PND Togo - 07 Aout 2018
PND Togo - 07 Aout 2018
(PND) 2018-202
7 août 2018
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION.................................................................................................................................1
i
1.5.1 GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ......................................................................................54
1.5.2 GESTION DURABLE DES FORETS ..................................................................................................54
1.5.3 PREVENTION ET GESTION DES RISQUES DES CATASTROPHES ............................................................55
1.5.4 LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES .........................................................................56
1.5.5 GESTION DURABLE DU CADRE DE VIE ..........................................................................................57
1.5.6 GESTION DURABLE DES MERS ET OCEANS ....................................................................................57
1.6 PROGRES EN MATIERE DE GOUVERNANCE ..........................................................................60
1.6.1 GOUVERNANCE POLITIQUE .......................................................................................................60
1.6.2 GOUVERNANCE ADMINISTRATIVE...............................................................................................65
1.6.3 GOUVERNANCE ECONOMIQUE ..................................................................................................67
1.6.4 GOUVERNANCE LOCALE ET DEVELOPPEMENT REGIONAL ...............................................................71
1.7 ATOUTS, LECONS TIREES ET DEFIS MAJEURS A RELEVER .....................................................73
1.7.1 ATOUTS ET ACQUIS DE DEVELOPPEMENT .....................................................................................73
1.7.2 LEÇONS TIREES DE LA MISE EN ŒUVRE DES STRATEGIES A MOYEN TERME ..........................................74
1.7.3 DEFIS MAJEURS A RELEVER ........................................................................................................74
ii
ANNEXES ....................................................................................................................................... 139
ANNEXE 1 : TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES DE D’ETAT : SCENARIO DE REFERENCE .......................... 140
ANNEXE 2 : TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES DE D’ETAT : SCENARIO OPTIMISTE ................................ 141
ANNEXE 3 : CADRE DE RESULTATS ........................................................................................................ 142
ANNEXE 4 : ACTIONS PRIORITAIRES ...................................................................................................... 151
iii
Liste des graphiques
GRAPHIQUE 1: EVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DU PIB REEL 2013-2017 PAR RAPPORT AU SCENARIO DE
REFERENCE (SDR), AU SCENARIO DE CROISSANCE ACCELEREE (SCA) .................................................... 5
GRAPHIQUE 2: EVOLUTION DES RESULTATS SECTORIELS COMPARES AUX PREVISIONS ........................................ 5
GRAPHIQUE 3 : INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN ................................................................................ 29
GRAPHIQUE 4 : INCIDENCE DE LA PAUVRETE PAR MILIEU DE RESIDENCE, 2006, 2011 ET 2015 (%)................... 31
GRAPHIQUE 5 : INCIDENCE DE LA PAUVRETE SELON LE GROUPE SOCIO-ECONOMIQUE .................................... 32
GRAPHIQUE 6 : EVOLUTION DES INEGALITES 2006-2015 ........................................................................... 32
GRAPHIQUE 7 : REPARTITION DU MONTANT TOTAL DANS TOUS LES SECTEURS ET PAR REGION ........................... 39
GRAPHIQUE 8: REPARTITION DU MONTANT TOTAL PAR SECTEUR .................................................................. 40
GRAPHIQUE 9 : COMPARAISON DU NOMBRE DE JEUNES FINANCES ET LE NOMBRE D'EMPLOIS CREES PAR LES
SECTEURS ..................................................................................................................................... 40
GRAPHIQUE 10 : PROPORTION DES SCOLARISES AU SECONDAIRE ET AU SUPERIEUR ......................................... 44
GRAPHIQUE 11 : L'ACCES AU FINANCEMENT ............................................................................................ 44
GRAPHIQUE 12 : REPARTITION DES MENAGES PAR REVENU ET PAR POTENTIEL D'ACCES AU CREDIT IMMOBILIER
(MILLIERS DE FCFA) ...................................................................................................................... 47
GRAPHIQUE 13 : EVOLUTION COMPAREE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE DE LOGEMENT AU TOGO (MILLIERS) .... 47
GRAPHIQUE 14: SYNERGIE ET INTERSECTORIALITE ENTRE LES AXES DU PND ET LES ODD .............................. 111
GRAPHIQUE 15 : CROISSANCE DU PIB ................................................................................................... 116
iv
ENCADRE 14 : SYSTEME D'INFORMATION POUR LE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DU PND ................................ 126
ENCADRE 15 : SUIVI PARTICIPATIF ........................................................................................................ 127
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
v
CECA : Coopérative d’épargne et de crédit aux artisans
CEDEAO : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEET : Compagnie d’énergie électrique du Togo
CENTIF : Cellule nationale de traitement des informations financières
CFE : Centres des formalités des entreprises
CFPJ : Centre de formation des professions de justice
CGA : Centre de gestion agréé
CGES : Cadre de gestion environnementale et sociale
CGPP : Cadre de gestion de pestes et pesticides
CMU : Couverture maladie universelle
CNDH : Commission nationale des droits de l’Homme
CNEJ : Coalition nationale pour l’emploi des jeunes
CNFMT : Commission nationale des frontières maritimes du Togo
CNJ : Conseil national de la jeunesse
CNPD : Conseil national des politiques de développement
CNSS : Caisse nationale de sécurité sociale
CNUCED : Conférence des nations unies sur le commerce et le développement
CODEPA : Comité de coordination pour le développement et la promotion de
l'artisanat africain
CORDAT : Commissions régionales de développement et de l’aménagement du territoire
CPIA : Country policy and institution assessment
CRA : Centre de ressources pour l’artisanat
CRDAT : Comités régionaux de développement et de l’aménagement du territoire
CRT : Caisse de retraite du Togo
CSM : Conseil supérieur de la magistrature
CUT : Compte unique du trésor
DGEAE : Direction générale de l`économie et des analyses économiques
DGUH : Direction générale de l’urbanisme et de l’habitat
DSRP-C : Document complet de stratégie de réduction de la pauvreté
DSRP-I : Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté
DRPDAT : Directions régionales de la planification du développement et de l’aménagement
du territoire
DUDH : Déclaration universelle des droits de l’Homme
vi
EES : Evaluation environnementale stratégique
EIES : Etudes d’impacts environnemental et social
ENA : Ecole nationale d’administration
ENT : Environnement numérique de travail
EPU : Examen périodique universel
ETFP : Enseignement technique et formation professionnelle
FAIEJ : Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes
FAO : Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
FCFA : Franc de la communauté financière africaine
FEC : Facilité élargie de crédit
FIDA : Fonds international pour le développement agricole
FMI : Fonds Monétaire International
FNFI : Fonds national de la finance inclusive
FSDH : Fonds spécial pour le développement de l’habitat
FTTH : Fiber to the home (Fibre optique à domicile)
GAR : Gestion axée sur les résultats
GDT : Gestion durable des terres
GER : Grande entreprise routière
GES : Gaz à effet de serre
GSM : Global system for mobile communications
GSMA : Global system for mobile communications association
GUCE : Guichet unique du commerce extérieur
HAAC : Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication
HAPLUCIA : Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions
assimilées
HCM : Haut conseil pour la mer
HCRRUN : Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale
IDA : International development association
IDE : Investissement direct étranger
IDH : Indice de développement humain
IGE : Inspection générale d’Etat
IGF : Inspection générale des finances
IGSJP : Inspection générale des services juridictionnels et pénitentiaires
IMF : Institution de microfinance
INAM : Institut national d'assurance maladie
vii
INSEED : Institut national de la statistique et des études économiques et
démographiques
MAP : Matrices d’actions prioritaires
MASPFA : Ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation
MCC : Millennium challenge corporation
MEF : Ministère de l`économie et des finances
MICS : Multiple indicator cluster survey (Enquête par grappes à indicateurs multiples)
MIVA : Marché ivoirien de l’artisanat
MPD : Ministère de la planification du développement
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
OCRTIDB : Office centrale de répression du trafic illicite des drogues et du blanchiment
OEV : Orphelins et enfants vulnérables
ODD : Objectifs de développement durable
ODEF : Office de développement et d’exploitation forestière
OIT : Organisation internationale du travail
OMS : Organisation mondiale de la santé
OMD : Objectifs du millénaire pour le développement
ONAEM : Organisme national chargé de l’action de l’Etat en mer
ONU : Organisation des nations unies
ONUSIDA : Programme commun des nations unies sur le VIH/Sida
OTR : Office togolais des recettes
OSC : Organisation de la société civile
PADAT : Projet d’appui au développement agricole au Togo
PAEIJ-SP : Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les
secteurs porteurs
PAIPJA : Projet d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes artisans
PAL : Port autonome de Lomé
PAM : Programme alimentaire mondial
PARTAM : Projet d'aménagement et de réhabilitation des terres agricoles de la
zone de Mission de Tové
PASA : Projet d’appui au secteur agricole
PASJ : Programme d’appui au secteur de la Justice
PBVM : Projet d'aménagement hydro de la basse vallée du fleuve Mono
PDC : Programme de développement communautaire
PDP : Plans de développement préfectoraux
PDRD : Projet de développement rural de la plaine de Djagblé
viii
PDRI-MO : Projet de développement rural intégré de la plaine de Mô
PGCIT : Projet de gestion intégrée des catastrophes et des terres
PGES : Plans de gestion environnementale et sociale
PIB : Produit intérieur brut
PIP : Programme d’investissement public
PISE : Plan intégré de suivi et évaluation
PME : Petite et moyenne entreprise
PMI : Petite et moyenne industrie
ix
PSFG : Projet de développement du secteur financier et gouvernance
PSNEJ : Plan stratégique national pour l’emploi des jeunes
PTF : Partenaires techniques et financiers
PTFM : Programme des plates-formes multifonctionnelles
PUDC : Programme d’urgence de développement communautaire
PSAEG : Projet économique de soutien aux activités économiques de groupements
PVVIH : Personne vivant avec le VIH
QUIBB : Questionnaire unifié des indicateurs de base du bien-être
RGPH : Rapport général sur la population et l’habitat
RN : Route nationale
RNA : Rapport national agricole
x
TEU : Twenty-foot equivalent unit (Equivalent Vingt pieds)
THIMO : Travail à haute intensité de main d’œuvre
TIC : Technologie de l’information et de la communication
TOGO-PROM : Société togolaise de promotion
UA : Union africaine
UEMOA : Union économique et monétaire ouest africaine
UNESCO : Organisation des nations unies pour l'éducation, la culture et la science
UNFPA : Fonds des nations unies pour la population
UNICEF : Fonds des nations unies pour l’enfance
UTB : Union togolaise de banque
VIH/Sida : Virus de l'immunodéficience humaine/ Syndrome d'immuno déficience acquise
WACEM : West African cement
WARCIP : West African regional communications infrastructure program
WASCAL :West african sciences service center on climate change and adapted land use
ZAAP : Zone d’aménagement agricole planifiée
xi
RESUME EXECUTIF
Le gouvernement est conscient que les efforts doivent être intensifiés pour jeter et
consolider les bases de l’émergence future du Togo, d’ici à 2030. Le diagnostic dégage les
principaux défis du Plan national de développement 2018-2022 auxquels le Togo doit
s’attaquer pour mieux se positionner sur le chemin de la transformation structurelle de
l’économie. Ce sont principalement :
- le développement d’une chaîne logistique et de transport autour du Port autonome de
Lomé en l’intégrant à un réseau de transport rénové en vue de créer un hub logistique
et un corridor de développement compétitifs ;
- le développement des chaînes de valeur dans le secteur agro-sylvo-pastoral par la
mise en place des agropoles fédérant plusieurs activités (culture vivrière, aquaculture,
transformation et recherche) y compris la réforme du foncier ;
- le développement des chaînes de valeur dans le secteur des industries manufacturière,
artisanale et extractive par la création de parcs industriels intégrés et tournés vers des
industries exportatrices et intensives en main d’œuvre (exemple de l’industrie textile),
ainsi que le développement de la transformation des filières des phosphates et le
renforcement de la filière de transformation du calcaire ;
- le parachèvement des réformes du cadre juridique de régulation du secteur des TIC,
la réduction des coûts et l’amélioration de la connectivité pour progresser rapidement
vers la digitalisation de l’économie ;
- la réduction du déficit en fourniture de services énergétiques ;
- l’accélération de la croissance (le Togo se trouve dans le tiers inférieur des pays pairs
en termes de croissance de PIB réel/habitant) ;
- l’amélioration de la gouvernance sous toutes ses formes qui se traduit par une
administration dont les performances doivent être renforcées pour accompagner la
transformation de l’économie et la consolidation du tissu social ;
- l’inclusion sociale et financière qui devrait assurer une meilleure redistribution des
retombées de la croissance;
- la mobilisation des ressources afin d’améliorer la capacité d’endettement de l’Etat et
d’attraction des investissements privés.
L’ambition des autorités togolaises est de faire du Togo une nation à revenu intermédiaire
économiquement, socialement et démocratiquement solide et stable, solidaire et ouverte
sur le monde. Le PND 2018-2022 tire ses fondements des défis dégagés dans le diagnostic,
de la revue de la SCAPE, du Projet de société du Chef de l’Etat duquel découle la
Déclaration de politique générale du gouvernement, de l’Agenda 2030 de développement
durable, de la Vision 2020 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Il a pour objectif global de transformer
structurellement l'économie, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive,
créatrice d'emplois décents et induisant l'amélioration du bien-être social.
xii
Les principes directeurs formulés pour guider la mise en œuvre du PND sont : (i)
leadership et appropriation ; (ii) partenariat et redevabilité mutuelle ; (iii) gestion axée sur
les résultats et durabilité ; et (iv) équité, genre et inclusion.
Le Togo va rechercher une croissance forte et inclusive (7,6% à l’horizon 2022) qui
résultera de la transformation structurelle de l’économie. Cette croissance sera
volontairement orientée pour un développement durable et inclusif, fondé notamment sur
une dynamique en vue d’une : (i) modernisation agricole, (ii) industrialisation adaptée aux
réalités nationales, et (iii) diversification économique qui crée des emplois décents,
xiii
contribue à réduire grandement le taux de pauvreté et les inégalités, et élargit l’accès aux
services sociaux de base.
Par ailleurs, l’action du gouvernement sera portée sur la mise en place d’un pôle
manufacturier et d’industries extractives (en lien avec le développement d’un pôle
logistique d’excellence) parce qu’il considère l’industrie et les mines comme des moteurs
importants pour la dynamisation du rythme de croissance et des piliers incontournables
pour la transformation structurelle de l’économie. En effet, une croissance significative des
activités manufacturières et extractives est nécessaire pour la création d’opportunités
d’emplois. Dans cette perspective, il s’attachera essentiellement à mettre en place des
politiques cohérentes (simplification des procédures et mesures incitatives) qui favorisent
(i) l’intégration des unités de production à la ZES et le développement de l’industrie textile
centrée sur le haut-de-gamme destiné à l’exportation ; et (ii) le développement de chaînes
de valeur pour le sous-secteur des industries extractives (promotion d’une filière de
production d’engrais, développement des matériaux de construction, etc.).
Enfin, le gouvernement mise sur un investissement important dans le capital humain, afin
de faire du togolais le premier acteur et le premier bénéficiaire du développement du
pays. En d’autres termes, il s’agira de consolider le socle social national et renforcer les
mécanismes d’inclusion. A cet effet, le PND mettra un accent particulier sur (i) la formation
professionnelle, qui constitue un élément central pour améliorer la productivité de
l’économie, accélérer l’emploi des jeunes et réduire les inégalités sociales ; (ii) la
protection sociale, afin d’élargir progressivement l’inclusion à toutes les couches de la
population et renforcer la contribution du secteur social à la création de richesse ; (iii) la
responsabilité sociale des entreprises, afin d’accroitre la responsabilisation citoyenne en
faveur de la protection des droits ; et (iv) la poursuite des efforts visant à améliorer la
qualité et l’accès aux services sociaux de base, notamment en matière d’éducation
générale, de santé, de nutrition, de services énergétiques, d’eau et assainissement.
Dans le cadre du présent PND, quelques thèmes transversaux ont été identifiés et pris en
compte dans la planification stratégique. Ils portent en effet sur des questions de première
importance pour le Togo telles que : (i) le genre, (ii) la couverture sanitaire universelle
avec un accent sur le VIH/Sida, (iii) l’emploi décent, (iv) la gouvernance, (v) le
financement, (vi) l’environnement, (vii) le renforcement des capacités, (viii) l’habitat et le
xiv
cadre de vie, (ix) la digitalisation de l’économie, (x) l’économie bleue, et (xi) la
contribution du PND à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Sur la base du cadrage macroéconomique, les ressources requises pour la mise en œuvre
du PND sur la période 2018-2022, sur la base du cadrage macroéconomique, sont de
4 622,2 milliards FCFA. Les dépenses d’investissement public sont évaluées à 1 623,1
milliards de FCFA, représentant 35,1% du coût global. Les investissements privés couvrent
le reste du financement à raison 2 999,1 milliards de FCFA. Ces ressources contribueront
à financer les programmes et projets de l’axe 1 relatif à la mise en place d’un hub logistique
d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre, les projets de l’axe 2 sur le
développement des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries
extractives et ceux de l’axe 3 relatif à la consolidation du développement social et au
renforcement des mécanismes d’inclusion.
Le financement du PND se fera par le biais de la mise en œuvre d'une stratégie ambitieuse
de mobilisation de ressources internes et externes, axée sur des méthodes nouvelles et
innovantes, en sus du recours à l'APD traditionnelle.
Au titre des financements innovants, l'émission de titres publics, la mobilisation des fonds
des togolais de l'extérieur, les obligations garanties par les pays donateurs vendues sur le
marché financier, les allocations provenant des fonds générés par la vente des quotas
d'émission, les PPP, les prêts bonifiés, le financement participatif, l'actionnariat populaire,
etc., pourront être utilisés.
xv
conduit au travers d’une approche largement participative et à laquelle l’ensemble des
parties prenantes a été associé, y compris au niveau territorial. Sa mise en œuvre appelle
également la mobilisation et l’implication de toutes les parties prenantes notamment le
secteur privé, la société civile, ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Afin de s’assurer de l’atteinte effective des résultats, le gouvernement, tirant les leçons des
expériences passées, mettra en place une agence dédiée notamment à l’implémentation
du PND. L’objectif est de disposer d’un outil intégré, focalisé et suffisamment efficace pour
mobiliser l’ensemble des acteurs, notamment le secteur privé et la société civile.
Afin d’assurer un suivi et une mobilisation efficiente des ressources dès le lancement du
PND, le gouvernement entend s’appuyer de manière transitoire sur les structures
existantes, notamment les structures de coordination des ministères du plan et des
finances, ainsi que les unités spéciales de suivi et d’exécution sous l’égide de la Présidence
de la République et de la Primature. Ce dispositif, intégrant pleinement le secteur privé et
la société civile, se présentera comme suit : (i) un conseil national de développement,
structure positionnée au niveau stratégique qui donne les orientations et effectue le suivi
stratégique des résultats ; (ii) un secrétariat stratégique en appui au conseil national de
développement et chargé de la coordination du suivi des actions menées ; (iii) un
secrétariat opérationnel constitué par le secrétariat technique du DSRP et dont la mission
reste l’animation quotidienne du dispositif de suivi intégré. Pour les besoins de la cause,
des relations de travail claires seront définies entre le secrétariat DSRP et les structures de
planification et de budgétisation que sont la direction générale de la planification et du
développement et la direction générale du budget.
Au niveau régional et local, seront mise en place, les commissions régionales et locales de
développement et d’aménagement du territoire et leur comités techniques prévus par la
loi-cadre sur l’aménagement du territoire.
xvi
La mise en œuvre du PND 2018-2022 se fera dans un contexte qui présente des risques qui
pourraient entraver la bonne marche du Togo vers l’émergence. Le gouvernement
envisage de conduire un agenda cohérent de mesures et de réformes de grande ampleur
qui conduiront à minimiser ces risques et à la transformation structurelle de l’économie.
La mise en œuvre réussie du PND requiert également une posture prospective, c’est-à-
dire une anticipation des défis futurs pour être en mesure de faire face aux menaces et
exploiter les meilleures opportunités offertes à court, moyen et long termes.
xvii
INTRODUCTION
Après les années de crise sociopolitique qui ont mis à mal l’économie nationale, le
Togo a mis en œuvre des réformes de grande envergure à travers des stratégies de
réduction de la pauvreté successifs (DSRP-I, DSRP-C, SCAPE) permettant d’inverser la
tendance à la détérioration des indicateurs macroéconomiques et sociaux et de
retrouver le chemin d’une croissance positive et de plus en plus forte. Entre 2006-2015,
le taux moyen de croissance du PIB réel dépasse 5%, l’incidence de la pauvreté a
diminué de 6,6 points de pourcentage, l’emploi a connu des progrès notables et
l’indice de développement humain s’est amélioré.
En dépit des progrès notables, des défis importants persistent en termes d’inégalités
sociales et spatiales, de faiblesse du système productif national, de ressources
humaines et de gouvernance. La mise en œuvre de la SCAPE arrivant à son terme, les
autorités togolaises ont décidé de doter le pays d’un Plan national de développement
(PND) pour la période 2018-2022. Nouveau cadre de référence en matière de
développement, le PND entend concilier et traduire les ambitions d’émergence et de
développement durable à travers la transformation structurelle de l’économie et la
professionnalisation des différents secteurs des chaînes de valeurs, l’accélération de
la croissance, la réduction de la pauvreté et des inégalités et la préservation de
l’environnement. Cet exercice se déroule dans un contexte marqué, certes, par des
défis majeurs, mais également par des opportunités dont l’exploitation judicieuse peut
permettre l’émergence économique à long terme.
Sur le plan sous-régional, l’engagement de plus en plus affirmé par les dirigeants de
la CEDEAO pour une plus forte convergence des économies est plutôt favorable à une
meilleure intégration économique, un marché estimé à 380 millions de personnes qui
représente la plus grande opportunité pour la croissance de l’économie togolaise.
Cependant, on note que plusieurs pays de la sous-région investissent massivement
dans les domaines dans lesquels le Togo a des avantages comparatifs, ce qui nécessite
des efforts supplémentaires pour accroître la compétitivité de l’économie nationale et
surtout du corridor de transit. En outre, la sous-région est toujours en proie à des
menaces sur le plan sécuritaire qui nécessitent des actions concertées pour maintenir
la paix et la stabilité, conditions indispensables pour le succès de toute stratégie de
développement.
Sur le plan national, la période de croissance relativement forte est ternie depuis août
2017 par des tensions socio-politiques qui ont entraîné un certain attentisme dans les
milieux des affaires. Fort heureusement, le climat de dialogue politique instauré
présage des perspectives plus sereines.
1
Au regard de ce qui précède, il devient donc impératif de repenser le développement
par un changement de paradigme dans la chaîne planification, programmation,
budgétisation et suivi-évaluation pour espérer réaliser les ambitions du Togo.
La nouvelle approche imprimée au PND est conduite par une vision ancrée dans la
réalité togolaise et centrée autour de quatre (4) lignes directrices clés :
Afin d’impliquer suffisamment l’ensemble des parties prenantes à la base, il s’est tenu
une série de consultations sur les priorités locales de développement dans les chefs-
lieux des cinq régions du pays. Celles-ci ont regroupé des acteurs locaux issus des
administrations déconcentrées et décentralisées ainsi que de la société civile, y
compris les représentations paysannes et traditionnelles.
2
Pour soutenir ce processus participatif, il s’est tenu une série de rencontres regroupant
les principales parties prenantes techniques du processus PND, en vue du
renforcement de leurs capacités dans les domaines ci-après : la priorisation des cibles
et des objectifs de développement durable ; la théorie du changement et l’analyse du
cadre logique au regard des cibles des ODD.
Les hautes autorités du pays ont également donné leurs orientations stratégiques visant
à renforcer la dimension économique du PND et à accroitre la synergie et le focus dans
sa conception et sa formulation. Ces nouvelles orientations ont été partagées avec les
acteurs de développement du secteur public, du secteur privé, de la société civile et
les partenaires techniques et financiers.
3
CHAPITRE 1 : DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ECONOMIQUE, SOCIALE
ET ENVIRONNEMENTALE
La croissance du PIB réel a été positive et soutenue depuis 2008, passant de 3,9% en
moyenne sur la période 2008-2012 à 5,2% sur la période 2013-2016, avec un pic de
6,1% en 2014 (CF. graphique 1). Ces performances s’expliquent par l’amélioration de
la productivité agricole, la relance de la production des industries extractives
(phosphate et clinker), et l’accroissement des investissements publics, notamment
dans les infrastructures de transports. Toutefois, elles restent inférieures aux scénarios
4
de référence ainsi qu’aux scénarios de croissance accélérée. Le PIB par habitant (en
termes de parité de pouvoir d’achat) reste relativement faible en 2013 (1390$)
comparé à certains pays de l’UEMOA comme le Mali (1493), le Burkina Faso (1638), le
Bénin (1793), le Sénégal (2243) ou la Côte d’Ivoire (2710)- Source FMI (2017).
Graphique 1: Evolution du taux de croissance du PIB réel 2013-2017 par rapport au scénario de référence
(SdR), au Scénario de Croissance Accélérée (SCA)
8 8,1
7,6
7 7,2
6,6
6 65,8 6,1
5,9 6 5,9 6,1
5 5,1 5,1
4,4
4 4
3
2013 2014 2015 2016 2017
SdR SCA Réalisation
Source : Rapport d’évaluation de la SCAPE, février 2017 et données de la Direction générale des
études et des analyses économique/Division prévisions, mars 2018
Les croissances sectorielles sont positives (CF. Graphique2), mais restent également
en-deçà des prévisions. Sur la période 2013-2016, la croissance du PIB est tirée par
une bonne progression du secteur primaire à un taux moyen de 5,5%, en dépit de sa
vulnérabilité aux chocs exogènes (aléas climatiques, cours mondiaux des produits
agricoles). Le taux de croissance du secteur secondaire a été en dessous du taux
moyen du PIB de 5,1%. En effet, le taux de croissance du secteur secondaire est
ressorti à 4,1%, consécutif à une bonne progression des BTP de 12,2% et des industries
extractive de 5,9% et manufacturière (0,4%). Le secteur tertiaire marchand enregistre
une progression de 4,3%, suite à un regain d’activités dans la chaîne de transport
(5,7%), et dans le domaine des Banques et des Assurances (6,0%).
Graphique 2: Evolution des résultats sectoriels comparés aux prévisions
20
Secteur primaire
15
10
5
0
-5 2013 2014 2015 2016 2017
5
Secteur secondaire
20
15
10
5
0
2013 2014 2015 2016 2017
Source : Rapport d’évaluation de la SCAPE, février 2017 et données de la Direction générale des
études et des analyses économique/Division prévisions, mars 2018.
La part relative des secteurs économiques au PIB n'a pas beaucoup changé sur la
période 2007-2016. Le système productif reste marqué par une prépondérance du
secteur primaire dont la part est de 40,8%, dénotant, notamment, d’une faible
transformation des matières premières agricoles. Le poids du secteur secondaire est
de 17,5% et celui du secteur tertiaire marchand de 22,4%. Cette évolution des parts
sectorielles à la formation du PIB traduit le fait qu'il n'y a pas eu de transformation
majeure de la structure de la production.
La faible productivité du secteur agro-sylvo-pastoral, le faible développement des
compétences, les coûts élevés des facteurs de production, la faiblesse de la croissance
dans les secteurs manufacturier et touristique/hôtellerie tous les deux en déclin (1%
par an entre 2007 et 2015) expliquent, en grande partie, la faible productivité globale
de l’économie, le plafonnement de la croissance et la persistance de l’extrême
pauvreté.
Relever le défi de la transformation structurelle nécessite donc un changement de
paradigme de développement, pour répondre aux attentes des Togolais, notamment
(i) le positionnement stratégique autour de moteurs intersectoriels intégrés (chaînes
de valeur) présentant de grands avantages comparatifs pour améliorer la productivité
et la compétitivité, faire face aux risques et saisir les opportunités dans un nouveau
contexte international et régional ; (ii) la nécessité de se concentrer sur des projets
phares intégrés porteurs de croissance et y consacrer les ressources nécessaires pour
leur mise en œuvre; (iii) le développement d’un marketing sur les ambitions et les
efforts de développement du Togo ; et (iv) l’approfondissement des interactions entre
le secteur public et le secteur privé pour réaliser les projets ciblés.
6
1.1.3 Croissance inclusive
Dans la mesure où la pauvreté est plus visible dans le monde rural où 68,7% de la
population est pauvre (QUIBB 2015), la croissance ne sera inclusive que si une
attention particulière est accordée au développement agro-sylvo-pastoral en général
et à l’agriculture en particulier. L’analyse des données sur la pauvreté montre que la
réduction des inégalités (mesurée par l’indice de Gini) demeure faible entre 2011 et
2015 dans le monde rural.
7
Tableau 1: Evolution des autres indicateurs macroéconomiques
Les principaux secteurs bénéficiaires des IDE sont les industries manufacturières et
extractives, les infrastructures, le commerce, les télécommunications et le secteur
financier. Les projets d'investissements ont porté notamment sur la construction d'un
troisième quai, d'un terminal à conteneurs et d'une nouvelle darse au Port Autonome
de Lomé; la construction d'une centrale électrique d'une capacité de 100 MW;
l'extension de l'Aéroport International Gnassingbé Eyadéma de Lomé; divers travaux
d'aménagement et d'amélioration du réseau routier national; la construction d’une
usine de clinker à Tabligbo de 1.5 million de tonnes par an, la construction de la
cimenterie de Kara de 250 mille tonnes par an et la rénovation d'hôtels.
Tableau 2: Investissements directs étrangers, 2009-2015 ($EU millions)
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
IDE entrants:
Flux ($EU millions) 48,5 85,8 711,1 121,5 183,5 53,9 52,7
Stock d'IDE ($EU millions) 516,3 565,5 1209,4 1358,1 1610,2 1466,9 1367,1
Stock d'IDE (% du PIB) [..] [..] [..] [..] 37,0 31,8 32,8
Source:UNCTADSTAT
8
1.1.6 Investissements publics et chaine PPBSE
De 1990 à 2006, du fait des crises socio-politiques et de leur impact sur les finances
publiques, le Togo a enregistré une importante dégradation de ses infrastructures de
base, le plaçant à la traine des pays de la sous-région. Durant la même période, le ratio
dépenses d’investissement public/PIB était de l’ordre de 2,5 %, contre une moyenne
de 6 % en Afrique subsaharienne.
Des évaluations et études conduites en 2016 et 2017 ont révélé que les problèmes
d’efficience des investissements publics ont sensiblement affecté les efforts consentis
en termes d’allocations budgétaires en faveur des infrastructures. La perte d’efficience
est évaluée à 70 % en moyenne au Togo contre 57% en Afrique subsaharienne. Elle est
notamment liée au déficit des capacités en planification-budgétisation, en conception,
mise en œuvre et suivi des projets, ainsi qu’à certaines défaillances du processus des
acquisitions.
Les résultats des efforts consentis par le Togo depuis 2009, avec l’appui des
partenaires, pour améliorer la chaine de la dépense publique se sont avérés
insuffisants pour l’amener au-delà de la moyenne africaine en termes d’efficience. A
l’aune de la nouvelle orientation impulsée par le Chef de l’Etat, et dans la perspective
de la généralisation des budgets programmes conformément aux directives
communautaires, un accent particulier sera mis sur le renforcement des capacités de
l’administration publique.
11
Dans le sous-secteur des pêches et de l’aquaculture, la production totale incluant
tous les segments du sous-secteur (pêche maritime, pêche continentale et pisciculture)
est d’environ 25.000 tonnes par an alors que la consommation est d’environ 80.000
tonnes par an, avec une consommation annuelle moyenne en poisson estimée à 13kg
par personne. Ainsi, ce déficit en approvisionnement de poissons fait qu’une part
importante des produits de la pêche consommée au Togo est importée (plus de 40.000
tonnes) pour satisfaire la consommation nationale.
En dépit de sa faible performance, ce sous-secteur demeure important pour le
développement d’une économie bleue, par l’importance de son rôle socioéconomique
(filet de sécurité pour les groupes vulnérables), son rôle dans la sécurité alimentaire
(protéines animales bon marché) y compris pour les populations éloignées du littoral
et des cours d’eau, et pour ses opportunités de développement économiques (rentes
et création d’emplois diversifiés) tant pour les petites exploitations extensives que
pour les projets à plus grande échelle et intensifs.
Au regard de ce qui précède, le gouvernement entend relever le défi de la
diversification des activités économiques dans le secteur de la pêche, notamment
développer des activités le long des filières de pêche pour valoriser les produits et
créer de la valeur ajoutée et des emplois, promouvoir la capacité des artisans de pêche
pour exploiter les ressources qui sont moins menacées et exploiter les ressources dans
de nouvelles zones de pêche où la pression est moins forte.
1.2.2 Situation du secteur des industries agroalimentaire, manufacturière,
artisanale et extractive
Caractérisé par une faible articulation entre ses différents sous-secteurs
(agroalimentaire, manufacturière, artisanale et extractive), l’industrie est confrontée à
de multiples défis : (i) problèmes de la gouvernance, d’investissement et d’intégration
au reste de l’économie ; (ii) absence d’une stratégie claire de développement du
potentiel économique à moyen/long termes pour constituer des pôles de croissance
forts, intégrés et compétitifs autour desquels pourrait être structurée pour les années
à venir une croissance accélérée, diversifiée et inclusive ; (iii) faible disponibilité des
compétences techniques nationales nécessaires à la transformation du potentiel
économique ; et (iv) faible prise en compte des préoccupations environnementales et
sociales.
Cette situation ne favorise pas le développement de chaînes de valeur et de filières de
transformation. Le déficit énergétique et l’insuffisance des plateformes
infrastructurelles et financières plombent la compétitivité des industries en
occasionnant des surcoûts non négligeables.
Le pays reste confronté au défi de l’émergence de pôles industriels (création de parcs
industriels) et miniers (développement de la transformation du phosphate et du
calcaire en particulier) et au développement de la filière artisanale en tant que source
de création d’emplois.
L’industrie agro-alimentaire est faiblement développée. Elle est caractérisée par la
petite transformation des produits agricoles qui est assurée par de petites unités avec
des capacités limitées. On note également le non-respect des normes de qualité
rendant les produits non compétitifs. Le Togo a une forme d’insertion primaire au sein
12
du commerce international en ce sens que des produits agricoles sont exportés à l’état
brut. Cette insertion limite la capacité de création de richesses et d’emplois dans le
secteur agricole.
En ce qui concerne les grandes unités de transformations, elles sont très peu
nombreuses et sont confrontées à la non disponibilité des matières premières de
bonne qualité et en quantité suffisante.
Le défi majeur à relever est de pouvoir intégrer ces grandes industries au secteur de
la production agricole.
L’analyse de la situation de l’industrie manufacturière montre que ce sous-secteur
est caractérisé par des coûts élevés de production qui ne permettent pas le
développement d’une industrie de transformation d’envergure afin de valoriser les
produits et réaliser des économies d’échelle (eau, électricité, matières premières
importés). Elle subit également les restrictions du secteur bancaire qui entravent
l’accès au capital, ainsi que la concurrence assidue des produits étrangers, qui
affectent la compétitivité du secteur au niveau local et international. Le cadre légal,
réglementaire, institutionnel et organisationnel est inadéquat, du fait de la faible
présence des structures d’intermédiation, de marketing et d’accompagnement.
Par ailleurs, le faible niveau d’investissement ne permet pas de placer le pays sur la
voie de l’industrialisation. Ce déficit s’explique par les difficultés d’accès au crédit et
la faiblesse de sites industriels aménagés et la faible intégration du secteur industriel
aux autres secteurs de l’économie.
Pour lever les contraintes qui freinent le développement du secteur industriel, un
cadre de référence participatif pour le développement industriel du Togo à l’horizon
2020 a été élaboré. Des réformes ont aussi été initiées en vue de restructurer les
entreprises en difficulté et d'améliorer l'environnement des affaires. Il s’agit
notamment de : (i) la mise en place du guichet unique du commerce extérieur, (ii)
l’opérationnalisation du centre de gestion agréé pilote, (iii) la poursuite des réformes
au Centre des formalités d’entreprises, (iv) l’élaboration et l’adoption du nouveau
code des investissements et de la nouvelle loi sur la zone franche, (v) la sécurisation
des sites d’Adétikopé et de Kpomé et la réalisation de leur schéma directeur, et (vi) la
mise en place de l’Agence nationale de promotion et de garantie de financement des
PME / PMI (ANPGF). Par ailleurs une étude sur la refonte de l’Agence de Promotion
des Investissements et de la Zone franche (API-ZF) en une Agence de la promotion des
investissements et des exportations (APIEX) a été réalisée.
Toutefois, en vue de renforcer les pôles ou parcs industriels, des défis restent à
relever, notamment : (i) l’amélioration du cadre d’accès au foncier et la mise à
disposition de terrains pour le développement des parcs ; , (ii) l'augmentation de l'offre
d'électricité à un coût plus compétitif ; (iii) l'amélioration de la qualité, du coût et de
la fiabilité des services de TIC ; (iv) l'approfondissement du système financier ; (v)
l'amélioration de la qualité des ressources humaines en adéquation avec les besoins
du secteur privé ; (vi) la mise en place de Zones Economiques Spéciales (ZES) ; (vii)
la promotion de la qualité et des droits de propriété industrielle ; (viii)
l’accompagnement dans la démarche d’intégration des préoccupations
13
environnementales et sociales ; ainsi que (ix) la lutte contre la corruption, la fraude, le
faux et la contrefaçon.
En ce qui concerne l’artisanat, le Togo dispose d’un important patrimoine qui intègre
les composantes suivantes : artisanat d’art, utilitaire ou de production et de services.
On y rencontre huit branches d’activités notamment : (i) agroalimentaire, alimentation,
restauration ; (ii) mines et carrières, construction et bâtiment ; (iii) métaux,
constructions métalliques, mécanique, électromécanique, électricité, électronique et
petites activités de transport ; (iv) bois et assimilés, mobilier et ameublement ; (v)
textile, habillement, cuirs et peaux ; (vi) audiovisuel et communication ; (vii) hygiène
et soins corporels et (viii) artisanat d’art et de décoration.
L’analyse des effets produits par les nouvelles possibilités offertes par le secteur en
matière de production et d’exportation montre que l’artisanat, d’une manière
générale, est entré dans sa phase de croissance. Les résultats enregistrés sont très
significatifs. En effet, près de 8 milliards ont été investis par le gouvernement dans le
secteur dont 2,916 milliards de crédits octroyés, 965 millions investis dans la
réalisation des projets et 3,900 milliards de kits d’outillage offerts aux jeunes artisans.
Le Projet d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes artisans (PAIPJA) a
permis de renforcer les capacités entrepreneuriales et matérielles de 5000 jeunes
artisans en vue de faciliter leur insertion professionnelle pour lutter contre le chômage
et le sous-emploi. En vue de faciliter l’accès des bénéficiaires du PAIPJA au micro
crédit, un partenariat avec la Coopérative d’épargne et de crédit aux artisans (CECA)
a été noué à travers la mise en place d’un fonds de garantie d’un montant de 100
millions de FCFA.
Dans le domaine de la promotion commerciale du secteur, des facilités sont négociées
pour permettre la participation massive des artisans aux foires et expositions
nationales et internationales et donner une visibilité à leurs produits.
Afin de disposer de données fiables sur le secteur, le gouvernement togolais a mis en
place un projet de banque de données : le Système d’information et de statistique
nationales de l’artisanat (SISNA). L’objectif du SISNA est d’avoir un dispositif de
collecte, d’analyse, de stockage et de diffusion de l’information qualitative et
quantitative du secteur et de son environnement. A terme, il permettra de disposer des
informations actualisées portant, entre autres, sur les métiers du secteur de l’artisanat,
ses acteurs (artisans, structures de promotion, partenaires), les textes qui le régissent,
les formations et les technologies sur les métiers artisanaux.
Par ailleurs, le gouvernement a mis en place le Centre de ressources pour l’artisanat
(CRA) qui est un espace dédié aux artisans où ces derniers peuvent disposer des
équipements et des ressources mutualisées que la petite entreprise ne peut acquérir
individuellement. Déjà opérationnels dans une vingtaine de préfectures, les CRA
seront implantés dans tous les chefs-lieux de préfecture sur l’ensemble du territoire
togolais. Le CRA fournit des prestations de services aux artisans, œuvre pour la
formation initiale ou formation par apprentissage et complète la formation des artisans
par le perfectionnement sur les équipements mis en place. Le montant investi pour la
promotion des CRA s’élève à 850 millions de FCFA.
14
En termes de défis, il s’agira de : (i) poursuivre le renforcement du cadre juridique et
institutionnel du secteur ; (ii) poursuivre la mise en place des CRA pour couvrir toutes
les préfectures ; (iii) proposer d’autres mécanismes de financement adaptés au
secteur ; (iv) mettre en place un mécanisme de protection sociale des artisans ; (v)
promouvoir l’artisanat à travers l’organisation et la participation des acteurs à des
évènements forains ainsi qu’encourager la consommation des produits artisanaux ; (vi)
renforcer le système d’apprentissage et de formation professionnelle des artisans ; et
(vii) favoriser la création des entreprises artisanales.
Concernant les mines, la poursuite des efforts de recherche minière et géologique a
permis d’envisager diverses potentialités pour l’exploration et l’exploitation.
Pour l’exploration, sur une superficie de 56 600 km2, environ 40 000 km2 ont été
couverts par la prospection géochimique stratégique, donnant la situation suivante :
150 sites pour l’or,70 sites pour les polymétalliques (zinc, plomb, cuivre, étain,
tungstène, molybdène), 5 sites pour le phosphate, 2 sites pour le rutile, 2 sites pour la
chromite, 2 sites pour le platine, 1 site pour le diamant, 1 site pour les terres rares (Ce,
La, Y). En dehors de ces indices signalés par la géochimie, il y a lieu d’en mentionner
d’autres, dont les études devront être reprises, comme le fer de Lalamila au sud-ouest
du village de Pagala, l’ilménite et le rutile à Bagbé, à Konda (Kloto) et à Akoura près
de Pagala-Village, l’uranium, la chromite du Mont Ahito, le corindon du massif de
Sotouboua, les matériaux de construction dans le bassin côtier (sable, gravier).
Pour les ressources non métallifères, on a le phosphate (50 millions de tonnes), les
dolomies (plus de 100 millions de tonnes) et calcaire (200 millions de tonnes), les
argiles industrielles (environ 500 millions de tonnes), la tourbe (5 millions de tonnes)
et les pierres ornementales.
15
Toutefois, le secteur est confronté à de grands défis qui sont: (i) la définition et la mise
en place d’une approche globale incluant les éléments clés et les bonnes pratiques
nécessaires à l’attraction des acteurs et investisseurs requis; (ii) la définition et la mise
en place d’une approche intégrée d’exploitation des phosphates; (iii) une attractivité
juridique et fiscale à optimiser dans l’intérêt du pays et des investisseurs ; (iv)
l’intégration effective des évaluations environnementales et sociales dans le processus
de délivrance des permis d’exploration et d’exploitation minière ; (v) la levée des
freins procéduraux supposant la mise en place des procédures de permis simples et
rapides, équitables et transparentes ; et (vi) le respect par les entreprises de leurs
responsabilités sociétales dans l’exploitation des minerais.
1.2.3 Situation du secteur du tourisme et de la culture
En effet, (i) l’offre touristique est disponible en quantité mais de qualité limitée et
manque de mise en valeur et de promotion des sites : seul un site est inscrit au
patrimoine mondial de l’UNESCO ; (ii) la faible connectivité et l’insuffisance de centres
de formation adéquats freinent le développement du secteur ; (iii) l’absence d’un
mécanisme de facilitation du financement de la chaîne de valeur engendre la faible
qualité de l’investissement dans le secteur ; (iv) les aires protégées qui constituent de
véritables moteurs de développement touristique ne sont pas suffisamment protégées.
Le défi pour le Gouvernement est d’impulser le secteur touristique avec la mise en
œuvre de projets structurants permettant de tester différents positionnements pour le
tourisme togolais (balnéaire, culturel, sportif, affaires, écotourisme, agrotourisme,
etc.).
Le secteur de la culture est composé du patrimoine culturel matériel et immatériel,
des industries culturelles et créatives. Il constitue une source d’identité, de
rapprochement et de cohésion sociale. A ce titre, il est un vecteur d'identification, et
de socialisation des peuples.
Au cours de ces dernières années, des efforts ont été consentis pour mieux intégrer le
secteur culturel et artistique aux stratégies de développement. Ces efforts sont
marqués entre autres par l’adoption d’un document de politique culturelle en 2011,
l’inventaire général du patrimoine culturel matériel et immatériel,
l’opérationnalisation du Fonds d’aide à la culture qui contribue au financement des
projets culturels et la formation des acteurs culturels, l’adoption du statut de l’artiste,
etc.
Cependant, des défis importants restent à relever pour faire de l’art et de la culture,
un véritable socle du développement. Il s’agit notamment de l’insuffisance
d’investissement dans le domaine de l’industrie culturelle et artistique et
spécifiquement en faveur des métiers, le manque de cadres intermédiaires qualifiés et
spécialisés. On note aussi le piratage et la contrefaçon des œuvres des artistes
culturels, la faible promotion de la coopération culturelle, des échanges et du dialogue
16
interculturels pour mieux affirmer l’identité culturelle nationale et affronter les enjeux
et saisir les opportunités de la mondialisation des cultures. La culture est très peu
intégrée dans le commerce international.
Dans le but d’avoir un ancrage culturel pour promouvoir le développement
économique et social, le défi pour le gouvernement est la réalisation d’une étude sur
l’économie et les bienfaits de la culture couplée à la mise en place d’un mécanisme de
protection du patrimoine culturel et la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.
1.2.4 Situation du secteur du commerce
Sur la période 2009-2015, on note une modification de la structure des exportations
avec le recul (en termes de part) des produits traditionnels que sont les ciments et les
phosphates, et un regain d'importance du coton et de l'or. On note également une
hausse de la part des produits agricoles. Cette tendance n'est cependant pas
homogène au sein de ces groupes de produits. Ainsi, la part des ciments hydrauliques
dans les exportations totales est passée de 23,7% en 2009 à 7,3% en 2015 tandis que
celle des biens de consommation a augmenté de 12,8% à 20,5%.
Les pays de l'UEMOA et de la CEDEAO restent le principal débouché pour les
exportations togolaises, même si une diversification vers les autres marchés est
observée, notamment ceux de l'Asie. Entre 2009 et 2015, la part des exportations vers
les pays de l'UEMOA a progressé (passant de 42,7% à 51,3%) tandis que la part des
exportations à destination des autres pays africains (essentiellement le Nigeria et le
Ghana, membres de la CEDEAO) a baissé.
Les importations togolaises ont fluctué entre 621 et 1113 milliards de FCFA entre 2009
et 2015. La structure des importations est restée relativement stable : elles sont
composées approximativement aux deux-tiers de produits manufacturés et au tiers de
produits primaires. En 2015, les importations sont composées de 18,7% de produits
chimiques, 16,4% de produits agricoles, et 16,1% de matériels électriques et non-
électriques.
Partant d'un niveau déficitaire en 2009, la balance des services s'est améliorée
progressivement pour atteindre un excédent de 42,5 milliards de FCFA en 2015. Cette
évolution est imputable essentiellement à une amélioration des exportations de
services de transport aérien dans un premier temps, et à un infléchissement des
importations de services de transport au cours des récentes années. En effet, en 2011,
les exportations de services ont augmenté de 51% pour s'établir à 240,1 milliards de
FCFA, reflétant une hausse des services de transport aérien liée aux activités de la
compagnie régionale ASKY Airlines. Les exportations de services sont restées
relativement stables par la suite, quoiqu'ayant marqué un léger repli à 228 milliards de
FCFA en 2015. Les importations de services, dominées par les services de transport,
ont progressé graduellement pour atteindre 232,9 milliards de FCFA en 2013, mais se
sont repliées à 185,5 milliards FCFA en 2015 du fait d'une baisse de la demande en
services de fret maritime.
Au total, le ratio des exportations et importations de biens et services au PIB a culminé
à 76,3% en 2013 avant de revenir à 53,9% en 2015. Cette situation reflète la tendance
des importations liées aux investissements en infrastructures. La balance commerciale,
17
structurellement déficitaire, a affiché un déficit de 333,4 milliards FCFA en 2015 contre
422,8 milliards CFA en 2013.
Des défis importants demeurent dans le secteur financier et portent sur : (i)
l’insuffisance de la commodité et l’utilisation limitée des moyens de paiements en
particulier le mobile money ; (ii) la faiblesse de l'épargne dans les établissements
formels ; (iii) l’insuffisance de financement pour le secteur agricole ; (iv) la gestion des
risques pour les clients fiables ; (v) la difficulté d’accès au crédit en particulier pour les
PME, les femmes et les jeunes entrepreneurs ; et (vi) le coût élevé du crédit.
19
Tableau 3 : Nombre d'entreprises créées par an
Les procédures et délais relatifs au règlement des litiges commerciaux ont été
améliorés avec (i) la création et l’automatisation des chambres commerciales et (ii)
l’adoption d’un protocole de procédure entre l’ordre des avocats et le tribunal de
Lomé fixant d’un commun accord le nombre des renvois et le délai moyen de
règlement des contentieux. Cette disposition a permis de réduire le délai moyen de
cent (100) jours pour se situer à 388 jours selon le rapport Doing Business 2016 de la
Banque Mondiale
Le commerce transfrontalier pour sa part a connu une refonte totale avec la mise en
place d’un Guichet unique du commerce extérieur (GUCE) en vue d’assurer la
facilitation des échanges, lutter contre la corruption et supprimer les faux frais. Cette
nouvelle vision qui a conduit à l’augmentation de plus de 19% des recettes de l’Etat,
explique à suffisance l’amélioration des classements du pays (2ème pays de l’UEMOA)
dans le rapport Doing Business, avec un bon de quarante-sept places (47 places) dans
le rapport de l’indice de la performance logistique pour se hisser à la 92ème place.
L’accès au crédit, le permis de construire, l’automatisation de chambres commerciale,
la lutte contre la fraude et la corruption dans la collecte des impôts et taxes ; la
protection des investisseurs ont connu une amélioration. Ces réformes structurelles
ont permis au Togo de gagner quelques places dans le classement « Doing Business »
(154ième rang en 2016 contre 165ième en 2010 sur 189 pays) et de respecter certains
critères devant contribuer à l’éligibilité au Millennium Challenge Account (MCA).
Cependant, le climat des affaires reste moins favorable que dans les pays pairs pour
ce qui concerne les indicateurs de facilité à faire des affaires et constitue, de ce fait,
une barrière à l’éclosion de la créativité et de l’entrepreneuriat des Togolais, limitant
leur capacité à saisir des opportunités. L’environnement des affaires s’étant érigé en
compétition au regard des exigences des investisseurs mondiaux, l’accélération dans
la mise en œuvre des réformes reste pour le Togo un défi non moins important.
Outre ce défi, d’autres contraintes telles que la qualité et le coût des
télécommunications et de l’internet, l’accès au foncier et la sécurisation foncière,
l’accès au financement; le coût et l’accès à l’énergie de qualité, la concurrence
déloyale du secteur informel, le protectionnisme/ dumping de certains pays membres
des organisations sous régionales ; l’amélioration du système judiciaire, la complexité
de système fiscal et douanière sont entre autres les obstacles relevés par les
entreprises.
20
Par ailleurs, l'investissement privé qui se situe à environ 14% du PIB, est en-deçà de la
moyenne de l'Afrique subsaharienne. Les IDE ont chuté sur la période 2014-2015 pour
représenter 5% de la Formation brute de capital fixe en moyenne, en raison de
l’achèvement des grands projets d’investissements développés dans le cadre du
partenariat public-privé.
Les petites et moyennes entreprises (PME) du Togo connaissent des difficultés
classiques pour l’accès au financement. En effet, des entraves au financement des PME
résultant des actions de l’Etat subsistent. Il s’agit entre autres de : (i) l’environnement
socio-politique qui reste fragile, générant des risques pour le système bancaire dans
les activités d’octroi de crédit ; (ii) l’insuffisance de coordination et de promotion des
initiatives développées en faveur du financement des PME en particuliers des femmes
et des jeunes entrepreneurs ; et (iii) l’insuffisance de mécanisme de suivi-évaluation
des dispositifs d’appui au financement de l’Etat. En outre, les PME présentent quelques
défaillances liées à leurs capacités préjudiciables à leur financement et à leur
dynamisme sur le marché national et international.
1.3 DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES
Cette section met l’accent sur l’importance que le gouvernement togolais accorde au
développement des infrastructures parce qu’elles fournissent le socle essentiel sur
lequel se bâtissent le développement et la compétitivité de l'économie. Elle passe en
revue les efforts réalisés par le Togo dans la mise à niveau de ses infrastructures de
transport multimodal, dans l’amélioration de l’offre énergétique et des services de TIC
pour répondre aux besoins croissants des ménages et des opérateurs économiques en
termes de service, de sécurité et de compétitivité.
Les défis seront également abordés en lien avec : (i) le développement d’une chaîne
logistique et de transport autour du Port de Lomé en l’intégrant à un réseau de
transport rénové en vue de créer à moyen/long termes un hub logistique et un corridor
de développement compétitifs (des zones de production minières vers le marché
international, ouverture vers les pays de l’hinterland) et ; (ii) la définition d’une
politique d’investissement public, notamment dans le domaine des infrastructures de
soutien à la croissance (énergie, transport, TIC, etc.), pour faciliter la transformation
structurelle de l’économie et renforcer le rôle du secteur privé dans ce processus. La
prise en compte des scénarios climatiques dans la conception et le dimensionnement
des ouvrages et infrastructures (route, pistes, quai etc.) permettra d’assurer leur
durabilité et leur résiliences face au climat et aux risques de catastrophes.
1.3.1 Situation du secteur des transports
Le secteur des transports au Togo se caractérise par une couverture du réseau routier
en progrès, un port en eau profonde en plein essor, un trafic aérien en croissance, et
un réseau ferroviaire vétuste et quasi-inexistant.
Le réseau routier national est d’environ 11 777 km dont environ 2 101 km de routes
nationales revêtues et 1 473 km de voiries urbaines (source, année). Des gros
investissements sont consentis pour améliorer continuellement le niveau de service du
réseau routier national. Des progrès significatifs ont été enregistrés entre 2012 et 2016,
particulièrement le niveau de service de la RN1 (Lomé – Cinkassé) qui s’est traduit par
la réduction de la durée moyenne de passage d’un camion le long de la RN1 » de 72
21
heures en 2012 à 48 heures en 2016. Le défi majeur est la mobilisation des ressources
nécessaires pour investir progressivement dans le réseau routier national en fonction
du développement socio-économique du pays.
23
Niamtougou dans la région de la Kara. Il compte aussi 5 aérodromes locaux,
notamment ceux d’Anié, Atakpamé, Dapaong, -Mango et Sokodé.
Les travaux de modernisation de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadema (AIGE)
ont permis de le mettre aux normes internationales avec une capacité d’accueil
d’environ 2 millions de passagers par an. La mise en service a été effective en 2016 et
on dénombre 12 compagnies dont 9 assurent 122 vols réguliers par semaine avec des
liaisons vers les Etats-Unis. D’après l’ANAC, l’AIGE a enregistré un flux global de 1 010
494 passagers en 2017, soit une croissance de 18% par rapport à 2016 ; le fret aérien a
atteint 12 617 tonnes en 2017 soit une augmentation de 11% par rapport à 2016.
Les défis futurs relèvent de l’organisation de la zone de fret aérien doit être optimisée
en raison de la dispersion des entrepôts et l’inefficacité des opérations et contrôles
internes. Avec son nouveau statut d’aéroport international moderne, l’AIGE se
positionne pour accueillir les grandes compagnies aériennes d’Europe et d’Amérique.
L’AIGE devra permettre, d’une part, à la compagnie Asky de mieux s’implanter avec
sa flotte et mettre en place un hub pour desservir la sous-région et, d’autre part, de
développer des infrastructures connexes, de créer un marché de services et d’emplois
autour de l’aéroport afin de contribuer à la relance des activités économiques du pays.
Le réseau ferroviaire n’a pas connu de réhabilitation significative. Ce qui fait qu’il n’y
a plus de train de voyageurs depuis le milieu des années 90 et ce réseau n’est utilisé
depuis 2013 que sur 40 km environ (section Tabligbo-Dalavé) uniquement pour des
transports de clinker et de minerai (environ 400.000 tonnes par an).
Cependant depuis 2012, l’Etat togolais à travers sa Holding Togo Invest travaille à la
réalisation du Corridor logistique du Togo, un réseau d’infrastructures centré sur la
construction d'une nouvelle ligne de chemin de fer pour le transport lourd et les
marchandises, qui s'étend du port de Lomé au poste frontalier de Cinkassé, couvrant
une longueur de 670 km. Cette nouvelle ligne ferroviaire à écartement standard dont
les études de préfaisabilité ont été déjà réalisées permettra non seulement de
desservir les économies des pays de l’hinterland, mais aussi de libérer le potentiel
économique du corridor togolais à travers les différents projets de densification qui
seront mis en œuvre dans les secteurs des mines, de l’agriculture, de l’industrie et de
la logistique.
Enfin, pour le transport fluvio-lagunaire, le fleuve Mono ne serait navigable que sur
une cinquantaine de kilomètres et il existe un transport public de voyageurs par
pirogues sur le lac Togo.
24
Le secteur des communications électroniques au Togo est animé principalement par
deux opérateurs en concurrence sur le segment de la téléphonie mobile (Togocel et
Atlantique Telecom), un opérateur de téléphonie fixe (Togo Telecom) et trois
fournisseurs d’accès internet (Café Informatique présent sur le marché depuis 1998,
Teolis et le Groupe Vivendi Africa Togo titulaires d’une licence depuis juin 2017).
A ce jour, le nouveau cadre législatif et réglementaire est en voie d’achèvement, les
textes sur la société de l’information ont été adoptés, de même que les textes sur les
transactions et la signature électronique. Des projets structurants d’infrastructures ont
été réalisés ou en cours d’achèvement : le projet E-GOUV qui connecte plus de 560
bâtiments administratifs de la ville de Lomé avec 250 km de fibre optique, le projet
WARCIP qui renforce la connectivité du territoire par la construction de nouvelles
infrastructures permettant de réduire les coûts d’accès et d’améliorer la qualité du
réseau, le projet Wifi Campus avec la mise en place d’un réseau Wifi très haut débit
gratuit dans toutes les universités publiques et Centre Hospitaliers Universitaires
(CHU) du Togo, etc.
Le taux de pénétration de l’internet (fixe et mobile) atteint 36,31% en 2017, en hausse
de +33,45 points comparé à 2011. Cette forte croissance est essentiellement tirée par
l’internet mobile qui représente 98% des abonnés, du fait notamment du renforcement
de la concurrence avec l’attribution d’une licence 3G à l’opérateur privé MOOV Togo
en 2016. Cette nouvelle dynamique s’est aussi matérialisée par une baisse des prix
d’environ 50% entre 2016 et 2017 ainsi qu’un accroissement des usages avec un trafic
global internet qui est passé de 3 Gbps en début 2016 à 8 Gbps en décembre 2017.
L’internet fixe, avec un taux de pénétration de 0,69% en fin 2017 et des tarifs
relativement élevés par rapport à la sous-région, reste à développer. En effet, bien
que les prix de l’ADSL, soient passés de 297 000 FCFA à 34 810 FCFA pour le 4Mbps
entre 2016 et 2017, et de 679 000 FCFA à 42 480 FCFA pour le 8Mbps, ils restent
toujours élevés comparés à la sous-région : par exemple au Sénégal où le prix d’une
connexion ADSL à 10Mbps est à
34 900 F CFA. Toutefois, le renforcement de la concurrence avec l’arrivée des deux
nouveaux fournisseurs d’accès internet a permis la mise sur le marché en mars 2018
de nouvelles offres internet FTTH : 25 Mbps à 25 000 F CFA par mois et 50 Mbps à 30
000 FCFA par mois.
Concernant le segment de la téléphonie mobile, la télédensité est de 82,98% en
progression de +21 points comparé à 2014. Le Togo reste cependant en retrait par
rapport aux autres pays de la sous-région, notamment le Sénégal qui avoisine les 100%
et la Côte d’Ivoire qui en est au-delà. Cet écart est plus prononcé, lorsqu’il s’agit du
taux de pénétration corrigé du phénomène des abonnements multiples. Selon les
données de GSMA, le taux de pénétration en nombre d’abonnés uniques estimé à
38,2% est en-deçà de la moyenne sous régionale (49%) et des voisins frontaliers
comme le Bénin (47%), le Ghana (66,8%) et de ceux des pays de référence de la sous-
région, la Côte d’Ivoire (52,9%) ou le Sénégal (60,5%).
Aussi, avec un taux de couverture du territoire de 65% pour le mobile et 22%
seulement pour la 3G, la fracture numérique demeure-t-elle un défi à relever. De
même la qualité de service reste à améliorer, de l’avis des consommateurs.
25
Les statistiques évoquées ci-dessus, appellent à la réorientation des politiques
digitales en vue de la libération de son plein potentiel au Togo.
En effet, la transformation digitale du Togo lui permettra de profiter davantage des
dividendes du numérique, notamment : une plus grande inclusion des entreprises dans
l’économie mondiale, des possibilités d’une création massive d’emplois à haute valeur
ajoutée, un développement du capital humain, une facilitation de l’accès des
citoyennes et citoyens aux services publics, un renforcement des capacités des
pouvoirs publics.
La digitalisation de l’économie togolaise sera un moteur essentiel de croissance et de
développement. Elle devrait stimuler la compétitivité dans tous les secteurs, ouvrir de
nouvelles perspectives au commerce et à l’entreprenariat et offrir de nouveaux
moyens d’accéder aux marchés étrangers. Elle devrait également fournir de nouveaux
outils pour surmonter les problèmes chroniques de développement, notamment
l’inclusion financière, l’éducation et la santé et la prévention des risques de
catastrophes etc. La téléphonie mobile et l'internet, par exemple, peuvent permettre
aux femmes d'améliorer la santé et le bien-être de leur famille, de tirer meilleure partie
des possibilités d'exercer des activités génératrices de revenus et de se protéger de
l'exploitation et des dangers.
L’analyse des performances du Togo dans le digital révèle notamment que le plus
grand défi est de réduire les coûts de connexion, des TIC et d’améliorer la qualité et
la continuité du service internet.
26
réseau domestique (environ 18%) et des fraudes massives représentant environ 9%
du volume mis sur le réseau. Les coûts de raccordement en milieu rural sont élevés et
non rentables au vu des volumes attendus par site.
La stratégie du gouvernement en matière d’accès au service universelle public de
l’électricité est d’électrifier en priorité les chefs-lieux de préfecture suivis des
agglomérations secondaires. Cette approche a permis de faire avancer et d’amorcer
l’électrification des grandes agglomérations du pays. Ce qui a fait augmenter le taux
d´accèsà l’électricité de 22,5% en 2008 à 36% en 2016. Au niveau de l’électrification
rurale, le taux d’accès est passé de 3% en 2008 à 6% en 2016.
Afin de promouvoir l’électrification rurale, l’Agence d’électrification rurale et des
énergies renouvelables (AT2ER) a été mise en place. En plus, le projet d’électrification
par Kit individuel (BBOX-CIZO) a été lancé.
Le secteur de l’énergie ayant un fort potentiel de réduction d’émission de gaz à effet
de serre, le développement des énergies renouvelables et la promotion des
technologies propres, des économies d’énergie et de l’efficacité énergétique
permettra rapidement au pays de respecter ses engagements contenus dans ses
contributions déterminées au niveau nationale.
En ce qui concerne les hydrocarbures la faible capacité et la vétusté des
infrastructures de stockage des hydrocarbures limitent la disponibilité et la continuité
de l’approvisionnement.
La consommation togolaise en hydrocarbures est de l’ordre de 300 000 tep. Le Togo
qui importe la quasi-totalité des produits pétroliers dont il a besoin, est donc très
sensible aux fluctuations des prix du pétrole. Ils sont d'origines très diverses
(européenne, africaine, asiatique ou américaine).
Aujourd’hui les produits pétroliers sont les seules énergies modernes accessibles aux
zones rurales et qui contribuent à la « qualité de vie » de ces populations (éclairage,
mouture de grains, transports...). La dépendance du Togo vis à vis de ces énergies est
d’autant plus inquiétante que la demande domestique et industrielle croît
régulièrement.
Il est noté : (i) l’instabilité des prix de produits pétroliers due au stock de sécurité de
produits pétroliers insuffisant ; (ii) la faible capacité nationale à couvrir les besoins
nationaux en gaz ;(iii) la dépendance à 100% du pays vis-à-vis des pays producteurs
de pétrole notamment à la fluctuation du cours du baril de pétrole ; et (iv) la faible
capacité et la vétusté des infrastructures de stockage des hydrocarbures.
Malgré ces efforts des défis importants demeurent. Il s’agit de : (i) l’absence de
politique ambitieuse pour le secteur ; (ii) la faible capacité nationale à couvrir les
besoins nationaux en énergie de production électrique surtout les besoins nationaux
en gaz ; (iii) le retard technologique énorme en matière d’efficacité énergétique, de
maîtrise de l’énergie et de valorisation des sources nouvelles et renouvelables
d’énergie et forte dépendance au transfert de technologies et de savoir-faire ; (iv) la
difficulté d’approvisionnement d’énergie électrique que connaît le pays surtout en
milieu rural caractérisée par les délestages, les coupures intempestives et les baisses
régulières de courant ; (v) la faible capacité nationale de financement (public et privé)
27
et forte dépendance au financement extérieur public et privé ; (vi) la dépendance à
67% vis-à-vis des pays de la sous-région en approvisionnement d’électricité ; et
(vii) la faible valorisation des potentialités de production d’énergie électrique par des
sources renouvelables notamment l’hydroélectricité, le solaire etc.
Au regard de cette situation, le gouvernement entend relever trois défis majeurs, à
savoir (i) le renforcement de la gouvernance du secteur de l’énergie ; (ii) le
renforcement des capacités de production et de distribution de l’énergie électrique
ainsi que le stockage et la distribution des hydrocarbures ; (iii) l’amélioration de
l’accessibilité de l’énergie à moindre coût pour les industries et les ménages, en
particulier dans les des zones de transformation agro-alimentaires, industrielles et
minières.
Cette stratégie se déroulera à travers ; (i) la sécurisation, la continuité et
l’optimalisation de la disponibilité de la fourniture du courant électrique propre et
durable ; (ii) la sécurisation, la continuité de la disponibilité des hydrocarbures ; et (iii)
l’accessibilité de l’énergie à moindre cout par les industries et aux ménages.
1.3.4 Situation des infrastructures de communications
Les résultats des enquêtes QUIBB 2011 et 2015 font ressortir une baisse de l'incidence
de la pauvreté au niveau national de 3,6 points de pourcentage sur la période. En effet,
le taux de pauvreté est passé de 58,7% en 2011 à 55,1% en 2015. La baisse de la
29
pauvreté est due à la fois à l’effet croissance (de 2,2 points) et à l’effet redistribution
(de 1,4 point). En 2015, la pauvreté est plus marquée dans le milieu rural (68,7%) que
dans les autres milieux urbains (37,9%) et à Lomé (34,8%).
Sur la période considérée, la pauvreté a augmenté de 6,3% dans l’agglomération de
Lomé et enregistré une baisse dans les autres milieux urbains et dans le milieu rural,
respectivement de 6,8% et de 4,7%. La hausse de la pauvreté dans l’agglomération de
Lomé est essentiellement due à l’effet croissance qui l’a fait croître de 7,8 points alors
que l’effet redistribution l’a réduit de 1,5 point. Dans les autres zones urbaines, la baisse
de la pauvreté est due à l’effet croissance (de 5,3 points) et à l’effet redistribution (de
1,6 point). En milieu rural, cette baisse est essentiellement due à l’effet croissance (de
4,7 points) alors que l’effet redistribution a augmenté de 0,9 point. Le graphique 5 ci-
après montre l’évolution de l’incidence de la pauvreté selon le milieu de résidence sur
la période 2006-2015.
30
Graphique 4 : Incidence de la pauvreté par milieu de résidence, 2006, 2011 et 2015 (%)
L’extrême pauvreté, au plan national, a baissé entre 2011 et 2015 passant de 30,4% à
28,7%. Par contre, dans l’agglomération de Lomé, elle a connu une augmentation
passant de 4,6% à 13,7%, imputable entre autres, à l’exode rural, à la précarité dans
la ville et au taux de chômage élevé (7,8%).
La profondeur de la pauvreté a été réduite environ de moitié passant de 41,6% en 2011
à 22,1% en 2015. Cet écart traduit une amélioration de la situation des pauvres qui
pourrait être une résultante des mesures d’inclusion sociale engagées par le
gouvernement en faveur des plus pauvres.
Selon la même source (QUIBB 2015), l’incidence de la pauvreté est moins élevée dans
la catégorie des ménages dirigés par les hommes que dans celle dirigée par les
femmes ; elle est de 54,6% dans le premier groupe et de 57,5% dans le deuxième
groupe. Par contre, la pauvreté des ménages dont le chef est un homme a diminué
entre 2011 et 2015 (passant de 59,6% à 54,6%) alors que celle des ménages dont le
chef est une femme a augmenté sur la même période, passant de 54,3% à 57,5%.
L’analyse de l’incidence de la pauvreté selon les différentes couches sociales montre
que les indépendants agricoles enregistrent le taux de pauvreté le plus élevé, en dépit
de la baisse enregistrée entre 2011 (77,8%) et 2015 (72,6%). Cette baisse s’explique
notamment par les investissements importants effectués dans le secteur agricole par
le gouvernement. Les salariés du secteur public enregistrent le plus faible taux
d’incidence de la pauvreté avec 28,1% en 2015. Les salariés du secteur privé et les
autres indépendants sont les groupes socio-économiques au sein desquels les taux de
pauvreté se sont accrus entre 2011 et 2015 (respectivement de 44,1% à 49% et de
39,7% à 46,2%). Le graphique 6 ci-après montre l’évolution de l’incidence de la
pauvreté selon le groupe socio-économique sur la période 2006-2015.
31
Graphique 5 : Incidence de la pauvreté selon le groupe socio-économique
L’indice de Gini est de 0,380 en 2015 contre 0,393 en 2011 (cf. graphique 7). La baisse
de l’indice de Gini traduit le recul des inégalités qui est en partie expliqué par les
actions du gouvernement en faveur des pauvres, à travers une série de programmes
initiés par le gouvernement de manière participative et inclusive2.
2
Il s’agit des programmes relatifs à l’accompagnement des communautés pour la prise en charge de leur développement, de manière participative et
inclusive. Cette approche est basée sur un paradigme développé par le gouvernement, centré sur l’accès au minimum vital commun. Les interventions
sont axées sur le renforcement des capacités des communautés à la base, notamment en matière de planification, l’appui à la mise en place des
infrastructures sociocommunautaires, la valorisation des potentialités productives locales à travers l’appui à la mise en œuvre d’activités génératrices de
revenus, la promotion des filets sociaux via les programmes tels que l’alimentation scolaire, les transferts monétaires et les travaux à haute intensité de
main d’œuvre. Ces initiatives s’appuient sur des structures telles que l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB) le Fonds
d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ), l’Agence nationale de volontariat du Togo (ANVT), l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE),
le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) et des programmes en l’occurrence le PRADEB, le PDCPlus, le PAIEJ-SP, le PN-PTFM, le PSMICO,
etc.
32
L’enjeu global devient alors la promotion du développement humain en général et
l’éradication de la pauvreté en particulier à travers l’autonomisation etla participation
équitable des différentes communautés de base.
1.4.4 Situation de mise en œuvre des OMD et des ODD dans les secteurs
sociaux
De façon globale, le Togo a réalisé quelques progrès dans la mise en œuvre des OMD,
et ne les a pas tous atteints à l’échéance de 2015. Des avancées importantes ont été
enregistrées au niveau des indicateurs relatifs au taux net de scolarisation dans le
primaire, à la parité filles-garçons dans l’éducation primaire, au taux d’accès à l’eau
potable et à l’électricité, et à la lutte contre le VIH/Sida. Toutefois, seules deux cibles
sur 12 (16,7%) retenues par le pays ont été atteintes. Il s’agit de la cible 1.C de l’OMD
1 visant à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim (de 32,8% à
16,4%) et de la cible 8.F2 de l’OMD 8 visant à faire en sorte que les avantages des
nouvelles technologies soient accordés à tous(taux de pénétration de la téléphonie fixe
et mobile de 70,4% pour une cible de 60%).
Pour ce qui concerne les ODD, les efforts d’élimination de la pauvreté sous toutes ses
formes se sont poursuivis à travers l’amélioration des conditions de vie des populations
pauvres en général et des personnes les plus vulnérables en particulier. Les
mécanismes d’inclusion sociale ont été renforcés (FNFI, projets en faveur de l’emploi
des jeunes, etc.).
Dans le souci de conserver et d’exploiter de manière durable les océans, les mers et
les ressources marines aux fins du développement durable, le gouvernement a créé,
en 2014, l’Organisme national chargé de l’action de l’Etat en mer (ONAEM) dont les
objectifs sont spécifiquement de préserver les intérêts maritimes, de lutter
efficacement contre l’insécurité dans ses espaces maritimes et de développer
l’économie bleue. Aussi, le Togo s’est engagé lors de la Conférence Internationale «
Notre Océan, Notre Avenir » à atteindre deux principales cibles relatives à
l’élimination, d’ici à 2022, de la pêche illicite non déclarée et non réglementée (pêche
INN) dans les espaces maritimes sous sa juridiction ; et d’ici à 2025, des cas de
pollution due au dégazage et au déversement d’effluents en mer. Pour ce qui concerne
la protection de la côte, le Togo met en œuvre un programme de gestion intégrée du
littorale et de protection contre l’érosion côtière. Le linéaire de la côte protégée contre
l’érosion côtière, s’est accru de 350 mètres.
Par ailleurs, le Togo œuvre également pour attirer davantage de partenaires étrangers
publics ou privés en mettant en place les réformes nécessaires pour améliorer
l’environnement des affaires, préserver les acquis d’une bonne gestion
macroéconomique dans le cadre d’un programme triennal avec le FMI, et conclure le
programme seuil en négociation avec le Millenium Challenge Corporation (MCC).
Depuis 2016, le gouvernement entend approfondir cet élan à travers notamment,
34
l’assainissement de la gestion foncière, l’amélioration de l’offre et des services des
technologies de l’information et de la communication (TIC), la promotion des
investissements dans les secteurs de l’eau et de l’énergie, l’accélération de la mise en
place d’un cadre juridique approprié pour les partenariats public-privé et la
promotion d’une diplomatie active au service du développement.
En termes de perspectives et dans l’optique d’une mise en œuvre réussie des ODD, le
Togo est résolument engagé à relever quelques défis majeurs relatifs au
développement des statistiques, à l’opérationnalisation de la décentralisation et au
renforcement des mécanismes de suivi-évaluation par la mise en place des structures
de planification et de suivi-évaluation dans les ministères sectoriels.
1.4.5 Situation du secteur de l’éducation-formation
3
L’OMS estime que les dépenses directes de santé des ménages ne devraient pas dépasser 15-20% des dépenses totales de santé afin de limiter au
minimum l’incidence de la catastrophe financière et l'appauvrissement des ménages (OMS, Rapport sur la santé dans le monde, 2010).
36
développé des initiatives de gratuité et de subventions ciblées. En outre, il a engagé
la réforme du secteur visant à augmenter les interventions dans les zones les plus
pauvres et auprès des populations les plus démunies et les plus vulnérables et ce, en
réorientant les ressources vers la mise en œuvre des interventions à fort impact sur la
santé des populations.
Cette réforme et les mesures de gratuité ont produit des résultats significatifs en
termes de :
- réduction de la mortalité infantile, En effet, les taux de mortalité infantile sont
passés de 78 (MICS4) à 49‰ naissances vivantes en 2014 (EDST-III) et infanto-
juvénile de 123 à 88‰ au cours de la même période ;
- lutte contre le VIH/Sida (prévalence de 2,5% en 2015 contre 3,2% en 2010 ;
- lutte contre la tuberculose (incidence de 58 pour 1000 habitants en 2014 contre
64 en 2012) ;
- lutte contre la malnutrition avec une prévalence de l’insuffisance pondérale
chez les enfants de moins de 5 ans de 16% en 2014 contre 26% en 2006.
Le secteur privé de soins est peu régulé, surtout dans son implantation géographique
et n’est pas toujours pris en compte dans la planification de l’offre des services. Le
développement anarchique de la pratique privée informelle est nourri par des
diplômés sans emploi, des travailleurs du secteur public, et même des personnes sans
aucune compétence réelle, la persistance de plusieurs circuits de distribution publics
des produits pharmaceutiques et l’insuffisance du contrôle du respect des normes et
procédures de qualité des services.
Au regard de ces éléments de diagnostic, le gouvernement togolais est conscient que
le système sanitaire ne répond pas pleinement aux attentes de la population en termes
de soins de santé et de couverture sanitaire. Il entend faire du système de santé un
facteur contributif important au développement du capital humain pour la croissance.
L’optimisation de la gestion des structures publiques sanitaires et hospitalières, en
particulier, la maîtrise des coûts des prestations, l’amélioration de la fréquentation des
formations sanitaires et de la qualité des services à tous les niveaux, ainsi que la mise
en œuvre de la stratégie nationale de financement de la santé vers la couverture
sanitaire universelle (SNFS-CSU) sont les principaux défis à relever pour les années à
venir. Le financement de la santé est indispensable pour créer les conditions
favorables au renforcement de la réforme du système national de santé, notamment
celle des hôpitaux (modernisation, efficience dans la gestion, rendement). Enfin, les
défis liés à l’inégale répartition des infrastructures sanitaires et le déficit de personnel,
notamment en milieu rural doivent être relevés pour améliorer l’état de santé des
populations rurales.
1.4.7 Situation de l’emploi des jeunes
Les résultats de la récente enquête QUIBB indique une baisse du taux de chômage qui
passe de 6,5% en 2011 à 3,4% en 2015. Ces résultats contrastent ceux sur le taux de
sous-emploi qui a progressé de 22,8% en 2011 à 25,8% en 2015, mettant ainsi en
exergue le caractère précaire des emplois créés sur la période. D'une manière
générale, l'emploi reste dominé par le secteur informel qui offre près de 70% des
emplois. S’agissant particulièrement des jeunes, leurs taux de chômage et de sous-
37
emploi des jeunes sur cette période se situaient respectivement à 8,1% et 20,5%. L’on
estimait en 2012 à plus de 31.500 le nombre de jeunes actifs de 15-35 ans qui arrivent
chaque année sur le marché du travail.
Selon le milieu de résidence, l’agglomération de Lomé enregistre le taux de chômage
le plus élevé avec 7,8%, nettement supérieur à celui enregistré dans les autres milieux
urbains (3,5%) et le milieu rural (1,3%). Selon le sexe, les hommes (4%) sont plus
exposés au phénomène que les femmes (2,7%).
L’emploi constitue une préoccupation pour le gouvernement en raison du gap
croissant entre l’évolution de la population active et celle des emplois créés, et de la
faiblesse dans le court terme du système économique à générer des emplois durables,
productifs et décents.
Pour lever ces contraintes et apporter des solutions adéquates à la question cruciale
de la montée du chômage et du sous-emploi, une politique nationale de l’emploi et un
plan stratégique national pour l’emploi des jeunes (PSNEJ) ont été adoptés en 2014. De
même une coalition nationale pour l’emploi des jeunes (CNEJ) a été mise en place. Le
renforcement de l’employabilité et la réduction du sous-emploi des jeunes, la
promotion de l’entrepreneuriat, l’amélioration du mécanisme de coordination,
constituent les principaux axes du PSNEJ.
De ce fait, six (6) objectifs majeurs guident les efforts du gouvernement togolais en
matière de promotion de l’emploi des jeunes. Il s’agit de : (i) améliorer le cadre
institutionnel et l’environnement macroéconomique pour les rendre plus favorables à
la promotion de l’emploi des jeunes, (ii) mettre en place en place un système efficace
d’information et de collecte de données fiables sur le marché du travail et sur l’impact
des initiatives ciblées d’emploi des jeunes, (iii) améliorer l’offre de formation
technique et professionnelle pour rompre le cercle vicieux inadéquation formation -
emploi, chômage et sous-emploi, (iv) soutenir la création et le développement de PME
par les jeunes dans l’économie formelle, (v) accroître l’accès des jeunes au crédit et à
la technologie pour développer des activités d’auto-emploi et d’entrepreneuriat
viables et durables, et (vi) construire un cadre partenarial cohérent et dynamique
entre les structures publiques et le secteur privé autour de la problématique de
l’emploi des jeunes.
Les efforts du gouvernement dans ce domaine se fondent sur la nécessité reconnue
d'adopter des mesures et des programmes propres à améliorer l’employabilité des
jeunes et à faciliter leur autonomisation. En plus des mécanismes institutionnels
d’accompagnement des jeunes (agence nationale pour l’emploi (ANPE), agence
nationale de volontariat au Togo (ANVT), fonds d’appui aux initiatives économiques
des jeunes (FAIEJ), fonds national de la finance inclusive (FNFI)), ces efforts se
traduisent par l’accroissement des initiatives ciblées d’employabilité et de soutien
pour le développement de la culture entrepreneuriale et à la création des PME par les
jeunes. Il s’agit entre autres du Programme de volontariat national au Togo
(PROVONAT), du Programme d’appui à l’insertion et au développement de
l’embauche (AIDE), du Programme d’appui au développement à la base (PRADEB), du
Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs
(PAEIJ-SP), du Projet d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes artisans (PAIPJA),
38
du Programme national de promotion de l’entrepreneuriat rural (PNPER), du
Programme formation professionnelle et emploi des jeunes (PROFOPEJ), etc.
La mise en œuvre des différents programmes et projets a permis au pays d’atteindre
des résultats importants en termes de réduction du taux de chômage des jeunes et de
renforcement de l’autonomisation et des capacités entrepreneuriales des jeunes au
Togo.
En effet, entre 2013 et 2017, les actions menées dans le cadre de la promotion de
l’entrepreneuriat ont permis de former plus de 60.000 jeunes en technique de création
et de gestion de la micro-entreprise avec à la clé la création de 7.000 petites et
moyennes entreprises qui ont contribué à créer près de 40.000 emplois durables. En
outre, plus de 250.000 emplois temporaires ont été créés sur la même période pour les
femmes et les jeunes à travers les travaux à hautes intensité pilotés par l’ANADEB et
les projets tels que le PDC, le PDC-plus, etc.
Sur la même période 13.500 jeunes ont été mobilisés et déployés en qualité de
volontaires nationaux sur toute l’étendue du territoire.
Au total, le gouvernement est resté très engagé sur le front social et est conscient que
la lutte contre le chômage et le sous-emploi (notamment celui des jeunes et femmes)
reste un défi majeur. A ce titre, la promotion de la jeunesse revêt non seulement une
dimension économique mais aussi une dimension sociale, culturelle et politique et
s’impose comme une source de progrès, de stabilité politique et de paix.
Les graphiques ci-après résument les efforts en matière de financement de l’emploi
des jeunes et de création d’emploi en leur faveur.
Graphique 7 : Répartition du montant total dans tous les secteurs et par région
39
Graphique 8: Répartition du montant total par secteur
Graphique 9 : Comparaison du nombre de jeunes financés et le nombre d'emplois créés par les secteurs
S’inscrivant dans sa vision qui est celle d’œuvrer pour bâtir un nouveau type de jeune
imbu des valeurs républicaines, responsable, autonome et capable de se prendre en
charge en comptant sur ses propres potentialités, il a adopté depuis 2007 une politique
nationale de jeunesse (PNJ) destinée à intégrer la dimension jeunesse dans tous les
projets et programmes de développement au niveau du pays. La création d’un conseil
national de la jeunesse (CNJ), la mise en place des infrastructures socioéducatives (les
maisons et centres de jeunes), l’éducation à la citoyenneté active et la prévention des
fléaux sociaux, sont entre autres, les orientations de la PNJ.
Plusieurs programmes et projets ont été initiés et mis en œuvre pour assurer un
encadrement socioéducatif efficace des jeunes et permettre leur participation à la vie
publique, à la prise de décision et à l’édification de la paix. Dans cette dynamique
plusieurs cadres de dialogues et de concertation avec les jeunes ont été organisés dont
un forum national en 2011 et 18 foras régionaux respectivement en 2013, 2014 et 2016.
Au total, plus de 4000 jeunes ont pris part à ces rencontres axées sur la promotion des
valeurs citoyennes, le civisme, la paix et la cohésion sociale, la culture
entrepreneuriale, l’implication des jeunes dans la réalisation des ODD, etc.
40
A travers ces programmes et projets, le gouvernement togolais a démontré sa
détermination à faire de la jeunesse un véritable levier pour mobiliser les énergies et
promouvoir le développement du pays.
Bien que des progrès appréciables soient enregistrés ces dernières en ce qui
concerne la promotion de la jeunesse et la création d’opportunité d’emplois, le
gouvernement reste conscient que d’importants défis demeurent posés.
L’ambition du gouvernement consiste à créer les conditions idoines pour assurer
l’autonomisation des jeunes et des femmes et favoriser l’émergence d’une jeunesse
togolaise responsable, éprise de valeurs de paix, de solidarité et fortement engagée
dans le développement durable de son pays.
C’est pourquoi, le gouvernement compte continuer à mener des actions pour : (i)
intensifier l’inclusion sociale et l’insertion économique de toutes les catégories de
jeunes, (ii) instaurer un cadre permanent de dialogue avec les jeunes favorisant le
développement de la citoyenneté, la responsabilisation et l’autonomisation de la
jeunesse, (iii) étendre les opportunités et favoriser la création massive d’emploi autour
des chaînes de valeurs dans les secteurs porteurs (agriculture) à travers la formation
en entrepreneuriat et la facilitation d’accès plus accrue au financement pour les jeunes,
(iv) poursuivre le renforcement et l’amélioration du cadre d’encadrement
socioéducatif et d’épanouissement de la jeunesse à travers la mise en place des
maisons et centres de jeunes et (v) assurer un cadre inclusif de coordination des
acteurs et des interventions, de suivi - évaluation et d’information.
Concernant la question spécifique de l’emploi, des initiatives seront développées pour
avoir une idée plus précise des gaps en menant une collecte rapide d’informations sur
les besoins de compétences pour les années à venir dans les pôles de croissance (par
entreprise et par type de compétences en tenant compte du genre). Des réflexions
seront poursuivies avec le secteur privé sur la mise en place de programmes conjoints
pour combler ces gaps. A ces mesures dont l’impact pourrait ne pas se faire sentir dans
le court terme, il faudrait combiner des initiatives plus volontaristes explorant toutes
les possibilités d’insertion des jeunes et des femmes sur le marché du travail. A ce
sujet, une évaluation de l’impact des programmes en cours serait nécessaire pour en
tirer les leçons.
La vision du pays en matière d'équité et d'égalité de genre qui est de faire du Togo un
pays émergent, sans discriminations, où les hommes et les femmes auront les mêmes
droits, les mêmes chances et opportunités de participer à son développement et de
jouir des bénéfices de sa croissance, s’est traduite par diverses mesures.
Ainsi le principe selon lequel « l’homme et la femme sont égaux devant la loi » inscrit
dans l’article 11 de la Constitution est réalisé à travers diverses actions combinant le
renforcement du cadre juridique et institutionnel et la mise en œuvre de stratégies
variées visant la réduction des inégalités de genre et l’autonomisation des femmes à
tous les niveaux. La Politique nationale d’équité et d’égalité (PNEEG) est adoptée en
2011 dans le but de renforcer l’intégration du genre dans le pilotage du
développement.
41
La double révision du code des personnes et de la famille en 2012 puis en 2014 a
permis entre autres avancées de définir le même âge nuptial pour les deux sexes et
de rétablir l’égalité entre les époux en leur permettant d’assumer ensemble la
responsabilité morale et matérielle dans l’intérêt commun du ménage et des enfants
(article 99). Cette disposition qui supprime le statut du chef de famille réservé pendant
longtemps au mari entrainant en conséquence un droit égal aux fonctionnaires
hommes et femmes aux avantages fiscaux. De plus, le nouveau code établit la coutume
comme règle d’exception en matière de succession lorsqu’elle est conforme aux
droits humains et aux principes fondamentaux de la constitution (article 403), en
améliorant ainsi le statut social et culturel de la femme.
Le Code pénal révisé par la Loi N° 2015-10 du 24 novembre 2015 prend en compte les
dispositions de code de l’enfant, renforce la protection juridique des femmes et des
filles en prévoyant des dispositions spécifiques sur les mutilations génitales, le viol, la
pédophilie et les violences à l’égard des femmes sous toutes leurs formes. Selon son
article 232 « constituent des violences à l’égard des femmes, tous actes de violence
dirigés contre les personnes de sexe féminin qui leur causent ou peuvent leur causer
un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles, psychologiques ou
économiques ».
Toutefois, malgré le cadre juridique renforcé, les violations de droits et les violences
à l’égard des femmes et des enfants persistent. Selon l’enquête EDST (2013-2014), près
de trois (03) femmes sur dix (10) soit 29% ont subi des violences physiques depuis
l’âge de 15 ans, environ une femme sur dix (11 %) a déclaré avoir subi des actes de
violence sexuelle à n’importe quel moment de leur vie. Par ailleurs, 13 % des filles
contre 0,6 % de garçons de 15-19 ans étaient déjà en union en 2014. Les grossesses
précoces et non désirées touchent 17% des adolescentes de 15-19 ans4.
Mais elles ont une productivité limitée et un accès limité aux revenus puisqu’elles ont
un faible accès au secteur formel plus rentable et plus rémunérateur. Les disparités
sont observées également dans l’éducation ou les femmes et les filles surtout aux
niveaux du secondaire, supérieure et de la formation professionnelle sont en effectif
réduit. Bien que la parité soit quasiment acquise aux cours primaires, les femmes sont
très peu scolarisées dans le secondaire et encore moins dans le supérieur. A ces deux
derniers niveaux, la différence entre hommes et femmes est encore très élevée (voir
graphique 11 ci-dessous). D’après l’enquête démographique et de santé EDST de
2013-2014, moins du tiers des femmes ont le niveau secondaire alors que plus de la
moitié des hommes ont ce même niveau. De plus la proportion des hommes ayant le
niveau universitaire est 3 fois supérieure à celle des femmes.
44
Le FNFI a pu aider à atteindre 706.330 bénéficiaires avec l’ensemble des trois produits
en termes d’effectifs couverts. En effet, du 14 avril 2014 lors du lancement effectif des
activités du FNFI jusqu’à fin décembre 2016, le produit APSEF a touché au total 540787
bénéficiaires. L’AGRISEF compte un total de 152188 bénéficiaires et l’AJSEF 13.355
jeunes. En prenant en compte les renouvellements de crédits à savoir : 213 725 en 2015
et 237 513 en 2016, soit un total de 451238 renouvellements, on obtient un montant total
de 1 157188 FCFA de micro-crédits octroyés à travers les produits du FNFI. Depuis
2017 les bénéficiaires du fonds ont droit à une assurance maladie (assurance FNFI) en
collaboration avec le ministère de la santé et Togo cellulaire.
Les enjeux du logement social, promu par le secteur public ou privé, représentent
aujourd’hui une des questions centrales de l’aménagement du territoire, du
développement économique, de la cohésion sociale et de la qualité de vie des
Togolaises et Togolais. Dans la pratique, le logement social se positionne avant tout
comme un vecteur de stabilisation des populations sur l’ensemble du territoire où très
souvent le solde migratoire, surtout des jeunes, est très déficitaire au regard des
45
régions de l’intérieur du pays. C’est aussi un vecteur de mobilité résidentielle offrant
une large gamme de réponses dans les différentes régions du Togo et permettant de
vivre et de se loger à des coûts acceptables. Il est en outre, un amortisseur social sur
chacune des régions tout en complétant le logement locatif privé, en s’adressant à des
populations aux moyens modestes, surtout dans les centres urbains. Le logement
social est un acteur essentiel et pérenne de la vie économique parce qu’il participe au
maintien ou à la création d’emplois des entreprises du bâtiment. Il est en fin, un outil
de maîtrise de l’étalement urbain, de préservation des espaces et du patrimoine.
Selon les résultats du RGPH4, le taux de croissance urbaine était de 4,5% par an,
toutes zones urbaines confondues et 5,0% pour Lomé, la capitale. Avec une telle
croissance, la population urbaine dans la population totale qui était de 1 togolais sur 4
en 1981, passerait à 1 sur 2 en 2027. La population urbaine tournerait aujourd’hui,
autour de 1.779.000 habitants dont 1.136.000 résideraient à Lomé et dans ses quartiers
périphériques, soit environ 64 %.
46
Graphique 12 : Répartition des ménages par revenu et par potentiel d'accès au crédit immobilier
(milliers de FCFA)
47
- utiliser le programme de logements pour la promotion de l’aménagement
durable du territoire national
- favoriser l’accès des plus fragilisés au logement décent et à coût abordable
- constituer des réserves foncières ou immobilières aux fins de production
d’habitat social.
- utiliser les logements sociaux comme moteur économique
48
1.4.11 Accès à l’eau potable et à l’assainissement
49
1.4.12 Protection sociale
7 La couverture est fournie par l’INAM, les mutuelles sociales et les assurances privées
8 Rapport de l’évaluation du système de protection sociale 2017
50
gouvernement (CNSS).Cependant, elles sont confrontées à des difficultés financières
et des défis structurels importants.
Le volet non contributif de la protection sociale comprend essentiellement des
programmes de filets sociaux de sécurité qui ciblent les pauvres et les personnes
vulnérables aux chocs, à savoir : (i) les transferts monétaires, qui ne couvrent que deux
régions en 2017 ; (ii) les transferts en nature y compris dans le cadre des cantines
scolaires, les suppléments nutritionnels, l'aide alimentaire ; (iii) la création d'emplois
temporaires par le biais de travaux publics à haute intensité de main-d'œuvre ; et (iv)
les exonérations de frais de services, telles que les subventions et la gratuité des
services de santé (césarienne, fistule obstétricale pour les femmes, soins pour les
enfants de moins de 5 ans et les ARV...) ou d’éducation (assurance scolaire, gratuité
des frais scolaires au primaire).
Les transferts sociaux monétaires sont introduits depuis 2014 avec la mise en œuvre
dans le cadre de la seconde phase du PDC d’un programme pilote. L’objectif dudit
programme est d’améliorer l’état nutritionnel, la santé et le respect des droits des
enfants. Ils ciblent les femmes enceintes de 3 mois au moins, toutes les mères ou
tutrices d’enfants âgés de 0 à 24 mois, toutes les mères/tutrices d’un enfant de moins
de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë sévère des régions de la Kara et des Savanes.
Les transferts en nature de nourriture ciblent les régions touchées par des situations
d'urgence, l'insécurité alimentaire, ou à forte densité des plus pauvres faisant face à
des difficultés d’alimentation de base. Les transferts de vivres fournissent des outils de
récupération nutritionnelle pour les malnutris ou les vulnérables à la malnutrition. Les
principaux programmes réalisés ciblent les personnes touchées par le VIH/Sida et les
enfants à risque élevé de malnutrition. Les cantines scolaires sont un filet de sécurité
qui peut aider à soulager la pauvreté extrême et l'insécurité alimentaire dans les zones
rurales et éloignées et augmenter la retention scolaire. En 2016, elles couvraient
seulement 6% des écoles.
Les programmes de Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO) introduits en
2011 en réponse à la crise économique pour générer des revenus temporaires et
améliorer les infrastructures dans les régions les plus pauvres ont déjà bénéficié à
environ 15000 jeunes ruraux en situation de chômage ou sous-emplois.
Les services d’action sociale destinés aux groupes vulnérables font partie des filets
sociaux de sécurité dont l’appui va souvent bien au-delà des transferts en nature et
implique des services plus complets, tels que le conseil, le placement institutionnel,
l'assistance juridique et le suivi des groupes vulnérables à haut risque. Le MASPFA
offre dans ce contexte, une assistance en vivres et en fournitures pharmaceutiques,
notamment en faveur des PVVIH et des OEV (Orphelins et Enfants vulnérables).
La plupart des programmes ont de faibles niveaux de couverture. Les deux
programmes avec une couverture importante sont la gratuité de l’école et le
programme de subventions aux prix des céréales. Le montant des prestations par
bénéficiaire varie d’un programme à un autre. Le programme de récupération
nutritionnelle implique un coût élevé par bénéficiaire, indiquant la nature intensive de
l'intervention. La gratuité de la scolarité a une large couverture et un faible coût par
bénéficiaire.
51
Les politiques et les programmes liés à la protection des travailleurs vulnérables et à
la promotion de l'accès à l'emploi de groupes vulnérables font la promotion de l'emploi
et de la productivité, particulièrement chez les jeunes et dans les autres groupes à
risque d’être exclus du marché du travail. Les programmes de travail et d'emploi qui
visent des aspects de protection sociale comprennent les lois et règlementations du
marché du travail pour la protection des travailleurs, les initiatives d'amélioration des
compétences de ceux qui sont le plus à risque d’exclusion ou des individus licenciés
par certaines entreprises ou secteurs, les programmes générateurs de revenus pour
le développement d'entreprises par les personnes pauvres et vulnérables, les
programmes d'élimination du travail dangereux et de l'exploitation, particulièrement
chez les enfants.
S’agissant des groupes particulièrement vulnérables, le regard est porté
essentiellement sur les personnes âgées, les personnes handicapées et les personnes
vivant avec le VIH.
Les personnes âgées : Les personnes âgées sont vulnérables parce qu’elles sont
essentiellement dépendantes de leur passé professionnel et de leur famille. Le Togo
ne dispose pas de pension vieillesse permettant à cette catégorie de la population de
faire face à ses besoins. L’instauration d’une pension vieillesse universelle, comme
élément de mise en œuvre du socle national de protection sociale, se présente alors
comme un défi majeur.
Les personnes handicapées : Les résultats de l’enquête QUIBB 2015 indiquent que 2,2%
de la population est constitué de personnes handicapées contre 1,5% en 2011. Au sein
de cette proportion, les personnes handicapées des membres inférieurs sont les plus
nombreux avec une proportion de 34,2% suivi des Mal/Non-voyants (15,6%), des
malades mentaux (11,1%) et des personnes handicapées des membres supérieurs
(8,8%). Les autres types de handicaps représentent 25,6% de cette sous population de
personnes handicapées. Pour réduire leur vulnérabilité, le gouvernement a mis en
place des infrastructures, équipements et formations spéciales qui méritent d’être
renforcées tant sur le plan quantitatif que qualitatif. L’expérimentation positive de
l’éducation inclusive dans les Régions de la Savane et de Kara mérite d’être étendue
aux autres régions du pays.
Les personnes vivant avec le VIH/Sida : le VIH/Sida demeure un facteur de vulnérabilité
tant par son incidence sur l’extrême précarité dans laquelle vivent les personnes
infectées et affectées, que par son impact sur les capacités des personnes touchées.
Sur le plan épidémiologique, on estime à 121.000 le nombre de PVVIH en 2010 contre
110.000 en 2015 (ONUSIDA). Le nombre d’orphelins et autres enfants rendus
vulnérables par le VIH (OEV) est estimé à 66.000 en 2010 et 68.000 en 2015. Eu égard
aux efforts louables du gouvernement avec l’accompagnement de ses partenaires au
développement, le renforcement des politiques de prise en charge est à accélérer.
S’agissant de la protection de l’enfant, le Togo dispose d’un arsenal juridique et d’un
dispositif institutionnel favorables à la protection de l’enfant. Il s’agit des instruments
juridiques internationaux et nationaux ainsi que des structures de coordination des
interventions de protection des enfants et des adolescents. Des progrès enregistrés à
travers cet arsenal et d’autres programmes spécifiques en leur faveur sont palpables
à travers des améliorations observées en matière d’éducation et de santé.
52
Malgré ces acquis, les enfants et les adolescents (filles et garçons) y compris les
enfants handicapés sont confrontés à de nombreuses privations. Ainsi, 84,2% des
enfants âgés de 0 à 17 ans souffrent d’au moins une privation dans les différents
domaines de leur bien-être à savoir la nutrition, la santé, l’eau, l’assainissement, le
logement, la protection contre les violences, l’information et l’éducation, pendant que
36,5% souffrent d’au moins 3 sur 6 privations.
Les privations dont souffrent les enfants et leurs vulnérabilités sont principalement
imputables à la pauvreté des parents (60,4% des enfants vivent dans les ménages
pauvres en 2015), à certaines pratiques socioculturelles néfastes à leur encontre, à
l’effritement des mécanismes familiaux et communautaires de protection de l’enfant
(31% des enfants ne vivent pas avec leurs parents biologiques [EDST 2013-2014]) et à
certaines déficiences naturelles.
Les caractéristiques de ces privations se ressentent dans (i) le non enregistrement à la
naissance, (ii) le travail des enfants, (iii) la mobilité des enfants, (iv) les violences et les
abus, (v) les enfants en situation de rue, (vi) les mariages précoces, (vii) les mutilations
génitales féminines et (viii) les enfants en situation de conflit avec la loi.
Pour faire face aux nombreux défis qui subsiste sur le bien-être des enfants (filles et
garçons), le gouvernement entend mettre en œuvre, suivre et évaluer des actions
coordonnées prenant en compte le contexte local et la participation effective des
communautés. Elles concernent : (i) le cadre légal et institutionnel de protection de
l’enfant, (ii) la prévention de toutes les situations de vulnérabilités, (iii) la prise en
charge des enfants vulnérables (filles et garçons) et (iv) les programmes de filets
sociaux en faveur des enfants les plus vulnérables à travers leurs parents ou familles
d’accueil.
Le secteur des sports et des loisirs est marqué par l’insuffisance d’infrastructures et
d’équipements de normes internationales pour le sport à la base, pour tous, de masse,
de haut niveau et les loisirs sains. Le manque de ressources humaines qualifiées, des
investissements ainsi que de l’organisation des activités de loisirs constituent
également un handicap pour permettre aux sports et loisirs de jouer leurs rôles de
vecteurs de cohésion sociale et de maintien de la santé.
En matière de gestion durable des forêts, environ 12.000 hectares de terre ont été
reboisés, enrichis ou aménagés exclusivement pour le compte du domaine forestier
de l’Etat. L’Office de Développement et d’Exploitation Forestière (ODEF) a produit
54
environ 500 000 jeunes plants dont 255.000 stumps de tecks et acquis auprès des
pépiniéristes privés plus de 3 millions de plants et stumps pour ses reboisements sur
la période 2013 à 2016.
Selon les résultats du premier inventaire forestier national réalisé par le gouvernement
en 2015, dans le cadre du projet REDD+, le Togo dispose d’un taux de couverture en
ressources forestières de 24,24% en 2015 contre 5% en 2010. L’exploitation de ces
ressources constitue un potentiel important, en termes de création d'emplois, de
revenus générés, aussi bien pour les populations que pour l'État. Cependant, leur part
dans le PIB a chuté entre 2013 et 2016, passant de 3,2% à 2,8% en raison des restrictions
imposées dans la délivrance des permis d’exploitation et du moratoire de dix ans
décrété en juin 2016 sur l’exploitation, l’importation et la réexportation des madriers
du Ptérocarpuserinaceus, une essence forestière particulièrement surexploitée dans le
pays. En conséquence, l’indicateur portant sur le « volume de bois issu des plantations
légalement exploitées » est passé de 43.768 m3 en 2014 à 22.000 m3 en 2015.
La superficie des forêts aménagées, enrichies, plantées ou restaurées a régressé
passant de 2791,5 ha en 2014 à 2595 ha à 2015, en raison du démarrage tardif des 68
sous-projets du Projet de gestion intégrée des catastrophes et des terres (PGICT).
La part des superficies des écosystèmes protégés a progressé au cours des trois
dernières années passant de 7 à 7,4% et a porté sur la délimitation consensuelle des
aires protégées prioritaires d’Alédjo, Balam et Fazao-Malfakassa et l’augmentation du
linéaire de pare-feu tracé dans le domaine forestier.
La superficie de terres dégradées restaurée passe de 171,5 ha en 2014 à 210 ha en
2015, traduisant les avancées en matière de gestion durable des terres.
55
précoce qui est passé d’un taux de 2% en 2013 à 10% 2015, puis à près de 14% en
2016.
Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, au total plus de 150
communautés ont bénéficié de projets d’adaptation aux changements climatiques et
de gestion durable des terres à travers le PGICT, le programme de micro financement
du FEM et le PRCNDGE, répartis dans toutes les régions du pays ont été financés en
2015 et exécutés au cours de l’année 2016. Ce package de sous-projets contient 30
sous-projets visant la réduction des risques et catastrophes dans les bassins fluviaux,
48 activités communautaires sur les terres de culture et de pâturage et 17 activités
communautaires de gestion durable des forêts et plus de 50 projets d’adaptation et de
réduction de la vulnérabilité des populations aux changements climatiques.
56
changements climatiques dans les secteurs de l’énergie, des transports, de
l’agriculture et des ressources en eaux.
Pour assurer une gestion durable des mers et des océans, le pays s’est doté d’une
stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNPML) en 2016. Cette stratégie est
organisée autour de cinq (05) axes stratégiques à savoir : le renforcement de la
gouvernance maritime, le développement d’une économie bleue, la protection
57
durable de l’environnement marin et côtier, la promotion de la recherche et la
sensibilisation dans la connaissance du domaine maritime et le développement d’une
coopération internationale dynamique et diversifiée.
Afin de préserver ses intérêts maritimes et de lutter efficacement contre l’insécurité
maritime dans ses espaces, le Togo a entamé un vaste chantier de réformes en
renforçant son dispositif institutionnel, juridique et opérationnel.
Au plan institutionnel, il a été créé en 2016 l’Organisme National chargé de l’action de
l’Etat en mer (ONAEM) constitué de trois (03) organes que sont : (i) le Haut Conseil
pour la Mer (HCM) ; (ii) les Services du conseiller pour la mer et (iii) la Préfecture
maritime.
Au plan juridique, le Togo a ratifié ou adhéré à six (6) conventions dans le domaine
maritime et a adopté d’importants textes. Ces conventions sont : (i) le Protocole de
2005 relatif à la convention internationale pour la répression d’actes illicites contre la
sécurité de la navigation maritime ; (ii) le Protocole de 1973, relatif à l’intervention en
haute mer en cas de pollution par des substances autres que les hydrocarbures ; (iii)
l’accord relatif aux mesures du ressort de l’Etat du port visant à prévenir, contrecarrer
et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) ; (iv) la Convention
internationale sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entrainant ou pouvant
entrainer une pollution par les hydrocarbures ; (v) le Protocole de 2003 à la convention
internationale de 1992 portant création d’un fond international d’indemnisation pour
les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures et (vi) la convention
internationale sur le contrôle des systèmes antisalissure nuisibles sur les navires.
Au titre des textes, le Togo a adopté entre 2014 et 2017 : (i) le nouveau code pénal qui
prend en compte la nouvelle définition de la piraterie maritime et innove en accordant
aux juridictions togolaises la compétence universelle de juger des crimes commis au-
delà de la mer territoriale quel que soit la nationalité de leurs auteurs et quel que soit
le lieu du crime ; (ii) la loi relative à la lutte contre la piraterie, les autres actes illicites
et l'exercice par l'Etat de ses pouvoirs de police en mer ; (iii) la loi portant délimitation
des espaces maritimes sous juridiction nationale qui fixe les limites au large des
espaces maritimes sous juridiction togolaise conformément à la convention des
Nations Unies sur le droit de la mer dite de MontegoBay ; (iv) le nouveau code de la
marine marchande vient remplacer l’ordonnance n°29 du 12 août 1971 et prend en
compte les évolutions constatées dans le domaine de la marine marchande ; (v) la loi
relative à la pêche et aquaculture qui prend en compte les principes internationaux de
gestion durable des pêches ainsi que les sanctions administratives comme le retrait ou
la suspension de licence de pêches et la radiation du registre des navires pour les
navires pratiquant la pêche INN ; (vi) le décret portant création de la commission
nationale des frontières maritimes du Togo (CNFMT) dont la mission principale est de
préparer les négociations en vue de la délimitation des frontières maritimes et (vii) le
décret relatif à la création du comité d’hydrographie, d’océanographie et de la
cartographie marine.
Au niveau opérationnel, le Togo a mené entre 2016 et 2017 quatre (04) exercices de
simulation de crises maritimes qui ont permis (i) aux administrations impliquées de
tester leur capacité à réagir face à une crise maritime portant sur la pêche INN, aux
trafics de stupéfiants mettant ainsi en œuvre le code de conduite de Yaoundé au niveau
58
national et régional ; (ii) aux autorités de tester et de s’assurer de l’interopérabilité
des moyens de communication des centres opérationnels nationaux, des centres
multinationaux de coordination sous-régionaux et régionaux ; (iii) de tester le niveau
de coordination dans la gestion d’une crise maritime par la structure opérationnelle de
l’action de l’Etat en mer et d’améliorer le niveau opérationnel des différentes entités
intervenant en mer dans le domaine de la sécurité et de la sûreté maritimes.
Au cours de la même période, le Togo a géré deux (02) cas de crises réelles et
procéder au lancement des patrouilles mixtes. Ces interventions ont permis de (i)
secourir le 28 mars 2016 le navire SAMPATIKI IMO 9405772 battant pavillon libérien et
consigné par la société OMA, qui a été victime d’un acte de piraterie dans les eaux
nigérianes et (ii) d’appréhender le navire de pêche congélateur F/V YELE battant
pavillon Sierra Léonais IMO 6607666 et consigné par la société INTER TRANS
MARITIME, suspecté d’activités liées à la pêche INN. Ce navire n’avait en son bord ni
transpondeur AIS, ni licence de pêche, ni autorisation de transbordement et dispose
d’un journal de bord vierge depuis 2012.
Par ailleurs, dans le cadre de la promotion de l’économie bleue, le Togo a abrité le
sommet de l’Union africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritime et le
développement en Afrique du 10 au 15 octobre 2016 qui a abouti à la signature de la
charte panafricaine sur les mers à Lomé.
Outre ces actions, l’amélioration des infrastructures de la pêche maritime s’est traduite
à travers l’aménagement du nouveau port de pêche en cours; la promotion du
partenariat public-privé; l’investissement dans la gestion durable des ressources
marines; la rationalisation des pêches côtières et marines du pays et la création d'une
main d'œuvre forte et qualifiée grâce à une formation ciblée sur les secteurs bleus;
l’exploration des possibilités dans le milieu maritime entre autres les industries à
valeur ajoutée pour la pêche, les transports, les énergies renouvelables offshore et
compréhension des interconnexions intra et intersectorielles.
Pour ce qui concerne, la protection de la côte, le Togo met en œuvre un programme
de gestion intégrée du littoral et de lutte contre l’érosion côtière. Le linéaire de la côte
protégée contre l’érosion côtière, est passé de 20 820 mètres en 2014 à 21 170 en 2015,
soit une augmentation de 350 mètres.
En matière de protection marine, un accompagnement est réalisé en faveur des
structures installées le long de la côte dans la gestion écologique de leurs déchets et
régulation des rejets liquides dans la mer à travers les évaluations environnementales
et le suivi environnemental (cas de la CEB pour les huiles usagées, PCB, amiante etc.).
Il a été a mis en place et opérationnalisé un système d'information environnementale
sur le littoral et la mer ainsi que le suivi des indicateurs sur le milieu marin, côtier et
les risques et catastrophes dans le cadre de l'élaboration du rapport sur l'état de
l'environnement. Une organisation des populations riveraines du lac Togo autour des
activités viables pour une meilleure exploitation de la zone du lac Togo est faite.
Dans le cadre de la recherche, les actions identifiées dans la stratégie et plan d’action
national pour la biodiversité (SPANB) concourent à l’atteinte de la protection durable
de l’environnement marin et côtier afin de valoriser les ressources naturelles
biologiques. A ce titre, des campagnes d’évaluation des espèces pélagiques et
59
démersales dans la zone économique exclusive (ZEE) du Togo ont été menées. Le Togo
participe entre autre dans la recherche scientifique, à travers la mise en œuvre du
projet WASCAL (West African Sciences Service Center on Climate change and
Adapted Land use) par l’octroi des bourses de recherche en matière de changement
climatique et sécurité humaine.
De manière générale, l’Indice de la Performance Environnementale, qui prend en
compte 25 indices regroupés en 6 catégories de politiques gouvernementales, montre
une amélioration du classement du Togo en 2016 (161ième sur 180 pays) et surtout de
son score de 46,1 en 2016 (soit +18,5% par rapport à il y a 10 ans) pour la durabilité
environnementale au niveau national.
Au regard du bilan environnemental, le gouvernement considère que le principal défi
pour les années à venir est d’améliorer ses capacités d’adaptation, de réduire sa
vulnérabilité et de renforcer la résilience de son économie et de sa population aux
risques climatiques et aux catastrophes naturelles. Le développement durable de
l'économie bleue représente une réelle opportunité de soutenir l'opérationnalisation
du Plan National de Développement 2018-2022.
Depuis la crise des années 90, le Togo a fait des progrès énormes en matière
démocratique. Au plan institutionnel, l’indépendance, la vitalité et la force des
institutions de la République sont une réalité avec un renouvellement régulier des
institutions de la République, entre autres, l’élection d’une Assemblée nationale
multipartite (2007, 2013), le renouvellement des membres de la Cour Constitutionnelle
(2014), la mise en place du Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement
de l’unité nationale (HCRRUN) (2015), la nomination du Médiateur de la République
(2015), l’élection présidentielle (2010, 2015), le renouvellement des membres de la
Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) (2016).
Le Togo compte de nombreux partis et mouvements politiques dont neuf sont
représentés à l’Assemblée nationale. Le décret portant répartition des sièges de
députés à l'Assemblée nationale (AN) par circonscription électorale subdivise le
territoire national en trente (30) circonscriptions électorales et le nombre de sièges
des députés a été porté de 81 à 91. Ce qui permet une meilleure représentativité des
populations à l’AN conformément aux recommandations des élections antérieures. Le
dialogue politique s’est accompagné par un renforcement de l’espace des libertés de
presse.
Ces acquis ont permis au Togo d’améliorer l’indice de démocratie, qui évalue le degré
de transition d’un pays vers un régime démocratique et une économie de marché. En
effet, selon l’évaluation de « The Economist Group », le score du Togo au niveau de cet
indice a progressé, passant de 1,8 (sur une échelle de 1 à 10) en 2006 à 3,4 en 2015.
De même, selon le rapport 2017 de l'Indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique9,
le Togo fait partie des pays dont la gouvernance s’améliore. L'indice de mesure de la
9L'l'Indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique est mesuré à partir d'une agrégation d'indicateurs selon les quatre catégories suivantes: sécurité et
État de droit; participation et droits de l'homme; développement économique durable; et développement humain.
60
gouvernance globale a progressé chaque année pour s'établir à 51,7 (sur 100) en 2016,
portant le pays au 26ième rang parmi les 54 pays africains classés.
Malgré ces acquis en matière de gouvernance politique, et en dépit de la volonté du
gouvernement de rebâtir les fondements de la cohésion sociale, de nombreux défis
restent à relever dans ce domaine, pour consolider et rendre pérennes les structures
démocratiques, dont la promotion du respect des différences et des valeurs
démocratiques ainsi que le renforcement du sentiment d’appartenance à la Nation et
de solidarité au sein des populations.
Dans le domaine de la sécurité, le Togo a réalisé d’énormes efforts au cours de ces
dernières années. En effet, selon les résultats du rapport « Global peace index »publié
par Institute of economy (2017), le Togo est classé 63ième sur 163 pays dans le monde,
et se classe 12ième en Afrique subsaharienne, 4ièmedans la Zone CEDEAO et2ième dans
la zone UEMOA.
Ce résultat s’explique par les effets conjugués des réformes (les forces de défense et
de sécurité) avec les nombreuses actions engagées dans ce domaine, notamment la
police de proximité, le renforcement des potentialités des forces de défense et de
sécurité, la lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres, et la
mise en place d’un système informatisé du contrôle des entrées au niveau des
frontières, etc.
La mise en œuvre des mesures de réforme de l’Armée s’est poursuivie avec le
cantonnement de plus en plus affirmé des militaires dans le rôle de défense du
territoire national (frontières terrestre, maritime et aérienne) et de lutte contre le
terrorisme ainsi qu’à une participation plus accrue aux opérations de maintien de la
paix en Afrique.
La protection civile constitue aussi une priorité pour le gouvernement. Dans ce sens,
il a été créé en janvier 2017 l’Agence nationale de la protection civile et mis en place
quatre (04) centres de secours des sapeurs-pompiers à Lomé et dans certains chefs-
lieux de région.
En conclusion, le Togo a réalisé d’énormes progrès en matière sécuritaire. Cependant,
des sentiments d’insécurité de la population persistent. La novation structurelle et
opérationnelle d’une Armée, d’une Gendarmerie et d’une Police professionnelles
adaptées au contexte sécuritaire et stratégique, national et régional est un acquis
important à consolider et à pérenniser. Le principal défi à relever est la poursuite du
renforcement de la sécurité par un maillage complet du territoire national.
Au niveau de la justice, le souci du gouvernement est de faire de la Justice togolaise
une justice juste, efficiente, indépendante et accessible à tous. A cet effet, des
initiatives allant dans le sens de renforcement du projet de modernisation de la justice
notamment le fonctionnement du système judiciaire, l’amélioration des conditions de
travail et le rapprochement de la justice des justiciables ont été développés.
En matière de justice commerciale, des chambres commerciales10 ont été mises en
place au Tribunal de première instance et à la cour d’appel de Lomé. En plus, les
10http://www.mcatogo.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=681:les-grands-avantages-des-
Par ailleurs, les capacités des magistrats et auxiliaires de justice ont été renforcées. En
effet, la mise en place du Centre de formation des professions de justice (CFPJ) a
permis de former plus de 1500 professionnels de justice (magistrats, avocats, greffiers,
huissiers, notaires, et commissaires-priseurs) entre 2010 et 2015.
63
- le vote en 2016 de la loi portant organisation et fonctionnement de la
Commission nationale des droits de l’Homme qui va désormais assurer les
fonctions de mécanisme de prévention et de lutte contre la torture ;
- le vote en 2016 de la loi portant statut des réfugiés au Togo pour combler le
déficit par rapport à l’évolution des normes de protection des réfugiés, mettre
en place un mécanisme de recours et prévoir les mesures à prendre en cas
d’arrivée massive des demandeurs d’asile sur le territoire ;
- la création du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de
l’unité nationale et la nomination du médiateur de la République ;
- la réforme des forces armées, de la police et des services de renseignement ;
- l’acceptation par le Togo de 167 et la prise de note de 28 sur les
195 recommandations issues du rapport final de l’Examen périodique
universel (EPU) adopté le 16 mars 2017 par le Conseil des droits de l’homme
du Togo. Parmi les 167 recommandations, le Togo a déjà mis en œuvre 26.
Toutes ces initiatives ont permis d’améliorer le score du pays dans le rapport sur la
gouvernance 2017 de la Banque Mondiale d’environ 8 points.
Cependant, des défis restent encore à relever. En effet, le Togo a ratifié la quasi-totalité
des instruments internationaux et régionaux en matière de droits de l’homme qui lui
font obligation de produire des rapports sur leur état de mise en œuvre. Or, certaines
lois ne sont pas harmonisées avec ces instruments internationaux ratifiés. Par
conséquent, leur application est difficile.
Le ministère chargé des droits de l’homme a pour mission d’accompagner les secteurs
public et privé en vue de l’intégration de l’approche basée sur les droits de l’homme
(ABDH) dans les projets et programmes. Toutefois, il ne dispose pas d’un programme
pour former les acteurs à cet effet.
Ces faiblesses ont pour cause l’absence d’un plan national d’éducation et de formation
aux droits de l’homme et à la citoyenneté. La conséquence en est que les populations
éprouvent des difficultés dans l’exercice et de la jouissance de leurs droits.
Plus de quinze années de conflits politiques et sociaux ont causé une perte significative
des capacités du Togo dans tous les secteurs de la vie publique. En dépit des efforts
constants mis en œuvre depuis 2008 pour doter le pays de capacités administratives
suffisantes, certaines institutions de la République et de nombreuses administrations
sont peu fonctionnelles, faute de compétences minimales à même de les rendre
efficaces dans la délivrance du service public. A titre d’exemple, il a été relevé en 2015
que l’administration publique manquait de planificateurs (14 planificateurs ont été
recensés, tous secteurs confondus), de statisticiens (17 statisticiens ont été identifiés
pour l’ensemble des secteurs) et d’informaticiens (10 ingénieurs informaticiens ont été
recensés dans tous les secteurs). De nombreuses autres spécialités sont aujourd’hui
inexistantes ou en nombre très réduit, notamment au niveau de certains secteurs
comme la santé et dans des domaines techniques comme les mines, l’industrie, le
commerce, les finances, la planification, etc. Dans d’autres secteurs vitaux pour
l’économie (agriculture, élevage, pêche, géologie, etc.) ainsi que dans les domaines
scientifiques et de la technologie, les compétences se raréfient de plus en plus, et cette
situation risque de compromettre durablement l’efficacité du fonctionnement de l’Etat.
En outre, les résultats des audits stratégiques et organisationnels réalisés dans les
institutions de la République et dans les départements ministériels relèvent
l’impérieuse nécessité de mettre en place un dispositif pertinent pour planifier
l’acquisition des ressources humaines et des compétences, en fonction des besoins en
personnel par ministère et institution. Eu égard à l’inadéquation presque généralisée
entre les profils des personnels et les postes d’emplois qu’ils occupent, les audits
insistent sur le besoin qu’il y a, pour chaque ministère et institution, d’élaborer un plan
de développement des capacités sur les 3 à 5 années à venir avec des objectifs précis
en matière de recrutement des personnels, en spécifiant clairement les profils
(planificateur, statisticien, informaticien, diverses spécialités, etc.) mais également les
besoins en matière de formation et de perfectionnement des agents.
65
De même, l’état des lieux du personnel de l’Etat par tranche d’âge mis à jour en
décembre 201715, révèle un vieillissement marqué des effectifs de la fonction
publique. Sur un total de 48 383 agents de l’Etat dont 19,30% de femmes, la moitié a
plus de 42 ans. Ainsi, dans 18 ans, cette moitié de l’effectif de l’administration sera à la
retraite. Ce besoin d’effectifs sera accru à l’avenir dans le cadre de la mise en œuvre
de la décentralisation qui exigera davantage d’agents capables de délivrer des
services publics de qualité aux citoyens.
Par ailleurs, il est difficile de maîtriser les mouvements en raison notamment des
absences irrégulières, des abandons de poste, des décès et mutations non signalés.
De plus, le système d’évaluation des performances ne donne pas tous les gages
d’objectivité et d’équité, ce qui a un impact sur les résultats et les performances
globales de l’administration.
Il importe aussi de noter que l’administration souffre d’un manque de cadre normatif
et de procédures permettant à tous les agents et aux usagers d’avoir les mêmes
compréhensions et la même interprétation des normes et principes.
Le PNRCME-DD est articulé autour des cinq composantes ci-après : (i) gouvernance
économique et environnementale ; (ii) gouvernance sociale, emploi et développement
à la base ; (iii) gouvernance judiciaire, paix, démocratie et Etat de droit ;(iv)
gouvernance administrative et locale ; et (v) modernisation des services de l’Etat et
promotion des technologies de l’information et de la communication.
15Rapport de l’analyse des effectifs de l’administration & Plan national de développement des compétences, 2017, Ministère de la fonction publique,
du travail et de la réforme administrative
66
1.6.3 Gouvernance économique
Il est important de noter que le pays a fait un pas de géant en adoptant un nouveau
code pénal qui élargit le champ des actes de corruption et infractions assimilées et
étend les dispositions pénales aussi bien au secteur public que privé. Par ailleurs, pour
renforcer la transparence, le gouvernement a adopté en 2016 la loi portant liberté
d’accès à l’information et à la documentation publique. Cette loi est une première dans
l’histoire du pays et garantit à toute personne physique ou morale, le droit d’accès
(sans frais) à l’information dans les structures publiques et parapubliques.
67
Dans le cadre de l’amélioration du système de passation des marchés, le renforcement
du cadre législatif, règlementaire et institutionnel du système de passation des
marchés publics s’est concrétisé par l’adoption de la loi portant code des marchés
publics et délégation des services publics. L’entrée en vigueur de la nouvelle
réglementation relative aux marchés publics s’est traduite par la mise en place et
l’opérationnalisation des deux organes nationaux de régulation et de contrôle des
marchés publics, à savoir l’Autorité de régulation des marchés publics et la Direction
nationale de contrôle des marchés. Des organes de passation et de contrôle (Personne
responsable des marchés publics, Commission de passation des marchés et
Commission de contrôle des marchés publics) ont été également créés au niveau des
départements ministériels et les membres nommés. Cependant, les efforts restent
encore à faire en matière de renforcement de capacités des organes de passation de
marchés au niveau sectoriel, déconcentré et décentralisé ainsi qu’au niveau des
prestataires de services. Le système de passation des marchés publics est renforcé par
le Système Intégré de Gestion des marchés publics mis en place et opérationnel
permettant le suivi des commandes publiques.
En outre, des progrès ont été également constatés en matière de recouvrement des
recettes et d’amélioration du circuit de la dépense à travers le Système Intégré de
Gestion des Finances Publiques (SIGFiP).
68
Ainsi, le gouvernement a mis en place des organes pour le contrôle administratif et a
priori des dépenses et le contrôle a posteriori incluant des audits des comptes annuels.
Il s’agit de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et de l’Inspection Générale d’Etat
(IGE) dont le contrôle s’est renforcé ces dernières années du fait des investigations
dans les services publics et les établissements publics autonomes. A cela s’ajoute la
Cour des Comptes qui élabore régulièrement ses rapports sur l’exécution loi des
finances transmis à l’Assemblée Nationale. Outre ces institutions de contrôle citées ci-
dessus, d’autres organes sont mis en place également pour la lutte contre la fraude et
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Il s’agit de la cellule
nationale de traitement des informations financières (CENTIF) (créée conformément à
la Convention de Palerme et à la Directive N°O7/2002/CM/UEMOA du 19 septembre
2002 de l’UEMOA) et l’Office Centrale de Répression du Trafic Illicite des Drogues et
du Blanchiment de la Direction Générale de la Police.
Il faut noter par ailleurs que le gouvernement a élaboré une stratégie d’endettement
qui contribuera à réduire le coût de l'emprunt et, par conséquent, à faciliter les
ajustements budgétaires.
69
Dans le secteur de la microfinance, des audits et notations de services financiers
décentralisés sont effectués et les sanctions prises contre les institutions qui ne se
conforment pas aux règles régissant le secteur.
Ces réformes ont permis de rendre le Togo plus attractif, d’accroître le taux
d’investissement et de renouer avec la croissance économique qui a été régulièrement
en hausse depuis 2008. Toutefois, des défis restent à relever à savoir : (i) poursuivre
l’assainissement des finances publiques, (ii) poursuivre l’assainissement budgétaire,
(iii) mettre en œuvre la stratégie d’endettement, (iv) opérer des réformes structurelles
plus ambitieuses pour stimuler la productivité, la compétitivité et la croissance
inclusive, (v) renforcer le contrôle et la lutte contre la corruption, (vi) renforcer les
capacités des organes de contrôle, (vii) améliorer le taux d’exécution du budget et
étendre le SIGFiP aux ministères sectoriels et aux niveaux déconcentrés et
décentralisés, (viii) améliorer la programmation des investissements publics, (ix)
opérationnaliser les budgets-programmes.
Par ailleurs, des réformes en cours visent à résorber des insuffisances importantes. Il
s’agit notamment de :
- la mise en place des nouveaux statuts de la Fonction Publique et le renforcement
de la gestion des personnels de l’Etat ;
- l’amélioration de la programmation pluriannuelle des administrations ;
- la mise en place du système de Compte Unique du Trésor (CUT) à la Banque
centrale, ce qui permettra la centralisation de toutes les disponibilités de
trésorerie (les entités administratives autonomes n’auront des comptes qu’à la
70
Banque centrale, ces comptes seront des sous comptes du compte unique du
Trésor) ;
- l’organisation, dans le respect des règles communautaires de l’UEMOA, des
cadres de partenariat public-privé (PPP) qui permettront d’éviter le recours au
système de préfinancement et des risques qui lui sont inhérents.
1.6.4.1 Décentralisation
Le processus de décentralisation est confronté à de nombreux problèmes : (i) la faible
articulation entre la politique de déconcentration et celle de la décentralisation ; ce qui
obère l’efficacité de cette dernière ; (ii) la faiblesse des mécanismes de
programmation et de planification du développement au niveau local ; (iii) la faible
prise en compte des besoins locaux dans la programmation des ministères sectoriels;
(iv) la persistance des problèmes cruciaux relatifs au foncier.
Le défi principal à relever reste la concrétisation de la décentralisation, c’est-à-dire
mettre en place des conditions institutionnelles et organisationnelles d’un
développement territorial durable basé sur les potentialités des collectivités
territoriales, renforcées par des cadres de concertation effectifs en vue de promouvoir
le dialogue participatif et le contrôle citoyen à tous les niveaux, avec un accent fort sur
la participation des femmes et des jeunes, notamment dans les organes de décision
des cadres de concertation.
Pour ce faire, le gouvernement a réalisé, en 2012, l’évaluation du programme national
de consolidation de la décentralisation (PNCD). Des acquis ont été enregistrés en
termes de mise en place du cadre juridique et institutionnel de la décentralisation et
de réalisation d’études et d’infrastructures.
La situation des collectivités territoriales se présente comme suit : (i) 21 communes
urbaines et 32 préfectures sont opérationnelles ; (ii) les 5 régions ne sont pas
organisées en collectivités territoriales ; (iii) les collectivités territoriales ont à leur tête
des délégations spéciales depuis 2001 ; et (iv) les dernières élections locales datent
de 1987.
Pour relancer le processus de la décentralisation, le gouvernement a adopté la feuille
de route de la décentralisation et des élections locales en mars 2016. Dans la même
dynamique, un atelier national sur la décentralisation a été organisé en décembre
2016.
Cette feuille de route s’articule autour de sept (07) axes, à savoir : (i) la révision de la
loi N° 2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales
pour la rendre conforme à l’option choisie et créer notamment les communes, définir
les transferts de compétences, définir le nombre de conseillers par commune et créer
les conditions de l’intercommunalité; (ii) la programmation des élections pour les
différents niveaux de décentralisation; (iii) la recherche de financement et la
construction des infrastructures minimales pour l’installation des nouvelles communes,
dont le coût est estimé à environ 10 milliards FCFA ; (iv) la communication sur
l’importance et les enjeux des élections locales : elle consiste principalement à mettre
en œuvre un plan de communication sur les élections locales à travers l’élaboration et
71
la vulgarisation des guides de communication sur la décentralisation. Elle concerne
également l’organisation des ateliers de formation des différents acteurs et les
populations ; (v) la révision des listes électorales qui seront établies par commune ;
(vi) la fixation du calendrier des élections locales ; et (vii) la tenue effective des
élections locales.
16
Cette loi fixe le cadre juridique de toutes les interventions de l’Etat et des autres acteurs ayant pour effet la structuration, l’occupation,
l’utilisation du territoire national et de ses ressources. Elle détermine les règles et les institutions de l’aménagement du territoire à différentes
échelles.
17Ce projet a pour but de proposer un schéma équilibré de développement économique entre les régions des pays concernés par le projet afin
de promouvoir la croissance économique en Afrique de l’Ouest sur la base des potentialités de développement des secteurs économiques
identifiés. Il vise également à assurer la promotion des corridors de transport par la formulation des stratégies de développement économique
en se basant sur l’approche corridor.
72
d’étude, la méthodologie de l’étude a été lancée et le rapport initial de l’étude a été
validé.
Le principal défi pour le gouvernement est le développement d’une pratique
d’aménagement du territoire par la mise en place des cadres de cohérence spatiale
des actions de développement (schéma national, schémas régionaux et locaux
d’aménagement du territoire). Ces instruments de planification spatiale à long terme
déterminent la destination générale des terres situées dans les limites de leur ressort
territorial, la nature et la localisation des grands équipements d’infrastructures, une
meilleure gestion des ressources naturelles, etc.
Le Togo aborde la prochaine période 2018-2022 fort des atouts et des acquis
engrangés depuis 2008 ainsi que des nombreuses réalisations dans le cadre de la mise
en œuvre de la SCAPE sur la période 2013-2017. Certains éléments précurseurs d’une
transformation structurelle de l’économie existent et ont besoin d’être consolidés et
accélérés notamment :
i) le pays dispose d’un avantage naturel avec le seul port en eau profonde du
Golfe de Guinée et dont les infrastructures ont été renforcées dans les dernières
années par des investissements privés importants (construction d’un troisième
quai par un opérateur privé de premier plan; développement de la darse de
transbordement par un consortium privé).
ii) des investissements ont également été réalisés dans le secteur routier (environ
1500 km de routes nouvellement construites ou réhabilitées entre 2010 et 2017)
et dans le secteur aéroportuaire avec la construction d’une nouvelle aérogare
ultra moderne déjà opérationnelle et capable d’accueillir jusqu’à 2 millions de
passagers par an et qui constitue le hub de la compagnie aérienne régionale
Asky.
iii) le Togo abrite les sièges d’Ecobank, d’Oragroup, de la BOAD et de la BIDC,
grandes institutions bancaires régionales et sous régionales. Ce qui lui donne
un avantage indéniable pour l’accès aux marchés financiers en vue de mobiliser
des ressources pour le financement des grands projets structurants.
iv) le Togo dispose d’un cadre attractif et en constante amélioration favorisant
l’afflux des investissements dans le pays. Cette attractivité se matérialise par
des réformes majeures du cadre juridique et institutionnel telles : la loi portant
la modernisation de l’action publique en faveur de l’économie, la création de la
Cellule Climat des Affaires et de la Cellule Présidentielle d’Exécution et de Suivi
des Projets Prioritaires ; la mise sur pied du cadre de concertation Etat-Secteur
privé ; le déploiement d’un Guichet Unique du Commerce Extérieur. Notons
enfin, le rôle innovant et central joué par Togo Invest corporation SA, holding
d’Etat dont l’objectif est de nouer des partenariats publics privés soutenant la
réalisation de projets structurants.
73
v) le Togo entend capitaliser sur le démarrage de l’activité de transformation de
ses matières premières (Clinker, Ciment) en l’étendant à d’autres industries
extractives (Phosphate).
1.7.2 Leçons tirées de la mise en œuvre des stratégies à moyen terme
Le gouvernement est conscient que les efforts doivent être intensifiés pour jeter et
consolider les bases de l’émergence future du Togo, d’ici à 2030. Le diagnostic dégage
les principaux défis du Plan national de développement 2018-2022 auxquels le Togo
74
doit s’attaquer pour mieux se positionner sur le chemin de la transformation
structurelle de l’économie. Ce sont principalement :
- le développement d’une chaîne logistique et de transport autour du PAL en
l’intégrant à un réseau de transport rénové en vue de créer un hub logistique et un
corridor de développement compétitifs ;
- le développement des chaînes de valeur dans le secteur agro-sylvo-pastoral par la
mise en place des agropoles fédérant plusieurs activités (culture vivrière,
aquaculture, transformation et recherche) y compris la réforme du foncier ;
- le développement des chaînes de valeur dans le secteur des industries
manufacturière, artisanale et extractive par la création de parcs industriels intégrés
et tournés vers des industries exportatrices et intensives en main d’œuvre
(exemple textile), ainsi que le développement de la transformation des filières des
phosphates et le renforcement de la filière de transformation du calcaire ;
- le parachèvement des réformes du cadre juridique de régulation du secteur des
TIC, la réduction des coûts et l’amélioration de la connectivité pour progresser
rapidement vers la digitalisation de l’économie et la consolidation du tissu social ;
- la réduction du déficit en fourniture de services énergétiques ;
- l’accélération de la croissance (le Togo se trouve dans le tiers inférieur des pays
pairs en termes de croissance de PIB réel/habitant) ;
- l’amélioration de la gouvernance sous toutes ses formes qui se traduit par une
administration dont les performances doivent être renforcées pour accompagner
la transformation de l’économie ;
- l’inclusion sociale et financière qui devrait assurer une meilleure redistribution des
retombées de la croissance;
- la mobilisation des ressources afin d’améliorer la capacité d’endettement de l’Etat
et d’attraction des investissements privés.
Ainsi, la stratégie pour l’accélération de la croissance et la réduction de la pauvreté du
Togo va s’appuyer sur le développement du hub logistique et d’un centre d’affaires, la
mise en place des agropoles pour développer les chaînes de valeurs des filières
agricoles ainsi que sur le développement industriel. En outre, l’amélioration de l’accès
des populations aux services sociaux de base et le renforcement des mécanismes
d’inclusion restent également des fondamentaux pour la réduction de la pauvreté.
75
CHAPITRE II : VISION DE DEVELOPPEMENT ET AXES STRATEGIQUES
2.1VISION DE DEVELOPPEMENT
L’ambition des autorités Togolaises à l’horizon 2030 est de faire du Togo une nation à
revenu intermédiaire économiquement, socialement et démocratiquement solide et
stable, solidaire et ouverte sur le monde.
Le Togo sera ainsi, un pays structurellement transformé où tous les acteurs y compris
les collectivités locales participent substantiellement à une croissance économique
forte, durable et inclusive. Le développement de l’économie bleue sera un des facteurs
de soutenabilité à moyen terme de cette croissance. Les fruits d’une telle croissance
devront favoriser l’accès équitable de toutes les populations, notamment les plus
vulnérables, aux services sociaux de base de qualité et dans le respect de
l’environnement. Le Togo connaîtra des avancées très significatives avec une
agriculture, des industries manufacturières et extractives plus contributrices au PIB,
une gouvernance plus efficace favorisant ainsi une baisse drastique du niveau de
pauvreté, une nette réduction des inégalités et un climat social apaisé.
- réduire la pauvreté;
- devenir un pays à revenu intermédiaire ;
- atteindre le stade de nouveau pays industrialisé ;
- renforcer l'unité nationale et consolider le processus démocratique ;
- assurer une gestion durable de l’environnement, lutter contre les changements
climatiques, gérer durablement les catastrophes et promouvoir l’aménagement
du territoire.
Le PND 2018-2022 qui tire ses fondements des défis majeurs, du Projet de société du
Chef de l’Etat duquel découle la Déclaration de politique générale du gouvernement,
de l’Agenda 2030 de développement durable, de la Vision 2020 de la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine,
a pour objectif global de transformer structurellement l'économie, pour une
croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents et
induisant l'amélioration du bien-être social.
76
- la mise en place d’un pôle manufacturier et d’industries extractives (en lien
avec le développement d’un pôle logistique d’excellence) pour dynamiser le
rythme de la croissance et créer des opportunités d’emplois ;
- le développement du capital humain afin de faire du togolais, le premier acteur
et le premier bénéficiaire du développement du pays. En d’autres termes, il
s’agira de consolider le socle social national et renforcer les mécanismes
d’inclusion.
Ainsi, pour la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires
de premier ordre dans la sous-région, le gouvernement poursuivra (i) les réformes et
la modernisation de la gestion du Port de Lomé; (ii) la mise en valeur des
infrastructures aéroportuaires ;(iii)l’amélioration des infrastructures routières
favorisant la connectivité avec les pays de l’hinterland, les pays voisins et d’autres pays
de la sous-région, ainsi que les Zones économiques spéciales (ZES) et celles
desservant les pôles stratégiques; (iv) le développement d’une ligne de chemin de fer
de Lomé-Cinkassé et d’autres lignes vers les zones de production, soutenu par la mise
en place de deux ports secs (Blitta et Cinkassé) et (v)le renforcement des
infrastructures de TIC et la digitalisation des services.
Elles contribueront également à mettre en place les agropoles et à installer une usine
majeure de transformation par filière à haute valeur ajoutée ciblée.
79
Valeurs Cibles Cibles
Indicateurs Hypothèses
2015 2020 2022
Evaluation des politiques et 3,0 3,25 >3,25 -Sensibilisation pour un changement
institutions nationales – CPIA- score de comportement
-Révolution contraceptive
-Amélioration de la qualité des
institutions et de la bonne
gouvernance
Source : MPD/MEF, mars 2018
Les principes directeurs formulés pour guider la mise en œuvre du PND sont : (i)
leadership et appropriation ; (ii) partenariat et redevabilité mutuelle ; (iii) gestion axée
sur les résultats et durabilité ; (iv) équité, genre et inclusion.
Leadership et appropriation : La mise en œuvre du PND se fera sous le leadership du
gouvernement, à travers la définition et la mise en œuvre d'orientations claires de
développement, le financement d'une grande partie des actions sur ressources
propres, le cadrage des appuis des partenaires techniques et financiers (PTF) sur les
priorités de développement retenues dans le PND, la création d’un environnement
propice permettant d’attirer les investissements privés, et la participation des
communautés à la conception, à la mise en œuvre, au suivi et à l'évaluation des
programmes et des actions conduites par les institutions nationales, les départements
ministériels, les collectivités locales et les autres structures étatiques.
80
organisations philanthropiques. L’action s’inscrira dans la recherche des solutions
innovantes.
En ce qui concerne la redevabilité mutuelle, chaque acteur/actrice devient
responsable de l'atteinte des résultats. Le gouvernement entend poursuivre et
approfondir cette démarche dans sa mise en œuvre par une gouvernance de mieux en
mieux partagée, en responsabilisant davantage l’ensemble des acteurs/actrices qui
doivent rendre compte de la mise en œuvre de leurs activités.
Gestion axée sur les résultats et durabilité: La GAR fonde l’exigence d’un cadre
logique basé sur les relations de cause à effet et d’une priorisation des axes
d’intervention et des cibles du PND, pour concentrer les efforts financiers sur les
domaines précis et impulser un développement durable. La gestion axée sur les
résultats implique aussi une définition claire des responsabilités dans la mise en œuvre
des activités ou des processus, ainsi que l'obligation de reddition de comptes. Toutes
les composantes de la nation doivent pratiquer la GAR dans la mise en œuvre des
différentes actions de développement dans une dynamique de culture de performance
notamment valorisée par l’utilisation de l’outil statistique.
Aussi la démarche du PND devra-t-elle viser à atteindre les cibles définies, par une
identification claire des impacts, des effets et des extrants, des moyens à mobiliser
ainsi que des indicateurs de performance, avec la précision des différentes
responsabilités selon les séquences et suivant les acteurs/actrices engagé-e-s. Dans
ce cadre, chaque acteur sera donc solidairement tenu par l'atteinte des résultats
découlant des activités ou du processus dont il aura la responsabilité.
81
2.3 AXES STRATEGIQUES
Les axes stratégiques du Plan national de développement 2018-2022 s’appuient sur les
défis majeurs dégagés du diagnostic de la situation économique, sociale et
environnementale.
Dans le cadre du présent PND, quelques thèmes transversaux ont été identifiés et pris
en compte dans la planification stratégique. Ils portent en effet sur des questions de
première importance pour le Togo telles que : (i) le genre, (ii) la couverture sanitaire
universelle avec un accent sur le VIH/Sida, (iii) l’emploi décent, (iv) la gouvernance, (v)
le financement, (vi) l’environnement, (vii) le renforcement des capacités, (viii) l’habitat
82
et le cadre de vie, (ix) la digitalisation de l’économie, (x) l’économie bleue, et (xi) la
contribution du PND à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Pour atteindre cet impact, les efforts se concentreront sur la réalisation des effets ci-
après : (i) le PAL est modernisé et sa compétitivité est améliorée ; (ii) les infrastructures
et les services de transport routier sont développés pour soutenir la croissance
économique ; (iii) le transport aérien est développé et l’aéroport de Lomé est
positionné comme un hub régional ; (iv) les infrastructures de transport ferroviaire sont
développées ; (v) le numérique est développé et facilite les transactions économiques
et financières ; (vi) le Togo est un centre majeur du tourisme d’affaires dans la sous-
région ouest africaine ; (vii)le Togo est positionné comme un centre financier de
premier ordre dans la sous-région ; (viii)les PME/PMI ont accès au financement
adéquat (ix) le Togo est positionné comme un centre d’affaires commercial de premier
ordre dans la sous-région ; (x) le paysage médiatique est transformé ;et (xi) les
opérateurs économiques sont satisfaits de l’environnement des affaires au Togo.
Effet attendu 1 : Le port de Lomé est modernisé et sa compétitivité est améliorée
Par son positionnement géographique et son histoire, le Togo offre par son port une
porte d’entrée à toute l’Afrique de l’ouest. Le gouvernement entend capitaliser sur la
modernisation récente des infrastructures portuaires en tirant plus de valeur ajoutée
en matière de services offerts. L’organisation et la gestion de l’activité portuaire seront
réformées à travers la création d’une autorité portuaire permettant de séparer le
périmètre régalien du périmètre commercial.
Il s’agira de faire du port de Lomé l’infrastructure principale du hub logistique
multimodal que le Togo envisage de bâtir en s’appuyant sur sa capacité de desserte
d’un espace économique de plus de 300 millions d’habitants. Ce hub entend attirer les
83
acteurs de premier plan dans ce secteur afin de faire du port de Lomé une référence
unique dans ce domaine (les armateurs, les opérateurs de terminaux portuaires, les
exploitants de zone économique spéciale…).
L’atteinte de cet effet passera par (i) l’accroissement du trafic du port de Lomé ; (ii) la
diversification et l’accroissement des infrastructures d’accueil et de logistique du port
de Lomé ; (iii) la création et l’opérationnalisation de l’autorité portuaire.
Effet attendu 2 : Les infrastructures et les services de transports routiers sont
développés pour soutenir la croissance économique
Cet effort permettra ainsi de renforcer le rôle de hub logistique du Togo à travers le
corridor Lomé-Ouagadougou et de profiter de la position stratégique de son port en
eau profonde. Dans ce sens, les stratégies d’actions du gouvernement portent sur le
dédoublement de la RN1. Ce projet va engendrer la création d’emplois et porter à
terme le volume des marchandises transportées par la route à environ sept (07)
millions de tonnes par an.
Par ailleurs, le gouvernement entend capitaliser sur la nouvelle politique de ciel ouvert
africain afin de renforcer l’offre de destinations couvertes au départ du Togo.
85
Effet attendu 5 : Le numérique est développé et facilite les transactions
économiques et financières
Les cibles à l’horizon 2022 sont entre autres : au moins 90% de la population et près de
95% des entreprises et administrations centrales et locales ont accès à l’internet haut
débit ; 50% des lycées et collèges publics sont équipés en réseaux internet et les TIC
sont pleinement intégrées dans la formation des élèves et étudiants ; le taux de
pénétration du GSM atteint au moins la moyenne sous régionale puis la dépasse vers
la fin de la période de mise en œuvre.
Secteur actuellement le plus dynamique de l'économie mondiale, avec des taux de croissance relativement
élevés, l'économie numérique devra bénéficier d’une attention particulière. Le développement de ce secteur
est crucial car il constitue non seulement une source importante de devises mais aussi un gisement important
d’emplois pour les jeunes, moyennant des formations adéquates. Depuis la « démocratisation » de l’accès à
Internet au milieu des années 1990, le secteur des technologies numériques n’a cessé de se développer de
façon accélérée. Ce déploiement s’est accompagné d’une vague d’innovations dans les technologies de
l’information, mais aussi dans de nombreux domaines d’application, donnant naissance à une multitude de
services en ligne et à de nouvelles applications. L’évolution de l’internet et des réseaux numériques a eu des
répercussions significatives sur la circulation et le traitement de l’information, sur les transactions marchandes
et financières, l’audiovisuel, la gestion des réseaux publics, etc. Le défi qui se pose au Togo est celui de tout
faire pour bénéficier de ces avancées qui ont et continuent de booster les économies de plusieurs pays.
86
• la digitalisation de l’économie dans le but d’avoir des externalités positives sur les secteurs productifs et
financiers, par la mise en œuvre de la déclaration de politique du secteur de l’économie numérique 2018-
2022 validée en octobre 2017 et qui ambitionne de faire du Togo un hub de service et un centre international
d’innovation et de compétence digitale ;
• le développement technologique à promouvoir avec l’utilisation du numérique dans l’agriculture, la santé,
l’éducation, les finances, la sécurité, le biométrique, le foncier, etc.
Toutefois, l’avènement des nouvelles offres fibre optique à domicile (FTTH) commercialisées à 30 000 FCFA
les 30Mb/s pourrait permettre d'améliorer considérablement l'accessibilité et la qualité des services Internet
au Togo.
La mise en œuvre de cette approche s’articulera autour de quatre (04) principaux piliers pour accrocher le
numérique et en faire progressivement une réalité au Togo. Cela passera par :
• la digitalisation et l’amélioration de la qualité des services offerts aux citoyens qui se feront grâce au projet
E-gouv qui a pour objectif d’assurer l’interconnexion effective des administrations et permettre d’offrir un
service de qualité aux usagers, dont la dématérialisation de nombreuses procédures ;
• l’amélioration de l’accès de tous à des produits et services numériques à un coût abordable contribuera à
assurer la compétitivité de l’économie par l’accès à des équipements et des services technologiques
performants à la suite des incitations fiscales de 2017 exonérant l’importation d’équipements numériques ;
• la promotion de la formation dans les métiers du numérique et des technologies en développant des
compétences pointues dans les domaines technologiques et numériques en vue d’assurer à plein temps la
qualité du service ;
• la création de centres d’innovation comme support des industries, à l’instar de la SiliconValley aux Etats-
Unis, pour offrir aux start-ups un environnement propice à l’innovation et à la recherche & développement.
87
marine et les énergies renouvelables océaniques. Cependant, ce potentiel de croissance peut être fragilisé
par la vulnérabilité de la côte, de ses ressources et des personnes qui y résident. Aussi, les préoccupations
environnementales ainsi que les questions d’équité, de durabilité et de résilience seront-elle gérées pour que
les investissements dans l’économie bleue puissent de bénéficier à long terme au pays.
Le gouvernement est engagé à mettre en œuvre une stratégie de développement de l’économie bleue à définir
des objectifs et des actions précises à court, moyen et long terme. Cela permettra de cadrer les réformes des
politiques sectorielles et la croissance dans les secteurs et activités de l’économie maritime et côtière.
L’approche retenue est une approche d’intégration des principes de l’économie bleue, de croissance inclusive
et de gestion durable dans le processus de développement des politiques et des plans sectoriels. Ce processus
est constitué de plusieurs étapes successives, et comprend lui-même des défis importants, y compris une
collaboration intergouvernementale efficace, un engagement participatif multi-acteurs ainsi qu’un
engagement du secteur privé et des communautés.
La mise en œuvre du concept d’économie bleue exige notamment : (i) une approche stratégique et
intersectorielle ; (ii) une planification des investissements directs et indirects ; (iii) une exploitation des
ressources existantes de façon durable et efficiente afin de faire face aux défis spécifiques de l’espace côtier
et marin ; (iv) la promotion des modes de consommation et de production durables ; (v) le renforcement de la
sécurité maritime ;et (vi) le renforcement du mécanisme de coordination et de coopération.
Les réformes qui seront ainsi conduites permettront de : (i) accélérer la bancarisation
des populations; (ii) développer le mobile banking; (iii) faciliter l’intégration du
système financier décentralisé au système financier bancaire; (iv) créer un
environnement propice pour attirer les fonds d’investissement et de capital risque
ciblant les TPME/PMI ;(v) utiliser les crypto monnaies ; (vi) mettre en place le crédit-
bail pour le financement des entreprises ; (vii) réduire les flux financiers illicites au
profit du financement de l’économie ; et (viii) installer de nouveaux sièges de banques.
L’accès au financement adéquat des PME/PMI se fera à travers (i) le renforcement des
capacités des PME/PMI dans la production des états financiers et l’élaboration des
plans d’affaires ;(ii) la création de nouveaux produits bancaires pour les PME/PMI ; et
(iii) la promotion de nouvelles formes de financement et de garanties.
89
Afin d’accompagner valablement cette transformation, le gouvernement mettra en
place les actions permettant d’accélérer le passage intégral aux médias numériques
et digitaux en facilitant l’accès des ménages aux équipements de nouvelle génération.
Ainsi, le gouvernement compte : (i) poursuivre à un rythme soutenu les réformes pour
l’amélioration du climat des affaires ; (ii) renforcer le cadre de dialogue permanent
entre les acteurs du secteur privé et l’Etat ; (iii) préserver la stabilité du cadre
macroéconomique ; (iv) lutter contre la corruption ; (v) promouvoir la disponibilité
d’une main d’œuvre qualifiée ; (vi) assurer la proximité des marchés commerciaux et
financiers ; (vii) mettre en place une réglementation spécifique aux investissements
étrangers ; et (viii) accélérer l’opérationnalisation de l’agence dédiée à la promotion
des investissements et des exportations.
La bonne gouvernance est un des facteurs clés que le gouvernement entend renforcer à travers des mesures
spécifiques pour rendre l’environnement des affaires particulièrement incitatif et compétitif afin d’attirer
davantage les investissements aussi bien nationaux qu’étrangers. Dans cette optique, le renforcement du cadre
de dialogue permanent entre les acteurs sociaux, la gestion des finances publiques, la lutte contre la
corruption, l’accélération de la décentralisation, les réformes pour améliorer son classement dans le cadre du
Doing business seront rigoureusement privilégiées. Parmi les mesures spécifiques à privilégier, les autorités
veilleront plus étroitement à :
l’apaisement du climat politique et social, notamment par la mise en place d'institutions garantissant la
stabilité politique et le respect des libertés individuelles ;
la transformation du secteur public pour favoriser l’accès des populations à des services publics de qualité
et le renforcement de la redevabilité. Pour ce faire, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre des
recommandations des audits stratégique et organisationnel des départements ministériels ainsi que la
valorisation des compétences à travers une meilleure planification des recrutements et des formations ;
la bonne gestion des finances publiques par l’optimisation des investissements publics et la recherche de
la soutenabilité de la dette à travers le renforcement des capacités de mise en œuvre de la chaîne PPBESE,
et de la SNDS II ;
la sécurité et la sureté des installations et équipements de production, des services et de la chaîne
logistique pour la pérennisation des investissements et leur rentabilité ;
l’accès au foncier et à la sécurisation des espaces au profit des projets prioritaires tout en garantissant
l’accès de tous à la terre à travers la mise en œuvre des textes d’application du nouveau code foncier ;
90
l’accélération de la décentralisation pour susciter un développement local de proximité, fondé sur une plus
grande mobilisation et participation citoyenne ainsi qu’une mise en valeur des potentialités locales de
développement ;
l’amélioration du système judiciaire, notamment par la réduction du temps de traitement du contentieux
commercial et le rapprochement de la justice aux justiciables ;
la poursuite et le renforcement de la prévention et de la lutte contre la corruption et les infractions
assimilées au moyen notamment de l’adoption d’une loi-cadre (dont la préparation est déjà bien avancée)
et d’un engagement politique et citoyen pour une tolérance zéro à l’égard des actes de corruption et
d’infraction assimilée.
la sécurité et la sureté des installations, des services et de la chaîne logistique sont primordiales pour
concrétiser l’ambition de faire du Togo un hub logistique dans la sous-région.
Pour ce faire, il entend exploiter et valoriser l’énorme potentiel qui existe dans les
secteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière et minière.
Sa démarche dans le secteur agricole et industriel sera orientée vers la mise en place
d’une part, d’un pôle de transformation agricole axée sur la productivité pour atteindre
la sécurité alimentaire et réduire significativement le déficit de la balance
commerciale agricole, et d’autre part, d’un pôle manufacturier et d’industries
extractives en lien avec le développement d’un pôle logistique d’excellence. Le Togo
amorcera son industrialisation à travers le renforcement des PME/PMI et la création de
Zones économiques spéciales (ZES). La capacité du Togo à valoriser pleinement ces
secteurs dans les meilleurs délais déterminera en grande partie le rythme futur de
croissance de son économie qui, selon l’hypothèse retenue, pourrait atteindre un taux
moyen de 6,6% sur la période 2018-2022.
Pour atteindre cet objectif, des réformes et synergies d’actions sont nécessaires,
notamment les incitations à l’entrepreneuriat et au développement des entreprises afin
de favoriser la naissance d’une classe d’entrepreneurs compétitifs sur les marchés
national, régional et international.
L’impact attendu de la mise en œuvre de cet axe est le suivant : « la pauvreté est
réduite à travers l’accélération de la création de la richesse et une meilleure
redistribution des fruits de la croissance ainsi que la création d’emplois décents »
Pour atteindre cet impact, les efforts se concentreront sur la conjugaison des
principaux effets ci-après : (i) des chaines de valeurs des filières porteuses sont
développées, des agropoles et des pôles de compétitivité pour la transformation
19
Au sens littéral, un pôle de croissance est une combinaison d'entreprises et de centres de recherche publics ou privés sur
un territoire donné, ou une collectivité territoriale dont l'activité économique constitue un moteur de croissance économique.
Un pôle économique est une localité présentant un avantage pour une activité économique.
91
agricole sont mis en place et des emplois agricoles sont massivement créés;(ii) les
aménagements hydrauliques sont développés et contribuent à la production agricole
et énergétique ; (iii) l’industrie togolaise est développée, respectueuse de
l’environnement, intégrée au reste de l’économie et créatrice d’emplois ; (iv) les
entreprises artisanales sont compétitives, créatrices de richesses et d’emplois et
participent au développement industriel et touristique ; et (v) l’énergie est développée
et contribue efficacement à l’amélioration de la productivité agricole, industrielle et
minière.
Effet attendu 1 : Des chaines de valeurs des filières porteuses sont développées,
des agropoles et des pôles de compétitivité pour la transformation agricole sont
mis en place et des emplois agricoles sont massivement créés
92
Pour parvenir à l’atteinte de cet effet, l’accent sera mis sur : (i) le développement des
agropoles ;(ii) la mise en place des coopératives de grandes envergures ; (iii) l’appui
et la mise en réseau des petits producteurs pour soutenir les agropoles.
Effet attendu 2: Les aménagements hydrauliques sont développés et contribuent
à la production agricole et énergétique
En outre, le développement des agropoles doit être soutenu par la réforme foncière et
la disponibilité des plans d’urbanisme et d’aménagement du territoire, y compris les
schémas directeurs d’aménagement et de gestion des plans d’eaux et les plans de
drainage des eaux usées et pluviales.
Cet effet sera réalisé par: (i) la construction et l’entretien des ouvrages de maitrise
d’eau; (ii) la mise en place et l’opérationnalisation d’un dispositif de coopération de
tous les bassins hydriques transfrontaliers; et (iii) la construction des barrages
permettant aux populations d’avoir accès aux produits halieutiques et à l’énergie à
moindre coût.
Pour porter cette ambition, le gouvernement entend : (i) réaliser une croissance
annuelle moyenne du secteur industriel et manufacturier de l’ordre de 10% par an
portée par de nouvelles filières dont le textile et l’habillement ; (ii) attirer de nouveaux
investisseurs étrangers avec un niveau des investissements directs étrangers (IDE) de
250 millions de dollars soit 125 milliards FCFA investis sur la période 2018-2022 ; et
(iii) faire émerger des « champions nationaux » de l’industrie togolaise.
En ce qui concerne les industries extractives, les cibles retenues à l’horizon 2022 sont
les suivantes : (i) au moins 5% des gisements mis en évidence sont mis en valeur ; (ii)
au moins 90% des artisans miniers sont organisés et encadrés ; et (iii) 100% des
réformes sont mises en œuvre.
L’atteinte de cet effet se fera à travers : (i) la mise en place d’un pôle manufacturier ;(ii)
la création des parcs industriels ; (iii) le renforcement de l’infrastructure qualité et du
93
système de propriété industrielle; (iv) l’exploitation, la diversification et la valorisation
des ressources minières; et (v) l’exploration et l’exploitation de nouveaux sites
miniers.
94
2.3.3 Axe stratégique 3: consolider le développement social et renforcer les
mécanismes d’inclusion
95
En effet, la maitrise progressive de la mortalité et de la natalité entraine une diminution en pourcentage des
enfants à charge au profit des actifs, ceci permet une meilleure gestion des dépenses de santé et d’éducation
autrefois destinées à des effectifs élevés d’enfants et de jeunes.
Le Togo a amorcé l’ouverture de sa fenêtre d’opportunité pour le dividende démographique depuis 1991, où
le nombre d’actifs (producteurs effectifs) est supérieur au nombre de dépendants (consommateurs effectifs).
Il est ainsi rentré dans une période plus favorable à l’épargne, aux investissements productifs et dans le capital
humain puis à l’accélération de la croissance économique. Toutefois, l’indice synthétique de fécondité (ISF) est
resté élevé (4,8 enfants par femme en âge de procréer) ce qui risque de limiter les effets positifs escomptés
sur le développement économique et social sachant que la cette fenêtre d’opportunité est supposée se
refermer vers 2050.
La mise en œuvre des mesures et réformes envisagées devrait avoir un impact positif
en termes d’accélération du niveau du développement humain et surtout une
amélioration du classement mondial de l’IDH du Togo d’au moins dix (10) places à
l’horizon 2022.
Pour atteindre cet impact, les efforts devront se concentrer sur la réalisation des effets
ci-après : (i) les populations ont un accès équitable à l’éducation, la formation
professionnelle et un enseignement supérieur de qualité orienté vers le marché du
96
travail ; (ii) les populations togolaises ont accès aux soins de santé/nutrition universels;
(iii) les populations, en particulier les jeunes et les femmes, ont accès à un emploi
productif, décent et durable ; (iv) la population bénéficie d'un système de protection
sociale et civile ;(v) l’équité et l’égalité de genre sont renforcées ; (vi) l’accès des
populations, notamment les plus pauvres, à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement
est amélioré ; (vii) l’accès des populations, notamment les plus pauvres, à des services
énergétiques domestiques durables est accru; (viii) les populations en particulier les
pauvres et les groupes vulnérables, ont accès à des services financiers adaptés à leurs
besoins ; (ix) une meilleure organisation et gestion du territoire national est assurée
dans la perspective d’un développement socioéconomique équilibré et durable du
pays ; (x) les populations ont accès à un meilleur cadre de vie et à des logements
décents ;(xi) la gouvernance administrative et locale est renforcée et contribue au
développement régional ; (xii) la gestion durable des ressources naturelles et la
résilience aux changements climatiques sont assurés ; (xiii) l’accès équitable à la
justice est assuré; (xiv) la défense et la sécurité du territoire national sont assurés ;
(xv) les activités sportives et des loisirs contribuent à la croissance économique et à
l’épanouissement du citoyen ; et (xvi) les entreprises culturelles sont compétitives,
créatrices de richesses et d’emplois.
Par ailleurs, le gouvernement poursuivra ses efforts pour renforcer et étendre
l’utilisation des TIC dans tous les secteurs ou domaines concourant au développement
social et au renforcement des mécanismes d’inclusion.
Pour les années à venir, il va poursuivre les réformes en mettant désormais l’accent
sur un système d’éducation et de formation de qualité basé sur un nouveau curriculum,
avec des centres de recherche d’excellence capables de répondre aux besoins de
l’emploi, particulièrement dans les secteurs agricole et industriel. Un accent
particulier sera mis sur l’enseignement scientifique et les formations professionnelles
et techniques ainsi que sur la valorisation de l’apprentissage et des compétences,
l’objectif ultime étant de promouvoir l’employabilité et l’auto-emploi, notamment des
femmes et des jeunes.
97
L’atteinte de cet effet passera par : (i) le renforcement des centres de formations
professionnelles aux métiers de l’industrie, de l'agriculture, du tourisme, de la finance
et de l'artisanat ; (ii) le renforcement et la mise aux normes des infrastructures de
formation technique et professionnelle (ETFP); (iii) la promotion des universités
technologiques et des centres de recherche-développement ; et (iv) le renforcement
du système d'orientation vers les filières scientifiques et techniques.
Encadré 5 : Renforcement des capacités
La réussite de tout plan PND de développement passe par la disponibilité des capacités de son appropriation
tout le long du processus, de l’élaboration à l’évaluation en passant par la mise en œuvre.
Dans ce sens, pour la réussite du PND, la mise en œuvre du Plan national de renforcement de capacités pour
le développement durable (PNRCME-DD) sera accélérée en vue de cibler plus d’acteurs et construire plus de
compétences. En effet, que ce soit dans les filières historiques, émergentes ou transversales, les métiers
évoluent pour s’adapter aux nouvelles compétences demandées, et qui sont liées aux nouvelles techniques et
technologies, à la transformation numérique, aux nouveaux outils, matériaux et procédés. Ainsi, le
gouvernement entend agir à trois niveaux à savoir : (i) le niveau individuel avec l’acquisition des connaissances
et des compétences techniques, (ii) le niveau organisationnel avec l’amélioration des systèmes, procédures et
cadres institutionnels, et (iii) le niveau environnement incitatif où se produisent des changements politiques et
législatifs ainsi que des relations de pouvoir et de normes sociales :
• Au niveau individuel, les autorités entendent faire correspondre les compétences des personnes sur le
marché de l’emploi avec les besoins des entreprises. Pour ce faire, l’Etat, avec l’appui du secteur privé,
créera des écoles et universités qui adaptent les formations aux besoins de la transformation structurelle
de l’économie. De nouveaux corps de métiers seront créés et orientés vers le développement des chaînes
de valeurs au niveau agricole et industriel. La mise en place des instituts de formation pour l’agro-
développement (IFAD) à l’attention des jeunes permettra de rajeunir le domaine agricole, d’améliorer la
productivité et de l’orienter vers le marché. La promotion et le développement de la culture
entrepreneuriale sera l’épine dorsale pour former des chefs d’entreprises et de startups performants,
audacieux et innovants, capables d’attirer les meilleures compétences internationales en vue de
développer une économie digitalisée. En zones rurale et péri-urbaine, le gouvernement s’engage dans la
promotion de l’alphabétisation fonctionnelle et informatique axée sur les activités agro sylvo pastorales,
artisanales et de transformation agro-alimentaires. Par ailleurs, le recyclage systématique et périodique
des personnels en entreprise et la création de cabinets de recrutement, de placement des professionnels
et des portails de l’emploi seront davantage encouragés par le gouvernement.
Effet attendu 2 : Les populations togolaises ont accès aux soins de santé/nutrition
universels
L’état de santé de la population a une incidence sur son développement social et
économique. A ce titre, le gouvernement entend, en lien avec le Plan national de
développement sanitaire (PNDS) couvrant la période 2017-2022, comme cadre
d’intervention de tous les partenaires dans ce secteur, faire du système de santé un
facteur contributif au développement du capital humain nécessaire à la croissance.
98
Il s’agira au cours des cinq années à venir d’assurer à la population l’accès aux soins
de santé en mettant l’accent particulièrement sur les interventions à haut impact sur la
santé de la mère et de l’enfant, y compris le renforcement et la qualité de l’offre des
services de planification familiale et de la santé de la reproduction de qualité. L’accent
sera également mis sur les principales maladies et les situations pourvoyeuses
d’invalidité et de mortalité y compris le paludisme, le VIH/Sida, la tuberculose, les
autres endémo-épidémies et les maladies non transmissibles et la malnutrition. En
outre, une attention sera aussi portée sur les déterminants des inégalités en matière
de santé dont les origines sont sociales, environnementales et économiques et qui vont
au-delà des influences directes du secteur de la santé et des politiques de santé.20
Le gouvernement entend poursuivre le développement d’une offre de services et soins
de santé de qualité centrés sur le patient, accessibles à tous en mettant notamment
l’accent sur la contractualisation de la gestion des établissements de santé en
partenariat avec des structures non étatiques.
A cet effet, l’accent sera mis sur le renforcement du système de santé et la santé
communautaire plus particulièrement : (i) le renforcement de la gouvernance dans le
secteur de la santé ; (ii) l’amélioration du financement de la santé en vue d’une
généralisation de la couverture du risque financier lié à la maladie; (iii) le
renforcement des ressources humaines en santé en vue d’atténuer les besoins, de
réduire les inégalités dans leur répartition et d’améliorer leurs compétences et
performances ; (iv) le développement d’une offre de services et de soins de santé
facile d’accès et de qualité sur l’ensemble du territoire ; (v) l’amélioration de la
disponibilité des technologies sanitaires, des médicaments et autres produits de santé
de qualité dans les formations sanitaires, y compris les produits sanguins labiles
sécurisés ; et (vi) la disponibilité d’information sanitaire fiable et la promotion de la
recherche en santé.
Encadré 6 : Approche « actions multisectorielles en santé » pour la croissance économique et le bien-
être
La santé est un facteur déterminant de l’amélioration de la productivité du travail. Dans cet ordre d’idée, le
Plan national de développement 2018-2022 va au-delà des considérations traditionnelles humanitaires et
d’équité qui considèrent la santé seulement comme un droit social et l’intègre comme un facteur de croissance
économique.
Ainsi, pour booster la croissance économique et créer des emplois, le PND considère la santé comme un
moyen de : i) réalisation des droits humains (le droit à la santé et à la protection sociale) ; ii) réalisation de
l’égalité entre hommes et femmes ; et iii) lutte contre la pauvreté. Cette orientation du PND est en phase avec
l’article 34 de la constitution de la IVe République qui garantit aux citoyens le droit à la santé conformément à
la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Cette approche intégrée du PND permet de réaliser les Objectifs de développement durable car elle allie
harmonieusement les dimensions économiques, sociale et environnementale de la santé et s’appuie sur le
principe « ne laisser personne pour compte ».
Le Togo fait sienne la conclusion de la Commission macroéconomie et santé de l’OMS en 2001 qui stipule : « Il
est incontestable que la prospérité amène la santé ; cependant, la santé doit également être considérée comme
une forme de capital humain et donc comme un intrant (et non pas uniquement un extrant) du processus de
20
Actions multisectorielles en santé.
99
croissance : les pays dotés d’une population instruite et en bonne santé ont davantage de chances de réussir,
en particulier si l’environnement politique est favorable ».
Au Togo, des progrès ont été fait dans l’amélioration de l’état de santé de la population. Cette amélioration
s’est traduite par une augmentation de l’espérance de vie à la naissance qui est passée de 55,9 ans en 1990 à
60,2 ans en 2015 ; grâce principalement à la baisse de la mortalité des enfants ainsi que la forte réduction de
la morbidité et de la mortalité liées à certaines maladies transmissibles telles que le VIH/Sida, la tuberculose
et le paludisme ainsi que certaines maladies évitables par la vaccination. Cependant, des efforts restent à faire.
Dans l’optique de faire du capital humain le principal socle de la croissance économique du pays, le PND met
l’accent sur une approche holistique de la santé prenant en compte tous les aspects relatifs à l’environnement,
à l’éducation, à l’eau potable, à l’assainissement, à la nutrition et à la protection sociale.
100
Effet attendu 3 : Les populations, en particulier les jeunes et les femmes, ont
accès à un emploi productif, décent et durable
La problématique de l’emploi au Togo concerne plus particulièrement la population jeune et celle des femmes.
L’augmentation du chômage des jeunes et la précarité des emplois informels chez les actifs occupés dans cette
population, représentent une menace sérieuse pour la paix et la stabilité du pays. Le gouvernement entend
agir sur deux leviers pour relever les défis. Il s’agit de la formation professionnelle et du développement du
capital humain et celui du développement du potentiel de créations d’emplois avec son corolaire sur la
précarité et le sous-emploi. Ces défis ont pour dénominateur commun, le système d’éducation et sa qualité
dans la mesure où les analyses montrent que plus les jeunes n’atteignent un niveau d’éducation élevé, plus
leurs chances de réussir leur transition vers un emploi décent ne sont grandes.
Pour relever le premier défi, le gouvernement s’appuiera sur l’amélioration de l’offre de formation technique
et professionnelle pour rompre le cercle vicieux inadéquation formation - emploi, chômage et sous-emploi. Il
est alors prévu : l’amélioration de l'enseignement technique et la formation professionnelle par l’acquisition
de nouveaux équipements technologiques plus modernes ; le renforcement du système d'orientation vers les
filières scientifiques et techniques par une plus grande professionnalisation des enseignements ; le
développement de l’enseignement supérieur et la recherche et son orientation vers le marché du travail par
la création des universités technologiques ; le renforcement des centres de formations professionnelles aux
métiers de l’industrie, de l'agriculture, du tourisme, de la finance et de l'artisanat à travers un bon équipement
de ceux qui existent et la création de nouveaux en tenant compte des besoins réels de l’économie. Le
Programme formation professionnelle et emploi des jeunes (PROFOPEJ), le plan stratégique national pour
l’emploi des jeunes (PSNEJ) adoptés en 2014, la coalition nationale pour l’emploi des jeunes (CNEJ) ont été mis
en place pour la réduction du sous-emploi des jeunes, la promotion de l’entrepreneuriat et la réduction du
chômage.
Le second défi sera relevé en s’appuyant sur le Programme de renforcement de l’employabilité des jeunes et
de créations des emplois. Il s’agira aussi d’évaluer les principaux projets en la matière, notamment le Fonds
d’appui à l’emploi des jeunes (FAEJ), l’Accès des jeunes aux services financiers (AJSEF), le Programme national
de promotion de l’entrepreneuriat rural (PNPER), le Projet d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes
artisans (PAIPJA) et le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs
(PAEIJ-SP) pour soit envisager leur passage à échelle, soit bâtir de nouveaux projets en s’inspirant des leçons
apprises. De même, les autorités veulent (i) accroître l’accès des jeunes au crédit et à la technologie pour
développer des activités d’auto-emploi et d’entrepreneuriat viables et durables, (ii) construire un cadre
partenarial cohérent et dynamique entre les structures publiques et le secteur privé autour de la
problématique de l’emploi des jeunes, (iii) améliorer le cadre institutionnel et l’environnement
macroéconomique pour les rendre plus favorables à la promotion de l’emploi des jeunes et (iv) soutenir la
création et le développement de PME par les jeunes dans l’économie formelle.
Pour l’atteinte de cet effet, les mesures porteront sur : (i) la réforme et l’extension des
systèmes contributifs de sécurité sociale et d’assurance sociale aux secteurs formel et
informel de l’économie ; (ii)l’amélioration des mécanismes de filets sociaux de
protection sociale23; (iii) l’extension de la couverture maladie universelle (CMU)
progressivement à tous les ménages togolais ; (iv) la protection des enfants de toutes
les formes de maltraitance et de violence y compris les pratiques traditionnelles
préjudiciables ; (v) la mise en place d’un système d’identification biométrique national
couplé d’un registre social unique permettant notamment un meilleur ciblage des
bénéficiaires des services sociaux ;et (vi) le renforcement de la coordination et la
gestion du système d’information et d’alerte précoce en matière de protection civile.
A cet effet, l’atteinte de l’effet escompté portera sur : (i) l’amélioration des statuts
juridique, social et culturel de la femme ; (ii) la promotion de la participation active des
femmes aux activités économiques ; et (iii) le renforcement de la participation active
des femmes aux instances de décision.
Le PND met l’égalité de genre et l’inclusion au rang des principes directeurs devant conduire à l’atteinte de
ses résultats. Tout en adoptant une approche transversale de l’intégration du genre dans ses trois axes
d’intervention, le PND y a consacré un effet spécifique à savoir « l’équité et l’égalité de genre sont renforcées»
dans son axe 3 : «consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion».
Selon le Rapport sur le développement humain en Afrique intitulé «accélérer le progrès pour l’égalité de genre
et l’autonomisation des femmes en Afrique» (2016, PNUD), l’Afrique subsaharienne a perdu 105 milliards USD
en 2014 (6% du PIB) en raison de l'exclusion des femmes de la population active. Ceci permet de comprendre
que la prise en compte de l’équité de genre dans les politiques, stratégies, programmes et projets de
développement a un effet accélérateur sur la croissance économique et sur l’atteinte des objectifs de
développement durable.
21 Santé et éducation de base, sécurité alimentaire, cantines scolaires, assainissement, nutrition, services pour l’emploi, services
d’inclusion sociale, etc.)
22 Ensemble de prestations de base, en nature ou en espèce, en faveur des pauvres et des catégories vulnérables.
23 Transfert monétaire, alimentation scolaire, School Assur, etc.
102
Pour ce faire, le Togo entend relever les principaux défis liés à l’intégration du genre et à l’autonomisation
des femmes de cette prise en compte dans son PND, à travers notamment :
• La facilitation de l’accès des femmes aux facteurs de production (la terre, le crédit, les équipements et la
technologie), à la formation et à l’information, en vue d’augmenter le niveau de productivité des femmes
qui demeure encore faible, surtout dans l’agriculture. En effet, au Togo, les femmes représentent 51,4 %
de la population (RGPH4). Une proportion de 74,6% des femmes en âge de travailler (15-64 ans) sont
actives contre 79,1% pour les hommes. La population agricole dans son ensemble est caractérisée par
une prédominance de la population féminine (51,1%) sur la population masculine (48,9%) (RNA, 2013,
Vol III : 38). Toutefois, Selon l’enquête l’EDST (2013-2014), seulement 20 % des femmes âgées entre 45 et
49 ans possèdent des terres. Au niveau national, 46,6 % des hommes contre 38,8 % des femmes
disposaient d’une épargne (QUIB 2015) ;
• L’amélioration de la représentativité des femmes dans les sphères de prise de décision. La proportion
des femmes dans les instances de prise de décisions n’a pas évolué significativement durant les cinq
dernières années. En 2016, on compte 16 femmes sur 91 députés et 5 femmes au sein du gouvernement.
La mise en œuvre par le gouvernement, d’importantes mesures alliant le renforcement du cadre juridique
et la mise en œuvre de stratégies concrètes prévues dans la Politique nationale d’équité et d’égalité de
genre (PNEEG) adoptée en 2011 aura pour finalité de promouvoir à moyen et long termes, l'équité et
l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes et leur participation effective à la prise de décision à tous
les niveaux du processus de développement du pays ;
• Le renforcement de la protection de la femme contre les discriminations et les violences basées sur le
genre ainsi que l’atténuation des pesanteurs socioculturelles, des us et des coutumes qui demeurent des
réalités affectant considérablement les capacités contributives de la population féminine.
• L’application effective du cadre juridique enrichi par la double révision du code des personnes et de la
famille (2012 et 2014), la révision du code électoral (2013) et la modification du code pénal en 2015 pour
améliorer le statut juridique, social, politique et économique de la femme, renforcer son autonomisation
et la protéger contre les violences ;
• La mise en œuvre effective du dispositif d’attribution de 20% des marchés publics aux femmes et aux
jeunes (mis en place en 2018) comme initiative novatrice susceptibles d’accélérer le processus
d’inclusion de toutes les catégories sociales, particulièrement les femmes et les jeunes, aux fins de
l’élimination des inégalité sociales. ;
• L’amélioration du potentiel féminin par : (i) le renforcement de l’ancrage de l’égalité et de l’équité genre
dans les textes de loi, dans toutes les institutions, dans les attitudes et les pratiques et (ii) la systématisation
de la prise en compte du genre dans la chaine de planification, programmation, budgétisation et suivi-
évaluation des politiques publiques.
La démarche du pays est parfaitement en phase avec le principe « ne laisser personne pour compte », un pilier
essentiel de l’agenda 2030 tiré du principe de l’égalité promu par la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme (DUDH) et consacré dans la Constitution du Togo (L’homme et la femme sont égaux devant la loi,
article 11). En effet, la prise en compte de tous les genres hommes et femmes, dans leurs diversités, les ruraux,
les urbains, les personnes handicapées, s’avère un impératif pour un développement harmonieux et durable.
La transformation structurelle du pays pour une croissance solide, forte et durable passe nécessairement par
l’élimination de toutes discriminations de genre et l’autonomisation des femmes.
Effet attendu 6 : L’accès des populations, notamment les plus pauvres, à l’eau
potable, à l’hygiène et à l’assainissement est amélioré
Le Gouvernement s’est doté d’un nouveau plan d’actions national pour le secteur de
l’eau et de l’assainissement et compte engager des réformes pour améliorer l’accès,
l’équité et la qualité contribuant ainsi à la santé, à l’économie et à l’éducation.
Les principales cibles retenues, d’ici à 2022, sont les suivantes : (i) faire progresser la
proportion des ménages utilisant une source d’eau potable de 61,8% (QUIBB 2015) à
80% ; (ii) porter le taux de desserte sur le plan national de 50% en 2015 à 68%, soit de
55% à 74% en milieu rural, de 49% à 55% en milieu semi-urbain et de 50% à 70% en
milieu urbain; (iii) porter le taux de couverture en source d’eau améliorée dans les
formations sanitaires de 67% à 80% ; (iv) porter le taux de couverture en eau-
assainissement dans les écoles publiques de 25% (MICS4 2010) à 31,4% ;(v) faire
progresser le pourcentage des ménages utilisant une latrine améliorée au plan
103
national de 13,5% (EDST3 2014) à 45,5% ; et (vi) augmenter la proportion des ménages
ayant accès aux ouvrages d’évacuation des eaux usées de 7% (QUIBB 2015) à 10%.
Effet attendu 7: L’accès des populations, notamment les plus pauvres, à des
services énergétiques domestiques durables est accru
L’ambition du gouvernement est d’assurer l’accès des hommes et des femmes à des
services énergétiques domestiques, fiables et modernes et à un coût abordable. Le
gouvernement entend poursuivre les réformes, notamment les partenariats public-
privé en matière d’offre d’énergie surtout en milieu rural, à travers l’Agence togolaise
d’électrification rurale et des énergies renouvelables. Le Togo entend tirer profit de
son adhésion à l’Alliance solaire internationale.
Les cibles retenues, d’ici à 2022, sont les suivantes : (i) porter le taux d’accès à
l’électricité en milieu rural de 6% en 2016 à 20% en 2022 ; (ii) réduire la part de la
biomasse-énergie dans la consommation finale des ménages de 65% à 40% en 2022 ;
(iii) accroître la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet énergétique national
en augmentant l’électricité d’origine solaire à 50 MWc et celle des micro-barrages
hydroélectriques à 64,1MW (Titira, Sarakawa et Kpessi ) ; (iv) porter la part du biogaz
et des biocarburants dans le mix énergétique national de 1% en 2015 à plus de 2%; (v)
porter la part du gaz butane dans la consommation finale des ménages de 3% en 2015
à plus de 6%; et (vi) adopter les normes d’efficacité énergétique.
Dans cette optique, les priorités du gouvernement se focaliseront sur (i) le
développement des infrastructures d’énergie solaire ; (ii) la diversification des
sources d’énergie renouvelable (valorisation de la biomasse, production d’énergie
éolienne etc.) ; et (iii) la promotion d’une politique nationale d’efficacité énergétique.
104
L’accès des populations pauvres, en particulier les groupes vulnérables, aux services
financiers adaptés à leurs besoins passera par :(i) la promotion des nouveaux produits
et services financiers innovants ; (ii) l’assainissement et la professionnalisation du
sous-secteur de la microfinance ; et (iii) le développement de la finance digitale.
L’aménagement du territoire est une tendance lourde nourrie par une demande
sociale de plus en plus forte. Les défis à relever sont énormes. Il s’agira de connaître,
planifier, arbitrer et observer le territoire pour toute intervention et de développer
une pratique d’aménagement du territoire par la mise en place des cadres de
cohérence spatiale des actions de développement. L’aménagement du territoire vient
ainsi compléter le système national de planification.
Pour atteindre cet effet, les priorités seront axées sur : (i) le renforcement du cadre
juridique et organisationnel de l’aménagement du territoire ; (ii) la mise en place des
outils d'aménagement du territoire, notamment le schéma national pour une meilleure
localisation et promotion des infrastructures et équipements agricoles et industriels ;
(iii) l’identification et la promotion des métropoles d'équilibre ; (iv) l’accompagnement
des collectivités territoriales dans la mise en place des outils pour la conduite du
développement local ; et (v) le renforcement du système d’information géographique.
Effet attendu 10:Les populations ont accès à un meilleur cadre de vie et à des
logements décents
Les indicateurs du cadre de vie montrent que la population éprouve des difficultés à
accéder à un habitat décent. Pour remédier à ces faiblesses, le gouvernement entend
poursuivre la dotation des localités (communes et préfectures) de schémas directeurs
d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) pour servir de guide à leur expansion aussi
bien physique qu’économique. Il faudra également mettre à jour les SDAU des localités
déjà pourvues.
L’atteinte de cet effet se fera à travers : (i) la dotation des zones économiques spéciales,
communes et préfectures des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme à
jour ; (ii) l’aménagement et la gestion des espaces publics et des espaces verts ; et (iii)
la promotion des logements sociaux et décents dans les chefs-lieux de régions y
compris dans les zones économiques spéciales.
105
Encadré 9: Promouvoir des établissements humains sûrs, résilients et durables pour tous, dans un
contexte d'urbanisation galopante
Les enjeux en matière d’urbanisme et d’habitat reposent sur deux constats majeurs, au niveau international et
national. Sur le plan international, il est admis que les villes représentent un atout majeur dans le
développement et la création de richesse. A cet effet, 70% du PNB mondial provient des zones urbaines. Les
villes concentrent en effet la grande majorité des activités professionnelles, des services et des infrastructures
sanitaires et éducatives. Elles sont des destinations de migrations importantes car attractives pour les
populations. Cependant, le développement des villes comporte aussi des enjeux à risques, notamment : (i)
70% des gaz à effet de serre sont produits par les activités urbaines ; (ii) les effets négatifs de la pollution de
l’air et de la consommation d’énergie sont concentrés en milieu urbain et (iii) les inégalités et la violence qui
prennent une ampleur sans précédent sont plus prononcées dans les milieux urbains.
Au niveau national, selon les résultats du quatrième recensement général de la population et de l’habitat de
novembre 2010, 37,7% de togolais vivaient en ville contre 25,2 % en 1981. Les projections indiquent, au regard
du rythme actuel d’accroissement urbain, que 50% de la population résidera en milieu urbain en 2028. Ce taux
passera à 58% en 2050 selon le rapport des Nations Unies sur l’état de l’urbanisation (UNDESA, 2014). Ceci se
traduira par une multiplication par trois de la population urbaine entre 2014 et 2050 ; passant de 2,7 à 8,4
millions d’habitants, avec une pression toujours plus forte sur les infrastructures disponibles.
Les défis majeurs auxquels le Togo fait face incluent donc l’accroissement des problèmes environnementaux
avec les changements climatiques, sociétaux avec des sollicitations de plus en plus élevées et d’établissements
humains. Ces problèmes sont susceptibles d’aggravation au fur et à mesure que la croissance urbaine
s’accélère.
Le PND entend s’organiser pour gérer cette urbanisation galopante, afin d’en faire un atout pour accélérer le
développement durable. A cet effet, le PND va s’appuyer sur l’adoption du nouvel agenda de développement
urbain durable à la conférence habitat III. Celui-ci permet d’examiner et de tracer des voies nouvelles pour
faire face aux défis de l’urbanisation et aux opportunités qu’elle offre pour la mise en œuvre des ODD en
général et de l’objectif 11 en particulier, « faire en sorte que les villes et les établissements humains soient
ouverts à tous, sûrs, résilients et durables». En outre, le gouvernement veillera à doter le pays d’un schéma
national d’aménagement du territoire pour une localisation harmonieuse des infrastructures, des équipements,
des activités et des hommes sur l’ensemble du territoire national.
106
Effet attendu 12: La gestion durable des ressources naturelles et la résilience aux
effets des changements climatiques sont assurées
Le Togo est un pays qui a un taux de couverture forestière estimée à 24,24% et qui
malheureusement a un taux élevé de pertes relatives de surface forestière dans le
monde (5,1% entre 2000 et 2010). De plus, ce couvert forestier est dans un état de
dégradation très prononcée et mérite d’être restauré. La forte tendance à la
déforestation et à la dégradation des forêts du Togo justifie l’importance de la
formulation d’une stratégie nationale REDD+ comme moyen d’atténuation et
d’adaptation aux changements climatiques mais surtout comme approche globale de
développement en milieu rural.
107
Effet attendu 13: L’accès équitable à la justice est assuré
Le gouvernement entend renforcer l’accès équitable au droit et à la justice qui
demeure un défi majeur et constitue un facteur de cohésion sociale.
Pour ce faire, l’ambition est de : (i) porter le taux d’accès à la justice de 65,2% en 2016
à 68,2% en 2022 ; (ii) réduire la durée moyenne de traitement des affaires
commerciales de 119 jours en 2016 à 80 jours en 2022 ; (iii) accroitre le niveau de
satisfaction des justiciables par rapport au règlement des litiges pour le porter de 37%
en 2016 à 40% en 2022 ; et (iv) augmenter le niveau de satisfaction des justiciables par
rapport au fonctionnement de la justice de 29,2% en 2016 à 33,2% en 2022.
Pour l’atteinte de cet effet, l’accent sera mis sur : (i) l’amélioration de l’administration
et de la gestion de la justice ; (ii) le rapprochement de la justice des justiciables ; (iii)
le renforcement des mécanismes d’arbitrage et de médiation ; et (iv) le renforcement
des capacités des juridictions commerciales.
Dans cette perspective, l’accent sera mis sur :(i) le renforcement de la refonte des
forces de défense et de sécurité ; (ii) le renforcement de la coopération militaire et
sécuritaire ; et (iii) l’amélioration de la contribution des forces armées et de sécurité à
la vie socio-économique.
108
Encadré 11 : La promotion des droits humains dans le PND
Le caractère transversal des droits humains les place au cœur de toute politique de développement. Ainsi, le
PND prend en compte la dimension « droits humains et libertés publiques » qui constituent un facteur de
cohésion sociale et de paix.
En effet, ces droits humains et libertés publiques consistent à favoriser le progrès social et à promouvoir de
meilleures conditions de vie et le plein épanouissement des populations. Ils garantissent la dignité de la
personne humaine et lui assurent le respect de sa liberté, de son opinion et expression ainsi que de son
intégrité physique.
L’ensemble des effets attendus de l’axe stratégique 3 contribue à la réalisation de ces droits et libertés qu’on
retrouve dans la déclinaison de cet axe : accès à la santé, à l’éducation, à la nutrition, accès équitable à la
justice, aux droits de l’homme, accès à l’eau et assainissement, accès à un environnement sain, accès équitable
aux services sociaux de base, l’équité de genre, la réduction de la vulnérabilité et la protection sociale, la lutte
contre l’indigence, la corruption et l’impunité, le travail décent, l’élimination de l’exploitation des groupes
vulnérables, la promotion des arts et culture, les sports et les loisirs.
A cet effet, l’objectif principal que se fixe le gouvernement, pour les années à venir est
de donner un nouveau souffle à la mise en valeur des patrimoines culturel et touristique
à travers les industries culturelles ainsi que les biens et services culturels et
touristiques.
Les stratégies du gouvernement porteront entre autres sur : (i) la promotion des
entreprises culturelles intégrées à l’économie numérique et stimulant la création
d’emplois ; (ii) le développement de l'éducation culturelle à l'école par l’intégration de
la culture dans les curricula; (iii) l’organisation du tourisme culturel; (iv) l’adoption
d’une stratégie culturelle numérique volontariste ; (v) le financement du secteur
culturel; (vi) la mise en place d’un cadre juridique et de contrôle protégeant les droits
d’auteur et le patrimoine du pays ; (vii) la promotion d’une offre de
formation répondant aux besoins de l’industrialisation et de la digitalisation de
l’activité culturelle et touristique ; et (viii) la prise de mesures incitatives en faveur de
la construction d’infrastructures pour la production et la présentation des biens et
services immatériels.
Pour ce faire, il se fixe, d’ici à 2022, les cibles suivantes : (i) au moins 30% des citoyens
consomment les biens et services culturels et d’arts créatifs ; (ii) au moins 20% des
institutions techniques et professionnelles disposent de programmes sur la
création/fabrication d’objets culturels, le développement des capacités pour la
production/préservation de biens culturels, la création et la gestion de
microentreprises culturelles ; (iii) 70% du patrimoine culturel national identifié est
inventorié et valorisé.
109
Pour l’atteinte cet effet, l’accent sera mis sur : (i) l’amélioration du cadre juridique
et institutionnel ; (ii) le renforcement les infrastructures/équipements culturels et la
diversification de l’offre culturelle ; (iii) le renforcement des capacités des
professionnels et des acteurs culturels ; et (iv) le renforcement de la culture citoyenne
et de l’éducation civique.
Encadré 12 : Contribution du PND à la réalisation des ODD
Les priorités du PND reflètent les conclusions des consultations sur l’agenda de développement post-2015,
menées auprès des acteurs de développement dans le cadre de la préparation de l’Agenda 2030. Les
principales conclusions exprimées lors de ces consultations avaient porté sur la nécessité de : (i) poursuivre
les efforts d’équité et d’inclusion sociale amorcés dans les stratégies de développement antérieures dans le
contexte des OMD, (ii) faire de l’agriculture la principale source de la croissance économique, en mettant un
accent particulier sur le développement de la chaîne de transformation et de commercialisation, (iii)
promouvoir le savoir, le savoir-faire et le savoir être, en améliorant la qualité de l’éducation de base, en
élargissant les objectifs de formation universelle au secondaire et au supérieur et en promouvant la formation
technique et professionnelle afin de garantir un système éducatif qualifiant, qui prépare plus efficacement à
l’emploi et (iv) promouvoir la gouvernance dans tous les domaines, notamment l’Etat de droit, la
décentralisation et la lutte contre la corruption.
Lors du lancement du processus du PND 2018-2022, l’ensemble de toutes les parties prenantes du niveau
central comme du niveau local, ont encore positionné les mêmes préoccupations au cœur du débat de
développement durable. Les défis qu’entend relever le PND sont donc en bonne place dans le corpus des
Objectifs du développement durable dans leur ensemble.
La place importante réservée aux infrastructures logistiques, industrielles et commerciales dans le PND
s’explique par la stratégie visant à mettre à profit la position géographique et les atouts physiques du pays
dans la sous-région pour accélérer la croissance. Le Togo est par ailleurs conscient des risques
environnementaux majeurs auxquels il fait face, plus particulièrement en ce qui concerne l’érosion côtière, la
déforestation, la désertification et les dérèglements climatiques.
Dans sa conception et eu égard aux différents domaines adressés par ses différents axes, le PND a pris en
compte les trois dimensions du développement durable sans oublier la gouvernance. Les principaux objectifs
et cibles du PND reflètent les priorités des Togolais et du gouvernement tout en s’inscrivant dans la mise en
œuvre de l’Agenda 2030. En effet, sur les 169 cibles des ODD, le PND en intègre près d’une cinquantaine. La
dimension économique prend en compte 39,5% des cibles, la dimension sociale 37,2%, la dimension
environnementale 9,3% (hormis les cibles à caractère environnemental, reprises dans les autres dimensions)
et la dimension gouvernance 14,0 %.
110
Graphique 14: Synergie et intersectorialité entre les axes du PND et les ODD
111
CHAPITRE III : CADRAGE MACROECONOMIQUE ET BUDGETAIRE 2018-2022
Au terme de l’année 2017, les échanges commerciaux du Togo sont caractérisés par
une diminution des exportations et des importations respectivement de 3,2% et 13,7%
en valeur par rapport à 2016 induisant une réduction du déficit commercial de 134,6
milliards de FCFA.
113
Le secteur primaire connaîtrait un taux de croissance moyen annuel projeté à 5,1%,
imputable au bon comportement de l’agriculture qui progresserait de 4,9% et au
secteur de l’élevage qui connaîtrait un accroissement moyen de 6,3%. L’agriculture
vivrière croîtrait d’environ 3,5% en moyenne sur la période.
En 2017, les recettes fiscales sont en baisse de 0,9% par rapport à 2016 et s’élèvent à
563,2 milliards de FCFA. La tendance devrait s’améliorer sur la période 2018-2022
avec une moyenne de 702,6 milliards de FCFA. Les dépenses d’investissement
devraient passer de 174,5 milliards de FCFA en 2017 à 302,2 milliards de FCFA en
114
2022, soit une moyenne de 291,9 milliards de FCFA sur la période 2018-2022 (cf.
annexe 1).
Les recettes et dons sur la période 2018-2022, s’éleveraient à près de 26,5% du PIB en
moyenne grâce aux efforts internes de mobilisation des recettes fiscales et au soutien
des partenaires techniques et financers sous forme de dons.
Les recettes fiscales devraient passer de 563,2 milliards de FCFA en 2017 à 744,1
milliards de FCFA en 2022, soit une progression moyenne annuelle de l’ordre de 5,9%
et une pression fiscale moyenne de 21,2%, au-dessus de la norme communautaire.
Cette évolution reflète l’impact positif attendu des réformes visant l’élargissement de
l’assiette fiscale à travers le renforcement du système d’identification unique des
contribuables, la réduction des exonérations fiscales et douanières, l’amélioration du
circuit de la recette et la transparence des procédures de recettes. Elle intègre en
outre l’ambition des autorités d’accroître la part des ressources propres dans le
financement des dépenses d’investissements publics.
Les dépenses totales et prets nets devraient s’infléchir pour passer de 31,7% du PIB en
2018 à 22,4% en 2022 traduisant une meilleure maîtrise des dépenses courantes,
accompagnée d’un ciblage renforcé des dépenses sociales. Cet infléchisement reflète
aussi le ralentissement du rythme des grands travaux publics avec la fin des
investissments importants dans les projets d’infrastructure. La part des investissements
publics dans le PIB baisserait progressivement, passant de 10,8% en 2018 à 8,1% en
2022, en rapport avec la diminution de la contribution interne dans le financement des
investisements.
115
secteur privé. Le ratio crédits à l’économie/PIB passerait de 34,8% en 2018 à 57,7% en
2022.
Source : Direction générale des études et analyses économiques, division de la prévision, mars 2018
116
L’inflation demeurerait contenue dans la norme régionale en raison de l’abondance
attendue des cultures vivrières et la disponibilité des produits de l’élevage. Sur la
période, le taux d’inflation moyen mesuré par le déflateur du PIB serait de 0,7%.
Le solde courant des comptes extérieurs resterait déficitaire mais en constante baisse
sur la période. La transformation structurelle de l’économie devrait permettre
d’augmenter la capacité d’exportation des biens manufacturés. Au plan monétaire, la
vitesse de circulation est fixée à 1,7 en moyenne sur la période et l’expansion des
crédits à l’économie serait de l’ordre de 12,7% par an traduisant une demande plus
importante de crédit par le secteur privé. Le ratio crédits à l’économie/PIB s’établirait
à 55,2% en 2022 contre 34,8% en 2018 grâce au mécanisme de facilité d’accès aux
crédits qui sera mis en place.
3.1.3 Les implications de politique économique pour le scénario optimiste : les
accélérateurs du scénario optimiste
Le gouvernement togolais est conscient que le scénario volontariste qui répond aux
exigences de la transformation structurelle de l’économie et aux engagements
internationaux légitimes est ambitieux, mais réalisable. Il impliquera notamment : (i)
un effort d’accélération des réformes en chantier; (ii) une réorientation en profondeur
de la politique et de la gestion économique et financière en desserrant l’emprise de
l’Etat sur l’économie en ouvrant davantage les secteurs clés qui ont une forte présence
et intervention de l’Etat à la concurrence du secteur privé considéré comme le moteur
de la création de richesse et de l’emploi ; en mettant en œuvre des mesures
correctives visant à ramener la dette publique à un niveau viable ; en s’appuyant sur
l’OTR pour moderniser l’administration fiscale ; en simplifiant le processus de
dédouanement et en renforçant le contrôle des cargaisons au port ; en assurant le
développement et la stabilité du secteur financier (restructuration des banques
publiques et assainissement du secteur de la microfinance). En particulier, les efforts
pour l’élargissement de la l’assiette fiscale, par la recherche de nouvelles niches,
seront accentués.
Les pouvoirs publics sont également conscients que la mise en œuvre d’une masse
critique de réformes et actions requiert du temps de maturation et d’exécution, des
capacités humaines et financières, et de la rigueur dans la mise en œuvre. C’est
pourquoi, dans le cadre de ce scénario, il va créer les conditions et donner
l’accompagnement nécessaire pour que le secteur privé devienne plus entreprenant,
plus dynamique, et plus vigoureux et contribue à créer plus de richesses et d’emplois.
L’agence togolaise des grands projets veillera à la bonne exécution des contrats
d’investissement et d’équipement publics dans ces secteurs stratégiques. Enfin, il
devient impérieux de prendre résolument des mesures pour réduire la corruption, le
favoritisme et la recherche de rente de manière à créer un espace économique
compétitif pour les petites et moyennes entreprises et attirer plus d’investissement
direct étranger (IDE), y compris de la diaspora togolaise.
Par ailleurs, parmi les nombreuses leçons tirées du passé, le gouvernement reconnait
notamment que les allocations budgétaires sont souvent en déconnexion avec les
objectifs assignés les ressources ne sont pas affectées de manière adéquate aux
secteurs à forte potentialité de croissance qui ont de robustes effets d’entrainement, et
que les réformes se réalisent avec une grande lenteur. Il entend lever ces difficultés
pour concourir à une bonne exécution du PND, notamment en (i) faisant reposer le
processus de préparation du budget sur des cadrages macroéconomique et
budgétaire à moyen terme, des stratégies sectorielles, des cadres de dépenses à
moyen terme sectoriels, et le Programme triennal d’investissement public glissant; (ii)
développant un plan annuel de renforcement des capacités des administrations
118
impliquées au plus haut niveau et en mettant en place un système de suivi et
d’évaluation du processus PND et des acteurs au plus haut niveau.
119
3.3 SCHEMA DE FINANCEMENT
Moyenne
Montant en milliards de FCFA 2018 2019 2020 2021 2022 Total
2018-2022
Pour chacune de ces mesures, le gouvernement entend s’organiser pour qu’elle contribue effectivement à
booster le financement du PND. Il s’agira de :
Concernant les systèmes de taxes nationales, il sera question de mettre en place des incitations fiscales
susceptibles de faciliter les crédits au financement du secteur agricole ;
Pour ce qui est de la mobilisation de l’épargne nationale, elle se fera par le biais des contributions volontaires,
de l’actionnariat populaire, de créations de loterie, de l’émission des bons de trésor et obligations en
conformité avec la réglementation en vigueur dans l’espace UEMOA ;
Quant à la mobilisation des ressources des togolais de l’extérieur, il faudra susciter auprès de ceux-ci le goût
des investissements productifs en leur facilitant la création des entreprises.
Relativement au partenariat public-privé, la stratégie consistera à accélérer l’adoption des textes sur la mise
en place du PPP pour renforcer le cadre juridique existant afin de permettre au secteur privé de construire
certaines infrastructures rentables, les exploiter pour leur retour sur investissements avant de les rétrocéder
à l’Etat.
120
Pour le renforcement du système bancaire, le gouvernement entend renforcer, dans le cadre de la
règlementation communautaire, la surveillance des indicateurs de solvabilité, de la qualité des actifs, de la
rentabilité et de la liquidité des banques pour réduire les risques de remboursement qui sont élevés et qui
aboutissent aux exigences de garantie également élevées (235%) ; ceci s’inscrit dans la restructuration du
système bancaire afin de maintenir les avantages comparatifs du Togo comme 3ème place financière de la
sous-région.
S’agissant du passage à échelle de la micro finance, la stratégie consistera, entre autres, à une meilleure
professionnalisation du sous-secteur pour amplifier son rôle dans la mobilisation de l’épargne des ménages et
dans la promotion de l’inclusion financière.
En ce qui concerne l’application d’une nouvelle approche d’endettement, le gouvernement compte recourir
davantage aux dons et aux prêts à des taux concessionnels. Il s’agira en outre d’œuvrer pour une forte
attraction des IDE.
Par ailleurs, le gouvernement entend capitaliser également sur la coopération sud-sud et triangulaire et
œuvrer conséquemment à l’élargissement de l’éventail des PTF.
121
CHAPITRE IV : MECANISMES DE MISE EN OEUVRE, DE SUIVI ET
EVALUATION DU PND
Les mécanismes de mise en œuvre et de suivi évaluation s’articulent autour de : (i) ses
principes directeurs, (ii) son cadre institutionnel, (iii) ses instruments de mise en
œuvre et de suivi-évaluation, (iv) le développement des capacités de mise en œuvre
et suivi évaluation, (v) la stratégie de communication, et (vi) l’analyse des risques et
des facteurs de succès.
Le respect des priorités du PND est le principe qui affirme et renforce la priorité
effective accordée aux actions programmées dans le PND qui constitue le principal et
l’unique cadre de référence pour toutes les interventions en matière de
développement du pays. Sur cette base, les différents programmes de coopération
devront effectivement contribuer à réaliser les priorités telles que définies par le PND.
En conséquence, le premier attribut du budget de l’Etat est de refléter véritablement
ces priorités dans les allocations sectorielles des ressources. Ce principe emporte
également la priorité à l’appui budgétaire dans un contexte d’amélioration du faible
niveau d’absorption des ressources à la fois imputable aux lourdeurs administratives,
aux capacités de passation des marchés publics et de programmation des
administrations et à la complexité des procédures de certains partenaires financiers.
L’option du gouvernement togolais pour les appuis budgétaires est donc une voie de
simplification de ces procédures. En effet, il est de plus en plus admis que l’appui
122
budgétaire est une forme de coopération qui réduit considérablement les coûts par
rapport à d’autres procédures qui pèsent sur les capacités administratives.
L’utilisation effective des résultats du dispositif à tous les niveaux est le principe
sans lequel, les changements attendus risquent de ne jamais voir le jour. La situation
est essentiellement celle d’une planification dynamique qui appelle des ajustements
programmatiques et budgétaires justifiés, consensuels et partagés.
123
appelle également la mobilisation et l’implication de toutes les parties prenantes
notamment le secteur privé, la société civile, ainsi que les Partenaires techniques et
financiers.
Afin de s’assurer de l’atteinte effective des résultats, le gouvernement, tirant les leçons
des expériences passées, mettra en place une agence dédiée notamment à
l’implémentation du PND. L’objectif est de disposer d’un outil intégré, focalisé et
suffisamment efficace pour mobiliser l’ensemble des acteurs, notamment le secteur
privé et la société civile. Cette agence, issue de transformations institutionnelles
d’entités existantes devra notamment :
Afin d’assurer un suivi et une mobilisation efficiente des ressources dès le lancement
du PND, le gouvernement entend s’appuyer de manière transitoire sur les structures
existantes, notamment les structures de coordination des ministères du plan et des
finances, ainsi que les unités spéciales de suivi et d’exécution sous l’égide de la
Présidence de la République. Ce dispositif, intégrant pleinement le secteur privé et la
société civile, se présentera comme suit :
124
Au niveau régional et local, seront mises en place, les commissions régionales et locales
de développement et d’aménagement du territoire et leurs comités techniques prévus par
la loi-cadre sur l’aménagement du territoire.
Le suivi et l’évaluation du PND seront effectués sur la base d’un plan intégré de suivi-
évaluation et d’un dispositif statistique matérialisé par la réalisation régulière des
enquêtes de portée nationale et la production des statistiques sectorielles fiables.
Les défis sont donc d’une manière générale liés à : (i) la réalisation régulière des enquêtes
d’envergure nationale auprès des ménages (QUIBB, EDST, EESI, MICS, etc.), (ii)
l’opérationnalisation des systèmes d’informations administratives sectorielles (santé,
éducation, énergie, eau, agriculture, justice et droits de l’homme, transport et sécurité
urbaine, aménagement du territoire et villes durables, secteur financier et bancaire, etc.),
(iii) l’identification des besoins prioritaires d’informations pour évaluer les programmes
de développement de manière cohérente, (iv) la mise à disposition de ressources
humaines qualifiées au niveau des structures statistiques publiques appelées à produire
les données nécessaires au S&E du PND et des ODD, (v) la mobilisation de ressources par
le système statistique national pour financer les programmes de développement de la
statistique, de manière à faciliter l’évaluation des politiques publiques de développement
notamment celles contenues dans le PND et les politiques sectorielles. La Stratégie
Nationale de Développement de la Statistique (SNDS II) en cours de finalisation intègrera
cette préoccupation majeure avant son adoption par le Conseil national de la statistique.
Le système d’information de suivi de la mise en œuvre du PND vise à fournir à bonne date une plateforme
commune d’informations aux pouvoirs publics, au secteur privé, aux partenaires au développement et à la
société civile pour (i) permettre un bon pilotage des actions programmées dans le PND et (ii) obtenir, grâce à
la transparence de l’information, l’adhésion de tous ceux qui sont concernés par ces actions. Trois sous
systèmes sont envisagés à cet effet.
Le sous-système de suivi de la pauvreté et des conditions de vie des ménages : il s’agit de la production
systématique des indicateurs sur les conditions de vie des ménages et/ou d’information de base pour chacun
des domaines prioritaires identifiés dans le PND. Il fournit essentiellement des indicateurs de résultats et des
indicateurs d’impact fondés sur les approches de la pauvreté monétaire, de la pauvreté des besoins essentiels,
de la pauvreté des capacités ou opportunités et de la pauvreté par l’exclusion sociale. L’ensemble des
indicateurs désagrégés sur les disparités, les vulnérabilités et les systèmes de protection sociale inclusive
relève de ce sous système. La responsabilité relèvera principalement de l’INSEED et du SSN.
Le sous-système de suivi de l’exécution des programmes et projets du PND : Il concerne principalement des
indicateurs d’inputs et des indicateurs d’outputs de réalisations physiques et financières à produire tant au
niveau central que local, basés sur les budgets programmes.
126
Le sous-système des évaluations d’impacts des politiques ou programmes. Il s’agit surtout d’études spécifiques
qui ont un champ plus restreint et ont pour objectif de mesurer si les actions entreprises auprès des groupes
ciblés ont effectivement atteint les résultats attendus. Ce sous-système permet d’assurer la cohérence entre
les deux premiers sous-systèmes et donne de la matière pour la formulation des politiques.
La liaison entre les trois sous-systèmes procède de la chaîne logique des résultats d’un programme ou d’un
projet. Pour atteindre les objectifs de suivi des politiques économiques et renforcer la philosophie de «rendre
compte» et de «redevabilité », le dispositif de suivi de la mise en œuvre du PND élaborera une liste
d’indicateurs et un certain nombre d’opérations statistiques à mettre en œuvre en vue d’assurer la production
des indicateurs retenus. Les opérations statistiques sont à inscrire dans la SNDS dont l’horizon cadre avec celui
du PND.
Un ensemble d’indicateurs est défini pour mesurer les progrès réalisés dans la mise en
œuvre du PND (cf. Annexe). Le tableau de bord des indicateurs de suivi de la mise en
œuvre comprend à la fois les indicateurs d’impact, d’effet et d’extrants. Le suivi et
l’évaluation du PND se fera particulièrement à l’aune des résultats mesurés à travers les
indicateurs d’impact et d’effet car ils renseignent mieux sur les changements que le PND
induira sur l’économie togolaise et sur les populations.
Encadré 15 : Suivi participatif
Le suivi participatif s’effectue au niveau des régions, préfectures et communes. Il associe les représentants de
principaux acteurs locaux de développement. Il a pour mission de veiller globalement à la bonne mise en
œuvre du PND dans les collectivités territoriales. En particulier, il veille au suivi de la réalisation effective des
projets du Programme d’Investissement Public (PIP) dans les régions, préfectures et communes, au suivi
spécifique des questions de pauvreté et d’emploi, de santé et d’éducation, au suivi du développement des
potentialités régionales et locales de production et de croissance.
Les principaux objectifs sont notamment de : (i) développer l’appropriation du processus de développement
participatif ; (ii) améliorer la transparence et la responsabilisation des différents acteurs ; (iii) améliorer la
qualité et la pertinence des prestations de services ; et (iv) assurer le contrôle du processus de suivi du PND.
Divers groupes d’acteurs dont les rôles sont ci-dessous résumés ont été identifiés :
les groupes cibles et communautés bénéficiaires : ils doivent s’organiser pour contribuer à
l’identification de leurs besoins et priorités, et également pour le contrôle d’effectivité et de la qualité des
réalisations ;
les élus locaux : ils doivent rendre compte de la mise en œuvre effective des activités du PND dans leurs
localités ;
l’administration et ses déclinaisons : elles doivent assurer l’encadrement du processus de mise en
œuvre du PND et du suivi participatif ;
les organisations de la société civile : elles doivent s’assurer que l’Etat respecte ses engagements et qu’il
est tenu responsable de ses actions. En particulier, elles doivent veiller sur les intérêts des groupes
vulnérables ;
les partenaires techniques et financiers : ils agissent comme un instrument de régulation externe du
processus en s’assurant de la participation effective de tous les acteurs au suivi participatif du PND. Ils
s’impliquent aussi en faisant des propositions concrètes et des appuis multiformes à toutes les étapes du
suivi participatif ;
le secteur privé : il est appelé, à terme, à jouer le rôle moteur de la croissance et de pourvoyeur d’emplois
en tant que partenaire dans la mise en œuvre du PND. Il présente aux acteurs du suivi participatif les actions
qui vont être engagées à son niveau.
127
4.4 DEVELOPPEMENT DES CAPACITES DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI
EVALUATION
Pour assurer une bonne intégration du développement des capacités dans les instances en
charge des mécanismes de MSE du PND, le respect des principes ci-après sera essentiel :
• planifier le développement des capacités dans le cadre de l’élaboration des
politiques sectorielles ;
• assurer effectivement l’appropriation nationale du processus d’élaboration, de
mise en œuvre et de S&E du PND ;
• assurer la cohérence entre les résultats attendus des politiques sectorielles et ceux
du PND ;
• aligner le processus d’élaboration, de mise en œuvre et de S&E du PND sur les
systèmes, instances et outils existants ;
• mettre l’accent sur le développement des capacités dans le PISE des programmes
sectoriels.
Dans le cadre de la mise en œuvre, du suivi-évaluation du PND, les efforts seront déployés
pour le renforcement du système statistique national qui passera par la mise en œuvre de
la SNDS II à travers le programme pluriannuel des opérations statistiques en vue de
disposer des données statistiques qui répondent aux besoins de suivi du PND. Par ailleurs,
les services statistiques ministériels et des institutions seront renforcés afin de recueillir,
d’exploiter et de publier régulièrement les informations relevant de leurs compétences
pour répondre aux besoins des utilisateurs.
129
Pour atteindre ces résultats, il sera procédé en amont au renforcement des capacités du
système statistique national à travers les axes suivants :
Cette classification en quatre catégories a été faite suivant deux facteurs liés à l’ «intérêt»
et à l’ «influence» dont quelques déterminants figurent dans la matrice ci-après, pour
justifier comment procéder à la classification.
130
Tableau 7 : Matrice de précisions sur les rôles stratégiques des parties prenantes
Chaque partenaire du processus peut désormais être classé dans l’une des quatre
catégories sans équivoque. Pour chaque catégorie de partie prenante, il reste à définir :
les objectifs, le type, le contenu, les canaux et les outils qui formalisent et entretiennent la
communication pour chaque cible donnée.
131
Tableau 8 : Moyens d'action pour la communauté sur le PND
Objectif Public cible Moyens d’action
Ministères (administration
-Site web –newsletter –courrier
centrale et déconcentrée)
-courrier -insertion dans les publications parlementaires
Elus nationaux
-newsletter
-site web –newsletter -insertion dans les publications des
Pouvoir judiciaire
instances judiciaires
Informer les
acteurs sur les Site web –newsletter -utilisation des relais (pair-
OSC
objectifs, les éducateurs, etc.)
résultats et les -Site web -outils de plaidoyer (plaquette d’information,
PTF
enjeux du PND rapports)
-courrier -outils de communication de proximité (arbre à
Collectivités territoriales
palabres, griots, regroupements villageois)
Secteur privé -site web –rapports –newsletter
-relations- presse (dossier de presse, conférence de
Medias
presse, voyage de presse) -site web –newsletter
-site web -foires et salons internationaux
Diaspora
-revue des activités
Source : Ministère de la Planification du développement, avril 2017
La mise en œuvre du PND 2018-2022 se fera dans un contexte qui présente des risques
qui pourraient entraver la bonne marche du Togo vers l’émergence. Le gouvernement
envisage de conduire un agenda cohérent de mesures et de réformes de grande
ampleur qui conduiront à minimiser ces risques et à la transformation structurelle de
l’économie.
La mise en œuvre réussie du PND requiert également une posture prospective, c’est-
à-dire une anticipation des défis futurs pour être en mesure de faire face aux menaces
et exploiter les meilleures opportunités offertes à court, moyen et long termes.
Dans le contexte actuel, la mise en œuvre du PND pourrait se heurter à certains goulots
d’étranglement qui réduiraient son efficacité et son impact. Ces principaux risques
sont liés (i) à la situation sécuritaire dans la sous-région ; (ii) à l’instabilité socio-
politique ; (iii) au financement ; (iv) aux aléas climatiques ; (v) aux insuffisances de
capacités ; (vi) à l’instabilité administrative, sociale et économique relative à la mise
en œuvre de la décentralisation ; (vii) au traitement des droits de l’homme et (viii) aux
chocs exogènes.
132
C’est pourquoi, les pays de la CEDEAO, dont le Togo, doivent concentrer leurs
priorités sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
En effet, pour faire face à ce risque de la dégradation de la sécurité, les solutions pour
le Togo sont de renforcer les forces de défense et de sécurité, d'améliorer les
dispositifs de renseignement et de sécurité, de renforcer les coopérations militaire et
sécuritaire avec les pays de la sous-région et ceux engagés dans la lutte contre le
terrorisme.
L’émergence future du Togo n’est pas envisageable sans la mise en place d'institutions
garantissant la stabilité politique et le respect des droits humains et des libertés
individuelles. La paix sociale constitue un facteur important pour attirer les
investisseurs étrangers et garantir une bonne exécution du PND. La poursuite de la
mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles permettra de renforcer les
bases du processus démocratique et contribuer à apaiser la situation politique.
Le PND 2018-2022 est assez volontariste. Son succès dépendra en grande partie de la
capacité du gouvernement à piloter les politiques et programmes qui seront mis en
œuvre. En effet, l’ampleur des réformes nécessaires exigera un partage réussi des
responsabilités dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et
programmes.
Ceci nécessitera de nouvelles formes d’association des acteurs privés et des ONG
(partie prenantes) dans l’exécution de certains programmes. La nouveauté de ces
approches comporte un risque qu’il faudra minimiser par le renforcement de la
capacité de l’administration à encadrer et suivre la réalisation des actions sur le
terrain.
Par ailleurs, le schéma de mise en œuvre suppose que les ressources nécessaires pour
le financement de la stratégie soient disponibles dans les délais. Ceci requiert de la
part des partenaires au développement la mise en place de mécanismes visant à
assurer la disponibilité des ressources conformément aux conventions signées et à la
programmation des décaissements arrêtés. En contrepartie, le gouvernement prendra
des mesures spéciales pour accroître la capacité d’absorption au sein de
l’administration.
134
Risque lié à l’instabilité administrative, sociale et économique relative à la
mise en œuvre de la décentralisation
Le risque dans le traitement des droits humains réside dans le fait que les différents
acteurs n’ont pas la même compréhension et les mêmes comportements envers ces
droits. Pour minimiser ce risque, il est nécessaire de développer les stratégies en
matière de la sensibilisation, la formation et la communication sociale.
Risques liées au traitement des droits de l’homme Développer une culture démocratique par la sensibilisation, la formation
Mauvaise compréhension, interprétation et et la communication sociale
application du concept
Risques liés aux chocs exogènes Mettre en place une politique d’identification des actions à même de
Augmentation du prix du pétrole et des prix des prévenir et/ou amortir les chocs
produits de base
4.6.2 Analyse des facteurs de succès
Le PND est un document de stratégie dont le but est de créer les conditions pour
permettre au Togo d’amorcer son émergence attendue à l’horizon 2030. L’atteinte de
cet objectif dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à mettre en
œuvre les projets et programmes prévus à cet effet. Pour réussir un tel pari, plusieurs
conditions devront être réunies. Il s’agit entre autres de la poursuite des initiatives de :
(i) renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité politique ; (ii) renforcement
de la gouvernance administrative et économique ; (iii) réorientation de la diplomatie
togolaise ; (iv) transformation digitale de la vie socio-économique ; (v) renforcement
du partenariat avec les PTF ; (vi) la mobilisation du secteur privé comme acteur majeur
de la transformation structurelle ; et (vii) la mise en œuvre d’un plan de communication
autour du PND.
Concernant le renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité politique, le
gouvernement s’engage à : (i) poursuivre le dialogue avec tous les acteurs de la vie
socio-politique, la tenue des élections locales et le renforcement de la sécurité des
hommes et des biens sur toute l’étendue du territoire national ; et (ii) accélérer les
actions d’indemnisation des victimes des différentes crises qu’a connues le pays.
La volonté politique sera affirmée pour moderniser l’administration publique afin de
favoriser l’accès des populations à des services publics de qualité et renforcer le
système de redevabilité à tous les niveaux. En particulier, le gouvernement s’attachera
à mettre en œuvre les recommandations de l’audit stratégique et organisationnel des
départements ministériels, le programme national de gestion de l’e-administration. Il
élaborera et mettra en œuvre également des outils performants de gestion des
ressources humaines de l’administration publique, ainsi qu’un programme national de
qualité de prestations de l’administration. La stabilité des institutions et une meilleure
clarification des missions et attributions des différents départements ministériels
136
atténuera les conflits de compétence et permettra d’accroître l’efficacité de l’action
gouvernementale. Son ambition, à moyen terme, est de mettre en place une
administration de développement.
Le gouvernement entend renforcer la gouvernance économique. Il est décidé à
poursuivre l’assainissement du cadre macroéconomique, mettre en œuvre des
politiques budgétaires prudentes, renforcer les réformes structurelles notamment le
climat des affaires. Dans le cadre de la recherche d’une meilleure appréciation de la
richesse nationale, le gouvernement poursuivra le processus de la réévaluation du PIB.
Il privilégiera une politique d’endettement prudente afin de préserver la viabilité de
la dette extérieure. Un accent particulier sera mis sur les stratégies de lutte contre la
fraude, la corruption et le blanchiment des capitaux pour enrayer ces fléaux qui
handicapent le développement socioéconomique du pays.
138
ANNEXES
139
Annexe 1 : Tableau des opérations financières de d’Etat : scénario de référence
Moyenne
Montant en milliards de FCFA sauf 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2018-
2022
indication contraire
Réal. Réal. Budget Projections
RECETTES TOTALES ET DONS 695,0 709,9 856,1 826,0 870,2 910,0 915,0 875,5
RECETTES TOTALES 619,4 621,4 739,9 739,2 775,5 811,8 817,1 776,7
RECETTES FISCALES 568,5 563,2 660,3 666,6 702,8 739,0 744,1 702,6
RECETTES NON FISCALES 50,9 58,2 79,6 72,6 72,7 72,9 73,0 74,2
DONS 75,6 88,5 116,2 86,8 94,6 98,1 97,9 98,7
DONS projets 11,3 48,3 27,5 29,5 34,4 34,9 31,6 31,6
DONS programmes 64,3 40,2 88,7 57,3 60,2 63,2 66,4 67,2
DEPENSES TOTALES ET PRETS NETS 912,7 717,7 928,7 750,3 778,5 826,1 721,9 801,1
DEPENSES COURANTES 580,5 543,2 613,9 479,6 490,3 503,5 530,6 523,6
Salaires et traitements 182,7 192,8 204,0 214,7 226,0 237,9 259,0 228,3
Biens et services 70,0 59,5 68,0 71,4 74,9 78,7 82,6 75,1
Transferts et subventions 81,0 80,4 92,4 94,3 96,1 98,1 100,0 96,2
Intérêts de la dette publique 62,9 48,6 71,0 45,0 30,0 21,5 17,7 37,0
Intérêts dette intérieure 54,1 38,7 56,9 34,1 20,5 12,3 7,4 26,2
Intérêts dette extérieure 8,8 9,9 14,1 10,9 9,5 9,3 10,3 10,8
INVESTISSEMENT PUBLIC 332,4 174,5 314,8 270,6 280,7 291,2 302,2 291,9
Financé sur ressources intérieures 185,8 104,4 93,6 98,2 103,2 108,3 113,7 103,4
Financé sur ressources extérieures 146,5 70,0 221,2 172,4 177,6 182,9 188,5 188,5
Solde primaire dons inclus base caisse -64,7 -9,6 -66,3 120,8 121,6 105,3 210,8 98,5
Solde primaire dons inclus base caisse /PIB
-2,5 -0,4 -2,3 3,9 3,7 3,0 5,7 2,8
en %
SOLDE PRIMAIRE INTÉRIEUR -44,7 56,8 -24,2 132,2 137,7 147,0 115,2 101,6
SOLDE COURANT 38,9 78,2 126,1 259,6 285,3 308,3 286,0 253,0
SOLDE GLOBAL BASE -
-7,8 -72,5 75,7 99,2 115,2 81,8 59,9
ORDONNANCEMENTS (DONS inclus) 217,7
SOLDE GLOBAL BASE -
-96,3 -188,7 -11,1 4,5 17,1 -16,2 -38,9
ORDONNANCEMENTS (DONS exclus) 293,3
VARIATION DES ARRIERÉS 90,1 -50,4 -64,8 0,0 0,0 0,0 0,0 -13,0
INTERIEURS 90,1 -50,4 -64,8 0,0 0,0 0,0 0,0 -13,0
EXTERIEURS 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
-
SOLDE GLOBAL BASE CAISSE (hors DONS) -146,8 -253,5 -11,1 4,5 17,1 -16,2 -51,8
203,2
FINANCEMENT 203,2 146,8 253,5 11,1 -4,5 -17,1 16,2 51,8
FINANCEMENT INTERIEUR (net) 64,9 53,6 27,7 184,2 198,4 -11,1 -12,1 77,4
FINANCEMENT EXTERIEUR (net) 138,3 93,1 225,8 115,8 125,9 131,7 138,9 147,6
ECART DE FINCANCEMENT (+=Besoin de
0,0 0,0 0,0 -288,8 -328,8 -137,7 -110,6 -173,2
financement)
2
PIB aux prix courants 2 739,8 2 926,7 3 115,6 3 309,7 3 513,1 3 726,2 3 318,3
614,5
Solde global base ordonnancement dons
-8,3 -0,3 -2,5 2,4 3,0 3,3 2,2 1,7
inclus/PIB en %
Pression fiscale 21,7 20,6 22,6 21,4 21,2 21,0 20,0 21,2
140
Annexe 2 : Tableau des opérations financières de d’Etat : scénario optimiste
Moyenne
Montant en milliards de FCFA sauf 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2018-
2022
indication contraire
Réal. Réal. Budget Projections
RECETTES TOTALES ET DONS 695,0 709,9 856,1 827,9 904,8 944,2 978,4 902,3
RECETTES TOTALES 619,4 621,4 739,9 741,1 810,1 846,1 878,5 803,2
RECETTES FISCALES 568,5 563,2 660,3 668,5 737,4 773,2 805,5 729,0
RECETTES NON FISCALES 50,9 58,2 79,6 72,6 72,7 72,9 73,0 74,2
DONS 75,6 88,5 116,2 86,8 94,6 98,1 99,8 99,1
DONS projets 11,3 48,3 27,5 29,5 34,4 34,9 31,6 31,6
DONS programmes 64,3 40,2 88,7 57,3 60,2 63,2 68,3 67,5
DEPENSES TOTALES ET PRETS NETS 912,7 717,7 928,7 750,3 784,3 841,1 937,1 848,3
DEPENSES COURANTES 580,5 543,2 613,9 479,6 490,3 503,4 531,1 523,7
Salaires et traitements 182,7 192,8 204,0 214,7 226,0 237,9 259,0 228,3
Biens et services 70,0 59,5 68,0 71,4 74,9 78,7 82,6 75,1
Transferts et subventions 81,0 80,4 92,4 94,3 96,1 98,1 100,0 96,2
Intérêts de la dette publique 62,9 48,6 71,0 45,0 30,0 21,5 17,8 37,1
Intérêts dette intérieure 54,1 38,7 56,9 34,1 20,5 12,3 7,4 26,2
Intérêts dette extérieure 8,8 9,9 14,1 10,9 9,5 9,2 10,4 10,8
INVESTISSEMENT PUBLIC 332,4 174,5 314,8 270,6 294,0 337,7 406,0 324,6
Financé sur ressources intérieures 185,8 104,4 93,6 98,2 113,0 135,6 164,0 120,9
Financé sur ressources extérieures 146,5 70,0 221,2 172,4 181,0 202,1 241,9 203,7
Solde primaire dons inclus base caisse -64,7 -9,6 -66,3 122,7 150,5 124,5 59,0 78,1
Solde primaire dons inclus base caisse /PIB
-2,5 -0,4 -2,3 3,9 4,5 3,4 1,5 2,2
en %
SOLDE PRIMAIRE INTÉRIEUR -44,7 56,8 -24,2 134,1 168,8 162,0 123,2 112,8
SOLDE COURANT 38,9 78,2 126,1 261,5 319,9 342,6 347,4 279,5
SOLDE GLOBAL BASE
-217,7 -7,8 -72,5 77,6 120,5 103,1 41,2 54,0
ORDONNANCEMENTS (DONS inclus)
SOLDE GLOBAL BASE
-293,3 -96,3 -188,7 -9,2 25,9 4,9 -58,6 -45,1
ORDONNANCEMENTS (DONS exclus)
VARIATION DES ARRIERÉS 90,1 -50,4 -64,8 0,0 0,0 0,0 0,0 -13,0
INTERIEURS 90,1 -50,4 -64,8 0,0 0,0 0,0 0,0 -13,0
EXTERIEURS 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
SOLDE GLOBAL BASE CAISSE (hors DONS) -203,2 -146,8 -253,5 -9,2 25,9 4,9 -58,6 -58,1
FINANCEMENT 203,2 146,8 253,5 9,2 -25,9 -4,9 58,6 58,1
FINANCEMENT INTERIEUR (net) 64,9 53,6 27,7 184,2 198,4 -11,1 -12,1 77,4
FINANCEMENT EXTERIEUR (net) 138,3 93,1 225,8 115,8 129,3 151,0 192,4 162,9
ECART DE FINCANCEMENT (+=Besoin de
0,0 0,0 0,0 -290,7 -353,6 -144,8 -121,7 -182,1
financement)
3 3
PIB aux prix courants 2 614,5 2 739,8 2 926,7 3 138,1 3 899,7 3 390,8
370,2 619,3
Solde global base ordonnancement dons
-8,3 -0,3 -2,5 2,5 3,6 2,8 1,1 1,5
inclus/PIB en %
Pression fiscale en % 21,7 20,6 22,6 21,3 21,9 21,4 20,7 21,6
141
Annexe 3 : Cadre de résultats
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
AXE 1: METTRE EN PLACE UN HUB LOGISTIQUE D’EXCELLENCE ET UN CENTRE D’AFFAIRES DE PREMIER ORDRE DANS LA SOUS-REGION
Impact 1: les performances Cadre macroéconomique du PND/MEF/Direction
Taux de croissance réel du PIB % 4,4 2017 7,3 7,6
logistiques contribuent à de l’économie
l’amélioration de la compétitivité Rapport de l’enquête QUIBB 2015/ estimations
Taux de chômage % 3,4 2015 2,8 2,6
et de la productivité globale de INSEED
l’économie et à la création Rapport de l’enquête QUIBB 2015/ estimations
Taux de sous-emploi % 25,8 2015 21,0 19,4
massive d’emplois durables INSEED
Effet attendu 1.1 : Le PAL est
modernisé et sa compétitivité est Part relative du PAL au PIB % Comptes Nationaux/ INSEED
améliorée
Part relative des transports routiers
% 5 2012 7 7,7 Rapport d’activités du MIT/DTRF
dans le PIB
Effet attendu 1.2 : Les
Taux d'accès aux transports en Rapport de l’enquête QUIBB 2015/Estimations
infrastructures et les services de % 70,6 2015 84,5 90
commun INSEED
transport routier sont développés
Taux de couverture du transport
pour soutenir la croissance % 42 2017 55 65 Rapport d’activités du MIT/SOTRAL
urbain collectif structuré
économique
Pourcentage de routes revêtues
% 60 2016 71 75 Rapport d’activités du MIT
avec assez bon niveau de services
Classemen
Effet attendu 1.3 : Le transport Classement régional de l'aéroport Classement t
Rang 2017 Rapport d’activités du MIT/SALT
aérien est développé et l’aéroport de Lomé UEMOA : UEMOA:
de Lomé est positionné comme le Premier
Hub régional Part du secteur du transport aérien
% Rapport d’activités du MIT/MEF/INSEED
dans le PIB
Effet attendu 1.4 : Les
Part relative des transports
infrastructures de transport % Rapport d’activités du MIT/MEF/INSEED
ferroviaires dans le PIB
ferroviaire sont développées
Part relative du secteur numérique Déclaration de politique du secteur de l'économie
% 8 2015 9 >=10
dans le PIB numérique pour la période 2018-2022
Taux de pénétration data haut débit Déclaration de politique du secteur de l'économie
Effet attendu 1.5 : Le numérique (mobile et fixe) % 28,25 2017 60 >=90
numérique pour la période 2018-2022
est développé et facilite les Taux de pénétration data mobile et Déclaration de politique du secteur de l'économie
transactions économiques et % 36,31 2017 66,3 >=95
fixe numérique pour la période 2018-2022
financières
Taux de satisfaction des usagers des Non Déclaration de politique du secteur de l'économie
% 2017 >=60
services TIC disponible numérique pour la période 2018-2022
142
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
Effet attendu 1.6: Le Togo est un Part relative du tourisme dans le Rapport d’activités du Ministère de l’industrie et
% 4 ,0 2015 5,5 6,2
centre majeur du tourisme PIB du tourisme/Estimations de l'INSEED
d’affaires dans la sous-région Taux de satisfaction des usagers des Rapport d’activités du Ministère de l’industrie et
%
ouest africaine services touristiques du tourisme/Estimations de l'INSEED
Effet Attendu 1.7: Le Togo est
positionné comme un centre 94/Top
Rang Doing Business Rang 154 2015 134 Rapport d’activités du MPD
financier de premier ordre dans la 100
sous-région
Effet attendu 1.8: Les PME/PMI Taux d’accès des PMI/PME au
% Rapport d’activités du MDBAJEJ/MCSP/ANPGF
ont accès au financement adéquat financement
Effet attendu 1.9: Le Togo est
Part du commerce dans le PIB % 7.2 2015 8.3 8.9 Rapport d’activités du MCPSP/MEF/INSEED
positionné comme un centre
d'affaires commercial dans la
Taux de bancarisation % 19,6 2015 40 >=50 Rapport d’activités du MEF
sous-région
Part relative du secteur des médias
% Rapport d’activités du MCCSFC/MEF/INSEED
dans le PIB
Taux de satisfaction des usagers des Non
% 2017 40 50 Rapport d’enquête et estimations de l’INSEED
medias publics disponible
Effet attendu 1.10: Le paysage Taux de couverture de tous les
médiatique est transformé secteurs d'activité (ministères et Non
% 2017 75 100 Rapport d’activités du MCCSFC /INSEED
institutions de la République) par disponible
les médias
Taux de couverture géographique
% 100 Rapport d’activités du MCCSFC /INSEED
des médias publics
Taux de satisfaction des opérateurs
économiques de l'environnement % Rapport d’activités du MCPSP/MEF
des affaires au Togo
Effet attendu 1.11: Les opérateurs 107è sur
économiques sont satisfaits de 167 de
Rang Rapport d’activités du MCPSP/MEF
l’environnement des affaires au Indice de perception de la transparenc
Togo corruption (Rang) y
Rang
Rang africain Rapport d’activités du MCPSP/MEF
26è sur 52
AXE 2 : DEVELOPPER LES PÔLES DE TRANSFORMATION AGRICOLE, MANUFACTURIERS ET D’INDUSTRIES EXTRACTIVES
Impact 2: La pauvreté est réduite au niveau Rapport de l’enquête QUIBB 2015/ Estimations
Incidence de la % 55,1 2015 47,6 44,6
à travers l’accélération de la national INSEED
pauvreté
création de la richesse et une Rapport de l’enquête QUIBB 2015/ Estimations
monétaire en milieu rural % 68,7 2015 50
meilleure redistribution des fruits INSEED
143
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
de la croissance ainsi que la Indice de pauvreté
0.242 2015 0.199 0.182 OPHI/estimation INSEED
création d’emplois décents multidimensionnelle
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/ estimation
Indice de Gini 0.38 2015 0.36 0.35
INSEED
dollar
Revenu/tête 610,5 US$ 2016 670 US$ Rapport d’activités MEF/Estimations INSEED
US
Productivité agricole % Rapport d’activités du MAEP
Taux de croissance de la valeur
ajoutée des chaines de valeur % 9,62 2016 20,0 35,0 Rapport d’activités du MAEP
Effet attendu 2.1 : Des chaines de agricoles
valeurs des filières porteuses sont
Taux de transformation des
développées, des agropoles et des % 19,0 2015 25,0 30,0 Rapport d’activités du MCPSP/MITo/MEF
produits agricoles
pôles de compétitivité pour la
transformation agricole sont mis Part du secteur agricole dans le PIB % 30,8 2015 28,7 28,1 Rapport d’activités du MAEP/MEF/INSEED
en place et des emplois agricoles
massifs sont créés Part des Superficie irriguées % 0,16 2016 0,42 0,5 Rapport d’activités du MAEP
144
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
d’emplois participent au
développement industriel et
touristique
Part relative du secteur de l’énergie Rapport d’activités du Ministère des mines et de
Effet attendu 2.5: L’énergie est dans le PIB
%
l'énergie/MEF
développée et contribue
Taux de dépendance en énergie Rapport d’activités du Ministère des mines et de
efficacement à l’amélioration de % 50 2016 40 35
électrique l'énergie/MEF
la productivité agricole,
Rapport d’activités du Ministère des mines et de
industrielle et minière Taux de pertes sur le réseau % 16,8 2016 11,9 10
l'énergie
AXE 3: CONSOLIDER LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET REFORCER LES MECANISMES D’INCLUSION
Rapport mondial sur le développement humain du
Indice de développement humain 0.484 2014 0.544 0.554
PNUD
Impact 3: le niveau de CPIA 3 2015 3.25 >3,25 Rapport annuel de la Banque mondiale
développement humain est
amélioré, grâce notamment à un Indice Mô Ibrahim Rang 26 2016 24 23 Rapport annuel de la Fondation Mô Ibrahim
meilleur accès aux services
sociaux de base Espérance de vie à la naissance an 60,8 2010 66 68 Rapport d’analyse RGPH4/estimations INSEED
Rapport de l’enquête EDST-III/estimations
Indice synthétique de fécondité 4.8 2014 4.1 4
INSEED
Annuaire Statistique du Ministre des
Taux net de scolarisation au
% 93,8 2017 100 100 enseignements primaire secondaire et de la
primaire
formation professionnelle
Annuaire Statistique du Ministre des
Taux de rétention dans le premier
% 63,5 2017 64,7 65,5 enseignements primaire secondaire et de la
cycle du secondaire général
formation professionnelle
Effet attendu 3.1 : Les Annuaire Statistique du Ministre des
Taux de rétention dans le second
populations ont un accès % 72,3 2017 74,7 76,3 enseignements primaire secondaire et de la
cycle du secondaire
équitable à l’éducation, la formation professionnelle
formation professionnelle et un Annuaire statistique du Ministère chargé de
Taux d'insertion professionnelle
enseignement supérieur de qualité % 11,8 2017 11,8 12 l'enseignement technique et de la formation
dans l’Enseignement technique
orienté vers le marché du travail professionnelle
Annuaire statistique du Ministère chargé de
Taux d'insertion professionnelle
% 76,6 2017 78,5 80 l'enseignement technique et de la formation
dans la Formation professionnelle
professionnelle
Annuaire statistique du Ministère chargé de
Taux de transition à l'enseignement
% 10 2016 10,5 11 l'enseignement technique et de la formation
secondaire technique
professionnelle
145
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
Annuaire statistique du Ministère chargé de
Taux de transition à l'enseignement
% 1 2016 1,5 2 l'enseignement technique et de la formation
secondaire professionnelle
professionnelle
Taux de participation aux Annuaire statistique du Ministère chargé de
programmes d'enseignement % 7,01 2016 8 9 l'enseignement technique et de la formation
technique (16 - 18ans) professionnelle
Taux de participation au Annuaire statistique du Ministère chargé de
programme de la formation % 0,79 2016 2 5 l'enseignement technique et de la formation
professionnel (15-24 ans) professionnelle
Proportion des étudiants dans les
Annuaire statistique du Ministère chargé de
filières technologiques et % 18,2 2016 20 22
l'enseignement supérieur
scientifiques
Nombre d’étudiants pour 100.000 Annuaire statistique du Ministère chargé de
1183 2016 1190 1200
habitants l'enseignement supérieur
Rapport d’activités du Ministère de l'Action
Taux d’alphabétisation des jeunes
% 63,3 2015 66 70 Sociale et de la promotion de la femme/Rapport
et adultes
d’enquête QUIBB 2015 /estimations INSEED
Taux d’accessibilité géographique
% 70,9 2015 85,2 90,0 Annuaire statistique du Ministère de la santé
aux formations sanitaires
Taux de fréquentation des services
% 44,7 2016 47,7 50,0 Annuaire statistique du Ministère de la santé
de santé
Rapport de l’enquête EDST III/estimation
Prévalence contraceptive moderne % 16,7 2014 30,8 35,5
Effet attendu 3.2 : les populations INSEED
togolaises ont accès aux soins de Pourcentage de femme ayant Rapport de l’enquête EDST III/estimation
% 57,2 2014 74,3 80
santé/nutrition universels accomplie quatre visites CPN INSEED
Pourcentage d’accouchement Rapport de l’enquête EDST III/estimation
% 73 2014 85,6 90
assistés par du personnel qualifié INSEED
Prévalence de la malnutrition aigüe
Rapport de l’enquête EDST III/estimation
globale chez les enfants de moins % 6,5 2014 3,9 3,0
INSEED
de 5 ans
Taux de chômage des jeunes (15 à Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimation
% 3,2 2015 2.7 2,5
29 ans) INSEED
Effet attendu 3.3: Les
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimation
populations, en particulier les Taux de chômage des femmes % 2,7 2015 2.2 2
INSEED
jeunes et les femmes, ont accès à
Taux de sous-emploi des jeunes (15 Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimation
un emploi productif, décent et % 22,2 2015 17,9 16,2
à 29 ans) INSEED
durable
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimation
Taux de sous-emploi des femmes % 24,1 2015 19,8 18,1
INSEED
Proportion de la population Rapport d’activités du Ministère de la
% 4 2015 15,4 ≥20,0
couverte par l’INAM Santé/INAM//estimations INSEED
146
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
Proportion de la population
Rapport d’activités du Ministère de la
Effet attendu 3.4 : La population bénéficiant d’une assurance % 7,6 2015 ≥ 20 ≥ 25,0
Santé/INAM//estimations INSEED
bénéficie d'un système de maladie
protection sociale et civile Pourcentage de personnes âgées Rapport d’activités du Ministère de l'Action
% 13 2015 21,6 ≥ 25,0
bénéficiant de la protection sociale Sociale et de la promotion de la femme
Rapport d’activités du Ministère de l'Action
Indice d’inégalité de genre % 0,588 2014 0,453 0,400 Sociale et de la promotion de la
femme/estimations INSEEED
Proportion des femmes ayant accès Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations
% 44,4 2015 55,5 60,0
au crédit INSEED
Proportion des femmes dans
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations
Effet attendu 3.5 : L’équité et l’agriculture propriétaires de terre % 19,9 2015 24,3 26,0
INSEED
l’égalité de genre sont renforcées (%)
Rapport d’activités du Ministère de l'Action
Proportion des femmes au
% 20,83 2016 33,3 30,0 Sociale et de la promotion de la
Gouvernement
femme/estimations INSEED
Rapport d’activités du Ministère de l'Action
Proportion des femmes à
% 17,58 2016 29,3 30,0 Sociale et de la promotion de la
l'Assemblée Nationale
femme/estimations INSEED
Proportion des ménages utilisant Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations
% 61,8 2015 80
une source d’eau potable INSEED
Taux de desserte en eau potable sur Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
% 50 2015 64 68
le plan national l’Hydraulique villageoise/ estimations INSEED
Taux de desserte en eau potable en Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
% 55 2015 69 74
milieu rural l’Hydraulique villageoise/ estimations INSEED
Taux de desserte en eau potable en Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
% 50 2015 64 70
milieu urbain l’Hydraulique villageoise/ estimations INSEED
Taux de desserte en eau potable en Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
Effet attendu 3.6 : L’accès des % 49 2015 53 55
milieu semi-urbain l’Hydraulique villageoise/ estimations INSEED
populations, notamment les plus
Pourcentage des ménages utilisant
pauvres, à l’eau potable, Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
une latrine améliorée au plan % 13,5 2015 60 45,5
l’hygiène et l’assainissement est l’Hydraulique villageoise/estimations INSEED
national
accru
Taux de couverture en source d’eau
Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
améliorée dans les formations % 67,0 2015 76 80
l’Hydraulique villageoise/estimations INSEED
sanitaires
Taux de couverture en eau-
Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
assainissement dans les écoles % 25,0 2015 30,0 31,4
l’Hydraulique villageoise/estimations INSEED
publiques
Taux de couverture des formations
Rapport d’activités du Ministère de l’Eau et de
sanitaires en installations % 82,0 2015 84,0 85,4
l’Hydraulique villageoise/estimations INSEED
d’assainissement adéquat
147
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
Proportion des ménages ayant accès
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations
aux ouvrages d’évacuation des eaux % 7,0 2015 10,0
INSEED
usées
Proportion des ménages ayant
Rapport de l’enquête QUIBB-2015/estimations de
d’accès à l’électricité au niveau % 48,3 2015 57,0 60,0
l'INSEED
national
Proportion des ménages les plus
Rapport de l’enquête QUIBB-2015/estimations de
pauvres ayant accès à l’électricité % 4,8 2015 12,8 16,0
Effet attendu 3.7 : L’accès des en milieu rural
l'INSEED
populations, notamment les plus
Rapport d’activités du Ministère des Mines et de
pauvres, à des services Taux d'accès à l’électricité % 36,0 2016 50,0 60,0
l'énergie/estimations INSEED
énergétiques domestiques
Taux d'accès à l’électricité au Rapport d’activités du Ministère des Mines et de
durables est accru % 6,0 2016 2016
niveau rural l'énergie/estimations INSEED
Part du biomasse-énergie dans la Rapport d’activités du Ministère des Mines et de
% 65 2016 2016 40
consommation finale des ménages l'énergie/estimations INSEED
Part du gaz butane dans la Rapport de l’enquête QUIBB-2015/estimations de
% 3,0 2015 5,1 >=6,0
consommation finale des ménages l'INSEED
Proportion des individus pauvres
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations de
disposant d’un compte d’épargne % 11,56 2015 21.16 >=25
l'INSEED
au niveau national
Proportion des individus pauvres
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations de
disposant d’un compte d’épargne % 15,28 2015 22,22 >=25
l'INSEED
au niveau national
Effet attendu 3.8 : Les
populations en particulier les Taux d’inclusion financière % 60,0 2016 70,0 80,0 Rapport d’activités du MDBAJEJ/DPFI
pauvres et les groupes
Taux global de pénétration
vulnérables, ont accès à des
géographique des services % 81 2016 90 95 Rapport d’activités du MDBAJEJ/DPFI
services financiers adaptés à leurs
financiers pour 1000 km2
besoins
Taux global de pénétration
démographique des services % 11,0 2016 32,0 47,0 Rapport d’activités du MDBAJEJ/DPFI
financiers pour 10 000 hbts
Proportion des individus pauvres
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations de
disposant d’un compte d’épargne % 8,43 2015 20,26 >=25
l'INSEED
en milieu rural
Effet attendu 3.9 : Une meilleure
organisation et gestion du
Proportion de communautés à la
territoire national est assurée
base disposant de plans d’actions / % 20 2017 25 30 Rapport d’activités du MDBAJEJ/MPD
dans la perspective d’un
de développement
développement socioéconomique
équilibré et durable du pays
148
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
Rapport de l’enquête QUIBB 2015/estimations
Taux d'accès à un logement décent % 47,7 2015 65,1 72,1
INSEED
Effet attendu 3.10 : Les
Proportion de communes dotées de
populations ont accès à un Rapport d’activités du Ministère de
schémas directeurs d’aménagement % 38 2017 42 50
meilleur cadre de vie et à des l'Urbanisme/estimations INSEED
et d’urbanisme à jour
logements décents
Rapport d’activités du Ministère de
Taux d’urbanisation % 40,1 2015 43,0 44,0
l'Urbanisme/estimations INSEED
Effet attendu 3.11 : la
Pourcentage des organes
gouvernance locale est renforcée Rapport d’activités du Ministère chargé de la
décentralisés mis en place et %
et contribue au développement décentralisation
opérationnels
régional
Rapport d’activités du Ministère de
Taux de couverture forestière % 24,24 2015 24.94 24.94
l'environnement et des ressources forestières
Effet attendu 3.12 : La gestion Part du territoire protégé pour la Rapport d’activités du Ministère de
% 7.4 2016 8.1 8.5
durable des ressources naturelles conservation de la biodiversité l'environnement et des ressources forestières
et la résilience aux effets des Proportion de côtes protégées Rapport d’activités du Ministère de
% 41,7 2017 62,23 82,3
changements climatiques sont contre l’érosion côtière l'environnement et des ressources forestières
assurées Proportion d’espèces menacées
Non Rapport d’activités du Ministère de
bénéficiant de mesures de % 2015 100 100
disponible l'environnement et des ressources forestières
protection
Taux d’accès à la justice % 65,2 2016 68,2 Rapport d’activités du Ministère de la justice
Niveau de satisfaction des
Effet attendu 3.13: L’accès justiciables par rapport au % 37,0 2016 40,0 Rapport d’activités du Ministère de la justice
équitable à la justice est assuré règlement des litiges
Niveau de satisfaction des
justiciables par rapport au % 29,2 2016 33,2 Rapport d’activités du Ministère de la justice
fonctionnement de la justice
Taux de criminalité par nature 1,91 pour 1,5 pour
% 2016 1,6 pour mille Rapport d’activités du MSPC
d'infractions mille mille
63ème sur 58ème
60ème sur 163
163 pays sur 163 Institut britannique de l'économie et de la
Rang 2017 pays dans le
dans le pays dans paix /estimations INSEED
Effet attendu 3.14 : La défense et monde
monde le monde
la sécurité du territoire nationale
Indice de paix globale de Vision of 12ème sur 7ème sur
sont assurées 9ème sur 50 Institut britannique de l'économie et de la
Humanity Rang 50 pays en 2017 50 pays en
pays en Afrique paix /estimations INSEED
Afrique Afrique
2ème en 2ème en 1er en
Institut britannique de l'économie et de la
Rang Afrique de 2017 Afrique de Afrique de
paix /estimations INSEED
l'Ouest l'Ouest l'Ouest
149
Indicateurs Cible
Valeur de Année de Cible
Niveau de résultats intermédiaire Source, moyens et hypothèses de vérification
Libellé Unité référence référence finale 2022
2020
État de la situation sécuritaire du Rapport d’activités du Ministère de la Défense/
% 70 2017 90 95
pays l’Etat-major général/centre des opérations
Taux de satisfaction des
populations sur la pratique des % Rapport d'activités du MCCSFC
Effet attendu 3.15 : Les activités sports et des loisirs
sportives et des loisirs contribuent Taux de participation des
Rapport d'activités du MCCSFC/Comité national
à la croissance économique et à fédérations sportives nationales aux % 2017
Olympique
l’épanouissement du citoyen compétitions internationales
Part relative du secteur des sports et
% Rapport d'activités du MCCSFC
des loisirs dans le PIB
Rapport d’activités du Ministère du Commerce, de
Part relative de l’industrie culturelle l’Industrie et de la Promotion du Secteur privé et
%
dans le PIB du Tourisme /MCCSFC/MEF/estimations
INSEED
Proportion des citoyens
Non Rapport d’activités du MITo/
consommant les biens et services % 2015 >=15 >=30
Effet attendu 3.16 : Les disponible MCCSFC/estimations INSEED
culturels et d’arts créatifs
entreprises culturelles sont
Proportion des institutions
compétitives, créatrices de
techniques et professionnelles
richesses et d’emplois Non
disposant de programmes pour le % 2015 >=10 >=20 Rapport d’activités du MITo/estimations INSEED
disponible
développement des entreprises
culturelles
Proportion du patrimoine culturel
Non
national identifié, inventorié et % 2015 >=50 70 Rapport d’activités du MITo/estimations INSEED
disponible
valorisé.
150
Annexe 4 : Actions prioritaires
Effet attendu 1.2 : Les infrastructures et les services de transport routier sont développés pour soutenir la
croissance économique
Programme : Modernisation du transport routier
Projets :
1- Développement du corridor logistique Nord Sud
Extrants : 2- Renforcement du corridor Est-Ouest (portion togolaise du
1- Les deux corridors Nord-Sud et Est-Ouest sont corridor Abidjan-Lagos)
entretenus, réhabilités, construits et accessibles à 3- Construction de l’autoroute Abidjan-Lagos
tous 4- Facilitation de la connexion entre infrastructures de
2- Les infrastructures routières nationales transport et ZES
construite, réhabilités et entretenues respectent 5- Réhabilitation et construction des routes nationales
les normes communautaires secondaires
3- La flotte de transport de personnes et de 6- Renouvellement du parc automobile
marchandises est renforcée 7- Développement du transport urbain de masse
4- Les cadres légaux, réglementaires, institutionnels 8- Renforcement des capacités organisationnelle et
et organisationnels des services de transport et réglementaire du secteur des transports routiers
des infrastructures routières sont renforcés 9- Appui à la compétitivité des services logistiques
10- Construction et réhabilitation des équipements de transport
routier
11-Appui à la gouvernance du secteur des transports
Effet attendu 1.3 : Le transport aérien est développé et l’aéroport de Lomé est positionné comme un hub régional
Programme : Développement d’un hub aérien au Togo
Extrants :
Projets :
1- Le trafic passager est accru
1- Mise en valeur des infrastructures aéroportuaires
2- Le trafic du fret est accru
2- Renforcement et modernisation du transport aérien
3- Promotion des centres d’affaires autour de l’aéroport
Effet attendu 1.5 : Le numérique est développé et facilite les transactions économiques et financières
Extrants :
Programme : Digitalisation de la vie socioéconomique
1- La fracture numérique est considérablement
Projets :
réduite pour construire une société d’information
1- Renforcement des infrastructures de connectivité
ouverte et transparente
numérique
151
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
2- La diffusion et l'intégration du numérique dans 2- Développement et modernisation des services numériques
tous les secteurs de l'économie nationale sont 3- Poursuite du projet WARCIP (Carrier Hotel)
effective 4- Poursuite du projet e-gouvernement
3- Les incubateurs sont renforcés et une plateforme 5- Poursuite du projet ENT (Environnement numérique de
de financement est mise en place travail)
4- La souveraineté numérique nationale y compris la 6- Poursuite du projet SOFIE (Suivi des ouvrages de forage et
cybercriminalité et la protection des services est des indicateurs pour l’eau)
garanties 7- Projet E-village
5- Les services des TIC sont diversifiés et la qualité 8- Projet Agri-PME
améliorée 9- Projet d’élaboration et conception des modules de
6- Un écosystème digital est opérationnel pour formation en TIC
l’accompagnement des acteurs privés et des
entrepreneurs
Effet attendu 1.6: Le Togo est un centre majeur du tourisme d’affaires dans la sous-région ouest africaine
Programme : Développement du tourisme d’affaires
Extrants: Projets :
1- L’offre touristique est diversifiée, accrue et 1- Création d’un pôle de tourisme d’affaires autour d’un centre
valorisée (culturelle, artisanale, écologique, de conférence et d’hôtel de standing
économique et sociale) 2- Développement d’un mécanisme de financement des
2- Le financement des investissements dans le secteur
investissements dans le secteur du tourisme
touristique et hôtelier sont facilités
3- Le cadre juridique et organisationnel est renforcé 3- Renforcement du cadre institutionnel et organisationnel du
tourisme
Effet attendu 1.7: Le Togo est positionné comme un centre financier de premier ordre dans la sous-région
Programme : Mise en place d’un centre d’affaires international
Extrants : Projets :
1- Le cadre réglementaire pour les banques et les 1- Création d’un pôle financier et d’affaires autour d’une
institutions de microfinance est renforcé ZES dédiée
2- Les métiers du secteur financier sont promus 2- Développement d’une business school spécialisé pour les
3- L’implantation des grands groupes financiers métiers de la banque et la finance
étrangers est renforcée 3- Facilitation des conditions d’installation des banques et
institutions de microfinance
4- Développement et diversification des centres financiers
Effet attendu 1.8: Les PME/PMI ont accès au financement adéquat
Extrants :
1- Les capacités des PME/PMI dans la
Programme : Renforcement de la promotion des PME/PMI
production des états financiers et
Projets :
d’élaboration des plans d’affaires sont
1- Facilitation de l’accès au crédit pour les PME/PMI et
renforcées
entrepreneurs individuels
2- De nouvelles formes de financement et de
2- Appui, accompagnement managérial des PMI/PME
garantie sont promues
Mise en place de mécanisme innovant de financement des PME
3- Les nouveaux produits bancaires pour les
/PMI
PME/PMI sont créés
Effet attendu 1.9: Le Togo est positionné comme un centre d'affaires commercial de premier ordre dans la sous-
région
Extrants : Programme : Renforcement de la compétitivité commerciale
1- Une plateforme dédiée au marché de l'exportation Projets :
est mise en place 1- Mise en place des infrastructures d’exposition commerciale
2- Des centres d'exposition sont construits 2- Mise en place et opérationnalisation de l’APIEX
3- Le cadre juridique, institutionnel et organisationnel 3- Reconstruction des marchés de Lomé et de Kara (PARMCO)
est renforcé
Effet attendu 1.10: Le paysage médiatique est transformé
152
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
Extrants : Programme : Modernisation des médias au Togo
1- La transition de l’analogie vers le numérique est Projets :
réalisée 1- Lancement d’une chaîne de TV qui informe des actualités
2- Le pays est couvert par les médias à travers des business au Togo
produits de qualité 2- Digitalisation des médias publics
3- Les médias informant des activités de business sont 3- Couverture et amélioration des émissions télévisées et
créés et opérationnels radiophoniques
4- Renforcement de la contribution des médias à la croissance
Effet attendu 1.11: Les opérateurs économiques sont satisfaits de l’environnement des affaires au Togo
Extrants :
1- la transparence est renforcée et les procédures
administratives simplifiées Programme : Amélioration de l’environnement des affaires
2- Le droit des affaires est modernisé et un cadre Projets :
réglementaire adapté et incitatif à l’investissement 1- Amélioration du climat des affaires
et à l’entreprenariat est offert 2- Renforcement des capacités du secteur privé
3- La concertation et la communication autour des
réformes engagées par le Togo sont améliorées
Axe 2 :
Impact 2: La pauvreté est réduite à travers l’accélération de la création de la richesse et une meilleure
développer des
redistribution des fruits de la croissance ainsi que la création d’emplois décents
pôles de
transformation
agricole, Effet attendu 2.1 : Des chaines de valeurs des filières porteuses sont développées, des agropoles et des pôles de
manufacturiers et compétitivité pour la transformation agricole sont mis en place et des emplois agricoles sont massivement créés
d’industries Programme : Programme national d’investissement agricole et
extractives Extrants: de sécurité alimentaire et nutritionnelle
1- Des agropoles sont développés (PNIASAN)
2- Des coopératives de grande envergure sont mises en Projets :
place 1- Mises en place d’Agropoles fédérant plusieurs activités
3- Les petits producteurs sont appuyés mis en réseau (Kara, Oti, Haut Mono)
pour soutenir les agropoles 2- Développement de coopératives de plus grande envergure et
enrôlant plus d’agriculteurs
3- Appui aux populations vulnérables (PAPV)
Effet attendu 2.2 : Les aménagements hydrauliques sont développés et contribuent à la production agricole et
énergétique
Programme : Programme d’aménagement hydro agricole
Projets :
Extrants :
1- Zones d’aménagement agricole planifié (ZAAP)
1- Les ouvrages de maîtrise d'eau sont entretenus et
2- Développement rizicole intégré de la plaîne de Mô (PDRI-
construits
Mô)
2- Tous les bassins hydriques transfrontaliers ont un
3- Projet de la Basse vallée du fleuve Mono (PVBM)
dispositif de coopération opérationnelle mis en
4- Développement rizicole de la plaîne de Djagblé (PDRD)
place
5- Projet d’aménagement des terres agricoles de la plaîne de
3- Des barrages sont construits et permettent aux
l’Oti (PATA-Oti)
populations d’avoir accès aux produits halieutiques
6- Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE)
et à l'énergie à moindre coût
7- Coopération hydraulique
8- Coopération énergétique
9- Développement de la production halieutique et aquacole
Effet attendu 2.3 : L’industrie togolaise est développée, respectueuse de l’environnement, intégrée au reste de
l’économie et créatrice d’emplois
153
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
Effet attendu 2.4: Les entreprises artisanales sont compétitives, créatrices de richesses et d’emplois et participent
au développement industriel et touristique
154
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
9- Promotion de l’équité, l’inclusion et l’éducation pour le
développement durable
10- Amélioration de l’accès à l’équité et à la qualité de
l’éducation de base au Togo
11- Rééquilibrage de l’offre de formation en lien avec le
développement des sciences
12- Mise en œuvre de la carte universitaire
13- Renforcement des capacités des universités publiques du
Togo
Effet attendu 3.2 : les populations togolaises ont accès aux soins de santé/nutrition universels
Effet attendu 3.3 : Les populations, en particulier les jeunes et les femmes, ont accès à un emploi productif, décent
et durable
Extrants : Programme : Renforcement de l’employabilité, création de
1- L’employabilité de la main d’œuvre est renforcée l’emploi et promotion sociale de la jeunesse
2- L’entreprenariat des jeunes et des femmes est Projets :
promu 1- Volontariat national (PROVONAT)
3- la promotion sociale et la participation des jeunes 2- Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes
au développement sont renforcées (FAIEJ)
3- Appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les
secteurs porteurs (PAEIJ-SP)
4- Projet national de promotion de l’entreprenariat rural
(PNPER)
5- Construction de centres et maisons de jeunes
6- Appui à la vie associative des jeunes
7- Organisation des activités socio-éducatives
8- Fora de jeunesse
Effet attendu 3.4 : La population bénéficie d'un système de protection sociale et civile
155
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
3- Les ménages togolais bénéficient de la Couverture 5- Renforcement des mécanismes d’alerte et d’intervention
Maladie Universelle d’urgence de lutte contre les catastrophes
4- Les enfants sont protégés de toutes les formes de 6- Mise en place d’un système d’identification biométrique
maltraitance et de violences y compris les pratiques national et d’un registre social unique
traditionnelles préjudiciables
5- Un système d'identification biométrique national
couplé d'un registre social unique permettant
notamment un meilleur ciblage des bénéficiaires
des services sociaux est mise en place
6- La coordination et la gestion du système
d'information et d'alerte précoce en matière de
protection civile sont renforcées
Effet attendu 3.5: L’équité et l’égalité de genre sont renforcées
Programme : Renforcement de l’équité et du genre et
Extrants :
développement
1- Les femmes ont leurs statuts juridique, social
Projets :
économique et culturel renforcés
1- Amélioration du statut intégré de la femme (social,
2- Les femmes participent activement aux activités
économique, culturel)
économiques
2- Appui et accompagnement des initiatives et activités
3- Les femmes participent activement aux instances de
génératrice des femmes
décision
3- Renforcement de la participation et de la mobilisation des
femmes aux services du développement
Effet attendu 3.6: L’accès des populations, notamment les plus pauvres, à l’eau potable, à l’hygiène et à
l’assainissement est amélioré
Extrants : Programme : Amélioration des services d’eau potable des
1- Les ouvrages d’eau potable sont renforcés ouvrages et équipements d’hygiène et
2- Les ouvrages d'hygiène et d’assainissement sont d’assainissement aux populations
réalisés Projets :
3- Les schémas directeurs d’aménagement et de 1- Elaboration et mise en œuvre du schéma directeur
gestion des eaux sont élaborés d’aménagement et de gestion des eaux
2- Etude d’approvisionnement de l’eau potable en milieu rural,
semi urbain et urbain
3- Renforcement de l’hydraulique villageoise dans les 5
régions
4- Renforcement des mini-adductions d’eau et extension de
réseaux dans les centres semi péri urbaines
5- Renforcement de la production et extension de réseau de
distribution d’’eau potable dans les zones urbaines et péri
urbains
6- Renforcement des ouvrages et équipements
d’assainissement dans les 5 régions du pays
Effet attendu 3.7: L’accès des populations, notamment les plus pauvres, à des services énergétiques domestiques
durables est accru
Extrants : Programme : Promotion des énergies renouvelables à faibles
1- Les infrastructures d’énergie solaire sont coût
développées Projets :
2- Les sources d’énergie renouvelables sont 1- Poursuite du projet CISO
diversifiées 2- Poursuite de l’électrification rurale
3- Une politique nationale d’efficacité énergétique est 3- Poursuite de l’électrification urbaine (surtout dans les ZES)
promue 4- Intensification de la promotion du gaz domestique
5- Renforcement de la promotion des foyers améliorés
Effet attendu 3.8: Les populations, en particulier les pauvres et les groupes vulnérables, ont accès à des services
financiers et adaptés à leurs besoins
Extrants : Programme : Renforcement des systèmes financiers inclusifs
1- De nouveaux produits et services financiers Projets :
innovants et diversifiés sont promus 1- Fonds national de la finance inclusive (FNFI)
2- le sous-secteur de la microfinance est assaini et 2- Soutien, appui et accompagnement des prestataires de
professionnalisé services financiers (PSF)
3- Le développement de la finance digitale est favorisé 3- Renforcement de l’articulation entre les banques et les SFD
156
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
Effet attendu 3.9: Une meilleure organisation et gestion du territoire national est assurée dans la perspective d’un
développement socioéconomique équilibré et durable du pays
Projets :
Extrants : 1- Refonte du cadre juridique et institutionnel régissant le
1- Les cadres juridique et organisationnel sont foncier et accélération des procédures foncières pour les
renforcés priorités présidentielles
2- Les outils d'aménagement du territoire sont mis en 2- Adoption et mise en œuvre des textes d’application du code
place foncier moderne
3- Les métropoles d'équilibre sont établies 3- Mise en place des outils d’aménagement du territoire et des
4- Les collectivités territoriales sont dotées d’outils schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme
pour la conduite du développement local 4- Etudes et valorisation des potentialités régionales
5- le système d’information géographique est renforcé 5- Identification et création des pôles de développement par
excellence
6- Appui et accompagnement des communautés à la mise en
place des outils de planification, de gestion et de suivi du
développement local
Effet attendu 3.10 : Les populations ont accès à un meilleur cadre de vie et à des logements décents
Extrants :
1- Les zones économiques spéciales, les communes et
Programme : Mise en place de l’habitat décent (dans les 5
préfectures sont dotés de schémas directeurs
régions en général et surtout dans les ZES)
d’aménagement et d’urbanisme à jour
Projets :
1- Elaboration et exécution des schémas directeurs
2- Les espaces publics et les espaces verts sont
d’aménagement et d’urbanisme
aménagés et mieux gérés
2- Mise en place de logements sociaux dans les chefs-lieux de
régions y compris dans les ZES
3- Les logements sociaux et décents dans les chefs-
3- Création des cités d’habitats modernes dans les zones
lieux de région y compris dans les zones
urbaines et semi-urbaines
économiques spéciales sont promues
Effet attendu 3.11: la gouvernance administrative et locale est renforcée et contribue au développement régional
157
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
6- Projet de promotion du tourisme en faveur des agents de
l'administration publique
7- Projet de renouvellement du système informatique de
gestion du personnel de l'Etat
Effet attendu 3.12: La gestion durable des ressources naturelles et la résilience au changement climatique et aux
sont assurées
Effet attendu 3.15: Les activités sportives et des loisirs contribuent à la croissance économique et à
l’épanouissement du citoyen
Programme : Développement des activités sportives et des
Extrants : loisirs
1- Les infrastructures modernes adaptées aux Projets :
compétitions sportives internationales et à la 1- Renforcement de l’éducation physique dans le milieu
pratique des activités de loisirs sont construites, scolaire et universitaire
réhabilitées et équipées 2- Projet d’appui aux activités sportives et de loisirs de masse
2- Les capacités de pilotage et de gestion du secteur 3- Promotion de la pratique sportive d’élite
sont renforcées 4- Renforcement des activités de loisir (activités ludiques,
3- La pratique des activités sportives est diversifiée cinéma et autres nouvelles disciplines)
4- Les chaînes de valeur sportive sont développées 5- Renforcement de la coordination institutionnelle, juridique
et financière des secteurs des sports et des loisirs
158
Axes stratégiques Niveaux de résultats Programme/Projets
6- Modernisation des infrastructures de sport et de loisirs
Effet attendu 3.16: Les entreprises culturelles sont compétitives, créatrices de richesses et d’emplois
Programme : Renforcement et modernisation du secteur
culturel
Projets :
Extrants :
1- Création d’une agence de promotion de la culture
1- Les infrastructures/équipements culturels sont
2- Renforcement des infrastructures et équipements des centres
renforcés et l’offre culturelle est diversifiée
de loisirs et culturels des jeunes
2- Les capacités des professionnels et des acteurs
3- Renforcement des centres de formation des spécialistes en
culturels sont renforcées
développement culturel
3- Le cadre institutionnel et juridique est amélioré
4- Appui, accompagnement des artistes et des clubs culturels
4- La culture citoyenne et l’éducation civique sont
5- Renforcement du fonds national d’appui à la culture
renforcées
6- Promotion de l’éducation civique et la culture citoyenne
7- Renforcement des capacités techniques et managériales des
professionnels de la culture
159