Memoire Ingenieur Hydrochimie
Memoire Ingenieur Hydrochimie
Memoire Ingenieur Hydrochimie
DEDICACES
JE DEDIE CE TRAVAIL
REMERCIEMENTS
M. Grégoire Sissoko Professeur titulaire en physique à l’ UCAD pour les précieux conseils et
le soutien moral durant ces cinq années d’étude.
M. Pendaré Docteur en biologie animale, enseignant chercheur à l’UCAD pour les précieux
conseils et les encouragements.
Mme Sam Sidnoma pour sa disponibilité et son soutien moral. Puisse Dieu vous accorder sa
grâce au quotidien.
M. Kuiliga Zoma et à toute sa famille pour leur soutien constant. Trouvez ici l’expression de
ma sincère gratitude.
M. Sidiki Ouégraogo et à toute sa famille pour leur sympathie envers la mienne.
M. Alexis Lourgo et à sa famille pour tout ce qu’ils font pour la mienne.
Les Pasteurs Jean Baptiste Sawadogo et Abel Ouédraogo, respectivement responsable des
Eglises des Assemblées de Dieu de Cissin (Ouagadougou, Burkina Faso) et Pikine (Sénégal) et
tous les fidèles de ces églises, pour leurs prières. Dieu saura vous le rendre selon l’immensité de
sa grâce.
Mes remerciements s’adressent aussi à tous ceux, qui de près ou de loin, ont apporté leur
soutien à la réalisation de ce mémoire.
RESUME Pages
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………….…………….…..2
1.1.2. Le climat…………………………………………………………………………………..6
1.1.3. La végétation………………………………………………………………………….…..6
terminal……………………………….……………………………………………………….19
2.1. Problématique…………………………………………………………………………..21
1.1.1. Température…………………………………………………………………………....25
2.3.2. Incidences des caractéristiques des sols sur les mécanismes de pollution………..42
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS…….………………………………………47
CONCLUSION..................................................................................................................…...47
RECOMMANDATIONS………………………………………………………..……………48
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................…..49
ANNEXES
Figure 24 : Comparaison des teneurs en fer, nitrates et nitrites dans les eaux des forages...….43
Figure 25 : Comparaison des teneurs en fer, nitrates et nitrites dans les eaux
des forages à teneur anomale en fer…………………..………………….……….44
Figure 26 : Comparaison des teneurs en NO3 et NO2 selon un tri décroissant
des teneurs en nitrates……………………..……………………………………...44
Tableau I : Importance des systèmes aquifères dans les grandes unités hydrogéologiques …15
Tableau II : Valeurs moyennes des paramètres physico-chimiques des eaux dans
les différentes unités hydrogéologiques………………………………………….25
Tableau III : Classification des eaux de boisson en fonction de la conductivité……………..28
Tableau IV : Valeurs élevées de conductivité ………………………….………………….....28
Tableau V: Teneurs moyennes en nitrites dans les différents types d’aquifères……………..38
ABREVIATIONS
PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION
La répartition géographique des forages d’eaux sur l’étendue du territoire national du Burkina
Faso est inégale : Les provinces du Kadiogo, de Kouritenga, et de l’Oubritenga concentrent
respectivement 0.35, 0.22 et 0.20 forages par km². A l’opposé celles de la boucle du Mouhoun
ont une densité de 0.02 à 0.05 forages par km²; ce qui, dans la province des Banwa, correspond
à un ratio de 1 forage pour 1794 habitants (Nikiéma, 2002).
Cette situation particulière dans la boucle du Mouhoun a pu être améliorée grâce au projet
hydraulique villageoise de réalisation de 310 forages dans les nouvelles provinces de la Kossi,
du Mouhoun, des Balés, et des Banwa » entre 1998 et 2004. L’objectif de ce projet qui a été
financé par la BADEA était d’accroître le nombre de forages villageois dans cette partie du
pays et fournir une eau potable aux populations. Mais, les teneurs anomales en nitrites, fer et
zinc relevées dans bon nombre de ces forages posent un problème de potabilité des eaux des
aquifères captés, d’où le choix et l’intérêt du thème de ce présent mémoire intitulé:
« Caractérisation hydrochimique et qualité des eaux souterraines du projet hydraulique
villageoise 310 forages dans la boucle du Mouhoun : Provinces des Banwa, des Balés, du
Mouhoun et de la Kossi (Burkina Faso).
L’étude que nous présentons dans ce document s’articule en trois parties :
-Une première partie qui situe le contexte géographique, géologique et hydrogéologique du
secteur d’étude et décrit la méthodologie d’étude.
- Une deuxième partie dans laquelle nous exposons les résultats d’analyses et d’interprétations
des données (paramètre physico-chimiques des différents systèmes aquifères).
- Enfin une dernière partie dans laquelle nous concluons et formulons des recommandations.
CARTE DE L’AFRIQUE
1.1.2. Le climat
On note une variation climatique entre le Sud et le Nord du Burkina Faso. La figure 2 montre un
écart pluviométrique important entre le Sud (1400mm) et le Nord (500mm) correspondant à un
passage de la zone soudano-guinéenne à la zone sahélienne.
Le secteur étudié est compris entre les isohyètes 800-900mm pour la province de la Kossi et 900-
1100mm pour les provinces des Balés, Banwa et du Mouhoun.
On distingue deux saisons nettement différenciées au cours de l’année :
Une saison sèche de novembre à juin/juillet et une saison des pluies de juillet à octobre. Dans le
secteur d’étude, la moyenne des températures tourne autour de 27°à 35°C.
L’évapotranspiration calculée sur la période 1961 à 1991 (Direction de la Météorologie
Nationale) révèle que l’évapotranspiration est minimale au mois d’août (112.8mm) et maximale
au mois de mars (232.2mm).
1.1.3. La végétation
Dans le secteur étudié, on rencontre une savane de type arboré à arbustif, avec un développement
de tapis végétal (prairies) dès les premières pluies et de forêts galeries le long du fleuve Mouhoun
(Ancienne Volta Noire), principal cours d’eau du Burkina Faso.
La strate arborée de la zone d’étude est dominée par des Parkii, des Combretacées, de Parkia
biglobosa, de Terminialiacées, d’Acacias, d’Andropogonnées, etc. La strate herbacée très variée
est dominée par les familles des Andropogons des Pénisètum et des Schoenefeldine.
1 / 5.000.000
Figure 3 : Carte de distribution des sols dans la zone d’étude (d’après Nikièma, 2002).
Figure 5 : Carte géologique simplifiée du craton Ouest Africain (d’après Boher et al., 1975)
Elle repose en discordance sur les formations cristallines de la province des Balés (figure 6).
Une formation alluviale d’une épaisseur considérable datant du Tertiaire recouvre la partie
méridionale de la plaine de Gondo située le long de la frontière avec le Mali (NW), où le
Continental Terminal se repose sur les formations du Précambrien A. Les alluvions sont
constituées de limons argileux beiges et d’argiles grises ou noires (Barrére et Lansky, 1965 ;
DGM, 1967).
Le manteau d’altération qui recouvre les formations cristallines se serait formé au cours des
périodes anciennes beaucoup plus humides et a donné naissance à des fortes accumulations de
fer à l’origine des accidents du relief. On retrouve sous les niveaux cuirassés un niveau d’argile
latéritique d’étendant jusqu’à la zone de décomposition de la roche mère. La puissance de la
cuirasse varie de cinquante centimètres à une dizaine de mètres. Dans le secteur étudié, ces
niveaux cuirassés s’étendent sur la partie orientale de la province du Mouhoun et sur toute
l’étendue de la province des Balés.
- Aquifère semi continu : La ressource est localisée dans le milieu poreux et circule dans les
fractures et les joints de liage de grès, de roches carbonatées, des cuirasses, et des schistes et
- Aquifère continu : Les eaux circulent à travers les pores intergranulaires et microfissures issus
de l’altération : altérites surmontant le socle, alluvions, sables, grès friables.
Le tableau I donne un aperçu de l’importance relative de productivité des différents systèmes
aquifères dans les différentes formations aquifères.
Systèmes Aquifères
Grandes unités hydrogéologiques
Milieu fissuré Zone altérée Latérites
Socle :
Granito gneissique A A A
Sédimentaire ancien:
Gréseuse A A C
Schisteuse A A B
Calcaro-dolomitique A A C
Tableau I : Importance de productivité des systèmes aquifères dans les grandes unités
hydrogéologiques (Ministère de l’eau (septembre 1993), rapport 60.451/29) : A = Importance
grande, B= Importance moyenne, C= Importance faible)
Figure 7 : Mode de gisement des eaux souterraines dans la zone de socle cristallin du Burkina Faso (Savadogo, 1984)
a) b)
Figure 8 : a) Profil type de l’altération des granites
b) Structure schématisée d’un aquifère de fissure (Savadogo, 1984)
Les calcaires et les silexites des séries gréso-schisto-dolomitiques forment un horizon continu.
Ces formations sont considérées comme de véritables drains au sein des formations qui les
bordent. Ils constituent une large bande continue orientée NE-SW et désignée sous le terme de
″Formations de Guéna-Bouroukoudinga ″ avec une épaisseur est estimée entre 30 et 40 m. La
profondeur moyenne des forages implantés dans ces formations varie entre 65 et 85 m. Ce sont
les aquifères les plus productifs avec des débits avoisinant 200 m³/h; les débits spécifiques sont
supérieurs à 1m3/h/m.
2.1. Problématique
Le projet d’hydraulique villageoise de réalisation de 310 forages financé par la BADEA entre
1998 et 2004 constitue une opportunité pour les populations des communautés rurales des
provinces du Mouhoun, des Balés, de la Kossi, et des Banwa pour s’approvisionner en eau
potable. Nous rappelons ici que sur les 376 forages réalisés, 310 ont été positifs, 54 négatifs et 12
abandonnés pour des raisons techniques (figure 9).
Sur 310 forages échantillonnés pour analyse chimique et de qualité des eaux, 305 disposent
d’analyses complètes dont 179 ont montré des eaux potables (valeurs des paramètres physico-
chimiques inférieures aux normes fixées par l’OMS, Annexe 1) et 126 forages des "eaux non
potables" (c'est-à-dire, présentant des concentrations en fer, en zinc et en nitrites supérieures à la
norme). Leur consommation en absence de tout traitement correctif présente un risque sanitaire
pour les populations concernées.
Figure 9 : Carte de localisation des forages du projet hydraulique villageoise 310 forages
alcali-bicarbonatée essentiellement liée aux ions Na+. DC = dureté totale + dureté alcali carbonatée.
Les données d’analyses de sols concernent des échantillons relevés tous les 20 cm entre 0 et 1,20
m et portent sur les teneurs en matière organique, azote (total et assimilable), potassium,
phosphore (total et assimilable), bases échangeables (S), sur la capacité d’échange cationique
(CEC), le taux de saturation (V) et le pH des eaux d’imbibition.
e=
∑r anions − ∑ rcations
, (r représentant la concentrations ionique en méq/l)
∑r anions + ∑ rcations
L'erreur d'analyse calculée varie entre -10,9 et 74 ,14. Mais puisque les eaux étudiées présentent
en générale une faible minéralisation, nous avons considéré dans nos interprétations toutes les
analyses pour lesquelles l'erreur d'analyse était inférieure ou égale 15, comme le suggère certains
auteurs (comme Matthess, 1994).
En se basant sur les résultats analytiques obtenus, nous avons déterminé les faciès
hydrochimiques des aquifères et identifié deux types de pollution pouvant compromettre la
potabilité des eaux de forages :
- Pollution par les métaux lourds, et
- Pollution par les nitrates et nitrites.
Nous avons utilisé différentes méthodes d'interprétation des données :
- Diagramme de Piper pour caractériser et classer les eaux,
- Traitement statistique avec calcul des moyennes et études de corrélation pour voir/identifier les
relations entre certains paramètres.
- Etablissement de cartes de répartition spatiales des paramètres indicateurs de pollution des eaux
de forages.
DEUXIEME PARTIE
Cond. Elect
Temp (°C) TDS IR pH Dureté Tot. (°F)
Unités hydrogéologiques µS/cm
Tableau II : Valeurs moyennes des paramètres physico-chimiques des eaux dans les différentes
unités hydrogéologiques
Les eaux des formations calcaires, siltites, des argilites, et métamorphiques présentent un pH
neutre à légèrement basique (7.5 < Ph < 8.7). Les eaux à pH supérieurs à 8.5 montrent une
couleur beige.
- Alcalinité
Les résultats d’analyses physico chimiques des eaux (Annexe 4) montrent que le titre
alcalimétrique (TA) est nul. Ce qui traduit l’absence d’ions CO32- dans les eaux des forages.
Le titre alcalimétrique complet (TAC) des eaux tourne autour d’une moyenne de 115mg/l. Ce qui
est conforme à la norme OMS (10<TAC<350mg/l).
- Dureté
On constate d’après la figure 10 que :
Les eaux sont de nature douce dans les aquifères gréseux et granito-gneissique. Ces formations
présentent des duretés faibles, moyennes de l’ordre de 12.26°F dans les premiers et 18,38°F dans
les seconds.
Les eaux sont dures dans les schistes métamorphiques et les dolérites. La dureté moyenne des
eaux varie entre 37 et 43°F. Les valeurs de dureté les plus élevées sont rencontrées dans les
aquifères constitués d’argilites, de calcaires et de siltites avec une moyenne de 57,305°F,
largement supérieur à la norme de 35°F. Par conséquent ces eaux posent un problème de
potabilité et pourraient être à l’origine d’un entartrage des ouvrages de captage.
60
50
40
30
20
10
0
Grès Gr/Gn Schist Dolér Arg/Cal/Silt
Figure 10 : Comparaison des duretés moyennes dans les différentes formations aquifères (nota :
Gr/Gn : Aquifères granito-gneissiques; Schist : Schistes; Dolér : Dolérites; Arg/Cal/Silt :
Argilites, Calcaires et Siltites)
Mémoire d’Ingénieur Géologue 39 SAURET Elie Serge Gaëtan
Institut des Sciences de la Terre EIER/BUMIGEB
Tableau III : Classification des eaux de boisson en fonction de la conductivité D’après Potelon et
Zysman, (1993)
Certains forages qui présentent des valeurs de conductivité supérieure à la norme de 1250 µS/cm,
posent un problème de potabilité (tableau IV).
Cond/Terrain Cond/Labo Unité
N° de forage Province Département Village (Quartier)
µS/cm µS/cm lithologique
99BADEA84 Bale Pa Didie (Bieneyie) 1953 973 Andesite
00BADEA146 Banwa Sanaba Moussankuy (Ecole) 4300 6000 Gres calacire
00BADEA178 Banwa Solenzo Dissankuy (Pehoun) 1555 1675 Argilite
01BADEA206 Kossi Barani Pampakuy (Pampakuy) 1317 1814 Gres quaartziques
01BADEA209 Banwa Sanaba Kossoba Mossi (yadsé) 1778 1910 Gres fin fissure
Chez les cations, on remarque que dans 92.3% des cas il n’y a pas d’ions dominants (faciès
mixte). Ca2+ est le cation prédominant dans 2% des cas, Mg2+ dans 0.5% (soit dans un seul
cas) et [Na++ K+] dans 8.2%. Par conséquent les eaux peuvent être attribuées aux faciès :
- "bicarbonaté calco-magnésien" et,
- "bicarbonaté sodi-potassique".
Le caractère prédominant des bicarbonates dans les eaux est le résultat des réactions du type :
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8
40
35
30
(Ca+Mg)-(HCO3+SO4)
25
20
15
10
-5
-10
(Na+K)-Cl
0
Arg/Calc/
cristallins grès Schiste
silt
Fer (mg/l) 5,69 1,257 1,075 0,45
Figure 13 : Comparaison des moyennes des teneurs anomales en fer dans les formations
aquifères
Les aquifères constitués d’argilites et siltites présentent d’après cette figure les teneurs en fer
les plus faibles. Ce qui pourrait s’expliquer par le rôle de « barrière géochimique » que peut
jouer la nature du substratum de ce genre d’aquifère vis-à-vis des métaux lourds.
14,000
12,000
10,000
8,000
6,000
4,000
2,000
0,000
grès cristallins schist es
Figure 14 : Comparaison des moyennes des teneurs anomales en zinc dans les formations
aquifères
45,00 16,00
Zn (mg/L)
40,00 14,00
Fe to tal (mg/L)
35,00
12,00
30,00
10,00
25,00
8,00
20,00
6,00
15,00
4,00
10,00
5,00 2,00
0,00 0,00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Figure 15 : Comparaison des teneurs en fer et en zinc dans les eaux à anomalies en zinc
La figure 15 confronte les teneurs en fer et en zinc dans les forages avec anomalies en zinc
selon un tri décroissant. Elle montre de façon générale que là où les teneurs en zinc sont
élevées, celles du fer le sont également. D’après Potelon et Zysman, (1993), les eaux riches en
zinc sont à l’origine de dépôt de granules de zinc au fond des récipients ; ce qui donne à l’eau
une saveur déplaisante.
Frequence
100
80
60
40
20
0
0-0,5 0,5-5,5 5,5-9,5 9,5-22 22-50
D’une manière générale, on voit à travers la figure 16 que les teneurs en nitrates sont
inférieures à 0.5 mg/l dans la plupart des forages (91.25 % des cas). Les teneurs en nitrates
comprises entre 0.5 et 5.5 mg/l ont été notées dans 5.5 % des forages. Celles comprises entre
5.5 et 9.5 mg/l concernent 2.5 % des forages, tandis que les teneurs supérieures à 9 mg/l
intéressent moins de 1% des forages.
13.5
13 KOSSI N
11.5
11
LEGENDE
0 0.5 1 Classe des teneurs en nitrates 9 à 22mg/l
0 à 0.5mg/l Mégalinéaments
0.5 à 5.5mg/l Limite de province
5.5 à 9mg/l
Limite entre zone sedimentaire et zone cristalline
La figure 17 montre la distribution spatiale des teneurs en nitrates dans la zone d’étude où
l’on relève la présence de 8 méga linéaments parcourant la province des Balés et un de
direction N°120 reliant les provinces de la Kossi, du Mouhoun et des Balés. Cette figure
montre que :
- Dans les provinces du Mouhoun et des Banwa, les eaux de forages présentent des
concentrations faibles en nitrates : Dans la province du Mouhoun, la teneur moyenne en
nitrates relevée est de 0.19mg/l (cas des forages, des départements de Ouarkoye, Bodokuy et
Tchériba dans la province du Mouhoun). Cette moyenne tourne autour de 1.0345mg/l dans la
province des Banwa (notamment dans les départements de Kouka, Sanaba).
- Dans la province de la Kossi, la teneur moyenne en nitrates est voisine de 1.35mg/l. Elle est
légèrement supérieure dans les départements de Bomboronkuy, Dokuy et Nouna (1.5mg/l).
- Les forages rencontrés dans la province des Balés présentent les concentrations les plus
élevées en nitrates. Dans cette province, la teneur moyenne en nitrates tourne autour de
3.5mg/l. Elle est dépassée dans la plupart des forages rencontrés dans les départements de
Fara, Oury et Bana, avec des valeurs supérieures à 7 mg/l. Ce qui s’explique par la présence
des mégalinéaments qui constituent en général des couloirs préférentiels de circulations des
eaux d’infiltration.
frequence 100
80
60
40
20
0
0,00-0,1 0,1-0,25 0,25-2,5 2,5-10,57 >10,57
classe des teneurs en nitrites
Figure 18 : Histogramme de fréquence des teneurs en nitrites dans les eaux de forage
L’histogramme de fréquence (figure 18) montre que les teneurs en nitrites sont inférieures à
0.1 mg/l dans la plupart des cas (83 % des forages étudiés). Les teneurs en nitrites comprises
entre 0.1 et 0.25 mg/l ont été notées dans 12% des forages. Celles comprises entre 0.25 et 2.5
mg/l représentent 4.5% des forages, tandis que les teneurs supérieures à 2.5 mg/l intéressent
près de 0.5 % des forages.
13.5
N
KOSSI
13
12 Zone cristalline
BALES
11.5
11
LEGENDE
0 0.5 1 Classe des teneurs en nitrites 2.5 à 10.57mg/l
0 à 0.1mg/l Mégalinéaments
0.1 à 0.25mg/l Provinces
Limite entre zone sédimentaire et cristalline
0.25 à 2.5mg/l
Figure 19: Carte de zonalité des teneurs en nitrites dans le secteur d’étude
La figure 19 montre la distribution spatiale des teneurs en nitrites dans la zone d’étude. On
remarque sur cette figure que les teneurs anomales en nitrites sont surtout localisées dans les
zones parcourues par les mégalinéaments (c'est-à-dire dans les provinces des Balés, du
Mouhoun et de la Kossi). Les forages réalisés à l’intersection de ces mégalinéaments
fournissent de bons débits (près de 20 m3/h) mais apparaissent comme étant très vulnérables à
la pollution par les nitrites. C’est le cas de certains forages réalisés dans le département de
Oury, Fara, Boromo et de Bagassi dans la province des Balés.
Comme on peut relever sur le tableau V, que les aquifères de type fissuré présentent les
teneurs en nitrites les plus élevées. Toutefois, on note des poches à teneurs anomales en
nitrites dans des aquifères gréseux et schisteux de type altéré. C’est le cas notamment dans la
province des Banwa et le long de sa bordure avec la province du Mouhoun.
Les différents types de pollutions évoqués ci-dessus trouve leur origine à travers différents
mécanismes que nous allons développés dans le paragraphe 2.4 (page 42), après avoir abordé
les caractéristiques pédologiques des sols du secteur étudié.
(constituée de graviers ferrugineux, des débris d’altération de roches et nodules calcaires) est
plus abondante en profondeur (jusqu’à 30%) qu’en surface.
Argile
Sable Limon
a) b)
Figure 20 : Représentation des échantillons moyens (a)
dans le diagramme des textures (b).
• Structure des sols
La structure d’ensemble des sols est polyédrique sub-angulaire moyennement développée
dans les 30 premiers cm et polyédrique sub-angulaire faiblement développée au-delà. Cette
structure favorise l’infiltration des eaux de surface.
• Matière organique :
La figure 21 montre que : la teneur en azote et carbone total des sols diminuent avec la
profondeur (120cm).
Le rapport C/N montre une variation avec la profondeur. Il diminue vers 60 et 120 cm de
profondeur. Ce qui traduit une bonne minéralisation de l’azote à ces profondeurs et une
décomposition lente de la matière organique à 40 et 80 cm.
Dans les sols minéraux bruts, brunifiés eutropes ferrugineux, ferrugineux tropicaux lessivés
hydromorphes à concrétions ou à taches et concrétions et les vertisols vertiques, la teneur en
azote totale dans l’horizons profond sableux ou limoneux (120 cm) reste inférieure à 0.017%.
Ces sols sont bien lessivés et bien drainés. C’est le cas des sols minéraux bruts de Kouka,
Balavé, Solenzo (province des Banwa), Bondokuy (province du Mouhoun) et des sols à
sesquioxydes de fer et manganèse de Barani, Nouna, Doumbala, Solenzo, Sanaba, Safané,
Kona, Bondokuy (provinces de la Kossi, des Banwa et du Mouhoun).
0 5 10 15
0
20
40
C
60
N
80
C/N
100
120
140
Figure 21 : Évolution en fonction de la profondeur de la teneur en azote (N), carbone total (C)
et du rapport C/N. (NB : C est donnée par la formule : C = MO/K avec 1.7 < K < 1.72 ; avec
MO = Matière organique en %)
0 20 40 60 80 100
0
20
40
T
60
S
80
V
100
120
140
Tableau VI: Normes des paramètres S, CEC, et V du BuNaSols (Bureau National des Sols du
Burkina Faso)
2.3.2. Incidences des caractéristiques des sols sur les mécanismes de pollution
A travers l’analyse des caractéristiques physico-chimiques des sols rencontrés dans la zone
étudiée nous pouvons retenir ce qui suit :
- Les sols présentent dans l’ensemble une texture limono-argileuse, ou limono sableuse
favorisant un lessivage et un drainage des solutés dissous.
- Le taux de saturation en bases reste supérieur à 75% sur l’ensemble de profil pédologique
indiquant une faible capacité de rétention des éléments nutritifs et la présence d’échanges
ioniques entre les eaux d’infiltrations et la fraction fine (argiles et limons) qui occupe
l’horizon inférieur de certains sols.
Un aspect non négligeable pourrait être l’infiltration au voisinage immédiat des forages
d’eaux polluées résultant du parcage du bétail et des activités ménagères.
Le devenir des composées azotées peut être schématisé par les réactions « aller » et « retour »
suivantes:
(1) (2)
NO3¯ ⇔ NO2¯ ⇔ NH4+
(3)
NO2¯ ⇔ N2
C'est-à-dire :
- Le processus de dénitrification (réduction des nitrates) conduisant successivement à la
formation de nitrites, de l’ammoniac et/ou à la libération d’azote (réactions « aller » (1), (2) et
(3)).
NO2 (mg/L)
30,00
10,00
Fe
25,00
8,00
20,00
6,00
15,00
4,00
10,00
2,00
5,00
0,00 0,00
1 20 39 58 77 96 115 134 153 172 191 210 229 248 267 286
Nombre de forages
Figure 24 : Comparaison des teneurs en fer, nitrates et nitrites dans les eaux des forages
La figure 24 confronte les teneurs en fer, nitrates et nitrites selon un tri décroissant de la
gauche vers la droite des teneurs en fer dans les eaux des forages étudiés. A priori,
l’observation de cette figure ne permet pas de voir les relations existant entre ces 3 paramètres
à cause de la densité des points représentatifs. Mais, on peut entrevoir sur la partie gauche de
cette figure une certaine tendance d’appauvrissement en nitrates et nitrites dans les forages à
teneurs en fer élevées.
Fe to tal (mg/L)
Fe
35,30 NO2 (mg/L) 12,00
25,30
8,00
20,30
6,00
15,30
4,00
10,30
5,30 2,00
0,30 0,00
1 20 39 58
No mbre de fo rages
Figure 25 : Comparaison des teneurs en fer, nitrates et nitrites dans les eaux des forages à
teneur anomale en fer (> 0.3 mg/l).
La figure 25 représente le même plot pour ces 3 paramètres en prenant uniquement en
considération les forages à teneurs en fer supérieures à la norme OMS des 0.3 mg/l. Elle
montre nettement que les forages les plus enrichis en fer (teneurs voisines de 1 mg/l)
présentent simultanément les teneurs en nitrates et nitrites les plus faibles. Ce qui laisse
supposer une intense activité microbiologique de réduction des oxydes et hydroxydes de fer et
des composés azotés.
Aux teneurs en fer faibles (< 1mg/l) correspondent généralement des teneurs en nitrates et
nitrites importants (figure 24, 25 et 26). Ce qui pourrait être le résultat à la fois d’une activité
microbiologique de réduction moins intense et des processus de nitrification des fertilisants
azotés.
25,000 3,500
1,500
10,000
1,000
5,000
0,500
0,000 0,000
1 20 39 58 77 96 115 134 153 172 191 210 229 248 267 286 305
Nombre de forages
Figure 26 : Comparaison des teneurs en NO3 et NO2 selon un tri décroissant des teneurs en
nitrates.
Les graphiques des plots Fe versus NO3 et Fe versus NO2 selon un tri décroissant des teneurs
en fer sont fournis en Annexes 2.
TROISIEME PARTIE
Conclusion
Le projet hydraulique villageoise dont a été bénéficiaire les provinces des Banwa, du
Mouhoun, de la Kossi, et des Bales a permis de réaliser 310 forages entre 1998 et 2004. Cette
opportunité offerte aux communautés rurales de la Boucle du Mouhoun est salutaire au regard
des difficultés d’alimentation en eau potable des populations de la région.
Toutefois, l’occurrence de fer, zinc et nitrites dans les eaux de forages à des concentrations
supérieures aux normes admises par l’OMS indique un réel problème de potabilité.
Au total, 63 forages présentent des anomalies en fer (teneurs > 0.3mg/l) et 14 forages des
anomalies en zinc (teneurs > 5 mg/l). Les forages à teneur anomale en nitrites (teneurs > 0.1
mg/l) sont au nombre de 49.
La plus grande majorité des forages à teneurs anomales en fer sont implantés dans les
aquifères cristallins et gréseux de type fissuré (notamment dans les provinces des Balés et sur
sa bordure avec la province du Mouhoun). Les aquifères constitués de schistes et argilites
semblent beaucoup moins affecté par ce type de pollution. Le fer et le zinc montre une même
dynamique d’accumulation dans les eaux de forages. Cette accumulation serait liée à des
processus de réduction par les microorganismes.
Les formations cristallines et gréseuses de type fissuré rencontrées dans les zones parcourues
par les mégalinéaments (province des Balés, du Mouhoun et de la Kossi) constituent les types
d’aquifères les plus affectés par la pollution des nitrites résultant des pratiques agricoles et
culturales (utilisation de fertilisants azotés, brûlis des résidus cotonniers, pratique de fosses
fumiers). Des poches de pollution par les nitrites ont été identifiées dans les systèmes
aquifères gréseux et schisteux de type altéré (province des Banwa et bordure orientale de la
province du Mouhoun). Elles seraient liées à l’infiltration des eaux rejetées par l’unité
industrielle de traitement du coton localisée dans le département de Solenzo (province des
Banwa où les sols présentent un bon drainage : sols minéraux bruts et à sesquioxydes de fer et
manganèse).
Recommandations
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
publique.90p.
Potelon, J.L et Zysman, K., (1993). Guide des analyses d’eau potable, 155p.