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3
RECUEIL DE DOCUMENTS
DOCUMENTS POUR SUIVI
ECOLOGIQUE DU PROGRAMME
ENVIRONNEMENTAL
RAJERIARISON Charlotte
RAKOUTH Bakolimalala
malala
-2014-
TOHIRAVINA
3
-2014-
Table des matières
I- ETHNOBOTANIQUE
Misa L. RAKOTONDRAINA;
Approche quantitative des organismes Isabelle RATSIMIALA 347
mychoriziens d’Uapacadensifolia Leandr de RAMONTA
trois formations forestières de Vohimana
Herintsoa RAFATRO ;
Hajatiana
Criblage pharmacologique à la recherche RAKOTOARIMANANA ;
des composés antipaludiques à partir Baholy ROBIJAONA ; 357
des extraits bruts de feuilles de Phyllarthron RAHELIVOLOLONIAlNA,
bernierianun Jean François
RAJAONARISON ; Suzanne
RATSIMAMANGA,
MEMBRE DE LA COMMISSION DE LECTURE (TOHIRAVINA III)
RESUME
Des enquêtes sur les plantes alimentaires sauvages ont été menées
dans trois fokontany de la Commune rurale d’Andrafiabe, Région de DIANA,
province d’Antsiranana, Madagascar. Ces trois fokontany sont tous autour de la
Baie de Rigny : Ambolobozibe, Ambolobozikely et Sahankazo ambany. Des
questionnaires pré établis ont été posés aux 103 personnes de 14 à 60 ans. Dix
huit (18) espèces réparties dans 18 genres appartenant à 14 familles de plantes
sont inventoriées. Huit (8) espèces sont très importantes d’où la nécessite une
mesure de gestion rationnelle et de conservation selon la perception de la
population.
Mots clés : plantes alimentaires sauvages, Ambolobozokely, Ambolobozobe,
Sahankazo ambany, DIANA, Madagascar.
1- INTRODUCTION
Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Un
recensement en 2005 montre que 71,3% de la population vivent en dessous du
seuil de pauvreté; 73,2% de la population vivent en milieu rural dont l’agriculture
constitue leurs activités principales (PNUD, 2008).
Les pratiques culturales sont archaïques donc, peu productives
(Rakotoarison-Ramiliarisoa, 1993). La croissance démographique de l’ordre de
2,9% n’est pas compensée par l’augmentation de la production agricole (PNUD,
2008). Cette derniere arrive à peine à satisfaire la consommation familiale et ne
peut pas fournir d’excédent convertible en revenu monétaire. Une des réactions
des populations locales face à cette insuffisance de la production est de cueillir
des espèces comestibles de la forêt surtout pendant la période de soudure.
Cette cueillette exclut l’idée de prévision ou de gestion responsable pour une
utilisation pérenne (Andriantsiferana et Rajaonson, 1998).
Les espèces alimentaires sauvages sont sources importantes de
vitamines, de sels minéraux, de glucides, de protéines et de matières grasses
(Grubben et Denton, 2004).
1
I. Ethnobotanique
2- METODES D’ETUDE
Pendant les enquêtes, des questionnaires préétablis ont été posés aux
hommes et femmes entre 14 et 60 ans (Quivy et Van Campenhoudt, 1995,
Blanchet et al., 1987, Alexiades, 1996). La langue locale est alors strictement
utilisée et respectée pendant la collecte d’informations. (Grenier, 2003).
2
I. Ethnobotanique
Abondance : 0 : Eteint
3
I. Ethnobotanique
1 : Rare
2 : Abondant
3 : Sans avis
Importance : 0 : Pas
1 : Moyenne
2 : Très important
3 : Sans avis
Conservation : 0 : Pas
1 : Moyenne
2 : Très nécessaire
3 : Sans avis
Le nom local de la plante, la partie comestible, la préparation, la saison
de cueillette ont été demandés lors de l’enquête.
Des herbiers de références ont été faits et déposés dans les herbiers du
TAN à Antanarivo et aussi dans les herbiers du Centre National d’Application
des Recherches Pharmaceutiques (CNARP : Alexiades, 1996). La
détermination des noms scientifiques des plantes a été effectuée par les
auteurs.
3- RESULTATS ET DISCUSSIONS
Cent trois (103) personnes âgées de 14 à 60 ans ont été interviewées.
18 espèces réparties dans 18 genres appartenant à 14 familles de plantes sont
inventoriées. 5 espèces sont utilisées comme légumes, 13 espèces sont des
plantes fruitières et deux espèces sont à tubercules alimentaires.
4
I. Ethnobotanique
- Les trois autres sont des palmiers dont les jeunes pousses sont
consommées par la population locale. La collecte de ces jeunes pousses est
actuellement interdite par la communauté locale de base afin de mieux gérer
les ressources naturelles.
Période
Nom scientifique Famile Nom local de Préparation
récolte
Asystasia gangetica Les feuilles cuites avec de l'eau sont
Acanthaceae Anamalemy Déc-avr
(L.) T. Anderson utiliséescomme romazava
Les jeunes pousses du bourgeon terminal
Bismarckia nobilis Sans peuvent être cuites directement sans
Arecaceae Mokoty
Hildebr. & H. Wendl. saison préparation préalable ou on en fait de la
soupe
Colubrina asiatica Sans Les feuilles cuites dans de l'eau sont
Rhamnaceae Vahitsivory
Brongn. saison utiliséescomme romazava
Les jeunes pousses du bourgeon terminal
Hyphaene coriacea Satrana, Sans peuvent être cuites directement sans
Arecaceae
Gaertn. Babangy saison préparation préalable ou on en fait de la
soupe
Les jeunes pousses du bourgeon terminal
Phoenix reclinata Sans peut être cuit directement sans
Arecaceae Dara
Jacq. saison préparationpréalable ou on en fait de la
soupe
Le tableau n°2 présente la liste des plantes sauvages dont les fruits ou
une partie du fruit sont consommés par la population locale.
Trois espèces sont des lianes : Calopyxis eriantha, Landolphia myrtifolia,
Salacia madagascariensis.
Dix autres sont des espèces arborescentes ou arbustives : Adansonia
madagascariensis, Flacourtia ramontchi, Hyphaene coriacea, Mimusops
coriacea, Phoenix reclinata, Psidium guyava, Strychnos spinosa, Tamarindus
indica, Terminalia cattapa, Ziziphus jujuba.
5
I. Ethnobotanique
Période
Nom scientifique Famile Nom local de Indication
récolte
Adansonia Les graines sèchessont
Bombacaceae Voanabozo Mai-oct
madagascariensis Baill. comestible
Les graines sont consommées
Calopyxis eriantha Tul. Combretaceae Pistasiala
crues
Lamoty, Lamoty
Flacourtia ramontchi février- Le fruit mur est directement
Flacourtiaceae gomo, Lamoty
L'Hér. avril comestible
joby
Hyphaene coriacea Satrana, Le fruit sec est comestible à
Arecaceae Avril
Gaertn. Babangy l'état cru
Landolphia myrtifolia Le fruit mur est directement
Apocynaceae Vaheny oct- avril
(Poiret) Markgraf comestible
Mimusops coriacea (A. Mars- Le fruit mur est directement
Sapotaceae Anganaro
DC.) Miq. avril comestible
Le fruit mur est directement
Phoenix reclinata Jacq. Arecaceae Dara
comestible
Le fruit mur est directement
Psidium guyava Berg. Myrtaceae Gavo fev- mars
comestible
Salacia Le fruit mur est directement
Celastraceae Voankobobo Déc-juin
madagascariensis DC. comestible
Strychnos spinosa Le fruit mur est directement
Loganiaceae Mokotra Avril
Lam. comestible
Le fruit mur est directement
Tamarindus indica L. Fabaceae Madiro
comestible
Terminalia cattapa Le fruit mur est directement
Combretaceae Antafana
Linn. comestible
Le fruit mur est directement
Ziziphus jijuba Lam. Rhamnaceae Lamotimbazaha avril-sept
comestible
6
I. Ethnobotanique
Energie
Espèces Protéines Lipides Glucides Eau
en Kcal
D. acuminata 10,39 0,6 66 80 258,55
D. maciba 10,93 0,6 67 73 262,01
D. nako 5,35 1,92 64,23 96 295,6
D. fandra 5,27 2,3, 70,51 97 323,82
D. bemarivensis 3,43 1,36 94,55 90,5 382,91
Source : RAKOTOARIMANANA, 2000
7
I. Ethnobotanique
8
I. Ethnobotanique
PLANCHE I : Histogrammes de fréquence des réponses en fonction des statuts (d’abondance, d’importance et de conservation de
Dioscorea seriflora et Psidium guyava
Dioscorea seriflora
43,69 93,20
70,00 60,19
100,00
Fréquence en %
45,00 60,00
Fréquence en %
40,00 25,24
Frequence en %
80,00 50,00
35,00 25,24
40,00 21,36
30,00 60,00
25,00 30,00 13,59
40,00 2,91 3,88 4,85
20,00 5,83 0,00 20,00
15,00 10,00
10,00 20,00
5,00 0,00
0,00
re
ce e
is
M as
0,00
né nn
ai
av
nt
is
e
ss
as
e
nn
av
rta
is
nt
s
re
t
oy
ein
an
av
da
ye
Ra
po
S
an
Et
o
on
im
ns
s
M
rè
Ab
Sa
ès
T
Tr
Etat d'abondance de Etat de
Etat d'im portance de conservation de
Dioscorea seriflora
Dioscorea seriflora Dioscorea seriflora
Psidium guyava
Fréquence en%
60,00
Fréquence en
nt
is
re
ne
as
ce ne
is
t
is
Tr M as
t
e
in
an
av
rta
ai
av
ar
av
en
né en
P
P
te
ss
nd
R
po
ns
ns
E
ès oy
oy
s
bo
an
im
Sa
Sa
M
A
ès
Etat d'abondance
Tr
Etat de
de Psidium guyava Etat d'im portance de conservation
Psidium guyava Psidium guyava
9
I. Ethnobotanique
PLANCHE II : Histogrammes de fréquence des réponses en fonction de statut (abondance, Importance et conservation) de Flacourtia
ramontchiet Strychnos spinosa
Flacourtia ramontchi
fréquence en
Fréquence en
80,00 50,00 60,00
70,00 40,00 50,00
60,00 40,00 14,56 15,53
%
30,00
%
50,00 30,00
40,00 6,80 20,00 0,00 0,97 20,00 0,97
30,00 4,85 1,94 10,00 10,00
20,00 0,00
10,00 0,00
0,00 s ne is
po e
re
is
Pa
Sa ant
ai av
nn
Pa
en
av
t nt ss n s
rt
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ar
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ns
o e
Et
e da av M éc Sa
M
R
im
n
bo an
s sn
s
è
è
A S Tr
Tr
Etat de conservation
Etat d'abondance de Etat d'importance de de Flacourtia
de Flacourtia ramontchi
Flaourtia ramontchi Flacourtia ramontchi
Flacourtia ramontchi ramountchi
Flacourtia ramontchi
Strychnos spinosa
Fréquence
70,00 50,00 33,98 80,00
Fréquence en %
en %
60,00 40,00 60,00
50,00 40,00 12,62 5,83
30,00 0,97
40,00 17,48 9,71 1,94 20,00
20,00
30,00 7,77 0,00
20,00 0,97 10,00
0,00 s e e is
10,00 Pa enn ai r av
0,00 s ne nt is o y s
s n s
Pa en rta av M éc e Sa
nt e
an
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ei ar av o p n n
Et R nd s M im Sa ès
o n ès Tr
Ab Sa T r
Etat de
Etat d'abondance de Eta d'importance de conservatiion de
Strychnos
Strychnos spinosa
spinosa Strychnos
Strychnos spinosa
spinosa Strychnos
Strychnos spinosa
spinosa
10
I. Ethnobotanique
PLANCHE III : histogrammes de fréquence des réponses en fonction de statut (abondance, Importance et conservation) de Landolphia
myrtifolia et de Salacia madagascariensis
Landolphia myrtifolia
F ré q u e n ce
60,00 60,00
Fréquence
32,04 60,00 18,45
50,00 50,00
en %
21,36 50,00
en %
en %
40,00 40,00 40,00 9,71
6,80 30,00 0,97 30,00 1,94
30,00 0,97 0,97
20,00 20,00 20,00
10,00 10,00 10,00
0,00 0,00 0,00
nt e t
ar an vi
s s n e nt is Pa
s
n e re vi s
ei R nd s a Pa en rt a av en ai a
Et o n y o s o y
ss a ns
o p n M e
Ab Sa M im Sa né
c S
s
Etat Tr
è r ès
T
Etat d'importance Etat de conservation
d'abondance de
de Landolphia de Landolphia
Landolphia
Landolphia myrtifolia de Landolphia myrtifolia de Landolphia myrtifolia
myrtifolia myrtifolia
Salacia madagascariensis
80,00
72,82 60,00 40,78
54,37 80,00 70,87
Fréquence
50,00 70,00
Fréquence
70,00
Fréquence en
40,00 60,00
en %
60,00 20,39
en %
30,00 50,00
50,00 18,45 20,00 2,91 0,97 40,00 7,77
30,00 1,94
%
40,00 10,00
30,00 5,83 2,91 0,00 20,00
20,00 10,00
po e 0,00
is
Tr Mo as
S tan
im enn
10,00
av
P
re
0,00
ce e
s
is
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Pa
n
an
ai
av
n
ss
ye
ns
t
nt
in
is
Tr Mo
ar
Sa
av
da
e
né
R
Et
on
ns
ès
Ab
Sa
11
I. Ethnobotanique
4- CONCLUSION
Dix huit (18) espèces de plantes alimentaires sauvages sont inventoriées
et utilisés dans le nord de Madagascar. Selon les villageois, 8 espèces sont très
importantes, une seule espèce se raréfie du fait de l’extraction excessive. Cette
espèce nécessite une meilleure gestion en vue d’une utilisation pérenne. Il est
nécessaire de valoriser ces espèces non seulement pour leurs valeurs
nutritives importantes mais aussi pour la possibilité d’amélioration du revenu
familial.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
12
I. Ethnobotanique
13
I. Ethnobotanique
RESUME
1- INTRODUCTION
De nos jours, dans les pays en voie de développement, les plantes
médicinales sont considérées comme une des composantes essentielles de la
vie quotidienne. Les populations africaines ont eu recours à la médecine
traditionnelle pour leurs besoins sanitaires. A Madagascar, l’utilisation des
plantes à des fins thérapeutiques est très répandue surtout en milieu rural.
14
I. Ethnobotanique
2- MILIEU D’ETUDE
La forêt de Vohibe se trouve dans la Commune Rurale d’Ambalabe,
District de Vatomandry, Région Atsinanana.
3-METHODE D’ETUDE
15
I. Ethnobotanique
16
I. Ethnobotanique
- une enquête collective qui s’est déroulée avec les hommes (dans le
Lapa, dans les écoles ou en plein air).
• Réalisation de l’enquête
Les enquêtes se sont déroulées sous forme d’entretiens semi-directs
avec des questions semi-ouvertes, ouvertes ou parfois fermées (Martin, 1995).
Cette approche permettait de garder une certaine flexibilité dans la
conversation et d’ouvrir les échanges avec l’informateur.
Pour l’identification des espèces sur terrain, deux méthodes ont été adoptées :
17
I. Ethnobotanique
Les critères suivants ont été retenus pour le choix des espèces cibles :
Existence des menaces sur l’espèce : les pressions et les menaces exercées
sur les espèces sont principalement anthropiques ; les cataclysmes naturels
tels que le cyclone sont aussi importants ;
Afin d’évaluer les espèces les plus utilisées et les mieux appréciées par
la population, l’indice d’utilisation de chaque espèce a été calculé selon la
formule de Lance et al. (1994) :
18
I. Ethnobotanique
Les données ont été ensuite traitées sous forme de tableau pour
faciliter leur exploitation. Ces informations ont été, par la suite, analysées pour
faire ressortir les espèces à étudier.
TR = Nr / Ns x 100
19
I. Ethnobotanique
4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Les résultats obtenus montrent effectivement que les personnes les plus âgées
ont plus de connaissances en plantes médicinales par rapport aux autres
classes d’âges.
20
I. Ethnobotanique
[51-60]
[31-40]
Pourcentage%
[21-30]
<20
0 5 10 15 20 25
• Parties utilisées
Dans la zone d’étude, presque toutes les parties de la plante comme les
feuilles, l’écorce, la tige, la racine et les fruits sont utilisés. Le pourcentage
d’utilisation des feuilles est très élevé : 66%, l’écorce à 11%, les tiges à 9% et la
racine à 6%. Les bourgeons, les latex et autres sont utilisés à une proportion de
8% (figure n° 3). Sur leterrain,
terrain, on a remarqué que les utilisateurs ont tendance
à arracher la plante entière au lieu de s’intéresser uniquement à la partie
souhaitée (principalement les feuilles).
21
I. Ethnobotanique
Autres
Autreparties
partie 8%
Racine 6%
Tige 9%
Ecorce 11%
Feuille 66%
Tableau 1:: Liste des espèces cibles avec leurs indices d’utilisation
• Mode de préparation
Pour préparer les
es recettes, la population a recours à differents modes
de préparation dont principalement la décoction qui constitue le mode de
22
I. Ethnobotanique
Grattage 0,50%
Broyage 14%
Decoction 86%
23
I. Ethnobotanique
5- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
5-1- Discussions
Enquêtes ethnobotaniques
Il était très difficile d’obtenir des informations précises, surtout auprès
des tradipraticiens car leurs connaissances sont parfois couplées avec une
forte croyance spirituelle secrète. La méfiance de certains tradipraticiens induit
ainsi à la rétention d’informations. Ils veulent garder le secret de leurs recettes
pour les transmettre plus tard à un des membres de leur famille.
L’utilisation de la feuille dans la médecine traditionnelle ne présente
pas une menace alarmante pour les espèces cibles bien que le taux d’utilisation
est élevé (65,73%). Par contre, le taux d’utilisation de l’écorce (10,59%) est
assez inquiétant. L’écorce joue un rôle important pour la protection de la plante
car elle constitue l’enveloppe protectrice des végétaux contre les agressions
externes. Par conséquent, son exploitation abusive et incontrôlée constitue une
menace pour l’espèce. Et aussi, l’utilisation des racines même à un taux faible
(5,91%), surtout le déracinement, constitue un danger pour la plante car la
pérennité de l’espèce n’est plus assurée et on assiste à un déclin passif des
ressources. Le mode de collecte et la forte utilisation de certaines espèces
peuvent contribuer à la dégradation de la biodiversité végétale.
24
I. Ethnobotanique
25
I. Ethnobotanique
26
I. Ethnobotanique
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
27
I. Ethnobotanique
RESUME
Les plantes médicinales les plus utilisées par les hommes (sexe
masculin) dans la commune rurale de Mahabo- Mananivo ont été obtenues à
partir des enquêtes ethnobotaniques effectuées dans les 10 Fokontany de la
commune. Ces espèces peuvent guérir de nombreuses maladies courantes
ainsi que les infections sexuellement transmissibles. La collecte des plantes
médicinales effectuée par les villageois ne présente aucune influence
destructive à la survie des espèces médicinales. Le risque de disparition est
causé essentiellement par la perte d’habitat attribuée aux activités
anthropiques. Pour d’éventuelle conservation du site, des mesures relatives à la
conservation de la forêt et à la multiplication de ces espèces devraient être
entreprises en vue de pérenniser l’utilisation des plantes médicinales.
Mots clés : ethnobotanique, plante médicinale, Agnalazaha, Mahabo-
Mananivo.
1- INTRODUCTION
La richesse floristique de Madagascar est reconnue à l’échèle mondiale
dont le taux d’endémicité spécifique s’élève à 96% (Schatz, 2001). Le peuple
malgache utilise des plantes pour subvenir à leurs besoins quotidiens. En
matière médicinale, de nombreuses espèces sont utilisées comme des
remèdes efficaces pour guérir les maladies. Ce fait est actuellement
prédominant surtout en milieu rural vue l’insuffisance des infrastructures
sanitaires et les prix très élevés des médicaments. Pour le cas de la commune
rurale de Mahabo-Mananivosituée à l’extrême Sud de Farafangana (région
Atsimo Atsinanana), la fragilité sanitaire des villageois locaux est accentuée par
la sous–alimentation et la pauvreté. Vue l’insuffisance des données disponibles
sur l’utilisation des plantes médicinales locales, l’étude ethnobotanique des
plantes médicinales collectées par les hommes (sexe masculin) dans la forêt
d’Agnalazaha au cœur de la commune est nécessaire afin d’évaluer la richesse
ainsi que les pressions et menaces existantes. C’est la raison pour laquelle
cette étude a été menée afin de fournir des données scientifiques de base pour
28
I. Ethnobotanique
conserver les plantes médicinales et orienter les utilisateurs vers une gestion
plus rationnelle dans ce site nouvellement créé. Ainsi il est important de :
connaître les noms vernaculaires des espèces médicinales employées
par les hommes ainsi que leurs utilisations thérapeutiques pour évaluer leurs
diversités et leurs abondances;
connaître les parties prélevées et leurs quantités pour évaluer les
pressions et menaces qui pèsent sur les espèces;
sélectionner les espèces médicinales autochtones et / ou endémiques
les plus utilisées par la population locale.
2- MILIEU D’ETUDE
La forêt littorale d’Agnalazaha est localisée dans la commune rurale de
Mahabo-Mananivo, District de Farafangana, Région Atsimo Atsinanana.
La forêt d’Agnalazaha se trouve sur des sols sableux parsemés de sols
tourbeux dans les bas fonds marécageux.
Le climat est du type perhumide chaud et caractérisé par des
précipitations (2706 mm) et des températures (23°05 C) moyennes annuelles
élevées (Donque, 1975). La végétation climacique est une forêt dense humide
sempervirente de la Série à Anthostema et à Myristicaceae présentant des
particularités édaphiques.
3- METHODES D’ETUDE
La collecte des informations sur les plantes médicinales a été réalisée
par voie d’enquêtes ethnobotaniques.
Modes d’enquête
Pour permettre aux villageois d’exprimer librement leurs connaissances
et leurs opinions sur la médecine traditionnelle, les enquêtes se sont déroulées
sous forme de conversation libre sans structure et sans règle afin d’obtenir les
informations nécessaires suivant les objectifs. Les questionnaires ont été
préalablement préparés pour pouvoir poser les questions de façon indirecte au
cours de la conversation.
Collecte d’échantillons
La collecte d’herbiers des plantes citées par les villageois au cours des
enquêtes a été organisée avec les guides locaux qui connaissent les plantes
par leurs noms vernaculaires. L’objectif de cette collecte est d’avoir la liste
floristique des espèces médicinales inventoriées. Les échantillons collectés ont
été émis en herbiers pour la détermination.
Le choix des espèces médicinales les plus utilisées est basé sur les
critères suivants :
29
I. Ethnobotanique
4- RESULTATS et DISCUSSIONS
Les enquêtes ethnobotaniques menées dans la commune de Mahabo-
Mananivo ont permis d’obtenir des informations relatives aux réalités existantes
sur le domaine de la phytothérapie locale. Le nombre depersonnes enquêtées,
le taux de réponses obtenues, les catégories de plantes médicinales connues
ainsi que les perceptions villageoises sur ces plantes sont pris en compte dans
la présentation des résultats.
Bilan des enquêtes
Deux cent soixante onze (271) hommes ont été interviewés au cours
des enquêtes. L’âge des enquêtés illettrés a été estimé par eux-mêmes; le
minimum d’âge est de 17 ans, l’âge maximum est estimé à 70 ans. Sept pour
cent (7%) ont moins de 25 ans, quarante cinq pour cent (45%) appartiennent
aux tranches d’âge entre 25 à 45 ans et quarante huit pourcent (48%) ont plus
de 45 ans. Notons que les femmes peuvent donner également des informations
sur les plantes spécialement utilisées par les hommes surtout pour les espèces
utilisées pour traiter les maladies courantes comme les angines, les maux de
ventre, les plaies et les furoncles. Cent quatre vingt dix neuf (199) femmes ont
été interviewés au cours des enquêtes.
Les enquêtés ont révélé au total 102 espèces de plantes médicinales qui
se répartissent dans 53 familles et 96 genres. Ces plantes peuvent guérir 34
maladies courantes et les infections sexuellement transmissibles. Le nombre de
personnes enquêtées par Fokontany ainsi que le taux de réponses obtenues
sont présentés sur le tableau 1.
30
I. Ethnobotanique
31
I. Ethnobotanique
Partie prélevée
Fleur, fruit et graine 3%
Tige et latex 9%
Ecorce de la tige 5%
Racine 2%
Tubercule 1%
Figure 1 : Pourcentage
ourcentage d’utilisations des parties prélevées des plantes
médicinales recensées.
Les utilisateurs n’utilisent jamais la plante entière pour guérir les
maladies ; seulement quelques parties sont prélevées prélevées pour les besoins
familiaux. La partie la plus utilisée est le rameau feuillé (78% des collectes) ; ce
mode de prélèvement ne présente pas d’influencedestructive
d’influencedestructive qui pourrait
pourrai
engendrer directementent le risque de disparition de l’espèce.
l’espèce. Les autres parties
partie
de la plante comme la tige et le latex, l’écorce de la tige ne sont utilisées
qu’avec un taux respectif de 9% et 5%.
La quantité prélevée varie d’un collecteur à l’autre suivant leur besoin.
Personne ne pratique la collecte massive destinée à la vente sur su les marchés
32
I. Ethnobotanique
publics locaux. Les utilisateurs prélèvent une quantité assez abondante pour la
mise en réserve, séchée dans leur foyer (Olax thouarsii ou Ambihitry et
Physena madagascariensis ou Resojo) pour éviter la pénurie en cas d’urgence.
Espèces les plus utilisées par les hommes
Dix (10) espèces médicinales ont été choisies comme étant les plus
utilisées en tenant compte de leur indice d’utilisation respectif (Tableau 2).
D’après ce tableau, on peut classer les espèces cibles en deux
catégories suivant leur indice d’utilisation respectif:
Huit (8) espèces sont classées très connues et très utilisées par les
utilisateurs locaux. C’est le cas de Phyllarthron madagascariense, Quassia
indica, Ficus reflexa, Physena madagascariensis, Petchia madagascariensis,
Vernoniopsis caudata, Potameia incisa et Olax thouarsii.
Deux (2) espèces sont moyennement connues et moyennement utilisées à
savoir Morella spathulata et Tambourissa castri-delphinii.
Tableau 2: Indice d’utilisation de chaque espèce cible.
33
I. Ethnobotanique
Parmi les dix (10) espèces ciblées, trois (3) espèces sont utilisées pour
les maladies des hommes sur le fonctionnement de l’appareil génital à savoir
Phyllarthron madagascariense, Quassia indica, Petchiamadagascariensis. Ces
trois espèces ont des vertus aphrodisiaques pour atténuer les fatigues lors des
travaux journaliers et pour lutter contre l’impuissance. Le soin des maladies
courantes comme les angines, les maux de ventre et le paludisme se fait par
l’utilisation des plantes médicinales à usages courants (Potameia incisa,
Physena madagascariensis, Vernoniopsis caudata, Ficus reflexa, Morella
spathulata et Tambourissa castri-delphinii). Les hommes sont plus exposés aux
maux de dents (fatigue), plaies, furoncles, entorses à cause des travaux
quotidiens. Les maladies attribuées à la sorcellerie sont traitées spécialement
avec les plantes médico-magiques en consultant le tradipraticien.
5- CONCLUSION
L’étude des plantes médicinales les plus utilisées par les hommes dans
la commune rurale de Mahabo-Mananivo a permis de collecter des informations
dans le domaine de la phytothérapie au niveau local et le type d’habitat des
espèces les plus utilisées. Au cours des enquêtes ethnobotaniques, 271
hommes et 199 femmes ont été interviewés, une dizaine d’espèce a été
sélectionnée comme les plus utilisées par les hommes pouvant guérir diverses
maladies courantes et les maladies de l’appareil génital des hommes. Les dix
(10) espèces les plus utilisées sont rencontrées dans la Nouvelle Aire Protégée
d’Agnalazaha à savoir Phyllarthron madagascariense, Quassia indica,
34
I. Ethnobotanique
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Allorge, L., 2008.- Plantes de Madagascar. Atlas.Ulmer.224p.
Boiteau, P., & Allorge, L. ; 1993.- Plantes médicinales de Madagascar, ACCT-
ICSN-KARTHALA. 135p.
Donque, G., 1975- Contribution géographique à l’étude du climat de
Madagascar Antananarivo. Thèse de doctorat. Paris. 468p.
Jouy, A., 2006.- Glossaire Botanique Illustré. Société Française
d’Orchidophilie, 58p.
Keith, D.A., 1997. - An evolution and modification of world conservation union,
Red List criteria for the classification of extinction risk in vascular plant.
Conservation biology. 325p.
Lance, K., Krenyien, C. & Raymond, I., 1994. - Extraction of forest products
quantitative of park and buffer zone and long term monitoring. Report to
park delimitation unit, XCS/PCDIM, Tananarive.pp 1-105.
Long, G., 1975.- Diagnostic phyto-ecologique et aménagement du territoire.
Masson, Paris, Tome 1 : 252 p ; Tome 2 : 222p.
Perrier De La Bathie, H., 1921.- La végétation malgache. Annales du Muséum
Colonial Marseille. 226p.
Pousset, J. L., 1986.- Plantes médicinales Africaines- Utilisations pratiques /:
Ellipse. Paris. 156p.
Rajeriarison, C., & Faramalala, M. H., 1999.- Nomenclature de formations
végétales de Madagascar- ANGAP.Antananarivo. 42p.
Schatz, G.E., 2001. Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanical Garden,
Kew et Missouri Botanical Garden.R. Linklater, 503p.
REMERCIEMENTS
Noustenons à remercier le Département de Biologie et Ecologie Végétale de
l’Université d’Antananarivo ainsi que le Missouri Botanical Garden (MBG) et les
35
I. Ethnobotanique
36
Ethnobotanique
AnnexeII : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo – Mananivo.
Nom Indice
FAMILLE Nom scientifique Partie utilisée Maladies traitées Habitats
vernaculaire d'utilisation
ACANTHACEAE Justicia rhodoptera Kamarary feuille Rougeole Savane 75%
ACANTHACEAE Barleria alluaudii Laingopatsy feuille Jaunisse Forêt littorale 23%
AGAVACEAE Agave rigida Taretragasy feuille Fortifiante Savane 10%
ANACARDIACEAE Manguifera indica Manga gasy écorce Maladie dentaire Plante cultivée 53%
ANNONACEAE Annona muricata Sarisoky feuille Maux de ventre Savane 15%
APHLOIACEAE Aphloia theiformis Fandramana feuille Paludisme, accouchement Forêt littorale 64%
APOCYNACEAE Tachiadenus carinatus Sofin'akanga feuille et tige Jaunisse Savane 43%
APOCYNACEAE Gerbera mangas Kabokala feuille Accouchement Formation dégradée 52%
APOCYNACEAE Petchia madagascariensis Tandrokosy feuille Aphrodisiaque, épilepsie Savane et forêt littorale 68%
APOCYNACEAE Catharanthus lanceus Voneny feuille Cicatrisant Savane 41%
ARACEAE Typhonodorum lindleyanum Via fruit La gale Marécage 53%
ARALIACEAE Schefflera longipedicellata Membiloha feuille Asthme Forêt littorale 12%
ASCLEPIADACEAE Gomphocarpus fruticosus Tsipaky fruit La gale Savane 56%
ASTERACEAE Helianthus annuus Tanamasoandro feuille Maux de ventre Savane 54%
ASTERACEAE Siegesbeckia orientalis Ahitrak'akondro feuille Fanintona, maux de ventre Champ de culture 52%
ASTERACEAE Bidens pilosa Traka feuille Cicatrisante Savane 65%
ASTERACEAE Vernonia exserta Seva feuille La gale Savane 13%
ASTERACEAE Helichrysum faradifani Aferombohitry feuille Diarrhée Champ de culture 61%
ASTERACEAE Psidia altissima Dinga feuille Fatigue Savane 75%
jeune feuille et bourgeon
ASTERACEAE Vernoniopsis caudata Maranitratoraky Plaie Forêt littorale 65%
terminal
ASTERACEAE Elephanthopus scaber Ambora feuille Maux de ventre Savane 32%
ASTEROPEIACEAE Asteropeia multiflora Manoky mena feuille Accouchement Forêt littorale 65%
Phyllarthron
BIGNONIACEAE Retsiriky feuille et jeune rameau Fatigue, aphrodisiaque Forêt littorale 75%
madagascariense
BROMELIACEAE Ananas sp. Voafandra gasy feuille Syphilis Plante cultivée 41%
37
Ethnobotanique
AnnexeI : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo – Mananivo (suite)
Nom Indice
FAMILLE Nom scientifique Partie utilisée Maladies traitées Habitats
vernaculaire d'utilisation
Cinnamosma
CANNELACEAE Fotsinana feuille, écorce Accouchement Forêt littorale
madagascariensis 57%
CARICACEAE Carica papaya Vapaza feuille Diarrhée Plante cultivée 81%
CHENOPODIACEAE Chenopodium ambrosioides Taimbototsiloza feuille Asthme Plante cultivée 65%
COMBRETACEAE Terminalia mantaly Atafana feuille Albumine Plante cultivée 15%
CONVOLVULACEAE Ipomea batata Bokala feuille Asthme Plante cultivée 16%
CRASSULACEAE Kalanchoe prolifera Silafafa feuille Asthme Savane 23%
Formation
DIOSCOREACEAE Dioscorea sp. Bodoa tubercule Anti-brûlure
dégradée 49%
ERICACEAE Erica sp. Anjavidy feuille et tige Soin des enfants malnutris Savane 65%
ERICACEAE Agarista salicifolia Arongampanihy feuille La gale Forêt littorale 25%
EUPHORBIACEAE Voacanga thourasii Kaboky feuille Accouchement Marécage 35%
EUPHORBIACEAE Croton sp. Tsavadika feuille Accouchement Forêt littorale 46%
EUPHORBIACEAE Suregada boiviniana Lelangana feuille Paludisme Forêt littorale 57%
EUPHORBIACEAE Jatropha multifada Savoa feuille Toux Plante cultivée 49%
EUPHORBIACEAE Macaranga obovata Mokarana feuille Maux d'estomac Forêt secondaire 24%
feuille et
FABACEAE Albizia gummifera Bonara Maladie dentaire Forêt secondaire
écorce 65%
FABACEAE Cassia tora Saringaza feuille Paludisme Savane 69%
FABACEAE Cajanus cajan Ambatry feuille Accouchement Savane 58%
FABACEAE Intsia bijuga Hitsy écorce Accouchement Forêt littorale 13%
FABACEAE Desmodium ramossi Sindida feuille La gale Savane 58%
FABACEAE Mimosa pudica Ramiria feuille Jaunisse Savane 89%
FABACEAE Mimosa latispinosa Remoro feuille Maladie dentaire Savane 78%
Viguieranthus
FABACEAE Ambilazo feuille Anti effet surnaturel des sorciers Forêt secondaire
cylindricostachys 46%
GINZIMBERACEAE Hediycium sp. Longoza feuille Paludisme Marécage 48%
38
Ethnobotanique
AnnexeII : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo – Mananivo (suite)
Nom Indice
FAMILLE Nom scientifique Partie utilisée Maladies traitées Habitats
vernaculaire d'utilisation
HYPERICACEAE Harungana madagascariensis Arongana feuille et jeune tige Maux d'estomac Forêt secondaire 37%
LAMIACEAE Ocimum gratissimum Romba feuille Accouchement Savane 79%
LAURACEAE Potameia incisa Kangy feuille et écorce Cicatrisante, entorse Forêt littorale 71%
LAURACEAE Cinamomum sp. Kanely gasy feuille Grippe et paludisme Plante cultivée 52%
LILIACEAE Dracaena reflexa Fananara feuille Entorse Forêt littorale 46%
LILIACEAE Dianella ensifolia Kajà rano feuille et tige Accouchement Zone humide 59%
LOGANIACEAE Strychnos spinosa Votaka racine Maux de ventre Savane 67%
MALVACEAE Sida rhombifolia Siditry feuille Plaie Savane 45%
MALVACEAE Urena lobata Tsipaky feuille Plaie Savane 25%
MELASTOMATACEAE Tristanum virusianum voatrotroky feuille Paludisme Savane 67%
MELASTOMATACEAE Clidemia hirta Mazambody feuille Lèpre Foret secondaire 86%
MELIACEAE Melia azedarach Voandelaka racine Cysticercose Plante cultivée 75%
MENISPERMACEAE Burasaia australis Angoto feuille Maux de ventre, plante médico-magique Foret littorale 48%
MINISPERMACEAE Casmanthera uviformis Rangatsara tige lianescente Hernie, plante aphrodisiaque Forêt sur latérite 65%
MONIMIACEAE Tambourissa castri-delphinii Ambora be feuille Maux de ventre Forêt littorale 57%
MORACEAE Artocarpus incisa Soanambo feuille Maladie dentaire, ventre Plante cultivée 59%
MORACEAE Ficus antandronarum Mandresy feuille Accouchement Forêt littorale 46%
MORACEAE Ficus sp. Amonta feuille, latex Maux d'estomac Forêt littorale 13%
MORACEAE Ficus reflexa Laza feuille, latex Entorse Forêt littorale 65%
MORACEAE Streblus dimepate Manorovelo feuille Plante médico-magique Forêt littorale 11%
MYRSINACEAE Morella spathulata Hazosihay feuille et tige Maladie dentaire Forêt littorale 59%
MYRISTICACEAE Brochoneura acuminata Rara feuille La gale Forêt littorale 9%
MYRTACEAE Eugenia sp. Rotra feuille Paludisme Forêt littorale 15%
MYRTACEAE Eucalyptus globulus Kininy feuille Grippe Plante cultivée 42%
MYRTACEAE Psidium cattleyanum Angavombaza feuille Diarrhée Savane 68%
MYRTACEAE Melaleuca quinquinerva Kininy bonaky feuille Maux de tête, grippe Marécage 86%
MYRTACEAE Psidium goyava Angavo gasy feuille Maux de ventre Savane 89%
MYRTACEAE Eucalyptus sp. Kininy manitra feuille Grippe et paludisme Cultivée 45%
39
Ethnobotanique
Annexe II : Liste des plantes médicinales recensées au cours des enquêtes ethnobotaniques à Mahabo – Mananivo (suite)
Nom Indice
FAMILLE Nom scientifique Partie utilisée Maladies traitées Habitats
vernaculaire d'utilisation
MYRTACEAE Syzygium emirnense Rotra feuille Accouchement Forêt littorale 14%
MYRTACEAE Syzygium aromaticum Jirofo feuille Maladie dentaire Plante cultivée 92%
MYRTACEAE Eugenia sp. Angavosira feuille Maux de ventre Savane 68%
NEPENTHACEAE Nepenthès madagascariensis Kapilanomba feuille et tige Accouchement, syphilis Marécage 74%
NYMPHEACEAE Nymphea stellata Tatamo fruit Aphrodisiaque, furoncle, tension Aquatique 23%
OLACACEAE Olax thouarsii Ambihitry feuille et tige Contre l’effet surnaturel des sorciers Forêt littorale 60%
OLACACEAE Olax emirnensis Soazanahary feuille Accouchement Forêt littorale 62%
OLEACEAE Noronhia emarginata Randra feuille Asthme Forêt littorale 13%
ORCHIDACEAE Angraecum sp. Velomihato feuille Paludisme Forêt littorale 46%
PASSIFLORACEAE Passiflora sp. Garana drely feuille Tension Savane 68%
PASSIFLORACEAE Paropsia foetida Tabiripsiso feuille Hernie Savane 79%
PHYSENACEAE Physena madagascariensis Resojo tige et racine Angines Forêt littorale 70%
POACEAE Imperata cylindrica Teny feuille Hernie Savane 59%
POACEAE Stenotaphrum dimidiatum Ahipisaka feuille Maux de tête, grippe Savane 48%
POACEAE Eleusine indica Ahitrombilahy feuille Entorse Champ de culture 65%
POACEAE Sigesbeckia orientalis Ahitrak'akondro feuille Accouchement Champ de culture 75%
ROSACEAE Rubus rosifolius Vandroy feuille Diarrhée Champ de culture 61%
RUBIACEAE Breonia cf, chinensis Valotry feuille Plaie Forêt littorale 16%
RUTACEAE Citrus aff, aurantifolia Voangy gasy feuille Diarrhée Savane 86%
SALICACEAE Homalium perrieri Tsilaitry feuille Anti-effet surnaturel des sorciers Forêt littorale 21%
SAPINDACEAE Nephelium litchi Letsia feuille Maladie dentaire Cultivée 65%
SCHIZEACEAE Lygodium lanceolatum Dito feuille et tige Plante aphrodisiaque Savane 71%
Savoka et forêt
STRELITZIACEAE Ravenala madagascariensis Fontsy pétiole Plaie
dégradée 26%
SIMARUBACEAE Quassia indica Rembiky feuille Plante aphrodisiaque Marécage 72%
ULMACEAE Trema orientalis Vakoky feuille Accouchement Forêt secondaire 53%
VERBENACEAE Lantana camara Radriaky feuille Plaie Savane 67%
40
Ethnobotanique
RÉSUMÉ
Les enquêtes effectuées dans les régions occidentales malgaches (région
de Menabe et région du Boeny) ont permis de mettre en évidence l’existence de
sept formes de D. alata différenciées selon la perception des paysans : ovibe, ovy
fantaka, ovy voay, ovy fotsy, ovy toko, bemako et bodoa. La technique de culture
des ignames se fait encore d’une façon traditionnelle. Cette culture se fait selon le
système de végéculture (mélangées à d’autres cultures) dans les jardins de case,
dans les champs de culture, dans les baiboho ou dans les jachères. Les ignames
cultivées font partie des plantes vivrières et se prêtent à différentes utilisations. Les
tubercules sont consommés, en tant que collation ou substitut du riz, lors des
périodes de soudure. Les feuilles sont aussi utilisées dans la pharmacopée
traditionnelle : pour la cicatrisation des brûlures ou diverses plaies et dans le
traitement de certaines maladies. Par ailleurs, certains paysans vendent les
ignames pour subvenir à leurs besoins quotidiens. La meilleure connaissance de
Dioscorea alata, une plante cultivée longtemps négligée, permet d’envisager
l’amélioration du mode d’exploitation et d’utilisation de cette espèce qui pourra être
vulgarisée auprès de la population malgache dans le contexte de sécurité
alimentaire.
1- INTRODUCTION
Les ignames ou Dioscorea (Dioscoreaceae) sont des plantes, cultivées ou
sauvages des pays tropicaux (Asie, Afrique et Amérique). Les espèces cultivées,
représentées par D. alata et D. esculenta originaires de l’Asie et/ou du Pacifique,
ont été cultivées par les malgaches dans de véritables champs (Perrier de la
Bâthie, 1925). Avant le 18ème siècle, elles constituaient l’alimentation de base des
premiers malgaches ayant peuplé l’île mais elles ont été supplantées par le riz et
d’autres plantes à racines et tubercules (Raison, 1992). Ainsi, l’igname est tombée
en désuétude au profit de ces autres ressources dont la culture s’avérait être plus
facile. Or, il a été démontré scientifiquement que les ignames sont plus
41
Ethnobotanique
2- MILIEUX D’ETUDE
Les études ont été effectuées dans la région occidentale de Madagascar
où les ignames occupent une place importante dans la vie de la population locale.
Les enquêtes ethnobotaniques ont été réalisées dans la région du Menabe :
Morondava, Mahabo et Miandrivazo (entre 19°58’ et 20°24’ de latitude sud et
44°25’ et 44°41’ de longitude est) et la région du Boeny avec les villages inclus
dans le MNP (Madagascar National Parks) d’Ankarafantsika (entre S : 16°08’ et
16°20’ et E 46°44’ et 46°52’).
• Methodes
Des enquêtes ethnobotaniques ont été menées individuellement ou par
groupe (focus groupe). Ce dernier a permis d’enrichir les informations tout en
faisant participer chaque enquêté par des échanges d’idées sur les ignames et leur
culture. Diverses questions ont été formulées de manière à obtenir le maximum
d’informations sur les formes d’ignames cultivées tels que la perception paysanne
de la valeur des ignames cultivées, leurs systèmes de culture et leurs utilisations.
Ces enquêtes ont été effectuées auprès de différentes catégories de personnes :
des cultivateurs, des chefs de famille, des femmes de ménage, des enfants et
42
Ethnobotanique
4- RESULTATS
4-1- Différentes formes d’ignames cultivées
Toutes les ignames cultivées sont appelées ovy par les paysans, ce qui les
distingue des ignames sauvages ou oviala. Pour différencier les différentes sortes
d’ignames cultivées, les paysans ajoutent au terme ovy un adjectif qualificatif relatif
aux caractéristiques du tubercule (couleur de la chair, forme ou taille du tubercule).
Sept formes d’ignames cultivées ont été recensées, quatre à Ankarafantsika
(ovibe, ovy fantaka, ovy voay et ovy lava) et trois dans la région du Menabe (ovy
toko, bemako et bodoa) :
43
Ethnobotanique
- ovy toko : c’est la forme d’igname cultivée rencontrée à Morondava qui est
appelée ovy toko (ou igname en tas) car ca elle se vend à l’étalage par tas de
tubercules mais non par pesage comme la vente d’autres tubercules (ovy ( hatoko
rehefa amidy fa tsy lanjaina na afatra)
afatra ;
- bemako (ou betoaka) : le mot bemako veut dire à Morondava « qui fait
beaucoup déféquer » et le mot mo betoaka est propre aux ignames cultivées de
Miandrivazo. Il possède un tubercule, unique ou au nombre de deux, de grande
taille et présentant des bosses à sa partie proximale. La forme du tubercule
ressemble au caïman. Les bulbilles sont de forme arrondi
arrondie.
e. La chair du tubercule
est de couleur jaunâtre. La tige est pourvue d’épines et les feuilles sont arrondies.
Le tubercule de bemako possède une odeur typique ;
- bodoa : à la différence de bemako,, ilpossède de nombreux tubercules plus
minces et allongés surr un même pied. Les bulbilles ont plutôt une forme allongée.
La chair du tubercule est de couleur blanchâtre. A Miandrivazo, l’absence d’odeur
fait du bodoa l’igname plus appréciée que le bemako.. La tige ne présente pas
d’épines et les feuilles sont plutôt allongées.
44
Ethnobotanique
Mais actuellement, aucune culture ni tradition particulière n’est restée aux ignames
cultivées dans la région occidentale malgache.
En présence de sol naturellement meuble tel que les baiboho (sol limono
argileux), l’apport de fertilisant n’est pas indispensable. Au moment du déterrage,
les paysans se contentent de récolter la partie consommable du tubercule et de
laisser la corme dans le trou rebouché pour servir de semence l’année suivante.
Certains paysans peuvent ne pas replanter la corme, mais laissent simplement
l’igname se régénérer par ses bulbilles. Ces dernières tombent naturellement au
sol, s’enracinent et donne naissance à un nouveau tubercule. Cependant, la taille
d’un tubercule issu de la corme est deux fois plus importante que celle d’un
tubercule issu d’une bulbille au bout d’une année.
45
Ethnobotanique
b. Lieux de culture
Les ignames poussent dans presque tous les types de milieu, quelles que soient
les conditions écologiques. La culture d’ignames ne se fait pas suivant un
aménagement spécifique ni dans des champs particuliers mais elles sont
généralement mélangées à d’autres cultures ou en végéculture. Les ignames sont
cultivées dans différents milieux :
- dans les jardins de case qui sont des terrains clos aménagés auprès des
habitations destinés généralement à la culture maraîchère, à la culture des arbres
fruitiers et à quelques plantes d’agréments. Ainsi, les haies de la cour et les jeunes
arbres fruitiers (annonier, manguier, tamarinier, …) servent naturellement de tuteur
aux ignames ;
- dans les champs de culture de taro, de manioc et de maïs où le sol est bien
entretenu par les cultivateurs. Pourtant, il n’existe pas assez d’arbres pouvant
servir de tuteur dans ces lieux, ce qui pourra avoir une influence sur le rendement
en tubercule d’ignames ;
- dans les baiboho quisont des terres alluviales destinées surtout à la
riziculture. Bien qu’aucun entretien ne soit apporté à la culture, le tuteurage est
assuré par les arbres ou arbustes qui se trouvent autour des rizières et les
ignames se développent de manière optimale à cause de la fertilité du sol. Tous
les paysans ont affirmé que les baiboho sont de loin les endroits où on trouve le
plus grand nombre de pieds d’ignames cultivées (jusqu’à 500 pieds) car elles se
régénèrent et se multiplient par les innombrables bulbilles qui tombent à la surface
du sol. Ceci est dû à la fertilité du sol dans les baiboho ;
- dans les parcelles de culture laissées en jachère. Les ignames sont
cultivées surtout dans les jachères sous forme de savanes arborées ou arbustives
appelées monkaala où les plantes ligneuses servent naturellement de tuteur et
vont permettre un bon développement des ignames.
4-4 Utilisations
a. Utilisations alimentaires
L’igname peut se prêter à différentes préparations culinaires et est
appréciée à cause de son bon goût, sa digestibilité plus facile par rapport au
manioc et son caractère plus rassasiant. Les tubercules sont consommés comme
collation ou à la place du riz. Les bulbilles, très peu utilisées à Morondava, mais
46
Ethnobotanique
b. Utilisations médicinales
Les ignames cultivées sont utilisées également dans la pharmacopée
traditionnelle. Les broyats de feuilles fraîches de toutes les formes de D. alata
servent à soigner les brûlures ou les furoncles. La décoction des feuilles sèches de
ovibe, ovy fantaka et ovy toko, surtout celles qui tombent naturellement par terre,
est utilisée pour traiter la fièvre et le paludisme. Chez les femmes et les jeunes
filles, les feuilles d’ovibe et d’ovy fantaka entrent dans la préparation d’un remède
contre une hémorragie pendant les menstruations. Enfin, à Mananjaka (Mahabo),
la décoction de feuilles sèches d’ovy toko est administrée aux enfants pour traiter
la rougeole, une maladie qui est appelée localement fanopoa.
c. Usages économiques
Les ventes d’igname permettent, en partie, d’améliorer le revenu de
certains foyers. Il n’existe pas encore de véritable filière ; les ventes se font
directement au marché hebdomadaire ou au bord des routes. « Les ovy sont très
chers à cause du temps et du travail nécessaires pour son déterrage » a affirmé un
de nos enquêtés. Généralement, les tubercules sont cuits à l’avance, étalés en
tranches dans un plat et vendus à 100 jusqu’à 500 Ariary selon la taille. Les
tubercules d’ovibe sont vendus frais et entiers au marché d’Andranofasika à
Ankarafantsika. Le prix des tubercules varie de 1000 à 2000 Ariary suivant leur
taille.
5- DISCUSSION
Avant le 18ème siècle, les ignames ont été cultivées dans de véritables
champs qui leur étaient dédiés (Perrier de la Bâthie, 1925) mais, actuellement, les
ignames ne sont plus plantées que sous forme de quelques pieds dans les cours
des habitations ou mélangées à d’autres cultures dans les champs (végéculture).
Si la culture de l’igname dans les jardins de case est fréquente dans nos deux
régions d’étude, pour l’ensemble de Madagascar, la végéculture représente la
47
Ethnobotanique
6- CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Nos travaux ont permis de réaliser des études plus approfondies sur
l’espèce Dioscorea alata. Cette étude est basée sur les inventaires des formes
cultivées de cette espèce dans le milieu rural et l’investigation des savoirs et des
connaissances des paysans sur la culture d’igname. Sept formes de D. alata sont
cultivées dans la région occidentale malgache : quatre recensées à Ankarafantsika
(ovy fantaka, ovibe, ovy lava et ovy voay) et trois dans le Menabe (ovy toko,
bemako et bodoa). Ces appellations se rapportent aux caractéristiques du
tubercule. Du point de vue culture, il n’existe pas de véritable culture de l’igname
dans des champs spécifiques, mais uniquement des cultures de pieds isolés dans
les jardins de case, sous forme de végéculture ou dans les jachères. Et ces
ignames sont cultivées dans l’ouest du pays en grande majorité pour
l’autoconsommation et ne font donc pas encore l’objet de commerce.
48
Ethnobotanique
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
49
Ethnobotanique
50
Ethnobotanique
RESUME
1. INTRODUCTION
Les zones d’études, sont toutes situées dans la partie Nord de
Madagascar à savoir : Mananara/ Avaratra, Mandritsara, Tsaratanana,
Ankarafantsika et Analalava. La comparaison des données au niveau de ces
zones est d’autant plus intéressante qu’elle nous permet de connaître, non
seulement la richesse floristique du milieu considéré mais également de
déterminer la répartition géographique des plantes utiles recensées. Certaines de
ces plantes sont restées à leur état sauvage, et n’ont jamais été plantées par
l’homme, mais elles sont seulement récoltées dans la nature au moment où l’on en
51
Ethnobotanique
aura besoin. Cependant, le milieu qui sert d’habitat naturel à ces espèces est de
plus en plus déstabilisé suite aux divers phénomènes de dégradation tels que les
défrichements pour la conquête de terrain cultivable et les feux de végétation
incontrôlés. Ces actions humaines sur la végétation ne sont pas favorables à la
stabilité pérenne des écosystèmes et nuisent ainsi à la subsistance des espèces
végétales utiles dont la plupart ne se trouvent nulle part ailleurs qu’à Madagascar.
L’objectif de ce travail consiste à inventorier les plantes utiles à la population
humaine afin d’enrichir les connaissances sur la flore terrestre du pays et de
participer à la recherche de stratégie pour prévenir la disparition éventuelle de ces
espèces. Il consiste également à décrire les formes d’utilisation de chaque plante
identifiée tout en effectuant des comparaisons de présence ou absence des
espèces sur cinq zones agroécologiques différentes, considérées comme les aires
d’études.
2. METHODES D’ETUDE
Des inventaires floristiques ont été effectués en allant de la côte Est de
Madagascar (Mananara – Avaratra) vers la côte Ouest (Analalava), autrement dit,
de la zone littorale climatiquement humide de l’Océan Indien vers la zone littorale
climatiquement sèche du Canal de Mozambique, en considérant des zones
intermédiaires dont Mandritsara (1 300 m d’altitude), Tsaratanana (1 250 m
d’altitude) et Ankarafantsika (240m d’altitude). Les terrains choisis pour les
inventaires ont été limités au niveau des terroirs villageois, là où il existe d’intenses
activités humaines tels que les zones d’habitation, les abords du village, les
champs de culture, les pâturages, les plans d’eau, les berges de cours d’eau et les
marécages.
Des enquêtes ethnobotaniques ont été effectuées auprès des paysans sur
les plantes qu’ils utilisent et d’identifier par la suite les espèces en question, soit
par une détermination directe sur place, soient en constituant des échantillons
d’herbier pour une détermination taxonomique en laboratoire.
3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Les résultats qui seront présentés dans ce document visent à faire
apparaître les données suivantes :
- la liste floristique des espèces utiles présentes dans les champs de culture ou
dans les endroits proches du village, y compris les plantes non cultivées ;
- la caractéristique floristique des champs de culture et le classement des familles
de plantes utiles par ordre décroissant selon leur richesse en genres ;
- la répartition des différentes plantes utiles par zone d’études ;
52
Ethnobotanique
53
Ethnobotanique
54
Ethnobotanique
Figure1- Répartition des espèces utiles présentes dans les zones d’étude selon les
types biologiques.
80
70
60
50
40
14,85
12,87
9,90
30
5,94
5,94
3,47
3,47
1,98
20
10
0
Stimulante
Alimentaire
Combustibl
Constructio
Utilités
Medicinale
Ombrage
Tuteur
Rente
Autres
e
Formes d’utilisation
Figure 2 - Répartition (en %) des plantes utiles présentes dans les terroirs selon
les formes d’utilisation.
55
Ethnobotanique
utilisées sont en premier lieu les fruits (35,64%) et les feuilles (25,25%), puis en
second lieu lee bois (18,81%), les
l graines (14,36%) et les tubercules
tubercule (9,90%).
(Figure 3).
40
35
25,25
30
18,81
25
14,36
20
15
9,90
10
0,99
0,99
0,50
0,50
2,48
1,98
0,99
5
0
Fruit
Feuilles
Bois
Graine
Tubercule
Fleur
Fibre
Ecorce
Chaume
Stipe
Choux
Liane
Parties utilisées
Figure 3 - Répartition (en %) des plantes utiles selon les parties utilisées.
Feuilles (fe)
Fruits (fr) 17%
48%
Graines (gr)
15%
Tubercules
Ecorces (ec) Choux (Tu) 14%
1% Fleurs (fl) 3%
2%
56
Ethnobotanique
4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
• La richesse en espèces alimentaires est insuffisante pour satisfaire
les besoins des paysans. Sur les plantes cultivées, l'habitude alimentaire
considérant le riz comme aliment de base constitue un facteur de blocage sur la
diversification des espèces à planter dans les parcelles. Il a été constaté que
dans les zones d’études, les Ombellifères (Choux de Bruxelles, Choux à fleur et
Cresson) sont relativement rares alors que celles-ci peuvent bien y pousser ;
idem pour les Légumineuses alimentaires telles que le haricot et divers types de
pois. Le blocage pourrait se situer au niveau de l’habitude alimentaire aussi bien
qu’au niveau de la non maîtrise des techniques culinaires relatives à la
préparation desdits produits. La diversification des espèces cultivées est très
importante, aussi bien, pour la conservation des espèces, que, pour mettre à la
disposition des familles des aliments variés.
La domestication ou l’intégration volontaire de toutes les espèces jugées
de forte utilité dans les champs de cultures est recommandée pour penser aux
subsistances de ces espèces.
57
Ethnobotanique
désagréables, des grands arbres trop gênants, des urticants à éviter, des toxiques
à manipulation dangereuse et d’autres encore. Il existe également des plantes qui
exigent des techniques plus performantes pour se développer dans les jardins de
case, des savoirs que le paysan, avec ses moyens relativement limités, ne
maîtrise pas. Enfin, il y en a qui exigent la reconstitution d’un microclimat favorable
pour pouvoir pousser nécessitant pour cela la construction d’infrastructure tels que
les serres ou les abris.
5. CONCLUSION
Les plantes utiles recensées dans le cadre de ce travail ont une place très
importante dans la biodiversité floristique de Madagascar car elles sont
représentées dans au moins 30% des familles de l’ensemble des plantes
vasculaires malagasy. Cependant, parmi cette richesse, il existe des espèces et
variétés qui sont toujours restées à l’état sauvage sans avoir fait l’objet de
domestication par l’homme car on croit que celles-ci resteront toujours disponibles
dans la nature au moment où l’on en aura besoin. Ladite nature ne cesse pourtant
de se dégrader suite aux diverses exactions humaines. Il est fort probable que la
population ne connaît pas toutes les utilités d’une plante déterminée et déjà, sur
les plantes existantes, il y en a qui sont négligées à tort car on n’a jamais
soupçonné ses utilités possibles dans l’alimentation, la médecine, l’extraction
d’huile essentielle ou l’industrie.
En termes de conservation, l’Etat malagasy a déjà considéré dans les
priorités environnementales l’augmentation des Systèmes d’Aires Protégées
(SAPM) pour optimiser la gestion des ressources naturelles et la préservation de la
diversité biologique. Les jardins de case paysans constituent également une bonne
initiative en milieu rural, mais vu l’ampleur de l’enjeu, ces espaces ne pourront
jamais assurer le rôle entendu dans la sauvegarde de toutes les espèces
menacées. Les espèces utiles non plantées, ont peu de chance d’être intégrées
dans les jardins de case paysans. Donc, à moins qu’elles ne soient installées dans
les Aires Protégées Nationales, elles seraient fortement menacées de disparition
face aux diverses pressions d’origine anthropique. Ainsi, il est recommandé aux
entrepreneurs publics et privés, de créer des jardins de plantes et des parcs
botaniques, pour penser à la sauvegarde de cette richesse nationale qu’est la flore
utile.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
58
Ethnobotanique
Koohafkan, A.P, & Lilin, Ch, 1989. – Arbres et arbustes d’Haïti. Utilisation des
espèces ligneuses en conservation des sols et en aménagement des bassins
versants. – FAO ; Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du
Développement Rural ; 133p.
59
Ethnobotanique
Samyn, J. M., 1999. - Plantes utiles des hautes terres de Madagascar. - IC/
Suisse ; FDP ; OCPFM/ IMRA ; Impr. Graphoprint ; Antananarivo ; 81 p.
SPORE/ CTA, 2005. – Mag. Bimestrielle N° 119, Ed. CTA, Wageningen ; Pays-
Bas. 46p.
WEBOGRAPHIE
Randrianjafy, Z. J. N., 2005 – Le vétiver, une plante utile pour la protection des
bassins versants et la production agricole à Madagascar. - Note de
recherches :www.smbmada.net. 3p.
60
Ethnobotanique
Annexe : Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques.
[Statut] p : plantée ; np : non plantée, pour indiquer que l’espèce n’a pas été plantée par l’homme, elle est spontanée ou sauvage mais
gardée dans l‘espace de culture à cause de son utilité.
[Type de Port] A : arbre - a : arbuste - ab : arbrisseau - L : liane - H : herbacées.
[Parties utilisées] bo : bois - ch : chaume - fe : feuille - fi : fibre - fl : fleur - fr : fruit- gr : graine - r : racine – ec : écorce - tu : tubercule/bulbe.
[Utilisations] A : alimentation - C : combustible - K : construction - M : médicinale – T : tuteur de vanille/ de poivre - O : ombrage - R : rente /
commerciale –
S : stimulante - U : autres utilisations (ficelle, rembourrure, clôture, ...).
[Présence/ Absence] : (Hachurée ou 1 = présence ; Non hachurée ou 0 = absence).
MANANARA AVARATRA
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
PARTIES
(Mahajanga)
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
UTILISATIONS
AMARANTHACEAE
Amaranthe
1 Amaranthus hybridus [(Linnaeus) Thell.] Bemavao np H fe – A Nov. - Mai 1 1 1 1 1
hybride
2 Amaranthus hypochondriacus [L.] Anampatsy, Felipatika Amaranthe np H fe – A Nov. - Mai 0 0 1 0 1
3 Chamissoa altissima. [(Jacq.) HBK] Anampatsimena Amar. rouge np H fe – A Nov. – Mai 1 1 1 1 0
ANARCADIACEAE
4 Anacardiumoccidentale[L.] Mahabibo, Masiloka Anacardier, cajou p a fr. gr – A Juin - Juil 1 1 1 1 1
5 Mangifera indica. [L.] Manga Manguier p A fr – A Nov - Janv 1 1 1 1 1
6 Sorindeia madagascariensis [Baill.] Matsindra, Sorindrina np A fr – A Oct - Déc 1 0 0 1 1
7 Spondias dulcis [Forester] Manga sakoa, Zevy Arbre de Cythère p A fr – A Mars - Juin 1 1 1 1 1
8 Poupartia caffra [H. Perrier] Sakoanala np A fr – A Mars - Avril 0 0 0 1 1
ANNONACEAE
9 Annona muricata [L.] Voantsokina Corossolier p a fr – A Mars - avril 1 1 1 1 1
10 Annona reticulata [L.] Amparibabefo Coeur de boeuf p a fr – A Août - Sept 1 1 0 1 0
11 Annona squamosa [Delile] Zanao, Zaty Pomme cannelle p A fr – A Févr – Mars 1 1 0 0 0
12 Annona sp1 [L.] Konokono p a fr – A Janv - Fevr 1 1 1 1 1
13 Annona sp2 [L.] Koropetaka np a fr – A Oct –Nov 0 0 0 1 0
14 Cananga odorata [Hook f. & Thoms.] Langilangy Ylang - ylang p A fl – U, bo - C Janv - Déc 1 0 0 1 0
61
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
MANANARA
(Mahajanga)
Numéros
AVARATRA
PARTIES
STATUT
FAMILLES, NOMS SCIENTIFIQUES ET PERIODES D’
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
UTILISATIONS
APIACEAE
15 Daucus carotta [L.] Karaoty Carotte p H tu – A Janv - Déc 0 1 1 0 0
APOCYNACEAE
16 Cabucala erythrocarpa [(Vatke) Markgraf] Andriambavifohy np ab fe – M Janv - Déc 0 1 0 1 1
17 Catharanthusroseus[(L.) G. Don] Vonenina 1 Pervanche p H fe – M Janv - Déc 0 1 1 1 1
Catharanthus lanceus [Bojer ex (A. DC.)
18 Vonenina 2 Pervanche p H fe – M Janv - Déc 0 1 1 1 0
Pichon]
19 Landolphia myrtifolia [Perrier] Pira, Vahiheny np L fr – A, li - U Oct - déc 1 1 0 0 1
20 Voacanga thouarsii [Roem. & Schult.] Kaboka np a gr - M Juin - Oct 1 1 0 0 1
ARACEAE
21 Colocasia antiquorum [Schott] Saonjo, Sahono Taro p H fe, tu - A Janv - Déc 1 1 1 1 1
22 Colocasia sp [Link.] Madaribo, Sahonondringitra Taro sauvage np H fe, A Janv - Déc 0 1 1 1 1
23 Typhonodorum lindleyanum [Schott] Via, Mangoaka Via np H fr - A Janv - Déc 1 1 0 1 1
ARALIACEAE
24 Schefflera sp [J.R. Forster & J.G.A. Forster] Matambelona np a bo - U Janv - Déc 1 1 1 1 1
ARECACEAE
25 Bismarckia nobilis [Hildebr. & H. Wendl] Satranambe Rônier np A fe - U Janv - Déc 1 1
fr, choux - A, St.
26 Cocos nucifera [L.] Voanio Cocotier p A Janv - Déc 1 1 1 1 1
U,
27 Chrysalidocarpus lutescens [H. Wendl.] Madiovozona np a choux-A, M Janv - Déc 1 1 0 1 1
28 Chrysalidocarpus madagascariensis [Becc.] Sirahazo, Menavozona np a choux-A, M Janv - Déc 1 1 0 1 1
29 Elaeis guineensis [Jacq.] Vaniosely Palmier à huile p A fr - A 1 0 0 0 0
30 Hyphaene schatan [Boj.] Satrana np a choux-A, fe - U Janv - Déc 0 1 1 1 1
fr - fe - fi -U,
31 Raphia ruffia [Martius] Rofia Raphia p A Janv - Déc 1 1 1 1 1
choux
32 Vonitra thouarsiana [Becc.] Vonitra np a fe- U Août - sept 1 0 0 0 0
ASTERACEAE
33 Bidens pilosa [L.] Anatsinahy, Anantialamba np H fe - A Janv - Déc 1 1 1 0 1
34 Brachilaena perrieri [Humbert] Hazotokana, kisaka np A fe – M, U Janv - Déc 0 1 0 0 0
35 Lactuca sativa [L.] Salady Laitue p H fe - A Janv - Déc 1 1 1 0 1
62
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIK
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
MANANARA
PARTIES
(Mahajanga)
AVARATRA
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
A
UTILISATIONS
63
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
MANANARA
PARTIES
(Mahajanga)
AVARATRA
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
UTILISATIONS
64
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
MANANARA
PARTIES
(Mahajanga)
AVARATRA
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
UTILISATIONS
FABACEAE/ CAESALPINIACAE.
80 Cajanuscajan [(L.) Millspaugh.] Antsotry Pois d'Angole p a gr - A Mai - Juil 1 1 1 1 1
81 Cassia siamea [Lam. (Mal.)] p A bo - U Janv - Déc 0 1 1 0 0
82 Cassia pulcheriima [L.] (Flamboyant nain) Francillade p ab bo - U Janv - Déc 0 0 1 1 1
83 Crotalaria grahamiana [Wight & Arn.] Kitsotrisotry Crotalaire np ab bo - U Janv - Déc 0 1 1 1 1
84 Delonix regia [(Bojer ex Hooker) Raf.] Hazomenavony Flamboyant p A bo - U Janv - Déc 1 0 1 1 1
85 Hintsia bijuga [Baill.] Hintsy np A bo – C, K, O Janv - Déc 1 0 0 0 0
86 Tamarindus indica [L.] Madiro Tamarinier np A fr – A, bo - C Juin – Sept. 1 1 1 1 1
FABACEAE/ MIMOSOIDAE
87 Albizzia bernieri [Baill.] Fandriamborona np A O, bo - U Janv - Déc 1 1 0 1
88 Albizzia boavinii [Fourn.] Sambalahirano np A O, bo - U Janv - Déc 0 1 0 1 1
89 Albizzia gummifera [C.A. Smith] Sambalahy np A O, bo - U Janv - Déc 1 1 1 1 1
90 Albizzia lebbeck [Benth.] Bonara Arbre à Bois noir np A O, bo - U Janv - Déc 1 1 1 1 1
91 Albizzia masikororum [R. Viguier] Maroampototra np A O, bo - U Janv - Déc 0 0 0 0 1
92 Albizzia stipulata [Boiv.] Bozaha np A O Janv - Déc 1 1 0 0 0
93 Dichrostachys sp [Wight. & Arn.] Tsitohizambadimalaina np A O, bo - U Janv - Déc 0 1 0 0 1
FABACEAE/ PAPILIONACAE
94 Arachis hypogaea [L.] Voanjolava Arachide p H gr - A Juin - Août 1 1 1 1 1
95 Caesalpinia bonducella [Feming.] Vatolalaka, Voakatra np L gr - M Août - Oct 0 1 0 1 1
96 Dolichos lablab [L.] Tsidimy p H gr - A Mai - Juil 1 1 1 1 1
97 Entada gigas [Fawcett & Rendle] Vahinkarabo np L gr - A 1 0 0 0 0
98 Erythrina sp [L.] Matambelona np a T Janv - Déc 1 1 0 1 0
99 Glycine max [L.] Saoza Soja p H gr - A Mai - juin 0 0 1 0 0
100 Glyricidia sepium [(Jacq.) Walp.] p A bo – U, T, O Janv - Déc 1 0 1 0 0
101 Mucuna conchinchina [Adans.] Tankilobazaha np L gr - A Juin - Juil 0 1 1 0 1
102 Mucuna sp. [Adans.] Saozà be np H gr - A Juin - Juil 0 1 1 0 1
103 Phaseolus lunatus [L.] Kabaro Pois du cap p L gr - A Juin - Juil 1 1 1 1 1
104 Phaseolus vulgaris [L.] Tsaramaso Haricot p H gr - A Mars - Juil 1 1 1 1 1
105 Vigna inguculata Voatsiroko, Tsiasisa p H gr - A Mai - Juil 1 1 1 1 1
106 Vigna subterranea [(L.) B. Verdcourt] Voanjobory Topinambour p H gr - A Mars - Avril 1 1 1 1 1
65
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
MANANARA
PARTIES
(Mahajanga)
AVARATRA
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
UTILISATIONS
FLAGELLARIACAE
107 Flagellaria indica [L.] Vika, Vahizo Bambou liane np L li - U Janv - Déc 1 1 0 1 1
GUTTIFERAE
108 Garciniamangostana [L.] Mangosta Mangoustanier p A fr– A, fe – M Avril - Mai 1 0 0 0 0
109 Symphonia macrocarpa [Jumelle] Hazinina np A fr– A, bo–K, O 1 1 0 0 0
LAMIACEAE
110 Ocimum gratissimum [L.] Romba np ab fe - M Janv - Déc 1 1 1 1 1
LAURACEAE
111 Cinnamomum zeylinacum [Blume] Kanela Cannellier p A fe, ec – A, M Janv - Déc 1 0 0 1 0
112 Cinnamosma fragrans [Kanehira.] Mandravasarotra np A fe, ec – M Janv - Déc 1 1 0 0 1
113 Persea gratissima [Gaertn.f.] Zavoka Avocatier p A fr - A Avril - Mai 1 1 0 1 0
114 Ravensara gracilis [Kosterm.] Kabijalahy np A bo – K, fe - M Janv - Déc 0 0 0 1 1
LECYTHIDACEAE
115 Barringtonia sp [Forster & Forster] Manondro np a fr - U Janv - Déc 0 1 1 1 1
LILIACEAE
116 Allium esculentum [Salisb.] Tongolofilo p H fe - A Janv - Déc 1 0 0 0 0
117 Allium neapolitanum [L.] Tongoloravina Ciboulette p H fe - A Janv - Déc 1 1 1 1 1
118 Allium porum [L.] Tongolopoarao Poirreau p H fe - A Janv - Déc 0 1 1 1 0
119 Allium sativum [L.] Tongololay Ail p H tu - A Janv - Déc 0 1 1 1 0
120 Allium sepa [L.] Tongolobe, T. vodiny Oignon à bulbe p H tu - A Janv - Déc 0 1 1 1 1
121 Dracaena reflexa [Lam.] Hasina p a fl – A, T Janv - Déc 1 1 1 1 1
LOGANIACEAE
122 Strychnos myrtoides [Gilg & Buss] Retendrika, Tsilanimboany Strychnos np ab fe, bo - M Janv – Déc. 1 1 1 1 1
123 Strychnos spinosa [L.] Mokotra, Marambonga Strychnos np a fr - A Juin - Sept 1 1 1 1 1
124 Strychnos vacacoua [Baill.] Vakakoa Strychnos np a fr - A Mars - Juint 0 1 1 1 1
MALVACEAE
125 Gossypium hirsutum [L.] Hasy Coton p ab fi - R Juin - août 1 0 1 1 1
MELIACEAE
126 Azadirachta indica [A. Juss] Nîme, 150-maladies Nimier p A fe - M Janv - Déc 1 1 1 1 1
127 Khayamadagascariennsis [A. Jussieu.] Hazomena_1 np A bo - K, C Janv - Déc 0 0 1 0 0
66
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
PERIODES
ANALALAVA
MANANARA
PARTIES
(Mahajanga)
AVARATRA
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATIO
UTILISATIONS
N
67
Ethnobotanique
Annexe – Espèces utiles présentes dans les cinq (05) zones agro écologiques (suite)
ANKARAFANTSIKA
TYPE DE PORT
TSARATANANA
MANDRITSARA
ANALALAVA
MANANARA
PARTIES
(Mahajanga)
AVARATRA
Numéros
STATUT
NOMS MALAGASY NOMS FRANÇAIS UTILISEES, ET
AUTEURS UTILISATION
UTILISATIONS
Cerisier de
151 Eugenia uniflora [L.] Serizy p A fr - A Oct - Nov 1 0 0 0 0
Cayenne
152 Melaleuca viridiflora [Sol. ex Gaertn.] Kininindrano Niaouli np A bo - C Janv - Déc 1 0 0 0 0
Goavintsinahy,
153 Psidium cattleyanum [Sabine.] Goyavier de Chine np a fr - A, bo - C Janv - Mars 1 1 1 0 0
Gavontsinoa,
154 Psidium gojava [Raddi.] Goavy be Goyavier np a fr - A, bo - C Mars - Avril 1 1 1 1 1
NYMPHAEACEAE
155 Nymphaea madagascariensis [DC.] Agoago, Tatamo Nénuphar np a gr, tu - A Mars – Déc 0 1 0 1 1
ORCHIDACEAE
156 Vanilla fragrans [Ames] Lavanio Vanillier p L gr – A, R Juin - Oct 1 1 0 0 0
180 Citrus limonium [L.] Tsoha matsiko Citronnier p a fr - A Fev - Juin 1 1 1 1 1
181 Citrus media [L.] Voantolongo Cédratier p a fr – A Fev - Avril 0 0 0 0
182 Citrus reticulata [L.] Mandarina Mandarinier p a fr – A Mai – Juil 1 1 1 0 0
183 Citrus sinensis [Osbeck] Laoranjy Oranger doux p a fr – A Fev - Avril 1 1 1 1 1
SAPINDACEAE
184 Nephelium lappaceum [L.] Laotisy Sinoa Litchi chevelu p A fr – A, R Avril - Mai 1 0 1 0 0
185 Nephelium litchi [Camb.] Laotisy Litchi p A fr - A, R Nov - Déc 1 1 1 0 0
SAPOTACEAE
186 Calocarpum mammosa [Pierre] Sapaota Sapotillier p A fr - A Juil - Août 1 0 0 0 0
187 Crysophyllum caïmito [L.] Kametie Caïmitier p A fr - A Juil - Août 1 0 0 0 0
188 Mimusops commersonii [Engl.] Voaranto p A fr - A Févr - Mars 1 0 0 0 0
SCITAMINAE
189 Canna edulis [Ker-Gawl.] Sahonombazaha np H fe - U Janv - Déc 0 0 0 0 1
SOLANACEAE
190 Capsicum annuum. [L.] Sakay Piment p H fr - A Janv - Déc 1 1 1 1 1
191 Lycopersicum esculentum [Mill.] Matimaty, Tamatesy Tomate p H fr - A Janv - Déc 1 1 1 1 1
192 Nicotiana tabacum [L.] Paraky Tabac p H fe - S Mai - Juin 1 1 1 1 0
193 Solanum anguivii [Lam.] Angivy p H fr - A Avril - Juin 1 1 1 1 0
194 Solanum melongena [L.] Baranjely, Aubergine p H fr - A Janv - Déc 1 1 0 1 1
195 Solanum nigrum [L.] Anamamy Morelle noire p H fe - A Janv - Déc 1 1 1 1 1
68
Ethnobotanique
STERCULIACEAE
196 Sterculia cola [Pers.] Kaola Colatier p A fr - S Oct - Déc 1 0 0 0 0
197 Theobroma cacao [L.] Cacao Cacaoyer p a fr – A, R Janv - Déc 1 0 0 0 0
TACCACEAE
198 Tacca pinnatifida [Forst.] Kabija, Tavolo np H tu–A Juil - oct 1 1 1 1 1
VERBENACEAE
199 Gmelina arborea [Roxb.] Gomely Gmelina p A bo - C, K Janv - Déc 0 1 1 0 1
200 Tectona grandis [L. f.] Kesika Teck p A bo - C, K Janv - Déc 0 1 1 0 1
ZINGIBERACEAE
201 Curcuma longa [L.] Tamotamo Safran p H tu - A Mai - Juin 0 1 1 1 1
202 Zingiber oficinale [Roscoe] Sakaitany Gingembre p H tu - A Mai – Juin 1 1 1 1 1
60 Familles comprenant 202 taxa 112p 132 153 116 129 132
90np
69
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
II-
II- STATUT DE
CONSERVATION,
CONSERVATION, ECOLOGIE
ET ECOPHYSIOLOGIE
VEGETALES
VEGETALES
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1- INTRODUCTION
70
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- MATERIELS ET METHODES
2-2-Méthodes d’étude
Différentes méthodes ont été utilisées
71
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
F (%)=Ni x 100/N
72
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- RESULTATS ET DISCUSSION
3-1 RESULTATS
Dans la Région Boeny, les observations sur le terrain ainsi que les
données bibliographiques ont permis de déduire le type de végétation, le
bioclimat et le substrat de chaque formation occupée par les espèces. Les trois
espèces se trouvent dans une forêt dense sèche semi-caducifoliée très
dégradée à bioclimat subhumide chaud.
73
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- Flore associée
4- Régénération naturelle
74
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Adansonia
Espèces Adansonia za Adansonia digitata
madagascariensis
75
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3-2- DISCUSSION
Le choix des PPS repose sur le nombre d’individus présents (30
individus) sur une superficie d’au moins 1 ha. Ces critères établis sont
spécifiques pour les baobabs dont 2 individus sont distants de quelques mètres.
Les études et recherches ultérieures sur les menaces qui pèsent sur les
espèces de baobabs permettront de prendre des mesures de conservation plus
appropriées.
4. CONCLUSION
76
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REMERCIEMENTS
Nous tenons à montrer notre plus haute gratitude à toutes les personnes,
qui de près ou de loin, ont apporté leur aide, leur soutien et leur collaboration à
la réalisation de ce mémoire.
77
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Nous adressons nos plus vifs remerciements aux institutions qui, par
leurs soutiens matériels et logistiques nous ont permis de réaliser ce travail.
Nous citons en particulier le Département de Biologie et Ecologie Végétales de
l’Université d’Antananarivo, le Service de Coopération et d’Action Culturelle
Française par le biais du projet Madagascar Enseignement Supérieur
(MADES), le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique
pour le Développement (CIRAD) et l’Unité de Recherche en Partenariat (URP).
78
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
La famille des Elaeocarpaceae est une famille endémique subtropicale
renfermant 12 espèces connues dont sept (7) ont fait l'objet de cette étude.La
compilation des données bibliographiques et des résultats de nos observations
sur le terrain ont donné de plus amples informations sur ces espèces, plus
précisément sur leur distribution, les caractéristiques écologiques de leurs
habitats, leurs utilisations et les menaces sur leurs habitats. Des descriptions
ont été réalisées pour compléter les données antérieures. L'analyse de ces
informations a permis d'évaluer les risques d'extinction de chaque espèce.Pour
la distribution, cinq (5) espèces sont rares, à savoir Elaeocarpus corallococcus,
Elaeocarpus occidentalis, Elaeocarpus perrieri, Sloanea bathiei et Sloanea
rhodantha var. dalechampsoides, Trois (3) espèces sont à distribution
moyennement large, comme Elaeocarpus capuronii, Elaeocarpus rufovestitus
et Sloanea longisepala. D'autres ont une distribution très large Elaeocarpus
alnifolius, Elaeocarpus hildebrandtii, Elaeocarpus subserratus et Sloanea
rhodantha var. rhodantha).
Pour l'évaluation du statut de conservation, chaque espèce dans la famille des
Elaeocarpaceaesont classées dans quatre (4) grandes catégories de menace
:en Danger Critique d'Extinction (CR) :Elaeocarpus occidentalis et Sloanea
bathiei ; enDanger d'Extinction (EN), Elaeocarpus corallococcus, Elaeocarpus
perrieri,Elaecarpus rufavestituset Sloanea rhodantha var. dalechampsoides
;Vulnérables (VU), Eïaeocarpus alnifolius et Sloanea longisepala et espèces à
Préoccupation mineur (LC) :Elaeocarpus alnifolius, Elaeocarpus capuronii,
Elaeocarpus hildebrantii, Elaeocarpus subserratus et Sloanea rhodantha var.
rhodantha,
1. INTRODUCTION
Madagascar possède une richesse exceptionnelle en biodiversité.Ce
patrimoine unique au monde est en train de détérioration, d'avilissement et de
disparition massive due à de multiples raisons. L'endommagement des
écosystèmes naturels par l'augmentation de défrichements, la répétition des
79
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. MATERIELS D'ETUDE
La famille des Elaeocarpaceae classée par Bentham & Hooker (1862),
Baillon (1873) ou Hutchinson (1967) dans la tribu des Tiliaceae est une famille
à part (Tirel, 1984) et appartient à l’ordre des Malvales sous classe des
Rosideae (Heywoods, 1978). Toutes les espèces appartenant à cette famille
trouvées à Madagascar constituent les matériels d'études,
2.1. Description de la famille des Elaeocarpaceae (Tirel, 1984)
La famille est caractérisée par des buissons à grands arbres. Feuilles
simples, alternes, nervation pennée, fleurs solitaires ou en inflorescence du
type racème multiflore, axillaire ou plus rarement terminal ; sépales 4-5, libres,
valvaires ; pétales 4-5, libres ou rarement soudés, valvaires. apex
généralement denté ou lacinié. Etamines nombreuses (13-200), libres, insérées
sur le bord interne ou à la surface du disque ; anthères basifixes, biloculaires,
déhiscentes soit par un pore unique ou une courte fente apicale et transversale,
soit par deux pores ou des courtes fentes longitudinales ; fruits, soit une drupe
charnue, indéhiscente, à une seule graine, soit une capsule ligneuse,
déhiscente, à multiples graines (10-16) munies d'un arille et à albumen
abondant Embryon à cotylédons droits ou courbes.
80
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3. METHODES D’ETUDE
Cette étude a pour but d'évaluer le statut de conservation des espèces
Elaeocarpaceae sus citées. En effet, elle a été menée en plusieurs étapes : les
études bibliographiques et cartographiques ainsi que les étudesdans les
herbaria ont précédé les descentes sur le terrain durant lesquelles des
enquêtes ethnobotanjques, des études de la régénération et des études des
habitats des espèces ont été réalisées.
3.4. Distribution
La distribution des espèces a été étudiée avec le logiciel ArcView 3.3.
Les coordonnées géographiques figurant sur les étiquettes d'herbier, tirées de
81
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
82
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
83
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Pour ces catégories, les critères définis par UICN (2001) concernent la
réduction des effectifs par cause de réduction de la zone d’occupation, perte de
l'habitat, exploitation sélective, la taille de Taire d'occurrence et la taille de la
population.
4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1. Description des espèces étudiées
Parmi les 12 espèces des Elaeocarpaceae de Madagascar, 7 ont été
rencontrées et étudiées sur le terrain. Ce sont : Elaeocarpus alnifolius, E.
capuronii, E. hildebrandtii, E. rufovestitus, E. subserratus, Sloanea
longipedunculata et S. rhodantha var. rhodantha. La description des ces 7
espèces a été basée sur les ouvragesscientifiques disponibles et est appuyée
par des observations directes sur le terrain ; tandis que.pour les autresespèces
(Elaeocarpus corallococcus, E. occidentalis, E. perrieri, Sloanea rhodantha var.
dalechkmpsoides etS. bathiei). La déscription a été faite uniquement à partir
des ouvrages et de spécimens d'herbiers disponibles.
Elaeocarpus alnifolius (Tirel, 1984)
Arbre de 6-15 m de haut. Feuilles légèrement ondulées, papyracées a
subcoriaces, entièrement glabres sur les deux faces ; limbe elliptique
rhomboédrique ou obové, à bords lâchement crénelés avec 3-10 échancrures ;
pétiole grêle, de 1-5 cm de long, inflorescence constituée de 3-13 fleurs
jaunesen formant de grappe, portée par unpédoncule de 0,5-8 cm. Fleurs
pentamères, hermaphrodites et monoïque. Fruit, drupe, ellipsoïde ovoïde, de 10
-15 x8 -12mm, vert
2. Elaeocarpus capuronii (Tirel, 1984)
Arbre de 5 à 15 m de haut. Feuilles épaisses et coriaces, glabres ;
limbe largement oblong - elliptique, à bords lâchement sérretés avec 10-19
échancrures ou presque entière. Pétiole assez robuste, de 3 - 8 cm.
Inflorescences en grappe constituées de 4-9 fleurs de couleur jaune verdâtre,
portées par un pédoncule de 2 - 10 cm. Fleurs hermaphrodites. 5-mères et
monoïques. Fruit, drupe ellipsoïde-globuleux, de 2 à 2,2 x 1,6 à 1 ,8 cm.
Elaeocarpus corallococcus {Tirel, 1984)
Arbuste ou arbre de 6 - 15 m de haut. Feuilles légèrement gaufrées entre
les nervures secondaires, coriaces, face supérieure glabre, face inférieure
glabre ou garnie de fins poils apprîmes ; limbe obové, à bords finement sérretés
avec 15 à 30 échancrures ; pétiole robuste de 0,8 - 2 cm de long.
Inflorescences composées de 2-5 fleurs de couleur blanche portées par un
pédoncule court, de 1 - 4 cm. Fleurs pentamères, dioïques, fruit, drupe
ellipsoïde globuleuse de 3 cm x 2,5 cm,
Elaeocapus hildebrandtiï (Tïrel, 1984)
Arbuste ou arbre de 10 - 15 m. Feuilles coriaces, généralement très
pâles, à fine pubescence apprimée sur les deux faces ; limbe obové oblong,
84
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
85
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
allongées, très coriaces et complètement glabres alors que dans les deux
autres types, le limbe porte dorsalement des domaties poilues. Fleurs solitaires,
de grande taille, de couleur rouge vif, à l'aisselle d'ébauches foliaires portés par
un pédoncule de 2 - 4,5 cm. Fruit, capsule ligneuse, ovoïde oblongue, de 6 –
11x3-7 cm ; mésocarpe très dur et très épais, de 1 - 2 cm ; à ouverture
loculicide en 3-5 valves.
Sloanea rhodantha var. dalechampsoides (Tirel, 1984)
Grands arbres de 20 - 30 m. Feuilles papyracées et gaufrées,
largement obovées elliptiques, à bords souvent révolutés ; face inférieure
poilue. Fleurs de couleur rougeà sépales inférieurs de 1 cm, au nombre de 5 à
6 ; pétales 1 à 5, bordés de de denticules glandulifères bien visibles. Etamines
au nombre de 60 à 110, Ovaire de 4 - 5 mm, 4 loges contenant chacune 2 files
de 8 - 1 2 ovules. Fruit, capsule ligneuse, ovoïde oblongue, .de 6 - 11 x 3 - 7 cm
; mésocarpe très dur et très épais, de 1 - 2 cm ; à ouverture loculicide en 3-5
valves.
Sloanea bathiei (Tirel, 1984)
Grands arbres, feuilles subcoriaces, à limbe elliptique, complètement
glabre, sauf au niveau des domaties a poils laineux sur la face inférieure ;
pétiole 1-3 cm. Fleurs rouges, à pédoncule relativement long, 4 à 6 cm.
Sépales, longs de 1,2 à 1,5 cm et 0,6 à 1 cm de large. Pétales soudés à une
corolle fortement accrescente, 4,5 cm de longueur. Etamines.au nombre de
120, à anthère très allongé. Ovaire conique. Fruits non observées.
Sloanea longisepala (Tirel, 1984)
Grand arbre avec des contreforts. Feuilles coriaces possédant des
domaties à la face inférieure, de forme obovée elliptique, à bords vaguement
crénelés, glabres sauf sur les domaties. Nervure médiane très saillante sur la
face inférieure. Pétiole de l - 2 cm de long. Fleurs solitaires de couleur rouge vif
portées par un pédoncule de 1 - 4 cm de long, glabre. Sépales 1 - 4 étroitement
triangulaires ou oblongs, de 1,5 - 2,8 x 0,4 - 0,7 cm. 1 à 4 pétales, de 2;5 cm,
rouge foncé, munis des dents sur l'apex. Etamines au nombre de 90 environ
finement hirsutes à connectif longuement apiculé sur 2 mm. Pistil à dense
revêtement velouté sauf vers le sommet. Fruit capsulaire et ligneux contenant 0
-2 graines par loge.
86
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
87
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
88
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1. CONCLUSION
Les caractéristiques de l'habitat nous ont montré que les espèces des
Elaeocarpaceae étudiées (Elaeocarpus alnifolim, Elaeocarpus capuronii,
Elaeocarpus hildebrandtii, Elaeocarpus rufovestitus, ElaeocarpusSloanea
rhodantha var. rhodantha et Sloanea longisepala) se trouvent dans plusieurs
types bioclimatique (humide, subhumide, sec et semi aride, et montagnard), la
nature du substrat est très variable (soclescristallins, quartzite, calcaire, dépôt
89
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
90
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
sites n'ont pu être prospectés alors qu'ils peuvent héberger d'autres espèces,
déjà décrites ou non, ces résultats pouraient permettre d’élaborer une stratégie
pour la conservation de ces espèces.
Tableau 3 ; Récapitulation des données pour évaluer les catégories des risques
d'extinction dechaque espèce
Espèces E- alnifolius E. capuronii E. soraliococcus E. hildebnsiàiii E. occidentalis E. perrieri
Répartition Hautes
Est, Centre Est, Centre Hautes montagne Est, Centr Ouest
géographique montagnes
Distribution
2
géographiqu EOO (km ) 137Ï72 7916 147 ! 69587 000 334
e AOO (km2) 270 JÏ7 36 198 000 36
PDF{%) 83 62 75 62 100 50
Etage humide Etage
Etage subhumide Etage
Bioclirnats et subhumide et Etage montagnard Etage subhumide
étage montagnard montagnard
subhumide humide
étage- sec
Ecologie des
Roches Roches Roches
espèces Quartzite Terrain calcaire
Nature de substrat métamorphiq métamorphique métamorphique, Quartzite
1
ues et sable s basaltes
FDHSMA,
Formation F L, FDHSBA, FDHSBA, FDS FDHSBM, FM
FDHSBM, FM FDHSBM, FM,
végétale FDHSMA FDHSMA
FDS
Abondance numérique
359 850 76
(individus/ha) dans tes sites
étudiés
Potentiel des régénérations Elevé Elevé Faible à moyen
Etal de l'habitai Perturbé Peu perturbé Peu perturbé
Bois de Bois de chauffe,
Construction,
Utilisation des espèces chauffe, cyclone,
chauffage
cyclone exploitation
minière
VU B2ab (i, ii, EN B2ab (i, îi) + LC CR B2ab (ii,iii) EN B1ab (i,ii) +
Catégorisation des espèces LC
iii) B2ab (I ,ii) B2ab {i,iî)
Est, Sambirano,
Reparution Centre. Est, -Centre. Sambirano, Sambirano,
Hautes Est, Centre «
Distribution géographique Hautes Sambirano, Haute Centre Centre
montagnes,
géographique montagnes montagne
Ouest
EOO (km2) 9002 274483 372421 2120Î 20183 27
AOOflon2) 45 531 432 63 63 25
PDF(%) 60 66 68 57 71 50
Etage subhumide,
Etage Etage humide,
étage Etage
Bioclimat subhumide et subhumide et Etage montagnard Etage subhumide
montagnard, montagnard
montagnard montagnard
étage sec
Sol acide,
Roches
Nature de cristalline
Ecologie des Quartzite quartzite métamorphiques, Terrain calcaire Quartzite
substrat Basaltes.,
espèces basaltes
roches
Sédimentaire
FDHSMA,
Formation FL FDHSBA, FDHSMA,
BM, FDHSBM, FM FDS FDHSBM, FM
végétale FDHMA, F8M, FDHSBM, FM
FM
FM, FDS
91
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Paris 1. 95p.
Bentham, C. & Hooker, W., 1876. Genera Plantarum 2: 650.
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diversity in Madagascar. PNAS 101(16): 6045-6049.
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Tirel, C., 1984. Famille des Elaeocarpaceae. In Flore de Madagascar et des
Comores.98p.
92
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Les caractéristiques dendrométriques de la végétation dans la RNI n°1
de Betampona ont été étudiées suivant les différents niveaux topographiques
des données au temps zéro (To), servant à la mise en œuvre du système de
suivi de la végétation ont été fournies. Neuf (9) parcelles de 0,25ha (50mx 50m)
ont été montées. Les résultats de l’étude ont montré que la forêt de Betampona
présente une densité très élevée (916 à 1464 individus par hectare), une
croissance normale des espèces d’arbres, une surface terrière élevée (33,96 à
52,4m2/ha) et un potentiel en bois élevé (152,4 à 323m3/ha). La présence de
différentes pressions qui pèsent sur la végétation et l’isolement de la forêt de
Betampona méritent la mise en place d’un système de Suivi Ecologique .pour
bien gérer et conserver la richesse en biodiversité dans cette Réserve.
1- INTRODUCTION
La Réserve Naturelle Intégrale n°1 de Betampona fait partie des dix
premières Réserves Naturelles de Madagascar créées par le décret du 30
décembre 1927 et qui fut mis à jour par le décret n° 66-242 du 01 juin 1966. La
Réserve est très riche du point de vue spécifique, cette richesse est estimée à
68 espèces végétales par 100 m2 de surface (Perrierde la bathie, 1921).
Malgré cet atout, la Réserve est sujette à une invasion de plantes
envahissantes, aux effets néfastes des cyclones et aux diverses pressions
anthropiques. Toutes ces pressions ont contribué à la vulnérabilité de la
structure de certaines parties de la forêt (Ratovonamana, 2006). C’est pourquoi
Madagascar National Parks et Madagascar Fauna Group (MFG) en
collaboration avec le Département de Biologie et Ecologie Végétales de
l’Université d’Antananarivo ont mis en place un projet relatif au : « Montage de
plots de suivi dans la RNI de Betampona pour le suivi écologique de la
dynamique de la végétation ».Les objectifs de cette étude sont d’analyser la
structure de la végétation suivant les différents niveaux topographiques et de
fournir les données au temps zéro (To), servant à la mise en place du système
de suivi de la végétation.
93
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- MILIEU D’ETUDE
La Réserve Naturelle Intégrale de Betampona se localise dans la partie
orientale de Madagascar, dans l’écorégion de l’Est. Elle se trouve à 25 km à vol
d’oiseau à l’ouest de l’Océan Indien, à 40 km au Nord Ouest de la ville de
Toamasina (Annexe 1). La Réserve s’étend entre 17°51’- 17°55’ de latitude Sud
et 49°11’- 49°15’ de longitude Est. La Réserve est localisée dans les
Communes Rurales d'Ambodiriana et de Sahambala, District de Toamasina II
dans l’ex- province de Toamasina, dans la Région Atsinanana.
Le sol est de type ferralitique jaune et rouge, avec une masse importante
d’humus de nature acide (la teneur globale en matière organique est de 1 à
6,5%).
3- MATERIELS ET METHODES
• Choix et localisation des sites d’études
Les sites d’études ont été choisis après une prospection de terrain en
tenant compte des types de forêts et des unités topographiques jugées
homogènes. Ainsi, neuf sites ont été sélectionnés pour le montage des
Parcelles Permanentes de suivi (PPS).
94
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- Dispositif et installation
Neuf Parcelles Permanentes de Suivi (PPS) ont été montées, avec une
surface de 0,25 ha qui s’étend sur 50 m x 50 m sur différentes unités
topographiques, dont :
Les relevés ont été effectués à l’intérieur de chaque unité de surface (50
m x 50 m). Cette dernière a été matérialisée grâce à des peintures de couleur
rouge sur ses bordures et des rubans plastiques (flag) à chaque coin (Figure 1).
95
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Les données sont soigneusement notées sur une fiche de relevés. Les
références (numéros) serviront plus tard à repérer chaque individu d’arbre et
arbuste, lors des recensements ou évaluation ultérieurs, pour le suivi
écologique.
- Paramètres observés
96
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
• Etude structurale
- Distribution des individus par classe de diamètres
Les classes de diamètres peuvent être définies en fonction de la
répartition de diamètres des individus supérieurs à 10cm de la PPS à étudier
(Rakotondravony& Roger, 2006). Les classes de diamètres suivantes ont été
adoptées :
- d1 : [10 – 15 [cm d5 : [30 – 35 [cm d9 : [50 – 55 [cm
- d2 : [15 – 20 [cm d6 : [35 – 40 [cm d10 : [55 – 60 [cm
- d3 : [20 – 25 [cm d7 : [40 – 45 [cm d11 : ≥ 60 cm
- d4 : [25 – 30 [cm d8 : [45 – 50 [cm
L’allure des histogrammes de chaque structure permet de connaître la
santé de la population: si l’allure est en J inversé, cela implique une croissance
régulière, normale et un équilibre du peuplement, si elle est en J normale ou en
forme irrégulière, la formation étudiée présente une croissance irrégulière et un
déséquilibre écologique.
Au fil des années de suivi écologique, ces mêmes classes doivent être
maintenues.
- Abondance
97
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Le biovolume est le volume du bois fourni par une végétation dans une
surface donnée. Le volume du bois de chaque individu (Vi) peut être calculé par
la formule de DAWKINS (1959) :
Vi = Σ 0,53 Gi Hi
Où, 0,53 : Constante de forme,
2
Gi : Surface terrière d’un individu de l’espèce i (m /ha),
Hi : Hauteur du fût d’un individu de l’espèce i (m).
4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
• Parcelles Permanentes de Suivi sur bas versant : PPS 3, PPS 7 et
PPS 8
*Distribution des individus par classe de diamètres
La distribution des individus des trois (3) parcelles permanentes dans les
onze (11) classes de diamètres est montrée dans le tableau 1. Pour chaque
parcelle, une diminution progressive du nombre d’individus est observée au fur
et à mesure que le DHp augmente, signifiant qu’il y a tendance vers un
équilibre écologique. Les individus avec un diamètre compris entre 10 et 15 cm
sont abondants (97 à 171 individus). Pour la PPS 3, aucun individu à DHp
supérieur à 50 cm n’a été recensé. Or, pour la PPS 7 et PPS 8, les arbres de
gros diamètre (DHp ≥ 60 cm) sont présents tels que Faucherea urschii
(Sapotaceae), Poupartia sp. (Anacardiaceae), Cryptocarya acuminata
(Lauraceae), …
L’allure des histogrammes est en forme de « J » inversé pour les trois (3)
parcelles, cela indique l’équilibre du peuplement forestier car la forêt est encore
relativement intacte (Figure 2).
98
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
60
d1:[10- 15[ cm
50
d2:[15- 20[ cm
d3:[20- 25[ cm
Frequence (%)
40
d4:[25- 30[ cm
30 d5:[30- 35[ cm
d6:[35- 40[ cm
20 d7:[40- 45[ cm
d8:[45- 50[ cm
10
d9:[50- 55[ cm
d10:[55- 60[ cm
0
PPS3 PPS7 PPS8 d11:≥ 60 cm
Figure 2 : Diagrammes de fréquence des individus, des trois (3) parcelles sur
bas versant, par classe de diamètres
99
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
D
Paramètres A (individus/ G G V V
2 2 3 3
Parcelles (individus/ 0,25ha) ha) (m / 0,25ha) (m / ha) (m / 0,25ha) (m / ha)
PPS 3 354 1416 10,74 42,96 52,89 211,56
PPS 7 279 1116 8,49 33,96 39,02 156,08
PPS 8 229 916 12,25 49 66,49 265,96
100
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
50
45 d1:[10- 15[ cm
40 d2:[15- 20[ cm
35 d3:[20- 25[ cm
Frequence (%)
30 d4:[25- 30[ cm
25 d5:[30- 35[ cm
20 d6:[35- 40[ cm
15 d7:[40- 45[ cm
10 d8:[45- 50[ cm
5 d9:[50- 55[ cm
d10:[55- 60[ cm
0
PPS2 PPS5 PPS6 d11:≥ 60 cm
101
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
d’arbres à gros diamètre et une densité plus faible. Par contre, elle offre un
potentiel en bois de 303 m3/ha, la densité faible et le faible taux des arbres à
grand diamètre sont donc compensés par la présence des arbres à hauteur
plus élevée. Pour la PPS5, la surface terrière élevée (52,4 m2/ha) et le potentiel
en bois élevé (323 m3/ha) sont dus à sa forte densité (1272 individus par
hectare) de peuplement et sa richesse en arbres à grand diamètre et à hauteur
élevée.
A D G G V V
2 2 3 3
Paramètres (individus/ (individus/ (m / (m / (m / (m /
Parcelles 0,25ha) ha) 0,25ha) ha) 0,25ha) ha)
PPS 2 258 1032 11,78 47,12 61,19 244,76
PPS 5 318 1272 13,1 52,4 80,75 323
PPS 6 251 1004 11,16 44,64 75,9 303,6
102
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
60
d1:[10- 15[ cm
50 d2:[15- 20[ cm
d3:[20- 25[ cm
Frequence (%)
40
d4:[25- 30[ cm
30 d5:[30- 35[ cm
d6:[35- 40[ cm
20
d7:[40- 45[ cm
10 d8:[45- 50[ cm
d9:[50- 55[ cm
0 d10:[55- 60[ cm
PPS1 PPS4 PPS9 d11:≥ 60 cm
Figure 4:Diagrammes de fréquence des individus, des trois (3) parcelles sur
haut versant, par classe de diamètres
103
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
A D G G V V
Paramètres 2 2 3 3
(individus/ (individus/ (m / 0,25ha) (m / ha) (m / 0,25ha) (m / ha)
Parcelles 0,25ha) ha)
5- DISCUSSION
Les caractéristiques et les particularités dendrométriques de la
végétation sont des points importants pour le futur suivi dendrométrique. Parmi
les forêts tropicales humides de basse altitude malgache, la forêt de
Betampona présente une densité très élevée (varient de 916 à 1464 individus
par hectare). La forêt dense humide de Betampona présente un peuplement
serré, à majorité d’arbres de taille moyenne. La forêt de Betampona présente
une surface terrière beaucoup plus élevée par rapport à celle des autres forêts
denses humides de basse altitude de Madagascar. Cette surface terrière
élevée n’est pas due à la présence des grands arbres à DHp élevé, mais
surtout à la densité élevée du peuplement végétal.
Le suivi dendrométrique de chaque parcelle devra être fait tous les trois
(3) ou cinq (5) ans par des spécialistes ou par les agents de l’AP. Les parcelles
devront faire l’objet de recensement pour obtenir les informations relatives à la
mortalité, la croissance des arbres en mesurant les arbres et intégrer les
nouveaux pieds selon les catégories de diamètres (DHp≥ 10 cm). Ces
nouveaux pieds doivent être marqués avec des plaquettes en aluminium
portant des numéros qui suivent ceux des plaquettes utilisées lors de
l’installation de la parcelle (To : Janvier- Février 2009). Des spécimens
d’herbiers seront prélevés sur ces nouveaux pieds. Les tâches à mener sont les
suivantes :
104
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- Mesure du DHp ;
- Marquage des nouveaux pieds : « nouveaux recrûs »;
- Mesure de la hauteur ;
- Distribution des individus par classe de diamètres ;
- Distribution des individus par classe de hauteurs ;
- Calcul de la densité du peuplement ;
- Calcul de la surface terrière ;
- Calcul du potentiel en bois (biovolume);
- Evaluation de la mortalité des individus (pieds marqués morts);
- Carte de distribution de tous les individus marqués ;
- Evaluation des autres facteurs de dégradation.
Un entretien des parcelles permanentes devra être fait régulièrement par
les agents de l’AP. Il consiste à vérifier l’état de chaque parcelle (limites,
plaquettes,…)
6- CONCLUSION
Face aux diverses pressions anthropiques, pressions naturelles
(cyclones) et à l’invasion des plantes envahissantes qui pèsent sur la Réserve
Naturelle Intégrale n°1 de Betampona, le montage de Parcelles Permanentes
de Suivi a été proposé par le gestionnaire de cette Aire Protégée pour suivre
l’état évolutif des forêts, et d’avoir une idée sur le devenir de la RNI. Neuf (9)
parcelles permanentes de 0,25ha (50mx50m) ont été installées dans la forêt
primaire de la Réserve, dont trois (3) parcelles sur bas versant, trois (3)
parcelles sur mi versant et trois (3) parcelles sur haut versant.
105
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier : Madagascar Fauna Group et son équipe ;
leDépartement de Biologie et Ecologie Végétales qui a beaucoup contribué à la
rédaction et à la finalisation de cette publication et tous ceux qui ont de près ou
de, loin apporté leur aides.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Birkinshaw, C., Messmer, N., Andrianaivo, R., Ralimanana,
H.,Ranaivojaona, R. & Ravololonanahary, H., 1998.Structure et Flore de
la Forêt sur la pente d’Andranomay. In : Recherche pour le
développement. Série Sciences Biologiques N°13. Ministère de la
Recherche Scientifique. pp : 15-27.
Cain, S., 1932. Concerning certain phytosociological concepts, Ecologie,
Monographie., 1-2 : 477-507.
Cornet, A., 1974. Essai de cartographie bioclimatique à Madagascar. Notice
explicative n°55. ORSTOM. Paris, France. 28p.
Dallmeier, F., 1992. « Long- term monitoring of biological diversity in tropical
forest areas ». Methods for establishment and inventory of permanent
plots. MAB Digest Series, 11. UNESCO. Paris. 186p.
Dawkins, H.C., 1959. The management of natural tropical high forest to
Uganda. Commonwealth forestry. Institute University of Oxford. England.
155p.
106
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
107
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXES
108
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Pour vérifier que le principal objectif d’une Aire Protégée est le maintien
de la biodiversité, une étude de la diversité végétale a été effectuée au sein du
Parc National de Ranomafana qui est divisé en deux zones, la zone protégée
proprement dite et la zone périphérique. Les études ont été effectuées dans dix
huit formations forestières dont neuf dans le parc et neuf dans la zone
périphérique. Les comparaisons des résultats obtenus sur les sites hors du
parc et à l’intérieur du parc ont montré que la présence d’espèces introduites ou
envahissantes est remarquable dans la zone périphérique. D’autre part au
niveau structural, les formations à l’intérieur du parc sont plus hautes et ont une
surface terrière plus élevée. Les espèces autochtones sont en bonne
régénération dans le parc, alors qu’elles sont gênées par les espèces
introduites dans la zone périphérique. Enfin, les espèces ligneuses utiles sont
plus abondantes dans le parc que dans celles de la zone périphérique.
Toutefois, l’interdiction du feu et l’autorisation du droit d’usage uniquement dans
la zone périphérique ont un impact positif sur la dynamique des formations
végétales.
1- INTRODUCTION :
La stratégie la plus courante pour promouvoir la conservation de la
biodiversité est la mise en place d’Aires Protégées. Malgré l’existence d’Aires
Protégées, les phénomènes de dégradations continuent toujours devant la
nécessité pour la population d’assurer sa subsistance. La dégradation est
synonyme de perte de biodiversité et aussi de développement des espèces
envahissantes empêchant la régénération forestière et le retour vers la
végétation originelle.
- 109 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- MATERIELS ET METHODES :
2-1- Site d’étude :
Le Parc National de Ranomafana (entre 21°02’ et 21°25’ S ; 47°18’ et
47°37’ E) se trouve dans la province de Fianarantsoa, à cheval entre deux
Régions, la Haute Matsiatra et Vatovavy Fitovinany. Il est traversé par les
routes nationales RN45 et RN25 qui le divisent en trois parcelles dont la
parcelle I au nord, la parcelle II à l’Ouest et la parcelle III au Sud.
- 110 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Pour chaque site deux formations végétales les plus proches possibles
des zones habitées ont été étudiées. L’une dans la zone périphérique et l’autre
dans le parc.
18 relevés de 4m x 100m soit 0,72ha ont été effectués dans les neuf
sites présélectionnés du PNR et ses zones périphériques.
Six relevés ont été effectués à basse altitude dont deux dans le parc et
quatre en dehors du parc. A moyenne altitude par contre, douze relevés ont été
établis dont sept dans le parc et cinq en dehors du parc.
H′
E=
log 2 s
s
H ′ = ∑ ( pi )(log 2 p i )
i =1
- 111 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- RESULTATS ET DISCUSSION:
Dans l’ensemble des relevés, 4779 individus répartis dans 152
espèces, 57 genres et 53 familles ont été inventoriés. Sept espèces introduites
ont été recensées et parmi elles figurent les espèces envahissantes Psidium
cattleyanum et Eucalyptus robusta. La liste globale des espèces inventoriées
lors de cette étude est présentée dans l’Annexe I.
Par rapport à l’âge des formations, celle la plus âgée (> 30ans) R17
montre un niveau de dégradation faible. Elle présente un nombre élevé (44) d’
- 112 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Les formations situées dans le parc sont beaucoup plus évoluées que
celles qui sont localiséesdans la zone périphérique. Elles sont caractérisées par
un nombre élevé d’espèces (54 et 56), une surface terrière élevée (30,28m²/ha,
59,48m²/ha), une absence d’espèces introduites, une hauteur maximale élevée
(18m) et un taux de régénération légèrement faible (1090,00%, 497,56%). Dans
le parc, les formations végétales sont composées d’espèces forestières comme
Gaertnera macrobotrys et Cryptocarya cf. lucida. Les formations végétales hors
parc par contre, sont constituées par des espèces secondaires telles que
Harungana madagascariensis, Dorathoxylon stipulatum et Dracaena reflexa
ainsi que par des espèces introduites comme Solanum auriculatum et Psidium
cattleyanum.
- 113 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
R16 (DP) R18 (DP) R3 (HP) R13 (HP) R15 (HP) R17 (HP)
Mangevo Marojano Ambodiriana Sambivinany Mangevo Marojano
[15, 30ans
Age > 30ans > 30ans < 15ans < 15ans > 30ans
[
Eloignement par rapport au
] 30mn, 1h
village > 1h [30mn, 1h [ [30mn, 1h [ < 30mn < 30mn
[
(heure de marche)
Nombre d'espèces 54 56 38 43 44 44
Endémicité 75,9% 73,2% 76,3% 73,8% 81,8% 81,8%
Abondance numérique 357 246 172 256 301 257
Abondance numérique des
159 164 116 79 209 165
espèces utiles
Equitabilité 0,839 0,864 0,833 0,765 0,838 0,826
Surface terrière 30,28m²/ha 59,48m²/ha 14,74m²/ha 29,30m²/ha 16,09m²/ha 30,45m²/ha
IVI des espèces introduites - - 70,5 14,52 38,34 -
Caractéristiques des
- - accessoire accidentelle accessoire -
espèces introduites
Hauteur maximale 18m 18m 10m 12m 12m 12m
Ouverture de la voûte très très très
ouverte très ouverte ouverte
forestière ouverte ouverte ouverte
Taux de régénération 1090,00% 497,56% 762,50% 675,75% 1617,65% 810,70%
DP : Dans le parc ; HP : Hors parc
3. CONCLUSION :
L’éloignement est un facteur déterminant. Plus la formation est proche
du village, plus les pressions anthropiques qui agissent sur le milieu sont
accentuées, moins la diversité spécifique, l’abondance numérique, l’abondance
des espèces utiles, la taille des individus sont importantes, plus le
développement des espèces introduites est remarquable.
Le parc contribue à l’évolution des formations végétales du point de vue
structurale et floristique, à la protection du parc contre les diverses
perturbations. De ce fait, la richesse spécifique, les diamètres, les surfaces
terrières, et même le nombre des individus y sont beaucoup plus élevés.
- 114 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
R2 (DP) R4 (DP) R6 (DP) R8 (DP) R10 (DP) R12 (DP) R14 (DP) R1 (HP) R5 (HP) R7 (HP) R9 (HP) R11 (HP)
Vohiparara Ambodiriana Sahateza Anjamba Torotosy Sahavondronana Sambivinany Vohiparara Sahateza Anjamba Torotosy Sahavondronana
[15, 30ans [15, 30ans [15, 30ans
Age > 30ans [15, 30ans [ < 15ans > 30ans [15, 30ans [ > 30ans < 15ans > 30ans [15, 30ans [
[ [ [
Eloignement du site
< 30mn > 1h [30mn, 1h [ > 1h > 1h < 30mn > 1h < 30mn [30mn, 1h [ < 30mn [30mn, 1h [ < 30mn
(heure de marche)
Nombre d'espèces 53 73 34 14 61 50 46 36 8 13 39 33
Endémicité 69,8% 78,1% 70,6% 100% 72,1% 80% 78,3% 75% 87,5% 92,3% 76,9% 81,8%
Abondance
391 308 175 200 237 356 297 342 69 281 178 356
numérique
Abondance
numérique 258 147 97 165 119 229 121 260 62 266 118 218
des espèces utiles
Equitabilité 0,817 0,892 0,892 0,739 0,869 0,807 0,776 0,644 0,368 0,399 0,857 0,789
Surface terrière 38,96m²/ha 45,95m²/ha 8,21m²/ha 13,65m²/ha 44,20m²/ha 33,50m²/ha 41,63m²/ha 58,09m²/ha 0,58m²/ha 17,38m²/ha 23,15m²/ha 17,66m²/ha
Hauteur maximale 12m 22m 10m 6m 20m 18m 20m 10m 4m 10m 22m 10m
Taux de régénération 1203,33% 616,27% 1844,44% 1076,47% 558,33% 1994,11% 531,90% 1454,54% - 2200,00% 888,88% 1994,11%
- 115 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES:
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Rico.Theses: phd, Stony Brook University, New York, 165p.
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Extrait de travaux des Secteurs Sciences et Techniques de l’Institut
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Nusbaumer, L., Gautier, L., Chatelain C. et Spichiger, R. - 2005.Structure et
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Etudedescriptive et comparative. Candollea 60 (2). pp393 - 443
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DEA Ecologie Végétale, Université d’Antananarivo, 85p.
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Végétale, Université de Madagascar, 57p.
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Ifanadiana. in : IUCN : Programme pour les forets tropicales. L’équilibre
des Ecosystèmes forestiers à Madagascar, Actes d’un séminaire
international, pp 315 – 319.
Razafindrazaka, R.J. – 2008.Evaluation du rôle du Parc National de
Ranomafana dans le maintien de l’intégrité de la diversité végétale. Mém
DEA, Ecologie Végétale, Université d’Antananarivo, 76p.
- 116 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 117 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 118 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 119 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Cette recherche concerne l’étude de la végétation secondaire dans les
plantations de pins (Pinus patula Schltdl. & Cham.) et d’Acacia à tannins
(Acacia decurrens var. dealbata Link) à la suite de perturbations (cyclones,
feux, exploitation forestière, culture) dans le chantier forestier d’Androy–
Fianarantsoa II.Les relevés de végétation ont été effectués selon la méthode
d’échantillonnage par transects (N = 40 avec 205 relevés dans la plantation de
pins et N =12 avec 58 relevés dans la plantation d’Acacia). Cent vingt cinq
(125) espèces réparties en 46 familles ont été recensées dans la plantation de
pins, et 62 espèces réparties en 32 familles ont été inventoriées dans la
plantation d’Acacia. Cette différence peut être imputable à l’ancienneté de
l’exploitation agricole dans la plantation d’Acacia qui a fortement réduit sa
biodiversité.
- 120 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1- INTRODUCTION
Le début du XXième siècle a été marqué par l’introduction de
nombreuses essences de reboisement à Madagascar (Ramanantsoavina,
1963, Chauvet, 1969). Depuis, plus de 300000 hectares de plantations ont été
réalisées à Madagascar constitués pour la moitié d’Eucalyptus et de pins
(CIRAD, 2006).
2- MATERIELS ET METHODES
2- 1. La zone d’étude
L’étude a été réalisée dans la commune d’Androy sud située à 35 km
au Nord-Est de la ville de Fianarantsoa (carte 1).
- 121 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 122 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 123 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Deux cent cinq (205) relevés notés P1, P2,…P205 répartis sur 40
transects ont été réalisés dans la plantation de pins et 58 relevés (A1,
A2,…A58) le long de 12 transects dans la plantation d’Acacia. L’historique de
chaque station a été établi à la suite des enquêtes et recoupements effectués
auprès de la population locale ou le propriétaire du champ si la parcelle est
cultivée.
- 124 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
− l’inertie du système qui indique le pouvoir explicatif d’un axe factoriel, elle
est exprimée en bits (valeurs propres) ou en pourcent (inertie) (Akpo et al.,
1995) ;
− la contribution qui mesure la participation d’un individu (relevé) ou d’une
variable (espèce) à l’inertie d’un axe.
Le logiciel XLSTAT-Pro a été utilisé.
3- RESULTATS
3-1. Composition floristique
Les richesses floristiques des formations végétales étudiées sont
consignées dans le tableau I.
Les familles les mieux représentées sont les Asteraceae (19 espèces),
puis les Poaceae et les Rubiaceae avec 14 espèces chacune. La famille des
Fabaceae est représentée par trois espèces : Acacia decurrens var. dealbata
(Link) Maiden, Crotalaria uncinella Lamk., Zornia puberula Molhenbrock.
- 125 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
(axes F1 et F2 : 17,44 %)
G PI
-- axe F2 (5,87 %) -->
1
2 P 129
G PII P 36
P 118 P 117
P 116
P 105 P 62 P 113
P 125 P 27
P 160 P 139
PP
99130P 151P 111
PPP
P37
P55
41P59
11
P
80
44
1
PP
67
11
15
4
P
1998
P PP120
76 104
P
PP
P
P
P
P1
PP30
P
P57
P94
P91
P86
P84
P73
P77
128
75
P1
95200
P54
P92
87
81
52
53
67
82
56
00
P
1
63
39
1
97
78
1
29
P
45
41
33
40
93
74
49
48
24
85
83
58
21
26
86
84
90
89
06P1
73
88
78
74
80
66
65
64P
07
03
P
P85
89
71
82
1 P
1
P79
47
4696
P 72
P
75
56
158
55
47
46
P
20
21
22
23
24
25
26
9
31
8
32
7
6
5
4
3
2P
0
1
2
3
97
96
95
94
93
92
4
5
6
7
8
91171
70
205
76
77
79
181
P202
P203
P204
P 102
01
1
09
0 P38
P122 P 43
P 34 P 152
PP8368
PP 701
69P
P42
P2153
51
50
60
201
90
88
72
23
61
62
63
64
27
68
65
28
69
66
87
1
31
32
33
42
34
43
35
48
44
36
49
45
40
37
08
98
99
91 57
54
P 35
P1
P61
59 P 150
-1
-1 0 1 2 3 4
- 126 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1
Les valeurs entre parenthèses indiquent la contribution (%) des relevés ou des espèces aux axes factoriels considérés.
- 127 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
• Plantation d’Acacia
La projection des espèces et des relevés dans les axes factoriels
F1xF2 est représentée par la figure 4. Ce plan absolu 27,20% de la variabilité
dont 17,03% par l’axe 1 et 10,17% pour l’axe 2. Ces résultats montrent un
nuage de points bien structuré de forme parabolique et fait ressortir l’effet
Guttman qui indique une redondance entre les deux variables étudiées : la
connaissance de la ligne donne pratiquement celle de la colonne ; toute
l’information est contenue dans le premier axe F1, qui oppose les valeurs
extrêmes, tandis que le deuxième axe F2 oppose les intermédiaires aux
extrêmes.
− en abscisses positives (GAI), est constitué par les relevés : A45 (12,03),
A57 (10,16), A31 (7,37), A19 (7,09), A20 (7,06), A21 (7,06), A34 (6,49), A54
(4,43), A54 (4,43), A55 (4,43), A56 (4,43), A10 (4,24), A29 (4,24).
− abscisses négatives (GAII), aucun relevé ne présente de contribution
supérieure à la moyenne.
La distribution des relevés le long de l’axe F1 permet de distinguer les
relevés réalisés dans les champs de culture et jachères herbeuses de ceux
réalisés dans les jachères arbustives et les recrûs.
- 128 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
(axes F1 et F2 : 27,20 %)
2
A 23
22
A 11
2 A 48 A 30
1 A 25 A 47
AA27
13
A
AA43A 2
AAAA11
51
A
39
41 952 A 53
A 35
A
A
A 26
58
33
3837
36
axe F2 (10,17 %)
A 44
A A87
AA 28
A 24
46 A 49
0 AA32
A56
A
A116 A1
A29
0
A2 A 21
1
20
9
A 18
A 40 A 56
55
52
54 A 31
AA45
57
A4
A 50
A 42
A3 1
-1
1 A 34
A 14
A 17
-2
GAII GAI
-3
-1 0 1 2 3 4
axe F1 (17,03 %)
− (GAI-2) constitué par les relevés réalisés dans jachères herbeuses (A30,
A35, A47, A48, A53), ils présentent tous des contributions inférieures à la
moyenne. Les espèces associées sont Trichopteryx dregeana, Bulbostylis
trichobasis, Tristemma virusanum, Hyparrhenia variabilis Stapff., Psiadia
salviaefolia Baker, Helichrysum faradifani Scott Eliot, Sporobolus sp.
Le deuxième groupe (GAII) peut également être subdivisé en deux sous-
groupes :
- 129 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Galiniera sp. Les espèces herbacées sont représentées par Aristida similis,
Sporobolus subulatus Hack., Scleria baronii C.B. Clarke, Sticherus flagellaris
(Bory) St John.
− (GAII-1) est constitué par les relevés réalisés dans les recrus forestiers
(A14, A17). Ce sont des formations typiquement ligneuses correspondantes
aux recrûs forestiers qui se sont régénérés après l’arrêt de l’exploitation des
tannins présentant une physionomie de forêt secondaire totalement
reconstituée de type formation dense, pluristrate. Notons que ces stations n’ont
jamais été mises en culture. Les espèces sont Agauria salicifolia (Lam.) Hook.
F. ex Olivier, Allophylus sp., Polyscias sp., Schefflerabojeri R. Viguier,
Seneciofaujasioides Baker, Syzygium emirnense (Baker) Labat & G.E. Schatz,
Tabernaemontana sp., Vacciniumemirnense Hook., Weinmanniabojeriana
Tulasne, Cassinopsis madagascariensis Baillon.
L’axe F1 sépare nettement les formations typiquement herbacées
(champs cultivés et jachères herbeuses) aux formations mixtes et
exclusivement ligneuses (jachères arbustives et recrûs ligneux) il traduit ainsi
un gradient d’utilisation (exploitation agricole).
- 130 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4- DISCUSSIONS
Les objectifs de ce travail sont d’apprécier le niveau de la biodiversité et
d’identifier les groupements végétaux dans les plantations de pins et d’acacia.
Le relevé de végétation par transect a été utilisé.
Les familles botaniques les mieux représentées pour les deux types de
plantations sont les Asteraceae, les Rubiaceae et les Poaceae. Ces familles
sont caractérisées par la production de graines abondantes et de petite taille
facilitant leur dispersion par le vent ou par les animaux. Elles comptent de plus
des espèces pionnières et rudérales dont les stratégies reproductives sont très
efficaces. La taille, la forme des graines correspondent à une stratégie
particulière d’établissement des plantules (Hutchings, 1986, Charles
Dominique, 1995). De plus, la dissémination des diaspores par anémochorie
(Asteraceae et Poacaeae) et la zoochorie pour les Rubiaceae et la grande
quantité de graines produites leur permettent de s’installer dans les brèches
provoquées par les perturbations (coupes, mise en culture). Ce sont également
des espèces qui développent une stratégie démographique de type r c’est-à-
dire une grande vitesse de multiplication, une spécialisation dans l’exploitation
des ressources (alimentaire et espace), et une forte compétition entre elles
(Barbault, 1987; Perrin ; 1987, Whitmore, 1990).
La plupart des espèces sont héliophiles, on remarque l’abondance des
genres Helychrisum et Vernonia (Asteraceae), Imperata cylindrica et
Sporobolus (Poaceae), Galiniera(Rubiaceae).
- 131 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 132 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 133 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5-CONCLUSION
Cette étude a permis d’apprécier la capacité de certaines espèces
autochtones malgaches de se régénérer et de coloniser les plantations (Pinus
patula et Acacia) soumises à diverses perturbations. Les analyses multivariées
des données par l’AFC ont permis, d’une part, d’identifier les différents
groupements végétaux qui se sont formés dans ces espaces reboisés et d’avoir
une vision globale de l’évolution de la végétation d’autre part. La dynamique
végétale post-perturbation commence toujours par l’installation des espèces
annuelles qui sont ensuite relayées par des espèces pérennes.
- 134 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- 135 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 136 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 137 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 138 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Milieux
Espèces Famille
Pins Acacia
Eragrostis racemosa (Thumb.) Steud. Poaceae - +
Erigeron naudinii (Bonnet) Humbert Asteraceae + +
Eulalia villosa (Thumb) Nees Poaceae + -
*Evodia madagascariensis Baker Rutaceae + +
Evodia sp. Rutaceae + -
Fimbristylis sp. Cyperaceae + +
Gaertnera macrostipula Baker Rubiaceae + -
Gaertnera sp.1 Rubiaceae + +
Galiniera sp. Rubiaceae + +
Halleria ligustrifolia Baker Scrophulariaceae + -
*Harongana madagascariensis Choisy Clusiaceae + +
*Helichrysum attenuatum Humb. Asteraceae + -
*Helichrysum benthamii R. Vig. & Humbert Asteraceae + +
*Helichrysum cordifolium DC. Asteraceae + -
*Helichrysum faradifani Scott-Eliot Asteraceae + +
*Helichrysum microcephalum DC. Asteraceae + -
Helichrysum sp. Asteraceae + +
Hyparrhenia variabilis Stapf Poaceae + +
Hypoestes sp. Acanthaceae + -
Hypoestes sp.1 Acanthaceae + -
Impatiens vilersi Constatin & Poisson Balsaminaceae + -
Imperata cylindrica (L) Rausch. Poaceae + +
Ipomea sp. Convolvulaceae + -
Isachne sp. Poaceae + -
Ixora sp. Rubiaceae + +
Ligodium lanceolatum Desv. Schiziaceae + +
Ludia sp. Salicaceae + +
Lycopodium clavatum (L.) Lycopodiaceae + -
Macaranga alnifolia Baker Euphorbiaceae + -
Manihot sp. Euphorbiaceae + +
Morinda sp. Rubiaceae + +
Mussaenda vestita Baker Rubiaceae + -
*Myrica phyllireaefolia Baker Myricaceae + -
*Nuxia capitata Baker Loganiaceae + +
*Nuxia sphaerocephala (Baker) Baker Loganiaceae + +
Oldelandia herbacea D.C. Prod. Rubiaceae + -
*Oncostemum bojerianum A. DC. Myrsinaceae + -
*Oncostemum umbellatum Baker Mez. Myrsinaceae + -
Panicum maximum Jacq. Poaceae + -
- 139 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Milieux
Espèces Famille
Pins Acacia
Panicum repens L. Poaceae + -
Paspalum commersonii Lamk. Poaceae + -
Pauridiantha paucinervis (Hiern) Bremeck Rubiaceae + -
Pellaea viridis Forssk Adiantaceae + -
Penissetum sp. Poaceae + +
Peponidium sp. Rubiaceae + -
Philipia floribunda Benth. Ericaceae + -
Phymatosorus scolopendria (Burm. f.) Pic. Serm. Polypodiaceae + +
Phytolacca dodecandra L'Hér. Phytolaccaceae + -
Pinus patula Schltdl. & Cham. Pinaceae + -
Polyscias ornifolia (Baker ) Harms Araliaceae + -
Polyscias sp. Araliaceae + -
*Psiadia altissima (DC.) Drake Asteraceae + +
*Psiadia salviaefolia Baker Asteraceae + -
Psidium cattleianum Sabine Myrtaceae + +
*Psorospermum fanerana Bak. Clusiaceae + +
Psychotria sp.1 Rubiaceae + +
Dennstaedtiacea
Pteridium aquilinum (L) Kuhn e + -
Radamaea montana Benth. Scrophulariaceae + +
Rhynchelytrum repens (Willd.) C.E. Hubbard Poaceae - +
Rubus moliccanus L. Rosaceae + -
Rubus rosaefolius J.E Smith Rosaceae + +
*Rytigynia sp. Rubiaceae + +
Saldinia sp. Rubiaceae + -
Schefflera bojeri R. Viguier Araliaceae + -
Schefflera longipedicellata (Lec) Bern. Araliaceae + +
*Scleria baronii C.B. Clarke ex Cherm. Cyperaceae + -
Scleria sp. Cyperaceae + +
*Senecio faujasioides Baker Asteraceae + -
*Senecio hypargyreus DC. Asteraceae + +
*Senecio longiscapus Bojer ex DC. Asteraceae + +
*Senecio myricaefolius (Bojer ex DC.) Humbert Asteraceae + -
Sida rhombifolia L. Malvaceae + +
Smilax kraussiana Meisner Smilacaceae + -
Solanum auriculatum Aiton Solanaceae + -
Sporobolus sp. Poaceae + -
Sporobolus subulatus Hack. Poaceae + +
Stenotaphrum dimidiatum (L.) Brongn. Poaceae + -
- 140 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Milieux
Espèces Famille
Pins Acacia
Sticherus flagellaris (Bory) St John Gleicheniaceae + +
Syzygium emirnense (Baker) Labat & G.E. Schatz Myrtaceae + +
Syzygium sp. Myrtaceae + +
Tabernaemontana sp. Apocynaceae + +
*Tambourissa perrieri Drake Monimiaceae + -
*Tambourissa purpurea (Tul.) A. DC. Monimiaceae + +
Trema orientalis L. Ulmaceae + -
Trichopteryx dregeana Nees ex Lindl Poaceae + +
Melastomatacea
*Tristemma virusanum Juss. e + +
Vaccinium emirnense Hook. Ericaceae + +
Vaccinium secundiflorum Hook. Ericaceae + -
*Vernonia garnieriana Klatt. Asteraceae + +
Vernonia sp. Asteraceae + +
*Weinmannia bojeriana Tulasne Cunoniaceae + +
*Wenmannia rutenbergii Engl. Cunoniaceae + +
Zea mays L. Poaceae + -
Zornia puberula Molhenbrock Fabaceae + -
- 141 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
La Station Forestière à Usage Multiple d’Antrema constitue un des
habitats de Propithecus coronatus. Dans cette région, ce lémurien est vénéré
comme étant les représentants des ancêtres des « sakalava ». Cette culture
leur offre donc un haut niveau de protection mais est ce que la forêt peut leur
fournir les nourritures dont ils ont besoin?
1- INTRODUCTION
Propithecus coronatus ou « Sifaka » couronné est considéré depuis
longtemps comme en danger d’extinction (A2) sur la liste rouge de l’IUCN
(Mittermeier et al., 1994) et sa distribution est limitée aux forêts caducifoliées du
Nord Ouest de la grande île, en particulier entre les rivières Betsiboka et
Mahavavy. Les connaissances sur les habitats de ce Lémurien, en particulier la
phénologie des espèces végétales, sont insuffisantes. Pourtant, ces données
sont importantes dans l’étude de l’alimentation de l’espèce. La phénologie
permettra d’analyser les contraintes énergétiques particulières dans le milieu et
- 142 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
les limites dans lesquelles ces Lémuriens ont co-évolué avec les espèces
végétales. A cet effet, une hypothèse a été émise : la densité de « Sifakas »
élevée est-elle permise par une phénologieavec beaucoup d’espèces qui
fleurissent et qui fructifient toute l’année ou par des décalages de phénologie
entre espèces assurant une bonne disponibilité pendant les saisons plutôt
considérées comme typiques de la raréfaction alimentaire ?
2- MILIEU D’ETUDE
La station forestière à usage multiple d’Antrema est localisée dans la
province de Majunga, région Boeny, dans la commune rurale de Katsepy, du
Fivondronampokontany de Mitsinjo et du Fokontany d’Antrema. Elle se trouve à
12 km du village de Katsepy et couvre une superficie de 12270ha dont 1000ha
de parc marin et 11270ha de terre ferme. (Gauthier et al., 1999) (Annexe 1). La
station repose sur un bassin sédimentaire le long d’une côte basse alluviale et
uniformément sableuse (Besairie, 1966).
3- MATERIELS ET METHODES
Suite aux études déjà menées dans les sites fréquentés par
Propithecus coronatus, le présent travail a été conduit sur un nouveau site, la
forêt sèche de Badrala. Ainsi, 3 plots de suivi de 2000m2 (10m x 200m) ont été
montés dans les endroits les plus fréquentés par les groupes de propithèques,
sujet de l’étude.
- 143 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1m30 du sol) ont permis, grâce à l’analyse de leur contenu, de suivre toute
l’année la saisonnalité de la floraison et de la fructification. Le contenu de
chaque collecteur est ramassé tous les 15 jours.
4- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4-1- Cycle phenologique des arbres
Au total, 417 individus à DHp ≥10cm.ont été suivis pendant une année
dans les 3 plots.
•
Feuillaison et défeuillaison
a) Saison sèche
Au niveau des individus
Au début de la saison sèche (Mai), 5,12% des individus en état
végétatif n’ont pas de feuilles, 5,19% présentent encore des jeunes feuilles et
87,26% sont à feuilles matures (figure 1a).
91,95%
87,26% individus sans individus sans
feuilles feuilles
individus à feuilles individus à feuilles
jeunes jeunes
individus à feuilles individus à feuilles
matures matures
5,19%
5,12% 2,48% 7,43%
- 144 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
b) Saison humide
Au niveau des individus
Au début de la saison humide (en Novembre), 59,5% des individus
sont en état végétatif : 6,27% sont encore défeuillés, 4,6% présentent des
bourgeons foliaires au niveau de l’apex, 18,4% à nouvelles feuilles jeunes et
70,7% à feuilles matures (Figure 2a).
- 145 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
16 450
14 400
Précipitation (mm)
12 350
300
10
250
8
200
6
150
4 100
2 50
0 0
M J J A S O N D J F M A M J
Mois
16 29,0
14 28,0
Nombre des espèces
Température (°C)
12 27,0
10
26,0
8
25,0
6
4 24,0
2 23,0
0 22,0
M J J A S O N D J F M A M J
Mois
I.1.2- Floraison
- 146 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
35 450
30 400
Nombre des espèces
Précipitation (mm)
350
25
300
20 250
15 200
150
10
100
5 50
0 0
M J J A S O N D J F M A M J
Mois
35 29,0
30 28,0
Température (°C)
Nombre des
25 27,0
espèces
20 26,0
15 25,0
10 24,0
5 23,0
0 22,0
M J J A S O N D J F M A M J
Mois
- 147 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
20 450
18 400
Nombre des espèces
Précipitation (mm)
16 350
14 300
12
250
10
200
8
6 150
4 100
2 50
0 0
M J J A S O N D J F M A M J
Mois
- 148 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
20 29,0
18
28,0
Température (°C)
14 27,0
12 26,0
10
8 25,0
6 24,0
4
23,0
2
0 22,0
M J J A S O N D J F M A M J
Mois
5- DISCUSSION
La forêt de Badrala présente une certaine particularité par la feuillaison
de beaucoup d’espèces pendant la saison sèche, cette particularité peut être du
à l’humidité du littoral dans le site. Mais en général, la forêt détient une
ressemblance avec les autres types de forêts de Madagascar pour la
défeuillaison et la floraison (Rajeriarison, 1984).
- 149 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
6- CONCLUSION
Les études ont permis d’obtenir de nombreuses informations sur la
phénologie des arbres de cette forêt. Les différentes phénophases sont
fonctions de la saison.
REMERCIEMENTS
En témoignage de notre profonde reconnaissance, nous tenons à
adresser nos remerciements les plus sincères à des nombreuses personnes et
institutions, tels que la SFUM et son équipe ; le Muséum National d’Histoire
Naturelle de Paris qui nous a soutenu matériellement et financièrement ; le
Département de Biologie et Ecologie Végétales qui a beaucoup contribué à la
- 150 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Besairie, H., 1966. La géologie du bassin de Majunga à Madagascar. Service
de la géologie. Document n°172. 285 p.
- 151 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXES
Mois J F M A M J J A S O N D
P (mm) 484,5 312,2 164,3 45,9 11,7 1,03 2,4 0,5 2,5 13,4 111,2 268,2
J 28 19 9 3 1 1 1 1 2 3 7 17
Tm max (°C) 31,08 30,76 32,34 33,28 32,56 31,07 31,13 31,83 32,3 33,67 33,06 31,04
Tm min (°C) 24,42 24,34 24,32 23,2 21,6 19,1 22,05 19,02 20,9 22,45 24,1 24,3
T moy (°C) 27,87 27,77 28,37 28,33 27,13 25,33 26,45 25,35 26,8 27,9 28,3 27,9
Source : Service de la météorologie Ampandrianomby (ANTANANARIVO)
- 152 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXE 3: Liste floristique des espèces suivies dans la forêt sèche de Badrala
Nom
FAMILLE Nom scientifique Affinité
vernaculaire
ANACARDIACEAE Abrahamia sp._AH7169 Manavodrevo
Operculicarya gummifera Atokonjo
Uvaria acuminata
ANNONACEAE Xylopia bemarivensis Kipindropindro
Pachypodium rutembergianum Vontaka
APOCYNACEAE
Rauvolfia media Tsilanimboana
Tabernaemontana coffeoides Mamalipolaly
BRASSICACEAE Boscia plantefolii End. Maroaka
Crateva excelsa Bevoa
CANNELACEAE Cinnamosma fragrans End. Motrobeantinana
COMBRETACEAE Terminalia boivinii End. Amaninomby
Terminalia taliala Taliala
Diospyros angustifolia Ledoledo
EBENACEAE
Diospyros cupulifera End. Pingo
Diospyros ferrea End. Belomboka
Bridelia pervilleana Kitata
Croton sp._M1714 Manaranjia
Drypetes sp._M1732 Taipapango
EUPHORBIACEAE
Euphorbia antso Samanta
Phyllanthus sp._M1740 Koropokala
Securinega seyrigii Natolahy
Baudouinia fluggeiformis End. Manjakabentany
Bussea perrieri End.
Cadia sp.
FABACEAE
Chadsia flammea Fanamohazo
Neoapaloxylon madagascariense Kolohoto
Vaughania perrieri Kifaitrovavy
Strychnos decussata Afr.-Mad. Hazomby
LOGANIACEAE
Strychnos madagascariensis End. Vakakoa
Tsilaitra
MELASTOMATACEAE Memecylon delphinense maintindravina
Warneckea sp._AH7234 Warneckea
MELIACEAE Astrotrichilia asterotricha Andranoky
MORACEAE Trilepisum occidentalis End. Kililo
Eugenia sp._M1724
MYRTACEAE
Syzygium sakalavarum Motsovavy
OCHNACEAE Ochna sp._AH7157 Boramenabe
Trop.-Asie-
OLACACEAE
Anacolosa perveilleana Afr. Maivalafika
OLEACEAE Noronhia boinensis End. Tsilaitrabe
PEDALIACEAE
Uncarina decaryi Tabotabo
- 153 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXE 3: Liste floristique des espèces suivies dans la forêt sèche de Badrala (suite).
- 154 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
La présente recherche porte sur la caractérisation des micro-habitats de
Pyxis arachnoïdes et la détection des types de végétations préférentielles de
Pyxis arachnoïdes. Cinq types de formations ont été choisis: le bas fourré sur
sol calcaire, le bas fourré sur sol sableux, le haut fourré xérophile, la formation
de transition (entre les fourrés du Sud et la forêt dense sèche de l’Ouest) et la
formation ripicole. Ces formations sont toutes fréquentées par Pyxis
arachnoïdes mais le nombre de tortues rencontrés est différent selon la
formation. La formation ripicole de Lamboara- Befandefa est considérée comme
le préférendum de Pyxis arachnoïdes. Le bas fourré xérophile sur sol sableux
est considéré comme la zone optimale de Pyxis arachnoïdes. L’intervalle de
tolérance pour cette espèce correspond au reste des formations étudiées qui
sont le haut fourré xérophile, la formation de transition, et le bas fourré
xérophile sur sol calcaire. Les formations étudiées sont toutes dégradées, mais
en bon état de santé de régénération sauf pour la formation de transition. Une
perturbation, qui peut être due à la présence de l’espèce introduite Acacia
bellula et aux actions anthropiques a été notée dans cette formation de
transition.
1. INTRODUCTION
La région de Toliara présente un certain nombre de caractéristiques
écologiques remarquables, tant par la nature que par la diversité des
écosystèmes qui y sont représentés. Cette diversité des écosystèmes favorise
la diversification de la faune et de la flore dont la majorité est endémique
(Commissariat au Développement intégré du Sud, 1993). Cependant, plusieurs
menaces telles que la déforestation, les feux de brousse, la pratique du
« hatsake » et la surexploitation pèsent sur cette diversité unique Ces
menaces, liées aux activités humaines entraînent un déséquilibre de
l’écosystème qui se traduit par la diminution rapide des surfaces forestières, la
dégradation et la destruction des habitats naturels (FIMAMI, 2003). Tout ceci
- 155 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
La zone d’étude est incluse dans la forêt des Mikea. Cette zone est
soumise à un bioclimat sub aride sec et semi aride caractérisé par une
température moyenne de 25°3C, des précipitations allant de 0,133 à 202,2 mm
et 8 mois écologiquement secs.
- 156 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
La partie orientale est incluse dans le domaine de l’Ouest, avec une forêt
dense sèche de l’Ouest, appartenant à la série à Dalbergia, Commiphora et
Hildegardia.
Les fourrés passent d’une forme littorale la plus xérique à une forme de
transition qui sépare la partie occidentale de la forêt des Mikea de sa partie
orientale.
3. METHODES D’ETUDE
Cette étude vise essentiellement à assurer la conservation durable de
Pyxis arachnoïdes. Ainsi, il est indispensable de connaître la biologie et la
distribution de cette espèce ainsi que l’état de son habitat. Les sites d’étude
sont délimités en fonction de la présence de la tortue.
Les méthodes appliquées sont celles basées sur les méthodes d’étude
des animaux notamment celles des reptiles. L’établissement du transect
d’étude diffère donc légèrement de celui utilisé normalement en écologie
végétale. Il a fallu adapter les 2 méthodes pour étudier l’habitat de Pyxis
arachnoïdes.
- 157 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Pour connaître les micro-habitats des tortues, 2 méthodes ont été utilisées :
la méthode de Placeau de Braun Blanquet et la méthode de Luisseli et Fillipi
(2006).
- 158 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Où
- 159 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
TR%= Ni / Na x100
La fréquence des troncs par classe de diamètre est traitée avec Excel
pour donner un histogramme dont l’allure servira à interpréter l’état de la
formation. L’allure de référence est celle d’un « J » inversé, qui est l’allure
normale pour une formation en bonne santé (Rollet, 1969).
4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1 Résultats des enquêtes ethnobotaniques
- 160 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 161 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4.2.4 Nourriture
Pyxis arachnoïdes est frugivore mais ne possède pas de régime strict.
Elle mange presque tous les fruits qui se trouvent dans son habitat et qui
tombent sur le sol (Tableau 1). Son régime alimentaire varie en fonction de la
saison selon les fruits disponibles.
Le tableau 1 donne la liste des plantes utilisées par Pyxis arachnoïdes
comme nourriture et/ou comme abri.
Tableau 1 : Utilisation des plantes par Pyxis arachnoïdes
- 162 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4.2.5. Menaces
La plupart des menaces qui pèsent sur Pyxis arachnoïdessont d’origine
anthropique. Les feux de brousse et la fabrication de charbon détruisent son
habitat. La collecte abusive constitue également une autre menace pour la
tortue. Pyxis arachnoïdes est mangée par la population locale : elle constitue un
plat favori, même les petits enfants en font de la grillade. Cette tortue est aussi
victime de la surexploitation illicite pour le commerce international des animaux
d’agrément.
- 163 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- 164 -
II. Statut de conservation,, écologie et écophysiologie végétales
nombre d'individus
350
300 1500
nombre nombre…
250
d'individus 1000
200
150 500
100
50 0
0 classe de diamètre classe de diamètre
0,5-2,5 2,5-5 5-7,5 7,5-10
2a:0,5-2,5 2,5-5 xérophile
bas fourré 5-7,5 7,5-10
10
sur sol 2b: bas fourré xérophile sur sol
calcaire sableux
40 000 40
nombre d'individus
nombre d'individus
30 000 30 nombre…
nombre…
20 000 20
10 000 10
- 0 classe de diamètre
classe de diamètre
0,5-2,5 2,5-5 5-7,5 7,5-10
10 0,5-2,5 2,5-5 5-7,5 7,5-10
2c: formation ripicole 2d: haut fourré xérophile
20
nombre d'individu
nombre…
10
0 classe de diamètre
0,5-2,5 2,5-5 5-7,5 7,5-10
Les litières constituées par des troncs morts sont minces, discontinues
ou parfois même absentes.
- 165 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Formation Haut fourré Formation de Bas fourré sur Bas fourré sur Formation
Caractéristiques xérophile transition sol calcaire sol sableux ripicole
Nombre de site 1 2 5 7 1
Nombre de 1 2 5 7 65
tortues
Type de sol sol sableux sol sableux roux sol calcaire sol sableux roux sol sableux
Altitude roux
94 m 92 à 96m 27 à 44m 10 à 53m 21m
Topographie plane plane plane plane plane
Humidité (%) 45 65 à 71 32 à 71 52,5 72,85
couche couche mince et
Litière formée par des
mince - - discontinue formée
troncs morts
et par des troncs morts
Richesse discontinue
3 familles 7 familles 15familles 25 familles 20 familles
floristique 3 genres 7 genres 18 genres 40 genres 28 genres
3 espèces 9 espèces 20 espèces 45 espèces 34 espèces
71,77% :
91,70 % : 77,14 % :
état végétatif
Phénologie état végétatif état végétatif état végétatif état végétatif
21,04% :
6,94 % en 17 % en
floraison
fructification fructification
7,2 % en
6% : fleur
fructification
78 % : 78 % : 75 % : 62,22 % : 73 % :
Micropha Micropha Microphanérophytes
Types biologiques
nérophytes Microphanérophytes Microphanerophytes nérophytes 15 % :
22 % : 22 % :Nanopha 10 % : 22,2 % :
Nanopha nérophytes Nanophanérophytes Mésopha Nanophanérophytes
nérophytes 10% : Lianes nérophytes 12 % :
5%: 13,33 % : Lianes
-Leucaena -Euphorbia
Espèces -Didierea -Didierea -Chadsia grevei,
leucocephala stenoclada,
dominantes madagascariensis madagascariensis -Euphorbia
-Didierea
stenoclada
madagascariensis
- 166 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Tableau 2 : Tableau récapitulatif des caractéristiques des sites avec tortue (Suite)
Formation Formation de
Haut fourré Bas fourré sur Bas fourré sur Formation
transition
Caractéristiques
xérophile sol calcaire sol sableux ripicole
-Tallinella grevei
-Ruellia sp, -Barleria alluaudii,
Espèces les plus -Didierea -Combretum
-Leucaena -Commiphora sp1 -Chadsia grevei,
fréquentes madagascariensis, grandidieri,
leucocephala, -Ruellia sp, -Euphorbia
-Chadsia grevei, -Grewia calvata,
-Commiphora -Euphorbia stenoclada,
-Cedrelopsis grevei -Capurodendron
sp1 stenoclada, -Ruellia sp
mandrarense,
-Didierea
-Securinega
madagascariensis
capuronii,
-Didierea
Espèces -Chadsia grevei
abondantes -Didierea -Ruellia sp -Didierea -Chadsia grevei,
madagascariensis -Commiphora sp1 madagascariensis -Euphorbia
- stenoclada,
-Ruellia sp, ,
-Zygophyllum
depauperatum,
-Rhigozum
madagascariense,
2 -Commiphora
Densité ind/m 0,42 0,108 0,36 0,28 0,41
Recouvrement 3 à 10% 2 à 33% 3 à 20% 2 à 25% 30%
Stratification 1 niveau 2 niveaux non stratifié 2 niveaux 2 niveaux
Taux de - - 1100% 337,5 % 254,25%
régénération
Sol nu oui oui oui oui oui
Présence de oui oui oui oui oui
Nombre de foyers
de charbon 0 4 44 10 0
observés
Le tableau 3 résume les résultats obtenus dans ces sites où aucun plot
n’a été monté car aucune tortue n’a été observée.
- 167 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Formation Bas fourré sur sol sableux Formation de Haut fourré xérophile Formation ripicole
Caractéristiques transition
Nombre de site 1 9 3 1
Litière - couche mince très discontinue -
continue constituée
par des feuilles et
Espèces -Agave sp1 Didierea Didierea Adansonia za
dominantes -Didierea madagascariensis madagascariensis
madagascariensis
-Opuntia
-Agave sp1sp Chadsia Didierea -Adansonia za
-Didierea grevei,Didierea madagascariensis -Acacia bellula
Espèces les plus madagascariensis madagascariensis,
fréquentes -Opuntia sp Jatropha curcas,
Cedrelopsis grevei
Chadsia
Espèces Didierea -Didierea
grevei,Didierea Acacia bellula
abondantes madagascariensis madagascariensis
madagascariensis,
-Chadsia grevei
Combretum
grandidieri,
Cedrelopsis grevei
Sol nu abondant rare rare rare
Présence de oui oui oui oui
Nombre de foyers 2 76 24 0
de charbon
Type de sol sol sableux roux sol sableux roux sol sableux roux sol contenant une
grande quantité de
Topographie plane plane plane plane
Humidité 66 % 70 % 50 % 65 %
Altitude 45m 90 à 97m 90 à 93m 53m
Observations - existence de culture: - site près du village - existence de strate
arbres fruitiers, maïs, - présence de culture - sol sableux avec herbacée
manioc - formation très couche très épaisse - présence de
- formation très dégradée - beaucoup de foyers marais
dégradée, très ouverte, de charbon Pyxis et de plantes
près des habitations éteinte (enquête) indicatrices de
- existence de culture: salinité
maïs, manioc - absence de
Chadsia grevei
- 168 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5. DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
La méthode de Braun Blanquet consiste normalement à effectuer des
relevés dans un placeau de superficie ≥ 0,1 ha. Cette surface n’a pas pu être
appliquée car la mise en place de plot dépend de l’existence de tortue. Ce
critère ne permet pas d’avoir une superficie continue de 0,1 ha dans un même
site.
- 169 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
6. CONCLUSION
Les unités de végétation choisies pour cette étude répondent à 5 types
de formations : le bas fourré sur sol calcaire, le bas fourré sur sol sableux, le
haut fourré xérophile, la formation de transition et la formation ripicole.
REMERCIEMENTS
- 170 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- 171 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Règne : ANIMAL
Embranchements : CHORDES
Sous embranchements : VERTEBRES
Classe : REPTILES
Sous classe : ANAPSIDES
Ordre : TESDUDINES
Sous ordre : CRYPTODIRES
Famille : TESTUDINIDES
Sous famille : TESTUDININES
Genre : Pyxis
Espèce : arachnoïdes (Bell1827)
Noms vernaculaires : Anglais : Spider Tortoise
Français : tortue araignée
Malgache : Tsakafy, Rere, Kotroky, Kapika, Zakapy
- 172 -
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
INTRODUCTION
Il existe huit espèces de baobabs au monde. La plus commune et la plus
connue d’entre elles, est Adansonia digitata. De par leur nombre et leur
imposante silhouette, les baobabs de cette espèce sont des végétaux ligneux
dominants et parmi les plus caractéristiques de la biodiversité des écosystèmes
forestiers tropicaux « secs » du Sud du continent Africain : ils sont présents au
Sahara (Baum, 1995b), en Afrique du Sud (Wickens et Lowe, 2008), à la côte
occidentale malgache et dans la végétation littorale comorienne sèche.
Un doute existe quant à sa présence aux Comores : (i) soit elle est
africaine et importée aux Comores par les navigateurs arabes (Perrier de la
Bâthie et Hochreutiner, 1955) ; (ii) soit elle est d’origine malgache, et les
transferts « en retour » se sont faits depuis Madagascar par la variabilité du
173
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. MATERIELS ET METHODES
2.1-Zone d’étude
L’Union des Comores est située dans l’océan Indien, au nord-ouest de
Madagascar et est formée de quatre îles volcaniques (PNUE., 2002). Cette
étude a été menée seulement dans les trois îles, à savoir, Ngazidja ou Grande
Comore (11° 40′ 01″ S et 43° 20′ 48″ E), Ndzuani ou Anjouan (12° 15′ 00″
S 44° 25′ 00″ E), et Mwali ou Mohéli (12° 19′ 28″ S et 43° 44′ 22″ E), sur un
territoire de 1250 km2 en particulier dans les zones du nord, sud et centre-sud
de chaque île (Carte 1).
2.2-Espèce d’étude
Adansonia digitata est l'une des huit espèces de baobabs dans le genre
Adansonia (et la un seul qui se produit naturellement sur le continent africain.
Le baobab (Adansonia digitata L.) est un arbre emblématique (Venter et
Witkowski 2010) d’une hauteur moyenne d'environ 20m, mais certains individus
peuvent atteindre plus de 20m de circonférence (Baum, 1995). Il est pollinisé
par des chauves-souris (Jaeger, 1954). Il est très répandu au sud du Sahara,
en particulier dans les régions de savane (Patrut et al. 2007), dans le sud-ouest
de Madagascar et dans la zone côtière et littorale des Comores.
174
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2.3-Méthodologie
Elle consistait à inventorier sur terrain tous les baobabs de trois des îles
de l’Union des Comores(Ngazidja, Ndzuani et Mwali) d’une part et d’autre part,
affiner cet inventaire à partir d’analyses spatiales, inspiré des travaux déjà
réalisés à Madagascar par l’équipe-baobabs dirigé par Cyrille Cornu, du
Département "Environnements et sociétés", Unité mixte de recherche «
Territoires, environnement, télédétection et information spatiale», Dispositif de
recherche en partenariat avec « Forêts & biodiversité», du Cirad-
Madagascar,dans le cadre du projet BaoMaCo.
175
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
a-Recherche bibliographique
Elle consiste à collecter et consulter tous les documents relatifs au thème
étudié et aux milieux d’étude avant et après les descentes sur terrain. Ces
documents sont relatifs à notre étude ; les ouvrages généraux et spécialisés
concernant les travaux déjà effectués sur les baobabs de l’Union des Comores,
de Madagascar et de l’Afrique ; et les sites Web officiels appartenant au
différentes instituions : CIRAD, IRD, Université d’Antananarivo, Direction
Générale de l’Environnement et des Forêts, Institut Nationale pour la
Rechercher en Agriculture Pêche et Environnement,…..etc.
Toutes les observations faites sur le terrain ont été enregistrées
Un inventaire et des observations des baobabs ont été effectués lors des
descentes sur terrain, sur trois îles de l’Union des Comores, Ngazidja, Ndzuani
et Mwali, durant la saison chaude et humide (Janvier, Février, Mars, Avril,
Septembre et Décembre 2009) et saison sèche (Juin, Juillet, août 2009 et juin
2010). Ils ont été réalisés à l’aide d’un GPS Garmin 60 de l’URP Forêt et
biodiversité, d’une précision de 6 à 7m, pour être transférées dans le SIG
Baobab A. digitata L.
L’inventaire consistait à relever les paramètres écologiques du milieu et
des baobabs tels que la date de relevé, la localisation, les coordonnées
géographiques (longitude, latitude et altitude) et l’orientation ; les paramètres
floristiques tels que le Diamètre à Hauteur de Poitrine (Dhp), la Hauteur totale
(Ht), la Hauteur du fût (Hf), la phénologie (feuillaison, floraison et fructification) ;
et les paramètres édaphiques tels que le type de sol (volcanique, volcanique-
squelettique, volcano-ferralitique, argileux,…...), l’occupation du sol (forêt,
champs, fourré,….) et la topographie.
176
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
représenter les sites d’étude par des polygones et les individus de l’espèce A.
digitata L. par des points.
177
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- les cartes IGN des trois îles (Ngazidja, Ndzuani et Mwali) de 1995.
L’intérêt des métadonnées est d’aider à la gestion, au catalogage et à la
recherche d’informations, de faciliter l’interopérabilité (partage et
échange de données) et de permettre de gérer et protéger les droits des
données. L’application ArcCatalog d’ArcGIS présente un module de
gestion de ces métadonnées qui permet de documenter n’importe quelle
couche au format shapefile en fonction des normes de métadonnées qui
sont proposées par le logiciel. Dans le cadre du SIG Baobab, toutes les
données vectorielles sont ainsi renseignées en fonction de la norme
Federal GeographicData Geographic Data Committee (FGDC). Cette
norme permet de renseigner chaque données, pour ce qui nous
concerne, par : sa catégorie ; son nom et son contenu ; son origine ; sa
date de validité ; la méthode de collecte ; le niveau de collecte ; le
format ; la couverture ; des observations générales ; et des conditions
d’utilisation.
Pour le traitement des données SIG, la projection Universal Tranverse
Mercator (UTM) d’une précision métrique associée au système géodésique
Word Geodetic System 1984 (WGS84) a été utilisée car elle est mieux adaptée
au SIG Baobab. L’UTM permet d'identifier n'importe quel point à la surface du
globe en se référant à une projection cylindrique qui conserve les angles et les
formes (type conforme). Les coordonnées de cette projection se basant sur un
système décimal, elles sont plus faciles à utiliser pour les calculs notamment
pour les calculs de distance. Cette projection permet une meilleure
interopérabilité entre les différents systèmes informatiques (SIG, Google Earth,
GPS) et facilite l’échange et le transfert de données d’un appareil à un autre.
Ainsi toutes les données du SIG ont été transformées et projetées, grâce
à l’application ArcToolbox et son module de Gestion de données (boite à outils
« Projection et transformation »), dans le système de coordonnées projetées
WGS94_UTM38S afin d’être « superposables ». Toute cette information
constitue notre premier jeu de données noté code « T ».
178
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Ces images THRS disponibles sur GoogleEarth ont été prises par le
satellite Quickbird.
179
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Tous ces éléments ont été en suite sélectionné et a constitué notre 2e jeu
de données (code « G ») et sont utilisés pour convertir les données acquises
sur Google Earth, sous un fichier « klm » vers les données SIG Baobab (jeu de
données de code « T »).
Toutes ces données ont été converties grâce à une boite outils « Convert
kml to shp » utilisable via l’application ArctoolBox.
180
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
181
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Figure 3 : Exemple de zones tampon sur les 1000m premiers mètres de la côte
de
la partie du Sud-est de Ndzuani
3. RESULTATS
Les résultats obtenus essaient de caractériser « la relation de proximité
entre les Baobabs A. digitata et les routes et les localités de chaque île d’une
part, les baobabs et la côte de chaque île d’autre part.
182
II. Statut de conservation,, écologie et écophysiologie végétales
Nombre
de Nombre de
baobabs baobabs sur Total par
Iles sur terrain image THR île
Ngazidja 449 272 721
Ndzuani 142 4 146
Mwali 309 49 358
Total 900 325 1225
84%
100%
15,07% 1,23%
3.2-Caractérisation
Caractérisation de la « la relation de proximité
proximité entre les Baobabs A.
digitata L.et les routes et les localités » de chaque île
183
II. Statut de conservation,, écologie et écophysiologie végétales
184
II. Statut de conservation,, écologie et écophysiologie végétales
3.3-Caractérisation
Caractérisation de la « la relation de proximité entre les Baobabs A.
digitata L.et la côte»
» de chaque île
185
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
400
300
200
100
0
0-100
100-200
200-300
300-400
400-500
500-600
600-700
700-800
800-900
900-1000
2400-2500
186
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
-une densité de baobabs qui chute de la côte à partir de 1000m sur l’île
Ngazidja, à partir de 300m sur l’île de Ndzuani et à partir de 100m sur l’île de
Mwali.
187
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
188
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Densité (nombre de
200 baobabs/km2) 10-2
150
100
50
0
0 500 1000 1500 2000 2500
DISCUSSION
La dispersion des baobabs par les courants marins est aussi possible
pour d’autres espèces. L’examen des fruits des espèces de baobabs montre
que ceux-ci sont capables de flotter sur l’eau (Andriantsaralaza et al., 2013). La
flottabilité des fruits de baobabs sont en accord a été confirmée récemment par
une équipe du CIRAD-Madagascar qui démontre que l'hydrochorie marine est
possible pour les baobabs. Ces études se sont basées sur la flottabilité des
fruits de A. madagascariensis en comparaison avec d’autres espèces et elles
rapportent que les espèces, présentes sur une bande couvrant la au nord-
ouest de l'île de Madagascar, est en fait souvent présents dans les thalwegset
en bordure de l'eau temporaire ou permanente cours. Il est également souvent
189
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
trouvé près de la mer, au bord des zones de marée (Baum, 1995). De la même
manière que A. suarezensis et A.rubrostipa, A.madagascariensis peut être
trouvé le long de la côte, où l'eau de mer inondant parfois produit (Baum, 1996).
A.madagascariensis se trouve au nord de Madagascar et sur les rives de
Mayotte (Charpentier, 2006) à Dapani.
CONCLUSION
REMERCIEMENT
Nous remercierons tous les auteurs qui ont contribué de près ou de loin
pour la réalisation de cet article.
190
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Andriantsaralaza, S., Miguel, P., Tassin, J., Edmond, R., Danthu, P.,
2013.Baobabs de Madagascar : un anachronisme de la dispersion,Cirad.
Bois et Forêts des Tropiques, Bois et Forêts des Tropiques, pp.7-15,
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Baum, D. A., 1995a. A systematic revision of Adansonia (Bombacaceae).
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Baum, D. A., 1996. The ecology and conservation of the baobabs of
Madagascar.In: Ganzhorn J. U., Sorg J. P. (eds). Ecology and economy of
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311-327.
Baum, D. A., 2003.Bombacaceae, Adansonia, Baobab, Bozy, Fony, Renala,
Ringy, Za. In: Goodman S. M., Benstead J. P. (eds). The natural history of
Madagascar. Chicago, États-Unis, The University of Chicago Press, p.
339-342.
Brunet, R., 1992. Les Mots de la géographie, dictionnaire critique, Reclus-La
Documentation française, 3e éd. 1993 (dir. avec R. Ferras et H. Théry),
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Charpentier, 2006.Dhillion S. S., Gustad G., 2004 Local management
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different land use types, Cinzana, Mali. Agriculture, Ecosystems &
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Duvall C., 2007. Human settlement and baobab distribution in south-western
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Leong Pock Tsy JM, Lumaret R,Mayne D, , 2009. Chloroplast
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Moulaert, N., 1998. Etude et onservation de la forêt de Moili, Massif menacé
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pression anthropique, thèse de Doctorat,Fac.Univ.Sc . Agr. Gemblous,
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FédéraleIslamique des Comores, PNUE, Nairobi, Kenya, ISBN 92-807-
2171-2.
191
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
192
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
1- INTRODUCTION
193
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. MATERIELS et METHODES
• Zone d’étude
L’étude a été effectuée dans le centre du corridor forestier de
Fianarantsoa dénommé « Corridor Fandriana-Vondrozo », plus précisément,
dans la commune rurale d’Ambohimahamasina qui est la plus peuplée du
corridor. Dans cette commune, un sentier traverse d’Ouest en Est le corridor
reliant ainsi le pays Betsileo et le pays Tanala (Figure 1). Cette étude a été
effectuée le long du sentier dans la partie Betsileo pour mettre en évidence
l’influence de la population locale sur l’état de la forêt.
D’après Humbert & Cours Darne (1965), la forêt dans la région fait partie
de la forêt humide sempervirente de moyenne altitude, série à Weinmannia et à
Tambourissa.
2
Alamainty : forêt qui selon la perception paysanne est la forêt naturelle « primaire ».
3
Alamena : forêt naturelle appartenant à un niveau topographique élevé ou une forêt qui a subit une
dégradation.
194
II. Statut de conservation, écologie
é et écophysiologie végétales
Carte 1:: Localisation de la zone d'étude (source: FTM BD 100, 2005; MEM, 2009)
195
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Hauteur (m)
Goal
co
Chevillière
Piquet
Distance (m)
196
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Identification des groupements végétaux
197
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Figure 3 : Cartes factorielles dans le plan 1-2 des 20 relevés (a) et des 138
espèces (b)
R1, R2, R3, R4, R5 : relevés des Alamainty ; R6, R7, R8, R9, R10 : relevés des
Alamena ; R11, R12, R13, R14, R15 : relevés des forêts en contact avec les
savanes incluses ; R16, R17, R18, R19, R20 : relevés des forêts en contact
avec les savanes sur versant ; 1,…,129 : codage des espèces (un chiffre=une
espèce). Ne sont représentéssur la figure b que les espèces ayant une forte
contribution absolue et une bonne représentation
198
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Richesse floristique
Structure horizontale
199
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Structure verticale
La strate inférieure (0-4m) est composée surtout par des arbustes et des
espèces herbacées tels que Cephalostachyrum sp. et Ruellia cyanea. Elle
présente un taux de recouvrement compris entre 43 et 67%. Les espèces les
plus fréquentes dans cette strate sont surtout Erythroxylum nitidilum
(Erythroxylaceae), Drypetesmadagascariensis (Euphorbiaceae),
Oncostemumbotrioïdes (Myrsinaceae), Peperodium sp.,
Canthiumhumbertianum (Rubiaceae).
Richesse floristique
Structure horizontale
200
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Structure verticale
Richesse floristique
L’inventaire effectué fait état de 99 espèces réparties dans 73 genres et
43 familles. La liste floristique est donnée dans l’annexe 4c. Les familles les
plus représentées sont les familles de Rubiaceae avec 9 genres et 12 espèces,
d’Euphorbiaceae avec 7 genres et 8 espèces, de Clusiaceae avec 5genres et 6
espèces et d’Araliaceae avec 2 genres et 6 espèces.
201
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Figure 4 : Structure de la forêt à Sorosoides et à Erythroxylum nitidilum
3
14_15 20
37
12_13 60
70
10_11 80
Hauteur (m)
70
8_9 63
57
6_7 70
53
4_5 47
50
2_3 67
53
0_1 43
0 20 40 60 80 100
Recouvrem ent (%)
202
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
13
12
11
10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
20
10_11 43
67
Hauteur (m)
8_9 70
57
6_7 57
57
4_5 47
50
2_3 50
60
0_1 90
0 20 40 60 80 100
Taux de rec ouvrement % )
203
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Structure horizontale
Structure verticale
204
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
17_18
16_17
15_16
14_15
13_14
12_13
11_12
10_11
9_10
8_9
7_8
6_7
5_6
4_5
3_4
2_3
1_2
0_1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
15_16 33
47
63
12_13 73
73
Hauteur (m)
53
9_10 40
40
60
6_7 60
53
43
3_4 50
43
43
0_1 97
0 20 40 60 80 100
Recouvrem ent (%)
205
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4- DISCUSSION
206
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5- CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Carrière S.M., Ratsimisetra L., Roger E., 2007 - Le couloir forestier de
Fianarantsoa : forêt “primaire” ou forêt des hommes. In Transitions
agraires, dynamiques écologiques et conservation : le
"corridor"Ranomafana-Andingitra Madagascar, G. Serpantié,
Rasolofoharinoro, S. Carrière. Eds. Actes du séminaire GEREM.
Antananarivo, 9-11 novembre 2006, pp. 39-46.
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Gautier L., 1994 - Structure et flore de la forêt sur la pente d’Andranomay.
Recherche pour le Développement. MRS-CIDST. pp. 14-28.
Humbert H., Cours Darne G., 1965 - Carte internationale du tapis végétal et
des conditions écologiques. 3 coupures au 1/1000 000 de Madagascar.
Travaux de la section scientifique et technique de l’institut Français de
Pondichéry (hors série).
Lanley J.P., 1992 - Dernière données sur les forêts dans le monde.
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Moreau S., 2002 - Les gens de la lisière. La forêt, l’arbre et la construction
d’une civilisation paysanne Sud-Betsileo, Madagascar. Thèse de
Doctorat, Ecole Doctorale Milieu, Culture et Société du passé et du
présent. Paris.667 p.
207
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Pfund J.L., 2000 – Culture sur brûlis et gestion des ressources naturelles.
Evolution et perspectives de trois terroirs ruraux du versant Est de
Madagascar. Thèse (EPFZ) Ecole polytechnique fédérale de Zurich,
n°13966, Suisse, 323 p.
Ranarivelo H.S. & Kotozafy A., 2001 – Chapitre 4. Etude de la structure et la
composition floristique de la végétation dans les forêts de basse altitude
(<1 000m) du couloir forestier entre le Parc National (PN) de
Ranomafana et le PN d’Andringitra. Recherche pour le Développement,
17 : 47-91.
Randriambanona H.A., 2008 – Successions écologiques dans les plantations
de Pinus, D’Acacia et dans les forêts naturelles de la région nord-ouest
du corridor de Fianarantsoa (Madagascar). Thèse de doctorat en
Sciences de la vie, option Biologie et Ecologie Végétales, spécialité
Ecologie végétale. Université d’Antananarivo.111 p.
Randrianarison A., 2009 – Dynamique des écosystèmes forestiers en contact
avec les savanes dans le corridor forestier de Fianarantsoa : Sahabe-
Ambohimahamasina. Mémoire de DEA, option écologie végétale.
Département de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des sciences,
Université d’Antananarivo/Programme MEM. 70 p.
208
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Les dix espèces végétales faisant l’objet de cette étude appartiennent
au reliquat de forêt dense humide de moyenne altitude de Mohéli. En dépit de
leur importance écologique et économique, leur utilisation non contrôlée les
expose à des risques élevés d’extinction. Ainsi des mesures de conservation
sont nécessaires pour le maintien de la pérennité de cette biodiversité. Pour y
parvenir, les menaces et les pressions qui pèsent sur ces espèces et sur leur
habitat, leur distribution et leur écologie ont été analysées afin d’évaluer leurs
statuts de conservation pour un classement dans les catégories des menaces
selon UICN. Six (6) espèces sont catégorisées en danger critique d’extinction
(CR) et quatre (4) en danger (EN). L’état actuel de leur écosystème exige un
classement de ce dernier en Aire Protégée terrestre.
INTRODUCTION
209
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
tarissement des cours d’eau, des étangs, des marécages et des mares très
visibles à Anjouan.
En ce sens, des mesures de protection et de conservation en vue d’une
utilisation rationnelle et durable de ce patrimoine doivent se mettre en place par
le biais de la création d’Aires protégées. Raison pour laquelle cette étude a été
menée afin de déterminer les espèces végétales les plus utilisées et leurs
statuts de conservation, de fournir des informations scientifiques sur l’état de
leur habitat pour inciter une prise de décision pour un aménagement de la forêt
dense humide de moyenne altitude de Mohéli en aire de conservation.
MILIEU D’ETUDE
Mohéli est la plus petite des îles Comores avec 211 km² de superficie. La
zone d’étude, le massif montagneux de Mzékukulé se trouve dans la région de
Mlédjélé, partie centrale et occidentale de Mohéli, à une altitude comprise entre
400 à 790 m. elle est située entre 12° 16’ et 12°20’ de latitude Sud et entre 43°
38’ (Hawabouchi) et 43° 45’de longitude Est (Col de Mlédjélé Nkowani) et a une
superficie de 1070 ha. Quatre sites ont été étudiés : Serandréngué (bas et haut
versant), Vouléni (mi-versant et sommet Mzékukulé).
3-1- Matériels
210
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
• Chrysophyllum boivinianum. L
Famille : Sapotaceae ; Nom vernaculaire : Mbajewu.
• Weinmannia comoriensis.Tul
Famille : Cunoniaceae ; nom vernaculaire : « Mrikudi »
211
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
212
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Pour mener à bien cette étude et pour atteidres les objectifs, plusieurs
méthodes ont été appliquées dans le but d’enrichir les données sur l’écologie
des espèces et de cerner les caractéristiques de leur écosystème afin de
proposer un schéma d’aménagement.
213
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
nix 100
Fr =
NE
L’abondance spécifique a été donnée par la formule de Schatz et al. (2001).
A=Sxd
Avec A : Abondance spécifique ; S : Aire où la sous population a été étudiée et
d : densité spécifique dans le site d’étude
N
d=
P
4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Les résultats mettent en évidence les utilisations, la structure
démographique, la régénération naturelle, la distribution et la densité de chaque
espèce, ainsi que les menaces et pressions qu’elles subissent afin d’évaluer
leur statut écologique selon UICN (2001).
214
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4.1. Utilisation
Le tableau 1 résume les différentes utilisations des espèces
sélectionnées d’après les enquêtes ethnobotaniques et les observations
directes sur terrain. Elles sont surtout utilisées dans la construction des cases,
clôtures, pirogues et l’ébénisterie.
215
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
216
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
217
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
218
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
6 espèces sont proposées d’être classées en danger critique d’extinction (CR) et 4 en danger d’extinction
(EN).
5. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
5-1- Discussions
Malgré, les difficultés rencontrées, les différentes méthodes utilisées ont
permis l’aboutissement aux objectifs de cette étude. Néanmoins, quelques
points méritent d’être discutés.
5.2. Recommandations
219
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
6. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Aubreville, A., 1974. Flore de Madagascar et des Comores (164e Famille.
Sapotaceae)
220
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
221
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
222
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
223
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
224
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
225
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
226
Ethnobotanique
RÉSUMÉ :
1. INTRODUCTION
Le massif forestier de la Grille renferme les meilleures terres agricoles
de l’Ile. Il connait aussi une dégradation intense de ses écosystèmes surtout
suite aux besoins incessants de la communauté locale en produits forestiers. La
227
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. MILIEU D’ETUDE
• Climat
Le massif forestier de la Grille situé au Nord de l’Île de la Grande
comore bénéficie d’un climat tropical humide sous influence océanique (Carte
1).
Les températures moyennes annuelles se situent autour de 21,3°C.
L’île est soumise aux alizés (Kussi), pendant la saison sèche et aux moussons
(Kashkazi) pendant la saison des pluies (Battistiniet Verin, 1984). La
pluviomètrie est élevée (1500 à 6000 mm par an). Les moyennes des
précipitations annuelles et leurs répartitions au cours de l’année varient selon
l’exposition et l’altitude. Le versant Ouest est le plus arrosé. Le relief joue un
grand rôle. L’île n’a pas de réseau hydrographique permanent malgré
l’abondance des précipitations.Toutefois, au massif de la Grille, une source
naturelle est localisée à Maoueni, à l’ouest de la forêt.
• Geologie et pedologie
Les éruptions volcaniques épisodiques ont mis en place un sol dominé
par des produits volcaniques. Une couverture tellurique riche en matières
organiques en décomposition vient de se mettre en place. La situation
228
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
géographique de la Grille ainsi que son sol fertile dans l’île font que celle-ci est
devenue remarquable par sa richesse végétale.
• Flore et vegetation
La flore de l’île de la Grande Comore est mal connue et la plupart des
données portent sur l’ensemble de l’archipel. Une série d’espèces sont
endémiques sans trop s’écarter des espèces des îles voisines. Adjanohoun et
al., en 1982 estiment environ 2000 espèces de plantes terrestres sur les 3 îles
(Anjouan, Mohéli, Grande Comore).
Plusieurs types de végétation existent à la Grande Comore : forêts
denses humides, fourrés arbustifs et buissonnants, savanes, mangroves,
marécages, marais, prairies, groupements saxicoles sur scories, plantations et
cultures (Adjanohoun et al., 1982). Le massif forestier de la Grille fait partie des
forêts denses humides de moyenne altitude (600 à 1200m).
La végétation des Comores a connu deux types de remaniements :
remaniements d’origine naturelle qui s’expliquerait par les contraintes des
coulées de laves et les éruptions volcaniques et rémaniement d’origine
anthropique.
• Faune
Les îles Comores constituent l’habitat de certaines espèces uniques,
emblématiques et à un intérêt scientifique international. Les plus importantes
sont les tortues marines (Chelonia mydas ; Eretmochelys imbricata), le dugong
(Dugong dugong), le Cœlacanthe (Latimeria chalumnae), les baleines, les
dauphins, la roussette de Livingstone (Pteropus livingstonii), le maki mongoz
(Lemur mongoz) et les holothuries. En 2004, Louette a estimé 175 espèces
terrestres, à part les insectes.
229
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- METHODES D’ETUDE
230
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
- Si l’indice d’utilisation est inférieur à 30%, l’espèce est peu connue et peu
utilisée.
231
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
232
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Ps = 2C x 100
A+ B avec :
4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4-1 Utilisation et exploitation des ressources naturelles.
Les informations des enquêtes sont recueillies sur des fiches dont une
figure en annexe I. vingt et cinq (25 espèces ont été citées, et utilisées par les
populations locales pour différents usages. Leur indice d’utilisation varie de 6%
à 100%.
233
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Parmi les espèces les plus utilisées et les plus connues par la
population, Cinq (5) ont été sélectionnées pour l’étude. Leur indice varie de 98
à 100%. Il s’agit de : Ocotea comorensis, Weinmannia comorensis,
Tambourissa leptophylla,
234
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Piperaceae Orchideae
13% 38%
Araliaceae
13%
Euphorbiace
ae Rubiaceae
13% 23%
Plantes
lianescent
es
15% Epiphytes
65%
235
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
236
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
5-1- Discussions
- Mener des enquêtes auprès des paysans est une tache compliquée aux
Comores à cause de l’ignoranceet la méfiance des paysans. La Grille est une
zone à vocation agricole. Pour cela, on a travaillé dans des zones parfois
dégradées.
5-2 - Recommandations
Compte tenu de nos résultats d’étude, nous proposons un schéma
d’aménagement pour une gestion intégrée de la forêt de la Gille.
Deux grandes zones sont à dégager :
- Une zone de conservation qui renfermerait un noyau dur et une zone
tampon.
- Une zone d’éco-développement : Elle correspond à la zone trop dégradée et
aux reliques forestières représentées par la zone périphérique.
Comme autres suggestions, nous proposons la création d’activités
alternatives car l’origine de la déforestation, c’est surtout la pauvreté. Une
éducation environnementale et une sensibilisation sont aussi nécessaires car
beaucoup de paysans ignorent l’importance des plantes et des terres dans
leurs activités quotidiennes.
237
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Enfin, il est urgent d’imposer à la population une limitation des naissances car
c’est surtout la forte densité de la population qui accentue la transformation des
terres.
6. CONCLUSION
Le massif de la Grille renferme encore une flore riche et endémique
mais menacée. Les 5 espèces sélectionnées comme étant les plus utilisées
sont en quantité limitée sur le terrain. L’habitat de ces espèces est une forêt
dense humide sempervirente de moyenne altitude. Parmi ces espèces, seules
Weinmannia comorensis et Tambourissa leptophylla ont une large distribution
géographique et sont en bonne régénération. La série de la végétation est à
Weinmannia sp. et à Tambourissa sp. Concernant la typologie de la végétation,
trois types de formations végétales ont été identifiés.
Cette étude connait des intérêts dans plusieurs domaines :
- Dans le domaine scientifique : on connait les caractères biologiques et
l’habitat des espèces les plus utilisées.
- Dans le domaine socioéconomique : l’étude apporte des informations
aux utilisateurs sur la distribution géographique des espèces étudiées,
leurs habitats, leur disponibilité ainsi que leurs pressions et menaces.
Toutes ces informations vont contribuer à une prise de décision en vue
d’une utilisation durable de ces espèces, mais également à une gestion
rationnelle de leurs habitats. Les contraintes majeures à contourner restent le
problème foncier, la pauvreté et la démographie.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Adjanohoun.J, Eyné.J, Aké Assi.L, 1982. Etude ethnobotanique de la
pharmacopée locale. République Fédérale Islamique des Comores.
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Brower, J. E. & Vonende, C. N. 1990. Field and laboratory method for general
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Bruno. P., 1999. Les espèces de flore et de faune connues en République
Fédérale Islamique des Comores. PNUD/ FEM, Moroni, 85p.
238
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
239
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
240
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXE II :
Types Taille
Espèces Familes Tige Feuilles Inflorescence Fruit
biologiques (m)
ovales-elliptiques et terminale en
Ocotea comorensis LAURACEAE Arbre 10 à 12 Cylindrique Akène
opposées panicule axillaire
racemeuse en
Weinmannia comorensis CONONIACEAE Arbre 20 à 25 Cylindrique imparipennées Capsule rouge
épis grêle
ramiflore ou
Tambourissa leptophylla MONIMIACEAE Arbre 14 à 16 Cylindrique ovales et opposées Drupe charnue
cauliflore
terminale en
Nuxia pseudodenta LOGANIACEAE Arbre 16 à 18 Cylindrique allongée cunéiforme Akène
panicule axillaire
Eugenia comorensis MYRTACEAE Arbre 16 à 20 Cylindrique elliptiques opposées inconnue Baie charnue
241
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3-Caractères physionomiques
Types de Formations
Relique forestier F.D.H.S. écrémée F.D.H.S. naturelle
strates
Niveau de stratification 1 2 3
Espèces émergentes Weinmannia comorensis Weinmannia comorensis Weinmannia comorensis
Anthocleista sp. Anthocleista sp. Gastonia sp.
Gastoniasp Gastonia sp
Recouvrement Canopée très ouverte Canopée peu ouverte Canopée fermée
Structures Densité faible (1912 T/ha) Densité moyenne (9640 Densité élevée (16348
horizontales T/ha) T/ha)
ANNEXE III
Tableau A : Taux de régénération d’Ocotea comorensis
Site
te Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant
Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche
Nombre d'individus 0 0 0 0 3 2 2 3 7 3 5 3
régénérés
Nombre d'individus
semenciers 0 0 0 0 5 2 2 2 5 2 2 2
Site
te Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant
Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche
Nombre d'individus 0 2 12 15 2 6 13 12 12 12 17 16
régénérés
Nombre d'individus 12 14 10 11 13 13 11 11 10 11 13 12
semenciers
TR(%) 0 14,28 120 136,36 15,38 46,15 118,18 109,1 120 109,1 130,77 133,33
242
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Site
te Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant
Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche
Nombre d'individus 0 0 1 0 0 0 0 0 4 7 13 16
régénérés
Nombre d'individus 0 0 3 3 0 0 0 0 10 14 13 14
semenciers
TR(%) 0 0 33,33 0 0 0 0 0 40 50 100 87,5
Site
te Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Bas fond Bas versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant Mi versant Haut versant
Colline I Colline I Colline I Colline I Colline II Colline II Colline II Colline II Oussoudjou Oussoudjou Hambouche Hambouche
Nombre d'individus 0 0 0 0 0 3 3 5 1 5 2 4
régénérés
Nombre d'individus 0 0 0 0 0 1 2 3 5 8 2 7
semenciers
TR(%) 0 0 0 0 0 300 150 166,67 20 62,5 100 57,14
243
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXE III
Tableau F : Caractéristiques démographiques des espèces cibles
244
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
245
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Taux de
Stations topographiques Signification
régénération Pressions et
des sites et altitudes(m) suivant l’échelle de
(TR) en % menaces
Rothe
Bas fond (Sourankafou I) :
700m à 708m 26,31% Mauvaise
Bas versant (Sourankafou
I) : 708m à 780 m. 58,97% Mauvaise
Mi versant (Sourankafou I) :
Défrichement
780m à 860 m. 110,20% Bonne
pour les
Haut versant (Sourankafou
cultures
I) : 860m à 920 m. 130,19% Bonne
vivrières.
Bas fond (Sourankafou II):
710 m à 721m 30% Mauvaise
Bas versant : 721m à 778
Déboisement
m. (Sourankafou II) 84,85% Mauvaise
(ébénisterie,
Mi versant (Sourankafou
bois de
II) : 778m à 896 m. 115% Bonne
construction,
Haut versant (Sourankafou
bois d’œuvre
II): 896m à 980 m. 112% Bonne
et bois
Mi versant (Oussoudjou):
d’énergie).
920m à 972m 78,79% Mauvaise
Haut versant (Oussoudjou):
972m à 1010 m 132,36% Bonne
Mi versant (Hambouche): Pâturage
910m à 960m 91,43% Mauvaise
Haut versant (Hambouche):
960m à 982 m. 140% Bonne
246
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1- INTRODUCTION
La zone forestière du jardin botanique de Ngnubadjou fait partie des
forêts de basse altitude du Massif du Karthala. La forêt du Karthala est connue
par sa richesse biologique et elle est parmi les sites identifiés comme prioritaire
sur le réseau national des Aires Protégées aux Comores. Un projet initié par le
projet Biodiversité des Comores en 1999 a reçu l’aide financière du Programme
de Nations Unies pour le Développement et la Convention sur la Diversité
Biologique. Cent quatre vingt quinze (195) espèces reparties dans 133 genres
et dans 65 familles ont été recensées dans la partie sud du massif du Karthala
(Andilyat, 2007). Les forêts de l’Union des Comores subissent fortement des
pressions anthropiques. À l’échelle nationale la reduction de la forêt est de
36% soit 1277ha par année (PFN, 2007) ce qui entraînerait une disparition
alarmante des forêts naturelles d’ici une dizaine d’années. Dans l’île de
Ngazidja, il reste encore 2 blocs de forêts : celle de la Grille au Nord de l’île et
celle du Karthala renfermant des formations végétales variées. Karthala est
modifiée par les phénomènes naturels (tels que les éruptions volcaniques) et
anthropiques variés liés à l’utilisation de l’espace vert. Pourtant, elle constitue
un grand écosystème et un habitat naturel jugé prioritaire à cause de sa
potentialité biologique (Andilyat, 2007). Le site de Ngnubadjou constitue un
centre historique et socioculturel de l’île de Ngazidja où la population riveraine
conscient de la dégradation du site décide de le valoriser en Jardin Botanique.
247
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2-MILIEU D’ETUDE
La Grande-comore est l’île la plus volcanique, la plus jeune, la plus
grande (1148 km2) et la plus occidentale. Elle mesure 64 km de long et 24 km
de large, à 700km de la côte Nord-Ouest Malgache et à 300km de la côte
orientale de Mozambique. Au centre Sud, l’île reste sous l’emprise du Karthala,
volcan ayant la plus grande caldéra active au monde. L’ancienne scierie
Chogodundra (Ngnoubadjou) se trouve au Sud de l’île de Ngazidja au centre
Ouest du massif du Karthala à 500m d’altitude et la forêt est localisée à une
altitude comprise entre 545 et 1000 m; avec les coordonnées géographiques
suivantes : S : 11°48’08.9 & E0: 43°18’32.3’’et le point le plus haut S :
11°47’02 & EO : 43°19’12 ,1’’.
Forêt de
Ngnoubadjou
248
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- METHODES D’ETUDE
Cet article vise à donner un aperçu général sur l’exploitation des
ressources végétales de la zone forestière du Jardin Botanique de
Ngnoubadjou, connaître la caractérisation écologique de cette forêt
notamment : sa richesse floristique, sa régénération naturelle et les affinités
biogéographiques de cette formation végétale par rapport à la végétation du
Karthala.
I (%) = n / N x 100
249
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
TR % = Nr / Ns x 100.
250
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Cinq (5) localités ont été enquêtées, la localité la plus peuplée est
Mitsoudjé avec 2770 habitants et 490 ménages. La moins peuplée est
Nkomioni avec 397 habitants et 51 ménages. Le nombre d’habitats est
proportionnel au nombre de ménages (Tableau1).
Tableau 1:Répartition de la population des localités enquêtées (Recensement,
2003)
251
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Domaines d’utilisation
Les ligneux sont utilisés dans les activités quotidiennes de la population
en milieux ruraux de l’Union des Comores. Ils sont utilisés comme bois de
chauffe, bois de construction, charbon de bois, bois d’œuvre, fourrage et
plantes médicinales.
La plupart des ligneux sélectionnés lors de l’enquête sont utilisés
surtout pour la construction à Ngnoubadjou.
Espèces caractéristiques
Quatre (4) espèces sont caractéristiques de Ngnubadjou étant données
leur abondance et leur état de régénération dans ce site ; elles sont quasi
observées dans les autres sites de la forêt du Karthala mais en faible quantité
et elles ne sont rencontrées que dans la forêt de moyenne altitude. Ce qui
explique leur présence dans les autres forêts de basse altitude. Parmi ces
espèces caractéristiques on peut citer :
252
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
253
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
254
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La forêt de Ngnubadjou fait partie des forêts denses humides de
moyenne altitude du massif forestier du Karthala. Cette formation végétale
présente une richesse floristique et abrite des espèces végétales rares comme
Khaya comoriensis et Filicium decipiens. Ces 2 espèces sont caractéristiques
des forêts denses humides des Comores uniquement et disparues dans les
autres sites. La forêt a une bonne régénération et elle est moins dégradée par
rapport aux autres forêts de basse et moyenne altitude du Karthala. Pourtant,
elle représente une source de revenu pour les 5 localités. La forêt a subit des
dégradations immenses depuis l’époque coloniale jusqu’au nos jours, elle doit
bénéficier d’une politique de conservation afin de renouveler cette couverture
forestière qui abrite des espèces importantes de la biodiversité comorienne
(C’est le cas des espèces menacées comme Khaya comoriensis et Filicium
decipiens).
L’ancienne scierie de Humblot et les bâtiments administratifs des
années coloniales se trouvent à Ngnoubadjou. Ce site marque donc l’histoire de
l’occupation française dans l’archipel des Comores. Il répond aux normes d’un
aménagement d’une réserve communautaire qui peut contribuer à l’éducation.
La communauté villageoise de Ndjoumoichogo à 2km du site avec l’appui
financier du Programme des Nations Unis pour le Développement aux Comores
a pris l’initiative de constituer le site en Jardin Botanique. Cette forêt devrait
bénéficier d’un arrêté en Forêt Classée ou en Réserve Naturelle Intégrale.
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé grâce à collaboration entre certaines personnes
et des Institutions. Ainsi, nous tenons à remercier la Faculté des Sciences et
Techniques de l’Université des Comores (Herbier National des Comores) et le
Département de Biologie et Ecologie Végétales de la Faculté des Sciences de
l’Université d’Antananarivo. Puis le Ministère français des Affaires Etrangers et
Européennes qui a octroyé un appui financier pour la réalisation des travaux de
terrain (financement FSP-SEP). Sans oublier la communauté villageoise de
Ndjoumoichogo.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Adam. H., 2007. Priorités nationales en matière de biodiversité. Coordination
Nationale du PMF/PNUD/FEM. Avril 2007. 20 diapositives.
Adjanohoun et al. 1982. Etude ethnobotanique et floristique des Comores.
République Fédérale Islamique des Comores. CCT. Paris. 84p.
Andilyat. M., Daroussi.A ; Ouledi. A.; Roger. E, 2010.Espèces forestières
endémiques les plus utilisées dans les îles Comores et évolution spatio-
255
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXE
Liste des espèces récoltées de la zone forestière de Ngnoubadjou
Noms
Nombre Familles Noms Scientifiques
vernaculaires
1 APHLOIACEAE Aphloia theaformis M'fandrabo
2 APOCYNACEAE Carissa edulis M'droundrouwa
3 Cussonia spicata Mtsoudji
4 Gastonia duplicata
ARALIACEAE
5 Polycsias felicis M'mia
6 Schefflera myriantha Milongori
7 Dypsis cf. lanceolata Ipvopvo
ARECACEAE
8 Ravenea sp.
9 Phoenix reclinata Inazi
10 ASTERACEAE Ageratum conyzoides "M'nouka"
256
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Noms
Nombre Familles Noms Scientifiques
vernaculaires
Brachylaena ramiflora var.
11 ASTERACEAE
comorensis N'guou
12 Emilia citrina
13 BALSAMINACEAE Impatiens auricoma Trindi mbe
14 BEGONIACEAE Begonia comorensis
15 BIGNONIACEAE Ophiocolea comorensis M'lembe-lembe
16 CELASTRACEAE Celastraceae sp1
17 CLUSIACEAE Clusiaceae sp1
18 COMMELINACEAE Commelina diffusa Coha
19 CUNONIACEAE Weinmannia comorensis Mrinkoudi
20 CYPERACEAE Cyperus sp.
21 Acalypha sp.
N'tsongoma za
22
Cleisthanthus occidentalis msirou
23 EUPHORBIACEAE Cleisthanthus sp. Namliwa
24 Macaranga boutonoides
25 Macaranga decaryana Gangani
26 Phyllanthus sp1
27 Phyllanthus sp2 Mrounda Ntsolé
28 FABACEAE Desmodium triflorum
29 FLACOURTIACEAE Flacourtia indica M'tsongoma ziba
30 Flacourtia sp.
31 GENTIANACEAE Anthocleista grandifolia "M'dongori"
32 URTICACEAE Laportea perrieri
33 LILIACEAE Dracaena sp. M'tsangaya
34 MALVACEAE Dombeya cf. condensata Badjou
35 Hibiscus surattensis
36 MELASTOMATACEAE Clidemia hirta
37 MELIACEAE Khaya comorensis M'takamaka
38 MONIMIACEAE Tambourissa leptophylla M'bwessa
39 Ficus symocorus M'hyi madji
MORACEAE
Ficus lutea Mvouvou
40 Ficus pyrifolia Mzingara
41 Eugenia comorensis M'ri mweou
Mbera
42 MYRTACEAE Eugenia jambolana chizoungou
Eugenia aromatica karanfou
Eucalyptus grandis Mkinini
43 Psidium cattleyanum Tsongoma
257
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Noms
Nombre Familles Noms Scientifiques
vernaculaires
44 OLEACEAE Olea capensis N'drihali mwigni
45 Olea lancelolata N'drihali ndrovi
47 Calanthe sylvatica
48 Polystachya concreta
49 Liparis caespitosa
50 Oberonia disticha
51 Bulbophylum sp
52 Jumellea anjouanensis
53 Jumellea comorensis
54 Orchidaceae sp1
55 PAPAVERACEAE Argemone mexicana
56 PIPERACEAE Piper capens M'dara
Gwé la Rambou
PIPERACEAE Peperomia humblotii
57 m'sirou
58 POACEAE Andropogon nardus
59 Lasiodiscus articularis Bidjo
RHAMNACEAE
60 Lasiodiscus sp. Koliko
61 Canthium bibracteatum M'karare
62 Captosperma supra-axilare
63 RUBIACEAE Captosperma sp.
64 Ixora sp.
65 Psychotria aff.aledjoensis M'harou
66 Vepris aff. parvicalyx M'watrani
RUTACEAE
67 Vepris sp. 3 feuilles
68 SAPOTACEAE Chrysophyllum boivinianum "M'souloubari"
69 SAPINDACEAE Filicium sp. Mdouri
70 ULMACEAE Trema orientalis Mbessi
71 ASPLENIADACEAE Asplenium nidus Foug trindi
72 BLECHNACEAE Blechnum atternuatum Fougère femelle
73 Cyathea comorensis
74 CYATHEACEAE Cyathea sp1
75 Cyathea sp2
76 ELAPHOGLOSSACEAE Elaphoglossum sp. Fougère poile
77 HUPERZIACAE Huperzia sp Fougère herbe
78 HYMENOPHYLACEAE Trichomanes sp. Fougère fine
79 OLEANDRACEAE Nephrolepis biserta "Koudjou "
80 POLYPODIACEAE Belvisia spicata
258
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Noms Noms
Nombre Familles
scientifiques vernaculaires
81 POLYPODIACEAE Cyclosorus unitus Fougère
Microsorium
82 POLYPODIACEAE
punctatum
Phymatodes
83 POLYPODIACEAE
scolopendria
84 VITTARIACEAE Vittaria sp.
85 RUTACEAE Toddalia asiatica Roneza msirou
86 Mri moudou
259
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Les altitudes supérieures (800 à 1475 m) de la Montagne d’Ambre,
constituées principalement par la forêt humide de moyenne altitude ont fait
l’objet d’intenses travaux de recherche. Cinquante-huit relevés mixtes ligne-
surface ont été réalisés dans six principaux sites du massif et ont permis de
donner les principales caractéristiques structurales de la majeure partie de la
forêt. Par la comparaison des paramètres structuraux, 4 principaux
groupements végétaux liés aux facteurs écologiques comme l’altitude, la
topographie et l’exposition ont été identifiés.
1- INTRODUCTION
La Montagne d’Ambre est un massif volcanique localisé à l’extrémité
septentrionale de Madagascar, datant du Pliocène (Battistini, 1965). C’est un
Complexe d’Aires Protégées créé en octobre 1958, composé d’un Parc
National et d’une Réserve Spéciale. Les altitudes supérieures (800 à 1475 m)
de la Montagne d’Ambre sont constituées principalement par la forêt humide
isolée des forêts analogues rencontrées sur les autres montagnes du Nord de
Madagascar, notamment Marojejy, Manongarivo, Tsaratanàna et Daraina. Cet
isolement aurait favorisé le développement des espèces endémiques de ce
massif d’où l’intérêt d’étudier sa flore et sa végétation. Cependant, cette
formation humide est moins prospectée que les formations sèches peuplant le
piedmont du massif. De plus, les études botaniques antérieures sur la
Montagne d’Ambre ont été limitées aux zones les plus accessibles du massif.
Ainsi, ce travail a pour objectifs la description et la caractérisation des
formations humides du massif en mettant un accent sur les aspects
physionomiques et structuraux de cette forêt.
260
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- METHODOLOGIE
2-1- Choix des sites d’étude
La forêt dense humide de la Montagne d’Ambre est rattachée au
domaine du Centre, sous-domaine du Centre Nord, au secteur de moyenne
altitude, de la série à Weinmannia et Tambourissa (Humbert, 1955). La
prospection de l’habitat a permis de placer 57 relevés ciblés pour couvrir un
éventail de situations différentes en fonction de l’altitude, de la position
topographique et de l’exposition, selon les critères apparents d’homogénéité,
notamment physionomique, floristique et édaphique.
261
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
• Structure horizontale :
La structure horizontale a été approchée par des mesures
dendrométriques effectuées sur les parcelles de surface :
La densité correspond au nombre d’individus ayant un DHp ≥ 10 cm
observés sur toute la surface de la parcelle. Sa valeur est exprimée à l’hectare.
La distribution par classe de diamètredes individus suivant 7 classes
de diamètre par intervalle de 10 cm jusqu’aux diamètres > 70 cm.
La surface terrière et le biovolumede tous les arbres ayant un DHp ≥
10 cm ont été calculés suivant:
G = Σ Gioù Gi = di2
2
Gi : surface terrière occupée par chaque individu (m )
di : DHp de chaque fût (m)
2
G : surface terrière occupée par tous les individus sur la parcelle (m )
3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
La CAH a permis d’identifier 4 groupements végétaux.
3-1- Description des groupements vegetaux
• Groupement vegetal G1
Le groupe G1 comprend 13 relevés effectués à différentes altitudes
(entre 940 et 1360 m) sur le versant oriental du massif directement exposé à
l’alizé, soumis à des précipitations élevées, dans des stations humides (bord
des rivières), où les pentes sont relativement faibles et le sol, ferralitique
profond.
262
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Structure verticale
Les formations végétales (Planche 1) présentent une voûte forestière
très irrégulière. La ligne des hauteurs maximales mesure environ 150 m. La
végétation est stratifiée et quatre strates ont été distinguées :
- une strate herbacée surtout représentée par des grandes
Fougères terrestres telles que Christella distans (Thelypteridaceae) et Blotiella
pubescens (Dennstaedtiaceae), puis par Impatiens sp. (Balsaminaceae),
Begonia sp (Begoniaceae), Asparagus simulans (Asparagaceae),
Streptocarpus sp. (Gesneriaceae) et Brillantaisia madagascariensis
(Acanthaceae) ;
- une strate arbustive dominée par Psychotria polygrammata et
Pauridiantha paucinervis(Rubiaceae), Clerodendron pyrifolium (Verbenaceae)
et Dracaena sp (Convallariaceae) ;
- une strate arborée inférieure surtout représentée par Tannodia
grandiflora (Euphorbiaceae), Phyllarthron sp.(Bignoniaceae), Malleastrum sp.
(Meliaceae) et Syzygium sp. (Myrtaceae) ;
- une strate arborée supérieure dominée par Chrysophyllum
madagascariensis (Sapotaceae), Macaranga sp.(Euphorbiaceae) et Dombeya
acerifolia (Sterculiaceae). Les émergents sont représentés par Cryptocarya
crassifolia (Lauraceae), Ephippiandra madagascariensis et Tambourissa
sp.(Monimiaceae), Canarium madagascariense (Burseraceae) et Faucherea
ambrensis (Sapotaceae).
En général, la strate herbacée est très fournie. Ensuite le recouvrement
est plus faible dans la strate arbustive et il augmente progressivement vers les
strates arborées. L’humidité élevée favorise le développement des Fougères.
30
25
20
Hauteur (m)
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
263
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
30
25
20
Hauteur (m)
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
30
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
264
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Structure horizontale
Dans l’ensemble des relevés du groupe G1, les histogrammes de
distribution des individus par classe de diamètre montrent une allure en J
inversé qui reflète l’équilibre du peuplement. Toutefois, quelques variations ont
été observées en fonction de la position topographique (Planche 2) :
- Dans le bas fond où le sol est plus riche, les arbres de plus de 60
cm de diamètre sont plus nombreux tandis que l’effectif des individus de DHp <
30 cm est faible. La densité du peuplement est plus faible à cause de
l’inondation fréquente. Pourtant, la surface terrière et le biovolume sont assez
grands.
- Sur le mi-versant, l’effectif des individus de DHp < 30 cm est plus
élevé. Ainsi, la densité du peuplement est assez élevée mais la surface terrière
et le biovolume plus faibles. L’absence des classes de diamètre 50 à 70 cm
témoigne des anciennes exploitations forestières, probablement sélectives,
favorisées par la facilité d’accès car les pentes sont plus faibles sur le versant
Est.
- Sur le plateau, la densité du peuplement est très élevée à cause
du grand effectif des arbres de moins de 30 cm de diamètre. Cette forte
proportion de jeunes individus pourrait être attribuée au développement des
rejets à la suite des anciennes exploitations. Par conséquent, la surface terrière
et le biovolume sont plus élevés.
Sur le versant Est du massif, facilement accessible à cause du relief
peu accidenté et de la proximité des villages, les traces des activités
anthropiques sont assez marquées. Les formations sont plus ou moins
secondarisées.
• Groupement végétal G2
Le groupe G2 comprend 17 relevés effectués entre 900 et 1340 m
d’altitude, dans plusieurs parties du massif : dans la zone sommitale, dans les
parties nord, ouest et Est, sur les versants exposés à l’ouest, à l’abri des vents
assez violents, dans des stations moins humides où le relief est accidenté et le
sol profond.
Structure verticale
Les relevés rassemblés dans le groupe G2 présentent une voûte
forestière assez régulière et quatre principales strates (Planche 3) :
- une strate herbacée, peu fournie, surtout représentée par
Coleotrype madagascariensis (Commelinaceae) et des Acanthaceae;
- une strate arbustive, semi-ouverte, surtout représentée par
Mostuea brunonis (Loganiaceae), Leea guineensis (Leeaceae), Claoxylon sp.
(Euphorbiaceae) et Colea tetragona (Bignoniaceae) ;
265
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[ [50 - 60[ [60 - 70[ [70...[
Classe de diamètre (cm)
70
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[ [50 - 60[ [60 - 70[ [70...[
Classe de diamètre (cm)
266
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
70
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[
Classe de diamètre (cm)
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
25
20
Hauteur (m)
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
30
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
Structure horizontale
Les relevés du groupe G2 montrent un certain état d’équilibre mais
quelques variations ont été observées en fonction de l’altitude (Planche 4). Vers
900 m, la densité du peuplement et le potentiel en bois sont plus faibles. Vers
1000 m, toutes les classes de diamètre sont représentées. La densité du
peuplement est assez forte. La surface terrière et le biovolume très élevés sont
liés à la présence de certaines essences à très gros diamètre telles que
Breonia sp et Nuxia ambrensis. Au-dessus de 1200 m, l’effectif des individus de
DHp < 30 cm est plus élevé mais celui des arbres de plus de 60 cm de
diamètre plus faible. L’absence de la classe de diamètre 60 à 70 cm (Figure b)
reflète l’existence des anciennes exploitations. Cependant, la densité du
peuplement est très forte et le potentiel en bois assez élevé.
• Groupement vegetal G3
Le groupement G3 rassemble 10 relevés dans la partie centrale du
massif, entre 1040 et 1430 m d’altitude, sur les crêtes et les hauts versants très
exposés aux vents violents. Les pentes sont relativement fortes et le sol
superficiel. Les précipitations enregistrées sont les plus élevées du massif à
cause de l’influence conjuguée de la mousson et de l’alizé dans la zone
sommitale.
Structure verticale
Les relevés du groupe G3 présentent des formations végétales assez basses
mais très denses (Planche 5). Le nombre de strates est réduit et parfois la
stratification est moins nette. En général, la forêt présente trois strates :
- Une strate herbacée, fermée, surtout représentée par
Poecilostachys sp. (Poaceae), Elatostema goudetianum (Urticaceae) et
Ionacanthus calcaratus (Acanthaceae) ;
- Une strate arbustive, semi-ouverte, surtout représentée par Croton
hovarium (Euphorbiaceae) et Oncostemum elephantipes (Myrsinaceae) ;
268
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
70
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70...[
Classe de diamètre (cm)
70
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ |60-70| [70,,,[
Classe de diamètre (cm)
269
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
70
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[
Classe de diamètre (cm)
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
30
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
270
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
30
25
20
Hauteur (m)
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
30
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
Structure horizontale
La distribution des individus par classe de diamètre reflète l’équilibre du
peuplement par une structure en J inversé. Néanmoins, des variations ont été
constatées en fonction de l’altitude et l’exposition (Planche 6). Vers 1000 m,
toutes les classes sont représentées mais les effectifs des individus de DHp >
30 cm sont assez faibles. La densité du peuplement, la surface terrière et le
potentiel en bois sont assez élevés. De 1100 à 1400 m, aucun individu de DHp
> 50 cm n’a été relevé sur les crêtes. Le peuplement est constitué d’arbres de
moins de 50 cm de diamètre. Les pentes relativement fortes n’ont pas permis
l’installation des grands arbres. De plus, ces sites sont directement exposés
aux vents violents et aux perturbations cycloniques. La densité du peuplement
et la surface terrière sont élevées mais le biovolume plus faible. Cette forte
densité est liée à la forte proportion d’individus à DHp < 20 cm issus du
développement des rejets suite à la chute des grands arbres favorisée par
l’exposition aux vents violents. Au-dessus de 1400 m, la densité du
peuplement, la surface terrière et le biovolume sont faibles. Les conditions
stationnelles relativement extrême (températures basses, exposition aux vents
assez violents), ne permettraient que l’installation des espèces les plus
adaptées.
271
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
• Groupement vegetal G4
Le groupe G4 réunit 17 relevés se trouvant entre 890 et 1250 m
d’altitude, sur le pourtour de la zone faîtière du massif. La plupart des relevés
ont été réalisés vers 1000 m d’altitude, huit dans la zone périphérique du Parc
National, au nord (A14, A18, A19, A48, A49, A51, A52, A53), quatre près de la
lisière à l’Est (A54, A55, A57, A58) et un à proximité d’une piste dans la partie
centrale (A11). Les sols sont profonds et le climat est humide à l’Est mais plus
sec à l’ouest.
Structure verticale
Les formations sont stratifiées et présentent une voûte forestière très
irrégulière (Planche 7). Quatre strates ont été distinguées :
- une strate herbacée peu fournie, surtout représentée par
Hypoestes sp (Acanthaceae) ;
- une strate arbustive peu ouverte, où les espèces les mieux
représentées sont Excoecarya sp.(Euphorbiaceae), Stephanodaphne
cremostachya (Thymelaeaceae) et Diospyros gracilipes (Ebenaceae) ;
- une strate arborée inférieure surtout représentée par Ochrocarpos
orthocladus (Clusiaceae), Tabernaemontana sp. (Apocynaceae) et Ocotea
ambrensis (Lauraceae) ;
- une strate arborée supérieure dominée par Homalium nudiflorum
(Flacourtiaceae) et Polyalthia oligosperma (Annonaceae). Les émergents sont
surtout Chrysophyllum boivinianum (Sapotaceae) et Canarium
madagascariense (Burseraceae).
180
160
140
120
Effectif
100
80
60
40
20
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70...[
Classe de diamètre (cm)
272
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
180
160
140
120
Effectif
100
80
60
40
20
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70…[
Classe de diamètre (cm)
180
160
140
120
Effectif
100
80
60
40
20
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70…[
Classe de diamètre (cm)
273
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Structure horizontale
Dans l’ensemble des relevés du groupe G4, les histogrammes de la
distribution des individus par classe de diamètre traduisent l’équilibre du
peuplement (Planche 8).
- Sur le plateau, toutes les classes de diamètre sont représentées.
La densité du peuplement est assez forte. La surface terrière est relativement
élevée à cause du plus grand effectif d’individus à gros diamètre. Le biovolume
est assez élevé à cause de la hauteur des arbres plus élevée ;
- Sur le mi-versant, le nombre d’individus de DHp > 30 cm diminue.
Ainsi, la surface terrière et le biovolume sont moins élevés ;
- Sur le haut versant, les classes de DHp > 60 cm sont absentes.
La densité du peuplement, liée à l’abondance des individus de DHp < 30 cm,
est plus élevée mais le potentiel en bois plus faible. Ce site étant localisé en-
dehors du Parc National, il peut faire l’objet d’une exploitation forestière jusqu’à
l’heure actuelle.
30
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
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Hauteur(m)
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10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
274
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
30
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
25
Hauteur (m)
20
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Longueur (m)
50
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[
Classe de diamètre (cm)
275
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
100
90
80
70
60
Effectif
50
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70,,,[
Classe de diamètre (cm)
100
90
80
70
60
Effectif
50
40
30
20
10
0
[10-20[ [20-30[ [30-40[ [40-50[ [50-60[ [60-70[ [70…[
Classe de diamètre (cm)
4- DISCUSSION
Particularités physionomiques
La physionomie de certaines forêts de la Montagne d’Ambre retient
l’attention à cause de certaines particularités. Plusieurs constatations peuvent
être formulées.
Des espèces à large contrefort comme Canarium madagascariense et
Chrysophyllumboivinianum prédominent entre 1000 et 1200 m d’altitude.
Pourtant, dans la forêt orientale, les arbres à contrefort se rencontrent dans les
bas fonds afin d’augmenter leur stabilité. D’après l’histoire géologique de la
Montagne d’Ambre, une intense activité tectonique est à l’origine des activités
volcaniques. L’importance de la masse de produits éruptifs qui constituent le
massif reflète une grande instabilité tectonique dans l’extrême nord de
Madagascar (Rossi, 1980). La découverte d’une faune actuelle dans les tufs
basaltiques d’Antsiranana a permis de supposer que l’âge des dernières
éruptions est subactuel (Decary, 1922). Cependant, des études palynologiques
276
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ont permis de présumer que la Montagne d’Ambre était peuplée par les
espèces végétales de la forêt ombrophile de l’Est pendant les derniers 100 000
ans (Straka, 1996). Ainsi, la forêt humide existant actuellement à la Montagne
d’Ambre pourrait dériver de la forêt orientale dont le substrat a été surélevé
suite aux activités tectoniques.
La fréquence des ouvertures et des chablis dans de nombreux sites
témoigne des exploitations antérieures entraînant la dominance des
peuplements de Harungana madagascariensis, habituellement observée dans
les formations ouvertes, et d’espèces secondaires comme Dombeya acerifolia
et Macaranga sp. La situation isolée du massif qui l’expose directement aux
vents et aux perturbations cycloniques accentuerait les effets de ces anciennes
exploitations. De nombreuses espèces cicatricielles telles que Strobilanthes
madagascariensis et Ionacanthus calcaratus dominent la strate herbacée.
Au-dessus de 900 m, les épiphytes, les lianes et les Ficus étrangleurs
se rencontrent en abondance au niveau des différentes strates. Leur présence
reflète une humidité atmosphérique élevée par la présence de brouillard
permanent. En outre, de nombreuses plantes herbacées ont une taille
supérieure à 2 m. Les Fougères arborescentes et les palmiers sont fréquents.
5- CONCLUSION
La Montagne d’Ambre forme une enclave humide localisée à l’extrême
nord de Madagascar. C’est un massif volcanique issu des mouvements
tectoniques importants d’âge plio-quaternaire (Rossi, 1980) qui ont contribué à
l’élévation du massif à relief très accidenté. Elle constitue une barrière nord-sud
perpendiculaire à la direction de l’alizé. Le relief présente un profil
dissymétrique d’Est en Ouest ; les pentes Est sont douces et les pentes Ouest
277
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
plus raides. Les sols dérivent du subtrat basaltique. Le climat est de type
tropical humide sur le versant Est et plus sec sur le versant occidental.
Les formations végétales confèrent à la Montagne d’Ambre son
importance et ses multiples potentialités, notamment le fait de constituer le
réservoir d’eau pour l’extrême nord de Madagascar.
Dans les différentes formations, des caractéristiques dendrométriques
et biologiques assez particulières résultent de la nature des sols sur un substrat
volcanique. En effet, la taille des contreforts des arbres et leur diamètre sont
spécialement grandes sur certains représentants autochtones comme
Canariummadagascariense, Breonia sp. et Nuxia ambrensis, ou secondaires
comme Harunganamadagascariensis.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Thèse de Doctorat de 3e cycle, Opt. Ecologie Végétale, Univ.
Antananarivo, 123p.
278
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
279
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
1- INTRODUCTION
Le Parc National de la Montagne d’Ambre est situé sur un massif
volcanique isolé à l’extrême Nord de Madagascar. Ses forêts principalement de
type humide montagnard se détachent des forêts sèches avoisinantes et sont
isolées à plus de 100 km de la forêt humide des domaines du Centre et de l’Est
situées plus au Sud. Cette situation a pour conséquence l’existence de
plusieurs espèces endémiques locales. Malgré son statut Parc National à
Madagascar - le premier, créé en 1958, les connaissances scientifiques sur la
flore de la Montagne d’Ambre sont encore insuffisantes. En effet, une grande
partie des récoltes et expéditions effectuées jusqu’à l’heure actuelle ne
couvrent que les parties les plus accessibles du massif (le Nord et la partie Est)
particulièrement à proximité de la station des Roussettes. En outre, cet îlot de
forêt est actuellement soumis à des fortes pressions anthropiques. Ainsi, cette
recherche a pour objectif d’étudier cette flore encore mal connue de la
Montagne d’Ambre.
2- METHODES D’ETUDE
La méthodologie a été faite suivant 3 stades successifs : les études
préliminaires, les collectes des données sur terrain et enfin les traitements et
analyses des données.
280
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3-1- Caracteristiques floristiques et biologiques globales
281
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
- Affinités biogéographiques
L’endémisme spécifique
spécifique est très élevé dans la Montagne d’Ambre avec
80.37% (Figure 1). De même, deux familles endémiques et 21 genres
endémiques ont été identifiés.
3-2- Caracterisations
tions des groupements vegetaux
Groupement végétal I
282
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
espèces. Au niveau spécifique, les espèces les plus abondantes sont Dombeya
capuroniana, Poecilostachys sp. LG 5146, Syzygium bernieri et Streptocarpus
sp. A06-002.
A09, A10
Site n°3 : Site n°4 :
Site n° 2 :
Lac Maudit Lac Texier
Station des
A21, A22, A23, A25, A31, A32, A33, A35,
Roussettes
A26, A27, A28, A29, A54, A55, A56, A57,
A11, A15, A16
A30 A58
Site n°5 :
Site n°6 :
Site n°4 : Rivière Antsakoabe
Grande Cascade
Lac Texier A36, A37, A38, A39,
A46, A47, A48, A49,
A34 A40, A41, A42, A43,
A50, A51, A52, A53
A44, A45
283
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
8,2%
Microphanéroph 8% 7%
10,2% yte 8%
afr
38,8% Mesophanéroph
4,1%
yte afr mad
77% masc
Nanophanéroph
yte end
18,4%
Chaméphyte trop
2,0%
18,4%
Groupement végétal II
284
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
6,06% Microphanéroph
3,03% 8% 9% 8% afr asi
yte
12,12% Mesophanérophy
afr mad
te
masc
Chaméphyte end
51,52%
75%
Epiphyte trop
27,27% Liane
285
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
286
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Groupement végétal IV
Les sites de relevés de ce groupement se trouvent dans les hautes
altitudes de la Montagne d’Ambre, dans la partie centrale du Parc National, à
altitude comprise entre 1140 m et 1430 m. La pente varie de 3° à 37° et tous les
niveaux topographiques sont représentés dans ce groupe. La végétation
correspondante est une forêt dense humide sempervirente montagnarde d’une
hauteur moyenne de 10 m et avec une strate herbacée très dense.
Sur l’ensemble des 14 relevés constitutifs de ce groupe, 247 espèces
réparties dans 135 genres et 70 familles ont été identifiés. Les familles les plus
riches sont les Rubiaceae (23 espèces), Euphorbiaceae (17 espèces),
Acanthaceae (9 espèces), Araliaceae, Moraceae et Oleaceae avec 8
espèces.Les espèces les plus fréquentes sont Aphloia theiformis (93 %),
Strobilanthes madagascariensis (86 %), enfin Ephippiandra madagascariensis
et Elaeocarpus subserratus chacune avec 64 %.
Les espèces indicatrices de ce groupe sont présentées en annexe I.4.
Au total, elles comptent 23 espèces à savoir Carissa sessiliflora,Nuxia coriacea,
Weinmannia sanguisugarum, Elaeocarpus subserratus et Ephippiandra
madagascariensis.
Les caractères d’adaptations des espèces sont les mêmes que ceux des
forêts humides orientales malgaches déjà mentionnées plus haut.
L’épiphytisme est surtout représenté par Blechnum microbasis, Asplenium
nidus.L’altitude impose également son effet sur les plantes dont le nanisme,
très fréquent en haute altitude dans les crêtes, se rencontre chez Weinmannia
sanguisugarum et Schefflera sp_A06-015.
Les espèces recensées sont en majorité des phanérophytes
représentant 69,81 % des taxons (Figure 8). Cette répartition est attribuée au
taux d’humidité élevée issu des brouillards persistants sur les zones élevées de
la Montagne d’Ambre.
La distribution des différents taxons inventoriés dans ce groupe suivant
leurs affinités biogéographiques est illustrée par la figure 9. Elle montre un fort
taux d’endémicité spécifique représentant 87,08 % des taxons.
La végétation au sein du groupement végétal IV est une forêt dense
humide montagnarde caractérisée par des espèces telles que Weinmannia
sanguisugarum et Ephippiandra madagascariensis et marquée par l’abondance
des fougères arborescentes, des lianes et des épiphytes. Ces caractères
287
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
Groupement végétal V
288
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
4- DISCUSSION
289
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5- CONCLUSION
Au total, 640 espèces réparties dans 249 genres et 99 familles ont été
identifiés dans les forêts à altitudes élevées de la Montagne d’Ambre. La
grande variabilité des conditions écologiques dans ce massif, entre autres son
profil dissymétrique, son climat et sa variation altitudinale, sont à l’origine de la
particularité et de l’originalité floristiques de la Montagne d’Ambre. Bien que les
résultats de cette étude ne soient pas exhaustifs, ils contribuent néanmoins de
manière significative à l’augmentation des connaissances floristiques de la
Montagne d’Ambre.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
290
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
291
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
292
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
ANNEXE I.4 : Liste des espèces indicatrices du ANNEXE I.5 : Liste des espèces indicatrices du
groupement végétal IV groupement végétal V
FAMILLE GENRES ESPECES FAMILLE GENRES ESPECES
ACANTHACEAE Brillantaisia madagascariensis ANNONACEAE Ambavia gerrardii
APOCYNACEAE Carissa sessiliflora APOCYNACEAE Carissa septentrionalis
ARECACEAE Dypsis sp_LG 5125 ASPLENIACEAE Asplenium nidus
BUDLEJACEAE Nuxia coriacea BURSERACEAE Canarium madagascariense
CUNONIACEAE Weinmannia sanguisugarum COMMELINACEAE Coleotrype madagascariensis
CYATHEACEAE Cyathea borbonica DRACAENACEAE Dracaena reflexa
DENNSTAEDTIACEAE Blotiella pubescens FLACOURTIACEAE Scolopia madagascariensis
DRYOPTERIDACEAE Ctenitis sp_A05-041 HYPERICACEAE Harungana madagascariensis
ELAEOCARPACEAE Elaeocarpus subserratus LAMIACEAE Mendoncia cowanii
EUPHORBIACEAE Acalypha reticulata LAURACEAE Ocotea sp_A58-024
EUPHORBIACEAE Aphloia theiformis MELASTOMATACEAE Gravesia sp_A10-008
EUPHORBIACEAE Claoxylon sp_LG 5117 MORACEAE Ficus politoria
INDET indet_MHR 083 MYRSINACEAE Oncostemum sp_A57-008
MONIMIACEAE Ephippiandra madagascariensis RUBIACEAE Canthium bosseri
MORACEAE Ficus pachyclada RUBIACEAE Mapouria parkeri
MYRSINACEAE Oncostemum elephantipes RUBIACEAE Psychotria polygrammata
MYRSINACEAE Oncostemum umbellatum RUTACEAE Melicope belahe
OLEACEAE Noronhia linocerioïdes SAPINDACEAE Allophyllus cobbe
RHIZOPHORACEAE Cassipourea s/g weihea SAPOTACEAE Chrysophyllum lanceolatum
RUBIACEAE Canthium majus SMILAXACEAE Smilax sp_MHR 112
RUBIACEAE Saldinia sp_A05-018 THELYPTERIDACEAE Christella distans
URTICACEAE Elatostema goudotianum
URTICACEAE Phenax sp_A05-057
293
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Dans le Nord de Madagascar, de nombreux sites à haute valeur en
biodiversité ne bénéficient pas de mesures pour la conservation. Alors pour
sauver ses patrimoines, et en vue de les valoriser pour le bien de la population,
la Région Diana a priorisée la protection de l’environnement parmi les axes
stratégiques de son plan de développement. Une nouvelle aire protégée
Oronjia (Orangea) a été ainsi proposée par le Missouri Botanical Garden
Antsiranana avec l’appui de Conservation International pour entreprendre des
recherches. Dans notre étude, différentes méthodes ont été adoptées. Ainsi la
richesse floristique du site est comparable à celle de la Montagne de Français.
Du point de vue biodiversité faunistique, le site est riche en réptiles et
Amphibiens (34 espèces). La faune aviaire (63 espèces) est marquée par la
présence de la colonie de Phaetonlepturus qui est une espèce non représentée
dans le réseau des aires protégées de Madagascar. Treize (13) espèces de
mammifères ont été identifiées, dont 3 sont des lémuriens endémiques
Régionales et elles sont menacées selon IUCN.
Cependant la zone d’Oronjia est soumise à de fortes pressions et
menaces anthropiques telles que le défrichement pour la fabrication de charbon
de bois, pour la mise en culture des terrains, pour la construction et pour la
mise en pâturage de la forêt. De ce fait, nous recommandons la protection de
ce site tout en considérant l’amélioration des niveaux de vie de la population
riveraine afin de préserver la biodiversité exceptionnelle restante. Par ailleurs,
une bonne gestion de la NAP et la valorisation de la biodiversité avec les
ressources culturelles par le biais du développement de l’écotourisme pourront
augmenter l’économie de la zone.
1- INTRODUCTION
Madagascar a été classé comme une zone prioritaire en matière de
Conservation de la biodiversité. Cette situation et la mise en œuvre de la vision
Durban ont incité les parties prenantes à tous les niveaux d’agir en faveur de la
protection des écosystèmes.
294
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. METHODES D’ETUDE
3. RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Richesses biologiques
La liste globale des plantes répertoriées dans le site est récapitulée en
annexe 1. L'analyse floristique d'Oronjia nous a permis de distinguer 215
espèces reparties dans 149 genres et regroupées dans 57 Familles. Sur les
215 espèces, 173 espèces sont endémiques de Madagascar dont 36 espèces
sont endémiques régionales et on peut encore distinguer 8 espèces qui ne se
rencontrent qu'aux environs du site et dont 3 d'entre elles sont propres au site.
En plus deux familles endémiques de Madagascar sontprésentes dans le site
295
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
296
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3.3.3. Sensibilisation
• Système de communication
• Lois et réglementations
Avec l'accroissement de la population et la pauvreté, les personnes de
la zone d'influence de ce site auront toujours une tendance à utiliser les
ressources naturelles pour couvrir leurs besoins quotidiens. De ce fait
lessensibilisations effectuées par les divers ONG dans les zones n'ont pas
données des résultats concrets. Ainsi il est nécessaire de sensibiliser les
communautés locales aux principales règles fixées par les textes et les lois
forestières tels que la loi n° 90-033 du 21/12/90 portant le CEM (Charte de
l'Environnement Malagasy) et ses modifications, loi n° 2001/05 du 11/02/03
portant le code de gestion des NAP. Il est également, important de mettre à la
disposition des communautés les objectifs et orientations fixées sur les textes
de la Polfor (ministère des eaux et forêts, 2001) pour inciter la participation de
la communauté locale à la gestion des ressources forestières. Cette approche
est nécessaire pour orienter les pratiques destructives et pour aller vers un
équilibre durable et harmonieux entre les besoins de la communauté et les
soucis écologiques. Toutefois, il est primordial de réconcilier la population avec
son environnement ; ceux-ci peuvent être effectués en cherchant et adoptant un
système de développement pour améliorer le niveau de vie de la population.
297
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
298
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
agricole des paysans pouvant satisfaire leurs besoins devait être effectuées.
Dans le domaine de l'élevage, une forte sensibilisation est à faire pour que les
bétails ne soient plus laissés dans la forêt car leur piétinement pourrait
endommager les régénérations naturelles des plantes. Les zones de pâturage
doivent être gérées.
299
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
300
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4. CONCLUSION
La présente étude nous a permis de décrire l'aspect général de la zone
d'Oronjia du point de vue de sa composition floristique et faunistique. Les
études sur sa biodiversité ont montré 215 espèces floristiques, dont 80% sont
endémiques de Madagascar. De plus la zone abrite deux familles endémiques
et 8 espèces de plantes qui sont endémiques locales et ne sont pas encore
représentées dans aucune AP de Madagascar. La faune aviaire est constituée
de 63 espèces d'oiseaux, notons là présence d'une espèce rare et menacée
selon le statut de l'UICN (Lophotibis cristata) et des colonies de Phaeton
lepturus, espèce qui n'a jamais été représentée dans les AP existantes.
La zone d'Oronjia occupe une place importante dans la vie de la
population riveraine et dans là satisfaction de leur besoin. Les produits issus de
cette zone sont utilisés pour les besoins locaux et à des fins économiques.
En effet, l'exploitation forestière et le charbonnage sont faits pour
subvenir aux besoins et aussi liées au problème d'énergie de la ville
d'Antsiranana. C'est ainsi que le site connaît une dégradation rapide en
ressources natureiies, alors qu’il dispose des atouts nécessaires pour le
développement de l'économie régionale. Malgré cela, la pauvreté ainsi que la
dégradation des potentialités et des ressources devient un obstacle à la
création des actions susceptibles de mettre en place le développement de la
commune. Actuellement la pêche et l'exploitation des ressources naturelles de
la forêt d'Oronjia restent les activités prioritaires et conditionnent l'économie de
la zone d'étude.
Le projet de la mise en place de l’aire protégée proposée de la zone
d'Oronjiâ (Orangea) a pour but de maintenir et de protéger les biodiversités de
ce site et constitue un des moyens pour améliorer la vie des populations
riveraines de la zone car ce site présente des potentialités touristiques
frappants.
Ainsi, le présent travail préconise la création de l'aire protégée et la
gestion du site, car la présence des antennes régionales permanentes basées
à Antsiranana des ONG, tels que MBG / SAGE, Conservation International et
des divers acteurs privés, les autorités régionales, communales et les forces de
l'ordre constituent des atouts pour ne pas détourner les objectifs fixés.
301
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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WEBOGRAPHIE
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http://www.usaid.ciov/rnissions/mg/fr/hisl blodivefsite.hilfn:conservation de la
biodiversité de Madagascar.
302
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
La majorité des écosystèmes forestiers malgaches a été modifiée par
des actions anthropiques notamment l’exploitation. L’ouverture forestière
modifie les conditions environnementales du peuplement et constituent des
perturbations écologiques. Ces perturbations entraînent des modifications de la
structure du peuplement.
La forêt de Kirindy, une forêt dense sèche caducifoliée du Menabe, a
subi des exploitations contrôlées pendant près de 20 ans. Cette étude effectuée
dans la concession forestière de Kirindy a pour objectif d’étudier les effets de
l’exploitation sur la composition floristique et la structure dendrométrique du
peuplement forestier. Deux peuplements dans deux parcelles ont été choisis
pour l’étude, un ayant subi une exploitation en 1986 pour un volume de 6,45
m3/ha et un autre non exploité.
L’analyse des données issues des inventaires floristiques et
dendrométriques des deux parcelles ont permis de mettre en évidence des
différences de la structure floristique et de la structure dendrométrique. D’après
les résultats, l’ouverture forestière par l’exploitation entraîne la forte colonisation
d’individus de régénération, d’espèces héliophiles et pionnières dans la parcelle
exploitée et le déséquilibre de la structure dendrométrique avec un effectif élevé
des individus de faible et moyen diamètre (diamètre inférieur à 15 cm) par
rapport aux individus de gros diamètre.
L’étude de l’impact de l’exploitation sur la structure du peuplement est une
nécessité pour la définition des règles de gestion forestière.
1- INTRODUCTION
La région du Menabe abrite l’un des plus grands massifs de forêt dense
sèche caducifoliée dans la partie occidentale de Madagascar. La forêt dense
sèche est caractérisée par une hétérogénéité biologique exceptionnelle avec un
nombre remarquable d’espèces localement endémiques. Comme les
écosystèmes forestiers des autres écorégions de Madagascar, la forêt dense
sèche du Menabe n’échappe pas aux différentes pressions et perturbations
liées à l’exploitation. La forêt de Kirindy située au Nord Est de Morondava en
303
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- MILIEU D’ETUDE
304
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3- METHODES D’ETUDE
Cette étude a été faite dans le but de déterminer les éventuels effets de
l’exploitation sur le peuplement forestier de Kirindy. Les structures floristiques et
dendrométriques du peuplement ont été étudiées dans deux parcelles
différentes : une parcelle non exploitée et une parcelle exploitée. Le traitement
et l’analyse des données par différents tests statistiques et par l’AFC ont été
faits pour détecter les différences entre les peuplements des deux parcelles.
3-1-Choix et localisation de la zone d’étude
Les sites d’étude ont été choisis après une prospection sur terrain
précédée de consultations d’ouvrages et de documents sur les différents blocs
forestiers de la concession de Kirindy. Le choix des sites d’étude réside dans
les critères qui tiennent compte des considérations combinées de l’exploitation
et des variations des conditions stationnelles dues ou non à l’exploitation.
Deux blocs forestiers ont été retenus pour l’étude, le bloc CS7 et le bloc
CN3 (Carte 1). Ils sont aussi destinés à l’étude de la dynamique des
populations de Dalbergia car ils disposent d’une densité suffisamment élevée
de populations deDalbergia sp. Des parcelles permanentes de recherchede 9
ha (300 m x 300 m) chacune y ont été installées dans ce cadre.
3-2-Dispositif et collectes des données sur les structures floristiques et
dendrométriques
3-2-1-Dispositif d’étude
Les unités d’échantillonnage utilisées sont des placettes circulaires de
15m de rayon. 24 placettes ont été implantées suivant un quadrillage
systématique dans chacune des parcelles permanentes de 9ha, soit au total 48
placettes pour les deux parcelles. Elles sont espacées de 60 m dans la zone
centrale des parcelles et de 150m en bordure des parcelles. Elles sont
numérotées de 1 à 24 dans la parcelle exploitée et de 25 à 48 dans la parcelle
non exploitée.En cumulant les surfaces des 24 placettes par parcelle, la surface
totale d’échantillonnage est de 1,7ha correspondant à un taux de sondage de
18,9%.
Des inventaires floristiques et dendrométriques ont été effectués.
3-2-2-Etude floristique
L’inventaire floristique proprement dit porte sur l'identification des
espèces par leur nom vernaculaire et sur l’abondance numérique. L’abondance
numérique est le nombre total d’individus de chaque espèce présents dans
chaque placette.
Des herbiers ont été récoltés en vue d’une identification des noms
scientifiques puis placés à l’herbarium du FOFIFA Ambatobe.
305
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Parcelle d’étude
Campement
Route nationale
306
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3-2-3-Etude dendrométrique
Au cours de l’inventaire, le paramètre dendrométrique mesuré est la
circonférence qui est un indicateur de la dimension d’un arbre. La mesure est
effectuée à hauteur de poitrine ou à 1m30 du sol.
Les structures dendrométriques sont décrites à partir de la densité, des
surfaces terrières et de la distribution des diamètres.
-La densité des peuplements est définie par le nombre d’individus par
unité de surface.
-La surface terrière est la superficie exprimée en mètre carrée par
hectare de la section des tiges à hauteur de poitrine. Elle permet de déterminer
le potentiel ligneux d’une forêt et de connaitre le degré de remplissage.
-La distribution des diamètres est la distribution du nombre d’arbres par
catégories de diamètre.
307
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4- RESULTATS
4-1-Caractéristiques générales des parcelles d’étude
Les deux parcelles ont le même type de sol : sol ferrugineux tropicaux
jaune non lessivé. L’humidité du sol conditionnée par la proximité ou non de la
rivière Kirindy les diffère. La rivière Kirindy coule à moins de 250 m de la
parcelle non exploitée. Le sol y est donc plus humide et plus riche en éléments
fertiles. La parcelle exploitée est située dans une station plus sèche, à environ
1km au Nord de la rivière Kirindy. Le bloc CN3 d’une superficie de 100 ha
auquel fait partie la parcelle exploitée a subi des prélèvements d’une intensité
estimée à 6,45 m3/ha en 1986. Une vingtaine d’espèces dont la liste figure en
annexe ont été prélevées.
4- 2-Structure floristique
4-2-1- Richesse et composition floristique
Quatre vingt six (86) espèces réparties dans 30 familles ont été
recensées dans l’ensemble des placettes de la parcelle non exploitée. La
parcelle exploitée compte 80 espèces regroupées dans 32 familles.Les familles
les mieux représentées en nombre d’espèces dans les 2 parcelles sont :
Fabaceae (environ 20%), Malvaceae (environ 10%).
308
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
309
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
63,63%
PNE PE
PNE PE
4-4-Structure
Structure dendrométrique
La densité moyenne sur les 24 placettes de la parcelle non exploitée
est de 1307 arbres /ha (min=750 arbres/ha, max=1895 arbres/ha, coefficient
coef de
2
variation de 26,6%) et la surface terrière totale est égale à 21,03m /ha. Dans la
parcelle exploitée, la densité moyenne est de 1347 arbres/ha (min= 665
arbres/ha, max=2051 arbres/ha, coefficient de variation de 29,3%) et la surface
ale est de 13,69m2/ha.
terrière totale
Pour une densité plus élevée par rapport à celle observée dans la
parcelle non exploitée, la surface terrière de la parcelle exploitée est plus faible.
Comparé avec les données de l’IEFN en 1996 pour les forêts denses sèches de
l’Ouest
st de Madagascar qui présentent 900 tiges/ha correspondant à une
surface terrière moyenne de 20m3/ha, les 2 parcelles ont une densité élevée
mais la surface terrière enregistrée dans la parcelle exploitée est plus faible.
faible
Cette faible valeur peut s’expliquer
s’expliquer par l’abondance de tiges de faible diamètre,
moins de 15 cm, dans la parcelle exploitée. Ces tiges représentent près de 89%
du nombre total de tiges dans cette parcelle.
4-5-Analyse
Analyse des effets de l’exploitation sur la structure floristique
310
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
311
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie
ophysiologie végétales
Tableau 2 : Distribution par classe de diamètre des arbres des deux groupes de
placettes
Classe de diamètre (cm) [0-5[ [5-10[ [10-15[ [15-20[ [20-25[
25[ [25-[
er
1 groupe de placettes 4,04 63,29 22,79 5,54 2,19 2,14
2 ème groupe
e de placettes 5,21 63,88 14,18 8,13 4,37 4,25
312
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5- CONCLUSION
L’analyse de la comparaison des structures floristiques et
dendrométriques confirment les hypothèses émises qui sont :
-l’augmentation de la densité d’individus de régénération, d’espèces héliophiles
et pionnières dans la parcelle exploitée
-le déséquilibre de la structure dendrométrique avec un effectif élevé d’individus
de faible et moyen diamètre par rapport aux individus de gros diamètre. Ces
individus de faible et de moyen diamètre ont colonisé le milieu après l’ouverture
forestière.
Ces différences observées peuvent être dues aux effets de
l’exploitation sur le peuplement. Des réserves sont à émettre sur cette
affirmation étant donné l’absence de données sur l’état des deux parcelles
avant l’exploitation. Les différences de conditions stationnellesdues à la
proximité de la rivière temporaire Kirindy de la parcelle non exploitée peuvent y
être également associées.
Dans la parcelle non exploitée, les espèces indicatrices de la proximité
des cours d’eau comme Quivisianthe papinae, Berchemia discolor et Colubrina
313
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
decipiens sont bien représentées. Colubrina decipiens est l’une des espèces
exclusives de la parcelle non exploitée. Pour la composition floristique donc, la
présence ou l’absence d’espèces dans l’une ou l’autre des deux parcelles ne
peut pas seulement être attribuée à l’exploitation.
Pour la structure dendrométrique, en rajoutant la surface terrière
estimative prélevée au cours de l’exploitation à celle calculée dans la parcelle
exploitée,la valeur obtenue est de 15,92m3/ha. Ellereste toujours inférieure à la
moyenne observée dans la forêt dense sèche (20m3/ha selon l’IEFN) et à celle
calculée dans la parcelle non exploitée. La parcelle exploitée aurait eu une
faible surface terrière avant l’exploitation.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Cornet, A., 1974. – Essai de cartographie bioclimatique à Madagascar. Note
explicatives. Laboratoire de botanique ORSTOM. Antananarivo. 23p.
Curtis, J.T., Macintosh, R.P. – 1950 - The interrelations of certain analytic and
synthetic phytosociological characters. Ecology 31-pp 435-455.
Dajoz, R., 1996. Précis d’écologie. Paris, Dunod – 6è edition, 551p.
Deconchat, M.-2001-Gestion forestière et diversité végétale-Dossier de
l’environnement de l’INRA n°21-pp145-150.
Faramalala, M. H., 1995. Formations végétales et domaine forestier national à
Madagascar. Conservation International 1map. 275p.
Halpern, C.B., Spies, T.A., 1995. Plant species diversity in natural and
managed forests of the pacific Northwest. Ecol. Appl, 5, 913-934.
Humbert, H., 1956.Territories phytogéographiques de Madagascar. In colloque
internationaux du CNRS, LIX : Les divisions écologiques du Monde.
Année biologique 3è série, 31, 5-6 : 439-448.
IEFN, 1996. Inventaire écologique forestier national. Problèmatique, objectifs,
méthodes, résultats, analyses et récommandations. 26p.
Sorg, J.P.-2000-Recherche en forêt dense sèche- Forêt de Kirindy
Morondava<URL:http://e-collection.ethbib.ethz.ch :ecopol-
pool/bericht/bericht_209.pdf-14 p.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à tous ceux qui
ont contribué à la réalisation de ce travail :
-Le Département de Biologie et Ecologie Végétales et le CIRAD : URP Forêt et
Biodiversité Madagascar et UR Dynamique des forêts naturelles Montpellier qui
nous ont apporté des aides précieuses lors de la rédaction et les traitements de
données.
-L’IFS qui nous a soutenus matériellement et financièrement.
- Les personnels duCNFEREF (ex CFPF) pour leur appui lors des descentes
sur terrain
314
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
-Notre assistant sur terrain, Tsizafy, qui nous a aidés dans tous les travaux
d’inventaire ainsi que tous ceux qui nous ont apporté de près ou de loin leur
aide.
315
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
1- INTRODUCTION
La forêt communautaire de Marovato, située à 900km d’Antananarivo,
est classée parmi les restes de forêts denses humides de basse altitude de la
partie Sud-est de Madagascar. Elle fait partie intégrante du corridor qui relie le
parc National de Midongy du Sud et de la Reserve Spéciale de Vondrozo. Elle
est composée d’une forêt dense humide de moyenne et/ou de basse altitude, et
se trouve sur socle ferralitique et alluvial. Elle est regroupée dans la Région
« Ala Atsinanana » qui couvre une superficie de 31 199 455 ha et s’étend sur la
totalité de la partie Est (Razafy Fara & Randriamarolaza, 2003).
Cette Région appartient à l’étage humide et sous étage humide avec
une température et une précipitation moyenne annuelle de 20°C et 2079,8 mm.
Le climat est de type tropical humide sous le vent avec un hiver frais dû à
l’altitude et à l’influence de la côte orientale. Comme plusieurs zones forestières
à Madagascar, cette forêt est confrontée aux problèmes de conservation de sa
biodiversité à cause de la destruction continuelle des habitats naturels due à
une pression anthropique importante. En effet, de 1997 à 2002, plus de 25 000
ha de la forêt ont été défrichés dans cette zone (Goodman et al., 2007).
Depuis décembre 2003, cette forêt fait partie de la zone d’intervention
du WWF et de l’UNESCO. Pour une meilleure gestion des ressources, WWF a
mis en place une approche participative avec l’intervention de la communauté
locale.
Le but de cette étude est de (1) faire un zonage de la forêt de Marovato
et une zone de conservation et une zone d’exploitation à des fins de transfert
316
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2- METHODES D’ETUDE
Zonage
Le zonage est basé sur la distance où se trouve la forêt par rapport aux
villages les plus proches. Il est purement intuitif. Pour ce faire, il faut travailler
en étroite collaboration avec les populations locales et les membres du COBA.
Il a pour but de déceler la zone de conservation de la zone d’exploitation. Il
comprend deux étapes :
- Prospection des sites : le but est d’analyser l’état de la forêt, elle consiste
en une reconnaissance des lieux. Elle s’est faite en compagnie de quelques
représentants du village, les agents du WWF sur le terrain et quelques
membres de COBA.
- Zonage : il permet de délimiter les endroits à inventorier. Dans le cas
d’un transfert de gestion, le but est de définir les zones de conservation et les
zones d’exploitation. Ainsi deux zones sont délimitées : le noyau dur qui sera la
zone de conservation et la zone périphérique qui sera la zone d’exploitation.
Les coordonnées géographiques des zones délimitées seront relevées
en vue d’une cartographie du zonage.
Inventaire floristique
La méthode adoptée est une méthode d’inventaire par carrés emboités.
Pour chaque zone, des échantillonnages ont été effectués. Des placeaux carrés
d’une superficie de 625 m2 (25m x 25m) ont été montés. Pour avoir des
résultats fiables et des données représentatives de toute la forêt, 30 placettes
ont été montées pour chaque zone délimitée. Chaque placeau est divisée en
trois compartiments A, B et C (Figure 1). Les individus d’arbres rencontrés ont
été recensés par classe de diamètre en fonction du compartiment
correspondant :
- Compartiment A (5m x 5m) : tous les individus ayant 1 à 5cm de
diamètre
- Compartiment B (10m x 10m) : les arbres ayant un diamètre entre 5 à 10
cm
- Compartiment C (25m x 25m) : tous les arbres ayant 10 cm et plus de
diamètre.
317
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
25 m
25 m
10 m
5m B
10 m
A 5m
3- RESULTATS
Zonage de la forêt
Comme il a été défini au début de cette étude, deux zones ont été
identifiées en fonction de la distance par rapport au village le plus proche et le
degré de dégradation de la forêt (Carte 1). Le noyau dur est représenté par la
partie de la forêt où les formes de dégradation sont moins fréquentes et où
toute exploitation devra être interdite. La zone périphérique où se rencontrent
des traces de perturbation attribuées aux activités humaines, devrait constituer
l’ensemble de la forêt que la population locale peut exploiter rationnellement.
Ptéridophytes 2 2 2
318
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
319
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4- DISCUSSION ET CONCLUSION
La Forêt de Marovato jouit d’un fort taux d’endémisme. Elle est
caractérisée par la présence de deux familles endémiques : Sarcolaenaceae et
Physenaceae. 40 genres et 102 espèces endémiques ont été également
recensés, entre autre : les genres Ophiocolea, Rhodocolea, Blotia, Eliea,
Aspidostemon ; les espèces Erythroxylum sphaeratum, Bridelia tulasneana,
Cinnamosma madagascariensis, Protothus ditimena (Marline, 2009).
REMERCIEMENTS
Cette étude a été menée grâce à la collaboration entre le Département
de Biologie et Ecologie Végétale et le WWF. Nos sincères remerciements
s’adressent au DBEV de nous avoir confié cette mission. Nous remercions
également WWF qui finance la présente recherche. Nous tenons à remercier
particulièrement WWF-Midongy du Sud et les agents de terrain de nous avoir
aidés dans l’organisation du travail avec l’aide de la population locale.
320
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Anonyme, 2007. Atlas de Madagascar. Royal Botanical Garden, Kew.
Goodman, S. M. & Raselimanana, A. 2007. Inventaire biologique de la faune
et flore du corridor forestier d’Anjozorobe-Angavo. Recherches pour le
développement. 24. WWF, Mac-Arthur. Madagascar.217p.
Marline, L., 2009.Inventaire bioplogique et typologie des forêts
communautaires de Marovato-Midongy du Sud en vue d’un transfert de
gestion. Mémoire DEA, Ecologie Végétale, Université d’Antananarivo. 87p
+ annexes.
Razafy Fara, L. & Randriamarolaza, L. P. 2003.Programme de conservation
de l’écorégion forêt humide. Reconnaissance de la forêt humide
malgache. WWF. Antananarivo. 117p + annexes.
321
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
322
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
323
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
324
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
325
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME
Le corridor forestier de Fianarantsoa, dénommé «Corridor Fandriana-
Vondrozo»a ne représente plus qu'un couloir reliant quelques massifs forestiers
le long de la partie orientale des hautes terres. Etant donné son importance
écologique, ce corridor est fortement menacé et laisse peu à peu la place à des
formations secondaires plus ou moins dégradées avant de devenir des
savanes.Cette étude a été menée dans la partie centrale du corridor forestier
(Ranomafana-Andringitra) dans le but de déterminer les causes de persistance
des formations herbeuses à l'intérieur d'une forêt dense humide. Dans ces
formations qualifiées comme savanes incluses sont étudiés les effets du feu et
du pâturage sur leur composition floristique. Des observations écologiques ont
été réalisées dans ces savanes en conditions non brûlée et brûlée/pâturée. Les
résultats obtenus ont montré que le feu et le pâturage provoquent une
amélioration de la composition floristique des savanes, favorisant ainsi leur
persistance au fil des années. En effet, ces savanes inclusessont devenues un
pseudoclimax à cause du passage régulier du feu et du pâturage.
1. INTRODUCTION
Le corridor forestier de Fianarantsoa, dénommé «Corridor Fandriana-
Vondrozo» est une partie de la forêt ancienne de l'Est malgache. Il ne couvre
plus qu'un couloir reliant quelques massifs forestiers de la région (Repoblikan'i
Madagasikara, 2006), le long de la partie orientale des hautes terres. Etant
donné son importance écologique, ce corridor est fortement menacé et laisse
peu à peu la place à des formations secondaires plus ou moins dégradées ou
savoka avant de devenir des savanes (Salomon, 1981).
Ainsi, l'observation des cartes et des photos aériennes de 1957 jusqu'à
2004 a montré une grande ouverture constituée, d'Ouest en Est, par de grands
versants herbacés ondulés dont les hauts de versant sont sous forêt suivis d'un
chapelet de clairières de savanes incluses de tailles réduites.
La présente étude vise, d'abord, à déterminer les causes de la
persistance de ces savanesincluses à l'état herbacé au fil des années, et
ensuite à évaluer les impacts écologiques du feuet du pâturage sur la
composition floristique de ces savanes.
326
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. MILIEU D'ETUDE
La région de Sahabe se situe dans la partie centrale du corridor
Ranomafana-Andringitra, une portion du corridor Fandriana-Vondrozo, reliant
les deux parcs nationaux de Ranomafana et d'Andringitra (Carte 1). Le village
de Sahabe se trouve à 5 km du Chef lieu de la commune rurale
d'Ambohimahamasina, soit à environ 45 km à l'Est d'Ambalavao, au sein de la
Région Haute Matsiatra.
La mosaïque paysagère est composée de forêts denses naturelles,
plus ou moins dégradées, de parcelles de jachères à différents stades
d'évolution, de formations herbeuses et de reboisements (Carte 1). La
végétation naturelle est représentée par une forêt dense ombrophile de
moyenne altitude, de 800m à 1800m d'altitude, appartenant à la série à
Weinmannia (Cunoniaceae) et Tambourissa (Monimiaceae) dans le domaine
du Centre Sud-est (Humbert et Cours Dame, 1965). Selon Faramalala (1986),
la région est située dans la zone éco floristique de moyenne altitude orientale
caractérisée par une strate supérieure composée d'arbres culminant entre 20 et
25m de hauteur.
327
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
Les noms scientifiques, les noms vernaculaires et la hauteur de contact sont les
paramètres pris en compte.
Les données brutes obtenues ont fait l'objet de traitements statistiques.
Les affinités floristiques des sites étudiés ont été testées à l'aide de l'indice de
similarité de JACCARD SJij. Une analyse factorielle des correspondances (AFC) a
été utilisée pour tester si les différentes unités de savanes en condition
brûlée/pâturée et non brûlée appartiennent à un groupe floristiquement
homogène ou à des groupes distincts.
4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1. Caractéristiques générales des savanes de la région
Du point de vue floristique, les savanes étudiées comportent 51
espèces réparties dans 45 genres et 18 familles. Les familles les plus
représentées sont les Poaceae (28%), les Asteraceae (19,29%), les
Cyperaceae (10,52%). Les familles les moins rencontrées sont les Rubiaceae,
les Orchidaceae, les Amaryllidaceae, les Aizoaceae, les Malvaceae et les
Melastomataceae qui ne représentent chacune que 1,75%.
Ces savanes ont deux strates bien distinctes :
• Une strate graminéenne haute, ne dépassant pas 80cm, plus ou
moins fermée, et largement dominée par la famille des Poacées (90%). Cette
famille est représentée par Aristida similis (80%), Loudetia madagascariensis,
Andropogon ecomus, Hypparhenia schimperi et Hypparhenia timberia. Les
autres espèces ligneuses présentes sont quelques jeunes espèces pionnières
tels que Harungana madagascariensis, Maesa lanceolata, Weinmannia sp.,
Aphloia theaphormis, ainsi quedes arbustes comme Erica latifolia et
Helichrysum leucosphaerum.
• une strate graminéenne basse, voir même au ras du sol
lorsqu'elle est peu développée. Elle est représentée par —Centella asiatica,
Crinum flrmifolium, Emiliasp., Mimosa pudica, Mollungo nudicalus, Sporobolus
subulaius, Zornia glochidiata.
Dans tous les sites étudiés, savanes sur versant sous forêt et savanes
incluses, le recouvrement global de la végétation dépasse 90 %. Cette
fermeture de la savane constitue un blocage pour le bon développement des
espèces de la strate inférieure qui ne couvrent qu'environ 50 % de la surface du
sol.
328
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
SVF : savane sur versant sous forêt SIS : savane incluse stable SIA : savane incluse progressive SIR : savane
incluse régressive NB : non brûlée BP : brûlée et pâturé — - • - : SJii < 50 % —————— : 50 % < SJii <70 %
== : 70 % <SJii
Figure 1 : Dendrites de similitudes des relevés (a) et (b).
329
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
S VF : savanes sur versant sous forêt SIS : savanes incluses stable SIA : savanes incluses progressives SIR :
savanes incluses régressives N : non brûlée B : brûlée/pâturée
Figure 2 : Cartes factorieiles des 40 relevés effectués dans les savanes
brûlées/pâturées et non brûlées (a), et les 71 espèces (b).
330
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
SVF : savanes sur versant sous forêt SIS : savanes incluses stable SIA : savanes incluses progressive SIR :
savanes incluses
Figure 3 ; Cartes factorielles dans le plan 1-2 des 20 relevés (a) et des 58
espèces (b) dans les savanes brûlées/pâturées
Les deux axes qui forment le plan factoriel représentent 40 % de la
variabilité totale, soit 14 % pour l’axe 1 et 26 % pour l’axe 2. L'axe 1 oppose les
relevés faits dans les savanes incluses régressives (SIR) en abscisses,
négatives, et les 15 relevés des trois autres sites, (SVF, SIS et SIA) en
abscisse positive.
Le premier groupe (Gr.I), formé par les relevés effectués dans SIR est
caractérisé par les espèces suivantes : Pteridium aquifolium (6), Senecio
beguei (10), Vaccinium sp.(24), Loudetia madagasacariensis (26), Cynorkis
fastigiata (38), Panicum sp.(45). Le second groupe (Gr.II), réunit les relevés
faits dans SVF, SIS, SIA. Ce groupe est caractérisé parMollugo nudicaulus (1),
Helichrysum faradifani (2), Erica floribenda (8), Emilia adscendens (9), Emilia
graminea (11), Bulbostylis viguieri (15), Crinum firmifolium (18), Psorospermum
fanerana (20), Helychrisum madagascariense (22), Helichrysum plantago (25)
Sporobolus subulatus (30), Emilia sp.(33), Salvia sp. (39), Exacum sp. (41),
Zornia glochidiata (42), Centella asiatica (47), Fimbristylis dichotoma (54),
Andropogon ecomus (57).
Ces deux groupes ne se différencient que par leur distance par rapport
aux villages, la proximité étant synonyme de fortes activités anthropiques. Le
premier groupe de sites se trouve au voisinage des occupations humaines (10.
à 20mn de marche) alors que le second est assez reculé des villages (2h de
marche), l'axe 2 représente l'intensité du feu et du pâturage.
5. DISCUSSION
L'origine des savanes de Madagascar fait l'objet des nombreuses
discussions entre les chercheurs. Les uns attribuent aux savanes une origine
naturelle (Burney, 1997 ; Perrier de la Bâthie, 1921 ; Humbert, 1927) et les
331
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
6. CONCLUSION
Les savanes incluses dans le centre du corridor forestier de
Fianarantsoa sont desformations graminéennes à Aristida similis caractérisées
par une pauvreté en espèces et uneprédominance des graminées tolérant le
feu. Malgré un climat et un sol favorables à la forêt, les savanes incluses n'ont
pas disparu, en raison de la pratique généralisée des feux courants. À part les
facteurs édaphiques non favorables à la recolonisation des espèces forestières
dans les prairies marécageuses, le feu et le pâturage restent les premiers
332
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Burney, D.A., 1997.Théories endfacts regardmg Holocene environment change
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333
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
334
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
RESUME :
Cette étude a pour objectifs de déterminer (1) la densité et dans une
moindre mesure la composition la banque de graines lors de successions
végétales et (2) les effets des pratiques culturales sur la densité et le mode de
dispersion des graines de recrus post agricoles. Les hypothèses qui ont été
posées sont : (1) la densité de la banque de graines diminuent avec l'âge
d'abandon et (2) la proportion de graines anémochores augmente avec
l'intensité des perturbations culturales ayant eu lieu avant abandon. Des
prélèvements de graines suivis de test de viabilité au TTC à 1% ont été
effectuées sur cinq recrûs post-agricoles d'origine forestière (RAF) : (1) un RAF
herbacé (=kilan]y) fortement exploité, (2) deux RAF arbustifs moyennement
exploités et (3) deux RAF arbustifs faiblement exploités. La densité de graines
dans le site d'étude varie de 150 à 1692 graines viables/rn2. Elle augmente
avec l'âge d'abandon tandis que la proportion de graines anémochores
représentées par les Poaceae et les Asteraceae reste stable. Les fortes
exploitations agricoles, correspondant au jeune RAF, ont détruit une forte
proportion de la banque de graines, y compris les Poaceae et les Asteraceae.
La régénération naturelle dans de telle parcelle se base essentiellement sur la
pluie de graines anémochores car les souches d'espèces autochtones ont
également été décimées. La banque de graines dans le site d'étude contribue
peu à la régénération naturelle et doit se combiner avec les potentiels advectif
(pluie de graines) et végétatif (souche, drageon) pour être efficace et permettre
un retour à l'état initial de forêt mature.
Mots clés : Banque de graines, successions végétales, corridor forestier,
Fianarantsoa, Madagascar.
3. INTRODUCTION
Les étude sur les successions végétales consécutives au tavy (culture
sur brûlis) à Madagascar se focalisent surtout sur la description floristique des
différents stades(Razafimamonjy,1987 ;Rasolofoharinoro et
al.,1997 ;Pfund,2000 ; Brown & Gurevitch,2004). Les dynamiques progressives
de la végétation des recrûs post-agricoles, dans l’est de la grande île, se
caractérisent par l’accroissement de la densité des espèces arbustives
335
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
2. MILIEU D'ETUDE
Le site d'étude est localisé au Centre-Est des Hautes-Terres malgaches
dans le terroir villageois d'Ambendrana (province de Fianarantsoa, commune
d'Androy, 21°22'46"S ; 47°18'34"E ; en lisière nord-ouest du « corridor »
forestier qui relie les Parcs Nationaux de Ranomafana et d'Andringitra.
L'altitude varie de 1100 à 1250 m. La température moyenne annuelle est de
17,7°C et la pluviosité annuelle de 1370 mm. Le climat est de type tropical
unimodal de moyenne altitude caractérisé par un hiver frais, humide. Les sols
sont ferrallitiques rouge et jaune sur rouge, particulièrement pauvres en
phosphore assimilable et en bases échangeables. La végétation naturelle est
336
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
3. MATERIELS ET METHODESD’ETUDE
La banque de graine, c'est-à-dire la quantité de graines viables dans le
sol est différente du stock de graines qui compte toutes les graines y compris
celles qui sont mortes (Christoffoleti & Caetano, 1998).
3.1. Echantillonnage des parcelles d'étude
Cinq recrûs post-agricoles d'origine forestière (RAF) selon un gradient
d'intensité d'exploitation décroissant ont été sélectionnés (Tableau 1): (1) un
RAF herbacé (=kilanjy) fortement exploité (cultivé pendant environ 10 ans et
labouré plusieurs fois ), (2) deux RAF arbustifs moyennement exploités (cultivés
pendant cinq à six ans, jamais labourés mais ayant fait l'objet de kobokaka1) et
(3) deux RAF arbustifs faiblement exploités (cultivés pendant moins de quatre
ans et n'ayant jamais fait l'objet de labour ni de kobokaka).
Les historiques culturaux des parcelles d'étude ont été obtenus par
enquêtes formelles auprès de leurs propriétaires.
Des relevés floristiques avec les méthodes utilisées par Randriamalala
et al.(2007) ont également été effectués dans les RAF choisis. Les relevés
floristiques ont permis de calculer la richesse spécifique de la végétation (S), sa
densité (D ; n/ha) et la surface terrière (G ; m2/ha).
337
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
4. RESULTATS et INTERPRETATIONS
La banque de graines dans le site d'étude contient 33 espèces, dont 15
appartiennent à la famille des Poaceae et quatre Asteraceae. Les taxons les
plus abondants sont anémochores appartenant à la famille des Poaceae ou des
Asteraceae et dans une moindre mesure des espèces pionnières zoochores
telles que Psychotria sp., Trema orientalis et Phytolacca dodecandra. La
richesse spécifique de la banque de graines est comprise entre 4 et 17 (tableau
2). La densité de la banque de graines varie de 155 à 1692/m2.
Les espèces qui dominent dans la banque de graines ne sont
généralement pas celles qui contribuent le plus à la surface terrière ou qui sont
les plus abondantes dans la végétation correspondante (Tableau 2 et 3). En
effet, ces espèces ne sont pas ligneuses mais plutôtherbacées. Certaines
espèces telles que Phytolacca dodecandra, espèce zoochore, sont absentesde
lavégétation alors qu'elles sont présentes dans la banque de graine du sol. Ceci
est dû au faite que les graines de l’espèce en question ont été emportées par
des animaux qui les consomment.
338
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
339
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
340
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
5. DISCUSSIONS
5.1. Densité moyenne de la banque de graines
La densité de la banque de graines du sol du site d'étude est
comparable à celles trouvées par Vieira & Proctor (2007 ; 450 à 1190 graines
viables/m2) dans des recrûs post-agricoles de cinq à 20 ans dans la partie Est
de l'Amazonie. Elle est également comparable à celle des forêts secondaires
dans le sud-est du Brésil (589 à 800 graines viables/m2 ; Martins & Engel,
2007) et à celle des savanes en zone aride d'Ethiopie (320 à 676 graines
viables/m2 ; Kassahun et al., 2009). Les densités de graines viables du site
d'étude se rapprochent également de celles des forêts tropicales matures
variant de 150 à 200 graines/m2 en Guyane française (De Foresta, 1983), 872
graines viables/m2 au Brésil (Baider et al, 2001) et 1020 graines viables/m2
dans les forêts hawaïennes (Drake, 1998). La densité de graines viables dans
le site d'étude est cependant globalement plus faible que celle trouvée par
Young et al. (1987), 6800 à 9500 graines viables/m2 dans les sols de recrus
forestiers de trais à 75 ans au Costa Rica. Teketay (1997) a mis en évidence
une densité de 9400 à 20740 graines viables/m2 le long d'un gradient forêt-
trouée récente/terre cultivée en zone semi-humide d'Ethiopie. Buttler &
Chazdon (1998), dans une forêt secondaire de 16 ans du Costa Rica, ont
trouvé une densité maximale de 5456 graines viable/m2. Baider et al. (2001) ont
trouvé des densités déclinant de 11028 à 4644 graines viable/m2 dans des
recrûs forestiers de cinq à 27 ans dans le Sud-Est du Brésil.
L'importance de ces densités est essentiellement due à la présence de
graines d'espèces herbacées qui constituent la majeure partie de la banque.
341
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
342
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
343
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
6. CONCLUSION
La banque de graines des recrûs de la zone d'étude est fortement
affectée par les pratiques agricoles. La densité de la banque de graines
augmente avec l'âge d'abandon et quand l'intensité d'exploitation agricole
diminue. Par contre, la proportion de Poaceae et d'Asteraceae n'est pas
significativement affectée par l'historique cultural de la parcelle. Les deux
hypothèses de recherche sont donc infirmées. La banque de graines contribue
peu à la régénération des recrûs herbacés qui se base essentiellement sur le
potentiel advectif. La régénération de la végétation pionnière des recrûs
faiblement exploités est probablement accélérée par le faible dommage subi
par le potentiel végétatif et la banque de graines et la forte proportion de
graines zoochores dans la pluie de graines.
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345
II. Statut de conservation, écologie et écophysiologie végétales
346
III. Physiologie végétale
III-
III- PHYSIOLOGIE
VEGETALE
VEGETALE
III. Physiologie végétale
1. INTRODUCTION
Des études récentes menées sur le site de Vohimana ont montré que,
suite à la pratique du tavy, trois types de formations végétales y ont été
identifiés (Hasiniaina, 2007 ; Manjato, 2008).La formation végétale primaire est
celle qui n’a pas subi de pression anthropique; la formation végétale secondaire
est mise en place après le passage de feu ou l’exploitation de bois et la
végétation de Savoka apparait après un ou plusieurs friches et diffère l’une de
l’autre selon la fréquence et l’âge du Savoka.
Il a été constaté que la dégradation de la forêt s’accompagne de perte
des éléments minéraux du sol et d’organismes telluriques. Au niveau du sol, la
mycorhize est une forme d’association symbiotique entre les mycéliums des
champignons et les racines des plantes hôtes. Suivant le type de mycorhize,
347
III. Physiologie végétale
2. MATERIELS ET METHODES
I. Site d’étude
La forêt de Vohimana se situe dans la commune rurale d’Ambatovola,
sous-préfecture de Moramanga et appartient à la région d’Alaotra-Mangoro.
Géographiquement, Vohimana se positionne entre les latitudes 18°55’12’’Sud
et 18°56’44’’Sud et les longitudes 48°30’22’’Est et 48°31’21’’Est. Elle est
délimitée au Nord par le Parc National de Mantadia, au Sud par la Station
Forestière de Vohidrazana et à l’Ouest par la Réserve Spéciale
d’Analamazaotra (Carte 1). Sa superficie est de 4000ha. La forêt de Vohimana
constitue le dernier bloc forestier du corridor Zahamena-Ankeniheny et se
trouve sur la partie Sud.
Le matériel végétal d’étude est Uapaca densifolia Leandr. Elle
appartient à la famille des Euphorbiaceae. C’est une espèce autochtone
malgache qui présente un important intérêt biologique par sa capacité
symbiotique d’être à la fois endomycorhizée et ectomycorhizée.
Deux plots par formation végétale ont été choisis pour représenter
chaque formation.
348
III. Physiologie végétale
349
III. Physiologie végétale
350
III. Physiologie végétale
3. RESULTATS
I. Propriétés physico-chimiques
physico du sol
Les sols des trois formations
formations végétales rencontrées à Vohimana sont
extrêmement acides (4,39<pH<4,95) et très riches
riche en matières organiques.
organique Les
formations primaire et secondaire présentent un taux de phosphore moyen (5- (5
6,9 ppm) tandis que dans le Savoka ce taux est pauvre (2,30-3,9
(2,30 3,90ppm). Le sol
est de texture limon-argilo
argilo-sableux.
180
Nombre moyen de spore
160
140
dans 50g de sol
120 Forêt
100
Serre
80
60
40
20
-
Formation primaire Formation Savoka
secondaire Types de formation
Figure 1 : Nombre
ombre moyen de spores présentes dans 50g de sol en forêt et en serre pour
chaque formation végétale
351
III. Physiologie végétale
70,00
60,00
Pourcentage moyen des racines
FI
50,00 FII
ectomycorhizées (%)
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Blanc touffu Blanc voile Bout neige Bout touffu Brun Non
mycorhizée
Morphotypes d'ectomycorhizes
Figure 2: Pourcentage moyen des morphotypes d’ectomycorhizes observés en forêt dans la
formation primaire (FI) et la formation secondaire (FII). (n=1200, IC95%)
La figure 3 montre que lesles racines infectées par les MVA sont plus
nombreuses en forêt qu’en serre. Ces différences sont significatives d’après les
valeurs de la limite de confiance pour IC95%. De plus, l’infection
l’infection en serre est
réduite de moitié par rapport à celle en forêt. Toutefois, la variation en nombre
de racines endomycorhizées n’est pas significativement différente pour les
plantules cultivées en serre.
352
III. Physiologie végétale
(%) 8
7
racines endomycorhizées FI
Pourcentage moyen des
6
FII
5
S
4
0
Forêt Serre
4. DISCUSSIONS
353
III. Physiologie végétale
b. Ectomycorhization
5. CONCLUSION
354
III. Physiologie végétale
REMERCIEMENTS
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355
III. Physiologie végétale
RESUME
A Madagascar, le paludisme reste encore à l'heure actuelle une des
maladies courantesgraves et épidémiques qui sévissent dans le pays malgré
des luttes engagées depuis plusieurs décennies pour le contrôler.Mais à l'issu
de plusieurs enquêtes ethnobotaniques réalisées par l'équipe scientifiquedu
laboratoire dans des différentes localités de Madagascar, il a été évoqué que
ledécocté des feuilles de plantes dénommées Phyllarthron bernierianun
(Antohiravina) a été utilisé en médecinetraditionnelle pour traiter cette
maladie.Ainsi, les feuilles de cette plante ontétécollectées à différents endroits
de l'île et desextraits bruts hydro alcooliques ont été préparés afin d'évaluer leur
activitéantiplasmodiale.Sur modèle expérimental in vitro, les valeurs de la
concentration inhibitrice de l'extraitbrut de Phyllarthron bernierianunvarient entre
26 à 38 µg/ml. A la fin d'un test antipaludique surmodèle in vivo (souris), à la
dose de 500 mg/kg, cet extrait exerce une suppression de lacroissance
parasitaire à plus de 38%. En effet, l'extrait brut hydro alcoolique de
Phyllarthron bernierianuncontient des composés antiplasmodiaux dans sa
phase acétate d'éthyle.
Mots-clés : Paludisme, Phyllarthron bernierianun, plante de Madagascar
356
III. Physiologie végétale
1. INTRODUCTION
Madagascar est un pays, une grande île plus précisément, bien
reconnu dans le mondeentier par sa grande biodiversité floristique. Cette flore a
surtout une réputation en terme de taux élevé en espèces endémiques [Rafatro
et al., 2007]. Elle constitue ainsi une grande diversité biochimique lui valant une
potentielle richesse comme ressource de médicaments [Randimbivololona,
1996].
C'est la raison pour laquelle, l'investigation de la flore de Madagascar a
été menée dans le but de rechercher des molécules antiplasmodiales
contribuant à la lutte perpétuelle menée par le Gouvernement Malgache contre
le paludisme, une maladie épidémique difficile à éradiquer et qui sévit encore
sur la population des régions chaudes du pays. Cette étude a été réalisée dans
le cadre d'un projet financé par le groupe RCS/TDR de l’OMS - Genève -
Suisse : l'activité antipaludique des extraits bruts de ces plantes a été
déterminée, leur cytotoxicité a été évaluée et les molécules actives ont été
recherchées.
2. MÉTHODES D’ETUDE
2.1. Enquêtes ethnobotaniques
En aval des activités cadrées dans le programme du projet, elle
commence toujours par la recherche d'informations sur l'utilisation des plantes
dans le domaine du paludisme. Les enquêtes ethnobotaniques sont menées,
par l'équipe scientifique pluridisciplinaire du laboratoire (botaniste, biologiste,
médecin, chimiste, ...), principalement au cours des expéditions forestières. Les
guérisseurs traditionnels sont beaucoup visités et interviewés individuellement.
Ces enquêtes ont été réalisées pour identifier les plantes utilisées en
médicine traditionnelle pour soigner le paludisme. Les plantes sont en même
temps collectées pour des études ultérieures de phytochimie et de
pharmacologie.
Les plantes collectées ont été ensuite mises en herbiers, puis les
botanistes de l'équipe ont procédé à l'identification par comparaison avec des
échantillons authentiques déposés au Département de Botanique et Zoologique
de Tsimbazaza (P.B.Z.T.), Antananarivo.
357
III. Physiologie végétale
3. RÉSULTATS ET DISCUSSION
3.1. Données ethnobotaniques
C'est par les habitants vivant aux alentours de la région d'Alaotra, dans
la forêt de Didysur la partie Centre Est de Madagascar, qu'a été répertorié le
nom de la plante étudiée"zahana". La feuille de cette dernière est utilisée par
les gens de la côte Est deMadagascar et entre dans la composition du remède
antipaludique.
Sur le Centre Ouest de Madagascar, dans la forêt d'Ankarafantsika,
région du Boina, lenom de la plante qui a cette même morphologie foliaire est
"Phyllarthron bernierianun". Le décoctédes feuilles constitue le remède dit
"mangidy" ou amer utilisé pour soigner le paludisme.
Après identification systématique, ces deux plantes appartiennent à la
même famille, aumême genre mais à deux espèces différentes.
La vertu antipaludique «de ces plantes est citée dans certains livres,
mais à notreconnaissance, aucune étude scientifique n'est encore menée dans
ce domaine. Lesinformations recueillies sur ces deux plantes sont résumées
dans le tableau 1.
358
III. Physiologie végétale
359
III. Physiologie végétale
4. CONCLUSION
Les résultats décrits dans cet article ont été obtenus à la suite de
l'investigation d'une plante malgache appelée Phyllarthron bernierianun
« Antohiravina ». Sa feuille a une similarité morphologique et elle appartient à la
même famille de la plante nommée Zahana. Les extraits bruts préparés à partir
des feuilles de ces deux plantes exercent une activité antiplasmodiale. La
découverte de leurs molécules actives pourrait contribuer à la lutte
antipaludique. Cette étude a été réalisée primordialement dans le but de
valoriser scientifiquement cette richesse de la médecine traditionnelle. Ceci
nous donne l'espoir afin de conscientiser la population et de convaincre les
autorités locales à reconnaître l'importance de leur utilité au quotidien et de la
sauvegarde de ces plantes.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercierles organismes suivant : " UNICEF / UNDP / World
Bank / WHO / Spécial Programme for Research and Training in tropical
Diseases (RCS / TDR) pour le financement de ce projet. Nos sincères
reconnaissances s'adressent aux tradipraticiens qui ont bien voulu nous
partager leur savoir-faire sur l'utilisation des plantes médicinales, ainsi qu'à tous
les assistants et les techniciens du laboratoire qui ont bien voulu nous aider lors
des expérimentations et des études sur terrain.
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