Biologie Tout-En-un 2e Année Cours, TP, Exercices
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Biologie Tout-En-un 2e Année Cours, TP, Exercices
BIOLOGIE
TOUT-EN-UN • 2e année BCPST
Sous la direction de
Pierre Peycru
Jean-Claude Baehr
François Cariou
Didier Grandperrin
Christiane Perrier
Jean-François Fogelgesang
Jean-Michel Dupin
2e édition
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REMERCIEMENTS
La parution de ce second volume « Biologie BCPST » est pour nous l’occasion de remercier
tous ceux qui nous ont aidés à mener à bien ce projet par leurs conseils et leurs critiques cons-
tructives.
Merci à nos collègues universitaires qui ont relu les versions initiales de certains chapitres :
Corinne ABBADIE, professeur à l’université de Lille-1,
Valérie FÉNELON, professeur à l’université de Bordeaux-1,
Jean-Louis JULIEN, professeur à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand,
Nathalie LEBLANC, maître de conférence à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand,
Guillaume LECOINTRE, professeur au Museum National d’Histoire Naturelle de Paris,
Christiane LICHTLÉ, maître de conférences à l’université de Paris-6,
Stéphane MAURY, maître de conférences à l’université d’Orléans.
Nous remercions également notre collègue Daniel POISSON, professeur en BCPST au Lycée
Masséna à Nice, pour les nombreux clichés qu’il a bien voulu nous confier pour cette nouvelle
édition.
Si malgré leurs remarques, certaines erreurs se glissaient encore dans ces pages, elles nous
seraient totalement imputables.
Cet ouvrage, fruit de la collaboration d’une équipe de professeurs est aussi celui du travail de
nos étudiants. Leurs questions, leurs difficultés, et leurs idées ont nourri notre réflexion.
Nous souhaitons que cet ouvrage soit pour eux un outil efficace sur la voie de la réussite.
Enfin, nous n’oublions pas nos proches, qui cette fois encore, ont accepté patiemment l’intru-
sion de notre activité professionnelle dans la vie familiale.
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PROGRAMME OFFICIEL
- Absorption racinaire, fonctionnement stomatique, circulation des L'approche qualitative et quantitative des besoins nutritifs n'est pas
sèves (cas des Angiospermes). au programme. Il s'agit d'étudier le flux hydrique, de l'entrée au
niveau des racines jusqu'à la transpiration foliaire. Le contrôle du
fonctionnement stomatique est abordé. C'est l'occasion de
présenter les modalités d'absorption et de circulation des ions. On
ne traite pas des nodosités.
On s'intéresse aux transferts des molécules carbonées et azotées
dans le végétal, en se limitant aux seules mentions des lieux de
synthèse, de transformation et d'accumulation, sans que soient
détaillés les mécanismes à l'échelle cellulaire.
2.3 Adaptation du développement des Angiospermes au rythme
saisonnier
- Exemple du passage de la saison froide, en région tempérée, chez La vernalisation n'est pas au programme.
les Angiospermes. L'étude de la reprise de la vie active est l'occasion d'aborder les
phénomènes physiologiques de la germination.
4. La reproduction des organismes animaux et végétaux
4.1 Reproduction sexuée des végétaux
- Organisation de la fleur, formation des gamétophytes, Ne sont pas au programme : les modalités de la formation
pollinisation, double fécondation et formation de la graine et du de la fleur, la physiologie de la floraison, la physiologie de la
fruit chez les Angiospermes. fructification et celle du fruit, la formation des gamétanges
chez les Filicophytes.
- Formation du gamétophyte, fécondation et formation du jeune Les cycles biologiques des Angiospermes et des Filicophytes sont
sporophyte chez les Filicophytes. construits, sans qu'ils conduisent à une étude comparative
4.2 Multiplication végétative naturelle chez les Angiospermes
4.3 Reproduction sexuée chez les Mammifères : gamètes Les aspects éthologiques de la reproduction sexuée ne sont pas au
et fécondation programme. Les gamétogenèses mâle et femelle, sans leurs
contrôles, sont au programme
4.4 Aspects chromosomiques et génétiques de la reproduction : cas La variabilité engendrée par la mitose et la méiose est discutée à
de la multiplication végétative ; méiose ; mécanismes favorisant cette occasion.
l'hétérozygotie L'étude des conséquences génétiques de la méiose ne donnera pas
lieu à des exercices de génétique formelle.
Les mécanismes favorisant l'hétérozygotie chez les végétaux sont
étudiés chez les Angiospermes. Les phénomènes d'incompatibilité
chez les Champignons ne sont pas au programme
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Types trophiques des micro-organismes : principales modalités. Les grands processus métaboliques participant à la réalisation des
types trophiques sont évoqués (photosynthèses, chimiosynthèses,
fermentations, respirations) sans que le détail de leurs voies
métaboliques soit exigé. Il convient surtout qu'apparaissent
l'origine de l'énergie, la nature des donneurs et des accepteurs
d'électrons et que les processus soient analysés en termes d'oxydo-
réduction.
L'existence d'organismes diazotrophes, symbiotiques ou non, est
mentionnée, mais le fonctionnement des nodosités n'est pas au
programme. Il ne s'agit pas de traiter les relations biotiques qui
peuvent s'établir entre les êtres vivants (parasitisme, symbiose...).
Les organismes étudiés seront cependant replacés dans les cycles
du carbone et de l'azote, faisant ainsi apparaître l'importance
écologique des types trophiques étudiés.
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Table des matières
XI
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Table des matières
XII
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Table des matières
TP2 Étude pratique de deux mollusques, 8.4 Identification de quelques bryophytes 626
la moule et l’escargot 539 8.5 Position phylogénétique
des bryophytes 626
2.1 Étude de la moule Mytilus edulis 539
2.2 Étude de l’escargot de bourgogne TP9 Les filicophytes 627
Helix pomatia 543
9.1 Appareil végétatif 627
2.3 Étude comparative 546
9.2 Structures intervenant dans
TP3 Diversité du monde des insectes 548 la reproduction sexuée 630
9.3 Diversité des filicophytes 633
3.1 Rappels sur le plan d’organisation
des insectes et les types de TP10 Les pinophytes 635
développement 548
10.1 Structure d’une tige feuillée
3.2 Odonates 549
de pinophyte 635
3.3 Coléoptères 553
10.2 Reproduction : étude de rameaux
3.4 Diptères 556 fertiles de pin sylvestre 640
3.5 Hyménoptères 560 10.3 Cycle de reproduction de
3.6 Synthèse sur les types de Pinus sylvestris 644
développement des insectes 564 10.4 Identification de quelques conifères 644
TP4 Annélides polychètes, vers plats, 10.5 Position phylogénétique
vers ronds 566 des pinophytes 645
4.1 Annélides polychètes 566 TP11 Organisation et biologie florale
4.2 Vers plats : étude d’un des angiospermes 646
plathelminthe, Dugesia 571 11.1 Structure et fonction des étamines 646
4.3 Vers ronds : étude d’un 11.2 Structure et fonction de l’ovaire 651
némathelminthe L’ascaris 574
11.3 Position systématique
TP5 Diversité des types cellulaires des angiospermes 653
animaux : histologie des mammifères 577 TP12 Graines, fruits et germinations
5.1 Histologie des organes impliqués chez les angiospermes 655
dans les fonctions de relation 578
12.1 Structure du fruit et de la graine
5.2 Histologie des organes impliqués de haricot (fabacée) 655
dans les fonctions de nutrition 584
12.2 Unité et diversité de la structure
5.3 Histologie des organes impliqués des graines 659
dans les fonctions de reproduction 593
12.3 Unité et diversité des fruits 662
5.4 Bilan : classification fonctionnelle
12.4 Devenir des graines, dissémination
des tissus des mammifères 595
et germination 672
TP6 Les alguespluricellulaires 599
6.1 Une algue verte : l’ulve 599
6.2 Une algue brune : le fucus vésiculeux 601
Fiches méthodes
6.3 Une algue rouge : polysiphonia 605
1 Gérer le passage de 1re en 2e année 676
TP7 Les champignons 607
2 Réaliser un herbier 678
7.1 Étude d’une mucorale : la moisissure 3 Les T.I.P.E. (Travaux d’Initiative Personnelle
du pain 607 Encadrés) 680
7.2 Étude des champignons à basides 4 Comment organiser ses révisions 683
(basidiomycètes) 609
5 Comment gérer l’oral 685
7.3 Étude des champignons à asques
(ascomycètes) 612 6 Réussir l’épreuve B du concours AGRO-VETO 687
7.4 Caractères généraux des champignons 614 7 Les dissections animales 690
7.5 Les champignons dans la phylogénie 617
TP8 Les bryophytes 618 Exercices corrigés
8.1 Appareil végétatif du polytric :
une tige feuillée 618 Corrigés des exercices des chapitres 1 à 19 693
8.2 Reproduction et cycle du polytric 621
Bibliographie 733
8.3 Caractères écologiques
fondamentaux des bryophytes 624 Index 735
XIII
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XIV
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cet ouvrage
Les TP
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Abréviations
XVI
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Partie 2
Biologie
des organismes
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CHAPITRE 1
Règne Animal
Embranchement Vertébrés
Classe Mammifères
Ordre Primates
Famille Hominidés
Depuis la mise au point de la classification phylogénétique (1950), cette hiérarchie est encore
utilisée par tradition mais elle a perdu de son intérêt car elle est trop rigide. C’est la proximité
dans l’arbre phylogénétique, comme on va le voir, qui indique l’apparentement et les nœuds
renseignent sur la hiérarchie.
b) Reconnaître l’appartenance à une espèce
Une espèce regroupe sous le même nom un ensemble monophylétique d’individus qui, dans
leur milieu naturel non perturbé, se reconnaissent comme partenaires sexuels et donnent une
descendance féconde (G. Lecointre).
Pour que deux populations soient de la même espèce, il ne suffit pas qu’elles se ressemblent : les
variations morphologiques peuvent être importantes au sein d’une même espèce (voir l’exemple
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
du chien) et au contraire faible entre deux espèces. Les populations doivent en plus être capables
de se reproduire entre elles pour donner une descendance fertile : c’est le critère d’interfécon-
dité. Mais deux autres critères apparaissent dans la définition ci-dessus :
• d’abord le milieu de vie car toute perturbation peut entraîner des changements d’habitudes, de
comportements qui peuvent être à l’origine de croisements entre espèces ;
• ensuite le temps : les individus de la même espèce ont un ancêtre commun (« ensemble
monophylétique » de la définition) dont elles peuvent déjà légèrement différer.
Si la notion d’espèce paraît intuitivement simple, on voit que dans l’application elle est plus déli-
Voir TP9, « Les cate (encart 1.1), en particulier chez les végétaux. Ainsi, chez les filicophytes, il existe de
filicophytes » nombreux exemples d’hybridations interspécifiques associées éventuellement à des polyploïdisa-
tions ; le blé cultivé est un hexaploïde issu d’hybridation entre des ancêtres diploïdes.
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Les espèces ont d’abord été traditionnellement identifiées par rapport à un type morpho-
logique que l’on pouvait trouver dans les muséums : si l’individu ressemblait suffisam-
ment à ce type, il était de l’espèce. Cette approche de l’espèce est trop imprécise.
Ernst Mayr a précisé le concept d’espèce, au milieu du XXe siècle, de la manière suivante :
« groupes de populations naturelles interfécondes, isolées du point de vue reproductif des
autres groupes équivalents ». Cette définition fait intervenir le critère de la reproduction
et non plus la ressemblance. Deux populations sont de la même espèce si elles peuvent
donner une descendance fertile. Comme la reproduction sexuée entraîne un brassage
Voir « Le brassage
génétique »,
génétique, l’espèce apparaît ainsi comme un pool génétique au sein duquel s’établissent
chapitre 8 des flux géniques. Des mécanismes d’isolement empêchent la procréation entre popula-
tions d’espèces distinctes. Il existe des exceptions comme la mule, issue du croisement
entre un âne et une jument, mais elles sont stériles. Chez les végétaux, les barrières inters-
pécifiques sont parfois plus fragiles et les hybrides ne sont pas rares.
En 1963, Ernst Mayr a rajouté à sa définition « et occupant une même niche écologique ».
La niche écologique correspond à la manière dont les individus occupent leur milieu de
vie. Le critère de séparation par la reproduction ne tient vraiment que si les milieux ne
sont pas perturbés. En effet, dans le cas d’espèces très proches entre elles, séparées depuis
peu, des croisements peuvent encore se produire lorsque le milieu est perturbé. Par
exemple, le rotengle (Scardinius erythrophthalmus), le gardon (Rutilus rutilus), le
chevaine (Leuciscus cephalus) et le toxostome (Chondrostoma toxostoma) sont des cypri-
nidés européens appartenant à des genres différents qui ne se croisent pas en condition
normale. Lorsque le milieu est perturbé, par exemple dans des cas de baisse exception-
nelle du niveau des eaux des rivières, ils sont obligés de frayer aux mêmes endroits et
donnent une descendance hybride fertile. Ainsi, l’intégrité des milieux naturels participe
de fait aux critères de reconnaissance de l’espèce.
Pour englober plusieurs générations et donc passer d’une vision instantanée de l’espèce à
une vision dans le temps, l’espèce peut être reconnue comme l’ensemble des organismes
appartenant à une lignée phylogénétique définie par une combinaison unique d’états de
caractères. Il s’agit donc d’un ensemble monophylétique.
c) Évaluer la biodiversité
Le terme de biodiversité est une contraction de diversité biologique. Il a été créé en 1986 et fait
référence à la variété du monde vivant. Pour les mammifères et les oiseaux, l’inventaire est
précis. Mais pour tous les autres groupes, il ne s’agit que d’évaluation. Les sytématiciens décri-
vent environ 15 000 espèces nouvelles par an (dont 62 % d’Insectes) (figure 1.2) mais dans le
même temps de nombreuses espèces disparaissent.
1.1.2 Organiser la diversité du vivant
La diversité constatée masque les relations de parentés entre les êtres vivants. Pour rechercher
celles-ci, l’étude des êtres vivants de l’échelle anatomique à l’échelle moléculaire est nécessaire.
a) Comparer les plans d’organisation
Chez les Métazoaires, la disposition des principaux organes et appareils les uns par rapport aux
autres constitue le plan d’organisation. L’étude comparative des plans fournit de nombreux
critères pour la systématique. Par exemple, si l’on compare la souris et l’écrevisse, toutes les
deux vues en travaux pratiques, les différences semblent importantes :
• d’abord le squelette est interne (endosquelette) chez la souris alors qu’il est externe (exosque-
lette) chez l’écrevisse ;
• la souris présente quatre membres chiridiens, l’écrevisse une paire d’appendices par méta-
mères ;
• cette métamérie est bien visible au niveau de l’abdomen de l’écrevisse ; chez la souris, la méta-
mérie n’est décelable qu’au niveau de la colonne vertébrale (vertèbres et muscles associés) ;
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CHAPITRE 1
• le système nerveux de cette dernière est dorsal (épineurien), il est ventral chez l’écrevisse
(hyponeurien) (figure 1.3) ;
• par contre, si on compare souris – écrevisse avec une paramécie et un bolet ce sont davantage
les ressemblances entre les deux premiers qui apparaissent. Ces deux organismes présentent
une symétrie bilatérale, une tête antérieure regroupant bouche et organes des sens…
En systématique, le milieu de vie n’est pas un critère à retenir a priori (baleine et hippopotame
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
ont des plans d’organisation proche !) : l’opposition aquatique/aérien n’est pas utilisable (on
connaît des crustacés vivants en milieu terrestre comme les cloportes).
Néanmoins, il faut être prudent dans les comparaisons de plans car il y a des tétrapodes sans
pattes (serpents), des mammifères sans poils (cétacés) et des bilatériens sans tête (moule) : il
s’agit alors d’une évolution secondaire régressive.
b) Comparer les développements embryonnaires
Dès la fin du XIXe siècle, Haeckel énonce que : « l’ontogenèse récapitule la phylogenèse ».
L’ontogenèse est la réalisation d’une structure ou d’un organisme, depuis son origine jusqu’à l’état
fonctionnel, la phylogenèse retrace la filiation, au cours des temps géologiques, d’une structure ou
d’un organisme. Cette affirmation signifie que le développement embryonnaire et même post-
embryonnaire présente un raccourci de l’évolution de la vie sur terre comme le passage de l’état
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Ectoderme
Ectoderme
Vaisseau dorsal
Tube nerveux
Somite
Cavité coelomique
Chorde
Vaisseau dorsal
Tube digestif
Tube digestif
Cordon nerveux Cavité coelomique
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CHAPITRE 1
n’ont aucun rapport. L’homologie est le « discours sur les mêmes » i.e. des structures qui se
correspondent dans le plan d’organisation. On dit que deux structures, organes sont homologues
si elles ou ils ont dans l’organisme la même place, la même organisation globale et les mêmes
connexions (osseuses, musculaires, vasculaires et nerveuses) avec les structures voisines ainsi
qu’une même origine embryologique. Cela ne signifie ni qu’elles sont de physionomie identique
ni qu’elles assurent obligatoirement les mêmes fonctions.
Sur le plan moléculaire, une séquence très proche (en acides aminés ou en nucléotides) est
aussi un critère d’homologie. Les homologies sont considérées comme des innovations évolu-
tives partagées : ce que l’on nomme des synapomorphies. Les ailes d’oiseau et d’insecte ne
sont à l’évidence pas homologues mais elles exercent une fonction analogue. Une ressemblance
qui n’est pas due à un ancêtre commun est qualifiée d’homoplasie. À l’inverse, l’aile d’oiseau
est homologue de notre bras (ce sont deux membres chiridiens antérieurs) mais sa fonction
n’est pas analogue (figure 1.4).
os de la
ceinture pectorale
stylopode
stylopode
zeugopode
basipode
réversion
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
transformation
Une homoplasie peut résulter d’une convergence comme dans le cas des membres antérieurs de la
taupe et de la première paire de pattes de la courtilière. Un autre exemple peut être pris chez les
Ratites, oiseaux aux ailes atrophiées incapables de voler (autruche, émeu, kiwi). Un tel caractère
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semble être homologue mais il a été démontré en Nouvelle-Zélande par l’étude d’une séquence
d’ADN du génome mitochondrial que les kiwis néo-zélandais sont plus proches des ratites
d’Australie que de l’oiseau fossile néo-zélandais nommé moa. Ceci conduit à admettre que la
Nouvelle-Zélande a été colonisée une première fois par l’ancêtre des moas puis ultérieurement
par l’ancêtre des kiwis. Or ces premiers colons étaient forcément ailés. On doit donc admettre
qu'en Nouvelle-Zélande sont intervenus deux processus indépendants de perte des ailes, le
premier dans la lignée de l’ancêtre des moas et le second dans la lignée de l’ancêtre des kiwis.
À côté de la convergence, l’homoplasie peut aussi résulter d’une réversion i.e. d’un retour à l’état
ancestral ; en génétique, ce type d’évènement est qualifié de mutation reverse (figure 1.5).
b) Notion de caractères et polarisation des caractères
Le terme de caractère est appliqué à certains attributs des organismes pour lesquels on pense
qu’il y a homologie. À titre d’exemples, la présence de cuticule, de mâchoires mais aussi
l’homologie de certaines séquences d’ADN ou de protéines sont des caractères utilisés. On peut
envisager plusieurs états d’un caractère : présence/absence, dimensions, positions… Pour établir
la classification phylogénétique du vivant, on procède par étapes et de proche en proche : on
classe toujours des échantillons du vivant et non pas le vivant dans son entier et d’un seul coup.
Ceci détermine le choix des caractères à retenir selon leur pertinence vis-à-vis de la question
posée et de l’échantillon. Par exemple, si on étudie le degré de parenté entre les ordres d’hexa-
podes, le nombre de paires de pattes ne sera pas un caractère intéressant puisque tous en possè-
dent trois paires ; par contre, le caractère « aile » est pertinent puisque selon les cas, les
hexapodes possèdent une paire d’ailes, deux paires d’ailes ou en sont dépourvus (absence).
Polariser un état de caractère consiste à décider quel état du caractère est ancestral (ou primitif)
et lequel (lesquels) des états est (sont) dérivé(s) i.e. dérive de la transformation de l’état ances-
tral. L’état dérivé est donc apparu plus récemment.
Pour polariser l’état d’un caractère, le scientifique s’appuie sur deux données essentielles
(nommées critères de polarisation) que sont le développement embryonnaire et l’extra-groupe.
• Le développement embryonnaire : l’état qui donne naissance à l’autre est nécessairement
primitif ou ancestral. Par exemple, le bourgeon épidermique des oiseaux préfigure l’écaille
puis certains d’entre eux se transforment en plume : la plume semble dériver de l’écaille.
• La comparaison avec un extra-groupe : on choisit une espèce extérieure à l’échantillon à
classer qui va constituer une référence dans la mesure où tous les caractères seront considérés
chez elle comme à l’état primitif. Par exemple, on choisira un actinoptérygien (la truite)
comme extra-groupe d’un échantillon de tétrapodes (vertébrés aériens). L’extra-groupe est un
postulat, comme on en fait dans toutes les sciences. S’il est faux, le résultat sera faux. S’il est
juste, le résultat a des chances d’être fiable. D’autre part, l’extra-groupe rattache l’échantillon
à classer au reste de l’arbre de la vie ; on dit qu’il enracine le groupe étudié.
c) De la matrice de caractères à la construction d’un arbre
Disposant d’un échantillon d’espèces, on choisit un lot de caractères. Par convention, ceux-ci
sont codés : l’état primitif est noté 0, l’état dérivé est noté 1. Ces valeurs sont alors disposées
dans un tableau appelé matrice de caractères (tableau 1.1).
TABLEAU 1.1 UN EXEMPLE DE MATRICE.
Les caractères sont codés comme suit : il y a absence de poumon alvéolé (0) ou présence de poumons
alvéolés fonctionnels (1) ; les appendices pairs sont à insertion multiple aux ceintures (0) ou à insertion
unique aux ceintures, (insertion dite « monobasale ») (1) ; il y a des nageoires impaires dorsales et
caudales (0) ou il n’y a pas de nageoires impaires (1) ; il y a absence (0) ou présence (1) d’os vrai.
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CHAPITRE 1
L’extra-groupe étant mis sur le rameau externe, les autres espèces vont être mises à l’extrémité
chacune d’un rameau. Pour répondre à la question « qui est plus proche de qui ? » avec quatre
espèces (dont l’extra-groupe), il n’y a que trois arbres possibles à examiner. Pour choisir l’un des
trois, on applique le principe de parcimonie : l’arbre doit nécessiter le moins d’hypothèses de
transformation. Les hypothèses sont matérialisées sur les branches (figure 1.6).
Diversité taxonomique
actuel
échelle
temporelle
noeud
caractère
racine
millions d'années
Requin Vache Dipneuste Thon
os vrai
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
poumons
insertion monobasale
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A B C A B C
Y Y
Changement du caractère : 0 1
X X
Figure 1.7 Groupes monophylétiques ou paraphylétiques.
La figure montre comment se positionnent les deux types de groupes sur un arbre.
En bleu l’état dérivé, en noir l’état ancestral.
Les groupes non monophylétiques sont exclus d’une classification phylogénétique. Les groupes
paraphylétiques sont des groupes dont l’ancêtre commun est aussi partagé avec d’autres
groupes. Par exemple, l’ancêtre commun aux thons et aux dipneustes est aussi celui des
mammifères : le groupe « poisson » comprend bien un ancêtre commun mais pas tous les
descendants. Le groupe « poisson » est donc paraphylétique. les reptiles ont un attribut commun
– l’amnios – mais il est partagé avec les mammifères et les oiseaux : le groupe « reptile » n’a
donc pas d’existence phylogénétique. Les termes de poissons et reptiles peuvent être utilisés
dans le langage courant mais pas en systématique. Les groupes polyphylétiques résultent d’une
ressemblance qui n’est pas héritée d’un ancêtre commun. Par exemple, les algues forment un
groupe polyphylétique dont les ressemblances résultent de convergences adaptatives au milieu
aquatique. Les « animaux à sang chaud » forment aussi un groupe polyphylétique car ce carac-
tère est apparu au moins deux fois chez les amniotes, chez les mammifères et chez les oiseaux.
Cladistique et Phénétique
ENCART 1.2
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CHAPITRE 1
A B C D
100
80
74
62
Ces deux méthodes en se complétant, renforcent la validité des arbres obtenus. Par contre
pour les fossiles, seule la méthode cladistique, qualitative, peut être utilisée.
Le terme de Procaryotes, utilisé pour décrire les organismes unicellulaires à ADN circulaire, ribo-
somes 70S, sans cytosquelette ni de flux membranaire, n’est pas utilisable en systématique. Il
regroupe en effet deux domaines très différents du vivant, les Archées et les Eubactéries, comme
l’a montré l’étude des phylogénies moléculaires de l’ARN ribosomique16S.
Les eubactéries présentent une monotonie de formes mais une grande diversité de métabo-
Voir chapitre 9, lismes et des modes de vie (libre, parasite, symbionte comme dans le tube digestif). Leur paroi
« La diversité des contient de l’acide muramique ; la traduction commence par la N-formylméthionine. Les
types trophiques »
cyanobactéries et le colibacille appartiennent aux Eubactéries.
Les archées sont souvent trouvées dans des environnements extrêmes : milieux anaérobies,
hypersalés, hautes températures ou milieux très froids, grandes profondeurs. Les lipides
membranaires ne s’organisent pas forcément en bicouche et c’est une liaison éther qui lie l’acide
gras à l’alcool.
11
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Enfin le troisième domaine du vivant est celui des eucaryotes. Ils sont constitués de cellules à
noyau avec cytosquelette et mitochondries. Ils se divisent par mitose et présentent une sexualité.
La figure 1.8 présente les trois domaines du vivant.
Eubactéries
Archées
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CHAPITRE 1
ulve,
chlorobiontes 9
mbryophytes
lignée verte 8
rhodobiontes 10 polysiphonia
ciliés,
alvéolobiontes 5 plasmodium
bicontes
chromoalvéolés 4
unicellulaires
haptophytes 6
à coccolithes
héterocontes
ou
7 fucus, diatomées
straménopiles
foraminifères,
rhizariens 2
radiolaires
eucaryotes 1
excavobiontes 3 trypanosome
amoebozaires 11 amibes
unicontes
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opisthocontes 12
métazoaires 14 animaux
13
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CHAPITRE 1
Métazoaires
2 Cnidaires
1 Eumétazoaires 8 Nématodes
6 Cuticulates
9 Arachnides
7 Arthropodes
4 Protostomiens
Myriapodes
10 Mandibulates
12 Crustacés
3 Bilatériens
11 Pancrustacés
13 Hexapodes
18 Gastéropodes
16 Mollusques
19 Bivalves
14 Lophotrochozoaires
17 Plathelminthes
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15 Annélides
5 Deutérostomiens
Les nématodes (8) étaient rangés avant dans les pseudocoelomates mais cet état résulte d’une
acquisition secondaire par régression de la cavité cœlomique.
Dans les arthropodes (7), qui se distinguent des autres ecdysozoaires par les appendices arti-
culés, la dichotomie s’opère entre animaux possédant des chélicères (les chélicériformes (9)
15
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comme les mérostomes et arachnides) et ceux possédant des mandibules (10) et antennes
(myriapodes, pancrustacés) : d’où le terme de mandibulates qui leur est attribué (ou équivalent :
antennates).
Les pancrustacés (11) regroupent les organismes passant par une larve nauplius au cours de leur
Voir « L’écrevisse » développement. En laissant de côté quelques petits groupes, on y trouve ce que l’on appelle
Biologie 1re année, couramment crustacés (12) et insectes (13) (TP3). écrevisses (Asellus) et crabe (comme le
TP11
tourteau : Cancer) ainsi que les crustacés communs appartiennent aux malacostracéees.
Les systématiciens emploient le mot hexapodes pour désigner les insectes au sens commun du
terme réservant le mot insecte aux ordres d’hexapodes présentant des ailes.
➤ Les lophotrochozoaires (14)
Ils sont constitués de taxons dans lesquels l’étape du clivage du développement embryonnaire
est de type spiral (pour les taxons les plus importants) et une larve trochophore se forme avant
le passage à la phase adulte (= eutrochozoaires). Les mollusques (comme la moule et
l’escargot) (16) (encart 1.3), les annélides (15) (comme la néréis et l’arénicole) (encart 1.4),
mais aussi les plathelminthes (17) en font partie. Des arguments paléontologiques (en particu-
lier des fossiles de cœlomates datant d’avant l’explosion cambrienne) et moléculaires indi-
quent que l’état acoelomate résulte d’une acquisition secondaire : les plathelminthes sont des
protostomiens. Sur des critères moléculaires (ARN 18S et gènes Hox), les taxons précédents
ont été regroupés avec les lophophoriens (comme les brachiopodes) d’où le nom donné à
l’ensemble du taxon.
Les mollusques
ENCART 1.3
Qu’appelle-t-on vers ?
ENCART 1.4
Le terme de ver n’a aucune valeur systématique, il correspond à une morphologie conver-
gente de taxons divers et éloignés phylogénétiquement que l’on trouve chez les Protosto-
miens.
Les annélides sont segmentés. Le premier segment, le prostomium, porte la bouche et le
dernier segment, le pygidium, porte l’anus. Entre ces deux segments, le corps est formé
de segments correspondants à des unités anatomiques appelées métamères. Le système
circulatoire est clos. On distingue chez les annélides :
– les polychètes qui sont des vers marins dont chaque métamère présente une paire
d’excroissances locomotrices appelées parapodes porteurs de touffes de soies chitineuses.
Par exemple, la néréis (Nereis) et l’arénicole (Arenicola) ;
16
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CHAPITRE 1
– les oligochètes sont dépourvus de parapodes mais sont garnis de soies chitineuses, le
lombric (Lumbricus) en est un exemple terrestre ;
– les achètes possèdent une ventouse ventrale mais ne présentent ni parapodes ni soies.
La sangsue (Hirudo)en est un exemple ;
– les vestimentifères comme Riftia feraient partie des annélides. On les trouve au niveau
des sources hydrothermales de la dorsale océanique.
Les plathelminthes font partie des spiraliens et sont donc proches des mollusques et des
annélides. Ce sont des vers plats dont le tube digestif ne possède qu’une ouverture
servant de bouche et d’anus. Ils sont dépourvus de cœlome. Certains vivent librement en
eau douce comme les planaires, d’autres sont parasites comme le ver solitaire (Taenia-
rhynchus) ou la grande douve du foie (Fasciola).
Les nématodes font partie des ecdysozoaires, proches donc des arthropodes. Ce sont des
vers à section circulaire et aux extrémités fines et pointues, l’ascaris en est un exemple. La
cuticule de la paroi du corps est épaisse et constituée de collagène. Ils sont non
segmentés. La cavité générale est un pseudo-cœlome, résidu du blastocœle.
D’autres organismes peuvent être qualifiés de vers, les larves de nombreux insectes holo-
métaboles sont vermiformes. La sélection de ce type de morphologie dans des taxons très
divers résulte sans doute de l’excellent rapport surface/volume qu’elle offre.
vertèbres cervicales ce qui exclut les mammifères. Le crâne des diapsidés (14) présente une
fenêtre sous-orbitaire et deux fosses temporales en arrière de l’orbite. Enfin les archosauriens
(15) présentent une fenêtre antéorbitaire qui fusionne avec l’orbite chez les oiseaux mais
permet de les rapprocher des crocodiliens.
Ce qui précède permet de montrer le caractère paraphylétique du groupe poisson : les actinopté-
rygiens (poissons à nageoires rayonnantes autrement dit les plus courants) étant plus proches des
sarcoptérygiens (organismes qui ont un membre monobasal comme nous avec notre fémur ou
notre humérus) que des chondrichthyens (poissons cartilagineux comme les requins). De même
pour les reptiles que l’on ne peut isoler sans y mettre les oiseaux actuels qui forment ainsi les
sauropsidés. À ce propos, la systématique a montré que les oiseaux étaient les représentants
actuels des dinosaures disparus à la fin du secondaire.
17
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1 Échinodermes
Deutérostomiens
Céphalochordés
2 Chordés
4 Lamproies
3 Vertébrés
6 Chondrichthyens
5 Gnathostomes
8 Actinoptérygiens
7 Osthéichthyens
Actinistiens
9 Sarcoptérygiens
Dipneustes
10 Rhipidistiens
Lissamphibiens
11 Tétrapodes
Mammifères
12 Amniotes
Chéloniens
13 Sauropsidés
Lépidosauriens
14 Diapsidés
Crocodiles
15 Archosauriens
Oiseaux
18
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CHAPITRE 1
Embryophytes
Bryophytes 2
Hémitra-
1 Lycophytes
chéophytes
Trachéo-
phytes 3 Filicophytes 5
Euphyllo-
phytes 4 Pinophytes 7
Spermato-
phytes 6
Angiospermes 8
Les euphyllophytes présentent des vraies feuilles, issus de ramifications latérales foliarisées (4).
Voir « Les filico- Les trachéides du métaxylème présentent des ponctuations aréolées. On y range les filicophytes
phytes »,
TP9, § 9.2
(5) dont la feuille est qualifiée de fronde ; sur sa face inférieure se trouvent les sporanges. L’autre
clade des euphyllophytes est constitué par les spermatophytes (6). Leur appareil végétatif
présente une croissance secondaire. L’appareil reproducteur est caractérisé par un gamétophyte
mâle, le pollen, très réduit. Les cellules spermatiques sont amenées au contact du gamétophyte
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
femelle par un tube pollinique. Ce gamétophyte femelle est contenu dans l’ovule qui, suite à la
fécondation, donnera la graine.
Il existe deux taxons importants dans les spermatophytes : les pinophytes (7) et les angios-
Voir « Les permes (8). Les pinophytes portent les ovules sur des écailles ligneuses réunies en un cône
pinophytes »,
TP10, § 10.2
femelle (la pomme de pin) ; leur xylème secondaire est homoxylé. Les angiospermes sont les
« plantes à fleurs ». Les pièces stériles du calice et de la corolle encadrent les pièces fertiles de
l’androcée et du gynécée. L’ovule est enfermé dans un carpelle clos qui donnera le fruit suite à
la double fécondation.
Voir chapitre 5, En conclusion, la diversité observée actuellement résulte de la longue histoire du vivant sur le
§ 5.2.2 globe terrestre. On situe les premières cellules eucaryotes vers 1,4 Ga. La première grande faune
fossile, la faune d’Ediacara (à 450 km au nord d’Adélaïde en Australie), comprend 1 400 spéci-
19
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mens répartis en 21 genres et 38 espèces et est datée à 640 Ma. Faune à corps mou, mal identifée
mais première faune connue de métazoaires : des cnidaires, des annélides voire des arthropodes
sans carapace.
À 530 Ma (début du Cambrien), Burgess Pass au Canada livre une faune très abondante où la
carapace et la coquille deviennent omniprésentes. Des plans d’organisation inconnus
aujourd’hui, d’autres à succès (Pikaia est un ancêtre possible des chordés). Dans les mers
cambriennes nagent des agnathes et trilobites. Vers 430 Ma (Silurien inférieur), des
gnathostomes et des crossoptérygiens (sarcoptérygiens) les accompagnent. Les vertébrés tels
que Ichthyostega (un des premiers Tétrapodes connus) effectuent leurs premiers pas sur le
continent vers la fin du Dévonien, précédés par les végétaux. Les dipneustes peuplent les
marais.
Le premier œuf date de 280 Ma (Permien inférieur) ; hormis les angiospermes, tous les groupes
végétaux sont en place à la fin du Primaire. L’apparition des mammifères et des oiseaux date du
Trias ou du Jurassique. La diversification des mammifères, des téléostéens et des angiospermes
se réalise au Cénozoïque. Enfin la lignée humaine marque les derniers millions d’années.
Les fossiles témoignent de cette évolution du vivant sur Terre. Des périodes d’extinction jalon-
nent cette histoire, suivies à chaque fois par la diversification de nouvelles faunes et flores. Il
semble qu’actuellement nous soyons dans une période d’extinction massive où l’Homme aurait
une responsabilité importante.
Végétal : groupe sans valeur systématique mais désignant, au sens large, les organismes
ne se déplaçant pas dont les cellules ont une paroi et une vacuole intracellulaire. Les
champignons, au sens commun, y sont donc inclus. Dans un sens plus restrictif, les végé-
taux sont les organismes réalisant la photosynthèse : on y inclut donc les embryophytes,
les lichens et les algues (voir ci-dessous). Dans ce sens restrictif, le terme végétal est utile
pour le naturaliste.
Algue : là encore, c’est un terme utile pour l’écologiste mais sans valeur systématique. On
y regroupe des individus chlorophylliens vivant essentiellement dans l’eau et qui ne sont
pas des embryophytes. Les contraintes du milieu aquatique ont conduit à des conver-
gences structurales et physiologiques comme la paroi souple. Les organismes ainsi
regroupés sont pourtant bien éloignés phylogénétiquement : comme les rhodobiontes,
chlorobiontes, straménopiles, haptophytes. Algues rouges (rhodobiontes) et algues
brunes (straménopiles) sont des groupes monophylétiques mais les algues vertes sont
paraphylétiques.
Champignons : au sens commun du terme, ce n’est pas un groupe monophylétique. C’est
leur appareil végétatif qui les regroupe (les filaments mycéliens) et leur hétérotrophie.
On sépare en effet les eumycètes (zygomycètes, ascomycètes et basidiomycètes), des
oomycètes (comme le mildiou de la vigne) : ces derniers sont inclus dans le taxon des stra-
ménopiles.
Invertébrés : ce groupe défini par l’absence des vertèbres rassemble des taxons très diffé-
rents et n’a aucune valeur systématique
Poissons : désigne les chordés non tétrapodes au mode de vie aquatique. C’est un terme
du langage courant, utilisé depuis Linné mais ce groupe est paraphylétique.
Reptiles : désigne les amniotes sans poils ni plumes, groupe paraphylétique.
Protistes et protozoaires : regroupent des unicellulaires, groupes polyphylétiques.
Gymnospermes : désigne les pinophytes, cycas et gingko, groupe paraphylétique.
Ptéridophytes : désigne les filicinées, prêles, sélaginelle, groupe paraphylétique.
20
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CHAPITRE 1
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Une espèce regroupe sous le même nom un ensemble monophylétique d’indi- • espèce
vidus qui, dans leur milieu naturel non perturbé, se reconnaissent comme parte- • clade
naires sexuels et donnent une descendance féconde. Une espèce est nommée par • taxon
• homologie
un nom de genre et un nom d’espèce (ex. Homo sapiens) : c’est la nomenclature
• analogie
binominale. La description de la diversité du vivant s’appuie sur cette notion • annélides
d’espèce. S’il y a quelques 1,7 million d’espèces décrites, on estime qu’il y a • arbre phylogénétique
plusieurs millions d’espèces sur la terre. • mollusques
Pour classer ces êtres vivants, la classification phylogénétique va rechercher les • matrice de caractères
parentés entre eux : « qui est plus proche de qui ». La comparaison des plans • groupe monophylétique
d’organisation, du développement embryonnaire et des séquences de molécules • protostomiens
fournit des critères au systématicien. Celui-ci raisonne en recherchant les homo- • deutérostomiens
logies c’est-à-dire des structures qui ont la même organisation, les mêmes rela- • embryophytes
tions avec les structures voisines, la même origine embryologique voire des • chordés
séquences moléculaires identiques. S’il y a homologie alors cela signe un héri- • vertébrés
tage d’un ancêtre commun. Le caractère a pu évoluer entre l’ancêtre et • tétrapodes
l’échantillon : il y a la forme primitive et la forme dérivée. On bâtit ainsi un • sauropsidés
arbre phylogénétique, avec le principe de parcimonie, qui met en évidence la • cuticulates
• lophotrochozoaires
proximité plus ou moins grande des organismes au sein de l’échantillon étudié.
• arthropodes
Le vivant est divisé en trois branches : archées, eubactéries et eucaryotes. • lignées vertes
Chez ces derniers, on retiendra la lignée verte avec les embryophytes et les • spermatophytes
hérérocontes regroupant eumycètes et métazoaires. Ces derniers sont divisés • straménopiles
en deutérostomiens (dont font partie les vertébrés) et en protostomiens divisés • parcimonie.
en cuticulates (avec les arthropodes) et en lophotrochozoaires (mollusques et
annélides).
Attention
• N’employez pas en systématique les mots : acoelomates, invertébrés, pois-
sons, reptiles, algues, gymnospermes, ptéridophytes, protozoaires que l’on
trouve dans de nombreux ouvrages.
• Pensez que certains caractères comme l’homéothermie ou le bec (voir
exercice 1.1) peuvent être apparus plusieurs fois dans l’histoire du vivant et
de manière indépendante : ils n’indiquent pas une parenté.
• Ne dites pas que les fossiles sont des ancêtres, au sens ascendant, mais des
extrémités de rameaux morts sur l’arbre du vivant. La phylogénie a renoncé à
chercher des ancêtres mais par contre on connaît des intermédiaires structu-
raux (actuels ou fossiles) comme l’ornithorynque qui allaite ses petits mais
pond des œufs et possède un bec !
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
S’ENTRAÎNER
Vrai/Faux
Vrai Faux
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Exploitation des Quelles sont les grandes lignées d’eucaryotes et les critères de distinction ?
connaissances Pourquoi les reptiles ne constituent-ils pas un groupe monophylétique ?
Pourquoi les poissons ne constituent-ils pas un groupe monophylétique ?
Pourquoi la cellule eucaryote est-elle une chimère génétique ?
Donner les critères de la classification de la souris, en partant de son appartenance
aux eucaryotes.
EG : grenouille 0 0 0 0
Tortue 0 0 1 1
Crocodile 1 1 0 1
Perroquet 1 1 1 1
Les caractères sont codés comme suit : absence (0) ou présence (1) de gésier ; mandibule non fenes-
trée (0) ou fenestrée (1) ; absence (0) ou présence (1) de bec ; absence (0) ou présence (1) d’écailles.
EG : Méduse 0 0 0 0 0 0
Ver de terre 0 0 1 1 0 1
Criquet 1 1 1 0 1 1
Nématode 1 1 0 1 1 1
Les caractères sont codés comme suit : il y a absence (0) ou présence (1) de cuticule ; il y a absence
(0) ou présence (1) des hormones de la famille de l’ecdysone provoquent des mues ; le corps est (1)
ou non (0) segmenté ; l’animal n’a pas de forme allongée (0) ou l’animal est vermiforme (1) ; la
bouche est ventrale (0) ou terminale (1) ; l’animal possède (1) ou non (0) une symétrie bilatérale.
2. Le regroupement des animaux sur la base du partage de la métamérie a-t-il une signification
phylogénétique ? Même question pour le partage du caractère vermiforme.
3. Quel taxon est mis en évidence par l’arbre obtenu ? Quel est son groupe-frère dans la classi-
fication du vivant ?
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2.1.2 Des EGR réalisés par diffusion et régis par la loi de Fick
Les gaz respiratoires diffusent entre le milieu et l’organisme en traversant une ou des surfaces
d’échange. Il s’agit de transports passifs au cours desquels la substance passe du milieu où elle
est la plus concentrée vers celui où elle est la moins concentrée, ils ne nécessitent aucune
dépense énergétique. Aussi bien en milieu aérien qu’aquatique, cette diffusion dépend d’un
ensemble de paramètres déjà définis au chapitre 3 de l’ouvrage de 1re année :
• plus la surface d’échange S est importante, plus la diffusion est importante ;
• le débit de diffusion d’un gaz entre les deux compartiments est d’autant plus important que
la différence de pression partielle ∆p de ce gaz entre chaque compartiment est élevée;
• en supposant que le gaz soit en contact immédiat avec la surface d’échange, sa diffusion est
inversement proportionnelle à l’épaisseur de cette surface ;
• la diffusion d’un gaz dépend de la nature du milieu et de sa solubilité dans ce milieu. Ce
paramètre est la constante de Krogh, K. K s’exprime en unités de masse de la substance
diffusante par unité de temps, par unité de différence de pression partielle, à travers une
surface de 1 cm2. La constante de Krogh de O2 est de l’ordre de 10 à 20.10–6 pour les tissus
vivants (11 dans l’air, 45.10–6 dans l’eau).
Le débit de diffusion M d’un gaz x à travers une surface d’échange est exprimé par la première
loi de Fick que l’on peut écrire :
Mx = –S.∆p.K/e.
Le signe « – » indique que le flux est dirigé de la région la plus concentrée vers la moins
concentrée. La diffusion fonctionne aussi longtemps qu’un gradient de concentration est main-
tenu. Comme il le sera décrit chez les organismes vivants traités en exemple, des mécanismes
de convection assurent le renouvellement des fluides de part et d’autre de l’échangeur. La
convection est le déplacement en masse d’un fluide.
Remarque : La première loi de Fick s’applique aux débits de diffusion, elle est déclinée
ici à propos des échanges gazeux respiratoires, mais elle s’applique également à de
nombreux autres flux : ions, électrolytes, chaleur etc. et il n’est pas surprenant que les
mêmes dispositifs anatomiques soient utilisés dans différentes fonctions. Par exemple
l’augmentation de surface qui sera décrite au niveau des branchies des poissons est
également mise à profit pour les échanges ioniques permettant l’osmorégulation, et
l’excrétion.
CHAPITRE 2
variable. La pression de vapeur d’eau sur une surface libre augmente avec la température
(tableau 2.1) :
• à 0 ˚C (point de congélation) la pH2O est de 4,6 mm Hg ;
• à 100 ˚C (point d’ébullition) la pH2O est de 760 mm Hg ;
• à 37 ˚C (température moyenne des endothermes) la pH2O est de 47 mmHg et la vapeur d’eau
représente 6,2 % du volume d’air.
Si, à une température donnée, l’air est saturé en vapeur d’eau, l’humidité relative est de 100 %.
TABLEAU 2.1 PRESSION DE LA VAPEUR D’EAU ET TENEUR DE L’AIR EN EAU EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE.
0 4,6 4,8
10 9,2 9,4
20 17,5 17,3
37 46,9 49,3
50 92,3 83,2
100 760 598,0
La pression atmosphérique diminue avec l’altitude, mais la composition de l’air ne change pas.
Au niveau de la mer, la pression atmosphérique est de 760 mm Hg, la pression partielle de l’O2
dans l’air sec est donc : 760 (20,95/100) = 159 mm Hg.
En phase gazeuse, la pression partielle d’un gaz est la fraction de la pression totale exercée par
ce gaz : par exemple 20,95 % pour le dioxygène dans l’air.
b) Solubilité des gaz dans l’eau
Si un gaz et de l’eau sont mis en contact, des molécules de gaz entrent dans l’eau et se retrou-
vent en solution, ce processus se poursuit jusqu’à un état d’équilibre où il sort autant de molé-
cules de gaz qu’il en entre. Cet équilibre dépend de la solubilité du gaz, de sa pression dans la
phase gazeuse, de la tempérarure et de la présence d’autres solutés. En phase liquide, la pres-
sion partielle d’un gaz dissous ou tension, est égale à celle de la phase gazeuse avec laquelle
elle est en équilibre. La concentration d’un gaz dissous est proportionnelle à sa pression
partielle et à sa solubilité (loi de Henry).
La solubilité dans l’eau, à 15 ˚C et sous une pression des 760 mm Hg de ce gaz est :
• O2 : 31,4 mL/L ;
• CO2 : 1 019,0 mL/L ;
• N2 : 16,9 mL/L.
Chaque gaz sera dissous en fonction de sa propre pression dans la phase gazeuse, indépendam-
ment de la pression d’autres gaz. La solubilité diminue lorsque la température augmente.
Pour l’O2 dissous dans l’eau, à l’équilibre avec l’air, à 760 mm de Hg, exprimé en mL/L d’eau
(arrondi à la décimale la plus proche), on mesure les valeurs du tableau 2.2.
TABLEAU 2.2 VOLUME D’O2 DISSOUS DANS L’EAU DOUCE ET L’EAU DE MER EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE.
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0 10,3 8
15 7,2 5,8
30 5,6 4,5
Ces valeurs représentent quelques mg/L soit quelques parties par million (PPM).
Pour le CO2 la solubilité est très forte mais sa pression partielle dans l’air est très faible. La
quantité de CO2 dissoute dans l’eau à l’équilibre avec l’air à 760 mm Hg est :
1 019 (0,03/100) = 0,3 mL/L d’eau
En fait, la quantité de CO2 dissoute est plus élevée car une partie se combine avec l’eau pour
former des ions bicarbonate.
25
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Au niveau des organes respiratoires, les gaz diffusent entre l’environnement et l’organisme. Le
taux de diffusion d’un gaz est proportionnel à l’inverse de la racine carrée de sa masse molécu-
laire (tableau 2.3) :
TABLEAU 2.3 VITESSE DE DIFFUSION DE CO2 ET O2.
MM MM Vitesse de diffusion
À pression égale, le CO2 diffuse donc plus lentement que l’O2, mais comme la solubilité du CO2
est supérieure à celle de l’O2 la diffusion totale de CO2 sera plus élevée.
Le tableau 2.4 résume quelques propriétés comparées de l’air et de l’eau :
TABLEAU 2.4 PROPRIÉTÉS COMPARÉES AIR/EAU.
CHAPITRE 2
couches les plus humides du sol. Sa respiration est exclusivement tégumentaire, son tégument
sécrète une couche de mucus hydrophile qui retient l’eau à son contact. La dépendance du
lombric vis-à-vis de l’eau s’explique car si son tégument se dessèche, il perd sa perméabilité
aux gaz respiratoires.
b) Le tégument, surface respiratoire d’appoint
Chez les amphibiens, la peau est richement vascularisée ; pour peu qu’elle reste humide elle
joue un rôle d’appoint dans les EGR. Ces animaux sont des ectothermes dont l’activité est
faible lorsque la température s’abaisse, en hiver la respiration tégumentaire peut suffire à
assurer la totalité des EGR. En été, les poumons sont indispensables à l’apport de O2 mais en
toutes saisons le CO2 est rejeté au niveau de la peau. À l’extrême, certaines salamandres terres-
tres sont dépourvues de poumons et l’on connaît une espèce de grenouille vivant dans le lac
Titicaca exclusivement aquatique qui ne remonte pas à la surface pour respirer ; sa peau qui
développe de grands replis assure exclusivement les EGR. La peau est également une surface
d’échanges respiratoires d’appoint chez des serpents marins (33 % de l’apport en O2 et 94 % du
rejet de CO2). Chez les mammifères, les EGR cutanés sont nuls pour l’O2 et insignifiants pour
le CO2 (moins de 1 %).
c) Les limites de l’échangeur tégumentaire
Comme expliqué plus haut, et à part quelques exceptions, les EGR tégumentaires ne sont
compatibles qu’avec une taille et une activité réduites. Le rapport volume/surface augmente
fortement lorsque la taille augmente et l’approvisionnement en gaz respiratoires ne devient
possible que s’il existe des surfaces d’échange autres que le tégument. C’est ce qui est réalisé
au niveau des branchies qui sont des surfaces développées vers l’extérieur de l’organisme ou
des poumons qui sont des surfaces développées vers l’intérieur de l’organisme (figure 2.1).
Les branchies doivent être fines, elles sont donc fragiles et exposées au dessèchement. Se pose
également le problème de leur sustentation. Pour cet ensemble de raisons, les branchies sont
bien adaptées au milieu aquatique où elles sont soutenues par la poussée d’Archimède. Elles
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
sont souvent protégées par des dispositions anatomiques que nous décrirons. Cependant, la
faible solubilité de l’O2 dans l’eau demande un apport important au contact de la surface
d’échange et, compte tenu de la viscosité de l’eau, cela entraîne un travail coûteux en énergie.
Les poumons sont développés à l’intérieur de l’organisme. Les protections contre les agres-
sions et le desséchement sont assurées ainsi que la sustentation mais il faut faire entrer et sortir
les gaz respiratoires de l’organisme. La forte viscosité de l’eau comparée à celle de l’air fait
que les poumons sont mieux adaptés à la respiration aérienne qu’aquatique. La richesse de l’air
en O2 nécessite, à besoin égal, le brassage d’un volume ventilatoire plus faible qu’en milieu
aquatique.
Des exceptions peuvent être énumérées : plusieurs crustacés ont une respiration branchiale
aérienne comme les cloportes ou les crabes des cocotiers, les holothuries (échinodermes, donc
animaux strictement marins), ont un poumon rempli d’eau localisé au niveau rectal.
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Un autre dispositif respiratoire est celui des trachées, qui se rencontre chez les myriapodes
trachéates et chez les insectes. Il s’agit de conduits tubulaires, ouverts à l’extérieur au niveau
des stigmates, qui se ramifient dans toutes les parties du corps et conduisent directement l’ O2
au niveau cellulaire. La respiration trachéenne est strictement aérienne.
2.2.2 Réalisation d’EGR au niveau de branchies, surfaces respiratoires évaginées
a) Branchies filamenteuses
➤ Branchies externes pennées d’un annélide : l’arénicole
Chez les annélides, la respiration est essentiellement assurée par le tégument. Certains annélides
Voir TP4, ont des besoins accrus en O2 parce qu’ils ont une activité intense ou qu’ils vivent dans des
§ 4.1.2 milieux confinés ; ils développent des expansions tégumentaires à fonction respiratoire, de
formes diverses : foliacées ou filamenteuses.
L’arénicole est un annélide polychète tubicole marin qui vit dans un terrier en forme de U creusé
dans la vase (figure 2.2a). l’animal est animé de contractions péristaltiques qui assurent une
circulation d’eau dans le tube. Le corps de l’arénicole peut être divisé en 3 parties : les parties
antérieures et moyennes qui sont de fort diamètre et la postérieure qui est plus grêle. La partie
moyenne porte 13 paires de branchies filamenteuses. Chaque branchie est formée d’un tronc
basilaire qui se ramifie en 8 à 12 troncs secondaires se subdivisant à leur tour en de nombreux
filaments disposés dans des plans différents. Ces filaments forment des houppes (figure 2.2b et
photo 4, cahier couleur p. 5), chacun est irrigué par une veine afférente et drainé par une veine
efférente. Les vaisseaux afférent et efférent sont reliés par des vaisseaux transversaux
(figure 2.2c et d). La surface d’échange est très importante : nombre de paires de branchies
multiplié par le nombre de troncs multiplié par le nombre de filaments. Elle correspond à la fois
aux besoins élevés de l’animal à marée haute et à la faible capacitance de O2 dans l’eau.
Courant d’eau
(a) (b)
vaisseaux
transversaux
vaisseau
vaisseau
efférent
afférent
(c) (d)
Figure 2.2 La respiration branchiale de l’arénicole.
(a) l’animal dans son terrier ; (b) houppe branchiale ; (c) coupe transversale d’un
filament ; (d) coupe longitudinale d’un filament.
28
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CHAPITRE 2
(a)
branchiostégite
(c)
lame
vaisseau afférent
branchies
(d)
lacune
vaisseau efférent
Figure 2.3 Branchies des écrevisses.
(a) position des branchies après dégagement du branchiostégite gauche ; (b) implan-
tation des branchies ; (c) détail d’une podobranchie ; (d) coupe transversale d’un
filament respiratoire.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
b) Branchies lamelleuses
➤ Branchies d’un mollusque lamellibranche : la moule
Chez la moule, les feuillets branchiaux baignent dans la cavité palléale limitée par le manteau.
Voir TP2
Elles sont constituées par l’accolement de longs filaments maintenus les uns contre les autres
par des brosses ciliaires ; ces feuillets, 2 de chaque côté, se replient en un feuillet direct et un
feuillet réfléchi. Le feuillet direct et le feuillet réfléchi sont reliés l’un à l’autre par des septums
transverses (figure 2.4).
Le développement important de la surface branchiale garnie de cils (2 branchies, formées
chacune de deux lames constituées par l’accolement de nombreux filaments) permet la filtra-
tion d’un volume d’eau de l’ordre de plusieurs litres par heure.
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vaisseau
efférent
vaisseau
feuillet afférent
direct
feuillet manteau
réfléchi
disque lames
ciliaire branchiales
(a) (b)
Figure 2.4 Les branchies lamelleuses de la moule.
(a) coupe transversale de l’animal ; (b) détail des lamelles branchiales.
CHAPITRE 2
arc branchial
eau
(a) (b)
opercule
lames
et lamelles
branchiales
(c)
sang
lamelle branchiale
artériole afférente
lame branchiale
niveau de la glotte, il ne possède pas de voies aériennes ; il est de type sacculaire, c’est-à-dire
qu’il se présente comme un sac. La paroi de l’épithélium interne est augmentée par des replis
simples qui délimitent des chambres appelées des favéoles. Les favéoles sont partagées par des
septums secondaires et tertiaires limités par des cellules épithéliales plates à membrane mince.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
L’hématose se fait au niveau des septums, dans lesquels se trouvent des fibres musculaires lisses,
des fibres de collagène et des capillaires sanguins (figure 2.6a et b et photo 3, cahier couleur
p. 3). Un cm3 de poumon de grenouille offre une surface d’échange de 10 à 20 cm2.
b) Poumon parenchymateux des mammifères
Voir anatomie de
Les mammifères ont tous une respiration pulmonaire (y compris ceux qui sont aquatiques !).
la région thora- La vie le plus souvent terrestre et surtout l’endothermie font que les besoins des mammifères
cique de la souris, en O2 sont élevés. Les poumons sont localisés dans la cage thoracique, l’air leur est conduit par
Biologie 1re année, des troncs aériens issus de la trachée-artère. Les voies aériennes se divisent par dichotomie en
TP8 et TP5 nombreux tubes, ou bronches, de diamètre de plus en plus faible (figure 2.7). Les fonctions de
ces voies sont de réchauffer, d’humidifier et de filtrer l’air afin d’en éliminer les particules
solides par un système de poils et de mucus.
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favéole
glotte
(a) cloisonnement
primaire
cloisonnement (b)
de 2e ordre
cloisonnement
de 3e ordre
Figure 2.6 Le poumon des amphibiens.
(a) schéma d’ensemble du poumon de la grenouille ; (b) détail du cloisonnement.
1 trachée 18 mm
2 grosses bronches 12 mm
bronches lobulaires ou moyennes
La surface d’échange est importante et subdivisée en nombreux petits sacs appelés des
alvéoles. Ces alvéoles de 0,2 mm sont regroupées en sacs alvéolaires de 0,4 mm où l’air arrive
par les bronchioles terminales, situées à l’extrémité de l’arbre respiratoire. Les alvéoles sont
emballées dans un tissu parenchymateux richement vascularisé. Le poumon parenchymateux
des mammifères n’excède pas 6 % du volume corporel, il offre une surface de contact de
l’ordre de 800 cm2 par cm3 ; chez l’humain, les 2 poumons contiennent 700 à 800 millions
d’alvéoles, pour une surface totale d’environ 90 m2.
32
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CHAPITRE 2
La paroi alvéolaire est constituée de cellules épithéliales d’origine endodermique qui forment
un épithélium cubique chez le fœtus. Peu avant la naissance, elles s’aplatissent et évoluent en
pneumocytes de deux catégories : les pneumocytes I, très amincis, de 0,1 à 0,2 µm et les
pneumocytes II, plus épais qui sécrètent un précurseur du surfactant. Entre les alvéoles, un
conjonctif emballe les capillaires sanguins limités par un endothélium, il contient des fibro-
Voir TP5 § 5.2.4
blastes, des fibres de collagène d’élastine et de réticuline, ainsi que des macrophages et des
mastocytes (figure 2.8). L’air alvéolaire et le sang sont séparés par une épaisseur de l’ordre de
0,5 µm formée par le surfactant, les pneumocytes I, une basale et l’endothélium vasculaire
(figures TP5.30 et TP5.31, cahier couleur, p. 14).
membrane basale
alvéole
pneumocyte 2
endothélium
fibroblaste
capillaire
alvéole
surfactant
pneumocyte 1
Le surfactant est une substance tensio-active qui tapisse les poumons de tous les vertébrés, sur
une épaisseur de 50 à 100 nm. Au niveau d’une surface de contact entre l’eau et un gaz, les
molécules d’eau ont plus d’affinité entre elles que pour le gaz, elles créent une tension superfi-
cielle. Dans les poumons, l’air est saturé de vapeur d’eau qui condense au niveau des parois
alvéolaires. La tension superficielle ainsi créée provoque le rapprochement et l’accolement des
parois des alvéoles et empêche l’accès des gaz respiratoires. On a une image de ce phénomène
lorsque l’on humidifie l’intérieur d’un sac en matière plastique, on constate que les parois du
sac se collent intimement. Le surfactant s’oppose à la tension superficielle et évite le collapsus
pulmonaire en réduisant la cohésion des molécules d’eau. Le surfactant est sécrété par les
pneumocytes II, il contient 90 % de lipides et 10 % de protéines. Les lipides sont essentielle-
ment des phospholipides (phosphatidyl-choline) et des lipides neutres comme le cholestérol.
Le surfactant est amphiphile, il s’oriente spontanément : la partie hydrophile vers la membrane
des pneumocytes et la partie hydrophobe vers l’espace aérien. En plus de ses propriétés méca-
niques, le surfactant régule la perméabilité alvéolaire aux protéines, il facilite l’écoulement
muqueux sous l’effet des battements ciliaires, il a des effets antioxydants qui s’opposent à la
formation de radicaux libres et il a une activité antibactérienne. Chez les mammifères, le
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
surfactant est produit au cours du développement fœtal (après la 28e semaine chez l’homme). À
la naissance, le gonflement des poumons permet le déploiement alvéolaire et l’établissement de
la respiration. Le défaut de surfactant que l’on constate chez les nourrissons prématurés de
moins de 28 semaines, entraîne une détresse respiratoire : la maladie des membranes hyalines.
c) Poumon tubulaire des oiseaux
Les oiseaux ont tous une respiration pulmonaire. Dans le règne animal, ces organes respira-
toires sont originaux par leur structure et leur fonctionnement qui dissocie la ventilation et
l’échangeur, mais ils se caractérisent surtout par leur efficacité ce qui peut être mis en corréla-
tion avec les besoins élevés en O2 requis par le vol. Soulignons cependant que le vol est assumé
chez des mammifères comme les chiroptères (les chauves-souris), avec des poumons peu
performants.
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cycle
expiration sac cervical
1
sac interclaviculaire
poumon
sac abdominal
inspiration
sacs
cycle thoraciques
2 expiration
À masse égale du corps, le volume pulmonaire des oiseaux est moitié de celui des mammifères
mais, si l’on tient compte des voies respiratoires, le volume de l’appareil respiratoire des oiseaux
est 3 fois plus élevé que celui des mammifères. Cela s’explique par la présence de volumineux
sacs aériens qui communiquent avec les poumons. Les sacs peuvent être regroupés en
2 ensembles, l’un antérieur et l’autre postérieur. Il n’y a pas d’échange respiratoire à leur niveau,
ils se répartissent entre tous les organes, y compris dans les os ; ils servent de ballast pour le
déplacement de l’air à travers les poumons, (figure 2.9). Ainsi, l’air perfuse les poumons dans un
seul sens au niveau de tubes de 0,5 mm de diamètre appelés des parabronches. Pendant l’inspi-
ration, la pression baisse dans les sacs aériens qui se remplissent d’air, ils se vident à l’expira-
tion. Pendant le premier cycle respiratoire, l’air riche en O2 entre par la trachée, passe dans les
bronches primaires puis est dirigé en partie vers les poumons et en partie vers les sacs posté-
rieurs. À la première expiration, cet air est chassé vers les poumons et perfuse en partie les para-
bronches. Au second cycle respiratoire, l’inspiration crée une dépression dans les sacs antérieurs
qui favorise la poursuite de la perfusion des parabronches et remplit les sacs antérieurs d’air
enrichi en CO2. À la seconde expiration, les sacs antérieurs se vident à l’extérieur. Le transit
gazeux se fait donc au plus vite sur deux cycles respiratoires mais les cycles sont emboîtés et en
réalité les gaz de divers cycles se mélangent dans les sacs aériens. Les parabronches sont perfu-
sées à l’inspiration comme à l’expiration.
De fins capillaires aériens de 5 à 15 µm de diamètre s’ouvrent dans les parois des parabronches,
c’est à ce niveau que se font les échanges gazeux. Chez le pigeon, la surface respiratoire est de
1 490 cm2/cm3, un réseau dense de capillaires sanguins borde ces structures (figure 2.10a et b).
CHAPITRE 2
(a) (b)
air
capillaires parabronche
aériens
air
sang
capillaires sanguins
parabronche
tégument, à condition que ce dernier demeure assez fin pour y être perméable. Les trachées
sont réparties dans tout l’animal, elles communiquent avec l’extérieur au niveau d’ouvertures
que l’on appelle des stigmates. Les stigmates ont à l’origine une disposition métamérique et
sont au nombre maximum de 10 paires. Le plus souvent, cette répartition est modifiée et les
trachées issues de stigmates différents s’anastomosent. Les trachées ont une origine ectoder-
mique, elles ont une structure comparable à celle du tégument c’est-à-dire qu’elles compren-
nent des cellules épidermiques qui sécrètent une cuticule formée de l’intérieur vers l’extérieur
de l’endocuticule, de l’exocuticule et de l’épicuticule. Les trachées de gros diamètre (0,5 mm)
sont munies des trois couches cuticulaires ; l’épicuticule est renforcée par une ornementation
spiralée, appelée ténidie, qui maintient la trachée béante tout en laissant possibles des modifi-
cations de longueur (figure 2.11) ; elles sont imperméables à l’air et à l’eau. Les grosses
trachées se ramifient en trachées de plus faible diamètre, dépourvues d’exocuticule, elles sont
perméables à l’air et imperméables à l’eau. Les trachées se ramifient à leur tour en fines
trachéoles d’un diamètre de l’ordre du µm et d’une épaisseur de 40 à 70 nm, elles sont limitées
uniquement par l’épicuticule avec ou sans ténidies, elles sont perméables à l’air et à l’eau.
Au contact étroit des tissus ou des cellules, chaque trachéole se ramifie dans une cellule
trachéolaire en fins canaux qui se poursuivent dans les tissus. Les cellules trachéolaires,
d’origine ectodermique, donnent naissance aux trachées qui, comme d’autres productions
tégumentaires, sont renouvelées lors de la mue. Les terminaisons trachéolaires pénètrent les
cellules en repoussant leur membrane plasmique. La partie terminale des trachéoles est remplie
de liquide, dans lequel l’O2 doit diffuser pour parvenir aux cellules (figure 2.12).
Au fur et à mesure de leurs digitations, les trachées diminuent de diamètre, leur nombre
augmente mais la section totale demeure à peu près constante. En revanche, la surface des
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
parois augmente. La surface des trachées de petit diamètre et des trachéoles, perméables à l’air,
est 600 fois plus élevée que celle des gros troncs. Le système trachéen est efficace parce qu’il
offre une surface d’échange importante constituée par la somme des terminaisons trachéolaires
et que l’O2 fortement concentré dans l’air (20 %) parvient très près des cellules. Cet appareil
respiratoire répond bien aux gros besoins en O2 des insectes, en particulier lors du vol : ainsi
les criquets consomment jusqu’à 400 L d’air par kg et par heure au cours de leurs migrations.
Les insectes aquatiques ont colonisé tous les milieux d’eau douce. Ils ont une respiration
trachéenne, à l’exception de quelques formes de petit volume où les trachées ont régressé.
Comment des animaux aquatiques respirent-ils de l’O2 sous forme gazeuse ?
Plusieurs solutions sont apportées, la plus simple consiste à prélever l’air atmosphérique par un
siphon qui maintient des stigmates en surface. Cet exemple se rencontre chez les larves et les
35
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(b)
atrium ouvert muscle
(a) d’occlusion
chambre
épicuticule antérieure
atrium
ténidie
chambre
postérieure
exocuticule
atrium fermé
endocuticule
cellules
épidermiques ouverture
du stigmate trachée
trachéole
trachéole
liquide liquide
trachéolaire trachéolaire
cellule
trachéolaire
cellule
tissu
Figure 2.12 Approvisionnement des cellules au niveau trachéolaire.
(a) tissu au repos ; (b) tissu actif ; (c) cellule trachéolaire.
nymphes de moustiques ou les larves d’éristale. Dans d’autres cas, l’insecte capture l’air en
surface et l’emporte en plongée en le maintenant au niveau des stigmates sous forme d’une
bulle emprisonnée à l’extrémité de l’abdomen (larve de dytique) ou sous les élytres (dytique)
ou encore, cet air est maintenu par des soies non mouillables et il forme un plastron (hydro-
phile, notonecte). Ce dispositif apporte à l’insecte beaucoup plus d’O2 que n’en contient la
bulle à l’origine car lorsqu’il est en partie consommé, l’O2 dissous dans l’eau passe dans la
bulle. Ce mécanisme constitue ce que l’on appelle une branchie physique.
36
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CHAPITRE 2
Chez les larves de plécoptères, de trichoptères et quelques diptères, les stigmates ne sont pas
ouverts elles utilisent donc l’O2 dissous dans l’eau. L’O2 passe de l’eau aux trachées en
traversant le tégument puis l’hémolymphe. Généralement, les trachées bordent intérieure-
ment le tégument (figure 2.13a). Ce dispositif est optimisé chez les larves d’éphémères,
d’odonates, de plécoptères… où s’individualisent de véritables surfaces d’échange dont le
tégument est mince et le réseau trachéen est dense (figure 2.13b), ce sont des trachéobran-
chies. Compte tenu de la faible perméabilité du tégument, l’utilisation de l’O2 dissous exige
que sa concentration dans l’eau soit élevée, c’est pourquoi ces insectes sont de bons indica-
teurs de la qualité de l’eau.
(a) (b)
trachéobranchies
hémolymphe
Un dernier dispositif respiratoire se rencontre chez les larves de Donacia (coléoptère) : les stig-
mates, situés à l’extrémité de l’abdomen, sont munis d’un dispositif perforant que l’insecte
enfonce dans les lacunes aérifères de plantes aquatiques ; il s’approprie ainsi l’O2 qui lui est
nécessaire.
Dans ce paragraphe, les surfaces d’échange respiratoire qui ont été décrites ont montré, aussi
bien au niveau des branchies, des poumons ou des trachées que l’optimisation des flux est
réalisée en augmentant cette surface dans un volume minimum. Dans le paragraphe suivant, en
reprenant les mêmes exemples, les aménagements permettant d’augmenter l’efficacité des
échanges au niveau d’une surface donnée, seront décrits.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
ches facilite chez les mammifères et les oiseaux l’accès de l’air extérieur au niveau des alvéoles
ou des capillaires aériens. L’échangeur est toujours très mince, comme nous l’avons vu. Dans le
poumon des amphibiens, la distance qui sépare l’air du sang est de l’ordre de 2 µm. Chez les
mammifères, l’air alvéolaire et le sang sont séparés par une épaisseur d’environ 0,5 µm formée
par le surfactant, les pneumocytes I, une basale et l’endothélium vasculaire. Chez les oiseaux
l’épithélium pavimenteux qui entoure les capillaires aériens est au contact de l’endothélium des
capillaires sanguins, l’air n’est séparé du sang que par 0,4 à 0,6 µm.
Chez les vertébrés, le sang est véhiculé dans des vaisseaux qui forment un système clos, les
contractions cardiaques mettent le sang en mouvement et la liaison entre les poumons et les
cellules est rapide. Par exemple, le débit sanguin dans les poumons chez l’homme est environ de
5,5 L/min et peut atteindre 30 à 40 L/min au cours de l’exercice ; à chaque instant, les poumons
contiennent environ 1 L de sang, dont 75 à 100 mL dans les capillaires (le volume sanguin de
l’homme est d’environ 1/12e de sa masse corporelle). Chez les téléostéens, la distance qui sépare
l’eau du sang, en d’autres termes l’épaisseur de l’épithélium lamellaire est variable : elle est le
plus faible, de l’ordre du micron, chez les poissons actifs à grande surface d’échange. Dans les
branchies des poissons, l’hématose se fait au niveau de lacunes sanguines dans les lamelles
branchiales et non au niveau de vaisseaux (photo 2, cahier couleur p. 3).
Chez la moule ou l’écrevisse, l’hématose se fait également au niveau de lacunes sanguines.
Chez l’arénicole, les filaments branchiaux sont limités, de l’extérieur vers l’intérieur, par une
couche cuticulaire, un hypoderme unistratifié, une couche de tissu conjonctivo-musculaire qui
entoure les vaisseaux, eux-mêmes limités par un endothélium. La surface de l’échangeur est
donc assez épaisse, de l’ordre de 10 µm.
La respiration trachéenne apporte l’O2 au niveau cellulaire. Selon l’activité du tissu, l’extension
du liquide dans les trachéoles est variable : lorsque les besoins en O2 sont élevés, le volume est
réduit (figure 2.12) ; à ce niveau, la surface d’échange est réduite à l’épicuticule et à la membrane
plasmique mais les gaz respiratoires transitent obligatoirement par un liquide trachéolaire.
2.3.2 Protections mécaniques des surfaces fragiles
Les surfaces d’échanges respiratoires, minces et fragiles, sont souvent protégées de l’extérieur
par des structures qui peuvent modifier le flux d’O2 et de CO2. Cela concerne les branchies car
les poumons et les trachées sont protégés par leur internalisation.
L’arénicole montre le dispositif le plus simple, puisque les branchies sont directement exposées
à l’extérieur. Le mode de vie tubicole de l’animal apporte cependant une protection mais limite
le flux d’eau au contact.
La moule et l’écrevisse ont des cavités branchiales protégées respectivement par le manteau ou
les branchiostégites. Le flux d’eau serait limité si, comme nous le verrons plus bas, des dispo-
sitifs anatomiques appropriés ne permettaient d’y remédier.
La cavité branchiale des poissons téléostéens est protégée par un opercule. Ici, les mouvements
operculaires facilitent le flux de liquide au niveau des branchies (§ 2.4.1).
2.3.3 Protections contre la dessiccation
Sont concernées les surfaces d’échanges au contact de l’air, donc les poumons et les trachées ;
le cas des branchies permettant une respiration aérienne rencontrée chez quelques crustacés
terrestres ne sera pas abordé.
La limitation du nombre d’ouvertures sur l’extérieur ou le regroupement de ces ouvertures, tel
qu’il s’observe au niveau des stigmates des insectes, est un moyen de limiter la dessiccation de
la surface d’échange. Chez les vertébrés étudiés plus haut, les voies aériennes ne sont ouvertes
qu’au niveau de la glotte et des narines externes.
Au niveau de ces ouvertures, des dispositifs contrôlent la fuite de vapeur d’eau. Le plus simple
est d’ouvrir plus ou moins l’accès sur l’extérieur. Chez les trachéates les plus primitifs, les stig-
mates sont de simples ouvertures qui peuvent laisser échapper la vapeur d’eau ou entrer de
l’eau des parasites ou des impuretés. Chez les plus évolués, on rencontre des dispositifs de
fermeture sous forme de valves commandées par des muscles. Le plus souvent, un atrium
38
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CHAPITRE 2
sépare le stigmate de la trachée. L’atrium peut être également pourvu d’un système de ferme-
ture et d’un filtre sous forme de soies enduites d’une substance qui les rend non mouillables.
Chez les vertébrés supérieurs, comme les mammifères, les voies aériennes hautes, au niveau
des naseaux, permettent de condenser la vapeur d’eau expirée et de la réutiliser pour humidifier
l’air entrant. Chez des animaux vivant en milieu sec, la quantité d’eau ainsi économisée est non
négligeable. Les naseaux sont non seulement des échangeurs hydriques mais également des
échangeurs thermiques : le réchauffement de l’air entrant par récupération de la chaleur de l’air
sortant constitue une importante économie énergétique.
Les voies aériennes sont elles-mêmes protégées de la dessiccation par la sécrétion de mucus.
Ces sécrétions sont drainées vers l’extérieur par les mouvements de cils disposés sur les parois.
Ici encore, une même disposition anatomique assure plusieurs fonctions : protection contre les
agressions mécaniques (poussières, parasites…) et échangeur thermique.
Sur la surface d’échange elle-même, la condensation de la vapeur d’eau empêche la dessicca-
tion, il sera expliqué au chapitre suivant que cet excès d’eau est problématique.
2.3.4 Protections contre l’envahissement par l’eau
Ne sont concernées que les surfaces liées à la respiration aérienne. Les voies aériennes protè-
gent l’échangeur. Dans la respiration trachéenne la présence de soies imprégnées de substances
hydrofuges situées dans l’atrium ou proches des stigmates s’oppose à l’entrée d’eau
(figure 2.11b). La condition est que l’ouverture reste de faible diamètre de façon à ce que la
capillarité puisse s’exercer. Dans les branchies physiques, décrites ci-dessus, on rencontre chez
certains hémiptères et coléoptères aquatiques un dispositif lié à la présence de soies hydrofuges
qui forment un plastron. Il s’agit d’un feutrage dense de soies (106 par mm2) non mouillables,
situé sur la surface où s’ouvrent les stigmates. L’air maintenu à ce niveau est entraîné en
plongée, au fur et à mesure que l’O2 y est consommé il est remplacé par diffusion de l’O2
dissous dans l’eau.
Dans la respiration pulmonaire, divers moyens assurent la fermeture des voies aériennes : leur
variété et leur efficacité s’observent chez les animaux aquatiques et en particulier chez les
mammifères plongeurs : obstruction des narines, du pharynx, de la glotte… Si accidentelle-
ment de l’eau s’engage dans les bronches, de violents mouvements réflexes de contraction
thoracique permettent, par la toux, de l’évacuer.
Au niveau alvéolaire, une protection indispensable est réalisée par le surfactant. Lorsque
l’arbre respiratoire et les alvéoles sont envahis par l’eau, la mort par noyade survient très rapi-
dement. Pourtant l’eau contient du dioxygène (environ 28 fois moins que l’air), on peut
imaginer qu’il suffirait d’augmenter la fréquence et l’amplitude des mouvements respiratoires
pour que l’apport soit suffisant ? En fait, si l’on remplace l’eau par un liquide enrichi en O2,
l’issue est tout de même fatale. Pourquoi ? La viscosité de l’eau étant 50 fois plus forte que
celle de l’air, le travail pour mouvoir la masse d’eau nécessaire est considérable ; d’autre part,
cette eau dilue le surfactant et les alvéoles se collapsent.
Dans ce paragraphe, l’efficacité des échanges gazeux respiratoires a été envisagée en fonction de
la distance qui sépare le milieu extérieur et les cellules : plus elle est faible, plus le flux est
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
important. Les surfaces d’échanges sont exposées aux agressions, ce qui risque de nuire à leur
efficacité : les dispositifs permettant de les protéger ont été décrits. De part et d’autre de l’échan-
geur, si les gaz ne sont pas renouvelés, le flux tend à s’annuler. Dans le paragraphe suivant, nous
décrirons, toujours à partir des mêmes exemples, comment s’effectue ce renouvellement.
timents tend vers zéro et le flux net devient nul. Dans les échanges respiratoires, le volume du
compartiment externe est très grand et le gradient est maintenu. Cependant, à la frontière le
système est en déséquilibre permanent et le gradient est le plus faible, le temps que les molé-
cules transférées soient renouvelées du côté le plus concentré et évacuées de l’autre. Tout
mouvement qui accélère le brassage des substances dissoutes à ces niveaux facilite les
échanges. Voyons comment le facteur ∆P de la loi de Fick est optimisé.
CHAPITRE 2
cavité branchiale
cavité buccale branchies
bouche
ouverte opercules opercules
des ouies des ouies
fermés ouverts
bouche
eau fermée
augmentation diminution
de volume de volume
Figure 2.14 Les mouvements de l’eau au niveau des branchies
lors du pompage operculaire.
solution n’est compatible qu’avec une faible demande en O2. Chez les vertébrés, les poumons
sont ventilés : chez les amphibiens, et les mammifères, l’air effectue un mouvement de va-et-
vient, chez les oiseaux, il est unidirectionnel.
➤ Ventilation des poumons alvéolaires
a) Chez la grenouille adulte
Les poumons se remplissent d’air selon un système de pompe à pression : l’air est introduit
Voir TP1 dans la cavité buccale par abaissement du plancher de la bouche, narines ouvertes puis, bouche
et narines fermées, l’air est poussé dans les poumons par élévation du plancher de la bouche. Il
est maintenu dans les poumons par fermeture de la glotte. L’expiration se fait par un mouve-
ment inverse. Inspiration et expiration ne se succèdent pas forcément, il peut y avoir plusieurs
inspirations sans expiration, les poumons, très élastiques, augmentent alors de volume et enva-
hissent la cavité générale (il n’y a pas de cage thoracique chez les amphibiens). Un tel méca-
nisme provoque une augmentation du volume de l’animal, ce qui peut avoir un effet dissuasif
sur un éventuel prédateur.
b) Chez les mammifères
La cage thoracique et le diaphragme sont à l’origine des mouvements respiratoires, les
poumons ont un rôle passif. Les modifications de volume de la cage thoracique sont transmises
aux poumons par l’intermédiaire des plèvres. Les plèvres sont un double sac étanche : le
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
feuillet externe est solidaire de la cage thoracique et le feuillet interne est solidaire des
poumons. Entre les deux, un liquide lubrifie le glissement de l’un sur l’autre. De plus il y est
maintenu une légère dépression par rapport à la pression extérieure, si bien que les mouve-
ments de la cage thoracique sont transmis aux poumons. Lors de l’inspiration, les muscles
intercostaux externes lèvent et écartent les côtes ce qui, chez l’homme, accroît le volume
pulmonaire de 200 cm3, le diaphragme se contracte ce qui provoque une augmentation du
volume pulmonaire de 300 cm3. Lors de l’expiration, le diaphragme se relâche et les muscles
costaux internes abaissent les côtes. Le volume d’air entrant ou sortant est de 500 cm3, il s’agit
du volume courant, il peut être porté à 3 litres lors d’une inspiration profonde.
À la fin d’une expiration, les voies respiratoires contiennent 150 cm3 d’air usé que l’on
appelle volume mort ; à l’inspiration suivante, l’air entrant repousse l’air usé vers les
poumons avant que de l’air frais puisse y entrer. Donc à chaque inspiration seulement 350 cm3
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d’air frais atteignent les poumons. Au cours d’une inspiration profonde, l’apport en air frais est
donc de 2 850 cm3. Même après une expiration forcée, il reste dans les poumons 1 à 2 litres
d’air, il s’agit de l’air résiduel (figure 2.15).
Au repos, au début d’une inspiration l’homme a dans ses poumons 1 650 cm3 d’air (si l’on
retient un volume d’air résiduel de 1 500 cm3). Au cours de l’inspiration, 350 cm3 d’air frais
arrivent et sont mélangés aux 1 650 cm3 précédents ce qui ne représente qu’environ 20 % du
volume total. Il en résulte une certaine constance dans la composition de l’air alvéolaire soit
15 % d’O2 et 5 % de CO2. La respiration correspond à un travail musculaire, lui-même consom-
mateur d’O2 : chez l’homme au repos la ventilation est de 5 litres par minute et la consommation
respiratoire est de l’ordre de 2,5 cm3 d’O2 soit 0,5 cm3 d’O2 par litre. Au cours de l’effort, il y a
hyperventilation et le coût respiratoire augmente : 1 cm3/L pour une ventilation de 10 L/min,
2 cm3/L pour une ventilation de 50 L/min. Au maximum, le coût respiratoire ne peut excéder
3 % de l’O2 total consommé. Ces valeurs sont beaucoup plus faibles que celles nécessaires à la
respiration branchiale en raison de la viscosité élevée de l’eau par rapport à celle de l’air (les
mesures sont difficiles voire impossibles, certains auteurs estiment que le coût de la respiration
branchiale peut atteindre 30 à 50 % de l’O2 total consommé).
➤ Ventilation des poumons tubulaires
Chez les oiseaux, le cheminement de l’air entre les sacs aériens et les poumons a été décrit au
paragraphe 2.2.3, mais quel en est le moteur ? Les muscles thoraciques sont principalement
inspirateurs et les muscles abdominaux expirateurs. Le diaphragme n’a pas de fonction. Même
si tous les oiseaux ne volent pas et si certains mammifères en sont capables, la perfusion des
parabronches par de l’air riche en O2 correspond bien aux besoins qu’exige le vol et en particu-
lier en altitude. Des comparaisons faites entre le lapin et la poule de même masse et qui ne
volent ni l’un ni l’autre, montrent qu’au repos les oiseaux respirent plus amplement mais moins
fréquemment que les mammifères.
➤ Ventilation des systèmes trachéens
Chez quelques trachéates, la simple diffusion prévaut mais, dans la plupart des cas, l’air est mis
en mouvement. Rappelons que les trachées s’anastomosent, forment un réseau et sont renflées
en certains endroits pour former des sacs aériens. Le brassage le plus simple est réalisé par les
mouvements musculaires qui exercent une pression sur les trachées ou les sacs aériens : chez le
criquet, par exemple, les muscles thoraciques compriment les trachées au cours du vol et
provoquent le rejet d’air chargé en CO2 vers l’extérieur ; au relâchement musculaire, les
trachées reprennent leur diamètre initial grâce aux ténidies ce qui favorise l’entrée d’air enrichi
en O2. L’expiration est généralement active, l’inspiration passive. Chez quelques insectes, il
s’établit même une circulation aérienne ainsi, au cours du vol chez le sphinx (lépidoptère), l’air
riche en O2 entre par les stigmates thoraciques et ressort chargé de CO2 (et échauffé) par les
stigmates abdominaux.
42
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CHAPITRE 2
fluide
corporel
pO2 fluide
externe
pO2
fluide
système concourant
externe
– moule
– écrevisse
fluide
corporel
pO2
fluide
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
corporel
pO2 fluide
externe
multisystème concourant
fluide – oiseaux
corporel
échangeur
43
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Chez les amphibiens, cette ∆pO2 est moindre que chez les mammifères car le cœur n’est pas
Voir TP1, § 1.2.4 et cloisonné au niveau des ventricules et les sangs oxygéné et carbonaté s’y mélangent.
figure TP1.12 L’oreillette droite reçoit des tissus du sang chargé en CO2 et par l’échangeur cutané du sang
chargé en O2. L’oreillette gauche reçoit du sang chargé de O2 venant des poumons
(figure 2.17). Le léger décalage des contractions auriculaires et la présence d’une valvule
spirale au niveau du bulbe cardiaque orientent le sang hématosé vers les organes et celui qui
l’est moins vers les poumons et la peau.
artère systémique S 85 %
Tissus
ventricule S 35 %
sinus
veineux
oreillette S 47 %
gauche S 44 % Peau
oreillette
droite
S 96 % S 47 %
Poumons artère
pulmonaire
Chez les mammifères, le cloisonnement cardiaque sépare un cœur gauche et un cœur droit. Le
sang riche en CO2 venant des veines caves arrive à l’oreillette droite passe dans le ventricule
droit puis est envoyé vers les poumons. Le sang oxygéné revient à l’oreillette gauche par les
veines pulmonaires, est envoyé vers le ventricule gauche puis l’aorte et est ensuite distribué aux
organes par le système artériel (figure 2.18 et figure 17.2, cahier couleur p. 9). Un tel système
est qualifié de double circulation car les sangs carbonaté et oxygéné sont séparés au niveau
cardiaque. L’échangeur ne reçoit que du sang riche en CO2 et pauvre en O2, ce qui augmente à
ce niveau la ∆p pour ces 2 gaz.
veine pulmonaire
aorte
Chez les poissons, l’eau du compartiment externe et le sang du compartiment interne, circu-
lent en sens inverse. Ces échanges à contre-courant aboutissent, par sommation des échanges
le long de la surface respiratoire, à une prise en charge maximum d’O2 par l’organisme
44
P023-054-9782100544912.fm Page 45 Lundi, 31. mai 2010 9:48 09
CHAPITRE 2
(figures 2.16 et 2.20). Chez la moule et l’écrevisse, l’appareil circulatoire est ouvert, c’est-à-dire
que l’hémolymphe, propulsée dans le réseau artériel, irrigue les organes puis entre dans un
système de lacunes. Chargée de CO2, elle est drainée par un système branchial afférent, héma-
tosée au niveau des branchies puis l’hémolymphe oxygénée des vaisseaux efférents regagne le
cœur (figure 2.19). L’efficacité d’extraction de l’O2 est réalisée plus ou moins efficacement par
les différentes espèces d’écrevisses. Celles qui ne sont capables que d’une faible extraction sont
inféodées à des milieux riches en O2 : par exemple Astacus torrentium ne peut vivre que dans
des eaux bien oxygénées, alors qu’Orconectes limosus supporte des eaux chaudes et boueuses.
Chez la moule, malgré un faible taux d’extraction de l’O2 (de l’ordre de 10 %), l’apport est
largement suffisant pour l’animal lorsqu’il est immergé. À marée basse, elle se trouve en
hypoxie, au retour de l’eau, le taux d’extraction de l’O2 est fortement augmenté (de l’ordre de
25 %) pour compenser la dette d’oxygène.
Le cœur de ces animaux est traversé par du sang oxygéné. Le système d’échange est moins effi-
cace que si l’appareil circulatoire était clos parce que la pression et le débit de l’hémolymphe
qui traverse les branchies sont faibles. Chez certains lamellibranches et crustacés, il existe des
cœurs accessoires qui accroissent cette pression avant la traversée des branchies. Chez les pois-
sons, l’appareil circulatoire est clos et les branchies sont irriguées à la sortie du cœur
(figure 2.20) qui est traversé par du sang chargé en CO2. Lorsque le cœur est traversé par du
sang d’une seule qualité, oxygéné ou carbonaté, on parle de simple circulation.
péricarde
(a) ventricule
vaisseau branchial
afférent
45
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ventricule
atrium sinus veineux
aorte dorsale
branchies
Chez l’arénicole et chez les oiseaux, les appareils circulatoires sont clos (figure 2.21). Au niveau
de la surface d’échange, les vaisseaux afférents se subdivisent en un réseau complexe et irrégu-
lier de nombreux capillaires, dans lesquels le sang ne circule pas forcément à contre-courant du
flux extérieur. À la sortie de l’échangeur, les capillaires contenant des sangs plus ou moins
oxygénés se regroupent en un vaisseau efférent où la pression partielle en O2 est supérieure à
celle du fluide extérieur. Ce dispositif est un multisystème concourant (figure 2.16).
carotides reins
foie intestins
tronc veine porte
céphalique tronc
poumons hépatique postérieur
artère pulmonaire
CHAPITRE 2
Affinité Pouvoir
Pigment Pigment
animal pigment métal hème P50 en oxyphorique
libre séquestré
kPa en mmol/l
Arénicole Érythrocruo-
rine = hémo- Fe++ + + 0,26 à 0,4 5
globine libre
Moule 2Cu ++ à
hémocyanine + 2,5 0,2 à 1
Écrevisse 2Cu+
Poissons
Amphibiens 4Fe++/
hémoglobine + + 3à4 4,5 à 9
Mammifères mole
Oiseaux
affinité, le sang est toujours riche en O2, 70 % sont transportés sous forme liée. Il est nécessaire
que les tissus aient une affinité encore plus élevée pour que l’O2 leur soit cédé. À marée basse, le
pigment sert de réserve de O2 mais elle s’épuise en 10 à 15 minutes, la respiration s’arrête et la
circulation est très réduite. L’hémoglobine désoxygénée a alors un pouvoir tampon élevé qui
limite les variations de pH liées au métabolisme anaérobie (accumulation d’acides propionique,
succinique et acétique). Chez la moule, on retrouve la problématique de l’arénicole à marée
basse. L’animal ferme hermétiquement les valves de sa coquille et adopte un métabolisme anaé-
robie. Pour couvrir ses besoins, elle stocke à marée haute des substrats fermentescibles comme
le glycogène, le phosphagène, l’acide aspartique et l’acide malique qui sont transformés selon
des voies métaboliques particulières et fournissent de l’énergie. Au retour de l’eau, l’activité est
accrue pour évacuer ou recycler les produits terminaux du métabolisme anaérobie et pour
reconstituer le stock de produits fermentescibles.
Voir chapitre 16 L’hémoglobine des vertébrés est toujours séquestrée dans des cellules sanguines : érythrocytes
nucléés chez les poissons, les amphibiens, les reptiles et les oiseaux ; hématies dépourvues de
noyau chez les mammifères. La cellularisation des transporteurs permet d’augmenter le
nombre de molécules de pigments, donc le transport d’O2, sans augmenter la viscosité et la pres-
sion osmotique du sang.
L’hémocyanine, pigment respiratoire à cuivre, est toujours libre, il en existe en fait de très
nombreuses formes dont les pouvoirs oxyphoriques sont différents, elles ont une masse molé-
culaire élevée. Globalement, les hémocyanines sont moins performantes que les hémoglobines,
à tel point que dans certains cas, leur utilité par rapport aux besoins de l’animal a été mise en
doute. L’élévation de leur concentration permettrait d’élever la capacité de transport mais elle
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
180
160
140
(par minute)
120
100
80
60
40
20
eau aérée eau pauvre
eau pauvre en O2en
20,35mL/L
O eau aérée
48
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CHAPITRE 2
rent une véritable circulation entre les stigmates thoraciques inhalants et les abdominaux exha-
lants. Des contractions de certains muscles ont lieu même au repos, elles entretiennent une
respiration de base. Ce mécanisme est commandé par les ganglions de la chaîne nerveuse
ventrale et coordonné par les ganglions sous-œsophagien et prothoracique sensibles à la pO2 et
à la pCO2. Au niveau terminal des trachéoles, nous avons vu que l’O2 est dissous dans le fluide
trachéolaire avant de parvenir aux cellules. Lorsque les cellules sont actives, les produits issus
du métabolisme provoquent une élévation de la pression osmotique qui crée un appel d’eau et
la diminution du volume du liquide trachéolaire. Par ce mécanisme, l’air est rapproché des
cellules et l’apport en O2 est facilité.
L’ouverture des stigmates varie en fonction de la teneur en CO2 et dans une moindre mesure de
celle d’O2.
49
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Dans ce paragraphe, nous avons vu comment les échanges gazeux sont régulés. Les taux d’O2
ou de CO2 dissous interviennent directement ou indirectement en modifiant le pH sanguin ou
hémolymphatique. La régulation porte essentiellement sur le volume et la fréquence de la
ventilation. Chez les animaux à respiration aquatique, l’O2 est la variable à laquelle les centres
régulateurs sont le plus sensibles, en revanche, chez ceux à respiration aérienne le CO2 agit de
façon prépondérante. Toutefois, dans les deux cas, O2 et CO2 sont actifs, parfois sur des centres
différents. Compte tenu de la forte solubilité du CO2 dans l’eau, de sa combinaison pour former
de l’acide carbonique et l’ion bicarbonate, il est évident que cette substance est une variable
trop fluctuante pour déclencher une régulation précise chez les animaux à respiration aqua-
tique. À l’inverse, l’O2 abondant dans l’air, n’est pas la variable régulant principalement la
respiration des animaux aériens.
CONCLUSION
La réalisation des échanges gazeux entre l’organisme animal et son milieu obéit à la première
loi de Fick sur les flux à travers une surface d’échange. Les différentes surfaces ont été
définies : tégument, branchies, poumons, trachées. À partir d’exemples pris chez les annélides
(l’arénicole), les mollusques (la moule), les crustacés (l’écrevisse), les poissons (un téléos-
téen), les amphibiens (la grenouille), les mammifères et les oiseaux, les différents paramètres
de la loi de Fick ont été déclinés (figure de synthèse).
Les surfaces d’échange branchiales, développées vers l’extérieur de l’organisme, correspon-
dent à une respiration en milieu aquatique alors que les poumons et les trachées, surfaces déve-
loppées vers l’intérieur, sont plus appropriés à une respiration aérienne. Dans les deux cas, les
échanges sont optimisés lorsque la surface est étendue et que la distance séparant le milieu et
les organes est diminuée.
D’autre part, le renouvellement des gaz au contact de la surface d’échange augmente le
gradient entre le milieu et l’organisme. La canalisation du liquide intérieur (sang ou hémo-
lymphe) qui transporte les gaz respiratoires, son orientation à contre-courant du fluide exté-
rieur, sa propulsion par une pompe cardiaque, sa ségrégation en un compartiment clos puis la
séparation des sangs carbonaté et oxygéné par une double circulation sont autant de moyen
d’accroître les échanges. Enfin, la prise en charge de l’O2 et son transport par des pigments
respiratoires augmentent la capacité de transport de l’O2.
La respiration trachéenne obéit à des mécanismes différents puisque l’air est conduit à proxi-
mité immédiate des cellules.
Il suffit d’imaginer ce qu’il advient d’un poisson sorti de l’eau et maintenu à l’air ou d’un
mammifère maintenu sous l’eau pour constater que les modes respiratoires correspondent à la
vie dans un milieu donné. Il est particulièrement intéressant d’étudier les mécanismes mis en
œuvre chez les animaux qui vivent alternativement dans l’air et dans l’eau. À part quelques
exceptions, un mode respiratoire est prépondérant, l’autre est une adaptation à l’anoxie comme
chez l’arénicole ou la moule à marée basse ou chez les mammifères plongeurs en apnée. Les
mécanismes régulateurs permettent d’apporter les gaz respiratoires à un niveau correspondant
exactement aux besoins. Chez les animaux aquatiques, le taux d’ O2 est le signal régulateur
principal, chez ceux à respiration aérienne c’est le CO2. Dans tous les cas, ces régulations
modulent un rythme de base automatique.
50
réaction allant du plus concentré
vers le moins concentré
M = – S . ∆ p . K . 1/e
milieu extérieur
∆ p K
S surface d'échange
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milieu intérieur
Figure de synthèse Déclinaison de la 1re loi de Fick au niveau des différents dispositifs
anatomiques et physiologiques assurant les échanges gazeux respiratoires.
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RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Les EGR sont réalisés par diffusion au niveau de surfaces d’échange. Si ces • air résiduel
• alvéole
surfaces sont intériorisées, ce sont des poumons ou des trachées, si elles sont • amphibien
développées à l’extérieur, ce sont des branchies. Poumons et trachées assurent • arénicole
une respiration aérienne et les branchies une respiration aquatique. • branchie
Les échanges sont régis par la première loi de Fick, ils sont optimisés lorsque la • branchie filamenteuse
surface est grande, son épaisseur faible et que la différence de pression partielle • branchie lamelleuse
des gaz respiratoires de part et d’autre de l’échangeur est élevée. • branchie physique
• capacitance
La convexion des fluides de part et d’autre de la surface d’échange augmente la
• capillaires aériens
différence de pression partielle (∆p) d’O2 et de CO2. Lorsque les fluides externe et • cellule trachéolaire
interne circulent en sens inverse le transfert est maximum. La prise en charge de • constante de Krogh
l’O2 par le sang ou l’hémolymphe est accrue par la présence de pigments respi- • contre-courant
ratoires. Cette ∆p est maximale lorsque l’appareil circulatoire est clos et qu’il est • contrôle de la ventilation
établi une double circulation. • diffusion
La respiration trachéenne, réalisée notamment chez les insectes, apporte directe- • échanges gazeux respira-
toires
ment l’O2 au contact de toutes les cellules de l’organisme, l’hémolymphe ne • échangeur
joue aucun rôle dans son transport. • écrevisse
Chez les animaux à respiration branchiale, les EGR sont régulés essentiellement • favéole
par la baisse de la pO2 ; chez ceux à respiration aérienne ils le sont principale- • fonction de nutrition
ment par l’élévation de la pCO2. • grenouille
• hémocyanine
• hémolymphe
Attention • loi de Fick
• mammifère • moule
• Si vous comparez différents systèmes respiratoires, ne dites pas que l’un est • multisystème concourant
meilleur que l’autre, ils conviennent tous parfaitement aux animaux qui en • oiseau
sont pourvus, comparez en termes d’efficacité des EGR. • parabronche
• Ne confondez pas les différentes lois de Fick. • poisson téléostéen
• Ne confondez pas concentration et capacitance. • poumon
• poumon parenchymateux
• Travaillez en même temps cours et TP qui sont complémentaires. • poumon sacculaire
• Faites la corrélation entre ce chapitre et le chapitre 2 de l’ouvrage de 1re • poumon tubulaire
année ainsi que le chapitre 6 de cet ouvrage. • respiration
• Ne parlez pas de branchies chez les insectes, mais de trachéobranchies. • sac aérien
• Le sang veineux est celui qui va des organes au cœur et le sang artériel celui qui • sang
• stigmate
relie le cœur aux organes. Cette nomenclature ne tient pas compte de la charge • surface d’échange
du sang en O2 ou en CO2. • tégument
• Afférent veut dire « qui apporte » et efférent « qui évacue ». • trachée
• Ne confondez pas respiration dans l’eau et respiration des animaux aquati- • trachéobranchie
ques. • trachéole
• volume courant
• Ne confondez pas diffusion et convection. • volume mort
S’ENTRAÎNER
QCM 1. La constante de Krogh est : ❏ a. exprimée en L/s, ❏ b. la même pour tous les gaz,
❏ c. pour le CO2 plus forte dans l’air que dans l’eau, ❏ d. généralement plus élevée dans
l’eau que dans l’air.
2. La respiration tégumentaire est : ❏ a. élevée chez les mammifères, ❏ b. impossible chez
les reptiles, ❏ c. variable selon les saisons chez les amphibiens, ❏ d. le seul moyen de
respirer chez tous les annélides.
52
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CHAPITRE 2
53
P023-054-9782100544912.fm Page 54 Lundi, 31. mai 2010 9:48 09
arénicode amphitrite
100
pourcentage de saturation
de l’hémoglobine
50
Hb vasculaire
10 20 30 40
pO2 (mm Hg)
54
P055-094-9782100544912.fm Page 55 Mercredi, 19. mai 2010 3:50 15
Plan Introduction
3.1 Les caractéristiques L’autotrophie au carbone chez une plante (Voir Biologie 1re année, chapitre 6, § 6.1) est
générales des réalisée par les tissus chlorophylliens, majoritairement situés dans les feuilles, grâce à la
transferts sol – photosynthèse qui conduit à l’élaboration de la matière organique nécessaire à la crois-
plante – atmosphère sance, à l’entretien et à la reproduction. Les photoassimilats qui en sont issus permettent
3.2 L’absorption au reste de la plante non photosynthétique de se développer suite à leur exportation sous
racinaire forme de sève élaborée. En contrepartie, les tissus photosynthétiques nécessitent pour
et la constitution fonctionner, en sus du CO2 atmosphérique, un approvisionnement en eau et ions miné-
de la sève brute raux en provenance du sol ; il est réalisé via la sève brute. Le plant est donc parcouru par
3.3 La circulation deux flux hydriques souvent opposés, l’un ascendant de sève brute ou hydrominérale,
ascendante l’autre descendant ou ascendant de sève élaborée.
de la sève brute En dehors du métabolisme, l’eau est utilisée dans divers processus. La turgescence
dans le xylème cellulaire assure le port érigé des organes non lignifiés. Elle intervient également dans la
3.4 La formation croissance cellulaire par auxèse. Enfin, la transpiration diurne des organes aériens (perte
et la circulation d’eau sous forme de vapeur) permet de lutter contre un échauffement excessif le jour.
de la sève élaborée La plante se comporte donc en système ouvert, puisant par ses racines l’eau dans le sol
dans le phloème et la libérant sous forme de vapeur au niveau foliaire.
Il nous faut donc dans ce chapitre répondre aux questions suivantes :
• Quels sont les lieux et les mécanismes de prélèvement de l’eau et des ions minéraux
du sol qui conduisent à l’élaboration de la sève brute ?
• Comment celle-ci transite-t-elle au sein du végétal ? À quelle vitesse ? Selon quel(s)
moteur(s) ?
• Comment se réalise le flux sortant d’eau au niveau foliaire ? Quels en sont les méca-
nismes de régulation et comment participent-ils à la réalisation de l’équilibre
hydrique du plant ?
• Comment est synthétisée la sève élaborée ? Quels facteurs déterminent son sens et sa
vitesse de circulation ?
Nous envisagerons tout d’abord les caractéristiques générales des transferts liquidiens.
Suivra l’analyse de la formation et de la circulation de la sève brute. Les mêmes aspects
relatifs à la sève élaborée termineront ce chapitre. Les deux derniers points seront
l’occasion de souligner les liens entre la structure des diverses cellules en jeu et les
fonctions qu’elles assurent.
55
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Comment peut-on mettre en évidence ces transferts au sein de la plante et entre la plante et son
milieu ? Quelques observations ou expériences sont proposées dans ce paragraphe pour
démontrer l’existence, la nature et les lieux des transferts.
Figure 3.1 Résultats de l’autoradiographie après avoir fourni du 14CO à une feuille.
2
Plus la zone est sombre, plus elle est riche en14C.La feuille qui a été mise en atmosphère
14CO est la plus sombre. À partir d’elle, les produits de synthèses ont été distribués par la
2
sève élaborée vers les deux extrémités de la plante. (C. Girousse, INRA Clermont-Ferrand)
CHAPITRE 3
est une solution presque 100 fois plus concentrée que la sève brute : sa pression osmotique
Voir « le
saccharose »,
s’échelonne de 0,6 à 3 MPa. Elle contient essentiellement du saccharose mais jamais
Biologie 1re année, d’hexoses. Le saccharose, sucre non réducteur, est moins réactif que d’autres glucides et a donc
chapitre 2, § 2.2.3a moins de chance d’être transformé au cours de son transfert. Des protéines, des acides aminés,
des phytohormones et des ions minéraux sont également présents ainsi que parfois des virus.
Son pH est alcalin.
TABLEAU 3.1 COMPOSITION DES SÈVES DE NICOTIANA GLAUCA EN MMOL.L–1.
Acides
Ca2+ Mg2+ K+ Na+ NO3– Fe PO43– Saccharose pH
aminés
Sève brute 4,7 1,4 5,2 2,0 NA 0,01 2,2 ND 2,2 5,7
Sève élaborée 2,1 4,3 94,0 5,0 ND 0,17 14,0 460,0 83,0 7,9
La mesure du débit de sève est un moyen d’estimer les besoins en eau d’une plante et
ainsi d’évaluer l’irrigation nécessaire d’une parcelle. Une des méthodes les plus couram-
ment utilisées est celle du bilan de chaleur.
Un ruban chauffant est placé autour du tronc dont il va élever la température. Il en
résulte les flux de chaleur suivants :
– les flux conductifs Qam et Qav selon l’axe du bois, respectivement vers l’amont et vers
l’aval ;
– le flux convectif Qlat réalisé par l’air environnant ;
– la chaleur Qsto emmagasinée par le bois échauffé dans le volume enveloppé par le
ruban chauffant ;
– le flux convectif Qsève associé au débit de sève.
Ces flux sont mesurés grâce à des thermocouples et, connaissant la puissance W du
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
La sève élaborée circule dans les tubes criblés, cellules en survie de 50 à 5 000 µm de
longueur et de 5 à 100 µm en largeur. Leur contenu, désigné par le terme de mictoplasme est le
résultat de la dégénérescence du noyau, de la vacuole et de divers organites comme l’appareil
de Golgi, dont les produits sont mélangés au cytosol. Ce ne sont donc pas de simples
« tuyaux » comme les trachéides ou les éléments de vaisseaux ; les membranes plasmiques
subsistent en particulier et ont un rôle essentiel dans la charge et la décharge. Les constituants
de la sève élaborée, eau et solutés divers transitent donc par cette « matrice » faite d’un
mélange de « suc vacuolaire » et de cytoplasme. Ces tubes communiquent entre eux par des
cribles, sortes de perforations multiples, soit terminaux, soit latéraux. Le diamètre des pores est
compris entre 1 et 15 µm (soit nettement supérieur au calibre d’un plasmodesme). La sève
élaborée circule à une vitesse de l’ordre du mètre par heure (de 0,3 à 1,5 m/h). Des cellules
compagnes sont associées aux tubes. Ce sont de véritables cellules de transfert (encart 3.4), au
métabolisme élevé. Elles fourniraient, par le biais de plasmodesmes digités, de l’ATP, des
protéines et des ARN aux tubes criblés
CHAPITRE 3
elle est modeste, de l’ordre de –0,02 à –0,05 MPa (la composante matricielle est alors nulle
car le sol est saturé en eau) ;
• le point de flétrissement permanent, état pour lequel le potentiel de l’eau liée se situe aux
environs de – 1,5 MPa, en raison notamment de la forte contribution matricielle (§ 3.1.3a).
Hors de cet intervalle le système racinaire n’est plus capable de développer un potentiel plus
faible pour capter l’eau.
La fraction d’eau disponible varie en fait en fonction de la composition granulométrique et
minéralogique du sol. Les sols argileux possèdent une forte capacité au champ (de l’ordre de
60 à 70 % d’eau rapportés à la masse sèche du sol) par suite de l’abondance des micropores et
des larges surfaces d’adsorption des argiles, à la différence des sols sableux dont le pouvoir de
rétention de l’eau est bien plus modeste (de l’ordre de 20 à 30 %). Si on prend également en
compte les teneurs en eau différentes au point de flétrissement, un sol argileux possède une
réserve en eau disponible de 30 à 40 % environ alors qu’elle n’est que de 15 à 20 % pour un
sol sableux.
capacité de rétention
− 0,5 maximale
sol argileux
− 1,5 point de 1 mm
flétrissement air
grain de sable
− 2,0 complexe argilo−
humique
potentiel hydrique eau liée eau liée non
du sol en MPa eau gravitaire
disponible disponible
Figure 3.2 Évolution du potentiel hydrique du sol en fonction de l’humidité
et représentation des diverses fractions d’eau.
Mais comment cette eau est-elle puisée puis utilisée par la plante ?
b) La surface d’échanges racinaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
La zone subterminale des jeunes racines est recouverte sur quelques centimètres de poils absor-
bants d’où son nom de zone pilifère (figures 3.3a et 3.3b). Chaque poil correspond à une
cellule cylindrique, allongée radialement, de quelques millimètres de longueur pour un
diamètre de 10 à 15 µm, qui établit un contact étroit avec le sol. La forte densité de ces poils
(quelques dizaines à une centaine par mm2) et leur forme même contribuent à augmenter consi-
Voir « les
aquaporines », dérablement la surface de contact (d’un facteur qui peut atteindre ou dépasser 10 – figure 3.3d)
Biologie 1re année, et donc d’échanges avec le sol. Leur paroi très fine et pecto-cellulosique assure une excellente
chapitre 3, § 3.2.3b perméabilité à l’eau tout comme leur plasmalemme riche en aquaporines. L’expérience
suivante (figure 3.3c) où des racines sont plongées dans de l’eau surmontée d’huile montre que
l’absorption de l’eau se fait essentiellement dans la zone pilifère (plant B) mais également au
niveau de la zone subéreuse (plants A et B), du moins tant que celle-ci est jeune. Le plant C
dont seule la zone glabre est en contact avec l’eau fane de son côté.
59
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(a)
(b) paroi pecto−
zone subéreuse cellulosique
15−20 µm
tégument de la plasmalemme
5 mm graine poil cytoplasme
absorbant pariétal
vacuole
zone pilifère
ron
e nvi
1 mm
plasmodesme
zone glabre
coiffe cellule du parenchyme
cortical
(c) (d)
R l
r
A B C d
So L
S1
H z.p.
E z.s. z.s.
Par ailleurs cette zone est régénérée en permanence à son pôle apical par suite de la croissance
de l’apex racinaire alors qu’elle disparaît graduellement sur son pôle distal ce qui conduit la
zone pilifère à exploiter de nouveaux volumes dans le sol ; la croissance chez les végétaux
permet ainsi de contourner leur immobilité.
Remarque : chez de nombreuses espèces notamment arborescentes, on trouve en place
des zones pilifères des manchons de filaments mycéliens qui se développent en
symbiose avec les racines et constituent des mycorhizes. Dans les ectomycorhizes, ces
filaments s’insinuent entre les cellules des couches externes du parenchyme cortical de
la racine. Ils assurent l’alimentation hydrominérale du plant et prélèvent en échange une
fraction des photoassimilats.
60
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CHAPITRE 3
épiderme
supérieur
40 µm
parenchyme
palissaqique
Rmes
i
parenchyme
lacuneux
Rsto
épiderme
inférieur
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
couche
cytoplasme avec Rcl limite
chloroplastes
noyau e
Rcut = résistance cuticulaire 1
vacuole Rmes = résistance du mésophylle J H O = *
cellule 2
de garde Rsto = résistance stomatique (Rcut+ Rmes+ R sto+) Rcl
paroi primaire Rcl = résistance de la couche limite
lamelle moyenne
61
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Comme on le verra au § 3.3, l’ostiole peut être ouvert, fermé ou dans un état intermédiaire. La
plante, en contrôlant l’ouverture des stomates, adapte ses pertes en eau à son état hydrique. Des
dispositifs supplémentaires permettent de limiter les pertes d’eau. La face supérieure des
feuilles est généralement pauvre en stomates. Chez les xérophytes, plantes adaptées à la séche-
resse, les stomates peuvent être protégés dans des cryptes folaires (laurier-rose) et les feuilles
sont susceptibles de se replier le long de leurs nervures (processus fréquent chez les Poacées
Voir « le houx » comme l’oyat).
Biologie 1re année, À la transpiration stomatique s’ajoute une transpiration cuticulaire plus modeste. L’eau
figure TP13.11, s’évapore à travers la cuticule si elle est mince ce qui est le cas du tilleul mais une cuticule
cahier couleur p. 23 épaisse (cas du houx) ne se laisse pas traverser : la transpiration n’est alors que stomatique. Les
tissus périphériques peuvent de plus être subérifiés (le liège) ou lignifiés (hypoderme de la
feuille de Houx et de l’aiguille de pin) (figure TP10.6) ce qui limite grandement les pertes en
eau. En moyenne, sous nos climats, la transpiration cuticulaire est de l’ordre du 1/10 de la
transpiration stomatique. La figure 3.4b récapitule les points de résistance au départ de l’eau
depuis la plante vers l’atmosphère ; ce sont la résistance stomatique (Rsto) qui est fonction de
l’état d’ouverture des stomates, la résistance cuticulaire (Rcut) dont on vient de parler, la résis-
tance du mésophylle lacuneux (Rmes) et enfin la résistance de la couche limite (Rcl pour la
couche d’air à la surface de la feuille qui n’est pas brassée par le vent). Cette dernière est
augmentée chez certaines espèces par le repliement du limbe ou l’existence de nombreux poils
sur l’épiderme (oyat). Le flux de vapeur d’eau vers l’atmosphère est décrit par la relation 3.2
exprimée sous forme d’une loi d’Ohm :
JH2O = ∆Ψ/(Rcut + Rsto + Rmes + Rcl) (3.2)
où est la différence de potentiel hydrique entre la feuille et l’atmosphère (Ψfeuille – Ψair).
Si l’ouverture des stomates fait perdre de l’eau à la plante et du dioxygène par la même occa-
sion le jour, elle permet par contre de faire entrer du CO2. Si les stomates sont fermés, la plante
évite les pertes d’eau mais épuise son CO2 donc le carbone nécessaire à la photosynthèse. Cruel
dilemme pour la plante lorsque sa balance hydrique est compromise, « mourir de soif ou
mourir de faim » ! À ce dilemme, se rajoute celui de ne pas laisser la surface foliaire
s’échauffer exagérément au soleil. C’est une autre fonction de la transpiration car l’énergie
consommée par la vaporisation de l’eau refroidit la surface foliaire.
Les deux surfaces d’échanges que nous venons de mettre en évidence sont responsables d’un
flux hydrique important et continu depuis le sol vers l’atmosphère via la plante comme nous
allons l’étudier maintenant.
CHAPITRE 3
turgescence, et le potentiel osmotique Ψο, noté – Π, qui résulte de l’effet attracteur des solutés
vis-à-vis de l’eau (ce terme est négatif car les solutés diminuent l’énergie libre de l’eau). Le
potentiel hydrique d’une cellule est : Ψ = Ψh + Ψo.
Toutefois, à l’échelle des transferts « sol – racine » et « feuille – atmosphère », d’autres
composantes du potentiel hydrique sont à prendre en compte à savoir :
• La composante matricielle Ψm, forme particulière du terme hydrostatique dans le cas des
interfaces « eau/air » (du sol ou de la feuille) au niveau desquelles les forces de capillarité
sur les surfaces mouillables engendrent une pression négative au niveau du film d’eau ; cette
composante répond à la loi de Jurin c’est-à-dire qu’elle est proportionnelle à la tension
superficielle g et inversement proportionnelle au rayon r des ménisques des interfaces :
Ψm = –2 γ/r (3.4)
Pour l’eau pure à 20 °C, la tension γ est égale à 7,3.10–8 MPa.m ce qui fait que la pression
négative ou tension de l’eau liquide sous un ménisque de 1 µm de rayon par exemple est de
–0,146 MPa soit –1,46 bar (en principe, cette pression négative pourrait soutenir une
colonne d’eau de 14,6 m de haut dans un tube capillaire de 1 µm de rayon). Cette tension
peut être particulièrement faible au niveau des particules d’un sol lorsqu’il est pauvre en
eau, mais également au sein des micropores du parenchyme foliaire lacuneux, là où se
réalise la transpiration (§ 3.3.1b).
• La composante vapeur Ψv pour l’eau à l’état gazeux ; comme on l’a décrit au § 3.1.2a, le
potentiel hydrique dans ce cas s’exprime par la relation (3.1), Ψv = R.T.ln(HR)/Vm. À 20 °C,
(RT/Vm) est égal à 135 MPa. Ainsi, pour une humidité relative de 90 %, somme toute élevée,
le potentiel hydrique de vapeur est déjà de –14,2 MPa (ou –142 bars) soit une valeur particu-
lièrement faible qui explique la vaporisation spontanée de l’eau liquide au niveau foliaire.
➤ Transit à grande distance, à l’échelle du plant
Entre racines et feuilles soit à grande distance, le moteur du transfert n’est plus la diffusion,
inopérante à cette échelle, mais la convection ou le déplacement en masse du solvant et de ses
solutés au sein de conduits que sont les vaisseaux par exemple. Le terme osmotique Ψo du poten-
tiel n’entre plus en ligne de compte dans ce cas mais il faut par contre considérer la composante
gravitationnelle Ψg dès que les distances de transport vertical dépassent quelques mètres. En
effet, le potentiel gravitationnel de l’eau varie avec l’altitude z d’une grandeur :
Ψg = z.ρe.g (3.5)
où ρe est la masse volumique de l’eau soit 1 000 kg/m3. Pour une variation d’altitude ∆z ou
hauteur de 20 m par exemple, la variation du potentiel hydrique de l’eau libre est de 20 x
1000 x 9,8 ∼ 2.105 Pa = 0,2 MPa soit 2 bars. Ce terme est donc incontournable dans le cas des
plantes arborescentes.
Sont également à considérer les frottements du courant de masse le long des parois des vais-
seaux puisque l’eau est un fluide visqueux. Pour qu’il y ait déplacement, il doit exister une
Voir « l’usage de
différence de potentiel hydrostatique entre les deux extrémités du conduit apte à vaincre à la
la loi de Poiseuille fois les forces de frottement et le poids de la colonne. L’application de la loi de Poiseuille pour
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
à propos de la circu- un conduit cylindrique vertical amène à exprimer le flux volumique ascendant par la relation
lation sanguine » suivante :
chapitre 18,
§ 18.1.1a Jv1→2 = –(Π.r4/8η).(Ψ[h+g]2 – Ψ[h+g]1)/(z2 – z1) = –(Π.r4/8η).(∆Pz + ∆z.ρe.g)∆z
soit Jv1→2 = –(Π.r4/8η).([∆Pz/∆z] + ρe.g) (3.6)
1 correspond à la base du conduit, 2 au sommet ; η est la viscosité dynamique du liquide trans-
porté (Pa–1.s–1), r le rayon du conduit. (Ψ[h+g]2 – Ψ[h+g]1) soit ∆Ψh+g est la différence de poten-
tiel hydrique, grandeur négative comme nous l’avons déjà signalé (figure 3.5), qui comporte
dans ce cas deux termes, l’un gravitationnel, ∆z.ρe.g, et l’autre hydrostatique, ∆Pz = (Pz2 – Pz1)
(pression hydrostatique à l’altitude z2 – pression hydrostatique à l’altitude z1). ∆Pz/∆z repré-
sente la perte de charge (chute de pression par unité de longueur). ∆z est la distance de transfert
soit la hauteur h. Le flux Jv s’exprime en m3.s–1.
63
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sève sous
tension ( h <0)
bouteille d’air
comprimé
manomètre
chambre hermétique
Si par contre on désire mesurer la pression hydrostatique dans une cellule, on utilise
dans ce cas une sorte de seringue terminée par une pipette pasteur laquelle est remplie
d’une huile de silicone. Lorsque la pipette pénètre dans la cellule, le cytoplasme envahit
la pipette. L’expérimentateur exerce une pression sur l’huile de silicone, grâce à ce
système de type seringue, pour repousser le liquide cytoplasmique à l’extérieur du capil-
laire. Un capteur de pression dans le système donne alors la pression qu’il a fallu
exercer : c’est la pression hydrostatique du cytoplasme.
64
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CHAPITRE 3
Dans toutes les situations, qu’il s’agisse de plantes herbacées ou arborescentes, le potentiel
hydrique décroît depuis le sol jusqu’aux feuilles (figure 3.5), de manière graduelle (au sein du
plant) ou brutale (la chute est assez modeste entre sol et racine mais très importante entre
l’intérieur et l’extérieur des feuilles). Il s’en suit que l’eau se déplace donc passivement du
sol jusqu’aux feuilles où elle est vaporisée. Il existe donc un lien entre l’eau du sol et la
vapeur d’eau de l’air assuré par le plant ; on parle de continuum « sol-plante-atmosphère ».
Nous avons vu au § 3.1.2a comment varie la disponibilité de l’eau dans le sol ; qu’en est-il des
ressources en ions minéraux ?
a) Les ressources minérales du sol
La composante osmotique du potentiel hydrique du sol est en générale modeste (en dehors des
sols salés), de l’ordre de –0,02 à –0,05 MPa ce qui correspond à une osmolarité de 10 à 20
mosmol.l–1. Cette solution minérale est donc diluée et souvent limitante pour la croissance des
végétaux. Pour preuve l’apport d’engrais (à base de N, P, K) dans les parcelles cultivées qui
Voir Géologie 1re améliore notablement leur productivité.
et 2e année,
chapitre 6, § 6.1.2
Les ressources minérales du sol proviennent de l’altération des minéraux de la roche-mère (le
potassium de l’orthose, le calcium des plagioclases…) mais également de la minéralisation de
65
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la matière organique de l’humus (désamination des acides aminés puis oxydation en nitrates
Voir chapitre 9, par les bactéries chimiolithotrophes du sol , minéralisation des bases azotées et des composés
§ 9.2.2b et § 9.3.2c phosphorylés) ainsi que de la fixation du diazote atmosphérique. Les exsudats racinaires parti-
cipent aussi à l’enrichissement du sol (encart 3.3).
Parallèlement aux flux ioniques, la racine est le siège de sécrétions de molécules organi-
ques dites exsudats racinaires. Ces composés racinaires délivrés au sol font partie des
rhizodépôts qui comportent, outre le mucilage des apex racinaires, les cellules de la
coiffe qui se desquament, des enzymes sécrétées qui favorisent la solubilisation et
l’absorption de sels minéraux (des phosphatases souvent), et des poils sénescents. Les
exsudats relèvent de diffusion passive au niveau des membranes plasmiques d’oses,
d’acides aminés et d’acides organiques (ces composés sont plus concentrés dans les
cellules d’où la diffusion vers le sol). Tous ces produits favorisent la prolifération des
microorganismes, voire participent à l’établissement de symbioses (exemple des flavo-
noïdes et Rhizobium – Voir chapitre 9, § 9.3.2c). Leur quantification chez les herbacées
repose sur le suivi de photoassimilats marqués au 14C. On constate ainsi qu’en moyenne
les racines reçoivent 40 % de produits de la photosynthèse. Sur cette fraction, 50 %
demeurent au sein du système racinaire où ils assurent la croissance, 35 % sont respirés
par ces mêmes racines et la rhizosphère ; enfin 15 % sont retrouvés à plus long terme
dans le sol. Ce sont donc plus de 20 % des photoassimilats qui sont transférés au sol.
CHAPITRE 3
les ions doivent, pour pénétrer dans la stèle, franchir la membrane plasmique endodermique et
diffuser via le cytoplasme. Le passage du cortex à la stèle se fait ainsi nécessairement par la
voie symplasmique au niveau de l’endoderme.
paroi pecto−cellulosique et membrane plasmique
cytoplasme
vacuole
VOIE cadre de Caspary 50 µm
SYMPLASMIQUE
d’une seule chaîne polypeptidique (masse moléculaire de 100 kDa) contrairement aux ATPases
- pompes à H+ de la vacuole qui sont des complexes multimoléculaires comme les ATP-
synthases de la mitochondrie et du chloplaste. Elle est chimiquement très proche des ATPases de
Voir « les pompes transport des bactéries (ATPase à K+) et des animaux (ATPases à Ca2+, à Na+/K+…) avec deux
Na+/K+ et Ca2+ », états, l’un non phosphorylé et l’autre phosphorylé. L’hydrolyse d’une molécule d’ATP permet
Biologie 1re année, d’expulser un proton vers l’extérieur de la cellule ; il s’agit d’un couplage chimio-osmotique
chapitre 3, § 3.2.4a donc d’un transport actif primaire qui explique le terme de pompe utilisé dans ce cas. Son fonc-
tionnement génère simultanément une différence de pH et une différence de potentiel électrique
Voir « l’auxèse », de part et d’autre de la membrane plasmique. Ces différences constituent un gradient de poten-
Biologie 1re année, tiel électrochimique transmembranaire qualifié de force protonmotrice. Il existe diverses
chapitre 13,
§ 13.3.3d isoformes de cette protéine dont certaines sont activées par l’auxine notamment ce qui provoque
une hyperpolarisation et une baisse corrélative du pH extracellulaire.
67
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pH Concentrations (mM)
Compartiment
K+ Na+ Mg2+ Ca2+ NO3– Cl– H2PO4– SO42–
Les concentrations internes calculées ou théoriques sont obtenues en appliquant l’équation de Nernst :
Eion = Vi – Ve = (R.T/z.F).ln (Cem/Cith) soit Cith = Cem.e –(Vi – Ve).(z.F/RT)
Vi – Ve est la différence de potentiel membranaire mesurée soit –110 mV ici ; Cem est la concentration
externe de l’ion mesurée, Cim la concentration interne de l’ion mesurée et Cith la concentration interne théo-
rique s’il y avait équilibre ; R : constante des gaz parfaits ; T : température (297 K) , ; z : charge de l’ion ; F :
constante de Faraday.
Remarque : dans le cas des concentrations intracellulaires mesurées, la somme des
charges positives des cations (93 mm) paraît ici supérieure à la somme des charges
négatives des anions (75 mm). C’est sans compter sur les anions organiques du cytosol
(acides organiques R-COO–) qui contribuent à l’électroneutralité et représentent les
18 mM de charges négatives manquantes.
Les mécanismes d’absorption conjuguent donc transports passifs par simple diffusion et trans-
ports actifs. Ainsi, le transport actif primaire d’H+ permet la réalisation de transports actifs
secondaires pour les anions et les cations hormis K+ (figure 3.7) :
• la pénétration des anions se fait en symport avec H+ ou en antiport avec OH– (cas de NO3–),
• l’expulsion des cations (entrés passivement) a lieu en antiport avec H+ (cas de Na+, Ca2+ ).
En ce qui concerne l’ion K+, son passage est par contre passif selon le gradient électrochimique
favorable (la force électrique compense la force chimique qui aurait tendance à le faire sortir)
mais il est bien entendu que ce flux passif n’est possible que parce que la membrane plasmique
présente une différence de potentiel. Il y a donc dépendance étroite mais indirecte avec les
ATPases – pompes à H+.
68
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CHAPITRE 3
eau
ADP + Pi ATP
K+ H + NO 3− et K+
H+
anions
O2
CO 2
exsudats organiques eau
sol rhizoderme
Figure 3.7 Force protonmotrice et absorption des ions minéraux au niveau du rhizoderme.
On a mis en évidence (R. Mac Kinnon, prix Nobel 2003 de chimie) des canaux à K+ voltage-
dépendants qualifiés de canaux « Shaker », de grande spécificité. Il s’agit de tétramères dont
chaque sous-unité est constituée de six segments transmembranaires en hélices α. Le
segment 4 de chaque sous-unité présente des résidus chargés positivement qui le rendent
sensible aux variations de la différence de potentiel électrique transmembranaire (on parle de
« senseur de ddp »dans ce cas) ce qui serait à l’origine de l’ouverture ou de la fermeture du
canal (dans le rhizoderme, le seuil d’ouverture de ce canal est de –100 mV). La diversité de ces
canaux est grande ; ainsi ce n’est pas la même isoforme qui permet l’entrée dans la racine
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
36 36
Cl sécrété Cl exsorbé à travers le rhizoderme
Figure 3.8
Expérience de mise en évidence de la charge du xylème.
pénétré au sein des vaisseaux dans ce cas). En présence d’un inhibiteur métabolique, la quan-
tité d’ions radioactifs libérés est la même mais aucun n’a pénétré dans le xylème (pas de 36Cl–
dans le compartiment de gauche mais 100 % dans celui de droite). Il faut donc de l’énergie
métabolique pour que les anions pénètrent dans le xylème et nous verrons un peu plus loin que,
à l’image de K+ au niveau du rhizoderme, c’est une différence de potentiel membranaire qui
permet ici un transfert passif des anions.
Comme le montre la figure 3.9, il n’y a pas de plasmodesmes entre les cellules du parenchyme
xylémien et les vaisseaux. Les cellules juxta-vasculaires sont de véritables cellules de transfert
(encart 3.4). Elles sont spécialisées dans la sécrétion d’ions vers les cellules conductrices. Dans
le cas des cations, il y aurait cotransports par antiport avec H+ (le reflux spontané de protons
selon leur gradient électrochimique est le résultat du fonctionnement de la pompe protonique).
Toutefois, l’ion K+ emprunte également un canal shaker (§ 3.2.3b) sortant. Les anions emprun-
teraient des uniports, entraînés par la ddp transmembranaire (figure 3.9). Cette sécrétion
d’anions et de cations constitue la charge du xylème. Elle est responsable de la composante
osmotique du potentiel hydrique de la sève brute et induit la nuit un flux simultané d’eau
comme nous le verrons au § 3.3.1c.
Dans les déplacements à courte distance interviennent des cellules particulières appe-
lées cellules de transfert. Leur forme est variable mais elles sont toujours associées à des
invaginations de la paroi. Celles-ci forment un véritable labyrinthe en trois dimensions.
La membrane plasmique suit ces invaginations ce qui augmente d’un facteur 10 à 20 la
surface d’échanges et cela même si les invaginations ne sont situées que sur de petits
territoires de la cellule.
On trouve ces cellules autour du xylème et du phloème, au niveau des plus petites
Voir chapitre 5, nervures des limbes, et également, pour le xylème, dans la zone d’absorption racinaire.
figure 5.14 Dans le sac embryonnaire, les synergides et les antipodes ont les caractéristiques de
cellules de transfert et, après la fécondation, d’autres cellules de transfert se forment
entre le nucelle et l’albumen ainsi qu’entre l’albumen et l’embryon. Dans les poils glan-
dulaires comme les nectaires des fleurs ou les poils de plantes carnivores, ces cellules
interviennent dans la sécrétion de solutés.
La fonction des cellules de transfert est le transport actif de solutés que ce soit pour
l’absorption ou la sécrétion. De plus, sécrétion ou absorption peuvent être réalisées avec
le milieu extérieur ou entre des compartiments internes à la plante.
70
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CHAPITRE 3
eau
ATP
H+
ADP + Pi
NO 3− et anions
K+
K ,+ Na+, Ca 2+
H+
ph = 7,5 ph = 5 −6
eau
71
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Il est possible ici de raisonner sur la seule différence de potentiel osmotique (Ψoracines – Ψosol).
En effet, dans cette expérience, les composantes hydrostatique et matricielle du potentiel
hydrique du sol sont nulles et, par ailleurs, le potentiel osmotique cellulaire est la composante
déterminante de l’absorption comme l’a montré l’analyse du tableau 3.3 précédent. Il est enfin
possible de s’affranchir des valeurs du potentiel hydrostatique cellulaire (la pression de turges-
cence) qui ne peuvent que diminuer lorsque le potentiel du sol décroît (la turgescence est de
plus en plus difficile à maintenir) et agissent donc sur le potentiel hydrique cellulaire dans le
même sens que le potentiel osmotique cellulaire (abaissement dans ce cas).
Les résultats de ces expériences montrent que la différence de potentiel osmotique (Ψoracine
– Ψosol) demeure négative entre la racine et le sol dans toutes les situations. La racine adapte
donc son potentiel hydrique de telle sorte qu’il reste toujours inférieur à celui du sol ce qui
permet d’entretenir le flux entrant d’eau.
Les possibilités d’adaptation du plant ne sont néanmoins pas infinies. Au § 3.1.2a, nous avons
défini le point de flétrissement du sol comme une limite à partir de laquelle la plante ne peut
plus s’adapter et abaisser son potentiel hydrique sous celui du sol. Ce point se situe aux envi-
rons de –1,5 MPa.
b) Aux ressources minérales
➤ Ajustement des quantités absorbées
Soit l’expérience de la figure 3.10 où le système racinaire d’une plante est réparti entre deux
compartiments. On observe que, si dans le compartiment de droite un ion est absent, l’absorp-
72
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CHAPITRE 3
tion de cet ion dans l’autre compartiment qui contient une solution ionique complète est plus
élevée que celle d’un témoin. Le déficit d’absorption du compartiment de droite a été perçu par
la plante qui, en réaction, a augmenté l’absorption du même ion dans le compartiment de
gauche. Il existe donc des corrélations informatives au moyen de signaux internes, transportés
par le xylème et (ou) le phloème, qui modifient l’absorption racinaire. Ainsi, la plante n’est pas
passive mais s’adapte à la composition de la solution du sol.
absorption modifée :
l'ion absent à droite solution modifiée :
est absorbé en plus un ion est absent
grande quantité
plante carencée en NO 3–
8
6
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
0
0 500 1 000 1 500
concentration externe de NO 3– (micromoles par litre)
73
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Si la plante est dans un milieu pauvre en NO3– avant l’expérience (courbe noire), la première
partie est prolongée c’est-à-dire qu’il y a davantage de transporteurs à forte affinité. À
l’inverse, si la plante est dans un milieu riche en NO3– avant l’expérience (courbe grise), alors
les transporteurs à forte affinité sont peu nombreux. Ainsi la plante, selon ses besoins et les
ressources dont dispose le sol, synthétise plus ou moins de transporteurs spécifiques.
Cette adaptation au milieu ne signifie pas un contrôle total. Une plante peut s’intoxiquer si le
sol est trop riche en certains ions (figure 3.12). À partir d’une certaine concentration pour un
ion donné, la plante se laisse envahir et sa croissance diminue : l’élément devient toxique. Ainsi
certaines plantes sont qualifiées de calcifuges car elles ne peuvent se développer sur sol riche
en calcium. À l’inverse, en trop faible concentration, un ion limite la croissance : il est alors
qualifié de facteur limitant. L’apport d’engrais permet d’éviter que des ions comme NO3–, K+
ou PO43– soient limitants.
croissance
concentration en ion
200
12
24 h
6h
12 h
18 h
0h
100
9
0
6
− 100
3 − 200
0
188 190 192 194 196 198
calendrier des jours
Figure 3.13 Variations du diamètre de la tige au cours du temps (a)
et du flux de sève brute (b).
74
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CHAPITRE 3
Sur la courbe a, on observe globalement une diminution du diamètre le jour et une augmenta-
tion la nuit. Plus précisément, trois phases sont mises en évidence :
• une rapide baisse du diamètre de la tige après le lever de soleil,
• une rapide augmentation du diamètre de la tige dans l’après-midi,
• une augmentation moins forte du diamètre qui atteint un plateau en deuxième partie de la
nuit. Ce plateau est supérieur à celui atteint la veille.
L’opposition avec la courbe b est nette : le flux de sève brute est élevé en première partie de la
journée lorsque le diamètre de la tige diminue et ce flux diminue lorsque le diamètre du tronc
augmente. Pour expliquer ces observations et cette opposition des courbes, il faut faire inter-
venir la transpiration mise en évidence au 3.1.2c : elle se met en place avec le lever du soleil
(figure 3.16), diminue l’après-midi et s’annule la nuit ; elle varie donc comme le flux de sève
(corrélation positive). Ainsi, on peut faire l’hypothèse que le moteur de la montée de la sève le
jour est la transpiration foliaire qui par traction de la colonne d’eau engendre une pression
négative ou tension (voir Ψh le jour dans le tableau 3.3) responsable de la diminution du
diamètre des tiges. La nuit, la sève circule lentement et le tronc gagne en diamètre ce qui peut
s’expliquer par la pression positive cette fois-ci (voir ce même tableau 3.3) ; un autre méca-
nisme, de poussée cette fois-ci, est donc en jeu. Nous allons expliquer ces moteurs de l’ascen-
sion de la sève brute dans les deux paragraphes suivants.
On observe également que le tronc gagne en diamètre tous les jours ; cela ne relève plus de la
circulation de la sève brute mais d’un phénomène de croissance.
b) Transpiration foliaire et montée diurne de la sève brute
Nous venons de voir que la sève brute est sous pression hydrostatique négative ou tension le
jour. Or le mécanisme physique le plus simple à invoquer est la traction ou aspiration au sein de
fins capillaires à parois mouillables plongés dans l’eau. Ce phénomène relève des propriétés
polaires de l’eau (établissement de liaisons hydrogène) sous trois aspects :
• les forces de capillarité c’est-à-dire les interactions électrostatiques faibles entre les molé-
cules d’eau et la surface mouillable, elle-même polaire, qui assurent la traction vers le haut
de la colonne d’eau ;
• la tension superficielle à l’interface eau-air qui fait que les molécules d’eau y demeurent
liées entre elles malgré la traction à laquelle elles sont soumises ;
• la cohésion de la colonne d’eau qui répond à la traction sans se rompre sous l’effet de son
propre poids.
La surface de l’eau prend en conséquence la forme d’un ménisque (figure 3.14b) dont le rayon
est d’autant plus faible que la traction est forte. La pression négative sous le ménisque relève de
la loi de Jurin évoquée déjà au § 3.1.3a soit Ph = –2 γ /r, γ étant la tension superficielle de
l’eau. Pour un rayon r donné, la hauteur atteinte par capillarité est telle que la pression négative
sous le ménisque compense la pression développée par le poids de la colonne d’eau soit :
2γ / r = h.ρe.g soit h = 2γ / ρe.g.r (3.7)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
colonne
d’eau
=0
Situation 1 : Situation 2 :
traction nulle traction
effective
mercure
À quelle structure foliaire peut correspondre ce corps microporeux sachant qu’il doit posséder
des pores « ajustables » aux dimensions variées du végétal ? En effet, d’après la relation (3.7),
pour une plante herbacée de 1 m de hauteur, r est de l’ordre de 15 µm (pour une tension super-
ficielle de l’eau γ de 75.10–3 N.m–1) ; dans le cas d’un arbre de 100 m de haut, le rayon doit être
au plus de 0,1 µm soit 150 nm (en fait, le rayon est forcément plus petit car il faut tenir compte,
en sus de la pression liée au poids de la colonne, de la perte en charge dans les vaisseaux suite
aux frottements de l’eau le long des parois – voir la relation (3.8)).
L’élément foliaire qui répond à ces besoins est le parenchyme lacuneux et plus précisément ses
parois. Ce sont des entités hydrophiles par leur composition pecto-cellulosique donc mouilla-
bles, dont l’architecture en méats offre des pores de tout diamètre au niveau desquels se déve-
loppent les interfaces eau/air en ménisques. Leurs rayons peuvent évoluer du micromètre
lorsque la tension est faible (rayon r1 sur la figure 3.15) à la dizaine de nanomètres pour les
Voir Biologie
mailles du réseau de fibrilles de cellulose (rayon r2 de la figure 3.15) lorsque la tension est
1re année, forte. Cette variation de la dimension des rayons est certes fonction de la taille du plant mais
chapitre 3, également de la plus ou moins grande disponibilité en eau du sol (la traction s’accentue lorsque
figure 3.40 le sol s’assèche car son potentiel matriciel diminue alors fortement).
Mais si la colonne d’eau est soutenue grâce aux ménisques du corps poreux, cela n’explique
pas son ascension.
76
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CHAPITRE 3
r1
parenchyme
lacuneux
Situation 2 : forte traction
r2
= − 1,5 MPa
CHAPITRE 3
La loi de Poiseuille nous a permis déjà de souligner l’importance du rayon des conduits
dans le flux de sève. Elle est illustrée par l’accroissement du diamètre des vaisseaux du
xylème primaire, entre protoxylème et métaxylème, qui répond à la croissance du plant
et à l’augmentation des surfaces transpirantes donc des besoins en eau. Il en est de
même au sein du bois où, dans une couche annelle, le bois initial de printemps est riche
en gros vaisseaux à la différence du bois final d’été, riche en fibres mais pauvre en vais-
seaux. Par ailleurs le gradient de pression hydrostatique ∆Pz/∆z ne peut exister que
Voir Biologie
1re année,
parce que les parois longitudinales des trachéides et des vaisseaux sont renforcées au
figure TP3.7, cahier moyen de parois secondaires plus ou moins développées (elles sont annelées ou spira-
couleur page 21 lées dans le protoxylème, réticulées et ponctuées dans le métaxylème et le bois) d’une
part, et parce que ces parois primaires et secondaires sont cimentées par la lignine
d’autre part. Les conduits peuvent ainsi résister tant à l’éclatement (sève sous pression la
Voir Biologie nuit) qu’à l’écrasement (sève sous tension le jour). Il en est un peu de même pour les
1re année, trachées des insectes, conduits renforcés par des anneaux ou ténidies. Par ailleurs, la
figure TP13.3 lignine, hydrophobe, limite les frottements le long des parois. Signalons également que
le développement de perforations au sein des vaisseaux et l’accroissement de leur
diamètre améliorent certes le débit mais les rendent plus sensibles à l’embolie. Sur ce
Voir chapitre 2, point, les Pinophytes dont les tailles sont souvent impressionnantes disposent de struc-
§ 2.2.4 tures moins sensibles que sont les trachéides à ponctuations aréolées. Leur diamètre est
en effet plus modeste et il n’y a pas de perforations sur le trajet vertical mais des ponc-
tuations aréolées dont le torus s’apparente à une soupape qui vient se plaquer sur
Voir figure TP10.2 l’anneau en cas de « surpression » (retour à la pression atmosphérique par exemple
et photo 2, cahier alors que la sève était sous tension). Ce dispositif restreint l’embolie à une seule cellule
couleur page 24 et non à toute la colonne, rendant la restauration nocturne par poussée racinaire plus
aisée. Ces particularités des Pinophytes sont sans doute une des raisons qui fait que ce
sont les arbres qui montent le plus au en altitude (étage subalpin) et en latitude (taïga)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
CAM
journée nuageuse
stress hydrique
CHAPITRE 3
cas en tant que stimulus et non pas comme facteur énergétique. Il est possible de tester
l’influence des diverses longueurs d’onde bleues et de construire un spectre d’action
(figure 3.17b). La comparaison de ce dernier avec divers spectres d’absorption de pigments
montre qu’il y a corrélation avec celui de la zéaxanthine, une xanthophylle des chloroplastes.
D’ailleurs des mutants d’Arabidopsis déficients en zéaxanthine ne présentent plus de réponse à
la lumière bleue.
(a) (b)
ouverture de absorbance de la degré d’ouverture
l’ostiole en µm zéaxanthine de l’ostiole (unités
relatives)
12
0.25
10
0.20
8
0.15
6 addition de lumière bleue
0.10
4
éclairement en lumière rouge saturante
2 0.05
Par ailleurs le suivi du pH extracellulaire durant ces expériences montre une acidification du
milieu moins d’une minute après le début d’éclairement par la lumière bleue. Et l’ajout du
vanadate, inhibiteur spécifique de la pompe à protons, conduit à l’absence du second temps
d’ouverture. Il y a donc, suite à l’exposition à la lumière bleue et à sa perception par les zéaxan-
thines, expulsion de protons par activation de pompes protoniques membranaires. Mais
comment comprendre le flux entrant d’eau ? Quels solutés sont impliqués
Dès les années 1960, il fut possible de montrer que la concentration en K+ augmente considé-
Voir « la technique
rablement au sein des cellules de garde lors de leur turgescence (elle passe de 100 mM à plus
du patch-clamp », de 400 mM). Mais est-ce le seul ion concerné ? La technique du patch-clamp appliquée aux
chapitre 12, protoplastes (des cellules végétales sans paroi ce qui offre la possibilité d’accéder au plasma-
encart 12.2 lemme) permet d’identifier les ions voire les canaux ioniques en jeu. Dans la configuration
« cellule entière », on mesure la somme des courants élémentaires des canaux ioniques suite à
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
une série de stimulations où la ddp transmembranaire imposée varie. Les résultats sont reportés
sous forme d’un graphe exprimant la relation entre le courant global et la ddp imposée
(figure 3.18). Le potentiel de repos des cellules de garde utilisées est de l’ordre de –60 mV
dans cette expérience.
Entre –20 et –100 mV environ, on n’enregistre pas de courant. Par contre une hyperpolarisation
en deçà de –100 mV provoque un courant entrant et une dépolarisation au-delà de –20 mV un
courant sortant. Quel(s) ion(s) est(sont) responsable(s) de ces courants ? Le remplacement du
potassium par du sodium dans la solution où baignent les cellules, donc en contact avec la face
externe des plasmalemmes, fait disparaître tout courant. Il en est de même lorsqu’on lui
subsitue du baryum qui est un inhibiteur sélectif des canaux potassiques entrants. Le fait qu’il
s’agisse dans les deux cas de courants potassiques mais régis par des canaux distincts concorde
avec le potentiel d’équilibre de K+ qui est ici de –60 mV.
81
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courant en pA
400
courant sortant
courant entrant
- 400
Les canaux entrants à K+ (de type « shaker » – § 3.2.3b) sont donc mobilisés lorsque l’hyper-
polarisation provoquée par la sortie de H+ atteint le seuil de – 100 mV ; il s’agit de canaux
voltage-dépendants. Les ions Cl– sont également impliqués mais ils pénètreraient dans la
cellule en symport avec H+ (la force électrique est en effet défavorable à cet influx).
La chaîne de transduction reste à préciser entre la zéaxantine chloroplastique d’une part, les
pompes à protons membranaires (leur activation relèverait d’une phosphorylation) et les
canaux ioniques voltage-dépendants d’autre part ; l’intervention de protéines G est pressentie.
Voir « le cycle
de carboxylation D’autre part, le relèvement du pH intracellulaire par suite de l’expulsion des protons activerait
en C3-C4 », Biologie la PEPcarboxylase et donc la synthèse d’un autre anion, organique, le malate. Par l’accumula-
1re année, tion de K+, de Cl– et de malate, le potentiel hydrique intracellulaire est ainsi abaissé ce qui
chapitre 6, § 6.5.3b favorise l’entrée d’eau dans la cellule de garde et la turgescence. Il est à noter que le processus
est parfaitement inverse pour les cellules voisines des stomates ou cellules auxiliaires (pertes
de K+, de Cl– et sortie d’eau) dont la plasmolyse permet la turgescence des premières.
➤ Intervention de la photosynthèse
Nous avons constaté que la lumière intervenait également par la photosynthèse (figure 3.17a).
Le degré d’ouverture des stomates suit en effet l’intensité de la photosynthèse dans la feuille.
Les photoassimilats (des trioses) passent dans le hyaloplasme où ils sont transformés en
saccharose qui est stocké en partie dans la vacuole. Il contribue à la baisse de potentiel
hydrique et à l’entrée d’eau responsable de la turgescence. Le suivi des concentrations en K+ et
en saccharose au cours de la journée montre que les deux mécanismes se succèdent : le matin,
c’est l’effet « lumière bleue » et entrée de K+, de Cl– qui permet l’ouverture des stomates alors
que la photosynthèse n’est pas encore « opérationnelle » ; le reste de la journée,c’est elle qui
est responsable du maintien de l’ouverture (figure 3.19).
➤ Fermeture des stomates
La fermeture des stomates résulte quant à elle de la perte de turgescence soit par évaporation,
mécanisme dit hydropassif, soit par chute de l’activité photosynthétique et de la concentration
en saccharose en fin de journée ; le mécanisme est dit hydroactif dans ce cas. Cela ne vaut pas
pour les plantes présentant une « dépression de midi » et celles soumises à un stress hydrique
prolongé.
Des expériences démontrent que l’acide abscissique (ABA) est alors responsable de la ferme-
ture des stomates. L’origine de l’ABA est double : il provient soit du chloroplaste, soit de la
racine. L’ABA est produit à partir de terpénoïdes en C40 dont peut-être la zéaxanthine et il
82
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CHAPITRE 3
VOIE vacuole
PHOTOSYNTHESE
chloroplaste
cytoplasme
ostiole
1’
saccharose
e> i
EAU
i
malate
4
Cl −
H+ K+
ADP
3 + Pi
ATP
H+ 2 1
zéaxanthine
VOIE
LUMIERE BLEUE
Figure 3.19 Ouverture des stomates : schéma bilan.
existe sous deux formes, la forme acide non chargée (ABAH) en deçà de son pKa de 4,7 et la
forme basique anionique (ABA–) au delà. La première traverse les membranes mais pas la
seconde. Il pourrait être ordinairement séquestré sous forme anionique dans les chloroplastes le
jour par suite de la photosynthèse qui augmente le pH du stroma et libéré le soir consécutive-
ment à l’arrêt de la photosynthèse et à « l’acidification » du stroma (forme ABAH diffusible).
Or, lors d’un stress hydrique, on observe une acidification rapide du stroma des chloroplastes
ce qui expliquerait la diffusion dans le cytosol de l’ABA déjà présent dans le chloroplaste mais
séquestré, et la rapidité de son action. D’autre part la racine synthétise également de l’ABA en
cas de stress hydrique lequel est transporté sous forme acide via la sève brute (pH entre 5 et 6)
vers les feuilles et y agit. Le pH extracellulaire de la paroi étant également acide, l’ABA sous
forme neutre pourrait traverser passivement la membrane plasmique , s’y transformer en forme
anionique au contact du pH « basique » du cytosol et ainsi, piégé dans la cellule, exercer son
action. Les racines limitent en conséquence les pertes d’eau foliaire, à distance, lorsque
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CHAPITRE 3
transpiration
méat
CM
CC
voies mixtes du saccharose
et charge du phloème
TC
sites où s’effectue la
charge en saccharose
CC
• une dernière part, modeste elle aussi, est transférée aux tubes criblés dont le potentiel
hydrique est inférieur à celui des éléments de vaisseau. Cette eau et les solutés minéraux
qu’elle contient vont alimenter, via le phloème, les organes dont la transpiration est faible :
bourgeons, jeunes organes et fruits.
vers l'atmosphère externe
via stomates et
éventuellement cuticule
eau transpirée
(plus de 90 % de
l'eau absorbée)
eau transférée vers les
cellules du mésophylle
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voie apoplasmique
voie apoplasmique
en provenance de sève brute eau de la
l'appareil racinaire sève brute
85
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CHAPITRE 3
cellule compagne
tube criblé ou de transfert cellule du mésophylle
EAU ATP
en provenance d’un H+
vaisseau du xylème
ADP + Pi sac
ZONE SOURCE
saccharose
sac
très concentré
H+ sac
H+
ADP + Pi
perméase (uniport)
P >0 pompe à protons
symport H+/saccharose
H+
sac
vers un vaisseau
ZONE PUITS
P = 0,2 à 0,4 MPa
du xylème
H+
saccharose sac
peu concentré ATP
sac
H+
ADP + Pi
EAU sac
freins à la progression de la sève phloémienne qui expliquent les valeurs modestes de la vitesse
du transfert longitudinal.
Quant au sens de circulation, l’usage de 14C montre qu’il est fonction de la localisation des
zones « puits » par rapport aux zones « sources » ; il est tant descendant (des feuilles vers les
racines) qu’ascendant (des feuilles aux bourgeons et aux fleurs puis aux fruits) (figure 3.1).
Cette différence de pression hydrostatique entre zones source et puits est essentielle puisqu’elle
est le moteur de ce flux et qu’elle en impose le sens. Quelle est son origine?
Dès 1930, Münch avança l’hypothèse que le gradient hydrostatique serait la conséquence des
flux d’eau engendrés localement par les processus de charge et de décharge en saccharose au
niveau des zones « sources » et « puits ». Il s’agirait donc d’un gradient hydrostatique
d’origine osmotique.
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b) Le modèle de Münch
➤ Le protocole et le résultat
La modélisation de cette hypothèse ou modèle de Münch est présentée sur la figure 3.23.
Deux flacons A et B sont reliés par un tube T1 et munis à leur base d’une paroi hémiperméable
(uniquement perméable à l’eau). Chacun est assimilable à un osmomètre. À contient une solu-
tion aqueuse de saccharose à 10 % et du rouge Congo, un colorant peu diffusible ; B est rempli
d’eau pure. À et B sont plongés dans deux béchers A’ et B’ hermétiques et communicants
(tube T2) contenant également de l’eau pure. Un courant de masse ou de convection est
observé, matérialisé par le colorant. Il prend fin au bout d’un certain temps. Comment expli-
quer ce flux ?
2 surpression dans A
suite à l'entrée d'eau
2 eau
T 2
1 solutés
A* B
* * T
* ** **
* 2
1 3
1 * * 3
ψA' > ψΑ 4 ψ B + ψ B > ψ B'
A' B' h o h
4
ψ B' > ψ A'
h h
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CHAPITRE 3
T2 Succession des éléments de vaisseaux ou des trachéides bout à bout dans la tige
charge du phloème Ψh TC
SOURCE
ΨO TC Ψ TC appel d'eau
depuis le xylème gradient
de pression
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décharge du phloème
Ψh TC
Figure 3.24 Origine du gradient de pression hydrostatique
entre organes « sources » et organes « puits ».
Il nous reste à expliquer plus en détail la décharge des composants de la sève élaborée au
niveau des organes « puits ».
89
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Et ce gradient physique, s’il doit son origine à des processus actifs au niveau charge et parfois
de décharge, ne consomme que peu d’énergie biochimique ; en conséquence l’abaissement de
la température ne ralentit que faiblement la circulation tout comme l’application de divers inhi-
biteurs de la respiration. Le coût du flux de sève élaborée est donc modeste pour le végétal.
Soulignons enfin que le sens et la vitesse de circulation sont imposés par les zones « puits ».
Ainsi la feuille se comporte en puits lorsqu’elle est jeune puis en source au stade adulte. Lors
de sa sénescence, il n’y a pas retour à un état de puits car les membranes plasmiques des tubes
criblés conservent leur activité polarisée de charge du saccharose. Le statut de source ou de
puits n’est donc pas immuable. Les organes de réserve en constituent un autre exemple. Ils sont
d’abord des organes puits avant de devenir des organes sources lorsqu’ils délivrent les subs-
tances qu’ils ont stockées au préalable.
Conclusion
La figure de synthèse résume la circulation des sèves au sein d’un végétal et le flux hydrique
qui le traverse. Elle met l’accent sur l’architecture des conduits d’une part, sur les moteurs de
la circulation (diffusion ou convection) d’autre part. Les connexions entre les deux types de
sèves sont visualisées.
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ATP ADP
+ Pi entrée
d’eau
hausse de la
courant de masse pression
(convection) selon le gradient hydrostatique
de potentiel hydrostatique
élément de crible
diffusion selon le gradient de vaisseau
plasmalemme
potentiel hydrique
SÈVE paroi
ÉLABORÉE
perforation baisse de la
1− absorption d’eau SEVE pression
par charge osmotique BRUTE hydrostatique
H+ sortie
Na+,Ca 2+ K+ H+ d’eau
+ + ATP
P ADP + Pi −
NO3 et 6− hausse du
+
H+ ATP ADP + Pi anions
potentiel osmotique
eau
par décharge du
+
H+ NO3 et
− saccharose
anions H+
H+
K+ H+ K+
+
+ ATP + AT
A TP A
ATP ADP
ADD
H+
H+
ATP ADP + Pi
ADP + Pi
eau
H+
+
− H+
H+ NO3 et Na+,
anions Ca 2+
2− poussée racinaire
nocturne par charge
osmotique tube criblé
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Les sèves des trachéophytes peuvent être comparées au milieu intérieur des métazoaires. Dans
les deux cas, ces compartiments liquidiens circulants assurent à la fois les fonctions de nutri-
tion (apport de matière et d’énergie, élimination éventuelle de déchets) et de communication
avec des possibilités d’ajustement aux besoins de l’organisme et aux conditions du milieu. Les
moteurs et les conduits de cette circulation sont pourtant bien différents. Dans le cas des
embryophytes, la circulation s’opère au sein de cellules dont le contenu a plus ou moins
disparu et les moteurs sont pour partie physiques ; les pressions développées y sont considéra-
bles, tant négatives que positives, car elles doivent répondre tout à la fois à la grande taille des
organismes et au faible calibre des conduits. Dans le second cas, celui des métazoaires, les
conduits délimitent des espaces extracellulaires et sont pour partie de plus gros calibre, élasti-
ques de surcroît ce qui limite la surpression ; la circulation s’y déroule sous pression positive
pour l’essentiel grâce à une pompe refoulante, le cœur, et les valeurs atteintes sont beaucoup
plus faibles que celles mesurées chez les plantes. D’ailleurs les tailles maximales des orga-
nismes métazoaires sont en général inférieures à celles des plus grandes trachéophytes.
Cependant, dans les deux cas, ces corrélations concourent à l’unité de l’organisme : la vie de
chaque cellule est intégrée à physiologie de l’organisme. C’est ainsi que les parties autotro-
phes (feuilles voire tiges herbacées) et hétérotrophes (racines et tiges ligneuses, fleurs et
graines) de la plante se complètent en terme de nutrition et de communication ce qui assure un
fonctionnement harmonieux de l’organisme dans son environnement. Pour exemple, nous
allons voir dans le chapitre 4 que la composition de la sève brute des plantes n’est pas figée
mais qu’elle évolue au fil des saisons, en particulier lors de la période hivernale, où elle
contribue à la survie du végétal.
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
La plante en tant qu’organisme autotrophe puise dans son milieu les éléments • acide abscissique
• aquaporine
minéraux qui lui permettent de se développer. L’atmosphère fournit le CO2 mais • canal ionique
les autres substances (eau et ions) proviennent du sol. La racine, par sa zone pili- • cellule de transfert
fère ou par le biais de mycorhizes, est la zone d’absorption hydrominérale. La • complexe phloémien
polarisation de la membrane des poils absorbants créée par les pompes protoni- • courant de masse
ques membranaires est à l’origine de transports actifs secondaires et de trans- • crible
ports passifs qui font pénétrer les ions dans les cellules de la racine. Ceux-ci • diffusion
• embolie
suivent deux voies, la voie apoplasmique et la voie symplasmique, mais, au
• humidité relative
niveau de l’endoderme, le cadre de Caspary interrompt le premier transit et • loi de Poiseuille
impose le second jusqu’au xylème. Le passage dans les éléments conducteurs • macro-éléments
utilise toujours la polarisation des membranes plasmiques des cellules du paren- • ménisque
chyme xylémien et le même type de transports passifs et actifs secondaires : les • mycorhize
ions sont ainsi sécrétés dans le xylème. Cette circulation d’ions est responsable • oligo-éléments
de potentiels hydriques décroissants du sol aux vaisseaux : l’eau pénètre en • perforation
• pompe protonique
conséquence passivement jusqu’au xylème. Les aquaporines accélèrent sa
• ponctuation
circulation au niveau des membranes plasmiques à franchir (rhizoderme et • potentiel hydrique
parenchyme xylémien au minimum). Cet apport incessant d’eau et d’ions au • potentiel hydrostatique
niveau du xylème racinaire est responsable de la poussée racinaire qui met en • potentiel matriciel
mouvement la sève brute la nuit. Les cellules conductrices du xylème, par leur • potentiel osmotique
caractère de cellules mortes, leurs parois longitudinales hydrophobes et renfor- • rhizoderme
cées, leurs parois transversales ponctuées ou perforées et leur diamètre notable, • sève brute
• sève élaborée
offrent de nombreux atouts à la circulation. Mais le moteur essentiel de la • stomate
montée de la sève brute dans la journée est la transpiration foliaire provoquée • transpiration cuticulaire
par l’absorption de l’énergie solaire. Elle est responsable de la traction de la • transpiration foliaire
colonne d’eau et permet une bonne alimentation des parties aériennes même • tube criblé
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CHAPITRE 3
RÉVISER
Attention
• Sachez utiliser la loi de Poiseuille
• Retenez que l’eau ne se déplace que dans le sens des potentiels hydriques
décroissants à courte distance car il s’agit alors de diffusion, et dans le sens
des potentiels hydrostatiques décroissants à grande distance c’est-à-dire par
convection ou courant de masse.
• Sachez établir les relations entre la structure des cellules conductrices (ainsi
que leurs cellules associées) et leur fonction
S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
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1. Il existe des canaux à eau dans les membranes des cellules de racines. ❏ ❏
2. L’endoderme empêche la racine d’être envahie par la solution du sol. ❏ ❏
3. La sève brute est toujours exempte de sucre. ❏ ❏
4. On trouve des phytohormones dans la sève élaborée. ❏ ❏
5. L’ouverture des stomates ne dépend que de la lumière. ❏ ❏
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Analyse de Exercice 3.1 : Une feuille de Cucurbita pepo est mise, sans être séparée de la plante, dans une
documents enceinte où le carbone du CO2 atmosphérique est radioactif. L’expérience dure deux heures.
Par la suite, on réalise l’autoradiographie de feuilles de cette plante, feuilles qui étaient en
atmosphère normale (figure 3.25). Quatre feuilles d’âges différents sont choisies.
1 2 3 4
10
g de racines fraiches
infectés
témoins
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
apport en phosphates solubles (g dm 3 de sol)
10
sèche en fonction de l’apport
en azote et phosphate.
7,5
0,5 g P soluble
2,5 1 g P soluble
2 g P soluble
0
0 3 6 9 12
apport en azote (g/dm3 de sol)
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Adaptation du développement
des angiospermes CHAPITRE 4
au rythme saisonnier
Plan Introduction
4.1 Appareil végétatif En climat tempéré, il existe une alternance de saisons selon un rythme annuel.
et passage de la Le printemps et l’été sont caractérisés par des paramètres abiotiques (température,
mauvaise saison photopériode, luminosité) propices à une croissance forte du végétal, assurée par
4.2 Physiologie l’absorption hydrominérale, la transpiration, la circulation des sèves (chapitre 3) et la
de la plante l’hiver photosynthèse. Ils constituent deux saisons favorables au développement des angios-
4.3 Germination permes. En automne et en hiver les paramètres climatiques (température, photopériode,
des semences faible intensité lumineuse et faible disponibilité en eau) limitent le métabolisme au seul
entretien des structures cellulaires. C’est une période défavorable à la croissance qui est
alors faible ou nulle. On parle du « repos hivernal » par opposition à la période végéta-
tive. La fixité des végétaux les contraint à supporter ces conditions ambiantes.
Voir Biologie
1re année, « La • Quels sont les structures et les processus physiologiques qui permettent de résister à
photosynthèse », la période hivernale ?
chapitre 6 • Comment s’effectue la reprise d’une végétation active au printemps ?
Nous verrons d’abord comment l’appareil végétatif s’adapte à la situation hivernale par
des dispositifs structuraux et physiologiques (notion de vie latente). Puis nous aborde-
rons la reprise de la vie active à travers l’exemple de la germination des graines.
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(a)
(b)
formes de résistance
(c)
Printemps année n Automne Hiver année n+x année n+(x+1) année n+(x+2)
b) Plantes bisannuelles
L’oignon est un exemple de plante bisannuelle. La première année la graine germe au printemps
mais la plante ne fleurit pas. Avant l’hiver, l’appareil végétatif accumule des réserves souter-
raines (bulbe). Pendant l’hiver, l’appareil aérien disparaît presque en totalité et seules les parties
souterraines survivent. Au printemps de la deuxième année, l’utilisation des réserves permet la
montaison (allongement des entre-nœuds des tiges aériennes) puis la floraison. La plante meurt
après la fructification. Les semences germent au printemps de la troisième année.
Chez ces plantes, il existe donc deux périodes de croissance nettement séparées par une période
de repos hivernal (figure 4.2). La floraison et la fructification nécessitent le passage de la
période froide hivernale (c’est ce que l’on appelle la vernalisation). Chez les bisannuelles, il y
a une génération tous les deux ans et elles passent l’hiver soit sous forme de semences sèches,
soit sous forme de bulbes (oignons), de tubercules (racinaires chez la carotte, hypocotylaires
pour le céléri-rave) ou de rhizomes (giroflée).
c) Plantes vivaces
Les plantes vivaces sont dites aussi pluriannuelles. Elles sont en effet caractérisées par un appa-
reil végétatif pérennant sur plusieurs années avec une phase de croissance chaque année. Après
un délai plus ou moins long après la germination, plusieurs dizaines d’années pour certaines,
elles fleurissent et refleuriront chaque année jusqu’à leur mort (quelques plantes ne fleurissent
qu’une fois dans leur vie comme l’agave : on les qualifie de monocarpiques) (figure 4.1).
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CHAPITRE 4
Printemps,
été
Automne,
hiver
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1 2 3 4 5
Figure 4.2 Les types biologiques (d’après C. Raunkiaer).
1 Phanérophytes (arbres et arbustes) ; 2 Chaméphytes (thym, bruyère) ; 3 Hémichrypto-
phytes (plantain, ortie, saponaire) ; 4 Cryptophytes ou géophytes (tulipe, oignon, pomme
de terre, sceau de Salomon) ; 5 Thérophytes (coquelicot).
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➤ Chaméphytes
Les bourgeons écailleux aériens sont ici situés à moins de 25 cm de la surface du sol protégés
par leur bourre et pérule mais aussi protégés par la position basse (éventuellement sous la
neige) et le port ramassé en boule du végétal (ex : bruyère, myrtille).
➤ Hémicryptophytes
Les bourgeons sont ici situés à la surface du sol, protégés par la litière, la terre et la neige. On
y trouve les plantes à rosette c’est-à-dire avec des feuilles au ras du sol comme le plantain ou le
pissenlit, mais aussi des plantes sans rosette comme l’ortie.
➤ Cryptophytes ou géophytes
Les bourgeons sont enfouis dans le sol. Ce sont les plantes à bulbes, tubercules et rhizomes. On
y range aussi les hélophytes (plantes de vase comme le roseau) et les hydrophytes (plantes
aquatiques comme le nénuphar).
➤ Thérophytes (plantes annuelles)
Elles passent l’hiver uniquement à l’état de semence sèche dormante (mort de l’appareil végé-
tatif). Si l’on doit considérer qu’il existe un bourgeon, il faut le voir dans la gemmule de
l’embryon. La protection est assurée par les enveloppes séminales et la déshydratation.
Les plantes ligneuses conservent un appareil végétatif aérien l’hiver : ce sont donc soit
des phanérophytes, soit des chaméphytes. À l’inverse les plantes herbacées perdent leur
appareil végétatif aérien l’hiver, hormis une éventuelle rosette de feuilles plaquée au
ras du sol : ce sont donc des hémicryptophytes, des cryptophytes ou des thérophytes. Les
plantes ligneuses n’ont donc pas à édifier un appareil aérien complet au printemps, ce
qui leur confère un avantage dans la compétition pour la lumière. On les trouve effecti-
vement dans les strates arbustive ou arborescente alors que les plantes herbacées se
situent dans la strate herbacée. En général, dans les forêts et les landes, les herbacées ne
peuvent bénéficier de la pleine lumière : physiologiquement, ce sont des plantes
d’ombre. Il existe cependant des exceptions pour les plantes de lisière ou de clairière
ainsi que pour les plantes précoces dites « vernales » qui bouclent leur cycle avant la
mise à feuille des ligneuses. Par contre dans les formations de type prairie, les herbacées
ne subissent pas la concurrence des ligneuses et profitent d’un maximum d’éclairement :
physiologiquement, ce sont alors des plantes de lumière.
Une conséquence de la stratégie ligneuse est le fonctionnement des assises secondaires
qui assurent la croissance en épaisseur. L’assise libéro-ligneuse produit de nouveaux tissus
conducteurs chaque saison, mettant ainsi à disposition du végétal des cellules conduc-
Voir Biologie trices de sèves fonctionnelles quels que soient les aléas de la saison précédente (embolie,
1re année, attaque parasitaire…). L’arrêt hivernal de fonctionnement du cambium est responsable
chapitre 13, § 13.1.3 des cernes visibles sur les coupes transversales où l’on voit aussi que le bois de printemps
et TP13, § 13.2.3 est plus riche en vaisseaux que le bois d’été. L’assise subéro-phellodermique met en place
un tissu protecteur (suber) et un parenchyme secondaire (phelloderme).
Une autre conséquence, facultative toutefois, est la perte des feuilles à l’approche de
l’hiver (§ 4.1.3), moyen d’anticiper les mauvaises conditions à venir. Dans le même
temps, la plante forme des bourgeons écailleux capables de résister au froid. La mise en
réserve par contre est commune aux deux types de plantes, ligneuses ou herbacées,
pour les structures hivernantes (§ 4.1.4).
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CHAPITRE 4
Le suber forme ainsi une couche protectrice, un écran thermique qui peut devenir épais en
formant le rhytidome.
Les bourgeons dans ces types biologiques sont de type écailleux. Les écailles sont revêtues d’une
Voir Biologie cuticule épaisse et étroitement appliquées les unes contre les autres. Un enduit résineux peut
1re année, TP12 assurer l’imperméabilité (ex. : marronnier) : la propolis. Enfin les écailles internes possèdent un
revêtement pileux, la bourre, qui emprisonne l’air et constitue une protection thermique.
Dans les autres types biologiques, la position dans le sol est déjà une protection et là aussi on va
trouver un périderme autour des racines, des tubercules et des rhizomes. Des tuniques protec-
trices enveloppent les bulbes comme l’oignon. Enfin chez les annuelles, il y a disparition de
l’appareil végétatif et c’est la graine contenant la génération suivante, qui subit l’hiver. La plan-
tule y est protégée au cœur des réserves, des téguments et du péricarpe du fruit.
Ainsi les plantes mettent en place des structures aptes à résister à l’hiver comme les bourgeons
écailleux, les tubercules, les bulbes, les rhizomes et les graines.
La lumière est une source d’énergie que la plante utilise au cours de la photosynthèse.
Mais dans le programme de 1re année l’influence de la lumière sur la croissance orientée
a aussi été vu : le phototropisme. Dans ce cas, les énergies impliquées sont très infé-
rieures à celles de la photosynthèse et c’est la direction de la source de lumière qui est le
stimulus : de l’aspect quantitatif, on passe à un aspect qualitatif. Il en va de même avec
la photopériode où c’est la durée de la phase éclairée (héméropériode) ou de la phase
Voir Biologie sombre (nyctipériode) qui compte pendant le nycthémère (un cycle jour-nuit). La
1re année, « La longueur d’onde est une autre « qualité » de la lumière : le rouge (§ 4.3.3a) ou le bleu
photosynthèse », (§ 3.3) influencent le fonctionnement de la plante. La lumière agit dans ces cas en tant
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b) Aspects histologiques
Le pétiole présente quelques couches cellulaires formant un disque de cellules à parois
minces : la zone d’abscission (figure 4.3a). Un grandissement cellulaire apparaît, associé à une
synthèse de cellulases et de polygalacturonases. La destruction des parois par ces enzymes (les
cellules deviennent des protoplastes) fait que la feuille n’est plus tenue que par les éléments
lignifiés du xylème (couche séparatrice). La rupture se fait au moindre coup de vent. Les
cellules bordant la zone d’abscission (couche subéreuse) produisent de la subérine cicatrisant
ainsi la « plaie » (figure 4.3b), elles forment le liège cicatriciel.
auxine
couche séparatrice
zone d'abscission
couche subéreuse
éthylène
(a)
liège cicatriciel
(b)
c) Intervention de phytohormones
En pulvérisant de l’auxine sur les feuilles, on retarde la sénescence repérable par la perte de la
chlorophylle et le développement des caroténoïdes (ce qui est à l’origine des couleurs
d’automne). En pulvérisant de l’éthylène, on accélère au contraire ce phénomène. L’auxine
inhibe la production d’éthylène pendant la période végétative mais quand son gradient de
répartition change dans la feuille, la synthèse d’éthylène intervient et entraine la chute des
feuilles. Cependant des mutants ETR1-1 (mutants sans récepteurs à l’éthylène) finissent quand
même par perdre leurs feuilles mais plus tardivement : ceci montre que cette molécule ne fait
qu’accélérer le processus. L’action d’une autre molécule, l’acide abscissique sur ces mutants
provoque la disparition de la chlorophylle malgré leur insensibilité à l’éthylène. L’acide abscis-
sique (ABA) induirait la sénescence et son action serait complétée par l’éthylène.
La plante récupère les molécules présentes dans la feuille lors du processus de sénescence sauf
le calcium qui s’accumule dans les feuilles. Ce recyclage est un gain d’énergie pour la plante.
L’abcission est une adaptation à l’hiver en ce sens qu’elle évite d’exposer aux rigueurs hiver-
nales un organe fragile, dépourvu de protection. La conséquence est le ralentissement de la
circulation des sèves dont le seul moteur devient la poussée racinaire.
En climat méditerranéen ou tropical sec, la mauvaise saison est la saison sèche. Il y a d’ailleurs
un parallélisme avec l’hiver en climat tempéré car ce dernier est une période sèche pour le
végétal, l’eau étant physiologiquement indisponible, et la réponse du végétal est la même dans
les deux cas : la chute des feuilles.
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CHAPITRE 4
thétique au printemps.
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résistance (°C)
clones côtiers (état de Washington)
0
– 40
– 80
– 196
Septembre Octobre Novembre
Figure 4.5 Évolution de la résistance au gel pendant l’automne
(chez Cornus stolonifera) en fonction de l’origine géographique.
Pour comprendre cette acclimatation, la figure 4.6 présente l’évolution du potentiel hydrique
d’un bourgeon au cours de l’année.
Dès la fin de l’automne, le potentiel hydrique diminue très fortement (c’est le terme « potentiel
osmotique » qui décroît dans ce cas), passant de – 1 MPa à – 3 MPa dans cet exemple, pour se
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CHAPITRE 4
J F M A M J J A S O N D mois de l'année
–1
–2
–3
maintenir à cette valeur durant tout l’hiver, rendant alors très difficile la congélation de l’eau.
Cette baisse est très fréquente dans les organes hivernants à l’exception des rhizomes et des
tubercules qui bénéficient pour leur part de la protection thermique du sol. Elle résulte soit de
la déshydratation comme dans les graines dont la teneur en eau est souvent inférieure à 15 % (il
existe toutefois des contre-exemples : le gland du chêne est très peu déshydraté), soit de l’accu-
mulation de molécules solubles comme les oses, la bétaïne, la proline, de protéines comme les
déhydrines ou de composés phénoliques qui ont valeur de molécules antigels.
Par ailleurs la teneur en acides gras insaturés de la membrane plasmique est augmentée grâce
à l’activité d’enzymes désaturantes ce qui préserve une certaine fluidité membranaire à basse
température.
Ainsi les cellules vitales, celles des méristèmes ou de la plantule, sont protégées pendant cette
période défavorable et seront aptes à reprendre une activité normale au sortir de l’hiver. Le
métabolisme cellulaire est réduit au minimum ce qui permet à la plante de résister aux condi-
tions défavorables pendant un temps long.
Un gland de chêne sessile mis en terre en fin d’été germe mais sa croissance s’arrête lorsque les
conditions abiotiques deviennent défavorables et elle reprend au printemps suivant grâce au
seul retour des conditions climatiques favorables. Dans ce cas, la vie latente est imposée par les
conditions du milieu ; elle relève donc de causes extrinsèques à la semence (ou au bourgeon)
qui est dite quiescente. Pour preuve le simple retour à des conditions extérieures favorables
(température clémente, eau libre, bonne luminosité…) permet la reprise de la vie active.
À l’inverse un gland de chêne rouge ne germe pas lorsqu’il tombe au sol ; il doit être conservé
au moins 3 mois entre – 3 ˚C et + 3 ˚C ou 2 mois au froid humide pour germer. Lorsque les
conditions extérieures favorables ne sont pas suffisantes pour la germination ou le débourre-
ment des bourgeons, on parle alors de dormance. C’est une inaptitude interne à germer : la vie
latente est due ici à des causes intrinsèques. Le retour à la vie active nécessite diverses transfor-
mations internes à l’origine de la levée de dormance.
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CHAPITRE 4
inhibition apicale
inhibition due aux feuilles
inhibitions corrélatives
Mars
100% non dormants
Octobre
Janvier
50% dormants
50% non dormants
Novembre entrée
0% non dormants en dormance
sortie
de dormance
% de graines en germination
100
20
0
0 5 10 15 20 nombre de jours après le semis
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Les mutants en ABA se révèlent non dormants. L’ABA apparaît ainsi comme contrôlant la
dormance des semences.
Mais l’ABA n’agit pas seul : une autre phytohormone, l’acide gibbérellique (GA) intervient.
En effet, des mutants déficients en GA ne peuvent germer. Sur ces mutants, des expériences de
mutagenèse ont été effectuées et les graines produites par les plantes ayant subi ce traitement,
mises à germer. Certaines se sont révélées capables de germer (des révertants) : ce sont des
mutants dans la synthèse d’ABA (donc des doubles mutants !). Ainsi des graines non soumises
à l’ABA n’ont pas non plus besoin de GA pour germer : c’est davantage le rapport ABA/GA (la
balance hormonale, figure 4.9) qui est importante dans la dormance, plutôt que la quantité d’une
phytohormone. L’ABA réprimerait l’expression de gènes induit par GA.
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L’ABA s’accumule aussi dans les bourgeons dormants. L’ABA apparaît ainsi comme une
Voir chapitre 3, hormone de détresse, intervenant aussi bien en cas de stress hydrique que dans la préparation
§ 3.3.2b
du passage de la mauvaise saison sous l’effet de signaux environnementaux.
Facteurs de l'environnement
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CHAPITRE 4
I II III
Figure 4.10 Les phases
de la germination. lot de semence
0 12 24 36 48 temps (h)
Une graine non dormante nécessite donc de l’oxygène, de l’eau et une température convenable
pour enclencher les processus de germination.
tisé par l’embryon (GA, courbe 2) qui est l’une des phytohormones (encart 4.3). Celle-ci
diffuse jusqu’à la couche à aleurone où l’on note la synthèse d’α-amylase en réponse à la GA :
d’abord une synthèse de l’ARNm puis de la protéine.
La figure 4.12 présente les résultats d’une expérience sur les séquences régulatrices du gène de
l’α-amylase.
La piste C est le témoin qui permet de donner la taille de ces séquences : de l’ordre de 500 pb.
Celles-ci sont digérées par l’exonucléase (piste B) mais en présence de protéines induites par
GA, 80 pb sont protégées (piste A). Une protéine se fixe donc sur l’ADN et le protège ainsi,
dans cette expérience, de la digestion. On a pu montrer qu’il s’agit d’un facteur de transcription
nommé MYB. Il est transcrit en réponse au signal GA et active ensuite le gène de l’α-amylase.
La séquence des événements de la germination est résumée sur la figure 4.13.
107
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1- grains hydratés
avec de l'eau distillée
I.R. en microlitres de CO2/heure/g. de matière
2- grains dont l'embryon est excisé
avant hydratation ;
puis hydratation avec eau distillée
et acide gibbérellique
400
3- embryons seuls,
mis en culture dans l'eau distillée
200
A B C
exonucléase + + –
500 bp
415 bp
gel d'électrophorèse
330 bp
245 bp
160 bp
75 bp
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CHAPITRE 4
réserves
enzymes hydrolytiques :
α-amylase, protéase
péricarpe et téguments
couche à aleurones
albumen
A
G
Embryon oses, acides aminés
scutellum
rouge clair
coléoptile
coléorhize
Figure 4.13 Schéma bilan de la mobilisation des réserves.
Ce schéma montre à la fois des corrélations trophiques et informatives au sein d’un végétal.
Les phytohormones
ENCART 4.3
Vous avez déjà étudié une phytohormone, l’auxine dans le programme de 1 re année.
Dans ce chapitre, de nouvelles phytohormones sont citées : l’éthylène, les gibbéréllines,
les cytokinines et l’acide abscissique.
Les hormones ont été historiquement définies chez les animaux (chapitre 10). Chez les
angiospermes, les processus de croissance et de développement sont aussi contrôlés par
des substances agissant à faible dose et en des lieux différents de leur production. Mais, à
Voir Biologie la différence du cas des animaux, ces substances n’ont pas un lieu de production précis ; il
1re année, n’y a pas non plus un système unique de transport comme le sang pour les animaux ni
chapitre 13 d’effets spécifiques : ils influencent plusieurs fonctions. C’est pourquoi on les qualifie,
pour les distinguer du cas animal, de phytohormones, d’hormones végétales ou de régu-
lateurs (ou substances) de croissance.
L’éthylène, C2H4, est gazeux et synthétisé à partir de la méthionine. L’auxine est synthé-
tisée à partir de l’acide aminé tryptophane. Les cytokinines dérivent de l’isoprène par
ajout d’une adénine. On retrouve cette molécule d’isoprène dans la composition des
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( (
CH3 CH2
C C polyisoprène
CH2 H n
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L’auxine doit son nom à son rôle dans l’auxèse. Les gibbérellines ont été extraites d’un
ascomycète parasite du riz, Gibberella fujikuroi, qui provoque le gigantisme de son
hôte. L’acide abscissique a été mis en évidence au cours d’études sur l’abscission du fruit
de cotonnier mais elle est importante dans la dormance. Étymologiquement, cytokinine
signifie séparation (division) de la cellule, ce qui est son rôle principal. Quant à l’éthy-
lène, elle est déterminante dans la maturation des fruits.
Le mode d’action de l’auxine a été abordé à propos des tropismes. Les cellules présentent
des récepteurs aux phytohormones soit de types histidine – kinase pour l’éthylène et les
cytokinines, soit associés à des protéines G pour l’ABA et GA. L’activité cellulaire est modi-
fiée suite à la liaison de la phytohormone sur son récepteur par activation de molécules
cytoplasmiques et/ou en passant dans le noyau, inhibant ou activant ainsi des gènes cibles.
Depuis, d’autres phytohormones ont été mises en évidence comme l’acide salycilique et
les oligosaccharides intervenant dans la défense de l’organisme ou les brassinostéroïdes
intervenant elles dans la germination.
80
taux de germination
60
40
20
0
0 5 10 15 20 25 30
RC RS RC RS RC RS
On avait déjà remarqué une opposition d’effet de ces deux longueurs d’onde dans la floraison
de certaines plantes. La figure 4.14 montre que le RC lève la dormance et le RS induit la
dormance. De plus le RS appliqué après le RC annule la levée de dormance et inversement :
leurs effets sont réversibles. Les chercheurs ont alors fait l’hypothèse (1952) d’une molécule
unique mais présentant deux formes : ils l’ont appelée phytochrome.
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CHAPITRE 4
0,8 λ = 666
phytochrome Pr
phytochrome Pfr
0,2
Le phytochrome présente aussi une absorption dans le bleu. La forme active est la forme Pfr
d’où le schéma suivant pour son fonctionnement :
Réaction photochimique
RC
Pr inactif Pfr actif Photoréponse
RS
Synthèse Dégradation
Réversion enzymatique
Le phytochrome est une chromoprotéine, constituée d’une partie protéique (l’apoprotéine) et
d’un groupement prosthétique (le chromophore). Ce dernier est un composé tétrapyrrolique à
chaîne ouverte comme le montre la figure 4.16. Le RC provoque l’isomérisation d’une forme
cis à une forme trans au niveau du carbone 15 et ceci réversiblement.
Les holoprotéines sont des homodimères donc possèdent deux apoprotéines et deux chromo-
phores identiques. Le phytochrome actif a une activité kinase à l’origine des effets cellulaires.
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chromophore
O H
R
H R
N
A C
B D
N
N
N H H
apoprotéine
O
H Pr
isomère cis
la lumière rouge clair
liaison thioether convertit la forme cis
en forme trans
D
N
O Pfr H
R
H R
N
C
A isomère trans
H
N
B
apoprotéine
N H
noyau pyrrol
Figure 4.16 Structure des deux formes
du phytochrome.
Comme le montre la figure 4.17, le phytochrome B quand il est sous sa forme active (Pfr) pénètre
dans le noyau et, en se liant à des protéines nucléaires à valeur de facteurs de transcription (PIF
pour Phytochrom Interacting Factor, une protéine à motif hélice – boucle – hélice), provoque
leur destruction par le protéasome. Il empêche ainsi la transcription de gènes de croissance de la
plante. Lorsque la plante est sous un couvert végétal, donc sous un rapport R/FR bas, la forme Pr
du phytochrome est dominante et ne pénètre pas dans le noyau : les protéines PIF activent en
cascades la transcription de gènes dont les produits sont eux-mêmes des facteurs de transcription
qui interviennent dans le réveil de gènes déterminant la croissance.
1− plein soleil
RC > RS
Pr Pfr protéolyse
Pr Pfr
protéasome
NOYAU
phytochrome facteur de
transcription PIF 2− ombre
(Phytochrome
Interacting Factor) RC < RS
ADN bc gène inductible nouveau
transcription
facteur de
X transcription ARN m
pas de transcription
CYTOSOL traduction
promoteur
Figure 4.17 Mode d’action du phytochrome B selon que la plante est en pleine lumière ou à l’ombre.
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CHAPITRE 4
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
L’immobilité des plantes leur impose de subir des conditions saisonnières défa- • acclimatation
vorables. Ainsi sous climat tempéré, l’hiver est une saison où la température, la • acide gibbérellique
• bourgeon
lumière et l’eau ne permettent pas la vie active pour une angiosperme. L’appa- • étiolement
reil végétatif s’adapte en produisant des organes de résistance que sont les • germination
graines, tubercules, rhizomes, bulbes et les bourgeons écailleux lorsqu’un appa- • photomorphogenèse
reil végétatif aérien persiste. Chaque angiosperme est classée dans un type • saisons
biologique selon la stratégie adoptée : celle-ci dépend du cycle de développe- • plantes annuelles
ment (annuel, bisannuel ou pérenne). La plante se débarrasse des feuilles par un • bisannuelles
mécanisme d’abscission sous contrôle phytohormonal et la nutrition est assurée • vivaces
• périderme
par les réserves accumulées pendant l’été. • potentiel hydrique
Les cellules vivantes sont protégées par des structures comme le périderme, des • photopériode
téguments ou des écailles. Elles entrent en vie latente ce qui se traduit par un • phytochrome
métabolisme minimum, à peine perceptible et leur potentiel hydrique chute. De • quiescence
plus, bourgeons et semences entrent en dormance grâce aux signaux environne- • réhydratation
mentaux. Cette dormance, induite par l’acide abscissique, est progressivement • sécheresse physiologique
levée au cours de l’hiver là encore par des signaux externes et une autre phyto- • sénescence
• zone d’abscission
hormone permet le redémarrage : l’acide gibbérellique. • éthylène
Parmi les signaux environnementaux, la photopériode permet à la plante de se • acide abscissique
positionner dans le déroulement annuel : la photopériode décroissante est une • tubérisation
indication de l’approche de l’hiver. Le phytochrome est une molécule sensible à • graine
la lumière, plus précisément à certaines longueurs d’onde : il a deux conforma- • bulbe
tions dont la forme Pfr qui est la forme biologiquement active et agit sur • tubercule
l’expression de gènes dits « photoactivés » (figure de synthèse). • rhizome
• vie latente
Attention
• Retenez que la germination au sens strict est terminée quand perce la radicule.
• Retenez aussi que les phytohormones agissent au minimum par couple : on
parle de balance hormonale.
• Faites bien la différence entre sécheresse climatique et sécheresse physiologique.
• Ne confondez pas cycle de développement (toutes les angiospermes produisent
des graines) et types biologiques (la forme de passage de l’hiver pour l’appareil
végétatif).
S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
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Vrai Faux
1. L’eau est disponible en abondance pour la plante l’hiver. ❏ ❏
2. Le suber est une protection l’hiver pour les phanérophytes. ❏ ❏
3. L’acide abscissique est la phytohormone essentielle dans l’adaptation à la ❏ ❏
mauvaise saison.
4. Une graine dormante ne demande que de bonnes conditions de l’environne- ❏ ❏
ment pour germer.
5. Les bulbes sont formés par les plantes bisannuelles. ❏ ❏
6. Vie latente et quiescence sont synonymes. ❏ ❏
7. L’acide gibbérellique est produit par la couche à aleurone des caryopses. ❏ ❏
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FACTEURS de l'ENVIRONNEMENT
Lumière : quantité, qualité
Température
Eau
Nutriments....
Récepteurs Récepteurs
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vie active
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Débourrement
Vie ralentie (adaptations cellulaires)
Mise à feuille....
Accumulation de réserves
Chapitre 4 • Adaptation du développement des angiospermes au rythme saisonnier
repos hivernal
Quiescence et / ou dormance
CHAPITRE 4
Questions Les structures de passage de l’hiver et la protection contre les conditions hivernales.
de synthèse La germination des graines.
Phytohormones et passage de la mauvaise saison.
La vie latente.
Analyse de Exercice 4.1 : En travaillant sur la couche de grains à aleurone de poacées soumises à l’action
documents de l’acide gibbérellique, on étudie la transcription de deux gènes : GA-MYB et α-amylase.
Les résultats sont donnés sur la figure 4.18. Sachant que MYB est un facteur de transcription
dont la transcription est activée par GA et en vous aidant du cours ci-dessus (4.3), interprétez
les résultats.
100
niveaux relatifs de transcription
75 ARNm de l'α-amylase
Figure 4.18 Taux des transcrits
de GA-MYB et α-amylase en
50
ARN m de GA-MYB fonction du temps.
25
0
0 3 6 12 24 heures après exposition à GA
Exercice 4.2 : La lumière régule de multiples processus morphogénétiques chez les plantes.
Le phytochrome qui est le mieux connu des photorécepteurs consiste en l’association cova-
lente d’un chromophore térapyrrolique (figure 4.16) et d’un polypeptide. On sait que
plusieurs gènes tels que Phy A et Phy B codent pour les holoprotéines du phytochrome A,
bien étudié en particulier chez les plantes étiolées, et du phytochrome B dont les propriétés
correspondent au « phytochrome des plantes vertes ». Les mutants hy1 et hy3 d’Arabidopsis
thaliana présentent à la lumière un hypocotyle long comme les plantes étiolées. Les expé-
riences rapportées dans les tableaux 4.1 et 4.2 exposent les particularités de ces mutants à
l’égard de l’effet de la lumière blanche sur l’élongation de l’hypocotyle.
Les mutants hy1 et hy3 et le sauvage ont été cultivés à la lumière en présence de doses crois-
santes de biliverdine qui est un groupement tétrapyrollique ouvert. La figure 4.19 présente les
courbes de réponse de la longueur de l’hypocotyle à un apport de biliverdine.
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sauvage (wt)
0
0,0 0,01 0,1 1 concentration en biliverdine (mM)
La figure 4.20 présente la détection immunologique du phytochrome A de plantes sauvages
(wt) et hy1 cultivées en lumière blanche (lum) et à l’obscurité (obs) en présence (+BV) ou en
l’absence (-BV) de biliverdine.
– BV + BV
hy1 – 116
La figure 4.21 présente la détection immunologique des protéines (ligne a et c) et des ARNm
(ligne b et d), correspondants aux gènes Phy A et Phy B, chez le sauvage (wt) et le mutant hy3
(h) cultivés 7 jours à l’obscurité (Obs) puis soumis à 6 h (6) et 24 h (24) de lumière rouge
claire continue.
obs 6 24
w h w h w h
a
phy A
b
c
phy B
d
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Reproduction
sexuée des végétaux
CHAPITRE
5
Plan Introduction
5.1 Reproduction sexuée Selon Buffon (1748), « La reproduction est cette propriété, commune à l’animal et au
chez une filicophyte :
végétal, cette puissance de produire son semblable, cette chaîne d’existences succes-
le polypode vulgaire
sives qui constitue l’existence même de l’espèce ».
5.2 Reproduction
sexuée chez les Cette propriété est une des caractéristiques fondamentales du vivant. Ainsi, F. Jacob
angiospermes écrit (1980) : « Dans un être vivant, tout est agencé en vue de la reproduction. Une
amibe, une bactérie, une fougère, de quel destin peuvent-elles rêver sinon de former
deux amibes, deux bactéries, deux fougères ? »
Au sein de la flore terrestre, les filicophytes (9 500 espèces) et les angiospermes
(240 000 espèces) sont deux groupes de végétaux d’importance très inégale. Les
angiospermes sont des phanérogames (végétaux à fleurs, du grec = phanéros visible
et gamos = union ; étymologiquement « végétaux à union visible ») alors que les fili-
cophytes — plus discrets — sont des cryptogames (végétaux sans fleurs, du grec
kruptos = caché et gamos = union ; étymologiquement « végétaux à union cachée »).
Dans ce chapitre, nous répondrons aux questions suivantes :
• Qu’est-ce que la reproduction sexuée ?
• Comment ces végétaux assurent-ils leur reproduction sexuée ?
• Quelles structures, quels processus physiologiques sont engagés ?
• Comment et sous quelle forme ces végétaux sont-ils disséminés ?
Dans une première partie sera abordé le cas des filicophytes ; il sera l’occasion de
définir les termes de reproduction sexuée, génération, sporophyte et gamétophyte,
diplophase et haplophase, cycle de reproduction.
La deuxième partie sera consacrée à la reproduction sexuée et au cycle de reproduc-
tion des angiospermes ; tous les termes cités ci-dessus pourront y être retrouvés.
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jeune feuille
rhizome
racine adventive
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CHAPITRE 5
(a) (b)
assise
mécanique
limbe
nervure
paroi
pédicelle
sore
(60 à 80 sporanges)
(c) (d)
exine Cellule mère (2N)
ornementée
exine méiose
intine
noyau (N)
cytoplasme Méiospores (N)
(e)
méiospores
paroi externe
cellulosique
paroi
paroi déchirée
lignifiée
assise mécanique
recourbée
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Un peu de vocabulaire
ENCART 5.1
La reproduction sexuée des végétaux fait appel à un abondant vocabulaire dont la signi-
fication doit être maîtrisée. Les définitions ci-dessous en précisent le sens.
Sporange : organe reproducteur à paroi pluricellulaire dans lequel se forment les méios-
pores.
Méiospore : cellule haploïde provenant de la méiose d’une cellule mère diploïde.
(Les méiospores — groupées par quatre — sont aussi appelées tétraspores et pour cette
raison le sporange est aussi appelé tétrasporange).
Gamétange : organe reproducteur à paroi pluricellulaire dans lequel se forment les
gamètes.
Une anthéridie et un archégone sont respectivement les gamétanges mâle et femelle
du polypode.
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CHAPITRE 5
coussinet
anteridies
(a)
rhizoïdes rhizoïdes
flagelles
corps du prothale
(c)
(b) (d)
noyau corps du prothale
paroi oosphère
cytoplasme
cellules du archégone
spermatozoïdes canal du col
col
Des spermatozoïdes qui remontent le col de l’archégone, un seul fusionne avec l’oosphère ;
c’est la fécondation, union de deux cellules haploïdes (les gamètes) formant une cellule
diploïde appelée zygote (figure 5.4).
oosphère
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gel hydrophyle
col
Chez le polypode et chez tous les filicophytes, la fécondation est de type zoïdogamie
(encart 5.2) ; elle nécessite la présence d’une phase aqueuse ambiante dans laquelle, grâce à
leurs flagelles, nagent les spermatozoïdes.
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À propos des gamètes mâles – On appelle zoïde une cellule motile c’est-à-dire munie
d’une structure motrice (cils, flagelles) ce qui est le cas du gamète mâle des Filicophytes
que l’on nomme spermatozoïde. Nous verrons plus loin que, chez les Angiospermes, les
gamètes mâles ne sont pas des zoïdes : ils ne possèdent pas de structures motrices et, en
toute logique, il ne faut pas les appeler spermatozoïdes.
Zoïdogamie : fécondation dans laquelle un ou deux gamètes sont motiles (présence de
cils ou de flagelles locomoteurs) ; il s’agit de zoïdes.
Oogamie : variante de zoïdogamie dans laquelle le gamète femelle est non mobile.
Tactisme : déplacement d’une cellule, d’un organisme orienté par un facteur physique
ou chimique du milieu.
Chimiotactisme : déplacement orienté par un facteur chimique du milieu.
Chimiotactisme positif : déplacement orienté vers la source du facteur chimique donc
selon le gradient croissant de concentration.
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CHAPITRE 5
TEMPS
méiospore prothalle 1
1 porteur
d’archégones
méiospore prothalle 4
4 porteur
d’anthéridies
mentaires, l’un mâle, l’autre femelle (fécondation) donnant naissance à une cellule-œuf
diploïde (zygote) à l’origine d’un nouvel individu. La fécondation implique une différencia-
tion des gamètes qui s’unissent deux à deux. Cette différenciation touche également les indi-
vidus producteurs de ces gamètes ; ces individus sont dits sexués : c’est le cas du prothalle des
filicophytes comme le polypode mais nous verrons que c’est aussi le cas de la plante feuillée
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
des angiospermes.
b) Notions de génération et de cycle de reproduction
La reproduction sexuée d’un organisme implique l’existence d’un cycle — le cycle de repro-
duction (figure 5.7) — dans lequel alternent une phase dont les représentants sont constitués de
cellules haploïdes (haplophase) et une phase dont les représentants sont constitués de cellules
diploïdes (diplophase). Ces phases nucléaires sont délimitées par la méiose et la fécondation.
L’existence de ces phases nucléaires va de pair — chez les végétaux — avec l’existence de
générations. Le sporophyte est la génération, constituée de cellules diploïdes, qui produit les
méiospores ou tétraspores. Le gamétophyte est la génération, constituée de cellules haploïdes,
qui produit les gamètes.
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première fronde
prothalle
stade à 4 cellules
zygote
2 mitoses développement
racine
suçoir rhizome
Dans son sens le plus large, le terme de génération a été défini par Hoffmeister (1851) puis
repris par Feldmann (1978). On appelle génération toute étape du développement d’un orga-
nisme qui débute par une cellule reproductrice (zygote ou méiospore) et qui, après une période
d’activité végétative plus ou moins marquée, produit d’autres cellules reproductrices (méios-
pores ou gamètes). Suivant P. Gayral (1975), une génération peut être — selon la taille — un
organisme, ou un simple massif cellulaire pourvu qu’il provienne par mitoses d’une cellule
reproductrice (zygote ou méiospore) et produise d’autres cellules reproductrices.
Chez le polypode, la plante feuillée et le prothalle répondent bien à cette définition : la plante
feuillée, aux cellules diploïdes est issue du zygote et elle produit les méiospores — c’est le
sporophyte — alors que le prothalle aux cellules haploïdes est issu de la méiospore et il produit
les gamètes — c’est le gamétophyte.
Il existe plusieurs types de cycles de reproduction (encart 5.3).
c) Cycle de reproduction et générations chez le polypode
➤ Le cycle de reproduction du polypode comporte deux générations successives
C’est un cycle digénétique. Dans ce cycle, l’extension de l’haplophase ou du gamétophyte (le
prothalle) est très réduite en taille et en durée comparée à celle de la diplophase ou du sporo-
phyte (la plante feuillée ou fougère proprement dite) (figure 5.8).
Voir chapitre 6
En marge du cycle de reproduction, il existe une efficace multiplication végétative par rupture
du rhizome au niveau de ses ramifications.
➤ Réflexions sur les aspects génétiques de la reproduction sexuée chez les filicophytes
Lors de la méiose sont réalisés des brassages chromosomiques conduisant à la formation de
cellules haploïdes toutes génétiquement différentes : les méiospores (ou tétraspores). Ces
méiospores donnent naissance aux prothalles producteurs des gamètes. La formation des
prothalles puis des gamètes n’implique que des mitoses de sorte que les gamètes issus d’un
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CHAPITRE 5
MÉIOSE
zyote (2N) 4 méiospores (N)
(= 4 tétraspores)
FÉCONDATION
gamètes (N)
GAMÉTOGENÈSE
haplophase (N)
Figure 5.7
Les différents types de cycles
de reproduction.
(a) Le cycle haplodiplophasique.
Il présente nettement une haplo- 4 méiospores (N)
MÉIOSE (= 4 tétraspores)
phase et une diplophase. La
méiose et la fécondation sont zygote (2N)
séparées dans l’espace et dans FÉCONDATION
le temps par une période d’acti-
vité végétative (parfois réduite
à une simple phase d’activité gamètes (N)
mitotique). Dans un tel cycle, la GAMÉTOGENÈSE
sporogenèse et la gamétogenèse
sont séparées (gamétogenèse
améiotique). La diplophase issue
du zygote est productrice de
(c) diplophase (2N)
méiospores ; l’haplophase issue
des méiospores est productrice
de gamètes.
(b) Le cycle haplophasique. Seule
l’haplophase y est représentée.
La méiose survient immédiate-
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plante feuillée (fougère)
sporange
embryon à développement
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immédiat
Chapitre 5 • Reproduction sexuée des végétaux
cellules mères
Fécondation croisée simple des spores (2N)
Zoïdogamie
MÉIOSE
méiospores (N)
zygote (2N)
spermatozoïde
oosphère
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FÉCONDATION
prothalle
spermatozoïde
CHAPITRE 5
prothalle ont le même génome haploïde que celui de la méiospore d’origine. La diversité
génétique des gamètes et le hasard de la fécondation (loterie mendélienne) conduisent donc à
la formation de zygotes originaux, génétiquement différents les uns des autres. Les popula-
tions formées par reproduction sexuée présentent donc une forte diversité génétique de leurs
individus.
Dans le cas des filicophytes, il faut noter que chez la plante feuillée, les allèles s’expriment à
l’état diploïde alors qu’ils s’expriment à l’état haploïde chez les prothalles. En outre, ces
prothalles aux cellules haploïdes sont bisexués ; leur génome haploïde possède donc les allèles
permettant l’expression des deux sexes.
Les aspects chromosomiques et génétiques de la reproduction sexuée sont abordés en détail
dans le chapitre 8.
• les plantes bisannuelles fleurissent l’année qui suit la germination puis meurent ;
• les plantes vivaces édifient leur appareil végétatif sur plusieurs années mais nombre d’entre
elles ne fleurissent pas pendant leurs premières années. Après une période d’immaturité, elles
fleuriront tous les ans jusqu’à leur mort ; ce sont les vivaces polycarpiques. Les vivaces
monocarpiques comme l’Agave (amaryllidacées) restent pendant plusieurs années à l’état
de rosette de feuilles charnues puis fleurissent, fructifient et meurent en quelques semaines.
5.2.1 La plante feuillée porte des fleurs
Les fleurs d’angiospermes se forment à partir d’un bouton floral. Quand le végétal acquiert la
capacité à fleurir, le méristème apical caulinaire, sous l’effet de signaux inducteurs, se trans-
forme en méristème reproducteur à l’origine du bouton floral qui s’épanouira en fleur.
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carpelles
pétales (corolle)
sépales (calice)
étamines
pédoncule floral
réceptacle floral
b) Pièces fertiles
➤ Étamines
Les étamines sont constituées d’un filet liant l’anthère au réceptacle floral (figure 5.10a).
L’anthère comporte deux loges polliniques reliées par le connectif prolongeant le filet. À matu-
rité, chaque loge est issue de la fusion de deux sacs polliniques (figure 5.10c).
Nous verrons plus loin que l’étamine est un microsporange mais certains auteurs considèrent
que chaque sac pollinique peut être individuellement considéré comme un microsorange.
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CHAPITRE 5
➤ Carpelles
Morphologiquement, chaque carpelle comme celui de la renoncule montre trois parties :
l’ovaire renflé surmonté du style filiforme, lui-même terminé par le stigmate (figures 5.10b
et d). L’anatomie de l’ovaire révèle une cavité ovarienne (ou loge ovarienne) renfermant un
ovule anatrope (figure 5.13). L’ovule s’insère dans l’ovaire du carpelle au niveau du placenta.
Nous verrons plus loin que l’ovule est un macrosporange.
papilles stigmate
stigmatiques style
anthère
ovaire
filet
(a) (b)
connectif stigmate
style
faisceau
loge ovarienne
conducteur
sac pollinique
ovule
(c) placenta
filet
(d)
Figure 5.10 Les pièces fertiles de la fleur de renoncule.
(a) Les étamines. Elles sont toutes identiques ; le schéma en montre la face dorsale,
c’est-à-dire, la face opposée à l’axe de la fleur. La coupe transversale (c) en montre les
4 sacs polliniques. (b) Les carpelles. Chez le bouton-d’or, le gynécée est constitué de
carpelles libres, c’est-à-dire, non soudés entre eux. Chez de nombreuses espèces, le
gynécée est gamocarpellé ou syncarpe : les carpelles sont soudés entre eux par les
ovaires mais la soudure peut être plus poussée et affecter les styles et les stigmates.
cées comme le bouleau, poacées comme le maïs). Cependant, toutes les fleurs passent par un
stade de développement bisexué avant de devenir mâles ou femelles.
Chez les angiospermes dioïques (5 %) existent des pieds mâles à fleurs mâles et des pieds
Voir chapitre 8,
figure 8.17
femelles à fleurs femelles distincts (ex. : ortie, bryone, mercuriale annuelle, peuplier…) ; le sexe
génétique y est déterminé par des chromosomes sexuels X et Y (hétérochromosomes). Dans le
cas le plus simple, la présence du chromosome Y détermine le sexe mâle alors que dans d’autres,
c’est le rapport autosomes/hétérochromosomes qui est déterminant.
5.2.2 La fleur forme les gamétophytes
Alors que chez les filicophytes le gamétophyte (ou prothalle) est une génération libre et indé-
pendante de la plante feuillée, chez les angiospermes, les gamétophytes se forment sur la plante
feuillée dans la fleur.
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noyau (N)
exine
cellule
végétative membrane
plasmique intine
cytoplasme paroi très mince
membrane cellule
plasmique générative
noyau (N)
À maturité, le grain de pollen est déshydraté, chargé en réserves, en vie ralentie et sa longévité
va de quelques heures à la centaine de jours selon l’espèce.
Ultérieurement, la cellule spermatogène formera par mitose les deux gamètes mâles.
➤ Formation du grain de pollen : la méiose et les microspores
Dans l’anthère jeune, le tissu sporogène contient de nombreuses cellules mères (2N) qui
vivent leur méiose. Ces méiospores de petite taille sont appelées microspores ; elles sont grou-
pées par quatre formant ainsi des tétrades (figure 5.12 et figure TP11.4).
Chaque microspore (N) est à l’origine d’un grain de pollen. Les cellules du tapis synthétisent et
libèrent les constituants de l’exine (cellulose, sporopollénine, protéines) alors que la micros-
pore met en place l’intine. Pendant ce temps, chaque microspore (N) vit une mitose post-méio-
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CHAPITRE 5
MÉIOSE
microspores (N)
MITOSE
POST- Figure 5.12 La formation du pollen
MÉIOTIQUE chez les angiospermes.
La méiose de chaque cellule mère (2N) forme 4 micros-
pores haploïdes qui, au terme d’une mitose post-méio-
tique très asymétrique, forment chacune 2 cellules
cellule cellule haploïdes de tailles très différentes : la cellule végéta-
végétative générative tive et la cellule générative.
tique très inégale formant un couple de cellules haploïdes : la plus petite, presque dépourvue
de paroi, est au final contenue dans la plus grosse. Ce couple de cellules haploïdes est le futur
grain de pollen.
Il y a donc 4 fois plus de grains de pollen formés que de cellules mères initialement présentes.
➤ Place du pollen et de l’étamine dans la reproduction sexuée des angiospermes
Le grain de pollen est constitué de deux cellules haploïdes et il est formé par la mitose post-
méiotique d’une méiospore (microspore). Il correspond à l’haplophase et nous verrons qu’il est
à l’origine de deux gamètes mâles ; il a donc valeur de gamétophyte mâle.
L’étamine formée dans la fleur par la plante feuillée est constituée de cellules diploïdes et elle
forme par méiose des méiospores (microspores) ; elle a donc valeur de microsporange.
b) Le sac embryonnaire est le gamétophyte femelle
➤ Localisation du sac embryonnaire
Le sac embryonnaire est situé dans l’ovule, lui-même localisé dans l’ovaire du carpelle
(figures 5.10b et d). L’ovule des angiospermes est porté par un axe (le funicule) inséré sur le
placenta. En surface, les deux téguments sont interrompus au niveau d’un orifice (le micro-
pyle). Ils recouvrent le nucelle dans lequel est logé le sac embryonnaire.
Il existe différents types d’ovules chez les angiospermes (figure 5.13) : l’ovule campylotrope,
l’ovule anatrope et l’ovule orthotrope, de loin le moins fréquent chez les angiospermes.
Comme toutes les cellules de la plante, les cellules de l’ovule sont diploïdes à l’exception de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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pôle
raphé chalazial
pôle
micropylaire nucelle (2N) sac embryonnaire (N)
pôle
micropyle micropylaire
pôle
chalazial
funicule (2N)
téguments (2N)
L’oosphère est une cellule peu active au cytoplasme souvent riche en réserves (amyloplastes,
globules lipidiques, protéines).
À l’opposé du micropyle (pôle chalazial), les 3 antipodes sont des cellules de petite taille. Initia-
lement haploïdes, elles sont souvent polyploïdes. À maturité, leur paroi commune avec la cellule
Voir chapitre 3, centrale disparaît mais elle s’épaissit irrégulièrement du côté du nucelle, évoquant celle d’une
encart 3.4 cellule de transfert. Ce sont des cellules très actives qui assurent la dégradation des cellules du
nucelle et le transfert de substances nutritives du nucelle au sac embryonnaire.
synergides
appareil
oosphère filiforme
noyau polaire
vacuole cellule
centrale
synergides
noyau polaire
oosphère
antipodes
cellule
centrale
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CHAPITRE 5
Le centre est occupé par une grande cellule binucléée à large vacuole : la cellule centrale.
Nous verrons plus loin (§ 5.2.4) que l’oosphère et la cellule centrale jouent le rôle de gamètes
femelles mais ceux-ci auront des destinées bien différentes (§ 5.2.5).
➤ Formation du sac embryonnaire de type polygonum
Au sein du nucelle, une cellule diploïde proche du micropyle vit sa méiose. Au terme de cette
méiose sont produites quatre macrospores haploïdes (aussi appelées mégaspores). Des quatre
macrospores formées, les trois plus proches du micropyle dégénèrent. L’unique macrospore
restante vit trois mitoses post-méiotiques aboutissant à la formation d’un massif cellulaire à
huit noyaux haploïdes répartis dans les sept cellules formant le sac embryonnaire (figure 5.15).
MÉIOSE
macrospore (N)
3 MITOSES
POST-MÉIOTIQUES
Remarque : le sac embryonnaire présenté ici est le plus fréquent puisque présent chez
80 % des angiospermes ; il est dit sac monosporique car formé à partir d’une seule
méiospore et de type polygonum car décrit chez cette plante mais il existe d’autres types
de sacs embryonnaires (sac bisporique, sac tétrasporique) selon qu’ils sont formés à
partir de deux ou de quatre méiospores.
➤ Place du sac embryonnaire et de l’ovule dans la reproduction sexuée des angiospermes
Le sac embryonnaire est constitué de cellules à noyaux haploïdes et il est formé par trois mitoses
post-méiotiques d’une méiospore (macrospore). Il correspond à l’haplophase et nous verrons
plus loin qu’il renferme deux gamètes femelles ; il a donc valeur de gamétophyte femelle.
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L’ovule formé dans la fleur par la plante feuillée est constitué de cellules diploïdes et il forme
par méiose une méiospore (macrospore) ; il a donc valeur de macrosporange.
En résumé, la fleur des angiospermes renferme les sporanges (étamines et ovules) où sont produits
les gamétophytes (pollen et sac embryonnaire). Elle a donc un rôle protecteur pour ces derniers.
Cependant, la fécondation suppose la rencontre des gamètes. Nous allons voir que celle-ci est
précédée par le transport du pollen – la pollinisation – et que la fleur joue là un rôle essentiel.
fleur
chasmogame
fleurs
cléistogames
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CHAPITRE 5
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pollinie
étamine
gynostème
stigmates
rostellum
(b) surface
labelle ovaire réceptrice du pollen
(sous le rostellum)
(a)
éperon
nectarifère
rétinacle
(c)
glumelle postérieure
anthères
ovaire
glumellules
Cet exemple permet de dresser un portrait général des espèces anémophiles. Elles ont des fleurs
discrètes, souvent groupées en inflorescences, dont les étamines sont pendantes, exposées au
vent et les stigmates forment une grande surface réceptrice. Leur pollen est de petite taille (10 à
15 micromètres), léger, à surface lisse (exine peu ornementée) et il est produit en grande quan-
tité (ex. : 1 pied de maïs produit en moyenne 50 millions de grains de pollen alors que 1 000 sont
suffisants pour polliniser tous les ovules d’un pied !). Les pertes en pollen sont énormes mais la
quantité de pollen libéré compense le côté aléatoire de la rencontre pollen-stigmate.
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CHAPITRE 5
Les herbacées (poacées, cypéracées, joncacées) dont les fleurs sont groupées en épis et les
arbres forestiers (bétulacées comme le noisetier, fagacées comme le châtaigner) dont les fleurs
sont groupées en chatons ont une pollinisation anémophile.
➤ Hydrogamie (pollinisation hydrophile)
La majorité des espèces d’angiospermes aquatiques produit des fleurs aériennes : fleurs de
renoncules aquatiques et de nénuphars pour citer les plus connues. Leur pollinisation est
assurée par des insectes (voir ci-dessous).
La véritable hydrogamie est rare. Elle est connue chez des monocotylédones marines (zostères,
posidonies) formant les herbiers littoraux des côtes atlantique et méditerranéenne. La déhis-
cence des anthères est réalisée sous la surface et le transport du pollen est assuré par l’eau. La
réception du pollen par un stigmate est donc aléatoire et les pertes sont élevées ; la forme du
pollen — long et flexueux — et la grande dimension du stigmate en augmentent la probabilité.
En eau douce, la vallisnérie adopte une autre stratégie. Cette espèce dioïque vit immergée. Les
fleurs femelles portées par de longs pédoncules s’épanouissent en surface où elles étalent leurs
stigmates à la surface de l’eau. Les fleurs mâles sont groupées en inflorescences formées près
du fond. À maturité des anthères, elles se détachent, montent en surface et y flottent librement
jusqu’à entrer en contact avec une fleur femelle. C’est à la faveur de ces contacts que le pollen
est déposé sur le stigmate.
➤ Zoogamie (pollinisation zoophile)
Des exemples sont connus de pollinisation par des mammifères (chauves-souris pollinisatrices
de baobab à Madagascar) et par des oiseaux nectarivores (colibris) mais l’impact de ces polli-
nisateurs est réduit comparé à celui des insectes.
L’essentiel de la pollinisation est ici assuré par les insectes (entomogamie) : 90 % des espèces
d’angiospermes sont entomophiles
Fleurs et pollen des espèces entomophiles
Il s’agit le plus souvent de fleurs aux couleurs vives, odorantes et attractives par leur nectar
produit par des dispositifs sécréteurs situés dans les fleurs : les nectaires.
Le pollen de grande taille (200 à 250 micromètres), dense, présente une exine très ornementée
et il est revêtu d’un liant pollinique visqueux permettant l’accrochage ou l’adhésion aux soies
des insectes. Comparativement aux espèces anémogames, il est produit en faible quantité mais
le ratio pollen/ovules est élevé.
Principaux insectes pollinisateurs
Ce sont des insectes (TP3) appartenant principalement aux ordres des diptères (mouches),
lépidoptères (papillons) et surtout hyménoptères (abeilles et bourdons) ; ils véhiculent le
pollen de fleurs en fleurs accroché ou collé à leurs soies.
La perception des fleurs entomophiles par les insectes pollinisateurs se fait par la couleur et
l’odeur.
Généralement, ces fleurs possèdent des pétales colorés en jaune ou en orange (caroténoïdes) en
bleu, rouge, pourpre ou rose (anthocyanes) mais les insectes comme l’abeille n’ont pas la
même perception des couleurs que les humains : l’abeille voit dans l’ultraviolet mais pas dans
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Le pollen est une source de sels minéraux mais c’est surtout une source de protéines ; il en
contient jusqu’à 30 % pour 0 à 15 % de sucres libres. En association avec du miel et diverses
sécrétions, il constitue le mélange formé par les ouvrières pour nourrir les larves.
D’autres insectes recherchent un partenaire sexuel (voir ci-dessous) ou un lieu de ponte.
Exemples d’adaptations angiospermes – insectes
Plusieurs exemples démonstratifs permettent d’apprécier les adaptations réciproques unissant
les Insectes pollinisateurs et les angiospermes.
• Cas de la sauge des prés (Salvia pratensis, lamiacées – figure 5.19)
Dans cette fleur à corolle tubulaire, le filet des étamines présente à sa base un dispositif (char-
nière) permettant leur bascule sous la pression d’un insecte butineur. Celui-ci pénètre dans la
fleur et s’y enfonce pour atteindre les nectaires. La bascule des étamines les amène au contact
du dos de l’insecte. Ce dernier repartira donc vers une autre fleur le dos couvert de pollen dont
il laissera quelques grains sur le stigmate de la fleur suivante.
lèvre supérieure
Figure 5.19 La fleur de sauge
(coupe longitudinale). style
L’ovaire est surmonté du style pla-
qué sous la lèvre supérieure. ovaire
Quand l’insecte pollinisateur pénè-
tre dans le tube de la corolle, il
pousse la charnière et fait basculer anthère
les anthères qui viennent au con-
tact du dos de l’insecte et y dépo-
lèvre inférieure
sent leur pollen. charnière
CHAPITRE 5
spadice
spathe
Figure 5.20
L’inflorescence d’arum.
Vue générale avec la spathe (a) et après
enlèvement de la spathe (b). Le spadice
fleurs 么 stériles
porte à sa base les fleurs femelles réduites
raides
au carpelle, les fleurs mâles réduites aux
étamines et les fleurs stériles raides (cahier étamines (fleurs 么)
couleur p. 1, photos 1 et 2).
carpelles (fleurs 乆)
(a) (b)
les cellules du nucelle jusqu’à atteindre les synergides du sac embryonnaire. Pendant la
progression du tube pollinique, la cellule reproductrice forme par mitose deux gamètes mâles
dépourvus de paroi : c’est la mitose gamétogène. Ces deux gamètes mâles seront libérés à
l’intérieur du sac embryonnaire.
Les gamètes mâles ne sont donc jamais en contact avec le milieu extérieur et c’est un tube (ou
siphon) qui les achemine jusqu’au sac embryonnaire. Ce type de fécondation est appelé sipho-
nogamie (figure 5.21).
Remarque : si chez 70 % des angiospermes, le pollen est bicellulaire, chez les autres
angiospermes, il est tricellulaire dès sa maturité dans l’anthère car la mitose gamétogène
s’est déroulée très précocement : la cellule spermatogène s’est déjà divisée et a formé les
deux gamètes mâles (ex. : nombreuses brassicacées, opiacées, astéracées, poacées).
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grain de pollen
stigmate
tissu de transmission
tube pollinique
ovaire
loge ovarienne
ovule
CHAPITRE 5
cellule végétative
apertures
gamète
bouchon
cellule générative mâle 1
de callose
gamète
mâle 2 vacuole
paroi du
noyau
tube pollinique
de la cellule gamète
végétative mâle 1
gamète
Figure 5.22 La croissance du tube pollinique. mâle 2
Dès le début de l’allongement du tube pollinique, la cellule générative se divise (mitose noyau
gamétogène) et forme les deux gamètes mâles. Ceux-ci restent solidaires du noyau de la de la cellule
cellule végétative. Périodiquement, la mise en place de bouchons de callose isole l’extré- végétative
mité vivante en croissance des parties plus anciennes destinées à mourir. Les membranes
cellulaires adossées aux parois cellulaires ne sont pas représentées.
tion des fruits (nouaison) ; un tel printemps est donc souvent annonciateur d’une année
pauvre en fruits.
b) Double fécondation spécifique des angiospermes
➤ Double fécondation
L’extrémité du tube pollinique pénètre dans une des 2 synergides, traverse l’appareil filiforme
et, au contact du cytoplasme, sa paroi terminale est lysée permettant ainsi la décharge des
2 gamètes mâles dans l’une des synergides. Les 2 gamètes mâles migrent, l’un vers l’oosphère,
l’autre vers la cellule centrale. Ils y pénètrent via des zones – communes aux synergides, à
l’oosphère et à la cellule centrale – dépourvues de paroi cellulaire. Les deux gamètes mâles
migrent. L’un des gamètes mâle fusionne avec l’oosphère ; ils sont à l’origine du zygote prin-
cipal diploïde (œuf-embryon). L’autre gamète mâle fusionne avec la cellule centrale ; ils sont à
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l’origine du zygote accessoire triploïde (œuf-albumen). Comme deux gamètes mâles sont
impliqués dans la fécondation et qu’il s’y forme deux zygotes, celle-ci est appelée double
fécondation (figure 5.23).
tube pollinique
noyau de la
cellule végétative
appareil filiforme
synergide
oosphère
(avant fécondation)
noyaux polaires
sac embryonnaire
de la cellule centrale
antipodes
CHAPITRE 5
invaginations qui faciliteraient la pénétration des gamètes mâles dans les synergides donc dans
le sac embryonnaire, les synergides jouant là le rôle de cellules de transfert. Enfin, les deux
gamètes femelles — oosphère et cellule centrale — sont riches en ribosomes et ARNm. Ceci
doit être relié aux synthèses futures des deux zygotes.
➤ Conclusions
La siphonogamie est commune aux phanérogames telles que les angiospermes et les pino-
phytes (TP10). Les gamètes mâles ne sont jamais libérés au contact du milieu externe. Ceci est
une adaptation de ces végétaux à la vie en milieu aérien sec.
Le carpelle est l’unité de constitution du pistil ; il protège les ovules mais il constitue aussi un
obstacle physique à la fécondation directe. Nous verrons qu’il constitue aussi une efficace
barrière génétique à l’autogamie (chapitre 8) ; en ce sens, il contribue à la diversité génétique
des populations d’angiospermes.
La double fécondation est spécifique des angiospermes. Nous allons étudier ses conséquences
en abordant la transformation de l’ovule fécondé en graine.
a) Embryogenèse
L’embryon provient du développement du zygote principal (ou œuf-embryon). L’embryoge-
nèse débute immédiatement après la fécondation et on peut la scinder en deux étapes.
➤ Embryogenèse précoce
Le zygote principal est une cellule au cytoplasme polarisé et les mitoses sont inégalement
réparties dans l’embryon (encart 5.4).
Au pôle chalazien, les mitoses sont nombreuses et elles aboutissent à un massif cellulaire globu-
leux à symétrie axiale : le pro-embryon ou embryon globuleux (embryon s.s.). Au pôle micro-
pylaire, les mitoses sont moins rapides et forment donc moins de cellules. Celles-ci se disposent
en un axe cellulaire à rôle trophique : le suspenseur (figure 5.24 et encart 5.4).
➤ Organogenèse embryonnaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Elle ne concerne que l’embryon globuleux qui prend une forme en cœur (embryon cordi-
forme). Elle aboutit à la mise en place du plan d’organisation de l’embryon et donc de la plan-
tule formée ultérieurement lors de la germination (figure 5.25).
Chez les dicotylédones, l’embryon cordiforme montre une symétrie bilatérale et présente :
• un axe en continuité avec le suspenseur, c’est la tigelle (ou hypocotyle) porteuse à ses extré-
mités des futurs méristèmes terminaux caulinaire et racinaire ;
• 2 cotylédons qui renferment à eux seuls 80 % des cellules de l’embryon ;
• un protoderme qui isole l’embryon des tissus adjacents.
Chez les monocotylédones, l’embryon achevé ne comporte qu’un seul cotylédon aussi appelé
écusson ou scutellum chez les poacées.
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embryon globuleux
(= pro-embryon)
pôle chalazial
zygote
suspenseur
pôle micropylaire
ébauche
de cotylédons
cotylédons
procambium hypocotyle
futur méristème
racinaire
radicule
suspenseur
CHAPITRE 5
CHAPITRE 5
albumen
albumen nucléaire
nucléaire
albumen
cellulaire
albumen
cellulaire
embryon
embryon
tégument
périsperme
albumen
tégument
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albumen
embryon
(c) (d)
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L’amidon et les protéines de réserve sont des hauts polymères peu solubles. Leur stockage ne
nécessite pas ou peu d’eau ; ce stockage est donc réalisable sans difficultés alors que les graines
à maturité ne contiennent que 10 à 15 % d’eau (encart 5.5).
Les grains d’aleurone sont abondants dans les graines et les fruits secs indéhiscents
riches en réserves protéiques : chez les fabacées (cotylédons des graines de haricot, pois,
fève, soja, lupin), chez les euphorbiacées (albumen des graines de ricin), chez les
poacées (couche à aleurone des caryopses d’orge, blé, riz, maïs…). Il s’agit de vacuoles
qui se déshydratent pendant la phase finale de maturation des graines et dont le
contenu de plus en plus pauvre en eau se solidifie avec ségrégation des constituants.
La figure 5.28 présente l’organisation d’un grain d’aleurone de graine de ricin à maturité.
Les réserves lipidiques sont surtout des triglycérides localisés dans le hyaloplasme sous forme
de globules lipidiques ou oléosomes (0,1 à 10 microns). Les triglycérides sont insolubles dans
l’eau et là encore, la déshydratation des graines ne s’oppose pas à leur stockage.
Ces 3 catégories de réserves sont présentes en proportions variables selon les espèces. On
distingue selon la catégorie majoritaire :
• des graines oléagineuses (ex. : noix, colza, lin, tournesol, arachide) ;
• des graines protéagineuses (ex. : certaines graines de fabacées) ;
• des graines amylacées (ex. : poacées).
➤ Conditions de la mise en place des réserves
Le développement de la graine peut être scindé en deux périodes de durées sensiblement
égales. La première est marquée par les activités mitotiques contribuant à l’embryogenèse et à
la croissance de l’albumen. La seconde débute avec l’arrêt des divisions et cesse avec la
déshydratation ; c’est la période d’accumulation des réserves. L’embryon qui a achevé son
développement devient tolérant à la déshydratation et la graine perd jusqu’à 90 % de son eau.
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CHAPITRE 5
L’acide abscissique (ABA) est un dérivé terpénique. Il est synthétisé par presque toutes
les cellules contenant des plastes. Dans la plante, son transport non polarisé (à la diffé-
rence de celui de l’auxine) est assuré avec les sèves par le xylème et le phloème. Ses prin-
cipaux effets biologiques sont :
– une action positive sur la maturation des graines (embryogenèse, accumulation des
réserves, déshydratation) ;
– l’induction et le maintien de la dormance des graines et des bourgeons ;
– l’inhibition de la germination des graines (en balance avec les gibbérellines) ;
– la fermeture des stomates lors d’un stress hydrique.
Son mode d’action cellulaire est triple :
– au niveau membranaire : activation de canaux ioniques (canal calcique, canal potas-
sique), inhibition de la pompe à protons du plasmalemme (H +- ATPase) ;
– au niveau hyaloplasmique : entrée d’ions Ca2+;
– au niveau génomique donc nucléaire : activation de la transcription de gènes codant
diverses protéines (protéines de réserves exprimées en fin d'embryogenèse, protéines
protégeant les structures cellulaires déshydratées) et inhibition de la transcription des
gènes qui s'expriment lors de la germination.
La graine en vie ralentie est une unité de résistance (encart 5.7) et de dissémination ; la
période de vie ralentie est propice à la dissémination (§ 5.2.7).
5.2.6 Les graines des angiospermes sont contenues dans des fruits
À la suite de la pollinisation et de la fécondation et parallèlement à la formation des graines,
l’ovaire du carpelle se transforme en fruit : c’est la nouaison bien connue chez les arbres frui-
tiers. L’observateur constate la croissance de l’ovaire, la persistance fréquente des sépales et le
flétrissement des autres pièces florales : chute des pétales, flétrissement du style et du stigmate,
flétrissement et chute des étamines.
a) Le fruit est formé par l’ovaire du carpelle
➤ Conditions de la formation du fruit
Dans la majorité des cas, le carpelle ne se transforme en fruit que s’il y a eu pollinisation suivie
de double fécondation. La formation du fruit est marquée par une forte croissance (la taille
augmente d’un facteur 10 à 100, 20 chez des Fabacées telles que le pois et le haricot). Cette
augmentation de taille est la conséquence de la multiplication cellulaire (mérèse) et de la crois-
sance cellulaire (auxèse). Auxèse et mérèse sont dues à l’action de phytohormones (auxine,
gibbérellines, cytokinines) libérées par les graines en formation.
Certains fruits se développent sans fécondation des ovules et ne contiennent donc pas de
graines. On les qualifie de fruits parthénocarpiques. La parthénocarpie peut être d’origine
génétique et caractéristique de certaines variétés cultivées (bananes, concombres, oranges,
poires, raisins sans graines). Elle peut aussi être accidentelle suite à une période de froid ou
de gel.
➤ Structure histologique du fruit
Dans le cas le plus simple, la paroi de l’ovaire se transforme et forme la paroi du fruit appelée
péricarpe. Le péricarpe (figures TP12.3 et TP12.19) est formé de :
• l’épicarpe : couche externe dérivée de l’épiderme externe de la paroi ovarienne,
150
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CHAPITRE 5
dation du fruit (figure TP12.19). Parmi les fruits charnus, les principaux sont les baies et les
drupes.
Baies (« fruits à pépins »)
À l’exception de l’épicarpe qui forme un épiderme cutinisé, le péricarpe totalement charnu
(mésocarpe et endocarpe) est en contact avec les graines appelées « pépins » (ex. : groseilles,
raisins, tomates). De nombreuses baies sont polyspermes c’est-à-dire à plusieurs graines.
Il existe des baies particulières d’importance alimentaire. Chez les agrumes, la pulpe du fruit
est formée de poils géants gorgés de substances sucrées ; ils dérivent de l’endocarpe. (ex. :
oranges, citrons, pamplemousses…). Les bananes sont des baies mais celles produites par les
bananiers cultivés (Musacées) sont aspermes (sans graines). Les dattes sont des baies dont la
graine communément appelée « noyau » présente un albumen cellulosique.
151
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graines
pédoncule
fruit
Ecballium balsamine
(Impatiens)
vestiges
de stigmate
cupule
gland chataîgne
152
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CHAPITRE 5
Pour d’autres, à fruits secs déhiscents, les graines sont projetées à quelques mètres. Chez le
ricin (Ricinus communis, euphorbiacée tropicale), l’ouverture du fruit — une capsule —
expulse les graines à plusieurs mètres mais Hura crepitans (euphorbiacée d’Amérique du
Nord) détient le record en expulsant ses graines jusqu’à 25 m. Plus près de nous, lors de la
déhiscence des gousses du sarothamne (Sarothamnus scoparius, fabacées), la brusque torsion
des valves assure la projection des graines. Il en est de même pour la balsamine Impatiens
balsamina (balsaminacées) dont les valves du fruit se recourbent brutalement et éjectent les
graines.
Enfin, Ecballium elaterium (cucurbitacée des régions méditerranéennes) présente des fruits
charnus contenant à maturité une pulpe gorgée d’eau. Sous l’effet de l’augmentation de pres-
sion interne, le péricarpe de la base du fruit se rompt et les graines sont projetées dans un jet
aqueux.
➤ Barochorie
Ce mode de dispersion s’effectue sous l’effet du poids donc de la masse élevée des semences,
qu’il s’agisse de fruits (gland, châtaigne) ou de graines (marron, graines du palmier
Loïdoicea sp.).
En résumé, autochorie et barochorie n’assurent une dissémination qu’à courte voire très courte
distance : pour toutes ces plantes, la dissémination ne dépasse pas quelques mètres autour de la
plante mère. Généralement, la graine peut germer sans difficultés car elle est placée dans les
mêmes conditions écologiques que celles ayant permis l’installation de la plante mère.
b) Hydrochorie
La dissémination par l’eau est réalisée chez des plantes aquatiques à semences flottantes (ex. :
nymphéacées aux fruits spongieux par leurs lacunes aérifères). La dissémination peut s’effec-
tuer à très grandes distances du fait de la longévité de l’embryon et de l’imperméabilité des
parois de la graine ou du fruit ; c’est le cas du cocotier Cocos nucifera disséminé par son fruit
(noix de coco) dans toutes les îles intertropicales du Pacifique.
c) Anémochorie
De nombreuses angiospermes sont disséminées par le vent ; elles sont dites anémochores
(figure TP12.14).
Cela concerne des espèces à semences de petite taille et de masse faible (ex. : graines de pavot)
ou à semences dotées d’expansions ou surfaces porteuses ; citons en exemples :
• les graines à aigrette (peuplier, saule, cotonnier) ;
• les fruits ailés : samares (orme et frêne), disamare (érable), akène (charme) ;
• les fruits à aigrette (pissenlit) ;
• les inflorescences ailées (tilleul).
Abandonnées ici ou là par le vent, elles ne pourront y germer que si les conditions de milieu se
révèlent favorables, ce qui est très aléatoire.
d) Zoochorie
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Les plantes zoochores sont disséminées par les animaux. Deux catégories peuvent être distin-
guées.
L’épizoochorie concerne des espèces à semences accrochantes ou collantes. Celles-ci se fixent
au pelage ou à la fourrure des animaux lors de leur passage ; elles seront abandonnées plus loin
où elles pourront germer si les conditions se révèlent favorables. Ces semences sont dotées de
dispositifs accrochants comme ceux des akènes de benoîte et d’aigremoine (rosacées) et des
akènes et diakènes de carotte (apiacées) (figure 5.30). La flore des haies en pays de bocage et les
flores associées aux transhumances illustrent bien l’impact des animaux — ici des animaux
d’élevage — sur la dissémination et la répartition d’espèces d’angiospermes.
L’endozoochorie concerne des angiospermes à fruits comestibles. Ceux-ci sont ingérés et
digérés mais les graines, protégées par leurs téguments, résistent aux sucs digestifs ; elles sont
rejetées plus loin dans les déjections. Le gui (Viscum album, viscacées) est un bon exemple.
153
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carotte aigremoine
akène
crochets
dispositifs
accrochants
graine
akènes
réceptacle floral
Cette plante vit en parasite sur les branches d’arbres tels que pommiers, poiriers, peupliers.
Elle produit des baies — mûres en hiver — consommées par les grives qui n’en digèrent pas les
graines. Celles-ci les rejettent dans leurs fientes gluantes. Or les grives volent d’arbres en
arbres à la recherche de nouvelles baies et nombre de fientes sont laissées sur les branches des
arbres ; là, elles sont placées en conditions idéales pour germer à la différence des autres
graines tombées au sol.
L’endozoochorie est donc efficacement réalisée par les oiseaux frugivores consommant des
fruits charnus (cerise, groseille…) et rejetant les noyaux et les graines non digérés dans leurs
fientes. L’endozoochorie est bénéfique à l’espèce végétale. En effet, l’attaque des enveloppes
(téguments, endocarpe) par les sucs digestifs les fragilise et cela se révèle favorable, voire
indispensable, à la germination.
Enfin, il existe des animaux collecteurs tels que les geais et écureuils qui amassent des
réserves (noix, noisettes, glands). Une grande partie est perdue et se trouve ainsi disséminée. Il
en est de même avec des insectes collecteurs de graines tels que les fourmis.
L’espèce humaine, pour des raisons alimentaires et économiques, participe activement à la
dissémination des plantes cultivées : cas des poacées mais aussi des plantes messicoles (coque-
licot et bleuet) semées avec les grains des céréales. Pour les mêmes raisons, il a acclimaté et
naturalisé des plantes loin de leur aire d’origine ; blé, riz, maïs, coton, olivier, café, vigne sont
des exemples d’angiospermes cultivées dont l’expansion à l’échelle du globe est due à
l’humain (encart 5.8 et figure 5.31).
En résumé, les formes de dissémination sont ici des graines, des fruits secs indéhiscents et
même des inflorescences. Alors que autochorie et barochorie ne permettent qu’une dissémina-
tion à courte distance, l’intervention d’agents externes comme l’eau, le vent et les animaux
assure une dissémination à grande voire très grande distance.
L’étude pratique de quelques modes de dissémination est abordée dans le TP12, Graines, fruits
et germinations.
Voir chapitre 4 Les graines et fruits secs indéhiscents sont réunis sous le terme de « semences sèches » car
selon l’espèce, l’unité qui germe est une graine, un akène, une samare ou un caryopse.
154
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CHAPITRE 5
Le blé (genre triticum, monocotylédone, poacées) est une céréale dont le grain est un
caryopse, fruit sec indéhiscent. Les 2 espèces les plus cultivées sont le blé tendre ou
froment (Triticum aestivum, 2N = 42) à albumen friable dont on tire les farines et le blé
dur ou amidonnier (Triticum durum, 2N = 28 ) à albumen dur dont on tire les semoules.
Dans la nature, il existe de nombreuses espèces sauvages de blés qui diffèrent par leurs
haplotypes (A, B ou D) et leurs ploïdies. Bien qu'incomplètement élucidée et complexe,
la filiation génétique qui conduit des espèces sauvages aux espèces et aux variétés culti-
vées commence à être connue. Elle implique des croisements entre espèces sauvages
Voir chapitre 8 avec des fécondations auxquelles participeraient des gamètes anormaux diploïdes.
AA BB
- 2 000
génotypes AABBDD, 2N = 42 ,
espèces hexaploïdes cultivées,
Triticum aestivum, blé tendre Triticum durum, AABB, 2N = 28
Triticum monococcum, AA, 2N = 14 Triticum spelta, épautre (forme tétraploïde cultivée, blé dur)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Les haplotypes A, B et D sont voisins (tous à 7 chromosomes) mais différents : on dit ces
génomes « homéologues » et les chromosomes y sont numérotés (1A,....4A,....7A).
Les différentes espèces de blé sauvages se distinguent aisément par plusieurs caractères :
épi lâche ou compact, rachis ferme ou fragile, grain petit ou gros, grains difficiles ou
155
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faciles à extraire de leurs enveloppes. La sélection empirique réalisée pendant des millé-
naires par les agriculteurs du « croissant fertile » (Sud de l'Anatolie, Nord de la Syrie et de
l’Irak) a permis dès le Néolithique d’améliorer la qualité des espèces cultivées issues
d'espèces sauvages. L'étude des ADN cytoplasmiques (chloroplaste, mitochondrie)
transmis par le gamète femelle a permis de démontrer, entre autres, que Triticum tauschii
a servi de parent mâle (donneur de pollen) à Triticum aestivum le parent femelle, siège
de la fécondation.
CONCLUSION
La graine des angiospermes est une unité complexe. Elle comporte un ou deux téguments
dérivés de ceux de l’ovule et donc hérités du sporophyte maternel. Elle contient un embryon
formé à partir du zygote principal ; c’est le sporophyte de la génération suivante. Enfin, elle
contient des réserves souvent localisées dans l’albumen formé à partir du zygote accessoire.
Ces réserves seront utilisées par l’embryon lors de la germination ; elles lui permettront un
mode de vie hétérotophe jusqu’à ce que le plant formé soit capable d’assurer son absorption
hydrominérale et sa photosynthèse.
Nous verrons plus loin que les pinophytes (TP10) présentent un cycle très comparable mais :
• les ovules sont nus (non enclos dans l’ovaire d’un carpelle) ;
• les graines sont nues (pas de fruit) et comportent trois générations emboîtées ;
• la fécondation est une siphonogamie simple ;
• il ne se forme pas d’albumen et les réserves sont localisées dans un endosperme dérivé du
gamétophyte femelle.
156
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Plante feuillée
fleur
germination
(de la graine ou du fruit sec indéhiscent)
carpelles (pistil) étamines
dissémination
zygote accessoire
sac embryonnaire
double
fécondation Siphonogamie
Mitose GAMÉTOPHYTES (N) - HAPLOPHASE
gamétogène
Figure 5.32 Le cycle de reproduction des angiospermes (plantes à fleurs, à ovules, à ovaires, à graines et à fruits).
C’est un cycle digénétique à diplophase-sporophyte très largement prédominant dans l’espace et dans le temps. De ce fait, la plante feuillée
(sporophyte diploïde) est la représentante de l’espèce. Le gamétophyte mâle (pollen) et le gamétophyte femelle (sac embryonnaire) correspon-
dent à l’haplophase mais leurs tailles sont très réduites comparées à celle de la plante feuillée et leur existence est très limitée dans le temps. Ce
CHAPITRE
cycle ne fait pas apparaître l’allogamie qui est très répandue chez les angiospermes.
5
157
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RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Les filicophytes et les angiospermes sont des végétaux à cycle de reproduction • acide abscissique
digénétique. La plante feuillée est le sporpophyte, représentant de la diplophase ; • akène
• albumen
c’est la génération prédominante par sa taille et par sa longévité ; elle est représen- • aleurone
tative de l’espèce. Les gamétophytes, représentant de l’haplophase, sont toujours • allogamie
réduits et n’ont qu’une existence très brève comparée à celle des sporophytes. • angiospermie
Chez les filicophytes, les feuilles (frondes) portent des sporanges libérant les • antipodes
• anthère
méiospores ; celles-ci germent et donnent naissance à des gamétophytes auto- • anthéridie
nomes (prothalles) bisexués mais protandres d’où une fécondation croisée obliga- • anthéridiogène
toire. Cette fécondation est une zoïdogamie ; elle est dépendante d’une phase • spermatozoïde
aqueuse ambiante. La germination du zygote est immédiate et le jeune sporophyte • archégone
se développe temporairement aux dépens du prothalle qui disparaîtra rapidement. • assise mécanique
• autogamie
Chez les angiospermes, la fleur concentre et protège les sporanges ; les étamines • baie
(microsporanges) et les ovules (macrosporanges) sont le siège de la méiose. Les • capsule
étamines produisent le pollen (gamétophyte mâle) et les ovules produisent le sac • carpelle
embryonnaire (gamétophyte femelle). Les gamétophytes sont très réduits en • caryopse
• cellule centrale
taille (quelques cellules) et unisexués. Les ovules sont contenus dans les • cellule mère
carpelles et ne sont pas directement accessibles au pollen (angiospermie). La • cellule végétative
pollinisation est indispensable à la fécondation ; elle met en jeu des vecteurs • cycle
abiotiques (eau, vent) et des vecteurs biologiques (animaux pollinisateurs). La • déhiscence
fécondation, autogamie ou allogame selon les cas, est une siphonogamie. Elle • diplophase
• dissémination
aboutit à la formation de 2 zygotes (double fécondation). Après la fécondation, • drupe
l’ovule fécondé évolue en graine, unité de résistance et de dissémination déshy- • embryon
dratée contenant un embryon et des réserves accumulées selon le cas dans le • étamine
périsperme (rarement), l’albumen ou les cotylédons. L’ovaire du carpelle évolue • exine
• fécondation
en fruit sec ou charnu. La dissémination des graines ou des fruits est assurée soit • filicophyte
par la plante elle-même soit par des vecteurs abiotiques (eau, vent) ou des • fleur
vecteurs biologiques (animaux). • fronde
• fruit
• gamétange
Attention • gamète
• gamétophyte
• La graine n’est ni un organe ni un organisme ; c’est une unité renfermant un • génération
organisme (embryon). • germination
• Ne confondez pas gamétange et gamétophyte, sporange et sporophyte. • gousse
• Ne confondez pas méiospore et grain de pollen. • graine
• haplophase
• Ne confondez pas les noms donnés aux gamètes femelles : oosphère chez les • intine
végétaux et ovule chez les animaux. • méiose
• Ne confondez pas gamète mâle et grain de pollen. • méiospore
• nucelle
• Le pollen n’est pas une semence ; on ne doit donc parler que de dispersion du • oosphère
pollen pour la pollinisation. • ovaire
• Ne confondez pas anémogamie et anémochorie. • ovule
• périanthe
• La pollinisation — dispersion du pollen — n’est pas une dissémination. • péricarpe
• Pour représenter ou commenter un cycle de reproduction, prenez appui sur • pétale
les repères incontournables que sont la méiose et la fécondation. • pollen
• pollinisation
• protandrie
• silique • stigmate • tétraspore • prothalle
• siphonogamie • style • tube pollinique • reproduction sexuée
• sporange • synergides • vie ralentie • réserves
• sporophyte • tégument • zoïdogamie • sac embryonnaire
• sporopollénine • tétrade • zygote • semence
158
REPRODUCTION SEXUÉE : SEXUALITÉ
archégones oosphère
fécondation simple
prothalle zoïdogamie
allogamie
anthéridies spermatozoïde
F plante
archégones oosphère développement feuillée
m œuf immédiat
M dissémination
plante .\.... prothalle
feuillée feuille sporanges
germination
FILICOPHYTES
anthéridies spermatozoïde
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M m F
sporophyte sporange gamétophyte gamétanges gamètes zygote sporophyte
tétraspores
fécondation double plante
cellules -mères
siphonogamie
grain de allogamie feuillée
pollen gamètes œuf très fréquente
plante micro- tube
mâles embryon m germination
feuillée m pollinique
sporange
sac M m F dissémination
tube embryon
étamine pollinique m m
pollinique m
fleur vie latente
réserves graine
X oosphère
X m
ovaire nucelle X
ANGIOSPERMES
ovule m F
M (albumen)
macro-
sporange N+N' œuf
sac albumen
embryonnaire
M
F
Méiose Fécondation
brassages génétiques « loterie mendelienne »
(chapitre 8) (chapitre 8)
Figure de synthèse
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S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
1. Le tube pollinique est guidé vers l’ovule par chimotactisme. ❏ ❏
2. Chez les végétaux, la fécondation est indépendante de toute phase ❏ ❏
aqueuse ambiante.
3. Le carpelle est le macrosporange des angiospermes. ❏ ❏
4. L’étamine est le microsporange des angiospermes. ❏ ❏
5. Le sac embryonnaire est un gamétophyte mâle. ❏ ❏
6. Le vent et les insectes sont des pollinisateurs efficaces. ❏ ❏
7. Les espèces anémogames produisent peu de pollen. ❏ ❏
8. Chez les angiospermes, la fécondation permet la formation ❏ ❏
d’un zygote.
9. Le fruit dérive de l’ovule après fécondation. ❏ ❏
10. Chez les angiospermes, la dissémination est assurée exclusivement ❏ ❏
par les graines.
160
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CHAPITRE 5
Cellule
+ +
végétative
0 inégale
Cellule
– –
Microspore générative
(N)
Forte aucune 1 cellule (2N) + +
2 cellules
Faible égale + +
identiques (N)
2. Rappelez l’effet et le mode d’action de la colchicine (voir chapitre 11, ouvrage 1re année).
3. Analysez le tableau 5.1. Quelles sont vos conclusions sur :
• la mitose post-méiotique de la microspore dans la formation du pollen ;
• le rôle possible du gène LAT52 chez la cellule végétative ?
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
161
P162-178-9782100544912.fm Page 162 Mercredi, 2. juin 2010 1:03 13
Multiplication
végétative naturelle
chez les angiospermes
CHAPITRE
6
Plan Introduction
6.1 Qu’est-ce que Dans le chapitre 5, nous avons défini la reproduction sexuée à travers les exem-
la multiplication ples de deux groupes de végétaux : les filicophytes et les angiospermes. Elle est
végétative naturelle ?
caractérisée par l’alternance de deux événements cellulaires complémentaires : la
6.2 Modalités de tétrasporogenèse qui permet la gamétogenèse (formation des gamètes), et la
la multiplication
fécondation (union de deux gamètes complémentaires formant le zygote). Parallè-
végétative chez
lement à cela se déroulent des événements chromosomiques : le brassage chromo-
les angiospermes
somique lors de la méiose et le retour à l’état diploïde par la reconstitution des
6.3 Caractéristiques
couples de chromosomes homologues lors de la caryogamie (fécondation).
de la multiplication
végétative Dans ce chapitre, consacré aux seules angiospermes, nous allons voir qu’il existe
6.4 Place de un autre mode de reproduction : la multiplication végétative.
la multiplication • Qu’est-ce que la multiplication végétative naturelle ?
végétative dans le • Quelles sont les modalités structurales de la multiplication végétative naturelle ?
cycle de reproduction • Au-delà de la diversité de ses modalités, quelles sont ses caractéristiques
physiologiques et moléculaires et leurs conséquences à l’échelle des popula-
tions formées ?
• Comment se place la multiplication végétative dans le cycle de reproduction
des angiospermes ?
162
P162-178-9782100544912.fm Page 163 Mercredi, 19. mai 2010 5:30 17
CHAPITRE 6
fronde
racine
coiffe
Bugle, saxifrage,
Stolons Fraisier
potentille, renoncule
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Bulbilles :
– préformées – Ficaire, Ail cultivé – Tulipe,
Organes dormantes ;
végétatifs – néoformées non – Allium Moly, – Poa bulbosa
spécialisés dormantes (apoflorie, –Bryophyllum – Cardamine des prés
bulbilles foliaires)
163
P162-178-9782100544912.fm Page 164 Mercredi, 19. mai 2010 5:30 17
racines
adventives
164
P162-178-9782100544912.fm Page 165 Vendredi, 4. juin 2010 10:08 10
CHAPITRE 6
On appelle marcotte un fragment d’organe végétatif qui s’enracine avant sa séparation d’avec
la souche qui elle, conserve un appareil végétatif complet (appareils racinaire et caulinaire). Ce
mode de multiplication végétative peut être généralisé à de très nombreuses plantes à rhizomes
(chiendent, muguet, iris…).
b) Bouturage naturel
Le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica, cactacées) est une plante dont les branches
portent des rameaux aplatis appelés raquettes. Les raquettes forment sur leur bord des fleurs
vivement colorées donnant des fruits sucrés comestibles (photos 1 et 2, cahier couleur p. 2).
Lors de la cassure naturelle ou accidentelle au niveau d’une ramification, une ou plusieurs
raquettes tombent. La chute au sol est suivie de la néoformation de racines (des racines adven-
tives apparaissent sur le bord d’une raquette) et de l’enracinement. Ici, la cassure précède la
formation des racines et l’enracinement (figure 6.4).
raquette
Figure 6.4 Le bouturage
chez le figuier de Barbarie.
Cet arbuste de quelques mètres de haut épines
porte sur ses branches des rameaux apla-
tis, charnus et hérissés d’épines, appelés
raquettes (voir le dessin de détail) et qui
ont donné à Opuntia le nom de « cactus- Détail de
raquette ». Les raquettes tombées au sol raquettes
sont capables de s’enraciner et de former
de nouveaux plants complets.
raquettes
tige principale
bouture enracinée
On appelle bouture un fragment d’organe végétatif qui s’enracine après séparation d’avec la
souche. Ce mode de multiplication végétative est également connu chez des Crassulacées
(Sedum sp.).
En résumé on assiste dans les deux cas à la mise place de racines et à l’enracinement ; il y a
donc organogenèse végétative à partir de structures du sporophyte et séparation. Cette frag-
mentation de l’appareil végétatif n’autorise qu’une expansion de proche en proche de la popu-
lation sauf en milieu aquatique où les fragments peuvent être dispersés à distance par les
courants (cas de la lentille d’eau). Cependant, même en milieu aérien, elle peut se révéler très
efficace (cas des ronces Rubus fruticosus – rosacées – et des ronciers).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
D’apparence anecdotique, c’est un mode de multiplication végétative très commun et très effi-
cace. Le marcottage naturel (très fréquent) et le bouturage naturel (nettement plus rare) sont
favorisés par le port prostré ou rampant et par l’aptitude à la ramification.
suite à la nécrose du stolon. À son tour, cet individu deviendra capable de produire des stolons
et participera ainsi à la multiplication végétative de l’espèce (photo 3, cahier couleur p. 2).
Ce mode de multiplication végétative est aussi connu chez de nombreuses angiospermes stolo-
nifères (tableau 6.1).
feuilles bourgeon
réduites terminal
bourgeon
terminal
stolon
racines
adventives
CHAPITRE 6
bulbille
bulbilles
néoformées
tuniques externes désséchées tunique charnue
bourgeon
axe
du bulbe
Mais, dans tous les cas, une bulbille est un organisme végétal complet (tige, feuilles, racines) ;
une embryogenèse complète est donc réalisée à partir de cellules végétatives du sporophyte.
c) Tubercules
La pomme de terre (Solanum tuberosum, Solanacées) est originaire d’Amérique du Sud ; ses
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
bourgeon
terminal
écaille
nouveau
tubercule
en formation
stolon
racine stolon
ancien adventive
tubercule
d) Racines drageonnantes
Les drageons sont bien connus chez le framboisier (Rubus idæus, rosacées). Autour d’un pied
souche sortent du sol des tiges à croissance verticale vigoureuse : les drageons. Ceux-ci se
développent à partir de bourgeons adventifs néoformés sur des racines appelées racines
drageonnantes (figure 6.8). L’enracinement de ces drageons puis leur séparation de la plante
mère en font des individus complets et indépendants.
Sur le plan histologique, les drageons ont une origine endogène (et non exogène comme c’est
le cas pour les ramifications des tiges) : leur méristème est formé à partir de cellules du péri-
cycle comme pour les racines secondaires.
Ce mode de multiplication végétative est aussi connu chez quelques angiospermes arbores-
centes comme le peuplier.
CHAPITRE 6
année (n + 2)
drageons
racines
adventives
racines drageonnantes
Figure 6.8 La multiplication végétative par drageons.
Les drageons sont des tiges à croissance verticale formées à partir de bourgeons adventifs néofor-
més sur des racines appelées racines drageonnantes. Ces drageons s’enracinent à leur tour par
formation dans le sol de racines adventives ; affranchis de la souche, ils constituent autour d’elle
une population dense de jeunes pieds.
L’agamospermie (du grec agamos = non marié et sperma = graine) n’est donc qu’un cas parti-
culier d’apomixie. Ici, la reproduction sexuée est le plus souvent suspendue car il ne se forme
pas de sac embryonnaire. Les plantes agamospermes (poacées, rosacées) produisent en général
de grandes quantités de graines à embryons adventifs mais ne présentent pas de multiplication
par les organes végétatifs.
Les agrumes (rutacées) constituent un cas à part : leurs ovules développent un sac embryon-
naire normal et forment des graines où peuvent coexister l’embryon zygotique issu de féconda-
tion et des embryons adventifs d’origine nucellaire (jusqu’à 40 par graine). Tous ces embryons
sont morphologiquement identiques mais les embryons nucellaires sont dépourvus de suspen-
seur. Enfin sur le plan génétique, les embryons adventifs sont génétiquement identiques entre
eux et à la plante mère mais ils diffèrent de l’embryon zygotique issu d’une fécondation (c’est-
à-dire fruit d’un brassage génétique).
L’observation de graines embryonnées dans un fruit ne signifie donc pas forcément que la
plante se reproduit par voie sexuée.
169
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Une multiplication végétative efficace peut se révéler, selon les plantes impliquées, utile
ou néfaste aux activités et aménagements humains.
À ranger parmi les plantes néfastes, on peut citer la jacinthe d’eau Eichornia crassipes
(monocotylédone, pontédériacées). Cette plante aquatique originaire d’Amazonie s’est
répandue dans le monde entier ; c’est un bon exemple de plante invasive. Son expansion
est favorisée par ses stolons réalisant une multiplication végétative très rapide et par ses
flotteurs (base du pétiole renflée contenant une lacune aérifère) lui permettant de
dériver au gré des courants. Elle peut constituer d’immenses tapis compacts de plusieurs
mètres d’épaisseur faisant obstacle à la navigation.
Une autre plante invasive est la jussie (Ludwigia repens et Ludwigia grandiflora,
onagracées) originaire d’Amérique tropicale. C’est une plante amphibie occupant les
berges et les eaux calmes peu profondes. Elle réalise un bouturage très rapide à partir
de simples fragments de rhizome, de tige voire de feuilles et devient rapidement enva-
hissante. Elle forme alors des herbiers denses excluant les autres végétaux. Ces herbiers
sont si monotones que la macrofaune de vertébrés (poissons, oiseaux) s’en écarte. Sur le
plan écologique, elle entraîne une chute de la biodiversité et elle est, par sa biomasse
exhubérante, à l’origine d’une nécromasse dont la dégradation aérobie conduit à
l’anoxie des eaux. Il est difficile de s’en débarrasser car :
– ses racines et son rhizome profondément ancrés dans la boue des berges et du fond
rendent le désherbage mécanique inefficace ;
– le rhizome et les graines, protégés du gel dans la boue, lui permettent de passer l’hiver
et de former au retour de la belle saison de nouveaux herbiers ;
– les herbivores dédaignent cette plante qui ne fait pas partie de leur menu habituel ;
– les essais de désherbage chimique ne sont pas concluants.
Elle devient rapidement une gène pour la navigation, la pèche et le tourisme.
Parmi les plantes utiles, on peut citer l’ oyat ou gourbet (Ammophila arenaria, poacées)
et un carex (Carex scutatus, polygonacées). Ces 2 plantes réalisent une intense multipli-
cation végétative par leurs rhizomes à entre-nœuds longs et à croissance rapide. Cette
propriété leur permet une colonisation rapide de leur biotope et les rend utile à la fixa-
tion des dunes (oyat) et des éboulis en montagne (carex) dans les régions tempérées.
170
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CHAPITRE 6
Elle ne permet le plus souvent qu’une extension de la population de proche en proche autour de
la souche avec comme conséquence possible une compétition trophique entre les individus.
Cela peut aboutir à l’exclusion de toute autre espèce si la souche est bien adaptée à son biotope
(monotonie de certaines pelouses).
tubercule racinaire
de carotte
1 2 3
Coupe transversale Liber mis en culture Mise en culture
dans la racine (milieu de culture liquide sur milieu gélosé
de carotte riche en lait de noix ce coco)
carotte mûre
plantule complète
avec tubercule racinaire
4
Croissance
et développement
en embryon somatique. Transféré sur un milieu de culture gélosé, cet embryon somatique se déve-
loppe en une plantule puis une plante complète. Cette expérience démontre que, bien que diffé-
renciées, les cellules du phloème possèdent dans leur noyau toutes les informations génétiques
permettant la formation de tous les types cellulaires de la plante. Cette propriété et des méthodes
dérivées de la technique utilisée ici sont largement mises à contribution dans la multiplication végé-
tative in vitro.
Ultérieurement, ce cal est placé dans des conditions (figure 6.11) permettant la différenciation
de racines (rhizogenèse) et de bourgeons (caulogenèse).
À partir de cellules hautement différenciées s’est donc constitué un massif de cellules indiffé-
renciées dont la différenciation aboutit à la formation d’un plant complet correctement structuré.
Sur le plan cellulaire se sont succédées la dédifférenciation des cellules du phloème, l’activité
171
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Callogenèse : AIA/CK ≈ 1
mitotique des cellules indifférenciées puis une phase de différenciation cellulaire aboutissant à
la production des différentes populations cellulaires du végétal ; il y a eu organogenèse complète
à partir de cellules somatiques.
b) La séquence dédifférenciation – mitoses – différenciation
Toute cellule végétale vivante différenciée et dotée d’un noyau est capable de se dédifféren-
cier et de retrouver une activité de cellule méristématique c’est-à-dire de réaliser des mitoses.
À partir du massif de cellules filles totipotentes peuvent se différencier toutes les populations
cellulaires constitutives d’une plante (figure 6.12).
Les signaux déclenchant la dédifférenciation sont méconnus. La différenciation est placée sous
le contrôle de signaux de position venant, au cours du développement, des cellules voisines
(figure de synthèse). La fragmentation mise en jeu au cours de la multiplication végétative
entraîne la perturbation ou la perte de ces informations de position et le retour à l’état indiffé-
rencié. La reprise de l’activité mitotique est placée sous le contrôle de régulateurs de croissance
ou phytohormones (cytokinines, auxines) (figure 6.13)
Il faut donc retenir que la cellule végétale est totipotente et que sa différenciation est réversible
tant qu’elle est vivante et nucléée. Ces deux propriétés sont largement mises en jeu dans la
multiplication végétative.
CHAPITRE 6
2
1 Reprise de
Dédifférenciation l’activité mitotique
4
Croissance cellulaire
cellule morte
(ex. : cellules des
trachéides et des
trachées)
vacuole 5
Différenciation cellulaire
paroi cellulaire membrane plasmique
cellule différenciée
vivante nucléée
(ex. : cellule
parenchymateuse)
noyau chloroplaste
Le peuplier, qui réalise sa multiplication végétative par racines drageonnantes, démontre que
c’est aussi le cas en milieu terrestre. G. Ducreux cite l’exemple d’une forêt de peupliers trem-
bles (Populus tremula) de 47 000 arbres couvrant 43 hectares (Utah, USA). Tous les individus
y sont génétiquement identiques. C’est un même clone provenant sans doute d’un unique indi-
vidu qui vivait il y a plusieurs milliers d’années. Le clone s’est alors étendu progressivement
autour de cet individu désormais disparu.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Il en est de même pour des poacées des milieux humides (roseau Phragmites australis) ou des
dunes (Ammophila arenaria) et chez des poacées gazonnantes (Poa, Dactylis), la forte élonga-
tion des stolons aboutit à des populations étalées dans lesquelles les individus d’abord unis par
les stolons finiront par se séparer.
plante feuillée
(1) Fragmentation de l’appareil végétatif
fleur
Germination carpelles
étamines
Dissémination ovule
(2) Graines apomictiques
(Agamospermie) nucelle de l’ovule sacs polliniques
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MÉIOSE
zygote accessoire
sac embryonnaire
Double
fécondation pollen (le plus
Mitose souvent bicellulaire)
gamétogène GAMÉTOPHYTES (N) - HAPLOPHASE
Figure 6.13 La place de la multiplication végétative dans le cycle de reproduction des angiospermes.
Dans ce cycle de reproduction, la multiplication végétative permet la multiplication du sporophyte. Elle est réalisée selon 2 voies (en
gris) : par fragmentation de l’appareil végétatif donc à partir de cellules diploïdes du sporophyte (1) et par la production de graines
CHAPITRE
apomictiques à partir de cellules diploïdes (2N) de l’ovule (2). Notez deux points importants : – de nombreuses angiospermes sont capa-
bles d’assumer simultanément reproduction sexuée et multiplication végétative ; – ce cycle ne fait pas apparaître l’allogamie, très
commune chez les angiospermes.
6
175
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Parmi les vivaces, les espèces arborescentes ont en général un faible pouvoir de multiplication
végétative mais il existe des exceptions notables (peupliers). Chez les herbacées vivaces, la
multiplication végétative est très fréquente ; ainsi, le trèfle rampant (Trifolium repens, faba-
cées) se multiplie par stolons et se reproduit par voie sexuée. Le végétal est alors capable de
faire face aux conditions climatiques : quand elles ne lui permettent pas de se reproduire par
voie sexuée, l’apomixie lui offre des possibilités de multiplication dans l’attente de conditions
meilleures.
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
La multiplication végétative naturelle ou apomixie présente des modalités très • agamospermie
variées : fragmentation, intervention d’organes spécialisés (stolons, bulbilles, • apoflorie
• apomixie
tubercules, drageons) ou d’embryons adventifs. Elle est fortement liée au • bourgeon
pouvoir de ramification et à l’aptitude à former des organes adventifs (organe • bouturage
apparaissant sur un organe de nature différente ; ex. racine formée sur une • bulbille
tige). Elle n’implique sur le plan cellulaire que des phénomènes mitotiques • cal
donc sur le plan moléculaire la seule réplication semi-conservative de l’ADN. • callogenèse
À partir d’un individu souche se forme — sauf en cas de mutations — une • caulogenèse
population d’individus génétiquement identiques entre eux et à la souche • clone
• dédifférenciation
appelée clone. Ces deux aspects la distinguent nettement de la reproduction • différenciation
sexuée. • drageon
De nombreuses angiospermes sont capables de conduire en parallèle la repro- • isogénie marcottage
duction sexuée et la multiplication végétative. • mitose
• néoformation
• racine
Attention • rhizogenèse
• Ne réduisez pas un exposé sur la multiplication végétative des angiospermes • rhizome
à la seule diversité de ses modalités. • stolon
• tubercule
• De nombreuses angiospermes réalisent la multiplication végétative ; elles • totipotence
n’en sont pas pour autant stériles et sont aptes à réaliser les deux types de
reproduction (sexuée et végétative).
• Ne considérez pas la multiplication végétative comme un phénomène négli-
geable en regard de la reproduction sexuée ; elle est souvent d’une efficacité
bien supérieure.
• Seule la reproduction sexuée permet de constituer de nouvelles associations
alléliques capables de s’adapter à de nouvelles conditions de vie.
• Le terme « reproduction » présente plusieurs sens : multiplication à l’iden-
tique d’un individu souche dans le cas de l’apomixie, création d’un individu
original par reproduction sexuée (procréation).
176
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MULTIPLICATION VEGETATIVE
Evènements
Cellules conduisant à
SOURCE d'AIA méristématiques la rhizogenèse
chez un
fragment caulinaire
Cellules NOUVEAU
différenciées RAPPORT
- mortes, AIA / CK
- vivantes
accumulation
d'AIA défaut
d'apport
en CK
1. FRAGMENTATION NOUVEL
ENVIRONNEMENT
CELLULAIRE
Cellules
différenciées
SOURCE 2. DÉDIFFÉRENCIATION
Cellules de CK
méristématiques
NOUVEAU
RAPPORT
AIA / CK
3. RESTAURATION DE
CAPACITES PROLIFERATIVES
cellules réorientées
aptes à de se environnement phytohormonal
différencier en favorable à l'arrêt de
cellules racinaires la prolifération et à la
redifférenciation
Figure de synthèse
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S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
jeunes individus
tige principale
racines adventives
178
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Reproduction sexuée
chez les mammifères :
gamètes et fécondation
CHAPITRE 7
Plan Introduction
7.1 Gamétogenèse La reproduction est la fonction fondamentale de toute vie parce qu’elle assure la conti-
7.2 Rapprochement nuité de l’espèce. Au niveau moléculaire, la reproduction implique une mémoire inscrite
du spermatozoïde dans l’ADN génomique. Au niveau de l’individu, il existe deux modalités distinctes :
et de l’ovocyte II 1. Un être donne, par divers moyens, un autre être exactement semblable à lui-même.
7.3 Reconnaissance Cette reproduction, dite asexuée, est courante chez les végétaux et chez les animaux à
intraspécifique organisation simple (chapitre 6). Asexué signifie qu’il n’y a pas dans ces cas de phéno-
et fusion du mènes de sexualité : pas de formation de gamètes, pas de fécondation ni de rencontre d’un
spermatozoïde
partenaire. Les deux organismes fils qui en résultent sont génétiquement semblables.
et de l’ovocyte II
2. Un individu élabore des cellules particulières : des gamètes, ce sont des cellules
7.4 Conséquences
sexuées, élaborées par des organismes de sexe différent. Les gamètes d’animaux de sexe
de la fusion du
spermatozoïde
différent appartenant à la même espèce fusionnent au cours de la fécondation et forment
et de l’ovocyte II un œuf. Chaque gamète apporte un seul exemplaire (n) du génome de l’espèce alors que
les cellules d’origine sont diploïdes (2n). Le passage de 2n à n est réalisé par deux divi-
sions particulières au cours de la méiose. Ces mécanismes, ainsi que le retour de n à 2n
par la fécondation sont à la base de la diversité génétique au sein d’une espèce.
• Comment les gamètes sont-ils mis en place ?
• Quels sont les processus structuraux et biochimiques qui assurent la fécondation ?
• Comment est-elle cantonnée à l’espèce ?
• Quelles en sont les conséquences ?
Nous ne traiterons dans ce chapitre que de la reproduction sexuée chez les mammifères
chez lesquels toutes les espèces sont gonochoriques (les individus sont soit mâle, soit
femelle). Cette différenciation sexuelle obéit à une détermination génétique liée aux chro-
mosomes sexuels. La genèse des gamètes, ou gamétogenèse sera décrite dans les deux
sexes, puis le cheminement des gamètes, leurs transformations au cours de leur chemine-
ment dans les tractus génitaux et leur fusion seront étudiés en prenant essentiellement
l’exemple de l’espèce humaine. Les aspects génétiques et chromosomiques seront
abordés au chapitre 8.
7.1 GAMÉTOGENÈSE
7.1.1 Spermatogenèse au sein du testicule
a) Contexte structural (TP5)
La spermatogenèse se déroule dans les gonades mâles ou testicules. Dans le TP8 de l’ouvrage de
1re année, la position anatomique des testicules a été décrite chez la souris. Rappelons ici la
continuité anatomique entre le testicule et les voies génitales. Au cours de la vie fœtale et péri-
natale, les testicules d’une origine abdominale haute, migrent en position extra-abdominale dans
le scrotum.
Les testicules sont d’origine mésodermique mais les cellules qui formeront les gamètes appar-
Voir Biologie tiennent à une lignée à part (encart 7.1). Les gonades sont entourées par l’albuginée et des tuni-
1re année, TP8,
encart TP8.2
ques. L’albuginée est de nature fibreuse, elle contient des cellules musculaires lisses qui se
contractent spontanément tous les quarts d’heure chez l’Homme. Sur des coupes histologiques
qui seront observées au cours du TP5, le testicule se présente comme un assemblage de tubes
179
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La lignée germinale
ENCART 7.1
Les cellules germinales sont une lignée cellulaire à part, qui apparaît assez tôt au cours
du développement embryonnaire et dont descendent les gamètes. Elles apparaissent en
dehors des gonades et y migrent au cours du développement embryonnaire. Chez les
mammifères, ces cellules sont reconnaissables par leur aspect : elles sont plus volumi-
neuses que les cellules somatiques, leur noyau rond contient un volumineux nucléole,
leur cytoplasme est riche en phosphatase alcaline, en glycogène et en estérases. Elles
sont désignées sous le nom de Cellules Germinales Primordiales (CGP) tant qu’elles son
extérieures aux gonades. On les repère chez l’embryon humain de 3 semaines au niveau
de la vésicule ombilicale où on en dénombre 20 à 50. Elles migrent par des mouvements
améboïdes et se multiplient. Les CGP se dirigent vers l’intestin postérieur et le mésen-
tère dorsal. À 30 jours, elles sont situées au niveau des reins puis 1 700 environ gagnent
les ébauches des gonades. Au cours de ces migrations, beaucoup s’égarent.
Selon des modalités différentes, cette migration des CGP s’observe chez la plupart des
animaux ; les diblastiques font exception (ce qui est évident puisqu’il n’y a pas différencia-
tion d’organes).
CHAPITRE 7
spermatides
spermatozoïdes
cellules
interstitielles
vaisseau
sanguin
spermatides
spermatozoïdes
➤ Méiose
Les spermatogonies sont des cellules diploïdes. La méiose débute dans les spermatocytes I.
Comme nous le détaillerons au chapitre 8, c’est au cours de cette étape que s’apparient les
chromosomes homologues, soulignons ici que cela est vrai également pour les chromosomes
sexuels X et Y. Les spermatocytes I (ou spermatocytes de premier ordre) évoluent en cellules
volumineuses (20 µm), à noyau sphérique contenant plusieurs nucléoles et 2n chromosomes
formés chacun de 2 chromatides. Les spermatocytes I ont une durée de vie de 23 jours. Ils se
divisent en 2 spermatocytes II, ce sont des cellules sphériques, de 10 µm, à noyau rond conte-
nant n chromosomes formés de l’accolement de 2 chromatides, leur durée de vie n’est que de
un jour. La brièveté de ce stade explique qu’il soit rare sur les préparations histologiques Les
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
spermatogonie A sombre
spermatogonies B
spermatocytes I
spermatogonies A pâle
spermatocytes I
spermatocytes II
seconde division de méiose
spermatides
spermatide
spermiogenèse
spermatozoïde
elles et déterminent deux compartiments : l’un basal qui contient les gonies et les
spermatocytes I en début de prophase méiotique et l’autre central qui contient les autres sper-
matocytes et les spermatides. La méiose débute dans les spermatocytes I après le passage des
complexes jonctionnels qui séparent ces deux compartiments. Des mouvements cytoplasmi-
ques des cellules de Sertoli permettent le déplacement des spermatocytes et des spermatides,
de plus elles assurent l’apport trophique nécessaire à la croissance des spermatocytes et elles
éliminent les cellules qui périclitent (figure 7.3).
➤ Différenciation ou spermiogenèse
La différenciation du gamète mâle s’effectue à partir d’un spermatide, cellule haploïde, de
10 µm de diamètre, selon des étapes bien codifiées : huit chez l’Homme, dix-neuf chez le rat.
Les différents organites évoluent de façon particulière (figure 7.4).
Appareil de Golgi
Il montre les manifestations les plus précoces de la spermiogenèse. Des granules apparaissent
à l’intérieur des vésicules golgiennes, elles confluent pour former des vésicules acrosomiales
qui contiennent un gros granule dense aux électrons. La confluence s’effectue au pôle apical du
noyau, c’est-à-dire en direction de la périphérie du tube séminifère. La vésicule acrosomiale
s’applique contre l’enveloppe nucléaire qui, à ce niveau, s’épaissit. La vésicule acrosomiale
s’étale sur une partie du noyau et s’accole au feuillet externe de l’enveloppe nucléaire. Cet
ensemble et le matériel dense aux électrons de la vésicule acrosomiale forment le capuchon
acrosomial, ou acrosome (figure 7.4, étapes 1 à 3).
Noyau
Le noyau, de forme sphérique, à chromatine dispersée, devient ovoïde et aplati à chromatine
dense. Les histones sont remplacées par des protéines de transition, remplacées à leur tour par
des protamines phosphorylées issues du cytoplasme. Déphosphorylées dans le noyau, elles
182
P179-203-9782100544912.fm Page 183 Mercredi, 19. mai 2010 5:50 17
CHAPITRE 7
spermatogonie
spermatocyte I en préméiose
spermatocyte I en prophase
de première division de méiose
cellule de Sertoli
lumière du tube
séminifère
spermatozoïdes
complexe jonctionnels
basale
spermatogonie
sont responsables de la compaction de la chromatine qui s’achève dans l’épididyme. Les deux
nucléoles, distincts au début, ne le sont plus après densification du matériel nucléaire. Le noyau
migre du centre de la cellule vers la périphérie (figure 7.4, étapes 3 à 4).
Flagelle
L’appareil centriolaire du spermatide se déplace, l’un des centrioles se dispose à l’opposé du
pôle nucléaire revêtu par l’acrosome : ce sera le centriole proximal. L’autre centriole se
modifie, il est à l’origine de la formation du flagelle du spermatozoïde : ce sera le centriole
distal.
Les mitochondries se rassemblent contre la partie antérieure du flagelle et se mettent bout à
bout, entourant le flagelle en un manchon comportant une quarantaine de tours. L’extrémité
de ce manchon est limitée par un anneau dense : l’annulus. Le reste du cytoplasme se dispose
en une couche très mince contre le noyau et forme, dans la région du manchon mitochon-
drial, une gouttelette cytoplasmique contenant le reliquat de l’appareil de Golgi, du réti-
culum et des tubules, le tout dans une matrice peu dense. Cette gouttelette sera éliminée
(figure 7.4, étapes 4 à 5).
c) Anatomie du spermatozoïde
Le spermatozoïde est une cellule motile : le spermatozoïde mesure chez l’humain environ
60 µm. On peut distinguer trois parties : la tête, le col et le flagelle (figure 7.5).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Tête
La tête, allongée et aplatie, mesure 4 à 5 µm sur 2 d’épaisseur. Elle contient le noyau qui est
recouvert aux deux tiers par l’acrosome. La chromatine nucléaire est dense aux électrons et
homogène. L’acrosome paraît également homogène ; en fait, la partie antérieure est riche en
hyaluronidase et la partie postérieure est riche en acrosine. Ces enzymes interviennent lors de
la fécondation.
➤ Col
Cette portion de 1 µm correspond à l’espace entre les deux centrioles. Une fossette de l’enve-
loppe nucléaire abrite un matériel amorphe : la plaque basale, elle-même en relation avec une
structure tronc-cônique qui forme les colonnes segmentées. La zone de jonction entre ces deux
éléments est le capitellum sous lequel se situe le centriole proximal.
183
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appareil de Golgi
vésicules golgiennes
vacuole acrosomiale
noyau
réticulum
centrioles
mitochondries
1 2
appareil acrosome = capuchon acrosomial
de Golgi
espace subacrosomial
expansion de la transformation
centrioles membrane nucléaire des centrioles
3 mitochondries
disposées
longitudinalement
reliquat de l’appareil
de Golgi
annulus
flagelle
regroupement
des mitochondries
4 5
Figure 7.4 Les étapes de la spermiogenèse.
➤ Flagelle
Pièce intermédiaire
Elle mesure 4 à 5 µm elle renferme la spirale mitochondriale. Elle jouxte antérieurement les
colonnes segmentées et est limitée postérieurement par l’annulus. L’axe de la pièce intermé-
diaire est formé par le complexe filamenteux axial qui comprend neuf paires de tubules périphé-
riques et une paire de tubules centraux. Cet axonème est entouré de neuf paires de fibres denses.
Pièce principale
Longue d’environ 45 µm, elle est formée du complexe axial et des neuf fibres denses entourés
d’une gaine fibrillaire enroulée en spirale. Cette gaine présente deux épaississements diamétra-
lement opposés : les colonnes longitudinales. Vers l’extrémité de la pièce principale, les
colonnes longitudinales s’effacent et l’épaisseur de la gaine fibreuse diminue.
Pièce terminale
Longue de 1 à 5 µm, elle ne contient que le complexe filamenteux axial dont les paires de
tubules périphériques sont plus ou moins dissociées en tubules simples.
La mobilité des spermatozoïdes est due à l’hydrolyse de l’ATP au niveau de la dynéine qui
s’accroche et se décroche des microtubules. Ces mouvements produisent, par des glissements
des microtubules, une courbure du flagelle d’un côté puis de l’autre.
184
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CHAPITRE 7
capuchon
acrosomial Coupe longitudinale
au niveau du col
tête
4à5µ noyau
noyau
Col fossette replis de la
1 µm spirale d’implantation membrane
mitochondriale nucléaire
plaque basale
A
capitellum
centriole
colonnes segmentées proximal
pièce
intermédiaire
5 µm mitochondries
Coupe transversale
fibres denses en A
externes
annulus
B tubules constituant
pièce les filaments internes
principale
45 µm gaine fibreuse
protéïque
Coupe transversale
colonne en B
longitudinale
Coupe transversale
C
en C
pièce
terminale
1 à 5 µm
Figure 7.5 Le spermatozoïde (Observation
au microscope électronique à transmission).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
rectum uretère
vessie
vésicule
séminale
canal déférent
prostate
épididyme
anus testicule
urètre verge
a) Passage de l’épididyme
Chez l’Homme, cette étape dure une dizaine de jours. Les spermatozoïdes cheminent sur
5 mètres environ à travers la tête, le corps et la queue de l’épididyme grâce aux contractions du
tube épididymaire. Au cours de ce cheminement, les spermatozoïdes poursuivent leur
maturation : condensation nucléaire, spiralisation mitochondriale, remaniements de la
membrane plasmique qui s’enrichit en cholestérol. De plus, ils sont soumis aux sécrétions du
liquide qui les entoure. Ce liquide correspond au fluide tubulaire modifié par des réabsorptions
(eau, ions, certaines protéines) ou des sécrétions protéiques épididymaires qui varient de la tête
à la queue. Des substances du fluide tubulaire sont concentrées, comme la carnitine qui servira
de substrat énergétique pour les spermatozoïdes. Les spermatozoïdes acquièrent une motilité ;
sur leur membrane apparaissent les molécules de reconnaissance et d’adhésion avec la zone
pellucide ou la membrane plasmique de l’ovocyte comme la galactosyl-transférase, puis ils sont
recouverts de sécrétions qui les protègent au cours de leur transit dans les voies génitales mâles
et dans le vagin, masquent les sites de reconnaissance avec les enveloppes du gamète femelle et
obturent des canaux calciques. Au cours de ces étapes, les spermatozoïdes sont « décapacités ».
Nous verrons qu’ils seront capacités dans les voies génitales femelles.
b) Modifications de la sortie de l’épididyme à l’urètre pénien
Les spermatozoïdes sont dilués environ 10 fois dans le plasma séminal sécrété par les glandes
Voir Biologie annexes du tractus génital mâle. L’ensemble : spermatozoïdes et plasma séminal constitue le
1re année, TP8,
encart TP8.3 sperme. Les vésicules séminales, qui contrairement à leur nom ne stockent pas le sperme et les
prostates, débouchent dans le canal déférent, près de l’urètre. Elles produisent des substrats
énergétiques (fructose), des stimulants de la mobilité spermatique (prostaglandines), du zinc
(bactéricide ?), des enzymes protéolytiques qui liquéfient le sperme après son émission.
D’autres glandes annexes favorisent l’accouplement.
Lors de l’accouplement, le pénis rigidifié par l’apport sanguin dans les corps caverneux permet
de déverser le sperme dans le vagin.
186
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CHAPITRE 7
nombre de cellules
germinales .106
7,0
3,0
1,0
0,6
3 6 9 10 20 30 40 50
mois après âge en années
la fécondation
naissance
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ovocyte
follicule de De Graaf
cellules de thèques
antrum la granulosa
follicule primaire
zone pellucide
cellules
corps jaune ovocyte folliculaires
follicule primordial
80 µm tandis que celui du follicule atteint plusieurs mm (figure 7.9). Les follicules primordiaux
sont entourés de quelques cellules folliculaires aplaties et extérieurement par une basale : la
membrane de Slavjanski. Ils sont situés contre l’épithélium ovarien. Au cours de l’enfance, de
nombreux follicules dégénèrent : il n’en reste que 300 000 environ à la puberté.
l’ovocyte I (µm)
80
diamètre de
60
40
20
À partir de la puberté, un follicule par cycle de vingt-huit jours évolue jusqu’à l’ovulation, dans
un seul des deux ovaires. En fait, la croissance de ce follicule s’étend sur deux cycles et demi
et son recrutement a lieu six mois avant l’ovulation. À chaque cycle, une vingtaine de follicules
entrent en croissance. Les cellules folliculaires se multiplient, s’organisent en un épithélium
unistratifié. Entre l’ovocyte et les cellules folliculaires est sécrétée une matrice extracellulaire :
la zone pellucide de nature glycoprotéique ; elle ménage des communications entre l’ovocyte
188
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CHAPITRE 7
et les cellules folliculaires. On aboutit ainsi à un follicule primaire entouré d’une couche de
cellules folliculaires cubiques. Les multiplications des cellules folliculaires se poursuivent,
l’épithélium devient pluristratifié : c’est un follicule secondaire. À l’extérieur de la
membrane de Slavjanski se déposent deux assises qui formeront les thèques : la thèque
interne cellulaire et la thèque externe fibreuse. Les cellules folliculaires croissent et forment
la granulosa, elles ménagent entre elles et avec l’ovocyte des jonctions membranaires,
l’ensemble fonctionne comme un syncytium. En vingt-cinq jours de croissance, le follicule
atteint un diamètre de 200 µm et contient 5 000 cellules.
La multiplication des cellules folliculaires se poursuit et s’accompagne de la sécrétion du
liquide folliculaire qui s’accumule dans de vastes espaces intercellulaires, le follicule devient
cavitaire (de 0,3 à 12 mm). La confluence de ces cavités forme une vaste citerne : l’antrum.
Dans le même temps, les thèques se développent et des vaisseaux sanguins se répandent dans
la thèque interne. Le volume de l’antrum augmente, l’ovocyte, entouré de quelques cellules
folliculaires y fait saillie et forme le cumulus oophorus qui se présente sur une coupe histolo-
gique comme une presqu’île dans le liquide folliculaire. Soixante-quinze jours après le début
de la croissance, deux à trois follicules ont atteint 3 mm de diamètre ; ils contiennent 2.106
cellules, on est au cours de la phase folliculaire qui précède l’ovulation du follicule que nous
suivons. Les autres follicules entrés en croissance ont progressivement dégénéré. Un seul de
ces follicules de 3 mm évoluera en follicule de De Graaf qui mesure 15 à 20 mm et contient 50
à 60.106 cellules somatiques. De nombreux mammifères conduisent à maturité plusieurs folli-
cules de De Graaf à chaque cycle (jusqu’à 15 à 20 chez la truie).
Cinq ou six heures avant l’ovulation, l’ovocyte I reprend sa méiose et effectue sa première divi-
sion. Cette division est inégale, l’une des cellules hérite de l’essentiel du cytoplasme, elle
pourra évoluer en gamète femelle et forme l’ovocyte II, l’autre ne reçoit qu’une faible quantité
de cytoplasme, elle forme le premier globule polaire. Ces deux cellules contiennent n chromo-
somes formés chacun de deux chromatides. La seconde division méiotique s’engage puis se
bloque en métaphase de 2e division.
Au moment de l’ovulation, l’ovocyte II entouré de la zone pellucide et d’une couronne de
cellules de la granulosa, est expulsé par la déchirure du follicule au niveau de la basale et des
thèques, et de l’ovaire au niveau de l’albuginée et de l’épithélium. Le reste du follicule
demeure dans l’ovaire, les vaisseaux sanguins et des cellules de la thèque interne envahissent
l’antrum, le follicule se transforme en corps jaune dont la fonction endocrine est de préparer et
d’entretenir la gestation.
Remarque : chez quelques mammifères comme la chienne ou la renarde, la première division
méiotique a lieu quelques heures après l’ovulation. C’est donc un ovocyte I qui est ovulé.
Au cours de sa vie, une femme ovulera au maximum 450 à 500 fois (selon une évaluation théo-
rique plaçant la 1re ovulation à l’âge de 10 ans et la dernière à 50 ans) ; seulement 10 000
ovocytes I entreront en croissance, il y en avait 300 000 dans les ovaires à la puberté, il n’y en
a pratiquement plus à la ménopause, 20 par jour ont dégénéré par atrésie. Cette évaluation
théorique devrait être modulée en fonction de l’âge, de variations génétiques individuelles, de
l’état nutritionnel, etc. Comme nous le verrons dans les paragraphes suivants, la méiose ne
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s’achèvera que s’il y a fécondation. Le record de maternité est de l’ordre de vingt-deux, certes,
il peut s’y ajouter des fécondations abortives, mais au total le nombre réel de gamètes est très
faible par rapport aux 7.106 ovocytes I contenus dans l’ovaire du fœtus (figures TP5.37, 5.38
et 5.39, cahier couleur p. 16 et 17).
c) Ovocyte II, produit de l’ovulation
Peu avant l’ovulation, des mécanismes que nous ne détaillerons pas ici provoquent la reprise de
la méiose en bloquant son inhibition par les cellules de la granulosa. Le fonctionnement syncy-
tial des cellules de la granulosa et de l’ovocyte cesse par interruption des jonctions communi-
cantes. Juste avant cette interruption, les cellules de la granulosa aident l’ovocyte à produire
des granules corticaux et une substance qui sera responsable de la transformation du noyau
mâle en pronucléus en cas de fécondation (figure 7.10).
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HOMME FEMME
multiplication limitée
multiplication importante
des spermatogonies
des ovogonies
embryon
puis entrée en méiose et
blocage au stade ovocyte 1 en
prophase de première division
ŒUF
ménopause
arrêt de la gamétogenèse
les ovaires sont vides
d'ovocytes
sénescence
Figure 7.10 Déroulement de la gamétogenèse
de la vie fœtale à la sénescence dans l’espèce humaine.
190
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CHAPITRE 7
Vocabulaire
ENCART 7.2
Les gamètes sont des cellules haploïdes, sexuées, appartenant à la lignée germinale.
Chez les animaux le gamète mâle est le spermatozoïde et le gamète femelle est
l’ovotide.
Le vocabulaire est souvent flou pour ce qui concerne le gamète femelle. Le terme d’œuf
doit être réservé au zygote, c’est-à-dire après fusion des pronuclei, par conséquent le
terme « d’œuf vierge » ne veut rien dire (sauf en crémerie). Le mot ovule, qui signifie
« qui sort de l’ovaire » est trop vague pour un Biologiste puisque ce qui est ovulé diffère
selon les groupes zoologiques : c’est un ovocyte I au repos chez l’Ascaris ou la Néréis,
c’est un ovocyte I en métaphase I chez les mollusques ou les insectes, c’est un ovocyte II
en métaphase II chez presque tous les vertébrés (sauf exceptions, nous avons signalé la
chienne et la renarde), c’est un ovotide chez les échinodermes.
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ampoule
col de ovaire
l’utérus
Figure 7.11 oviducte
Tractus génital rectum utérus
femelle.
vessie
vagin
anus
urètre
200.106 sptz.
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CHAPITRE 7
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SPERMATOGENESE
SPERMATOGENÈSE OVOGENÈSE
multiplication des cellules
stock de follicules primordiaux
goniales
contenant chacun un ovocyte 1
en prophase de première
division
spermatogonies
de dernière génération
T à chaque cycle O
E V
S spermatocytes 1 ovocytes 1 dans des follicules A
T première division primaires I
I R
C MEIOSE E
U sperm atocytes 2
S
L seconde division ovocytes 1 dans des
E follicules cavitaires
S spermatides
spermiogenèse
ovocyte 1 dans un
spermatozoïdes
follicule de De Graaf
non motiles
première division méiotique
non fécondants
spermiation
canaux décapacitation
ovocyte 2
effèrents
ovulation
épididyme spermatozoïdes
aptes à être motiles
PAVILLON
canaux sécrétion du plasma
déférents séminal, dilution des
urètre spermatozoïdes par 10
pénien
sortie du
éjaculation
tractus
de 200.10 6
mâle spermatozoïdes
obstacles chimiques et
col utérin mécaniques, élimination de
99 % des spermatozoïdes
capacitation
remontée acquisition de
de la fécondance
l'oviducte
ampoule de
acquisition de la motilité l'oviducte
fécondante, 100 à 200
spermatozoïdes fécondation
seconde division méiotique
dans l'ampoule
ovotide
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CHAPITRE 7
l’acide hyaluronique qui remplit les mailles de la zone pellucide. L’acrosine ne semble pas indis-
pensable. La β-N-acétylglucosaminidase libérerait la fixation du spermatozoïde avec la ZP3 et
la ZP2, lui permettant de progresser dans la zone pellucide. Le spermatozoïde passe la zone
pellucide, pénètre dans l’espace périvitellin et se couche contre la membrane plasmique de
l’ovocyte II qui est hérissée de microvillosités et s’immobilise (figure 7.13d).
(a) (b)
spermatozoïde
zone pellucide
noyau
fixation
à la zone granules corticaux
pellucide ovocyte II
(c) (d)
(e) (f)
fixation à
la membrane
plasmique centriole
proximal
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CHAPITRE 7
pronucléus
femelle
spermaster
pronucléus
(a) (b) mâle
plaque
centrioles métaphasique
(c) (d)
essentiellement ribosomiques, les ARN messagers (10 %) sont stables. Chez les mammifères,
Voir Biologie les réserves d’informations maternelles ne sont pas très importantes, contrairement à ce qui est
1re année,
chapitre 12 observé dans d’autres groupes, les ARNm contenus dans l’œuf n’assument le développement
que jusqu’au stade 2, le génome zygotique est exploité dès les premières divisions.
Soulignons la présence de protéines stockées dans l’ovocyte qui seront constitutives (ZP1,
ZP2, ZP3) ou fonctionnelles au cours de la fécondation : contenu des granules corticaux,
facteur de décondensation du spermatozoïde, histones…
➤ Des réserves métaboliques
L’œuf des mammifères est alécithe, c’est-à-dire qu’il ne contient pas de vitellus, or le vitellus
constitue chez les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux, ou de nombreux inverté-
brés, la réserve de substances métabolisées par l’embryon, de la fécondation à l’éclosion. Chez
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exocytose
des granules
impact corticaux zone pellucide
spermatique espace périvitellin
H+
membrane premier globule po
plasmique Na+ modification du
potentiel
membranaire
second
libération de Ca++
globule
noyau du 2ème division polaire
spermatozoïde de méiose
n C
réveil métabolique
de l'ovocyte, traduction
d'ARNm n C
pronucleus mâle - noyau de
-
nC l'ovotide
pronucleus femelle
n C
duplicadion de l'ADN
n 2C duplicadion de l'ADN
n 2C
-
AMPHIMIXIE
2n 4C
première division
de
segmentation
-
-
Figure 7.15 Schéma synthétique qui résume les étapes se déroulant de l’impact spermatique
à la première division de segmentatation (exemple de l’espèce humaine).
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CHAPITRE 7
CONCLUSION
La reproduction sexuée résulte de la fusion cytoplasme à cytoplasme et noyau à noyau de deux
cellules hautement différenciées : les gamètes mâle et femelle. La juxtaposition des génomes,
diploïdes à l’origine, n’est possible que grâce aux deux divisions méiotiques au cours
desquelles les gamètes deviennent haploïdes. Ces mécanismes sont identiques à ceux vus lors
de la reproduction sexuée des végétaux (chapitre 5). Cependant, la place de la méiose n’est pas
la même dans les deux cas : elle est associée à la gamétogenèse chez les animaux, alors qu’elle
est associée à la sporogenèse chez les végétaux. Comme nous le préciserons dans le chapitre 8,
chaque lot haploïde de chromosomes est génétiquement original. Ne peuvent fusionner que des
gamètes issus de la même espèce (sauf quelques exceptions entre espèces proches).
Les gamètes mâles, ou spermatozoïdes, sont différenciés en cellules motiles ; ils se déplacent
dans les voies génitales mâles, depuis les testicules jusqu’à l’extrémité de l’urètre pénien. Ils
subissent au long de ce parcours une maturation et des transformations qui les aident à pour-
suivre leur chemin dans les voies génitales femelles. Lors de l’accouplement, ils sont déposés au
niveau du vagin, ceux qui résistent à l’environnement hostile qu’ils y trouvent devront affronter
des barrières physiques et chimiques multiples avant de rencontrer l’ovocyte et le féconder au
niveau de l’ampoule. Au long de ce parcours dans les voies génitales femelles, les spermato-
zoïdes subissent une sévère sélection mais ils sont aussi modifiés (= capacités) sous l’influence
de sécrétions femelles ; ce sont des cellules hautement différenciées dans le transport d’un
génome haploïde original et dans la fusion avec l’autre gamète.
L’ovocyte est ovulé et recueilli par les franges du pavillon de l’oviducte, son parcours est bref
puisqu’il s’arrête dans le tiers antérieur de l’oviducte au niveau de l’ampoule. Cette migration
est passive. L’ovocyte II n’achève sa méiose et ne devient un ovotide, ou gamète, que s’il est
fécondé. Le gamète femelle est pourvu d’une enveloppe protectrice, de réserves d’informations
et métaboliques qui assurent les étapes initiales du développement embryonnaire. Lors de la
fécondation, les 2 gamètes sont complémentaires, c’est évident pour la formation du zygote
diploïde, mais également le tractus femelle et l’ovocyte sont indispensables pour la fécondance
des spermatozoïdes. Réciproquement, le spermatozoïde est indispensable à l’achèvement de la
méiose de l’ovocyte. Le zygote qui résulte de leur fusion démarre son développement à partir
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
d’informations contenues dans le cytoplasme de l’ovotide. Les gamètes sont donc des cellules
différenciées et complémentaires.
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RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
La reproduction sexuée est la fusion cytoplasme à cytoplasme et noyau à noyau • acrosome
de cellules spécialisées et complémentaires : les gamètes. Ces gamètes sont • amphimixie
• ampoule
sexués, ils sont issus de parents de sexe différent appartenant à la même espèce. • asexué
La complémentarité est structurale : le gamète mâle ou spermatozoïde est une • capacitation
cellule de petite taille, motile par son flagelle, réduite à son noyau et à un appa- • cellule de Sertoli
reil de Golgi modifié qui contient les enzymes nécessaires au passage des enve- • corona radiata
loppes du gamète femelle. Le gamète femelle est une grosse cellule, non motile, • décapacitation
contenant des réserves métaboliques et d’informations. • épididyme
• fécondation
La complémentarité est fonctionnelle : les gamètes mâles sont émis en très • flagelle
grand nombre, ils se déplacent dans le tractus mâle puis dans le tractus femelle • follicule cavitaire
et rejoignent le gamète femelle non loin des ovaires. Moins d’un sur 1 million • follicule de De Graaf
parviendra au terme de ce périple. Des sécrétions du tractus femelle sont indis- • follicule primaire
pensables à l’acquisition de la fécondance des spermatozoïdes. Les deux • follicule primordial
gamètes portent des signaux chimiques spécifiques de reconnaissance. L’impact • folliculogenèse
• gamète • gamétogenèse
du spermatozoïde est indispensable à l’achèvement de la méiose et au réveil • granulosa
métabolique de l’ovocyte puis de l’ovotide. • ovaire
La complémentarité est génétique : les gamètes subissent au cours de la méiose • pavillon
deux divisions particulières sans duplication de leur ADN. Elles contiennent • pièce intermédiaire
chacune un stock haploïde de chromosomes génétiquement originaux par • pièce principale
• pièce terminale
rapport au génome parental. La juxtaposition de ces n + n chromosomes rétablit
• pronucléus femelle
la diploïdie du zygote, lui-même génétiquement original. • pronucléus mâle
• prostate
• réaction acrosomique
Attention • sexué
• Méiose et gamétogenèse sont 2 événements distincts mais qui se déroulent en • spermaster
même temps chez les animaux. Chez les mammifères, la chronologie en est • spermatide
différente entre les 2 sexes : l’ovogenèse débute pendant la vie fœtale et subit • spermatocyte
• spermatocyte II
2 blocages (prophase de 1re division, métaphase de 2e division) alors que la • spermatogenèse
spermatogenèse débute à la puberté et n’a pas de blocage. • spermatozoïde
• N’employez pas le terme d’ovule, trop vague. Il devrait désigner ce qui sort • spermiation
de l’ovaire, or selon les espèces, ce qui est ovulé est différent : femme • testicule
= ovocyte II, chienne = ovocyte I, d’autres animaux = ovotide ou ovocyte I. • thèque externe
• Ce chapitre devra être complété par le chapitre 8 et le TP5 de cet ouvrage et • thèque interne
• tube séminifère
par le TP8 de l’ouvrage de 1re année. • utérus
• Ne confondez pas mobilité : qui peut être déplacé (un meuble, comme une • vagin
chaise, est mobile) avec motilité : qui se déplace par lui-même. • vésicules séminales
• Ne confondez pas spermatogenèse et spermiogenèse. • zone pellucide
S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
1. Le stock des spermatogonies s’épuise en vieillissant. ❏ ❏
2. Il n’y a ovulation à chaque cycle que dans l’un des deux ovaires mais les sperma- ❏ ❏
tozoïdes remontent dans les deux oviductes.
3. Un « homster » est un ovotide dépellucidé de hamster fécondé par un sperma- ❏ ❏
tozoïde humain.
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CHAPITRE 7
4. Pour observer des spermatozoïdes mobiles, on peut les prélever dans la queue ❏ ❏
de l’épididyme.
5. La galactosyl-transférase est une enzyme portée par le spermatozoïde. ❏ ❏
6. L’ovotide est le gamète femelle. ❏ ❏
7. Le spermatide est le gamète mâle. ❏ ❏
8. Un spermatocyte I est à l’origine de quatre spermatozoïdes. ❏ ❏
9. Chez l’homme, la spermatogenèse dure 15 jours. ❏ ❏
10. Chez la femme, l’ovogenèse dure de 10 à 50 ans. ❏ ❏
11. La femme ne fabrique au maximum qu’une vingtaine de gamètes au cours de ❏ ❏
sa vie.
12. À partir de la puberté chez la femme, l’ovaire contient à tout moment des folli- ❏ ❏
cules cavitaires de moins de 3 mm.
13. La glaire utérine ne laisse passer les spermatozoïdes qu’en période d’ovu- ❏ ❏
lation.
14. Les spermatozoïdes peuvent dépasser l’ampoule et se perdre dans la cavité ❏ ❏
abdominale.
15. Le sperme contient du zinc. ❏ ❏
16. La capacitation précède la décapacitation. ❏ ❏
17. L’acrosome contient de l’acrosine. ❏ ❏
18. Parmi les spermatozoïdes issus d’un même spermatocyte I, une moitié ❏ ❏
contient un chromosome X et l’autre moitié un chromosome Y.
19. Les spermatozoïdes sont stockés dans les prostates. ❏ ❏
20. Le 2e globule polaire peut être fécondé. ❏ ❏
anticorps polyclonaux ont été produits contre la protéine PH20 de nombreux mammifères.
1. À l’aide de schémas, définissez ce que l’on nomme la capacitation et la réaction acro-
somiale des spermatozoïdes.
Des spermatozoïdes de souris sont prélevés et capacités in vitro. Une première expérience
consiste à les incuber une heure avec des anticorps polyclonaux produits par un lapin et
dirigés contre la protéine PH20 de souris. Les spermatozoïdes sont ensuite lavés et incubés
avec des anticorps de lapin et conjugués à un marqueur fluorescent. La figure 7.16a montre
un spermatozoïde en microscopie photonique et la figure 7.16b montre la fluorescence asso-
ciée à ce spermatozoïde.
Une seconde expérience consiste à induire in vitro la réaction acrosomiale des spermatozoïdes.
On fait ensuite sédimenter les gamètes par centrifugation et on conserve les surnageants. Les
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protéines des surnageants sont séparées par électrophorèse sur gel de polyacrylamide (en condi-
tions dénaturantes et non réductrices). L’électrophorèse est suivie d’un transfert sur membrane et
d’une immunodétection à l’aide des anticorps polyclonaux dirigés contre la protéine PH20. Les
résultats sont présentés en figure 7.16c. La piste 1 correspond au surnageant des spermatozoïdes
qui n’ont pas effectué leur réaction acrosomiale. La piste 2 correspond au surnageant des sper-
matozoïdes dont la réaction acrosomiale a été induite.
masse
moléculaire
(kDa)
200
116
97
(a) 66
Figure 7.16
45
31
(b) (c)
(b) (c)
202
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CHAPITRE 7
(unités arbitraires)
quantité d’acide
hyaluronique
0,6
0,4
Figure 7.18
0,2
0
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10
quantité de protéine
PH20 ajoutée (µg)
Pourcentage de spermatozoïdes
Additif présent dans le milieu
qui atteignent la zone pellucide
Aucun 89 %
Anticorps polyclonaux
95 %
contre la protéine PH20 de macaque
Anticorps polyclonaux
0%
contre la protéine PH20 de souris
5. Analysez ces résultats et indiquez précisément l’information nouvelle que ces expé-
riences vous apportent. Formulez des hypothèses sur le mode d’action de la protéine
PH20 en tenant compte notamment de votre réponse à la question 2.
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Aspects chromosomiques
et génétiques de la reproduction : cas
de la multiplication végétative ; méiose ;
mécanismes favorisant l’hétérozygotie
CHAPITRE
8
Plan Introduction
8.1 Origine de la Une définition de la reproduction a été formulée en introduction du chapitre 5. Dans les
variabilité engendrée chapitres 5 et 7, les modalités de la reproduction sexuée ont été présentées chez les
par la reproduction végétaux (filicophytes et angiospermes) et chez les animaux (mammifères). Les
sexuée descendants, bien que très ressemblants à leurs parents, en sont différents. Ils résultent
8.2 Divers mécanismes du développement d’un œuf formé par la réunion de deux gamètes de sexes différents.
à l’origine de Ce simple exemple montre que l’information génétique est à la fois stable et variable.
la variation de • Par quels processus la reproduction sexuée entraîne-t-elle de la variabilité ?
l’information
génétique et • Existe-t-il d’autres processus cellulaires à l’origine de la variabilité ?
du maintien Dans le chapitre 6, la multiplication asexuée (= végétative) a été décrite chez les
de sa diversité angiospermes : ses modalités, ses caractéristiques au niveau de l’organisme ont été
8.3 Conséquences dégagées. Il en résulte une population d’individus génétiquement identiques à leurs
génétiques parents (clone). Cependant, comme nous le verrons plus loin, dans des conditions parti-
comparées de culières, les descendants de cette multiplication sont différents.
la reproduction • Quelles sont les conséquences génétiques de ces deux grands types de reproduction ?
sexuée et de Dans les lignes qui suivent, les mécanismes chromosomiques expliquant la variation
la multiplication
génétique au cours de la reproduction sexuée et de la multiplication végétative seront
végétative
présentés. Nous ne reviendrons pas sur ce qui a déjà été exposé dans le chapitre 11 et le
TP7 de l’ouvrage de 1re année à propos de la transmission de l’information génétique
lors de la mitose.
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CHAPITRE 8
Le dosage de la quantité d’ADN montre qu’au cours de deux divisions successives, il n’y a
qu’une seule phase S (figure 8.1). La quantité d’ADN d’une cellule diploïde sera de 2C et celle
d’une cellule haploïde de C. En phase G1 de la première division la quantité est de 2C, au cours
de la phase S, elle passe à 4C, puis à 2C dans chaque cellule-fille. Au cours de la deuxième
division (sans phase S) chaque cellule fille se divise en 2 cellules contenant chacune C ADN.
quantité d'ADN
4C
G1 M1
2C
Figure 8.1 Évolution de la
quantité d’ADN au cours des G1 S G2 M
deux divisions méiotiques. C
Les chromosomes formés de 2 chromatides se condensent autour d’un axe protéique. Les chro-
matides, accolées, sont ancrées à l’enveloppe nucléaire au niveau de plaques d’attachement.
➤ Zygotène (zygos = joug qui rassemble par paires)
Cette étape conditionne tout le reste. On y assiste à l’appariement des chromosomes homolo-
gues d’origine paternelle et maternelle de telle sorte que les gènes homologues soient juxta-
posés. L’accolement est maintenu par un ensemble de protéines et d’enzymes qui forment le
complexe synaptonémal attaché aux protéines qui emballent l’ADN. Les chromatides pater-
nelles et maternelles sont maintenues écartées les unes des autres de 100 nm. Si une portion de
chromatide d’un des parents est inversée par rapport à la position correspondante chez l’autre
parent, le complexe synaptonémal se forme grâce à une boucle. L’appariement des 2 chroma-
tides paternelles et maternelles constitue un bivalent.
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nC
n2C
nC
2n2C 2n4C
première division
seconde division
Figure 8.2 Évolution du nombre
nC de chromosomes au cours des
deux divisions méiotiques.
interphase fin de
phase S
nC
n2C
leptotène zygotène
complexe
synaptonemal
centromère
chromosomes
formés de
chromosomes 2 chromatides
homologues
plaques d'attachement
pachytène diplotène
nodules de chiasma
recombinaison
diacinèse
chromosome formé
de 2 chromatides
détachement de
l'enveloppe nucléaire
cytoplasme
enveloppe nucléaire membrane plasmique
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CHAPITRE 8
décrirons plus bas, au niveau d’un enjambement, 2 doubles hélices d’ADN homologues, l’une
d’origine paternelle, l’autre d’origine maternelle, sont rompues, les 2 extrémités coupées sont
collées à leur partenaire. Il en résulte, après échange, deux doubles hélices intactes mais diffé-
rentes de ce qu’elles étaient à l’origine. Cet échange est appelé un crossing-over. Le site
d’échange peut se placer n’importe où sans pour autant perturber le gène touché car, au niveau
du site d’échange, l’appariement crée une jonction décalée qui s’étend sur plusieurs milliers de
paires de bases (figure 8.4). Donc, seules les régions possédant une grande homologie de
séquences peuvent effectuer des échanges. Les enzymes du nodule de recombinaison assurent
coupure et réassociation de l’ADN, de plus des protéines de déstabilisation maintiennent isolés
les brins d’ADN au cours de la recombinaison.
(a)
3'
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Remarque : il existe une zone homologue sur les chromosomes sexuels, ce qui permet
leur appariement et leur répartition harmonieuse dans les cellules-filles (exemple des
mammifères : nX et nY).
c) La 2e division
Après une brève interphase, les enveloppes nucléaires se reforment, les chromosomes se
décondensent (pas de phase S). L’enveloppe nucléaire disparaît, le fuseau se met en place, les
étapes suivantes de la cytodiérèse sont rapides. À la métaphase, les kinétochores se disposent
comme dans une mitose normale mais chaque chromosome (formé de deux chromatides) n’est
présent qu’à un seul exemplaire dans les cellules-mères (figure 8.5). Dans certains cas, comme
lors de la gamétogenèse femelle chez les mammifères (§ chapitre 7), la méiose peut rester
bloquée à ce stade jusqu’à la fécondation.
(a) (b)
chromosomes chromatides
homologues
centromères centromère
plaque métaphasique
microtubules kinétochoriens
Figure 8.5 La métaphase de la première (a) et de la seconde (b) division méiotique.
Remarque : les deux divisions de la méiose femelle chez les animaux sont anastrales,
c’est-à-dire que, bien que le fuseau se forme normalement, les centrosomes ne sont pas
identifiables.
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CHAPITRE 8
(a) (b)
seconde division
mitose
première division
n N n
n N n
n
n N n
n
n N n n
n n
N n n
N N
N n N
N
N n N N
méiocyte
N n N N N
Dans d’autres cas, la répartition des ascospores dans l’asque est différente : 2 noires/2 claires/
2 noires/2 claires ou bien 2 claires/4 noires/2 claires ou bien 2 noires/4 claires/2 noires ou encore
2 claires/2 noires/2 claires/2 noires. Comment interpréter ces dispositions ? (figure 8.7).
a) Brassage intrachromosomique
Comme cela a été expliqué plus haut, après duplication des chromosomes en deux chromatides,
puis appariement des homologues, des chiasmas se forment et à leur niveau s’effectuent des
crossing-over. Des morceaux de chromatides homologues sont échangés et évidemment les
allèles qu’ils portent. On peut, en tenant compte de ces crossing-over, donner une solution au
problème évoqué plus haut et illustré par la figure 8.7. Les différentes figures s’expliquent en
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
fonction des chromatides qui sont touchées par les crossing-over (figure 8.8).
Dans l’exemple simple rapporté ci-dessus, il n’y a qu'un seul crossing-over sur seulement une
paire de chromatides. En réalité, il y en a de quatre à sept car les chromatides peuvent échanger
plusieurs fragments homologues. Le nombre de brassages possibles des différents allèles est
infini puisque la position des nodules de recombinaison, donc des crossing-over, est aléatoire.
Statistiquement, plus un locus est éloigné du centromère, plus il a de chances d’être affecté par
des échanges et plus deux loci sont proches, moins ils ont de chance d’être séparés.
b) Brassage interchromosomique
Au début de la métaphase de première division méiotique, les bivalents parentaux modifiés par
les crossing-over se placent de part et d’autre de la plaque métaphasique. Le brassage interchro-
mosomique est la conséquence de la répartition aléatoire des couples de bivalents correspondant
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n
crossing-over n
n
N N n
n
N
n N
N n n
n
N N
N N
aux différents chromosomes. Prenons l’exemple le plus simple dans lequel 2n = 4 soit n = 2
(figure 8.9) et pour simplifier l’exposé, nous supposerons qu’il n’y a pas de brassage intrachro-
mosomique. Les combinaisons possibles sont au nombre de quatre et à la fin de la seconde divi-
sion, il y aura quatre produits de la méiose différents (8 semblables 2 à 2), soit 22. Si l’on prend
un autre exemple dans lequel 2n = 6 (n = 3), il y a 8 combinaisons différentes soit 23, etc. D’une
façon générale, le nombre de combinaisons possible est 2n. Dans l’espèce humaine 2n = 46,
n = 23, par conséquent le nombre de combinaisons possible est 223 soit 8,4⋅106.
Souvenons-nous que dans cette évaluation, nous avons écarté les crossing-over, dans les faits, ils
existent et toutes les chromatides sont génétiquement différentes. Le brassage interchromoso-
mique accentue encore l’originalité des produits de la méiose ; chacun est un mélange des gènes
venants de ses parents qui ont eux-mêmes hérité d’un mélange des gènes de leurs parents.
une possibilité
n2C
2n4C nC
une autre possibilité
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CHAPITRE 8
Gamètes femelles
pA qa
Gamètes pA p2 AA pq Aa
mâles qa pq Aa q2 aa
Cela démontre que la fréquence d’un allèle reste constante d’une génération à l’autre.
Remarque : cette conclusion n’est valable que si :
– les croisements se font au hasard ;
– les fréquences alléliques sont les mêmes chez les mâles et les femelles et restent
constantes ;
– il n’y a pas de sélection portant sur un génome ou un autre (même fertilité, même
viabilité) ;
– la population est assez grande pour qu’il n’y ait pas de dérive génétique ;
– la population ne comprend pas de sous-populations aux fréquences allèliques diffé-
rentes.
Les croisements au hasard conservent la diversité allélique d’une population, ce qui favorise
l’hétérozygotie.
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b) Croisements consanguins
Quelles sont les conséquences de la consanguinité sur le taux d’homozygotie ? Prenons un
exemple théorique dans lequel on part d’une population fondatrice entièrement hétérozygote
pour un caractère B. Le génotype de la génération initiale est 100 % B/b. Le produit de chaque
génération est croisé avec des hétérozygotes B/b. Les résultats des croisements successifs
consanguins sont présentés dans le tableau 8.2.
TABLEAU 8.2 RÉSULTATS DE CROISEMENTS CONSANGUINS.
Nous constatons que la fréquence des hétérozygotes diminue de moitié à chaque génération,
alors que celle des homozygotes augmente. On obtiendra ainsi des races pures au sein
desquelles tous les individus ont les mêmes potentialités génétiques. Des allèles récessifs rares,
voire létaux, peuvent ainsi se trouver réunis à l’état homozygote. La disparition de certains
allèles est également préoccupante car elle affaiblit la diversité génétique ce qui diminue les
chances de survie face à de nouvelles conditions contraignantes. À l’inverse, un éleveur ou un
agriculteur auront intérêt à pratiquer ces croisements pour sélectionner un caractère favorable,
tout en veillant par ailleurs à ce que des caractères défavorables n’apparaissent pas
conjointement : par exemple, l’augmentation de la productivité mais aussi de la vulnérabilité
aux basses températures.
La reproduction sexuée est caractérisée par deux processus cellulaires complémentaires, méiose
et fécondation. La méiose qui regroupe deux divisions n’affecte que certains types cellulaires
précis (cellules-mères des tétraspores des végétaux et des mycètes et gamètes des animaux). Elle
aboutit à la variation quantitative (division par deux) et qualitative (brassages inter- et intrachro-
mosomique) de l’information génétique. La fécondation réunit au hasard les gamètes. Ce type
de reproduction est à l’origine d’une variation de l’information génétique.
Nous analysons dans ce qui suit les divers processus générateurs de diversité génétique.
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CHAPITRE 8
Si des mutations affectent les cellules somatiques, les conséquences sont limitées aux clones
des cellules touchées, en revanche, elles s’étendent à la descendance si elles portent sur les
cellules germinales. Si les lignées somatiques et germinales ne sont pas distinctes ou si le
mutant se multiplie sur le mode végétatif, les mutations deviennent héréditaires.
Certaines mutations sont étendues à une grande partie d’un chromosome ou à un chromosome
complet : ce sont des mutations chromosomiques ; d’autres se produisent dans un gène
donné : ce sont des mutations géniques. Quelles peuvent être les conséquences des unes et des
autres en termes d’innovation génétique ?
a) Mutations géniques (figure 8.10)
Ces mutations ne touchent que ponctuellement une ou quelques paires de bases au niveau de
Voir Biologie l’ADN. Le plus souvent, la machinerie cellulaire répare l’erreur. Lorsqu’elle n’est pas réparée,
1re année,
chapitre 9,
cela réduit ou élimine la fonction du gène touché. Les conséquences peuvent passer inaperçues
§ 9.2 et 9.3 chez les organismes diploïdes car l’allèle non muté compense la fonction manquante chez son
homologue. L’allèle muté ne s’exprimera dans la descendance que s’il se trouve réuni avec un
autre allèle muté sur le même gène, ce qui laisse une probabilité infime. Toutefois, chez des
organismes qui ont une multiplication végétative, le nombre d’individus susceptibles de
propager cette mutation se trouve fortement augmenté.
Lorsqu’une mutation est portée par un chromosome présent en un seul exemplaire, elle
s’exprime pleinement. Cette situation se rencontre chez les organismes qui ont une partie de
leur cycle à l’état haploïde mais également chez les diploïdes dans le cas des chromosomes
sexuels. Par exemple, dans l’espèce humaine le sexe mâle porte un double lot d’autosomes et
deux chromosomes sexuels X et Y. Il y a peu de gènes somatiques sur le chromosome Y mais
le chromosome X en porte un millier. Toute mutation sur l’un de ces gènes n’est pas
compensée par l’expression de l’allèle normal sur l’autre chromosome. On cite classiquement
l’exemple des mutations entraînant l’hémophilie A ou le daltonisme : la mutation est apportée
par le chromosome X d’origine maternelle ayant un allèle récessif déficient. Chez la mère, le
gonosome X est en double exemplaire et la déficience est compensée.
Remarque : la compensation mérite quelques précisions. En effet, chez les femelles de
mammifères, sur les deux chromosomes X, dans la lignée somatique, un seul s’exprime,
l’autre est muet, sa chromatine est condensée, il forme le corpuscule de Barr. Le choix du
chromosome inactivé est aléatoire, il se fait très tôt au cours du développement (16e jour
chez l’homme), mais ce n’est pas le même dans les différents lignages cellulaires. Les
femelles de mammifères sont une mosaïque : certaines parties de leur organisme expri-
ment le chromosome X hérité de leur père, d’autres celui hérité de leur mère. Si une
mutation survient sur un chromosome X, certaines cellules l’exprimeront, les autres pas.
En quoi consistent les mutations géniques ?
La substitution de bases sur un des brins de l’ADN entraîne le changement complémentaire sur
l’autre brin. Une base peut être remplacée par une autre de la même catégorie (une purine pour
une autre ou une pyrimidine pour une autre) ou par une base de l’autre catégorie. L’addition ou
la perte (délétion) d’une ou plusieurs paires de nucléotides peuvent également se produire.
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Quelles sont les conséquences de ces modifications portant sur la séquence des nucléotides ? Si
elles touchent des zones muettes ou non transcrites, les conséquences sont nulles. Pour les
parties qui codent des protéines, si une mutation porte sur une seule paire de bases, les consé-
quences sont variables selon la position de la base dans le triplet. Celles qui touchent la 3e base
du triplet ont souvent peu d’importance (mutation silencieuse) mais dans les autres configura-
tions, un autre acide aminé est codé (mutation faux-sens). Lorsqu’un multiple de 3 bases est
ajouté ou retiré, il y a ajout ou perte d’un ou plusieurs acide(s) aminé(s), dans les autres cas, le
cadre de lecture est décalé et la séquence qui code les acides aminés situés en aval de la muta-
tion est complètement modifiée. La structure de la protéine produite en est affectée ; sa fonc-
tion peut être fortement modifiée voire annulée. La mutation peut également toucher des
séquences régulatrices ou des signaux importants lors de la transcription (apparition ou
disparition de codons initiateurs ou stop ou modification des sites d’épissage).
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CHAPITRE 8
Remarque : chez les autopolyploïdes, les multiples jeux proviennent de la même espèce,
mais on peut créer, par hybridation par exemple, des allopolyploïdes en réunissant des
lots de chromosomes provenant d’espèces différentes. Un exemple en est donné par la
combinaison du blé hexaploïde (2n = 42) et du seigle diploïde (2n = 14) : on obtient une
plante qui réunit le rendement du blé et la robustesse du seigle.
Lorsqu’un organisme contient un nombre impair de lots (n, 3n, 5n…), l’appariement des chro-
mosomes homologues pose problème au moment de la méiose. On pourrait imaginer une répar-
tition n et 0, n et 2n ou n et 4n, mais il faudrait dans ce cas que tous les homologues appariés
migrent dans la même cellule-fille, ce qui n’est pas le cas. La seule méiose possible est observée
chez les mâles haploïdes d’abeille (et quelques autres hyménoptères) où à la première division il
se forme une cellule-fille sans noyau. L’absence de méiose peut être utilisée pour produire par
multiplication végétative des plantes sans graine (banane 3n ou 4n, pastèque 3n).
Chez des animaux sans multiplication végétative, la polyploïdie peut être maintenue grâce à un
mode de reproduction sexué parthénogénétique ou gynogénétique au cours duquel la méiose
est escamotée ou particulière. Par exemple, chez la salamandre triploïde Ambystoma jefferso-
nianum, à un stade précoce de l’ovogenèse, il se produit une duplication des chromosomes sans
division cellulaire, la méiose démarre donc dans des cellules à 6n et se termine par la produc-
tion de gamètes à 3n qui se développent en un embryon, sans fécondation.
➤ Mutations chromosomiques portant sur un nombre réduit de chromosomes
La perte d’un chromosome entraîne le caryotype (2n – 1), il s’agit d’une monosomie. Le gain
d’un chromosome (2n + 1) fait qu’un chromosome est représenté en triple exemplaire, il s’agit
d’une trisomie. La perte d’une paire de chromosomes (2n – 2) est une nullisomie. De telles
anomalies s’expliquent par une non-disjonction de certains chromosomes lors de la mitose ou de
la méiose à la première ou à la seconde division (figure 8.11). Les gamètes qui résultent de cette
méiose anormale sont (n + 1) ou (n – 1), leur union avec un gamète normal donnera des zygotes
monosomiques (2n – 1) ou trisomiques (2n + 1).
Nous limiterons l’examen des conséquences des monosomies ou trisomie à l’espèce humaine.
Les monosomies portant sur des autosomes sont létales assez tôt au cours du développement
fœtal, il en est de même pour les trisomies à l’exception de celles portant sur les chromosomes
13, 18 et 21. Les trisomies 13 (syndrome de Patau) ou 18 (syndrome d’Edwards) causent une
mort précoce, seule la trisomie 21 (syndrome de Down) est viable. Les monosomies ou triso-
mies portant sur les chromosomes sexuels sont viables sauf celles qui suppriment tout
chromosome X. Les différents syndromes sont résumés dans le tableau 8.3 Soulignons que ces
mutations ne sont à l’origine que d’une variation quantitative et non qualitative du matériel
génétique.
TABLEAU 8.3 LES ANOMALIES PORTANT SUR LE NOMBRE DE CHROMOSOMES SEXUELS CHEZ L’HOMME.
2A XX Normal
2A XY Normal
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n+1
non disjonction à
la première division
n+1
(a)
n–1
n–1
n–1
(b) n
Figure 8.11 Anomalies de la méiose. Exemple portant sur une seule paire de chromosomes.
(a) non-disjonction à la première division ; (b) non-disjonction à la seconde division.
quant une inversion. Une coupure peut aussi réassocier un fragment dupliqué, au même
endroit ou sur une autre coupure, il y a alors duplication. Ces coupures et réassociations se
produisent n’importe où, éventuellement dans un gène. On imagine aisément les conséquences
dans l’expression du génome. Les fragments isolés qui ne contiennent pas de centromère sont
perdus au moment de la division cellulaire.
Les délétions sont le plus souvent létales, mais les translocations, inversions et surtout les
duplications, ne le sont pas forcément. Elles peuvent même constituer l’un des éléments de
l’évolution et de la spéciation.
8.2.2 Recombinaisons à l’origine de nouvelles associations géniques
Nous entendons par recombinaison une nouvelle association, un nouvel agencement d’un
matériel génétique préexistant. Nous en distinguerons deux types.
a) Recombinaison homologue
La recombinaison homologue concerne l’échange de parties homologues du génome. Nous
reviendrons sur celles qui se déroulent au cours de la méiose puis envisagerons la situation
comparable au cours de la mitose.
➤ Recombinaison homologue lors de la méiose
Dans le paragraphe 8.1, nous avons montré que les divers brassages de gènes au cours de la
méiose et de la fécondation engendrent un zygote génétiquement original. Dans ce cas, la nova-
tion réside dans de nouvelles associations d’éléments préexistants qui sont les allèles des diffé-
rents gènes. Le grand nombre d’allèles rend compte des différences individuelles. Tout se passe
comme si, dans deux textes semblables certains mots étaient des synonymes : l’échange de ces
mots entre les 2 textes modifie la phrase mais n’en modifie pas le sens. Dans ce paragraphe,
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CHAPITRE 8
nous étudierons la recombinaison dans les méiocytes. La recombinaison peut être définie
comme le mécanisme qui permet, à l’issue de la méiose, d’obtenir dans les cellules haploïdes
une combinaison d’allèles différente de celle présente dans les génotypes des chromosomes
parentaux au sein du méiocyte.
Par exemple, dans un méiocyte sont réunis le génome d’un gamète parental contenant les gènes
A et B et le génome de l’autre gamète parental qui porte les mêmes gènes sous la forme allé-
lique a et b. À l’issue de la méiose, on obtient des cellules haploïdes portant les gènes AB, ab,
Ab et aB. Comment expliquer l’apparition des recombinants Ab et aB ?
Deux réponses sont possibles selon que A et B sont situés sur le même chromosome ou des
chromosomes différents.
Exemple d’un méiocyte au sein duquel les 2 gènes différents A et B
sont portés par des chromosomes différents
Le génome d’un des parents apporte les allèles A et B de ces gènes, l’autre génome parental
apporte les allèles a et b. La répartition des chromosomes homologues de part et d’autre de la
plaque métaphasique rend compte de l’apparition des recombinants dans les gamètes de F1
(figure 8.12).
A B a b
A B a b
gamètes des parents
X
A B a b
génotype de F1
A B
a b
gamètes de F1
A B a B
1/4 types types
a b parentaux recombinés A b
1/4
Figure 8.12 Assortiment indépendant de deux paires d’allèles
portés par des chromosomes différents.
Les paires d’allèles sont séparées indépendamment l’une de l’autre, on qualifie leur assorti-
ment d’indépendant. La fréquence des recombinants est : 1/4 A,b + 1/4 a,B. = 1/2. Si l’on
observe la même méiose en partant de dihybrides A,b et a,B, les résultats sont les mêmes (mais
cette fois, les recombinants sont A,B et a,b).
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L’égalité des phénotypes des descendants A,B A,b a,B et a,b et le pourcentage de recombi-
naison de 50 % confirme l’égalité des différents types de gamètes donc que les caractères A et
B sont indépendants.
À défaut de posséder une souche-test, on peut répondre à la question précédente en effectuant
une autofécondation des dihybrides entre eux : nous avons vu quels étaient les gamètes possi-
bles et leurs proportions (tableau 8.5)..
TABLEAU 8.5 RÉSULTATS D’UNE AUTOFÉCONDATION DE DIHYBRIDES.
Gamètes maternels
proportions des phénotypes : A/B 9/16 ; A/b 3/16 ; a/B 3/16 ; a/b 1/16
Cette proportion 9, 3, 3, 1, dans les phénotypes des descendants (F2) issus d’autofécondation
de dihybrides de F1 est caractéristique de caractères indépendants.
Exemple d’un méiocyte au sein duquel les gènes A et B
sont portés sur le même chromosome
Le génome d’un parent apporte les allèles A et B et l’autre les allèles a et b. Lors de la prophase
de première division de la méiose de la F1, un crossing-over est effectué entre les deux gènes
sur deux chromatides homologues mais pas sur les autres (figure 8.13). Les produits de la
méiose donnent quatre cellules haploïdes qui portent les gènes AB, ab, et les recombinants Ab
et aB. La fréquence des recombinants (Aa + aB) est constante pour deux gènes donnés mais
elle est toujours inférieure à 1/2. Cette fréquence n’est pas la même selon les deux gènes consi-
dérés. De tels gènes sont appelés des gènes liés (car ils sont liés par le morceau de chromosome
qui les sépare).
Quelle est la fréquence de recombinaison pour deux gènes liés (portés par le même chromo-
some) ?
La question a été évoquée dans le paragraphe 8.1.3.a. Nous avons montré comment s’effec-
tuent les crossing-over et quelles en sont les conséquences sur la recombinaison des allèles.
Plus un locus est proche du centromère, moins il a de chances d’être recombiné et plus deux
gènes sont proches moins ils ont de chance d’être séparés par des crossing-over. Réciproque-
ment, si l’on considère deux gènes suffisamment éloignés sur le même chromosome, ils ont de
fortes chances d’être séparés au cours de la méiose. Rappelons ce qui est écrit au paragraphe
précédent : des gènes sont liés si les caractères parentaux retrouvés dans les gamètes recombi-
nants ne répondent pas à la proportion attendue de 50 %.
Reprenons l’exemple des gènes A et B et de leurs allèles a et b. S’ils sont situés sur l’un et
l’autre des deux chromosomes homologues, les gamètes produits donneront les combinaisons
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CHAPITRE 8
A B
génotype F1
a b
(A) (B)
A B A B
A B A b
a b prophase F1 a B
a b a b
A B a b A B a B
A B a b A b a b
seconde division de la méiose de F1 = gamètes de F1
A B A B
25 % F > 25 % types
A B a b parentaux
25 % types F > 25 %
a b parentaux a B
25 %
a b A b F' < 50 % recombinants
25 %
Figure 8.13 Répartition de deux allèles portés par un couple de chromosomes homologues
en position cis (les centromères situés à gauche de A ou a n’ont pas été représentés).
(A) sans crossing-over ; (B) avec 1 crossing-over entre les allèles considérés. F = fréquence
des types parentaux ; F’ = fréquence des types recombinés.
représentées sur la figure 8.13. Dans cet exemple, nous avons supposé que A et B donc a et b
sont situés sur le même homologue : on qualifie cette position de cis.
Si l’on effectue les mêmes croisements mais en supposant que les allèles sont répartis sur les
chromosomes homologues en A,b et a,B, on les qualifie alors en position trans, les propor-
tions de recombinants sont les mêmes que celles du croisement précédent en position cis
(figure 8.14).
Comme pour les gènes indépendants, le génotype des gamètes de cette première génération
(F1) ne sera connu qu’en observant le phénotype des descendants (F2) en les croisant avec un
partenaire récessif pour les allèles de chaque gène.
Les fréquences de recombinaison sont une source fondamentale d’informations pour le généti-
cien puisqu’elles rendent compte de la position des allèles sur le chromosome. En comparant la
fréquence de recombinaison des différents allèles au sein des produits de la méiose, on en
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
déduit leur position sur le chromosome. L’unité de mesure de distance entre les loci est l’unité
cartographique ou encore le centimorgan (cM). Une unité cartographique ou un cM sont
définis comme la distance qui sépare deux loci présentant un taux de recombinaison de 1 % au
sein des produits de la méiose.
Si l’on reprend l’exemple précédent, que sur 1 000 produits de F2, on retrouve les types paren-
taux initiaux 450 A,B et 490 a,b et les types recombinants 25 A,b et 35 a,B, nous comptons 25
+ 35 = 60 recombinants, le taux de recombinants est 60/1 000 = 6 %. Ce qui peut encore
s’exprimer par :
• distance génétique = fréquence de recombinaison 0,06 ;
• distance génétique = pourcentage de recombinaison 6 % ;
• distance génétique = 6 cM = 6 unités cartographiques.
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A b
génotype F1
a B
(A) (B)
A b A b
A b A B
a B prophase F1 a b
a B a B
A b a B A b a b
A b a B A B a B
seconde division de la méiose de F1 = gamètes de F1
A b A b
25 % F > 25 % types
A b a B parentaux
25 % types F > 25 %
a B parentaux a b
25 %
a B A B F' < 50 % recombinants
25 %
Figure 8.14 Répartition de deux allèles portés par un couple de chromosomes homologues
en position trans (les centromères situés à gauche de A ou a n’ont pas été représentés).
(A) sans crossing-over ; (B) avec 1 crossing-over entre les allèles considérés. F = fréquence
des types parentaux ; F’= fréquence des types recombinés.
Pour connaître la position d’un gène C par rapport aux précédents, il faudra mesurer la distance
génétique entre A et C, nous trouverons par exemple 14 cM. Mais C peut être de part et d’autre
de A. Si B est situé entre A et C, la distance entre B et C est 14 — 6 = 8 cM, Si non, B et C sont
distants de 14 + 6 = 20 cM (figure 8.15). Pour connaître la position relative des trois gènes, il
faudra mesurer la distance entre B et C.
A 6 cM B
14 cM
20 cM
Si l’on considère deux gènes très éloignés, il y a de fortes chances qu’un crossing-over les
sépare, donc le pourcentage de recombinaison devrait être de 50 %. Nous avons mentionné
plus haut que la valeur réelle est toujours inférieure, quelle en est la raison ? Si deux gènes sont
éloignés, ils ont de fortes chances d’être séparés par un double crossing-over le premier les
sépare, le second les réunit (figure 8.16).
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CHAPITRE 8
Remarque : on peut aussi calculer la distance génétique d’un gène par rapport au centro-
mère. C’est ce qui a été illustré à propos de Neurospora dans le paragraphe 8.1.3 puisque
chaque recombinaison a sa réciproque, la distance d entre un locus et le centromère est :
d (cM) = (1/2 du nombre d’asques recombinants/nombre total d’asques) × 100.
Par exemple si l’on dénombre 30 asques recombinants pour la couleur des spores sur
150 asques observées, la distance qui sépare le centromère et le gène codant la couleur est :
(1/2 30/150) 100 = 10 cM.
a b
(a)
b
A B
A B
a b
a b
A B
Figure 8.16
A B Un double crossing-over.
(a) sur les mêmes chromatides ;
a b (b) sur des chromatides différentes.
(b) a
b
A B
A B
a B
a B
A b
A b
Chez les mammifères, des crossing-over mitotique sont responsables de certaines tumeurs dans
lesquelles, à partir d’une cellule hétérozygote, la réunion d’un gène récessif à l’état homo-
zygote provoque une prolifération et une différenciation cellulaire excessives (rétinoblastomes,
rhabdoblastomes, astrocytomes).
b) Recombinaison spécifique de site
Dans ce qui précède, les recombinaisons qui ont été décrites consistent en des échanges
d’allèles. Dans ce qui suit, nous allons rapporter d’autres types de recombinaison au cours
desquels des fragments d’ADN double brin spécifiques sont déplacés et insérés dans un
nouveau site. Dans un premier temps sera envisagée la transposition aléatoire d’éléments dont
le déplacement peut induire des modifications de l’expression génétique, puis, dans un second
temps l’exemple d’un déplacement organisé d’éléments silencieux vers un site actif.
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CHAPITRE 8
d’anticorps chez l’hôte, mais dès qu’ils sont produits, le parasite se couvre d’autres antigènes
et ce à répétition. Cette variation antigénique se rencontre chez Plasmodium falciparum,
responsable du paludisme, Pneumocystis carinii, un champignon responsable de la pneu-
monie opportuniste chez les personnes atteintes du SIDA, ou Trypanosoma brucei respon-
sable de la maladie du sommeil. Les mécanismes sont bien compris chez T. brucei. Les
antigènes de surface sont des glycoprotéines ancrées dans la bicouche lipidique de la
membrane du parasite, elles forment un manteau d’une épaisseur de 12 à 15 nm. Toutes les
molécules qui forment un manteau à un moment donné sont identiques, mais elles sont
complètement différentes de celles qui formeront le manteau suivant. Pendant qu’une popula-
tion de variants est éliminée par les anticorps de l’hôte, de nouveaux variants apparaissent,
déclenchent une réaction infectieuse et la production de nouveaux anticorps et ainsi de suite.
On évalue à un millier le nombre de variants antigéniques, chacun correspond à un gène qui
code un variant. La majorité des gènes qui codent une glycoprotéine variable (GSV) occupent
sur le chromosome une position où ils ne seront jamais exprimés (gènes silencieux). Chacun
d’eux est copié à tour de rôle puis déplacé (translocation duplicative) en position télomérique
dans un site d’expression où se trouvent neuf autres gènes, l’ensemble est sous contrôle d’un
seul promoteur. La transcription a lieu pour les neuf gènes + le GSV sélectionné, les protéines
de surface produites sont mises en place. Dans 1 cellule sur 102 à 1 sur 106 selon les souches,
un nouveau variant vient prendre la place du précédent, cette nouvelle souche prolifère tandis
que la précédente est éliminée par les anticorps.
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Le déterminisme de cette séparation des sexes dans l’espace est génétique. Comme chez les
animaux, les caryotypes des espèces dioïques qui ont été analysés montrent la présence d’auto-
somes et d’hétérochromosomes. Chez le compagnon blanc, les individus XY produisent des
fleurs mâles, alors que les pieds femelles possèdent deux chromosomes X. Ceci n’est qu’un
exemple, et comme chez les animaux divers types de déterminisme s’observent. Cependant,
dans tous les cas, la fécondation fait intervenir des gamètes issus de génotypes obligatoirement
différents. Cette allogamie obligatoire favorise largement l’installation d’un état hétérozygote.
Cette disposition n’est pas très répandue. On estime à 3 ou 4 % les angiospermes dioïques
vraies. Il existe, à côté d’une stricte séparation des sexes, des cas où l’on trouve des pieds avec
des fleurs hermaphrodites et des pieds soit avec des fleurs mâles (espèces androdioïques) soit
avec des fleurs femelles (espèces gynodioïques). Pour ces plantes, l’autofécondation est théori-
quement possible sur les pieds hermaphrodites.
b) Mécanismes favorisant une fécondation croisée
Mis à part les rares cas de dioécie, l’autofécondation (fécondation mettant en jeu des gamètes
issus d’un même pied) est théoriquement possible pour les autres Angiospermes, hermaphro-
dites et monoïques. Cependant divers dispositifs rendent peu probable la rencontre de gamètes
issus d’un même génotype. Nous en retiendrons deux.
Il s’agit tout d’abord d’une séparation des sexes dans le temps. Chez ces fleurs dichogames on
observe un décalage entre la maturité des anthères et la réceptivité du pistil. La sauge des prés,
diverses campanules montrent dans une même fleur des étamines à maturité avant que les stig-
mates soient réceptifs (fleurs protandres). C’est l’inverse, chez le plantain, diverses poacées,
des rosacées (fleurs protogynes).
Enfin, des dispositifs structuraux font barrage, au sein de la même fleur, à l’autofécondation. Le
Voir « Les
orchidacées »
rostellum des orchidacées empêche le contact des pollinies et des stigmates de la même fleur.
chapitre 5, C’est le cas aussi de fleurs hétéromorphes (primevère) dont la position des étamines, la taille
figure 5.17 et des papilles stigmatiques et celle du pollen rendent peu probable la fécondation par un auto-
Biologie 1re année, pollen. Remarquons que dans ce dernier cas existe un processus d’auto-incompatibilité qui
cahier couleur p. 25 s’ajoute aux obstacles précédents.
Remarque : À l’opposé de ce qui précède, on trouve également des processus qui impo-
Voir Biologie sent ou favorisent une autogamie ! Les fleurs d’été des violettes restent fermées, et la
1re année, fécondation implique obligatoirement l’autopollen. Chez certaines solanacées et astéra-
« les solanacées »,
TP14 § 14.1.3 cées, le pistil croît en passant dans un tube formé par la réunion des anthères. Le pollen
est alors déposé sur les stigmates.
c) Processus d’auto-incompatibilité imposant une allogamie chez les angiospermes
➤ Mise en évidence d’une auto-incompatibilité
Le tableau 8.6 consigne les résultats de protocoles dans lesquels on pratique une autofécon-
dation..
TABLEAU 8.6 MISE EN ÉVIDENCE DE L’AUTO-INCOMPATIBILITÉ
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CHAPITRE 8
Chez certaines espèces, l’autofécondation est effective : l’autopollen germe et engendre une
double fécondation. En revanche chez d’autres, soit il germe mais sa progression est stoppée,
soit il ne germe pas du tout. Tout se passe comme si la plante rejetait son propre pollen. On
parle alors d’auto-incompatibilité gamétophytique (AIG) dans le premier cas et sporophy-
tique (AIS) dans le second. Ces qualificatifs seront justifiés par la suite. Ce rejet de l’auto-
pollen favorise largement l’hétérozygotie. Ces processus supposent un examen, une
reconnaissance du pollen par le pistil. Quels en sont les fondements ?
➤ Bases génétiques de l’AIG et de l’AIS
AIG
Ces processus comportent plusieurs cas. Nous ne retiendrons que le modèle « Solanacées ».
Une analyse génétique de l’AIG met en jeu divers croisements. On teste chez les descendants
la germination du tube pollinique lors d’auto ou d’allopollinisations. Chez le tabac ornemental,
ces analyses (figure 8.18) aboutissent aux résultats suivants:
• système gouverné par un seul locus, qualifié de S (S pour self-incompatibility) ;
• possibilité d’un très grand nombre d’allèles (fréquemment plusieurs dizaines) ;
• relation de codominance entre les allèles ;
• rejet quand l’allèle du pollen est au moins identique à un des allèles du pistil.
Type de
Autopollinisation Pollinisation croisée
fécondation
Génotype des
cellules mères S1 S2 S1 S3 S3 S4
du pollen
Génotype
S 1 ou S 2 S1 ou S 3 S3 ou S 4
du pollen
Génotype des
cellules végéta- S3
S1 S2 S1 S3 S3 S3 S4 S4
tives et généra-
tives du pollen
Génotype des
xx x
cellules du pistil,
c'est à dire du S1 S2 S1 S2 S1 S2
pied pollinisé
Génotype de
l'oosphère S1 S2 S1 S2 S1 S2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
contenue
dans l'ovule
Génotype S1 S3 S2 S3
S1 S3 S2 S3
des embryons S1 S4 S2 S4
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croissance du tube pollinique est mise en place par la cellule végétative. Elle affiche donc des
« étiquettes » protéiques issues d’un génome haploïde, confrontées à des protéines issues d’un
génome diploïde élaborées par les cellules stylaires et stigmatiques.
AIS
Chez diverses plantes, l’auto-incompatibilité s’accompagne de l’absence totale de germination
du tube. Si l’on reprend l’analyse précédente avec diverses plantes comme les brassicacées, on
Voir « Le pollen » arrive à des résultats contradictoires. À savoir qu’un pollen S1 sur un style S1S3, dans un cas
chapitre 5, germera et dans l’autre ne germera pas ! On a donc été amené à envisager un autre processus .
§ 5.2.2a La formation de l’exine du pollen met en jeu les cellules du tapis qui sont diploïdes. On envi-
sage donc que ce sont des étiquettes mises en place par un génome diploïde qui sont confron-
tées aux protéines des cellules stigmatiques (2n/2n).
L’analyse génétique conduit aux résultats suivants (figure 8.19) :
• système gouverné par un seul locus, S ;
• relations de codominance ou de dominance/récessivité entre les allèles ;
• rejet quand au moins un allèle exprimé par une cellule du tapis est identique à un allèle stig-
matique.
Type de
Autopollinisation Pollinisation croisée
fécondation
Génotype
des cellules S1 S2 S1 S3 S2 S3
mères du pollen
Allèles exprimés S 1 et S 2 S 1 et S 3 S3
par les cellules
du tapis codominance codominance dominance S3 /S 2
Protéines du man-
teau pollinique S3
S 1S 2 S 1S 2 S 1S 3 S 1S 3 S3 S3
S2 S3
Génotype des S1 S2 S1 S3 S2 S3 S3
cellules végéta-
x
x
x
x
tives et généra-
tives du pollen
Génotype des
cellules du pistil,
c'est-à-dire du S1 S2 S1 S2 S1 S2
pied pollinisé
Génotype de
l'oosphère S1 S2 S1 S2 S1 S2
contenue
dans l'ovule
Génotype S1 S2 S2 S2
des embryons S1 S3 S2 S3
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CHAPITRE 8
On retrouve une protéine SLG, mais sans activité RNase. On trouve aussi un récepteur à activité
kinase, SRK, et une protéine SCR riche en cystéine. Cette dernière diffuse et entre en contact
227
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protéasome
protéasome
PÉNÉTRATION
ubiquitination
de l'ensemble
des SRNase ubiquitination
* ? ?
ARN
dégradés
activité RNase
effective * pas d'activité
Arrêt de la RNase
croissance du tube Croissance du tube
SLF1 SRNase 1
SLF3 SRNase 3
Figure 8.20 Modèle des processus moléculaires de l’AIG.
Point d’interrogation : processus de pénétration des SRNase non connu.
avec les protéines stigmatiques après étalement du manteau pollinique lors du contact pollen
stigmate. La figure 8.21 illustre un modèle établi à partir de ces données. En cas d’incompatibi-
lité, l’association SLG/SRK (1) aboutit à l’activation du domaine kinase de SRK (2). Suit la
phosphorylation d’une protéine ARC1 (3) qui devient active. Elle possède un motif Ubox entraî-
nant l’ubiquitination (4) et la destruction par le protéasome (5) de substrats, non encore identi-
fiés, nécessaires à la croissance du tube pollinique. Parallèlement, le pollen n’est pas hydraté. Le
plasmalemme des cellules stigmatiques possède une aquaporine, la protéine MOD, qui resterait
fermée (6). Le lien direct entre cet état fermé et ARC1 n’a pas été établi. Des intermédiaires, non
isolés, doivent intervenir. Si on est en présence d’allopollen, l’activité du récepteur kinase n’est
pas moblisée : SRK est inactif. ARC1 n’est pas phosphorylée et la croissance du tube pollinique
a lieu. Parallèlement, de l’eau peut être libérée par les cellules stigmatiques, via des aquaporines
ouvertes. Le grain de pollen hydraté peut germer.
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CHAPITRE 8
Il ne s’agit que d’un modèle dont bien des mécanismes restent à élucider. Soulignons l’ubiqui-
tination déjà rencontrée dans le modèle de l’AIG.
cellule du
CODOMINANCE S 1 S 2 tapis S1S 2
intine
exine cellule
végétative protéines du
manteau
S 1 ou S2 manteau codées
pollinique
par les allèles
S 1 et S 2
S CR2
S CR1
S CR2
AUTO-
INCOMPATIBILITÉ
ABSENCE DE
GERMINATION
DU POLLEN
SLG 1
1 SLG 2 SRK 1
paroi
?
plasmalemme protéine
x
SRK 2
6 MOD
2
*
P
H2O ADP ATP
3 cellule
stigmatique
S 1S 2
protéine
ARC 1
Dégradation
de X 5 4
protéasome X facteurs de croissance
du tube pollinique
(non identifiés)
ubiquitination
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Chez les angiospermes, le nombre d’espèces où elle est théoriquement possible est encore plus
grand (environ 95 % des espèces). Cependant l’auto-incompatibilité, largement répandue la
restreint fortement. Ceci engendre un taux d’hétérozygotie élevé chez les Angiospermes,
certainement bien supérieur à celui des pinophytes. L’auto-incompatibilité est responsable de
la diversité et de la réussite des angiospermes. Ainsi, à côté de la réalisation d’un fruit, une
fonction essentielle du pistil est d’assurer une protection, protection mécanique des ovules,
mais sutout physiologique: il protège la plante contre son propre pollen. C’est l’un des atouts
de l’angiospermie.
Notons enfin que, à la différence des processus immunitaires des animaux, il s’agit d’un rejet
du soi. Cependant, comme eux, les végétaux peuvent par leur membrane plasmique et leur
matrice extracellulaire, élaborer des processus complexes de reconnaissance. Des processus
similaires existent et participent de même à la diversité génétique de divers mycètes (hétéro-
thallisme) et de ciliés (types sexuels).
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CHAPITRE 8
pas compatible avec un niveau d’organisation élevé, c’est pourquoi on la rencontre essentielle-
ment cher les invertébrés acœlomates et cœlomates hyponeuriens, chez les chordés, elle ne
s’observe que chez les urochordés. Dans les groupes où elle fonctionne, c’est un moyen de
multiplication efficace, souvent lié au parasitisme (mais pas exclusivement).
plus de l’avantage.
On peut se demander comment est apparue la reproduction sexuée ? il n’y a pas de réponse
claire à cette question. Toutefois, les mécanismes de la recombinaison, connus dès les bacté-
ries, devaient être, à l’origine, destinés à réparer des erreurs de réplication. Une autre hypo-
thèse, qui n’exclut pas la précédente, est liée à l’existence de plasmides ou de virus qui peuvent
transférer de l’information génétique. Chez les eucaryotes, l’apparition du noyau et le perfec-
tionnement de la réplication de l’ADN évite d’avoir à compenser des pertes, donc isole de toute
innovation génétique, ne laissant plus que la reproduction sexuée comme moyen d’échanger de
l’information génétique.
Enfin, une mutation généralement coûteuse, entretenue par une reproduction sexuée coûteuse
peut survenir à tout moment mais ne s’avérer utile que beaucoup lus tard (apparition d’un
nouvel environnement par exemple) et donc n’être payante qu’à long terme. On peut s’inter-
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roger sur ces mécanismes : pré-science de la sélection naturelle qui donne par avance les
moyens de faire face à une situation future ? ou tout simplement le hasard qui fait un tri
aléatoire ?
Le coût des mâles, la perte chez la femelle de 50 % de ses gènes au cours de la méiose, pour-
raient être évités si on imaginait que seules les femelles se reproduisent et que la méiose soit
escamotée. Ce mode de reproduction existe : c’est la parthénogenèse ou reproduction sexuée
uniparentale, par opposition à celle qui requiert les deux sexes et qui est biparentale.
La parthénogenèse
ENCART 8.1
La parthénogenèse a pour point de départ les cellules qui donneront les gamètes, c’est
donc un cas particulier de reproduction sexuée. Cette cellule, par diverses modalités,
évolue en un zygote diploïde. L’embryon se développe selon les étapes classiques de
l’embryogenèse. À part la fécondation, ce mode de reproduction est une reproduction
sexuée typique. Selon les moyens de réguler la diploïdie, il y a ou non recombinaison
inter- ou intrachromosomique. Donc, les parthénotes ne sont pas forcément génétique-
ment conformes à leur mère. Les auteurs anglo-saxons emploient le terme de « asexual
reproduction » pour désigner la parthénogenèse en ce sens qu’il n’y a pas de rapproche-
ment des sexes pour obtenir un zygote. La traduction littérale « reproduction asexuée »
est un contresens répandu dans la littérature et dans les esprits. Les mots « asexual
propagation » peuvent être traduits par « propagation, ou multiplication, végétative ».
Le meilleur moyen de désigner la parthénogenèse serait : « reproduction sexuée
uniparentale ». Remarquons cependant que ce terme s’applique aussi à l’autoféconda-
tion, qui est très rare chez les animaux mais qui existe chez un certain nombre de
végétaux.
Il n’est pas question de développer ici le sujet sur le fond mais seulement de montrer quels sont
les avantages ou inconvénients évolutifs de ce mode de reproduction.
Pour comprendre quel est le coût des mâles, prenons un exemple simple dans lequel on
suppose qu’une femelle a deux descendants par génération et comparons l’effectif total de la
descendance lors de la reproduction sexuée biparentale et uniparentale (tableau 8.8) :
TABLEAU 8.8 COMPARAISON REPRODUCTION SEXUÉE UNIPARENTALE ET BIPARENTALE.
1 2 2 (1 et 1 )
2 4 2 (1 et 1 )
3 8 2 (1 et 1 )
4 16 2 (1 et 1 )
5 32 2 (1 et 1 )
N 2N toutes 2 (1 et 1 )
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CHAPITRE 8
Comment la méiose est-elle escamotée et comment la diploïdie est-elle rétablie ? Les moda-
lités sont nombreuses et doivent être détaillées :
• doublement des chromosomes dans le méiocyte (4n), crossing-over entre copies, pas de
brassage génétique ;
• suppression de la première division par non émission du premier globule polaire :
– avec crossing-over : séparation des chromosomes à la 2e division, il y a brassage géné-
tique ;
– sans crossing-over : comme précédemment mais pas de brassage génétique ;
• suppression de la seconde division : le second globule polaire n’est pas émis, il y a brassage
génétique ;
• méiose normale puis fusion des deux premiers blastomères, il y a brassage génétique.
La reproduction sexuée uniparentale permet donc, dans certaines conditions, de maintenir un
brassage génétique, mais, à part les mutations, elle ne permet pas d’apport génétique nouveau.
La parthénogenèse est un mode de reproduction très ancien, mais les espèces qui la pratiquent
exclusivement ne perdurent pas ; il est probable que le manque d’apport génétique soit la cause
de leur disparition. Toutefois, ce n’est pas une règle : les quelques 1 800 espèces de rotifères
bdelloïdes sont toutes parthénogénétiques depuis 80 à 100 millions d’années ou les glomales,
champignons zygomycètes qui ne produisent que des spores uniparentales existent depuis 400
millions d’années.
Certaines espèces tirent avantage des modes de reproduction sexuée : par exemple les puce-
rons. Au printemps, les individus fondateurs issus d’un œuf biparental se reproduisent parthéno-
génétiquement, ils exploitent le milieu au maximum par une explosion démographique, puis à la
fin de l’été, lorsque les conditions sont moins favorables, ils reviennent à une reproduction bipa-
rentale et pondent des œufs qui permettront de passer la mauvaise saison.
8.3.4 Conclusion
La multiplication végétative se fait à partir de cellules restées totipotentes qui, par mitose et
différenciation, donnent un nouvel organisme. Il n’y a, en général, pas d’embryogenèse. Dans
ce mode de développement, les divisions cellulaires successives construisent un clone à partir
des cellules du « parent ». Ce nouvel organisme est génétiquement semblable à son parent, il y
a reproduction conforme. Seules des mutations, des translocations ou des recombinaisons
mitotiques peuvent apporter des innovations génétiques.
La reproduction sexuée est plus complexe, elle se déroule à partir des cellules particulières : les
cellules-mères des tétraspores chez les végétaux ou la lignée germinale chez les animaux. La
méiose consiste en deux divisions particulières qui permettent de faire passer une cellule
diploïde à l’état haploïde. Ces cellules sont à l’origine de gamètes de sexe différent qui se
réunissent lors de la fécondation et reconstituent un zygote diploïde. Ce zygote est génétique-
ment original car il contient deux lots de chromosomes provenant de deux parents différents ;
de plus lors de la gamétogenèse les chromosomes de chaque parent ont été remaniés par des
échanges de fragments homologues. Ces remaniements sont à l’origine de recombinaisons
responsables de l’originalité génétique des gamètes puis du zygote. S’ajoutent à ces recombi-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
naisons les mutations ou transpositions. À côté de ces processus assurant la diversité des
gamètes, existent des mécanismes favorisant ou imposant une fécondation croisée. Chez les
animaux hermaphrodites, l’autofécondation est très rare. Chez les angiospermes, à majorité
hermaphrodites ou monoïques il en est de même : des processus d’auto-incompatibilité empê-
chent la germination d’un pollen sur un pistil du même pied.
De ces deux modalités quelle est celle qui apporte le plus d’opportunités d’innovations
génétiques ? Classiquement, il est admis que c’est la reproduction sexuée mais soulignons que
toutes les innovations ne sont pas forcément favorables. Les cellules impliquées dans la gamé-
togenèse sont directement capables de transmettre une innovation à la descendance ; les géné-
rations sexuées sont lentes. Si une innovation survient dans une cellule impliquée dans la
multiplication végétative, tous les individus issus de ce clone en bénéficient et ce rapidement
car leur génération est rapide.
233
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RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
La reproduction sexuée est un processus long et complexe qui comporte deux • allèle
processus cellulaires complémentaires, méiose et fécondation. Elle met en place • allogamie
• allopolyploïde
dans des gamètes haploïdes un lot de chromosomes issus du génome des • asque
2 parents. Par un brassage intra- et interchromosomique, les gamètes héritent • autogamie
d’un assortiment original d’allèles parentaux. Ces mécanismes de recombi- • auto-incompatibilité
naison génétique sont à l’origine de variations permettant au futur zygote de gamétophytique
faire face à la pression sélective du milieu. Les croisements au hasard préservent • auto-incompatibilité
l’hétérozygotie et la diversité des allèles alors que les croisements consanguins sporophytique
favorisent l’homozygotie. Il existe chez de nombreuses angiospermes des • autopolyploïde
• bivalent
processus d’auto-incompatibilité qui imposent une fécondation croisée, favori- • brassage
sant l’hétérozygotie. Les recombinaisons, les mutations et la transposition sont • centimorgan
de bons moyens de perpétuer la diversité génétique . Ils peuvent s’appliquer aux • chiasma
cellules engagées dans la gamétogenèse, mais aussi aux cellules somatiques. Par • complexe synaptonémal
conséquent, la multiplication végétative qui se fait à partir de cellules somati- • crossing-over
ques restées indifférenciées bénéficie d’une certaine innovation génétique. La • délétion
parthénogenèse, reproduction sexuée uniparentale, réunit les avantages de la • diacinèse
• dioécie
multiplication végétative et de la reproduction sexuée biparentale. Ses modalités • diploïde
sont diverses mais l’apport génétique extérieur, à part les mutations, y fait • diplotène
défaut. Les espèces qui alternent reproduction sexuée uni- et biparentales tirent • duplication
profit des 2 systèmes (tableau de synthèse). • élément transposable
• fécondation
• gènes sauteurs
Attention • génotype
• haploïde
• Évitez la confusion entre mitose (ouvrage de 1re année) et méiose. Remar- • Hardy-Weinberg
quez bien que lors de la première division méiotique, le chromosome méta- • hérédité
phasique comporte deux kinétochores accolés qui fonctionnent comme un • hermaphrodisme
seul ; il n’y a pas de séparation des chromatides lors de la première division • hétérozygotie
méiotique. • interchromosomique
• intrachromosomique
• Ne confondez pas nombre de chromatides et nombre de chromosomes. • inversion
• Ne confondez pas multiplication végétative (= reproduction conforme) et • leptotène • locus
reproduction sexuée (= reproduction non conforme) et ne pas classer la • méiocyte
parthénogenèse (= reproduction sexuée uniparentale) dans la reproduction • méiose
asexuée (ce qui au sens propre ne veut rien dire). • monoécie
• Trisomie et triploïdie n’ont pas le même sens. • monosomie
• multiplication végétative
• mutations
• mutations chromosomiques
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CHAPITRE 8
RÉVISER
TABLEAU DE SYNTHÈSE COMPARAISON DES CARACTÉRISTIQUES DE LA SEXUALITÉ ET DE LA CLONALITÉ.
1. Variabilité 2. Stabilité
S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
1. Lors la multiplication sexuée uniparentale, il n’y a jamais recombinaison. ❏ ❏
2. Dans le syndrome de Turner il y a nullisomie X. ❏ ❏
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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(b)
(b)
(d) (d)
Figure 8.22
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Les écosystèmes
ENCART 9.1
La répartition des êtres vivants à la surface de la planète n’est pas quelconque. Il est
possible de définir des associations ou communautés d’êtres vivants (micro-orga-
nismes, végétaux, animaux) peuplant un milieu donné. Chaque communauté est
nommée biocœnose. En son sein, les divers organismes entretiennent des relations
complexes, intraspécifiques, interspécifiques, dont celle de « mangeur à mangé ». Ces
organismes sont aussi en étroite relation avec le monde minéral, physico-chimique qui
les entoure, à savoir leur biotope. Un écosystème est défini par la relation suivante :
écosystème = biocœnose + biotope (Tansley, 1935)
Un étang, une pelouse, une zone côtière, une hêtraie–sapinière, une garrigue sont
autant d’exemples d’écosystèmes.
Chaque écosystème présente une organisation fonctionnelle résumée par un réseau
trophique construit autour de trois communautés associées par une relation univoque :
producteurs primaires → consommateurs → décomposeurs
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CHAPITRE 9
Les autres organismes sont en général cantonnés à une place précise, producteurs pour les
végétaux chlorophylliens et consommateurs pour les animaux.
hν
(b)
feuilles ../...
chenille mésange martre vautour
des hêtres
aliments
minéraux matière organique morte
../... DÉCOMPOSEURS *
(c)
vers ../...
archées crabes
tubicoles
aliments
minéraux *
lamellibranches ../...
(d)
êtres vivants
* Cytophaga ../...
acides glucose
aminés
diazote Azotobacter ../...
*
Figure 9.1 Place des micro-organismes au sein des divers réseaux trophiques.
(a) réseau océanique ; (b) hêtraie sapinière ; (c) « fumeur noir »; (d) sol.
La représentation des réseaux est partielle. Les décomposeurs ne sont signalés que
pour (b) et (d). Producteurs primaires en bleu, consommateurs en noir, décomposeurs
sur fond gris, aliments en italique, * = micro-organismes.
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H2/H+ – 0,4
NAD(P)H,H+/NAD(P)+ – 0,32
H2S/S – 0,27
lactate/pyruvate – 0,19
FADH2/FAD – 0,18
NH4+/NO2– 0,34
NO2–/NO3– 0,42
Fe2+/Fe3+ 0,77
H2O/O2 0,81
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CHAPITRE 9
Il s’agit d’une photosynthèse oxygénique comportant une phase photochimique et une phase
chimique réaction (9.2) :
+
6 H 2O 6 NADP C 3H 6O 3 + 3 H 2O
9 ATP + 9 Pi
hν
(9.2)
rubisco
9 ATP
3 O2 + 3 CO 2
6 (NADPH,H )
phase photochimique phase chimique
paroi
file de
cellules plasmalemme
cytosol
emplacement
du chromosome
thylakoïde
phycobilisome
10 µm
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
phycocyanine
et protéines de liaison
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Nature de la
Oxygénique Anoxygénique
photosynthèse
Photosystèmes PS I, PS II Un seul
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CHAPITRE 9
2 H 2O 4 H+ 2 H+ hν 3 à 4 H+
O2
4 hν LUMEN
+++
∆µ H+
4 e-
PS II PS I
–––
CYTOSOL
2 NADP + 2 (NADPH,H +)
+ 4 H+
2 H+
ADP + P i
ATP +
+ H 2O
3à4 H
ATP synthase
+
6 H 2S 6 NAD C 3H 6O 3 + 3 H 2O
9 ATP + 9 Pi
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
hν
(9.4)
rubisco
9 ATP
+
6S 6 (NADH, H ) 3 CO 2
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On peut schématiser les processus photochimiques en distinguant deux trajets pour les élec-
trons (figure 9.4) :
hν 2 H+
PÉRIPLASME
cyt c2
2 e–
Q 2 e–
∆µ H+ membrane
plasmique
QH2
PS cyt bc1
+0,5V/–0,7V CYTOSOL
2 H+
(b) (c)
constitution d'un pouvoir
utilisation du ∆µH+ à la réducteur NADH,H +
synthèse d'ATP
couplages photoosmotique
couplage osmochimique et osmochimique
– 0,27 V
2 hν 2 H+
H+ H 2S 2H+ + S 2 H+
PÉRIPLASME
cyt bc 1
2 e–
Q
∆µH +
0,1V
2 e-
QH2
PS
CYTOSOL +0,5V/–0,7V
2 H+
NAD+ NADH,H+
– 0,32V
ADP + P i
ATP + H2O
H+
ATP synthase
Figure 9.4 Trajets cyclique (a) et acyclique (c) des électrons dans une chaîne
photosynthétique de bactérie pourpre sulfureuse ; synthèse d’ATP (b).
En trait noir gras le transfert acyclique des électrons ; en noir pointillé gras, le transfert
cyclique ; en trait bleu plein, la translocation de protons par transport actif ; en trait bleu
pointillé, la diffusion de protons ; en gris, les protons transportés et en bleu, les protons
réactionnels. Les transporteurs très mobiles sont hachurés en bleu. Deux valeurs de poten-
tiel redox sont données pour PS : une pour l’état non excité (+ 0,5 V) et l’autre pour l’état
excité (– 0,7 V).
• Un trajet cyclique des électrons. Il est engendré par une longueur d’onde appropriée
absorbée par l’unique photosystème. Les électrons perdus par le centre réactionnel (qui
devient oxydé), transitent par des transporteurs très mobiles (ubiquinone, cytochrome c) et
par des transporteurs enchâssés dans la membrane (complexe de cytochromes bc1). Lors de
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CHAPITRE 9
Les cyanonactéries ainsi que les eucaryotes chlorophylliens microscopiques sont à l’origine de
90 % de la production primaire annuelle dans les écosystèmes aquatiques, contre 10 % aux
autres bactéries photosynthétisantes. Les cyanobactéries absorbent et utilisent pour leur photo-
synthèse pratiquement la totalité du spectre visible, notamment le vert. Elles sont présentes à la
surface des eaux marines et des eaux douces, et sur les sols. Un litre d’eau de mer renferme 108
cellules de Protochlorococcus, une cyanobactérie, que l’on considère comme l’organisme
photosynthétisant essentiel de la biosphère.
On trouve dans les lacs polaires, les sources thermales, des communautés stratifiées de micro-
organismes. La partie superficielle de l’eau est occupée par les cyanobactéries. Les bactéries
vertes et pourpres constituent des strates inférieures sous les cyanobactéries. Leur photosyn-
thèse est possible car, malgré l’écran réalisé par les cyanobactéries, ces micro-organismes
peuvent absorber et utiliser, grâce à leur bactériochlorophylle, des radiations de grande
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longueur d’onde, de 800 à 1 100 nm, que les précédentes ont laissé passer. De plus, elles trou-
vent dans ces eaux profondes un habitat favorable car très pauvre en dioxygène qui leur est
toxique.
Ainsi, la production primaire dans les eaux continentales et marines est presque exclusivement
due aux micro-organismes photosynthétisants.
1 2 3
eau chargée en eau chargée en eau chargée en
azote organique azote organique azote organique
fragment de sol
non stérilisé
formol +
chaleur
colonne
de sol
Figure 9.5 Mise en évidence d’une oxydation de l’azote par des micro-organismes.
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CHAPITRE 9
La figure 9.6 illustre un modèle moléculaire couplant le transfert des électrons à une transloca-
Voir Biologie tion de protons. Les électrons passent spontanément du couple NH4+/NO2– à potentiel redox
1re année,
chapitre 7
faible (+ 0,4 V) au couple H2O/O2 à potentiel redox élevé (+ 0,81 V). Il s’agit donc d’une véri-
table chaîne respiratoire supportée par le plasmalemme bactérien réalisant une respiration
aérobie. Le receveur d’électrons est le dioxygène dont l’oxygène est réduit en eau. À la diffé-
rence de celle des mitochondries, le donneur n’est pas organique mais minéral : c’est un azote
minéral, sous la forme d’ions d’ammonium qui est oxydé en nitrites.
constitution d'une
utilisation du ∆µH+ à la différence de potentiel utilisation du ∆µH+ à la
synthèse de NADH,H+ : électrochimique ∆µ H+ : synthèse d'ATP :
couplage osmochimique couplage chimioosmotique couplage osmochimique
6 H+ 3 à 4 H+
2 H+ NH4+ + 2 H2O NO2– + 8 H +
PÉRIPLASME
chaîne «inverse» chaîne respiratoire +++
∆µH+
ou
2 e– 2 e–
ammonium –––
oxydase 3 H 2O CYTOSOL
3/2 O2 + 6H+
NADH,H+ NAD+ 6 H+
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
2 e– 2 e–
–0,32V +0,34V +0,81V
∆G > 00'
∆G 0' < 0 ADP + P i
ATP +
3 à 4 H+ H 2O
ATP synthase
Figure 9.6 Chaîne respiratoire et chaîne « inverse» d’une bactérie chimiolithotrophe.
En trait noir gras, le transfert acyclique des électrons ; en trait bleu plein, la transloca-
tion de protons par transport actif ; en trait bleu pointillé, la diffusion de protons ; en
gris, les protons transportés et en bleu, les protons réactionnels. Les nombres écrits en
bleu indiquent les potentiels redox (–0,32 V pour NADH,H+/NAD+ ; +0,34 V pour NH4+/
NO2– ; +0,81 V pour H2O/O2).
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Ce transfert électronique est à l’origine d’un ∆µH+ (couplage chimioosmotique). Cette force
protonmotrice est utilisée :
• à la synthèse d’ATP au niveau d’une ATP synthase membranaire ;
• à la synthèse d’un pouvoir réducteur. Dans ce cas, les électrons sont transférés d’un couple
à potentiel redox fort vers un couple à potentiel plus faible. Cette réaction endergonique est
couplée à la dissipation du gradient de protons.
Dans les deux cas, il s’agit d’un couplage osmochimique.
Nous sommes donc en présence d’une voie métabolique dans laquelle l’énergie initiale est
celle d’un composé chimique minéral. Ce composé minéral est le donneur d’électrons d’une
chaîne respiratoire dans laquelle l’accepteur final est le dioxygène. Cette respiration aérobie à
donneur minéral est responsable de chimiolithotrophie.
Enfin, l’ATP issu de l’oxydation phosphorylante et le pouvoir réducteur sont utilisés dans un
cycle de Calvin-Benson auquel participe une rubisco cytosolique. Ces bactéries sont donc
chimiolithoautotrophes. La figure 9.7 résume ces processus qualifiés de chimiosynthèse.
donneur
ADP + Pi
minéral oxydé
xe –
nH + nH +
∆G 0' < 0
rubisco
accepteur ATP + H 2O
oxydé : O2
NADH,H +
accepteur réduit : H 2O CO 2
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CHAPITRE 9
Enfin, notons que si les rendements de ces oxydoréductions sont différents, ils sont tous infé-
rieurs à celui d’une respiration mitochondriale (aérobie, à donneur organique). Il suffit de se
rapporter au tableau 9.1 pour se rendre compte que les donneurs d’électrons minéraux ont
toujours un potentiel redox plus élevé que le NADH,H+. Le saut de potentiel entre le couple
donneur et le couple accepteur (H2O/O2 : E’0 = +0,81 V) est moindre et l’énergie disponible
plus faible. La réduction du CO2 requiert la même quantité d’ATP produite avec un rendement
plus faible. Ces micro-organismes sont donc amenés à oxyder une grande quantité de matière
minérale pour assurer leur autotrophie au carbone. Ils sont d’excellents minéralisateurs. À titre
d’exemple, pour réduire une molécule de CO2 Nitrosomonas oxyde 35 molécules d'ammonium
et Nitrobacter 100 molécules de NO2– environ !
Ces bactéries sont des décomposeurs. Par leur pouvoir d’oxydation de divers éléments (miné-
ralisation), elles assurent le recyclage de ces éléments dans les sols et les eaux douces ou
marines. L’exemple qui suit démontre cette importance. L’azote qui entre dans les réseaux
trophiques est pour une grande part de l’azote minéral : les végétaux, producteurs primaires,
absorbent et assimilent essentiellement l’azote des nitrates présent en faible quantité dans le
milieu. À leur mort, tous les êtres vivants restituent au milieu cet azote sous forme organique,
environ cent fois plus abondant que l’azote nitrique. L’intensité du recyclage, c’est-à-dire de
l’oxydation de cet azote organique en azote minéral, est un facteur essentiel de la productivité
de l’écosystème. Nous reviendrons sur cet aspect dans le § 9.4.
Enfin, on pense que dans l’histoire de la vie, ces bactéries ont largement contribué à la transfor-
mation de milieux à l’origine réducteurs en milieux actuels oxydés comportant nitrates,
sulfates…
∆G 0' < 0
xe–
nH +
donneur donneur accepteur accepteur
minéral minéral oxydé réduit
réduit oxydé
NH 4+ NO 2– O2 2 H 2O
– – 2–
NO 2 NO 3 SO 4 S
H 2S S
S S 2O 3–
../...
S 2O 3– SO 4
2–
Fe 2+ Fe 3+
H2 2 H+
CO CO 2 Figure 9.8 Diversité des chaînes respiratoires
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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RESPIRATIONS
∆G0' < 0 n H+
x e-
n H+
types trophiques donneur donneur accepteur accepteur
associés réduit oxydé oxydé réduit ATP
respiration
O2 aérobie
chimiolithotrophie minéral
autres que O2, respiration
minéraux ou organiques anérobie
respiration
O2
aérobie
chimioorganotrophie organique
autres que O2, respiration
minéraux ou organiques anérobie
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CHAPITRE 9
Ces mêmes bactéries ou d’autres, placées dans d’autres conditions de disponibilité de subs-
trats, peuvent oxyder des composés minéraux (figure 9.10c). Il s’agit des bactéries chimiolitho-
trophes, réalisant une respiration aérobie à donneur minéral, déjà étudiées au § 9.2.2. Cette
diversité est amplifiée par celle des accepteurs d’électrons.
• il peut s’agir d’un composé minéral, à savoir de diverses formes plus ou moins oxydées
d’azote (respiration nitrate des bactéries dénitrifiantes, figure 9.10d), de soufre (respiration
sulfate des bactéries sulfatoréductrices), voire même du dioxyde de carbone (respiration
carbamate des bactéries méthanogènes, voir § 9.3.1a et encart 9.2). Dans ce cas, l’élément
minéral N, S ou C est réduit, la voie est catabolique, il s’agit donc d’une réduction non assi-
milatrice, à la différence de celle de la deuxième partie de la photosynthèse ;
• il peut s’agir d’un composé organique, comme le fumarate, réduit en succinate.
Ces respirations sont à l’origine de la synthèse d’ATP. Le catabolisme oxydatif est aussi à
l’origine d’un pouvoir réducteur sous la forme de NADPH,H+ par le biais de la voie des
pentoses phosphate. Ces deux composants sont utilisés dans les biosynthèses et d’autres
travaux cellulaires.
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∆G 0' < 0
Figure 9.11 Diversité des respirations
e– anaérobies.
H+
donneur donneur accepteur accepteur
minéral ou minéral ou minéral ou minéral ou
organique organique organique organqiue
réduit oxydé oxydé réduit
lactate ou acétate NO 3– NO 2–
pyruvate + CO 2
NO 2– NO respiration
formate CO 2 + H2 O nitrate
NO N 2O dénitrification
H2 2 H+ respirations
N2 O N2 anaérobies :
accepteur
../... S H 2S respiration différent de O2
SO 42– S sulfate
respiration
CO 2 CH 4
carbamate
fumarate succinate
../...
d) Conséquences de cette diversité
En définitive, bien qu’il existe une unité dans le principe de fonctionnement de la chaîne respi-
ratoire, on observe, à la différence de la respiration mitochondriale, une très grande diversité
dans les donneurs d’électrons, dans les molécules constituant la chaîne et dans les accepteurs
finaux d’électrons. Ces bactéries participent ainsi à l’oxydation de multiples substrats, phase
essentielle dans le recyclage d’éléments fondamentaux comme le carbone, l’azote, le soufre…
Notons enfin que cette capacité est amplifiée par la très grande plasticité du catabolisme
bactérien : une même bactérie peut souvent disposer de diverses voies cataboliques
(figure 9.10b et d). Ceci confère à ces organismes une adaptation à des milieux dans lesquels
les sources alimentaires peuvent changer. La figure 9.9 résume cette diversité que l’on retrouve
dans les fermentations, autre forme de catabolisme oxydatif.
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CHAPITRE 9
Dans de nombreux écosystèmes, les conditions du biotope sont anaérobies. Les réactions
d’oxydoréduction affectant la matière qui circule dans ces biotopes sont réalisées par
des communautés de micro-organismes très hiérachisées (figure 9.13). Des bactéries
fermentantes dégradent d’abord la matière organique morte en acides organiques,
alcools, dioxyde de carbone et dihydrogène. Ces produits sont à leur tour les substrats
du métabolisme de bactéries acétogènes qui, par leurs fermentations, fabriquent du
formiate, de l’acétate, du dihydrogène et du dioxyde de carbone. L’acide acétique,
produit essentiel, est alors le substrat de bactéries anaérobies qui par leur respiration
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
engendrent du méthane. Par leur activité, ces bactéries appauvrissent le milieu en dihy-
drogène et par là même « tirent » les fermentations qui le produisent. C’est la voie
essentielle de méthanogenèse dans les sédiments.
Respiration
cellulose, Fermentation H2 + CO 2 Fermentation H2 + CO 2 anaérobie
CH 4
composés acides acides
pectiques, organiques, organiques
amidon alcools plus simples :
bactéries bactéries bactéries
acétate,
glucidolytiques acétogènes méthanogènes
formiate
Figure 9.13 Communautés bactériennes participant à la méthanogenèse.
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Si le métabolisme des cellules eucaryotes est organisé autour d’un petit nombre de voies (une
photosynthèse eucaryote, une respiration aérobie, quelques fermentations), et ne recouvre que
deux grands types trophiques (photolithoautotrophie et chimioorganohétérotrophie), celui des
micro-organismes et des bactéries en particulier comporte de nombreux types trophiques
(tableau 9.3). Cette diversité est fondamentale dans les cycles de matière comme nous le
verrons au § 9.4. Elle est également illustrée par la nature des sources alimentaires.
TABLEAU 9.3 DIVERSITÉ DES TYPES TROPHIQUES DES MICRO-ORGANISMES.
1 Source d’énergie
Réactions
Lumière :
chimiques :
« Photo »
« Chimio »
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CHAPITRE 9
sous forme d’acétyl-CoA entre dans l’anabolisme comme précurseur pour donner dans une voie
inverse de la glycolyse un hexose (autres bactéries pourpres et bactéries vertes).
Des bactéries acétogènes génèrent de l’acétate par une respiration anaérobie à partir du
dioxyde de carbone et du dihydrogène selon la réaction (9.8) :
4 H 2 + 2 CO 2 CH 3 COOH + 2 H 2 O (9.8)
Il s’agit bien d’autotrophie au carbone. L’acétate est ensuite engagé dans les voies de l’anabo-
lisme.
Tous ces divers micro-organismes sont qualifiés de photolithoautotrophes ou de chimioli-
thoautotrophes.
b) Hétérotrophie au carbone des micro-organismes
Divers micro-organismes nécessitent une source carbonée organique, apportée par diverses
molécules organiques. Il s’agit de bactéries non chlorophylliennes et des mycètes réalisant une
fermentation ou une respiration. On les qualifie alors de chimioorganohétérotrophes.
D’autres sont chlorophylliens, mais sont incapables de réduire le carbone minéral. Les voies
nécessaires à son assimilation sont absentes. Il s’agit, pour l’essentiel, de bactéries photoorga-
nohétérotrophes.
N2 diazote moléculaire 0
De nombreuses bactéries ainsi que des mycéliums de mycètes libérent dans leur environnement
des exoenzymes lytiques. Nous avons déjà signalé cette propriété au § 9.2.4b. Les hydrolyses
permettent de simplifier les molécules de la matière organique morte. Les nutriments qui en
résultent des oses, des acides gras, des acides aminés et des nucléotides peuvent alors être
absorbés. Une fraction des acides aminés absorbés est directement utilisée dans la protéosyn-
thèse. Le reste de l’azote organique des fonctions amines ou des molécules cycliques subit
alors une désamination, à l’origine d’ammoniac, dont une part est rejetée dans le milieu puis
reprise par d’autres micro-organismes pour leur catabolisme ou leur anabolisme. La réaction
(9.9) résume ce processus de désamination qualifié d’ammonification, favorisé en conditions
alcalines et réalisé par des micro-organismes ammonifiants.
R-CH-NH2 -COOH + H 2 O R-CH2 OH + CO 2 + NH 3 (9.9)
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+ +
NO 3– + NADPH, H NO 2– + NADP + H 2O (9.10)
+5 +3
2 e–
nitrite réductase
+ + + + + +
NADPH, H NADP NADPH, H NADP NADPH, H NADP
NO 2– X NH 2 OH NH 3 + H 2 O + OH –
+3 +1 -1 -3
6 e– (9.11)
Notons enfin que de nombreux mycètes, bien qu’hétérotrophes au carbone, utilisent de l’azote
minéral, ammoniacal ou même nitrique. Ils sont donc eux aussi autotrophes à l’azote.
Les ions ammonium produits sont engagés dans la synthèse des acides aminés selon les
processus décrits auparavant.
c) Diazotrophie, assimilation du diazote atmosphérique
Des lots de sol sont laissés au contact de l’air. On dose périodiquement la teneur en azote
combiné. On note un accroissement mensuel de quelques mg par kg de terre. C’est ainsi que
dès la fin du XIXe siècle Berthelot conclut à la propriété de fixation du diazote atmosphérique
par les sols. Cette propriété est abolie si les lots sont stérilisés. Les sols contiennent des micro-
organismes diazotrophes, c’est-à-dire capables d’utiliser le diazote atmosphérique et de le
convertir en azote aminé.
Il s’agit de bactéries :
• libres dans le sol ou dans l’eau : diverses cyanobactéries (Anaboena, Oscillatoria, Spiru-
lina…), des bacilles (Bacillus, Clostridium), Azotobacter…
• associées à un hôte végétal dans une symbiose : Rhizobium des nodules de diverses Faba-
cées, Anabœna en symbiose avec une fougère aquatique Azolla…
Ces micro-organismes possèdent tous une enzyme, la nitrogénase (Nase) capable de catalyser
la réduction du diazote atmosphérique (figure 9.14). La nitrogénase est un énorme complexe
enzymatique constitué de deux composants associés à des atomes de fer ou de molybdène : une
protéine Mo-Fe et une protéine Fe. Cette capacité d’utiliser une source abondante, le diazote
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CHAPITRE 9
atmosphérique, n’est cependant pas sans revers. Tout d’abord, cette réduction est très coûteuse
en ATP et en pouvoir réducteur. Elle nécessite de scinder le diazote dont les éléments sont
reliés par une covalence triple. De plus, cette enzyme est très peu spécifique. Elle peut catalyser
la réduction de nombreux substrats, à savoir N2, mais aussi H+, C2H2… Pour ces deux derniers,
les produits de leur réduction ne sont pas directement utilisés par les cellules et constituent un
investissement à perte du pouvoir réducteur. Enfin, cette enzyme n’est pas fonctionnelle si elle
est au contact du dioxygène. De nombreuses stratégies, dont suivent deux exemples, permet-
tent d’éviter ce contact. Des cyanobactéries cantonnent la nitrogénase dans des hétérocystes,
cellules d’un filament, dont la paroi très épaisse est imperméable au dioxygène. De plus, ces
cellules ont des thylakoïdes dépourvus de PSII. Elles n’engendrent pas de dioxygène, à la diffé-
rence des autres cellules du filament. Il existe donc une véritable différenciation au sein de ces
cellules, qui sont d’ailleurs interconnectées par des plasmodesmes. Les rhizobiums élaborent
en symbiose avec leur cellule hôte une leghémoglobine (LegHb), véritable tampon à dioxy-
gène, le délivrant à la chaîne respiratoire bactérienne mais évitant son contact avec la nitrogé-
nase (figure 9.15). Les micro-organismes diazotrophes réalisent en effet souvent une
respiration aérobie, donc absorbent du dioxygène.
12 (ADP + Pi)
– 8 H+
donneur d'e
Protéine I ox Protéine II red N2
réduit – –
8e 8e
–
8e
donneur d'e–
Protéine I red Protéine II ox 2 NH 3
oxydé
+ H2
nitrogénase
12 ATP
Figure 9.14 La nitrogénase : constitution et réaction catalysée.
Les besoins en azote de la couverture végétale et des cultures sont importants et obligent à
l’apport d’engrais azotés. Les bactéries diazotrophes libres, comme les nodosités des racines de
fabacées libèrent dans le sol des acides aminés, à savoir un azote organique issu du diazote
atmosphérique. Cet azote est ensuite utilisé par d’autres micro-organismes. Cet apport essen-
tiel, qui peut être de 20 kg d’azote par hectare et par an, limite l’usage d’engrais azotés. C’est
le cas notamment dans de nombreuses rizières peuplées par des fougères aquatiques du genre
Azolla abritant la cyanobactérie diazotrophe Anabœna.
La figure 9.15 résume les principales caractéristiques de la symbiose « cellule racinaire de
fabacée/Rhizobium ». La fixation du diazote par les bactéries libres suit le même principe. Tous
ces micro-organismes sont donc autotrophes à l’azote. Ils peuvent par ailleurs être soit photo-
trophes, soit chimiotrophes.
Remarques :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
• Ces types trophiques ne constituent pas des catégories exclusives. Certaines bactéries
peuvent utiliser l’azote organique quand il est présent, elles sont alors hétérotrophes à
l’azote. Elles peuvent aussi absorber l’azote minéral sous diverses formes et sont alors
autotrophes à l’azote. Par exemple, Azotobacter, diazotrophe, utilise aussi l’azote
ammoniacal. Nous retrouvons là la grande plasticité du métabolisme bactérien.
• Chez les bactéries nitrifiantes, l’azote ammoniacal ou nitreux est à la fois un aliment
plastique (source d’azote pour l’assimilation : autotrophie à l’azote) et énergétique
(donneur d’électrons dans la respiration aérobie § 9.2.2).
• Enfin, les autotrophies au carbone et à l’azote ne sont pas liées : des micro-organismes
peuvent être autotrophes au carbone et à l’azote (cyanobactéries), hétérotrophes aux
deux, hétérotrophes au carbone et autotrophes à l’azote…
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acides aminés
formés dans la CYTOSOL de la CELLULE
cellule-hôte racinaire RACINAIRE
ASN GLN
nH + 3 à 4 H+
chaîne
NH3 respiratoire plasmalemme
bactérien
BACTÉRIE cytosol
ADP+Pi ATP
Nase
N2 N2 issu de l'air
glucose contenu dans
fourni par le sol
la plante donneur d'e –
oxydé donneur d'e–
réduit
coenzymes
oxydées
coenzymes
catabolisme réduites
oxydatif hème
nH+
cytosolique
globine
élaborée par
la cellule hôte
O2 2 H O
Figure 9.15 Résumé des processus 2
engagés dans la réduction assimila-
trice du diazote par l’association
symbiotique cellule racinaire de
Fabacée/Rhizobium. LegHb-O 2 LegHb
O2 issu de l'air
contenu dans le sol
L’ensemble de ces données est repris dans le cadre de deux grands cycles de matière.
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CHAPITRE 9
riennes du sol. Les eaux de pluie qui ruissellent sur les feuilles entraînent vers le sol des
substances organiques exsudées et la population bactérienne qui y est attachée. Ces pluvioles-
sivats constituent un apport non négligeable de matière organique. Enfin, à la mort de l’orga-
nisme, c’est l’ensemble de sa matière organique qui est cédée au milieu.
En milieu aquatique, elle se retrouve sous deux formes, particulaire et dissoute. En milieu
terrestre, elle est d’abord découpée et enfouie par divers animaux comme les vers de terre et les
aptérygotes qui peuplent cette litière. Un grande partie de cette matière organique qualifiée de
« morte » est ensuite dégradée, notamment par des digestions catalysées par les exoenzymes libé-
rées par les bactéries et les champignons. Cette première dégradation, rapide, concerne environ
deux tiers de la matière initiale. Les substances résiduelles vont subir des transformations plus
lentes et complexes, à l’origine de l’humus, constitué de molécules organiques transformées par
les bactéries en acides humiques, acides fulviques… Ces composés sont très complexes et
comportent de très hauts polymères dont la formation dépend aussi de facteurs du milieu (quan-
tité d’eau disponible, ions ferriques…). Leur minéralisation est beaucoup plus lente.
Enfin, une partie de la matière organique peut échapper à « l’incinérateur microbien ». Elle
constitue alors le kérogène, à l’origine des roches carbonées.
Roches Roches
carbonées carbonatées
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Dans la partie biologique, les micro-organismes occupent d’abord les mêmes places que les
végétaux et les animaux : producteurs primaires et consommateurs. Rappelons qu’ils sont
parfois les seuls producteurs primaires. Ils sont également les seuls organismes décomposeurs,
grâce aux diverses respirations et fermentations qu’ils réalisent. Ils jouent donc un rôle essen-
tiel dans la minéralisation du carbone puisqu’ils en assurent environ la moitié, le reste relèvant
de la respiration des animaux et des végétaux.
Dans les processus géologiques on les trouve impliqués à la fois dans la diagenèse : source de
matière des roches carbonées et à l’origine de la précipitation des carbonates, et dans l’altération
: ils peuvent par leur activité participer à la dégradation chimique de divers minéraux.
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S’ils partagent certaines voies avec les animaux et les végétaux, les micro-organismes assurent
des transformations essentielles dans ce cycle. Cette importance est encore plus nette dans le
cycle de l’azote.
Remarque : Les § 9.4.2 et 9.4.3 ne font état que de certaines étapes des cycles biogéo-
chimiques du carbone et de l’azote, celles où les micro-organismes sont impliqués.
Le mot de « cycle » désigne le fait que l’élément (C, N…), après passage par divers états
plus ou moins réduits, revient à son état initial oxydé. Un cycle biogéochimique global
est constitué par la juxtaposition de nombreux cycles élémentaires associés par une
substance comportant un état plus ou moins oxydé de l’élément.
* réduction
ou non assimilatrice
diazotrophie : assimilatrice
assimilation
oxydation minéralisatrice
§ 9.3.2b *
§ 9.3.2c
nitrification
0 N2 nitrosation
§ 9.2.2a et b
+3 NO2–
* respiration
dénitrification réduction aérobie
respirations assimilatrice
anaérobies § 9.3.2b
§ 9.2.3c * nitra-
tation
réduction non
+5 assimilatrice § 9.2.2a
nombre d'oxydation et b
NO3–
de l'azote
Cette importance est retrouvée dans le recyclage d’autres éléments, comme le soufre, le fer, le
phosphore, le manganèse…
Au terme de cette étude, nous retiendrons quelques propriétés des micro-organismes qui en
font des acteurs essentiels des écosystèmes. Ces êtres vivants sont capables de vivre dans des
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CHAPITRE 9
conditions de milieux très variées ; des eaux douces aux eaux sursalées ; de températures néga-
tives à 120 ˚C (bactéries des sources hydrothermales océaniques) ; de pH très acides à des pH
alcalins (13 !), de la pression atmosphérique aux fortes pressions des fonds océaniques. Ils sont
donc capables d’occuper des biotopes extrêmes.
Le rôle essentiel joué par ces êtres vivants est dû à la diversité et à l’énorme potentiel de leur
Voir Biologie métabolisme. Il est très intense. Il est aussi très diversifié, selon les espèces et aussi pour une
1re année, même espèce. Les conditions de milieu peuvent induire la synthèse d’enzymes qui vont permettre
chapitre 10, § 10.3.1
au micro-organisme d’exploiter le biotope. Cette adaptabilité est aussi un atout de leur réussite.
Enfin, rappelons que l’on pense que les premières formes vivantes ont été des bactéries.
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Les types trophiques désignent les grandes voies métaboliques réalisées par les • assimilation
• autotrophie à l’azote
cellules. Les micro-organismes, qui regroupent diverses catégories systémati- • autotrophie au carbone
ques (bactéries et petits eucaryotes dont les mycéliums primaires) réalisent, • bactériochlorophylles
comme les eucaryotes, photosynthèse, respiration et fermentation. Ils sont donc • chimiolithotrophie
phototrophes ou chimiotrophes, car capables d'utiliser de l'énergie lumineuse • chimioorganotrophie
dans une photosynthèse ou de l'énergie chimique dans un catabolisme oxydatif. • chimiosynthèse
Ils peuvent réaliser deux types de photosynthèses, oxygénique (cyanobactéries), • consommateurs
• cyanobactéries
ou anoxygénique (bactéries pourpres et vertes) en fonction de la nature du
• cycle biogéochimique
donneur d'électrons. Celui-ci peut être minéral ou organique (photolithotrophie • décomposeurs
ou photoorganotrophie). Les bactéries chimiosynthétiques réalisent le plus • diazotrophie
souvent une respiration aérobie à donneur minéral (chimiolithotrophie), • donneur d’électrons
D'autres bactéries, ou les mêmes peuvent aussi effectuer diverses respirations en • écosystèmes
fonction de l'accepteur final d'électrons (respirations aérobies ou anaérobies). • fermentation
Enfin, ces micro-organismes sont capables d’effectuer un grand nombre de • hétérotrophie à l’azote
• hétérotrophie au carbone
fermentations (chimioorganotrophie) (figure de synthèse). Les phases photochi-
• humus
miques des photosynthèses et les diverses voies du catabolisme oxydatif (respi- • micro-organismes
rations et fermentations) permettent la constitution d'un pouvoir réducteur et • minéralisation
d’ATP. Ces composés sont alors investis dans les voies anaboliques qui confè- • nombre d’oxydations
rent, en fonction de l'équipement enzymatique, une auto ou une hétérotrophie au • nutrition
carbone et/ou à l'azote, Les micro-organismes, grâce à un catabolisme très diver- • oxydoréduction
sifié sont capables d'oxyder pratiquement tous les composés de la matière orga- • photolithotrophie
• photoorganotrophie
niques morte. Ils sont les seuls décomposeurs et jouent un rôle essentiel dans les • photosynthèse
grands cycles biogéochimiques. anoxygénique
• photosynthèse oxygénique
Attention • potentiel redox
• producteurs primaires
• Maîtrisez bien la notion d’oxydoréduction et les notions élémentaires de ther- • réseau trophique
modynamique. • respiration aérobie
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
• Tenez compte de la hiérarchie dans l’analyse d’un type trophique : source • respiration anaérobie
• type trophique
d’énergie, donneur d’électrons et source de matière.
• Retenez les divers états d’oxydation de l’azote.
• Retenez l’extraordinaire capacité des micro-organismes à pratiquement tout
utiliser et le caractère très adaptable de leur métabolisme.
• Prenez en compte leur rôle essentiel et exclusif en tant que décomposeurs.
• Ne parlez plus de respiration mais de respirations, comme de photosynthèses,
de fermentations.
• Ne dites plus que la respiration exige du dioxygène.
• Que pensez-vous des expressions souvent entendues comme « la simplicité
de la cellule bactérienne », « le caractère peu évolué des bactéries » ?
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CO 2 + Q ∆ S >0
(h ν)
minéralisation (oxydation)
anaérobie accepteurs & réduction non
d'e– divers
assimilatrice
(diverses bactéries)
Figure de synthèse
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CHAPITRE 9
MICRO-ORGANISMES : êtres vivants dont les TYPES TROPHIQUES sont très diversifiés
et permettent l'utilisation de sources d'énergie et de matière variées.
Nature Nature de
Exemples de micro-
Types trophiques du donneur la source Fonction impliquée
organismes
d'électrons de carbone
Photosynthèse
Algues unicellulaires,
oxygénique,
PHOTO- cyanobactéries H2 O CO2
eucaryote
LITHO- Anabaena
et bactérienne
AUTOTROPHIE
Bactéries pourpres Photosynthèse
H2 S CO2
et vertes anoxygénique
PHOTO-
Bactéries pourpres Organique : Photosynthèse
ORGANO- CO2
et vertes succinate anoxygénique
AUTOTROPHIE
PHOTO-
Bactéries pourpres et Organique : Organique : Photosynthèse
ORGANO-
vertes succinate acétate anoxygénique
HETEROTROPHIE
CHIMIO-
ORGANO- Absence de données
AUTOTROPHIE
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S’ENTRAÎNER
QCM 1. La chimiolithotrophie est : ❏ a. l’utilisation du dioxyde de carbone comme source de
carbone, ❏ b. l’utilisation d’un donneur d’électrons minéral, ❏ c. l’utilisation d’une énergie
primaire chimique.
2. Un organisme phototrophe : ❏ a. utilise la lumière comme source d’énergie, ❏ b. émet de
la lumière, ❏ c. fuit la lumière.
3. Les cyanobactéries : ❏ a. vivent en eau douce, ❏ b. effectuent une photosynthèse anoxygé-
nique, ❏ c. sont hétérotrophes à l’azote.
4. La nitrogénase : ❏ a. est une protéine tertiaire, ❏ b. est une enzyme très spécifique,
❏ c. travaille en présence de dioxygène dans son environnement.
5. Dans le métabolisme, une réduction est : ❏ a. toujours spontanée, ❏ b. toujours associée à
de l’assimilation, ❏ c. toujours associée au catabolisme.
6. Les bactéries : ❏ a. n’ont jamais d’endomembranes, ❏ b. ont des endomembranes,
❏ c. ont des chloroplastes, ❏ d. ont des organites.
7. Une photosynthèse anoxygénique : ❏ a. est réalisée par l’ensemble des bactéries, ❏ b. est
réalisée par les cyanobactéries, ❏ c. est obligatoirement liée à une photolithotrophie.
8. Une fermentation est associée à : ❏ a. une oxydation phophorylante, ❏ b. une transphos-
phorylation, ❏ c. une photoorganotrophie.
9. Dans les cycles biogéochimiques, les micro-organismes : ❏ a. partagent des voies avec les
végétaux, ❏ b. partagent des voies avec les animaux, ❏ c. assurent des voies métaboliques
exclusives.
10. Les décomposeurs : ❏ a. réduisent la matière organique, ❏ b. oxydent la matière orga-
nique, ❏ c. participent à l’élaboration de l’humus.
Questions Les micro-organismes autotrophes au carbone.
de synthèse Les micro-organismes autotrophes à l’azote.
Importance écologique des micro-organismes.
Plasmalemme bactérien et métabolisme énergétique.
Analyse de Exercice 9.1 : On teste l’activité de la nitrogénase de nodules de Fabacées en mesurant son
documents aptitude à former de l’éthylène C2H4 à partir de l’acétylène C2H2. Les nodules sont broyés
puis centrifugés. Les bactéroïdes extraits sont cultivés dans un milieu dont on contrôle les
paramètres. Le milieu est additionné de leghémoglobine, extraite du nodule. On fournit du
succinate comme substrat métabolique. Le milieu est d’abord oxygéné par bullage puis main-
tenu en anaérobiose. La figure 9.18 consigne les résultats de ce protocole. La charge de la
leghémoglobine en dioxygène est mesurée par spectrophotométrie ; la forme oxygénée
absorbe les radiations de 538 et 576 nm. L’autre forme, désoxygénée absorbe à 562 nm.
réduction de C2H 2
O2 dissous (µM) (mmol.min-1.mg-1 protéine)
10
150
100
Figure 9.18 5
50
0 1 4 temps (min)
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CHAPITRE 9
30
+ malate + succinate
20
Figure 9.19
10
pO 2(kPa)
0 1 4
Exercice 9.2 : L’Archée Ferroglobus placidus, F.p, est une bactérie hyperthermophile anaé-
robie stricte. On place une culture sur un milieu sans dioxygène, à 65 ˚C, en présence d’ions
nitrites. Les courbes des figures 9.20a et b consignent les variations de concentration de deux
composés azotés en fonction du temps. Dans la figure 9.20a la courbe 1 est obtenue avec
150 µg d’extraits cellulaires et 2 mmoles d’ions nitrites. La courbe 2 est obtenue avec 75 µg
d’extraits cellulaires et 2 mmol d’ions nitrites. La courbe 3 est celle obtenue sans extraits
cellulaires et la courbe 4 est obtenue sans nitrites.
Analysez ces données.
(a) (b)
N2O (µmol.L–1) NO (µmol.L–1)
1
3 0,06
2
2 0,04
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1 0,02
3
0 4 0
0 4 8 0 4 8
temps (min) temps (min)
Figure 9.20
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Partie 3
Intégration
d’une fonction
à l’échelle
de l’organisme
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Messages et messagers
dans les corrélations
nerveuses et hormonales
CHAPITRE 10
Plan Introduction
10.1 Des corrélations Un organisme est constitué d’une somme d’organes. Ces derniers ne sont pas
différentes selon isolés les uns des autres. Leur intégration au sein d’un tout, l’organisme, repose
la nature du message sur des liens, des corrélations, à l’aide desquelles ils communiquent. C’est le
et la distance entre
fondement de l’unité d’un organisme.
émetteur et récepteur
10.2 Nature et diversité
• Quelles sont ces corrélations ?
des messagers • Quelles voies empruntent-elles ?
et des messages • Quels messages et messagers impliquent-elles ?
impliqués dans Nous abordons dans ce chapitre les bases de la communication animale c’est-à-
la communication dire la mise en relation de cellules par le biais d’une information. Nous
10.3 Messages et commencerons par montrer l’existence de divers types de corrélations informa-
messagers mis en jeu tives. Suivra la présentation des divers messages et messagers impliqués. Ce
dans la synapse sera l’occasion de définir ces termes clés. Nous compléterons cette étude par
neuromusculaire l’analyse de la transmission d’un message nerveux au niveau d’une synapse.
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CHAPITRE 10
ces parties, préparés à partir de broyats dans un liquide physiologique, à des animaux sains,
provoque une partie des réponses précédentes. Ces deux composantes des surrénales sont
donc des organes qui lors d’un stress émettent un messager chimique véhiculé par le milieu
intérieur jusqu’aux effecteurs, qui sont les récepteurs du messager. Les surrénales sont des
glandes endocrines hormonales. La nature de ces hormones a été établie : il s’agit pour la
corticosurrénale d’un glucocorticoïde, le cortisol et pour la médullosurrénale de l’adrénaline,
une catécholamine.
TABLEAU 10.1 DIVERSES RÉPONSES ENGENDRÉES PAR UN STRESS.
L’axe hypothalamo-hypophysaire
ENCART 10.1
centres nerveux supérieurs (les hémisphères cérébraux par exemple) sont reliés par voie
nerveuse à deux « noyaux », c’est-à-dire à deux groupes de corps cellulaires neuronaux,
situés dans l’hypothalamus. Les axones de ces neurones conduisent des vésicules conte-
nant une hormone, dite neurohormone. Ce messager est libéré par exocytose dans la
circulation. Deux voies existent :
La connaissance de – les neurones figurés en noir (figure 10.1b) déversent leur hormone dans les vaisseaux
la structure de cet
axe n’est pas au du système porte hypothalamo-hypophysaire. Ces hormones, souvent qualifiées de
programme « libérines », vont agir sur les cellules antéhypophysaires. Ces dernières vont à leur tour
libérer une hormone dans la veine hypophysaire ;
– dans la partie postérieure, les neurones figurés en bleu (figure 10.1b) déversent directe-
ment leur neurohormone dans la veine hypohysaire. La posthypophyse n’est que le lieu
de déversement, elle ne comporte pas de cellules endocrines comme l’antéhypophyse.
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hypothalamus
hypophyse
cervelet
bulbe rachidien
moëlle épinière
noyau
paraventriculaire
noyau pré-optique
hypothalamus
chiasma optique
artère hypophysaire
supérieure
système porte
hypophyse
veine hypophysaire
anté- post-
hypophyse hypophyse
La figure 10.2 résume les corrélations mises en cause. Le lien entre le système nerveux central
et la médullosurrénale est nerveux. Ce sont des voies efférentes du système nerveux orthosym-
pathique (encart 10.2) et notamment une branche du nerf splanchnique qui sont impliquées.
La figure 10.2 fait donc apparaître deux types de corrélations à longue distance, les corrélations
hormonales dans lesquelles le messager chimique, une hormone, est véhiculé par le sang et les
corrélations nerveuses, dans lesquelles le messager emprunte des nerfs. Les deux types de
voies peuvent collaborer à la même réponse globale. L’encart 10.3 consigne la méthode
d’étude couramment suivie dans l’analyse d’une corrélation.
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CHAPITRE 10
* *
CRH
+
–
antéhypophyse
*
nerf splanchnique
ACTH
+ +
corticosurrénale médullosurrénale
cortisol adrénaline
muscles striés
tissu adipeux foie coeur vaisseaux bronches
squelettiques
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• le système nerveux périphérique, constitué par les nerfs crâniens et rachidiens et les
organes sensoriels.
La physiologie établit une autre distinction :
• le système nerveux somatique, dont les voies efférentes, directes, innervent les seuls
muscles striés squelettiques ;
• le système nerveux végétatif, dont les voies efférentes comportent un ganglion et
innervent tous les autres organes. Ce dernier, encore nommé système nerveux auto-
nome est lui-même subdivisé en système nerveux parasympathique et en système
nerveux orthosympathique (ou sympathique). Nous verrons leur organisation et leurs
fonctions dans les chapitres 17, 18 et 19.
Nous nous appuyons sur un exemple précis pour présenter cette démarche.
1. Souvent la découverte d’un lien entre organes commence par l’observation de symp-
tômes d’une maladie. Les malades atteints de « diabète insipide » émettent une urine
très abondante et très diluée. Il s’agit d’un dysfonctionnement rénal dans lequel la réab-
sorption de l’eau par le tubule collecteur du néphron n’a pas lieu.
Chez certains de ces patients, on note parallèlement une atteinte d’une partie où de la
totalité du noyau hypothalamique paraventriculaire (figure 10.1b). Cela suggère l’exis-
tence d’un lien entre ce noyau et le rein, deux structures topographiquement éloignées .
Il faut le vérifier.
2. Chez un animal sain, on détruit tout ou partie du noyau paraventriculaire. Les symp-
tômes décrits ci-dessus apparaissent. Le lien est confirmé. De plus, la stimulation de cette
zone hypothalamique chez un animal sain modifie la réabsorption rénale d’eau. C’est
une autre preuve. De quelle nature est ce lien ?
3. Comme on connaît l’existence de deux types de corrélations, on en supprime une, la
plus facile à abolir techniquement. Chez un animal sain, on procède à la section de tous
les nerfs en relation avec les reins (on parle d’énervation). Les symptômes décrits ci-
dessus n’apparaissent pas. Le lien essentiel entre hypothalamus et rein n’est pas nerveux
(un lien nerveux peut exister, mais il n’est pas fondamental dans cette corrélation). C’est
donc certainement un lien hormonal que l’on doit vérifier.
4. On prépare un extrait de noyau paraventriculaire. Il s’agit du filtrat d’un broyat de
cette région dans un liquide physiologique. L’injection régulière de cet extrait à l’animal
dont cette région avait été lésée supprime les symptômes. L’extrait comporte donc une
ou plusieurs substances actives (on parle encore parfois de principe actif) qui rétablissent
une fonction rénale correcte. Dans un organisme sain, la corrélation essentielle établie
entre l’hypothalamus et le rein fait intervenir un messager chimique, une hormone
sécrétée par les neurones hypothalamiques, une neurohormone.
5. L’étape suivante consiste à isoler ce messager et à l’analyser. Dans ce cas, il s’agit d’un
peptide nommé ADH (pour hormone antidiurétique). Cette hormone est déversée dans
la veine hypophysaire au niveau de la posthypophyse.
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CHAPITRE 10
E R
à messager
électrique
voie = fibre Corrélation
nerveuse nerveuse
à longue distance
E R
Corrélation
hormonale
voie = lymphe
interstitielle et sang endocrinie
Corrélations informatives
E R
moléculaire
à messager
voie = lymphe
paracrinie
interstitielle
E & R
à courte distance
voie = lymphe
interstitielle autocrinie
E R
voie = molécules
membranaires juxtacrinie
cibles induites. On parle de corrélation paracrine. Le messager diffuse dans les espaces inter-
cellulaires de l’embryon et agit sur une cible proche de son lieu de sécrétion.
Voir Biologie
Nous verrons dans le paragraphe 10.2 ainsi que dans le chapitre 14 et le TP5 que la transmis-
1re année, sion de l’influx nerveux repose souvent sur une corrélation paracrine. Les éicosanoïdes inter-
chapitre 12, viennent souvent en tant que paracrines. L’oxyde nitrique NO (chapitre 18 § 18.1.2b) et
§ 12.2.4c l’adénosine (chapitre 19 § 19.1.2c) sont aussi des messagers paracrines.
Enfin, le messager chimique peut aussi agir sur la cellule qui l’a libéré, qui est à la fois émet-
Voir Biologie trice et réceptrice du message. Une telle corrélation, courte, est qualifiée d’autocrinie.
1re année, Remarquons que souvent un messager peut être à la fois paracrine et autocrine, c’est le cas des
chapitre 2,
§ 2.3.4d
prostaglandines. Des tels exemples sont également trouvés dans les réponses immunitaires.
La figure 10.3 résume les divers types de corrélations informatives abordées ici. Les messa-
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gers autocrine et paracrine ont une durée de vie plus courte que les hormones. Ceci est illustré
dans le paragraphe 10.3.4.
Enfin, il y a un autre mode de communication, la juxtacrinie, où deux cellules voisines
communiquent par la liaison de leurs récepteurs membranaires. Le développement embryon-
naire, les processus immunitaires, dans lesquels des phénomènes de reconnaissance intercellu-
laires sont fréquents, mettent en jeu un tel dispositif.
Remarques :
– Une corrélation désigne un lien, associant des parties topographiquement distinctes
de l’organisme, organes éloignés ou cellules proches. Nous avons abordé ici des corré-
lations informatives, qui établissent une communication intercellulaire. Les corrélations
trophiques dans lesquelles des nutriments sont transportés d’un organe à l’autre (intestin
vers foie, foie vers diverses cellules…) par le milieu intérieur constituent un autre type
de corrélation. Le chapitre 3 expose de tels liens établis par la circulation des sèves chez
les Angiospermes.
– Une glande endocrine déverse ses produits dans le milieu intérieur sans intervention
d’un canal excréteur. Les glandes hormonales sont donc toujours des glandes endo-
crines. L’inverse n’est pas vrai : le foie, quand il libère du glucose dans le sang pour
réguler la glycémie se comporte bien en tant que glande endocrine. Le glucose est
déversé dans le milieu intérieur sans passer par un canal excréteur. Cependant, dans ce
cas, le foie ne peut être considéré comme une glande hormonale, le glucose n’est pas un
messager. Cette corrélation est trophique et non informative.
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CHAPITRE 10
La composante chimique
train d'ondes du message nerveux est
codée en concentration
message 1
St1
La composante
électrique du message
nerveux est codée E messager électrique
R
en fréquence Rep 1
St2
message 2 neurotransmetteur :
messager chimique Rep 2
E R
hormone :
St1 messager chimique
Rep 1
message 1
Le message hormonal
est codé en concentration
message 2
St2
E R
Rep 2
pour les relations entre neurones. De nombreux auteurs envisageaient un tissu nerveux orga-
nisé selon un réseau continu, depuis les centres nerveux jusqu’aux effecteurs. C’est au début
des années 1900 que les travaux de Cajal, neurophysiologiste espagnol, montrèrent sans ambi-
guïté que le système nerveux était constitué d’unités cellulaires, les neurones. Cette relation de
contiguïté clairement établie l’amena à poser le problème de la liaison entre des cellules conti-
guës séparées par un espace de plusieurs dizaines de nm. La structure impliquée dans cette
relation, nommée synapse (du grec syn = ensemble et haptein = toucher, c’est-à-dire
connexion), ne fut clairement établie qu’à l’aide de la microscopie électronique (figure 10.8).
Une synapse chimique (ce qualificatif est justifié dans le paragraphe suivant) comporte les trois
composantes décrites dans la figure 10.8.
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nerf X
liquide
physiologique
A
cylindre enregistreur F
B
O
stimulation
O
stylet
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CHAPITRE 10
Les neurotransmetteurs
ENCART 10.4
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Remarque : une telle synapse, qui met en jeu un messager chimique ou neurotrans-
Voir Biologie
1re année,
metteur est qualifiée de synapse chimique. Il existe aussi des synapses électriques.
chapitre 3, § 3.4.2 Ces structures réalisées par des jonctions communicantes permettent le passage direct
d’un potentiel d’action d’une cellule à la suivante. Ces jonctions réalisent un couplage
électrique entre les deux cellules. De telles structures unissent des cellules nerveuses
Voir chapitre 17, de divers invertébrés. On retrouve aussi ce type de communication entre les cellules
§ 17.2.2b
du myocarde.
Les synapses représentent une catégorie de jonctions cellulaires.
1
T+H T–H (10.1)
2
Quant au message nerveux, nous verrons au chapitre 12 qu’il est véhiculé par la membrane
plasmique du neurone. C’est une structure cellulaire, et non pas un fluide extracellulaire, qui
permet au messager de franchir la grande distance qui sépare le lieu d’émission du message de
celui de sa réception (figures 10.3 et 10.4). Ceci est à relier à la morphologie tout à fait particu-
lière des cellules nerveuses. Certaines fibres du nerf sciatique chez l’homme sont des prolonge-
ments cytoplasmiques qui partent de la base de la moelle épinière pour rejoindre les orteils, soit
une distance d’environ 1 m !
C’est la diffusion dans le milieu intérieur qui réalise le transport des messagers chimiques para-
crines et autocrines.
Il existe donc deux grands types de messagers selon leur nature : électrique (potentiel d’action)
et chimique (diverses substances). Le message électrique est codé en fréquence, le message
chimique en concentration.
Un messager électrique établit en général une corrélation longue. Selon la portée des messa-
gers chimiques, on distingue des messagers hormonaux, transportés à longue distance par le
milieu intérieur, des messagers paracrines et autocrines qui agissent sur des cibles situées à
proximité du lieu d’émission.
Les corrélations informatives à longue distance sont donc de deux types, nerveuses et hormo-
nales. Elles ne représentent pas deux voies indépendantes. Une même réponse peut faire inter-
venir les deux types de messages. Voies nerveuses et hormonales sont couplées au niveau du
complexe hypothalamo-hypophysaire.
Enfin, une communication, quelles que soient sa nature et sa portée, fait constamment inter-
venir les éléments illustrés par la figure 10.7. Certaines précautions de vocabulaire sont
indispensables : un émetteur est aussi un récepteur de stimulus. Lorsque le terme de récepteur
est employé seul, on sous-entend en général qu’il s’agit d’un récepteur de messagers.
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CHAPITRE 10
voie
émetteur récepteur
CORRÉLATION
terminaison
axonale
cellule de Schwann
côté présynaptique
alignement
SYNAPSE
de vésicules
fente synaptique
côté postsynaptique
replis membranaires
postsynaptiques
myofibrille
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
cellule musculaire
striée squelettique
Figure 10.8 Organisation d’une synapse neuromusculaire.
En gras, les trois composants de toute synapse chimique.
L’espace synaptique, d’une trentaine de nm, comporte une abondante matrice formée notam-
ment par les basales des deux types cellulaires.
Le côté postsynaptique montre des replis membranaires nombreux, caractéristiques d’une
jonction neuromusculaire. La membrane postsynaptique apparaît souvent épaissie, ce que l’on
met en relation avec la présence de récepteurs. La surface membranaire augmentée par les
replis permet de supporter un nombre important de récepteurs.
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Une synapse chimique montre donc une polarisation structurale, doublée d’une polarisation
fonctionnelle montrée par la suite.
ouverture de entrée de Ca 2+
stimulation potentiel
canaux à Ca2+ par diffusion réponse
présynaptique d'action
voltage du côté postsynaptique
supraliminaire présynaptique
dépendants présynaptique
Figure 10.9 Suite des événements présynaptiques.
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CHAPITRE 10
membrane présynaptique
Vue de face
sur cryofracture Vue en coupe
figure en Ω
Avant
stimulation
Après
stimulation alvéole
particules intramembranaires
alignées : canaux à Ca2+ V dépendants
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synaptotagmine
v SNARE
protéines inhibant
l'étape suivante
1 Des protéines liées
membrane t SNARE au SNARE
présynaptique empêchent leur liaison
fente
synaptique
vésicule neurotransmetteur
synaptique
2 ARRIMAGE : départ
SNAP
des protéines ; liaison
entre les SNARE
via une protéine SNAP
NSF
ATP
3 AMORçAGE :
constitution d'un
complexe de préfusion
par addition de NSF
et d'ATP
Ouverture de canaux
à Ca 2+ V dépendants
ADP 4 SIGNAL Ca 2+ :
ouverturede canaux
à Ca 2+ V dépendants ;
influx de calcium détecté
Influx par la synaptotagmine ;
calcique hydrolyse de l'ATP amor-
çant la déstabilisation
du complexe
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CHAPITRE 10
L’exocytose est contrebalancée par une endocytose associée au recyclage des vésicules synap-
Voir Biologie
1re année,
tiques. La figure 10.12 en résume les principales étapes. Notons que l’endocytose s’accom-
chapitre 1, § 1.4.3 et pagne de la formation de vésicules recouvertes qui s’incorporent pendant un temps à un
chapitre 3, § 3.2.6b endosome, sorte de réserve membranaire. L’acheminement par le cytosquelette de nouvelles
vésicules vides formées dans le corps cellulaire est également signalé.
12
Arrivée de vésicules
synthétisées dans cytosquelette
le corps cellulaire (microtubules)
9
endosome 8
1 vésicule
Stockage dénudée
7
Formation
de vésicules
recouvertes
10
2
Bourgeonnement
Mobilisation 11
Charge vésiculaire
en ACh
6
3 Endocytose
Arrimage couverture
4 5
Amorçage Fusion de clathrine
Influx
Libération
calcique
d'un quantum
de neurotransmetteur
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excitateur), nommé encore dans ce cas-là potentiel de plaque motrice ou PPM. Son amplitude
est de quelques dizaines de mV. Ces notions seront reprises lors du chapitre 12. Si l’enregistre-
ment est réalisé plus loin de la synapse, on obtient la courbe de la figure 10.13b. Dans ce cas,
l’éloignement cause l’annulation du potentiel électrotonique. On ne l’observe plus au début du
tracé du potentiel d’action musculaire.
En absence de toute stimulation présynaptique, à l’aide d’électrodes implantées au niveau de la
membrane postsynaptique, on enregistre de petites différences de potentiel, spontanées, irrégu-
lières. Elles présentent le même décours que les PPM. Elles sont aussi annulées, comme les
PPM, par le curare, une substance qui bloque la transmission synaptique en agissant du côté
postsynaptique. Cependant, leur amplitude est très inférieure à celle des PPM, moins de 1 mV
contre 40 à 50 mV. À cause de ces caractéristiques on les nomme potentiels de plaque motrice
miniatures, PPMm (figure 10.13c).
À quoi sont-ils dûs ? Que représentent-ils ?
➤ La relation entre les PPMm et la libération de neurotransmetteur
Une difficulté majeure de cette étude électrophysiologique réside dans le fait que les électrodes
implantées dans la région synaptique sont délogées par la contraction de la cellule musculaire
lors d’une stimulation présynaptique efficace. Pour minimiser cet inconvénient, on peut
abaisser la concentration en calcium du liquide physiologique dans lequel baigne la prépara-
tion. Cette diminution réduit la libération de neurotransmetteur et diminue la réponse postsy-
naptique. On enregistre alors des potentiels postsynaptiques qualifiés d’évoqués
(figure 10.13e), car obtenus par un artifice de montage. On observe également encore des
PPMm en absence de toute stimulation. On réalise une analyse statistique de l’amplitude des
potentiels enregistrés. Les PPMm spontanés montrent une distribution gaussienne centrée sur
une amplitude de 0,4 mV (figure 10.13d). La répartition des potentiels évoqués montre, outre
des échecs (absence de réponse à une stimulation), plusieurs pics, centrés sur 0,4 mV, 0,8 mV,
1,2 mV, 1,6 mV… (figure 10.13f). Ces potentiels obtenus au hasard peuvent s’expliquer par
comparaison avec les PPMm. Ces derniers correspondraient à la libération spontanée d’une
quantité donnée de neurotransmetteur, un quantum. Les divers pics observés pour les potentiels
évoqués correspondraient à la libération de 1, 2, 3, 4 quanta, au hasard de la stimulation. Le
côté présynaptique libérerait spontanément des faibles quantités, identiques, correspondant à
un quantum de neurotransmetteur, provoquant une dépolarisation postsynaptique de 0,4 mV.
Comment expliquer cette régularité dans la quantité libérée ?
D’autres travaux permettent de répondre. La figure 10.13g montre la relation entre le nombre de
figures de fusion (c’est-à-dire de vésicules présynaptiques s’associant à la membrane) et celui de
quanta libérés. Le premier est estimé à partir de l’observation de surfaces de cryofracture de
membranes présynaptiques soumises à une stimulation. Le second est établi à partir de la valeur
de l’amplitude de la réponse postsynaptique. Ces protocoles ont été réalisés sur des synapses
neuromusculaires dont on abaisse la stimulation présynaptique par des concentrations variables
d’une drogue, le 4-AP. On observe une répartition linéaire des points selon une droite y = x.
C’est un argument de poids pour assigner à chaque vésicule un contenu équivalent de neurotrans-
metteur, correspondant à un quantum. Une donnée récente rapporte un contenu de 20 000 molé-
cules d’acétylcholine par vésicule, ces valeurs fluctuent selon les auteurs.
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CHAPITRE 10
0 mV
potentiel
d'action
musculaire
- 50 mV
PPSE : potentiel
électrotonique
- 90 mV
0,4 mV
nombre de (d)
cas observés
0,3mV
(c) PPM miniatures 0,5 mV
1 mV
0,2 mV 0,6 mV
1 ms
amplitude
nombre de cas observés de PPMm
(e) 1 (f) 0,4 mV
0,8 mV
2
1,2 mV
3
1,6 mV
4
1 mV
5
amplitude de PPM
1 ms
évoqués
6 (g) nombre de
figures de fusion
7
8 4
9 2
10
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t1 complexe
Libération d'ACh messager-récepteur
t2
ACh + nAChR ACh - nAChR Réponse postsynaptique
t3 Transport de la choline
du côté présynaptique
ACh +ACh E ACh - ACh E ACh E + Acétate + choline
t4 Fin du message
durée de l’action du messager à quelques dixièmes de ms tout au plus. Une stimulation anor-
malement longue de la cible est ainsi évitée. Nous avons déjà signalé les conséquences néfastes
d’un tel cas, en particulier pour les muscles ventilatoires. La choline, issue de cette dégradation
est rapidement transférée dans le bouton synaptique par des transporteurs sélectifs. Notons que
pour de nombreux autres neuroransmetteurs, la fin du message est assurée non pas par leur
dégradation mais par leur recapture du côté présynaptique.
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CHAPITRE 10
La figure 10.15 replace ces événements au niveau de la synapse et résume quelques aspects de
la recapture de la choline, la synthèse du neurotransmetteur et la recharge des vésicules.
1 Potentiel d'action
nerveux présynaptique
2 Ouverture de
canaux à Ca2+ Vd
influx calcique
Côté présynaptique
3 Mobilisation 15 Transport
actif, recharge
des vésicules
14 Synthèse catalysée
ACh acétyl-CoA par ACh transférase
(CAT)
CAT
choline
4 Arrimage 13 Transport
et amorçage 16 Recyclage
5 Fusion endocytose choline
Fente synaptique
6 Libération 12 Dégradation acétate + choline
et diffusion
11 Potentiel
d'action AChE
Côté postsynaptique
musculaire
7 Fixation
10 Courants
locaux : PPSE
8 Ouverture nAChR
9 Trafic cationique
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RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
• autocrinie
Les corrélations informatives permettent la communication entre les divers • codage en concentration
organes dont le fonctionnement est ainsi intégré à l’ensemble organisme. Elles • codage en fréquence
• communication
sont donc responsables de son unité. Les corrélations à longue distance sont de
• corrélations
deux natures, nerveuses et hormonales. Il existe des corrélations à plus court • endocrinie
rayon d’action, utilisant des messagers chimiques à plus courte durée de vie • hormone
(paracrinie, autocrinie) (figure de synthèse). • juxtacrinie
Il existe deux types de messagers : électrique (le potentiel d’action) et chimique • message
• messager
(diverses substances). Le message nerveux possède ces deux composantes. Sa
• neurotransmetteur
composante électrique est codée en fréquence alors que les messages chimiques • paracrinie
sont codés en concentration. Les potentiels d’action sont conduits par la • synapse chimique
membrane de la cellule excitable qui les a engendrés, alors que les messagers
chimiques empruntent le milieu intérieur. Les messagers paracrines diffusent
dans la lymphe interstitielle jusqu’à leur cible située à proximité. Les messagers
endocrines, les hormones, sont entraînés par la convection sanguine jusqu’à leur
cible, éloignée.
La jonction neuromusculaire est une synapse chimique. La stimulation présy-
naptique provoque un influx présynaptique. S’ensuit une exocytose de vésicules
contenant un quantum de neurotransmetteur. Ce dernier, l’acétylcholine dans ce
cas, diffuse jusqu’aux récepteurs nicotiniques postsynaptiques où il provoque la
réponse de la fibre musculaire. L’action du messager paracrine est de courte
durée. Il est rapidement dégradé par l’acétylcholinestérase, une enzyme de
l’espace synaptique.
Attention
• Maîtrisez bien les notions de messager et de message, ne les confondez pas.
• Établissez toujours une corrélation entre deux structures, cellules, tissus ou
organes.
• Connaissez les protocoles permettant de distinguer une corrélation hormo-
nale d’une corrélation nerveuse.
• Indiquez à l’origine d’une corrélation informative un stimulus et à son terme
une réponse.
• Retenez que la durée de vie d’un messager chimique est un facteur important
de son rayon d’action.
• Dans l’analyse d’une corrélation à messager chimique, n’oubliez pas l’étape
de la fin du message.
• Dans le fonctionnement d’une synapse chimique, distinguez les événements
aux trois niveaux structuraux, côté présynaptique, espace synaptique et côté
postsynaptique.
• Retenez qu’une synapse est une jonction intercellulaire.
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CHAPITRE 10
organe E organe F
organe A nutriments
organe B TROPHIQUES
chapitre 3
organe C CORRELATIONS
organe D chapitres 10, 11, 12, 17, 18, 19
INFORMATIVES
ORGANISME organe G
message organe H
la composante
chimique du message
nerveux est codée en
messager concentration
électrique
Communication
la composante
à messagers
électrique du
et chimique
électrique
message St Corrélation
nerveux nerveuse
est codée en train d'ondes
fréquence E
R
message Rep
à longue distance
E R
CORRELATIONS INFORMATIVES
Corrélation
hormonale
St messager
chimique endocrinie
à messager chimique
Rep
le message message
Communication
chimique
est codé en
concentration
E R
Corrélation
à courte distance
hormonale
St voie = lymphe
interstitielle paracrinie
et
messager autocrinie
chimique Rep
E & R message
E
R
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Voie
Emetteur Récepteur
Stimulus Réponse
(St) genèse d'un transport du réception du (Rep)
message message message et
transduction
CORRELATION INFORMATIVE
COMMUNICATION
Figure de synthèse
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S’ENTRAÎNER
QCM 1. Une corrélation établit obligatoirement une communication entre deux structures : ❏ a. vrai,
❏ b. faux.
2. Les corrélations hormonales : ❏ a. sont des corrélations à longue distance, ❏ b. sont des
corrélations à courte distance, ❏ c. peuvent être les deux.
3. Les corrélations nerveuses : ❏ a. sont des corrélations à longue distance, ❏ b. sont des
corrélations à courte distance, ❏ c. peuvent être les deux.
4. Un messager paracrine a en général une durée de vie : ❏ a. longue, ❏ b. courte, ❏ c. quel-
conque.
5. Un neurotransmetteur est un messager : ❏ a. endocrine, ❏ b. paracrine, ❏ c. autocrine.
6. Un message nerveux : ❏ a. est toujours codé en fréquence, ❏ b. peut être codé en concen-
tration, ❏ c. peut être codé en fréquence, ❏ d. est toujours codé en concentration.
7. Un message hormonal : ❏ a. est toujours codé en fréquence, ❏ b. peut être codé en
concentration, ❏ c. peut être codé en fréquence, ❏ d. est toujours codé en concentration.
8. Un message paracrine : ❏ a. est toujours codé en fréquence, ❏ b. peut être codé en
concentration, ❏ c. peut être codé en fréquence, ❏ d. est toujours codé en concentration.
9. Une synapse : ❏ a. fait toujours intervenir un neurotransmetteur ; ❏ b. peut faire inter-
venir un neurotransmetteur.
10. Une synapse chimique possède une organisation : ❏ a. stricte à trois niveaux, ❏ b. quel-
conque.
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représente 1,5.10–9 (100.10–12/65.10–3) fois celle de la totalité des protides. Seule la présence
de récepteurs très affins pour le messager permet cette extraction.
Remarque : il existe cependant des récepteurs dits « basse affinité ». Souvent, des
protéoglycanes membranaires ou matriciels participent alors à l’augmentation de la
concentration locale de messager à proximité de la cible.
Tous les messagers possèdent un récepteur au niveau de leur cible. Où sont localisés ces
récepteurs ?
(a) (b)
m m
1
2 Rm complexe m-Rm m''
1
Rm
m' enveloppe
RC RN nucléaire
membrane 3 1
noyau
plasmique Réponse complexe m'-RC 2
cellulaire 2 complexe m''-R N
membrane
3
Réponse plasmique
cellulaire
Les premiers restent « à la porte » de la cellule. En fait, leur nature chimique, hydrosoluble, et
parfois leur taille, les rendent incapables de franchir le plasmalemme. La réponse cellulaire
nécessite alors une transduction du message par la membrane plasmique. Les seconds ont une
nature chimique qui leur permet le franchissement de la membrane plasmique, ils sont lipo-
philes. La membrane plasmique de la cible ne joue aucun rôle direct dans ce type de communi-
cation (tableau 11.1).
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CHAPITRE 11
TABLEAU 11.1 DEUX GRANDS TYPES DE RÉCEPTEURS ASSOCIÉS À LA NATURE CHIMIQUE DES MESSAGERS.
*on parle souvent de récepteurs nucléaires (RN) pour l’ensemble de ces messagers.
Remarques :
– Les messagers hydrophiles et hydrophobes différent également par leur mode de sécré-
tion que nous n’aborderons pas ici, et aussi par leur mode de transport (§ 10.2.3).
– L’opposition soulignée par le tableau 11.1 présente des exceptions. Il existe des récep-
teurs membranaires de la progestérone, hormone lipophile, dans les ovocytes d’amphi-
biens. Les prostaglandines, messagers lipophiles, ont des récepteurs périphériques (de
type RCPG) auxquels elles se lient à des concentrations de l’ordre du nM. Elles ont
aussi des récepteurs nucléaires auxquels elles se fixent à des concentrations de l’ordre
du µM.
– Reportez-vous également à la remarque du § 11.4.1.
Le lien entre la nature chimique du messager et la localisation de son récepteur est retrouvé
pour les autres messagers chimiques. Les messagers paracrines peuvent avoir des récepteurs
membranaires ou intracellulaires (prostaglandines). Les autocrines ont des récepteurs
membranaires.
transduction membranaire. Dans le premier cas, elle est moins complexe, elle fait intervenir
moins d’acteurs. Elle n’en fait d’ailleurs intervenir qu’un seul, le récepteur, que l’on qualifie
alors de « ionotropique ». Ce qualificatif est justifié dans le paragraphe 11.2. Dans le second
cas, plus d’acteurs sont mis en jeu dans cette réponse initiée par un récepteur métabotropique
que nous présentons au paragraphe 11.3. Il est ainsi qualifié car son activation engendre des
variations du métabolisme de la cible.
Le tableau 11.2 résume les divers exemples présentés dans ce qui suit. Il ne concerne que les
exemples du programme, et ne comporte pas en particulier, les récepteurs de type enzymatique
intrinsèques.
Avant de passer à l’analyse de modes d’action précis nous revenons sur divers termes fonda-
mentaux pour ce chapitre. Ceux de communication, message et messager ont été définis dans le
chapitre précédent. La transduction est définie en introduction de ce chapitre. La signalisation
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TABLEAU 11.2 DIVERS EXEMPLES DE MODE D’ACTION DE MESSAGERS ÉTUDIÉS DANS LA SUITE DE CE CHAPITRE.
Stéroïde Intracellulaire 0 0
et thyroïdienne
0 signifie que ce cas n’est pas représenté ou étudié ; + indique les cas étudiés.
RCPG : récepteur couplé à une protéine G.
cellulaire s’en rapproche beaucoup. Elle désigne l’utilisation de signaux pour communiquer.
Le terme de signal est à prendre au sens scientifique de « message ou d’effet à transmettre au
moyen d’un système de communication ». La signalisation désigne donc l’ensemble des
processus engagés dans la réception d’un signal et dans la suite de réactions aboutissant à une
réponse de la cellule cible.
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CHAPITRE 11
• l’α−bungarotoxine, extraite du venin de cobra est aussi un antagoniste compétitif mais dont
l’action est irréversible.
L’utilisation de ces substances apporte des renseignements sur la nature du neurotransmetteur
et du type de récepteur impliqué dans la synapse. Elles peuvent aussi présenter un intérêt phar-
macologique.
4 pA
i
t
10 ms
On recommence l’enregistrement d’un courant élémentaire (permis par un seul canal) au niveau
d’un patch en configuration « outside out » (figure 11.3a). On fait varier le potentiel imposé et
l’on mesure l’intensité du courant élémentaire pour chacune de ses valeurs. On obtient la courbe
de la figure 11.3b. C’est une droite d’équation y = a.x. Le potentiel d’inversion (pour lequel on
passe d’un courant entrant à un courant sortant) est de 0 mV et la pente, c’est-à-dire la conduc-
tance du canal, est de l’ordre de 45 pS. Quels sont les ions impliqués dans ce trafic ?
extracellulaire – 80 0 potentiel
du patch de membrane
ACh
VM en mV
nAChR
4
i : courant entrant
micropipette en pA
permettant
le dépot d'ACh
Figure 11.3 (a) Dispositif d’enregistrement d’un courant élémentaire, les concentrations
sont exprimées en mmol.L–1 ; (b) courbe i = f (VM). (D’après C. Hammond et D. Tritsch.)
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La valeur nulle du potentiel d’inversion est différente de celle des potentiels d’équilibre des ions
Na+ et K+ pour le montage considéré. Soit ENa = 58 log (160/3) = +100 mV et EK = –100 mV.
Le remplacement des ions chlorures Cl– par de gros anions, non perméants, ne change pas la
valeur du potentiel d’inversion. Ce ne sont donc pas les ions chlorures qui sont directement
engagés dans le trafic. Des modifications de la composition des bains utilisés dans la technique
d’enregistrement montrent que le canal est perméable aux cations, et principalement au Na+ et
au K+. Le calcul établi avec les valeurs de concentrations des cations monovalents dans le proto-
cole de la figure 11.3 donne une valeur nulle, égale au potentiel d’inversion : Ecations = 58 log
[cations]ext/[cations]int = 58 log1 = 0 mV. Cela sous-entend que le canal présente une perméabi-
lité équivalente pour les deux cations monovalents. Il est donc peu sélectif (encart 11.1)
Comment expliquer le courant entrant dans les conditions physiologiques ?
Le trafic ionique au sein d'un canal protéique peut être plus ou moins spécifique.
Certains canaux, peu sélectifs, permettent le passage de divers ions (Na +, K+, Li+), comme
le nRAch (§ 11.2). D'autres n'autorisent le passage que d'un seul type d'ion ; il s'agit par
exemple des canaux à Na+ ou à K+ voltage dépendants. Quels sont les fondements de la
sélectivité d'un canal ?
La sélectivité semble largement conditionnée par deux paramètres. Les canaux ioniques
présentent au moins sur une partie de leur longueur un secteur rétréci, sorte de
Voir chapitre 12,
§ 12.2
« goulot d'étranglement » dont le diamètre conditionne la taille des particules qui le
franchissent une par une. De plus, le franchissement de ce goulot peut se faire sous deux
états ioniques. Soit l'ion est entouré d'une couronne d'hydratation, il est alors encom-
brant, soit il est déshydraté et son encombrement est moindre.
Pour les canaux à Na+ voltage dépendants, le passage étroit du canal permet le trafic
des ions Na+ hydratés, moins volumineux que les ions K + qui sont ainsi exclus du passage.
Pour les canaux à K+ voltage dépendants ce dispositif ne peut être retenu. Seul l'ion
Voir Biologie
1re année, déshydraté peut passager le goulot. La nature des radicaux d'acides aminés qui bordent
chapitre 3, § 3.2.3b ce passage autorise la seule déshydratation des ions K +. Les ions Na+, qui gardent leur
couronne hydratée, sont trop volumineux pour passer. Ce processus de sélectivité est
aussi celui des canaux de fuite à K +.
Le nRAch, canal ligand dépendant, possède un goulot moins étroit (diamètre de 2 nm
environ, en configuration ouverte), ce qui autorise le passage de divers ions. La taille de
l'étranglement pourrait être corrélée au nombre de sous-unités formant le canal.
Quatre sous-unités (canaux à Na + et à K+ voltage dépendants) constituent une lumière
plus étroite qu'un canal construit à partir d'un nombre supérieur de sous-unités (5 dans
le cas du nRAch).
Si l’on admet un potentiel de membrane VM de –80 mV, le potentiel électrochimique des ions
Na+ est de VM – ENa = –80 – 100 = –180 mV. Celui des ions K+ est de –80 + 100 = + 20 mV.
Dans les conditions cellulaires, lorsque le canal est ouvert par sa liaison avec le ligand, il auto-
rise un trafic de Na+ bien supérieur à celui de K+ (figure 11.4). Le flux net est donc un courant
cationique entrant. D’autres protocoles ont confirmé ces caractéristiques.
Le récepteur nicotinique à ACh (nAChR) est un canal cationique ligand dépendant. La liaison
avec le neurotransmetteur induit son ouverture et par là même une entrée nette de cations
(influx de Na+ > efflux de K+).
Quelle est sa constitution moléculaire ? Quelles sont les relations entre cette structure et les
caractéristiques fonctionnelles que nous venons de montrer ?
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CHAPITRE 11
VM =- 80 mV
+
–
E
Figure 11.4 Influx prépondérant µ Na+ = – 180 mV
X
de sodium en relation avec les
différences de potentiel électrochi-
X
mique (µ) pour chaque ion. µ K+ = + 20 mV
E
E : composante électrique, X :
composante chimique.
efflux de K+
nAChR
ACh
influx de Na+
58 000 39 000
A : absorbance à 500 nm
R : % de radioactivité
20
10
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
20 40 60 80 100
Figure 11.5 Électrophorèse d’un extrait purifié de nAChR.
Courbes d’absorbance A en noir et de radioactivité R en bleu (exprimée en % de
la radioactivité totale) de chaque fraction.
Le gel supporte quatre taches. L’une d’elles est nettement plus marquée que les autres. L’absor-
bance à son niveau est double de celle des trois autres. Le récepteur est donc constitué de quatre
sous-unités différentes, dont l’une d’entre elles, α, est présente en deux exemplaires. Ce récep-
teur est donc une protéine pentamérique, notée α2, β, γ, δ.
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Un seul pic de radioactivité est observé, centré sur la fraction α. C’est au niveau de cette sous-
unité que le neurotransmetteur se fixe.
Divers protocoles confirment et précisent cette conformation. Des électronographies de
membranes d’électroplaques vues par leur face externe révèlent la présence d’unités consti-
tuées de cinq particules en rosette figure 11.6a. Le tout a un diamètre d’environ 9 nm. D’autres
techniques, comme celle de l’analyse de cartes de densité électronique de cristaux du récep-
teur, confirment cette disposition. L’arrangement dans un plan orthogonal au précédent révèle
une conformation cylindrique dont la longueur est de 13 nm. L’analyse de coupes sériées
permet de reconstituer l’architecture de cette protéine quaternaire. Les figures 11.6c et 11.9
présentent une reconstitution du récepteur établie à partir des données précédentes.
γ
(a) (b)
trace du plan de
coupe de la figure (c)
α 2 nm α
δ β
9 nm
9 nm
(c)
α γ
côté extracellulaire :
δ α espace synaptique
6 à 7 nm
membrane plasmique
4 nm
cytosol
3 nm
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CHAPITRE 11
NH2 COOH
côté extracellulaire :
ACh espace synaptique
M2 M3 M4
membrane plasmique
M1
cytosol
MA
réaction (11.1).
R + 2 ACh R.ACh2
(11.1)
canal fermé canal ouvert
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ACh
Divers protocoles ont permis d’élucider la fonction d’autres régions du pore aqueux. Par muta-
genèse dirigée, il est possible de changer l’acide aminé d’une position précise. Trois couronnes
d’acides aminés chargés négativement (figure 11.9), comportant de l’acide glutamique (E), de
la glutamine (Q) et de l’acide aspartique (D) jouent un rôle essentiel. Une diminution de la
charge électrique de ces couronnes se traduit par une baisse de la conductance. Ce changement
est particulièrement net pour la couronne intermédiaire. Elles contrôlent donc la conductance
du canal. De plus, les couronnes extrêmes, cytosolique et synaptique participeraient à l’exclu-
sion des anions et l’attraction des cations.
e) Les divers états du récepteur canal
Si l’on prolonge les enregistrements des figures 11.2 ou 11.3 on observe de longues périodes
pendant lesquelles le canal est fermé, bien que le messager soit fixé, séparant des « bouffées »
d’ouverture. Elles sont interprétées comme un nouvel état du canal que l’on qualifie de désen-
Voir chapitre 10, sibilisé, ou encore « occupé-fermé ». La désensibilisation disparaît lentement, par réversibilité
§ 10.3.4 de la réaction. Ce processus est mieux connu pour les récepteurs couplés à la protéine G
(§ 11.3.1e). La dégradation rapide du neurotransmetteur par l’acétylcholine estérase (§ 10.3.5)
rend cet état négligeable dans les conditions in vivo.
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CHAPITRE 11
TRAFIC CATIONIQUE :
influx de Na+ > efflux de K+
Figure 11.9 Modèle fonctionnel simplifié de l’organisation du nAChR.
La position indiquée pour la rapsyne reste hypothétique.
Conclusion
L’acétylcholine est le neurotransmetteur de toutes les synapses des muscles striés squeletti-
ques. Elle se fixe sur un récepteur de la membrane postsynaptique. Ce récepteur est une
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
protéine quaternaire qui ménage un canal dans la membrane. Celui-ci s’ouvre à la suite de la
liaison récepteur-neurotransmetteur. Un flux net entrant cationique se réalise par diffusion.
Toutes ces caractéristiques font de cette protéine un récepteur canal, ligand dépendant, ionotro-
pique. La réception du messager et la réponse, c’est-à-dire le flux entrant de cations, sont réali-
sées par la même entité moléculaire, appartenant à la membrane plasmique. Cela explique la
rapidité de la réponse évoquée au paragraphe 11.1.3. La figure 11.9 résume les principales
caractéristiques de ce récepteur. Le mode d’action de l’ACh via le nAChR illustre un exemple
d’échange de signaux au travers du plasmalemme, on parle de signalisation membranaire. La
succession des événements depuis la reconnaissance du messager par le récepteur jusqu’à la
réponse physiologique constitue la transduction.
Le flux cationique entrant est responsable des PPSE ou PPM déjà analysés au paragraphe 10.3.
Ces processus seront repris dans le chapitre 14, § 14.1.
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Activité
phosphorylase
broyat de cellules 1
hépatiques dans 0
un milieu physiologique
glucagon
centrifugation
2
+
glucagon
3
0
surnageant S
4
S addition du culot C +
C
glucagon surnageant
milieu d'incubation
contenant des ions
et de l'ATP fraction liquide 5
+
culot
surnageant
milieu d'incubation
contenant des ions
et de l'ATP fraction liquide
6
0
culot
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CHAPITRE 11
Quel est ce facteur ? La présence d’ATP dans le milieu d’incubation est indispensable à la
stimulation. Après divers essais, on a montré que l’addition d’AMPc au surnageant seul
stimule l’activité de la phosphorylase. L’AMPc mime donc l’action du glucagon. Comment
associer tous ces faits ? On ajoute une solution de glucagon à une culture d’hépatocytes de rat.
La figure 11.12a présente les résultats. Sur la fraction de membranes plasmiques de ces
cellules on mesure les paramètres consignés dans la figure 11.12b. L’addition de glucagon
provoque une augmentation de la quantité de phosphorylase active, « a », donc de l’activité de
l’enzyme. Le plateau peut être dû à la saturation des récepteurs membranaires par le glucagon
ou à une quantité limitante d’hormone (figure 11.12a). Cette liaison est révélée par la
figure 11.12b. En outre, elle montre une corrélation entre la quantité d’hormone liée et l’acti-
vité de l’adénylyl cyclase (AC).
303
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On peut dès lors associer l’ensemble des faits exposés ci-dessus. Lorsque le glucagon se lie à la
membrane plasmique, il déclenche l’activité d’une enzyme membranaire, l’adénylyl cyclase,
qualifiée de « cible membranaire » du messager. Celle-ci catalyse la transformation de l’ATP en
AMPc réaction (11.2).
adénylyl-cyclase
ATP AMPc + PPi (11.2)
Ce dernier va alors provoquer l’activation de la phosphorylase, à l’origine de la glycogénolyse
(figure 11.11, flèches bleu clair). La corrélation illustrée par la figure 11.12b montre que l’action
hormonale est codée en concentration.
Un tel mode d’action est retrouvé pour de nombreux messagers à récepteur périphérique. Le
premier messager « reste à la porte de la cellule ». Il est relayé par un second messager, intracel-
lulaire, l’AMPc en l’occurrence. La membrane plasmique par certaines de ses molécules assure
sa formation à partir de la liaison messager extracellulaire/récepteur membranaire. On comprend
ainsi que la réponse, qui fait intervenir plusieurs molécules, soit plus lente que celle décrite au
§ 11.2. La transduction membranaire est indirecte. Enfin, c’est le métabolisme cellulaire qui est
modifié, par la mise en jeu d’activités enzymatiques cytosoliques. Le récepteur est qualifié de
métabotropique.
b) La protéine G, un intermédiaire entre le récepteur et la cible membranaire
En 1970, E. Ross et son équipe réalisent divers protocoles utilisant des cellules dont le plasma-
lemme comporte des récepteurs adrénergiques (figure 11.13). Ce messager provoque la synthèse
d’AMPc, en activant l’adénylyl-cyclase. Ils isolent une souche cellulaire mutante qui ne répond
pas au messager. Ils vérifient que ces cellules possèdent des récepteurs adrénergéniques fonc-
tionnels. La mutation ne les affecte pas et intéresse un autre site. Ils placent alors les cellules
mutées dans un milieu comportant un extrait de protéines du plasmalemme des cellules
sauvages.
Les effets de la mutation sont abolis : ces cellules répondent au messager en synthétisant de
l’AMPc. Certaines protéines de l’extrait membranaire se sont incorporées au plasmalemme des
cellules mutantes et ont permis la restitution de la fonction sauvage. Les auteurs ont naturelle-
ment pensé à l’incorporation d’une adénylyl-cyclase fonctionnelle. Ils replacent des cellules
mutantes dans ce même extrait dont la fraction adénylyl-cyclase a été dénaturée par chauffage.
Les effets de la mutation sont également abolis. L’adénylyl-cyclase des cellules mutantes est
donc fonctionnelle et la mutation affecte une autre protéine, intermédiaire entre le récepteur et
l’adénylyl-cyclase, indispensable à la chaîne de transduction. Cette protéine a été par la suite
isolée. Elle peut lier le GTP ou le GDP ; ceci lui valut le nom de protéine G. Les récepteurs
impliqués ont été qualifiés de RCPG, Récepteurs Couplés à une Protéine G.
Dans les années 1980 Ross et son équipe incorporent à des liposomes des récepteurs adrénergi-
ques, des protéines G et de l’adénylyl-cyclase. En présence de GTP et d’ATP, on note la synthèse
d’AMPc lorsque l’adrénaline est présente. Par contre une construction incomplète ne comportant
que les récepteurs et l’adénylyl-cyclase ne répond pas au messager. Le rôle d’intermédiaire joué
par ces protéines est donc bien confirmé.
La figure 11.14 résume ces données. Nous verrons par la suite que la cible membranaire peut
être différente de l’adénylyl cyclase. Avant d’envisager les interactions des divers acteurs, nous
présentons leurs caractéristiques moléculaires.
c) Structure moléculaire des récepteurs couplés à une protéine G (RCPG) et des protéines G
➤ La structure des RCPG
Tous les récepteurs couplés à une protéine G (RCPG) ont des caractéristiques structurales
communes. Ils appartiennent tous à la même famille, certainement la plus nombreuse, de
récepteurs membranaires. Ils sont constitués d’une protéine tertiaire qui comporte
(figure 11.15) :
• 7 hélices α transmembranaires, on qualifie souvent ces molécules de « 7 TM » ou encore de
récepteurs heptahélicoïdaux ;
304
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CHAPITRE 11
Ad AC
Ad 1 RAd
Cellule AMPc
sauvage
ATP AMPc + PPi
Ad AC mutée ?
Ad RAd
2
x
ATP
Ad Ad AC
AMPc
3 RAd
extrait
protéique ATP AMPc + PPi
membranaire
Ad molécule intermédiaire
apportée par l'extrait et
AMPc molécule
incorporée à la membrane
4 AC intermédiaire
extrait mutée
protéique Ad
m em branaire
RAd
avec adénylyl-cyclase
dénaturée
ATP AMPc + PPi
protéine G
Ad AC active
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1
2
R Ad 3
ATP AMPc + PPi
4
Figure 11.14 Les principaux acteurs d’une transduction membranaire
faisant intervenir une protéine G.
La fixation du messager, l’adrénaline (Ad), sur son récepteur (RAd) (1) active une
protéine G (2) qui active à son tour l’adénylyl-cyclase (AC) (3) . Un second messager,
intracellulaire, l’AMPc est produit (4).
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NH2
e2
côté extracellulaire
e3
e1
membrane
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7
plasmique
D
c1 R
Y c4
c2 ? cytosol
commutateur c3
site(s) de liaison
à la protéine G
sites de phosphorylation
COOH
Figure 11.15 Structure dépliée d’un récepteur heptahélicoïdal couplé à une protéine G.
séquence DRY (D : acide aspartique, R : arginine, Y : tyrosine).
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CHAPITRE 11
NH2
(a)
côté
e1 extracellulaire
membrane
e2 M3 M2 M1 plasmique
e3
M4 D
R M5 c1 M6 M7
Y cytosol
c2
c4
c3
COOH
NH2
(b)
1
M3 M2 M1
M
M4 M5 M6 M7
COOH
Figure 11.16 (a) Structure d’un récepteur heptahélicoïdal in situ ;
(b) 1 et 2, sites de fixation des messagers.
1 pour les ligands de petite taille (acétylcholine, catécholamines), 2 pour les ligands
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côté extracellulaire
A
membrane liaison covalente entre la protéine G et
plasmique des phospholipides membranaires
R cytosol
α βγ AC i
m neutralisation : 16
protéine G fin du message
(α, β, γ)
15 F) réassociation des sous-unités
A) état de repos
de G et :
m R+m
- retour au stade A si le ligand est
1 détaché du récepteur R + m (14)
B) le messager m va se B R-m - retour au stade B si le ligand
fixer sur son récepteur R (1) reste lié au récepteur R-m (15)
m 14 m E
B
R R
2
α βγ AC i α βγ
AC i
12 13
C) la fixation de m sur R change la E) l'hydrolyse du GTP en GDP (11)
conformation de R (2); celui-ci peut alors catalysée par la sous-unité α
lier la protéine G (3) dont l'affinité pour le provoque l'inactivation de α (12) et
GDP diminue ; le GTP le remplace (4) ; sa dissociation d'avec AC qui devient
la sous-unité α acquiert un site de inactive (13)
reconnaissance de AC (5) et se dissocie
du complexe R-m (6) et de βγ qui est
aussi activée (7) Pi
GDP 11
3 D
m
R
GTP 4
9
m α βγ
C AC a
R 8 AMPc + PPi
ATP
10
6 D) la sous-unité α se lie à AC (8) qui
devient active « a » (9); de nombreuses
α βγ molécules d'AMPc sont produites (10)
AC i
5 7
Figure 11.17 Étapes de la transduction membranaire via un RCPG,
cycle des protéines G.
Dans l’exemple choisi, la cible membranaire est l’adénylyl-cyclose (AC).
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CHAPITRE 11
1 5 membrane
DAG plasmique
7'
6'
R
2 6 kinase C a
α 4
PIP2
protéine G α 3
protéine 8' protéine-P
phospholipase C a
IP3
7
Ca2+
CaM-4Ca2+
IP3 fixé sur un 9
récepteur canal cytosol
8 10
CaM 11
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Ca2+
activation de
diverses enzymes
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CHAPITRE 11
(a) stimulation
de l'activité de
l'adénylyl-cyclase
en %
100 témoin
2 min
10 min
50
60 min
concentration de l'agoniste
R 1 R R
2 membrane
plasmique
A
P
ATP ADP P
X α βγ cytosol
3
PKA / GRK arrestine (A)
cellule 1
cible P
A
Figure 11.22 Diverses étapes de
la resensibilisation d’un récepteur. 5 R 2
1 dissociation m/R ; 2 et 3 endocytose ;
4 : déphosphorylation et départ de vésicule
l’arrestine (A) ; 5 : exocytose incorpo- A d'endocytose
rant le récepteur resensibilisé au plas-
A+P
malemme.
4 3
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CHAPITRE 11
connaît donc aujourd’hui au moins neuf types de récepteurs adrénergiques, caractérisés entre
autre par leurs agonistes et antagonistes (encart 11.2). On ne trouve dans le cœur que des récep-
teurs de type β1.
➤ Effet chronotrope positif sur les cellules nodales sinusales
Sur cette cible, l’adrénaline agit par des récepteurs β1 couplés à une protéine Gs. Seule la sous-
Voir chapitre 17, unité α agit, et ce de deux façons complémentaires. La fréquence cardiaque est augmentée. Ces
§ 17.3.2c effets sont opposés à ceux de l’acétylcholine sur cette même cible. Les cathécholamines et
l’acétylcholine ont une action antagoniste sur la fréquence cardiaque.
➤ Effet inotrope positif sur les cardiomyocytes auriculaires et ventriculaires
Les catécholamines augmentent la force contractile des cardiomyocytes. La liaison de ces
messagers aux récepteurs β1 de ces cellules stimule l’activité de l’adénylyl-cyclase via une
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cytosol
* α AC a βγ
protéine G α x moles de protéine G
ATP * AMPc + PPi
x moles d'AC a
xy moles d'AMPc
phosphorylase i
+ phosphorylase a xyzw moles de
ATP
* ADP phosphorylase a
ATP
xyzwt moles de
glycogène + glucose1-P glucose1-P
*
Résultat : stimulation
de la glycogénolyse
Pi
glucose6-P glucose
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CHAPITRE 11
protéine Gs. L’augmentation de la concentration en AMPc qui en résulte active une protéine
kinase A qui à son tour stimule l’ouverture des canaux à Ca2+ en les phosphorylant. Le courant
calcique entrant est augmenté. Nous verrons au chapitre 14 que cet influx accru de Ca2+
augmente le nombre d’interactions myosine-actine. Cela explique l’augmentation de la force
contractile des cardiomyocytes.
Nous avons vu auparavant que ces mêmes messagers augmentent la fréquence cardiaque. La
durée d’une phase de contraction relâchement est donc raccourcie. Cette réponse est égale-
ment due aux catécholamines qui agissent par la même voie de signalisation. Des protéines
activées par la PKA accélérent le retour à une concentration calcique cytosolique faible. Elles
stimulent la séquestration du calcium par le reticulum endoplasmique et son efflux par la
membrane plasmique.
Nous avons ici un bel exemple de la cohérence de l’action d’un messager sur sa cible, déjà
évoquée au paragraphe 11.3.2.
Rappelons tout d’abord qu’un agoniste se lie en général au même site que le messager
et qu’il induit une réponse cellulaire équivalente. Un antagoniste se lie au récepteur,
empêche la liaison du messager physiologique, mais ne provoque pas de réponse. La
liaison de l’antagoniste peut se faire sur le site du messager (antagoniste compétitif), ou
ailleurs (antagoniste non compétitif). Toutes ces molécules ont un grand intérêt. Ce sont
des outils pour l’analyse des relations messager/récepteur. Elles ont aussi de nombreuses
applications pharmacologiques.
Les agonistes α1-adrénergiques sont utilisés comme décongestionnants de la muqueuse
nasale. Leurs effets vasoconstricteurs (chapitre 18) diminuent le débit sanguin à ce niveau
responsable du gonflement de la muqueuse et de l’obstruction des voies aériennes.
Il existe des antagonistes α-adrénergiques, comme la phentolamine, utilisé comme anti-
hypertenseur (chapitre 18).
Les agonistes β2-adrénergiques sont avant tout utilisés dans le traitement de l’asthme.
Cette affection se traduit entre autre par une ventilation « sifflante » due à la diminu-
tion du calibre de la lumière bronchique (TP5). Ces molécules s’opposent à ces effets car
elles provoquent un relâchement des muscles lisses bronchiques, c’est-à-dire une bron-
chodilatation.
Les antagonistes β, ou encore β bloquants comme le propanolol, abaissent la fréquence et
le débit cardiaques (chapitre 17). Ils permettent de diminuer la fatigue du cœur et sont
prescrits pour éviter une récidive d’infarctus. Ce sont des β 1 bloquants qui sont utilisés
dans ce cas. D’autres β bloquants ont des propriétés hypotensives (que l’on n’arrive pas
encore à expliquer) et sont largement utilisés dans le traitement de l’hypertension.
11.3.4 Diversité des récepteurs et diversité des effets d’un même messager
sur les cellules vasculaires
a) Effet vasoconstricteur via un récepteur α adrénergique
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Les vaisseaux concernés sont les artères musculaires et artérioles des reins, de divers viscères
abdominaux et de la peau, ainsi que diverses veines. En ce qui concerne les artères coronaires
et celles des muscles striés squelettiques les processus sont plus complexes seront abordés dans
les chapitres 18 et 19.
Les récepteurs noradrénergiques des myocytes lisses mis en jeu sont de type α1 pour les artères
et artérioles et α2 pour les veines. C’est la voie des phosphoinositides qui est mise en jeu
(chapitres 18 et 19). Elle aboutit à la modulation de diverses enzymes entraînant la contraction
de ces cellules, à l’origine d’une vasoconstriction.
b) Effet vasodilatateur via un récepteur β adrénergique
Une relaxation de ces mêmes muscles est déclenchée par les mêmes messagers se liant à des
récepteurs β2 couplés à une protéine Gs responsable de l’activation de l’adénylyl-cyclase.
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CHAPITRE 11
facilitée. Dans ce cas, le complexe hormone récepteur reste membranaire et n’est pas
directement responsable de la modulation de l’activité génique à la différence des
messagers abordés dans ce paragraphe.
Cette dernière remarque amène à tempérer ce qui précède. Un changement transcriptionnel
n’indique donc pas forcément que le récepteur primaire est intracellulaire. Par contre, si lors de
l’utilisation d’un messager radiomarqué ou fluorescent, on le localise dans le noyau cela cons-
titue la preuve irréfutable qu’il s’agit d’un récepteur intracellulaire.
membrane
plasmique
enveloppe
nucléaire m
récepteur
compartiment nucléaire R
nucléaire complexe
m-R
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Remarques :
– Le rôle des chaperonnes n’est pas clairement élucidé. Elles pourraient ne pas se déta-
cher et avoir également un rôle dans le noyau.
– Certains récepteurs nucléaires sont, en absence de ligand, déjà fixés à l’ADN où ils
répriment la transcription.
Voir Biologie b) La structure commune des récepteurs intranucléaires
1re année,
chapitre 10,
Le clonage des gènes codant ces récepteurs ainsi que le séquençage révèlent une structure de
§ 10.3.2d base commune avec six domaines (figure 11.25). Les domaines A/B, du côté N-terminal, varia-
bles selon le type de récepteur, sont dits de transactivation : ils agissent sur le taux de transcrip-
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tion en interagissant avec le complexe ARN pol ou des co-modulateurs. Le domaine C, très
conservé dans les divers récepteurs, permet la liaison du complexe à l’ADN. Le secteur D joue
le rôle de charnière, fondamental dans les changements de conformation de la molécule. Les
domaines E/F regroupent divers sites de liaison : site de liaison au messager, site de dimérisa-
tion, site de liaison avec d’autres molécules modulatrices de la transcription. Toutes ces carac-
téristiques sont reprises dans les aspects fonctionnels, au cours des paragraphes suivants. Tous
ces récepteurs apparentés en séquence et structure sont qualifiés de « nucléaires » même si
certains ont une localisation cytosolique.
A/B C D E/F
H2 N COOH
site AF2
site de dimérisation
site de liaison au messager
zone d'articulation
site de liaison à l'ADN
domaines de transactivation
dépôts
D D'
fragments
d'ADN libre
gel de polyacrylamide
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CHAPITRE 11
1 xxxxx
C C
A/B
H2 N NH2
HRE
site de liaison à l'ADN
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Corégulateurs
Coactivateurs Corépresseurs
Conformation
Ouverte Fermée
de la chromatine
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CHAPITRE 11
• un état activé, par la liaison avec le messager. Cette association, responsable de la variation
de conformation du complexe, entraîne la libération de NCoR et son remplacement par un
coactivateur, NCoA. La protéine NCo/SRC est l’un de ceux-ci. Elle interagit avec une acéty-
lase, la CBP. L’acétylation locale des histones qui en résulte ouvre la chromatine ce qui la
rend accessible aux facteurs généraux de la transcription qui est ainsi stimulée.
Les corégulateurs sont donc actuellement interprétés comme des intermédiaires entre modula-
teurs et facteurs généraux de transcription adaptant les signaux constitués par la fixation des
activateurs et des répresseurs sur leur HRE. Ces faits sont très simplifiés. L’activité des corégu-
lateurs fait intervenir d’autres protéines. De plus, ces facteurs sont eux-mêmes l’objet de
contrôle, notamment par des kinases. La multiplicité des intervenants est responsable de
contrôles très fins et variés.
chromatine en
4 conformation fermée
complexe transcriptionnel
L'acétylation provoque
8 « l'ouverture » de la chromatine (7) ;
les facteurs de transcription se
fixent sur le promoteur (8) et
la transcription peut s'initier (9).
7 +
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
chromatine en 9
conformation ouverte
Figure 11.29 Modèle faisant intervenir des corégulateurs et une activité enzymatique
(HAT et HDAC) catalysant les changements de conformation de la chromatine.
321
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RÉCEPTEURS de MESSAGERS
RÉCEPTEURS PÉRIPHÉRIQUES
./…
(messagers hydrosolubles)
m
m : acétylcholine
RCPG 9
α AC a βγ
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protéine G α
ATP AMPc
TRAFIC
TRAFIC CATIONIQUE
CATIONIQUE :
influx de Na++ >> efflux
efflux de K++
de K RÉPONSE CELLULAIRE
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PPSE puis potentiel
d’action musculaire
m
m côté extracellulaire
membrane
DAG plasmique
R
α kinase C a
PIP2
protéine protéine-P
protéine G α
phospholipase C a
IP3
Figure de synthèse
./… RÉCEPTEURS INTRACELLULAIRES
(messagers lipophiles)
compartiment
nucléaire
transcription
HRE
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protéosynthèse
complexe
récepteur R-m
nucléaire R
l
protéine
enveloppe o
nucléaire s
suite de réactions
o
t
y
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c
m
cytosol
RÉPONSE CELLULAIRE
membrane
plasmique franchissement m messager
du plasmalemme lipophile
côté extracellulaire
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
• adénylyl-cyclase
L’action d’un messager sur sa cible commence par sa liaison avec un récepteur. • agoniste
Les messagers hydrosolubles (divers hormones et paracrines) sont pris en charge • AMPc
par un récepteur périphérique. La réponse cellulaire est réalisée par une chaîne de • antagoniste
réactions faisant intervenir des molécules du plasmalemme et du cytosol. • Ca2+
L’ACh agit sur la cellule musculaire striée squelettique en se fixant sur un récep- • communication
• corégulateur
teur nicotinique (nAChR). Cette protéine est un canal ligand dépendant. La fixa-
• hormone stéroïde
tion du messager entraîne l’ouverture du canal et un trafic cationique à l’origine • hormone thyroïdienne
d’un PPSE. • IP3
L’ACh peut aussi agir via un RCPG. Il s’agit alors de récepteurs muscariniques, • mode d’action
mAChR. Diverses hormones hydrosolubles comme le glucagon, l’adrénaline et • protéine G
des neurotransmetteurs comme la noradrénaline se fixent également sur des • récepteur couplé
RCPG. Ces récepteurs périphériques sont à l’origine d’une transduction à une protéine G
• récepteur intracellulaire
membranaire faisant intervenir de nombreuses molécules dont la protéine G. La • récepteur muscarinique
cible membranaire peut être l’adénylyl-cyclase et l’AMPc produit joue le rôle de • récepteur nicotinique
second messager. Dans la voie des phosphoinositides ce sont l’IP3 et le diacyl- • récepteur périphérique
glycérol qui jouent ce rôle alors que l’ion Ca2 + est un troisième messager. Dans • récepteur ionotropique
ces voies de signalisation la réponse est fortement amplifiée. Enfin, les RCPG à • récepteur métabotropique
la suite d’expositions successives au messager peuvent être désensibilisés : ils • second messager
sont à l’origine d’une réponse plus faible voire abolie un certain temps. • signalisation
• transduction
Le contrôle nerveux et hormonal de l’activité cardiaque met en jeu des messa- • troisième messager
gers (ACh, noradrénaline, adrénaline) se liant à des RCPG. Il en est de même
pour le contrôle de la vasomotricité.
Les hormones lipophiles (stéroïdes et thyroïdiennes) peuvent franchir le plas-
malemme. Leurs récepteurs sont intracellulaires, cytosoliques ou nucléaires. Tous
ces récepteurs, protéiques, ont une structure commune, avec, en particulier, un site
de fixation au messager et un site de fixation à l’ADN. Le complexe hormone –
récepteur constitue un dimère et se fixe sur une séquence précise d’ADN (HRE)
par un domaine en doigt à zinc. Il agit alors en tant que corégulateur et participe à
l’activation (coactivateur) ou la répression (corépresseur) de la transcription d’un
gène. Son action favorise respectivement une conformation ouverte ou fermée du
secteur de chromatine à laquelle il est lié (figure de synthèse).
Attention
• Prenez en compte la nature chimique d’un messager hormonal pour connaître
le type de récepteur auquel il se lie.
• Ne faites pas de généralisation hâtive : si un messager à récepteur intracellu-
laire agit sur le génome, un messager à récepteur périphérique peut provo-
quer une réponse cytosolique mais aussi parfois une réponse nucléaire dans
laquelle la transcription d’un gène est modulée.
• Retenez bien que la spécificité d’une réponse dépend avant tout du récepteur
et non du messager.
• Rappelez-vous que l’acétylcholine admet des récepteurs variés (ionotropique
et métabotropique) alors que les catécholamines ont seulement des RCPG,
récepteurs métabotropiques.
• Maîtrisez bien le vocabulaire relatif à cette partie : transduction, signalisa-
tion…
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CHAPITRE 11
RÉVISER
Attention (suite)
• Retenez avant tout les grandes lignes des chaînes de transduction et la nature
des second et troisième messagers. La diversité des protéines G est à souli-
gner mais il n’est pas utile de retenir les noms des divers types (Gq…). On
peut cependant conserver Gs et Gi pour stimulation et inhibition.
• Illustrez ces diverses voies de signalisation à l’aide des exemples précis de
votre programme : adaptation de la fonction cardiovasculaire à l’exercice
musculaire, contrôle de l’expression de l’information génétique…
• Distinguez bien les faits clairement établis de ceux qui ne sont actuellement
présentés que sous la forme de modèles qui restent à démontrer (cf. notam-
ment le mode d’action des messagers à récepteurs intracellulaires). Cette
remarque vaut pour l’ensemble de la biologie et de la géologie.
S’ENTRAÎNER
QCM 1. Les hormones hydrosolubles ont un récepteur : ❏ a. sur la membrane plasmique, ❏ b. dans le
cytosol, ❏ c. dans le noyau, d. situé en un lieu quelconque.
2. Les hormones lipophiles ont un récepteur : ❏ a. sur la membrane plasmique, ❏ b. dans le
cytosol, ❏ c. dans le noyau, ❏ d. situé en un lieu quelconque.
3. Le récepteur des hormones hydrosoluble : ❏ a. est un RCPG, ❏ b. peut être un RCPG,
❏ c. est une protéine.
4. Le récepteur des hormones lipophiles : ❏ a. a une structure commune, ❏ b. présente une
structure quelconque, variable selon les messagers, ❏ c. est un RCPG.
5. La protéine G est : ❏ a. une protéine tertiaire, ❏ b. une protéine quaternaire, ❏ c. une
protéine du plasmalemme, ❏ d. une protéine cytosolique.
6. La protéine G est active : ❏ a. par sa sous-unité α, ❏ b. par ses sous-unités βγ, ❏ c. quand
elle fixe de l’ATP.
7. L’acétylcholine : ❏ a. est une hormone, ❏ b. est un neurotransmetteur, ❏ c. peut être une
hormone ou un neurotransmetteur, ❏ d. est une protéine.
8. L’acétylcholine possède des récepteurs : ❏ a. d’un seul type, ❏ b. de plusieurs types,
❏ c. exclusivement membranaires, ❏ d. membranaires et cytosoliques.
9. Les récepteurs à ACh sont : ❏ a. toujours associés à une synapse rapide, ❏ b. toujours
associés à une synapse lente, ❏ c. associés aux deux types de synapses.
10. Le récepteur nicotinique à ACh est : ❏ a. un canal ligand dépendant, ❏ b. un canal
voltage dépendant, ❏ c. une pompe membranaire, ❏ d. un RCPG.
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Analyse de Exercice 11.1 : Des cellules en culture sont transfectées avec une construction codant un
documents récepteur de messager fusionné à la GFP (Green Fluorescent Protein : protéine fluorescente).
Au temps 0 de la testostérone est ajoutée au milieu de culture (1 nM). On observe en temps réel
la fluorescence (en gris sur la figure 11.30) par microscopie confocale. Analysez ces docu-
ments.
cellule en
culture
Exercice 11.2 : Des récepteurs β adrénergiques (R), des protéines Gs (Gs) et de l’adénylyl-
cyclase (C) sont isolés et purifiés respectivement à partir de membranes plasmiques
d’érythrocytes de dindon, de foie de lapin et de cerveau de bœuf. Ces molécules sont rassem-
blées dans des vésicules unilamellaires de phosphatidyléthanolamine et de phosphatidylsérine.
Le taux molaire de récepteurs, Gs et adénylate cyclase est de 1 : 10 : 1. Divers assemblages des
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CHAPITRE 11
Conditions + GTP
Récepteur Gs Cyclase + GTP
standards + INE
R + Gs + C 2 17 2 100 95 99 200
1er essai
Gs + C 0,1 16 1 200 48 57 66
R + Gs 10 77 2 Non essayé 2 1
activité de 2
concentration en 1
84 l'adénylyl-cyclase 3
AMPc en pmol.L -1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
2
1
temps en min
0
0 60 -9 –4
log de la concentration
des diverses substances
Figure 11.31 Figure 11.32
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Genèse et propagation
du message nerveux CHAPITRE 12
Plan Introduction
12.1 Organisation globale Nous avons montré au chapitre 10 que l’unité d’un organisme repose sur
de la commande d’un muscle l’existence de corrélations de deux types selon la nature du messager.
strié squelettique Ce chapitre est consacré au message nerveux.
12.2 Genèse d’un message nerveux
et excitabilité cellulaire
• Comment ce message est-il engendré ?
12.3 Potentiels électrotoniques, • Par quelles cellules ?
sommations et intégration • Par quels processus, structuraux, biochimiques ?
12.4 Conduction du message nerveux • Comment ce message est-il conduit jusqu’à sa cible ?
par un axone
Nous répondrons à ces questions en nous plaçant à l’échelle du neurone,
en associant structures à diverses échelles et fonctions (§ 12.2, 12.3 et
12.4). Nous commençons par situer les diverses structures mises en jeu à
l’échelle de l’organisme.
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stimuli
nerfs moteurs
muscles striés
squelettiques
moëlle
épinière racine dorsale
cellule musculaire
fibre striée squelettique
sensitive
nerf
rachidien
unité
motrice
racine
ventrale axone :
segment fibre
motoneurone initial motrice
synapse
neuro-musculaire
330
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CHAPITRE 12
dispositif de
stimulation
St 1 St 2 R1 R2
axone géant
de Calmar
Chez le calmar, les nerfs stellaires innervent les muscles du manteau. Chacun d’eux
contient un axone géant. Un peu à la manière des myocytes striés squelettiques, ces
axones sont issus de la fusion de dizaines d’axones plus petits. La fibre résultante atteint
un diamètre de l’ordre du mm, ce qui la rend facilement manipulable. On peut y insérer
des microélectrodes ; on peut la vider de son cytosol et le remplacer par une solution
ionique de composition connue. C’est ce matériel qu’ont utilisé Hodgkin, Huxley et
Eccles dont les travaux de neurophysiologie, relatifs aux potentiels et aux canaux
membranaires furent couronnés par un prix Nobel en 1963.
La réponse est enregistrée par des électrodes notées R, reliées à un oscilloscope. Pour certaines
conditions de stimulation (§ 12.2.1c), on observe sur son écran une courbe de potentiel
d’action nerveux.
b) Diverses parties de la courbe d’un potentiel d’action nerveux
La figure 12.4a décrit les diverses phases observées dans la courbe du potentiel d’action. Il
Voir Biologie
1re année, s’agit de l’enregistrement d’une ddp, entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule, en fonction du
chapitre 3, § 3.2.3b temps. La partie initiale correspond au potentiel de repos. L’artefact est, comme son nom
l’indique, créé par la technique. C’est un phénomène purement électrique qui marque le
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moment exact de la stimulation. Suivent un certain délai puis une brusque dépolarisation
prolongée par une polarisation inverse. Le retour au potentiel de repos est précédé par une
phase de repolarisation suivie d’une hyperpolarisation transitoire. Cette courbe porte le nom
de potentiel d’action. Elle s’oppose au potentiel de repos, entre autres, parce qu’une stimula-
tion (exogène ici, mais parfois endogène dans les cellules douées de la propriété d’automa-
tisme, chapitre 17) est à son origine.
Si le tracé reste globalement le même, des variations peuvent être enregistrées :
• si la distance entre les deux couples d’électrodes est faible, une phase de potentiel électro-
tonique précède la dépolarisation (figure 12.4b). Cet aspect est expliqué au § 12.3 ;
• les valeurs notées pour la ddp et le temps varient en fonction du type cellulaire.
Remarque : Le terme de potentiel, souvent utilisé en biologie, désigne en fait une diffé-
rence de potentiel.
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ddp en mV
(a) (b) + 30 mV
polarisation
inverse
0 mV temps en ms
repolarisation
dépolarisation
– 50 mV
potentiel
artéfact de repos
– 80 mV potentiel
hyperpolarisation électrotonique
0 1 ms 2 ms 0 1 ms 2 ms
a a a a a a
liminaire ou
infraliminaires supraliminaires
supraliminaire
stimulation
stimulations dépolarisantes
hyperpolarisante
Figure 12.5 Conditions d’obtention d’un potentiel d’action.
Ligne supérieure : enregistrement du potentiel d’action, a : artéfact ; ligne inférieure :
caractéristiques du stimulus électrique (st) dont on fait varier l’amplitude et le sens.
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CHAPITRE 12
Une fois cette courbe enregistrée, il nous faut l’expliquer. Cette explication sera envisagée à
deux niveaux : d’abord à l’échelle des courants électriques, puis au niveau des structures
membranaires impliquées.
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délai
(1)
2 ms
t
2 pA courant
entrant
i
ouverture « fermeture »
voltage imposé
V 0 mV
- 80 mV
délai
(2)
2 pA courant
t sortant
2 ms
ouverture « fermeture »
➤ Courant global
Si l’on recommence des centaines de fois les enregistrements précédents, on obtient des courbes
qui diffèrent par le délai, la durée d’ouverture (figure 12.9a), ce qui traduit le fonctionnement
hétérogène de ces canaux. Si on les cumule (figure 12.9b), on obtient une courbe lisse qui repré-
sente le courant entrant global (figure 12.9c). On obtiendrait directement le même type d’enre-
gistrement avec une cellule entière (dont la membrane comporte des milliers de canaux à Na+
Vd) dont on a bloqué les canaux à K+ Vd par application de TEA (figure 12.9c). Le même
raisonnement s’applique pour les courants sortants de K+ (figure 12.9d). La figure 12.10 repré-
sente un enregistrement de voltage imposé au niveau d’un nœud de Ranvier d’axone de
grenouille. La courbe 1 est la résultante d’un courant global entrant précoce (le seul enregistré
en présence de TEA, courbe 2) et d’un courant global sortant plus tardif (le seul enregistré en
présence de TTX courbe 3). Les hypothèses émises précédemment sont confirmées. Il reste à
vérifier la nature des ions impliqués dans le trafic.
c) Potentiel d’inversion et nature du trafic ionique
On recommence des enregistrements sur un patch comportant un canal unique. Pour un
voltage imposé de – 20 mV on obtient, après un certain délai, un courant entrant. Ce canal
doit conduire des ions Na+, ce que nous allons vérifier. On recommence le protocole en faisant
varier la valeur du potentiel imposé V et on mesure l’intensité i correspondante. On traduit les
résultats sous la forme d’une courbe exprimant i en fonction de V. Dans un certain intervalle
de valeurs pour V, on obtient une droite dont la pente est l’inverse d’une résistance (en réfé-
rence à la loi d’Ohm V = R.I) : c’est la conductance élémentaire γ d’un canal, exprimée en
Siemens. Cette droite coupe l’axe des abscisses en un point nommé potentiel d’inversion.
C’est la valeur pour laquelle le flux net ionique est nul. La valeur du potentiel d’inversion dans
notre exemple est de l’ordre de + 50 mV. Elle est proche de la valeur du potentiel d’équilibre
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CHAPITRE 12
des ions Na+ calculé par la loi de Nernst. Le canal permet un trafic majoritaire d’ions Na+.
Voir chapitre 11, Même s’il n’est pas exclusivement perméable à ces ions, il possède néanmoins une sélectivité
encart 11.1 élevée. Cela explique la différence entre le potentiel d’inversion et le potentiel d’équilibre.
Cette approche, indirecte, permet donc de caractériser la nature du trafic ionique. Elle permet
aussi de quantifier la perméabilité conférée par l’ouverture de ce canal : la conductance
mesure la facilité avec laquelle un courant se déplace entre deux points, c’est-à-dire un ion
franchit la membrane. Un protocole plus complexe confirme que le courant sortant est bien dû
à des ions K+ (figure 12.11).
La technique du voltage imposé (figure 12.7) consiste à imposer une ddp donnée et
constante de part et d’autre d’une membrane, par exemple on veut maintenir une ddp
de –10 mV (2) alors que le potentiel de repos est de –80 mV (1). Cette dépolarisation
imposée va engendrer, si la cellule est excitable, un potentiel d’action, c’est-à-dire des
courants transmembranaires (3) qui vont perturber cet état. Un dispositif électronique
sophistiqué s’oppose à ces courants transmembranaires en les détectant et en engen-
drant des courants qui leur sont exactement opposés (4). Le potentiel transmembranaire
imposé est donc maintenu constant (5), et surtout, on peut déduire des courants
« injectés » par le dispositif ceux engendrés par la dépolarisation, c’est-à-dire ceux du
potentiel d’action (6). C’est une façon indirecte d’avoir accès à des processus qui ne
peuvent être enregistrés directement.
voltage imposé
milieu
extracellulaire 2
___ cation
+++++ 1
membrane
plasmique
_____
+++
potentiel
cytosol de repos cation
courants
3 transmembranaires
4
dispositif
électronique
injection de :
voltage imposé 5
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
maintenu cation
i>0 i<0
___
X
+++ X
6 cation
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La technique du patch clamp est une variante de la précédente. Des courants sont
imposés à un fragment de membrane (ou une cellule entière) par l’intermédiaire d’un
dispositif utilisant des micropipettes dont le diamètre est de l’ordre de 1 µm. On place
dans la micropipette et dans le bain externe des solutions ioniques de composition
connue. On peut même appliquer sur le fragment de membrane ( patch) des substances
diverses (TTX, TEA, neurotransmetteur). Il est possible, par des artifices techniques, de
positionner la membrane selon diverses configurations illustrées dans la figure 12.8.
solution dans
la micropipette micropipette
. .
. .
.
. . .
.
.
.
partie externe
de la membrane
bain externe
partie interne
de la membrane
. . configuration .
. . . « attachée à la cellule » . . . . .
. . . .
. . . .
. . . . . .
. . . .
. . . .
.
.
.
.
. . . .
.
.
. .
. .
. .
. .
configuration configuration
outside out inside out
. .
.
.. .
. . .
. . .
. . .
configuration
« cellule entière »
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CHAPITRE 12
2 superposition 1 nA = 10 –9 A
1 pA = 3 de 1 et 2
10 –12 A
4
5 (c) courbe cumulative de 5 000
6 courants unitaires au travers
cumul de 1 et 2 d'un canal à Na + Vd
courants unitaires (b) (d) courbe cumulative de 5 000
(a) courants unitaires au travers
d'un canal à K + Vd
avec TEA
passe alors sous une conformation fermée et redevient activable : un stimulus approprié
provoque son ouverture. La figure 12.12 résume ces divers états. Les canaux à K+ Vd sont
également inactivés, mais seulement par des stimulations très longues, qui en général n’inter-
viennent pas dans les conditions physiologiques. Dans ces conditions, ces canaux n’acquièrent
pas cet état.
Cette propriété explique largement une autre caractéristique des potentiels d’action : ils présen-
tent une période réfractaire. C’est-à-dire qu’il est impossible d’obtenir un deuxième potentiel
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
d’action tout de suite après un premier stimulus. On parle de période réfractaire absolue. Ceci
empêche toute sommation de potentiels d’action ; en d’autres termes, ils ne sont pas additifs.
Suit une période réfractaire relative, pendant laquelle seule une stimulation d’amplitude
supérieure à la première engendre un potentiel d’action. La figure 12.13 montre ces deux
périodes et les corrèle à certains états des canaux.
Nous verrons au § 12.4 toute l’importance de ces propriétés. Il nous reste à utiliser ces données
pour expliquer la courbe du potentiel d’action.
e) Potentiel d’action et variations de la perméabilité membranaire
➤ Phase ascendante du potentiel : dépolarisation et polarisation inverse
Un stimulus électrique dépolarisant supraliminaire provoque l’ouverture de quelques canaux à
Na+ Vd, les plus sensibles à la dépolarisation. Leur ouverture va augmenter la dépolarisation,
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i pA
+ 50 mV
courant
X
Einv nul
- 80 mV E
Vm + 10 mV
0 mV X
- 20 + 50 E
- 80 mV
- 10 mV
1
X courants
- 80 mV entrants
E
mV - 20 mV
ms
- 80 mV X
ms E
pA
stimulation
configuration
ouverte
configuration configuration
fermée inactivée
Figure 12.12
Divers états d’un canal.
ce qui va augmenter le nombre de canaux qui s’ouvrent et ainsi de suite.Il s’agit d’un rétrocon-
trôle positif, dans lequel le stimulus entraîne une réponse dans le même sens (figure 12.14)
Nous sommes en présence d’un processus « explosif », régénératif, qui explique la pente très
forte de la courbe. La perméabilité membranaire à Na+ est temporairement fortement
augmentée. La différence de potentiel électrochimique de ces ions entre les milieux intra- et
extracellulaire provoque leur entrée par diffusion. Le potentiel de membrane s’annule et
s’inverse. Il tend vers le potentiel d’équilibre des ions Na+. Cette valeur n’est en général pas
atteinte car ces canaux s’inactivent très vite (figure 12.15). Notons enfin que des stimulations
supraliminaires croissantes, portées sur un même type cellulaire, engendrent des potentiels
d’action identiques. Leur amplitude est la même. Cette caractéristique qui fait qu’un potentiel
d’action, soit n’existe pas, soit existe d’emblée avec une amplitude maximale est qualifiée de
loi du « tout ou rien ». On l’interprète par le fait que pour une cellule donnée des stimulations
efficaces liminaires ou supraliminaires mettent en jeu le même nombre de canaux. Cette
propriété sera largement reprise dans le § 12.4.
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CHAPITRE 12
0 1 ms 2 ms
Figure 12.13
Périodes réfractaires
absolue et relative.
Une faible hyperpolarisation précède le retour au potentiel de repos. Une application de TEA la
supprime. Un certain nombre de canaux à K+ Vd sont encore ouverts. Ils ne sont pas inactivés
dans ces conditions.
➤ Les très faibles quantités ioniques impliquées
Les courants impliqués dans un potentiel d’action ne mettent en jeu que de très faibles quan-
tités d’ions. Un axone dont la fourniture en ATP est abolie par du KCN peut exprimer des
milliers de potentiels d’action. La pompe ATPase Na+/K+ n’intervient donc pour rétablir les
concentrations que sur une très longue échelle de temps. La neutralité électrique globale des
milieux intra- et extracellulaires n’est donc pas menacée. Rappelons enfin que les courants
ioniques dans ces canaux sont régis par la diffusion. Il s’agit de transports secondaires passifs
(voir exercice 12.1).
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9
10
ouverture de nouveaux .../....
canaux Na+ Vd
6
3 ouverture de
1ers canaux Na+ Vd
dépolarisation 2
stimulation 1
dépolarisation
accrue
8 5
entrée de Na+ 4
entrée de Na+ 7
L’étude qui précède est avant tout électrophysiologique. L’analyse de l’architecture molécu-
laire reliée au fonctionnement de ces canaux la complète.
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CHAPITRE 12
nombre de canaux
ddp ouverts par unité
mV de surface membranaire
canaux à Na+ Vd
canaux à K+ Vd
– 80 mV 0
milieu Na+
extracellulaire
F O I I F
membrane
plasmique
canaux à Na+ Vd
cytosol
F O F
canaux à K+ Vd
K+ K+
Na+ 3Na+
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2K+
K+ K+ K+
ATP + H2O
ADP + Pi
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(a) milieu
extracellulaire
membrane
I II III IV
plasmique
cytosol
COOH
NH 2
(b)
segment P
milieu
extracellulaire
membrane
S1 S2 S3 S4 S5 S6
plasmique
cytosol
// //
Figure 12.16 Structure moléculaire du canal à Na + Vd.
(a) les 4 domaines transmembranaires, (b) détail d’un domaine transmembranaire.
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CHAPITRE 12
insertion de la
construction introduction expression de protéine mutée
d'un ARNm muté dans une cellule l' ARNm muté dans la membrane
plasmique
amplitude de la dépolarisation
pour obtenir une probabilité faible forte
d'ouverture donnée
+ +
membrane
plasmique stimulation +
+ dépolarisante
+
secteur S4
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(a) 1 stimulation :
dépolarisation
potentiel de repos
conformation conformation
conformation
ouverte inactivée
fermée
4 3
Na+
2
+++++ +++++ -- + + - - - -- - - +++ ++++
+ +
+ +
+ + + +
+ + + +
+ + + + ---
-- - - ++ ++ - -
5
retour à la conformation
fermée (lent, quelques ms)
vestibule
externe
(b) milieu
extracellulaire
+ +
+ + détecteur
membrane + + de voltage
plasmique
vestibule
cytosol interne
segment
d'inactivation
Figure 12.20 Modèle de fonctionnement d’un canal à Na + voltage dépendant.
(a) succession des trois états du canal (fermé, ouvert et inactivé). La stimulation, au moins limi-
naire, (1) provoque une dépolarisation (2). Celle-ci serait responsable du déplacement du détec-
teur (3), lui-même engendrant un changement de conformation à l’organe de l’ouverture du
canal et de la diffusion de Na+ (4). Suivent un état inactivé (5) piuis un retour à l’état fermé (6) ; (b)
les diverses parties du canal.
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CHAPITRE 12
b) Boucle d’inactivation
Une protéase appliquée sur la face cytosolique des patchs comportant un canal à Na+ Vd abolit
l’inactivation. Le secteur moléculaire responsable de cet état doit être situé sur les segments
moléculaires en contact direct avec le cytosol. Par mutagenèse dirigée, on a construit des
protéines auxquelles il manquait une boucle cytosolique reliant deux domaines voisins.
L’absence de boucle inter III/IV a les mêmes effets que la protéase. Cette boucle supporterait
un dispositif d’inactivation, entraînant un blocage physique temporaire du trafic. Un modèle dit
« à boule » est utilisé pour le représenter (figure 12.20).
Conclusion
Le potentiel d’action est dû à des courants transmembranaires cationiques temporaires entrant
puis sortant. Ces flux entraînent une variation temporaire du potentiel de membrane, une
dépolarisation suivie d’une repolarisation. Ils traduisent une variation temporaire de la
perméabilité membranaire due à l’ouverture momentanée de canaux cationiques voltage
dépendants. Ces canaux, incorporés dans les membranes des seules cellules excitables
(neurones, cellules musculaires diverses, certaines cellules secrétrices) sont issus de la diffé-
renciation de ces cellules. Le potentiel d’action est la « signature » électrique des cellules
excitables.
Nous avons vu la genèse d’un potentiel d’action essentiellement à l’aide de dispositifs
exogènes de stimulation. Comment un potentiel d’action est-il engendré à l’échelle d’un
neurone dans les conditions de l’organisme ?
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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Nous verrons dans un premier temps les manifestations électriques induites au niveau du
corps cellulaire par cette réception (§ 12.3.2). Nous montrerons ensuite comment ces
signaux électriques sont associés en un tout (§ 12.3.3). Enfin, nous reviendrons sur la notion
de message et de messager au cours de cette partie.
message en provenance
des centres nerveux supérieurs
message message en
en provenance provenance
des articulations de récepteurs
du muscle lui-même
+ +
–
message message en
en provenance provenance
du muscle de récepteurs
– + de la peau des doigts
antagoniste
INTÉGRATION
cellule musculaire
striée squelettique
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CHAPITRE 12
réception 1
réception 2
stimulation
(a)
10 mV
(b) réception 1
1 ms
10 mV potentiels
(c) réception 1
électrotoniques
1 ms
réception 1 réception 2
10 mV
(d)
1 ms
amplitude
des potentiels
électrotoniques en mV
30
conduction conduction
décrémentielle décrémentielle
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1 1
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Le tableau 12.1 consigne une comparaison entre potentiels électrotoniques et potentiels d’action.
TABLEAU 12.1 CARACTÉRISTIQUES COMPARÉES DES POTENTIELS ÉLECTROTONIQUES
ET DES POTENTIELS D’ACTION.
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CHAPITRE 12
milieu
extracellulaire A
+ + + + ++ + + + ++ + + + +
membrane
(a) état de repos
plasmique
_______________
cytosol A
+ + + + ++ + _ + + + + + + +
(b) dépolarisation en A
_ _ _ _ _ _ _+ _ _ _ _ _ _ _
A
C B B' C'
_
+ + + + ++ + + + + + + + + déplacement de charges +
(c) vers les zones négatives :
_____ __+ _ _ _ _ _ _ _ courants longitudinaux
A
C _ _B _ + + ++ + + _B'_ _ C' déplacement de charges +
vers les zones négatives :
(d)
courants transversaux
+ ++ _ _ _ _ _ ++ +
A
Si l’enregistrement est réalisé, non pas sur le corps cellulaire, mais sur l’axone, et si l’ampli-
tude du potentiel électrotonique est suffisante (figure 12.24e et f), on obtient alors un potentiel
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d’action.
b) Le grand PPS
Revenons au motoneurone recevant des centaines d’informations en un temps bref. La trans-
mission d’un message au niveau de chaque synapse se traduit, au niveau du corps cellulaire ou
des dendrites, par un potentiel électrotonique dépolarisant, qualifié de PPSE, potentiel postsy-
naptique excitateur (synapse excitatrice) ou par un potentiel électrotonique hyperpolarisant,
qualifié de PPSI, potentiel postsynaptique inhibiteur (synapse inhibitrice). Au final, tous ces
signaux, propagés de façon décrémentielle, se retrouvent au niveau du corps cellulaire où ils
sont additionnés algébriquement en une résultante qualifiée de grand PPS (figure 12.25).
Comment passe-t-on à un potentiel d’action ?
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(a)
stimulation 1 réception 1 réception 2
stimulation 2
(b)
10 mV
deux stimulations en 2
réception 1 séparées par un laps de temps
1 ms de quelques ms
10 mV
potentiel d'action
(e) potentiels
1 ms électrotoniques
(f)
réception 1 réception 2
cinq stimulations portées en 2 séparées
par un laps de temps de quelques dixièmes de ms :
sommation temporelle
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CHAPITRE 12
potentiel
électrotonique
plasmalemme messager
dépourvu de canaux
voltage dépendants
impliqués dans la
genèse d'un grand PPS
potentiel d'action message électrique
segment initial codé en amplitude
potentiel d'action
plasmalemme
comportant des canaux messager
voltage dépendants
train d'ondes
message électrique
codé en fréquence
L’amplitude du grand PPS est « traduite » en fréquence de potentiels d’action (figure 12.26).
Un véritable codage de l’information est réalisé au niveau du segment initial. Les messagers
constitués par les potentiels d’action sont organisés en trains d’onde de fréquence variable qui
constituent le message nerveux, ou influx nerveux. La membrane du segment initial possède
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
divers types de canaux voltage dépendants, notamment des canaux à K+ qui jouent un rôle
essentiel dans ce codage.
Conclusion
La diversité spatiale des propriétés de perméabilité de la membrane plasmique neuronale
permet au neurone de combiner en un tout cohérent, c’est-à-dire d’intégrer, les multiples infor-
mations qu’il reçoit en divers points. La somme de ces signaux constitue un grand PPS à
l’origine des potentiels d’action engendrés au niveau du segment initial et conduits par l’axone.
Ainsi, au cours de son cheminement dans un circuit neuronal, l’information nerveuse est réor-
ganisée, modulée, au niveau de chacune des mailles du réseau.
Il nous reste à envisager la conduction du message nerveux à l’échelle de l’axone.
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(a) A
potentiel
B électrotonique
+ enregistré en A
PPSE
A
PPSE
+
B
C
_
D
C +
D
PPSI
PPSE
(b) 5 PPSE + 1 PPSI
trains d'onde
message 1
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CHAPITRE 12
stimulation réception 1
réception 2
d1
d2
t1
mV
réception 1
t2
ms
réception 2
Comment se réalise cette propagation ? Comment expliquer son caractère non décrémentiel ?
Quels facteurs conditionnent la vitesse ?
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longitudinaux
fermé inactivé fermé
ouvert ouvert transversaux
diffusion diffusion
de Na+ de K +
stimulation
membrane
milieu plasmique
extracellulaire
t1
cytosol
C B A B' C'
t2
C B A B' C'
dépolarisation phase de phase de phase de dépolarisation
par courants dépolarisation du repolarisation dépolarisation du par courants
locaux potentiel d'action B du potentiel A potentiel d'action B' locaux
t3
A
B' C'
C B
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CHAPITRE 12
La figure 12.29 résume ces faits et montre que dans un tel montage, un potentiel est « propagé »
dans les deux sens. Ce résultat est celui d’un montage expérimental dans lequel un axone est
stimulé en un point quelconque. Qu’en est-il dans les conditions de l’organisme ?
stimulation
C B ___
A B' C'
___
t'1
potentiel engendré en A
B B'
C ___
B A ___
B' C'
___ ___
t'2
C C'
___
C B A B' ___
C'
___ ___
t'3
Figure 12.29 Potentiels d’action à des moments successifs sur une fibre placée
dans un montage expérimental : propagation bidirectionnelle de l’influx.
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stimulation
A milieu
C extracellulaire
t1
courants
locaux cytosol
vers bouton
segment initial synaptique
A
B
C
t2
courants
locaux
B
C
A
t3
courants
locaux
___
A
t'1 B C
A
t'1
__
segment initial
vers bouton
potentiel engendré en A
synaptique
A ___ B t'2 C
B
t'2
__ potentiel engendré en B
A
B ___
C t'3
C
t'3
__ potentiel engendré en C
PROPAGATION
UNIDIRECTIONNELLE
Figure 12.30 Propagation unidirectionelle de l’influx dans une fibre amyélinique in vivo.
Cette figure est à comparer avec les figures 12.28 et 12.29.
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CHAPITRE 12
fibre nerveuse
neurotubule
cellule
gliale
Figure 12.31
Mode de formation
de la myéline par
une cellule gliale.
Remarque : Les cellules gliales sont des cellules qui accompagnent les neurones. Elles
appartiennent à plusieurs types (cellules de Schwann, oligodendrocytes…) et assurent
diverses fonctions. Les cellules de Schwann assurent la mise en place de la gaine de
myéline entourant les axones dans le système nerveux périphérique. Dans le système
nerveux central, ce sont les oligodendrocytes qui l’engendrent. Une cellule gliale entoure
également les fibres amyéliniques mais elle n’y produit pas de gaine de myéline.
b) Conduction saltatoire par genèse d’un potentiel d’action de nœud de Ranvier
en nœud de Ranvier
Un premier potentiel d’action est engendré au niveau du segment initial. Les courants locaux
résultants qui fuient le corps cellulaire ne vont pouvoir traverser le plasmalemme qu’aux
endroits où l’isolant myélinique est absent (figure 12.32). Ils se propagent rapidement, avec
moins d’atténuation. Une boucle est réalisée au niveau d’un nœud où se trouvent des canaux
voltage dépendants. Un potentiel d’action est donc créé selon les processus vus auparavant. De
nouveaux courants locaux s’établissent et sont à l’origine d’un potentiel d’action au nœud
suivant… Ainsi, des potentiels d’action sont engendrés à chaque nœud, ce que l’on qualifie de
« conduction saltatoire » (figure 12.33). Comme les courants locaux sont conduits très rapi-
dement, la genèse des potentiels successifs est elle aussi très rapide. L’influx parcourt à grande
vitesse une fibre myélinique.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Remarques :
– Le plasmalemme de la fibre doublé par la gaine de myéline comporte quelques canaux
voltage dépendants qui ne sont pas activés.
– Chez les invertébrés, certaines fibres peuvent conduire un influx à des vitesses élevées.
Ce sont des fibres, sans myéline, dont le diamètre important permet de diminuer la résis-
tance cytosolique aux courants locaux. Leur propagation plus rapide explique une
genèse plus rapide des potentiels d’action de proche en proche, donc une vitesse de
propagation plus élevée. Pour une vitesse de propagation identique un axone myélinisé
occupe un diamètre 100 fois inférieur à celui d’un axone non myélinisé. Imaginez ce
que serait notre boîte crânienne, et notre silhouette, si aucune des fibres de notre
encéphale n’était myélinisée !
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stimulation milieu
extracellulaire
t1
membrane
courants plasmique cytosol
locaux
B
A C
t2
courants
locaux
A B
C
t3
courants
locaux
vers bouton
segment initial synaptique
noeud gaine de
de Ranvier myéline
A B C D
t1 t2 t3 t4
temps successifs
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CHAPITRE 12
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
• canal de fuite
Le potentiel d’action montre une variation de la différence de potentiel trans- • canal voltage dépendant
membranaire en fonction du temps. En réponse à une stimulation, une cellule • cellules gliales
excitable voit sa perméabilité membranaire à certains cations modifiée : des • conduction de proche
canaux à sodium et à potassium voltage dépendants s’ouvrent temporairement, en proche
laissant diffuser ces ions. L’entrée de sodium provoque une dépolarisation. La • conduction saltatoire
• dépolarisation
repolarisation est associée à l’arrêt de cet influx et à un efflux de potassium. • excitabilité
L’analyse de ces processus est basée sur l’utilisation de techniques de voltage • grand PPS
imposé à des surfaces membranaires variables. Certaines substances qui • hyperpolarisation
bloquent l’activité des canaux permettent de compléter ces résultats. Des • inactivation
modèles de fonctionnement de ces canaux (ouverture et fermeture de la porte, • intégration
inactivation) ont été proposés. • message
La membrane plasmique du corps cellulaire et des dendrites peut quant à elle • messager
• myéline
conduire un courant tel un câble. La ddp mesurée est qualifiée de potentiel élec- • patch clamp
trotonique. Ces potentiels, à la différence des potentiels d’action, sont additifs • période réfractaire absolue
algébriquement et sont conduits de façon décrémentielle. Le corps cellulaire • période réfractaire relative
d’un neurone intègre les divers signaux qu’il reçoit par sommations spatiale et • polarisation
temporelle. L’amplitude du grand PPS qui en résulte détermine la fréquence des • potentiel d’action
potentiels d’action émis par le segment initial de l’axone. Le messager potentiel • potentiel d’équilibre
d’action est le support physique du message ou influx nerveux, le train d’ondes, • potentiel de repos
• potentiel électrotonique
codé en fréquence. • PPSE
L’axone conduit le potentiel d’action en le régénérant de proche en proche (fibre • PPSI
amyélinique) ou de nœud de Ranvier en nœud de Ranvier (fibre myélinique). • propagation décrémentielle
Cela explique la constance de l’amplitude des potentiels d’action et la différence • rétrocontrôle positif
de vitesse observée entre les deux types de fibres (figure de synthèse). • sommation spatiale
• sommation temporelle
• tout ou rien
• train d’ondes
Attention • voltage imposé
• Maîtrisez bien les notions de dépolarisation, polarisation…
• Sachez rattacher à chaque variation de potentiel un mouvement ionique. Il
faut pour cela, maîtriser le potentiel électrochimique, le potentiel d’équi-
libre… Retenez qu’il s’agit de variations de perméabilité membranaire.
• Retenez que toute cellule vivante a un potentiel de repos, alors que le poten-
tiel d’action est la « signature » des seules cellules excitables.
• Sachez qu’il existe divers potentiels d’action en fonction de l’influx catio-
nique dépolarisant (cf. potentiels d’action calciques).
• Ne confondez pas canal, transporteur et pompe.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
• Retenez que les quantités ioniques transférées lors d’un potentiel d’action
sont infimes.
• Réfléchissez sur la valeur des mots : que signifie exactement « conduction »
d’un potentiel d’action ?
• Ne confondez pas potentiel d’action et potentiel électrotonique. Connaissez
leurs caractéristiques.
• Retenez des ordres de grandeur pour des valeurs importantes comme la
vitesse de l’influx, la durée d’un potentiel d’action nerveux (comparez avec
celle des potentiels d’action des myocytes ventriculaires et interrogez-vous
sur cette différence), la valeur de l’amplitude des divers potentiels.
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B' C'
A', ...D' potentiels
électrotoniques
+ enregistrés en A,... D.
CORPS =
PPSI
CELLULAIRE
plasmalemme
_ messagers
électriques
B
dépourvu de canaux D'
voltage dépendants PPSE
C sommations spatiale
impliqués dans la A'
genèse d'un et temporelle
potentiel d'action
A D
INTEGRATION +
+
conduction
décrémentielle
grand PPS
CÔNE =
D'IMPLANTATION message codé
plasmalemme en amplitude
comportant
des canaux
voltage
dépendants
GENESE D'UN potentiel d'action
MESSAGE =
« conduction » non messager
AXONE décrémentielle : électrique
genèse d'un potentiel
plasmalemme d'action de proche
comportant en proche, ou de
des canaux noeud de Ranvier en
voltage noeud de Ranvier
dépendants
train d'ondes
CONDUCTION
D'UN MESSAGE =
message codé
(de proche en en fréquence
proche, ou
saltatoire)
ARBORISATION
TERMINALE
TRANSMISSION
D'UN MESSAGE
x molécules de neurotransmetteur:
= message codé en concentration
Figure de synthèse
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CHAPITRE 12
S’ENTRAÎNER
QCM 1. Le potentiel d’action est une propriété : ❏ a. des cellules eucaryotes, ❏ b. de cellules
eucaryotes, ❏ c. des seules cellules nerveuses.
2. Le potentiel d’action est : ❏ a. un message, ❏ b. un messager, ❏ c. une dépolarisation.
3. Les canaux voltage dépendants sont : ❏ a. des lipides membranaires, ❏ b. des protéines
quaternaires, ❏ c. munis d’une porte
4. Le patch-clamp est une technique qui : ❏ a. ne s’applique qu’à un seul canal, ❏ b. permet
de mesurer des ddp transmembranaires, ❏ c. met en évidence des flux ioniques.
5. L’amplitude d’un potentiel d’action : ❏ a. s’atténue avec la distance, ❏ b. est fonction de
l’amplitude de la stimulation, ❏ c. varie selon les cellules.
6. Les potentiels transmembranaires sont : ❏ a. additifs, ❏ b. non additifs, ❏ c. d’un seul
type.
7. Les propriétés de câble de la membrane : ❏ a. permettent la conduction des potentiels
d’action, ❏ b. permettent la conduction des potentiels électrotoniques, ❏ c. sont responsa-
bles de la conduction saltatoire.
8. Une fibre nerveuse conduit : ❏ a. un influx dans un seul sens, ❏ b. un influx dans les deux
sens, ❏ c. des potentiels électrotoniques.
9. Une stimulation à l’origine d’un potentiel d’action est : ❏ a. supraliminaire, ❏ b. limi-
naire, ❏ c ; dépolarisante, ❏ d. quelconque.
10. La myéline est : ❏ a. présente chez les seuls mammifères, ❏ b. mise en place par
l’axone, ❏ c. un isolant, ❏ d. un conducteur.
11. La vitesse de l’influx nerveux est fonction : ❏ a. de la présence ou de l’absence de
myéline, ❏ b. du diamètre de la fibre, ❏ c. de l’amplitude de la stimulation.
12. Le potentiel d’action est conduit : ❏ a. par le corps cellulaire, ❏ b. par l’axone, ❏ c. de
façon décrémentielle.
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1. Analysez cette courbe. Quels paramètres pouvez vous en déduire, par analogie avec une
courbe classiquement rencontrée en biologie cellulaire ?
Parmi ces paramètres, on s’intéresse au KD, que vous avez dû déterminer dans la question
précédente.
2. Que réprésente ce paramètre ? Exprimez votre réponse en termes de liaison.
La valeur de KD permet de déterminer le nombre de sites pouvant s’associer au ligand.
3. Précisez votre calcul. La formule globale de la tétrodotoxine est C11H13O3N3.
4. Calculez la densité de récepteurs en sachant que la surface membranaire totale de la popu-
lation cellulaire utilisée est de 5 cm2.
1,6
Figure 12.34
Liaison de TTX en fonction
de sa concentration.
0,8
concentration de TTX
totale en nmol.L –1
0 2 4 8
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Organisation fonctionnelle
de la cellule musculaire
striée squelettique
CHAPITRE 13
Plan Introduction
13.1 Le muscle strié squelettique Le muscle a déjà été abordé dans l’ouvrage de 1re année à plusieurs niveaux :
agit sur le squelette
– lors de la séance de travaux pratiques consacrée à la dissection de la souris
13.2 Bases moléculaires
de la contraction
(TP8), la musculature est visible dès l’incision de la peau (muscles mastica-
teurs, muscles pectoraux, musculature pariétale de l’abdomen) ;
13.3 Mécanismes moléculaires
de la contraction – dans les séances de travaux pratiques consacrées au criquet (TP10) et à
l’écrevisse (TP11), les muscles insérés sur la cuticule (exosquelette) sont
parfois en partie arrachés lors de la dissection des pièces buccales et autres
appendices masticateurs ou locomoteurs ;
– une partie du chapitre 12 (Mise en place du plan d’organisation de la
grenouille) traite de l’origine et de la formation de la fibre musculaire aussi
appelée myocyte. Cette dernière provient de la fusion de cellules apparte-
nant aux myotomes des somites : les myoblastes. Elle a donc une origine
mésodermique.
Dans le corps humain, l’importance de la masse musculaire squelettique est
variable : de 38 % de la masse corporelle chez un individu non entraîné, elle
peut passer à 45 % chez un athlète (comparé au squelette qui correspond à 20 %
de la masse corporelle).
Dans ce chapitre, nous aborderons les aspects cellulaires et moléculaires de la
contraction en répondant aux questions suivantes :
• Quelle est l’organisation cellulaire du myocyte ?
• Quelle est l’organisation de son cytosquelette ?
• Quels sont les mécanismes cellulaires et moléculaires de la contraction ?
• Comment une énergie chimique (ATP) est-elle convertie en énergie méca-
nique et en chaleur ?
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tendons
Figure 13.1 Les relations entre
muscle et squelette
Les muscles s’insèrent sur les os grâce à
des tendons (en gris foncé) et les os
(en gris clair) sont reliés entre eux par
des ligaments (non représentés ici).
muscle Les muscles striés squelettiques fonc-
tionnent le plus souvent en antagonis-
os tes : muscles fléchisseurs (figurés en
bleu) et muscles extenseurs comme
dans le cas des muscles du bras qui
actionnent l’avant-bras (biceps fléchis-
seur, triceps extenseur).
mouvement relatif de ces os et les mouvements des membres, du tronc (cou, thorax,
abdomen), de la face et au final de tout le corps. À l’échelle de l’organisme, les muscles sque-
lettiques comme ceux des membres fonctionnent en antagonistes (muscles extenseurs,
muscles fléchisseurs).
Le muscle squelettique est spécialisé dans des contractions de faible à forte puissance mais
souvent de courtes durées et sous contrôle de la volonté, ce qui n’exclut pas une activité
réflexe. Il existe aussi des contractions de longue durée impliquées dans le maintien de la
posture (encart 13.1).
Les muscles squelettiques sont insérés sur le squelette par des tendons et ils sont consti-
tués de fibres striées. D’autres muscles comme le diaphragme, les muscles de la langue
et de la région pharyngienne sont constitués de fibres striées ; insérés sur des cartilages
ou sur des lames conjonctives fibreuses, ils sont appelés muscles striés viscéraux.
Le muscle cardiaque ou myocarde constitue la paroi cardiaque. Il est constitué de
cellules striées uninucléées appelées cardiomyocytes.
Les fibres musculaires lisses sont des cellules uninuclées non striées qui entrent dans la
Voir TP5, histologie
des mammifères constitution de la paroi des vaisseaux (artères, veines) et des viscères creux (tube
§ 5.1.2 digestif, appareil respiratoire, appareil urogénital).
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CHAPITRE 13
par des faisceaux de myofibrilles parallèles orientés selon le grand axe de la fibre. Le cyto-
plasme (ou sarcoplasme) est peu abondant et réparti surtout en périphérie ; il montre de
nombreuses mitochondries groupées le long des myofibrilles et les autres organites habituels
d’une cellule eucaryote : dictyosomes, réticulum endoplasmique. Le réticulum endoplas-
mique lisse (ou réticulum sarcoplasmique) est particulièrement développé ; il forme un
réseau de citernes disposées à la surface des myofibrilles et joue le rôle de compartiment à
calcium ; nous verrons plus loin (chapitre 14) que la déséquestration du calcium est l’événe-
ment déclencheur de la contraction. Le hyaloplasme (ou cytosol) est riche en myoglobine, en
glycogène et en phosphocréatine.
Les myofibrilles – cylindres de 1 à 2 µm de diamètre pour plusieurs cm de long (la longueur
de la fibre) – constituent le cytosquelette du myocyte ; ce sont les éléments contractiles de
la fibre.
sarcolemme noyaux
striation
transversale
myofibrilles
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Une coupe longitudinale (figure 13.3b) montre que chaque sarcomère est limité par 2 stries Z
entre lesquelles sont identifiables différentes bandes (cahier couleur p. 8) :
• la bande I claire (pour isotrope) de part et d’autre des stries Z s’étend sur deux sarcomères
contigus ;
• la bande A sombre (pour anisotrope) occupe le centre du sarcomère ;
• la bande H (de l’allemand heller = plus clair) occupe le milieu de la bande A ;
• la ligne M (de l’allemand mittelscheibe = au milieu des bandes) plus dense forme une ligne
au milieu de la bande H.
Chaque sarcomère est donc constitué, entre 2 stries Z, d’une bande A centrale sombre et de 2
demi-bandes I claires à ses extrémités.
Les sarcomères contiennent 2 types de filaments protéiques disposés parallèlement : les myofi-
laments. Les myofilaments épais (14 nm de diamètre) occupent la partie centrale du sarcomère
correspondant à la bande sombre A. Les myofilaments fins (7 nm de diamètre) en appui sur les
stries Z s’insinuent entre les filaments épais de la bande A. La bande I claire ne présente que
des myofilaments fins alors que la bande H centrale ne comporte que des myofilaments épais.
(a) (b)
myofibrilles
bande I strie Z
bande A
1/2 bande I
sarcoplasme
strie Z
(4 à 6 µm de long)
sarcolemme
Sarcomère
bande A bande H
noyau
ligne M
strie Z
Sur coupes transversales (figure 13.4), les myofilaments apparaissent disposés selon un réseau
hexagonal et les coupes des différentes bandes sont aisément identifiables selon qu’elles ne
présentent que des myofilaments fins (bande claire), des myofilaments épais et des myofila-
ments fins disposés en quinconce (bande sombre) ou uniquement des myofilaments épais
(bande H centrale).
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CHAPITRE 13
myofilaments
fins
Bande I
Bande A
Figure 13.4
Coupes transversales aux différents
niveaux d’un sarcomère.
Les myofilaments sont disposés selon
myofilaments épais un réseau hexagonal. Les coupes sont
aisément identifiables selon qu’elles
ne présentent que des myofilaments
fins (bandes I claires), que des myofila-
ments épais (bandes H) ou des myofi-
laments fins et des myofilaments épais
disposés en quinconce (bandes A som-
bres hors de la bande H).
Bande H
des deux demi-bandes I (en appui contre les stries Z) et raccourcissement de la bande H (au
milieu de la bande sombre) alors que la bande A reste de longueur constante ;
• les myofilaments fins et les myofilaments épais restent parallèles et conservent leur longueur
au cours du raccourcissement.
Le raccourcissement est donc réalisé par coulissement ou glissement des myofilaments fins le
long des myofilaments épais (figure 13.5). Ainsi, le raccourcissement cumulé de chacun des
sarcomères aboutit au raccourcissement général de la myofibrille et, à une échelle supérieure,
au raccourcissement de la fibre et donc du muscle contenant cette fibre (voir la disposition en
faisceaux de fibres parallèles figure 13.2).
Le myocyte est donc une cellule de taille énorme, hautement spécialisée, dont le cytosquelette
hypertrophié permet le raccourcissement.
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I
∆L
myofilament strie Z
fin
myofilament
épais
∆L
A H
∆L
strie Z
∆L
strie Z
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1
sp ap sp
2 cm
ap
fs
et
fm
fs pi
fm
ff ff
es 500 µm
fv
l
ep
co fv
ct
ar ga
ep
ti
ef ct
co – ca
sc
h ep
ra
co – ca
ti
rr
cr rr
r rr
rd
3 cm 2 cm 2 cm
ap : appendice coloré en massue. ar : artéfact de décollement entre l’embryon et l’albumen. ca : caryopse. co : cotylédons.
cr : coléorhize. ct : coléoptile. ef : épicotyle et feuilles. ep : épicotyle. es : enveloppe de la semence constituée par le
péricarpe et le tégument indissociables. et : étamines flétries. ff : fleurs femelles. fm : fleurs mâles. fs : fleurs stériles.
fv : premières feuilles vertes. ga : gaine foliaire. h : hypocotyle. l : limbe. pi : pistil fonctionnel. ra : racines adventives.
rd : radicule. rr : appareil racinaire. sc : scutellum = cotylédon. sp : spathe. ti : tigelle.
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2
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3
arc III
arc V
artère branchiale
= arc aortique arc VI
bulbe artériel
lames
branchiales
ventricule
intérieur du
lame branchiale lamelles branchiales sac pulmonaire paroi pulmonaire
favéole
septum primaire
septum secondaire
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4
yeux
antennes
mandibules
maxilles
labium mandibules
palpes labiaux
langue
labre
extémité de
la mandibule
palpes maxillaires
labium
labre
labium
labelles
cirres tentacules
tentaculaires acicules
palpopophore
paragnathes
palpostyle
sillon nucal
péristomium ocelles
parapodes soies
neuropode languette parapodiale
cirre tentaculaire ventral 0,4 mm
1 mm
Photo 1 Tête de Nereis vue dorsale. Photo 2 coupe épaisse de Nereis au niveau
des parapodes coloration rouge neutre.
épiderme vaisseau sanguin dorsal
muscles circulaires
muscles longitudinaux dorsaux
paroi intestinale
lumière intestinale
muscles obliques
cavité coelomique
musculature
parapodiale
vaisseau sanguin
ventral
chaîne nerveuse
ventrale
muscles longitudinaux
1 mm ventraux
branchies
parapodes
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6
avant épiderme 0,5 mm
pharynx
ganglions
cérébroïdes
pharynx
bouche diverticules
de l’intestin
cellules glandulaires
fibres musculaires
lumière
arrière 2 mm épithélium
Photo 5 Planaire vue externe. Photo 6 Coupe transversale de planaire au niveau du pharynx.
bourrelet dorsal
oviducte
bourrelet latéral
utérus
ovaire
cuticule
bourrelet ventral 2 mm
ovaire
corps
cellulaire
cellules
myoépithéliales
partie
contractile
épiderme
cuticule
180 µm
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7
ÉPIDERME
(a) 200 µm 50 µm (b)
couche
cornée
glandes couche
sudoripares granuleuse
couche
canaux germinative
sécréteurs
DERME
des glandes
sudoripares papille
dermique
veine
crête
épidermique
tissu
conjonctif
50 µm
corpuscule
de Pacini emplacement de glandes sudoripares
la fibre nerveuse
sensitive
artériole
veinule
follicule pileux
glande sébacée
hypoderme
bulbe pileux
200 µm 50 µm
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8
(a) (b)
noyaux
périphériques
sarcolemme
bande I (claire)
sarcoplasme
strie Z
bande A (foncée)
20 µm 5 µm
périmysium
endomysium
vaisseau sanguin 20 µm
(a) (b)
Strie
scalariforme
Fibre bifurquée
à l’extrémité
Noyau central
20 µm 5 µm
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9
(a) (b)
veine cave
antérieure
aorte
artères
pulmonaire
valvules
veines sigmoïdes
pulmonaires
valvule
veines oreillette mitrale
coronaires gauche
artères
coronaires oreillette
pilier
droite
sillon
interventriculaire ventricule valvule
droit tricuspide
ventricule
gauche
(b)
épinèvre
périnèvre
vaisseau
sanguin
faisceau
de fibres
nerveuses
50 µm
200 µm
endonèvre axone gaine de myéline
Figure TP5.8
(a) CT d’un nerf (MO x 100). (b) Détail d’un faisceau (MO x 400)
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10
nœud de Ranvier
axone
10 µm
substance
sillon dorsal = postérieur corne latérale
grise
substance
cordon latéral
blanche
canal de l’épendyme
cordon ventral
sillon ventral = antérieur
500 µm
axone
gaine de myéline
fibres nerveuses
prolongement
neurone
corps cellulaire
cellules gliales
(noyaux) 50 µm
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11
noyau unique
en position centrale
fibre allongée
en fuseau
cytoplasme lisse
50 µm
lumière intestinale
villosités
muqueuse
(épithélium + chorion)
valvule connivente
sous-muqueuse
musculeuse
(couche interne circulaire)
0,5 mm
épithélium
muqueuse
chorion
bordure en brosse
cellule caliciforme
musculaire de
la muqueuse noyaux
des entérocytes
sous-muqueuse
musculeuse
chorion
séreuse
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12
glande de Lieberkühn
glande de Brünner
0,2 mm
(a) (b) 20 µm
100 µm
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13
(a) (b)
lumière de section
arrondie
lumière de
limitante élastique section aplatie
interne
média
média riche
en fibres lisses adventice
adventice
50 µm 50 µm
Figure TP5.24 Coupes transversales d’une artériole (a) et d’une veinule (b) (MO x 400).
0,2 mm 0,5 mm
lumière de l’artère
endothélium
limitante élastique
interne
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14
hématie
(a) (b)
noyau
occupant
l’essentiel lymphocyte
du volume
noyau plurilobé cellulaire
polynucléaire
neutrophile
granulations
cytoplasmiques
10 µm
(c)
monocyte
Figure TP5.28 Observation d’un frottis sanguin (MO x 1 000).
(a) neutrophile ; (b) lymphocyte ; (c) monocyte et plaquettes.
artériole
alvéole
bronchiole
épithélium
alvéolaire
capillaire
alvéole
sac alvéolaire
canal alvéolaire
200 µm 50 µm
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15
(a) (b)
lumière
épithélium
chorion
musculeuse
adventice
50 µm 10 µm
200 µm
tissu interstitiel
noyau d’une
tissu spermatogonie
interstitiel
noyau d’un
spermatocyte
lumière
d’un tube
séminifère flagelles
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16
albuginée
zone corticale
zone médullaire
follicule secondaire
follicule cavitaire
0,5 mm
Figure TP5.37 Vue d’ensemble d’une coupe transversale d’un ovaire (MO x 40).
follicule primordial
quelques cellules
folliculaires aplaties ovocyte I couronne radiée zone pellucide ovocyte I
50 µm 50 µm
(a) (b)
follicule primaire
Figure TP5.38 Les étapes de la folliculogenèse (MO x 400).
(a) Follicules primordiaux et primaires dans la zone corticale (b) Follicule secondaire.
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17
cumulus oophorus
200 µm 200 µm
thèque externe
fibreuse
thèque interne
glandulaire
granulosa
cavité
zone pellucide
ovocyte (noyau
non visible)
(c) (d)
tissu
adipeux
vaisseaux
sanguins
corps jaune
albuginée
zone corticale
zone médullaire
corps jaune
en formation
0,5 µm
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18
ostiole
paraphyse
gamétocyste
ou oogone
5 cm 0,3 mm
Photo 1 Thalle de Fucus (en sombre sur le galet) Photo 2 Conceptacle femelle (x 100).
avec des réceptacles (en vert) renflés aux extrémités.
Voir schéma du thalle figure TP6.3
Gamétocyste femelle. gamétocystes mâles.
Trois oosphères sont visibles Les petits points à l’intérieur
avec leur noyau. sont les spermatozoïdes.
0,3 mm
0,3 mm 100 µm
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19
cl
cl
10 µm 200 µm 20 µm
100 µm
b
st
sp
20 µm
25 µm
25 µm
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21
face
supérieure
200 µm
Photo 1 Touffe de Polytric. Photo 2 Tige (C.T., x 15). Photo 3 Feuille (C.T. au niveau
médian du limbe, x 50).
200 µm 200 µm
p
c
a p
ar
f pa
f
200 µm c
di
op
0,5 mm
0,1 mm
Photo 9 Capsule de sporogone
Photo 7 Oosphère Photo 8 Protonéma à maturité (C.L., x 100).
(détail, x 400). (x 100). c : columelle ; di : diaphragme ; op : opercule.
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22
Photo 1 Coupe
50 µm
tranversale de
cordon vasculaire
( x 400).
endoderme
xylème I à trachéides
scalariformes
phloème
pôle ligneux
Photo 2 Trachéides
scalariformes
(x 1000).
archégone
anthéridie
rhizoïde
1 cm 1 mm
Spermatozoïdes
Col de
l’archégone
50 µm 50 µm
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23
Photo 4 Fougère mâle (Dryopteris filix-mas) Photo 5 Rue des murailles (Asplenium ruta-muraria)
Photo 6 Capillaire des murailles (Asplenium trichomanes) Photo 7 Cetarach (Cetarach officinale)
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24
segment foliaire écaille
rameau court
Photo 1 Rameau
rameau long
de pin sylvestre.
bf
r
c
t
pa
bi
20 µm 50 µm
Photo 2 Trachéides aréolées (C.L., x 1 000). Photo 3 Bois de Pin (C.T., x 400).
50 µm 50 µm
Photo 4 Bois de Pin (C.L. radiale, x 400). Photo 5 Bois de Pin (C.L. tangentielle, x 400).
On observe un rayon coupé longitudinalement. À noter les rayons coupés orthogonalement.
Photo 6 Tige de Pin : vue générale Photo 7 Tige de Pin : détail de la zone centrale
(C.T., x 25). (C.T., x 100).
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25
50 µm
0,5 mm
Photo 1 Aiguille de Pin (C.T., x 25). Photo 2 Aiguille de Pin : détail (C.T., x 400).
La symétrie est bilatérale. La face supérieure (ou ventrale) est ici De la surface vers l’intérieur : épiderme stomatique
plane ; le bois tourné vers elle est un bon critère d’orientation. (1 assise cellulaire), hypoderme (2 assises cellulaires),
(légendes : voir figure TP10.6) mésophylle plissé et canal résinifère.
200 µm
Photo 3 Cônes mâles de pin sylvestre. Photo 4 Écaille staminale : sac pollinique (C.T., x 100).
Les deux sacs polliniques de l’écaille sont coupés ;
à maturité, ils sont plein de grains de pollen.
25 µm 0,5 mm
Photo 5 Pollen de pin Photo 6 Cônes femelles Photo 7 Cône femelle de pin sylvestre
(x 400). de pin sylvestre (1re année, x 40) : écailles ovulifères.
Les ballonnets aérifères (1re et 2e années). Pour chacune des deux écailles visibles,
et le noyau de la cellule végétative la coupe passe par un ovule ici encore
sont bien repérables. inachevé (comparer à la photo 1 page 26).
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26
tg
o n
Photo 1 Écaille ovulifère 2e année (C.L., x 40). Photo 2 Rameau de pin sylvestre porteur
e : endosperme tg : tégument de cônes femelles des 3 années.
m : microphyle n : nucelle
o : oosphère
c e t
tg
e
C
P
C
e
SPé
am
at
cm
t
100 µm amf 150 µm
SP
T2
T1
e
am
at
cm
t
C 100 µm
SP
Photo 3 Coupe transversale d’étamine Photo 4 Coupe transversale d’étamine
de Lis indéhiscente. de Lis indéhiscente en fin de méiose.
Détail d’un sac pollinique montrant des cellules mères Détail de deux sacs polliniques.
des microspores en prophase de division 1 de méiose.
e am
gp
C
fd
LP
gp
f
e
am
at 50 µm 500 µm
t
am : assise mécanique. amf : future assise mécanique. at : assises transitoires. C : connectif. cm : cellules mères des micros-
pores. e : épiderme. f : filet. fd : fente de déhiscence. ff : future fente de déhiscence. gp : grain de pollen. LP : loge pollinique.
m : microspores en formation. P : bord interne d’un pétale. P1 : cellules mères en prophase 1. SP : sac pollinique. SPé : ébauche
de sac pollinique. t : assise du tapis. T1 : cellules en télophase 1 ou prophase 2. T2 : cellules en fin de méiose (microspores).
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28
cv
ccv
ncv
ccv
cv
e ncv
ncr ap
tp
ccr e
cr
10 µm 20 µm
Photo 1 Grains de pollen bicellulaires de Lis. Photo 2 Grains de pollen en cours de germination.
C ee
ei
lc
oa
tp
fcv
ndr
10 µm
1 mm
pl
Photo 3 Grains de pollen en cours de germination,
stade plus avancé que le précédent. Photo 4 C.T. Coupe transversale d’ovaire de Lis.
pl t n se n
se ch
v
an
50 µm ei 20 µm
lc
Photo 5 C.T. Coupe transversale d’ovaire de Lis, Photo 6 Coupe transversale d’ovaire de Lis, détail
détail d’un ovule. du sac embryonnaire en cours de formation.
an : anaphase de mitose. ap : aperture. ca : carpelle. ch : chalaze. ccr : cytoplasme de la cellule reproductrice. ccv : cytoplasme
de la cellule végétative. cr : cellule reproductrice. cv : cellule végétative. e : exine. ee : épiderme externe. ei : épiderme interne.
ei : épiderme interne. f : funicule. fcv : faisceau cribrovasculaire structural. i : intine. lc : loge carpellaire. n : nucelle. ndr : noyaux
des deux cellules reproductrices. ncr : noyau de la cellule reproductrice. ncv : noyau (à nucléoles) de la cellule végétative. oa : ovule
anatrope. p : parenchyme. pl : placenta. se : sac embryonnaire. t : tégument. tp : tube pollinique. v : vacuole de la cellule centrale.
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29
f1 f2 s
s
st
ld
cc p
st st f1 f2
fo
g p
vt
ffp st st
v
Photo 5 Gousses
enroulées en spirale
de luzerne (fabacée).
Photo 4 Silicule de monnaie du Pape v
(brassicacée).
cp
st
st
g
p
Photo 6 Silicule
ffp de giroflée
(brassicacée),
vt fermée et fc
v
déhiscente.
gt
a cv pp ls
fu
t
fc
p Photo 8 Détail de la fu pp cv
silique de giroflée
Photo 7 Silicule de Biscutelle (brassicacée), une
ls
(brassicacée). valve enlevée.
a : aile de la graine. cc : restes de corolle flétrie. cp : cicatrices du périanthe. cpl : cordon placentaire pariétal. cv : cordon vasculaire.
efc : emplacement de la fausse cloison. f1 : fente de déhiscence suturale. f2 : fente de déhiscence dorsale. fc : fausse cloison.
ffd : future fente de déhiscence. ffp : future fente de déhiscence valvaire paraplacentaire. ffv : future fente de déhiscence
valvaire. fv : fente de déhiscence valvaire. fo : follicule. fu : funicule. fv : fente de déhiscence valvaire. g : graine. gt : graine (vue
par transparence). ld : ligne de déhiscence suturale. ls : ligne de suture des carpelles (future fente de déhiscence). p : pédoncule.
pp : placenta pariétal. s : sépale. st : restes de style et stigmate. t : tégument. v : valve. vt : valve (transparente).
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30
pt
fc
d
po
st
ps
ps
i
pl
fd
cl co
c2
ra h
ar
gp t
rs
st
a
gp
cp
pc l
ci
ac
p p
a : akène. ac : akène à crochets. ar : axe radicule/tigelle. c : calice. c2 : deux demi-carpelles. ca : un carpelle. cc : calice à clochets.
ci : capsule immature. cl : cloison intercarpellaire. co : cotylédon chiffonné. cp : colonne placentaire. d : dents. fc : fente de
déhiscence circulaire. fd : fente de déhiscence dorsale. g : graines à aigrette de poils (anémochorie). gp : graine poilue. h : hile.
i : niveau d’insertion des autres pièces florales. l : lanière se détachant partiellement du style, s’enroulant et séparant les
akènes. m : micropyle. p : pédoncule. pc : paroi carpellaire. pl : poils (anémochorie). po : pore. ps : péricarpe sec. pt : plateau
stigmatique. ra : restes d’albumen. rs : restes des sépales. rst : restes de style et stigmate. s : style. st : stigmate. t : tégument
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31
cr
c
pi
st
st a
pi
CL
cu
CL
pi
l
p
a : aile. bo : bogue. c : carpelle indépendant. ch : châtaigne. CL : coupe longitudinale de la loge carpellaire montrant un
embryon courbe. cr : bractée terminée par un crochet. cu : cupule. l : loge contenant la graine. p : pédoncule. pi : péricarpe
ligneux indéhiscent. r : réceptacle du capitule. s : style et stigmate plumeux. st : stigmate.
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32
p c
d
s
rs
Photo 1 Baies de tomate Photo 2 Baie de laurier noble Photo 3 Polydrupe
(solanacée). (lauracée). de framboisier (rosacée).
pa ci
m
el
ep
pc
p gp n
c
st
c ni
P2
a
rc
rc
P1
p p
Photo 7 Fruit complexe de poire Photo 8 Fruit complexe Photo 9 Fruit complexe de
(rosacée), coupé longitudinalement. de cynorrhodon (églantier, cynorrhodon (églantier, rosacée)
rosacée). coupé longitudinalement.
a : akène issu d’un ovaire infère. b : baie. c : restes de calice. ci : cloison intercarpellaire. d : drupe élémentaire. ec : endocarpe
charnu. el : endocarpe lignifié ou noyau. ep : épicarpe. g : graines. gp : graine ou pépin. lg : loge carpellaire pleine de gelée.
m : mésocarpe charnu. n : « ébauche de « noyau ». ni : niveau d’insertion des autres pièces florales (corolle et étamines).
p : pédoncule. P1 : partie charnue provenant du réceptacle. P2 : partie charnue provenant de la paroi carpellaire. pa : placenta
axile. pc : péricarpe charnu. rc : réceptacle charnu. rs : restes de style. s : sépale. st : style et stigmate poilus.
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CHAPITRE 13
l’ensemble forme une tête de myosine. Les deux chaînes lourdes sont associées en dimère par
leurs parties filamenteuses ; enroulées l’une sur l’autre en spirale (surenroulement ou superen-
roulement), elles forment une queue de 150 nm. Au final, la molécule de myosine II apparaît
constituée d’une queue et de deux têtes globulaires.
150 nm
extrémité extrémité
C-terminale N-terminale
chaîne lourde
Les molécules de myosine constituent une grande famille dont on connaît une vingtaine de
membres. La première découverte fut celle du muscle striée squelettique ; elle fut baptisée
myosine II (deux têtes globulaires) quand on découvrit une myosine à une tête alors appelée
myosine I. Depuis, elles sont nommées dans l’ordre de leur découverte.
➤ Agencement des molécules de myosine II des myofilaments épais
Les myofilaments épais sont des structures bipolaires (figure 13.7) : les queues des molécules
de myosine II y sont associées en faisceaux où elles sont disposées tête-bêche de sorte que les
myofilaments épais sont dépourvus de têtes dans la région centrale alors que leurs deux extré-
mités exposent un nombre élevé de têtes.
Il en résulte qu’à l’échelle du sarcomère, la bande H est dépourvue de têtes globulaires alors
que dans le reste de la bande A les têtes globulaires de myosine sont nombreuses. Là, elles
peuvent se lier aux myofilaments fins d’actine et constituer des ponts d’union entre les myofi-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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14 nm
queues des molécules
de myosine disposées en faisceaux
Figure 13.7 Myosine II et organisation des myofilaments épais.
13
12
1 1O 11
7 nm
2
3
4
5
6 8
7
9
Figure 13.8 Actine G et actine F.
Les deux chaînes d’actine F sont disposées en une hélice de 7 nm de diamètre. Il y a 13 molé-
cules d’actine G par tour d’hélice d’actine F ; elles sont numérotées ci-dessus (en gris celles
du premier plan, en blanc celles de l’arrière plan). À cette ossature sont associées d’autres
protéines : la tropomyosine et la troponine (figure 13.9).
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CHAPITRE 13
tropomyosine
12 13
1 11
7 nm
2
3
4
5
6 8
7
9
C T I
plan de coupe
troponine de la figure 13.12
371
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Figure 13.10
La cohésion moléculaire
du sarcomère et son maintien.
I
Diverses protéines accessoires in-
terviennent : la protéine Cap Z (en
myofilament bleu clair) permet l’ancrage de
fin l’actine F sur les stries Z, la tropo-
moduline stabilise l’actine F en
empêchant sa dépolymérisation
myofilament en actine G ; les protéines Cap Z et
épais tropomoduline sont appelées
protéines de coiffage. La titine
fonctionne comme un ressort
moléculaire en compression.
Disposées par paires et en opposi-
tion, les molécules de titine
A H ligne M permettent de maintenir les
myofilaments épais à égale dis-
tance des stries Z et participent au
relâchement du sarcomère.
tropomoduline
titine
cap Z
strie Z
372
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CHAPITRE 13
(b) tension
+ Ca2+ – Ca2+ (addition d’EDTA)
(a) tension – Ca2+ (addition d’EDTA) + (Mg2+ + ATP)
Figure 13.11 Intervention des ions calcium et de l’ATP dans les phénomènes de contraction et de relaxation.
Les expériences sont réalisées sur des fibres glycérinées dépourvues de sarcolemme.
(a) En présence d’ATP, la contraction nécessite des ions calcium. L’addition d’un chélateur des ions calcium fait cesser
la contraction.
(b) La présence d’ATP est nécessaire à la contraction en présence d’ions calcium et à la relaxation mais en absence
d’ions calcium.
L’ATP n’est pas actif seul. En effet, aux valeurs physiologiques du pH, l’ATP porte quatre charges négatives sur ses
radicaux phosphate. La forme véritablement active est le couple Mg2+-ATP, l’ion Mg2+ étant lié aux phosphates.
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• l’addition d’ions calcium à une concentration de 10–5 à 10–6 mol/L déclenche une contrac-
tion (alors que la concentration cytosolique est très faible, vers 10–8 mol/L).
L’ion Mg2+ et l’ATP sont, comme il est précisé plus haut, indispensables à l’activité ATPasique
des têtes de myosine. Le calcium apparaît donc comme le déclencheur de la contraction.
Il nous reste maintenant à associer l’ensemble de ces données structurales et expérimentales
Voir Biologie
1re année, d’apparences parfois contradictoires en un modèle de fonctionnement à l’échelle molécu-
chapitre 12, laire.
§ 12.4.7a Il faut bien noter que ce cytosquelette hypertrophié du myocyte est un édifice supramoléculaire et
se rappeler qu’il se met en place par auto-assemblage au cours de la différenciation cellulaire.
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CHAPITRE 13
troponine
tête de myosine
T C I
2+
+ Ca 3
4 1
actine F
actine F
1 4
3
2+
– Ca
2
tropomyosine
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tête de myosine
myofilament épais
2 tête de myosine
ATP libérée + H2O
Actine + α
Myosine-ATP
AB
AB
./......
Actine-Myosine Actine +
Myosine-ADP-P
i
Ca2+
∆L
Pi
A BC
AB
Actine-Myosine Actine-Myosine-ADP
5 « coup de force » en
5 position attachéée
4 tête de myosine génératrice de
force : position armée attachée
ADP
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CHAPITRE 13
La rigidité cadavérique
ENCART 13.4
Dans les muscles d’un organisme « fraîchement mort », l’ATP n’est plus renouvelé ; il ne
peut donc plus s’en fixer aux têtes de myosine et les ponts d’union actine-myosine se
maintiennent. Le cycle de la figure 13.13 est bloqué entre les étapes 4 et 1. Les muscles
d’un cadavre sont alors inextensibles, rigides ou raidis : c’est la rigidité cadavérique. Cet
état n’est que transitoire ; il finit par disparaître avec la décomposition des protéines du
muscle comme l’actine et la myosine.
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CONCLUSION
En résumé, de nombreux cycles élémentaires sont nécessaires pour assurer une contraction et
ils fonctionnent aussi longtemps que le site de liaison actine-myosine est démasqué donc aussi
longtemps que la concentration en Ca2+ libre sarcoplasmique reste élevée. La relaxation
survient lorsque la concentration en Ca2+ libre sarcoplasmique diminue et retrouve un niveau
bas. Le retour du sarcomère (et donc du muscle) à sa longueur initiale est dû à la fois à la trac-
tion exercée par un muscle antagoniste en contraction et à la détente des molécules de titine,
véritables ressorts moléculaires mis en compression lors de la contraction.
Nous verrons dans le chapitre 14 les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans le
déclenchement de la contraction (couplage excitation – contraction).
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
• actine
Le myocyte est une cellule différenciée dont le cytosquelette est organisé en • actinine
faisceaux de myofibrilles constituées d’unités structurales et fonctionnelles : les • actomyosine
sarcomères. À l’échelle du sarcomère, le raccourcissement est réalisé par glisse- • ADP
ment-coulissement de ses myofilaments fins et de ses myofilaments épais. À • ATP
l’échelle moléculaire, le raccourcissement est réalisé grâce aux têtes de la • bande A
• bande H
myosine II qui présentent une activité cyclique nécessitant ATP et Mg2+. En
• bande I
présence d’ions Ca2+, les têtes de myosine se lient aux myofilaments fins • calcium
d’actine et forment des ponts d’union ; ces ponts d’union convertissent l’énergie • Cap Z
libérée par l’hydrolyse de l’ATP en énergie mécanique lors du pivotement des • contraction
têtes de myosine. La répétition de cette activité cyclique permet le coulissement • cytosquelette
des myofilaments. L’ensemble de ces événements allant de la molécule de • élasticité
myosine au myofilament, du sarcomère à la myofibrille, du myocyte et finale- • fibre musculaire striée
• intégrine
ment au muscle permet les mouvements du squelette sur lequel est inséré le • ligament
muscle. La contraction du muscle est indissociable de sa cohésion mécanique et • ligne M
de son aptitude à la relaxation. • myocyte
• myofibrilles
• myofilaments
• myoglobine
Attention • myopathies
• Le raccourcissement du sarcomère est réalisé par glissement des myofila- • myosine II
• pont d’union
ments ; il n’y a pas de raccourcissement des protéines constituant ces myofi- • relaxation
laments. • réticulum sarcoplasmique
• La longueur du sarcomère au repos permet un recouvrement optimal des • sarcolemme
myofilaments fins et épais lors de la contraction. • sarcomère
• Évitez de traiter la contraction musculaire en privilégiant les seuls aspects • sarcoplasme
• syncytium
moléculaires sans liaison avec les fonctionnements du sarcomère, du
• strie Z
myocyte et du muscle. • tendon
• Dans le fonctionnement du myocyte, la contraction est indissociable de la • titine
relaxation. Il suffit d’imaginer l’utilité d’un muscle qui ne ferait que se • troponine
contracter ! • tropomyosine
• tubule T
• Au cours de l’activité cyclique d’une tête de myosine, la fixation de l’ATP
entraîne la rupture du pont d’union actine-myosine. L’hydrolyse de l’ATP
donne à la tête de myosine la « conformation armée à haute énergie » qui lui
permettra de pivoter. Le « coup de force » est induit par la libération des
produits d’hydrolyse de l’ATP (Pi puis ADP).
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CHAPITRE 13
S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
1. Le sarcomère est l’unité structurale et fonctionnelle des myofibrilles. ❏ ❏
2. Les myofilaments épais sont fixés aux stries Z. ❏ ❏
3. Les têtes de la molécule de myosine ont une activité ATPasique. ❏ ❏
4. En présence d’ions calcium, la troponine empêche l’établissement des ponts ❏ ❏
d’union entre actine et myosine.
5. La présence d’ions calcium dans le sarcoplasme est indispensable à la contrac- ❏ ❏
tion.
2,05
filament fin
C
100% filament épais
1,90
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
50%
1,65
E D C B A
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Couplage
excitation – contraction
des fibres musculaires
CHAPITRE 14
Plan Introduction
14.1 Cas de la fibre musculaire
Nous avons montré dans le chapitre 13 que la contraction musculaire consiste, à
striée squelettique
l’échelle moléculaire, en un cycle attachement – pivotement – détachement des
14.2 Cas de la fibre
têtes des molécules de myosine. Ce cycle nécessite la présence d’ions Ca2+ libres
myocardique
en grande quantité dans le sarcoplasme. Or le muscle strié squelettique est inca-
14.3 Cas de la fibre musculaire
pable de contraction physiologique en absence de stimulation nerveuse, qu’il
lisse
s’agisse d’une contraction réflexe ou d’une contraction volontaire. Dans ce
chapitre, nous répondrons pour le myocyte aux questions suivantes :
• Comment la stimulation nerveuse permet-elle la présence d’ions Ca2+ dans le
sarcoplasme du myocyte ?
• Comment les ions Ca2+ peuvent-ils agir presque simultanément sur toutes les
myofibrilles d’une fibre ?
• Comment est modulée la force développée par le muscle ? Ou encore, sous une
autre forme, comment sont recrutés les myocytes du muscle ?
Comment cesse la contraction ? Comment le muscle entre t-il en relaxation ?
Nous aborderons d’abord ces divers aspects à l’échelle du myocyte strié squelet-
tique puis nous les étendrons aux cas du cardiomyocyte et de la fibre musculaire
lisse afin d’en dégager les singularités.
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noyau
corps cellulaire
jonction
neuro-musculaire
myocytes
milieu extracellulaire
++++++++++++++++++++ Ve
Vi – Ve = –90 mV
sarcolemme
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - Vi
cytosol (sarcoplasme)
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CHAPITRE 14
1 Potentiel d'action
nerveux présynaptique
2 Ouverture de
canaux à Ca2+ Vd
influx calcique
Côté présynaptique
3 Mobilisation 15 Transport
actif, recharge
des vésicules
14 Synthèse catalysée
ACh acétyl-CoA par ACh transférase
(CAT)
CAT
choline
4 Arrimage 13 Transport
et amorçage 16 Recyclage
5 Fusion endocytose choline
Fente synaptique
6 Libération 12 Dégradation acétate + choline
et diffusion
11 Potentiel
d'action AChE
Côté postsynaptique
musculaire
7 Fixation
10 Courants
locaux : PPSE
8 Ouverture nAChR
9 Trafic cationique
Le récepteur à ACh est ici un récepteur nicotinique car il est stimulable par la nicotine. C’est
aussi un récepteur ionotropique ou récepteur canal, édifice pentamérique dont les cinq
Voir chapitre 11,
sous-unités sont organisées autour d’un canal central. Il comporte deux sous-unités α capables
figures 11.6, 11.7 de fixer l’ACh et associées à trois autres sous-unités (β, γ, δ). Il s’ouvre pendant 1 ms après avoir
et 11.8 fixé deux molécules d’ACh. Sodium et potassium diffusent alors selon leurs gradients électrochi-
miques : flux entrant de Na+ (loin de son potentiel d’équilibre) et, dans une moindre mesure, flux
sortant de K+ (proche de son potentiel d’équilibre) ; c’est donc un canal cationique chimio-
Voir chapitre 10, dépendant ou ligand-dépendant. Les mouvements d’ions entraînent une dépolarisation locale et
figure 10.13
non propagée de la plaque motrice : c’est le potentiel de plaque motrice (ou PPM). Le PPM est
bien différent d’un potentiel d’action : sa dépolarisation et sa repolarisation sont lentes et son
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amplitude est déterminée par le nombre de molécules d’ACh libérées. C’est un potentiel électro-
tonique et comme il entraîne une réponse, c’est un potentiel post-synaptique excitateur (PPSE).
Dans la myasthénie (encart 14.1), l’ACh ne peut plus se fixer à son récepteur qui est éliminé
par une réaction auto-immune.
La myasthénie
ENCART 14.1
La myasthénie est une maladie musculaire chronique caractérisée par une faiblesse et une
fatigue rapide des muscles volontaires. Elle est due à un défaut de transmission entre les
motoneurones et les myocytes au niveau de la jonction neuromusculaire. C’est une
maladie auto-immune due à la production d’anticorps dirigés contre les récepteurs nicoti-
niques à ACh et empêchant la fixation de l’ACh sur le sarcolemme de la plaque motrice.
Elle débute le plus souvent vers 20 ans mais parfois beaucoup plus tard. Son développe-
ment peut être soudain, avec faiblesse musculaire généralisée grave, mais le plus
souvent, les symptômes sont discrets de sorte que le diagnostic est difficile. Les causes de
l’installation de la maladie restent inconnues.
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CHAPITRE 14
strie Z
Figure 14.4 Une triade.
Le sarcolemme pénètre profondément dans le myocyte au niveau des stries Z des sarcomè-
res et forme des tubules transverses (tubule T vu ici en coupe transversale) dont la lumière
est en continuité avec le milieu extracellulaire. À ce niveau, les tubules T sont à proximité
immédiate des citernes du réticulum sarcoplasmique. On appelle triade les figures caracté-
ristiques formées par ces associations.
stimulation expérimentale et la libération des ions Ca2+ ; dans les conditions physiologiques est
démontré le lien entre PAM et libération d’ions Ca2+.
Quelle est l’origine de ces ions calcium ? Ils ne peuvent provenir du milieu extracellulaire car
la diffusion au sein de la fibre musculaire serait trop lente pour envahir tout le myocyte et
provoquer la contraction simultanée de toutes les myofibrilles. De plus, l’addition d’un chéla-
teur des ions Ca2+ (EDTA) dans le milieu extracellulaire n’abolit pas la secousse d’une fibre
stimulée directement. Ces ions Ca2+ proviennent des citernes du réticulum sarcoplasmique où
ils sont retenus par la calséquestrine, une protéine (60 kDa) qui peut fixer jusqu’à 40 ions Ca2+
mais qui présente pour lui une faible affinité de sorte que ce calcium peut être libéré facilement.
Comment ces ions sont-ils libérés dans le sarcoplasme (encart 14.2) ?
Le PAM atteint rapidement toute la cellule, pénétrant le long des tubules transverses
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
jusqu’aux triades (figure 14.5). La membrane des tubules T renferme des « récepteurs à la
dihydropyridine » (ou DHPR) car ils sont inhibés par cette drogue. La membrane des citernes
du réticulum sarcoplasmique contient des « récepteurs à la ryanodine » (ou RyR1) car ils
sont inhibés par la ryanodine (alcaloïde d’origine végétale) ; ils jouent le rôle de canaux calci-
ques. Dans le myocyte, les citernes du réticulum et les membranes des tubules T sont très
proches (espace de 15 nm) ; les RyR1 et les DHPR sont disposés en vis-à-vis et forment des
« pieds » à grande densité (jusqu’à 800 pieds par µm2). Les DHPR fonctionnent en détecteurs
de voltage : sous l’effet de la dépolarisation du PAM, ils subissent un changement de conforma-
tion qui, par couplage mécanique, déclenche l’ouverture des RyR1 (figure 14.6). Le calcium
stocké sur la calséquestrine, protéine contenue dans les citernes du réticulum sarcoplasmique, est
alors facilement libéré dans le cytosol. Il atteint les myofibrilles et peut alors se fixer à la
troponine C, déclenchant la contraction à l’échelle de toutes les têtes de myosine.
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potentiel d’action
sarcolemme
cytosol
tubule T
DHPR
Ca2+ Ca2+
réticulum
sarcoplasmique
myofibrille
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CHAPITRE 14
Les aspects moléculaires de la déséquestration des ions calcium impliquant les DHPR (récep-
teurs à la dihydropyridine) et les RyR1 (récepteurs à la ryanodine) sont détaillés figure 14.6.
++++++++++++++++++++ ++++++++++++++++++++
15 nm
cytosol
(sarcoplasme)
RyR1
membrane du réticulum sarcoplasmique
lumière d’une
citerne du réticulum Ca2+
sarcoplasmique
passage du potentiel
d’action musculaire
(b)
déséquestration
des ions Calcium dans
le cytosol (sarcoplasme)
RyR1
membrane du réticulum sarcoplasmique
La séquence des événements peut être résumée comme le montre la figure 14.7.
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récepteurs nicotiniques
de la synapse Na+ dépolarisation
acétylcholine
neuromusculaire majoritairement (ppm)
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CHAPITRE 14
tétanos est maintenu trop longtemps, il peut apparaître une baisse de la force développée
correspondant à la fatigue musculaire (manque d’ATP).
(a) stimulus
temps (ms)
0 10 50
(b)
stimulus
tétanos
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
temps (ms)
0 20 10
Figure 14.8 Secousse musculaire et tétanos.
Il est possible de stimuler le muscle ou le myocyte, par exemple à l’aide d’électrodes
(stimulus électrique). (a) Un stimulus unique déclenche un potentiel d’action unique suivi
– après latence – d’une secousse musculaire brève. (b) Des stimulus répétés et rapprochés
dans le temps conduisent à une sommation des contractions et au développement d’une
force élevée et de longue durée : c’est le tétanos.
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14.1.3 Relaxation
Elle nécessite :
• l’arrêt de la stimulation nerveuse ;
• la séquestration du calcium.
C’est ce dernier point que nous allons détailler.
a) Séquestration du calcium
Le relâchement se produit lorsque la concentration en Ca2+ libre sarcoplasmique diminue et
retrouve un niveau bas. Comment ce niveau bas est-il réalisé ?
Dès que l’excitation nerveuse cesse, le retour du calcium dans les citernes du réticulum sarco-
plasmique est réalisé par des Ca2+-ATPases de la membrane du réticulum ; elles pompent deux
ions calcium par molécule d’ATP hydrolysée. Ce transport de calcium s’effectue contre un
gradient de concentration de 1 pour 1 000. Il est électriquement neutre puisqu’un ion Ca2+ est
échangé contre 2 ions monovalents (Na+, H+). Dans les citernes du réticulum sarcoplasmique,
le calcium est retenu par la calséquestrine (60 kDa), une protéine qui peut fixer jusqu’à
40 ions Ca2+ mais qui présente pour lui une faible affinité de sorte que ce calcium pourra être
libéré facilement lors d’une nouvelle excitation. Ainsi, les ions Ca2+ liés à la troponine C s’en
détachent ; il est d’abord complexé par diverses protéines du cytosol (ex. : la parvalbumine)
dont l’affinité pour Ca2+ est intermédiaire entre celles de la troponine C et celle de la Ca2+-ATP
ase puis il est séquestré dans le réticulum.
b) Retour à la longueur initiale
Ce retour repose sur l’élasticité du muscle.
À l’échelle du sarcomère, l’existence de filaments protéiques élastiques est connue ; c’est le
Voir « le cas de la titine, protéine géante (plus d’1 µm de long !) qui s’étend de la strie Z à la bande M
sarcomère »
chapitre 13,
et longe les myofilaments épais. Cette molécule possède une longue série de domaines de type
figure 13.10 immunoglobuline et agit comme un ressort moléculaire mis en compression lors de la contrac-
tion. Quand la contraction cesse, elle contribue au retour du sarcomère à sa longueur initiale. À
cela, il faut ajouter l’effet extenseur de la contraction d’éventuels muscles antagonistes.
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CHAPITRE 14
plateau calcique, un flux de calcium extracellulaire pénètre dans le cytosol grâce à l’ouverture
de canaux calciques lents appelés Cav 1.2 (ils sont voisins des canaux Cav 1.1 du myocyte).
Contraction musculaire
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(a) Ca 2+
++++++++++++++++++++ ++++++++++++++++++++
------------------- -------------------
cytosol (sarcoplasme)
15 nm
RyR2
membrane du réticulum sarcoplasmique
(b)
Ca 2+
déséquestration des ions
calcium dans le cytosol
(sarcoplasme) +
RyR2
membrane du réticulum sarcoplasmique
lumière d’une
citerne du réticulum
sarcoplasmique
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CHAPITRE 14
Les mitochondries et le réticulum endoplasmique sont faiblement développés ainsi que les
protéines contractiles groupées en faisceaux entrecroisés et attachées à la membrane plasmique
au niveau de jonctions d’attachement.
La membrane plasmique est dépourvue de système T et présente un grand nombre de canaux
calcium. La contraction est déclenchée à la fois par une entrée de calcium extracellulaire et
grâce au calcium d’origine sarcoplasmique.
b) Contraction
Elles sont spécialisées dans des contractions très lentes, longues, de basse puissance et leur
consommation d’ATP est beaucoup plus faible que celle du myocyte du muscle strié squelet-
tique. Leurs contractions sont indépendantes de la volonté (ex. : contractions intestinales,
contractions utérines) et répondent à un automatisme.
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Contraction de la fibre
musculaire lisse
➤ Relaxation
L’arrêt de la contraction survient soit par déphosphorylation des chaînes légères de myosine
(MLC) par une MLC-phosphatase, soit par diminution de la concentration du Ca2+ libre cyto-
solique.
La MLC-phosphatase est activée par une phosporylation assurée plusieurs kinases cytosoliques
telles que la PKA (AMPc dépendante) et la PKG1 (GMPc dépendante). La diminution de la
concentration du Ca2+ libre cytosolique est assurée par la Ca2+-ATPase de la membrane du réti-
culum ainsi que par la Ca2+-ATPase et l’échangeur Na+/Ca2+ de la membrane plasmique.
Si les ponts actine-myosine sont détachés, le relâchement est immédiat. S’ils sont attachés, leur
détachement est très ralenti conduisant alors à un état de contraction tonique prolongée (latch
state ou « état cadenassé »). Ceci est surtout fréquent chez les muscles lisses à contraction
tonique comme le muscle lisse des parois vasculaires.
b) Différents couplages
Il existe deux modes de couplage conduisant à l’augmentation du Ca2+ libre dans la fibre
musculaire lisse.
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CHAPITRE 14
➤ Couplage électromécanique
Il y a dépolarisation membranaire sous l’effet d’une stimulation mécanique (étirement) ou sous
l’effet d’une stimulation nerveuse. Cette dépolarisation conduit à l’ouverture de canaux Ca2+
Voir « intervention dépendants du voltage et à un influx de Ca2+ venant du milieu extracellulaire.
de la voie IP3-
DAG »,chapitre 11, ➤ Couplage chimiomécanique
chapitre 18 § 18.X Il n’y a pas forcément dépolarisation membranaire. Sous l’action de biomolécules (hormones,
et chapitre 19,
§ 19.X
neurotransmetteurs, drogues), il y a soit déséquestration du Ca2+ contenu dans le réticulum, soit
influx de Ca2+ venant du milieu extracellulaire.
En résumé, les muscles striés apparaissent capables de contractions rapides. Cela est dû à la désé-
questration généralisée très rapide des ions calcium dans tout le cytosol de la cellule, calcium inter-
venant directement dans l’établissement des ponts d’union entre les myofilaments.
Dans le muscle lisse, les contractions restent dépendantes du calcium mais celui-ci intervient en
amont d’une cascade de réactions expliquant leur lenteur.
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
• acétylcholine
Dans tous les types de muscles, l’ion calcium apparaît comme l’agent de • ACh estérase
couplage déclenchant le glissement des filaments et donc la contraction. • æquorine
L’origine des ions calcium diffère selon le type de muscle. • ATP
Chez les muscles striés (myocyte et cardiomyocyte), le calcium est séquestré • Ca2+-ATPase
• calcium
dans le réseau sarcoplasmique. Pour le myocyte, la contraction est strictement • calcium- induced calcium
dépendante de la déséquestration des stocks sarcoplasmiques induite par la release CICR
dépolarisation du sarcolemme des tubules T. Chez le cardiomyocyte, la désé- • calséquestrine
questration des stocks sarcoplasmiques d’ions calcium est induite par le flux • cardiomyocyte
calcique entrant au cours du plateau calcique du potentiel d’action • chaîne légère de myosine,
MLC
myocardique ; en ce sens, la contraction du cardiomyocyte est totalement • contraction
dépendante du calcium extracellulaire. Enfin, chez le muscle lisse dont le réti- • couplage
culum sarcolasmique est peu développé, les ions calcium ont une double • délai synaptique
origine, extracellulaire et sarcoplasmique. • DHPR
Dans tous les cas, la relaxation du muscle nécessite le retour à son niveau le plus • excitation
bas de la concentration cytosolique des ions calcium ; elle est réalisée par séques- • fibre musculaire lisse
• motoneurone
tration dans les citernes du réticulum sarcoplasmique (tous types de muscles) et • myocyte
par rejet dans le milieu extracellulaire (cardiomyocyte, muscle lisse). • nerf moteur
• potentiel de plaque motrice
• potentiel de repos
• récepteurs à
Attention la dihydropyridine
• récepteurs à la ryanodine
• Une unité motrice est constituée par un motoneurone et tous les myocytes • récepteur canal
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
qu’il innerve ; ces myocytes sont donc tous mis en jeu simultanément. • récepteur ionotropique
• La force musculaire n’est pas augmentée par un accroissement de la quantité • récepteur nicotinique
d’ATP dans les myocytes mais par l’augmentation du nombre d’unités • réticulum sarcoplasmique
motrices activées et par une excitation accrue de ces unités motrices. • RyR
• sarcolemme
• Ne confondez pas tétanos (ou contraction tétanique) avec le tétanos, toxi- • système T
infection due à la toxine tétanique produite par Clostridium tetani. Cette • tétanos
infection aboutit à la paralysie des muscles en état de contraction. Les cas • tétraéthylammonium, TEA
mortels sont estimés à environ 500 000/an dans le monde. • tétrodotoxine
• titine
• Le potentiel d’action musculaire n’est pas directement responsable de la • triade
contraction du myocyte ; il ne fait qu’induire la déséquestration des ions • troponine C
calcium. • unité motrice.
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S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
1. Les tubules transverses s’ouvrent dans les citernes du réticulum sarcoplas- ❏ ❏
mique.
2. Les tubules libèrent des ions calcium dans le myocyte ce qui déclenche la ❏ ❏
contraction.
3. Le réticulum sarcoplasmique peut séquestrer, libérer et capter activement ❏ ❏
des ions calcium.
4. Chez le myocyte au repos, la concentration cytosolique des ions calcium est ❏ ❏
très faible.
5. La fixation des ions calcium sur les molécules de myosine est indispensable ❏ ❏
à la contraction.
Analyse de Les 2 exercices ci-dessous abordent la répartition du calcium et les flux calciques dans le
documents myocyte.
Exercice 14.1
Parmi les éléments déclenchants d’une contraction musculaire, les ions calcium Ca2+ jouent
un rôle déterminant. Leur concentration est précisément contrôlée dans le cytoplasme des
cellules excitables. La mesure de la concentration de part et d’autre de la membrane plas-
mique d’une cellule au repos donne les valeurs moyennes suivantes :
[Ca2+]cytosolique = 0,1 µmol/L et [Ca2+]extracellulaire = 1,5 mmol/L
1. Connaissez-vous des anions cellulaires susceptibles d’interagir avec les ions calcium dans
le cytoplasme ? Proposez des hypothèses pouvant expliquer une si faible concentration en
calcium cytosolique.
On peut essayer d’estimer grossièrement le nombre d’ions calcium additionnels permettant
une augmentation de la concentration en calcium cytosolique de 10–7mol/L à 2.10–6 mol/L en
assimilant une cellule à une sphère d’environ 20 µm de diamètre.
2. À combien est égale cette valeur ? Ce mode de calcul a-t-il tendance à sur- ou à sous-
estimer la valeur réelle et pourquoi ?
NB: volume d’une sphère V = 4/3 πR3 avec R = rayon de la sphère.
3. En tenant compte de cette valeur, pouvez-vous compléter les hypothèses que vous avez
émises précédemment et proposer un intérêt à l’utilisation des ions calcium en tant que
messager cellulaire dans les systèmes biologiques ?
Exercice 14.2
1. Rappelez la valeur moyenne de la ddp membranaire (exprimée en mV) d’une cellule exci-
table et précisez le sens dans lequel aura tendance à se faire la diffusion des ions Ca2+.
2. Une étude des transporteurs impliqués dans les flux sortant de Ca2+ d’une cellule excitable
au repos est faite en faisant varier la concentration en Ca2+ cytosolique (figure 14.12).
D’après l’analyse du document, que pouvez-vous dire des mécanismes de transport des ions
Ca2+ hors de la cellule, pour une cellule au repos et dans des conditions de [Ca2+] cytosolique
physiologiques ? Schématisez une membrane plasmique avec les transporteurs de Ca2+ que
vous connaissez.
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CHAPITRE 14
2+
flux sortant de Ca ATP présent dans l’espace
-2 -1
(fmol.cm .s ) +
cytoplasmique, Na extracellulaire absent
200
2+
[Ca ] cytosolique
0,2 0,4 0,6 (en µmol/L)
Figure 14.12 Sortie de calcium en fonction de sa concentration cytosolique.
Dans cette expérience, la composition du milieu intracellulaire est précisément contrôlée ; sa
concentration en Na+ est normale, par contre, sa concentration en Ca2+ est imposée par dialyse.
Remarques : fmol = femtomole = .10–15 mole. En absence d’ATP dans l’espace cytoplasmique et en
absence de Na+ extracellulaire, il n’y a pas de flux sortant de Ca2+ (ce cas n’est pas représenté).
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Activité cellulaire
et métabolique de CHAPITRE
15
la fibre striée squelettique
Plan Introduction
15.1 Analyse du métabolisme Nous avons montré au chapitre 13 que le muscle transforme de l’énergie
du muscle strié squelettique chimique (ATP) en énergie mécanique et en chaleur. D’autre part, nous avons
15.2 Production de l’ATP étudié au chapitre 7 de l’ouvrage de 1re année, les voies du catabolisme énergé-
dans le myocyte tique productrices d’ATP : les deux voies réalisées dans le cytosol que sont la
15.3 Différents types de fibre glycolyse et la fermentation lactique ainsi que la voie mitochondriale de la respi-
musculaire striée ration aérobie (cycle de Krebs, chaîne respiratoire).
squelettique
Dans ce chapitre, nous abordons les mécanismes énergétiques propres au
15.4 Ressources énergétiques myocyte à travers les questions suivantes :
du myocyte
• Quelles sont les voies de production de l’ATP dans le myocyte ?
• Ces voies de production sont-elles identiques pour tous les myocytes et tous
les muscles ?
• Quels sont les substrats énergétiques à l’origine de la production d’ATP ?
• Comment la vascularisation du muscle participe-t-elle à tout cela ?
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CHAPITRE 15
dioxygène
consommé (L/min) 300 W
3 250 W
200 W
2
150 W
100 W
1
50 W
0 1 2 3 4 5
durée de l’exercice (min)
Figure 15.1 Consommation de dioxygène
en fonction de l’intensité de l’exercice musculaire.
L’intensité de l’exercice est évaluée en watts (W), c’est-à-dire en Joule par seconde sachant
que le Joule est l’unité d’énergie ou de travail (1J = 1 N.m). À titre indicatif, un athlète
entraîné peut fournir un effort de l’ordre de 350 W.
dioxygène
consommé (L/mn)
2
A = déficit en dioxygène
1,5
B = dette en
dioxygène
1
0,5
0 5 10 15 20 temps (min)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Nous verrons au § 15.2 que ce déficit et cette dette en oxygène sont liés aux voies non-aérobies
de production de l’ATP mises en jeu au tout début de l’exercice musculaire.
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(3)
glycolyse
et fermentation
lactique
100
20 40 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 temps
Pour un exercice court et très intense (ex. : un sprint de 10 à 15 secondes de type « 100 m »),
l’énergie nécessaire provient de l’ATP (1) et de la phosphocréatine (2) initialement présents
dans les myocytes ; ils fournissent environ 210 kJ/min.
Quand ceux-ci sont épuisés, un exercice de quelques minutes (ex. : une course de type
« 400 m » ou de demi-fond type « 800 m » ou « 1 500 m ») peut être formé par la glycolyse et
par la fermentation lactique (3) effectuées à partir du glucose libéré par l’hydrolyse du glyco-
gène musculaire. Ce métabolisme anaérobie est limité par l’accumulation d’acide lactique dans
le muscle et dans la circulation sanguine ; ils fournit environ 125 kJ/min.
Pour des exercices moins intenses mais de plus longue durée (ex. : une course de fond de type
« 5 000 m » et plus), l’oxydation aérobie de divers substrats (4) (5) est nécessaire pour fournir
l’indispensable ATP. Ces substrats proviennent de l’hydrolyse des réserves du muscle mais ils
sont aussi apportés par le sang :
• glucose d’origine hépatique provenant de l’hydrolyse des réserves hépatiques de glycogène
mais aussi de la néoglucogenèse (formation de glucose à partir de substrats non
glucidiques) ;
• acides gras provenant de l’hydrolyse des réserves de triglycérides du tissu adipeux.
Il existe donc plusieurs voies énergétiques mises en jeu successivement au cours d’un exercice
musculaire : les premières ne nécessitent pas d’oxygène et sont dites voies anaérobies (voie
anaérobie alactique et voie anaérobie lactique) alors que la dernière nécessitant de l’oxygène
est dite voie aérobie. Ces voies sont détaillées au § 15.2.2.
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CHAPITRE 15
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CHAPITRE 15
2 ADP + Pi 2 ATP
2 NAD
+
2 NADH,H
+ FERMENTATION
LACTIQUE
+
2 NAD
2 lactates
L’autre élément à prendre en compte est le dioxygène apporté par le sang et pris en charge par
la myoglobine du muscle, or la myoglobine est faiblement concentrée dans le muscle (1 g par
kg). Les réserves de dioxygène stocké sur la myoglobine sont limitées ; elles ne permettent que
des exercices d’intensité moyenne. Le sujet est à son volume maximal d’oxygène disponible
(VO2 max) et à sa puissance maximale aérobie. Elle correspond à 30 % de la puissance maxi-
male que peut développer l’individu ; cette voie n’atteint son plein rendement que 2 à
4 minutes après le début de l’exercice.
Chez l’Homme, la faible quantité de myoglobine est le facteur limitant lors de la plongée en
apnée (environ 4 min) à la différence des grands Cétacés aux muscles très riches en myoglo-
bine (jusqu’à 1 heure).
Thé ou café ?
ENCART 15.1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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GLYCOLYSE
glucose-6-
phosphatase
glucose-6-P glucose-6-P glucose-1-P
NÉOGLUCOGENÈ
6 ADP circulation
sanguine
pyruvate
FERMENTATION
protéines
6 ATP
LACTIQUE
pyruvate
(T)
lactate lactate
alanine alanine
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CHAPITRE 15
– les fibres de type II A présentent des caractéristiques intermédiaires : elles sont rapides,
à la fois glycolytiques et aérobies et ne se fatiguent que lentement.
TABLEAU 15.1 LES DIFFÉRENTS TYPES DE MYOCYTES DU MUSCLE STRIÉ SQUELETTIQUE.
FIBRES
Dimensions
petit moyen grand
(calibre Ø)
Caractéristiques cytologiques
contraction
Rapidité de
réduite moyenne élevée
contraction
Résistance
à la fatigue forte moyenne faible
(endurance)
glycogène glycogène glycogène
Réserves
et triglycérides (peu) (beaucoup)
Catabolisme
énergétique
respiration aérobie
Voie énergétique respiration aérobie
(mitochondrie) glycolyse
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
prépondérante (mitochondrie)
et glycolyse
Activité
faible moyenne élevée
glycolytique
La distribution de ces fibres diffère selon les muscles : les muscles de la posture sont riches en
fibres I alors que les muscles engagés dans des mouvements rapides sont particulièrement
riches en fibres II B. Cependant, une unité motrice ne comporte qu’un seul type histologique de
fibre ; on distingue ainsi des unités motrices lentes à fibres de type I, des unités motrices
rapides et fatigables à fibres de type II B et des unités motrices rapides et résistantes à la fatigue
à fibres de type II A. Il n’y a donc ni uniformité cytologique ni uniformité métabolique des
muscles striés squelettiques.
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glycogène
phosphorylase
glycogène
glucose 1- phosphate glucose 6- phosphate
hépatique
glucose 6- phosphatase
glucose libre
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CHAPITRE 15
écoulement sanguin
artériole
capillaires
canal préférentiel
veinule
écoulement sanguin
Figure 15.7 La microcirculation.
Dans le muscle et la majorité des organes, des capillaires continus organisés en réseau
permettent l’écoulement du sang des artérioles aux veinules. Les capillaires sont les seuls
vaisseaux capables d’échanges avec les tissus via le liquide interstitiel. À leur niveau, le
sang hématosé venant de l’artériole apporte oxygène et nutriments ; il les quitte par la
veinule chargé de déchets (CO2, lactate). Lorsque le muscle et inactif et donc le débit
sanguin réduit, les capillaires sont non fonctionnels et l’essentiel du sang emprunte un
vaisseau plus large : le canal préférentiel. Lorsque le muscle est actif, le débit sanguin est
élevé et les capillaires sont fonctionnels.
➤ Prélèvements musculaires
L’écoulement sanguin est indispensable à l’activité musculaire : apport de métabolites et de
dioxygène, évacuation des déchets (CO2, acide lactique). Les gaz respiratoires (CO2, O2) diffu-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
sent librement à travers la membrane plasmique des cellules (endothélium capillaire, sarco-
lemme) et dans les liquides (cytosol, liquide interstitiel) conformément aux gradients de
pressions partielles décroissants. Les métabolites énergétiques sont captés par le myocyte :
glucose (grâce à des transporteurs membranaires comme Glut 1 et Glut 4) et acides gras libres
diffusant à travers le sarcolemme.
➤ Écoulement sanguin adapté
Quand le muscle est en activité (figure 15.8), le drainage sanguin est intense et continu pendant
toute la période d’activité et au-delà. Quand le muscle est inactif, le drainage est réduit et inter-
Voir chapitres 18 mittent. Il existe une autorégulation métabolique locale de l’écoulement sanguin sous l’effet
et 19 vasodilatateur des déchets métaboliques (CO2, H+ et acide lactique) qui provoquent la relaxa-
tion des fibres musculaires lisses de la paroi des artérioles et des sphincters précapillaires.
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contraction musculaire
métabolisme énergétique
débit sanguin
CONCLUSION
La fibre musculaire striée apparaît comme une structure cellulaire différenciée à de multiples
niveaux :
• son métabolisme (myokinase, phosphocréatine, phosphocréatine-kinase, myoglobine) ;
• son cytosquelette protéique adapté à toutes les échelles au raccourcissement (myofibrilles,
sarcomères, myofilaments, myosine) ;
• sa membrane plasmique excitable prolongée par un système T apte à la propagation du
potentiel d’action musculaire (PAM) dans toute la cellule, à proximité immédiate du réti-
culum (triades) et autour des myofibrilles ;
• son réticulum sarcoplasmique capable de séquestrer les ions calcium (pompe à calcium) et
de les libérer (couplage PAM – contraction) ;
• la proximité immédiate des mitochondries fournissant l’ATP et des myofibrilles utilisant
une grande partie de cet ATP ;
• les mécanismes moléculaires déclenchés par les ions calcium : fixation sur la troponine C
indispensable à l’établissement des ponts d’union actine-myosine, le pivotement des têtes de
myosine, hydrolyse de l’ATP.
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CHAPITRE 15
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Au repos, le catabolisme oxydatif des acides gras couvre 85 % des besoins éner- • acide gras
gétiques du myocyte. En activité, la production d’ATP est d’abord assurée par la • acide lactique
phosphorylation directe de l’ADP (voies anaérobies alactiques, phophocréatine, • ADP
• AMP
ADP) puis par la glycolyse anaérobie (glycolyse et fermentation lactique) et • ATP
enfin par les oxydations phophorylantes mitochondriales assurées aux dépens • créatine
des réserves de triglycérides et de glycogène. Ces différentes voies métaboli- • créatine-phosphate
ques ne permettent pas les mêmes types d’exercices : exercices courts et • déficit en oxygène
intenses pour les voies anaérobies, exercices longs mais moins intenses (endu- • dette en oxygène
rance) pour la voie aérobie. • diffusion facilitée
On distingue principalement des fibres rouges lentes oxydatives et des fibres • dioxygène
blanches rapides glycolytiques. Les premières sont spécialisées dans une acti- • fermentation lactique
vité longue et de faible intensité assurée par la voie aérobie. Les secondes sont • fibre blanche
spécialisées dans une activité brève et intense assurée par les voies anaérobies. • fibre lente
• fibre rapide
Les unités motrices du muscle ne contiennent qu’un type de fibre. Le recrute- • fibre rouge
ment d’unités motrices blanches rapides glycolytiques permet d’assurer des • foie
contractions intenses sur une période brève alors que le recrutement d’unités • glucose
motrices rouges lentes oxydatives permet des contractions moins intenses mais • glycolyse
sur de longues durées. Au cours de ces exercices, la vascularisation du muscle • glycogène
permet d’apporter l’oxygène et les métabolites nécessaires et d’évacuer les • hyaloplasme
déchets (dioxyde de carbone, lactate) et la chaleur. • lipase
• mitochondrie
• muscle
Attention • myoglobine
• myokinase
• Ne confondondez pas muscle (organe), myocyte (cellule) et myofibrille • phosphocréatine
(élément du cytosquelette. • phosphorylation
• Ce que l’on appelle simplement muscle strié recouvre une diversité de struc- • sarcoplasme
tures cellulaires : diversité des myocytes (fibres rapides, fibres lentes), • tissu adipeux
cardiomyocyte. • triglycérides
• Il n’y a pas de réserves d’ATP constituées au cours de la période de repos ou • voie aérobie
de faible activité du muscle. • voie alactique
• voie anaérobie
• Le myocyte et le cardiomyocyte sont des cellules excitables ; leur membrane • respiration.
plasmique polarisée est capable de dépolarisation, comme dans le cas du
neurone.
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S’ENTRAÎNER
Vrai/faux
Vrai Faux
1. Le myocyte n’utilise l’ATP que lors des contractions. ❏ ❏
2. Dans le myocyte, seules les têtes de myosine ont une activité ATPasique. ❏ ❏
3. La phosphocréatine permet de phosphoryler l’ADP en ATP. ❏ ❏
4. Les réserves musculaires d’ATP sont très abondantes. ❏ ❏
5. Dans l’organisme, le lactate peut être un précurseur du glucose. ❏ ❏
409
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sarcolemme cellule musculaire
+++++
----- cytosol
tubule T
citerne de reticulum
endoplasmique lisse détachement
bouton
synaptique Ca2+ / troponine
ATPase
-----
+++++
Ca 2+
nRACh [Ca2+]
séquestration du Ca 2+ cytosol
non
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vésicule stimulé
synaptique MYOCYTE
stimulé Ca 2+
ACh libération du Ca2+
[Ca2+]
cytosol
Na+
potentiel liaison
Ca2+ PPSE
-----
Ca 2+ / troponine
+++++
d'action
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nerveux
Ca2+
-----
+++++
potentiel
d'action
musculaire +++++
-----
conduction
du potentiel
Figure de synthèse
(chapitres 13, 14 et 15)
S
A
striée squelettique N
G
ATP + AMP ADP + ADP
sites de liaison P-créatine + ADP
ATP + créatine
actine / myosine
masqués par la
tropomyosine glycolyse GLU T
pyruvate glucose glucose
fermentation + adrénaline
lactique glycogène
lactate lactate
CO2
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triglycérides
aux différentes échelles
cycle
de CO2
Krebs
Mb O2
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MbO2
NADH, H+
chaîne respiratoire
FADH
2
ADP
sites cycle
de liaison mécanochimique mitochondrie
ATP
actine / myosine des têtes de
démasqués myosine
2 K+ Q
chaleur
--------
++++++++
3 Na+
60
Figure 15.9 Phosphorylation En absence d’EGTA
de la myosine en fonction de la
(µmol de Pi/mg de myosine/min)
concentration en calmoduline. 50
On mesure l’état de phosphorylation de
Activité ATPasique
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(a) (b)
serum plasma
leucocytes
et plaquettes
érythrocytes
caillot
Figure 16.1
Composition globale du sang.
(a) formation du caillot ; (b) sang centrifugé en pré-sence d’anticoagulant.
qui forme le liquide interstitiel, ou encore lymphe interstitielle. La lymphe est collectée par
un ensemble de vaisseaux spécifiques, elle devient alors de la lymphe vasculaire, endiguée,
qui regagne la circulation sanguine. La lymphe interstitielle et endiguée contient des cellules
impliquées dans la défense immunitaire (phagocytes et lymphocytes) et de nombreuses subs-
tances dissoutes mais, à quelques exceptions près, pas de globules sanguins. L’ensemble de
ces compartiments liquidiens, sang et lymphe, est donc logiquement regroupé sous le terme
de milieu intérieur (encart 16.1).
Les animaux formés d’une seule cellule ou de deux feuillets, sont en contact avec le
milieu par toutes leurs cellules. L’apparition d’un 3e feuillet, le mésoderme, situé entre le
feuillet externe et le feuillet interne, apporte aux triblastiques, un avantage évolutif
important comme la formation d’organes et d’appareils mais ce nouveau feuillet se
trouve isolé des échanges avec l’extérieur et il sépare les différentes parties de l’orga-
nisme. Les échanges entre les tissus et avec le milieu extérieur sont assurés par un liquide
interstitiel mis en mouvement par les contractions musculaires. Le liquide cœlomique
apporte une solution partielle à la communication. Lorsque la métamérie est conservée,
le cœlome est compartimenté (annélides) ; s’il n’est pas métamérisé, il est vaste et
complexe (échinodermes), ou partiellement comblé (mollusques, arthropodes, verté-
brés). Dans tous les cas, le liquide cœlomique n’est mis en mouvement que par les
contractions musculaires. Chez les cœlomates, un nouveau compartiment liquidien
extracellulaire spécialisé dans la communication est apparu. Il s’agit de l’appareil circula-
toire. Initialement (annélides) les compartiments circulatoires et cœlomiques communi-
quent. Chez la plupart des mollusques et les arthropodes, le cœlome se comble puis se
creuse secondairement d’une cavité qui forme l’ hémocœle. L’appareil circulatoire peut
être réduit à un vaisseau contractile dorsal qui tient le rôle de cœur ou se prolonger par
des vaisseaux qui orientent le liquide circulant vers divers compartiments hémocœliens.
Dans ces cas, l’appareil circulatoire est ouvert et le liquide circulant est à la fois le sang et
le liquide interstitiel, il est appelé hémolymphe. Chez les vertébrés, l’appareil circula-
toire est entièrement clos, il y circule un liquide qu’on appelle le sang. Au niveau des
vaisseaux les plus fins, un liquide exsude à partir du sang et constitue le liquide intersti-
tiel (= lymphe interstitielle), que l’on nomme lymphe (= lymphe vasculaire) lorsqu’il
circule dans des vaisseaux qui lui sont particuliers. Le sang des vertébrés est propulsé
dans les vaisseaux par les contractions du cœur, le jeu des artères élastiques et les varia-
tions de volume des organes entourant les vaisseaux.
Voir « les
trachéates », À l’exception des trachéates l’hémolymphe ou le sang assument le transport des gaz
chapitre 2, § 2.2.4 respiratoires. Dans la plupart des cas, la solubilité de l’O 2 est accrue grâce à sa prise en
charge par des pigments respiratoires (encart 16.2).
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CHAPITRE 16
Les pigments respiratoires ont comme propriété commune de lier l’O 2 de manière réver-
sible, ce qui accroît considérablement la capacité de transport pour ce gaz peu soluble
en milieu aqueux. Les pigments respiratoires contiennent des atomes métalliques, ce
sont des métalloprotéines, qui sont impliquées dans la liaison de l’O 2. Les hémocyanines,
de couleur bleue lorsqu’elles sont oxygénées, présentes chez les mollusques et de
nombreux arthropodes, notamment les crustacés, contiennent deux atomes de cuivre
(Cu+). Les hémérythrines, de couleur rose lorsqu’elles sont oxygénées, se rencontrent
chez certains vers marins, elles contiennent deux atomes de fer (Fe 2+). Dans ces deux cas,
les atomes métalliques sont liés à la chaîne polypeptidique au niveau d’histidines.
Dans d’autres cas, l’unique atome de fer (Fe 2+) est situé au centre de quatre noyaux pyrro-
liques qui forment une protoporphyrine. Protoporphyrine et fer forment le hème. Les
pigments qui comportent un hème sont dits héminiques. Le fer est relié d’une part à une
histidine d’une chaîne protéique et d’autre part à l’O 2 lui-même relié à une histidine d’une
autre chaîne protéique. Les pigments héminiques circulants sont l’hémoglobine, rouge vif
lorsqu’elle est oxygénée et la chlorocruorine verte à l’état oxygéné ; on les trouve dans 1/3
du règne animal. Ces pigments se retrouvent ailleurs que dans le sang, dans la myoglo-
bine des muscles, par exemple, chez des organismes les plus divers dépourvus de sang
(bactéries, levures, champignons, protozoaires) y compris les végétaux où la leghémoglo-
bine assure l’apport d’O2 aux bactéries symbiotes fixatrices d’azote.
Ces pigments peuvent être dissous dans le sang ou l’hémolymphe ou contenus dans des
cellules circulantes.
Dans les pigments non héminiques, la fixation de l’O2 modifie la valence de l’ion
métallique : la désoxyhémérythrine Fe2+ passe à l’état Fe3+ dans l’oxyhémérythrine, dans
l’hémocyanine la fixation de l’O2 fait passer le Cu+ à l’état Cu2+.
Les hémoglobines intracellulaires ont des structures quaternaires voisines et une masse
moléculaire de 64,450 kDa. En revanche, les hémoglobines ou les chlorocruorines extra-
cellulaires des annélides sont des molécules géantes de 3 000 à 4 000 kDa qui sont cons-
tituées d’un assemblage complexe de 6 à 7 chaînes différentes dont certaines portent
des sites actifs de fixation de l’O2 alors que d’autres servent à l’assemblage de
l’ensemble. Ces hémoglobines résistent bien à l’auto-oxydation du fer Fe 2+ en Fe3+ et
sont capables de neutraliser les catabolites acides produits par les animaux lors de leur
vie en anaérobiose lorsqu’ils sont exondés à marée basse par exemple. Les hémoglo-
bines extracellulaires des mollusques et des crustacés sont encore plus énormes (250 à
12 000 kDa), elles sont formées de chaînes de 320 kDa portant de 2 à 18 sites actifs,
elles-mêmes constituées de la juxtaposition d’unités de type myoglobine.
Les gènes qui codent ces différentes hémoglobines montrent une grande analogie. Les
structures primaires, secondaires et tertiaires des protéines sont voisines, mais les struc-
tures quaternaires diffèrent. Le gène ancestral des hémoglobines, dont dérive probable-
ment aussi le gène codant les cytochromes II, existait il y a plusieurs milliards d’années
chez les procaryotes anaérobies qui vivaient dans une atmosphère très pauvre en O 2 et
pour lesquels ce gaz était toxique. De neutralisante d’un toxique, l’hémoglobine aurait
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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CHAPITRE 16
actine
tropomyosine adducine
bande 4.1
spectrine
ankyrine
bande 3
glycophorine
sialoglyco
protéines
glycophorine
bande 3
hématie biconcave
membrane plasmique
+ glycocalyx
cytoplasme
un autre domaine à la spectrine et par un autre à un court filament d’actine (13 monomères)
stabilisé par une tropomyosine. Ce maillage est ancré à la membrane plasmique par la
bande 3, au niveau de la protéine 4.1 ainsi qu’au niveau des tétramères de spectrine, par l’inter-
médiaire de l’ankyrine, une protéine de 215 kDa, associée à la partie cytosolique de la
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16.1.3 L’hémoglobine
a) Rappels sur la fixation coopérative de l’O2
L’hémoglobine est un tétramère formé de 2 chaînes α et de 2 chaînes β associées en
2 ensembles : α1 et β1 et α2 et β2. Chaque unité contient un hème au centre duquel est fixé un
atome de fer Fe2+. Chaque sous-unité peut fixer une molécule d’oxygène (soit 2 atomes
d’oxygène), le tétramère fixe donc 4 molécules d’O2.
L’O2 est combiné à la désoxyhémoglobine (HHb) selon l’équation (16.1) :
poumons
HHb + 4O2 HbO8– + H+ (16.1)
désoxyhémoglobine tissus oxyhémoglobine
Rappel : La fixation d’O2 cause le déplacement de l’atome de Fe2+ qui regagne le plan de
Voir Biologie
1re année,
l’hème. Ce mouvement minime a des conséquences importantes sur la configuration spatiale
chapitre 2, § 2.4.4 de la chaîne α1 : la liaison hydrogène établie entre les hélices H et F par l’intermédiaire de la
tyrosine portée par l’hélice H est libérée ; cela entraîne une nouvelle répartition des charges.
Finalement, la rupture de liaisons faibles entre les chaînes α provoque leur écartement de
0,1 nm. Une réaction en cascade augmente l’affinité des autres chaînes pour l’O2.
La fixation de O2 sur une chaîne modifie sa conformation, c’est typiquement une modification
allostérique, elle se propage aux autres protomères par effet coopératif. La succession des
événements peut être résumée par la figure 16.3.
Le milieu réducteur du cytoplasme érythrocytaire (glutathion réduit par la gluthation réductase
et le NADPH) empêche que le fer ferreux Fe2+ de l’hème ne se transforme en fer ferrique Fe3+.
L’hémoglobine à fer ferrique, ou méthémoglobine, a une très forte affinité pour O2, si bien
qu’elle ne le libère pas au niveau cellulaire.
O2 O2
α1 α1 α1
α2 α2 α2
O2 O2
β2 β2 β2
β1 β1 β1
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CHAPITRE 16
variable puisque la fixation d’une molécule accélère la fixation des suivantes jusqu’à 200 fois,
mais elle est très rapide, de l’ordre de 100 picosecondes (100.10–12s). Ces valeurs sont large-
ment compatibles avec le temps de passage dans les capillaires alvéolaires qui est d’environ 0,25
à 0,70 s, ce qui explique la quasi-égalité entre les pO2 de l’air alvéolaire et du sang hématosé.
Comme il sera détaillé dans le paragraphe suivant, le proton H+ se combine à l’ion hydrogéno-
carbonate (HCO3–) et favorise l’élimination de CO2.
b) Libération d’O2 au niveau tissulaire (figure 16.6b)
Le mécanisme est l’inverse de celui décrit précédemment : la faible pO2 favorise la libération
de dioxygène à partir de l’oxyhémoglobine et ce d’autant plus facilement qu’un faible abaisse-
ment de la pression partielle de O2 (courbe de la figure 16.4) favorise une dissociation rapide de
l’HbO8–. L’HHb est reconstituée, ce qui favorise la prise en charge du CO2.
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1,0
myoglobine
hémoglobine
% saturation
P50 = 3,4
0,5
P50 = 0,4
0,0
0 2,6 5,2 7,8 10,4 13 15,6
pression partielle en
Tissus Poumons
dioxygène pO2 (kPa)
Figure 16.4 Courbe de saturation en dioxygène de l’hémoglobine
et de la myoglobine en fonction de la pression partielle en O 2.
(S. Weinman, P. Méhul, Biochimie, structure et fonction des protéines, Dunod, 2000.)
pO 2 = pO 2 pO 2 > pO 2 pO 2 = pO 2
A B
eau
pure
nouvel équilibre
membrane semi-perméable ajout d'hémoglobine pO2 totale (dissous + lié à Hb)
B >A
O2 hémoglobine
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CHAPITRE 16
Plasma Alvéole
(a)
7%
CO2 CO2
1,5 %
O2 O2
98,5 %
O2
+ –
H + HbO8 4O2 + HHb
23 %
HbCO2– CO2 CO2
anhydrase
carbonique
25 %
H+ + HCO3– H2CO3 H2O + CO2 CO2
Cl–
H2O
Cl– érythrocyte
HCO3–
45 %
H+ + HCO3– H2CO3 H2O + CO2 CO2
HCO–3
Cl–
anhydrase
carbonique Cl–
CO2 CO2 + H2O H2CO3 HCO–3 + H+
O2 O2
érythrocyte H2O
H2O
CO2 CO 2
Tissus Plasma
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100
34°C
37°C
42°C
% saturation
50
0,0
0 7,8 10,4 15,6
pression partielle
dioxygène pO2 (kPa)
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CHAPITRE 16
100
pH 7,6
% saturation pH 7,4
pH 7,2
50
0,0
0 7,8 10,4 15,6
pression partielle
dioxygène pO2 (kPa)
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CHAPITRE 16
La quantité de composés carbaminés formés dépend du nombre de NH2 libres qui augmente
avec le pH sanguin et le taux de CO2.
La carbhémoglobine, formée par liaison du CO2 à l’hémoglobine transporte le CO2 sans
entrer en concurrence avec la prise en charge du O2. Ce transport représente 15 à 20 % du
total, il dépend uniquement de la pCO2 et est rapide. L’oxyhémoglobine, est légèrement plus
acide que l’hémoglobine désoxygénée et elle fixe moins de CO2 (figure 16.9).
Le monoxyde de carbone (CO) peut se fixer sur l’hémoglobine avec une très forte affinité et
empêcher la fixation de l’O2 (encart 16.4).
16.3.4 Influence de la fixation de O2 par l’hémoglobine sur le transport de CO2
Au niveau tissulaire, l’oxyhémoglobine libère son O2, une fois désoxygénée, son affinité pour
le CO2 augmente et il se forme de la carbhémoglobine et des ions H+ qui sont tamponnés par
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CO2 (mL.L–1)
600 sang désoxygéné
sang oxygéné
400
variations
dans les
conditions
physiologiques
200
0
6 pCO2 (kPa)
5
Figure 16.9 Courbes de saturation du sang en CO 2 en fonction de la pCO2.
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CHAPITRE 16
Le monoxyde de carbone, CO, est un gaz incolore, inodore non irritant, d’une densité
voisine de celle de l’air (0,967), qui résulte des combustions incomplètes des matières
carbonées. Ce gaz extrêmement toxique peut être accidentellement inhalé (500 décès
par an en France à cause d’appareils de chauffage défaillants) ; à la concentration de
0,1 % dans l’air, il est mortel en 1 heure, à 1 % il l’est en 15 minutes et à 10 % immé-
diatement. À faible dose, les premiers symptômes sont des maux de tête, des nausées
et une sensation de fatigue. À plus fortes doses, ces symptômes s’accentuent, s’y ajou-
tent des étourdissements, une somnolence, une baisse des réflexes et du jugement
puis l’évanouissement et la mort. La gravité de l’intoxication au CO dépend de la
quantité de CO mais également de la durée d’exposition. Les enfants qui ont une
respiration brève, les insuffisants respiratoires ou les personnes en activité physique
intense sont les plus sensibles au CO ainsi que les tissus les plus actifs : système
nerveux, muscle, placenta. Lorsque la pression partielle de O 2 baisse, en altitude par
exemple, la toxicité du CO augmente.
Le CO a une affinité 220 fois supérieure à celle de l’O 2 pour l’hémoglobine, il conduit à
la formation de carboxyhémoglobine difficilement dissociable, ce qui diminue les
capacités de transport de l’O 2 par le sang. De plus, le CO bloque les enzymes de la
chaîne respiratoire mitochondriale. La proportion de carboxyhémoglobine ne devrait
pas dépasser 1 % chez un adulte en bonne santé, elle peut atteindre 15 % suite au
tabagisme*, les premiers troubles apparaissent vers 5 %. À l’équilibre, dans une
atmosphère contenant 1 000 ppm de CO (= 1 L/m3 d’air), le taux de carboxyhémoglo-
bine est de 50 %.
La myoglobine a une affinité 2 fois plus importante pour le CO que pour l’O 2 ce qui
réduit l’oxygénation des fibres musculaires.
Dans les érythrocytes, le CO diminue la fixation de 2-3 BPG donc la libération d’O 2 au
niveau tissulaire.
Le CO se fixe sur les oxydases, comme le cytochrome P450 et les inactive.
Au niveau vasculaire, le CO provoque une vasodilatation suivie de micro-hémmoragies.
Le CO traverse facilement la barrière placentaire et peut se fixer sur l’hémoglobine
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
fœtale.
En cas d’intoxication, il faut soustraire la victime aux émanations en veillant soi-même
à ne pas y succomber, aérer les lieux, faire appel aux services de secours spécialisés,
évacuer les personnes non encore touchées. L’oxygénothérapie en O2 pur est le seul
moyen qui permette de déplacer le CO de la carboxyhémoglobine. L’oxygénothérapie
isobare doit être donnée à haut débit : 10 L/minute pendant 6 heures, puis pendant
3 heures avec un mélange à 50 % d’O2, puis à 30 % pendant 12 à 24 heures. L’oxygéno-
thérapie hyperbare (1 heure à 3 atmosphères d’O 2 + palier de décompression) peut être
employée si ce dispositif est disponible. Un suivi de la victime est indispensable pour
surveiller d’éventuelles complications neurologiques, vasculaires et autres.
*Une cigarette émet 50 mg de CO.
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CONCLUSION
La faible solubilité de l’O2 en phase aqueuse et la forte solubilité du CO2 dans les mêmes
conditions impliquent des modes de transport radicalement différents. Le transport de l’O2 par
l’hémoglobine est réglé entre des valeurs compatibles avec sa prise en charge au niveau pulmo-
naire et sa libération au niveau tissulaire par le taux de 2-3-BPG.
Le transport du CO2, essentiellement combiné à l’eau sous forme d’ions hydrogénocarbo-
nates, a d’importantes conséquences sur la variation du pH compensées par les systèmes
tampons du sang.
Le transport de l’O2 par un pigment séquestré dans les érythrocytes permet de contenir une
importante quantité de protéines sans influer sur la pression oncotique du sang, mais ces
cellules transporteuses sont hautement différenciées et spécialisées pour remplir cette fonction.
L’ensemble de ces échanges est sous la dépendance de nombreux paramètres : pH sanguin et
tissulaire, pression artérielle et diamètre des vaisseaux (donc débit sanguin), volume et
fréquence respiratoire (donc débit respiratoire). Le détail de ces régulations n’est pas exposé
ici, certaines sont automatiques, d’autres commandées volontairement. Soulignons qu’initiale-
ment les transports d’O2 répondent à la demande tissulaire qui se manifeste par l’établissement
d’un gradient de concentration gazeux, un abaissement du pH et une élévation de la tempéra-
ture. Le transport du CO2 a aussi pour point de départ le gradient au niveau tissulaire.
Le transport des gaz respiratoires par le sang répond parfaitement aux besoins de l’organisme
grâce à une bonne adéquation entre les divers paramètres pulmonaires, sanguins et tissulaires
qui commandent prise en charge et libération.
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
• 2-3-bisphosphoglycérate
Les gaz respiratoires des vertébrés sont transportés par le sang. L’O2, peu • allostérie
soluble, est essentiellement pris en charge au niveau pulmonaire par l’hémoglo- • anhydrase carbonique
bine séquestrée dans les érythrocytes. Quatre molécules d’O2 sont transportées • ankyrine
par molécule d’hémoglobine. L’affinité du complexe est telle que l’hémoglobine • carbamine
libère l’O2 au niveau tissulaire suivant le gradient de concentration pour ce gaz, • carbhémoglobine
• carboxyhémoglobine
l’inverse se produit au niveau pulmonaire. Les effets du gradient de concentra- • chlorocruorine
tion sont renforcés par la diminution de l’affinité de l’hémoglobine pour l’O2 au • cœlome
niveau tissulaire en réponse à une augmentation de température et un abaisse- • effet Bohr
ment du pH qui résultent de l’élévation du métabolisme. La fixation d’O2 n’a • effet coopératif
rien à voir avec une oxydation. • effet Haldane
Le CO2 circule dans le plasma et les érythrocytes dissous ou combiné à l’eau sous • EPO
• érythrocytes
forme d’ions hydrogénocarbonates. Dans les hématies, il peut également être pris • érythropoïétine
en charge par l’hémoglobine. La combinaison à l’eau, accélérée par l’anhydrase • globules rouges
carbonique dans les érythrocytes, provoque la formation d’acide carbonique • hématies
instable qui se dissocie en ion hydrogénocarbonate et en H+. Ces réactions réver- • hème
sibles s’équilibrent en fonction de la concentration en CO2 et du pH. • hémérythrine
• héminique
Une élévation de la pCO2 au niveau tissulaire provoque une élévation de la • hémocœle
concentration en ions H+, ce qui favorise la dissociation du complexe hémoglo- • hémocyanine
bine-O2 et la libération de O2. Cette hémoglobine désoxygénée (et non pas • hémolymphe
réduite) a une affinité accrue pour le CO2 qu’elle prend en charge. • hydrogénocarbonate (ion)
Au niveau pulmonaire, la faible pCO2 crée un gradient qui favorise son élimina- • liquide interstitiel
• lymphe
tion du sang, et diminue la concentration en ions H+. Cette élévation du pH • métallo-protéine
augmente l’affinité de l’hémoglobine pour l’O2 et diminue son affinité pour le • méthémoglobine
CO2 qui est éliminé. D’autre part, le gradient d’O2 est en faveur de son passage • monoxyde de carbone (CO)
des alvéoles vers le sang. (figure de synthèse) • phénomène Hamburger
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bicouche
production UNE MEMBRANE dimères de
spectrine tripartite
par site SPÉCIFIQUE
hématopoïétique SOUPLE
Souplesse
myoglobine hémoglobine
conditions pulmonaires
augmentation importante
conditions tissulaires
dégradation par
de la livraison en cas
macrophages
d’augmentation des
2 10 6 50
besoins du tissu
consommateur
cellules/ s
0
2,6 5,2 7,8 10,4 13,0
p50 = 3,4 Pp O2 en kPa
anhydrase carbonique
− +
CO 2 H 2 CO3 HCO 3 + H
Cl−
Pyruvate
Glucose HÉMATIE
ATP
G6P
voie HMP
NADP+
ADP,Pi
Figure de synthèse
Transport des gaz respiratoires par les hématies et échanges gazeux respiratoires.
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RÉVISER
S’ENTRAÎNER
QCM 1. L’hémoglobine est : ❏ a. une métalloprotéine, ❏ b. formée de 2 sous-unités semblables,
❏ c. thermostable, ❏ d. formée de sous-unités reliées par le hème, ❏ e. formée de sous-unités
dont chacune contient un hème.
2. La fixation du dioxygène : ❏ a. provoque une oxydation du fer du hème, ❏ b. se fait sur la
globine, ❏ c. se fait sur le hème, ❏ d. se fait selon un ordre précis sur les différentes sous-
unités, ❏ e. modifie la structure de la sous-unité, ❏ f. modifie les liaisons covalentes qui
relient les différentes sous-unités.
3. Le dioxyde de carbone : ❏ a. est majoritairement transporté sous forme dissoute, ❏ b. est
majoritairement transporté sous forme d’ions hydrogénocarbonates, ❏ c. entre en compéti-
tion avec le dioxygène au niveau de l’hémoglobine, ❏ d. est pris en charge par des transports
actifs au niveau des cellules endothéliales, ❏ e. provoque une acidification du sang.
4. La formation d’ions hydrogénocarbonates est : ❏ a. une hydratation du CO2, ❏ b. catalysée
par une anhydrase carbonique plasmatique, ❏ c. possible sans l’intervention d’enzymes,
❏ d. dépend du pH, ❏ e. limitée aux érythrocytes.
5. Le CO2 est : ❏ a. transportable par les protéines, ❏ b. transportable par l’hémoglobine,
❏ c. fixé par la myoglobine, ❏ d. complètement évacué du sang à chaque passage pulmo-
naire, ❏ e. stocké dans le sang sous forme gazeuse.
6. Au niveau pulmonaire : ❏ a. le diazote ne passe pas dans le sang, ❏ b. l’O2 passe passive-
ment des alvéoles au sang, ❏ c. une partie des ions hydrogénocarbonates plasmatiques passe
dans l’érythrocyte ❏ d. le CO empêche la fixation de O2, ❏ e. une anhydrase carbonique
endothéliale accélère l’évacuation du CO2.
7. Au niveau tissulaire : ❏ a. le pH sanguin est modifié, ❏ b. l’oxyhémoglobine libère tout
l’O2 qu’elle transporte, ❏ c. l’hémoglobine désoxygénée a une affinité accrue pour le CO2,
❏ d. une partie des ions hydrogénocarbonates plasmatiques passe dans l’érythrocyte, ❏ e. les
érythrocytes augmentent de volume.
8. L’érythrocyte est : ❏ a. une cellule spécialisée peu différenciée, ❏ b. une cellule qui ne se
renouvelle jamais, ❏ c. une cellule qui se renouvelle par divisions rapides dans le foie,
❏ d. muni d’un solide cytosquelette qui le rend indéformable, ❏ e. une cellule mobile qui
parcourt plusieurs centaines de km au cours de sa vie.
430
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CHAPITRE 16
Analyse de Interprétez la figure 16.10 qui montre l’évolution de la concentration en ion hydrogénocar-
document bonate du sang artériel lors de perturbations non compensées du pH sanguin. Les perturba-
tions d’origine respiratoire sont l’objet d’une des questions de synthèse (ci-dessus).
L’acidose d’origine métabolique est due, par exemple, à la formation d’acide lactique lors
d’un effort, de corps cétoniques lors du diabète ou à la perte de liquide alcalin lors de diar-
rhées. L’alcalose métabolique est peu fréquente (perturbations dues à l’évacuation de suc
gastrique par vomissements).
acidose alcalose
respiratoire métabolique
40
30
HCO3 (mmol/L)
24 normal
-
20
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
10
acidose alcalose
métabolique respiratoire
431
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Pompe cardiaque
et mise en circulation
du sang
CHAPITRE 17
Plan Introduction
17.1 La double activité L’étude du transport des gaz respiratoires, au chapitre 16, a montré un des aspects de
cardiaque l’importance de la circulation sanguine. Outre O2 et CO2, le sang transporte des nutri-
17.2 Origine de la rythmicité ments (comme le glucose), des déchets du métabolisme, des messagers intercellu-
cardiaque laires (chapitre 10), assurant ainsi les corrélations trophiques et hormonales au sein
17.3 Contrôle de l’activité de l’organisme.
cardiaque Chacun sait que le moteur essentiel de la circulation sanguine est le cœur, dont l’acti-
vité est, au sens commun, un des signes de la vie.
• Le cœur d’un animal vivant se contracte : quels sont les mécanismes de cette acti-
vité, qui apparaît être d’abord mécanique ?
• Le cœur bat rythmiquement : quelle est l’origine de la rythmicité cardiaque ?
Comment est déclenchée la contraction cardiaque ?
• Le cœur bat de façon variable suivant l’état physiologique de l’organisme :
comment son activité est-elle contrôlée ?
L’étude sera limitée, conformément au programme, au cas des Mammifères.
Voir Biologie
L’anatomie d’ensemble du cœur et sa place au sein d’une double circulation ont pu
1re année, TP8, être étudiées lors de la dissection de la souris.
§ 8.3a Ce chapitre sera l’occasion de mettre en évidence des relations entre structures et
fonctions à différentes échelles d’organisation.
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CHAPITRE 17
La figure 17.3 récapitule le sens d’écoulement du flux sanguin à travers les cœurs droit et
gauche.
c) Chronologie du cycle cardiaque
Le fonctionnement du cœur gauche sera pris comme exemple pour cette étude. La figure 17.4
récapitule l’évolution de différents paramètres mécaniques dans le ventricule gauche et l’aorte
au cours d’un cycle cardiaque.
➤ Durée d’un cycle
La durée est bien entendue variable d’un individu à un autre et en fonction des conditions
physiologiques (§ 17.3). Cependant, au repos, une valeur de la fréquence cardiaque (qui sera
notée FC) de 70 battements par minute (70 bpm) peut être retenue. La durée moyenne corres-
pondante du cycle cardiaque est de 0,8 s.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Diastole/systole
L’étude de la pression et du volume ventriculaires permet de distinguer deux phases principales
du cycle. Lors de la systole ventriculaire, d’une durée de 0,3 s, le ventricule se contracte : la pres-
sion intraventriculaire augmente (étapes 2 et 3 de la figure 17.4) ou le volume ventriculaire
diminue (étapes 3 et 4 de la figure 17.4). Pendant le reste du cycle, soit 0,5 s, le ventricule se
relâche (diastole ventriculaire) : la pression intraventriculaire diminue (étapes 5 et 6 de la
figure 17.4) ou le volume ventriculaire augmente (étapes 6, 7 et 1 de la figure 17.4).
La même alternance systole/diastole existe pour les oreillettes avec une chronologie différente.
L’activité cardiaque consiste donc en une alternance rythmique de relâchements, au cours
desquels les cavités cardiaques se remplissent, et de contractions au cours desquelles les
cavités se vident. Sur le plan chronologique, le relâchement est plus long que la contraction.
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artère pulmonaire
gauche
veine coronaire
artère coronaire
valvules sigmoïdes
aortiques
valvules sigmoïdes
pulmonaires
Face ventrale
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CHAPITRE 17
oreillette gauche
oreillette
droite
valvules sigmoïdes
valvules aortiques
sigmoïdes
pulmonaires valvule mitrale
valvule
tricuspide filaments fibreux
filaments
fibreux pilier
ventricule gauche
pilier
ventricule droit
1 cm
➤ Systole ventriculaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Elle débute en même temps que s’entend le premier bruit du cœur, sourd et prolongé (B1
sur la figure 17.4), qui a une double origine : la fermeture des valvules auriculo-ventricu-
laires (valvule mitrale à gauche) suivie de la vibration du sang dans le ventricule en contrac-
tion. La fermeture de la valvule mitrale est un processus purement passif qui se produit
lorsque la pression ventriculaire devient supérieure à la pression auriculaire. Au début de la
systole, le ventricule est plein de sang ; le volume ventriculaire, alors appelé volume télé-
diastolique, est de 135 mL.
Lors de l’étape 2 de la figure 17.4, le volume ventriculaire ne change pas. Les valvules situées
à l’entrée comme à la sortie du ventricule étant fermées, le sang ne s’écoule pas. Seule la pres-
sion sanguine ventriculaire augmente. C’est la contraction isovolumétrique.
Lorsque la pression sanguine intraventriculaire devient supérieure à la pression aortique, les
valvules sigmoïdes s’ouvrent : le sang s’écoule du ventricule gauche (pression plus élevée) dans
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kPa 1 2 3 4 5 6 7 mm Hg
14
100
12
pression 80
pression 10 aortique
pression
pression dans le
8 ventricule gauche 60
6
40
4
pression dans 20
2 l'oreillette gauche
0 0
135
volume ventriculaire ml
65
B1 B2
bruits
du coeur
QRS
P T
ECG
1 - Systole auriculaire 1
2 - Contraction ventriculaire isovolumétrique
3 - Éjection systolique rapide 7 2
4 - Éjection systolique ralentie
5 - Relâchement ventriculaire isovolumétrique 3
6 - Remplissage ventriculaire rapide
66 Systole
7 - Remplissage ventriculaire lent
4 ventriculaire
5
Figure 17.4 Évolution des pressions et volumes dans les cavités du cœur gauche
et dans l’aorte au cours d’un cycle cardiaque.
L’électrocardiogramme (ECG) sera étudié au § 17.1.2b. On pourra se référer au
tableau 17.1 pour corréler les variations de pression et le jeu des valvules.
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CHAPITRE 17
l’aorte (pression plus faible) : c’est l’éjection systolique. Le débit et la pression du sang dans
l’aorte commencent par augmenter (étape 3 : éjection rapide) avant de diminuer (étape 4 : éjec-
tion ralentie). L’écoulement se poursuit tant que la pression ventriculaire est supérieure à la
pression aortique.
Voir « la pression L’ordre des pressions finit par s’inverser, sous l’effet de l’élasticité de la paroi artérielle qui
artérielle », restitue en fin de systole une partie de l’énergie potentielle accumulée au début. Alors survient le
chapitre 18, second bruit du cœur (B2 sur la figure 17.4), plus sec et plus court que le premier, il correspond
§ 18.1.1a à la fermeture des valvules sigmoïdes et marque le début de la diastole.
À la fin de la systole, le ventricule n’est pas vide de sang ; il contient encore près de la moitié
de ce qu’il contenait au début : le volume télésystolique est égal à 65 mL. On appelle volume
d’éjection systolique (qui sera noté VS), le volume éjecté par un ventricule au cours d’une
systole. Il se calcule suivant la relation (17.1).
VS = Vtélédiastolique – Vtélésystolique (17.1)
Dans les conditions de repos, VS est ainsi égal à 70 mL.
➤ Diastole ventriculaire
Elle débute, comme il vient de l’être dit, par le second bruit du cœur. Les valvules étant fermées
à l’entrée comme à la sortie du ventricule, dans une première phase, le volume ventriculaire reste
constant et égal au volume télésystolique. Seule la diminution de la pression ventriculaire
marque cette phase de relâchement isovolumétrique (étape 5 sur la figure 17.4).
Lorsque la pression ventriculaire devient inférieure à la pression auriculaire, les valvules auri-
culo-ventriculaires s’ouvrent : le sang qui revient dans l’oreillette gauche par les veines pulmo-
naires à la faveur de la diastole auriculaire, s’écoule vers le ventricule. Le remplissage
ventriculaire est d’abord rapide (étape 6), puis plus lent (étapes 7 et 1).
➤ Systole auriculaire
Les oreillettes sont relâchées pendant la plus grande partie du cycle cardiaque (diastole auricu-
Voir « la retour du laire). La pression sanguine dans l’oreillette gauche étant inférieure à celle des veines pulmo-
sang au cœur », naires, le sang du système veineux revient dans l’oreillette. La systole auriculaire (étape 1)
chapitre 18, survient à la fin de la diastole ventriculaire. Elle n’est pas essentielle pour le remplissage ventri-
§ 18.3.2 culaire. En effet, chez un individu au repos, 80 % du remplissage ventriculaire est effectué avant
la systole auriculaire. Cependant, lorsque la fréquence cardiaque augmente beaucoup et que la
phase de remplissage ventriculaire est raccourcie, le rôle de la systole auriculaire n’est plus
négligeable.
La figure 17.5 récapitule les cinq phases (deux pour la systole ventriculaire, trois pour la dias-
tole ventriculaire) qui se succèdent dans le cœur gauche au cours d’un cycle cardiaque.
d) Comparaison du fonctionnement des cœurs droit et gauche
Une étude identique à celle qui vient d’être faite sur le cœur gauche peut être conduite sur le
cœur droit. Nous nous contenterons de comparer les résultats obtenus sur les deux parties du
cœur. Les phases recensées au paragraphe précédent sont synchrones pour les deux parties du
cœur : les ventricules gauche et droit se contractent et se relâchent ensemble ; il en est de même
pour les oreillettes ; les valvules d’un même type s’ouvrent et se ferment ensemble. Les
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volumes sanguins auriculaires ou ventriculaires sont identiques dans le cœur droit et le cœur
gauche à chaque étape du cycle. Il en résulte que le volume VS est le même pour les deux
ventricules.
On peut ainsi définir le débit cardiaque, qui sera noté DC, comme le volume sanguin éjecté
par chaque ventricule, dans la circulation artérielle par unité de temps. DC se calcule suivant la
relation (17.2).
DC = VS × FC (17.2)
Avec les valeurs de VS et FC obtenues chez un sujet humain au repos, on obtient le résultat
(17.3).
VS = 0,070 L.battement–1 FC = 70 battements.min–1
DC = 0,070 × 70 ≈ 5 L.min–1 (17.3)
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1 - SYSTOLE VENTRICULAIRE
Contraction Éjection
isovolumétrique ventriculaire
4 veines éjection du
aorte
pulmonaires sang dans
vs l'aorte vs
O.G O.G
oreillette
relâchée
cloison
vm vm
interventriculaire
V.G V.G
ventricule ventricule
contracté contracté
2 - DIASTOLE VENTRICULAIRE
O.G O.G
O.G
Ainsi, au repos, chaque ventricule propulse par minute un volume de sang équivalent au
volume sanguin de l’organisme.
Seules les pressions sanguines diffèrent de façon très importante dans les ventricules droit et
gauche, et dans les artères qui en partent (tableau 17.2).
Si les débits sanguins propulsés par les deux ventricules sont identiques, la pression d’éjec-
tion est environ cinq fois plus élevée pour le ventricule gauche que pour le ventricule droit.
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CHAPITRE 17
TABLEAU 17.2 PRESSIONS SANGUINES DES CŒURS DROIT ET GAUCHE, ET DES ARTÈRES ASSOCIÉES.
La figure 17.6 montre l’évolution de ces paramètres au cours du cycle cardiaque, pour les
ventricules droit et gauche de l’Homme. Ces résultats permettent de calculer le travail
effectué par chaque ventricule. En effet, le travail W d’une force F dont le point d’application
se déplace d’une longueur L se calcule suivant la relation (17.4).
W = F.L (17.4)
Or, la force F est le produit de la pression P qu’elle exerce par la surface S sur laquelle elle
s’applique. En reportant cette relation dans (17.4), on obtient le résultat (17.5).
W = P.S.L = P.V (17.5)
Le travail cardiaque est donc égal au produit de la pression ventriculaire par le volume ventri-
culaire. Le travail effectué par chaque ventricule est proportionnel à la surface du graphique
correspondant. Pour un même débit, le ventricule gauche fournit un travail environ quatre fois
plus élevé que le ventricule droit. Adaptation à cette différence fonctionnelle, la paroi muscu-
laire du ventricule gauche est beaucoup plus épaisse que celle du ventricule droit. Le travail du
cœur gauche a trois effets principaux :
• il permet d’établir la différence de pression entre le ventricule gauche et l’oreillette droite
qui fait circuler le sang dans l’organisme ;
• il sert à vaincre les forces de frottement dans les vaisseaux systémiques ;
• il sert à vaincre les forces de pesanteur.
e) Activité mécanique des cellules cardiaques
L’étude histologique du cœur montre que le myocyte strié cardiaque présente une structure très
Voir « histologie proche de celle du myocyte strié squelettique. À leur extrémité, les myocytes cardiaques s’insè-
du cœur », TP5, rent sur un tissu fibreux, qui constitue le squelette du cœur (figure 17.1b). L’étude des méca-
§ 5.2.3a
nismes cellulaires de la contraction ne sera donc pas faite ici pour le myocyte cardiaque. Nous
nous contenterons de rappeler l’essentiel des résultats vus au chapitre 13 : l’énergie mécanique
est produite par l’interaction ATPasique des filaments d’actine et de myosine du cytosquelette ;
le travail consécutif au déplacement initial d’une tête de myosine sur l’actine est amplifié par la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
disposition des molécules d’actine et de myosine en myofilaments ainsi que par la disposition
de ces filaments en sarcomères et par la juxtaposition des sarcomères dans le myocyte.
Cependant, les myocytes cardiaques présentent quelques particularités structurales liées aux
spécificités de leur fonctionnement. Les fibres cardiaques sont ramifiées à leurs extrémités.
Elles sont aussi beaucoup plus courtes que les fibres squelettiques (50 µm de long environ) : les
Voir Biologie
cellules adjacentes sont reliées par des disques intercalaires (ou stries scalariformes) dont les
1re année, segments transverses sont constitués par des desmosomes qui assurent une solidarité méca-
chapitre 3, § 3.4.2 nique entre les myofibrilles des deux cellules. Le rôle des jonctions communicantes des
segments longitudinaux des disques intercalaires sera vu au § 17.2.2. Ces caractéristiques
permettent aux cardiomyocytes d’exercer des forces dans plusieurs directions de l’espace,
comme c’est le cas pour un muscle entourant une cavité. Ainsi, alors que dans le muscle strié
squelettique une variation de longueur des cellules entraîne une variation de longueur de
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kPa mmHg
ventricule gauche
15 4
100 3
pression ventriculaire
10 75
5 2
50
ventricule droit
25
6
1
7
volume
0 ventriculaire
60 70 80 90 100 110 120 130 140 (mL)
Figure 17.6 Évolution de la pression et du volume de chaque ventricule
au cours du cycle cardiaque.
Les numéros des étapes du cycle ventriculaire sont identiques à ceux de la figure 17.4.
l’organe, dans le cœur, une variation de longueur à l’échelle cellulaire se traduit par une varia-
tion de volume (remplissage/vidange) à l’échelle de l’organe.
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CHAPITRE 17
1
2
0
0 3
-50
4 4
-100
0 0,1 0,2 0,3 temps (s)
gK
ouverture ouverture ouverture
canaux B canaux C canaux A
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Contrairement à ce qui se passe pour de nombreuses autres cellules, le potentiel de repos n’est
pas dû ici à des canaux de fuite (toujours ouverts) mais à des canaux à porte dont la conforma-
tion est modulable en fonction du potentiel transmembranaire (notés canaux A sur la
figure 17.7). Lors des variations du potentiel de membrane, plusieurs types de canaux potassi-
ques ont pu être caractérisés ; les notations utilisées dans ce chapitre sont seulement destinées
à montrer la diversité de ces canaux sans faire référence à une des nomenclatures usuelles des
canaux potassiques.
Dépolarisation (phase 0)
Elle est associée à une forte augmentation de la conductance membranaire sodique, révélée par
un courant entrant d’ions Na+. Ce processus résulte de l’ouverture de canaux sodiques rapides,
réglés par la tension. La dépolarisation est quasi instantanée à la suite d’une rétroaction
positive : les ions Na+ entrés dans la cellule, en dépolarisant la membrane, augmentent la
probabilité d’ouverture des canaux sodiques non encore activés. La dépolarisation n’atteint pas
cependant le potentiel d’équilibre des ions Na+, parce que la conductance potassique reste
élevée et parce que les canaux sodiques rapides à s’ouvrir sont inactivés peu après.
Repolarisation précoce (phase 1)
Elle est due à l’activation transitoire de canaux potassiques réglés par la tension, notés canaux
B sur la figure 17.7. Le flux sortant d’ions K+ qui s’ensuit contribue à repolariser légèrement la
membrane.
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CHAPITRE 17
Plateau (phase 2)
Lors de cette phase, on note une augmentation soutenue de la conductance calcique, qui se
traduit par un flux entrant d’ions Ca2+. La cause en est l’ouverture de canaux calciques de type
L, propres aux cellules myocardiques, lents à s’ouvrir à la suite d’une dépolarisation, mais
aussi lents à s’inactiver après leur ouverture. En même temps la conductance potassique
diminue, à cause de la fermeture des canaux A ouverts lors du potentiel de repos, puis de celle
plus tardive des canaux B. Cette baisse de la conductance potassique limite l’efflux d’ions K+.
Le courant sortant d’ions K+ s'oppose au courant entrant calcique, ce qui est à l'origine du
plateau de dépolarisation.
Repolarisation finale (phase 3)
Cette étape survient à la suite de phénomènes enclenchés à la phase 2. Les canaux calciques
lents finissent par se fermer alors que d’autres canaux potassiques activés par la dépolarisation,
mais très tardifs (notés canaux C sur la figure 17.7) s’ouvrent. Le courant sortant d’ions K+
dépasse en valeur absolue le courant entrant d’ions Ca2+ : le potentiel transmembranaire se
rapproche de la valeur du potentiel d’équilibre des ions K+.
Restauration des concentrations ioniques et retour au potentiel de repos (phase 4)
Elle se fait par des transporteurs actifs du sarcolemme :
• deux transports actifs primaires, une ATPase Na+/K+ dépendante et une ATPase Ca2+/
dépendante ;
• un transport actif secondaire : un antiport Na+/Ca2+ qui utilise le gradient électrochimique
créé par l’ATPase Na+/K+ dépendante.
Lorsque le potentiel de membrane est redevenu très électronégatif, les canaux potassiques A
s’ouvrent à nouveau. La figure 17.8 (et la figure 17.12 pour les flux calciques) récapitulent les
principaux flux ioniques transmembranaires associés aux phases successives du potentiel
d’action cardiaque.
➤ Période réfractaire des cellules myocardiques
Une des caractéristiques essentielles du potentiel d’action cardiaque est sa durée qui
s’explique par la présence de canaux calciques lents retardant la repolarisation de la
membrane. Les canaux sodiques qui initient le potentiel d’action cardiaque ne commencent
à sortir de leur état inactivé qu’à la fin de la phase 3 (figure 17.8) ; cette inactivation
engendre une période réfractaire pendant laquelle aucun nouveau potentiel d’action ne peut
être généré. Ainsi pour une cellule myocardique, la durée de la phase réfractaire faisant suite
à un potentiel d’action est du même ordre de grandeur que la durée de la contraction, soit
quelques dixièmes de seconde. Il en va différemment pour un myocyte squelettique dont le
potentiel d’action est beaucoup plus court que la contraction. Deux contractions d’un cardio-
myocyte sont donc obligatoirement séparées par une phase de relâchement. À l’échelle de
l’organe, cette propriété est essentielle : elle permet aux cavités cardiaques de se remplir
entre deux contractions. Le cœur est intétanisable.
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K+
canaux ouverture des
potassiques A canaux
et B fermés potassiques A
-- X E
ATP ase
ADP
- K+
K+ E Na+
ADP ATP
X 2+
Na+
fermeture des Ca
ouverture des canaux ATP Ca2+
canaux potassiques calciques lents
Antiport
C très tardifs
Ca2+ Na+
canaux sodiques
rapides fermés
3 - Repolarisation finale 4 - Potentiel de repos
Figure 17.8 Les principaux flux ioniques lors du potentiel d’action cardiaque.
Les flux diffusifs sont représentés par des flèches noires (E : composante électri-
que, X : composante chimique). Les transports actifs sont représentés par des
flèches bleues. Pour simplifier la lecture, tous les mécanismes membranaires n’ont
pas été représentés. À chaque étape les mécanismes nouveaux ont été privilégiés.
De plus, les transports actifs ne sont figurés que lors de la phase de repos, alors
qu’ils fonctionnent aussi pendant les autres phases.
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CHAPITRE 17
L’électrocardiogramme
ENCART 17.1
VR _ + VL VR + _ VL
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_ _ _ _ _ _
+ + + + + +
Q Q Q Q
VF VF
VR : électrode placée sur le bras droit (Voltage Right)
VL : électrode placée sur le bras gauche (Voltage Left)
VF : électrode placée sur la jambe gauche (Voltage Foot)
_ + dipôle résultant de l'activité électrique du coeur
Figure 17.9 Conséquence d’un changement de l’axe électrique du cœur
sur le tracé QR suivant les trois dérivations bipolaires des membres.
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myocyte myocyte
auriculaire ventriculaire
- 50
- 100
+ 0,5
T
P
0
S
- 0,5 temps (s)
0,0 0,2 0,4 0,6
Figure 17.10 Tracé schématique d’un ECG normal.
Le tracé de l’électrocardiogramme (ECG), est en noir. Il est associé à deux enregistrements
de la différence de potentiel transmembranaire de cellules myocardiques auriculaire (en
bleu clair) et ventriculaire (en bleu foncé). La figure 17.4 permet de replacer de façon plus
détaillée les événements du cycle cardiaque par rapport aux déflections de l’ECG.
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CHAPITRE 17
0 ou 3 µmol/L
- 40
- 60
- 80
tension développée (mN)
0 µmol/L
2
1,5
3 µmol/L
1
10 µmol/L
0,5
30 µmol/L
0
temps (s)
0,0 0,1 0,2
Plus la concentration de l’inhibiteur est élevée, plus la durée du plateau de dépolarisation est
faible et plus la force de contraction développée est réduite. La contraction du cardiomyocyte
est donc liée à l’entrée du calcium extracellulaire par les canaux calciques lents lors du plateau
de dépolarisation.
Voir « effet déclen-
cheur de Ca2+ Mécanisme
et liaison actine- Comme dans le myocyte squelettique, le Ca2+ cytoplasmique se lie à la troponine C des myofi-
myosine »,
laments fins ; le complexe ainsi formé, déclenche le déplacement de la tropomyosine qui
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le sang qui remplit les cavités cardiaques mais dans le liquide interstitiel qui entoure les
cellules. Ce liquide est renouvelé par échanges avec le sang apporté par les artères coronaires
qui se ramifient abondamment dans le myocarde ; il existe au moins un capillaire par cellule
cardiaque. C’est parce que les myocytes cardiaques ne peuvent fonctionner qu’en aérobiose,
que les conséquences d’un arrêt de la circulation sanguine dans une partie du cœur (ischémie
cardiaque) sont extrêmement graves (encart 17.2).
Quand le travail cardiaque est augmenté, la chaîne respiratoire des cardiomyocytes est
Voir Biologie activée par un processus initié par la fixation du calcium cytoplasmique sur la calmoduline.
1re année, Ainsi, le calcium est un second messager dans les cardiomyocytes : il permet le couplage
chapitre 4, § 4.4.2 entre le potentiel d’action membranaire (excitation) et l’interaction ATPasique des protéines
du cytosquelette (contraction) ; il contribue aussi à adapter la production d’ATP aux besoins
cellulaires.
➤ Effets du calcium propres aux cellules myocardiques
Non-saturation de la troponine dans les conditions standards
Lors d’une contraction cardiaque normale, seule une faible partie des filaments contractiles du
cytosquelette est activée. Contrairement à ce qui se passe dans les myocytes squelettiques, tous
les sites de fixation du calcium sur la troponine C ne sont pas occupés. Ainsi, une augmentation
de la contractilité du myocyte cardiaque peut résulter d’une libération accrue de calcium dans le
cytosol, à la suite de l’action de messagers intercellulaires comme la noradrénaline (§ 17.3.2c) et
l’adrénaline (§ 17.3.3), ou d’agents pharmacologiques (comme la digitaline).
Phosphorylation de la myosine
Comme dans la cellule musculaire lisse, le calcium joue un rôle dans l’activation de la
myosine, en activant, par le biais de la calmoduline, une kinase (MLCK : myosin light chain
kinase) qui phosphoryle les chaînes légères de myosine. La phosphorylation de la myosine
augmente la vitesse du cycle d’interaction avec l’actine ; elle augmente donc la contractilité
des cellules myocardiques.
b) Double origine du calcium actif dans les cellules myocardiques
➤ Calcium extracellulaire
Contrairement aux myocytes squelettiques, les myocytes cardiaques ne peuvent pas se
contracter dans un milieu dépourvu de calcium. À la suite du potentiel d’action cardiaque, la
concentration cytosolique en calcium libre passe de 10–7 M (au repos) à 10–5 M. Le nombre
d’ions Ca2+ rentrant dans les cellules à la faveur de l’ouverture des canaux calciques de type L
n’est pas suffisant pour expliquer une telle variation de concentration. Les ions Ca2+ d’origine
extracellulaire jouent le rôle de déclencheur de la libération d’ions Ca2+ séquestrés dans des
compartiments cellulaires autres que le cytosol.
➤ Calcium intracellulaire
Les cardiomyocytes montrent un réticulum endoplasmique lisse développé, quoique de façon
moins importante que dans le myocyte squelettique (moins de 2 % du volume cellulaire). Le
calcium intracellulaire est stocké dans les citernes du réticulum. Certaines de ces expansions
sont associées à des invaginations de la membrane plasmique en forme de tubules situées au
niveau des stries Z des sarcomères ; l’ensemble d’un tubule et d’un réservoir du réticulum
forme une dyade.
Les tubules membranaires permettent la propagation du potentiel d’action cardiaque au voisi-
nage des sarcomères les plus profonds. L’ouverture des canaux calciques lents de la membrane
plasmique entraîne une augmentation de la concentration calcique cytosolique, localisée au
Voir « couplage voisinage des réservoirs du réticulum. La membrane du réticulum porte des canaux calciques
excitation-concen- dont l’ouverture est activée par le calcium lui-même : c’est ainsi que le calcium d’origine
tration dans la fibre extracellulaire active la libération dans le cytosol du calcium intracellulaire. La figure 17.12
myocardique »,
chapitre 14, § 14.2 récapitule les principaux mécanismes du couplage excitation-contraction et ceux rétablissant
les concentrations ioniques de repos.
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CHAPITRE 17
+ + + + - - - -
m. plasmique
- - - - + ++ +
ATP ADP ATP ADP Na+ Ca 2+
cytoplasme K +
Ca 2+ Ca 2+
tubule T ATP ADP
+
réservoir du reticulum
Ca 2+
calséquestrine
3 - Ouverture des
canaux calciques du
réticulum
4 - Augmentation de la
concentration
cytosolique en
calcium
+ +
5 - Contraction 5'- Catabolisme
aérobie
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O2 H2 O
ATP ADP ADP ATP
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P432-469-9782100544912.fm Page 450 Vendredi, 4. juin 2010 10:18 10
Les coronaropathies
ENCART 17.2
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P432-469-9782100544912.fm Page 451 Mercredi, 2. juin 2010 8:06 08
CHAPITRE 17
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0 3
-50
4 4
iK
sortants
courants ioniques
ie ie
entrants
i Ca
temps (s)
0 0,2 0,4 0,6
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CHAPITRE 17
Repolarisation (phase 3)
Elle est associée à un courant sortant potassique, dû à l’ouverture de plusieurs types de canaux
potassiques. Les concentrations ioniques de repos sont rétablies par l’activité des transports
actifs membranaires.
Voir Biologie
L’étude ultrastructurale montre que les cellules nodales sont en relation entre elles et avec les
1re année, autres cellules cardiaques par de très nombreuses jonctions lacunaires. Les ions calcium dont
chapitre 3, la concentration cytosolique augmente à la suite du potentiel d’action diffusent rapidement
figure 3.47 vers les cellules contiguës à travers les connexons ; ils activent alors la dépolarisation de ces
cellules et favorisent la genèse d’un nouveau potentiel d’action. Les jonctions lacunaires
situées sur les segments longitudinaux des disques intercalaires entre deux cardiomyocytes
jouent le même rôle lors de la transmission du potentiel d’action à l’ensemble du myocarde.
En résumé, le potentiel d’action cardiaque est transmis d’une cellule à une autre par des
synapses électriques. Ce mécanisme n’induit pratiquement pas de délai synaptique à la
différence des synapses chimiques.
453
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oreillette gauche
anneau fibreux
isolant
1- Dépolarisation
du pace-maker ventricule gauche
physiologique
NSA NAV
FH
RP
6- Conduction du potentiel
d'action dans le myocarde
et contraction ventriculaire
La figure 17.15 schématise le rôle des jonctions intercellulaires des cellules myocardiques. Elle
illustre le fait que le myocarde est un syncytium fonctionnel : lorsqu’une cellule se contracte,
toutes les cellules se contractent. Le contrôle de la contraction cardiaque ne peut porter que sur
la force de la contraction et non sur le nombre de cellules mises en jeu, qui est toujours
maximal. Cette caractéristique distingue le contrôle de la contraction cardiaque de celui des
muscles squelettiques dont les myocytes sont regroupés fonctionnellement en unités motrices
recrutées progressivement lors de contractions d’intensité croissante.
454
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CHAPITRE 17
+ + + + - - 6 - Contraction du
cardiomyocyte 2
- - - - + +
3 - Contraction du ADP
cardiomyocyte 1 ATP
5 - Propagation du
potentiel d'action au
cardiomyocyte 2
ATP ADP
+ ++ +- -
2 - Augmentation de - - - - + +
la concentration
cytosolique en calcium
ATP ADP
4 - Diffusion du
Ca2+ calcium à travers
les connexons
- - - - + + + + +
+ + + + - - - - -
1 - Propagation du
potentiel d'action
dans le cardiomyocyte 1 segment longitudinal : segment transverse :
jonctions lacunaires desmosomes
strie scalariforme
Figure 17.15 Rôle des jonctions membranaires des cellules myocardiques.
200
remplissage du
P : pression de
circulation
pulmonaire
100
OD OG
VD VG
100 200 300 400
Volume
télédiastolique volume télédiastolique ventriculaire (mL)
fonction ou longueur initiale des myocytes (ua)
croissante de P
Figure 17.16 La loi de Starling.
b) Mécanisme
Ce mécanisme joue un rôle essentiel pour ajuster les débits des deux ventricules. Toute augmen-
tation du retour veineux à l’oreillette droite (comme cela se passe quand on élève le récipient
dans l’expérience de Starling) augmente le volume télédiastolique du ventricule droit, d’abord,
puis après passage dans la circulation pulmonaire, celui du ventricule gauche, ce qui accroît le
volume systolique éjecté par le ventricule gauche. En résumé, toute augmentation du retour
veineux conduit à une augmentation du débit cardiaque. En l’absence d’un tel mécanisme, une
augmentation de 0,1 L/min du débit du cœur droit retirerait en 10 minutes 1 L de sang de la
circulation systémique et augmenterait d’autant le débit de la circulation pulmonaire, ce qui
conduirait à la mort bien avant 10 minutes.
À l’échelle cellulaire, cette propriété se traduit par une relation entre la longueur du sarcomère
au repos (qui augmente avec le volume télédiastolique) et la tension développée (qui augmente
avec le volume systolique). Le myocyte squelettique présente une propriété analogue : dans
certaines limites, la tension développée est une fonction croissante de la longueur initiale du
sarcomère. Cependant, pour les cardiomyocytes, un autre mécanisme intervient. L’étirement
des myocytes, préalable à la contraction, augmente l’affinité de la troponine C pour le
calcium : ainsi, si le myocarde ventriculaire est étiré par une augmentation du volume télédias-
tolique, la troponine fixe davantage de calcium, ce qui augmente le nombre des interactions
entre actine et myosine, donc la tension développée par les cellules, et à l’échelle de l’organe le
volume systolique.
Ce mécanisme se manifeste sur un cœur dénervé et perfusé par un simple liquide physiolo-
gique (ne contenant pas de messagers intercellulaires) ; il est donc indépendant de l’arrivée au
cœur d’informations en provenance du reste de l’organisme. Il s’agit d’un autocontrôle.
CHAPITRE 17
central, dans un ganglion viscéral. Elle comprend deux types de voies efférentes représentées
Voir « les subdivi-
sions du système
très schématiquement sur la figure 17.17. Les conditions dans lesquelles ces voies sont mises
nerveux », en œuvre seront développées au chapitre 19 (figures 19.8 et 19.15 notamment).
chapitre 10,
encart 10.2
➤ Voies parasympathiques efférentes
Elles sont constituées par des fibres de la dixième paire de nerfs crâniens (nerfs X = nerfs
vagues = nerfs pneumogastriques) dont les corps cellulaires sont situés dans le bulbe rachidien.
Voir Biologie Les synapses avec les neurones postganglionnaires se font au voisinage du cœur. Les fibres
1re année, TP8,
figure TP8.14
parasympathiques postganglionnaires se terminent au voisinage du NSA ou du NAV. Ceux-ci
sont riches en acétylcholine estérase ; en effet les synapses entre une fibre postganglionnaire
parasympathique et une cellule cardionectrice sont cholinergiques.
Voir « neurotrans- ➤ Voies orthosympathiques efférentes
metteurs »,
chapitre 10, § 10.2.2 Les fibres préganglionnaires sont issues de la partie antérieure de la moelle épinière. Les
ganglions sympathiques sont situés près de la moelle épinière (ganglions cervicaux). Les fibres
postganglionnaires constituent un réseau complexe qui se ramifie dans toutes les parties du
cœur, au voisinage des cellules myocardiques et cardionectrices. Les synapses entre une fibre
postganglionnaire orthosympathique et une cellule cardiaque sont noradrénergiques.
Ach
moelle
neurone préganglionnaire épinière
neurone postganglionnaire
Ach synapse cholinergique
neurone préganglionnaire
neurone postganglionnaire Ach Ach
NorAd synapse noradrénergique
NorAd
L’innervation cardiaque est paire. Le parasympathique n’est ici représenté que dans
sa partie droite, l’orthosympathique que dans sa partie gauche.
120
60
0 temps (s)
0 20 40 60 80 100
ventricule gauche (mmHg) fréquence cardiaque (bpm)
300
240
180
120
60 stimulation
0 temps (s)
0 20 40 60 80 100
pression systolique du
200
150
100
50 stimulation
temps (s)
0 20 40 60 80 100
CHAPITRE 17
c a b
a - témoin
0
b - en présence d'acétylcholine
c- en présence de noradrénaline
temps (s)
0 0,2 0,4 0,6 0,8
L’effet de l’acétylcholine est double : elle diminue la pente du potentiel entraîneur et elle
hyperpolarise la membrane au repos. De ce fait, le seuil de dépolarisation nécessaire à l’obten-
tion d’un potentiel d’action est atteint plus lentement. Le rythme de décharge des cellules du
NSA diminue.
Mécanisme cellulaire de l’effet chronotrope négatif
L’atropine qui bloque l’action parasympathique sur le cœur est un antagoniste des récepteurs
muscariniques à l’acétylcholine, notés mAChR. Les effets cellulaires du parasympathique
sont déclenchés par la fixation de l’acétylcholine à ces récepteurs membranaires. La musca-
rine est un agoniste du neurotransmetteur sur les cellules cardiaques. L’action de l’acétylcho-
line se traduit par une augmentation du courant potassique sortant de la cellule, qui
hyperpolarise la membrane, et par une légère diminution du courant entrant sodique (noté ie
sur la figure 17.13) à l’origine du potentiel entraîneur. Les récepteurs muscariniques sont
couplés à une protéine G : la transduction membranaire est indirecte. La protéine G
concernée est une protéine de type Gi ; i signifie qu’elle inhibe l’adénylyl-cyclase. Son
action sur les cellules du NSA est double (figure 17.20).
• Sa sous-unité αi inhibe directement les canaux HCN (§ 17.2.1c). De plus, en inhibant l’acti-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
5 4 3 2 3'
αι
AC i GTP βγ
X + +
6 Dissociaton
2 AMPc + Pi ATP des unités de
la protéine G
+3
ACh
GTP
1
A
7 AMPc
αι
βγ
4' +
Na+
_8 canal
potassique
canal HCN
X K+
Dépolarisation
10 plus lente
6' Hyperpolarisation
Fréquence cardiaque
460
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CHAPITRE 17
CELLULE NODALE
SINUSALE
récepteur
noradrénaline β1 adrénergique membrane
plasmique cytosol
1 n activé
fente synaptique
Dissociaton 2
des unités de GTP α
la protéine G s AC a 4
+
3
2 ATP AMPc + Pi
+
GTP
1
n
5 AMPc
αS
8 Dépolarisation
plus rapide
Fréquence cardiaque
462
P432-469-9782100544912.fm Page 463 Mercredi, 2. juin 2010 8:06 08
CHAPITRE 17
CARDIOMYOCYTE
récepteur
noradrénaline β1 adrénergique membrane
plasmique cytosol
1 n
activé
fente synaptique
2
GTP αs
+
AC a 4
Dissociaton 3
des unités de
PPi + AMPc ATP
la protéine G
réticulum PKA i
endoplasmique
6+ AMPc 5
PKA a
7
+ 7''
P
Ca2+ ATP
+
Ca2+
P
ADP
Activation Ca2+
de l'ATPase canal
Ca2+ calcique
dépendante lent ouvert
7'
+
P
Entrée
de Ca2+
463
P432-469-9782100544912.fm Page 464 Mercredi, 2. juin 2010 8:06 08
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Le cœur est un muscle creux cloisonné en deux moitiés, constituée chacune • acétylcholine
• adrénaline
d’une oreillette qui reçoit le sang par les veines et d’un ventricule qui envoie le
• automatisme
sang dans les artères. Des valvules auriculo-ventriculaires d’une part, et arté- • canaux calciques lents
rielles d’autre part, en s’opposant au reflux du sang, contraignent la circulation • électrocardiogramme
intracardiaque de façon unidirectionnelle, de l’oreillette vers le ventricule puis • diastole
vers les artères. • débit cardiaque
L’auscultation des bruits du cœur liés à la fermeture des valvules est une • disque intercalaire
méthode simple d’exploration du fonctionnement cardiaque. Les deux parties • fréquence cardiaque
du cœur se contractent de façon synchrone. Un cycle cardiaque dure en • noradrénaline
moyenne 0,8 s ; deux événements majeurs se succèdent alors : une phase de • oreillette
relâchement des ventricules, la diastole ventriculaire (0,5 s), au cours de • orthosympathique
laquelle les ventricules se remplissent de sang et une phase de contraction, la • pacemaker
• parasympathique
systole ventriculaire (0,3 s) qui aboutit à l’éjection du sang dans le système arté-
• période réfractaire
riel. Même en fin de systole, les cavités cardiaques ne sont jamais vides de sang. • plateau de dépolarisation
Le sang s’écoule suivant le gradient de pression qui résulte de l’état (contracté • potentiel d’action cardiaque
ou relâché) de la paroi des cavités cardiaques. Au repos chaque ventricule • potentiel de repos
propulse chaque minute dans les artères, un volume de sang égal au volume • potentiel entraîneur
sanguin de l’organisme (5 L). La pression d’éjection du sang étant cinq fois plus = potentiel de pacemaker
464
ORGANISATION FONCTIONNELLE ORDRE D'ACTIVATION
CONTRÖLE DU FONCTIONNEMENT CARDIAQUE
DU CŒUR ELECTROPHYSIOLOGIQUE
Cellule cardionectrice
EXERCICE PHYSIQUE
potentiel de membrane
Ca2+
+
-
jonctions noeud sinusal activation inhibition
100 µm
communicantes 0s
+ X
myocarde auriculaire Centres Centres
orthosympathiques Centres parasympathiques
0,03 s cardioaccélérateurs nerveux cardiomodérateurs
auriculoventriculaire 0,07 s
1
anneau isolant +
glande
3 MSR
faisceau de His nerveuse
0,16 s
4 hormonale Sang
6 réseau de
Purkinje Communication intercellulaire
Adrénaline
0,17 s plasma
1 cm 5
myocarde
ventriculaire X
+ +
0,21 s Augmentation du + -
+ Cellules cellules
+
volume cardiomyocytes
Cellule myocardique effectrices cardionectrices
télédiastolique ventriculaires
R NSA
100 µm Ca 2+
P T + +
AUGMENTATION AUGMENTATION DE
+ DU VOLUME LA FREQUENCE
- SYSTOLIQUE CARDIAQUE
+ 0s Q S
+ -
- AUGMENTATION DU DEBIT CARDIAQUE
stries Electrocardiogramme
noyau central
scalariformes
Figure de synthèse
P432-469-9782100544912.fm Page 466 Mercredi, 2. juin 2010 8:06 08
RÉVISER
L’essentiel (suite) Mots-clés (suite)
élevée pour le cœur gauche que pour le cœur droit le travail cardiaque du cœur • protéines G
gauche se trouve augmenté dans des proportions équivalentes. À l’échelle cellu- • récepteurs muscariniques
laire, le mécanisme de la contraction est, pour l’essentiel, le même que celui vu • récepteurs adrénergiques
pour les myocytes squelettiques. La petite taille des myocytes cardiaques, leur • synapse électrique
disposition ramifiée et l’existence de nombreuses jonctions entre cellules adja- • tissu nodal
centes rappellent les caractéristiques des myocytes lisses ; ce sont des adapta- • travail cardiaque
tions permettant la contraction autour d’une cavité. • valvule cardiaque
• ventricule
Les cellules cardiaques sont excitables. Les cardiomyocytes présentent un
• volume d’éjection systolique
potentiel de repos très proche du potentiel d’équilibre des ions K+ (–90 mV). À
la suite d’une excitation, ils génèrent un potentiel d’action particulièrement long
(0,3 s), qui se caractérise par un plateau de dépolarisation (0,2 s), dû à l’ouver-
ture de canaux calciques lents, réglés par la tension. En conséquence, la période
réfractaire des myocytes cardiaques est de même durée que leur contraction ; le
myocarde est intétanisable. Les variations de potentiel membranaire des cellules
cardiaques en activité entraînent des déplacements de charge dans les liquides
de l’organisme qui se traduisent par des différences de potentiel enregistrables à
la surface du corps sous la forme d’un ECG dont l’étude présente un très grand
intérêt clinique. L’élévation de la concentration en calcium du cytoplasme,
consécutive à l’entrée de calcium extracellulaire lors du potentiel d’action
cardiaque, permet, comme dans le myocyte squelettique, le couplage entre exci-
tation et contraction. Le calcium stocké dans les réservoirs du réticulum joue
aussi un rôle dans ce couplage.
Le cœur est un organe automatique : il contient des cellules musculaires parti-
culières, les cellules cardionectrices, capables de se dépolariser spontanément.
Le nœud sino-auriculaire, qui présente la plus grande fréquence de dépolarisa-
tions spontanées (100 min–1), est le pacemaker physiologique. Le potentiel
d’action généré par le NSA est transmis directement au myocarde auriculaire
puis au myocarde ventriculaire par le nœud auriculo-ventriculaire, puis le fais-
ceau de His et le réseau de Purkinje.
Les caractéristiques électrophysiologiques du NAV sont responsables du délai
entre l’activation des oreillettes et celle des ventricules. La transmission du
potentiel d’action cardiaque au sein du tissu nodal, des cellules cardionectrices
aux cellules myocardiques, et au sein du myocarde, se fait par des jonctions
lacunaires (synapses électriques) (figure de synthèse partie gauche).
Lors d’un exercice physique, trois types de mécanismes aboutissent à une
augmentation du débit cardiaque. À la suite de l’augmentation du retour veineux,
le volume de remplissage des ventricules est augmenté ; les cardiomyocytes étirés
se contractent avec davantage de force. Il s’agit d’un autocontrôle (loi de Starling).
Le système parasympathique cardiomodérateur est inhibé, alors que le système
orthosympathique cardioaccélérateur est activé : la fréquence cardiaque augmente
(effet chronotrope positif), ainsi que la force des contractions (effet inotrope
positif), ce qui accroît le volume systolique. Enfin, un contrôle hormonal, par
l’adrénaline de la glande médullosurrénale, renforce l’effet du système orthosym-
pathique. Les contrôles nerveux et hormonal de l’activité cardiaque sont dus à
l’action de messagers de la communication intercellulaire. L’acétylcholine, neuro-
transmetteur du parasympathique, exerce l’effet chronotrope négatif, en se fixant
sur des récepteurs muscariniques couplés à des protéines Gi. La noradrénaline,
neurotransmetteur du système orthosympathique, et l’adrénaline, exercent leurs
effets chronotrope et inotrope positifs en se fixant sur des récepteurs β1-adrénergi-
ques, couplés à des protéines Gs.
466
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CHAPITRE 17
RÉVISER
Attention
• Visualisez bien la position des valvules pour comprendre le sens de circulation du
sang à l’intérieur du cœur.
• Orientez correctement les coupes longitudinales de cœur.
• Distinguez automatisme et autonomie (terme souvent employé à tort pour le cœur).
• Distinguez potentiel d’action et potentiel de pacemaker.
• Comprenez les étapes de la propagation de l’excitation à l’ensemble du myocarde.
• Retenez l’antagonisme acétylcholine/catécholamines sur les cellules nodales.
S’ENTRAÎNER
QCM 1. Replacer les événements suivants dans l’ordre chronologique.
❏ a. le premier bruit du cœur, ❏ b. le second bruit du cœur, ❏ c. l’ouverture de la valvule
mitrale, ❏ d l’ouverture des valvules sigmoïdes, ❏ e. la déflection P de l’ECG, ❏ f. la déflec-
tion T de l’ECG, ❏ g. le complexe QRS de l’ECG, ❏ h. l’éjection systolique.
2. Les caractères suivants distinguent les myocytes cardiaques des myocytes squelettiques
❏ a.la position des noyaux, ❏ b. la présence de sarcomères, ❏ c. la nature des canaux ioni-
ques du sarcolemne, ❏ d. la nature des substrats énergétiques utilisés.
3. La phase de dépolarisation rapide du potentiel d’action des cellules nodales est due
❏ a. à l’ouverture de canaux sodiques, ❏ b. à l’ouverture de canaux calciques, ❏ c. à l’ouver-
ture de canaux potassiques.
4. La phase de dépolarisation rapide du potentiel d’action des cardiomyocytes est due
❏ a. à l’ouverture de canaux sodiques, ❏ b. à l’ouverture de canaux calciques, ❏ c à l’ouver-
ture de canaux potassiques.
5. On parle d’automatisme cardiaque parce que ❏ a. le cœur se contracte rythmiquement,
❏ b. le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point, ❏ c. le cœur se contracte rythmique-
ment même lorsqu’il est isolé de l’organisme.
6. Le délai qui sépare la contraction des ventricules de celle des oreillettes est dû
❏ a. à la présence d’un anneau conjonctif isolant à la base des oreillettes, ❏ b. au plus grand
développement du myocarde ventriculaire, ❏ c. aux propriétés électrophysiologiques du
nœud auriculo-ventriculaire, ❏ d. à la durée de la période réfractaire des cardiomyocytes.
7. La stimulation de l’innervation orthosympathique efférente du cœur a les conséquences
suivantes ❏ a. libération d’acétylcholine au voisinage des cardiomyocytes, ❏ b. activation
des récepteurs β1-adrénergiques, ❏ c. activation de l’adénylyl cyclase, ❏ d. activation de
l’ATPase Ca2+ dépendante de la membrane du réticulum.
8. Lors d’un exercice physique ❏ a. la fréquence de décharge des fibres efférentes parasym-
pathiques augmente, ❏ b. le volume systolique augmente, ❏ c. le volume télédiastolique
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
467
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sonde
paroi
thoracique
V.G
coeur gauche,
représenté suivant une
O.G
coupe longitudinale.
V A
Incidence A
Th
Incidence V
A1
Th
V1
d1
A2
c
V2 b d
A3 a
a c'
A4 b'
d2 d3
1 cm
1 cm
V3
A5
R R
ECG ECG
468
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CHAPITRE 17
Sur l’enregistrement (figure 17.23b), les signaux sont représentés en ordonnée suivant leur
profondeur, et défilent sur une échelle de temps, donnée en abscisse. Les structures immo-
biles sont donc représentées par des droites parallèles à l’axe des temps, et les structures
mobiles par des courbes.
1. En utilisant vos connaissances de la structure du cœur et la figure 17.23a, identifiez pour
chaque incidence, les structures rencontrées par le faisceau d’ultrasons : V1, V2, V3 et A1,
A2, A3, A4, A5.
2. Considérez l’enregistrement suivant l’incidence V. Que représentent les distances d1, d2,
d3. Lors de l’échographie, le cardiologue calcule l’indice I = (d2 – d3)/d2. De quelle caracté-
ristique fonctionnelle cet indice est-il le reflet ?˚
3. Sur le tracé A3 de l’enregistrement suivant l’incidence A, à quoi correspondent les
segments da, abcd, ab’c’d ? À quoi correspond l’intervalle de temps Ra ?
4. On assimile le ventricule gauche à un ellipsoïde de révolution de rayon maximal r et de
grande longueur L = 3r. En utilisant l’enregistrement suivant l’incidence V, calculez le
volume du ventricule gauche en fin de diastole et en fin de systole.
Donnée : volume V de l’ellipsoïde de révolution V = (2.π.L.r2)/3.
Exercice 17.2 : Mesure du débit cardiaque
La figure 17.24 présente les résultats d’une expérience visant à mesurer le débit cardiaque
chez un sportif au repos et au cours d’une activité musculaire, en suivant la dilution dans le
sang d’un indicateur coloré qui ne diffuse pas hors des vaisseaux. Une quantité connue
(m = 5 mg) de colorant est injectée par voie intraveineuse ; la circulation distribue ce colorant
dont la concentration est mesurée par prélèvements sanguins successifs dans une artère systé-
mique, au cours du premier passage du sang.
1. Interprétez l’évolution de la concentration C du colorant au cours du temps chez un sujet
au repos.
2. Comparez l’évolution des concentrations au repos et lors d’une activité musculaire.
3. Proposez une méthode de quantification du débit cardiaque.
4. La concentration moyenne CM du colorant lors du premier passage est de 1,60 mg.L–1 au
repos et de 1,51 mg.L–1 en activité. Calculez le débit cardiaque dans les deux conditions.
1,0
0,8
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
0,6
0,4
0,3
0,2 repos
activité
469
P470-497-9782100544912.fm Page 470 Mercredi, 2. juin 2010 8:08 08
La distribution du sang
au muscle et son contrôle
CHAPITRE
18
Plan Introduction
18.1 Rôle du système artériel Nous avons vu que le cœur des Mammifères comporte deux pompes en série à
18.2 Rôle des capillaires l’origine d’une double circulation :
14.3 Rôle du système veineux
• la petite circulation, ou circulation pulmonaire : ventricule droit, artères
pulmonaires, capillaires pulmonaires, veines pulmonaires, oreillette gauche ;
• la grande circulation, ou circulation systémique : ventricule gauche, aorte
puis artères systémiques, capillaires des organes, veines systémiques puis
veines caves, oreillette droite.
La distribution du sang au muscle se fait ainsi par la circulation systémique,
qui se distingue de la circulation pulmonaire par une pression hémodyna-
mique élevée.
Voir « histologie L’étude histologique des différents vaisseaux a permis de se rendre compte de
des vaisseaux
sanguins », leur diversité. La paroi des artères et des veines comprend 3 enveloppes (intima,
TP5, § 5.2.3b média, adventice) d’épaisseur et de composition spécifiques. Ainsi, les vaisseaux
ne sont pas de simples conduits endiguant passivement le flot circulatoire.
• Comment la structure des différents segments de l’arbre vasculaire est-elle
liée à leur rôle dans la distribution du sang aux organes ?
Nous répondrons à cette question successivement pour chacun des trois grands
types de vaisseaux, pris dans l’ordre où les parcourt le flux circulatoire :
artères, capillaires, veines.
CHAPITRE 18
capillaires
artérioles veinules
artères veines
kPa mm Hg
15
pression sanguine
10 75
50
5
25
50
vitesse (cm/s)
surface (cm2)
5 000
40
4 000
30
3 000
20 2 000
10 1 000
Sur l’enregistrement de la figure 18.3, on constate que la pression artérielle varie au cours du
cycle cardiaque. La pression maximale est atteinte au cours de l’éjection ventriculaire : c’est la
pression artérielle systolique (PS ≈ 17 kPa ≈ 125 mmHg, dans l’aorte d’un jeune adulte de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
sexe masculin) ; la pression minimale est atteinte en fin de diastole ventriculaire : c’est la pres-
sion artérielle diastolique (PD ≈ 9 kPa ≈ 70 mmHg dans l’aorte). La différence entre les pres-
sions artérielles systolique et diastolique constitue la pression artérielle différentielle (notée
PAD sur la relation 18.1).
PAD = PS – PD (18.1)
Comme il n’y a pas au cours du temps une mais des valeurs de la pression artérielle, il est utile
de définir une pression artérielle moyenne (que nous noterons PAM sur la relation 18.2).
t2
t1 ∫P ⋅ dt
PAM = ------------------
- (18.2)
t2 – t1
471
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Chez l’être humain, la pression artérielle peut être mesurée de façon indirecte par un
sphygmomanomètre. Cet instrument est constitué d’un brassard inextensible à l’inté-
rieur duquel se trouve un sac gonflable à l’aide d’une poire. Un manomètre permet de
mesurer la pression à l’intérieur du sac (PB sur la figure 18.2).
Dans un premier temps, le brassard est gonflé de telle sorte que la pression du sac soit
supérieure à la pression artérielle systolique ; la circulation est alors stoppée dans
l’artère brachiale, ce qui est confirmé par l’absence de tout bruit perçu à l’aide d’un
stéthoscope placé sur l’artère brachiale en aval du brassard.
Le brassard est alors dégonflé progressivement. Quand la pression à l’intérieur du bras-
sard devient juste inférieure à la pression systolique, la circulation reprend de façon
discontinue et turbulente dans l’artère brachiale et des bruits intermittents sont perçus
grâce au stéthoscope. La pression à laquelle le premier de ces bruits est entendu est
égale à la pression systolique (PS sur la figure 18.2).
Au fur et à mesure que la pression diminue à l’intérieur du brassard, le débit sanguin
dans l’artère brachiale tend à devenir continu et laminaire ; le bruit perçu dans le
stéthoscope d’abord intermittent et de plus en plus fort devient sourd et continu
lorsque la pression dans le brassard s’approche de la pression diastolique. La pression
dans le brassard à partir de laquelle plus aucun bruit n’est entendu avec le stéthoscope
est égale à la pression diastolique (PD sur la figure).
pression
kPa mmHg
PB > PS PS > PB > PD PB < PD
125
15
100
10 75
0
0 1 2 3 4 5 6 7 temps (s)
pression mesurée dans le brassard
pression dans l'artère brachiale
Figure 18.2 Mesure de la pression artérielle à l’aide d’un sphygmomanomètre.
Il ne s’agit pas d’une moyenne arithmétique ; le calcul tient compte de la différence de durée de
la diastole et de la systole : la PAM est définie comme étant le rapport de l’aire comprise entre la
courbe et l’axe des temps (surface hachurée sur la figure 18.3) sur la durée du cycle cardiaque. Il
est souvent plus facile de procéder à un calcul approché en faisant une moyenne pondérée tenant
compte des durées relatives de la diastole (2/3 de la période du cycle cardiaque) et de la systole
(1/3 de la période). Dans la plupart des cas, on utilise donc la relation (18.3).
PAM ≈ 2/3 PD + 1/3 PS
PAM ≈ PD + 1/3 (PS – PD)
PAM ≈ PD + 1/3 PAD (18.3)
472
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CHAPITRE 18
kPa mmHg
50
t2
5 P. dt
t1
25 PAM =
t2 - t1
0 temps (s)
t1 t2
Le tableau 18.1 récapitule les valeurs de la pression sanguine dans deux grosses artères, l’aorte
et l’artère fémorale. On constate que la pression moyenne dans les grosses artères élastiques
dépasse 10 kPa. Entre l’aorte et une de ses ramifications comme l’artère fémorale, il existe un
gradient de pression moyenne qui permet l’écoulement du sang dans l’arbre circulatoire.
TABLEAU 18.1 PRESSIONS SANGUINES DANS DEUX GROSSES ARTÈRES.
Pression Pression
Pression Pression
différentielle moyenne
systolique (kPa) diastolique (kPa)
(kPa) (kPa)
Aorte 17 9 8 11,66
A. fémorale 20 6 14 10,66
Voir « débit
cardiaque », par la figure 18.4b).
chapitre 17, PAM = DC.RPT avec RPT = 8.η.L/π.r4 = k/r4 (18.4)
§ 17.1.1d
L’analogie avec l’application de la loi d’Ohm à un circuit électrique (figure 18.4c) peut faciliter
la compréhension de l’origine de la pression artérielle : le cœur gauche, générateur d’une diffé-
rence de pression égale à la pression artérielle moyenne (PAM) est l’analogue d’un générateur
électrique à l’origine d’une différence de potentiel (U) ; le débit cardiaque (DC) est l’analogue
de l’intensité I du courant (débit de charges) ; la résistance périphérique totale à l’écoulement
du sang (RPT) est l’analogue de la résistance électrique (R) du circuit.
La relation (18.5) découle des relations (18.4) et (17.2).
PAM = FC.VS.RPT avec RPT = k/r4 (18.5)
473
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fluide de
viscosité η l2= 2l 0
l0 l0
h0 h0
rr00 h1 = h 0/2 r0 r0
∆P0 = h0.ρ.g ∆P 1 = ∆P 0 /2
Q0 Q1=Q 0 /2 Q 2=Q 0 /2
l0 l0
h0 h0 η' = 2 η
r0
r3=r0/2
4
Loi de Poiseuille : Q = π . ∆ P.r / 8.η.l
oreillette
coeur ∆P = PAM - P oreillette G U
gauche : différence de potentiel
générateur
de
ventricule R : résistance
pression électrique
RPT : résistance I
r Q générateur
périphérique totale de courant
viscosité du sang η système artériel de
constante longueur L, constante
474
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CHAPITRE 18
0,1
tube rigide
consommation d'oxygène
(mL O2/100g.battement)
0
5 10 15
volume d'éjection systolique (mL)
La consommation d’oxygène par le myocarde et le volume d’éjection systolique sont mesurés dans
deux lots de chiens anesthésiés alors que la distribution du sang vers les artères périphériques se
fait à travers l’aorte (points noirs) ou à travers un tube en plastique rigide de même diamètre que
l’aorte (points bleus).
En effet, lorsqu’une artère est remplie de sang sous pression, elle se distend. Le degré de cette
distension dépend de la pression transmurale (PTM), différence de pression entre l’intérieur et
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
l’extérieur du vaisseau, et de sa compliance (notée C), définie par la relation (18.6). ∆V est la
variation de volume du vaisseau consécutive à une variation de pression transmurale ∆PTM.
C = ∆V/∆PTM (18.6)
La compliance des grosses artères est relativement élevée à cause de la structure de leur média
qui confère de l’élasticité à leur paroi. Néanmoins ce paramètre n’est pas constant pour une
artère donnée : la compliance diminue quand la pression augmente.
Lors de l’éjection systolique, seul environ un tiers du volume de l’ondée systolique quitte
l’aorte vers le reste de l’appareil circulatoire. Les deux tiers qui restent dans l’aorte en disten-
dent les parois qui accumulent de l’énergie élastique (figure 18.6a) ; elles exercent alors sur le
sang une force à l’origine de la pression transmurale systolique. Lors de la diastole, les parois
élastiques de l’aorte reviennent à leur état de repos et restituent l’énergie accumulée pendant la
475
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réseaux réseaux
oreillette capillaires oreillette capillaires
gauche gauche
réseaux
oreillette capillaires oreillette
gauche gauche
systole ; le sang retenu dans l’aorte lors de la systole s’écoule alors vers le reste de l’arbre
artériel ; la force de retour élastique exercée par les parois de l’aorte est à l’origine de la pres-
sion transmurale diastolique. Contrairement aux forces exercées par le cœur sur le sang, les
forces exercées par la paroi des grosses artères sont purement élastiques et ne sont pas liées à
un travail métabolique. Si la compliance artérielle est diminuée, comme dans le cas de la
figure 18.6b, le cœur doit effectuer un travail supplémentaire pour maintenir le sang sous
pression ; c’est ce qui se passe chez les chiens dont l’aorte a été remplacée par un tube rigide.
Le mécanisme décrit ici pour l’aorte se produit pour toutes les grosses artères élastiques. Il peut
être ressenti au niveau du cou ou du poignet : lorsqu’on prends le pouls, on perçoit l’onde de
choc élastique qui se propage le long des parois des artères.
Il est intéressant de remarquer que l’augmentation de diamètre des grosses artères à l’arrivée
du flux sanguin est limitée par la présence de fibres de collagène dans la média. Ceci contribue
au maintien d’une certaine résistance à l’écoulement. Le collagène augmente aussi la résis-
tance mécanique de la paroi artérielle.
476
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CHAPITRE 18
+ 1 kPa - 5 kPa
0 kPa 0 kPa
+ 1 kPa + 6 kPa
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Figure 18.7 Pressions hydrostatiques exercées à l’intérieur des vaisseaux par le poids
de la colonne de sang, chez l’homme dans deux positions différentes.
La pression hydrostatique se rajoute (en valeur algébrique) de la même façon à la
pression veineuse qu’à la pression artérielle ; elle n’influence donc pas le passage
du flux sanguin du système artériel au système veineux. Dans la tête, le déficit de
pression hydrostatique diminue d’autant la pression artérielle.
477
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80 80 80
40 40 40
0 0 0
- 40 - 40 - 40
C’est la compliance artérielle qui est aussi à l’origine de la régularisation du flux sanguin,
comme le montre la figure 18.6. La distension de la paroi des artères lors de la systole permet
de conserver deux tiers du volume systolique dans l’aorte et de les restituer lors de la diastole.
Ce phénomène se répète tout au long de l’arbre artériel. De ce fait, dans les artères les plus éloi-
gnées du cœur, comme l’artère tibiale, le sang circule même lors de la diastole. Le flux sanguin
dans les capillaires des organes est ainsi continu bien que la systole ne représente que le tiers du
cycle cardiaque.
En résumé, les propriétés élastiques des grosses artères leur permettent de jouer un rôle d’auxi-
liaire de la pompe cardiaque dans le maintien d’une pression sanguine élevée et de régulariser
le flux sanguin. Dans les petites ramifications de l’arbre artériel, la pression artérielle différen-
tielle est nulle et l’écoulement sanguin n’est plus pulsatile.
CHAPITRE 18
une média presque exclusivement constituée de fibres musculaires circulaires. Nous limiterons
notre étude aux propriétés des artérioles, prises comme exemple d’artères riches en fibres
musculaires lisses.
La chute de pression à travers le segment artériolaire ∆Partériolaire met en évidence sa forte résis-
tance à l’écoulement du sang (notée Rartériolaire). Les petites artères riches en fibres musculaires
et les artérioles constituent le segment résistif de la circulation systémique. L’ensemble des
résistances opposées dans tous les organes détermine la résistance périphérique totale, notée
RPT. La résistance périphérique totale est égale à la somme des résistances des différents
segments si ceux-ci sont disposés en série ; elle est égale à l’inverse de la somme des inverses
des résistances des différents segments si ceux-ci sont disposés en parallèle (ces relations déri-
vent de celles établies pour les résistances électriques).
De surcroît, cette résistance est modulable. Sur la figure 18.9b, par exemple, la vasodilatation
des artérioles de l’organe 1 entraîne une baise de RPT et une baisse de la pression artérielle
moyenne. Là encore, il importe de ne pas confondre la pression artérielle moyenne, pression
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réservoir de pression :
artères élastiques
∆P PAM
tubes de résistance à
l'écoulement variable :
artérioles
1 2 3 4 5
Coeur
D = 1 L/min D = 1 L/min
artères
élastiques
PAM
P'AM
artérioles
débit
D1 D2 D3 D4 D5 D'1 D2 D3 D4 D5
sanguin
à travers
les organes
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
Équilibre Déséquilibre
D1 = D2 = D3 = D4 = D5 =200 mL/min D'1 > 200 mL/min
Débit d'entrée = Débit de sortie = 1 L/min Débit de sortie > Débit d'entrée
∆P (qui correspond à PAM) est constante PAM diminue (P'AM < PAM)
480
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CHAPITRE 18
sanguine à la sortie du cœur ou dans les grandes artères avec la pression de perfusion d’un
organe, pression du sang dans l’organe. La relation (18.4) qui résulte de l’application de la loi
de Poiseuille à la circulation artérielle systémique (figure 18.3b) est rappelée ci-dessous.
PAM = DC.RPT avec RPT = 8.η.L/π.r4 = k/r4 (18.4)
Si le débit cardiaque reste constant, la vasodilatation artériolaire entraîne une augmentation du
rayon artériolaire r, une baisse de RPT donc de PAM (comme sur la figure 18.9b) ; au contraire
la vasoconstriction artériolaire entraîne une diminution de r, d’où une hausse de la pression
artérielle moyenne.
c) Contrôle de la vasomotricité
Les cellules musculaires lisses artériolaires possèdent une activité spontanée qui génère un état
de contraction inférieur à la contraction maximale C’est le tonus myogène vasoconstricteur
dont l’importance varie d’un territoire à un autre : il est très faible dans la peau, plus marqué
dans les muscles. Cette activité musculaire de base peut être modulée par des influences
nerveuses, hormonales ou paracrines.
➤ Contrôle nerveux
Innervation artériolaire
La plupart des artères et des veines de l’organisme ne sont innervées que par l’orthosympathique.
L’organisation est voisine de celle vue pour l’innervation cardiaque (figure 18.10). Les fibres
préganglionnaires issues de la moelle épinière font synapse dans les ganglions de la chaîne
Voir chapitre 11, sympathique paravertébrale. Les fibres postganglionnaires se terminent dans la média des vais-
§ 11.3.4
seaux au voisinage des cellules musculaires lisses. La synapse entre une fibre postganglionnaire
et un myocyte lisse vasculaire est noradrénergique.
La stimulation de l’innervation orthosympathique d’une artériole entraîne une vasoconstriction
consécutive à la contraction des cellules lisses de la média. L’innervation orthosympathique a
donc un effet vasoconstricteur.
La section de l’innervation orthosympathique des artères d’un organe (un muscle, par exemple)
entraîne une augmentation du débit sanguin à travers cet organe, consécutive à une vasodilatation.
Il existe donc un tonus orthosympathique vasoconstricteur (d’origine neurogène celui-là).
Dans les rares cas où elle existe, l’innervation parasympathique a l’effet antagoniste vasodila-
tateur. Nous nous limiterons dans ce qui suit à l’étude des effets de l’orthosympathique sur les
myocytes lisses des vaisseaux.
NorAd
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Ach
myocyte lisse
ganglion
artériole moelle épinière
sympathique
481
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MYOCYTE LISSE
n noradrénaline
1 récepteur α1− membrane
adrénergique a cytosol
fente synaptique plasmique
DAG
α1 + 3
2 GTP
αq 4 PIP2
phospholipase C a 5 IP 3
8 Contraction
citerne de reticulum
endoplasmique lisse
VASOCONSTRICTION
482
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CHAPITRE 18
➤ Contrôle hormonal
Diverses hormones contrôlent le degré de constriction artériolaire. Dans le cadre du
programme, nous nous limiterons à envisager les effets de l’adrénaline qui est la seule hormone
susceptible d’être sécrétée rapidement, par la glande médullosurrénale, au cours d’un exercice
musculaire.
Voir « couplage
excitation-contrac- Effets de l’adrénaline fonction de la localisation des artérioles
tion dans le Les effets de l’adrénaline sur les fibres lisses artériolaires dépendent de la localisation des arté-
myocyte lisse», rioles et de la concentration de l’hormone au voisinage des cellules cibles.
chapitre 14, • Dans la plupart des organes (peau, tube digestif, reins), l’adrénaline a un effet vasoconstric-
§ 14.3.2
teur, comme la noradrénaline, par le biais de récepteurs α-adrénergiques.
• Dans les artérioles des muscles squelettiques et du cœur (coronaires), l’adrénaline a un effet
antagoniste de celui de la noradrénaline et déclenche une relaxation des myocytes lisses entraî-
nant une vasodilatation. En effet, les cellules lisses des artérioles musculaires et coronaires
possèdent non seulement des récepteurs α-adrénergiques, mais aussi des récepteurs β-adréner-
giques. Or l’adrénaline a une affinité bien plus grande pour les récepteurs β-adrénergiques que
pour les récepteurs α-adrénergiques. À faible ou moyenne concentration, c’est l’action β-adré-
nergique qui prédomine : l’adrénaline déclenche la vasodilatation des artérioles musculaires ;
à forte concentration, l’action α-adrénergique est prépondérante (vasoconstriction).
Mécanisme de l’action β-adrénergique de l’adrénaline
sur les cellules lisses des artérioles musculaires.
Bien que l’adrénaline agisse alors sur des récepteurs β2-adrénergiques (et non β1-adrénergiques
Voir « effet comme sur les cardiomyocytes), le mode d’action cellulaire est voisin de celui vu pour les
inotrope positif de
la noradrénaline »,
cardiomyocytes. La fixation de l’hormone sur le récepteur active l’adénylyl-cyclase, par l’inter-
chapitre 17, médiaire d’une protéine Gs. Le détail du mécanisme est représenté par la figure 18.12.
§ 17.22 Au cours d’un exercice physique, les cellules lisses des artérioles musculaires intègrent les
messages antagonistes apportés d’une part par le neuromédiateur de l’orthosympathique, la
noradrénaline, et d’autre part par l’adrénaline, hormone de la glande médullosurrénale. La
figure 18.13 illustre un cas où l’intégration aboutit à une vasodilatation.
➤ Contrôle local
La plupart des organes, et plus particulièrement les muscles squelettiques montrent une
augmentation de leur débit sanguin lorsqu’ils sont actifs. Cette hyperémie est la conséquence
d’une vasodilatation artériolaire. Elle se manifeste aussi dans un organe isolé à l’extérieur de
l’organisme : elle est donc indépendante de tout contrôle hormonal ou nerveux ; elle est due à
des facteurs locaux.
Facteurs métaboliques vasodilatateurs
L’activité métabolique des cellules entraîne des modifications de la composition du liquide
interstitiel : diminution de la pression partielle en dioxygène, augmentation de celle du CO2,
diminution du pH, augmentation de la concentration de métabolites comme l’adénosine ou
d’ions K+ sont autant de facteurs diminuant le tonus myogène artériolaire.
Facteurs paracrines endothéliaux
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Les cellules endothéliales des artérioles produisent diverses substances qui inhibent la contrac-
Voir « contrôle de la tion des cellules lisses de la média. Le principal de ces facteurs paracrines est l’oxyde nitrique
varomotricité par
NO », chapitre 19,
NO, produit à partir de l’arginine. La trinitrine (trinitroglycérine) est un médicament utilisé
§ 19.1.1d lors de l’angine de poitrine ou d’un infarctus : administrée au patient, elle est dégradée par une
enzyme mitochondriale en NO qui permet une vasodilatation notamment des coronaires.
Ainsi, le diamètre des artérioles d’un territoire de l’organisme dépend de trois types de fac-
teurs :
• l’activité de l’innervation orthosympathique artériolaire ;
• la concentration des hormones vasoactives (comme l’adrénaline) dans le sang irrigant la
média ;
• la concentration de facteurs locaux métaboliques et paracrines.
483
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+ 3 4
GTP
2 AC a
αs
AMPc + P i ATP
5 AMPc
6 PKA a
7 MLCP a
MLC- P MLC
8 Relaxation
VASODILATATION
Il en résulte un degré de résistance à l’écoulement du sang qui influe à la fois sur le débit
sanguin local à l’intérieur de l’organe et sur la pression artérielle systémique. Le chapitre 19
permettra l’étude du détail de ces contrôles dans le cas de quelques situations physiologiques
précises.
484
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CHAPITRE 18
neurone glande
postganglionnaire médullosurrénale
orthosympathique
sang
adrénaline
noradrénaline
récepteurs
adrénergiques
N A
α myocyte lisse de la média β2
des artérioles musculaires
Contraction Relaxation
Diamètre artériolaire
Vasodilatation artériolaire
En résumé, le système artériel est donc constitué de deux principaux types de vaisseaux, aux
propriétés complémentaires :
• d’abord des vaisseaux élastiques de grand diamètre qui emmagasinent la pression systolique
pour la restituer en diastole ;
• ensuite des vaisseaux de plus faible diamètre qui contrôlent à la fois la résistance périphé-
rique à l’écoulement du sang et la distribution de celui-ci aux organes ; ce sont de véritables
« vannes » qui gèrent la distribution du sang en fonction des besoins des organes.
À la sortie du système artériel, le flux sanguin n’est plus pulsatile et la pression est fortement
abaissée. Ceci permet un approvisionnement continu des cellules en dioxygène et en nutri-
ments, sans risque de lésion mécanique de la paroi des capillaires.
485
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CHAPITRE 18
CO 2 ,
déchets métartériole
réseau
capillaire
sang
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O2 , glucose
1 µm 100 µm
liquide interstitiel veinule
487
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CHAPITRE 18
K+ 6 6 4 4
Cations
HCO3– 27 27 29 29
SO42– 6 3 6 3
Anions
Phosphates inorganiques 2 1 2 1
Protéines 17 1 0 0
Glucose 5 5
non chargés
Solutés
Urée 5 5
Autres 5 5
(18.14)
La pression oncotique Po ne dépend que de la composition protéique du plasma ; elle est donc
constante le long d’un capillaire et vaut 3 kPa. La pression hémodynamique PH diminue quant
à elle, de l’extrémité artériolaire (4 kPa) vers l’extrémité veineuse (2 kPa). La figure 18.15
montre que le signe du gradient de potentiel hydrique n’est pas le même à l’extrémité artério-
laire (∆ψ positif) et à l’extrémité veineuse (∆ψ négatif).
➤ Conséquence : double flux hydrique
À l’extrémité artériolaire, l’eau diffuse du plasma vers le liquide interstitiel : il y a filtration ; à
l’extrémité veineuse, l’eau repasse en sens inverse, du compartiment interstitiel vers le plasma :
il y a réabsorption. Ce double flux hydrique permet un renouvellement du compartiment
interstitiel. Quelque 10 % du volume filtré à l’extrémité artériolaire n’est pas réabsorbé à
489
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extrémité extrémité
artériolaire veineuse
A V
flux sanguin
4
pression (kPa)
Filtration
3 PO
Réabsorption
2 PH
l’extrémité veineuse, ce qui représente environ 4 L par 24 h. Dans les conditions normales, le
volume du compartiment interstitiel ne change pas, car ce liquide alimente la lymphe circu-
lante, endiguée dans les vaisseaux lymphatiques, qui rejoint la circulation veineuse peu avant le
retour à l’oreillette droite. Le milieu intérieur regroupe donc les trois compartiments extracel-
lulaires associés dans ces échanges hydriques : le plasma, la lymphe interstitielle et la lymphe
circulante.
c) Échanges des substances autres que l’eau
Deux mécanismes principaux permettent aux molécules autres que l’eau de traverser la paroi
des capillaires.
➤ Entraînement en masse : convection
L’eau, dont nous venons d’étudier les mécanismes de diffusion, entraîne avec elle les solutés
auxquels la paroi capillaire est perméable. Lors de cet entraînement en masse, encore appelé
convection, la paroi capillaire se comporte comme un filtre poreux : elle ne retient que les
protéines. Le liquide interstitiel est un ultrafiltrat du plasma. Ce mécanisme permet de former
la lymphe interstitielle et de la recycler, constituant ainsi une interface aqueuse entre le sang et
les cellules. Mais il n’est pas spécifique et ne permet pas d’expliquer que pour certaines molé-
cules comme le glucose le flux net se fasse du plasma vers le liquide interstitiel, alors que pour
d’autres, comme l’acide lactique, le flux net se fasse en sens inverse.
490
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CHAPITRE 18
moitié du volume sanguin ; la figure 18.1 précise que celui-ci circule alors sous une faible pres-
sion (environ 1 kPa).
TABLEAU 18.3 VOLUME SANGUIN DANS LES DIFFÉRENTS SEGMENTS DE L’ARBRE CIRCULATOIRE
(EN % DU VOLUME SANGUIN TOTAL).
Segment Volume
Circulation pulmonaire 12
Cœur 9
Artères systémiques 11
Capillaires systémiques 7
Veines systémiques 61
491
P470-497-9782100544912.fm Page 492 Mercredi, 2. juin 2010 8:08 08
CHAPITRE 18
de replis de l’endothélium veineux formant des poches dont la concavité est tournée vers le
cœur. Ces valvules empêchent le reflux du sang (figure 18.16). Le mauvais fonctionnement de
ces valvules est à l’origine de l’insuffisance veineuse (encart 18.2).
flux veineux unidirectionnel
veine (coupée
longitudinalement)
muscle contracté
valvule veineuse
L’insuffisance veineuse
ENCART 18.2
Lorsque les valvules des veines sont lésées, elles ne s’opposent plus au reflux du sang
veineux. Les veines touchées se dilatent et deviennent sinueuses, formant des varices.
Celles-ci se produisent tout particulièrement dans les veines superficielles des membres
inférieurs. La pompe auxiliaire du retour veineux que constitue la contraction des
muscles devient moins efficace, puisque lorsqu’un muscle se contracte, le sang des
veines qui le traversent progresse alors aussi bien vers le cœur qu’à contre-courant. La
vidange intermittente du système veineux des membres inférieurs ne se fait plus. La
masse sanguine exerce en permanence une surpression pouvant atteindre 10 kPa. La
pression sanguine dans les capillaires des chevilles et des pieds est alors excessive, ce qui
provoque un œdème de cette partie du corps. Les veines variqueuses peuvent être
détruites par injection d’un produit sclérosant ou retirées chirurgicalement. Le retour
veineux s’effectue alors par les veines plus profondes des membres inférieurs.
RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Les mammifères présentent une double circulation. Dans la circulation systé- • adrénaline
mique, ou grande circulation, le système artériel conduit le sang aux organes, le • artère
réseau capillaire se ramifie au voisinage des cellules, le système veineux ramène • artériole
• capillaire
le sang au cœur. Le système artériel comprend deux grandes parties. Les grosses • compliance
artères élastiques régularisent le débit cardiaque pulsatile et emmagasinent • convection
l’énergie de la systole ventriculaire pour la restituer à la diastole ; ce sont des • débit sanguin
réservoirs de pression. Les artères musculaires et les artérioles constituent un • diffusion
493
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RÉVISER
L’essentiel (suite) Mots-clés (suite)
circuit de forte résistance à l’écoulement du sang ; leur diamètre détermine la • endothélium
résistance périphérique totale à laquelle la pression artérielle moyenne est • filtration
proportionnelle. La caractéristique principale de ces artères est leur vasomotri- • média
• milieu intérieur
cité ; la contraction tonique des myocytes lisses de leur média peut être
• myocyte lisse
modulée, en fonction des conditions physiologiques, par voie nerveuse, hormo- • noradrénaline
nale ou paracrine. L’innervation des artérioles est presque exclusivement • pression artérielle
orthosympathique ; l’activation orthosympathique déclenche une vasoconstric- • pression oncotique
tion par fixation de la noradrénaline sur des récepteurs α-adrénergiques. L’adré- • réabsorption
naline, sécrétée rapidement au cours d’un exercice physique, a le même effet • résistance périphérique
que la stimulation orthosympathique, sauf sur les artérioles des muscles squelet- • récepteurs adrénergiques
tiques et du cœur, où elle déclenche une vasodilatation, en activant des récep- • valvule
teurs β-adrénergiques. Le principal facteur paracrine vasoactif est l’oxyde • veine
nitrique (NO) produit par les cellules endothéliales.
Le réseau capillaire constitue une vaste surface d’échanges entre le plasma et le
liquide interstitiel. La vitesse de circulation du sang y est réduite, par suite de
l’augmentation de la surface cumulée des sections. La résistance à l’écoulement
du sang est faible, malgré le faible diamètre des capillaires, car ils sont disposés en
parallèle dans l’appareil circulatoire. Les échanges transcapillaires se font essen-
tiellement par diffusion. Les flux d’eau, proportionnels au gradient de potentiel
hydrique, sont de sens contraire au pôle artériolaire (filtration vers le liquide
interstitiel) et au pôle veineux (réabsorption vers le plasma) ; il s’ensuit un renou-
vellement du compartiment interstitiel. Le flux d’eau entraîne en masse un flux de
solutés (convection), mais l’essentiel des échanges de substances dissoutes et de
gaz se fait par diffusion suivant les gradients électrochimiques respectifs.
Les veines constituent un système de forte compliance et de faible résistance à
l’écoulement du sang : ce sont des réservoirs de volume. La veinomotricité
contrôle la pression veineuse et par là même les conditions de remplissage du
cœur. Le faible gradient de pression sanguine entre les veines et l’oreillette
droite suffit à assurer le retour du sang, malgré la pesanteur, grâce aux valvules
anti-reflux et aux forces exercées par les muscles des membres inférieurs et de
l’abdomen qui renforcent l’effet de pompe aspirante du cœur.
Chaque portion de l’arbre circulatoire présente ainsi des caractéristiques fonc-
tionnelles adaptées à ses fonctions : grand diamètre, compliance moyenne pour
les artères élastiques, réservoirs de pression ; fibres musculaires lisses innervées
pour les artérioles, points de contrôle de la résistance à la circulation sanguine ;
ramification extrême pour la surface d’échanges capillaire ; paroi mince et
déformable pour les veines, réservoirs de volume (figure de synthèse).
Attention
• Identifiez bien les différentes valeurs définies pour rendre compte des varia-
tions de la pression artérielle dans le temps et dans l’organisme : pression arté-
rielle moyenne, systolique, diastolique, pression de perfusion d’un organe.
• Distinguez pression du sang dans un organe (en kPa) et débit sanguin à
travers cet organe (en L.min–1).
• Lors de l’utilisation de la loi de Poiseuille, définissez la portion de l’appareil
circulatoire à laquelle elle va s’appliquer (système artériel de l’organisme ou
circulation locale à travers un organe).
• Notez la diversité des échanges transcapillaires et de leurs mécanismes :
échanges d’eau, de solutés, de gaz ; convection ou diffusion.
494
adventice alvéoles pulmonaires
(a) (b)
limitante élastique CO2 O2
externe fibres élastiques
COMPLIANCE
media sang
fibres de collagène
limitante élastique
1 cm LIMITATION DE LA COMPLIANCE CIRCULATION
interne
PULMONAIRE
capillaires
endothélium pulmonaires
7 % du volume sanguin
lame basale P = 4 kPa
v < 0,1 cm/s
endothélium
capillaires systémiques
10 µm capillaire CONTRÖLE DE LA
ECHANGES
mince barrière diffusive DISTRIBUTION
espace sang C RESISTANCE
ECHANGES sphincter
intercellulaire artérioles
précapillaire
fibres élastiques
adventice COMPLIANCE
sang lumière de section aplatie
media
FLACCIDITE
1 cm endothélium fibres musculaires lisses
VEINOMOTRICITE
D − Grosse veine
Figure de synthèse (a) Coupes transversales schématiques des différents vaisseaux ;
(b) Rôles des différents vaisseaux dans la distribution du sang au muscle.
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S’ENTRAÎNER
496
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CHAPITRE 18
P A entrée = 10 kPa
DB = 10 mL/min
B
Exercice 18.2 : Variations du flux sanguin dirigé vers la tête chez des serpents
La figure 18.18 donne les résultats d’expériences sur des serpents dont la tête est maintenue
redressée selon les angles indiqués en abscisse. Le flux sanguin vers la tête est mesuré à la
fin d’une période de 3 minutes, au cours de laquelle la tête est maintenue dans une position
imposée par l’expérimentateur. Deux groupes ont été constitués : les serpents vivant sur le
sol (vipères de quatre espèces différentes) et les serpents arboricoles (appartenant à deux
espèces différentes).
1. Comparez les effets de la pesanteur sur la pression artérielle céphalique chez un mammi-
fère de taille moyenne et chez un serpent vivant sur le sol.
2. Analysez les effets du redressement de la tête chez un serpent vivant sur le sol. Interprétez
ces résultats.
3. Comparez les effets du redressement de la tête chez les deux groupes de serpents. Inter-
prétez ces résultats.
100
(% flux en position horizontale)
flus sanguin vers la tête
80
60
40 serpents arboricoles
497
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Intégration de la perfusion
du muscle à l’échelle
de l’organisme
CHAPITRE 19
Plan Introduction
19.1 Adaptation de la fonction Nous avons montré aux chapitres 17 et 18 que le contrôle des paramètres circula-
circulatoire à la perfusion toires s’exerce par l’intermédiaire de trois types de cellules musculaires :
des organes
• les cellules nodales, pour la fréquence cardiaque ;
19.2 Régulation de la pression
artérielle moyenne • les myocytes striés cardiaques pour le volume systolique ;
de l’organisme • les cellules lisses de la média vasculaire pour la résistance périphérique à
l’écoulement du sang.
Chacun peut aisément constater qu’un exercice physique entraîne une augmenta-
tion de la fréquence cardiaque. Il s’agit là d’une des conséquences du contrôle de
la fonction circulatoire. Le présent chapitre en étudie la mise en jeu dans quelques
situations physiologiques précises, à deux niveaux d’organisation.
• À l’échelle des organes en activité (muscles lors d’un exercice physique,
intestin grêle lors de la période postprandiale), quelles sont les modifications
circulatoires et comment sont-elles déclenchées ?
• Au niveau de l’organisme, quelles sont les conséquences sur la pression arté-
rielle moyenne de ces modifications circulatoires locales ?
CHAPITRE 19
L’exercice augmente le débit cardiaque, suivant une fonction croissante de son intensité. Lors
d’une course, chaque ventricule propulse ainsi l’ensemble du volume sanguin (5 L) trois fois par
minute dans la circulation. Chez un sujet non entraîné, l’augmentation est limitée par le volume
systolique. Chez un sujet entraîné, le volume systolique peut atteindre 0,2 L (soit près de 3 fois le
volume de repos) et le débit cardiaque peut être multiplié par 7 lors d’un exercice intense.
➤ Redistribution de la masse sanguine de l’organisme
La figure 19.1 compare la distribution du débit cardiaque total entre les différentes régions de
l’organisme, au repos et lors d’un exercice physique.
Au repos, près de la moitié du débit cardiaque total se trouve dirigée vers les organes abdomi-
naux et les reins. Lors de l’exercice, le débit cardiaque est multiplié par 5 alors que le débit à
travers les organes abdominaux et les reins est réduit de plus de la moitié. Dans ces territoires se
produit une vasoconstriction artériolaire. Le débit sanguin est maintenu constant en valeur
absolue dans l’encéphale. Il est augmenté dans les mêmes proportions que le débit cardiaque
dans les coronaires, et dans des proportions bien supérieures dans les muscles squelettiques.
La redistribution de la masse sanguine au cours d’un exercice privilégie ainsi les organes actifs
(cœur, muscles squelettiques) au détriment des organes végétatifs. La légère augmentation en
valeur absolue du débit sanguin cutané contribue à dissiper la chaleur produite lors de l’exer-
cice et à maintenir constante la température corporelle (thermorégulation).
350
300
1 350
27% Organes abdominaux
22% Reins
14% Encéphale
1 000
4% Cœur
20% Muscles
6% Peau
200 7% Autres
1 100
700 débit total = 5 000 mL.min–1
1% Organes abdominaux
4% Reins
3% Encéphale
4% Cœur
86% Muscles
2% Peau
0,4% Autres
22 000
Figure 19.1 Distribution du débit cardiaque total chez un sujet entraîné au repos
et lors d’un exercice intense.
499
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CHAPITRE 19
débit cardiaque
15
(L.min–1)
10
5
PS
artérielle (kPa)
25
pression
20
PAM
15
10 PD
5
périphérique totale
(kPa.min.L–1)
résistance
2,0
1,5
1,0
VO2 consommé
(mL.min–1)
1 600
800
0
0 300 600 900
puissance musculaire (kgf.m.min–1)
cardiaque. Il est remarquable que le cœur dénervé, après une greffe par exemple, soit beaucoup
plus sensible qu’un organe témoin aux catécholamines plasmatiques. Ceci permet l’adaptation
à l’effort physique même après une transplantation cardiaque.
➤ Commande de l’effecteur vasculaire
L’innervation orthosympathique des vaisseaux est stimulée, tout comme celle du cœur lors d’un
Voir « mécanismes exercice. Or les influx orthosympathiques font libérer dans l’espace synaptique de la noradréna-
d’action de la nora- line, qui, par l’intermédiaire de récepteurs α-adrénergiques, stimule la contraction des myocytes
drénaline sur les lisses de la média des vaisseaux. Cet effet vasoconstricteur est celui qui l’emporte dans les veines
myocytes lisses »,
figure 18.11
(veinoconstriction) et dans les artérioles à l’exception de celles des muscles squelettiques, du
myocarde, de la peau et de l’encéphale. C’est pourquoi il se produit une vasoconstriction artério-
laire responsable de la baisse du débit sanguin dans les organes abdominaux et les reins.
501
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repos exercice
+ 175 %
+ 140 %
débit cardiaque
+ 100 %
fréquence cardiaque
réponses
cardiaques
volume systolique + 20 %
volume télédiastolique
effets sur
la pression + 50 %
pression artérielle systolique
artérielle
Dans les muscles squelettiques et cardiaques, on note au contraire une vasodilatation artério-
laire. Cet effet s’explique (en partie, comme le montrera la suite de l’étude) par l’augmentation
de la concentration plasmatique en adrénaline. En effet, dans ces territoires, l’action de l’adréna-
line, à faible et moyenne concentration, sur les myocytes lisses des artérioles entraîne une inac-
tivation par déphosphorylation des chaînes légères de la myosine, donc une relaxation des
cellules et une vasodilatation. Cet effet l’emporte sur celui de la noradrénaline. La figure 19.4
Voir « mécanismes montre comment les messages du neuromédiateur et de l’hormone sont intégrés par les
d’action de l’adré- myocytes lisses des artérioles des différents territoires de l’organisme.
naline sur les
myocytes lisses », Dans les artérioles de la peau, il se produit dans un premier temps une vasoconstriction consé-
figure 18.12 cutive à l’activation de l’innervation orthosympathique. Très rapidement, au fur et à mesure
que l’exercice physique provoque une augmentation de la température du corps, on constate
une vasodilatation qui permet l’évacuation de la chaleur produite. Cette réponse est consécu-
tive à l’activation, par un réflexe thermorégulateur, de l’innervation sympathique stimulant les
glandes sudoripares de la peau. La sueur contient une enzyme qui catalyse la formation d’un
Voir « annexes
cutanées », peptide vasodilatateur, la bradykinine. La baisse du débit dans les organes abdominaux
TP5, § 5.1.1b compense à l’échelle de l’organisme l’augmentation du débit cutané. Enfin, si l’exercice se
poursuit encore, la vasoconstriction déclenchée par les catécholamines l’emporte sur la vasodi-
502
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CHAPITRE 19
latation due à la bradykinine. L’irrigation des muscles et du cœur est ainsi favorisée au détri-
ment de la régulation de la température corporelle : la température d’un marathonien peut
atteindre 40 ˚C à la fin de l’épreuve !
Les contrôles nerveux orthosympathique et hormonal sur les artérioles de l’encéphale
semblent peu importants. Le débit sanguin à travers l’encéphale est maintenu constant en
valeur absolue quelle que soit l’activité de l’organisme. Il semble dépendre surtout de
facteurs métaboliques locaux dont la concentration varie en fonction de l’activité cérébrale et
non de l’activité physique.
N A N A
α β2 α α
relaxation contraction
myocyte lisse
de la média
artériolaire
Vasodilatation artériolaire Vasoconstriction artériolaire
Figure 19.4 Action des catécholamines sur la vasomotricité artériolaire
de différents territoires de l’organisme lors d’un exercice physique.
On pourra se référer à la figure 18.13 pour connaître les mécanismes de transduction du
signal nerveux et du signal hormonal par les myocytes lisses de la média des artérioles
des muscles striés.
Phase d’exercice
Une fois que l’exercice est commencé, il se produit dans les muscles en activité des modifica-
tions métaboliques (diminution de la pression partielle en O2, baisse du pH du liquide intersti-
tiel…) qui stimulent des chimiorécepteurs du muscle. Il s’agit de terminaisons nerveuses qui
transforment les variations des paramètres chimiques en trains de potentiels d’action. Ces
influx nerveux afférents sont transmis aux centres nerveux cardiovasculaires où ils inhibent
l’émission des influx efférents parasympathiques et augmentent la fréquence de décharge des
fibres efférentes orthosympathiques. La stimulation de mécanorécepteurs dans les muscles en
activité a les mêmes effets.
Enfin, les variations de la pression artérielle consécutives à l’adaptation à l’exercice physique
sont détectées par des barorécepteurs dont le rôle sera présenté au § 19.2.3a.
503
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Les mécanismes vus jusqu’ici n’expliquent pas complètement la diversité des réponses vascu-
laires enregistrées dans l’organisme. En particulier, ils ne permettent pas de comprendre
comment les muscles squelettiques actifs sont le siège d’une vasodilatation bien plus marquée
que dans les autres muscles squelettiques. Une telle différence s’explique par des mécanismes
de contrôle plus localisés.
c) Contrôle de la vasomotricité par la composition du liquide interstitiel
La vasodilatation dans un muscle en activité peut être obtenue même après section de l’innerva-
tion orthosympathique efférente des vaisseaux et en l’absence de décharge d’adrénaline par la
glande médullosurrénale. Il s’agit donc bien, au moins en partie, d’une réponse locale.
L’état de contraction des myocytes lisses peut être modulé par la composition du liquide intersti-
tiel, reflet de l’activité métabolique des cellules voisines. Les modifications de tels paramètres au
voisinage des myocytes squelettiques en activité sont nombreuses. Démontrer leur implication
dans l’augmentation du débit sanguin local dans un organe en activité, appelée hyperémie
active, peut s’avérer délicat. Les paramètres récapitulés sur la figure 19.5 sont susceptibles
d’induire à la fois une vasodilatation artériolaire et un relâchement des sphincters précapillaires,
même si leur contribution respective est encore un sujet de discussion.
• La diminution de la pression partielle en dioxygène dans le liquide interstitiel entraîne
bien une relaxation des cellules lisses ; cependant, la corrélation entre diamètre artériolaire
et pression partielle en dioxygène n’est pas très bonne.
• La baisse du pH, l’augmentation de la pression partielle en CO2 et l’augmentation de la
concentration en acide lactique et de l’osmolarité du liquide interstitiel ont aussi un effet
vasodilatateur, mais à des valeurs qui semblent supérieures aux valeurs physiologiques.
• La contraction des myocytes squelettiques s’accompagne d’une augmentation de la concen-
tration des ions K+ dans le milieu extracellulaire ; cette modification entraîne aussi une
vasodilatation, mais elle n’est que transitoire.
• Enfin, les cellules dont le métabolisme est actif libèrent de l’adénosine qui entraîne la
relaxation des myocytes lisses se fixant sur des récepteurs membranaires spécifiques.
L’adénosine peut donc aussi être considérée comme un messager chimique local (action para-
crine).
d) Contrôle de la vasomotricité par les facteurs paracrines endothéliaux
Une artériole isolée manifeste une vasodilatation si le débit sanguin qui la traverse est
augmenté. Cependant cette réaction disparaît si l’endothélium artériolaire est enlevé (exercice
19.1). Ceci met en évidence l’existence d’un contrôle exercé par l’endothélium sur l’état de
contraction des myocytes lisses de la média.
➤ Oxyde nitrique
Le facteur endothélial vasodilatateur a été identifié comme étant l’oxyde nitrique NO (prix
Nobel 1998). NO est produit par la désamination de l’arginine (acide aminé) en citrulline.
Cette réaction (19.1) est catalysée par la NO synthase (NOS) des cellules endothéliales.
NH O
H2 N H2 N
NH NH
NOS
+ 3/2 O2 + N A D PH + N O + N A D P+ + H 2 O
NH2 NH2
O O
OH OH
Oxyde
Arginine Citrulline nitrique (19.1)
504
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CHAPITRE 19
pH
acide lactique
K+
adénosine
endothelium
Vasodilatation artériolaire
L’oxyde nitrique est un gaz liposoluble qui diffuse depuis l’endothélium jusqu’au cytoplasme
des cellules lisses de la média où il active directement une guanylyl cyclase soluble. Une
cascade réactionnelle, dont le détail est présenté par la partie droite de la figure 19.6, aboutit à
la déphosphorylation des chaînes légères de la myosine et à la relaxation des myocytes.
L’oxyde nitrique agit ainsi en tant que facteur paracrine.
➤ Contrôle local de la synthèse d’oxyde nitrique
La production de NO est contrôlée par l’intermédiaire de l’activation de l’enzyme NO
synthase. La NO synthase est activée par des facteurs locaux identiques à ceux qui agissent
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
NO GC a
CaM CaM-4Ca2+
Diffusion
de NO PKG a
MLCPa
NOS a NOS i
Modifications
locales de la citrulline MLC- P MLC
arginine +
composition
NO
du milieu
intérieur
lumière du
vaisseau Relaxation
lame basale myocyte lisse de la média
cellule endothéliale
CaM : Calmoduline GC : Guanylyl cyclase cytosolique
NOS : NO synthase PKG : Protéine Kinase G
a désigne les protéines activées MLCP : phosphatase des chaînes légères
i désigne les protéines inactivées de la myosine
P désigne les protéines phosphorylées MLC : chaînes légères de la myosine
sanguin génère des contraintes de cisaillement qui déclenche la synthèse de NO par l’endothé-
lium, ce qui provoque la vasodilatation des artères. L’augmentation du débit à travers l’organe
est ainsi plus importante qu’avec la seule vasodilatation artériolaire.
➤ Contrôle nerveux de la synthèse d’oxyde nitrique
Voir « l’innervation Il existe aussi un contrôle nerveux de la production du facteur paracrine NO. En effet, en plus
orthosympa- de l’innervation orthosympathique de la média vasculaire déjà mentionnée, il existe une
thique », innervation orthosympathique de l’endothélium. Celle-ci est particulière, car les fibres
chapitre 18,
figure 18.10 postganglionnaires sont cholinergiques. L’acétylcholine se fixe à des récepteurs muscarini-
ques de la membrane des cellules endothéliales et active la NO synthase par la voie des phos-
phoinositides. Le détail du mécanisme est représenté par la figure 19.7. L’activation de
l’innervation orthosympathique de l’endothélium vasculaire a donc, via l’acétylcholine, un
effet vasodilatateur.
e) Autres facteurs vasoactifs
L’endothélium produit d’autres facteurs paracrines vasoactifs. La prostacycline (une prosta-
glandine) est un vasodilatateur dont la production pourrait être déclenchée par le cisaillement
dû à une augmentation de débit. L’endothéline (peptide de 21 acides aminés) est un puissant
vasoconstricteur impliqué dans des situations pathologiques, mais dont la fonction dans un
système vasculaire normal n’est pas encore bien comprise.
506
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CHAPITRE 19
CELLULE
acétylcholine ENDOTHÉLIALE
récepteur
muscarinique membrane
fente synaptique Ach
1 activé plasmique cytosol
voie des
phosphoinositides 3
+
IP 3
2
4 Ca 2+ cytosolique
Ca 2+
CaM CaM-4Ca 2+
6 NOS a NOS i
citrulline
arginine +
7 NO
synthèse de NO
8 Diffusion du paracrine NO
MYOCYTE LISSE
DE LA MÉDIA
9 Relaxation NO
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
VASODILATATION
Figure 19.7 Effet vasodilatateur de l’acétylcholine agissant sur les cellules endothéliales.
IP3 désigne l’inositol trisphosphate. Les autres abréviations sont identiques à celles
de la figure 19.6.
f) Bilan d’ensemble
L’exercice physique entraîne de profonds ajustements de la fonction circulatoire (figure 19.8).
L’augmentation du débit cardiaque résulte essentiellement d’un contrôle nerveux (renforcé par
l’action de l’adrénaline déchargée par la médullosurrénale) ; l’autocontrôle par la loi de Star-
ling intervient quand le volume télédiastolique est augmenté, ce qui dépend de l’importance
relative des conséquences de la veinoconstriction (qui tend à augmenter ce volume) et du
raccourcissement de la diastole (qui tend à diminuer ce volume). Le débit sanguin total est
distribué de façon hétérogène aux organes, en privilégiant le myocarde et les muscles squelet-
tiques actifs. Ceci est dû à la façon dont sont intégrés par les cellules lisses de la média vascu-
laire les différents messages des neuromédiateurs, des hormones, des facteurs métaboliques et
paracrines. Le tableau 19.3 compare les mécanismes mis en jeu dans les différents territoires de
l’organisme et permet de comprendre l’origine de la répartition de la masse sanguine mise en
évidence par la figure 19.1b.
Muscles Organes
Myocarde Encéphale Peau
actifs abdominaux
Innervation
Contraction Contraction Peu d’effets Contraction Contraction
sympathique
Adrénaline
Relaxation Relaxation Peu d’effets Contraction Contraction
plasmatique
Facteurs
Relaxation Relaxation Sans effet Sans effet Sans effet
métaboliques
Facteurs NO NO Bradykinine
Sans effet Sans effet
paracrines Relaxation Relaxation Relaxation
CHAPITRE 19
détecteurs
des stimuli mécanorécepteurs chimiorécepteurs
– – + +
centres nerveux para ortho
cardio-vasculaires sympathique sympathique
glande
médullo
surrénale
adrénaline
X
+ – – –
+ + + + +
effecteurs coeur veines artérioles artérioles NO
musculaires
PAM
16,0
pression 15,0
artérielle (kPa) 14,0
13,0
125
volume 100
systolique (mL)
75
120
fréquence 100
cardiaque (bpm) 80
200
estomac 100
débit sanguin en % du débit à jeûn
0
300
200
duodenum 100
0
300
200
jejunum 100
0
300
200
iléon 100
0
muscles 100
squelettiques 75
100
peau 75
temps (min)
0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 270
progression du chyme
bouche iléon
estomac jejunum
duodenum
(environ 25 %). En conséquence la résistance périphérique diminue légèrement, mais pas suffi-
samment pour contrebalancer l’augmentation du débit cardiaque, et la pression artérielle
moyenne augmente un peu.
➤ Redistribution de la masse sanguine de l’organisme, pendant la digestion
Pendant toute cette phase, l’activité cardiaque est peu modifiée par rapport aux conditions de
repos. Les débits sanguins dans les muscles et la peau restent diminués ; ils ne reviennent à la
normale que progressivement vers la fin de la période de digestion. Au repos, l’intestin reçoit
environ 20 % du débit sanguin total ; lors de la période postprandiale, cette valeur est doublée.
C’est l’hyperémie postprandiale ; la diminution du débit sanguin dans les muscles et la peau
compense, à l’échelle de l’organisme, l’augmentation du débit à travers le tube digestif. Cette
réaction progresse le long du tube digestif en suivant l’avancée du chyme. Dans le même
temps, la contraction des fibres lisses de la musculaire de la muqueuse intestinale active la
circulation lymphatique.
L’état postprandial (comme l’exercice physique) entraîne donc de la part du système circula-
toire une réponse adaptative permettant d’augmenter le débit sanguin dans les organes actifs
(organes digestifs), au détriment des organes inactifs (peau et muscles). Comme lors de l’exer-
cice physique, la réponse se fait en deux phases dont les mécanismes de contrôle seront étudiés
successivement.
510
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CHAPITRE 19
Les inhibiteurs de la NO synthase empêchent cette réponse. L’activation de cette enzyme par le
glucose intestinal est au moins en partie due à l’adénosine dont la concentration augmente dans
le liquide interstitiel lorsqu’une solution de glucose est injectée dans l’intestin.
La figure 19.10 récapitule les principaux mécanismes susceptibles de déclencher l’hyperémie
postprandiale. La réalité est sans doute beaucoup plus complexe, de nombreuses substances
vasodilatatrices étant produites dans l’intestin grêle lors de la digestion.
Dans les deux situations physiologiques étudiées, le contrôle de la fonction circulatoire
consiste à répartir le volume sanguin de l’organisme en fonction des besoins des organes. Le
cœur met en mouvement un volume de sang limité (5 L) qui est distribué de façon différente
suivant l’état physiologique. Ainsi une irrigation des organes adaptée à leur fonctionnement est
compatible avec un travail cardiaque minimal.
511
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lumière intestinale
Na+ G glucose
+ + + + + + + + + + + + + +
– – – – – – – – – – – – – –
Na+
H2O H 2O
ADP ADP
épithélium
ATP K+ ATP intestinal
ATP ADP
O2 O2
adé
Diffusion
adé
NO NO
Diffusion
Contrôle par Contrôle
des facteurs artériole direct par les
paracrines métabolites
endothélium
myocytes lisses
de la média
Relaxation Relaxation
VASODILATATION ARTÉRIOLAIRE
512
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CHAPITRE 19
22
pression artérielle (kPa)
20
18
16
14
pression systolique
12
10
pression diastolique
06 08 10 12 14 16 18 20 22 24 02 04 06 temps (h)
Lorsque les valeurs de la pression artérielle sont différentes de la consigne de façon chronique,
il s’ensuit un état pathologique dans lequel l’irrigation sanguine de certains organes est
perturbée ; dans le cas de l’hypertension chronique, il peut se produire des dommages irréversi-
bles pour le cœur et les vaisseaux (encart 19.1). La régulation de la pression artérielle est donc
indispensable au bon fonctionnement de l’appareil circulatoire. Nous allons étudier ces méca-
nismes régulateurs, en nous limitant, conformément au programme, à ceux qui sont mis en jeu à
court terme, c’est-à-dire en quelques secondes, une minute au maximum.
pression artérielle
PS
14
(kPa)
12
PD
10
1 2 3 4 5 6 7 8 9
l'oreillette droite
pression dans
1
(kPa)
0,5
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
volume systolique
100
(mL)
50
1 2 3 4 5 6 7 8 9
90
cardiaque (bpm)
fréquence
80
70
60
1 2 3 4 5 6 7 8 9
périphérique
(kPa.min.L–1)
2,5
résistance
2,0
1,5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 temps (mi
Figure 19.12 Conséquences de la position debout sur les paramètres cardiovasculaires.
La partie centrale de la figure montre les conséquences d’une position debout
statique ; la partie droite celles de la marche.
Voir « la pression
veineuse »,
chapitre 18, Lors du passage de la position couchée à la position debout statique, tant que les muscles des
§ 18.3.2b membres inférieurs ne sont pas mobilisés, la pompe musculaire n’active pas le retour veineux. La
pression sanguine dans l’oreillette droite diminue, entraînant la chute du volume télédiastolique,
Voir « Loi de donc du volume systolique (VS) d’après la loi du cœur de Starling : il s’ensuit une hypoten-
Starling », sion orthostatique (= consécutive à la station debout). L’augmentation de la fréquence
chapitre 17, cardiaque (FC) et celle de la résistance périphérique vasculaire (RPT) qui sont alors constatées
§ 17.3.1 sont des réponses corrigeant (partiellement dans ce cas) la variation de la pression artérielle. En
514
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CHAPITRE 19
effet, l’application de la loi de Poiseuille (relation 19.2) au système artériel permet de se rendre
compte que l’augmentation de FC et RPT est de nature à s’opposer à la baisse initiale de VS.
PAM = VS . FC . RPT (19.2)
Quand le sujet se met à marcher, les muscles des membres inférieurs se contractent et la pres-
sion qu’ils exercent sur le sang des veines augmente le retour veineux et la pression sanguine
auriculaire ; le volume systolique augmente d’après la loi de Starling et revient à la valeur
initiale. Les réponses cardiovasculaires à l’hypotension orthostatique cessent ; la pression arté-
rielle revient à la valeur de repos après une brève hypertension transitoire.
On peut ainsi définir une régulation physiologique comme un ensemble de réponses déclen-
chées par la variation d’un paramètre du milieu intérieur (paramètre régulé) et corrigeant
(partiellement ou totalement) cette variation.
Le cœur et les vaisseaux doués de vasomotricité (artérioles et veines) constituent donc les deux
effecteurs de la régulation à court terme de la pression artérielle. Nous étudierons successivement
les deux modes de commande possibles (nerveux et hormonal) de ces effecteurs.
L’hypertension artérielle (HTA) est définie par une élévation permanente des valeurs
de la pression artérielle au-dessus de 140 mmHg pour la pression systolique ou de
90 mmHg pour la pression diastolique. La plupart du temps, elle ne s’accompagne
d’aucun trouble immédiat. Mais elle aboutit, quand elle n’est pas traitée, au bout de
10 à 20 ans, à la survenue d’un grave accident vasculaire, cardiaque ou cérébral. Les
limites supérieures de la pression artérielle jugée normale ont été retenues parce que
leur franchissement constitue un risque majeur de maladies cardiovasculaires qui
représentent la première cause de mortalité du dernier tiers de la vie humaine, dans
les pays industrialisés.
À court terme, une tension artérielle très élevée peut entraîner des atteintes neurologi-
ques ou un œdème du poumon. À long terme, l’hypertension artérielle favorise l’athé-
rosclérose, augmente le travail cardiaque et peut entraîner l’insuffisance cardiaque ou
rénale. C’est une maladie multifactorielle qui résulte de l’interaction entre de très
nombreux gènes et des facteurs de l’environnement. L’augmentation de la pression
artérielle avec l’âge est une conséquence inévitable de la diminution d’élasticité des
artères, mais une alimentation riche en graisse, en sel, une consommation excessive
d’alcool, le manque d’activité physique, le surpoids, le stress sont autant de facteurs
aggravants. La prévention de l’hypertension artérielle passe donc par une hygiène de
vie. Il existe une grande diversité de médicaments hypotenseurs. Par exemple, les diuré-
tiques diminuent le volume sanguin, les β-bloquants diminuent le débit cardiaque, les
antagonistes calciques diminuent la résistance périphérique totale en bloquant l’entrée
du calcium dans les myocytes lisses.
À l’inverse, le fait d’avoir en permanence une pression artérielle inférieure à la valeur
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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Stimulus
Ligature Hausse de la
des la pression dans
carotides le sinus
en aval
du sinus
Réponse
carotide externe carotide interne
cardiaque
=
FC (bpm)
Ligature temps
nerf de Héring
Stimulus
sinus carotidien
Ligature Baisse de
carotide des la pression dans
commune carotides le sinus
a. sous-clavière en amont
(X) (X) du sinus
nerf de Cyon
crosse aortique
Réponse
cardiaque
=
FC (bpm)
Hausse de
la fréquence
Ligature temps
Lorsque les ligatures sont pratiquées en amont des sinus (ce qui entraîne une diminution de la
pression artérielle dans le sinus), on obtient une augmentation du débit cardiaque et une vaso-
constriction (non représentée sur la figure) qui tendent à augmenter la pression artérielle
moyenne. Cette expérience reproduit ce qui se passe naturellement quand un être humain se
met debout.
À l’inverse, si les ligatures sont pratiquées en aval du sinus (ce qui augmente la pression arté-
rielle dans le sinus), le débit cardiaque diminue et le rayon des artérioles augmente entraînant
une diminution de la pression artérielle moyenne.
516
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CHAPITRE 19
Ainsi toute variation de la pression artérielle dans les sinus carotidiens déclenche des méca-
nismes correcteurs comme si la pression artérielle moyenne de l’organisme avait été modifiée.
La paroi des sinus carotidiens contient des barorécepteurs, c’est-à-dire des terminaisons
nerveuses sensibles à la pression. Il existe dans la crosse aortique une zone semblable aux sinus
carotidiens. Les barorécepteurs aortiques et carotidiens détectent ainsi les variations de la pres-
sion artérielle juste à la sortie du cœur. Comment l’information correspondante est-elle trans-
mise aux autres organes impliqués dans la régulation de la pression artérielle ?
➤ Codage de l’information en fréquence de potentiels d’action
En enregistrant la différence de potentiel transmembranaire d’une des fibres qui se détachent
de la paroi d’un sinus carotidien, on constate que la fréquence des potentiels d’action de cette
fibre est une fonction croissante de la pression artérielle qui règne dans le sinus carotidien
(figure 19.14). Les barorécepteurs de la paroi du sinus carotidien sont d’autant plus étirés que
la pression transmurale artérielle est élevée. La membrane plasmique de ces terminaisons
nerveuses contient des canaux ioniques mécanodépendants : au-delà d’un certain seuil d’étire-
ment, les flux ioniques à travers ces canaux génèrent des potentiels d’action. La fréquence des
potentiels d’action d’une fibre baroréceptrice code ainsi la valeur de l’étirement qu’elle subit,
fonction de la pression transmurale à son niveau.
Les barorécepteurs carotidiens déchargent pour une gamme de pression artérielle moyenne qui
encadre la valeur de repos (autour de 12 kPa). De petites variations de la pression artérielle
autour de cette valeur entraînent des variations importantes de la fréquence de décharge ; ceci
permet un codage très fin des variations autour de la valeur physiologique de référence. Ainsi,
l’hypotension orthostatique entraîne une baisse de la fréquence de décharge des fibres issues
des barorécepteurs carotidiens.
Les barorécepteurs aortiques présentent des propriétés voisines, avec une gamme de sensibilité
légèrement différente puisqu’ils déchargent pour des pressions artérielles moyennes plus
élevées que les barorécepteurs carotidiens. Tous les barorécepteurs artériels sont également
sensibles à la pression différentielle : à pression artérielle moyenne constante, la fréquence de
décharge augmente avec la pression différentielle.
La figure 19.14 montre que chez un sujet hypertendu (courbe bleue), la zone de sensibilité des
barorécepteurs est décalée vers les pressions plus élevées. La pression artérielle moyenne de
référence (12 kPa) est alors codée avec une plus faible fréquence que chez un sujet normal ;
elle est ainsi détectée comme une valeur d’hypotension. Ce phénomène constitue l’adaptation
des récepteurs.
du sinus carotidien (potentiels d'action / min)
sujet normal
fréquence de décharge d'une fibre issue
sujet hypertendu
5 10 15 20 25
pression artérielle moyenne dans le sinus (kPa)
517
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CHAPITRE 19
(a) Intégration
centres nerveux cardio-vasculaires
centale
+
interneurones +
inhibiteurs fibre du nerf de Héring (IX)
- Fréquence des
potentiels d'action
fibre du nerf de Cyon (X)
X PAM
–
–
+ +
artérioles
VASOCONSTRICTION
RPT FC VS
PAM
effecteurs capteurs
519
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Lors d’un exercice, ce mécanisme correcteur de la pression artérielle n’empêche pas l’hyper-
tension de se produire, car le seuil de détection des barorécepteurs artériels est augmenté. De
plus, des influx nerveux issus de l’encéphale inhibent les messages efférents parasympathiques
cardiomodérateurs et renforcent les influx orthosympathiques cardiostimulateurs et vasocons-
tricteurs. Le résultat en est une inhibition du baroréflexe au cours d’un exercice musculaire.
Enfin, d’autres mécanismes régulateurs interviennent pour contrôler la circulation, notamment
ceux de la température.
En dehors de situations physiologiques particulières comme l’exercice physique, le baroréflexe
permet une régulation très rapide de la pression artérielle (en quelques secondes, une minute,
tout au plus). Son action est complétée par des mécanismes hormonaux.
CHAPITRE 19
de « régulation » n’est pas synonyme de contrôle ; la pression artérielle est régulée, mais le
fonctionnement du cœur est contrôlé dans le cadre de cette régulation.
La notion de boucle de régulation est extrêmement importante en physiologie des mammifères.
De nombreux paramètres du milieu intérieur sont régulés : la température, la glycémie, le pH,
le volume sanguin, par exemple. Le milieu intérieur des mammifères s’oppose au milieu de vie
des organismes (milieu extérieur) par sa relative constance.
interneurone
inhibiteur
fibre efférente
fibre afférente issue
orthosympathique du
d'un barorécepteur
nerf splanchnnique
Fréquence des
Fréquence des potentiels d'action
potentiels d'action
sang
glande
barorécepteurs
médullosurrénale +
adrénaline plasma
PAM
+
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521
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RÉVISER
L’essentiel Mots-clés
Les différentes activités de l’organisme influencent la fonction circulatoire. Lors • anticipation
d’un exercice physique, on note une augmentation de la fréquence cardiaque et • barorécepteurs
du volume systolique et une redistribution du sang vers les muscles squeletti- • boucle de régulation
• détecteurs
ques actifs et le myocarde, au détriment des territoires abdominaux et des reins. • effecteurs
Après un repas, il se produit surtout une augmentation du débit sanguin à travers • hyperémie
le tube digestif au détriment des muscles et de la peau. Ces modifications sont • intégration
déclenchées par voie nerveuse avant même que l’activité ne soit effective, au • oxyde nitrique
cours d’une phase d’anticipation (tableau de synthèse). • réflexe
Au cours de la phase d’activité, le contrôle nerveux est prédominant pour le • voie afférente
cœur : ainsi, lors d’un exercice, l’activation du système orthosympathique et • voie efférente
l’inhibition du système parasympathique contribuent à l’augmentation du
débit cardiaque. Le débit sanguin à travers un organe dépend essentiellement
du diamètre de ses artérioles, lui-même déterminé par l’état de contraction des
fibres lisses de la média. Trois types de contrôle agissent à ce niveau. Un
contrôle nerveux, dû au système orthosympathique vasoconstricteur, s’exerce
de façon identique dans tous les organes ; il tend à réduire le débit artériolaire
et à augmenter la résistance périphérique. Le contrôle hormonal par l’adréna-
line de la glande médullosurrénale a un effet différent sur les artérioles des
muscles squelettiques et cardiaque et sur celles des autres territoires : en effet,
à faible et moyenne concentration, l’adrénaline déclenche une vasodilatation
dans les muscles et le cœur et une vasoconstriction dans les autres organes.
Enfin un contrôle local entraîne une vasodilatation dans les territoires en
activité ; il est dû d’une part à la variation de facteurs physicochimiques
consécutive à l’activité métabolique des cellules (hypoxie, baisse du pH,
augmentation de l’osmolarité du liquide interstitiel), d’autre part à la produc-
tion par l’endothélium artériolaire d’oxyde nitrique, agent paracrine entraînant
le relâchement des muscles lisses de la média.
De telles modifications du débit cardiaque et de la résistance périphérique
vasculaire ne sont pas sans conséquence sur la pression artérielle moyenne.
Ainsi, par exemple, le fait de se mettre debout provoque une hypotension et
l’exercice physique provoque une hypertension. Dans les conditions normales,
les variations de la pression artérielle sont corrigées par des mécanismes régu-
lateurs. Le baroréflexe est efficace à court terme (quelques secondes) : les
variations de la pression artérielle sont détectées par les barorécepteurs aorti-
ques et carotidiens ; l’information nerveuse afférente est transmise respective-
ment par les nerfs de Cyon et de Héring aux centres intégrateurs
cardiovasculaires ; le message nerveux efférent est transmis au cœur et aux
vaisseaux par le système nerveux végétatif. Ainsi, lors d’une hypotension,
l’innervation parasympathique du cœur est inhibée alors que l’innervation
orthosympathique du cœur et des vaisseaux est activée, entraînant une hausse
du débit cardiaque et de la résistance périphérique qui s’opposent à la varia-
tion initiale de la pression artérielle. Le baroréflexe contrôle aussi la sécrétion
d’adrénaline par les glandes médullosurrénales.
Divers mécanismes interagissent avec le fonctionnement du baroréflexe. En
cas d’hypertension chronique, le niveau de référence des barorécepteurs est
augmenté. Il en est de même lors d’un exercice physique au cours duquel il se
produit en plus une inhibition des messages efférents par des centres nerveux
autres que les centres cardiovasculaires. De plus des mécanismes régulateurs
d’autres paramètres du milieu intérieur peuvent contrôler les circulations locales
522
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CHAPITRE 19
RÉVISER
L’essentiel (suite)
(par exemple la thermorégulation contrôle la circulation cutanée). Dans
chaque situation, les cellules effectrices (cellules myocardiques, sinusales,
lisses) intègrent les différents messages nerveux, hormonaux, ou paracrines
qu’elles reçoivent.
Le contrôle de la fonction circulatoire permet donc à la fois de répartir la masse
sanguine en fonction des besoins des organes et de réguler les variations de la
pression artérielle consécutives aux modifications des débits locaux.
Attention
• Distinguez bien contrôle et régulation.
• Repérez le rôle joué par les constituants d’une boucle de régulation.
• Entraînez-vous à représenter le fonctionnement de la boucle de régulation de
la pression artérielle en réponse aux deux types de variations (hypo- ou
hypertension).
• Sachez caractériser expérimentalement voies nerveuses afférente et efférente.
• Faites l’inventaire des messagers entraînant une vasodilatation artériolaire et
ceux entraînant une vasoconstriction artériolaire.
TABLEAU DE SYNTHÈSE ADAPTATION DE LA FONCTION CIRCULATOIRE À DEUX SITUATIONS PHYSIOLOGIQUES.
Adaptation
Adaptation à l’exercice physique
à l’état postprandial
Mécaniques : variations de longueur du muscle actif. Chimiques : composition du
STIMULI DECLENCHANT
Chimiques : composition du liquide interstitiel au voisi- chyme et du liquide interstitiel au
L’ADAPTATION
nage des mycocytes squelettiques. voisinage des entérocytes.
Récepteurs sensoriels : mécanorécepteurs Cellules sécrétrices du facteur
DÉTECTION DES STIMULI et chimiorécepteurs musculaires. paracrine : cellules de l’endothé-
lium artériolaire
Voies nerveuses : afférentes des récepteurs aux centres,
efférentes parasympathique (inhibée) et orthosympathi-
que (activée) (figure 19.8)
Voie hormonale : activation de la sécrétion d’adrénaline
CIRCULATION par stimulation orthosympathique de la glande médullo-
DE L’INFORMATION surrénale (figure 19.8).
VERS LES EFFECTEURS Voie paracrine : activation de la production de NO par des Voie paracrine : activation de la
modifications locales au voisinage des cellules endothélia- production de NO par des modifi-
les des artérioles musculaires (figure 19.6) cations locales au voisinage des
cellules endothéliales des artério-
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S’ENTRAÎNER
524
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CHAPITRE 19
1,0 1,0
Figure 19.17 Contrôle 0,9 0,9
de la vasomotricité des 0,8 0,8
artérioles coronaires.
0,7 0,7
0,6 0,6
0,5
0 40 80 120 0 20 40 60
pression transmurale (cm H 2O) gradient de pression artériolaire (cm H 2O)
artérioles intactes artérioles intactes
artérioles sans endothélium artérioles sans endothélium
(b) Effets de variations de la pression transmurale (c) Effets de variations du débit
Exercice 19.2 : Réponses des fibres sympathiques aux variations de pression dans le
sinus carotidien
L’activité globale d’un des nerfs orthosympathiques cardiaques a été enregistrée à la suite de
deux modifications de la pression dans le sinus carotidiens (figure 19.18). Analysez ces résul-
tats et réalisez un schéma fonctionnel des mécanismes ainsi déclenchés.
pression sinusale (kPa) pression sinusale (kPa)
40 40
30 30
20 20
10 10
des fibres sympathiques
aux variations de pression
dans le sinus carotidien.
0 1 2 3 temps (s) 0 1 2 3 temps (s)
525
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Organisation comparée
de deux appareils respiratoires :
poisson et grenouille
TP 1
Plan Introduction
1.1 Respiration d’un poisson : Dans le chapitre 2, les paramètres qui permettent de
le gardon, Leuciscus rutilus réaliser les échanges gazeux respiratoires ont été
1.2 Respiration d’un amphibien : décrits chez des animaux à respiration aquatique et à
la grenouille verte, Rana esculenta respiration aérienne. Dans les deux cas, les surfaces
1.3 Comparaison des appareils respiratoires d’échange ont été définies : branchies ou poumons et
l’accent a été mis sur leurs relations avec l’appareil
Objectifs circulatoire. Le transport des gaz respiratoires a été
détaillé dans le chapitre 16. Cette séance de travaux
• Localisation anatomique des différents appareils, pratiques permet d’observer les supports anatomiques
place de l’appareil respiratoire au sein de l’organisme. de la fonction respiratoire aux différentes échelles :
• Relations de l’appareil respiratoire avec l’appareil organisme, appareils, organes et tissus.
circulatoire.
• Étude anatomique macroscopique et microscopique
des organes respiratoires.
• Comparaison de deux surfaces d’échange, l’une externe,
l’autre internalisée.
Le tronc porte les nageoires : une paire de nageoires pectorales, en arrière de l’ouverture opercu-
laire, et une paire de nageoires abdominales, en avant de l’ouverture anale. Les nageoires
dorsale et anale sont impaires. La région caudale se termine par la nageoire caudale, symétrique
(homocerque) formée d’un lobe dorsal et d’un lobe ventral (figure TP1.1).
nageoire dorsale
opercule
nageoire caudale
nageoire anale
nageoire pectorale
papille anale
nageoire abdominale
vessie natatoire
muscles dorsaux reins ovaire droit
canal pneumatique uretère
branchies
anus
estomac duodénum
Figure TP1.2 Anatomie du gardon, cavité péritonéale ouverte,
gonade gauche enlevée.
528
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TRAVAUX PRATIQUES 1
Observez les viscères en place ; bien que cette observation ne soit pas l’objet principal de
cette étude, elle permet de comprendre l’organisation générale de l’animal. Le tube digestif
est en partie masqué par le foie, qui est très développé. Déroulez le tube digestif, notez dans la
partie antérieure un œsophage court qui se poursuit par une structure de gros diamètre qui
correspond à l’estomac et au duodénum, puis par un intestin long, de plus faible diamètre qui
se termine par l’anus.
La vessie natatoire, impaire et dorsale, est formée de deux lobes qui communiquent entre eux.
La région antérieure du lobe postérieur est reliée à l’œsophage par un fin canal : le canal pneu-
matique. Cet organe permet au poisson d’ajuster sa flottabilité à différentes profondeurs.
Les gonades, parfois réduites à un fin cordon chez les animaux immatures, ont une position
moyenne dans la cavité péritonéale. Elles se prolongent postérieurement chacune par un gono-
ducte. Ces conduits se rejoignent dans le plan médian et forment un court canal commun qui
s’ouvre en arrière de l’anus. Chez les animaux à maturité sexuelle, les gonades ont un dévelop-
pement considérable qui masque l’ensemble des viscères. Les ovaires sont remplis d’ovocytes
rougeâtres lorsqu’ils sont prêts à être émis ; les testicules sont blancs. Observez les gonades
puis enlevez-les délicatement.
Les reins sont deux cordons longitudinaux étroits appliqués dorsalement par rapport à la vessie
natatoire. Ils se prolongent par des uretères qui fusionnent en un seul uretère qui porte une
vessie et s’ouvre postérieurement par rapport au gonoducte.
sinus veineux
foie
arc
branchial
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
oreillette
branchies
aorte
ventrale ventricule
bulbe artériel
En utilisant un grossissement plus fort ou en observant des poissons de grande taille, observez les
veines cardinales antérieures et postérieures et la veine sus-hépatique qui débouchent dans le
sinus veineux. Cette observation est parfois difficile à cause de la présence de l’œsophage. Dans
le prolongement du bulbe artériel, suivez l’aorte ventrale qui conduit le sang carbonaté vers les
branchies par les arcs aortiques III, IV, V et VI (figure TP1.4 et photo 1 cahier couleur p. 3).
529
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La cavité branchiale étant ouverte, observez les cinq arcs branchiaux. Les quatre premiers
portent deux rangées de lames branchiales, le cinquième est formé par les os pharyngiens infé-
rieurs. Entre les arcs branchiaux, les fentes branchiales font communiquer les cavités pharyn-
gienne et branchiale.
arc III
arc V
artère branchiale
= arc aortique arc VI
sinus veineux
ventricule
veine cardinale
inférieure gauche
oreillette
arc branchial
(a) (b)
lames branchiales
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TRAVAUX PRATIQUES 1
À l’aide de pinces fines, prélevez une ou deux lames branchiales, montez-les entre lame et
lamelle dans une goutte d’eau. Essayez d’observer au faible grossissement du microscope les
lamelles portées par les lames ; si elles n’apparaissent pas nettement, déplacez très légèrement
la lamelle couvre objet.
Figure TP1.6
Coupe histologique
de branchie.
lamelles branchiales
(a) représentation schémati-
que des lames branchiales ; lames branchiales
(b) détail de la position des
lamelles par rapport à la
lame. (c) coupe histologique (b)
au niveau de lamelles bran-
chiales.
endothélium vasculaire
(c) lame branchiale
ionocytes impliqués
dans l’osmorégulation
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
cellules en pilier
cellules sanguines
cavité
lamelles branchiales cellules épithéliales
branchiale
531
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tympan
narine
bouche
patte antérieure
patte postérieure
TRAVAUX PRATIQUES 1
(a)
sac antérieur
du bras
sac ventral
vaisseaux muscles pectoraux
cutanés
muscles abdominaux
sac fémoral
externe
Sur la partie dorsale de la bouche, repérez vers l’avant des dents vomériennes et de part et
d’autre deux ouvertures, les choanes, qui correspondent à l’orifice interne des narines. Latéra-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
lement et en arrière, proches de l’articulation, on rencontre les deux orifices des trompes
d’Eustache. Notez le large pharynx et l’entrée de l’œsophage. Sur le plancher buccal, observez
la langue, bifide et protractile. Non loin de l’entrée de l’œsophage, en arrière de la langue,
repérez la glotte qui donne accès à l’appareil respiratoire (figure TP1.9).
b) Ouverture de la cavité générale
Couvrez d’eau. L’ablation du plan musculaire est faite par des incisions latérales depuis les
cuisses jusqu’à l’articulation des membres antérieurs (ne pas les détacher). Incisez transversa-
lement au niveau de la ceinture pelvienne et, en relevant le bouclier musculaire jusqu’aux
membres antérieurs, incisez transversalement au niveau du cou. Enlevez cet ensemble pour
mettre en évidence le plan viscéral (figure TP1.10). Le cœur se trouve sous le plastron sternal,
veillez à ne pas l’endommager.
533
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maxillaire supérieur
choanes
globe oculaire
dents vomériennes
orifice des trompes d’Eustache
dents maxillaires
articulation
sectionnée
maxillaire inférieur
glotte
vaisseaux cutanés
langue protractile
tronc artériel
foie
estomac
intestins
vessie
On distingue d’avant en arrière : le cœur, dans l’axe du corps, le foie rouge foncé dont les lobes
très développés recouvrent les poumons. Les poumons se présentent comme deux sacs transpa-
rents remplis d’air. Le tube digestif pelotonné. Les animaux à maturité sexuelle (avril - mai) ont
des gonades développées. Chez les femelles, les ovaires envahissent toute la cavité viscérale.
On ne peut rien observer sans les avoir retirés.
534
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TRAVAUX PRATIQUES 1
Basculez les lobes hépatiques antérieurement, observez le tube digestif : estomac, duodénum,
intestin et les gonades dorsales par rapport au tube digestif.
droite gauche
pharynx glotte
veine jugulaire
tronc carotidien
veine sous-claviaire artère cutanée
ventricule
poumons
crosse aortique
veine cave postérieure
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Dorsalement par rapport au cœur, se trouve le sinus veineux. Il n’est pas aisé de l’observer
car il est masqué par le cœur. Réclinez le cœur vers l’avant. Le sinus veineux reçoit le sang
carbonaté de la circulation générale par les veines caves antérieures et postérieure, il se jette
dans l’oreillette droite. Les veines pulmonaires conduisent à l’oreillette gauche le sang
hématosé venant des poumons. La circulation cardiaque peut être résumée par le schéma de
la figure TP1.12.
Observez les poumons, notez qu’ils se réunissent antérieurement en un très bref conduit qui
débouche dans la glotte, selon l’état de l’animal ils sont plus ou moins gonflés d’air. La surface
des poumons est d’une couleur rose à incolore, elle est gaufrée.
535
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troncs carotidiens
crosses aortiques
tronc
artériel
artère pulmonaire
veine pulmonaire
sinus veineux
valvule spirale
oreillette droite
oreillette gauche
bulbe cardiaque
ventricule
TRAVAUX PRATIQUES 1
septum secondaire
(a)
paroi pulmonaire
septum primaire
favéole
endothélium vasculaire
veine marginale
muscle marginal
meilleurs moyens d’exploiter son milieu et d’exercer la pression sélective la plus forte vis-à-vis
de ses concurrents. Il ne semble pas, de ce dernier point de vue, y avoir d’interférence entre le
gardon et la grenouille verte.
1.3.1 Quels sont les caractères anatomiques observés qui rendent compte
des échanges gazeux respiratoires chez le gardon ?
Le gardon vit dans l’eau, milieu où la tension de dioxygène est faible, en comparaison de sa
pression partielle dans l’air.
Au niveau branchial, on remarque que la surface d’échange est augmentée par le nombre de
lames et de lamelles. L’épaisseur de l’échangeur, que l’on peut mesurer au niveau des lamelles,
est de l’ordre de 7 à 15 µm, ce qui est relativement épais si l’on compare avec le même critère au
niveau pulmonaire (≈ 2 µm). On peut supposer que cette épaisseur est liée au fait que les bran-
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chies sont exposées à l’eau, plus abrasive que l’air à cause de sa viscosité et qu’elles doivent,
d’autre part, résister au différentiel de potentiel osmotique entre milieu intérieur et extérieur.
L’appareil circulatoire est caractérisé par une simple circulation. Le sang carbonaté traverse le
cœur puis est envoyé vers les branchies. Les capillaires branchiaux, au niveau des lacunes
lamellaires, ont un diamètre de l’ordre de 10 à 15 µm. La finesse de leur endothélium est favo-
rable aux échanges mais elle les rend fragiles ce qui s’oppose à une pression sanguine élevée,
donc à un fort débit. Le sang hématosé, au sortir des branchies, est collecté par les aortes et
distribué à tout l’organisme, puis fait retour au cœur par le système veineux. Tout le sang
aortique provient obligatoirement des branchies où le passage dans les capillaires abaisse
encore la pression hémodynamique. La circulation dans son ensemble est donc à faible pres-
sion. À titre indicatif, chez la truite, la pression artérielle varie entre 4,2 et 3,6 kPa pour un
débit sanguin de 17,8 mL/min/kg.
1.3.2 Quels sont les caractères anatomiques observés qui rendent compte
des échanges gazeux respiratoires chez la grenouille verte ?
La grenouille verte est amphibie, mais elle vit essentiellement dans l’air où la pression partielle
du dioxygène est élevée.
Au niveau pulmonaire, la surface d’échange est augmentée par les septums primaires, secon-
daires et tertiaires qui délimitent des favéoles. La surface d’échange reste modeste car les
septums sont peu élevés. L’épaisseur de l’échangeur respiratoire est de l’ordre de 2 µm. La
respiration cutanée est réalisée au niveau de la peau et des sacs lymphatiques (qui sont remplis
de lymphe et non pas d’air). Les sacs lymphatiques sont répartis sur tout le tronc. Les vaisseaux
cutanés sont de gros diamètre, ils partent ou aboutissent à proximité du cœur.
L’appareil circulatoire réalise une double circulation partielle avec mélange des sangs : les deux
oreillettes reçoivent des sangs différents qui sont mélangés au niveau du ventricule. Le sang
hématosé arrive des poumons à l’oreillette gauche (saturation en O2 : 96%). Du sang mélangé
(carbonaté venant des tissus et oxygéné en venant du tronc cutané) arrive dans le sinus veineux
(saturation en O2 44 %) puis à l’oreillette droite (chapitre 2, figure 2.17). Cependant, le bulbe
artériel est partagé par une cloison spirale qui envoie le sang mélangé vers le tronc pulmo-cutané
où il sera oxygéné et le sang hématosé vers l’aorte. Il résulte de cette disposition que les tissus,
et en particulier le cerveau, sont irrigués par du sang riche en O2 (85 %). La même contraction
ventriculaire envoie du sang vers les poumons et vers les tissus, mais la circulation pulmonaire
se termine en un réseau de fins capillaires, ce qui est incompatible avec une forte pression
sanguine sous peine de déchirures de l’endothélium vasculaire. Le retour cardiaque de la circu-
lation pulmonaire est assuré par une veine pulmonaire qui fait retour directement à l’oreillette
gauche, par conséquent, la chute de pression sanguine occasionnée par la circulation pulmonaire
n’affecte pas la circulation générale, contrairement à ce qui est observé chez les poissons où la
pression sanguine tissulaire (systémique) est limitée par la circulation branchiale. Chez la
grenouille, la pression sanguine au départ du cœur est de 4,65 kPa, celle du retour veineux est de
2,79 kPa, ce qui assure un débit cardiaque de 20 mL/min/kg.
Remarque : Chez l’humain, la pression sanguine évolue entre 15,9 kPa et 9,9 kPa pour
un débit de 80 mL/min/kg.
538
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Étude pratique
de deux mollusques, TP 2
la moule et l’escargot
Plan Introduction
2.1 Étude de la moule L’embranchement des mollusques est un vaste ensemble
2.2 Étude de l’escargot qui comprend 8 classes et 117 495 espèces à ce jour. Ils
2.3 Étude comparative ont conquis tous les milieux. À partir d’un plan d’organi-
sation homogène, les mollusques présentent des formes
Objectifs très diverses comprenant la moule, l’escargot, le poulpe,
le nautile, les ammonites (toutes éteintes) jusqu’à des
Cette étude englobe celle de la coquille et celle de classes moins connues comme les solénogastres ou les
l’animal hors de sa coquille ainsi que, pour la moule, caudofovéates. La coquille calcaire, souvent robuste est
l’organisation des branchies. Il s’agit d’une étude un fossile fréquent qui fait des mollusques un outil fort
comparative qui ne vise pas à dégager toutes les
utile aux géologues pour les datations ou les reconstitu-
caractéristiques du plan d’organisation des
mollusques. Les caractéristiques anatomiques et
tions de paléoenvironnements.
fonctionnelles des différents appareils ne sont pas Nous limiterons notre incursion dans cet embranchement
au programme. Certains aspects visent à illustrer une à l’observation d’un lamellibranche : la moule et à celle
partie du chapitre sur la respiration des animaux. d’un gastéropode : l’escargot.
2.1.2 Morphologie
a) La coquille
La coquille, formée de deux valves symétriques (bivalve), mesure 5 à 6 cm sur 3 à 4, elle est
dure, de teinte violacée à noire. Le plan qui sépare les deux valves est le plan de symétrie de
l’animal (bilatéralien). Chez l’animal vivant sorti de l’eau, les deux valves sont hermétique-
ment jointives, chez l’animal mort, elles sont entrouvertes, ce qui prouve que la fermeture est
active et l’ouverture passive.
➤ En vue externe, (figure TP2.1a)
La coquille a un bord rectiligne et un bord courbe. Les deux valves sont réunies au niveau de
leur bord courbe par une charnière (bord dorsal), elles s’ouvrent par leur bord rectiligne (bord
ventral). La partie antérieure est localisée vers la partie étroite des coquilles appelée le crochet.
On peut ainsi désigner une valve gauche et une valve droite. Les valves sont ornées de stries
concentriques à partir du crochet ; elles témoignent de la croissance de l’animal, ce sont les
stries d’accroissement. Lorsque les valves sont fermées, il s’en échappe par la face ventrale,
des filaments fins, gris foncé, il s’agit du byssus, une sécrétion qui permet à l’animal de se fixer
à un support.
539
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(a) (b)
empreinte du muscle
crochets
adducteur antérieur
charnière charnière
empreintes
des muscles rétracteurs
postérieurs du pied
et du byssus
empreinte
du muscle
adducteur
empreinte postérieur
stries d’accroissement du manteau
Figure TP2.1 Valve droite de moule.
(a) vue externe ; (b) vue interne.
TRAVAUX PRATIQUES 2
(a) (b)
muscle adducteur
antérieur muscle rétracteur
hépatopancréas antérieur
manteau
pied
manteau
byssus
bord du
manteau
siphon anal muscle adducteur
postérieur siphon anal
branchies » masse viscérale. Le pied et les filaments de byssus sont aisément repérables. En vous aidant de
chapitre 2 figure 2.4
la figure TP2.3, vous repérerez les différents organes ; antérieurement se situe la bouche enca-
drée de quatre palpes labiaux. En arrière du pied, se situe un renflement jaune chez les femelles,
orange chez le mâle qui correspond à l’emplacement des gonades ; ce renflement est appelé, en
raison de sa forme, la bosse de Polichinelle. La partie antérieure est marquée par la bouche et les
palpes labiaux mais la tête est absente.
b) Les branchies
À l’aide de ciseaux fins, prélevez un fragment du bord d’une branchie, recueillez-le dans un
verre de montre contenant de l’eau de mer. Avec des pinces fines, essayez de séparer les
feuillets branchiaux puis montez entre lame et lamelle dans une goutte d’eau de mer, observez
aux différents grossissements du microscope (figure TP2.4).
541
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bouche
palpes labiaux
pied
byssus
bosse de Polichinelle
gonade
muscle adducteur
postérieur
On observe, sur le bord du feuillet branchial, une ciliature active. Les différents filaments qui
forment un feuillet sont reliés entre eux par des disques de jonction qui forment les brosses
ciliaires (cils raides). D’autre part, des ponts conjonctifs réunissent les filaments directs et
réfléchis. L’épiderme, périphérique, forme une zone claire sur laquelle sont implantés les cils
vibratiles.
L’observation sera complétée par l’examen au fort grossissement d’une coupe histologique
pratiquée transversalement par rapport aux filaments branchiaux (figure TP2.5). Les cils sont
disposés sur les bords externe et interne du filament. La zone centrale semble vide, elle corres-
pond à une lacune dans laquelle circule l’hémolymphe. Selon la coloration effectuée et le
niveau de la coupe, on pourra distinguer une baguette squelettique qui soutient le filament.
L’épithélium de la partie interne contient des cellules à mucus. La fonction des branchies a été
expliquée au chapitre 2, leur grand développement est largement excessif par rapport aux
besoins respiratoires ; elles assurent également la nutrition par microphagie. Les proies sont
enrobées de mucus ; par les mouvements ciliaires elles sont acheminées vers le bord des lames
branchiales et vers les palpes labiaux puis la bouche.
filaments
cils vibratiles branchiaux
brosses ciliaires
542
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TRAVAUX PRATIQUES 2
filaments branchiaux
(a) brosses ciliaires
feuillet direct
feuillet réfléchi
cils frontaux
(b)
cils latéraux
cellules à mucus
brosse ciliaire
filaments branchiaux
enroulée dans laquelle ils peuvent se retirer entièrement, en période sèche ou froide ou s’ils sont
inquiétés. Ils sont phytophages, de préférence nocturnes et partent en quête de nourriture lorsque
l’humidité ambiante est forte (pluie, rosée). Le corps est recouvert de mucus. En hiver,
l’escargot reste dans sa coquille qui est fermée par une sécrétion calcaire : l’épiphragme.
Le ramassage des escargots dans la nature est réglementé dans chaque département par des
arrêtés préfectoraux, ils fixent les espèces et les territoires autorisés. Sur l’ensemble des terri-
toires, le ramassage est interdit en tout lieu et en tout temps pour certaines espèces ou permis
entre des dates précises et pour une taille minimum de la coquille de 3 cm.
2.2.2 Morphologie
L’animal vivant en activité présente une partie molle, non segmentée et une partie dure : la
coquille ; il se déplace par reptation en abandonnant sur son passage une piste muqueuse. La
543
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partie antérieure, marquée par le sens du déplacement, porte deux paires de prolongements
sensoriels : les tentacules.
a) Observation de l’animal en extension (figure TP2.6)
L’escargot repose sur sa face ventrale, aplatie qui permet la locomotion par reptation.
Observez l’animal lorsqu’il se déplace sur une plaque de verre, percevez les ondes de contrac-
tion de la masse musculeuse qui forme le pied. L’extrémité antérieure s’ouvre au niveau de la
bouche contenant une radula, de part et d’autre se dressent deux tentacules rétractiles à fonction
tactile. Dorsalement par rapport à ses derniers, une paire d’autres tentacules rétractiles, plus
longs portent les yeux. Au niveau de la lèvre ventrale débouche une glande pédieuse dont la
sécrétion de mucus facilite la reptation et l’adhésion au support. En arrière des tentacules, du
côté droit, s’ouvre l’orifice génital hermaphrodite. Le pied se prolonge en arrière de la coquille.
La masse viscérale est entièrement contenue dans la coquille. Du côté droit, au niveau du bord
de la coquille, on distingue deux orifices, le plus large est antérieur, il correspond à l’ouverture
de la cavité pulmonaire, c’est le pneumostome. L’orifice postérieur, est l’anus.
coquille
bourrelet du manteau
tentacule oculaire
pied
tentacule tactile
bouche
TRAVAUX PRATIQUES 2
le côté interne du péristome. Chez le petit-gris la columelle est pleine. L’animal est maintenu
dans la coquille par un muscle columellaire qui s’enroule le long de la columelle et se fixe au
sommet de la coquille (observez-le sur l’animal décrit au paragraphe précédent). La coquille est
sécrétée par le bourrelet palléal. Des ornementations, ou stries d’accroissement, marquent les
étapes successives de la croissance ; leur espacement inégal témoigne de l’irrégularité de la
croissance, directement en rapport avec les conditions de vie.
apex
paroi dorsale
du poumon
vaisseaux péristome
sanguins
emballé
dans le
péricarde
rein
ombilic
b) Observation
Le toit du poumon est parcouru de vaisseaux ; les vaisseaux afférents apportent l’hémolymphe
carbonatée, ils alternent avec les vaisseaux efférents qui conduisent l’hémolymphe hématosée
au cœur. Le cœur est formé d’une oreillette, antérieure et d’un ventricule postérieur (figure
TP2.9). L’hémolymphe hématosée au niveau de la paroi pulmonaire est drainée par une veine
pulmonaire qui débouche dans l’oreillette. Les contractions de l’oreillette puis du ventricule
poussent l’hémolymphe vers l’aorte qui la distribue aux tissus. Rappelons que le système circu-
latoire est ouvert.
avant
pneumostome
côté gauche côté droit
pore urinaire
vaisseaux efférents
anus
arrière
Figure TP2.9
Anatomie du poumon et du cœur chez l’escargot.
TRAVAUX PRATIQUES 2
transportés par l’hémolymphe qui contient de l’hémocyanine. Le circuit est « simple boucle » et
le cœur est traversé par de l’hémolymphe hématosée. Le développement de la surface bran-
chiale des lamellibranches est un facteur favorisant les échanges respiratoires, et le mouvement
d’eau à ce niveau est important. Compte tenu de la faible demande métabolique de la moule,
son appareil respiratoire semble surdimensionné, mais comme il l’a été précisé, les branchies
servent aussi à la capture de proies microscopiques. Chez l’escargot, la paroi pulmonaire ne
présente ni replis ni dispositifs permettant d’en augmenter la surface et celle-ci est limitée à la
partie dorsale (ce qui n’est pas le cas de tous les gastéropodes). Les mouvements respiratoires
sont de faible amplitude et l’ouverture du pneumostome est réduite. La concentration d’O2
dans la cavité pulmonaire varie de 4 à 14 %. Lorsque l’animal est rétracté dans sa coquille, le
volume des échanges est très faible. Ici encore le métabolisme est bas et l’apport de dioxygène
nécessaire est réduit.
Chez les lamellibranches, les branchies sont contenues dans la cavité palléale, dans laquelle
débouchent les appareils digestif, reproducteur et excréteur. Un circuit d’eau organisé parcourt
cette cavité. Chez les pulmonés la cavité palléale régresse au cours du développement
embryonnaire et le poumon se forme par un repli de l’épiderme qui s’invagine. Les appareils
digestif, reproducteur et excréteur ne débouchent pas dans la cavité pulmonaire.
Les lamellibranches produisent un grand nombre d’œufs, de petite taille d’où émerge une larve
véligère. Le développement est indirect. Les gastéropodes produisent peu d’œufs (30 à 60) de
2 à 3 mm de diamètre, riches en vitellus. L’éclosion libère un jeune semblable à ses géniteurs :
le développement est direct.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
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Diversité du monde
des insectes
TP 3
Plan Introduction
3.1 Rappels sur le plan d’organisation des insectes Les insectes comptent plus d’un million d’espèces
et les types de développement différentes, ils ont conquis tous les milieux sauf le
3.2 Odonates milieu marin. Le plus ancien fossile connu date du
3.3 Coléoptères Dévonien inférieur. Cette classe a conservé une
3.4 Diptères remarquable homogénéité tout en développant des
3.5 Hyménoptères caractères originaux qui ont permis de les regrouper
3.6 Synthèse sur les types de développement des insectes en 29 ordres différents.
Objectifs
• Présentation de quelques traits permettant d’organiser
la diversité des insectes métaboles : ailes, stades du
développement postembryonnaire, pièces buccales.
• Approche de quelques ordres : les odonates,
les coléoptères, les diptères et les hyménoptères.
TRAVAUX PRATIQUES 3
3.2 ODONATES
Les odonates regroupent les insectes désignés communément comme les libellules et les
demoiselles.
3.2.1 Adultes (type aeschne)
Ces insectes volent avec aisance et rapidité, ils peuvent même effectuer un vol stationnaire, on
les rencontre plus fréquemment au voisinage des mares et des étangs. Ils ont une envergure
pouvant atteindre 10 cm, leur tête est volumineuse, leur abdomen est grêle, leurs teintes sont
souvent métalliques (figure TP3.1).
thorax tête
aile antérieure
aile postérieure
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
a) Tête
La tête est sphérique elle porte deux gros yeux dorsaux qui se rejoignent au niveau du front.
Ces yeux sont composés de la juxtaposition de 30 000 yeux simples ou ommatidies. Les
antennes sont courtes et filiformes (figure TP3.2). Les pièces buccales sont de type broyeur à
mandibules et à maxilles fortement denticulées (figure TP3.3) en rapport avec le régime carni-
vore. Les libellules sont des prédatrices actives, elles capturent leurs proies en plein vol.
b) Thorax
Chaque segment thoracique porte une paire de pattes, puissantes, épineuses, participant à la
capture des proies ou à la fixation à un support. Les libellules ne se déplacent pas en marchant. Le
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yeux composés
ocelles
antennes
mandibules
maxille gauche
stipes
cardo
lobe médian
palpe labial
lobes latéraux
labium
Figure TP3.3 Pièces buccales de Corduligaster boltonii.
prothorax est bref (figure TP3.4). Les ailes, dorsales, sont portées par le méso- et le métathorax,
elles sont fortement développées, transparentes ou teintées de brun ou rouge selon les espèces,
fortement nervurées. L’extrémité de leur bord d’attaque porte souvent une tache noire ou brune.
Chez les aeschnes, les ailes postérieures sont plus larges que les antérieures (figure TP3.1). Le
mouvement des ailes au cours du vol ne se fait que dans le plan vertical et au repos, elles ne se
rabattent pas sur le corps vers l’arrière ; ces aspects caractérisent les paléoptères.
c) Abdomen
L’abdomen est long et étroit, il est formé de onze segments, le dernier est réduit et terminé par
les génitalia qui permettent une fécondation interne (adaptation au milieu aérien).
TRAVAUX PRATIQUES 3
prothorax
stigmate
mésothorax
métathorax
abdomen stigmate
Figure TP3.4 Vue latérale de la région thoracique d’un agrion Agrion virgo.
elle se réalise par 10 à 15 mues qui se déroulent sur 3 à 4 ans, en fait cette durée dépend de la
température et de la nutrition. Les juvéniles se déplacent par éjection d’eau au niveau de leur
rectum où se trouvent des trachéobranchies, ce qui assure du même coup locomotion (nage par
réaction) et respiration.
b) Morphologie
Les juvéniles sont pourvus de structures céphaliques comparables à celles des adultes, à la diffé-
rence du labium qui est développé en un organe ravisseur qui forme le « masque ». Le
prémentum et le postmentum sont allongés et repliés l’un sur l’autre, les palpes labiaux forment
une pince. Lorsque l’animal déploie brusquement ce masque, il se saisit de proies qu’il rapporte
au niveau de la bouche où elles y sont déchiquetées par les mandibules proches de celles des
adultes (figure TP3.5). Les yeux, bien développés, le sont moins que chez les adultes.
prémentum
Le thorax porte les pattes plus longues (toutes proportions gardées) que celles des adultes qui
servent ici à la marche. Le prothorax est bien développé et le méso- et le métathorax sont étroi-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
tement réunis. Ils portent dorsalement les fourreaux alaires, les métathoraciques recouvrent
partiellement les mésothoraciques. Les insectes dont les ébauches alaires sont externes chez les
juvéniles sont des exoptérygotes. L’abdomen est large, de section triangulaire, il est formé de
onze segments, le dernier est réduit et forme la base des appendices qui encadrent l’extrémité
rectale (figure TP3.6).
fourreaux alaires
abdomen
Les jeunes sont souvent trapus, leur masque est bombé et leurs trachéobranchies rectales ne sont
pas visibles de l’extérieur.
Ce sont les aeschnidae, les corduliidae, les libellulidae.
b) Zygoptères
Les adultes ont des ailes antérieures et postérieures presque égales, elles sont accolées et dres-
sées verticalement au repos (figure TP3.7a). L’envergure ne dépasse pas 60 mm. Le corps est
grêle, d’aspect fragile. Les yeux bien développés ne se rejoignent pas dorsalement, ils sont
moins volumineux que ceux des anisoptères. Le vol est peu rapide et moins efficace que celui
des anisoptères, les mouvements des deux paires d’ailes ne sont pas synchronisés.
Les jeunes sont grêles, et caractérisés par la présence de trachéobranchies externes portées par
l’extrémité abdominale (figure TP3.7b).
Ce sont les calopterygidae, les lestidae, les cœnagrionidae (les agrions).
(a) (b)
Figure TP3.7
Les zygoptères.
(a) posture d’un adulte au
trachéobranchies anales repos ; (b) vue dorsale d’un
juvénile de Calopteryx virgo.
TRAVAUX PRATIQUES 3
« jeunes » ou « juvéniles » si l’on rapproche les odonates des paurométaboles (§ 3.6.2) comme
le criquet, ou bien « larve » si l’on considère qu’il y a bien une métamorphose. Il serait préfé-
rable que le terme de « larve » soit réservé aux Holométaboles à métamorphose complète. Le
langage courant ne tient pas compte de ces considérations et l’on trouve souvent « larve de
libellule » dans des ouvrages de qualité.
3.3 COLÉOPTÈRES
3.3.1 Imagos (type le hanneton)
Ces insectes émergent en abondance tous les quatre ans à la fin du printemps et au début de
l’été, de préférence le soir. Ils mesurent 25 à 30 mm, leur teinte est brune (figure TP3.8a). Les
adultes ont un vol lourd et maladroit ; ils se dirigent vers les feuillus dont ils consomment les
feuilles.
prothorax élytres
pliure
de l’aile
abdomen
Les femelles se nourrissent pendant environ deux semaines, elles s’accouplent puis volent vers
les champs pour pondre environ 80 œufs dans une cavité qu’elles creusent dans le sol. Les
femelles peuvent parfois retourner vers les arbres et effectuer une 2e, voire une 3e ponte.
a) Tête
La tête est de couleur foncée, couverte de soies courtes et serrées. Les pièces buccales sont de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
type broyeur, les maxilles sont munies de dents facilitant le découpage des feuilles et les mandi-
bules ont une facette masticatrice et un bord tranchant. Les yeux composés sont de petite taille.
Les antennes à articles terminaux lamelleux permettent de distinguer les deux sexes : les sept
lamelles des mâles sont plus développées que les six des femelles (réception des phéromones et
vol vers les femelles).
b) Thorax
Comme chez tous les insectes, le thorax porte trois paires de pattes, elles sont ici de longueur
égale, terminées par des griffes en doubles crochets, puissantes, sans spécialisation. Le
prothorax, nommé ici corselet, prédomine, il est mobile par rapport aux articles suivants ; sa face
dorsale large et lisse forme le bouclier. Le mésothorax et le métathorax sont intimement liés par
leurs parties latérales et ventrales mais leur limite est bien visible dorsalement. Les ailes méso-
553
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thoraciques forment les élytres (étui = coleo) qui, lorsqu’elles sont repliées au repos, se rejoi-
gnent par leur bord médio-dorsal et recouvrent le métathorax et tout l’abdomen. Leur surface
externe est parcourue de six côtes longitudinales. Les ailes métathoraciques sont
membraneuses ; elles sont disposées transversalement pendant le vol mais, au repos, elles se
replient selon un coude et la portion distale vient se loger sous la partie basale (figure TP3.8b).
Ce type d’ailes caractérise les néoptères.
c) Abdomen
L’abdomen est la partie la plus volumineuse du hanneton, de forme subcylindrique, il se
termine en pointe incurvée ventralement. L’abdomen est formé de huit segments, ventralement,
le 1er et le 2e sternite sont soudés. Les sept premiers segments portent latéralement, à droite et
à gauche, un stigmate.
TRAVAUX PRATIQUES 3
(a) (b)
ailes
pattes
stigmates
Les larves peuvent être distinguées en deux catégories qui ne sont d’ailleurs pas strictement
réservées aux coléoptères :
• les larves de type mélolonthoïde ou scarabéiforme dont le type est la larve de hanneton ont
un corps mou, une tête sclérifiée et des pièces buccales broyeuses. Elles sont dépourvues
d’yeux ou d’ocelles. Elles sont peu mobiles ;
• les larves de type campodéiformes sont mobiles, fréquemment prédatrices ; l’exemple de la
larve de dytique est caractéristique. Les pièces buccales de type broyeur sont souvent
spécialisées vers la prédation. Tête, thorax et abdomen sont dans le prolongement, sans
rupture d’aspect.
Les nymphes ont également des formes et des mœurs diverses : certaines sont plus ou moins
mobiles, la nymphose a lieu parfois dans une logette ou dans le milieu de vie (ou le milieu
nutritif des larves). Lorsque les larves sont aquatiques, la nymphose a lieu hors de l’eau. La
nymphose n’est pas un événement brutal et immédiat, avant qu’elle se produise, la larve de
dernier stade se déplace comme si elle cherchait l’emplacement de sa métamorphose, puis elle
se déplace peu ou pas du tout et elle cesse de se nourrir. Pendant cette période, les événements
de la métamorphose s’accélèrent. Les appendices, les ailes, se forment dans des territoires
larvaires ou s’expriment, lors de la métamorphose, des propriétés morphogénétiques de type
adulte si bien que la nymphe présente d’emblée à l’extérieur certains aspects de l’adulte.
Pendant la nymphose, les mécanismes d’histolyse, d’histogenèse et de restructuration carac-
téristiques de la métamorphose se poursuivent.
b) Systématique
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Les coléoptères sont classés en trois sous-ordres : les adephaga, les polyphaga et les strep-
syptères :
• les adephaga : ils sont généralement carnivores et à larves campodeïformes. On retrouve
dans cet ensemble les carabides à larves terrestres (carabus, cicindella) et les dysticides
aquatiques et à larves également aquatiques (dysticus, acilius, cybister);
• les polyphaga : ils rassemblent la majorité des coléoptères. Ils sont généralement phyto-
phages ainsi que leurs larves ; ces dernières sont généralement du type mélolonthoïde, mais
on connaît également des formes carnassières à larves campodéiformes comme les cocci-
nelles. La systématique est basée sur le nombre d’article des tarses. Les polyphaga phyto-
phages se nourrissent, selon les espèces, à partir des différentes parties des plantes : feuilles,
tiges, racines, bois, mais aussi à partir des graines (charançons, bruches) ou des fruits.
555
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Certaines causent des ravages pouvant conduire à des famines humaines : ravageurs du blé,
du niébé, du riz, de la pomme de terre. Les bois ouvrés sont également la proie des larves
xylophages qui peuvent anéantir charpentes et parquets telle la vrillette ou le capricorne;
• les strepsiptères : ils vivent en endoparasites d’autres insectes. Nous ne détaillerons pas ici.
Ces formes, proches des hyménoptères, présentent une forte régression en relation avec le
parasitisme.
3.4 DIPTÈRES
3.4.1 Imagos (type la mouche)
Les mouches représentent sur notre planète une biomasse considérable. Bien que souvent indési-
rées par l’Homme, leurs larves ont une place fondamentale dans les écosystèmes comme nécro-
phages ou nettoyeurs. Le corps est formé de trois parties bien distinctes : tête, thorax, abdomen
(figure TP3.10).
a) Tête
La tête est très mobile. Les yeux composés sont volumineux, ils se rejoignent parfois dorsale-
ment. Entre eux, ou légèrement en arrière se situent les ocelles généralement au nombre de
trois. Les antennes sont courtes, composées de trois courts articles, le dernier porte un segment
court formé de fins articles portant des soies, il s’agit de l’arista.
Nous décrirons les pièces buccales de Calliphora erythrocephala, la mouche bleue (ou
mouche à viande) (figure TP3.11a et photo 1 cahier couleur p. 4). Ces pièces buccales sont
fortement transformées en trompe permettant la succion de nourritures liquides ou liquéfiées
par la salive. La trompe peut être divisée en 3 parties, en partant de la tête : le rostre, l’haus-
tellum et le disque. Les 3 parties peuvent se replier les unes sur les autres et l’ensemble se
rétracter jusqu’à être peu visible. Cette trompe correspond à un développement du labium
dont la partie terminale forme le disque, constitué par les labelles (palpes labiaux). Ce disque
est creusé de pseudotrachées transformées en canalicules ouverts en fentes par lesquelles les
liquides pénètrent (photo 2 cahier couleur p. 4). Les pseudotrachées convergent dans un tube
suceur formé par une gouttière creusée sur la face antérieure du labium. Cette gouttière est
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TRAVAUX PRATIQUES 3
aile mésothoracique
ocelles
balancier
abdomen
arista
antenne
palpe
maxillaire
trompe
tube de ponte
dévaginé
fermée par le labre. Dans la gouttière labiale pénètre une expansion du plancher buccal :
l’hypopharynx, creusé des canaux salivaires. Hypopharynx et labre s’accolent et ménagent
entre eux le canal alimentaire. Les mandibules ont disparu. Les maxilles sont très transfor-
mées, on n’en perçoit de l’extérieur que les palpes maxillaires (figure TP3.11b). Ces pièces
buccales sont de type suceur labro-labial.
ocelles
(a)
yeux composés
antenne
arista
muscles
(b) de la trompe
hypopharynx
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
palpes maxillaires
canal salivaire
labium labium
labre canal alimentaire
labelles labre
pseudo-trachées
557
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b) Thorax
Des trois articles thoraciques, le mésothorax est le plus développé, en rapport avec les puissants
muscles du vol. Les pattes permettent une marche rapide, sur toutes sortes de supports, y
compris les plus lisses grâce à des pelotes adhésives portées par le dernier article du tarse. Les
pattes portent un grand nombre de soies sensorielles par lesquelles l’insecte apprécie la qualité
de sa nourriture.
Les ailes mésothoraciques sont membraneuses, de type néoptère. Les ailes métathoraciques
sont transformées en balanciers, ils permettent l’équilibration de l’insecte pendant son vol.
c) Abdomen
Chez la mouche, on ne distingue que quatre à cinq segments, les plus postérieurs peuvent
former un organe « télescopique » destiné à la ponte.
stigmates antérieurs
stigmates postérieurs
crochets buccaux
Figure 3.12 Asticot en vue latérale gauche.
b) Nymphes
Après s’être immobilisée, la larve mue en nymphe mais elle reste dans son ancienne cuticule,
l’exuvie, qui prend une forme de tonnelet, se teinte de brun et devient dure. L’ensemble forme
ce que l’on appelle une pupe et l’enveloppe externe (ancienne exuvie) est le puparium. Si l’on
déchire le puparium, on peut observer la nymphe, telle que nous l’avions décrite chez les colé-
optères, celle-ci porte en surface les organes typiques de l’imago ; ils se sont mis en place à
partir de disques imaginaux (figure TP3.13a et b). Les ailes, invisibles sur l’asticot, sont visi-
bles sur la nymphe : les diptères sont des endoptérygotes. La nymphe ne se nourrit pas et pour-
suit sa métamorphose. Au moment de la mue imaginale, le jeune adulte doit sortir du
puparium, il utilise pour ce faire un dispositif particulier : il s’agit du déploiement d’un sac
céphalique qui se gonfle d’hémolymphe mise sous pression par la contraction des muscles
thoraciques. Ce sac, appelé le ptilinum, provoque la déchirure du puparium. L’adulte s’en
extrait, puis le ptilinum se dégonfle et se rétracte dans la tête. La larve de la mouche est
complètement différente des adultes qui lui ont donné naissance, le développement est indirect,
les diptères sont des holométaboles.
TRAVAUX PRATIQUES 3
(a) (b)
stigmates antérieurs
ébauches
de pattes
ébauches
d’ailes
stigmates postérieurs
(certaines espèces sont aptères). Les pièces buccales sont adaptées à une nourriture liquide par
piqûre ou par succion. L’ordre des diptères comporte au moins 120 000 espèces.
Deux sous-ordres assez différents sont décrits : les nématocères et les brachycères.
a) Nématocères
Ce sont les moustiques ; leurs antennes sont longues, leurs pièces buccales sont piqueuses, ils
sont souvent hématophages (les femelles) et dans ce cas, leur salive contient un anticoagulant.
Les pièces buccales piqueuses sont formées à partir du développement du labium en gouttière,
mais les mandibules et les maxilles sont conservées et transformées en stylets vulnérants
(figure TP3.14 et photos 3 et 4 cahier couleur p. 4). Les larves le plus souvent aquatiques sont
apodes, avec une tête plus ou moins individualisée. Les nymphes, aquatiques, sont mobiles ce
qui est exceptionnel chez les insectes.
(a)
antenne
palpe maxillaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
labre
(b)
canal
alimentaire labre
mandibules
labium
maxilles mandibules
hypopharynx hypopharynx
labium maxilles
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Les moustiques ont une importance considérable sur la santé humaine car les femelles piquent
le sang et peuvent transmettre des maladies. Les genres culex, anophèle, aedes sont les princi-
paux vecteurs. La liste des parasitoses transmises serait longue, citons seulement le paludisme
ou la dengue.
Certains nématocères sont phytophages et provoquent des galles (cecidomyiidés). Les
tipules, grands moustiques à vol maladroit (appelés vulgairement cousins) sont sans danger
pour l’humain.
b) Brachycères
Ce sont les mouches ; leurs antennes sont courtes, leurs pièces buccales peuvent être
conformes à celles décrites plus haut chez Calliphora, mais elles peuvent également être
piqueuses. La glossine (mouche Tsé-Tsé) vecteur de la maladie du sommeil ou les taons sont
hématophages. D’autres sont ectoparasites ou endoparasites par leurs larves ou leurs adultes.
3.4.4 Développement des diptères
Les diptères sont des insectes holométaboles donc à développement indirect, endoptérygotes.
Ils ont une croissance par mue. Leur développement passe par des stades larvaires, un stade
nymphal et un stade adulte. Après la mue imaginale, il n’y a plus d’autre mue. Le stade
nymphal se réalise dans un puparium chez les mouches ; à l’inverse, il peut être libre et mobile
chez les moustiques.
3.5 HYMÉNOPTÈRES
3.5.1 Imagos (ouvrière d’abeille)
Dans nos régions, les abeilles sont élevées par des apiculteurs qui prélèvent leur miel. Ces
insectes vivent en sociétés organisées en castes à fonctions spécifiques. La morphologie,
l’anatomie et la physiologie des individus des différentes castes montrent de notables
différences ; nous décrirons des ouvrières (encart TP3.1).
ENCART TP3.1
La reine est la seule reproductrice de la société. Elle s’accouple au cours du (ou des) vols
nuptiaux avec plusieurs mâles et stocke dans sa spermathèque un grand nombre de
spermatozoïdes. Elle peut à volonté en libérer quelques-uns au moment de la ponte. Les
ovocytes non fécondés se développent parthénogénétiquement en mâles haploïdes (ou
faux bourdons). Les œufs fécondés évoluent en femelles diploïdes mais, selon les soins
prodigués aux larves, ils donnent soit des femelles fertiles, c’est-à-dire des reines, soit
des femelles stériles, c’est-à-dire de ouvrières.
Les ovocytes vierges sont pondus par la reine dans des alvéoles plus grands que ceux où
se développeront des ouvrières. Les larves reçoivent une nourriture standard. Si un œuf
fécondé est déposé dans un alvéole de petite taille, la larve est nourrie également de
nourriture standard composée des sécrétions des glandes mandibulaires et hypopharyn-
giennes des ouvrières, mélangées à du pollen dans des proportions données. Si l’œuf
fécondé est déposé dans un alvéole de grande taille, la larve est nourrie d’un mélange
enrichi en sécrétions mandibulaires. La quantité de nourriture qui lui est fournie est
beaucoup plus importante que celle donnée aux larves d’ouvrières, cette boulimie
enclenche des mécanismes hormonaux qui orientent le développement dans le sens
royal. La durée du développement varie selon les castes.
a) Tête
La tête est mobile par rapport au corps. Les yeux composés, de grande taille, sont latéraux, non
jointifs dorsalement. Trois ocelles sont portées antérieurement. Les antennes, en fouet, sont
courtes. Les pièces buccales des abeilles sont de type lécheur et adaptées à la récolte du nectar
560
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TRAVAUX PRATIQUES 3
et du miellat. Le labium et les maxilles sont transformés, les glosses du labium se soudent et
s’allongent pour former une langue, les palpes labiaux subsistent et sont aussi longs que la
langue. Les galéas des maxilles s’allongent et avec les palpes labiaux entourent la langue. Les
lacinias et les palpes maxillaires sont réduits (figure TP3.15 et photo 5 cahier couleur p. 4).
Les mandibules restent de taille normale, elles sont utilisées à de nombreuses tâches, entre
autres à triturer les anthères pour en prélever le pollen.
(a)
mentum
mandibule stipès
lacina
palpe maxillaire
prémentum galéa
paraglosses
(b)
palpes labiaux
lumière
glosse
de la trompe
glosses
paraglosses
palpes labiaux
b) Thorax
Le premier segment abdominal est incorporé au thorax. Les trois paires de pattes servent à la
locomotion mais également à la récolte du pollen. Les ailes de type néoptère servent au vol sur
parfois de longues distances. Les muscles thoraciques puissants assurent le mouvement des
ailes à une haute fréquence.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Pattes
Lorsque l’animal termine sa récolte de nectar, il est couvert de grains de pollen retenus dans les
soies qui couvrent son corps. Ces grains de pollen sont collectés par les pattes (figure TP3.16).
Les pattes antérieures nettoient les antennes à l’aide de l’étrille, ou peigne antennaire, situé entre
le tibia et le tarse. Les pattes mésothoraciques nettoient la tête et la région moyenne du corps
grâce à une brosse à pollen située sur le premier article du tarse. Les pattes métathoraciques
nettoient la partie postérieure du corps grâce au premier article du tarse hypertrophié qui porte
des brosses à pollen. En vol, l’insecte rassemble le pollen jusqu’à ces brosses situées sur la face
interne du tarse et il le façonne en boulette. Cette dernière est transférée dans une dépression, la
corbeille, située sur la face externe du tibia. Le pollen est ainsi transporté jusqu’à la ruche. Les
pattes des mâles ou des reines ne portent pas ces différenciations.
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(a) (b)
tibia
hanche
peigne
antennaire tibia
premier article
fémur
du tarse
brosse à pollen
trochanter
corbeille
peigne
➤ Ailes
Les ailes membraneuses sont couplées en vol par un système de soies (figure TP3.17). Les ailes
postérieures ont une surface inférieure à celle des antérieures.
c) Abdomen
L’abdomen est rétréci au niveau du second segment abdominal. L’extrémité abdominale porte
un appareil vulnérant ou dard, relié à une glande à venin. Cet appareil est un ovipositeur
modifié.
TRAVAUX PRATIQUES 3
(a)
aile antérieure
aile postérieure
(b)
aile antérieure
goutière
hamules
aile postérieure
tère d’endoptérygote). À l’exception des mandibules, les pièces buccales sont rudimentaires.
Les larves effectuent quatre mues au cours de leur croissance (cinq stades larvaires) ; la
cinquième mue est nymphale. Leur nourriture liquide est un mélange de pollen et de sécrétions
des ouvrières. Le développement est de type holométabole.
b) Nymphes
Les nymphes sont nues, les appendices et les ébauches alaires sont libres. Elles sont enfermées
dans l’alvéole que les ouvrières ferment par un opercule. Après la mue imaginale, elles en
sortent en découpant l’opercule à l’aide de leurs mandibules.
Les symphytes (ou tenthrèdes) ont un thorax soudé à l’abdomen sans rétrécissement visible. Ce
sont des phytophages à pièces buccales broyeuses. Les femelles ont une tarière en forme de lame
de scie avec laquelle elles insèrent leurs œufs dans les végétaux. Leurs larves phytophages sont de
type éruciforme, elles portent, en plus de leurs trois paires de pattes thoraciques, une série de
fausses pattes abdominales qui les font ressembler à des chenilles de lépidoptères.
Les apocrites ont un rétrécissement entre le thorax et l’abdomen bien marqué. Certains sont
parasites, ce sont les térébrants, d’autres portent un aiguillon, ce sont les aculéates.
Les térébrants, à l’aide de leur tarrière, déposent leurs œufs dans les œufs ou les larves d’autres
insectes (ichneumons, calcidiens) ou dans des plantes provoquant des galles (cynips).
Les aculéates comprennent les abeilles, les guêpes, les fourmis. Certaines espèces sont solitaires
mais d’autres ont développé une vie sociale complexe basée sur des communications chimiques.
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TRAVAUX PRATIQUES 3
larves et des nymphes d’aspects différents. Nous en donnerons une description sommaire sans
revenir sur les types décrits plus haut.
a) Types de larves
➤ Larves campodéiformes
Elles sont mobiles généralement prédatrices à pièces buccales broyeuses. La tête est courte, le
thorax et l’abdomen ne sont pas séparés par un étranglement, les pattes portent 2 griffes et chez
les espèces aquatiques des soies natatoires.
➤ Larves mélolonthoïdes (ou scarabéiformes)
Elles ont été décrites plus haut avec l’exemple du hanneton. Plusieurs variations montrent des
termes de passage vers d’autres types larvaires ; ceux qui creusent des galeries ressemblent aux
larves campodéiformes ou d’autres, xylophages, ressemblent aux larves vermiformes.
➤ Larves éruciformes
Elles présentent en plus des pattes thoraciques, des fausses pattes abdominales ; les pièces
buccales sont broyeuses et le régime généralement phytophage.
➤ Larves vermiformes
Un exemple a été décrit plus haut chez le diptère Calliphora. Ce sont des larves apodes, la tête
est réduite ou absente, les pièces buccales sont rudimentaires ou absentes, le tégument mou et
incolore. La nutrition est liquide. Selon le développement de la tête, on distingue des larves
eucéphales (exemple de l’abeille) à tête réduite mais visible et à mandibules parfois puissantes,
les larves hémicéphales (exemple des diptères brachycères) à tête atrophiée et à mandibules
remplacées par des crochets et les larves acéphales à tête absente décrite dans le cas de
l’asticot.
b) Types de nymphes
➤ Nymphes libres ou nues
Les appendices appliqués le long du corps n’y sont pas collés : ils sont libres. Ce type se
rencontre chez le hanneton ou l’abeille. Les nymphes sont, à part de rares exceptions, immo-
biles.
➤ Nymphes-momies ou chrysalides
Les ailes et les appendices adhèrent au corps, dans de nombreux cas, elles sont enfermées dans
un cocon filé par la larve de dernier stade. Ce type se rencontre chez les lépidoptères
(papillons).
➤ Pupes
L’exemple de la mouche a été décrit. La nymphe est emballée dans l’exuvie de la mue
nymphale.
CONCLUSION
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Les insectes constituent une classe énorme, au sein de laquelle on rencontre une grande variété
de types morphologiques, anatomiques et physiologiques. Les jeunes et les larves ont une
importance considérable, une longévité parfois étonnante, nous avons vu que celle du hanneton
vit 36 mois, le record est celle d’une cigale américaine qui vit 17 ans. Il n’est donc pas surpre-
nant que ce soit à l’état larvaire ou juvénile que les insectes entrent généralement en concur-
rence avec l’Homme pour l’exploitation des ressources nutritives. La durée de vie des adultes
est réduite, elle se résume souvent à l’accouplement et à la ponte.
565
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Annélides polychètes,
vers plats, vers ronds
TP 4
Plan
4.1 Annélides polychètes
4.2 Vers plats : étude d’un plathelminthe, Dugesia
4.3 Vers ronds : étude d’un némathelminthe, L’ascaris
Objectifs
• Étudier la morphologie générale des annélides et des vers
• Étudier des coupes transversales commerciales d’annélides
(polychètes : nereis, arénicole) et autres vers (planaires, ascaris).
566
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TRAVAUX PRATIQUES 4
tentacules trompe
palpophore prostomium
paragnathes
palpostyle
ocelle
sillon nucal
Le prostomium, qui signifie « en avant de la bouche », aussi appelé acron, porte des organes
sensoriels :
• deux tentacules antérieurs dorsaux grêles servent au toucher et à la gustation ;
• deux palpes massifs latéraux ventraux servent au toucher et à la gustation ;
• deux paires d’ocelles dorsaux sont des photorécepteurs rudimentaires ;
• des organes nucaux dans la région séparant le prostomium et le péristomium, ils ont une fonc-
tion olfactive.
Le péristomium, qui signifie autour de la bouche. La bouche est ventrale et le péristomium
porte deux paires de cirres tentaculaires servant au toucher. Le péristomium comprend égale-
ment la trompe, une structure extensible qui correspond au pharynx, elle peut s’étendre sous la
pression musculaire et faire saillie par l’orifice buccal. La partie antérieure de la trompe porte
des mâchoires chitineuses pointues (ou gnathes) et des denticules chitineux (ou paragnathes). La
partie postérieure ne porte que des paragnathes. L’animal est un prédateur d’autres vers ou de
petits crustacés. En dévaginant sa trompe, les mâchoires s’ouvrent puis se referment sur la proie
lorsque la trompe s’invagine, du même coup, la proie est entraînée vers la bouche où elle est
triturée par les paragnathes.
➤ Tronc
Il est formé d’unités morphologiques identiques appelées « segments » aplatis dorso-ventrale-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
ment. Ils portent latéralement des expansions, les parapodes, garnies de nombreuses soies
(figure TP4.3 et photos 2 et 3 cahier couleur p. 5). Les parapodes, qui sont bien visibles dans la
partie moyenne du tronc, comportent une rame dorsale et une rame ventrale. Ils servent d’appui
pour la nage de l’animal. En progressant de la région dorsale vers la région ventrale :
• la rame dorsale, ou notopode, porte un cirre dorsal à fonction tactile et branchiale, une
languette parapodiale supérieure natatoire, des soies, une languette parapodiale inférieure
natatoire;
• la rame ventrale, ou neuropode, porte des soies, une languette parapodiale natatoire, un
cirre ventral à fonction tactile et branchiale.
Les bouquets sétigères convergent intérieurement en une soie puissante, l’acicule, qui sert à
l’insertion des muscles des parapodes.
567
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➤ Telson ou pygidium
Il est de forme conique, et porte l’anus et des cirres caudaux tactiles.
parapodiale dorsaux
notopode
muscles
neuropode
soies longitudinaux
languette parapodiale ventraux
cirre tentaculaire chaîne nerveuse
ventral ventrale
TRAVAUX PRATIQUES 4
trompe
région antérieure
du tronc
branchies
région moyenne
ou branchiale
du tronc
pygidium
région postérieure
ou caudale
du tronc
Figure TP4.4
L’Arénicole, vue externe.
Lorsque la trompe est dilatée, son extrémité a la forme d’une ventouse, lorsqu’elle est contractée
elle a la forme d’une massue.
➤ Tronc
Il est formé de segments différents selon leur position. Chaque segment est orné de cinq sillons
circulaires.
La région antérieure : les six premiers segments sont repérables par leurs parapodes peu déve-
loppés, sans filaments branchiaux, mais portant un faisceau de soies.
La région moyenne ou branchiale : comporte treize segments dont la séparation n’est bien
Voir chapitre 2, visible que dorsalement. Chaque segment porte une paire de branchies dorsales en houppes
figure 2.2 (photo 4 cahier couleur p. 5). Les 2 premières paires de branchies sont moins développées que
les suivantes. Des parapodes dorsaux (= rames dorsales), émergent de longues soies en faisceau.
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La rame dorsale, en fait assez latérale, porte des soies en crochet ; à ce niveau débouchent les
orifices excréteurs des néphirdies.
La région caudale : elle est de longueur variable, son diamètre est réduit par rapport aux parties
antérieures. Elle ne porte ni parapodes ni soies ni branchies. La segmentation est peu apparente.
➤ Pygidium
De forme conique, il porte l’anus, largement ouvert.
c) Anatomie
trompe
cœur
Figure TP4.5
Anatomie de la région
antérieure et moyenne
de l’Arénicole.
Dans la cuvette à dissection, ouvrir l’animal par la face dorsale. Pratiquer, avec des ciseaux
fins, une boutonnière médiane dans la partie postérieure de la région branchiale. Incisez le
tégument en suivant la ligne médio-dorsale en allant vers l’avant, prenez soin de ne pas léser
le tube digestif.
L’observation des organes en place est facilitée en écartant et en épinglant le tégument. Dans la
région antérieure du tronc, des cloisons internes, transversales, les dissépiments, séparent les
unités anatomiques que sont les métamères. Dans chaque métamère, de part et d’autre du plan de
symétrie on observe les cavités cœlomiques. Dans les autres régions du corps, certains dissépi-
ments ont disparu de sorte que la distinction entre métamères et cavités cœlomiques n’est plus
possible. Extérieurement, la métamérie est marquée par la présence des parapodes.
570
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TRAVAUX PRATIQUES 4
Le tube digestif traverse les dissépiments. L’appareil circulatoire est repérable par les vaisseaux
dorsaux et ventraux qui traversent les dissépiments. Ces deux vaisseaux sont reliés par des vais-
seaux transverses plus petits. Le vaisseau dorsal est contractile, le sang y circule d’arrière en avant.
Le vaisseau ventral est appliqué contre l’intestin, le sang y circule d’avant en arrière. Le cœur, situé
un segment en avant de la 1re paire de branchies, semble un renflement du vaisseau dorsal, il envoie
le sang dans le vaisseau ventral. Dans la région branchiale se dégage, à partir du vaisseau ventral,
un vaisseau branchial afférent par métamère. Le retour du sang hématosé est plus complexe. Les
vaisseaux efférents se dirigent postérieurement pour former une branche cutanée et font retour à la
circulation générale. Ceux des sept paires postérieures aboutissent dans le vaisseau dorsal ; ceux
des six paires antérieures débouchent dans le vaisseau sous-intestinal, parallèle au vaisseau ventral,
qui se ramifie en une multitude de branches dans les parois de l’intestin.
L’appareil excréteur est constitué par six paires de néphridies (segments 4 à 11). L’urine est
rejetée par six paires de pores excréteurs.
Le système nerveux est ventral, on observera la chaîne nerveuse.
➤ Étude d’une coupe transversale de la région branchiale
On retrouve globalement les éléments décrits sur la coupe transversale de la nereis
(figure TP4.6). Les muscles obliques séparent la cavité cœlomique en une chambre dorsale et
une chambre latérale. Les mésentères sont peu observables.
branchies
vaisseau dorsal
cuticule et hypoderme
muscles circulaires
soies supérieures
coelome dorsal
vaisseau sous-intestinal
muscles rétracteurs
= obliques
muscles longitudinaux
ventraux
vaisseau ventral chaîne nerveuse
Figure TP4.6 Coupe transversale de l’Arénicole.
Animaux formés d’anneaux successifs contenant chacun une paire de vésicules cœlomiques. Ce
sont des cœlomates annélides. Ils ont une symétrie bilatérale, ce sont des bilatéraliens. Leur corps
est métamérisé mais tous les métamères ne sont pas identiques. Une partie antérieure est aisément
reconnaissable, il y a céphalisation. Le système nerveux est ventral, ce sont des hyponeuriens.
4.2.2 Morphologie
L’animal est aplati dorso-ventralement, le sens de ses déplacements indique la région antérieure.
La symétrie bilatérale est nette. Le corps est couvert de cellules ciliées et de cellules qui sécrè-
tent un mucus servant à l’adhésion aux supports. On observera à la loupe binoculaire l’animal
vivant, placé dans une boîte de Pétri en éclairant par-dessous (figure TP4.7 et photo 5 cahier
couleur p. 6). Le corps est plus ou moins transparent, on y remarque une masse médio- posté-
avant
ganglions
cérébroïdes
cordons nerveux
intestin
gauche droite
pharynx
bouche
intestin
arrière
rieure, il s’agit du pharynx qui s’ouvre ventralement par la bouche située par conséquent dans la
seconde moitié du corps. Le pharynx se prolonge par l’intestin en un tronc antérieur et deux
troncs latéraux et postérieurs. Ces trois troncs intestinaux sont flanqués de nombreux diverticules.
La bouche est la seule ouverture du tube digestif. Antérieurement, au niveau de la « tête » se trou-
vent deux organes photorécepteurs rudimentaires, surmontés par un tégument transparent ; ils ne
permettent pas la perception d’images mais seulement de la luminosité. Toujours au niveau de la
tête, on peut percevoir une masse sombre, il s’agit du cerveau, une masse ganglionnaire bilobée
d’où partent des cordons nerveux longitudinaux ventraux.
572
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TRAVAUX PRATIQUES 4
face dorsale
fibres musculaires épiderme
face ventrale
Figure TP4.8 Coupe transversale de Dugesia.
et un appareil excréteur.
b) Classification
Le phylum compte environ 20 000 espèces. On y distingue les :
➤ Turbellariés
Ce sont des animaux aquatiques libres majoritairement marins, il existe des formes d’eau douce
comme Dugesia ou de lieux humides. Leur épithélium externe est cilié.
➤ Trématodes
Ce sont des parasites internes (exemple les douves) ou externes de vertébrés. Leur épithélium
externe, dépourvu de ciliature, sécrète une cuticule qui le recouvre.
573
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➤ Cestodes
Communément appelés ténias, ils vivent à l’état adulte en parasites dans la lumière intestinale
des vertébrés. Leur tégument est comparable à celui des trématodes. Les cycles biologiques des
cestodes et des trématodes sont fortement marqués par la vie parasitaire.
Remarque : une erreur commune est de dire, puisqu’ils sont formés d’éléments répétitifs
et plus ou moins semblables, que les ténias sont métamérisés. C’est une faute grave car il
ne peut y avoir de vésicules cœlomiques chez les plathelminthes, or un métamère
contient par définition une paire de vésicules cœlomiques.
TRAVAUX PRATIQUES 4
lèvres bouche
bouche
(b) lèvres
stylets copulateurs
anus anus
bouche pharynx
ovaire
intestin
orifice génital
vagin
utérus
oviducte
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
cordons latéraux
cordon ventral
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bourrelet dorsal
chitine et couche glandulaire
champs musculaires
dorsaux
cellules myoépithéliales
utérus
oviducte
tube digestif
cellules intestinales
champs musculaires
ventraux chitine
bourrelet ventral
La cavité générale est remplie par l’appareil génital. On repère la section des deux utérus, remplis
d’œufs entourés d’une coque chitineuse. Les oviductes et les ovaires sont recoupés plusieurs fois.
Les oviductes contiennent des ovocytes à différents stades de la gamétogenèse. Dans les ovaires,
les ovocytes ont une disposition rayonnante autour d’un axe central. La production d’un nombre
considérable d’œufs est à mettre en rapport avec la vie parasitaire. La coque épaisse qui entoure
les œufs les protège de l’attaque des sucs digestifs. Les espaces laissés libres contiennent un
liquide, les organes ne sont pas entourés de mésenchyme.
576
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Plan Introduction
5.1 Histologie des organes impliqués dans les fonctions de relation Le TP8 de l’ouvrage de 1re année a permis de
5.2 Histologie des organes impliqués dans les fonctions de nutrition localiser les principaux organes d’un mammi-
5.3 Histologie des organes impliqués dans les fonctions fère, la souris. Nous allons ici étudier la diver-
de reproduction sité des tissus qui constituent certains de ces
5.4 Bilan : classification fonctionnelle des tissus des mammifères organes. Un tissu est formé par l’ensemble des
cellules contribuant à une même fonction ; il
Objectifs peut regrouper plusieurs types cellulaires.
L’étude des tissus s’appelle l’histologie. La
• Identifier les principaux tissus des organes du programme BCPST. réalisation des préparations de tissus animaux
• Reconnaître de façon raisonnée les organes du programme BCPST. est plus complexe que celle des préparations
• Étudier la diversité des types cellulaires animaux. végétales (encart TP5.1).
• Comprendre l’organisation des cellules, des tissus ou des organes
étudiés dans le cours de biologie des organismes et dans celui sur
l’intégration de la fonction circulatoire à l’échelle de l’organisme.
ENCART TP5.1
577
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Chapitres Chapitres
Organe TP5 Organe TP5
du cours du cours
5.1.1 Peau
La peau revêt l’ensemble de la surface du corps. Son épaisseur, sa couleur, la présence éven-
tuelle d’annexes varie d’une espèce de Mammifère à une autre et pour un même individu d’une
région à une autre, mais la structure générale est toujours la même.
a) Structure d’ensemble
De la surface vers la profondeur, la peau est constituée de 3 couches superposées.
➤ Épiderme
La couche externe, ou épiderme, est formée de plusieurs épaisseurs de cellules jointives et
aplaties ; c’est un épithélium pavimenteux pluristratifié. Les assises les plus externes sont
constamment éliminées par desquamation. Le renouvellement de l’épiderme est assuré par
des mitoses de la couche basale ou couche germinative (figure TP5.1 Coupe longitudinale de
peau du doigt, cahier couleur p. 7). Les cellules ainsi produites se différencient par impré-
gnation de kératine au fur et à mesure qu’elles remontent vers la surface de l’épiderme1. Les
1. Les cellules de la couche granuleuse sont caractérisées par des granulations intracellulaires qui témoignent
de ce processus de kératinisation.
578
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TRAVAUX PRATIQUES 5
cellules de la couche cornée desquamante sont mortes et totalement kératinisées. Elles jouent
un rôle protecteur contre les rayons ultraviolets, les agressions mécaniques, chimiques et
thermiques et la déshydratation.
➤ Derme
La couche moyenne, le derme, est formée de cellules non jointives séparées par une matrice
extracellulaire abondante, riche en fibres élastiques : c’est un tissu conjonctif fibro-élastique.
La limite entre le derme et l’épiderme est sinueuse (figure TP5.1) : des replis de l’épiderme, les
crêtes épidermiques, s’intriquent étroitement avec des évaginations dermiques, les papilles
dermiques. Cette disposition renforce l’adhérence de l’épiderme au derme. Le derme est
richement vascularisé alors que l’épiderme ne l’est pas. Dans la partie profonde du derme, on
repère facilement les corpuscules de Pacini, récepteurs sensibles à la pression (figure TP5.2
coupe de peau du doigt. Détail des couches profondes, cahier couleur p. 7).
➤ Hypoderme
La couche interne, l’hypoderme ou tissu sous-cutané, est surtout constituée de tissu adipeux
d’épaisseur variable (figure TP5.2, cahier couleur p. 7).
b) Annexes cutanées
La peau comprend aussi des structures annexes qui dérivent embryologiquement de
l’épiderme et dont la présence varie d’un secteur cutané à l’autre (figure TP5.3).
partie kératinisée
du poil
épiderme
muscle arrecteur
du poil derme
glande sébacée
follicule pileux
glande
sudoripare
hypoderme
bulbe pileux
papille dermique
➤ Poils
Ce sont des structures allongées obliquement par rapport à la surface de la peau. Entièrement
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
kératinisés, les poils sont produits par des invaginations cylindriques de l’épiderme, les follicules
pileux. À la base de chaque follicule se trouve un bulbe pileux, formé de cellules épidermiques
à forte activité mitotique, entourant une papille dermique (figure TP5.3).
➤ Glandes sébacées
Ces glandes associées aux follicules pileux (figure TP5.4 Poil et glande sébacée, cahier
couleur p. 7) sécrètent le sébum, substance huileuse qui rend hydrophobes les poils et
l’épiderme. Elles sont formées de plusieurs acinus sécréteurs qui déversent leur contenu dans
un canal sécréteur qui entoure le poil. C’est la dégénérescence cellulaire (et non l’exocytose
comme dans les acinus pancréatiques) qui libère les produits de sécrétion. Les cellules qui
disparaissent lors de la sécrétion sont remplacées par les divisions des cellules de la couche
basale de l’acinus.
579
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➤ Glandes sudoripares
Elles sont formées par un tube pelotonné, qui est recoupé suivant différentes incidences sur une
même préparation (figure TP5.2, cahier couleur p. 7 ). Le tube sécrétoire est bordé par un
épithélium unistratifié.
L’étude qui précède a permis de dégager les principaux rôles de la peau des mammifères :
• protection mécanique, thermique et physiologique contre la dessiccation ;
• sensation : outre les récepteurs tactiles comme les corpuscules de Pacini, la peau renferme
des récepteurs thermiques et des récepteurs de la douleur ;
• la thermorégulation, par les poils et les glandes sudoripares ;
• la mise en réserve métabolique dans le tissu adipeux sous-cutané.
TRAVAUX PRATIQUES 5
myofibrille
(b) (a)
bande H ligne M
1/2
bande I bande A
strie Z strie Z
sarcomère
Figure TP5.7 Coupe longitudinale d’un myocyte strié squelettique (MET x 20 000).
(Avec l’aimable autorisation du Centre Technologique des Microstructures (CTµ),
Université Claude Bernard – Lyon 1).
Notez les triades (a), qui associent une invagination du sarcolemme et deux réservoirs du
réticulum, et l’abondance des granules de glycogène (b). La préparation a été réalisée
dans un muscle de grenouille : les triades sont situées en face des stries Z ; dans un myocyte
de mammifère, les triades sont en face de la limite entre bandes A et I.
sont entourés soit par une couronne claire (la gaine de myéline de nature lipidique a été
dissoute lors de la réalisation de la préparation), soit par un anneau noir (la gaine de myéline est
fixée et colorée par le tétroxyde d’osmium). Le microscope électronique permet d’observer que
la gaine de myéline est formée par l’enroulement de la membrane d’une cellule de la névroglie
associée à l’axone : la cellule de Schwann. Il existe aussi des axones amyéliniques, simple-
ment entourés du cytoplasme d’une cellule de Schwann (figure TP5.9).
lame basale
axone
fibres de
microtubules collagène
neurofilaments
cellule de cytoplasme
Schwann noyau
1 µm
(a)
axone
microtubules
neurofilaments
mitochondrie
lame basale
fibres de
collagène
1 µm
(b)
TRAVAUX PRATIQUES 5
gaine de fibres de
Schwann collagène
1 µm
terminaison
présynaptique
mitochondries
vésicules
fente
synaptique
lame basale
qui présente de nombreux replis et des épaississements caractéristiques. Une lame basale est
bien visible entre le neurone et le myocyte.
b) Moelle épinière et tissus nerveux centraux
Macroscopiquement, les centres nerveux apparaissent constitués de deux parties : la substance
grise (plus foncée sur les préparations colorées) et la substance blanche (plus claire sur les prépa-
rations colorées). La répartition de la substance grise et de la substance blanche diffère selon les
régions du SNC. L’organisation de la moelle épinière est la seule au programme.
➤ Observation d’une coupe transversale de moelle épinière
La moelle épinière est entourée des méninges ; souvent seule la plus interne (pie-mère) est
présente sur les préparations. La substance grise centrale évoque la forme d’un papillon ; les
deux paires d’ailes étalées sont appelées les cornes ventrales (plus larges) et dorsales (plus effi-
lées). La substance grise est percée en son centre par le canal de l’épendyme contenant le
liquide céphalo-rachidien. La substance blanche périphérique est interrompue par deux sillons
longitudinaux (figure TP5.12 Coupe transversale de la moelle épinière, cahier couleur p. 10).
Les critères d’orientation d’une coupe transversale de moelle épinière sont les suivants :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
• les cornes dorsales sont étroites, le sillon dorsal étroit et profond atteint le pont de substance
grise reliant les deux paires de cornes ;
• les cornes ventrales sont larges, le sillon ventral large et moins profond n’atteint pas le pont
de substance grise reliant les deux paires de cornes.
Certaines coupes montrent la racine dorsale ou la racine ventrale d’un nerf rachidien. On peut
aussi parfois reconnaître le ganglion rachidien qui est dorsal.
➤ Observation de la substance blanche
Au fort grossissement du microscope, la substance blanche apparaît formée de d’axones
disposés parallèlement (figure TP5.13 Coupe transversale de la moelle épinière, détail, cahier
couleur p. 10). Ce sont leurs gaines de myéline qui sont responsables de la couleur de la subs-
tance blanche.
583
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synapses synapses
centrales périphériques
centres nerveux nerfs
TRAVAUX PRATIQUES 5
reticulum
endoplasmique
mitochondrie
cavéoles
myofilaments
parallèles
jonctions adhérentes
0,5 µm
Lors de la dissection de l’appareil digestif de la souris, deux types d’organes ont été mis en
évidence : le tube digestif, ouvert sur l’extérieur par la bouche et l’anus et les glandes diges-
tives annexées à ce tube. Dans ce paragraphe, nous étudierons l’histologie d’une portion du
tube, l’intestin grêle et d’un type de glande, le pancréas.
a) Intestin grêle
Situé en aval de l’estomac dont il est séparé par un sphincter (le pylore), l’intestin grêle est
formé de nombreuses anses intestinales et il comporte trois régions : d’amont en aval, le
duodénum, le jéjunum et l’iléon.
➤ Structures communes à toutes les portions de l’intestin grêle
La surface interne de l’intestin grêle est dotée de plis transversaux permanents, les valvules
conniventes hérissées d’expansions en doigt de gant, les villosités intestinales (figure TP5.17
585
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Coupe transversale d’intestin grêle, cahier couleur p. 11). De la lumière vers l’intérieur du corps,
la paroi comporte cinq couches concentriques, encore appelées tuniques (figure TP5.18 Coupe
transversale d’intestin grêle de fœtus de cobaye, cahier couleur p. 11).
Muqueuse
Elle est formée de l’association d’un épithélium de revêtement et d’un tissu conjonctif, le
chorion. L’épithélium intestinal ne comprend qu’une seule assise cellulaire : c’est un épithé-
lium simple. À plus fort grossissement (figure TP5.19 Détail d’une villosité intestinale, cahier
couleur p. 11), on remarque deux types cellulaires :
Voir Biologie • les entérocytes remarquables par leurs microvillosités apicales qui apparaissent comme un
1re année,
TP2 § 2.3.2
« plateau strié » en microscopie photonique ; ce sont les cellules qui absorbent les nutriments
présents dans la lumière intestinale ;
• les cellules caliciformes, au contenu clair, sont réparties entre les entérocytes ; leur sécré-
tion muqueuse participe à la lubrification de la lumière intestinale.
Entre les villosités, l’épithélium s’invagine dans le chorion de la muqueuse et forme les
glandes (ou cryptes) de Lieberkühn. En forme de tube, elles s’ouvrent entre les villosités
mais une préparation donnée ne passe pas par toutes les ouvertures des cryptes qu’elle
recoupe. Leur sécrétion contient une enzyme antibactérienne (lysozyme) et des immunoglo-
bulines.
Musculaire muqueuse
Elle forme une fine couche de fibres musculaires lisses, sous les villosités intestinales.
Sous-muqueuse
Ce tissu conjonctif, d’épaisseur variable, forme le cœur des valvules conniventes.
Musculeuse
Elle est constituée de deux couches de fibres musculaires lisses : une couche circulaire interne,
une couche longitudinale externe.
Séreuse
C’est le tissu conjonctif qui établit la liaison avec les tissus voisins.
➤ Particularités du duodénum
La sous-muqueuse duodénale renferme des glandes formées à la fois d’acinus et de tubes, les
glandes de Brünner (figure TP5.20 Coupe transversale de duodénum, cahier couleur p. 12).
Leurs canaux sécréteurs traversent la musculaire muqueuse et déversent leur sécrétion entre les
villosités intestinales. Cette sécrétion a une double fonction : riche en ions hydrogénocarbonate
(HCO3–), elle neutralise l’acidité du chyme gastrique et riche en mucus (glycoprotéines), elle
lubrifie la lumière intestinale.
Les autres portions de l’intestin grêle sont dépourvues de glandes de Brünner. Dans leur
chorion, on peut observer la présence de volumineux amas de cellules immunitaires (les
plaques de Peyer).
L’étude de l’intestin grêle nous a montré deux types d’adaptation à la fonction digestive :
• l’amplification de la surface d’absorption (à toutes les échelles) grâce aux anses intestinales,
valvules conniventes, villosités intestinales et aux microvillosités du plateau strié des
entérocytes ;
• l’abondance de glandes et de cellules aux sécrétions muqueuses protectrices et lubrifiantes.
b) Pancréas
Le pancréas renferme deux catégories de cellules sécrétrices bien différentes ce qui donne
aux préparations un aspect très caractéristique (figure TP5.21 Coupe de pancréas, cahier
couleur p. 12).
Les cellules du pancréas exocrine constituent la plus grande partie de la glande. Groupées en
acinus, elles forment le fond sombre des coupes histologiques. Elles sécrètent le suc pancréa-
tique qui est déversé dans le duodénum via le canal pancréatique.
586
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TRAVAUX PRATIQUES 5
Les cellules endocrines sont minoritaires dans le pancréas ; sur les coupes histologiques elles
forment des plages claires qui se détachent sur le fond sombre des acinus : ce sont les îlots de
Langerhans (figure TP5.21). Elles produisent des hormones (insuline, glucagon, somatosta-
tine) qui sont déversées directement dans le sang des capillaires pancréatiques.
Le pancréas – glande à double sécrétion, endocrine et exocrine – est qualifié de glande amphi-
crine.
➤ Artères
Elles sont caractérisées par leur section qui apparaît le plus souvent circulaire sur les coupes. À
calibre égal, leur paroi est beaucoup plus épaisse que celle des veines (figure TP5.24 Coupes
transversales d’une artériole et d’une veinule, cahier couleur p. 13). Suivant leur diamètre
(compris entre 25 mm et 20 µm), on note des différences dans l’organisation de la média. Nous
distinguerons deux grands types.
Artères élastiques
Ce sont les grosses artères situées immédiatement en aval du cœur. Leur intima présente une
couche conjonctive sous l’endothélium, ce qui en augmente l’épaisseur ; la média est riche en
fibres élastiques mais pauvre en fibres musculaires lisses (figure TP5.25 Coupe transversale de
l’aorte, cahier couleur p. 13). La caractéristique essentielle de ces vaisseaux est l’élasticité.
587
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a
b
a
b
1 µm
TRAVAUX PRATIQUES 5
c) Sang
La centrifugation d’un sang rendu incoagulable permet de séparer les deux fractions constitu-
tives du sang : le culot de centrifugation constitué de cellules, les éléments figurés du sang, et
le surnageant liquide appelé plasma (phase aqueuse du sang).
Voir Biologie Les cellules sanguines représentent environ 45 % du volume sanguin total d’un adulte. Elles
1re année, TP4,
figure TP4.4
peuvent être dénombrées après dilution à l’aide d’une lame de comptage. Elles forment une
population cellulaire morphologiquement et fonctionnellement hétérogène qui peut être
étudiée sur un frottis sanguin.
➤ Réalisation d’un frottis sanguin
Une goutte de sang est étalée sur une lame à l’aide d’une lamelle (figure TP5.27). Après
séchage à l’air et coloration, la préparation est observée sans lamelle.
On utilise souvent une double coloration :
• le colorant de May Grünwald est une solution d’éosine (rose et acide) et de bleu de méthylène
(basique) dans l’alcool méthylique. L’alcool joue le rôle de fixateur ; l’éosine colore en rose
les cellules au cytoplasme basique (cellules acidophiles) ; le bleu de méthylène colore en bleu
sombre les lysosomes de certains globules blancs (cellules basophiles) ;
• le colorant de Giemsa est une solution d’azur de méthylène ; il colore les noyaux et les
granulations de certaines cellules (cellules neutrophiles).
goutte de sang
recueillie sur
une lamelle
étalement en couche
mince, obtenu en
poussant la lamelle
Figure TP5.27 Étalement d’une goutte de sang pour réaliser un frottis sanguin.
Trois classes fonctionnelles de cellules sanguines peuvent être observées sur un frottis
sanguin : les globules rouges (hématies ou érythrocytes), les globules blancs (leucocytes) et
les plaquettes (thrombocytes).
➤ Globules rouges ou hématies
Sur un frottis observé au microscope optique (figure TP5.28 Observation d’un frottis sanguin,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
cahier couleur p. 14), les hématies sont circulaires, d’un diamètre moyen compris entre 7 et
8 µm. L’altération des membranes peut cependant leur conférer une forme en châtaigne. Leur
couleur rose est due à la fixation de l’éosine dans le cytoplasme ; elle est plus prononcée sur les
bords qu’au centre ; ceci révèle une épaisseur plus forte au bord qu’au centre de l’hématie.
Ainsi le globule rouge a la forme d’un disque biconcave de 2 µm d’épaisseur maximale autori-
sant un rapport (surface/volume) cellulaire élevé (la surface est augmentée de 20 à 30 % par
rapport à une cellule sphérique de même volume). Dans le cytoplasme, on note l’absence de
noyau et d’organites.
Au MET, les hématies ont une forme variable, qui dépend du plan de section (figure TP5.32).
L’hématie apparaît comme une cellule très déformable : la souplesse de sa membrane plas-
mique lui permet de passer par les capillaires les plus fins (3 à 4 µm de diamètre). Noter
l’aspect dense aux électrons dû au fer de l’hémoglobine et la confirmation de l’absence totale
589
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Globule
Type Leucocyte polynucléaire
rouge = Plaquette
cellulaire Lympho- Mono-
Hématie
Neutro- Éosino- Baso- cyte cyte
phile phile phile
Diamètre
6à8 10 à 12 10 à 12 9 à 10 7à8 14 à 17 2à3
(µm)
Réni-
Noyau Absent 5 lobes Bilobé Bilobé Rond Absent
forme
Granulations
Peu Acido- Baso-
du
spécifiques philes philes
cytoplasme
Transport Phago-
Rôle Réactions immunitaires Hémostase
02 et CO2 cytose
Nombre/mm3 1,5 à
4 à 6.106 3 à 5.103 70 à 420 0 à 70 140 à 700 1,5 à 4.105
de sang 3.103
➤ Plaquettes
Ce sont de petites cellules anucléées, formées dans la moelle osseuse, par bourgeonnement du
cytoplasme de cellules géantes, les mégacaryocytes. Sur un frottis, on les observe souvent grou-
pées en amas.
590
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TRAVAUX PRATIQUES 5
10 µm
polynucléaires = granulocytes
Figure TP5.29 Schéma des différents types de cellules sanguines
au microscope optique.
Le sang est donc un tissu conjonctif particulier, dont la matrice extracellulaire est un liquide, le
plasma.
5.2.4 Poumon
Le poumon des mammifères est de type parenchymateux. En coupe transversale, il se reconnaît
à l’aspect très découpé (ressemblant à de la dentelle) des préparations. Trois types de structures
peuvent être identifiés (figure TP5.30 Parenchyme pulmonaire, cahier couleur p. 14).
a) Voies aérophores
Ces voies de circulation de l’air sont en relation avec les bronches extrapulmonaires, elles-
mêmes reliées à l’extérieur par la trachée-artère. Elles comprennent deux parties : une portion
conductrice (bronches intrapulmonaires et bronchioles) et une portion respiratoire (bronchioles
respiratoires conduisant aux canaux alvéolaires puis aux sacs alvéolaires).
➤ Portion respiratoire
Elle occupe la majeure partie de l’organe. Les plus petites bronchioles de la portion conduc-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
d
a c
1 µm
➤ Portion conductrice
La paroi des voies aérophores de cette portion est beaucoup plus épaisse que la paroi des
alvéoles. Sur la coupe de bronchiole de la figure TP5.33 (Coupe transversale d’une bronchiole,
cahier couleur p. 15) on distingue plusieurs couches tissulaires (tuniques), de l’intérieur vers
l’extérieur.
Muqueuse
Elle associe un épithélium simple formé de cellules ciliées et un chorion, tissu conjonctif
riche en fibres élastiques. L’épithélium respiratoire contient des cellules glandulaires à mucus,
d’autant plus nombreuses que la voie est plus proche de la trachée.
Musculeuse
Le degré de contraction de ses muscles lisses contrôle la résistance à la circulation de l’air dans
l’arbre bronchique La couche de fibres musculaires lisses est plus épaisse dans les bronchioles
que dans les bronches.
Adventice
Cette enveloppe conjonctive externe, riche en fibres élastiques, est souvent mal délimitée par
rapport aux tissus avoisinants.
Les bronches se distinguent des bronchioles par la présence d’un anneau discontinu de
cartilage entre les muscles lisses et l’adventice : il empêche le collapsus des voies aériennes
lors de la ventilation pulmonaire.
592
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TRAVAUX PRATIQUES 5
b) Vaisseaux sanguins
Ils sont fréquemment associés aux voies aérophores, dont ils se distinguent par leur aspect :
l’endothélium de l’intima est beaucoup plus plat que l’épithélium cilié des voies aérophores et
ils contiennent souvent des hématies. On distinguera les veines des artères par la forme de leur
section et l’aspect de leur média. La paroi des capillaires se limite à un endothélium.
c) Du tissu conjonctif
Il entoure les vaisseaux et les voies aérophores ; il se relie à leur adventice. Il est également
présent dans les cloisons interalvéolaires, entre les épithéliums. Il est riche en collagène, qui
confère sa résistance mécanique au poumon, et en fibres élastiques, qui permettent l’expiration
passive. Il contient aussi des fibres nerveuses.
Le poumon des mammifères présente donc les caractéristiques d’une surface d’échanges entre
Voir TP1, photo 3, l’air et le sang (grande superficie, faible épaisseur de la barrière d’échange, présence de voies
cahier couleur p. 3 aérophores et sanguines permettant le renouvellement des fluides impliqués dans les
échanges). Le TP1 permet l’étude d’un autre exemple de poumon, le poumon sacculaire des
amphibiens.
5.3.1 Testicule
Le testicule est entouré d’une enveloppe conjonctive, l’albuginée. L’intérieur est divisé en
lobules, contenant chacun quelques tubes séminifères très contournés. Chaque testicule est
coiffé par l’épididyme (lieu de stockage des spermatozoïdes produits par le testicule). L’épidi-
dyme est relié d’un côté aux tubes séminifères par le rete testis, et de l’autre au spermiducte (ou
canal déferrent).
a) Double nature du testicule
Une coupe de testicule (figure TP5.34 Coupe transversale de testicule, cahier couleur p. 15)
montre des tubes séminifères sous différentes sections. Ces tubes sont des organes creux, dont
la paroi est constituée par des cellules jointives, formant plusieurs couches entourées d’une
lame basale : il s’agit d’un épithélium pluristratifié. La lumière de certains tubes laisse voir
des flagelles dirigés vers le centre ; il s’agit de flagelles des spermatozoïdes formés dans le tube
séminifère. Le testicule est le siège de la spermatogenèse.
Entre les tubes séminifères, se trouve un tissu conjonctif (figure TP5.35 Tubes séminifères et
tissu interstitiel, cahier couleur p. 15), dont les cellules sont séparées par une abondante
matrice extracellulaire. Ces cellules, appelées cellules interstitielles ou cellules de Leydig,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
sont groupées autour de vaisseaux sanguins ; elles sécrètent les hormones stéroïdes andro-
gènes, dont la testostérone. Le testicule est une glande endocrine.
b) Épithélium séminifère et étapes de la spermatogenèse
Une observation à fort grossissement de l’épithélium séminifère (figure TP5.36 Détail de
l’épithélium séminifère, cahier couleur p. 15) permet de distinguer différents types de noyaux.
Comme souvent en histologie animale, les membranes des cellules sont difficilement visibles.
Dans la paroi d’un tube séminifère, il est possible d’observer les différents stades de la sperma-
togenèse dont les mécanismes sont étudiés au § 7.1.1b.
En périphérie du tube, on observe les noyaux des spermatogonies. Il est difficile de distinguer
les deux types de spermatogonies A et B. Les spermatogonies B subissent un léger accroisse-
ment et deviennent alors des spermatocytes I qui entrent en méiose. Comme la première divi-
593
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sion de méiose est beaucoup plus longue que la seconde (23 jours contre 1 jour dans l’espèce
humaine), on voit rarement des spermatocytes II sur les préparations microscopiques. Les
spermatides issues de la méiose se reconnaissent à leur position proche de la lumière et à leur
Voir chapitre 7, noyau condensé, petit et très coloré. Les spermatides se différencient ensuite en spermato-
figure 7.3 « Rapport zoïdes qui sont des cellules flagellées.
entre les cellules de
Sertoli et les En périphérie d’un tube séminifère, on peut repérer des cellules de Sertoli, à leur noyau triangu-
spermatocytes » laire (figure TP5.36, cahier couleur p. 15). Le microscope électronique montre que leur cyto-
plasme, très ramifié, entoure les cellules en spermatogenèse.
5.3.2 Ovaire
Une vue d’ensemble d’une coupe d’ovaire (figure TP5.37 Vue d’ensemble d’une coupe trans-
versale d’un ovaire, cahier couleur p. 16) montre qu’il est lui aussi entouré d’une albuginée.
L’intérieur de l’ovaire constitue le stroma ovarien. On y distingue une zone corticale riche en
structures arrondies, les follicules, contenant les futurs gamètes femelles et une zone médul-
laire riche en vaisseaux sanguins.
a) Étapes de la folliculogenèse
L’ovaire d’un mammifère adulte ne permet pas de suivre les étapes de l’ovogenèse puisque
Voir « folliculoge- celle-ci commence dans l’ovaire fœtal et s’achève après la fécondation. Dans l’ovaire adulte,
nèse », chapitre 7,
§ 7.1.3b
on ne peut observer que le stade ovocyte I, bloqué en prophase I et le stade, fugace, de la
métaphase II. L’étude histologique de l’ovaire permet de suivre les étapes de l’évolution des
follicules ou folliculogenèse (figure TP5.38 Les étapes de la folliculogenèse, cahier couleur
p. 16 et 17). La taille d’un follicule s’accroît au cours de son évolution. Les principales carac-
téristiques permettant d’identifier les différentes étapes sont résumées dans le tableau TP5.3.
Dans le follicule mûr (follicule de De Graaf), l’ovocyte I achève sa première division méio-
tique et devient un ovocyte II quelques heures avant l’ovulation.
Diamètre Diamètre
Stade Caractéristiques
du follicule de l’ovocyte
594
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TRAVAUX PRATIQUES 5
5.4.3 Épithéliums
a) Identification
Les épithéliums (sens large) forment des couches continues de cellules jointives. Ce sont des
feuillets couvrant ou limitant des surfaces, ou bien des invaginations (glandes). D’une façon
plus stricte, on distingue les épithéliums, qui bordent la surface du corps ou des cavités
ouvertes sur le milieu extérieur (appareil digestif, appareil respiratoire…), des endothéliums,
qui bordent des cavités non ouvertes sur le milieu extérieur (système circulatoire, cœlome). Un
épithélium peut être orienté en distinguant le pôle apical (vers la lumière, ou le milieu exté-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Épithélium Glande
Épithélium simple Glande exocrine
distinctifs
stratifié endocrine
Critères
596
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TRAVAUX PRATIQUES 5
• Organes massifs
Aspect d’une dentelle très découpée ; alvéoles délimités
par un épithélium simple aplati POUMON
Acinus à petite lumière délimitée par un épithélium simple ;
présence d’îlots de Langerhans PANCRÉAS
Tubes ciliés coupés transversalement et délimités
par un épithélium pluristratifié ; étapes de divisions cellulaires
visibles dans la paroi TESTICULE
Follicules pluricellulaires entourant chacun un ovocyte de 100 µm
de diamètre avec un noyau bien visible OVAIRE
597
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MOTS-CLÉS
598
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Les algues TP
6
pluricellulaires
Plan Introduction
6.1 Une algue verte : l’Ulve Le mot algue désigne des eucaryotes essentiellement aquatiques et photosyn-
6.2 Une algue brune : le Fucus thétiques qui ne font pas partie des embryophytes. C’est un terme du langage
vésiculeux courant (à ne pas utiliser en systématique, voir chapitre 1) qui désigne les seuls
6.3 Une algue rouge : producteurs du milieu marin (hormis quelques Angiospermes littorales de type
Polysiphonia zostères et les bactéries photosynthétisantes planctoniques). Le phytoplancton,
souvent constitué d’organismes unicellulaires, est confiné à la zone euphotique
Objectifs (= éclairée) dans laquelle il effectue des migrations verticales nycthémérales (ce
mot désigne la succession jour – nuit). Dans les zones d’« up-welling » ou de
• Observer la diversité pollution organique, il devient très abondant. Le phytobenthos représente les
morphologique des thalles.
algues vivant fixées au substrat donc essentiellement littorales pour les algues
• Étudier le degré de marines. On y trouve des algues pluricellulaires dont nous allons étudier trois
différenciation des cellules.
exemples choisis en milieu marin. Les observations réalisées permettront de
• Analyser les structures présenter des appareils végétatifs qui ne sont pas des cormus comme chez les
reproductrices du Fucus.
embryophytes et que l’on qualifie de thalle. Elles permettront aussi de décrire
des structures reproductrices différentes des plantes terrestres.
thalle foliacé
(2 couches de cellules
en épaisseur)
Figure TP6.1
Le thalle de l’Ulve.
5 cm disque de fixation
substrat
0,1 mm
0,1 mm
un chloroplaste unique
avec un pyrénoïde par cellule
Figure TP6.2 Coupe transversale du thalle de l’Ulve.
(a) cellules végétatives ; (b) cellules reproductrices : sporocystes, grossissement x 400.
600
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TRAVAUX PRATIQUES 6
diploïde. Ces nouvelles cellules sont libérées par perforation de la cellule-mère. Ce sont des
Voir chapitre 5, cellules intervenant dans le cycle de reproduction de l’Ulve. Ces dernières sont qualifiées de
figure 5.7a cystes (gamétocyste ou sporocyste selon le cas) : ce terme désigne les cellules dont le contenu
va se diviser en cellules ce que l’on doit distinguer des gamétanges ou sporanges des embryo-
phytes qui eux sont des organes car leur paroi est formée de cellules.
L’Ulve synthétise la chlorophylle a et b ; l’amidon, sa réserve, est intraplastidial. Les cellules
Voir TP8 et TP11
flagellées possèdent des flagelles égaux. Ce sont des critères de chlorobionte, taxon de la
lignée verte, incluant aussi les embryophytes ; plus précisément, c’est une ulvophyte.
réceptacle
crypte pilifère
épaississement central
flotteur (= aérocyste)
thalle en lanière (= rubané)
3 cm
b) Différenciation cellulaire
Après avoir réalisé une coupe transversale du thalle, l’observation au microscope optique
montre deux zones (figure TP6.4) :
• La zone corticale : elle est formée de cellules isodiamétriques, à parois épaisses, contenant
de nombreux petits chloroplastes où la chlorophylle est associée à des xanthophylles dont la
fucoxanthine de couleur brune. Ce n’est jamais l’amidon qui est synthétisé, mais des poly-
holosides plus simples (dont la laminarine), solubles dans l’eau, et des polyalcools dont le
mannitol (à six carbones). Les chloroplastes sont entourés de quatre membranes témoi-
gnant d’une double endosymbiose (encart TP6.1).
• La zone médullaire : les cellules sont séparées les unes des autres par les produits de gélifi-
cation des lamelles moyennes ; elles sont allongées parallèlement à l’axe du thalle et ne
contiennent que quelques rares chloroplastes.
601
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La croissance est assurée par une cellule initiale apicale qui se trouve dans une invagination, au
sommet de chaque ramification : la croissance est donc apicale et assurée par une zone dont
l’organisation est proche de celle d’un méristème.
ENCART TP6.1
Chloroplastes et endosymbiose
mitochondrie
cyanobactérie
noyau
en cours d'endocytose
origine de
la double membrane
chloroplastique
5
4
3
2
1 7
1
8
9
1 micron
C. Lichtlé
602
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TRAVAUX PRATIQUES 6
ostiole du conceptacle
conceptacle femelle
zone médullaire
(très riche en gel
au niveau des conceptacles)
0,8 mm
Figure TP6.4 Coupe transversale de réceptacle de Fucus (thalle femelle), (x 40).
zoom : x1
0
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1 mm 0,1 mm
603
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Le contenu d’une cellule terminale ou latérale d’un poil a subi une méiose, puis quatre mitoses
équationnelles successives donnant naissance à 64 cellules spermatogènes. Comme on l’a vu
chez l’Ulve, une telle cellule dont le contenu se divise en cellules est qualifiée de cyste. Il s’agit
donc d’un gamétocyste mâle.
À maturité, les gamétocystes se détachent de leur support, sortant par l’ostiole, et éclatent dans
l’eau, formant une gelée orange vif. Les cellules spermatogènes se sont différenciées en sper-
matozoïdes.
c) Du conceptacle au gamète femelle (photos 2 et 4, cahier couleur p. 18)
Le conceptacle femelle (figure TP6.6) est une cavité tapissée de poils stériles, non ramifiés (=
paraphyses), entre lesquels sont fixés par une cellule basale des sacs ovoïdes bruns, les
oogones. Le contenu d’un oogone est divisé en huit cellules polyédriques (jamais visible
simultanément car certaines sont superposées).
oogone : c’est le
gamétocyste femelle
(a)
paraphyse
(=filament cellulaire stérile)
(b)
1 mm
oosphère
dans un oogone
0,1 mm
L’oogone est une cellule dont le contenu subit une méiose puis chaque cellule haploïde subit
une mitose : on obtient donc huit cellules qui vont se différencier en oosphères ou gamètes
femelles. L’oogone est donc un gamétocyste femelle.
604
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TRAVAUX PRATIQUES 6
d) Fécondation
Les oosphères s’accroissent considérablement, différencient de nombreux plastes bruns ; leur
cytoplasme est riche en goutelettes lipidiques et autres substances de réserves. Elles n’ont pas
de paroi pecto-cellulosique, ce sont donc des protoplastes. La paroi de l’oogone se différencie
en deux parties : l’une externe qui se déchire à maturité et reste attachée à la cellule basale,
l’autre interne qui entoure les oosphères lors de leur émission par l’ostiole. La libération des
oosphères a lieu à marée basse : la paroi interne de l’oogone se gélifie et les oosphères qui
deviennent sphériques (100 microns) constituent une gelée brun-vert. Elles flottent dans l’eau
et n’ont aucun organite locomoteur (encart TP6.2).
ENCART TP6.2
L’observation de la fécondation
C’est au XIXe siècle que l’on a compris d’où venait la génération suivante : de la forma-
tion d’un zygote par fusion des deux gamètes. Ce qui semble évident aujourd’hui, ne
s’est imposé que par l’observation au microscope de la fécondation. L’algologue français
Gustave Thuret a été le premier à observer la fécondation en 1854. Il avait constaté que
sans le « contact » des gamètes mâles, les oosphères mouraient sans se développer. Il
avait observé que de nombreux gamètes mâles étaient attirés par une oosphère
(chimiotactisme) et que la nuée de spermatozoïdes imprimait à l’oosphère un mouve-
ment de rotation (« danse des gamètes »). Il n’avait pu observer la pénétration du sper-
matozoïde, mais la considérait comme très probable.
Le thalle de Polysiphonia grand de quelques décimètres est abondamment ramifié, avec un axe
central et des pleuridies : ce sont des ramifications latérales à croissance limitée. Ce type de
thalle est qualifié de cladomien. La croissance, dominée par l’axe principal, donne au thalle un
aspect d’arbre de noël. La partie apicale des pleuridies porte des poils pluricellulaires, ramifiés
ou non, précocement caducs : les trichoblastes (figure TP6.7). Les cellules du thalle sont de
forme allongée, elles sont groupées en verticilles et les parois cellulaires gélifiées et transpa-
rentes sont responsables de leur aspect caractéristique. Chez les algues rouges, le mot siphon a
été utilisé, à tort, pour désigner des files de cellules multinuclées d’où le nom, Polysiphonia,
donné à cette algue.
Les algues ne constituent pas une entité systématique, loin de là ! Les trois exemples étudiés
appartiennent à des taxons différents. Les algues vertes forment de plus un groupe paraphylé-
tique. Les algues unicellulaires, non abordées ici, augmentent encore le nombre de taxons
605
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concernés par le terme algue. Comme le montre la définition donnée en introduction, les algues
sont davantage des formes convergentes d’adaptation au milieu aquatique pour des organismes
photosynthétiques : d’où l’intérêt du terme pour l’écologue.
(a) (b)
606
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Les champignons TP 7
Plan Introduction
7.1 Étude d’une Mucorale : la moisissure du pain Le plus souvent, le terme de « champignon » évoque
7.2 Étude des champignons à basides (basidiomycètes) des promenades automnales en forêt à la cueillette de
7.3 Étude des champignons à asques (ascomycètes) bolets, de girolles ou autres. Si certains sont comesti-
7.4 Caractères généraux des champignons bles et assez communs (psalliote ou agaric), d’autres
7.5 Les champignons dans la phylogénie sont plus rares et très recherchés (amanite oronge,
morille, truffe) ; enfin, certains sont redoutables par
Objectifs leur toxicité (amanite phalloïde, amanite printanière,
amanite vireuse). Dans des domaines aussi variés que
• Reconnaître les différents types de thalle des la boulangerie, la brasserie ou l’industrie pharmaceu-
champignons. tique sont utilisées des levures qui sont aussi des cham-
• Identifier les fructifications des ascomycètes et des pignons. Quelles sont les caractéristiques qui
Basidiomycètes. permettent de regrouper ces espèces sous le vocable
• Identifier les méiosporocystes et les méiospores. « champignon » ? Une des plus évidente à la simple
• Identifier les sporocystes de multiplication végétative observation est l’absence de chlorophylle, ce qui
et les mitospores. n’exclut pas l’existence de couleurs très variées. Il en
• Connaître les cycles simplifiés des champignons existe d’autres que nous allons aborder à travers un
étudiés. nombre réduit d’exemples.
sporocyste
(a) (b) paroi
columelle
pédicelle
mycélium
non cloisonné
stolon mitospore
rhizoïdes pédicelle
TRAVAUX PRATIQUES 7
suspenseur
mycélium
coenozygote
(c) à paroi épaissie
Figure TP 7.2
Les étapes de la cystogamie
chez la moisissure du pain
(Rhizopus nigricans).
article du mycélium
Figure TP 7.3 Mycélium d’Agaric
septum champêtre (Psalliota campestris).
609
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Chez les champignons comme l’Agaric, le filament mycélien présente une structure cloisonnée
appelée hyphe (une hyphe) ; les cellules ou articles peuvent contenir un, deux ou plusieurs
noyaux selon l’espèce et selon la période dans le cycle de reproduction mais ces noyaux, très
petits, sont difficilement visibles.
lamelle
chapeau hyméniale
(a)
pied
pied
lamelle hyméniale
basidiospore
(b) (c)
basidiospore
baside
baside
610
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TRAVAUX PRATIQUES 7
lamelles dessinent sur le papier des traînées rayonnantes. Elles peuvent être observées à la
loupe binoculaire ou mieux, au microscope, après montage entre lame et lamelle.
Réalisez sur le bord du chapeau une coupe fine passant au travers des lamelles hyméniales ;
montez-la entre lame et lamelle (dans le Lugol ou dans le bleu Coton, révélateur de la callose
colorée en bleu vert) et observez les lamelles hyméniales aux différents grossissements du
microscope. En cas d’échec, utilisez une préparation commerciale.
Les méiospores des basidiomycètes sont facilement repérables (figure TP7.4b et photos 4, 5
et 6, cahier couleur p. 19) à la surface des lamelles hyméniales : elles apparaissent groupées par
4, ce qui atteste de leur formation par méiose (ce sont des tétraspores). Elles sont formées et
portées par des méiosporocystes appelés basides ; elles sont appelées basidiospores. Elles se
détacheront des basides et, après dispersion, germeront pour former un nouveau mycélium à
noyaux haploïdes (ou mycélium primaire).
Remarque : Chez l’espèce cultivée de Psalliota bispora (« champignon de Paris »), les
basides ne forment que deux basidiospores mais elles sont binuclées (photo 7, cahier
couleur p. 19).
b) Place du carpophore dans la reproduction sexuée
Le carpophore des basidiomycètes est constitué de filaments mycéliens agglomérés et enchevê-
trés. Ces filaments mycéliens ont la particularité d’être constitués d’articles contenant chacun 2
noyaux haploïdes ; on les qualifie d’articles à dicaryon et ce mycélium est appelé mycélium
secondaire ou mycélium à dicaryons. Ce mycélium secondaire est le produit d’une cysto-
gamie réalisée entre deux mycéliums primaires. Cette cystogamie donne naissance à un
article contenant un noyau haploïde de chaque partenaire (« article à dicaryon ») mais ces deux
noyaux haploïdes ne fusionnent pas dans un premier temps. L’union des gamétocystes cons-
titue la première étape d’une fécondation dont plasmogamie et caryogamie sont largement
séparées dans le temps. Cet article à dicaryon issu de la cystogamie entre en croissance et
forme un mycélium à dicaryon qui constitue le carpophore.
La caryogamie se déroule dans un second temps au niveau des lamelles hyméniales dans les arti-
cles terminaux du mycélium à dicaryon (baside). Elle est immédiatement suivie de la méiose.
Parmi les basidiomycètes sont rangés des champignons comestibles excellents (nombreux cèpes
ou bolets, girolles ou chanterelles) mais d’autres sont redoutables (amanites, encart TP7.1).
ENCART TP7.1
Les amanites sont des basidiomycètes dont le carpophore est aisément reconnaissable
par son pied doté d’un anneau et dont la base est enveloppée par une volve. Certaines
amanites sont excellentes comme l’amanite oronge ( A. Caesarea) cuite ou crue, l’amanite
rougissante ou golmote (A. rubescens) cuite. D’autres comme l’amanite tue-mouche
(A. muscaria, photo 8, cahier couleur p. 19) contiennent des toxines (muscarine, mycoa-
tropine) et sont rarement mortelles mais sont à l’origine d’intoxications sévères. Enfin, les
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
espèces suivantes sont les plus dangereuses car mortelles dans près de 90 % des cas. Il
s’agit de l’amanite phalloïde (A. phalloides) facilement identifiable par son chapeau
verdâtre ou olivâtre à lamelles blanches, son pied blanc, son anneau et sa volve à la base
du pied. Ce champignon est mortel car il contient des polypeptides cycliques ( phalloïdine
et α-amanitine) non dégradés à la cuisson et détruisant les cellules du foie et du rein. La
phalloïdine se fixe aux filaments d’actine et l’α-amanitine inhibe l’ARN polymérase II
eucaryote de sorte que de nombreuses fonctions cellulaires sont perturbées (la transcrip-
tion et la traduction, la respiration mitochondriale, les transports cellulaires) et les
membranes cellulaires sont fragilisées (membrane plasmique, réseau membranaire intra-
cellulaire). Sont également mortelles A. verna (A. printanière) et A. virosa (A. vireuse)
toutes les deux à chapeau blanc. Suite à une ingestion, les chances de survie dépendent
de la rapidité du diagnostic et du traitement mais les séquelles sont graves.
611
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mitospores
sporocyste
mycélium
La production de spores mitotiques est très commune chez les ascomycètes. Elle offre, comme
chez les mucorales, un énorme potentiel de multiplication et de colonisation.
TRAVAUX PRATIQUES 7
Ces fructifications d’échelle centimétrique et en forme de coupe ouverte sont appelées apothé-
cies (une apothécie). Ces apothécies sont mises en place lors de la reproduction sexuée et sont
constituées de filaments agglomérés de mycélium secondaire.
➤ Observation d’une apothécie
L’étude peut être abordée de 2 façons.
• À l’aide de matériel frais
Prélevez sur la pointe d’une aiguille lancéolée ou d’un scalpel, un très petit fragment (1 ou 2
millimètres) de la couche fertile qui tapisse la face concave d’une apothécie. Écrasez et étalez
dans une goutte d’eau, ajoutez une goutte de colorant (Lugol ou bleu Coton) et couvrez d’une
lamelle. Observez aux différents grossissements du microscope.
• À l’aide de préparations commerciales
Observez aux différents grossissements du microscope une préparation d’apothécie de Pézize
ou de Bulgaire.
Sur les préparations (figure TP7.6 b et c et photo 3, cahier couleur p. 20), il faut rechercher les
méiospores au sein de l’hyménium qui tapisse la face supérieure concave des apothécies. Elles
y sont facilement repérables : de forme ovoïde, elles sont alignées par 8, formées et contenues
dans des méiosporocystes appelés asques (un asque). Cette disposition particulière fait des
ascomycètes un matériel de choix pour l’étude des conséquences génétiques de la méiose.
Elles sont appelées ascospores et leur nombre de 8 est dû à l’existence d’une mitose post-
méiotique (2 × 4 = 8). Ces ascospores seront expulsées des asques, dispersées par le vent et
germeront pour former un nouveau mycélium à noyaux haploïdes ou mycélium primaire.
(a)
(2) ascospore
(1)
paroi
(b) de l’asque
(c)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
La levure de bière (Saccharomyces cerevisiae) est un exemple qu’il est très facile
d’observer. Il suffit de prélever quelques gouttes d’une suspension de levures puis de
monter entre lame et lamelle avec différents colorants : Rouge neutre, colorant vital des
vacuoles, Bleu coton révélateur de la callose et réactif de Lugol révélateur du glycogène.
Au fort grossissement du microscope (objectif 100 en immersion), la coloration bleu vert
de la paroi révèle la présence de callose ; le cytoplasme montre des vacuoles colorées en
rose et, hors des vacuoles, des inclusions de glycogène colorées en brun.
Sur milieu riche en sucres, la levure de bière montre une forte aptitude à la reproduc-
tion asexuée par bourgeonnement. Le bourgeonnement continu peut conduire à la
Voir Biologie
1re année, formation de chaînes d’individus qui se détachent un à un. Les levures constituent un
chapitre 7, § 7.1.1 matériel expérimental de choix dans divers domaines de la biologie : génétique, énergé-
tique. Elles sont aussi largement utilisées en industrie agroalimentaire.
TRAVAUX PRATIQUES 7
Un peu de vocabulaire
Méiose Caryogamie
mycélium
primaire
(N)
mycélium à dicaryon ou
Cystogamie
mycélium secondaire (N+N)
616
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TRAVAUX PRATIQUES 7
617
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Les bryophytes TP 8
Plan Introduction
8.1 Appareil végétatif du Polytric : une tige feuillée Le polytric élégant (Polytrichum formosum) est
8.2 Reproduction et cycle du Polytric une plante fréquente des sous-bois et lieux
8.3 Caractères écologiques fondamentaux des bryophytes humides à sols sablonneux et siliceux où il peut
8.4 Identification de quelques bryophytes former, seul ou en association avec d’autres
8.5 Position phylogénétique des bryophytes mousses, un tapis continu : la strate muscinale.
Observez une touffe de polytric. Il se présente en
Objectifs populations serrées de pousses vertes (chlorophyl-
liennes, autotrophes au carbone) souvent gorgées
• Connaître la morphologie et l’anatomie d’une mousse. d’eau et faiblement ancrées au sol (photo 1,
• Réaliser des montages de gamétanges (anthéridies et cahier couleur p. 21).
archégones).
• Identifier les deux générations.
• Réaliser et analyser une coupe de capsule de sporogone.
TRAVAUX PRATIQUES 8
(a)
(b)
feuille
tige lamelles
dressées
lamelle dressée
parenchyme
épiderme
zone conductrice
assise de soutien
épiderme
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
assise de soutien
parenchyme
zone à leptoïdes
zone conductrice axiale
zone à hydroïdes
619
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Voir TP9 et 10 Remarque : les hydroïdes évoquent les éléments du xylème mais ne présentent pas de
lignine dans leurs parois ; les leptoïdes évoquent les éléments du phloème mais ne
possèdent ni cribles ni cellules compagnes. La plupart des mousses ne présentent pas
Voir chapitre 8, d’hydroïdes et de leptoïdes ; le polytric est une des rares mousses à tissus différenciés.
§ 8.5 Retenir qu’il n’y a pas de tissus conducteurs au sens où on les a vus chez les angios-
permes et d’autres, notamment pas de xylème et de phloème. Les bryophytes ne sont
pas des trachéophytes mais des hémitrachéophytes.
TRAVAUX PRATIQUES 8
(a) (b)
feuilles
anthéridie
archégone
paraphyse
sommet de la tige
Les archégones (figure TP8.5b et photos 6 et 7, cahier couleur p. 21) sont peu nombreux et
présentent une base renflée (le ventre) surmontée d’un col effilé. Le ventre contient l’unique
oosphère (gamète femelle). Il est constitué d’une paroi pluricellulaire (le contenant) entourant
le gamète femelle (le contenu) ; il s’agit d’un gamétange femelle. Le col contient une rangée
cellulaire axiale. À maturité et en période humide, les cellules de la rangée axiale dégénèrent
en un mucilage hydrophile qui s’imbibe et conduit à l’ouverture du sommet du col.
À retenir : le pied feuillé vert porte des gamétanges et il produit des gamètes. Il a
donc valeur de gamétophyte. L’ensemble n’est réalisé que par des mitoses ; il est donc
constitué de cellules haploïdes (comme les gamètes qu’il produit). Le polytrie, comme
l’ensemble des mousses possède des structures productrices de cellules sexuelles de
type « ange ». Il s’agit d’un embryophyte ou archégoniate.
621
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ventre
oosphère
TRAVAUX PRATIQUES 8
coiffe
capsule
sporogone
soie
pied femelle
Figure TP8.7
Capsule en coupe longitudinale.
opercule
péristome
diaphragme
parenchyme compact
parenchyme lacuneux
columelle
tissu sporogène
épiderme
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
opercule
péristome
déhiscence
capsule
de la capsule
623
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ENCART TP8.1
La distinction pied mâle/pied femelle
En absence de sporogone, comment distinguer les pieds mâles et les pieds femelles de
polytric ?
Chez les pieds mâles, ce sont des cellules latérales de l’initiale apicale qui forment les
anthéridies ; la cellule initiale subsiste. Après la disparition des anthéridies, la croissance
des pousses mâles reprend grâce à cette initale et on peut parfois observer sur la même
pousse mâle deux involucres successifs, celui mis en place dans la reproduction en cours
et, plus bas sur la tige, celui mis en place lors de la reproduction passée.
Chez les pieds femelles, la cellule initiale apicale forme les archégones et, après leur
disparition, la tige femelle dépourvue de cellule apicale ne s’allonge plus.
protonéma
enveloppe sporale
jeune pousse
rhizoïde
TRAVAUX PRATIQUES 8
sporogone capsule
tissu sporogène
embryon
pieds mâles
gamètes (N)
anthéridies
GAMÉTOGENÈSE
pieds feuillés
pieds femelles
archégones
• leur physiologie (absorption par la surface foliaire dépourvue de cutine), mais son absence
temporaire est facilement supportée grâce aux capacités de déshydratation avec possibilités
d’anhydrobiose et de reviviscence (stratégie poïkilohydre) ;
Leurs exigences écologiques (nécessité d’une forte humidité atmosphérique et pluviosité)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
associées à une forte résistance aux écarts de température et températures extrêmes les font
occuper des niches écologiques telles que :
• les lieux humides et ombragés (sols forestiers) ;
• les lieux où la présence de l’eau est aléatoire (murs, rochers, gouttières).
Ce sont des végétaux pionniers : ils colonisent très rapidement de nouveaux sites grâce à leurs
spores apportées par le vent et grâce à leur multiplication asexuée très efficace par simple
rupture. En outre, ils retiennent l’humidité de l’air par condensation sur leurs feuilles, l’excès
d’humidité du sol, ralentissent l’évaporation et le dessèchement. Par ailleurs, leurs besoins en
sels minéraux sont modestes en corrélation avec leur faible croissance. Ils participent avec les
lichens à la formation de l’humus. Dans leurs touffes sont retenus débris et poussières qui
s’ajoutent à l’humus. Ils précèdent les végétaux vasculaires dans la colonisation des milieux.
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Les filicophytes TP 9
Plan Introduction
9.1 Appareil végétatif
Ce groupe n’est plus, dans la nature actuelle, qu’un reste
9.2 Structures intervenant dans la reproduction appauvri d’un ensemble beaucoup plus vaste qui formait,
sexuée
en particulier, la forêt houillère il y a 300 millions d’années.
9.3 Diversité des filicophytes Par forêt houillère, on désigne les premières forêts impor-
tantes qui ont couvert les continents au Carbonifère et ont
Objectifs donné de nombreux gisements de charbons. Les filico-
phytes regroupent ce que l’on appelle les fougères, généra-
• Organisation morphologique et anatomique
du pied feuillé.
lement des plantes herbacées mais aussi des arbustes, les
fougères arborescentes, présentes en milieu tropical.
• Observation des structures intervenant dans
la reproduction sexuée.
Comme le programme le propose, on s’appuiera sur l’étude
du Polypode vulgaire (Polypodium vulgare). C’est une
• Replacer les différentes structures observées
dans un cycle de développement.
fougère commune dans les sous-bois, à la base des troncs et
sur les vieux murs. On se reportera au chapitre 5 qui décrit
• Détermination de Filicophytes courantes.
la reproduction du Polypode.
Figure TP9.1
Morphologie du Polypode.
(photo N. Touron)
limbe simple
découpé en lobes
pétiole
racines adventives
a) Rhizome
Observé au microscope optique, sous l’épiderme chlorophyllien que l’on trouve dans les parties
jeunes, il y a un parenchyme cortical homogène à parois cellulosiques épaisses contenant des
grains d’amidon (donc un parenchyme de réserve). Une couronne de cordons vasculaires, chacun
regroupant les tissus conducteurs, encadre une moelle centrale (figure TP9.2).
épiderme
parenchyme
cortical avec
grain d'amidon
couronne
de cordons
vasculaires
moëlle centrale
0,1 cm
Figure TP9.2 Coupe transversale de rhizome (MO x 40).
b) Cordon vasculaire
En passant au grossissement supérieur, chaque cordon vasculaire est organisé de la même
manière (figure TP9.3 et photo 4, cahier couleur p. 22). Un endoderme le limite : il est cons-
titué par une assise de cellules dont les parois radiales sont subérifiées et lignifiées. Un péri-
cycle, formé par une ou deux couches de cellules, encadre les tissus conducteurs. Le phloème
forme un anneau complet autour du xylème ; il est formé de tubes criblés et de cellules compa-
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TRAVAUX PRATIQUES 9
gnes. Le xylème dessine une ellipse aux foyers de laquelle on distingue le protoxylème. Les
trachéides du protoxylème sont de type annelé, puis spiralé comme chez tous les végétaux
vasculaires. Celles du métaxylème, plus larges, présentent des épaississements ligneux selon
les arêtes et des lignes parallèles, perpendiculaires à l’axe de la trachéide : on les appelle
trachéides scalariformes (figure TP9.4 et photo 2, cahier couleur p. 22). Il n’y a pas de vais-
seaux ni de formations secondaires.
L’ensemble des cordons forme une colonne ou stèle se raccordant et se ramifiant en réseau :
c’est une dictyostèle (du grec dictyos signifiant réseau).
endoderme
péricycle
phloème
métaxylème
à trachéides scalariformes
protoxylème
Figure TP9.3
Un cordon vasculaire (MO x 400).
lamelle moyenne
50 microns
paroi primaire
ponctuations
paroi secondaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
pédicelle pluricellulaire
de fixation à la feuille
méiospore à paroi
ornementée et différenciée
Lorsque le sporange est mûr et que l’air est sec, l’évaporation déforme la face externe de
l’assise mécanique et entraîne la rupture de la paroi. L’anneau se retourne brusquement en
arrière, provoquant l’expulsion des méiospores (§ 9.2.1b). Si l’évaporation continue, il vient un
moment où la cohésion de l’eau est rompue et de l’air entre dans les cellules : l’anneau reprend
sa forme initiale en faisant basculer le sommet du sporange qui se vide des dernières spores
qu’il pouvait contenir.
Ainsi les méiospores sont produites par un organe dont la paroi est formée de cellules et non à
l’intérieur de cellules-mères : c’est pour cela que cet organe est qualifié de sporange (ange en
grec signifie vase, outre). L’organisme porteur des sporanges est qualifié de sporophyte.
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TRAVAUX PRATIQUES 9
b) Méiospores
L’observation du contenu des sporanges montre des cellules en forme de rein : les méios-
pores. Elles sont issues de seize cellules-mères de spores : chacune subit ensuite une méiose.
Voir chapitre 5, On obtient ainsi 64 cellules haploïdes, d’abord groupées en tétrades (d’où le nom de tétras-
figures 5.2c et d pore donné aussi à la méiospore). Chacune se différencie en méiospore. Jaunâtres, réni-
formes, à surface ornementée, elles mesurent 25 µm de long. C’est une cellule à paroi
différenciée : la paroi externe ou exine est formée de sporopollénine, la paroi interne ou
intine est cellulosique.
Le cytoplasme d’une méiospore est déshydraté et son métabolisme réduit. Grâce à son enve-
loppe imperméable, elle peut être disséminée en milieu aérien ; elle peut attendre, en vie
ralentie, des conditions favorables à sa germination. Les spores du polypode sont donc des
formes de dissémination et d’attente.
anthéridies
rhizoîdes
0,5 cm
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Chaque anthéridie est donc un organe producteur de gamètes mâles : un gamétange mâle
(comme pour le sporange, on utilise la racine ange car il s’agit d’une structure dont la paroi
est formée de cellules).
Chaque cellule spermatogène se différencie en spermatozoïde. À maturité, l’eau fait éclater
l’anthéridie : la cellule couvercle laisse les spermatozoïdes sortir. Ils nagent activement grâce à
leurs nombreux flagelles.
cellules formant
la paroi de l’anthéridie
spermatozoïdes
cellules du prothalle
100 µm
Figure TP9.7 Une anthéridie.
prothalle
rhizoîdes
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TRAVAUX PRATIQUES 9
face inférieure
de la feuille
sores (ensemble
de sporanges)
633
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Les sores peuvent être masqués par une fine membrane nommée indusie : sa présence ou son
absence, son aspect sont des critères importants pour la détermination (figure TP9.11).
feuille
sporange
indusie
fausse indusie
(repli de la feuille)
634
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Les pinophytes TP 10
Plan Introduction
10.1 Structure d’une tige feuillée de pinophyte Les pinophytes ou conifères sont représentées par
10.2 Reproduction : étude de rameaux fertiles de pin sylvestre les pins, épicéas, sapins, cyprès, cèdres, thuyas…
10.3 Le cycle de reproduction de Pinus sylvestris Nous allons voir que ces plantes sont des sperma-
10.4 Identification de quelques pinophytes tophytes (« plantes à graines ») et leurs organes
10.5 Position phylogénétique des pinophytes sexuels sont rassemblés dans des structures de
forme conique.
Objectifs C’est à travers l’exemple du pin sylvestre que
nous allons étudier ces végétaux.
• Connaître la morphologie et l’anatomie d’une tige
de pinophyte.
• Disséquer et analyser des cônes de pinophytes.
• Disséquer et analyser une graine de pinophyte.
pousse longue
ponctuations trajet de la
sève brute torus
non lignifiés
diaphragme
Vue de face, une ponctuation aréolée présente un anneau sombre autour de la ponctuation
centrale : il correspond à la paroi secondaire soulevée. Les trachéides aréolées sont facilement
identifiables sur des coupes histologiques longitudinales radiales de bois.
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TRAVAUX PRATIQUES 10
(a)
rayons ligneux
ponctuation
bois final de
croisement rayon
ligneux
Cerne
année (n)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
ponctuation
d’une
bois initial trachéide
aréolée
Cerne
année (n – 1)
Vers l’axe de l’organe
(tige, racine) Figure TP10.3 Le bois des pinophytes.
(a) bloc diagramme et plans de coupe ; (b) coupe transversale ; (c) coupe longitudi-
nale radiale.
637
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assise de soutien
assise sécrétrice
Figure TP10.4 Canal résinifère
lumière du canal (coupe transversale).
10.1.3 Anatomie
a) Tige de Conifère (photos 6 et 7, cahier couleur p. 24)
Observez au microscope des préparations commerciales (coupes transversales figure TP10.5) de
jeunes tiges de pin ou de sapin. Notez la symétrie axiale exprimée au niveau de :
• la structure primaire classique à xylème primaire et phloème primaire superposés, xylème
primaire à différenciation centrifuge avec trachéides annelées et trachéides spiralées au
protoxylème, trachéides aréolées au métaxylème ;
• la structure secondaire (présence d’un cambium et d’un phellogène). Autour de la moelle
assez large (parenchyme médullaire hérité de la structure primaire) se dispose le bois
homoxylé avec cernes et canaux résinifères. Chaque cerne est constitué de bois initial clair
et de bois final plus foncé. À l’extérieur du liber, le parenchyme cortical hérité de la struc-
ture primaire est également riche en canaux résinifères ; il est recouvert par les assises du
phelloderme, du phellogène et du suber.
Comparaison avec la racine. Les structures secondaires de tige et de racine sont très proches.
Cependant, comme chez les angiospermes le xylème primaire est à différenciation centripète.
Mais il est souvent peu visible ; il faut le rechercher dans les espaces qui séparent les amas du
pachyte discontinu. Lorsqu’il n’est pas discernable, il faut alors utiliser d’autres critères, moins
"décisifs" comme la structure de la moelle. Le parenchyme médullaire, primaire, est large et
bien net dans la tige. Il est peu apparent et difficile à distinguer dans la racine. Enfin, dans la
racine, les cernes sont souvent peu marqués.
b) Feuille (aiguilles de pin, sapin, épicea), (photos 1 et 2, cahier couleur p. 25)
Observez au microscope des préparations commerciales d’aiguille de pin ou de sapin (coupe
transversale, figure TP10.6).
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TRAVAUX PRATIQUES 10
suber (= liège)
parenchyme cortical
phellogène
phloème primaire phelloderme
liber
cambium
bois
rayon ligneux
canal résinifère
xylème primaire
parenchyme médullaire
Figure TP10.5 Coupe transversale d’une jeune tige de pin.
face ventrale
gaine
(endoderme à cadre) épiderme
xylème
primaire hypoderme
bois
cambium
phloème mésophylle
primaire
tissu de
transfusion
face dorsale
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Vue d’ensemble
Notez la symétrie bilatérale et orientez la coupe (face dorsale convexe et face ventrale plane).
De l’extérieur vers l’intérieur sont observables :
• l’épiderme : cellules à parois très épaisses lignifiées et cutinisées et à lumière cellulaire
presque oblitérée ;
• un hypoderme (couche de cellules de type fibre à parois épaisses lignifiées) doublant
l’épiderme. Les stomates sont enfouis en profondeur : à leur niveau, l’hypoderme est inter-
rompu et les cellules stomatiques viennent au contact du mésophylle. Sur la face inférieure
des aiguilles de sapin, les « puits » stomatiques sont alignés selon deux bandes blanches
appelées « lignes stomatiques » ;
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TRAVAUX PRATIQUES 10
(b)
cônes mâles
axe
écailles
à 2 sacs
polliniques
aiguilles
bractée
cellule ballonnet
écaille reproductrice
sacs
polliniques
ligne de exine
déhiscence cellule
végétative intine
ou cellule du tube
fère. Chaque cône (figure TP10.8b) est constitué d’un axe porteur de couples « bractée-écaille
ovulifère » (figure TP10.8c et d) avec 2 ovules orthotropes couchés sur l’écaille ovulifère. Le
micropyle est tourné vers l’axe du cône.
Observez au microscope les préparations commerciales de cônes (CL) ; repérez les écailles
ovulifères avec leurs ovules orthotropes.
L’ovule est constitué d’un tégument, d’un nucelle à cellules diploïdes (2N) contenant une
cellule-mère (2N). La cellule-mère (2N) réalise une méiose et forme quatre macrospores
haploïdes dont trois dégénèrent comme chez les angiospermes. La macrospore restante (ou
mégaspore) forme par mitoses post-méiotiques un endosperme à cellules haploïdes (N)
d’abord cœnocytique puis cellularisé. Cet endosperme a valeur de gamétophyte femelle ;
deux archégones s’y formeront (photo 1, cahier couleur p. 26).
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(a) (b)
écaille
ovule
ovulifère
écaille
ovulifère
bractée
écaille
ovulifère
(face supérieure)
future aile
bractée ovule
axe du cône
tégument (2N)
oosphère
archégone nucelle (2N)
col
(e)
endosperme (N)
avec archégones
micropyle
écaille ovulifère
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TRAVAUX PRATIQUES 10
L’ovule des pinophytes est nu (i.e. non enclos dans un carpelle comme on l’a vu chez les
angiospermes) ; il est donc directement accessible au pollen. Le grain de pollen déposé au niveau
du micropyle germe et forme un tube pollinique qui progresse dans le nucelle en direction de
l’endosperme. La fécondation (siphonogamie simple) ne surviendra qu’au printemps suivant
quand les archégones seront différenciés. Bien que le tube pollinique apporte deux gamètes mâles
et que l’ovule renferme deux archégones donc deux oosphères, un seul zygote se forme.
b) Cônes âgés d’un an
Ils sont plus gros (4 à 5 cm), chlorophylliens et leurs écailles sont serrées, jointives.
Observez au microscope les préparations commerciales de cônes (CL) ; retrouvez les
écailles ovulifères avec leurs ovules orthotropes arrivés à maturité (figure TP10.8e). L’ovule
montre – au sein du nucelle – l’endosperme (gamétophyte femelle) cellularisé dont les arché-
gones sont situés du côté micropylaire. Chaque archégone est repérable par son oosphère volu-
mineuse (100 µm de diamètre).
c) Cônes âgés de deux ans (« pomme de pin »), (photo 2, cahier couleur p. 26)
Ils sont bruns, lignifiés et leurs écailles sont écartées. Chaque écaille porte deux graines ailées
à sa face supérieure (figure TP10.9a). On retrouve aisément la bractée en face opposée.
écaille
ovulifère
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
cotylédon
aile
radicule
endosperme
643
P635-645-9782100544912.fm Page 644 Mercredi, 2. juin 2010 10:17 10
mégaspore microspores
endosperme
Siphonogamie
GAMÉTOPHYTES (N) - HAPLOPHASE
tube pollinique pollen
TRAVAUX PRATIQUES 10
• Épicéa (genre Picea) : aiguilles de section arrondie (1 mm de large) insérées isolément tout
autour de la tige (pas de lignes stomatiques blanches) ; cône pendant allongé et pointu.
• Mélèze (genre Larix) : aiguilles souples d’un vert soutenu groupées en bouquet. Feuillage
caduc. Cône dressé, petit (3 à 4 cm) et écailles lâches.
• If (genre Taxus) : aiguilles alternes, fortement aplaties, vert sombre sur le dessus, vert plus
clair au-dessous. Graine munie d’un arille rouge (NB – arille : expansion tégumentaire
charnue proche du hile).
• Pin (genre Pinus) : aiguilles groupées par deux.
• de 4 à 10 cm : Pin sylvestre (aiguilles tordues sur elles-mêmes, piquantes, tronc rou-
geâtre)
Pin à crochet (aiguilles non tordues, rigides, vert foncé)
• de 10 à 15 cm : Pin laricio (aiguilles souples non piquantes, vert bleuté)
Pin noir d’Autriche (aiguilles piquantes, vert foncé)
• de 15 à 20 cm : Pin parasol (aiguilles souples, vert clair ; cônes globuleux)
Pin maritime (aiguilles rigides, vert sombre ; cônes pointus)
• Genre Thuya : feuilles réduites, concrescentes (i.e. soudées partiellement à la tige), rameaux
aplatis.
• Genévrier (genre Juniperus) : chez le genevrier commun, aiguilles très piquantes et dispo-
sées en verticilles de trois. Cône globuleux (galbule) formé de trois graines emballées dans
trois écailles charnues en partie soudées.
Pendant longtemps, on a considéré les écailles du cône mâle comme les homologues des
étamines d’angiospermes et le couple « écaille ovulifère-bractée » comme l’homologue d’une
fleur d’angiospermes (le cône femelle ayant alors valeur d’inflorescence). Cette idée doit être
abandonnée car aucune donnée phylogénétique ne permet de confirmer ces homologies.
645
P646-654-9782100544912.fm Page 646 Mercredi, 2. juin 2010 8:39 08
Organisation et biologie
florale des angiospermes
TP 11
Plan Introduction
11.1 Structure et fonction des étamines L'organisation macroscopique de la fleur des angiospermes a été
11.2 Structure et fonction de l'ovaire étudiée en première année (Voir Biologie 1re année, TP 14).
11.3 Position systématique des angiospermes • Quelle est la constitution des étamines et de l'ovaire à l'échelle
du microscope ?
Objectifs • Comment sont mises en place les structures intervenant direc-
tement dans la reproduction sexuée des angiospermes ?
• Compléter l'analyse de l'organisation florale
vue en première année. L'analyse structurale des étamines ainsi que celle de la genèse et
• Connaître la structure et la mise en place de du devenir des microspores commencent ce TP. Suit une étude
l’androcée et du gynécée pour comprendre analogue concernant l'ovaire et les macrospores. Ces données
leur rôle dans la reproduction sexuée. sont largement utilisées dans le chapitre 5, relatif à la reproduc-
• Dégager les caractéristiques systématiques tion sexuée des végétaux. Un rappel de la position systématique
des angiospermes. des angiospermes termine ce TP.
TRAVAUX PRATIQUES 11
tissu
tétrasporogène
anthère
filet
du parenchyme qui sépare les deux sacs, la différenciation du stomium ont été activées.
L’ouverture de l’anthère s’accompagne de la réunion des deux sacs polliniques en une seule
loge (figure TP11.2).
d) Évolution des assises transitoires
Elles n’ont qu’une existence éphémère. Elles subissent une lyse dont les produits assurent la
nutrition des cellules sporogènes.
e) Double rôle du tapis
Ces cellules, par leur intense activité sécrétrice, nourrissent aussi les cellules sporogènes.
Elles élaborent également le manteau pollinique, revêtement comportant entre autres des
protéines. Ces dernières sont des produits d’un génome diploïde (appartenant au sporophyte),
647
648
faisceau
cribrovasculaire épiderme
épiderme
connectif
assise assise
mécanique mécanique
assises restes des
transitoires assises transitoires
et du tapis
assise
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connectif du tapis
tissu stomium
loge tétra-
anthère pollinique sporogène grain
de pollen
TP11 • Organisation et biologie florale des angiospermes
filet
(a)
UN SAC
plan de
POLLINIQUE symétrie
(b) (c)
DEMI-ANTHERE JEUNE DEMI-ANTHERE MURE
NON DEHISCENTE DEHISCENTE
Figure TP11.2 Morphologie d’une étamine (a) et coupes transversales de deux demi-anthères jeune (b) et déhiscente (c).
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TRAVAUX PRATIQUES 11
raccourcissement
selon la face sans
épaississement
épaississement
de lignine
(a)
(b)
déposé à la surface du grain de pollen (un gamétophyte) qui est, lui, constitué de structures
Voir chapitre 8, élaborées à partir d’un génome haploïde. Ce manteau joue un rôle essentiel dans la reconnais-
§ 8.2.3c
sance du pollen par les cellules stigmatiques dans les processus d’AIS.
À maturité, l’anthère est constituée de deux loges polliniques ouvertes. Délimitées par
l’épiderme et l’assise mécanique, elles contiennent le pollen. Les autres assises ont disparu
(figure TP11.2)
Observez et dessinez l’organisation d’une anthère jeune et d’une anthère différenciée à l’aide
de préparations commerciales.
sique les quatre cellules-filles, marquent la fin de la méiose. Ces produits de méiose sont des
méiospores ou des tétraspores (photos 1 à 6, cahier couleur p. 27). Comme de plus, elles sont
sexualisées (nous verrons que le gynécée élabore d’autres méiospores), on les nomme micros-
pores. Elles baignent dans un liquide nourricier issu des assises transitoires et du tapis. La
paroi callosique qui les maintient réunies est mise en place au début de la méiose entre le plas-
malemme et la paroi cellulosique de la cellule sporogène. Son rôle est mal connu. Elle dégé-
nère à la fin de la méiose, ce qui permet l’individualisation des microspores. Les sacs
polliniques sont donc des microsporanges déhiscents.
Cette étape est fondamentale dans la reproduction sexuée. Elle met en place des tétraspores au
génome haploïde et original (issu de divers brassages).
Observez et dessinez des stades caractéristiques de la méiose à partir des préparations précé-
dentes.
649
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cellules tétrasporogènes à 2n
dissociation
des cellules
et entrée
en méiose
10 µm paroi callosique
de la cellule mère
grain de pollen
cellule végétative
haploïde
cellule générative MITOSE
haploïde
tétrade
TRAVAUX PRATIQUES 11
trescible. Son manteau renferme des protéines issues d’un génome diploïde. Cette exine est
doublée à l’intérieur par l’intine, paroi pecto-cellulosique de la cellule végétative. Quant à la
cellule générative, elle est délimitée par une paroi dont l’existence est mal comprise et éphémère.
Prélevez et observez entre lame et lamelle du pollen de lis. Observez-le également à partir de
lames du commerce et d’électronographies.
À maturité, les anthères contiennent des grains de pollen, structures bi- ou tricellulées, de petite
taille. La paroi d’exine les protège contre la dessiccation. Ces grains individualisés sont libérés
et pris en charge par un vecteur abiotique (vent, anémogamie des fleurs anémophiles) ou
biologique (insecte, entomogamie des fleurs entomophiles).
téguments
massif cellulaire : nucelle
ébauche ovulaire
4 tétraspores
cellule 2 cellules (3 dégénèrent)
tétrasporogène haploïdes fin de la
diploïde 1 macrospore différenciation
de l'ovule
division I division II 3 mitoses
réductionnelle équationnelle
CONSTITUTION DU
GAMETOPHYTE
MEIOSE : MACROSPOROGENESE FEMELLE
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
chalaze
faisceau
8 noyaux haploïdes cribro-
dans 7 cellules : vasculaire
sac embryonnaire
nucelle
Figure TP11.5 téguments
Différenciation de l’ovaire et l’ovule.
micropyle hile
funicule
OVULE
ANATROPE
651
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UN CARPELLE
épiderme externe
parenchyme paroi carpellaire
épiderme externe
suture
carpellaire
placenta :
placentation axile
loge carpellaire
ovule
anatrope
faisceau
cribrovasculaire
TRAVAUX PRATIQUES 11
la septième, centrale, comporte deux noyaux haploïdes. L’ensemble est inclus dans le nucelle
qui a valeur de macrosporange indéhiscent. Le sac embryonnaire est donc la seule partie
Voir chapitre 5, haploïde de l’ovule. Ses cellules constitutives ont des rôles divers. Certaines ont une paroi
§ 5.2.2b
incomplète. Deux d’entre elles subiront une fécondation, l’oosphère et la cellule centrale, qui
sont respectivement le gamète femelle principal et un gamète accessoire.
Réalisez une coupe transversale d’ovaire de lis. Observez à la loupe et dessinez.
Ouvrez longitudinalement l’ovaire. Détachez quelques ovules, montez entre lame et lamelle,
observez au microscope et dessinez.
Observez des lames du commerce de coupes transversales d’ovaires de lis à divers stades de
maturité. Analysez la mise en place de l’ovule et du sac embryonnaire. Dessinez.
CONCLUSION
La fleur des angiospermes est l’organe de la reproduction sexuée. Elle comporte en général des
pièces stériles qui protègent la fleur et peuvent jouer un rôle attractif et des pièces fertiles,
souvent regroupées au sein de fleurs hermaphrodites, constituant l’androcée et le gynécée.
653
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Dans les sacs polliniques des étamines, la méiose met en place des microspores qui, après une
division mitotique, donne naissance au gamétophyte mâle, le grain de pollen. Ce dernier est
protégé par une paroi complexe qui affiche de nombreuses molécules. Il est libéré par l’anthère
déhiscente et pris en charge par le vent ou les insectes pollinisateurs qui assurent son transport
jusque sur le stigmate (pollinisation).
L’ovaire abrite un ou plusieurs ovules. Ces formations pluricellulaires voient l’une de leur
cellule subir la méiose, à l’origine d’une macrospore. Son développement aboutit à la mise en
place du sac embryonnaire, ensemble de huit noyaux haploïdes, répartis dans sept cellules. Ce
gamétophyte femelle reste inclus dans le nucelle qui a valeur de macrosporange indéhiscent.
Cette immobilité est compensée par le transport du pollen et la croissance du tube pollinique
assurant une siphonogamie.
Le gynécée est une structure typique des angiospermes. Cette interface, placée entre le pollen
et l’ovule, permet à la plante d’examiner le pollen et de rejeter l’autopollen. Il protège donc la
plante contre son propre pollen (§ 8.2.3) et favorise l’hétérozygotie, gage d’évolution. Après la
double fécondation, l’ovaire évoluera en un fruit susceptible de disséminer les graines, ovules
transformés, qu’il contient.
654
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pédoncule
floral
bractéole
réceptacle floral
sépale
étamine libre
tube formé
par la réunion
de 9 étamines OVAIRE FRUIT : gousse
OVULE GRAINE
(cachée dans le fruit)
étendard style
aile
carène stigmate
pédoncule
calice
graine
funicule
bords placentaires :
ligne de déhiscence 1
déhiscence suturale ou septicide
déhiscence loculicide
ligne de déhiscence 2
ovule non
fécondé
restes de stigmate
constitué de fibres de sclérenchyme dont l’orientation est double. La nature sclérifiée de cette
paroi fait de la gousse un fruit sec. L’orientation précise des fibres est à l’origine de forces de
torsion lors du desséchement du péricarpe à maturité. Elles provoquent l’ouverture selon les
deux fentes.
656
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TRAVAUX PRATIQUES 12
xx
xx
xx
xx
funicule
xxxx
xx
épicarpe
xxxxxx
mésocarpe PÉRICARPE
xxxxxxxxx
endocarpe
FRUIT
SEC
fibres de sclérenchyme FRUIT SEC
xxxxxxxx
transversales DÉHISCENT
fibres de sclérenchyme
xxxx longitudinales
cotylédon
GRAINE
xxx
tégument
xxx
xx
xx
x
Observez et dessinez l’organisation d’une gousse en insistant sur les caractéristiques qui en
font un fruit.
12.1.3 Les graines, ovules transformés
a) Morphologie externe de la graine de haricot
La gousse ouverte montre son contenu fait de graines (figure TP12.2).
Ces masses ovoïdes sont limitées par un tégument (figure TP12.4a). Celui-ci est interrompu au
niveau d’un minuscule orifice, le micropyle et de l’insertion de la graine dans le fruit, le hile.
Il porte, à l’opposé du micropyle une excroissance, le cal. Un relief en forme de « V » présente
sa pointe tournée vers le micropyle, nous verrons qu’il s’agit de la radicule.
b) Structure de l’amande : la plantule de la graine de haricot
La décortication de la graine (l’ablation de son tégument) montre la présence d’un tégument
externe, coriace, doublé d’un tégument interne, fin, parfois difficile à observer. Elle livre une
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
amande. Celle-ci est composite, il s’agit de la plantule de haricot qui comporte (figure
TP12.4b et c) :
• la première racine ou radicule ;
• un axe caulinaire, la tigelle, terminé par un bourgeon terminal, la gemmule ;
• deux volumineux cotylédons, qui sont deux premières feuilles hypertrophiées par la mise en
réserve. L’endroit de leur insertion permet de séparer la tigelle en deux parties : l’hypoco-
tyle et l’épicotyle ;
• la gemmule contient les ébauches des deux feuilles suivantes, simples et opposées.
L’axe caulinaire est courbe, ce qui caractérise un embryon courbe. Soulignons enfin que la
plantule est directement observable sous les téguments. Cela caractérise les graines exalbumi-
nées (§ 12.2).
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(a)
relief du
à la radicule
micropyle
hile
cal
tégument
(b)
ébauches
foliaires
gemmule
PLANTULE
cicatrice
d'insertion
d'un cotylédon
cotyledon
forme courbe
de l’embryon
ébauches
(c) foliaires
épicotyle
TIGELLE
gemmule
bourgeon axillaire
hypocotyle
Figure TP12.4
Structure de la graine de haricot. cicatrice d'insertion
(a) morphologie externe ; (b) structure de d'un cotylédon
l’amande (un cotylédon enlevé) ; (c) struc-
ture de la plantule (sans les cotylédons).
radicule
658
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TRAVAUX PRATIQUES 12
GRAINE OVULE
oeuf
plantule
principal
micropyle
nucelle
hile
funicule
tégument
blent à de jeunes feuilles. Ils ne sont pas hypertrophiés par les réserves qui sont localisées dans
l’albumen. Une coupe fine dans l’albumen et des tests cytochimiques (réaction du biuret et
rouge Soudan) révèlent la présence de grains d’aleurone et de gouttelettes lipidiques. La graine
est oléagineuse. Le ricin est cultivé pour l’huile que ces graines procurent, utilisée dans divers
domaines industriels.
cotylédon
gemmule
cicatrice de
du l'insertion
deuxième
cotylédon
tigelle
radicule
bouchon
micropylaire
(c) (d)
albumen
cotylédons
gemmule
PLANTULE
tigelle
radicule
TRAVAUX PRATIQUES 12
albumen limité
à une assise
albumen
un seul
cotylédon radicule
radicule
2 cotylédons
hile
hile
micropyle micropyle
micropyle hile
Figure TP12.7 Structure de graines albuminées.
(a) oignon (liliacée, monocotylédone) ; (b) tomate (solanacée, dicotylédone) ;
(c) arabette (brassicacée, dicotylédone).
épicarpe
mésocarpe
charnu fruit CHARNU
endocarpe de type BAIE
charnu
graine : pépin
loge carpellaire
pleine de gelée
cloison intercarpellaire
placentas axiles
faisceaux
cribro-vasculaires
Figure TP12.8 Coupe transversale d’une tomate (solanacée), fruit charnu de type baie.
TRAVAUX PRATIQUES 12
stigmate
péricarpe ligneux
indéhiscent : radicule
AKENE tigelle PLANTULE
cotylédons
tégument
cupule
pédoncule
(a) (b)
Figure TP12.9 Gland du chêne (fagacée), fruit sec indéhiscent.
(a) morphologie et (b) anatomie (cupule enlevée).
stigmate
follicule : 1 C
déhiscence follicules
suturale fente de déhiscence
graines
silique : 2 C
(b) déhiscence valvaire
ou paraplacentaire
valve :
cloison
carpellaire
fausse
cloison
calice
(a)
pédoncule
bords
placentaires (e)
(c)
gousse : 1 C graines
déhiscences suturale
et loculicide
pédoncule
(d)
dents
pore
Figure TP12.11
CAPSULES Capsules à déhiscence
denticide et poricide.
(a) silène (caryophyllacée) ;
denticide poricide (b) pavot (papaveracée).
réceptacle
(a)
(b)
Dans de nombreux cas, la déhiscence se réalise selon une ou plusieurs lignes (voir les exemples
précédents et suivants).
Diversité de l’orientation de la ligne de déhiscence
Chez le pourpier potager (portulacacée) et chez le mouron rouge (primulacée), la capsule sphé-
rique, nommée pyxide, s’ouvre selon une fente transversale, équatoriale ou non (figure TP12.12
et photo 3, cahier couleur p. 30). Cependant la plupart du temps la (ou les) fente(s) de déhis-
cence est(sont) longitudinale(s).
664
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TRAVAUX PRATIQUES 12
stigmate
péricarpe sec
calotte
supérieure suture entre
deux carpelles
ligne de
déhiscence
Figure TP12.12 Pyxide. PYXIDE
transversale graines
calotte calice
inférieure
pédoncule
Diversité des modes de déhiscence selon des fentes longitudinales (figure TP12.13)
Selon la situation de la fente longitudinale d’ouverture, on distingue des capsules :
• à déhiscence loculicide (photo 4, cahier couleur p. 30) : ligne au milieu du carpelle, selon sa
nervure principale (véronique scrophulariacée, tulipe liliacée, narcisse amaryllidacée) ;
• à déhiscence septicide (photo 6, cahier couleur p. 30) : plan séparant en deux parties la
cloison radiale mitoyenne de deux carpelles (millepertuis hypericacée, scrofulaire scrophu-
lariacée).
Parfois une capsule présente plusieurs types de déhiscence. C’est le cas du bouillon-blanc
(scrophulariacée) dont la capsule à deux loges est à déhiscence loculicide et septicide. Enfin, la
capsule du Datura (solanacée) est à déhiscence loculicide, septicide et septifrage. Les graines
demeurent rattachées à une colonne centrale alors que les restes des cloisons radiales et de la
paroi extérieure tombent.
Le tableau TP12.1 résume les divers cas de déhiscence rencontrés.
TABLEAU TP12.1 DIVERSES MODALITÉS DE DÉHISCENCE DES FRUITS SECS.
loge carpellaire
paroi carpellaire
cloison intercarpellaire
placenta
ovule
TRAVAUX PRATIQUES 12
akène
péricarpe sec
indéhiscent cupule
(a) (b)
reste de style
aile :
ANEMOCHORIE
loge de l'akène
contenant la graine
(c) (d)
➤ Akènes comportant une expansion ailée, les samares (photo 6, cahier couleur p. 31)
Les akènes du frêne (oléacée) montrent un bord aminci constituant une expansion ailée autori-
sant son transport par le vent (anémochorie) (figure TP12.14c et d). Ce type d’akène est nommé
samare. L’érable (acéracée) présente un fruit composé de deux samares accolées (une disa-
mare). L’orme (ulmacée) possède aussi des samares.
➤ Les caryopses, akènes dont le péricarpe et le tégument séminal ne font qu’un (photo 4,
Voir Biologie
cahier couleur p. 1)
1re année, L’analyse d’un grain de blé ou de maïs (poacées) révèle des restes stigmatiques (figure
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
chapitre 13, § 13.3.2 TP12.15). Il s’agit de fruits, secs indéhiscents, d’akènes. L’analyse de leur structure interne
nécessite la réalisation de sections dans divers plans. Elles révèlent la présence d’une plantule
munie d’un seul cotylédon, le scutellum. De plus, tigelle et radicule possèdent un étui tempo-
raire, le coléoptile et le coléorhize qui furent l’objet de nombreux travaux sur l’auxèse et les
tropismes. Cette plantule est accompagnée d’un albumen dont l’assise externe comporte des
cellules renfermant des grains d’aleurone. À l’extérieur de cet albumen, on ne trouve qu’une
seule paroi. Elle représente le tégument de la graine et le péricarpe qui sont soudés et ne cons-
tituent qu’une seule pièce. Les grains des poacées ne sont donc pas des graines mais des fruits
de type akène dont le péricarpe et le tégument séminal sont soudés. On les désigne par le terme
de caryopse, fruit caractéristique des poacées.
Observez et analysez quelques fruits secs. Insistez sur ce qui en fait un fruit, de type « sec ».
Précisez leur nature exacte.
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radicule
coléorhize
668
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TRAVAUX PRATIQUES 12
insertion du style
cloison intercarpellaire
épicarpe
charnu épicarpe
mésocarpe BAIE mésocarpe
charnu charnu DRUPE
endocarpe endocarpe
ligneux :
graine : pépin noyau
graine
(a) (b)
Observez et analysez quelques fruits charnus. Insistez sur ce qui en fait un fruit, charnu.
Précisez leur nature exacte.
stigmate
style
épicarpe
mésocarpe
drupe
charnu
élémentaire
endocarpe
ligneux
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réceptacle
calice
b) Fruits complexes
La famille des rosacées montre des fruits de divers types. Nous en avons déjà vu plusieurs
exemples (drupes de cerisier, de prunier, de pêcher, polydrupe de roncier, polyakène de
benoîte…).
669
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La fraise apparaît à chacun comme un fruit charnu (figure TP12.18a). Cependant, nous n’y
observons pas de pépins ni de noyau. L’analyse de la morphogenèse de ce fruit montre que
c’est le réceptacle floral et non le gynécée qui devient charnu et se gorge de réserves sucrées et
hydratées. Il porte à sa surface, régulièrement implantés, des akènes, qui résultent de la trans-
formation des nombreux carpelles libres portés par le réceptacle. Au sens comestible, la fraise
est un fruit charnu, au sens botanique, c’est un polyakène.
style
graine
akène carpelle
pétale
réceptacle réceptacle
charnu bombé
étamine
calice
pédoncule
La pomme porte, à l’opposé de son pédoncule, des restes de calice, ce qui indique un ovaire
infère. Les coupes transversales et longitudinales révèlent parfois deux types de « chair »
(figure TP12.19 et photo 7, cahier couleur p. 32). Le suivi du développement montre que la
partie charnue provient à la fois du conceptacle et de la paroi ovarienne (ovaire infère adhé-
rent). Enfin, quand on épluche une pomme on doit enlever une partie interne coriace qui déli-
mite une loge contenant une graine. Nous sommes en présence d’un noyau. La pomme, au sens
botanique, est une pentadrupe (polydrupe). Sur le plan comestible, s’y ajoute la partie charnue
due à la transformation du conceptacle.
Le cynorrhodon (photos 8 et 9, cahier couleur p. 32), fruit du rosier, présente une paroi charnue
(on en fait des confitures). Là encore, c’est le conceptacle de la fleur qui devient charnu. Il
abrite de multiples akènes séparés (ovaire infère libre). On est en présence des mêmes conclu-
sions que dans le cas du fraisier (fruit charnu au sens comestible, polyakène au sens botanique).
Bien d’autres exemples ne peuvent être compris que par le suivi du développement du fruit.
L’ananas (broméliacées) résulte de la transformation et de la coalescence de l’axe inflorescen-
tiel, des bractées et des baies qui sont les fruits élémentaires. On parle d’infrutescence.
TRAVAUX PRATIQUES 12
style
(a)
calice
cavité du
conceptacle
conceptacle
charnu
paroi carpellaire
charnue (c)
drupe
endocarpe
ligneux
graine
pétale
carpelle
étamine
sépale
pédoncule
conceptacle
(b)
carpelle
carpelle ovule
conceptacle pédoncule
charnu
paroi carpellaire
charnue
endocarpe
ligneux
Figure TP12.19
graines
La pomme, une pentadrupe.
faisceau
cribrovasculaire
cipe à la dissémination des graines qu’il contient (fruits charnus, samares, divers akènes
crochus), soit il reste sur la plante-mère et après déhiscence ou dégradation il libère les graines
qui sont disséminées.
Remarques :
Nous avons vu au § 12.3.4 que certains fruits sont complexes et qu’il peut ne pas y avoir
accord entre la définition du botaniste et celle du consommateur. Enfin, certains fruits
résultent de la transformation de l’ovaire sans fécondation effective. On parle de fruits
parthénocarpiques. Chez certaines Orchidacées, seule la pollinisation (sans dévelop-
pement du pollen) peut déclancher cette transformation. Dans d’autres cas, elle a lieu
sans pollinisation. Ces fruits sont dépourvus de graines. C’est le cas de diverses variétés
d’agrumes, de bananes…
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Les semences
Au sens le plus courant, une semence désigne tout ce qui se sème. Au sens botanique, ce
terme désigne toute partie d’un végétal, qui, après séparation naturelle de la plante-
mère peut engendrer un nouvel organisme et participer à la perpétuation de l’espèce
et/ou à sa multiplication.
Chez les angiospermes, selon leur origine, on distingue deux types de semences :
– celles mises en place par des processus végétatifs seuls, rhizomes, tubercules, bulbes.
Ces semences ont le même patrimoine génétique que le pied qui les a engendrées ;
– celles issues de reproduction sexuée, à savoir fruits et graines. La plantule à l’origine
du nouveau pied est génétiquement différente de ses géniteurs.
Les spores des champignons, des mousses et des fougères sont aussi des semences.
TRAVAUX PRATIQUES 12
SOL
radicule
appareil
racinaire
feuille
tige
feuille
SOL
cotylédons
hypocotyle
court
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
appareil
racinaire
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CONCLUSION
Une graine est un organe spécifique des spermatophytes, protégé par un ou deux téguments.
Elle contient une plantule et des réserves situées dans les cotylédons ou l’albumen. Elle
présente un état déshydraté, fréquemment associé à une dormance, véritable « verrou de
sécurité » contrôlant le développement.
Un fruit résulte le plus souvent de la transformation de l’ovaire après fécondation. La paroi
ovarienne se transforme en un péricarpe sec ou charnu. Le fruit est spécifique des angios-
permes.
Les graines libérées par les fruits ou les fruits eux-mêmes peuvent être pris en charge par des
vecteurs abiotique (vent) ou biotique (animaux). Ce sont des organes de dissémination.
Au terme de ce transport, quand les conditions de biotope sont réunies et quand la dormance est
levée, la graine germe. Selon l’importance de la croissance de l’hypocotyle, on distingue une
germination hypogée et une germination épigée.
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Fiches méthode
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1 FICHES MÉTHODE
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FICHES MÉTHODE 1
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2 FICHES MÉTHODE
Réaliser un herbier
Réaliser un herbier demande de la patience et un soin minutieux, mais c’est une acti-
vité dont le résultat qui présente un indéniable aspect esthétique nécessite d’identi-
fier les plantes rencontrées et offre donc l’occasion d’apprendre à les identifier. Ce
faisant, les espèces les plus communes deviennent rapidement familières au bota-
niste débutant, pour peu qu’il entretienne ses connaissances par une pratique régu-
lière.
Voici quelques principes pour constituer un herbier :
1re étape : la collecte d’un spécimen représentatif
Pour cela, il faut bien sûr identifier l’espèce (usage d’une flore). Une récolte par
temps sec est préférable : le temps de séchage ainsi que les risques de moisissures
seront réduits. Choisissez un spécimen bien représentatif, avec idéalement (pour les
phanérogames) un bouton floral, une fleur épanouie et éventuellement des fruits. Si
besoin, prélevez plusieurs segments de tiges permettant de réunir les caractéristiques
essentielles du végétal.
2e étape : l’étalement et le séchage
La plante bien étalée est mise à sécher sous presse entre deux feuilles de papier (ex :
papier journal, annuaire téléphonique). Pensez à changer fréquemment ces papiers
car dès qu’ils sont humides, l’envahissement par des moisissures est possible.
Comptez au moins une à deux semaines pour un séchage correct et prévoir un
séchage plus long avec changement fréquent des papiers pour les plantes épaisses ou
mouillées. Un bon étalement est essentiel car il permet de présenter les caractéristi-
ques de la plante, en particulier ses critères d’identification.
3e étape : le montage et la fixation
Le spécimen sec est positionné au centre d’une feuille de papier à dessin ou de
papier épais assez rigide. La fixation est assurée par un ruban adhésif ou un ruban
kraft gommé. Attention, certaines qualités de ruban adhésif vieillissent mal.
4e étape : l’étiquetage
La présentation du spécimen conservé est indispensable. Rédigée sur une étiquette
collée sur la feuille support, elle comporte deux rubriques :
– l’identification du spécimen : nom scientifique (genre, espèce) et nom vernacu-
laire, famille ;
– la date et le lieu de récolte.
Cet étiquetage peut être éventuellement complété par une photographie du spécimen
dans son milieu de vie.
L’herbier achevé peut être relié sous forme de classeur, chaque feuille étant insérée
sous pochette plastique perforée. Rassembler les plantes par famille ou par milieu
(ex. : littoral, dune, prairie de fauche, pâture, chênaie, hêtraie, alpage, montagne).
Attention Un herbier est fragile : il doit être conservé au sec et les spécimens
conservés – très cassants – doivent être consultés avec soin et malgré cela, ils
doivent être parfois remplacés. Enfin, il faut éviter de collecter les bulbes et
racines ainsi que les espèces protégées. Rappelons qu’il ne pas faut prélever les
espèces rares dans un site ni dans les réserves et parcs naturels.
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FICHES MÉTHODE 2
Le tableau ci-dessous donne une liste de plantes herbacées communes qui peuvent
être facilement identifiées et conservées en herbier.
Quelques genres à connaître parmi les plus communs
Familles
(noms français)
Borraginacées Bourrache, Consoude, Grémil, Myosotis, Pulmonaire, Vipérine,
Campanulacées Campanule
Dipsacées Cardère, Knautia, Scabieuse
Caprifoliacées Chèvrefeuille, Sureau
Caryophyllacées Lychnis, Œillet, Saponaire, Silène, Stellaire
Astéracées Achillée millefeuille, Armoise, Artichaut, Centaurée, Chicorée,
(= Composées) Laitue, Lampsane, Marguerite, Matricaire, Pâquerette, Pissenlit,
Séneçon, Scorzonère, Solidage
Crassulacées Sédum
Convolvulacées Liseron
Brassicacées Alliaire, Capselle, Cardamine, Chou, Giroflée, Moutarde, Radis,
(= Crucifères) Sisymbre
Euphorbiacées Euphorbe, Mercuriale
Fabacées Ajonc, Gesse, Genet, Haricot, Lotier, Luzerne, Mélilot, Pois, Sain-
(= Papilionacées) foin, Trèfle, Vesce
Fumariacées Corydalle, Fumeterre
Hypéricacées Millepertuis
Iridacées Iris
Labiées Ballote, Brunelle, Bugle, Gléchome, Lamier, Lavande, Menthe,
Robinier, Sauge, Thym
Liliacées Ail (Genre Allium), Jacinthe, Lis, Muguet, Tulipe, Polygonatum
Malvacées Mauve
Apiacées Angélique, Carotte sauvage, Grande Berce, Persil
(= Ombellifères)
Papavéracées Chélidoine, Coquelicot
Plantaginacées Plantain
Poacées (= Graminées) Avoine, Blé, Brome, Chiendent, Dactyle, Flouve, Ivraie, Orge,
Maïs, Paturin, Phléole, Seigle, Vulpin
Renonculacées Ancolie, Anémone, Clématite, Ficaire, Hellébore, Renoncule
Rosacées Aigremoine, Benoîte, Cerisier, Fraisier, Potentille, Ronce, Rosier,
Pommier, Prunier
Rubiacées Aspérule, Gaillet
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
À la liste des genres cités dans le tableau ci-dessus, on peut ajouter les espèces
ligneuses suivantes : aulne, bouleau, charme, chênes, châtaignier, épicéa, érables,
frêne, hêtre, merisier, noyer, orme, pins, robinier, sapin, sorbier, tilleul sans oublier
les arbres fruitiers.
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3 FICHES MÉTHODE
Les T.I.P.E. de deuxième année sont évalués par une épreuve aux oraux de chacun
des concours. Ils méritent donc un travail régulier comme les autres disciplines. De
plus, le thème national étant connu en fin de BCPST1, la réflexion doit être amorcée
avant la rentrée en BCPST2.
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FICHES MÉTHODE 3
➤ Phase de réalisation
Dans chaque expérience, il faut prévoir un témoin, les facteurs que l’on va faire
varier (un seul à la fois si possible) et penser aux traitements des données, prévoir
aussi combien de fois réaliser une expérience pour vérifier la reproductibilité et
permettre un traitement statistique (moyenne, écart type…)
Il ne faut pas oublier que lorsque vous travaillez avec du matériel biologique, il y a
parfois des surprises (germinations qui ne se font pas, cultures contaminées…).
Déterminez clairement la marge d’erreur que vous introduisez, de façon à ne pas
considérer comme différentes deux valeurs dont l’écart est inférieur à l’erreur
réalisée lors de la mesure.
Une expérience qui ne donne pas les résultats attendus conduit à de nouvelles hypo-
thèses ou à un nouveau protocole.
Pensez à faire des copies de secours de vos fichiers (résultats) ; faites des photos des
montages, affleurements, résultats, pour une éventuelle utilisation soit dans le
rapport, soit pour l’exposé aux oraux.
➤ Phase de rédaction et de mise en forme
Introduction et conclusion peuvent être faites en dernier car la problématique et le
titre évoluent souvent au fur et à mesure que les résultats (positifs ou négatifs) sont
obtenus.
En revanche, vous êtes plusieurs dans le groupe et l’un peut se charger de rentrer les
données obtenues et de les mettre sous forme graphique pendant que les autres réali-
sent une manipulation. Le T.I.P.E. est aussi un apprentissage du travail en équipe.
Il n’y a pas de plan privilégié : il dépend de votre travail. Certains T.I.P.E. se glissent
parfaitement dans le plan : matériels et méthodes – résultats – discussions. D’autres
supportent mieux une rédaction chronologique des expériences en particulier quand
ce sont les conclusions de l’une qui déterminent l’expérience suivante. Enfin une
rédaction par thème étudié s’avère intéressante quand les expériences sont
nombreuses.
Le développement doit être clairement rédigé, avec des phrases courtes.
La bibliographie comporte les manuels ou revues consultés, les sites Web visités et
les personnes que vous avez contactées.
➤ Présentation orale
L’exposé doit permettre au jury de bien comprendre vos objectifs, votre implication
ainsi que les résultats (et difficultés) rencontrés. Il faut préparer votre présentation
orale (5 à 10 minutes d’exposé). Échantillons, maquettes et photos peuvent être
utiles pour illustrer et concrétiser votre présentation.
3. Le texte officiel
➤ Le sujet
« L’étudiant choisit un sujet à dominante biologique, à dominante géologique ou
mixte. Les T.I.P.E. constituent avant tout des exercices de méthode consistant par
exemple à :
effectuer et analyser des observations simples, examiner de façon critique des
documents et une bibliographie restreinte aux traités et aux articles en français des
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3 FICHES MÉTHODE
revues de grande diffusion, à poser des questions et, pour y répondre, à formuler des
hypothèses simples, à réaliser des montages expérimentaux simples (réalisables dans
le cadre du laboratoire des SVT du lycée) et à interpréter les résultats obtenus, à
élaborer ou présenter des modèles analogiques ou numériques et à les comparer aux
faits naturels ou expérimentaux. »
➤ La documentation
« Les étudiants utilisent les diverses ressources scientifiques disponibles et facile-
ment accessibles (centres de documentation et d’information, muséums, exposi-
tions, médias, revues scientifiques de vulgarisation – attention à l’utilisation
excessive d’Internet et des moteurs de recherche). Ils peuvent aussi effectuer, si le
projet le nécessite, des visites de laboratoire, d’entreprises ou des travaux de
terrain. »
➤ Le rapport
« Les travaux se concrétisent par la rédaction d’un rapport comportant de 6 à 10 pages
maximum, illustrations comprises (au maximum 20 000 caractères). Les textes et
figures sont originaux sauf éventuellement les documents servant de base à la
problématique.
Les étudiants effectuent ces travaux de façon individuelle ou bien en petit groupe (le
groupe de 3 est conseillé) pour tout ou partie de la recherche. Si le travail a été réparti
entre les membres du groupe, la part de chacun doit être précisée mais dans tous les
cas, chaque étudiant doit s’engager personnellement sur l’intégralité du projet
présenté dans son rapport. »
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FICHES MÉTHODE 4
Vous avez donc tracé sur un calendrier les plages horaires dont vous disposez. Il
faut maintenant leur affecter les rubriques à réviser et calculer le volume horaire
dont vous disposez.
Cette estimation est essentielle et repose sur la connaissance des parties que vous
maîtrisez le moins bien.
➤ Listez toutes les matières que vous devez réviser
et attribuez leur un volume horaire
Les programmes établis pendant l’année par vos professeurs pour les interrogations
orales et les DS peuvent vous aider dans cette tache. Dans chaque matière reprenez
le programme et découpez le volume horaire de la matière pour chacune des
rubriques : quelques heures pour un chapitre bien maîtrisé davantage pour des
notions que vous dominez moins.
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4 FICHES MÉTHODE
À la fin, sans le support de vos notes, consacrez une dizaine de minutes à réfléchir
sur ce que vous venez d’apprendre. Vous pouvez établir une liste de mots clés
dont vous connaîtrez la définition.
Lorsqu’une grande partie a été revue, prenez par exemple la liste des sujets d’oral
consacrés à cette partie. Un certain nombre d’entre eux pourrait faire aussi l’objet
d’un sujet d’écrit. Essayez d’en traiter quelques-uns sous la forme d’un plan.
Enfin, prévoyez à la fin des révisions d’une grande partie, un peu de temps pour
réciter à nouveau les plans des divers cours, sans l’aide de vos notes, de façon à
prendre définitivement la mesure du contenu de cette partie de programme.
Nous insistons sur le fait que la bonne gestion de cette phase de votre préparation
au concours est un élément déterminant de votre réussite.
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FICHES MÉTHODE 5
Cette épreuve qui porte sur au moins deux semaines doit être particulièrement
bien gérée.
2. Le jour de l’épreuve
➤ Prenez bien en compte le lieu et la date de l’épreuve
Elles n’ont pas toutes lieu au même endroit. Évaluez le temps qu’il faut pour vous
rendre à l’endroit où elles se déroulent, en y incluant un temps supplémentaire pour
arriver 15 minutes avant l’épreuve afin d’éviter toute fébrilité supplémentaire
inutile. Si l’examinateur a pris de l’avance, il pourra vous faire passer plus tôt.
➤ Adoptez une tenue vestimentaire et une attitude adaptées à la situation
Vous êtes dans un contexte professionnel : neutralité dans la façon de s’habiller et
civilité dans le comportement sont de rigueur.
Les conseils qui suivent ont déjà été abordés dans la fiche méthode 7 de l’ouvrage
de 1re année « Réussir une kholle », notamment en ce qui concerne la préparation et
la tenue du tableau.
➤ Choix du sujet
Au concours commun, l’examinateur vous proposera deux sujets. Prenez le temps de
réfléchir avant de choisir, ne montrez pas clairement votre refus d’un sujet, cela pour-
rait susciter des questions à son propos lors de l’élargissement de l’interrogation.
➤ Gérez votre temps de préparation (30 minutes)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
À la fin des 30 minutes, quel que soit l’avancement de votre travail, l’examinateur
vous demandera de commencer. Sachez que vous préparerez votre oral alors que le
candidat précédent expose. Vous avez été entraînés à ce type de situation qui exige
une bonne concentration.
➤ Gérez votre temps d’exposé (15 minutes)
Au bout de ce temps l’examinateur vous demandera de vous arrêter. Il est dommage
alors de ne pas avoir exposé des notions fondamentales ou la conclusion.
L’interrogation portera sur votre sujet et aussi sur tout autre aspect du programme.
Ne soyez pas déstabilisés par les questions, soyez réactifs. Une interruption par
l’examinateur peut signifier qu’il admet votre réponse et qu’il préfère passer à autre
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5 FICHES MÉTHODE
chose. Sachez que les questions ne sont pas là pour vous desservir mais au contraire
pour prendre la mesure de vos connaissances. De multiples questions ne traduisent
pas un oral non réussi.
3. La suite de l’oral
À la sortie d’une épreuve, ne la « recommencez » pas. C’est inutile et cela ne fera
que vous déstabiliser. Vous passez un concours, aux épreuves multiples. Vous ne
pouvez pas en général avoir une image précise de la qualité de vos prestations.
Savoir penser aux épreuves suivantes, ou… à l’issue qui approche est un élément
déterminant de votre réussite.
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FICHES MÉTHODE 6
Dans ce type d’épreuve, faites aussi appel aux qualités intellectuelles que vous
avez développées dans la mise en œuvre de votre T.I.P.E. : curiosité scientifique,
rigueur de raisonnement, esprit critique.
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6 FICHES MÉTHODE
Il est indispensable de traiter tous les aspects abordés dans les documents, ce qui
exige une gestion rigoureuse du temps. L’argumentation ne peut être bien cons-
truite que si vous avez avez compris les documents auparavant.
3. Rédigez efficacement
➤ Faites la chasse aux redondances
Lorsque vous expliquez un protocole, vérifiez que vous apportez des renseignements
supplémentaires par rapport à ceux de la légende du document, sinon c’est inutile.
Quand vous décrivez les résultats, recherchez la formulation la plus concise, utilisez
pour ce faire le vocabulaire scientifique à bon escient.
➤ Commencez par rapporter des faits avant de conclure
Par exemple, comparez d’abord les résultats obtenus sur 2 lots différant par un seul
paramètre, puis déduisez en les effets de ce paramètre sur le mécanisme étudié.
➤ Raisonnez avec rigueur
Par exemple, l’existence d’une corrélation entre deux paramètres ne permet pas de
conclure à l’existence d’une relation de cause à effet entre eux. Elle ne permet que
d’émettre des hypothèses sur de tels liens, que d’autres expériences éprouveront.
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FICHES MÉTHODE 6
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7 FICHES MÉTHODE
1. La lecture du sujet
Exercice simple mais à ne pas négliger, il a pour objet de réfléchir avant d’agir et de
ne pas s’engager dans un travail inutile qui peut éventuellement compromettre
l’exécution de ce qui est demandé. Il s’agit de bien comprendre la question. Ne
confondez pas morphologie et anatomie.
3. Dissection
➤ Matériel
Avant les épreuves, veillez à disposer d’un matériel convenable et conforme aux
instructions du Ministère de l’agriculture et de la pêche, service des Concours Agro-
nomiques et Vétérinaires (lettre du 8 février 2007) :
« Les candidats auront à disposition une boîte avec : ruban adhésif, scotch double
face, pâte adhésive (Patafix), fil, vernis transparent, bâton de colle, bande de Canson
noir de 10 cm sur 10 cm, étiquettes numérotées, épingles longues et fines, moelle de
sureau.
Seule sera autorisée la trousse à dissection comprenant : pinces, scalpel, ciseaux,
aiguilles montées, aiguilles lancéolées, sonde cannelée, lame de rasoir, lames de
scalpel. »
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FICHES MÉTHODE 7
Il est prudent de se munir de 2 paires de pinces fines en bon état, une paire de
grosses pinces, des gros ciseaux et des ciseaux fins.
➤ Protocole
• Placez l’animal dans la cuvette en ménageant l’espace nécessaire à la dissection ;
par exemple si vous devez montrer l’appareil digestif de la souris, fixez-la en haut et
au centre de la cuvette.
• Fixez l’animal en extension par des épingles solidement enfoncées de telle sorte
que l’angle qu’elles forment s’oppose à l’arrachement.
• Ouvrez successivement les plans anatomiques en utilisant la sonde cannelée,
aidez-vous de la loupe à main ou de la loupe binoculaire si besoin (s’il y en a une à
votre disposition, c’est que le jury a jugé qu’elle vous sera utile).
• Épinglez à nouveau de façon à ne pas multiplier les épingles qui peuvent vous
gêner.
• Dès que le plan cutané est ouvert, la dissection doit être impérativement recou-
verte d’eau. Les organes retirés sont mis dans un récipient poubelle et non aban-
donnés dans la cuvette.
• N’enlevez ou ne sectionnez jamais des organes qui n’ont pas été identifiés. Si
l’eau devient trouble, renouvelez-la en ayant soin de ne pas endommager la dissec-
tion. Chez les vertébrés l’ouverture de la symphyse pubienne ou scapulaire est
souvent nécessaire.
• En réponse à la question posée, le dégagement soigné de certains organes est
attendu : dégraissage, ablation des structures conjonctives ou musculaires. Il est
évident que cela comporte le risque d’endommager ce qu’il faut précisément mettre
en évidence, mais vous devez montrer que cette maîtrise technique est acquise. Il
faut pouvoir suivre l’appareil étudié de bout en bout.
• La dissection terminée, changez l’eau de la cuvette et disposez la dissection de
manière à mettre en évidence ce que l’on vous demande de montrer.
• Vous pouvez avoir recours à quelques astuces : passer un fil ou un morceau de
bristol, derrière un canal, maintenir plaqué un organe qui flotte dans l’eau de la
cuvette en le couvrant avec une lame de préparation microscopique.
• Préparez à l’avance des épingles portant des petites étiquettes numérotées,
plantez-les au voisinage de ce que vous voulez montrer, les inscriptions des
étiquettes renvoyant à une liste de légendes placée à côté de la cuvette. Les étiquettes
fournies ne sont pas résistantes à l’eau : vous pouvez les scotcher pour qu’elles le
deviennent, trouvez le bon ruban adhésif pour qu’il tienne le coup à l’eau.
4. Interprétation
➤ Nettoyez et séchez la paillasse…
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
... avant de mettre en œuvre toute production sur papier. Un dessin est généralement
demandé, cet exercice a pour objet de fixer l’observation et de la traduire par une
interprétation objective de la réalité (et non de ce que vous avez pu mémoriser).
➤ Le dessin
• Munissez-vous au préalable de crayons noirs ni trop gras ni trop durs (HB) bien
taillés, d’un bon taille-crayon, d’une gomme propre. Vous ne devez dessiner qu’au
crayon noir, sauf s’il vous est expressément demandé de faire autrement.
• Avant d’entreprendre le dessin en détail, faites une mise en page en prenant les
proportions ; le dessin doit être assez grand pour que l’on puisse tout y voir, penser à
réserver de la place pour les légendes. Dessinez l’ensemble avant d’entrer dans le
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7 FICHES MÉTHODE
détail, le trait doit être léger pour pouvoir être effacé proprement. Dans le détail,
respectez les proportions. Ne dessinez pas les épingles.
Voir Biologie • Il ne vous est pas demandé un dessin artistique, le trait doit être continu, les
1re année, TP8 ombrages et la mise en valeur sont superflus.
• Écrivez les légendes lisiblement au crayon, prévoyez leur disposition pour que les
traits de rappel, tracés à la règle, ne se croisent pas. N’écrivez pas de légendes dans
le dessin. Il est astucieux de grouper les légendes par organe ou par appareil : par
exemple placez côte à côte « oreillette » et « ventricule » et réunissez-les par une
accolade pour écrire « cœur ». Si vous avez à comparer le même appareil sur deux
organismes différents, employez un code permettant d’effectuer rapidement le
rapprochement : par exemple en soulignant ou en encadrant les légendes qui s’y
rapportent.
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Conclusion : présentez la classification des métazoaires 2. Les critères de classification des protostomiens
de manière simplifiée pour montrer un exemple de résul- Développez ici les critères permettant de subdiviser
tats de cette méthode. les métazoaires et détailler les protostomiens
Les critères de la classification des métazoaires 3. Les critères de classification des deutérostomiens
Introduction : montrez la diversité animale (biodiver- En détaillant les critères de la classification des
sité) et dégagez la mobilité qui est une caractéristique de deutérostomiens, montrez la paraphylie des poissons
leur mode de vie. Le problème à résoudre est l’unicité et et des reptiles.
la diversité de ce taxon monophylétique.
1. La place des métazoaires dans le vivant Conclusion : abordez le problème de la métamérie que
Diversité des lignées d’eucaryotes ; critères d’appar- l’on retrouve dans plusieurs taxons, convergence ou
tenance aux métazoaires perte secondaire à partir d’un ancêtre métamérisé ?
Analyse de documents
Exercice 1.1
1.
écailles
mandibule fenestrée
bec
racine gésier
Exercice 1.2
1.
bouche terminale
corps vermiforme
symétrie bilatérale
cuticule
segmentation du corps
ecdysone
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Que deviennent les végétaux dans la classification Introduction : 2 milieux aux caractéristiques physiques
phylogénétique ? très différentes. Rappelez le principe de passage d’un
Introduction : reprendre la définition donnée dans gaz d’un milieu à un autre et la loi de Fick.
l’encart 1.2 et poser le problème : groupe monophylé- 1. Concentration des gaz dans chacun des milieux
tique, paraphylétique ou polyphylétique ? (développez dans le cas du milieu aquatique).
1. Place des organismes photosynthétiques (unicellu- 2. Les dispositifs anatomiques les mieux appropriés à ces
laires et pluricellulaires) échanges : tégument, branchies trachées ou poumons.
Dans la classification des eucaryotes, citez lignée Soulignez les nombreuses exceptions à ce qui n’est
verte, hétérocontes, haptophytes pas une règle. Évitez le catalogue, ne perdez pas de
2. Place des organismes à paroi et vacuole vue que le pivot du sujet est le milieu, insistez sur la
Il faut ici présenter les eumycètes (proximité des viscosité et la mise en mouvement de ce milieu ;
métazoaires) et d’autres comme les oomycètes. quels sont les moyens de le renouveler au niveau de
3. Endosymbiose et convergence liée au mode de vie. la surface d’échange.
3. Les limites de chaque milieu
Expliquez l’origine du chloroplaste à deux
membranes et à quatre membranes : conclure sur le Pour l’eau la faible solubilité de l’O2, pour l’air les
caractère polyphylétique. Expliquez le rôle de la problèmes liés à l’élimination de la vapeur d’eau.
paroi et de la vacuole et donc montrez qu’il s’agit de Conclusion : développez l’aspect évolutif de la sortie
convergence. des eaux qui est indispensable à un métabolisme élevé.
Conclusion : distinguez les termes de l’écologue et ceux Les branchies
du systématicien.
Rappelez ce que sont des branchies. On peut organiser
2. L’arbre permet de discuter des sauropsidés, taxon qui le devoir de diverses façons. Évitez les plans anatomi-
englobe les trois espèces étudiées alors que crocodile et ques et privilégiez les plans fonctionnels. Si l’on
perroquet forment le taxon des archosauriens (caracté- n’aborde que la fonction respiratoire des branchies, on
risé par une fenêtre antéorbitaire). L’ancêtre commun à peut par exemple envisager les moyens de renouveler
la tortue et au crocodile est aussi celui du perroquet. l’eau au niveau de la surface d’échange, en suivant un
2. La segmentation du corps est-elle fondamentale dans plan allant dans le sens de l’augmentation de l’efficacité
le taxon des bilatériens mais se perd dans certains des échanges en fonction de la diminution de la
taxons ? (c’est l’option choisie pour cet arbre) Ou bien dépense énergétique pour y parvenir. Cependant, et
est-elle apparue indépendamment dans certains taxons ? nous sortons du programme des classes préparatoires,
C’est encore discuté mais ne change en rien l’arbre ci- ce sujet doit être abordé en développant les fonctions
dessus. En tout cas, la métamérie ne permet pas de multiples des branchies qui sont des surfaces
regroupement phylogénétique. Pour la forme du corps d’échanges mais pas seulement respiratoires : ioniques
« ver » c’est une convergence adaptative. (osmorégulation et excrétion) ou des surfaces dévelop-
Le taxon mis en évidence est celui qui regroupe criquet pées à fonction nutritive.
et nématode : les cuticulates. Leur groupe-frère est celui
des lophotrochozoaires qui comprend le ver de terre L’originalité de la respiration trachéenne :
(annélides). Introduction : il sera précisé que ce type de respiration se
rencontre chez les arthropodes trachéates, dont les
insectes, chez lesquels le tégument est globalement
Chapitre 2 imperméable aux gaz et qu’il est renouvelé à chaque mue.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
2.3 La respiration à partir de l’O2 dissous : 2. À 19 000 m d’altitude, la pression atmosphérique est
– Respiration transtégumentaire ; de 47 mm Hg. Les poumons d’un Homme placé à cette
– Respiration à partir de trachéobranchies – altitude sont pleins de vapeur d’eau, les échanges respira-
externes – internes. toires sont nuls.
2.4 Respiration à partir de l’O2 prélevé dans les Exercice 2.2
plantes aquatiques 1. L’arénicole peut vivre dans un milieu pauvre en
Conclusion : limites du système basé sur la capillarité, dioxygène en raison de la forte affinité de son sang pour
de trop grosses trachées ne fonctionnent plus, les ce gaz. Même dans ces conditions, son sang est saturé en
trachéates ont donc une taille limitée dioxygène.
2. Dans le milieu où vit l’amphitrite, son sang est
La régulation des mouvements respiratoires
toujours saturé en dioxygène. L’affinité de l’hémoglo-
chez les vertébrés à respiration aérienne :
bine cœlomique est plus élevée que celle du sang ce qui
Cette question est hors programme des classes prépara- permet au dioxygène de passer du sang au cœlome et
toires mais elle peut être abordée dans un sujet de type d’être distribué aux organes en contact avec le cœlome.
B, c’est-à-dire sur documents au concours INA-ENSA-
VÉTO. Ce sujet attend une démarche expérimentale
qu’il faut compléter par des connaissances plus livres-
ques. Un plan possible serait le suivant :
Introduction : ajustement aux besoins, régulation par le
rythme et le volume
Chapitre 3
1. L’activité respiratoire est un réflexe, comment est-il
contrôlé ? VRAI/FAUX
2. Le réflexe respiratoire est ajusté aux besoins de 1. Vrai ; 2. Vrai ; 3. Faux, car l’hiver et à la reprise du
l’organisme printemps, les réserves sont libérées dans la sève brute
et alimentent toute la plante, en l’absence d’appareil
2.1 Influence des stimulations chimiques photosynthétique ; 4. Vrai ; 5. Faux, car l’ouverture des
2.2 Influence des stimulations mécaniques stomates est aussi dépendante de l’état hydrique de la
3. Les centres respiratoires sont soumis à de multiples plante et de la présence d’ABA.
influences
Questions de synthèse
Conclure sous forme d’un schéma de synthèse.
De la solution du sol à la sève brute
Analyse de documents Introduction : dans l’atmosphère, une angiosperme ne
prélève que du CO2 et exploite l’énergie de la lumière.
Exercice 2.1
La plante tire du sol l’eau et les éléments minéraux qui
1. vont lui permettre de réaliser les synthèses nécessaires à
son autotrophie. Ces éléments forment la sève brute qui
va être distribuée dans la plante entière. Comment se fait
15 000 P atm
ce prélèvement ?
P O3
1. Du sol au xylème : les voies du transit horizontal
1.1 La zone pilifère
altitude (m)
10 000
1.2 Voies apoplasmique et symplasmique
1.3 Passage dans le cylindre central (endoderme et
xylème)
2. L’absorption des ions : importance du potentiel de
5 000
membrane
2.1 Pompe protonique et potentiel élctrochimique
2.2 Transports actifs secondaires
2.3 Charge du xylème
2.4 Adaptation de la plante à la solution du sol
0 100 200 300 400 500 600 700 800 3. L’absorption de l’eau et le potentiel hydrique
pression (mm Hg) 3.1 Potentiels hydriques du sol au xylème
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3.2 Aquaporines 2. Plus une feuille est âgée, moins elle contient de molé-
3.3 Adaptation de la plante à l’état hydrique du sol cules contenant du carbone radioactif. Ce carbone
Conclusion : modification (sucres, hormones) selon l’état provient de la feuille placée en enceinte. Ce qui signifie
de la plante (stress hydrique) ou le moment de l’année. que des produits de la photosynthèse d’une feuille vont
vers d’autres feuilles en quantité variable selon son âge.
Les sèves et la vie de la plante 3. Quand elle est jeune, une feuille est un puits de
Introduction : une plante possède des parties aériennes consommation puis au fur et à mesure qu’elle devient
et souterraines : chacune à sa fonction mais le fonction- photosynthétique, elle se transforme en source de photo-
nement harmonieux de l’organisme repose sur des liens synthétats pour le reste de la plante.
entre chaque partie. C’est le rôle des deux sèves : brute Exercice 3.2
(xylème) et élaborée (phloème).
1. Pour les valeurs faibles de phosphates du sol, les
1. Sève brute et nutrition hydrominérale
plantes infectées par le champignon contiennent deux
1.1 Trachéides et vaisseaux fois plus de phosphates intracellulaires. Pour les valeurs
1.2 Composition de la sève élevées, la présence du champignon ne modifie pas la
1.3 Flux hydrique et transpiration teneur intracellulaire. Ainsi on met en évidence l’intérêt
1.4 Cas de l’hiver des mycorhizes (association racine – champignon) : elle
2. Sève élaborée et distribution des photosynthétats améliore l’absorption des phosphates lorsque le sol en
2.1 Tubes criblés et cellules compagnes contient peu. On est en présence d’une symbiose.
2.2 Composition de la sève 2. Plus la quantité de phosphate est importante, plus la
2.3 Charge du phloème dans les parties chlorophyl- matière sèche est importante : la croissance de la plante
liennes et décharge au niveau des puits de consom- est meilleure. L’augmentation de la teneur en azote
mation et de stockage permet une meilleure croissance ce qui montre que
3. Sèves et communication dans la plante l’azote limitait la croissance : il était limitant. Par
3.1 Exemple du stress hydrique contre, pour des valeurs de 0,5 g de phosphates,
3.2 Exemple des racines divisées l’augmentation de la teneur en azote ne sert à rien : c’est
Conclusion : rôle écologique fondamental par le flux le phosphate qui est limitant.
hydrique : il y existe un continuum sol – plante –
atmosphère.
Le fonctionnement des stomates
Introduction : surface d’échange entre milieu extérieur
et plante : la feuille. Mise en évidence des stomates ; Chapitre 4
localisation, nombre, structure
1. Turgescence et ouverture des stomates VRAI/FAUX
Expériences dans des solutions de potentiels hydri- 1. Faux, car le froid modifie les propriétés des
ques variables membranes et donc rend plus difficile l’absorption ;
2. Paramètres du milieu extérieur et contrôle de l’ouver- d’autre part elle peut être gelée ; 2. Vrai ; 3. Vrai ;
ture 4. Faux, car avant de pouvoir germer, il faut d’abord
Ouverture en fonction de l’heure et du temps ; lever la dormance ; 5. Faux, pas uniquement car il existe
Photosynthèse ; lumière bleue, pompes protoniques, des bulbes chez les plantes vivaces comme la tulipe ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Conclusion : généralisez aux filicophytes et ouvrez vers déshydratation finale. Le cas des Pinophytes (TP10)
les angiospermes en signalant que leur cycle de repro- peut être signalé brièvement : coupes d’ovule et de
duction est aussi digénétique mais que leurs gaméto- graine mais ici la fécondation est simple ; les réserves
phytes (pollen, sac embryonnaire) sont plus discrets et sont accumulées dans le gamétophyte femelle
unisexués. (endosperme). Au final, la graine apparaît formée de
structures héritées de l’ovule édifié par le sporophyte
Qu’est-ce qu’une graine ? maternel (ex. : tégument(s)) et de structures issues de
la fécondation (embryon auquel il faut ajouter
On s’appuiera sur les exemples des angiospermes et des
l’albumen dans le cas des angiospermes).
pinophytes.
Il s’agit d’un sujet beaucoup plus vaste que ne le laisse 4. La graine : une unité de dissémination destinée à
croire son libellé abrupt. Si c’est un sujet d’épreuve germer
orale (comme présenté ci-dessous), l’essentiel doit être La dissémination ne doit pas être oubliée mais il faut
dit dans le temps de préparation. Si c’est un sujet se limiter aux graines (et pas aux fruits) et à un
d’épreuve écrite, des développements plus détaillés exemple pour chaque type (autochorie, barochorie,
seront attendus, en particulier en physiologie (formation hydrochorie, zoochorie). Soulignez que la dissémina-
de la graine, conditions de germination). tion est indissociable de la vie ralentie ; sans période
Introduction : vous pouvez vous appuyer sur du de vie ralentie, la dissémination est très limitée dans
concret ; tout jardinier, tout horticulteur sème un jour le temps donc dans l’espace.
ou l’autre des graines destinées à germer et à donner Présentez ensuite la germination (épigée, hypogée) et
naissance à de nouvelles plantes. Ceci conduit à développez ce qui s’est passé avant : hydratation
s’interroger sur la nature, la biologie et la physiologie germinative, hydrolyse des réserves progressivement
des graines. Plusieurs rubriques sont alors envisagea- épuisées. L’embryon est à l’origine d’une nouvelle
bles ; l’ordre qui leur est donné ici n’a rien d’impératif plante ; il vit sur les réserves de la graine selon un
mais il faut garder à l’esprit que toute partie de mode hétérotrophe jusqu’à son autonomie métabo-
l’exposé doit s’appuyer logiquement sur les données lique (absorption hydrominérale racinaire, photosyn-
exposées dans les précédentes. thèse).
1. La graine : une unité de constitution Conclusion : elle peut être une ouverture vers la coloni-
Toute graine comporte des téguments (1 ou 2 selon le sation de nouveaux sites grâce aux graines et l’utilisa-
cas), un embryon et des réserves. Il faut ici envisager tion alimentaire humaine des graines directement liée à
les différents types de graines des angiospermes (à leurs réserves.
périsperme, albuminées, exalbuminées) et celles des
pinophytes chez lesquelles les réserves sont locali- Morphologie florale et pollinisation
sées dans l’endosperme.
Ce sujet peut être traité à l’aide des données du chapitre 5
Précisez ici la nature et la localisation des réserves.
mais aussi du TP11. Dans un tel sujet, il faut absolument
2. La graine : une unité en vie ralentie et une unité de éviter la tentation simpliste d’un plan en deux parties (1.
résistance morphologie florale, 2. pollinisation) ; il faut au contraire
La graine mûre est déshydratée ; son métabolisme établir le lien entre les deux, ce que demande le « et » du
est très réduit ou nul (on parle de vie latente ou de libellé. Enfin, cet exposé doit s’appuyer sur des faits
vie ralentie). Elle résiste aux conditions extrêmes précis et des exemples variés.
(gel hivernal, sécheresse et chaleur estivale) grâce à Introduction : rappelez l’organisation générale d’une
ses téguments imperméables à l’eau et à sa pauvreté fleur (ex. bouton-d’or, périanthe, étamines, carpelles) et
en eau. le sens de morphologie (du grec morphê : forme et
La longévité des graines dépend de la nature des logos : étude) à ne pas confondre avec l’anatomie (du
réserves et du degré de déshydratation. grec anatemnein : disséquer, ana : à travers et tomé :
Citez le cas des graines dites récalcitrantes encore section).
très hydratées à maturité et dont la longévité est 1. Des angiospermes à fleurs bisexuées
brève.
Morphologie des étamines productrices de pollen ; la
3. L’origine de la graine : un ovule fécondé pollinisation est indissociable de la déhiscence des
Appuyez-vous essentiellement sur le cas des anthères.
angiospermes : double fécondation, embryogenèse, Morphologie des carpelles, présence de surfaces
formation de l’albumen, mise en place des réserves et réceptrices du pollen (stigmates)
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La proximité des étamines et des stigmates impose t- par l’ovaire du carpelle ; ceci définit l’angiospermie.
elle l’autopollinisation ? Ce carpelle présente une surface réceptrice des grains
de pollen (stigmate). Cela étant, l’angiospermie a de
2. Des angiospermes adeptes de l’autopollinisation nombreuses conséquences.
Même si elles sont peu nombreuses, elles doivent être
exposées soigneusement : 2. La paroi du carpelle : obstacle à la fécondation
directe
2.1 Cas des espèces à fleurs cléistogames (violette,
nombreuses fabacées) ; Chez les angiospermes, l’ovule n’est pas directement
accessible aux gamètes mâles (barrière anatomique
2.2 Cas des espèces à fleurs discrètes peu ou pas formée par la paroi du carpelle). Le tube pollinique
attractives pour les insectes. formé par la cellule végétative du grain de pollen
Soulignez que l’autopollinisation est peu favorable traverse les tissus du carpelle (stigmate, style) sur
au brassage génétique et à la diversité génétique lesquels il se nourrit. Il progresse jusqu’à la cavité
intraspécifique. ovarienne puis pénètre dans l’ovule.
3. Des angiospermes adeptes de l’allopollinisation 3. Des obstacles à l’autogamie
Elles sont majoritaires : angiospermes dioïques, La paroi du carpelle présente une surface de récep-
angiospermes dichogames, herchogamie mais surtout tion des grains de pollen (stigmate) mais elle cons-
auto-incompatibilités gamétophytique et sporophy- titue aussi une barrière génétique à l’autogamie
tique (à citer sans développer). (auto-incompatibilités gamétophytique et sporophy-
Soulignez que l’allopollinisation est favorable au tique à développer). Ces deux systèmes favorisent le
brassage génétique et à la diversité génétique intras- brassage génétique et donc la diversité génétique
pécifique. intraspécifique.
4. Des fleurs adapatées aux agents pollinisateurs 4. Des graines contenues dans des fruits
Développez ici diverses adaptations avec principale- Après la double fécondation, l’ovule évolue en graine
ment : et l’ovaire du carpelle évolue en fruit. Ce fruit
– les espèces anémogames : stigmates longs, contient donc les graines qu’il protège. Le fruit parti-
flexueux et exposés au vent ; cipe à la dissémination de l’espèce : autochorie, baro-
chorie, hydrochorie, zoochorie (citer des exemples
– les espèces entomogames : nectaires producteurs de démonstratifs dans lesquels interviennent des fruits).
nectar, périanthe attractif, diverses adaptations plante-
insecte (orchidées, arum, sauge). Conclusion (en forme de synthèse) : le carpelle propre
aux angiospermes explique en partie le succès évolutif
Conclusion (en forme d’ouverture) : citez la co-évolu- des angiospermes car il assure la protection des ovules,
tion angiospermes - insectes pollinisateurs et le succès favorise le brassage génétique et participe (sous la forme
des familles d’angiospermes aux inflorescences de fruit à la dissémination). Une autre part de ce succès
compactes (poacées, astéracées…) regroupant un grand évolutif est due à la très bonne adaptation de leur appa-
nombre de fleurs donc de surfaces réceptrices du pollen. reil végétatif au milieu terrestre (voir ouvrage de
première année).
L’angiospermie
Ce type de sujet ne correspond à aucune partie précise La vie d’un grain de pollen
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
du cours sur la reproduction des angiospermes ; il ne Il faut donner à ce sujet un aspect dynamique. Les
peut être traité sans une bonne connaissance du cours données sont à extraire des chapitres 5 et 8 pour
permettant de prendre du recul et de faire la synthèse des l’essentiel ; des données peuvent être aussi puisées dans
données utiles. le TP10 (pinophytes). Le plan donné ci-dessous est
Introduction : elle peut prendre en compte le succès des indicatif : les parties 1 et 2 peuvent être fusionnées et les
angiospermes dans la flore terrestre (240 000 espèces). parties 3 et 4 peuvent être permutées.
Qu’est ce qui est spécifique aux angiospermes et peut
expliquer ce succès évolutif ? 1. Qu’est-ce qu’un grain de pollen ? (« de quoi parle-t-
on ? »)
1. Qu’est-ce que l’angiospermie ? Un couple de cellules haploïdes très inégales (cellule
Il faut commencer par dire de quoi il s’agit. Chez les végétative et cellule reproductrice) ; la cellule végéta-
angiospermes, les ovules sont inclus dans et protégés tive présente une double paroi (exine et intine).
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Cellule centrale
AABB AAbb aaBB aabb
Gamète mâle
2. Le pied de génotype abcd/abcd ne produit qu’un seul Exercice 5.3 : la formation du grain de pollen chez
type de gamètes porteur de l’haplotype abcd. Le pied de les angiospermes
génotype aBcD/AbCd produit normalement deux types 1. Le grain de pollen (dans le cas général d’un pollen
de gamètes : les uns porteurs de l’haplotype aBcD, les bicellulaire) est formé par mitose d’une cellule haploïde
autres porteurs de AbCd puisque les locus de ces gènes (ou microspore), microspore formée par méiose d’une
sont liés. La descendance du croisement est donc consti- cellule mère diploïde.
tuée d’individus de génotypes aBcD/abcd et AbCd/abcd 2. La colchicine se fixe aux molécules libres de tubuline,
correspondant respectivement aux phénotypes aBcD et bloque l’addition de nouveaux dimères aux microtu-
AbCd. Or il existe dans la descendance du croisement bules et donc inhibe la formation du fuseau mitotique ce
des individus de phénotype ABCD et ils ne sont pas qui a pour effet de bloquer la séparation des chromatides
rares. Ces individus ne peuvent provenir que de fécon- à l’anaphase.
dations dans lesquelles seraient intervenus des gamètes 3. L’analyse du tableau 5.1 peut être effectuée sans diffi-
porteurs de l’haplotype ABCD. culté en comparant soit ligne par ligne, soit colonne par
Deux origines sont envisageables lors du croisement : colonne. Dans tous les cas où il y a possibilité de forma-
1er cas : formation de gamètes porteurs de l’haplo- tion d’un tube pollinique (lignes 1, 3 et 4), le gène
type ABCD par les pieds de génotype abcd/abcd, LAT52 s’exprime. L’expression de ce gène semble donc
indissociable de l’aptitude à germer du pollen et plus
Dans ce premier cas, il faut envisager 4 mutations natu- exactement de l’aptitude à former un tube pollinique par
relles au locus de chacun des gènes. En considérant que la cellule végétative. Le gène LAT52 peut apparaître là
la fréquence d’une mutation naturelle est 10–5 à 10–7, la indispensable or ce gène est présent dans les deux
fréquence de 4 mutations simultanées est au maximum cellules du grain de pollen puisqu’elles proviennent
de 10–20. Ceci doit être exclu puisque les descendants de d’une microspore par mitose. Pourquoi ce gène ne
phénotype ABCD ne sont pas rares. s’exprime t-il que dans la cellule végétative ?
2e cas : formation de gamètes porteurs de l’haplotype La comparaison des lignes 3 et 4 montre que l’aptitude à
ABCD par les pieds de génotype aBcD/AbCd. exprimer LAT52 et à former un tube pollinique n’est pas
l’apanage des cellules haploïdes comme l’est la cellule
Dans ce deuxième cas, on peut envisager des crossing- végétative. Ce gène peut donc s’exprimer aussi bien
over survenus lors de la sporogenèse chez les pieds de dans une cellule diploïde que dans une cellule haploïde
génotype aBcD/AbCd. À la faveur de ces crossing-over, (cas des cellules végétative et générative d’un pollen
des fragments de chromatides sont échangés et ces pieds bicellulaire). Par contre lors de la formation du grain de
produisent alors tous les types de gamètes, les uns pollen bicellulaire, une mitose post-méiotique très
porteurs des haplotypes aBcD et AbCd (les plus inégale de la microspore apparaît nécessaire pour
fréquents car produits en absence de crossing-over) et, former une cellule végétative haploïde dans laquelle
parmi tous les autres, des gamètes porteurs des haplo- LAT52 s’exprime et une cellule générative dans laquelle
types abcd et ABCD mais la formation de ces gamètes il ne s’exprime pas. Il faut sans doute rechercher dans la
est certainement peu fréquente car elle nécessite trois très inégale répartition du cytoplasme de la microspore
crossing-over. Cette hypothèse doit donc être exclue. la raison de cette différence d’expression du gène LAT52
Une autre origine plus probable doit donc être dans la cellule végétative et dans la cellule générative.
recherchée ; celle-ci implique 2 mutations induites par Seul le cytoplasme de la cellule végétative contiendrait
les rayons γ aux locus des gènes portant les allèles a et c les déterminants cytoplasmiques indispensables à
sur l’haplotype aBcD ou b et d sur l’haplotype AbCd. l’expression du gène LAT52.
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Questions de synthèse
Chapitre 6 À partir de l’exemple des angiospermes, dressez un
tableau comparatif de la reproduction sexuée et de
VRAI/FAUX la multiplication végétative
1. Faux, pensez aux cellules impliquées dans l’agamos- Ce tableau doit être bâti à partir des données acquises
permie ; 2. Vrai, sauf cas de mutations ; 3. Faux ; 4. dans les chapitres 5, 6 et 8 de cet ouvrage.
Faux, cas de l’élodée et de la lentille d’eau ; 5. Vrai.
Populations
Diversité génétique et phénotypique Clone
formées
À partir d’exemples, montrez l’importance biologi- Grâce à leurs réserves, à leur position enfouie dans le
que des bulbes sol et à leur dormance, les bulbes permettent le passage
Dans un tel sujet, il faut éviter de verser dans le cata- de la mauvaise saison. Citez les cas des plantes bisan-
logue et s’appuyer sur des exemples précis. Ils pourront nuelles et des plantes vivaces qui passent la mauvaise
être réunis à partir des chapitre 13 et du TP12 de saison à l’état de bulbes. Ces végétaux sont des
l’ouvrage de première année ainsi que des chapitres 4 et géophytes au sens de Raunkiaer.
6 de cet ouvrage (tome 2). Conclusion : elle peut être une ouverture vers les utilisa-
1. Étude d’un exemple : le bulbe de l’oignon (Allium tions humaines (alimentation, horticulture).
cepa, liliacées) Les rameaux : organisation, croissance et place dans
Bien montrer qu’un bulbe est une formation cauli- la multiplication végétative
naire (présence d’une courte tige, le plateau, porteuse Ce sujet fait appel à des données venant de plusieurs
de racines adventives et de bourgeons) accumulant chapitres à consulter dans le tome 1 (chapitre 13 et TP
des réserves dans des bases foliaires (tuniques char- 12 et 13) et dans le tome 2 (chapitre 6). On se limitera
nues). aux angiospermes puisque ce sont les seuls végétaux
Chez l’oignon, le bulbe est dit tuniqué ; il permet le abordés dans le chapitre 6.
passage de la mauvaise saison.
1. Organisation des rameaux d’angiospermes
2. Diversité des bulbes 1.1 Morphologie : nœuds, entre-nœuds, bourgeons
Selon la forme des bases foliaires, on distingue des 1.2 Anatomie : elle peut être abordée sous forme de
bulbes tuniqués (oignon) et des bulbes écailleux coupes transversales et de coupes longitudinales de
(jacinthe, lis). Alors que les tuniques présentent une tiges de monocotylédones et de dicotylédones. Situer
insertion circulaire sur le plateau, les écailles ont une en particulier les méristèmes.
courte insertion en arc de cercle.
2. Croissance
3. Importance biologique 2.1 croissance en longueur : organisation et activité
3.1 Multiplication végétative par bulbes et bulbilles du méristème terminal caulinaire
(ail cultivé) 2.2 croissance en épaisseur : organisation et activité
3.2 Passage de la mauvaise saison et cycle biologique des méristèmes secondaires des dicotylédones
(il existe des bisannuelles et des vivaces à bulbe) (cambium, phellogène).
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3. Place dans la multiplication végétative. Se limiter aux 12. Vrai ; 13. Vrai ; 14. Vrai ; 15. Vrai ; 16. Faux ; 17.
cas démonstratifs. Vrai ; 18. Vrai ; 19. Faux ; 20. Vrai.
3.1 Marcottage et bouturage (en absence de rameaux
spécialisés) Questions de synthèse
3.2 Participation de rameaux spécialisés : stolons, Les gamètes : des cellules complémentaires
tubercules, bulbilles préformées. Rassemblez les informations contenues dans les chapi-
Conclusion : elle peut être l’occasion de situer la multipli- tres 12 de l’ouvrage de première année et le chapitre 8.
cation végétative dans le cycle de reproduction des Introduction : que signifie « complémentaires » ? l’un et
angiospermes. Les rameaux appartiennent au l’autre sont indispensables à la formation de l’œuf. Illus-
sporophyte ; dans la multiplication végétative naturelle, trez abondamment.
ils sont les organes majoritairement impliqués. On peut 1. Complémentarités liées à la reconnaissance
signaler aussi la multiplication végétative naturelle par les 1.1 Au niveau des enveloppes de l’ovocyte
organes que portent les rameaux : les feuilles.
1.2 Au niveau des membranes plasmiques
Analyse de documents 1.3 Particularités des mammifères : la capacitation
Exercice 6.1
2. Complémentarités au niveau des réserves
Ce document montre une feuille (fronde) de la fougère
Asplenium bulbiferum. A la face supérieure de cette 2.1 Les réserves métaboliques (voir chapitre 12,
fronde sont identifiables par leur feuille de jeunes plants ouvrage de 1re année)
de fougère portés par la fronde. Ceci est tout à fait compa- 2.2 Les réserves d’informations (voir chapitre 12,
rable à ce que l’on observe chez des angiospermes ouvrage de 1re année)
comme Bryophyllum : formation de nouveaux individus à 3. Complémentarité au niveau de la motilité
partir de bulbilles néoformées par et sur des feuilles.
Les structures mises en jeu ? La néoformation de plants 4. Complémentarités au niveau de la formation de
complets à partir de tissus foliaires peut être envisagée : l’oeuf
– à partir de cellules somatiques vivantes, différenciées 4.1 Les apports mâles
et nucléées capables de dédifférenciation (ce qui exclut – Le réveil métabolique de l’ovocyte
les éléments conducteurs du xylème situés dans les
– Le déblocage de la méiose de l’ovocyte
nervures : trachéides scalariformes, voir TP9) ;
– à partir de cellules restées indifférenciées (cellules – L’appareil centriolaire
méristématiques du bord du limbe). 4.2 Les apports femelles
Exercice 6.2 – La décondensation du noyau mâle
Cette technique de multiplication végétative est utilisée – Les blocages à la polyspermie
chez des végétaux dont les tiges aériennes mises en terre 4.3 La complémentarité génétique (voir méiose
sont capables de former des racines adventives alors chapitre 8)
qu’elles sont encore en relation morphologique, anato-
mique et physiologique avec la plante souche. Ici, Conclusion : bonnes complémentarités qui font
l’enfouissement d’un tronçon de tige force la néoforma- obstacle, entre autres, aux fécondations interspécifi-
tion de racines adventives. Ces racines adventives leur ques mais exceptions (hybrides). Nécessité des 2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
permettent de réaliser leur nutrition hydrominérale de gamètes mais exceptions (reproduction uniparentale
façon autonome ; elles prendront totalement le relais des voir chapitre 8).
racines de la souche dès que ce nouveau plant en sera
Les gamètes : des cellules différenciées
affranchi (rupture entre lui et la souche). Cette technique
est donc apparentée au marcottage. Dans le cadre de ce chapitre, on limitera le sujet aux
animaux et aux mammifères mais il pourrait être traité
chez les végétaux (chapitre 5).
Chapitre 7 Introduction : définissez le sens du mot gamète et
quelles sont les fonctions de ces cellules.
VRAI/FAUX 1. Les gamètes, des cellules différenciées pour se
1. Faux ; 2. Vrai, vrai ; 3. Vrai ; 4. Vrai ; 5. Vrai ; 6. rencontrer
Vrai ;7. Faux ; 8.Vrai ; 9. Faux ; 10.Vrai ; 11. Vrai ; 1.1 Cheminement dans les voies génitales,
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Conclusion : les signaux sont spécifiques mais le phéno- l’exemple de cellules dans lesquelles 2n = 4. L’emploi
mène est général, étendre en dehors des mammifères. de couleurs pour figurer les chromosomes homologues
d’origine paternelle et maternelle est conseillé.
Analyse de documents Comparez le déroulement des 2 divisions point par point
1. Voir chapitre 7, § 7.2.1 et 7.3.1b. risque d’être difficile puisque la mitose est une seule
division alors que la méiose en comporte 2. Les étapes
2. Figure 7.16c : la protéine PH20 est située sur la du plan peuvent être les suivantes :
membrane plasmique au niveau de l’acrosome. Après la
réaction acrosomique la protéine PH20 est libérée. Deux 1. Comparaison des cellules impliquées dans ces 2
hypothèses peuvent être émises : modalités :
– elle est libérée de la membrane, peut-être grâce à des 1.1 Cellules somatiques pour la mitose
enzymes contenues dans l’acrosome ; 1.2 Cellules germinales pour la méiose (souligner
qu’en dehors de la méiose, les cellules germinales se
– elle reste accrochée à des fragments de membrane. multiplient par mitose).
Bien que les conditions de la centrifugation ne nous
soient pas données, le fait qu’elle soit dans le surnageant 2. Comparaison de la durée de ces 2 types de division
laisse penser qu’elle est libre, 3. Comparaison des mécanismes
3. La protéine PH20 a causé la dispersion des cellules 3.1 Mitose et première division de méiose
folliculaires et leur détachement de la zone pellucide (on 3.2 Mitose et seconde division de méiose
sait que l’acide hyaluronique participe au ciment cellu- 3.3 Bilan des similitudes et des différences
laire). Sa neutralisation par des anticorps empêche cette 4. Conséquences génétiques
action. 4.1 Reproduction conforme (modulez : crossing-over
4. La protéine PH20 provoque la disparition de l’acide mitotiques, mutations, recombinaisons, transposons,
hyaluronique : c’est une hyaluronidase. chromosome X actif)
5. La protéine PH20 est une hyaluronidase, fixée à la 4.2 Reproduction non conforme (recombinaisons,
membrane plasmique, elle est libérée au moment de la originalité génétiques des gamètes)
réaction acrosomique, elle est spécifique. La hyaluroni-
dase favoriserait la dispersion des cellules folliculaires Conclusion : soulignez qu’en l’absence de multiplica-
mais surtout la disjonction des protéines ZP1, ZP2 et tion végétative, seules les modifications génétiques
ZP3 de la zone pellucide et favoriserait ainsi le passage touchant les cellules germinales sont pérennes.
de la zone pellucide par le spermatozoïde.
Les chromosomes
Ce sujet assez étendu fait appel à des connaissances
acquises en au cours des 2 années et il nécessite un
effort de synthèse. Utilisez une méthode présentant les
fonctions avant les structures.
Introduction : définissez «chromosome» d’après l’étymo-
Chapitre 8 logie (corps coloré)
1. Les chromosomes portent l’information génétique
VRAI/FAUX 1.1 De la génétique à la cytologie, approche épisté-
1. Faux ; 2. Faux, faux, vrai ; 3. Faux, faux ; 4. Vrai ; 5. mologique
Faux ; 6. Vrai ; 7. Faux ; 8. Vrai ; 9. Faux ; 10. Vrai ; 11. 1.2 Les chromosomes sont des structures polymor-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
l’azote nitrique
niques. 1.2 Des bactéries libres ou symbiotes sont diazotro-
Comment ces organismes se procurent-ils ATP et phes
pouvoir réducteur ? Pour ces deux § montrer la source azotée, minérale ;
2. L’obtention d’un pouvoir réducteur et d’un équiva- définir ainsi l’autotrophie à l’azote.
lent énergétique par une phase photochimique L’azote réduit est utilisédans la synthèse d’acides
aminés
2.1 La phase photochimique de la photosynthèse
oxygénique des cyanobactéries 2. La réduction assimilatrice de l’azote est réalisée
2.2 La phase photochimique de la photosynthèse selon deux voies différentes :
anoxygénique des bactéries pourpres 2.1 Une réduction selon une voie partagée avec les
Photolitho ou organotrophie. végétaux chlorophylliens :
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– réduction des nitrates et nitrites en ion ammonium ; 3. Des micro-organismes libres ou symbiotes incorpo-
les enzymes impliquées, le pouvoir réducteur utilisé. rant de l’azote dans les sols
2.2 Une réduction exclusivement réalisée par 3.1 Rappelez l’importance de l’azote dans l’alimenta-
certains micro-organismes, les bactéries diazotro- tion des végétaux chlorophylliens. Souligner l’impor-
phes : tance des nitrates, facilement lessivables…
– réduction du diazote catalysée par la nitrogénase… 3.2 Montrez comment la diazotrophie de bactéries
libres ou symbiotes permet un apport d’azote dans les
3. Importance des micro-organismes autotrophes à sols à partir du diazote atmosphérique. Présenter la
l’azote nitrogénase et les divers aspects de son fonctionne-
Insistez sur les diazotrophes : apport naturel au sol ment
d’un azote assimilable…
3.3 Citez le rôles des bactéries nitrifiantes que l’on
Remarque : la réduction non assimilatrice (respira- reprend dans ce qui suit
tion nitrate) ne peut être retenue dans le cadre de ce
sujet : Le diazote qui en résulte n’est pas directement 4. Les micro-organismes décomposeurs et le recyclage
utilisé par le micro-organisme. des éléments
Conclusion : revenez sur l’importance écologique ; 4.1 Montrez comment par leur catabolisme ils contri-
soulignez la voie commune avec les végétaux buent à oxyder la matière organique morte, c’est-à-
chlorophylliens ; ouvrez : autotrophie à d’autres élém- dire à recycler le carbone, l’azote, le soufre…
nets, soufre, phosphore… 4.2 Rappelez la diversité de leur métabolisme et sa
plasticité qui leur permet de tout oxyder
Importance écologique des micro-organismes 4.3 Rappelez que certaines étapes du cycle de l’azote
Introduction : quelles fonctions essentielles assurent-ils sont uniquement assurées par des micro-organismes
dans les écosystèmes ? au niveau du biotope, de la 4.5 Soulignez cependant qu’une partie échappe à
biocénose ? Quelles sont les répercussions de leur méta- cette oxydation, cf. kérogène…
bolisme sur les écosystèmes auxquels ils appartiennent ?
Conclusion : reprenez les fonctions essentielles, produc-
Remarque : le contenu du programme limite le traite- teurs, consommateurs, décomposeurs… Soulignez le
ment de ce sujet : nous n’envisagerons pas les relations rôle fondamental dans la minéralisation. On peut parler
de parasitisme (et la pathogénicité), ni diverses d’un monde bactérien…
symbioses, ni le saprophytisme des mycéliums.
Plasmalemme bactérien et métabolisme énergétique
1. Des micro-organismes producteurs primaires grace à Introduction : comment la membrane plasmique parti-
leur photosynthèse cipe-t-elle au métabolisme, catabolisme oxydatif et
1.1 Reprendre ce qui précède : montrer comment les anabolisme ? Par quelles molécules, par quelles
photosynthèses, oxygéniques et anoxygéniques, fonctions ?
permettent d’acquérir le pouvoir réducteur et l’ATP
qui sont ensuite utilisés dans la réduction du carbone 1. Le plasmalemme bactérien support de chaînes photo-
minéral. synthétiques
1.2 Source de composés organiques pour des 1.1 Présentez une chaîne de photosynthèse anoxygé-
consommateurs primaires : prendre un exemple nique
d’écosystème, cf. eaux océaniques. 1.2 Montrez comment le plasmalemme participe, au
1.3 Exploitation optimale de l’énergie lumineuse : cf. transfert des électrons et à la translocation de
spectres des chlorophylles et des bactériochloro- protons : membrane séparant deux compartiments,
phylles possibilité d’établir une différence de potentiel élec-
trochimique.
2. Des micro-organismes producteurs primaires grace à
leur chimiosynthèse 2. Le plasmalemme bactérien support de chaînes respi-
2.1 Montrez comment la respiration aérobie à donneur ratoires
minéral permet d’acquérir pouvoir réducteur et ATP. 2.1 Présentez une chaîne respiratoire et son fonction-
La réduction du dioxyde de carbone… nement
2.2 Entrée de l’énergie dans des écosystèmes sans 2.2 Soulignez la diversité de ces chaînes et leur
lumière : oasis de vie des grands fonds. importance dans la minéralisation
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dioxygène est nulle. distance, b des corrélations courtes, c peuvent être les
deux ; 2. Une corrélation nerveuse est en général une
L’activité réductrice en présence d’un métabolite corrélation longue. Il ne faut cependant pas oublier
oxydable, malate ou succinate, augmente. Cela confirme qu’une synapse chimique est une corrélation paracrine.
l’hypothèse précédente, l’intensité respiratoire influence On peut retenir, en précisant la réponse, les propositions
directement l’activité réductrice. Cette activité nécessite a et c ; 3. a ; 4. a et c Il existe des cas où le neurotrans-
un produit de la respiration. Les deux substrats, malate metteur agit en messager autocrine sur le côté présynap-
et succinate n’ont pas le même effet. Le malate engagé tique. Nous avons d’ailleurs souligné que paracrinie et
dans le catabolisme respiratoire produit moins d’ATP autocrinie sont fréquemment liées ; 5. b et c peut être
que le succinate.. Lorsque le dioxygène dépasse une codé en fréquence. N’oubliez pas que le message
certaine concentration il entraîne une diminution de nerveux a une composante électrique codée en
l’activité réductrice : le dioxygène inhibe cette activité, fréquence et une composante chimique (le neurotrans-
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metteur des synapses chimiques) codée en 2.2. Sa liaison avec le complexe récepteur/messager :
concentration ; 6. d notons cependant que les cellules le début de la transduction membranaire
des ilots de Langherans émettent des potentiels 2.3. Une amplification de la réponse par nouvelle
d’action ; 7. d ; 8. b n’oubliez pas les synapses électri- liaison protéine G/récepeteur-messager
ques, de type jonctions communicantes ; 9. a.
2.4. Une dissociation « prématurée » des divers
acteurs : la désensibilisation des récepteurs
3. Les conséquences des interactions récepteurs/ligands
3.1. Une transduction directe, la transmission du
Chapitre 11 message nerveux dans une synapse à nRAch
3.2. Une transduction membranaire plus complexe
QCM activant des cibles membranaires diverses
1. a ; 2. c ; 3. b, c, l’insuline possède un autre type de Conclusion : importance des protéines et de leur
récepteur non envisagé dans ce programme ; 4. a ; 5. b, conformation ; importance de la fluidité membranaire ;
réponse c si on considère que sa liaison par covalence à coopération intermoléculaire à l’origine de la réponse de
la membrane la fait apartenir à cette structure ; 6. a, b ; la cible. Ouvrez sur les récepteurs intracellulaires.
7. b ; 8. b, c ; 9. c ; 10. a ; 11. d ; 12. a, b ; 13. c ; 14. b,
c ; 15. a ; 16. b, c, dans le cas de la réception de certains Mode d’action comparé des hormones hydrosolu-
messagers ; 17. b ; 18. c ; 19. b ; 20. a ; 21. c ; 22. b, d ; bles et des neurotransmetteurs
23. a, d ; 24. b, c ; 25. b, c ; 26. b.
Mode d’action : façon dont le messager agit sur sa
Questions de synthèse cible ;
Hormones : messagers chimiques ;
Interactions récepteurs périphériques/ligands
hydrosolubles : à récepteurs périphériques……
Récepteurs périphériques : molécules de la membrane neurotransmetteurs : messagers chimiques paracrines ou
plasmique sur lesquelles viennent se lier les messagers. autocrines impliqués dans la transmission d’un message
Ligand : toute molécule qui se lie aux précédents. nerveux
Interaction : influence réciproque de ces deux types de Il s’agit de comparer la façon dont ces deux types de
molécules messagers agissent sur leur cible. Le développement ci-
Quelles sont ces interactions ? Comment se réalisent- dessous ne comporte que des éléments abordés dans le
elles ? Quelles en sont les conséquences ? programme : neurotransmetteurs noradrénaline et
acétylcholine ; hormones hydrosolubles agissant sur des
1. Les récepteurs périphériques, sites de liaison de
RCPG.
messagers divers
1.1 Mise en évidence d’une liaison récepteur périphé- 1. Hormones hydrosolubles et neurotransmetteurs sont
rique/messager des messagers chimiques impliqués dans des corréla-
1.2 La diversité des messagers et récepteurs mis en tions informatives
cause Exemple de l’exercice musculaire impliquant Ach au
niveau des muscles striés squelettiques, adrénaline et
Dans le cadre du programme : récepteur nicotinique, glucagon. Il s’agit de messagers chimiques.
RCPG ; hors programme récepteur tyrosine-kinase Hormones hydrosolubles empruntant la voie
1.3 Modalités et conséquences de la liaison au niveau sanguine (corrélation endocrine) et neurotransmet-
du récepteur teurs la lymphe interstitielle (corrélation paracrine et
Montrez le site de liaison, pour le nRAch, pour les autocrine) ; concentrations différentes, durées de vie
RCPG différentes.
3. Les deux types de transduction membranaire mise en la cellule cible (messagers lipohiles). Ouvrez en signa-
jeu lors de la liaison de ces messagers avec leur lant les autres rôles informatifs de cette membrane, liés
récepteur à ses propriétés : genèse et conduction du message
3.1 Une transduction directe autorisant une réponse nerveux.
rapide (Ach et nRAch) Les synapses
3.2 Une transduction indirecte à l’origine d’une Ce sujet n’est traité qu’avec les notions du programme.
réponse plus lente, amplifiée Il inclut des notions développées dans les chapitres 17,
Ach et récepteurs muscariniques, adrénaline et 18 et 19.
glucagon et RCP.
Etymologie : « joindre ». Jonction entre un neurone et
Conclusion : messagers chimiques à récepteurs une cellule nerveuse ou non (nous verrons au §4 que
périphériques ; transduction membranaire directe et cette définition doit être élargie). Il s’agit donc d’une
indirecte pour les neurotransmetteurs, indirecte pour les jonction cellulaire. Comment est-elle organisée ?
hormones hydrosolubles. Ouvrez sur les récepteurs Quelles sont ses fonctions ? Le pluriel utilisé dans le
intracellulaires sujet invite à présenter divers types de synapses.
1. Les synapses, zone de contiguïté entre un neurone et
Propriétés de la membrane plasmique et réponse de une cellule voisine
la cellule cible à un messager intercellulaire
Il s’agit de montrer les qualités particulières (propriétés) 1.1 Partir de la commande de l’activité d’un muscle
de la membrane plasmique de la cellule cible impliquées squelettique ; montrer les structures mises en jeu :
dans la réponse à un messager, neurotransmetteur ou chaîne de neurones, entre lesquels il existe des
hormone. Quelles sont ces qualités et comment permet- synapses (synapse interneuronale) et cellules muscu-
tent-elles d’engendrer une réponse ? laires (unité motrice avec synapses neuro-muscu-
laires).
1. La réceptivité de la membrane des cellules cibles
1.2 Présentez la structure de la jonction neuromuscu-
Réceptivité : aptitude à recevoir ; montrer que la laire avec les trois secteurs, présynaptique, espace et
membrane lie divers messagers ; notion de récepteur postsynaptique.
périphérique ; les présenter.
Comment le message est-il transmis de l’un à l’autre.
2. Fluidité membranaire et transduction du message 2. Les synapses chimiques assurent la transmission
Possibilité de mouvement des molécules membra- d’un message par une corrélation paracrine entre un
naires au sein de la membrane. Montrer comment la neurone et une cellule voisine
fluidité autorise le contact entre divers acteurs et
comment ce contact permet la transduction. Focaliser 2.1 Présentez la notion de neurotransmetteur, travaux
sur la protéine G et ses interactions avec le complexe de Loewi
récepteur – messager et avec les cibles 2.2 Montrez comment ce neurotransmetteur est
membranaires : adénylyl-cyclase et phospholipase C. libéré. Codage en concentration.
3. Perméabilité membranaire et réponse de la cellule 3. Les synapses modulent et contrôlent le message
cible
3.1 Les synapses chimiques peuvent être excitatrices
Perméabilité : aptitude à laisser passer, à être franchi. ou inhibitrices. Terminez les explications présentées
3.1 Modification temporaire de la perméabilité auparavant pour la jonction neuromusculaire, notion
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Le message nerveux présente deux composantes, 1. Les messages nerveux et hormonaux sont des infor-
électrique et chimique. Il existe un véritable traite- mations véhiculées par des voies différentes
ment de l’information au niveau synaptique. 1.1 Des messages écrits avec des symboles différents
4. Des synapses électriques assurent la transmission – Partir de l’exemple des corrélations mises en jeu
rapide d’un message dans l’exercice musculaire, montrez que sur les
voies on peut recueillir et doser une ou des
4.1 Montrez leur structure, jonctions communicantes hormones (voie sanguine), enregistrer des trains
de la composante longitudinale des traits scalari- d’onde.
formes. – Dans les deux cas, c’est une information véhiculée,
4.2 Couplage électrique des membranes des deux écrite à partir d’un nombre fini de symboles
cellules voisines, pas de délai dans la transmission (messagers) associés par des règles de construction
(différence avec la synapse chimique) ; importance (code, codage en concentration, en fréquence)
fonctionnelle, transmission rapide du message à = un message.
l’étage auriculaire puis à l’étage ventriculaire. – Les messagers sont de deux types : électrique et
chimique. Le message nerveux fait aussi intervenir
Conclusion : zones de contiguïté entre deux cellules des messagers chimiques : il a donc deux compo-
avec des structures particulières, véritables jonctions santes, électrique et chimique.
cellulaires impliquées dans la transmission d’un
message entre deux cellules dont la première est souvent 1.2 Des voies différentes conduisent les messages
un neurone. Transmission signifiant à la fois passage – Plasmalemmes des neurones : propagation décré-
d’une cellule à l’autre et aussi traitement du message à mentielle (potentiels électrotoniques), de proche
ce niveau. Zones essentielles dans une corrélation. en proche ou de nœud de Ranvier en nœud de
Ouvrez sur les autres jonctions intercellulaires. Ranvier (potentiels d’action).
– Voie sanguine, transport sous forme combinée ou
Message nerveux et message hormonal non à un transporteur (une protéine) sanguine
Un organisme animal pluricellulaire est constitué
1.3 Des voies conditionnées par la morphologie de la
d’organes de localisation et de fonctions différentes cellule émettrice
mais qui participent tous à sa vie. Un organisme est
donc un tout, une entité fonctionnelle grâce à la coopé- – Un message émis par une cellule à très longs
ration entre les divers organes. Celle-ci suppose qu’il prolongements : faible espace entre elle et la cible :
existe entre eux des corrélations informatives, une message électrique conduit par le plasmalemme
communication. puis relais par un message chimique (neurotrans-
metteur).
Toute communication comporte la genèse et l’émission
d’un message par un émetteur. Ce message est ensuite – Un message émis par une cellule de forme plus
véhiculé par une voie de communication jusqu’à une banale, très éloignée de sa cible ; message pris en
cible où est assurée sa transduction. Un message est charge par un tissu liquide convecté, le sang, corré-
donc avant tout un véhicule d’information. La commu- lation endocrine.
nication au sein d’un organisme animal fait intervenir Faire un schéma récapitulant les deux voies ; y placer
deux types de corrélations informatives impliquant deux les questions abordées par la suite.
types de messages, nerveux et hormonal. 2. Des messages codés par des cellules émettrices exci-
Quelle est la nature de ces messages ? De quoi sont-ils tables
constitués, quel est leur support ? Comment sont-ils 2.1 Un message électrique engendré par une variation
engendrés et émis ? Comment sont-ils véhiculés ? de perméabilité membranaire
Comment sont-ils reçus et traduits en une réponse par la – Un exemple de genèse, neurone intégrant divers
cellule cible ? messages
Cette étude se fera en comparant et en associant (« et ») – Variations de la perméabilité membranaire
les deux types de messages. Nous commencerons par – Codage en fréquence
caractériser les messages au niveau des voies de – Notion de cellules excitables : neurones, cellules
communication (là où leur analyse est la plus facile). musculaires, diverses cellules secrétrices..
Nous montrerons comment ils sont codés par les émet- 2.2 Des messages chimiques élaborés par des cellules
teurs. Le décodage au niveau des cellules cibles secrétrices
permettra d’envisager la réponse au stimulus initial. – Pour les hormones, la réponse est à la limite du
Leur importance à l’échelle de l’organisme sera dégagée programme, on n’a pas à envisager ces aspects. On
dans une dernière partie. peut cependant se baser sur les TP (ilots de
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3. Importance fonctionnelle de la perméabilité du plas- est leur importance fonctionnelle ? Le « et » invite à les
malemme neuronal, une perméabilité variable dans comparer et les associer.
l’espace
1. Potentiel d’action et potentiels électrotoniques, des
3.1 Perméabilité et métabolisme cellulaire
ddp enregistrées au niveau du plasmalemme de
nécessité de glucose ….. diverses cellules
3.2 Une perméabilité variable dans l’espace : l’inté-
1.1 Le potentiel d’action, une ddp enregistrée dans
gration des signaux reçus et la genèse d’un potentiel des conditions strictes
d’action
– Conditions strictes de protocole : stimulation dépo-
– plasmalemme des dendrites et du corps cellulaire : larisante et au moins liminaire.
pas ou peu de canaux voltage dépendants,
– Conditions strictes de cellule : uniquement sur le
propriétés de cable, potentiels électrotoniques ;
plasmalemme de cellules excitables
– plasmalemme du segment initial et de l’axone :
– Une amplitude constante dans un même type cellu-
canaux voltage dépendants genèse et régénéra-
laire
tion de proche en proche des potentiels d’action.
1.2 Les potentiels électrotoniques, une ddp constam-
3.3 Une perméabilité variable dans l’espace : la trans- ment enregistrée
mission des messages
Expression des propriétés de cable d’une mem-brane :
À discuter : peut-on considérer que l’exocytose des stimulation quelconque, membrane quelconque ;
neurotransmetteurs est une manifestation de la amplitude variable propagation décrémentielle. PPSE,
perméabilité ? : ce processus permet au neurotrans- PPSI et aussi potentiels minia-tures et prépotentiel des
metteur de sortir de la cellule, de franchir ses cellules nodales (voir chapitre 17). Grande variété des
limites ! On peut dans ce cas aborder cet aspect. De ces potentiels.
plus il existe au niveau de la synapse des processus
de recapture de substances (neurotransmetteurs, 2. La genèse du potentiel d’action et des potentiels élec-
choline…) et des canaux à Ca2+ voltage dépen- trotoniques
dants…. Essentiels dans l’initiation du fonctionne- 2.1 Genèse d’un potentiel d’action :
ment synaptique Perméabilité variable du plasmalemme de cellules
3.4 Une perméabilité qui permet des corrélations excitables ; canaux voltage dépendants
informatives rapides à longue distance 2.2 Genèse des potentiels électrotoniques
Exemple de la commande du fonctionnement d’un Charges conduites par « le piètre conducteur » que
muscle strié squelettique ; cette corrélation, et représente la membrane… phénomène purement
d’autres fondamentales dans l’unité de l’organisme électrique dont le sens et l’amplitude sont liés à la
animal, fait intervenir un message nerveux dont la stimulation
genèse, la conduction et la transmission reposent sur
2.3 Les potentiels électrotoniques à l’origine des
la perméabilité du plasmalemme de cette cellule.
potentiels d’action
Conclusion : propriété essentielle, elle conditionne le – Sommation spatiale et temporelle au niveau du
fonctionnement cellulaire. Elle est le reflet de la différen- corps cellulaire, grand PPS : message codé en
ciation cellulaire : l’équipement membranaire en fréquence
protéines gouverne en grande partie cette propriété. – Prépotentiel et potentiel pace-maker des cellules
Corrélations nerveuses. Ouvrez sur les autres propriétés nodales
membranaires : fluidité, réceptivité…. – PPSE et potentiel d’action musculaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
de démasquer les sites de fixation de la myosine sur les tine) mais aussi dresser une rapide comparaison avec les
filaments d’actine ; 5. Vrai. autres types de fibres musculaires.
Questions de synthèse La contraction du myocyte aux différentes échelles
de leur fonctionnement ? Il reste alors à construire un En A, le sarcomère est totalement relâché et le nombre
plan aux titres clairs annonçant les contenus et à limiter de ponts d’union entre myofilaments fins et myofila-
le nombre de parties et sous-parties (éviter le plan de ments épais est très faible. Dès le début de la contrac-
type « catalogue »). On peut proposer le plan suivant : tion, l’augmentation du nombre de ponts d’union est la
cause de l’augmentation de la tension développée,
1. Les myofilaments du sarcomère tension qui atteint son maximum quand le nombre des
1.1 Apports essentiels de la microscopie électronique ponts d’unions est maximum, c’est-à-dire pour une
1.2 Myofilaments fins et myofilaments épais longueur du sarcomère de 2,20 µm. A ce stade, les
myofilaments fins et les myofilaments épais sont dans
1.3 Disposition en parallèle mais répartition selon un une position telle que toutes les têtes de myosine
réseau hexagonal peuvent réaliser le cycle mécanochimique.
1.4 Coulissement des myofilaments et raccourcisse- Pour des raccourcissements supérieurs du sarcomère, les
ment du sarcomère myofilaments fins coulissent jusqu’à la zone dénudée
centrale des filaments de myosine et ils peuvent même se
2. Nature des myofilaments : des édifices protéiques
chevaucher de sorte qu’une partie des têtes de myosine ne
2.1 Myofilaments fins : actine G, double hélice peut plus réaliser son cycle mécanochimique. La tension
d’actine F et protéines associées (tropomyosine et ne fait que diminuer ; elle est minimale en E pour une
troponine) longueur du sarcomère de 1,65 µm.
2.2 Myofilaments épais : la molécule de myosine et Exercice 13.2 : Etude d’un muscle ordinaire
son agencement au sein des myofilaments épais (fais-
ceaux de molécules parallèles disposées tête-bêche, 1. Soit E l’énergie par cm2 de section
zone dénudée centrale) E = 35 000 × 2800 × 400 × [(100 × 6)/3] × 100 × 30,5/
6,02.1023 = 3,97.10–8 kJ/cm2
2.3 Propriété ATPasique des têtes de myosine
soit 3,97.10–5 J/cm2.
3. Les mécanismes moléculaires du coulissement des En effet, il y a 35 000 myocytes par cm2 de section,
myofilaments 2 800 myofibrilles par myocyte et 400 myofilaments
3.1 Les conditions du coulissement : nécessité de épais avec seulement un tiers des 600 têtes de myosine
calcium et d’ATP actives. Chacune d’elles hydrolyse 100 molécules d’ATP
par seconde et ∆G’0 (ATP → ADP + Pi) est de –30,5 kJ
3.2 Etablissement des ponts de liaison actine
par mole et pas par molécule or une mole correspond à
myosine : fixation des têtes de myosine sur la tropo-
6,02.1023 molécules.
myosine, rôle du calcium et de la troponine
La figure 13.14 (position B) permet d’estimer le
3.3 Cycle mécano-chimique des têtes de myosine raccourcissement R correspondant à la tension maxi-
Conclusion : ouvrir vers le couplage excitation-contrac- male développée par le sarcomère :
tion et la déséquestration du calcium ainsi que vers le (3,65 – 2,20) µm soit 1,45 µm = 1,45.10–6m.
renouvellement de l’ATP dans le myocyte. On peut alors estimer Fmax = E/R = 3,97.10–5/
1,45.10–6 = 27,3 J/cm2 par mètre soit 27,3 N/cm2.
Analyse de documents
2. Des sarcomères de 25 µm de long sont beaucoup plus
Exercice 13.1 : La tension développée par le sarco- longs que ceux du modèle utilisé (3,65 µm). Le modèle
mère utilisé ne peut pas être appliqué car pour un sarcomère
Il s’agit d’une contraction isométrique donc le muscle aussi long, on peut imaginer que les myofilaments épais
garde une longueur constante au cours de sa contraction. sont eux aussi très longs et constitués d’un très grand
nombre de molécules de myosine et comportent donc
La courbe montre que : plus de têtes de myosine donc de têtes de myosine actives.
– la tension développée augmente avec le raccourcis- L’énergie chimique libérée convertible en énergie méca-
sement du sarcomère entre 2,20 et 3,65 µm ; nique doit être plus importante et le raccourcissement
– la tension est maximale pour 2,20 µm ; plus marqué. Pour ce type de sarcomère, il faudrait
– enfin la tension développée diminue très rapidement connaître les valeurs qui s’y appliquent (leur longueur
pour des longueurs inférieures à 2 µm. mais aussi leur racourcissement). En particulier, connaître
Ces données reçoivent leurs explications dans les inter- la longueur et le diamètre des myofilaments épais,
actions entre actine et myosine. l’extension de la zone dénudée centrale (i.e. dépourvue de
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têtes de myosine) et donc le nombre des molécules de Conclusion : signalez l’existence d’autres membranes
myosine de ces myofilaments épais. non spécifiques, elles, du myocyte :
3. Le raccourcissement est assuré par sommation de – membranes mitochondriales impliquées dans la
raccourcissements aux différentes échelles : pivotement formation de l’ATP et donc indispensables à la réalisa-
des têtes de myosine (environ 10 nm), coulissement des tion de tous les processus endergoniques envisagés plus
myofilaments et raccourcissement du sarcomère (de haut,
l’ordre du µm), raccourcissement des myofibrilles et – membranes de l’enveloppe nucléaire.
donc du myocyte et finalement du muscle (de l’ordre du
mm au cm). Le raccourcissement total dépend de la Importance de l’ion calcium dans les cellules muscu-
disposition des myocytes au sein du muscle, du nombre laires striées
d’unités motrices mise en jeu et de l’intensite de leur Ce sujet englobe toutes les cellules musculaires striées :
stimulation nerveuse (chapitre 14). myocyte et cardiomyocyte. Leur existence et leurs
caractéristiques histologiques principales sont rappelées
en introduction et il faut penser à dégager les spécificités
du cardiomyocyte.
Chapitre 14
1. Le calcium dans les cellules musculaires striées
Séquestration dans les citernes du réticulum : Ca2+-
VRAI/FAUX ATPase, calséquestrine, faible concentration calcique
du cytosol
1. Faux, il n’y a pas de communication directe entre
eux ; 2. Faux, ce sont les citernes du réticulum sarco- 2. Le calcium et le déclenchement de la contraction
plasmique, plus exactement leur membrane, qui libèrent Calcium et troponine, établissement des ponts
les ions calcium ; 3. Vrai ; 4. Vrai ; 5. Faux, c’est la d’union actine-myosine
fixation des ions calcium sur la troponine qui est indis-
pensable à la contraction. 3. Calcium et potentiel d’action myocardique
Plateau calcique et influx de calcium
Questions de synthèse
4. La libération du calcium et le couplage excitation-
Les membranes du myocyte
contraction
Il ne s’agit pas de traiter les membranes mais bien celles Bien distinguer les cas du myocyte et du cardiomyo-
du myocyte ; il faut donc considérer connues leurs cyte. Chez ce dernier, l’influx calcique lors du plateau
caractéristiques générales (bicouche phospholipidique, calcique est indispensable à la libération du calcium.
présence de protéines, mosaïque fluide) que l’on Les acteurs moléculaires impliqués dans ces diffé-
rappelle dès l’introduction. rentes parties (troponine, canaux calciques lents
1. Le sarcolemme et le maintien de la polarisation voltage-dépendants, Ca2+-ATPase, DHPR et RyR)
membranaire doivent être abordés avec précision : localisation,
2. Le sarcolemme et le potentiel d’action musculaire structure, fonctionnement.
2.1 Potentiel de plaque motrice au niveau de la Conclusion : signalez l’importance du calcium pour la
membrane post-synaptique contraction des fibres musculaires lisses et l’importance
2.2 Aspect et propagation du potentiel d’action des apports calciques alimentaires.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Les ions Ca2+ tendent à diffuser de l’extérieur vers – un échangeur membranaire passif Na+/Ca2+ fonction-
l’intérieur de la cellule conformément au gradient de nant en mode antiport (Na+ entrant/Ca2+ sortant – en
concentration et au gradient gradient électrique. tiretés),
L’absence d’efflux de Ca2+ en absence d’ATP et en – une pompe ionique membranaire (Ca2+ -ATPase)
absence de Na+ extracellulaire (non représenté sur la responsable d’un efflux actif de Ca2+ (trait plein).
figure 14.12 mais précisé en remarque) indique que l’un
La position relative des 2 tracés indique que l’efflux
au moins est indispensable à l’efflux de Ca2+. Les deux
actif est le plus efficace (tracé plein au dessus du tracé
tracés de la figure 14.12 permettent de préciser que
l’ATP et l’ion Na+ sont indispensables à l’efflux de Ca2+ en tiretés).
puisqu’ il y a efflux de Ca2+ soit en absence d’ATP et 3. La digitaline inhibe la Na+/K+ -ATPase de la
présence de Na+ soit en présence d’ATP et absence de membrane plasmique, donc la sortie active de Na+ est
Na+. Les 2 tracés sont différents donc les cinétiques sont moins efficace ce qui tend à limiter l’entrée passive de
différentes et les deux mécanismes peuvent être Na+ et à limiter la sortie de Ca2+ par l’antiport Na+/Ca2+
envisagés : ; Ca2+ tend à rester dans le cytosol.
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est également impliqué dans le métabolisme du signaler qu’en présence d’oxygène, la glycolyse est
glycogène : glycogène phosphorylase activée par ralentie car la production mitochondriale d’ATP est
phosphorylation, glycogène synthétase inactivée par forte or l’ATP est un inhibiteur d’enzymes clefs de la
phosphorylation. glycolyse comme la phosphofructokinase.
Conclusion : dressez un bilan comparatif (en nombre de
Conclusion : indiquez que l’ATP intervient aussi dans le
molécules d’ATP formées) de l’oxydation du glucose
cardiomyocyte (Ca2+-ATPase de la membrane plas-
mique) et dans la fibre musculaire lisse et plus générale- par la voie anaérobie (oxydation incomplète) et par la
ment dans les réactions anaboliques de toutes les voie aérobie (oxydation complète) permet de souligner
cellules (couplages énergétiques, synthèses diverses l’importance de l’oxygène pour le muscle en activité
dont celles des acides nucléiques). prolongée.
niveaux. Rappelez les paramètres de la loi de Fick impli- respiratoires (tout dépend de l’ampleur du dérèglement
qués ici. et par ailleurs, il existe d’autres systèmes tampons qui
peuvent entrer en jeu). Rappelons l’équilibre :
1. Le flux convectif externe
CO2 + H2O ↔ H2CO3 ↔ HCO3– + H+
1.1 La ventilation pulmonaire : optimisation de ∆P
1.2 L’arbre respiratoire : augmentation de la surface L’excès d’ions H+ lié à l’acidose métabolique déplace
d’échange l’équilibre vers la gauche et provoque donc une dimi-
1.3 Les gaz respiratoires au niveau alvéolaire nution de la concentration de HCO3– et une augmenta-
tion de la pCO2 sanguine et une augmentation du rejet
2. Le flux diffusif à travers l’épithélium pulmonaire de CO2.
2.1 Le gradient de O2 entre l’air alvéolaire et le Inversement, une alcalose métabolique correspond à une
sang : ∆P diminution de la concentration d’ions H+ qui est
2.2 Les structures anatomiques et leur finesse : 1/e compensée par un déplacement de l’équilibre vers la
2.3 La prise en charge de l’O2 par l’hémoglobine : droite, d’où une augmentation de la concentration de
∆P et ∆S au niveau de hématies HCO3– et une diminution de la pCO2 sanguine et une
3. Le flux convectif interne diminution du rejet de CO2.
3.1 L’arbre vasculaire pulmonaire (haut débit, basse Les compensations respiratoires sont efficaces et rapides
pression) en raison de l’activité de l’anhydrase carbonique.
3.2 Le retour cardiaque (insister sur le partage des
sangs) et la pompe cardiaque
3.3 La distribution artérielle (augmentation du Chapitre 17
nombre de vaisseaux, diminution de leur diamètre,
augmentation totale de la surface d’échange au
niveau des capillaires) QCM
– Myocyte cardiaque : potentiels d’action d’autres donc un événement de la systole ventriculaire. Ils repré-
cellules cardiaques (synapse électrique) et modula- sentent donc le moment où les valvules aortiques sont
tion de la contraction par les messagers intercellu- ouvertes et où le ventricule éjecte le sang dans l’aorte
laires. (éjection systolique).
3.2 Liens mécaniques avec les cellules voisines L’intervalle Ra correspond au début de la systole ventri-
– Disposition en faisceaux parallèles pour les cellules culaire, pendant laquelle le ventricule se contracte sans
squelettiques : variations de longueur à l’échelle de éjecter le sang dans l’aorte, puisque les valvules aorti-
l’organe. ques sont fermées. C’est la contraction isovolumé-
– Disposition en réseau tridimensionnel pour les trique du ventricule.
cardiomyocytes : variations de volume à l’échelle de
l’organe. 4. L’enregistrement suivant l’incidence V permet de
déterminer graphiquement les paramètres suivants :
Conclusion : les deux cellules étudiées sont des cellules
d2 = 5 cm ; d3 = 3 cm ; FC = 70 battements.min–1
différenciées, de fonctionnement assez voisin. Ces
myocytes striés peuvent convertir l’énergie métabolique En utilisant la relation L = 3r = 3d/2 le volume V du
des nutriments en énergie mécanique et en chaleur, ventricule gauche s’écrit :
grâce à la disposition de leur cytosquelette et à l’abon- V = (2.π.L.r2)/3 = (2.π.3.r.r2)/3 = π.d3/4
dance de leurs mitochondries. Au sein d’une cellule la
Volume télédiastolique
contraction est contrôlée par le calcium. Au sein de
l’organisme, le contrôle nerveux est moteur pour le VTD = π.d23/4. A.N. VTD = 98 cm3
myocyte squelettique, modulateur pour le cardiomyo- Volume télésystolique VTS = π.d33/4. A.N. VTS = 21 cm3
cyte. Les différences de fonctionnement sont essentiel- Le débit cardiaque DC est le produit du volume de
lement liées à disposition des cellules dans l’espace et à l’ondée systolique, soit VTD – VTS par la fréquence
la nature des protéines membranaires. Cette étude
cardiaque FC
illustre aussi différents aspects de la spécificité fonction-
nelle des protéines. Application numérique :
DC = (98 – 21) . 70 = 5,4 L.min–1
Analyse de documents
Exercice 17.1 Exercice 17.2
1. Identification des structures 1. Sur un sujet au repos, la concentration du colorant au
V1 : paroi du ventricule droit ; V2 : cloison interventri- point de prélèvement augmente entre 0 et 11 secondes,
culaire ; V3 : paroi du ventricule gauche. puis diminue entre 11 et 22 secondes, avant de recom-
mencer à augmenter. Les variations cycliques de la
A1 : paroi du ventricule droit ; A2 : paroi de l’aorte ; concentration du colorant s’expliquent par sa distribu-
A3 : valvules sigmoïdes gauches (= aortiques) ; A4 : tion par la circulation sanguine : la quantité injectée au
paroi de l’aorte ; A5 : paroi de l’oreillette gauche. temps 0 arrive progressivement au point de prélèvement
2. d1 représente le diamètre du ventricule droit suivant entre 0 et 22 secondes. Après 22 secondes, un nouveau
l’incidence V ; d2 et d3 représentent le diamètre du cycle de variation semble s’amorcer qui s’explique par
ventricule gauche, suivant l’incidence V, respectivement un deuxième passage du colorant injecté au point de
au début et à la fin de la systole. prélèvement.
Le rapport I est donc lié à la fraction du volume sanguin 2. Chez un sujet au repos, le premier passage du sang
remplissant le ventricule, éjecté lors de la systole ; il est dure donc 22 secondes (0,37 min), alors que lors d’une
le reflet du volume d’éjection systolique. activité musculaire, il dure 8 secondes (0,13 min). Ceci
3. Le segment da se situe après la déflexion T de met en évidence une augmentation du débit cardiaque
l’électrocardiogramme ; il correspond donc à un événe- lors d’un exercice.
ment de la diastole ventriculaire. Or le tracé A3 a été iden- 3. Puisque le colorant ne quitte pas le système circula-
tifié comme l’écho des valvules aortiques. Le segment da toire, la masse injectée au temps 0 correspond à celle qui
correspond donc au moment où ces valvules sont est distribuée pendant le premier passage ; cette masse
fermées ; le tracé unique matérialise leur étanchéité. s’exprime en fonction de la concentration moyenne au
Les tracés abcd et ab’c’d présentent l’évolution des premier passage CM, la durée de ce premier passage T,
et le débit cardiaque DC, par la relation :
valvules aortiques. Ces tracés concernent un événement
qui suit les déflexions QRS de l’électrocardiogramme, m = CM.T.DC
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m est connu (5 mg). T est le temps du premier minimum 2.1 Importance du diamètre pour la pression artérielle
de concentration, marquant la fin du premier passage du moyenne (segment résistif).
colorant au point de prélèvement. La concentration 2.2 Richesse de la média en fibres musculaires et
moyenne CM au premier passage est égale au rapport de vasomotricité.
l’aire comprise entre la courbe, l’axe des abscisses et la 2.3 Présence d’une innervation orthosympathique et de
droite d’abscisse T. On peut donc ainsi calculer DC par récepteurs membranaires aux catécholamines permet-
la relation : tant un contrôle de la vasomotricité.
DC = m/CM.T 3. Capillaires et échanges cellules/sang
Caractères structuraux adaptés à la fonction
4. Applications numériques d’échanges.
m (mg) T (min) CM (mg.L–1) DC (L.mn–1) 4. Veines et retour veineux
4.1 Flaccidité de la paroi, forte compliance et fonc-
Repos 5 0,37 1,60 8,5
tion de réservoir de volume.
Activité 5 0,13 1,51 25,5 4.2 Valvules, fibres lisses et retour veineux.
Le sang et les sèves circulent dans un système vascu-
laire. On a souvent considéré, à tort ou à raison, ces
Chapitre 18 fluides biologiques et les vaisseaux qui les contien-
nent comme structuralement et physiologiquement
QCM analogues. Discutez cette analogie
1. c ; 2. b, c ; 3. b, d ; 4. a, c. La pression artérielle La délimitation de ce sujet est assez délicate. Il convient
moyenne est PAM = 70 + 60/3 = 90 mmHg ; 5 d ; 6 c. Si d’en définir précisément les termes en introduction. En
la compliance du système veineux était égale à celle du Biologie, une analogie est une ressemblance fonction-
système artériel, elle serait plus faible que la normale ; nelle entre 2 structures d’origine totalement différente.
la variation du volume veineux consécutive à une hausse Si la définition d’un vaisseau sanguin ne pose pas de
de la pression transmurale lors de la station debout serait problème, il n’en va pas de même pour les structures où
donc inférieure à la normale ; 7. e ; 8 a, b ; 9. c. La diffé- circulent les sèves : le libellé incite à inclure dans les
rence de concentration en dioxygène entre le sang arté- systèmes vasculaires non seulement les vaisseaux où
riel et le sang veineux est de 5 % en volume, soit 5 mL circule la sève brute mais encore les tubes criblés où
de dioxygène livré aux cellules pour 100 mL de sang qui circule la sève élaborée. Le programme restreint l’étude
traverse l’organe ; en 1 minute, il traverse 200 mL de aux mammifères pour les vaisseaux sanguins, et aux
sang qui livre ainsi 10 mL de dioxygène. angiospermes pour les systèmes conduisant les sèves. Il
s’agit donc de rechercher jusqu’à quel point les vais-
Questions de synthèse seaux sanguins d’une part, les vaisseaux du xylème et
les tubes criblés du phloème, d’autre part, se ressem-
Les différents segments vasculaires : relations struc- blent. Pour cela, bien sûr, il ne faut pas étudier successi-
ture/fonction vement ces deux systèmes. Nous comparerons
La problématique du sujet est assez proche de celle du successivement les caractères généraux de ces systèmes,
chapitre 18. Comme dans le sujet sur le cœur, il s’agit de les mécanismes de circulation des fluides qu’ils contien-
dégager l’adaptation des structures à leurs fonctions, à nent puis les modalités de contrôle de ces mécanismes.
différents niveaux d’organisation. Pour les différents 1. Caractères généraux des systèmes vasculaires
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
d’un même groupe, les différences semblent suffisam- – Identification expérimentale des voies afférentes et
ment importantes pour être jugées significatives. Les efférentes
différences physiologiques entre les deux groupes de – Codage de l’information en fréquence de potentiel
serpents sont à mettre en relation avec leurs modes de vie. d’action
Chez les serpents arboricoles, les changements de posi- – Intégration par les centres
tion avec redressement de la tête sont fréquents ; le fait de 2.3 Réponses correctrices des effecteurs
posséder des mécanismes correcteurs de la posture cons- 3. Diversité des corrélations entre les détecteurs de
titue donc un avantage sélectif ; ce n’est pas le cas chez variations et les effecteurs
les serpents vivant sur le sol.
La comparaison des effets de la sécrétion de l’adréna-
line et de la stimulation de l’innervation orthosympa-
thique en réponse à une hypotension permettra de
Chapitre 19 montrer la complémentarité des corrélations
nerveuses et hormonales pour un mécanisme régula-
QCM teur.
Conclusion : une définition précise d’une régulation peut
1. b, e ; 2. b, c, d, NO est un messager intercellulaire, être donnée. En ouverture, la notion de milieu intérieur,
paracrine et non une hormone gazeuse, car chez les dont les paramètres sont régulés, pourra être dégagée.
animaux les hormones sont transportées par le sang entre
les cellules endocrines qui les sécrètent et leurs cellules Analyse de documents
cibles. NO agit en activant une guanylyl cyclase cytoplas-
mique ; 3. b, e, f, la baisse du pH du liquide interstitiel Exercice 19.1 : Contrôle de la vasomotricité des arté-
active la production de NO comme toutes les modifica- rioles coronaires
tions chimiques liées à l’activité métabolique des 1. À partir d’une valeur de 40 cm H20, l’augmentation
cellules. C’est la stimulation de l’innervation orthosym- de la pression transmurale entraîne une vasoconstriction
pathique de l’endothélium qui stimule la production de des artérioles isolées. Compte tenu de la variabilité des
NO, mais celle-ci libère de l’acétylcholine (contraire- réponses au sein d’un même lot, la réponse ne diffère
ment à la règle) ; 4. c ; 5. a, d, les barorécepteurs s’adap- pas significativement, que les artérioles soient intactes
tent en quelques jours à des valeurs supérieures à la ou dépourvues d’endothélium. Ceci démontre que NO
consigne ; 6. c, d, e ; 7. a, b, d. n’intervient pas dans cette réponse qui pourrait être due
à une action directe de la pression sur les myocytes
Question de synthèse lisses. En effet, l’augmentation de la pression étire les
À partir de l’exemple de la pression artérielle, dégager myocytes ; or la force de contraction des myocytes striés
la notion de boucle de régulation augmente à la suite d’un étirement. Il n’est donc pas
déraisonnable de penser qu’il puisse en être de même
L’introduction peut définir la pression artérielle, pour les myocytes lisses.
présenter la façon dont elle est mesurée et préciser
2. Les artérioles intactes réagissent à une augmentation
l’intervalle de ses valeurs chez un sujet en bonne santé.
de la pression transmurale par une vasoconstriction, et à
Ceci permet de poser le problèmes des mécanismes
l’augmentation du gradient de pression artériolaire par
contrôlant les variations de la pression artérielle. Un
une vasodilatation. Les artérioles dépourvues d’endo-
plan axé sur la démarche scientifique est ici le choix le
thélium ne réagissent qu’aux variations de la pression
plus simple.
transmurale. La vasodilatation artériolaire obtenue dans
1. Mise en évidence d’une régulation
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
potentiels d’action. Néanmoins, l’importance de l’acti- cardiovasculaires : quand la pression dans le sinus
vité enregistrée sur le nerf est le reflet des fréquences augmente, la fréquence de décharge des fibres afférentes
des potentiels d’action des fibres constituant le nerf. augmente ; c’est par l’intermédiaire d’un interneurone
Lorsque la pression sinusale augmente au-delà de 15 kPa, central inhibiteur que les fibres orthosympathiques sont
on constate que l’activité du nerf orthosympathique inhibées. Ceci entraînera une diminution du débit
cardiaque diminue. Ceci met en évidence l’existence de cardiaque qui corrigera la variation de pression initiale.
barorécepteurs dans le sinus. Le lien entre ces barorécep- Les mécanismes inverses se produisent lorsque la pres-
teurs et l’innervation cardiaque passe par les centres sion sinusale chute à quelques kPa.
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