Cappelle Clemence
Cappelle Clemence
Cappelle Clemence
remplissage aseptique
Clémence Cappelle
ANNEE
PRESENTEE PAR
SUJET :
SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE :
JURY :
PRESIDENT DU JURY
EXAMINATEUR
EXAMINATEUR
Remerciements
A mon président de jury, M. Frédéric Fabis, professeur des universités à l’UFR des sciences
pharmaceutiques de Caen. Merci de m’avoir fait l’honneur de présider cette thèse d’exercice.
Aux membres de mon jury, Hafida Elmir, responsable remplissage aseptique sur le site de
Sanofi Maisons-Alfort et ma maître d’apprentissage. Et à Guillaume Pien, pharmacien
responsable d’équipe de production au LFB, merci d’avoir accepté de faire partie de mon jury
de thèse.
Merci à mes collègues, Virginie et Astou pour la superbe ambiance dans le même bureau au
quotidien et leur précieux conseils. Merci à notre groupe de stagiaires, alternants et autres
contrats du site de Maisons-Alfort : Marie, Fatima, Alexandre, Pierre, Marine et tous les autres
pour ces bons moments passés en région parisienne.
A mes parents, Magali et Pascal pour l’affection et les moyens qu’ils m’ont donné pour réussir.
Merci à mon frère Florian et à toute ma famille pour vos encouragements et tous les moments
partagés ensemble.
A Julien, merci d’être à mes côtés, pour ton soutien et ta patience de chaque instant.
A Clémence, mon amie, ma binôme de toujours. Merci pour tous ces moments géniaux passés
ensemble en cours, en soirées, en vacances.
A ma team Burkina, Guillaume et Zélia. Merci pour ce voyage qui nous a fait grandir et pour
votre amitié.
Aux personnes qui ont marqué mon passage à la fac de pharmacie de Caen et qui en ont fait des
années inoubliables : Xavier, Lucie, Pauline, Mélanie, Christy, Marguerite et à ceux que je n’ai
pas la place de nommer.
A notre promotion du master MIDPPQO 2016-2017 rencontrée lors de mon passage au LTPIB
et à ma coloc bordelaise, qui ont marqué la dernière année de ma vie étudiante.
Enfin à mes amies de longue date, toujours présentes malgré les années : Yolaine, Camille,
Marion, Anne-Claire.
2
4.2. Mise en place de CAPA en réponse à ces anomalies ........................................................ 76
Partie III –Cas d’un Test de Remplissage Aseptique non conforme ...................................................... 78
1. Le médicament .......................................................................................................................... 78
1.1. Propriétés pharmacodynamiques ..................................................................................... 78
1.2. Ses indications ................................................................................................................... 79
1.3. Le principe actif ................................................................................................................. 79
2. Description de l’évènement ...................................................................................................... 80
3. Investigation .............................................................................................................................. 81
3.1. Rappel sur le process ......................................................................................................... 81
3.2. Rappel sur les TRA ............................................................................................................. 81
3.3. La revue du dossier de TRA ............................................................................................... 81
3.4. Les microorganismes ......................................................................................................... 85
3.5. Monitoring microbiologique de l’environnement et du personnel .................................. 86
3.6. Monitoring particulaire ..................................................................................................... 90
3.7. Analyse de la cause racine................................................................................................. 90
3.8. Conclusion sur les causes probables ................................................................................. 94
3.9. Revue des déviations et réclamations ............................................................................... 95
3.10. Conclusions de l’investigation ........................................................................................... 96
4. Plan d’actions ............................................................................................................................ 96
4.1. Actions à court terme ........................................................................................................ 96
4.2. Actions à long terme ......................................................................................................... 97
5. Suivi du plan d’actions ............................................................................................................... 97
6. Conclusion ................................................................................................................................. 98
Conclusion générale .............................................................................................................................. 99
ANNEXE 1 - Liste des interventions .................................................................................................... 100
ANNEXE 2 - Tableaux de criticité ........................................................................................................ 101
Table des figures.................................................................................................................................. 103
Table des tableaux............................................................................................................................... 104
Bibliographie........................................................................................................................................ 105
3
Glossaire
PA : Principe Actif
4
Introduction
être stérilisées dans leur récipient final doivent être réparties de façon aseptique. A l’heure de
l’utilisation des technologies barrières et des isolateurs avec l’atteinte d’un objectif « zéro
L’objectif est de présenter une démarche pour l’investigation et l’analyse d’une non-conformité
d’un Test de Remplissage Aseptique (TRA) en termes de recherche de cause racine, d’éléments
décisionnels à réunir et de plan d’actions à mettre en place dans une démarche d’amélioration
Dans une première partie, la production aseptique des préparations injectables sera présentée.
Pour ceci, les caractéristiques des préparations injectables seront rappelées. La notion de zones
à atmosphère contrôlée sera traitée, zones caractérisées par différentes classes de propreté selon
ensuite expliqué pour finir avec les contrôles en cours de production, analytiques et biologiques.
5
aussi important que le contrôle du produit en lui-même, le monitoring environnemental associé
au travail en ZAC sera présenté. Les principes généraux de maîtrise seront ensuite cités. En
de la validation du process et de l’aseptie sera expliqué car il permet de démontrer que le process
principe de gestion des anomalies par l’émission de déviation et la mise en place de CAPA en
La troisième partie correspond à une analyse de situation : la gestion d’un test de remplissage
aseptique non conforme. Un rappel du contexte sera réalisé puis la non-conformité sera décrite
et le cheminement de l’investigation sera détaillé. Suite à cette anomalie, un plan d’action a été
déployé et suivi.
Une conclusion sur ce cas pratique sera donnée, suivie d’une conclusion générale sur
l’ensemble de ce travail.
6
Partie I – Production aseptique des préparations injectables
1.1. Généralités
D’après l’article L.5111-1 du Code de la Santé Publique 2 « On entend par médicament toute
à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant
être utilisée chez l'homme ou chez l'animal ou pouvant leur être administrée, en vue d'établir
effraction du tissu cutané à l’aide d’instruments adéquats. Le médicament est ainsi déposé à
l’intérieur d’un tissu ou déversé dans le torrent circulatoire. Les principales voies
d’administration sont la voie intra dermique (ID), la voie sous cutanée (SC), la voie
intramusculaire (IM) et la voie intraveineuse (IV), présentes de façon schématique sur la figure
1. Il existe également d’autres voies dont les voies intrarachidienne, intra articulaire et intra
cardiaque.
7
Les intérêts de l’utilisation de la voie parentérale sont 4:
- La douleur à l’injection,
1.2. Caractéristiques
Les préparations injectables correspondent à la plus grande classe des préparations parentérales.
1.2.1. Composition
Il s'agit de la substance présente dans le médicament qui lui confère ses propriétés
pharmacologiques. Elle peut être d’origines variées : extrait de sources naturelles, synthétisé
permet la synthèse de petites molécules alors que les biotechnologies permettent l’obtention de
L’excipient désigne toute substance autre que le principe actif présente dans un médicament.
utilisés pour les préparations injectables sont majoritairement des solvants. Le principal solvant
8
utilisé est l’eau pour préparation injectable (EPPI) mais il est possible d’utiliser un liquide non
L’EPPI est inscrite à la Pharmacopée Européenne, 9ème édition, et est obtenue par distillation.
Les solvants non aqueux sont utilisés lorsque le principe actif est peu soluble ou insoluble dans
l’eau. Ils ne peuvent pas être administrés en IV comme seul excipient. Il existe deux catégories
de solvants non aqueux : ceux miscibles à l’eau (éthanol, glycérol, propylène glycol, macrogols
200 et 400) et ceux non miscibles à l’eau (huiles naturelles d’arachide, de soja, d’olive et huiles
1.2.2. Le conditionnement
son utilisation. Il permet également de faciliter l’usage du médicament pour augmenter son
patient via un étiquetage réglementé, des notices et modes d’emploi et d’assurer la traçabilité
Dans le cadre de cette thèse, seuls les conditionnements primaire et secondaire seront abordés.
Les articles de conditionnement primaire sont les composants directement en contact avec le
produit. Ils doivent être fabriqués dans un matériau (verre ou matières plastiques) suffisamment
transparent pour permettre la vérification de l’aspect visuel du contenu (sauf pour les produits
Pour les préparations injectables les différents types de conditionnements sont les ampoules,
les flacons, les poches et les cartouches et seringues pré-remplies (figure 2).
9
Figure 2 : Les éléments d’une seringue pré-remplie 5
Les articles de conditionnement secondaire sont les composants en contact avec les articles de
Les mentions les plus courantes présentes sur le conditionnement secondaire sont indiquées sur
la figure 3 :
10
Les mentions portées sur l’étui sont toutes reprises dans la notice avec plus de détails. La notice
comporte des informations supplémentaires, parmi lesquelles les effets indésirables, qu’il est
1.2.3.1. La stérilité
Les préparations parentérales et les instruments utilisés doivent être stériles. La stérilité au sens
champignons). Pour les produits pharmaceutiques selon les Bonnes Pratiques de Fabrication
L’état de stérilité absolue, c’est-à-dire un nombre de germe égal à 0 n’est pas réalisable car
revivifiables tend vers 0 si t tend vers l’infini, comme l’illustre la figure 4. Il existe ainsi toujours
Européenne a donc introduit la notion de Niveau d’Assurance de Stérilité (NAS). Le NAS est
atteint quand une seule unité non rigoureusement stérile pourrait être présente sur une
population de 1 million d’unité (soit un NAS = 10-6). Pour augmenter les chances de parvenir à
une stérilisation satisfaisante il faut donc que la charge bactérienne de la préparation, appelée
11
1.2.3.2. L’absence de pyrogènes
Les pyrogènes peuvent être des endotoxines bactériennes. Ces dernières sont des toxines
contenues dans la paroi de certaines bactéries et libérées en général lorsque la bactérie meurt.
Les pyrogènes peuvent également être des particules de substances chimiques ou particules
métalliques susceptibles de provoquer par injection une brusque élévation de température chez
les patients.
L’isotonie au plasma consiste à avoir une concentration en solutés égale à celle du plasma afin
de ne pas entraîner de phénomènes osmotiques tels que la plasmolyse (fuite d’eau des hématies
en cas d’injection de préparation hypertonique) ou l’hémolyse (entrée d’eau dans les hématies
1.2.3.4. La limpidité
La limpidité est requise pour les solutions parentérales. La limpidité correspond à l’absence de
particule visible soit à l’œil nu, soit au moyen de dispositifs d’observation adéquats.
1.2.3.5. La tolérance
Les préparations parentérales doivent avoir un pH compatible avec la stabilité du PA mais aussi
avec l’absence de douleur à l’injection. Il doit pour cela se rapprocher du pH physiologique qui
Au cours de la conservation, le PA ne doit pas se dégrader ou être contaminé par des bactéries.
Il existe deux grandes approches pour la stérilisation : les procédés de destruction des
microorganismes.
12
1.3.1. Les procédés de destruction des microorganismes
préparation avec les procédés de destruction sont utilisés dans les cas où les PA ou PF n’y sont
pas sensibles. On distingue deux modes de destruction soit par des moyens physiques, soit par
- La chaleur humide,
- La chaleur sèche,
Le principe de la stérilisation par la chaleur humide ou autoclavage consiste à placer dans une
Pharmacopée Européenne sont une température ≥ 121°C pendant un temps ≥ 15 minutes. Cette
Le principe de la stérilisation par la chaleur sèche consiste à placer le produit à stériliser dans
une enceinte étanche appelée four, et de le soumettre à de l’air filtré sur filtre HEPA (High
Efficiency Particulate Air) et chauffé. Les conditions de référence sont 160°C pendant 2 heures.
Des températures supérieures à 220°C peuvent également être appliquées lors de la stérilisation
exposer le produit à un rayonnement ionisant provenant d’un radio isotope ou d’un faisceau
13
mêmes effets par production de radicaux libres. Cette stérilisation peut cependant générer des
Cette méthode expose des objets à des gaz tels que l’oxyde d’éthylène, le formaldéhyde, le
méthode au gaz la plus couramment utilisée est celle à l’oxyde d’éthylène car ses propriétés
pénétrantes sont plus importantes. C’est un éther cyclique qui va alkyler les acides nucléiques
des microorganismes. L’utilisation des gaz pour la stérilisation tend cependant à disparaître car
à risque. En effet l’oxyde d’éthylène est inflammable et explosif, des précautions doivent donc
être prises. Il est souvent utilisé avec des gaz inertes tels que le dioxyde de carbone pour éviter
les incendies et explosions. Il est également possible d’utiliser l’acide peracétique qui est un
oxydant biocide. Il est efficace dans l’élimination des contaminants par la destruction de leur
paroi cellulaire.
thermolabiles pour lesquelles la stérilisation dans leur récipient final, par des moyens
Les procédés d’élimination permettent eux de séparer les microorganismes d’un fluide. Les
séparer les microorganismes du produit à l’aide d’un média filtrant de porosité ≤ 0,22 µm.
Les précautions à respecter pour la réalisation d’une filtration stérilisante satisfaisante sont :
- Procéder au préalable à une filtration clarifiante (0,45 µm) afin d’éliminer les plus
14
- Disposer d’une charge bactérienne de départ la plus faible possible,
stérilisés dans leur emballage terminal. La stérilisation par filtration stérilisante doit
est stable à la chaleur et en solution, la stérilisation du produit dans son conditionnement final
sera possible. Si le PA est stable en solution mais instable à la chaleur, la technique utilisée sera
en solution, la préparation passera par une filtration stérilisante et répartition aseptique puis sera
stérilisés séparément puis seront répartit aseptiquement. Si le PA n’est pas stable en solution la
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2. Les Zones à Atmosphère Contrôlée
La fabrication des médicaments stériles s’effectue dans des zones à atmosphère contrôlée. Ces
ZAC imposent des exigences particulières selon la classe de propreté et le type d’enceinte
Les ZAC destinées à la fabrication des produits stériles sont classées selon les qualités requises
satisfaire aux conditions requises "en activité ", ces zones doivent être conçues de manière à
atteindre des niveaux définis de propreté de l'air "au repos". L’état "au repos", est l’état où les
locaux sont opérationnels avec le matériel de production en place, sans que les opérateurs soient
à leur poste. L’état "en activité", est l’état dans lequel les locaux et les équipements fonctionnent
selon le mode opératoire défini et en présence du nombre prévu d'opérateurs. Les états « en
- Classe A : Les points où sont réalisées des opérations à haut risque, tels que le point de
remplissage, les bols de bouchons, les points de raccordements aseptiques. Les postes de travail
sous flux d'air laminaire doivent normalement garantir les conditions requises pour ce type
d'opérations. Les systèmes de flux d'air laminaire doivent délivrer de l’air circulant à une vitesse
homogène de 0,36 – 0,54 m/s (valeur guide) dans les systèmes non clos. Le maintien de la
laminarité du flux doit être démontré et validé. Un flux d’air unidirectionnel et des vitesses
inférieures peuvent être utilisés dans les isolateurs clos et dans les systèmes clos type « boîte à
gants ».
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- Classe B : Pour les opérations de préparation et de remplissage aseptiques, cette classe
médicaments stériles.
Au repos En activité
Classe Nombre maximal autorisé de particules par m3 de taille égale ou
supérieure aux tailles précisées.
0,5 µm (d) 5 µm 0,5 µm (d) 5 µm
A 3520 20 3520 20
B 3520 29 352000 2900
C 352000 2900 3520000 29000
D 3520000 29000 Non défini Non défini
17
La « séparation personnel / produit / composants » plus ou moins franche se décline en
- Zone conventionnelle,
- Isolateurs.
Selon les BPF, l'entrée dans les ZAC doit se faire par des sas réservés au personnel et/ou au
matériel et aux substances. Les ZAC doivent être maintenues à un niveau de propreté approprié
et alimentées en air filtré sur des filtres d'efficacité correspondant au niveau de propreté requis.
remplissage doivent être effectuées dans des locaux séparés au sein de la ZAC. Pour cette
La zone conventionnelle est une salle blanche également appelée salle propre. « Salle dans
laquelle la concentration de particules en suspension dans l’air est maîtrisée et qui est construite
l’intérieur de la pièce et, dans laquelle d’autres paramètres pertinents tels que la température,
- Habillage du personnel devant être adapté aux fabrications et aux zones de travail,
18
2.2.2. RABS (Restricted Access Barrier Systems)
Le RABS est une évolution de la salle blanche traditionnelle avec pour objectif, l'amélioration
du niveau d'assurance de stérilité. Cette technologie, consiste à installer des séparations rigides
entre la zone critique du procédé et la zone réservée aux opérateurs. Cette séparation
est cependant non stricte et l'environnement reste identique à une salle conventionnelle.
Il existe différents types de RABS : ouvert ou fermé, actif ou passif. Les caractéristiques
- Décontamination avec agent sporicide possible mais en même temps que la salle,
19
2.2.3. Isolateur
maîtrisé dans lequel les étapes critiques du procédé se déroulent avec une sécurité maximale ;
physique entre le produit et l'opérateur, il est utilisé pour protéger le produit, l'opérateur et
les surfaces internes ce qui renforce la maîtrise des risques de contamination donc le niveau
d’assurance de stérilité.
température et l'humidité,
20
Figure 6 : L'isolateur 10
Le niveau d’assurance de stérilité augmente avec le RABS et davantage encore avec l’isolateur,
cependant pour des raisons économiques et historiques les zones conventionnelles demeurent
utilisées.
- La préparation du matériel,
- La fabrication de la solution,
Tout le matériel en contact avec le produit ou entrant en zone aseptique doit au préalable de son
utilisation être lavé avec de l’eau purifié puis rincé avec de l’EPPI et séché. Ces étapes peuvent
être précédées d’un bain à ultrasons afin de décoller d’éventuelles particules. Le matériel est
ensuite monté si besoin, et ensaché. Toutes ces étapes ont lieu en ZAC de classe D. Une fois
prêt, le matériel est stérilisé. La méthode la plus commune est l’autoclavage. Une fois autoclavé,
21
Des tests d’intégrité sont menés, avant autoclavage et après utilisation, sur les évents (pour la
filtration des gaz) et cartouches filtrantes (1ère et 2nde filtration de la solution) utilisés lors de la
- Le polytétrafluoroéthylène (PTFE)
Les méthodes qui existent pour le contrôle de l’intégrité sont les tests de point de bulle, de
diffusion ou de maintien de pression. Le matériel est ensuite envoyé dans les blocs de division
Remarque : L’intégrité des filtres stérilisés est également contrôlée directement sur la ligne de
répartition, au démarrage de la division. Ce test est appelé TIL (Test d’Intégrité en Ligne). Il
permet de s’assurer que la cartouche n’a pas été dégradée lors de l’autoclavage.
La fabrication, schématisée dans la figure 7, est l’étape de pesée du principe actif et de mise en
solution de ce dernier avec un solvant dans une cuve de fabrication en ZAC classe C. La solution
doit être préparée aseptiquement afin de limiter au maximum le biodurden mesuré avant la
filtration. La conformité de l’eau pour préparation injectable doit également être contrôlée. La
cuve est ensuite mise en filtration stérilisante sous flux classé A à l’aide d’une cartouche
filtrante, constituée d’un filtre de 0,22µm qui permet de retenir les particules et les
filtration sur un filtre est validé. La durée de filtration d’un volume connu de solution et la
différence de pression entre l’entrée et la sortie du filtre doivent être suivis. Ces facteurs sont
22
Figure 7 : La préparation de la solution 11
requises :
contrôlant sa biocharge,
- Garantir pendant la filtration le maintien des paramètres en dessous des maximas validés
- Effectuer la vérification de l’intégrité des filtres en place après stérilisation selon les
- La pulvérisation,
- L’introduction tub,
- La répartition,
- La sortie poumon.
Lors du remplissage, les seringues sont livrées dans un conditionnement temporaire appelé le
tub comme montré en figure 8. C’est un support qui permet le transport et l’identification des
seringues. Le tub contient une grille appelée nest supportant les seringues.
23
Figure 8 : Un tub contenant un nest portant des seringues 11
3.3.1. La pulvérisation
La pulvérisation correspond à l’étape pendant laquelle le tub se prépare à entrer en zone classée.
Il passe sous un tunnel-convoyeur pulvérisant des désinfectants sur sa sache. Cette 1ère étape,
réalisée en zone non classée, permet de diminuer la charge microbienne présente sur la sache
externe du tub.
L’introduction tub correspond à l’étape d’entrée du tub ensaché dans le bloc de répartition. Il
est amené via le convoyeur jusque dans la boîte à gants, endroit où il sera défait de sa sache.
L’opérateur est en classe D alors que la boîte à gants, une enceinte étanche, permet des
manipulations via des gants en néoprène appelés « manchettes » dans une atmosphère de classe
B. Dans cette boîte à gants, les tubs sont débarrassés de leur sache puis envoyés en bloc stérile
via un convoyeur.
3.3.3. La répartition
La répartition est l’étape pendant laquelle les seringues seront remplies avec la solution. Une
fois passé par la boîte à gants, le tub arrive en répartition via un convoyeur. Ensuite, en classe
A dans la doseuse, il est débarrassé de son opercule afin de découvrir les seringues encore vides,
désormais totalement exposées à l’environnement classe A. Les tubs sont identifiés dès leur
doseuse. La solution alimentée par aspiration passe dans une 2nde cartouche filtrante, aussi
mesure de la charge bioburden doit également être réalisé pour cette 2nde filtration stérilisation.
La solution est ensuite acheminée vers les aiguilles en passant par un pot à niveau régulé ou
« PNR » à l’aide de pompes à piston. Le PNR, dont le plan d’implantation est présenté en figure
9, est un réservoir intermédiaire dont le volume de remplissage est régulé par des sondes mini
et maxi. La solution peut être placée sous barbotage d’azote afin de limiter son oxydation.
Afin de s’assurer de l’intégrité de la cartouche filtrante après autoclavage, un TIL est réalisé au
démarrage de la division avec de l’air. Pour garantir la stérilité du circuit, tout gaz entrant en
contact du produit doit passer par un évent ayant une porosité de 0,22 micromètre.
25
Les seringues sont remplies dans la doseuse puis le joint de piston ou bouchon est inséré pour
assurer son étanchéité et le maintien de la stérilité du produit. La mise en place des joints de
piston est permise grâce à la fourchette de retournement et à des couples de tubes et poussoirs.
poussoir maintenant le joint de piston en place descend encore plus pour qu’il
entre dans l’intérieur du tube. Ensuite, l’ensemble formé par le joint de piston,
Après bouchage, le tub sort du bloc de répartition via un convoyeur et est stocké dans une zone
semi-ouvré (PSO).
Figure 11 : Le remplissage 11
26
3.4. Inspection visuelle et conditionnement
Une fois les seringues remplies et bouchées, elles sont retirées du nest pour passer à l’inspection
- Les particules,
Les mireuses peuvent être automatiques ou manuelles. Dans le cas des mireuses automatiques,
les seringues passent devant une dizaine de caméras par convoyeur. Les caméras sont prévues
pour repérer des défauts différents répertoriés ci-dessus. En cas de rejets importants, les rebuts
sont mirés une deuxième fois à l’aide d’une mireuse manuelle où des opérateurs sont formés à
repérer les défauts à l’œil nu dans des conditions particulières, notamment de luminosité comme
avec son système de sécurité, puis cette dernière est étiquetée et conditionnée en blister via une
dernière étape avant la mise sur palette, le filmage et l’envoi au magasin. Le produit fini est
alors prêt à être libéré et expédié. L’inspection visuelle et le conditionnement sont schématisés
sur la figure 12 :
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Figure 12 : Exemple de process allant de l'inspection visuelle au conditionnement 11
documents et des procédures de libération qui garantissent que des essais nécessaires et
appropriés ont bien été effectués, que les matières premières et les articles de conditionnement
ne sont pas libérés pour la fabrication, ni les produits finis libérés en vue de leur vente ou de
leur distribution, avant que leur qualité n’ait été jugée satisfaisante. »
De nombreux contrôles qualité ont ainsi lieu avant, pendant et après la production d’un
Les contrôles en cours ou In Process Control (IPC), sont des contrôles effectués en cours de
28
4.1.1. Contrôle de masse
Un contrôle de masse est réalisé sur des seringues prélevées à périodicité définie. La solution
qu’elles contiennent est pesée sur une balance qualifiée. Les masses sont reportées sur le dossier
Un contrôle de la hauteur de bulle est réalisé sur une seringue prélevée périodiquement pour
chacun des couples pompe/aiguille. La distance entre le joint de piston et le haut de la solution
est mesurée. Le résultat est reporté sur le dossier de lot et doit être compris dans les limites de
spécifications.
L’azote est utilisé dans le circuit de remplissage afin d’éviter l’oxydation de la solution. Un
débit trop élevé peut cependant entraîner un assèchement et donc une surconcentration de la
solution. Un contrôle des débits d’azote est donc réalisé en cours de production. Le résultat est
reporté sur le dossier de lot et doit être compris dans les limites de spécifications.
Un monitoring particulaire du bloc de division est effectué durant la production. Des capteurs
mesurent la quantité de particules présente dans l’air puis envoient les données à un poste
informatique dédié. Lorsque la quantité de particules en suspension est trop importante, une
alarme retentie et les opérateurs présents doivent cesser leurs mouvements jusqu’au retour au
niveau spécifié. Les tubs présents dans la doseuse pendant l’alarme sont alors éliminés.
29
4.2. Contrôles analytiques
physico-chimiques des produits finis correspondent aux spécifications établies. Les contrôles
sont réalisés sur des seringues prélevées statistiquement sur le lot. Plusieurs paramètres sont
mesurés, parmi lesquels les caractéristiques des produits administrés par voie parentérale
détaillés dans la partie 1.2.3. : « Qualités requises pour les préparations parentérales ».
Parmi les paramètres mesurés, on peut cependant citer les paramètres suivants :
détermination de sa densité, tests d’intégrité, volume extractible des seringues selon les
mais également des limites et mesures à prendre en cas de dépassement. La libération du produit
fini sur le marché ne pourra s’effectuer qu’une fois tous ces tests achevés et conformes.
contrôle du produit en lui-même car garant de sa stérilité. Ce sujet sera développé dans le cadre
30
Partie II – Maîtrise de la contamination
La stérilité de chaque unité ne pouvant être contrôlée, l’assurance de la stérilité va passer par la
1. La contamination
1.1. Définition
Selon les BPF14, une contamination correspond à l’introduction non intentionnelle d’impuretés
d'une matière première, d'un intermédiaire, ou d'une substance active, pendant la production,
- Contamination particulaire,
- Contamination microbiologique,
- Contamination chimique.
Les contaminants particulaires sont des particules ou amas de particules inertes, c’est à dire non
exemple des peaux mortes, des poussières, des fibres, des particules métalliques ou encore des
particules de verre. La plupart du temps, on les assimile à des sphères en volume ou des disques
en surface. La taille de ces particules est alors définie par le diamètre ou la dimension du plus
grand axe de la particule. Elle s’étend en général du nanomètre au millimètre et est exprimée
en micromètre. Le seuil de visibilité des particules en lumière intense est d'environ 30 µm. Ce
31
seuil est nettement supérieur aux tailles des contaminants habituellement présents dans l'air
(figure 13) et donc aux tailles de référence utilisées pour la classification des zones à
contamination maîtrisée ou salles propres. La difficulté dans la lutte contre les particules réside
par conséquent dans le fait qu’elles sont en grande partie invisibles à l’œil nu. Leur détection
Le comportement d’une particule dans l’air dépend de sa taille (tableau 4). Plus la particule
est grande plus elle sédimente rapidement. Mais en dessous de 50 µm, les particules sont
Les particules non viables sont inertes mais peuvent servir de véhicules aux particules viables
ou corps vivants et ainsi entraîner une contamination microbiologique. Plus la particule est
32
1.2.2. Contamination microbiologique
cellule unique ou par un groupe de cellule. Une cellule est une unité biologique structurelle,
fonctionnelle et fondamentale des êtres vivants, de taille variable (10 à 100µm). C’est une
structure organisée avec deux fonctions principales : une fonction de machinerie grâce à son
génétique. Physiquement, une cellule est un compartiment cloisonné par une membrane dans
Les microorganismes peuvent entres autres être des bactéries, des champignons (levures et
moisissures) ou des virus. Les filtres stérilisants utilisés pour la répartition aseptique peuvent
retenir les bactéries et les champignons cependant ils ne retiennent pas tous les virus ni les
peuvent former des colonies dont les cellules restent agglutinées au sein d’un gel muqueux
appelé biofilm. Elles présentent de nombreuses formes : sphériques appelés coques, allongées
ou en bâtonnets appelés bacilles ou encore des formes plus ou moins spiralées. Leur taille est
généralement comprise entre 0,5 et 5 µm. On estime qu’il existe environ 10 000 espèces de
bactéries à ce jour. Elles sont présentes dans tous les types de biotopes rencontrés sur Terre.
Elles peuvent être isolées du sol, des eaux douces, marines ou saumâtres, de l’air, des
profondeurs océaniques, des déchets radioactifs, de la croûte terrestre, sur la peau ou dans
l’intestin des animaux. La plupart sont inoffensives ou bénéfiques pour l’organisme. Il existe
33
Une caractéristique importante des bactéries est leur paroi cellulaire. Malgré la forte pression
osmotique qui règne à l’intérieur de leur cytoplasme, la bactérie n’éclate pas grâce à l’existence
d’une structure rigide qu’est la paroi cellulaire. La paroi donne ainsi à la bactérie sa forme et
permet une protection contre l’éclatement. Les polymères la constituant et leur mode de liaison
varient selon les espèces bactériennes. Toutefois, une substance de base, spécifique des
Une observation microscopique après traitement révèle deux groupes (figure 14) :
- Les bactéries à Gram positif, colorées en violet, contenant une membrane plasmique,
- Les bactéries à Gram négatif, colorées en rose, contenant une membrane interne et
externe.
Figure 14 : Coloration de Gram sur les bactéries à Gram positif et à Gram négatif 11
Les bactéries à Gram négatif n’ont qu'une seule ou au plus deux couches de peptidoglycane, ce
qui ne représente que 5 à 20 % des constituants de la paroi bactérienne (figure 16). Deux
34
lipoprotéines sont le lien entre le peptidoglycane et la membrane externe. Cette dernière est
Figure 16 : Structure d'une bactérie à Gram positif Figure 15 : Structure d'une bactérie à Gram négatif
La figure 17 répertorie les principales familles de bactéries selon les paramètres de la coloration
35
1.2.2.1.2. Les bactéries sporulantes
Une vigilance particulière est apportée aux bactéries sporulantes car elles sont capables de
former des endospores. C’est le cas notamment des bactéries appartenant au genre Bacillus et
la bactérie et est libérée lorsque la bactérie s'autolyse. La spore est une cellule bactérienne au
repos, hautement résistante à la dessication, à la chaleur et aux agents chimiques. Replacée dans
des conditions nutritionnelles favorables, la spore germe et redonne une bactérie identique à
celle qui lui a donné naissance. La spore est donc une forme de résistance aux conditions
Les moisissures et levures sont des champignons microscopiques. Ce sont des microorganismes
eucaryotes. Les moisissures ont des thalles filamenteux (figure 18). Leurs cellules s'allongent
l'œil nu sur les milieux de culture qui correspond à une colonie fongique. Ils se développent par
croissance polarisée, c’est-à-dire par allongement des axes de ramification. Ils ont une
multiplication asexuée avec des milliards de conidiospores véhiculées par l’air. Ils peuvent être
36
Les levures ont des thalles levuriformes (figure 19). Ils se développent avec une croissance
champignons sont ubiquitaires, et retrouvés dans l'air, l'eau, les sols, sur les plantes vivantes ou
en décomposition, dans les matières premières, etc... Ils peuvent être responsables de défauts
dans la production des préparations injectables, par leur croissance, leur métabolisme ou leur
d'environnement. Ils peuvent, selon les espèces et les souches voire l'environnement, générer
des métabolites toxiques (mycotoxines) et des composés organiques volatiles (COV) à l’origine
environ 70 000 espèces seraient décrites, parmi lesquelles plusieurs milliers de « moisissures ».
Les genres les plus fréquemment retrouvés dans les industries pharmaceutiques
sont Aspergillus, Cladosporium et Penicillium. La gestion des flux d’air a une importance
37
1.2.2.4. Les virus
Un virus est un agent infectieux de petites tailles (20 à 300nm) nécessitant un hôte, souvent une
cellule, dont il utilise le métabolisme et ses constituants pour se répliquer. Le virus est capable
de s’exprimer par l’intermédiaire de sa cellule hôte. On distingue deux types de virus selon leur
structure : les virus nus et les virus enveloppés (figure 20). Les virus nus sont constitués de deux
éléments principaux. Le premier est le génome viral à ADN ou à ARN constituant le patrimoine
héloicoïdales. Les virus enveloppés sont eux constitués des deux précédents éléments ainsi que
d’une enveloppe externe. Cette dernière dérive de la bicouche lipidique des cellules infectées
et est générée lors du bourgeonnement des virions. Cette structure rend le virus plus fragile que
Les virus ne peuvent se répliquer qu’au sein de cellules vivantes. C’est l’interaction du génome
38
En conclusion pour la contamination microbiologique, près des ¾ des germes trouvés en
ZAC sont d’origine humaine. Parmi les germes les plus souvent rencontrés en production,
on compte :
- Les bacilles à Gram positif dont Bacillus subtilis, Bacillus amyloliquefaciens qui
Parmi les germes retrouvés en ZAC, on peut également trouver des germes pathogènes
bactériens dont Bacillus cereus et germes pathogènes appartenant aux champignons tels
également des bacilles à Gram négatif, des moisissures, des levures et des coques à Gram
Un contaminant chimique est une espèce chimique individuelle (ion, atome ou molécule) ou un
ensemble d’espèces chimiques (film, goutte ou particule) pouvant avoir un effet indésirable sur
le produit ou le patient. Suivant les cas, ces espèces chimiques sont classées en différentes
catégories suivant leurs effets : organiques condensables, acides, bases, dopants, corrosifs, etc.
La contamination chimique est ainsi une contamination par des éléments sous forme gazeuse,
chimiques correspondent à des contaminations croisées dues entre autres à un mauvais rinçage
39
Quel que soit son type, la contamination d’un médicament peut avoir plusieurs niveaux. La
peut également entraîner des risques de septicémie, d’embolie (particules dans un injectable),
de troubles digestifs et cutanés. Cette contamination peut également avoir un coût et donner
Les contaminants ont plusieurs origines. Ils peuvent être présents dans l’air extérieur ou générés
par le travail en ZAC par le procédé de fabrication ou simplement généré par l’Homme.
Les particules que nous respirons dans l’air ambiant extérieur ont plusieurs origines ;
o Produits de combustions,
o Gaz d’échappements,
o Tabac,
o Poussières d’exploitation.
La quantité de particules présentes dans l’air dépend de l’endroit où l’on se trouve. Le tableau
40
Tableau 5: Nombre de particules par m3 d’air (diamètre ≤ 0,5µm) selon l’environnement 15
Le nombre de particules par m3 d’air dépend d’autre part de la saison, des vents, des émissions
locales et peut varier beaucoup d’un jour à l’autre. Il est admis que l’air extérieur non traité
contient un taux de particules supérieures à 0,1µm de diamètre compris entre 5.108 à 1.1010 par
m3, soit un niveau inacceptable pour la fabrication de médicaments stériles. Les systèmes de
changés périodiquement.
les fluides du process, les matières premières. Pour cela un système d’agrément des
- Matériel : Les équipements avec l’usure des machines, des matériaux, les mouvements
- Milieu : L’environnement avec les sols, murs, plafonds, l’air, les fluides, et les insectes,
41
- Méthodes : avec le système documentaire qui requiert par exemple l’utilisation de
maintenance.
mouvement et de l’outillage. Ces particules métalliques peuvent être détectées avec l’utilisation
l’intermédiaire des mireuses. Les contaminants présents en ZAC ne sont cependant pas
uniquement apportés par l’air extérieur ou les équipements mais également par l’Homme.
La présence humaine est la principale source de contamination dans une ZAC. La figure 21
permet de se rendre compte de la quantité de particules que l’homme peut émettre en fonction
de son activité :
Figure 21 : Nombre de particules émises par une personne habillée d'une tenue standard de salle propre en fonction
de son activité pour les particules ≥ 0,3 µm 9
particules avec une gestuelle adaptée au travail en ZAC et en réduisant le nombre de personnes
42
L’Homme possède une flore microbienne commensale importante. Il a été calculé que chez
l’humain 1012 bactéries colonisent la peau, 1010 bactéries colonisent la bouche et 1014 habitent
dans l’intestin. D’autre part, l’organisme humain présente dix fois plus de bactéries au niveau
des espaces extérieurs (peau, poumons, tubes digestifs) que de cellules qui le constituent. La
l’homme.18
Parmi les plus importants générateurs de microorganismes on recense les cheveux et la peau.
Une propreté et une hygiène personnelle de haut niveau sont donc essentielles. La main étant
notre premier outil de travail, elle doit rester propre, gantée ou non. Les mains, très exposées,
contiennent jusqu’à 108 organismes par cm2 de peau. Ces organismes peuvent avoir différentes
provenances comme l’extérieur ou d’autres zones du corps. Le lavage des mains est donc
contamination sont à abolir. Il s’agit du maquillage, des bracelets, bagues, boucles d’oreilles,
téléphones portables.
flore pathogène. La flore résidante est permanente. Elle se reproduit sur la peau et est peu
transférable. Elle est généralement bénéfique et non pathogène. La flore transportée peut être
43
pathogène. Elle doit être éliminée par la mise en place de mesures d’hygiène mais est très
facilement transférable. Pour cette raison, il est demandé aux personnes travaillant en ZAC
Un des problèmes dont il faut également tenir compte est celui de la contamination croisée19.
L’air, le personnel, le produit et les surfaces pouvant être tour à tour sources et vecteurs de
contamination, l’attitude du personnel devra être très stricte afin de minimiser l’effet
L’électricité statique est un élément à prendre en compte car elle est un vecteur favorisant le
Une propreté personnelle, des mesures d’hygiène de haut niveau ainsi qu’un comportement et
Pour réduire le risque de contamination par des microorganismes, il est nécessaire de lutter
contre tous les types de contaminants. Car ces derniers, qu’ils soient particulaires ou
microbiens, résidants ou transportés sont émis en permanence. Afin d’assurer que la production
soit réalisée dans des bonnes conditions, un monitoring environnemental des ZAC est réalisé.
44
2. Monitoring environnemental associé au travail en ZAC
La Ligne Directrice n°1 des BPF concerne la fabrication des médicaments stériles. Selon sa
définition une ZAC est une zone dont le contrôle de la contamination particulaire et
microbienne dans l’environnement est défini et qui est construite et utilisée de façon à réduire
- La pression absolue,
- La pression différentielle,
- La température,
- L’hygrométrie,
- Le comptage particulaire.
Ces paramètres sont suivis pendant et en dehors de la production. Concernant les différentiels
de pression il est demandé pour les classes de propreté B, C et D que le différentiel de pression
minimum par rapport au local contigu de même classe. Il n’y a pas d’exigence pour la classe A
autre que le maintien de la laminarité des flux. La température des ZAC doit elle se situer à 20
± 3°C. Enfin l’humidité relative doit être comprise entre 30 et 60%. Concernant le comptage
des particules les normes ont déjà été mentionnées dans la partie I « Production aseptique des
préparations injectables », tableau 2. Des seuils d’alarmes (d’alerte et d’action) doivent être
définis et tout dépassement doit être commenté. Le monitoring est réalisé via :
compteurs de particules),
45
Il permet d’afficher en temps réel des valeurs analogiques des différents capteurs de
locaux classés. Il permet également de générer et de gérer des alarmes liées à ces paramètres.
avec précision la taille en diamètre optique équivalent (figure 24), ainsi que le nombre de
particules dans un volume d’air déterminé (généralement 1pied-cube, soit 28,32 litres). Ces
dans le tableau 3, les classes de propreté des ZAC sont également définies par des limites de
respectant au moins la classe d’empoussièrement B, avec zones de flux laminaire au-dessus des
surfaces où le produit est exposé à l’air. Les zones de flux laminaire respectent la classe A. La
pas interférer avec la protection des zones. De plus, une surveillance supplémentaire doit être
réalisée en dehors des phases de production comme par exemple après des opérations de
46
2.2.1. Les dispositifs de contact
Selon la norme IOS 14 698 20, un dispositif de contact est un appareil spécifique renfermant un
milieu de culture approprié, stérile, dont une surface est accessible pour échantillonnage. Parmi
d’environnement, on compte :
- La boîte contact (CT) : dispositif de contact dont le réceptacle est constitué d’une boîte
de Pétri (BP),
particules dans l’air ou dans d’autres gaz par impact avec une surface solide / liquide,
des microorganismes dans l’air. Pour ce contrôle, 1m3 d’air est aspiré avec un débit suffisant
pour éviter des temps d’échantillonnage longs qui dessèchent les milieux de culture. La vitesse
d’aspiration doit être suffisante pour piéger des particules de diamètre supérieur à 1µm sans
toutefois altérer leur viabilité ou les désagréger. Pour cela un débit de 100L/min semble
47
- Les biocollecteurs à crible pour lesquels le principe d’impaction peut être utilisé avec
plusieurs étages de cribles. La capture des UFC (Unités Formant Colonies) dépend alors
- La collecte peut également se réaliser par impaction sur une boîte de Pétri,
- Impacteur à hélice où la rotation de l’hélice projette les UFC vers des cellules de gélose
placées autour.
Le contrôle statique repose sur le principe de sédimentation des particules. Cette mesure
n’indique que les taux de transfert air/surface et met surtout en évidence les particules lourdes.
Pour les contrôles statiques une BP est ouverte et placée à l’un des endroits définis par l’analyse
de risque. Aucun texte ne précisant comment déterminer le plan d’échantillonnage des UFC
dans l’air, il est possible de s’appuyer sur le plan d’échantillonnage établi pour les contrôles
particulaires. C’est la position de l’appareil qui détermine l’efficacité de la collecte. Les zones
à vitesse d’air excessives sont à éviter et les points les plus proches des zones sensibles sont
choisis.
écouvillon sur une surface. Pour ces contrôles il est important de standardiser le temps et la
pression de contact. Le prélèvement se fait sur une zone d’environ 20 cm autour des points de
contrôle identifiés. Après le prélèvement, les traces de milieu de culture doivent être éliminées
de la surface contrôlée. Les outils utilisés sont également prélevés sur les deux faces par CT /
Pour les contrôles de surface par écouvillonnage, il faut limiter par un pochoir la surface à
contrôler. Il ne faut pas utiliser d’écouvillon sec. Lors du prélèvement, le préleveur réalise un
balayage régulier de la surface en croisant les mouvements. D’autre part, le fait d’augmenter la
48
pression ou le temps de prélèvement n’améliore pas le rendement. Concernant le plan
de points dans chaque salle est donc à déterminer et les prélèvements se font chaque fois aux
points critiques et à quelques points pris au hasard dans la liste établie. Pour la détermination
des points et de la fréquence, il est possible de s’appuyer sur une analyse de risque.
Pour le contrôle microbiologique des surfaces, il est également possible d’utiliser la méthode
de l’ATP Métrie. L’ATP (Adénosine TriPhosphate) est un nucléotide qui permet de fournir
l’énergie nécessaire aux réactions chimiques chez les microorganismes. Cette technique est
étalon d’estimer la quantité d’ATP et donc une prise de connaissance rapide de l’état des
surfaces. Cependant elle n’indique pas le nombre de microorganismes et prend en compte les
Un contrôle des empreintes des gants est réalisé après chaque intervention critique ou
nécessitant une ouverture de carter et sortie de ZAC. Ce contrôle est réalisé sur une boîte de
Pétri (BP), à raison d’une BP par main. Pour le contrôle chaque phalange est roulée sur la gélose
en commençant par l’index pour finir par le pouce. L’impression des doigts doit être visible sur
la gélose. La seconde main est prélevée sur une autre BP selon la même technique. Il est
Immédiatement après le prélèvement, les gants doivent être nettoyés à l’aide d’une lingette non
49
2.2.2.5. Contrôle des tenues
Un contrôle des tenues est réalisé à chaque sortie définitive de ZAC. Les points prélevés
Des prélèvements supplémentaires en classe A et B sont réalisés en division dans les cas
suivants :
Tous ces prélèvements sont ensuite envoyés pour incubation et lecture au Laboratoire de
Un milieu de culture est un support qui permet la culture de cellules, de bactéries, de levures et
de moisissures. Différents milieux de culture sont utilisés pour les contrôles microbiologiques
- Le milieu Trypticase Soja (TS) est un milieu d’utilisation générale pour la recherche des
- Le milieu Sabouraud est utilisé pour la recherche spécifique des moisissures et levures.
50
Les milieux de culture sont le plus souvent utilisé sous forme de gélose, c’est-à-dire solidifié
avec de l’Agar-Agar mais ils sont également utilisables sous forme de bouillon, en particulier
A partir du monitoring des particules viables, des tendances environnementales et des analyses
de la répartition des germes peuvent être réalisées. On peut entres autres obtenir les données
suivantes :
51
Figure 25 : Evolution de la répartition des groupes de germes entre 2015 et 2016 11
Selon ces tendances, il est possible de déterminer les évolutions du nombre de contaminations,
de les comparer sur des périodes données et de savoir si elles sont significatives ou non. Selon
la répartition des germes, il est possible de déterminer si les désinfectants utilisés sont
appropriés ou non. Selon le taux de contamination obtenus, l’efficacité d’une méthode mise en
place pour limiter et éliminer les microorganismes, comme par exemple une adaptation du flux
de stockage, peut être confirmée ou infirmée. Selon l’ensemble de ces données une stratégie de
réduction de contamination peut être déployée. Par exemple si on remarque la récurrence d’un
germe Bacillus qui est un bacille à Gram positif sporulant, une utilisation de sporicide à chaque
détection d’un germe est requise pour lutter efficacement contre sa dissémination. L’analyse de
la répartition des germes permettra enfin de déterminer les souches additionnelles testées pour
52
3. Moyens de maîtrise
approfondie de ces marchés au niveau réglementaire. Ceci implique donc une veille constante
des réglementations afin d’intégrer les nouvelles techniques de production et des formations
Jusqu’en novembre 2001, le référentiel pour les classes d’empoussièrements est la norme
américaine Federal Standard 209E 21 (tableau 6). Cette recommandation détermine des classes
de propreté des particules en suspension dans l’air, dans les salles blanches et les zones propres.
Ce référentiel était exprimé en nombre de particules par pied cube, qui correspond à 28,4L.
53
Le tableau 7 donne ses équivalences en particules/ m3.
Le référentiel actuel est la norme ISO 14644-1 22 (tableau 8). Cette recommandation donne la
caractérise la qualité d’une enceinte par la concentration maximale en nombre de particules par
m3 d’air, pour chaque taille particulaire se situant dans une étendue granulométrique de 0,1 à 5
µm.
Concernant le tableau 8, la valeur barrée « » n’est plus valable depuis février 2016 suite à
Remarque : Les classes en couleur reflètent la similitude entre l’ancien référentiel (FD S 209 E
représenté dans le tableau 6) et le nouveau (ISO 14644 – 1 représenté dans le tableau 7).
Enfin les BPF européennes définissent les classes particulaires selon le tableau 9.
54
Tableau 9 : Classes particulaire selon Annexe 1 BPF 8
En résumé, il existe de nombreuses classifications, dont les équivalences sont représentées dans
le tableau 10 :
Concernant la biocontamination, la norme ISO 14698 est le référentiel pour les méthodes de
En plus de ces mesures, il faut limiter l’émission de particules et nettoyer et désinfecter les
locaux.
55
3.2.1. Flux des matières et des personnes
Selon les BPF chapitre 3, l'agencement, la conception et l'utilisation des locaux et matériels
efficace en vue d’éviter les contaminations, le dépôt de poussières ou de saletés et, de façon
générale, toute atteinte à la qualité des produits. 23 Des mesures techniques ou une organisation
appropriée doivent ainsi pouvoir limiter la contamination croisée, comme par exemple la
production dans des zones séparées, l’installation de sas et de système d’extraction d’air,
dimensionnement adapté des ZAC doivent être réalisés. Ceci concerne les locaux suivants :
zone de réception des matières premières, zones de stockage, zone de production (fabrication
produit ou une personne n’a pas besoin de revenir en arrière pour la suite de la production.
L’entrée dans les zones se fait par des sas réservés au personnel et/ou au matériel et aux
substances. La taille des ZAC doit être réduite au minimum avec un niveau de sécurité élevé. Il
trouver une cohérence des flux entrants (Matières, Matériel, Personnel) vers la zone et des flux
Elle est obtenue par un apport continu d’air neuf dans un local étanche. Cette surpression est
56
Figure 26 : Principe de surpression 11
produit. Si la zone est en surpression (débit de soufflage d’air > débit d’extraction et de fuite
d’air) le produit sera protégé des contaminants extérieurs alors que si la zone est en dépression
(débit de soufflage d’air < débit d’extraction et de fuite d’air) c’est le personnel qui sera protégé.
croisées.
On appelle les locaux dont le flux va de l’intérieur vers l’extérieur, en raison d’une surpression
par rapport aux salles adjacentes, des locaux classés. A l’inverse, on appelle les locaux dont le
flux va de l’extérieur vers l’intérieur, en raison d’une dépression par rapport aux salles
adjacentes, des locaux confinés (figure 27). Enfin il existe également des locaux/flux à la fois
classés et confinés qui permettent par exemple d’empêcher l’entrée de contaminants dans des
sas.
57
3.2.3. La filtration et le renouvellement de l’air
L’air en ZAC, qu’il provienne de l’extérieur ou d’un renouvellement d’air, est préfiltré avec
La qualité de l’air est assurée en salle par un flux turbulent alors que pour des postes spécifiques,
elle sera assurée par un flux laminaire (unidirectionnel). Dans un flux d’air turbulent, l’air
brassé homogénéise la température mais entraîne aussi les particules. Dans un flux d’air
laminaire, les filets d’air sont rectilignes, c’est-à-dire parallèles, allant dans la même direction,
partie des particules et microorganismes créés par l’activité. On quantifie ce paramètre par le
taux de brassage qui correspond au rapport entre le débit total d’air soufflé et le volume de la
salle.
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'()#$3
L’air est ainsi très propre au sortir des filtres mais les particules suivent les mouvements de
l’air, ce qui implique que les bouches de reprise sont les endroits les plus contaminés.
58
La cinétique d’autodécontamination particulaire est définie par le temps Δt nécessaire soit pour
obtenir une décontamination de 90% par rapport au pic de pollution initial (C=C0/10), soit pour
d’autodécontamination liée au renouvellement de l’air (qui est un paramètre stable) d’une part
comportement (qui est un paramètre variable) d’autre part. C’est ainsi l’activité qui dégrade la
qualité de l’air.
3.2.4. L’habillage
Selon les BPF chapitre 2, toute personne pénétrant dans une zone de fabrication doit porter des
vêtements protecteurs appropriés aux opérations qui s’y déroulent. Les vêtements personnels
ne doivent pas être introduits dans les vestiaires menant aux locaux de classe B et C. Pour cette
raison toute personne de production doit être habillée d’une tenue blanche composée d’un
pantalon, d’une casaque, d’une charlotte et de chaussures de sécurité pour se rendre en zone de
production.
59
La tenue de salle propre pour entrer en ZAC est conçue pour limiter l’émission de contaminants.
Elle n’est donc utilisée qu’en salle propre et ne doit pas en sortir. Elle est portée fermée et
Les montres-bracelets, le maquillage et les bijoux doivent être exclus des ZAC. Sur la figure
29, sont représentées les tenues utilisées en ZAC selon la classe de propreté. A gauche est
représentée la blouse pour l’entrée en ZAC classe D. Au milieu est représentée la combinaison
pour l’entrée en ZAC classe C. A droite figure la combinaison de type Tyvek® pour l’entrée
Les combinaisons sont composées de tissus en fibres longues et sont étanches aux particules.
La combinaison pour la ZAC classe A/B, possède une continuité entre la cagoule, combinaison,
surbottes et gants. Les gants sont revêtus avec une gestuelle permettant de ne pas les contaminer
60
et sont remplacés régulièrement car ne restent pas propres. Le masque est un écran déflecteur
Le tableau 12 suivant montre qu’un habillage spécifique est un facteur de réduction d’émission
de particules :
Tableau 12 : Nombre de particules de diamètre ≥ 0,3 µm émises / minute par une personne en fonction de l’habillage 24
Combinaison Combinaison
Activité Blouse
standard Tyvek®
Aucun mouvement
100 000 10 000 1 000
Léger mouvement
500 000 50 000 5 000
(Mouvement d’une partie du corps)
Mouvement ample
1 000 000 100 000 10 000
(Mouvement d’une partie du corps)
Changements de position 25 000
2 500 000 250 000
(Mouvement du corps entier)
50 000
Marche lente 5 000 000 500 000
Marche rapide
10 000 000 1 000 000 100 000
Ce tableau souligne qu’un individu en blouse de travail (de type laboratoire) avec une activité
intense produit 10 000 000 de particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3µm par minute alors
qu’avec une combinaison de travail adaptée (de type Tyvek®) et la même activité, il ne produit
plus que 100 000 particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3µm par minute. Il est donc
possible de réduire de manière très importante le nombre de particules émises avec une tenue
3.2.5. L’hygiène
cheveux et la peau. Une hygiène irréprochable est donc requise. D’autre part la main étant le
1er outil de travail et le 1er vecteur de la contamination il est essentiel qu’elle reste propre, gantée
ou non. Il faut donc se laver les mains après chaque geste sale et surtout avant chaque geste
propre.
61
Pour être bien lavée la main doit être nue. Elle ne doit présenter ni blessure, ni maladie de la
peau. Les ongles doivent être courts et non vernis. Aucun bijou ne doit être porté. Le lavage des
mains diminue le nombre de microbes mais ne les élimine jamais totalement. Les
3.2.6. Le comportement
- Ne faire que les gestes strictement nécessaires au travail et le plus lentement possible,
- Marcher sans trop lever les pieds afin d’éviter la remise en suspension des contaminants
maintenus au sol,
- Garder les bras immobiles, légèrement écartés du corps, même au repos. De même éviter
les positions ou les mouvements de frottement d’une partie du corps sur l’autre
correspondent à une usure génératrice de particules. Assis poser les mains sur les
- Eviter les stations d’appui contre les parois du bloc ou sur les machines afin de
- Ne jamais se pencher en avant au-dessus du plan de travail de la machine et, d’une façon
générale, ne pas créer d’obstacle avec une partie du corps entre le flux laminaire et le
- Se désinfecter très fréquemment les gants, surtout après avoir touché des objets utilisés
62
- Changer de gants après une longue période d’utilisation, ou après des réglages ou des
manipulations dans des zones difficilement accessibles lors des nettoyages et des
désinfections,
- Ne jamais ramasser un objet tombé à terre (en cas de force majeure, changer de gants
après l’opération),
- Stocker le petit matériel dans des endroits ouverts et accessibles aux désinfections
aériennes,
- N’utiliser que des stylos à billes non rétractables afin d’éviter notamment toute
contamination croisée.
Selon les BPF chapitre 225, le fabricant doit disposer d’un personnel qualifié et en nombre
suffisant pour mener à bien toutes les tâches qui lui incombent. Tous les membres du personnel
doivent être conscients des principes de BPF qui les concernent ; il convient d’assurer leur
formation initiale et continue et notamment de donner les instructions d’hygiène en rapport avec
la fonction exercée.
En conclusion, on peut affirmer que les ZAC répondent à des critères de conception
(tableau 13). La lutte contre la contamination comprend des mesures préventives avec
l’établissement de barrières telles que la surpression, la filtration de l’air, les sas, la tenue,
la gestuelle et les protections locales. La prévention passe aussi par l’élimination des
ZAC doivent être réduits au minimum requis par les activités. De plus, tout le matériel
doit être conçu de manière à ce qu’il relargue le moins de particules possible et qu’il soit
63
facilement nettoyable et désinfectable. La lutte contre la contamination comprend
également des mesures curatives visant à éliminer la contamination créée par l’activité
Procédures de Travail
Personnel
Respecter les Flux
Matériel : Sale / Propre
La propreté est la condition d’un produit, d’une surface, d’un appareil, d’un gaz ou d’un fluide
d’élimination de souillures. Elle peut souvent être contrôlée de façon visuelle et olfactive. La
notion d’ultra-propreté est en rapport avec des espaces clos à l’intérieur desquels le niveau de
visibles avec un contrôle par prélèvement et analyse. Le but du nettoyage est de décrocher et
surface traitée. Comme vu précédemment les contaminants peuvent être le produit fabriqué, les
64
particules, les microorganismes ou encore le produit de nettoyage lui-même. Selon les BPF, les
stérilisés afin de prévenir la contamination ou le report d'une matière qui pourrait altérer la
- Dépoussiérage,
- Lavage,
- Raclage,
- Rinçage,
- Désinfection.
L’essuyage humide ne doit pas être confondu avec le lavage. Le lavage nécessite un tissu adapté
est réalisé avec de l’eau déminéralisée, purifiée ou stérile selon l’exigence et doit être réalisé
avec du matériel propre, changé fréquemment. La désinfection s’effectue sur une surface sèche
avec des désinfectants spécifiques par pulvérisation, application manuelle ou via un balai
Une biocontamination est caractérisée par formation d’un biofilm qui permet l’adhésion des
désinfection de surface ne va alors plus suffire. On ne peut donc désinfecter une surface que si
65
Un désinfectant est une substance appliquée sur des objets ou des matériaux inertes afin de
détruire les microorganismes. Il n’est pas à confondre avec un antiseptique qui s’applique sur
les tissus vivants ou l’antibiotique qui est utilisé à l’intérieur d’un organisme ou encore un
selon leur famille vont être adaptés à un ou plusieurs types de surface (sols, murs, équipements
et mobiliers, gants). D’autre part ils ne sont pas sélectifs des bactéries mais agissent aussi sur
les cellules humaines. Afin d’éliminer les effets toxiques et corrosifs, le port d’équipements de
Avant d’entrer dans une salle à nettoyer, il est important de vérifier le programme et la
procédure, le planning d’utilisation des désinfectants (des alternances sont possibles afin de
tout le matériel nécessaire, de vérifier les dates de péremption des produits et de décontaminer
le matériel entrant dans le sas. Dans les procédures doivent figurer la description complète des
peut être surveillée par des contrôles analytiques et un examen visuel, lorsque cela est réalisable.
Une inspection visuelle peut permettre la détection d'une forte contamination concentrée sur de
petites surfaces, qui pourrait rester non décelée par un échantillonnage et / ou une analyse
Lorsque l'équipement est affecté à une production continue ou à une campagne de production
66
équipements non dédiés doivent être nettoyés entre la production de deux produits différents
à intervalles appropriés après leur validation, pour s'assurer que de telles procédures sont
Les locaux pour être propres doivent être conçus avec des matériaux non relargants et
compatibles, de sorte à ne pas accumuler les contaminants (comme une remontée en plinthe) et
Les procédés aseptiques doivent faire l’objet de validations périodiques afin de démontrer que
les équipements utilisés, les locaux où se déroulent les opérations, le personnel impliqué et les
La validation du process est réalisée avec un minimum 3 lots consécutifs de tailles identiques
aux lots industriels. Pour celle-ci, il est vérifié la conformité des paramètres définis et la
conformité des contrôles à libération. Cette validation ne sera pas développée dans le cadre de
cette thèse.
67
3.4.2. La validation de l’aseptie
Les opérations de production aseptique doivent être validées par des Tests de Remplissage
Aseptique (TRA) ou Media Fill Test (MFT) ou encore Aseptic Process Simulation (APS). Dans
le cadre d’un TRA le produit est remplacé par un milieu de culture favorisant le développement
bactérien. Les TRA peuvent être réalisés pour des liquides mais aussi pour des poudres (en
répartissant du milieu de culture avec de la poudre). Le choix du milieu de culture dépend d’une
Le TRA correspond ainsi à la simulation du procédé de routine pour vérifier que les opérations
de production conduisent à des produits stériles. Il est réalisé dans des conditions de production
identifiées comme étant les plus défavorables afin de prouver que même dans les conditions les
(worst-case), on peut citer le nombre d’opérateurs présents en même temps dans le bloc, la
- Validation initiale d’un nouvel équipement ou d’une nouvelle ZAC avec 3 TRA
consécutifs conformes,
- Validation périodique des équipements par ligne de production avec 1 TRA tous les 6
D’autre part, l’habilitation du personnel travaillant en ZAC doit être réalisée chaque année avec
68
La durée d’un TRA doit être représentative de la durée d’un lot de production et sa taille va
- Pour les lots inférieurs à 5000 unités, le nombre d’unités remplies conforme en TRA
doit être au moins égal à la taille d’un lot de production. Aucun contaminant ne doit être
détecté.
- Pour les lots de production de taille comprise entre 5000 et 100 000 unités, le nombre
d’unités remplies conformes en TRA doit être au moins égal à 10% de la taille d’un lot
de production avec un minimum de 5000 unités remplies conformes. Pour cette taille,
la présence d’une unité contaminée doit conduire à une enquête incluant la possibilité
après enquête.
- Pour les lots de taille > 100 000 unités, le nombre d’unités remplies conformes en TRA
doit être égal à 10% de la taille d’un lot de production maximum. Pour cette taille, la
présence d’une unité contaminée doit conduire à une enquête et la présence de deux
69
- Le monitoring environnemental plus soutenu,
- La supervision qualité,
- La réconciliation.
- Les unités remplies mises au rebut (suite à une intervention dans la doseuse ou à une
alarme du monitoring),
- Les unités jetées car mal bouchées ou vides. Les unités non conformes mises au rebut
contamination éventuelle.
fréquence de survenue probable en cours de répartition (voir la liste des interventions en annexe
1). Certaines interventions sont planifiées sur tous les TRA, d’autres sont planifiées
périodiquement sur 1 à 2 TRA par an et par ligne. Il existe aussi des situations comme un
nombre important de personnes présentes en bloc. Elles sont planifiées sur au moins 1 TRA/
Lors d’un TRA, le monitoring environnemental est plus soutenu que lors de la production de
routine mais il n’y a pas de prélèvement pour test de stérilité car chaque unité est inspectée
après incubation pour déceler une éventuelle contamination. Par rapport à la production de
70
- Test de fertilité qui permet par le prélèvement du milieu de culture en fin de lot de
- Test de stérilité des articles de conditionnement qui consiste à prélever des articles de
Pendant toute la réalisation du TRA, l’Assurance Qualité doit être présente pour supervision
des opérations comme l’exige les BPF. La supervision a pour but de vérifier le bon déroulement
Le nombre de seringues conformes et mises en rebut doit être identique au nombre de seringues
mises en incubation et au nombre de seringues lues afin que la réconciliation soit conforme. En
cas de perte d’unité, il n’est pas possible de conclure quant à la conformité du TRA.
Une fois les seringues divisées, elles doivent être mises en incubation en étuve dans un délai de
moins de 24h après la fin de la répartition. La première incubation est réalisée à une température
de 22,5 ± 2,5 °C pendant 7 jours, bouchons vers le bas. La deuxième incubation est réalisée à
une température de 35,5 ± 2,5 °C à nouveau pendant 7 jours, bouchons vers le haut. Après la
seconde incubation, les unités sont lues par des personnes habilitées. Puis les dossiers de lot
sont revus par l’Assurance Qualité et la décision d’accepter ou de refuser le TRA est alors prise.
Un TRA peut être déclaré accepté, invalidé ou refusé selon sa lecture, la revue du dossier de lot
et les résultats de bioburden et de fertilité. Pour qu’un TRA soit déclaré conforme, il faut
qu’aucune unité ne soit contaminée. Une unique unité contaminée peut être acceptée sans
revalidation avec enquête approfondie. D’autre part, il faut qu’un test de fertilité soit réalisé et
conforme afin de confirmer que le milieu permet le développement microbien. Il faut également
que tous les évènements réalisés soient tracés dans le dossier de lot, que les interventions
planifiées aient été réalisées et que la réconciliation soit conforme à l’unité près.
71
Quelle que soit la taille du lot, des contaminations microbiennes sporadiques peuvent indiquer
un faible niveau de contamination qui doit faire l’objet d’une enquête. L’enquête menée suite
à des non conformités avérées doit intégrer l’évaluation du risque de non-stérilité des lots
résultat non-conforme sur une unité intègre, tous les lots produits depuis le dernier TRA
conforme de la ligne sont bloqués. Une investigation doit être réalisée pour rechercher la cause
probable de la contamination. Des actions correctives en rapport avec la cause doivent être
déterminés et mises en place pour éviter la récurrence du problème. L’impact doit être évalué
afin de statuer sur les lots produits. Enfin un ou plusieurs TRA doivent être replanifiés selon
entre la disposition des locaux (circuits et sas), de la qualité des structures, du traitement de
de l’entretien et des contrôles périodiques. Cette réussite est validée périodiquement par la
réalisation de TRA.
Tout écart constaté par rapport à une spécification, aux BPF, à la documentation, aux dossiers
d’enregistrement, et/ou tout défaut affectant le produit ou le système doit faire l’objet d’une
déviation qualité. Ces écarts ou défauts peuvent être identifiés à tout moment lors de la
détectée, une investigation doit être entreprise afin d’identifier la ou les causes et engager les
Lors de la détection d’un écart nécessitant l’émission d’une déviation où une fiche anomalie
doit être créée dans un délai de 24h à partir du moment de la détection par la personne ayant
72
détectée l’anomalie. Lors de la création, une description de l’anomalie doit être réalisée. La
fiche anomalie est ensuite approuvée ou rejetée par le responsable de secteur. Un complément
d’informations peut également être demandé au créateur de l’évènement. Une fois la fiche
approuvée par le responsable de secteur, elle arrive chez l’expert qualité de l’assurance qualité
produit qui lui aussi doit approuver ou rejeter la fiche anomalie. S’il l’approuve, il doit réaliser
une investigation préliminaire avec une identification des causes et une cotation qualité, c’est-
- Déviation majeure : Déviation présentant un impact sur une ou plusieurs étapes non
critiques du process et/ou anomalie constituant un non-respect des BPF/GMP mais sans
impact sur la qualité, la sécurité et l’efficacité du produit ainsi que sur l’aspect
réglementaire.
- Déviation critique : Déviation avec un impact potentiel ou avéré sur une étape critique
du process et/ou anomalie pouvant remettre en cause l’asepsie du produit et/ou anomalie
pouvant être citée comme critique par les autorités de santé concernées.
l’anomalie (voir annexe 2). Si la cotation est critique, le lot sera mis en quarantaine jusqu’à
73
documentation supplémentaires (résultats d’analyse, photos…) nécessaires pour compléter
documentation jointe. Il doit récolter et retranscrire toutes les informations en lien avec
l’anomalie.
l’anomalie,
L’investigateur conclut son investigation en récapitulant tous les arguments assurant l’absence
d’impact qualité. Au vu de tous ces éléments l’expert qualité doit ensuite conclure sur l’impact
qualité du produit.
Tout traitement d’une déviation qualité doit être réalisé dans un délai de 30 jours entre la date
maximum. Chaque extension doit être justifiée et accompagnée d’un rapport intermédiaire.
Cependant pour la libération d’un lot, toutes les déviations l’impactant doivent être clôturées.
Le logigramme du processus des déviations qualité (figure 30) représentent les étapes de
complémentaire.
74
Figure 30 : Logigramme du processus des déviations qualité 11
75
4.2. Mise en place de CAPA en réponse à ces anomalies
La méthode CAPA : Corrective Action Preventive Action correspond à la mise en place d’une
d’organisation. Si une CAPA est nécessaire, elle doit être créée avant la fin de l’investigation
de l’évènement qualité associé. La tâche est ensuite acceptée ou refusée par le responsable
acceptée par le responsable d’implémentation, la tâche est approuvée par un expert qualité. Le
responsable d’implémentation peut alors réaliser son action qui sera vérifiée par l’expert qualité
à savoir que :
- Pour toutes les déviations mineures : une investigation concise est suffisante (la
- Pour les déviations majeures ou critiques : une investigation exhaustive avec recherche
76
Suite au processus des déviations qualité, le logigramme du processus des CAPA reprend les
77
Partie III –Cas d’un Test de Remplissage Aseptique non conforme
1. Le médicament
Le Lovenox® contient une substance active appelée enoxaparine. L'enoxaparine est une
héparine de bas poids moléculaire (HBPM), ce qui signifie qu’elle a subi un fractionnement
standard ont été dissociées : l’activité anticoagulante (anti-Xa) est plus élevée que l’activité
anti-thrombinique (anti-IIa). Comme pour l'héparine standard non fractionnée, les activités anti-
Xa et anti-IIa résulte de l'action de l'enoxaparine sur l'antithrombine III (figure 32). Cependant,
en raison du fractionnement peptidique, l’activité anti-Xa est significativement plus élevée que
l'activité anti-IIa (ratio 3.8 pour l’enoxaparine). Dans le cas de la thrombine (II), la molécule
d’enoxaparine, fractionnée, doit entrer en contact à la fois avec le facteur antithrombine III et à
la thrombine activée (IIa), alors que dans le cas du facteur Xa, au contraire, le contact entre
78
1.2. Ses indications
L’enoxaparine commercialisée sous le nom Lovenox® (figure 33) est utilisé en voie sous-
40mg :
l’épuration extra-rénale.
- Traitement curatif (2 injections par jour), associé à l’utilisation des dosages 60, 80, 100,
120 et 150 mg :
o De l’infarctus du myocarde.
L’enoxaparine est une protéine extraite de l’intestin du porc puis retraitée chimiquement par la
branche chimie du groupe Sanofi. L’Enoxaparine retraitée est ensuite envoyée aux centres de
production de Lovenox® de Sanofi, à savoir celui de Maisons Alfort en région parisienne, celui
79
Tous les dosages sont produits sur le site de Sanofi Maisons-Alfort : 20, 30, 40, 60, 80, 90, 100,
2. Description de l’évènement
Un TRA a été divisé en novembre 2016, sur la ligne R1 en tant que lot de validation de routine
pour le procédé aseptique du Lovenox®. La division du TRA, pour lequel le produit a été
remplacé par un milieu de culture favorisant le développement bactérien, s’est déroulée sur 5
A la lecture finale, fin novembre, trois seringues suspectes, présentant un trouble, ont été
détectées dans les tubs 81, 83 et 91 (figure 35). Ces seringues ont été transférées au laboratoire
Les TRA divisés ces 10 dernières années ont été recensés et aucun évènement similaire n’a eu
lieu sur toutes les lignes de remplissage (R1, R2, R3 et R4). Depuis 2007, 132 TRA ont ainsi
été réalisés, dont 31 sur R1, avec plus de 10 000 seringues remplies pour chacun d’eux. Sur
plus de 1 680 379 unités divisées pendant les 10 dernières années, seules les 3 seringues de ce
80
3. Investigation
Le Lovenox® est une solution d’enoxaparine dissoute dans de l’EPPI. La solution est filtrée
deux fois sur des filtres de 0,22 μm et est ensuite divisée de façon aseptique en seringues en
zone conventionnelle pour R1 à R4. La technologie utilisée pour la remplisseuse R1 est ainsi
La validation de routine du procédé aseptique par les TRA est réalisée tous les 6 mois. L’objectif
est de simuler toutes les interventions possibles pouvant avoir lieu lors du processus de
de routine. Les seringues conformes et non conformes sont incubées selon une procédure
Le dossier de lot du TRA a été revu dans le but de collecter des informations concernant les
Un résumé est fourni par équipe dans le tableau 14, incluant les opérations de nettoyage en
violet, les interventions non planifiées en bleu, les numéros d’identification des tubs sans
81
Tableau 14 : Revue du dossier de lot partie division du TRA
Nous remarquons que lors de la subdivision 2, le 04/11/16 de 07h32 à 11h26, deux interventions
Cependant, aucun évènement inhabituel n’a été reporté et toutes les seringues divisées après
La 1ère seringue trouble a été trouvée sur le tub qui a été divisé quelques minutes après le
changement du couple de pompe/aiguille n°10 (appelé intervention I18) de 20h13 à 20h26 lors
82
Dans le tableau 15 figure les détails sur le déroulement de l’intervention.
83
Les trois seringues troubles ont été trouvées sur les tubs 81, 83 et 91R:
tuyau au point n°10 est très proche du point n°9 (figure 37), à environ 1-1,5cm l’une de l’autre.
D’autre part, les 3 tubs contenant ces seringues ont été remplis à intervalles courts, avec une
La méthode pour la réalisation de cette intervention sur le couple pompe/aiguille n°10 est en
discordance avec la procédure opératoire décrite. Cependant les pratiques inappropriées durant
l’intervention ont été décrites dans le dossier de lot. La gestuelle pendant l’intervention a
seringues.
84
3.4. Les microorganismes
Staphylococcus cohnii pour les tubs 91 et 81 et la présence de Kocuria spp pour le tub 83.
Kocuria spp. est une bactérie à Gram positif, microorganisme aérobie, trouvé dans la flore de
la peau des mammifères. Les contaminations signalées entre le 1er janvier 2016 et le 29
coagulase-négative. Il est composé de deux principales sous-espèces qui sont définies sur la
17) :
Volumétrique Surface
Classe B 1 1
85
3.5. Monitoring microbiologique de l’environnement et du personnel
290 prélèvements ont été réalisés en classes A et B, du montage à la fin de la division du lot de
TRA sur R1. En classe A, aucune contamination n’a été relevée. En classe B, 4 contaminations
avec 6 UFC au total ont été relevées. Cependant aucune n’excédait la limite d’action requise
Toutes les contaminations ont été identifiées et comparées à celles trouvées dans les 3 seringues
144 prélèvements ont été réalisés en classe A et B, du montage à la fin de la division du lot de
TRA sur R1. En classe A, aucune contamination n’a été relevée. En classe B, une contamination
à 2 UFC a été détectée lors d’un contrôle volumétrique du sas intermédiaire pour une
Pour la classe C, parmi les contaminants détectés, un Kocuria palustris a été détecté lors d'un
contrôle volumétrique de l’air dans le sas habillage le 4 novembre 2016 à 13h30. Une
identification a été réalisée dans le but de le comparer avec le cas isolé de la seringue trouble
tub 83. La conclusion de cette identification est que les deux cas correspondent à deux souches
86
3.5.2. Tendance microbiologique de la ZAC
Les tendances du monitoring environnemental pour R1 d’octobre 2015 à novembre 2016 sont
Selon l’USP <1116> 28, les limites sont les suivantes (tableau 18) :
Monitoring environnemental
Isolateur / cRABS Class A Class B
USP <1116> 0,1% 1% 5%
En ce qui concerne les taux de contamination en classe A et B, les tendances des 12 derniers
mois restent dans les limites prévues par l'USP <1116>. Malgré une légère augmentation, il n'y
a pas de tendance atypique en 2016 par rapport aux tendances de 2015 (1,32% en moyenne en
87
3.5.3. Tendance microbiologique du personnel
Les tendances du monitoring du personnel depuis octobre 2015 à novembre 2016 sont détaillées
En ce qui concerne le taux de contamination en classe B, les tendances des 12 derniers mois
restent dans les limites prévues par l'USP <1116>. Une légère diminution peut être observée en
2016 par rapport aux tendances de 2015 (1,89% en moyenne en 2015 contre 1,76% en 2016).
Le monitoring des deux opérateurs présents dans la zone de remplissage pendant l'intervention
Concernant l’opérateur 1, le graphique des non-conformités est présenté avec la figure 41.
88
Figure 41 : Tendance microbiologique de l'opérateur 1
En septembre 2016 : 3 UFC sur gants (Kocuria palustris, Luteimonas species, Janibacter
Du 1er janvier 2016 au 28 novembre 2016, un total de 1118 échantillons ont été prélevés sur cet
Concernant l’opérateur 2, le graphique des non-conformités est présenté avec la figure 42.
Du 1er janvier 2016 au 28 novembre 2016, un total de 964 échantillons ont été prélevés sur cet
89
De plus, il n’y a eu aucun signalement de non-conformité sur les deux opérateurs dans le cadre
Le monitoring particulaire durant la division du lot de TRA a été revu. Durant le remplissage,
la limite d’action a été dépassée deux fois : une fois pendant une intervention de la subdivision
particules de 5μm. Il n'y a pas eu d'alarme au-dessus des limites d'alerte ou d'action pendant la
subdivision 4.
L'analyse des causes racines a été effectuée selon la méthodologie des 5M.
3.7.1.1. L’habillage
Tous les opérateurs sont habilités aux procédures d’habillage avec prélèvements. Ce n’est
qu’après une formation réussie qu’ils reçoivent l’autorisation d’entrer en zone classée B. Un
renouvellement annuel de l’habilitation est réalisé pour chaque opérateur. Les dernières
3.7.1.2. La formation
selon les BPF, le comportement en salle blanche. La procédure opératoire pour l’intervention
I18 n’a pas été respectée comme décrit ci-dessus. Les gestes au cours de l’intervention étaient
des 3 seringues.
90
3.7.1.3. Tendances monitoring du personnel
Les résultats des tendances du monitoring des opérateurs ayant travaillé durant la subdivision
4 pour la période du 1er janvier 2016 au 28 novembre 2016 se situent dans la gamme des
résultats globaux de suivi du personnel. Par conséquent, il n'y a aucun signal de non-conformité
Les deux microorganismes trouvés sont des colonisateurs de la peau. Ceci indique que la
290 prélèvements ont été réalisées sur les opérateurs, du montage à la fin de la division, en
UFC au total) ont été relevés. Il n’y a eu aucun dépassement de limite d’action. Tous les
prélèvements ont été comparés aux contaminations trouvées dans les 3 seringues troubles.
L’opérateur qui a réalisé l’intervention a demandé à son collègue présent en zone d’appeler son
responsable. Il a expliqué par téléphone que le tuyau était trop court et a demandé l’autorisation
d’utiliser le précédent. Son responsable lui a donné l’autorisation précédent sans demander plus
de détails. Le responsable n’est pas venu sur place et une incompréhension s’est produite.
3.7.2. Equipement
3.7.2.1. Maintenance
Une maintenance périodique est effectuée sur la ligne. Il n’y a aucun signe indiquant que la
91
3.7.2.2. Qualification
Depuis 2007, 27 TRA ont été divisés et libérés sur la ligne de remplissage R1. Depuis 2007,
aucun des TRA n’a été échoué sur les 3 autres lignes.
La documentation concernant la validation du dernier filtre HEPA n’a montré aucun défaut qui
3.7.3. Milieu
Comme décrit ci-dessus les tendances du monitoring environnemental restent inférieures aux
L’examen de tous les écarts et modifications n’a pas indiqué de corrélation avec l’échec du
TRA de routine.
Différentes pratiques sont utilisées pour toutes les zones de remplissage : Les doseuses R1 et
R2 sont dans deux zones classe A situées dans une même zone classée B et utilisent la même
laverie. De plus les deux remplisseuses n’ont pas la même configuration. D’autre part les
pratiques actuelles ne sont pas harmonisées : les circuits azote ne sont pas standardisés
(connexions azote et aiguilles) pour toutes les lignes (R1 à R4). En effet, R1 et R4 (doseuses de
92
grande cadence) reçoivent des aiguilles pré-connectées au tuyau mais le tuyau n’est pas
utilisé alors que R2 et R3 (machine de cadence moyenne) reçoivent des aiguilles seules.
3.7.4. Matériel
3.7.4.2. Fournisseur
L’enquête sur la validation des fournisseurs n’a révélé aucune cause à l’origine de l’anomalie.
3.7.5. Méthodes
Pendant l’intervention I18 (changement d’un couple pompe/aiguille), les étapes décrites dans
les SOP (standard operating procedures) n’ont pas été respectées par les opérateurs.
le tuyau fixé à l’aiguille a été coupé trop court (19 cm au lieu de 25 cm).
donc enlevé l’aiguille avec le tuyau associé qui aurait dû rester brancher sur la nourrice
azote et l’a placé sur le bâti de la doseuse. Il a récupéré une nouvelle aiguille stérile,
équipée du tuyau trop court et l’a positionné au 10ème emplacement mais n’a pas pu
- Il a donc laissé la nouvelle aiguille en place mais a enlevé le tuyau trop court. Cette
opération difficile a été faite à deux mains, l’une tenant l’aiguille et l’autre enlevant le
tuyau.
93
- L’ancien tuyau précédemment positionné sur l’aiguille a été enlevé et reconnecté sur le
Les gestes au cours de cette intervention étaient inappropriés et ont par conséquent perturbé le
flux laminaire, ce qui est très probablement la cause de la contamination des 3 seringues.
94
Les causes possibles sont résumées figure 43. Les causes ayant participées à l’échec du TRA
apparaissent en orange.
En conclusion, la main-d’œuvre, le milieu et les méthodes ont été identifiés comme étant
les facteurs contribuant à l'échec du TRA. La réalisation l'intervention I18 dans des
La revue de toutes les déviations depuis le dernier TRA conforme en mai 2016 a confirmé
qu’aucune déviation ne pouvait être liée à la non-conformité du TRA de novembre 2016. Alors
que 10 lots ont été identifiés avec une intervention similaire, aucun écart ou problème pouvant
être lié aux incidents signalés au cours du TRA n’a été signalé.
La revue de toutes les réclamations depuis le dernier TRA conforme n’a révélé aucune plainte
95
3.10. Conclusions de l’investigation
conforme est liée à la coïncidence des incidents survenus lors de l’intervention I18 changement
de couple pompe/aiguille.
Les dossiers de lots des lots fabriqués depuis le dernier TRA ont été examinés. Ces interventions
et incidents n'ont pas été signalés. Par conséquent, il n'y a pas d'impact pour les lots déjà
fabriqués.
En conclusion, la main-d’œuvre, le milieu et les méthodes ont été identifiés comme étant les
4. Plan d’actions
Suite aux causes détectées par l’investigation, des actions correctives en rapport ont été
Pour les lots stockés sur le site : la libération des lots est stoppée en attente de l’investigation.
Pour les lots stockés dans des centres de distribution : à ce jour, selon les progrès de l’étude,
Une revalidation de la ligne à travers les 3 nouveaux TRA a été effectuée du 03/12/16 au
12/12/16. Après 14 jours d’incubation, aucune seringue trouble n'a été détectée. Les tests
de fertilité sont conformes. Le statut requalifié de la ligne est confirmé. La ligne de remplissage
R1 a pu de nouveau être utilisée pour la production de lots commerciaux et la libération des lots
96
4.2. Actions à long terme
Des actions correctives ont été définies pour corriger les paramètres qui ont défailli (milieu,
participer à l’un des trois TRA de requalification. Délai : fin janvier 2017
Les actions correctives définies pour corriger les paramètres qui ont défailli se sont déroulées
participer à l’un des trois TRA de requalification. Les opérateurs ont bien participé à
l’un des trois TRA de requalification de décembre. Un retour d’expérience sous forme
Depuis cet évènement, aucune autre unité contaminée n’a été lue en TRA.
97
6. Conclusion
l’identification de trois seringues troubles sur plus de 10 000 unités. Le germe Staphylococcus
cohnii a été identifié dans deux seringues tandis que le germe Kocuria palustris a été trouvé
La libération des lots en attente au niveau du site a été stoppée par mesure de précaution. La
À la suite de l'investigation approfondie réalisée, la cause la plus probable pour cet échec de
simulation de processus aseptique est liée à la coïncidence des incidents survenus lors de
Les dossiers de lot fabriqués depuis le dernier TRA conforme ont été examinés. Une telle
intervention et de tels incidents n'ont pas été signalés. Par conséquent, il n'y a pas d'impact sur
les lots déjà fabriqués. En conclusion, la main-d’œuvre, le milieu et les méthodes ont été
La gravité du préjudice est évaluée comme mineure et la probabilité d'occurrence est considérée
Des actions correctives ont été définies pour pallier les paramètres qui ont échoué (méthode,
simulation de processus aseptiques ont été effectués sur la ligne de remplissage R1. Après 14
jours d'incubation pour chaque essai, aucune seringue contaminée n'a été trouvée. Par
d'aseptique et peut être utilisée pour la production de lots destinés au marché. La libération des
lots retenus par mesure de précaution peut être reprise. Sur la base de l'enquête et des
évaluations effectuées, aucune mesure sur le marché n'a été jugée nécessaire.
98
Conclusion générale
La fabrication des médicaments stériles impose des exigences particulières en vue de réduire
sont construites autour du fait que la garantie de la stérilité et des autres aspects de la qualité
des médicaments ne repose pas uniquement sur les tests réalisés sur les produits finis. La qualité
est intégrée au produit et non pas simplement testé dans le produit fini. Par conséquent,
l’assurance de la stérilité signifie non seulement que le produit répond aux spécifications
définitives, mais aussi qu’il a été obtenu par les mêmes méthodes et dans les mêmes conditions
chaque fois qu’il est fabriqué. La fabrication des médicaments stériles requiert une surveillance
nécessite également des locaux adéquats, des équipements de production appropriés, conçus
pour être facilement nettoyés et stérilisés. Enfin, le respect des précautions requises pour réduire
la biocharge avant stérilisation est indispensable et les méthodes doivent être validées à toutes
les étapes de production. Le risque le plus important de contamination lors des procédés
aseptiques étant l’intervention humaine directe, il est nécessaire de limiter la présence humaine
et les interventions humaines directes. Les technologies barrières ont permis par leur
éléments, le système doit être formalisé avec des procédures soigneusement élaborées et
99
ANNEXE 1 - Liste des interventions
100
ANNEXE 2 - Tableaux de criticité (1/2)
101
ANNEXE 2 - Tableaux de criticité (2/2)
Table de la détectabilité
102
Table des figures
103
Table des tableaux
Tableau 1 : Classe requise selon l'opération sur des préparations aseptiques ................................... 17
Tableau 2 : Concentration maximale autorisée de particules en suspension dans l’air 8 .................... 17
Tableau 3 : Limites recommandées de contamination microbiologique 8 ........................................... 17
Tableau 4 : Comportement des particules en fonction de leur taille .................................................. 32
Tableau 5: Nombre de particules par m3 d’air (diamètre ≤ 0,5µm) selon l’environnement 15 ........... 41
Tableau 6 : Norme Federal Standard 209E (Norme américaine) en particules/pied cube .................. 53
Tableau 7: Norme Federal Standard 209E (Norme américaine) en particules/m3 d’air ...................... 54
Tableau 8 : Norme ISO 14644-1............................................................................................................ 54
Tableau 9 : Classes particulaire selon Annexe 1 BPF 8.......................................................................... 55
Tableau 10 : Equivalence de classes 11 .................................................................................................. 55
Tableau 11: Classification des filtres HEPA............................................................................................ 58
Tableau 12 : Nombre de particules de diamètre ≥ 0,3 µm émises / minute par une personne en
fonction de l’habillage .......................................................................................................................... 61
Tableau 13 : Résumé du fonctionnement des ZAC ............................................................................... 64
Tableau 14 : Revue du dossier de lot partie division du TRA ................................................................ 82
Tableau 15 : Déroulement de l’intervention changement de couple pompe / aiguille ........................ 83
Tableau 16 : Répartition des contaminations impliquant Kocuria spp sur R1 ...................................... 85
Tableau 17 : Répartition des contaminations impliquant Staphylococcus cohnii sur R1 ..................... 85
Tableau 18 : Limites des taux de contamination pour le monitoring environnemental ...................... 87
Tableau 19 : Résumé du TRA ................................................................................................................. 94
104
Bibliographie
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VU, LE PRESIDENT DU JURY
CAEN, LE
CAEN, LE
dans les thèses et mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.