Droit de Crédit

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Année universitaire 2015--2016

Université Hassan II

Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales

Casablanca

Projet de fin d'études

Le cadre juridique du crédit bancaire en

droit marocain

Théorie

Législation

Pratique

Réalisé par:
BERDAI Ayoub

Discipline/spécialité : Droit privé

Sous la direction de :
Pr. BOUABIDI Zakaria

Le cadre juridique du crédit bancaire

en droit marocain

BERDAI Ayoub

Remerciements

Mes plus vifs remerciements s'adressent à vous professeur. Je vous remercie de


m'avoir montré ce qu'était le monde de la recherche, pour la gentillesse et la patience
que vous aviez manifesté tout au long de la réalisation de cette étude ainsi que pour
tous vos conseils et remarques qui n'ont fait qu'accroitre mon autonomie de travail.

Votre simplicité, votre modestie, votre ardeur ainsi que votre dévouement suscitent
mon estime et admiration.

J'aimerai par la suite remercier Mr. Zidane du BANK, de m'avoir expliqué

la nature de nombreux montages juridico-financiers islamiques, ainsi que la


profondeur du marché de la finance islamique.

Enfin, je tiens à exprimer toute ma gratitude et mes remerciements à Mr.


Redouani président du département de l'ordre de paiement de la Cour d'Appel de
Casablanca, qui grâce a lui, j'ai pu accéder à des archives et statistiques qui m'ont
été d'une aide précieuse.

TABLE DES MATIERES

Introduction . .É

TITRE PREMIER : Dispositions générales .

Chapitre premier : le contrat de crédit .

Section première : Les conditions de formation du contrat de crédit . .É

Sous-section première : Les conditions de fond

I- Les règles du droit commun

II- les règles du droit bancaire

Sous section deuxième : Les conditions de forme .

I- Consensualisme ou Formalisme ?

II- l'exigence d'un écrit :


Section deuxième : L'offre préalable comme condition sine qua non à la formation
du contrat

de crédit

Sous-section première : le rôle spatial de l'offre préalable ..É

I- Les mentions obligatoires

II- Sanctions de la violation des règles de forme :

Sous-section deuxième : le rôle temporel de l'offre préalable :


Chapitre deuxième : Les obligations, les responsabilités et les incidents liés à
l'exécution du

contrat ..

Section première : les obligations et responsabilités des parties

Sous-section Première : responsabilités et obligations du banquier dispensateur de


crédit
I- La responsabilité lors de l'octroi ou la rupture abusifs de crédit

II - Les principales obligations du banquier lors de l'octroi du crédit .É

Sous- Section Deuxième : Obligations inhérentes à l'emprunteur

I- L'obligation de payer le prix :

II- La mise à la disposition des garanties :

Section deuxième : Les incidents liés à l'exécution du contrat

Sous-section première : La défaillance de l'emprunteur

Sous-section deuxième: la situation du banquier vis-à-vis de l'entreprise en


difficulté

I- le règlement amiable

II- Le redressement et la liquidation judiciaire

TITRE DEUXIEME : Typologie et caractère onéreux du contrat de crédit

Chapitre premier : Classification des contrats de crédit

Section première : Les opérations de crédit affectées .

Sous-section première : Le crédit-bail

I- La pratique du crédit-bail sur le marché marocain

II- Analyse du cadre législatif du crédit-bail au Maroc :

III- Analyse de la convention de crédit-bail :

Sous-section deuxième : la vente a crédit

I- Le cadre juridique de la vente a crédit :

II- Le dénouement de l'opération de vente a crédit.

Section deuxième : les crédits non affectés :

Sous-section première : le prêt personnel

I- notion générale du prêt personnel :

II- la réglementation applicable au crédit personnel :


Sous-section deuxième : le crédit renouvelable

I- Principes généraux du crédit renouvelable :

II- La reconduction et le remboursement du crédit renouvelable : .É

Chapitre deuxième : Le coût du crédit .

Section première : Limite et réglementation du taux d'intérêt et de la commission


Sous-section première : La réglementation Bank Al-Maghreb en matière de taux
d'intérêt..

I- La convention d'intérêts :

II- L'exécution de la convention d'intérêts :

Sous-section deuxième : la pluralité des commissions bancaires

Section deuxième : La finance islamique face au Riba ..É

Sous-section première : La finance islamique .

I- Les défis :

II- Fonctionnement de la finance islamique :

Sous-section deuxième : Principes des banques participatives marocaines et


structure de leurs

contrats

I- Principes et structures de la banque participative : .É

II- Mise en place des contrats de substitution : .

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

Introduction générale
L
'argent a toujours été une des préoccupations humaines, en effet, dans note société
contemporaine, sans argent, il n'est pas possible de développer une quelconque
activité. Cette assertion se vérifie aussi bien pour les particuliers lorsqu'ils souhaitent
acquérir leurs logements que pour les entreprises qui décident d'investir pour
améliorer leurs performances.

L'évolution des flux financiers et commerciaux sans cesse croissantes ainsi que
l'envie de la réalisation des projets précédemment cités nécessitera généralement
l'intervention des établissements de crédit qui prêteront l'argent nécessaire à cette
fin.

Pour ce, le crédit repose sur la confiance et c'est ainsi que le droit fournit les
techniques qui permettent d'asseoir cette confiance en donnant les moyens à celui
qui a fait crédit d'obtenir la restitution de son capital avec le concours, si besoin est,
de la force publique1. La protection de la loi ne s'arrête cependant pas au seul
bénéfice du banquier, en effet le législateur consumériste a mis en place un
formalisme accentué dans le seul but de garantir une protection totale du client.

Ainsi on peut affirmer qu'il est donc nécessaire pour entretenir ces relations
économiques et sociales et, par conséquent, de réaliser des opérations
conventionnelles simples, mais également des opérations nouvelles et complexes de
recourir aux différents mécanismes contractuels quels que soient leur forme et leur
objet. En effet, avec les transformations socio-économiques, politiques et éthiques,
certains contrats dont notamment une série de contrats bancaires cessent d'être
employés et disparaissent peu à peu, d'autres se développent de plus en plus et
prennent une importance considérable. De surcroit, certains contrats dits islamiques
connaissent une nouvelle résurrection dans le monde économique.

C'est pourquoi le législateur marocain et en vu de répondre a l'évolution tant au


niveau national qu'international s'est vu obligé de mettre en place un dispositif légal
et conventionnel approprié susceptible d'harmoniser les différents rapports entre la
banque et son client.

Il va de soi que la définition d'un certain nombre de notions est nécessaire avant
d'entamer une étude plus approfondie du crédit bancaire.

L'opération de crédit- l'opération de crédit est l'opération par laquelle la banque met
une somme déterminée à la disposition d'un tiers appelé emprunteur moyennant
l'engagement pris par ce dernier de payer au banquier les intérêts convenus et de lui
restituer à l'époque fixée pour le remboursement, une somme équivalente à celle qui
lui a été fournie.

Cette acception moderne d'opération de crédit qui ne parait pas prendre en


considération le crédit au sens de la loi islamique, comprend une gamme étendue
d'opérations et concerne aussi bien le prêt que l'ouverture de crédit ou le crédit par
signature. Ces opérations ne sont susceptibles de conférer la qualité d'établissement
de crédit que si elles sont effectuées à titre onéreux.

1 Philipe Neau-Leduc, Droit bancaire, Dalloz 2ème édition


Il faut signaler par ailleurs que certaines opérations de crédit, bien que rentrant dans
la définition de l'article 3 de la loi n°103-122 peuvent être accomplies par les
personnes qui n'ont pas la qualité d'établissement de crédit. Ces personnes
énumérées à l'article 18 de la même loi sont des exceptions au monopole de la
banque et ne constituent donc pas une infraction au dit monopole bancaire et ne
peuvent en aucun cas conférer à ceux qui les pratiquent la qualité d'établissement de
crédit.

Le monopole bancaire- Le législateur a instauré deux monopoles : un monopole


des opérations et un monopole de dénomination.

Le monopole des opérations est énoncé à l'article 18 de la loi qui précise : «[É] il est
interdit à toute personne non agrée en qualité d'établissement de crédit ou
d'établissement de paiement d'effectuer à titre de profession habituelle, les
opérations visées à l'Article premier et 16 de la loi [É]». Cet alinéa consacre le
monopole des banques qui n'est pas en fait un privilège accordé aux établissements
de crédit mais il constitue le moyen dont s'est doté l'état pour mieux contrôler
l'activité bancaire.

En outre, le monopole des opérations se double d'un monopole de dénomination afin


d'éviter que le public ne soit trompé.

Ce monopole de dénomination découle indirectement de l'article 182 du code


bancaire en énonçant les peines qu'encoure toute personne physique ou morale qui
utiliserait une expression faisant croire qu'elle est agréée en tant qu'établissement de
crédit.

Cependant comme précédemment indiqué, cette notion connait des dérogations


énoncées par l'article 18 de la loi n°103-12 et qui trouvent leurs fondements dans des
exigences logiques, sociales ou tout simplement liées à la vie des affaires.

L'infraction au monopole est cependant lourdement punie et entraine des sanctions


tant pénales et civiles que disciplinaires.3

Problématique :

Les crédits bancaires comme toutes prestations ou plus généralement comme tous
contrats civils et commerciaux en tant que phénomène socio-économique et fait de
civilisation, subissent l'action de plusieurs facteurs juridiques et idéologiques, en
perpétuel changement et mutation et, par conséquent, l'adaptation de leur contenu et
leur forme aux contraintes, préoccupations et attentes des opérateurs économiques,
des consommateurs et des pouvoirs publics devient de plus en plus nécessaire.

Par ailleurs, l'énorme diversité des contrats de crédits, n'a pas empêché le législateur
de mettre en place un cadre juridique commun, donnant ainsi une certaine souplesse
à la matière. C'est par la suite que le dit législateur consumériste souciant de la
protection du
2Article 3 de la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés : « Constitue une
opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne : - met ou s'oblige à mettre des fonds à la
disposition d'une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser ; ou prend dans l'intérêt d'une autre
personne un engagement par signature sous forme d'aval, de cautionnement ou de toute autre garantie. Sont
assimilées à des opérations de crédit : - les opérations de crédit et de location avec option d'achat et assimilés ;
les opérations d'affacturage ; les opérations de vente a réméré d'effets et de valeurs mobilières et les opérations
de pension telles que prévues par la législation en vigueur. »

3 Articles 182 et 183 de la loi n° 103-12

consommateur s'est vu obligé de mettre en place un nouveau formalisme renforçant


ainsi celui posé par une législation qui fête son centenaire.

Cependant et même si le droit du crédit se distingue par son caractère mobile et


innovant et qui est en perpétuelle mutation emboitant le pas aux réalités et
contraintes du temps et de son environnement, subsiste une problématique majeure
entravant la bonne propagation du recours au crédit, et qui est l'abolition de
la riba par la loi musulmane.

Comment peut-on alors combiner la théorie législative avec la réalité pratique ?


Comment le législateur a su protéger la partie faible sans pour autant léser le
professionnel de banque ? Et comment ce dernier s'est vu obligé de se retourner
vers une pratique élaborée par les premiers Oulamas musulmans ?

TITRE PREMIER : Dispositions


générales
Le droit du crédit est essentiellement régi par le droit commercial, le droit des
obligations et contrats et la loi du contrat signé entre la banque et son client. Certains
textes spéciaux relatifs aux taux d'intérêts4 et ceux édictant les mesures de
protection du consommateur5 peuvent si besoin interférer et remettre en cause
l'accord des parties au contrat.

Bien que les contrats bancaires soient en général des contrats types d'adhésion, le
contrat de crédit reste néanmoins intuitu personae. En effet, la banque peut
aménager la structure du contrat en fonction des qualités, potentialités et références
d'un client en particulier et ce dans le but de le garder ou l'avoir, on parlera alors d'un
contrat sui generis, négocié et adapté au cas d'espèce.

Cependant, quelle que soit la partie au contrat, la réglementation prudentielle, la loi


bancaire ainsi que la loi consumériste impose au banquier et ce en sa qualité de
professionnel, de satisfaire un bon nombre d'obligations. Toutefois, les effets issus
de l'échange du consentement des parties au contrat en vue de créer un lien
juridique à but onéreux ne s'arrêtent pas à la seule responsabilité du banquier. C'est
dans ce cadre que nous verrons que le client aussi bien personne morale que
physique est tenu de satisfaire certaines obligations et responsabilités qu'il sera tenu
d'honorer jusqu'à échéance de la date expiratoire du contrat.

C'est dans cette optique que nous allons dans un premier lieu analyser le dit contrat
de crédit quant à sa formation (Chapitre premier) pour ensuite nous orienter vers les
obligations et responsabilités des parties au dit contrat (Chapitre deuxième).

Chapitre premier : le contrat de


crédit
La qualification juridique du contrat de crédit soulève certaines incertitudes qui ont
par la suite été partiellement réglées par la jurisprudence. Ces hésitations sont
principalement liées à la dispersion des sources applicables au contrat de crédit et
plus exactement au contrat de prêt d'argent. Les débats jurisprudentiels et doctrinaux
ont fini par se fixer sur le fait que la validité du contrat de prêt doit en premier lieu
satisfaire aux conditions de formation posées par le dahirs des obligations et des
contrats et dans un second se référer à quelques coutumes issues de la pratique
bancaire.

Cependant c'est dans une optique selon laquelle le consommateur se voit intimidé
par le banquier professionnel et donne son consentement sans complètement
assimiler la portée de
4Circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb ; Circulaire n°18/G/13 du 19 Aout 2013 modifiant la circulaire n°
19/G/2006 relative au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit ; Arrêté du
Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs N°143-96 du 31/01/1996 réglementant les intérêts
applicables aux opérations de crédit

5 Dahir n°1-11-03 du 14 Rabii I 1432 (18 février 2011) formant loi n°31-08 édictant
les mesures de protection du consommateur
6 Article 230 du DOC : « Les obligations contractuelles valablement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées que de leur
consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi. »

ses actes que la loi consumériste vient imposer une condition qui devint à nos jours
indispensable à la validité de tout contrat de prêt.

C'est dans ce cadre que nous allons traiter dans une première section des conditions
de formation du contrat de crédit a la lumière du droit commun et de la pratique
bancaire pour ensuite et dans une seconde section nous focaliser sur cette condition
consumériste qui est l'offre préalable.

Section première : Les conditions de formation du


contrat de crédit

D'une manière générale tout contrat relève de la « théorie générale des obligations ».
Cependant du fait de la spécialité du crédit, des dispositions expresses viennent
limiter ce principe. Ce qui se traduit par l'obligation de se soumettre aux règles
posées par le dahir des obligations et des contrats ainsi qu'aux conditions posées
par des textes spéciaux.

Sous-section première : Les conditions de fond

Traditionnellement, la formation d'un contrat de crédit bancaire est assujetti à la fois


à l'application des règles du droit commun (I) et à celle des règles du droit bancaire
(II).

I- Les règles du droit commun

L'accord des parties suppose la réunion de certains éléments ou conditions de


formation/validité tel qu'elles ont été prévues par l'article 2 du dahir des obligations et
des contrats, ainsi libellé :

« Les éléments nécessaires pour la validité des obligations qui dérivent d'une
déclaration de

volonté sont .
·

1° La capacité de s'obliger ,

2° Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de


l'obligation ,

3° Un objet certain pouvant former objet d'obligation ,

4° Une cause licite de s'obliger. »

1- le consentement .
·

Le consentement comme la liberté de contracter, est une conséquence du principe


de l'autonomie de la volonté ; c'est l'intention de faire naitre une obligation de donner,
de faire ou de ne pas faire tel que régi par l'article 230 du DOC.6 On en conclu donc
que le contrat n'est conclu que lorsque les deux parties, banquier et client, y ont
consenti.

En principe, le consentement du banquier résulte de la seule publicité concernant tel


ou tel « produit » bancaire. Cependant encore faut-il que ce dernier accepte de traiter
avec le client qui le lui demande. En effet, il n'existe pas de droit au crédit.

En ce qui concerne le client, il constate son consentement par sa signature apposée


sur les formulaires de l'établissement de crédit.

Par ailleurs, et conformément aux articles 39 et suivant du D.O.C, le consentement


des deux contractants doit être exempt de vices : dol, erreur et violence.

En outre et dans le but de préserver la justice contractuelle et l'ordre social certaines


restrictions ont été apportées au principe de la liberté contractuelle. Ces restrictions,
qui intéressent aussi bien le fond que la forme de cette liberté peuvent être
conventionnelles ou légales.

2- La capacité de s'obliger

En règle générale, toute personne physique ou morale peut passer un acte juridique
valable et, donc exercer ses droits, à condition qu'elle ne soit pas frappée d'une
incapacité d'exercice ou d'une incapacité spéciale.

On peut alors définir la capacité comme la reconnaissance par la loi, de l'aptitude


qu'une personne peut avoir à défendre ses intérêts, c'est pourquoi, il est
indispensable de recourir aux règles du statut personnel pour cerner à la fois cette
aptitude -capacité de jouissance et capacité d'exercice- ainsi que les limitations
qu'elle comporte -cas d'incapacité-.

Le client de la banque doit donc être impérativement capable de s'engager.


L'application de ce principe est différente pour les personnes physiques et morales.

En ce qui concerne les personnes physiques, l'article 209 du code de la famille7 fixe
pour le marocain de confession musulmane l'âge de majorité à 18 ans révolus sauf
autorisation d'exercer le commerce et de la déclaration anticipée de majorité 8.
Cependant dans la pratique, même représenté par son tuteur ou administrateur
légal, les banques ne peuvent consentir au mineur un crédit. Ce principe s'applique
aussi bien aux mineurs qu'aux majeurs protégés.

Par ailleurs, et en ce qui concerne les personnes morales, les sociétés et


associations ne peuvent bénéficier des services bancaires que lorsqu'elles ont la
personnalité morale. Sinon, la banque devra contracter avec une ou plusieurs
personnes physiques qui s'engageront pour le groupement.

3- L'objet .
·

L'objet du contrat constitue l'essence même de l'acte juridique. En matière bancaire


l'objet doit être possible, licite, déterminé et déterminable. On peut citer par exemple
le prix des services rendus par le banquier qui doit être fixé dès la conclusion du
contrat.

4- la cause .
·

Le DOC n'a pas donné de définition à la cause, il a, en revanche, exigé non


seulement son existence réelle et effective, mais également son caractère licite et
conforme à l'ordre public et aux bonnes moeurs. La doctrine a par la suite défini la
cause comme étant la raison d'être de la création d'une obligation contractuelle.

Dans ce cadre, et en matière de crédit, la cause est différente selon qu'il s'agisse
d'un contrat de crédit affecté ou non affecté. En effet, dans la première hypothèse, la
remise des fonds doit être destinée à l'accomplissement d'une prestation déterminée,
les parties doivent alors le spécifier dès la signature du contrat, la non affectation des
fonds à cette destination rend la cause illicite et entraine nullité du contrat. Dans la
seconde hypothèse, l'emprunteur n'a pas spécifié la destination des fonds, il peut
alors en jouir librement. Cependant, les règles du
7Article 209 de la loi n°70-03 formant code de la famille : « L'âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années
grégoriennes révolues. »

8 Article 218 de la loi n° 70-03

DOC viennent toutefois encadrer cette liberté en imposant la licéité et la conformité à


l'ordre public et aux bonnes moeurs de la dite utilisation.

II- les règles du droit bancaire

Les règles précontractuelles posées par la pratique bancaire sont en quelque sorte
des dérivés des obligations du banquier. En effet, avant tout octroi de crédit, le
banquier est dans l'obligation de bien s'informer et sélectionner son client et doit par
la suite l'informer et le conseiller avant son consentement.

1- La sélection du client :

En raison de la fonction économique du crédit, le banquier n'est pas tenu d'accorder


un crédit à toute personne qui le lui demande, quelle qu'en soit la forme. De ce fait, le
client doit faire l'objet d'une appréciation et donc d'une sélection « au moyen
d'informations diverses et grâce à des traitements informatisés » par les banques.
Nous allons dans ce cadre vous exposer le tableau sur lequel se base les
établissements de crédits marocains pour établir une fiche de notation client9 :

Modalité 1 Modalité 2 Modalité 3 Modalité 4 Modalité 5


Réputatio Expérience Expérience De 5 à 10 ans De 1 à 5 ans Promoteur
n et dépassant dépassant 10 ans. débutant
antécéde 10 ans. d'expérience. d'expérience.
nts du Réputation solide Bonne réputation Les ou
client Réputation projets Problème
très immobiliers dans la
solide. antérieurement
Promoteur menés ne gestion
suscitent Immobilière
menant des aucune dans le
préoccupation passé
programme

l'échelle
nationale
Surface Patrimoine Patrimoine Patrimoine Patrimoine Patrimoine
patrimoni
ale du très confortable et moyen moyen insignifiant,
promoteu diversifié dominé situation
r Important et par des biens constitué de constitué de financière
immobiliers biens valeurs médiocre
diversifié mobilières
dominé immobiliers

par des
biens
immobiliers
Qualité Client ne Client dont les Client dont les Société Client ayant
de la récemment des
relation présentant impayés sur les incidents de
crédit information 12 paiement sur les crée par un créances en
avec les négative 12 derniers mois promoteur
autres derniers mois sont régularisés débutant souffrance
banques sont non
/ Indisponibilité
rares et aucune de d'information régularisées
ses créances n'est OU
classée en
souffrance Client
interdit de
chéquier
Volume V> 50MDH=<V<100 20MDH=<V<50 5MDH=<V<20 V<5MDH
des 100MDH MDH MDH MDH

crédits
rembours
és
Dénouem Rembourse crédits dénoués crédits dénoués crédits dénoués Contentieux
ent ment des mais avec un mais avec un avec des / Report de
Crédits dans dépassement des dépassement des difficultés date de
des les déla délais délais rembourse
anciens ment/
crédits (inférieur à 3 (inférieur à 6 Crédit en
mois) mois) souffrance
Incidents Aucun 1 incident sur les 2 incidents sur 3 incidents sur Incidents
de 12 derniers mois les 12 derniers les 12 derniers non
mois mois
paiement régularisés

Par la suite, une analyse juridique d'une demande de crédit est établie, présentant le
promoteur, les garanties proposées ainsi que l'avis des différentes directions de
l'établissement de crédit et est envoyé au comité adéquat et ce en fonction du
montant demandé pour délibération.
9 Prélevé auprès du service juridique du ... BANK
10 Annexe n1

C'est dans ce cadre que nous allons vous présenter dans les Annexes un exemple
relatif à l'avis de la direction support juridique a propos d'une demande de
financement.10

Par ailleurs, et bien qu'il dispose de la liberté de refuser le crédit, le banquier est
toujours tenu d'informer son client sur l'étendue de son engagement.

2- L'information et le conseil préalable

L'information constitue une donnée essentielle du droit bancaire. Nous allons voir par
la suite que l'unes des obligations principales du banquier est celle de l'information et
du conseil tout au long de l'usage du crédit accordé. Cependant ces obligations
naissent dès le premier contact avec le client qui doit analyser les besoins et la
demande du client, l'informer des choix qui lui sont accordables et lui suggérer celui
qui selon lui est le plus apte et qui répondra le mieux a sa demande. Cependant, le
devoir d'information et de conseil est limité par le devoir de non-ingérence du
banquier dans les affaires de son client à qui il n'a pas à se substituer.

Sous section deuxième : Les conditions de forme

La plus part des contrats bancaires sont des contrats consensuels où les parties sont
liées les une aux autres par le seul accord de leur volonté ; il s'agit du principe du
consensualisme ou solo consensus. Toutefois, ce principe ne suffit pas d'où
l'obligation de faire constater cet accord par écrit. En effet, dans un souci de sécurité
juridique et de protection des clients et des tiers, de nombreuses conventions
bancaires tels les contrats de crédits, sont assujetties à des conditions de forme.

Nous allons tout d'abord examiner le point de vue doctrinal et jurisprudentiel quant à
l'exigence d'un formalisme pour ensuite citer les avantages issus de l'obligation
d'établir un écrit.

I- Consensualisme ou Formalisme ?

Le principe général est que la convention de crédit bancaire n'est soumise, sauf
exception, à aucune condition de forme. Cette règle se justifie par le fait que le
formalisme est souvent générateur de frais et d'immobilisation de capitaux pour les
banques et leurs clients.

C'est dans ce cadre qu'une partie de la doctrine affirme que le consentement en


matière de crédit bancaire peut s'exprimer par écrit, mais aussi verbalement ou
même par un simple geste relatant le consentement.

Cependant une autre partie de juristes, soulèvent dans une telle conception des
interrogations liées à la preuve. Il s'agit là de trancher la question de savoir comment
prouver l'existence de la volonté surtout en cas de contestation.

C'est ainsi que le droit bancaire contemporain et par souci de protection du


consommateur, introduit dans la relation banque-client, certains éléments de
formalisme. C'est le cas en matière d'octroi de crédit où une offre préalable écrite est
désormais obligatoire.

La forme est devenue alors un facteur de simplicité, de rapidité et surtout de sécurité


auquel le consensualisme n'atteint pas toujours.

C'est ainsi qu'en matière bancaire, on s'est référé à un type précis de formalisme
regroupant aussi bien le formalisme de la mention que celui de l'acte, on parle alors
de formalisme informatif qui regroupe l'ensemble des dispositions qui prescrivent à
l'un des contractants de rédiger le contrat par écrit et d'y insérer un certain nombre
de mentions obligatoires, destinées a informer son cocontractant sur les éléments
jugés essentiels du contrat et les dispositions légales protectrices dont il bénéficie.

II- l'exigence d'un écrit :

Selon J. Hausser : « l'exigence d'une forme dans l'acte constitue[...] à la fois une
limitation au pouvoir de la volonté et un renforcement ou une protection de ce
pouvoir. »11

Le formalisme de l'acte exigé maintenant par le législateur consumériste permet de


préserver les intérêts de la partie faible, le consommateur en l'occurrence. C'est ainsi
que les conditions de l'ouverture d'un crédit sont constatés soit dans un contrat à
formules générales, si les parties l'ont jugé utile, soit dans des actes accessoires, tels
que les contrats d'hypothèque, de caution, de nantissement de titres ou de fonds de
commerce. Cependant et pour prémunir le client contre son ignorance, face au
banquier professionnel tenté d'abuser de sa connaissance, la loi n°31-08 a imposé
au dit banquier de remettre au consommateur un exemplaire écrit constatant les
clauses du contrat et ce au moment de sa conclusion. Le dit exemplaire remis au
consommateur doit être parfaitement lisible et doit porter, sous peine de nullité le
taux effectif global consenti entre les deux parties.

C'est dans ce cadre qu'on nous allons en quelque sorte décortiquer cet écrit qui revêt
la forme d'une offre préalable.

Section deuxième : L'offre préalable comme condition sine qua non à la formation
du contrat de crédit

Le législateur a donc institué un nouveau mécanisme de formation du contrat de


crédit, en imposant la remise obligatoire au candidat emprunteur d'une offre
préalable de financement. On peut définir l'offre comme étant l'acte par lequel le
prêteur informe le candidat emprunteur de son intention de consentir un crédit et lui
donne connaissance des conditions d'octroi de celui-ci. Cette offre doit donc être
expresse, précise et personnalisée.

Celle-ci -l'offre préalable- est donc porteuse d'une double fonction en faveur du
consommateur : elle lui permet dans un premier lieu une meilleure appréhension de
la durée et de la porté de son engagement et assure dans un second le respect des
règles de fond.
On peut donc dire qu'elle a un rôle protecteur envers la partie faible en attirant son
attention sur la gravité, le sérieux et l'importance de son engagement, lui donnant
ainsi une appréciation plus étendue sur les droits et obligations découlant de son
consentement.

C'est ainsi que le législateur a en plus d'imposer une telle formalité, encadré son
contenu et son étendue. La réflexion va donc porter sur la phase qui précède la
conclusion définitive du contrat de crédit qui se caractérise par la remise d'une offre
préalable qui à un rôle tant spatial que temporel.
11 Hausser, J. : Objectivisme et subjectivisme dans l'acte juridique. Paris : les éditions L.G.D.J,

Sous-section première : le rôle spatial de l'offre préalable

L'article 77 de la loi 31-0812 impose au professionnel de remettre à tout


consommateur demandant un crédit une offre préalable, en double exemplaire, et qui
contient une série de mentions obligatoires.13 Ces dites mentions informatives, ont
pour but d'éclairer le consentement du consommateur, évitant ainsi le recours à des
sanctions postériori qui entrainent dans certains cas la nullité pour vice de
consentement.

I- Les mentions obligatoires

L'exigence des mentions particulières, dans les législations consuméristes,


appartient à la technique habituelle de protection par le formalisme. 14

C'est ainsi que le consommateur bénéficiera d'une information complète, sur les
éléments du contrat et ce à travers l'offre de contracter qui doit être claire et lisible et
qui impose au banquier de contracter dans les conditions qui y sont définies sauf
nouvelle accord accepté par les deux cocontractants. C'est dans ce cadre que
l'article 78 de la loi consumériste marocain cite les mentions devant y être insérées et
dispose : « l'offre préalable doit :

1- Etre présentée de manière claire et lisible ,

2- Mentionner l'identité des parties et, le cas échéant, de la caution ,

3- Préciser le montant du crédit et, éventuellement, de ses fractions périodiquement


disponibles, la nature, l'objet et les modalités du contrat, y compris, le cas échant, les
conditions d'une assurance lorsqu'elle est exigée par le prêteur, ainsi que le coût
total ventilé du crédit et, s'il y a lieu, son taux effectif global ainsi que le total des
perceptions forfaitaires demandées en sus des intérêts en ventilant celles
correspondant aux frais de dossiers et celles correspondant aux frais par échéance,

4- Rappeler selon le cas les dispositions des articles 85 à 87 inclus et de l'article 108
et s'il y a lieu, des articles 91 à 99, 103 à 107, l'article 83 et celles de l'article 111.

5- Indiquer, le cas échéant, le bien ou produit, ou la prestation de service à financer ,


6- Indiquer les dispositions applicables en cas de remboursement anticipé ou de
défaillance de l'emprunteur, conformément aux dispositions de la section VI du
présent chapitre. ». Cet article cite le minimum de renseignements que doivent
figurer dans l'offre, notons que le professionnel peut ajouter d'autres mentions.

Il est par ailleurs a ajouter, que la remise de l'offre préalable au consommateur doit
être faite non seulement avant tout octroi de crédit, mais encore en cas de
modification des conditions d'un crédit précédemment accordé, notamment le cas de
changement du taux. S'agissant d'un crédit utilisable par fractions (renouvelable),
l'offre préalable n'est utilisable que pour le contrat initial. Le professionnel n'est donc
pas tenu de renouveler l'offre à chaque utilisation de crédit.
12Dahirs n° 01-11-03 du 14 rabiaa I 1432, 18 février 2011 en application de la loi
n°31-08 édictant des mesures de protection des consommateurs, B.O n°5932 du 3
joumada I en date du 07 avril 2011
13 Article 77 de la loi n°31-08 : « Toute opération de crédit visée à l'article 74 doit être précédée d'une offre
préalable de crédit écrite, de manière à ce que l'emprunteur puisse apprécier la nature et la portée de
l'engagement financier auquel il peut souscrire et les conditions d'exécution de ce contrat. Les opérations de
crédit visées à l'article 74 doivent être conclues dans les termes de l'offre préalable, remise gratuitement en
double exemplaire à l'emprunteur et, éventuellement, en un exemplaire à la caution. »

14 Aynes L., Formalisme et prévention, Paris : litec,

II- Sanctions de la violation des règles de forme :

La violation d'une règle de forme, et plus précisément en l'absence d'offre régulière


n'entraine pas ipso facto la nullité de l'acte mais généralement une amende a
l'encontre du professionnel. En effet, en vertu de l'article 187 alinéa 1er de la loi n°31-
08 : « Le prêteur qui omet de respecter les formalités prescrites aux articles 77 à 83
et de prévoir un formulaire détachable dans l'offre de crédit, en application de l'article
85, sera puni d'une amende de 6000 à 20.000 dirhams». Cependant cette peine est
trop faible pour être dissuasive. C'est pourquoi, la loi prévoit une sanction civile qui,
elle, est fortement décourageante : le contrat de crédit dépourvu des mentions
obligatoire déchoit le professionnel de son droit aux intérêts15.

C'est ainsi que le professionnel qui enfreint les conditions concernant l'offre préalable
est déchu du droit aux intérêts et l'emprunteur n'est tenu qu'au seul remboursement
du capital selon l'échéancier prévu. Il s'agit d'une sanction appropriée qui « n'est pas
la nullité de droit même relative », mais la conversion par réduction16.

Cependant la seule inscription des mentions sur l'acte écrit n'est pas suffisante pour
protéger intégralement le consentement du consommateur, en effet reste à savoir si
ce dernier a eu le temps de les lire et analyser. C'est pourquoi le législateur
consumériste a prévu un autre aspect à l'offre préalable, il s'agit de son rôle
temporel.

Sous-section deuxième : le rôle temporel de l'offre préalable

Bien qu'en possession de toutes les données objectives liées à l'opération de crédit,
le législateur a fait le constat que le consommateur débutant se laissait généralement
séduire par un professionnel qui, c'est d'ailleurs tout l'art de sa profession, sait
admirablement se montrer convainquant.

Informer correctement le consommateur sur ses droits comme sur l'objet du contrat
qu'il envisage de conclure, ne suffit pas pour qu'il donne un consentement
intègre.17 En effet, un amas d'informations sans suite, n'a aucun intérêt pour un
consommateur qui normalement a une capacité d'absorption limitée. C'est pourquoi,
le législateur s'est tourné vers le facteur temporel donnant ainsi au dit
consommateur, non pas l'assistance d'un conseiller mais celui du temps. Le temps
apparait donc comme un facteur de protection.

C'est ainsi que le banquier est obligé à maintenir les conditions citées dans l'offre et
ce pour une durée de sept jours au moins à compter de son émissions 18, laissant
donc au consommateur un temps de réflexion où il peut utilement s'interroger, sur
l'opportunité de l'opération projetée et éventuellement mettre en concurrence
plusieurs prêteurs pour
15Article 89 : « Le prêteur qui accorde un crédit sans saisir l'emprunteur d'une offre préalable satisfaisant aux
conditions fixées par les articles 77 à 83 est déchu du droit aux intérêts et l'emprunteur n'est tenu qu'au seul
remboursement du capital suivant l'échéancier prévu. Les sommes perçues au titre des intérêts, qui sont
productives d'intérêts au taux légal à compter du jour de leur versement, seront restituées par le prêteur ou
imputées sur le capital restant dû. »

16 Malaurie Ph et Aynes, L., Droit civil; 5e édition

17 Rzepecki N., Droit de la consommation et théorie générale du contrat. Les éditions PUAM.

18Article 77 de la loi n°31-08 : « [É]La remise de l'offre préalable oblige le prêteur à maintenir les conditions
qu'elle indique pendant une durée minimum de sept jours à compter de sa remise à l'emprunteur. »

déterminer le contrat le plus avantageux pour lui. De plus, ce temps de réflexion n'a
pas pour seul rôle de pondérer l'enthousiasme instantané du consommateur il est
également le moyen pour ce dernier de prendre connaissance des informations qui
lui auront préalablement été transmises par le professionnel.

Par ailleurs, dans le cas ou le professionnel n'accorde pas ce délai de réflexion au


consommateur il encourt les peines citées précédemment pat les articles 89 et 187
de la loi n° 31-08.

En outre, et vu que la temps de réflexion ne fait pas par lui-même obstacle à une
acceptation inconsidérée, le législateur a prévu dans son article 85 un délai où le
consommateur peut repentir après avoir accepté l'offre.19

En effet, et dans un délai de sept jours, le consommateur peut revenir sur son
engagement préconsentis, donnant une deuxième chance au consommateur
impatient d'être en possession du bien convoité de réfléchir une dernière fois sur
l'étendue de son engagement.

Cependant, Pour permettre l'exercice d'e la faculté de rétractation, un formulaire


détachable devra être joint à l'offre préalable. La remise de ce formulaire détachable
est obligatoire pour le professionnel sous peine d'amende 20. Ajoutons que l'absence
de formulaire permet au consommateur de demander la nullité du contrat.
Le législateur marocain a prévu par la suite dans son article 85 alinéa 4 que:
«L'emprunteur est tenu, en cas de rétractation, de déposer le formulaire contre
récépissé comportant le cachet et la signature du prêteur».

Chapitre deuxième : Les obligations, les responsabilités et les incidents liés à


l'exécution du contrat

Comme tout engagement librement consenti, la formation du contrat de crédit produit


des effets a plusieurs niveaux, notamment la responsabilité contractuelle des parties
qui peut être engagée en cas de mauvaise exécution ou d'inexécution totale ou
partielle des obligations nées du dit contrat.

C'est dans cette optique que la responsabilité du banquier commence là où cesse


l'exercice normal de son activité qui est principalement financière, et peut donc
engager sa responsabilité à l'occasion de l'accomplissement de telle ou telle
opération de crédit, peu importe les spécificités propre de chaque opération et peut
importe la technique de financement usitée. Ce concours financier se traduit par la
formation d'un contrat de prêt qui requiert un formalisme faisant de lui un contrat
consensuel qui se forme par l'acceptation d'une offre ; ce qui n'est pas sans
conséquence sur les obligations qui en découlent tant pour le banquier que pour
l'emprunteur.
19Article 85 de la loi n°31-08 : « [...] Toutefois, l'emprunteur peut, dans un délai de
sept jours à compter de son acceptation de l'offre, revenir sur son engagement [...] »
20 Article 187 de la loi n°31-08 : « Le prêteur qui omet de respecter les formalités prescrites aux articles 77 à 83
et de prévoir un formulaire détachable dans l'offre de crédit, en application de l'article 85, sera puni d'une amende
de 6000 à 20.000 DH... »

Nous allons donc essayer d'exposer quelques obligations et responsabilités


découlant de la formation du contrat de crédit (section 1) pour ensuite nous retourner
vers les incidents pouvant découler de la mauvaise exécution de celui-ci (section 2).

Section première : les obligations et responsabilités


des parties

Les obligations et responsabilité en matière bancaire sont nombreuses, cependant et


vu l'orientation du sujet que nous traitons, nous allons nous contenter d'avancer que
celles étroitement liées au banquier dispensateur de crédit (sous-section 1) et celles
du client emprunteur (sous-section 2).

Sous-section Première : responsabilités et obligations du banquier dispensateur de


crédit

La responsabilité du prêteur, souvent banquier, sera engagée sur le terrain


contractuel, ou délictuel. Ce régime de responsabilité de droit commun s'applique
tant pour les personnes morales, que les personnes physiques, professionnelles ou
non.
Dans cette présente section, nous allons dans un premier lieu différencier entre la
responsabilité pour octroi ou rupture abusif de crédit, et dans un second analyser les
obligations issues de la remise de l'offre de crédit.

I- La responsabilité lors de l'octroi ou la rupture abusifs de crédit

La responsabilité du banquier distributeur de crédit est généralement appréhendée à


travers plusieurs arrêts jurisprudentiels, ceci est dû à un déficit majeur du droit positif
en la matière qui n'a pas suivi l'évolution connue par les techniques de crédit. Certes,
les règles générales du DOC prévues en la matière ne sont pas absolument
surannées, mais pour le moins, elles demeurent sommaires.

Cependant, devant l'inexistence d'un véritable système jurisprudentiel, publié et


unifié qui aurait pu permettre une analyse concrète et actualisée des obligations
spécifiques du banquier distributeur de crédit, force est de recourir pour analyser
cette responsabilité, moins à la jurisprudence qu'aux règles du DOC et au contenu
pratique des contrats de crédit.

Bien que paradoxale, la situation du professionnel de banque présente quelques


particularités. Nous allons dans ce cadre analyser sa responsabilité lorsqu'il rompt
son crédit mais encore lorsqu'il accorde un crédit trop facilement.

1- la responsabilité liée à la rupture de crédit :

Le principe générale c'est qu'il n'ya point de droit au crédit. Nul ne peut donc en vertu
de ce principe forcer un banquier à accorder son concours contre son gré. Le refus
de crédit ne peut alors engendrer ni la responsabilité contractuelle ni la
responsabilité délictuelle du banquier.

On peut donc exclure du champ de responsabilité le refus légitime puisqu'il se


produit avant la formation du contrat, ce qui n'est pas le cas de la rupture, qui au
contraire, intervient après puisqu'elle exige qu'un concours ait déjà été accordé.

Cependant, pour qualifier la rupture d'abusive, elle droit intervenir alors que la
situation financière de la personne morale ou physique n'est pas irrémédiablement
compromise, si celle-ci n'a pas commis de faute grave, ou si certaines formes ne
sont pas respectées.

Ainsi, et afin de limiter le pouvoir du prêteur et d'éviter tout abus de droit, la réduction
ou l'interruption du concours du banquier ne pourra valablement intervenir que sur
notification écrite et à l'expiration d'un délai de préavis21 ainsi que la réunion des
conditions précédemment citées. A défaut, il peut être tenu pour responsable de la
défaillance de son client pour avoir brusquement « coupé les vivres ». 22 Par ailleurs
et au sens de la loi édictant les mesures de protection du consommateur, toute
clause est réputée non écrite lorsqu'elle autorise le fournisseur à mettre fin sans un
préavis raisonnable à un contrat à durée indéterminée, sauf en cas de motif grave. 23

Qu'en est-il alors si la banque opère une rupture abusive ?


Tout d'abord il est à préciser que l'action en responsabilité peut être intentée par
l'emprunteur bénéficiaire à titre principal du concours ou par toute personne ayant
souffert par la dite rupture intempestive, et ce sur la base des principes de la
responsabilité civile édictée par les dispositions des articles 77 et 78 du D.O.C. 24 et
qui engagent la responsabilité du professionnel qui a manqué de prudence et de
diligence.

Le juge ayant jugé la rupture abusive, va donc ordonner le rétablissement du


concours. Toutes les opérations en débit rejetées, dans la limite du découvert
antérieurement autorisé, pourront donc être recomptabilisées.

Ce maintien du découvert sur le compte qui s'impose ainsi au banquier est une «
mesure de remise en état » destinée à « faire cesser un trouble manifestement illicite
»25. Cependant la responsabilité du banquier ne peut être retenue si la rupture est
sans aucune proportion avec le dommage.

Enfin et comme tout principe a ses exceptions, la rupture abusive de crédit en


connait une multitude. En effet il existe des exceptions d'origines légales -respect
des conditions posées

21 Article 525 du code de commerce : « L'ouverture de crédit à durée illimitée,


expresse ou tacite, ne peut être résiliée ou réduite que sur notification écrite et à
l'expiration d'un délai fixé lors de l'ouverture de crédit, ce

délai ne peut être inférieur à 60 jours. »


22
Routier Richard, Obligations et responsabilités du banquier, 3 ème édition Dalloz

23 Article 18 de la loi n°31-08 édictant les mesures de protection du consommateur

24Article 77 du DOC : « Tout fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause sciemment et
volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage, lorsqu'il est
établi que ce fait en est la cause directe. Toute stipulation contraire est sans effet. »

Article 78 du DOC : « Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu'il


a causé, non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette
faute en est la cause directe. Toute stipulation contraire est sans effet. La faute
consiste, soit à omettre ce qu'on était tenu de faire, soit à faire ce dont on était tenu
de s'abstenir, sans intention de causer un dommage »
25
CPC Français, art. 809, al. 1er et 873, al 1er

par l'article 525 du code de commerce26, conventionnelles -volonté des parties- et


même purement prétoriennes, où la rupture brutale n'engagera pas la responsabilité
du banquier.

2- la responsabilité pour crédit inconsidéré :

Le crédit inconsidéré est la limite opposée à celle d'une rupture intempestive.


L'activité du banquier devient avec celle-ci un art particulièrement difficile puisqu'il
devra impérativement s'exercer entre ces deux bornes.27 En général, le crédit
inconsidéré du banquier va en fait principalement prendre, soit la forme d'une
incitation à l'endettement ou d'une irréflexion.

Par ailleurs, et vu l'énorme carence législative et jurisprudentielle marocaine en la


matière, on s'est trouvé dans l'obligation de recourir à la jurisprudence française afin
de mieux cerner les conditions nécessaires pour déterminer la responsabilité du
banquier en la matière. En effet, Les tribunaux français déterminent l'octroi abusif de
crédit en tenant compte de trois éléments objectifs et d'un élément subjectif.

Les trois éléments objectifs qui sont liés les uns aux autres, visent à démontrer le
caractère inopportun de l'octroi de crédit et son ultime objectif, l'accroissement de
l'insuffisance d'actif.

> Le premier élément objectif pris en considération d'où sont déduits les deux autres
éléments objectifs est la situation de l'entreprise ; celle ci doit être irrémédiablement
compromise au moment où le crédit a été consenti. Par contre, il n'apparaît pas de
faute pour favoriser un redressement présentant des chances raisonnables de
succès, au moment de l'octroi ou au moment du maintien des crédits ;

> Le deuxième élément objectif pris en considération est l'incapacité de l'entreprise


de rembourser le crédit consenti par ses propres forces d'exploitation. Exemple :
consentir un crédit alors que l'entreprise est en liquidation judiciaire. Ainsi, l'utilité de
la constatation de ce second élément objectif a pour objet non seulement de mettre
en relief le caractère inopportun, voire insensé de l'octroi du crédit, mais également
de démontrer la carence et l'imprudence du banquier.

> Le troisième élément objectif pris en considération est la conséquence naturelle


des précédents, il s'agit de l'accroissement de l'insuffisance d'actif engendrée par
l'octroi de nouveaux crédits. L'exigence de ce troisième élément objectif vise à
démonter que le but ultime atteint par l'octroi de ce crédit inopportun consiste dans
l'aggravation du passif de l'entreprise qui se traduit par un accroissement de
l'insuffisance d'actif disponible.

> L'élément subjectif quant a lui consiste dans la connaissance par le banquier des
trois éléments objectifs au moment où il a consenti le crédit. L'utilité de la
constatation de cet élément subjectif par le tribunal vise à démonter le caractère
abusif du crédit puisqu'il a été consenti en connaissance de causse par le banquier.

Ainsi la mise en jeu de cette responsabilité exige l'existence d'une faute qui a causé
un préjudice à autrui et d'un lien de causalité entre la faute et le préjudice.

26 Article 525 du code de commerce : « [...]Qu'elle soit à durée limitée ou illimitée,


l'établissement bancaire peut y mettre fin sans délai en cas de cessation notoire de
paiements du bénéficiaire ou de faute lourde commise à l'égard dudit établissement
ou dans l'utilisation du crédit [...] »
27 Routier Richard, Obligations et responsabilités du banquier, Dalloz 2011

Concernant la qualité pour agir, et vu que principalement, la faute peut être commise
au préjudice des tiers qui auront été leurrés par l'apparente solvabilité du débiteur,
l'action visant à obtenir réparation de la poursuite d'activité peut être intentée par
n'importe qui sous réserve naturellement qu'il ait intérêt à agir.28 Cependant, le droit
dérogatoire des procédures de redressement et liquidation judiciaire modifie toutefois
sensiblement l'exercice de l'action en responsabilité pour crédit abusif. En effet,
puisque aux termes de l'article 642 du code de commerce « Sous réserve des droits
reconnus aux contrôleurs, le syndic a seul qualité pour agir au nom et dans l'intérêt
des créanciers », un créancier ne pourra pas engager directement d'action contre le
banquier.

II - Les principales obligations du banquier lors de l'octroi du


crédit :

Comme précédemment signalé, le banquier en raison de sa fonction économique


n'est obligé d'accorder le crédit dès qu'on le lui demande. Celui-ci doit au préalable
vérifier si au vu de ses revenus, l'emprunteur sera en mesure de rembourser le prêt
sans se trouver en difficulté. Il devra, dans le cas contraire, en aviser le débiteur, et,
éventuellement, lui refuser le prêt.

C'est dans cette optique que nous allons traiter les trois principales obligations du
banquier dispensateur de crédit à l'égard du client et qui sont : L'obligation de la mise
a la disposition des fond (1), l'obligation d'information et de conseil (2) ainsi que celle
de mise en garde (3).

1- La mise à disposition des fonds :

La première obligation du banquier est le respect de l'objet de l'engagement qu'il a


consenti. En effet, ce dernier doit remettre les fonds promis au client dès
l'acceptation de l'offre préalable. Cependant, dans la pratique, la banque s'abstient
de remettre les fonds qu'après écoulement du délai de rétractation.

La mise à disposition de fond peut par ailleurs, revêtir trois caractères :

> Elle peut être immédiate : Dans les cas ou le décaissement qu'implique l'opération
de crédit est contemporain à sa conclusion et n'est pas subordonné à aucun acte
postérieur. Cette catégorie d'opération est appelée crédits avec mobilisation de
créances. On peut citer notamment l'escompte29, et le factoring30. La mise à
disposition immédiate comporte aussi des crédits sans mobilisation de créances, on
cite notamment le crédit classique et le crédit-bail.

> Elle peut être future : Dans le cas d'une promesse de crédit que l'on peut définir
comme l'engagement du banquier à accorder ultérieurement un crédit à son client.
On cite à titre d'exemple : l'ouverture de crédit31 et l'épargne-logement.32

28 Article 1er du code de procédure civile : « Ne peuvent ester en justice que ceux
qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leurs droits... »

29 : Opération de crédit à court terme par laquelle des effets sont transférés au
banquier qui, en contre partie, procède à leur paiement immédiat, sous déduction
des intérêts et commissions;
30 Technique par laquelle, le client, appelé adhérent ou fournisseur, transmet ses créances à une société
d'affacturage, dénommé factor ou affacteur qui moyennant rémunération se charge d'en opérer le recouvrement,
d'en garantir la bonne fin même en cas de défaillance du débiteur et de régler par anticipation tout ou partie des
créances transférées.

31Par celle-ci, le banquier s'engage à consentir une opération de crédit déterminée,


reconnaissant ainsi à son client une option dont la durée lui permettra d'obtenir le
crédit promis.

> Elle peut être éventuelle .


· Ici, le banquier s'engage seulement à procéder à cette mise à disposition si le client
est défaillant. On parle généralement de crédit par signature. 33

Par ailleurs, l'affectation des fonds en matière bancaire est un élément d'appréciation
du risque. De ce fait, lorsqu'elle est précisée -crédit affecté-, le banquier doit
contrôler son emploi afin de vérifier si sa destination est respectée ou non. Par
conséquent, en cas d'utilisation autre que celle consenti, le banquier se trouve dans
la possibilité de refuser la remise des fonds et procéder a la résiliation du contrat
sans pour autant engager sa responsabilité.

2- L'Obligation d'information et le devoir de conseil .


·

L'information constitue une donnée essentielle du droit bancaire. C'est pourquoi, la


banque sollicitée aux fins d'ouvrir un crédit, se trouve et en vertu de l'article 1 er de la
loi 31-0834 obligée d'informer le client sur l'opération, ses caractéristiques et si besoin
est, de lui donner des conseils appropriés.

Dans ce cadre, la délivrance d'une mauvaise information, en matière de crédit, peut


être éminemment préjudiciable. Même en dehors de l'information légalement exigée.
On note toutefois que l'information n'est pas imposée dans tous les cas. Si le client
est lui-même un professionnel averti, il lui sera plus difficile de reprocher à la banque
d'avoir manqué à son obligation d'information que si c'est un amateur.

Dans tous les cas, le devoir d'information et de conseil est limité par le devoir de non-
ingérence du banquier dans les affaires de son client à qui il n'a pas à se substituer.
De ce fait, « le client ne saurait reprocher au banquier prêteur de lui avoir consenti un
crédit ne correspondant pas à ses besoins ou à ses capacités ».35

Par ailleurs, le législateur, la jurisprudence ainsi que la doctrine n'ont pas manqués
de souligner l'impérativité d'informer le client de quelques données qui lui sont
fondamentales et ce que ce soit a la phase précontractuelle que contractuelle.

On retrouve en premier lieu, l'obligation de mentionner le taux effectif global (T.E.G


ci-après). En effet, la loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du
consommateur impose au banquier de mentionner le T.E.G dans tout écrit constatant
un contrat de prêt.36
32 Contrat permettant au souscripteur d'obtenir un prêt à l'issue d'une période pendant laquelle celui-ci a épargné.
33Un crédit par signature est l'engagement pris par une banque de mettre des fonds
à disposition de son client ou d'intervenir financièrement en cas de défaillance de
celui-ci.

Il permet à une entreprise de sécuriser ses financements, d'exercer son activité, de


différer ses paiements, de les éviter ou d'accélérer ses rentrées de fonds.
34Article 1er de la loi 31-08 : « Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en
mesure de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service [É] et lui fournir les
renseignements susceptibles de lui permettre de faire un choix rationnel compte tenu de ses besoins et de ses
moyens. »

35 Routier Richard, Obligations et responsabilités du banquier, Dalloz 2011

36
Article 143 de la loi 31-08 : « Le taux effectif global défini à l'article 142 doit être
mentionné dans tout écrit constatant un contrat de crédit régi par le présent titre. »

Dans le même ordre d'idées, le banquier est obligé de communiquer et ce par écrit
ou sur un support durable, les informations nécessaires à la comparaison de
différentes offres pour permettre au client, compte tenu de ses préférences,
d'appréhender clairement l'étendue de son engagement. La liste et le contenu des
informations devant figurer dans la fiche d'informations à fournir pour chaque offre de
crédit, ainsi que les conditions de sa présentation, sont réglementées par l'article 78
de la loi n° 31-08.

En outre, la règle générale est que le banquier est tenu et ce dès le premier
manquement de l'emprunteur à son obligation de rembourser de l'informer des
risques qu'il encourt. A savoir, que le prêteur pourra exiger le remboursement
immédiat du capital restant. 37

Le prêteur est par ailleurs tenu, au moins une fois par an, de porter à la
connaissance de l'emprunteur et ce en caractère lisible, sur la première page du
document qui lui est adressé, le montant du capital restant à rembourser du crédit à
la consommation.

La doctrine vient par la suite mettre à la charge du banquier de communiquer aussi à


son client les simples inconvénients que présenterait le crédit offert au regard de sa
situation connue de la banque. Notamment, si à l'évidence d'autres solutions sont
plus avantageuses. Le banquier à ainsi l'obligation « d'éclairer » son client lors de la
souscription de chacun des crédits. C'est l'un des multiples aspects que revêt
l'obligation de conseil. En effet et selon Sophie Dion 38, informer ne signifie pas
conseiller le client. L'information porte sur les conditions du service sollicité alors que
le conseil concerne l'opportunité de celui-ci.

On remarque alors que l'obligation de conseil se traduit essentiellement par une


obligation de mise en garde.

3- Le devoir de mise en garde :

Selon certains auteurs, l'obligation de mise en garde est envisagée comme « un


conseil négatif : un conseil de ne pas faire, accompagné de l'explication des dangers
ou simplement des inconvénients encourus si ce conseil n'est pas suivi »39. Ce
devoir de mise en garde est indissociable avec le moment de formation du contrat,
c'est-à-dire que c'est au moment de cette formation et avant le consentement de
l'emprunteur qu'une mise en garde présente une utilité pour ce dernier.

Par ailleurs, la jurisprudence admet que la responsabilité du banquier ne peut être


engagée pour un risque qui n'était par perceptible au moment de la conclusion du
contrat ou si le client lui même est un professionnel. Ce devoir est alors sous tendu
par deux obligations principales et qui sont : l'obligation de s'informer sur les
capacités financières de l'emprunteur d'une part, et lorsque celles-ci son insuffisantes
voire simplement trop juste au regard des charges du prêt, celle de l'alerter sur les
risques encourus, d'autre part.

Une obligation dérivée de ces deux obligations principales est aussi à remarquer :
celle imposant au banquier de consentir à l'emprunteur un crédit adapté.

Par ailleurs, la forme de la mise en garde est importante puisque c'est généralement
au banquier professionnel a qui incombe la charge de la preuve. C'est pourquoi en
pratique, le banquier aménage généralement une preuve écrite.
37 Article 104 de la loi 31-08

38Dans « L'obligation d'information et de conseil du banquier à l'égard des


personnes aux revenus modestes » volume 58, numéro 3
39M. Fabre-Magnan, De l'obligation d'information dans les contrats. Essai d'une théorie, préf. J. Ghestin, LGDJ,
1992, n°477

Dans tous les cas, pour être jugée efficace, la mise en garde doit être précise,
complète, adaptée à son destinataire, et personnalisée. Ces éléments s'apprécient
au cas par cas, en fonction de chaque client.

Sous- Section Deuxième : Obligations inhérentes à l'emprunteur

Le contrat de crédit un est un contrat synallagmatique consensuel où la cause de


l'obligation d'un contractant est l'obligation de l'autre, et réciproquement.

En effet, si le banquier est dans l'obligation de mettre les fonds consenti par lui à
l'autre partie contractante, de lui en assurer la jouissance paisible dans la limite des
dispositions contractuelles et de lui porter conseil toutes les fois où la situation
l'exige, l'emprunteur se trouve obligé de lui remettre une contrepartie. Cette première
obligation ressort donc de la définition même du crédit qui le défini comme un service
à titre onéreux. En effet le contrat de prêt met à la charge du client d'honorer son
engagement en remboursant le prêt qui lui est consenti majoré de la rémunération du
professionnel comme stipulé dans le contrat.

Cependant, le banquier ne peut consentir le dit prêt sans qu'il soit couvert par une
sureté lui garantissant son remboursement en cas de défaillance de son client. Cette
sureté prise par le dit banquier ne sera exercée qu'éventuellement puisque si le
débiteur principal paye à l'échéance, la sureté ne sera pas appelée.
I- L'obligation de payer le prix :

Le remboursement du crédit majoré de la rémunération du banquier est l'objet de


l'obligation de l'emprunteur et consiste au paiement selon les modalités prévues au
contrat d'une somme d'argent en contrepartie des fonds qui lui ont été octroyés et ne
peut alors avoir lieu que lorsque tous les fonds ont été versés.

Aux termes des articles 77 et suivants de la loi édictant les mesures de protection du
consommateur, ce sont les parties au contrat de crédit qui fixent librement la date de
l'échéance des paiements d'où possibilité et selon l'article 78 d'anticiper cette date.

En pratique, le remboursement du crédit peut revêtir différentes modalités :

> Il peut être échelonné : le remboursement du crédit suit un plan d'amortissement -


chaque mensualité comporte une partie de capital et une partie d'intérêts. Les
premières mensualités comportent un maximum d'intérêts. Au fur et à mesure, la
partie du capital amorti augmente et la partie des intérêts diminue- ;

> Il peut être anticipé et ce selon les modalités prévues au contrat ;

> Il peut être in fine : Il s'effectue en une seule fois, à la fin du contrat. Pendant le
contrat, vous ne payez en principe que les intérêts et l'assurance, ou parfois que
l'assurance.

La somme due à chaque échéance est dénommée « mensualité ». Elle se compose :


de l'amortissement du capital emprunté et du montant des intérêts calculés sur le
capital restant

dû. S'y ajoute une cotisation d'assurance si celle-ci a été souscrite auprès de la
banque prêteuse.

Cependant, en cas de difficultés de remboursement, l'emprunteur est dans


l'obligation d'avertir sa banque en vue de ne pas tomber sous les dispositions
régissant la défaillance de l'emprunteur et exiger le remboursement totale
immédiat.40

II- La mise à la disposition des garanties :

L'un des plus gros risques que comporte l'activité bancaire, est celui de ne pas être
payé par son client débiteur. De ce fait, la banque cherche généralement à atténuer
ce risque en demandant à ses clients des garanties ou sûretés.

Cependant, outre la recherche de sécurité qui est une préoccupation légitime de tout
dispensateur de crédit, la demande de garanties par les établissements de crédit
répond aux contraintes résultant des normes prudentielles de gestion auxquelles
ceux-ci sont soumis. Le type de sûreté demandé est choisi en fonction des
caractéristiques du financement sollicité.
On va alors distinguer par les garanties un sous ensemble dénommé « les suretés »
qui sont les suretés réelles (1) et les suretés personnelles (2)

1- les suretés et garanties réelles :

Les suretés réelles sont celles qui portent sur des biens du débiteur. On présentera
successivement les suretés réelles immobilières (A) puis les suretés réelles
mobilières (B)

A- Les suretés réelles immobilières :

La sureté immobilière par excellence est l'hypothèque (a), mais l'antichrèse mieux
connue sous le nom de gage peut également constituer une garantie efficace du
crédit consenti (b).

a- L'hypothèque

L'hypothèque est un droit défini par l'article 157 du dahir du 2 juin 1915 fixant la
législation applicable aux immeubles immatriculés comme un étant un droit réel
immobilier sur les immeubles affectés à l'acquittement d'une obligation.

L'hypothèque permet alors au banquier qui a procédé à son inscription de faire saisir
l'immeuble et de se payer en priorité sur le prix de l'adjudication de l'immeuble en cas
d'inexécution de l'obligation de remboursement.

En pratique, l'hypothèque -conventionnelle- est fréquemment utilisée non seulement


lorsque le crédit a pour objet la construction ou l'acquisition d'un bien immobilier,
mais également comme garantie des crédits longue durée.
40 Article 104 de la loi consumériste

Par ailleurs, l'hypothèque consentie au banquier dispensateur de crédit doit être faite
au gré des parties soit par acte authentique ou par écrit sous-seing privé. Ce dit acte
doit mentionner la somme garantie en capital, le nom, le numéro du titre foncier, la
situation des immeubles spécialement affectés et ce à peine de nullité.

Pour ce qui est des effets postérieurs à sa constitution, l'hypothèque permet au


débiteur de continuer d'exercer certains droits sur son immeuble hypothéqué. Il peut
administrer son bien, jouir de ses fruits et même en disposer mais le créancier peut
prendre des mesures préventives pour empêcher le dépérissement éventuel de son
droit. Le créancier impayé peut procéder à la réalisation de l'hypothèque et dispose
d'un droit de préférence, d'un droit de suite, et du droit de se faire attribuer
l'immeuble.

Enfin, on retrouve une multitude de causes d'extinctions de l'hypothèque. Elle peut


s'éteindre par l'extinction de l'obligation principale, par la renonciation du créancier,
par la péremption de l'inscription, par sa radiation, par la purge de l'hypothèque -à
savoir le paiement des créanciers hypothécaires-, par la perte du bien et enfin par la
main levée amiable ou judiciaire ayant autorité de la chose jugée.
b- Le gage immobilier

Anciennement appelé antichrèse, le gage immobilier est défini comme l'affectation


d'un immeuble en garantie d'une obligation emportant dépossession du constituant et
est prévu par les articles 100 à 107 du dahir du 2 juin 1915 fixant la législation
applicable aux immeubles immatriculés. Il s'agit, contrairement à l'hypothèque, d'une
sureté immobilière par laquelle le débiteur remet à son créancier la possession d'un
immeuble qui lui appartient.

L'article 100 du même dahir dispose que le gage ne peut être établit que par écrit,
que celui-ci n'est valable que pour une période déterminée et que le titre en
constatant l'existence est inscriptible sur le titre foncier.

Les effets résultant de la constitution d'un gage ne sont pas les mêmes que ceux de
l'hypothèque. En effet, le constituant du gage étant dépossédé du bien, le créancier
titulaire du gage immobilier obtient un droit de jouissance, d'administration et de
rétention sur l'immeuble. Toutefois, le créancier est dans l'obligation -s'il n'en est
autrement convenu-, de payer les contributions et les charges annuelles de
l'immeuble qu'il tient en gage. Il doit également, sous peine de dommages et intérêts,
pourvoir à l'entretien et aux réparations utiles et nécessaires de celui-ci, sauf à
prélever sur les fruits toutes les dépenses relatives à ces divers objets.41

Enfin le créancier doit restituer l'immeuble après règlement total de la dette, mais le
débiteur ne peut exiger la restitution avant son acquittement total de la dite dette. Les
causes d'extinctions son par ailleurs les mêmes que celles prévues pour
l'hypothèque.

B- Les suretés réelles mobilières :

Dans la pratique, toutes les formes de suretés mobilières sont utilisées comme
garantie des crédits bancaires. Nous présenterons ci-après le gage (a) et le
nantissement (b).

a- le gage :
41 Article 102 du dahir du 2 juin 1915.

le gage est une convention par laquelle le constituant accorde à un créancier le droit
de se faire payer par préférence à ses autres créanciers sur un bien mobilier ou un
ensemble de biens mobiliers corporels, présents ou futurs. En vertu de l'article 1184
du Dahir des obligations et des contrats, le gage confère au créancier le droit de
retenir la chose engagée jusqu'à parfait acquittement de la dette et de la vendre si
l'obligation n'est pas acquittée.

Par ailleurs, et en vertu de l'article 1186, on peut donner en gage du numéraire, des
titres au porteur, des choses fongibles, pourvu qu'ils soient remis sous enveloppe
fermée. Les conditions de formation d'un contrat de gage sont les mêmes que pour
tout contrat, avec toutefois l'obligation de la remise effective de la chose qui en est
l'objet.
Le créancier gagiste dispose par ailleurs d'importants droits sur le bien mobilier
corporel. Tout d'abord, il détient le droit de rétention qui lui permet de retenir le bien
jusqu'à paiement effectif de la dette. Ensuite il dispose du droit de se faire payer sur
le prix de vente de l'objet remis en gage, par préférence aux autres créanciers, il peut
alors soit demander la vente de l'objet soit que le bien lui demeure en paiement.
Enfin, le créancier est tenu à une obligation de conservation et de restitution. S'il ne
satisfait pas cette obligation, il s'expose à des dommages et intérêts.

Dans la pratique bancaire, deux régimes particuliers de gage sont usités. On


retrouve dans un premier temps le gage qui accompagne très souvent l'achat d'un
véhicule automobile à crédit qui est alors gagé au profit de l'établissement de crédit.
Et dans un second, le gage sur les stocks qui permet de garantir tout crédit consenti
par un établissement de crédit à une personne morale de droit privé ou à une
personne physique dans l'exercice de son activité professionnelle. Il est par
conséquent destiné à faciliter le financement des biens professionnels.

En ce qui concerne l'extinction du gage, celui-ci peut s'éteindre par voie accessoire
ou par voie principale. Le gage disparait ainsi avec la créance garantie dont il est
l'accessoire. D'autre part, il peut aussi disparaitre soit par la restitution volontaire du
bien par le créancier, qui vaut renonciation à la sureté, soit par la déchéance du
terme de la dette garantie, soit enfin la perte du bien donné en gage.

b- le nantissement :

Une grande partie des actifs détenus par les entreprises comme par les particuliers
est de nature incorporelle. Il est dès lors naturel que ces actifs puissent être offerts
en garantie du crédit accordé par un établissement de crédit.42 La garantie dans ce
cas prend la forme d'un nantissement, qui peut être défini par l'article 1170 43 du DOC
comme l'affectation d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble de bien meubles
incorporels à la garantie d'une obligation.

Le nantissement peut porter sur tout ce qui est valablement vendu et peut porter sur
des créances présentes ou futures. Par ailleurs, et en dehors des nantissements
prévus par le dahir des obligations et des contrats, il existe d'autres nantissements
prévus par des textes spéciaux. On peut citer par exemple le nantissement du fonds
de commerce prévu par les articles 336 et suivants de la loi n°15-95 formant code de
commerce.
42 Yves Gérard, droit bancaire, RB édition

43 Article 1170 du DOC : « Le nantissement est un contrat par lequel le débiteur, ou un tiers agissant dans son
intérêt, affecte une chose mobilière ou immobilière ou un droit incorporel à la garantie d'une obligation, et confère
au créancier le droit de se payer sur cette chose, par préférence à tous autres créanciers, au cas où le débiteur
manquerait à le satisfaire. »

La rédaction d'un écrit pour la constitution du nantissement est obligatoire et ce à


peine de nullité. Cet acte doit comporter une désignation des créances garanties et
des créances nanties. Il doit par ailleurs satisfaire les conditions nécessaires pour la
validité d'une obligation posées par le DOC dans son article 2 et peut être consenti
par le débiteur lui même ou par un tiers s'il satisfait les conditions énumérées à
l'article 117344 du même code.
2- les suretés personnelles et autres garanties .
·

Les sûretés personnelles sont des engagements de personnes physiques ou


morales afin de garantir une obligation contractée par une autre personne physique
ou morale. La sureté personnelle la plus courante est incontestablement le
cautionnement. Toutefois les établissements de crédits peuvent utiliser d'autres
formes de garanties.

A- Le cautionnement .
·

Le cautionnement est un contrat unilatéral par lequel une personne, dénommée la


caution, s'oblige envers le créancier à satisfaire à l'obligation du débiteur, si celui-ci
n'y satisfait pas lui-même. Le cautionnement est régi par les articles 1117 à 1160 du
Dahir des obligations et contrats. La caution peut être fournie par la banque et
constitue alors une opération de crédit par signature au sens de l'article 3 de la loi
bancaire45. Mais ce sont essentiellement ici les hypothèses où l'établissement de
crédit exige un engagement de caution afin de garantir la dette de l'emprunteur qui
retiendront l'attention.

Le cautionnement n'est qu'un engagement accessoire et la caution ne sera tenue


que si l'obligation principale n'est pas exécutée par le débiteur.

Il en résulte que le cautionnement ne peut porter que sur une obligation valable
préexistante46, que la caution ne peut être tenue au-delà de l'engagement du
débiteur principal sauf stipulation contraire47 et qu'elle peut opposer aux créanciers
les exceptions qui appartiennent au débiteur principal. 48

La caution doit être consciente de son engagement et s'engager en toute


connaissance de cause et satisfaire toutes les conditions de formation du contrat
posées par l'article 2 du dahir des obligations et des contrats. Par ailleurs, l'objet de
cette obligation est la dette principale du débiteur et rien que la dette. L'obligation
principale -la dette- ne doit pas être nulle ou illicite. En outre et en dehors des
conditions générales régissant tous les contrats, un consentement exprès est exigé
de la caution en raison de l'importance de son engagement.

En matière de crédit bancaire, un formalisme est imposé par la loi soit pour éclairer le
consentement de la caution, soit pour faciliter la conclusion des contrats équilibrés.
L'article 77 de la loi n°31-08 impose la remise de l'offre de contrat de crédit avant la
conclusion d'un
44 Article 1173 du DOC : « Le nantissement de la chose d'autrui est valable : 1° Si le maître y consent ou le ratifie
; lorsque la chose est grevée d'un droit au profit d'un tiers, le consentement de ce dernier est également requis ;
2° Au cas où le constituant a acquis postérieurement la propriété de la chose. Si le maître ne consent au
nantissement que jusqu'à concurrence d'une somme déterminée ou sous certaines conditions, le nantissement
ne vaut que jusqu'à concurrence de cette somme ou sous les réserves exprimées par le propriétaire de la chose.
Le nantissement n'a aucun effet si le maître refuse son consentement. »

45 Article 3 de la loi 103-12 : « Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une
personne [É] ou prend dans l'intérêt d'une autre personne un engagement par signature sous forme d'aval, de
cautionnement ou de toute autre garantie... »

46 Article 1120 du DOC

47 Article 1128 du DOC

48 Article 1140 du DOC

cautionnement consenti pour un crédit à la consommation. Dans ce même ordre


d'idées, la même loi et dans son article 144 impose a la caution de précéder sa
signature de la mention manuscrite suivante, et uniquement de celle-ci :

« En me portant caution de ......, à concurrence de la somme de ...... couvrant le


paiement du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou « intérêts de
retard et pour la durée de ......, je m'engage à rembourser au prêteur les sommes
dues sur mes revenus et mes biens si ...... n'y satisfait pas lui-même ».

Par ailleurs, le créancier professionnel est dans l'obligation d'informer régulièrement


la caution afin que celle-ci ne perde pas de vue la nature et la portée de son
engagement. Elle doit aussi et en vertu de l'article 146 de la loi édictant les mesures
de protection des consommateurs être informée par le prêteur de la défaillance du
débiteur principal dès le premier incident de paiement.

L'extinction de l'obligation de cautionnement intervient avec la nullité ou l'extinction


de l'obligation principale, ou par les même causes conduisant a l'extinction de toute
obligation et ce indépendamment de l'obligation principale. Enfin le décès de la
caution n'entraine pas extinction de l'obligation qui est simplement transmise aux
héritiers49.

B- La lettre d'intention

A mi-chemin des garanties à première demande et des engagements de caution, les


lettres d'intention occupent une place originale dans le domaine des sûretés du
crédit. La lettre d'intention (ou lettre de patronage ou lettre de confort) est définie
comme l'engagement de faire ou de ne pas faire ayant pour objet le soutien apporté
à un débiteur dans l'exécution de son obligation envers le créancier. C'est une
pratique fréquente de la vie des affaires, notamment entre société mère et filiale, afin
de faciliter l'octroi d'un concours bancaire ou la signature d'un contrat.

En principe, la lettre d'intention ne doit pas être confondue avec le cautionnement.


En effet, l'émetteur de la lettre d'intention ne s'engage pas à se substituer au débiteur
et à verser une somme d'argent au créancier mais uniquement à respecter les
obligations souscrites vis-à-vis du débiteur.

Généralement, c'est à la phase de négociation d'un crédit, matérialisée par une


promesse de crédit, qu'une banque et une entreprise (la filiale d'un groupe) peuvent
convenir de l'utilisation de la lettre de confort comme la forme ou l'une des formes de
garantie du crédit à octroyer.
Section deuxième : Les incidents liés à l'exécution du
contrat

Dans la pratique, les opérations de crédit suscitent de multiples incidents pouvant


mener à une inexécution du contrat de crédit. Ces incidents peuvent être liés, soit au
comportement de la clientèle soit à celui des établissements de crédit.

Vu que les incidents liés au comportement des établissements de crédits sont


principalement du fait de la responsabilité du banquier traitée plus haut, nous allons
nous contenter d'analyser la défaillance du débiteur (sous-section première) et la
situation du banquier vis-à-vis de l'entreprise en difficulté (sous section deuxième).
49 Articles 1150,1151 et 1160 du DOC.

Sous-section première : La défaillance de l'emprunteur

Le temps, la promesse et la confiance qui sous-tendent l'acte de crédit « couvent »


un risque majeur : le risque de non remboursement, appelé également risque
d'insolvabilité de l'emprunteur.50 Ce risque est inhérent à toute opération de crédit et
le banquier doit nécessairement l'évaluer avant de décider de la suite à donner à la
demande de financement.

La loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur, considère


comme défaillant l'emprunteur qui n'a pas payé trois mensualités successives après
leur échéance et qui n'a pas répondu à la mise en demeure qui lui a été adressée.

C'est dans ce cadre que le banquier peut exiger le remboursement immédiat du


capital restant dû, majoré des intérêts échus mais non payés, ce remboursement
peut être cependant accompagné par le paiement d'indemnités de retard. Par
ailleurs, l'article 110 de la loi 31-08, autorise le créancier de réclamer le
remboursement sur justification, des frais dû qui lui auront été occasionnés par cette
défaillance, à l'exclusion de tout remboursement forfaitaire des frais de
recouvrement. Cependant la déchéance du terme ne peut être déclarée acquise pour
le créancier sans la délivrance d'une mise en demeure, qui précise le délai dont
dispose le débiteur pour y faire obstacle.

Les actions liées à cette dite demande de paiement doivent être engagées devant le
tribunal dont relève le domicile ou le lieu de résidence de l'emprunteur dans les deux
ans de l'événement qui leur a donné naissance à peine de forclusion du droit de
réclamer des intérêts de retard. Cependant Si le défaut de paiement des échéances
résulte d'un licenciement ou d'une situation sociale imprévisible, l'action en paiement
ne peut être formée qu'après opération de médiation.

C'est dans ce cadre que la jurisprudence marocaine considère la situation de


surendettement des particuliers qui est caractérisée par l'impossibilité manifeste pour
le dit débiteur de bonne foi de faire face à l'ensemble de ses dettes non
professionnelles exigibles et à échoir. C'est dans ce sens que l'article 149 de la loi
consumériste51, et 243 du DOC52 permettent au juge de prendre des mesures en
faveur des débiteurs qui ont des difficultés financières. Ce dernier peut en effet,
compte tenu de la situation du débiteur et considération des besoins financiers
suspendre le paiement des mensualités. Cette ordonnance peut décider que, durant
le délai de grâce, les sommes dues ne produiront point d'intérêts.

La décision du juge, qui peut subordonner ces mesures à l'accomplissement par le


débiteur d'actes propres à faciliter ou à garantir le paiement de la dette, suspend les
procédures.

Cependant, le législateur n'a pas omis de protéger le professionnel, en effet et en


plus du droit de résolution, celui-ci dispose du droit de rétention et celui de
revendication et ce notamment en matière de vente à crédit.

Le droit de rétention fait l'objet de nombreuses dispositions du DOC : articles 291 et


suivants et articles 504 et suivants. Aux termes de l'alinéa deuxième de l'article
504, « Le vendeur qui
50 Sabathier Sophie, Droit du crédit, édition Ellipses 2007

51 Article 149 de la loi n°31-08 : «[...] l'exécution des obligations du débiteur peut être, notamment en cas de
licenciement ou de situation social imprévisible, suspendue par ordonnance du président du tribunal compétent.
L'ordonnance peut décider que, durant le délai de grâce, les sommes dues ne produiront point intérêt [...] »

52 Article 243 du DOC : « [...] Les juges peuvent néanmoins, en considération de la position du débiteur, et en
usant de ce pouvoir avec une grande réserve, accorder des délais modérés pour le paiement, et surseoir à
l'exécution des poursuites, toutes choses demeurant en état. »

n'a pas accordé de terme pour le paiement n'est pas tenu de délivrer la chose, si
l'acheteur n'offre d'en payer le prix contre la remise de la chose ». Non tenu de
délivrer, il peut donc retenir.53 Mais à la condition qu'il n'ait pas « accordé de terme
pour le paiement », c'est-à-dire qu'il ait vendu au comptant. Si bien que la vente à
crédit se traduit par une perte du droit de rétention. Cependant il existe des
exceptions énumérées par l'article 50754, à savoir : la faillite, la déconfiture de
l'acheteur ou la diminution des suretés qu'il avait données pour le paiement.

La revendication quant à elle est le pouvoir du vendeur impayé, bien que s'étant
dépouillé de la chose vendue, dispose du moyen de la récupérer en la réclamant par
voie de justice, cependant ce droit est limité par les dispositions de l'article 582 du
DOC.55

Donc force est de constaté que le droit de résolution est le droit le plus usé par les
professionnels en cas de défaillance de l'acheteur, en effet le vendeur impayé peut
par voie judiciaire demander la résolution du contrat et la restitution de son bien.

Ce droit a et à plusieurs reprises été confirmé par les juridictions du royaume qui
arrêtent a chaque fois que la défaillance de l'emprunteur entraine la résolution du
contrat, la restitution du bien et enfin sa vente aux enchères publiques. 56

Sous-section deuxième: la situation du banquier vis-à-vis de l'entreprise en


difficulté

La défaillance d'un débiteur peut avoir de fâcheuses conséquences sur l'équilibre


financier de la banque prêteuse. Pour poursuivre ses activités, elle doit en effet
reconstituer ses liquidités en recourant à un endettement supplémentaire par le biais
du marché monétaire ou du découvert auprès de Bank Al-Maghreb à un taux
souvent supérieur au taux du crédit initialement consenti.

C'est dans ce cadre que le législateur marocain a essayé de mettre en place une
procédure équilibrée qui puisse garantir les droits corollaires des débiteurs et des
créanciers des entreprises en difficultés. En effet, c'est dans cette optique que le
code de commerce57 prévoit pour les entreprises qui connaissent des difficultés une
série de procédures tant au niveau amiables que collectives.

Nous allons donc succinctement analyser la procédure de règlement amiable (I) et


celle de redressement et de liquidation judiciaire (II) sans pour autant nous éloigner
des effets que ces dites procédures engendrent à l'égard des créanciers.
53 Mekouar Mohammed Ali, la vente à crédit des véhicules automobiles, Dar el Kitab

54Article 507 du DOC : Le vendeur n'est pas tenu de délivrer la chose vendue, quand même il aurait accordé un
délai pour le paiement : 1° Si, depuis la vente, l'acheteur est tombé en déconfiture ; 2° S'il était déjà en faillite au
moment de la vente à l'insu du vendeur ; 3° S'il a diminué les sûretés qu'il avait données pour le paiement, de
manière que le vendeur se trouve en danger de perdre le prix.

55 Article 582 du DOC : Le vendeur qui n'a pas accordé de délai peut aussi, à défaut de paiement du prix,
revendiquer les choses mobilières qui se trouvent au pouvoir de l'acheteur, ou en arrêter la vente. L'action en
revendication n'est pas recevable après quinze jours, à partir de la remise de la chose à l'acheteur. La
revendication a lieu même si la chose vendue a été incorporée à une chose immobilière, et à l'encontre de tous
tiers ayant des droits sur l'immeuble. La revendication en cas de faillite est régie par les dispositions spéciales à
la faillite.

56 Arrêts : tribunal de commerce de Marrakech, dossier n° 119/1/2002, ordre n° 169 ;


tribunal de commerce de Fès, dossier n°227/2000/3, ordre n° 251/200/3
57 Livre 5 de la loi n°15-95 formant code de commerce.

I- le règlement amiable :

Le règlement amiable est un dispositif souple et confidentiel qui est justifié par
l'impératif de ne pas ruiner le crédit de l'entreprise et ne pas inquiéter ces partenaires
en officialisant ces difficultés. Son objectif réside dans la volonté de rechercher un
acte entre l'entreprise et ses principaux créanciers avant l'ouverture de la procédure
de redressement ou de liquidation judiciaire. Par ailleurs, il est a noter a titre indicatif
que l'appellation de règlement amiable a été substituer en France par celle de
conciliation a travers la loi du 26 juillet 2005 qui a sans doute voulu donner un signe
de rupture avec l'idée de « règlement des dettes ». L'avant projet de reforme du livre
V du code de commerce va dans ce sens en substituant à la notion de règlement
amiable celle de conciliation.

La procédure de règlement amiable58 ou de conciliation en France conduit à la


conclusion d'un accord entre le débiteur et ses créanciers. Seuls ceux qui le
souhaitent y participent et seront tenus par cet accord.

En conséquence, le banquier est libre d'y participer ou non. S'il n'y participe pas,
l'accord ne porte pas atteinte à ses droits. C'est d'ailleurs la une condition de son
homologation par le juge59. En revanche, s'il y participe (cette participation n'est pas
sans conséquence puisque, l'accord homologué suspend pendant la durée de son
exécution, toute action en justice, toute poursuite individuelle tant sur les meubles
que sur les immeubles du débiteur dans le but d'obtenir le paiement des créances
qui en font l'objet et suspend les délais impartis aux

créanciers à peine de déchéance ou de résolution des droits afférents à ces


créanciers)60 il peut accorder des délais de paiement ou des remises de dettes. Ces
mesures doivent permettre de régler les difficultés de l'entreprise.

Cependant dans la pratique marocaine, cette procédure est très peu usitée. En effet,
à la consultation du registre du bureau de l'ordre de paiement du tribunal de
commerce de Casablanca qui relate le nombre de dossiers ayant été soumis au
président du tribunal pour l'ouverture d'une procédure de règlement amiable, le
nombre de dossiers ayant été réglé par un accord amiable et le nombre de dossiers
qui ont nécessités l'intervention de la chambre de conseil, on remarque un nombre
très réduit des affaires ayant bénéficiés de cette procédure. L'échec de
déclenchement de cette procédure est expliqué par le président du dit bureau par un
retard de la notification de la situation de l'entreprise au président du tribunal, qui
selon lui plus de 70% des sociétés sont déjà en cessation de paiement au moment
de sa mise en information ce qui n'est pas conforme aux conditions requises par
l'article 550 du code de commerce.

C'est dans ce cadre que nous allons vous exposer un petit tableau étalant les
statistiques de recours a la dite procédure 61:
58
Article 550 du code de commerce

59Article 556 du code de commerce : « Lorsqu'un accord est conclu avec tous les créanciers, il est homologué
par le président du tribunal et déposé au greffe. Si un accord est conclu avec les principaux créanciers, le
président du tribunal peut également l'homologuer et accorder au débiteur les délais de paiement prévus par les
textes en vigueur pour les créances non incluses dans l'accord. ».

60 Article 558 du code de commerce

61 Statistiques relevées directement du registre établit au près du tribunal de commerce de Casablanca

Années Nombre de dossiers Nombre réglés a Nombre soumis à la

l'amiable chambre du conseil

2009 03 00 03
2010 02 2 Arrangements 00
internes62
2011 06 1 Arrangements 01
internes
2012 07 00 07
2013 02 00 02
2014 00 00 00
2015 16 4 (Alliance) + 11

1 (Marina d'or)

Par ailleurs, la question se pose de savoir si le banquier pourra être tenu


responsable de soutien abusif du débiteur en cas de redressement ou de liquidation
judiciaire ?

La réponse est en principe négative, en effet, les créanciers ne peuvent être tenus
pour responsables des préjudices subis du fait des concours consentis, sauf les cas
de fraude, d'immixtion caractérisée dans la gestion du débiteur ou si les garanties
prises en contrepartie de ces concours sont disproportionnées à ceux-ci.

II- Le redressement et la liquidation judiciaire :

Les procédures collectives63 affectant les débiteurs altèrent la situation du banquier


dispensateur de crédit. Leur examen conduit à insister d'une part, sur le sort des
crédits en cours (A) d'autre part, sur la distinction des crédits antérieurs et
postérieurs au jugement d'ouverture de la procédure (B) et enfin sur la participation
des banquiers aux comités des créanciers (C)

A- L'intervention du jugement d'ouverture n'entraine pas la résiliation des crédits en


cours : le syndic peut en demander la continuation conformément aux dispositions de
l'article 573 du code de commerce.64
62En ce qui concerne les trois affaires de 2010 et 2011 réglées sur le plan interne, il nous a été rapporté que le
problème était relatif a un désaccord entre les associés, qui ont finalement et ce sur le plan interne préférés
résoudre leurs différent et ainsi sauvegarder la société par une cession de parts sociales.

63 Les articles 657 (interdiction du paiement des créances antérieures), 571 (continuation des contrats en cours)
; 575 (droit de priorité des créances postérieures), 653 (poursuites individuelles), 659 (arrêt du cours d'intérêt),
sont applicables tant pour le redressement que pour la liquidation judiciaire.

64 Article 573 du code de commerce : « Le syndic a seul la faculté d'exiger


l'exécution des contrats en cours en fournissant la prestation promise au
cocontractant de l'entreprise. Le contrat est résilié de plein droit après mise en
demeure adressée au syndic et restée plus d'un mois sans réponse. »

B- Les crédits consentis postérieurement au jugement d'ouverture, pendant la


période d'observation, bénéficient des dispositions de l'article 657 du code de
commerce, en particulier de la règle du paiement à l'échéance et du privilège
reconnu en cas de défaut de paiement. Les crédits consentis antérieurement au
jugement d'ouverture subissent, quant à eux, toutes les contraintes imposées par le
code de commerce : nécessité de déclarer les créances, interruption ou interdiction
des poursuites individuelles et l'interdiction de paiements, arrêt du cours des intérêts
légaux et conventionnels, ainsi que de tous intérêts de retard de majoration.

Le sort des créances du banquier, à l'issue de la période d'observation, dépend de la


solution retenue et de l'importance du patrimoine du débiteur.
Par ailleurs, le jugement d'ouverture de la liquidation judiciaire rend exigible les
créances non échues. Cette exigibilité anticipée des créances à terme se produit
exclusivement à l'égard du débiteur et en résulte que cette conséquence ne
s'applique ni à ses codébiteurs solidaires ni à ses cautions

C- L'établissement de crédit peut être désigné ou autorisé si c'est son souhait par le
juge commissaire à faire partie des trois contrôleurs chargés d'assurer la surveillance
de leurs intérêts. La mission de ces derniers consiste dans l'assistance du syndic
dans ses fonctions et le juge commissaire dans ses attributions de surveillance et de
l'administration de l'entreprise, ils ont par ailleurs, le droit de prendre connaissance
de tous les documents transmis au syndic et doivent rendre compte aux autres
créanciers de l'accomplissement de leur mission à chaque étape de leur procédure.

La négociation des clauses et conditions dans un contrat de crédit est exceptionnelle


parce que la règle générale dans la pratique est l'adhésion par les clients à des
contrats préétablis par la

TITRE DEUXIEME : Typologie et caractère onéreux du


contrat de crédit

L'économie marocaine nécessite un secteur bancaire efficient qui puisse jouer un


véritable moteur de financement pour les entreprises et accompagner leur processus
de restructuration et d'amélioration de leur compétitivité surtout dans cette ère de
globalisation et d'ouverture des marchés, où les entreprises marocaines seront
soumises a une concurrence féroce et seules celles bien structurées vont survivre.
Ainsi avec le segment du leasing, les entreprises ont la possibilité d'acquérir de
nouveaux équipements pour mettre à niveau leurs installations techniques. Par
ailleurs, le développement des crédits de consommation, leur typologie diversifiée et
la facilité pour y avoir accès encourage la consommation et donc favorise la
croissance économique.

C'est devant un recours grandissant aux crédits bancaires, que le Maroc a entamé
dès le milieu des années 80 une importante réforme de son système bancaire qui a
abouti a la quasi-libération des conditions d'interventions des banques, à la levée de
l'encadrement de crédit, au décloisonnement des structures, à la promulgation en
1993 d'une loi bancaire destinée à promouvoir une concurrence saine et loyale entre
les établissements de crédit puis à la mise en place d'une nouvelle loi bancaire en
2006 qui a renforcé le statut de Bank Al-Maghreb et instauré de nouvelles règles
prudentielles pour enfin aboutir en 2014 a la promulgation de la loi n°103-12 qui vient
répondre aux insuffisances de celles qui la précèdent et ainsi accompagner le
développement du secteur tant au niveau national qu'international.

De profonds changements se sont alors accompagnés d'une admirable intégration


technologique et législative qui ont complètement modifiées la structure du système
bancaire dans son ensemble et le métier banquier, dans sa gestion, son
organisation, son fonctionnement mais aussi dans ses opération et ses relations
avec la clientèle.

Mais la réforme la plus remarquable fut l'intégration des banques participatives dans
le système bancaire marocain qui devraient être en parfaite harmonisation avec les
directives de la chariaa en matière de Riba.

Dans ce cadre nous allons présenter une classification des contrats bancaire
(chapitre premier) pour ensuite analyser le coût du crédit tant du point de vue
moderne et réglementaire que du point de vue islamique (Chapitre deuxième).

Chapitre premier : Classification des


contrats de crédit
Généralement, les contrats de crédits sont classés en fonction de la durée, selon
qu'ils sont donnés par une ou plusieurs banques, en fonction aussi que leur
destination nationale ou internationale, selon la fonction du contractant ou enfin selon
leur affectation.

banque. Cependant les clauses abusives couvrent la possibilité pour la victime


d'intenter une action judiciaire aux fins d'annulation.

En effet, l'article 15 de la loi n°31-0865, introduit dans son champ d'application les
contrats de crédit entre fournisseur et consommateur, et dans son article 1966 celle-ci
prévoit l'annulation de toute clause abusive tout en gardant en place les autres
dispositions et ce sous condition.

Enfin la pratique bancaire offre de nombreux type de contrat de crédit bancaire tel
que par exemple la convention de compte, le contrat de crédit en compte courant, le
contrat de crédit à court moyen et long terme ainsi que certains contrats spéciaux
tels que les contrats de consolidation, les contrats de consortiaux le report de
réaménagement de dette, de restructuration.

En vue de cet énorme champ de répartition, on va dans ce présent chapitre se


référer et analyser la classification entre les contrats de crédits affectés (section
première) et les contrats de crédit non affectés (section deuxième).

Section première : Les opérations de crédit affectées

Le contrat conclu entre le banquier et son client peut prévoir une affectation
particulière des fonds imposant ainsi aux parties de la respecter sous peine de
résolution du dit contrat de prêt : on parle ici de crédit affecté.

En pratique, l'existence de liens entre le contrat de prêt et le contrat qu'il a vocation à


financer soulève bien des difficultés. En effet, il n'existe en principe pas de liens entre
les deux contrats dans le droit commun: ils sont juridiquement distincts par leur
cause et leur objet et ne sont pas conclus par les mêmes contractants. Dès lors, les
événements qui affectent la validité ou l'exécution de l'un des contrats n'ont, en
principe, pas d'influence sur l'autre, sauf volonté expresse des parties.
Cependant, en vertu de l'article 91 de la même loi, le consommateur doit
préalablement et ce lors de la conclusion de l'offre préalable préciser le produit, bien
ou prestation de services objet du contrat principal et n'est tenu par la suite d'honorer
ses engagements découlant de ce contrat de crédit qu'à compter de la livraison de la
chose objet du contrat principal67.
65Article 15 de la loi n°31-08 : « Dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur, est considérée
comme abusive toute clause qui a pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat[... ]ces dispositions sont applicables
quels que soient la forme ou le support du contrat... »

66 Article 19 de la loi n°31-08 : « Sont nulles et de nul effet les clauses abusives
contenues dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur. Le contrat
restera applicable dans toutes ses autres dispositions s'il peut subsister sans la
clause abusive précitée. »

67 Article 91 de la loi n°31-08 : « [...] Les obligations de l'emprunteur ne prennent


effet qu'à compter de la livraison du produit ou du bien ou de la fourniture de la
prestation, en cas de contrat de vente ou de prestation de services à exécution
successive, l'exécution du contrat de crédit débute selon la périodicité de la livraison
et de la fourniture du service, le consommateur n'étant tenu que dans la limite du
produit ou du bien reçu ou du service dont il a bénéficié. »

En effet, le contrat de crédit est nul de plein droit si le contrat principal est résolu ou
annulé en vertu d'un jugement ayant acquis force obligatoire. Par ailleurs, et dans le
même champ d'idées, le juge des référés peut en cas de contestation relative a
l'exécution du contrat principal ordonner la suspension de l'exécution du contrat de
crédit et ce jusqu'à solution du litige.

On remarque alors que le législateur consumériste a créé un certain lien entre le


contrat de financement et le contrat principal faisant ainsi de la validité de l'un, une
condition sine qua non de validité de l'autre.

Par ailleurs, l'existence d'une multitude de types de contrats affectés nous place
dans l'incapacité de tous les traiter, ce qui nous mène à en analyser que le crédit-bail
(sous-section première) et le contrat de vente à crédit (sous-section deuxième).

Sous-section première : Le crédit-bail

« La richesse consiste bien plus dans l'usage que dans la propriété » Aristote.

Bien qu'il ne soit en vertu de l'article 3 de la loi n°103-12 qu'une opération assimilée
aux opérations de crédits, le crédit-bail ou leasing reste néanmoins une des
opérations les plus complexes et les plus techniques des opérations de crédit
affectées. En effet, le crédit-bail est un montage juridique et financier pointilleux qui
combine les règles du contrat et les techniques du mécanisme financier
d'investissement.

Apparu dans les faits au Maroc dès 1965, il obéit aujourd'hui à une réglementation
précise. En effet, Le crédit-bail est cité au code de commerce de 1996 dans ses
articles 431 à 442, qui renvoient au dahir portant loi n°1-14-193 du 24 décembre
2014 relatifs à l'exercice de l'activité des établissements de crédit et organismes
assimilés. Et il convient d'ajouter que le contrat de crédit-bail comme tout autre
contrat obéit dans ses autres aspects aux règles du droit commun(DOC).

Le crédit-bail, mieux connu sous le nom de " leasing " est l'opération où une société
financière (le crédit-bailleur) met un meuble ou immeuble à la disposition d'une
entreprise pour une période déterminée, contre paiement d'une redevance
périodique. Au terme du contrat, l'entreprise bénéficiaire a généralement le choix
entre plusieurs options : soit restituer le bien, soit l'acquérir pour un montant défini
lors de la conclusion du contrat, soit renouveler le contrat à des conditions le plus
souvent moins coûteuses.

Afin de mieux comprendre le fonctionnement et d'appréhender la nature juridique du


crédit-bail il y lieu de présenter les schémas usuels des opérations pratiquées sur le
marché marocain et d'étudier à la fois son régime juridique légal défini par la loi et
son régime juridique contractuel découlant de la convention de crédit-bail.

I- La pratique du crédit-bail sur le marché marocain :

La pratique marocaine du crédit bail ne recouvre pas l'ensemble des opérations de


leasing exploitées dans les grands pays économiques. En effet le marché marocain
offre deux types de produits :

· Le crédit bail mobilier

· Le crédit bail immobilier

1- le crédit-bail mobilier :

Le crédit-bail mobilier met en relation trois parties, à savoir le fournisseur, le bailleur


et le preneur et porte sur tout type de matériel comme les machines, les véhicules
professionnels, le matériel informatique...

Le concept de base de cette opération est assez simple : à la demande d'un


intéressé appelé le preneur, une société de crédit-bail, après étude et agrément de
cette demande, acquiert le matériel auprès du fournisseur désigné par le preneur à
qui elle cède l'usage pour un temps déterminé.

Le fournisseur est librement choisi par le preneur, puis le bailleur achète, selon les
spécifications du preneur, le bien pour le mettre à la disposition de ce dernier dans le
cadre du contrat de crédit-bail.

Le bailleur reste alors propriétaire juridique du bien loué et reçoit des loyers du
preneur pour un montant fixé et pour une durée déterminée et irrévocable.

A l'issue de la période irrévocable du contrat, le preneur dispose des options


suivantes : - Se libérer de toute obligation au titre du contrat en remettant le bien au
bailleur ;
- Acquérir le bien pour le montant de la valeur résiduelle telle qu'elle a été définie
initialement dans les conditions particulières du contrat ;

- Demander une prorogation du contrat contre un loyer calculé sur la valeur


résiduelle.

2- le crédit-bail immobilier :

Tout comme le crédit-bail mobilier, le leasing immobilier met également en relation


trois parties à savoir le crédit-bailleur, le fournisseur et le preneur et peut porter sur
les bâtiments et entrepôts, les magasins et centres commerciaux, les hôtels etc...
mais peut à la différence du crédit-bail mobilier être d'une durée supérieure à 20 ans.

Il peut être défini comme toute opération de location de biens immobiliers à usage
professionnel, achetés par le propriétaire ou construits pour son compte qui, quelle
que soit sa qualification, permet au locataire de devenir propriétaire de tout ou partie
des biens loués au plus tard à l'expiration du bail.68
68
Article 431 de la loi n15-95 formant code de commerce

Par ailleurs, le crédit-bail immobilier est destinée à toutes les entreprises, quel que
soit leur secteur d'activité, assujetties à l'impôt sur les sociétés (IS), aux bénéfices
industriels et commerciaux (BIC), aux bénéfices non commerciaux (BNC), aux
bénéfices agricoles (BA).

Pendant la durée du contrat, l'entreprise locataire doit assumer les différentes


charges de l'immeuble (entretien, assurance, impôts, etc.)

Enfin, l'entreprise bénéficiaire, peut et compte tenu de la durée des contrats de


crédit-bail immobilier, conduite à céder à un tiers , avant le terme du contrat,
l'immeuble dont elle n'a plus usage.

II- Analyse du cadre législatif du crédit-bail au Maroc :

L'évolution des besoins infrastructurels et l'amélioration des ressources de


productivité ont poussés les entreprises marocaines à recourir de plus en plus au
crédit-bail. La propagation croissante à cette opération a alors poussé le législateur à
mettre en place un dispositif sain et équilibré dans le but de protéger les droits
corollaires des parties au contrat.

C'est dans cette optique que la loi bancaire (1), le code de commerce (2) et la
jurisprudence (3) ont apportés leur soutien à l'encadrement d'une opération qui a été
pendant longtemps régie que par le droit commun.

1- Apports des lois bancaires :

Jusqu'à la promulgation de la loi bancaire n° 1-93-147 du 6 juillet 1993 relative à


l'exercice de l'activité des établissements de crédit et de leur contrôle, aucun texte
législatif ne régissait le crédit-bail au Maroc.
Cette loi assimile les opérations de crédit-bail à des opérations de crédit et considère
les sociétés de crédit-bail comme des établissements de crédit. Elle institue des
conditions d'exercice de l'activité du crédit-bail, et fixe un cadre institutionnel, un
cadre prudentiel et un cadre de contrôle.

Par la suite, la loi de 1993 a été abrogée et remplacée par la loi bancaire du 14
février 2006 qui a son tour a été abrogée et remplacée par celle du 24 décembre
2014 qui a révisé la définition du crédit-bail en étendant son champ d'intervention.

Elle précise par la suite que le crédit-bail mobilier peut être destiné à un usage non
professionnel et étend l'activité du crédit-bail aux opérations de location simple et aux
opérations de location de fonds de commerce.69

2- Apports de la loi 15-95 formant code de commerce :

Les articles 431, 432 et 433 de cette loi définissent le régime légal du crédit-bail en
reprenant pratiquement les termes de la loi française du 2 juillet 1966.

Les articles 436 à 440 instituent quant a eux une publicité juridique des opérations de
crédit-bail mobilier.
69 Article 4 de la loi 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.

A- les caractères substantiels du crédit-bail .


·

A la lecture de l'article 431 du code de commerce il ressort de la définition avancée


par le législateur que le crédit-bail est un contrat de location avec promesse de vente
à un prix convenu à une date fixée et tenant compte des loyers déjà payés et conclu
par un établissement de crédit.

Trois critères nous permettent donc d'identifier une opération de crédit-bail mobilier :

- La nature des biens ; - L'option d'achat ;

- Et enfin le fait que le bailleur ait le statut d'établissement de crédit.

L'article 433 quant à lui énonce que lors de la conclusion du contrat de crédit-bail, les
conditions dans lesquels ce dit contrat doit être réalisé ainsi que les conditions de
son renouvellement doivent être précisé et ce sous peine de nullité. En outre, et en
plus des conditions précitées le contrat doit prévoir les modalités de règlement à
l'amiable des différents pouvant surgir entre les cocontractants.

Ces conditions et ces modalités de règlement à l'amiable ne sont pas réglementées


par la loi. Elles sont donc librement déterminées entre les parties contractantes dans
la convention de crédit-bail.

B- la publicité juridique des contrats de crédit-bail .


·
En plus de la définition légale, la législation sur le crédit-bail a institué une publicité
juridique des contrats de crédit-bail permettant l'identification des parties et des biens
baillés. Cette condition de publicité varie selon qu'il s'agisse d'un contrat de crédit-
bail mobilier ou immobilier.

Dans le premier cas, l'article 436 dispose que « la publicité se fait à la requête de
l'entreprise de crédit-bail, sur un registre spécial ouvert à cet effet, au greffe qui tient
le registre de commerce ». Dans le second, et en vertu de l'article 441 du code de
commerce, la publicité se fait auprès de la conservation foncière du lieu de situation
du bien immeuble concerné.

En outre, il est à préciser que si les formalités de publicité n'ont pas été effectuées,
l'entreprise de crédit bail ne peut opposer au créancier ses droits sauf si elle établit
que les intéressés avaient eu connaissance de ces dits droits.

Enfin et pour ce qui est du crédit-bail immobilier qui n'a pas fait l'objet d'inscription à
la conservation foncière il n'est pas opposable aux tiers.

3- La jurisprudence marocaine vis-à-vis du crédit-bail .


·

Dans les débuts du crédit-bail au Maroc, la formule était pratiquement inconnue, au


sein des tribunaux qui assimilaient le crédit-bail tantôt à une location, tantôt a une
vente à tempérament et condamnaient les locataires à honorer les effets impayés
correspondant aux loyers sans prononcer la restitution du matériel.

En effet, les tribunaux jugeaient souvent en se basant sur le droit cambiaire 70, le droit
de propriété du bailleur était alors controversé et son opposabilité aux tiers n'a pas
été reconnue ce qui avait des conséquences néfastes sur le bailleur qui trouvait du
mal à récupérer son matériel en cas d'inexécution des termes du contrat.

Néanmoins, on arrive à déceler et ce depuis les années 90, une certaine évolution
intéressante dans les décisions des différentes juridictions du royaume.

Les tribunaux tendent à consacrer de plus en plus nettement la spécificité du crédit-


bail en confirmant le droit de propriété du bailleur71.

C'est ainsi que la promulgation de la loi du 1er Août 1996 régissant le crédit-bail a
levé toute équivoque : Le droit de propriété du bailleur a été expressément reconnu
et l'opposabilité de ce droit de propriété aux tiers est depuis définitivement acquise
lorsque les formalités de publicité sont convenablement accomplies.

La promulgation de cette loi accompagnée des éclaircissements sur les différents


aspects de l'opération de crédit-bail donna alors naissance à une jurisprudence en la
matière. C'est dans cette optique que celle-ci vint combler quelques lacunes
législatives en posant les bases mêmes du sort du contrat de crédit-bail en cas
d'inexécution suite à une déclaration de liquidation judiciaire du locataire. L'arrêt de la
cour de cassation est résumé comme suit : « La liquidation judiciaire du locataire n'a
aucun effet sur sa capacité commerciale dans la mesure où le bailleur peut l'assigner
en justice pour restituer son bien loué en cas de non paiement des loyers échus.
L'article 435 du CC dispose qu'en cas de d'inexécution par le preneur de ses
obligations contractuelles relatives au paiement des redevances de crédit-bail
devenues exigibles, le président du tribunal statuant en référé est compétent pour
prononcer la restitution de l'immeuble au vu du constat de non paiement. Le recours
à la procédure prévue à l'alinéa 1er du présent article ne peut intervenir qu'après
épuisement des modalités de règlement à l'amiable des différends prévues à l'article
433 du CC. Il est à noter que ce qui est valable pour les immeubles est aussi valable
pour les meubles. Par conséquent, et dans la mesure où ledit contrat ne prévoit pas
un arrangement à l'amiable, le juge des référés demeure compétent pour ordonner la
restitution du bien objet de location, après avoir constaté la réalisation de la condition
résolutoire stipulée dans le contrat de crédit-bail »72.

Par ailleurs, dans un autre arrêt, la cour de cassation confirme la résolution de plein
droit du contrat en cas de non paiement et affirme : « Les conditions générales des
conventions de crédit-bail immobilier énoncent expressément qu'à défaut de
paiement d'une échéance le contrat est résolu de plein droit de sorte que les
échéances même non échues sont exigibles de plein droit » 73.

Dans le même ordre d'idées on retrouve un autre arrêt de la même cour qui dispose
que « Le crédit-bail portant sur un véhicule permet au propriétaire, en cas de non
paiement par le locataire des échéances dues, de saisir le juge des référés à l'effet
de constater la résiliation de plein droit du contrat de crédit-bail et d'ordonner la
restitution du véhicule »74.
70 Le droit cambiaire est l'ensemble des règles applicables aux effets de commerce.

71Ordonnance en référé 92/994 du 04 Août 1993 du président du tribunal de première instance de Casablanca
(wafabail contre delta).

72 Arrêt n° 659 du 21 juin 2006, Dossier numéro : 111/3/1/2005

73 Arrêt n°4659 du 05/10/2005

74 Arrêt n°821 du 13/03/2005

III- Analyse de la convention de crédit-bail :

Tout comme l'offre préalable précédemment exposée, la convention de crédit-bail a


pour objet de définir les relations du banquier et de son client. Elle indique
notamment la nature, les modalités et les conditions du crédit. On peut alors dire que
la convention de crédit bail consiste dans l'aménagement contractuel entre les
parties de façon a ce que l'objectif du bailleur est d'amortir et de rentabiliser le capital
investi en toute quiétude et celui du preneur qui est de disposer de toute la liberté
dans le choix et l'usage du bien loué.

Le contrat de crédit-bail comporte deux parties :

> Les conditions particulières qui sont spécifiques à l'opération conclue


> Les conditions générales préétablies qui sont applicables à toutes les opérations
de crédit-bail

Il est à signaler qu'après avoir analysé d'une façon théorique ces deux parties (A) et
(B), un exemple de la convention de crédit-bail75 vous sera présenté dans
les Annexes.76

1- Les conditions particulières :

Les conditions particulières précisent les modalités propres à chaque opération


conclue. Elles comportent :

1 Identité du preneur 6 Lieu et date de livraison


2 Identification du matériel 7 Prix d'achat hors taxes et TTC
3 Désignation du fournisseur 8 Montant et périodicité des loyers hors taxes

et TTC
4 Identité du fournisseur 9 Montant de la valeur résiduelle (option
d'achat)
5 Lieu d'utilisation 10 Autres conditions particulières (dépôt
initial, assurance etc.)

2- les conditions générales :

Les modalités d'intervention des sociétés de crédit-bail au Maroc sont uniformisées


par l'usage de conditions générales semblables établies dans le cadre de l'article
23077 de la loi formant code des obligations et des contrats consacrant le principe de
l'autonomie de la volonté des parties.

Les parties sont libres d'aménager leurs rapports contractuels à leur guise à
condition de respecter les règles de droit d'ordre public. Cependant dans la pratique,
les sociétés de crédit-bail profitent de leur position prépondérante et accumulent les
stipulations dérogatoires au droit commun pour préserver leurs intérêts.
75 Fourni par Questor Financial Corporation : établissement de crédit-bail canadien

76 Annexes n°2

77 Article 230 du DOC : Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
faites, et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi »

Dans les conditions générales des contrats de toutes les sociétés de crédit-bail on
trouve un ensemble de clauses assurant leur protection contre les risques qui ne
sont pas de leur compétence. Nous allons en exposer les plus usités :

> La propriété matérielle .


· Il est stipulé que le matériel reste la propriété exclusive du bailleur. Le locataire ne
peut ni le céder, ni le donner en gage ni le sous-louer.
> Utilisation et entretien du matériel .
· Pendant toute cette durée, le locataire doit respecter les lois et règlements en
vigueur ainsi que les usages de la profession et doit utiliser le matériel dans les
conditions normales en suivant les indications du fournisseur. Le locataire doit
maintenir constamment le matériel en bon état d'entretien et de fonctionnement et
effectuer à ses frais, toute réparation nécessaire par dérogation aux dispositions de
l'article 63878 de la loi formant code des obligations et contrats.

> Choix du matériel .


· Le choix du matériel et du fournisseur sont librement décidés par le locataire qui
seul assume la responsabilité de son choix.

> Assurance- responsabilité .


· A partir du jour de la livraison du matériel et jusqu'au terme du contrat , le locataire
en sa qualité de gardien détenteur du matériel loué, est seul responsable notamment
au sens de l'article 88 de la loi formant code des obligations et contrats 79, de tous
dommages occasionnés du fait du matériel loué quelle qu'en soit la cause et de tous
dommages frappant le matériel loué quelle qu'en soit la cause. A ce titre, le locataire
s'engage à souscrire une police d'assurances couvrant sa responsabilité civile
illimitée et garantissant le matériel, valeur à neuf, contre tous risques notamment
incendie, vol, inondation, bris, explosion, foudre...

Sous-section deuxième : la vente à crédit

L'étude à laquelle nous venons de nous livrer dans la sous section précédente ne
doit pas faire oublier que le crédit a la consommation prend des formes juridiques
multiples, et que la grande distinction faite par les juristes entre les crédits affectés et
les crédits non affectés ne permet pas d'appréhender l'ensemble des techniques
juridiques qui mettent une personne en possession d'un bien payable par la suite.80

Par ailleurs, et en plus de l'expression de vente à crédit, on entend souvent parler de


la vente à tempérament. De nos jours cette expression -la vente a tempérament-
tombe en désuétude. Mais pouvons nous affirmer que ces deux notions sont
synonymes ?
78 Article 638 du DOC : « Le locateur est tenu de livrer la chose et ses accessoires et de les entretenir, pendant
la durée du contrat, en état de servir à leur destination, selon la nature des choses louées, sauf les stipulations
des parties et, dans le cas de location d'immeubles, les menues réparations qui seraient à la charge du preneur
d'après l'usage local. Si le locateur est en demeure d'accomplir les réparations dont il est chargé, le preneur peut
l'y contraindre judiciairement : à défaut par le locateur de les accomplir, il peut se faire autoriser par justice à les
faire exécuter lui-même et à les retenir sur le prix. »

79Article 88 du DOC : « Chacun doit répondre du dommage causé par les choses qu'il a sous sa garde, lorsqu'il
est justifié que ces choses sont la cause directe du dommage [É] »

80AYNES Laurent, Le contrat de financement : Etude comparative et prospective du


crédit bancaire, Edition Juris-classeur

La plupart des auteurs s'accordent pour penser que la vente à crédit est celle où le
vendeur consent un délai a l'acheteur, après lui avoir livré les marchandises, pour en
acquitter le prix. Il y a vente a tempérament ou à terme lorsque le prix, stipulé
payable à terme, doit être réglé par fractions périodiques déterminées et
régulièrement espacés dans le temps.81

La vente à tempérament apparait ainsi comme une espèce perfectionnée de vente a


crédit. Cela n'a pas empêché l'expression « vente à tempérament » de tomber en
désuétude.

Nous allons dans un premier temps nous livrer au cadre juridique de ce type de
crédit (I) pour ensuite analyser le dénouement de cette opération (II).

I- Le cadre juridique de la vente a crédit .


·

De moins en moins, la vision du dahir des obligations et des contrats selon laquelle
le contrat consensuel se forme entre deux parties placées sur un pied d'égalité n'est
admise sans restrictions. Les parties sont souvent soumises à un statut qui peut
avoir une incidence sur le contrat 82; jusqu'à une époque récente, en matière de
vente à crédit, seuls les professionnels apparaissaient soumis à un tel statut: le
vendeur est en effet en général un commerçant, et le prêteur une banque ou un
établissement financier; ces statuts sont créateurs de droits et d'obligations, dans la
mesure où ils prévoient des règles destinées à garantir la bonne marche de la
profession (par exemple les règles d'accès à la profession bancaire, ou
d'assainissement des professions commerciales).

Pourtant, le législateur a tenu en outre à créer, en face de ces professionnels, une


catégorie nouvelle, celle des consommateurs à laquelle est rattaché désormais
l'acheteur à crédit. Il apparaît donc indispensable, avant toute étude de préciser le
statut auquel sont soumises les parties à la vente à crédit, dans la mesure où le
contrat ne peut être séparé de ceux qui le signent.

C'est dans ce même esprit que le législateur cherche de plus en plus à réglementer
les pourparlers qui précèdent immédiatement la formation du contrat, qui à sa
conclusion produit des effets pouvant mener a des difficultés d'exécution.

1- Les parties au contrat de vente à crédit .


·

Le contrat ne constitue pas un acte isolé et exceptionnel, c'est un des éléments de la


vie des individus ou des personnes morales.83 Pour le vendeur ou le préteur le
contrat s'insère dans un cadre professionnel général soumis au statut de
commerçant. Tandis que pour l'acheteur, un nouveau statut a du lui être octroyé,
celui de consommateur.

A- L'acheteur .
·

La protection du consommateur est un sujet d'actualité : depuis plusieurs années,


des textes législatifs et réglementaires en grand nombre sont intervenus pour la
renforcer ; ce n'est qu'avec la promulgation de la loi 31-0884 en 2011 qu'on a pu
affirmer qu'un droit du consommateur constitue désormais une nouvelle branche
autonome du droit.
81 Escarra et Rault, Principes de droit commercial.,

82 Ivainer, Le contrat moderne face à la prolifération du statut des personnes : J.C.P. 77, éd. G,I

83 Falleti Francois, La vente a crédit des biens de consommation, LITEC

84 Dahir n°1-11-03 du 14 Rabii I 1432 (18 février 2011) Edictant des mesures de
protection du consommateur.

La définition du consommateur s'avère néanmoins malaisée. En effet de nombreuses


définitions ont pourtant été avancées, nous rappelons certaines d'entre elles.

C'est ainsi que, pour le professeur Hémard, « le consommateur est en principe celui
qui achète des produits ou se fait fournir des services pour son usage personnel, qu'il
soit ou non commerçant, et non pas pour les besoins de son entreprise.» 85

On a également proposé de dire que le consommateur « est l'acquéreur non


professionnel de biens de consommation destinés a son usage personnel » 86, ou
encore « le client utilisateur de services et acheteur de produits destinés à satisfaire
ses propres besoins et ceux des personnes à sa charge »87. On a fait observer que
toutes ces définitions faisaient à tort référence à un consommateur cocontractant,
alors que le droit de la consommation vise en réalité à assurer la protection de tout
utilisateur.

Dans cette thèse la loi n°31-08 et dans son deuxième article dispose que « On
entend par consommateur toute personne physique ou morale qui acquiert ou utilise
pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens ou
services qui sont destinés à son usage personnel ou familial ». Le consommateur
sujet du droit de la consommation est alors la personne physique considérée en tant
qu'utilisateur final d'un bien ou d'un service à des fins personnelles.

Toutes ces définitions, pour utiles et exactes qu'elles soient, laissent transparaitre la
difficulté qu'il y a à cerner la notion de consommateur pour la rendre utilisable sur le
plan juridique.

B- Le prêteur :

C'est au début du 20ème siècle avec l'apparition de la vente à crédit qu'une catégorie
d'établissements financiers spécialisés ont vu le jour, cependant l'énorme recours du
consommateur a la vente à crédit poussa les banques à s'intéresser a ce type de
contrat, à tel point qu'une certaine concurrence s'est instaurée entre ces deux
grandes catégories de prêteurs.

Les pouvoirs publics, conscients de l'importance des activités de ces organismes, ont
très vite tenu à réglementer leur statut afin d'obtenir le maximum de garanties quant
à leur sérieux et d'avoir d'avantage prise sur eux. Nous rechercherons donc le statut
des banques et des établissements financiers.

a- Les banques :

La banque est une espèce particulière d'une catégorie plus large qu'on appelle
l'établissement de crédit, ce sont des entreprises qui accomplissent à titre de
profession habituelle les opérations de banque avec leurs ressources propre mais
aussi et surtout avec les fonds reçus du public sous forme de dépôt ou autrement.
Ainsi les banques sont seules à pouvoir être habilitées à recevoir du public des fonds
à vue ou d'un terme égal ou inférieur à 2 ans.

Par ailleurs, les articles 34 et suivants de la loi bancaire énumèrent une série de
conditions relatives à l'accès à la profession bancaire. En effet, Pour pouvoir exercer
l'activité bancaire les établissements de crédit (l'agrément, les ressources
financières...) ainsi que leurs dirigeants (posséder l'honorabilité et l'expérience...)
doivent satisfaire un certain nombre
85 J. Hemard, Précis de droit civil, Édition : Paris, Librairie du Recueil Sirey

86 G. Cornu, Travaux association H. Capitant, t. XXIV

87 G. Cas, La défense du consommateur

d'exigences soulignées dans la loi et qui ont pour objectif de renfoncer la sécurité du
système bancaire.

b- les établissements financiers :

La réglementation des établissements de crédit ne recevant pas habituellement des


dépôts, se traduit par le souci du législateur à les soumettre à un contrôle des
autorités monétaires et ce d'autant plus que ces entreprises ont connu un
développement important dans plusieurs domaines notamment ceux du crédit à la
consommation et le crédit-bail.

Sous l'appellation de société de financement, ces établissements de crédit ne


peuvent effectuer parmi les activités visées à l'article premier et énumérées dans les
Articles 1 à 7 de la loi bancaire que celles prévues dans leurs décisions d'agrément
qui les concernent ou éventuellement dans les dispositions législatives ou
réglementaires qui leurs sont propres. Elles peuvent cependant être agréées à
recevoir du public des fonds d'un terme supérieur à 1 an.

Toutefois, il est à souligner que les conditions générales relatives aux établissements
financiers sont dans leurs grandes lignes semblables à celles des banques.

C- Le vendeur :

Toute personne peut proposer à une autre une vente assortie d'un financement à
tempérament ; la réglementation des ventes à crédit, ne s'intéresse en général
qu'aux rapports entre un professionnel commerçant et un acheteur.
Ce vendeur ne se trouve pas soumis à des règles particulières par rapport aux autres
commerçants ; en revanche, sur le plan contractuel, la situation sera fort différente
selon que le financement est assuré par le vendeur lui-même, ou au contraire par
l'intermédiaire d'un établissement spécialisé.88

a- le vendeur prêteur :

La vente a crédit est apparue au 20ème siècle comme substitut du prêt sur gage, le
cas du vendeur faisant lui même crédit constitue le premier stade de cette évolution.
Cependant il ne faudrait pas en conclure trop hâtivement que ce type de situation a
totalement disparu. En effet, il arrive souvent encore à l'heure actuelle que des
commerçants consentent eux-mêmes des crédits à leurs clients.

Juridiquement la formation d'une opération de vente à crédit ne pose guère de


problème spécifique, dès lors que le vendeur prêteur respecte les règles générales
imposées à tout prêteur par les lois et les règlements. Cependant la seule difficulté
spécifique à cette situation qu'a eu à connaitre la jurisprudence récente était relative
à la liberté pour le vendeur de refuser à certains clients les facilités de crédit qu'il
avait l'habitude de consentir à d'autres.

Un conflit peut en effet surgir entre le principe de la libre concurrence énoncé par
l'article 289 de la loi n° 06-9990 et la nécessité évidente pour tout commerçant
d'entourer chacune de ses opérations de crédit d'un maximum de garanties. Un tel
conflit ne peut être tranché de manière
88 Falleti Francois, La vente a crédit des biens de consommation, LITEC, P.64

89 Article 2 de la loi 06-99 : « Les prix des biens, des produits et des services sont déterminés par le jeu de la
libre concurrence sous réserve des dispositions des articles 3, 4, 5 et 83 ci-après. »

90Dahir n° 1-00-225 du 5 juin 2000 portant promulgation de la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la
concurrence.

satisfaisante qu'en faisant preuve de réalisme, c'est pourquoi la jurisprudence retient


qu'un refus de facilités de crédit habituellement consenties peut être source de
responsabilité pour le vendeur, mais elle s'empresse d'ajouter qu'un tel refus peut se
trouver justifié, eu égard à des circonstances d'espèce.

b- La situation du vendeur, intermédiaire d'un établissement de crédit :

Cette situation, de loin la plus fréquente, voit naitre des rapports triangulaires entre le
commerçant vendeur, le prêteur et le consommateur. Le plus souvent, le vendeur est
en relation avec un établissement de prêt auquel il présente le dossier de son client.
Lorsque le prêteur a accepté le dossier de l'emprunteur, il se substitue à celui-ci pour
le paiement de la fraction de prix payée à crédit.

On voit immédiatement quel avantage considérable le vendeur retire d'une opération


de vente à crédit avec intervention d'un tiers prêteur: d'une part, il dispose d'un
argument publicitaire d'importance en pouvant proposer à ses clients des facilités de
paiement de nature à inciter ceux-ci à l'achat, et d'autre part, cet avantage se trouve
dépourvu de toute contrepartie puisque, une fois l'opération conclue, le vendeur se
trouve déchargé de tout risque de défaillance de la part de son client dans le
paiement du prix.

Or, dans la pratique, la concurrence entre les établissements financiers fait que le
vendeur perçoit en outre une commission versée par l'établissement financier avec
lequel il correspond pour tout contrat de crédit passé.

2- La formation de la vente a crédit :

Le contrat de financement constitue une convention autonome passée entre un


consommateur et un organisme spécialisé dans opérations de prêt. Alors que le
contrat de vente est régi par le droit commun et est formé entre l'acheteur et le
vendeur. Nous nous trouvons donc dans l'obligation de les traiter séparément.

a- La formation du contrat de financement

L'acceptation de l'offre préalable de financement analysée plus haut par l'emprunteur


est une étape essentielle de la formation du contrat de prêt, toutefois le
consentement ainsi exprimé ne produit pas d'emblée l'ensemble de ses effets, et la
vie du contrat de financement demeure précaire.91

En effet, le principe du consensualisme contenu dans le code civil implique que le


contrat se forme immédiatement par le seul échange des consentements 92. On
remarque donc qu'en principe aucune difficulté n'est relative à cet aspect de la
formation du contrat, ce qui n'est pas le cas dans l'hypothèse de sa non formation.

En effet, et sauf dans le cas où le vendeur fait lui même crédit, le contrat de vente à
crédit voit naitre des rapports triangulaires entre les parties. Le fait que deux d'entre
elles, l'emprunteur et éventuellement le prêteur, disposent du pouvoir d'empêcher la
formation du contrat, a
91 G. Raymond, la protection du consommateur dans les opérations de crédit.

92 Article 19 du DOC : La convention n'est parfaite que par l'accord des parties sur les éléments essentiels de
l'obligation, ainsi que sur toutes les autres clauses licites que les parties considèrent comme essentielles...

rendu nécessaire la mise en place d'un système d'information assez précis pour
permettre aux cocontractants d'être renseignés aussitôt que possible sur le devenir
de l'opération.

Par ailleurs, la non formation du contrat est accompagnée de deux conséquences


qui sont l'effacement de l'opération dans tous ses aspects et l'absence de
responsabilité du consommateur qui a usé de sa faculté de rétraction.

b- la formation du contrat de vente :

Le contrat de vente assorti d'un financement à tempérament se forme dans les


conditions du droit commun, par l'échange des contentements comme édicté dans
l'article 19 du dahir des obligations et des contrats, il précède chronologiquement la
formation du contrat de crédit.
Par ailleurs, le principe général est l'interdépendance entre le contrat de vente et le
contrat de financement. En effet, le contrat de vente est résolu de plein droit si dans
les délais fixés dans l'offre préalable, le prêteur n'a pas fait connaitre au vendeur son
accord pour financer l'opération, ou si, dans ce même délai, l'emprunteur a usé de sa
faculté de rétraction.

II- Le dénouement de l'opération de vente a crédit.

L'opération de vente a crédit fait naitre le plus souvent entre les parties un rapport
triangulaire, ce rapport produit des effets tant à l'égard du vendeur, de l'acheteur que
du prêteur.

Néanmoins ce rapport n'est pas toujours couronné d'aisance, en effet des difficultés
peuvent surgir lors de l'exécution des contrats.

1- les effets d'ordre juridique .


·

Les rapports entre les différentes parties au contrat, produit des effets tant juridiques
que fiscaux, cependant nous allons nous contenter d'étudier que les effets d'ordre
juridique.

A- Les relations entre le vendeur et l'acheteur .


·

Les effets du contrat de vente sont, en droit commun, de plusieurs ordres, à coté du
transfert de propriété, certaines obligations sont à la charge de l'acheteur : il s'agit de
l'obligation de payer le prix, payer les frais et de prendre livraison93. En outre,
d'autres obligations pèsent sur le vendeur, à savoir l'obligation de livraison, et
l'obligation de garantie contre l'éviction et les vices cachés.94

Il nous parait donc facultatif de traiter chacune de ces obligations d'autant plus que le
sujet de la présente analyse ne se rapporte pas au contrat de vente.

B- les relations entre l'emprunteur et le prêteur .


·

Le prêteur a exécuté les obligations nées pour lui du contrat de financement à partir
du moment où il a remis les fonds qu'il s'est engagé à fournir à l'emprunteur ou
directement au vendeur. Alors naît pour l'emprunteur l'obligation de remboursement.
93 Article 576 du DOC : L'acheteur a deux obligations principales : Celle de payer le prix ; Et celle de prendre
livraison de la chose.

94Article 498 du DOC : Le vendeur a deux obligations principales : 1° Celle de délivrer la chose vendue ; 2°
Celle de la garantir.

Les mêmes règles que celles traitées plus haut en matière d'obligation de
l'emprunteur de rembourser le crédit majoré des intérêts fixés dans le contrat
s'appliquent à la vente à crédit. Cependant dans ce type de crédit, l'acheteur n'est
tenu de rembourser le prêteur qu'à partir du moment où il a été mis en possession du
bien.

2- les difficultés d'exécution

Le législateur est intervenu à plusieurs niveaux pour régler les litiges entre les parties
à la vente à crédit au cours de la mise à exécution de l'opération. Ces litiges
surviennent le plus souvent dans le cadre du contrat de vente par le défaut de
livraison, ou la livraison d'un objet détérioré ou non conforme par le vendeur. En ce
qui concerne le contrat de financement, la source la plus fréquente de difficulté
provient de la défaillance de l'emprunteur qui ne se trouve pas en mesure de
rembourser le prêt qui lui a été consenti.

Vu qu'on a dans le premier titre de la présente recherche analysé la défaillance de


l'emprunteur, nous allons donc nous limiter aux troubles relatifs à l'exécution du
contrat de vente.

En effet, en ce qui concerne le vendeur la non délivrance constitue la cause la plus


grave qui entraine en plus de la résolution du dit contrat, des dommages et intérêts a
la partie lésée. On retrouve aussi la règle de garantie des vices cachés qui ouvre à
l'acheteur une option entre l'action estimatoire et l'action résolutoire. Par ailleurs, la
résolution peut également être prononcée à la suite d'une faute de l'acheteur, en
particulier le non paiement du prix convenu. Cette hypothèse ne se produira en
pratique que lorsque le vendeur consent lui-même le crédit.

La résolution produit des effets qui sont ressenti a deux niveaux : d'une part, le
contrat de vente est réputé n'avoir jamais existé, et d'autres part la résolution de la
vente peut dans quelques cas entrainer celle du contrat de crédit qui lui est attaché.

Section deuxième : les crédits non affectés

Même si certains événements sont prévisibles, comme un mariage, une naissance,


une dépense, il n'en reste pas moins vrai que parfois naît le besoin de compléter le
budget et de recourir au crédit95. En effet on évolue dans un environnement de plus
en plus couteux, qui nécessite dans certains cas de recourir à un crédit pour
maintenir un équilibre dans ses réserves. Le Crédit encourage alors la
consommation et permet l'accès généralisé au confort et au progrès, sans puiser
dans son épargne.

Pour ce genre de dépense, on à recours à un crédit dit non affecté, l'utilisation de


celui-ci à l'opposition au crédit affecté est libre. Il s'agit d'un crédit qui peut être utilisé
pour toute dépense, et pour lequel vous n'avez pas à justifier de l'utilisation des
fonds. Le crédit non-affecté n'est pas lié juridiquement au projet que vous entendez
financer, par conséquent vous serez toujours tenu au remboursement du crédit,
même si votre projet a été modifié ou annulé.

Nous allons dans le cadre de l'analyse de cette deuxième section, traiter les deux
principales catégories des crédits non affectés à savoir, le prêt personnel (sous-
section première) et le crédit renouvelable (sous-section deuxième).
95 Site de l'union professionnelle du crédit, Belgique : www.upc-bvk.be

Sous-section première : le prêt personnel

On ne peut pas toujours attendre d'avoir épargné la somme suffisante pour financer
son projet. Emprunter la somme nécessaire, en totalité ou en partie, c`est-à-dire
recourir à un crédit, peut être une solution. C'est pourquoi les professionnels
n'hésitent plus à proposer des crédits adaptés au financement du produit acheté, à
mettre à disposition du consommateur des prêts destinés à une utilisation
quotidienne pour des biens d'équipement en général, avec ou sans affectation
particulière et même à fournir des cartes de crédit accompagnant la mise à
disposition des fonds.

I- notion générale du prêt personnel :

Le « crédit personnel », aussi connu sous le nom de « prêt personnel » est un mode
de financement des besoins de trésorerie. Ce crédit n'est pas affecté à l'achat d'un
service ou d'un produit précis mais peut être utilisé librement sans que le
consommateur qui y a recours n'ait à justifier de la nature de son achat auprès de
l'organisme prêteur, contrairement au crédit affecté, lequel se greffe sur l'achat d'un
bien ou d'un service particulier qu'il finance.

Le crédit personnel est un crédit à la consommation, donc destiné au financement


des biens de consommation courants, celui-ci ne doit pas être confondu avec le
crédit renouvelable.

Le prêt personnel consiste alors à mettre à disposition du consommateur, sous


réserve d'acceptation de son dossier par l'organisme prêteur, une somme d'argent
définie, utilisable à tout moment avec laquelle il peut réaliser le ou les achats de son
choix.

Dans la pratique, le montant de la somme empruntée peut aller entre 200.000 96 et


300.00097 Dirhams (montant limite des crédits à la consommation), et c selon le taux
d'endettement du consommateur et sa capacité de remboursement.

Le prêt personnel est remboursable sur une durée variant de 12 mois à 84 mois.
Cette durée peut être prolongée uniquement dans le cadre d'un commun accord.

Comme pour un prêt immobilier le consommateur connaît, au jour de la conclusion


du contrat de crédit, le montant précis de ses mensualités, la durée du prêt et le coût
total du crédit.

Une assurance emprunteur est proposée au consommateur, mais elle est facultative.
Il est cependant recommandé de souscrire cette assurance pour pallier aux
éventuels incidents de la vie comme le décès, l'incapacité définitive ou absolue, la
perte d'emploi...
Cependant le crédit personnel connait aussi bien des avantages que des
inconvénients. En effet il peut paraître fort intéressant dans la mesure où :

lorsque le consommateur dispose d'une trésorerie insuffisante se trouve tous les


mois à découvert, le prêt personnel évite le risque d'émettre des chèques sans
provision et coûte moins cher que le découvert ;

Lorsque le consommateur a une dépense importante à effectuer ;

Le montant du prêt personnel étant peu important, les dossiers sont très souvent
montés sans garanties réelles ;
96 Sociétés : Wafasalaf, AXA crédit, BMCIÉ

97 Société : Eqdom

Le consommateur connaît, dès l'origine, la durée et le montant du remboursement ;


Le taux d'intérêt est souvent basÉ.

Néanmoins, il présente également des inconvénients :

Lorsque le consommateur dispose d'une trésorerie insuffisante se trouve tous les


mois à découvert, le fait de souscrire un prêt personnel fait augmenter ses charges
mensuelles.

Lorsque le consommateur a une dépense importante à effectuer et souscrit un prêt


personnel, le prêt n'est pas lié, dans le contrat, à un achat précis. Dès lors, si le bien
s'avère défectueux ou s'il n'est pas livré, le consommateur devra continuer à
rembourser le prêt et ne bénéficiera pas des avantages du prêt affecté. Dans ce cas,
il est conseillé d'effectuer un remboursement anticipé.

II- la réglementation applicable au crédit personnel :

Les règles énoncées dans les différents types de crédit à la consommation


s'appliquent aussi au crédit personnel. En effet, la loi réglemente tout d'abord la
publicité des crédits à la consommation afin de protéger le consommateur (article 76
de la loi n°31-08 édictant les mesures de protection du consommateur). Ainsi, toute
publicité faite, reçue ou perçue au Maroc qui, quel que soit son support, porte sur
une opération de crédit à la consommation, doit être loyale et informative98. Elle doit
donc et pour répondre à ces deux conditions, impérativement préciser :

- L'identité du prêteur

- La nature de l'opération proposée

- La durée de l'opération proposée

- Le coût total
- le montant, en dirhams, des remboursements par échéance

- Le nombre d'échéances (pour les opérations à durée déterminée).

Ces informations, pour satisfaire les exigences de l'article 76 du code de la


consommation, doivent apparaître clairement sur la publicité, s'inscrire dans le corps
principal du texte publicitaire et écrit de façon aussi lisible que toute autre information
relative aux caractéristiques du financement.

Par ailleurs, le même article précise l'interdiction «dans toute publicité, quel que soit
le support utilisé, d'indiquer qu'un prêt peut être octroyé sans élément d'information
permettant d'apprécier la situation financière de l'emprunteur, ou de suggérer que le
prêt entraîne une augmentation de ressources ou accorde une réserve automatique
d'argent immédiatement disponible, sans contrepartie financière identifiable. »
98Article 76 de la loi 31-08 : « A l'exception de la publicité radiophonique, toute
publicité qui, quelque soit son support, porte sur l'une des opérations de crédit à la
consommation visées à l'article 74 ci-dessus doit être loyale et informative[...] »

Il est à noter que le non respect de cette interdiction est sanctionné par une amende
allant de 6000 à 20.000 dirhams99.

En outre et comme précédemment traité, l'emprunteur est dans l'obligation de donner


à l'emprunteur, par écrit, une offre préalable lui permettant d'appréhender clairement
l'étendue de son engagement. Les modalités de l'offre préalables sont les mêmes
citées au premier chapitre du premier titre et obéit aux articles 77 et suivant de la loi
édictant les mesures de protection du consommateur.

Sous-section deuxième : le crédit renouvelable

C'est dans le même sens d'idées étalées lors de l'analyse du crédit personnel que la
présente section sera traitée. En effet, le développement de la consommation de
masse a fait apparaître de nouveaux modes de financement des biens de
consommation tout comme le prêt personnel, le crédit gratuit ou le crédit
renouvelable.

Bien que dans sa conception le crédit personnel et le crédit renouvelable sont en


grande partie identiques notamment en matière de protection du consommateur, le
crédit renouvelable présente néanmoins un coté où il diffère du prêt personnel.

I- Principes généraux du crédit renouvelable :

Le crédit renouvelable est également appelé « réserve disponible », « ouverture de


crédit », « crédit revolving », « crédit permanent » ou encore « crédit autorisé ».

Il consiste, pour le prêteur à mettre à disposition de l'emprunteur une certaine


somme d'argent sur un compte indépendant de ses autres comptes bancaires. Le
prêteur n'a en effet pas vocation à être un établissement bancaire. Il est cependant
un crédit à la consommation et doit alors respecter les dispositions protectrices des
articles 74 et suivants de la loi édictant les mesures de protection du consommateur.

Au fur et à mesure que le consommateur rembourse ce crédit, il se renouvelle et la


réserve est donc régulièrement réalimentée pour permettre le financement d'autres
achats dans la limite du montant autorisé initialement. Les intérêts sont calculés par
rapport au capital effectivement emprunté.

Ce dit crédit ne lie pas le consommateur quant l'affectation de la somme obtenue,


puisqu'il n'est pas affecté à une opération déterminée mais est souvent lié à
l'utilisation d'une carte de crédit nécessaire pour prélever le financement sur le
compte du consommateur.

Les règles spécifiques au crédit renouvelable sont édictées a l'article 79 du code de


la consommation, spécialement consacrés à « l'ouverture de crédit qui, assortie ou
non de

99 Article 187 de la loi n°31-08 : « Le prêteur qui omet de respecter les formalités
prescrites aux articles 77 à 83 et de prévoir un formulaire détachable dans l'offre de
crédit, en application de l'article 85, sera puni d'une amende de 6000 à 20.000 DH.
La même peine est applicable à l'annonceur pour le compte duquel est diffusée une
publicité non conforme aux dispositions des articles 76 et 101[É]. »

l'usage d'une carte de crédit, offre à son bénéficiaire la possibilité de disposer de


façon fractionnée, aux dates de son choix, du montant du crédit consenti ».

Une offre préalable de crédit est alors obligatoire non seulement pour le contrat initial
mais également pour toute augmentation du crédit consenti.

Dès lors, le prêteur doit fournir une offre préalable de crédit lorsque le client souscrit
pour la première fois le crédit renouvelable mettant à sa disposition une réserve
d'argent mais aussi à chaque fois qu'il demande une majoration du montant du crédit
consenti.

Le même article précise que l'offre préalable de crédit renouvelable doit indiquer que
la durée du contrat est limitée à un an renouvelable et que le prêteur devra indiquer,
trois mois avant l'échéance, les conditions de reconduction du contrat.

Par ailleurs, la formation du contrat final, ses modalités, les modalités de


l'acceptation et de rétractation sont les mêmes que pour le contrat de prêt personnel
a une exception près. En effet l'article 80100 de la même loi impose une formalité
supplémentaire au prêteur dans le cadre du crédit renouvelable. L'organisme prêteur
doit alors adresser à l'emprunteur, chaque mois et dans un délai maximum de 10
jours avant la date de paiement de la mensualité de remboursement, un état
actualisé de son crédit. Ce document récapitulatif doit informer le consommateur sur
les éléments de son crédit et sur l'état de sa dette.

C'est dans ce cadre que nous allons vous présenter dans les Annexes101 un exemple
d'une convention d'ouverture de crédit.

Le crédit révolving comme tout contrat de crédit présente aussi bien des avantages
que des inconvénients.

Dans le premier cas, il apparait fort intéressant dans la mesure où : il est simple
d'emploi

En effet, il se recharge en fonction du remboursement des sommes dépensées. Le


financement des dépenses est donc libre et autonome, sans nécessiter de nouvelles
démarches auprès des établissements de crédit.

100 Article 80 de la loi 31-08 : « S'agissant de l'opération de crédit visée à l'article


79, le prêteur est tenu

d'adresser à l'emprunteur, mensuellement et dans un délai maximum de 10 jours


avant la date de paiement, un

état actualisé de l'exécution du contrat de crédit, faisant clairement référence à l'état


précédent et précisant :

- la date d'arrêté du relevé et la date du paiement ;

- la fraction du capital disponible ;

- le montant de l'échéance, dont la part correspondant aux intérêts ;

- le taux de la période et le taux effectif global ;

- le cas échéant, le coût de l'assurance ;

- la totalité des sommes exigibles ;

- le montant des remboursements déjà effectués depuis le dernier renouvellement,


en faisant ressortir la part

respective versée au titre du capital emprunté et celle versée au titre des intérêts et
frais divers liés à l'opération

de crédit ;

- la possibilité pour l'emprunteur de demander à tout moment la réduction de sa


réserve de crédit, la suspension

de son droit à l'utiliser ou la résiliation de son contrat ;

- le fait qu'à tout moment l'emprunteur peut payer comptant tout ou partie du montant
restant dû, sans se limiter

au montant de la seule dernière échéance exigible. »

101 Annexe n°3


Le crédit revolving autorise des virements multiples

Dans certains cas, la réserve est automatiquement utilisée (dans la limite de ce qui
reste disponible) si le compte bancaire de l'emprunteur se trouve à découvert. Un
virement est alors automatiquement exécuté, pour puiser dans la réserve et venir
combler le découvert du compte principal.

Il n'est pas affecté et lié à une dépense

Il peut donc être utilisé pour financer tout type de bien, sans contrainte. Les
mensualités dépendent de l'utilisation de la réserve

Le consommateur peut donc décider de ponctionner une somme de façon plus ou


moins fréquente dans la réserve en fonction de ses besoins et de ses ressources.
Les intérêts ne portent que sur la somme utilisée.

Néanmoins il présente également des inconvénients : son coût

Le taux d'intérêts affecté à ce crédit est en général élevé et d'autres frais se greffent
facilement (notamment frais de dossier, carte de crédit...). Dans la pratique, le crédit
immobilier et hôtelier (...) offre généralement des crédits renouvelables à un taux
d'intérêt de 10% par an à majorer de la TVA au taux en vigueur.

Il peut mener à une situation de surendettement catastrophique pour le


consommateur

En effet, ce type de crédit supprime facilement toute notion de dépense et peut


amener une personne à effectuer des dépenses qu'elle n'aurait pas faites sans crédit
renouvelable.

II- La reconduction et le remboursement du crédit renouvelable :

Aux termes de l'article 79102 du Code de la Consommation, l'ouverture de crédit, ou


crédit renouvelable, est limitée à une durée d'un an renouvelable. Cependant il est à
préciser que le prêteur doit indiquer à l'emprunteur, trois mois avant l'échéance du
crédit, les conditions de reconduction du contrat.

La reconduction tacite du contrat de crédit renouvelable n'est pas légale si le


consommateur n'est pas averti de la possibilité de mettre fin à son contrat, et 3 mois
avant la date anniversaire du contrat. Ce qui veut dire qu'en l'absence de cette
information dans le délai imparti, le consommateur peut résilier son contrat
gratuitement après la date de reconduction.

102 Article 79 de la loi 31-08 : « [É] Elle précise que la durée du contrat est limitée à
un an maximum renouvelable et que le prêteur devra indiquer, trois mois avant le
terme, les conditions de reconduction du contrat.

Elle fixe également les modalités du remboursement, qui doit être échelonné, sauf
volonté contraire de l'emprunteur, des sommes restant dues dans le cas où le
débiteur demande à ne plus bénéficier de son ouverture de crédit[...]. »

Lorsque le prêteur informe l'emprunteur des modalités du contrat de crédit après


reconduction, l'emprunteur peut s'opposer aux modifications éventuelles des
conditions du contrat jusqu'à 20 jours avant la mise en place de ces modifications.
Cette contestation des modifications pourra s'effectuer au moyen du bordereau-
réponse fourni par le prêteur avec les modifications envisagées.

Si l'emprunteur refuse les nouvelles conditions de taux ou de remboursement


proposées par le prêteur lors de la reconduction du contrat, l'emprunteur doit
rembourser le montant de la réserve d'argent déjà utilisé aux conditions du contrat
initial (précédant les modifications proposées), et ne peut pas procéder à une
nouvelle utilisation du crédit pour financer de nouvelles dépenses.

Par ailleurs, en ce qui concerne le remboursement, il est clair qu'une fois que le
contrat conclu et parfait, il peut être exécuté conformément aux dispositions de l'offre
préalable de crédit devenue le contrat définitif.

Ce n'est qu'à l'expiration du délai de rétractation que le prêteur pourra mettre les
fonds à disposition du consommateur emprunteur et que ce dernier pourra
commencer à rembourser les mensualités prévues contractuellement.

Le remboursement n'interviendra qu'à compter de l'utilisation des fonds mis à la


disposition de l'emprunteur. Tant qu'il n'utilise pas la somme qui lui est offerte, il n'y
pas lieu à remboursement et il est donc exempt de payer les mensualités.

En outre, les modalités relatives au remboursement anticipé des crédits à la


consommation s'appliquent aussi aux crédits renouvelables.

S'agissant de la résiliation du dit contrat, l'emprunteur a le pouvoir de demander à


tout moment la suspension de son droit à utiliser la réserve mise à sa disposition ou
la résiliation de son contrat de crédit. Dans ce dernier cas, il est tenu de rembourser,
aux conditions du contrat, le montant de la réserve d'argent déjà utilisé et la somme
restante dans la réserve sera gelée et récupérée par l'organisme prêteur -article 79
de loi n° 31-08-. Il ne pourra donc plus l'utiliser pour des dépenses futures.

Chapitre deuxième : Le coût du


crédit
« Si vous voyez un banquier se jeter par la fenêtre, sautez derrière lui: vous pouvez
être sûr qu'il y a

quelque profit à prendre. »Voltaire

Le crédit n'est pas gratuit. Son caractère onéreux apparait dans la définition même
que l'article 3 de la loi n°103-12 relative aux établissements de crédits et organismes
assimilés donne de l'opération de crédit. Comme tout commerçant, le banquier
cherche non seulement à couvrir ses frais, mais encore à s'assurer des bénéfices. 103

Le coût du crédit dépend à la fois des frais et commission d'une part, et du taux de
l'intérêt conventionnel, fixe ou variable, d'autre part. Ces éléments, qui sont pris en
compte dans le calcul du taux effectif global, varient non seulement selon les
établissements de crédit, mais

103 Jean-Louis Rives-Lange, Droit bancaire, 5ème édition, Dalloz 1990

également en fonction des taux d'intérêt pratiqués sur les marchés de l'argent, en
particulier sur le marché monétaire.

Certes la règle générale est que le taux d'intérêt débiteur peut être librement fixé par
l'établissement, cependant cette liberté connait des limites. En effet, comme tout
prêteur, la banque ne doit pas excéder le plafond du taux d'intérêt permis, le taux de
l'usure. Dans le respect de cette limite, la banque est certes libre de négocier le taux
d'intérêt que peut accepter son client, mais la convention d'intérêts doit, pour sa
validité ou son efficacité, se plier aux normes composant le régime juridique des
intérêts (section première). Par ailleurs, c'est en acceptant d'une part l'hypothèse
selon laquelle les religions influencent ou si l'on ose dire, fondent les valeurs dans
une société ou encore dans une civilisation104, et d'autre part en reconnaissant la
position de l'islam vis-à-vis de l'usure qui le condamne et appelle a son interdiction
que le législateur marocain à introduit puis cherche à promouvoir une nouvelle forme
de banque dites banques islamiques ou participatives (section deuxième).

Section première : Limite et réglementation du taux d'intérêt et de la commission

Le coût du crédit du crédit présente les frais et la rémunération du banquier. Cette


dernière est librement déterminée par les parties, qu'il s'agisse de la commission ou
du taux d'intérêt. Cette liberté n'est cependant pas totale puisque Bank Al-Maghreb
fixe une fourchette chaque année incombant aux établissements de crédit de la
respecter. Le non respect de cette limitation entraine nullité de la formule du taux
d'intérêts indiqué dans le contrat et sa réadaptation au taux légal, cette disposition a
été affirmée dans un arrêt105 de la cour de cassation en disposant que le contrat
restera applicable dans toutes ses autres dispositions avec réadaptation du taux
indiqué.

C'est dans ce cadre que l'arrêté du ministre des finances n°2250-06 du 29


septembre 2006 déterminant le taux maximum des intérêts conventionnels (TIMC)
des établissements de crédits a précisé que le taux effectif global (TEG) tient compte
des intérêts majorés des frais, commissions ou rémunérations liés a l'octroi du crédit
et qu'il doit être communiqué au bénéficiaire du prêt par l'établissement de crédit.

La communication de cet arrêté n'a pas été sans conséquences, en effet le taux
effectif global maximum est passé de 12.6% en 2006 à 14% de la période allant du
1er octobre 2006 au 31 mars 2007 pour atteindre les 14.38% en 2016. 106

Sous-section première : La réglementation Bank Al-Maghreb en matière de taux


d'intérêt :
Le taux d'intérêt d'un prêt ou d'un emprunt fixe la rémunération du capital prêté
(exprimée en pourcentage du montant prêté) versé par l'emprunteur au prêteur. Ce
pourcentage tient compte de la durée du prêt, de la nature des risques encourus et
des garanties offertes par le prêteur.

104 Voir les oeuvres d'Arnold Joseph Toynbee, qui a analysé l'histoire des
civilisations et qui les a identifiées en fonction de critères culturels ou religieux plutôt
que nationaux.

105 Cour Sup. ch. Civ., arrêt n°3373, dossier n°2281/85, 15 octobre 1993

106 Relevé au près du site officiel de Bank Al-Maghreb

Le taux et les modalités de versement de cette rémunération sont fixés lors de la


conclusion du contrat de prêt et ce par écrit dans la convention d'intérêts, cette
convention nécessite un formalisme certain (I), facilitant ainsi son exécution (II).

I- La convention d'intérêts .
·

Comme toute convention, la convention d'intérêts obéit à l'exigence de la réunion


d'un bon nombre de clauses essentielles. On en distingue :

> La stipulation du taux d'intérêt ;

> Les stipulations sur les modalités de calcul des intérêts ; > Et la mention du taux
effectif global

1- La stipulation du taux d'intérêts .


·

Pour être dû le taux d'intérêt doit avoir été fixé par écrit. Il est prévu aux termes des
dispositions de l'article 871 du D.O.C que « [É], les intérêts ne sont dû que s'ils ont
été stipulés par écrit ». Toutefois, l'alinéa 2 de ce même article précise que « cette
stipulation est présumée lorsque l'une des parties est un commerçant ».

Cependant, il est à distinguer entre le taux d'intérêt fixe et variable :

Le taux d'intérêt fixe : en principe, sauf stipulation particulière contraire, le taux est
fixe et ne change pas malgré la hausse ou la baisse de celui-ci pendant toute la
durée du crédit sauf nouvel accord du client et du banquier. Par ailleurs, l'article
2107 de la circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb relative aux intérêts débiteurs
impose la nécessité d'un taux fixe pour les crédits dont la durée est inférieure ou
égale à un an.

Le taux d'intérêt variable : l'article précédemment cité, dispose que les taux dont la
durée est supérieur à un an peuvent être fixes ou variables. Le taux dit variable est
un taux dont l'un des éléments est sujet à variation. La révision du taux d'intérêt
variable est faite une fois par an, à la date convenue en commun accord entre
l'établissement de crédit et l'emprunteur.108Par ailleurs et en vertu de l'article 8 de la
même circulaire109, le crédit a taux variable peut être transformé en crédit à taux fixe
et inversement le crédit à taux fixe peut être transformé en crédit à taux variable.
Toutefois, cette transformation ne peut avoir lieu qu'une seule fois pendant la durée
du crédit.

107 Article 2 de la circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb : « les taux d'intérêts


peuvent être fixes ou variables. Toutefois, pour les crédits dont la durée est au plus
égale à une année, le taux d'intérêt doit être fixe. »

108 Article 6 alinéa 1er de la circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb.

109 Article 8 alinéa 1er de la circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb : « les


contrats de crédit doivent obligatoirement mentionner l'option de transformation d'un
crédit à taux variable en un crédit à taux fixe et inversement. Les conditions
d'exercice de cette option sont librement négociées entre les établissements de
crédit et leur clientèle. L'exercice de cette option ne peut intervenir qu'une seule fois
pendant toute la durée du crédit. »

2- Les stipulations sur les modalités de calcul des intérêts .


·

En principe, la banque est libre de convenir avec son client des modalités de calcul
des intérêts, dès lors que les modalités convenues ne conduisent pas à un
dépassement du taux plafond.

Ce n'est la qu'un principe de liberté dont les banques n'usent pas en fait ; il est très
exceptionnel qu'une convention de prêt soit aussi précise. Dans le silence de la
convention, les usages bancaires, supplétif de volonté, doivent recevoir application.
Et l'ont sait que ces

usages président à la détermination du taux plafondÉcomme à la détermination du


TEG, puisque, d'évidence, on ne peut comparer que ce qui est établi selon des
normes identiques.110

3- La mention du taux effectif global (T.E.G) .


·

Le taux effectif global est un taux d'intérêt destiné à représenter le coût réel d'un
crédit à la consommation et exprime alors l'engagement de la banque selon lequel le
coût réel et total du crédit ne dépassera pas le T.E.G mentionné. Il englobe « les
intérêts calculés sur la base du taux contractuel, les frais de dossiers, les
rémunérations et frais payés ou dus à des intermédiaires ayant intervenu dans le
processus d'octroi des crédits ; les commissions ou toutes autres rémunérations liées
à l'octroi du crédit »111.

En vertu de l'article 143 de la loi édictant les mesures de protection du


consommateur, le T.E.G doit être mentionné dans tout écrit constatant un contrat de
crédit, cependant aucune formule n'est imposée par la loi, il peut être mentionné en
lettres ou en chiffres, à n'importe quel endroit du contrat de prêt.

Par ailleurs, l'absence de mention écrite du taux effectif global n'entraine pas la
nullité de la convention de crédit -qui serait préjudiciable à l'emprunteur- mais
seulement la nullité de la stipulation d'intérêt conventionnelle. Dès lors, l'emprunteur,
qui a accepté de payer des intérêts et ne peut donc prétendre à la gratuité, doit les
intérêts au taux légal, ce qui conduit le banquier à devoir restituer les sommes
indûment perçues.

II- L'exécution de la convention d'intérêts .


·

L'exécution de la convention d'intérêts consiste dans la détermination des intérêts


dus et dans leur paiement.

1- détermination des intérêts dus .


·

En principe, il suffit d'appliquer le taux convenu112 au moment avancé, pour la durée


du crédit en tenant compte des usages bancaires. Cependant au cours de l'exécution
du contrat, une discordance peut apparaitre entre, d'une part, le taux pratiqué et,
d'autre part, le taux convenu et le T.E.G mentionné. Une erreur a alors été commise
lors de l'application du taux convenu et du T.E.G.

110 Jean-Louis Rives-Lange, Droit bancaire, 5ème édition, Dalloz 1990

111 Article 1er de la circulaire n°18/G/13 du 19 Aout 2013 modifiant la circulaire n°


19/G/2006 relative au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements
de crédit.

112 Taux d'intérêt et non pas le taux effectif global

Le principe de solution est évident et a été affirmé par un arrêt de la cour


d'appel113 de Casablanca : le client a droit au respect de ce qui a été convenu, et en
aucun cas la rémunération de la banque ne peut excéder le T.E.G mentionné.

2- le paiement des intérêts :

En principe, toute somme payée s'impute sur les intérêts dus et subsidiairement sur
le capital, cependant le juge a pouvoir d'imposer au créancier l'imputation des
sommes versées en priorité sur le capitale. Cette règle a une finalité de protection du
consommateur afin d'éviter son surendettement.

Par ailleurs, les intérêts d'un prêt sont très souvent payés par débit du compte
courant de l'emprunteur dans les livres de l'organisme prêteur.

L'intérêt est soit versé périodiquement au prêteur, par exemple à échéances


mensuelles, trimestrielles ou annuelle soit, en cas de capitalisation, payé seulement
en même temps que le remboursement final de l'emprunt. Il est alors capitalisé,
autrement dit ajouté au capital à la fin de chaque période (par exemple chaque
année), pour produire à son tour des intérêts pendant les périodes suivantes.

Sous-section deuxième : la pluralité des commissions bancaires

De plus en plus de commissions, de plus en plus de frais. Depuis 1998, année au


cours de laquelle la tarification des différentes opérations bancaires a été libéralisée,
les banques engrangent de substantiels revenus au titre de leurs prestations. La
libéralisation des tarifs appliqués aux particuliers a créé une confusion étant donné
les différences de prix, parfois importantes, d'une banque à l'autre concernant le
même service.

La commission bancaire est un terme regroupant tout type de charge payée pour
utiliser un produit ou un service bancaire. Elles sont très diverses, et sont librement
convenues entre banque et client. Cependant, même si Bank Al-Maghreb, du fait de
la libéralisation, n'a plus le droit de fixer le niveau des différents frais et commissions,
elle intervient toujours, mais de manière indirecte. Ainsi, chaque année la Banque
centrale réalise des benchmarks pour chaque service rendu à la clientèle en se
basant sur les reportings annuels effectués par toutes les banques. Ce qui lui permet
d'établir chaque année des prix moyens pour l'ensemble des services, de les
communiquer aux banques et, de ce fait, de mesurer les différences et
éventuellement d'attirer l'attention des banques adoptant des prix supérieurs à la
moyenne.

Les commissions bancaires et en vertu de l'article 1er de la circulaire n°18/G/13 du 19


Aout 2013 modifiant le circulaire n° 19/G/2006 relative au taux maximum des intérêts
conventionnels des établissements de crédit entrent dans le calcul du T.E.G. dès lors
qu'elles sont la condition du crédit consenti, même si elles correspondent à un
service particulier indépendant de la mise des fonds a la disposition de l'emprunteur.

Au cas où elles ne sont pas expressément stipulées, elles sont tout de même dues,
soit parce qu'elles sont mentionnées parmi les « conditions de banque », véritable
tarif qui doit en principe être affiché, soit parce qu'elles sont d'usage.

113 Cours d'appel de Casablanca, le 30-3-1993, arrêt n°1106 ;

Il va de soi que vu la diversité des commissions bancaires on ne peut les citer toutes,
c'est pourquoi on va se limiter de donner l'exemple de quelques commissions
étroitement liées au crédit bancaire.

> La commission pour frais et étude de dossier : une commission pour frais
d'étude ou constitution de dossier est prélevée sur le client demandeur d'un crédit.
Cette commission peut être forfaitaire ou même proportionnelle avec un minimum et
un maximum. Le client non initié découvre généralement cette commission au
moment de la signature du contrat et varie généralement entre 1000 et 3000
dirhams.

> La commission pour risque financier : cette commission dont le taux est de 1%
du prêt accordé est prévue dans les contrats à moyen et long terme Elle est insérée
sous forme de clause contractuelle et prélevée une seule fois, sur le montant du
crédit octroyé ou au moment du remboursement de celui-ci.

> La commission d'engagement : celle-ci est prélevée et due lorsque le client


n'utilise pas, partiellement ou totalement, dans le délai de 90 jours, les crédits à
moyen ou long terme qui lui sont consentis. Le taux de cette commission se situe
autour de 0.75% du montant du crédit non utilisé par le client. Cette commission fait
l'objet d'une clause contractuelle.

Section deuxième : La finance islamique face au Riba

La religion musulmane englobe tous les aspects de la vie spirituelle comme de la vie
sociale du croyant, instituant des principes aussi bien pour le rapport de l'homme
avec Dieu qu'en ce qui concerne ses rapports sociaux et notamment les transactions
commerciales.

Dans ce domaine, si le principe fondateur est celui de l'équité et de la transparence,


Dieu a prescrit ou interdit dans le Coran certaines pratiques. C'est notamment le cas
de l'interdiction du prêt à intérêt.

En effet, la position de l'islam vis-à-vis de l'usure est très claire : le prêt usuraire
ou riba est strictement interdit et doit être réprimé : « ï croyants ! Craignez Dieu et
renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites
pas alors, recevez l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de Son messager. Et
si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous
ne serez point lésés »114.

Cependant et si la constitution marocaine affirme que L'Islam est la religion de


l'Etat115 , comment se fait-il que les banques classiques qui pratiquent de l'usure sont
autorisées à exercer sur son territoire ? La jurisprudence marocaine a répondu à
cette question en disant que l'islam prohibe le riba entre deux personnes physiques
musulmanes alors que les banques sont des personnes morales dépourvues de
religion. Cependant une question se pose : comment pouvons-nous accepter cette
conception alors que le législateur a attribué à une personne morale de droit
publique qui est l'Etat la religion musulmane ? Cette question reste à l'heure actuelle
sans réponse.

114 Coran, Sourate II- LA VACHE (Baghara), versets 278 et 279.

115 Article 3 de la constitution marocaine de 2011 : « L'Islam est la religion de l'Etat,


qui garantit a tous le libre exercice des cultes. »

A l'heure où la honte s'abat sur la finance globalisée, il en est une qui sort, elle, la
tête haute de la tempête financière qui sévit : la finance islamique.116 Celle-ci gagne
du terrain, le nombre de banque islamique augmente d'une année à l'autre et leur
actif se diversifie et devient de plus en plus important ; leurs activités se multiplient et
s'étendent à l'ensemble du globe y compris aux pays non musulmans.

C'est dans cette optique que le législateur Marocain a introduit et cherche à


promouvoir les banques dites participatives en leur consacrant tout un titre 117 dans
sa dernière réforme de la loi relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés. Cependant les obstacles sont nombreux et les défis relevés sont lourds et
risquent de compromettre cet essor ou du moins de l'affaiblir.

Sous-section première : La finance islamique

La finance islamique a pour objet de développer des services bancaires et des


produits financiers compatibles avec les prescriptions de la loi coranique. Elle se
distingue de la finance conventionnelle par le fait qu'elle ne se cantonne pas dans le
rôle du préteur : elle agit en véritable partenaire financier du porteur de projet avec
un système de partage des risques de la responsabilité et des revenus.

Cependant, les obstacles faisant face à sa mondialisation sont nombreux et les défis
relevés sont lourds et risquent de compromettre cet essor ou du moins de l'affaiblir.

I- Les défis :

Certains défis sont d'ordre général et touchent l'ensemble du système financier


islamique, d'autres sont plutôt d'ordre juridique et internes au système de la finance
islamique.

1- D'ordres généraux :

Recherche de profit et conformité avec la Chariaa :

La finance islamique a pour objectif la mobilisation de ressources et leurs allocations


entre les différents projets d'investissements. Cependant celle-ci doit s'organiser
autour de mécanismes, d'institutions et de produits qui doivent respecter l'ensemble
des principes fondamentaux édictés par la charia a savoir : l'interdiction de la Riba, la
condamnation de la spéculation, le fait que toute transaction doit être adossée sur un
actif tangible, le respect des interdiction quant a l'investissement jugé nuisible a l'être
humain tel l'industrie des jeux d'argent...

L'identification d'un cadre institutionnel :

La promotion financière islamique suppose l'amélioration nécessaire du cadre


institutionnel dans lequel opèrent ces institutions. Ces dites institutions ont besoin de
cadre tant spécifique qu'homogène avec les autres institutions traditionnelles, en
effet la plupart des instruments financiers islamiques ont une contrepartie dans la
finance classique, bien qu'ils ne s'imbriquent pas parfaitement dans les régimes
réglementaires existants.

116 Bouayad Amine Nabil, le développement de la finance islamique au Maroc :


quelles adaptations du cadre législatif et réglementaire ? Colloque sous le nom de la
finance islamique et les défis du développement

117 Titre 3 de la loi n°103-12


Développement de la formation :

Des compétences doubles sont exigées des cadres des institutions financières
islamiques : des connaissances approfondies dans le domaine financier, mais
également dans le domaine de la chariaa d'où la nécessité d'organiser des cycles de
formations adaptés.

2- D'ordres juridiques :

La finance islamique propose le mariage de l'économie, du droit et de la chariaa, ce


qui l'expose à des difficultés techniques dues aux contraintes que la morale
islamique lui impose.

Les défis sont de plusieurs ordres :

L'insécurité juridique, le droit islamique se superpose aux droits nationaux qui sont
souvent d'inspirations doctrinales différentes ;

Dans la pratique, apparaissent des difficultés de mise en oeuvre de certaines règles


juridiques islamiques spécifiques.

L'évaluation et l'appréciation que doivent apporter les déposants et investisseurs


doivent se baser sur des données générales et comptables souvent non homogènes,
les empêchant de juger de la performance de ces institutions.

II- Fonctionnement de la finance islamique :

La première question qui nous vient à l'esprit est comment les banques islamiques
peuvent-elles fonctionner sans percevoir un intérêt ? Cette question nous préoccupe
car le but des banques est en général, d'obtenir un profit sans intérêt. Mais comment
une banque parvient-elle à ce stade (1) ? La réponse se trouve dans la technique de
partage du profit et de la perte (2).

1- Face à la riba et au profit :

Rappelons que la riba signifie littéralement l'excès. Pour l'islam il n'y a pas de
différence entre la riba, l'intérêt et l'usure.

En islam, il existe traditionnellement deux types de riba : riba al-nasseyah et riba al-
fadl. En effet, l'une ou l'autre riba se retrouvent dans l'acte de prêt.

Le premier type de riba, considéré comme la principale forme, a été expressément


interdit dans le Coran (3-130, 131). La riba al-nasseyah résulte de l'intérêt
prédéterminé pour lequel le prêteur reçoit au-delà du montant principal qu'il a prêté.

Quant au second type de riba, il a été défini par la sunna. C'est pourquoi on l'appelle
également riba al-hadith. Elle est plus complexe que la première. Il s'agit de la
surcompensation dans autre considération prédéterminée du prêt résultant sous la
forme de l'échange ou de la vente des articles. En effet, ce type de riba désigne une
surcompensation qui est prise en échange des articles spécifiques homogènes et
rencontrée dans l'achat et la vente de « main à main »..

Par ailleurs, bien que la riba soit interdite dans les principes islamiques, des solutions
existent afin de l'éviter et en même temps d'assurer le commerce. La plus simple
d'entre elles concerne la rémunération des épargnants dans les conditions de
l'inflation.

Vu les problèmes de rémunération des investisseurs dans les banques islamiques,


une autre technique bancaire islamique, ayant pour objectif d'éviter la riba et en
même temps d'attirer les clients, est le partage de la perte et du profit (Profit & Loss
Sharing).

2- Partage du profit et de la perte :

Face à l'interdiction de la riba, les musulmans étaient obligés d'établir un système


sans intérêt financier en conformité avec les enseignements de la Chariaa. Le
principe de partage des profits et des pertes est assurément l'élément le plus
significatif et le plus caractéristique en matière de financement islamique mis à part la
prohibition du riba ou usure.

Dans cette structure, deux grandes parties entrent en jeu : l'épargnant, étant la partie
qui investit dans la banque et indirectement qui donne le crédit, et l'entrepreneur qui
demande le crédit. Les parties prenantes à l'activité bancaire sont dans l'obligation
de partager les risques et par conséquent les profits ou les pertes et encourent ainsi
un certain degré de risque afin de légitimer la rémunération issue du projet
d'investissement. En référence à ce principe, la finance islamique est appelée
également Finance Participative. Ce principe signifie qu'un contrat ne doit pas être
conclu de façon à ce que l'ensemble de ses clauses serait en faveur d'une seule des
parties contractantes. Ainsi, les termes contractuels doivent être équitables afin
d'éviter les positions d'abuse de force de l'une des parties contractuel pour parvenir à
la réalisation de la cohésion de la communauté. Cela rend nécessaire le partage des
risques et par conséquent le partage des profits ou des pertes concrétisé par les
arrangements sous forme de partenariats en vue de la conclusion de transactions
commerciales ou financières.

Sous-section deuxième : Principes des banques participatives marocaines et


structure de leurs contrats

La banque islamique au Maroc sera participative. Après une longue hésitation, Bank
Al-Maghreb autorise les banques islamiques au Maroc sous l'appellation, toutefois,
de banques participatives. En effet, la loi n°103-12 réserve son troisième titre à la
définition de la structure, des modalités et de l'organisation tant de la banque
participative que des produits qu'elle propose.

I- Principes et structures de la banque participative :

La nouvelle loi bancaire consacre pour la première fois au Maroc les banques
participatives (Al abnak tacharoukia) à travers ses articles 54 et suivants.
A la lecture de l'article 54 de la loi n°103-12 on déduit que les banques participatives
sont des personnes morales habilitées à exercer à titre de profession habituelle en
conformité avec les préceptes de la Charia, les opérations de banques ainsi que des
opérations commerciales, financières et d'investissement, à l'exclusion de toute
opération impliquant la perception et le versement d'intérêt et ce après avis conforme
du Conseil Supérieur des Oulémas.

Cet article appelle de notre part un certain nombre de remarques par rapport à la
distinction avec les banques conventionnelles ou classiques :

> 1ère remarque : les banques participatives exercent aussi sous forme de
personnes morales et à titre de profession habituelle ;

> 2ème remarque : les activités de ces banques sont limitées à l'article 1er118 de la loi
ainsi que les Articles 55119 et 58120 ;

> 3ème remarque : les opérations commerciales et financières des banques

participatives ne peuvent être pratiquées qu'après avis conforme du Conseil


Supérieur des Oulémas et non pas par Bank Al-Maghreb et ne doivent pas donner
lieu à la perception ou au versement d'intérêts ;

> 4ème remarque : les banques participatives sont habilitées à recevoir du public
des dépôts d'investissements dont la rémunération est lignée aux produits
d'investissement convenus avec la clientèle et ce conformément à l'article 55 ;

> 5ème remarque : les banques participatives peuvent procéder au financement de la


clientèle à travers notamment : les produits cités dans l'article 58 de la loi à savoir : la
Mourabaha, Ijara, Moucharaka, Moudaraba, Salam et Istisna'a ainsi que par tout
autre produit qui n'est pas contraire aux conditions prévues à l'article 54.

Par ailleurs, et conformément aux dispositions de l'article 60, les banques


participatives sont agréées conformément aux dispositions de l'article 34 c'est-à-dire
par la Wali de BAM après avis du comité des établissements de crédit et ce
conformément aux dispositions et modalité du même article.

En outre, les banques visées à l'article 10 de la même loi et sous réserve de


l'agrément du Wali de Bank Al-Maghreb, peuvent exercer des activités des banques
participatives, il en est de même des sociétés de financement, des établissements de
paiement, de la caisse centrale de garantie et de la caisse de dépôt et de gestion.

II- Mise en place des contrats de substitution :

A partir de l'idée de l'interdiction de la riba par l'islam, les jurisconsultes musulmans


en générale et Marocains en particulier ont développés des contrats dits alternatifs
ou de substitution a ceux proposés par la banque conventionnelle.

En effet, les banquiers musulmans ont réadapté des contrats classiques du droit
musulman frappés de désuétude et ont créé une série d'instruments financiers
Islamiques pouvant se substituer aux contrats classiques ce qui permettra à la
banque participative d'intervenir dans le secteur des investissements productifs
conformément à la pensée économique islamique.

118 Articles 1er de la loi 103-12 : « [É] la réception de fonds du public ; les
opérations de crédit ; la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de
paiement ou leur gestion. »

119 Article 55 de la loi 103-12 : « Les banques participatives sont habilitées à


recevoir du public des dépôts d'investissement dont la rémunération est liée au
produit des investisseurs convenus avec la clientèle. »

120 Article exposant les différentes opérations alternatives pouvant être exercées par
les banques participatives. On retrouve notamment les opérations suivantes :
Mourabaha, Ijara, Moucharaka, Moudaraba, Salam, Istisna'a.

C'est dans cette optique que nous allons exposer les deux principaux contrats
islamiques à savoir la Mourabaha et Ijara.

1- Le financement du Négoce par contrat Mourabaha :

La Mourabaha, terme arabe désignant « le profit » est l'abréviation de Bayal-


Mourabaha, qui signifie simplement la vente.

Les juristes musulmans et plus particulièrement l'article 58 de la loi 103-12


définissent la Mourabaha comme « une revente au prix d'achat majoré d'une marge
bénéficiaire et négociée entre les contractant à l'avance » 121. C'est-à-dire que c'est
une vente au prix initial, augmenté de l'accroissement que représente le gain du
revendeur.

Dans la pratique, l'opération se décompose en deux actes, le premier est une


promesse d'achat que la banque s'engage à réaliser dès qu'elle recoit l'ordre de son
client, et le second est une vente Mourabaha proprement dite. Cette dernière ne peut
être réalisée qu'a partir du moment où la banque a accusé la réception.122

Les caractéristiques du contrat Mourabaha nous mène à dire que ce contrat


n'enfreint pas l'interdit de l'usure en dépit du profit prédéterminé et convenu
d'avance. Par ailleurs, l'article 58 de la loi bancaire, dispose que le paiement par le
client au titre de cette opération est effectué selon les modalités convenues entre les
deux parties. Ce qui suppose que le paiement peut être fractionné en plusieurs
versements sans pour autant invoquer le terme de profit.

Dans la pratique, il est à noter qu'une caractéristique fondamentale oppose la


Mourabaha au crédit traditionnel. En effet et mis a part la non stipulation du terme
intérêt, en cas de paiement par anticipation d'une vente mourabaha, le client sera
dans l'obligation de payer l'intégralité du prix mentionné dans le contrat même si le
bénéfice qui y est inscrit est étalé sur plusieurs années. Ceci est expliqué par le faite
que la Mourabaha est une vente simple et non pas une vente a crédit.

Par ailleurs, on ne peut examiner les deux conventions -crédit classique et


Mourabaha- sans que notre attention soit captivée par l'énorme surcoût de la
Mourabaha.

Voici un tableau représente la cherté du financement Mourabaha 123.

121 Ibn Qudama, Al-Moghni, tome IV

122 El malhouf Jaouad, La banque islamique à l'ère de la mondialisation, Revue


marocaine d'administration locale et de développement, Mai-Juin 2007

123 Cf El Omari Alaoui Sidi Mohammed et Maftah Souhail, La finance islamique au


Maroc, Imprimerie El Maarif Al Jadida-Rabat 2012

2- les opérations de location financière : Ijara

Littéralement le mot Ijara signifie donner bail. Juridiquement, les jurisconsultes


musulmans l'ont définit comme la vente de la jouissance d'une chose déterminée ou
des services d'une personne contre un prix déterminé, on peut donc le substituer en
cas de Ijara montahia bi-tamlik a un contrat assimilé aux opérations de crédit qui est
le crédit-bail avec option d'achat.

En effet, l'Ijara peut être utilisée pour financer toutes sortes d'actifs mobiliers ou
immobiliers, ainsi que des projets d'infrastructures de longue durée. Par ailleurs et
contrairement à un crédit-bail conventionnel, le financier islamique est contraint
d'assumer une partie des risques commerciaux associés à la location. Cependant
dans le cas d'une perte totale, le bail est résilié de plein droit et le bailleur n'a aucun
droit de location sur le locataire. Son seul recours est alors de réclamer des
indemnités d'assurance.

Le schéma ci-après représente la version la plus simple de l'Ijara.124

Prix d'acquisition

Vendeur

Bailleur
(propriétaire)/Financier

Flux de loyers

Crédit-bail/ Location vente

Preneur

Transfert de propriété

124 Hebert Smith LLP « Guide de la finance islamique », en collaboration avec


Gleiss Lutz et Stibbe, 2009

Annexes
Annexes n°1 : Forme sous laquelle la direction support juridique donne son avis à
propos

d'une demande de financement 02

Annexe n°2 : Exemple d'une convention de crédit-bail .É05

Annexe n°3 : Exemple d'une convention d'ouverture de crédit 09

Annexes n° 1 :
---------------------

------------------------------------------

POLE RISQUES

Direction Support Juridique


Casablanca, le

ANALYSE JURIDIQUE D'UNE DEMANDE DE CREDIT

I- PRESENTATION DU PROMOTEUR :

PERSONNE MORALE Raison


sociale
Forme juridique
Société à Responsabilité Limitée. Durée
99 ans à compter de la date de son immatriculation au Siège social
registre de commerce soit le
Registre
commerce n°
Objet social
Promotion immobilière. Capital social
Le capital social est fixé à 100.000DH, divisé en 1.000 parts Représentant
sociales de 100DH chacune, entièrement souscrites et
libérées par :

-
Est nommé gérant pour une durée indéterminée (Première Pouvoirs
Résolution de la décision collective des associés dont le PV a
acquis date certaine le ...):

- .... demeurant à Agadir, Immeuble 14, n° 13, Résidence


Saada
La gérance est investie des pouvoirs les plus étendus pour Durée de mandat
agir au nom de la société. de la gérance
Le gérant est nommé pour une durée indéterminée.

II- PRESENTATION DU GAGE PROPOSE :

PROPRIETE IMMOBILIERE Propriétaire


TF n°
Dénomination
«» Superficie
153 m2 Charges
Néant Conservation foncière
Situation
Consistance
Terrain nu. Prix d'acquisition
1600.000DH Date du contrat de vente
Date du certificat de propriété

III- AVIS DU SUPPORT JURIDIQUE :

III-1- Sur le promoteur

La Société « » est constituée conformément à la loi n° 5-96 régissant la société à


responsabilité

limitée.

III-2- Sur le gage

D'après les informations fournies par le Conservateur de la Propriété Foncière et des


Hypothèques

dans le certificat de propriété établi le :

i- L'adresse du siège social renseignée sur ledit certificat de propriété est l'ancienne
adresse du siège social. Par conséquent, la société doit procéder à la mise à jour de
son dossier tenu auprès de la conservation foncière et produire un certificat de
propriété faisant ressortir l'adresse actuelle

du siège social soit « »

ii- La propriété objet du titre foncier n° n'est grevée d'aucune charge pouvant
empêcher
l'inscription de l'hypothèque en premier rang au profit de ... BANK.

Fiche Juridique établie par :

Annexes n° 2 :
Annexe n°3
Casablanca, le

CONVENTION D'OUVERTURE DE CREDIT

ENTRE LES SOUSSIGNES :

CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER, Société Anonyme, au capital social de


2.660.808.500 DH, ayant son Siège Social à Casablanca - 187, Avenue Hassan II-
dûment représentée par ses mandataires soussignés.

Ci- après dénommée «... BANK».

DE PREMIERE PART,

de nationalité marocaine, né le , demeurant à , titulaire de la CNI N°


Ci-après dénommé « l'Emprunteur»

DE DEUXIEME PART

IL EST AU PREALABLE RAPPELE

- Que les personnes soussignées sont entrées en relation de comptes pour avoir
conclu une convention de comptes devant régir les rapports généraux entre elles, et
qu'elles entendent expressément s'y référer pour toutes les questions et les
modalités que la présente convention d'ouverture de crédit n'organisera pas, les
parties excluant formellement toute novation par rapport à ladite convention.

- Que dans le cadre du développement de ses activités professionnelles,


l'Emprunteur a sollicité de ... BANK, qui accepte de mettre à sa disposition une ligne
de crédit dans les conditions suivantes.

QU'EN EXECUTION DE CE QUI PRECEDE,

LES PARTIES ONT CONVENU ET ARRETE CE QUI SUIT

ARTICLE 1 : OUVERTURE DE CREDIT

... BANK consent par les présentes, à l'Emprunteur qui accepte et s'oblige à en
exécuter les conditions, une ligne de facilité de caisse (dont l'appellation
commerciale à ... BANK est « avance pro ») jusqu'à concurrence du montant indiqué
ci-après qui sera utilisée et remboursée dans les conditions précisées aux articles qui
suivent.

· Montant : 40.000DH (quarante mille dirhams)

· Taux d'intérêt : 10,50% (dix virgule cinquante pour cent) par an à majorer de la TVA
au
taux en vigueur.

· Date d'échéance : 31/03/2016.

ARTICLE 2 : GARANTIES

Les garanties désignées ci-après sont consenties au profit de ... BANK qui accepte
pour lui garantir le remboursement aussi bien du crédit objet des présentes en
principal de 40.000DH outre les intérêts, frais, commissions et accessoires, que du
solde débiteur éventuel du ou des comptes bancaires ouverts au nom de
l'Emprunteur sur les livres de ... BANK, les frais de prestations et de recours
judiciaires ainsi que tous les accessoires, pénalités et autres dépenses en vertu du
présent contrat.

1. Nantissement du fonds de commerce, pour l'exploitation duquel l'Emprunteur est


immatriculé

au registre de commerce de.... sous le n° du registre analytique, situé à


Ce nantissement est consenti par l'Emprunteur à hauteur de 40.000DH (quarante
mille dirhams), suivant l'acte de constitution de nantissement annexé au présent
contrat pour former ensemble un seul et unique.

2. Signature par l'Emprunteur d'un billet à ordre d'un montant de 40.000DH, au profit
du Crédit Immobilier et Hôtelier.

Ce billet à ordre sera domicilié sur le compte bancaire de l'Emprunteur ouvert sur les
livres de ... BANK, stipulé sans frais et causé « valeur en mobilisation de l'ouverture
de crédit ». L'Emprunteur s'engage à renouveler ledit billet à son échéance, à la
première demande de ... BANK.

La souscription du billet et son renouvellement éventuel n'emporteront pas novation


de la créance résultant de l'utilisation de l'ouverture de crédit objet des présentes et
ne constitueront qu'une seule et unique obligation.

L'Emprunteur donne à ... BANK dispense des formalités de protêt, de dénonciation


de protêt pour tous les effets quelconques revêtus de la signature de l'Emprunteur et
des avis de non paiement prévus par le Code de Commerce.

ARTICLE 3 : DECLARATIONS - ENGAGEMENTS

Déclaration :

L'Emprunteur déclare que le fond de commerce n° .... donné en nantissement n'est


grevé

d'aucune inscription ou charge autre que le nantissement inscrit le sous le numéro


236, pour
un montant de 86.484 DH au profit du Crédit Immobilier et Hôtelier.

Engagements :

L'Emprunteur s'engage envers BANK :

-- A régulariser l'impayé du CAP (crédilibre) ;

-- A domicilier la totalité de son chiffre d'affaires dans son compte bancaire ouvert sur
les livres de BANK ;

-- A régler les frais d'étude et commissions au titre du présent crédit selon la


tarification en vigueur à BANK.

ARTICLE 7 : INTERETS, COMMISSIONS, IMPOTS ET TAXES

ARTICLE 4 : ASSURANCES

L'Emprunteur s'engage à :

- Souscrire une assurance pour une valeur minimale de 40.000DH pour couvrir le
fonds de commerce nanti contre l'incendie-explosion.

- Souscrire Avenir Compte Pro.

Les polices d'assurances souscrites doivent comporter une délégation au profit de


BANK des indemnités qui seront dues par la compagnie d'assurances en cas de
sinistre.

ARTICLE 5 : UTILISATION DU CREDIT

La seule signature du présent acte ne confère aucun droit à l'Emprunteur et ne met


aucune obligation à la charge de BANK de mettre en place les engagements objet
des présentes aussi longtemps que les garanties requises éventuellement n'auront
pas été régulièrement inscrites au profit de BANK et les réserves et/ou les conditions
spéciales émises le cas échéant n'auront pas été réalisées.

En cas de non constitution de tout ou partie des garanties dans un délai de deux
mois à compter de la date des présentes, ... BANK se réserve le droit d'annuler
l'ouverture de crédit objet des présentes, sans que l'Emprunteur puisse prétendre à
un quelconque remboursement des frais engagés à l'occasion du présent contrat.

L'Emprunteur s'engage à utiliser la ligne de crédit avec souplesse, en bon père de


famille, et de manière strictement conforme aux intérêts commerciaux de son
entreprise.

ARTICLE 6 : DUREE - DATE D'EFFET

La présente convention d'ouverture de crédit est conclue pour la durée indiquée à


l'article 1 ci-dessus. Cette durée commence à courir à compter de la date des
présentes qui constitue sa date d'effet.

Lorsqu'il est indiqué seulement une « date d'échéance », la durée de la ligne de


crédit sera alors la période allant de la date d'effet de la convention d'ouverture de
crédit jusqu'à la date d'échéance.

Si la convention d'ouverture de crédit est conclue pour une durée limitée, elle
prendra fin de plein droit à son terme conformément à l'article 525 du Code de
Commerce.

Le fait pour BANK de ne pas exiger le remboursement de la ligne de crédit à


l'échéance ne peut en aucun cas être interprété comme un renouvellement tacite. Le
renouvellement de la convention d'ouverture de crédit ne peut résulter que d'un acte
dûment signé par les deux parties à cet effet.

Si la ligne de crédit est consentie pour une durée indéterminée, chacune des parties
est libre d'y mettre fin à condition de le notifier à l'autre partie par lettre recommandée
en respectant un préavis de soixante (60) jours.

Tout dépassement par rapport au montant du crédit autorisé produira intérêts au taux
du présent contrat majoré de 2% (Deux pour cent) l'an.
7-1 - Taux d'intérêt - commission

La ligne de crédit autorisé donnera lieu à l'application d'agios et/ou de commissions,


selon le cas, au taux indiqué à l'article 1.

Dans la limite du montant en valeur de la ligne de crédit autorisée, les intérêts


débiteurs seront arrêtés trimestriellement et seront portés au débit du compte de
l'Emprunteur et deviendront des articles dudit compte.

Les intérêts sont capitalisables.

Lorsque le crédit objet des présentes consiste en une ligne de crédit par signature,
BANK percevra une commission au taux indiqué à l'article 1 ci-haut.

Il est entendu que lorsque la mise en jeu de la signature de BANK donne lieu à
paiement sur les fonds propres de BANK, ce paiement sera considéré comme un
dépassement non autorisé donnant lieu à l'application du taux d'intérêt applicable
aux dépassements non autorisés.

7-2 - Dépassement.

... BANK peut être amenée à accorder des dépassements sur les autorisations objet
des présentes et ce, sans que cette possibilité ne soit interprétée comme étant une
obligation à sa charge.

Aucune opération entraînant un dépassement du montant du crédit autorisé ne


pourra être considérée comme une acceptation de BANK de l'augmentation de ce
montant, étant précisé qu'une telle augmentation ne peut résulter que d'un accord
écrit de ... BANK.

Tout dépassement du montant du crédit autorisé ne pourra avoir qu'un caractère


occasionnel et exceptionnel et, par conséquent devra être régularisé, sans délai, par
l'Emprunteur.

Le montant du dépassement autorisé par ... BANK à titre occasionnel et provisoire


sera assujetti au taux d'intérêt conventionnel majoré de 2% (deux pour cent) l'an.

7-3 - Impôts et taxes

La Taxe sur la Valeur Ajoutée due au titre des intérêts, commissions, frais et
accessoires ainsi que tous les autres impôts seront supportés par l'Emprunteur et
seront exigibles au même titre que les montants sur lesquels elle est due.

Si des impôts ou taxes venaient à être créés sur des opérations du genre de celle qui
fait l'objet des présentes, l'Emprunteur devrait les supporter et les acquitter. Il
autorise d'ores et déjà ... BANK à prélever par le débit de son compte le montant de
ces impôts et taxes.
7-4 - Paiement des frais et commissions

Tous les frais et commissions dus au titre du présent crédit, seront prélevés par le
débit du compte de l'Emprunteur, ce qui est d'ores et déjà accepté par l'Emprunteur.

ARTICLE 8 : REMBOURSEMENT

Le remboursement du principal et des intérêts du crédit ainsi que des commissions,


frais et accessoires auront lieu aux caisses de ... BANK.

Les agios seront réglés trimestriellement par l'Emprunteur par le débit de son compte
bancaire, ce qui est d'ores et déjà accepté par l'Emprunteur.

12-2 Résiliation par ... BANK

Toute somme restée impayée à la date d'échéance du crédit continuera à produire


intérêt au taux du présent contrat majoré de 2% (Deux pour cent) l'an.

En cas de clôture du compte bancaire de l'Emprunteur ou de recouvrement judiciaire,


pour quelque motif que ce soit, le présent crédit continuera à produire intérêts au
taux du présent contrat majoré de 2% (Deux pour cent) l'an jusqu'au remboursement
intégral dudit crédit.

ARTICLE 9 : BASE DE CALCUL DES PAIEMENTS

Tous les intérêts, commissions et autres paiements à caractère trimestriel, semestriel


ou annuel dus en vertu du présent contrat, seront calculés, de jour à jour, sur la base
du nombre de jours qui se seront effectivement écoulés et rapportés à une année de
360 jours.

ARTICLE 10 : PREUVE DES OPERATIONS

La justification du montant du solde exigible et, d'une manière générale de toutes les
opérations portées au compte de l'Emprunteur résulte suffisamment de la production
par BANK, soit d'un extrait de compte de l'Emprunteur, soit des valeurs portant sa
signature ou celle des ses mandataires légaux et, d'une manière générale, de tout
document portant un engagement de sa part.

ARTICLE 11 : MODIFICATIONS DES CONDITIONS DE LA LIGNE DE CREDIT

Les conditions de la ligne de crédit indiquées aux articles 1 et 2 (montant, taux


d'intérêt, commission, durée, garanties) peuvent faire l'objet de modification par des
actes ultérieurs. Lorsque la modification porte sur l'une des conditions autres que la
durée, la modification ne sera valable que si elle est concrétisée par un acte
modificatif portant la signature des parties.

Si la modification porte sur la durée à l'effet d'arrêter la durée pour laquelle la


présente convention d'ouverture de crédit est renouvelée, la nouvelle durée est
portée à la connaissance de l'Emprunteur par lettre avec accusé de réception.
ARTICLE 12 : RESILIATION

Nonobstant la durée ou le terme convenu et indiqué à l'article 1, le présent contrat


peut être résilié à l'initiative, soit de l'Emprunteur, soit de ... BANK dans les conditions
du présent article. En cas de prononcé de résiliation, toutes les sommes dues à ...
BANK en vertu du présent contrat deviendront exigibles en capital, intérêts, frais,
commissions et accessoires.

12-1 Résiliation par l'Emprunteur

L'Emprunteur peut résilier le présent contrat par écrit adressé à ... BANK, sans
préavis ni indemnité. Dans ce cas, l'Emprunteur doit immédiatement rembourser à ...
BANK toutes les sommes restant dues en capital, intérêts, frais, commissions et
accessoires et lui produire les mainlevées de tous les crédits par signature en cours,
ou en constituer la contrepartie financière bloquée sous forme de déposit en faveur
de ... BANK.

La résiliation prend effet le lendemain de la date de réception par ... BANK d'une
lettre qui lui sera adressée ou remise, avec accusé de réception, par l'Emprunteur à
cet effet.

... BANK peut résilier le présent contrat, sans préavis ni indemnité, conformément
aux dispositions du code de commerce et ce, en cas de :

- Cessation notoire de paiement de l'Emprunteur;

- Faute lourde commise par l'Emprunteur à l'égard de ... BANK ou dans l'utilisation
de crédit.

Si l'un de ces cas se réalise, et dans tous les cas où la loi permet une telle résiliation,
l'Emprunteur en est informé par lettre recommandée avec avis de réception. Cette
résiliation prend effet le lendemain de la date d'information de l'Emprunteur, étant
précisé que les paiements et les régularisations éventuelles postérieures à cette
lettre ne pourront, en aucun cas faire échec à cette exigibilité.

Dans tous les autres cas non prévus ci-dessus, ... BANK se réserve le droit de
résilier la présente convention 60 jours après une mise en demeure par lettre
recommandée avec accusé de réception adressée par ... BANK à l'Emprunteur,
même si ce dernier n'aurait pas retiré cette lettre recommandée.

ARTICLE 13 : DECHEANCE DU TERME

... BANK se réserve la faculté de déclarer la déchéance du terme et l'exigibilité


anticipée de sa créance en cas de survenance de l'un des cas ci après :

1- En cas de rupture de la convention de compte indiquée au préambule ci-haut ;

2- En cas de mise en liquidation amiable ou judiciaire de l'Emprunteur comme en cas


de déchéance commerciale prononcée à l'encontre de son ou ses dirigeants. Il est
toutefois expressément convenu que le redressement amiable ou judiciaire de
l'Emprunteur ne constituera un cas de rupture de la présente convention que dans
l'hypothèse où ce redressement devait nuire de manière directe ou indirecte aux
intérêts de ... BANK;

3- En cas de fusion, dissolution, réduction du capital de l'Emprunteur et plus


généralement en cas de changement de la situation juridique de l'Emprunteur ou de
modification de ses statuts, sauf accord écrit et préalable de ... BANK et que celui-ci
ne pourra pas raisonnablement refuser ;

4- Dans tous les cas où la situation de l'Emprunteur serait considérée comme


irrémédiablement compromise ;

5- Dans le cas où l'Emprunteur ferait l'objet de poursuites judiciaires quelconques


pouvant entraîner la confiscation de ses biens

6- Dans le cas où l'Emprunteur ne paierait pas ponctuellement ses impôts, ne


réglerait pas les salaires de son personnel, les cotisations de la CNSS,

7- Dans tous les cas où le fonctionnement du compte de l'Emprunteur provoquerait le


déclassement d'une ou plusieurs créances de ... BANK sur l'Emprunteur, dans l'une
ou plusieurs des catégories de créances en souffrance prévues par la ou les
circulaires de Bank Al-Maghrib; 8-Et, de façon générale, en cas de violation par
l'Emprunteur de l'une des obligations mises à charge par la présente convention
d'ouverture de crédit.

ARTICLE 14 : INFORMATION DE ... BANK

l'Emprunteur s'engage à :

- Informer ... BANK préalablement à toute opération de réduction de capital ou de


modification statutaire ;

- Informer ... BANK sans délai, au cas où l'Emprunteur venait à demander au tribunal
de bénéficier de l'une des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
(redressement ou liquidation judiciaire) ;

- Communiquer à ... BANK une information détaillée sur toute procédure judiciaire,
arbitrale ou administrative engagée ou susceptible d'être engagée à son encontre
dès lors qu'elle est susceptible de compromettre la bonne exécution des présentes.

ARTICLE 15 : FRAIS DE RECOUVREMENT

L'Emprunteur s'engage à indemniser ... BANK, sur présentation des justificatifs


appropriés, de toutes les sommes que ... BANK serait amené à débourser à
l'occasion des procédures de recouvrement de sa créance, y compris les frais
judiciaires, les frais et honoraires de conseils et d'avocats et les taxes y afférentes.

ARTICLE 16 : ELECTION DE DOMICILE, COMPETENCE ET POUVOIRS

1 - Pour l'exécution des présentes et de leurs suites, les parties font élection de
domicile à leurs adresses respectives indiquées en tête des présentes.

Le domicile ainsi élu par chacune des parties restera valable tant que le changement
effectué, le cas échéant, n'aura pas été porté à la connaissance de l'autre partie par
écrit avec accusé de réception.

2 - Les parties consentent à ce que toutes les contestations et les difficultés nées de
l'interprétation ou de l'exécution des clauses du présent contrat soient de la
compétence du Tribunal de Commerce de Casablanca, à moins que ... BANK ne
préfère saisir le Tribunal de Commerce du domicile de l'Emprunteur.

3 - Tous pouvoirs sont donnés au porteur d'un exemplaire des présentes pour
accomplir les formalités y relatives et les mentionner partout où besoin sera.

Approuvé Renvoi

Mot Rayé Nul

Fait En Quatre Exemplaires, A Casablanca, le

Annexé à la convention d'ouverture de crédit conclue entre le Crédit Immobilier et


Hôtelier et M. ....

M CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER

BORDEREAU D'INSCRIPTION DE PRIVILEGE DE

NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE

1) A la sûreté et garantie du paiement des sommes dont M. ... est redevable sur les
livres du Crédit Immobilier et Hôtelier en capital, intérêts, frais, commissions et
accessoires et pour l'exécution de toutes les obligations résultant des présentes, M.
... consent au profit du Crédit Immobilier et Hôtelier qui accepte, dans les conditions
du Dahir du 1er Août 1996 portant promulgation de la loi n° 15-95 formant Code de
Commerce, par privilège et préférence à tous autres, un nantissement à concurrence
de la somme de 40.000 DH (quarante mille dirhams) sur le fonds de commerce
désigné ci-après, ledit fonds de commerce comprend tous les éléments corporels et
incorporels, notamment le nom commercial, l'enseigne, la clientèle et l'achalandage y
attachés, le droit au bail des locaux dans lesquels ledit fonds est exploité, les objets
mobiliers et le matériel industriel et commercial servant à son exploitation, tel que ce
fonds de commerce existe actuellement avec toutes les augmentations et
améliorations qui pourront être faites par la suite sans aucune exception ni réserve.

2) Au moyen de ce nantissement, le Crédit Immobilier et Hôtelier aura et exercera


sur les différents éléments du fonds de commerce les droits et privilèges conférés
par la loi au créancier nanti d'un gage pour se faire payer sur le prix à en provenir du
montant de sa créance en capital, intérêts, frais, commissions et accessoires, par
préférence à tout créancier ou autre cessionnaire.

3) Outre les déclarations prévues à l'article 3 de la convention, M. ....déclare qu'il est


seul et unique propriétaire du fonds de commerce pour l'avoir créé ou acquis. Il
déclare également. - que le fonds est exploité dans un local dépendant de l'immeuble
désigné ci-après et qu'il bénéficie des dispositions du dahir du 24 Mai 1955;

- que le dit fonds de commerce n'est grevé d'aucun nantissement, privilège, action
résolutoire et autre pouvant primer le présent nantissement;

- avoir payé tous les loyers échus à ce jour et n'avoir reçu aucun congé, ni
notification de refus de renouvellement.

4) Les parties requièrent M. le Secrétaire Greffier en Chef du Tribunal de première


instance de .... de bien vouloir :

- Inscrire, au profit du Crédit Immobilier et Hôtelier, le présent nantissement N° .... au


Tribunal de première instance pour le montant de 40.000 DH (quarante mille
dirhams).

- Délivrer au Crédit Immobilier et Hôtelier ou M. .... le relevé succinct des inscriptions


portées au registre analytique (Modèle n° 7).

- Retourner au Crédit Immobilier et Hôtelier un exemplaire du bordereau d'inscription


du privilège de nantissement dûment cacheté par le Secrétariat Greffe.

Cette inscription sera renouvelée tous les cinq ans, conformément à la loi, sur simple
réquisition du Crédit Immobilier et Hôtelier à qui tous pouvoirs sont donnés par les
présentes pour ce faire.

- Numéro d'inscription au Registre de Commerce : ....

- Adresse où le fonds de commerce est exploité :

Fait en quatre exemplaires, à Casablanca, le

M... CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER

NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE

Inscription de privilège de nantissement est requise au Secrétariat Greffe du Tribunal


de première instance d'Al Hoceima.

AU PROFIT DU :

CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER, Société anonyme, au capital de


2.660.808.500 DH, ayant son Siège Social à CASABLANCA, 187, Avenue Hassan II,
représentée par ses mandataires soussignés ;

Ci-après dénommée «... BANK »

CONTRE :
M. ...., de nationalité marocaine, né le ..., demeurant à .... titulaire de la CNI N° ....

Ci-après dénommé « l'Emprunteur»

En vertu d'une convention d'ouverture de crédit en date à Casablanca du contenant :

I Ð Octroi au profit de l'Emprunteur d'une ligne de facilité de caisse (dont l'appellation


commerciale à ... BANK est « avance pro ») d'un montant de 40.000DH (quarante
mille dirhams), remboursable au taux d'intérêt de 10,50% (dix virgule cinquante pour
cent) par an à majorer de la TVA au taux en vigueur.

Le tout, conformément aux clauses et conditions de la convention d'ouverture de


crédit sus-visée.

II- Nantissement au profit du Crédit Immobilier et Hôtelier à hauteur de 40.000 DH,


sur le fonds de commerce sis à ... , pour l'exploitation duquel l'Emprunteur est
immatriculé au registre de commerce d'Al Hoceima sous le N° .... du registre
analytique, et ce conformément à la loi n° 15-95 promulguée par le Dahir du Premier
Août 1996 formant Code de Commerce.

AVEC CONVENTION EXPRESSE

Que la convention d'ouverture de crédit sera résiliée de plein droit et la totalité de la


créance deviendra immédiatement et intégralement exigible dans les cas suivants :

1- En cas de rupture de la convention de compte indiquée au préambule de la


convention d'ouverture de crédit sus- visé ;

2- En cas de mise en liquidation amiable ou judiciaire de l'Emprunteur comme en cas


de déchéance commerciale prononcée à l'encontre de son ou ses dirigeants. Il est
toutefois expressément convenu que le redressement amiable ou judiciaire de
l'Emprunteur ne constituera un cas de rupture de la présente convention que dans
l'hypothèse où ce redressement devait nuire de manière directe ou indirecte aux
intérêts de ... BANK ;

3- En cas de fusion, dissolution, réduction du capital de l'Emprunteur et plus


généralement en cas de changement de la situation juridique de l'Emprunteur ou de
modification de ses statuts, sauf accord écrit et préalable de ... BANK et que celui-ci
ne pourra pas raisonnablement refuser ;

4- Dans tous les cas où la situation de l'Emprunteur serait considérée comme


irrémédiablement compromise ;

5- Dans le cas où l'Emprunteur ferait l'objet de poursuites judiciaires quelconques


pouvant entraîner la confiscation de ses biens.

6- Dans le cas où l'Emprunteur ne paierait pas ponctuellement ses impôts, ne


réglerait pas les salaires de son personnel, les cotisations de la CNSS,

7- Dans tous les cas où le fonctionnement du compte de l'Emprunteur provoquerait le


déclassement d'une ou plusieurs créances de ... BANK sur l'Emprunteur, dans l'une
ou plusieurs des catégories de créances en souffrance prévues par la ou les
circulaires de Bank Al-Maghrib;

8-Et, de façon générale, en cas de violation par de l'Emprunteur de l'une des


obligations mises à charge par la présente convention d'ouverture de crédit.

POUR SURETE

1/ - de la somme principale de DH 40.000

2/ - des intérêts dont la loi conserve le rang Mémoire

3/ - et, s'il y a lieu, des frais de mise à exécution Mémoire

TOTAL, sauf mémoire DH 40.000

SUR :

Un fonds de commerce immatriculé au registre de commerce de....

Pour l'exploitation de ce commerce, de l'Emprunteur est immatriculé au registre du


commerce de....

Ce fonds de Commerce comprend :

1/ - La clientèle et l'achalandage y attachés ; 2/ - L'enseigne et le nom commercial ;


3/ - Le droit au bail.

Tel que ledit fonds de commerce existe et appartient à l'Emprunteur pour l'avoir créé
et en avoir requis et obtenu l'immatriculation au registre de commerce de.... sous
le N° .... du registre analytique.

Fait à Casablanca, le

L'EMPRUNTEUR CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER

BIBLIOGRAPHIE :
Textes législatifs :

1. Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12
septembre 1913)

2. Dahir n°1.96.83 du 15 Rabii I 1417 (1er aout 1996) portant promulgation de la loi n°
15-95 formant code de commerce
3. Dahir n°1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 décembre 2014) portant promulgation de
la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.

4. Dahir n°1-11-03 du 14 Rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi
n° 3108 relative à la protection des droits des consommateurs.

5. Dahir n° 1-00-225 du 5 juin 2000 portant promulgation de la loi n° 06-99 sur la


liberté des prix et de la concurrence.

6. Dahir du 02/06/1915 fixant la législation applicable aux immeubles


immatriculés Textes réglementaires :

7. Arrêté du Ministre des Finances et de la Privatisation n° 2250-06 du 29 septembre


2006 déterminants le taux maximum des intérêts conventionnels des établissements
de crédit

8. Arrêté du Ministre de l'Economie et des Finances n° 947-10 du 17 mars 2010


réglementant les intérêts applicables aux opérations de crédit.

9. Directive n° 1/G/2011 du 3 février 2011 relative aux mesures minimales que les
sociétés de financement doivent observer lors de l'octroi de crédit

10. Recommandation n° 33/G/2007 du 13 septembre 2007 relative aux produits Ijara,


Moucharaka et Mourabaha

11. Circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb ;

12. Circulaire n°18/G/13 du 19 Aout 2013 modifiant la circulaire n° 19/G/2006 relative


au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit ;

13. Arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs N°143-96 du


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50. Routier Richard, Obligations et responsabilités du banquier, 3 ème édition Dalloz

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52. Sabathier Sophie, Droit du crédit, édition Ellipses 2007

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56. CHATRAOUI Widad, Les opérations bancaires dématérialisées, Faculté de droit


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57. BAH Ousmane, La Gestion du Risque de Crédit: un enjeu majeur pour les
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58. YOUSSEFI Kenza, Microcrédit au Maroc, Ecole supérieure de commerce et de


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Articles :

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60. BOUKAICH Khalid, Réflexion sur la nature juridique du crédit documentaire en


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61. CHABCHOUB Fatma, L'ouverture de crédit : La revue comptable et financière


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71. www.cours-de-droit.net

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