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TD MA201 Calcul Scientifique

Séance no3
Formulations variationnelles
Corrigé

29 Novembre 2005

Exercice 1. Formulation variationnelle

1.1 - Soit v ∈ H 1 (Ω), on pose vi = v|Ωi et l’on multiplie la première équation par vi ce
qui donne après intégration sur Ωi ,
Z Z Z
− (div ki ∇ui ) vi + ui vi = fi vi
Ωi Ωi Ωi

avec fi = f |Ωi . Nous obtenons par application de la formule de Green dans Ωi (ni désigne
donc ici la normale extérieure à Ωi ) :
Z Z Z Z
ki ∇ui · ∇vi + ui v i − ki ∂ni ui vi = fi vi
Ωi Ωi ∂Ωi Ωi

2
X
En sommant sur i et en posant k = ki χΩi , on obtient, compte tenue de la condition
i
aux limite sur Γ,
Z Z Z Z
¡ ¢ ¡ ¢
k∇u · ∇v + u v − k1 ∂n1 u1 v1 + k2 ∂n2 u2 v2 = f v+ kgv
Ω Σ Ω Γ

Or v ∈ H 1 (Ω), et l’on sait qu’elle est alors continue à l’interface Σ, soit v1 |Σ = v2 |Σ = v|Σ .
De plus n1 = −n2 , ainsi en vertue de la relation de continuité reliant les dérivées normales
à l’interface, l’intégrale sur Σ est nulle. On aboutit ainsi à la formulation variationnelle
suivante : trouver u ∈ H 1 (Ω) tel que
Z Z Z
¡ ¢
(1) k∇u · ∇v + u v = f v + k g v, ∀ v ∈ H 1 (Ω).
Ω Ω Γ

1
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1.2 - On introduit la forme bilinéaire

a(., .) : H 1 (Ω) × H 1 (Ω) → R


Z
¡ ¢
(u, v) 7→ a(u, v) = k∇u · ∇v + u v

et la forme linéaire

` : H 1 (Ω) → R
Z Z
v 7→ `(v) = fv+ kgv
Ω Γ

L’équation (1) est bien de la forme : Trouver u ∈ H 1 (Ω) tel que

(2) a(u, v) = `(v) ∀ v ∈ H 1 (Ω)

avec H 1 (Ω) un espace de Hilbert. Pour pouvoir appliquer le théorème de Lax-Milgram il


faut vérifier :
1 - Continuité de a : par l’inégalité de Cauchy Schwartz

|a(u, v)| ≤ max(k1 , k2 )k∇ukL2 (Ω) k∇vkL2 (Ω) + kukL2 (Ω) kvkL2 (Ω)
≤ max(k1 , k2 )kukH 1 (Ω) kvkH 1 (Ω) + kukH 1 (Ω) kvkH 1 (Ω)
= Ca k∇ukH 1 (Ω) k∇vkH 1 (Ω)

avec Ca = max(k1 , k2 ) + 1.
2 - Continuité de ` : par l’inégalité de Cauchy Schwartz

|`(v)| ≤ kf kL2 (Ω) kvkL2 (Ω) + max(k1 , k2 )kgkL2 (Γ) kvkL2 (Γ)

Par la continuité de l’application trace de H 1 (Ω) dans L2 (Γ), il existe une constante CΩ > 0
tq
kvkL2 (Γ) ≤ CΩ kvkH 1 (Ω) ∀ v ∈ H 1 (Ω).
Ainsi, ¡ ¢
|`(v)| ≤ kf kL2 (Ω) + CΩ max(k1 , k2 )kgkL2 (Γ) kvkH 1 (Ω)
3 - Coercivité de a :
R R
|a(u, u)| = Ω k|∇u|2 dxR + Ω |u|2 dx R
≥ min(k1 , k2 ) Ω |∇u|2 dx + Ω |u|2 dx
≥ αkuk2H 1 (Ω)

avec α = min(k1 , k2 , 1).

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1.3 - En prenant v = ϕ ∈ D(Ωi ), dans la formulation (1) on déduit


Z Z Z
ki ∇u∇ϕ dx + uϕ dx = f ϕ dx
Ωi Ωi Ωi

qui s’écrit aussi en notant ui = u|Ωi et fi = f|Ωi


hki ∇ui , ∇ϕi + hui , ϕi = hfi , ϕi
pour tout ϕ ∈ D(Ωi ). Soit, en utilisant la définition de la dérivation au sens des distribu-
tions,
−hdiv ki ∇ui , ϕi + hui , ϕi = hfi , ϕi
pour tout ϕ ∈ D(Ωi ), ce qui s’interprète par
(3) − div ki ∇ui + ui = fi dans D0 (Ωi ).
La relation de continuité u1 = u2 à l’interface Σ provient du fait que la solution u ∈
H 1 (Ω). Pour retrouver la condition des sauts sur les dérivées normales nous reprenons la
formulation (1) et utilisons la formule de Green dans chaque domaine Ωi (en supposant que
les ui sont suffisamment régulières pour pouvoir appliquer cette formule). Il vient après la
simplification due aux équations (3),
Z Z Z
¡
k∂n u v dγ + k1 ∂n u1 − k2 ∂n u2 ) v dσ = k g v dγ
Γ Σ Γ
1 2
Par densité des traces des fonctions H (Ω) dans L (Σ ∪ Γ) on déduit que ∂n u = g sur Γ et
k1 ∂n u1 − k2 ∂n u2 = 0 sur Σ.

Exercice 2. Convection-diffusion

2.1 - On multiplie l’équation par ψ ∈ H01 (Ω), on intègre sur Ω , puis on utilise la formule
de Green. Ainsi on cherche ϕ ∈ H01 (Ω) tel que
Z Z Z
(4) ∇ϕ · ∇ψ d x + ∇ϕ · u ψ d x = f ψ d x, ∀ ψ ∈ H01 (Ω)
Ω Ω Ω

2.2 - On introduit la forme bilinéaire


a : H01 (Ω) × H01 (Ω) → R
Z
(ϕ, ψ) 7→ a(ϕ, ψ) = ∇ϕ · ∇ψ + ∇ϕ · u ψ d x

ainsi que la forme linéaire


` : H01 (Ω) → R
Z
ψ 7→ `(ψ) = f ψdx

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Ainsi on recherche ϕ ∈ H01 (Ω) telle que

a(ϕ, ψ) = `(ψ), ∀ ψ ∈ H01 (Ω)

On possède les estimations de continuité suivantes,


Cauchy−Schwartz
|`(ψ)| ≤ kf kL2 (Ω) kψkL2 (Ω)
≤ kf kL2 (Ω) kψkH 1 (Ω)

Cauchy−Schwartz
|a(ϕ, ψ)| ≤ k∇ϕkL2 (Ω) k∇ψkL2 (Ω) + kukL∞ k∇ϕkL2 (Ω) kψkL2 (Ω)
≤ (1 + kukL∞ )kϕkH 1 (Ω) kψkH 1 (Ω)

Pour conclure grâce au théorème de Lax-Milgram, on prouve la coercivité de a(., .),

|a(ϕ, ϕ)| ≥ k∇ϕk2L2 (Ω) − kukL∞ k∇ϕkL2 (Ω) kϕkL2 (Ω)


≥ (1 − CΩ kukL∞ ) k∇ϕk2L2 (Ω)
≥ (1 − CΩ kukL∞ ) k∇ϕk2L2 (Ω)

où on a utilisé l’inégalité de Poincaré : il existe une constante CΩ > 0 tq.

(5) kϕkL2 (Ω) ≤ CΩ k∇ϕkL2 (Ω) ∀ϕ ∈ H01 (Ω).

Cette inégalité implique aussi que

kϕk2H 1 (Ω) ≤ (1 + CΩ2 )k∇ϕk2L2 (Ω) ∀ϕ ∈ H01 (Ω)

ce qui nous pert de conclure

1 − CΩ kukL∞
|a(ϕ, ϕ)| ≥ kϕk2H 1 (Ω)
1 + CΩ2

Ainsi pour
1
kuk(L∞ )2 < ,
CΩ
la constante de coercivité est strictement positive, ce qui permet d’appliquer le théorème.

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Exercice 3. Système de l’élasticité

3.1 - On recherche u ∈ (H01 (Ω))3 . On multiplie l’équation par v ∈ (H01 (Ω))3 , et on intègre
sur Ω,
Z Z
−∂j σi,j (u) vi d x = f · udx
Z Ω Z Ω Z
Green
→ σi,j (u) ∂j vi d x − (σi,j (u) nj ) vi d Γ = f · udx
Ω Γ
|{z} Ω
=0
Z Z
λ (div u)δi,j ∂j vi + 2µ²i,j (u) ∂j vi d x = f · udx
Ω Ω
Z · ¸ Z
1 1
λ (div u) (div v) + 2µ ²i,j ∂j vi + ²j,i ∂i vj d x = f · udx
Ω 2 2 Ω
Z Z Z
²i,j = ²j,i λ (div u) (div v) d x + 2µ ²(u) · ·²(v) d x = f · udx
Ω Ω Ω

On définit alors la forme bilinéaire suivante,


a : (H01 (Ω))3 × (H01 (Ω))3 → R
Z Z
(u, v) 7→ a(u, v) = λ (div u) (div v) d x + 2µ ²(u) · ·²(v) d x
Ω Ω

et la forme linéaire
` : (H01 (Ω))3 → R
Z
v 7→ `(v) = f · udx

Ainsi on recherche u ∈ (H01 (Ω))3 tel que


(6) a(u, v) = `(v), v ∈ (H01 (Ω))3

3.2 - On considère u ∈ (D(Ω))3 ,


Z
2
k²(u)k(L2 (Ω))3×3 = ²i,j (u) ²i,j (u) d x

Z X
3 Z
1 2 1 2
= |∂j ui | + |∂i uj | + ∂ j ui ∂ i uj d x
4 Ω i,j=1 2 Ω
Z Z
1 2 1
= | D u| − ui ∂i,j uj d x
2 Ω 2 Ω | {z }
∂j,i uj
Z Z
1 1
= | D u|2 + | div u|2 d x
2 Ω 2 Ω
1
≥ k D uk2(L2 (Ω))3×3
2
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Cette inégalité reste valide pour u ∈ (H01 (Ω))3 par densité de (D(Ω))3 dans (H01 (Ω))3 .

3.3 - On vérifie facilement la continuité de a(., .) et de `(.). La coercivité de a(., .) est


fournie par l’inégalité suivante,

|a(u, u)| = λ k div uk2L2 (Ω) + 2µk²(u)k2(L2 (Ω))3×3


λ,µ≥0
≥ µ k D uk2(L2 (Ω))3×3
Poincare µ
≥ kuk2(H 1 (Ω))3
1 + CΩ2

où la constante CΩ est celle qui intervient dans l’inégalité de Poincaré (5).

Exercice 4. Minimisation dans un Hilbert

4.1 - Posons J = inf kf − vk


v∈U
Existence : On considère une suite {vm }m≥0 d’éléments de U telle que

J = lim kf − vm k
m→+∞

Montrons que (vm ) est de Cauchy. Rappelons tout d’abord l’égalité de la médiane :
u+v 2 1
(7) ∀u, v ∈ V, kuk2 + kvk2 = 2k k + ku − vk2
2 2
qui se démontre tout simplement en développant le membre de droite.
On en déduit :
1 1
kvp − vq k2 = k(vp − f ) − (vq − f )k2
2 2
vp + vq
= kvp − f k2 + kvq − f k2 − 2k − f k2
2
vp + vq vp + vq
Or ∈ U, puisque U est convexe, donc par définition J ≤ k − f k. On en
2 2
déduit :
1
kvp − vq k2 ≤ kvp − f k2 + kvq − f k2 − 2 J 2
2
Le membre de droite tend vers 0 lorsque p et q tendent vers l’infini, donc (vm ) est de Cauchy.
L’ensemble U étant fermé dans l’espace V qui est complet, il est lui même complet. Donc
la suite (vm ) converge vers un élément u ∈ U. Par continuité de la norme, on a :

kf − uk = lim kf − vn k = J
n→∞

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Unicité. Considérons deux solutions u1 6= u2 . Alors le milieu u = (u1 +u2 )/2 appartient
à U par convexité. Il suffit de faire un dessin pour voir que le milieu u est plus proche de
f que u1 et u2 . On le prouve en utilisant à nouveau l’égalité de la médiane (7) comme
ci-dessus :
1
2kf − uk2 = kf − u1 k2 + kf − u2 k2 − ku1 − u2 k2
2
1
= 2J − ku1 − u2 k < 2J 2 ,
2 2
2
ce qui est impossible par définition de J . Donc u1 = u2

4.2 - Soit u ∈ U une solution et v ∈ U , comme U est un ensemble convexe, alors pour
0 ≤ t ≤ 1 l’élément u + t(v − u) ∈ U et ainsi par définition de l’optimalité de u , on a
kf − uk2 ≤ kf − (u + t(v − u))k2
≤ kf − uk2 + t2 kv − uk2 − 2 t(f − u, v − u)
Soit :
t
∀t ∈]0, 1], (f − u, v − u) ≤ kv − uk2
2
et donc, en faisant tendre t vers 0, on en déduit :
(f − u, v − u) ≤ 0, ∀ v ∈ U

4.3 - Les propriétés de a(., .) en font un produit scalaire dans V : elle est bilinéaire,
symétrique, définie positive. Notons k.ka la norme associée. La continuité et la coercivité
de a assurent en outre que la norme k.ka est équivalente à la norme k.k :
∀u ∈ V, νkuk2a = νa(u, u) ≤ kuk2 ≤ M a(u, u) = M kuk2a ,
où ν et M sont respectivement les constantes de coercivité et de continuité de a.
La topologie induite sur V par k.ka est donc identique à la topologie induite par k.k.
L’ensemble U état fermé dans (V, k.k), il l’est également dans (V, k.ka ).
Aussi, l étant une forme linéaire continue sur (V, k.k), elle l’est également sur (V, k.ka )
Le théorème de représentation de Riesz nous assure l’existence d’un unique élément f ∈ V
tel que
`(v) = a(f, v), ∀v ∈ V
On peut donc réécrire la fonctionnelle J(v) sous la forme :
1 1 1 1
J(v) = [a(v, v) − 2a(f, v)] = a(f − v, f − v) − a(f, f ) = (kf − vk2a − kf k2a )
2 2 2 2
La minimisation de J sur le convexe fermé U est équivalente à celle de kf − vka . On peut
appliquer les résultats des questions 1 et 2. Il exsite donc un unique u ∈ U tel que
J(u) = inf J(v)
v∈U

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et u est caractérisé par a(f − u, v − u) ≤ 0, ∀v ∈ U , soit encore, compte tenu de la définition


de f :

(8) a(u, u − v) ≤ l(u − v), ∀v ∈ U

4.4 - Lorsque U = V , alors on peut choisir v = w + u dans l’inégalité (8) et w parcourant


V lorsque v parcourt V , on obtient :

a(u, w) = l(w), ∀w ∈ V.

Ainsi, on a montré que le problème variationnel ci-dessus est équivalent à un problème


de minimisation dans le cas où la forme bilinéaire a est symétique.

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