Hefele. Histoire Des Conciles D'après Les Documents Originaux. 1869. Vol. 3
Hefele. Histoire Des Conciles D'après Les Documents Originaux. 1869. Vol. 3
Hefele. Histoire Des Conciles D'après Les Documents Originaux. 1869. Vol. 3
Util
GAYLORO RG
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HISTOIRE
DES CONCILES
d'après
DES CONCILES \^
PAR
TRADUITE DE L'ALLEMAND
TOME TROISIEME
PARIS
ADRIEN LE CLERE et C'% LIBRAIRES-ÉDITEURS
IMPKlîlETJKS DE N. S. P, LE PAPE ET DE l'arCHEVÊCHÉ DE PARIS
Rue Cassette , 29, près Saint-Snlpice.
1870
HISTOIRE
DES CONCILES
LIVRE ONZIEME
^
d § 186.
r.es, etc. t. XV, p. 628 sqq. dans l'article sur S. Léon le Grand ; 4° Noël
I^-.Alex. Hist. eccl. sec. y, t. V, p. 64 sqq. et p. 209 sqq. éd. Venet. 1778 ;
T. IIX. 1
NOMBRE ET LIEU DES SESSIONS.
talent pas d'accord pour préciser le nombre des sessions qui ont
eu lieu dans ces trois semaines.
Beaucoup d'anciens codices ne contiennent que les six pre-
et qui fut agité dans les sessions postérieures. Mais, même parmi
les manuscrits de cette dernière classe, il y a une grande diver-
sité car les uns contiennent le compte rendu de telle ou telle
:
NUMERO
JOUR DE No
DE OBJET DE CHAQUE SESSION. CHAQUE SESSION
CHAQUE SESSION. d'après RÉEL,
L'ANCIEN CALCUL.
le sens dans lequel, ainsi que nous l'avons vu plus haut, page 2,
Liberatus emploie le moi secretarium), Marcien assista au con-
cile » Gomme le nombre des membres du synode se montait à
'
.
187,
p. 213 sqq. et 548), et Mansi (t. VII, p. 773 sqq.) les a reproduits.
On ne sait s'il y a jamais eu une collection officielle de ces
actes et, en particulier, des documents principaux et des procès-
verbaux du synode. Baluze et d'autres historiens l'ont nié et
croient que chacun des évêques les plus importants ayant eu ses
notaires, ce qui est vrai, chacun d'eux a dû se faire faire, à sa
guise, une collection des actes des conciles. Gette supposition
de l'existence de plusieurs collections différentes les unes des
autres et n'ayant qu'un caractère semi-officiel expliquerait très-
bien les variantes qui existent au sujet de la manière de compter
les sessions, selon que l'on consulte les divers manuscrits.
Gette explication est ingénieuse, elle soulève cependant de sé-
rieuses objections 1° Tous ces exemplaires ne renferment qu'un
:
seul et même texte, ce qui n'aurait pas eu lieu s'ils avaient été com-
posés par des écrivains prenant à part et rapidement des notes;
2°La manière différente d'intercaler quelques documents n'a
pu avoir lieu à l'origine, elle n'a pu naître que par la faute de
copistes plus récents; 3° Dans la lettre au pape Léon, le synode
dit que : « Il a communiqué au pape, pour avoir son approbation,
Tuàcav T71V ^uvapLiv twv TOirpay^Aevcov *
.«Ge texte suppose qu'il y a eu
(1) Dans Mansi, t. VI, p. 155. Hard. t. II, p. 659, dans l'édit. des Œuvres de
S. Léon par les Ballérini, t. I, p. 1099.
6 LES ACTES DU SYNODE ET LEUR TRADUCTION.
tous ces travaux, il serait encore bien désirable que ce texte grec
fût soumis à une nouvelle révision, pour laquelle on pourrait se
(4) Leonis Epist. 113, dans Ballerini, 1. 1, p 1194. Mansi, t. VI, p. 220.
LES ACTES DU SYNODE ET LEUR TRADUCTION. 7
servir avec grand profit des manuscrits qui n'ont pas été consultés
et que Fabricius a énumérés ^
(1) Sur le Codex Cœsar., n<> 57, à Vienne, et sur d'autres codices, ou bien sur
quelques fragments particuliers, cf. Fabricius, Bibliotheca Grœca, éd. Harless,
t. XII, p. 650.
(2) DansMANSi.t. VI, p. 938, t. VII, p. 79, 118, 183, 194,203, sqq. Dans
Hard. t. 243, 431, 455, 495,502,507, sqq. Dans Baluzii, Nova Collectio
II, p.
conciliorum, p. 1165, 1251, 1258, 1285, 1291, 1296. Se trouvent également
dans Mansi, t. Vil, p. 707. D'après les propres remarques de Rusticus, il est
donc évident qu'il n'a pas seulement comparé et amélioré le procès-verbal
delà première session, ainsi que Quesnell'a prétendu cf. Ballérini, éd. 0pp. ;
S. Leonis, t. II, p. 1519 cf. Baluze, I. c. p. 971, n°22, et Mansi, t. VII, p. 661,
;
8 LES ACTES DU SYNODE ET LEUK TRADUCTION.
§ 188.
(1) Baluz. Nova Collectio conciliorum, p. 1400 sqq, Mansi a fait] imprimer
la préfacedonnée par Baluze, de même que son aperçu général de tous les
actes du synode (t. VII, p. 777 sq.) ; il n'a cependant pas inséré les notes
deBaluze, comme il l'avait fait pour chacun des documents du Codex encyli-
€us et comme il l'avait fait pour la versio Rustici.
12 LES COMMISSAIRES IMPERIAUX ET LES LEGATS DU PAPE.
siège avec ceux des légats du pape, mais bien avec ceux des
autres évêques. La suite de l'histoire du concile de Chalcédoine
montrera, avec assez de précision, dans quelle situation se trou-
vaient les commissaires impériaux vis-à-vis des légats du pape.
Nous verrons que la conduite bureaucratique des affaires, si l'on
peut parler ainsi, fut confiée aux commissaires impériaux.
Ils faisaient voter, fixaient l'ordre du jour, et ils terminaient les
sessions ; en un mot, ils exerçaient les fonctions qui reviennent
au bureau d'une assemblée. ne faut cependant pas l'oublier,
Il
était seul à décider sur tout cela, et, à diverses reprises, les com-
missaires impériaux ont soin d'établir une distinction entre eux
et le synode proprement dit c'étaient les légats du pape qui
;
(1) Mansi, Collect. Concil., t. VI, p. 563. Hard,", Collect. Concil., t. II, p. 53.
LES COMMISSAIRES IMPERIAUX ET LES LEGATS DU PAPE. J3
Chalcédoine) au [jÀv, <ôç xecpaV/i [xeT^cov, vîy£[j,oveusç èv to^ tviv gviv xa^iv
£TO5(ou(7i, c'est-à-dire : « dans tes représentants tu as établi l'hégé-
(1) Dans
la collection des lettres du pape S. Léon, n° 98, dans Ballerini,
1. 1, 1087 dans Mansi, t. VI, p. 147 dans Hard. t. II, p. 653.
p. ; ;
(2) N" 98, 100, 110 et 132 delà correspondance de S. Léon; dans Ballerini,
\. c. p. 1097, 1100, 1114, 1120, 1182 et 1263.
(3) Epist. 103, dans Ballerini, 1. c. p. 1141; Mansi, t. VI, p. 185. Sur cette
présidence du 4^ concile œcuménique, voy. le 1. 1*'' de V Histoire des conciles,
p. 32 sq.
(4) Mansi, t. VI, p. 579; Hard. t. II, p. 66.
(5) Dans Mansi, t. VI, p. 565 sqq. et t. VII, p. 429 sqq. Hard., t. H, p. 53
;
évêques est évalué à six cent trente Aucun concile n'avait donc
*
.
§ 189.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, la première session eut lieu
le 8 octobre 451 ^. Le légat Paschasinus se leva ainsi que ses
collègues, vint au milieu. de l'assemblée et dit : « Nous avons,
du très-saint et apostolique évêque de Rome, qui est la tête de
toutes les Églises, la mission d'empêcher que Dioscore siège dans
l'assemblée ou vote avec elle ; s'il ose le faire, il doit être chassé.
Nous devons suivre donc il plaît à Votre Ma-
cette instruction. Si
gnificence (c'est-à-dire aux commissaires impériaux), il faut ou
qu'il soit éloigné, ou, dans le cas contraire, que ce soit nous qui .
dernier synode d'Ephèse, qu'il eût mieux valu ne pas tenir, Dios-
core, soutenu par un peuple déchaîné et par des moyens de
corruption, avait nui à la vraie religion et approuvé les erreurs
d'Eutychès. Aussi Eusèbe demandait-il aux empereurs de ré-
pondre aux plaintes qu'il portait devant eux et de faire lire les
actes du synode d'Ephèse (c'est-à-dire du brigandage d'Ephèse)
dans le présent concile. Il prouverait par ces actes que Dioscore
ne professait pas la foi orthodoxe, qu'il avait approuvé une hé-
résie impie, et que lui, l'auteur de ce mémoire, avait été injuste-
ment condamné et maltraité ^ .
>>
ceux qui troublent l'ordre, dehors les meurtriers Celui qui est !
quoi donc VOS clercs (ceux que vous avez amenés) jettent-ils main-
tenant des cris ? des clercs ne font pas partie d'un synode ! » Alors,
pour bien montrer quel avait été le caractère du brigandage d'E-
phèse, Etienne évêque d'Ephèse raconta les circonstances sui-
vantes Parce qu'il avait admis dans sa communion quelques clercs
:
sait pas selon les règles, il avait cherché avec ardeur à remédier
au désordre, ainsi qu'il pouvait le prouver par des témoins.
Théodore, évêque de Glaudiopolis en Isaurie, avoua que lui et
d'autres n'avaient pas compris grand' chose à toute cette affaire, et
que Dioscore et Juvénal les avaient trompés. On les avait, en outre,
épouvantés par ce cri « Qu'ils étaient voisins de l'hérésie de
:
(1) L'ancienne traduction latine a ici mal compris l'original, car elle porte r
(1) Maksi,
t. VI, p. 601-606 Hard., t. II, p. 79-83.
;
p. 83-87.
20 PREMIÈRE SESSION, LE 8 OCTOBRE 451.
n'avait pas eu l'autorité que Ton supposait lui avoir été accordée ^
trine) Eutychès avait avec raison évité le mot du ciel, mais qu'il
n'avait jamais dit d'où, selon lui, le Glirist avait pris son huma-
nité. » Diogène de Cyzique de Séleucie, en Isaurie, affir-
et Basile
mèrent en même temps que, malgré les questions qu'on lui avait
faites, Eutychès n'avait jamais voulu s'expliquer devant le synode
(1) Mansi a donné les passages qui furent lus, 1. c. depuis la p. 639 jus-
qu'à lap. 643; Hard., 1. c, depuis la p. 102 jusqu'àla p. 106.
(2) Mansi, 1. c, p. 643 Hard., 1. c, p. 106.
;
ainsi que croit Léon, c'est ainsi que croit Anatole, » et les autres
évêques dirent à leur tour: « C'est ainsi que nous croyons tous. »
Et puis tousles évêques, de même que les commissaires impériaux
et les sénateurs, s'écrièrent tous d'une seule voix : « C'est ainsi
que croit l'empereur, c'est ainsi que croit l'impératrice, c'est
ainsi que nous croyons tous. » Mais Dioscore se trouva encore
plus dans l'embarras, lorsque les Orientaux et leurs amis s'é-
crièrent une fois de plus « Dehors le meurtrier de Flavien
: » !
à fait orthodoxe « Que celui qui ne parle d'une seule nature que
:
« J'ai péché ^ » .
manda de son côté que l'on lût tout le passage de Flavien, décla-
rant qu'il répondraitensuite à la question dont il s'agissait. Juvénal
et les évêques de la Palestine appuyèrent d'abord la proposition
de Dioscore, mais ils reconnurent bientôt, eux aussi, l'orthodoxie
de Flavien, et ayant quitté les places qu'ils occupaient à côté de
Dioscore, ils allèrent se placer de l'autre côté, au milieu des
applaudissements des Orientaux. Pierre de Corinlhe et Irénée de
Naupactus firent de même, tout en remarquant qu'ilsn'avaient pas
été, à la vérité, membres du synode d'Ephèse (ils n'étaient pas en-
core évêques à cette époque), mais que ce qui venait d'être Iules
avait convaincus de l'accord qui existait entre la doctrine de Fla-
vien et celle de S. Cyrille. Ils furent suivis par les autres évêques
de FHellade; de même que par ceux de la Macédoine
et de la Grèce,
doit plus parler après l'union que d'une seule nature incarnée
du Logos ([;.ia crsGap/twpivvi Tou Aoyo'j (puciç). Je serai condamné
avec les Pères, mais je défendrai la doctrine des Pères, et je ne
faiblirai en aucun point. Je demande en outre, et plusieurs autres
le demandent avec moi, qu'on lise ce qui reste » *
.
On le fit, et on arriva
aux votes qui avaient été émis dans
ainsi
le synode de Gonstantinople au sujet de la question de foi en
litige à la suite de ces votes se trouvaient les réclamations et les
;
deux natures (to ^uo où ^epp-oi). Je dois parler avec audace, car il
pas été rédigée dans synode qui l'avait rendue, mais qu'elle avait
le
tains; ils pourront attester sur l'Évangile que, lorsque nous étions
tristes et que nous ne pouvions pas voter, Dioscore s'est levé et
a crié Quiconque ne souscrira pas aura affaire à moi. » Interro-
: «
cyre); demandez-lui s'il n'a pas failli être condamné pour avoir dif-
féré pendant quelque instant de donnerson vote. » Dioscore répon-
dit que ce n'était pas alors, pour la première fois, qu'il avait fait
changer ses paroles, qu'antérieurement déjà il les avait fait mo-
difier. Sans répondre à cette attaque, Basile demanda que Dios-
core émît contre lui toutes ses accusations, pour qu'il pût y ré-
pondre Pour mieux faire connaître les brutalités dont on s'était
*
.
lui les avait menacés et avait fait venir les comités avec des sol-
dats armés de chaînes, ce qui les avait tous forcés à signer ^. On
lut ensuite a) le vote émis par le brigandage d'Éphèse au sujet de
l'orthodoxie d'Eutychès et de sa réintégration ^, b) la lettre des
fort, Dieu immortel, aie pitié de nous! longues années aux empe-
§ 190.
les autres saints Pères, et nul ne devait oser faire un nouveau for-
mulaire de foi (IxGeGtç), mais on devait s'en tenir à celui qui avait
été défini par les'saints Pères. Nul ne devait contrevenirà cette loi.«
On accueillit avec beaucoup d'applaudissements ces mots de Cé-
cropius, évêque de Séhastopol « Sur la question d'Eutychès,
:
professions de foi écrites, parce que c'est opposé aux règles (aux
prescriptions du troisième concile œcuménique). » Florentius,
évêque de Sardes, dit alors pour essayer de terminer le débat :
«Dans tous les cas, le synode aurait besoin de plus de temps pour
rédiger les nouvelles formules, mais il croyait, lui aussi, que la
lettre de Léon suffisait. » Sur la proposition de Gécropius de Sé-
hastopol, on lut les anciens documents dans lesquels la foi tra-
-
sièmeetviceversa. Cf.BALLERiNi,ec?. 0pp. S. Leonis, t. II, par 502, nota. Les actes
de la seconde session se trouvent dans Mansi, p. 938-975; Hard. t. II, p. 274-
310, en abrégé dans Fuchs, Bihliotek der Kirchenvers. Bd, IV, S. 544 ff. et
Walch, Ketzerkist. Bd. VI, S. 341 ff.
(1) Mansi, t. VI, p. 953; Hard., t. II, p. 285. Les métropolitains supérieurs
des grands districts (des diocèses civils) sont déjà dans ce passage appelés
patriarches.
32 DEUXIÈME SESSION, LE 10 OCTOBRE 451.
tous, c'est dans cette foi que nous avons été baptisés et que nous
baptisons, c'est ainsi qu'a enseigné Cyrille, et c'est ainsi que
croit le pape (o Traxaç) Léon b) Le symbole de Constantinople
'
.
Pères, c'est la foi des apôtres! Nous croyons tous ainsi; les ortho-
doxes croient ainsi! Anathème à celui qui croit autrement Pierre !
(2) MansiVI, p. 962 sqq.) et Hard. (t. 11, p. 299 sqq.) donnent, il est vrai,
(t.
les citations des Pères, mais tout en remarquant qu'elles ne se trouvent pas
dans la plupart des manuscrits les Ballérini ont prouvé que ces citations
;
nature divine ait souffert la mort, mais parce que la crap^ l'a souf-
ferte * b) Ces mêmes évêques attaquèrent en outre ce passage du
.
(1) Dans Mansi, t. VI, p. 663, t. VII, p. 971 ; Hard., t. I, p. 1275, et t. II,
p. 118 et 307.
(2) Mansi, t. VI, p. 971 sqq., Hard., t. II, p. 307. C'est le résumé cFune
très-longue explication dans Cyrille, I. c. Hard, 1. 1, p. 1290. Mansi, t. IV,
p. 1078. Dans une lettre qu'il écrivit à Acacius de Mélitène, S. Cyrille se
servit tout à fait des mêmes expressions. Cf. Mansi. t. V, p. 322.
(3) Cyrille parle de même, dans la lettre synodale citée plus haut. Hard.,
t. I, p. 1286; Mansi, t. IV, p. 1071 sq.
T. III. 3
34 DEUXIÈME SESSION, LE 10 OCTOBRE 451.
afin que ceux qui doutaient encore fussent convertis. Les commis-
saires furent alors interrompus par ce cri des évêques « Au- :
cun de nous ne doute, nous avons déjà signé (pas tous cepen-
dant!). » Les commissaires reprirent « Il n'est pas néces- :
qui lui paraîtront les plus aptes à convertir ceux qui ont des
doutes. »
taux : « Que l'Egyptien soit exilé ceux d'IUyrie « Nous avons ! >> :
tous péché, ayez pitié de nous que ces paroles soient rapportées !
verbal. Les
commissaires dirent plus tard que la condamna-
tion de Dioscore avait eu lieu (dans cette session) sans qu'ils en
eussent eu connaissance ; on pourrait conclure de là qu'ils n'ont
pas connu la tenue de cette troisième session. Il n'a cependant
pas pu en être ainsi, et il est bien plus probable qu'ils se sont
de propos délibéré abstenus d'y assister , pour que la condam-
nation de Dioscore ne pût en aucune façon être attribuée au pres-
tige des représentantsde l'empereur et que les évêques eussent
une entière liberté ^
Le nombre des évêques présents à cette session fut aussi moins
que le but principal de la session était, ainsi que le font voir les actes, de
prononcer sur Dioscore un jugement définitif. L'affaire de ce dernier était
moitié ecclésiastique et moitié politique pour ce qui était de la partie poli-
:
tique, le sénat avait déjà rendu son jugement, et, au sujet de la partie ecclé-
siastique, se trouvant tout à fait incompétent, il n'avait pas jugé à propos
d'être présent au jugement qui serait porté. Cette absence du sénat montre
combien l'Etat comprenait la nécessité de donner toute liberté aux négocia-
tions sur les affaires purement ecclésiastiques, combien peu il cherchait à
s'y immiscer et les laissait au contraire à l'arbitrage des clercs. »
36 TROISIÈME SESSIO.V, LE 13 OCTOBEE 451.
(1) Cet incident fut raconté un peu plus tard par les membres de la dépu-
tation. Mansi, t. VI, p. 993; Hard., t. Il, p. 315 D.
dore, avait servi pendant vingt- deux ans parmi les magistrianes
(garde impériale); puis Cyrille d'Alexandrie l'avait pris à son
service, à l'époque du synode d'Ephèse, et l'avait ordonné clerc.
Il était resté quinze ans dans cette position, lorsque, en 444,,
(1) Peut-être cela a-t-il eu lieu à Ghalcédoine, ou bien quelque temps au-
paravant à Nicée.
(2) La du mémoire d'Ischyrion (voyez un peu plus bas) prouve que
fin
c'étaient là des amis et des auxiliaires de "^Dioscore. Valch (a. a. 0. S. 350)
s'est trompé en supposant que c'étaient les témoins que Théodore lui-
même voulait produire.
(3) Mansi, t. VI, p. 1006 sqq., Hard.; t II, p. 322 sqq.
40 TROISIÈME SESSION, LE 13 OCTOBRE 451.
p. 365-376.La liste donnée par ces auteurs renferme 294 signatures d'évêques
(ou bien de fondés de pouvoirs d'évêques,) et en particulier celles de Juvé-
nal, de Talassius, d'Eustathius de Béryte et d'Eusèbe d'Ancyre, mais non
pas de Basile de Séieucie. Toutefois, comme ces quatre anciens partisans de
44 TROISIÈME SESSION, LE 13 OCTOBRE 451.
§ 192.
sur la foi, par les évêques. On lut ensuite la conclusion des actes
de seconde session, qui donnait aux évêques un délai de cinq
la
jourspour examiner la question dogmatique, et, après cette seconde
lecture, les commissaires et les sénateurs ^firent cette question :
(1) Les actes de cette séance se trouvent dans Mansi, t. VII, p. 1-97, et
Hard., t. II, p. 382-446; en abrégé et en allemand dans Fuchs, a. a. 0.
S. 437 ff. Walch. a. a. 0, S. 360 ff. La liste des personnes présentes à la
séance, qui se trouve en tête de ces actes, est très-incomplète.
(2) Ainsi que nous l'avons dit plus haut, pendant ces cinq jours une com-
mission devait, chez Anatole de Gonstantinople, traiter la question de la foi.
Nous verrons un peu plus loin, par le témoignage explicite des évêques de
rillyrie, qu'il y a eu, en effet, des réunions dans ce but en outre, on peut
;
conclure d'une expression de Paschasinus, qui sera relatée plus loin, que la
commission avait précisément pris la décision que Paschasinus annonce aux
commissaires et qui était conforme à celle qui fut prise dans la deuxième
session; au commencement de la cinquième session générale, nous aurons
à parler d'une affaire plus grave dont s'est aussi occupée cette commission.
(3) Mansi, t. VII, p. 7 sqq.; Habd., t. II, p. 386.
46 QUATRIÈME SESSION, LE 17 OCTOBRE 451.
« Nous tous, nous adhérons fermement à la foi des trois cent dix-
huit Pères de Nicée et des cent quatre-vingts Pères de Gonstanti-
nople nous adhérons aussi aux décisions du premier synode
, et
croyons ainsi ;
quiconque y adhère appartient au synode. Longues
années aux empereurs, longues années à l'impératrice Les cinq !
Dioscore a été déposé avec raison c'est le Ghrist qui l'a déposé 2. »
;
aux Églises ^ » !
que celle que nous avons indiquée, que ce soit Eutychès ou tout
autre, qu'il soitanathème! Quanta la lettre du pape Léon, nous
ne pouvons pas nous prononcer, car vous savez tous que, d'après
l'ordonnance du concile de Nicée (canon 6), nous devons nous
rattacher à l'archevêque d'Alexandrie, et, par conséquent, nous
devons attendre son jugedient sur cette affaire (c'est-à-dire le ju-
gement du futur successeur de Dioscore). » Tous les membres du
synode furent très-mécontents de ces réponses et le firent voir
main que d'être tués dans notre patrie; vous devez établir sans
délai un archevêque pour l'Egypte, et, cela fait, nous promettons de
souscrire ayez pitié de nos cheveux blancs. Anatole de Cons-
:
tantinople sait qu'en Egypte tous les évêques doivent obéir à l'ar-
chevêque d'Alexandrie. Ayez pitié de nous; nous aimons mieux
mourir par ordre de l'empereur, ou par votre ordre, que d'être
massacrés à la maison. Prenez nosévêchés, si vous voulez; choi-
sissez un archevêque pour Alexandrie, nous ne nous y opposons
pas. » Leurs supplications étaient de temps en temps interrom-
pues par ces cris « Les Égyptiens sont des hérétiques! » et: « Ils
:
foi orthodoxe. Ils répondirent que Ton devait, avant tout, lire la
seconde supplique qu'ils avaient adressée au synode lui-même, et
les commissaires et les sénateurs y consentirent, tandis que de
tous côtés s'élevait ce cri « Dehors le meurtrier Barsumas: » !
Dans au synode,
la lettre les eutychiens s'excusaient d'abord
de n'avoir pas répondu plus tôt à l'invitation qui leur avait été
faite ils dirent « que l'empereur ne l'avait pas voulu, ainsi qu'ils
;
tandis que les évêques sont assis et ne disent rien? » Aétius re-
nouvela alors, au nom du synode, sa question : « Acceptes-tu la
empiété sur les droits de l'Église de Tyr et, sous Théodose II,
s'était permis de faire des ordinations épiscopales dans quelques
(1) Mansi, t.VII, p. 79-83. Hard., t. II, P. 431-435. Le récit de ces deux
affaires, celle de Garosus et celle de Photius de Tyr, dont nous allons
parler, ne se trouvent pas dans l'ancienne traduction latine des actes du sy-
node (celle qui a été insérée dans Hardouin et dans Mansi a été prise dans
la collection romaine des actes des conciles; Cf. Baluze, dans Mansi,
t. VII, p. 663, n° 27); aussi quelques savants ont-ils mis en doute Pauthenti-
cité de ces deux récits. Cf. Tillem. Méin. etc. t. XV, not. 47 sur S. Léon,
p. 917 sq. Il n'y a cependant pas de motifs suffisants pour les rejeter, et les
Ballériniont eu parfaitement raison lorsqu'ils ont pensé que ces deux af-
faires traitées le 20 octobre constituaient la cinquième session (ou pour mieux
dire la cinquième et la sixième). V. plus haut le tableau chronologique déjà
indiqué, et de même les Ballerini, 1. c. t. II, p. 510, not. 23.
(2) Leonis Epistol. 136, n. 4; Epistol. 141, n. 1, et Epistol. 142, n. 2, dans
Mansi, t. VI, p. 293, 304 et 305.
56 QUATRIÈME SESSION, LE 17 OCTOBRE 451.
ne peut pas se régler par des décrets, mais bien par des canons ecclésias-
tiques, » de même que par la conclusion prise au synode de Chalcédoine, à
savoir que les décrets en opposition avec les canons étaient nuls de plein
droit. Il résulte aussi de ce que portent les documents, qu'un synode de
Constantinople, s'inspirant de traditions par trop byzantines, avait prêté
main forte à l'empereur pour qu'il pût empiéter ainsi sur les droits de
l'Eglise.
ijl) Ce même 4^ canon de Nicée fut aussi rendu dans la troisième session,
mais alors d'après un autre codex que dans la session actuelle. Cf. Ballerini,
i. c. t. III, p. xxxvi sq.
CINQUIÈME SESSION, LE 22 OCTOBRE 451. LE DECRET DE FOI. 57
§ 193.
Gomme cette profession de foi n'a pas été insérée dans les actes,
elle n'estpas arrivée jusqu'à nous; mais, d'après les indices four-
nis par les'actes,Tillemont a présumé qu'elle exprimait à la vérité
(3) Comme celte lettre de Léon avait été déjà approuvée par le synode,
ainsi que nous l'avons vu, il faut entendre la nouvelle demande des légats
dans ce sens « Si on ne se contente pas de cette lettre et si on veut une
:
autre formule, >> ou bien: «Dans la profession de foi que l'on doit rédiger, on
ne s'en tient pas exactement au sens de cette lettre ; » ce qui suit fait voir
que la dernière explication est la préférable.
LE DÉCRET DE FOI. &9
pas été déposé à cause de sa foi orthodoxe, mais parce qu'il avait
excommunié le pape et n'avait pas obéi au synode '^. Sans relever
cette parole au moins imprudente, les commissaires cherchèrent
à remettre le synode dans le droit chemin, en remarquant que
l'assemblée avait déjà approuvé la lettre de Léon, et que cette ap-
probation obligeait l'assemblée à adhérer également à ce qui était
contenu dans la lettre (c'est-à-dire qu'il y avait véritablement
dans le Christ deux natures, qui n'étaient en aucune façon mêlées
l'une à l'autre). Mais comme la majorité, et en particulier Eusèbe
de Dorylée, s'obstinait à acclamer la formule d'Anatole de Cons-
tantinople, les commissaires firent immédiatement connaître à
l'empereur ce qui se passait, et celui-ci répondit par le décret
suivant ^ « Ou bien il faut accepter la commission des évêques
:
(1) En voyant tout le sens pratique dont les légats, commissaires impé-
riaux, firent preuve, même au point de vue théologique, on se demande s'ils
ne s'inspiraient pas des conseils des légats du pape.
(2) Dans le décret synodal rendu contre Dioscore, il n'e$t pas, il est vrai,
expressément mention de son hérésie, et la sentence que les légats du pape
ont portée contre lui n'en dit rien non plus.
(3) Mansi, t. Vil, p. 102-103. Hard., t. 11, p. 47 sqq.
(4) Mansi, t. Vil, p, 103 sqq. Hard., t. II, p. 450.
60 CINQUIÈME SESSION, LE 22 OCTOBRE 451.
(1) Ce n'est pas là le mot à mot précis de la lettre da pape Léon, mais
ce qui est dit par les commissaires exprime bien le sens principal de cette
lettre, tel que les légats l'avaient indiqué lorsqu'ils avaient donné, sur cette
lettre, des explications qui avaient eu l'assentiment général des évêques de
Chalcédoine.
(2) Ma.nsi, t. YII, p. 106. lÎABD. t. II, p. 450.
LE DÉCRET DE FOI, 61
(1) Le texte grec actuel porte èx 5uo çuasMv, l'ancienne traduction latine
porte au contraire in duabus natiiris. D'après ce qui avait été dit, précisément
dans cette session, sur la différence de ces deux expressions [: « en deux
natures, » et « de deux natures, » et en particulier contre cette dernière ex-
pression, il est évident que l'ancien traducteur latin a dû avoir dans le texte
grec primitif dont il s'est servi, âv ôûo cpua-éaiv; ce n'est pas là une simple hy-
pothèse, car elle a pour elle le témoignage de l'antiquité 1) celui du cé-
:
Gonstantinople en 533 entre les sévériens et les orthodoxes, les premiers re-
prochèrent au synode de Ghalcédoine d'avoir écrit in duabus naturis, au lieu
:
de ex duabus naturis, ainsi que Gyrille et les anciens Pères l'avaient ensei^^né
:
(Mansi, t. VIII, p. 892. Hard., t. Il, p. 1162 5). En 610, lorsqu'il écrivit son
livre de Seciis, Léonce de Byzance dit très-explicitement que le synode avait
enseigné sva Kpicnrèv £v 8ijo ©ucreaiv àffuy/yTcoi; x.r. X. 11 est évident que, s'il V avait
eu quelques doutes sur la manière dont il fallait lire le texte, Léonce se" serait
gardé de le citer avec une telle certitude aux monophysites. Ce passage de
Léontius de Byzance se trouve actio IV, c. 7, dans Galland, Biblioth. PP.
t. XII, p. fi33. C'est à tort que Gieseler (Kirchengesch. t. I, S. 465) et après lui
Hahn (Bibl. der Symbole, S. 118, note 6) citent la IV« au lieu de la V"^ actio.
Serait-ce donc que ni l'un ni l'autre n'a consulté le texte original? 6) Il est
aussi digne de remarque que toutes les anciennes traductions latines portent
in duabus naturis, celles d'avant Rusticus et celle de Rusticus lui-même et ;
voijç "Xéyeiv TO^iJMVxaç tviv GeoT'/iTa, toO tîov Upwv aTCcoGsiTat cu'X'Xoyou,
xcà Toîç 67:1 Tcov ouo ç'Jcewv Toij XpiriTOu xpaGiv 'h cuyyucriv eTn.vooGciv
àv^iaraxai '
"/.al xoùç oùpaviou v] é-rspaç tivoç i)T:dçj_zi^ oùaiixç v/jv è^ tîjxcov
criv £va xal tov aÙTov op.o'XoYerv Yïov tov Kupiov /î[/.ûv 'Itigouv XpiCTOv
cruacpcovwç axavTSç £X.^t5acrx.o[X£v, teT^siov tov aÙTov £v QeoTviTi vmX xCktiov
TOV auTOV £V àvGpcoTiroTriTi, 0£ov àV/iGw; zal avGpcoTCOv cclviGcoç tov aÙTOV,
£/. d^'jy/iç loyiv-viç x.al crtojxaTOç, ôij.oo'jgwv tw HaTpl zaTa t'/jv GEOTViTa
conde celle d'une seule nature; elles portaient donc sur le fond du diffé-
rend. » Par contre, Baur (Trinitatslehre, Bd. I, S. 820) et Borner (Lehre v. der
Person Chruti, Thl. 11, S. 129) ont prétendu que la particule èx avait été bien
réellement écrite dans le symbole primitif, mais que les Occidentaux avaient
altéré le texte original et cbangé èx en êv du reste que iv. s'accordait mieux
;
que èv comme régime de ifvwpitotJievov et qu'on avait voulu par là faire une
avance aux doctrines monophysites; que, du reste, avec èv ou avec èx, le
sens était au fond le même, et exprimait, dans les deux cas, les doctrines mo-
nophysites.
LE DÉCRET DE FOI. 65
xat ô[i.ooijcr!,ov tov aiixov jîf/.îv •/.o.tcx. tviv àvôûcoiuoTTiTa, y.a,Tcc Tuavra ofAoïov
T^pLSTepav ccoTViptav Ix Mapiaç tyi'ç xapOevou tyi'ç Ôsotoxou zaxà tviv àv-
ôpcoTTOTïiTa, Eva '/.al tov «ùtov XpiGTOv, Yîôv, Kupiov, [J-ovoyevvi, sz ^uo
©uc-swv [ev ^uo (puGSGiv (voyez la note précédente) ] àouy-^^Ttàç,
aTpsTTTWç, à^tocipsTCoç, àj(_top((jT(i)(; yvwpi'Co'jAevov • où(^a[7.oO ttiç twv
çu(7£cov otafpopaç àv7ir7;|7.£V7iç oik ttjv Ivc-jciv, (7co(5 0fi.£vviç o£ y.àXkov T'^Ç
1(^io't'/itoç £x,aT£paç <puci£ct)ç, x,ai eiç Iv Trpoacoxov y.al [xiav ÛTTOGTaaiv auv-
TOV aÙTOv Yîov xai (j[,ovoy£Vfl,0eov Aoyov, Kupiov 'ivicouv XpiaTOV, zaOaxEp
avcoG£v al Tcpocp-^Tai XEpl aÙTOu, x,al auTOç '/îti.aç 6 Kupioç 'ivicrouç XptcToç
£^£TCaio£uG£ x.al TO TWV TCaT£pwv vïfxTv xapa^lowxe cu[/.êo)^ov. Toutwv toivuv
[j(,£Tà Tcac'/iç 7TavTa^oG£v àx-piêEiaç te xal £[X[/,£7*.£iaç Tuap' -fl[/.ô)v ^laTUTTW-
Gevtwv, wps(7£v 7Î àyia xai or/toup.£vixri cuvO(^oç, STEpav tvigtiv l///i^evI
p. 455) 'et Hardouin (t. II, p. 643) ont insérée après tous les
procès- verbaux du synode, mais qui évidemment appartient aux
premiers temps du synode, et qui a dû ou bien être présentée
ment pour les fidèles, mais il faut aussi s'opposer à ceux qui
cherchent à altérer la foi, et répondre ce y a de plus con-
qu'il
(1) C'est une allusion au decretum de fide qui fut proposé au concile de Sar-
dique, mais qui ne fut cependant pas promulgué. V., dans le t. I, l'histoire
du concile de Sardique.
(2) Mansi, t. VII, p. 455-474. —Hard. t. II, p. 643-654. —
Fuchs, Biblioth.
der Kirchenvers. Bd. IV, S. 516 ff.
(3) Tillemont, 1. c. t. XV, p. 713. —
Dom Ceillier, Hist. des aut. sacrés,
t. XIV, p. 690.— ScHRôCKH, Kirchengesch. Bd. XVIII, S. 491.
68 SIXIÈME SESSIO.V, LE 25 OCTOBKE 45 i.
signée par trois cent cinquante-cinq évêques qui avaient été pré-
sents au synode ou bien qui l'avaient |sigiiée après la session ^
L'empereur demanda si la formule qu'on venait de lire expri-
mait les opinions de tous, évêques répondirent en criant
et les :
§ 195.
(1) Les actes de cette session se trouvent clans Mansi, t. VII, p. 178-184 ;
connaissiez ma
Les évêques s'écrièrent alors: « Nous
pensée. »
répondit : « En
ne dis rien, si je ne sais que ce que
vérité, je
je dis est agréable à Dieu. Avant tout, je tiens à vous certifier
que je ne suis pas venu ici pour pouvoir conserver mon évêché
ou mes honneurs. Je suis venu parce que j'ai été calomnié,
et afin de vous prouver que je suis orthodoxe et que j 'anathé-
matise Nestorius et Eutychès et quiconque enseigne (ainsi que le
faisait Nestorius) deux Fils. »
(1) Cf. Le Quien, Oriens christianus, t. III, p. 113 sqq. Wiltsgh, Handb.
der Kirchl. Géographie und Statistik, 1846, Bd. I, S. 207.
(2) Les actes de cette session se trouvent dans Mansi, t. VII, p. 185-194.
— Hard. t. II, p. 495-5U2. — Fuchs. a. a. 0, S. 464 f.
72 XEOTEME ET DIXIEME SESSIONS.
§ 196.
p. 5(r2 sqq.
27 ET 28 OCTOBRE 451. 73
avait chargé le synode de faire une enquête sur son affaire. Il de-
mandait donc qu'on lût le jugement porté contre lui par Photius
de Tyr et Eustathe de Béryte dans les réunions de Béryte et de
Tyr. Par amitié pour Eutychès, Uranius évêque d'Himeria l'avait
fait attaquer par quelques clercs et s'était arrangé de telle manière
qu'on lui avait laissé, à lui et aux deux évêques nommés plus
haut, Photius et Eustathius, le soin de prononcer la sentence.
Malgré tout cela, on s'était convaincu que les accusations n'étaient
pas fondées, et son orthodoxie avait été mise hors de doute. Ibas
demandait, en conséquence, que le synode annulât tout ce qui
s'était fait contre lui à Ephèse [c'est-à-dire aubrigandage d'Ephése.
Y. la fin du § 179], et qu'il fût réintégré dans son évêché et dans
son Église. Tous les clercs d'Edesse avaient témoigné de son or-
thodoxie, et il nullement coupable des erreurs qu'on lui
n'était
avait imputées. Les légats du pape ordonnèrent alors que, con-
formément au désir exprimé par Ibas, on lût la procédure en-
tamée antérieurement contre lui, et l'on commença par lire ce
qui s'était passé dans le synode de Tyr, quoique ce synode se
soit tenu, ainsi que nous l'avons démontré plus haut, après celui
de Béryte. On crut probablement qu'il suffisait de lire la dernière
sentence portée contre Ibas; mais les adversaires de ce dernier
demandèrent, ainsi que nous le verrons lors de la dixième session
qu'on lût aussi les actes de Béryte qui étaient moins favorables
à Ibas, ^'ous voyons par les actes de Tyr que les arbitres
choisis entre Ibas et ses adversaires avaient cherché à pro-
curer la paix, et que, dans le fait, ils y étaient parvenus. Pour
atteindre ce but, ils avaient demandé qu'Ibas donnât sa profes-
sion de foi, et c'est ce qu'il avait fait, à la grande satisfaction de
tous. Dans un sermon qu'il prononça dans son église, Ibas promit
d'anathématiser publiquement Nestorius et ses partisans, et il
déclara « qu'il croyait tous les points sur lesquels Jean d'An-
tioche et Cyrille étaient tombés d'accord ; il adhérait à tout ce
que le nouveau synode de Constantinople (sous Flavien) et le
synode d'Ephése ^sous Cyrille' avaient décrété il tenait ce der- ;
de leur côté, l'honorer comme leur père. Ibas promit par serment
de faire ce qui le concernait, et il ajouta encore ces deux points :
l'Eglise, de même qu'au sujet des présents, des fruits et des croix
d'or et d'argent qui sont de fondation.
9. Il a encore agi de la sorte à l'égard des sommes destinées au
rachat des prisonniers.
10. Lorsqu'on a célébré la fête des saints martyrs, il n'a donné,
pour le saint sacrifice de l'autel de même que pour la distribution
78 NEUVIEME ET DIXIEME SESSIONS,
fait signe à ceux qui distribuaient le saint corps (to aywv Gû[j!.a)
13. Le prêtre Peyrozos ayant donné tout son bien aux églises
pauvres, Ibas en fut très-irrité et prétendit avoir de Peyrozos une
assurance de 3,200 pièces d'or, cherchant par là à entraver le
mm0 M^^ ^ ^
NEUVIEME ET DIXIEME SESSIONS ,
qui a adhéré sans hésiter à cette déclaration de foi, qui l'a admise
et a anathématisé tous ceux qui avaient une foi différente. Ils
sont donc entrés en communion Pun avec l'autre, le débat a cessé,
et l'Église a de nouveau joui de la paix. J'ai mis sous tes yeux la
notre jugement doit donc être émis de telle sorte qu'Ibas soit
(1) Mansi, t. VII, p. 250. —Hard., t. II, p. 531. Ils n'ont pas indiqué quo
ce qui suit s'est passé au concile de Ghalcéaoine.
C^) Mansi, t. VU, p. 250-255. —Hard., t. II, p. 531-538.
84 NEUVIÈME ET DIXIÈME SESSIONS, 27 ET 28 OCT, 451.
§ 197.
(1) Mansi, t. VII, p. 270 sq.— Hard., t. II, p. 543. Quesnel et Noël Alexandre
ont soutena que cette partie du procès-verbal qui a trait à Domnus était
apocryphe. Tillemont et Baluze (Mansi, t. VII, p. 665 sq. n° xxxii-lyi) et
surtout les frères Ballérini {S. Leonis 0pp. t. II, p. 1215 sqq. et 1234 sq.) ont
soutenu, au contraire, qu'elle était authentique; jusqu'aux frères Ballérini on
n'avait plus de cette partie des actes de Chalcédoine qu'une traduction latine
assez récente, mais les Ballérini en ont trouvé une autre beaucoup plus an-
cienne que celle de Rusticus, et ils l'ont fait imprimer (1. c. p. 1226 et p. 1234,
n° H). Dans cette dernière traduction, ce qui concerne Domnus est, avec
raison, placé après l'affaire du traité avec Juvénal [sessio VII), tandis que
dans le codex grec sur lequel Rusticus a fait sa traduction latine, l'affaire de
Domnus est placée avant celle de Juvénal. Rusticus dit lui-même (Mansi,
t. VII, p. 734) -.post hœcsequitur, etc. L'affaire de Juvénal fut traitée VII Kal.
Nov. (26 oct.), celle de Domnus le fut le lendemain, VI Kal. Nov. (27 oct.), et
cette date Kal. Nov. montre que si les exemplaires grecs ne se trompent
pas, en donnant la date de la dixième session (28 octobre. Voy. plus haut
|196), il faudrait en conclure que l'affaire de Domnus a été traitée dans la
neuvième session.
(2) Les actes de cette session se trouvent dans Mansi, t. VII, p. 271-294;
Hard., t. II, p. 546-558; en allemand et par extraits dans Fucus, a. a. 0.
S. 486 ff.
86 ONZIÈME SESSION, 29 OCTOBRE 451.
y Comme aucun
avait attendu trois jours l'arrivée de ses collègues.
d'eux ne paraissait, les clercs d'Ephèse étaient venus le trouver
pour lui demander ce qu'il y avait à faire; mais alors la maison
s'était trouvée subitement entourée d'une grande foule de peuple,
§ 198.
Voy. plus haut, § 98. Toutefois le concile de Chalcédoine leur donna raison
pour le point principal, ainsi que nous le verrons plus loin dans le 28"^ canon
du concile de Chalcédoine.
(1) Mansi, t. VII, p. 287-294. —
Hardouin, t. Il, p. 554-558.
(2) Les actes de cette session se trouvent dans Mansi, t. VII, p. 294-300;
Haru., t. II, p. 559-563.
DOUZIÈME ET TREIZIEME SESSIONS, 30 OCTOBRE 451. 91
ou bien si aucun
d'Etienne, était digne, à son avis, de l'épiscopat,
d'eux n'en était digne. Anatole répondit immédiatement à cette
question en se prononçant pour un nouveau choix, et il ajouta à
sa nouvelle déclaration cette phrase destinée à calmer les évê-
ques asiatiques « Le nouveau pasteur d'Ephèse doit être choisi
:
199.
(1) Panoblius avait eu Jean pour successeur, et, après Jean, Etienne s'était
assis sur le siège métropolitain d'Hiérapolis. Sous Panoblius, Athanase avait
été chassé par ses clercs; sous Jean il avait été déposé par un synode d'An-
tioche, et enfin, sous Etienne, et par Etienne, Sabinien avait été institué
évêque de Perrha.
(2) Mansi, t. VIT, p. 326-354. —Hard. t. II, p. 579-595. Voy. plus haut,
l 166. •
96 QUATOHZIÈME SESSION, 31 OCTOBRE,
siège épiscopal, mais encore être livré aux tribunaux civils; si,
dans cet espace de temps, on ne faisait pas d'enquête, ou bien si
Athanase était trouvé innocent, il devait être réintégré sur le
siège épiscopal de Perrha par Maxime d'Antioche, et Sabinien
recevrait une pension prise sur le bien de l'église de Perrha et
que Maxime d'Antioche devait fixer d'après les biens de l'église
de Perrha *
que nous venons d'analyser, ainsi que les deux autres morceaux
concernant le traité de Maxime avec Domnus et l'autre traité passé
entre Maxime et Juvénal de Jérusalem, en disant que, quelque
temps après, Maxime s'étant repenti du traité qu'il avait passé
avec Juvénal de Jérusalem, avait probablement fait traduire et
copier à part ces trois morceaux et les avait envoyés à Rome, pour
faire annuler ce traité par le pape. Dans le fait, Léon déclare
dans sa réponse à Maxime que ce qui s'était fait à Ghalcédoine
dans ce sens était nul, parce que c'était en opposition avec le
6'' canon
de Nicée, et il déclare, en outre, que le consente-
ment de ses légats no modifiait en rien la non-valeur de cet acte.
(Tj II a été imprimé dans l'édition des Œuvres de S. Léon le Granc? par les
Ballérini, t. II, p. 1227 et 1235, et dans Mansi, t. VII, p. 722 c.
T. m. 7
98 QUINZIÈME SESSION. LES CANONS.
§ 200.
taient réunis ce même jour, 31 octobre, dans une session qui est
regardée comme la quinzième, dans laquelle ils décrétèrent le
28' canon de Ghalcédoine, qui donnait à l'évêque de Gonstanti-
nople un grand diocèse, les mêmes droits qu'au pontife romain,
et en particulier celui de venir immédiatement après l'évêque de
Rome ^. Suivant le témoignage de l'archidiacre Liberatus de
Garthage et du diacre romain Kusticus, qui l'un et l'autre s'occu-
pèrent au vi^ siècle ex professa, à cause de la discussion sur les
trois chapitres, des actes du concile ;de Ghalcédoine, tous les
canons de ce concile auraient été décrétés dans cette quinzième
session (Liberatus la compte comme la onzième), et non pas seu-
lement le vingt-huitième ^
Tous les manuscrits grecs qui ont servi à composer les col-
lections des conciles, et en particulier ceux qui ont formé la
collection romaine, s'accordent avec cette donnée et rapportent
tous les canons de Ghalcédoine à la quinzième session. Yan Espen
a cherché à prouver, et non sans apporter un certain nombre de
raisons à l'appui de son sentiment, qu'il fallait bien, en effet, rap-
porter ces canons à la quinzième session ^, tandis qu'avant lui le
savant Baluze ^ et après lui les célèbres frères Ballérini ^, s'ap-
(1) Cf.LE QuiEN, Oriens christ, t. III, p. 113 sqq.— Wiltsgh. Kirchl. Geo-
graph. etStatistik, 1846. Bd. I, S. 207.
(2) C'est ce que nous apprend le discours que tint, au commencement de
la seizième session, Paschasinus, le légat du pape. Cf. Maksi, t. VII, p. 426.
— Hard. t. II, p. 626.
(3) LiBERATi Breviariuin causœ Nestor, et Eutychian. dans Gallakd. Biblioth.
PP. t. XII, p. 144 (V. plus haut, § 186.) n. 1) et Rustici £'me?ifZaao antiquœ
versionis actorum concilii Chalcedonen. dans Mansi, t. VII, p. 654 sqq. et
surtout p. 738. V. plus haut, § 187.
(4) Commentar. m canon, et décret, juris veteris, etc. Colon. Agripp. 1755,
p. 231 sq.
(5) Baluz. Prœfat. dans Mansi, t. VII, p. 658 sq.
(6) Dans leur éd. des Œuvres de S. Léon le Grand, t. II, p. 503, dans la note,
et p. 514,not. 30.
QUINZIEME SESSION. LES CANONS. 99
puyant surtout sur Evagrius ', ont émis un avis contraire qui peut
se résumer comme il suit après que l'empereur Marcien eut,
:
ainsi que nous l'avons vu, proposé trois canons dans la sixième
session, le synode avait, aussitôt après, décrété dans la septième
toute une série de canons, et en particulier les trois présentés
par l'empereur. Dans la quinzième session on n'avait au con-
traire décrété que le 28* canon, qui fut le dernier de tous et
l'œuvre des Orientaux : car les légats du pape étaient absents, ce
qui donna lieu à une seizième et dernière session du concile.
Tant que de nouveaux documents ne seront pas venus s'ajouter
à ceux que nous avons actuellement, il ne sera pas possible dédire
d'une manière définitive laquelle des opinions de ces deux histo-
riens estla plus fondée.Il paraît cependant plus naturel de croire
CAN. I.
Tcùi; Tuapà twv «y^wv IlaTÉpwv xa6' £/,aaxT,v aùvooov à)(pi tou vuv È7.T£0év-a<;
a Les canons décrétés jusqu'ici par les saints Pères, dans tous les
synodes, doivent garder force de loi. »
GAN. IL
El' Ttç l'K'.a-AO'KOQ Itui )^p'^tJ-aci )(^ctpoTOViav r.ov'qcccno, v.cù dç Trpaciv xaTafa^Y]
oiy,£tov /.ivouv£U£TW ^a6i;.bv, xai ô 5r£ipoxovo6[;.£Voç [j/r^oàv £7. r^ç /.ax' èi^.zopîav
(ppovxiffiAaxoç ouTCEp è-iii 5(p*^t>.aciv £XU)^£V. Ei oé xiç y.ai |;.£gix£uwv (pav£i*r) xoîç
ouxwç aitjxpsiç >^at àO£ixixoi<; X-^iJ.iJ.affi, xai ouxoç, £i \)lv xX'/]pixcç £Ï*o, tou
(1) Les scoliastes grecs Balsamon, Zonare et Aristène ont commenté ce ca-
non, ainsi que tous ceux donnés par le concile de Ghalcédoine (leurs com-
mentaires ont été imprimés dansBEVEREO. Sijnodiçon, t. I. p. 111 sqq.)- Beve-
RiDGE lui-même les a commentés dans &&% Anjwtationes {\h\à. t. II, p. 108 sqq.)
et Van Espen, Commentar. etc. 1. c. p. 233 sqq.
(2) Sur l'expression Ttvà xoO xavovoç, v. t. I, p. 411.
102 QUINZIEME SESSION. LES CANONS.
GAN. m.
^HXOev elç, guvooov o-u twv èv tô 7.1V)pa) Y.aT:zCkey\)À^oi'/ rtveç o-.'
r)]V àY^'av
<ptAapYup''av. "Optes xo(vuv y) àyioc v,cf.\ [xs^àX'^ guvûooç, ^».Y]Béva tou Xoitucu [j-yj
p. 108,
QUINZIEME SESSION. LES CANONS. 103
TïpoatîÎTCOJV Twv [ji.âXicrTa zriq è.y.vXr^aïaa'çrAriq o£0[7iva)V ^orfieiaq oià tov cpoêov
TOO KuplOU •
£1 0£ TtÇ '7ïapa6a''v£lV xà d)ptff[JI,£Va TOÎJ XoITCOU £Ti:t)^£ipif]GOl, Ô TOtOU-
pouvait avoir lieu que dans le cas où ces veuves et ces orphelins
se trouvaient sans autre défense. Au moyen âge, en commentant
ce canon, le canoniste grec Zonare se plaint de ce que, dans
l'empire de Byzance, cette prescription n'est malheureusement
plus observée ^ et Van Espen dit à son tour
, « Plût à Dieu que, :
nous Latins, nous n'eussions pas à nous faire les mêmes re-
proches 2. >'
CAN. IV.
0[ à>>Y]6C)ç xai £iXr/,pivw(; tov [j^ov/jp'/] [^.stiovtsç ^bv, irf. xpoG-/3xo6(7'/)ç à^tou-
(jGwcrav tijj.tîç- £7î£iSï] oé tiv£ç tw y.ova)^r/,(o y.£)(p'/][jivot %<^Q<iyT^\).a'z\. toç t£
£y,/,XY)(jîaç xal xà TioXitixà otaTapaxTouai TipaYt^'aTa, '7ï£pu6vT£ç àSiaaopwç èv
xaîç TïoXECitv^ ou [j.-)iv àXXà y,ai [Aovacrrjpta ÉauxoTç 'juv.ffTav hz^-rfidù^mq
•
ISo^E [J-Y5§£va [XY)Ba[;.oî) otxo§o[A£Ïv [Jz/jBà auvicxav [jLOVa-TYjpiov '(] eùv-qpiov oTxov
iuapà YVCjJt^-'/jV Tou tyjç tîoXewç k'Kt.av.ÔTZOu •
xouç oe xa6' èxaaxYjv TuoXtv xai y^tbpav
(1) Cf. Bevereg. Synodicon, t. I, p. 113 sqq. Cf. t. II, Annotationes , p. 109
sqq.
(2) Commentar. etc. I. c, p. 236.
104 QUINZIEME SESSION. LES CANONS.
/evf [jivY] T^ v/]CT£ta y.ai xyj -Âpcasu/v^, ev oiç totco'.ç eTueTa^aviO TtpoGy.apie-
pouvTaç, [xfjTô o£ i%-/.\-qGia.<j':vÂOiz [x-rj-cs pta)Tiy.oîç %apevoy\eX'/ 'Kpâ-^iJMaiv yj
To ovo[ji.a ToO 0£oij pXauç'^iAV^Tat. Tov [j,£VTOt etticxotîov t^ç tïoXewç )^p'}] r/jv
ville le leur demande pour un cas de nécessité que dans les couvents ;
CAN. V.
ëâo^s Toùç TCSpl TOÙTWV TsOévTaç xavovaç Tiapà twv àvtwv Ha-cépwv ej^siv rr^v
iSfav t'aj^ùv.
<c Ali sujet des évêques et des clercs qui vont d'une ville à l'autre,
on doit leur appliquer les canons qui ont été décrétés à leur égard
par les saints Pères. »
CAN. YI.
ToiauTV)v )^£tpo6£(7(av, xal [j/f,oa[j-ou ôuvacôat £V£pY£tv èf' uêpsi tou yeipoTOvii-
cav-ioç.
est donc celui que l'on a appelé plus tard titulus beneficii. On
comprend sous ce nom l'une des destinations suivantes : a) la
GAN. VII.
[j.sXo[a.£Vouç, biGxe è^tcTpéd^a'. eid touxo o Bià Gsbv xpoxepov sîXovxo, àvaO£[xa-
T(ç£<î6at.
(1) Cf. Van Espen, 1. c.p. 239 sq. et Bevereg. t. I,p. 118; t. II, Annot., -p. iid.
(2) V. lecan. suivant, et Dollinger, Hippolyt., etc. S. l38.
QUINZIÈME SESSION. LES CANONS. 107
qui est infligé par ce canon. Il a été inséré dans le Corpus juris
canonici, c. 3, G. XX, q. 3 ^
CAN. VIII.
exâŒTY) TCcXs'. iiznjv.ô^iù^ ty]v è^ouffiav, xaxà ty]v TWVaYi'wv Hatépwv Tcapdooaiv,
§ia[ji,£V£Twc7av^ y.al [;!-*}] xaTauGaâiaÇscôai y] à(p'/]Vtav tou i§(ou è'iî'.cy.oj-ou- oi ck
ToX[j,ojVT£ç àvaTpéTceiv ty)v xotaùrr^v otaTUTïtociv xa6' otovcrjTïOTs TpcTuov, xai [xyj
a Les clercs des maisons des pauvres, des couvents et des chapelles
des martyrs, doivent rester sous la juridiction de l'évêque de la ville
oiî ils se trouvent, et ne pas se conduire d'une manière hautaine et
rebelle contre leur propre évêque ceux qui oseront d'une manière ;
GAN. IX.
El' i\c, xX-/;ptxbç Tupbç y,>."/]ptxbv xpaYn-a £)^ot, [j.yj èYxaxaXit^.TCavé'cw tcv
Trou,
lyoi 7ïpaY[J.a icfoc, xbv l'Stov exiaxoicov ^ xpbç eTspov, 'KO.çià ty] auvoow rr,ç ziza-Çi-
(1) Dans Bevereg. ]. et. I, p. 119 sq. t. II, A?7noifa/. p. 114; Van Espen,!. c.
p. 240.
(2) Vgl, Bevereg. 1. c. 1. 1, p. 120 sq. Van Espen, I. c. p, 241
108 QUINZIEME SESSION. LES CANONS.
côté, une tout autre opinion il croit que le synode n'entend parler
:
que des exarques, dans le sens tout à fait restreint du mot (c'est-à-
dire des évêques d'Éphèse et de Gésarée), et non pas des pa-
triarches proprement dits de Rome, d'Alexandrie, d'Antioche et
de Jérusalem: car c'aurait été porter une trop grande atteinte aux
anciens canons, et en particuher au 6^ canon de Nicée, que de
permettre l'appel à l'évêque de Constantinople, sans tenir compte
de du patriarche ordinaire (c'est ce que dit aussi
la juridiction
Zonare dans son explication du iT canon). A plus forte raison, le
synode n'aurait-il pu porter une pareille ordonnance pour l'Oc-
cident, c'est-à-dire n'aurait-il pu permettre que, sans tenir
compte du patriarche de Rome, on pût s'adresser à l'évêque de
Constantinople car dans le 28' canon le concile de Ghalcédoine
:
GAN. X.
My) èÇeîvat 7.7v'/]pi/.bv èv ouo ttoXswv Y.a-aXéyeij%ai èxxTvYjffiatç xaxà to auTO,
èv fi
T£ Tïjv àpyji^ £)r£tpoTOVY)0-/), y.al ev fi TîpoaéçuYîv, wç [xsîÇovi oviOsv, otà
oé^-qq y.£V^ç èTitôup-iav toùç oé y^ touto TïOioOvTaç à7îoy,a8îcTaG6ai xy) tâîa
•
èy-vX-tiGia, ev f)
è^ àpxfiç èx.stpoxovYiô'/jaav, Y.a\ ev.eX [jivov X£CToupY£Îv '
el
[JLÉVTOI rièi] Tiç [j,£T£Té6Y] èÇ à>>}c/;ç £iç àXXY)V èv^y.Xrjtjiav, [i:qhhf toÎç t% Tcpoié-
paç iy.yX-qc '.aq, 'ï^toi twv utï' auxT/V [J.apxupiwv tq 'ktiù-'/s'hù'^, y) ^evoco^^eioiv, Itcc-
/.oivwveTv izpd-'dxa.ai. Toùç oé y^ ToX[JLÔ>VTaç [jL£xà xbv opov tyîç [;,£YaX'/]ç xal
oixou[X£ViX7iç laùz-qq auvoSou ïrpaxTeiv xc xwv vuv àTi;-/]YOp£U[ji,£VO)V, wptcev '?) aYta
aùvoBoç, £X'iï(7ux£iv xoO oixstou [3a6[xou.
Btà 10 -ràç GucTair/àç eTctaToXàç TïpocjYjxeiv toTç ouct [;i.évoiç èv u7to)vYjd;£t îiapé-
5(£a6ai 7upoa(t)Tcoiç.
ce Tous les pauvres et ceux qui ont besoin d'être secourus doivent,
après une enquête, être munis, pour voyager, de lettres ecclésiastiques
ou de lettres de paix mais on ne doit pas leur donner des lettres de
;
GAN. XII.
[;.ovT£ç ouvacxeiaiç, Bià jrpayt'.aTtT.wv PaacXr/vWV ty)v |xiav STrap^^iav elq ouo
%aT£'U£[j.ov, wç ex toutou oùû [j/z^TpcTroAiTaç eïvai èv t^ auTY] e'Kap-/j.ix. "Qpiae
Toi'vuv •?) à-^ia auvoBoç, toîj aoitcoîj p.Y)S£V toioûtov TO^[xaaOat ^ap' èTiiaxoTcto, sTuét
XauÉTwaav t^ç Ttjj-^ç xai 6 t)]v £X7vXY]atav aùr^ç; Btoixwv £7c((j/,07coç, aa)!^o[xéva)V
GAN. XIII.
« Tous les clercs étrangers, et même les lecteurs, » etc. Sur ces
lettres de recommandation, voir ce que nous avons dit plus haut
au sujet du 11^ canon, p. 111. Le concile de Trente [sessio XXIII,
c. \^ de Reform.) a renouvelé la présente prescription.
GAN. XIV.
(1) Cf. Van Espen, 1. c. p. 244 sq. — Beyebeg. 1. c. 1. 1, p. 126; t. II, Anno-
ut. p. 177.
(2) Dans Beyereg. t. I, p. 129.
T. m. 8
114 QUINZIEME SESSION. LES CANONS.
épouser des hérétiques, des juifs, des païens, tandis que les fils
des lecteurs pourraient épouser des femmes hérétiques, etc. La
raison de cette différence est que les hommes subissent bien moins
une influence que les femmes. Toutefois, le texte grec ne fait, à ce
point de vue, nulle différence entre les fils et les filles Gra- *
. —
tien a inséré la première partie de ce canon, c. 15, Distinct. XXXIL
CAN. XY.
Atay.ovtcijav \):q •/z'.poTOvd'j^ixi -yuvaty.a 'Kpo èxtov 'ZECdapây.cvïc., xa). laur/jv
Tïapap.Eivaaa Tq \eizo'jp-(ia kauTqv etcico) Ya[j.w, uSpiaaaa ty]V xou 0£Ou ^ap'.v,
q TOtauxY] œn^z.\).y.xi^i<j%iù |;.£tà toj aùv^ cuvacpOévTCç.
CAN. XVI.
llapOévov sauTYiv àvaôîtjav xco AsaTCo--/) Qe^, wc^auxw; oè y.al [jLOVaî^ovxa [j/r,
GAN. XVII.
Tàç y.aO' éxâaTYjV ly,r.X*/]cîav aYpotxr/.àç zapoiy.iaç ri ïyyjsiçiio^q [jivetv àvra-
Àé^ouaiv YjSr/.'^G6at, 7C£pl tcutiov y.iV£tv Tuapà ty] auvocw t^ç è7rap)^(aç. Et oé
Tiç 7:apà ToO loiou àS'.xoTTO [r^TpcTToXiTOu^ Tuapà tw è7uap)^co r?]? c'.0'.y.'r](j£wç, Yj
dant ces trente ans, il a éclaté ou s'il éclate un différend, ceux qui se
croient lésés peuvent porter l'affaire devant le synode de l'éparchie.
Si, en pareil cas, l'évêque pense que son propre métropolitain l'a
desservi, il doit porter l'affaire devant l'exarque du diocèse (métro-
politain supérieur), ou bien devant le diocèse de Constantinople, ainsi
qu'il a été dit plus haut. Si l'empereur a fondé ou fonde une ville, la
division des paroisses ecclésiastiques devra être calquée sur la divi-
sion dans l'ordre civil. »
pagne se trouve entre deux évêcliés, de telle sorte qu'on est indé-
cis pour savoir auquel des deux elle appartient, elle doit rester à
celui qui l'a administrée sans conteste depuis trente ans. S'il n'y
a pas une telle prescription, les deux évêques qui sont en contes-
tation au sujet de cette paroisse, doivent porter l'affaire devant le
synode provincial, et, dans le cas,oii l'un des deux serait métropo-
litain, l'affaire doit être portée devant l'exarque ou devant l'é-
G AN. XVilL
« Les sociétés secrètes, étant déjà défendues par la loi civile, doivent
à plus forte raison être prohibées dans l'Église de Dieu si donc il est ;
prouvé que des clercs ou des moines se sont unis par serment, ou ont
assouvi leur haine contre les évoques ou contre leurs collègues dans
la cléricature, ils doivent être tout à fait dépossédés de leurs charges. »
GAN. XIX.
"HXOsv £iç T.àç Y)[X£T£paç à/,oàç, coç £V icdç, ï-'y.ipyyv.z, c/X y.vAxvz'nQ]j.b)ixi
« Il est venu à nos oreilles que, dans les èparchies (provinces), les
synodes des évoques prescrits par les canons n'étaient pas célébrés,
et, que, pour ce motif, bien des réformes ecclésiastiques, qu'il serait
GAN. XX.
liXr,p',v.cbq sic £/,/,'X"/;c>îav TsXoDvia;, y.aôwç ^(]or^ wp((7a[;.£V, [j/q è^etvat elq
aXkriq ttoXswç xâxTSŒÔai èy.v.X-/](j(av, àX7và cispYetv £"A£ivy)V èv ^ è^ àpyriç \ei-
TOupY£tv •^^'.w6r(C7av, èxTCç èy.îfvwv oTtiv£ç a.7:o\éaavTeq zà.q iolaq T^aipicaç
à'jîb mà.^(y:qq zlq àW-q^) Iv.'/SK-qaix'f [;,£r^AOov, Et 0£ -rtç k'Kia'AOïzoq [;,£i:à tcv opcv
TOUTOv cDOm èTriczcTTto izpoG-'qv.ovxof. o£^£':at y.XY;p'.y.cv, eoo^£V à/,c;'.va)VY;TOV £lvat
7,ai Tov ozyH'ny. y.al -îcv 0£^a[J.£VOV, 'éuiq av o [^.ETao-uàç yCk-qpvAoq zlc t/)V tSfav
èravéXO-/] ïy^vX-q':''.ciM
<c Ainsi que nous l'avons ordonné plus haut, les clercs qui rem-
plissent leurs fonctions dans une église ne doivent pas être transférés
dans l'église d'une autre ville, mais ils doivent continuer à faire
du service de laquelle ils ont été trouvés dignes dans
partie de l'église
le commencement, à l'exception toutefois de ceux qui ont été chassés
de leur pays et qui ont été forcés, par conséquent, de passer dans une
autre église. Si, contrairement à ce canon, un évêque prend un clerc
appartenant à un autre évêque, l'évêque et le clerc doivent être exclus
de la communion jusqu'à ce que le clerc fugitif soit ramené à sa
propre église. »
a Les clercs ou les laïques qui portent quelques plaintes contre des
évêques ou contre des clercs ne doivent pas être admis, sans une
enquête préalable, à déposer mais on doit auparavant examiner
;
CAN. XXII.
W<] è^sTvai xX'^pr/.otç [ASTà ôâvaxov tou toiou ÈTricy.c'îïou otap'Tîaî^etv Ta oca(fé-
Les anciens canons dont il est iciquestion sont le 40* (39") canon
apostolique et le 24* du synode d'Antioche tenu en l'année 341.
ce qui donne le sens suivant : « Ainsi que cela est défendu aux
métropolitains qui ont à garder pendant quelque temps la suc-
cession du défunt et à s'en mettre en possession (iTrapaT^a^y-êaveiv)
inséré ce canon c. en
43, G.Xll,
q. 2, se servant de la tra-
duction d'Isidore qui rend avec raison le texte "ÇidiV jam prœced^n-
tibus regulis, c'est-à-dire qu'il a dû y lire toiç 7ra)^at xavocrtv.
CAN. XXIII.
'HXÔcV dq ày.oàç rT;? aYiaç auvcccu, w? 'ùa]Ç)V/.o[ Ttveç "/.al [j,ovâi^ovT£ç,
^.r^Zhf h(7.zyj.'.Ç)ici\t.b)oi bizo tou tofou âTïwy.CTiO'j, ïav. ce oxe ày,otV())V^TOt yavo-
[JI.SV01 xap' aiJTou, 7,a'caXa[ji,êavovT£ç -ïïiv [iacriXsùcDaav KwvaxavTtvouTCoXiv ètïI
TuoXù £V aÙTY] BtaTpiêouci, za.p'xy^xq Ijj.TrotouvTîç xal 6opu6ouvT£ç vr,v £'/,-/.'X-/)C'.a-
« Il est venu à
connaissance du saint synode que quelques
la
clercs et moines, sans avoir aucune mission de leur évoque, quelque-
fois même étant excommuniés par lui, se rendent dans la capitale, à
Constantinople, y font un long séjour, occasionnant des troubles, met-
tant le désordre dans les choses de l'Eglise, et de même bouleversant
les maisons de quelques-uns. Pour ces motifs, le saint synode a résolu
que le syndic de la très-sainte Eglise de Constantinople avertirait
d'abord ces gens-là de quitter la capitale et si, sans aucune honte, ;
syndic devra les chasser de la ville et les renvoyer dans leur pays. »
CAN. XXIV.
Ta àza^ 7,a6t£p(i)6évTa (AovaaTYipta 7.aTà YV(i)[Jt.v]v Iizitaôizou pivsiv elç tc
StyjvîxÈç [;,ovacT'/)pia^ xa\ Ta -Kpoa-'qv.Qvxc/. auTotç T:pi^(\j.ixxoi. <pu7J^aTT£c6ai tô
[A0V7.GTY]p(tp, 7.al \):i]7Âii oùvacôat -^hea^ai xauTa 7.0G[j.t7.à v.a~a.-^tj)yia •
xohq de
aw^y^dipdu'naq touto -[svéa^ai UTZG-Aeia^a.'. toTç Iv. twv y.avovwv èxiTtixtotç.
doivent leur être conservés ces couvents ne doivent plus devenir des
;
GAN. XXV.
èx'.Tqxîtp •
Tr,v [jiv-ot xpocoBov xf^q y^'fipeooùcTtÇ £7aX-/)c(aç cwav çuXaTT£(j6ai
izapà tÇ) cty,ovo[j,o) ty)!; £y,7,XY]<j''ai;.
GAN. XXVI.
P'-
Gomme nous avons appris que, dans quelques églises, les évoques
ce
tion de l'église ne soit pas sans contrôle, et par là même afin que les
biens ecclésiastiques ne soient pas dissipés et que la dignité des
clercs soit à l'abri de toute atteinte. »
GAN. XXVII.
Toùç àpTïaî^ovTaç Yuvaaaç zat ir:' ov6[xaT: auvorAsatou, y; GU[j.7upàTT0Vxaç y;
c'JvatvcuvTaç xoTç àpTrâ^ouar;, wpicev •(] c/yj.c/. cùvoooç, eî [xèv 7w)o/jpty.oi sîev,
GAN. XXVIII.
\la^i(f.yo\) Totç Twv ôcy^wv na-uépwv opoiç £7:6[;.£Vot 7.at ibv àpxiœç àva^vw-
sôévTa xavova twv ÉxaTOV 7i;£VT/jy.0VTa ôeoçiXectûctwv èTîtaxoTuwv YVO)p(î^ovT£ç,
Ta aÙTà xal 'r;H'£tç ôpiÇo[X£V xal 4'"'3'?-^oi-''^9* ''^'p'' '^^^> 7ïp£a6£io)V xf,ç àYiwTar^ç
'ËxxXrjffiaç KwvcTaVTtvou'!r6X£(i)ç véaç 'Po)ir/)ç. Kal vàp xwôpovw r^ç 7ip£a6u-
TEpaç 'Poj[j//]ç, oià xb PaciX£6£iv tTjV tcoXiv £X£ivrjV, ol na'ï£p£(; £ty.o-to)ç à-iîo-
o£Bwxaci Ta 7i;p£a6£Îa, xat tô auTo) gxottw yavo6[ji,£VO'. oi IzaTov T:£VTY)xovTa
ÔEOfptXécTaTOi èxicy.O'âot Ta l'ca 7cp£a6£ta à7C£V£i[;.av tw t^ç véa;; 'Pa)[rrjÇ aYtw-
TOCTW 6p6vo), £ijX6y(i)ç y,pivavT£ç, TÎ]V PaaiX£ia y,ai 'j\}^(yXrf:{ù Tijj//;8£tGav tcoXiv
xal Twv iGwv aTCoXauGUcrav Tip£a6£(G)V ty) TrpEaêuTépa [3aat)v(Bi 'Vù)\j:ri, y.at èv
£/.£cvr]V bTzà.pyj::)uacf.'r y.aX wcte toÙç rî^ç IIovTtyw-^ç y,al t^ç 'Ac.avv^ç xal r^ç
Gpayay.YJç oiotXYja£0)ç \rqxçiOT.o\['za.q [J-ovouç, £Tt 0£ xal Toùç £V toTç papSapty.oîç
STT'.Cy.OTiO'JÇ TÔV ':îpO£ip-^JJ.£V03V BlOtX'r]a£(j>V ^£ipOTOV£t(j6a[ (XTib Toy TCpoEip'/îiJ.évou
(i) D'après le texte grec qui continue par xal w^xe, on ne sait si le passage qui
suit est un décret du second concile oecuménique ou bien s'il appartient au
concile de Chalcédoine; en d'autres termes, on se demande s'il faut unir xal
wTTs avec rijAstç ôf,iî;o[xev OU bien avec àTCveiiJLav-xpivavTe;. Mais comme a) ce
3'' canon du 2'^ concile œcuménique dont il est ici question ne renferme rien
sur les diocèses du Pont, etc. b) comme, d'un autre côté, l'exemplaire dont
s'est servi le concile de Chalcédoine et qu'il fit lire dans la session suivante
(la seizième) ne renferme rien de semblable, il est évident que la seconde
partie de ce canon, celle qui commence par ces mots i^aî &giz, est une
prescription du concile de Chalcédoine. Cf. Bevereg. 1. c. t. II, Ajinotat. p. 125.
QUINZIEME SESSION. LES CANONS. 125
qu'un concile général qui eût pu le faire, de même que deux con-
ciles généraux ont accordé au siège de Gonstantinople les privi-
lèges dont il premier concile œcuménique de Nicée
jouit. Mais le
déjà établie, ainsi qu'il semble le dire lui-même dans son 6' ca-
non (V. t. I de Y Histoire des Conciles, p. 378), et ainsi que le
prouve l'histoire de l'Église primitive. Mais l'autre opinion —
émise par le concile de Ghalcédoine, à savoir que le rang ecclé-
siastique d'une ville devait constamment se régler d'après la
situation de cette ville dans l'ordre civil, fut avec raison atta-
quée par le pape Léon le Grand [Epist. 104, n° 3), qui lui opposa
le raisonnement suivant « Il y a une différence entre l'ordre
:
mières églises dans les villes les plus grandes et les plus considé-
rables ; cela venait de ce que ces villes constituaient comme un
point central d'où le christianisme pouvait se répandre avec plus
et c'est ainsi qu'il arriva que, même dans l'antiquité,
de rapidité,
lesmétropoles civiles devinrent les métropoles ecclésiastiques:
Mais le motif proprement dit de ce rang hiérarchique n'avait
pas été la situation de la ville dans l'ordre civil ; il était basé sur
l'origine apostolique et sur la haute antiquité de l'Église de
cette ville. G'est ce que S. Gyprien disait déjà d'une manière très-
explicite. Rome est pour lui VEcclesia principalis et le centre de
l'unité, unde unitas sacerdotalis exorta est, parce qu'elle est la ca^
thedra Pétri [Epist. 52, p. 86, éd. Rig.). Le concile de Sardique
dit à son tour hoc enim optimum et valde congruentissimum esse
:
([) Epist. ad Julîum, episcop. Roman, dans Mansi, t. III, p. 40, et Hakd.
t. I, p. 653. V. t. I" de VHist. des conciles, p. 595-596.
126 QUINZIEME SESSION. LES CANONS.
première occasion qui s'offrit à eux pour le faire leur fut fournie
par tous ces évêques qui, malgré la défense portée parle concile
de Sardique (voy. 1. 1 de V Histoire des Conciles, p. 572 et p. 589),
se rendaient continuellement à Constantinople, pour diverses af-
faires ou pour porter leurs réclamations devant l'empereur ; il arri-
vaitou que l'empereur lui-même jugeait l'affaire, ou bien, et c'était
risé par les canons, il fut comme tacitement accepté par les par-
ties, et, avec le temps, il passa en usage. lien résulta ce qui suit:
la haute estime dans laquelle on tenait l'évêque de la résidence
et l'influence dont il jouissait à la cour, firent que, dans bien des
cas importants, l'évêque de Gonstantinople fut appelé à des sy-
nodes qui se tenaient en dehors de sa juridiction, de l'exarchat de
la Thrace par exemple, lorsqu'il s'agissait de prévenir des difficultés
sujet de Photius évêque de Tyr fut infirmé (V. plus haut, § 193).
Dans la cinquième session les évêques de l'exarchat d'Asie de-
mandèrent avec instance qu'à l'avenir l'évêque d'Ephèse ne fût
pas ordonné par l'évêque de Gonstantinople (Cf. § 197); et à la
fin de la treizième session, on refusa d'acquiescer aux vœux de
ceux de Gonstantinople (Cf. § 198). Malgré ces précédents,
Anatole parvint à faire admettre, dans la quinzième session, le
28" canon. Presque tous les évêques grecs et orientaux se
trouvaient, en effet, sous sa dépendance, ou bien n'osaient lui
faireune guerre ouverte mais ce qui surtout lui assura la vic-
;
(1) V. un peu plus loin, § 204, ce que le pape Léon a dit au sujet de cette
affaire.
132 QUINZIEME SESSION. LES CANONS.
(1) Cf Mansi, t. VII, p. 451. Hard. t. Il, p. 642, et Ballérini, t. II, p. 523,
nota.
(2) Van Espen, Commentar. 1. c. p. 233.
(3) Cf. Bevereg. Sijnodicon, t. II, Annotationes p. 127. —
Mansi, t. VI, p. 1169,
t. VII, p. 380, 390 et 400. — ,
CAN. XXIX.
'E'Trta/.OTUov sic xpsaêuTÉpo'J i3a6[j.bv çipsiv ΣpoauX(a ectiv •
el os aiTia tiç
oixa-la èxeivcuç àîcb t% Tcpâ^ewç t^ç liziaY-o-K^q (ZTïOX'.vst, oùos iïpsffSuTépou
TOTÏOV X,aT£)(^£tV OÇSÎXoUCtV, £1 06 èxTOÇ TIVOÇ £YX,X*/l[J/X":0<; à7ï£7.'.v/)0-/]C7aV Toy
à^ta)[ji,aTO(;, 'izpoq x-qv r^ç £7îtcxo7urjç à^t'av STravao'TpédiO'JCtv.
(1) V. plus haut, § 192, et Mansi, t. VII, p. 95. — Hard. t. II, p. 443.
134 QUINZIÈME SESSION. LES CANONS.
GAN. XXX.
'ETïô'.âv] 01 zùXaSicTOLioi sizicv-Q'iZQi if^q Aiyotî-lou, ou-/ o)ç \}.(y.yJ)\j.v/0'. ty] 7.a9o-
AiXY] TCicTEt, U7C0Ypâ(|iai TYj k~ia'<:o\r\ toîj ôciwtoctou àpy^tsTrtcy.O'âOU AéovToç eià
Tou xapovTOç àvséocAovTo, àXXà cpâ!j7.ov-c£ç, l6oç elvat èv r^ AiY'j~TtaxY) oior/,-/)-
(j£t, Tuapà Yvcb[rr(V 7.al cta-uTCWffiv tcu àp^^isTCtr/.c'irou a'/;ccv toiouto ttoisiv, y,al
(Z^couc'.v ivoûG-^vat aùxotç; a)^pt tyjç )^£tpoTovîaç xoG iao\JÀvou vqq xîov 'AXs^av-
opéwv ij.eYa^.OTîôXswç àp/tezicxc-Kiou suAoycv *?ip.îv èœavï] "/.al çtXâvôpwTCOV,
•
6)(JT£ aÙToTç [xévouatv èTrt xou ctzebu c)rr,[j,a-:oç èv t^ pafjiXeuo'Jc-/] jïoXsi Ivooœ'.v
fois ils donneront des otages pour prouver qu'ils resteront, ou hien ils
promettront par serment de ne pas s'en aller. »
(1) Cf. Van Espen, Commeviar. etc. p. 233. — Bevereg. l. c. t. II, Annotât.
p. 125. — Ballerini, 1. c. t. III, p. 771.
V. plus haut, § 192, et Mansi, t. VII,,
(2) p. 59. — Hard. t. II, p. 419.
(3) Voyez ce qui
a été dit plus haut, et Bevereg. 1. c. t. I, p. 148, et t. II,,
Annotai, p. 123.
SEIZIÈME ET DERNIÈRE SESSION, 1" NOVEMBRE 451. 135
§ 201.
Ainsi que nous l'avons remarqué plus haut, le 28^ canon occa-
sionna une dernière session, qui fat la seizième et qui se tint le
J" novembre 451 ^. Les manuscrits grecs donnent, il est vrai,
une autre date (F Kalend. Nov.), mais il résulte du procès-
verbal de la session elle-même, et en particulier des paroles pro-
noncées par les légats du pape, que cette session s'est tenue un
jour après celle (la quatorzième) où il s'était agi de ^'abinien,
évêque de Perrha, et après laquelle les légats du pape s'étaient
éloignés, tandis que les autres membres du synode étaient restés
et avaient publié les vingt-huit canons ^.
Dans la seizième session les légats du pape demandèrent avant
tout qu'on leur permît de faire une proposition, et après que les
commissaires impériaux (c'étaient, comme dans les sessions pré-
cédentes, Anatole, Palladius et Yincomalus) y eurent consenti, le
légat Paschasinus dit « Les empereurs ne s'occupent pas seu-
:
lement des intérêts de la foi, ils ont aussi à cœur de faire cesser
entre les évêques, les schismes, les différends et les scandales. Hier
après que Yotre Magnificence (c'est-à-dire les commissaires im-
périaux) et notre Petitesse se furent éloignés, on a pris quelques
décisions qui, à notre avis, sont en opposition avec les canons et
avec lahiérarchie ecclésiastique. Nous demandons qu'on les lise. »
Les commissaires donnèrent aussitôt des ordres pour cela, et
Aétius, archidiacre de Constantinople, remarqua alors qu'il était
d'usage dans les synodes d'expliquer ou déjuger diverses choses
nécessaires, lorsque le principal objet du synode était épuisé.
(1) Les actes de cette session se trouvent dans Mansi, t. VII, p. 423, 454.
Habd. t. II, p. 623-64-'i en allemand, et par extraits, dans Fughs, Bibl. der
;
cette affaire. Après leur départ, tous les évêques s'étaient levés et
avaient demandé cette délibération, qui n'avait pas eu lieu en
cachette, mais dans un ordre constant et d'une manière tout à
faitconforme aux canons. Beronicianus, secrétaire du consistoire,
lut aussitôtleSS" canon, qui avait été signé par environ deux cents
évêques, dont quelques-uns avaient même signé au nom de plu-
sieurs de leurs collègues]^ . En collationnant les noms des membres
du synode mentionnés dans les procès-verbaux antérieurs, on voit
qu'il n'y avait guère eu à signer que la moitié de ces membres ;
qui, ainsi que nous l'avons déjà dit, a dû être faite sur un texte'grec meilleur
que celui que nous avons.
(1) Mansi, t. Vil, p. 442 sq. —
Hard. t. II, p. 635 sqq.
(2) Maksi, t. Vil, p. 443. —
Hard. t. II, p. 638.
(3) Dans leur édition des Œuvres de Léon le Grand, t. III, p. xxxvi sqq.
138 SEIZIEME ET DERNIERE SESSION, 1er NOVEMBRE 451.
parce que cela suffisait en effet pour le but du synode, tandis
que canon de Nicée aurait été contre les intentions de l'as-
le 6*
(1) Nous avons déjà dit plus haut, vers la fin du § 100-, que, dans le brigan-
dage d'Ephèse on avait donné au concile de Nicée le nom de 1*"' concile, et
celui de ôsuxépa ctuvoSoç au synode d'Ephèse, sans mentionner le concile de
Gonstantinople.
SEIZIÈME ET DERNIÈRE SESSION, i'' NOVEMBRE 451. 139
et d'autres questions lui ayant été faites, il avoua avoir été sacré
par Proclus de Gonstantinople, et il dit : « pour mon malheur! »
« Par ce qui s'est passé et ce qui a été dit de chaque côté, nous
reconnaissons que la primauté du droit sur tout (xpo tcocvtwv tx
premier rang honorifique (xai tviv l^aipsTov Tt[xv)v) doi-
iirpwTeTa) et le
que nous disons tous, tous nous voulons qu'il en soit ainsi, c'est
là un jugement équitable. Ce qui a été décidé doit être mis en
vigueur; nous vous en prions, renvoyez-nous; gloire aux empe-
reurs! renvoyez-nous, nous en restons tous à ce jugement, tous
nous disons de même. » Le légat Lucentius fit, au contraire, la
déclaration suivante « Le Siège apostolique a ordonné que tout
:
cette annulation n'a pas lieu, il faut au moins que notre protes-
tation soit insérée dans le procès- verbal, afin que nous sachions
ce que nous devons annoncer à l'évêque apostolique, qui a
mission sur toute l'Église, afin qu'il prenne des résolutions sur
l'atteinteportée à son propre siège, et sur ce mépris des
canons.» —
Cette protestation fut insérée dans le protocole, et
les commissaires terminèrent les débats par ces paroles « Ce :
définitif^. »
§ 202.
l'ait refusé, c'est ce à quoi les actes du concile, de même que les
lettres du pape, ne font pas la moindre allusion. ^
203.
comme ayant été fait par toi-même : car tout le bien que font les
fils est un honneur pour les pères. Nous t'en prions donc, honore
nos décrets de ton approbation (7:apax.alou[i.£v toivuv, tijavigov xxi
'\>'i](^oj.ç Tr,v xpiGiv), et de même que nous avons adhéré à ton
Taî; Gaïç
bon décret (sur la foi), que Ta Grandeur veuille aussi faire ce qu'il
convient vis-à-vis de tes fils. Cela plaira aux empereurs, qui ont
sanctionné comme loi ton jugement sur la foi, et d'un autre côté
le siège de Constantinople recevra la récompense qu'il a méritée
pour le zèle dont il a preuve en s'unissant à toi dans l'in-
fait
§ 204.
N. 100 des
(1) de
lettres S. Léon dans BALLÉRrai, 1. c. p. 1112 et 1115 sqq.
— Mansi, VI t.166 sqq. Voy. lanoce
p. 1 dans Bali.èrini, 1. c. p.1111 et note 1
dans Mansi, 1. c. p. 166.
(2) Les Ballérini ont pronvé contre Quesnel, dans leur édition des Œuvres
de. S. Léoji le Grand, t. II, p. 1529, que le pape Léon n'avait pas rejeté le
28'^ canon de Chalcédoine parce qu'il craignait que la puissance du pa-
triarche de Uonstantinople ne portât atteinte à la sienne propre; mais qu''ii
l'avait fait pour faire observer, ainsi qu'on le devait, les canons de Nicée et
le droit canon jusque-là en vigueur dans l'Eglise. Dans sa Monographie ûber
Léo d. Gr. (Monographie du pape S. Léon le Gr.) Arendt soutient que le
concile de Chalcédoine avait eu des motifs pour donner plus d'honneur au
siège de Gonstantinople, mais qu'à son point de vue le pape avait eu -aussi raison
de s'opposer à cette mesure et qu'il avait même rempli un devoir en agis-
sant ainsi. Il dit (S. 316-318) « La sévère expérience des derniers
: temps
avait bien suffisamment montré combien avait été périlleuse pour le repos
de l'Église la puissance prépondérante que le patricirche d'Alexandrie possé-
dait en Orient. L'état monastique, qui avait fait depuis peu son apparition
et avait déjà acquis en Egypte une très-grande intluence, était tout à fait
sous la dépendance du patriarche, et celui-ci pouvait facilement, ainsi que
l'exemple de Théophile et de Dioscore l'avait prouvé, se servir de ces multi-
tudes de moines pour les entreprises destinées à augmenter l'honneur du
siège patriarcal et à nuire à la liberté de l'Eglise universelle. Le-synode pa-
raît avoir été persuadé que l'on ne pouvait mettre fin à cette prépondérance
qu'en accordant au siège de Gonstantinople des droits qui lui permissent de
contre-balancer en Orient l'influence du siège d'Alexandrie. Ainsi que nous
le verrons plus tard, Anatole n'était pas non plus dénué d ambition, et l'on
peut bien présumer que si les circonstances lui ont été favorables pour qu'il
obtînt de l'empereur ce qu'il désirait pour le siège de Gonstantinople, c'est
aussi grâce à ses convoitises personnelles qu'il a pu atteindre ce résultat.
En se plaçant à ce point de vue, on peut dire que non-seulement le concile
a eu raison d'aair comme il l'a fait, mais même qu'il ne pouvait pas agir
autrement. D'un autre côté, on s'explique très-bien que ce point de vue n'ait
pas été celui du pape. Gelui-ci était fermement persuadé qu'il avait à veiller,
en vertu de sa charge, aux intérêts généraux de l'EgUse. Il examina donc
cette question en se préoccupant, non pas tant de l'influence locale qu'elle
pouvait avoir sur telle ou telle contrée de l'Eglise, mais en étant attentif à
BÉPONSE DU PAPE. IL CONDAMNE LE 28<= CANOiV. 147
et il n'y a d'édifice solide que celui qui repose sur le rocher éta-
bli par le Seigneur comme pierre fondamentale. Le susnommé
(Anatole) doit être satisfait d'avoir, avec le secours de ta piété et
grâce à mon assentiment, obtenu l'évêché d'une si grande ville;
nons des saints Pères, et, par les décrets du vénérable synode de
Nicée, ils ne doivent être ébranlés par aucune injustice 'ou altérés
par quelque nouveauté. Je dois donc, pour ces m.otifs, faire très-
énergiquement, avec le secours du Christ, mon devoir, parce que
ce soin [dispensatio c'est-à-dire ce maintien des canons) m'a été
,
(1) Leoni £sji«si. 104, dans Ballérini, 1. c. t. I, p. 1143 sqq.— Mansi, t. VI,
p. 187 sqq.
RPJPONSE DU PAPE. IL CONDAMNE LE 28® CANON. 149
qui est restée lettre morte pendant une si longue suite d'années. On
prétend que les évêques de Gonstantinople jouissent de ces droits
depuis soixante ans; mais quels qu'aient été leurs efforts dans un
sens ou dans l'autre, ils doivent également rester sans résultat.
Anatole doit se souvenir de qui il est le successeur et imiter Fla-
Le pape Léon écrivit, à cette même date (22 mai 452), une
troisième lettre à Anatole ; il le loue d'abord de ce qu'il a
abandonné l'erreur de ceux qui l'avaient ordonné et a em-
brassé la foi catholique. Mais le véritable chrétien ne doit pas
ver leur valeur jusqu'à la fin des temps, et ce qui leur était opposé
devait sans hésitation être cassé. Anatole ne pouvait, en aucune
manière, en appeler à la décision prise, disait-il, par quelques
évêques, environ soixante ans auparavant car cette décision n'a-
;
(1) C'est-à-dire les exarchats du Pont; etc., ne devaient pas être soumis à
Constantinople.
(2) Par l'ordonnance qui les obligeait à recevoir de Constantinople leur
ordination.
ÉDIT IMPÉRIAL EN FAVEUR DU SYNODE DE CHALCÉDOINE. 151
§ 205.
(1) Léon parle donc d'une double injustice consacrée par le '28^ canon :
par leurs discussions ils dévoilent les saints mystères aux yeux
des juifs et des païens. Si donc un clerc ose discuter en public sur
la rehgion, il sera rayé du catalogue des clercs, l'homme de guerre
sera dégradé de sa ceinture, les autres seront exclus de la ville
de la résidence et punis de diverses peines d'après les jugements
de la cour épiscopale, » etc. \
Dans un second édit, daté du 13 mars 452, l'empereur Marcien
déclara, d'une manière laconique, qu'en unionavec les explications
sur la foi fournies par les conciles de Nicée, de Constantinople et
d'Éphèse, synode avait condamné les erreurs d'Eutychès et
le
insu, celui qui (sur la demande des hérétiques) aura loué cette
habitation sera battu de verges et puni de l'exil et de la confisca-
tion des biens. En outre, les eutychiens seront inhabiles à hériter
par testament, ou à léguer par testament leurs biens à ceux qui
partagent leurs erreurs; ne pourront être admis dans l'armée,
ils
206.
{\) Les Balléiini font, à ce sujet, la remarque suivante (t. II, p. 1182) :
« Je suis persuadé que vous tous, mes frères, vous savez combien
vous tous, afin que tous vous sachiez que je suis en union avec
vous pour ce qui s'est fait dans le synode, non pas seulement à
cause de mes légats, mais aussi parce que je l'approuve expressé-
que cette lettre du pape avait été adressée au synode lui-même, mais n'y
avait été lue qu'à moitié. Voyez plus loin, p. 158,
SUITE DE LA CORRESPONDANCE ENTRE ROME ET CONSTANTINOPLE. 157
ment moi-même, avec cette restriction toutefois, qui doit être cons-
tamment répétée, que j'approuve uniquement les choses qui ont
trait àlafoi, pour lesquelles le concile ^énévàl [générale concilium)
avait été réuni par ordre de l'empereur et en union avec le Siège
apostolique ^
. Au sujet des principes des Pères de Nicée, je
vous
avertis que les droits des églises particulières doivent resterintacts
et tels qu'ils ont été définis dans ce concile par les Pères inspirés.
Nul ne doit, par une ambition défendue, désirer ce qui ne lui ap-
partient pas, nul ne doit vouloir grandir en rapetissant les autres.
Ce que l'orgueil a obtenu par des votes extorqués et ce qu'il croit
avoir établi grâce au nom d'un concile, est nul de plein droit si
cette décision est en opposition avec les canons des susdits
Pères (de Nicée). Vous pouvez voir par la lettre que j'ai écrite afin
de m'opposer aux prétentions de l'évêque de Constantinople, avec
quel respect le Siège apostolique veille à la conservation des
règles de ces Pères, et qu'avec la grâce de Dieu je serai constam-
ment un gardien de la foi catholique et des saints canons de l'É-
glise ^. »
(4) Onse souvient que ce concile ne s'était occupé des questions dogma-
tiques que dans les premières sessions; aussi Baluze a-t-il prétendu que le
concile de Chalcédoinen'était œcuménique quepour les six premières sessions
inclusivement. Dans Mansi, t. VII, p. 668, n. 40.
158 SUITE DE LA COERESPONDANCE ENTRE ROME ET CONSTANTINOPLE.
(4) Leonis Epist. 115, dans Ballérini, 1. c. t. I, p. 1199 sqq. — Mansi, t. VI,
p. 230.
(5) EpisL 116.
LES GRECS FONT MINE DE SACRIFIER LE 28'' CANON> 159
ajoute que, sur les désirs de Marcien, il avait envoyé une lettre
§ 207.
pété cela de la manière la plus claire dans le texte latin cité plus
haut, de la lettre qu'il écrivit au pape pour faire sa paix avec lui.
Dans le fait, les Grecs furent longtemps sans en appeler à ce ca-
non, et ils même pas dans leur collection, si bien
ne l'insérèrent
qu'ils ne comptèrent eux aussi que vingt-sept canons de Ghalcé-
doine. (Voyez plus haut la fin du commentaire sur le- 28* canon de
Ghalcédoine.) Mais Anatole, de même que ses successeurs, exer-
cèrent les prétendus droits accordés à leur siège par le concile de
Ghalcédoine, et iïsne tinrent jamais les belles paroles et les pro-
messes qu'ils avaient faites au pape|.Acace, évêque de Gonstantie
nople en 472, déploya même une énergie toute particulière pour
(o'^ T. II, p. 515, not. et p. 1485. not. Avant eux Baronius avait déjà cher-
ché à démontrer {ad annum 451, n. 135 et ad annum 381, n. 35) que ce 28'^ ca-
non de Ghalcédoine était sans valeur. Le gallican Edmond Richer voulut le
réfuter {Histor. concil. gênerai. 1. 1, lih. I, c. 89). Mais le savant Le Quiense pro-
nonça aussi, à son tour, d'une manière énergique contre la valeur de ce
canon. [Oriens cJtristianus, t. I, p. 29 sq.)
(4) Haiid. t. VII, p. 24. Voy. plus haut, g 100, circa finem.
T. m. 11
162 CONTINUATION ET TIN DE L HISTOIRE DU MONOPHYSITISME.
§ 208.
^
Palestine et déposèrent partout les évêques légitimes. L'empe-
CONTINUATION ET FIN DE L HISTOIRE DU MONOPHYSITISME. 168
(1) On trouve dans Mansi, t. VII, pp. 483, 487, 506, 510, 514, 620, les édits
que l'empereur publia à cette occasion.
(2) Mansf, t. YII, pp. 482, 517. •- Hard. t. II, p. 663. Cf. Tillemqnt, t. XV,
p. lU.
164 CONTINUATION ET FIN DE L HISTOIRE DU MONOPHYSITISME.
(1) Cf. la dissert, de Valois de Acacio, etc. dans l'appendice de son édition
de Y Histoire de l'Eglise d'Evagrius.
168 CONTINUATION ET FIN DE L HISTOIRE DU MONOPHYSITISME.
bien à l'empereur Justinien, qui était alors affaibli par les ans, et
lui sembla s'adapter si bien à la doctrine orthodoxe, qu'il voulut
forcer tous les évêques de son empire à la signer; mais il mourut
CONTINUATION ET FIN DE l'hISTOIRE DU MONOPHYSITISME. 173
C'est aussi des monophy si tes qu'est sortie la nouvelle hérésie des
trithéistes. Le fondateur de cette secte n'a pas été le philosophe
Jean Philoponus, mais bien, ainsi qu'il ressort de l'ouvrage d'As-
semani [Biblioth. Orientalis, t. II, p. 327), le monophysite Jean
Askusnages, directeur d'une école de philosophie à Constanti-
nople au vi* siècle; l'empereur Justinien exprimant sa propre
foi, à rencontre des propositions qui avaient été émises par
(1) Photius {Bibl. cod. '232'! a donné un extr. du principal ouvrage de Go-
bar. Vgl. Wâlgh, Ketzergescfi. Bd. VIII, S. 877.
(2) Phot. Blbl. codex 2i.
CONTINUATION ET FIN DE L HISTOIRE DU MONOPHYSITISME. 175-
(I) Cf. MoNATSELATTER, zuv Evgaiizung der aîlgemeinen Zeitung, 1845, Februar.
und Mai. Katholik, 1848, Oldoher-^eii. II. — Wigoers, Kirchl. Statistik,M. I,
S. :234 ff.
CONTINUATION ET FIN DE L HISTOIRE DU MONOPHYSITISME. 177
leur service divin est l'ancienne langue copte car, par haine pour
:
T. in. 1'^
LIVRE DOUZIÈME
DERNIERS SYNODES DU CINQUIÈME SIÈCLE.
209.
(1) Voy. ce qui est dit sur le Libellus synodicus dans V Histoire des Conciles,
L I, p. 78.
(2) Dans Mansi, t. VII, p. 870. — Hard. t. V, p. 1526.
180 SYNODES DES DIX PREMIERES ANiNÉES
le pape y fit le 27 janvier 452 a le n" 102 dans cette même cor-
respondance ^
A peu près à la même époque se tint, en 452, un synode d'A-
lexandrie dans lequel le patriarche Proterius approuva les déci-
sions du concile de Ghalcédoine et déposa Timothée Ailurus
(voir plus haut, § 209), qui, n'étant alors que prêtre, était déjà
cependant le chef des monophysites égyptiens; le synode déposa
également quatre ou cinq évêques et plusieurs moines partisans
d' Ailurus. Les actes de cette assemblée ne sont pas arrivés jusqu'à
nous; mais ils sont mentionnés dans un mémoire que nous avons
encore et que les évêques égyptiens adressèrent plusieurs années
après à l'empereur Léon ^
Martenne et Durand prétendent avoir trouvé le fragment d'un
conciliwn Forojuliensc, qui se serait tenu à cette époque àFréjus et
qui a été inséré dans la collection des conciles de Goleti ^. Mais,
ainsi que l'a prouvé Mansi ce fragment appartient à une lettre
"*,
(1) Léon. 0pp. éd. Ballér. t. I, p. 1107, imprim. dans Mansi, t. VI, p. 161.
(2) Dans Mansi, t. VII, p. 525. — Hard. t. II, p. 692.
(3) V. sur cette collect. des conciles, t. I, P- 72 de VHist. des Conciles.
(4) Mansi, t. VII, p. 871.
(5) Mansi, t. VII, p. 898. — Walch, Bist. des Kirchenvers. S. 314.
(6) Dans leur éd. des Œuvres de S. Léon le Grand, t. I, p. 414, n" 8,
APRÈS LE CONCILE DE CHALCÉDOINE. 181
le n" 167; y résout les questions qui lui ont été soumises, lui re-
il
A cette même
année 458 se rattache ce synode romain dont
parle le pape Léon le Grand dans sa 166^ lettre à Néo, évêque de
Ravenne, et qui avait été antérieurement placée à tort en 451
ou 452-. Entre autres décisions, ce synode romain a donné les
suivantes 1) ceux qui, étant encore enfants, ont été réduits en
:
(1) Leo>-. 0pp. éd. Ballèr. t. I, p. 1415 sq. Dans Ma>'si, t. V, p. 397 sqq.
et SiRMOND, Concil. Gal.l. t. I, p. 111 sqq.
(2) C'est, par exemple, ce qu'a fait Baluze dans Mansi, t, VU, p. 871 La vé- .
ritable date est donnée dans Ballériki, 1. c. pp. 1405 et 1408, not. 21.
(3) Nous tenons ces détails de cette cent-soixante-sixième lettre du pape
Léon le Grand. Dans Ballerine, 1. c. p. 1405 sqq.; dans Mansi, t. VI, p. 387.
(4) Baluz. t. I, p. 1246 sqq. —
Mansi, t. VI, p. 266, et t. Vil, p. 899.
182 SYKODES DES DIX PREMIERES ANNÉES
abandonnent.
Les moines qui courent çà et là sans aucun motif, et qui ne
8.
s'améhorent pas, ne doivent pas être admis à la communion par
leurs abbés ou par leurs prêtres.
9. Les évêques ne doivent pas conférer les ordres à des clercs
d'un autre diocèse.
10. Des laïques ou des clercs qui ont été ordonnés pour le service
de l'autel (c'est-à-dire qui ont été ordonnés diacres), et qui ne
(1) t. VIT, p. 899 sqq. H-.rd. t. II, p. 777 sqq. Sirmond, Concil.
Dans Maksi,
Galliœ, p. 116 sqq. Cf. sur ce synode Tiklemont,
t. I, Mém
etc. t. XVI,
p. 394; DoY Ceii.lier, Hid, des auteurs aac es, t. XV, p. 602
sqq.
(2) Au lieu du texte ordinaire ui a violentia et crimine perputationis ahsti-
:
cripserunt ^.
confirma aussi sur le couvent de Lerins les droits dont avait joui
son prédécesseur Léontius; ainsi tous les clercs et ceux qui ser-
vaient à l'autel ne pouvaient être ordonnés que par lui, recevoir
le chrême que de lui l'évêque avait seul le droit de confirmer
;
Gratis accepisiis, gratis date (S. Matth. 10, 8), et elle renouvelle
le 2'' canon '^ du saint, grand et général synode de Ghalcédoine ».
Certains incidents qui s'étaient produits en Galatie avaient
amené le synode à prendre cette déterrnination, et il avait décidé
(1) Dans Mansi, t. VIL p. 907 sqq. — ITard. t. II, p. 779. — Sirmond, Concilia
Galliœ, p. 120. Cf. noM Ceillier, 1. c. p. 605; Tili.emont, 1. c. p. 406; Walch,
a. a. 0. S. 316.
(2) Hard. t. II, p. 691. — Mansi, t. VII, p. 530.
SYNODES IRLANDAIS SOUS S. PATRICE. 185
§ 210.
Second Synode.
(1) Tel est le sens que fournit le texte, d'après la ponctuation de Bruns ;
S 211,
pénitence.
ENTfiE 460 ET 475. 1S9
usuras ne accipiajit).
Ces treize canons ont été signés par Perpétuas de Tours, Vic-
torius du Mans, Léon de Bourges, Eusébius de Nantes, Aman-
dinus de Ghâlons, Germanus de Rouen, Athenius de Rennes,
Mansuetus évêque de Bretagne (probablement de la Bretagne), et
Talasius évêque d'Angers. Un prêtre du nom de Jocaudinus
signa pour un dixième évêque appelé Yerandus, dont le siège n'est
pas indiqué, et qui était aveugle ^.
n'y avait pas lieu d'appliquer une peine si sévère, car Rusticus de
Narbonne s'était contenté de recommander Hermès pour son
successeur, sans cependant l'instituer. D'un autre côté, dans
l'intérêtde la liberté des élections, on ne pouvait laisser passer,
sans les condamner, ces recommaudations trop précises pour
le choix d'un suc':'esseur; aussi le synode jugea-t-il à propos de
porter une peine contre Hermès. —
11 est probable que ce même
(1) Dans Mansi, t. VII, p.934sq. — Sit{Uo^b, Co)iciHa Galliœ, 1. 1, p. 129 sqq.
— DoM Ceilueu, 1. c. p. 614.
ENTRE 460 ET 475. 191
Gaules et qui avait été déférée à son jugement. En 4501e pape Léon
leGrand avait déjà divisé la province de Vienne, de telle sorte
que Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble restaient à Vienne,
tandis que les autres évêchés devaient appartenir à la métropole
d'Arles ^
Sans tenir compte de cette délimitation, Mamert archevêque de
Vienne, celui-là même qui a institué les rogations, sacra, en 463,
un évêque pour la ville de Dié qui, d'après l'ordonnance du pape
Léon, appartenait à la métropole d'Arles. Les habitants de cette
ville protestèrentcontre cet empiétement. Sur les plaintes de Gun-
diac, roi des Burgondes, qui avait dans son empire Dié et Vienne,
le pape Hilaire chargea, le 10 octobre 463, l'archevêque Léonce
d'Arles de réunir un grand synode composé des évêques des
diverses provinces, pour faire une enquête sur cette affaire et
pour lui en rendre compte ^ Le pape envoya, à cette occasion,
une circulaire aux évêques des provinces de Vienne, de Lyon
et de la Narbonensis I ei II ^. Conformément aux ordres du
pape. Léontius convoqua aussitôt après, à Arles même, le synode
demandé, et l'assemblée députa ensuite àRomel'évêqueAntonius
pour faire connaître au pape le véritable état des choses. Les actes
de ce synode sont perdus; et nous ne les connaissons que par la
réponse que fît le pape Léon, le 24 février 464, aux vingt évêques
réunis (ils étaient vingt et un avec Antonius], et danslaquelle il dit
que, d'après les lois impériales, les délimitations que le siège
apostolique a jugéà propos de faire doivent être reçues avec res-
pect et observées exactement * par conséquent, que Mamert de
;
(1)Léon. EpLt. 66, ad episc. métropol. Arelat. éd. Baller. t. I, p. 998 sq.
et dans Mansi, t. VI, p. 76. Vgl. Wiltsch, Kirchl. Statistik. Bd. I, S. 98.
(2) Mansi,VII, p. 936.
t. —
Sirjiond, 1. c. p. 231.
(3) Mansi,VII, p. 937.
t. —
Sirmond, 1. c. p. 134.
f4)BowER {Geschichte der Papste. Bd. III, S. 16) et Walch. (Gesch. der Pâpste,
S. 109) attachent une grande importance à cet aveu que le pape fait ici ex-
plicitement, en disant que le droit de limiter les diocèses et les provinces de
l'Eglise lui vient de l'empereur; mais, en étudiant les choses de près, on voit
qu'Hilaire ne dit pas cela, il dit que les empereurs ont aussi reconnu ce droit
et qu'ils se sont appliqués à faire observer les ordonnances que les papes ont
rendues sur ce point.
192 SYNODES EN GAULE, A ROME ET EN ESPAGNE, ETC.
souvent présenlés ^.
marie lui-même une seconde fois, ne peut être élevé aux saints
ordres.
3. Ne peuvent nonplus être ordonnés, les ignorants, ceux qui
ont souffert quelque mutilation dans leurs membres et ceux qui
ont eu a subir des pénitences. Celui qui aura fait des ordinations
douceur. Mais s'il s'obstine et s'il ne veut pas abolir ce qui est
injuste, il devra être puni. — Tous ceux qui étaient présents
manifestèrent par leurs acclamations leur assentiment à ce canon.
5. En Espagne, plusieurs pensent que l'on peut hériter d'un
évêché comme d'autre chose ; beaucoup d'évêques de ce
aussi
pays désirent, lorsqu'ils se voient près de mourir, choisir leur
successeur, de telle sorte qu'il n'est pas possible d'avoir d'élec-
tion. Cettemanière de faire est tout à fait irrégulière.
Pour bien faire connaître aux membres du synode l'état de la
question, le pape Hilaire leur fît lire les deux lettres qu'il avait
reçues au sujet de la succession sur le siège de Barcelone et au
sujet des ordinations illicites de Sylvanus. Les évêques présents
firent connaître, soit par des votes particuliers soit par des accla-
mations générales, que les deux faits mentionnés constituaient
des abus, et que les canons que l'on venait de décréter avaient
tout leur assentiment ^
A la suite de ces décisions synodales du concile romain, Hilaire
écrivit aux évêques de la province ecclésiastique de Tarragone
une lettre qui se résumait dans les trois propositions suivantes :
(1) Mansi, t. VII, 959-964.— Hard. t. II, p. 799-802. Cf. Dom Ceillier, I. c.
p. 616. BowER, a. a. 0. S. 18 ff.— Tillem. Mémoires, etc. t. XVI, p. 46 et 737.
(2) Mansi, t. VII, p. 927 sqq. — Hard. t. II, p. 788.
T. ni. 13
%M SYNODES EN GAULE, A ROME, ET EN ESPAGNE, ETC.
plus anciennes.
1 Les meurtriers et les faux témoins doivent être exclus de la
communion.
2.Ceux qui abandonnent leurs femmes pour se livrer à la dé-
bauche et qui en épousent d'autres sans que la partie conjointe soit
convaincue d'adultère, doivent être exclus de la communion.
(Lorsqu'un homme quitte sa femme pour cause d'adultère et en
épouse une autre, il agit mal; mais cependant le synode d'Arles'
tenu en 314 ne le punit pas des peines ecclésiastiques y.
3. Les pénitents qui ont interrompu leur pénitence publique
pour revenir à leurs anciens errements, et qui sont rentrés dans
la vie du monde, doivent non-seulement être exclus de la parti-
cipation aux sacrements du Seigneur [a commimione do7ni7ii-
corum sacramentorinn), mais encore de tous rapports avec les
fidèles (« conviviis fideliuiii),
4 Les vierges consacrées à Dieu et qui, à cause des promesses
qu'elles ont faites, ont été bénies, si elles viennent à pécher (m
adultcrio deprehensœ, — le texte parle d'adultère parce qu'-elles
manquent à la fidéhté qu'elles ont [promise au Seigneur), doi-
vent être exclues de la communion, ainsi que les complices de leur
faute.
5. Les clercs ne doivent pas voyager sans des lettres de recom-
mandation de leur évêque.
6. La même obligation existe pour les moines. S'ils ne s'y
soumettent pas, ils doivent être battus.
7 Les moines ne doivent pas se séparer de la communauté et
se bâtir des cellules particulières sans la permission de l'abbé, et
seulement lorsqu'on peut être sûr d'eux, ou bien lorsqu'ils sont
malades au point qu'il faille leur permettre an adoucissement à
la règle. Ils doivent dans tous les cas avoir leur cellule dans
l'intérieur des murs du couvent et rester sous la surveillance de
l'abbé.
8. Les abbés ne doivent pas avoir plusieurs couvents ou habi-
(1) SiDON. Apoll. lib. IV, epin. 25, dans la Bibl. PP. Lugd. t. VI, p. 1100;
également imprimé dans Mansi, t. VI, p. 998, et dans Sirmond, Concil. Galliœ,
t.I, p. 141.
(2) Pagi. Critica in Annal. Baron, ad annum 471, n. 3-7 inclusiv. Cf.
Mansi, t. VII, p. 999.
SYNODES A ARLES ET A LYON AU SUJET DE LA DOCTRINE SUR LA GRACE. 197
prêtre Vedastus ^.
§ 212.
(1) SiDON. Apoll. lib. VII, epist. 5,8 et 9 (dans la dernière de ces lettres,
Sidoine Apoll. donne le discours mentionné plus haut). Bibl. max. Patrum,
Lug. t. VI,p. 1109etllll; égal, impr, dansMANSi, t. VII, p. 999 sqq. et
dans les Conc. Gall. du P. Sirmono, t. I, p. 142 sqq.
(2) Mansi, t. VII, p. 1006. —
TiLLEMOKT, t. XVI, p. 112. —Hist. littér. de la
France, t. II, p. 142.
(3) Bibl. max. Patrum, Lugd. t. VIII, p. 201.
(4) Hiît. Pelag. lib. II, c. 15, p. 178 sqq. éd. Patav. 1677.
198 SYNODES A ARLES ET A LYON
5) celui qui dit qu'un vase d'ignominie ne' peut s'élever jusqu'à
devenir un vase d'honneur; 6) celui qui dit que le Christ n'était
pas mort pour tous, et qui soutient que le Christ ne voulait pas
que tous les hommes fussent sauvés. Si Lucidus venait de lui-
même trouver Faustus, ou bien si les évéques le faisaient venir, ils
lui exposeraient en détail les preuves de la doctrine orthodoxe.
Faustus ajoutait « Quant à nous, nous pensons que celui qui se
:
être celui-ci « Gomme le péché originel est effacé par le Laptême, le chrétien
:
que les patriarches, les prophètes et les saints étaient entrés dans
le paradis avant l'époque de la rédemption. Il condamnait toutes
ces propositions comme impies et pleines de sacrilèges, mais il
croyait fermement à la grâce, sans exclure cependant les efforts de
l'homme, et il croyait que le libre arbitre de l'homme n'avait
pas été anéanti, mais simplement diminué et affaibli atte- (
(1) Gellotius croyait que cette lettre de Lucidus avait été adressée au sy-
node de Lyon, qui se tint un peu plus tard; mais Noris regarde comme beau-
coup plus probable (1. c. p. 186 b) qu'elle a été adressée au synode d'Arles.
SYNODES AU SUJET DE L EGLISE GRECQUE ET ORIENTALE. 20
§ 213.
(1) Dans Mansi, t. YII, p. 1010;fflARu. t. II, p. 809; Sirmond, Concilia Galliœ,
t. I, p. 150.
(2) NoRis, I. c. p. 177. —Mansi, t. VII, p. 1007. — Haru. t. II, p. 805.— Sir-
mond, 1. c. p. 147 sq.
(3) Mansi, I. c. p. 1011. — Hard. 1. c. p. 810. — Sirmond, 1. c. p. 152. —
NoRis, l.c. p. 177. — DoM Ceillier, 1. c. p. 620.
202 SYNODES AU SUJET DE l'ÉGLISE GRECQUE Ef ORIENTALE.
quelque temps après, forcé d'abroger par un autre édit les deux
donnés antérieurement et de se réconcilier avecAcace.
qu'il avait
Ce changement détermina Timothée Ailuros, patriarche intrus
d'Alexandrie, à tenir un synode pour se concerter au sujet de ce
changement subit. Sous son influence, les évêques présents au
synode votèrent, quoique plusieurs d'entre eux ne fussent pas mo-
nophysites *, une adresse à l'empereur, dans laquelle on lui de-
mandait de s'en tenir à l'ancien décret et à l'annulation du synode
de Ghalcédoine. Les évêques réintégrèrent également sur le siège
d'Éphèse l'évêque Paul qui en avait été chassé; ils déclarèrent
que les privilèges des patriarches de Gonstantinople étaient abolis,
rendirent au siège d'Éphèse les droits d'exarchat qu'il possédait
auparavant (cf. supra, § 98, le S'' canon du concile de Gonstanti-
§ 208).
Au sujet de ce synode, nous avons encore une lettre découverte
par Lucas Holstenius et qui est adressée'par le pape Simplicius à
xAcacius de Gonstantinople, de même que la lettre synodale d'Aca-
cius à Pierre Fullo ^, laquelle !n'est pas de l'année 483, comme
on l'a cru pendant longtemps, mais qui, ainsi que Mansi l'a
prouvé (1. c. p. 1019) après Pagi, appartient à l'année 478. Mansi
a également prouvé que, peu de temps après l'envoi de cette lettre,
lepape Simplicius avait aussi tenu un synode à Rome et y avait
prononcé i'anathème contre Pierre Fullo, Jean d'Apamée et
Paul d'Éphèse. Nous possédons encore de ce synode romain
deux lettres adressées à Pierre Fullo ^. Depuis Binius, ces deux
lettres étaient, dans les collections des conciles, attribuées au
d'Alexandrie ; mais
pape déclara aussi à l'empereur qu'à son
le
Mansi (1. c. p. 1065) et, en outre, nous avons encore la lettre syno-
dale par laquelle le pape fit connaître à Acacius la sentence portée
contre lui ^ . L'exemplaire que nous possédons encore donne, à la
fin, cette notice historique, à savoir'que, sans compter lejpape Félix,
soixante-sept autres évoques avaient également signé cette lettre.
Mais ces signatures se rapportaient plutôt aux actes synodaux qui
restèrent à Rome qu'à la lettre synodale qui fut envoyée en Grèce:
car l'habitude était que ces lettres synodales ne fussent rédigées
qu'au nom du pape. (Voyez plus loin, p. 208, et t. P"" de V Histoire
des Conciles, p. 67 ; de même Pagi, ad annum 484, n° 4). Aussi les
Grecs se plaignirent-ils que cette déposition d'Acacius avait été
simplement signée par Félix et non pas par un synode, c'était évi-
demment inexact; maison ne s'explique pas pourquoi le pape Gé-
lase, répondant à ce reproche que lui faisaient les Grecs, ne s'est
pas contenté de dire que, dans le fait, Acace avait été condamné par
un synode il aima mieux démontrer que le pape avait, même sans
;
(l) Pagi {ad annum. 485, n. 5) a prouvé que cette lettre avait été écrite
quelques jours a; rès la fin du synode et qu'elle n'appartenait pas au synode
romain qui a suivi.
Ql) Mansi, t. VII, p. 1065 et 1067. Ges deux lettres ne se trouvent pas dans
Hard.
(3) LiBERATi Sreu. 1. c. p. 150. Nicephor. Gaxlistî Hist.ecd. lib. XVI, c. 17.
— Baron, ad annum 484, n. 34.
ï. ui. 14
210 SYNODES AU SUJET DE l'ÉGLISE GRECQUE ET ORIENTALE.
nion avec lui, avait trahi les secrets de Rome et livré les dépê-
chîBS qu'il avait apportées. Les amis que le pape Félix avait à
Constantinople lui donnèrent connaissance de ce qui s'était passé
et, dans un nouveau synode romain qui s'est tenu à une époque
§ 214.
Enfin arriva le 1" février 484, et, ainsi que le prouve la liste
que nous possédons encore, il n'y eut pas moins de quatre cent
soixante et un évêques catholiques réunis à Carthage ^ La plupart
de ces évêques étaient de l'Afrique même quelques-uns cependant ;
aucune réunion ni avoir d'églises, pas plus dans les villes que
dans les villages ; ils ne devaient pas non plus administrer le bap-
tême, conférer les ordres, etc., et, dans le cas où ils s'obstine-
toutes les éghses, de même que les biens des églises dans tout le
royaume, devaient être remises aux évêques et aux prêtres véri-
tables, c'est-à-dire ariens '.
six d'entre eux furent envoyés dans l'ile de Corse, afin d'y couper
huit d'entre eux s'étaient enfuis que i'un était devenu martyr,
;
§ 215.
le baptême *
. 7) Les clercs inférieurs, de même que les moines
et les laïques, qui ontreçu de force le deuxième baptême, doivent
faire une pénitence de trois ans; mais, ainsi qu'il a été dit, les
évêques, les prêtres et les diacres qui ont reçu de force un se-
cond baptême doivent faire pénitence le reste de leur vie. 8) Tous
ceux qui, ayant été baptisés, ont été rebaptisés par les hérétiques,
ou bien ceux qui, étant catéchumènes, ontreçu d'eux le baptême,
ne peuvent pas devenir clercs. 9) Aucun évêque et aucun prêtre
ne peut admettre un pénitent d'un diocèse étranger sans un té-
moignage de son évêque ou du prêtre dont il dépend ^.
Gomme cette lettre est datée du 15 mars sous le consulat de
Dynamius et de Siphidius, par conséquent en 488, et comme, d'un
autre côté, le synode romain a eu lieu au mois de mars de
l'année précédente, il faut admettre ou bien qu'il s'est écoulé une
année entière avant l'expédition des lettres synodales, ou bien
que cette date Flavio Boethio V. C. Cons. qui se trouve en tête
des actes synodaux est erronée, et qu'il faut lire P. C. (c'est-
à-dire post consulatum) Flavii Boethii, ce qui indiquerait l'an-
née 488 ^
216.
(1) V. le 14^ canon du concile de Nicée (1^^ vol. de VBist. des Conciles,
p. 408.) V. aussi, dans ce même premier volume p. 98 sqq., ce qui a été dit
sur le baptême conféré parles hérétiques.
(2) Maksi,
t. Vil, p. 1171 et p. 1056. —
Hard. t. II, p. 877 et 832.
TiL .EiioNT, t. XVI, p. 592.
(3) Cf. —
Dom Geillier, 1. c. p. 624, et la re-
marque de Mansi, t. VII, p. 1174.
(4) Assemani, Bibl. orientalis,t. III, p. II, p. 180, et Mansi, t. VII, p. 1173.
(5) Mansi, t. VIII, p. 143.
218 SYNODES- EN ^EERSE ET A CONSTANTINOPLE.
§ 217.
n'ont pas hésité à dire que cet index, de même que le synode ro-
main en question, étaient de la dernière année de Gélase, c'est-à-
dire de l'année 496, et cela parce qu'il est question dans cet index
du Carmen paschale de Sédulius, qui n'a paru qu'en 495 D'autres *
.
Les codices dont nous avons parlé plus haut, varient beaucoup
entre eux sous ce rapport, et ces diverses variantes ont été dé-
crites, d'une manière détaillée, par les Ballérini (1. c. p. 151 sqq.).
Juges, Ruth, les quatre livres des Rois, les deux livres des Parali-
pomènes, les cent cinquante Psaumes, les trois livres de Salomon
(les Proverbes, l'Ecclésiaste, et le Cantique des cantiques) en ;
Pagi, 1. c. r.. 5.
(1)
(2) Mansi, t. VIII, p. 153. —
Ballérini, 1. c. p. 156, n. 9.
(3) Cf. Ballérini et Mansi, H. ce.
222 LES DEUX SYNODES ROMAINS sous LE PAPE GELASE.
tament les quatre Évangiles, les Actes des apôtres, les quatorze-
:
quant aux écrits de Rufin et d'autres qui ont été blâmés par
S. Jérôme, nous nous en tenons au jugement de ce dernier. On
ne doit lire d'Origène que les livres qui n'ont pas été attaqués
par Jérôme, et quant aux autres il faut les réprouver [renuenda)
de même que son auteur; pour (^ qui concerne la Chronique d'Eu-
sèbe et son Histoire de r Église, il faut reconnaître qu'il a été
tiède [tepuerit) dans le premier livre de son récit, et il a écrit
plus tard un livre pour faire l'apologie du schismatique Origène.
Toutefois, à cause des nombreuses notices instructives qui y sont
contenues, nous ne voulons, en aucune façon, dire qu'il faille les
rejeter. Nous honorons Orosius, le Paschale opus de Sedulius: et
l'ouvrage de Juvencus; »
5) La cinquième division donne un aperçu des livres qui ne
sont pas reconnus par l'Église romaine ils sont tous appelés,
;
concile de Ghalcédoine;
d) La mention des canones apostolorum au nombre des livres
apocryphes.
Ce sont précisément ces quatre fragments que les Ballérini
regardent comme ayant été ajoutés par le pape Hormisdas, et ils
cisément les manuscrits espagnols et ceux qui ont élé faits d'a-
près ces manuscrits, qui contiennent cesadditions ^ Nous ferons
toutefois remarquer que pour ce qui concerne la troisième addi-
tion, celle qui a trait au synode qui pourrait avoir heu après le
concile de Chalcédoiue, on a probablement en vue les conciles
généraux, et surtout le cinquième et le sixième. S'il en était ainsi,
il faudrait conclure que ce sont là des additions faites plus tard ;
mais on peut dire, d'un autre côté, que rien n'oblige à croire qu'il
s'agit dans ce passage de conciles généraux proprement dits, le
pape Hormisdas a pu avoir en vue de simples conciles nationaux
comme ceux de l'Afrique et de l'Espagne.
Cette opinion émise par les Ballérini a été aussi partagée et
exposée par Mansi (dans ses notes sur Noël Alexandre, Le), par
Fabricius [Bibl. Grœca, t. XII, p. 658 éd. Harless) et par ChifElet
(dans Pagi, ad annum 494, n° 2), quoique ni les uns ni les autres
n'indiquent en détail quels sont les passages ajoutés par le pape
Hormisdas.
Avec ces observations on peut résoudre presque toutes les ob-
jections que Pearson [Vindiciœ Ignatianœ^ p. I, c. 4, dans Co-
TELER. Patres apost. t. II, P. II, p. 292-295 sqq.) et Cave [Hist.
T. III. 15
226 LES DEUX SYNODES ROMAINS BOUS LE PAPE GÉLASE , ETC.
le décret ne dit pas qu'il les rejette parce qu'ils sont apocryphes;
il se contente de les désigner sous le nom de Opuscula Tascii
Cypriani, de même qu'il écrit Historia Eusebii Pamphili, en leur
donnant à l'un et à l'autre la note d'apocryphe.
Immédiatement après ce synode romain dont nous venons de
parler, les collections des conciles mentionnent un second sy-
node qui se serait tenu à Rome, au mois de mars 495 (et non pas
au mois de mai, comme nous le verrons), et qui par conséquent
doit être placé, chronologiquement parlant, avant le synode
précédent. Ce concile fut présidé par le pape; quarante-cinq évo-
ques y y
prirent part, et en
il outre,
eut, beaucoup de prêtres,
des diacres et de hauts personnages civils. Ce concile se tint à
cause de la demande que l'évêque Misénus, le légat infidèle du
pape Félix, avait faite d'être réintégré dans l'Egiise. 11 remit sa
supphquedès la première session du synode, le 8 mars 495; mais
on ne prit alors aucune décision sur cette affaire, et le pape Gélase
fît relire la supplique dans la seconde session. Misénus dut
comparaître en personne dans le synode et lui remettre une se-
conde supplique, qui fut également lue; elle était datée du 13 mars.
C'est probablement aussi là la date de la seconde session ; car il
§ 218.
Nous voyons par une lettre écrite à Glovis par Avitus évêque
devienne, et par une autre lettre de Nicelius évêque de Trêves ^,
que beaucoup d'évêques du royaume frank se réunirent à Reims
dans l'éghse de Saint-Martin, la nuit de Noël 496, lors du baptême
de Glovis; mais il est bien difficile de regarder cette réunion d'é-
vêques comme un synode proprement dit.
Victor de Tununum, Théophane et le Libellus synodicus parlent
d'un synode de Gonstantinople qui se serait tenu en l'année 497
ou 498 malheureusement, ce qu'ils disent n'est pas très-clair et
;
(1) Les actes de ce synode se trouvent dans Mansi, t. VIII, p. 177 sqq,
Haed, t. II, p. 941 sqq.
(2) Mansi, t. VIII, p. 175 et 198.
228 LES DERNIERS SYNODES DU \' SIECLE.
son synode. Mais l'autre partie, celle que l'on peut appeler po-
sitive, n'avait pas été adoptée par lui, parce qu'elle n'aurait cer-
tainement pas été approuvée par les partisans de Vhénoticon.
Victor de Tununum ne pouvait pas, à proprement parler, en dire
plus long, car il raconte ensuite lui-même que l'archevêque
Macedonius avait été déposé par l'empereur Anastase pour n'a-
voir pas voulu anathématiser le concile de Ghalcédoine. Avec de
pareils sentiments, Macedonius n'a certainement pas prononcé,
en l'année 497, l'anathème sur toutes les parties du synode de
Ghalcédoine. Ge raisonnement est fondé et nous admettons, en
effet, qu'on pourrait, de cette manière, accorder Théophane et
(1) Theoph. Chronograph. n. 7. éd. Bonn., t. I, p. 218 sqq. Cf. Pagi, ad an-
tiiiTïi 498.
(2) Dans Haud. t. V, p. 1530. Mansi, t. VIII, p. 374.
(3) Dans Galland. 1. c. t. XII, p. 226.
LES DERNIERS SYNODES DU V^ SIECLE. 229
§ 219.
gieux qui se tint à Lyon entre les évêques ariens et les évêques
orthodoxes du royaume des Burgondes, avec la permission et
en présence de Gundobald, roi arien des Burgondes. Le procès-
verbal de cette CoUatio, imprimée pour la première fois par d' A-
chéry, dans son Spicilegium, t. V, p. 110 \ dit explicitement
qu'elle se tint les 2 et 3 septembre, lors de la fête de S. Justus qui
a étéévêque de Lyon (dans la seconde moitié du iv« siècle). En re-
(2) Par exemple, XHist.littér. de la France, t. Il, p. 679. Walch, Historié der
Kirchenversammlu?igen, S. 331. Schrockh, Kirchengesch. Bd. XVIII, S. 122.
Gfrorer, Kischengesch. Bd. II, 2, S. 972.
(3) Vgl. Damberger, Synchron. Gesc/iichte der Kirche und Welt ira Mitte-
lalter, Bd. I, S. 77. {Histoire synchronique de l'Eglise et du monde au moyen
âge.
2341 COLLOQUE EELTGIEUX A LYON,
Dieu avec votre peuple, Dieu vous rendra la paix. » Le roi « Gom- :
« Votre désir sera remph, car mes évêques sont prêts à prouver
ché, mais sans être converti, et, tandis qu'à la suite de ce colloque,
beaucoup de ses sujets se réunirent à l'Église orthodoxe, il resta
(1) Il résulte de là que la guerre entre Gundobald d'un côté etClovis et Go-
degisel de l'autre n'avait pas encore commencé, et que, par conséquent, Gode-
gisel vivait encore. Comme, d'un autre côté. Marins Aviticensis rapporte que
Gundobald avait fait périr son frère sous les consuls Hypatius et Patricius,
c'est-à-dire en l'an 500, il faut en conclure que ce colloque religieux a dû
évidemment avoir lieu avant l'an 500. Pagi a donc manqué de logique en
insérant ad annum 500, n. 10, la notice de Marius Aviticensis et en^plaçant
en l'an 500 la mort de Godegisel, tandis que, d'un autre côté, il suppose que
le colloque religieux a eu lieu en l'an 501.
236 COLLOQUE RELIGIEUX A LYON.
lui-même dans les filets de la secte. Quia pater eum non tr axe-
rat^ dit le document original, non potidt venire ad filium. Gundo-
bald resta, du reste, en correspondance amicale avec Avitus, et
nous nous permettrons ici, à cause de l'importance de la matière,
de parler d'un sujet qui fut traité dans cette correspondance et
qui jette un certain jour sur le mot missa en usage dans la langue
ecclésiastique. Le roi consulta une fois Avitus sur le sens de ce
passage de S. Marc (7, 11 et 12) qui, d'après la traduction latine
d'alors, était ainsi conçu: Vos autem dicitis, Si dixerit homo patri
suo aut matri, corhan tibiprofuerit, etjam non missum facitis eum
quidquam facere patri aut matri, c'est-à-dire : « Mais vous, vous
dites : Lorsque quelqu'un dit à son père ou à sa mère : le corban te
sera utile (c'est-à-dire ce que j 'offre au temple sera aussi un bien
pour toi), vous ne lui laissez plus rien faire pour son père ou pour
sa mère. » Gundobaldse scandalisa beaucoup de cette expression:
Non missum facitis^ et dans sa réponse V, Avitus fait la remarque
suivante « No7i missum facitis, c'est-à-dire non dimittitis (en
:
pour les autres cérémonies du culte 'c'est ainsi que les matines
;
furent appelées les missœ matutinœ, et les vêpres, les missœ ves-
pertinœ^.
JUSQU'AU
COMMENCEMENT DE LA DISCUSSION SUR LES TROIS CHAPITRES.
220.
le synode dont nous avons parlé plus haut, et qui s'est tenu
au mois de mars 499, ou bien par le pape Symmaque, seul et
sans synode. Jaffé est pour le premier sentiment, dans ses Regesta
Pontificuniy'^. 62; le bollandiste est, au contraire (1. c. p. 638,
n" 23), plutôt pour le second, et le peu de précision qu'il y a dans
les données originales permet de soutenir l'un ou l'autre de ces
deux sentiments L'auteur anonyme de la Vita Symmachi^ dont
.
(1) Dans sa Geschichte des Mitlelalters (Histoire du moyen âge), Bd. I, Kri-
tikheft, S. 48.
DE 501 A 504. 239
parce qu'il n'avait pas célébré la Pâque avec les autres chrétiens,
et qu'il fut appelé à la cour pour rendre compte de cette diffé-
rence. Le roi lui avait ordonné de demeurer dans Ariminum.
Mais là, lors d'une promenade, il avait vu que les femmes avec
lesquelles il était accusé d'avoir péché, se rendaient à la cour, sur
l'ordre du roi. Il s'était alors enfui, en toute hâte à Rome, et
s'était enfermé dans l'église de Saint-Pierre mais ses propres ;
(1) Vgl. BowER, Geschichte de?- Fapste, ubers. von Ramhach, Bd. III,
S. 236.
(2) Cf. Mansi, t. VIII, p. 284, où se trouve imprimé le Libellus apolog. d'En-
nodius.
(3)I)ans son panégyrique de l'empereur Théodoric, inséré par extrait dans
Baronius, <td annum 500, n. 3 sqq.
240 SYNODES ROMAINS SOUS LE PAPE SYMMAQUE
dit qu'il arriva pour Pâque, et il ajoute (ce qui est plus im-
portant pour nous) qu'aussitôt après la Pâque il avait, sur
l'ordre de l'empereur Théodoric, tenu un synode à Rome pour ter-
miner le évidemment, dans ce pas-
conflit ecclésiastique. Il s'agit
(3) Mansi. t. VIII, p. 253 sq. — Hard. t. II, p. 971 sq. Cette lettre est datée
&ub die Vlldus Augusti, Ruffo Magno Fausto Avieno. V. C. Cos. Cette date n'in-
dique pas deux consuls, comme le ferait croire une virgule mal placée dans
le texte de Mansi, elle ne désigne qu'un seul consul pour l'année 501 et, d'a-
près l'usage de l'époque, elle donne le nom entier du consul d'Occident, Ru-
fus Magnus Faustus Avienus l'ancien (le jeune fut consul l'année suivante,)
en 501 c'était Flavius Probus qui était consul pour l'Orient.!
T. III. 16
;j42 SYNODES ROMAINS SOUS LE PAPE SYMMAQUE ,
coïncide très-bien avec les détails que nous avons donnés plus
haut, les évéques disent Dans notre seconde session ^, nous
: «
être réintégrés dans leurs charges. Pour ceux qui, sans son assen-
timent, avaient osé célébrer la messe dans un endroit quelconque
de Rome, ils devaient être traités comme des schismatiques. Ce
procès-verbal fut signé par soixante-seize évêques, à la tête des-
quels se trouvaient Laurentius de Milan et Pierrede Ravenne *
(1) le document qui nous donne ces détails, c'est-à-dire dans une
Dans
lettre de l'évêque Avitus de Vienne aux sénateurs Faustus et Symmachus
(Maxsi, t. VIII, p. 293 sqq. —
Hard. t. II, p. 981 sqq.), il faut placer la néga-
tion non dans la première ligne entre les mots nos voti compotes et reddit.
[T, MUEATORI, î, c. p. 47.
248 SYNODES ROMAINS SOUS LE PAPE SYMMAQUE,
(!) Ma^si, t. VIII, p. 265 sqq. et p. 307. — Hard. t. II, p. 976 sqq.
r.E 501 A 504. 249
n'avaient pas été convoqués par le roi dans cette assemblée, tous
ceux qui y avaient assisté n'avaient pas adhéré aux résolutions
qui y avaient été prises on n'avait pas donné audience aux témoins
;
(î) Ce que Pagi dit ad annum 503, n. 11, contre cette date de 503 et en fa-
veur de l'année 50-i, est en contradiction avec les données chronologiques des
procès-verbaux du synode, et part d'un faux calcul au sujet des synodes an-
térieurs.
(2) Ces ordonnances se trouvent aussi dans le Corpus juris canonici, c. 13,
causa 12, quœst. 7 c. 3 et 4, c. 2, qusest. 2;
;
—
c. 3, causa 3, qusest. 1; —
c. 7, causa 12, qucest. 2, etc. 3, causa 3, queest. 5. Dans le Corpus juris cano-
nici, ces ordonnances sont attribuées aux papes Eusèbe, Jean V'^, Nicolas et
Etienne (la dernière toutefois est attribuée au pape Symmaque); mais c'est
là l'œuvre du pseudo-Isidore, et nous voyons même par là sa manière habi-
tuelle d'agir il attribuait à des papes plus anciens des ordonnances ren-
:
§ 221.
(1) C'est précisément à cette époque que le diacre romain Jean se soumit,
ainsi que nous l'avons vu, à Symmaque.
(2) Il ne faut pas oublier que celui qui rapporte ces faits était un aclver-
versaire déclaré de Symmaque. Cf. supra, ^ 220.
Ci) MURATORI, 1. c. p. 47. j
254 SYNODE d'agde (agatha) en 506.
§ 223.
glise, on ne peut pas les regarder comme son bien propre. Cf. c. 3,
causa XII, q. 3.
ou les meubles de l'Église, parce qu'ils sont les biens des pauvres.
(1) C'est aussi dans ce sens que le mot de communia peregrina a été em-
ployé dans le 16^ canon du synode de Lérida en 524, V. plus loin, § 237.
SYNODE d'aGDE (aGATHa) EN 506. 257
(t) Par pénitentsne faut pas simplement entendre ceux que l'Eglise a
il
17. Un
prêtre ou un évêque doit être âgé d'au moins trente ans
lors de son ordination. (Gratien a inséré ce canon dans le Corpus
jiiris, sans le séparer du canon précédent, c. 6, dist. LXXVII.)
porter que des souliers et des habits décents. Cf. c. 22, dist. XXIII.
21 On peut célébrer le service divin dans les chapelles, à l'ex-
ception toutefois des jours de Pâques, de Noël, de l'Epiphanie,
de PAscension,delaPentecôte, de la Nativité de S. Jean-Baptiste,
ou d'autres jours semblables. Ces jours-là, tous doivent aller au
service divin de la paroisse, et le prêtre qui dirait la messe dans
une chapelle serait excommunié. Cf. c. ^^, de consecratione, dist.I.
22. Les prêtres et les clercs des villes, etc. peuvent, à la vérité,
jouir de l'usufruit des biens de l'Église qui leur ont été confiés
par l'évêque, mais ils ne peuvent ni vendre ni échanger ces
biens. Cf. c. 32, causa XII, q. 2.
23. Un évêque ne doit pas préférer d'une manière partiale un
jeune clerc à un autre clerc irréprochable; si le plus ancien n'est
chasteté (on leur donne souvent le nom de conversi. Cf. c. 16, et plus haut,
jJ 165, le 2P canon du 2"^ concile d'Arles, et enfin, plus loin,§ 224, le 11^ ca-
non du l*^' synode d Orléans, au sujet du Viaticum. V. § 229 le 9" canon du
synode de Gérunda.
(1) Conversio est ici, comme il arrive souvent, synonyme de professio cou-
tinentiœ. V. le canon 22 du synode d'Orange et le canon 43 du synode d'Arles
en 443, § 162. — Du Gange, Glossar. s. h. v.
#
SYNODE d'aGDE (aGATHA) EN 50fi. 259
dist. LXXIV.
24. Au sujet des enfants abandonnés, on doit observer l'ordon-
nance de l'ancien concile (de Vaison,c. 9. V. plus haut, § 163).
25. Les laïques qui, sans attendre la sentence des évêques de
la province, se séparent de leur femme convaincue d'adultère,
pour contracter, au mépris du droit, de nouvelles unions, doivent
être exclus de la communion de l'Église et de tout rapport avec
les fidèles. Cf. c. 1, causa XXXIII, q. 2, et le 2' canon du concile
de Yannes tenu en 465. Cf. supr. § 21 1.
«Lorsqu'un clerc est cité devant un juge civil, il ne doit pas com-
paraître. » Mais il faut reconnaître, ainsi que Sirmond l'atteste,
que la négation non ne se trouve pas dans les anciens manus-
^
crits
devenir clerc. S'il est déjà ordonné, on doit le traiter comme celui
qui s'est marié deux fois ou qui a épousé une veuve. S'il est
prêtre, ne devra pas consacrer, et s'il est diacre,
il ne servira il
pas à l'autel. (Y. plus haut, le 1" canon.) Ce canon mutilé et réuni
262 SYNODE d'agde (agatha) en 506.
causa XXVI, q. 6.
44. Le prêtre ne doit pas bénir le peuple et les pénitents dans
l'église. Cf. c. 3, causa XXVI, q. 6.
45. Dans un cas de nécessité, Tévêque peut, sans consulter ses
frères, aliéner des parcelles de champ ou de vigne qui sont pour
l'église de faibles revenus et sont éloignés d'elle. Ce canon est
une exception faite au canon 7 ; ce 45^ canon a été inséré par
Gratien, c. 53, causa XII, q. 2.
46. L'évêque peut de même vendre les esclaves qui, après s'être
enfuis, ont été repris et qu'on agrand'peine à garder. Cf. c. 54,
causa XII, q. 2.
47. Le dimanche, les laïques doivent assister à toute la messe,
c'est-à-dire qu'ils ne doivent pas sortir avant la bénédiction (de
l'évêque); s'ils le font, ils doivent en être publiquement repris
])ar l'évêque. Cf.64 de Consecratione, dist. I.
c.
attribue en outre, ainsi que nous l'avons dit, les canons suivants :
48. L'évêque doit laisser à ses héritiers ce qui est son bien
propre, mais ce qu'il a obtenu des biens de l'Église doit rester à
l'Église. Cf. c. 19, causa XII, q. 1
causa XII, q. 2.
c. 7, dist. L.
51. Un évêque ne doit pas en testament faire de legs sur
SYNODE d'agde (agatiia) EN 506. 263
pas que les moines travaillassent tous les jours la terre, tandis
que leurs esclaves resteraient oisifs. C'est une partie du 8* canon
d'Épaon. Dans Gratien, c. 40, causa XVII, q. 4.
57. Un abbé ne doitpasavoir deux couvents sous lui. Cf. supra,
canon 28 et aussi canon 9 d'Épaon. Ce 57* canon a été inséré
dans le Corpus juris, c. 4, causa XXI, q. 1.
58. On ne doit pas instituer, à l'insu de l'évêque, de nouvelles
cellules (c'est-à-dire de nouveaux petits couvents) et de petites
congrégations de moines. C'est le 10* canon d'Épaon. Dans Gra-
tien, c. 13, causa XVIII, q. 2.
(1) Diœcesis et ecclesia diœcemna sont souvent employés dans le sens de pa-
roisses ou de ecclesia parochialis et ruralis. V. les canons 7 et 8 du synode de
Tarragone, § 229, et Du Gange, Glossariwih s. v. Diœcesis. .
264 PRETENDU SYNODE DE TOULOrSE. CONCILIABULE A ANTIOCHE.
63 =c. 35d'Épaon.
64. Lorsqu'un clerc ne se trouve pas dans sa propre église
pour les grandes fêtes, il sera excommunié pendant trois ans. Il
en sera de même et pour le prêtre et pour le diacre qui abandon-
nera son église pendant trois semaines. Cf. c. 29, causa VII, q. 1.
65 =c. 20 de Laodicée. V. tom. II de Y Histoire des Conciles ^
223.
mais ils n'ont donné aucun détail sur ce concile. Toutefois Ba-
luze a prouvé ^ que ce concile n'avait pu avoir lieu; car, précisé-
ment en 507, Clovis, roi des Francs, attaqua et tua Alaric II,
§ 224.
ignorait qu'il fût esclave, cette rançon double sera payée par ceux
qui auront rendu témoignage lors de son ordination (c'est-à-dire
qui ont assuré qu'il n'était pas esclave), ou bien par ceux qui ont
sollicité pour lui cette ordination. Cf. c. 19, dist. LIV.
9. Lorsqu'un diacre ou un prêtre a commis une faute capitale,
268 PREMIER SYNODE d'oRLÉANS, EN 511.
dist. LXXXII.
17. Les églises bâties ou à bâtir ne pourront subsister qu'avec
la permission de l'évêque dans le diocèse duquel elles sont si-
tuées. Cf. c. 10, causa XVI, q. 7.
18. Nul ne doit épouser la veuve de son frère, et nul ne doit
PREMIER SYNODE d'oRLÉANS , EN 511. 269
28. Les clercs qui n'assistent pas à cette sainte œuvre (des ro-
gations) seront punis selon le jugement de l'évêque. Cf. c. 5,
dist. XGI.
29. Au sujet des rapports avec les femmes étrangères, les
évêques, les prêtres et les diacres doivent observer les anciens
canons, par exemple les canons 10 et 11 du synode d'Agde.
30. La magie, les augures et les sortes sanctorum sont prohi-
bés sous peine d'excommunication. Cf. c. 16, de Vannes, c. 42
nous avons cru devoir les passer sous silence, parce qu'ils ne se
trouvaient pas dans les procès-verbaux du synode. Nous ne par-
lerons pas non plus d'une prétendue lettre adressée à ce synode
par Clovis ^, au sujet de l'affranchissement des chrétiens faits pri-
sonniers dans la guerre des Visigoths. Sirmond (1. c. p. 175) a
déjà prouvé que cette let-re n'avait rien de commun avec le sy-
node et qu'elle lui était antérieure.
225.
(1) Ces canons, de même que les signatures des trente-deux évoques qui
ont assisté au synode, se trouvent dans Mansi, t. VIII, p. 350 sqq. Hard. t. II,
p. 1008 sqq. Sirmond, Concil. Galliœ, t. I, p. 177 sqq.
(2) Mansi, Le. p. 346 ; Hard. 1. c. p. 1007, et Sirmond, Concilia Galliœ, t. I,
p. 176.
(3) Pagi a prouvé, adann. 512,, n.2 sqq. qu'ila commencé dès l'année 511.
DEUX SYNODES BRETO.^S EN 512 ET 516. 271
§ 226.
Dans cette même année 512, lors d'un concile breton qui se
tint avant la conversion des Anglo-Saxons et dans le temps où
ceux-ci étaient avec les anciens conciles bretons en guerre ouverte
(1) Pagi prouve par Théophanes que Flavien consentit, à la vérité, à passer
sous silence le concile de Chalcédoine, mais qu'il n'accepta pas d'anathéma-
tiser en forme ce synode. Evagrius rapporte (lib. 3, c. 32) qu'antérieurement
déjà il n'avait pus voulu se rendre à de semblables demandes faites par des
moines de la Palestine.
(2) C'est du moins là ce qu'on rapporta au sujet de Flavien dans le 7^ sy-
node général tenu à Nicée, Act. 1 de la Vita sancti Sabbœ, Hard. t. IV,
p. 69.
(3) MANsr, t, VIII, p. 371 sqq.
(4) Mansi, t. VIII, p. 374-378.
272 SYNODE d'aGAUNUM OU DE SAINT-MAURICE ,
ENTEE 515 ET 523.
toire du roi Arthur qu'il est bien difficile de regarder ces dates
comme positives^.
§ 227.
Ainsi que nous l'avons vu, Gundobald, roi arien des Bur-
gundes, avait été, grâce aux évêques de son royaume et surtout à
S. David de Vienne, sinon complètement gagné à la vraie foi, du
moins rendu beaucoup plus favorable pour elle. Du vivant même
de Gundobald, Sigismond, son fils et plus tard son successeur,
rentra dans l'Église, et, entre autres preuves qu'il donna de sa piété,
il restaura et augmenta le couvent et l'église de Saint-Maurice
que, poussé par son repentir, le roi s'était retiré pendant long-
temps dans le couvent d'Agaunum et y avait introduit l'adoration
perpétuelle. Comme, d'un autre côté, le synode dont nous par-
lons maintenant a prescrit cette adoration perpétuelle, Pagi a
pensé que l'exécution de Sigerich a dû coïncider avec la célébra-
tion de ce synode^. Pagi prétend trouver une confirmation de
son hypothèse dans les procès-verbaux mêmes du synode d'Agau-
num, parce que, au commencement du procès-verbal, le roi Si-
gismond dit aux évêques « Vous devez me consoler dans ma tris-
:
tesse. » Mais tout ce que les évêques disent à ce sujet n'a, en au-
cune façon, trait à un repentir du roi fondé sur de pareils motifs;
ce ne sont que des exhortations pour pratiquer la vie chrétienne,
et la tristesse de Sigismond provenait, parait-il, de ce que, après
avoir abjuré l'hérésie d'Arius il ne connaissait pas encore les
,
p. 227 ^); mais Mabillon, Pagi et dom , Geillier ont prouvé d'une
(1) Ce document se trouve aussi dans Mansi, t. VIII, p. 531 sqq. ; mais il
manque dans Hardouin.
(2) Pagi, ad annum 515, n. 6 sqq. et ad annum 522, n. 10 sqq.
(3) Ce célèbre oratorienfut adjoint aux ambassadeurs qui négocièrent la
paix de Westphalie, et ce fut lui qui en traça les premiers préliminaires.
T. ni. 18
274 SYNODE D^AGAUNUM OU DE SAINT-MAURICE, ENTRE 515 ET 523.
(1) MvBiLLON, A7inales ord. Benedict. lib. I, § 71. Pagi, ad annuin 522,
n°' 14 et 15. Dom Ceillier, 1. c. p. 675 sqq.
(2) Dom Ceillier, 1. c. p. 676.
SYNODE d'aGAUNUM OU SAINT-MAURICE, ENTRE 5J5 ET 523. 275
§ 228.
(1) Mansi, t. VIII, p. 4ii7 sqq. Hàrd. t. II, p. 1030. Dans ce document, on ne
trouve pas, il est vrai, les noms des évêques qui l'ont signé mais, en com- ;
parant le contenu de cette régula fidei avec la lettre adressée au pape par
Jean de Nicopolis, on voit très-bien que cette régula aété destinée aux évêques
de l'Epire et qu'elle a été signée par eux.
(2) Ainsi que nous le verrons plus loin, § 233, le pape tenait surtout à ce
que les évêques prononçassent l'anathème' contre les partisans de Yhéno-
ticon.
(3) Mansi, t. VIII, p. 405 sq. Hard. t. II, p. 1028 sqq.
(4) Mansi, t. VIlI, p. 408. Hard. t. II, p. 1031.
SYNODE A TARRAGONE EN 516, ET A GBRUNDA EN 517. 279
§ 229.
dist. XVIII.
Lorsqu'un prêtre et un diacre ont été placés avec d'autres
7.
clercs dans une église de campagne, ils doivent alterner l'un
avec l'autre toutes les semaines. Pendant une semaine, le prêtre
doit veiller au service divin, qui consiste dans la récitation quo-
tidienne des matines et des vêpres, et la semaine suivante ce
doit être le diacre mais le samedi tous les clercs devaient
*
;
assister aux vêpres, pour que l'on fût bien sûr qu'ils seraient tous
présents pour le lendemain dimanche. Dans quelques églises,
il arrive même que, par suite de l'absence des clercs, on n'a pas
soin du luminaire.
8. Gomme il est avéré que plusieurs églises delà campagne
sont en mauvais état, l'évêque doit, conformément à l'ancien
usage, les visiter tous lesans. Si elles ont besoin de réparations, on
ne doit pas les différer, parce que, selon l'usage établi, l'évêque
reçoit la troisième partie (des offrandes) de toutes les églises
de la campagne. Cf. c. 15 du synode d'Orléans en 511, § 224,
etc. 10, causa X, q. 1.
(1) Il n'y avait donc pas alors la messe tous les jours, puisque le diacre
pouvait, pendant la semaine, présider à cet office religieux.
ET A GERUNDA EIV 517. 281
10. Aucun clerc ne doit, comme les juges civils, recevoir des
présents, pour ce qu'il aura fait (en qualité de juge). Il n'y a
d'exception que pour les dons volontaires faits à l'Eglise. Cf. c. 1,
causa XV, q. 2.
11. Les moines ne doivent remplir aucune fonction ecclé-
siastique en dehors du couvent, sans y être appelés par l'abbé.
Aucun d'eux ne doit non plus faire un travail profane, si ce
n'est pour l'utiliLé du couvent. Cf. c. 35, causa XYl, q. 1.
12. Lorsqu'au évêque vient à mourir, les prêtres et les clercs
doivent, après son enterrement, écrire tout ce qu'il a laissé.
Cf. c. 6,causa XII, q. 5.
13. Le métropolitain doit engager les évêques à ne pas se
contenter d'amener avec eux, au synode, les prêtres de l'église
cathédrale, mais d'y amener aussi les prêtres de la campagne {de
diœcesanis) et quelques laïques. (Il s'agit dans ce canon du
synode provincial.) '
(1) Mansi, t. VIII, p. 539 sqq. Hard. t. II, p. 1039 sqq. Sur cette présence
des laïques dans les synodes, voy. ce que nous avons dit dans l'introduction
à ÏEist. gén. des Conciles, t. I, § 4, p. 16, et Aguirre, Co7icil. Hispaniœ,l. II,
dissert. 40.
(2) Le document porte VI Mus Junias; il ne faut donc pas traduire 18 juin,
ainsi que le fait dom Geillier (1. c. p. 680 et d'autres).
282 SYNODE A TARRAGONE EN 516, ET A GERUNDA EN 517.
doit, sous aucun motif, laisser gérer sa maison par une femme»
mais bien par un esclave ou par un ami, ou par sa mère ou sa
sœur, s'il en a.
8. Lorsque, après sa femme, c'est-à-dire après la mort de sa
§ 230.
§ 231.
tous les jours, tandis que leurs esclaves vivraient dans l'oisiveté.
Cf. canon 56 d'Agde.
9. Un abbé ne doit pas avoir deux couvents sous lui. Cf. can.
57 d'Agde.
10. On ne doit pas ériger à l'insu de l'évêque de nouvelles
cellules (de petits couvents), ou des congrég'ations de moines.
Cf. can. 58 d'Agde.
1 1 Sans la permission de l'évêque, aucun clerc ne doit déférer
un procès à un tribunal civil; mais s'il est lui-même cité, il doit
comparaître devant le tribunal civil. Cf. canon 52 d'Agde.
12. Aucun évêque ne vendre une portion des biens de
doit
l'Eglise sans l'assentiment du métropolitain. On permet toute-
fois un échange qui serait profitable.
deux ans, pendant laquelle il jeûnera tous les trois jours il vi- ;
§ 232.
(1) C'était là l'opinion de Mansi, 1. c. Il est vrai que les actes du synode
d'Epaon, tels qu'ils sont parvenus jusqu'à nous, ne disent rien de cette par-
ticularité.
SYNODES A CONSTANTINOPLE, A JÉRUSALEM, ETC. 293
p. 571 sqO- Pagi a remarqué avec raison [ad ann. 517, n° 10)
que ce synode a été appelé à tort Lugdunensis I. On aurait dû
dire plutôt Lugdunensis II, puisqu'il y avait déjà eu, en 516, un
premier concile de Lyon. Cf. supra, § 228, circa finem.
g Zoo
(1) Ces deux lettres synodales se trouvent également parmi les actes du
synode de 536; dans Mansi, 1. c. p. 1068 sqq. Habd. 1. c. p. 1342 sqq. Cf.
Mansi 1. c. p. 578, et Walgh, Ketzerhist. Bd. VII, S. 67 ff.
(2) C'est l'année 643 de l'ère tyrienne. Yoy. sur cette ère Ideleb, Eandhuch
der Chronol. Bd. I,'S. 471 ff, et Lehrbuch der Chronol. S. 197, dans la note mar-
ginale qui se trouve dans Mansi, I. c. p. 1084. Il y a à ce sujet une faute
d'impression qui pourrait induire en erreur. Il faut lire 518, au lieu de 643,
de l'èi'e dionysienne.
(3)DansMANsi,I.c.p. 1082-1092. HARD.I.c.p.l354-1362.Le 4^w[xatxoç, que l'on
demande d'anathématiser, ne saurait être le pape de Rome, puisque, quelques
lignes plus loin, on parle avec beaucoup de vénération du 'Pwfxyjç Traxpiàpx-o;-
(4) Mansi, t. VIII, p. 1093 sqq. Hard. t. II, p. 1362 sqq. Les documents
qui concernent Pierre d'Apamée se trouvent aussi dans le même endroit,
Maksi, l.c.p. 1097-1136. Hard. 1. c. p. 1366-1394. Vgl. Walgh, a. a. 0. S. 69.
AU SUJET DU MONOPHYSITISME, ENTRE LES ANNEES 518 ET 520. 297
leurs partisans, car l'empereur Justin l'avait ordonné d'une
manière explicite lorsqu'il eut approuvé les décrets de Gonstan-
tinople ^ Le diacre romain Rusticus, qui vivait à cette époque,
rapporte que sous l'empereur Justin, environ deux mille cinq
cents sacerdotes adhérèrent, par écrit, au synode de Gbalcédoine^.
Jean de Constantinople et les évêques réunis autour de lui
décidèrent qu'il fallait s'adresser au pape Hormisdas pour réta-
blir la communion ecclésiastique interrompue depuis la publi-
cation de VHénoticon, c'est-à-dire depuis 484. Ils avaient déjà
fait, pour atteindre ce but, ce qu'il importait le plus de faire :
car, ainsi que nous l'avons dit, ils avaient solennellement re-
connu le concile de Glialcédoine et inscrit le nom de Léon I"
dans leurs diptyques. Jean écrivit à ce sujet au pape, lui fit part
des décisions de son synode, l'assura que son nom était déjà
dans les diptyques (le nom du pape Hormisdas) et, en terminant,
demanda au pape, afin que l'on rendît pleine satisfaction à Sa
Sainteté ,
envoyât à Constantinople quelques ambassa-
qu'il
deurs bien disposés pour la paix, afin qu'ils complétassent leur
réconciliation ^.
écrites à cette époque par Hormisdas n'en disent non plus absolu-
ment rien. Elles nous apprennent, en revanche, qu'à cette époque,
c'est-à-dire en 519, le pape envoya les évêques Jean et Ger-
manus, de même que le prêtre Blandus et les diacres Dioscore et
Félix, comme ambassadeurs en Grèce, et qu'il leur remit des ins-
tructions précises sur la conduite qu'ils avaient à tenir ^. Ils ne
devaient recevoir aucun évêque dans leur communion, avant
qu'il n'eût signé le Libelhis (c'est-à-dire la profession de foi) qui
leur avait été remis à Rome et qui contenait un anathème contre
Acace et ses successeurs ^ . Par ses successeurs on entendait les
p. 1016 sqq.
300 SYNODES DANS LE PAYS DE GALLES ET A TOURNAY.
§ 234.
235.
EN B.9.q
Ces derniers ne sont pas parvenus jusqu'à nous, mais les trois
premiers se trouvent dans toutes les éditions des œuvres de
Fulgence ^. Son élève et son biographe dit (c. 28) qu'il avait
encore en Sardaigne les sept livres contre Faustus, et (c. 29)
ilrapporte qu'il avait recopié en Afrique, après son retour
de l'exil (c'est-à-dire après la mort de Thrasamond arrivée le
Esaû fussent nés, Jacob était déjà élu par la misericordia gra-
tuita de Dieu; Esaû, au contraire, fut haï de Dieu et avec raison,
puisqu'il était entaché de la faute originelle. Vos adversaires di-
sent au contraire in Esau figuram esse populi Judœorum, ex
:
Plus haut, dans le § 7, les évoques avalent dit Esau orujlnall peccato
(1) :
que l'on veut désigner parla ceux qui ont reçu de Dieu de hautes
dignités civiles ou ecclésiastiques, tandis que les vasa contu-
meliœ {Rom. 9, 21) sont les fidèles de Las étage : les moines et les
laïques. § 21. Quiconque attaque la jwœdestinatio sanctorum
(c'est-à-dire la prœdestinatio ad vitam) va contre la sainte Écri-
ture [Rom. 8, 29; Ephes. 1, 5; Rom. i, 4). § 22. Les prédes-
tinés sont ceux dont Dieu veut qu'ils fassent leur salut et arri-
vent à la connaissance de la vérité. Gomme, dans ce nombre, il
y a des gens de tout état, de tout étage et de tout sexe, on dit :
Il veut que tous fassent leur salut: qui propterea omnes dicuntur,
quia in utroque sexu, ex 07mii hominum génère., gradu., œtate et
conditione salvantur. Le Christ dit lui-même {Jean, 5, 21) que,
dans ceux auxquels il voulait donner la vie, il attendait que la
volonté humaine fît le premier pas, mais qu'il donnait la vie
parce que c'était précisément lui qui faisait bonne la volonté,
c'est ce qui s'observe pour les adultes. Quant aux enfants dont la
volonté ne peut en aucune manière être améliorée, le salut s'opère
par l'action seule de la grâce. § 23. Le libre arbitre, qui était intact
dans l'homme avant la chute, se trouve encore affaibli dans les
enfants de Dieu, mais il est fortifié par la grâce de Dieu. § 24. La
question au sujet de la naissance des âmes, pour savoir si elles
naissent ea: propagine, ou bien si une âme nouvelle est créée pour
chaque nouveau corps {sive novœ singulis corporibus fiant)., ne
sera pas traitée par nous, car la sainte Écriture ne se prononce
pas sur ce point, qui demande à être traité avec prudence. § 25. Il
est certain, au contraire, que les âmes des enfants sont nexupec-
cati originalis obstrictœ, et par conséquent que le sacrement de
baptême est nécessaire pour tous, quo dimittitiir peccati originalis
vinculum., et amissa in primo homine per secundum hominem re-
cipitur adoptio filiorum. § 26. Soyez fermes dans la foi, et priez
pour ceux qui n'ont pas la véritable foi. § 27. Appliquez-vous sur-
tout à lire les écrits que S. Augustin a adressés à Prosper et à Hi-
laire. § 28. Nous vous avons écrit ces choses en commun, mais
l'un de nous a répondu, en trois livres, à toutes les objections
SYNODE DE JUNCA ET DE SUEES, EN AFRIQUE. 307
§ 236.
§ 237.
(1) Feuuandi Vita S. Fulgentii, dans la Bihl. max. Patrum, Lugd. t. IX,
p. 15, et dans Mansi, t. VIII, p. 6o4.
(2) Gallia Christ., t. I, p. 535. —
Sirmond, Concilia Galliœ, t. I, p. 604. —
Mansi, VIII, p. 632.
t.
î. Au sujet des clercs qui sont dans une ville assiégée, il est
ordonné que ceux qui servent à l'autel, qui distribuent le corps
du Christ et qui touchent les vases destinés au service divin, ne
versent aucun sang humam, pas même celui de l'ennemi. S'ils le
font, ils serontpendant deux ans exclus de leurs fonctions et de la
communion. Si, pendant ces deux ans, ils expient leurs fautes
par les veilles, les jeûnes, les prières et les aumônes, ils seront
communion mais ils ne
réintégrés dans leurs charges et dans la ;
été instituée pour eux par l'évêque. Cf. c. 34, causa XVI, q. i, et
causa X, q. 1,
4. Aussi longtemps que les incestueux s'obstineront dans leur
(l) Imprimé dans Mansi, t. VIII, p. 612 sqq. — Hard. t. II, p. 1064 sqq.
SYNODES A ARLES, A LERIDA, A VALENCIA, EN 524 (546). 311
causa XXXV, q. 2 et 3.
5.Lorsque des clercs qui servent à l'autel sont tombés dans
une faute charnelle et en ont fait pénitence, il dépend de l'évêque
de ne pas suspendre pendant trop longtemps ceux qui font
preuve d'une véritable contrition au contraire, il pourra tenir
;
(1) Vidua pœnitens est une veuve qui a fait vœu de vivre à l'avenir d'une
manière ascétique; c'est le pendant du vir conversus ou pœnitens.
312 SYNODES A ARLES, A LERIDA, A VALENCIA, EN 524 (546)»
13. Lorsqu'un catholique fait baptiser ses enfants par des hé-
rétiques, on ne doit plus recevoir son offrande dans l'éghse.
14. Les fidèles ne doivent avoir aucune communication avec
ceux qui ont été baptisés deux fois, ils ne doivent même pas
manger avec eux.
1^15. Les anciens Pères ont déjà défendu aux clercs d'avoir de&
femmes étrangères celui qui, après deux avertissements, ne
;
(1) Après le mot communio, quelques éditions écrivent, mais à tort, le mot
animœ; ce que Hardouin lui-même avait déjà critiqué.
314 SYNODES A AELES, A LERIDA, A VALEXCIA, EJV 524 (546).
(1) Voy. plus loin le 2^ synode de Tolède en 531, et Florez, Espana sagrada,
t. V, p. 247 sqcf.
(2) Mansi, t. VIll, p. 626.
(3) Mansi,VIll, p. 619 sqq. Hard. t. II, p. 1067 sqq.
t.
(4) Au
lieu de ante mis.mm catechwnenorwn, Mansi prétend qu'il faut lire
(Le. p. 620) in missa; mais ce changement n'est pas nécessaire, si on inter-
prète le mot missa dans son sens le plus simple et le plus primitif, c'est-
à-dire dans celui de dimissio.
SYNODES A ARLES, A LÉRIDA, A VALENCIA, EN 524 (546). 315
lement dans l'église qui lui est confiée, mais s'il est errant de
droite et de gauche, il devra être exclu de la communion et de
sa dignité aussi longtemps qu'il commettra cette faute.
(1) On appelle commendationes les prières pour les défunts, ainsi que le
prouve très-bien Du Gange, Glossar.; par conséquent le commendator est celui
qui célèbre les obsèques.
316 SYNODE DE CARTHAGE EN 525.
§ 238.
ci, mais il est persuadé que Boniface n'ayant pas voulu trancher
nom et au nom de
l'ayant permis, l'abbé Pierre remit en son
sesmoines un mémoire contre Liberatus, primat de la province
de Byzacène, qui avait cherché, dans les nombreux synodes
réunis parlui, à perdre leur couvent et l'avait illégalement frappé
A l'avenir, les couvents doivent être, ainsi qu'ils l'ont été jus-
qu'ici, indépendants a conditione clericorum omnibus modis '. Le
concile universel de Garthage, qui s'est tenu en 535, a fait aussi
quelques allusions à la décision prise dans le concile actuel.
§ 239.
(1) Maîs-si, 1. c. p. 648-656. Hard. t. II, p. 1082-1090. Dom Geillier (t, XV,
p. 679) traduit cette expression, être exempt de omni conditione clericorum, par
« être libre de leurs juridictions. » De même Richard, Analysis conciliorum,
t. 1", p. 507.
(2) MANsi,'t. VIII, p. 608 et 609, nota 1. Sirmond, Concilia Galliœ, 1. 1, p. 212
et 604. Hard. t. II, p. 1095.
SYNODE DE CARPENTRAS EN 526. 321
Garpentras ait duré plus d'un jour, puisqu'il n'a rendu qu'un seul
canon.
Nous ne regardons pas ces arguments comme parfaitement
convaincants, car il n'était pas du tout dans l'habitude de
l'Église primitive d'ouvrir de préférence, synodes un lundi.
les
Gette préférence ne portait que sur le quantième du mois, qui
pouvait tomber un jour ou l'autre de la semaine (voir dans le
premier volume de V Histoire des Conciles, § 56, p. 511, le 20*
canon du concile d'Antioche in Encœniis, et dans l'appendice du
premier volume, p. 629, le 28^ canon dit apostolique; voir aussi le
7* canon du synode de Mâcon tenu en 578). Nous ne devons pas
oublier non plus que beaucoup de réunions ecclésiastiques ne se
sont pas tenues à l'époque où elles avaient été convoquées, mais
quelquefois beaucoup plus tard, et si l'on admet aussi ce retard
au sujet du concile de Vaison, il devient impossible de déter-
miner la date de celui de Garpentras.
Le seul canon de ce dernier synode contient des garanties
contre l'évêque en faveur des revenus des églises de campagne.
Il y est dit que les évoques ne laissaient aux paroisses que très-
peu ou presque rien de ce qui leur avait été donné par les fidèles.
Aussi fut-il décidé que si l'église épiscopale pouvait se suffire
à elle-même, on devait employer tout ce qui avait été donné
aux paroisses, pour les clercs qui les desservent, ou bien pour
la réparation des églises. Si l'église épiscopale n'avait que de
faibles revenus, l'évêque ne devait employer pour les paroisses
et pour l'entretien de leurs bâtiments que le nécessaire, et il pou-
vait garder pour lui le reste. Toutefois il ne pourra pas diminuer
les bénéfices ifacultatuld) ^ des clercs, non plus que le service
divin (c'est-à-dire le nombre des clercs). Enfin il fut décidé que
l'année suivante, le 6 novembre, on tiendrait à Vaison un autre
synode.
Ge procès-verbal fut signé par seize évêques, Gésaire d'Arles
T. iir. 21
322 SYNODE DE DOVIN, EN ARMÉNIE, EN 527.
§ 240.
(1) Mansi, t. VIII, p. 708 sqq. Hard. t. II, p. 1095 sq. SiRiiOND, 1. c. Hist.
littéraire de la France, t. III, p. 144«
SYNODE DE DOVINT, EN ARMÉNIE, EN 527. 323
catholicos Abraham. En outre,Tschamtschean place le synode
actuel de Dovin en 527 et donne en abrégé les trente-huit canons
suivants ^ :
revenu.
6. Les prêtres qui n'exercent pas leurs fonctions les jours de
fêtes, doivent être, pour ces jours, privés de leurs revenus.
7. Les prêtres ne doivent pas, à cause de la pauvreté de leur
église, faire diminuer le calice de la communion.
8. Ils ne doivent pas non plus employer de vin nouveau pour la
communion des fidèles
9. Le rideau du tabernacle ne doit pas être porté dans la maison
d'un fiancé et d'une fiancée.
10. Les prêtres ne doivent pas donner aux fidèles, et sur-
tout aux femmes de l'eau baptismale pour baptiser les en-
,
fants.
1 1. Parmi les prêtres, c'est le plus ancien par l'ordination qui
a la préséance
12. Sans prêtre, les autres serviteurs de l'Église ne peuvent
célébrer aucun service divin.
13. Un prêtre ne doit pas porter d'habit laïque, et en particu-
lier d'habit de soldat.
14.Les dons faits à l'église doivent être distribués d'une ma-
nière normale; les prêtres en ont deux parties, les diacres une
partie et demie, les clercs inférieurs et les veuves (si elles sont
dans le besoin) une partie.
15. L'archiprêtre doit garder les vases sacrés de l'église; il
(1) Je dois ces détails, de même que les extraits des canons qui suivent,
à la bonté de mon collègue le docteur Welte.
324 SYNODE DE DOVIN, EIV ARMÉNIE, EN 527.
Les prêtres ne doivent pas choisir à leur gré les bœufs qui
27
doivent être offerts comme œuvre de miséricorde, pour le clergé
et pour les pauvres.
28. Si on off"re de pareils animaux, les prêtres ne doivent pas les
garder en vie, mais les faire abattre pour les distribuer aux
pauvres,
29. Chacun doit observer les jeûnes du carême, ainsi que les
autres jeûnes de l'année.
30. Les jours où l'on allume les cierges, nul ne doit communier
avant l'offrande de la messe ^
(1) Le samedi saint s'appelle dans ce texte le samedi où l'on allume les
ci evgea, parce que ce jour-là on allume un nouveau l'eu dans l'église, dont
o-<^ se sert aussi pour allumer les cierges, et parce que ce feu et ces cierges
sont consacrés. 11 arrivait souvent que ce jour-là on accordait aux catéchu-
mènes la communion immédiatement après le baptême, et par conséquent
avant la messe, ce qui est ici prohibé. Il a pu aussi se faire que le samedi
aint la messe ne se soit quelquefois dite que vers le soir, à cause des
ongues cérémonies de la journée, ce qui aura introduit çà et là la coutume
DEUXIÈME SYNODE DE TOLÈDE, EN 527 OU 531. 325
§ 241.
de ne pas attendre la messe pour communier, car il était de règle que tous
vie dans cette guerre, et, comme il mourut sans enfants, les Visi-
goths choisirent Theudis pour leur roi Baronius suppose que ce*
.
parle synode.
Sous la présidence de Montanus, métropolitain de Tolède, sept
autres évêques espagnols assistèrent au synode c'étaient Nébri- ;
1 . Ceux qui étant encore enfants ont été voués par leurs pa-
rents à l'état ecclésiastique doivent, aussitôt après avoir reçu la
tonsure, ou bien aussitôt après avoir reçu les fonctions de lec-
teurs (il faut lire ministerio lectorum, au lieu de ?ninisterio elec-
torum qui se trouve dans le texte), être placés dans un bâtiment
dépendant de l'éghsc, pour y être élevés par un préposé, sous les
yeux del'évêque. S'ils ont déjà atteint dix-huit ans, l'évêque doit
leur demander s'ils veulent se marier; s'ils choisissent la conti-
nence et s'ils jurent de la conserver, ils devront embrasser le
joug léger du Seigneur, et ils seront à vingt ans ordonnés sous-
diacres, et s'ils en sont dignes, ordonnés diacres lorsqu'ils auront
vingt-cinq ans révolus. Il faut alors veiller qu'au mépris de leurs
en secret une mauvaise vie. S'ils le font, ils doivent être traités
comme sacrilèges et être exclus de l'Eglise ; mais si, à l'époque
où l'évêque le leur demande, ils déclarent vouloir entrer dans le
Ferreras dans son Histoire d'Espagne (Bd. II, § 252 ff, S. 213).
Il fut ensuite un des principaux propagateurs de la vie monas-
(1) Le rector sacrarii est le clerc chargé du soin de l'Eglise. (If. du Gange,
Glossar. h. Y. sacrarium, t. VI, p. 35.
(2) Mansi, 1. c. p. 788 sqq. — Hard. 1. c. p. 1142.
330 DEUXIÈME SYNODE d'oRANGE
§ 242.
indique l'année 529; c'est donc bien à tort que Baronius et plu-
sieurs savants ont prétendu que ce synode avait eu lieu sous
Léon le Grand \ A cette époque, en effet, c'était Hilaire qui
occupait le siège d'Arles, et Césaire n'était pas encore né. Une
autre preuve de l'erreur de cette opinion, c'est que cette Église
d'Orange a été fondée par un préfet du prétoire du nom de Li-
bérius, lequel a signé le procès-verbaldu synode. Or nous savons
par ailleurs que ce Libérius vivait dans le vi^ siècle, et qu'il fut
nommé par le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand gouverneur
de la Gallia Narbonensis dont ce prince venait de s'emparer ^.
Il continua ses fonctions sous Alaric, petit-fils et successeur de
morietur (Ezech. 18, 20); et Nescitis quoniam cui exhibetis vos servos ad obe-
:
diendum, servi estis ejus cui obeditis (Rom. 4, 16)? et A quo quis superatur,
:
2.Le péché d'Adam n'a pas seulement nui à son auteur, mais
aussi à sa postérité, et non-seulement la mort du corps, mais
encore le péché, c'est-à-dire la mort de l'âme, est entrée dans le
monde par un seul homme.
Si quis soli A.da3 praevaricationem suam, non et ejus propagini asserit no-
(t. IV, p. 889), les Ballérini ont pensé que les capitula d'Orange avaient été
Esprit.
(Philipp. 2, 13).
in vobis honum opus perficiet usque in diem Bomini nostri Jes\i Christi ('Phil. 1,
,
6); et illud Vobis datutn est pro Christo tion solum ut in eum credatis, sed
:
etiam ut pro illo patiamini (Phil. 1, 29); et Gratia salvi facti estis per fidem,
:
et hoc non ex vobis; Dei enim donum est (Ephes. 2, 8). Qui enim fidem qua in
Deum [credimus dicunt esse naturalem, omnes eos qui ab Ecclesia Christi
alieni sunt quodammodo fidèles esse definiunt.
(1) Prov. 8, 35, d'après le texte des Septante -/.al ÉToip-àCsTai ôéXrjat; uapà
:
nous la demandons), etc. C'est plutôt la grâce divine qui fait que
nous croyons, que nous demandons, etc. la grâce ne se contente ;
ne pouvons rien penser ou rien choisir qui soit pour notre salut
éternel; nous ne pouvons non plus adhérera la prédication de
l'Évangile.
quod idonei simus cogitare aliquid a nobis, quasi ex nobis, sed sufficientia nostra
ex Beo est (2 Cor. 3. 5).
Si quis alios misericordia, alios vero per liberum arbitriura, quod in om-
nibus qui de prœvaricatione primi hominis nati sunt constat esse vitiatum,
ad gratiam baptismi posse venire contendit, a recta fide probatur alienus.
Is enim non ^ omnium liberum arbitrium per peccatum primi hominis
asserit infirmatum, aut certe ita lœsum putat ut tamen quidam valeant sine
(1) Dans Mansi et Hard. la négation non ne se trouve pas, tandis que
Sirmond l'a trouvée dans ses manuscrits. Le contenu prouve qu'il faut
la négation, car ici, de même que dans le numéro suivant, on veut exposer
les erreurs semi-pélagiennes et non pas la doctrine orthodoxe.
ET SYNODE DE VALENCE, EN 529. 335
reYelatione Dei mysterium salutis œternse per semetipsos posse conquirere.
Quod quàm sit contrarium ipse Dominus probat, qui non aliquos, sed nemi-
nem ad se posse venire testatur, nisi quem Pater attraxerit (Joann. 6, 44),
sicut et Petro dicit Beatm es Simon Barjona, quia euro et sanguis non reve-
:
lavit tibi, sed Pater meus qui in cœlis est (Matth. 16, 17) et Apostolus Nemo ; :
potest dicere Dominus Jésus, nisi in Spiritu sancto (1 Cor. 12, 3).
p. 1861).
Nemo quidquam Domino recte 'voverit, nisi ab ipso acceperit quod voveret,
sicut legitur : Quœ de manu tua accepimus damus tibi (1 Chron. 30, 14).
(1) A partir de ce 9*^ canon, les numéros ont plutôt la forme de sentences
que de canons proprement dits.
336 DEUXIEME SYNODE d'oRANGE
reddi, unde Veritas ipsa dicit Si vos filius liberaverit, tune vere liheri eritis
:
(Joann. 8, 36).
15. L'état d'Adam, tel que Dieu l'avait fait, a été modifié par le
péché ; l'état de l'homme tel que le péché l'a fait, est modifié dans
Ab eo quod formavit Deus, mutalus est Adam, sed in pejus per iniquita-
tem suam; ab eo quod operata est iniquitas, mutatur fideiis, sed in melius
per gratiam Dei. Illa ergo mutatio fuit prœvaricatoris primi, hœc secundum
Psalmistam Mutatio est dexterœ Excelsi (Ps. 76, 11).
Nemo ex eo, quod videtur habere, glorietur tanquam non acceperit, aut
ideo se putet accepisse quia littera extrinsecus vel ut legeretur apparuit, vel
ut audiretur sonuit. Nam sicut Apostolus dicit Si per legem justitia, ergo
:
Christus gratis mortuus est (Gai. 2, 21). Ascendens in altum captivam duxit cap-
tivatem, dédit dona hominibus (Ephes. 4, 8). Inde habet quicumque habet;
quisquis autem se inde habere negat, aut vere non habet, aut id quod ha])et
aufertur ab eo.
18. La grâce que l'on n'a pas méritée précède les œuvres les
plus méritoires.
Dei gratia salutem nonpossit custodire quam accepit, quomodo sine Dei
gratia poterit reparare quod perdidit ?
•dicit Apostolus Si ex lege ^justifia est, ergo Christus gratis mortuus est (Gai.
:
ï. in. 22
"3,^6 DEUXIEME SYNODE D OEANGE
2, 21) sic ils qui gratiam, quam commenclat et percipit fides Ghristi, putant
;
esse naturam, verissime dicitur Si par naturam justitia est, ergo Gliristus
:
"ratis mortuas est. Jam hic enim eratlex, et non justificabat; jam hic erat
et natura, et noa justificabat. Ideo Ghristus non gratis mortuus est, ut et
lex per ilkim impleretur qui dixit Non veni legem solvere, sed acUmplere
:
(Mattli. 5, 17); et natura per Adam perdita, per illum repararetur qui dixit
venisse se, queerere et salvare quod perierat.
Christ.
Ita sunt in vite pahnites, ut viti nihil conférant, sed inde accipiant unde
vivant; sic quippe vitis est in palmitibus, ut vitale alimentum subministret
iis, non sumat ab iis. Âc per hoc et manentem in se hahere Cliristum et
rum senientias vel antiquorum patrum definitiones hoc Deo propitiante et prœdi-
care debemus et credere,quod per peccatum primi hominis ita inclinatum et atte-
nuatum fuerit liberum arhitrium, ut nullus postea aut diligere Deum
sicut opor-
tuit, aut credere in Deum, aut operari pr opter Deum
quod bonum est possit, nisi
eum Unde et Abel juste et Noe et Abrahœ
graiia misericordiœ divinœ prœvenerit.
et Isaac etomni antiquorum patrum multitudini illam prœclaram fidem,
Jacob et
qum inipsorum laude prœdicat apostolus Paulm, non per bonum naturœ quod
prius in Adam datum fuerat, sed per gratiam Dei credimus fuisse collatam. Quam
gratiam etiam post adventwn Domini omnibus qui bapiizari desideranî, non in
libero arbitrio haben, sed Christi novimus simul et credimus largitate conferri,
secundum illud quod sœpe jam dictum est et quod prœdicat Paulus apostolus ;
Vobis donatum est pro Christo non solum ut in eum credatis, sed etiam
utpro illo patiamini [PhilippA, 29); et illud Deus qui cœpit in vobis bonum
:
opus, perficiet usque in diem Domini nostri Jesu Glaristi (Philipp. j,6);
et illud Gratia salvi facti estis per fidem, et hoc non ex vobis, Dei enim
:
secutus sum ut iidelis essem (1 Cor. 1, '25;) non dixit quia eram, sed ut
esseTO.; et illud ()\iià. habes quod non accepisti?
:
(1 Cor. 4.7); et illud :
grâce ne précède. C'est ainsi que cette foi admirable dont se glo-
rifie l'apôtre, a été accordée à Abel, à Noé, à Abraham, à Isaac et
aux autres anciens Pères, non ^^ols pei\bonu?n naturœ, ainsi que cela
avait eu lieupour Adam, mais par la grâce de Dieu (c'est précisé-
ment le contraire de ce que Faustus avait enseigné).
b) Après avoir reçu la grâce par le baptême, tous peuvent avec
moyen de salut pour les laïques, il faut que les laïques de dis-
tinction qui ont assisté à cette solennité souscrivent également à
cette doctrine. —
A la suite de cette demande, le préfet du pré-
toire Liberius et sept autres viri illustres signèrent avec les
évoques ^
Noris [Hist. Pelagiana, II, 23), Pagi [ad ann. 529, 8 sqq.) et
lieu de sollicitans, qui n'a pas déraison d'être); dans le lO'' vol, de l'éd. de
S. Augustin par les bénédictins de Saint-Maur, éd. Gaume, p. 2458 et éd.
Migne, p. 1792, et dans Noms, Hist. Pelagiana, lib, II, c. 23, p. 528, t. lOpp.
om7iium.
ET SYNODE DE VALENCE, EN 529. 343
après celui de Valence. Cette opinion une fois admise, les efforts
de Pagi [ad annum 529, n° 10) pour prouver que le synode de
Valence a eu lieu en 530, auraient été faits en pure perte.
§ 243.
(1) Parure ne se trouve pas dans Du Gange dans ce sens; il dit cependant
{Glossanum, t. V, p. 164 et 166) que parare a souvent le sens de metare.
(2) Nous avons déjà dit plus haut que ces mots missa matutina et
missa vespertina étaient synonymes de matmes et de vêpres. Toutefois dans
le cas présent ces mois missa matutina doivent s'entendre dans le sens ordi-
naire du mot messe; et si l'on dit missa matutinalis, c'est pour la distinguer
du service divin plus solennel, missa puhlica. Uf. du Gange, Glossarium, s. v.
missa matutinalis publica et quadragesimalis (t. IV, p. 821-824,";.
(3) Mansi, t. VIII, p. 725 sqq. Hard.— t. II, p. 1105 sq. — Sirmond, Con-
cilia Galliœ, t. 1, p. 225.
346 SYNODES A ROME, A LARISSA •
244. I
SYNODES A ROME, A LARISSA ET A CONSTANTINOPLE EN 531,
Le pape Boniface II, dont nous avons déjà souvent parlé, n'était
parvenu qu'au prix des plus grands efforts à prendre possession
du siège de Saint-Pierre. Après la mort de son prédécesseur
Félix IV, deux partis s'étaient trouvés à Rome en présence le ;
(1) C'est ce qui ressort d'une lettre écrite plus tard par l'empereur Justi-
nien au pape Jean. Cf. Mansi, t. VIII, p. 731, not, d.
(2") Gassiod. Variationes, lib. IX, Epistol. 15, et dans BaboNjHc? ànn. 529, n" 4.
(3) Baron, ad ann, 531, n° 3.
348 STAODES A ROME , A LARISSA
(1)Notre source poui' ces deux synodes est le Liber ponlificalis dans Mansi,
t. VIII, p. 729 et 737. —
Baron, ad. ann. 531, n°' 1 et 2.
(2) Mansi, t. VIII, p. 741 sqq. —
Hard., t. II., p. IHI sqq.
ET A CONSTANTINOPLE, EN 531. 849
qui lui était également adressée. Nous en avons déjà fait con-
naître le contenu. Après qu'elle eût été aussi insérée dans le
procès-verbal, la première séance fut levée parce qu'il était trop
tard; la seconde se tint le 9 décembre. Théodose d'Echiné
remit une troisième lettre, provenant des suffragants d'Etienne,
et dans laquelle ils exposaient au pape toute l'affaire et le priaient
de venir promptement à leur secours. Les auteurs de la lettre
étaient Elpidius évêque deThèbes, Phtiotica, Timothée deDiocé-
:
§ 245.
^
(1) C'est bien là la plus ancienne citation faite des écrits du faux Denys
l'Aréopagite.
T. iir. 23
354 COLLOQUE SUE LA RELIGION A CONSTANTINOPLE, EN 533,
§ 246.
Les actes d'un synode tenu à Marseille, en 533, ont été décou-
verts, il y a quelques années, par le docteur Knust dans le
même codex de la bibliothèque de Darmstadt qui contenait
aussi le procès-verbal du synode de Nîmes tenu un siècle et
demi auparavant. (Y. t. II de V Histoire des Conciles, p. 247
sqq.) Ce synode se réunit à Marseille, au sujet de divers mé-
faitsde Gontumeliosus, évêque de Riez, dont il est également
question dans trois lettres du pape Jean II et dans une lettre
du pape Agapet I". Nous verrons plus loin la relation qui existe
entre ces quatre lettres du pape et le synode de Marseille. Voici
d'abord le procès-verbal du synode.
t. VIII, p. 816. Walgh, Ketzerhistor. Bd. Yll, S. 328. An. 3 u S. 314 ff.
CONTRE l'ÉVÊQUE CONTUMELIOSUg, EN 533. 357
(1) Et non pas le 21 mai, comme il est dit à tort dans le Freihurqer Zeit-
schrift, S. 470.
358 SYNODE A MARSEILLE
il n'avait pas fait d'aveu, mais ensuite, convaincu par les dépo-
sitions des témoins, il déclara lui-même qu'il était un grand
pécheur (toutefois, semble-t-il, d'une manière assez vague);
e) le synode le condamna à faire pénitence dans un couvent,
C'est sans cloute par égard pour cette opinion, et quoiqu'il fût lui-
même pour une sentence plus sévère et au fond plus équitable, que
Gésaire se contenta de reléguer, par sentence synodale, le cou-
pable dans un couvent, sans rien dire de ce qui concernait la dé-
position. Il n'aurait pas, sans cela, obtenu l'unanimité des voix.
Mais le pape compléta ce que la sentence synodale n'avait fait
que commencer, et, dans l'appendice qu'il joignit à sa lettre à
l'archevêque Gésaire, le pape eut même le soin de réunir toute
une série d'anciens canons, pour prouver qu'on avait antérieu-
rement déjà prononcé la déposition contre des clercs indisci-
plinés. Après avoir reçu cette lettre, Gésaire y ajouta, de son
côté, une autre série de canons de la même nature, le neuvième
de Nicée, par exemple, ainsi que plusieurs qui avaient été ren-
dus dans des synodes de la Gaule. Il fît précéder tous ces do-
cuments d'un discours à ses comprovinciaux^, afin de convaincre
ceux qui avaient opiné pour que l'on traitât Gontumeliosus avec
des ménagements, que la déposition devait être prononcée contre
un évêque adultère, et qu'il était impossible que celui qui avait
été soumis à une pénitence, fût ensuite réintégré dans ses fonc-
tions. Nous voyons par une lettre écrite à Gésaire, le 18 juillet 535,
par le pape Agapet I", qui avait succédé au pape Jean II, que l'on
avait enfin prononcé la déposition contre Gontumeliosus mais ;
. Nous
ne savons pas comment cette affaire s'est terminée.
(1) C'est le document qui n'a pas de titre et qui commence par ces mots :
ecce manifestissime constat, dans Mansi, t. VIJI, p. 811 sqq. et Haru. t. II,
p, H56 sqq. Voy. VHist. littér.de la France, t. III, p. 2'22 sq.
(2) Mansi, I. c. p. 856. —
Haed. t. II, p. 1179.
360 DEUXIEME SYNODE D'OELEANS, EN 533.
§ 247.
(1) Cf. Pagi, ad an. 514, n° 7-9 et ad an. 536, n° 17. —Baron, ad an. 514,
n° 2] et 536, n 124, '
—
Binius (dans Mansi,'!. VIII, p. 840) et Maksi lui-même
(1. c.) supposent à tort que Glovis est mort en 514; Aussi place-t-il ce second
déposé.
Lorsqu'un évêque est invité aux funérailles d'un collègue,
5.
(1) Les archevêques et les évêques ont signé pêle-mêle, et sans observer
de rang hiérarchique. Il en a été de môme au synode de Glermont en 535.
Cf. DoM Ceillier, 1. c. t.XVI, p. 712.
(2) Le texte porte, il est vrai, la particule vel; mais dans la basse latinité,
vel et et sont souvent synonymes. Cf. nu Gange, Glossar. s. v. vel.
362 DEUXIÈME SYNODE d'oRLÉANS, EN 533.
l'oiïenser ^.
(1) C'est la seule fois que l'on trouve ces mots: communia officii. Du Gange
n'en dit rien, non plus que tous ceux qui se sont occupés du second synode
d'Orléans, par exemple, Dom Ceilliep., t. XVI, p. 710; Richakd, 1. c. t. I,
p. 519; Hist. littér. de la France, i, III, p. 164. Le texte veut dire qu'un tel
prêtre ne doit pas, à la vérité, être exclu de l'Eglise, mais simplement
suspendu de l'exercice de ses fonctions sacerdotales, qu'il ne devra plus
remplir.
(î) C'étaient des vœux inspirés par la superstition et d'une origine
païenne.
(3) Le martyrarius était le custos martyrii , c'est-à-dire d'une église. Cf.
DU Gange, s. v. martyrarius.
SYNODE DE CARTHAGE, EN 535. 363
on a déjà conclu une pareille union, elle doit être annulée sous
peine d'excommunication.
20. Les catholiques qui reviennent aux idoles, ou qui mangent
des mets aux idoles, doivent être exclus de tout rapport
offerts
§ 248.
(1) Mansi, t. VIII, p. 836 sqq. — Hard., t. II, p. 1174 sqq. — Sirmonu,
Conc. Galliœ, t. I, p. '^28 sqq.
364 SYNODE DE CARTHAGE, EN 535.
pape déclara qu'un arien converti ne peut pas être promu à une
dignité ecclésiastique, à quelque âge qu'il eût été infecté d'aria-
nisme. Quant aux prêtres qui se sont convertis de l'arianisme, ils
ne peuvent pas conserver leurs fonctions; mais ils pourront du
moins être secourus, au moyen des biens de l'Église. Enfin le
pape adhéra tout à fait au désir exprimé parle synode au sujet
des clercs qui voyagent sans motif, et il dit qu'il est tout à fait
conforme aux canons de rÉ^lise -.
ciles'". S'ils désirent qu'on leur ordonne des clercs ou qu'on leur
consacre des oratoires, c'est à l'évêque du lieu ou du pays à le
faire.Pour tout le reste, les couvents sont libres de leur évêque,
et n'ont aucune redevance envers lui. L'évêque ne doit pas non
plus s'ériger une cathedra dans un couvent, et il ne doit y sacrer
§ 249.
EN 535.
(1) Il résulte de là que l'on avait déjà porté une décision au sujet du cou-
vent de l'abbé Pierre à la suite d'une plainte portée en 525 au synode
de Cartilage. Le moine et prêtre Fortunatus, qui, plus tard, comme
nous le voyons, était devenu abbé du couvent, avait également signé alors
le mémoire de l'abbé Pierre.
(2) Mansi, 1. c. p. 841. — Hard., t. II, p. Ii77.
(3) JusTiNUNi Novella 36 et 37, également imprimées dans Baron, ad an.
535, n« 43.
36-6 SYNODE A CLERMONT EN AUVERGNE, EN 535.
clercs désobéissants
5. Quiconque se fait donner parles rois quelque chose qui ap-
partient à l'Église, doit être excommunié, et la donation sera de
nulle valeur.
6. Le cadavre d'un sacerdos (évêque) doit être recouvert du
linge qui sert ordiuairement à couvrir le corps du Christ [Oper-
torium dominici corporis), parce que, si on faisait de nouveau
servir ce linge dans l'Église, l'autel serait profané.
7 On ne doit pas employer les choses précieuses de l'Église
pour l'embellissement des noces. A été inséré dans le Corpus
juris canonici, c. 43 c?e con&ecratione, distinct, I.
8. Des juifs ne doivent pas être établis juges pour une popu-
lation chrétienne.
Aucun évêque ne doit s'annexer les paroisses d'un autre.
9.
Aucun évêque ne doit ordonner un clerc étranger sans
10.
l'assentiment de l'évêque de ce clerc. Il ne doit pas non plus lui
conférer un ordre supérieur.
Les mariages incestueux sont défendus.
11
Quiconque est ordonné diacre ou prêtre, doit cesser tout
12.
commerce conjugal. Il devient le frère de son ancienne femme.
§ 250.
d'autant qu'il était passé, malgré les canons, d'un siège sur un
autre, et, aprèsun assez vif conflit avec l'empereur, Agapet obtint
qu'Anthime fût déposé et que le prêtre Mennas, aumônier de
l'hospice Samson, fût élevé sur le siège patriarcal. Ce choix, qui
était agréable à l'empereur, eut lieu le 13 mars 536, et le pape
Eutychès, Dioscore, etc. Dieu avait alors suscité Agapet, qui avait
chassé Anthime du siège épiscopal de Gonstantinople, et avait
sacré Mennas également élu par l'empereur, par le clergé de la
ville et par toutes les personnes de marque. Quelque temps
après, ils avaient remis au pape leur nouvelle requête contre
Anthimus mais Agapet étant mort sur ces entrefaites, ils s'étaient
;
à tort [Ketzerhistor Bd. VII, S. 149) que ce ôiSaaxaAtxàv avait été un discours
.
de l'abbé Marianus.
372 SYNODES A CONSTANTINOPLE ET A JERUSALEM, EN 536,
(1) Walch [Ketzerhist. Bd. VII, S. 150) traduit ce mot par « des enfants-
d esclaves. »
parce que ce délai avait été fixé après que les députés du synode
eurent fait, pendant longtemps, des recherches inutiles pour
trouver Anthimus. Dès qu'ils eurent rendu compte de leur
mission, dans la quatrième session qui se tint le 21 mai, Mennas
demanda aux évêques itahens, de même
qu'aux évêques grecs^
quel était leur sentiment. Les Italiens répondirent en peu de
mots, et conjointement avec les diacres romains, qu'ils s'en
tenaient absolument au jugement déjà porté par Agapet contre
Anthimus. Hypatius d'Éphèse porta la parole au nom des
évêques grecs, fît voir dans un long discours quelle était la
faute d'Anthimus, en particulier celle qu'il avait commise en
rejetant l'expression du concile de Ghalcédoine èv ^uo (^uaeai, et
conclut en demandant qu'Anthimus fût dépossédé de l'évêché
de Trapezunt et de toute autre dignité ecclésiastique, selon
le jugement du pape, et que son nom fût rayé du nombre des
catholiques. Mennas annonça cette sentence dans un discours
solennel qui, selon l'usage, fut suivi de nombreuses exclamations
en l'honneur de l'empereur et du patriarche et pour l'extirpa-
tion des hérétiques. Les moines de Jérusalem remirent, en
même temps, un nouveau mémoire, et ils voulaient, conjointe-
ment avec leurs amis, profiter de l'agitation générale pour faire
lire ce document et pour faire décréter la destruction des cou-
T"/i àyicoTaTvi Ex/.'XviGta x,ivoup.£vwv Trapà yvcojxviv aÙTOu x,al '/.iXtuGiv yevs-
cîGaL). Comme
pour atténuer ce que sa phrase pouvait avoir de-
contestable,Mennas ajoute immédiatement ce qui suit « Nous :
les autres évêques de la Syria II, dans lequel ils exposaient leur
foi orthodoxe, à l'encontre de toutes les opinions monophysites,
prononçaient l'anathème contre Anihimus, Séverus d'Antioche
et Pierre évêque d'Apamée, et sollicitaient l'empereur de chasser
les hérétiques ^
Le second document, également adressé à Tempereur, était
une supplique que lui avaient envoyée les moines de Gonstanti-
nople, de Jérusalem, de la Syrie et de la Palestine, pour que
l'empereur ordonnât au patriarche Mennas et au synode de tenir
une nouvelle séance afin de punir Séverus, Petrus et Zoaras ^.
On lut ensuite le mémoire que ces mêmes moines avaient remis^
ainsi que nous l'avons vu, à Mennas à la fin de la quatrième
session. Ils y expriment leur joie de ce qu'Anthimus a été
condamné, mais ils ajoutent que Satan a encore deux autres par-
tisans actifs ; à savoir Sévère et Petrus, qui ont anathématisé le
synode de Chalcédoine et le pape Léon, poursuivi les ortho-
doxes, maltraité un grand nombre de personnes, qui en ont
même tué quelques-unes, et se sont emparés de vive force, et au
mépris de tout droit, des sièges d'Antioche et d'A^pamée. Sévère
avait, en particulier, sacrifié antérieurement au démon, àBéryte.
Il n'était pas encore tout à fait dégagé du paganisme, et, aus-
sitôt après son baptême, il s'était joint aux acéphales et, comme
leur chef, il avait rejeté YHénoticon; plus tard, il avait usurpé
un siège épiscopal, et il avait fait mine d'accepter ce même
Hénoticon et de marcher d'accord avec Pierre Mongus, évêque
d'Alexandrie: il avait même fait écrire son nom dans les
diptyques d'Alexandrie, quoiqu'il eût antérieurement demandé
que ce même évêque fût chassé d'Alexandrie. Pour augmenter
le désordre, il avait aussi appelé à lui Pierre d'Ibérie et avait été
en communion avec les autres acéphales ^.
vrier 518, est adressée aux prêtres, aux diacres, aux archiman-
drites et à tous les orthodoxes de la Syria II, et contient la
réponse à un mémoire incriminatif envoyé par les moines
de la Syrie cruellement maltraités parj Sévérus (à l'époque
de l'empereur Anastase). Le pape les engage à se montrer fermes
et fidèles dans la foi, les avertit de se garder des partisans
d'Eutychès, de Dioscore et de Pierre d'Alexandrie, d'Acace de
Constantinople (l'inspirateur de VHénoticon), de Pierre d'An-
tioche, de Sévère, de Xenajas, de Pierre d'Apamée, etc. ^.
La seconde lettredu pape Hormisdas, adressée le 26 mars 521
à Epiphane, le nouveau patriarche de Constantinople, après que
la paix eut été rétablie entre l'Église grecque et l'Eglise romaine,
est, comme on d'une date plus récente que le document
le voit,
précédent ; pape indique aux patriarches à quelles conditions
le
de Gonstantinople ^
; c) le troisième document décrit les scènes
tumultueuses qui ont eu lieu à Gonstantinople, avant la convo-
cation du synode de 518, et dans lesquelles le peuple demanda
d'une manière si énergique que l'on prononçât l'anathème contre
Sévérus *. d) Les quatrième et cinquième documents sont deux
lettres de Jean, patriarche de Gonstantinople, adressées, en 518,
aux évêques Jean de Jérusalem et Epiphane de Tyr, dans les-
quelles il les engage à adhérer aux conclusions prises par son
synode, et par conséquent à prononcer l'anathème contre Sévé-
rus^. é) Viennent ensuite, en sixième et septième lieu, lesréponses
des évêques de Jérusalem et de Tyr, écrites au nom des synodes
provinciaux qu'ils ont tenus, et dans lesquelles ils expriment leur
adhésion au jugement porté contre Sévère, en 518, et racontent
en détail ces impiétés ®.
f) Le huitième document, sans titre, ra-
conte ce qui s'est passé à Tyr, avant l'ouverture du synode célébré
dans cette ville en 518, et comment le peuple avait demandé
de la manière la plus énergique que l'on prononçât l'anathème
contre Sévérus g) Gonformément aux exhortations de Jean de
"^
.
(1) Mansi, l. c. p. —
1037 sqq. Hard. 1. c. p. J317.
(2) Mansi, 1. c. p. 1041-1049.— Hard., 1. c.p. 1322-1327.
(3) Mans:, 1. c. p. 104^-1056. — Hard., 1. c. p. 1.327 sqq. Cf. supra, g 233.
(4) Mansi, 1. c. p. 1057-1065. — Hard., 1. c. p. 1334 sqq. Vo3^ plus haut,
après que les Latins, dejmême que les autres membres du synode,
l'eurent fait, chacun par l'organe d'un orateur Mennas fit con-
2,
(2) Le vote des évêques grecs orientaux porte cette suscription senien-
et :
§ 251.
vêque ordinaire devra être élu par le clergé et par les bourgeois
et avec le consentement du métropolitain.
4. Défense pour les clercs de communiquer avec des femmes
qui ne sont pas leurs parentes.
5. Ce qui est donné aux églises dans les villes doit être remis
21. Les clercs qui ont fait une conspiration doivent être punis
par le synode. Ce canon a été inséré parle Corpus jiiris can. c. 25,
causa XX, quœst. 1
22. Quiconque prend quelque chose à une église ou à un
évêque doit être excommunié jusqu'à ce qu'il restitue. 11 en sera
de même de celui qui ne veut pas donner à l'Église ce qui lui
a été légué par un mourant, ou bien qui veut retenir ce qu'il a
lui-m.ême donné à l'Église.
23. Aucun abbé, prêtre, etc., ne doit, sans la permission et la
signature de l'évêque, aliéner quelque chose de l'Église. A été
inséré dans le Corpus juris, c. 41, causa XII, quœst. 2.
24. On ne doit pas donner la benedictio pœnitentiœ (V. plus
5*= canon du synode
haut, § 222, le \ d'Agde) à des personnes
encore jeunes et surtout à des gens mariés, à moins qu'ils ne
soient avancés en âge et que les deux parties ne soient pleine-
ment consentantes.
25. Quiconque après la benedictio pœnitentiœ revient à la vie
du monde, ne pourra plus recevoir la communion qu'à son lit de
mort.
26. On ne ordonner d'esclaves ou de colons. L'évêque
doit pas
qui ordonne sciemment quelqu'un qui n'est pas libre, sera privé
pendant un an de dire la messe.
27 Aucun clerc, à partir du diaconat vers les degrés supérieurs,
ne pourra prêter de l'argent à intérêt il ne devra pas non plus
;
§ 252.
barbe.
4. Le diacre ne doit pas s'asseoir en présence du prêtre.
5. En présence de l'évêque, les prêtres doivent dire les prières
ordine colligant) ^.
selon l'ordre accoutumé. [Orationes i?i
dire le viatique).
§ 253.
17. Les sacer dotes (c'est-à-dire les évêques et les prêtres) et les
diacres ne doivent pas se servir du même lit ou de la même
chambre que leurs femmes, afin qu'ils ne puissent être soup-
çonnés d'avoir avec elles un commerce charnel.
18. Lorsqu'un clerc vend un bien de l'Église dont il ne retire
pas de profit, cette vente est nulle.
19. Si quelqu'un a donné à l'Église, d'une manière légale, des
biens ou des vignes sans que la donation se soit faite en vertu
obligés aux services et aux charges sous lesquels ceux dont ils
descendent ont obtenu leur liberté, quoiqu'il y ait longtemps. »
(Le texte ne dit pas du tout que cette liberté ait été accor-
dée.)
33. Quiconque veut avoir un diocèse (c'est-à-dire une paroisse)
sur ses domaines, doit se mettre en peine d'avoir les biens-fonds
de même que les clercs.
suffisants,
34. Quiconque a obtenu de l'évêque un bien-fonds de l'Eglise
pour en avoir l'usufruit, sa vie durant, ne doit pas priver l'Eghse
du superflu, s'il en a, et ses parents ne doivent pas se l'appro-
prier.
35. dépend de celui qui prend possession d'un évêché de
Il
(1) Au
sujet de proselytus, employé comme synonyme à' advena, hospes^
cf. DU Gange, Glossar. s. h. v. t. V, p. 920.
(2) Mom.K-R, Abhandlung ûber S klaverei {Dissertation sur l'esclavage), dans
la Tûbinger Qmrtahchrift 1834, S, 597 und gesammelte Schriften, Bd. lï, S. 128,
390 SYNODES d'antioche et de gaza, en 542.
§ 254.
main qui s'était tenu sous le pape Gélase, blâmait Eusèbe parce
qu'il avait écrit avec Pamphile une apologie d'Origène (Cf. suprà
(1) Mansi, t. IX, p. 111 sqq. — Haed., t. II, p. 1435 sqq. — Sikmond, Con-
cilia Galliœ, t. I, p. 260 sqq. — Bp.uks, ]. c. p. 201 sqq.
SYNODES d'aNTIOCHE ET DE GAZA, EN 542. 391
pas d'autres données sur ce synode, car les actes en sont per-
dus; nous savons seulement, grâce au prêtre Cyrille, que pour
se venger d'Ephrem les origénistes de la Palestine forcèrent
Pierre patriarche de Jérusalem à effacer des diptyques le nom de
son collègue d'Antioche.
A peu près à la même époque (c'est-à-dire en 541 ou en 542) ^,
il se tint à Gaza dans la Palestine un autre synode, à la convoca-
S. 626.
(4) Mansi, t. IX, p. 23. —
Hap.d., t. V, p. J534.
(5) Cf. Mansi, t. IX, p. 706.
392 Wi' ÉDIT DE JUSTINIEN CONTRE OEIGÈNE.
255.
(1) Tel est le récit de Liberatus dans son Breviar. c. 23; comme d'mi
autre côté, Cyrille de Scythopolis rapporte, 1. c. c. 85, que Pierre, patriarche
de Jérusalem, a\ait fait composer par deux moines, bophronius et Gélase,
un mémoire contre Origène et les avait envoyés à l'empereur, on est porté
à croire que Lib-ratus et Cyrille parlent ici du même lait. Walch met tou-
tefois en doute l'identité de ces deux mémoires, Bd. Vil, S. 6i'8 f. Anm. ^2.
Quoi qu'il en soit, il ne faut pas confondi'e ce mémoire contre Origène, ré-
digé par Sophronius et Gélase, avec un auLre plus récent de dix ans et qui
provenait aussi des moines de la Palestine, Conon, Eulogius, etc. (Cf. Maa-si,
t. IX, p. 707.) En les confondant, Evagrius a mis beaucoup de confusion
dans son Histoire de l'Eglisi', IV, 3S.
(î) LinERATi Breviar. c. 23, 1. c.
ÉDIT DE JUSTINIEN CONTRE ORIGÈNE.
" 393
Baronius [ad ann. 538, n" 34 sqq.); plus tard Lupus en publia le
texte grec, qui fat ensuite inséré dans les collections des actes du
5' concile œcuménique K L'exemplaire de cet édit qui est par-
I.
E'i Tiç Xéysi, Yj ïyj.1 izpo'Jizdpyj.'y xàç twv àvOpwTCWV 'h'jyàç o!a Trp(i)*^v
Que celui qui dit ou pense que les âmes humaines existaient an-
ce
II.
El' vtç Xé^ct, Y) £}(£', TV) VioDRupiou àoyri'i izpQUTzdpyevf, '/.cà 'Jjvwijivrjv Y£Y'"
v^cQat Tto Qe& AoYto 'Kpo rTjç Iy. TuapOévou <jOipv.6}ae(j)q te, v.a\ YcVv/jcjewç, ava-
III.
El Ttç \é'-(ei, -q ex^i, TcpwTov TrexT^auôat to g&\)./x tou Kupiou 'qixm "T/jGoii
_(1) NrcEPHOR. Callist. (Hist. ecc/es. XVII. 27) déclare, à tort, que ces propo-
sitions sont des canons émis par le cinquième concile œcuménique, aussi
ÉDIT DE JUSTINIEN CONTRE ORIGENE. 395
XptcTOU Iv Tçi [J.'Qxp'.oi. zriq àylaq Uap^ivou, v.a\ [xe-à Tau-ca évtoO?îvat aiixw tov
IV.
El' uq Xévct, -q iy^zi, Tuaat toTç eTTOupavioiç Tayii-aaiv £^o[J.ota)6'^vai xbv loù
0£ou Ao^ov^ Y£VO[;.£vov ToTç XspouSqj. X£pou6liJ., v.a\ toÎç Zspacpiix Zepaçi^^.,
thème. y>
V.
El Ttç XéYôt, Y] 'éyiei, èv tt^ àvoLamaei a(^aipoef.or\ xà tûv àvOptîJTrwv h(e\.pe-
« Que celui qui dit ou pense que, lors de la résurrection, les corps
humains ressusciteront en forme de sphère et sans ressemblance avec
celui que nous avons, soit anathème. »
VL
El' xiq "ké^^v., oupavcv vm f^'.ov 7.a\ a£X'^vrjV vm àGxéponq v.cv. uoo.t.i xà utïî-
pavo) -cojv cupavôJv è[jMy^ouq v.ai uXvAàq elv(xi xivaq cuvd\).e[q àvi%e[ia la-uco.
«Que celui qui dit que le ciel, le soleil, la lune, les étoiles et les
eaux qui sont au-dessus des cieux, sont des êtres animés et raison-
nables \ soit anathème.»
VIL
El' Ttç ')\é^(zi, yJ
£)^£i, OU b QeG-KÔX'Qq \piG-zoq èv tw [jiXXovTt al&vi ciau-
p(i)6'/ja£'cat uTvSp Biaqj-ovwv, zaOà xal uTîàp àvôpwTîwv^ àva6£[;.a Igto).
« Que celui qui dit ou pense que le Christ Seigneur sera un jour
crucifié pour les démons ainsi qu'il l'a été pour les hommes, soit ana-
thème. »
VIII.
« Que celui qui ditou pense que la puissance de Dieu a ses limites
et qu'il a trop créé pour pouvoir tout embrasser, soit anathème. »
IX.
El Ttç Xéyei, Tj h/j.'., Trpcaxa'.pcv slvai t/jv twv oai[j.6vo)v^ 7.at àascwv àv-
6p(î)7U(i)v xoXaciv^ y.ai téXoç /.aid Ttva y^p6^/c^f a\)Tq'i s^s'.v, i^j'ouv aTîcxaTa-
CTactv Y£V£c9a'. oatp.ovwv, y; àasêwv àvôptb'âwv, àvd6£jj-a sctw.
« Que celui qui dit ou pense que la peine des démons et des impies
ne sera pas éternelle qu'elle aura une fm et qu'il se produira alors
,
,
X.
'Avâ6£[j.a y.at 'Opr,'£V£t tw y.at 'Âoa[xavTLW tw TaSia i.7w8£[jivw [xt-zà. tôv
IxoaapCôv aotoO y.vX iT-'.y.a'upavTW èvaYwv te ooYixàxwv, xœl TuavTi Tcpocjtb'âo)
l'ont fait voir dans leurs additions aux œuvres du cardinal Noris ^,
§ 256.
Ton peut présumer qu'il se tint dans cette même année 543 ^, et
§ 257.
tant mieux qu'au rapport des anciens, ce concile avait, dans le fait,
nous fuyons ces principes (ceux d'Origène) : car nous n'avons pas
(2) Voy. les écrits de ces trois papes dans MANSi,t. IX, p. 58 sqq. p. 61
sqq. p. 433 sqq. et Gregor. Magn. Epistol. ad Joannem Gonstantinop. lib. I,
Epist. 25. Dans Migne éd. Op. S. Gregor. Magn. t. III, p. 478. Vgl. Ketzer-
hist. Bd. VIII, S. 288 f. S. 93, 95 u. 106. Dans ses notes sur Evagrius, IV, 38,
Valois avait déjà fait attention à ce passage.
LES QUINZE ANATHEMES CONTRE ORIGENE. 401
GAN. I.
El' Tiç TTjV [j.uQa)or, 'Kpoùitap^a twv d/u/^wv, y.ai rrjv Taùr/j £7:o[A£V'/]V Tspa-oio-/]
a-o/.axaa'ïaîjiv xpîCiQîùôi •
àva9e[j.a sc-ïo).
CAN. II.
.àiXouç Ytvovivat oiyjx -KT/Tqq àpi6[j.oij, y.cà b/à\).y.~oq, toç àvaoa Tïâvxwv xoû-
Twv ^evéaôat x^ xaux6xY)xi x-^ç oùaïaç, xai ouva'jj.sw;;, y.ai èvspYsîaç y.atxrj 'âpbç
zcv 0sbv Ao^cv evoiîî'.Xc, y.ai -j'v/jcîi •
y.opov oe ajxcv T^aostv -zf^q Osîaç ôswpiaç.
402 LES QUINZE ANATHEMES CONTRE ORIGENE.
Sià xb (î)ç cvo;j-aTO)V, outw 7.al cwjxaxwv oiaçopàç zlvax x&v àvw Suva[;.c03v
•
•Aai èvTeSOsv, toùç [xàv Xspouêqx, Toùç os 2£pa(pt[J,, xoùç oè ''Apy^àq, xat 'E^ou-
aîaç, v^ Kopt6r/]Taç, yj ôpovouç xal 'AYyéXouç, -/al oca ècTiv oùpavca TaYt''i5''«'3c,
CAN. m.
El' Ttç Aé^st, 'tbv Y]Xtov, -/al tyjv ctX-qrqv, */,al toùç àcxépaç, /.al aùxà xr^ç
aàiriq tôv T^oYtxwv kvdooq cvra, h, Tzapa-po-^ç 'zf^ç ItzI 10 /EÎpov ^SYOvévai
TOUTO, OTC£p èciTiv "
àva6£[j.a IcrTO),
CAN. IV.
<(. quelqu'un dit que les êtres raisonnables dans lesquels l'a-
Si
mour divin s'était refroidi, se sont cachés dans des corps grossiers
tels que les nôtres, et ont été appelés hommes, tandis que ceux qui
ont atteint le dernier degré du mal ont eu en partage des corps froids
et obscurs et sont devenus et s'appellent des démons et des esprits
mauvais : qu'il soit anathème. »
CAN. V.
El Ti; >v£Ysi, £? '^'{^[elv/fqq v.y.-Cf.'z-ziaziùq, 7,al ' Kpya-aBkv/rriÇ <h'ôyv/:rc>
« Si quelqu'un dit De même que les âmes des 'auges et des ar-
:
CAN. 71.
El' iiç Àsve'., ciTTïjv x£ffl'/)vévac to ylvoç tûv catp.ovwVj, ao^(v.po~o()[ievov £•/, tô
4iu)(ô3V àvOpwTct'vwv, v.a\ èx xpEixTcvwv xairaTiiTcvovTwv £iç touto 7cv£'J[;.aTa)v
•
tva Sk vouv £'/, Tiic'/jç r^ç 5*?ïO£V Ivaooç tûv Ào^rAtov àxiv'/;TOV iJ.£tvat tt^ç ÔEtaç
àYa7r"/]ç, xal GEwptaç •
bv Xpia-ubv, xal BaaiXéa yEYOVOTa xavtwv twv Xo^fiv.&'j
Tuapa^aYEty ^ Tracrav T'r]v co3[j,a'r!7,Y]V çuffiv, oôpavév te, xal yy^v y.al Ta èv
[jÀGiù '
xal oTi 6 xocrp.oç jipEaêÙTEpa r^ç UTuap^EWç auTOu GTOty^Et'a l^^wv evu'âo-
ŒTaTa, ^Y)pbv, uvp'^''» ôspH^sv, 4<'JYp6v xalT')]v loéav irpoç y]v aTUETUTctjjO'/^ cjtwç yé-
YOV£, xal oTi oû)(' 't] TCavayta xal op^ocuatoç Tptàç lor,[j.'.oùpYq(je tov x6c[aov, xal
§ià TOOTo eaii Y£VV'/;toç àXX' 6 vouç^ ov i^aai o"r][j/.o'jpYtxbv, 7îpoLi'Â;ap)^wv tou
x6(j[j.ou, xal T£ £tvat aÔTw tw x6(j[j.w Tïapéj^wv, yevv^tov àvao£t^£V •
àva6£[-!,a
eaTto.
CAN. YII.
El Tiç XÉYstj, XpicTov X£YO[X£Vov èv p-opcp'^ 0cou uTi:ap)(£iv, xal 'Kpb TravTWv
Twv a?a)vwv ÉvwôévTa tô Qe& Aoyw, etï' £ff)^aTWV twv Y][;.£pwv xEVwaai lauTOV
7:pbçTb àvOpdJTC'.vov, eXe-qaa.'na, vq^i &q çaut ^evoiJÀv-qv 7:o\uayj.ori 7,a.xdT.i:iùai^
Twv Tr,ç a'jTYÎç baooç, xal Ir^ava-^a-^eiv auToùç [3ouX6[ji,£VOv Bcà -^avTWv y^^^^-
par tout ce qu'il y a de corporel dans le ciel et sur la terre, napàyew se rap-
proche plutôt duTTapaywTvî, qui se trouvait dans le second anathème^ et signi-
fie creare, producere, créer, appeler à l'être. Dans son Thésaurus, Suicer a com-
plètement oublié oe sens. Cf. Stephani T/ies. s. vv. TrapàYw et uapaYwy^. '
404 LES QUINZE ANATHEMES CONTRE ORIGENE.
cOa'. •
ehoL 7:apa7i:).'0C7''wç Yi[J.Tv [j,£T£cx-/;yivat capy.bç y.al aï[j.a-oç, y.al YSYovévat
xai ToTç àvôpwTOtç àvQpw^ov • y.ai [j:q c[j.oXoy£Î", tov Gsbv Ao^ov ywSVwO-^vat t£
•/ci ivaVŒpWjïica'. •
àva0£[j.a è'cxo).
la forme de Dieu, et qu'il a été uni avant tous les temps avec le Dieu
10^05, s'est abaissé dans les derniers temps jusqu'à l'humanité, a eu,
selon leur expression pitié des diverses chutes qui se sont manifes-
,
tées dans les esprits réunis en une seule unité ( dont il fait lui-même
partie), et, pour les réparer, il a passé à travers les diverses classes,
il a eu différents corps et différents noms, il est devenu tout en tous,
un Ange parmi les Anges, une Puissance parmi les Puissances, a re-
vêtu dans les différentes classes des êtres raisonnables, une forme
correspondante à cette classe, et enfin a pris comme nous la chair et
le sang, et est devenu un homme pour les hommes; si quelqu'un
dit cela, et ne professe pas que le Dieu Logos s'est abaissé et est de-
venu homme quïl soit anathème. »
:
GAN. VIII.
Et' -rtç \):q \i-^ti, xov 0£cv AcYov tov c\).coùaiov tw 0£tp y.al Ua~p\ y.at àyio)
IIv£Ù[;.ati Tov aapy.wôévxa y.at èvavôpwKTjcav-a, tbv £va r?]? àyiaç Tptâooç, xu-
pîwç Xp'.cibv, àWà y.a-cay^pYjCxty.wç, oià xbv, 6S^ ©aat, y,£Va)!javTa eœjih^ vouv ;
ioq cuvY;[;.[jivov aùtÇ) tu) ôew Aoyo), y.at /.upioj; X£y6[;,£vov Xptc-bv •
àW
£y,£tvov otà ToijTOV Xptctbv, y.at tcutcv et' £y.£Îvcv 6£cv • àviO£[j.a Icttoj.
qu'un soutient que ce vouç uni (auvaTiTO)) au Dieu Logos, est le Christ
dans le vrai sens du mot, tandis que le Logos lui-même n'est appelé
Christ qu'à cause de cette union avec le vouç, et d'un autre côté, le
vojç n'est appelé Dieu qu'à cause an Logos qu'il soit anathème- » :
CAN. IX.
El Ttç X£Y£i, OTt où/^' ô Aoyoç Tou 0£ou capxwôclç capy.i i[Xf]>'j-/jLii[>.i'?ri,
à\jyji Xo^(iv.fi
xai vo£pa y.aT£XY)XuO£V ctç xbv aoYjv, xal rJX'.v sic xbv oùpavbv 6
aùxhq àva6é6-/]7.£V, àW 6 '::ap' aÙToXç \e^(6\).v)oç voD;, bv àazScii'nzc Xé^ouirt
y.upiuç Xptaxbv, zfi t% [xo'idooq '^^biizi 7L£7LOt'r)[jivov *
àva6£[j-a la-co.
ceSi quelqu'un pense que le Logos divin ne s'est pas fait homme
en prenant un corps animé d'une (l'ux^ Xo^ty.-}] et vcepà, et s'il ne
croit pas qu'il est descendu aux enfers et qu'il est remonté aux cieux.
LES QUINZE ANAIHÈMES CONTRE OEIGÈNE. 405
mais qui prétend que c'est le vojç qui a fait cela, ce voOç dont ils
disent, d'une manière impie, qu'il est le Christ proprement dit, et
qu'il l'est devenu par la connaissance du [/ovàç qu'il soit ana- :
thème. »
CAN. X.
El TTtç }.£Yît, o)ç 10 100 Kupio'J IB, àvacTtaG^o);; côj[xa aïOép'.cv "ce /.al TOai-
pos'.ocç iM ayj]\).a.ii, 7,ai oit, ià loimia xoù ià iwv 7.0iTMV ï6,avcf.aidaztj)c^ ïaïai
GÙ)[w.iy. •
7.7.1 011 aijidù toS Kupiou 'ïîpÔTOV aTiOTiôsp-évou 10 'l'oiov autoD côtj.a,
v.aX T^àvibY) o]j.o''Mz zlq 10 àvùizap'Aiov y^œp-rjcs'. -i] twv atù[JÂH)ri ©us'.ç •
àvd^z[j.7.
l'cnrw.
sera éthéré, ayant la forme d'une sphère, et que les corps de tous les
autres ressuscites seront de même, et qu'après que le Christ aura re-
jeté son vrai corps et après que les autres ressuscites les auront reje-
tés aussi, la nature de ces corps sera anéantie : qu'il soit anathème. »
CAN. XI.
El' iiç As7£'.^ 011 •}] [JÀXXo-jaa v.ptcrtç àvaipsciv 'Kœnz'kTt imv cwiJ.aTWV (Tq[xai-
V£t.Kal 01'. ié\oq £3x1 lou [au6c'jo[j.£VOU àukoq 'q <puciç, 7,ai oùosv èv tw \j.zX-
CAN. XII.
Kïi'.q Xi'-(zi, oi\ evotlvtat tw OcOu Aoyw o'J-a)ç àTcapaAXây.TO)^ at 'ï£ ètcod-
pavtat ûuvâjJ.Eiç, y.ai 'î:avT£ç 01 àv0po37coi, xal ô oiiSoXoç, 7,al ia. '7uv£'J[J.a~r/.à
ir^q 7:orqp'.aq., dq OLÙioq b vo'jq \s^(ô\}.evoq Tcap' aÙTwv Xp'.Gioq, -/.at èv [J.op'sf^
0£oî3 (j-ipyjjiv, -Aor). -/.cVtbaaç w^ ©aaiv èauTCV, xal Tuépa;; laecOai 1% ^y.aiXdaq
idû XpiaïQit •
àvaO£[j,a laxw
anathème. »
CAN. XIII.
Et iiq \i^(ei, Cyq oùoà [;,(av xaviEAÛç l^£i Xp'.CToç lïpcq o'jBè 'èv xwv ^cyt-
xGv âtaçopàv^ oùoï ir^ oùaia, oùoà ir] -j'V(i)fj£'., oùcs vq èç' azavxa 0'jvd[j.ei r^
èv£pY£'!a, ffX'kàt. 'itavT£ç è-^c §£^tûv èaovxai xoli 0£oD, y.aOaTCsp ô ^ap' aùioïq
Xptfjxbç, wç y.ai èv xyj xapà aùxôjv [j.uO£uo[j.£VY) 7cpou7;âp^£t èvTUY/^àvwv •
àva-
406 LES QUINZE ANATHÈMES CONTRE ORIGÈME.
Dieu, de même que le Christ (le voDç), et qu'il en a été ainsi dans la
prétendue préexistence de toutes choses qu'il soit anathème. » :
CAN. XIV.
El' Tiç ^£^£1, OTt TuavTWV Twv ^o^c-Y-br^ £vàç [x'!a eaxo/.i twv UTroaxacrswv y.a\
Twv àpi6[xâ)V, cuvava'.pou[;ivo)v loXç, ca)[j-aau Kai oti ty; Yvwas'. tyj '^repl xtov 'ko-
CAN. XY.
El Ttç \b(ei^ CTt 'q à^wy)] xwv voCov, Y) aÙTY] Icxai ifi Tcpaxépa, 'ôxe outuw
quelqu'un dit que la vie des esprits sera analogue à la vie qui
tt Si
au commencement, lorsque les esprits n'étaient pas encore
existait
tombés et déchus, de telle sorte que la fin et le commencement seront
pareils, et que la fin sera la vraie mesure du commencement : qu'il
soit anathème ^ »
CHAPITRE PREMIER
PRÉLIMINAIRES DU CINQUIÈME CONCILE ŒCUMÉNIQUE
§ 258.
(1) Il serait trop long de citer tous les ouvrages ayant trait à la discussion
sur les trois chapitres nous nous contenterons de mentionner les suivants :
;
toris Jesu, vita, virtutes, documenta, item veritatis super ejus viia,doctrina, statu,
exacta disquisitio, ad sanctissimum D. N. Papam Innocentium X. (Liège, 1648,
in-fol.) Noris lui répondit par sa longue et très-savante dissertation, dans
laquelle il défendait l'autorité du 5'' synode, prouvait qu'il avait été con-
firmé par différents papes, mettait en pleine lumière différents points en
discussion, et, en particulier, certaines questions de chronologie ayant trait
à la discussion des trois chapitres; le but principal de Noris fut en outre
408 ORIGINE DE LA DISCUSSION SUR LES TROIS CHAPnP.ES,
dans lesquelles l'ut agitée la discussion des trois chapitres et qui sont les
,
seules dont nous possédions encore les actes; la seconde fois, après ces huit
sessions, et cette fois conjointement avec ses deux principaux partisans,
Didyme l'Aveugle et le diacre Evagrius, ami de S. Basile le Grand et de
S. Grégoire de Nazianze. — 2 Le jésuite Jean Garnier écrivit, en ré-
ponse au cardinal Noris, [^ Dissertatio de Y Synodo et il l'ajouta comme
,
que nous voyons par les fragments de cet édit que nous possé-
dons encore, et par un autre édit publié plus tard à[j.oKQyiry. tticttsco;
louGTivtavo'j aÙToxpaTopoç xaToc Tpiwv xeœaAaicov) et tout à fait ana-
logue au premier. Il second édit qu' « il voulait pu-
est dit dans le
dans Galland, Bibl. Patrum, t. XII, p. 160, et dans Mansi, t. IX, p. 699.
(1) Mansi, t. YIII, p. 829. —
Hard. t. II, p. 1170.
410 ORIGINE DE LA DISCUSSION SUR LES TROIS CHAPITRES.
avait consulté les évêques sur les impia tria capitula ^Qi plusieurs
avaient défendu ces imjna tria capitula ^. » Dans la lettre que
le pape Vigile envoya à Eutychius évêque de Gonstantinople, et
dans laquelle il donnait son approbation au cinquième concile
seul Seigneur en deux fils; et, d'un autre côté, il fît tous ses
efforts pour gagner d'autres évêques orientaux à l'œuvre de ré-
conciliation. Lorsque l'union fut, en effet, conclue entre Cyrille
et Jean d'Ântioche, Tliéodoret fut tout à fait d'accord avec l'expo-
sition dogmatique renfermée dans l'instrument de paix ; mais il
ne voulut, en aucune manière, adhérer à IFanathème qui, dans ce
même instrument, était porté contre Nestorius,parce qu'il croyait
son ami innocent pour ce qui concernait l'accusation capitale, et il
supposait qu'il avait été mal compris. Il prit donc, pendant quelque
temps, une sorte de position intermédiaire entre les amis décidés
de Nestorius et les partisans déclarés de l'union, ce qui lui fit perdre
l'amitiédu patriarche Jean. Plus tard cependant il se réconcilia
avec après que Jean lui eut accordé de ne pas signer la
lui,
ne faut donc pas s'étonner si, dans ces anathèmes que demandait
l'empereur, plusieurs orthodoxes virent une atteinte portée au
concile de Ghalcédoine. Pour les tranquilliser, l'empereur et ses
amis voulurent prouver qu'Ibas n'avait pas reconnu cette lettre
comme sienne, et qu'au concile de Ghalcédoine il avait nié, d'une
manière à peu près explicite, l'avoir composée mais
; ils ne par-
vinrent pas à établir ce point, et la manière dont ils interprétèrent
les votes des légats du pape, de même que leurs tentatives pour
démontrer que le concile de Ghalcédoine avait condamné cette
lettre, fut loin de porter le calme dans les esprits ^ Beaucoup
d'orthodoxes, en particulier Facundus évêque d'Hermiane, dans
sa Defensio trium cajntulorum, et pendant quelque temps le
(1) Nous aurons plus loin à revenir sur ces preuves si peu concluantes.
ï- III. 27
418. ORIGINE DE LA DISCUSSOIN SL'R LES TROIS CHAPITRES.
est bien évident que Liberatus est ici dans l'erreur, car nul autre
que lui n'a parlé du monophysitisme d'Askidas, et en réalité As-
kidas n'a jamais été monophysite ^. L'opposixion de i'évêque de
Mopsueste contre Origène ne portait que sur les procédés exégé-
tiques de ce dernier, et ne pouvait en aucune manière donner lieu
à la discussion des trois chapitres. La véritable cause de cette
discussion fut très-bien vue par Domitien, évêque d'Ancyre et
ami d'Askidas. Il était fort au courant de tous ces incidents et fut
le second chef des origénistes. Domitien écrivit au pape Vigile :
ils comptaient par-là en finir avec les accusations contre Origène >
Walch tient cette opinion pour inexacte \ parce que, plus tard,
lorsque Askidas se réconcilia avec Vigile, il déclara très-explici-
tement dans cette affaire. V^alch est ici
qu'il n'avait rien écrit
composé avant l'année 543, car il n'a pas pu l'être avant qu'on
eût prononcé l'anathème contre Origène, et pour détourner l'em-
pereur de cet anathème on ne peut pas non plus l'avancer après
l'année 545; en effet, dans cette même année, le pape Vigile vint de
Rome à Gonstantinople % et l'édit avait déjà paru quelque temps
avant ce voyage da pape. Nous avons déjà dit que ce premier édit
impérial est perdu; toutefois Baronius [ad ann. 546, n. 10),
Mosheim [Institut, histor. Eccles. p. 249) et d'autres historiens
ont cru retrouver ce premier édit dans le décret de l'empereur
publié plus tard, sous le nom de ôpXoyiV., et dont nous aurons
à parler; mais le cardinal Noris a si bien réfuté cette opinion
que tous ceux qui sont venus après lui, les Ballérini et Walch
par exemple, lui ont donné raison Nous donnerons ici deux
*.
des principaux arguments qui ont été mis en avant pour dé-
montrer que l'ôployia ne saurait être le premier édit impérial :
des Ballérini, dans leur t. IV, p. 948 de leur édit. des Œuv. du card. Noris.
— Walch, a.'a. O.S. 151.
OKIGINE DE LA DISCUSSION SUR LES Tl-.OIS CHAPITRES. 421
Marim impiam epistolam, quœ dicitur ah Iha esse facta, aut ejus
assertor est, et non magis aiiathemati subjicit^ utpote maie tra-
ctantem sanctwm Cyrillum, qui dicit quia Deus Verbum factus est
homo, et ejusd^em sancti Cyrilli duodecim capitidis detrahentem et
primam E'phesinam synodam impetentem, Nestorium vero defen-
dentem, laudantemautem TheodorumMopsuestiœ, anathema sitK
Le second fragment (dans Facundus, lib. IV, c. 4, 1. c. p. 709)
porte Si quis dicit hœc nos ad abolendos aut excludendos sanctos
:
culier les évêques qui lui étaient soumis à signer l'édit, ainsi que
(2) Procope, de bello Gothico, lib. 15, dit « Vigile séjourna long-
III, c. :
§ 259.
poque où Rome était prise par les ennemis (c'est-à-dire par les
Goths) ^
Peu de temps après, pape Vigile changea de sentiment de
le
la façon la plus brusque; on ne connaît pas les causes de ce chan-
gement si inopiné, on sait seulement que l'empereur conféra
avec lui à plusieurs reprises et qu'il lui envoya plusieurs fois des
hommes d'Élat et des évêques pour l'engager à s'accorder avec
Mennas et avec les autres '^.
Facundus (1. c. p. 814 a et b) pré-
tend que le pape n'eut à souffrir aucune A^iolence, mais qu'il fut
simplement gagné, et que l'ambition le fil tomber dans le piège.
Les clercs italiens parlent, au contraire, d'emprisonnements et
de la rude persécution que le pape aurait eu à subir. Ils racon-
tent qu'il aurait dit à ses persécuteurs : Contestor quia, etsi me
captivum beatum Petrum apostolum captivum facere non
tenetis,
potestis •
. Après quelque temps le pape Vigile promit secrète-
ment d'anathématiser les trois chapitres ^, et le ministre impérial
nique, d'après l'ordre que son maître lui en avait donné, que le
pape avait fait cette promesse par écrit, et de vive voix, en
présence de l'empereur, des ministres et de quelques évêques ^.
C'est probablement à cette époque qu'ont été écrites les deux
lettres du pape Vigile à l'empereur et à l'impératrice , lesquelles
contiennent, en effet, les promesses dont il est ici question ^ —
Elles sont courtes et presque mot à mot identiques. Celle à
l'empereur porte ce qui suit « Je n'ai jamais été hérétique et
:
terpolées et que les mots imam operationem ont été introduits par
un monothélite; car à l'époque de Vigile on ne discutait en au-
cune manière pour savoir s'il y avait une ou deux opérations dans
le Christ.
(1) Voyez les observations des Ballérini sur Noris, t. IV, p. 949 et Walch,
a. a. 0. S. 171.
(2) Cf. Noris, 1. c. c. 4, t. I, p. 59S.
(3) Cf. NoRis, 1. c. t. I, p. 594.
(4) Facundus, contra Mocianum dans Galland, t. XI, p. 814.
LE PAPE VIGILE ET SON JUDICATUM DU 1 1 AVRIL 548. 429
doine, et, afin qa'ilsne pussent pas les rétracter, on les conduisit,
quelques jours après, sous bonne garde et publiquement, au
pape Vigile pour qu'ils lui remissent leur vote K Nous avons
déjà ditplus haut, dans le paragraphe précédent, que, pour motiver
son vote, Facundus avait, dans les sept jours qui lui avaient été
donnés, fait des extraits de sa Defensio trium capitulorum qui
n'était pas encore tout à fait terminée. Facundus rapporte, en
outre, que Vigile avait immédiatement après porté les votes
de ces soixante-dix évêques dans le palais, où on les avait joints
aux déclarations des évêques qui avaient déjà signé. Pour expli-
quer sa manière de faire, Vigile déclara au parti de Facundus
qu'il n'avait pas voulu emporter avec lui ces votes et les placer
dans les archives de l'Église romaine, pour qu'on ne pût pas
conclure de là qu'il les avait lui-même approuvés ^.
Peu de temps après^, le samedi saint 1 1 avril 548 ^, le pape
Vigile envoya à Mennas son Judicatum, qui, ainsi que l'indique
le titre, renfermait les conclusions auxquelles le pape s'était arrêté
après avoir présidé, en qualité de judex, les conférences dont
nous avons parié plus haut et après avoir reçu les votes des
évêques. Cet important document est malheureusement perdu,
et, jusqu'à ce jour, l'opinion générale a été qu'il n'en restait plus
qu'un fragment, qui se trouve dans une lettre de l'empereur
Jiistinien au 5* concile œcuménique et qui a été édité d'après
un texte donné par Baluze. On avait oublié que, dans un autre
document également contemporain, il se trouvait cinq autres
fragments de ce Judicatum. Occupons-nous d'abord du fragment
édité d'après Baluze ^. Après avoir dit que le Judicatum du pape,
adressé d'abord exclusivement à Mennas, avait été ensuite envoyé
à tous les évêques, l'empereur reproduit, en se servant des
paroles même du pape, l'anathème porté contre les trois cha-
pitres par le Judicatum ^ : « et quoniam quœ Nobis de nomine
(3) C'est Vigile lui-même qui nous donne cette date, dans sa lettre à Rus-
ticus et à Sebastien ; dans Mansi, t. IX, p. 353. —
Hard., t. III, p. 177. Cf.
Noms, 1. c. 1. 1, p. 596, et Pagi, ad ann. 547, n. 10.
(4) Il se trouve dans Mansi, t. IX, p. 181, et dans Hard., t. III, p. 75.
(5) Dans leur édition des Œuvres du cardinal Noris (t. IV, p. 1036), les
Ballérini ont cherché à soulever quelques doutes au sujet de l'authenticité
de ce fragment «) parce que de tous les autres édits du pape, l'empereur
:
n'avait rien inséré mot à mot dans sa lettre; b) parce que, lorsque Justi-
nien écrivit cette lettre, il n'avait plus avec lui d'exemplaire du Judicatum.
LE PAPE VIGILE ET SON JUDICATUM DU 11 AVRIL 548. 431
admettre que l'empereur n'ait gardé aucune copie d'un document aussi im-
portant que le Judicatum. Si lui, personnellement, n'en avait pas, d'autres
du moins en avaient.
(1) Noris, 1. c. t. I, p. 595. —
Natalis Alex. Hist. Ecdesiœ sœculi vi,
t. V, p. 349, edit. Venet. 1778.
(2) C'est aussi ce qu'il dit dans sa lettre à Valentinien, évèque de Tomi :
Legant ergo quœ de causa quœ hic mota est, ad frairem no^trum Mennam... scri-
benteslegimus définisse, et tune cognoscent nihil a Nobis, Deo Nos custodiente,
commissum vel certe dispositum, quod contra fidem prœdicationemque veneran-
darum quatuor synodorum... reperiatur aversum, aut unius ex his, qui definitioni
suprascriptœ Chalcedonensis fidei suhscripserunt, tangat injuriam; vel quod
decessorum nostrorum inveniatur, quod absit, constitutis forte contrarium.
Mansi, t. IX, p. 360. îiARD., t. III, p. 182. Vigile s'exprime de la même
manière dans sa lettre à Aui-élien évêque d'Arles. Mansi, 1. c. p. [-^62.
Hard., 1. c. p. 183.
432 LE PAPE VIGILE ET SON JUDICATUM DU 11 AVRIL 548.
l'insérer dans les actes), les membres de ce concile ont pu examiner avec
soin et décider, d'une manière positive, des choses qui nous sont main-
tenant inconnues, et qui ne nous paraissent pas décidées; le respect que
nous devons au synode nous fait aussi un devoir de vénérer les déci-
sions qu'il a données et que nous ne connaissons pas d'une manière
certaine. »
(2) Le sens est celui-ci « Tout ce que les quatre premiers synodes ont
:
décidé et que les papes ont confirmé, doit conserver force de loi. Ainsi donc
tout ce que ces synodes ont condamné reste condamné, et tout ce qu'ils ont
absous reste absous. »
(3) Le sens est celui-ci « Nous anathématisons quiconque regarda comme
:
ayant force de loi ce qui; dans le présent édit, paraîtrait en opposition avec
le concile de Chalcédoine, ou bien ce qui, ayant été écrit par nous ou par
d'autres, présenterait le môme caractère. Ga synode irréformable doit con-
server la même autorité que le synode de Nicée, » etc.
T. m. 28
434 LE PAPE VIGILE ET SON JUDICATUM DU 11 AVRIL 548.
gesta sunt, quasi prave dicta coirigere, aut vult imperfecta supplere ^. »
"vult
union avec l'Eglise, et qu'il n'avait pas été condamné par le con-
§ 260.
(1) V. les observations des Ballérini dans leur édition des Œuvres du
cardinal Noris, t. IV, p. 951
436 OPPOSITION CONTRE LE JUDICATUM.
ainsi que Noris l'a très-bien prouvé (1. c. t. I, p. 652 sq.), Victor
suit ici une autre manière de compter. On sait que Basile fut
en 541 le dernier consul; mais longtemps après on désignait
encore les années en partant de son consulat aussi Tannée 542 :
et, par conséquent, ce qu'il désigne par ann. xipost cons. Basil.
suadé qu'il n'avait rien fait et rien ordonné qui fût en opposition
avec la foi ou l'enseignement des quatre vénérables conciles de
Nicée, de Constantinople, d'Éphèse et de Clialcédoine, ou bien
avec les décisions des papes ses prédécesseurs. Les auteurs de
tout le scandale qui s'était produit en Scythie étaient Rusticus
et Sébastien, qu'il avait déjà depuis longtemps exclus de la com-
munion, et auxquels il infligerait bientôt des peines canoniques
(c'est-à-dire la peine de la déposition, s'ils ne s'amendaient
pas) Valentinien devait avertir ses subordonnés de se défier
^.
§ 261.
(1) Victor. Tunun. ad ann. 549, dans Galland. t. XII, p. 230. A la place
où était le Tauresium dans Dardania, l'empereur Justinien fonda une
la
ville splendide à laquelle il donna le nom de Justiniana 1 et qui en 541 fut
élevée à la dignité de métropole. Cf. Noris, 1. c. t. I, p. 599.
(2) Victor. Tunun. ad ann. 550, 1. c.
(3) IsiDOR. HisPAL. de Scriptoribus ecclesiasticis in Fabricii Bibliotheca eccles,
1^ div. p. 54. IsX. Walch. a. a. 0. S. 188.
(4) Mansi, t. IX, p. 59. —
Hard., t. III, p. 8.
(5) Mansi, 1. c. p. 153. — Haud., 1. c. p. 47.
442 SYNODE DE MOPSUESTE EN 550. '
bien dire qu'au fond le pape a retiré son Judicatum. Pour qu'il
ne le retirât pas, matériellement parlant, et pour qu'au futur
synode il ne se mît pas en opposition avec l'empereur, Justinien
exigea de lui qu'il lui remît, le 15 août 550, un serment consigné
par écrit, portant qu' « il s'emploierait, de concert avec l'empe-
reur, et autant qu'il le pourrait, à faire prononcer l'anathème
contre les trois chapitres ; par contre, on s'obligeait à tenir se-
cret autant que possible, et pour la sûreté du pape, le serment
qu'il avait prêté, et enfin l'empereur s'engageait à le protéger, si
cela devenait nécessaire '
. »
§ 262.
nant âgé de quatre-vingts ans; voici soixante ans que je suis clerc,
et je n'ai jamais compris, je n'ai jamais entendu que le nom de
Théodore fût lu dans les diptyques ^; mais j'ai appris qu'on avait
remplacé son nom par celui de Cyrille d'Alexandrie, et c'est
pour cela qu'il y a maintenant dans les diptyques le nom de
Cyrille, quoiqu'il n'y ait jamais eu d'évêque de Mopsueste qui
portât ce nom. Quant à ce Théodore dont le nom se trouve dans
deux diptyques à l'avant-dernière place, ce n'est pas cet ancien
Théodore, mais bien l'évêque de Mopsueste qui est mort il y a
trois ans et oui était né en Galatie. » Tous les autres témoins.
Mansi, 1. c. p. 274.
(1) —
Hard.,1. c. p. 123.
D'après cette déposition, le nom de Théodore aurait été rayé des
(2)
diptyques au plus tard pendant l'enfance de Martyrius, c'est-à-dire vers
l'an '480.
444 LES DÉPUTÉS DE l' AFRIQUE.
§ 262 b.
§ 263.
reur contre les trois chapitres fut composé entre 551 et 553,
probablement en 551 il est adressé à toute la chrétienté et est
;
arrivé jusqu'à nous Rien, dit l'empereur dans cet édit, n'est si
•'.
apte à nous rendre Dieu propice que l'unité dans la foi « c'est ;
seule maiç. Que Cyrille ait bien réellement employé dans tous ces
passages mot a^uaiç dans le sens de personne, c'est ce que
le
parce que cela était établir en lui une division, ce qui impliquait
le nestorianisme. » A cette argumentation l'édit impérial répon-
dait : « S'il était question d'énumérer diverses personnes, on
aurait raison de dire que ce serait établir une division dans le
Christ mais comme cette énumération ne porte que sur des
;
choses que l'on proclame unies entre elles, cette division n'existe
en fait que dans la pensée, de la même manière que l'on divise
par la pensée le corps et l'âme dans l'unité de la personne hu-
maine. Il y a aussi là deux çucrsiç, celle de l'âme et celle du corps,
et on ne peut cependant pas dire que l'homme soit divisé en deux
personnes. De même, dans le Christ, on peut compter les natures,
sans compter pour cela les personnes. » Cette doctrine est en-
suite prouvée par l'autorité de S. Grégoire de Nazianze, de S. Cy-
rille et de S. Grégoire de Nysse, et on explique ensuite en dé-
LE SECOND ÉDIT IMPERIAL CONTRE LES TROIS CHAPITRES. 449
El' -:tç o\)-/^ b[j.oXo^(eX IlaTépa, -/.ai Tibv, y.al àytov nvcu[j.a, Tpiaoa o[xco6atov,
\>J,av OsoxYjTa, yiyouv çuc.v y.al oùciav, [X'iav xs cuva[j,'.v 7,al è^ouatav èv Tptdv
UTCouTacsciv, YJYC'JV TîpoawTïoiç 7:pc(jy.'jvc'j[jiv/)v, totoG-oç àvaôsp.a ea-io).
II.
Et,' Ttç o'jy^ b]jSKo'[zX -zbf r.po atwvcov, zal ày^piviùç iv. toj HaTpb; YevvoOévxa
0£bv Aovov à::' iayj.-zuiv -cwv ri\}.zpbj'/ capy.wQévta iv. t^ç aMcnç 6£ût6xou
'mX ài\ Kapôivo'J Mxpiaç, y.ai àvOpwTCOV Y£v5[;.svov -[ivrqbvnx è^ aù'riq, y-cc'.
o'.à "zdù-zo Tou aÙTOu Qsoo Ac-)fo'j cTvac xàç 060 ^zY/qav.q, T-rjv -£ -irpo atojvojv
T. III. 29
450 LE SECOND ÉDIT IMPÉRIAL CONTRE LES TROIS CHAPITRES.
àcwjxaTO)!;, y.al xr^v è::' ic-^^i-wv twv -/JiJ.spwv xa-cà capza, o toioGtoç àvscOcfj.a
III.
El' Tiç XsYsi àÀAov £Îvai tcv 6sbv Aoyov tcv ôaufxairoupYYjcavTa, xai àXXov
TGV Xptaxbv Tov TCaôîvxa •
r, tcv Gscv Aoy^v cuvsTvai tw XptffTw Xé^èt Y£VO[jivw
£X Y'Jvar/.bç, ri iv a'jTw £ivai wç aXXov èv àXXw, àXX' où}(t é'va xat tov aù-îov
Kup'.ov '?]p-{ov 'I'/)croJJV XpicTov xbv tou 0£Cu Ao^ov cap/.wOâvca, "/.ai èvavôpw-Yj-
aœna, y.ai tou aùxcu xà Ga6[j<aTa xat xà xaôr^, ocTiEp Éxouat'wç U7i£[J.£tV£ crap/.^
IV.
El' Tiç \é''{zi v.axà yj-pi^., vj v-oli' £V£pY£'.av, ri •/.ax' àÇiav, ri xai' tffOTi[AÎav, î^
/.ax' ajOcV-iiav, yj àvaoopàv^ r^ ayé<jiv, -q o6va[j.'.v, xr^v êvcoctv xou 0£ou A^you
Tcpoç àv0p(j)Tïov Y£Y£V^(jéai, Y] xaO^ 6iJ-covu[j.''av, xa6' yjv ol Nsaxopiavol xal xbv
0£bv Ao^ov Xpiaxbv xaXouv'i£ç, xai xbv àvôpwTîov x£)^(i)pi(j[jiv(i)ç Xpitjxbv ovo-
[;.âÇcv-£ç xaxà [xov^v ty]v 7:po(j-/]Yop^av £va Xptcxbv Xi^Guaiv £Ï Ttç XéyEC • -ïj
Bià xb xbv TCpb aiwvwv èx xou Ilaxpbç •^virq^i'^xa 0£bv Aoyov Itz' ètjj^axwv xwv
•?j|;,£pojv £^ aùxTj? capxw6rjVai xal Y£vv'/;8Y;vai, ô xoiouxoç àvaQ£[xa laxw.
VI.
El Tiç o5)( 6[xoXoY£r tcv èaxaupa)[xévov (jap/,i Kuptov yjjj.ûv 'Iyjgouv XptcTov
0£bv sTvat àX"/]Oivbv, -/.al xùpiov ty^ç oô^'/jç, y.at ëva rï);; x^{iai.q Tpiaooç, ô xoioy-
Toç àvix6e[xa ectw.
« Si quelqu'un ne professe pas que le Christ crucifié est vrai Dieu et l'un
de la Trinité, qu'il soit anathème. >>
VIT.
Eî 'ctç èv oual cDÙaea'. Xé^wv [).r\ ù>q iv ^eôvqxi, v.jX Iv ixv6po)7ro--/]Tt tcv
eva Kup'.ov 'r][jMV 'Iy^couv Xpiatov xbv tou 6soO Aoyov c7apy,a)6£VTX oixo'XoysT
[ji,'/3§s £TCt tÇ> c-/][j.avai Tr,v o'.açopàv twv cpuGswv, è^ wv xai cuvexéO'/], àXX' è-ûl
Staipéuet TY) àvà i^époç ty^v TO'.aurrjV Xa[jJav£t ço)vr(V £tcI tou xaTà XpiCTOV
[;.uaTY)piou* (i)>; X£)^(i)pt(jixévaç xal iStouTuocTocTOUç elvai Tàç ç6cr£iç, '/.aGà)!; 0£6-
Swpoç, */.at N£!jT6piO!; pXaGcprjfj.ciDijiv, 6 toioutoç àva0£[j.a laTW.
YIII.
El' Ttç l%\ Toij £Voç Kupi'ou 'f]\x(>iv 'I'/]Goî5 XptaTOu, TO'JT£CTt 100 capxwOévToç
0£ou Aôyoo Tov àpi6[j.bv tûv çùaeià-'f c[j.oXoyûv y/q ty) ôôwpia ty]V oiaaopàv
TOUTWV, èB, àv xat cuvETÉÔY], Xa[j.6av£i, wç TauTY]? oLiy. àvY]pr,[A£v/]ç otà ty]V evo)-
aiv, àXV èxi 3iaip£G£i ty) àvà fipoç tw àpt6[ji.û X£)^pr(Tai, ô TotouToç àvâ0£[xa
1(71(1).
IX.
El Ttç Xéywv, [JLi'av ç'juiv xoij 0£ou Aoyou aîJap/,to;j.évr;v, oj)^ ojt(i); aÙTO
è/.Xa[x5av£i, (î)ç oti o5x tyïç %ei<xq (pu(7£(ji)ç, /.al r^ç àvOpwzcv/]? eIç XpiUTOs;
àzETEXécS"/; o[jt,oo6ciioç tw IlaTpi xaTà t-}]v ôsor/jTa^ -/.al Ô[j,oo6jiov •?j;ji.iv 6 aÙTOç
•Aaià. T'^jv àv8p(i)7i:6T'/)Ta, àXX' oti ty^ç 9sot'/]toç, y,al t^; (jxp7.bç toD XptTTOJ
[xta cpuGiç, YjToi oùc'.a, àizarskia^-f], y.aTà ty]v 'ATCoX'.vapbu, xal E'jtd)(_0!jç /.axo-
•jvKjTiav, ô ToiouToç àvaÔEj^.a laTio
« Si quelqu'un parlant d'une (j,ia ipiiai; tou 0eoîj Aoyou a-ea-apxwiie'vvi , ne l'inter-
prète pas dans ce sens que le Ghi'ist s'est formé de la nature divine et de
452 LE SECOND ÉDIT IMPÉRIAL CONTRE LES TROIS CHAPITRES.
X.
'Etîigt^ç vàp 7,ai toîjç àvà [JÀpoq ctatpoijVTaç, r^TCt TÉpovTaç, y.ai toùç
cuY/^ÉovTaç TO iriç %da.q cl7.cvo[jJ.(xq [j-ucr/jpiov tou XpiCTOu (XTtoa'upéçeTai, 'Aa\
àvaQ£[AaT(î^£i •?) /.aOoAr/.vi 'Ey-y-A'/jcia.
« Ceux qui divisent et ceux qui mêlent (Staipoûvraç xai a-uyxéovxaç) sont éga-
XL
El' v.q àvT'.TZGuTTa'. ©ôocwpo'j toû McdiouscTiaç xou £?tccvtoç, àXXov eTvai tcv
0£cv Ao^ov, y.ai àX7xOV tcv Xp'.axbv, Otto iraOwv 'l'u-zr^ç yxt twv '-Tic capy^bç èiri-
6uj/,;u)v £VC)^}vOU[j-£Vov, v.a\ £X Trpoy.CKr^ç Ipvwv [S£XTt(jL)Q£VTa, y.al paTTTtcQévTa £tç;
ovo[JLa IlaTpcç xal TloO xal àYtou nv£U[;,a-:oç, -/.al o'.à tou pa'îîTÎ(j[;.aTOç t-}]v
5(apiv TOÎ) àvfou nv£6[j,aT0ç Xa6£tv, y.al uloÔECiaç à$tœ6viva'.^ y.al y.ax' tffoxvjTa
[iacOaxïiç £ix6voç £iç •âpcca)'::ov -îcu 0£ou Aoyou 7ïpo!jy.uvo6[j.£Vov, y.al [leià xyjv
cavToç eiTiEiv, oti [XExà t-Î]v àvâcxaaiv £t;.(puGYicaç 6 y.upioç toTç \i.a^T,-:aiq, -/al
£i7:(i>v. Aâ6£-:£ UvEi)\).a. ayiov, où 0£CW%£V aÙToTç Uvsjy.a avtov^ à/Ovà cy;/j[J-aTt
[J.CVOV £V£(fùc*/]ff£v. OO-coç c£ y.al rr,v c\)SAO'(im Qiji\).a, ty]V £7:1 tyj <i^u\a.Y^ac.i
èy.TcXavévxa xbv 6o)[J.av u[j.vYiaat xbv 0£bv -ïcv èYEÎpavua xbv XptCTCv. Tb 0£
/^£tpov, OTi y.al £v tyj twv ':rpâ^£wv twv àTTOîTCAœv Y£vo[J-£v/] Trap' aù-ou o-^6£v
£p[j.-^V£Îa GUY*/wp''v<j)v ô aj-bç Qeàziùpoq tov XpiGirbv IIAâ-oiv, y.al Sîavr/a{(0,
xal 'ETïtxoupcp , y.al Mapy.îwvt, X£Y£'., cv. «a-sp ày-Eivwv â'y.aGTOç ebpy.]j.evoq
Mav(5(a(ouç, y,al 'E'Kiy.oupEtou;, y.al Mapy.io)vicTàç, tcv o[j.c'.ov xpoTucv xal tou
Xp'.CTcu eupa{/.évou xb Bcft^-a, èÇ auxou xoùç Xpicxiavcùç y.aX£Tff6a'.. Et xtç
xoîvuv àvxiTCOieïxai 0£oowpou xou xà xoiauxa piacç-^[j-Yi(javxGç, àXXà p/}] àvaQc-
lJ.axi^£i aùxbv, y.al xà aùxou cuYYpaF'l^*'^^; "''^'^ "^^'^Ç '^''^ o[j.oia auxco ©povouvxcç,
^'î çpcvTjCavxaç, àvâ6£[/.a laxw.
avec le Christ est semblable à celle qui, d'après l'apôtre S. Paul {Ephes.
5, 31) doit exister entre l'homme et la femme qui seront deux dans une même
chair; c) lequel, entre autres nombreux blasphèmes, a osé dire Lorsqu'après :
après avoir touché le Christ Ta es mon Seigneur et mon Dieu (Jean, 20-28),
:
XII.
El' Tiç àvTfTTO'.etTa'. twv c\>^^(Ç)X^.\iÀ-zhy) 0sooa)p'''ro'j, a.iztç> è^éÔ£-:o 6-èp Nc-
GTop(c'j TOJ a[ps-'.-/.oy , xal y.a-uà rrjç opOvii; ttictswç, 7.al r^ç èv 'Ecpéaw xpwr/iç
àyiaç cjuvcûO'j, 7.at tou sv àyiotç KuptXXou, /.al twv ip'. aJj-ou /.sçaXafwv, iv
olq àGzôéai (jUYYpatj-[j.aai (jyexi.y.Ti'f ki-^e'. Tr,v é'vwcriv -zoo Qzoù Aoyou r.phq
Tov Tiva àv6p(i)7ïOV •
Tïspi ou ^\aG'fq\}MV Xé-^ei, ov. èdi-^Xacp'/^aeQiù[mq tov
àvaaiihxa:, %aX Tïpoasy.'jv^as tov £Y£ipavTa, %at Stà touto àaeocîç Y.a^kv. tojç
iT\q bA-Ak-qaiaç hoaavÂXouq, lobq y.a6' oizoaiaG'y vqv 'évoxjiv xdû Geou Aoycu
Tupcç t})V ffâpy.a o[j,oXoYOJVTaç •
v,a\ r.phç -zoùxoiq ôso-uoy.ov àTïapVcT-at v(]v à^{io'.v
tiser comme
il le devrait, qu'il soitanathème car^ à cause de ses blasphèmes, :
cet évêque a été déposé de son évêché et a été, plus tard, forcé par le saint
concile de Chalcédoine de professer exactement le contraire de ce que con-
tenaient ses écrits et d'adhérer à la vraie foi. »
XIII.
El Ttç àvxtîro'.st-a'. 'zr,q àazêduç liziaxoX^iç vqc Xe^(0]J.évTiÇ izccpà "îSa vs^pâ-
<p6at Ttpbç Maptv 10 Ilépa-ov xov aipSTi^bv, t^ç àpvouf^ivYjç tôv Oebv Ao^ov
avôpwTCOV Y£Y£vr]c6at, -/.ai XeyoÙG'qq [xri tcv 0cCV Aoyov, ez ty^ç Tuapôévou cap-
xwôév-a Y^'^V'^Q'^vai, àXXà d;i}vcv àvSptoTïOv IB, aù^riq '^e'^rQ^-qvai, bv vabv à-KO-
xaXzX, wç aXXov eTvat xbv Gebv Acyov, xal àXXov xbv avôpwTïov, xpbç tcutoiç
Se èvu6p£t!^c'j(7'/;ç tyjv Iv 'Eœétjco 'ïrpwT^v auvcBcv, (î)?
X^P'? ^'1'^^'^^^? "^^*i '^-^^~
« Si quelqu'un défend la lettre impie que l'on prétend avoir été écrite au
Perse hérétique Maris par Ibas, et dans laquelle on nie l'incarnation du
Logos et on prétend que ce n'est pas le Dieu Logos, mais simplement un
homme qui a été comme un temple et est né de Marie dans laquelle, en outre, ;
naître cette lettre, mais il a dit, aussitôt qu'on en eut fait la lec-
ture, qu'il était très-éloigné d'avoir fait ce qu'on lui reprochait ^.
Le synode n'étant pas encore de ce qu'Ibas avait nié être
satisfait
(1) Nous avons vu plus haut, dans les §§ 196 et 197, qu'à Tyr, Ibas avait
été déclaré innocent; par contre, il fut déposé lors du brigandage d'Ephèse.
Cf. § 180. Sur Nonnus, voy. le § 196.
(2) L'empereur conclut de cette parole qu'Ibas n'avait pas voulu recon-
naître cette lettre comme sienne; mais au fond l'évêgue voulait simplement
dire que les autres accusations portées contre lui étaient complètement
fausses. Ce passage se trouve dans Mansi, t. VII, p. 250; Hard., t. II, p. 531.
Voy. plus haut, § 197.
(3) Dans les actes du concile de Ghalcédoine, tels que nous les avons pré-
sentement, la lettre se trouve tout au long. Voyez plus haut § 196.
456 LE SECOND ÉDIT IMPERIAL CONTRE LES TROIS CHAPITRES.
a été très-vertement blâmé par Cyrille. Il est tout à fait faux que
Ghrysostome et Grégoire de Nazianze aient adressé à Théodore
des lettres pleines d'éloges. La lettre de Grégoire n'était pas
destinée à Théodore de Mopsueste, mais bien à Théodore de
Tyana; et la Ghrysostome n'était pas remplie de
lettre de
louanges, mais bien de blâmes, parce que Théodore avait aban-
donné la vie cénobitique. Si Jean d'Antioche et un synode
oriental ont accordé des louanges à Théodore, on peut dire
aussi qu'ils ont condamné Cyrille et défendu Nestorius (lors du
tisés, même après leur mort. (Voyez plus haut les §§ 109 et 113.)
§ 264.
ce qui peut être pour l'Église une cause de séparation. S'il vous
arrivait, ce, que je ne puis croire, de faire quelque chose de sem-
blable, sachez qu'à partir de ce jour vous êtes excommuniés, de
par le siège apostolique de Pierre» Dacius évêque de Milan
*.
parla dans le même sens « Moi, dit-il, et une partie des évê-
:
(1) Tel est le récit que fait le pape Vigile dans soîi Encydica. Mansi,
t. IX, p. 50. Hard., t. p. 3.
III,
(2) Ce discours de Dacius a étéconservé dans l'écrit que les clercs italiens
remirent aux ambassadeurs francs qui se rendaient à Constantinople; dans
Mansi, t. IX, p. 154; Hard., t. III, p. 49.
(3) 'Qd.w'èX Encydica, dans Mansi, t. IX, p. 51. —
Hard., t. III, p. 3.
(4) Victor Tunun. adann. 551, dans Galland, t. XII, p. 230.
(5) On peut déduire cette date de ce que dit le pape Vigile dans sa dam-
natio Theodori qui eut lieu le 17 aovit 551 Vigile rapporte que « trente
;
saisir par les cheveux les diacres et les autres clercs du pape,
que le pape lui-même fût à son tour saisi par les pieds, par la tête
et par la barbe, et qu'il fût enlevé. Gomme Vigile tenait toujours
embrassées les colonnes de l'autel, il ébranla l'autel lui-même ;
£'-' e:
(1) Tel est le récit de Vigile et des clercs italiens dans Mansi, 1. c. p
154; Hard., Le. p. 4 et 49.
(2) Mansi, 11. ce. — Hard., 11. ce.
(3) Mansi, 1. c. p. 52. — Hard., p.1. c. 5.
(4) Mansi, 1. c. p. 154 sqq. — Hard., I. c. p. 49 sqq
PROTESTATION, DETRESSE ET DOUBLE FUITE DU PAPE. 461
tent que cette fourberie fut dévoilée. Toutefois ils semblent eux-
mêmes avoir redouté la mauvaise impression que durent faire
sur l'opinion publique toutes ces menées; aussi s'étant probable-
ment réunis en un concile, ils remirent aux ambassadeurs que
Théodebald, roi des Francs, envoya à cette époque à Gonstanti-
nople \ la lettre que nous avons déjà citée plusieurs fois, et dans
laquelle ils racontaient toute la suite de la discussion sur les trois
chapitres. Ils prièrent aussi avec instance les ambassadeurs
francs de vouloir bien faire connaître dans leur patrie le véritable
état des choses, afin que leurs compatriotes ne fussent pas induits
en erreur par les émissaires envoyés dans les Gaules, ou par cet
Athanase qui avait été envoyé deux ans auparavant par Aurélien
évêque d'Arles vers le pape Vigile à Constantinople, mais qui y
était resté jusqu'à ce qu'il eût promis d'amener les évoques gau-
des brutalités contre les clercs et il était défendu à tous les Ro-
mains de visiter le pape *
§ 265.
(2) Nous connaissons tous ces détails par un document édité pour la pre-
mière fois par Baluze (Maissi, t. IXj p. 56 sq., manque dans Hard.) et qui
n'est autre que la lettre des clercs romains à leurs amis (ce sont probable-
ment les ambassadeurs francs) sur ce qui était arrivé au pape Vigile. Oii y
a adjoint une profession de foi du pape, tout à fait semblable à celle qui se
trouve dans son encyclique du 5 février 552. (Voyez plus loin le § 265.)
Cette profession de foi est datée du 25 août 551 (car Justinien n'arriva au
pouvoir au i'^'" avril 527 que comme associé à l'empire). Si cette date est
vraie, ce n'est pas de l'église de Sainte-Euphémie, mais bien de la basilique
de Saint-Pierre qae le pape Vigile a dû publier cette profession de foi. Du
reste, cette date du 25 août 551 ne se trouve qu'en tête de la profession de
foi, et non en tête de tout le document; car il renferme aussi des détails sur
ce qui s'est passé plus tard, notamment sur les mauvais traitements que le
pape eut à souffrir dans l'église de Sainte-Euphémie.
(3) C'est ce qu'il dit dans le commencement
de son Encyclica; dans Maissi,
1. c. p. 50. — Hard., 1. c. p. 3.
(4) Dans VEncydica du pape telle qu'elle existe dans
Mansi, on trouve
par erreur, au commencement, la date de Kalendis Fehruarii. On voit que
NOUVELLES NÉGOCIATIONS POUR GAGNER LE PAPE. 463
cette date est fausse ; car on prétend que ce jour- là était un dimanche ; or,
on sait que le 1" février 552 tombait un jeudi (Cf. Weidenbach, Calendarium
historico-christianum, p. 32 et 86) ; et, en outre, on parle, dans ce docu- même
ment d'un fait qui n'a eu lieu que quelque temps plus tard. On y rapporte
que Pierre, le fonctionnaire impérial, est revenu vers le pape priclie Kalendas
Febr.; aussi Hardouin a-t-il eu raison de mettre V Kal. Febr., au lieu de
Kalendis Februarii; en effet,[en 552, le 28 janvier tombait un dimanche; c'est
ce que nous voyons non-seulement par les tables de Weidenbach, mais
encore par un passage de l'encyclique du pape, dans lequel il est rapporté
que le 4 février 552 tombait un dimanclae. (Mansi, 1. c. p. 55. Hard,,
1. c. p. 7.)
464 NOUVELLES NEGOCIATIONS POUR GAGNER LE PAPE.
toutes les décisions prises dans ces conciles, en union avec les
légats et les vicaires du Siège apostolique. « Ils étaient également
prêts à adhérer, sans restriction aucune, aux lettres de Léon, et à
anathématiser quiconque agirait en opposition avec ces lettres.
Pour ce qui concernait la question des trois chapitres, mainte-
nant en litige, aucun d'eux ne s'était permis d'écrire contre la
étaient tombés d'accord pour que l'on remît au pape tous les écrits
concernant cette question (c'est-à-dire que ces écrits étaient dé-
clarés sans valeur et qu'on s'en remettait à la décision du con-
cile). Ils étaient innocents de tout ce qu'on avait fait souffrir au
§ 266.
(1) —
Mansi, t. IX, p. 62 sqq. Hard., t. III, p. 10 sq.
(2) Dacius n'est pas mort le 14 janvier 553, ainsi que le cardinal Noris
(t. I, p. 633) l'a supposé; il a dû mourir entre février et juin 552, comme
l'ont prouvé les Balierini (NoRisn 0pp. t. IV, p. 957. Cf. Pagi, ad anyi. 552,
n° 18 et 25 Walgh, a. a. 0. S. 214.) Victor de Tununum prétend à tort que
;
Dacius avait prononcé l'anathème contre les trois chapitres en 554, et que
ce jour-là même il était mort. — Galland, t. XII, p. 281.
T. III. 30
466 VIGILE conse:^t, puis se refuse a donner son assentiment
elle se trouve aussi en grec, et éditée d'après un codex de Paris, parmi les actes
de la première session du 5'^ concile œcuménique (Mansi, 1. c. p. 1S6 ;
Par cette expression servata œquitate, quelques-uns ont pensé que Vigile
:
t. III, p. 56. Sur cette convocation par l'empereur, voyez le t. l'^'' de V His-
toire des Conciles, p. 13, et Natalis Alex. Hist. eccL, sœc. VI, t. V, p. 436, éd.
Venet. 1778.
(4) Dans Mansi, t. IV, p. 61 sqq. —
Hard., t. III, p. 10 sqq.
POUR LA CÉLÉBRATION d'uN CONCILE ŒCUMENIQUE. 467
vait des objections contre la condamnation des trois chapitres.
L'empereur ne voulut pas accepter cette proposition, et préféra
convoquera Constantinople ces évoques de l'Afrique, etc., que le
pape demandait pour conseillers Il paraît cependant que l'em-
*
.
CHAPITRE IL
§ 267.
(1) Les deux codices de Paris et de Beauvais indiquent la date de /// No-
uas Maias comme celle de l'ouvertm^e du synode, tandis que le manuscrit
de Surius porte IV Nonas Maias, c'est-à-dire le 4 mai que cette dernière
;
date soit fausse, c^est ce qui ressort du rapport envoyé au pa^je, dès la
première session, par les membres du synode. Ils vinrent le trouver pour
la première fois le 5 mai. Le pape les renvoya au lendemain, et, ainsi qu'ils
le racontèrent eux-mêmes dans la seconde session, ce fut le 6 mai qu'il
leur fit connaître sa réponse. (Mansi, t. IX, p. 194. —
Hard., t. 111, p. 6ô.) Ce
qui prouve que le synode s'est bien réellement ouvert le 6 mai, c'est qu'en
553, le 5 mai tombait un lundi, et l'on sait que les synodes commencent
ordinairement un lundi. Voyez les Ballerini dans leur édition des Œuvres
du cardinal Noris, t. IV, p. 960.
(2) Sur cette présidence du cinquième synode œcuménique, voyez t. I de
VSistoire des Conciles, p. 31, et Natalis x\lex., Hist. eccl. ssec. vi, t. V,
p. 436, éd. Venet. 1778.
(3) L'ordre que suivent les évêques dans le procès-verbal de la première
session dilïère quelque peu de l'ordre suivi dans la dernière. Cf. Garneru
Diss. de quinta 5j/?iodo dans l'édition des Œ'?aTes de Théodoret par Schulze,,
t. V, p. 543 sq. et 569 sq.
PREMIERE SESSION ET ACTES DU SYNODE. 469
années auparavant (environ trente ans), Paul, qui était alors pa-
triarche de Constantinople, visita les archives, et y trouva un
codex contenant une traduction latine des actes du 5® concile
œcuménique. Sur l'ordre du patriarche, il avait, lui, en qualité
de grammaticus, comparé ce codex avec le grec, et il avait trouvé
que, pour la septième session, les deux lettres de Vigile y man-
quaient. Aussi, suivant encore en cela les ordres du patriarche,
ou bien ces lettres sont tout à fait apocryphes, elles n'ont pas été
écrites à l'époque du 5*" concile œcuménique, elles ne l'ont été
que plus tard et par un faussaire monothélite, et il faut, par con-
séquent, ne pas les conserver dans la collection des actes ^, ou
bien elles sont, du moins pour ce qui concerne les deux lettres
du pape Vigile (quant à celle de Mennas, elle est sa,ns contesta-
tion apocryphe) authentiques pour le fond, et elles ont été bien
,
(1) Mansi,
t. XI, p. 594. —
Hard. t. III, p. 1363 sq.
l'opinion des Ballérini dans leur édition des Œuvres du cardinal
(2) G'esl
Noris, t. IV, p. 1038.
(3) Dans Mansi, t. IX, p. 163 sqq. ~
Walgh est aussi de son avis, Ketzerhùt.
Bd. VIII, S. 80.
(4) Baronius, ad ann. 680, n" 47.
472 PREMIERE SESSION ET ACTES DU SYNODE.
les trois chapitres.On ne doit pas conclure que ces lettres sont
apocryphes parce qu'elles ne se trouvent pas dans les plus an-
ciennes collections des actes du 5* concile œcuménique car les ;
tement d'accord avec celui dont Surius s'était servi. Grâce à ces
divers secours, Baluze put donner une bien meilleure édition
des actes du 5" concile œcuménique; il l'accompagna de notes
critiques et la fit précéder d'une très-intéressante préface ^ son ;
travail a été inséré tout entier dans Mansi,t. IX, p. 1 63 sqq. ;Hard.
ne l'a au contraire utilisé qu'en partie ^
Après avoir vu ce qui concerne l'authenticité des actes, nous
avons maintenant à examiner s'ils sont tous parvenus jusqu'à
nous. Pour résoudre cette question il faudrait savoir si le
,
(1) Voyez l'édition des Œuvres du cardinal Noris par les BALLiiRiNi, t. IV,
p. 1014 sq.
(2j BALLERixr, 1. c. p. 1019.
474 PREMIERE SESSIOA^ ET ACTES DU SYNODE.
son Histoire de l'Eglise (lib. IV, c. 38) qu'après avoir reçu des
moines de la Palestine Eulogius, Gonon, etc. un mémoire contre
Origène (après l'anathème porté sur les trois chapitres), le
5® concile œcuménique avait condamné Origène et ses parti-
sans, en particulier les blasphèmes de Didyme et d'Evagrius.
c) Le troisième témoignage cité par Noris et les Ballérini est le
(1) Cyrilli Yita Sabœ, c. 90, dans Coteler. Ecclesiœ Grœcœ monumenta^
t. III, p. 374.
(2) Hard., t. III, p. 924 et 707. —
Mansi, t. X, p. 887 et 1158.
(3) Mansi, t. XI, p. 631, n° 710. —
Hard., t. III, p. 1395 et J455.
(4) Imprimé dans Gal.land, t. XIJ, p. 169 et 175 sqq.
PREMIÈRE SESSION ET ACTES DU SYNODE. 475
cette réunion.
c) Le pape Yigile parle de la même manière dans les deux
édits par lesquels il a confirmé les décisions du œcu- 5^ concile
aperte liqueat, nihii de fuie convulsum esse vel aliquatenus immutatum, sed
sicut scitis, de guibusdam iliis solwmmodo personis est aciitatum, quarum una,
cujiis scripta evidenter a rectitudine cat/iuiicœ fidei deviabant. non injuste dam-
nât a sunt.
(2) Nous voyons, pai- le synode de Latran de l'année 649, que l'exemplaire
des actes du 5*^ concile œcuménique qui se trouvait dans les archives
romaines, contenait le il*' anathème, et dans cet anathème le nom d'Ori-
gèné, car le ll*^ anathème qui fut lu à Latran portait -.Si quis non unathe-
matizat Arium, Eunomium, Macedonium, ApoUinarem, Nesiorium, Eutychen,
Origenem, cum impiis eorum conscripiis...
PHEMIERE SESSION ET ACTES DU SYNODE. 477
(i) Sur cette question, si Origène a été bien réellement condamné par
le 5*^ concile œcuménique, vgl. Walgh, Ketzerhist. Bd. VIII, S. 660 ff. et
Bd. VIII, S. 280 ff.
(2) Dans les manuscrits de Paris et de Beauvais, cette lettre porte également
la date du 5 mai; dans le manuscrit de Surius, elle portait, au contraire, celle
du 4 mai. Voyez les Ballérini, dans leur édition des Œuvres du cardinal
Noris, t. IV, p. 960.
478 PREMIÈRE SESSION ET ACTES DU SYNODE.
que Marie est la Mère de Dieu. Pour ces motifs, nous attachant à
suivre l'exemple des saints Pères, nous vous avons d'abord écrit
pour connaître vos sentiments sur ces trois chapitres impies, et
vous nous avez répondu en affirmant avec empressement la vé-
ritable foi ' Toutefois, comme après la condamnation portée par
.
(1) Le codex de Paris ne varie pas jusqu'à cet endroit du codex de Surius,
mais là commencent, entre ces deux manuscrits, de notables difi'érences. Le
codex de Paris est beaucoup plus complet que celui de Surius (de même
que celui de Beauvais ne semble plus être qu'un abrégé). Nous suivrons,
pour nous le codex de Paris, tout en nous permettant de faire, dans cet édit
impérial par trop prolixe, quelques abréviations.
(2) L'empereur fait ici allusion, ainsi que nous le verrons plus loin, à la
lettre d'Eutychius, etc. au pape. Voyez plus haut, le § 266.
(3) A partir de ce passage, les codices sont de nouveau d'accord entre
eux.
480 PREMIERE SESSION ET ACTES DU SYNODE.
(1) Voyez plus haut § 140. Comme les actes du troisième synode œcumé-
nique furent lus à Chalcédoine, et comme on y lut en particulier le procès-
Yer])alde la première session, qui contenait la condamnation de ce symbole,
Justinien pouvait dire, jusqu'à un certain point, que le concile de Chalcé-
doine l'avait condamné. Nous croyons devoir faire cette remarque contre
Garnier (1. c. p. 544). Sur ce symbole de Théodore, Vgl. Walgh, Ketzerhist.
Bd. V, S. 354 et 837. lise trouve imprimé dans Mansi, t. IV, p. 1347, et
t.IX, p. 227; Hard., t. I, p, 1515, et t. III, p. 89.
(2) Mans:, t. IX, p. 178 sqq.
—
Hard., t. III, p. 54 sqq. Le P. Garnier a
donné une critique de cette lettre impériale (1. c. p. 544) et l'accuse de con-
tenir plusieurs choses fausses. —
Dans les actes du cinquième concile
œcuménique, cette lettre de l'empereur ne se trouve plus que dans l'ancienne
traduction latine ; cependant on trouve ailleurs le texte grec d'un édit qui
lui est tout à fait semblable; il est imprimé dans Mansi, 1. c. p. 582 Hard., ;
et, pendant que les autres restaient réunis, une députation très-
nombreuse et composée des personnages les plus marquants,
entre autres des trois patriarches orientaux, se rendit auprès du
pape, pour l'inviter à venir au synode. Ils revinrent, en disant que
§ 268.
(1) Ils reçoivent ici le titre de judices, qui doit se prendre dans le sens
indiqué par Duca>-ge (Glossar. t. III, p. 1570) « Judices interdum iidem qui
:
« côté, mais bien d'une déclaration commune sur les trois cha-
« Votre Sainteté demande maintenant un délai, il ne
jntres', si
« faut cependant pas oublier que l'affaire est en suspens depuis
« sept ans, c'est-à-dire depuis l'arrivée de Votre Sainteté dans
SECONDE ET TROISIEME SESSIONS, LES 8 ET 9 MAI. 483
velé nos instances pour qu'il vînt avec nous, et nous avons donné
connaissance à l'empereur du résultat de notre entrevue avec
Yigile. L'empereur a promis de députer de nouveau vers lui des
hommes d'État [judices] et des évoques, pour l'inviter une
fois de plus ^. »
chement des évêques aux décisions portées par les quatre pre-
miers conciles et à l'enseignement des Pères, Athanase, etc. Le
synode y ajoutait une menace d'anathème pour tous ceux qui
(1) Le codex de Paris, que nous suivons ici, est une fois encore plus com-
plet que les deux autres.
(2) Mansi, t. IX, p. 198 sq. —
Hard,, t. 111, p. 68. Walgh (Ketzerhist. —
Bd. Vlll, S. 226) a mal compris les actes du synode, et a cru que les paroles
d'adieu prononcées par les fonctionnaires impériaux faisaient partie de la
relation des évêques. Ceux-ci auraient, dit-il, ajouté que les ministres
avaient assuré le pape Vigile de l'orthodoxie de l'empereur.
(3) Mansi, 1. c. p. 196 sqq. — Hard., t. 111, p. 67 sqq.
QUATRIÈME SESSION, LE 12 OU LE 13 MAI, 485
§ 269.
c'étaient des moines d'Arménie. (Voyez plus haut, le § 160.) Enfin Garnier a
pensé (1. c. p. 547) que ce travail avait été fait par plusieurs évêques du
synode.
486 CINQUIÈME SESSION, LE 17 MAI.
fenseurs sont des juifs, ses partisans des païens. Longues années
à l'empereur! Nous tous, nous anathématisons Théodore et ses
écrits. » Le synode fit ensuite la déclaration suivante « Les :
§ 270.
changé, dans leur édition des conciles, le VUl Idus en /// Idus (13
mai),^ et ils ont cherché à justifier ce changement en s'appuyant
sur le discours de l'archidiacre Diodore, dont nous allons avoir
Hardouin^.
Dès le début de la session, Diodore, archidiacre de Gonstan-
tinople, dit : « Le saint synode se. souvient que, l'un de ces der-
niers jours^jil a pu se convaincre de l'impiété de Théodore et de
celle de ses écrits ; mais il a décidé en même temps qu'il ferait lire,
dans une autre session, ce qui avait été dit sur Théodore par les
saint Pères et parles édits de l'empereur^. » Le synode persista
dans sa résolution, et/après qu'on eut lu, ainsi qu'on l'avait déjà
fait dans les sessions antérieures, les procès-verbaux des sessions
qui avaient déjà eu lieu, un diacre lut dix passages extraits d'un
écrit maintenant perdu de S. Cyrille contre Théodore de Mop-
sueste, lesquels contenaient d'abord les propres paroles de Théo-
dore et puis les réfutations de Cyrille*. Yint ensuite la lecture
d'un assez long fragment extrait d'une lettre très-violente écrite
par le clergé arménien et persan à Proclus, l'ancien évêque de
Gonstantinople, dans laquelle Théodore était appelé un pestiféré,
pestifer homOj une bête sauvage sous une figure humaine, etoù
l'on décrivait son influence et ses erreurs. On lut ensuite deux
courts passages de la réponse de l'évêque Proclus aux Armé-
niens% puis quatre passages extraits de quatre lettres de Cyrille,
un autre extrait d'une lettre de Rabulas à Cyrille, et enfin un
autre, tiré de V Histoire de V Église, maintenant perdue, composée
par le prêtre Hésychius de Jérusalem (au v^ siècle), laquelle con-
tenait une biographie abrégée de Théodore de Mopsueste et un
très-sévère jugement contre lui. Vinrent ensuite deux édits im-
périaux de Théodose le Jeune ^ et deux expressions de Grégoire
(1)Voyez sa note 9, dans MANSi,t. IX, p. 230. Les Ballérini (Norisii Opéra,
t. IV, p. 960) se sont aussi prononcés pour cette date.
L'expression anteriore die ne désigne pas nécessairement la veille,
(2)
ainsi que l'ont cru les éditeurs romains, qui sont partis de là pour assigner
la date de cette session.
(3) Les actes de cette session se trouvent dans Mansi, t. IX, p. 230-297.
—
Hard., t. m, p. 91-139.
(4) Sur qui comprenait trois livres contre Théodore
cet écrit de Cyrille,
de Mopsueste et Diodore de Tarse, cf. Fessler, Patrologia, t. II, p. 564, et
Garnerius, 1. c. p. 547 sq.
(5) Toute la réponse de Proclus se trouve dans les documents qui ont
trait au concile d'Ephèse dans Mansi, t. V^ p. 421. —
Hard., t. I, p. 1722.
Voyez plus haut, § 160.
(6) Nous en avons déjà parlé dans les § 160 et 181 ils se trouvent égale-
;
t. II, p. 673. Le second de ces édits, qui était dirigé contre Flavien, avait été
mal vu dans abrogé par l'empereur Marcien. Dans
l'Eglise, aussi avait-il été
le texte du premier dans Hard., t. I, p. 1715, et dans
édit, tel qu'il se trouve
Mansi, t. V, p. 413, les partisans de Nestorius ne sont anathématisés que
d'une manière générale, et désignés sous le nom de simoniaques au con- ;
traire, dans le texte, tel qu'il se trouve dans les actes du 5*= concile
œcuménique, on trouve intercalés les noms de Théodore fit de Dioscore
(Mansi, t. IX, p. 249 sq. —
Hard., t. III, p. 104). Le nom de Théodore a été de
même inséré dans le texte du second édit. Voyez Garnerius, 1. c. p. 548.
(1) Garnier suppose (1. c. p. 548 sq.) qu'elles sont apocryphes.
(2) Mansi, t. IX, p. 231-254. —
Hard., t. III. p. 92-108. Tout ce qui, dans
la 5« session, fut mis en avant contre l'évêque de Mopsueste devait servir
de réponse à la Defensio Facundii. Cf. —
Garnerius, 1. c. p. 550.
(3) Mansi, 1. c. p. 255-259. —
Hard., L c p. 108-111.
CINQUIÈME SESSION, LE 17 MA[. 489
avait été bien réellement condamné, dès avant cette session, par le 5* concile
œcuménique, on n'aurait plus eu besoin de discuter pour savoir s'il fallait
anathématiser un mort. Vgl. Walgh, Ketzerhist. Bd. Vill, S. 284.
(1) Mansi, t. IV, p. 263-274. —
Hard., t. III, p. 114-123.
(2) Mansi, 1. c. p. 274-289. —
Hard.. t. III, p. J 23-134.
(3) La dernière de ces lettres, adressée à Jean d'Antioche, n'est pas
d'une authenticité incontestable; elle renferme des blâmes très-sévères
contre un mort (la suscription de la lettre dit Gyrille d'Alexandrie) mais
: ;
§ 271.
(1) Le vote se trouve en latin à cet endroit des actes du 5^ concile œcumé-
nique et dans ceux du concile de Chalcédoine.
(2) i\Iansi, t. IX, p. 297-307. — H.vrd,, t. III, p. 139-147.
SIXIÈME SESSION, LE 19 MAI. 4S3
§ 272.
(1) A
été imprimé dans Mansi, t. IX, p. 61-106. —
Haud., t. III, p. 10-47.
Sur ces amis du pape, cf. Garnier, 1. c. p. 555.
(^l\
—
Noris, 1. c. t. I,
p. 622 sq.
(3) Au lieu de ante multos Paschœ dies, il faut lire 7ion ante multos, etc.,
:
pape et ses évêques; ils n'avaient point voulu non plus que le
pape exprimât par écrit son sentiment, espérant qu'il ferait de
vive voix des concessions qu'il n'oserait pas faire par écrit. En
outre, l'empereur lui avait de nouveau envoyé des fonctionnaires
pour le prier de s'exprimer le plus tôt possible à l'endroit des
trois chapitres. Afin de répondre à ce désir, il avait demandé
un délai de vingt jours, à cause de son état bien connu de ma-
ladie, et il envoyé auxévêquesle diacre Pélagius, pour leur
avait
dire que manière dont ils se réunissaient ne lui semblant pas
la
légale, il leur demandait d'attendre encore vingt jours, et de ne
pas publier, contrairement aux canons, leur propre jugement
avant la sentence du Siège apostolique, ce qui occasionnerait un
nouveau scandale. Il avait donc examiné à fond, à cause de cette
affaire des trois chapitres, les actes des quatre anciens et saints
synodes, les décrets de ses prédécesseurs et les écrits des autres
saints Pères irréprochables, de même que le codex de papier que
l'empereur lui avait envoyé par l'entremise de Benignus, évêque
d'Héraclée, en Pélagonie ^
. »; Ce codex contenait, dans sa pre-
mière partie, plusieurs extraits de Théodore de Mopsueste,
tout àfait opposés à la foi orthodoxe, et que, pour ce motif, il
(1) La Pélagonie est une partie de la Macédoine. Le texte porte ici, par
erreur, la Paphlagonie. Cf. Noms, 1. c. p. 603.
(2) Le n° 13 de ces soixante divisions contient un fragment de Théodore,
qui ne se trouve pas dans les soixante-dix extraits lus dans la 4"^ session!
En outre, ce qui dans les soixante-dix extraits forme les n°^ 42 et 43, neforme
ici qu'un seul numéro, si bien que des soixante-dix premiers on en trouve
'ici soixante, avec un autre extrait qui n'est pas dans les soixante-dix.
T. in. 32
493 LE CONSTITUTUM DE VIGILE, DU 14 MAI 553.
primé à son sujet, dans une lettre adressée à Jean cl' Antioche *
:
cet homme, qui, plus d'un siècle auparavant, avait souscrit sans
hésiter la sentence de Ghalcédoine, et avait adhéré, de bon gré, aux
lettres du pape Léon quoique Dioscore
;
évéques égyptiens
et les
l'eussent, à Ghalcédoine, traité d'hérétique, le saint synode, qui
examina l'affaire de Théodoret, ne lui demanda que d'anathéma-
tiser Nestorius et ses erreurs. Il l'avait fait à haute voix, et il avait,
en même temps, anathématisé à Ghalcédoine toutes les proposi-
tions nestoriennes, de quelque part qu'elles vinssent (par consé-
quent aussi celles qui viendraient de maintenant on ana-
lui). Si
I.
II.
m.
Si quis voces evangelicas et apostolicas in uno Christo ita dividit, ut etiam
naturarum in ipso unitarum divisionem introducat, anathema sit.
« Si quelqu'un divise les expressions dont se servent les Evangiles et les
apôtres, et qui se rapportent au Christ un, de telle sorte qu'il introduise une
division des natures, qu'il soit anathème! »
IV.
V.
Si quis illud Apostoli, quod est in epistola ad Hebrœos dictum, tanquam
nudo deitate Christo deputans, qui laboribus virtutis perfectus sit, ut ex
hoc duos introducere Christos vel duos fîlios videatur, anathema sit.
LE CONSTIÏUTUM DE VIGILE, DU 14 MAI 553. 501
quelqu'un rapporte uniquement au Christ dépouillé de sa divinité le
« Si
passage de la lettre aux Hétreux, 5, 7, 8, et suppose ainsi deux fils... qu'il
soit anathème ! »
doxie de la profession de foi émise par Ibas, parce qu'il avait, dans
cette lettre, loué l'union entre les Orientaux et Cyrille, et accepté
la déclaration de foi, base de cette union. Les attaques contre
S. Cyrille, qu'Ibas s'était permis de faire dans cette lettre, par
défaut d'entendement, n'avaient pas été approuvées par les Pères
de Chalcédoine ; bien plus, Ibas lui-même les avait condamnées
lorsqu'il avait mieux compris
les anathèmes de saint Cyrille:
c'est ce que démontrent, d'une manière irrécusable, les paroles
dans le vote d'Eunomius illa quœ cidpaverat refntavit. Le
:
ce qui concernait la lettre d'Ibas, de même que sur tous les autres
points. Aucun clerc ne devait aller àl'encontre de ce jugement, et
se permettre de modifier, comme étant incomplète, la sentence
de Ghalcédoine sur la lettre d'Ibas. Nul n'était autorisé à croire
que l'on devait déroger à la lettre et aux anathèmes de Cyrille,
puisqu'il était connu qu'Ibas était resté, jusqu'à samort, en union
ecclésiastique avec Cyrille, après que ce dernier eut fourni ses
explications. Nul n'était en outre autorisé à penser que les légats
du pape (qui avaient été la cause de la réintégration d'Ibas dans
son évéché) n'étaient à Ghalcédoine munis de pleins pouvoirs que
pour ce qui concernait la foi, et non pas pour ce qui concernait
la réintégration d'évêques injustement déposés; une pareille opi-
nion était réfutée par les paroles explicites du pape Léon, qui
avait su et avait approuvé tout ce qui s'était passé à Ghalcédoine.
Le même Léon avait dit, à plusieurs reprises, qu'on ne devait rien
changer aux décisions portées parle concile de Ghalcédoine, et le
pape Simplicius, de même que Vigile lui-même dans sa lettre à
Mennas (c'est-à-dire dans son Judicatum), s'était exprimé de la
même manière. » Le pape Vigile donnait, à cet endroit, cinq frag-
ments de son Judicatum (cf. supra, § 259). » Il fallait donc s'en
tenir aux votes que les évêques et les légats du pape avaient émis
à Ghalcédoine au sujet de la lettre d'Ibas et de sa personne. Tous
les catholiques devaient trouver suffisant ce dont le concile-de
Ghalcédoine s'était contenté car ce concile adéclaré
: « qu'il n'avait
à condamner que Nestorius et sa personne. » Le Constitutum se
termine par ces paroles « Nous ordonnons et nous décrétons
:
(1) Garnier (1. c. p. 555) dit de ce Constitutum qu'il est mirâhili quadam
ratione compositum, ut nihil sexto sœculo melius, et forte par editum reperiatur.
SEPTIÈME SESSION, LE 26 MAI. 503
§ 273.
(1) Les Ballôrini élèvent des objections peu fondées contre l'authenticité
de ce que le codex de Paris a de plus que les deux autres. (Cf. Noris, 0pp.
t. IV, p. 1037.) :
Les trois coc/fce5 varient beaucoup entre eux dans la manière dont
(2) ils
reproduisent ce discours.
604 SEPTIÈME SESSION, LE 26 MAI.
thégus, etc., et moi. Nous leur avons présenté les promesses que
Vigile avait faites par écrit, et qui se trouvaient aussi scellées du
sceau du sous-diacre Servusdei et de l'évêque Vinceutius. Ces
sceaux furent brisés, on lut l'écrit, et Vincent déclara qu'il était,
§ 274.
(1) Dom Geillier, Histoire des auteurs sacrés, etc., t. XVI, p. 763. — Du Pin,
Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, t. V, p. 203.
(2) Walgh a tout à fait passé sous silence cette difficulté, et suppose, en
prouvant par là combien peu il a étudié les sources (Bd. VIII, S. 239), que,
dans tous ces documents, il n'y a dans les manuscrits absolument aucune
différence, tandis qu'en réalité le coc/e:c de Paris est le seul qui donne cette
lettre impériale, de même que le document mentionné plus haut dans le
n° 6. Les Ballérini ont, pour des motifs qui nous paraissent tout à fait
insuffisants, déclaré que cette lettre de l'empereur était apocryphe (à cause
de la difficulté au sujet de la date). (Gf. Noms, Opy. t. IV, p. 1036.)
HUITIÈME ET DERNIÈRE SESSION^ LE 2 JUIN 553. 507
pour soi devant Dieu »(iîom.l4, 12), et nous nous sommes réunis
en synode et avons, avant tout, émis une profession de la foi or-
thodoxe..., suivie de l'anathème contre tous ceux qui avaient été
condamnés par les quatre saints conciles antérieurs. Nous avons
commencé ensuite l'enquête au sujet des trois chapitres, et d'a-
bord au sujet de Théodore de Mopsueste. On nous a lu les blas-
phèmes qu'il avait écrits dans ses livres..., et nous en avons été
si fort irrités que nous avons aussitôt anathématisé Théodore par
que l'on prétend avoir été écrite par Ibas au Perse Maris, et dans
laquelle on enseigne que Dieu le Verbe n'a pas pris chair de
Marie, la sainte Mère de Dieu toujours Vierge, et ne s'est pas
fait homme, etc. Nous anathématisons donc les trois chapitres,
(1) Mansi,
t. IX, p. 367-375. —
Hard. t. III, p. 187-194.
(2) Garnier a prouvé que les Pères de Gonstantinople ont cepenilant dû
avoir sous les yeux plusieurs modèles d'anathèmes pour rédiger ceux-ci,
dont le même Garnier a fait le plus grand éloge, dans sa Dissertatio de
HUITIÈME ET DERNIÈRE SESSION, LE 2 JUIN 553. 509
I.
El' Ttç o'jx, b[xo\o^eX Haipoç v.a\ Ylou xal aYi'ou nv£6[j-aT0ç [xiav çuctv, t^toi
otjcriav, [j.iav xe ouva[ji,tv xai £^0UŒiav,Tpia5a op.ooutriov, p.iav OsoTrYjTa èv Tpiclv
UTTOffTaffSffiv, Y]Youv xpoa(jî)Troiç xpO(jXUVou[xév*/)v '
6 xotouToç àvd6î[;,a sctw. Eiç
yàp 0£cç xal IlaTYip, ^? °&'^à Travxa, xai etç KuptO(; T^œoGç XptaTOç, oC ou xà
xavTa, xat sv llvcu[;.a ocyiov, èv o) xà xavTa.
IL
El Ttç oùx, ô[xoXoY£t Tou Qeot) Aoyou sTvai xàç Buo Y^vv/jastç, vqv xs xpb
atœvwv èx xou Oaxpbç, à)^p6va)ç, xai àa(ù\)Az(jdq, vqv x£ ex' èa)^âxo)v xwv ri[J.£-
pwv, xou auxou xaxeXOcvxoç èx xGv oùpavôv, xal aapxooOévxoç èx xy^ç aYÎaç
Ivâo^ou Oeoxoxou xal à£ixap6évou Mapiaç, xal Y^vvYjôévxoç è^ aùiriq •
o xoiouxoç
àva6£[;.a £axw,
m.
E'i xiç X£Y£t, aXXov £Tvai xou 6£0u AoYov ^ xbv 6au[jLaxoupYfjcavxa, xal
àXXov xbv Xpiuxbv xbv xaOovxa, v] xbv 0£bv Aoyov ciuv£Tvac 'kiyei xû Xptcjxi^
Y£VO[j.£Vw £x Y'Jvaixbç, y) èv aùxw £Tvat wç aXkov èv àXXo), oùy^ è'va xal àW
xbv aùxbv Kûptov y][ji,wv T^œouv Xpicxbv, xbv xoo 0£ou Aoyov, aapxo)6évxa xal
èvavBpwxYjcravxa, xal xou aùxou xa x£ Gau[j,axa xal xà xa6-/), ax£p exouaiwç
ux£[;i£iv£ aapxî- 6 xoiouxoç àva6£[J.a ecxoi.
lY.
T^é^e!.' vî xa-cà ô[J.o)vu|;.tav, xaô' îqv ol Nsaxoptavoi xbvOebv A^^ov 'I-/]couv (peut-
être Ylbv) xal Xptcxbv y.aXouvT£ç, xai xbv àvGpwïïov x£)(^a)ptff[jiva)ç Xptjxbv,
xal Ttbv ovo[ji,a(^ovx£ç,' 7.al ouo Txpocoj'ica Tupoçavwç XéYovxeç, xaxà [jlov'/jv xyjv
Tipoc'/^Yopiav, xai xt[xr,v, /.at àSiav, xat "KpoffxuvYjaiv, xai sv Tipécw^ov xal eva
Xpicxbv UTîO'/.pivovxai Xé^(eiv. 'AXX' où)^ c[j.oXoY£t x'r]v evwatv xou Qeoû A6yo'J
Tupbç capxa £[;.(|^u)^a)a£V'^v (j'ux^ ^vOYtxîi xal vo£pa, xaxà auvÔEŒtv, yjyouv xaô'
UTCOcxaaiv y^T^'^'O'^^'''-^
xa6toç ot «Y^ot nax£p£ç àoi'âa^av xai Btà xouxo [xiav
auxou XYjV UTîoaxactv, o èaxtv ô Kuptoç 'Ir^couç Xpiaxbç, £tç t^ç aYÎaç TpiiSoç'
xoioucoç àvà9£[j.a Icxo). IloÀuxpcTxo)»; y''^P
vocupivr^ç xyjç £.va)ff£a)ç, ot [xàv XYJ
àaé6eiav àTzoScûCkoiJÀvq, vqv evwcrtv xou 0£ou AoYOU Tïpbç Tqv aapxa, xaxà
cuvO£ctv ô[ji,oXoY£Î', oTiep èaxi xaQ' uircaxaatv. 'H Yàp xaxà auvÔEatv Evwatç, èttI
xou xaxà Xptcxbv [j.ucrx'^ptcu, où [j.6vov àauYX^^'^''' "^^ auvfiXOovxa otatpuXàxxEt,
àXX' où§£ §iaîp£ctv è'iii.oiyj.vxi.
que l'union du Dieu Logos s'est faite avec une chair animée d'une
âme vivante et raisonnable, et qu'elle s'est faite sous le rapport de la
synthèse ou de l'hypostase, ainsi que l'ont dit les saints Pères, et que,
pour ce motif, il n'y a plus qu't(»6 seule hypostase, à savoir, Notre-
Seigneur Jésus-Christ, un de la Trinité, qu'il soit anathème En effet, !
Y.
El' xiq x-qv [xiav uTcéo-caaiv xou Kupîou 'q[jM)v 'I'/]aoG XptcTOu outo.iç £xXa[j.-
6av£t, wç iT:ioey^o[JÀrr,v ttoW^wv UTCOcrTacswv arjp.acjiav, y.al oià touto daà^(evf
£7ct^£[pei èitt xou xatà Xpiaxbv [xuovqp'.o'J 060 OTCoaxdaeiç Yjxot B60 TupoawTca, xac
xojv xap' aùxou sÎŒaYOjjivwv 060 Tupocw'iïwv sv TrpoawTCOv 'ké'^ei xaxà à^iav xat
ii\):q^ xai 7i:po(7x6vï]fftv, xaOaTTsp GeoSwpoç xai Necxcp'.oç [;.atv6[j.£Voi auve^pa-
ï];avxo '
xal auxocpavxeî xï;v àytav âv XaXx-rjoovt cuvoocv, wç xaxà xaux"/;v x'}]V
(xaeêvi evvotav y^p-^ca[j.£v^v xw x^ç [^.laç UTCoaxâaswç p'rjiJ.axt, (X>.Xà [j/^ 6[;.oXoy£Î
xbv xou 0£ou Ao^ov capxi xa6' uTréaxaaiv èvoiÔYÎvat, xal otà xoDxo [j.i'av aùxou
XY]v uTr6(jxac7tv, t^xoi êv TïpocwTrcv, ouxwç x£ xal vqv àyîav èv XaXx-zjSovt cuvooov
[j.îav UTïcaxaciv xou Kupîou t^ijmv T^cou XptGxou b\).oXo^'qGai b xotouxoç àva- •
à^ta Tptàç, xal aapxwôévxoi; xou èvbç x% aYiaç TpiaSoç 0£oû Aoyou.
VI.
(1) Ici et quelques mots plus loin, le texte a été altéré. L'ancien traduc-
teur latin a lu xal YswyiôsvToç â$ aùxvi; au lieu de xal Tïiç è^ a\)Tr\z, et il traduit et
512 HUITIÈME ET DERNIERE SESSION, LE 2 JUIN 553.
arj ovTOç 0eou, àWà \t:q xuptwç xai /.axà àXifietav ôeoxoxov auT7]V ô'J.o'XoYeî,
otà TO, xbv Tïpb Twv aicbvwv £•/, TcG Ilaipoç Y^'^'^'']^-'^'^*
©^'^^ Aoyov ex' £ff)^ai:wv
Twv -rnxîpwv i^ auT^ç cap7.(i)6^vat, outw te eiissêûç zaï ty]v à^iav èv XaXy.Y]o6vc
cùvoSov ôeoTévtov auTï]V by.oko'^riaat. •
b -îOtouTOç àva6£[j.a eoto).
VIL
E'i Tiç sv ouo çûffeci Xé^wv, p/î] wç èv ôsoTYjTt xa\ àvOpwTroTYjiri tov eva Kû-
piov '?][jlG)v 'I-/](jOuv rpiG-ïbv YVwptî^eaOa'. b[).o\o'-(eX, Tva §ià tcûtou c-/)[xavfl xy]v
otaçopàv TÔ)v (fuascov, è^ wv àauY)(^iJT(i)ç '/] àçpacxoç evwatç yéYovev, out£ toQ
Aofou elq xyjv ty^ç capy.b;; \).zziXTzoirfivnoç çûaiv, cijts iriç aapxbç 'Kpoq rr]v Toîi
Ai^ou <p6aiv [).zzay^(ùp-qadar^ç, — p.£V£t k.v.d'zepov 5x£p èaxi x^ cpuffEt, xat
YEVOjj^évYjç Tqq èvoxJEcoç 7.a6' UTCécxaatv —Y^p àXX'
' , £7ul âtatpécEi x-^ àvà [J-époç
XYjv xoiaùx'r]V Xai;.6(XV£t <pa)VY]v èiri xou xaxà Xpiaxbv [j-uax"^piou, v^ xbv àpt0[ji,bv
xwv cpuffewv o'j-oXoYwv etïI 'ïdij aùxou £vbç Kupîou '?j[j.wv T/jcou xoG 0cOu A^yoD
aapxwôévxoç, \)/q xy] Gswpia jjxv/j xy]v otaçopàv xo6xo)v Xa[ji.6av£i, èÇ ôv xal
CUVEXÉ6-/], oux aval pou [jiv'/)v §tà xyjv Ivwaiv, £iç yàp è^ à[).cfoX^, v.a\ §i' evbç
d{;[;i.(:p6x£pa — àW £7i:i xouxo) xé^^pYjxai, xw àpt6[ji,{0, o)ç X£5(0)pia[A£vaç xai
iBiouTuoaxaxouç £)(£t xàç ç6a£iç ô xoiouxoç àvâôejxa è'axw.
nato ex ipsa. Au lieu de ce qui suit, xax' êxeivou, il dit sicut illi (se. Théodore :
et Nestorius) dicunt.
(1) Dans Mansi, t. IX, p. 381, le texte est altéré dans ce passage. Je suis
le texte d'Hardouin et celui qui se trouve dans les actes du 6^ concile œcu-
ménique. Mansi, t. IX, p. 402. •— Hard. t. III, p. 207 et 1091.
HUITIÈME ET DERNIERE SESSION, LE 2 JUIN 553. 513
nité et dans l'humanité, de telle sorte qu'il veuille désigner, par cette
expression Ja différence des natures dont s'est formée sans aucun ,
pas détruite par l'union entre elles, car l'un est composé des deux, et
les deux sont en un mais se sert de ce nombre deux pour diviser
;
VIII .
El' iiq èy. Sùo çuaswv, OeéxYjTOç xal àvôpwTCOTYjTOç, 5[j(.ûXoywv tyjv svwatv
Ycyev^CTÔat, -i^ (j.iav (jpùciv xou ©eou Aoyou ceaap-^WfxévYjv Xé^wv, [xy] outwç aùxà
• Xap-êàvï], xaÔaTTcp /.al oi ayioi IlaTépeç eâîSa^av, 'ôii èx iriq Osîaç (puaewç y.où.
TYÏç àv6pw7iiVYjç, -f^q £V(i)a£a)ç xaô' uTCoaxaaiv •^evo\i,éYi]q, eïq Xpiaxoç àireTe-
XégOy], àW £/, TÔv ToiouTWV cpwvwv \)Sav çuacv rjxoi oùctav Ôsoty^toç xai aap-
/.hq Tou XpiCTOu EtŒaYsiv eiziy^e.ipei •
6 toioutoç àvdQsfj.a Ictw. Ka6' uiioaTaaiv
•/àp XÉYOvxeç Tov [jlovoysv^ Ac^ov yjvwaOai, oùx àvdyuaiv xtva ty]v eîç àXX'/i-
Xouç Twv cpuaecùv 7C£'7upâ5(^6ai, (pa[X£V, [jlsvouc'^ç §£ [^.SXXov ExaxÉpaç, o'TiEp èctlv,
'?lV(ï)a0ai capxl vocu[;,£V tcv Ao^ov. Aib xal eiç èaTtv ô Xpiaxoç, Qeoq y.a\ àvOpoj-
xoç, ô aùxbç 6[JLOou<Jioç tw Ila-pi xaxà t/)v GEOTYjxa, xal ojJLooÙŒtoç Yjfxtv ô aùxoç
xaxà xY]v Yàp xal toùç àvà [J-Époç oiaipouvxaç r^xoi t£[a-
àvôpwTcoTiQTa. 'Etcicyjç
voviaç, xal zohq auY)^£OVTaç to ty)ç 6£taç otxovoixi'aç [^.uaTYjptcv tou XptaxoO,
àuoaxpéçETat xal àvaÔEjxaxi^Ei yj xoO ©eoîi 'ExxX'/jata.
Vunique nature du Logos fait chair, et qu'il ne prenne pas ces exprès- '
sions dans le sens enseigné par les saints Pères, c'est-à-dire dans ce
sens que de la nature divine et de la nature humaine est sorti un
Christ, grâce à l'union hypostatique; mais si, au contraire, il veut, par
ces expressions, insinuer qu'il n'y a qu'une seule nature, ou qu'une
seule usie de la divinité et de l'humanité du Christ, qu'il soit ana-
thème En effet, quand nous disons que le Dieu Logos s'est uni d'une
!
IX,
péaet r^ç capxcç, r, èTul ay/xûasi x^ç GecrrjTOç xai tyîç àvGp(i)7uor/]TOç. Yj [;.iav
çuaiv YjYouv oùciav twv auveXGovxwv T£paT£ué[j(,£voç, oûtw 7çpQay.uv£Ï xcv Xpt-
ÇTOV, àXX' où)(i.[jLta 7cpoa7.uvYj(j£t xbv 0£bv AoY'^'' cap/,w6évTa \).ezà, iriq iBi'aç
'
aÔTOu capy.cç Tupoaxuvcï, y,aôaTC£p Y] xou 0îou 'E/./.XY]a(a TrapéXa6£v i^ «PX^^Ç
ô toioOtoç àva6£iJi.a eaTO).
dans ses deux natures, dans ce sens qu'il veuille introduire par là
deux invocations, l'une se rapportant d'une manière spéciale au Dieu
Logos, l'autre se rapportant à rtiomme; ou bien si quelqu'un, pour
fair'e abstraction de la chair, c'est-à-dire de Thumanité du Christ, ou
X.
Ëï Tiç o3x h\KoKo-^zX xbv loTaupw|xivov aapû Kuptov 'q\}.m 'lïjdouv Xpiativ
eTvat Gecv àXr^eivbv, xai Kûpiov TfjÇ B6^-r]ç, xai gva x^ç à^iaq TpiâSoç • h
XI.
ccYiwv x£aaâpwv auvéâwv, xa\ xôùç xà o\>.oia xwv xpoEip-^ixévwv aîp£xaûv <ppo^
vrjcavxaç ?! cppovouvxaç, xai [J^£XP' x^>*^ouç '^%oheia àaeêei'cjç è[/.i/.êivavxa(î b •
XII.
àWà [AY] àva6£[j,aTi!^Ei aÙTbv xal Ta àaeSri aÙTOU cuyYP'^'H'H'a'^a, >^al xdvTaç toÙç
B£)^o[xévou<; y) xal èxâixouvTaç auTbv, v^ XEyovTaç, op0oo6^wç aÙTbv èxôéaôai,
xal Toùç Ypa'l^avTaç UTuÈp auTOu xal twv àaeSm auToû au''(ypoi,[i.\Kdi:iùV, xal toùç
(1) Cyrill. Sgythopol. Vita Sàbœ, c. 90. Voyez plus haut, § 237, et plus
loin le l 275.
HQITIEME ET DERNIERE SESSION, LE 2 JUIN 553. 517
Ta o[j.ota (ppovoûvxaç yJ çpovYjcavTaç x(i)7uot£, xal (J!.£)(p' xéÀouç è[Ji.[/.eivavTaç i;^
TOtauTY] aîpéaet •
àvaôefxa laTio.
impie Théodore qui a encore dit que l'union du Dieu Logos avec le
Christ est semblable à celle qui, suivant la doctrine de l'Apôtre, doit
exister entre l'homme et la femme et ils seront deux dans une seule
:
ment pas donné le Saint-Esprit, mais qu'il n'avait soufflé sur eux
qu'en manière de signe d) qui a dit également que la profession de
;
foi faite par Thomas lorsqu'il eut touché, après la résurrection, les
mains et le coté du Seigneur Mon Seigneur et mon Dieu, n'avait pas
:
pare, dans son Commentaire sur les 'Actes des apôtres, le Christ avec
Platon, Manichéus, Epicure et Marcion, et dit que chacun de ces
hommes ayant découvert sa propre doctrine, avait donné son nom à
ses élèves, qui s'étaient appelés platoniciens, manichéens, épicuriens
et marcionites, et de même le Christ, ayant découvert une doctrine,
on avait donné le nom de chrétiens à ses disciples. Si donc quelqu'un
défend ce très-impie Théodore et ses écrits également impies, dans
lesquels il vomit les blasphèmes énumérés plus haut et beaucoup
d'autres contre notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, et s'il ne
l'anathématise pas, lui et ses écrits impies, ainsi que tous ceux qui le
protègent et qui le défendent, ou qui affirment l'orthodoxie de son
exégèse, ou qui écrivent en sa faveur ou en faveur de ses livres impies,
ou qui partagent les mêmes opinions, ou bien qui les ont partagées et
restent jusqu'à la fin dans cette hérésie, qu'il soit anathème » !
XIII.
E'i TIC àvTiTroieÎTai xwv àaeêûv <3\j-^'^çia.\i]x6.'nù'^ ©soBcopitou, xwv xaià vi\q
à)cr(6ouç Tiicxecoç, xa; xf^q ht 'Eçéco) xpwr^ç v.cii à^iaç cuvcSou, xal xou èv
aYioiç KupiXXou, y.al tôv t[3' aijxoû xei^aXatwv, %al Tcavxwv wv cuve^pâdiaTo
UTièp 0£oâa)pou 7,ai Necxopiou, xûv Suffaeêûv, /.al uiiep àXXwv xûv xà aùxà xoTç
TYjV auTWV àuéêstav, >tat Bi' aùxwv àaeêzXq y.aXeX xoùç r^ç 'Ey,y,XYja(aç Si§aGy.ol-
Aouç, Toùç xaô' uTTCGxatjiv TTjV evwtjiv Tou 6£ou Ao^ou çpovouvTaç xai 6jj,oXo-
xaxà r^t; àpOYJç 7c(aT£a)ç, y) xoO èv àyiotç RuptXXou, xai xôv 8a)§£xa aùioO
îi£(jpaXa(6)V, y,al èv iciaùifj aGeSda. TV^XEUTïjaavxaç *
6 xotouxoç àvâ6£[j,a laxw.
XIV.
E't Ttç dcvTiTOieîirai xriç IrtCToXYJç tt^ç \e-{o\xiYi]q Tuapà "ISa yeYpacpQat -jcpoç
MapYjv Tcv IlépaY/V, r^ç àpvoupivYiç |X£V tov Beov Ac^ov ex xriq àyîaç ôeoxoxou
xai àEi-rcapOévou Mapiaq caoxwOévTa àvOptoTuov Y£-^£v^G6ai, Xe-foùar,? 0£ t^i^cv
av6p(07uov £^ auT^ç '^{evrfi-qvai, bv vacv à7roxaX£Î, wç àXT^ov eTvai xcv 0£bv
Ao^o'' ^<^'' aXXov TOV àvSpwTiûv • xai tov èv à-^loiç KupiXXov tyjv op6-/)v twv
5(picrTtavwv tciutiv x'^pu^avTa oiaéaXXouTrjç wç alp£rixcv, xal 6[Jio((i)i; 'AtuoXXi-
vapto) TCO ouac£5£t Ypâ(j»avTa •
xal [ji,£[ji,9op.£VYjç ty]v èv 'Eçèaw xpwTYjv àfiœf
cuvoBov, (î)ç /wptç xpia£G)ç xal Çy^tyjœewç NEffToptov xaO£Acijaav xal Ta Sa)0£xa
•
xâçiXaia tcu èv à^îoiç KupîXXou à(j£6'^ xai èvavTia ty^ op6^ iziaiei àzov-aXei r]
aiJTY] àff£6Y]ç èTCiGToXY], xai èx§txet 0£OO(i)pov xal N£aT6piov xal Ta àaeêfi aùxwv
§6Y[j.aTa xal au-^-^pâiiixa-za. •
ei tiç toivuv t^ç £tp'^[X£VY]ç èirtaToXY^ç àvTiuoiEiTai,
xal \)/q àva6£iJ.aTi^£i aijTY]v xal toùç àvTi':i;c'.ou[j-£vouç aùifiç, xal Xéyo^ia.q aÙTY)V
opÔTjV Eîvat, Y) (J-époç auT^ç, xal YP*'|'*VTaç xal YpâcpovTaç UTuàp aLiTYJç ^ tûv
CHAPITRE III.
§ 275.
confirma tout ce que les saints Pères avaient décidé par amour
pour Dieu ^ » Cyrille de Scythopolis, qui a été contemporain
du 5' concile œcuménique, nous apprend en outre que l'em-
pereur avait lui-même envoyé dans les provinces les actes du
synode, et qu'il les avait fait signer par les évêques qui ne s'é-
taient pas rendus à Constantinople ^. —
Dans toutes les Églises
grecques et orientales de l'empire, ces signatures furent par-
tout données, presque sans aucune difficulté, et ce même Cyrille
parle en particulier d'une réunion ou d'un synode des évêques
de la Palestine à Jérusalem, qui se tint en 553, et qui approuva
à l'unanimité et confirma de cœur et d'esprit les décrets du
5' concile œcuménique. Alexandre d'Abila fut le seul à faire de
l'opposition sur ce point, aussi fut-il déposé. Enfin, Cyrille parle
(1) Zonare Annales, lib. XIV, c. 8, éd. Du Gange, Paris 1686 ; t. II, p. 68,
éd. Paris, p. 53, éd. Venet.
(2) Gyrilli Vita Sabce, c. 90. Cf. supra, g 267,
l'empereur cherche a obtenir que le ye CONCILE SOIT RECONNU. 521
(1) Leontius Byzant. de Sectis, act. VI, dans la Bibliotheca Patrum, Lug-
duni, t. IX, p. 669. — Walgh, Ketzerkist. Bd. VIII, S. 315.
(2) Victor Tunun. Chron. ad annum 553, dans Galland, Biblioth. Patrum,
t. XII, p. 231.
522 LE PAPE VIGILE CONFIRME LE V» CONCILE ŒCUMÉNIQUE.
§ 276.
NoRis, de Synodo V, dans l'édition de ses œuvres par Ballérini, 1. 1, p. 667 sq.
et Walch Ketzerhist. Bd. VIII, S. 810. —
Garnier {de V Synodo, dans l'édition
Œuvres de Théodoret, par Schulze, t. V, p. S87), a cherché à démon-
trer que la première de ces deux lettres pontificales (la seule, du reste, qu'il
ait connue) n'était pas authentique, mais il a été réfuté par les Ballérini
(NoRis, 0pp. t. IV, p. 1042 sq.) qui ont fait voir l'authenticité de ces deux
documents; de même Pagi, ad ann. 554, n. 4.
(3) Elle a dû être, à l'origine, écrite en latin, de même que toutes les
autres lettres du pape Vigile, et la traduction grecque que nous en avons,
est la traduction officielle, faite immédiatement après pour les Grecs. Le
latin qui accompagne maintenant le grec, n'est qu'une version de Marca.
LE PAPE VIGILE CONFIRME LE vc CONCILE ŒCUMENIQUE. 525
(1) Sur ce document, vgl. Walch, Ketzerhist. Bd. VIII, S. 103, 309, 321.
526 LE PAPE VIGILE CONFIRME LE V* CONCILE ŒCUMENIQUE,
voir que je persiste dans cette foi, et je regarde aussi comme né-
cessaire de vous expliquer l'affaire des trois chapitres, et de la
résoudre par une prudente promulgation de la sentence. » Le
pape raconte ensuite ce qui a trait à Tbas, et cherche à démontrer
que la lettre qui lui est attribuée et qui est adressée à Maris, n'a
pas été approuvée par le concile de Glialcédoine, que le contenu
de cette lettre se trouve bien plutôt en opposition avec la doctrine
de ce concile. Mais cette lettre, dit-il, est faussement attribuée
à Ibas, il a lui-même nié l'avoir faite, laissant entrevoir que les
eutychiens pouvaient bien la lui avoir imputée, ainsi qu'ils l'a-
(1) Vigile soutient en détail ce qui suit : a) Ibas a déclaré que les euty-
chiens lui avaient attribué à faux certains écrits; b) il a déclaré ne pas avoir
les opinions nestoriennes que ses adversaires lui supposaient, et cependant
les opinions énnses dans la lettre à Maris sont nestoriennes (?); c) en sup-
posant que l'évêque Ibas eût pu se disculper de toutes les accusations d'hé-
résie portées contre lui, il suflisait de cette seule lettre pour le convaincre
d'erreur (?),dans le cas où il en aurait été l'auteur; d) i'anathème contre
Nestorius et S' s principes, prononcé par Iba% est tout à fait en contradiction
avec le sens de la lettre à Mans (?); e; les premiers juges qui avaient siégé
à Béryte et à Tyr disaient qu'lbas n'avait pas été convaincu d'hérésie; mais
il aurait été facile de l'en convaincre s'il avait reconnu cette lettre, car ses
Ibas n'entendait pas par là la lettre, mais hien les diverses accusations por-
tées contre lui).
7à
LE PAPE VIGILK CONFIRME LE V CONCILE ŒCUMÉNIQUE. 527
toriser des votes émis à Chalcédoine par les légats du pape ou par
Maxime évéque d'Antioclie, Le vote des légats portait Relecta :
©ou xnq èutiJTo'X^ç, TOu 77po(jX,o[JMGGsvTO(; irapà Tou àvTioix,ou aiTOÛ, 6p6o-
ques n'avaient rien opposé à cela, mais ils y avaient même ad-
héré. (Cf. supra, § 272.) Le pape Yigile émettait donc, en ce
»
moment, une opinion tout à fait opposée à celle qu'il avait sou-
tenue antérieurement.
Il prononce ensuite, dans ce nouvel édit, un anatbème détaillé
§ 277.
cette réponse, que le mémoire avait été envoyé par des évê-
qiies : car Justinien se plaint de ce qu'ils se sont séparés des
autres évêques, et se sont orgueilleusement comparés aux
apôtres. L'empereur réfute ensuite toutes leurs objections, au
sujet de l'anathème contre les trois chapitres, montre et il
278.
pape Vigile.
(1) Victor Tunun. 1. c. ad ann. 554, 555, 556, 564.
£32 LE SCHISME DE LA HAUTE ITALIE, ETC.
(2) Pelagii I Epistolœl, 3, 4, 5, dans Mansi, t. IX, p. 712 sqq. et les frag-
ments de plusieurs lettres de ce pape éditées par Holstenius {ibidem, p. 730
sqq.). Rubeis a déjà prouvé, dans ses Monimenta Ecclesiœ Aquileinsis, p. 204
sqq. qu'en réalité ces quatre lettres et ces quatre fragments ne formaient
que trois lettres, et Walch {Ketzerhist. Bd. VIII, S. 337 f.) a suivi ce senti-
ment. Ces lettres et ces fragments ne se trouvent pas dans Hardouin.
(3) Celui-ci n'eut lieu qu'yen l'an 700 sous le pape Sergius. Cf. Ballérini,
in Noms, 0pp. t. IV, p. 963. —
Rubeis, 1. c. p. 216 et Walch a. a. 0.
S. 381. 335.
(4) PelaCtII I Episiolœ, 6, 7, 10, 16, dans Mansi, t. IX, p. 716, 717, 722,
728. Hard. n'a inséré que cette dernière lettre, t. III, p. 331.
VICTOIRE DES LONGOBARDS. CEUX DE MILAN REVIENNENT, ETC. 533
piscence.
§ 279.
ville de Gênes, qui n'était pas encore tombée à la merci des en-
nemis. Mais les villes qui ne furent pas prises, de même que
celles qui le furent, persistèrent, avec la même opiniâtreté, dans
leur séparation d'avec Rome et dans leur rejet du 5* concile œcu-
ménique. Toutes les espérances d'union commençaient donc à
s'évanouir, lorsque, après la mort d'Honoratus de Milan, arrivée
en 570, une partie des clercs de Milan, c'est-à-dire celle qui s'était
enfuie à Gênes, et qui formait la majorité, lui donna pour succès-
534 TENTATIVE D UNION AVEC LE SIEGE DE GRADO.
seur Laurentius 11^ tandis que les clercs restés à Milan choisirent
un certain Fronto, et, pour l'emporter sur son compétiteur, Lau-
rentius II renoua des relations avec Rome en 571, et fit remettre
au pape Jean une adhésion des plus précises [districtissimam
III
§ 280.
A la même
époque, on fit, dans l'est de la Haute-Italie, des
tentatives pour réconcilier avec l'Église les évêques schismati-
ques de la Vénétie et de l'Istrie, et en particulier ceux qui étaient
encore soumis à l'empereur. A leur tête se trouvait Elle, ar-
chevêque d'Aquilée, à Grado (le titre d'archevêque d'Aquilée
avait été conservé, même après la translation du siège) et Sma- ;
({) Voyez la lettre synodale écrite plus tard par les évêques de l'Istrie,
dans Mansi, t. X, p. 464.
(2) Voyez les deux lettres du pape Pelage II (elles sont à proprement
parler l'ouvrage de son diacre S. Grégoire le Grand) dans Mansi, t. IX,
p. 891-899, et p. 433 sqq. —
Hard. t. III, p. 414. Cf. Noms, 1. c. t. I,
p. 710 sqq.
(3) Ils se trouvent dans Mansi, p. 923 sqq. et ils y sont déclarés apo-
cryphes, à la p. 927; cette opinion a été partagée par Rubeis, Motium, Ecoles.
Aquil. p. 237 sqq. et par Walgh, a. a. 0. S. 364. Noms (1. c. p. 704) a
défendu ce synode; mais les Ballérini l'ont réfuté, en prouvant qu'il n'avait
réellement pas eu lieu. (Noms, 0pp. t. IV, p. 1055 sqq.)
536 s. GRÉGOIEE LE GRAND s'eMPLOIE POUR L'uNION.
§ 281.
§ 282.
(1) Gregorii m. Epist. lib. III. epist. 29 et 30, (auparavant lib. II,
epist. 29 et 30), dans l'édition des bénédictins de Saint-Maur t. II, p. 644
;
pape qu'il n'avait pas osé remettre à la reine la lettre qui lui était
destinée, parce qu'il y était question du 5'=synode œcuménique ;
283.
FIN DU SCmSBIE.
(1) Geegorii m. Epistol. lib. IV, epist. 38 (auparavant lib. III, epist. 37),
dans l'éàition des bénédictins de Saint-Maur, t. II, p. 718 ; dans Ma:,si,
t. IX, p. 1178.
^2) Gregorh m. Epistol. lib. IV, epist. 39, (auparavant lib. III, epist. 37).
FIN DU SCHISME. 541
(1) Cf. Noms, 1. 1, p. 748, 752, et les dissertations des Ballérini de Patriar-
chatus Aquil. origine, dans le quatrième volume de leur édition du cardinal
Noris, p. 1051 sqq., surtout p. 1068 sqq. et aussi PiUbeis, Monm. Ecoles.
Aquil. p. 287 sqq.
(2) Les évêques d'Aquilée, Maxime et Agatlion, qui, en 649 et en 679,
assistèrent aux synodes romains, étaient patriarches d'Aquilée-Grado, et
non pas de la scliismatique Aquilée; c'est ce que les Ballérini (t. IV, p. 964)
ont démontré contre Noris. Vgi. Walch, a. a. 0. S. 399.
(3) Beda Venerab. {de Temponim ratione c. 66) écrit sous ce titre : Chroni-
con sive de sex Iiujus seculi œtatibus ad ann. Gh. 708 Synodus Aquilejœ facta,
:
nunum, etc., a écrit que, pour plaire aux acéphales, Justinien avait
rejeté les trois chapitres du synode de Ghalcédoine. Les synodes
espagnols du vi^ et du vii^ siècle ne disent rien non plus du
5" synode, mais les relations avec Rome durent néanmoins se
renouer peu à peu* .
(1) Cf. l^ovd?,, Dissert, de synodo V, cap. ix, § 2, t, I, p. 690, et Natal. Alex.
Hist. eccles. seculi \ï, t. V, p. 439, éd. Venet. 1778.
DEPUIS LE CINQUIEME CONCILE OECUMENIQUE
JUSQU'AU
COMMENCEMENT DES DISCUSSIONS SUR LE MONOTHÉLISME
CHAPITRE PREMIER
284.
(1) DoM
Oeillier {Histoire générale des auteurs sacrés, etciParis 1748, t. XVI,
p. 737) et les auteurs de l'Histoire littéraire de la France (t. III, p. 247)
•comptent aussi les évêques Urbicus de Besançon et Avolus d'Aix parmi les
métropolitains; mais Besançon et Aix ne furent élevées au rang de métro-
poles que sous Gharlemagne (Wiltsgh, Kirch. Géographie und Statistik, Ber-
lin, 1846. Bd.I, S. 303). Dans les signatures du procès-verbal de ce synode,
les évêques de Besançon et d'Aix ne signent pas immédiatement après les
archevêques ils ne signent que beaucoup plus tard, ce qui prouve qu'ils
;
ofjicio) mais
; on doit lui accorder la communion.
S'il le fait, il sera six mois sans dire la messe, et celui qu'il aura
ordonné devra revenir à son maître toutefois celui-ci devra le
;
(1) Dans cette phrase le mot vel a le sens de et. Cf. supra, §164, 5* canon
du 2* synode d'Arles.
T. III. 35
646 SYNODES FRANCS DU MILIEU DU VI** SIECLE.
(i) Sur le sens de ce mot conversion, cf. § 237, 2'= canon du synode de
Lérida.
SYNODES FRANCS DU MILIEU DU Vl" SIECLE. 547
nécessaires à cela.
21. L'évêque doit s'occuper en particuher des lépreux , et
veiller à ce qu'ils aient de quoi se vêtir et se nourrir.
que lorsque son maître aura promis par serment de lui par-
donner.
(1) Sur cette expression cf. supra, § 113, canon 11 du 6® synode de Gar-
thage ;§ 201, canon 20 du concile de Ghalcédoine. :
548 SYNODES FRANCS DU MILIEU DU Vl" SIECLE.
(1) Le premier
se tint en 360 ou 361. Cf. supra, § 84.
Mansi, 1. c. p. 739.
(2) —Hard. t. III, p. 335, —
Sirmond, 1. c, p. 301.
(3) AiMoiNus, rfe ilfîVacufe 5. German?, dans Mansi, 1. c. p. 741. Note a dans
Binius.
f4) Cf. LE GoiNTE, Annales ecclesiastici Francorum, Paris 1665, t. I, p. 778.
Dom Geilmeu, I. c. 774, et Hist. littéraire de la France, t. III, p. 256.
SYNODES FRANCS DU MILIEU DU VI*' SIECLE. 551
celui qui a été ordonné perdra la dignité reçue {ab honore quem
acceperit remotus), et ne pourra pas vaquer aux fonctions qui
lui auraient été confiées, et celui qui aura' fait l'ordination sera,
pendant trois mois, exclu de la communion ^
la femme qu'il avait épousée avant son entrée dans l'état ec-
clésiastique 2.
(1) Dans la dernière ligne de ce canon tel qu'il se trouve dans Mansi, on
a par erreur mis privignœ au lieu de prœcipimus. Cf. Mansi, 1. c. p. 745.
(2) Les mots du canon et hi qui eas rapere aut competere voluerint ne sont
pas à leur place dans le texte ; ils appartiennent au premier membre de
phrase avant similiter.
(3) Le roi Glotaire a porté une ordonnance analogue dans sa Constitutia
554 SYNODES FRANCS DU MILIEU DU VI^ SIECLE.
§ 285.
qui aura ces sentiments, ou qui les soutiendra, devra être retranché
du corps de l'Eglise catholique, comme étant un membre gâté. »
lianistes ^.
(1) Dans Mansi, t. IX, p. 777. — Rxkq. t. II, p. 1429, sous la fausse sus-
cription ad Eutherium.
{Ti Les priscillianistes demandaient que l'évêque saluât le peuple par les
mots :i*aa:voèf 5, et que le prêtre saluât par les mots :i)o/?tmw5DO&î;'scum. Le synode
déclare que c'était là une innovation, et il avait raison dans ce sens que les
SYNODES ENTRE 560 ET 675. 659
l'hérésie du priscillianisme ^
chez le roi, Héraclius l'avait salué par ces mots Salve, rex gloriose. sedes enirn
:
Numquid Turonicam adiisti urbem ut papœ illins nohi-i salutem déferas? Uésci-
clius repartit Pater Léontius tuus, cum comprovincialihus episcopis, salutem
:
tibi mittit. Nous voyons par là que l'on donnait le nom de sedes npostolicœ aux
sièges métropolitains, puisqu'on le fait ici pour ceux de Tours et de Bor-
deaux. Dans leurs éditions des OEuvres de S. Grégoire de Tours, Ruinart et
l'abbé Migne, se fondant sur l'autorité d'un manuscrit, ont écrit Fiomo)iani au
lieu de Turonicam; mais c'est bien certainement à tort. Déjà cette expres-
sion papœ illius urbis laisse voir qu'il ne s'agit pas dans ce passage du pape
proprement dit.
T. nr. 36
562 SYNODES EN THE 560 Eï 575.
(1.) Mansi, t. IX, p. 786 sqq. — Hard. t. III, p. 354 sqq. — Sirmond, t. I,
2. Lorsqu'il s'est élevé des conflits entre des évêques, ils doi-
vent prendre dé's prêtres [presbyteros] comme arbitres et comme
conciliateurs. Celui qui ne se soumet pas au jugement porté par
ces arbitres et conciliateurs, librement choisis de part et d'autre,
doit être puni par le synode.
3. Ut corpus Domini in altari non in imaginario ordine, sed
sub crucis titulo componatur. Les uns traduisent : « Le corps du
Seigneur (c'est-à-dire les particules du pain consacré) ne doit pas
être placé sur l'autel dans un ordre quelconque, et d'après la fan-
taisie du prêtre, mais bien en forme de croix; » d'autres « Le corps :
du Seigneur ne doit pas être placé sur l'autel avec les images,
mais il doit être conservé dans l'intérieur de la croix*. »
4. Aussi bien dans les vigiles que pendant la messe, les laïques
ou de servante.
1 1 Tout évêque doit veiller à l'observation de la précédente or-
1" août, ils jeûnent trois jours par semaine, le lundi, le mer-
credi et le vendredi, toutefois à l'exception des malades.
Au mois d'août on donnera tous les jours le prandium, parce
qu'il non pas de fériés).
y a tous les jours les missœ sanctorum (et
Aux mois de septembre, octobre et novembre, on doit de nou-
veau jeûner trois fois par semaine, et au mois de décembre on
doit jeûner tous les jours jusqu'à la Noël. De la Noël à l'Epi-
phanie, on donnera tous les jours le prcmdium, parce que tous
les jours sont jours de fête. On exceptera cependant les trois pre-
miers jours de janvier, pour lesquels les saints Pères ont ordonné
des litanies particulières, afin de combattre les coutumes païennes.
Le 1" janvier, jour de la fête de la Circoncision, la messe doit être
chantée à huit heures. De l'Epiphanie au Carême, on jeûnera trois
fois par semaine.
18. En l'honneur de S. Martin, on doit, aussi bien dans son
église que dans les autres, suivre pour la psalmodie l'ordre sui-
vant: les jours de fête (d'après une autre variante œstivis diebus)
on doit chanter à matines six antiphones avec chacune deux
psaumes; pendant le mois d'août il y aura les manicationes (c'est-
à-dire le lever de meilleure heure, voy. Ducange, s. h. v.), parce
que dans ce mois sont les fêtes et les messes des Saints en sep- ;
rentrera dans la vie laïque. ne pourra chanter que parmi les lec-
11
et 119).
On ne doit pas prétexter qu'une vierge n'a pris l'habit (le voile)
que pour ne pas être forcée à contracter un mariage désavan-
t^geu}f : car les rois Ghildebert, Clotaire et G^aribert ont décrété
que nul ne devait s'emparpr d'une jeune fille malgré la volonté
de ses parents. Si une vierge craint qu'on ne lui fasse violeppe,
qu'elle se réfugie dans l'église, jusqu'à ce que ses parents puis-
sept la délivrer; elle pourra ensuite se marier; mais si elle
change d'habit, elle devra persister dans sa résolution. Au sujet
des veuves, on ne doit pas dire qu'elles peuvent se remarier,
parce qu'elles n'ont pas été bénies; il est vrai qu'il est défendu de
les bénir (cf. supra § 231, c. 21 d'Epaon) mais leurs vœux n'en
;
sont pas moins valides (cf. supra § 160, 27* canon du concile
d'Orange tenu en 441),
SYNODES ENTRE 560 FT 575. 567
tations de l'gvêque.
27. Ce n'est pas seulement un acte sacrilège, c'est même un acte
hérétique, qu'un évêque prenne de l'argent de ses clercs pour leur
conférer les ordres; c'est ce qui est prouvé dans le livre de Dog-
matibus ecclesiasticis (par Gennadius). L'un et l'autre, celui qui
a donné l'argent et celui qui l'a reçu, doivent être exclus de
l'Eglise jusqu'au prochain synode *
(1) Mansi, t. IX, p. 790 sqq. — Habd. t. III, p. 355 sqq. — Sirm. 1. c.
p. 329 sqq. — Bruns, p. II, p. 224 sqq. Cf. Dom Ceillier, t, XVI, p. 784 sqq.
568 SYNODES ENTRE 560 ET 575.
Mânsi, 1. c. p. 808.
(1) —
Hard. 1. c. p. 367. —
Sirmond, \. c. p. 343.
Mansi, 1. c. p. 810.
(2) —
Hard. 1. c. p. 370. —
Sirmond, 1. c. p. 345.
(3) Garsias Loaisa, qui a édité le premier les conciles espagnols (le cardi-
nal d'Aguirre est d'un siècle plus récent) croit qu'au lieu de 607, on doit
lire 600. Dans ce cas ce synode se serait tenu en 562.
(4) Imprimé dans d'AouiRRE, Conc. Hisp., t. II, p. 299 sqq. Mainsi, —
t, IX, p. 815 sqq. ~
Hard. t. HI, p, 373 sq.
SYNODES l'^NTRE 56 J JiT 575. 5G9
d'esclaves.
3. On doit conférer les ordres gratuitement.
4.Pour la petite quantité de balsame (le chrême) que l'évéque
donne aux églises pour conférer le baptême, on ne peut exiger de
redevance.
5. Lorsqu'on demande à un évêque de consacrer une église^ il
ne doit rien exiger pour cela; mais il peut recevoir un présent
qui lui sera librement fait. Il ne doit pas du reste consacrer une
570 SYNODES ENTRE 560 ET 575.
(1) Mansi, 1. IX, p. 865 sqq. — Hard. t. III, p. 402 sqq. — Sirmond, t. I,
p. 350 sqq.
572 SYNODES ENTRE 575 ET 589.
§ 286.
Ci) Gregor. Turon. Hist. Franc, t. V, c. 19. Imprimé dans Mansi, t. IX,
p. 875 sqq. —Hard. t. III, p. 406. —
Sirmond, t. l, p. 357.
(2) Gregor. Turon, Hist. Franc, t. VII, c. 16 et 19.
(3) Hist. âel'àcddèmie des inscriptions, t. XXI, p. 100-110.
SYNODES ENTRE 575 ET 589. 575
goire se purgea de toute accusation devant cette assemblée,
après avoir assuré sur la foi du serment qu'il n'avait en aucune
façon soulevé une pareille accusation contre la reine Frédé-
gonde; aussi fut -il déclaré innocent, et Leudastes, qui s'était
enfui, fut excommunié ^ Nous avons déjà parlé plus haut des
évêques Salomius et Sagittarius, et nous avonà raconté com-
ment ils avaient été déposés par un synode tenu à Lyon en 567,
et comment ils avaient été réintégrés sur leurs sièges par le
pape Jean III, Comme ils continuèrent à mener la même vie
criminelle le roi Gontran convoqua à leur sujet le 'i" sy-
,
rendit à l'Église les biens qu'il lui avait pris; aussi fut-il
relevé de l'excommunication qu'Iiéraclius, évêque d'Angoulême,
avait portée contre lui ^. Nous avons déjà parlé plus haut, dans
l'histoire de la discussion des trois chapitres, § 280, du prétendu
(1) Greg. Tur. Hist. Franc, t. V, c. 49 et 50; réimp. en partie dans Mansi,
t. IX, p. 930. —
Hard. t. III, p. 450. —
Sirmond, t. I,p. 369 Voyez Roisse- —
,LET DE Sauclières, Hïst. des Concil. t. II, p. 514, et les Ac^es de la province
ecclésiastique de Reims par le cardinal Gousset, 1842, t. I, p. 35, qui du reste
suppose que le synode s'est tenu à Braine près Soissons.
Tel est le récit de Grégoire de Tours [Hist. Franc, lib. V, c. 28 et
(2)
lib. IV, c. 43); Mansi, t. IX, p. 919; Hard. t. III, p. 447 Sirmond, t. I, p. 367.
(3) Mansi, 1. c. p. 921. —
Hard. 1. c. p. 448.
;
gieuses .
trente jours.
9. Du jour de la Saint-Martin j usqu'à Noël, on jeûnera les lundi,
(1) Voyez
la dissertation (en allemand) de Môhler sur Vaholition de Ves-
clavage, dans ses œuvres complètes, Bd. II, S. 119, et la dissertation du
D"^ Héfélé sur t esclavage da.nsle Kirchenlexikon «on Wetzer und Welte, Bd X
S. 215.
T, III. 37
578 SYNODES ENTRE 575 ET 589.
vent pas avoir chez eux de femmes qui ne soient pas leurs pa-
rentes, et ceux qui sont mariés ne doivent pas vivre avec leurs
femmes.
2. Lorsque des évêques donnent des lettres de recommanda-
fête de Pâques, qui doit durer six jours (à partir du jeudi saint,
jusqu'au mardi de Pâques exclusivement, il était défendu de
faire travailler les esclaves pendant ce temps); 3. à part le cas de
nécessité, nul ne devait être baptisé que le samedi saint 4 tous ; .
tion, décider sur les affaires des veuves et des orphelins, sans
(1) Cf. Noms, Hi%t. syn. quintœ, c. 10. edit. Ballérini, 1. 1", p. 784.
SYNODES ENTRE 575 ET 589. 581
un autre évêque Ursicin fut suspendu pour deux ans, parce qu'il
avait tenu le parti de Gondobald. Un évêque ayant prétendu que
les femmes ne pouvaient pas homo dans tout le sens
être appelées
du mot, fut repris par le synode. Enfin Prétextatus de Rouen lut
devant le synode les discours qu'il avait écrits en exil ^.
nuit commence à peu près vers six heures du soir. Mais en ac-
ceptant cette explication, il sera très difficile d'accepter le quia, et
de trouver une relation logique entre le premier et le second
membre de phrase ; car, à cette question : « Pourquoi les vigiles
ne doivent-elles pas se terminer avant sept heures du soir ? » ce
second membre de phrase répond « Parce qu'après minuit il :
ducitur, etils ajoutent que dans ces vigiliœ on doit lire les lectio-
pale.
14. On ne doit enterrer aucun cadavre dans le baptisterium.
15. On ne doit pas placer deux cadavres à côté l'un de l'autre.
586 SYNODES ENTRE 575 ET 589.
suicidés.
18. A part les cas de nécessité, on ne doit baptiser qu'à Pâques.
19. Un prêtre, ou un diacre, ou un sous-diacre, qui a déjà
mangé, ne doit pas exercer de fonctions à la messe, et ne doit
pas non plus rester dans l'église pendant que cette messe est
célébrée. (Les adstantes clerici devaient communier.)
20. Lorsqu'un prêtre, un diacre, ou un sous-diacre a commis
une faute charnelle, et n'est pas dénoncé à l'évêque ou à l'archi-
diacre par l'archiprêtre, celui-ci sera excommunié pendant un
an, et celui qui a commis la faute sera déposé.
21 Tout prêtre qui a reçu ne doit plus partager le
les ordres
lit de sa femme [presbytera] ou continuer à vivre avec elle. Il en
sera de même du diacre et du sous-diacre.
22. La veuve d'un prêtre, d'un diacre ou d'un sous- diacre ne
doit plus se marier.
23. Lorsqu'un abbé ne punit pas une faute grave commise par
un de ses moines, ou ne la dénonce pas à l'évêque ou à l'ar-
chidiacre, il sera en punition envoyé dans un autre couvent.
24. Aucun abbé ou moine ne doit aller aux noces.
25. Aucun abbé ou moine ne peut être parrain. (Une femme
est dfte commater du parrain de son enfant. Cf. Du Gange,
s. h. V.).
26. Aucun abbé ne une femme dans son
doit laisser entrer
couvent, pas même pour voir une solennité. S'il le fait, il sera
main couverte.
37. Elle ne doit pas non plus toucher la pale.
38-39. On ne doit pas aller avec un excommunié ou manger
avec lui.
§287.
(1) Toutes les collections des conciles ont oublié de mentionner ce sy-
node, à l'exception de la collection de Mansi (t. IX, p. 971).
(2) EvAGRius, Hist. eccles. t. VI, c. 7, et Greg. Magn. Episiol. t. V, in-
dict. XIII, Ep. 43, éd. Bened. t. II, p. 771. Cf. Pagi, ad ann. 588, n. 4-7. —
Mansi, t. IX, p. 971.
DANS LE TROISIÈME SYNODE DE TOLEDE, EN 589. 589
soit anathème.
16. Si quelqu'un approuve les écrits détestables que nous avons
publiés dans la douzième année du règne de Léovigild pour faire
passer les Romains à l'arianisme, qu'il soit anathème.
17. Si quelqu'un ne rejette pas, de la manière la plus éner-
gique, le concile d'Ariminum (cf. supra, §82), qu'il soit anathème.
18. Nous reconnaissons que nous avons quitté de la manière
la plus explicite l'hérésie d'Arius, pour nous attacher à l'Église
catholique. Nous professons la foi dont notre roi a fait profes-
sion devant le synode, et nous voulons l'enseigner à nos fidèles.
Que celui à qui cette foi déplaît, soit anathème, et Maran Atha
{lCorA^,n)'.
19-22. Si quelqu'un rejette la foi des synodes de Nicée, de
Gonstantinople, d'Éphèse et de Ghalcédoine, qu'il soit anathème.
23. Nous signons de notre propre main cette condamnation
des erreurs ariennes. Nous souscrivons aux définitions de chacun
de ces conciles de Nicée, de Gonstantinople, d'Éphèse et de Ghal-
cédoine elles contiennent la doctrine orthodoxe sur la Trinité
;
monde.
On cita ensuite une fois de plus et mot à mot les décrets portés
(1) 'èuv Maran Atha, vgl. Kirchenlex. von Wetzer und Welte. Erganzungs-
band. S. 761 ff.
DANS LE TROISIÈME SYNODE DE TOLEDE, EN 589. 591
de la manière suivante :
a donné aux moines ou aux églises de son diocèse, sans léser les
droits de sa propre église, doit être regardé comme définitive-
ment donné. Il doit également secourir les étrangers, les clercs
et les pauvres.
Avec l'assentiment de son concile, l'évêque peut changer en
4.
dont elles ne veulent pas, ou qui est repoussé par les parents.
Quiconque fait violence à une veuve ou à une vierge qui ont fait
vœu de chasteté sera excommunié.
Dans quelques Églises de l'Espagne, il s'est introduit un
11.
abus dans la pénitence, c'est-à-dire que l'on pèche tout à son
aise, et que l'on revient constamment demander au prêtre la ré-
conciliation. Cet abus doit cesser, et, conformément aux anciens
canons, quiconque se repent de sa faute, doit être d'abord exclu
de la communion, et se présenter souvent, ensuite, pour recevoir
en qualité de pénitent l'imposition des mains. Son temps de
pénitence passé, il peut, si l'évêque le trouve bon, être de nou-
•veau admis à la communion; mais si, pendant son temps de pé-
nitence, ou bien après, il retombe dans son ancien péché, il
subira les peines décrétées par les anciens canons.
12. Lorsqu'un homme veut faire pénitence, on doit d'abord
lui couper les cheveux, et s'il s'agit d'une femme, elle doit
c'-icinger d'habit : car il arrive souvent que le temps de la^péni-
tence une fois passé, on revient aux anciennes fautes "•
se faire servir par eux, et si ces esclaves ont été soumis à des
rites judaïques, ils seront affranchis, sans avoir besoin de payer
de rachat, et ils retourneront au christianisme. Le roi veut que
. ces prescriptions soient insérées dans les canons.
(1) On
doit, dans ce cas, une pénitence plus rigoureuse.
leur imposer
Cf. Aguirre, Concil. Rispan. 280 et 333. Collecion de Canones de la
t. II, p.
Iglesa espanola, par Gonzalez, Madrid 1849, t. II, p. 213 sqq.
DANS LE TROISIÈME SYXODE DE TOLÈDl-, EN 589. 593
15. Lorsque des esclaves du lise onL bâti et ont doté des
églises, l'évêque doit prier le roi de coDfirmer ce qu'ils ont
fait.
16. Les clercs et les juges civils doivent réunir leurs efforts
pourdétruire l'idolâtrie, qui est très-répandue en Espagne et dans
les Gaules.
17. Ils doivent également unir leurs efforts pour détruire cette
abominable coutume très-répandue, que les parents tuent les
enfants pour ne pas les nourrir.
18. Comme en Espagne les églises sont pauvres et éloignées les
unes des autres, on ne tiendra, tous les ans, qu'un seul concile
provincial (au lieu de deux). Conformément aux ordres du roi,
les juges et les employés du fisc devront aussi s'y trouver, le
l*"^ novembre, pour apprendre comment on doit traiter le peuple
(1) Tel est le texte fourni par plusieurs manuscrils ; le texte ordinaire
n'a pas de sens.
T. m. 38
594 LES DERNIERS SYNODES DU Vl'' SiÈCLE.
§ 288.
(1) Religiosus n'est pas synonyme de moine, mais bien de clerc. Voy
dans le paragr. suivant le canon i'^*' du synode de Narbonne.
(2) MANsi,t. IX, p. 777-1010. —
Hard. t. III, p. 467 sqq. Aguirre, 1. c. —
t. II, p. 338 sqq. —
Bruns, p. I, p. 210 et 393; Collecion de Canones, eto.
1. c. p. 256 sqq.
LES DERNIERS SYNODES DU Vl'' SIECLE. 595
on doit partager les psaumes qui sont trop longs, et dire. Gloria
Ptt^naprèschaque division. (Voyez plus loin, § 290, le 15' canon
du 4' synode de Tolède.)
3. Aucun clerc ne doit habiter sur la voie publique (à cause
des distractions).
4. Recommandation de du dimanche.
la célébration
5. D'après canon de Ghalcédoine
le 18* (le synode de Narbonne
(1) Mansi, t. IX, p. 1014. — Hârd. t. III, p. 491. — àguirrh, t. II, p. 385;
— Bruns, p. II, p. 59. Collecion de Canones, etc. p. 693 sqq.
596 LES DEKN1EH3 SYJNODES DU Vl^ SIECLE.
Grégoire de Tours [Hist. Franc. IX, p. 37) fait mention d'un sy-
node qui se tint à Sourci [Sauriacum) en 589 ou 590. Il permit à
Droctigisilus,évêque de Soissons, de rentrer dans sa ville épisco-
pale.CeDroctigisilus étant devenufou, quelques-uns prétendaient
que c'était une suite d'ivrognerie, d'autres une suite de sortilège.
Gomme l'évêque était toujours plus mal quand il était en ville,
et mieux lorsqu'il était à la campagne, il avait dû quitter Sois-
sons; ]a maladie ayant disparu, le synode le fit rentrer à Sois-
sons K
Une révolution qui eut lieu dans le couvent des religieuses de
Poitiers donna lieu dans cette en 589, à une réunion
ville, d'é-
(1) Mansî, t. IX, p. 1022. —Pagi, ad annum 590, n° 5. (Pagi parle en deux
endroits de cette année 590 ; mais le texte en question se trouve dans le pre-
mier passage où il parle de cette année.)
(2) Gregorii Magni Epwt. lib. I, Ep. 19, 20, et lib. Il, Ep. 18 et 19. —
MANSi,t. X p. 470.
(3) Greg. Turon. Hist. Franc, lib. X, c. 8. —
Mansi, t. X, p. 454. Hard. —
t. III, p. 527.
ces offices doivent être remplis par des clercs ou des moines,
3. Ceux qui administrent les biens de l'Église ne doivent pas,
et pour les pièces qui sont nécessaires dans ces cas, on ne devra
rien demander, sous quelque motif que ce soit, par exemple
comme pastellum (vulgairement pourboire). Si, après avoir reçu
les documents ou le pallium^ celui qui a été ordonné veut
(1) Gregor. Opéra, éd. Bened, t. II, p. 1288; également imprimée dans
Mansi, t. IX, p. 1226, t. X, p. 475. — Hard. t. III, p. 496. —
Sur la chrono-
logie de ce synode, voyez Pagi, ad annum 595, n. 4.
(2) Sur le tituhis et tUulos ponere, cf. Greg. Mag. Epht. lib. I, ep. 65, et uu
Gange, s. v. iiiulus 1.
600 LES DERNÎIERS SYNODES DU Vl'' SIECLE.
d'un autre côté, nous le leur refusons, nous priverons Dieu d'une
offrande qui lui revient. Dans cette alternative, il faudra, lorsqu'un
esclave demandera à entrer dans un couvent, examiner quelle a
été sa conduite antérieure, et si elle a été bonne, on devra lui per-
mettre d'entrer au couvent.
On ne sait si le pape Grégoire le Grand a traité dans ce même
synode l'affaire des deux prêtres Jean de Ghalcédoine et Atha-
nase, moine du couvent de Saint-Mile (Tamnaco en Lycaonio).
L'un et l'autre avaient été accusés d'hérésie auprès du patriarche
Jean de Gonstantinople, et ils avaient été condamnés par ses com-
missaires; mais ils en avaient appelé à Rome, et après que Gré-
goire eut tenu un concile à leur sujet, ils avaient été acquittés.
Leslettresde Grégoire concernant cette affaire (lib.YI,£'/).15,16,
17 et 66) appartiennent à la sixième année de son pontificat (595).
Le 17 mai de l'année 597, seize évêques de diverses provinces
ecclésiastiques de l'Espagne se réunirent en un synode dans l'é-
glise de Saint-Pierre et Saint-Paul à Tolède. Nous ne connaissons
que deux canons décrétés par cette assemblée le premier pour :
Mansi, t. X, p, 478.
(1) — riARn. t. III, p. 535. — Aguibre, t. II, p. 416.
(2)Mansi, 1. c. p. 479. — IIard. 1. c. p. 5^5. — AcumnE, I. c. p. 417.
Collecion de Canones, etc. 1. c. p. 699.
LES DERNIERS SYNODES DU Vl'' SIECLE. 601
par les ordres intermédiaires, et s'il n'y est resté le temps pres-
critpar les anciens canons. Si le clergé et le peuple ont élu et
présenté au métropolitain et à ses collègues dans l'épiscopat
deux ou trois candidats, celui-là sera sacré sur lequel tombera
le choix des évêques après qu'ils se seront préparés par le jeûne.
4. Une vierge qui a quitté l'habit du monde pour prendre
CHAPITRE II
§ 289.
que ce soit, porter atteinte aux biens d'un couvent s'il s'élève une
;
(1) Sur l'ancien calcul des Bretons, pour déterminer l'époque de la fête
de Pâques, voyez la dissertation du Dr Héfélé « Osterfeierstreii » (discussion
sur la fête de Pâques) dans le Kirchenlexikon, Bd. Vil, S. 888.
SYNODES ENTIŒ LES ANNEES GOO ET 630. 605
monie. (Gregor. Ep. lib. XII, Ep. 8 et 28). Nous ne savons pas
si ces synodes se sont réellement réunis.
L'année suivante 603, S. Désidérius, archevêque de Vienne,
fut déposé dans un synode de Chalon-sur-Saône, grâce aux in-
trigues de la reine Brunehaut et d'Aridius, archevêque de Lyon,
et Domnulus fut élu à sa place. Le roi Théodoric envoya en exil
(3)Gregor. M. Epist. lib. XI, epp. 55, 56, 57, 59, 60, 61, 63.
(4) Manst, t. X, p. 483 sqq. Mabillon, Annales
henedict. t. I, p. 233. Voyez
la dissert, du Dr Héfélé: Einfûhrung des Christ, im sûdwestl. Deutschand, etc.
(lutroduction du Christ dans le sud-ouest de l'Allemagne), S. 268.
QQ3 SYNODES ENTRE LES ATs'KÉES 600 ET 630.
TuR. Hist. Franc, éd. Migne, p. 618 et 622. Dans Mansi, t. X, p. 494. -
Hard. t. m, p. 542.
(2) Mansi, t. X, p. 495 sqq.
(3) Mansi, t. X, p. 502.
(4) C'est tout ce que nous savons sur l'objet de ce voyage de Mellitus.
Baronius suppose (ad ann. 610, n°^ 10 et 11) que Mellitus s'était rendu à
Rome pour faire constater officiellement par le pape le miracle qui avait eu
lieu lors de la fondation de l'abbaye de Westminster. Lorsque Sabareth,
roi d'Essex, faisait bâtir cette abbaye à Touest de la ville de Londres,
S. Pierre était descendu du ciel pendant la nuit et avait lui-même fait la
consécration de l'abbaye.
SYN'ODES ENTRE LES ANNÉES G 00 ET 630. 607
(1) Voy, ces actes dans Mansi, t. X, p. 503 sqq. — Hard. t. III, p. 543.
SYNODES ENTRE LES ANNEES 600 ET 630. 609
doit pas, même en vertu d'un ordre royal, ou d'un ordre émis
par le juge civil, toucher aux propriétés ecclésiastiques ou pri-
vées qu'il aura laissées ; mais l'archidiacre ou bien le clergé doi-
vent gérer ces biens, jusqu'à ce qu'on connaisse les stipulations
du testament.
8. L'archevêque et l'archidiacre ne doivent pas, ainsi que cela
est arrivé souvent jusqu'ici, prendre pour eux, ou pour leur
éghse, ce qu'un abbé, ou un prêtre,ou un autre serviteur de l'é-
glise a laissé [prœsidium. Cf. du Cange, s. h. v.) à une autre^égiise
[titulus); mais il doit fidèlement remettre cette succession à l'é-
glise même à laquelle elle a été donnée par le mourant.
9. Aucun évêque ne doit s'attribuer, ou recevoir de quelqu'un,
ou posséder les biens de clercs ou de laïques qui sont d'un autre
diocèse (peu importe qu'il s'agisse de biens ecclésiastiques ou
de propriétés privées), sous le prétexte qu'il faut défendre le
royaume, ou bien qu'il y a eu une (nouvelle) division des pro-
vinces (').
(1) Dans le texte latin de ce canon, il faut écrire le mot in avant regno-
rum, d'où est venue la variante interregnorum.
SYNODES ENTRE LES ANNÉES 600 ET 630. 611
canon 4 dans les affaires civiles, le juge ne doit rien faire contre
:
des clercs sans en avertir l'évêque, mais il le peut dans les af-
faires criminelles et lorsque la faute est publique. On fait cepen-
dant une exception en faveur des prêtres et des diacres. Lorsqu'il
s'élève des conflits entre les laïques et les clercs, ils devront être
jugés et par les juges par les supérieurs ecclésiastiques
civils et ;
(1) Mansi, t.X, p. 539 sqq. — Hard. t. III, p. 551 sqq. — Sirjiond, t. I,
Meaux'^).
On regarde comme un synode la réunion qui eut lieu à Kent
des trois évêques Mellitus de Londres, Laurentius de Cantor-
béry et Justus de Rochester, et dans laquelle ils se décidèrent à
quitter le royaume des Anglo-Saxons et à s'enfuir dans les
Gaules, parce que le paganisme avait repris le dessus dans les
royaumes de Kent et d'Essex ^.
Nous possédons encore un procès- verbal considérable et pro-
lixe sur un synode provincial que S. Isidore de Séville tint, avec
ses suffragants, le 13 novembre 619, dans l'église de Jérusalem
de sa ville episcopale [HispalensisII). Deux fonctionnaires royaux
et beaucoup de clercs assistèrent à cette assemblée, qui porta les
Mansi, t. X, p. 546.
(1) —
Hard. t. III, p. 555.
Mansi, I. c. p. 546.
(2)
(3) Tel est le récit de Bède le Vénérable, Hist. angl. Il, 5. — Mansi, t. X,
p. 555. Vi^l. ScHRODL,.a. a. 0. S. 55.
SYNODES ENTRE LES ANNÉES 600 ET 630. 613
ont été enlevés par la guerre pour être donnés aux évêchés d'As-
tigis, d'Elvire et d'Agabro (plus exactement Egabro).
2. La discussion qui existe entre les évoques d'Astigis et de
Gordoue, au sujet de la limite de leurs diocèses, sera réglée par
une commission.
3. Aucun clerc ne doit prendre de service dans une autre église
contre la volonté de son évêque.
4. Dans le diocèse d'Astigis, on a dernièrement ordonné lé-
vites des hommes qui avaient épousé des veuves. Ces ordina-
tions sont sans valeur.
5. Anianus, le défunt évêque d'Egabro, a ordonné un prêtre
et deux diacres en se contentant, parce qu'il était aveugle, de
leur imposer les mains, tandis qu'un prêtre lisait la bénédiction.
Ces ordinations sont sans valeur.
6. Le prêtre Fragitanus de Gordoue, qui a été injustement dé-
posé par son évêque, sera réintégré, et on déclarera qu'un prêtre
ou un diacre ne peut être déposé par un évêque seul, mais par
un concile provincial.
7. L'érection et la consécration d'un autel, de même que la
confirmation et la réconciliation solennelle d'un pénitent à la
messe, etc., ne peut avoir lieu que par un évêque, 'mais non par
un prêtre.
8. Elisée, affranchi de l'église d'Egabro, sera de nouveau con-
damné à l'esclavage ,
parce qu'il a nui à l'évêque et à l'église
d'Egabro.
9. Quelques-uns des évoques ici présents ont des laïques pour
(1) Mansi, t. X, p. 555 sqq. Hard. — t. III, p. 558 sqq.— Aguirre, t. II.
p. 462 sqq. Collecion de Canones, etc. I. c. p. 666 sqq. Cf. Pagi, ad ann,
619, n. 2.
(2) Mansi, t. X, p. 571.
SYNODES ENTRE LES ANNEES 600 ET 630. 615
chean croyait en outre que ce synode s'était tenu dans l'année 627
ou 629. Nous reviendrons plus tard sur ce point en écrivant
l'histoire des discussions au sujet du monothélisme *.
Il n'est pas possible de déterminer d'une manière exacte l'é-
seront déposés.
3. Les canons du synode général tenu à Paris sous le roi Glo-
taire doivent garder force de loi.
4. Les clercs doivent chercher à découvrir les hérétiques qui
§ 290.
les autres cas, chaque province peut tenir, le 18 mai, son concile
(2) Au lieu de iiona decembris, il faut lire nonis decembris. Cf. Mansi, t. X,
p. 649. Ferreras (iZz.sL de l'Egl. d'Esp. t. II, p. 367) suppose que, vu le grand
nombre de décrets portés par ce synode, il a dû siéger jusqu'en l'année 634.
(3) Ce symbole est ainsi conçu Secundum divinas Scripturas doctrinamque,
:
(Le mot missa qui se trouve dans ce canon ne signifie pas sim-
plement le mot messe, ainsi que nous l'avons démontré plus
haut au § 219.)
15. A la un des psaumes, on ne doit pas seulement, comme le
font quelques-uns, dire Gloria Patri, etc. mais bien Gloria et honor
Patri, d'après lepsaume 28, 2, et l'Apocalypse de S. Jean, 5, 13.
16.Dans les répons, on devra faire comme il suit s'il est gai, :
(1) Par laudes on entend ici ce verset suivi de Yalleluia qui dans la litur-
gie mozarabique suit immédiatement l'évangile, tandis que l'évangile et
Vapostolus (l'épître) ne sont séparés que par amen.
622 SYNODES ENTRE 630 ET 680,
de leurs œuvres.
la discipline
26. Lorsqu'un prêtre est préposé à une paroisse, il doit rece-
voir de son évêque un Liber officialis, pour bien connaître ses
fonctions. Lorsqu'il se rend aux Litanies, ou au concile diocé-
sain, il doit rendre compte de son administration à l'évêque.
27 Ces prêtres doivent faire serment entre les mains de l'é-
T. ui. 40
626 SYNODES ENTRE 630 ET 680,
(1) Le roi Suinthila avait soumis les Vascons et avait fait disparaître de
l'Espagne les derniers restes de la domination byzantine; aussi le royaume
des Goths s'était-il, sous lui, considérablement agrandi en force et en éten-
due; mais au bout de quelque temps Suinthila devint un tyran cruel, et fit
exécuter un très-grand nombre de personnes^ uniquement pour s'emparer
628 SYNODES ENTRE Ô30 ET 680,
l'a trahi, de même qu'il avait trahi Sisenand, sera exclu de la na-
tion, lui et les siens, et ses biens seront confisqués, à part ce que
le roi voudra bien lui laisser. — Le synode termine par la doxo-
logie ordinaire et par des vœux pour la santé et le bonheur
du roi.
de leurs biens. Une révolte éclata contre lui, dirigée par Sisenand, gouver-
neur de la Gaule Narbonnaise. Soutenu par le roi Dagobert, Sisenand organisa
une armée. Tout le monde abandonna Suinthila^ qui se décida à abdiquer la
couronne et le sceptre, pour pouvoir sauver sa vie, et Sisenand fut proclamé
roi à Tolède par le peuple.
(1) Mansi, t. X, p. 611-650. —
Hard. t. III, p. 575 sqq. —
Aguirre, t. II,
p. 477 sqq. —
Bruns, p. I. p. 220 sqq. —
Collecionde Canones de lalglesiaes-
pahola, par Gonzalez. Madrid 1849, t. II, p. 261 sqq. Voy. Florez, Espana
sagrada, t. VI, p. 160.
(2) Ferreras, Hist. de l'Egl. VEsp.M. II, S. 370.
Cf.
(3) Gomme l'édit publié par le roi après la célébration du synode est daté
du 30 juin 636, on peut conclure de là que le synode s'est tenu jusque vers
la fin de ce mois de juin.
(4) Les évêques qui assistèrent à ce synode appartenaient aux provinces
ecclésiastiques de Tolède (pour la plupart), de Tarragone, de Narbonne et
d'Emérita. Il n'y en avait pas des provinces de Séville et de Bracara; il
n'y avait non plus qu'un seul métropolitain, celui de Tolède.
n'ayant pas trait au monothélisme. 629
Mansi, t. X, p. 654.
(1) —
Hard. t. III. p, 598. —
Aguirre, t. II, p. 507.
— Bruns^ p. I. p. 245, et Collecion de Canones de la Iglesia espahola, par
Gonzalès. Madrid 1849, t. II, p. 318 sqq. Cf. Florez, 1. c. p. 167,
630 SYNODES ENTRE 630 ET 680,
Atha devant Dieu, et qu'il soit la proie du feu éternel. Enfin les
décisions portées au sujet des juifs par le 4® synode de Tolède,
sont confirmées.
4. Celui qui se sera fait conférer les ordres à prix d'argent
sera excommunié, et sera puni par la confiscation des biens^ lui,
chevelure, ils doivent être, même malgré eux, enfermés dans les
couvents parl'évêque; s'ils résistent, et ne veulent pas s'y rendre,
ils sont excommuniés, et l'évêque le sera de son côté, s'il se laisse
gagner par eux.
8. A l'exemple du pape Léon, nous permettons qu'un homme
encore jeune et marié qui, se trouvant en danger de mort, est
pas entré dans l'état de pénitent vient à mourir, avant que l'un et
l'autre ne se soient séparés pour garder la chasteté^ le survivant
ne doit pas se marier. Si la partie qui n'a pas reçu la bénédiction
de pénitence survit à l'autre, elle peut se marier, s'il ne lui est pas
possible de garder la chasteté. Du reste, l'évêque doit voir pour
chaque cas, et en ayant égard à l'âge, s'il doit dispenser de la
chasteté, ou s'il doit la prescrire.
Pour l'entrée en charge d'un nouvel évêque, les affranchis
9.
de l'Eglise et leurs descendants doivent lui montrer le document
de leur affranchissement. L'évêque doit le confirmer mais ils ;
(1) Il y a eu, à cette époque, dans les églises, de même que plus tard,
un Chorus conversorum. Cf. Du Gange, s. h. v.
(2j C'est ainsi que j'explique ce passage assez difficile, antequam ex con-
sensu ad continentiam eorum fuerit regressus. Dom Ceillier et d'autres commen-
tateurs n'ont pas mentionné ce passage.
632 SYNODES ENTRE 630 ET 660/
crime de lèse-majesté.
12. Tout homme qui trahira son pays sera excommunié et
condamné une longue pénitence. S'il reconnaît sa faute, avant
à
que la sentence d'excommunication ne soit portée, il pourra, par
l'intercession de l'évêque, obtenir sa grâce du roi.
13. On doit honorer les hauts fonctionnaires du palais.
14. Les serviteurs fidèles d'un roi ne doivent pas être amoin-
dris dans leurs dignités et dans leurs biens par le successeur ;
ont donné.
16. On ne doit pas agir au détriment des enfants du roi décédé,
mais leurs biens et leur repos doivent être assurés. Vient ensuite
l'éloge du roi Chintila.
17. Du vivant du roi, nul ne doit faire des plans sur la future
maintenue.
2. Les anciens canons conservent force de loi.
3. Aucun clerc ne doit avoir de rapport avec une femme qui
n'est. pas sa parente.
4. Il ne doit pas y avoir deux évêques dans une même ville.
On ne
5. doit pas confier à des gens du monde le gouver-
nement des biens d'une paroisse, ou bien les paroisses elles-
mêmes.
6. Nul ne doit mettre la main sur les biens de l'Église, avant la
décision du tribunal compétent [audientia, cest~k-diTeJudicium,
voy. Du Gange).
7 Lorsqu'un prêtre ou un abbé vient à mourir, ni l'évêque, ni
l'archidiacre, ni qui que ce soit, ne doit prendre quelque chose
des biens de la paroisse, ou du xenodochium ou du cou-
vent.
La pénitence est chose salutaire, et les évêques doivent
8.
en infliger une aux pénitents, quand ils ont terminé leur con-
fession.
9. Aucun esclave ne doit être vendu en dehors du royaume de
Clovis.
10. Si l'évêque d'une ville vient à mourir, les autres évêques
de la province, ainsi que le clergé et le peuple, ont seuls le droit
de lui choisir un successeur.
11. Les juges- civils ne doivent rien se permettre sur les pa-
roisses et les couvents sans l'invitation de l'abbé ou de l'archi-
prêtre
12.ne doit pas y avoir deux abbés dans un couvent.
Il
(1) Tel est à mon avis le sens de ce long et difficile premier canon. Les
autres commentateurs, comme dom Geillier, Florès, Ferreras, se sont contenu
tés d'en prendre telle ou telle partie.
n'ayant pas TEAIT AU MONOïHÉLISME. 637
dans laseconde moitié duix^ siècle, surtout parce que, à leur avis,
le contenu de ces canons indique une époque postérieure au
vii^ siècle, c'est ce qu'a fait par exemple Pommeraye dans ses Con-
cil.Rothomag. 1677. Dans sa nouvelle collection des Conciles de
Rouen [Concil provinciœ Rothomagensis 1717), Bessin a au con-
. ,
Mansi, t. X, p. 763.
(1) —
Hard. t. III, p. 619. —
Aguirïîe, t. II, p. 522. —
Collectio Can. eccl. Hisp. p. 411- —
Bruns, p. I, p. 259. —
CoUecion de Cano-
nés, etc. t. II, p. 353 sqq. Cf. Florbz, 1. c. p. 180. —
Ferreras, a, a. 0.
S. 381 ff.
638 SYNODES ENTRE 630 ET 680,
cruelle.
Le synode menaçait ensuite dans un style boursouflé ceux qui
pratiquaient la simonie de l'anathème et de la réclusion dans un
couvent; dans canon 4, il recommandait aux évêques les
le
Ferreras, a. a. 0. S. 393.
T. III. 41
642 SYNODES ENTRE 630 ET 680,
vêque ne doit pas employer pour lui cette troisième partie, elle
doit être consacrée aux réparations des églises; pour lui person-
nellement, l'évêque ne peut réclamer de chaque église que
deux solidi.
7.Les héritiers d'un évêque ou d'un clerc défunt ne doivent
pas eux-mêmes se mettre en possession de l'héritage.
8. Lorsqu'un clerc a injustement disposé d'une portion 'des
demander pour sa peine une livre d'or; si elle est pauvre, une
demi-livre. Le métropolitain n'a droit à rien.
10. Comme les clercs continuent à ne pas se conduire chaste-
ment, nous portons l'ordonnance suivante : lorsqu'un clerc, à
partir de l'évêque jusqu'au sous-diacre, aura eu des enfants, par
suite de ses abominables rapports avec une esclave ou avec une
affranchie, le père et lamère seront punis de la manière pres-
crite par les canons, et les enfants ne pourront pas hériter de
leurs parents, mais seront à tout jamais esclaves de l'église que
desservait le père.
11. Lorsque des esclaves de l'Église sont appelés à l'état ecclé-
N AYANT PAS TRAIT AU MONOTHELISME. 643
(1) Mansi, t. —
Hard. t. III, p. 972.
XI, p. 23. —
Aguirre, t. II, p. 573. —
Collectio Can. Hisp. p. 447.
eccl. —
Bruns, p.I, p.:29i. —
CoHecion de Canon,
de la Iglesa espahola, por Gonzales. Madrid 1849, t. II, p. 396 sqq. Cf. Florez>
1. c. p. 191. — Ferreras, a. a. 0. S. 400.
644 SYNODES ENTRE 630 ET 680,
au roi et àla patrie sera déposé; le roi seul peut lui pardonner.
3. Aucun évêque ne doit placer ses parents ou ses favoris à la
vêque, ne
ellesveulent pas la continuer, on les enfermera dans
des couvents. Elles devront émettre par écrit leurs vœux et se
couvrir la tête d'un pallium.
6. Lorsque des parents ont donné à un enfant la tonsure ou
Mansi,
(1) XI. p. 31. — Hard.
t. p. 977. — Aguirhe,
t. III, 579. t. II, p.
— CoUectio Can. Ecoles. Hisp. p. 455. — CoUecionde Canones de Iglesa espa- la
nola, 1.405 sqq. — Florez,
c. p. p. 195. — Ferreras,
1. c. 0. 403. a. a. S.
Mansi,
(2) XI, 62 sqq. — Hard.
t. p. p. 983 sqq. — Le Cointe,
t. III,
Annales Eccles. Franc, t. III, p. 375.
(3) Mansi, t. IX, p. 59.
(4) Mansi, t. XI, p. 118.
-
(5) Mansi, t. XI, p. 59. Hard, — t. Ili, p. 985, -^ Sirmond, fc. I, p. 495.
646 SYNODES ENTEE 630 ET 680
apôtre des églises des Scots, ne peut être comparé à Pierre, il est
juste que nous suivions plutôt Pierre que lui. » Aussi, à la suite de
cette conférence, toute la Northumbrie adopta la coutume ro-
maine. Le second point qui fut agité fut la manière de porter la
tonsure, et la pratique romaine eut encore en cela le dessus. Les
Scots qui étaient venus au concile, retournèrent immédiatement
dans leur pays^
Le 6 novembre 666, Proficius, métropolitain de la province
de Lusitanie, célébra, dans l'église cattiédrale de Jérusalem à
Emérita (Mérida), un synode provincial avec onze suffragants.
Ainsi que tous les autres synodes espagnols qui s'étaient tenus
depuis la conversion de la nation, celui-ci commença également
en donnant dans le canon 1 une profession de foi orthodoxe qui
n'était autre que le symbole de Nicée et de Gonstantinople, déjà
répété par le synode de Tolède le synode d'Emerita y ajouta le
;
(1) Beda, Hist. Angl. lib. III, c. 28. Imprimé dans Mansi, t. XI, p. 67. —
Hard. p. 994.
t. III, —
Vgl. Sghbodl Das erste : Jahrhunéevi der çnglischen
Kirche (le premier siècle de l'Eglise anglaise), 8. 117 ff-
n'ayant pas TEAIT au MONOTHÉLISME. 649
un diacre.
6. Lorsque le métropolitain engage un évêque de la province
à passer auprès de lui les fêtes de Noël ou de Pâques, l'évêque
doit obéir.
un évêque ne se rend pas au synode provincial, il sera
7. Si
(1) Le membre de phrase Oui sua plenissime sufficere possunt, n'est pas
:
qui n'a pas assez de revenus a droit à un tiers des revenus des églises de
campagne. Ce canon serait alors tout à fait d'accord avec le canon du syn.
de Carpentras (voy. plus haut ^ 239). —
Cf. Corpus juris canonici, c. 2
et 8, causa 10, queestio 3. —
Voy. 'aussi plus loin le 5^ canon du 16* concile
de Tolède.
N'AYANT PAS TRAIT AU MONOTHELISME. 651
18. Les prêtres des églises de campagne doivent, selon que les
A peu même
époque ou peut-être un peu plus tard,
près à la
Numérien, archevêque de Trêves réunit un synode , avec ,
dans son 18* canon que les synodes devaient toujours se tenir au
commencement de novembre. Il est vrai que le 4* synode de
Tolède voulut, dans son 3'
canon, indiquer une autre époque;
mais nous voyons que, nonobstant ce synode, ceux qui suivirent
se tinrent pour la plupart en novembre, et le 9* concile de
Tolède recommanda de nouveau de les tenir au commencement
de ce mois.
A ce 11* synode de Tolède se réunirent, le 7 novembre 675,
dans l'église de Marie, dix-sept évèques, deux Ireprésentants d'é-
sens les clercs qui leur sont soumis, et ils doivent en outre ins-
truire les ignorants dans cette science.
3. Le culte doit être partout exercé, comme dans la métro-
pole. Les couvents seuls peuvent avoir, avec la permission de
l'évêque, des officia particuliers.
4. On ne doit pas accepter les offrandes de ceux qui vivent
ils devront payer les compensations prescrites par les lois (ci-
viles) et, de son côté, l'Église les frappera d'une excommunica-
on ne doit pas prendre
tion temporaire. S'ils n'ont pas de bien,
les compensations légales sur le bien de l'Église, et on ne doit
pas non plus les vendre comme esclaves] (ainsi que cela avait
lieu pour les laïques insolvables), mais pour chaque 10 solidi
qu'ils auraient dû payer en compensation, ils feront 20 jours
de pénitence. Si un évêque s'est mal conduit avec la femme, ou
la fille, ou toute autre parente d'un grand [magnati) il perdra sa
dignité et seraexcommunié et exilé à tout jamais. On ne pourra
lui donner la communion qu'au lit de mort, 11 en sera de même
pour ceux qui ont commis un meurtre avec préméditation, ou
qui ont gravement insulté une personne haut placée.
6. Aucun clerc ne doit prononcer des jugements à mort, ou.
bien la peine de la mutilation.
7. Les évêques ne doivent punir leurs clercs que d'une ma-
nière légale.
8. Pour le baptême, la confirmation et les ordinations, ni l'é-
14. Lorsque cela est possible, tout clerc qui chante ou qui
offre (c'est-à-dire qui dit la messe) doit avoir auprès de lui un
aide qui peut prendre sa place, s'il vient à tomber malade.
^.>i
n'ayant pas trait au monothélisme. 657
tremper dans le vin le pain consacré, car la Bible parle (en ra-
contant l'institution de l'Eucharisiie) du pain et du vin comme
étant séparés. Dans le calice le vin devra être mêlé avec de l'eau.
3. Les vases de l'Église ne doivent pas être employés pour des
usages profanes. Il en sera de même des ornements des ,
Ci) Mansi, t. XI, p. 179 sqq. et Hard. t. III, p. 1038 sqq. où se trouvent
deux rapports sur ce synode. Vgl. Sghrôdl, a. a. 0. S. 164.— Lingard, 4-«^i-
yuités anglo-saxonnes, p. 105.
n'ayant pas trait au monothélisme. 659
LIVRE ONZIEME
LIVRE DOUZIÈME
LIVRE TREIZIÈME
LIVRE QUATORZIÈME
LIVRE QUINZIÈME
DEPUIS LE CINOUIÈM:-: CONCILE OECUMÉNIQUE JUSQu'aU
COMMENCEMENT DES DISCUSSIONS SUR LE MONOTHÉLISME.
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