La Gouvernance Des Grands Projets
La Gouvernance Des Grands Projets
La Gouvernance Des Grands Projets
Rapport de projet
Project report
Ce rapport a été réalisé dans la cadre d’un projet avec le Conseil du trésor
Montréal
Mai 2006
© 2006 Roger Miller, Joanne Castonguay. Tous droits réservés. All rights reserved. Reproduction partielle permise
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Le CIRANO collabore avec de nombreux centres et chaires de recherche universitaires dont on peut consulter la liste sur son site
web.
Sommaire
Au Québec, plusieurs grandes infrastructures publiques sont dans un état de désuétude avancée et doivent
être remplacées ou mises à jour, et ce, dans un contexte de rareté des fonds publics. Parmi celles qui ont
fait l’objet de décisions récemment ou devront le faire à court terme, notons les deux grands hôpitaux de
Montréal, le réseau routier à maints endroits, le réseau d’aqueduc de la métropole. Or, les grands projets
publics de construction, au Québec et ailleurs dans le monde, connaissent souvent d’importants
dépassements de coûts et d’échéanciers et font l’objet de toutes les spéculations qui accompagnent ce
genre de problème. L’examen de la performance des grands projets d’infrastructure publique révèle que
« l’approche conventionnelle de développement et d’évaluation des grands projets comporte des lacunes
importantes‡ » en ce qui a trait à la planification, aux considérations environnementales, aux analyses de
risques et à la défense des intérêts des parties affectées. Une observation partagée par d’autres chercheurs,
notamment par Roger Miller et son équipe dans le cadre du projet de recherche IMEC (International
Program on the Management of Engineering and Construction) §.
Partout dans le monde, ce constat, combiné à d’autres grandes tendances telles que la concurrence entre
les pays, les crises de finances publiques et l’évolution rapide des technologies, a favorisé la
transformation en cours des institutions et des mécanismes de gouvernance dans lesquels s’inscrivent
dorénavant les grands projets d’infrastructure publique. C’est ce même constat qui a motivé le Secrétariat
du Conseil du trésor à remettre en question les mécanismes de gouvernance des grands projets
d’infrastructure publique du Québec. La transformation souhaitée de nos institutions a pour objectif de
maximiser la valeur pour la société des investissements gouvernementaux en infrastructures.
*
École polytechnique.
†
CIRANO, [email protected].
‡
Flyvberg et al. (2003). Megaprojects and Risk: an anatomy of ambition. Cambridge University (traduction).
§
Le programme de recherche IMEC est un partenariat international de recherche industrie gouvernement-université
qui a été conduit durant la période 1995-1998. Un échantillon de soixante grands projets d’ingénierie récents à
l’échelle mondiale a servi de base aux travaux d’IMEC, soit une étude comparative approfondie des pratiques de
conceptualisation stratégique, de financement, de gestion du risque et d’exécution de projet.
C’est dans le cadre de cette démarche que s’est inscrit le projet de recherche pour le développement d’un
cadre de gouvernance des projets d’infrastructure publique mené par l’équipe de recherche du CIRANO.
Ce document porte sur la gestion des risques dans un contexte de grands projets d’infrastructure
publique. Il s’inscrit dans une suite de documents préparés par l’équipe de recherche pour appuyer la
prise de décision du gouvernement du Québec en ce qui concerne les projets d’infrastructure publique. La
série complète compte huit documents sur des sujets ayant été identifiés comme des facteurs critiques de
performance des projets, soit les suivants :
PRÉAMBULE ............................................................................................................ I
INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
La qualité de la gouvernance ou maîtrise d’ouvrage stratégique ...................... 2
La qualité de la conceptualisation du projet ...................................................... 4
L’ancrage institutionnel..................................................................................... 5
L’accroissement des coûts de la maîtrise d’ouvrage stratégique vs la
rentabilité.......................................................................................................... 6
Les stratégies face au risque .............................................................................. 6
III
Table des matières
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................... 53
IV
Introduction3
Les grands projets d’ingénierie sont des aventures à haut risque. En effet,
l’analyse d’IMEC démontre que près de 40 % des projets se terminent en
catastrophes ou en échecs pour les commanditaires initiaux et les financiers.
Mais, en dépit des échecs fréquents, les projets sont gérables.
3
Ce texte d’introduction à la gestion du risque a été tiré d’un résumé des principaux résultats
d’IMEC, préparé par Roger Miller et Pascale Michaud en 2001.
1
Introduction
2
Introduction
Jadis hiérarchiques, les modes de gestion dominants ont évolué vers des
solutions plus relationnelles.
Au cours des années 1980 et 1990, sous l’influence de différents facteurs (les
actions des banques et des agences multilatérales, le retrait de l’État de
certains secteurs, les progrès techniques, la concurrence mondiale, les
politiques publiques en vue de stimuler les concessions et les partenariats
public-privé et autres), un mode de gestion plus relationnel a pris forme dans
les activités de projet.
3
Introduction
TABLEAU 1
STRATÉGIES POUR GÉRER LES RISQUES
1. Recherche et analyse Études, modèles, expérimentations, simulations, tests, sondages
d’information Jugements d’experts
Débats, scénarios, séminaires d’analyse de risques
Interaction dynamique avec les clients, fournisseurs et acteurs clés
2. Design du projet par Sélection de régions géographiques et de zones de localisation
l’incorporation Taille et fonctionnalité du projet
d’éléments Solutions techniques privilégiées
stratégiques Investissements complémentaires et liens d’interdépendance
3. Montage de coalitions Participation en amont des financiers, opérateurs, agents de réglementation et
d’acteurs compétents autres acteurs clés
et riches en ressources Partenariats public-privé
et en information Alliance de propriétaires pour la mise de fonds
Alliance avec les fournisseurs/entrepreneurs pour innover et partager les gains
4. Construction Allocation des risques, des responsabilités et des droits
stratégique de la Types et nombre de contrats, modes d’adjudication
structure de projet Cédule des activités/flux financiers
Mesures incitatives et pénalités
Modes de financement innovateurs
5. Stratégies d’influence Stratégie de communication
proactives Éducation des agents de réglementation, des agences de crédit et d’autres
acteurs clés
Influence sur les décisions politiques
Compensations, bénéfices
6. Engagement hardi Action préventive
Signal d’un engagement fort
Création d’un climat optimiste
Saisir les fenêtres d’opportunités
4
Introduction
L’ANCRAGE INSTITUTIONNEL
5
Introduction
de gestion du risque des maîtres d’œuvre a ainsi une influence directe sur la
qualité des projets.
Les coûts croissants de la maîtrise d'ouvrage stratégique sont liés aux efforts
nécessaires de négociation avec les partenaires, les clients, les parties
concernées et l’État. Les coûts de transaction sont à la hausse en raison de la
prime élevée payée aux spécialistes en montages financiers, aux groupes
d'opposition, aux avocats et autres. Ces coûts de développement et
d'innovation négociée sont nécessaires pour faire éclore des projets viables.
Le défi dans la maîtrise d’œuvre est de compenser pour ces coûts élevés
en innovant dans l'ingénierie et la construction, de façon à réduire le
coût total.
Pour la plupart des projets, il est nécessaire d’engager des coûts élevés de
maîtrise d’ouvrage : sans ces dépenses, les projets sont irréalisables. Seuls les
projets véritablement créateurs de valeur peuvent dégager les marges de
manœuvre financières qui permettent de faire face à de hauts niveaux de
complexité, de risque et d'impacts sociopolitiques. En d’autres termes, qu’ils
soient petits ou grands, seuls les projets ardus, façonnés à coup d'efforts
significatifs créent les rentes susceptibles de payer les frais qui les rendent
possibles et de dégager une marge.
Les stratégies pour faire face au risque sont donc multiples et dépendent dans
une large mesure du projet, de ses attributs et de son contexte. Ce document a
pour objet (i) d’identifier les risques associés aux grands projets
d’infrastructure publique et (ii) de clarifier la nature de ces stratégies et
surtout leur pertinence. Il propose de les répartir en quatre catégories, soit :
(1) le système stratégique; (2) les alliances et partenariats; (3) les stratégies
financières, (4) les contrats. Le premier chapitre est consacré à la description
et à la caractérisation des risques. Les quatre suivants sont voués à
l’explication de chacune des quatre catégories de stratégies et à la
compréhension de leur pertinence.
6
1 . L’ i d e n t i f i c a t i o n e t l a g e s t i o n d e s r i s q u e s
7
L’identification et la gestion des risques
8
L’identification et la gestion des risques
Source : Roger Miller et Donald R Lessard (2001), The Strategic Management of Large
Engineering Project. Shaping Institutions, Risks, and Governance, p.79 (adaptation), MIT.
9
L’identification et la gestion des risques
10
L’identification et la gestion des risques
Risques
techniques
Plateforme
pétrolière
Énergie (thermale)
Énergie (hydro)
Risques de
marché
Source : Roger Miller et Donald R Lessard (2001), The Strategic Management of Large
Engineering Project. Shaping Institutions, Risks, and Governance, p. 89 (adaptation), MIT.
Une autre caractéristique des risques propres à la gestion de projet est que
Certains risques évoluent
avec le cycle des projets… leur probabilité d’occurrence varie avec le temps (Miller et Lessard, 2001).
En effet, plusieurs promoteurs et gestionnaires de projets lient certains
risques à une période précise du cycle du projet. Par exemple, les risques
réglementaires s’estompent dès que les permis (de construction,
d’exploitation, etc.) ont été obtenus. Les risques techniques diminuent au fur
et à mesure que l’expérimentation évolue, que les éléments du design se
précisent et que la construction progresse. En effet, les erreurs sont identifiées
et corrigées au moment où « le système est mis en opération ». En outre, on
observe que le nombre de pannes suit une courbe en U, puisque la majorité
des défaillances surgit au début ou à la fin du projet.
Les risques associés aux cycles de vie des projets ressemblent à des obstacles
à franchir, c’est-à-dire qu’ils se manifestent temporairement à différentes
étapes du projet (hurdle risks). Par exemple, les risques financiers – c’est-à-
dire la probabilité que le projet n’obtienne pas le financement nécessaire –
causés par des fluctuations de taux d’intérêt ou de taux de change, ne sont
que des obstacles à franchir. Une fois le financement obtenu, les promoteurs
n’y pensent plus.
… d’autres sont indépen- Certains risques sont, pour leur part, complètement indépendants du cycle de
dants du cycle de projet.
vie du projet. Les risques de marché en sont un bon exemple. Par exemple,
11
L’identification et la gestion des risques
+
Évolution subjective des risques
Institutionnel Macro
Marché
Achèvement
Opération
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Années
Source : Roger Miller et Donald R Lessard (2001), The Strategic Management of Large
Engineering Project. Shaping Institutions, Risks, and Governance, p. 84 (adaptation), MIT.
12
L’identification et la gestion des risques
Les coûts ont plusieurs Les coûts associés à ces risques peuvent se matérialiser de plusieurs façons
façons de se manifester. (Aubert et Bernard, 2004). Par exemple, les objectifs de qualité/performance
fixés en début de projet peuvent être atteints, mais avec des dépassements de
coûts considérables. À l’opposé, un projet peut s’être déroulé sans
dépassement de coûts et d’échéancier alors que les objectifs visés sur le plan
de la qualité n’ont pas été atteints. Les impacts de ces résultats indésirables
peuvent être plus difficiles à quantifier dans certains cas que dans d’autres
(Aubert et Bernard). Par exemple, il est beaucoup plus facile de mesurer un
dépassement de coûts que de quantifier l’ampleur des pertes découlant du
non-respect de certains barèmes de qualité établis en début de projet pour les
biens livrables. Ces coûts sont néanmoins réels pour les organisations.
Ne pas tenir compte des Tous les GPI comportent des risques et le risque s’accompagne toujours de
risques augmente souvent
les coûts des projets.
coûts, peu importent les circonstances. Éviter ou omettre d’en tenir compte
dans le coût des projets, soit pour des raisons politiques ou stratégiques, a
généralement pour conséquence d’en augmenter le coût. En effet, le coût de
réparation est généralement beaucoup plus élevé que celui d’assumer le
risque.
13
L’identification et la gestion des risques
développées pour faire face aux risques doivent faire l’objet d’une analyse
coût/bénéfice.
Flyvberg et al. (2003) y vont aussi de leur mise en garde. Selon eux, les
Les analyses de risques analyses de risques des grands projets d’infrastructure tendent à être trop
des grands projets optimistes et négligent les probabilités que le projet ne se déroule pas
d’infrastructures sont
souvent trop optimistes.
exactement comme prévu. Pour corriger ce problème, ils recommandent, lors
de la réalisation de l’étude de faisabilité, de suivre le principe du
« développement le plus probable » (most likely development) au lieu de celui
du « Tout va selon le plan » (Everything goes according to plan). Une autre
approche à utiliser au cours de l’étude de faisabilité est de procéder à
l’analyse des pires scénarios envisageables (worse-case scenarios) et de tenir
compte de leurs implications sur le financement et la viabilité du projet.
14
L’identification et la gestion des risques
dépendance des bénéfices par rapport aux événements est non linéaire et donc
non prévisible.
L’approche de gestion
Pour que la gestion des Cette vision de la gestion du risque est partagée par plusieurs auteurs, dont
risques soit adéquate et
optimale, elle doit être Vlek et Svetkovitch (1989). À leur avis, la gestion du risque se fait en gardant
suivie par une institution un certain contrôle dynamique sur le projet, plutôt qu’en se basant sur une
indépendante. évaluation statique des probabilités d’accident. Un niveau de risque
acceptable va donc de pair avec un contrôle efficace et suffisant du projet.
1. Façonner et limiter
2. Contourner et allouer
3. Influencer et transformer
4. Diversifier
La figure suivante illustre sur deux axes les contextes dans lesquels ces
stratégies sont pertinentes. La position sur l’axe horizontal dépend de la
capacité des acteurs à contrôler les risques. L’axe vertical représente la
mesure dans laquelle le risque est intrinsèque au projet ou indique s’il affecte
un nombre beaucoup plus grand d’acteurs, c’est-à-dire s’il est systémique.
6
Les techniques et stratégies de gestion des risques de projet ont également été répertoriées
par Flyvberg et al. (2003, p. 81-84), ainsi que par Aubert et Bernard (2004, p. 125). La
catégorisation de Miller et Lessard (2001) comprend l’ensemble des propositions de ces
auteurs.
15
L’identification et la gestion des risques
Risques systémiques
Diversifier:
Portefeuille de projets ou Absorber les risques résiduels:
marchés financiers Propriété
d’envergure
Influenceretettransformer
Influence transformer
Institutions règles et régulation
Allocation indirecte
Risques spécifiques
Façonner
16
L’identification et la gestion des risques
Finalement, il est plus ardu de se prémunir contre les effets défavorables des
risques liés aux conditions du marché, car ceux-ci sont plus difficilement
prévisibles. De plus, ces risques sont dus à des événements qui affectent de la
même façon tout l’ensemble des activités économiques d’un pays ou d’un
secteur, comme le niveau de croissance économique. Il faut donc les
absorber.
7
Risque relatif au système dans son ensemble et à l’interdépendance de ce système avec les
autres systèmes de cet ensemble.
17
2 . M éc an ism es p o u r b ât ir u n s yst èm e s t rat ég iqu e :
gouvernabilité des projets
8
L’article de Floricel et Miller reprend essentiellement les notions développées dans Miller
et Lessard (2001).
18
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
Les tactiques utilisées par les gestionnaires pour contrer les risques anticipés
peuvent être classées en cinq catégories :
19
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
20
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
Au cours des quatre années qu’a duré le projet IMEC, Miller et Lessard
(2001) ont constaté très clairement que les risques imprévus qui émergent –
et créent un contexte de turbulence – au cours d’un projet sont souvent la
cause des échecs des grands projets. La turbulence tend à surprendre les
décideurs et gestionnaires de projet, lesquels appuient habituellement leurs
actions sur des bases conceptuelles qu’ils ont bâties individuellement ou
collectivement. Au fur et à mesure que le temps passe, les risques
anticipés se transforment en surprises difficiles à prévoir, car les
conditions changent et le contexte évolue sans cesse. C’est la raison pour
laquelle les stratégies mises en place pour contrer les risques anticipés sont
généralement peu efficaces pour faire face aux événements inattendus; en
fait, ces stratégies réduisent souvent la capacité d’y faire face.
La conséquence première Selon Miller et Lessard (2001), la conséquence première de la turbulence est
de la turbulence est la la dégradation en spirale de nombreux projets. L’incapacité des promoteurs à
dégradation en spirale des réagir face aux événements inattendus enclenche une dynamique perverse
projets (Miller et Lessard,
2001). dans laquelle s’enchaînent mauvaise décision sur mauvaise décision, et où
chaque participant a tendance à rejeter le blâme sur les autres. Dans certains
21
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
L’ART DE LA GOUVERNANCE
Le promoteur du projet doit avant tout bâtir la cohésion entre les partenaires
pour s’assurer de leur ferme engagement tout au long du projet, ainsi que
d’un juste équilibre entre les intérêts du client et ceux des fournisseurs et, en
22
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
temps de crise, de leur apport tant du point de vue de la créativité que de leurs
ressources, et surtout pour éviter qu’ils ne s’éclipsent. Plusieurs tactiques
favorisent la cohésion entre les parties, entre autres des incitations comme la
participation à la propriété, les contrats mutuels, le leadership et
l’exploitation des synergies.
Les entreprises ont souvent des intérêts qui les unissent au-delà des liens
contractuels immédiats : maintenir une bonne réputation, développer des
compétences, tester de nouvelles technologies, partager des intérêts, de
l’expérience et du savoir-faire avec des entreprises réputées. Ces synergies
peuvent être exploitées dans le cadre d’échanges contractuels.
23
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
24
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
25
Mécanismes pour bâtir un système stratégique : gouvernabilité des projets
En dernière analyse, Miller et Lessard (2001) font remarquer que traverser les
périodes de turbulence est un art qui fait appel à l’expérience et au jugement.
Chaque outil servant à encadrer une relation doit être évalué selon son
potentiel à fournir les réactions appropriées en temps de crise. L’un des
obstacles majeurs auxquels doivent faire face les promoteurs de projets
provient du fait que les objectifs poursuivis en bâtissant la gouvernabilité sont
souvent contradictoires. Les promoteurs doivent donc faire preuve de
jugement afin de choisir les outils les plus susceptibles d’améliorer la
gouvernabilité du projet. Par exemple, les ententes à long terme ont pour but
de fournir une sécurité pour l’avenir. Or, il est à prévoir que la conséquence
désirée ou non désirée des ententes à long terme est le manque d’habileté à
s’adapter. Dans ce cas, il faut retenir que le partage des risques entre les
organisations n’apporte pas seulement une gouvernance conjointe et un
partage de revenus, mais aussi une plus grande capacité d’adaptation,
d’où l’importance de recourir aux partenariats.
26
3. Les alliances et partenariats
partage les gains avec les fournisseurs – La rente est partagée avec
–Participation des fournisseurs majeurs l’entrepreneur qui assume les risques
dans le processus décisionnel, la – Développement des stratégies et
conception et l’exécution conception en partenariat
27
Les alliances et partenariats
l’emphase est mise sur la sélection des options. La construction est réalisée
dans le cadre de contrats octroyés à des sociétés indépendantes.
28
Les alliances et partenariats
prix fixe et axé sur la capacité de répondre aux besoins identifiés par le
promoteur et sur la performance, est adjugé après le processus d’appel
d’offres. Le fournisseur est généralement un consortium de firmes
responsables du design, de la construction et de la mise en service de
l’infrastructure. Le promoteur s’assure de la capacité de livrer du fournisseur
par un processus de sélection rigoureux, en effectuant des vérifications
diligentes avant de conclure le contrat et en exigeant des garanties.
29
Les alliances et partenariats
créant une séparation entre les concepteurs qui font les choix et ceux qui les
exécutent.
Quatre pratiques ont été documentées : les partenariats, les contrats cadres,
les équipes intégrées de projet et les réseaux informels.
Les contrats sont adjugés par appel d’offres. Il n’y a donc pas d’occasion
pour que l’entrepreneur participe à la phase de conception.
Une fois le fournisseur choisi, des mécanismes sont mis en place pour
réduire les effets indésirables de l’approche traditionnelle. Par exemple,
des activités de « team building » sont organisées pour améliorer les
communications durant l’exécution du projet; des sessions de formation
sur le leadership et la gestion d’équipe sont offertes, ou encore des
sessions de lancement sont organisées durant lesquelles les attentes de
chaque partie sont exprimées et documentées.
Les projets de ce type analysés par l’équipe IMEC ont obtenu une
performance supérieure, en ce qui a trait à l’atteinte des objectifs de
coûts, aux délais, à la qualité et même à la gestion des changements et des
litiges.
30
Les alliances et partenariats
31
Les alliances et partenariats
LA PROPRIETE PARTAGEE
LA DYNAMIQUE RELATIONNELLE
Les projets dans cette case (4) sont caractérisés par la forte participation des
mêmes entreprises à la fois dans la phase de démarrage du projet et pour les
32
Les alliances et partenariats
33
Les alliances et partenariats
34
4. Les s t rat é g ies f in an c ière s d an s l’ a l loca t ion du
risque
La décision de confier la responsabilité d’un risque à une partie est fondée sur
les avantages comparatifs qu’elle détient face au risque en question.
Cependant, pour qu’un acteur maximise la valeur économique de son
intervention, il doit être incité à performer.
35
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
Un risque qui ne peut être contrôlé devrait être assumé par un grand nombre
de parties. De tels risques devraient être endossés par une partie en mesure de
diversifier son risque, telle une institution financière via le marché des
options et des contrats à terme.
LE COUT DE CAPITALISATION
36
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
Les projets garantis par le gouvernement ne sont pas non plus moins risqués,
et les coûts qui y sont associés, bien que cachés, sont tout aussi élevés sinon
plus (Flyvberg et al., 2003). Encore une fois, les garanties du gouvernement
ne font que transférer la majeure partie du risque aux payeurs de taxes,
lesquels sont, en général, moins aptes à se protéger contre les risques que
ceux qui ont l’habitude d’investir leurs propres deniers dans un marché
financier. De plus, les prêteurs ne sont pas incités à traiter avec la rigueur
habituelle les projets garantis par le gouvernement, étant donné que les
garanties de prêts réduisent de façon considérable le risque qu’ils doivent
assumer.
Certains choix financiers En outre, il existe des choix financiers qui affectent le coût de capitalisation
permettent de réduire les d’un projet, par exemple, lorsqu’ils :
coûts du capital.
• exploitent des sources de financement subventionnées;
• permettent de réduire les impôts payés par les propriétaires du
projet;
• incitent les parties à améliorer leur performance;
• ou encore, diminuent le coût de renégociation des contrats.
LE TRANSFERT DE RISQUE
Dans le cas d’un projet en Un projet ne devrait demeurer en propriété exclusive que dans le cas où le
propriété exclusive, le promoteur serait le mieux placé pour contrôler et supporter tous les risques
transfert de risque est du projet. En effet, si le promoteur intègre le projet au sein de son
limité à ce qui se transfère
par contrat.
organisation, il ne transfère aucun risque. Dans le cas d’un projet en propriété
exclusive, le transfert de risque est limité à ce qui se transfère par contrat,
c'est-à-dire à une portion limitée du projet. Par exemple, dans le cas d’un
projet exécuté en mode traditionnel, le risque transféré à l’entrepreneur se
limite aux risques de construction.
37
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
Un risque peut être transféré par dette ou par équité, selon la catégorie à
laquelle il appartient.
11
Donc, pour lequel le créancier estime que la valeur du risque est inférieure à l’intérêt
marginal qu’il gagne sur cet investissement, plus la valeur résiduelle du projet.
12
Et où l’intérêt marginal du projet et sa valeur résiduelle ne couvrent pas le coût du risque
estimé par le créancier.
38
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
Certains risques sont à la fois haussiers et baissiers. Par exemple, les risques
de construction sont haussiers dans la mesure où l’entrepreneur peut
améliorer la valeur du projet en améliorant la performance de réalisation du
projet (réduction des coûts et des délais, amélioration de l’efficience). Ils sont
également baissiers, s’il n’y a pas de marge de manœuvre pour innover et si
l’enjeu principal réside dans le respect des délais de livraison et de
l’enveloppe budgétaire. La participation ou non de l’entrepreneur dans la
structure financière du projet détermine la nature du risque de construction.
Comme dans le cas des bénéfices associés aux risques haussiers, le potentiel
de rendement de l’équité est illimité. Alors, les risques haussiers sont
transférés au moyen d’un partage de la propriété, c’est-à-dire par
l’acquisition d’actions par les partenaires. Puisque détenir une part de
l’équité incite à contrôler le risque haussier, les principaux détenteurs de
l’équité seront des entrepreneurs, des exploitants et parfois même des
fournisseurs.
39
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
LE LEVIER FINANCIER
Un projet dont la proportion de risques tangibles est élevée par rapport aux
risques intangibles tend à avoir un levier financier élevé. Les actifs tangibles
présentent un risque d’expropriation élevé et tendent à avoir un niveau de
risques baissiers élevé. Inversement, un projet dont les risques tangibles sont
comparativement faibles, tend à avoir un levier financier plus faible (Miller et
Lessard, 2001).
40
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
haussiers par rapport aux risques baissiers et sont indicatifs des parties les
plus en mesure de contrôler un risque donné. Par exemple, au terme de la
construction du pont de la Confédération qui relie l’Île-du-Prince-Édouard et
le Nouveau-Brunswick, les investisseurs ont augmenté le levier du projet
parce que les risques de construction alloués par équité n’existaient plus
(Miller et Lessard, 2001). C’est pourquoi l’architecture financière doit
faciliter le processus de renégociation à mesure que le risque et la valeur du
projet évoluent.
41
Les stratégies financières dans l’allocation du risque
En résumé, Flyvbjerg et al. et Miller et Lessard s’entendent pour dire que les
risques évoluent avec les cycles de projets et que les risques de
réglementation et les risques institutionnels devraient être alloués à l’État.
Flyvbjerg ajoute toutefois que, lorsque les intérêts à long terme prévalent sur
les intérêts à court terme, un contrat de type BOT est approprié.
42
5. Les con trats
Les contrats ont suivi la même évolution que les structures institutionnelles et
les modes de coordination. En effet, dans la majorité des pays industrialisés,
les institutions et les règles changent et font place à un environnement et des
cadres réglementaires de plus en plus flexibles où la concurrence est
favorisée et où la collaboration et le partage des risques entre les secteurs
privé et public sont encouragés. Puisque les contrats documentent les ententes
entre les parties, ce n’est pas étonnant qu’ils évoluent dans la même direction.
Cette section explique cette évolution, telle qu’observée par des économistes,
des gestionnaires et des juristes.
L’intérêt des chercheurs pour le thème des contrats et, de façon générale, des
modes de gouvernance régissant les transactions entre organisations s’est
accru considérablement depuis les années 1970. Les chercheurs de plusieurs
disciplines se sont penchés sur la question, notamment en droit (Goldberg,
1980 ; McNeil, 1974, 1980), en économie (Williamson, 1975, 1979 ; Klein,
Crawford et Alchian, 1978 ; Klein et Leffer, 1981 ; Crocker et Masten, 1988)
et en sciences administratives (Anchrol et Gundlach, 1999 ; Hill, 1990 ; Ring
et Van de Den, 1992).
Le contrat formel peut être défini comme un accord selon lequel les
parties délimitent leurs domaines de responsabilité respectifs, de
même que ce que chacun doit fournir à l’autre, quand et sous quelles
conditions. Il spécifie le contenu de l’entente, les garanties de
performance, de même que les pénalités en cas de manquement aux
obligations. Il procure également, par le biais des garanties, les titres
de placement et les dommages-intérêts, l’assurance aux deux parties
engagées dans la transaction que les aspects les plus importants du
43
Les contrats
Après avoir reconnu toutefois que les litiges ne peuvent pas toujours se régler
dans une cour de justice – ne serait-ce que parce que les juges ne détiennent
pas toujours les informations nécessaires pour les régler – et avoir constaté
que les obligations contractuelles cédaient de plus en plus leur place aux
normes relationnelles dans les échanges, McNeil (1980) a proposé un modèle
de contrat informel plus flexible, pour tenir compte du fait qu’il devenait de
plus en plus difficile de planifier les relations d’affaires dans un contexte
d’incertitude.
44
Les contrats
Ring et Van de Ven (1992) proposent donc deux autres types de contrats pour
la gouverne des relations entre les organisations :
45
Les contrats
46
Les contrats
Williamson (1979) suggère Williamson (1979) suggère le recours à des tierces parties pour l’évaluation
le recours à des tierces
parties pour l’évaluation de
de la performance et la résolution de conflits dus à l’opportunisme. Il cite en
la performance et la résolu- exemple que le fait de recourir à un architecte qui agirait en tant qu’expert
tion de conflits découlant de indépendant pour déterminer le contenu des contrats au chapitre de la forme
l’opportunisme. de construction, pourrait aider à atténuer les problèmes d’opportunisme et de
risque moral. Enfin, s’il n’était pas possible pour une partie de tricher à l’insu
des autres, Klein et Leffler (1981) font remarquer que le marché serait un
moyen bien moins coûteux de rendre les contrats exécutoires.
47
Les contrats
Comme ils sont incomplets, les contrats doivent être constamment revus et
Comme ils sont incomplets, renégociés au cours du projet. En fait, les bénéfices des contrats à long terme
les contrats doivent être diminuent avec la complexité de la transaction et l’incertitude (Joskow,
constamment revus et
renégociés au cours du 1987). Ce sont parmi les raisons les plus souvent invoquées pour justifier le
projet. recours strictement au secteur public pour la fourniture de nombreux services.
De cette façon, le risque est entièrement assumé par les fonds publics.
De plus, plusieurs auteurs soulignent que, devant des contrats incomplets, les
parties ont tendance à agir de façon opportuniste. Le niveau d’opportunisme
d’une partie dépend de son pouvoir de négociation ex post. Ce dernier dépend
à son tour des solutions de rechange qui lui sont offertes dans l’éventualité
d’une rupture de contrat. Ces solutions peuvent lui conférer, en effet, un
avantage dans la négociation.
Ring et Van de Ven (1992) soutiennent, pour leur part, que pour contrer le
risque auquel font face les parties engagées dans une transaction, elles
choisiront la structure de gouvernance la plus apte à fournir les garanties
48
Les contrats
Lors d’une transaction, les intérêts divergents des parties contractantes créent
inévitablement un dilemme au moment de la rédaction des termes
contractuels (Williamson, 1979). D’une part, les parties ont tout avantage à
ce que la relation perdure jusqu’à l’achèvement du contrat, afin d’éviter
d’avoir à sacrifier les gains découlant de la transaction. D’autre part, aucune
des deux parties n’est prête à concéder un pouce de terrain à l’autre dans cette
joute de négociation, chacun voulant s’approprier le maximum de la rente (du
gain de l’échange) disponible. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les
demandes de renégociations pour adapter le contrat soient nécessairement
acceptées par l’une ou l’autre des parties.
CONFIANCE
Pour Ring et Van de Ven (1992), une certaine dose de confiance mutuelle est
Une certaine dose de
nécessaire pour le bon déroulement d’une transaction. En effet, sans être une
confiance mutuelle est
nécessaire pour le bon condition suffisante, la confiance entre les parties est néanmoins une
déroulement d’une condition nécessaire pour assurer le succès d’une entente contractuelle.
transaction.
Toutefois, ce n’est qu’après avoir transigé de façon répétée que deux parties
en viennent à se faire confiance mutuellement (Ring et Van de Ven, 1992).
Au fur et à mesure que les échanges se répètent, l’expérience s’accumule, un
49
Les contrats
Les parties qui ont transigé avec succès ensemble dans le passé ont moins de
chance d’être aux prises avec des impacts négatifs découlant de l’asymétrie
de l’information. En effet, étant donné que la communication entre eux est
bonne, l’échange d’information s’effectue plus librement, réduisant ainsi les
L’inclusion de garanties risques technologiques et commerciaux (Ring et Van de Ven, 1992). Elles
dans les contrats sont aussi plus enclines à se fier à l’information reçue de l’autre partie,
relationnels pourrait laquelle, en retour, a plus de chance d’être fiable.
protéger les parties contre
les conséquences défavo-
rables pouvant résulter de Ring et Van de Ven (1992) suggèrent que l’inclusion de garanties
risques commerciaux et (safeguards) dans les contrats relationnels pourrait protéger les parties contre
technologiques inattendus.
les conséquences défavorables pouvant résulter de risques commerciaux et
technologiques inattendus. La complexité de ces garanties serait fonction du
niveau de risque perçu dans une transaction et du degré de confiance qui
existe entre les parties. Par exemple, il pourrait s’agir d’une consultation
visant à réduire les asymétries d’information entre les parties (Williamson
1979).
Pour qu’une transaction (entre partenaires dans un projet) ait du succès, Artz
et Brush (2000) soutiennent que les décisions relatives au processus
d’approvisionnement et la nature des ententes de gouvernance (obligations
50
Les contrats
Comme on l’a vu, les contrats sont la forme privilégiée pour gouverner les
transactions d’affaires, en particulier lorsque l’incertitude est élevée. Crocker
et Masten (1991) font toutefois observer que les contrats sont des outils
extrêmement imparfaits pour contrôler les comportements opportunistes des
agents et que même si les contrats relationnels peuvent les limiter dans une
certaine mesure, il demeure improbable de les éliminer tout à fait.
17
En guise d’exemple, lors des travaux de réfection du tablier du pont Jacques-Cartier en
2001-2002, les organisations concernées se sont entendues pour que les travaux ne
s’effectuent que de nuit, entre 20 h 30 et 5 h 30, de façon à ne pas nuire à la circulation
routière métropolitaine. Ainsi, pour rendre cet engagement crédible, le contrat de type
Design-Build liant les parties comportait une clause selon laquelle le consortium, formé des
firmes SNC-Lavalin, Demathieu et Bard et Montacier, devait libérer les voix d’accès au pont
avant 5 h 30 le matin, à défaut de quoi une amende de 15 000 $ par tranche de dix minutes de
retard leur était imposée.
51
Les contrats
Les banquiers, les En outre, les contrats ne peuvent protéger les projets contre les décisions
gouvernements et les arbitraires des gouvernements ou contre les changements de l’opinion
promoteurs ont tous publique. Les contextes changeants dans lesquels évoluent les grands projets
intérêt à développer des
mettent en péril leur survie, d’où l’importance de développer des
arrangements contractuels
flexibles et innovateurs. arrangements contractuels flexibles qui intègrent des clauses « rendez-vous »
ou qui établissent a priori les conditions selon lesquelles les ententes seront
renégociées. Les banquiers, les gouvernements et les promoteurs ont tous
intérêt à développer des solutions innovatrices dans ce domaine.
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B i b l i o g ra p h i e
Aubert, B. et J.-G. Bernard (dir.) (2004), Mesure intégrée du risque dans les
organisations, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 569 pages.
Deakin, N. et K. Walsh (1996), « The enabling state: the role of markets and
contracts », Public Administration, vol. 74, p. 33-48.
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Bibliographie
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Marx.
National Audit Office (1999), Examining the Value for Money of Deals under
PFI. Report of Controller and Auditor General, HC 739, Session 1998-99,
London, The Stationary Office.
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