Droit de Crédit
Droit de Crédit
Droit de Crédit
Université Hassan II
Casablanca
droit marocain
Théorie
Législation
Pratique
Réalisé par:
BERDAI Ayoub
Sous la direction de :
Pr. BOUABIDI Zakaria
en droit marocain
BERDAI Ayoub
Remerciements
Votre simplicité, votre modestie, votre ardeur ainsi que votre dévouement suscitent
mon estime et admiration.
Introduction . .É
I- Consensualisme ou Formalisme ?
de crédit
contrat ..
I- le règlement amiable
I- La convention d'intérêts :
I- Les défis :
contrats
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
Introduction générale
L
'argent a toujours été une des préoccupations humaines, en effet, dans note société
contemporaine, sans argent, il n'est pas possible de développer une quelconque
activité. Cette assertion se vérifie aussi bien pour les particuliers lorsqu'ils souhaitent
acquérir leurs logements que pour les entreprises qui décident d'investir pour
améliorer leurs performances.
L'évolution des flux financiers et commerciaux sans cesse croissantes ainsi que
l'envie de la réalisation des projets précédemment cités nécessitera généralement
l'intervention des établissements de crédit qui prêteront l'argent nécessaire à cette
fin.
Pour ce, le crédit repose sur la confiance et c'est ainsi que le droit fournit les
techniques qui permettent d'asseoir cette confiance en donnant les moyens à celui
qui a fait crédit d'obtenir la restitution de son capital avec le concours, si besoin est,
de la force publique1. La protection de la loi ne s'arrête cependant pas au seul
bénéfice du banquier, en effet le législateur consumériste a mis en place un
formalisme accentué dans le seul but de garantir une protection totale du client.
Ainsi on peut affirmer qu'il est donc nécessaire pour entretenir ces relations
économiques et sociales et, par conséquent, de réaliser des opérations
conventionnelles simples, mais également des opérations nouvelles et complexes de
recourir aux différents mécanismes contractuels quels que soient leur forme et leur
objet. En effet, avec les transformations socio-économiques, politiques et éthiques,
certains contrats dont notamment une série de contrats bancaires cessent d'être
employés et disparaissent peu à peu, d'autres se développent de plus en plus et
prennent une importance considérable. De surcroit, certains contrats dits islamiques
connaissent une nouvelle résurrection dans le monde économique.
Il va de soi que la définition d'un certain nombre de notions est nécessaire avant
d'entamer une étude plus approfondie du crédit bancaire.
L'opération de crédit- l'opération de crédit est l'opération par laquelle la banque met
une somme déterminée à la disposition d'un tiers appelé emprunteur moyennant
l'engagement pris par ce dernier de payer au banquier les intérêts convenus et de lui
restituer à l'époque fixée pour le remboursement, une somme équivalente à celle qui
lui a été fournie.
Le monopole des opérations est énoncé à l'article 18 de la loi qui précise : «[É] il est
interdit à toute personne non agrée en qualité d'établissement de crédit ou
d'établissement de paiement d'effectuer à titre de profession habituelle, les
opérations visées à l'Article premier et 16 de la loi [É]». Cet alinéa consacre le
monopole des banques qui n'est pas en fait un privilège accordé aux établissements
de crédit mais il constitue le moyen dont s'est doté l'état pour mieux contrôler
l'activité bancaire.
Problématique :
Les crédits bancaires comme toutes prestations ou plus généralement comme tous
contrats civils et commerciaux en tant que phénomène socio-économique et fait de
civilisation, subissent l'action de plusieurs facteurs juridiques et idéologiques, en
perpétuel changement et mutation et, par conséquent, l'adaptation de leur contenu et
leur forme aux contraintes, préoccupations et attentes des opérateurs économiques,
des consommateurs et des pouvoirs publics devient de plus en plus nécessaire.
Par ailleurs, l'énorme diversité des contrats de crédits, n'a pas empêché le législateur
de mettre en place un cadre juridique commun, donnant ainsi une certaine souplesse
à la matière. C'est par la suite que le dit législateur consumériste souciant de la
protection du
2Article 3 de la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés : « Constitue une
opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne : - met ou s'oblige à mettre des fonds à la
disposition d'une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser ; ou prend dans l'intérêt d'une autre
personne un engagement par signature sous forme d'aval, de cautionnement ou de toute autre garantie. Sont
assimilées à des opérations de crédit : - les opérations de crédit et de location avec option d'achat et assimilés ;
les opérations d'affacturage ; les opérations de vente a réméré d'effets et de valeurs mobilières et les opérations
de pension telles que prévues par la législation en vigueur. »
Bien que les contrats bancaires soient en général des contrats types d'adhésion, le
contrat de crédit reste néanmoins intuitu personae. En effet, la banque peut
aménager la structure du contrat en fonction des qualités, potentialités et références
d'un client en particulier et ce dans le but de le garder ou l'avoir, on parlera alors d'un
contrat sui generis, négocié et adapté au cas d'espèce.
C'est dans cette optique que nous allons dans un premier lieu analyser le dit contrat
de crédit quant à sa formation (Chapitre premier) pour ensuite nous orienter vers les
obligations et responsabilités des parties au dit contrat (Chapitre deuxième).
Cependant c'est dans une optique selon laquelle le consommateur se voit intimidé
par le banquier professionnel et donne son consentement sans complètement
assimiler la portée de
4Circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb ; Circulaire n°18/G/13 du 19 Aout 2013 modifiant la circulaire n°
19/G/2006 relative au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit ; Arrêté du
Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs N°143-96 du 31/01/1996 réglementant les intérêts
applicables aux opérations de crédit
5 Dahir n°1-11-03 du 14 Rabii I 1432 (18 février 2011) formant loi n°31-08 édictant
les mesures de protection du consommateur
6 Article 230 du DOC : « Les obligations contractuelles valablement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées que de leur
consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi. »
ses actes que la loi consumériste vient imposer une condition qui devint à nos jours
indispensable à la validité de tout contrat de prêt.
C'est dans ce cadre que nous allons traiter dans une première section des conditions
de formation du contrat de crédit a la lumière du droit commun et de la pratique
bancaire pour ensuite et dans une seconde section nous focaliser sur cette condition
consumériste qui est l'offre préalable.
D'une manière générale tout contrat relève de la « théorie générale des obligations ».
Cependant du fait de la spécialité du crédit, des dispositions expresses viennent
limiter ce principe. Ce qui se traduit par l'obligation de se soumettre aux règles
posées par le dahir des obligations et des contrats ainsi qu'aux conditions posées
par des textes spéciaux.
« Les éléments nécessaires pour la validité des obligations qui dérivent d'une
déclaration de
volonté sont .
·
1° La capacité de s'obliger ,
1- le consentement .
·
2- La capacité de s'obliger
En règle générale, toute personne physique ou morale peut passer un acte juridique
valable et, donc exercer ses droits, à condition qu'elle ne soit pas frappée d'une
incapacité d'exercice ou d'une incapacité spéciale.
En ce qui concerne les personnes physiques, l'article 209 du code de la famille7 fixe
pour le marocain de confession musulmane l'âge de majorité à 18 ans révolus sauf
autorisation d'exercer le commerce et de la déclaration anticipée de majorité 8.
Cependant dans la pratique, même représenté par son tuteur ou administrateur
légal, les banques ne peuvent consentir au mineur un crédit. Ce principe s'applique
aussi bien aux mineurs qu'aux majeurs protégés.
3- L'objet .
·
4- la cause .
·
Dans ce cadre, et en matière de crédit, la cause est différente selon qu'il s'agisse
d'un contrat de crédit affecté ou non affecté. En effet, dans la première hypothèse, la
remise des fonds doit être destinée à l'accomplissement d'une prestation déterminée,
les parties doivent alors le spécifier dès la signature du contrat, la non affectation des
fonds à cette destination rend la cause illicite et entraine nullité du contrat. Dans la
seconde hypothèse, l'emprunteur n'a pas spécifié la destination des fonds, il peut
alors en jouir librement. Cependant, les règles du
7Article 209 de la loi n°70-03 formant code de la famille : « L'âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années
grégoriennes révolues. »
Les règles précontractuelles posées par la pratique bancaire sont en quelque sorte
des dérivés des obligations du banquier. En effet, avant tout octroi de crédit, le
banquier est dans l'obligation de bien s'informer et sélectionner son client et doit par
la suite l'informer et le conseiller avant son consentement.
1- La sélection du client :
l'échelle
nationale
Surface Patrimoine Patrimoine Patrimoine Patrimoine Patrimoine
patrimoni
ale du très confortable et moyen moyen insignifiant,
promoteu diversifié dominé situation
r Important et par des biens constitué de constitué de financière
immobiliers biens valeurs médiocre
diversifié mobilières
dominé immobiliers
par des
biens
immobiliers
Qualité Client ne Client dont les Client dont les Société Client ayant
de la récemment des
relation présentant impayés sur les incidents de
crédit information 12 paiement sur les crée par un créances en
avec les négative 12 derniers mois promoteur
autres derniers mois sont régularisés débutant souffrance
banques sont non
/ Indisponibilité
rares et aucune de d'information régularisées
ses créances n'est OU
classée en
souffrance Client
interdit de
chéquier
Volume V> 50MDH=<V<100 20MDH=<V<50 5MDH=<V<20 V<5MDH
des 100MDH MDH MDH MDH
crédits
rembours
és
Dénouem Rembourse crédits dénoués crédits dénoués crédits dénoués Contentieux
ent ment des mais avec un mais avec un avec des / Report de
Crédits dans dépassement des dépassement des difficultés date de
des les déla délais délais rembourse
anciens ment/
crédits (inférieur à 3 (inférieur à 6 Crédit en
mois) mois) souffrance
Incidents Aucun 1 incident sur les 2 incidents sur 3 incidents sur Incidents
de 12 derniers mois les 12 derniers les 12 derniers non
mois mois
paiement régularisés
Par la suite, une analyse juridique d'une demande de crédit est établie, présentant le
promoteur, les garanties proposées ainsi que l'avis des différentes directions de
l'établissement de crédit et est envoyé au comité adéquat et ce en fonction du
montant demandé pour délibération.
9 Prélevé auprès du service juridique du ... BANK
10 Annexe n1
C'est dans ce cadre que nous allons vous présenter dans les Annexes un exemple
relatif à l'avis de la direction support juridique a propos d'une demande de
financement.10
Par ailleurs, et bien qu'il dispose de la liberté de refuser le crédit, le banquier est
toujours tenu d'informer son client sur l'étendue de son engagement.
L'information constitue une donnée essentielle du droit bancaire. Nous allons voir par
la suite que l'unes des obligations principales du banquier est celle de l'information et
du conseil tout au long de l'usage du crédit accordé. Cependant ces obligations
naissent dès le premier contact avec le client qui doit analyser les besoins et la
demande du client, l'informer des choix qui lui sont accordables et lui suggérer celui
qui selon lui est le plus apte et qui répondra le mieux a sa demande. Cependant, le
devoir d'information et de conseil est limité par le devoir de non-ingérence du
banquier dans les affaires de son client à qui il n'a pas à se substituer.
La plus part des contrats bancaires sont des contrats consensuels où les parties sont
liées les une aux autres par le seul accord de leur volonté ; il s'agit du principe du
consensualisme ou solo consensus. Toutefois, ce principe ne suffit pas d'où
l'obligation de faire constater cet accord par écrit. En effet, dans un souci de sécurité
juridique et de protection des clients et des tiers, de nombreuses conventions
bancaires tels les contrats de crédits, sont assujetties à des conditions de forme.
Nous allons tout d'abord examiner le point de vue doctrinal et jurisprudentiel quant à
l'exigence d'un formalisme pour ensuite citer les avantages issus de l'obligation
d'établir un écrit.
I- Consensualisme ou Formalisme ?
Le principe général est que la convention de crédit bancaire n'est soumise, sauf
exception, à aucune condition de forme. Cette règle se justifie par le fait que le
formalisme est souvent générateur de frais et d'immobilisation de capitaux pour les
banques et leurs clients.
Cependant une autre partie de juristes, soulèvent dans une telle conception des
interrogations liées à la preuve. Il s'agit là de trancher la question de savoir comment
prouver l'existence de la volonté surtout en cas de contestation.
C'est ainsi qu'en matière bancaire, on s'est référé à un type précis de formalisme
regroupant aussi bien le formalisme de la mention que celui de l'acte, on parle alors
de formalisme informatif qui regroupe l'ensemble des dispositions qui prescrivent à
l'un des contractants de rédiger le contrat par écrit et d'y insérer un certain nombre
de mentions obligatoires, destinées a informer son cocontractant sur les éléments
jugés essentiels du contrat et les dispositions légales protectrices dont il bénéficie.
Selon J. Hausser : « l'exigence d'une forme dans l'acte constitue[...] à la fois une
limitation au pouvoir de la volonté et un renforcement ou une protection de ce
pouvoir. »11
C'est dans ce cadre qu'on nous allons en quelque sorte décortiquer cet écrit qui revêt
la forme d'une offre préalable.
Section deuxième : L'offre préalable comme condition sine qua non à la formation
du contrat de crédit
Celle-ci -l'offre préalable- est donc porteuse d'une double fonction en faveur du
consommateur : elle lui permet dans un premier lieu une meilleure appréhension de
la durée et de la porté de son engagement et assure dans un second le respect des
règles de fond.
On peut donc dire qu'elle a un rôle protecteur envers la partie faible en attirant son
attention sur la gravité, le sérieux et l'importance de son engagement, lui donnant
ainsi une appréciation plus étendue sur les droits et obligations découlant de son
consentement.
C'est ainsi que le législateur a en plus d'imposer une telle formalité, encadré son
contenu et son étendue. La réflexion va donc porter sur la phase qui précède la
conclusion définitive du contrat de crédit qui se caractérise par la remise d'une offre
préalable qui à un rôle tant spatial que temporel.
11 Hausser, J. : Objectivisme et subjectivisme dans l'acte juridique. Paris : les éditions L.G.D.J,
C'est ainsi que le consommateur bénéficiera d'une information complète, sur les
éléments du contrat et ce à travers l'offre de contracter qui doit être claire et lisible et
qui impose au banquier de contracter dans les conditions qui y sont définies sauf
nouvelle accord accepté par les deux cocontractants. C'est dans ce cadre que
l'article 78 de la loi consumériste marocain cite les mentions devant y être insérées et
dispose : « l'offre préalable doit :
4- Rappeler selon le cas les dispositions des articles 85 à 87 inclus et de l'article 108
et s'il y a lieu, des articles 91 à 99, 103 à 107, l'article 83 et celles de l'article 111.
Il est par ailleurs a ajouter, que la remise de l'offre préalable au consommateur doit
être faite non seulement avant tout octroi de crédit, mais encore en cas de
modification des conditions d'un crédit précédemment accordé, notamment le cas de
changement du taux. S'agissant d'un crédit utilisable par fractions (renouvelable),
l'offre préalable n'est utilisable que pour le contrat initial. Le professionnel n'est donc
pas tenu de renouveler l'offre à chaque utilisation de crédit.
12Dahirs n° 01-11-03 du 14 rabiaa I 1432, 18 février 2011 en application de la loi
n°31-08 édictant des mesures de protection des consommateurs, B.O n°5932 du 3
joumada I en date du 07 avril 2011
13 Article 77 de la loi n°31-08 : « Toute opération de crédit visée à l'article 74 doit être précédée d'une offre
préalable de crédit écrite, de manière à ce que l'emprunteur puisse apprécier la nature et la portée de
l'engagement financier auquel il peut souscrire et les conditions d'exécution de ce contrat. Les opérations de
crédit visées à l'article 74 doivent être conclues dans les termes de l'offre préalable, remise gratuitement en
double exemplaire à l'emprunteur et, éventuellement, en un exemplaire à la caution. »
C'est ainsi que le professionnel qui enfreint les conditions concernant l'offre préalable
est déchu du droit aux intérêts et l'emprunteur n'est tenu qu'au seul remboursement
du capital selon l'échéancier prévu. Il s'agit d'une sanction appropriée qui « n'est pas
la nullité de droit même relative », mais la conversion par réduction16.
Cependant la seule inscription des mentions sur l'acte écrit n'est pas suffisante pour
protéger intégralement le consentement du consommateur, en effet reste à savoir si
ce dernier a eu le temps de les lire et analyser. C'est pourquoi le législateur
consumériste a prévu un autre aspect à l'offre préalable, il s'agit de son rôle
temporel.
Bien qu'en possession de toutes les données objectives liées à l'opération de crédit,
le législateur a fait le constat que le consommateur débutant se laissait généralement
séduire par un professionnel qui, c'est d'ailleurs tout l'art de sa profession, sait
admirablement se montrer convainquant.
Informer correctement le consommateur sur ses droits comme sur l'objet du contrat
qu'il envisage de conclure, ne suffit pas pour qu'il donne un consentement
intègre.17 En effet, un amas d'informations sans suite, n'a aucun intérêt pour un
consommateur qui normalement a une capacité d'absorption limitée. C'est pourquoi,
le législateur s'est tourné vers le facteur temporel donnant ainsi au dit
consommateur, non pas l'assistance d'un conseiller mais celui du temps. Le temps
apparait donc comme un facteur de protection.
C'est ainsi que le banquier est obligé à maintenir les conditions citées dans l'offre et
ce pour une durée de sept jours au moins à compter de son émissions 18, laissant
donc au consommateur un temps de réflexion où il peut utilement s'interroger, sur
l'opportunité de l'opération projetée et éventuellement mettre en concurrence
plusieurs prêteurs pour
15Article 89 : « Le prêteur qui accorde un crédit sans saisir l'emprunteur d'une offre préalable satisfaisant aux
conditions fixées par les articles 77 à 83 est déchu du droit aux intérêts et l'emprunteur n'est tenu qu'au seul
remboursement du capital suivant l'échéancier prévu. Les sommes perçues au titre des intérêts, qui sont
productives d'intérêts au taux légal à compter du jour de leur versement, seront restituées par le prêteur ou
imputées sur le capital restant dû. »
17 Rzepecki N., Droit de la consommation et théorie générale du contrat. Les éditions PUAM.
18Article 77 de la loi n°31-08 : « [É]La remise de l'offre préalable oblige le prêteur à maintenir les conditions
qu'elle indique pendant une durée minimum de sept jours à compter de sa remise à l'emprunteur. »
déterminer le contrat le plus avantageux pour lui. De plus, ce temps de réflexion n'a
pas pour seul rôle de pondérer l'enthousiasme instantané du consommateur il est
également le moyen pour ce dernier de prendre connaissance des informations qui
lui auront préalablement été transmises par le professionnel.
En outre, et vu que la temps de réflexion ne fait pas par lui-même obstacle à une
acceptation inconsidérée, le législateur a prévu dans son article 85 un délai où le
consommateur peut repentir après avoir accepté l'offre.19
En effet, et dans un délai de sept jours, le consommateur peut revenir sur son
engagement préconsentis, donnant une deuxième chance au consommateur
impatient d'être en possession du bien convoité de réfléchir une dernière fois sur
l'étendue de son engagement.
Le principe générale c'est qu'il n'ya point de droit au crédit. Nul ne peut donc en vertu
de ce principe forcer un banquier à accorder son concours contre son gré. Le refus
de crédit ne peut alors engendrer ni la responsabilité contractuelle ni la
responsabilité délictuelle du banquier.
Cependant, pour qualifier la rupture d'abusive, elle droit intervenir alors que la
situation financière de la personne morale ou physique n'est pas irrémédiablement
compromise, si celle-ci n'a pas commis de faute grave, ou si certaines formes ne
sont pas respectées.
Ainsi, et afin de limiter le pouvoir du prêteur et d'éviter tout abus de droit, la réduction
ou l'interruption du concours du banquier ne pourra valablement intervenir que sur
notification écrite et à l'expiration d'un délai de préavis21 ainsi que la réunion des
conditions précédemment citées. A défaut, il peut être tenu pour responsable de la
défaillance de son client pour avoir brusquement « coupé les vivres ». 22 Par ailleurs
et au sens de la loi édictant les mesures de protection du consommateur, toute
clause est réputée non écrite lorsqu'elle autorise le fournisseur à mettre fin sans un
préavis raisonnable à un contrat à durée indéterminée, sauf en cas de motif grave. 23
Ce maintien du découvert sur le compte qui s'impose ainsi au banquier est une «
mesure de remise en état » destinée à « faire cesser un trouble manifestement illicite
»25. Cependant la responsabilité du banquier ne peut être retenue si la rupture est
sans aucune proportion avec le dommage.
24Article 77 du DOC : « Tout fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause sciemment et
volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage, lorsqu'il est
établi que ce fait en est la cause directe. Toute stipulation contraire est sans effet. »
Les trois éléments objectifs qui sont liés les uns aux autres, visent à démontrer le
caractère inopportun de l'octroi de crédit et son ultime objectif, l'accroissement de
l'insuffisance d'actif.
> Le premier élément objectif pris en considération d'où sont déduits les deux autres
éléments objectifs est la situation de l'entreprise ; celle ci doit être irrémédiablement
compromise au moment où le crédit a été consenti. Par contre, il n'apparaît pas de
faute pour favoriser un redressement présentant des chances raisonnables de
succès, au moment de l'octroi ou au moment du maintien des crédits ;
> L'élément subjectif quant a lui consiste dans la connaissance par le banquier des
trois éléments objectifs au moment où il a consenti le crédit. L'utilité de la
constatation de cet élément subjectif par le tribunal vise à démonter le caractère
abusif du crédit puisqu'il a été consenti en connaissance de causse par le banquier.
Ainsi la mise en jeu de cette responsabilité exige l'existence d'une faute qui a causé
un préjudice à autrui et d'un lien de causalité entre la faute et le préjudice.
Concernant la qualité pour agir, et vu que principalement, la faute peut être commise
au préjudice des tiers qui auront été leurrés par l'apparente solvabilité du débiteur,
l'action visant à obtenir réparation de la poursuite d'activité peut être intentée par
n'importe qui sous réserve naturellement qu'il ait intérêt à agir.28 Cependant, le droit
dérogatoire des procédures de redressement et liquidation judiciaire modifie toutefois
sensiblement l'exercice de l'action en responsabilité pour crédit abusif. En effet,
puisque aux termes de l'article 642 du code de commerce « Sous réserve des droits
reconnus aux contrôleurs, le syndic a seul qualité pour agir au nom et dans l'intérêt
des créanciers », un créancier ne pourra pas engager directement d'action contre le
banquier.
C'est dans cette optique que nous allons traiter les trois principales obligations du
banquier dispensateur de crédit à l'égard du client et qui sont : L'obligation de la mise
a la disposition des fond (1), l'obligation d'information et de conseil (2) ainsi que celle
de mise en garde (3).
> Elle peut être immédiate : Dans les cas ou le décaissement qu'implique l'opération
de crédit est contemporain à sa conclusion et n'est pas subordonné à aucun acte
postérieur. Cette catégorie d'opération est appelée crédits avec mobilisation de
créances. On peut citer notamment l'escompte29, et le factoring30. La mise à
disposition immédiate comporte aussi des crédits sans mobilisation de créances, on
cite notamment le crédit classique et le crédit-bail.
> Elle peut être future : Dans le cas d'une promesse de crédit que l'on peut définir
comme l'engagement du banquier à accorder ultérieurement un crédit à son client.
On cite à titre d'exemple : l'ouverture de crédit31 et l'épargne-logement.32
28 Article 1er du code de procédure civile : « Ne peuvent ester en justice que ceux
qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leurs droits... »
29 : Opération de crédit à court terme par laquelle des effets sont transférés au
banquier qui, en contre partie, procède à leur paiement immédiat, sous déduction
des intérêts et commissions;
30 Technique par laquelle, le client, appelé adhérent ou fournisseur, transmet ses créances à une société
d'affacturage, dénommé factor ou affacteur qui moyennant rémunération se charge d'en opérer le recouvrement,
d'en garantir la bonne fin même en cas de défaillance du débiteur et de régler par anticipation tout ou partie des
créances transférées.
Par ailleurs, l'affectation des fonds en matière bancaire est un élément d'appréciation
du risque. De ce fait, lorsqu'elle est précisée -crédit affecté-, le banquier doit
contrôler son emploi afin de vérifier si sa destination est respectée ou non. Par
conséquent, en cas d'utilisation autre que celle consenti, le banquier se trouve dans
la possibilité de refuser la remise des fonds et procéder a la résiliation du contrat
sans pour autant engager sa responsabilité.
Dans tous les cas, le devoir d'information et de conseil est limité par le devoir de non-
ingérence du banquier dans les affaires de son client à qui il n'a pas à se substituer.
De ce fait, « le client ne saurait reprocher au banquier prêteur de lui avoir consenti un
crédit ne correspondant pas à ses besoins ou à ses capacités ».35
Par ailleurs, le législateur, la jurisprudence ainsi que la doctrine n'ont pas manqués
de souligner l'impérativité d'informer le client de quelques données qui lui sont
fondamentales et ce que ce soit a la phase précontractuelle que contractuelle.
36
Article 143 de la loi 31-08 : « Le taux effectif global défini à l'article 142 doit être
mentionné dans tout écrit constatant un contrat de crédit régi par le présent titre. »
Dans le même ordre d'idées, le banquier est obligé de communiquer et ce par écrit
ou sur un support durable, les informations nécessaires à la comparaison de
différentes offres pour permettre au client, compte tenu de ses préférences,
d'appréhender clairement l'étendue de son engagement. La liste et le contenu des
informations devant figurer dans la fiche d'informations à fournir pour chaque offre de
crédit, ainsi que les conditions de sa présentation, sont réglementées par l'article 78
de la loi n° 31-08.
En outre, la règle générale est que le banquier est tenu et ce dès le premier
manquement de l'emprunteur à son obligation de rembourser de l'informer des
risques qu'il encourt. A savoir, que le prêteur pourra exiger le remboursement
immédiat du capital restant. 37
Le prêteur est par ailleurs tenu, au moins une fois par an, de porter à la
connaissance de l'emprunteur et ce en caractère lisible, sur la première page du
document qui lui est adressé, le montant du capital restant à rembourser du crédit à
la consommation.
Une obligation dérivée de ces deux obligations principales est aussi à remarquer :
celle imposant au banquier de consentir à l'emprunteur un crédit adapté.
Par ailleurs, la forme de la mise en garde est importante puisque c'est généralement
au banquier professionnel a qui incombe la charge de la preuve. C'est pourquoi en
pratique, le banquier aménage généralement une preuve écrite.
37 Article 104 de la loi 31-08
Dans tous les cas, pour être jugée efficace, la mise en garde doit être précise,
complète, adaptée à son destinataire, et personnalisée. Ces éléments s'apprécient
au cas par cas, en fonction de chaque client.
En effet, si le banquier est dans l'obligation de mettre les fonds consenti par lui à
l'autre partie contractante, de lui en assurer la jouissance paisible dans la limite des
dispositions contractuelles et de lui porter conseil toutes les fois où la situation
l'exige, l'emprunteur se trouve obligé de lui remettre une contrepartie. Cette première
obligation ressort donc de la définition même du crédit qui le défini comme un service
à titre onéreux. En effet le contrat de prêt met à la charge du client d'honorer son
engagement en remboursant le prêt qui lui est consenti majoré de la rémunération du
professionnel comme stipulé dans le contrat.
Cependant, le banquier ne peut consentir le dit prêt sans qu'il soit couvert par une
sureté lui garantissant son remboursement en cas de défaillance de son client. Cette
sureté prise par le dit banquier ne sera exercée qu'éventuellement puisque si le
débiteur principal paye à l'échéance, la sureté ne sera pas appelée.
I- L'obligation de payer le prix :
Aux termes des articles 77 et suivants de la loi édictant les mesures de protection du
consommateur, ce sont les parties au contrat de crédit qui fixent librement la date de
l'échéance des paiements d'où possibilité et selon l'article 78 d'anticiper cette date.
> Il peut être in fine : Il s'effectue en une seule fois, à la fin du contrat. Pendant le
contrat, vous ne payez en principe que les intérêts et l'assurance, ou parfois que
l'assurance.
dû. S'y ajoute une cotisation d'assurance si celle-ci a été souscrite auprès de la
banque prêteuse.
L'un des plus gros risques que comporte l'activité bancaire, est celui de ne pas être
payé par son client débiteur. De ce fait, la banque cherche généralement à atténuer
ce risque en demandant à ses clients des garanties ou sûretés.
Cependant, outre la recherche de sécurité qui est une préoccupation légitime de tout
dispensateur de crédit, la demande de garanties par les établissements de crédit
répond aux contraintes résultant des normes prudentielles de gestion auxquelles
ceux-ci sont soumis. Le type de sûreté demandé est choisi en fonction des
caractéristiques du financement sollicité.
On va alors distinguer par les garanties un sous ensemble dénommé « les suretés »
qui sont les suretés réelles (1) et les suretés personnelles (2)
Les suretés réelles sont celles qui portent sur des biens du débiteur. On présentera
successivement les suretés réelles immobilières (A) puis les suretés réelles
mobilières (B)
La sureté immobilière par excellence est l'hypothèque (a), mais l'antichrèse mieux
connue sous le nom de gage peut également constituer une garantie efficace du
crédit consenti (b).
a- L'hypothèque
L'hypothèque est un droit défini par l'article 157 du dahir du 2 juin 1915 fixant la
législation applicable aux immeubles immatriculés comme un étant un droit réel
immobilier sur les immeubles affectés à l'acquittement d'une obligation.
L'hypothèque permet alors au banquier qui a procédé à son inscription de faire saisir
l'immeuble et de se payer en priorité sur le prix de l'adjudication de l'immeuble en cas
d'inexécution de l'obligation de remboursement.
Par ailleurs, l'hypothèque consentie au banquier dispensateur de crédit doit être faite
au gré des parties soit par acte authentique ou par écrit sous-seing privé. Ce dit acte
doit mentionner la somme garantie en capital, le nom, le numéro du titre foncier, la
situation des immeubles spécialement affectés et ce à peine de nullité.
L'article 100 du même dahir dispose que le gage ne peut être établit que par écrit,
que celui-ci n'est valable que pour une période déterminée et que le titre en
constatant l'existence est inscriptible sur le titre foncier.
Les effets résultant de la constitution d'un gage ne sont pas les mêmes que ceux de
l'hypothèque. En effet, le constituant du gage étant dépossédé du bien, le créancier
titulaire du gage immobilier obtient un droit de jouissance, d'administration et de
rétention sur l'immeuble. Toutefois, le créancier est dans l'obligation -s'il n'en est
autrement convenu-, de payer les contributions et les charges annuelles de
l'immeuble qu'il tient en gage. Il doit également, sous peine de dommages et intérêts,
pourvoir à l'entretien et aux réparations utiles et nécessaires de celui-ci, sauf à
prélever sur les fruits toutes les dépenses relatives à ces divers objets.41
Enfin le créancier doit restituer l'immeuble après règlement total de la dette, mais le
débiteur ne peut exiger la restitution avant son acquittement total de la dite dette. Les
causes d'extinctions son par ailleurs les mêmes que celles prévues pour
l'hypothèque.
Dans la pratique, toutes les formes de suretés mobilières sont utilisées comme
garantie des crédits bancaires. Nous présenterons ci-après le gage (a) et le
nantissement (b).
a- le gage :
41 Article 102 du dahir du 2 juin 1915.
le gage est une convention par laquelle le constituant accorde à un créancier le droit
de se faire payer par préférence à ses autres créanciers sur un bien mobilier ou un
ensemble de biens mobiliers corporels, présents ou futurs. En vertu de l'article 1184
du Dahir des obligations et des contrats, le gage confère au créancier le droit de
retenir la chose engagée jusqu'à parfait acquittement de la dette et de la vendre si
l'obligation n'est pas acquittée.
Par ailleurs, et en vertu de l'article 1186, on peut donner en gage du numéraire, des
titres au porteur, des choses fongibles, pourvu qu'ils soient remis sous enveloppe
fermée. Les conditions de formation d'un contrat de gage sont les mêmes que pour
tout contrat, avec toutefois l'obligation de la remise effective de la chose qui en est
l'objet.
Le créancier gagiste dispose par ailleurs d'importants droits sur le bien mobilier
corporel. Tout d'abord, il détient le droit de rétention qui lui permet de retenir le bien
jusqu'à paiement effectif de la dette. Ensuite il dispose du droit de se faire payer sur
le prix de vente de l'objet remis en gage, par préférence aux autres créanciers, il peut
alors soit demander la vente de l'objet soit que le bien lui demeure en paiement.
Enfin, le créancier est tenu à une obligation de conservation et de restitution. S'il ne
satisfait pas cette obligation, il s'expose à des dommages et intérêts.
En ce qui concerne l'extinction du gage, celui-ci peut s'éteindre par voie accessoire
ou par voie principale. Le gage disparait ainsi avec la créance garantie dont il est
l'accessoire. D'autre part, il peut aussi disparaitre soit par la restitution volontaire du
bien par le créancier, qui vaut renonciation à la sureté, soit par la déchéance du
terme de la dette garantie, soit enfin la perte du bien donné en gage.
b- le nantissement :
Une grande partie des actifs détenus par les entreprises comme par les particuliers
est de nature incorporelle. Il est dès lors naturel que ces actifs puissent être offerts
en garantie du crédit accordé par un établissement de crédit.42 La garantie dans ce
cas prend la forme d'un nantissement, qui peut être défini par l'article 1170 43 du DOC
comme l'affectation d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble de bien meubles
incorporels à la garantie d'une obligation.
Le nantissement peut porter sur tout ce qui est valablement vendu et peut porter sur
des créances présentes ou futures. Par ailleurs, et en dehors des nantissements
prévus par le dahir des obligations et des contrats, il existe d'autres nantissements
prévus par des textes spéciaux. On peut citer par exemple le nantissement du fonds
de commerce prévu par les articles 336 et suivants de la loi n°15-95 formant code de
commerce.
42 Yves Gérard, droit bancaire, RB édition
43 Article 1170 du DOC : « Le nantissement est un contrat par lequel le débiteur, ou un tiers agissant dans son
intérêt, affecte une chose mobilière ou immobilière ou un droit incorporel à la garantie d'une obligation, et confère
au créancier le droit de se payer sur cette chose, par préférence à tous autres créanciers, au cas où le débiteur
manquerait à le satisfaire. »
A- Le cautionnement .
·
Il en résulte que le cautionnement ne peut porter que sur une obligation valable
préexistante46, que la caution ne peut être tenue au-delà de l'engagement du
débiteur principal sauf stipulation contraire47 et qu'elle peut opposer aux créanciers
les exceptions qui appartiennent au débiteur principal. 48
En matière de crédit bancaire, un formalisme est imposé par la loi soit pour éclairer le
consentement de la caution, soit pour faciliter la conclusion des contrats équilibrés.
L'article 77 de la loi n°31-08 impose la remise de l'offre de contrat de crédit avant la
conclusion d'un
44 Article 1173 du DOC : « Le nantissement de la chose d'autrui est valable : 1° Si le maître y consent ou le ratifie
; lorsque la chose est grevée d'un droit au profit d'un tiers, le consentement de ce dernier est également requis ;
2° Au cas où le constituant a acquis postérieurement la propriété de la chose. Si le maître ne consent au
nantissement que jusqu'à concurrence d'une somme déterminée ou sous certaines conditions, le nantissement
ne vaut que jusqu'à concurrence de cette somme ou sous les réserves exprimées par le propriétaire de la chose.
Le nantissement n'a aucun effet si le maître refuse son consentement. »
45 Article 3 de la loi 103-12 : « Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une
personne [É] ou prend dans l'intérêt d'une autre personne un engagement par signature sous forme d'aval, de
cautionnement ou de toute autre garantie... »
B- La lettre d'intention
Les actions liées à cette dite demande de paiement doivent être engagées devant le
tribunal dont relève le domicile ou le lieu de résidence de l'emprunteur dans les deux
ans de l'événement qui leur a donné naissance à peine de forclusion du droit de
réclamer des intérêts de retard. Cependant Si le défaut de paiement des échéances
résulte d'un licenciement ou d'une situation sociale imprévisible, l'action en paiement
ne peut être formée qu'après opération de médiation.
51 Article 149 de la loi n°31-08 : «[...] l'exécution des obligations du débiteur peut être, notamment en cas de
licenciement ou de situation social imprévisible, suspendue par ordonnance du président du tribunal compétent.
L'ordonnance peut décider que, durant le délai de grâce, les sommes dues ne produiront point intérêt [...] »
52 Article 243 du DOC : « [...] Les juges peuvent néanmoins, en considération de la position du débiteur, et en
usant de ce pouvoir avec une grande réserve, accorder des délais modérés pour le paiement, et surseoir à
l'exécution des poursuites, toutes choses demeurant en état. »
n'a pas accordé de terme pour le paiement n'est pas tenu de délivrer la chose, si
l'acheteur n'offre d'en payer le prix contre la remise de la chose ». Non tenu de
délivrer, il peut donc retenir.53 Mais à la condition qu'il n'ait pas « accordé de terme
pour le paiement », c'est-à-dire qu'il ait vendu au comptant. Si bien que la vente à
crédit se traduit par une perte du droit de rétention. Cependant il existe des
exceptions énumérées par l'article 50754, à savoir : la faillite, la déconfiture de
l'acheteur ou la diminution des suretés qu'il avait données pour le paiement.
La revendication quant à elle est le pouvoir du vendeur impayé, bien que s'étant
dépouillé de la chose vendue, dispose du moyen de la récupérer en la réclamant par
voie de justice, cependant ce droit est limité par les dispositions de l'article 582 du
DOC.55
Donc force est de constaté que le droit de résolution est le droit le plus usé par les
professionnels en cas de défaillance de l'acheteur, en effet le vendeur impayé peut
par voie judiciaire demander la résolution du contrat et la restitution de son bien.
Ce droit a et à plusieurs reprises été confirmé par les juridictions du royaume qui
arrêtent a chaque fois que la défaillance de l'emprunteur entraine la résolution du
contrat, la restitution du bien et enfin sa vente aux enchères publiques. 56
C'est dans ce cadre que le législateur marocain a essayé de mettre en place une
procédure équilibrée qui puisse garantir les droits corollaires des débiteurs et des
créanciers des entreprises en difficultés. En effet, c'est dans cette optique que le
code de commerce57 prévoit pour les entreprises qui connaissent des difficultés une
série de procédures tant au niveau amiables que collectives.
54Article 507 du DOC : Le vendeur n'est pas tenu de délivrer la chose vendue, quand même il aurait accordé un
délai pour le paiement : 1° Si, depuis la vente, l'acheteur est tombé en déconfiture ; 2° S'il était déjà en faillite au
moment de la vente à l'insu du vendeur ; 3° S'il a diminué les sûretés qu'il avait données pour le paiement, de
manière que le vendeur se trouve en danger de perdre le prix.
55 Article 582 du DOC : Le vendeur qui n'a pas accordé de délai peut aussi, à défaut de paiement du prix,
revendiquer les choses mobilières qui se trouvent au pouvoir de l'acheteur, ou en arrêter la vente. L'action en
revendication n'est pas recevable après quinze jours, à partir de la remise de la chose à l'acheteur. La
revendication a lieu même si la chose vendue a été incorporée à une chose immobilière, et à l'encontre de tous
tiers ayant des droits sur l'immeuble. La revendication en cas de faillite est régie par les dispositions spéciales à
la faillite.
I- le règlement amiable :
Le règlement amiable est un dispositif souple et confidentiel qui est justifié par
l'impératif de ne pas ruiner le crédit de l'entreprise et ne pas inquiéter ces partenaires
en officialisant ces difficultés. Son objectif réside dans la volonté de rechercher un
acte entre l'entreprise et ses principaux créanciers avant l'ouverture de la procédure
de redressement ou de liquidation judiciaire. Par ailleurs, il est a noter a titre indicatif
que l'appellation de règlement amiable a été substituer en France par celle de
conciliation a travers la loi du 26 juillet 2005 qui a sans doute voulu donner un signe
de rupture avec l'idée de « règlement des dettes ». L'avant projet de reforme du livre
V du code de commerce va dans ce sens en substituant à la notion de règlement
amiable celle de conciliation.
En conséquence, le banquier est libre d'y participer ou non. S'il n'y participe pas,
l'accord ne porte pas atteinte à ses droits. C'est d'ailleurs la une condition de son
homologation par le juge59. En revanche, s'il y participe (cette participation n'est pas
sans conséquence puisque, l'accord homologué suspend pendant la durée de son
exécution, toute action en justice, toute poursuite individuelle tant sur les meubles
que sur les immeubles du débiteur dans le but d'obtenir le paiement des créances
qui en font l'objet et suspend les délais impartis aux
Cependant dans la pratique marocaine, cette procédure est très peu usitée. En effet,
à la consultation du registre du bureau de l'ordre de paiement du tribunal de
commerce de Casablanca qui relate le nombre de dossiers ayant été soumis au
président du tribunal pour l'ouverture d'une procédure de règlement amiable, le
nombre de dossiers ayant été réglé par un accord amiable et le nombre de dossiers
qui ont nécessités l'intervention de la chambre de conseil, on remarque un nombre
très réduit des affaires ayant bénéficiés de cette procédure. L'échec de
déclenchement de cette procédure est expliqué par le président du dit bureau par un
retard de la notification de la situation de l'entreprise au président du tribunal, qui
selon lui plus de 70% des sociétés sont déjà en cessation de paiement au moment
de sa mise en information ce qui n'est pas conforme aux conditions requises par
l'article 550 du code de commerce.
C'est dans ce cadre que nous allons vous exposer un petit tableau étalant les
statistiques de recours a la dite procédure 61:
58
Article 550 du code de commerce
59Article 556 du code de commerce : « Lorsqu'un accord est conclu avec tous les créanciers, il est homologué
par le président du tribunal et déposé au greffe. Si un accord est conclu avec les principaux créanciers, le
président du tribunal peut également l'homologuer et accorder au débiteur les délais de paiement prévus par les
textes en vigueur pour les créances non incluses dans l'accord. ».
2009 03 00 03
2010 02 2 Arrangements 00
internes62
2011 06 1 Arrangements 01
internes
2012 07 00 07
2013 02 00 02
2014 00 00 00
2015 16 4 (Alliance) + 11
1 (Marina d'or)
La réponse est en principe négative, en effet, les créanciers ne peuvent être tenus
pour responsables des préjudices subis du fait des concours consentis, sauf les cas
de fraude, d'immixtion caractérisée dans la gestion du débiteur ou si les garanties
prises en contrepartie de ces concours sont disproportionnées à ceux-ci.
63 Les articles 657 (interdiction du paiement des créances antérieures), 571 (continuation des contrats en cours)
; 575 (droit de priorité des créances postérieures), 653 (poursuites individuelles), 659 (arrêt du cours d'intérêt),
sont applicables tant pour le redressement que pour la liquidation judiciaire.
C- L'établissement de crédit peut être désigné ou autorisé si c'est son souhait par le
juge commissaire à faire partie des trois contrôleurs chargés d'assurer la surveillance
de leurs intérêts. La mission de ces derniers consiste dans l'assistance du syndic
dans ses fonctions et le juge commissaire dans ses attributions de surveillance et de
l'administration de l'entreprise, ils ont par ailleurs, le droit de prendre connaissance
de tous les documents transmis au syndic et doivent rendre compte aux autres
créanciers de l'accomplissement de leur mission à chaque étape de leur procédure.
C'est devant un recours grandissant aux crédits bancaires, que le Maroc a entamé
dès le milieu des années 80 une importante réforme de son système bancaire qui a
abouti a la quasi-libération des conditions d'interventions des banques, à la levée de
l'encadrement de crédit, au décloisonnement des structures, à la promulgation en
1993 d'une loi bancaire destinée à promouvoir une concurrence saine et loyale entre
les établissements de crédit puis à la mise en place d'une nouvelle loi bancaire en
2006 qui a renforcé le statut de Bank Al-Maghreb et instauré de nouvelles règles
prudentielles pour enfin aboutir en 2014 a la promulgation de la loi n°103-12 qui vient
répondre aux insuffisances de celles qui la précèdent et ainsi accompagner le
développement du secteur tant au niveau national qu'international.
Mais la réforme la plus remarquable fut l'intégration des banques participatives dans
le système bancaire marocain qui devraient être en parfaite harmonisation avec les
directives de la chariaa en matière de Riba.
Dans ce cadre nous allons présenter une classification des contrats bancaire
(chapitre premier) pour ensuite analyser le coût du crédit tant du point de vue
moderne et réglementaire que du point de vue islamique (Chapitre deuxième).
En effet, l'article 15 de la loi n°31-0865, introduit dans son champ d'application les
contrats de crédit entre fournisseur et consommateur, et dans son article 1966 celle-ci
prévoit l'annulation de toute clause abusive tout en gardant en place les autres
dispositions et ce sous condition.
Enfin la pratique bancaire offre de nombreux type de contrat de crédit bancaire tel
que par exemple la convention de compte, le contrat de crédit en compte courant, le
contrat de crédit à court moyen et long terme ainsi que certains contrats spéciaux
tels que les contrats de consolidation, les contrats de consortiaux le report de
réaménagement de dette, de restructuration.
Le contrat conclu entre le banquier et son client peut prévoir une affectation
particulière des fonds imposant ainsi aux parties de la respecter sous peine de
résolution du dit contrat de prêt : on parle ici de crédit affecté.
66 Article 19 de la loi n°31-08 : « Sont nulles et de nul effet les clauses abusives
contenues dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur. Le contrat
restera applicable dans toutes ses autres dispositions s'il peut subsister sans la
clause abusive précitée. »
En effet, le contrat de crédit est nul de plein droit si le contrat principal est résolu ou
annulé en vertu d'un jugement ayant acquis force obligatoire. Par ailleurs, et dans le
même champ d'idées, le juge des référés peut en cas de contestation relative a
l'exécution du contrat principal ordonner la suspension de l'exécution du contrat de
crédit et ce jusqu'à solution du litige.
Par ailleurs, l'existence d'une multitude de types de contrats affectés nous place
dans l'incapacité de tous les traiter, ce qui nous mène à en analyser que le crédit-bail
(sous-section première) et le contrat de vente à crédit (sous-section deuxième).
« La richesse consiste bien plus dans l'usage que dans la propriété » Aristote.
Bien qu'il ne soit en vertu de l'article 3 de la loi n°103-12 qu'une opération assimilée
aux opérations de crédits, le crédit-bail ou leasing reste néanmoins une des
opérations les plus complexes et les plus techniques des opérations de crédit
affectées. En effet, le crédit-bail est un montage juridique et financier pointilleux qui
combine les règles du contrat et les techniques du mécanisme financier
d'investissement.
Apparu dans les faits au Maroc dès 1965, il obéit aujourd'hui à une réglementation
précise. En effet, Le crédit-bail est cité au code de commerce de 1996 dans ses
articles 431 à 442, qui renvoient au dahir portant loi n°1-14-193 du 24 décembre
2014 relatifs à l'exercice de l'activité des établissements de crédit et organismes
assimilés. Et il convient d'ajouter que le contrat de crédit-bail comme tout autre
contrat obéit dans ses autres aspects aux règles du droit commun(DOC).
Le crédit-bail, mieux connu sous le nom de " leasing " est l'opération où une société
financière (le crédit-bailleur) met un meuble ou immeuble à la disposition d'une
entreprise pour une période déterminée, contre paiement d'une redevance
périodique. Au terme du contrat, l'entreprise bénéficiaire a généralement le choix
entre plusieurs options : soit restituer le bien, soit l'acquérir pour un montant défini
lors de la conclusion du contrat, soit renouveler le contrat à des conditions le plus
souvent moins coûteuses.
1- le crédit-bail mobilier :
Le fournisseur est librement choisi par le preneur, puis le bailleur achète, selon les
spécifications du preneur, le bien pour le mettre à la disposition de ce dernier dans le
cadre du contrat de crédit-bail.
Le bailleur reste alors propriétaire juridique du bien loué et reçoit des loyers du
preneur pour un montant fixé et pour une durée déterminée et irrévocable.
2- le crédit-bail immobilier :
Il peut être défini comme toute opération de location de biens immobiliers à usage
professionnel, achetés par le propriétaire ou construits pour son compte qui, quelle
que soit sa qualification, permet au locataire de devenir propriétaire de tout ou partie
des biens loués au plus tard à l'expiration du bail.68
68
Article 431 de la loi n15-95 formant code de commerce
Par ailleurs, le crédit-bail immobilier est destinée à toutes les entreprises, quel que
soit leur secteur d'activité, assujetties à l'impôt sur les sociétés (IS), aux bénéfices
industriels et commerciaux (BIC), aux bénéfices non commerciaux (BNC), aux
bénéfices agricoles (BA).
C'est dans cette optique que la loi bancaire (1), le code de commerce (2) et la
jurisprudence (3) ont apportés leur soutien à l'encadrement d'une opération qui a été
pendant longtemps régie que par le droit commun.
Par la suite, la loi de 1993 a été abrogée et remplacée par la loi bancaire du 14
février 2006 qui a son tour a été abrogée et remplacée par celle du 24 décembre
2014 qui a révisé la définition du crédit-bail en étendant son champ d'intervention.
Elle précise par la suite que le crédit-bail mobilier peut être destiné à un usage non
professionnel et étend l'activité du crédit-bail aux opérations de location simple et aux
opérations de location de fonds de commerce.69
Les articles 431, 432 et 433 de cette loi définissent le régime légal du crédit-bail en
reprenant pratiquement les termes de la loi française du 2 juillet 1966.
Les articles 436 à 440 instituent quant a eux une publicité juridique des opérations de
crédit-bail mobilier.
69 Article 4 de la loi 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.
Trois critères nous permettent donc d'identifier une opération de crédit-bail mobilier :
L'article 433 quant à lui énonce que lors de la conclusion du contrat de crédit-bail, les
conditions dans lesquels ce dit contrat doit être réalisé ainsi que les conditions de
son renouvellement doivent être précisé et ce sous peine de nullité. En outre, et en
plus des conditions précitées le contrat doit prévoir les modalités de règlement à
l'amiable des différents pouvant surgir entre les cocontractants.
Dans le premier cas, l'article 436 dispose que « la publicité se fait à la requête de
l'entreprise de crédit-bail, sur un registre spécial ouvert à cet effet, au greffe qui tient
le registre de commerce ». Dans le second, et en vertu de l'article 441 du code de
commerce, la publicité se fait auprès de la conservation foncière du lieu de situation
du bien immeuble concerné.
En outre, il est à préciser que si les formalités de publicité n'ont pas été effectuées,
l'entreprise de crédit bail ne peut opposer au créancier ses droits sauf si elle établit
que les intéressés avaient eu connaissance de ces dits droits.
Enfin et pour ce qui est du crédit-bail immobilier qui n'a pas fait l'objet d'inscription à
la conservation foncière il n'est pas opposable aux tiers.
En effet, les tribunaux jugeaient souvent en se basant sur le droit cambiaire 70, le droit
de propriété du bailleur était alors controversé et son opposabilité aux tiers n'a pas
été reconnue ce qui avait des conséquences néfastes sur le bailleur qui trouvait du
mal à récupérer son matériel en cas d'inexécution des termes du contrat.
Néanmoins, on arrive à déceler et ce depuis les années 90, une certaine évolution
intéressante dans les décisions des différentes juridictions du royaume.
C'est ainsi que la promulgation de la loi du 1er Août 1996 régissant le crédit-bail a
levé toute équivoque : Le droit de propriété du bailleur a été expressément reconnu
et l'opposabilité de ce droit de propriété aux tiers est depuis définitivement acquise
lorsque les formalités de publicité sont convenablement accomplies.
Par ailleurs, dans un autre arrêt, la cour de cassation confirme la résolution de plein
droit du contrat en cas de non paiement et affirme : « Les conditions générales des
conventions de crédit-bail immobilier énoncent expressément qu'à défaut de
paiement d'une échéance le contrat est résolu de plein droit de sorte que les
échéances même non échues sont exigibles de plein droit » 73.
Dans le même ordre d'idées on retrouve un autre arrêt de la même cour qui dispose
que « Le crédit-bail portant sur un véhicule permet au propriétaire, en cas de non
paiement par le locataire des échéances dues, de saisir le juge des référés à l'effet
de constater la résiliation de plein droit du contrat de crédit-bail et d'ordonner la
restitution du véhicule »74.
70 Le droit cambiaire est l'ensemble des règles applicables aux effets de commerce.
71Ordonnance en référé 92/994 du 04 Août 1993 du président du tribunal de première instance de Casablanca
(wafabail contre delta).
Il est à signaler qu'après avoir analysé d'une façon théorique ces deux parties (A) et
(B), un exemple de la convention de crédit-bail75 vous sera présenté dans
les Annexes.76
et TTC
4 Identité du fournisseur 9 Montant de la valeur résiduelle (option
d'achat)
5 Lieu d'utilisation 10 Autres conditions particulières (dépôt
initial, assurance etc.)
Les parties sont libres d'aménager leurs rapports contractuels à leur guise à
condition de respecter les règles de droit d'ordre public. Cependant dans la pratique,
les sociétés de crédit-bail profitent de leur position prépondérante et accumulent les
stipulations dérogatoires au droit commun pour préserver leurs intérêts.
75 Fourni par Questor Financial Corporation : établissement de crédit-bail canadien
76 Annexes n°2
77 Article 230 du DOC : Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
faites, et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi »
Dans les conditions générales des contrats de toutes les sociétés de crédit-bail on
trouve un ensemble de clauses assurant leur protection contre les risques qui ne
sont pas de leur compétence. Nous allons en exposer les plus usités :
L'étude à laquelle nous venons de nous livrer dans la sous section précédente ne
doit pas faire oublier que le crédit a la consommation prend des formes juridiques
multiples, et que la grande distinction faite par les juristes entre les crédits affectés et
les crédits non affectés ne permet pas d'appréhender l'ensemble des techniques
juridiques qui mettent une personne en possession d'un bien payable par la suite.80
79Article 88 du DOC : « Chacun doit répondre du dommage causé par les choses qu'il a sous sa garde, lorsqu'il
est justifié que ces choses sont la cause directe du dommage [É] »
La plupart des auteurs s'accordent pour penser que la vente à crédit est celle où le
vendeur consent un délai a l'acheteur, après lui avoir livré les marchandises, pour en
acquitter le prix. Il y a vente a tempérament ou à terme lorsque le prix, stipulé
payable à terme, doit être réglé par fractions périodiques déterminées et
régulièrement espacés dans le temps.81
Nous allons dans un premier temps nous livrer au cadre juridique de ce type de
crédit (I) pour ensuite analyser le dénouement de cette opération (II).
De moins en moins, la vision du dahir des obligations et des contrats selon laquelle
le contrat consensuel se forme entre deux parties placées sur un pied d'égalité n'est
admise sans restrictions. Les parties sont souvent soumises à un statut qui peut
avoir une incidence sur le contrat 82; jusqu'à une époque récente, en matière de
vente à crédit, seuls les professionnels apparaissaient soumis à un tel statut: le
vendeur est en effet en général un commerçant, et le prêteur une banque ou un
établissement financier; ces statuts sont créateurs de droits et d'obligations, dans la
mesure où ils prévoient des règles destinées à garantir la bonne marche de la
profession (par exemple les règles d'accès à la profession bancaire, ou
d'assainissement des professions commerciales).
C'est dans ce même esprit que le législateur cherche de plus en plus à réglementer
les pourparlers qui précèdent immédiatement la formation du contrat, qui à sa
conclusion produit des effets pouvant mener a des difficultés d'exécution.
A- L'acheteur .
·
82 Ivainer, Le contrat moderne face à la prolifération du statut des personnes : J.C.P. 77, éd. G,I
84 Dahir n°1-11-03 du 14 Rabii I 1432 (18 février 2011) Edictant des mesures de
protection du consommateur.
C'est ainsi que, pour le professeur Hémard, « le consommateur est en principe celui
qui achète des produits ou se fait fournir des services pour son usage personnel, qu'il
soit ou non commerçant, et non pas pour les besoins de son entreprise.» 85
Dans cette thèse la loi n°31-08 et dans son deuxième article dispose que « On
entend par consommateur toute personne physique ou morale qui acquiert ou utilise
pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens ou
services qui sont destinés à son usage personnel ou familial ». Le consommateur
sujet du droit de la consommation est alors la personne physique considérée en tant
qu'utilisateur final d'un bien ou d'un service à des fins personnelles.
Toutes ces définitions, pour utiles et exactes qu'elles soient, laissent transparaitre la
difficulté qu'il y a à cerner la notion de consommateur pour la rendre utilisable sur le
plan juridique.
B- Le prêteur :
C'est au début du 20ème siècle avec l'apparition de la vente à crédit qu'une catégorie
d'établissements financiers spécialisés ont vu le jour, cependant l'énorme recours du
consommateur a la vente à crédit poussa les banques à s'intéresser a ce type de
contrat, à tel point qu'une certaine concurrence s'est instaurée entre ces deux
grandes catégories de prêteurs.
Les pouvoirs publics, conscients de l'importance des activités de ces organismes, ont
très vite tenu à réglementer leur statut afin d'obtenir le maximum de garanties quant
à leur sérieux et d'avoir d'avantage prise sur eux. Nous rechercherons donc le statut
des banques et des établissements financiers.
a- Les banques :
La banque est une espèce particulière d'une catégorie plus large qu'on appelle
l'établissement de crédit, ce sont des entreprises qui accomplissent à titre de
profession habituelle les opérations de banque avec leurs ressources propre mais
aussi et surtout avec les fonds reçus du public sous forme de dépôt ou autrement.
Ainsi les banques sont seules à pouvoir être habilitées à recevoir du public des fonds
à vue ou d'un terme égal ou inférieur à 2 ans.
Par ailleurs, les articles 34 et suivants de la loi bancaire énumèrent une série de
conditions relatives à l'accès à la profession bancaire. En effet, Pour pouvoir exercer
l'activité bancaire les établissements de crédit (l'agrément, les ressources
financières...) ainsi que leurs dirigeants (posséder l'honorabilité et l'expérience...)
doivent satisfaire un certain nombre
85 J. Hemard, Précis de droit civil, Édition : Paris, Librairie du Recueil Sirey
d'exigences soulignées dans la loi et qui ont pour objectif de renfoncer la sécurité du
système bancaire.
Toutefois, il est à souligner que les conditions générales relatives aux établissements
financiers sont dans leurs grandes lignes semblables à celles des banques.
C- Le vendeur :
Toute personne peut proposer à une autre une vente assortie d'un financement à
tempérament ; la réglementation des ventes à crédit, ne s'intéresse en général
qu'aux rapports entre un professionnel commerçant et un acheteur.
Ce vendeur ne se trouve pas soumis à des règles particulières par rapport aux autres
commerçants ; en revanche, sur le plan contractuel, la situation sera fort différente
selon que le financement est assuré par le vendeur lui-même, ou au contraire par
l'intermédiaire d'un établissement spécialisé.88
a- le vendeur prêteur :
La vente a crédit est apparue au 20ème siècle comme substitut du prêt sur gage, le
cas du vendeur faisant lui même crédit constitue le premier stade de cette évolution.
Cependant il ne faudrait pas en conclure trop hâtivement que ce type de situation a
totalement disparu. En effet, il arrive souvent encore à l'heure actuelle que des
commerçants consentent eux-mêmes des crédits à leurs clients.
Un conflit peut en effet surgir entre le principe de la libre concurrence énoncé par
l'article 289 de la loi n° 06-9990 et la nécessité évidente pour tout commerçant
d'entourer chacune de ses opérations de crédit d'un maximum de garanties. Un tel
conflit ne peut être tranché de manière
88 Falleti Francois, La vente a crédit des biens de consommation, LITEC, P.64
89 Article 2 de la loi 06-99 : « Les prix des biens, des produits et des services sont déterminés par le jeu de la
libre concurrence sous réserve des dispositions des articles 3, 4, 5 et 83 ci-après. »
90Dahir n° 1-00-225 du 5 juin 2000 portant promulgation de la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la
concurrence.
Cette situation, de loin la plus fréquente, voit naitre des rapports triangulaires entre le
commerçant vendeur, le prêteur et le consommateur. Le plus souvent, le vendeur est
en relation avec un établissement de prêt auquel il présente le dossier de son client.
Lorsque le prêteur a accepté le dossier de l'emprunteur, il se substitue à celui-ci pour
le paiement de la fraction de prix payée à crédit.
Or, dans la pratique, la concurrence entre les établissements financiers fait que le
vendeur perçoit en outre une commission versée par l'établissement financier avec
lequel il correspond pour tout contrat de crédit passé.
En effet, et sauf dans le cas où le vendeur fait lui même crédit, le contrat de vente à
crédit voit naitre des rapports triangulaires entre les parties. Le fait que deux d'entre
elles, l'emprunteur et éventuellement le prêteur, disposent du pouvoir d'empêcher la
formation du contrat, a
91 G. Raymond, la protection du consommateur dans les opérations de crédit.
92 Article 19 du DOC : La convention n'est parfaite que par l'accord des parties sur les éléments essentiels de
l'obligation, ainsi que sur toutes les autres clauses licites que les parties considèrent comme essentielles...
rendu nécessaire la mise en place d'un système d'information assez précis pour
permettre aux cocontractants d'être renseignés aussitôt que possible sur le devenir
de l'opération.
L'opération de vente a crédit fait naitre le plus souvent entre les parties un rapport
triangulaire, ce rapport produit des effets tant à l'égard du vendeur, de l'acheteur que
du prêteur.
Néanmoins ce rapport n'est pas toujours couronné d'aisance, en effet des difficultés
peuvent surgir lors de l'exécution des contrats.
Les rapports entre les différentes parties au contrat, produit des effets tant juridiques
que fiscaux, cependant nous allons nous contenter d'étudier que les effets d'ordre
juridique.
Les effets du contrat de vente sont, en droit commun, de plusieurs ordres, à coté du
transfert de propriété, certaines obligations sont à la charge de l'acheteur : il s'agit de
l'obligation de payer le prix, payer les frais et de prendre livraison93. En outre,
d'autres obligations pèsent sur le vendeur, à savoir l'obligation de livraison, et
l'obligation de garantie contre l'éviction et les vices cachés.94
Il nous parait donc facultatif de traiter chacune de ces obligations d'autant plus que le
sujet de la présente analyse ne se rapporte pas au contrat de vente.
Le prêteur a exécuté les obligations nées pour lui du contrat de financement à partir
du moment où il a remis les fonds qu'il s'est engagé à fournir à l'emprunteur ou
directement au vendeur. Alors naît pour l'emprunteur l'obligation de remboursement.
93 Article 576 du DOC : L'acheteur a deux obligations principales : Celle de payer le prix ; Et celle de prendre
livraison de la chose.
94Article 498 du DOC : Le vendeur a deux obligations principales : 1° Celle de délivrer la chose vendue ; 2°
Celle de la garantir.
Les mêmes règles que celles traitées plus haut en matière d'obligation de
l'emprunteur de rembourser le crédit majoré des intérêts fixés dans le contrat
s'appliquent à la vente à crédit. Cependant dans ce type de crédit, l'acheteur n'est
tenu de rembourser le prêteur qu'à partir du moment où il a été mis en possession du
bien.
Le législateur est intervenu à plusieurs niveaux pour régler les litiges entre les parties
à la vente à crédit au cours de la mise à exécution de l'opération. Ces litiges
surviennent le plus souvent dans le cadre du contrat de vente par le défaut de
livraison, ou la livraison d'un objet détérioré ou non conforme par le vendeur. En ce
qui concerne le contrat de financement, la source la plus fréquente de difficulté
provient de la défaillance de l'emprunteur qui ne se trouve pas en mesure de
rembourser le prêt qui lui a été consenti.
La résolution produit des effets qui sont ressenti a deux niveaux : d'une part, le
contrat de vente est réputé n'avoir jamais existé, et d'autres part la résolution de la
vente peut dans quelques cas entrainer celle du contrat de crédit qui lui est attaché.
Nous allons dans le cadre de l'analyse de cette deuxième section, traiter les deux
principales catégories des crédits non affectés à savoir, le prêt personnel (sous-
section première) et le crédit renouvelable (sous-section deuxième).
95 Site de l'union professionnelle du crédit, Belgique : www.upc-bvk.be
On ne peut pas toujours attendre d'avoir épargné la somme suffisante pour financer
son projet. Emprunter la somme nécessaire, en totalité ou en partie, c`est-à-dire
recourir à un crédit, peut être une solution. C'est pourquoi les professionnels
n'hésitent plus à proposer des crédits adaptés au financement du produit acheté, à
mettre à disposition du consommateur des prêts destinés à une utilisation
quotidienne pour des biens d'équipement en général, avec ou sans affectation
particulière et même à fournir des cartes de crédit accompagnant la mise à
disposition des fonds.
Le « crédit personnel », aussi connu sous le nom de « prêt personnel » est un mode
de financement des besoins de trésorerie. Ce crédit n'est pas affecté à l'achat d'un
service ou d'un produit précis mais peut être utilisé librement sans que le
consommateur qui y a recours n'ait à justifier de la nature de son achat auprès de
l'organisme prêteur, contrairement au crédit affecté, lequel se greffe sur l'achat d'un
bien ou d'un service particulier qu'il finance.
Le prêt personnel est remboursable sur une durée variant de 12 mois à 84 mois.
Cette durée peut être prolongée uniquement dans le cadre d'un commun accord.
Une assurance emprunteur est proposée au consommateur, mais elle est facultative.
Il est cependant recommandé de souscrire cette assurance pour pallier aux
éventuels incidents de la vie comme le décès, l'incapacité définitive ou absolue, la
perte d'emploi...
Cependant le crédit personnel connait aussi bien des avantages que des
inconvénients. En effet il peut paraître fort intéressant dans la mesure où :
Le montant du prêt personnel étant peu important, les dossiers sont très souvent
montés sans garanties réelles ;
96 Sociétés : Wafasalaf, AXA crédit, BMCIÉ
97 Société : Eqdom
- L'identité du prêteur
- Le coût total
- le montant, en dirhams, des remboursements par échéance
Par ailleurs, le même article précise l'interdiction «dans toute publicité, quel que soit
le support utilisé, d'indiquer qu'un prêt peut être octroyé sans élément d'information
permettant d'apprécier la situation financière de l'emprunteur, ou de suggérer que le
prêt entraîne une augmentation de ressources ou accorde une réserve automatique
d'argent immédiatement disponible, sans contrepartie financière identifiable. »
98Article 76 de la loi 31-08 : « A l'exception de la publicité radiophonique, toute
publicité qui, quelque soit son support, porte sur l'une des opérations de crédit à la
consommation visées à l'article 74 ci-dessus doit être loyale et informative[...] »
Il est à noter que le non respect de cette interdiction est sanctionné par une amende
allant de 6000 à 20.000 dirhams99.
C'est dans le même sens d'idées étalées lors de l'analyse du crédit personnel que la
présente section sera traitée. En effet, le développement de la consommation de
masse a fait apparaître de nouveaux modes de financement des biens de
consommation tout comme le prêt personnel, le crédit gratuit ou le crédit
renouvelable.
99 Article 187 de la loi n°31-08 : « Le prêteur qui omet de respecter les formalités
prescrites aux articles 77 à 83 et de prévoir un formulaire détachable dans l'offre de
crédit, en application de l'article 85, sera puni d'une amende de 6000 à 20.000 DH.
La même peine est applicable à l'annonceur pour le compte duquel est diffusée une
publicité non conforme aux dispositions des articles 76 et 101[É]. »
Une offre préalable de crédit est alors obligatoire non seulement pour le contrat initial
mais également pour toute augmentation du crédit consenti.
Dès lors, le prêteur doit fournir une offre préalable de crédit lorsque le client souscrit
pour la première fois le crédit renouvelable mettant à sa disposition une réserve
d'argent mais aussi à chaque fois qu'il demande une majoration du montant du crédit
consenti.
Le même article précise que l'offre préalable de crédit renouvelable doit indiquer que
la durée du contrat est limitée à un an renouvelable et que le prêteur devra indiquer,
trois mois avant l'échéance, les conditions de reconduction du contrat.
C'est dans ce cadre que nous allons vous présenter dans les Annexes101 un exemple
d'une convention d'ouverture de crédit.
Le crédit révolving comme tout contrat de crédit présente aussi bien des avantages
que des inconvénients.
Dans le premier cas, il apparait fort intéressant dans la mesure où : il est simple
d'emploi
respective versée au titre du capital emprunté et celle versée au titre des intérêts et
frais divers liés à l'opération
de crédit ;
- le fait qu'à tout moment l'emprunteur peut payer comptant tout ou partie du montant
restant dû, sans se limiter
Dans certains cas, la réserve est automatiquement utilisée (dans la limite de ce qui
reste disponible) si le compte bancaire de l'emprunteur se trouve à découvert. Un
virement est alors automatiquement exécuté, pour puiser dans la réserve et venir
combler le découvert du compte principal.
Il peut donc être utilisé pour financer tout type de bien, sans contrainte. Les
mensualités dépendent de l'utilisation de la réserve
Le taux d'intérêts affecté à ce crédit est en général élevé et d'autres frais se greffent
facilement (notamment frais de dossier, carte de crédit...). Dans la pratique, le crédit
immobilier et hôtelier (...) offre généralement des crédits renouvelables à un taux
d'intérêt de 10% par an à majorer de la TVA au taux en vigueur.
102 Article 79 de la loi 31-08 : « [É] Elle précise que la durée du contrat est limitée à
un an maximum renouvelable et que le prêteur devra indiquer, trois mois avant le
terme, les conditions de reconduction du contrat.
Elle fixe également les modalités du remboursement, qui doit être échelonné, sauf
volonté contraire de l'emprunteur, des sommes restant dues dans le cas où le
débiteur demande à ne plus bénéficier de son ouverture de crédit[...]. »
Par ailleurs, en ce qui concerne le remboursement, il est clair qu'une fois que le
contrat conclu et parfait, il peut être exécuté conformément aux dispositions de l'offre
préalable de crédit devenue le contrat définitif.
Ce n'est qu'à l'expiration du délai de rétractation que le prêteur pourra mettre les
fonds à disposition du consommateur emprunteur et que ce dernier pourra
commencer à rembourser les mensualités prévues contractuellement.
Le crédit n'est pas gratuit. Son caractère onéreux apparait dans la définition même
que l'article 3 de la loi n°103-12 relative aux établissements de crédits et organismes
assimilés donne de l'opération de crédit. Comme tout commerçant, le banquier
cherche non seulement à couvrir ses frais, mais encore à s'assurer des bénéfices. 103
Le coût du crédit dépend à la fois des frais et commission d'une part, et du taux de
l'intérêt conventionnel, fixe ou variable, d'autre part. Ces éléments, qui sont pris en
compte dans le calcul du taux effectif global, varient non seulement selon les
établissements de crédit, mais
également en fonction des taux d'intérêt pratiqués sur les marchés de l'argent, en
particulier sur le marché monétaire.
Certes la règle générale est que le taux d'intérêt débiteur peut être librement fixé par
l'établissement, cependant cette liberté connait des limites. En effet, comme tout
prêteur, la banque ne doit pas excéder le plafond du taux d'intérêt permis, le taux de
l'usure. Dans le respect de cette limite, la banque est certes libre de négocier le taux
d'intérêt que peut accepter son client, mais la convention d'intérêts doit, pour sa
validité ou son efficacité, se plier aux normes composant le régime juridique des
intérêts (section première). Par ailleurs, c'est en acceptant d'une part l'hypothèse
selon laquelle les religions influencent ou si l'on ose dire, fondent les valeurs dans
une société ou encore dans une civilisation104, et d'autre part en reconnaissant la
position de l'islam vis-à-vis de l'usure qui le condamne et appelle a son interdiction
que le législateur marocain à introduit puis cherche à promouvoir une nouvelle forme
de banque dites banques islamiques ou participatives (section deuxième).
La communication de cet arrêté n'a pas été sans conséquences, en effet le taux
effectif global maximum est passé de 12.6% en 2006 à 14% de la période allant du
1er octobre 2006 au 31 mars 2007 pour atteindre les 14.38% en 2016. 106
104 Voir les oeuvres d'Arnold Joseph Toynbee, qui a analysé l'histoire des
civilisations et qui les a identifiées en fonction de critères culturels ou religieux plutôt
que nationaux.
105 Cour Sup. ch. Civ., arrêt n°3373, dossier n°2281/85, 15 octobre 1993
I- La convention d'intérêts .
·
> Les stipulations sur les modalités de calcul des intérêts ; > Et la mention du taux
effectif global
Pour être dû le taux d'intérêt doit avoir été fixé par écrit. Il est prévu aux termes des
dispositions de l'article 871 du D.O.C que « [É], les intérêts ne sont dû que s'ils ont
été stipulés par écrit ». Toutefois, l'alinéa 2 de ce même article précise que « cette
stipulation est présumée lorsque l'une des parties est un commerçant ».
Le taux d'intérêt fixe : en principe, sauf stipulation particulière contraire, le taux est
fixe et ne change pas malgré la hausse ou la baisse de celui-ci pendant toute la
durée du crédit sauf nouvel accord du client et du banquier. Par ailleurs, l'article
2107 de la circulaire N° 4/G/10 de Bank Al-Maghreb relative aux intérêts débiteurs
impose la nécessité d'un taux fixe pour les crédits dont la durée est inférieure ou
égale à un an.
Le taux d'intérêt variable : l'article précédemment cité, dispose que les taux dont la
durée est supérieur à un an peuvent être fixes ou variables. Le taux dit variable est
un taux dont l'un des éléments est sujet à variation. La révision du taux d'intérêt
variable est faite une fois par an, à la date convenue en commun accord entre
l'établissement de crédit et l'emprunteur.108Par ailleurs et en vertu de l'article 8 de la
même circulaire109, le crédit a taux variable peut être transformé en crédit à taux fixe
et inversement le crédit à taux fixe peut être transformé en crédit à taux variable.
Toutefois, cette transformation ne peut avoir lieu qu'une seule fois pendant la durée
du crédit.
En principe, la banque est libre de convenir avec son client des modalités de calcul
des intérêts, dès lors que les modalités convenues ne conduisent pas à un
dépassement du taux plafond.
Ce n'est la qu'un principe de liberté dont les banques n'usent pas en fait ; il est très
exceptionnel qu'une convention de prêt soit aussi précise. Dans le silence de la
convention, les usages bancaires, supplétif de volonté, doivent recevoir application.
Et l'ont sait que ces
Le taux effectif global est un taux d'intérêt destiné à représenter le coût réel d'un
crédit à la consommation et exprime alors l'engagement de la banque selon lequel le
coût réel et total du crédit ne dépassera pas le T.E.G mentionné. Il englobe « les
intérêts calculés sur la base du taux contractuel, les frais de dossiers, les
rémunérations et frais payés ou dus à des intermédiaires ayant intervenu dans le
processus d'octroi des crédits ; les commissions ou toutes autres rémunérations liées
à l'octroi du crédit »111.
Par ailleurs, l'absence de mention écrite du taux effectif global n'entraine pas la
nullité de la convention de crédit -qui serait préjudiciable à l'emprunteur- mais
seulement la nullité de la stipulation d'intérêt conventionnelle. Dès lors, l'emprunteur,
qui a accepté de payer des intérêts et ne peut donc prétendre à la gratuité, doit les
intérêts au taux légal, ce qui conduit le banquier à devoir restituer les sommes
indûment perçues.
En principe, toute somme payée s'impute sur les intérêts dus et subsidiairement sur
le capital, cependant le juge a pouvoir d'imposer au créancier l'imputation des
sommes versées en priorité sur le capitale. Cette règle a une finalité de protection du
consommateur afin d'éviter son surendettement.
Par ailleurs, les intérêts d'un prêt sont très souvent payés par débit du compte
courant de l'emprunteur dans les livres de l'organisme prêteur.
La commission bancaire est un terme regroupant tout type de charge payée pour
utiliser un produit ou un service bancaire. Elles sont très diverses, et sont librement
convenues entre banque et client. Cependant, même si Bank Al-Maghreb, du fait de
la libéralisation, n'a plus le droit de fixer le niveau des différents frais et commissions,
elle intervient toujours, mais de manière indirecte. Ainsi, chaque année la Banque
centrale réalise des benchmarks pour chaque service rendu à la clientèle en se
basant sur les reportings annuels effectués par toutes les banques. Ce qui lui permet
d'établir chaque année des prix moyens pour l'ensemble des services, de les
communiquer aux banques et, de ce fait, de mesurer les différences et
éventuellement d'attirer l'attention des banques adoptant des prix supérieurs à la
moyenne.
Au cas où elles ne sont pas expressément stipulées, elles sont tout de même dues,
soit parce qu'elles sont mentionnées parmi les « conditions de banque », véritable
tarif qui doit en principe être affiché, soit parce qu'elles sont d'usage.
Il va de soi que vu la diversité des commissions bancaires on ne peut les citer toutes,
c'est pourquoi on va se limiter de donner l'exemple de quelques commissions
étroitement liées au crédit bancaire.
> La commission pour frais et étude de dossier : une commission pour frais
d'étude ou constitution de dossier est prélevée sur le client demandeur d'un crédit.
Cette commission peut être forfaitaire ou même proportionnelle avec un minimum et
un maximum. Le client non initié découvre généralement cette commission au
moment de la signature du contrat et varie généralement entre 1000 et 3000
dirhams.
> La commission pour risque financier : cette commission dont le taux est de 1%
du prêt accordé est prévue dans les contrats à moyen et long terme Elle est insérée
sous forme de clause contractuelle et prélevée une seule fois, sur le montant du
crédit octroyé ou au moment du remboursement de celui-ci.
La religion musulmane englobe tous les aspects de la vie spirituelle comme de la vie
sociale du croyant, instituant des principes aussi bien pour le rapport de l'homme
avec Dieu qu'en ce qui concerne ses rapports sociaux et notamment les transactions
commerciales.
En effet, la position de l'islam vis-à-vis de l'usure est très claire : le prêt usuraire
ou riba est strictement interdit et doit être réprimé : « ï croyants ! Craignez Dieu et
renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites
pas alors, recevez l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de Son messager. Et
si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous
ne serez point lésés »114.
A l'heure où la honte s'abat sur la finance globalisée, il en est une qui sort, elle, la
tête haute de la tempête financière qui sévit : la finance islamique.116 Celle-ci gagne
du terrain, le nombre de banque islamique augmente d'une année à l'autre et leur
actif se diversifie et devient de plus en plus important ; leurs activités se multiplient et
s'étendent à l'ensemble du globe y compris aux pays non musulmans.
Cependant, les obstacles faisant face à sa mondialisation sont nombreux et les défis
relevés sont lourds et risquent de compromettre cet essor ou du moins de l'affaiblir.
I- Les défis :
1- D'ordres généraux :
Des compétences doubles sont exigées des cadres des institutions financières
islamiques : des connaissances approfondies dans le domaine financier, mais
également dans le domaine de la chariaa d'où la nécessité d'organiser des cycles de
formations adaptés.
2- D'ordres juridiques :
L'insécurité juridique, le droit islamique se superpose aux droits nationaux qui sont
souvent d'inspirations doctrinales différentes ;
La première question qui nous vient à l'esprit est comment les banques islamiques
peuvent-elles fonctionner sans percevoir un intérêt ? Cette question nous préoccupe
car le but des banques est en général, d'obtenir un profit sans intérêt. Mais comment
une banque parvient-elle à ce stade (1) ? La réponse se trouve dans la technique de
partage du profit et de la perte (2).
Rappelons que la riba signifie littéralement l'excès. Pour l'islam il n'y a pas de
différence entre la riba, l'intérêt et l'usure.
En islam, il existe traditionnellement deux types de riba : riba al-nasseyah et riba al-
fadl. En effet, l'une ou l'autre riba se retrouvent dans l'acte de prêt.
Quant au second type de riba, il a été défini par la sunna. C'est pourquoi on l'appelle
également riba al-hadith. Elle est plus complexe que la première. Il s'agit de la
surcompensation dans autre considération prédéterminée du prêt résultant sous la
forme de l'échange ou de la vente des articles. En effet, ce type de riba désigne une
surcompensation qui est prise en échange des articles spécifiques homogènes et
rencontrée dans l'achat et la vente de « main à main »..
Par ailleurs, bien que la riba soit interdite dans les principes islamiques, des solutions
existent afin de l'éviter et en même temps d'assurer le commerce. La plus simple
d'entre elles concerne la rémunération des épargnants dans les conditions de
l'inflation.
Dans cette structure, deux grandes parties entrent en jeu : l'épargnant, étant la partie
qui investit dans la banque et indirectement qui donne le crédit, et l'entrepreneur qui
demande le crédit. Les parties prenantes à l'activité bancaire sont dans l'obligation
de partager les risques et par conséquent les profits ou les pertes et encourent ainsi
un certain degré de risque afin de légitimer la rémunération issue du projet
d'investissement. En référence à ce principe, la finance islamique est appelée
également Finance Participative. Ce principe signifie qu'un contrat ne doit pas être
conclu de façon à ce que l'ensemble de ses clauses serait en faveur d'une seule des
parties contractantes. Ainsi, les termes contractuels doivent être équitables afin
d'éviter les positions d'abuse de force de l'une des parties contractuel pour parvenir à
la réalisation de la cohésion de la communauté. Cela rend nécessaire le partage des
risques et par conséquent le partage des profits ou des pertes concrétisé par les
arrangements sous forme de partenariats en vue de la conclusion de transactions
commerciales ou financières.
La banque islamique au Maroc sera participative. Après une longue hésitation, Bank
Al-Maghreb autorise les banques islamiques au Maroc sous l'appellation, toutefois,
de banques participatives. En effet, la loi n°103-12 réserve son troisième titre à la
définition de la structure, des modalités et de l'organisation tant de la banque
participative que des produits qu'elle propose.
La nouvelle loi bancaire consacre pour la première fois au Maroc les banques
participatives (Al abnak tacharoukia) à travers ses articles 54 et suivants.
A la lecture de l'article 54 de la loi n°103-12 on déduit que les banques participatives
sont des personnes morales habilitées à exercer à titre de profession habituelle en
conformité avec les préceptes de la Charia, les opérations de banques ainsi que des
opérations commerciales, financières et d'investissement, à l'exclusion de toute
opération impliquant la perception et le versement d'intérêt et ce après avis conforme
du Conseil Supérieur des Oulémas.
Cet article appelle de notre part un certain nombre de remarques par rapport à la
distinction avec les banques conventionnelles ou classiques :
> 1ère remarque : les banques participatives exercent aussi sous forme de
personnes morales et à titre de profession habituelle ;
> 2ème remarque : les activités de ces banques sont limitées à l'article 1er118 de la loi
ainsi que les Articles 55119 et 58120 ;
> 4ème remarque : les banques participatives sont habilitées à recevoir du public
des dépôts d'investissements dont la rémunération est lignée aux produits
d'investissement convenus avec la clientèle et ce conformément à l'article 55 ;
En effet, les banquiers musulmans ont réadapté des contrats classiques du droit
musulman frappés de désuétude et ont créé une série d'instruments financiers
Islamiques pouvant se substituer aux contrats classiques ce qui permettra à la
banque participative d'intervenir dans le secteur des investissements productifs
conformément à la pensée économique islamique.
118 Articles 1er de la loi 103-12 : « [É] la réception de fonds du public ; les
opérations de crédit ; la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de
paiement ou leur gestion. »
120 Article exposant les différentes opérations alternatives pouvant être exercées par
les banques participatives. On retrouve notamment les opérations suivantes :
Mourabaha, Ijara, Moucharaka, Moudaraba, Salam, Istisna'a.
C'est dans cette optique que nous allons exposer les deux principaux contrats
islamiques à savoir la Mourabaha et Ijara.
En effet, l'Ijara peut être utilisée pour financer toutes sortes d'actifs mobiliers ou
immobiliers, ainsi que des projets d'infrastructures de longue durée. Par ailleurs et
contrairement à un crédit-bail conventionnel, le financier islamique est contraint
d'assumer une partie des risques commerciaux associés à la location. Cependant
dans le cas d'une perte totale, le bail est résilié de plein droit et le bailleur n'a aucun
droit de location sur le locataire. Son seul recours est alors de réclamer des
indemnités d'assurance.
Prix d'acquisition
Vendeur
Bailleur
(propriétaire)/Financier
Flux de loyers
Preneur
Transfert de propriété
Annexes
Annexes n°1 : Forme sous laquelle la direction support juridique donne son avis à
propos
Annexes n° 1 :
---------------------
------------------------------------------
POLE RISQUES
I- PRESENTATION DU PROMOTEUR :
-
Est nommé gérant pour une durée indéterminée (Première Pouvoirs
Résolution de la décision collective des associés dont le PV a
acquis date certaine le ...):
limitée.
i- L'adresse du siège social renseignée sur ledit certificat de propriété est l'ancienne
adresse du siège social. Par conséquent, la société doit procéder à la mise à jour de
son dossier tenu auprès de la conservation foncière et produire un certificat de
propriété faisant ressortir l'adresse actuelle
ii- La propriété objet du titre foncier n° n'est grevée d'aucune charge pouvant
empêcher
l'inscription de l'hypothèque en premier rang au profit de ... BANK.
Annexes n° 2 :
Annexe n°3
Casablanca, le
DE PREMIERE PART,
DE DEUXIEME PART
- Que les personnes soussignées sont entrées en relation de comptes pour avoir
conclu une convention de comptes devant régir les rapports généraux entre elles, et
qu'elles entendent expressément s'y référer pour toutes les questions et les
modalités que la présente convention d'ouverture de crédit n'organisera pas, les
parties excluant formellement toute novation par rapport à ladite convention.
... BANK consent par les présentes, à l'Emprunteur qui accepte et s'oblige à en
exécuter les conditions, une ligne de facilité de caisse (dont l'appellation
commerciale à ... BANK est « avance pro ») jusqu'à concurrence du montant indiqué
ci-après qui sera utilisée et remboursée dans les conditions précisées aux articles qui
suivent.
· Taux d'intérêt : 10,50% (dix virgule cinquante pour cent) par an à majorer de la TVA
au
taux en vigueur.
ARTICLE 2 : GARANTIES
Les garanties désignées ci-après sont consenties au profit de ... BANK qui accepte
pour lui garantir le remboursement aussi bien du crédit objet des présentes en
principal de 40.000DH outre les intérêts, frais, commissions et accessoires, que du
solde débiteur éventuel du ou des comptes bancaires ouverts au nom de
l'Emprunteur sur les livres de ... BANK, les frais de prestations et de recours
judiciaires ainsi que tous les accessoires, pénalités et autres dépenses en vertu du
présent contrat.
2. Signature par l'Emprunteur d'un billet à ordre d'un montant de 40.000DH, au profit
du Crédit Immobilier et Hôtelier.
Ce billet à ordre sera domicilié sur le compte bancaire de l'Emprunteur ouvert sur les
livres de ... BANK, stipulé sans frais et causé « valeur en mobilisation de l'ouverture
de crédit ». L'Emprunteur s'engage à renouveler ledit billet à son échéance, à la
première demande de ... BANK.
Déclaration :
Engagements :
-- A domicilier la totalité de son chiffre d'affaires dans son compte bancaire ouvert sur
les livres de BANK ;
ARTICLE 4 : ASSURANCES
L'Emprunteur s'engage à :
- Souscrire une assurance pour une valeur minimale de 40.000DH pour couvrir le
fonds de commerce nanti contre l'incendie-explosion.
En cas de non constitution de tout ou partie des garanties dans un délai de deux
mois à compter de la date des présentes, ... BANK se réserve le droit d'annuler
l'ouverture de crédit objet des présentes, sans que l'Emprunteur puisse prétendre à
un quelconque remboursement des frais engagés à l'occasion du présent contrat.
Si la convention d'ouverture de crédit est conclue pour une durée limitée, elle
prendra fin de plein droit à son terme conformément à l'article 525 du Code de
Commerce.
Si la ligne de crédit est consentie pour une durée indéterminée, chacune des parties
est libre d'y mettre fin à condition de le notifier à l'autre partie par lettre recommandée
en respectant un préavis de soixante (60) jours.
Tout dépassement par rapport au montant du crédit autorisé produira intérêts au taux
du présent contrat majoré de 2% (Deux pour cent) l'an.
7-1 - Taux d'intérêt - commission
Lorsque le crédit objet des présentes consiste en une ligne de crédit par signature,
BANK percevra une commission au taux indiqué à l'article 1 ci-haut.
Il est entendu que lorsque la mise en jeu de la signature de BANK donne lieu à
paiement sur les fonds propres de BANK, ce paiement sera considéré comme un
dépassement non autorisé donnant lieu à l'application du taux d'intérêt applicable
aux dépassements non autorisés.
7-2 - Dépassement.
... BANK peut être amenée à accorder des dépassements sur les autorisations objet
des présentes et ce, sans que cette possibilité ne soit interprétée comme étant une
obligation à sa charge.
La Taxe sur la Valeur Ajoutée due au titre des intérêts, commissions, frais et
accessoires ainsi que tous les autres impôts seront supportés par l'Emprunteur et
seront exigibles au même titre que les montants sur lesquels elle est due.
Si des impôts ou taxes venaient à être créés sur des opérations du genre de celle qui
fait l'objet des présentes, l'Emprunteur devrait les supporter et les acquitter. Il
autorise d'ores et déjà ... BANK à prélever par le débit de son compte le montant de
ces impôts et taxes.
7-4 - Paiement des frais et commissions
Tous les frais et commissions dus au titre du présent crédit, seront prélevés par le
débit du compte de l'Emprunteur, ce qui est d'ores et déjà accepté par l'Emprunteur.
ARTICLE 8 : REMBOURSEMENT
Les agios seront réglés trimestriellement par l'Emprunteur par le débit de son compte
bancaire, ce qui est d'ores et déjà accepté par l'Emprunteur.
La justification du montant du solde exigible et, d'une manière générale de toutes les
opérations portées au compte de l'Emprunteur résulte suffisamment de la production
par BANK, soit d'un extrait de compte de l'Emprunteur, soit des valeurs portant sa
signature ou celle des ses mandataires légaux et, d'une manière générale, de tout
document portant un engagement de sa part.
L'Emprunteur peut résilier le présent contrat par écrit adressé à ... BANK, sans
préavis ni indemnité. Dans ce cas, l'Emprunteur doit immédiatement rembourser à ...
BANK toutes les sommes restant dues en capital, intérêts, frais, commissions et
accessoires et lui produire les mainlevées de tous les crédits par signature en cours,
ou en constituer la contrepartie financière bloquée sous forme de déposit en faveur
de ... BANK.
La résiliation prend effet le lendemain de la date de réception par ... BANK d'une
lettre qui lui sera adressée ou remise, avec accusé de réception, par l'Emprunteur à
cet effet.
... BANK peut résilier le présent contrat, sans préavis ni indemnité, conformément
aux dispositions du code de commerce et ce, en cas de :
- Faute lourde commise par l'Emprunteur à l'égard de ... BANK ou dans l'utilisation
de crédit.
Si l'un de ces cas se réalise, et dans tous les cas où la loi permet une telle résiliation,
l'Emprunteur en est informé par lettre recommandée avec avis de réception. Cette
résiliation prend effet le lendemain de la date d'information de l'Emprunteur, étant
précisé que les paiements et les régularisations éventuelles postérieures à cette
lettre ne pourront, en aucun cas faire échec à cette exigibilité.
Dans tous les autres cas non prévus ci-dessus, ... BANK se réserve le droit de
résilier la présente convention 60 jours après une mise en demeure par lettre
recommandée avec accusé de réception adressée par ... BANK à l'Emprunteur,
même si ce dernier n'aurait pas retiré cette lettre recommandée.
l'Emprunteur s'engage à :
- Informer ... BANK sans délai, au cas où l'Emprunteur venait à demander au tribunal
de bénéficier de l'une des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
(redressement ou liquidation judiciaire) ;
- Communiquer à ... BANK une information détaillée sur toute procédure judiciaire,
arbitrale ou administrative engagée ou susceptible d'être engagée à son encontre
dès lors qu'elle est susceptible de compromettre la bonne exécution des présentes.
1 - Pour l'exécution des présentes et de leurs suites, les parties font élection de
domicile à leurs adresses respectives indiquées en tête des présentes.
Le domicile ainsi élu par chacune des parties restera valable tant que le changement
effectué, le cas échéant, n'aura pas été porté à la connaissance de l'autre partie par
écrit avec accusé de réception.
2 - Les parties consentent à ce que toutes les contestations et les difficultés nées de
l'interprétation ou de l'exécution des clauses du présent contrat soient de la
compétence du Tribunal de Commerce de Casablanca, à moins que ... BANK ne
préfère saisir le Tribunal de Commerce du domicile de l'Emprunteur.
3 - Tous pouvoirs sont donnés au porteur d'un exemplaire des présentes pour
accomplir les formalités y relatives et les mentionner partout où besoin sera.
Approuvé Renvoi
1) A la sûreté et garantie du paiement des sommes dont M. ... est redevable sur les
livres du Crédit Immobilier et Hôtelier en capital, intérêts, frais, commissions et
accessoires et pour l'exécution de toutes les obligations résultant des présentes, M.
... consent au profit du Crédit Immobilier et Hôtelier qui accepte, dans les conditions
du Dahir du 1er Août 1996 portant promulgation de la loi n° 15-95 formant Code de
Commerce, par privilège et préférence à tous autres, un nantissement à concurrence
de la somme de 40.000 DH (quarante mille dirhams) sur le fonds de commerce
désigné ci-après, ledit fonds de commerce comprend tous les éléments corporels et
incorporels, notamment le nom commercial, l'enseigne, la clientèle et l'achalandage y
attachés, le droit au bail des locaux dans lesquels ledit fonds est exploité, les objets
mobiliers et le matériel industriel et commercial servant à son exploitation, tel que ce
fonds de commerce existe actuellement avec toutes les augmentations et
améliorations qui pourront être faites par la suite sans aucune exception ni réserve.
- que le dit fonds de commerce n'est grevé d'aucun nantissement, privilège, action
résolutoire et autre pouvant primer le présent nantissement;
- avoir payé tous les loyers échus à ce jour et n'avoir reçu aucun congé, ni
notification de refus de renouvellement.
Cette inscription sera renouvelée tous les cinq ans, conformément à la loi, sur simple
réquisition du Crédit Immobilier et Hôtelier à qui tous pouvoirs sont donnés par les
présentes pour ce faire.
AU PROFIT DU :
CONTRE :
M. ...., de nationalité marocaine, né le ..., demeurant à .... titulaire de la CNI N° ....
POUR SURETE
SUR :
Tel que ledit fonds de commerce existe et appartient à l'Emprunteur pour l'avoir créé
et en avoir requis et obtenu l'immatriculation au registre de commerce de.... sous
le N° .... du registre analytique.
Fait à Casablanca, le
BIBLIOGRAPHIE :
Textes législatifs :
1. Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12
septembre 1913)
2. Dahir n°1.96.83 du 15 Rabii I 1417 (1er aout 1996) portant promulgation de la loi n°
15-95 formant code de commerce
3. Dahir n°1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 décembre 2014) portant promulgation de
la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.
4. Dahir n°1-11-03 du 14 Rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi
n° 3108 relative à la protection des droits des consommateurs.
9. Directive n° 1/G/2011 du 3 février 2011 relative aux mesures minimales que les
sociétés de financement doivent observer lors de l'octroi de crédit
Ouvrage :
23. BONNEAU Thierry, Droit bancaire, LGDJ- Montchrestien, Domat Droit privé
6ème et 8ème édition
29. CRUSON Pierre, Les taux d'intérêt, Les Topos Dumod, Paris, 2005
36. Hausser Joseph. : Objectivisme et subjectivisme dans l'acte juridique. Paris : les
éditions L.G.D.J
37. Hebert Smith « Guide de la finance islamique », en collaboration avec Gleiss Lutz
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41. JAFARI Amin, Droit bancaire islamique, edition l'Harmaton, vol 1, 2014
45. Mekouar Mohammed Ali, la vente à crédit des véhicules automobiles, Dar el
Kitab
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islamique, université de Strasbourg
Articles :
Webographie :
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