square test
above 400 MHz, 50 stirrer positions can be used because
is sometimes applied. However, it is not well adapted to
data become independent, thus 1500 data are collected
the case of a continuous distribution, which is the case
at each frequency. That is why for instance, for series of
of RC measurements. Many publications indicate that
N = 100 independent samples, 9 goodness of fit tests can
the Kolmogorov-Smirnov goodness of fit test is preferred
be performed up to 300 MHz, and 15 tests for higher
[13]–[15]. In the paper, “KS-Massey” and “KS-Stephens”
frequencies. Received power is measured by a spectrum
denote the KS test with critical values from Massey and
analyser. Except for the position of the receiving antenna,
Stephens, respectively. The Anderson-Darling test gives
measurements are all made automatically.
generally better results because its power is higher than
The values of the first order autocorrelation function
the KS test power. Particularly, this test is more sen-
ρ, provided in Table I, indicate that samples can be
sitive to the extreme values of the distribution. “AD-
considered as independent in order to be able to use
Stephens” denotes the AD test using critical values given
the maximum likelihood method (Appendix) and perform
by Stephens. The reader will find more elements on these
goodness of fit tests.
goodness of fit tests in Appendix. In particular, it is shown
that the classical KS-Massey test, although commonly TABLE I
used, is not appropriate for RC measurements. Value of the first order autocorrelation function for
In order to compare criteria, simultaneous results from power data
KS-Massey, KS-Stephens and AD-Stephens goodness of
fit tests, are provided. Furthermore, samples of size N = f (MHz) 200 300 400 500 600
50, 100, 150 are tested to evaluate the sensitivity of KS ρ 0.08 0.06 0.02 -0.01 0.02
and AD tests with the number of measurements. Before f (MHz) 700 800 900 1000 1100
testing, one should be confident in the independence of ρ -0.04 -0.01 0.00 0.04 -0.06
samples. Systematically, for the tested series of data, the
first order autocorrelation function for a shift equal to one In Figs. 2, 3 and 4, results of goodness of fit tests are
step of the stirrer is indicated in the paper. presented with series of N = 50, N = 100 and N = 150
All experiments are carried out in the IETR reverbera- independent samples, respectively. As part of Fig. 3, above
tion chamber, whose dimensions are 2.9m × 3.7m × 8.7m 300 MHz, the exponential distribution is accepted experi-
which correspond respectively to y, z, x axes of the probe mentally by the adapted KS-Stephens and AD-Stephens
(cf. section III). The LUF is established around 250 MHz, tests. For instance, at 700 MHz, all goodness of fit tests
and measurements are performed from 200 MHz up to accept the hypothesis H0 . Therefore, the rejection rate is
1100 MHz, with a 100 MHz step. Particularly, a minimum equal to 0% whatever the criterion used. On the contrary,
distance of λ/2 is respected between each position of the the exponential distribution is largely rejected at 200 MHz.
receiver, to get uncorrelated samples according to [16]. Moreover, the use of KS-Massey critical values, which are
The test volume shown on Fig. 1 is far enough from walls appropriate only for a completely specified distribution
and from the stirrer since the distance is at least λ/2 indicates wrong results. Indeed, every test accepts the
at the lower frequency. The transmitting antenna (a log- exponential law. In particular, the use of this unadapted
periodic antenna ETS-Lindgren Model 3148: height 6.4 criterion entails a bad estimation of the minimum fre-
cm, width 85.6 cm, depth (length) 73.7 cm), is placed in quency from which the exponential distribution can be
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 3

90% 90%
80% 80%
70% 70%

Rejection rate
Rejection rate

KS - Massey KS - Massey
60% 60%
KS - Stephens KS - Stephens
50% 50%
AD - Stephens AD - Stephens
40% 40%
30% 30%
20% 20%
10% 10%
0% 0%
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100

Frequency (MHz) Frequency (MHz)

Fig. 2. Test of the exponential PDF for received power (N = 50). Fig. 4. Test of the exponential PDF for received power (N = 150).

90%
80% KS - Massey 10 mm, length 32 mm. In order to measure fields higher
70% KS - Stephens than the sensitivity of the probe, amplifiers are used to
Rejection rate

60% AD - Stephens cover the same frequency range as for the received power.
50% From 200 MHz to 400 MHz, the field is measured for
40% 30 positions of stirrer and 30 positions of probe. This
30% makes 2700 independent samples of ER at each frequency.
20% More precisely, making 900 points per axis because data
10% have been analyzed as 3 separate sets with respect to the
0% orthogonal directions x, y and z. From 500 MHz to 1100
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
MHz, 1500 values per axis are available per frequency since
Frequency (MHz) 20 positions of stirrer are added. Thus, up to 90 statistical
Fig. 3. Test of the exponential PDF for received power (N = 100).
tests per frequency (30 tests per axis) with series of N = 50
independent samples are possible.
TABLE II
associated with measurements.
Value of the first order autocorrelation function for ER
A comparison of Figs. 2, 3 and 4 shows that goodness of
data
fit tests don’t seem to be more efficient when N increases,
except at 200 MHz. This is coherent with the goodness of f (MHz) 200 300 400 500 600
fit of the exponential law for the received power. When ρEx 0.04 0.06 0.04 0.01 -0.03
the exponential law is not adequate, the rejection rate ρEy 0.03 0.04 0.02 0.04 -0.02
heightens with the number of independent samples. That ρEz 0.07 0.01 0.02 0.04 -0.03
is characteristic of the power of a test. f (MHz) 700 800 900 1000 1100
When comparing different RC, the data is normalized ρEx -0.01 0.01 -0.01 -0.03 -0.03
over the mean value. A similar study over data normalized ρEy 0.03 0.01 -0.05 -0.05 -0.03
to the mean before testing, provides exactly the same re- ρEz -0.02 -0.06 -0.03 -0.02 -0.05
jection rates as presented. Furthermore, exactly the same
results presented in Figs. 2, 3 and 4 are obtained when the A complete study of correlation is carried out before
Rayleigh distribution is tested to fit the distribution of the practicing goodness of fit tests, and gives confidence in
root of received power. This is consistent with Margolin’s the independence of samples. Table II summarizes for
lemma (Appendix). each frequency, the value of the first order autocorrelation
Therefore, from experimental measurement, appropriate function calculated from data.
statistical tests show that the exponential law for received Figs. 5, 6 and 7 are the result of the large quantity of
power and the Rayleigh distribution for the root of re- goodness of fit tests performed with respectively N = 50,
ceived power can be accepted from 300 MHz. In the next N = 100 and N = 150, in order to accept or not the
section, the same analysis is proposed for ER . Rayleigh distribution for ER . It is significant that the
Rayleigh distribution is strongly rejected, with a rejection
III. Test of the Rayleigh distribution for ER rate largely over 5%, the level of significance. Therefore,
Measurements are performed with an isotropic 3-axis the hypothesis H0 of a Rayleigh distribution does not fit
field probe (Hi6005), which supplies the value of each rect- well the behavior of experimental measurements. In the
angular component. Three orthogonal monopole antennas next section, another distribution is proposed and presents
are used to provide an isotropic reading of the electric a low rejection rate, allowing it to be a better candidate.
field. Each monopole is inscribed in a 32 mm cube shield From 200 MHz to 600 MHz, rejection rates are very
whose dimensions are approximately: height 10 mm, width high, whatever the critical value. As far as the KS test
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 4

100% 100%
90% 90%
80% 80% KS - Massey
KS - Massey

Rejection rate
Rejection rate

70% 70% KS - Stephens


KS - Stephens
60% 60% AD - Stephens
50% AD - Stephens 50%
40% 40%
30% 30%
20% 20%
10% 10%
0% 0%
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz) Frequency (MHz)

Fig. 5. Test of the Rayleigh distribution for ER (N = 50). Fig. 7. Test of the Rayleigh distribution for ER (N = 150).

100%
90%
rately1 . Even if the chamber is quite elongated, the ratios
80%
KS - Massey σ/µ of the three rectangular components are homogeneous
Rejection rate

70%
60%
KS - Stephens at each frequency. In addition, Fig. 8 gives KS-Stephens
50%
AD - Stephens test results for all three probe axis directions separately
40% and indicates that each rectangular component has the
30% same behavior. Therefore, although the all three axes are
20% analyzed separately, goodness of fit tests results can be
10% gathered as shown in Figs. 5, 6 and 7 without introducing
0% a skew in the analysis.
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz) TABLE III
Mean value and ratio σ/µ of each rectangular component
Fig. 6. Test of the Rayleigh distribution for ER (N = 100).
of the electric field per frequency

Frequency Mean value Ratio σ/µ


is concerned, there is a clear distinction between the
(MHz) Ex Ey Ez Ex Ey Ez
biased KS-Massey test, and the correct KS-Stephens one.
The smallest rejection rate by Massey indicates that this 200 14.5 20.2 16.9 0.79 0.85 0.83
criterion is too conservative, that is to say it tends to 300 38.8 59.8 40.2 0.71 0.71 0.67
accept more often H0 . The KS-Stephens test is more 400 25.2 38.5 28.0 0.68 0.72 0.69
appropriate in the case of the Rayleigh distribution and 500 37.1 50.9 37.3 0.63 0.67 0.63
provides higher rejection rates. 600 35.5 45.5 38.0 0.64 0.65 0.63
The Anderson-Darling goodness of fit test leads to a 700 32.3 44.3 32.2 0.56 0.57 0.58
higher rejection rate, which is consistent with its highest
800 39.1 49.1 39.3 0.60 0.58 0.58
power compared to the KS test. For instance, at 800 MHz
900 44.5 52.6 44.5 0.58 0.59 0.56
for N = 100, the KS-Massey test gives only a 2% rejection
rate. Therefore, one could unfortunately conclude that the 1000 52.5 58.1 47.4 0.59 0.59 0.56
Rayleigh distribution can be accepted. The KS-Stephens 1100 15.3 18.3 15.2 0.53 0.55 0.55
test leads to a rejection in 10% of the cases and the AD-
Stephens test shows rejection one time out of three. A similar study over data normalized to the mean,
Figs. 5, 6 and 7 show that the smaller the sample is, the provides exactly the same rejection rates as those indicated
lower the rejection rate becomes. KS-Massey critical values in Figs. 5, 6 and 7. Also, the same results are exactly
for a completely specified distribution can entail a very obtained when the exponential distribution is tested to fit
small rejection rate for small sample sizes. Thus, it could the distribution of the square of ER . Thus, experimental
lead to accept the Rayleigh distribution in cases where it results are still consistent with Margolin’s lemma.
is wrong. In addition, for a large number of independent In order to have significant results when applying good-
samples, the KS and AD tests give approximately the same ness of fit tests, an effort was made to provide a large
results. However, the AD test has generally the strongest number of statistical results in this paper. In particular, to
rejection rates. That is why, particularly for small N , the illustrate the agreement with exponential for the received
AD test should be preferred since it is a more powerful power and disagreement with Rayleigh for ER , it is not
test, as shown in Fig. 5. enough to simply take a single set of data and either accept
Table III provides measured values for the mean µ and or reject the assumption.
the standard deviation to mean ratio σ/µ for the field
magnitude in the three directions of the probe axes sepa- 1 The ratio σ/µ is approximately 0.52 for the Rayleigh distribution.
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 5

100% 0.7

Critical value for the statistic d


90% Stephens for the exponential distribution (1974)
0.6 Massey (1951)
80% Ex
Weibull distribution with 2 parameters (1989)
Rejection rate

70% 0.5
Ey
60% Ez 0.4
50%
0.3
40%
30% 0.2
20% 0.1
10%
0% 0.0
0 30 60 90 120 150
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Number of independent samples
Frequency (MHz)
Fig. 9. More severe critical values for the KS test of the Weibull
Fig. 8. KS-Stephens test of the Rayleigh distribution for ER distribution with two parameters at a 5% level of significance.
separately (N = 150).

of two equations:
Therefore, the reverberation chamber behavior is not 
 N
so ideal to accept the Rayleigh distribution for ER . Par-
X
N =a xbi




ticularly, one should be careful to select critical values 
i=1
in the practice of goodness of fit tests. Furthermore, N N
(5)
 X X
xbi ln(xi ) = 0

because the power of a test grows with the size N , it is 


 N + b ln(xi ) − ab
more significant to choose a large number of independent i=1 i=1
samples. Section IV is dedicated to the research of a better The analysis of mean normalized data does not take into
adapted function. account the level of power injected in the cavity and
thus is particularly interesting in order to compare many
reverberation chambers. Furthermore, there is a particular
IV. Goodness of fit tests for the Weibull relationship between both parameters in the case of mean
distribution for ER measurements normalized data:
h  1 ib
The Weibull distribution with two real and positive a= Γ 1+ . (6)
b
parameters a and b, is defined by the following probability In practice, checking this formula can indicate if the
density function. estimation of the couple (a, b) has been correctly made.
b
f (x) = abxb−1 e−ax (3)
TABLE IV
Weibull parameters for Rayleigh and exponential
a is called the scale parameter and b is the shape para- distributions
meter. The former is related to the mean value of the
distribution, whereas the latter is related to its standard Rayleigh distribution Exponential distribution
deviation. For particular values of the couple (a, b), the
Weibull Measured Averaged Measured Averaged
Weibull function gives the exponential and Rayleigh dis- (a, b) values values2 values values2
tribution, as summarized in Table IV. Another property 1 π 1
of this distribution is the relationship a θ 4 θ
1
b 2 2 1 1
v 2 It is the case of mean normalized measured values.
2bΓ( 2b )
u
σ u
=t 2 − 1 (4)
µ Γ( 1b ) Critical values for the KS and AD tests are provided
in Table V from a goodness of fit test point of view.
between the standard deviation σ and the mean µ of the The statistics d and A2 are related to the KS and AD
PDF, depending only on the parameter b. Γ is the Gamma goodness of fit tests, respectively. This work was develo-
function. This formula makes the Weibull distribution a ped by statisticians for research in the Forest area [17].
good candidate to fit the distribution of ER . Indeed, as Approximated formulas for the critical values were tested
presented in section V, the experimental ratio σ/µ is al- for numerous data sets up to 400 observations. The ability
ways shifted in comparison with the Rayleigh distribution. of the tests to detect poor fits, that is to say the power of
the tests, was studied. Particularly, the Anderson-Darling
As far as goodness of fit tests are concerned, one should A2 statistic appears to be the statistic of choice for testing
firstly calculate an estimation of the couple (a, b). The the goodness of fit of a two parameter Weibull distribution
maximum likelihood method leads to the following system to a set of data.
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 6

100% 0.95
90% KS test for Rayleigh
80% KS test for Weibull 0.90
AD test for Rayleigh
Rejection rate

70%

Parameter a
60% AD test for Weibull 0.85
50%
40% 0.80
30%
0.75
20%
10%
0.70
0%
0 10 20 30 40
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Series of N=100 data
Frequency (MHz)
Fig. 11. Parameter a of the Weibull distribution by the maximum
Fig. 10. Goodness of fit tests for a Weibull distribution with two likelihood method at 700 MHz for ER .
parameters for ER with N = 150.
2.60
2.40
Fig. 9 draws a comparison between different critical 2.20
values for a KS test. This indicates that critical values

Parameter b
2.00
for the Weibull distribution are the lowest. Therefore, the
1.80
use of Massey or Stephens criteria is not correct in order
1.60
to test a Weibull distribution with two parameters.
1.40
With regard to experimental analysis of a rectangular
component of the electric field, KS and AD goodness 1.20

of fit tests for a Weibull distribution have been carried 1.00


out, over the same data studied for testing the Rayleigh 0 10 20 30 40

distribution. Fig. 10 shows that the Weibull distribution Series of N=100 data
fits better the behavior of the electric field than the
Fig. 12. Parameter b of the Weibull distribution by the maximum
Rayleigh distribution. The high rejection rate at 200 MHz likelihood method at 700 MHz for ER .
is coherent with results of statistical tests for received
power (Fig. 4). It indicates that the RC is not overmoded
gives approximately the same results. On the other hand,
TABLE V received power measurement with amplifier from 700 MHz
Critical values for KS and AD tests of the Weibull to 1 GHz was performed. It gives the same results as in
distribution with two parameters section II where no amplifier was used.
Testing for N = 50 and N = 100 provides also a
Level of Critical value for Critical value for

„ « significant decrease of the rejection rate with the Weibull
0.2
significance d N A2 × 1 + √ distribution. This rejection rate is approximately constant
N

10% 0.8265 − 0.1991


√ 0.637 when N changes, which is coherent with the goodness of
N
0.2216 fit of a Weibull distribution. When applying KS and AD
5% 0.8982 − 0.757
statistical tests for a Weibull distribution, over the square

N
0.2826
1% 1.0455 − √ 1.038 of ER , results are exactly the same as far as the rejection
N
rate is concerned. The same conclusion is drawn for the
at this frequency. When KS-Massey critical values are used study of mean normalized values.
instead of the correct one of Table V, KS test leads to Figs. 11 and 12 give distribution of the couple (a, b)
the acceptation of the Weibull distribution at 200 MHz. for ER at 700 MHz. These coefficients are related to
With Massey (not shown in Fig. 10), the rejection rate mean normalized data, and therefore are independent of
is 10% when the appropriate critical value gives up to the power injected in the RC. Because 4500 measures
70% for the AD-Stephens test. Therefore, it seems that are available, and series of 100 independent samples are
a Weibull distribution is not correct to model the under- tested, a number of 45 values is presented on each graph.
moded reverberation chamber. On the other hand, from Furthermore, the interval [µ − 2σ; µ + 2σ] is indicated in
300 MHz, whatever field or received power is considered, dashed lines with µ and σ respectively the mean and the
the cavity generates a statistically uniform environment. standard deviation of the 45 calculated parameters. For
For instance, at 600 MHz, the rejection rate goes from comparison, the parameters a and b that correspond to a
70% for a Rayleigh distribution to 10% for a Weibull Rayleigh distribution are indicated in dotted line.
distribution. Furthermore, whatever the test, KS or AD, it A shift clearly appears with respect to the Rayleigh
seems that for RC analysis, results are generally quite the distribution. The physical explanation may be related to
same even if they originate in very different statistics. At the imperfections of the chamber and the dimension of the
700 MHz, the experiment has been performed twice, and probe. A well-operating reverberation chamber is limited
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 7

1.2 1.2
1.1 1.1
1.0 1.0
Parameter

Parameter
0.9 0.9
0.8 Parameter a for (Ex)² 0.8
Parameter a for (Ey)² 0.7 Parameter a
0.7 Parameter a for (Ez)² Parameter b
0.6 Parameter b for (Ex)² 0.6
Parameter b for (Ey)² ------- Exponential
0.5 Parameter b for (Ez)² 0.5
---------- Exponential
0.4 0.4
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz) Frequency (MHz)

Fig. 13. Weibull Parameters for Ex2 , Ey2 , Ez2 separately, by KS- Fig. 14. Weibull Parameters for the received power on the log-
Stephens test and the maximum likelihood method (per frequency, periodic antenna, by KS-Stephens test and the maximum likelihood
30 series of N = 150 data tested, ie. 10 series per axis). method (per frequency, 10 series of N = 150 data tested).

by the nonzero absorption and finite mode density. The the same analysis for the power received on the log-
hypothesis is that the imperfections of the reverberation periodic antenna, used in section II. Above the LUF, the
environment compared to the ideal model, are highlighted calculated Weibull parameters are those of an exponential
with a small antenna or probe, whereas they are masked distribution which is not the case for the electric field.
with a large antenna. The effect of size of antenna or field Other experimental studies which would determine a
probe over several level crossing statistics of underlying couple (a, b) for different reverberation chambers should be
Rayleigh or exponential distribution was mentionned in instructive in the comparison of these parameters for the
[12]. For ER measurements, the probe is a local sensor and electric field. The main difference between the Rayleigh
the electric field can be considered as constant in the small and the Weibull distribution is the value of the second
measurement volume. On the other hand, the log-periodic parameter b. Thus, even if exponential function fits well
antenna used to measure the power has larger dimensions the received power, it seems to be necessary to modify
than the probe. Therefore, the current distribution cannot the distribution in order to have good agreement with the
be considered as uniform. The antenna is a distributed behavior of ER .
sensor integrating variations of the electric field over its In addition, let X/hXi be a random variable which is
surface. By integration, the imperfections may compensate Weibull distributed with two parameters (a1 , b1 ). Then,
themselves and don’t affect measurements using large the quantity X 2 /hX 2 i is also Weibull distributed, whose
antennas. Good but imperfect physical reverberation en- parameters (a2 , b2 ) are related with the couple (a1 , b1 ) by
vironment has already been observed for electric field the following expressions:
measurements with a point sensor [18]. Particularly, J. G.
(
a2 = a1 × Ab1
Kostas and B. Boverie compared the experimental square (7)
of ER with the exponential distribution. They found good b2 = b1 /2
acceptance except for outliers, that is to say values higher where the coefficient A is calculated by the formula (8).
than those predicted by the exponential distribution. They r 
added that the reason for outliers was unclear, but may be 
p
2 Γ 1 + b21
the result of the measurement being a point measurement. hX i
Also, they underlined that an antenna will average the field A= =   (8)
hXi Γ 1 + b11
over its aperture and might “average out” the outliers.
Complementary results with power measurements on an Experimental values presented for the z axis in Fig. 15
intermediate size antenna are provided in section V. are in total agreement with expressions formulated in (7).
Parameters a and b are calculated by the maximum For instance, at 500 MHz, the couples (a1 = 0.83, b1 =
likelihood method, before any goodness of fit tests. After 1.67) and (a2 = 1.08, b2 = 0.83) agree with the system
eliminating values whose series are rejected by goodness of of equations (7). That is consistent with the choice of a
fit test, one can obtain the parameters presented in Fig. Weibull distribution for a rectangular component of the
13 for each square rectangular component of the electric electric field.
field. For each frequency, the averaged values of a and b
are found to be the same whatever the goodness of fit
V. Consequences of Weibull distribution for
test employed, that is to say KS or AD test. Moreover,
field and received power with regard to
isotropy is observed on both parameters over the three axis
measurements in mode-stirred chamber
of the chamber. The evolution of both parameters seems to
indicate that when frequency increases, the experimental When KS-Massey critical values are considered, good-
PDF approaches the exponential distribution. Fig. 14 gives ness of fit tests can lead to wrong conclusions with regard
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 8

2.0 0.75
Experimental

Standard deviation / mean


1.8 0.70
Weibull
1.6 0.65 Rayleigh
Parameter a for (Ez)²
Parameter b for (Ez)² 0.60
Parameter

1.4
Parameter a for (Ez)
Parameter b for (Ez) 0.55
1.2
0.50
1.0
0.45
0.8
0.40
0.6 0.35
0.4 0.30
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz) Frequency (MHz)
Fig. 15. Weibull Parameters for Ez2 and Ez , by KS-Stephens test and Fig. 16. Ratio σ/µ for ER .
the maximum likelihood method (per frequency, 10 series of N = 150
data tested).
1.30 Experimental
Weibull

Standard deviation / mean


1.20
Exponential
1.10
to the theoretical distribution. With appropriate crite-
ria, statistical tests indicate that received power and ER 1.00

measurements don’t follow exactly the same distribution. 0.90


But, there is still a common point that is the minimum 0.80
frequency from which measurement can be considered as 0.70
a stochastic process. It seems that at 200 MHz, either 0.60
for received power or ER , the random field is not esta- 0.50
blished. On the contrary, above 300 MHz, the cavity is 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
a well operated reverberation chamber, whose statistical Frequency (MHz)
properties can be used for immunity or emission testing.
Thus, using adapted statistical tools, this paper proposes Fig. 17. Ratio σ/µ for the received power on the log-periodic
antenna.
a solution to determine a minimum usable frequency and
associated distribution functions. Since the method is
directly related to statistical properties from measured field in the test volume is calculated by the relationship:
data, it should provide good results. This is particularly q
relevant for calibrating purposes. Furthermore, this can hEi = hEx i2 + hEy i2 + hEz i2 . (11)
lead to improve the development of simulation models of
a RC and the interpretation of simulated data. Results This provides the expression (12) which gives a theoretical
in this paper are provided by KS and AD tests, whose formulation of the mean value of the electric field esti-
conclusions are very close. The 5% level of significance is mated by a non-normalized Weibull distribution.
commonly adopted in statistical analysis but should be
Γ 1 + 1b √

discussed before applying this method in order to find hEiW eibull = × 3 (12)
wider acceptance. a1/b
Rayleigh function is rejected for ER , whereas Weibull On the other hand, the ratio σ/µ is changed as shown
distribution is accepted by goodness of fit tests. So, bet- by the formula (4). That may have a consequence over
ween both probability density functions, the statistical calibration and uniformity tests. Particularly, a better
mean is shifted and particularly at low frequency, the knowledge of distribution of field, as for received power,
offset should be significant since the Rayleigh distribution can improve calculation of measurement uncertainty.
is strongly rejected. The mean of empirical field is conse- Figs. 16 and 17 draw a comparison, respectively for ER
quently better estimated by the mean calculated from a and for the received power on the log-periodic antenna,
Weibull distribution. between the experimental ratio σ/µ with those calculated
by Rayleigh and Weibull distributions. Per frequency, for
1√ the experimental and Weibull distributions, the mean ratio
hxiRayleigh = θπ (9)
2 σ/µ is based over accepted series by AD test among 30
Γ 1 + 1b

series of N = 150 data. The conclusion is that, for the
hxiW eibull = (10) electric field, Weibull distribution with two parameters
a1/b
gives a better agreement with the empirical ratio σ/µ,
In expressions (9) and (10), parameters of theoretical than the one provided by Rayleigh distribution. This is
distribution are a priori estimated by the maximum likeli- consistent with the goodness of fit of a Weibull function,
hood method. Since rectangular components of the electric which is acceptable by statistical tests above 300 MHz.
field are independent [1], the mean value of the electric Moreover, the central limit theorem applied with 0.52
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 9

100% 1.2
90% KS test for exponential
1.1
80% KS test for Weibull
AD test for exponential 1.0
Rejection rate

70%

Parameter
AD test for Weibull 0.9
60%
50% 0.8
40% Parameter a
0.7
30% Parameter b
0.6
20% ------- Exponential
10% 0.5
0% 0.4
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Frequency (MHz) Frequency (MHz)

Fig. 18. Goodness of fit tests for a Weibull distribution with two Fig. 19. Couple (a, b) by KS test and the maximum likelihood
parameters and an exponential distribution, for the power received method, for the power received on the 9.3 cm antenna (per frequency
on the 9.3 cm antenna (N = 150). 10 series of N = 150 data tested). To compare with Fig. 14.

1.50 Experimental

Standard deviation / mean


Weibull
1.30 Exponential
instead of 0.70 for the ratio σ/µ leads to estimate half
of the required number of samples. Let N1 and N2 be the 1.10
numbers of independent samples associated respectively
with the Rayleigh and Weibull distributions. Applying the 0.90
central limit theorem gives the ratio N2 /N1 ≈ 2. For
0.70
the power received on the log-periodic antenna, both the
exponential and Weibull distributions fit correctly. 0.50
The reason why a Weibull distribution fits well the data 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
is not related to the use of a new RC model. Weibull is sug- Frequency (MHz)
gested and employed here on a purely phenomenological Fig. 20. Ratio σ/µ for the power received on the 9.3 cm antenna.
basis, and this does not imply that a valid underlying phy-
sical model justifying this distribution necessarily exists.
It is considered a good candidate to detect imperfections VI. Conclusion
in the reverberation process. Indeed, Weibull distribution
In the RC literature, all experimental goodness of fit
has two parameters while Rayleigh or exponential has
tests have been based on KS-Massey criterion. This test is
only one. The Weibull function matches more easily the
proved to be inadequate in analysing RC data. The rea-
standard deviation to mean ratio. Any single parameter
son is that Rayleigh and exponential probability density
distribution is less efficient than a two parameter distri-
functions are not completely specified continuous distri-
bution, especially if one parameter is related to the mean
butions. The unknown θ parameter has to be estimated
and the other to the standard deviation.
experimentally. Instead, KS-Stephens and AD-Stephens
Moreover, the same analysis is presented in Figs. 18, are discussed as suitable candidates for distributions with
19 and 20 over the power received on a 9.3 cm long wire estimated parameters. These enhanced statistical tests
antenna. Its dimensions are larger than the probe but show that inappropriate critical values lead to a bad esti-
smaller than the log-periodic antenna. Below 700 MHz, mation of the minimum frequency, for which the received
the exponential distribution is largely rejected by KS- power at an antenna follows an exponential distribution.
Stephens and AD-Stephens tests as shown in Fig. 18. As far as a rectangular component of the electric field is
On the other hand, calculations of the couple (a, b) in concerned, this paper concludes that the exponential and
Fig. 19 and the ratio σ/µ in Fig. 20 indicate that a Rayleigh distributions commonly accepted, are rejected
Weibull distribution fits better the experiment. On the with a large rejection rate. Due to the large aspect ratios
contrary, above 700 MHz, the experimental distribution of the chamber, other similar studies should be instructive
agrees with the exponential PDF. Therefore, when the in order to make these new results universal. Observation
largest dimension of the antenna is greater than λ/4, the of non Rayleigh distributed ER fields and exponentially
measurements fit correctly the ideal exponential distri- distributed received power cannot be performed with the
bution. Thus, this complementary analysis highlights the same sensor. It is usually a local sensor for ER and a
transition between the Weibull and exponential fittings, non local sensor for the received power. The paper does
which occurs far away from the LUF of the reverberation not state that underlying physical model of RC is wrong.
chamber. Consequently, the hypothesis of the antenna Non Rayleigh distribution observed may be attributed
size effect over the measurements statistic seems to be to the imperfections of a real RC which is of course
consistent with this additional result. not so ideal. The hypothesis is that the imperfections
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 10

0.7

Critical value for the statistic d


of the chamber, with respect to the ideal model, may Lilliefors for the exponential distribution (1969)
affect only measurements with a local sensor whose size 0.6 Stephens for the exponential distribution (1974)
is not large enough compared to the wavelength. As L. 0.5 Durbin for the exponential distribution (1975)
R. Arnaut wrote in [12], the effect of nonzero sensor may Massey (1951)
0.4
mask an actual poor reverberation performance. For ER 0.3
measurements, the probe is a local sensor and the electric
0.2
field can be considered as constant in the small measure-
ment volume. On the other hand, the log-periodic antenna 0.1
used to measure the received power has larger dimensions 0.0
than the probe. For this non-local sensor, the current 0 30 60 90 120 150
distribution cannot be considered as uniform. Therefore, Number of independent samples
the imperfections of the reverberation environment may
compensate themselves by integrating the current over Fig. 21. Critical values for the KS test at a 5% level of significance.

the antenna surface. Further investigations with power


measurements on an intermediate size wire antenna show from the assumed distribution, α is the probability that
that the exponential distribution is not accepted until the test will claim that the data is not from the assumed
the wavelength is sufficiently small compared to the an- distribution. In common practice, α = 5% and defines the
tenna dimensions. Furthermore, except when the cavity level of significance of the test. The second order error is
is undermoded, an ER Weibull distribution shows better the probability β of accepting a wrong hypothesis. The
agreement with appropriate goodness of fit tests. As far power of a test, which is simply 1 − β, increases when the
as the ratio σ/µ is concerned, the Weibull distribution number of independent samples grows. That is the reason
gives values very close to the experiment. Evolutions of why it is more significant to consider a large number of
ratio σ/µ, parameters a and b, and the rejection rate independent samples.
with frequency suggest that the ER PDF approaches the If the value of d exceeds the critical value dα (N )
Rayleigh distribution when frequency increases. All these provided in tables, one rejects the hypothesis that the
elements can have consequences over the working analysis observations are from the theoretical population. However,
of a RC, particularly at low frequency, and over field the classical KS test, or KS-Massey, is a means of testing
measurement uncertainties. To our knowledge, such results whether a set of observations are from some completely
are presented for the first time. We have reported them specified continuous distribution SN (x). When certain
following an intensive and rigorous statistic analysis on parameters of the distribution must be estimated from
a large collection of data. The RC Community is greatly the sample, such as those obtained from reverberation
encouraged to replicate this analysis in other chambers chamber measurements, then the standard KS test no
in order to release these results from possible sources of longer applies. The reason is that the tabulated critical
discrepancy. No new theoretical basis are brought for the values of Massey proposed in 1951 and commonly used
use of a Weibull distribution. Consequently future efforts are not appropriate [13]:
that might help explain some of these results have to be
pursued, such as experiments at more frequencies or using 1.36
dα=5% (N ) = √ (15)
different antennas of various lengths or shapes. N
Adapted critical values should be employed, in order
Appendix to take into account the estimation of one or more para-
meters. In the case of the exponential distribution, many
Testing Rayleigh and exponential distributions
authors [15], [19]–[21] have confirmed critical values given
using KS and AD goodness of fit tests
in Table VI. It seems that, one can be confident in these
Let the observed cumulative step-function of a sample critical values at least for N going up to around 150
be independent samples. In Fig. 21, critical values for the
k
SN (x) = (13) statistic d according to Massey and the ones adapted to
N
test the exponential distribution are compared. It is clear
where k is the number of observations less than or equal that the use of critical values (15) entails more often the
to x, and N the number of independent observations. The acceptation of the hypothesis H0 .
Kolmogorov-Smirnov statistic d is the absolute maximum As far as the Rayleigh distribution is concerned, the
deviation between the theoretical distribution F (x) and same critical values as for the exponential distribution can
the empirical one. be used. Margolin [21] gives the solution with the lemma
d = max|F (x) − SN (x)| (14) provided further in the Appendix. Moreover, between a
Rayleigh distribution and an exponential one, both the
A comparison with a critical value gives the conclusion θ̂ estimators are equal. The most relevant point of Mar-
about the rejection of H0 . golin’s Lemma is that testing the Rayleigh distribution on
With goodness of fit tests, one generally associates a first a sample is equivalent to testing the exponential distribu-
order error α and a second order error β. Given samples tion on the square of the sample.
INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 11

TABLE VI
functions f (Xi ) of each independent observation i.
Critical values for the Kolmogorov-Smirnov goodness of
fit test of the exponential distribution N
Y
L(X1 , . . . , XN , θ) = f (Xi ) (18)
Stephens Critical value for i=1
d − 0.2 0.5
` ´`√ ´
(1974) N
N + 0.26 + √
N
Starting from the expressions (1) and (2) of the pro-
α 0.15 0.1 0.05 0.025 0.01
bability density functions respectively for the Rayleigh
Critical value 0.926 0.990 1.094 1.190 1.308
and exponential distribution, each estimator of the θ
parameter can be calculated.
The expression of the Anderson-Darling statistic, also N
1 X 2
called A2 , is given by the following relationship: θ̂Rayleigh = x (19)
N i=1 i
X N  
(2i − 1) ln F (xi ) + ln(1 − F (xN +1−i )) N
1 X
θ̂exponential = xi (20)
A2 = − i=1 −N N i=1
N
(16)
For a Rayleigh distribution, the θ parameter is the square
where the experimental values xi are sorted in the as-
mean of the observations, whereas for the exponential one,
cending order. Similarly to the KS test, critical values, to
θ is simply the mean of the observations.
be compared with A2 , depend on the type of distribution
tested. Critical values for the modified statistic A2 (1+ 0.6
N )
are presented for the exponential case in Table VII where Margolin’s Lemma
the θ parameter is estimated by the maximum likelihood Let X1 , . . . , XN be a sample of a population whose
method. If the value of the modified statistic exceeds distribution FX (X, θ) has an estimator θ̂ by the maximum
the critical value, one rejects the hypothesis that the likelihood method. Let Yi = g(Xi ) for i = 1, . . . , N with
observations are from an exponential distribution. g a monotonic transformation without added parameters,
with inverse g −1 . Then, the value of the statistic d(θ̂(Y ))
TABLE VII
based on Y1 , . . . , YN is equal to the value of d(θ̂(X)) based
Critical values for the Anderson-Darling goodness of fit
on the sample X1 , . . . , XN . Therefore, both statistics have
test of the exponential distribution
the same distribution. In particular, if g is a monotonic
Stephens 0.6
increasing transformation, then for all i, FY (Yi , θ) is equal
Critical value for A2 1 +
` ´
(1974) N to FX (Xi , θ). In the case of X which follows an expo-
α 0.15 0.1 0.05 0.025 0.01 nential distribution, the random variable Y is Rayleigh
Critical value 0.922 1.078 1.341 1.606 1.957 distributed with g an increasing monotonic transformation
according to the relationship:
It is important to note that critical values for an AD X = g −1 (Y ) = Y 2 (21)
goodness of fit test of the Rayleigh distribution, are exactly
the same as the ones for testing the exponential distribu- Moreover, between a Rayleigh distribution and an expo-
tion by an AD test. nential distribution, both the estimators θ̂ are equal.

θ̂(Y ) = θ̂(X) (22)


Estimation of the θ parameter for Rayleigh and
exponential distributions In his publication from 1976 [21], Margolin added that the
invariance of the lemma can be extended to many statistics
The maximum likelihood method must be used to based on FX (Xi , θ), as the numerous statistics of goodness
estimate the θ parameter of the assumed Rayleigh or of fit test considered by Stephens [15].
exponential distribution, in order to be in agreement with
the calculation of critical values. The estimation θ̂ of the
unknown θ parameter will be the value of θ which gives References
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INVESTIGATION OF REVERBERATION CHAMBER MEASUREMENTS... 12

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on spacings,” Biometrika, vol. 62, no. 1, pp. 5–22, 1975. Rennes, where he is currently a full professor
[21] B. H. Margolin and W. Maurer, “Tests of the Kolmogorov- and director of research of INSA of Rennes.
Smirnov type for exponential data with unknown scale, and He is also responsible of the Master of Research degree on electron-
related problems,” Biometrika, vol. 63, no. 1, pp. 149–160, 1976. ics and communication systems. His research activities deal with
the electromagnetic modelling and the design of antennas and the
associated circuits, the electromagnetic compatibility of complex
electronic systems, and the near-field characterization. His research
interests include CAD of high-speed and MMIC circuits, neuronal
modeling and simulation of high-speed interconnecting, and nonlin-
ear circuits. These research activities are published in more than one
hundred communications and publications in international reviews
and patents. He chairs the French chapter of IEEE Antennas and
Propagation Society.
IEEE TRANSACTIONS ON ELECTROMAGNETIC COMPATIBILITY, VOL. 48, NO. 4, NOVEMBER 2006 685

Electromagnetic Topology: An Additional Interaction


Sequence Diagram for Transmission Line
Network Analysis
Philippe Besnier, Member, IEEE

Abstract—The electromagnetic analysis of complex transmission has been assumed by many users as the embedded wirings are
line networks requires sophisticated modeling tools. Although the placed at a reasonable distance from the conducting structures.
existing ones are useful, handling real-scale networks is still a chal- Therefore, quasi-TEM approximation is applied to a frequency
lenge, hence requiring additional analysis tools. A new interaction
sequence diagram called the coupling order graph (COG), which range of up to hundreds of megahertz. Different solutions have
is able to quantify further approximations in complex situations, been proposed to handle, more specifically, the complex cable
is presented. Its construction is based on the conventional inter- networks such as interconnected chain matrices [1], Spice-
action sequence diagram of electromagnetic topology (EMT). In based [2], [3] (Bergeron’s model) tools, and electromagnetic
this diagram, vertices are physical wires, and edges account for topology (EMT) [4]–[6]. Among these equivalent methods,
the interactions between them. This is an oriented graph that de-
scribes a source–victim interaction sequence. Introducing a weak EMT owns the specific advantage to deal directly with the
coupling approximation, this interaction sequence appears as a set waves (combination of voltage differences and currents) that
of parallel paths. Prior to any calculation, each of these paths may propagate and scatter inside the network. Compacting the parts
be analyzed in terms of bounded topological S parameters and of the network through the calculations of scattering parameters
its number of associated edges. An approximate answer is then at an equivalent junction is easy to perform [7]. The EMT-based
obtained through the aggregation of predominant paths only. We
illustrate the COG advantages through an arbitrarily chosen ex- tools enable versatility and modularity. Their efficiency was
ample. It is shown that approximate evaluations can be obtained proved in many specific situations, for example, to deal with
from the subnetworks that are far simpler than the original one. the nonuniform transmission lines [8]–[10] or calculation of the
In addition, we provide an example of a criterion that quantifies electromagnetic field interaction in rather complex situations
this approximation. [11], [12].
Index Terms—Electromagnetic topology (EMT), interaction All these computations are based on an a priori knowledge of
sequence diagram, transmission line networks. positions and electromagnetic characteristics of wires, at least
with some approximations. Obviously, in a real-world environ-
I. INTRODUCTION ment, even such an approximate knowledge cannot be system-
atically recovered from documents or computer-aided design
HE propagation of interferences through wire networks is
T one of the most important research topics in the field of
electromagnetic compatibility (EMC) in many industrial envi-
(CAD) files. It is well known, for example, that wirings in
CAD are defined by the surrounding tubes and their points of
interconnections. Moreover, at early design stages when com-
ronments (cars, aeronautics, transport systems, intelligent build- putation is considered to be useful, it is not cumbersome to
ings, etc.). Wiring is a key issue in EMC evaluation, and its deal with the various parameters that are not yet known, such
weightage is increasing with the high demand in electronics as equivalent input impedances of equipments. In other words,
functions together with the application of high-level EMC stan- lack of knowledge and uncertainties are an obstacle in carrying
dards. This is typically the case in vehicles. Several tens of out direct computations. There is a need for a strategy that has
kilometers of these wires are nowadays present in many of the been already identified by several authors.
vehicles such as in aircraft or cars. Vetri and Costache [13] introduced an electromagnetic inter-
The EMC modeling tools at the wiring level help to predict action tool, starting from the EMT interactive sequence diagram,
the levels of interference and thus provide assistance in where calculations are based on fuzzy attributes of the scattering
selecting the appropriate cabling routes and types as well as parameters. The interactions are then estimated using specific
appropriate protection devices. Many such tools have been development tools associated with the expert systems. Attribut-
developed in recent years and are easily available nowadays. ing the bounding values of transfer functions to some unknown
Since most of these support the transmission line theory, the parameters could also be a solution [14], although the challenge
frequency-band analysis is limited by the validity of the inherent lies in finding reasonable values for them [15]. Another way
quasi-transverse electromagnetic (TEM) approximation. This to investigate these problems is to consider some unknowns of
the problem as random variables, introducing their probability
Manuscript received January 10, 2006; revised April, 20, 2006. density functions (PDFs). As a result, the probability of fail-
The author is with the Institute of Electronics and Telecommunica- ures would also appear as PDFs. Some techniques such as the
tions of Rennes, University of Rennes, Rennes 35043, France (e-mail:
[email protected]). kriging method were introduced to estimate these PDFs with
Digital Object Identifier 10.1109/TEMC.2006.882866 efficiency [16]. A design engineer would then be committed to

0018-9375/$20.00 © 2006 IEEE


686 IEEE TRANSACTIONS ON ELECTROMAGNETIC COMPATIBILITY, VOL. 48, NO. 4, NOVEMBER 2006

perform a risk analysis such as those performed by the system


reliability specialists.
However, it is to be noted that the EMT theory introduces
some rather useful approximation at the system level, where the
Maxwell three-dimensional (3-D) codes are used to calculate
the field distributions. It does not introduce any further approxi-
mations (other than those that may have been implicitly applied
for establishing the interaction sequence diagram) for cable net-
works, which are considered as unique topological volumes. To
the best of our knowledge, no operating tools have been intro-
duced in order to reduce the complexity of the EM interaction
Fig. 1. Example of an EMT interaction sequence diagram.
analysis once the initial topological description is provided. The
purpose of this paper is precisely to introduce a new method for
applying further approximations based on the definition of a new
interaction graph. Section II presents the concept of this graph, is not interested in evaluating the interference level all over the
called the coupling order graph (COG), which is an additional place but only at some specific locations for which the critical
interaction sequence graph representing the EM interactions at functions have to be looked at carefully.
the wiring level. The way in which some interactions in this The COG is an additional topological description strongly
graph can be neglected is presented. Section III illustrates and associated with the conventional EMT interaction sequence di-
validates the calculations based on the COG, while Section IV agram. The use of this graph may be useful for identifying the
discusses the decision criterion for neglecting the nonpredom- respective contributions of the predominant paths, restricting
inant paths. It is shown in particular that the COG analysis the analysis, as illustrated in Section IV. In that sense, it offers
enables us to perform approximate calculations through the cal- an alternative way for calculating the interactions once the EMT
culation of simple partial networks, which represent the pre- interaction sequence diagram is established.
dominant paths. Finally, Section V is devoted to some specific The COG is defined by the following three rules.
cases for which such a procedure has to be carefully applied. Rule 1: Each vertex of the COG represents a physical
wire, which makes a connection between the two end
II. COG—MAIN DEFINITIONS impedances. In that sense, it may belong to at least one or
A. Main Features of a Classical Analysis more tubes of a conventional EMT interaction sequence
diagram.
As stated earlier, in a conventional topological descrip- Rule 2: An edge between the two vertices takes place, if and
tion, wirings are cable bundles interconnected with each other only if the two related wires are coupled together on some
through appropriate matrix representations. In EMT, bundles length in a piece of coupled transmission lines.
of uniformly coupled transmission lines are connected through Rule 3: The COG is built up following Rules 1 and 2, starting
junctions. A unique topological interference sequence (a set of from the wire (or set of wires) on which the source is
tubes and junctions) is produced, irrespective of the source lo- attached.
cation and point of observation in the network. As a result, the A systematic way for building a COG is to start with the EMT
interference propagation in the time-harmonic domain is solved sequence diagram. This initial description is obviously the result
through the resolution of a matrix equation, i.e., a Baum, Liu, of an expert analysis. The resulting tube-junction model is con-
Tesche (BLT) equation, if EMT formalism is applied [4], the sidered to be valid at least with a reasonable approximation so
dimension of which is equal to twice the sum of the individual that the interactions between any of the wires in the topological
wires taken over all the tubes. The BLT equation depicts the description can be analyzed. Our purpose is not to discuss these
propagation of currents and voltages over the transmission lines approximations but to introduce an alternative analysis instead
in terms of the combined forward and backward voltage/current of directly applying the BLT equation formalism over the entire
waves. It is a very convenient way to handle complex transmis- network.
sion line networks as experimentally illustrated in [7], [8], [11], Let us build up a COG from the example of the interaction
and [12]. Solving this equation yields steady-state information sequence diagram of Fig. 1. Tubes are directly represented by
any place in the network. No discrimination is made among the their inner wires, and junctions appear as connections between
different coupling paths that are responsible for a given level of the wires. Thus, four physical wires are identified and labeled
interference somewhere in the network. The final response to from Fig. 1. These are the four vertices of the COG. Suppose
the initial stimuli is a global one. The COG is introduced with a source is attached on wire 1. As per rule 3, wire 1 is the top
the aim of breaking up this initial topological description into a vertex of the graph. Following rule 2, the COG associated with
simpler, although approximate, one. the diagram of Fig. 1 is easily built up. The resulting graph
appears in Fig. 2.
B. COG—Definition The COG offers a complementary vision of the interactions
The COG presented later is associated with both the source between the cables and cannot be substituted for the conven-
location and the observation point. Indeed, it is assumed that one tional EMT interaction sequence diagram.
BESNIER: EMT: AN ADDITIONAL INTERACTION SEQUENCE DIAGRAM FOR TRANSMISSION LINE NETWORK ANALYSIS 687

Fig. 2. COG associated with the EMT interaction sequence diagram of Fig. 1. Fig. 4. COG of Fig. 2 with the addition of scattering nodes (S 21 , S 31 , S 42 )
defining the relations between the waves coming from the wire nodes.

approximations can be applied once the classical EMT interac-


tion sequence diagram is established.
A weak coupling approximation is originally embedded in
the EMT formalism. Its application is particularly presented in
the literature at the structures’ level, in terms of good shielding
hypothesis. At the cables’ level, the situation is different. A topo-
logical description of a cable network may be established once
some weak coupling approximations are applied. Thus, parts of
the network may not be considered because the EM interaction
with them is supposed to be negligible. The resulting topologi-
cal description consists of a set of tubes and junctions (see the
example in Fig. 1) forming a unique topological volume. How-
Fig. 3. Interference of an external source with a system. (a) A topological ever, it would be convenient to further reduce its complexity.
diagram. (b) Corresponding interaction graph.
To do so, other approximations are required. In a conventional
EMT interaction sequence diagram for cable networks, such
C. COG—Foundations and Purposes approximations are not so easily identified, since the scattering
parameters at the junctions are not the natural boundaries for
EMT is a general theory, the purpose of which is to calculate
EM energy. This is typically the case for junctions that inter-
the propagation of sources of interference in an approximate
connect different cables in the same bundle going in different
but much simpler way than that of a conventional method. The
directions. To the best of our knowledge, no specific tools or
junction-tube representation at the wires’ level has an equiva-
methods have been proposed in the literature to determine if
lent interaction graph at the level of a structure (airplane, car,
some approximations are applicable.
building, etc.) for which the propagation of electromagnetic in-
The COG has been specifically built up to introduce such ap-
terference has to be calculated. A typical situation is that of
proximations as shown later. The COG definition enables the as-
Fig. 3(a), where a structure is illuminated by a source located
similation of each vertex or wire as a topological volume. Along
in the external volume V0 . Volumes V0 , V11 , and V12 are sep-
a wire (within a vertex of the COG), the energy propagates even
arated by boundaries that are considered as good shields with
with negligible losses. Interactions between the wires account
respect to the source spectral content. Then, the corresponding
for mutual coupling inside the transmission lines. Therefore,
EMT interaction sequence diagram is given in Fig. 3(b), where
only limited energy is transmitted from a vertex to another, and
[S0;11 ], [S0;12 ], and [S11;12 ] are topological scattering matrices
we may define the natural boundaries between these nodes. In
that represent the transfer functions between the propagating
Fig. 4, the scattering nodes are added to the initial COG exam-
wave vectors [5], [6]. If norms of S0;11 , S0;12 , and S11;12 are
ple of Fig. 2. In this way, it will be shown that the COG may
such that
support some approximations, which are equivalent to the good
[S0;11 ] [S11;12 ]  [S0;12 ] (1) shielding approximation at the systems’ level. To do so, an es-
timate of the norms of the topological scattering parameters is
[S0;12 ] [S12;11 ]  [S0;11 ] (2)
required. This can be achieved through the equivalent junction
then the interferences in volumes V11 and V12 , due to the source of Fig. 5 that describes a generic transfer function from a sin-
in V0 , may be calculated independently. This is the good shield- gle transmission line to a system of two coupled transmission
ing approximation. The purpose of the COG is to introduce such lines. The source is attached on port 1’ on the left-hand side
an approximation at the cable networks level so that further of an idealized junction with zero length and ideal connections.
688 IEEE TRANSACTIONS ON ELECTROMAGNETIC COMPATIBILITY, VOL. 48, NO. 4, NOVEMBER 2006

Fig. 5. Elementary junction for calculating topological S parameter S 21 for


a source attached to wire 1 and coupled to wire 2.
Fig. 6. System of three coupled transmission lines. (a) and (b) Cases for the
cross-section arrangement. (c) COG if the source is attached at wire 1.
On the right-hand side of the junction, wires 1 and 2 are cou-
pled transmission lines. Wire 2 is terminated in the junction
by an arbitrary impedance Z that represents an equivalent end of a wire i would require
impedance of wire 2. The topological scattering parameter S21 |S1i ||Si1 |  1, ∀i ∈ [3, . . . , N ] (8)
can be calculated from the scattering equation written at the
junction’s level as and
     |S2i ||Si1 |  |S21 |, ∀i ∈ [3, . . . , N ]. (9)
V 1 Zc1 1 0 0 I1
 V1  −  0 Zc11 Zc12   I1  This last condition is an approximation similar to the good
V2 0 Zc21 Zc22 I2 shielding approximation in (1) and (2). Conditions of types
  (7)–(9) may be called weak coupling approximations.
S 1 1 S 1 1 S 1 2
=  S11 S11 S12  If a weak coupling approximation holds, then the interference
S21 S21 S22 level at the victim wire may be seen as the complex addition
      of all possible paths between the source vertex and this victim
 V 1 Zc1 1 0 0 I1  wire. Each possible path can be given an associated coupling
×  V1  −  0 Zc11 Zc12   I1  (3) number, which corresponds to the number of required edges
 
V2 0 Zc21 Zc22 I2 for a path. Suppose the lowest coupling number is M and that
some M + 1 paths also exist. The respective contributions of M
where Zc1 1 = Zc11 , and the characteristic impedance of the
paths and M + 1 paths are bounded by a series of M - and M +
wire 1, and Zc11 , Zc12 , Zc21 , and Zc22 are the coefficients of
1-bounded transfer functions, respectively. If all these terms are
the characteristic impedance matrix of the two coupled wires.
of the same order of magnitude, M paths may be assumed to
S21 is found to be bounded for high Z values by the expres-
be predominant. Finally, an acceptable final response should be
sion, which is, as expected, proportional to the mutual charac-
limited to the low-order paths, depending on some convergence
teristic impedance of the coupled wires as
criterion. Such a criterion is proposed in Section IV.
2Zc12 Consider the system of three coupled transmission lines in
|S21 | ≤ (4)
Zc11 + Zc22 Fig. 5. Given a source attached on wire 1, one is interested
in the response at wire 3. In which conditions can wire 2 be
where S21 is representative of any transfer function of the scat-
neglected? According to the equivalent COG of Fig. 6(c), it
tering nodes within Fig. 4. Following the paths of Fig. 2 COG
is possible if |S21 ||S32 |  |S31 |. Fig. 6(a) and (b) depict two
example, calculating the interference on wire 3 and 4 could be
different situations for the cross-sectional arrangement of the
performed separately if
three wires. [Zca ] and [Zcb ] are the corresponding characteristic
|S42 ||S21 ||S13 ||S31 |  |S42 ||S21 | (5) matrices for these two situations. In the case of bare and loss-less
wires that are 2 mm in diameter, [Zca ] and [Zcb ] are given as
and  
234.72 50.84 48.32
|S31 ||S12 ||S21 |  |S31 | (6) [Zca ] =  50.84 179.74 85.00 
and this is valid if 48.32 85.00 179.74
 
|S13 ||S31 |  1, |S12 ||S21 |  1. (7) 204.07 52.74 96.57
[Zcb ] =  52.74 179.74 48.28  .
Since the individual terms of (7) are bounded by (4), it is a 96.57 48.28 179.74
reasonable approximation in many cases. Consider a set of N
coupled transmission line labeled 1, 2, . . . , N . Calculating the In the first situation |S21 ||S32 | ≈ 0.12, and |S31 | ≈ 0.23,
interference from wire 1 to wire 2 without considering the effect whereas in the second situation, |S21 ||S32 | ≈ 0.07, and
BESNIER: EMT: AN ADDITIONAL INTERACTION SEQUENCE DIAGRAM FOR TRANSMISSION LINE NETWORK ANALYSIS 689

Fig. 7. Example of EMT interaction sequence diagram for the purpose of


introducing COG-based calculations.
Fig. 8. COG built up from the EMT interaction sequence diagram of Fig. 7.
Source is attached to wire 3.
|S31 | ≈ 0.5. Therefore, neglecting the influence of wire 2 would
only be reasonable in the second situation. Calculations for the TABLE I
various combinations of loading impedances for the set of three PATH IDENTIFICATION FROM FIG. 8 COG (Source: WIRE 3, IN SEARCH OF
wires show effectively that the responses at wire 3, with or with- INTERFERENCE ON WIRE 4) AND CORRESPONDING SCATTERING BOUNDS B
DETERMINED BY THE SUCCESSIVE TRANSFER FUNCTIONS ASSOCIATED WITH
out taking into account wire 2, are not different from more than EACH PATH
about 1.4 dB in the second situation and may reach about 6 dB
in the first situation, as expected from the corresponding bound
calculations. In that simple situation, such a result could have
been anticipated; however, this approximation is quantified.
Therefore, the main benefit from the COG is that it provides
a tool for extracting approximate responses for interference cal-
culations within a complex network, without solving the BLT
equation over the complete initial network, while extracting the
respective contribution from the different predominant paths.

III. COG-BASED CALCULATIONS


In this section, all the results extracted from the COGs are
compared for validation with the reference answer provided by elementary rules presented in Section II. Couples of figures in
the solution of the BLT equation over the complete interaction parentheses and separated by a comma such as (J1, J2) along
sequence diagram. Practically, the COG enables to avoid such a the edges of the COG correspond to the tube between the junc-
complete resolution. The reference is then provided by the mea- tions J1 and J2 of the topological description of Fig. 7. Several
surements or convergence criteria, as depicted in Section IV. couples of such junctions are reported if the corresponding cou-
The COG is the basis for carrying out the calculations of the in- pled wires are coupled along several tubes. Thus, a complete
terference level at the victims’ location using the weak coupling correspondence between the topological diagram and the COG
approximation. Each interaction between the wires is first iden- is settled. Extraction of all the possible trees between wires 3
tified through the COG. The introduction of the weak coupling and 4 is shown in Table I.
approximation, as far as applicable, enables us to reduce the As evidenced from Table I, only one path has an associated
complexity of this interaction scheme. As a result, the interac- coupling number of one. Indeed, this is the only path, which in-
tion between the source wire and the victim wire is the ensemble volves a direct near coupling between these two wires. Bounding
of tree-shape graphs relating these two points inside the original values for the scattering parameters in Table I indeed suggest
graph. Then, the level of interference is the cumulative contri- that path 1 is the main contribution. In other words, path 1 is the
bution of each of these paths. Given their respective associated main path that roughly describes the coupling situation. The fact
coupling numbers, some of these can also be neglected. that this approximation might be acceptable or not may depend
The illustration of such a process is carried out on an arbitrary on some criteria such as those presented in Section IV.
selected wire network whose interference sequence diagram is The calculation results based on the following data for the
given in Fig. 7. This EMT standard diagram is supplemented network in Fig. 7 are given later. The length of each tube is
with the labeling of each physical wire constituting the network. given in Table II. The wires have a radius of 0.1 cm and are
This forms a basis to build up a COG for investigating the all placed at 1 cm over a perfect ground plane. The distance
specific situations of interference. between the (bare) wires may be read directly from Fig. 7 with
In this example, we suppose that the source is attached to wire the following rule. Separation between the adjacent wires in a
3 (junction 1) and is simultaneously interested in the level of bundle is 0.5 cm. As a consequence, the maximum ratio of a
interference generated at the end of wire 4 at junction 8. From nondiagonal to a diagonal element of all characteristic matrices
these hypotheses, the COG of Fig. 8 is simply deduced from the does not exceed 0.48.
690 IEEE TRANSACTIONS ON ELECTROMAGNETIC COMPATIBILITY, VOL. 48, NO. 4, NOVEMBER 2006

TABLE II
TUBE LENGTHS SELECTED FOR CALCULATIONS

Fig. 11. Interaction sequence diagrams to calculate path interactions.


(a) Path 2A. (b) Path 2B.

analysis of path 1 has a close relationship with that of the refer-


ence one when observed on a large frequency band. However,
Fig. 9. Interaction sequence diagram associated with path 1. if the analysis is restricted to the part of the frequency band
around the first resonance phenomenon, then the path 1 current
amplitude appears to be different from the reference amplitude.
The reference current is given here for comparison. In a real-
scale analysis, this reference answer would not be available
except eventually from measurements. Therefore, the criterion
whether to calculate the higher order contributions or not would
not be based on a comparison with a calculated reference. This
issue is addressed in Section V.

B. Interference Level for M = 2


Discrepancies of the preceding current evaluation with re-
spect to the reference level may be due to the higher order
coupling paths. Investigation of these other paths will enable
to check this hypothesis. We may first decide to account for
M = 2 paths, neglecting all other paths for which M is greater
than 2. Referring to Table I, in addition to path 1, paths 2A and
2B are now involved.
Path 2A is calculated from the network in Fig. 11(a). However,
it is not easy to calculate the contribution of path 2A without the
Fig. 10. Current on wire 4 (junction 8) calculated from path 1 and from the
complete interaction sequence diagram.
contribution of path 1 because wires 3, 1, and 4 are associated
with the same bundle. The contribution of Path 2A alone can
then be estimated after the subtraction of the path 1 current.
A. Interference Level for M = 1 The same observation also applies to path 2B for which the
topological diagram is shown in Fig. 11(b). It is observed from
In this evaluation, the level of interference at wire 4 is cal-
Fig. 12 that the contribution of paths 2A and 2B are mainly
culated only from path 1. Paths with coupling numbers higher
sensitive in that part of the frequency band, where the answer
than one are thus neglected. Calculating path 1 interaction is
of path 1 only is not so satisfying.
achieved through the simulation of the very simple network of
Fig. 9, built up from the initial topological diagram (Fig. 7) and
C. Interference Level for M = 3
path 1 description (Fig. 8 and Table II). Fig. 10 shows the result
of path 1 evaluation in comparison with the reference current. Integrating the coupling paths with the associated coupling
This reference corresponds to the current that would have been numbers up to M = 3 results in the incorporating interaction
obtained in a conventional way. It is the solution of the BLT due to paths 3A, 3B, and 3C (Table II). In that situation, only
equation built up from the complete interaction sequence path 4 is neglected. It could be shown that the current estimates
diagram of Fig. 7. As expected, the current obtained from the for all paths up to M = 3 are nearly identical to the reference
BESNIER: EMT: AN ADDITIONAL INTERACTION SEQUENCE DIAGRAM FOR TRANSMISSION LINE NETWORK ANALYSIS 691

can certainly be neglected. Such a criterion can be user defined,


and many of them are candidates. The observed quantity, for
example, could be a maximum current in the time domain, the
current modulus over a large or restricted bandwidth in the fre-
quency domain, or the average power dissipated in some load.
We suppose that one is interested in getting a rather accurate
transfer function over a frequency band with a limited average
error. In that case, this criterion may be written as

|XM +1 (f )|
C(M + 1|M ) =
≤T (10)
M
N =1 XN (f )
(f 1,f 2)

where XK is the contribution of K paths only,  holds for


averaging, f 1 and f 2 are the limits of the frequency band under
investigation, and T is the maximum tolerance.
The value of T is a threshold reasonably expected from an
EMC engineering point of view. For example, applying (10)
with T = 0.5 for the network of Fig. 7 yields the following
Fig. 12. Current on wire 4 (junction 8) calculated from path 1 + path 2A + result. First of all, we determine C(2|1) as
path 2B and from the complete interaction sequence diagram.  
|I2A (f ) + I2B (f )|
C(2|1) = (11)
one. This was expected, since the bounding S value for path 4 |I1 (f )| (105 Hz ,108 Hz )
is very small (see Table II). where I1 , I2A , and I2B are, respectively, paths 1, 2A, and 2B
contributions of the current on wire 4 (junction 8).
D. Convergence
From the above results C(2|1) is found to be 0.42, which is
From the above example, the COG appears to be a tool for already below the given threshold T . Looking at Fig. 10, this
building up the calculation of interference among the cable net- result simply means that on an average basis over this frequency
works through the aggregation of different parallel paths. The band, the simulation of path 1 only reflects good behavior. How-
lower the order of the associated path number, the higher its ever, a lower threshold or a more restrictive bandwidth around
importance among all the paths. There are at least two main the first resonance would have resulted in a different conclusion.
advantages in using such a procedure. First, it gives some in- The contribution of the three paths may be appreciated from
teresting details about the construction of the global transfer the equivalent calculation of the ratio C(3|2) as
function. Second, some of these paths are potentially negligi-  
|I3A (f ) + I3B (f ) + I3C (f )|
ble and consequently useless to calculate. In this example, the C(3|2) = (12)
simple network of Fig. 9 (path 1) approximates the network of |I1 (f ) + I2A (f ) + I2B (f )| 5 8
(10 Hz , 10 Hz )

Fig. 7, but for this last condition to be applicable, some criteria where I3A , I3B , and I3C are, respectively, the paths 3A,
are needed in order to restrict the evaluation to some paths. 3B, and 3C contributions of the current on wire 4 (junction
8), and C(3|2) is equal to 0.17. This result shows that the
IV. INTEGRATING THE PATHS WITH calculated response with the integration of the two paths
A CONVERGENCE CRITERION is more accurate for this given criterion. Including the
In a typical situation, such as the example of the illustrative three-paths level, C(4|3) is found to be around 0.01. Not
network above, several paths exist between the source wire and surprisingly, C(M + 1|M ) converges rapidly as M increases.
the victim wire. Paths with a lower associated number are sup- Depending on the expectations from the results of such cable
posed to be predominant. Let us suppose that M is the smallest network simulations, appropriate criteria may be defined,
number of paths for a given interaction. One needs some crite- and a cost function can be calculated. Relative contributions
ria to decide whether the calculations have to be performed for of each path can be then evaluated. However, the proof of
only M paths or have to include M + 1 paths or even higher accuracy at level M requires a calculation at level M + 1
order paths. Note that the scattering bound evaluation may be in the general case. In very complex configurations, it may
useful for that purpose. However, these criteria must be built up save a lot of calculations, since the paths with higher coupling
without any knowledge of a calculated reference. One solution numbers may be neglected. Some paths with the same coupling
would be to obtain a transfer function through an experiment. number may also be compared individually in the same way.
All COG-based simulation would then be carried out in compar- In case an experimental transfer function is available, crite-
ison with this experimental reference. Without any reference, a ria may also be defined in a similar way. The contribution of
criterion may also be based on the construction of the cumula- all M paths can be directly compared to the experimental re-
tive responses of M + 1 paths with respect to M paths. If the sponse, which can be defined as C(ExperimentalData|M ). If it
M + 1 paths have a limited contribution with respect to the M is lower than the acceptable threshold, the approximate model
paths, in the sense of a given criterion, then the M + 2 paths is considered to be valid.
692 IEEE TRANSACTIONS ON ELECTROMAGNETIC COMPATIBILITY, VOL. 48, NO. 4, NOVEMBER 2006

V. SPECIFIC CONFIGURATIONS: DIFFERENTIAL MODES [3] M. Celik, C. A. Cangellaris, and A. Yaghmour, “An all-purpose trans-
mission line model for interconnect simulation in Spice,” IEEE
In this paper, the above-mentioned calculation procedure is Trans. Microw. Theory Tech., vol. 45, no. 10, pp. 1857–1867, Oct.
based on the one hand on the establishment of a COG and on 1997.
[4] C. E. Baum, T. K. Liu, and F. Tesche, “On the analysis of general mul-
the other hand on weak coupling approximation. In particular, ticonductor transmission line networks,” Interaction Notes 350, Kirtland
common mode impedances are required. However, differential AFB, NM, Nov. 1978.
signaling is used in many systems mainly because it is less [5] C. E. Baum, “Electromagnetic topology : A formal approach to the anal-
ysis and design of complex electronic systems,” Interaction Notes 400,
sensitive to the common mode sources of interference and does Kirtland AFB, NM, Sep. 1980.
not produce high levels of interference. The natural solution [6] , “The theory of electromagnetic interference control,” Interaction
for handling such differential modes is to represent the pair of Notes 478, Kirtland AFB, NM, Dec. 1989.
[7] J. P. Parmantier and P. Degauque, “Topology-based modeling of very
bifilar wires as associated wires in the COG. Indeed, following large systems,” in Modern Radio Science, J. Hamelin, Ed. London, U.K.:
the rules that have been depicted for the COG definition, any Oxford Univ. Press, 1996, pp. 151–177.
coupling with one conductor of the bifilar transmission system [8] P. Besnier and P. Degauque, “Electromagnetic topology: Investigation
of nonuniform transmission line networks,” IEEE Trans. Electromagn.
also occurs with its counterpart. As far as the simulation of the Compat., vol. 37, no. 2, pp. 227–233, May 1995.
different paths are concerned, the associated wires are indeed [9] J. Nitsch and C. E. Baum, “Analytical treatment of circulant nonuniform
simulated by a pair of wires with their true-end impedances. multiconductor transmission line,” IEEE Trans. Electromagn. Compat.,
vol. 34, no. 1, pp. 28–38, Feb. 1992.
[10] J. Nitsch and F. Gronwald, “Analytical solutions in nonuniform multi-
VI. CONCLUSION conductor transmission line theory,” IEEE Trans. Electromagn. Compat.,
This paper aims to present a new interaction sequence dia- vol. 41, no. 4, pp. 469–479, Nov. 1999.
[11] L. Paletta, J. P. Parmantier, F. Issac, P. Dumas, and J. C. Alliot, “Suscep-
gram called the COG, which may be built up from the conven- tibility analysis of wirings in a complex system combining a 3-D solver
tional electromagnetic topology interaction sequence diagram. and a transmission line network simulation,” IEEE Trans. Electromagn.
The COG is based on the observation of the coupling paths be- Compat., vol. 44, no. 2, pp. 309–317, May 2002.
[12] J. P. Parmantier, “Numerical coupling models for complex systems and
tween the wires of the same network and gives a more detailed results,” IEEE Trans. Electromagn. Compat., vol. 46, no. 3, pp. 359–367,
view about the way a disturbance propagates from a given wire Aug. 2004.
in the network to some other wire. Each wire of the COG is [13] J. L Vetri and G. I. Costache, “An electromagnetic interaction modelling
advisor,” IEEE Trans. Electromagn. Compat., vol. 33, no. 3, pp. 241–251,
seen as a topological volume where the energy propagates. The Aug. 1991.
limited part of energy can be coupled to the adjacent coupled [14] A. K. Agrawal and C. E. Baum, “Bounding of signal levels at terminations
volumes/wires. Thus, similar to the good shielding approxima- of a multiconductor transmission line network,” Electromagnetics, vol. 8,
pp. 375–422, 1986.
tion used at the structures’ level, a weak coupling approximation [15] P. Besnier, B. Démoulin, and P. Degauque, “Finding bounding values
is introduced. As a consequence, the interaction paths are iden- for disturbances induced on multiconductor lines by an electromagnetic
tified as all possible trees between the top (source) and bottom perturbation,” in Proc. 11th Int. Symp. Electromagn. Compat., Zurich,
Switzerland, Mar. 1995, pp. 77–82.
(victim) vertices. These paths are analyzed through the simpli- [16] S. Salio, F. G. Canavero, D. Lecointe, and W. Tabbara, “Crosstalk pre-
fied topological networks and can be evaluated separately. Paths diction on wire bundles by kriging approach,” in Proc. IEEE Int. Symp.
with the lower associated numbers and high scattering bound Electromagn. Compat., Washington, DC, Aug. 2000, vol. 1, pp. 197–
202.
values are considered to be predominant. Through an appro-
priate selection of criteria, which quantify the contribution of
M + 1 paths with respect to the cumulative contribution of all P
paths with P < M + 1, one may ensure that higher order paths
are neglected. For complex networks, the COG is, therefore, a
guide for approximately evaluating the interaction through the
analysis of a limited number of parallel paths.
Thus, the COG aims at studying the specific source/targeted
victim interactions in a simplified and approximate way by us-
ing user-defined convergence criteria. Using this method, more
graphs have to be built up, which may give very important
Philippe Besnier (A’03–M’04) received the
details of the coupling phenomena. Last but not least, such a diplôme d’ingénieur degree from Ecole Universitaire
methodology is intended to play a major role in very intricate d’Ingénieurs de Lille (EUDIL), Lille, France, in 1990
cable networks. Dealing with them is neither affordable nor and the Ph.D. degree in electronics from the Univer-
sity of Lille in 1993.
easily achievable without some specific tools for introducing He was with the Laboratory of Radio Propagation
reasonable approximations, such as the COG. and Electronics, University of Lille, as a Reasearcher
at the Centre National de la Recherche Scientifique
REFERENCES (CNRS) from 1994 to 1997. From 1997 to 2002, he
was the Director of Centre d’Etudes et de Recherches
[1] F. G. Canavero, S. Pignari, and V. Daniele, “Susceptibility analysis of en Protection Electromagnétique (CERPEM): a non-
complex systems,” in Proc. IEEE Int. Symp. Electromagn. Compat., New profit organization for research, expertise, and training in EMC, and related
York, Aug.1990, pp. 618–621. activities. He co-founded TEKCEM in 1998. Since 2002, he has been with
[2] I. Maio, F. G. Canavero, and B. Dilecce, “Analysis of crosstalk and field the Institute of Electronics and Telecommunications of Rennes, University of
coupling to lossy multiconductor transmission lines in a Spice environ- Rennes, Rennes, France, where he is currently a Researcher at CNRS heading
ment,” IEEE Trans. Electromagn. Compat., vol. 38, no. 3, pp. 221–229, EMC-related research activities such as EMC modeling, electromagnetic topol-
Aug. 1996. ogy, reverberation chambers, and near-field probing.
Controling measurement reproducibility and
uncertainty in reverberation chambers

Philippe Besnier
Institut d’Electronique et de Télécommunications de Rennes
IETR UMR CNRS 6164
line 3: Rennes, France
[email protected]

Abstract— Calibration procedures in reverberation chambers are An EUT can then be tested by putting it in any place within the
based on the distribution of the expected value of the (maximum) working volume of the reverberation chamber.
electric field. This distribution is observed over some statistically
independent positions of an electric field probe. If the standard As a result, uncertainty of measurements is apparently bounded
deviation is within a required limit then it is considered that by the maximum standard deviation of expected values given
testing is possible. Testing is then a random experience that by the considered standard.
consists in putting the EUT in one random position. As a result
However, from a reproducibility point of view, EUT testing
reproducibility, can then be considered as the observation of two
may be studied as the observation of the difference between
EUT testing in two different positions. Its is shown how
uncertainty can be controlled by cumulating the number of two random experiments corresponding to two arbitrary
positions. Given a well-operating reverberation chamber, the location of the EUT (Equipment Under Test) . Moreover, when
obtained uncertainty is in conformity with the statistic properties performing the test, uncertainty is not reported although the
of the created stochastic fields, and can be precisely controlled. reverberation chamber may operate ideally or at the limit
enabled for the standard deviation.
Keywords : reverberation chamber; uncertainty
We suggest in this paper a procedure based on the arbitrary
choice of the EUT location within the working volume. First of
I. INTRODUCTION all we focus our attention on the reproducibility issue. Section
Reverberation is the principle by which the field distribution 2 shows a reproducibility experiment, and the distribution of
in an overmoded cavity can be dramatically modified via errors between 2 random experiments for a significant number
frequency sweeping (electronic stirring)[5] or rotation of some of results. It is shown that the obtained error may be quiet large
metallic paddles (mechanical stirring). Collecting various although the observation is made on the expected value.
Section 3 shows how the reproducibility can be reduced when
(independent) samples associated with these frequencies or
accumulating results of a few positions. Reproducibility is
paddle positions (or both), a statistical analysis may be
getting better and uncertainty goes down in a way that is
performed. In a well-operating [6] reverberation chamber the predictable from the central limit theorem.
total electric field follows a 6 degree of freedom chi-squared
probability density function (pdf) [1]. This was validated in
many reverberation chambers around the world[2][3]. There II. REPRODUCIBILITY
are various way of creating a stochastic-like ensemble of In this section, we describe an experiment which could be an
samples but finally the accuracy of the response is related to alternative for calibration of reverberation chambers. It
the degree of perfection of the reverberating environment and consists in testing the reproducibility of results, namely a field,
to the statistical properties of the measured population. a received power or a scattering parameter measurement.
Reverberation chambers are nowadays widely used in many As far as standards are concerned, reproducibility of results
industrial sectors and tests are carried out in compliance with are based on a field calibration procedure that consists in
advanced standardized methods such as DO160D section 20.6, checking uniformity and homogeneity in the quiet volume of
IEC 61000-4-21, MIL STD 461E, SAE J1113 part 27… A the chamber. Then, if this uniformity meets the required limits
reverberation chamber is considered as such if uniformity is given by the standards, the test itself may be conducted. The
within some requirements. Criterion for field uniformity is the test procedure consists in placing the equipment under test in
bounded value of the standard deviation of the (maximum) one position in the quiet volume. This is a random experiment
expected value of a set of sampling values collected for as this position is an arbitrary one.
various position of the stirrer (mechanical stirring) or
frequency (electronic stirring). Performing two times this random experiment and studying
the ratio of resulting measurements is therefore a

0-7803-9380-5/05/$20.00 ©2005 IEEE. 562


reproducibility experiment that fits well with the reverberation B. Reproducibilty results for one position of EUT
chamber principles .This experiment is representative of the
efficiency of a reverberation chamber to create a stochastic The parameter under investigation is the expected value
field and moreover is a candidate for the estimation of (calculated from up to 101 samples over a 4 MHz bandwidth)
uncertainty. of S21 scattering parameter between ports 1 and 2.
First, expected values are calculated for a first experiment.
A. Test setup Second, the EUT is placed in another arbitrary position and
expected values are calculated once again. This second test is
carried out as if the user would perform another test in
All experiments are carried out in a 2.9m x 3.7m x 8.7m
accordance with a standard that only specifies that the EUT
reverberation chamber for a frequency range of 900 MHz to
must be placed anywhere within the working volume. Error
1000 MHz. We used an electronic stirring procedure over a 4
between test 2 and test 1 is calculated as :
MHz bandwidth. 101 samples, linearly spaced within the 4
MHz band are collected. We have chosen this frequency
range for two main reasons. First, 900 MHz is far above the EV ( S 21 _ 2)
E= (1)
minimum frequency for which our Faraday cage behaves as a EV ( S 21 _ 1)
reverberation chamber. Therefore, this reverberation chamber
may be considered as a well-operating one, and consequently where EV(S21_1) and EV(S21_2) are expected values of S21
statistical properties described in [1] apply. Second, a 100 for the first and the second experiment, respectively. Results
MHz frequency band enables to carry out 25 statistically for E in dB are given in Fig .2. They look stochastic which
independent analysis over 4 MHz band with the same set of was of course expected. Without an negligible probability the
antennas. Thus, a measurement at 902 MHz consists of up to error is limited within a + or – 2dB scale.
101 samples between 900 and 904 MHz and 25 frequency Over the 25 samples expected value for E is very close to 1
points (i.e. observations) are considered over the whole 100 and standard deviation is about 12% . ( or +1dB or –1.1 dB
MHz bandwidth of observation. around the true value).
We used also conventional log-periodic antennas as emitting E depends on the field statistical uniformity in the chamber.
and receiving antennas. Emitting antenna is in a fixed position This statistical uniformity is associated with the uncertainty of
for all experiments and placed in a corner of the room (see the expected value of S21. In turn, this uncertainty depends on
Fig.1). The receiving antenna plays the role of the EUT placed the number of independent samples one obtains over a 4 MHz
anywhere in the working volume of the chamber. bandwidth electronic stirring. To evaluate this number, rather
Measurements are conducted with a vectorial network than using a autocorrelation evaluation we have repeated an
analyser the two ports of which are inputs of emitting and EV(S21) evaluation 30 times for 30 arbitrary positions.
receiving antennas. Standard deviation for EV(S21) was found to be 9%. If the
101 samples were independent a 5% value would have been
obtained. Indeed, S21 follows a 2 degree of freedom chi pdf
for which, the standard deviation is 52%. From the central
limit theorem we can deduce that the number of independent
samples is approximately one third of the initial 101
measurements.

Finally, the standard deviation of 12% for E may be compared


to the 9% standard deviation of the expected value of S21.
Given that E is the ratio of the expected values of two series of
S21 measurements, uncertainty for E is found to be higher
than the uncertainty for a single series of S21 measurements.
Non negligible reproducibility errors (see fig 2) can be
observed on the basis of expected values only. The results for
maximum values would be slightly worse than that .

Figure 1. Test set up for measurements

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C. Testing procedures and possible improvements random positions. An automated movement could be used as
the one used in [4] for the purpose of antenna efficiency
The previous results may satisfy or not the user, and this measurements.
depends on the required accuracy. Fig.4 shows the ordered distribution of error for an increasing
Integrating more independent samples through mechanical or number of positions up to 30. This clearly shows that
electronic added stirring is a well known solution for convergence is observed. This proves the ability of well
improving uncertainty and thus reproducibility. An alternative operating reverberation chambers to limit uncertainty in
method consists in increasing mode density such as the measurement at a low level. Table 1 provides the experimental
technique presented in [7]. However, as a reverberation standard deviation of the expected value of E obtained from
chamber is a stochastic environment, there’s an opportunity to experimental data. It is compared to the standard deviation
cumulate a few random experiments. In other words, even if obtained from the central limit theorem starting from the fact
the EUT position is an arbitrary one, several experiments in that a 12% standard deviation was obtained for a single
different positions enable a substantial reduction of position.
uncertainty. This is the purpose of the next section.
Finally, these results confirm that an averaging procedure over
a few number of positions reduces uncertainty in a predictable
manner. A N positions measurement enables the creation of a
set of N times the number of independent samples of one
position. This obviously implies that spatial correlation
between these positions is avoided [8]. From results of table
1, it could be concluded that at the cost of a high number of
positions the uncertainty could reach a threshold as low as
wanted. However, performance of a reverberation chamber is
limited to its imperfections such as the residual non stirred
component of the electromagnetic field [6].

Figure 2. Evolution of ratio of expected values of S21 series in a


reproducibility experiement

III. CONTROLING REPRODUCTIBILITY AND UNCERTAINTY

Reducing uncertainty is naturally obtained in reverberation


chamber through addition of independent samples. When
possible, this can be obtained for instance by increasing the
number of positions of a mechanical stirrer or enlarging the
electronic stirring bandwidth. However, the first method is
limited by mode density in the room, and the second implies a
lower frequency resolution An alternative solution is to
consider that changing the receiver location we get two times
the number of independent samples of the initial experiment.
Fig 3 shows the results obtained for the expected value of E
when performing 10 times the section II experiment. Expected Figure 3. Evolution of ratio of expected values of S21 series over 10
values of equation (2) are calculated from the added 10 series positions
of samples. As expected from the central limit theorem, the
standard deviation for E is reduced to around 4%.
This result shows that, in a well-operating reverberation
chamber uncertainty and reproducibility may be controlled,
and reduced if desirable, through a cumulated test in different

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reproducibility and then uncertainty can be directly analyzed
through the comparison of two EUT measurements in two
arbitrary positions.
Standard deviation of the ratio ( its expected value is equal to
1) of these two measurements is shown to be bound to the
number of independent samples collected by the stirring
process. The resulting uncertainty is coherent with the
baselines of statistical models of ideal reverberation chambers,
and it is experimentally checked.
To reduce uncertainty to lower values it is shown that
acquiring cumulated samples from different positions is a
good candidate if the electronic or mechanical stirring
procedure cannot be improved. The reproducibility experiment
shows that, cumulating P positions reduces the uncertainty by
the square root of P as expected from the central limit
theorem.
Finally, for a given uncertainty target this method enables to
determine a measurement protocol that satisfies it. The
lower limit of this uncertainty will be a function of how
Figure 4 Evolution of ratio of expected values of S21 with the number of
positions
“ideal” is the reverberation chamber, and all other partial
uncertainties associated with the complete measurement setup.

TABLE I. STANDARD DEVIATION OF EXPERIMENTAL DATA VERSUS


REFERENCES
THEORY
[1] D. Hill, “Plane wave integral representation for fields in reverberation
Number of Standard deviation (%)
chambers,” IEEE trans. on EMC, vol. 40, n°3,pp 209-217, Aug. 1998
positions experiment Theory
[2] J. Ladbury, G. Koepke, D. Camel, “Evaluating of the NASA Langley
5 5.3 5.4 Research Center mode-stirred chamber facility,” NIST Tech. Note 1508,
1999
10 3.7 3.8 [3] P. Corona, G. Ferrara, M. Migliaccio,”Reverberating chambers as
sources of stochastic electromagnetic fields,” IEEE trans. on EMC, vol
15 2.5 3.1
38, pp 348-356, Aug 1996
20 2.3 2.7 [4] K. Rosengren, P-S. Kildal, C. Carlsson and J. Carlsson,
"Characterization of terminal antennas in reverberation chambers:
25 2.4 2.4 Improved accuracy by platform stirring,” Mic. and Optical Technology
Letters, Vol. 30, No 20, pp. 391-397, Sept. 2001
30 2.2 2.2
[5] D. Hill “Electronic mode stirring for reverberation chambers,” IEEE
trans. on EMC, vol 36,pp. 294-299, Nov. 1994
[6] P. Corona, G. Ferrara, M. Migliaccio “Reverberation chamber
electromagnetic field in presence of an unstirred component,” IEEE
trans. on EMC, vol. 42, pp. 111-115, May 2000
[7] L.R Arnaut « operation of electromagnetic reverberation chambers with
wave diffractors at relatively low frequencies, » IEEE trans. onEMC, vol
IV. CONCLUSION 43, pp.637-653, Nov. 2001
[8] D. Hill, J.M Ladbury “Spatial correlation functions of fields and energy
density in areverberation chamber,” IEEE trans. on EMC, vol. 44, pp.
95-101, Feb 2002
In a reverberation chamber, uncertainty analysis may be
adequately analyzed through a random experiment, when it is
performed at least a sufficiently large number of times to
perform a statistic analysis. In most standards, calibration
consists in checking that uniformity/ homogeneity is satisfied.
If standard deviations are below some threshold values then
the environment is declared to be valid for a reverberation
chamber test.
In this paper we suggest an alternative method to assess
performances of reverberation chambers through a
randomized reproducibility measurement. Providing that the
reverberating chamber is a generator of chaotic fields,

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Black box representation of electronic
equipments for EMI simulation:
A Physical Approach

M.Hamzaoui, P.Besnier, M.Drissi


IETR, CNRS UMR 6164, INSA Rennes, France
[email protected]
[email protected]
[email protected]

2. Black box type EMI model


Abstract
The studied case is an electronic equipment embedded
An entirely computational based analysis of in a metallic housing having some imperfections
ElectroMagnetic Interference (EMI) produced by a set of (apertures, gaskets, partial shields,…). For such a type of
electronic equipments appears extremely difficult to equipments radiation occurs through the imperfections
achieve. The present work proposes an approach aiming which determine radiation paths. If the contribution of
at modeling equipments as a black box including each path is experimentally identified, then our purpose is
appropriate excitation sources. Each source is associated to determine appropriate equivalent sources located at
with the experimental identification of radiation paths. these leakage points.
The obtained results are compared to measurements and
show a good arguments. The behavioral model consists in the equipment
envelope with some apertures containing radiated
1. Introduction equivalent sources.

Numerical modeling in electromagnetic compatibility We have used a rectangular metallic box presenting
is nowadays more widespread that it was 20 or even 10 two thin apertures on two of its faces that have the
years ago especially with regards to its use in industry. following dimensions (Fig.1):
Available products have evolved with much more
- Aperture 1: L1 = 137.8 mm, l1 = 2.2 mm (long aperture)
sophisticated models for many physical phenomena - Aperture 2: L2 = 88.9 mm, l2 = 2.2 mm (short aperture)
together with powerful man machine interfaces.
The box contains an electronic double-sided Epoxy
However, extending simulation to a real scale card. One face constitutes the ground plane and the other
experiment is far from being straight forward. One issue is contains a microstrip line of length 146 mm and of width 1
for instance the huge amount of geometric or mm. This microstrip line is open ended at one end and
electromagnetic parameters necessary to carry out supplied by a voltage generator on the other one.
calculation. In particular, radiation of electronic For such a design, the resonance of this open circuit
equipments is often due to PCBs. It requires a complete
line when excited with a 50 Ω internal impedance
description of these PCBs and that is nearly impossible.
generator occurs theoretically around 1.027 GHz.
Even if the feasibility of such approach can be
Short Aperture : 88.9mm
discussed according to the type of problem under
Microstrip Line
investigation, it is therefore appropriate to establish
behavior like modeling solutions. In this type of modeling
a minimum information about the inside electronic box is
required. Then, the electronic equipment will be
represented by its equivalent EM source determined from
a limited set of experiments.

Voltage Generator Long Aperture : 137.8mm

Fig.1: Experimental Structure


3. Methodology
Stage2:
The proposed physical approach lies on a priori
evaluation of possible radiation paths associated with the We determined, using a Mode Stirred Reverberation
observable frequency band. It is based on four stages. Chamber (MSRC), the radiation level of the closed case,
namely after masking of the two apertures. From an
Stage1: identification of leakage location electronic stirring technique[2], the values of total radiated
power are calculated in frequency band fixed for our study
This first step is the result of equipments inspection [800MHz; 1800MHz].
permitting to raise the inventory of the apertures
participating to the whole radiation. It was necessary to eliminate the radiation of the
coaxial cable used to feed the case. After analysis (Fig.2),
Stage2: experimental checking of the radiation level after we conclude that the hypothesis formulated in the first
masking of all the apertures identified at the previous stage is verified and that only apertures 1 and 2 contribute
stage to the total radiation.

The second step of this methodology is an -20


experimental checking of the previously identified leakage -30
points. It enables to include additional paths that are not -40
Power (dBm)
taking into account through a simple visual inspection. -50
-60
Stage3: experimental analysis, aperture after aperture, of -70
the frequency spectrum for which the observed radiation -80
is significant. -90
-100
Each aperture is considered individually when the 800 1000 1200 1400 1600 1800
other are masked through appropriate means. Radiation Frequency (MHz)
level and figures bandwidth of each aperture is addressed.
Fig.2: Transmitted Power by the Closed Box
Stage4: numerical evaluation of the radiation using the (masking of the two apertures)
excitation localized on the identified apertures on the third
stage. Stage3:

Each significant contribution is represented by From an experimental analysis in the reverberation


localized excitation, the level of which being adjusted to chamber, we determined the frequency spectrum for which
the radiation power measured in stage 3. the observed radiation is significant. We studied the two
apertures already presented in the first stage.
Measurements in stage 2 and 3 are mainly based on a
reverberation chamber equipment (although other test As far as the long aperture (aperture1) we have
means could have alternatively being considered). We take obtained the following diagram presenting the variation of
advantage of the reverberation properties that enable ones the total radiated power as a function of the frequency
to collect data on the receiving antenna which are directly (Fig.3). We note that two frequencies have a significant
proportional to the power transmitted by the device under radiation level (f1 = 990 MHz and f2 = 1530 MHz). In
test whatever its position and orientation in the chamber. particular f1 is closed to the resonance of the microstrip
line as well as to the resonance of the long aperture.
4. Methodology application -10
990MHz
-15 1530MHz
Stage1:
Power (dBm)

-20
-25
This stage is limited to the identification of apertures -30
1 and 2 as potential source of radiation. The slots array -35
constituted by the stand-lid interface is considered as a -40
negligible contributor to the total radiation -45
800 1000 1200 1400 1600
Frequency (MHz)

Fig.3: Transmitted Power by the Long Aperture


For the short aperture (aperture 2), we have obtained
the following diagram (Fig.4) representing the variation of
the total power given out after treatment of the level given
by the electric cable alone. A significant frequency of
radiation appears at f3 = 1790 MHz.
10
1790MHz
0 0
Power (dBm)

-10
-10

Etheta (dB)
-20
-20
-30
-30
-40
-50 -40
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
800 1000 1200 1400 1600 1800
Phi (°)
Frequency (MHz)
Measurements Simulation Proposed Model
Fig.4: Transmitted Power by the Short Aperture
Fig.5: Far Field Comparison for Theta=90°
at f1=990 MHz
Stage4:
For every observed significant radiation (f1, f2 and 0
f3), the procedure consists in finding numerically
-2

Etheta (dB)
equivalent radiation source to be placed in the concerned
-4
aperture. The equivalent source will have the same
-6
radiated total power. The geometry of the test case with an
-8
appropriate excitation of the apertures enables to
-10
reconstitute its radiation pattern. We are going to proceed
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
for a study in near and far field.
theta (°)
In order to determine the correct value of the Measurements Simulation Proposed Model
equivalent generator placed in the center of the aperture, Fig.6: Far Field Comparison for Phi=90°
we can start with assigning an arbitrary voltage value to at f1=990 MHz
the equivalent generator (1 volt). Then, a simulation of this
structure will enable to calculate the total power radiated
related to this arbitrary voltage value. The appropriated Following the same principle, we notice also a good
level of the equivalent generator is obtained using the agreement between simulation based on equivalent sources
following formula : measurements for the frequency f2 = 1530 MHz. The
observed ripples in the measured diagram are due to the
Pmeasured
Vappropriate = sensitivity of the anechoic room instrumentation. Indeed,
Psimulated (1V ) radiated level are low compared to sensitivity level of used
instrumentation.
4. Theoretical and experimental results:
10
The next paragraph presents the obtained results with
5
the above mentioned test experimental structure. The
Etheta (dB)

0
calculated electric field is performed at the determined
-5
frequencies having a significant radiation.
-10

-15
4.1. Long aperture case:
-20
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
For the long aperture (aperture1), we simulate the Theta (°)
Measurement Simulation Eq_Simulation
structure giving one arbitrary value (1V) to the equivalent
generator placed in the middle of the aperture.
Fig.7: Far Field Comparison Phi=90
Far field comparison at f2=1530 MHz

Near field comparison


Measurements in an anechoic room and the simulated
far field radiation patterns are represented in figures 5 to 7:
The following figures (Fig. 8, 9 and 10) show that our
method of excitation enables to rebuild the radiation
pattern of the case in near field (r = 155 mm). Again, one
can see the good agreement between simulation based on
equivalent sources and the complete box simulation for the
frequencies f1 = 990 MHz et f2 = 1530 MHz.
-18 0
Etotal (dBV/m)

-22 -5

Etheta (dB)
-26 -10

-30 -15

-34 -20
0 40 80 120 160 200 240 280 320 360
-25
Theta (°) -90 -70 -50 -30 -10 10 30 50 70 90
LongAperture_990 LongAperture_eq_990 Phi (°)
Measurements Simulation Eq_Simulation
Fig.8: Near Field Comparison for Phi=0
Fig.12: Far Field Comparison for Theta=90°
at f1=990 MHz at f3=1790 MHz

-12 The near field comparison confirms the efficiency of


Etotal (dBV/m)

-16 our approach in a large frequency band.


-20 From this methodology we note that it is possible to
-24 obtain the box radiation pattern by simple excitation of its
apertures, and using configured generators which are
-28
placed arbitrarily in the center of these apertures.
0 40 80 120 160 200 240 280 320 360
Theta (°) 5. Conclusion
LongAperture_990 LongAperture_eq_990
Fig.9: Near Field Comparison for Phi=90 An approach associating theory/experiment enabling
at f1=990 MHz to extract the essential paths of electromagnetic radiation
-6 for electronic equipments have been presented. Each
Etotal (dBV/m)

-10 identified source is associated with a radiation path or


-14 aperture. An equivalent generator is evaluated and placed
-18 appropriately in this aperture. For narrow slots, a voltage
-22 generator placed in the middle gives satisfying results
-26
either far field and near field (Fresnel zone). This approach
-30
presents the advantage to incorporate the electronic box
0 40 80 120 160 200 240 280 320
radiation effect without describing its internal electronic
Theta (°) circuit.
LongAperture_1530 LongAperture_eq_1530
Future work will concern the study of different apertures
Fig.10: Near Field Comparison for Phi=0
at f2=1530 MHz shapes as well as the research of methods enabling to
consider the simultaneous excitation (in the same spectral
4.2. Short aperture case: content) of several apertures, thus requiring a
complementary information about source phases.
For the short aperture (aperture2) and for the
frequency f3 = 1790 MHz, we have obtained the following 6. References
diagrams that enable to compare between the simulation
based on equivalent sources and measurements. [1] F.Briault, M. Hélier. «Broad-Band Modeling of a
Realistic Power Converter Shield for Electric Vehicle
Far field comparison Application». IEEE Transactions on Electromagnetic
Compatibility, Vol. 42, No.4, Novembre 2000.
0
-1 [2] D. Hill. «Electronic Mode Stirring for reverberation
Etheta (dB)

-2 chambers». IEEE Transactions on Electromagnetic


-3 Compatibility, Vol. 36, No.4, November 1994.
-4
-5 [3] J. Appel-Hansen, J.D.Dyson, E.S. Gillespie, T.G.
-6 Hickman «Antenna measurements» in «The handbook of
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 antenna design» A.W. Rudge, K.Milne, A.D. Olva, P.
Theta (°)
Measurements Simulation Eq_Simulation
Knight, Edition: Peter Peregrinus Ltd on behalf of the
IEEE.
Fig.11: Far Field Comparison for Phi=90°
at f3=1790 MHz
Shielding Effectiveness External Evaluation Concept for Small
Enclosures
Philippe BESNTER M'hamed DRISSI
IETWINSA d e Rennes. IETWINSA d e Rennes.
20 avenue des buttes de CoEsmes 20 avenue des buttes de Coesmes
35043 Rennes Cedex FRANCE 35043 Rennes Cedex FRANCE
e-mail: [email protected] e-mail: mhamed.drissi@insare+rennes.fr

this equipment ( and its eventual weaknesses) but to the overall


Abstract: Determination of small equipment shielding system.
effectiveness is a key issue for the design of EMC systems. Due to
many practical reasons, EMC design of small equipments is Consequently, paying more attention to the shielding effectiveness
basically achieved by performance evaluation of each component of small electronic equipments and developing new test procedures
of the electromagnetic protection brought by materials, is of value.
gaskets.. .The glob-al performance can not be easily measured or
controlled unless using some invasive measurement devices when I1 Evaluation of shielding effectiveness with a classical
possible. We introduce a new technique that would allow procedure
enclosures shielding effectiveness evaluation of boxes through a The usual procedure to qualify any peace o f shielding material or
procedure which does not require inner measurement of the component even for large Faraday cages consists in measuring the
equipment under test. Preliminary results presented in this paper attenuation brought by the protection with reference to the case
are a first step toward a future development of this method. where the protection is not present. [1][2]
Kewords: Shielding Effectiveness, EMC Design, Measurement Figure 1 illustrates this procedure for large Faraday cages. On
Techniques, TLM method, Reverberation Chamber diagram la the receiving antenna is placed at some distance from
1-1ntroduction an emission antenna. At a given frequency and power transmitted
to the emitting antenna the electriclmagnetic field or the power
Shielding effectiveness of connectors, cables cable assemblies and density is measured at the receiving antenna. On diagram 1b, the
large faraday c a g s are widely covered by the scientific community Faraday cage and in particular the wall found in between the
and standards either from a theoretical point of view OT regarding at antennas is analysed . If the distance between antennas remains the
experimental procedures. On the other hand, small electronic same, but also their polarization and at least the power transmitted
equipments ate not easily measured and controlled. There are to the emitting antenna one can define the shielding effectiveness
several reasons for this but an essential one is the way one may SE=:
place an adequate sensor inside the electronic equipment without
'mechanical adaptations. Further on, if one is allowed to do this, Ma
how to make sure that informahon taken by the sensor is relevant. ? SE? - (1)
M-b
The purpose of this paper is to present a new experimental
methodology to assess the shielding efficiency of such equipments Where Ma is the electric (magnetic) field determined from the
without inner measurements. To do this we suggest the use of a receiving antenna in configuration -la-, and Mb i s the electric
conventional Faraday Cage or a Mode StirredTuned reverbrating (magnetic) field determined from configuration - I b-.
chamber. This procedure has been defined starting from a
theoretical point of view and its potential efficiency has been tested
by means of numerical analysis. This work may be considered as a
preliminary effort to address this specific problem. Further studies
both on theoretical and experimental sides are necessary to prove
its feasibility and determine its accuracy.
An EMC designer has to face a difficult challenge when defining a
complete solution for the electromagnetic protection of an -1a-
electronic equipment. Among the different materials and
D
technologies (cables, connectors, gaskets, air vents ...) he will have >...
,.I

to guarantee an overall performance starting from individual


performance of each protection component. Hopefully,shielding
1.'
._.'I

'7
efficiency through the concept of transfer impedance is well
addressed by well approved and standardized methods for cables
and connectors. It is also true for flat samples of metallic or
f"
Emitting
Receiving
Antenna

metalized materials although existing standards might be Antenna


considered to be improved
In summary, the EMC designer will choose what he considers to be Figure 1 Principle of shielding effectiveness measurement for
adequate and will guarantee a good EMC behavior when the large Faraday cages
equipment will be tested as part of a system with regards to EM1 The measurement procedure for flat sample of materials inserted
or EMS standard tests. He will no longer have an accurate look at
into a Faraday cage wall is also similar. [3]

0-7803-7779-6/03/$17.00
W O 0 3 IEEE. 958
Connectors and cable performances may be more readily with IEeut ? E.ef? ? O
characterized by their transfer impedance and admittance but can
be in principle determined in the same way.[4]. where k is yet an undetermined constant.
Although shielding effectiveness definition and measurement of On the other hand, if the shielded box is rather nearly unshielded
Faraday cages may be discussed, applying this concept to small then Eeut will appear close to Eenv. In the above expression when
faradized equipment becomes difficult even if a few approaches Eeut is substituted by Eenv then SE is equal to 1 ( no attenuation).
have been proposed as for example in [5]. Among multiple factors Then we can deduce a value for k and in tum for SE as :
we may quote the essential ones :
Mainly, we can hardly envisage to place so easily any sensor in a
small electronic equipment. To do so, not only the sensor must be
found inside the equipment but moreover information from the
sensor must be collected outside the enclosure.
with SEeut ? Eref ? ? 0
If this first problem is solved, then care must be taken when
measuring for example an electric field in a confined area. Indeed From this expression, we can clearly see that for an actual box, its
the sensor will be installed in the vicinity of boards, connectors, attenuation can be measured as in between an ideal closed box and
metallic parts ... If the sensor is installed in some empty parts of a totally unshielded box. Obviously an ideal enclosure will have a
the equipment box then one has to face the problem of measuring limited shielded efficiency. As a consequence, the actual
an electric field in a stationary wave environment. Consequentiy equipment won’t be measured in absolute value but in relative
several positions of the sensor inside the enclosure ( combined with value with reference taken as the ideal box. However, numerical
several antenna positions outside 7) will be required to assess analysis of the ideal box could provide this absolute value.
correctly the shielding efficiency of the equipment as a function of
the frequency. These above definitions are given in terms of electric fields but
could have also been defined in terms of magnetic field or even in
An alternate method to qualify the small equipment shielding terms of electromagnetic power density. Application of one of
effectiveness is thus an interesting goal to pursue these definitions will depend on frequency range, near/far fields
conditions, type of materials studied ( for instance magnetic fields
III Introducing a n alternative measurement technique : is suited for analysis of mu-metals shielded enclosures ). However,
Shielding Effectiveness External Evaluation measurements in a Faraday cage or in a reverberation chamber
Our purpose in this paper is to propose that only extemal implies creation of stationary waves. In turn near/far field and use
measurement should provide enough information to assess the of power density won’t be based on usual free space like
shielding effectiveness performance of the equipment under test propagation analysis, As an another consequence of using Faraday
cage environment, we will rather use eq (3) with total electric field.
We suggest hereafter to use a F d a y cage or a reverberation That is, in a first step, we don’t analyse effects of field polarization
chamber (this point will be discussed at the end of this paper).The as depolarization is expected in such faradized environments.
Faraday cage is used to create the electromagnetic environment
around the enclosure through an emission antenna. A receiving For simplicity, we will call hereafter this procedure as SEEE
antenna is also placed in the Faraday cage but must not be directly (Shielding Effectiveness External Evaluation) method. The
coupled to the emission antenna. The complete measurement will following paragraph is devoted to the validation of this SEEE
follow the three following steps : concept fiom a numerical point of view.

?? STEP 1 Measurement of the empty Faraday


cageireverberation chamber (environment measurement)
I V Evatuation of the SEEE concept
?? STEP 2 Measurement with a ideal shielded box taken as
At this point, the SEEE method is no more than a concept that we
a reference box (reference measurement) have to validate, first as a theoretical concept and then as an
?? STEP 3 Measurement with the actual shielded ,box experimental procedure
(Equipment Under Test measurement)
STEP 1 is a measurement of the electromagnetic ambiance
measured at the receiving antenna and is an intrinsic measurement
of the Faraday cage. Obviously STEP 1 is not a systematic test but
can be done only once for all or once every any reasonable time
interval to check calibration. STEP 2 is considered as a reference
measurement for the box to be tested. STEP 3 is the actual
measurement of the small enclosure under test.
Let’s call Eenv, Eref and Eeut the electric field measured
respectively in steps I, 2 and 3 where “env”, “ref’ and %ut” stands
respectively for environment, reference and Equipment Under Test.
If the equipment under test is very good shielded Eeut should be
very closed to Eref. An ideal shielded box should have an infinite
shielding efficiency. If so, we could write SE (Shielding ..........
2.4 m
Effectiveness) as
k
SE ?
(Eeut ? Eref I (2) Figure 2 Numerical test case : a box with varied aperture size
in a Faraday cage. RI and RZ are two different receiving point.

02003 IEEE.
0-7803-7779-6/03/$1.7.00 959
We will introduce in this paragraph first theoretical ( numerical) To calculate Eref from step 2 the same box is wed but entirely
results on some elementary structures as test cases for equation 3 closed in order to present a perfect global shield. The box is
evaluation. Figure 2 represents the way the device under test i s installed at the same location and Eref is calculated at the same R1
installed in a Faraday cage. The different boxes under test are and R2 points
presented in figure 3. These boxes are very simples ones and
consists of perfectly conductive structures. They differs by the size
of an aperture on one face. Box 1 has a small aperture, Box 2 a
standard aperture, Box 3 a large aperture.
All numerical simulations are performed with a 3D TLM
(Transmission Line Matrix) based on Symmetrical Condensed
Node.[6] Excitation is provided by a Dirac type impulse. Then a
direct fourier transform is applied in the 100 MHz to 600 MHz
frequency range. The Faraday cage is considered to be lossless as
well as the equipment under test. The box is also an empty one

ton 2 ~ 3 am ~ Q O WII BP
F"y(m)

-0
1' Figure 5 Total electric field obtkned from a TLM resolution
= x and calculated in the frequency domain and then fitted to a loth
order regression curve
Step 3 is then"sxecuted for each of the three boxes of figure 3.. SE
evaluation of the three test cases calculated from equation 3 and
fitted to regression curves is outlined in figure 6 at point RI and in
figure 7 at point R2
-a- -b -C-

Figure 3 Aperture in the box under test -a- small aperture-b-


standard aperture -c- large aperture.
First of all, let's have a look at the answer of the Faraday cage
when this one is empty (Step I). In particular we extract from the
numerical results the total electric field in the harmonic domain at
point R1 and R2. As a result of the stationary wave created these
answers may look quite different (if one performs an analysis on a
frequency per frequency basis ) as appearing from figure 4.
However these curves seems to have the same global behavior.
This can be expected from the different observations made on
reverberation chambers and in particular their statistical behavior. iQP do0 400 ER0 Eo3
F ~ S O ~ ~ ~ C ~ Y H Z ~
' W I ~ C ' , ~ ' . , . ]

I.i
Figure 6 Shielding Effectiveness (SEEE method) evaluated for
the 3 test cases a t point R1 ~.
Results displayed at figure 6 and 7 yield to the following
preliminary conclusions :
?? The SEEE concept allows a hierarchical classification of
equipment with different performances
?? This hierarchical classification seems to be independent
from the external measurement point chosen.
RI point faces the opposite face of the'one containing the aperture
while R2 is placed in the front of this aperture. We could have
expected more differences between SEEE measurements at these
FWlsnWlldW two points. Hopefully this is not the case and'that may'be an
interesting result for establishing a rather simple procedure
Figure 4 Total electric field obtained from a TLM resolution
(numerically or experimentally speaking ) for the future.
and calculated in the frequency domain (crude result)
SEEE numerical evaluation has also to be compared with other
Fi ure 5 presents the same total electric field but after have fitted a
10?? l regression curve on the original displays of figure 4.
order possible numerical estimation. Despite the experimental difficulties
Again the behaviors are not similar but strongly correlated. A point
to proceed with inner measurement, this is of course
straightforward with numerical analysis. Let's then define classical
to point frequency analysis is then made possible. Equation 3 will
shielding effectiveness evaluation as the ratio of the total electric
be consequently calculated from the crude results of the numerical
field taken at the center of the empty Faraday Cage over the total
fourier transform and then fitted to a regression curve.

960
electric field taken at the same point but placed at the center of measurements only. ' Thus, classical troubles associated with
shielded box to be tested. insertion of any sensors inside a closed small box are eliminated

- 3SEE I t 7 wP d-a-iatenam
a( PLIK spwlnrre) Ea2
r t W - - h - f ~ ~ ~ ~ -r% EEEE nmd fl. pdlrr1.81
8" w '
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FWUanW IU%>
%. i
1
Figure 7 Shielding Effectiveness ( W E E method) evaluated for
the 3 test cases at point R2
Although this evaluation is stated as a classical one, the strong
fields variation with the frequency even inside the equipment under
test do not allow avoidance of any further numerical post
processing. Estimation of classtcal effectiveness will be still gwen
through a fitted regression curve. FIgure 8 gives the result of this
'%lassical evaluation" for the three boxes of figure 3 under study.
ix
- SE [CrclSslCei&fllBS!ll-%-
-__E (m~ioaa;mnlran! -tnax
PM .
w .

.
Figure 8 Shielding Effectiveness (classical method) evaluated
for the 3 test cases. [ I ] MIL STD 285 Military Standard Attenuation Measurements for
Enclosures Electromagnetic Shielding for Electronic Purposes,
To be consistent with upper figures SE scale has been chosen Method of, June 1956, Canceled in October I997
identical thus implying non appearance of the under 0 part of the [2] IEEE STD 299 Standard Method for Measuring the
curve. These part corresponds to resonance effects in the box. Effectiveness of Electromagnetic Shielding Enclosures, 1997
Results of classical and SEEE methods are obviously different but [3] ASTM D4935-99 Standard Test Method for Measuring the
orders of magnitude ( and can we expect more when evaluating Electromagnetic Shielding Effectiveness of Planar materials, 1999
Shielding Effectiveness as a function of a wide band frequency [4] EN 3475-807 Aerospace Series Cables, Electrical Aircraft Use
range?) are preserved as shown on figure 9 for a box with a Tests Method Part 807 :Transfer Impedance, 2002
standard aperture and its 3 SE evaluations already shown. [5] L.O.Hoeft,B. Bergrud, T. Young
Measured Shielding Effectiveness of Small Composite Enclosures/
Detection of aperture resonance by SEEE method seems not to be Junction Boxes.
as fine as it is by classical method. That suggests that SEEE IEEE International Symposium Record p697-701, August 19-23,
definition does not take into account that the lower limit of 2002, Minneapolis. Minnesota
shielding effectiveness is not 1 ht below 1. Equation 3 can be [6] P.B. Johns
considered at this stage as a first expression A Symmetrical Condensed Node for the TLM Method
IEEE Transactions on Microwave Theory and Techniques vol
MTT35, n"4, April 1987
V Conclusion a n d future works [7l E.S Siah, K. Sertel, J.L. Volakis, V Liepa
E.M. Coupling and Suppression through Slots into Lossless
The purpose of this paper was to present preliminary numerical Overmoded Cavities using a Multilevel Fast Multipole Algorithm
results in order to validate the proposed shielding effectiveness IEEE International Symposium Record pI61-166, August 19-23,
evaluation approach. This approach consists in evaluating any 2002, Minneapolis, Minnesota
electronic equipment by means of outside equipment

02003 IEEE.
0-7803-7779-6/03/$17.00 961
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