Guide Pratique de Chauffe Vocale 1

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Guide Pratique de

Chauffe Vocale
A l’usage de tous les Chanteurs

Clotilde Prieur-Blanc
www.lantreduchanteur.com
1
Sommaire
Introduction p.3

I. La Chauffe Corporelle p.5


1. La colonne vertébrale p.6
2. La tête, la nuque p.6
3. Le buste, les épaules p.7
4. Le Diaphragme p.7
5. Le Bassin p.8
6. Les pieds, l’ancrage p.8
7. Exercice de Ci-Gong p.9

II. Les Exercices de souffle p.10


1. L’Inspiration p.10
2. Le travail d’apnée p.11
3. Le réveil du soutien p.11

III. Les Vocalises p. 14


1. Vocalise pour réveiller la voix p. 15
2. Vocalise pour libérer la voix p.17
3. Vocalise pour réveiller le voile du palais p. 18
4. Vocalise pour débloquer les aiguës et les graves p. 19
5. Vocalise pour travailler les intervalles et le souffle p.21
6. Vocalise pour placer les voyelles p. 21

IV. Ces morceaux qui vous mettent en voix ! p. 23

V. La préparation mentale p. 24
1. La Cohérence cardiaque p. 25
2. La Visualisation p. 26
3. La préparation théâtrale p. 28

Pour Finir p.30

2
Chauffer sa voix est une des choses primordiales que tous les chanteurs se
doivent de savoir faire. Quel que soit le style de chant que l’on pratique, la voix
a besoin d’être « chauffée » avant toutes prestations vocales. Auquel cas nous
risquons d’abîmer notre voix en lui demandant trop sans l’avoir préparée ou tout
simplement nous risquons de ne pas pouvoir donner le meilleur de nous même
pour la performance en question.

Un sportif professionnel qui s’apprête à courir un 100 m aura besoin de préparer


son corps à la performance s’il veut éviter de se faire un claquage. Il fera alors
des étirements, des mises en conditions corporelles, des exercices de souffle sans
parler de la préparation mentale qui est aussi très importante dans le processus de
chauffe. A l’image du sportif de haut niveau, le chanteur devra préparer son
corps à chanter s’il veut éviter de se faire mal et surtout pour pouvoir donner le
meilleur de lui même lors de sa performance!

C’est pourquoi je vous propose ce petit guide à l’usage des chanteurs de toutes
confessions afin de vous aider à créer votre propre rituel de chauffe adapté à
vous et à ce que vous désirez chanter.

Je vous délivre dans ce guide des outils que je pratique moi même dans mon
propre rituel de chauffe et qui ont fait leurs preuves sur le terrain du concert.
Vous êtes bien évidemment libre de choisir les exercices et outils qui vous
correspondent, voir d’en substituer avec un de votre cru bien évidemment.
Il vaut mieux une petite chauffe avec un exercice bien choisi dans chaque
catégories que je vous propose que pas de chauffe du tout !

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Mais qu’est ce que la « chauffe » vocale ?

La chauffe vocale est dans le jargon des chanteurs tous les éléments, exercices,
vocalises qui permettent de préparer le corps et la voix afin de chanter des
morceaux, des chansons, dans les meilleures conditions possibles.
Chauffer permet de « placer » la voix et de mettre en route la soufflerie.
La chauffe vocale se pratique avant une prestation artistique, avant un concert,
avant une répétition que ce soit en solo ou dans un chœur, avant de répéter ses
morceaux et ses chansons. On peut même chauffer sa voix avant son cours de
chant, on est du coup plus réactif et prêt pour appliquer les conseils du prof !

Combien de temps je dois chauffer ma voix ?

La durée de la chauffe peut être très variable, oscillant entre 15 min et 1h. Tout
dépend finalement de ce dont vous avez besoin pour être prêt à chanter de
manière optimale et sans vous faire mal. Si vous êtes au début de votre parcours
avec le chant, le temps de chauffe sera plus long que pour un chanteur confirmé
qui a roulé sa bosse et qui connaît parfaitement le fonctionnement de sa voix.
Tout simplement parce que vous aurez besoin d’un peu plus de temps pour
réveiller vos muscles et retrouver vos repaires de placement vocal.

Cependant la chauffe dépend aussi de la nature de votre voix et de la personne


que vous êtes. Comme il y a des personnes de nature plutôt rapides et vite prêtes,
il y a des chanteurs qui sont plus rapidement prêts à chanter que d’autres...
Donc il est important de respecter sa nature et d’avoir la chauffe qui
correspond à votre rythme. Sans jugements. Il y a également des types de voix
qui sont plus longs à chauffer.

Souvent les voix graves qui sont plus massives ont besoin de plus de temps. Les
voix puissantes aussi car plus il y a de poids vocal, plus il y a besoin de chauffer
pour pouvoir soutenir. Les voix dites « légères » sont, elles, normalement plus
rapides à chauffer et également plus rapides à former. C’est comme ça.

Et il y a des avantages et des inconvénients dans toutes les catégories de voix,


il suffit juste de bien connaître sont fonctionnement vocal pour faire avec sa
voix au mieux. (Pour plus d’infos sur les tessitures vocales, n’hésitez pas à aller
faire un tour sur mon blog www.lantreduchanteur.com)

4
Les 5 étapes de la chauffe
vocale
Je distingue donc 5 étapes dans la chauffe vocale. Visant chacune à
réveiller un aspect de la voix. Il est important de respecter l’ordre des
étapes.

La chauffe corporelle

Nous utilisons l’intégralité de notre corps pour chanter, c’est pourquoi il est
important de venir réveiller tous nos muscles sur la base de l’étirement.
Effectuer une sorte de « check up » de notre corps !

Dans tous les exercices ci-dessous, aidez vous de l’inspiration et de


l’expiration pour chaque mouvement. On ne bloque jamais sa respiration
quelque soit l’exercice !

Et on commence par un grand étirement de la colonne vertébrale !

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1. La colonne vertébrale
Un premier exercice, et non des moindres ! Il consiste à lever ses bras vers le
haut en pliant les genoux pour ainsi étirer la colonne. On inspire en montant
ses bras vers le ciel et on expire en étirant la colonne. Ensuite, on penche les bras
et le buste à droite en gardant bien l’étirement des bras vers le haut et, à
nouveau, on inspire en ouvrant la cage thoracique sur notre coté gauche. Puis sur
l’expire, on revient au centre.
On effectue la même chose de l’autre coté, puis on lâche les bras, la tête et le
buste vers l’avant en expirant.On déroule la colonne vers le bas en
abandonnant, relâchant les bras et la nuque. On exécute 3
inspirations/expirations, en lâchant bien dans la nuque et les bras puis sur une
expiration, on pousse dans les pieds et on utilise la force dans les jambes
uniquement pour se redresser (la tête et les bras ne doivent pas intervenir). On
aligne son dos vertèbres après vertèbres en commençant par le bas. Comme si
l’on ré-empilait chaque vertèbres les unes sur les autres. Déroulez la nuque
jusqu’au sommet du crane.

On peut faire cet exercice plusieurs fois, il est très important pour la posture,
afin d’être bien aligné, libérer ses tensions du dos et ne pas tasser sa colonne.

2. La tête, la nuque
Pour déverrouiller la tête et la nuque, on va imaginer que l’on a un crayon au
sommet de notre tête. Avec ce crayon imaginaire, on va commencer à dessiner
des tous petits cercles au plafond (cela permet de libérer nos dernières cervicales,
celles qui sont à la base du crane) puis on augmente progressivement l’amplitude
du cercle jusqu’à abandonner complètement la tête à son poids. On laisse tomber
la tête en avant sur le coté puis en arrière et de l’autre coté de manière circulaire.
On doit effectuer cet exercice sans forcer, la nuque est une partie sensible du
corps souvent pleine de nos tensions… Il faut plutôt s’abandonner au poids de la
tête en veillant à bien lâcher (ne pas crisper ou retenir parce que vous avez peur
ou par habitude) et ne pas forcer sur une tension, surtout si c’est la première fois
que l’on fait l’exercice...
Une fois que vous avez fait cet exercice dans un sens, faites le dans l’autre en
recommençant par les petits cercles au plafond !

Cet exercice convient bien aux personnes qui ont tendance à mettre leur
tension dans la nuque et je sais qu’on est nombreux à le faire ! C’est également
un exercice important car c’est dans notre cou, notre gorge que se trouve le
système laryngé et nos fameuses cordes vocales donc il vaut mieux ne pas mettre
trop de crispations dans cette zone là…

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3. Le buste, les épaules
Prendre le soin d’ouvrir notre buste, notre poitrine est important car c’est là que
sont hébergés nos poumons qui vont nous être bien utiles pour chanter !
Je vous propose pour cela de commencer par des rotations avec vos épaules
vers l’arrière en ouvrant bien la cage thoracique à l’avant, faites en plusieurs
jusqu’à ce que vous sentiez votre poitrine se libérer et s’ouvrir. Puis faites
l’exercice dans l’autre sens, c’est à dire, avec les épaules qui rentrent vers
l’avant, ceci afin d’ouvrir la partie de la cage qui est dans le dos. (comme un
nageur qui ferait le papillon sans les bras et juste avec les épaules). De même
faites en plusieurs jusqu’à ce que les tensions se libèrent.

4. Le diaphragme
Comme vous le savez peut-être déjà, le diaphragme est un muscle en forme de
coupole qui sépare notre corps en deux. D’un coté, il y a les poumons et de
l’autre les organes et viscères du ventre.

Le diaphragme se trouve à la base de notre respiration, il est attaché en


dessous du sternum et sur le pourtour de notre cage thoracique. C’est pour
réveiller cette zone si importante pour chanter, en ayant une juste conscience du
soutien de la voix que je vous propose d’effectuer un petit auto-massage.

Commencez à masser le plexus solaire (sous le sternum) avec la pulpe de vos


doigts en faisant des petites pressions circulaires. Cette région du corps peut être
des fois très tendue alors, on y va doucement ! Et puis on masse en suivant la
pointe des cotes, jusqu’à arriver aux cotes flottantes sur les cotés. A ce
moment là on passe dans le dos pour arriver jusqu’à la colonne vertébrale.

On continue notre petit massage de l’autre coté de la colonne. Puis l’on rejoint les
côtes flottantes du côté opposé à celui déjà massé pour ensuite remonter jusqu’au
plexus. Pensez à bien respirer pendant l’auto massage, cela aura pour effet
d’approfondir la détente.

On a, à ce moment-là, effectué un tour complet de notre cage thoracique et on


est venu assouplir nos attaches du diaphragme afin de le préparer aux exercices
de souffle qui vont suivre !

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5. L’articulation du bassin
Le bassin est très important également pour le chant car il accueille le périnée
qui est l’assise de notre souffle. Pour déverrouiller cette articulation à laquelle
on ne prête que très peu attention en dehors de notre cours de salsa de vendredi
soir ;) , je vous propose l’exercice qui suit :
Les pieds bien ancré au sol, les genoux relâchés, on va effectuer des « huits »
avec notre bassin. En veillant à être le plus continue possible dans le mouvement
et en faisant des 8 très amples pour commencer, sentez le poids du corps osciller
d’un pied à l’autre.

Puis on va diminuer progressivement les 8 pour jusqu’à faire des 8 plus petits
avec une oscillation du poids de plus en plus réduite sur chaque pied. Enfin les
8 deviennent si petits qu’ils sont ressentis uniquement de l’intérieur du ventre et
du bassin. Jusqu’à ce que l’oscillation se stabilise en une boule dense et fixe
dans votre bassin. C’est votre centre de gravité du corps, extrêmement
important pour le chant. Prêtez attention dans vos pieds et regardez comment
votre contact à changé au sol, intéressant n’est-ce pas ?

6. Les pieds, l’ancrage


Le contact au sol est très important pour le chanteur. Ce n’est pas anodin que
beaucoup de chanteurs aiment être pieds nus quand ils chantent. Il y a beaucoup
d’énergie que l’on peut puiser dans le sol pour chanter. Regardez Céline Dion
quand elle fait une note aiguë et puissante qui requiert beaucoup d’énergie
physique, où va-t-elle chercher sa force ? Regardez son ancrage au sol et vous
comprendrez…

Pour trouver cela, je vous propose tout simplement de faire osciller le poids de
votre corps à l’avant de vos pieds, puis sur le coté droit, puis sur vos talons,
puis de l’autre coté. Faite cette petite rotation de poids du corps dans un sens
puis dans l’autre puis réduisez l’amplitude de la rotation pour trouver votre juste
équilibre. Prêtez attention à comment vous investissez votre poids du corps dans
vos pieds !

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7. Exercices de Ci-Gong pour faire circuler l’énergie dans le corps

J’aime toujours terminer ma chauffe corporelle par quelques exercices inspirés


du Ci-Gong afin de faire circuler et mettre en route l’énergie dans le corps.
Chanter requiert beaucoup d’énergie ! C’est pourquoi il faut la mettre en route
dans le corps avant de se lancer, surtout les jours où vous êtes fatigué ou pas
trop motivé...
J’en ai plusieurs que j’utilise, pour cela n’hésitez pas à aller voir l’article
correspondant sur mon blog.
Dans ce petit guide de chauffe je vais vous en donner un que j’aime bien faire
pour me centrer et faire circuler le souffle et l’énergie :

Les pieds bien ancrés au sol, les genoux légèrement fléchis. J’inspire en pliant les
genoux et en ramenant mes mains vers moi, comme si je voulais ramener
l’énergie du sol vers mon ventre puis j’expire en repoussant les mains devant
moi.

J’imagine alors que je pousse une boule d’énergie devant moi, boule d’énergie qui
vient de mon ventre. J’effectue plusieurs fois ce mouvement avec fluidité et
rythme en me basant sur le tempo de la respiration. J’essaie de faire ce
mouvement en conscience et de manière ample en allongeant de plus en plus le
temps d’inspiration et d’expiration.

Cette exercice est merveilleux pour à la fois se centrer, être présent à ce que l’on
va faire et faire circuler l’énergie qui se connecte au rythme de la respiration.

La chauffe corporelle est maintenant terminée, vous pouvez sans


problème, enlever, ajouter et substituer certains exercices avec un de
votre cru. L’important c’est de faire un check-up de votre corps, de
chauffer et étirer les muscles et articulations qui vont vous servir à
chanter. En insistant sur les zones de votre corps qui sont plus
tendues ou moins investies.

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Les exercices de souffle

Faites des inspirations complètes


Commencez par inspirer profondément en relâchant le bas du ventre dans la
zone 1 du souffle. Puis allez plus loin encore dans votre inspiration en
remplissant maintenant la zone 2 du souffle. C’est à dire dans la partie que l’on a
massée dans l’échauffement corporel ci dessus, au niveau du plexus solaire et du
dos. Puis on poursuit l’inspiration dans la dernière zone du poumon à remplir, la
zone 3 du souffle. Qui se trouve dans le haut de la poitrine et entre les
omoplates.

Une fois ces trois zones débloquée, on effectue plusieurs inspirations


profondes dans les 3 zones du souffle en les enchaînant de manière fluide et en
commençant toujours par le bas du ventre.
N’est ce pas agréable de respirer profondément et avec toute la capacité de ses
poumons ?
L’idéal serait de le faire au moins une fois par jour, vous constaterez ainsi une
grande amélioration dans la qualité de votre respiration de chanteur !

N’hésitez pas à aller voir mon article sur la respiration via mon blog :
www.lantreduchanteur.com pour une explication plus détaillée sur la respiration.

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Travail d’apnée
Le travail d’apnée contribue grandement à augmenter notre capacité pulmonaire.
L’idéal pour nous chanteur c’est de ne pas « bloquer » l’apnée mais de penser
que l’on continue d’inspirer même s’il n’y a plus d’air qui rentre dans les
poumons.
Pour cela vous pouvez commencer à inspirer dans les 3 zones (inspiration
complète) puis vous gardez une apnée « ouverte » pendant 3 secondes avant de
relâcher. Vous pouvez augmenter le nombre de secondes selon votre capacité
pulmonaire, mais attention à ne pas vous mettre en danger bien évidemment !
Pendant l’apnée imaginez que vous repoussez vos côtes en vous élargissant de
sorte à garder et même augmenter votre ouverture de cage thoracique.

Réveil du soutien
Cette phase constitue une des clefs principales des exercices de souffle puisqu’elle
concerne le travail des muscles du soutien. Pour plus de précision sur ce qu’est le
soutien de la voix et faire ces exercices en conscience, je vous invite à aller voir
l’article correspondant sur mon blog www.lantreduchanteur.com.

Les cigales

La cigale entre-coupée

Cet exercice de souffle est un des exercices le plus pratiqué des chanteurs et qui
consiste à mobiliser sur l’expiration ses muscles abdominaux et intercostaux en
faisant des kss-kss-kss-kss. Comme une cigale ! Avec cet exercice on fait
travailler les muscles du périnée, les abdominaux et le diaphragme. On peut varier
l’intensité et la vitesse de production des kss selon votre besoin.

La cigale tenue

Cet exercice consiste à tenir le « kss » sur toute la durée de l’expiration. Cela
mobilise autrement vos muscles que pour la cigale entre-coupée et se rapproche
du soutien que l’on aurait pour des phrases longues. Il fait travailler l’endurance
du souffle. Essayez de bien ressentir comment les muscles se mobilisent et
s’engagent.

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Travail au sol avec un poids sur le ventre

Si vous avez le temps de faire une chauffe très complète cet exercice pourrait vous
intéresser ! Il s’agit de s’allonger sur un tapis de sol, les lombaires bien plaqués
au sol, les jambes et genoux pliés. On place ensuite sur notre ventre, au niveau
du plexus solaire, soit un poids de faible intensité, soit si on en a pas sous la
main, quelques livres que l’on empile. Une fois placé, on peu déjà s’habituer un
peu à respirer avec un poids sur le ventre en faisant quelques inspires/expires
libre.
On va ensuite prendre une grande inspiration complète à l’issue de laquelle on
tient une apnée « ouverte ». Le poids doit à ce moment là être maintenu en
hauteur. On peut tenir 3 secondes en apnée ou plus si on le souhaite.
Puis, en continuant de maintenir le poids vers le haut, on va expirer sur « kss ».
Jusqu’à la fin de l’expiration le but est de garder le poids (ou livres) vers le
haut et de lutter contre l’effondrement de la cage thoracique avec ses muscles.
On peut faire cet exercice autant de fois qu’on le sent nécessaire et
augmenter/diminuer le temps d’apnée.

Le « Beat Box »

Un exercice que j’aime bien pour dynamiser l’articulation des consonnes et la lier
à la gestion du soutien et du souffle. Il consiste à commencer par :

Une cigale entre-coupée (voir ci dessus)


2 fois 4 « kss »

Puis de poursuivre avec la mobilisation des mêmes muscles mais cette fois en
enchainant sur :

Rreuh-Peuh-Teuh-Keuh
4 fois 4 séries

Le R est roulé et on doit avoir presque l’impression que l’on fait du « Beat
Box » avec les consonnes. Il ne doit pas y avoir de son chanté, il s’agit juste de
percussions. L’intérêt c’est que les consonnes soient très percutantes et
projetées et que l’on sente qu’elles partent du ventre. L’articulation sera ainsi
sur le souffle pour les chansons et airs que l’on souhaite interpréter ensuite.
De plus, rendre le texte compréhensible et percutant est une des missions
importantes du chanteur envers son public !

On peut également faire une variante avec les consonnes que l’on souhaite
renforcer (Cheuh-Meuh-etc…).

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Le halètement

Le halètement fait aussi partie du BABA des exercices de souffle. Il est


intéressant pour assouplir les muscles du diaphragme mais aussi dynamiser le
souffle.

Il s’agit de commencer par une série de grandes inspirations/expirations


amples qui partent du bas du ventre, pour ensuite accélérer progressivement
leur rythme d’enchainement. On finit l’accélération sur une sorte de halètement
sur « A » où l’air n’a presque pas le temps d’entrer et de sortir (comme un
jappement de chien).

Cet exercice est très important pour être capable à la fois de prendre des
grandes respirations lentes mais aussi être capable d’en prendre des rapides et
courtes en fonction du morceau que l’on interprète...

Pour finir sur le souffle...

Nous sommes maintenant à la fin de notre chauffe sur le souffle. La gestion de


nos mécanismes de la respiration est la base du chant. C’est pourquoi je vous
conseille vivement si vous voulez faire de gros progrès en chant, de faire
régulièrement des exercices de souffle. Comme un sportif, il nous faut renforcer
et entrainer nos muscles.

Un soutien bien en place, tonique et souple à la fois est à la base d’un chant
solide, puissant et sain pour la voix.

Une fois votre souffle prêt, et seulement à ce moment là, vous


pouvez passer à la section suivante sur la vocalisation. Il est
important de respecter l’ordre des étapes dans la chauffe vocale...

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Les vocalises

Et nous en venons maintenant aux fameuses vocalises, les incontournables de


la chauffe vocale !

Je distingue deux catégories de vocalises, la première catégorie sont les


vocalises de chauffe qui vont nous permettre de réveiller nos réflexes vocaux,
retrouver nos repères et débloquer les mécanismes de la voix. Et la deuxième
catégorie, ce sont les vocalises de travail vocal qui vont nous permettre
d’installer la technique, construire et développer la voix. Pour ces dernières je ne
vais pas en parler dans ce guide qui est réservé à la chauffe vocale
principalement. Mais vous pouvez cependant les trouver sur mon blog si cela
vous intéresse.

Nous nous focaliserons donc ici sur les vocalises pour chauffer sa voix. Ce sont
des vocalises qui font partie de mon propre rituel de chauffe à nouveau et qui ont
fait leurs preuves sur le terrain. Je vous donne une sélection de vocalises que
j’utilise pour ma propre chauffe, à vous de choisir parmi celles-ci et de
construire votre propre rituel de vocalises en fonction de ce dont vous avez
besoin pour être prêt vocalement…

Toutes les vocalises qui suivent doivent être exécutées avec une bonne
connexion à votre souffle et à votre soutien. En veillant à libérer les espaces de
la gorge un maximum pour ne pas prendre de mauvais appuis. Ne pas « serrer »
le kiki comme qui dirait ;) !

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Exécutez chaque vocalises en transposant d’un demi ton à chaque répétition.
Restez uniquement dans votre medium au début des vocalises puis
montez/descendez progressivement jusqu’à vos limites aiguës et graves à
partir des vocalises d’agilité (4).

Pour savoir comment faire une vocalise, rdv sur mon blog
www.lantreduchanteur.com où je vous explique la marche à suivre pour ceux qui
débuteraient dans ce travail là...

Les vocalises pour réveiller et placer tranquillement sa voix

Les « Moïtos »
Mais qu’est donc encore que cette bête ? Non il ne s’agit pas de Mojitos mais bien
de « Moïtos ». Il s’agit d’une manière d’émettre des sons un peu particulière car
elle a pour objectif de réveiller les vibrations dans le masque (voir article sur le
placement vocal) et donc concrètement parlant, de chanter dans le nez.
Vous allez peut être vous demander à quoi cela ça sert de chanter dans le nez
pour chauffer sa voix ? Et bien tout simplement car nos sensations lorsque notre
voix est bien placée se trouvent dans la zone du moïto, c’est-à-dire dans le
cavités creuses des sinus ! Ce sont des sensations vibratoires qui viennent jusque
dans cette zone, entre les deux yeux et dans ce que j’appelle « les ailes du nez ».
Vous allez de toutes manières avoir vos propres sensations par rapport à ça. Mais
il est une chose qui est certaine, c’est que le moïto est un outil extrêmement
précieux pour trouver ou retrouver ce fameux placement vocal juste.

Mais comment on fait au juste pour faire un moïto ?

Et bien vous allez tout d’abord chanter sur un son très nasal : le « ING »
anglais, ou ON ou AN en veillant à ce que tout votre air passe par les cavités du
nez (si si c’est possible ! ). Pour savoir si vous chantez uniquement avec votre nez,
il suffit de se pincer les narines lorsque l’on chante et on voit si le son s’arrête ou
pas. Si le son s’arrête c’est que l’on est bien en mode « Moïto » si on peut encore
chanter c’est qu’il y a une partie de l’air qui va dans la partie buccale et on y est
pas encore tout à fait. Certains chanteurs parlent de « moucher » la voix pour
trouver le placement, je trouve l’image assez parlante et proche de ce que l’on
ressens avec le moïto.

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Ce n’est pas évident pour tout le monde de trouver son moïto, j’ai beaucoup
d’élèves qui ont mis du temps avant de le trouver, donc pas de panique ! Le
simple fait d’installer des sensations de vibration dans le masque au début de
votre chauffe est déjà une très bonne chose.
Autre info importante, ne cherchez pas à faire du beau son lorsque vous faites
vos moïtos, ce n’est pas ce que l’on recherche. Il ne doit pas non plus être très
sonore. Le Moïto nous sert avant tout à réveiller le placement vocal et chauffer en
douceur.

J’utilise personnellement un moïto sur ON sur des vocalises simples :

Les vocalises sur « OU »


Vocaliser sur le son « OU » va nous permettre de commencer tranquillement à
ouvrir notre caisse de résonance buccale. La voyelle « OU » ouvre naturellement
la voix et la gorge pour laisser de l’espace à la vibration. Elle permet aussi de
mobiliser nos lèvres naturellement à l’avant pour canaliser le son et faire comme
un petit pavillon de trompette pour notre voix…
Les vocalises sur « OU » sont un merveilleux complément aux vocalises sur les
moïtos.

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Les vocalises pour ouvrir, libérer sa voix

Après ce réveil vocal tout en douceur, nous allons commencer des vocalises un
peu plus poussées et notamment celles pour libérer et « ouvrir » sa voix. Pour
cela j’utilise des sons assez ouverts sur les voyelles A et O qui ouvrent
naturellement les espaces de résonance. La vocalise ci dessous doit être exécutée
très souplement en veillant à bien ouvrir tout l’arrière gorge (levez le voile du
palais) et en connexion bien entendu avec votre soutien !

Et maintenant une vocalise originale que j’adore car elle me permet de bien
ouvrir ma voix et de travailler sur des intervalles plus grand tout en gardant la
souplesse.

La vocalise est en deux temps, la première mesure travaille sur la mobilité du


voile du palais et la deuxième mesure sur l’exécution d’intervalles assez grands
(octaves).
Il faut respirer entre ces deux sections car la vocalise est longue !
Pour la deuxième partie avec le saut d’intervalle il faut imaginer que l’on chante
les notes sur une même ligne en gardant la même ouverture buccale interne. Ce
n’est pas parce que l’on chante aigu ou grave que l’on doit « écraser », « tasse » ou
serrer sa voix. Le placement vocal doit rester équilibré, quelque soit la hauteur
du son que l’on produit.

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Vocalise pour la mobilité du voile du palais

Une vocalise que je fais souvent lorsque je sens que mon voile du palais a besoin
d’être réveillé et aussi pour ne pas tasser ma voix (garder la brillance) lorsque je
descend dans les graves. Exercice très utile pour les voix plutôt graves ou dites
« lourdes » !

Les vocalises de souplesse et d’agilité

Garder la fraîcheur vocale, la souplesse et l’agilité est une des conditions sine
qua non d’une voix saine, c’est pourquoi je vous ai compilé ces vocalises très
précieuses. Je laisse le soin de choisir celles qui vous parlent le plus et de
l’intégrer dans votre rituel de chauffe. Pour les voix légères, aiguës et dites
« colorature », n’hésitez pas à en faire plusieurs jusqu’à vos contre-notes.

Vous pouvez utiliser la voyelle qui vous aide le plus. Personnellement j’exécute
mes vocalises d’agilités sur « YÔ » avec un Ô ouvert pour être sure d’avoir la
gorge bien ouverte et ne pas serrer le larynx.

Vocalisez le plus rapidement et souplement possible en faisant attention à ne


pas « savonner » les notes...

A enchaîner directement avec cette descente :

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La vocalise qui suit doit être pétillante et brillante (respectez bien l’alternance
entre notes piquées et notes liées), faites « rebondir » la voix :

Vocalise pour dynamiser la voix et la connexion au diaphragme (soutien),


Alternance piqués/liés dans la même dynamique que la vocalise précédente :

Les vocalises pour débloquer les aigus et les graves

Les grands classiques en terme de vocalises et que l’on nomme dans notre jargon
chanteur :

Le petit et le grand Rossini !

(du nom du compositeur d’Opéra du XIXe siècle Gioachino Rossini qui a


composé notamment le fameux « Barbier de Séville » dans un style très
vocalisant et agile pour les chanteurs de l’époque).

Cette vocalise permet de travailler à l’allongement de votre tessiture. A


exécuter de manière très souple et fluide.

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Et voici une vocalise pour ouvrir la quinte aiguë tranquillement en veillant à bien
étirer les notes tenues :

Ci dessous, une vocalise ambitieuse qui monte vite dans l’aigu, pour les
chanteurs un peu plus aguerris...

Et puis aussi des vocalises pour débloquer et chauffer ses graves, très
importants car de beaux graves donnent tout de suite de l’amplitude et du
relief à la voix !

Souvent nous négligeons le travail des graves, il est pourtant très important pour
tous chanteurs d’apprendre à bien placer ses graves et à activer ses résonances de
poitrine tout en gardant de la brillance.

Ces vocalises sont à commencer dans votre medium pour ensuite descendre
demi-ton par demi-ton dans les graves jusqu’à votre limite :

20
Les vocalises pour travailler les intervalles et le souffle

A réaliser dans une grande souplesse en travaillant sur la mobilité du voile du


palais et en gardant la même ouverture de la gorge selon la hauteur de note
(quelle soit aigu ou grave). Essayez de faire les deux premières mesures sur un
souffle (une respiration) et les deux dernières mesures sur une autre prise d’air.
Vous apprendrez ainsi à gérer votre souffle et à l’économiser.

Vocalises pour le placement des voyelles

A exécuter en un souffle en faisant une sorte de « morphing » lorsque l’on


passe d’une voyelle à l’autre. Gardez l’espace du A pour toutes les autres
voyelles (attention à ne pas refermer sur le I et le E). Permet de trouver le son
vocalique sur lequel toutes les voyelles vont se baser...

Voilà, la section sur les vocalises s’achève. Vous pouvez, bien


évidement, en ajouter de votre cru pour avoir une chauffe vocale
adaptée à vos besoins et au style de chant que vous souhaitez
chanter.

21
Ces morceaux qui vous mettent en
voix !

Une chose que j’aime bien faire après avoir chauffé ma voix sur les vocalises c’est
de chanter quelques extraits de morceaux/chansons dans lesquels je me sens
bien vocalement. Ainsi je retrouve mes repères de placement vocal avec le
texte. Il y a souvent un décalage du à l’ajout du texte et de l’articulation lorsque
l’on passe des vocalises au morceau.

Le but c’est de retrouver la même qualité de son que ce que l’on a dans les
vocalises mais cette fois ci avec du texte ! Les consonnes des mots venant
perturber notre placement vocal (on chante sur les voyelles et non sur les
consonnes), il faut également apprendre à les intégrer dans notre ligne de chant
et ce n’est pas chose facile au début. C’est pourquoi j’aime conclure avec des
extraits de chants. Je reprends également les passages techniques un peu plus
délicats du chant que je vais interpréter, ça a tendance à me rassurer. Si les
passages difficiles passent c’est que le reste va suivre !

Je vous laisse du coup le soin de choisir les extraits de morceaux que vous
chantez et qui vous mettent facilement en voix.

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La préparation mentale

Et voilà, nous arrivons à la toute fin de notre chauffe vocale intégrale! On


pourrait croire que cela va s’arrêter là mais… il y a une dernière étape et non des
moindres pour être fin prêt à affronter le Zénith ou l’Opéra Bastille, c’est...
La préparation mentale !

Pourquoi une préparation mentale ?


Dans le chant, il y a une grande part d’éléments qui ont une influence sur la
voix et qui sont liés au mental et à la psychologie.

Selon l’événement pour lequel vous allez devoir chanter, que ce soit pour votre
cours de chant, une audition, un concert devant votre famille ou un concours,
etc., il est important d’être prêt et chauffé mentalement.
Tout d’abord pour déjouer les pièges liés au trac mais aussi pour être présent,
ancré ici et maintenant. Chanter avec une conscience claire de ce que l’on fait
sur scène sans perdre ses moyens...

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C’est pourquoi je vous propose ci dessous plusieurs outils qui m’ont beaucoup
aidé pour préparer mon mental lors des performances vocales que je devais
accomplir.

Étant chanteuse d’opéra de formation et de pratique, j’avais également besoin


pour ma part d’une préparation théâtrale afin de rentrer dans la peau de mon
personnage. Il en va de même pour les chanteurs de comédies musicales.
Il y a aussi une préparation à faire pour entrer dans la peau de votre moi artiste
(qui diffère de votre moi de la vie de tous les jours) selon le personnage artistique
que vous donnez à voir au public.

Nous sommes tous très différents dans la gestion du stress et nous avons des
réactions et des degrés de trac qui peuvent aller de la crise de panique à une
petite poussée d’adrénaline qui nous fait seulement des petits papillons dans le
ventre.

De ce fait, c’est également à vous d’adapter ce dont vous avez besoin et


également la durée de votre préparation pour être prêt. Si vous êtes une personne
qui perd vite ses moyens quand il y a un public, je vous conseille de vraiment
prendre le temps de bien vous préparer mentalement. Un des secrets pour bien
gérer le trac et donner le meilleur de soi lors d’une performance c’est avant tout,
d’être prêt.

Ne négligez pas le pouvoir d’une bonne préparation !

La cohérence cardiaque
Pour commencer, nous allons réguler et calmer notre rythme cardiaque. Car
une des conséquences physiques principales du stress est l’accélération du rythme
cardiaque et le souffle coupé. Ce sont les ennemis de l’esprit calme, prêt et alerte
dont nous avons besoin pour donner le meilleur de nous même.

Pour cela, je vous propose un exercice de cohérence cardiaque, qui veille à


rétablir un rythme cardiaque calme et régulier grâce à la respiration. Cet
exercice peut aller de 5 min à 10 min selon votre besoin.

Pour réaliser cet exercice, vous allez vous asseoir sur une chaise, la colonne
vertébrale alignée en position dite du « sphinx », les mains à plat sur les
cuisses. Les pieds au contact du sol, les jambes décroisées. On ferme les yeux
pour mieux se centrer. A ce moment là, on lâche le bas du ventre et on respire de
manière ample et profonde pendant 5 à 10 min. Veillez à allonger de plus en
plus au fur et à mesure de l’exercice les temps d’inspiration et d’expiration.

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Je vous propose un support audio que j’utilise moi même pour cet exercice afin
de bien se mettre dans le rythme. Cette video a été mise sur Youtube et rendue
accessible au public par Catherine Darbord. Je la trouve vraiment bien faite pour
cet exercice. Vous pouvez visionner la video ici :

https://www.youtube.com/watch?v=bM3mWlq4M8E

La visualisation
La visualisation est un outil extraordinaire et très puissant pour réussir une
performance scénique. Les sportifs de haut niveau l’utilisent eux aussi afin de
préparer leur compétition.

La visualisation consiste, après avoir fait un travail de relaxation au préalable


à imaginer la situation de performance de manière positive, comme si tout se
passait exactement comme vous le souhaiteriez.
Cet outil est très puissant car, en état de relaxation profonde, le subconscient ne
différencie plus le réel vécu de l’imaginaire visualisé. C’est pourquoi si l’on
imagine notre situation de représentation ou de concert en amont et ce, de
manière positive, une fois dans la situation le jour J, le cerveau aura l’impression
d’avoir déjà vécu cette situation auparavant. Et alors, si la visualisation a été
bien orientée positivement, cela créera en vous des réflexes de réaction qui
viseront à reproduire le scénario positif que vous vous êtes imaginé.

Magique, n’est ce pas ?

Le stress sera ainsi diminué car le cerveau pensera qu’il a déjà vécu cette
situation avec succès et vous serez bien évidemment enclin à reproduire le
scénario positif que vous vous êtes imaginé.

N’hésitez pas à mettre beaucoup de détails dans votre visualisation , et


d’ajouter des phrases associées aux images. Ces phrases doivent être tournées vers
l’affirmation et le positif (attention, pas de négation dans vos phrases, le
subconscient ne comprend pas la négation).
Par exemple, dites-vous plutôt : « Je rentre sur scène, je suis confiant(e) et
détendu(e). Le public a l’air ravie de me voir. Je m’apprête à chanter avec brio. Je
suis bien et heureux(se). ». Au lieu de vous dire par la négative: « Je rentre sur
scène, je ne suis pas stressé(e), je ne suis pas tendu(e),... » Le cerveau
comprendrait alors « Je rentre sur scène, je suis stressé(e), je suis tendu(e),... » et
ce n’est clairement pas ce que nous voulons programmer...

Le pouvoir des mots choisis n’est pas à négliger…

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Je vous conseille de faire votre visualisation au moins trois fois avant votre
performance, à plusieurs jours d’intervalle. Faites la dernière visualisation, la
veille de votre performance, afin de bien réactiver le scénario positif.

Commencer par une cohérence cardiaque puis, relaxez vous avec l’aide de
votre respiration. Allongez-vous sur un tapis de sol. Fermez les yeux, prenez le
temps de relaxer chaque partie de votre corps en vous aidant de la respiration.
Puis vous pouvez commencer à visualiser votre performance à venir de manière
positive.

Visualisez l’avant, le pendant et l’après performance avec force détails positifs.


Déroulez vos chansons en rentrant vraiment dans le détail (comme cela vous
travaillerez également votre mémoire). Visualisez comment vous vous sentez
dans votre corps de manière positive, votre bonheur de chanter, le public qui vous
regarde de manière bienveillante. L’ovation que vous recevez à la fin de votre
performance. Plus vous aurez de détails positifs, plus cela sera ancré en vous et
vous conditionnera à réussir… N’oubliez pas de bien visualiser également
l’après performance, les personnes qui vous félicite, les paroles chaleureuses sur
votre performance, le bien être que vous éprouvez, etc.

Une fois votre visualisation finie, reprenez contact avec la réalité à votre rythme.
Étirez-vous, baillez, faites des mouvements pour réveiller votre corps.

Une petite anecdote concernant la visualisation :

Un jour que je chantais dans une production d’Opéra dans les chœurs, j’eus
l’occasion de discuter avec un des chanteurs solistes qui était baryton. Il chantait
alors un des rôles principaux dans la « Traviata » de Verdi dans un festival en
Angleterre.
Étant jeune étudiante chanteuse et curieuse, je lui demandais ce qu’il considérait
comme le plus important à avoir pour être chanteur soliste d’Opéra. Il me
répondit alors que ce qu’il fallait avant tout, c’était « être prêt », ici et
maintenant. Que tout soit prêt dans le corps et dans le mental pour attaquer la
première note du chant lorsque le chef d’orchestre lèverait la baguette. Pour cela
il me dit que le secret résidait dans la préparation, l’entraînement et il me dit
aussi qu’il faisait de la visualisation positive pour préparer son mental.

Étant donné les superbes performances vocales que ce chanteur faisait sur scène,
j’ai plutôt tendance à croire au pouvoir de la préparation et de la visualisation…
Choses que j’ai vérifiées par ma propre expérience de chanteuse soliste lors de
mes concerts.

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La préparation théâtrale

Cette section s’adresse plus particulièrement aux chanteurs lyriques et aux


chanteurs de comédies musicales. Mais aussi à tous les chanteurs qui doivent
incarner un personnage sur scène. Que ce soit votre « vous » artiste ou des
personnages que vous interprétez dans vos chansons.

Je ne suis pas une spécialiste dans le domaine du théâtre mais j’ai pu, néanmoins,
travailler avec des professionnels du monde du théâtre. Des metteurs en scène,
des professeurs qui m’ont apporté des éléments de base du jeu en scène et dans la
création de personnage.
J’ai aussi beaucoup cherché par moi-même.
Je vais vous partager ce qui, moi, m’aide beaucoup pour me mettre en condition
afin d’incarner un personnage.

Tout d’abord je commence par un travail poussé de documentation sur le


personnage, son contexte historique, social, son vécu, etc.

Ensuite j’utilise ces techniques qui m’ont bien aidé à, peu à peu, incarner
physiquement, émotionnellement et mentalement mon personnage.

Le « Si » magique

Ça consiste à se poser la question qui suit (technique Stanislavsky) :

Si j’étais dans la situation du personnage comment est ce que je réagirais ?

J’essaie d’être la plus réaliste et vraie possible dans ma réponse. De laisser venir
les émotions sans les provoquer artificiellement. De me mettre réellement en
situation, faire appel à ma mémoire affective. Il y a des situations que l’on a
vécues qui se rapprochent de celles vécues par le personnage. Même si elle sont
transposées dans un environnement et un contexte différents. L’idée est de se
remémorer ce que l’on a vécu qui s’en rapproche et laisser venir les émotions et
réactions que l’on a eu à ce moment là. De les vivre à nouveau par
l’intermédiaire du personnage. Cela aide à avoir un jeu juste et réaliste.

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Le geste psychologique

Cette technique consiste à utiliser un geste, tic, posture, démarche qui


appartient au personnage. De répéter ce geste plusieurs fois (se gratter la joue,
jouer avec une mèche de cheveux, se tenir voûté, regarder d’une certaine façon…)
afin d’induire par le corporel une certaine psychologie de personnage. Je fais
pour ma part plusieurs fois le geste psychologique de mon personnage avant de
rentrer en scène et ça m’aide à le sentir physiquement.

Le sous-texte

Il s’agit d’avoir un texte qui défile dans notre tête sous les paroles de notre
chanson et qui correspond à la pensée du personnage lorsqu’il prononce ces
paroles. Parfois et même très souvent le sous texte est très différent des mots qui
sont dits. Cette technique nous évite de jouer les mots au pied de la lettre si je
puis dire. Cela nous permet d’être plus juste et d’incarner un personnage nuancé
avec toutes ses complexités.

La musique fait parfois aussi office de sous texte (il y a parfois une dichotomie
assez intéressante, je parle surtout pour les chants extraits d’opéra, entre le texte
et la musique...).

Voilà quelques astuces pour ce préparer à interpréter le personnage, mais je


rappelle que je ne suis pas une professionnelle de théâtre et je vous invite et vous
encourage vivement à vous renseigner sur des cours de théâtre et de création de
personnage si cela vous intéresse. Avoir fait un peu de théâtre est un grand
avantage pour tous les chanteurs et artistes du spectacle vivant.

Sans parler qu’au travers d’un personnage nous pouvons oublier nos limites
dans l’expression. C’est ok puisque c’est le personnage qui éprouve et exprime
ses émotions. Cela vous permet de vous protéger également. Ce n’est pas vous
qui êtes exposé, c’est votre moi d’artiste...

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Pour finir…
Et voilà vous êtes maintenant fin prêts pour briller sous le feu des projecteurs !
Je vous ai fait part dans ce guide de chauffe vocale de ma routine complète quand
je me prépare pour un concert. J’enlève et je rajoute moi aussi des exercices et
vocalises en fonction de la performance que je dois faire. Ma chauffe ne sera pas
la même si je dois chanter pour un concert ou pour une répétition, je l’adapte.

J’ai conçu ce guide pour tous les chanteurs, tous styles musicaux confondus,
du chant rock en passant par la chanson française et l’Opéra… Pour moi, quel
que soit votre confession, la voix à besoin d’être chauffée, travaillée et soignée
avec autant d’attention.

Je vous souhaite beaucoup de moments magiques avec votre voix, et


n’oubliez pas, avant toutes choses, que le plus important est de
chanter avec son cœur…

Ce guide vous a plu ?

Vous désirez en savoir plus sur la technique vocale, la construction et le


développement de la voix chantée ? N’hésitez pas à aller faire un tour sur mon
blog www.lantreduchanteur.com et à partager votre expérience en laissant un
commentaire.
Au plaisir de vous lire !

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