Poly TDs TNS Francais 2017 2018

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Traitement Numérique du Signal

Polycopié d'exercices corrigés

Nathalie Thomas
Première année Département Sciences du Numérique
2017 − 2018
Chapitre 1

Exercices
1.1 Transformée de Fourier Discrète

Les exercices dans cette section reprennent les approximations permettant


de passer de la TF à la TFD sur un exemple et dans un ordre diérent par
rapport à celui qui a été vu en cours

1.1.1 Exercice 1 : Etude de la TFD d'un signal à spectre


continu : eet de la limitation de la durée du signal
(
e−at si t ≥ 0, a > 0
x(t) = (1.1)
0 si t < 0.
On observe le signal sur une durée limitée L.
1. Montrer que la transformée de Fourier du signal observé sur une durée
[0, L] s'écrit XL = X(f )G(f, L)
2. Déterminer le module de G(f, L).
3. Montrer que |G(f, L)| est compris entre 1 − e−aL et 1 + e−aL .
4. Chirer ces bornes pour L = a4 .
5. Déterminer la phase de G(f, L).
6. En utilisant les développements limités dans le cas où L >> a1 , montrer
qu'on peut arriver à la valeur approchée de la phase suivante :

Arg [G(f, L)] ' e−aL sin(2πf L)

1
7. Borner la valeur approchée de la phase et la chirer pour L = a4 .
8. Quelle conclusion peut-on tirer de ces calculs sur l'eet de la troncature
du signal x(t) ?

1.1.2 Exercice 2 : Etude de la TFD d'un signal à spectre


continu : eet de l'échantillonnage du signal
Soit le signal x(t) déni par :
(
e−at si t ≥ 0, a > 0
x(t) = (1.2)
0 si t < 0.

1. Déterminer la transformée de Fourier X(f ) du signal x(t). Tracer


|X(f )|.
2. Le signal x(t) est-il échantillonnable en théorie ? Pourquoi ? L'est-il en
pratique ? Pourquoi ?
3. En considérant le spectre comme négligeable pour une atténuation mi-
nimale de 40 dB par rapport à sa valeur maximum, dimensionner la
fréquence d'échantillonnage à utiliser Fe .
4. Donner l'expression de la transformée de Fourier d'un signal x(t) échan-
tillonné à Te , c'est-à-dire la transformée de Fourier de {x(kTe )} pour
k = −∞, ..., +∞. On la notera Xe (f ).
5. Déterminer Xe (f ) pour le signal donné par (1.2). Vérier qu'elle est
périodique de période Fe . La comparer à X(f ).

1.1.3 Exercice 3 : Etude de la TFD d'un signal à spectre


continu : échantillonnage et limitation de la durée du
signal
Soit le signal x(t) déni par :
(
e−at si t ≥ 0, a > 0
x(t) = (1.3)
0 si t < 0.

1. Donner l'expression de la transformée de Fourier d'un signal x(t) échan-


tillonné à Te et limité à N points, c'est-à-dire la transformée de Fourier
de {x(kTe )} pour k = 0, ..., N − 1. On la notera XD (f ).
2. Déterminer XD (f ) pour le signal donné par (1.3). La comparer à X(f ).

2
1.1.4 Exercice 4 : Etude de la TFD d'un signal à spectre dis-
continu : calcul d'un nombre ni de points du spectre
Soit le signal x(t) déni par :

x(t) = Aej(2πf0 t+φ) , t ∈ R (1.4)

1. Déterminer la transformée de Fourier X(f ) du signal x(t).


2. Déterminer la transformée de Fourier du signal observé sur une durée
limitée [0, L]. On la note XL (f ).
3. Déterminer la transformée de Fourier du signal échantillonné à Te et
observé sur N points. On la note XD (f ).
4. La transformée de Fourier numérique ne sera calculée que pour un
nombre ni, N , de points : X(n FNe ) pour n = 0, ..., N − 1. Dans


le cas où f0 = N Fe ,
n0
avec n0 entier, déterminer XD (n) puis tracer
|XD (n)|. Que constate t-on ?
5. Tracer |XD (n)| dans le cas où f0 = N Fe ,
n0 +
n0 entier et 0 <  < 1 ? Ce
résultat est-il satisfaisant ?
6. Quelle méthode peut-on utiliser pour améliorer la visualisation de la
transformée de Fourier numérique ?

1.2 Transformée en z

La transformée en z est l'outil d'étude des systèmes numériques linéaires


invariants dans le temps.

1.2.1 Exercice 1
Soit u(n) l'échelon de Heaviside et soit a un réel tel que a ∈]0, 1[.
1. Déterminer la transformée en z du signal x(n) = an u(n), avec |a| < 1,
et préciser avec soin la région de convergence de X(z).
2. Déterminer la transformée en z du signal y(n) = −an u(−n − 1), avec
|a| < 1, et préciser avec soin la région de convergence de Y (z).
3. Soit b un réel tel que b > a et |b| < 1. On considère un système de
fonction de transfert :

1
H(z) = (1.5)
(1 − az −1 ) (1 − bz −1 )

3
Déterminer la réponse impulsionnelle h(n) du système dans les trois
cas suivants :
 la région de convergence de H(z) est |z| < a,
 la région de convergence de H(z) est < |z| < b,
 la région de convergence de H(z) est |z| > b.

1.2.2 Exercice 2
Soit le système d'entrée x(n) et de sortie y(n) déni par l'équation ré-
currente suivante : y(n) − ay(n − 1) = x(n), avec |a| < 1.
1. Soit x(n) = bn u(n) avec |b| < 1. Déterminer sa transformée en z, ainsi
que son domaine d'existence.
2. Déterminer la réponse du système à l'entrée x(n) dénie à la question
précédente, en supposant que le système est causal.
3. Déterminer la fonction de transfert, ainsi que la réponse impulsionnelle
du système.

1.3 Filtrage numérique

1.3.1 Exercice 1
On considère un ltre de fonction de transfert :

1
H(z) = (1.6)
(1 − az −1 ) (1 − bz −1 )

où a et b sont deux réels ∈]0, 1[ tels que b > a, |a| < 1 et |b| < 1.
1. Quel est l'ordre du ltre déni par la fonction de transfert H(z) ?
2. Déterminer l'équation récurrente dénissant le ltre dans le domaine
temporel.
3. Quel type de ltre rationnel (RIF, RII) est déni par H(z) ? Justiez
votre réponse.
4. Le ltre déni par H(z) est il stable ? Justiez votre réponse.
5. En réutilisant les résultats de l'exercice 2.2.1 déterminer la réponse
impulsionnelle h(n) permettant de pouvoir réaliser le ltre.

4
1.3.2 Exercice 2
Soit le ltre d'entrée x(n) et de sortie y(n) déni par l'équation récurrente
suivante :
y(n) = x(n) − ax(n − 1) (1.7)

1. Déterminer sa fonction de transfert H(z).


2. Déterminer la transformée en z de δ(n) et de δ(n − 1). En déduire la
réponse impulsionnelle du ltre.
3. Déterminer la transformée en z de la fonction échelon unité u(n), ainsi
que son domaine d'existence. En déduire la réponse indicielle du ltre.
4. Le ltre déni par l'équation 1.7 est il un ltre RIF ou un ltre RII ?
Justiez votre réponse.
5. Le ltre déni par l'équation 1.7 est il stable ? Justiez votre réponse.
6. Le ltre déni par l'équation 1.7 est il causal ? Justiez votre réponse.

1.3.3 Exercice 3 : synthèse d'un ltre passe-bas de type RIF


On veut synthétiser un ltre passe-bas en essayant d'approcher par un
ltre RIF la fonction de tranfert idéale de la gure 1.1. Donner l'expression de
la réponse impulsionnelle d'un ltre à 2N +1 coecients utilisant une fenêtre
rectangulaire de troncature et d'un ltre à 2N + 1 coecients utilisant une
fenêtre de troncature de Hamming donnée par w(n) = 0.54+0.46 cos( 2N +1 ).
2πn

Figure 1.1  Filtre passe-bas - Fonction de transfert idéale

5
1.3.4 Exercice 4 : étude de la cellule du second ordre
Cellule du second ordre purement récursive

On la dénit par l'équation aux diérences suivantes :

y(n) = x(n) − a1 y(n − 1) − a2 y(n − 2)

1. Exprimez sa fonction de transfert en z.


2. Dans le plan des coecients (a1 en abscisse, a2 en ordonnées), tracez
le domaine de stabilité du ltre.
3. Donnez l'expression de la réponse en fréquence en fonction de a1 et a2 .
4. A quelle condition existe-t-il une pulsation de résonance ω
e0 (ω
e = 2π fe) ?
5. Montrez que la valeur du module de la réponse harmonique à la réso-
nance est inversement proportionnelle à la distance des pôles au cercle
unité. On se placera dans le cas où a21 < 4a2 et on écrira la réponse en
fréquence en ω0 sous forme polaire. On donne :

2 a2
|H(e
ω0 )| = p
(1 − a2 ) 4a2 − a21

6. Donnez l'expression de la réponse impulsionnelle en fonction des coor-


données polaires r et θ des pôles dans le cas où a21 < 4a2 .
7. Proposez une structure de réalisation de ce ltre.

Cellule du second ordre générale

On considère une équation générale de la cellule du second ordre :

y(n) = x(n) + b1 x(n − 1) + b2 x(n − 2) − a1 y(n − 1) − a2 y(n − 2)

1. Exprimez sa fonction de transfert en z.


2. Montrez que cette cellule du second ordre peut être considérée comme
la mise en cascade de la cellule purement récursive précédente et d'un
ltre RIF.
3. En déduire une structure de réalisation.
4. Pour b2 = 1 montrez que la phase du RIF est linéaire.

6
1.3.5 Exercice 5 : synthèse RII guidée
On se propose de synthétiser un ltre passe-bas numérique de type RII.
Le gabarit à respecter est donné par la gure 1.2. An de simplier les calculs
la fréquence d'échantillonnage sera considérée égale à 1Hz.

Figure 1.2  Gabarit numérique à respecter

1. La synthèse de ltre RII est une méthode de synthèse numérique qui


utilise la synthèse analogique. Cette synthèse analogique a besoin en
entrée d'un gabarit analogique à respecter pour retourner la fonction de
transfert H(p) d'un ltre respectant ce gabarit. On passera donc dans
un premier temps du gabarit numérique H(fe) au gabarit d'entrée de
la synthèse analogique H(f ).
2. Réalisation de la synthèse analogique :
(a) Première étape : on doit choisir une fonction modèle analogique
et régler ses paramètres an de satisfaire le gabarit souhaité. On
choisit d'utiliser ici le modèle passe-bas de Butterworth, dont la
fonction de transfert est donnée par :

1
|H(ω)|2 =  2N ,
ω
1+ ωc

où ωc représente la pulsation de coupure. Montrer que le para-


mètre N permettant au modèle de Butterworth de satisfaire le
gabarit à moindre coût est égal à 3.

7
(b) Deuxième étape : passer de |H(ω)|2 à H(p).
h i
|H(ω)|2 = |H(p)|2
p=jω

d'où pour N = 3 :

1
|H(p)|2 = = H(p)H(−p)
1 − p6
p
(on oublie pour l'instant le ωc ,
1
sachant qu'on remplacera p par ωc
à la n).
Parmi les 6 pôles de |H(p)|2 (qui sont les racines sixièmes de
l'unité), 3 appartiennent à H(p), 3 appartiennent à H(−p). On

choisira comme pôles pour H(p) : p0 = −1, p1 = − 12 − j 2 ,
3

2 . Expliquer ce qui conduit à ce choix.
3
p2 = − 21 + j
On en déduit donc la fonction de transfert suivante :

1
H(p) =
(p + 1)(p2 + p + 1)
p
soit en remplaçant p par ωc :

ωc3
H(p) =
(p + ωc )(p2 + pωc + ωc2 )

(c) Troisième étape : Application de la transformée bilinéaire. Après


application de la transformée bilinéaire sur H(p) on obtient la
fonction de transfert suivante :

H(z) = H1 (z)H2 (z)

avec

0.43(1 + z −1 0.135 + 0.27z −1 + 0.135z −2


H1 (z) = , H2 (z) =
1 − 0.29z −1 1 − 0.753z −1 + 0.4z −2

3. Le ltre obtenu est il stable ? Justiez votre réponse.


4. Le ltre obtenu est il résonnant ? Justiez votre réponse.
5. On souhaite ltrer un signal x en utilisant le ltre RII synthétisé. En
appelant y le signal de sortie, proposer un programme matlab permet-
tant de passer de x à y . Ce programme pourra être testé pour ltrer

8
des sinusoïdes lors des séances de TP.

9
Chapitre 2

Eléments de correction
2.1 Transformée de Fourier Discrète

2.1.1 Exercice 1 : Etude de la TFD d'un signal à spectre


continu : Observation du signal sur une durée limitée

Z +∞ Z +∞
1
X(f ) = x(t)e j2πf t
dt = e−(a+j2πf )t dt = (2.1)
−∞ 0 a + j2πf

Z L
XL (f ) = x(t)ej2πf t dt = X(f ).G(f, L)
0
avec
G(f, L) = 1 − e−(a+j2πf )L

D'où :

|G(f, L)|2 = 1−2e−aL cos(2πf L)+e−2aL → 1 − e−aL 6 |G(f, L)| 6 1 + e−aL


 

e−aL sin(2πf L)
 
Arg [G(f, L)] = Arctan
1 − e−aL cos(2πf L)

10
Pour L << 1
a on a :

e−aL << 1 → |G(f, L)| ' 1 → |XL (f )| = |X(f )||G(f, L)| ' |X(f )|

Arg [G(f, L)] ' Arctan e−aL sin(2πf L) ' e−aL sin(2πf L)


|Arg [G(f, L)] | ≤ e−aL ' 0

→ Arg [XL (f )] = Arg [X(f )] + Arg [G(f, L)] ' Arg [X(f )]

On n'abime donc pas trop ni le module ni l'argument du spectre en


observant le signal sur une durée susante (vrai pour L = a4 , alors e−aL '
0.02).
! !Attention ! ! En nommant wL (t) la fenêtre de troncature du signal à
une durée L on a bien T F [x(t)wL (t)] = X(f ) ∗ WL (f ), où WL (f ) représente
la transfomée de Fourier de la fenêtre de troncature (rectangulaire ici). On a
juste montré que dans ce cas la dégradation du spectre due à la convolution
par la transformée de Fourier de la fenêtre de troncature se ramène à une
erreur multiplicative que l'on a appelé G(f, L), c'est-à-dire : T F [x(t)wL (t)] =
X(f ) ∗ W (f ) = X(f )G(f, L).

2.1.2 Exercice 2 : Etude de la TFD d'un signal à spectre


continu : Echantillonnage du signal
X(f ) (voir équation 2.1) est à support non borné. En théorie x(t) n'est
donc pas échantillonnable. Cependant X(f ) tend vers 0 quand f → ∞. En
pratique le signal x(t) pourra donc être échantillonné. En considèrant que
X(f ) est nul pour une atténuation de plus de 40 dB par rapport à son
maximum, on peut déterminer une fréquence maximale Fmax et l'utiliser
pour dimensionner la fréquence d'échantillonnage Fe .

20log|X(Fmax )| = 20log|X(0)| − 40dB = 20log|X(0)| − 20log102

100a 100a
⇒ Fmax ' ⇒ Fe >
2π π

11
On peut alors écrire la transformée de Fourier du signal échantillonné :

+∞
X
Xe (f ) = x(kTe )e−j2πf kTe (2.2)
k=−∞

et la calculer pour le signal considéré :

+∞ h
X ik 1
Xe (f ) = e−(a+j2πf Te ) =
k=0
1− e−(a+j2πf )Te

X(f ) est périodique de période Fe : X(f + pFe ) = X(f ), p ∈ Z. Pour


2f
f << Fe
2 ⇒ Fe << 1 on peut faire un développement limité de l'exponen-
tielle (on a aussi aTe = 100
π << 1) qui donne :

1
Xe (f ) ∼ = Fe X(f ).
a + j2πf Te

Ce résultat s'explique par le fait que l'inuence de la périodisation d'ordre 1


devient importante quand f approche de Fe
2 mais est faible quand f << 2 .
Fe

Le facteur Fe est dû au fait que l'on dénit la TFD (equation (2.2)) à un


facteur Te près.
Remarque : on pensera à utiliser un ltre anti repliement avant d'échan-
tilonner x(t).

2.1.3 Exercice 3 : Etude de la TFD d'un signal à spectre


continu : Echantillonnage et limitation de la durée du
signal
On peut écrire la transformée de Fourier du signal échantillonné et tron-
qué à N points :
N
X −1
XD (f ) = x(kTe )e−j2πf kTe (2.3)
k=0

et la calculer pour le signal considéré :

N −1 h
X ik 1 − e−(a+j2πf )N Te
XD (f ) = e−(a+j2πf Te ) =
k=0
1 − e−(a+j2πf )Te

Se combinent ici les deux approximations précédentes.

12
2.1.4 Exercice 4 : Etude de la TFD d'un signal à spectre
discontinu : calcul d'un nombre ni de points de la
TFD
An de mieux apprécier l'eet de la dernière approximation dans le pas-
sage TF vers TFD (on ne calcule que N points du spectre), on va travailler
avec un signal à spectre discontinu.

Observation du signal sur une durée limitée

x(t) = Aejφ ej2πf0 t → X(f ) = Aejφ δ (f − f0 )) (2.4)

Pour obtenir XL (f ), on peut procéder de deux manières :


Z L
XL (f ) = x(t)ej2πf t dt = ALejφ sinc (π(f − f0 )L) e−jπ(f −f0 )L
0

ou
  
L
XL (f ) = T F x(t)ΠL t − = X(f ) ∗ {Lsinc(πf L)e−jπf L }
2
= ALejφ sinc (π(f − f0 )L) e−jπ(f −f0 )L (2.5)

TFD du signal échantillonné et observé sur N points

N −1 h
X ik 1 − e−j2π(f −f0 )N Te
XD (f ) = Ae jφ
e−jπ(f −f0 )Te ) =
k=0
1 − e−j2π(f −f0 )Te
sin (π(f − f0 )N Te )
= Aejφ e−jπ(f −f0 )(N −1)Te (2.6)
sin (π(f − f0 )Te )

Transformée de Fourier Numérique du signal échantillonné et ob-

servé sur N points

On calcule N points du spectre sur une période Fe , d'où le pas de calcul


de N .La
Fe
variable fréquentielle f devient donc n FNe , avec n = 0, ..., N − 1.
Dans le cas où f0 = n0 FNe , on a :

(n−n0 ) sin (π(n − n0 ))


XD (n) = Aejφ e−jπ N
(N −1)  
sin π (n−n
N
0)

13
qui donne XD (n) = Aejφ N pour n = n0 et 0 ailleurs. La gure 2.1 donne
un exemple de représentation de XD (n) dans le cas où n0 = 4. On remarque
que l'on retrouve la transformée de Fourier théorique d'une exponentielle de
fréquence f0 , soit un Dirac en f0 . Cependant le cas où f0 = n0 FNe est un
cas très particulier. La plupart du temps on a f0 = (n0 + ε) FNe . Un exemple
de la transformée de Fourier numérique XD (n) correspondante est tracé sur
la gure 2.2. A partir des points représentant la transformée de Fourier nu-
mérique du signal nous n'avons plus aucun moyen de décider qu'il s'agit du
spectre d'une exponentielle. La solution permettant de mieux visualiser le
spectre est d'interpoler. On le fera grâce à la technique du Zero Padding.

Figure 2.1  Exemple de représentation de XD (n) dans le cas où n0 = 4.

Figure 2.2  Exemple de représentation de XD (n) dans le cas où n0 = 4.

2.2 Transformée en z

2.2.1 Exercice 1
1.
+∞
X n 1
x(n) = an u(n), |a| < 1 → X(z) = az −1

=
1 − az −1
n=0

14
Domaine d'existence :
p
limn→+∞ n
|an z −n | < 1 pour |z| > |a|

2.
y(n) = −an u(−n − 1), |a| < 1
−1 +∞
( +∞ )
X  −1 n X  −1 n X
−1 n
 1
→ Y (z) = − az = − a z =− a z −1 =
n=−∞
1 − az −1
n=1 n=0

Domaine d'existence :
p
limn→+∞ n
|a−n z n | < 1 pour |z| < |a|

Conclusion : la transformée en z inverse n'est pas unique. Son expres-


sion dépend du contour choisi pour la calculer. S'il inclut tous les points
singuliers on obtient une solution causale, sinon elle ne l'est pas.

3. Plusieurs méthodes sont possibles pour résoudre cette question. Par


exemple, par décomposition en éléments simples, on obtient :
 
1 a b
H(z) = −1

a−b 1 − az 1 − bz −1

 pour |z| < a :

1  n+1
u(−n − 1) + bn+1 u(−n − 1) .

h(n) = −a
a−b

Aucun des points singuliers n'est inclu dans le contour considéré.


h(n) est non causale.
 pour a < |z| < b :

1  n+1
u(n) + bn+1 u(−n − 1) .

h(n) = a
a−b

Le contour considéré inclut le point singulier z = a et exclut z = b.


h(n) est constituée d'une partie causale et d'une partie non causale.
 pour |z| > b :

1  n+1
− bn+1 u(n).

h(n) = a
a−b

15
Le contour considéré inclut tous les points singuliers (z = a et z = b).
La transformée en z inverse est causale.

2.2.2 Exercice 2
1.
+∞
X  −1 n 1
x(n) = bn u(n), |b| < 1 → X(z) = bz =
1 − bz −1
n=0

Domaine d'existence :
p
limn→+∞ n
|bn z −n | < 1 pour |z| > |b|

2.
1
y(n) − ay(n − 1) = bn u(n) → Y (z) − az −1 Y (z) =
1 − bz −1
  
1 1
→ Y (z) =
1 − az −1 1 − bz −1
Si on veut que le système soit causal alors :

1  n+1
− bn+1 u(n)

y(n) = a
a−b

3.

Y (z) 1
y(n)−ay(n−1) = x(n) → Y (z)−az −1 Y (z) = X(z) → H(z) = =
X(z) 1 − az −1

h(n) = T Z −1 [H(z)] = an u(n) (f iltre causal).


+∞
n
X  −1 n 1
x(n) = b u(n), |b| < 1 → X(z) = bz =
1 − bz −1
n=0

Domaine d'existence :
p
limn→+∞ n
|bn z −n | < 1 pour |z| > |b|

16
2.3 Filtrage numérique

2.3.1 Exercice 1

1
H(z) = (2.7)
(1 − az −1 ) (1 − bz −1 )
1. Le ltre déni par la fonction de transfert H(z) est d'ordre 2 (degré
du dénominateur).
2.
Y (z) 1 − (a + b)z −1 + abz −2 = X(z)


T Z −1
−−−→ y(n) = x(n) + (a + b)y(n − 1) − aby(n − 2)

3. Ce ltre est de type RII car il présente une boucle de réaction : la


sortie à l'instant n dépend de l'entrée à l'instant n mais également des
valeurs passées de la sortie.
4. Ce ltre sera stable si les pôles de H(z) sont inclus dans le cercle de
rayon 1. Pour cela il faut que |a| < 1 et |b| < 1, ce qui est le cas ici. Le
ltre est donc stable.
5. h(n) = a−b1
− bn+1 u(n) conduit à un ltre causal.
 n+1
a

2.3.2 Exercice 2

1.
Y (z)
Y (z) = X(z) − az −1 X(z) → H(z) = = 1 − az −1
X(z)

2.
+∞
X
δ(n) → ∆(z) = δ(n)z −n = δ(0)z 0 = 1
n=−∞

T Z [δ(n − 1)] = z −1 T Z [δ(n)] = z −1

D'où :

Y (z)
H(z) = = 1 − az −1 → h(n) = T Z −1 [H(z)] = δ(n) − aδ(n − 1)
X(z)

17
Remarque : on pouvait obtenir directement h(n) pour x(n) = δ(n) en
utilisant l'équation de récurrence dénissant le système.

3.
+∞
X 1
U (z) = z −n =
1 − z −1
n=0

Domaine d'existence :
p
limn→+∞ n
|z −n | < 1 pour |z| > 1

Réponse indicielle :

1 − az −1 1 az −1
Y (z) = H(z)U (z) = = − → y(n) = u(n)−au(n−1)
1 − z −1 1 − z −1 1 − z −1

Remarque : on pouvait obtenir directement la réponse indicielle (=


réponse à un échelon) pour x(n) = u(n) en utilisant l'équation de
récurrence dénissant le système.
4. Ce ltre est un ltre à Réponse Impulsionnelle Finie (RIF) car il ne
présente pas de boucle de réaction : la sortie à l'instant n ne dépend
pas de ses valeurs passées.
5. Un ltre RIF est stable si ses coecients sont nis, ce qui est le cas ici.
6. Ce ltre est causal car sa réponse impulsionnelle est nulle pour n < 0.

2.3.3 Exercice 3 : synthèse d'un ltre passe-bas (RIF)


La réponse en fréquence idéale Hideal (f˜) est périodique, donc décompo-
sable en série de Fourier :
+∞
X
Hideal (f˜) = hideal (k) e−j2πf k . (2.8)
e

k=−∞

où les coecients de la série de Fourier hideal (k) représentent les éléments de


la réponse impulsionnelle, ou "coecients", du ltre. Ici :
Z +∞ Z fec
hideal (k) = Hideal (fe)e+j2πf k dfe = e+j2πf k dfe. (2.9)
e e

−∞ −fec

18
conduisant, après calculs, à hideal (k) = 2fec sinc(2fec k). En pratique le nombre
de coecients du ltre devra être limité à un nombre 2N + 1, appelé "ordre"
du ltre. On modélise cette limitation par l'utilisation d'une fenêtre de tron-
cature, ou de pondération, w(k), de longueur 2N + 1 :

hreel (k) = hideal (k) × w(k)

Elle conduit à une réponse en fréquence approchée :

Hreel (fe) = Hideal (fe) ∗ W (fe)

où W (fe) est la transformée de Fourier de w(k).


On propose d'utiliser ici une fenêtre recangulaire de troncature ou une fenêtre
de Hamming. Dans le cas de la fenêtre rectangulaire on a :

hreel (k) = 2fec sinc(2fec k) pour k = −N, ..., N


= 0 ailleurs (2.10)

Dans le cas de la fenêtre de Hamming on a :


  
2πk
h (k) = 2fc sinc(2fc k) × 0.54 + 0.46 cos
e e pour k = −N, ..., N
2N + 1
= 0 ailleurs (2.11)

2.3.4 Exercice 4 : étude de la cellule du second ordre


Cellule du second ordre purement récursive

1.

TZ
y(n) = x(n)−a1 y(n−1)−a2 y(n−2) −−→ Y (z) = X(z)−a1 z −1 Y (z)−a2 z −2 Y (z)

D'où la fonction de transfert du ltre :

Y (z) 1
H(z) = =
X(z) 1 + a1 z + a2 z −2
−1

2. Un ltre numérique est stable si ses pôles appartiennent au cercle de

19
rayon 1. Cherchons les pôles de H(z) :

z2 z2
H(z) = =
z 2 + a1 z + a2 a(z − z1 )(z − z2 )

Il faut résoudre z 2 + a1 z + a2 = 0. On calcule donc ∆ = a21 − 4a2 et on


doit considérer les 3 cas possibles :

(a) ∆ < 0 : Deux pôles complexes conjugués de modules = a2 . Il
faudra donc que |a2 | < 1. On est dans le cas d'une vraie cellule
du second ordre.
(b) ∆ = 0 : Un pôle double z0 = − a21 Il faudra donc que |a1 | < 2.
(c) ∆ > √
0 : Deux pôles réels

(deux cellules du premier ordre) : z1 =
−a1 − ∆ −a1 + ∆
2 et z2 = 2 . En remarquant que −1 ≤ z1 ≤ z2 ≤ 1,
on arrive aux conditions suivantes : a2 ≥ a1 − 1, a2 ≥ −a1 − 1 et
−2 ≤ a1 ≤ 2.
On regroupe alors tous les cas possibles pour obtenir, dans le plan des
coecients (a1 , a2 ), le domaine de stabilité du ltre qui est un triangle :
gure 2.3.

Figure 2.3  Triangle de stabilité des ltres numériques du second ordre.

20
3. Expression de la réponse en fréquence en fonction de a1 et a2 :
  
2 1
|H (e
ω )| = H(z)H
z z=ej ωe

Ce qui donne :

1
ω )|2 =
|H (e
1+ a21 + a22 + 2a1 (1 + a2 ) cos(e
ω ) + 2a2 cos(2e
ω)

4. Recherche de la pulsation de résonance ω


e0 : En dehors de ω
e = 0 et
ω )|2 montre qu'elle passe
e = 0.5, l'annulation de la dérivée de |H (e
ω
ω0 ) = − a1 (1+a
par un maximum pour cos(e 4a2
2)
. On a donc résonnance si

a1 (1+a2 )
4a2 ≤ 1.
a21 (1+a2 )2
ω0 ) = − a1 (1+a
5. On a cos(e 4a2
2)
et cos(2e
ω0 ) = 2 16a2 − 1, ce qui donne,
après calculs : √
2 a2
|H(ω0 )| = p
(1 − a2 ) 4a2 − a21
Pour z1 = rejθ et z2 = re−jθ (pôles complexes conjugués) : a2 = r2 et
a1 = −2r cos(θ) et donc :

1
|H(ω0 )| =
(1 − r)(1 + r) sin(θ)

La valeur du module de la réponse harmonique à la résonance est bien


inversement proportionnelle à la distance des pôles au cercle unité. Plus
le pôle est proche du cercle (a2 proche de 1) plus la résonnance sera
forte. On peut donc lier la position des pôles dans le cercle de rayon 1
du plan complexe avec l'eet spectral produit.
6.

1 z1 1 z2 1
H(z) = = +
(1 − z1 z −1 )(1 − z2 z −1 ) z1 − z2 1 − z1 z −1 z2 − z1 1 − z2 z −1

T Z −1 z1n+1 − z2n+1 sin ((n + 1)θ)


−−−→ h(n) = u(n) = rn u(n)
z1 − z2 sin (θ)
7. Une structure de réalisation de ce ltre est proposée par la gure 2.4.

21
Figure 2.4  Struture de réalisation de la cellule du second ordre purement
récursive.

Cellule du second ordre générale

1.

y(n) = x(n) + b1 x(n − 1) + b2 x(n − 2) − a1 y(n − 1) − a2 y(n − 2)

TZ
−−→ Y (z) = X(z) + b1 z −1 X(z) + b2 z −2 X(z) − a1 z −1 Y (z) − a2 z −2 Y (z)

D'où la fonction de transfert :

1 + b1 z −1 + b2 z −2
H(z) =
1 + a1 z −1 + a2 z −2

2.
1
H(z) = 1 + b1 z −1 + b2 z −2 ×

1 + a1 z −1 + a2 z −2
3. En cascadant le ltre RIF et la cellule du second ordre purement ré-
cursive (RII) (gure 2.5), on peut écrire les relations suivantes :

1 T Z −1
Y1 (z) = X(z) −−−→ y1 (n) = x(n)−a1 y(n−1)−a2 y(n−2)
1 + a1 z −1 + a2 z −2
 T Z −1
Y (z) = Y1 (z) 1 + b1 z −1 + b2 z −2 −−−→ y(n) = y1 (n)+b1 y1 (n−1)+b2 y1 (n−2)

D'où la structure de réalisation donnée par la gure 2.6. Il s'agit d'une


structure canonique (une seule ligne à retard en cascadant RIF puis
RII).

22
Figure 2.5  Cascade d'un ltre RIF et d'un ltre RII.

Figure 2.6  Struture canonique de réalisation de la cellule du second ordre.

4. Pour b2 = 1 on a : HRIF (z) = 1 + b1 z −1 + z −2 . Et donc :

ω ) = e−j ωe (b1 + 2 cos(e


HRIF (e ω )) ⇒ Arg [HRIF (e
ω )] = −e
ω

On a bien une phase linéaire. On aurait pu dire que le temps de pro-


pagation de groupe était constant en regardant hRIF = [1 b1 1] qui est
symétrique.

2.3.5 Exercice 5 : synthèse RII guidée


1. La synthèse de ltre RII est une méthode de synthèse numérique qui
utilise la synthèse analogique. Cette synthèse analogique a besoin en
entrée d'un gabarit analogique à respecter pour retourner la fonction de
transfert H(p) d'un ltre respectant ce gabarit. On passera donc dans
un premier temps du gabarit numérique H(fe) au gabarit d'entrée de
la synthèse analogique H(f ). Les atténuations du gabarit numérique
restent identiques à celle du gabarit numérique mais
 l'axe
 de fréquence
doit subir la prédistorsion suivante : f = 1
tan π f , qui conduit au
πTe
e
gabarit de la gure 2.7.
2. Réalisation de la synthèse analogique :
(a) Première étape : on doit choisir une fonction modèle analogique
et régler ses paramètres an de satisfaire le gabarit souhaité. On

23
Figure 2.7  Gabarit analogique à respecter

choisit d'utiliser ici le modèle passe-bas de Butterworth, dont la


fonction de transfert est donnée par :

1
|H(ω)|2 =  2N ,
ω
1+ ωc

où ωc représente la pulsation de coupure. L'atténuation pour ω =


ωc = 2πfc est xée à −3 dB, le paramètre N va permettre de
satisfaire à l'atténuation en début de bande coupée. On souhaite :

1 1
10 log10 2N ≤ −30dB = 10 log
103

ωa
1+ ωc

où ωa = 2π fea . Ce qui conduit à choisir N = 3.


(b) Deuxième étape : passer de |H(ω)|2 à H(p).
h i
|H(ω)|2 = |H(p)|2
p=jω

d'où pour N = 3 :

1
|H(p)|2 = = H(p)H(−p)
1 − p6
p
(on oublie pour l'instant le ωc ,
1
sachant qu'on remplacera p par ωc
à la n).
Parmi les 6 pôles de |H(p)|2 (qui sont les racines sixièmes de
l'unité), 3 appartiennent à H(p), 3 appartiennent à H(−p). On

24

choisira comme pôles pour H(p) : p0 = −1, p1 = − 12 − j 2 ,
3

p2 = − 21 +j 2
3
car ils sont à parties réelles négatives et conduiront
donc à un ltre stable.
On en déduit la fonction de transfert suivante :

1
H(p) =
(p + 1)(p2 + p + 1)
p
soit en remplaçant p par ωc :

ωc3
H(p) =
(p + ωc )(p2 + pωc + ωc2 )

(c) Troisième étape : Après application de la transformée bilinéaire


sur H(p) on obtient la fonction de transfert suivante :

H(z) = H1 (z)H2 (z)

avec

0.43(1 + z −1 ) 0.135 + 0.27z −1 + 0.135z −2


H1 (z) = , H2 (z) =
1 − 0.29z −1 1 − 0.753z −1 + 0.4z −2

3. Le ltre obtenu est décomposé en un ltre du premier ordre qui est


stable car son pôle (0, 29) est de module inférieur à 1 et un ltre du
second ordre qui est également stable car (a1 , a2 ) = (−0.753, 0.4) ap-
partient au triangle de stabilité (voir exercice précédent).

a1 (1+a2 )
4. Le ltre obtenu n'est pas résonnant car 4a2 = 6.588 > 1 (voir
exercice précédent).
5. An de ltrer un signal x en utilisant ce ltre RII, on pourra écrire
sous Matlab :

y1 = f ilter([0.43 0.43], [1 − 0.29], x);

y = f ilter([0.135 0.27 0.135], [1 − 0.753 0.4], y1);

25

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