Chir Dent 2017 Llopet

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Détermination de la longueur de travail en endodontie :

méthode radiographique, localisateur d’apex isolé ou


intégré au micromoteur ?
Simon Llopet

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Simon Llopet. Détermination de la longueur de travail en endodontie : méthode radiographique,
localisateur d’apex isolé ou intégré au micromoteur ?. Chirurgie. 2017. �dumas-01563732�

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Université de Bordeaux

Collège des Sciences de la Santé

UFR des Sciences Odontologiques

Année 2017 N°60

Thèse pour l’obtention du


DIPLOME d’ETAT de DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

Présentée et soutenue publiquement


Par Simon Marcel Jules LLOPET
Né le 12 Décembre 1990 à Prades (66)

Le Mardi 04 Juillet 2017

DETERMINATION DE LA LONGUEUR DE TRAVAIL EN


ENDODONTIE : méthode radiographique, localisateur d'apex
isolé ou intégré au micromoteur ?

Directeur de thèse

Docteur ORIEZ Dominique

Membres du Jury

Président Pr BERTRAND Caroline Professeur des Universités

Directeur Dr ORIEZ Dominique Maître de Conférences des Universités

Rapporteur Dr CHAUVEAU Hubert Assistant Hospitalo-Universitaire

Assesseur Dr VACHEY Eric Maître de Conférences des Universités

1
2
3
REMERCIEMENTS

À notre juge et président de thèse,

Madame le Professeur BERTRAND Caroline,

• Professeur des Universités – Praticien Hospitalier (sous-section Réhabilitation Orale)


• Directrice de l’UFR des Sciences Odontologiques
• Docteur en Chirurgie Dentaire

Vous me faites un grand honneur en ayant accepté de présider ce jury.


Je tiens à vous remercier pour l’ensemble de l’enseignement théorique et clinique que vous
m’avez transmis tout au long de mon cursus.
J’espère que vous puissiez trouver, par la réalisation de ce travail l’expression de mes sentiments
les plus respectueux.

À notre juge et directeur de thèse,

Madame le Docteur ORIEZ Dominique,


• Maître des Conférences des Universités – Praticien Hospitalier (sous-section
Réhabilitation Orale)
• Directrice adjointe – Chargée de la Formation Initiale de l’UFR des Sciences
Odontologiques
• Docteur en Chirurgie Dentaire

Je vous remercie d’avoir dirigé et supervisé l’ensemble de ce travail.


Je vous suis par ailleurs particulièrement reconnaissant pour votre disponibilité, votre sympathie,
votre écoute et vos conseils avisés sans lesquels je n’aurai pas obtenu ce résultat.
Pour l’ensemble de votre enseignement à l’université et en clinique, veuillez trouver, par la
réalisation de ce travail l’expression de ma sincère reconnaissance et de ma profonde estime.

4
À notre juge et rapporteur de thèse,

Monsieur le Docteur CHAUVEAU Hubert,

• Assistant Hospitalo-Universitaire (sous-section Réhabilitation Orale)


• Docteur en Chirurgie Dentaire

Je tiens à vous remercier d’avoir accepté d’être le rapporteur de ce travail.


Merci pour votre enseignement et votre sympathie qui m’ont permis reproduire dans ma pratique,
ainsi que dans ce travail, les qualités humaines et scientifiques que vous m’avez montré tout au
long de ma formation.
Veuillez trouver dans ce travail le témoignage de mes plus vifs remerciements.

À notre juge et assesseur de thèse,

Monsieur le Docteur VACHEY Eric,

• Maître des Conférences des Universités – Praticien Hospitalier (sous-section


Réhabilitation Orale)
• Docteur en Chirurgie Dentaire

Je vous remercie très sincèrement d’avoir accepté de siéger à mon jury.


Puissiez-vous trouver ici l’expression de mes sentiments les plus respectueux et de ma profonde
reconnaissance.

5
À ma famille,

Merci de m’avoir soutenu tout au long de ces années.


Mes études se terminent enfin par cette thèse qui j’espère vous plaira et vous rendra fier
de moi.

Papa, Maman, je suis très heureux de la jeunesse que vous avez pu me donner, de
l’éducation et des valeurs que vous m’avez transmises. Je vous remercie d’avoir été
toujours présents que ce soit physiquement ou mentalement par téléphone. Je pense
qu’aujourd’hui vous pouvez être satisfait de ce que sont devenus vos 2 enfants, et
maintenant c’est à votre tour de profiter !

À mon frère Julien, toi aussi je te remercie d’avoir toujours été présent pour protéger le
petit frère et de m’avoir soutenu tout au long de mes études malgré la distance. Nos
destins ont toujours été liés et cette thèse va enfin nous permettre de réaliser notre
projet…bref on n’est pas prêt de se « re-quitter » et c’est pas moi qui m’en plaindrai !
Vivement la prochaine page à écrire avec toi à mes cotés !

À ma Mamie Marcelle, comme pour la thèse du grand, je pense que c’est toi qui a le plus
stressé. Combien de fois m’as-tu demandé ma date de soutenance ? Voilà, on y est et je
sais qu’aujourd’hui est un grand jour à tes yeux.
Mamie, tu occupes et tu occuperas toujours une place particulière dans mon cœur : tu as
été celle qui m’a en grande partie éduqué pendant que les parents travaillaient. Pour rien
au monde je ne changerai cette enfance passée à tes côtés. J’aurai aimé que Papi Gégé
puisse voir ses 2 petits-enfants terminer leurs études, mais je suis que de là où il est, il
est très fier de ce que nous sommes devenus.

Au reste de la famille, Cat et René, tonton Yves, Didier et Véro, Benja je vous remercie
pour tous ces moments passer à vos côtés, toutes les grillades et les moments de
détente/déconnexion dans mes études que j’ai pu passer à vos côtés. Je vous remercie
d’avoir en fait été une de mes soupapes de sécurité.

À ceux qui sont partis trop tôt, Pépé Pierre, Tatie Denise, Papi Géjé je regrette leurs
départs prématurés mais je reste persuadé qu’ils seraient heureux et fiers de me voir
aujourd’hui.

6
À ma fiancée et future femme,

Jenn, je te remercie d’avoir été présente à mes côtés pendant toutes ces années d’études,
je ne sais pas comment tu as fait pour me supporter. Mon maou, je suis très fier de toi et
me rend compte à quel point ta situation est compliqué. Aujourd’hui, cela fait bientôt 6 ans
que nous partageons notre vie et j’en suis très heureux. Bientôt une nouvelle vie pour
nous va pouvoir démarrer et je ne suis absolument pas stressé car je sais que tu seras à
mes côtés. Reste telle que tu es aujourd’hui, je t’aime fort !

A ma belle-famille, Pascal et Corinne, Denis et Pascale, Claude et Ophéline je vous


remercie très sincèrement de l’accueil que vous m’avez toujours réservé : moi le petit
catalan qui arrive au pays basque comme en terre conquise. Beaucoup de bons souvenirs
avec vous tous, j’espère que le futur nous réserve encore de bons moments ensemble.
Je vous promets que je prendrai soin de Jennifer, je ferai tout pour la rendre heureuse et
ne jamais lui faire de mal.

À mes amis,
Il m’est difficile de tous les nommer par peur d’en oublier. A mon Pedro, ma biquette,
Zaco, Momo et Clem, mon petit Espelt, les basquies Vascen et Navo, les gars de la
réunion Adri, Fab et Jordan, les gars du rugby dentaire, les pots du frangin qui sont
devenus les miens (Etienne, Migan, Marco, Jérôme, Moineau…) et à tous les autres qui
ont partagés avec moi toutes ses années. Je vous remercie d’avoir toujours été là pour
moi, dans les bons moments comme dans les périodes un peu plus compliqués. Je
garderai de ces années que de bons souvenirs et souhaite que mon avenir se passe à
vos côtés.

À Laurent,
Je te remercie pour tout ce que tu m’as permis de faire, moi le petit jeunot qui fais tourner
le cab ;) tu m’as permis de sublimer ma formation et de me lancer dans la vie active. Je
t’en serais toujours reconnaissant et tu seras toujours le bienvenu dans les îles ;)

7
Table des matières

I. INTRODUCTION .................................................................................................................. 11

II. RAPPELS ENDODONTIQUES : ANATOMIE CANALAIRE, NOTION DE CAVITE D’ACCES ET DE

LONGUEUR DE TRAVAIL ......................................................................................................... 13

II-1. La cavité d’accès ....................................................................................................................... 13

II-2. Anatomie canalaire .................................................................................................................. 14

II-2.1. Complexité du système canalaire ............................................................................................. 14

II-2.2. Anatomie apicale du système canalaire ................................................................................... 18

II-3. La longueur de travail ............................................................................................................... 21

III. LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE DÉTERMINATION DE LA LONGUEUR DE TRAVAIL LORS

D’UN TRAITEMENT ENDODONTIQUE ..................................................................................... 23

III-1. Techniques non reproductibles et empiriques ......................................................................... 23

III-1.1. La perception de la douleur par le patient .............................................................................. 23

III-1.2. La sensation tactile .................................................................................................................. 23

III-2. La méthode radiographique .................................................................................................... 23

III-2.1. Mode opératoire ..................................................................................................................... 24

III-2.2. Limites de la radiographie intra-buccale ................................................................................. 26

III-3. Les localisateurs électroniques d’apex (LEA) ............................................................................ 27

III-3.1. Historique et principe de fonctionnement .............................................................................. 27

III-3.2. Mise en œuvre clinique ........................................................................................................... 30

III-3.3. Avantages des LEA ................................................................................................................... 31

III-3.4. Précaution d’emploi ................................................................................................................ 31

8
III-3.5. Limite d’utilisation clinique des LEA ........................................................................................ 32

III-3.6. Tableau récapitulatif des conditions cliniques affectant la mesure des LEA ........................... 34

IV. ETUDE CLINIQUE : COMPARAISON IN VIVO DES 3 PRINCIPALES TECHNIQUES DE

DETERMINATION DE LA LONGUEUR DE TRAVAIL ................................................................... 35

IV-1. Introduction – Problématique ................................................................................................. 35

IV-2. But du travail .......................................................................................................................... 36

IV-3. Matériel et méthode ............................................................................................................... 36

IV-3.1. Matériel ................................................................................................................................... 36

IV-3.2. Méthode .................................................................................................................................. 39

IV-3.2.1. Détermination des critères d’inclusion et d’exclusion des pièces anatomiques ............................. 39

IV-3.2.1.1. Critères d’inclusion .................................................................................................................. 39

IV-3.2.1.2. Critères d’exclusion .................................................................................................................. 39

IV-3.2.2. Protocole opératoire ....................................................................................................................... 39

IV-4. Résultats ................................................................................................................................. 42

IV-4.1. Tableaux de résultats .............................................................................................................. 42

IV-4.1.1. Echantillon 1 .................................................................................................................................... 42

IV-4.1.1.1. Méthode radiographique ......................................................................................................... 42

IV-4.1.1.2 Root ZX® .................................................................................................................................... 44

IV-4.1.1.3 Endo Master® ........................................................................................................................... 46

IV-4.1.2. Echantillon 2 .................................................................................................................................... 48

IV-4.2. Exploitation des résultats ........................................................................................................ 49

V. DISCUSSION ...................................................................................................................... 54

V-1. Précision et reproductibilité ..................................................................................................... 54

V-2. Temps opératoire et praticien dépendance .............................................................................. 57

9
VI. CONCLUSION .................................................................................................................... 59

VII. BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 60

VIII. ICONOGRAPHIE .............................................................................................................. 66

VIII-1. Figures .................................................................................................................................. 66

VIII-2. Tableaux ............................................................................................................................... 66

VIII-3. Radiographies (non exhaustif) ............................................................................................... 67

10
I. INTRODUCTION

La réussite d'un traitement endodontique comprend le respect de la mise en forme


canalaire de façon tridimensionnelle afin d'obtenir une obturation étanche et dense. Une
des étapes fondamentales du traitement endodontique correspond à la détermination de
la longueur de travail qui peut être particulièrement difficile dans certaines situations
cliniques. En effet, l’obturation du système canalaire doit se faire au niveau de la
constriction apicale ou jonction cémento-dentinaire, représentant la limite entre la pulpe
et les tissus parodontaux. Outre les caractères environnementaux et le caractère praticien
dépendant comprenant la sensibilité tactile et l'expérience personnelle principalement, les
praticiens disposent de deux techniques plus ou moins conventionnelles afin de contrôler
la longueur de travail d'un traitement endodontique :
- La méthode radiographique,
- L'utilisation d'un localisateur électronique d'apex (LEA) qui peut être isolé ou
intégré à un micromoteur endodontique.

Les progrès techniques en endodontie au cours des dernières années, ont conduit au
développement de différentes générations de localisateur d’apex devenant de plus en
plus précis et facilitant de plus en plus le travail de l’opérateur. De nombreuses études
tendent à prouver que l’utilisation de localisateurs d’apex constitue une méthode efficace,
précise et reproductible pour la détermination de la longueur de travail.

Actuellement, il n'existe pas de consensus permettant d'affirmer laquelle de ces méthodes


décrit les meilleurs résultats en termes de précision, de temps de travail, de
reproductibilité, de qualité du traitement endodontique, de simplification de l’acte
thérapeutique. Ceci sera l'objet de cette thèse.

Nous allons donc chercher à déterminer si l’utilisation à bon escient des LEA et selon le
respect d'un protocole thérapeutique défini, permet d'obtenir des résultats à la fois en
précision, temps de travail, reproductibilité, qualité du traitement comparables voire plus
efficients que les méthodes conventionnelles.

Tout d’abord, nous allons faire des rappels endodontiques succincts sur l’anatomie
canalaire, sur les difficultés que nous pouvons rencontrer au cours d’un traitement
endodontique ainsi que sur les notions de cavité d’accès et de longueur de travail.

11
Puis, nous décrirons les différentes techniques qui s’offrent à nous pour déterminer la
longueur de travail, en essayant de faire apparaître le principe, les avantages et
inconvénients de chacune d’entre-elles.

Enfin, par une étude clinique in vivo, nous comparerons radiologiquement trois techniques
de détermination de la longueur de travail en endodontie : la méthode radiographique,
l’utilisation d’un LEA indépendant du micromoteur (Root ZX®) et d’un LEA intégré au
micromoteur (Endo Master®). Nous exposerons et analyserons nos résultats afin de
réaliser notre discussion pour déterminer laquelle de ces techniques présente le plus
d’avantages dans la pratique au quotidien au sein d’un cabinet dentaire.

12
II. RAPPELS ENDODONTIQUES : ANATOMIE CANALAIRE,
NOTION DE CAVITE D’ACCES ET DE LONGUEUR DE TRAVAIL

Lors de l’exécution d’un traitement endodontique, 2 étapes indispensables au bon


déroulement du soin se succèdent :
- La réalisation d’une cavité d’accès dans les règles de l’art qui est une étape
primordiale. En effet, cela permet à l’opérateur de réaliser un examen clinique minutieux
du plancher pulpaire afin de localiser et de dénombrer les entrées canalaires, et de limiter
les risques de fractures instrumentales.
- La détermination de la longueur de travail pour chacun des canaux répertoriés,
de laquelle dépendra la qualité du traitement réalisé.

La connaissance de l’anatomie dentaire et surtout canalaire ainsi que l’interprétation des


clichés radiologiques pré-opératoires sont des conditions indispensables pour mener à
bien un traitement endodontique.
L’examen de la radiographie permet entre autres à l’opérateur de déterminer le nombre
de racines et leurs courbures. Cette analyse lui donnera la possibilité d’anticiper
d’éventuelles difficultés et d’établir une stratégie de traitement appropriée.

II-1. La cavité d’accès

La cavité d’accès correspond à l’ouverture camérale aménagée aux dépens des tissus
durs et/ou des restaurations coronaires d’une dent permettant d’atteindre le réseau
canalaire dans le but de le nettoyer, le mettre en forme et l’obturer (1).

Après avoir étudié le cliché radiographique, l’anatomie coronaire, supprimé toutes les
restaurations et tissus carieux et mis en place le champ opératoire, le praticien réalise la
cavité d’accès afin d’assurer un accès libre aux canaux radiculaires. En cas de
délabrement important de la dent, il est parfois essentiel d’envisager à ce stade une
reconstitution pré-endodontique afin de retrouver un volume coronaire compatible avec la
réalisation d’une cavité d’accès « idéale » et la mise en place de la digue.

La réalisation de la cavité d’accès repose sur 3 principes essentiels :


- Sa localisation : elle se situe dans l’axe du ou des canaux, sur la face linguale ou
palatine des dents antérieures (incisives et canines) et sur la face occlusale des dents
cuspidées ;
- Sa dimension : la cavité d’accès est dans un premier temps dessinée sur la face
occlusale de la dent à l’aide d’une fraise boule (trépanation), puis elle sera approfondie

13
en direction de la chambre pulpaire. L’opérateur réalise des parois verticales de manière
divergentes, ouvertes vers la face occlusale jusqu’à effraction du plafond pulpaire.
L’arrivée dans la chambre pulpaire se traduit par une sensation de moindre résistance
(« sensation de vide »). Puis élimination de tout surplomb lié au plafond pulpaire (Endo-
Z), vérification de l’absence de contre-dépouille ou de reste de tissu pulpaire (sonde 17)
et repérage des entrées canalaires (sonde DG 16 ou lime K). La dimension n’est pas fixe,
elle doit permettre une visualisation des orifices canalaires par le praticien ainsi qu’une
pénétration des instruments dans les canaux sans interférences coronaires ;
- Sa forme : elle est en rapport avec la morphologie du plancher pulpaire et
correspond à l’anatomie pulpaire qui est spécifique à chaque dent. En effet, en fonction
du type de dent, la forme de la cavité d’accès varie : triangulaire ou ovoïde sur le groupe
incisivo-canin, arrondie sur les prémolaires mandibulaires, ovale vestibulo-palatine sur les
prémolaires maxillaires, triangulaire sur les molaires maxillaires et trapézoïdale sur les
molaires mandibulaires.

La cavité d’accès constitue la porte d’entrée vers l’endodonte. Il sera alors possible
d’éliminer les débris dentinaires et pulpaires de la chambre, de repérer les orifices
canalaires, d’irriguer le complexe canalaire de manière efficace et de passer la séquence
instrumentale librement jusqu’à l’apex de la racine en minimisant au maximum le risque
d’interférences coronaires pouvant entrainer des complications (fracture instrumentale,
création d’un faux canal…).

II-2. Anatomie canalaire

II-2.1. Complexité du système canalaire

La véritable connaissance de l’anatomie de la cavité pulpaire repose sur la


compréhension de ses contours dans l’espace : il s’agit en réalité d’un volume qui doit
être appréhendé dans les trois dimensions de l’espace. Pour chaque dent, la cavité
pulpaire est divisée en une portion coronaire (la chambre pulpaire) et une portion
radiculaire (le canal radiculaire). La cavité pulpaire est généralement une version
miniature de la dent : la forme de ses contours est homothétique à celle des contours de
la couronne et des racines de la dent (2).

La chambre pulpaire occupe le centre de la couronne alors que les canaux radiculaires
principaux s’étendent le long de la racine jusqu’au foramen apical. Il existe différents types
de canaux (canal latéral, secondaire, accessoire) qui sont des branches collatérales du
canal principal faisant communiquer la pulpe avec le parodonte. Ils peuvent être situés à

14
n’importe quel niveau depuis la région inter-radiculaire jusqu’à l’apex, même s’ils se
retrouvent le plus souvent au niveau apical.

Nous noterons les définitions de ces différents types de canaux que l’on peut retrouver :
- le canal principal correspond au tronc principal du réseau canalaire radiculaire
reliant le foramen apical à la chambre pulpaire
- un canal latéral est une ramification du canal principal située dans la région
médiane ou coronaire, le reliant au ligament alvéolaire
- un canal secondaire est une ramification du canal principal communiquant avec
le ligament alvéolodentaire dans la région apicale
- un canal accessoire est une ramification d’un canal secondaire communiquant
avec le ligament alvéolodentaire.

Figure 1 : Les principaux composants anatomiques de la cavité pulpaire (2)

En coupe transversale, la forme et la localisation des canaux dépend de la forme de la


racine. Bien que la forme radiculaire soit variable, on dénombre sept configurations
générales : rond, ovale, ovale allongé, quille, haricot, ruban et sablier. Notons que des
formes différentes peuvent apparaître à tous les niveaux d’une même racine (2) .
La cavité pulpaire radiculaire est complexe : les canaux peuvent se ramifier, se diviser ou
se rejoindre. Une racine présentant un seul canal radiculaire se terminant par une simple
constriction est plus une exception que la règle. Ainsi, on les catégorise en quatre types
fondamentaux (3) :
- Type I : un seul canal principal qui s’étend de la chambre pulpaire à l’apex

15
- Type II : deux canaux principaux distincts qui s’étendent depuis la chambre
pulpaire et qui se rejoignent en un seul canal avant l’apex
- Type III : deux canaux principaux distincts qui partent de la chambre pulpaire et
qui débouchent à l’apex en deux foramens différents
- Type IV : un seul canal principal qui part de la chambre pulpaire et qui se divise
en deux canaux principaux distincts qui débouchent à l’apex selon deux foramens
différents.

Figure 2 : Les différents types anatomiques fondamentaux de la cavité pulpaire radiculaire


d’après Weine (2)

D’autres études ont permis d’identifier quatre variations supplémentaires, encore plus
complexes et inhabituelles, pour un total de huit configurations spatiales de la cavité
pulpaire (4–6) :
- Type I : un seul canal principal s’étend de la chambre pulpaire à l’apex
- Type II : deux canaux distincts qui s’étendent depuis la chambre pulpaire et qui
se rejoignent avant l’apex en un seul canal pour déboucher au niveau d’un foramen
unique
- Type III : un seul canal quitte la chambre pulpaire, il se divise en deux canaux qui
se rejoignent avant l’apex en un seul canal
- Type IV : deux canaux principaux séparés s’étendent de la chambre pulpaire à
l’apex
- Type V : un seul canal principal qui part de la chambre pulpaire puis se divise à
proximité de l’apex en deux canaux pour donner deux foramens distincts
- Type VI : deux canaux distincts partent de la chambre pulpaire, se rejoignent au
milieu de la racine et se divisent à nouveau à proximité de l’apex pour donner deux
foramens distincts

16
- Type VII : un seul canal principal qui part de la chambre pulpaire et se divise en
deux canaux qui se rejoignent dans la racine pour finalement se diviser à nouveau à
proximité de l’apex et émerger par deux foramens distincts
- Type VIII : trois canaux distincts qui s’étendent de la chambre pulpaire à l’apex.

Figure 3 : Configuration du système canalaire d’après Vertucci (4)

Trope signale que l’origine ethnique joue un rôle prépondérant dans la détermination de
la morphologie canalaire et qu’il faut en tenir compte avant tout traitement endodontique.
Il relève que le nombre de prémolaires mandibulaires présentant plusieurs canaux est
plus élevé dans la population afro-américaine (39 %), que dans la population caucasienne
(15,8%) (7).

D’autre part, la morphologie du système canalaire évolue aussi avec le temps suivant
l’âge du patient. En effet, la formation dentinaire est continue au fil des années et
prédomine dans certaines zones comme au niveau du plancher et du plafond de la
chambre pulpaire. Ainsi, avec l’âge, la chambre aura une image radiologique en forme de
disque (au niveau des molaires), ce qui complique le travail du praticien dans la
localisation de la chambre et des entrées canalaires (2).
En général, une dent jeune possède une ou des racines présentant un canal unique et
large. Au cours du développement de la dent, il se fait un dépôt de dentine secondaire
qui peut créer des partitions dans le canal à l’origine des différentes configurations
canalaires retrouvées dans la classification de Vertucci (8).
Nous pouvons aussi évoquer les calcifications (pulpolithes et calcifications diffuses) ainsi
que les résorptions internes qui peuvent altérer nettement l’anatomie interne de la dent.

17
Il est vrai que la pulpe et la dentine réagissent à leur environnement ; leurs volumes et
formes varient aussi en réponse aux agents irritants (2).
Ils stimulent la formation dentinaire à la base des canalicules de la pulpe sous-jacente, ce
qui peut modifier la forme de la cavité pulpaire et de l’anatomie interne de la dent.
Parmi ces agents irritants nous pouvons citer tout ce qui peut provoquer une exposition
dentinaire : carie, maladie parodontale, érosion, abrasion, fracture de cuspide, troubles
de l’occlusion et des facteurs imputables à l’opérateur (surfaçage radiculaire, coiffage
pulpaire, préparation cavitaire profonde avec insertion de matériaux).

II-2.2. Anatomie apicale du système canalaire

Traditionnellement, il existe trois repères à considérer au niveau apical d’une dent : la


jonction cémento-dentinaire (JCD), la constriction apicale et le foramen apical.

En 1955, Kuttler réalisa une étude sous microscope optique de l’anatomie de la zone
apicale des racines afin d’améliorer les techniques endodontiques. Ainsi, il donna une
représentation schématique idéale de la zone apicale : c’est le concept apical de Kuttler
(9).

1 : constriction apicale
2 : JCD
3 : distance séparant le foramen apical
de la JCD
4 : foramen apical
5 : distance séparant le foramen apical
du vertex

Figure 4 : Schéma de la région apicale


d’après Kuttler (10)

Par ce schéma, il explique que le canal principal d’une racine se rétrécie en une zone de
plus faible diamètre appelée constriction apicale. Cette constriction délimite dans la partie
coronaire du canal un long cône dentinaire qui s’oppose par son sommet à un court cône

18
cémentaire qui s’ouvre vers le péri-apex par le foramen apical. Ces deux cônes
s’opposent et s’unissent par leur sommet en une jonction : la JCD.
Selon Kuttler, la hauteur moyenne du cône cémentaire, c’est à dire la distance entre la
JCD et le foramen apical, est de 0,524 mm chez les 18-25 ans et de 0,629 mm chez les
plus de 55 ans. Cette augmentation est liée au fait que cette zone est un foyer de
différenciation cellulaire entraînant une apposition cémentaire continue au niveau apical
et augmentant avec l’âge.

La JCD constitue un repère histologique entre le cément en surface et la dentine en


profondeur : c’est la zone où le tissu pulpaire se transforme en tissu parodontal (le
ligament parodontal débute et la pulpe se termine). Théoriquement, elle constitue la limite
apicale histologique appropriée pour les traitements canalaires où les matériaux
d’obturation ont un contact minime avec les tissus péri-apicaux (1).
Physiologiquement, elle correspond à une zone de cicatrisation contenant des cellules
indifférenciées qui peuvent s’exprimer sous forme de fibroblastes, cémentoblastes et
ostéoblastes.
Kuttler montre que la JCD, tout en étant constante (retrouvée dans plus de 94% des cas)
n’est pas un repère anatomique fixe. En effet, il note que la constriction apicale coïncide
avec la JCD dans moins de 40% des cas (9).

La constriction apicale correspond à la zone la plus étroite du canal dans la région


apicale : elle constitue le rétrécissement maximal du canal radiculaire, qui représente une
barrière naturelle à ne pas franchir en direction apicale (1).
Selon Kuttler, le diamètre de la constriction apicale varie de 210 à 224 μm selon l’âge du
sujet (9). La revue de littérature montre que la constriction apicale coïncide régulièrement
avec la JCD ou se trouve à proximité de celle-ci, et est le plus souvent située à moins de
1 mm de l’apex (11).
Mais sa présence reste imprévisible : en cas de pathologie apicale ou de résorption
radiculaire, la constriction sera absente. De plus, elle est de forme variable quand elle est
présente.
Dummer et al ont classé la constriction apicale en quatre types distincts (12) :
- Type A : simple constriction (concept traditionnel) (46 %)
- Type B : constriction effilée avec la portion la plus étroite proche de l’apex (30 %)
- Type C : constrictions multiples (19 %)
- Type D : constriction suivie d’une portion canalaire parallèle et étroite (5 %)

19
Type A Type B Type C Type D
Figure 5 : Topographie de la constriction apicale d’après Dummer (10)

Nous pouvons également décrire un cinquième type : celui où le canal s’est totalement
refermé par apposition de cément ou de dentine secondaire.

Le foramen apical correspond à l’ouverture du canal principal dans la région apicale. Plus
précisément, il s’agit de la base du cône cémentaire (1).
Il correspond donc à l’ouverture du canal principal au travers du cément vers le péri-apex.
Son diamètre augmente avec l’âge consécutivement à l’apposition cémentaire apicale.
Selon Kuttler, il est en moyenne de 502 μm chez les 18-25 ans et de 681 μm chez les
plus de 55 ans (9). Pour Green, le diamètre du foramen apical varie de 20 μm à 2000 μm
avec une moyenne de 570 μm (13).
Le foramen apical ne coïncide pas avec l’apex anatomique de la dent et il est très
fréquemment dévié de l’axe canalaire, et ceci le plus souvent distalement (14,15). Kuttler
signifie que l’axe du cône cémentaire ne se situe pas dans l’axe canalaire principal dans
80 % des cas. Pour Green ce pourcentage dépasse les 50%, ainsi le foramen apical se
trouve plus haut que sa position apparente sur une radiographie (13).
Le degré de déviation est imprévisible et peut varier considérablement par rapport à la
moyenne, en particulier sur les dents plus âgées ayant subi une apposition cémentaire
apicale. Au final, la distance entre le foramen apical et l’apex anatomique varie entre 0,2
et 3 mm voire plus (15).

20
II-3. La longueur de travail

La longueur de travail (LT) désigne la longueur exacte entre un repère coronaire et une
limite apicale fixée et choisie à l’avance, classiquement située à la constriction apicale.
Elle peut être déterminer à l’aide d’un cliché radiographique et/ou d’un LEA (1).

La LT est donc la distance à laquelle les instruments doivent travailler dans le canal. Il
s’agit d’une mesure millimétrique correspondant à la distance entre un repère coronaire
fiable facilement repérable (sommet cuspidien, crête marginale, bord libre) et la limite
apicale de préparation (JCD et/ou constriction apicale). Elle permet d'opérer strictement
dans l'endodonte tout en respectant les structures péri-apicales au cours des phases de
mise en forme et d’obturation canalaire.

Il est essentiel de bien connaître l’anatomie radiculaire apicale afin de déterminer avec
précision la limite de préparation : c’est une étape clé en endodontie. La JCD doit être
considérée comme la région précise où doit s’arrêter le traitement canalaire. Elle est
souvent confondue avec la constriction apicale mais il est impossible d’appliquer cette
description à toutes les dents du fait des modifications physiologiques et/ou pathologiques
modifiant les structures apicales.

Dans le cas où la JCD est absente ou transformée (altération des structures apicales par
une lésion apicale ou autre), la limite de préparation sera choisie légèrement en deçà du
foramen apical, à environ 0,5 mm voire plus. L’opérateur devra réaliser un « cône
d’arrêt » : la préparation formera une assise dentinaire, sorte de constriction artificielle,
afin d’accueillir idéalement l’obturation (11).

Un mauvais choix de la limite apicale de préparation peut rapidement entrainer un échec


du traitement endodontique par le déclenchement d’une pathologie péri-apicale (16).
Nous pouvons répertorier deux types d’erreurs :
- Sous-estimation de la LT : persistance d’un moignon de tissu pulpaire et création
d’un réservoir bactérien pouvant irriter secondairement le péri-apex à plus ou moins long
terme
- Sur-estimation de la LT : elle peut être en lien avec une sur-instrumentation du
canal tout au long du traitement ou un dépassement apical au moment de l’obturation.
L’instrumentation au-delà du foramen apical supprime le rétrécissement apical, ce qui
favorise une obturation débordante sans pour autant assurer une herméticité apicale. Elle
est l’une des causes les plus fréquentes de l’échec du traitement radiculaire.
Concernant le dépassement apical, il peut aboutir à l’échec du traitement dans le cas où

21
l’étanchéité apicale n’est pas assurée. Certains dépassements dits « étanches »
n’engendrent qu’une légère irritation du péri-apex et ne peuvent être considérés comme
un échec thérapeutique.
Notons que le passage occasionnel d’un instrument fin au-delà de l’apex lors de la
première prise de mesure de LT n’est pas un irritant majeur pour les tissus péri-apicaux
(17).

Depuis de nombreuses années, il a été prouvé que la limite idéale de la préparation


endodontique doit être la JCD et/ou la constriction apicale (9,18). Comme cette référence
est impossible à repérer radiologiquement, il est reconnu que la LT doit être évaluée à
partir de la longueur réelle de la dent diminuée de 0,5 mm. En fonction des circonstances
(foramen dévié, pathologies d’origine endodontiques), cette limite peut légèrement varier ;
l’opérateur devra alors faire appel à son sens tactile pour chercher la constriction. C’est à
ce niveau que l’apparition des appareils électroniques de détermination de la LT a été et
constitue un apport considérable.

22
III. LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE DÉTERMINATION DE
LA LONGUEUR DE TRAVAIL LORS D’UN TRAITEMENT
ENDODONTIQUE

Après avoir défini la LT, nous allons exposer les différentes techniques utilisées pour la
localiser cliniquement.

III-1. Techniques non reproductibles et empiriques

III-1.1. La perception de la douleur par le patient

Cette technique repose sur le fait que le franchissement du rétrécissement apical par un
instrument de cathétérisme, en l’absence d’anesthésie, engendre une douleur/sensibilité
au niveau du desmodonte de la dent concernée. Mais ce principe doit être considéré
comme dépassé car la sensibilité apicale représente une source d’erreur majeure
(douleur avant la LT si dent vitale, pas de sensibilité en cas de nécrose du péri-apex…)
et est très inconfortable pour le patient.

III-1.2. La sensation tactile

Il s’agit d’une méthode qui fait appel à la sensibilité tactile de l’opérateur et à son
expérience personnelle. Le praticien recherche la sensation de constriction apicale à
l’aide de limes endodontiques. C’est une technique qui présente de nombreuses limites
en termes de précision et de reproductibilité : elle ne peut être retenue comme unique
moyen de détermination de la LT.
De nos jours, cette technique n’est plus utilisée du fait des progrès scientifiques
considérables qui ont été faits dans le domaine de la radiologie puis ensuite des
localisateurs d’apex.

III-2. La méthode radiographique

Depuis de nombreuses années, l’utilisation de la radiographie rétroalvéolaire afin de


déterminer la LT en endodontie est considérée comme une technique fiable et
reproductible.
La méthode d’analyse des clichés radiographiques la plus utilisée et que nous retiendrons
est celle décrite par Beveridge en 1966. Elle comprend deux étapes :
- analyse du cliché pré-opératoire : mesure approximative de la longueur
radiculaire sur ce premier cliché (LT estimée) pouvant être facilitée par l’utilisation de

23
grilles millimétrées radio-opaques. Notons qu’il est essentiel que la radiographie soit
réalisée sans distorsion pour que les mesures obtenues soient valables.
- analyse de la radiographie lime en place : avec l’instrument amené à la LT
estimée moins 0,5 ou 1mm, permettant un ajustage de la mesure sur un cliché
supplémentaire si nécessaire.

La radiographie rétroalvéolaire fait appel à deux techniques principales : celle dite des
plans parallèles (ou technique long cône) et celle dite de la bissectrice. Forsberg en 1987
(19), puis Gound en 1994 (20), rapportent que la première reste la technique de choix car
elle entraine moins de déformations que la seconde. En effet, l’alignement film-dent-
source de rayons X minimise la distorsion géométrique et participe à la définition et à la
qualité́ de l’image.

La radioviographie (RVG) mise au point par le Dr Francis Mouyen en 1987 a peu à peu
remplacée la radiographie conventionnelle : les rayons X sont récupérés sur un capteur
numérique au lieu d’être réceptionnés sur un film argentique.
Même si, pendant très longtemps, l’image argentique présentait une netteté et une qualité
supérieure aux images numériques, de nos jours grâce à l’essor de l’électronique et du
progrès de la technique, la RVG permet d’obtenir une image au moins d’aussi bonne
qualité́ mais surtout plus facile à exploiter cliniquement et à archiver. La radiographie
numérisée a permis d’abaisser les doses d’irradiation, de fortement diminuer le temps
d’acquisition des images, de jouer sur la variation de contraste afin de mieux repérer les
structures anatomiques qui nous intéressent, ainsi que la possibilité de les éditer et de les
stocker informatiquement (21).

III-2.1. Mode opératoire

Au cours d’un traitement endodontique, il est recommandé de réaliser plusieurs clichés


radiographiques afin d’éviter voire d’anticiper d’éventuelles difficultés ainsi que de vérifier
la qualité du traitement en cours :

à Un ou des clichés préopératoires : ces clichés sont à visée diagnostique et


constituent aussi un élément de référence de l’état initial de la dent. Ils permettent à
l’opérateur d’obtenir des données sur l’anatomie canalaire, le nombre de racines, les
éventuelles courbures et sur l’intégrité du parodonte. Il est nécessaire de réaliser ces
clichés à l’aide d’un angulateur afin de minimiser le risque de déformation. Du fait de la
superposition de structures anatomiques, il est parfois utile de réaliser, en plus d’une

24
incidence orthocentrée, des clichés ayant une incidence excentrée. Dans ce cas,
l’analyse de l’image se fera selon la règle d’Ewan et Clark :
- si on déplace le tube en mésial de la dent, la racine la plus distale sur le
cliché est la racine vestibulaire,
- si on déplace le tube en distal de la dent, la racine la plus distale sur le
cliché est la racine palatine/linguale.

à Un ou des clichés peropératoires qui permettent de contrôler les différentes


phases du traitement : estimation de la LT lime en place (10 ou 15/100ème) et vérification
de celle-ci avant obturation par la radiographie maître-cône en place. Cette étape de
détermination de la LT est à la fois cruciale et difficile, nécessitant souvent, en particulier
sur les dents pluriradiculées, la réalisation de plusieurs clichés.

à Un cliché postopératoire : c’est une radiographie de contrôle afin de vérifier la


qualité et la précision du traitement, et qui constitue une image de référence pour le suivi
du patient.

Pour cette méthode radiographique, l’opérateur va déterminer la LT de chacun des


canaux radiculaires. Pour cela, une lime K de diamètre 10 ou 15/100ème sera placée dans
chaque canal et une radiographie peropératoire « lime en place » sera prise. Ainsi, il sera
possible d’apprécier la distance séparant l’extrémité de la lime endodontique de l’apex
radiologique ainsi que d’ajuster pour chacun la LT. Le stop de l’instrument est alors placé
au niveau d’un repère coronaire stable et la LT obtenue sera mesurée suite au retrait de
la lime. La longueur de préparation retenue correspond à la distance obtenue moins
0,5mm. Le praticien pourra réaliser l’ampliation canalaire en suivant la séquence
instrumentale qu’il a choisie, tout en veillant à bien respecter les longueurs de travail
retenues tout au long du traitement. Une radiographie « maître-cône en place » sera prise
avant obturation afin de vérifier la bonne adaptation de chacun des cônes de gutta au
niveau du dôme radiographique.
Une fois l’obturation terminée, il est recommandé de réaliser une radiographie
postopératoire afin de vérifier la qualité du traitement. Celle-ci servira de base pour
observer la cicatrisation d’une éventuelle lésion apicale.

L’apex radiographique ou dôme radiographique correspond à l’image de l’extrémité


anatomique de la racine telle qu’elle apparaît sur le cliché radiographique.
Il peut être différent de l’apex anatomique, qui lui correspond à l’extrémité morphologique
de la racine (1).

25
III-2.2. Limites de la radiographie intra-buccale

Outre les nombreuses informations qu’elles apportent, les radiographies rétroalvéolaires


présentent plusieurs limites. En effet, il est essentiel de garder à l’idée que l’image
obtenue n’est qu’une projection bidimensionnelle d’une structure tridimensionnelle : il y a
donc une superposition des structures anatomiques (arcade zygomatique, plancher
sinusien, racines des dents pluriradiculées…), ce qui peut compliquer voire rendre
impossible la visualisation de la lime endodontique au niveau de l’apex. Ceci est
particulièrement vrai au niveau des molaires maxillaires.

Précisons qu’en pratique clinique, ni la CA, ni la JCD, constituant à elles deux les limites
apicales de préparation théoriques idéales, ne sont détectables radiologiquement ; seul
l’apex radiographique est décelable.

Il a ensuite été démontré que l’extrémité d’une lime endodontique dépassant le foramen
apical ne peut être visualisée sur un film radiographique avec une incidence vestibulo-
buccale que lorsque celui-ci s’ouvre mésialement, distalement ou à l’apex de la racine.
En effet, du fait de la superposition anatomique, lorsque le foramen s’ouvre en
vestibulaire, en palatin/lingual ou en amont de l’apex, l’émergence de la lime
endodontique au travers du foramen apical sera masquée. Dans ce cas, lorsque l’apex
radiographique et le foramen apical ne coïncident pas, la probabilité de dépassement
augmente et la détermination de la LT par la technique radiographique devient moins
satisfaisante.

En 2001, Elayouti a réalisé une étude sur la précision et la fiabilité de la détermination de


la LT par la radiographie intrabuccale. En plaçant les limes endodontiques à une distance
comprise entre 0 et 2 mm du dôme radiographique, il constate que dans 51% des
prémolaires et 33% des molaires la lime est engagée au-delà du foramen apical et donc
que la LT déterminée radiologiquement est surestimée. Il observe également que la
probabilité de sur-instrumentation est plus forte pour les molaires maxillaires que pour les
molaires mandibulaires du fait de l’anatomie du système canalaire (22).
D’autre part, les clichés radiographiques sont soumis à des distorsions qui sont en lien
avec l’angulation du cliché, les courbures et inclinaisons des racines, la position du film,
du cône et du capteur. Nous pouvons aussi souligner la difficulté de bien placer et de
stabiliser le film ou le capteur en bouche en présence du champ opératoire, d’une ou
plusieurs limes endodontiques, de la forme de l’arcade palatine du patient, ainsi que d’un
éventuel réflexe nauséeux ou d’une ouverture buccale limitée (2).

26
Nous pouvons aussi évoquer l’exposition aux rayonnements ionisants du patient, du
praticien et de son équipe pour chaque prise d’un cliché radiographique. Même si la dose
délivrée est très faible (entre 0,02 et 0,08 mSv), du fait de la fréquence de réalisation de
ce type de cliché, celle-ci peut représenter un risque en particulier pour le personnel
soignant.

III-3. Les localisateurs électroniques d’apex (LEA)

III-3.1. Historique et principe de fonctionnement

Une des innovations majeures en endodontie est l’apparition et le développement de


dispositifs électroniques permettant de déterminer la position du foramen apical.
C’est Custer en 1918 qui a posé les bases de fonctionnement des localisateurs d’apex
électroniques. Il a observé que la conductivité des tissus péri-apicaux était plus grande
que celle présente à l’intérieur du canal radiculaire sec ou rempli de fluides non
conducteurs. Il fut le premier à exprimer l’idée que la longueur du canal radiculaire pouvait
être estimée au moyen d’un courant électrique.

Puis Suzuki, en 1942 a étudié le passage d’un courant continu à travers des dents de
canidés. Il indique que la résistance électrique entre le ligament parodontal et la
muqueuse orale a une valeur constante et mesurable : 6500 Ω. Il en conclu qu’il était
possible d’estimer la LT d’un canal en utilisant un courant électrique.

C’est à partir des travaux de Suzuki que Sunada a développé en 1962 le premier
localisateur d’apex et a réalisé des expériences in vivo sur l’homme.
En fait, le LEA forme un circuit électrique qui permet de détecter les tissus parodontaux
au niveau du foramen apical. Donc, lorsque l’extrémité de la lime endodontique atteint le
desmodonte au travers de la constriction apicale (ou au niveau d’une perforation), la
résistance électrique aura une valeur de 6 500 Ω quel que soit l’âge du patient et le type
de dent selon Suzuki.

Les LEA sont capables d’estimer la limite apicale en exploitant les propriétés électriques
de la dent et des tissus parodontaux. Au niveau dentaire, la dentine et le cément ainsi que
l’os alvéolaire jouent le rôle d’isolants électriques. Par contre, les tissus et fluides pulpaires
qui sont reliés au ligament parodontal par le biais de la constriction apicale sont des
conducteurs de courant électrique. Le principe repose sur la diminution subite de la
résistance électrique à l’approche du desmodonte (au niveau du dernier millimètre apical)
(23).

27

Ainsi, sont apparues les premiers LEA, considérés comme des précurseurs, qui
fonctionnaient en courant continu. Mais leurs mesures pouvaient être fortement altérées
en présence d’exsudats, de saignements et d’électrolytes (NaOCl) du fait de variations
au niveau de la résistance (24).
Exemples : Endometer®, Multidentor®

C’est dans les années 1980 que sont développés les LEA dits de première génération. Il
s’agit d’appareils à étalonnage individuel mesurant l’impédance suite au passage d’un
courant alternatif. Ceci a permis d’améliorer la fiabilité de ces appareils même en
présence de fluides (25).
Exemples : SonoExplorer®, Forameter®, Endoradar®, NeoSono®

A partir de 1983, le principe de mesure de la résistance électrique établi par Sunada


commence à être remis en cause, en particulier par Ushiyama et Huang. Ces auteurs
démontrent que la localisation électronique de l’apex est un problème physique fondé sur
des principes électriques et non biologiques comme le décrivait Sunada (26,27).

Ainsi, fut développée la deuxième génération de LEA qui mesurent l’impédance électrique
libérée par la dent à travers les parois canalaires lorsqu’on lui applique un courant de
fréquence déterminée. Il s’agit d’appareils précalibrés : la valeur du seuil de la résistance
au niveau du foramen apical est définie, le praticien n’aura pas à réaliser un étalonnage
préalable. La présence de la constriction apicale provoque une chute brutale de
l’impédance pouvant être détecter par le LEA.
Mais ces appareils présentent des mesures aberrantes en l’absence de constriction
apicale et sous irrigation au NaOCl à 2,5 % du fait de sa grande conductivité.
Exemples : Dentometer®, Apex finder®, Foramatron®, Odontometer®, Endocater®

C’est en 1991 que Kobayashi développe le principe du « ratio method » qui caractérise
les LEA de troisième génération avec l’arrivée sur le marché du Root ZX®. Les appareils
fonctionnant selon ce principe exploitent une source de courant alternatif avec une onde
composite composée de deux fréquences et mesurent simultanément l’impédance
électrique de ces deux fréquences. Un microprocesseur calcule le rapport des deux
impédances pour déterminer la position de la lime dans le canal. Ce rapport est constant
à l’entrée du canal, puis augmente au fur et à mesure que la lime progresse en direction
apicale, pour atteindre une valeur maximale au niveau de la constriction apicale. Ce
même Kobayashi a montré en 1994 avec Suda que ce rapport avait des valeurs
constantes indépendamment des électrolytes présents dans le canal pour des fréquences

28
données (28).
Entre 1992 et 2002, avec l’arrivée du ratio method et la mise sur le marché du Root ZX®
(LEA de troisième génération qui reste une référence aujourd’hui), peu de modèles
différents ont été développés. Ce n’est que dans les années suivantes, par souci de
concurrence, que toute une batterie de LEA fonctionnant selon ce principe de ratio method
ou selon des optimisations de celui-ci ont vu le jour : Apit®, ProPex®, Neosono®, Apex
Pointer®.
Contrairement aux LEA de deuxième génération, ces appareils apparaissent comme plus
sécuritaires en l’absence de constriction apicale en limitant les mesures aberrantes.

Selon les constructeurs, le fait d’utiliser alternativement les fréquences ou d’augmenter le


nombre de fréquences prises en compte permettrait d’augmenter la précision des
mesures :
- 2 fréquences utilisées alternativement : Raypex 5® de chez Dentsply Maillefer,
Bingo 1020 de chez Forum Engineering Technologies®. Les études sur ces appareils
mettent en exergue une absence de différence significative quant à la précision de mesure
entre le Root ZX® et ce type de LEA (29,30).
- 5 fréquences : Endo Analyser® et Apex Finder AFA® de la société Analytic
Technology. Welk et al. ont montrés que ce type de LEA détecte la constriction apicale
dans 34,4 % des cas contre 90,7% pour le Root ZX® (31).
- 3 fréquences : Endy 6000® et Locapex five® de chez Ionyx.

Le principe de fonctionnement des LEA étant fonctionnel et bien établi, leur évolution s’est
par la suite orientée vers l’optimisation et la simplification du geste opératoire. C’est ainsi
que sont apparus les LEA associés au micromoteur dits de dernière génération associant
une lecture dynamique de la mesure et un mouvement de réciprocité à l’approche du
foramen apical permettant de limiter tout risque de sur instrumentation dans le péri-apex.
Exemples : Dentaport ZX® (Morita), Endo Master® (EMS), Gold Reciproc® (VDW), X-
Smart Plus® (Dentsply Maillefer)

De nos jours, par souci d’ergonomie et pour garantir à l’opérateur une plus grande liberté
de mouvement, les fabricants proposent des LEA de dernière génération sans fil.
Exemples : Tri Auto ZX® (Morita), Connect Drive® (VDW), X-Smart Easy® (Dentsply
Maillefer), Entran® (W&H)

29
III-3.2. Mise en œuvre clinique

Malgré la simplicité d’utilisation des LEA, pour que leurs mesures soient précises et
fiables, il est nécessaire de se limiter aux situations cliniques pour lesquelles il ont été
conçu et de suivre un protocole clinique rigoureux. En effet, peu importe la technique de
détermination de la LT utilisée, le praticien devra toujours être vigilant quant aux
renseignements sur la morphologie canalaire fournis par la radiographie préopératoire.
De même, comme pour tout traitement endodontique, il sera nécessaire de mettre en
place un champ opératoire étanche afin d’isoler la dent du milieu buccal, de maintenir une
asepsie tout au long du traitement ainsi que de prévenir tout risque d’ingestion/inhalation
de produits chimiques ou d’instruments. Ainsi, la préparation corono-apicale du canal
pourra être réalisé dans les meilleures conditions possibles.
Suite à ces étapes de préparation, la contre-électrode est placée au niveau de la
commissure labiale du patient opposée au secteur soigné (commissure droite pour
traitement dent du secteur 2-3 ; commissure gauche pour traitement dent secteur 1-4).

En ce qui concerne les LEA isolés du micromoteur (Root ZX®), la lime endodontique est
engagée dans le canal et est reliée à l’électrode au niveau de sa partie non active (en
amont du stop) par une griffe du porte lime. On retrouve de plus en plus de LEA couplés
au micromoteur (Endo Master®), pour lesquels l’électrode est intégrée au contre-angle :
la détermination de la LT se fait de manière dynamique au cours de l’ampliation. Ainsi,
tous les LEA forment un circuit électrique fermé : ils sont reliés au patient par la contre-
électrode labiale d’une part et par l’électrode couplée à la lime intracanalaire (Root ZX®)
ou au micromoteur (Endo Master®) d’autre part.

L’instrument va progressivement être engagé dans le canal jusqu’au signal visuel et/ou
sonore marquant la limite de préparation qui correspond au foramen apical. Une fois ce
signal stabilisé, le stop en silicone sera ajusté au niveau d’un repère coronaire stable.
L’instrument est retiré et la LT est mesurée en ôtant 0,5 ou 1 mm. Cette opération sera
réalisée pour chaque canal. Comme les LEA détectent le foramen apical, il est nécessaire
de soustraire cet écart à la mesure obtenue afin de ne pas travailler au-delà de la
constriction apicale.

Notons que certains LEA permettent de paramétrer sur l’écran de contrôle la limite apicale
à « 0 », « -0,5 » ou « -1 » du foramen apical. A ce sujet, plusieurs études concluent que
les LEA permettent uniquement de localiser le foramen apical et pas le « 0,5 mm » en
amont (32,33). Il conviendra donc de régler la limite apicale sur l’écran de contrôle au
niveau du foramen apical pour ces appareils.

30
La longueur ainsi obtenue servira de LT de référence pour l’ampliation canalaire. Suite au
passage de la séquence instrumentale choisie, en cas de doute, un cliché radiographique
maître-cône en place pourra être réalisé par le praticien afin de vérifier l’exactitude de la
mesure électronique ainsi que la bonne descente du cône de gutta jusqu’à la LT. Par la
suite, l’obturation endodontique sera réalisée selon la technique choisie par l’opérateur.

III-3.3. Avantages des LEA

Comme décrit précédemment, la méthode radiographique ne permettant de détecter que


le dôme radiographique, l’utilisation d’un LEA représente la seule méthode permettant de
localiser le foramen apical. Cette technique précise et reproductible réduit l’exposition aux
radiations ionisantes en diminuant le nombre de clichés radiographiques per opératoires
lors de l’ajustement de la LT. Ceci permet aussi de réduire sensiblement le temps
opératoire en ne nécessitant pas la dépose partielle du champ opératoire.

Les LEA de dernière génération sont capables de détecter toute connexion entre le canal
radiculaire et les tissus parodontaux (fractures, perforations, fêlures…).

De nos jours, il apparaît sur le marché de plus en plus de LEA couplés au micromoteur.
L’intérêt étant plus ergonomique que technique, ces LEA présentent l’avantage de
permettre une lecture dynamique de la LT au cours de la mise en forme canalaire.

Cependant, comme tout dispositif médical, l’utilisation d’un LEA nécessite un temps
d’apprentissage ainsi que le respect d’un protocole thérapeutique précis.

III-3.4. Précaution d’emploi

Pour obtenir des mesures fiables, l’utilisation d’un LEA doit s’effectuer, sous champ
opératoire étanche, sur des dents dont l’étanchéité coronaire a été préservée ou
restaurée (reconstitution pré-endodontique) afin d’isoler la chambre pulpaire de la salive.
Ceci permet d’éviter toute dérivation du courant au niveau du parodonte pouvant entrainer
une lecture électronique aberrante. De nos jours, toutes les limes endodontiques
présentent un manche isolé en plastique afin d’éviter toute dérivation du courant avec les
mains du praticien.

Il est nécessaire de veiller sur le taux d’humidité canalaire. En effet, l’instrument doit
progresser dans un canal radiculaire humide afin de garantir une bonne conductivité

31
électrique. L’irrigation canalaire régulière avec une solution électroconductrice
d’hypochlorite de sodium améliore la précision de mesure des LEA. Néanmoins, en
présence de canaux larges ou dans les chambres camérales des pluriradiculées, un
excès d’irrigant provoque une impossibilité de stabiliser le signal ou une lecture
électronique aberrante. Dans ce cas, l’excès d’irrigant sera éliminé avec une pointe papier
ou une boulette de coton (34).

Pour le bon fonctionnement d’un LEA, la conservation de la perméabilité foraminale est


primordiale afin de maintenir ce circuit électrique fermé. Durant l’ampliation, des débris
dentinaires peuvent modifier la résistance entre l’intérieur du canal et le parodonte allant
jusqu’à obstruer la lumière foraminale. Ceci, pouvant entraîner l’obtention de mesures
fausses, peut être éviter en réalisant une irrigation régulière entre chaque passage de
lime ainsi qu’en faisant une récapitulation avant la mesure électronique.

Dans le cas de courbures canalaires prononcées, au cours de la préparation radiculaire,


il se produit un léger redressement de l’axe canalaire associé à un raccourcissement de
la LT. Il sera alors nécessaire de vérifier la mesure électronique durant l’ampliation afin
d’éviter toute sur-instrumentation.

Concernant l’affichage numérique sur l’écran des LEA, les valeurs affichées ne
correspondent à aucune valeur réelle et ne doivent pas être prises en compte. Les valeurs
reportées sur cet écran de contrôle ne sont significatives qu’entre 0 et 1 mm du foramen
apical, voire 2 mm pour certains LEA.

III-3.5. Limite d’utilisation clinique des LEA

De nombreux fabricants allèguent que leurs LEA permettent de localiser la constriction


apicale. A ce sujet, en 2003, Welk montre une capacité des LEA à déterminer la
constriction apicale avec succès dans 34,4 à 90,7% en fonction des appareils (31).
Le terme de localisateur électronique d’apex semble peu approprié car on ne détermine
pas la position de l’apex anatomique ni celle de la constriction apicale, mais celle du
foramen apical. Il serait donc préférable d’utiliser le terme de localisateur électronique du
foramen apical.

Comme évoqué précédemment, l’existence d’une perméabilité foraminale, permettant le


passage du courant, est une condition indispensable au bon fonctionnement du LEA.
Dans certaines situations cliniques (canaux calcifiés, apex avec fermeture cémentaire

32
apicale complète), cette condition n’étant pas remplie, il faudra se résoudre à utiliser une
méthode alternative.
Inversement, les dents présentant un foramen apical large (résorption inflammatoire,
développement radiculaire apical inachevé…) ne peuvent être mesurées de manière
sûre, mais les LEA semblent plus efficaces que la méthode radiographique. Toutefois, il
est essentiel de noter que la précision de la mesure obtenue dépendra de l’appareil utilisé,
et du diamètre du foramen apical. En effet, plusieurs études rapportent que certains
appareils sont plus adaptées que d’autres (Root ZX®, MiniApex®) et ceci est d’autant
plus significatif quand le diamètre du foramen apical augmente (35,36).

D’autre part, tous liquides biologiques (sang, exsudats inflammatoires, débris pulpaires)
ainsi que toutes restaurations coronaires métalliques ou instruments fracturés qui sont
conducteurs de courant, peuvent engendrer une dérivation de celui-ci et donc la lecture
de faux positifs. Pour obtenir une lecture électronique fiable et stable, il sera nécessaire
de réaliser une irrigation canalaire régulière, ainsi que d’éliminer toutes les restaurations
métalliques présentent au niveau de la dent traitée.

De même, tout défaut d’étanchéité coronaire (présence de tissu carieux, fracture ou fêlure
corono-radiculaire, absence de reconstitution pré-endodontique en cas d’importante perte
de substance coronaire) permettant le passage du courant, est à l’origine d’une mesure
positive anticipée (faux positif).

Plusieurs études rapportent que la précision des LEA de dernière génération ne dépend
pas de la vitalité pulpaire. Il est vrai que ce critère était significatif pour les LEA des
premières générations mais pas pour les LEA utilisant le Ratio method (37,38).

Lors de la détermination de la LT, l’utilisation d’un instrument non ajusté (de trop faible
diamètre) donnera une mesure positive anticipée et difficile à stabiliser : la LT calculée
sera plus courte que la longueur réelle du canal. Pour cela, il est recommandé d’utiliser
une lime endodontique de diamètre comparable au diamètre canalaire initial, pour que les
lames de l’instrument soient engagées contre les parois canalaires afin d’améliorer la
conductivité (39).

Lors d’un retraitement endodontique, la présence dans le canal de certains matériaux


d’obturation agissant comme des isolants, rend inappropriée l’usage d’un LEA. Une fois
retirée l’ensemble de l’agent obturateur et la perméabilité foraminale rétablie, l’utilisation
du LEA pourra à nouveau être envisagée.

33
III-3.6. Tableau récapitulatif des conditions cliniques affectant la mesure des LEA

Tableau 1 : Récapitulatif des conditions cliniques affectant les LEA (S.Llopet)

34
IV. ETUDE CLINIQUE : COMPARAISON IN VIVO DES 3
PRINCIPALES TECHNIQUES DE DETERMINATION DE LA
LONGUEUR DE TRAVAIL

IV-1. Introduction – Problématique

Actuellement, il n'existe pas de consensus permettant d'affirmer laquelle des méthodes


de détermination de la LT offre les meilleurs résultats.

Il a déjà été vu que le repère anatomique apical idéal recommandé pour l’instrumentation
et l’obturation canalaire est la constriction apicale, qui se trouve à une distance de 0,5 à
1mm du foramen apical (9).

Historiquement, la méthode radiographique est la technique de première intention pour


déterminer une LT au cours d’un traitement endodontique malgré les inconvénients
inhérents à la radiographie intra-buccale (représentation bidimensionnelle d’une structure
tridimensionnelle, irradiation…). En effet, la localisation du foramen apical est parfois
rendue difficile du fait de l’émergence latérale du canal : ainsi le foramen apical ne
coïncide pas avec l’apex anatomique sur le cliché radiographique. Ceci peut provoquer
une sur ou sous obturation se traduisant par une augmentation de la probabilité d’un
échec thérapeutique de 10 à 50% après 10 ans (34).

De nos jours, les LEA, présentant une bonne fiabilité et précision dans la localisation du
foramen apical, sont reconnus comme méthode alternative à la radiographie intra-buccale
(40,41). Ces appareils ont connu une forte évolution au cours des dernières années du
fait des progrès scientifiques. Ainsi de nombreux modèles, fonctionnant tous selon le
principe de Ratio méthod ou des optimisations de celui-ci sont apparus sur le marché.
Dans notre étude, nous nous intéresserons à 2 LEA de générations différentes : le Root
ZX® et l’Endo Master®.

Ainsi, nous nous sommes posés trois questions principales :


- L’utilisation des LEA permettent-ils d’obtenir des résultats en termes de précision
et de reproductibilité semblables voir plus efficients que la méthode
radiographique ?
- Une des techniques est-elle réalisable dans un temps inférieur aux autres ?
- Chacune des méthodes est-elle à la portée d’un opérateur novice comme d’un
opérateur expérimenté ?

35
IV-2. But du travail

Le but de cette étude expérimentale in vivo est d’évaluer :


- La précision et la reproductibilité des mesures obtenues par les 3 techniques dans
la détermination de la LT par analyse radiographique,
- Le gain de temps obtenu grâce à l’utilisation des LEA,
- L’absence du caractère praticien dépendant avec les LEA du fait de la
simplification du geste thérapeutique

IV-3. Matériel et méthode

Notre étude in vivo a consisté à réaliser des traitements endodontiques de première


intention sur des dents définitives.

IV-3.1. Matériel

Pour réaliser un traitement canalaire un grand nombre d’instruments est nécessaire, c’est
pourquoi un effort de réflexion et surtout d’organisation de la part du praticien est essentiel
afin de simplifier et d’améliorer les conditions de travail. En effet, à chaque étape du
traitement correspond un instrument.

Au cours de notre étude, la majorité des instruments utilisés est commune aux différentes
méthodes. Il s’agit du matériel endodontique classique :
- anesthésique et champ opératoire,
- appareil et capteur radiographique,
- trousse d’examen clinique et de diagnostic (miroir, sonde, précelles…)
- séquenceur de fraise (diamantées et carbure de tungstène, Endo Z), séquence
instrumentale (limes + Protaper), et matériel pour l’obturation (pointes de papier, cônes
de Gutta-Percha, Mac Spadden, ciment endodontique…)
- NaOCl à 2,5 %, Glyde

36
En fonction de la méthode de détermination de la LT choisie par le praticien une
instrumentation plus spécifique est indispensable :
- Méthode radiographique : contre-angle réducteur (bague verte) monté sur l’unit
- LEA :
o Root ZX® : micromoteur, contre-électrode labiale, porte lime et contre-angle
réducteur
o Endo Master® : micromoteur associé au contre-angle, contre-électrode
labiale

Notons que le Root ZX® de chez Morita est un LEA de troisième génération ayant fait
l’objet de nombreuses études, il est présenté comme le LEA de référence. C’est le premier
appareil qui calcule simultanément le ratio de deux impédances correspondant à deux
fréquences (une basse de 400 Hz et une haute de 8 kHz) afin de déterminer la position
du foramen apical.

Figure 6 : Root ZX ®

La revue de littérature stipule que le Root ZX® présente une précision de mesure estimée
entre 80 et 90% ceci en fonction du groupe dentaire traité, de la localisation du foramen
apical et de sa maturité. Au fil du temps, de nombreuses versions dérivées ont été
développées par Morita avec le Root ZX II®, le Dentaport ZX®, le Tri-Auto ZX® ou encore
le Mini Root ZX® qui sont tous basés sur le système électronique du Root ZX®.

37
L’Endo Master® de chez EMS est, quant à lui, un LEA filaire couplé à un contre-angle
d’endodontie sur batterie. C’est un LEA de dernière génération qui calcule le rapport
d’impédance de 3 fréquences afin de déterminer la LT. Le micromoteur présente un
mouvement de réciprocité lorsque l’instrument arrive au niveau du foramen apical : il s’agit
d’une rotation lente en sens inverse lorsque le couple maximal préréglé est atteint. Peu
d’études ont été réalisé sur cet appareil, mais toutes rapportent une grande fiabilité et
précision dans la détermination de la position du foramen apical, avec des taux de réussite
compris entre 85 et 90 % (42–44).

Figure 7 : Endo Master®

38
IV-3.2. Méthode

IV-3.2.1. Détermination des critères d’inclusion et d’exclusion des pièces


anatomiques

IV-3.2.1.1. Critères d’inclusion

à Dent n’ayant subi aucun traitement radiculaire préalable


à Dent pour laquelle le traitement endodontique est nécessaire
à Dent restaurable durablement (composite, onlay-inlay, couronne)
à Dent adulte avec apexification terminée

IV-3.2.1.2. Critères d’exclusion

à Dent déjà traitée endodontiquement


à Dent présentant une fracture, une résorption ou des apex très ouverts
à Dent non restaurable durablement et donc non conservable (dent extraite)
à Dent de lait
à Dent présentant des canaux calcifiés (pas de perméabilité apicale)

IV-3.2.2. Protocole opératoire

Les dents ont été préalablement sélectionnées en fonction des critères d’inclusion et
d’exclusion définis. Une radiographie rétro-alvéolaire préopératoire a été réalisée et
analysée pour chacune d’entre elles. Ceci a permis aux deux praticiens d’évaluer
l’anatomie radiculaire et d’identifier les éventuelles difficultés opératoires (courbures,
calcifications…).

Il a été réalisé un total de 105 traitements endodontiques répartis en deux échantillons,


selon les paramètres étudiés.

Notre premier échantillon se constitue de 90 dents dont 30 monoradiculées (incisives et


canines), 30 prémolaires et 30 molaires. Au sein de chacun de ces groupes, nous avons
choisi d’évaluer la précision, la reproductibilité, le caractère praticien dépendant et le
temps de travail obtenu selon les trois méthodes de détermination de la LT choisies

39
(radiographie, Root ZX® et Endo Master®). Pour cela, les deux opérateurs, notés 1 et 2,
ont réalisé un nombre équivalent de traitements radiculaires sur chacun des groupes
dentaires et selon les trois méthodes sélectionnées. L’opérateur 1 représente le praticien
expérimenté ayant 20 ans de pratique professionnelle libérale ; l’opérateur 2 ayant peu
de recul clinique est considéré comme inexpérimenté.

Le deuxième échantillon contient 12 dents dont 4 dents du groupe incisivo-canin, 4


prémolaires et 4 molaires. Nous avons confronté les deux méthodes de détermination de
la LT : radiographique et électronique (LEA). Une première prise de LT à la lecture d’une
radiographie lime en place, notée LTr (correspondant à la LT mesurée moins 0,5 mm).
Puis une seconde prise avec un LEA, notée LTe, qui sera considérée comme notre
mesure de référence pour le traitement. À la vue de la qualité du traitement réalisé sur la
radiographie post-opératoire, nous pourrons déterminer laquelle de ces deux méthodes
apparaît comme la plus fiable dans la prise de mesure de la LT.

Dans notre étude, tous les traitements ont été réalisés selon la même séquence
instrumentale (Protaper) et sous irrigation au NaOCl (hypochlorite de sodium) à 2,5 %.
Toutes les valeurs essentielles obtenues au cours des traitements ont été recueillies dans
un tableau d’analyse où figurent les différents paramètres à étudier pour chaque
échantillon (Tableaux 2 à 5). Notons que pour chacune des méthodes expérimentées, la
dernière vérification se fait à l’étape du maitre-cône en veillant à ce que celui-ci descende
bien jusqu’à la LT mesurée. Ce maitre-cône doit bloquer dans le cône d’arrêt réalisé par
l’instrumentalisation du canal : il ne doit être ni trop court, ni trop long.

Ainsi, nous nous sommes efforcés d’évaluer la précision obtenue pour chacune des
méthodes utilisées dans la détermination de la LT par analyse radiographique. Nous
noterons « 0 » une précision obtenue considérée comme très satisfaisante ; « -1 » une
obturation en retrait de l’apex radiographique de 1mm ; « 1 » un dépassement de 1mm …

Nous avons également recherché à évaluer la reproductibilité de chacune des techniques.


Pour cela, nous avons réalisé des mesures millimétriques de la LT à différents moments
du traitement : deux prises de mesure au début du traitement (notées LT1 et LT2 quand
une double mesure est essentielle) puis vérification de cette mesure à l’étape du maître-
cône en place (LT maitre-cône) afin de contrôler le maintien de notre LT tout au long du
traitement.

40
D’autre part, le temps de travail a aussi été un de nos critères de recherche. Afin de
déterminer si une technique est plus rapide que les autres, nous avons comparé les temps
de réalisation des traitements des deux praticiens au sein de chaque groupe dentaire
selon les trois méthodes expérimentées. Ce temps de travail T, correspond au nombre
de minutes nécessaire au praticien pour réaliser le traitement endodontique depuis le
repérage des entrées canalaires (champ opératoire déjà en place) jusqu’à l’obturation
canalaire et la radiographie post-opératoire. Ceci nous permettra également de
déterminer si une des méthodes expérimentées permet de diminuer l’importance du
caractère praticien dépendant dans la réalisation d’un traitement endodontique.

41
IV-4. Résultats

IV-4.1. Tableaux de résultats

IV-4.1.1. Echantillon 1

IV-4.1.1.1. Méthode radiographique

Tableau 2 : Détermination de la LT selon la méthode radiographique (partie 1)

42
Tableau 2 (suite) : Détermination de la LT selon la méthode radiographique (partie 2)

43
IV-4.1.1.2 Root ZX®

Tableau 3 : Détermination de la LT avec le Root ZX® (partie 1)

44
Tableau 3 (suite) : Détermination de la LT avec le Root ZX® (partie 2)

45
IV-4.1.1.3 Endo Master®

Tableau 4 : Détermination de la LT avec l’Endo Master® (partie 1)

46
Tableau 4 (suite) : Détermination de la LT avec l’Endo Master® (partie 2)

47
IV-4.1.2. Echantillon 2

Tableau 5 : Détermination de la LT selon les méthodes radiographiques et électroniques

En bleu : différences de mesures non significatives


En rouge : les différences significatives

Notons qu’une partie des radiographies réalisées au cours de notre étude sont
présentées en annexe (p.67 à 71).

48
IV-4.2. Exploitation des résultats

Au regard de l’ensemble des tableaux de résultats, nous remarquons que les trois
techniques de détermination de la LT expérimentées, une à une, semblent être précises
selon une analyse radiographique.

En effet, dans l’échantillon 1, à la radiographie rétro-alvéolaire post-opératoire, la très


grande majorité des traitements radiculaires réalisés semble être satisfaisante en termes
de précision vis à vis du dôme radiographique. D’après cette étude, les trois techniques
testées semblent donc être valables dans la détermination de la LT.

A partir de l’échantillon 2, nous remarquons que la LT obtenue selon les 2 principales


méthodes (radiographique et électronique) est souvent identique pour un même canal :
elles sont donc fiables. Toutefois, dans certains cas particuliers (apposition cémentaire
apicale, émergence vestibulaire ou palatine/linguale du canal…), les mesures obtenues
selon ces 2 techniques sont différentes.

Dans notre étude, pour un total de 23 canaux dont la LT a été déterminée selon les 2
techniques :
- 14 mesures sont identiques entre les deux méthodes soit 61 %
- 7 mesures présentent une différence non significative (0,5 mm) soit 30 %
- 2 mesures sont significativement différentes (plus de 1 mm) soit 9 %.
Nous remarquons que la majorité des différences obtenues sont en lien avec une
surestimation de la LT avec la méthode radiographique. Toutefois, il est possible de sous-
estimer la LT en cas de courbure radiculaire marquée ou de difficultés pour l’opérateur de
bien localiser l’apex sur le cliché. Ceci met en exergue une des principales limites de la
technique radiographique, à savoir l’impossibilité de localisation de la constriction apicale
et la variabilité de sa position, ce qui favorise une sur ou sous-instrumentation du canal
opéré.
Le fait que la distance entre le foramen apical et l’apex radiologique varie (de 0,2 à 3 mm)
confère une moins bonne fiabilité à la méthode radiographique comparativement aux
LEA, qui eux, ne sont pas affectés par ces cas particuliers et détectent toujours le foramen
apical : ils paraissent donc être les plus adaptés dans les situations complexes.

Afin de démontrer que les techniques expérimentées dans l’échantillon 1 sont


reproductibles, nous constatons sur les tableaux de résultats que les « LT maitre-cône »
sont équivalentes dans la très grande majorité des cas aux LT initiales pour les trois

49
méthodes. Rappelons que pour la méthode radiographique la LT retenue pour le
traitement correspond à la LT lime en place moins 0,5 mm.
D’autre part, dans le cas des LEA, la prise de mesure initiale de la LT a été doublée afin
d’en vérifier la fiabilité. En dehors des mesures aberrantes liées à une mauvaise utilisation
et donc non prises en considération, nous constatons que les deux mesures étaient
identiques dans 100 % des cas pour les deux appareils testés.
Nous pouvons donc énoncer que les méthodes radiographiques et électroniques sont
reproductibles.

Concernant le temps de réalisation du traitement, nous exposerons les valeurs moyennes


obtenues dans l’échantillon 1, par groupe dentaire et selon les trois méthodes
expérimentées par les deux opérateurs sous forme de diagrammes :

Tableau 6 : Temps opératoire selon la technique et le groupe dentaire pour l’opérateur 1

Chez l’opérateur 1, en prenant le temps obtenu selon la méthode radiographique comme


référence, l’utilisation du Root ZX® / de l’Endo Master® permet un gain de temps moyen
de l’ordre de 17 % / 32 % dans le groupe IC, 16 % / 27 % dans le groupe PM, et 15 % /
31 % dans le groupe M.
L’utilisation d’un LEA intégré au micromoteur à lecture dynamique de la mesure permet
un gain de temps moyen de 18 % dans le groupe IC, 13 % dans le groupe PM, et 19 %
dans le groupe M par rapport à l’usage d’un LEA isolé du micromoteur.

50
Tableau 7 : Temps opératoire selon la technique et le groupe dentaire pour l’opérateur 2

Chez l’opérateur 2, l’utilisation du Root ZX® / de l’Endo Master® permet un gain de temps
moyen de l’ordre de 23 % / 40 % dans le groupe IC, 20 % / 36 % dans le groupe PM, et
19 % / 36 % dans le groupe M par rapport à la méthode radiographique.
L’utilisation d’un LEA intégré au micromoteur permet un gain de temps moyen de 23 %
dans le groupe IC, 20 % dans le groupe PM, et 22 % dans le groupe M comparativement
à l’usage d’un LEA isolé du micromoteur.

Afin de déterminer le caractère praticien dépendant de chacune des méthodes, nous


allons comparer, sous forme de diagramme, les temps moyens obtenus par les deux
opérateurs dans les différents groupes dentaires selon les trois techniques.

51
Tableau 8 : Temps opératoire moyen des deux opérateurs pour chaque groupe dentaire selon
la méthode radiographique

Pour la méthode radiographique, l’opérateur 1 expérimenté est plus rapide que l’opérateur
2 non expérimenté, d’en moyenne 11,5 % dans le groupe IC, 10,5 % dans le groupe PM
et de 9 % dans le groupe M.
Ces pourcentages même s’ils ne sont pas excessifs sont significatifs et nous permettent
de mettre en évidence que l’expérience et la dextérité sont des paramètres indissociables
de la méthode radiographique.

Tableau 9 : Temps opératoire moyen des deux opérateurs pour chaque groupe dentaire selon
le Root ZX®

52
Avec le Root ZX®, l’opérateur 1 est plus rapide que l’opérateur 2 d’en moyenne 5 % dans
le groupe IC, 5 % dans le groupe PM et de 3 % dans le groupe M. Ces différences n’étant
pas significatives, nous pouvons dire que le Root ZX® ne présente pas un caractère
praticien dépendant, même si une prise en main initiale est nécessaire pour un opérateur
novice.

Tableau 10 : Temps opératoire moyen des deux opérateurs pour chaque groupe dentaire selon
l’Endo Master®

Avec l’Endo Master®, les valeurs obtenues par les deux opérateurs sont sensiblement
identiques et ne présentent donc pas de différences significatives (1 à 2 %). Nous voyons
donc ici qu’il n’y a aucun caractère praticien dépendant au niveau des LEA intégrés au
micromoteur.

D’après les résultats de notre étude, nous pouvons donc affirmer que les trois méthodes
étudiées sont précises, reproductibles et peuvent donc être utilisées en clinique au sein
d’un cabinet dentaire. Toutefois, l’évolution de la technologie avec l’apparition des LEA
puis leur optimisation, a permis un gain de temps très significatif dans la réalisation du
traitement endodontique ainsi qu’une fiabilité supérieure à la méthode radiographique
quant à la détection du foramen apical. D’autre part, l’utilisation d’un LEA, en particulier
de dernière génération, semble être une méthode non dépendante de l’opérateur, de son
expérience et de son interprétation contrairement à la méthode radiographique.

53
V. DISCUSSION

V-1. Précision et reproductibilité

En ce qui concerne la méthode radiographique, la détermination de la LT par rapport à


l’apex est relativement fiable et précise, hormis en cas de courbures radiculaires ou de
foramen apical dévié (non visible selon l’angle de prise). Il semble relativement aisé de
juger, sur une radiographie rétroalvéolaire de bonne qualité, le positionnement de la lime
par rapport au dôme radiographique. Toutefois, il est essentiel que l’opérateur porte une
attention particulière à cette étape d’analyse du cliché sachant qu’il s’agit d’une projection
bidimensionnelle d’une réalité tridimensionnelle entrainant la superposition de structures
anatomiques.
Le résultat final obtenu dépendra principalement de l’attention portée par l’opérateur sur
le maintien de cette LT tout au long du traitement. Pour cela, il est essentiel d’utiliser un
réglet pour la prise de mesure, de veiller à bien placer les stops sur les instruments rotatifs
et d’avoir un repère coronaire stable au cours du traitement.

Toutefois, comme il a pu être relevé dans l’échantillon 2, dans certains cas cliniques cette
technique n’apparaît pas comme étant la plus adaptée. En effet, dans notre étude, nous
relevons 9 % de cas pour lesquels l’utilisation d’une méthode alternative électronique est
plus cohérente du fait d’une surestimation significative de la LT à partir de la radiographie.
Le schéma suivant explique comment la LT quand elle semble bien choisie sur le cliché,
peut parfois être en réalité surestimée du fait de la position vestibulée/lingualée du
foramen (10).

Figure 8 : Surestimation de la LT par la technique radiographique (10)

54
En fonction de l’orientation radiculaire, de l’angulation de prise et des éventuelles
particularités apicales vues précédemment (foramen apical dévié, apposition cémentaire
apicale, courbure radiculaire vestibulaire ou linguale/palatine et donc dans l’axe de prise
de la radiographie…), il peut parfois être difficile de déterminer la LT adéquate par la
méthode radiographique. Dans ces cas, le recourt aux LEA est un avantage indéniable.

Ainsi, nous pouvons dire que dans la majorité des cas, la méthode radiographique
apparaît comme être une technique fiable et précise dans la détermination de la LT.
Cependant, cette technique présente de nombreuses limites du fait de l’existence de
paramètres externes (éventuelles déformations/distorsions radiologiques, variabilité du
système apical canalaire, jugement propre à l’opérateur) dont les appareils électroniques
permettent de s’absoudre.

De même, d’après les résultats de notre étude, nous pouvons dire que les LEA
conventionnels de 3ème génération présentent une bonne fiabilité quant à la détermination
de la LT. En effet, de nombreuses études ont rapporté la grande précision du Root ZX®
et de ses dérivés dans les limites de ± 0,5 mm par rapport à la constriction apicale (40,41).

D’après une étude in vitro visant à évaluer la précision dans la détermination de la LT du


Root ZX® et de la méthode radiographique au niveau du groupe prémolaire, El Ayouti
relève que la radiographie entraine une surestimation de la LT dans 51 % des cas, alors
que les LEA permettent de limiter à environ 20 % ces sur-instrumentations (45).

Les différents auteurs relèvent que plusieurs facteurs influencent la mesure électronique :
la réalisation d’un « préflaring » avant l’instrumentation du canal, les solutions d’irrigations
employées, le diamètre de constriction apicale et la taille de la lime endodontique utilisée.

D’après la littérature, afin d’améliorer la précision de mesure des LEA, il est recommandé
de réaliser la préparation corono-apicale en débutant par un « préflaring » au niveau du
tiers coronaire de la racine afin d’éviter toute interférence coronaire et de permettre un
meilleur engagement de l’instrument dans le tiers médian puis apical du canal (46).

Précisons que l'utilisation d'irrigants canalaires et leurs avantages en endodontie a été


clairement prouvée du fait de leurs propriétés antimicrobiennes, protéolytiques et de
lubrification (47,48). Nous avons utilisé du NaOCl à 2,5%.

D’autre part, l’utilisation de limes de diamètres sous-dimensionnées par rapport au


diamètre canalaire initial provoque de faux positifs avec une prise de mesure erronée,

55
plus courte que la longueur réelle du canal (48). Il est donc recommandé d’utiliser une
lime endodontique de diamètre adapté au canal pour que les lames de l’instrument soient
engagées contre les parois canalaires afin d’améliorer la conductivité.
Certains auteurs précisent toutefois que le diamètre des instruments endodontiques
utilisés pour déterminer la LT avec le Root ZX® n’affecte pas la précision du LEA pour
autant que le diamètre du foramen apical n’excède pas une certaine valeur (0,6 mm pour
Herrera, 0,57 mm pour Aydin…) (49,50). Ainsi, lorsque l’ouverture foraminale augmente,
la distance entre la lime et le foramen augmente alors que le LEA indique être au niveau
de celui-ci.
La revue de littérature relève que la précision des LEA est fiable indépendamment de la
taille de l’instrument jusqu’à un diamètre du foramen apical d’environ 0,6 mm. Au-delà, il
est nécessaire d’utiliser des limes de plus gros diamètres, adaptées au canal traité, afin
d’obtenir des valeurs correctes (49–51).

En ce qui concerne les LEA de dernière génération couplés au micromoteur, les résultats
de notre étude nous confirment leur fiabilité dans la détermination de la LT. En effet, tous
les traitements réalisés paraissent très satisfaisants en termes de précision. Peu d’études
ont été réalisées sur l’Endo Master®, toutes se rejoignent sur le fait qu’il n’existe pas de
différence significative entre les multiples LEA de dernière génération (42–44) et qu’ils
présentent en moyenne un taux de réussite de 85 à 90 %.

Il a été constaté qu’en cas de courbure radiculaire marquée, au cours de l’ampliation il se


produit un léger raccourcissement de la LT du fait du redressement de l’axe radiculaire.
Dans ce cas, la lecture dynamique de la mesure permet d’éviter une sur-instrumentation
du canal et constitue un avantage indéniable des LEA de dernière génération
comparativement aux méthodes à lecture statique de la mesure (24).

Notons que les LEA semblent particulièrement adaptés pour une utilisation sur des dents
lactéales. En effet, Bahrololoomi puis Kumar rapportent un pourcentage de réussite, à 0,5
mm près, de l’ordre de 86 % et de 95 % respectivement avec les LEA de troisième
génération, contre 75 % pour les deux selon la détermination radiographique (52,53).
Oznurhan rapporte un taux de réussite de 80,2 % avec notre LEA de dernière génération
(54). Les auteurs s’accordent sur le fait que les LEA présentent des avantages indéniables
en vue d’une pratique pédiatrique : en plus de leur grande fiabilité et de la simplification
du geste thérapeutique, ils permettent un gain de temps ainsi que la réduction du nombre
de radiographies nécessaires et donc la diminution de la dose irradiante.

56
V-2. Temps opératoire et praticien dépendance

Au cours de notre étude nous avons constaté que la technique radiographique est
dépendante de l’opérateur et de son expérience, contrairement à l’utilisation des LEA. Du
fait de la simplification du geste opératoire et plus particulièrement de la détermination de
la LT, l’évolution électronique a permis de s’absoudre de l’importance du sens clinique du
praticien et de son expérience.
Nous avons également relevé une diminution du temps opératoire de l’ordre de 20 % avec
le Root ZX® et de 35 % avec l’Endo Master® par rapport à la méthode radiographique.
Afin de bien comprendre où se situe le gain de temps, nous avons réalisé un test in vitro :
sur trois dents monoradiculées non préalablement traitées, nous avons réalisé le
traitement endodontique selon les trois méthodes étudiées en chronométrant les
différentes étapes :
- Détermination de la LT : radiologiquement sur la première dent, avec le Root ZX®
sur la seconde et enfin avec l’Endo Master® sur la troisième
- Préparation corono-apicale : en suivant la séquence instrumentale choisie
(Protaper) et sous irrigation régulière au NaOCl à 2,5 %
- Obturation canalaire : séchage du canal et compactage thermomécanique (Mac
Spadden), communs aux trois méthodes.
Dans la présente étude, un modèle en alginate a été utilisé car il reste autour de la racine,
simulant la consistance du ligament parodontal et présente des propriétés
électroconductrices favorables : c’est un des matériaux le plus adapté pour une étude in
vitro.

Nous avons regroupé les valeurs obtenues pour chaque étape avec chaque technique
dans le tableau de résultat suivant (résultats exposés en minute) :

Tableau 11 : Résultats étude in vitro

57
Nous pouvons donc dire que les LEA permettent une diminution significative du temps
opératoire global : de l’ordre de 10 % avec le Root ZX® et de 30 % avec l’Endo Master®.
C’est à l’étape de la détermination de la LT que ce gain de temps est le plus effectif. En
effet, il est souvent nécessaire de faire plusieurs prises de radiographies limes en place
afin d’obtenir la bonne LT, ce qui représente une perte de temps significative (variable en
fonction du nombre de doublons nécessaires) comparativement aux LEA pour lesquels
une seule prise de mesure est suffisante. Dans notre étude, les LEA permettent de
diminuer de moitié le temps nécessaire pour obtenir la LT.
D’autre part, la lecture dynamique de la LT au niveau des LEA couplés au micromoteur
et le mouvement de réciprocité au niveau du foramen apical permet à l’opérateur de ne
pas réellement tenir compte de la LT au cours de la préparation corono-apicale (pas
besoin de stops sur les instruments ni de repère coronaire stable). Ceci permet un gain
de temps effectif (4 minutes pour un canal soit 33 % du temps global dans notre cas)
comparativement aux deux autres méthodes pour lesquelles il est nécessaire de veiller
au maintien de la LT tout au long du traitement voire sa vérification en cas de complexité
du système canalaire apical.

C’est donc principalement au niveau de l’étape de la détermination de la LT que les


premiers LEA se sont révélés efficients, les étapes suivantes étant communes aux deux
méthodes. Par la suite, ce sont les progrès technologiques ainsi que l’optimisation et la
simplification du geste opératoire qui ont permis la diminution du temps d’ampliation
canalaire. C’est par l’accumulation de petits gains de temps successifs que les LEA de
dernière génération permettent une diminution significative du temps opératoire, non
négligeable au sein d’une structure dentaire.

58
VI. CONCLUSION

En conclusion, nous pouvons dire qu’il n’existe pas de technique parfaitement


satisfaisante dans la détermination de la LT canalaire : les trois techniques évoquées
apparaissent comme étant fiables et reproductibles sans pour autant présenter un taux
de réussite de 100 %.

La radiographie reste aujourd’hui incontournable en endodontie, notamment par les


renseignements apportés par la radiographie pré-opératoire sur la configuration du
système canalaire et par la vérification de la qualité du traitement réalisé sur la
radiographie post-opératoire. Mais, du fait de la complexité du système canalaire apical,
de la superposition des structures anatomiques et de son interprétation propre à
l’opérateur, cette technique nous semble être insuffisante voire dépassée afin de
déterminer la LT. En effet, la littérature nous rapporte des taux de réussite supérieurs
dans la très grande majorité des cas avec l’utilisation de LEA par rapport à la
détermination radiographique de la LT.

D’autre part, il a été vu que l’avènement des LEA a permis de limiter l’importance du
caractère praticien dépendant inhérent à la méthode radiographique, mais aussi un gain
de temps très significatif par la simplication du geste opératoire, une diminution de la dose
d’irradiation et une précision égale voire supérieure à la méthode conventionnelle. C’est
pour ces raisons que les LEA font partie intégrante de notre arsenal.
Notons tout de même qu’une prise en main ainsi que le respect d’un protocole clinique
précis sont nécessaires à la bonne utilisation de ces appareils.

Pour finir, il est essentiel de préciser que la constriction apicale n’étant pas visible à la
radiographie, il est difficile de pouvoir juger de la précision de ces différentes méthodes
par analyse radiographique in vivo. Afin d’évaluer plus précisément ces paramètres, il
faudrait procéder à la même étude in vitro (sur dents extraites) et réaliser par la suite une
étude sous microscope électronique (ou étude in vivo avec extraction des dents traitées
puis étude microscopique).

59
VII. BIBLIOGRAPHIE
1. Collège National des Enseignants en Odontologie Conservatrice. Dictionnaire

francophone des termes d’odontologie conservatrice : endodontie & odontologie restauratrice.

2ème édition. Espace ID; 2010.

2. Torabinejad M, Walton RE, Fouad A, Lévy G. Endodontie: Principes et pratique. Issy-les-

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65
VIII. ICONOGRAPHIE

VIII-1. Figures

Figure 1 : Les principaux composants anatomiques de la cavité pulpaire (2)…………..15


Figure 2 : Les différents types anatomiques fondamentaux de la cavité pulpaire
radiculaire (2)……………………………………………………………………………………16
Figure 3 : Configuration du système canalaire d’après Vertucci (4)………………………17
Figure 4 : Schéma de la région apicale d’après Kuttler (11)……… ……………………18
Figure 5 : Topographie de la constriction apicale d’après Dummer (12)……………...…20
Figure 6 : Root ZX®……………………………………………………………………………37
Figure 7 : Endo Master®………………………………………………………………………38
Figure 8 : Surestimation de la LT par la technique radiographique (10)…………………54

VIII-2. Tableaux

Tableau 1 : Récapitulatif des conditions cliniques affectant les LEA (S.Llopet)………….34


Tableau 2 : Détermination de la LT selon la méthode radiographique (partie 1)…………42
Tableau 2 (suite) : Détermination de la LT selon la méthode radiographique (partie 2)...43
Tableau 3 : Détermination de la LT avec le Root ZX® (partie 1)……………..…………..44
Tableau 3 (suite) : Détermination de la LT avec le Root ZX® (partie 2)…………………45
Tableau 4 : Détermination de la LT avec l’Endo Master® (partie 1)………………..…….46
Tableau 4 (suite) : Détermination de la LT avec l’Endo Master® (partie 2)……………...47
Tableau 5 : Détermination de la LT selon les méthodes radiographiques et
électroniques……………………………………………………………………………………48
Tableau 6 : Temps opératoire selon la technique et le groupe dentaire pour l’opérateur
1………………………………………………………………………………………………….50
Tableau 7 : Temps opératoire selon la technique et le groupe dentaire pour l’opérateur
2………………………………………………………………………………………………….51
Tableau 8 : Temps opératoire moyen des deux opérateurs pour chaque groupe dentaire
selon la méthode radiographique……………………………………………………………..52
Tableau 9 : Temps opératoire moyen des deux opérateurs pour chaque groupe dentaire
selon le Root ZX® ……………………………………………………………………………..52
Tableau 10 : Temps opératoire moyen des deux opérateurs pour chaque groupe
dentaire selon l’Endo Master®……................……………..………………………………..53
Tableau 11 : Résultats étude in vitro………...………………………………………………57

66
VIII-3. Radiographies (non exhaustif)

Dent 19 :

Dent 37 :

Dent 42 :

67
Dent 49 :

Dent 51:

Dent 57 :

68
Dent 58 :

Dent 68 :

Dent 72 :

69
Dent 76 :

Dent 82 :

Dent 88 :

70
Dent 92 :

Dent 100 :

Dent 101 :

71
Vu, Le Président du Jury,

Date, Signature :

Vu, Le Directeur de l’UFR des Sciences Odontologiques,

Date, Signature :

Vu, Le Président de l’Université de Bordeaux,

Date, Signature :

72

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