Cours
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I Diagnostic .................................................................................................................................... 5
I.2.4.1 Érysipèle................................................................................................. 9
II Diagnostic étiologique............................................................................................................... 10
IV Traitement ................................................................................................................................. 17
OBJECTIFS
ENC :
Elle est due à une sensibilisation percutanée à des molécules non tolérées ou allergènes.
Eczéma atopique et eczéma de contact peuvent être associés, en particulier dans le cas des
dermatites des mains.
Physiopathologie
PHYSIOPATHOLOGIE
L’eczéma de contact évolue en deux phases : une phase de sensibilisation et une phase de
révélation.
PHASE DE SENSIBILISATION
Le produit sensibilisant exogène est le plus souvent un haptène, c’est-à-dire une substance
de petite taille non immunogène par elle-même.
Elle pénètre dans la peau et s’associe à une protéine pour former un couple haptène-
protéine qui constitue l’allergène.
Celui-ci est pris en charge par les cellules dendritiques de l’épiderme (cellules de
Langerhans) ou du derme. Ces cellules migrent par voie lymphatique dermique vers la
zone paracorticale des ganglions lymphatiques.
Pendant cette migration, elles subissent une maturation qui les rend capable d’activer des
lymphocytes T « naïfs ». Ces lymphocytes T prolifèrent et se différencient alors en
lymphocytes « mémoires » circulants.
PHASE DE RÉVÉLATION
Elle survient chez un sujet déjà sensibilisé, 24 à 48 heures après un nouveau contact avec
l’allergène.
Ils prolifèrent et sécrètent des cytokines pro-inflammatoires (IL-2, TNFα) qui recrutent des
cellules mononucléées inflammatoires responsables de la réaction clinique et histologique
(spongiose et exocytose épidermiques) d’eczéma.
Les kératinocytes produisent aussi des cytokines (IL-1, IL-6, GM-CSF et TNFα).
L’eczéma de contact est une hypersensibilité cellulaire retardée de type Th1 du fait du
profil des cytokines produites par les lymphocytes spécifiques de l’allergène (IFNγ, TNFα).
Il s’oppose ainsi à l’eczéma atopique qui a une phase de révélation (lors de contacts
épicutanés avec des atopènes, molécules de poids moléculaire beaucoup plus élevé que les
haptènes) dépendante de lymphocytes Th2 (IL-4, IL-5, IL-13).
I DIAGNOSTIC
L’eczéma peut prendre un aspect très œdémateux sur le visage, en particulier sur les
paupières, et sur les organes génitaux.
Sur les paumes et les plantes, où la couche cornée est beaucoup plus épaisse, la rupture des
vésicules est plus difficile, et l’eczéma aigu se présente sous forme de vésicules
prurigineuses dures enchâssées (aspect de dysidrose). D’autres causes de dysidrose sont
possibles (cf. « Diagnostic différentiel »).
On distingue :
l’eczéma chronique des paumes et des plantes : dans cette localisation, les lésions
sont fréquemment fissuraires et hyperkératosiques, entraînant une kératodermie
palmo-plantaire.
Elle n’est réalisée qu’en cas de doute diagnostique, ou pour documenter le caractère
spongiotique d’un test épicutané.
Elle est fréquente sur les mains.Elle est secondaire à des agressions physiques ou chimiques
directes, qui ne nécessitent pas l’intervention de mécanismes immunologiques spécifiques
d’un allergène.Les principaux éléments de diagnostic différentiel entre eczéma de contact et
dermatite d’irritation sont donnés dans le Tableau 1.
Cf. Item 114 : Allergies cutanéo-muqueuses chez l'enfant et l'adulte : Dermatite (ou eczéma)
atopique : http://umvf.univ-
nantes.fr/dermatologie/enseignement/dermato_16/site/html/1.html.
La dermatite atopique (DA) réalise un tableau très différent par la topographie des lésions
et leur chronicité.
Chez l’adulte, un eczéma de contact généralisé peut être difficile à distinguer d’une
dermatite atopique.
Chez l’adulte et chez l’enfant, une association d’eczéma de contact et d’eczéma atopique est
possible. Il faut y penser en cas de résistance au traitement local bien conduit ou dans des
cas de localisation inhabituelle de dermatite atopique.
Chez l’adulte, des dermatites des mains récalcitrantes dues à des facteurs d’irritation ou de
contact surviennent sur une dermatite atopique préexistante. Le diagnostic peut être aidé
par l’étude des marqueurs de susceptibilité génétique à la dermatite atopique (mutants
filaggrine).
I.2.3 Dysidrose
La dysidrose (ou eczéma dysidrosique) est caractérisée par des vésicules dures et
enchâssées très prurigineuses des faces latérales des doigts ou des orteils.
Elle est en général idiopathique, mais peut relever d’une sensibilisation de contact ou d’une
manifestation de dermatite atopique.
Le diagnostic différentiel doit être fait avec les autres causes d’œdème aigu du visage.
I.2.4.1 Érysipèle
Le placard inflammatoire est bien limité, le plus souvent unilatéral, parfois recouvert de
vésicules ou bulles. Frissons, fièvre et hyperleucocytose l’accompagnent.
C’est un œdème pâle, indolore sans prurit ni fièvre. Il est souvent accompagné de troubles
de la déglutition ou respiratoires et d’urticaire.
I.2.4.3 Zona
II DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
La recherche de l’allergène responsable est indispensable.
l’interrogatoire ;
l’examen clinique ;
II.1 INTERROGATOIRE
Les lésions sont initialement localisées à la zone de contact avec l’allergène (Figure 4) ; elles
peuvent ensuite diffuser à distance.
Il faut faire préciser les activités ayant pu conduire à un contact avec un allergène particulier
24heures à quelques jours avant le début des lésions : profession, jardinage, bricolage,
menuiserie, peinture, application d’un cosmétique ou d’un parfum…
II.1.3 Chronologie
Il faut préciser l’évolution des lésions au cours du temps, leur amélioration ou leur
aggravation pendant les week-ends, les vacances ou d’éventuels arrêts de travail.
Il faut préciser tous les traitements locaux utilisés avant et après l’apparition de la
dermatose, ainsi que les produits d’hygiène, parfums et cosmétiques appliqués.
un eczéma du visage, des paupières ou du cou oriente vers une allergie aux
cosmétiques, aux vernis à ongles, aux produits volatils (parfums, peintures,
végétaux…) ;
un eczéma des pieds oriente vers une allergie à un constituant des chaussures :
chrome du cuir sur le dos du pied, agents de vulcanisation du caoutchouc sur la
plante.
Ils sont indispensables pour obtenir un diagnostic de certitude de l’allergène en cause, dont
l’éviction est primordiale (pour autant que ce soit possible) (Figure 5).
Technique
Différents allergènes sont appliqués sous occlusion sur le dos pendant 48 heures.
La lecture est faite à 48 heures, 15min après avoir enlevé les tests.
Une seconde lecture est réalisée à 72–96 heures, parfois à 7 jours pour certains allergènes
(corticoïdes par exemple).
o + : érythème, papule,
On réalise habituellement :
• la batterie standard européenne, qui comprend les 25 substances les plus
fréquemment en cause (encadré « Batterie standard européenne des allergènes ») ;
Le résultat des tests épicutanés doit être confronté aux données de l’interrogatoire afin de
déterminer si les allergènes identifiés par ces tests sont vraiment les responsables de
l’eczéma récent.
Ils peuvent seulement témoigner d’une sensibilisation ancienne sans rapport avec les
lésions récentes.
Un résultat négatif n’élimine pas formellement une allergie de contact, il faut parfois savoir
utiliser directement les produits bruts suspectés (ex : cuir, semelle de chaussure…) ou
réaliser des tests moins standardisés (tests d’usage).
Les allergènes en cause sont très variés, et il est nécessaire de faire appel à un spécialiste
formé à la pratique et l’interprétation des tests, en particulier quand il faut prendre une
décision importante d’orientation ou de reclassement professionnel.
Les allergènes les plus fréquents sont les métaux, en particulier le nickel.
La batterie standard européenne des allergènes comprend les allergènes les plus
fréquemment en cause dans les pays européens (Encadré 1).
• Formaldéhyde (conservateur).
• Quaternium 15 (conservateur).
• Primine (primevères).
Les eczémas de contact de cause professionnelle sont parmi les plus fréquents des maladies
professionnelles indemnisables (tableau général 65 des maladies professionnelles).
Les lésions débutent sur la zone d’application mais s’étendent souvent à distance.
Les topiques les plus fréquemment en cause sont : néomycine, antiseptiques, sparadrap
(colophane), topiques antiprurigineux, baume du Pérou, AINS…
Les dermocorticoïdes peuvent induire des sensibilisations. Il faut penser à cette éventualité
chez les patients qui appliquent de manière régulière des corticoïdes topiques et dont les
lésions sont non améliorées ou aggravées par l’application de corticoïdes.
II.4.3 Cosmétiques
Les lésions sont plus fréquentes chez les femmes. Elles prédominent sur le visage.
Les produits responsables sont : les parfums, les conservateurs, les excipients, le vernis à
ongles, les déodorants, les shampooings, les laques, le baume du Pérou (rouge à lèvres,
crèmes), le paraphénylènediamine (teintures)…
II.4.5 Photoallergènes
Certains allergènes n’induisent un eczéma de contact qu’après irradiation par les rayons
ultraviolets.
Les lésions débutent et prédominent sur les zones photoexposées (visage, oreilles, dos des
mains, décolleté…).
Les causes sont entre autres le kétoprofène et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens
[AINS], les phénothiazines, et certains végétaux.
Le diagnostic se fait par photopatch-tests : patch-tests suivis d’une irradiation par certaines
longueurs d’ondes de rayons ultraviolets. Ils sont réalisés en cas de suspicion de
photoallergie.
III.1 SURINFECTION
L’impétiginisation des lésions est suspectée devant la présence de croûtes jaunâtres, parfois
associées à des adénopathies et de la fièvre.
Peu fréquente, elle doit être distinguée des croûtes succédant à la phase suintante.
III.2 ÉRYTHRODERMIE
L’érythrodermie est une généralisation progressive des lésions sous forme d’érythème
disséminé prurigineux, squameux ou vésiculeux.
IV TRAITEMENT
Il repose sur l’application de dermocorticoïdes de niveau d’activité forte à très forte pendant
1 à 2 semaines.
Une corticothérapie générale peut être utile en cas de poussée suraiguë et/ou d’atteinte
diffuse (15 à 30 mg/j pendant 3 à 7 jours puis dégression).
Il est important d’informer les patients sensibilisés et de leur remettre des listes de produits
à éviter.
Lorsque l’éviction de l’allergène est impossible, une protection vestimentaire peut être
nécessaire pour éviter le contact (gants, manches longues, chaussures…).
l’éviction des contacts avec les substances sensibilisantes par le port de gants, de
vêtements de protection dans les professions à haut risque de sensibilisation de
contact.
POINTS ESSENTIELS
• L’eczéma de contact est la deuxième grande cause d’eczéma à côté de la dermatite
(eczéma) atopique.
• Il est dû à une sensibilisation par voie cutanée à des petites molécules (haptènes)
présentes dans notre environnement (à l’opposé de la sensibilisation à des
protéines – atopènes – dans le cas de l’eczéma atopique).
• Les eczémas de contact de cause professionnelle sont parmi les plus fréquentes
des maladies professionnelles indemnisables.
• Les allergènes les plus fréquents sont les métaux, en particulier le nickel.