AR KB 2009 01 21 Guide BPO
AR KB 2009 01 21 Guide BPO
AR KB 2009 01 21 Guide BPO
A. INTRODUCTION
B. GLOSSAIRE
C. PRINCIPES DE BASE
D. EXIGENCES DE BASE
E. DOMAINES D’APPLICATION
1. L’EQUIPE OFFICINALE
2. LES LOCAUX
3. L’EQUIPEMENT
9. LES PLAINTES
12. LA DOCUMENTATION
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A. INTRODUCTION
Il est donc essentiel, pour la profession, de promouvoir l’excellence dans l’exercice de la profession
au bénéfice de la santé publique.
L’arrêté royal n° 78 du 10 novembre 1967 relatif à l'exercice des professions des soins de santé
prévoit que soient définis des principes et lignes directrices de bonnes pratiques pharmaceutiques
officinales couvrant les actes pharmaceutiques que le pharmacien pose dans l’exercice de sa
profession.
Les utilisateurs le complètent par un manuel de qualité détaillant les instructions de travail, les
procédures, les protocoles et les rapports relatifs aux recommandations et aux prescriptions qu’il
contient.
Ce manuel de qualité satisfait scrupuleusement à toutes les exigences légales et déontologiques en
vigueur, et est adapté en fonction de leur évolution.
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B. GLOSSAIRE
Consentement :
Un assentiment libre, spécifique et basé sur l’information du patient. Sauf disposition contraire, le
consentement ne doit pas être donné par écrit.
-Le consentement doit être donné de son plein gré.
Le consentement est la manifestation de la volonté du patient qui dispose de toutes ses capacités
intellectuelles, exprimée sans aucune forme de contrainte, sociale, financière, psychologique ou d’une
autre nature. Le patient a la possibilité de retirer le consentement à tout moment sans risquer de
subir de conséquences désavantageuses.
- Le consentement doit être spécifique.
Le consentement ne peut contenir d'"accord général" relatif à l’enregistrement de l'identité et/ou du
transfert des données. Ainsi, un consentement obtenu dans le cadre des Soins Pharmaceutiques de
Base pour l'enregistrement des données complémentaires ne peut pas valoir comme autorisation
pour l'ouverture d'un dossier dans le cadre du Suivi des Soins Pharmaceutiques. De même, le
consentement ne peut pas couvrir le transfert de données en général mais uniquement le transfert à
des tiers spécifiques.
- Le consentement doit être basé sur l'information.
Le consentement basé sur l'information signifie que le patient donne son autorisation sur base de
l'appréciation et de la compréhension des faits et des implications d'une manière d'agir. Le patient
doit être entièrement et précisément informé de manière claire et compréhensible sur la nature des
données à traiter (les données administratives, sensibles et/ou médicales), des destinataires des
données éventuellement transmises, et des droits du patient, notamment du droit de retirer son
consentement, du droit de regard sur les données et du droit de correction de ses données pour
autant que les données aient été fournies directement par le patient.
Dispensation :
Acte consistant d’une part à délivrer un médicament ou un produit de santé dans le respect des
dispositions légales y afférant, et d’autre part à y associer la valeur ajoutée intellectuelle que
constituent :
- l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance médicale ou de la demande du patient ;
- la préparation éventuelle des doses à administrer ;
- la mise à disposition du patient des informations et des conseils nécessaires au bon usage du
médicament ;
de façon à assurer efficacité et sécurité pour le patient.
Instruction de travail :
Document qui décrit la manière dont une opération est effectuée ainsi que les moyens nécessaires
pour la mener à bien. Les instructions se distinguent des procédures par le fait qu'en général, elles
ne concernent qu'une opération précise, un service, une machine ou une personne.
Manuel de qualité :
Document spécifiant le système de gestion de la qualité d’une organisation.
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Médicaments qui,
- dans une pharmacie, ont dépassé la date de péremption indiquée sur leur conditionnement, et ne
peuvent donc plus être délivrés.
- ont été délivrés à un particulier, et dont ce dernier souhaite se débarrasser, parce qu’ils sont
périmés ou qu’il ne souhaite plus les utiliser.
Procédure :
Description selon un plan logique, cohérent et détaillé, des opérations à effectuer, des mesures à
prendre, des moyens techniques et de la documentation à utiliser afin d’assurer de manière
reproductible une opération ou une série d’opérations. Autant que possible, les procédures sont
exprimées sous forme de documents.
Processus :
Ensemble d’activités cohérentes qui permettent d’obtenir les résultats désirés, à partir des moyens
dont on dispose.
Produit :
Tout ce qui est destiné à être délivré ou dispensé en pharmacie, tel quel ou après transformation, et
notamment les matières premières, les médicaments, les articles de santé ou de soins, les dispositifs
médicaux.
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Protocole :
Document décrivant les instructions qui précisent les opérations à effectuer, les précautions à
prendre et les contrôles à effectuer relatifs aux préparations, aux instruments et aux attributions du
personnel.
Qualité :
Mesure dans laquelle un ensemble de propriétés et de caractéristiques répondent aux exigences
(normes). La qualité, en matière de santé, consiste à délivrer au patient l’assortiment d’actes
thérapeutiques qui lui assure le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état actuel de
la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa
plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains.
Rapport de préparation :
Compte rendu écrit qui comprend la fiche modèle de pesée et la mention des observations
spécifiques et des actions qui ont été faites durant la préparation.
Traçabilité :
Processus de recueil et d’enregistrement de données permettant de retrouver rapidement l’historique,
la mise en œuvre ou l’emplacement de ce qui est recherché.
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C. PRINCIPES DE BASE
Un service pharmaceutique complet implique également de s’investir dans des activités destinées à
promouvoir la santé et à éviter les maladies.
Cela suppose que le pharmacien partage une responsabilité avec les autres professionnels de santé
dans l’ensemble des services qu’il rend à la société.
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D. EXIGENCES DE BASE
le pharmacien a pour premier souci la santé et la qualité de vie du patient qui s’adresse à lui,
ainsi que le bien être de la population en général.
l’activité pharmaceutique est centrée sur la dispensation des médicaments et autres produits
de soins et de santé avec une information adéquate pour le patient, complétée par un suivi
des effets de leur utilisation.
Des programmes de formation initiale et continue des pharmaciens traitant de façon adéquate
les aspects actuels de l’exercice pharmaceutique et ses orientations prévisibles,
Une information des pharmaciens, indépendante, objective, complète et actualisée sur les
thérapies et les médicaments,
Une obligation pour les pharmaciens de mettre à jour et d’auto-évaluer leur compétence,
Une relation permanente, basée sur une confiance mutuelle, du pharmacien avec les autres
professionnels de santé, particulièrement les médecins, pour ce qui touche aux traitements
auxquels il participe,
Une relation de confiance avec les organismes assureurs laissant au pharmacien une liberté
de décision suffisante, en respectant la vie privée du patient,
Dans toutes les pharmacies, une responsabilité de chaque pharmacien dans la définition,
l’évolution et l’amélioration de la qualité de service,
A tous les niveaux une contribution des pharmaciens à l’utilisation optimale et rationnelle du
médicament.
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E. DOMAINES D’APPLICATION
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F. PRINCIPES ET REGLES GENERALES
1. L’EQUIPE OFFICINALE
PRINCIPE
La pharmacie dispose d’un personnel en nombre suffisant, possédant les qualifications requises et
dont les responsabilités sont clairement définies.
Tous les membres du personnel sont conscients des principes de bonnes pratiques pharmaceutiques
officinales qui les concernent. Ils sont tenus de traiter, en respectant la vie privée des concernés,
toutes les informations obtenues dans l’exercice de leur fonction. Ils s’y engagent par une clause de
confidentialité.
REGLES GENERALES
Le pharmacien titulaire
Le pharmacien titulaire est responsable de la mise en œuvre et du maintien des bonnes pratiques
pharmaceutiques officinales. Il exerce cette responsabilité personnellement. A cette fin, il est investi
de l’autorité et possède les qualifications et la compétence nécessaires.
Le pharmacien titulaire exerce une surveillance effective sur les autres membres de l’équipe
officinale. Sans que sa responsabilité ne s’en trouve dégagée, il peut confier tout ou partie de la
surveillance directe des opérations à un pharmacien adjoint ou remplaçant, possédant les
qualifications et la compétence nécessaires. Il établit la procédure de délégation et en informe son
personnel.
En cas de co-titulariat, les activités de chaque co-titulaire sont clairement définies par écrit et
communiquées à tous les membres de l’équipe officinale.
Avec le pharmacien titulaire, ils participent à l’application quotidienne des bonnes pratiques
pharmaceutiques officinales.
Le pharmacien titulaire peut leur confier différentes tâches, en rapport avec leurs qualifications, leur
compétence et leur motivation qu’il apprécie.
La mise à jour des connaissances et le maintien de la motivation en matière de recherche de la
qualité sont assurés par une formation permanente adéquate, dont l’efficacité pratique est évaluée.
L’organisation du travail
Les attributions de chacun sont clairement précisées. Des règles et des protocoles sont élaborés et
rassemblés dans le manuel de qualité. Ils sont tenus à jour, à la disposition de tous les membres de
l’équipe officinale et peuvent servir de base à des audits extérieurs.
Les règles d’hygiène sont définies. Elles sont portées à la connaissance du personnel et rassemblées
dans le manuel de qualité.
Une autoévaluation de tous les aspects de l’organisation du travail et du fonctionnement de la
pharmacie est réalisée régulièrement.
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2. LES LOCAUX
PRINCIPE
Les locaux sont adaptés à l’ensemble de l’activité de la pharmacie et permettent un service optimal.
Ils prémunissent contre toute atteinte à la qualité des produits et satisfont à la réglementation du
travail.
REGLES GENERALES
La zone de préparation comporte une surface de travail suffisante, des armoires et tiroirs permettant
un rangement ordonné du matériel et des matières premières utilisées, les protégeant de toute
contamination et, au besoin, de la lumière.
Cette zone est dévolue aux diverses opérations de préparation et de contrôle de qualité et n'est pas
utilisée à d’autres activités. Elle n’est accessible qu’à des personnes autorisées.
La zone de dispensation est agencée pour éviter l’accès du public aux médicaments.
Un espace permet de tenir une conversation confidentielle avec un patient ou son délégué.
Toutes les zones, et en particulier les zones de préparation et de dispensation, peuvent être
surveillées par le pharmacien.
Les conditions de température, d’humidité et de lumière respectent les exigences de conservation des
médicaments, des matières premières, des dispositifs médicaux et des autres produits de santé et de
soins. Ces conditions sont à vérifier périodiquement.
L’accès des animaux domestiques à la pharmacie est interdit et il est également interdit d’y fumer.
Les locaux ne peuvent pas être utilisés à d’autres fins que celles prévues ci-dessus.
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3. L’EQUIPEMENT
PRINCIPE
L’équipement répond aux exigences légales ; il est adapté à la gamme des produits préparés et
dispensés ainsi qu’aux services offerts aux patients par la pharmacie.
REGLES GENERALES
Toutes les surfaces de travail, les armoires, les rayons sont suffisamment grands et d’entretien facile.
Ils sont inertes vis-à-vis des produits colorants ou agressifs aux endroits où c’est nécessaire.
La pharmacie est pourvue d’équipements adéquats pour le stockage et la conservation des produits
qui nécessitent des conditions particulières.
Le matériel de nettoyage est choisi et utilisé de façon à ne pas être une source de contamination.
Tous les équipements font l’objet d’une vérification périodique selon des procédures et protocoles
bien définis. Les rapports de ces contrôles sont conservés.
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4. L’APPROVISIONNEMENT – LA RECEPTION – LE STOCKAGE ET LA
CONSERVATION
PRINCIPE
REGLES GENERALES
Le pharmacien choisit des fournisseurs de médicaments qui satisfont aux normes européennes de
bonnes pratiques de fabrication et de distribution en gros de médicaments.
Il sélectionne les fournisseurs des autres produits qu’il acquiert en fonction de critères qui lui
permettront de garantir à ses patients leur qualité et leur sécurité. Il veille à ce que ces produits
satisfassent aux exigences légales qui leur sont applicables.
Il réceptionne et stocke tous les produits acquis dans les zones réservées à ces opérations. Il vérifie
leurs conditions de conservation et les respecte scrupuleusement.
Il prend les mesures nécessaires pour ne pas détenir de produits périmés, sinon dans l’espace qui
leur est spécifiquement réservé.
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5. LES MATIERES PREMIERES
PRINCIPE
Les matières premières qui sont employées en pharmacie satisfont à l’arrêté royal du 19 décembre
1997 relatif au contrôle et à l’analyse des matières premières utilisées par les pharmaciens d’officine.
REGLES GENERALES
Une attention particulière est portée à la nature du conditionnement de livraison et à son adéquation
au stockage.
Un contrôle régulier de la validité des matières premières est effectué et toute matière première
périmée est retirée et conservée, avant d’être éliminée, dans un endroit prévu à cet effet et
clairement identifié.
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6. LA PREPARATION MAGISTRALE ET OFFICINALE
PRINCIPES
Les préparations réalisées dans les pharmacies peuvent être de deux types : magistrales ou
officinales.
Les opérations de préparation d’un médicament en pharmacie respectent des procédures bien
définies en vue d’obtenir des produits de la qualité requise.
Une préparation n’est entreprise que si la pharmacie possède les moyens appropriés pour la réaliser
et en assurer la qualité.
Le pharmacien a la responsabilité de la décision de réaliser des préparations. Il en apprécie la
faisabilité et, après s’être judicieusement documenté, renonce à une préparation s’il estime que celle-
ci n’est pas conforme à l’état des connaissances scientifiques, médicales et techniques et/ou que
celle-ci est dangereuse.
En cas de préparation magistrale, il en discute avec le prescripteur et propose, si possible, une
alternative.
En cas de préparation utilisée dans des conditions inhabituelles ou pour des indications non étudiées
par l’expérimentation clinique et/ou non validées dans le cadre d’une autorisation de mise sur le
marché de médicament, le pharmacien est particulièrement vigilant.
La préparation est réalisée par le pharmacien ou sous sa responsabilité par des personnes qualifiées,
compétentes.
L’organisation générale de la préparation est conçue de manière à éviter toute erreur, confusion et
contamination (croisée ou microbienne), en respectant les techniques et procédures élaborées.
Comme tous les médicaments, les préparations magistrales et officinales doivent être conformes aux
exigences de la Pharmacopée ou des autres ouvrages officiels s’il échet, au moment de leur
réalisation et pendant toute la durée de leur validité.
Dès lors, une attention particulière est portée à la stabilité de la préparation.
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REGLES GENERALES
A/ OPÉRATIONS PRÉLIMINAIRES
Par ailleurs, avant et pendant la préparation, les précautions suivantes sont observées par les
membres de l’équipe officinale et, lorsqu’il travaille seul, adaptées par le pharmacien :
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B/ OPÉRATIONS DE PRÉPARATION
L’étiquetage des matières premières est contrôlé par le personnel qualifié avant et après leur
utilisation.
La pesée des substances actives fait l’objet d’une surveillance toute particulière du pharmacien.
Le nom, le numéro de registre et la quantité effectivement pesée de chaque matière première
sont consignés sur les documents de préparation (p.ex. fiches des pesées).
Le délai entre les mesures des quantités nécessaires et la préparation est le plus court possible.
Dans le cas d’une substance active utilisée en quantité à la limite de la sensibilité de la balance, il
est préconisé de préparer une dilution avec un excipient inerte et d’en vérifier l’homogénéité par
l’introduction d’un traceur coloré.
Les substances fragiles, dangereuses ou toxiques sont manipulées avec des précautions
particulières, précisées par écrit.
Le pharmacien veille tout particulièrement à la qualité de l’eau utilisée, qui doit être conforme aux
exigences de la Pharmacopée Européenne.
Lorsque des médicaments enregistrés ou ayant une autorisation de mise sur le marché sont
incorporées dans une préparation, il importe, au vu de chaque situation, de tenir le plus grand
compte de la nature des substances actives et des excipients dans l’optique d’éventuelles
incompatibilités ou interférences sur la stabilité de la préparation finale, et de la spécificité de
certaines formes galéniques.
CONDITIONNEMENT ET ETIQUETAGE
Tout récipient contenant des produits semi-finis ou finis est étiqueté immédiatement et
correctement.
L’attention est portée sur les risques d’erreurs inhérents aux opérations de conditionnement, et
tout particulièrement sur les opérations d’étiquetage.
Le conditionnement assure une stabilité et une conservation optimales de la préparation. Il est
adapté à la durée du traitement.
Pour un bon usage de la préparation, une grande vigilance est portée sur la date limite
d’utilisation des préparations par les patients.
La date de préparation et la date de péremption figurent en clair sur le conditionnement. La
durée de validité doit tenir compte de la date de péremption des matières premières utilisées.
Il est recommandé de mentionner sur le conditionnement toute précaution particulière de
conservation et d’utilisation des préparations, outre les mentions légales.
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C/ CONTRÔLE DU PRODUIT FINI
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7. LES SOINS PHARMACEUTIQUES
PREAMBULE
PRINCIPES
Le concept des soins pharmaceutiques est un modèle de pratique de la pharmacie centré sur le
patient, orienté vers les résultats et concerté avec les autres prestataires de soins.
Il vise à promouvoir la santé, prévenir la maladie ainsi qu’initier, suivre et évaluer les traitements
médicamenteux afin d’en assurer l’efficacité et la sécurité.
Le but des soins pharmaceutiques est d’optimiser la qualité de vie d’un patient reliée à sa santé et de
lui permettre d’obtenir des résultats thérapeutiques positifs pour des coûts réalistes.
Les soins pharmaceutiques s’appuient sur des formations de base et continuées adéquates. Il repose
sur le développement et la mise à disposition des pharmaciens d’outils performants permettant sa
réalisation.
Pour le pharmacien d’officine, les soins pharmaceutiques comportent deux niveaux de soins
imbriqués l’un dans l’autre dans un processus continu : les soins pharmaceutiques de base et le suivi
des soins pharmaceutiques.
REGLES GENERALES
Les soins pharmaceutiques sont constitués par l’ensemble des actes posés par le pharmacien et des
services qu’il procure à un patient afin d’améliorer sa qualité de vie par l’atteinte d’objectifs
pharmacothérapeutiques de nature préventive, curative ou palliative.
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7.1 LES SOINS PHARMACEUTIQUES DE BASE
Les soins pharmaceutiques de base impliquent une succession de démarches reprenant les éléments
suivants :
II VALIDATION DE LA DEMANDE
Le pharmacien aide le patient à prendre des décisions judicieuses concernant la bonne utilisation des
produits qu’il dispense.
Lors de la demande d’un produit sans prescription, le pharmacien s’assure qu’il reçoit des
informations suffisantes pour évaluer le problème de santé spécifique du patient.
Toute demande fait l’objet d’une analyse qui aboutit à un avis, une dispensation ou un refus de
dispensation.
Le choix du médicament ou autre produit de santé et de soins et des avis dispensés doit se baser sur
une documentation scientifique pertinente ou une expérience professionnelle partagée avec
l’ensemble de l’équipe officinale. Celle-ci utilise les mêmes références.
Le pharmacien reste dans les limites de ses compétences : chaque fois que nécessaire, il renvoie le
patient auprès d’un autre prestataire de soins.
MEDICAMENTS PRESCRITS
Lors de la réception de la prescription, le pharmacien s’assure que son interlocuteur est le patient ou
son mandataire.
Le pharmacien analyse la prescription au niveau de ses aspects pharmacologiques, indications,
interactions, effets indésirables potentiels et autres problèmes liés au médicament. Il évalue
également si les produits prescrits sont les mieux adaptés au patient tout en respectant la liberté
thérapeutique du prescripteur. Pour ce faire il utilise, outre sa compétence professionnelle, une
documentation précise et pertinente supportée par des moyens techniques performants.
Lorsqu’il y a nécessité de modifier la prescription, cette décision est dûment motivée et discutée,
selon la nature du cas, avec le médecin, le patient ou son mandataire. Chaque fois que la
modification concerne le traitement, le médecin prescripteur en est averti.
Lorsqu’un médicament est prescrit sous sa dénomination commune internationale, la sélection est
basée sur les informations et les standards scientifiques disponibles et s’effectue conformément à la
réglementation.
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AUTRES PRODUITS DE SOINS ET DE SANTE
Lors de la dispensation d’autres produits de soins et de santé non enregistrés comme médicaments,
le pharmacien est tenu de respecter toute réglementation qui s’y applique et de fournir les
informations adéquates pour leur bon usage.
IV ENREGISTREMENT
L’historique médicamenteux :
Les programmes informatiques de gestion officinale gardent en mémoire l’historique des
médicaments prescrits dispensés à la pharmacie pendant une période d'au moins 12 mois.
Cet historique, actualisé lors de chaque dispensation, est un outil indispensable pour détecter les
problèmes liés au médicament comme p.ex. les premières dispensations, les interactions,
l’observance thérapeutique insuffisante, les doubles prescriptions de médicaments, …
Les médicaments non prescrits et les données personnelles complémentaires relatifs au patient
peuvent être, avec le consentement du patient, intégrés au dossier en fonction de leur intérêt.
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Les règles relatives au respect de la vie privée sont observées.
Les principes suivants, entre autres, doivent être respectés :
le principe de finalité : la recherche de problèmes liées aux médicaments;
le principe de proportionnalité : uniquement les données pertinentes ;
le principe de transparence : le patient doit raisonnablement savoir quelles données ont été
traitées à son sujet ;
le devoir d'information.
V ACCOMPAGNEMENT DE LA MEDICATION
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7.2 LE SUIVI DES SOINS PHARMACEUTIQUES
Le concept
L’enregistrement
La communication
I LE CONCEPT
Le suivi des soins pharmaceutiques est un concept principalement centré sur le patient. Il consiste en
un suivi personnalisé des soins pharmaceutiques dans le cadre d’un accord conclu entre le patient, le
pharmacien et, chaque fois que nécessaire, le médecin.
Le suivi des soins pharmaceutiques est réservé en priorité à certains patients en fonction de
pathologies ou d'états physiologiques particuliers, de risques iatrogènes ou de non observance du
traitement médicamenteux.
Le suivi des soins pharmaceutiques est un processus basé sur les étapes suivantes :
- identification des problèmes liés au médicament ou à la pathologie
- évaluation des attentes du patient
- établissement d’un plan spécifique avec des objectifs bien définis – en concertation si
possible/si nécessaire avec les autres prestataires de soins – ainsi qu’un plan de monitoring
- exécution du plan
- évaluation des résultats en fonction des objectifs
- adaptation du plan si nécessaire et communication aux autres intervenants concernés
Afin de pouvoir mener à bien cette mission le pharmacien met en place une procédure permettant
une prise en charge personnalisée applicable par toute l’équipe officinale.
Celle-ci définit les outils et les différentes étapes du processus.
L'outil permettant d’assurer le suivi des soins pharmaceutiques du patient est le « dossier de suivi des
soins pharmaceutiques ».
Il constitue à lui seul une entité destinée à l’amélioration des soins. La constitution de ce dossier est
soumise au consentement écrit du patient et, si nécessaire, du médecin. En cas de transfert de la
pharmacie à un autre pharmacien-titulaire, le consentement écrit du patient doit être redemandé. Il
peut être communiqué à tout moment au patient ou, avec son consentement écrit, à un autre
professionnel de la santé impliqué dans son suivi médical.
Il s’appuie sur les données disponibles dans le dossier pharmaceutique et s’articule autour d’une
structure générale reprenant les éléments suivants :
- les données administratives
- le profil du patient
- l’historique médicamenteux
- l’analyse de la démarche de prise en charge du suivi des soins pharmaceutiques
- l’évaluation du suivi
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Les données administratives comprennent les coordonnées de la pharmacie, du patient, du médecin
traitant et d’une ou de plusieurs personnes de contact.
Le profil du patient :
Ce profil fournit au pharmacien des données personnelles complémentaires qui doivent permettre de
donner une image du patient aussi complète que possible quant à ses pathologies actuelles, ses
antécédents et ses particularités telles qu’allergies, hypersensibilités, intolérances ou encore réactions
inattendues aux médicaments.
Le pharmacien enregistre uniquement les données nécessaires et le patient est libre de ne pas
transmettre les données.
L’historique médicamenteux :
Dans le cadre d’un suivi des soins pharmaceutiques individualisé, les informations concernent aussi
bien les médicaments prescrits que ceux d’automédication.
Evaluation du suivi :
L’observance du traitement est régulièrement évaluée sur base de l’historique médicamenteux.
L’évolution de l’état du patient est régulièrement consigné en fonction des objectifs de santé
recherchés et de critères standards, objectivables et préalablement déterminés. Tout problème lié au
médicament reconnu ainsi que toute intervention du pharmacien, identifiés selon une classification
internationale, sont inclus dans le dossier.
Enfin, l’évolution de la qualité de la relation entre l'équipe officinale, le patient et le médecin traitant
est périodiquement évaluée.
III LA COMMUNICATION
Elément déterminant pour la qualité du suivi, la communication est l’outil permettant d’analyser les
renseignements fournis par le patient, de véhiculer des informations et recommandations dispensées
au patient et de s'assurer que celles-ci sont bien comprises, en particulier quand il s’agit de données
relatives à la santé.
En fonction de son support verbal ou écrit la communication est adaptée à l’interlocuteur.
L’utilisation de nouvelles techniques de communication électroniques doit tenir compte de la
confidentialité.
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7.3 DISPENSATION DE MEDICAMENTS AUX PERSONNES VIVANT EN
COMMUNAUTE
PRINCIPE
La dispensation des médicaments, dispositifs médicaux et autres produits de santé et de soins aux
personnes vivant en communauté assure une utilisation sûre, rationnelle et optimale de ceux-ci.
REGLES GENERALES
Une communication optimale est organisée avec les médecins prescripteurs et le personnel soignant
de la communauté, ainsi qu’avec les patients qui y résident et leur famille, dans le respect des
exigences légales en matière de secret médical et de prescription.
Les disponibilités du pharmacien et les moments où celui-ci est présent dans la communauté sont
connus de tous les intervenants.
Un historique personnalisé et actualisé des médicaments dispensés est mis à la disposition des
prescripteurs ou du patient, en fonction des besoins.
Des soins pharmaceutiques de base et le suivi des soins pharmaceutiques sont appliqués.
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7.4 LE SERVICE DE GARDE
PRINCIPE
Le service de garde pharmaceutique garantit à la population l’accès permanent aux soins par une
dispensation régulière et normale des produits et services.
REGLES GENERALES
Si, alors qu’il est de garde, un pharmacien ne dispose pas d’un médicament prescrit pour un patient,
il le remplace par un médicament essentiellement similaire et en avertit le patient et, si possible, en
informe également le médecin. Si ce n’est pas possible, il effectue toutes les démarches pour se
procurer le médicament prescrit dans les délais les plus brefs ; à défaut, il adresse le patient à un
autre pharmacien de garde, après s’être assuré que celui-ci est en mesure d’honorer la prescription
présentée.
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8. LE TRAITEMENT DES PRODUITS PERIMES ET DES MEDICAMENTS
NON UTILISES PAR LES PATIENTS
PRINCIPE
La mise en garde des patients sur les risques d’utilisation de produits périmés, la récolte et la
destruction des médicaments périmés ou non utilisés constituent des démarches importantes à la fois
pour la santé et pour l’environnement.
Le pharmacien les exécute avec toute la rigueur et l’attention qu’elles requièrent.
REGLES GENERALES
Aucun médicament, matière première ou autre produit périmé ne peut être détenu dans la pharmacie
si ce n’est dans un endroit distinct exclusivement réservé à cet effet et clairement identifié.
Dans le cadre de l’information sur le bon usage des médicaments et autres produits de soins et de
santé qu’il dispense, le pharmacien attire l’attention du patient sur les dangers d’une utilisation de
produits dont la date de péremption est dépassée.
Dans le cadre des conventions conclues avec les autorités publiques compétentes, le pharmacien est
responsable de la réception et de la collecte des médicaments périmés ou non utilisés par les
patients.
Il s’engage à respecter les règles et les procédures définies par la convention à laquelle il est soumis.
Il élimine ces médicaments de la façon prévue par ces règles et procédures.
Le pharmacien s’associe aux actions d’information et aux efforts de sensibilisation visant à assurer la
bonne réalisation de ces objectifs.
Les matières premières périmées et non utilisées sont également éliminées d’une manière
appropriée, respectant l’environnement.
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9. LES PLAINTES
PRINCIPE
La responsabilité du pharmacien s’étend à l’ensemble des actes pharmaceutiques. S’il reçoit une
plainte concernant les produits dispensés et les actes pharmaceutiques posés par l’équipe officinale, il
l’analyse soigneusement, et tente d’y porter remède.
Une procédure écrite est prévue pour traiter ces plaintes et prendre les mesures correctives
éventuelles.
REGLES GENERALES
Les plaintes émises par les patients, les représentants des patients ou les prescripteurs au sujet des
préparations magistrales ou officinales, des médicaments enregistrés ou ayant une autorisation de
mise sur le marché, des dispositifs médicaux ou autre produits de santé et de soins, peuvent
concerner notamment :
une erreur commise lors de la dispensation
un problème de composition
un problème de conditionnement
une erreur dans l’étiquetage
une erreur dans l’information donnée lors de la dispensation
un manque d’efficacité, un effet indésirable ou un autre problème lié au médicament
un problème lié à l’accueil
Les plaintes enregistrées sont documentées sur un formulaire reprenant au minimum l’identification
de la pharmacie et du plaignant, la date et l’objet de la plainte, les vérifications effectuées, les
mesures correctives et les retraits éventuels.
Ce formulaire peut être complété par écrit ou par un moyen informatique adéquat. Il est conservé
pendant 5 ans dans la pharmacie. Une copie de ce formulaire peut être insérée dans le dossier
pharmaceutique du patient.
Si elles ont été objectivées, les plaintes concernant un défaut de qualité, un manque d’efficacité ou
un effet indésirable d’un produit sont, communiquées dans les plus brefs délais à l’AFMPS ou, le cas
échéant, au Centre Belge de Pharmacovigilance. Pour ce faire, le pharmacien utilise le moyen de
transmission qu’il juge le plus rapide et le plus efficace.
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10. LES RETRAITS
PRINCIPE
Tout produit périmé, défectueux ou suspecté de l’être doit être retiré de la circulation dans les plus
brefs délais, pour ne pas être dispensé par mégarde. Pour être efficaces, ces retraits doivent suivre
des procédures définies.
REGLES GENERALES
Tout retrait est documenté. Il n’est cependant pas obligatoire de le documenter quand ce retrait
concerne, lorsqu’ils sont arrivés à péremption, des préparations, des médicaments enregistrés ou
ayant une autorisation de mise sur le marché ou des dispositifs médicaux dont la dispensation n’est
pas soumise à prescription, ainsi que des produits de santé et de soins.
Des procédures écrites concernant l'organisation des retraits sont établies, régulièrement vérifiées et
mises à jour.
En attendant d’être détruits ou renvoyés à qui de droit, les produits retirés sont entreposés, à
l’exclusion de tout autre produit, dans un endroit choisi de telle façon qu’ils ne puissent en aucun cas
être dispensés ou utilisés par mégarde. Cet endroit est distinct, clairement libellé « produits
périmés » et/ou « produits défectueux », et réservé exclusivement à cet effet.
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11. L’AUTO EVALUATION
PRINCIPE
L’auto évaluation est un élément essentiel de la gestion de la qualité ; elle est réalisée régulièrement
en vue de vérifier le respect des bonnes pratiques pharmaceutiques officinales.
Elle concerne toutes les composantes et toutes les activités de la pharmacie, et implique l’ensemble
de l’équipe officinale.
REGLES GENERALES
L’auto évaluation :
sensibilise le pharmacien titulaire et son équipe, par des exemples précis, à la démarche de
qualité ;
assure la mise en pratique de celle-ci au sein de la pharmacie ;
suscite les mesures correctives nécessaires.
Une procédure d’auto-évaluation est définie et un document est élaboré, par exemple sous forme de
questionnaire, pour permettre :
d’établir un bilan de la qualité dans la pharmacie,
de rechercher et de réaliser les améliorations possibles,
de fixer des échéances à ces améliorations.
Une évaluation des bonnes pratiques pharmaceutiques officinales doit également se faire
périodiquement entre confrères organisés en groupes locaux.
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12. LA DOCUMENTATION
PRINCIPE
Elle vise à éviter de dispenser des produits ne possédant pas la qualité requise, à exclure les erreurs
lors de la dispensation des produits, et à assurer une application optimale des soins
pharmaceutiques.
La documentation de tous les actes pharmaceutiques permet leur traçabilité, afin d’éviter des erreurs
inhérentes aux communications verbales et à la mémorisation.
REGLES GENERALES
Les documents sont définis dans un manuel de qualité approuvé par le pharmacien titulaire.
Ils sont conservés dans un registre qui peut être informatisé et, dans ce cas, le programme
informatique est validé. Les données doivent pouvoir être imprimées au besoin.
Son accès est réservé de préférence à une seule personne compétente.
Les documents portent un titre qui indique de façon explicite la nature de leur contenu.
Ils sont clairs, précis, complets et compréhensibles pour tous les utilisateurs.
Ils ne peuvent donner lieu à une interprétation ambiguë et jeter le trouble chez l’utilisateur.
Ils sont toujours à la disposition du personnel.
Tous les documents font l’objet d’une évaluation périodique sur la base de l’expérience acquise.
Ils sont tenus à jour par le pharmacien responsable avec indication de la date et la raison de la mise
à jour. Toute correction apportée à un document est signée et datée, d’une manière telle que la
correction n’empêche pas la lecture de la mention originale. Une modification de sens est motivée par
écrit. Les anciens documents, qui sont remplacés, sont détruits.
La conservation et la protection des données sont assurées, et celles-ci peuvent être facilement
restituées et présentées, sur demande, aux autorités compétentes.
Sauf en cas d’autres dispositions légales, tous les documents sont conservés pendant une période
d’au moins une année.
LES DOCUMENTS
Les documents suivants (procédures, protocoles, rapports, … ) sont présents à la pharmacie et tenus
à la disposition de l’équipe officinale.
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Rapports de concertation entre les membres de l’équipe
Rapports d’évaluation de la formation
Règles d’hygiène
Procédure d’entretien
Procédure de contrôle
Procédure d’utilisation
Procédure d’entretien
Procédure de vérification
Procédure de sécurisation des données informatiques
Procédure de collecte
Procédure d’élimination
Procédure de retrait
Procédure d’enregistrement
Procédure de traitement
Procédure de retrait
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Procédure d’informations et de conseils
Procédure d’enregistrement
- Données administratives
- Historique médicamenteux
Procédure de l’accompagnement de la médication
• Procédure d’enregistrement
- Données administratives
- Informations concernant le profil patient
- Historique médicamenteux
- Analyse de la démarche de la prise en charge du suive des soins pharmacutiques
- Evaluation du suivi
Questionnaire d’auto-inspection
Par le Roi :
La Ministre de la Santé publique,
LAURETTE ONKELINX
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