ID = q ⋅ n ⋅ v ⋅ S
S
ID v
. Dans l’expression précédente n,v et S sont susceptibles de varier. Suivant que l’on fait varier
S ou n on distingue deux grandes familles de transistors à effet de champ :
• Les transistors à jonction pour lesquels on provoque une variation de la section du canal S
! Jonction PN silicium (JFET)
! Jonction métal Semi-conducteur (MESFET)
• Les transistors à contrôle de charges pour lesquels on fait varier la densité de porteurs n.
! Les transistors à grille isolée sur Silicium(MOSFET)
! Les transistors à Hétérojonction sur AsGa (HFET)
Pour les deux types de transistors l’effet de champ se manifeste par le pincement du canal et la
saturation de la vitesse v des porteurs.
A la différence des transistors bipolaires le courant n'est constitué que d'un seul
type de porteurs (électrons ou trous). De plus c'est un dispositif qui se prête très bien à une
intégration à grande échelle.
La structure d'un transistor a effet de champ à jonction est donnée à la figure-1. Il est constitué
d'un canal généralement dopé N inséré entre deux zones dopées P+. On distingue 3 contacts.
- la Source S est l'électrode par où les porteurs majoritaires entrent dans le
barreau. (Source d'électrons)
- le drain D est l'électrode par où les porteurs majoritaires quittent le barreau.
(Electrode chargée de drainer les électrons)
- la grille G permet de commander le courant IDS.
Vds
Vgs<0
G
w(x)
V(x)=Vm-Vs
S 2a D x
M
E(x) 2b(x) Id
Vds>0
Figure 1 Structure d'un transistor à effet de champ à jonction. L est la longueur de la grille; d
est la largeur de la grille; 2.a est l'épaisseur du canal non pincé et 2b(x) est l'épaisseur du
canal à l'abscisse x. Au point M le potentiel du canal est V(x) et le champ électrique est dirigé
comme sur la figure et vaut E(x).
2
En fonctionnement normal la grille est polarisée négativement par rapport à la source (VGS <
0) et le drain est polarisé positivement par rapport à la source VDS > 0.
Dans ces conditions les deux jonctions P+N. sont polarisées en inverse et il se créé une zone
de charge d'espace s'étendant essentiellement du côté N (du fait de la différence des dopages)
dépourvue de porteurs mobiles. La largeur de cette zone est commandée par la tension inverse
appliquée à la jonction à l'abscisse x. On peut ainsi régler l'épaisseur du canal et pour une
densité de courant donnée on règle l'intensité du courant IDS circulant dans ce canal.
S D S D
S S
3
5
Courant de Drain
4
Vgs=0.0
3
Vgs=-0.25Vp
2
Vgs=-0.5Vp
1
Vgs=-0.75Vp
0
0 1 2 3 4 5
Tension de Drain Vds (V)
Figure 3 Caractéristiques ID(VDS) d'un TEC
Lorsque la tension VGS − VDS atteint une valeur particulière Vp les deux côtés de la zone
de charge d'espace se rejoignent au niveau du drain provoquant ainsi le pincement du canal
(fig 2-c). La tension Vp est appelée tension de pincement et constitue une caractéristique du
transistor. Si l'on continue à augmenter VDS le courant IDS reste sensiblement constant c'est-
à-dire qu'il reste un résidu de canal permettant le passage du courant (fig 2-d). En effet, si le
pincement était complet, le courant IDS serait nul et la tension VDS serait appliquée
entièrement à l'endroit du pincement. Il en résulterait en cet endroit, un champ électrique très
intense à même de réouvrir le canal. En fait, il se produit un équilibre entre la largeur limite
du canal et l'intensité du champ électrique qui maintient le courant IDS constant.
Ce phénomène appelé "effet de champ" permet d'expliquer l'allure des caractéristiques
ID(VDS) d'un TEC représentée à la fig-3 où l'on a fait apparaître les zones ohmique et saturée.
Le courant IDS maximum sera obtenu lorsque la tension de polarisation de la grille est nulle et
il décroîtra avec VGS.
1Le signe + dans la relation (1) est du à la convention choisie pour l'orientation du champ dans la fig-1
4
ou w(x) est l'épaisseur de la zone de charge d'espace de la jonction P+N. Cette épaisseur est
donnée par :
2⋅ε
w(x)= ⋅ ΦT (3)
q ⋅ ND
Où " ε est la permittivité du matériau
" q la charge élémentaire
" ND la densité de d'atomes donneurs dans le canal
" ΦT la hauteur totale de la barrière de potentiel
dV(x)
Jn (x) = q ⋅ N D ⋅ µn ⋅ (5)
dx
dV(x)
I D (x) = Jn (x) ⋅ S(x) = q ⋅ N D ⋅ µn ⋅ S(x) ⋅ (6)
dx
5
La tension de pincement Vp correspond à la hauteur de la barrière de potentiel ΦT telle que la
condition w(x) =a soit satisfaite. On a alors, en tenant comte de l'expression (3)
q ⋅ ND 2
Vp = ⋅a (7)
2⋅ε
A l'abscisse x dans le canal nous avons affaire à une jonction PN constituée par la grille est le
canal. La polarisation appliquée à cette jonction dépend de la tension de grille et du potentiel à
l'abscisse x dans le canal. Soit Va(x) la tension appliquée à la jonction. Elle est donnée par:
La tension V(x) varie de 0 à VDS la hauteur de la barrière de potentiel sera donc maximum
au voisinage du drain et le pincement se produit tout d'abord pour une tension VDSat telle
que:
ΦT = V p = Φ i − VGS + VDSat (10)
q ⋅ N D ⋅ a2
VDSat = VGS − Φi + (11)
2⋅ε
2⋅ε
S(x) = 2d ⋅ (a - w(x))= 2 ⋅ d ⋅ a - ⋅ (V(x)+Φ i − VGS ) (12)
q ⋅ ND
La relation précédente montre que, en fait, S(x) est une fonction de V uniquement.
Nous pouvons donc réécrire l'équation (6) sous la forme.
6
dV
I D = q ⋅ N D ⋅ µn ⋅ S(V) ⋅ (13)
dx
Nous reconnaissons en (13) une équation différentielle a variables séparables V et
x que nous pouvons mettre sous la forme:
I D ⋅ dx= q ⋅ N D ⋅ µn ⋅ S(V) ⋅ dV (14)
lorsque x varie de 0 à L (de la source au drain) la tension dans le canal V varie de 0 à VDS on
a donc:
L V DS
∫0
I D ⋅ dx = q ⋅ N D ⋅ µn ⋅
∫ 0
S(V) ⋅ dV (15)
q ⋅ ND q ⋅ N ⋅ a2
S(V) = 2 ⋅ d ⋅ D − (V+Φ i-VGS ) (16)
2⋅ε 2 ⋅ ε
VDS
∫( )
q ⋅ ND
I D ⋅ L = q ⋅ N D ⋅ µn ⋅ 2 ⋅ d ⋅ V p − V+Φ i-VGS ⋅ dV (17)
2⋅ε
0
posons:
V+Φ i-VGS 1
u= ⇒ 2 ⋅ u ⋅ du= ⋅ dV
Vp Vp
l'équation (18) se réécrit:
7
uL
∫(
q ⋅ N D ⋅ µn ⋅ 2 ⋅ d ⋅ a
ID = ⋅Vp ⋅ 1 − u) ⋅ 2 ⋅ u ⋅ du
L
u0 (19)
3 3
3
V 2 V + Φ i − VGS 2
2 Φ − VGS 2
I D = b ⋅ V p 2 ⋅ DS − ⋅ DS + ⋅ i
Vp 3 Vp 3 Vp (20)
µ ⋅2⋅ d
avec b= n ⋅ q ⋅ ND ⋅2⋅ε
L
L'équation (20) n'est valable que tant que le pincement n'est pas atteint, c'est-à-dire
pour VDS < VDSat.
En dérivant l'équation (20) par rapport à VDS, on peut montrer que le courant IDS
est maximum pour VDS = VDSat. On a alors en remplaçant VDS par (Vp + VGS - Φi) dans
l'équation (20).
3 3
b ⋅Vp 2 VGS − Φ i Φi − VGS 2
I Dm = ⋅ 1 + 3 + 2 (21)
3 V p V p
Ce courant admet lui aussi un maximum pour VGS = Φi qui est donné par:
3
b ⋅V p 2 2 ⋅ d ⋅ µn ⋅ q 2 ⋅ N D
2
⋅ a3
Ip = = (22)
3 3⋅ε ⋅ L
8
A l'examen de la formule (22) on constate que le courant Ip est d'autant plus important que la
longueur de la grille est faible. Cette propriété amène à réaliser des grilles de plus plus
courtes pour améliorer les performances des transistors à effet de champ.
On définit d'autre part le courant de saturation IDSS comme le courant de drain obtenu en
saturation pour Vgs = 0
Pratiquement on pourra approximer la caractéristique de transfert ID (VGS) à VDS > VDSat
par:
2
V − Φi
I D = I p ⋅ 1 + GS
Vp
(23)
Φ
et I DSS = I p ⋅ 1 − i
Vp
1.2
Id/Idmax
1 Idmax
0.8
0.6
Idss
équation approchée
0.4
équation réelle
0.2
Vgs
0
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 Φ
-(Vp Φ- ) Vgs (Volts)
Figure 4 Caractéristique de transfert d'un transistor à effet de champ en zone saturée.
9
Toujours d'après l'équation (20) la pente de la caractéristique Id (VDS) à VGS fixé
est donnée par:
3⋅ I p V + Φ i − VGS
gd = ⋅ 1- DS
(24)
Vp Vp
3⋅ Ip Φ i − VGS
gd = ⋅ 1-
(25)
Vp Vp
VP
La quantité est appelée résistance "ON" du FET et finalement on écrit:
3⋅ I p
Ron
Rds =
Φ i − VGS
1-
V
p (26)
Vp
avec Ron =
3⋅ Ip
Exemple : Vp = 3 V Idss = 10 mA RON = 100 Ω
10
Id
D D
G G
Vds Vds
S
Vgs S Rg Rs
Vgs
a) b)
1.2
Id/Idmax
0.8
0.6
Idss
0.4
Idso
0.2
Vgs
0
-2 -1.5 -1 0 0.5 Φ
Vgso
Vgs (Volts)
c)
Figure 5: Polarisation d'un TEC à canal N
∂ I DS i
gm = = ds (27)
∂ VGS V =Cte vgs
DS
11
En régime de saturation le courant Ids est égal au coourant Idmax. L'expression de
gm s'obtient donc aisément en dérivant la relation (21) ou plus simplement la relation (23). On
obtient:
2 ⋅ I p VGS − Φi
gm = ⋅ 1 +
V p
(28)
Vp
Le schéma équivalent "basses fréquences" d'un transistor a effet de champ est représenté à la
figure 6.
12
1.3.3.1. schéma équivalent
Vgs
Qg(Vgs,Vds)
S
Vds
a)
Cgd
gm.vgs
vgs Cgs Rds Cds
b)
Figure 7: Origine de la charge d'espace :fig 7-a et schéma équivalent hautes fréquences du
TEC :fig 7-b
Aux fréquences hautes il est nécessaire de tenir compte des capacités parasites.
Ces capacités sont essentiellement les capacités de transistion de la jonction grille canal
polarisée en inverse. Au pincement, en régime saturé, la zone de charge d'espace a l'allure
donnée à la figure-7-a. En pratique, cela se traduit par l'apparition de deux capacités Cgs et
Cgd ainsi que l'indique la figure 7-b. Ces capacités sont données par les expressions
2
Cg 0 Cg 0 d ⋅ L q ⋅ε ⋅ ND
C gs = et C gd = Cg 0 = ⋅
V V 2 2Vbi (32)
1 − GS 1 − GD
Vbi Vbi
Les capacités Ggs et Cgd étant les capacité des jonctions polarisées en inverse
elles ont des valeurs très faibles (de l'ordre de quelques dizièmes de pF/mm).
13
is gm ⋅ v gs gm
≅ =
jω ⋅ (C gs + C gd )⋅ v gs jω ⋅ (C gs + C gd )
(31)
ie
1 gm
fT = ⋅ (32)
2 ⋅ π C gs + C gd
compte tenu de l'expression de gm et de la valeur de CGD << CGS on obtient pour VGS=0
q ⋅ ND ⋅ a2 2 ⋅ d ⋅ µ n ⋅ q 2 ⋅ N D2 ⋅ a 3
Vp = = 5.65 Volts Ip = = 73.2 mA
2 ⋅ε 2 ⋅ε ⋅ L
k ⋅T N ⋅N Φ
Φi = ⋅ Ln A D = 0,87V I dss = I p ⋅ 1 − i = 62 mA
q 2 V
n i
p
d ⋅ L q ⋅ε ⋅ ND 2⋅ Ip
Cg 0 = ⋅ = 140 fF gm = = 25,9 mS
2 2Vbi Vp
La fréquence de coupure est donnée par:
gm
fT ≅ = 16,8 GHz
2 ⋅ π ⋅ CG 0
14
2. Le transistor a Effet de champ a grille isolée (MOSFET)
Les composants Semi Conducteurs à grille isolée (Metal Oxyde Semi-conductors) sont parmi
les plus importants de l’électronique moderne. En effet les possiblités d’intégration très
poussée ainsi que les performances atteintes les ont imposés dans le domaine du numérique et
les applications analogiques se développent elles aussi à grande vitesse.
2.1. LA DIODE MOS
2.1.1. Régimes de Fonctionnement
Une structure MOS est constituée d’une couche d’oxyde isolant (SiO2) d’épaisseur d incluse
entre une métallisation (Al ou Silicium très fortement dopé) et un substrat Silicium que nous
supposerons dopé P. La coupe d’un tel dispositif est donnée à la figure-8-a.
Une diode MOS idéale est caractérisée par les trois propriétés suivantes que nous supposerons
réalisées pour la structure étudiée.
# i) Les travaux de sortie du métal et du Semi Conducteur sont identiques.
# ii) Les seules charges qui existent dans la diode sont celles induites par l’application de la
polarisation V sur la grille en métal. Elles sont égales et opposées sur le métal et dans le Semi
Conducteur.
# iii) Il n’y a pas de transfert de charges à travers l’oxyde en régime de courant continu.
V
Al
d qΦs qχ
SiO2 Ec
O qΦm EG/2 EG
Si Ei
EFm qψB EFs
d Ev
Métal Semi-conducteur P
y Oxyde
Le diagramme d’énergie est donné à la fig-8-b dans le cas d’une jonction idéale à l’équilibre
(pas de polarisation appliquée). On a :
• q ⋅ Φm ; q ⋅ Φ s sont respectivement les travaux de sortie du métal et du Semi-Conducteur
• q ⋅ χ est l’affinité électronique des électrons du Si
15
E
q ⋅ Φm − q ⋅ χ + G + q ⋅ ΨB = 0 (34)
2
L’application d’une tension V sur la grille en métal se traduit par un décalage du niveau de
Fermi du métal par rapport à celui du Silicium P d’une quantité − q ⋅ V . Suivant le signe et
la valeur de V on peut distinguer trois cas
• Régime d’accumulation correspondant à VG < 0
Dans ce cas des charges <0 sont accumulées sur la grille et une charge d’espace >0
se développe dans le semi-conducteur P. Le diagramme d’énergie correspondant est donné à
la figure 9-a et la répartition des charges à la figure 9-b.
Métal Oxyde Semi-conducteur P Métal Oxyde Semi-conducteur P
qΦ m Qp
Ec
y
EFm Ei
qVG EFs |Qm|=|Qp|
+ Ev Qm
Figure-9 Diagramme d’énergie et répartition des charges dans une jonction MOS en régime
d’accumulation.
|Qm|=|Qp|
Métal Oxyde Semi-conducteur P
Déplétion 0<VG<VTH Déplétion 0<VG<VTH
16
intrinsèque devient inférieur au niveau de Fermi réel EFS . Compte tenu que les densités
d’électrons et de trous sont respectivement donnés par :
E FS − E i
kT
n p = ni ⋅ e
(35)
E i − E FS
kT
p p = ni ⋅ e avec Ei − E FS < 0
on a : n p > p p . La densité d’électrons au niveau de l’interface devient supérieure à la
densité de trous. On dit que l’on a la création d’une couche d’inversion constituée d’électrons
libres qui pourront participer au courant (figure-11)
Qn
Métal Oxyde Semi-conducteur P
|Qm|=|Qp|+|Qn|=|Qs|
Inversion VG>VTH Inversion VG>VTH
17
ρ(y)
W
-qNA y
-qns
E(y)
Eox
y
ψ(y)
VG
y
Figure-12 Densité de charge, champ électrique et potentiel électrostatique dans la
d 2 Ψ( y ) ρ( y)
=− (36)
dy 2 ε
En régime de déplétion on a : ρ ( y) = cte = − q ⋅ N A . Le potentiel de surface ΨS
est alors obtenu en intégrant l’équation de Poisson entre x=0 et y=W. On a :
dΨ ( y ) q⋅ NA
=− ⋅ ( y − W ) et
dy ε
(37)
q⋅ NA W
Ψ(W ) − Ψ (0) = − Ψs = − ∫ ⋅ ( y − W ) ⋅ dy
0 ε
On en tire la valeur du potentiel de surface :
q ⋅ NA ⋅W 2
Ψs = (38)
2⋅ε
L’inversion sera réalisée lorsque le potentiel de surface sera tel que la densité
d’électrons générés soit égale à la densité de trous : ns = N A En examinant le diagramme
de la Fig-11 on peut écrire, à l’interface :
18
q⋅(Ψs − ΨB ) q⋅ΨB
ns = ni ⋅ e kT et N A = ni ⋅ e kT
(39)
2 ⋅ k ⋅T N
ns = N A ⇒ Ψs = 2 ⋅ ΨB ≅ Log A
q ni
On remarque donc que le potentiel d’inversion est une fonction du dopage de la
couche P.
L’épaisseur de la zone déplétée dans le semi-conducteur est alors :
2⋅ε
W= ⋅ 2ΨB (40)
q ⋅ NA
Qs = q ⋅ N A ⋅ W = ⋅ 2 ⋅ ε ⋅ q ⋅ N A ⋅ 2 ⋅ ΨB (43)
k ⋅T N
avec ΨB ≅ Log A
q ni
19
Exemple :
o kT
N A = 1016 cm− 3 ; ni = 1,45 ⋅ 1010 cm − 3 ; d = 200 A ; = 26mV ;
q
ε ox = 3,45 ⋅ 10 −13 F / cm ⇒ ΨB = 0,35V , ⋅ 10− 7 F / cm2
; Cox = 172
W = 0,305µm ; VTH = 0,983 V
2.2. TRANSISTOR MOS
Il existe plusieurs types de transistors MOS suivant que la conduction du courant
est assurée par des électrons (Canal N) ou par des trous (Canal P). Dans le cas de transistors à
canal N une couche d’inversion est créée dans un Semi conducteur dopé P, cette couche
d’inversion est constituée d’électrons. Dans le cas de transistors à canal P cette couche
d’inversion est constituée de trous générés dans un substrat N. De plus pour chaque type de
canal on distingue les transistors à enrichissement et les transistors à déplétion. Dans le cas
d’un transistor à enrichissement le canal est normalement (c’est à dire à VGS=0) vide de
porteurs. Ce n’est que l’application d’une tension sur la grille qui permet de créer des porteurs
dans le canal. Cette tension est positive pour un MOS à canal N et négative pour un MOS à
canal P. Dans le cas d’un MOS à déplétion le canal est normalement (VGS=0) peuplé de
porteurs et il faudra appliquer respectivement une tension >0 et <0 pour bloquer le transistor
dans le cas d’un MOS à canal P et d’un MOS à canal N. La structure ainsi que les lois de
commande sont résumées à l’annexe 1.
SiO2 dox
N+ Canal N+
Substrat P
20
Le transistor MOS est constitué d’une
diode MOS implantée sur un substrat dopé
P et complétée par deux zones dopées N+ D
implantées latéralement de façon à jouer le
rôle de source et de drain respectivement.
Le substrat P est relié à une électrode qui G
permet de fixer son potentiel généralement B
appelé Vbulk . En général cette électrode
est reliée à la source, l’ensemble ayant un
potentiel nul (montage source commune).
La représentation d’un tel transistor est S
donnée à la figure-14.
Figure-14 Représentation d’un MOSFET à
Lorsque la grille est polarisée
canal N
positivement au dessus du seuil VTH une
couche d’inversion se crée dans le canal P. Lorsque l’on applique une tension VDS > 0 un
champ électrique dirigé suivant l’axe x est établi dans le canal provoquant la circulation du
courant I DS (point A de la caractéristique) . Lorsque la tension VDS atteint la valeur
VDSsat l’épaisseur de la couche d’inversion tend vers 0 pour x = L (point B de la
caractéristique) , c’est le phénomène de pincement du canal. A partir de cette valeur de VDS
le courant n’augmente plus et l’abscisse où se produit le pincement dans le canal devient
x = L' < L (point C de la caractéristique).
D’autre part la diode N+P créée entre la zone de drain et le substrat est polarisée en
inverse (car VDS > 0 et Vbulk = 0 ). Il en résulte le développement d’une zone de charge
d’espace dans le substrat P. La forme de cette zone de charge d’espace dépend de la tension
VDS appliquée. Son allure pour différentes valeurs de VDS est indiquée à la figure-15.
N+ N+ N+ N+
Zone
déplétée
Zone
P déplétée
P
21
Source VG >VTH VDS>VDSsat x IDS
C
L
SiO2 dox B
N + L’ N +
A
ZoneZone
P déplétée
déplétée
VDS
En outre si l’on suppose que la vitesse des électrons est proportionnelle au champ
E ( x ) (modèle à mobilité constante) on a :
I D = Z ⋅ Qn ( x ) ⋅ µ ⋅ E ( x ) = Z ⋅ Cox ⋅ µ ⋅ (VG − VTH − V ( x )) ⋅ E ( x ) (48)
dV ( x )
D’autre part le champ électrique est donné par : E ( x ) = , le courant sera donc :
dx
22
I D = Z ⋅ Cox ⋅ µ ⋅ (VGS − VTH − V ( x )) ⋅
dV ( x )
(49)
dx
En intégrant l’équation (49) entre 0 et L on obtient :
L VDS
Z ⋅ Cox ⋅ µ 2
⋅ (VGS − VTH ) ⋅VDS −
VDS
ID = (51)
L 2
L’expression (51) est valable tant que VDS < VDSsat . La valeur VDS = VDSsat correspond
au maximum du courant soit :
Z ⋅ Cox ⋅ µ
⋅ (VGS − VTH )
2
I Dsat = (52-b)
2⋅ L
En résumé, dans le modèle de contrôle de charge le courant de drain du transistor MOS est
donné par :
23
x x+dx
L
V(x) x
Source
SiO2 dox
+ +
N N
SiO2
δ(x) Qn(x)
E(x)
w(x) Qsc(x)
x x+dx
V(x)
V DS
V(x)
x
x L
Figure-16 Potentiel et charges dans le Semi-Conducteur
24
25
Annexe-1 : Différents types de transistors MOS
VT>0 VD
VG>VT>0
MOS à canal N à VG
ID ID
ID VG=1V
déplétion normally
ON N+ N+ 0
canal N
P -1
VT<0 VD
VG>VT<0
MOS à canal P à VG
-VD VG<VT<0 VT<0 ID
ID
enrichissement
normally OFF P+ P+ -3 VG
N -4
VG=-5V -ID
MOS à canal P à VG
-VD VG<VT>0
ID VT>0
ID
déplétion normally
0 VG
ON P+
canal P
P+
N -1
VG=-2V -ID