2006 Lyon 095

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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON

Année 2006 - Thèse n° 95

APPROCHE DE L'OSTEOPATHIE
EN MEDECINE VETERINAIRE EQUINE

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I


(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 3 novembre 2006
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

Elise DAGAIN
Née le 08 septembre 1980
à Montbard (21)

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A Monsieur le Professeur Claude Gharib,
Professeur à la faculté de Médecine de Lyon
Qui m’a fait l’honneur d’accepter de présider cette thèse,
Qu’il trouve ici l’assurance de mon plus profond respect

A Monsieur le Docteur Serge Sawaya,


Maître de Conférence à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon
Qui m’a proposé ce travail et a su rester disponible,
et pédagogue tout au long de sa réalisation,
Qu’il trouve ici l'
expression de mes remerciements sincères

A Monsieur le Professeur Jean-Luc Cadoré


Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon
Qui m’a fait l’honneur d’accepter de participer à mon jury de thèse,
et qui a su nous faire partager son enseignement passionné et passionnant,
Qu’il trouve ici le témoignage de ma gratitude et de ma considération

A Monsieur le Docteur Jean-Claude Colombo


Vétérinaire pratiquant l'ostéopathie, l'
acupuncture et l'
homéopathie,
Qui m'
a initié aux médecines holistiques et qui m'a soutenue tout au long de ce travail,
Qui m' a apporté tant, ostéopathiquement parlant qu' humainement,
Un livre d'
or ne suffirait pas pour exprimer toute ma gratitude

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A la mémoire de mes grands-parents,
Ainsi tout meurt, ainsi tout passe, tout excepté le souvenir.

A Mutti,
Toujours présente, toujours confiante, toujours rassurante, ce travail c'
est aussi le tien,
Qu'il soit le témoignage de toute ma reconnaissance et de tout mon amour.

A Sylvain,
Puissions nous construire notre chemin ensemble,
Pour ta patience et tout ce que tu m'
apportes chaque jour.

A mon père,
A Roland, Francine, Florent et Mélie,
A Marraine,
Merci pour votre soutien au quotidien.

A mes amis vétos,


A notre amitié, nos soirées, tous nos moments partagés, et à ceux qui vont venir!
A Amélie, Pour être capable de me faire passer des rires aux larmes et pour tout ce qu' on a
pu vivre! C' est vrai, ces années d'
école auraient été drôlement moins belles sans toi.
A Audrey et Pierrick, Baine, Colombe, Ion et Jéremy, Pignon, Séverine et Phil, merci
d'être restés à mes côtés durant ces années et de les avoir rendues inoubliables,
A Nadège et Virginie, Alexis et Pin, que tout m' a semblé simple avec vous! Et pourquoi c' est
plus compliqué avec les autres parfois?? C' était le meilleur groupe de clinique!
A Nico, merci pour ton soutien en toute circonstance!
A Coralline, ma fille de clinique, pour toutes ces courses dans les couloirs les matins, tu
rends les choses faciles! Merci!
A Patricia et ses trois hommes, l' hyper-ancienne qui a su me montrer les premières facettes
du métier, merci!
A Aurélien, mon poulot, ne suis pas toutes mes traces… et ne l' oublies pas : tu seras un bon
véto!
A Soufi et Cécile, mes parisiennes préférées, parce qu' il y des personnes que l' on voit moins
souvent, et parce que rien ne change lorsqu' on se retrouve. Je pense à vous!

A Florence et Esteban Colombo,


Pour m'avoir toujours réservé un accueil des plus chaleureux, merci encore.

A Céline, Merci pour ton aide informatique si précieuse dans les derniers moments….
A Manu et Jean-Claude,
Et puis aussi à Ludano pour sa patience lors des prises de photos et à Duchesse pour ses 3
ans de duo,

A tous les vétérinaires, en particulier Dr Maitre, Dr Chauzy, Dr Wozniack, Dr Philizot,


Dr Charvolin, Dr Fichot, qui ont su me faire partager leur expérience et leur passion, merci.

A mes p'tits chiens, Randie et Uxo, et à Tess qui reste mon bébé-chien!
A leur patience pour mes premiers ressentis ostéopathiques et à tout ce qu'
ils m'
ont apporté

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INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 23

PREMIÈRE PARTIE :

L'OSTÉOPATHIE : BASES HISTORIQUES, THÉORIQUES ET SCIENTIFIQUES ..................................................... 25

I. LES BASES DE L'OSTÉOPATHIE ......................................................................................................... 27

A. Définitions ................................................................................................................................. 27
B. Aperçu historique...................................................................................................................... 28
C. Les principes de Still................................................................................................................. 28
D. Le Mécanisme Respiratoire Primaire ....................................................................................... 29
II. LA "LÉSION OSTEOPATHIQUE" .......................................................................................................... 31

A. Notion de dysfonction ostéopathique ....................................................................................... 31


B. Physiologie de la dysfonction ostéopathique ........................................................................... 33
1. Mécanique de la dysfonction ostéopathique : notion de barrière physiologique et de
restriction de mobilité .................................................................................................................... 33
a) Barrière motrice physiologique............................................................................................. 33
b) Barrière motrice pathologique .............................................................................................. 34
2. Mécanismes neurologiques de la dysfonction ostéopathique ............................................. 35
a) Rappels de physiologie neuro-musculaire ........................................................................... 35
b) Boucle gamma et dysfonction ostéopathique ...................................................................... 39
c) Conséquences locales ......................................................................................................... 40
d) A quoi peut-être dû cet état de facilitation ?......................................................................... 40
C. Répercussions de la dysfonction ostéopathique ...................................................................... 40
1. Les tensions fasciales pathologiques .................................................................................. 41
2. Les perturbations biomécaniques ........................................................................................ 43
3. Les perturbations neurovégétatives ..................................................................................... 43
D. Les différentes types de lésions ............................................................................................... 44
1. Lésions articulaires vertébrales............................................................................................ 44
2. Dysfonctions articulaires non vertébrales ............................................................................ 44
3. Dysfonctions fasciales.......................................................................................................... 44
4. Dysfonctions viscérales........................................................................................................ 44
5. Lésions crâniennes .............................................................................................................. 44
6. Lésions intra-osseuses ........................................................................................................ 44
III. CAS PARTICULIER DE LA DYSFONCTION VERTÉBRALE......................................................................... 45

A. Anatomie fonctionnelle et biomécanique vertébrales du cheval .............................................. 45


1. Principales caractéristiques anatomiques du rachis du cheval, en rapport avec sa mobilité
45
a) Les courbures vertébrales.................................................................................................... 45
b) Caractéristiques des articulations intervertébrales du cheval.............................................. 46
2. Les mouvements vertébraux................................................................................................ 48
a) Les mouvements possibles.................................................................................................. 48
b) Variation de la mobilité des différents segments de l’axe vertébral ..................................... 51
c) Mouvements du rachis au cours de la locomotion............................................................... 56
3. Les lois de Fryette ................................................................................................................ 57
a) Première loi .......................................................................................................................... 57
b) Deuxième loi......................................................................................................................... 58
c) Troisième loi ......................................................................................................................... 58

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B. Biomécanique de la dysfonction vertébrale.............................................................................. 58
1. Dysfonctions de type 1......................................................................................................... 59
2. Dysfonctions de type 2......................................................................................................... 59
C. Classification des dysfonctions selon leur gravité .................................................................... 60
1. Dysfonctions de premier degré ............................................................................................ 60
2. Dysfonctions de second degré............................................................................................. 60
3. Dysfonction de troisième degré............................................................................................ 60
IV. L'OSTÉOPATHIE CRANIENNE, CRANIO-SACRÉE ET FASCIALE ............................................................... 61

A. Le Mécanisme Respiratoire Primaire ....................................................................................... 61


1. Les recherches de Sutherland ............................................................................................. 61
2. Concepts de base du MRP .................................................................................................. 62
3. Les composantes du MRP ................................................................................................... 63
B. Bases anatomiques et physiologiques ..................................................................................... 63
1. Les os et les articulations de la tête ..................................................................................... 63
a) Rappels d'ostéologie de la tête du cheval............................................................................ 63
b) Les articulations du crâne et de la face............................................................................... 66
c) La symphyse sphéno-basilaire (SSB) .................................................................................. 67
d) Mouvements des articulations du crâne............................................................................... 68
2. Les méninges ....................................................................................................................... 70
a) Dure-mère crânienne ........................................................................................................... 70
b) Dure-mère rachidienne......................................................................................................... 72
c) Rôles des méninges en ostéopathie crânienne ................................................................... 75
3. Le liquide céphalo-rachidien ................................................................................................ 76
a) Sécrétion et résorption du LCR............................................................................................ 76
b) Flux et mouvements du LCR................................................................................................ 77
c) Diffusion et propagation du LCR .......................................................................................... 78
4. Hypothèses, études (et controverses) sur l'origine et la nature du MRP............................. 78
a) Sur la réalité des mouvement des os du crâne.................................................................... 78
b) Hypothèses fondamentales sur l’origine du MRP ................................................................ 78
c) Nouvelle approche : MRP et ondes THM ............................................................................ 79
d) Contre le MRP ! .................................................................................................................... 81
C. Le MRP crânien........................................................................................................................ 82
D. Le MRP crânio-sacré et fascial................................................................................................. 84
1. Motilité du sacrum entre les iliaques .................................................................................... 84
2. Les fascias et leurs rôles...................................................................................................... 84
a) Les fascias en ostéopathie................................................................................................... 84
b) Les diaphragmes.................................................................................................................. 86
c) Rôles des fascias ................................................................................................................. 86
3. Ostéopathie crânio-sacrée et fasciale.................................................................................. 87
4. Cas particulier de l’ostéopathie viscérale............................................................................. 87
E. Tests de motilité - MRP ............................................................................................................ 89
1. Perception du MRP .............................................................................................................. 89
a) Objectifs ............................................................................................................................... 89
b) Disposition des mains et… dispositions mentales du praticien ........................................... 90
c) Que perçoit le praticien ? ..................................................................................................... 90
d) Profondeur d’examen : les 3 couches.................................................................................. 91
e) Caractéristiques du MRP normal ......................................................................................... 91
f) Le MRP anormal .................................................................................................................. 91
2. Projection mentale................................................................................................................ 91
3. Autres perceptions palpatoires au cours des tests de motilité............................................. 92
a) Motilité passive..................................................................................................................... 92
b) Densité tissulaire .................................................................................................................. 92
c) Still Point .............................................................................................................................. 92
4. Méthode de tests du MRP.................................................................................................... 93
F. Les dysfonctions du MRP......................................................................................................... 94
1. Impliquant les foramens crâniens ........................................................................................ 94

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2. Impliquant les membranes ................................................................................................... 94
3. Dysfonctions des os crâniens .............................................................................................. 94
4. Lésions crâniennes en fonction des lésions de la symphyse sphéno-basilaire................... 95
DEUXIÈME PARTIE :

L’OSTÉOPATHIE : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE........................................................................................ 97

I. LE DIAGNOSTIC OSTÉOPATHIQUE...................................................................................................... 99

A. Préambule ................................................................................................................................ 99
B. Examen ostéopathique........................................................................................................... 100
1. Signes perçus à la palpation-pression ............................................................................... 100
2. Points dits "sensibles" ........................................................................................................ 102
a) Points moteurs ................................................................................................................... 102
b) Points d'acupuncture .......................................................................................................... 102
c) Points de tension................................................................................................................ 104
d) Trigger points ..................................................................................................................... 106
e) Notion de "points sentinelles"............................................................................................. 108
C. Tests de mobilité .................................................................................................................... 109
1. Principes des tests articulaires........................................................................................... 109
2. Examen au moyen de l’écoute du MRP............................................................................. 110
3. Examen de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM)...................................................... 111
4. Examen de la colonne cervicale ........................................................................................ 112
a) Occiput et atlas................................................................................................................... 112
b) Atlas et axis ........................................................................................................................ 114
c) Autres vertèbres cervicales............................................................................................... 115
5. Examen de la colonne thoracique...................................................................................... 116
6. Examen de la colonne lombaire......................................................................................... 118
7. Examen du sacrum et du bassin........................................................................................ 119
a) Axes de mouvements du sacrum....................................................................................... 119
b) Tests des lésions ilio-sacrées ............................................................................................ 121
c) Tests des lésions sacro-iliaques ........................................................................................ 122
8. Examen du membre thoracique ......................................................................................... 123
a) Principe général de l'examen des membres ...................................................................... 123
b) Jonction scapulo-thoracique............................................................................................... 123
c) Articulation scapulo-humérale............................................................................................ 124
d) Articulation du coude.......................................................................................................... 125
e) Les articulations du carpe .................................................................................................. 125
f) Les articulations du doigt : métacarpo-phalangienne et inter-phalangiennes proximale et
distale ..................................................................................................................................... 127
9. Examen du membre pelvien .............................................................................................. 129
a) Articulation de la hanche.................................................................................................... 129
b) Articulation du grasset........................................................................................................ 129
c) Articulation du jarret ........................................................................................................... 131
II. LE TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE ................................................................................................... 133

A. Les différentes techniques...................................................................................................... 133


1. Les techniques manipulatives ............................................................................................ 133
a) Les techniques manipulatives directes .............................................................................. 133
b) Techniques manipulatives indirectes ................................................................................. 134
c) Techniques par mobilisation active .................................................................................... 134
2. Les techniques crâniennes ................................................................................................ 135
3. Les techniques crânio-sacrées .......................................................................................... 135
4. Les techniques fasciales et viscérales ............................................................................... 135
B. Hypothèses d'action ............................................................................................................... 136
1. Action purement mécanique .............................................................................................. 136
2. Mise en jeu des mécanismes réflexes ............................................................................... 136
a) Réflexes mis en jeu lors de la réalisation des techniques structurelles............................ 136

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b) Réflexes mis en jeu lors de la réalisation des techniques fonctionnelles...................... 137
3. Action sur la douleur .......................................................................................................... 137
a) Voies anatomiques de la douleur....................................................................................... 137
b) Théorie du portillon médullaire ........................................................................................... 138
c) Autres mécanismes possibles............................................................................................ 139
4. Action réflexe sur les viscères et le système circulatoire................................................... 139
5. Action purement psychique................................................................................................ 140
6. Hypothèses concernant les techniques crânio-sacrées et fasciales au moyen du MRP .. 140
C. Choix de la technique à utiliser............................................................................................... 140
D. Réactions au traitement.......................................................................................................... 141
E. Efficacité de l'ostéopathie ....................................................................................................... 142
1. Chez l’homme .................................................................................................................... 142
2. Chez les animaux en général............................................................................................. 143
3. Evaluations sur les chevaux............................................................................................... 144
4. La réalité du terrain ............................................................................................................ 145
F. Les indications et contre-indications ...................................................................................... 145
1. Indications .......................................................................................................................... 145
2. Contre-indications .............................................................................................................. 146
III. L'OSTÉOPATHIE AU SEIN DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES.......................................................... 147

A. Physiothérapie-rééducation fonctionnelle et ostéopathie....................................................... 147


1. Principes généraux et objectifs de la physiothérapie......................................................... 147
2. Complémentarité avec l’ostéopathie .................................................................................. 148
B. Médecines holistiques et ostéopathie .................................................................................... 150
1. L’acupuncture..................................................................................................................... 150
2. Homéopathie ...................................................................................................................... 151
a) Loi de similitude.................................................................................................................. 151
b) Les remèdes homéopathiques ........................................................................................... 151
TROISIÈME PARTIE :

LES PRINCIPALES LÉSIONS OSTÉOPATHIQUES ET LEUR TRAITEMENT CHEZ LE CHEVAL ................................ 153

PRÉLIMINAIRES : NOTION DE DIAPHRAGMES EN OSTÉOPATHIE................................................................... 157

I. LE DIAPHRAGME CERVICO-CEPHALIQUE .......................................................................................... 163

A. Les os crâniens ...................................................................................................................... 163


1. Principaux troubles............................................................................................................. 163
2. Les lésions de la symphyse sphéno-basilaire.................................................................... 164
3. Les techniques crânio-sacrées .......................................................................................... 165
a) Les objectifs ....................................................................................................................... 165
b) Le point de résolution ......................................................................................................... 166
c) Utilisation des constituants du corps.................................................................................. 166
d) Techniques de traitement................................................................................................... 166
B. Diaphragme de la base du crâne ........................................................................................... 167
C. L'articulation temporo-mandibulaire ....................................................................................... 167
1. Principales lésions ............................................................................................................. 167
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 167
D. L'appareil hyoïdien.................................................................................................................. 168
E. L'articulation atlanto-occipitale C0/C1 .................................................................................... 169
1. Principales lésions ............................................................................................................. 169
2. Exemple de technique de normalisation ............................................................................ 169
II. LES VERTÈBRES CERVICALES ......................................................................................................... 171

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A. L'atlas ..................................................................................................................................... 171
1. Principales lésions ............................................................................................................. 171
2. Exemple de technique de normalisation ............................................................................ 172
B. De C2 à C7 ............................................................................................................................. 172
1. Symptomatologie................................................................................................................ 172
2. Principales lésions ............................................................................................................. 173
3. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 174
a) Dysfontion en extension..................................................................................................... 174
b) Dysfonctions en flexion. ..................................................................................................... 174
III. LE DIAPHRAGME D'ENTRÉE DE LA POITRINE (OU CERVICO-THORACIQUE)........................................... 175

A. Principales lésions.................................................................................................................. 175


B. Exemple de technique de normalisation ................................................................................ 175
IV. LE MEMBRE THORACIQUE............................................................................................................... 177

A. Les aplombs ........................................................................................................................... 177


B. Les articulations de l'épaule ................................................................................................... 177
1. Principales lésions ............................................................................................................. 178
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 178
C. L'articulation du coude............................................................................................................ 179
1. Principales lésions ............................................................................................................. 179
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 179
D. L'articulation du carpe............................................................................................................. 179
1. Principales lésions ............................................................................................................. 179
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 180
E. L'articulation du boulet............................................................................................................ 180
1. Principales lésions ............................................................................................................. 180
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 181
F. Les articulations du pied......................................................................................................... 181
1. Principales lésions ............................................................................................................. 181
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 181
V. LE THORAX ................................................................................................................................... 183

A. Principales lésions du thorax.................................................................................................. 183


1. Traumatismes .................................................................................................................... 183
2. Séquelles post-chirurgicales .............................................................................................. 183
3. Lésions in utero .................................................................................................................. 183
4. Causes infectieuses ........................................................................................................... 183
B. La colonne thoracique ............................................................................................................ 183
1. Principales lésions ............................................................................................................. 184
2. Symptomatologie................................................................................................................ 185
3. Importance des mors, des enrênements et de la selle ...................................................... 186
4. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 187
a) Dysfonction en extension ................................................................................................... 187
b) Dysfonction en flexion ........................................................................................................ 187
c) Cas particulier de Th2 et Th3............................................................................................. 188
d) Cas particulier du garrot ..................................................................................................... 188
e) Cas particulier de la jonction thoraco-lombaire.................................................................. 191
C. La cavité thoracique ............................................................................................................... 191
1. Les fascias de la cavité thoracique .................................................................................... 191
a) Le fascia endothoracique ................................................................................................... 193
b) Les plèvres ......................................................................................................................... 193
c) Le médiastin ....................................................................................................................... 193
d) Le poumon ......................................................................................................................... 193

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e) Le cœur .............................................................................................................................. 193
f) Le péricarde ....................................................................................................................... 193
2. Le poumon ......................................................................................................................... 193
a) Origine des lésions............................................................................................................. 193
b) Exemple de technique de normalisation ............................................................................ 194
3. Le médiastin ....................................................................................................................... 194
a) Origine des lésions............................................................................................................. 194
b) Exemples de techniques de normalisation......................................................................... 194
4. Le coeur ............................................................................................................................. 194
a) Origine des lésions............................................................................................................. 194
b) Exemple de technique de normalisation ............................................................................ 194
VI. LE DIAPHRAGME RESPIRATOIRE ..................................................................................................... 195

A. Origines lésionnelles .............................................................................................................. 195


B. Symptomatologie.................................................................................................................... 195
C. Exemple de technique de normalisation ................................................................................ 196
VII. L'ABDOMEN .............................................................................................................................. 197

A. Les vertébres lombaires ......................................................................................................... 197


1. Principales lésions ............................................................................................................. 197
2. Symptomatologie................................................................................................................ 198
3. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 198
a) Dysfonction en extension ................................................................................................... 199
b) Dysfonction en flexion ........................................................................................................ 199
c) Cas particulier de L6 .......................................................................................................... 200
d) Dysfonction selon la première loi de Fryette ...................................................................... 200
B. La cavité abdominale.............................................................................................................. 200
1. Les fascias de la cavité abdominale .................................................................................. 200
a) Le péritoine......................................................................................................................... 200
b) Le foie................................................................................................................................. 200
c) Le pancréas........................................................................................................................ 201
d) La rate ................................................................................................................................ 201
e) L'estomac ........................................................................................................................... 201
f) Les intestins ....................................................................................................................... 201
g) Le rein ................................................................................................................................ 201
h) La vessie ............................................................................................................................ 201
i) Les ovaires et la matrice .................................................................................................... 201
2. Origine des lésions............................................................................................................. 202
3. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 202
VIII. LE DIAPHRAGME PELVIEN .......................................................................................................... 203

A. Rappels biomécaniques ......................................................................................................... 203


1. Mobilité des iliaques ........................................................................................................... 203
2. Mobilité du sacrum ............................................................................................................. 203
3. Mobilité de la symphyse ischio-pubienne .......................................................................... 203
B. Principales lésions et symptomatologie ................................................................................. 203
C. Exemples de techniques de normalisation............................................................................. 204
1. Dysfonction en rotation ventrale d’un ilium ........................................................................ 204
2. Dysfonction en rotation dorsale d’un ilium ......................................................................... 205
3. Dysfonction de glissement de l’iliaque et du pubis ............................................................ 205
4. Dysfonction de flexion bilatérale du sacrum ...................................................................... 206
5. Dysfonction d’extension bilatérale du sacrum.................................................................... 206
6. Dysfonction de torsion du sacrum...................................................................................... 206
D. Cas clinique ............................................................................................................................ 206
IX. LE MEMBRE PELVIEN...................................................................................................................... 209

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A. Les aplombs ........................................................................................................................... 209
B. L'articulation de la hanche...................................................................................................... 209
1. Principales lésions ............................................................................................................. 210
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 210
C. Les articulations du grasset.................................................................................................... 211
1. Principales lésions ............................................................................................................. 211
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 211
3. Cas clinique (Dr S. Sawaya) .............................................................................................. 211
D. L'articulation du jarret ............................................................................................................. 213
1. Principales lésions ............................................................................................................. 213
2. Exemples de techniques de normalisation ........................................................................ 213
E. Les articulations du boulet et du pied..................................................................................... 213
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 215

ANNEXE 1 OSTÉOLOGIE DU CRANE DU CHEVAL ........................................................ 217

ANNEXE 2 MOBILISATIONS ET ETIREMENTS .............................................................. 220

ANNEXE 3 LES NERFS CRANIENS DU CHEVAL ....................................................... 226

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 229

- 15 -
- 16 -
Figure 1 : Barrières motrices ................................................................................................................. 34
Figure 2 : Organe tendineux de Golgi (Richard et Orsal, 1994)............................................................ 37
Figure 3 : Disposition des fuseaux neuromusculaires et organes tendineux de Golgi au sein du muscle
(d’après Sawaya, 2003 et Valet et al., 1996)................................................................................ 37
Figure 4 : Voies nerveuses mises en jeu lors des réflexes musculaires et boucle gamma (Evrard,
2002b) ........................................................................................................................................... 39
Figure 5 : Représentation schématique simplifié des réflexes d’origine vertébrale (d'après Walter,
1979) ............................................................................................................................................. 41
Figure 6 : Schéma des conséquences physiologiques de la lésion (d'après Lizon, 1988)................... 42
Figure 7 : Les courbures vertébrales du cheval (d'après Denoix et Pailloux, 2001) ............................. 45
Figure 8 : Organisation schématique d’une articulation intervertébrale (moëlle épinière enlevée,
processus transverses sectionnés côté gauche), vue crânio-latérale (Sawaya, UP Anatomie
Comparée) .................................................................................................................................... 46
Figure 9 : Variations des processus articulaires des vertèbres cervicales aux vertèbres lombaires
(Sawaya, UP Anatomie Comparée).............................................................................................. 47
Figure 10 : Ligament nucal du cheval (Sawaya, UP Anatomie Comparée) .......................................... 48
Figure 11 : Axes de rotation des vertèbres dans les trois plans de l’espace (Evrard, 2002b) ............. 49
Figure 12 : Extension entre deux vertèbres adjacentes (Sawaya, UP Anatomie Comparée) .............. 49
Figure 13 : Flexion entre deux vertèbres adjacentes (Sawaya, UP Anatomie Comparée)................... 50
Figure 14 : Mouvements associés de rotation et de latéro-flexion à la jonction cervico-céphalique
(Denoix et Pailloux, 2001)............................................................................................................. 51
Figure 15 : Extension cervicale et thoraco-lombaire (Denoix et Pailloux,2001).................................... 53
Figure 16 : Flexion thoraco-lombaire (Denoix et Pailloux, 2001) .......................................................... 53
Figure 17 : Flexion cervicale et thoraco-lombaire (Denoix et Pailloux, 2001) ....................................... 54
Figure 18 : CIR et contraintes sur structures ligamentaires lors de la flexion vertébrale (Denoix et
Pailloux, 2001) .............................................................................................................................. 55
Figure 19 : CIR pour l'articulation lombo-sacrale (Denoix et Pailloux, 2001)........................................ 56
Figure 20 : Points clés de la colonne vertébrale du cheval (Sawaya, UP Anatomie Comparée) ......... 56
Figure 21 : Rachis en latéroflexion droite, rotation à gauche au niveau des flèches : NRgSd (Colombo,
2006b) ........................................................................................................................................... 57
Figure 22 : Rachis en flexion, latéroflexion droite, rotation à droite an niveau des flèches : FRSd
(Colombo, 2006b) ......................................................................................................................... 58
Figure 23 : Blocage ErdSd (cliché JC Colombo)................................................................................... 59
Figure 24 : Blocage FRdSd (cliché JC Colombo).................................................................................. 59
Figure 25 : Schématisation d'une suture fibreuse (Sawaya, UP Anatomie Comparée) ....................... 66
Figure 26 : Les différents types de sutures, planes, en mortaise, foliées, dentées (Sawaya, UP
Anatomie Comparée).................................................................................................................... 66
Figure 27 : Schématisation d'une synchodrose (Sawaya, UP Anatomie Comparée) ........................... 67
Figure 28 : Schématisation d'une symphyse (Sawaya, UP Anatomie Comparée) ............................... 67
Figure 29 : Symphyse sphéno-basilaire, vue dorsale (cliché JC Colombo).......................................... 68
Figure 30 : Tente du cervelet et faux du cerveau – vue dorso-caudale après résection du scalp
(Evrard, 2002a) ............................................................................................................................. 71
Figure 31 : Sinus veineux du crâne – vue latérale gauche (Evrard, 2002a) ......................................... 71
Figure 32 : Dure-mère spinale et les racines des nerfs spinaux (Evrard, 2002a)................................. 72
Figure 33 : Cône dural, vue latérale droite (Evrard, 2002a) .................................................................. 72
Figure 34 : Relations entre le crâne et le sacrum (Evrard,2002a) ........................................................ 74
Figure 35 : Liens entre la pie-mère, l’arachnoïde et les méninges (Sawaya, UP Anatomie Comparée)
...................................................................................................................................................... 74
Figure 36 : Les "articulations" des méninges (Sawaya, UP Anatomie Comparée)............................... 76
Figure 37 : Les ventricules et leurs communications ............................................................................ 77
Figure 38 : Ondes THM et synchronisation de la palpation du MRP (Nelson et al, 2001).................... 80
Figure 39 : Rythme du MRP (Nelson et al, 2006) ................................................................................ 80

- 17 -
Figure 40 : La symphyse sphéno-basilaire en extension (cliché JC Colombo) .................................... 84
Figure 41 : Motilité du sacrum entre les iliaques (cliché JC Colombo) ................................................. 84
Figure 42 et 42 bis : "Ove" classique et "ove" en "croix tréflée"............................................................ 91
Figure 43 : Points moteurs du dos et de l’arrière main (Lutz, 2004) ................................................... 102
Figure 44 : Les principaux points d’acupuncture chez le cheval, vue latérale et relation avec les
muscles sous-jacents (Delecroix, 1974) ..................................................................................... 103
Figure 45 : Points de tension du tronc (d’après Denoix et Pailloux, 2001) ......................................... 105
Figure 46 : Clavier équin de Roger (Molinier, 2003) ........................................................................... 105
Figure 47 : Cartographie A : points d'intérêt lors de douleurs référées d'origine locomotrice
compensatoire (Lutz et Sawaya, 2005) ...................................................................................... 107
Figure 48 : Cartographie B : points d'intérêt lors de douleurs référées d'origine viscérale (Lutz et
Sawaya, 2005) ............................................................................................................................ 108
Figure 49 : Points sentinelles de Giniaux ............................................................................................ 109
Figure 50 : Test de flexion-extension de l'occiput sur l'atlas (cliché personnel) ................................. 113
Figure 51 : Test de latéro-flexion de l'occiput sur l'atlas (cliché personnel) ........................................ 113
Figures 52 et 52 bis : Articulation C1-C2 de cheval (clichés JC Colombo)......................................... 114
Figure 53 : Test de flexion de C2 à C7 (cliché personnel) .................................................................. 115
Figure 54 : Test de latéro-flexion et rotation de C2 à C7 (cliché personnel)....................................... 115
Figure 55 : Test de flexion du rachis thoracique (cliché personnel).................................................... 117
Figure 56 : Test d'extension du rachis thoracique (cliché personnel) ................................................. 117
Figure 57 : Latéroflexion et rotation combinées en région thoraco-lombaire (Denoix, Pailloux, 2001)
.................................................................................................................................................... 118
Figure 58 : Test de flexion du rachis thoraco-lombaire (cliché personnel) ......................................... 119
Figure 59 : Les axes du sacrum (Evrard, 2002b) ................................................................................ 120
Figure 60 : Test de l'ilium ventral ou dorsal (cliché personnel) ........................................................... 121
Figure 61 : Test du sacrum vers ventral (cliché personnel) ................................................................ 122
Figure 62 : Test du sacrum vers dorsal (cliché personnel) ................................................................. 122
Figure 63 : Test spécifique de l'os pisiforme (cliché personnel).......................................................... 127
Figure 64 : Schématisation du gate control (d'après Melzack et Wall) ............................................... 139
Figure 65 : Manœuvres de palper-rouler (Hourdebaigt, 2000) ........................................................... 149
Figure 66 : Massage transverse profond des ligaments collatéraux (Denoix et Pailloux, 2001) ........ 149
Figure 67 : Latéro-flexion et rotation combinée en région cervicale basse à l'aide d'un aliment appétent
(Denoix et Pailloux, 2001)........................................................................................................... 149
Figure 68 : Les diaphragmes en ostéopathie ...................................................................................... 161
Figure 69 : Articulations fasciales et continuité des fascias (Gaudron, 2006) .................................... 162
Figure 70 : SSB en torsion droite (Colombo, 2006a) .......................................................................... 164
Figure 71 : SSB en strain vertical, sphénoïde haut (Colombo, 2006a) ............................................... 165
Figure 72 : SSB en strain vertical, sphénoïde bas (Colombo, 2006a) ................................................ 165
Figure 73 : SSB en strain latéral, vue dorsale de la SSB (Colombo, 2006a)...................................... 165
Figure 74 : Ecoute et normalisation de l'os hyoïde (cliché personnel) ................................................ 168
Figure 75 : C0 sur C1 FRdSd (cliché JC Colombo) ............................................................................ 169
Figure 76 : C1 sur C2 en (F)RgSg, noter le recul de l’aile de l’atlas (cliché JC Colombo) ................. 172
Figure 77 : C4 sur C5 ErdSd (cliché JC Colombo).............................................................................. 174
Figure 78 : C4 sur C5 en FRdSd (cliché JC Colombo) ....................................................................... 174
Figure 79 : Normalisation de cervicales hautes bloquées en flexion (cliché JC Colombo) ................ 174
Figure 80 : C7-Th1-Th2, angulation naturelle en lordose (cliché JC Colombo).................................. 175
Figure 81 : Ecoute du diaphragme cervico-thoracique grâce au MRP (cliché personnel).................. 176
Figure 82 : Normalisation d'une épaule en extension (cliché S. Sawaya) .......................................... 178
Figure 83 : Normalisation d'un carpe bloqué (cliché personnel) ......................................................... 180
Figure 84 : Vertébre thoracique bloquée en ERgSg (cliché JC Colombo).......................................... 187
Figure 85 : Vertébre thoracique bloquée en FRgSg (cliché JC Colombo) ......................................... 188
Figure 86 : Fascia endothoracique (Gaudron, 2006) .......................................................................... 191
Figure 87 : Coupe transversale schématique montrant les relations entre les différents fascias du tronc
(Sawaya, UP Anatomie comparée) ............................................................................................ 192
Figure 88 : Fascias thoraciques : plèvres (Gaudron, 2006) ................................................................ 192
Figure 89 : Vertèbre lombaire bloquée en ERgSg (cliché JC Colombo)............................................. 199
Figure 90 : Vertèbre lombaire bloquée en FRgSg (cliché JC Colombo) ............................................. 199
Figures 91 et 91 bis : Dysfonction de rotation ventrale de l’iliaque droit (cliché JC Colombo) ........... 205
Figure 92 : Dysfonction en rotation dorsale de l’ilium droit (cliché JC Colombo)................................ 205
Figure 93 : Normalisation d'une hanche en abduction (cliché JC Colombo) ...................................... 210

- 18 -
Figure 94 : Os du crâne de cheval – vue latérale................................................................................ 217
Figure 95 : Os occipital, vue caudale (cliché S Sawaya) .................................................................... 217
Figure 96 : Os occipital, vue latérale (cliché S. Sawaya) .................................................................... 217
Figure 97 : Atlas, vue crâniale (cliché S Sawaya) ............................................................................... 217
Figure 98 : Ailes de l'os sphénoïde, vue caudale (cliché JC Colombo) .............................................. 218
Figure 99 : Selle turcique de l'os sphénoïde, vue dorsale (cliché JC Colombo) ................................. 218
Figure 100 : Os sphénoïde (cliché S. Sawaya) ................................................................................... 218
Figure 101 : Schématisation de l'os sphénoïde .................................................................................. 218
Figure 102 : Os sphénoïde – vue dorsale et ventrale ......................................................................... 218
Figure 103 : Coupe transversale du crâne, vue caudale .................................................................... 219
Figure 104 : Os Hyoïde de cheval – vue latérale ................................................................................ 219

- 19 -
Tableau 1 : Corrélation anatomo-fonctionnelle de la mobilité vertébrale (Sawaya, 2004; d'après
Towsend et Leach, 1984 ; Stecher et Goss, 1961) ...................................................................... 52
Tableau 2 : Les os du crâne et de la face ( synthèse à partir de Barone, 1986 ; Fosse, 2001) ........... 64
Tableau 2 bis : Les os du crâne et de la face ( synthèse à partir de Barone, 1986 ; Fosse, 2001)...... 65
Tableau 3 : Date de soudures des centres d’ossification de quelques os de la face et du crâne
(d’après Barone, 1986 ; Buttler et al, 2000))................................................................................. 69
Tableau 4 : Motilité du cerveau, des méninges, du crâne et du sacrum (d'après Fosse, 2001)........... 83
Tableau 5 : Répartition des fascias (Synthèse d’après Gabarel et Roques, 1985 ; Fosse, 1997 ;
Paoletti, 2002)............................................................................................................................... 85
Tableau 6 : Affections associées aux dysfonctions des vertèbres cervicales (d'après Giniaux, 2000)
.................................................................................................................................................... 173
Tableau 7 : Affections associées aux dysfonctions des vertèbres thoraciques (d'après Giniaux, 2000)
.................................................................................................................................................... 185
Tableau 8 : Affections associées aux dysfonctions des vertèbres lombaires (d'après Giniaux, 2000)
.................................................................................................................................................... 198
Tableau 9 : Mobilisations – Etirements de l'encolure (d'après Denoix et Pailloux, 2001)................... 220
Tableau 10 : Mobilisations – Etirements des régions thoraco-lombaires (d'après Denoix et Pailloux,
2001) ........................................................................................................................................... 221
Tableau 11 : Mobilisations – Etirements du membre thoracique (d'après Denoix et Pailloux, 2001) . 222
Tableau 12 : Mobilisations – Etirements du doigt (d'après Denoix et Pailloux, 2001) ........................ 223
Tableau 13 : Mobilisations – Etirements du membre pelvien (d'après Denoix et Pailloux, 2001) ...... 224
Tableau 13 bis: Mobilisations – Etirements du membre pelvien- suite (d'après Denoix et Pailloux,
2001) ........................................................................................................................................... 225
Tableau 14 : Nerfs crâniens du cheval, leurs points de passage sensibles et leur rôle ..................... 226

ANNEXE 1 OSTÉOLOGIE DU CRANE DU CHEVAL ........................................................... 217


ANNEXE 2 MOBILISATIONS ET ETIREMENTS ............................................................... 220
ANNEXE 3 LES NERFS CRANIENS DU CHEVAL ............................................................. 226

- 20 -
« Si nous devions n’utiliser que ce qui est expérimentalement démontrable,
nous nous priverions d’une quintessence merveilleuse
fournie par l’expérience clinique.
Selon les règles de l’aérodynamique,
un bourdon ne peut pas voler ;
cependant, il vole. »

- 21 -
- 22 -
A l'heure où la médecine moderne se consacre plutôt aux spécialités et aux spécialistes,
prenant en compte le symptôme, l'organe malade, les médecines holistiques (ostéopathie,
acupuncture, homéopathie…), attirent de plus en plus de praticiens. Pour cela, plusieurs
raisons : les premiers viennent à ces "médecines alternatives" par "exotisme", sous
l'influence des courants parfois médiatisés, les suivants parce qu'ils ne sentent pas assez
performants dans la médecine allopathique. Enfin, les derniers – et ce devrait être une
majorité – parce qu'ils croient en la complémentarité de ces médecines.

L'utilisation actuelle du cheval en fait un véritable athlète qui nécessite un suivi médical
régulier. Il est soumis à de nombreux stress et contraintes liés à l'exercice physique, aux
sollicitations de l'appareil locomoteur, aux harnachements (selle, poids du cavalier, justesse
des aides du cavalier, mors, enrênements), à la gestion de l'alimentation. Lorsque ces
contraintes sont trop importantes, le cheval peut montrer des baisses de performance, des
raideurs, des difficultés au travail, et même des troubles du comportement. L'ostéopathie est
à même de régulariser les déséquilibres du cheval, que ce soit à titre préventif ou bien
curatif.

Ce travail se propose d'aborder l'ostéopathie, d'un point de vue vétérinaire, et de montrer ses
apports à la médecine du cheval. La littérature dans ce domaine reste pauvre. Nous ne
proposons pas de réunir toutes les connaissances en ostéopathie équine, mais d'aborder
ces différentes facettes et applications.

Il nous est cependant impossible – et utopique – de développer chacune d'entre elles en


détail – de nombreux tomes seraient indispensables.

Dans une première partie, les bases scientifiques théoriques de l'ostéopathie seront
développées. Ensuite, nous lui consacrerons une partie plus pratique, incluant les méthodes
de diagnostic et de traitement. Enfin, la troisième partie sera abordée selon la notion de
diaphragmes en ostéopathie. Elle sera consacrée à la présentation des principales lésions
ostéopathiques du cheval et de leur normalisation, illustrée par des cas cliniques.

Avant d'entrer complètement dans le monde de l'ostéopathie, gardons néanmoins à l'esprit


qu'il n'existe pas d'incompatibilité, ni alternative entre médecine dite classique ou
allopathique et médecine holistique. L’une est complémentaire de l’autre.

- 23 -
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- 26 -
!

" #
(Still et Tricot, 1998 ; Issartel, 1983)
Né au début du XX° siècle aux Etats Unis, le Docteur Andrew Taylor Still est le créateur du
terme ostéopathie. Etymologiquement, osteum signifie os et pathos souffrance.
Contrairement à ce que cela peut inspirer, l'ostéopathie ne fait pas référence à une
pathologie des os. Still décrit l'ostéopathie comme un dérangement d’une articulation des os
(osteum) qui provoque des cascades de souffrances (pathos). Il définit l’ostéopathie par
"Mouvement – Matière – Esprit", l’esprit et la matière ne pouvant exister sans mouvement.

L’ostéopathie ne correspond pas à différentes manipulations, elle est définie par la capacité
à apprécier l’équilibre d’un individu et de diagnostiquer ses troubles. Elle a pour but d'estimer
les pertes de mobilité des différents éléments de structure du patient, d’en déterminer
l’origine, et de les résoudre manuellement.

Pour mieux commenter ce terme, nous pouvons citer quelques définitions, parmi les très
nombreuses, qui en ont été données (citées par Lizon, 1988).

Sir William Osler : "La médecine ostéopathique est un art et une science clinique amplifiés
par des méthodes et des compétences spéciales visant à la régulation et à la correction du
fonctionnement musculo-squelettique. La raison à cette importance physiologique n'est pas
seulement due au fait que la médecine ostéopathique considère le système musculo-
squelettique comme la cause principale du dérangement physiologique et une avenue
majeure pour l'application de la thérapeutique destinée à assister les défenses naturelles, à
réparer et à restaurer les fonctions physiologiques."

Lacrambe : "la médecine manuelle est, avant tout, une médecine de rééquilibration, une
médecine de l’homme entier qui, partant d’un déséquilibre articulaire localisé, a pour but de
rechercher plus loin, pour aboutir à une rééquilibration générale de tout l’organisme, véritable
prophylaxie de la maladie sous tous ses aspects."

J.P. Barral : "L’ostéopathie pourrait se caractériser par une étude manuelle de la mobilité et
de la motilité du corps humain pour en diagnostiquer les perturbations et en réaliser les
ajustements nécessaires."

R. Becker : "Les techniques ostéopathiques d’équilibres et d’échanges réciproques sont une


utilisation directe des énergies et des ressources physiologiques du malade, comme moyens
de diagnostic et de traitement, par l’interprétation de la vie dans la relation espace-temps ;
elles incluent les échanges entre les liquides, les mouvements cellulaires des tissus mous et
de la mobilité articulaire des éléments osseux."

Actuellement, les praticiens de la médecine ostéopathique humaine, comme le Conseil


Supérieur de l'Ordre Vétérinaire (revue de l'Ordre Vétérinaire, n°22, 2005, p. 36) s’accordent
autour de la définition élaborée en 1987 lors de la Convention Européenne d’Ostéopathie à
Bruxelles :
" La médecine ostéopathique est une science, un art et une philosophie des soins de santé,
étayée par des connaissances scientifiques en évolution. Sa philosophie englobe le concept
de l’unité de la structure de l’organisme vivant et de ses fonctions. Sa spécificité consiste à
utiliser un mode thérapeutique qui vise à ré-harmoniser les rapports de mobilité et de
fluctuation des structures anatomiques. Son art consiste en l’application de ses concepts à la
pratique médicale dans toutes ses branches et spécialités. Sa science comprend notamment

- 27 -
les connaissances comportementales, chimiques, physiques et biologiques relatives au
rétablissement et à la préservation de la santé, ainsi qu’à la prévention de la maladie et au
soulagement du malade.
Les concepts ostéopathiques mettent en évidence les principes suivants :
le corps, par un système d’équilibre complexe, tend à l’auto-régulation et à l’auto-
guérison face aux processus de la maladie.
le corps humain est une entité dans laquelle la structure et la fonction sont
mutuellement et réciproquement interdépendantes.
Un traitement rationnel est fondé sur cette philosophie et ses principes. Il favorise le concept
structure-fonction dans son approche diagnostique et thérapeutique par des moyens
manuels."
Ainsi, l'ostéopathie apparaît comme une thérapie considérant le corps dans son
ensemble et la continuité des structures entre elles. Les mains représentent l'outil
précieux du thérapeute pour l’écoute, le diagnostic et le traitement. L’ostéopathe mobilise les
articulations, les tissus mous, les fluides organiques, et l’énergie du patient.

$ % & # '
(Still et Tricot, 1998 ; Le Corre et Toffaloni, 1998)
Il y a plus de trois mille ans, la médecine manuelle existait déjà. Un ancien Egyptien écrivait :
"J’étais un prêtre de Sekhmet, puissant et habile dans son art. Je posais ma main sur le
malade et je comprenais (sa maladie). J’étais habile à examiner avec mes mains… " et
signait Aha Nekht, médecin de l’homme et des animaux.

Plus près de nous, les grecs apportaient une grande attention à l’examen manuel des
malades. En Occident, Ambroise Paré au XVIème siècle préconisait les thérapies manuelles.
Cependant, peu à peu, ces soins glissèrent vers la chiropractie et les non médecins.

Au début du XIX° siècle, la médecine prend un nouveau tournant : l'anatomie interne et la


chirurgie se développent. C'est aux Etats Unis, au cours du XX° siècle, que l'on s'attarde à
étudier de façon scientifique ces méthodes. Andrew Taylor Still a beaucoup étudié les corps,
vivants ou morts. C'est ainsi qu'il précise les principes de l’ostéopathie, médecine basée sur
des manipulations vertébrales.

$ ($
(Still et Tricot, 1998)
En 1882, Still fonda le premier "American School of Osteopathy". Il y enseignait l'anatomie et
la physiologie mais aussi ses techniques manuelles basées sur quatre grands principes mis
en exergue par l'ostéopathie :
La continuité de l’organisme
Still disait :"Si vous marchez sur la queue d’un chat, vous entendrez du bruit à l’autre bout du
chat. "

Le corps représente une unité fonctionnelle. Lorsqu'une fonction est lésée, les autres
fonctions de l'organisme sont modifiées de façon à compenser la première lésion.

- 28 -
La relation structure – fonction

Selon Still, "la structure gouverne la fonction" et "le mouvement autorise la vie".

"Le système musculo-squelettique du corps : os, ligaments, muscles, fascias, forme une
structure qui, quand elle est perturbée, peut déclencher la mise en jeu de toutes les autres
parties du corps. Cet effet peut être créé à travers l’irrigation et les réponses anormales des
nerfs, et dans l’apport du sang, dans les autres organes du corps."

La règle de l'artère est absolue

"La règle de l’artère est absolue, universelle. L’artère ne doit pas être obstruée, sinon la
maladie en résulte. Je proclame ensuite que tous les muscles dépendent du système artériel
pour leurs qualités comme la sensation, la nutrition, le mouvement, et même que par la loi de
réciprocité, ils fournissent la force, la nutrition, la sensibilité à l’artère elle-même."

"Le pouvoir général et spécifique de tous les nerfs doit être libre d’aller partout dans le corps
sans les obstructions causées par un os mal placé, un muscle rétracté, raccourci ou étiré, un
nerf, une veine, une artère."

L'ostéopathie a pour but de favoriser la communication entre les différents organes et tissus.
La circulation du sang doit être libre et les influx nerveux doivent se transmettre sans
contrainte.
Le potentiel d’auto-guérison
En restaurant sa mobilité aux divers segments affectés du corps, l’ostéopathie met
l’organisme dans la situation optimale pour mettre en jeu les mécanismes d’auto-défense,
d’auto-régulation, d’auto-correction. Ce potentiel est souvent sous-estimé.

Selon Still, "le corps de l’homme est le drugstore de Dieu et l’on y trouve tous les liquides,
drogues, huiles lubrifiantes, opiacées, acides et anti-acides, et tous les remèdes qui lui ont
semblé nécessaires au bonheur de l’homme et à sa santé." Il ajoute que "le sang est
germicide" et qu'il faut "chercher la cause, retirer l’obstruction et laisser le remède de la
nature, le sang artériel, être le docteur".

Les principes de Still constituent la base du diagnostic ostéopathique et du traitement


ostéopathique.

"( ) $ # )
(Magoun, 2000)
William Garner Sutherland, élève de l’American School of Osteopathy de Still s’interroge sur
les surfaces articulaires des os crâniens, biseautées. Pour lui, ces os ne sont pas soudés et
sont mobiles. Il découvre alors les mouvements rythmiques infimes du crâne, et propose
l’idée que l'os sphénoïde soit la clé de voûte des articulations intra crâniennes, agissant
comme une véritable poulie de transmission des mouvements crâniens sur toute la colonne
vertébrale. C'est la naissance de l’ostéopathie crânio-sacrée et du Mécanisme Respiratoire
Primaire (MRP) ou Cranial Rythmic Impulsion (CRI) pour les anglo-saxons.

- 29 -
- 30 -
* ! + *
Dans le dictionnaire, la définition du terme "lésion" est :

« Altération des caractères anatomiques et histologiques d’un tissu sous l’influence d’une
cause accidentelle ou morbide (traumatisme, action d’un parasite, fonctionnement
défectueux d’un organe, etc.). L’étude des lésions constitue l’anatomie pathologique. »
(Dictionnaire Encyclopédique Illustré , Hachette 1998, 1999p)

« Altération d’une cellule, d’un tissu ou d’un organe, due à une agression ou à une
maladie » (Dictionnaire médical, Larousse Thématique 1984, 995p)

Le terme "lésion" tel qu’il a été défini plus haut (altération de la structure) reste du domaine
de la pathologie enseignée en médecine "classique".

Au sens de l’ostéopathie, la lésion est essentiellement une altération d’ordre fonctionnel,


c’est pourquoi on parlera surtout de "dysfonction ostéopathique". Les altérations
anatomiques et histologiques restent minimes ou dans les limites physiologiques, mais
suffisantes pour engendrer des gênes fonctionnelles de l’organe affecté avec des
répercussions sur d’autres segments, d’autres organes, voire sur l’ensemble de l’organisme.
Elles le fragilisent et l’exposent à des affections plus graves, ou peuvent évoluer vers de
véritables pathologies, dont le traitement relève alors de la médecine et/ou de la chirurgie
dites classiques.
Couramment, la plupart des ostéopathes utilisent les termes "lésion" ou "dysfonction" sans véritable
distinction. Nous utiliserons le plus souvent le terme de dysfonction, mais pour éviter une certaine
redondance dans le texte, nous emploierons aussi le terme de lésion.

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Face aux agressions exogènes, l’organisme présente des réactions de défense : douleur,
réaction de retrait, contractures réflexes, correction posturale… Lorsqu'un stimulus agressif
s’applique à un segment vertébral (ou tout autre de l’appareil locomoteur) ou tout autre
organe, trois réponses sont possibles :

la réponse est réversible : la situation engendrée s'annule dès que la contrainte


cesse : cela correspond à la réaction physiologique,

la réponse est irréversible le système structurel est détérioré et c'est la pathologie


lésionnelle ("lésion pathologique") : fractures, luxations, arrachements musculaires ou
ligamentaires…

la réponse persiste anormalement alors que la contrainte a cessé ; cela correspond à


la pathologie fonctionnelle ("lésion physiologique"), dans laquelle l'ostéopathie peut
intervenir.

En ostéopathie, selon Still, une dysfonction est une restriction de mobilité partielle ou totale à
même de conditionner la vascularisation et de perturber la fonction des neurones autonomes
et somatiques du segment médullaire en rapport, avec toutes les conséquences
neurovégétatives que l’on peut envisager à plus ou moins long terme, sur les fonctions
viscérales correspondantes.

- 31 -
Depuis Still, la(es) définition(s) de la lésion ou dysfonction ostéopathique a (ont) varié avec
l’évolution du concept ostéopathique et de ses applications pratiques, et avec le souci pour
les ostéopathes :

d’une part, d’essayer de définir de façon explicite cet état de désordre(s) anatomique(s)
et physiologique(s) qui n’est pas toujours perceptible par les cinq sens usuels ni
actuellement encore visualisable ou mis en évidence par les moyens d’examens
complémentaires classiques (radiographie, échographie),

d’autre part, de trouver la définition la plus adaptée à l’usage de la classification


internationale des maladies qui pourrait servir de base aux assurances en vue du
remboursement des soins en ce qui concerne l’ostéopathie humaine.

Ainsi, en 1973, le terme de "dysfonction somatique" a été introduit par The Academy of
Applied Osteopathy, pour désigner la "dégradation ou l’altération fonctionnelle des
composants du système somatique : structures squelettiques, articulaires et musculo-
aponévrotiques, ainsi que des éléments vasculaires, lymphatiques et nerveux en rapport
avec celles-ci".

Bien évidemment, ceci suscite jusqu’à l’heure actuelle, débats et controverses sur lesquelles
nous ne nous attarderons pas.

Quoi qu’il en soit, il ressort toujours que :

la notion de lésion ou dysfonction ostéopathique ne désigne pas uniquement les


conséquences locales sur un organe d’un traumatisme direct immédiat ou de
sollicitations inhabituelles et prolongées,

mais implique également les multiples répercussions neurobiologiques mises en jeu lors
de l’apparition de la perturbation et lors de sa persistance.

Ceci est particulièrement mis en exergue par le Docteur F. Lizon, pionnier de l’ostéopathie
vétérinaire en France :

"La lésion ostéopathique est un trouble de fonction d’une articulation, d’un organe, d’un tissu,
d’un liquide et plus généralement de l’homéostasie, dans le cadre d’un mouvement
volontaire et involontaire se traduisant par une restriction ou un vice de mobilité somatique
volontaire et du MRP involontaire. Il s’ensuit une entrave à l’écoulement paisible de l’énergie
ou du sang dans les canaux habituels (nerfs, méridiens, vaisseaux). Toute lésion primaire
viscérale a une réponse somatique crânio-sacro-rachidienne. Toute lésion somatique
périphérique a une réponse somatique. Toute lésion crânio-sacro-rachidienne a une réponse
viscérale. Une lésion viscérale peut avoir une réponse viscérale."

A cette notion de globalité fait écho l’image de l’harmonie puisque, pour P. Evrard (2002b)
la dysfonction ostéopathie se définit "comme un manque d'harmonie au niveau de la mobilité
de tout élément conjonctif."

La dysfonction vertébrale se traduit donc par des phénomènes locaux associés des
phénomènes à distance : (Haussler, 2001a ; Evrard, 2002b)

une modification de l’amplitude et de la qualité du mouvement d’une ou plusieurs


articulations, ou une diminution de la mobilité d’un tissu ou d’un organe (os,
tendon,viscère, fascia),

des signes visuels ou palpatoires d'inflammation aiguë ou de texture anormale des tissus
(œdème, fibrose, hyperémie, zones de chaleur…),

- 32 -
une sensibilité des muscles ou des vertèbres, c'est-à-dire une diminution du seuil de
douleur des structures osseuses ou tissulaires,

une tension musculaire anormale,

des modifications dans la circulation locale et dans les échanges entre le sang et les
tissus,

des modifications des fonctions végétatives et viscérales.

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Très tôt, les ostéopathes ont cherché à expliquer l'efficacité thérapeutique de leurs méthodes
et à justifier le bien-fondé de leurs certitudes. De nombreuses hypothèses ont été formulées
et comme nous le préciserons ultérieurement, certaines ont été corroborées en laboratoire
animalier.

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a) Barrière motrice physiologique


Toute articulation présente, dans chaque plan de l’espace, deux zones d’amplitude
articulaire :

Une zone d’amplitude articulaire physiologique à l’intérieur de laquelle se font les


mouvements actifs et passifs. La barrière anatomique correspond à la limite maximale du
mouvement permise par la morphologie des surfaces articulaires et la butée osseuse. La
barrière motrice physiologique correspond à la limite maximale du mouvement permise
par la mise en tension des composantes élastiques des structures péri-articulaires et des
muscles.

Haussler (1999b), différencie une zone para-physiologique au-delà de la barrière


élastique, et au sein de laquelle les mouvements sont réalisés toujours dans le site de
l'articulation et restent dans les limites de la barrière anatomique. Cette zone para-
physiologique se situe aux extrêmes limites de la zone physiologique et correspond à la
mise en tension des structures articulaires et musculo-tendineuses au-delà de leur
barrière élastique. Pour Haussler, qui est vétérinaire et chiropracticien, cette zone para-
physiologique correspondrait à la zone de mobilisation lors de la réalisation d’un "thrust",
correction par mobilisation sous haute vélocité et faible amplitude contre la barrière
motrice, et qui serait le site de la cavitation, en d’autres termes le" pop" entendu au cours
de ces manipulations.

Au-delà de la barrière anatomique est une zone pathologique située en dehors des
limites de l'anatomie normale de l'articulation. L'intégrité de l'articulation n'est plus
conservée. C’est le domaine de l’exagération du mouvement en rapport avec une
élongation ou une rupture d’une des structures de maintien de l’articulation (ligament,
tendon, muscle, os) : entorse grave, luxation, fractures…

- 33 -
Figure 1 : Barrières motrices

b) Barrière motrice pathologique


La barrière motrice pathologique correspond à la diminution de l’amplitude du mouvement
articulaire en dessous des limites de la barrière motrice physiologique.

C’est dans les limites de la barrière motrice physiologique que se définit le cadre
d’application de l’ostéopathie, et ceci à tous les niveaux :
la définition de la lésion ostéopathique,
sa mise en évidence par les tests articulaires,
sa correction par des manipulations appropriées.

- 34 -
La barrière motrice pathologique est le plus souvent la conséquence d’atteinte des tissus
mous : contractures profondes, tensions myofasciales ou dans les cas chroniques le résultat
d’une rétraction avec fibrose et adhérences.

Mais il peut arriver que la barrière motrice pathologique soit une véritable barrière mécanique
avec butée osseuse. C’est ce qui peut arriver au niveau des facettes des processus
articulaires vertébraux à la suite d’un phénomène de coaptation articulaire et/ou d'impaction
articulaire.

La coaptation articulaire peut se produire lors de mouvements en limite d'amplitude


physiologique ou lors d'une hyper-convergence des facettes articulaires (extension
prolongée). La synoviale représente alors un véritable joint liquide qui adhère aux surfaces
articulaires.

L'impaction articulaire peut se produire lors d'une mise en contact brutale, traumatique des
deux surfaces articulaires en rapport.

La manipulation d'une articulation permet de restaurer son amplitude physiologique, de


stimuler les réflexes neurologiques, de diminuer la douleur et l'hypertonicité musculaire par
l'intermédiaire des mécanorécepteurs.

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Dès les premiers pas de l'ostéopathie, l’implication de mécanismes neurologiques a été
évoquée. Selon Korr (1993), la relation segmentaire entre la dysfonction et ses
conséquences viscérales et somatiques ne peut s'expliquer que par cette théorie.

a) Rappels de physiologie neuro-musculaire


Principe de convergence

Rappelons que le principe de réciprocité établit qu'à travers le réseau d'interneurones situés
dans le système nerveux central, chaque neurone peut influencer et être influencé par
presque tous les autres neurones. Le principe de convergence établit que de nombreuses
fibres nerveuses convergent vers chaque neurone moteur.

Chaque cellule de la corne ventrale de la moelle épinière reçoit des influx provenant de
nombreuses origines :
les faisceaux descendants de la moelle épinière envoient des fibres vers les cellules
de la corne ventrale. Ils jouent un rôle important dans le maintien des postures, les
réflexes posturaux, l'équilibre, les mouvements volontaires…
les propriocepteurs (récepteurs de Golgi, fuseaux neuro-musculaires, récepteurs
intra-articulaires) sont une source importante d'informations,
les fibres afférentes qui proviennent des viscères peuvent transmettre des sensations
de douleur, de pression ou de température.
Chaque fibre afférente peut donc exercer une influence sur la voie commune finale : les
nerfs moteurs. Certaines fibres convergentes exercent une activité excitatrice, d'autres, une
activité inhibitrice.

Ainsi l'activité d'un motoneurone peut être représentée par une balance : il est constamment
dans un état d'équilibre dynamique.

- 35 -
Une cellule de la corne ventrale ne peut se décharger et entraîner une contraction
musculaire que lorsqu'elle a reçu des influx excitateurs à partir d'un nombre suffisant de
fibres pré-synaptiques : c'est le phénomène de renforcement et de facilitation.

Application au système musculo-squelettique

Le système musculo-squelettique reçoit la plus grande partie des nerfs efférents du système
nerveux central. Des informations sensorielles arrivent à la moelle par les racines dorsales et
sont essentielles au contrôle de la position et de la mobilité. Certaines de ces informations
parviennent aux centres neuro-végétatifs et servent à ajuster l'activité viscérale, métabolique
et circulatoire.

Les propriocepteurs sont des récepteurs sensitifs qui informent le système nerveux central
des modifications physiques du système musculo-squelettique. Ils évaluent la position d'une
articulation et en adaptent le mouvement si besoin. Dans le cas de la dysfonction
ostéopathique, ils sont constamment excités et émettent des influx permanents non
adaptatifs.
Les propriocepteurs articulaires
Ils sont situés dans les capsules et ligaments articulaires, ainsi qu’aux extrémités des
ménisques du genou. Ils ont un rôle protecteur pour les articulations. Leur stimulation
(mouvements rapides, vibrations, pression) entraîne une inhibition des motoneurones
α et γ. Certains possèdent un seuil d’activation élevé, (corpscules de Golgi dans les
ligaments à sensibilité dynamique), d’autres un seuil d’activation beaucoup plus bas
(Corpuscules de Pacini, et de Ruffini, dans les capsules articulaires à sensibilité statique ou
dynamique). Il existe également des mécanorécepteurs capsulaires et ligamentaires de type
nociceptif. (Wyke,1981)

Les propriocepteurs musculaires (Richard et Orsal, 1994)

Les propriocepteurs musculaires ou récepteurs annulo-spiralés sont contenus dans les


fuseaux neuro-musculaires (FNM). Ces derniers sont composés de petits groupes de fibres
musculaires spécialisées, dispersées au sein du muscle, et entourées de tissu conjonctif.
Leur nombre est proportionnel au degré de spécialisation du muscle.

Les extrémités des fibres intra-fusales sont riches en actine et myosine et sont contractiles.
Elles sont connectées à des motoneurones γ (ΜΝγ). On décrit deux types de MNγ :
γ dynamiques qui ajustent l’intensité de la contraction musculaire au mouvement,
γ statiques qui permettent le maintien d’une posture.
La zone équatoriale des fibres intra-fusales est non contractile. Des fibres sensitivo-
proprioceptives de type Ia et II, sensibles à la longueur du muscle s’enroulent autour de cette
zone. Les fibres Ia sont des fibres de gros diamètre, myélinisées et à conduction très rapide
(70 à 120m/s), tandis que les fibres de type II sont de plus petit diamètre et à conduction plus
lente (30-70m/s). Elles sont activées par l’allongement des fibres intra-fusales donc soit à la
traction passive (étirement) du muscle, soit à la tension induite par la contraction des fibres
intra-fusales innervées par le MNγ.

Les FNM sont à l’origine du réflexe myotatique. L’étirement d’un muscle active les FNM.
L’information est transmise par les fibres Ia vers la moelle épinière où elle se connecte à un
motoneurone α (arc monosynaptique). Ce dernier va commander la contraction du muscle
agoniste, ce qui va provoquer le relâchement du FNM. Au même instant, par l’intermédiaire
d’un interneurone, il y a inhibition des motoneurones des muscles antagonistes (inhibition
réciproque de Sherrington).

- 36 -
Le motoneurone reçoit également, par l’intermédiaire d’interneurones, des informations
provenant d’autres voies périphériques (inhibition pré-synaptique) ainsi que des voies
decendantes (système nerveux central). Ceci permet de moduler la réponse musculaire.

FNM et réflexe myotatique permettent la régulation du tonus musculaire, l'ajustement de la


contraction musculaire au mouvement et le maintien postural.

Les propriocepteurs tendineux (Richard et Orsal, 1994)

Ce sont les corpuscules de Golgi qui sont


présents au niveau des jonctions myo-
tendineuses et myo-aponévrotiques. A
l’une de ses extrémités, il est relié au
tendon, à l’autre il est connecté à une
dizaine de fibres musculaires de toute
nature (lentes, peu fatigables, fatigables)
appartenant à plusieurs unités motrices
différentes. Les organes tendineux de
Golgi sont sensibles aux tensions
appliquées aux tendons par la
contraction des muscles. Ils présentent
une sensibilité dynamique très Figure 2 : Organe tendineux de Golgi
développée. Ils sont associés à des fibres (Richard et Orsal, 1994)
sensitives Ib à conduction rapide.

Les fibres Ib déchargent à partir d’un certain seuil d’étirement et, par l'intermédiaire d'un
interneurone, entraînent une inhibition des motoneurones α provoquant le relâchement du
muscle contracté. C’est le réflexe myotatique inversé. Ces mêmes fibres Ib ont une action
facilitatrices pour les MNα antagonistes.

Figure 3 : Disposition des fuseaux neuromusculaires et organes tendineux de Golgi


au sein du muscle (d’après Sawaya, 2003 et Valet et al., 1996)

- 37 -
Ce réflexe serait mis en jeu quand le mouvement atteint les limites mécaniques de
l’articulation, il joue un rôle protecteur de l’appareil locomoteur vis-à-vis des mouvements
extrêmes.

La boucle gamma

Les MNγ n’ont pas d’action directe sur la longueur ou la tension du muscle.

• Quand ils sont stimulés, ils induisent la contraction des seules fibres
musculaires intra-fusales.

• Cette contraction intra-fusale étire alors la portion centrale du FNM excitant


les terminaisons primaires (Ia).

• Celles-ci peuvent alors engendrer la contraction des fibres extra-fusales par


stimulation des MNα par la voie du réflexe monosynaptique myotatique.

• Comme le muscle se contracte, le FNM se relâche, ce qui arrête la décharge


des fibres Ia, et provoque alors le relâchement du muscle.

Le système gamma peut intervenir dans la contraction de deux manières différentes :

• L’activation de la boucle gamma sur un muscle non sollicité par les MNα
provoque une tension fusiorale augmentant la décharge des fibres Ia, d’où
excitation de la voie motrice alpha et réponse musculaire. La latence de la
réponse est plus longue que celle provenant directement de la stimulation par
les MNalpha,

• La commande supraspinale de la contraction musculaire active simultanément


les MNα et MNγ. Cette coactivation compense, par la contraction des fibres
intra-fusales (MNγ) l’effet de relâchement du fuseau suite au relâchement des
fibres intra-fusales (MNα)

Ainsi modulée par les centres supérieurs, la boucle gamma apparaît comme un dispositif de
servo-contrôle. Elle permet une réalisation harmonieuse du mouvement.

- 38 -
Figure 4 : Voies nerveuses mises en jeu lors des réflexes
musculaires et boucle gamma (Evrard, 2002b)

b) Boucle gamma et dysfonction ostéopathique


Selon le Professeur Korr I. (1993), la dysfonction ostéopathique se caractériserait par une
activité gamma augmentée : les FNM sont alors raccourcis et déchargent en permanence,
exagérant l’activité des motononeurones alpha. Le tonus des fibres musculaires est
augmenté et leur raccourcissement est maintenu sans qu’elles puissent se relâcher et se
détendre.

Irwin Korr parle alors de "segment facilité" : le segment médullaire contrôlant le segment
articulaire affecté se trouve alors en état d’hyper-réactivité, et présente un seuil d’excitation
beaucoup plus bas que ses voisins.

Tout influx supplémentaire peut amener les neurones efférents facilités à décharger, et si le
bombardement afférent est important et persistant, les neurones facilités et les structures
qu'ils innervent peuvent être continuellement maintenus dans un état d'hyperactivité. Cet état
de facilitation peut être étendu à tous les neurones dont le corps cellulaire se trouve dans le
segment médullaire qui innerve l'articulation en lésion. Peuvent se trouver impliqués, non
seulement les structures ostéo-articulaires et musculo-tendineuses, mais également, les
territoires cutanés, et les territoires viscéraux appartenant au métamère affecté. Ainsi, toute
forme excitatrice (courant d'air, choc léger) entraîne une réponse et donc une douleur ou
réaction des tissus innervés.

- 39 -
Cette hyperactivité gamma peut avoir comme origine une contraction trop forte commandée
par le SNC, ou un raccourcissement brusque dû à une réaction réflexe suite à un
traumatisme, un choc, ou un étirement trop fort.

c) Conséquences locales
Cet état de contracture ou de spasme entretenu, entraîne une perturbation de la
vascularisation locale et une irrigation insuffisante du muscle ou des fibres musculaires
impliquées, d’où une ischémie locale. L’oxygène et les métabolites nécessaires au
métabolisme correct des fibres musculaires ne pouvant plus arriver, la contracture se fixe et
un cercle vicieux s’installe.

Ainsi, ce sont les fibres musculaires à métabolisme aérobie (lentes) qui sont surtout
sensibles à ces perturbations et probablement les plus impliquées dans la génèse des
lésions ostéopathiques. Leur proportion est élevée dans les muscles juxta-articulaires, et
dans les faisceaux profonds sollicités en permanence dans la locomotion et les réajustement
posturaux, en particulier chez le cheval les muscles du dos, de l’épaule et de la hanche :

Si cette lésion concerne la musculature juxta-vertébrale profonde (multifide, faisceaux


profonds de l’erector spinae…), elle sera à l’origine de la "vertèbre bloquée". Si elle implique
les muscles fessier profond et pelviens profonds, elle se traduira par une "hanche bloquée"
et l’atteinte de la musculature de la coiffe de l’épaule donnera "l’épaule bloquée".

A l’examen, cela se traduit par une restriction de mobilité, car le muscle contracté résiste à
son étirement et par la palpation d’une zone indurée en forme de cordon dans l’épaisseur du
muscle.

La régulation peut passer par un mouvement lent dans le raccourcissement musculaire qui
réajuste les fibres intra et extra-fusales jusqu'à ce que les intra-fusales fonctionnent de
nouveau. (Chêne, 2001b)

d) A quoi peut-être dû cet état de facilitation ?


Cet état de facilitation neuro-musculaire conduisant à la dysfonction ostéopathique peut être
la conséquence de : (Chêne, 2001b : Evrard, 2002b)
une contraction d'un muscle paravertébral apparue à la suite d'un traumatisme brutal
ou d'un mouvement mal contrôlé,
une anomalie de posture, d'un mauvais état des chaînes musculaires,
une irritation viscérale, par relation avec le métamère,
des tensions fasciales à distance, ou des tensions musculaires selon des chaînes
lésionnelles.

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Pour Denis Brookes : "Une lésion articulaire de plus de 24 heures entraîne un trouble
fonctionnel glandulaire. La lésion ostéopathique articulaire provoque la libération de
prostaglandines tant que dure le blocage. Cette libération cède dès la suppression de la
lésion (sous influence de l’hypothalamus et de la glande pinéale). Un étirement des fascias
entraîne une libération de prostaglandines, elle-même à l’origine d’un double feed-back sur
la glande pinéale."

Les conséquences de la dysfonction ostéopathique sont multiples, et peuvent créer des


lésions à distance dites "secondaires".

- 40 -
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La lésion ostéopathique tend à diminuer les capacités de défense et de réparation de
l’organisme. Les conséquences pathologiques sont aussi à l’échelle cellulaire.

L'hyperactivité musculaire provoquée par l'excitation excessive des fibres efférentes est
responsable de l'apparition de fibrose et de modifications biochimiques et métaboliques
majeures.

Lorsque les fascias sont libres, il sont facilement mobilisables de façon à assurer le drainage
organique et le métabolisme. Si un état de tension perdure, les nocicepteurs et les
récepteurs périphériques sont stimulés, ce qui provoque une douleur immédiate, localisée.

En même temps, des médiateurs chimiques sont libérés, modifiant ainsi la biochimie locale.
Le point de départ est la souffrance cellulaire qui provoque la libération d'histamine, de
sérotonine, de polypeptides plasmatiques (bradykinine entre autres). Le seuil de douleur est
ainsi abaissé. Cela entraîne aussi une vasoconstriction artérielle, une capillo-dilatation, une
augmentation de la perméabilité vasculaire. On obtient un état d'ischémie locale par
perturbation de la micro-vascularisation avec un état d'acidose.

Si les tensions fasciales ne se lèvent pas d'elles-mêmes (repos, récupération par le


sommeil...), un cercle vicieux s'installe à l'origine d'une cascade de dysfonctions organiques.

Surcharge vertébrale Altérations vertébrales


statique ou inflammatoires,
dynamique dégénératives ou
traumatiques

1
2

Douleur

Spasme musculaire

Figure 5 : Représentation schématique simplifié des réflexes d’origine vertébrale


(d'
après Walter, 1979)

- 41 -
Tension
fasciale
pathologique

Sympathique ++ Nocicepteurs ++

Ischémie
Ischémie Sympathique ++
artériolaire

Douleur locale
Libération de bradikine immédiate
Vasodilatation capillaire
Pouvoir algogène

Vasoconstriction artériolaire
Histamine : mastocytes
Synthèse PGE Sérotonine : plaquettes
cellulaires

VASODILATATION
Acidose locale CAPILLAIRE
OEDEME, PRURIT

Nocicepteurs
différés ++
Hyperleucocytose

Douleur
tardive diffuse

Figure 6 : Schéma des conséquences physiologiques de la lésion


(d'après Lizon, 1988)

- 42 -
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(Richard, 1980)

Rééquilibration posturale

Le blocage d'une vertèbre entraîne un déséquilibre qui tend à modifier la position de la ligne
centrale de gravité de l'animal. Cela détermine des mécanismes de rééquilibration,
d'adaptation compensatoire propre à chaque individu. Le maintien d'une vertèbre ou d'un
groupe de vertèbres dans certaines conditions dans l'espace diminue leur capacité de
mobilité physiologique, ce qui les rend plus susceptibles aux contraintes. Des dysfonctions
secondaires peuvent donc être créées.

Répercussions organiques

Les modifications de tension de certaines structures fasciales peuvent éventuellement


modifier certaines sustentations viscérales, qui aboutissent à des troubles fonctionnels
secondaires d'origine purement mécanique.

Répercussions sur les articulations intervertébrales

Au niveau des articulations des processus articulaires, on observe :


la suppression des alternances compression-décompression des surfaces
articulaires,
une modification des surfaces d'appui articulaire, créant des zones d'hypo ou
d'hyperpression.
Au niveau du disque intervertébral, un processus de vieillissement très rapide s'installe et
entraîne :
une perte des propriétés osmotiques en relation avec les corps vertébraux, par
l'absence d'alternance compression-décompression,
la création de certaines situations critiques pour l'intégrité du disque.
Répercussions sur le MRP

La dysfonction somatique a des effets sur la mobilité des fascias et sur le tonus musculaire.
Tous les fascias étant en relation avec la dure-mère, chaque tension fasciale se répercute
sur cette dernière. Le MRP est donc perturbé.

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La dysfonction ostéopathique entraîne une excitation permanente du système sympathique
sur le plan segmentaire. Cela se manifeste essentiellement par des effets sur la
vasomotricité et sur les fonctions viscérales (Korr, 1993) :
vasoconstriction avec ischémie découlant sur une anoxie plus ou moins importante,
de plus la vasoconstriction artérielle terminale (capillaire) débouche sur une dilatation
des capillaires avec augmentation de leur perméabilité d'où l'apparition de
transsudats (œdème, hémorragie, diapédèse…)
inhibition des sécrétions glandulaires,
inhibition des fibres musculaires lisses,
contraction des sphincters,
physiologie des viscères…
Il est important de connaître les concordances entre les structures viscérales et les
segments vertébraux, de manière à mieux appréhender la pathologie fonctionnelle.
Soulignons cependant qu'il est impossible de systématiser ces relations : tout trouble viscéral

- 43 -
n'a pas systématiquement de répercussion secondaire sur le rachis, et toute lésion
vertébrale n'entraîne pas toujours de troubles viscéraux.

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Ce sont les dysfonctions vertébrales. Nous les traiterons en détail dans le chapitre suivant.

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Elles regroupent toutes les dysfonctions articulaires des membres, traumatiques ou
compensatrices. Elles sont souvent à l'origine d'une compensation vertébrale, par
modification d’aplombs, ou position antalgique prolongée.

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Ce sont toutes les lésions de tensions musculaires, de contractures, de congestion ou
œdème des structures de soutien, des conjonctifs, ce sont des dysfonctions ostéopathiques.
Elles peuvent être primitives, suite à un traumatisme ou une agression, ou secondaires à des
adaptations puis compensations.

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Elles correspondent aux dysfonctions organiques, aux tensions des fascias profonds, aux
restrictions de mobilité des organes contenus dans les cavités.

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Elles concernent les restrictions de mobilité des os crâniens, et des membranes attachées :
les méninges.

Leur apparition sera primaire (stress, choc) ou secondaire à des tensions du rachis, ou à des
phénomènes vasculaires ou nerveux.

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Silencieuses ou douloureuses, elles peuvent concerner tous les segments osseux, du
squelette axial ou appendiculaire. Très souvent consécutives à des appuis de compensation
(partie visible : suros, épiphysite), elles peuvent également être liées à des variations
alimentaires ou des troubles de croissance. Elles ne peuvent être décelées qu’à l'aide du
MRP

Ainsi, la dysfonction ostéopathique est en général un trouble de fonctionnement d’une


articulation, d’un organe, d’un tissu, de l’hémodynamique, de l’homéostasie, dans le cadre
du mouvement volontaire et involontaire.

La thérapie ostéopathique est donc une forme de traitement manuel appliqué par un
praticien, pour éliminer ou soulager un dysfonctionnement somatique et les désordres qui s’y
rapportent.

- 44 -
; 3
2

Le cheval possède une biomécanique et une physiologie très spécifiques. L’utilisation


sportive du cheval lors d’exercices physiques sollicite l’appareil locomoteur et la colonne
vertèbrale, d’autant plus que les contraintes sont nombreuses : selle, mors, enrênements,
actions du cavalier, efforts cardio-respiratoires.

Le cheval est un athlète victime de raideurs, difficultés à l’entraînement, souvent dues à des
tensions ou dysfonctions vertébrales. Ce chapitre propose de comprendre ces lésions.

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a) Les courbures vertébrales

Figure 7 : Les courbures vertébrales du cheval (d'


après Denoix et Pailloux, 2001)

- 45 -
Chez le cheval, la colonne vertébrale est légèrement sigmoïde, elle présente une série de
courbures (Denoix et Pailloux, 2001) :

la courbure cervicale haute, ou courbure nucale, (de l'occiput à C3) à convexité


dorsale,

la courbure cervicale basse comprenant la charnière cervico-thoracique à convexité


ventrale.

à partir de T4 (point d’inversion de la courbure), le pont thoraco-lombaire présente


une légère courbure à convexité dorsale jusqu’à la dernière vertèbre lombaire. Chez les
chevaux ensellés, cette courbure tend à s’inverser (convexité ventrale).

la charnière lombo-sacrale se caractérise par une courbure à forte convexité


ventrale. A ce niveau l’angle du promontoire varie entre 15 et 25°.

le sacrum du cheval est presque horizontal à légèrement incurvé ventralement


(courbure sacrale à convexité dorsale).

Ainsi, on note une différence primordiale avec la colonne vertébrale de l’homme : la lordose
lombaire en relation avec la station bipédale est absente chez le cheval (comme chez tous
les quadrupèdes) et le pont thoraco-lombaire présente sur toute sa longueur une légère
cyphose .

b) Caractéristiques des articulations intervertébrales du


cheval

Figure 8 : Organisation schématique d’une articulation intervertébrale (moëlle


épinière enlevée, processus transverses sectionnés côté gauche), vue crânio-latérale
(Sawaya, UP Anatomie Comparée)

- 46 -
Concernant l’union des corps vertébraux

Un disque intervertébral mince mesure 5,9 mm en région cervicale, 2,5 mm pour le pont
thoraco-lombaire thoraco-lombaire et 3,5 mm à la jonction lombo-sacrale .

Un noyau pulpeux rapidement envahi par du tissu fibreux est peu différencié de
l ’anneau fibreux.

Un ligament longitudinal dorsal faible est présent : il est fortement différencié à la jonction
atlanto-occipito-axiale.

Un ligament longitudinal ventral très fort en région lombaire est en plus renforcé par les
tendons des piliers du diaphragme.

Concernant l’union des arcs vertébraux

La diarthrose des processus articulaires est composée d'une capsule articulaire étroite,
fibreuse peu élastique. La forme des surfaces articulaires varie d’un segment à l’autre du
rachis.

Figure 9 : Variations des processus articulaires des vertèbres cervicales aux


vertèbres lombaires (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

Un ligament supra-épineux est fibreux et peu élastique en région lombaire, il devient très
fort et très élastique en région thoracique et se prolonge par le très puissant ligament nucal.

- 47 -
Figure 10 : Ligament nucal du cheval (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

Un ligament inter-épineux est constitué de plusieurs plans de fibres croisés, il se prête


sans tension excessive aux mouvements vertébraux.

Un ligament inter-lamellaire est étroit, peu élastique. Il délimite dorsalement le foramen


intervertébral. Son inflammation peut-être à l’origine de spasmes musculaires et névralgies.

0 )# 5 ) 5 "
Selon Fryette: "Aucune technique rachidienne, scientifique et intelligente, ne peut se
développer si elle n’est pas fondée sur une compréhension précise des mouvements
physiologiques de la colonne ". C'est pourquoi nous présenterons ici les différents
mouvements vertébraux avant de développer les lois appliquées aux vertèbres et leurs
dysfonctions.

a) Les mouvements possibles


Au sein de l’axe vertébral, chaque vertèbre présente pas moins de six contacts articulaires
(12 pour les vertèbres thoraciques) et 18 liaisons par ligament, capsule, fibro-cartilage. On
comprend bien alors que les mouvements propres d’une vertèbre sont de faible amplitude,
et que c’est l’addition de tous ces petits mouvements de long de l’axe vertébral qui donne sa
flexibilité au rachis.

Dans le plan sagittal : la flexion et l’extension sont des mouvements de plus grande
amplitude .
De petits mouvements latéraux (plan horizontal) et rotatoires (plan frontal) sont en général
associés.

- 48 -
Des mouvements de glissement dorso-ventral ou latéro-latéral sont également associés
respectivement aux mouvements de flexion-extension et aux mouvements de latéro-flexion.

Figure 11 : Axes de rotation des vertèbres dans les trois plans de l’espace
(Evrard, 2002b)

Extension (E) (ou dorsiflexion)

Elle correspond à une incurvation dorsale dans le plan sagittal (en lordose) : les processus
épineux se rapprochent et les bords ventraux des corps vertébraux s’éloignent.

Les arthrodies des processus articulaires "convergent" : les facettes articulaires caudales la
vertèbre s’engagent plus profondément sur les processus articulaires crâniaux de la vertèbre
suivante. Le diamètre du foramen intervertébral se rétrécit.
L’extension vertébrale est limitée par :
l’étirement des fibres longitudinales ventrales de l’anneau fibreux du disque
intervertébral,
la butée des surfaces articulaires des processus articulaires,
la butée des processus épineux.

Figure 12 : Extension entre deux vertèbres adjacentes (Sawaya, UP Anatomie


Comparée)

- 49 -
Flexion (F) (ou ventriflexion)

C’est un mouvement simple correspondant à l’incurvation ventrale du rachis dans le plan


sagittal (cyphose) : les processus épineux s’écartent, les bords ventraux des corps
vertébraux se rapprochent .

Les arthrodies des processus articulaires "divergent" : les facettes caudales de la vertèbre
glissent ventralement sur celles des processus articulaires crâniaux de la vertèbre suivante.

Le diamètre du foramen intervertébral est augmenté.


La flexion vertébrale sera limitée par :
- le pincement du bord ventral du disque intervertébral,
- la tension sur la capsule de l’articulation des processus articulaires,
- la tension sur le ligament supra–épineux dorsalement.

Figure 13 : Flexion entre deux vertèbres adjacentes (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

Latéro-flexion ou Inclinaison latérale (= "side-bending" = S)

Ce mouvement s’effectue dans le plan horizontal contenant l’axe de la colonne, et autour


d’un axe vertical. Les processus transverses se rapprochent d’un côté et s’écartent de
l’autre.

Rotation (= R)

Ce mouvement se réalise dans le plan frontal (perpendiculaire à l’axe longitudinal de la


colonne) autour de l’axe vertébral. Ce mouvement est rendu possible grâce à la déformation
des disques.

- 50 -
Figure 14 : Mouvements associés de rotation et de latéro-flexion à la jonction cervico-
céphalique (Denoix et Pailloux, 2001)

Par convention, on dit que la rotation est une rotation gauche quand le corps vertébral
se dirige vers la gauche, le processus épineux s’orientant à droite. Le processus
transverse gauche se trouve alors plus élevé à gauche.

En pratique, le corps vertébral n’étant pas palpable, on se repère :


en région cervicale, sur les bords des processus transverses,
en région thoraco-lombaire, sur les sommets des processus épineux et les bords de
processus transverses,
en régions lombo-sacrale et sacrale, sur les sommets des processus épineux.

b) Variation de la mobilité des différents segments de


l’axe vertébral
Certains segments sont beaucoup plus mobiles que d’autres. Les segments mobiles
s’appuient toujours sur des portions moins mobiles : l’encolure s’appuie sur le segment
thoracique beaucoup moins mobile (présence des côtes), ou la jonction lombo-sacrale très
mobile, s’appuie sur le sacrum.
Les particularités anatomiques de chaque segment vertébral expliquent pour une grande
part les variations régionales de mobilité le long de l’axe vertébral. Ceci est résumé dans le
tableau synthétique suivant.

- 51 -
Tableau 1 : Corrélation anatomo-fonctionnelle de la mobilité vertébrale (Sawaya, 2004;
d'
après Towsend et Leach, 1984 ; Stecher et Goss, 1961)

T1-T2 T2-T8 T9-T14 T15-L5 L6-S1


Proches
Proches,
Processus A partir de Proches,
PE de T1 = orientés
épineux (PE) T13 orientés divergents
½ PE de T2 vers
s’orientent vers l’avant
l’arrière
vers l’avant
Processus Larges à Petits à Petits à
articulaires disposition disposition disposition Emboîtés verticaux
radiale tangentielle tangentielle
L4-L5
(44% cas) Oui
Articulations inter 0 0 0
-transversaires L5-L6 : (100% cas)
60% cas
Fusion des
L5-L6 :
articulations
0 0 0 40% des NON (0%)
inter-
cas
transversaires
Epaisseur du Très épais : Mince : Mince : Mince : Epais :
disque inter- 5,9 mm 2,5 mm 2,5 mm 2,5 mm 3,6mm
vertébral (en (en (en (en (en
moyenne) moyenne) moyenne) moyenne) moyenne)
Mobilité en +
flexion/extension ++ + + ++++
++ entre
T17-L1
Mobilité latérale + ++ +++ + +
Mobilité en
+ + +++ + +
rotation
Souplesse et
mobilité de la
charnière
Mobilité
Zone des côtes lombo-
Commentaires C’est la zone limitée par les Grande
asternales sacrale :
de la charnière côtes rigidité du
plus grande grande
cervico- sternales (les segment
élasticité du importance
thoracique neuf lombaire
thorax dans
premières)
l’engagement
des
postérieurs.

- 52 -
Flexion-extension

(Denoix et Pailloux, 2001 ; Towsend et al 1983 ; Denoix ,1987, Jeffcott et Dalin, 1980)

Tête–encolure

C’est au niveau de la charnière atlanto-occipitale qu’ont lieu presque exclusivement les


mouvements de flexion-extension de la nuque.
La flexion et l’extension cervicales atteignent leur maximum d’amplitude au niveau des
articulations cervicales basses faisant partie de la charnière cervico-thoracique (C5 à Th2).
Pont thoraco-lombaire
L’amplitude des mouvements dorso-ventraux thoraco-lombaires est maximale dans la
première articulation intervertébrale thoracique (Th1-Th2, charnière cervico-thoracique) et
dans l’articulation lombo-sacarale. La rigidité particulière du segment lombaire du cheval est
compensée par la grande mobilité en flexion/extension de la jonction lombo-sacrale.

Figure 15 : Extension cervicale et thoraco-lombaire (Denoix et Pailloux,2001)

Figure 16 : Flexion thoraco-lombaire (Denoix et Pailloux, 2001)

- 53 -
Influence de la position de l’encolure sur la biomécanique dorso-lombaire
(Denoix, 1987)
Lorsque l’encolure est en position "neutre", l’amplitude maximale en flexion-extension est
située à la jonction lombo-sacrale, puis entre Th17 et L2 (charnière thoraco-lombaire).
La flexion cervicale basse (abaissement de l’encolure) met en tension le ligament nucal et
son prolongement vertébral, le ligament supra-épineux. Ceci provoque :
- une verticalisation des processus épineux du garrot, accompagnant une flexion
thoracique élevant la zone d’assise du cavalier,
- une augmentation de la rigidité du segment lombaire. Cependant, la jonction lombo-
sacrale reste toujours la plus mobile en flexion-extension.
- cette rigidification de l’axe vertébral est favorable alors à la transmission des efforts
de propulsion .
Quand l’encolure est relevée en extension maximale, le relâchement des ligaments nucal et
supra-épineux favorise l’extension thoraco-lombaire, mais surtout, augmente la mobilité des
zones Th9 à L1 et lombo-sacrale : ce qui est alors favorable à un engagement plus efficace
des postérieurs.

Figure 17 : Flexion cervicale et thoraco-lombaire (Denoix et Pailloux, 2001)

Rotation et Latéroflexion

(Towsend et al, 1983 ; Denoix et Pailloux, 2001 ; Towsend et Leach, 1984 ; Haussler, 1999a)
Tête-encolure
Les mouvements latéraux de la nuque ont lieu essentiellement à la jonction atlanto-
occipitale. La rotation de la tête par rapport au cou est le fait de l’articulation atlanto-axiale
(C1-C2) : l’ensemble tête-atlas tourne autour de l’axe formé par la dent de l’axis.
Les mouvements de latéroflexion et de rotation de l’ensemble de l’encolure sont maximaux
au niveau de la jonction cervico-thoracique, en particulier en C6-C7-Th1.

Pont thoraco-lombaire
La zone de mobilité maximale en latéroflexion et en rotation du pont thoraco-lombaire se
situe entre Th9 et Th14. Si la présence de la cage thoracique ne semble pas influencer la
mobilité latérale, elle influe sur la mobilité rotatoire puisque celle-ci est réduite pour les
vertèbres Th1 à Th8 articulées aux côtes sternales, beaucoup moins souples et mobiles que

- 54 -
les côtes sternales. Les vertèbres situées entre Th15 et L6 (jonction thoraco-lombaire et
segment lombaire) montrent quant à elles, la plus faible amplitude en rotation en rapport
avec la forme des processus articulaires. D'autre part, les processus tranverses lombaires et
les articulations inter-transversaires lombaires tendent à limiter fortement la mobilité du
segment lombaire du cheval en latéro-flexion et rotation.

Zones de moindre mobilité


Elles correspondent, aux zones d’inversion du sens des courbures, comme C3-
C4 correspond au passage de la courbure nucale à la courbure cervicale, ou bien, Th4-
Th5 au passage de la courbure cervicale à la courbure thoraco-lombaire.
D’autres zones anatomiquement remarquables présentent une mobilité faible :
- la zone centrée sur la vertèbre anticlinale (Th14 ou Th15 chez le cheval) a une mobilité
réduite surtout en extension,
- le milieu du segment lombaire (L3-L4) : il constitue la "clé de voûte" du segment
lombaire.

Influence de la morphologie des surfaces articulaires sur la cinématique du


mouvement intervertébral et conséquences sur les contraintes sur les
structures articulaires
( Denoix et Pailloux, 2001)

Au niveau lombaire, le Centre Instantané


de Rotation (CIR) relatif d ’une vertèbre
pour les mouvements de flexion-
extension se situe pratiquement au
centre du corps de la vertèbre qui suit
(chez l ’homme, il se situe au voisinage
du centre du disque intervertébral). Ceci
est en rapport avec des têtes et fosses
vertébrales presque planes d’une part, et
avec la minceur du disque intervertébral,
d’autre part. Par conséquent, lors de la
flexion, le mouvement de la vertèbre
s ’apparente plus à une translation
ventrale ("glissement") qu’à une rotation.
Les surfaces articulaires (du corps et
des processus articulaires) et le disque
intervertébral sont ainsi soumis à des Figure 18 : CIR et contraintes sur
efforts tangentiels (d’où des contraintes structures ligamentaires lors de la
de cisaillement) et les ligaments flexion vertébrale (Denoix et Pailloux,
articulaires à des efforts importants en 2001)
traction.

- 55 -
Par contre au niveau de la jonction
lombo-sacrale, le CIR relatif de L6 se
rapproche du centre du disque
intervertébral. Au cours de la flexion, le
mouvement de L6 par rapport à S1 se
rapproche d ’une rotation centrée sur le
CIR. Cela engendre des efforts en
compression, plus favorables pour les
surfaces articulaires et le disque
intervertébral. Ceci est en rapport avec
l ’épaisseur du disque et l ’angle du
promontoire prononcé.

Figure 19 : CIR pour l'


articulation
lombo-sacrale (Denoix et Pailloux,
2001)

Figure 20 : Points clés de la colonne vertébrale du cheval (Sawaya, UP Anatomie


Comparée)

c) Mouvements du rachis au cours de la locomotion


Dans toutes les allures, les mouvements vertébraux sont des combinaisons complexes de
de flexion-extension, latéro-flexion et rotations. Toutefois, au cours du galop, la colonne
vertébrale tonifiée et stabilisée par les muscles juxtavertébraux décrit essentiellement des
mouvements de flexion-extension. A l’opposé, au trot les mouvements dans le plan sagittal
sont réduits (surtout au trot attelé, par le harnachement, et du fait du maintien de l’encolure
relevée pour empêcher l’animal de galoper), et les mouvements de latéro-flexion associés à
des rotations sont largement dominants.

- 56 -
4 # 3 ,
(Le Corre, Toffaloni, 1998 ; Chêne, 2001a)
Dès 1918, Fryette recherche les mécanismes du fonctionnement des vertèbres chez
l'homme, soit normal, soit pathologique.

Les travaux de Fryette sur la mécanique vertébrale ont surtout permis de préciser le sens et
l'ordre d'apparition des mouvements associés de latéro-flexion et de rotation au cours de
mouvements complexes combinant des mobilisations dans les différents plans de l'espace.

Ces observations portent sur des mouvements passifs, guidés par le thérapeute, en dehors
de toute intervention musculaire volontaire ou réflexe.

Les mouvements des vertébres sont conditionnés par :

la morphologie (orientation, axes, rayons de courbure) de leurs surfaces articulaires,


notamment des facettes des processus articulaires,

leur état de pré-contrainte (en flexion, en extension).

a) Première loi
Fryette décrit une position de neutralité (N) dans laquelle les facettes des processus
articulaires sont au repos, parallèles entre elles. Une rotation vertébrale ne peut se faire que
si elle est précédée d'une inclinaison latérale du coté opposé à la rotation les processus
articulaires vont dans la concavité de l'inclinaison latérale.

Ainsi, inclinaison et rotation se font dans des sens conventionnellement opposés.

NSR avec S # R
On note S avant R. Cette loi concernerait toujours un groupe de vertèbres.

Toutefois, du fait de la quadrupédie, même dans une posture théorique au repos "au carré",
et parfaitement symétrique, le rachis du cheval se trouve toujours naturellement en pré-
contrainte en flexion (région thoraco-lombaire) ou en extension (région cervicale basse).

Figure 21 : Rachis en latéroflexion droite, rotation à gauche au niveau des flèches :


NRgSd (Colombo, 2006b)

- 57 -
b) Deuxième loi
En flexion ou en extension, la rotation précède l'inclinaison latérale.

Dans ce cas rotation et inclinaison des corps vertébraux se font dans le même sens : les
processus épineux vont dans la convexité de l'incurvation latérale.

ERS avec S = R
FRS avec S = R
On note R avant S. Cette règle ne concerne qu'une vertèbre. Le mouvement est mono-
articulaire.

Figure 22 : Rachis en flexion, latéroflexion droite, rotation à droite an niveau des


flèches : FRSd (Colombo, 2006b)

c) Troisième loi
Dans l'ordre de mise en place des mouvements, l'amplitude de la neutralité précède
l'amplitude de la rotation qui elle-même précède l'amplitude de l'inclinaison.

N>R>S
Cette dernière loi décrite chez l'homme n'a pas été démontrée chez nos animaux. Il est
accepté que lorsqu'un mouvement est exécuté, il limite l'amplitude des suivants.

#) "( ' , # ( # 5 "


(Chêne, 2001a)
On peut distinguer deux grands types de dysfonctions suivant le mode d'apparition des
lésions et selon la physiologie de départ :

dysfonction de type 1 première loi de Fryette,

dysfonction de type 2 deuxième loi de Fryette. Elles représentent les lésions


ostéopathiques de premier degré.

Ce sont les plus fréquemment rencontrées.

- 58 -
Terminologie de base :

Tout mouvement sera défini comme un déplacement du segment vertébral crânial, par
rapport au segment vertébral caudal, par exemple : C1/C2 ou Th18/L1.

- , # ( # ,$ -
Ces dysfonctions sont induites par des tensions myofasciales asymétriques, sur au moins un
groupe de trois vertèbres. Elles résultent souvent d'une lésion articulaire primaire située à un
autre endroit ou d'une malformation congénitale ou accidentelle.

Le premier paramètre lésé est l'inclinaison latérale (S), la rotation vient ensuite (dans le
temps et surtout dans l'amplitude).

Ces lésions ne sont pas ou peu douloureuses. Des contractures, des tensions peuvent les
accompagner.

0 , # ( # ,$ 0
Cette lésion est la plus fréquente. Elle concerne deux vertèbres : la plus crâniale est en
lésion sur la plus caudale. Le blocage se situe au niveau des facettes des processus
articulaires.

Si la lésion est en flexion, les facettes sont bloquées dans la convexité, le blocage a lieu du
côté opposé à la rotation. Si la lésion est en extension, les facettes sont bloquées en
concavité, le blocage est du même côté que la rotation.

Le blocage correspond à la contracture des muscles profonds d’un côté.

Dans ce type de dysfonction, ce sont en réalité trois vertèbres qui sont mises en jeu : la
première est adaptative mais pas en lésion, la deuxième, centrale est bloquée sur la
troisième, cette dernière servant de support. Cela constitue le début d’une réaction
d’adaptation générale, qui, si il n’y a pas de correction de la lésion primaire, va conduire à
toute une série d’adaptations secondaires et compensations en cascade…

Figure 24 : Blocage FRdSd (cliché JC


Figure 23 : Blocage ErdSd (cliché JC Colombo)
Colombo)

- 59 -
( # , # ( # #
5 "
- , # ( # $ ) "
Elles correspondent au blocage aigu et nécessitent une adaptation biomécanique antalgique.
L’articulation est figée par des contractures musculaires de maintien.

0 , # ( # (# "
Elles font logiquement suite aux précédentes et sont dues à une position adaptative : la
douleur primaire disparaît ou est atténuée. Elle est alors remplacée par une gêne
locomotrice indirecte.

4 , # ( # # /) "
Elles ont lieu lorsque la barrière physiologique est dépassée ou approchée, suite à un
nouveau traumatisme ou une décompensation. Les limites de l’ostéopathie peuvent être
atteintes. Un traitement chirurgical ou médicamenteux consiste à faire régresser la lésion au
degré précédent pour pouvoir intervenir en ostéopathie.

- 60 -
2 ! < :
3

"( ) $ # )
- (& (& &
(Magoun, 2000 ; Le Corre et Toffaloni, 1996)
Poussé par l’intuition que les os du crâne n’étaient pas complètement soudés et qu’ils
permettaient une certaine mobilité, Sutherland W.G.,(1873-1954), s’est attaché à étudier de
façon minutieuse et précise les os du crâne et leurs articulations. Son attention se porta plus
particulièrement sur la suture biseautée entre la grande aile du sphénoïde et l’écaille du
temporal, qu’il compara à des ouies de poisson et leurs mouvements respiratoires.

En 1939, il définit le Mécanisme Respiratoire Primaire, ou MRP, comme étant le mécanisme


physiologique agissant sur l’ensemble du corps à partir du rythme propre de la masse
cérébrale ("Crânial Rythmic Impulse – CRI") .

Plus concrètement, lors d'une opération de neurochirurgie intracrânienne, une observation


attentive permet de discerner plusieurs mouvements de la masse cérébrale :

une mobilité synchrone avec les pulsations cardiaques,

un mouvement synchrone de la respiration pulmonaire (associé aux changements de


pressions lors de l'inspiration et de l'expiration),

un mouvement rythmique et lent, comme un "flux et reflux", différent et indépendant


des pulsations cardiaques et pulmonaires.

Pour les ostéopathes, ce mouvement, bien connu d’ailleurs par les neurochirurgiens, ce "3ème
rythme", correspond au rythme crânien ou Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP).

V.W. Fryman : "Le MRP peut se comparer à la marée de l’océan, qui varie selon les
influences lunaires, mais qui garde, la plupart du temps, un rythme inchangé à deux phases :
flux et reflux, marée montante et marée descendante."

Selon le modèle établi par Sutherland, la fluctuation du liquide céphalorachidien est


transmise aux méninges crâniennes dont les cycles de tension-relâchement se répercutent
sur l’os sphénoïde. Les mouvements de ce dernier, véritable clé de voûte du crâne, se
transmettraient alors au reste du crâne via ses articulations avec les os occipital, temporaux,
pariétaux.

Sutherland montra que le MRP pouvait être perçu par la palpation douce du crâne, et pouvait
même être détecté, à distance du crâne, sur n’importe quelle partie du corps. Il constata
aussi que ce rythme de 8 à 14 cycles par minute pouvait varier d’un individu à l’autre, mais
aussi chez un même individu en fonction de son état de santé.

Ce Mécanisme Respiratoire Primaire de Sutherland, est à la base de l’ostéopathie crânienne


et ses "prolongements" : l’ostéopathie crânio-sacrée et fasciale.

- 61 -
0 # ( $
(Magoun, 2000)
Par la suite, plusieurs études s’employèrent à mieux cerner, préciser et définir ce
mécanisme.

Fryman et Steele (cités par Magoun, 2000), au moyen d’un appareil relié à des électrodes
implantées dans le crâne, réussirent à enregistrer et mesurer l’amplitude de ces
mouvements crâniens perçus par les ostéopathes. Elle variait entre 12 et 25 microns, selon
les sujets et les zones d’examen. Des tracés oscillatoires synchrones avec les mouvements
crâniens purent même être enregistrés distance de la tête par Hood et Moone (cités par
Magoun 2000, et Issartel 1983).

Des diverses études et observations, il ressort que : (Evrard, 2002a ; Fosse, 2001)

le rythme crânien a un mouvement rythmique distinct,

le rythme crânien est plus lent que le rythme respiratoire,

une expansion du crâne est observée pendant une période d'apnée : Pendant une
première phase, les deux hémisphères cérébraux gonflent en largeur et diminuent en
hauteur , le troisième ventricule monte au centre. L'inverse se produit pendant la deuxième
phase. (Issartel 1983)

Magoun propose une interprétation du MRP : (Magoun, 2000 ; Evrard 2002a)

c'est un Mécanisme car il met en jeu les diverses structures reliées entre elles : os
du crâne, du rachis et du bassin par l’intermédiaire des méninges, ainsi que les os des
membres par l’intermédiaire des chaînes fasciales ; ,

il est Respiratoire car par analogie avec la respiration pulmonaire, il s’accomplit en


deux phases qualifiées "d’Inspir" et "d’Expir" en relation avec l’activité métabolique (phase
de construction ou anabolisme et phase de dégradation ou catabolisme)

Enfin, il est Primaire ou Principal, puisqu'il apparaît in utero avant la naissance et


donc avant la respiration pulmonaire. Primaire pouvant être également pris dans le sens de
"primordial" ou "fondamental".

Cette notion de "fondamental" est parfaitement exprimée par Magoun, "le mécanisme
respiratoire primaire est probablement la plus puissante manifestation de la vie elle-même. Il
continue quand la respiration est suspendue et environ pendant quinze minutes quand tout
signe de vie a disparu. Il est palpable pendant tout ce temps."

- 62 -
4 (#) $#
Les composantes fondamentales de ce mécanisme, qui, à partir du crâne, anime tout le
corps sont (Evrard 2002a) :

la motilité propre du cerveau,

la fluctuation du liquide céphalo-rachidien,

la mobilité des méninges crâniennes et spinales (tensions réciproques),

les mouvements des os du crâne,

la mobilité involontaire du sacrum entre les iliaques,

les chaines myofasciales.

#) ' $&, # # '


« L’ostéopathie dans le champ crânien » (Sutherland) s’appuie sur 3 bases fondamentales
de l’anatomie et de la physiologie du crâne et du système nerveux central :

les os et les articulations du massif crânio-facial ,

les méninges crâniennes adhérentes à la boîte crânienne ,

le liquide céphalorachidien qui circule dans le crâne et le long de la colonne vertébrale.

- # ( # =
Les os de la tête s'unissent entre eux par :

les jointures fibreuses et cartilagineuses des os du massif crânio-fascial,

les deux diarthroses des articulations temporo-mandibulaires,

les symphyses temporo-hyoïdiennes.

a) Rappels d'ostéologie de la tête du cheval


Nous ne ferons que rappeler, dans le tableau 2, les principales caractéristiques des os du
crâne en rapport avec notre sujet. Le lecteur pourra également se référer aux schémas
d'ostéologie du crâne du cheval présentés en annexe 1.

- 63 -
Tableau 2 : Les os du crâne et de la face ( synthèse à partir de Barone, 1986 ; Fosse,
2001)

1) Os du crâne (neurocrâne)

Assemblage à partir de 5 centres d’ossification.


La partie basilaire s’articule avec l’os sphénoïde (symphyse) -
Insertions de nombreux muscles mobilisateurs de la tête et du cou – En
rapport avec les poches gutturales.
Protubérance occipitale externe et crêtes nucales : Insertion
ligament nucal et muscles mobilisateurs de la tête
Protubérance occipitale interne : insertion de la faux du cerveau
Occipital impair Canal du nerf hypoglosse (XII) –
Délimite avec l’os occipital le foramen jugulaire (sortie des nerfs IX,
X et X)
Délimite avec les os temporal et sphénoïde le foramen lacérum :
passage des artères méningées et N. mandibulaire.
Porte le foramen magnum (passage de la moelle épinière, et insertion
de la dure mère)
Centre du plancher crânien
Pré et basi-sphénoïde (suture vers 3-4 ans)
Participe à la formation des fosses cérébrales moyennes, rostrales
et cérébelleuses
Avec pariétal forme la crête cérébro-cérébelleuse : attache de la
impair tente du cervelet.
Face dorsale : Porte la fosse hypophysaire (selle turcique) –
Sphénoïde Attache de la tente de l’hypophyse. – Porte le chiasma optique et sillons
pour les nerfs optique et maxillaire.
Aile du pré-sphénoïde forme la fissure orbitaire où émergent les nerfs
optique,ophtalmique, ethmoidal, maxillaire et l’artère maxillaire.
Face ventrale : insertion du fascia pharyngo-basilaire , et du fascia
cervical profond. Rapport avec poches gutturales.
Contribue à délimiter le foramen lacérum
Lame criblée au contact avec le bulbe olfactif .
Lame perpendiculaire forme du côté crânien la crista galli, insertion
Ethmoïde impair de la faux du cerveau.
Lame papyracée = support des volutes de l’éthmoïde et du cornet
nasal moyen. Tapissés par de la muqueuse olfactive
Partie écailleuse : face latérale du crâne – Suture en « ouie de
poisson » avec l’aile du sphénoïde
Partie tympanique : support de l’oreille moyenne (caisse du
tympan)
Partie pétreuse : support de l’oreille interne (méat acoustique
Temporal pair interne), support du cervelet, crête cérébro-cérébelleuse (attache de la
tente du cervelet)
Articulation temporo-mandibulaire (diarthrose)
Articulation temporo-hyoïdienne (symphyse)
Contribue à délimiter le foramen lacérum.
Toit du crâne -Face interne en contact avec les hémisphères
cérébraux.
Pariétal pair Crête sagittale externe
Crête sagittale interne : insertion de la faux du cerveau
Contribue à former la fosse cérébrale rostrale
Sutures fronto-nasales (foliées) – Jonction crâne/face
Frontal pair Bords supérieur et latéral de l’orbite.
Sinus frontal communique avec le sinus maxillaire caudal et se
prolonge par le sinus conchal dorsal

- 64 -
Tableau 2 bis : Les os du crâne et de la face ( synthèse à partir de Barone, 1986 ;
Fosse, 2001)

2) Os de la face (viscéro-crâne)
Plafond des cavités nasales – Insertion du cornet nasal
dorsal
Nasal pair Processus nasal

Comprend la fosse du sac lacrymal et l’origine du canal


Lacrymal pair
lacrymal.

participe à la formation de l'arcade zygomatique et du bord


Zygomatique pair
ventral de l'orbite.
Parois latérales des cavités nasales
Face interne : Insertion du cornet nasal ventral
Processus alvéolaire : arcades prémolaires et molaires
Sinus maxillaires rostral et caudal traversés par le canal
Maxillaire pair infra-orbitaire (artères, veines et nerfs infra-orbitaire) et en rapport
avec les racines des dents jugales.
Foramen infra-orbitaire
Processus palatin : La plus grande partie du palais osseux
Porte l’arcade incisive supérieure
Délimite l’angle naso-incisif avec l’os nasal
Incisif pair Support osseux de la partie rostrale du palais
Canal inter-incisif (débouché du conduit incisif – en rapport
avec le conduit voméro-nasal)
Corps s’articulant avec le pré-sphénoïde.
Vomer impair Lame délimitant les choanes, et s’articulant avec le
septum nasal.
Lame verticale (fosse ptérygoïdienne) et lame horizontale
formant le bord caudal du palais osseux, donc des choanes.
Palatin pair Donne attache au voile du palais (aponévrose palatine
dans le prolongement du périoste )
Lame mince, s’articulant avec la face médiale du
processus ptérygoïde du pré-sphénoïde.
Ptérygoïdien pair Crochet ptérygoïdien = levier pour le muscle tenseur du
voile du palais.
Soudure précoce (synostose) des deux os mandibulaires.
Mandibulaire pair Articulation temporo-mandibulaire (diarthrose avec disque) :
mouvements d’opposition, de diduction et de anté- et rétro-pulsion.
ème
2 pièce « mobile » de la tête
Symphyse temporo-hyoïdienne
Symphyse entre stylohyal et petite cornes –diarthrose
- Corps impair ;
entre petites cornes et corps.
- Grande corne,
Hyoïde petite corne et
Diarthrose thyro-hyoïdienne
Attache de la langue, des parois du pharynx , des
stylohyal pair.
muscles du larynx.
Attache du fascia cervical profond (lame prétrachéale)
Rapport avec les poches gutturales.

- 65 -
b) Les articulations du crâne et de la face
La grande majorité des articulations de la tête sont des sutures. Quelques unes, situées à la
base du crâne sont d’origine cartilagineuse.

Les sutures sont des jointures fibreuses unissant entre eux les os du toit du crâne et la
majorité des os de la face (os de membrane, origine ectodermique). Leurs surfaces
articulaires présentent des formes très diverses : dentée, écailleuse, foliée, harmonique ou
planiforme, ou bien encore en mortaise.

Figure 25 : Schématisation d'


une suture fibreuse (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

Figure 26 : Les différents types de sutures, planes, en mortaise, foliées, dentées


(Sawaya, UP Anatomie Comparée)

- 66 -
Les jointures cartilagineuses présentent deux variétés :

La synchondrose caractérisée par une substance intermédiaire cartilagineuse de type


hyalin. Elle est représentée par la suture inter-mandibulaire qui s’ossifie et évolue très tôt
vers une synostose totale chez le cheval (6 mois) .

Figure 27 : Schématisation d'


une synchodrose (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

La symphyse dans laquelle le tissu cartilagineux d’union est plus organisé avec une
périphérie de type fibreux et une zone centrale à dominante hyaline. Théoriquement, ce
type d’articulation ne s’ossifie jamais ou jamais complètement. Le type même en est
l’articulation des corps vertébraux par le disque intervertébral. Cela concerne les
articulations temporo-hyoïdiennes d’une part, et, pour les ostéopathes, les articulations
du plancher du crâne d’autre part, en particulier l’articulation sphéno-basillaire.

Figure 28 : Schématisation d'


une symphyse (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

c) La symphyse sphéno-basilaire (SSB)


Traditionnellement classée dans les synchondroses (Barone, 1989), l’articulation sphéno-
basilaire, pourrait dans l’esprit de l’ostéopathie, être assimilée à une "symphyse" bien moins
différenciée et aboutie, toutefois, que celle des corps vertébraux ("synchondrose
remarquable" pour Fosse, 2001) .

Sphénoïde et os occipital ont la même origine embryonnaire que les vertèbres.


Contrairement aux os du toit du crâne d’origine ectodermique, elles se forment par
ossification enchondrale (origine mésoblastique), et leur morphologie rappelle celle des
vertèbres primitives. De ce fait, elles sont souvent considérées comme des vertèbres
modifiées, annexées au crâne au cours du développement embryonnaire (l’os occipital étant
qualifié de C0).

- 67 -
L’union entre l’os sphénoïde et l’os occipital met en jeu deux articulations : entre le pré et le
basi-sphénoïde d’une part, et entre le basi-sphénoïde et la partie basilaire de l’os occipital
d’autre part, articulations présentées dans l'annexe 1.

L’ossification de la jonction sphéno-basilaire ne se fait qu’assez tardivement, vers l’âge


adulte (15-20 ans chez l’homme ; 3-5 ans chez le cheval, d’après Barone, 1986). Toutefois,
l’observation de plusieurs dizaines de crânes préparés de chevaux montre que la ligne de
suture sphéno-basilaire reste bien nette et visible, du moins sur des coupes sagittales, si ce
n’est en surface, même chez les vieux chevaux. L’examen histologique montre que même
quand la soudure est réalisée, il persiste de nombreux ilôts cartilagineux et de trousseaux de
fibres entre les deux surfaces articulaires, signe d’un minimum de mobilité, ou du moins, de
déformabilité.

Figure 29 : Symphyse sphéno-basilaire, vue dorsale (cliché JC Colombo)

Au centre du plancher crânien, en rapport avec de nombreuses structures neuroligiques et


vasculaires importantes, point d’ancrage de nombreuses structures fasciales, la symphyse
sphéno-basilaire constitue la clé de voûte de l’ensemble du système crânien en ostéopathie.
Selon Sutherland, ses mouvements entraînent tous ceux des autres jointures de la tête.

d) Mouvements des articulations du crâne


La conformation, la nature histologique et l’évolution des articulations du crâne laissent à
penser qu’elles ne sont pas figées et que la notion "d’articulations immobiles" de l’anatomie
"traditionnelle" est à relativiser. En effet :
tant qu’elles n’ont pas subi une ossification complète, elles présentent toujours une mobilité
permettant à l’encéphale de se développer. Les fontanelles, et cette mobilité sont tellement
évidentes et perceptibles chez le jeune enfant et les jeunes animaux, même par des mains
non expertes.

les différentes variétés de sutures ne se différencient que lorsque les os adjacents rentrent
en contact, ce qui est sans doute en relation avec leurs possibilités de mouvements, même
de très petite amplitude, au sein du massif crânio-facial (relation structure-fonction)

certaines sutures ne s’ossifient que tardivement, voire incomplètement. D’autres jamais


(partie pétreuse – partie écailleuse de l’os occipital chez le cheval).

- 68 -
Les seules données disponibles concernant les dates de soudure des centres d’ossification
chez les animaux domestiques sont celles fournies par Barone (1986).

Tableau 3 : Date de soudures des centres d’ossification de quelques os de la face et


du crâne (d’après Barone, 1986 ; Buttler et al, 2000))

Cheval
Homme
D’après Barone, 1976
(Barone, 1976)
D’après Buttler et al, 2000
Suture inter-nasale Jamais

Suture naso-frontale 1 an *

Suture interfrontale 6 mois à 3 ans 5 – 7 ans


15 - 36 mois
Suture interpariétale
4 ans
2 – 4 ans
Basi-et pré-sphénoïde 3 - 4 ans
1ère année
3 – 5 ans
Sphéno-basilaire 15 - 20 ans
5 ans *
Suture occipito-
Cheval très âgé
mastoïdienne
Temporal : partie pétreuse
12 - 18 mois 2 - 4 mois
– partie tympanique
Temporal : partie pétreuse
12 - 18 mois Jamais ou très tard
– écaille
6 mois
Suture inter-Mandibulaire 2 - 3 mois
3mois *
Vertèbres 24 - 25 ans 4,5 – 5 ans et
(* ) : Buttler et al précisent : Effacement de la suture, toutes les autres étant des fusions de sutures.

Quoi qu’il en soit, sous son apparence de massif compact et immobile, la tête reste une
association de plusieurs pièces osseuses, ce qui lui confère une certaine souplesse et une
certaine déformabilité, dues aux mini- ou/et micromouvements de ces multiples jointures,
propriétés nécessaires pour s’adapter aux diverses contraintes et autres tensions à laquelle elle
est soumise toute la vie de l’individu : tensions musculaires et fasciales, tensions exercées par
les méninges, mouvements de l’encéphale (fluctuations du liquide céphalo-rachidien),
mouvements des mâchoires, mouvements de déglutition…

Ces micromouvements ne sont pas soumis à la volonté, et ne suivent pas un schéma moteur
programmé dans l’aire motrice du cortex cérébral comme les mouvements de la locomotion. Ils
sont indépendants de la volonté et en rapport avec les tensions exercées par les méninges et la
fluctuation du liquide céphalo-rachidien : Fosse (2001) parle de façon plus pertinente de
motilité.

Ils ont été détaillés pour chaque os par Sutherland chez l’homme (Magoun, 2002) et par Fosse
chez les animaux (Fosse, 1997, 2001).

- 69 -
0 )"
(Barone, 1962 ; Jenkins, 1972 ; Magoun, 2000 ; Paoletti, 2002 ; Evrard, 2002a)

Le cerveau, le cervelet et la moelle épinière sont enveloppés par trois membranes et forment
les méninges :

la pie-mère, enveloppe la plus interne,

l'arachnoïde, enveloppe intermédiaire,

la dure-mère, enveloppe la plus externe.

a) Dure-mère crânienne
La dure-mère est une membrane fibreuse et épaisse dont la face externe est en rapport
avec les parois de la cavité crânienne et du canal vertébral. Unie aux autres méninges et à
l'encéphale par de nombreux vaisseaux et nerfs qui la traversent, elle présente deux faces
l’une externe, l’autre interne, ménageant entre elles, par endroits, des sinus veineux
représentés figure 28.

La face externe est intimement unie au périoste interne de la cavité crânienne, dont elle ne
se sépare qu’au niveau du foramen magnum pour se continuer dans le canal rachidien. Elle
est en relation avec le périoste externe du crâne à travers le tissu fibreux des sutures, en
particulier le long de la suture interpariétale. Elle donne également naissance à des
prolongements qui accompagnent les nerfs crâniens jusqu’à leurs trous de sortie du crâne.

La face interne donne naissance à des cloisons membraneuses, subdivisant la cavité


crânienne en plusieurs compartiments : la faux du cerveau et la tente du cervelet qui se
prolonge par la tente de l’hypophyse.

La faux du cerveau

Elle forme une cloison médiane et verticale séparant les deux hémisphères cérébraux. Son
bord dorsal s’insère le long de la crête sagittale interne depuis la cristagalli de l’ethmoïde
jusqu'à la protubérance occipitale interne où elle se clive pour former la tente du cervelet. La
zone de jonction entre la faux du cerveau et la tente du cervelet, le long sinus droit est
nommée "fulcrum" par Sutherland.

La tente du cervelet

Elle est constituée de deux lames latérales disposées comme les versants d'un toit et qui
séparent le cerveau du cervelet. Le bord ventral de chaque lame s’insère, de chaque côté,
le long de la crête cerebro-cérébelleuse, jusqu’au plancher du crâne (os sphénoïde) où elles
vont contribuer à former la tente de l’hypophyse.

La tente de l'
hypohyse

C'est une enveloppe de l'hypophyse et de la tige pituitaire. La lame externe inférieure tapisse
la selle turcique du sphénoïde. La lame interne supérieure forme un diaphragme perforé
pour le passage de la tige pituitaire et recouvrant la face supérieure de l'hypophyse.

- 70 -
Figure 30 : Tente du cervelet et faux du cerveau – vue dorso-caudale après résection
du scalp (Evrard, 2002a)

Figure 31 : Sinus veineux du crâne – vue latérale gauche (Evrard, 2002a)

- 71 -
b) Dure-mère rachidienne
Elle forme une longue gaine enveloppant la moelle épinière. Elle est en continuité avec le
feuillet interne de la dure-mère crânienne au niveau du trou occipital autour duquel elle
s’insère.

Dans sa portion cervicale elle présente des attaches au plancher du canal vertébral des
deuxième et troisième vertèbres cervicales.

A l’autre extrémité du canal rachidien, la dure mère spinale s’attache également sur le
plancher du canal vertébral de la deuxième vertèbre sacrale en regard de laquelle elle forme
le cône dural qui entoure le cône terminal de la moelle épinière. Le cône dural se prolonge
par un fin cordon, le phylum terminal, jusqu’au périoste des vertèbres coccygiennes formant
le ligament coccygien. Ce dernier adhère au ligament longitudinal dorsal recouvrant le
plancher des premières vertèbres coccygiennes.

Tout le long de son trajet intra-rachidien, la dure mère spinale, repose sur le ligament
longitudinal dorsal, en rapport, de part et d’autre avec les plexus veineux vertébraux. De
chaque côté, elle présente une série de trous livrant passage aux racines des nerfs spinaux.
Ces dernières, ainsi que l’origine du nerf spinal qu’elles forment, sont enveloppés par la
dure mère jusqu’aux foramens intervertébraux autour desquelles elle s’insère.

Figure 32 : Dure-mère spinale et les racines des nerfs spinaux (Evrard, 2002a)

Figure 33 : Cône dural, vue latérale droite (Evrard, 2002a)


Rappelons que la terminaison de la dure mère spinale s'attache sur le plancher du sacrum, et se
prolonge en phylum terminal s’insèrant sur le plancher des premières vertèbres coccygiennes.

- 72 -
L’arachnoïde

C’est une membrane conjonctive mince comprise entre la dure-mère et la pie-mère.

Dans le crâne, sa face externe est pratiquement accolée à la dure-mère sur toute son
étendue (l’espace subdural est virtuel). Elle est absente à la face ventrale du bulbe olfactif et
de l’hypophyse où la dure-mère adhère directement à la pie-mère. En certains points, elle
envoie des villosités, les granulations arachnoïdiennes qui s’enfoncent dans la dure-mère et
font hernie dans les sinus veineux. Sa face interne ne suit pas la pie-mère dans les sillons et
scissures du cerveau et ménage avec elle de nombreuses cavités subarachnoïdiennes (les
confluents) où circule le liquide céphalo-rachidien. Celui-ci s’accumule en particulier dans 4
grandes citernes subarachnoïdiennes :

- la citerne chiasmatique, entre le chiasma optique et le genou du corps calleux,

- la citerne intercrurale, qui entoure l’hypophyse et communique de chaque côté avec


les citernes latérales du cerveau,

- la citerne cérébro-médullaire, la plus vaste, située derrière le cervelet dorsalement à


la moelle allongée. Le 4ème ventricule communique avec cette citerne par une zone
de filtration du liquide céphalo-rachidien (ouvertures médiane et latérales du 4ème
ventricule).

L’arachnoïde spinale forme un étui concentrique à la dure mère. Sa face externe est
séparée de la dure-mère par la cavité subdurale. Elle envoie des prolongements autour des
racines des nerfs spinaux et des ligaments dentelés de la pie-mère. Sa face interne reste à
distance avec la pie-mère avec laquelle elle délimite la cavité subarachnoidienne dans
laquelle circule le liquide céphalo-rachidien. Cette cavité est traversée par d’innombrables
prolongements de l’arachnoïde qui vont s’attacher à la pie-mère.

La pie-mère

La plus profonde des méninges est une membrane mince, richement vascularisée, et
tapissant intimement le système nerveux central. Elle en constitue la "membrane
nourricière". Elle forme une gaine qui accompagne chaque nerf crânien et chaque nerf spinal
hors du crâne et du rachis jusqu’à leur terminaison.

La pie-mère crânienne s’insinue dans tous les espaces, sillons et scissures cérébraux. Elle
envoie dans les cavités du cerveau et du tronc cérébral des cordons très richement
vascularisés formant les toiles choroïdiennes qui constituent des plexus choroïdes formés de
vaisseaux sanguins pelotonnés sur eux-mêmes et anastomosés, participant à la sécrétion du
liquide cérébro-spinal : toile choroïdienne et plexus choroïdes du toit du 3ème ventricule et
latéralement au 4ème ventricule.

La pie mère spinale délègue de nombreux prolongements qui la rattachent aux deux autres
méninges. Les premiers, filamenteux, rejoignent l’archnoïde et occupent la cavité
subarachnoïdienne. Les seconds constituent les ligaments dentelés, de forme triangulaire,
se détachant latéralement et de façon régulière entre les racines de chaque nerf spinal et
allant s’attacher à la face interne de la dure-mère.

- 73 -
Figure 34 : Relations entre le crâne et le sacrum (Evrard,2002a)

Figure 35 : Liens entre la pie-mère, l’arachnoïde et les méninges (Sawaya, UP


Anatomie Comparée)

- 74 -
c) Rôles des méninges en ostéopathie crânienne
(Fosse, 2001 ; Magoun, 2000, Evrard, 2002a)

Membranes de tension réciproques

Ainsi, la dure-mère crânienne s'attache par ses replis sur les os du crâne et les unit les uns
aux autres comme les ligaments à une articulation : la faux du cerveau relie l’ethmoïde, aux
frontaux, aux pariétaux et à l’occipital ; la tente du cervelet relie de chaque côté l’occipital au
temporal et au sphénoïde. Ce système membraneux en suspension constitue un point
d’appui mais qui peut être mobile et s’adapter aux changements posturaux : il est appelé
"membranes de tension réciproques".

Ces membranes dirigent et limitent les mouvements des os crâniens, contrôlant l’équilibre
des tous les diamètres du crâne . Elles procèdent depuis un point d'appui suspendu pour
assurer l'équilibre dans toutes les directions. Ce point d'appui se trouve au croisement de la
tente du cervelet et de la faux du cerveau, le long du sinus droit. C'est à cet endroit que se
trouve le "fulcrum", point d'équilibre constamment en recherche de stabilité.

Axe méningé crânio-sacré

La dure mère s’attache d’autre part au pourtour du foramen magnum et au plancher du canal
vertébral des premières vertèbres cervicales (C2-C3) puis sur le plancher du sacrum. Toute
traction sur l’une des extrémités se répercutera forcément sur l’autre extrémité de cet axe
méningé crânio-sacré. Nous reviendrons sur l’influence réciproque des motilités crânienne
et sacrale ultérieurement

"Articulations" des méninges

Nous avons vu que les trois plans des méninges sont reliés entre eux par diverses
formations (prolongements , villosités, vaisseaux, nerfs, ligaments dentelés).

Outre l’axe méningé cranio-sacré cité plus haut, les méninges sont en relation, ou en
continuité avec le reste du corps par l’intermédiaire des fascias :

- la dure-mère est en relation avec le périoste externe de la boîte crânienne et le fascia


épicrânien. Elle est indirectement en relation avec le fascia cervical superficiel
s’insérant sur les bords de la face caudale du crâne (occipital, temporaux) et se
continuant par les fascias superficiels de la tête d’une part, et avec le fascia cervical
profond s’attachant à la face ventrale de l’os sphénoïde d’autre part,

- la pie mère se prolonge au-delà des foramina crâniens et intervertébraux formant


l’épinèvre des nerfs crâniens et spinaux, et présente donc une certaine continuité
avec les fascias superficiels, et intermusculaires du tronc et des membres.

- 75 -
Figure 36 : Les "articulations" des méninges (Sawaya, UP Anatomie Comparée)

En ostéopathie, on considère que toute traction ou tension sur les membranes crâniennes et
leurs annexes, se répercutera sur l’ensemble du corps, et constituera une information qui
pourra mettre en jeu des réponses de réajustement ou de rééquilibrage des tensions (et
réciproquement) .

4 ' ("$& #: (&


(Jenkins, 1972 ; King, 1987 ; Thiébault, 2002)
L'ensemble du système nerveux central baigne dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) qui
est également contenu dans les différentes cavités et conduits de l’encéphale, du tronc
cérébral et de la moelle épinière.

Incompressible, le LCR immerge entièrement le cerveau et lui assure une protection


mécanique à la manière d’un coussin amortisseur. Il assure aussi la nutrition et l'élimination
des déchets du métabolisme cérébral. Enfin, le LCR joue un rôle dans le transport et la
distribution de substances neurotropes et autres neurotransmetteurs secrétés par certaines
cellules du SNC et modifiant à distance le fonctionnement d’autres parties de ce même
système nerveux central,

Selon le concept crânien, le LCR est animé d’une fluctuation rythmique et transmet aux os
du crâne les modifications de la forme du cerveau.

a) Sécrétion et résorption du LCR


Le LCR occupe deux compartiments :

un compartiment périphérique (externe), représenté par l’ensemble des espaces sous-


arachnoïdiens dont certaines portions, plus vastes, constituent des citernes ou lacs,

un compartiment central (interne) : il est représenté par les ventricules du cerveau


(latéraux, 3ème et 4ème) et par le canal de l’épendyme.

- 76 -
Figure 37 : Les ventricules et leurs communications

La sécrétion du LCR est essentiellement assurée par les plexus choroïdes. L'ensemble de la
surface cérébrale produit le reste.

Le LCR est résorbé au niveau des espaces sous-arachnoïdiens crâniens. Des cellules
spécialisées, les granulations arachnoïdiennes, assurent le passage du LCR dans les sinus
veineux de la dure-mère, puis le système circulatoire (veines jugulaires). Ce processus est le
plus important et permet de résorber une grande partie du LCR, le reste l'est au niveau des
veinules du parenchyme cérébral.

La sécrétion et la résorption permettent une continuité fonctionnelle entre les espaces


liquidiens interstitiels et le LCR.

b) Flux et mouvements du LCR


Suite à ces mécanismes de sécrétion et de résorption, on observe un flux net global : dans
les conditions d’équilibre, le volume de LCR produit est égal au volume de LCR résorbé.

Ainsi, le LCR sort du compartiment interne par les perforations de la toile arachnoïdienne du
4° ventricule et circule dans les espaces sous-arachnoïdiens jusqu'aux racines de la queue
de cheval en passant autour de la moelle épinière. Quand il a atteint l'extrémité du sac dural,
il effectue le même parcours en sens inverse jusqu'aux espaces sous-arachnoïdiens
crâniaux où il est résorbé .

Les modifications régulières du volume sanguin cérébral encéphalique sont à l'origine de flux
pulsatiles qui accompagnent la systole et la diastole. Ce phénomène est explicable par la loi
de Monro-Kellie :

Volume du tissu nerveux + volume du sang + volume du LCR = constante

C'est ainsi que lors de la systole, l'augmentation du volume du secteur vasculaire des artères
cérébrales tend à repousser le LCR vers le sac dural rachidien. Les vaisseaux péricérébraux
repoussent aussi le parenchyme vers les ventricules, ce qui favorise la "chasse ventriculaire"
du LCR.

Ensuite, lors de la diastole, les phénomènes inverses sont observés au cours du "retour
diastolique".

- 77 -
Ainsi, ces mouvements alternés de "chasse ventriculaire" et de "retour diastolique"
définissent des mouvements systolo-diastoliques du LCR : il effectue des déplacements
perpétuels de va-et-vient de faible amplitude.

Selon Evrard (2002a), cette fluctuation peut être comparée à une dynamo, qui produirait un
potentiel électrique nécessaire au cerveau pour permettre des échanges par des impulsions
et des signaux chimiques avec tout le corps. Ce mouvement est perçu par l'ostéopathe dans
tout le corps. Il est synchrone de la respiration crânienne.

c) Diffusion et propagation du LCR


Selon le concept de l’ostéopathie crânienne, le LCR diffuserait et se propagerait imprégnant
tout le corps par l’intermédiaire de la lymphe et le liquide interstitiel : «…. il pénètre tous les
espaces, infiltre tous les tissus conjonctifs, aponévroses, tendons, ligaments os, muscles,
enveloppe tous les nerfs , enveloppe tous les tissus, baigne les cellules gliales… » (Evrard,
2002a). Cette imprégnation est ressentie par l’ostéopathe, sur n’importe quelle région du
corps, comme une onde décrivant un mouvement de va-et-vient dans les trois dimensions :
le MRP.

L’observation microscopique d’une organisation tubulaire des fibres de collagène permettant


la diffusion du LCR le long des canaux périvasculaires et périneuraux, vers le système
lymphatique et les autres espaces intercellulaires, plaide en faveur de cette possibilité de
diffusion et de propagation du LCR (Le Corre et Toffaloni, 1998). Cet argument est renforcé
par le fait que de l’or colloïdal utilisé comme matière traçante dans les espaces sous
arachnoïdiens, diffusait dans tout le corps en quelques heures, preuve que la lymphe et le
LCR sont en communication intime, en particulier par l’intermédiaire des fibres de collagènes
sus citées (Fosse, 2001).

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a) Sur la réalité des mouvement des os du crâne


Les résultats de plusieurs études convergent vers le fait que les os du crâne sont doués de
micro-mouvements. Frymann (1971) mis en évidence des mouvements dont le rythme
différait de celui de la respiration. Michael et Retzlaff (1975) enregistrèrent sur des crânes de
singes-écureuils des mouvements dont la fréquence variait entre 5 et 7 cycles par minute
indépendants de la fréquence cardiaque et des variations de la pression sanguine.
Moskalenko et al. (1999) par des mesures assistées par ordinateur enregistra des
mouvements de 6 à 14 cycles par minute.

Les dernières décennies ont vu se développer plusieurs études portant sur les anomalies
des sutures et des synchondroses chez le nouveau-né. Certaines d’entre elles remettent en
question le concept d’une base du crâne indéformable et montrent que :

comme tout tissu cartilagineux, celui de l’union sphéno-occipitale est fortement


sensible aux pressions (Okamoto et al., 1996),

en plus des signaux biochimiques et hormonaux, sur le plan biomécanique, la


croissance suturale est liée aux tensions exercées par la dure mère sous jacente
directement, et/ou à distance (Levine et al., 1998).

b) Hypothèses fondamentales sur l’origine du MRP


Selon Sutherland, les mouvements de l’encéphale semblent provenir de la contraction
rythmique des cellules gliales de la névroglie, cette contraction correspondant à un

- 78 -
raccourcissement du névraxe. Par les cycles de contraction/relâchement, le cerveau agirait
alors comme une pompe hydraulique entraînant le flux et le reflux par pression du liquide
céphalo-rachidien. Celui-ci se propagerait alors progressivement à travers tout le corps.

Un autre modèle fondé sur les variations de pression du LCR a également été proposé : au
niveau des plexus choroïdes, le liquide céphalo-rachidien se résorbe moins vite au moment
où il repasse dans la circulation veineuse. Dans l’hypothèse où la production du LCR est
deux fois plus rapide que sa résorption, il est compréhensible qu'après un certain temps, la
pression du LCR dans les ventricules atteigne une valeur plus élevée que dans les sinus
veineux. Une fois ce seuil de pression maximale atteint, la production du LCR est stoppée.
Le LCR continue à se résorber, ce qui diminue son volume et sa pression dans les
ventricules. Quand le seuil de pression minimale est atteint, la production du LCR se remet
en route et sa pression remonte. Ces fluctuations rythmiques de la pression du LCR
expliqueraient alors les mouvements rythmiques du cerveau. (Upledger, 1983)

Selon l’hypothèse de Becker (cité par Magoun, 2000), ces fluctuations du LCR, pourraient
avoir comme origine des stimuli extra-dure-mériens. La réponse tonique rythmique
permanente de la musculature posturale aux forces de gravité, pourrait stimuler directement
le SNC, ou agirait par l’intermédiaire de la continuité des fascias sur les membranes dure-
mériennes.

c) Nouvelle approche : MRP et ondes THM


L’onde THM (Traube-Hering-Mayer) est une oscillation d’une fréquence de 6 à 8 cycles par
minute mesurée conjointement avec la pression artérielle, la fréquence cardiaque, le flux
sanguin pulmonaire, le flux sanguin cérébral, le flux sanguin périphérique et le mouvement
du liquide céphalo-rachidien. Cette onde vasculaire, appelée aussi "vasomotion" ou "onde
vasculaire accessoire" a été mise en évidence par pléthysmographie par Traube en 1865, et
confirmée par Hering (1869) puis Mayer (1876).

Ce phénomène présent dans le corps tout entier qui possède une fréquence légèrement plus
basse et indépendante de la respiration a une ressemblance frappante avec le MRP.

Une série d’études récentes, la plupart menées aux USA, ont montré un rapport certain
entre le MRP et les oscillations de Traube-Hering-Mayer (THM) enregistrées par Laser-
Doppler Flumétrie. Il en ressort que (Nelson et al. 2006, 2004, 2001 ; Sergueef et al., 2002 ;
Fernandez et Lecine, 1990) :

la palpation du MRP crânien coïncide avec les variations de basse fréquence de


l’oscillation des ondes THM. En effet, une nette corrélation apparaît dans l’onde
THM entre le sommet des pics systoliques et la perception par l’ostéopathe du
"gonflement crânien" ainsi qu’entre le creux de l’onde et la perception manuelle
du "dégonflement crânien".

des manipulations crâniennes affectaient la composante basse fréquence des


ondes THM. Or, ces oscillations de basse fréquence sont sous le contrôle des
systèmes para et orthosympathiques.

- 79 -
En haut : Tracé de la vélocité relative du
sang mesuré par Laser-Doppler flumétrie
En bas : Même tracé après filtration de la
composante fréquence cardiaque de
haute fréquence, et gardant uniquement
les composantes de basse fréquence
(baro et respiratoire) puis application de la
transformée de Fourrier Inverse.
Les marqueurs "cycle MRP"
correspondent aux instants de perception
Figure 38 : Ondes THM et synchronisation manuelle des cycles du MRP.
de la palpation du MRP (Nelson et al, 2001)

Figure 39 : Rythme du MRP (Nelson et al, 2006)


Ce tableau synthétique des différentes données concernant les mesures du rythme du MRP
au cours des 45 dernières années. Les mesures instrumentales donnent des fréquences
plus élevées (7-14 cycles/minute) que les mesures manuelles (3-9 cycles/minute).

Même si ces études ne prouvent pas que le MRP et l’onde de THM correspondent forcément
au même phénomène, elles apportent une nouvelle approche du MRP l’assimilant à un
phénomène de vasomotricité artériolaire d’une part, apportent des arguments en faveur de la
réalité de l’ostéopathie dans le champ crânien, d'autre part, et ouvrent des perspectives de
recherches plus poussées dans ce domaine.

- 80 -
d) Contre le MRP !
Depuis sa naissance et sa présentation par Sutherland le concept crânien avec son MRP a
été considéré comme "hérétique" par une grande partie de la communauté scientifique.
Malgré un certain nombre d’observations et études sérieuses en sa faveur (mobilité des os
du crâne, fluctuation du LCR, enregistrement du MRP), récemment encore, les principes
même de l'ostéopathie crânienne ont été remis en cause dans un article de Ferre et
al.(1990). Les auteurs réfutent les théories décrites par Sutherland, Karini, Upledger, et plus
récemment, Clauzade et Darraillans. "La respiration primaire" serait en fait une manière de
penser, et les divers os constituant la calvaria et la base du crâne seraient soudés
solidement chez l'adulte, et seraient donc incapables de déplacements rythmiques lents
"décrits" par les ostéopathes. Le LCR, comme n'importe quel liquide, est incompressible et
modérément pulsatile. Enfin les pulsations rythmiques du cerveau n’auraient rien à voir avec
les cellules gliales, et seraient exclusivement reliées au système vasculaire.

Le fait que de part ses (très) faibles amplitude et fréquence, le MRP ne soit perceptible que
par des personnes initiées et entraînées, rend difficile sa compréhension par les esprits trop
rationnels, et la réalisation d’études expérimentales ou cliniques probantes assez difficile.
D’ailleurs, plusieurs études récentes montrant une mauvaise reproductibilité intra- et inter-
examinateur des tests du MRP, rajoutent un certain discrédit à la méthode (Moran et
Gibbons, 2001 ; Rogers et al., 1998 ; Hanten et al., 1998), malgré le fait que cette variante
ait été enfin attribuée à la grande variabilité – elle-même d’origine inconnue – de la durée de
chaque cycle au moment de la prise du MRP chez un même individu (Lockwood et
Degenhardt, 1998). Enfin, une méta-analyse de toutes les publications concernant la
recherche et les études cliniques en thérapie cranio-sacrée, conclut à une insuffisance des
preuves concernant l’efficacité de cette méthode et à une faiblesse générale et une
inadéquation des protocoles scientifiques dans le domaine de la recherche (Green et al.,
1999).

Pour clore ce chapitre, actuellement nous sommes certains qu’il existe une onde, la
pulsation rythmique crânienne, enregistrable et perceptible à la palpation attentive.
Correspond-elle vraiment à ce que Sutherland - qui aura eu au moins l’immense mérite de la
mettre en évidence – et ses disciples entendaient par Mécanisme Respiratoire Primaire ?
Actuellement, aucune des hypothèses ne justifie pleinement ce MRP, et les mécanismes
responsables de ce mouvement demeurent toujours inexpliqués. Les dernières études sur la
superposition du CRI avec les ondes THM ouvrent peut-être une piste.

Est-ce pour autant une raison pour discréditer les centaines d’ostéopathes et de vétérinaires
pratiquant cette méthode - et tout l’enseignement et la recherche en ostéopathie - de par le
monde ?

Nous préférons croire que la science n’offre actuellement pas de méthodes permettant
d’expliquer ni ce phénomène, ni d'autres mécanismes biologiques – bien admis pourtant – ni
tous les mystères du vivant…

- 81 -
( 8
(Fosse, 1997, 2001)
On peut décrire deux phases du MRP :

Pendant la phase d’Inspir (flexion)

L'encéphale se contracte : il se raccourcit d’avant en arrière et s’élargit transversalement.

Ceci agirait comme une pompe sur le LCR qui est alors dirigé vers les ventricules, qui
gonflent jusqu’à une hyperpression. Le LCR diffuse alors vers le sang veineux par l’espace
sous-dural et les tubercules arachnoïdiens.

Au cours de cet "enroulement" de la masse cérébrale, la symphyse sphéno-basilaire se met


en flexion, et le toit du crâne semble s’affaisser. Le crâne se dilate dans le sens transversal
(latéro-latéral) et se contracte dans l’axe rostro-caudal.

De façon concomitante :

le sacrum réalise une flexion (contre-nutation). Lorsque le sacrum est en flexion


(au sens ostéopathique) la base se dorsalise, l’apex se ventralise lorsque le basi-
occiput monte et avance. Il tire sur la dure-mère, insérée après S2, axe de
rotation du sacrum, donc il tire l’apex vers lui.

les os pairs réalisent une rotation externe.

Quand la pression diminue, un feed-back se produit. C’est une pompe passive sous contrôle
de récepteurs nerveux barosensibles et mécanosensibles.

Pendant la phase d'Expir (ou d'extension)

Le crâne s'amincit latéro-latéralement, et gonfle dans l’axe rostro-caudal (le toit du crâne
tend à s’élever, et son plancher, la symphyse sphéno-basilaire s’abaisse) : il se détend.

La symphyse sphéno-basilaire et le sacrum sont en extension.

Les os pairs, réalisent une rotation interne.

C’est un automatisme. On observe environ 10 cycles par minute.

Selon Sutherland, "La mer, autour de nous, est un exemple constant du flux et du reflux du
liquide céphalo-rachidien."

De façon plus précise, on peut aussi s'intéresser à la motilité des méninges au cours des
phases du MRP : la faux du cerveau s'abaisse lors de l'Inspir et se relâche dans un
mouvement inverse lors de l'Expir.

Les os du crâne sont aussi à étudier distinctement si besoin : l'occiput, le sphénoïde,


l'ethmoïde et le vomer sont en flexion autour d'un axe transverse lors de l'Inspir, ils sont en
extension en phase expiratoire. Quant aux os pairs, ils sont en rotation externe au cours de
l'Inspir et en rotation interne lors de l'Expir.

- 82 -
Tableau 4 : Motilité du cerveau, des méninges, du crâne et du sacrum
(d'après Fosse, 2001)

Inspir Expir

Contraction du cerveau
avec enroulement en "corne de
bélier" (élargissement)
Détente du cerveau
Aspiration du LCR vers les
Motilité du cerveau
ventricules
Chasse du LCR
Hypophyse tirée vers le
haut dans la selle turcique du
sphénoïde
Faux du cerveau abaissée
et rétractée dorso-ventralement
Tente du cervelet tirée
Motilité des méninges antérieurement et étalée à cause Mouvements inverses
du recul de la faux du cerveau
Tente de l'hypophyse
élevée

Motilité crânienne

Occiput
Sphénoïde Flexion autour d'un axe
Extension
Ethmoïde transverse
Vomer

Frontaux
Pariétaux
Temporaux Rotation externe Rotation interne
Maxillaires
Palatins

SSB Flexion Extension

Flexion :
Extension (contre-
base sacrée déplacée dorso-
Motilité du sacrum nutation)
caudalement et apex en
bascule ventrale (nutation)

- 83 -
Figure 40 : La symphyse sphéno-basilaire en extension (cliché JC Colombo)

( 8 #: ( " (
- # " ( ) '
Le sacrum présente une mobilité involontaire par rapport à l'axe transverse entre les iliaques
par l'action des tensions réciproques de la dure-mère s’insérant sur son plancher. Il garde
physiologiquement un mouvement de flexion et d'extension.

Figure 41 : Motilité du sacrum entre les iliaques (cliché JC Colombo)

0 ( @
a) Les fascias en ostéopathie
Pour l’ostéopathe, les fascias forment une "suite tissulaire ininterrompue" allant du museau
au bout de la queue de l'animal et de l'extérieur vers l'intérieur du corps. (Paoletti, 2002). Ils
correspondent à tous les tissus issus de la substance fondamentale (Cette notion de
« fondamentale », nous l’avons vu, étant ô combien primordiale en ostéopathie) ou, si l’on

- 84 -
remonte encore plus loin dans l’embryologie, issus du tissu mésenchymateux. En effet, à
l’exception de la peau et des muqueuses, tous les tissus mous du corps sont issus du
mésoderme.

En plus des fascias musculaires et intermusculaires décrits en anatomie, la notion de fascia


en ostéopathie s’étend donc aux :
ligaments tendons, aponévroses ainsi qu’au périoste qui est en continuité avec eux
au niveau de leurs insertions sur les os,
cartilages et os qui sont considérés comme des densifications des fascias,
méninges crâniennes et spinales, les enveloppes des nerfs,
séreuses : plèvres, péritoine et leurs mésos,
ainsi qu’aux autres tissus conjonctifs lâches : les enveloppes externes des vaisseaux
sanguins et des nœuds lymphatiques, lame basale de l’épiderme, trame conjonctive
du derme…
On distingue 3 niveaux de fascias : superficiels, intermédiaires et profonds (Gabarel et
Roques, 1985). Ils sont résumés dans le tableau suivant.
Tableau 5 : Répartition des fascias (Synthèse d’après Gabarel et Roques, 1985 ;
Fosse, 1997 ; Paoletti, 2002)

- Lame basale de l’épiderme


Fascias superficiels - Trame conjonctive du derme
- Tissu sous cutané (hypoderme)
- Le fascia superficialis (*)
- Les aponévroses (**).
- Epimysium des muscles
Fascias intermédiaires - Séreuses splanchniques : enveloppes et mésos
- Enveloppes externes des vaisseaux,
- Capsule externe des nœuds lymphatiques ;
- Dure mère et travées conjonctives de la leptoméninge
- Névrilemme, épinèvre, périnèvre.
- Enveloppes externes des ganglions nerveux
- Sous-séreuses et sous-muqueuses
Fascias profonds - Trame conjonctive interlobulaire
- Périmésium et endomésium musculaires
- Tendons et aponévroses.
- Périoste, capsule et ligaments articulaires. Synoviale articulaire
- Cloisons inter-osseuses
* Fascia superficialis : (A distinguer des "fascias superficiels" d’une part et des fascias recouvrant la
face externe des parois du tronc, d’autre part.) : il se situe entre le panicule adipeux du derme et le
tissu cellulaire sous-cutané et enveloppe les muscles peauciers (bien développés chez le cheval), les
nerfs et vaisseaux sous-cutanés ainsi que les veines superficielles du cou. Il est absent au niveau de
la face, du sternum et des fessiers. Considéré comme point de départ des vaisseaux lymphatiques par
Paoletti (2002).
** Les aponévroses correspondent aux fascias musculaires décrits en anatomie : ils enveloppent les
groupes musculaires et sont en relation entre elles au niveau de zones de réflexion ou "d’articulations
fasciales". L’aponévrose superficielle recouvre tout le corps et envoie des expansions vers l’os,
constituant des cloisons intermusculaires plus ou moins complètes. Elle est représentée par la suite
fasciale : aponévrose épicrânienne - fascia cervical superficiel - les fascias externes du tronc (thoraco-
lombaire, tunique abdominale, thoracique externe,) et fascias des membres. L’aponévrose
intermédiaire est formée par le système fascia cervical profond – fascia endothoracique – fascia
transversalis – fascia iliaca et le fascia périnéal. L’aponévrose profonde correspondent à "axe
aponévrotique central" (Paoletti, 2002) : fascia interptérygoïdien, aponévrose palatine, fascia
pharyngo-basilaire ; Paoletti y classe également le péricarde.

- 85 -
b) Les diaphragmes
Ils correspondent à des zones remarquables où un ensemble de fascias constituent des
carrefours importants, aussi bien du point de vue anatomique que fonctionnel, ce qui en fait
des sites privilégiés de dysfonctions ostéopathiques.

Outre le diaphragme respiratoire, on compte les diaphragmes de la nuque (jonction céphalo-


rachidienne), de l’entrée de la poitrine (jonction cervico-thoracique) et pelviens (détroit
crânial et détroit caudal du bassin)

Nous les étudierons plus en détail et en rapport avec les dysfonctions ostéopathiques dans
la 3ème partie de ce travail.

c) Rôles des fascias


(Paoletti, 2002)
Ils assurent les liaisons structurelles, fonctionnelles et dynamiques entre les divers organes
du corps. Fosse (1997) parle de "liens squeletto-neuro-musculo-viscéraux".

Matrice et soutien du corps : ils enveloppent chaque structure, muscle, organe,


nerfs, vaisseaux et s’insinuent à l’intérieur de celle-ci. Ils permettent de maintenir la forme
anatomique de chaque individu, de chaque organe, et assurent la cohésion de ces derniers
et leur fixation aux os.

Support des systèmes nerveux, vasculaire et lymphatique.

Protection : il maintient l'intégrité physique et physiologique du corps, protégeant les


différentes structures anatomiques contre les tensions, stress et agressions mécaniques et
physiologiques que subit en permanence l’organisme. Ainsi, s’ils se densifient dans les
zones de contraintes maximales, comme au niveau des ligaments articulaires, ils gardent
toujours un minimum de visco-élasticité (absorption des chocs) et ne se rigidifient jamais
complètement (sauf cas pathologiques). Ce rôle protecteur s’exerce pour tous les organes :
le squelette (constitution des poutres composites os/structures myo-fasciales), système
nerveux central (triple enveloppe des méninges), systèmes nerveux périphériques et
système vasculaire (fascias profonds), viscères (séreuses, trame conjonctivo-adipeuse, tissu
adipeux ou tissu aréolaire péri-viscéral).

Amortisseur : l’architecture macromoléculaire réticulaire des protéoglycanes qui


infiltrent et enveloppent les fibres de collagène et d’élastine, assure la cohésion mécanique
et confère des propriétés viscoélastiques à la substance fondamentale, au tissu conjonctif et
tissus dérivés. Ces propriétés biomécaniques s’adaptent aux intensités des contraintes
auxquels sont soumis les tissus, par modification du degré de viscoélasticité (degré de
polymérisation protéglycanes-glycosaminoglycanes). Ceci est bien connu au niveau de la
synoviale articulaire, mais aussi a été démontré en ce qui concerne les fascias musculaires
(en particulier le fascia thoraco-lombaire) par Yahia et al. (1993).

Hémodynamique : les fascias agissent comme des pompes périphériques assurant


la circulation de retour (veineuse et lymphatique). La fréquence de contraction des segments
valvulaires situés dans les gros troncs veineux et lymphatiques est d’environ de 10 -12 par
minute. Ce qui se superpose au rythme du MRP. Ce mécanisme subtil est renforcé par
l’action mécanique des cycles de tensions/relâchement des fascias dus aux contractions
musculaires.

Défense : la substance fondamentale serait la première barrière défensive contre les


agents pathogènes par des mécanismes locaux avant l’intervention des réactions
systémiques. Ces mécanismes locaux impliquent l’intervention des cellules réticulaires

- 86 -
locales (premier rempart histiocytaire) et la modification de la perméabilité des capillaires
permettant la mise en place des phases microphagique puis macrophagique.

Communication et échanges : les systèmes nerveux, vasculaire et lymphatique


s’arrêtent au niveau de la substance fondamentale. Cette dernière est en communication
permanente avec la cellule. Elle lui fournit les éléments nutritifs et fonctionnels dont elle a
besoin, et véhicule en sens inverse les produits du métabolisme cellulaire et les différents
messages émis par la cellule.

Les agressions (traumatismes, plaies, inflammation, interventions chirurgicales, tensions


excessives, mauvais entraînement) provoquent des modifications biochimiques à l'origine de
perturbations des propriétés visco-élastiques des fascias, et l’apparition d’adhérences. Les
fibres de collagène s’orientent alors suivant les nouvelles lignes de force. Ceci
s’accompagne d’une densification et d’une perte d'élasticité des tissus.

Ces modifications peuvent être perceptibles à la palpation, ou à la mobilisation, parfois


même visibles sur l’animal. Par son ressenti manuel, l’ostéopathe peut mettre en évidence
d’infimes déséquilibres des tensions et/ou des modifications de la motilité fasciale.

4 "#$ & ( 8 #: ( " (


(Fosse, 2001)
Le mouvement de la masse cérébrale (cycles de contraction/relâchement) du aux
fluctuations du liquide céphalo-rachidien est transmis aux os du crâne par l’intermédiaire des
méninges, en particulier de la dure-mère du fait de son insertion au niveau des sutures
crâniennes. C’est la symphyse sphéno-basilaire (SSB), clé de voûte du crâne, qui le reçoit
en priorité.

Par l’intermédiaire des méninges spinales, la SSB transmet ce mouvement au sacrum :


c’est la base de l’ostéopathie crânio-sacrée.

Par l’intermédiaire du LCR, son prolongement le liquide intersticiel, et le réseau formé par
les fascias, ce mouvement se répercute dans tout le corps : c’est ce qui définit l’ostéopathie
fasciale.

Ainsi, les fascias constituent la voie de prédilection pour la transmission du MRP crânien.
Tous les fascias sont dépendants de la mécanique crânio-sacrée et vice versa, y compris les
séreuses viscérales.

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L’ostéopathie viscérale peut être considérée comme un prolongement de l’ostéopathie par
les fascias.

Mouvements des viscères

Les viscères présentent trois types de mouvements :

des mouvements passifs : en rapport avec la locomotion, les mouvements


respiratoires ou l’onde de choc des battements cardiaques. Ils sont contrôlés par les
moyens de fixité des organes et, dans l’abdomen, par la contraction des muscles
abdominaux. ("caisson abdominal"),

des mouvements actifs propres régis par le système nerveux autonome :


péristaltisme, contractions cardiaques, phénomènes vasomoteurs et sécrétoires,

- 87 -
la motilité inhérente au MRP : mouvement lent de faible fréquence, de très faible
amplitude, non visible à l’œil nu, pouvant être perçu par les mains de l’ostéopathe.

Relations viscéro-somatiques anatomiques et fonctionnelles

La relation des viscères avec les parois du tronc par les mésos est aussi bien d’ordre
anatomique que fonctionnel.

Dans la cavité abdominale, le fascia transversalis envoie des trousseaux de fibres à


l’intérieur même des mésos et atteignent les organes, les solidarisant ainsi
directement à la voûte lombaire. Outre l’aire nue du foie accolée au diaphragme
d’autres organes présentent des adhérences directes à la paroi chez le cheval : base
du caecum et côlon dorsal droit au plafond abdominal chez le cheval, péricarde
fibreux au sternum chez le cheval.

Le feuillet pariétal de la séreuse (plèvre et péritoine) est connecté au fascia profond


(endothoracique ou transversalis) par du tissu aréolaire formant une toile sous-
séreuse contenant du tissu adipeux, des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Sous
l’épithélium un très fin lacis de nerfs confère à la séreuse une sensibilité tactile,
mécanique, thermique et chimique.

Dans le méso circulent également les vaisseaux sanguins et lymphatiques et les


fibres nerveuses du système nerveux autonome qui, en plus de leur rôle dans la
physiologie de l’organe, constituent autant de structures de jonction viscéro-
somatique.

Dysfonctions viscérales

Les dysfonctions somatiques peuvent se répercuter sur les fonctions viscérales, et vice
versa :

par les tensions mécaniques : par exemple, dans la cavité abdominale, une
surcharge, congestion, météorisation ou mauvais positionnement d’un compartiment
digestif va engendrer des tensions anormales par l’intermédiaire des mésos sur le
pont thoraco-lombaire et être à l’origine de dysfonctions vertébrales. Ceci est d’autant
plus vrai chez le cheval où les viscères abdominaux sont particulièrement volumineux
et lourds,

par les mécanismes des réflexes somato-viscéraux et viscéro-somatiques faisant


intervenir le système nerveux autonome,

par les mécanismes des douleurs référées. Cet aspect est depuis longtemps connu
et illustré par le clavier de Roger.

Enfin la dysfonction de certains organes comme le foie, les reins, les surrénales aura des
répercussions directes sur le métabolisme et donc la structure et la fonction des composants
de l’appareil locomoteur. Cet aspect est particulièrement mis en exergue en Médecine
Traditionnelle Chinoise

Travaux de Louisa Burns (rapportés par Korr, 1993)

Dans le milieu du XX° siècle, Louisa Burns a testé la pathogenèse des maladies viscérales
après lésion ostéopathique vertébrale. Elle a étudié l'étape intermédiaire entre la normalité
des tissus et les manifestations pathologiques installées, c'est-à-dire les modifications lors de
la création expérimentale d'une lésion vertébrale.

- 88 -
Son protocole était exemplaire : choix minutieux des animaux sains, création artificielle des
lésions vertébrales sans troubles neurologiques, résultats constatés par deux ou trois
chercheurs opérant en aveugle, contrôles à intervalles réguliers par rapport à des lots
sains…

Les résultats révèlent dans tous les cas qu'aucune modification ne fut jamais constatée sur
les animaux témoins sains. Par contre, sur les animaux "lésés", des modifications ont été
notées au niveau articulaire, mais aussi dans les tissus musculaires voisins ou dans les
viscères en rapport avec le métamère de la lésion.

Chronologiquement, les lésions circulatoires sont les premières constatées : un changement


rapide de la coloration des muscles et des viscères est observé, avec une augmentation du
nombre de globules rouges et un engorgement de la circulation. Cela aboutit à un œdème,
une congestion et des pétéchies si aucun traitement n'est réalisé.

Ensuite, au niveau articulaire, le liquide synovial devient plus visqueux.

Enfin, des actions à distance sur diverses fonctions sont mentionnées :

chez le lapin, l'apparition d'une opacité du cristallin dans les vingt-quatre mois qui
suivent la création d'une lésion occiput-atlas ou atlas-axis (1143 animaux examinés),

la survenue d'une congestion des tissus cérébraux intra-crâniens après la création de


lésions cervicales ou thoraciques supérieures (100 animaux examinés),

l'apparition d'une hyperémie, d'un œdème, d'une augmentation du tissu lymphoïde au


niveau de la gorge et du nez lors de lésions cervicales ou thoraciques supérieures
prolongées (50 animaux),

le ralentissement et la modification du rythme cardiaque à l'électrocardiogramme


après une lésion créée au niveau de la 4° vertèbre thoracique,

le déclenchement d'un ulcère gastrique après lésion sur la 4° ou la 5° vertèbre


thoracique,

l'apparition d'anomalies dans les urines après des lésions de la 12° ou de la 13°
vertèbre thoracique chez les cochons d'Inde ou les lapins.

Burns fait aussi état des effets semblables sur l'homme.

Le stress cardio-respiratoire lié à l’effort sportif, la gestion difficile de l’alimentation par


rapport à l’exercice, sont autant de facteurs favorisant l’apparition de dysfonctions
organiques chez cet animal à l’appareil respiratoire fragile et à la physiologie digestive
complexe, et plus particulièrement encore chez l’athlète de haut niveau. Cet aspect ne doit
pas être négligé dans l’approche ostéopathique du cheval.

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- ( $ #
a) Objectifs
Le but est de maîtriser les sensations de mouvements provenant des sutures crâniennes, du
sacrum entre les iliaques et, par l’intermédiaire du réseau fascial, de toutes les articulations,
chaines musculaires et organes du corps. Il s’agit de comprendre, définir spatialement et
analyser le mouvement perçu, connaître ses limites et, si nécessaire, le réajuster. Ce test

- 89 -
permet également d’évaluer la densité des tissus examinés, et les zones d'équilibre ou de
pseudo-équilibre des fascias et des articulations.

b) Disposition des mains et… dispositions mentales du


praticien
Comme nous l’avons vu, l’écoute du MRP peut être réalisée sur n’importe quelle partie du
corps. Chez le cheval, le plus souvent, on l’examine au niveau de la tête, de part et d’autre
de l'encolure, à la face crâniale des avant-bras, au garrot et au sternum, de part et d’autre du
rachis thoracique et lombaire, sur le sacrum ou de part et d’autre du sacrum.

Cette écoute est réalisée par un toucher léger et délicat (pression de 5 grammes). Lizon
(1989) parle de diagnostic dynamique "artistique". Le praticien se doit d'éviter toute
contraction musculaire ou d’induire des informations proprioceptives importantes qui risquent
de mettre en jeu des ajustements posturaux et modifier les tensions myofasciales, voire
gêner le l’écoute du MRP. Il doit aussi avoir en mémoire le schéma précis de la zone
anatomique à explorer. Toucher et ressenti ostéopathiques sont intimement liés à une
connaissance anatomique précise.

Il va de soi que cet examen nécessitera une forte concentration, "disponibilité et présence
mentales" de la part du praticien. C’est pourquoi elle devrait idéalement être réalisée dans un
lieu le plus calme possible, afin que toute l’attention du cheval soit également portée vers ce
dialogue avec son thérapeute.

c) Que perçoit le praticien ?


(Lizon, 1988 ; Fosse, 1997, 2001)
Une fois les mouvements en rapport avec le rythme respiratoire et cardiaque du thérapeute
(en particulier le pouls digité) d’une part, puis du cheval d’autre part, identifiés, un 3ème
rythme apparaît.

Sous la main du praticien se déploie un mouvement décrivant une ove : le MRP décrit un
mouvement en direction crâniale, il s'arrête, puis tourne dans le sens latéral et revient en
direction caudale ensuite, il s'arrête de nouveau, puis tourne dans le sens médial.

La première phase (crâniale puis latérale) au cours de laquelle le mouvement paraît plus
énergique, correspond à la phase active du MRP : "l’Inspir".

A la phase suivante (caudale puis médiale), le mouvement revient plus doucement, mais
avec la même amplitude. Il correspond à la phase passive (le "reflux"): "l’Expir".

Le MRP peut être également examiné en plaçant une main sur le rachis, et l’autre sur le
sternum, ce qui permet d’analyser le mouvement axial vertébral et l’équilibre entre la ligne du
dessus et la ligne du dessous du cheval. Dans ce cas, l’ove ventrale se déroule dans le sens
inverse que l’ove dorsale.

Sur les membres, il est décrit une circulation du MRP en "croix tréflée" : 4 oves planes et
étroites semblent se déployer à partir d’un point : l’une proximale (flexion) suivie d’une
latérale (rotation externe) puis distale (extension) et enfin médiale (rotation interne).

- 90 -
Figure 42 et 42 bis : "Ove" classique et "ove" en "croix tréflée"

d) Profondeur d’examen : les 3 couches


L’écoute du MRP permet d’explorer les 3 plans des fascias du corps : la couche superficielle
(peau, fascia superficialis), la couche intermédiaire (muscles, vaisseaux...), la couche
profonde (articulations, périoste, viscéres). Suivant le plan exploré, le déroulement du MRP
n’est pas le même : pour les couches superficielle et profonde, on perçoit des oves mais se
déroulant dans un sens opposé. Pour la couche intermédiaire le MRP décrit comme un 8, qui
correspondrait à l’association des deux oves précédentes. On peut passer d’une couche à
l’autre par un contact légèrement plus appuyé de la main. Ceci est également possible par
projection mentale.

e) Caractéristiques du MRP normal


Le MRP normal a le même sens, la même amplitude, la même vitesse de déroulement et se
déploie harmonieusement, de part et d’autre du rachis ou de la tête ou sur deux membres
symétriques.

Son rythme chez le cheval de 8 à 12 cycles/minute est assez proche de celui décrit
habituellement chez l’homme (10-14 cycles/minute). Evrard (2002a) rapportait une vitalité
plus puissante chez ses patients équins que chez ses patients humains.

f)Le MRP anormal


En cas de lésion, le MRP se déroule de façon dysharmonieuse : on peut ressentir une
amplitude anormale du MRP, des oves en sens contraire, une flexion trop longue, un
débordement unilatéral… .

La qualité du mouvement peut être modifiée : le MRP peut être rugueux, adhérant, violent…

Son rythme peut être perturbé. Mais il existe des variations individuelles physiologiques
(rythme plus lent chez l’individu à tempérament léthargique, plus rapide chez le cheval à
tempérament fougueux), et des variations liés à l’âge (Fosse, 1997).

0 #B ( # )
(Lizon, 1988, 1989 ; Fosse, 1997)
Le principe est d’explorer des structures anatomiques à distance de celles où sont placées
les mains en se projetant mentalement sur ces structures, c'est-à-dire par représentation
mentale des éléments anatomiques à étudier. Exemples : les mains étant posées sur le
bassin, le MRP étant détecté, on pourra tester la motilité du jarret, du grasset, des vertèbres
lombaires, ou du caecum et du côlon ascendant, en se représentant une image mentale de

- 91 -
chacun de ces organes… Une main sur le garrot et l’autre sur le sternum, on va examiner le
médiastin, le péricarde…

Cette approche "irrationnelle" et impossible de tenter d’expliquer à la lumière de l’état


d’avancement actuel des connaissances scientifiques, peut heurter les non-initiés. Elle a été
présentée sur les animaux par l’un des pères de l’ostéopathie vétérinaire, le Dr F. Lizon, et
les nombreux vétérinaires qui la pratiquent dans le cadre d’un traitement ostéopathique
rapportent des résultats cliniques probants.

La représentation mentale du mouvement locomoteur avant l’action est une réalité


scientifique, bien connue, en particulier chez les sportifs. La perception mentale des
mouvements viscéraux autonomes (peut-être aussi de la motilité dans le sens du MRP),
voire même la possibilité d’agir sur eux, est rapportée par certains mystiques ou religieux
orientaux au cours d’un état de méditation ou d’oraison profonde en déconnexion totale avec
le monde extérieur.... Cette "force mentale" peut elle agir à distance sur les fonctions d’un
autre individu ? Lison (1989) évoque la "mémoire cellulaire" : chaque cellule contiendrait,
dans son gênome, la représentation et le fonctionnement de l’être tout entier…

Comment ? Pourquoi ? Peut-être le saurons nous un jour quand les mystères du cerveau
humain et de ses capacités seront élucidés !

4 $ ( $ # $ $ # (#
)# "
(Fosse, 2001)
a) Motilité passive
Nous avons étudié le MRP en tant que témoin (ou résultat) de la motilité involontaire
physiologique, des micro-mouvements propres à chaque structure anatomique vivante.

La motilité passive, est définie par Fosse (2001), comme étant celle induite volontairement
par le praticien qui lance un mouvement voulu puis écoute la réponse de la motilité
crânienne. L’intérêt de cette méthode est d’obtenir une réponse plus rapide du MRP et,
surtout, de mieux localiser une restriction "muette" du fait de la mise en place d’un état
d’équilibre des tensions réciproques. La difficulté réside dans le fait qu'il faut initier le
mouvement et le suivre sans le diriger… ce qui nécessite une grande maîtrise technique et
mentale, apanage des ostéopathes expérimentés.

b) Densité tissulaire
(Fosse 2001)
Elle correspond à la résistance de la structure écoutée sous une légère pression, ou tension,
digitée, physique et mentale. Si l'on augmente la pression (plus de 5 grammes), l’organe ou
le tissu testé (son MRP) doit s’effacer souplement pour revenir de manière élastique (Cf
viscoélastiscité des fascias). Si l'on bute sur une masse compacte et résistante, c'est que
l'on est face à une augmentation de la densité tissulaire. Cela constitue la preuve d'une
dysfonction tissulaire locale ou générale.

c) Still Point
Le point de neutralité est aussi appelé Still Point, il représente le moment d'immobilité entre
les deux phases du MRP. Ce point est physiologique.

Le Still Point de normalisation est le point de résolution, c'est le moment d'immobilité lors
d'une technique de normalisation. Il est présent lorsque la décontraction est globale, à cet

- 92 -
instant-même, la normalisation prend effet. Les fascias se libèrent ou se dirigent vers un
autre point de résolution.

D’un point de vue anatomique, ce point correspond au fulcrum de Sutherland, c’est-à-dire à


la jonction entre la faux du cerveau et la tente du cervelet.

6 " &#
(Fosse, 1997 ; 2001 ; Evrard, 2002a)
On peut commencer par une analyse globale du MRP :

Test de l’axe sagittal : une main sur le rachis, l’autre sur le sternum. Ceci permet de
mettre en évidence une éventuelle lésion en flexion ou extension, et de déterminer si elle
se situe sur la ligne du dessus.

Test de symétrie droite/gauche : les mains placées sur l’encolure, les épaules, les
lombes ou sur le bassin, de part et d’autre du plan médian, on évalue la symétrie des
oves le long du rachis, ce qui permet de déceler un blocage à droite, à gauche ou, plus
rarement des deux côtés.

Test de l’axe crânio-sacré : sur les poneys, il est possible de réaliser ce test en posant
une main sur l’occiput doigts dirigés vers l’avant, et l’autre sur le sacrum, doigts dirigés
vers l’arrière. Sur les chevaux, ce test se fait en deux temps en prenant relais en regard
de la 12ème vertèbre thoracique (Evrard, 2002a). On teste l’harmonie du système crânio-
sacré.

Ensuite, on peut s'attarder sur le MRP au niveau des membres antérieurs (mains posées sur
crânialement sur les avant-bras un peu au dessus du carpe) puis des postérieurs (mains
posées côté dorsal des canons)

A ce stade, la dysfonction est vaguement localisée :

sur la ligne du dessus (occiput, os temporaux, os frontaux, symphyse sphéno-basilaire,


vertèbres, sacrum, côtes et leurs attaches aux vertèbres) ou sur la ligne du dessous
(mandibule, os hyoïde, sternèbres, côtes et leurs liasions au sternum, bassin, symphyse
pubienne),

à droite ou à gauche,

sur les membres antérieurs et/ou postérieurs gauches ou droits.

On procède alors à la localisation plus précise de la lésion en reprenant, (éventuellement par


projection mentale) un examen plus ciblé de la ligne du dessus, de la ligne du dessous puis
des membres. Eventuellement, pour confirmer ou préciser le diagnostic, on peut réaliser une
écoute du MRP local propre d’un segment vertébral ou d’une articulation des membres.
Pour chacun de ces tests, on évaluera les 3 plans fasciaux pour déterminer si c’est le
problème affecte les os, les articulations, les muscles et tendons ou les nerfs. Dans le cas de
dysfonctions vertébrales, il convient également de tester les organes en relation avec le
métamère affecté.

Une fois le lieu exact de la dysfonction établi, on cherche à caractériser dans l’espace
l’ovoïde correspondante (hauteur, la profondeur, sens de la rotation…).

Bien entendu, dans la majorité des cas, on met en évidence un ensemble de lésions
ostéopathiques à partir desquelles il s’agira de tenter de ressortir la lésion primaire, source
de tous les maux.

- 93 -
3 , # ( #
(Fosse, 2001)

- )$ ' # ) ( 8
Les foramens crâniens représentent des zones critiques, ce sont des passages de nerfs, de
fascias, d'artères, de veines. Dans la majorité des cas, ils sont situés à l’intersection entre
deux os (ou plusieurs pour le foramen lacerum). On comprend bien que toute perturbation
dans la mobilité crânienne, puisse interférer sur le développement et/ou la fonction vasculo-
nerveuse, tout particulièrement pendant la croissance. Lors de perte de mobilité, des
troubles circulatoires veino-artériels et/ou nerveux peuvent être observés.

La connaissance de la distribution des nerfs crâniens, ainsi que leurs points de passages
sensibles, ou zones critiques, permet de comprendre l’origine de certaines affections,
lorsque les structures osseuses concernées sont en dysfonction. Un tableau en annexe 3
résume ces points.

0 )$ ' ) )
Toute gêne au déroulement normal des cycles de tension/relâchement des méninges
amenant à des tensions permanentes et excessives de ces membranes constituera une
entrave à la circulation du LCR qui entraînent :

des troubles circulatoires,

des troubles hormonaux (par exemple, nymphomanie ou infécondité car l'hypophyse


est atteint de façon latente),

des troubles neurologiques (les crises épileptiformes liées à des tensions de la dure-
mère, les ataxies à des tensions du cervelet),

des troubles biomécaniques : les tensions crâniennes sont responsables de


dysfonctions du sacrum et du bassin.

4 , # ( # # ( 8
Toutes les articulations de la tête (sutures, synchondroses, diarthroses) peuvent présenter
des restrictions de mobilité. Des dysfonctions des os crâniens peuvent être parfois
accompagnées de signes cliniques marqués :

une atteinte respiratoire lors de déviation de la cloison nasale,

une perte d'olfaction lors d'atteinte de l'ethmoïde,

des troubles oculaires lors d'atteinte de l'os frontal, zygomatique ou lacrymal.

L'articulation temporo-mandibulaire (ATM) est une jointure très importante en ostéopathie du


cheval. Une pression dissymétrique de la mandibule sur l’os temporal lors d'une mastication
unilatérale prolongée (présence de surdent, dents manquantes, contractures des muscles
masticateurs…) peut être à l’origine d’une lésion secondaire de l’os temporal avec toutes les
perturbations neuro-physiologiques que cela peut entraîner vu l’importance fonctionnelle et
les nombreux rapports complexes qu’entretient cet os au sein du crâne.

Une dysfonction de l’articulation temporo-hyoïdienne (qu’elle soit primaire ou secondaire)


peut perturber des fonctions primordiales, voire vitales (déglutition, réflexe épiglottique) ainsi
que l’entrée et la sortie de l’air des poches gutturales chez le cheval (répercussion sur

- 94 -
l’oreille moyenne, et les nombreux nerfs et vaisseaux crâniens avec lesquels elles se
trouvent en rapport) favorisant par la même occasion des surinfections (aspergilloses,
empyèmes…).

6 " # ( 8 # ( # " #
,) $&, $&" #:
Clé de voûte du système crânien, toute dysfonction de la symphyse sphéno-basilaire se
répercutera à court ou plus long terme sur l’ensemble du crâne, sur de nombreuses
fonctions neuro-biologiques (notamment endocriniens) ainsi que sur le sacrum.

Les différentes lésions seront traitées dans notre troisième partie.

- 95 -
- 96 -
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1 ! +

Dans ce chapitre, nous nous intéresserons aux différentes étapes à suivre lors d'une
consultation ostéopathique. Nous nous attacherons à développer les tests permettant de
mettre en évidence des dysfonctions. Les lésions en elles-mêmes, et leurs corrections seront
détaillées dans la troisième partie de ce travail.

L'examen ostéopathique a pour objectif de rechercher les restrictions de mobilité ou de


motilité, et de les localiser et les définir spatialement de manière précise.

Il existe deux " écoles " en ce qui concerne le déroulement d'une consultation ostéopathique:
d'un côté, certains praticiens préfèrent écouter d'abord le cheval et confronter ensuite leurs
résultats avec ce que décrit le propriétaire, d'autres recueillent d'abord des commémoratifs
détaillés avant de procéder à l’examen du cheval. Cette dernière pratique reste controversée
et nécessite une objectivité sans faille du praticien. Dans tous les cas, il conviendra de
mettre en concordance les observations du praticien et les commémoratifs.

" )
Avant toute recherche de lésion ou symptôme, il s’agit de prendre contact avec le cheval,
entrer dans son espace, sans contrainte ni force.

Un examen ostéopathique est toujours précédé d'un examen clinique général qui permettra
d’éliminer les pathologies relevant de la médecine classique ou de la chirugie.

Un examen locomoteur est ensuite réalisé. On procède d’abord à un examen à distance,


cheval en mouvement puis en statique, pour mettre en évidence les masses musculaires
inégales, une hanche plus basse que l’autre… puis on examine l'animal de façon
rapprochée.

L'examen attentif des aplombs du cheval est primordial. Il permet de mettre en évidence un
manque de talons par exemple. Un cheval qui ne présente pas de bons aplombs, est un
cheval qui peut souffrir au repos (Giniaux, 2000). Les défauts d’aplombs amènent toujours
vers des ajustements compensatoires à l’origine de dysfonctions vertébrales ou des racines
des membres.

Après cette analyse, un examen dynamique peut s’avérer indispensable aux trois allures et
au reculer, sur un cercle plus ou moins serré, aux deux mains, sur un huit de chiffre. Venant
après l’examen ostéopathique, l’examen dynamique permettra encore de mieux faire la
corrélation entre les dysfonctions mises en évidence à l’examen ostéopathique, et les
signes fonctionnels d’une part et avec les ceux décrits par le cavalier et qui ont, justement,
suscité cette consultation d’autre part. Dans certains cas, un examen dynamique monté par
le cavalier habituel peut s’avérer nécessaire et permettra de mieux comprendre les
problèmes décrits par le cavalier.

Bien évidemment, on ne peut exclure de l'examen tous les tests classiques et examens
complémentaires pouvant être effectués lors d'un examen orthopédique (tests de flexion,
tests de la planche, prise de clichés radiographiques lors de suspicion de syndrome de
Wobbler ou de syndrome podo-trochléaire, échographie…). Ces derniers doivent être
réalisés si nécessaire.

L'examen ostéopathique au sens strict peut être ensuite commencé. Pour le vétérinaire, il
correspond à un outil parmi tant d'autres d’examens complémentaires, il lui permet d’affiner
son examen et de mieux orienter son diagnostic.

- 99 -
) # "#$ &'
L’examen ostéopathique permet de détecter les baisses de réserves physiologiques et ceci
dès le début d’une pathologie. Le traitement ostéopathique consiste à normaliser ces lésions
et permet de corriger la lésion avant qu’elle ait atteint un degré d’irréversibilité. Il interrompt
le cercle vicieux, favorise les actions mécaniques de défenses et de réparation du corps.

Une douleur aiguë s’accompagne en général d’une forte contracture, d’une attitude
antalgique, d’une raideur ou diminution de la mobilité. Mais très souvent la douleur est peu
marquée et les symptômes très discrets à l’examen. Cependant, la localisation précise de la
(ou des) dysfonction(s) présente(s) est essentielle pour un ajustement ostéopathique
adéquat.

- $ % C $ $ # :$ #
Les tests de palpation-pression forcée ou de forte pression digitée, ou encore de pressions
latérales contrariées sur les vertèbres, habituellement utilisés en médecine humaine peuvent
éventuellement être utilisés chez l’animal. Néanmoins, la recherche d’une dysfonction
ostéopathique passe par des tests moins contraignants et moins douloureux pour l'animal,
sous peine de le voir manifester vivement son mécontentement. En effet, l’examen fin de la
motilité des structures, devra, pour être correctement réalisé, se dérouler sur un patient en
confiance et détendu : les tests précédents, trop lourds ou trop douloureux auront tôt fait de
briser cette confiance.

La palpation doit permettre de mettre en évidence des zones de modifications de


température, de modification de texture de densité sous-jacente, de douleur.

Une première palpation superficielle de l’ensemble des masses musculaires, permet de


détecter des zones de modification de température, et d’apprécier les différences de tonicité
musculaire. L'ostéopathe détermine ainsi le côté ou le membre qui compense un déficit ou
qui est en surcharge de travail.

Ensuite, on peut procéder à une palpation plus précise. Dans un premier temps, elle
intéressera les masses musculaires le long de la colonne vertébrale à la recherche de zones
indurées et de modification de texture.

Au niveau de la tête, une pression digitée légère en regard des articulations temporo-
mandibulaires (ATM) peut révéler une hyperesthésie signant une dysfonction de l’ATM. On
vérifie la tonicité et recherche d’éventuels points de contracture ou trigger points sur les
muscles masséters et ptérygoïdiens médiaux, ainsi que sur les temporaux. La palpation des
zones de plexus sensitivo-moteurs peut révéler une éventuelle névralgie faciale, voire une
dysfonction affectant les os du crâne. On passe progressivement vers l’encolure en palpant
la région de l’auge, où l’on peut évaluer l’équilibre des tensions sur l’appareil hyoïde, puis la
région de la gorge. En pénétrant doucement par relâchement progressif des fascias sous les
doigts dans l’étroit espace compris entre la branche de la mandibule et le larynx, on peut
aboutir aux parois musculaires du pharynx. La palpation du pharynx et du larynx permet de
donner une idée sur l’équilibre des tensions fasciales du diaphragme de la nuque.

En région cervicale, au niveau de la nuque, la palpation intéresse les muscles propres de la


tête, en particulier le muscle oblique caudal siège de trigger point et ceux situés
ventralement . L’espace sous-atloïdien est également une zone sensible. Ensuite, l’examen
porte sur les masses musculaires dorsales, et ventrale, puis le long du noyau cervical, avec
une légère pression digitée en regard de chaque espace intervertébrale pour tester la
sensibilité des nerfs cervicaux. La palpation de la corde du ligament nucal n’est pas à

- 100 -
négliger : une modification locale de densité est presque toujours à l’aplomb d’une zone
musculaire indurée et d’une vertèbre en dysfonction.

Ensuite, la région des épaules du garrot et thoraco-lombaire est explorée. On s’intéresse


alors au muscle erector spinae et son fascia thoraco-lombaire. De légères pressions digitées
permettent de tester la réaction des points situés en regard des espaces intervertébraux et le
long du sillon séparant le muscle longissimus du muscle épineux du thorax.

Ces points correspondent en fait aux points d’acupuncture le long de la branche interne du
méridien de la vessie. Certains correspondent aux points moteurs du muscle erector spinae.

La palpation du ligament supra-épineux le long des sommets des processus épineux, permet
d’en apprécier l’élasticité, la densité, la tension, ou éventuellement une douleur signant une
desmite. A partir de Th13-Th14, de légères pressions digitées de part et d’autre de la
colonne vertébrale, en regard et en direction des articulations des processus articulaires,
permet de déceler une algie et une modification de densité péri-articulaire en rapport avec
une arthropathie.

D'autres signes peuvent être recherchés :

une hyper ou une hypoesthésie cutanée au niveau du rameau dorsal du nerf. Ce test
est réalisé avec un agent mousse (capuchon de stylo) puis une aiguille et selon la
distribution cutanée des nerfs rachidiens.

des troubles sensitifs, moteurs ou réflexes au niveau du rameau ventral du nerf.

La position des vertèbres est évaluée par palpation des processus transverses en région
cervicale, des processus épineux en région thoraco-lombaire : il faut en apprécier
l'écartement ou le rapprochement par rapport à la vertèbre sous-jacente, pour réaliser
ensuite un diagnostic de lésion en flexion ou en extension..

Cette palpation se prolonge sur le bassin et les hanches. On s’attarde plus particulièrement
sur les espaces lombo-sacro-iliaques, les muscles fessiers, la zone en regard du grand
trochanter, et les parties supra-ischiatiques de muscles fémoraux caudaux qui peuvent être
le siège de contractures douloureuses.

L’examen palpatoire se poursuit par l’évaluation des membres. Pour le membre thoracique,
on s’attarde plus particulièrement à la palpation des muscles d’attache (trapèze, pectoraux,
grand dorsal, brachio-céphalique) qui sont très souvent le siège de contractures, aux
tendons proximal et distal du biceps, à la jonction musculo-tendineuse du triceps et à son
insertion sur la pointe du coude. Les muscles de l’avant-bras, et surtout les fléchisseurs,
doivent être palpés attentivement. Des tensions ou contractures à leur niveau sont des
risques potentiels de tendinite ou de desmite future, si elles ne sont pas déjà présentes ou
débutantes. Pour une palpation plus efficace, il faudra lever le membre pour relâcher la
tension dûe à l’appui. La palpation des tendons doit également être attentive. Elle peut
mettre en évidence la présence d’empâtements, d’adhérences, de sensibilité.

Pour les membres pelviens, on s’attarde sur les muscles et fascias de la cuisse. Les muscles
fémoraux caudaux sont souvent le siège de contractures qui peuvent être en relation avec
des dysfonctions de la hanche ou du grasset. On peut suivre le trajet du nerf sciatique le
long de la raie de misère (trajet du méridien de la vessie) pour déceler une éventuelle
hyperesthésie. Il ne faut pas négliger, quand cela est possible, de palper les muscles à la
face interne de la cuisse : les contractures du gracile et/ou du semi-membraneux peuvent
rapidement évoluer en myopathie fibrosante. Le creux poplité et le genou doivent être palpés
avec attention, avant de descendre vers les muscles jambiers et arriver au jarret où on
s’intéresse plus particulièrement à la face dorso-médiale.

- 101 -
En ostéopathie, il existe des cas asymptomatiques, c'est-à-dire en dessous du "seuil". Ce
"seuil" peut être franchi lors d'un effort ou d'une mauvaise position au repos, par temps plus
froid ou plus humide… lors d'un stress ou d'une cause plus intérieure qui diminue le seuil de
sensibilité de l'organisme.

0 # * *
La surface du corps apparaît comme une véritable mosaïque de points d’intérêt diagnostique
et thérapeutique qu’il peut être intéressant à connaître par l’ostéopathe.

Quatre types de points peuvent être considérés : (Lutz, 2004)

le point moteur, défini sur des bases électrophysiologiques relatives au


fonctionnement neuromusculaire,

le point d'acupuncture, faisant appel à des phénomènes de douleurs projetées,

le point de tension, impliquant la notion de spasme musculaire,

le "point gâchette" ou Trigger Point, décrits plus récemment, font aussi appel à des
phénomènes de douleur projetée.

a) Points moteurs

Le point moteur est un point


physiologique. Il correspond à un point
cutané pour lequel la contraction du
muscle lors d'un stimulus électrique est
maximale. Il se trouve soit en regard du
point de passage superficiel d’un nerf
moteur, soit en regard de la zone de
pénétration d’un nerf ou d’un rameau
nerveux dans le muscle, plus exactement,
en regard de la zone la plus riche en
plaques motrices.

Il n’a d’intérêt ici que parce que la plupart


des points moteurs correspondent
également à un certain type de points
d’acupuncture appelés de type I par
Shoen (2003).
Figure 43 : Points moteurs du dos et
de l’arrière main (Lutz, 2004)

b) Points d'acupuncture
La théorie de la médecine traditionnelle chinoise représente un puits : source de vie,
communication entre l’intérieur et la surface. Selon que le point est à tonifier ou à disperser,
on imagine que le puits est "sec" ou "plein". Ce puits permet d’accéder en profondeur à un
"canal" qui est un méridien proprement dit, dans lequel circule deux entités : le yang,
immatérielle et mobile, représente l’ « énergie » ou le souffle ; l’autre est le yin, matérielle et
passive, entraînée dans la circulation par la précédente : c'est le "sang".

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En cas de perturbation pathologique d’un point d’acupuncture, la douleur locale est due à
une accumulation ou une stagnation de l’énergie.

La théorie occidentale met en avant les bases anatomiques et physiologiques. Ainsi,


Demontoy (1986) définit le point d’Acupuncture comme "le lieu d’une ou de plusieurs
projections douloureuses". Il précise que bien que le phénomène des douleurs projetées
procède d’un mécanisme nerveux, le nerf n’est pas le point d’acupuncture : ce dernier est
associé à une structure anatomique somatique (muscle, tendon, ligament, vaisseau) ou
cutanée, desservie par un nerf, qui constitue le support du point.

Les points d’acupuncture entretiennent des relations étroites avec le phénomène


physiologique des douleurs projetées. Les projections ont une origine nerveuse et paraissent
résulter de la convergence sur certains neurones de la moelle ou de l’encéphale, d’un
faisceau de plusieurs informations. L’intégrité nerveuse et sa conservation partielle (en cas
de paralysie, par exemple) sont donc la condition d’activité de l’acupuncture.

Figure 44 : Les principaux points d’acupuncture chez le cheval, vue latérale et relation
avec les muscles sous-jacents (Delecroix, 1974)

Deux types de points peuvent être distingués selon leur "état énergétique":

les points enflammés, hypertendus, douloureux, pris de contracture signent une


accumulation d’énergie. La méthode thérapeutique de ces points recherchera une action de
"dispersion". Une aiguille est posée et laissée en place sans aucune action du praticien,
lorsque le point est déchargé, l'aiguille tombe.

- 103 -
les points en hypotension, relâchés, froids, atoniques, oedémateux signent une
insuffisance de l’énergie. La méthode thérapeutique de ces points recherchera une action en
"tonification". L'aiguille est chauffée ou bien le point est stimulé au laser.

La recherche de points d'acupuncture se fait par palpation fine et par ressenti. Le praticien
doit sentir d’emblée une tension locale anormale et la pression doit provoquer une
contraction réflexe immédiate des muscles sous-cutanés, un mouvement de retrait volontaire
à la pression, une ventroflexion au niveau du dos, et parfois, quand le point est très
douloureux, une tentative de mordre ou de donner un coup de pied.

Pour être ressenties, certaines de ces nuances nécessitent de l'expérience et de


l'entraînement de la part du clinicien.

La recherche et l'évaluation des points d’acupuncture diagnostiques constitue un excellent


complément aussi bien à l’examen orthopédique classique, aux tests de flexion, aux
anesthésies sémiologiques et à l’imagerie médicale, qu’à l’examen médical d’un cheval en
colique ou souffrant d’une pathologie interne et s'intègre parfaitement au sein d'un examen
ostéopathique.

c) Points de tension
Le point de tension est défini comme un point pathologique, absent chez un individu sain. Il
est le siège de contractions musculaires localisées, involontaires et prolongées. Il est à
mettre en relation avec un dysfonctionnement dans le processus de la contraction
musculaire.

Les points de tension primaires sont à l’origine de contractures algiques. Ils surviennent en
général après un surmenage ou une activité inhabituelle, c'est-à-dire un stress
biomécanique.

Les points de tension secondaires sont à l’origine de contractures antalgiques. Ils


correspondent à un mécanisme réflexe de compensation musculaire visant à éviter ou limiter
le mouvement d’un segment ou d’une articulation douloureuse. C’est celui qui est le plus
souvent rencontré lors de dysfonctions vertébrales.

Giniaux (2000) parle d’"écoute manuelle" pour donner l’idée de la perception améliorée à
laquelle les ostéopathes parviennent. Les moindres tensions ressenties au niveau de la peau
donnent une multitude de renseignements sur l’état des organes les plus profonds de
l’organisme. Le toucher est un sens qui s’éduque et qui peut ainsi devenir très riche.

Ainsi, le développement du sens du toucher et de la proprioception permet aux ostéopathes


d’intégrer dans leur examen l’appréciation des "tensions myofasciales", transmises à
distance par les fascias, au sens ostéopathique du terme.

Tout point de tension, qu’il implique la musculature de la colonne cervicale ou thoraco-


lombaire, qu’il soit dorsal ou ventral, peut compromettre la biomécanique de l’animal, en
interrompant les chaînes (ou fascias) transmettant les mouvements, et ainsi avoir des
conséquences cliniquement décelables sous la forme de restriction dans les mouvements
locomoteurs.

Les points de tension constituent une combinaison de la physique et de la physiologie du


mouvement. Par conséquent, certains d’entre eux seront retrouvés aux mêmes endroits
chez tous les chevaux. Les sites les plus fréquents des points de tension musculaires chez
le cheval ont été décrits par Denoix et Pailloux (2001), Meagher (2000) et Hourdebaight
(2000).

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Figure 45 : Points de tension du tronc (d’après Denoix et Pailloux, 2001)

Figure 46 : Clavier équin de Roger (Molinier, 2003)


Territoires d'hyper-réflectivité apparaissant en cas de pathologie aiguë des organes référencés en
légende.Notons les similitudes avec les zones de tension décrites par Denoix et Pailloux, 2001.

- 105 -
La présence d’un point de tension signe toujours une dysfonction de l’appareil locomoteur
qui peut être due à :

un travail excessif,

un entraînement ou une préparation insuffisante à l’effort,

une reprise trop précoce de l’exercice intense chez un cheval convalescent,

une affection ostéo-articulaire ou tendineuse sous-jacente (éparvin, ostéochondrose,


maladie naviculaire…)

de mauvais aplombs, des pieds mal parés ou mal ferrés,

un travail inadéquat du cavalier (inexpérimenté, monte trop énergique ou en force…)

Lever les tensions musculaires sans régler le problème initial à l’origine de ses contractures
ne serait qu’une thérapeutique symptomatique ne s’intéressant pas au problème global de
l’animal.

d) Trigger points
Le trigger point ou point gâchette correspond à un point pathologique caractérisé
physiquement par une zone circonscrite dont le métabolisme est augmenté et la circulation
est diminuée. Une sensation de douleurs locale et référée de type neuropathique (profonde
et sourde) se manifeste. Il se localise le plus souvent dans les muscles et leurs fascias
("trigger points myofasciaux") mais certains se situent au niveau de ligaments et tendons. Ils
correspondraient également à un certaine catégorie de points d’acupuncture dits points Ashi
(de type III pour Shoen, 2003) mais tous les points trigger ne correspondent pas
nécessairement à des points d’acupuncture. L’étiopathogénie n’est qu’incomplètement
connue, mais ferait intervenir des facteurs déclenchants mécaniques ainsi que de nombreux
facteurs favorisants et d’entretien. Les douleurs ressenties se traduisent essentiellement par
des troubles de la locomotion, une baisse des performances sportives et des comportements
inhabituels de l’animal.

Les activations de trigger points sont une cause majeure mais négligée de douleurs et de
troubles fonctionnels. La gravité dépend du type de trigger point présent, ainsi que de leur
nombre et leur ancienneté. Elle peut se présenter sous la forme d'une simple limitation
indolore de la mobilité pour les points latents à une douleur exquise pour des points actifs
(Lutz, 2004). Le trigger point se trouve au sein d'une bande palpable, à l’endroit précis où la
sensibilité locale atteint son maximum (Travell et Simons, 1993).

En médecine vétérinaire, les trigger points ont surtout été décrits chez le chien, et dans une
moindre mesure chez les chevaux. Ils touchent préférentiellement les animaux les plus vieux
ou les plus jeunes utilisés en compétition, comme les chevaux de course (Janssens LAA,
1992).

Le syndrome myofascial dans l’espèce équine est caractérisé par des boiteries, des
dorsalgies, des lombalgies et des troubles de comportement et des performances sportives.
Dans le cas de dorsalgies, les Trigger Points semblent particulièrement impliqués dans les
syndromes douloureux de la jonction thoracolombaire et sacrale. Le "syndrome myofascial
diffus" serait souvent rencontré chez les chevaux dorsalgiques chroniques, réfractaires aux
traitements usuels (Ridgway, 1999b). Ce syndrome est caractérisé par une douleur en
l’absence de lésions détectables. Il serait relativement courant chez les chevaux et semble
inclure des problèmes de tissus mous, des problèmes myofasciaux, musculo-tendineux, ou
ligamentaires qui se traduisent cliniquement par une myalgie intense se rapprochant des cas
de fibromyalgies humaines. Dans ces derniers cas, les fibres musculaires sont

- 106 -
douloureuses, envahies de fibrose et entraînent les contractures musculaires chroniques et
récurrentes. Les chevaux présentent donc un dos sensible.

Cette pathologie se caractérise, selon Ridgway, par la présence de groupes de Trigger


Points et de points d’acupunctures douloureux et retrouvés de manière constante chez de
tels chevaux. La douleur est ressentie dans le muscle et plus précisément en regard des
points précédemment cités. En général le coté gauche serait atteint au niveau de la croupe,
dans les muscles glutéaux, biceps (sur son origine), et para vertébraux sacraux, parfois la
douleur s’étendrait jusqu’aux groupes musculaires de l’arrière main : biceps, semi
membraneux et semi tendineux, du coté gauche. La douleur pourrait également être
ressentie dans le muscle sterno-céphalique et le long de la branche externe du méridien
vessie jusqu’au muscle longissimus de la région lombaire. Le coté droit serait rarement
atteint.

Une analyse détaillée de ces différents points avec leurs relations, points communs et
différence a été réalisé par Lutz (2004). Elle en a tiré une synthèse et établi une cartographie
des points qui se sont révélés vraiment d’intérêt pratique et thérapeutique (Lutz et Sawaya,
2005).

Figure 47 : Cartographie A : points d'


intérêt lors de douleurs référées d'
origine
locomotrice compensatoire (Lutz et Sawaya, 2005)

- 107 -
Figure 48 : Cartographie B : points d'
intérêt lors de douleurs référées d'
origine
viscérale (Lutz et Sawaya, 2005)

e) Notion de "points sentinelles"


De sa longue expérience pratique de l’ostéopathie et de l’acupuncture, le Dr D. Giniaux a
sélectionné un certain nombre de points dont la réactivité est toujours en rapport soit avec un
problème local, soit avec une dysfonction à distance. Ces "points sentinelles" ne sont pas
tous bien définis. Les uns correspondent à des points d’acupuncture comme ceux du jarret,
du grasset et de la hanche situés le long du trajet du méridien de la vessie ; d’autres
correspondent certainement à des points gâchettes, comme celui intitulé "point du boulet",
et certains probablement à des points d’acupuncture hors-méridiens.

Citons quelques points couramment utilisés :

le point "ovaire" situé entre T18-L1 est sensible dans toutes les affections génitales
avec dérèglement fonctionnels de l’ovaire (kyste folliculaire, …). Il est encore plus sensible
un travers de main plus bas.

deux points "rein" sont décrits par Giniaux : l’un situé entre L1-L2, et un autre situé
entre L4-L5. Tous deux seraient sensibles lors de néphrites.

deux points "intestin grêle" sont présentés : l’un situé entre L2-L3 et un autre entre
L3-L4, tous deux seraient sensibles lors de coliques et de diverses affections intestinales.

- 108 -
le point "vessie - col utérin" est situé entre L5-L6. Il est très douloureux lors de
cystites et moins sensible lors de pathologies concernant le col utérin.

le point "col utérin – vessie", situé entre L6-S1 présente les caractéristiques inverses
du point précédent.

Figure 49 : Points sentinelles de Giniaux

)# "
(Lajou, 1987, Evrard, 2002b)

- ($ (
Après avoir observé et palpé le cheval, l’ostéopathe réalise des tests articulaires destinés à
mettre en évidence d’éventuelles restrictions de mobilité.

L’ostéopathe s’attarde surtout à rechercher les restrictions de mobilité dans les mouvements
dits "mineurs", c'est-à-dire en abduction-adduction, rotation interne-externe, et petits
glissements latéraux ou caudo-crâniaux. Ce sont ces mouvements de faible amplitude qui
conditionnent le déroulement correct des mouvements majeurs en flexion extension d’une
part, et qui sont générateurs de l’essentiel des informations proprioceptives, renseignant le
cortex cérébral sur l’état de tension des structures capsulo-ligamentaires et de la position
spatiale des surfaces articulaires, d’autre part.

A part, théoriquement, les articulations entre les os impairs (plancher du crâne – rachis),
aucune articulation n’est douée d’un mouvement pur en flexion/extension, car les surfaces
articulaires ne sont jamais parfaitement symétriques. Ainsi, par exemple, au niveau de
l’articulation tibio-fémorale, il existe un mouvement de rotation externe-interne du tibia autour
de son axe, indépendant des mouvements de flexion-extension, et un mouvement de

- 109 -
rotation interne automatique du tibia par rapport au fémur associé à la flexion du grasset (et
de rotation externe associée à l’extension) en raison de l’asymétrie entre les surfaces
articulaires fémoro-tibiales médiale et latérale.

Les tests articulaires sont réalisés en imprimant un mouvement lent, doux et de faible
amplitude aux surfaces articulaires. La représentation mentale des structures articulaires et
de leur mouvement au cours du test permet de mieux comprendre, objectiver et définir une
éventuelle dysfonction.

En plus de la restriction d’amplitude dans un sens ou un autre, il s’agit également d’apprécier


la qualité du mouvement passif imposé, et la qualité du retour des surfaces articulaires à
leur position initiale. Existe-t-il une résistance au mouvement imprimé ? Existe-t-il une
résistance au retour articulaire ? Est-ce en rapport avec une modification de la viscosité du
liquide synovial et de la substance fondamentale baignant les tissus péri-articulaires ? à des
frottements des surfaces articulaires irrégulières et devenues rugueuses ? à des butées
mécaniques anormales dues au développement d’ostéophytes ? à des modifications de
densité ou l’apparition d’adhérences concernant les structures capsulo-ligamentaires et
fasciales ? à des tensions myofasciales provenant d’un segment plus proximal ?

Pour affiner l’étude, ces tests articulaires peuvent être réalisés en positionnant l’articulation à
divers degrés d’ouverture : par exemple, tester ces mouvements mineurs sur l’articulation
positionnée en extension, puis légèrement fléchie, puis avec un angle plus fermé.

Ces tests articulaires n’empêchent pas l’ostéopathe, s’il le juge nécessaire dans sa
recherche d’informations ou pour compléter son investigation, de vérifier également les
mouvements les plus amples.

Mettre en évidence une dysfonction locale d’une articulation n’est pas une fin en soi. Ce
n’est qu’une étape dans la recherche de l'origine de la perturbation. Cette articulation en
question n’appartient pas à un squelette désarticulé, mais est un maillon de jonction entre la
chaîne articulaire et les chaînes myofasciales du cheval. Chacun sait que si un maillon d’une
chaîne est abîmé, la chaîne ne peut plus assurer de façon efficace son rôle de lien, de
transmission, et risque de rompre. Des lésions des muscles, fascias et enveloppes sont
souvent à l’origine des dysfonctions articulaires.

Ceci montre le grand intérêt des tests de mobilisation globale qui permettent de vérifier le
bon fonctionnement de ces chaînes articulaires et myofasciales : mobilisations globales
passives ou avec une friandise de l’encolure, mobilisation en protraction et en rétraction des
membres. Pour qu’ils soient pratiqués selon l’esprit et l’art de l’ostéopathie, ces tests doivent
être réalisés en déroulant très progressivement les différents segments et avec une
visualisation mentale des différentes structures articulaires et myofasciales mise en jeu
progressivement au fur et à mesure du déploiement du mouvement , et ceci tout en portant
une attention particulière aux sensations perçues par les mains.

0 ) ) #, A"(#
Les grands principes de ces tests de mobilité articulaire (recherche de restriction
d’amplitude, de la qualité du mouvement, tests de densité, état d’équilibre) se retrouvent,
avec l’examen plus subtil au moyen du MRP (local ou à distance). A la différence près que
l’examen au MRP teste la motilité, le mouvement propre et autonome de chaque articulation
et fascia, l’essence du mouvement, dont le bon déroulement conditionne la mobilité passive
et active de ces organes.

Chaque ostéopathe développe sa propre approche diagnostique, basée sur son propre
ressenti et sa propre expérience. Certains ostéopathes trouvent leur voie dans l’une ou

- 110 -
l’autre de ces méthodes, d’autres combinent de façon efficace tests mécaniques et écoute
du MRP.

Les principes des tests de la motilité au moyen du MRP ont déjà été traités dans le chapitre
III de la première partie. Les tests décrits dans ce qui suit font partie d’une approche plutôt
mécaniste de l'ostéopathie.

Les tests présentés ici ne prétendent pas être les seuls valables et réalisables. Ce sont
surtout des tests de base, des exemples de ce qui peut être réalisé chez le cheval,
développés à partir de l’expérience et la réflexion de divers praticiens en ostéopathie équine.
Pour chaque articulation, il existe bien évidemment de nombreuses autres possibilités et
techniques, tout aussi efficaces, élégantes ou pertinentes.

4 ) ( # ) $# #:)
> ?
En utilisant le cheval, l'homme a changé ses habitudes : le cheval herbivore qui passait plus
de la moitié de son temps à paître, est devenu un consommateur de concentrés ("fast-food
du cheval" selon D. Giniaux, 2000) placés dans une mangeoire en hauteur. Ce nouvel usage
est à l'origine d'un relâchement de la ceinture abdominale et donc d'un affaissement du dos.
Il diminue aussi le temps de mastication et donc la qualité de l’usure des dents à croissance
continue, avec des conséquences certaines sur la qualité de la digestion favorisant
l’apparition de coliques.

De plus, le cheval utilisé en équitation a dû être habitué à porter le mors dans la bouche (en
effet, pour le cheval, un objet dans la bouche équivaut à un signal "manger", qui, de prime
abord, est incompatible avec le signal "faire de l’exercice"). L’utilisation de mors inadéquats,
ou une mauvaise utilisation des mors peuvent être à l’origine de lésions buccales, de
dysfonctions de l’appareil hyoïde et/ou de l’ATM avec répercussions sur les os crâniens, la
charnière nucale, l’encolure, et l’axe crânio-sacré.

Une mauvaise dentition (liée à une mauvaise mastication ou un problème d'occlusion


dentaire) perturbe le déroulement des mouvements masticatoires (latéraux et crânio-
caudaux) avec comme conséquence une mauvaise circulation du bol alimentaire dans la
bouche.

L'examen dentaire doit être systématiquement réalisé afin de mettre en évidence d'éventuels
crochets, surdents, dents de loup… ou toute autre pathologie dentaire ou buccale.

Tests d'
ouverture et de fermeture

La bouche du cheval est ouverte en poussant avec les deux pouces sur les deux barres
maxillaires. Une restriction bilatérale ou unilatérale peut être observée.

Le même test peut être réalisé de façon unilatérale : un pouce poussant dorsalement sur une
barre et l'autre poussant ventralement sur l'autre barre.

Une lésion caudale est signée par une résistance à l'ouverture du côté de la lésion. Une
lésion crâniale est signée par une résistance à la fermeture du côté de la lésion.

Test du glissement rostro-caudal.

Le maxillaire est fixé par une main, l'autre pousse la mandibule rostralement puis
caudalement.

- 111 -
Test de latéralité

Une main fixe le chanfrein, l'autre exerce une poussée sur la mandibule, d'un côté, puis de
l'autre.

Ces deux derniers tests permettent de mettre en évidence une résistance d'un ou des deux
côtés. Les lésions peuvent être dentaires, au niveau de l'ATM, au niveau de l'os hyoïde, des
lésions C0-C1 ou encore des spasmes musculaires. L'examen peut être poursuivi par un
examen des os du crâne..

Une dysfonction de l’ATM est en général associée :


à une hypersensibilisation de l’articulation, mise en évidence par palpation associée à
une légère pression digitée, ou du point en regard du plexus sensitivo-moteur
(jonction du rameau buccal dorsal (moteur) du nerf facial avec le nerf auriculo-
temporal (sensitif) issu du trijumeau), situé un peu plus crânialement sous l’arcade
zygomatique,
à des points de contracture, ou l’activation de trigger-points, concernat des muscles
masséter, ptérygoïdiens médial ou latéral ou, plus rarement du muscle temporal du
côté de la lésion. Souvent les muscles masticateurs du côté opposé sont beaucoup
moins toniques, voire en état d’inhibition.

6 ) (# # ( 5(
Une évaluation globale de la mobilité du balancier cervico-céphalique peut être réalisée
avant (ou éventuellement après) les tests articulaires plus précis. Elle apporte souvent des
informations précieuses permettant d’orienter l’examen vers une zone précise : une
dysfonction de la charnière nucale, de la région cervicale moyenne (C3-C4, clé de voûte de
l’encolure) ou de la région cervicale basse (charnière cervico-thoracique – diaphragme de
l’entrée de la poitrine – parties crâniales du garrot). Idéalement, elle est réalisée par
mobilisation active avec une friandise. On peut tester:
les mouvements de flexion-extension et de latéroflexion (C0-C1) ou de rotation (C1-
C2) de la nuque,
les mouvements de flexion-extension ainsi que de latéroflexion associés à la rotation
de la région cervicale moyenne (friandise à hauteur de l’épaule) ou de la charnière
cervico-thoracique (friandise près du sol),
les mouvements associés d’abaissement d’encolure et d’extension de la nuque.
a) Occiput et atlas
L'occiput est considéré comme une vertèbre crânienne. Elle s'emboîte sur C1.

L’articulation occiput-atlas est une de celles qui ne suivent pas les lois de Fryette. En effet, lors de la
flexion, le corps vertébral glisse et, du fait de la conformation des condyles occipitaux, qui roulent
dorsalement sur les surfaces articulaires atloïdienne, les ailes de l’atlas se tournent dans le sens
inverse de la latéroflexion.

FRS avec R S

Test de positionnement

Par palpation, l'ostéopathe cherche d'abord la position des ailes de l'atlas par rapport aux
apophyses jugulaires de l'occiput et par rapport au bord caudal de l'extrémité dorsal de la
branche montante de la mandibule.

- 112 -
Les lésions suivantes peuvent être suspectées :
occiput en flexion lors d'un rapprochement bilatéral de la mandibule ou des
apophyses jugulaires,
occiput en extension lors d'un éloignement bilatéral de la mandibule ou des
apophyses jugulaires,
occiput en flexion d'un côté et atlas en rotation hétérolatéral lors d'un rapprochement
unilatéral de la mandibule ou de l'apophyse jugulaire,
occiput en extension d'un côté et atlas en rotation homolatéral lors d'un éloignement
unilatéral de la mandibule ou de l'apophyse jugulaire.

Test de flexion-extension

Une main à plat sur le chanfrein et


effectue une poussée douce dans le sens
de la flexion atlanto-occipitale, tandis que
l'autre main évalue la mobilité de l'occiput
pendant la flexion. L'extension est évaluée
par un mouvement de petite amplitude
dans le sens inverse. Dans les deux cas, Extension
le mouvement doit se réaliser dans le plan
sagittal. Si au cours du test la tête dévie
vers la droite ou la gauche, c’est le signe
d’une lésion associée en latéro-flexion.

Un blocage en flexion est typique chez les Flexion


chevaux qui s’encapuchonnent, tandis que
les chevaux bloqués en extension ont
tendance à pointer le bout du nez. Figure 50 : Test de flexion-extension
de l'occiput sur l'atlas (cliché
personnel)

Test en latéro-flexion

Au maximum d’amplitude en latéroflexion,


se rajoute une petite de rotation de la tête
par rapport à l’atlas due à la butée et au
glissement des surfaces articulaires. La
rotation de C0 est hétérolatérale de
l'occiput et homolatérale de C1 et C2.

La mobilité en latéroflexion pure est testée


au moyen de mouvements de faible
amplitude. Une main posée sur le
chanfrein imprime doucement un
mouvement à la tête en direction latérale.,
La main opposée, fixe l’atlas, et évalue la
convergence de l'aile de l'altlas et de
l'apophyse jugulaire du côté de la latéro-
Figure 51 : Test de latéro-flexion de
flexion. Une divergence entre les deux doit
l'
occiput sur l'
atlas (cliché personnel)
être ressentie du côté opposé.

- 113 -
b) Atlas et axis
L’articulation atlanto-axiale est celle qui permet la rotation de la tête par rapport au cou. L’ensemble
tête-atlas tourne autour de l’axe de la dent de l’axis. Ce mouvement de rotation est accentué par
l’aspect convexe des surfaces articulaires situées de part et d’autre du canal vertébral qui se
repoussent.

La deuxième vertèbre cervicale, l’axis, ne dispose, du fait de l’engagement de l’apophyse odontoïde,


que d’une latéroflexion limitée : seuls les mouvements de rotation, et, dans une moindre mesure, la
flexion et l’extension sont possibles ; c’est même son principal rôle dans la mobilité de la colonne
cervicale. De plus, le contact articulaire C1-C2 se fait sur deux sites :
deux apophyses articulaires latérales de l’atlas entrant en contact avec la face crâniale de
l’axis,
une articulation ventrale dent de l’axis-arc dorsal de l’atlas, complétée par le ligament
transverse de l’atlas.

Figures 52 et 52 bis : Articulation C1-C2 de cheval (clichés JC Colombo)

Les mouvements de flexion et extension et de latéroflexion sont minimes. Leur exagération,


surtout en flexion, peut être le signe d’une instabilité (congénitale ou traumatique) avec
risques de lésion de la moelle par la saillie de la dent de l’axis dans le canal vertébral.

Par palpation, le thérapeute évalue d'abord la distance entre le bord caudal de l'aile de l'atlas
et le bord crânial de l'axis, la symétrie de la position des ailes de l’atlas.

Test de rotation

Une main posée sur l’axis, l'ostéopathe imprime avec l’autre main posée sur le chanfrein un
mouvement de rotation à l’ensemble tête-atlas. Cette manœuvre peut se faire aussi bien en
direction de l’opérateur (en amenant vers soi la tête) que du côté opposé (en poussant en la
tête direction opposée). L’aile de l’atlas se déplace dans le sens conventionnel de la rotation
(rotation vers la gauche, l’aile gauche de l’atlas se dirige dorsalement). Souvent une
dysfonction en rotation de C1 sur C2 est liée à un point de contracture très douloureux (plus
exactement un trigger point) situé sur le muscle oblique caudal.

La réalisation de mouvements non contrariés de latéro-flexion et de rotation de la tête sont


indispensables pour une équitation dans les meilleures conditions. Lors de l’abord de
l’obstacle à main droite ou à main gauche, un bon positionnement de la nuque lui permettra
d’une part de mieux visualiser et analyser l’obstacle, et d’autre part, d’optimiser l’incurvation
du rachis de l’ensemble du rachis. Dans les virages des courses de trot, il contribuera à
assurer un meilleur équilibre au cheval qui doit lutter contre la force centrifuge (tronc penché
et en latéroflexion du côté du virage, encolure et nuque en latéroflexion-rotation dans le sens
opposé au virage).

- 114 -
Les dysfonctions de la nuque sont souvent associées à des contractures des muscles juxta-
vertébraux propres de la tête, l’origine peut être :
locale (suite par exemple à une action "musclée" sur les rênes),
une conséquence de dysfonctions craniennes (ATM, sphéno-occipitale) ou de
perturbation de l’axe crânio-sacré (dysfonctions du bassin), surtout en ce qui
concerne C0-C1,
des tensions myofasciales provenant du garrot ou du dos.

c) Autres vertèbres cervicales


La mobilité des autres vertèbres cervicales de C3 à C7 suit les lois de Fryette type 2 ERS et FRS avec
S=R. Cependant, du fait de l’engagement important des facettes articulaires, et de leur taille, une
micro-translation en sens opposé de la rotation a souvent lieu.

Le praticien étudie surtout le positionnement des processus transverses, la sensibilité des


espaces intervertébraux, ainsi que les tensions des muscles paravertébraux, et du fascia
cervical.

Ensuite, l'ostéopathe teste la globalité de la mobilité en flexion et en extension, en emmenant


passivement la tête du cheval, ou en utilisant un aliment appétent une main posée sur la
vertèbre à tester (c’est une information proprioceptive). Des tests de latéro-flexion et rotation
sont effectués de la même manière.

Les dernières vertèbres cervicales C6 et C7 sont cachées par la scapula. Il est possible
d’apprécier leur mobilité latérale et rotatoire en passant une main à la face médiale de la
scapula, le plus loin possible. Ceci ne doit pas se faire brutalement mais en engageant
lentement le bout des doigts pour obtenir progressivement le relâchement des fascias de la
région cervico-thoracique. Par la même occasion, l’ostéopathe apprécie la tension et la
densité tissulaire de ces fascias. Une impossibilité d’engager correctement la main dans cet
espace à cause, d’une douleur, ou de perte d’élasticité avec augmentation de densité est
certainement le signe d’une dysfonction dans cette zone importante du diaphragme de
l’entrée de la poitrine. Une fois la main engagée, sa face dorsale se trouve au contact des
processus transverses de C6 et de C7 (reconnaissables, en particulier celui de C7 qui est
unicuspide) et peut alors évaluer leur mobilité.

Figure 53 : Test de flexion de C2 à C7


(cliché personnel) Figure 54 : Test de latéro-flexion et
rotation de C2 à C7 (cliché personnel)

Souvent les lésions des vertèbres cervicales sont la compensation d’un blocage plus en
arrière.

- 115 -
Il est également important de rappeler que :
les dernières vertèbres cervicales interviennent dans la charnière cervico-thoracique
(C5 à Th2), la plus mobile du rachis du cheval,
cette charnière cervico-thoracique est la zone d’émergence du nerf phrénique (C6) et
des racines du plexus brachial et que les leurs dysfonctions se répercutent toujours
sur la mécanique du membre thoracique,
cette zone contribue à la constitution du diaphragme de l’entrée de la poitrine, zone
clé en ostéopathie équine.

7 ) (# # &# ('
Les deux premières vertèbres thoraciques ne sont pas accessibles à l’examen palpatoire direct. Les
surfaces articulaires de Th1 (tête et processus articulaire) sont comparables à celles des vertèbres
cervicales. Entre Th1 et Th2, l’aspect des facettes des processus articulaires se modifie : elles sont
toujours assez concaves mais à grand axe transversal. De cette façon, l’articulation des processus
articulaires de Th1-Th2 ressemble à une articulation en selle. De plus, les premières côtes sont très
puissantes et leur tête articulaire est presque sphéroïde. Ainsi, Th1 peut présenter des mouvements
assez amples aussi bien en flexion-extension en latéro-flexion ou en rotation.

A partir de Th3 et jusqu’à Th12-Th13, les processus articulaires s’effacent et les facettes articulaires
deviennent petites et situées à la base des processus épineux. Elles sont orientées dorso-
ventralement et légèrement médio-latéralement.

Le sommet du garrot, point le plus élevé de la colonne vertébrale, correspond en général au sommet
du processus épineux de Th4 ou Th5. Leur corps vertébral correspond également au point le plus bas
de la colonne vertébrale, et marque le lieu de passage de la courbure cervicale basse (à concavité
dorsale) à la courbure thoraco-lombaire à concavité ventrale. Les mouvements latéraux et rotatoires
sont limités aussi bien par les articulations costo-vertébrales que par la situation entre les deux
omoplates. C’est un centre de réception et de transmission des efforts situé au carrefour du balancier
cervico-cépahlique, des membres thoraciques et de l’arrière-main.

La vertèbre Th8 à la base du garrot correspond en général au "locking point", point de butée crânial
de la selle.

Th9 est une zone importante pour plusieurs raisons :


C’est une zone de modification de la mobilité du thorax : passage des côtes sternales aux
côtes asternales, beaucoup plus mobiles et élastiques. C’est entre Th9 et Th14 que les
mouvements naturels de latéroflexion et de rotation du pont vertébral présentent la plus
grande amplitude.
Elle se situe à l’aplomb du centre de gravité du cheval et sur la ligne moyenne de projection
du poids du corps du cavalier.
A partir de Th14, les processus articulaires se redressent portant des facettes articulaires de plus en
plus verticales. On passe progressivement à l’aspect typique rencontré au niveau des vertèbres
lombaires.

Th15 (parfois Th14 ou Th16) est la vertèbre anticlinale à partir de laquelle s’amorce l’inversion
d’orientation des processus épineux. Dans la zone centrée autour de cette vertèbre (de Th14 à L2) les
espaces inter-épineux sont naturellement plus étroits et les mouvements d’extension sont
naturellement les plus limités du rachis du cheval. Les lignes joignant les diagonaux se rejoignent et
coupent l’axe vertébral à ce niveau.

On s’attachera à étudier les points suivants : (Richard, 1980)


l’aspect général de la colonne thoracique et direction de sa rotation,
l’ alignement des processus épineux (recherche d’une rotation vertébrale isolée),
le rapprochement ou l’écartement anormal des espaces intercostaux,
la recherche de zones décolorées, de sudation localisée marquant des zones de
compression ou de traumatismes de la selle, de zones indurées, de contractures

- 116 -
localisées paravertébrale ou de triggers points : marquant une douleur référée, par
palpation superficielle d’abord, puis par palpation plus profonde. Cette palpation
digitée pourra se faire plus précisément sur les points situés le long des branches
interne et externe du méridien de la vessie.
investiguer l’état de tension, d’élasticité ou de modification de densité du ligament
supra-épineux.
vérifier l’existence éventuelle d’une lésion primaire ou secondaire, d’une lésion costo-
vertébrale ou d’une lésion costale pure.
En pratique, on palpe les tissus mous, on exerce des pressions sur les processus épineux
ou une pression latérale contrariée. On observe ensuite le cheval : il vousse ou cambre le
dos.

Test de flexion

La stimulation (avec les doigts ou avec un Il peut aussi utiliser une main pour
objet mousse) de la ligne du dessous pousser sous le thorax et l'autre pour
permet d’obtenir une flexion réflexe du évaluer la mobilité des vertèbres
pont vertébral. thoraciques de façon indépendante.

Ce test réalisé sur le processus xyphoïde


explore plus spécifiquement la montée du
garrot. L’autre main placée sur le sommet
du garrot permet d’apprécier l’ouverture de
l’espace entre les processus épineux
d’une part, et la présence éventuelle d’une
déviation à droite ou à gauche signant une
lésion associée en latéroflexion et rotation.

Pour une exploration du segment


thoracique caudal et plus particulièrement
de la charnière thoraco-lombaire, on Figure 55 : Test de flexion du rachis
stimulera la ligne du dessous en arrière du thoracique (cliché personnel)
du processus xyphoïde.

Test d'
extension

Une pression avec la main ou les doigts


en pince de part et d’autre des processus
épineux permet d’obtenir une réponse
réflexe d’extension vertébrale.
L’ostéopathe commençera de préférence
par Th18 pour remonter jusqu’au garrot.

Figure 56 : Test d'


extension du rachis
thoracique (cliché personnel)

- 117 -
Test de latéro-flexion global

Un test global peut d'abord être réalisé.


L'ostéopathe place une main sur le garrot
et pousse avec l'autre sur la pointe de la
hanche : une latéro-flexion est ainsi
obtenue. Les processus transverses
doivent monter du côté opposé à la latéro-
flexion, les processus épineux doivent être
déviés du côté de la latéro-flexion et la
colonne thoracique doit être en extension.

Figure 57 : Latéroflexion et rotation


combinées en région thoraco-lombaire
(Denoix, Pailloux, 2001)
Lors de suspicion d'une dysfonction, des tests plus spécifiques peuvent être réalisés.

La colonne thoracique est associée en ostéopathie à la ceinture scapulaire. Tous les


mouvements de cette dernière provoquent la mobilisation des vertèbres cervicales et
thoraciques et des côtes. Des dysfonctions peuvent aussi être détectées au niveau du thorax
et des côtes.

9 ) (# # #)
Le segment lombaire du cheval se caractérise par sa grande rigidité (nécessaire à la transmission des
efforts provenant de l’arrière-train) conférée par la morphologie des processus articulaires, la
présence d’articulations intertransversaires (L5-L6 et L6-S1), et la longueur de ses processus
tranversaux. Cette rigidité est compensée par la grande mobilité de la charnière lombo-sacrale en
flexion et extrension.

La mobilité naturelle en latéroflexion et rotation est très réduite. Ces mouvements ne peuvent se
produire que s’il existe un désengagement des facettes articulaires c'est-à-dire surtout au cours de la
flexion vertébrale. Ces mouvements mineurs sont beaucoup plus limités en extension.

Les lésions en flexion ou en extension simple (mouvements majeurs) sont très rares sauf en ce qui
concerne la charnière lombo-sacrale. Il est donc indispensable d'investiguer les mouvements
mineurs, latéro-flexion et rotation pour déceler les blocages.

A partir de L5 se détachent les racines du plexus lombo-sacral.

Il faut rechercher les points suivants : (Richard, 1980)


l’alignement des processus épineux (recherche d’une rotation vertébrale isolée),
la profondeur de chaque processus transverse (recherche d’une rotation vertébrale
isolée),
reconnaître le côté de la rotation vertébrale,
l’aspect général de la colonne lombaire et direction de sa rotation,

- 118 -
la recherche des contractures et autres points de tension paravertébraux,
investiguer le sens et l’état de tension des ligaments sur-épineux, ilio-lombaire, des
muscles carrés des lombes et psoas,
vérifier l’existence éventuelle d’une lésion primaire ou secondaire.

Test global de flexion

Comme pour la colonne thoracique, le


thérapeute peut obtenir une flexion
lombaire en plaçant ses mains sous
l'abdomen et exerçant une pression en
direction dorsale, ou en stimulant la ligne
du dessous avec les doigts ou un objet
mousse.

Un test plus spécifique de flexion du


segment lombaire et surtout de la
charnière lombo-sacrale consiste à
stimuler les muscles fessiers
symétriquement et simultanément avec les Figure 58 : Test de flexion du rachis
doigts, ou une pointe mousse, en se thoraco-lombaire (cliché personnel)
plaçant derrière le cheval.

Test d'
extension

L'ostéopathe réalise un pincement à cheval sur les processus épineux ou exerce une
pression en direction ventrale pour provoquer l'extension de la colonne lombaire, en
commençant de préférence par L6. L'extension observée est à la fois lombaire et dorsale.

Le pincement en regard de l’espace entre L6 et S1, permet de tester plus spécifiquement la


mobilité de la charnière lombo-sacrale.

Test de latéro-flexion global

L'ostéopathe place une main sur le garrot et pousse avec l'autre sur la pointe de la hanche :
une latéro-flexion est ainsi obtenue. Les processus transverses doivent monter du côté
opposé à la latéro-flexion, les processus épineux doivent être déviés du côté de la latéro-
flexion et la colonne thoracique doit être en extension.

Comme lors de l'examen de la colonne thoracique, quand une dysfonction est suspectée,
des tests plus spécifiques peuvent être réalisés, en testant la mobilité de chaque vertèbre.

D ) ( )
a) Axes de mouvements du sacrum
Le sacrum résulte de la fusion des 5 vertèbres sacrées. Il s'articule avec les iliums (articulations sacro-
iliaques), avec la sixième lombaire par l'intermédiaire d'un disque fibro-cartilagineux épais, et avec la
première vertèbre caudale.

Les axes de mouvements du sacrum permettent de comprendre la localisation des lésions


ostéopathiques.

- 119 -
Figure 59 : Les axes du sacrum (Evrard, 2002b)
Axe Transverse (dorsal) de Sutherland (ATS)

Il se situe entre les processus articulaires de S1 et S2. C'est l'axe de flexion-extension en relation
avec les mouvements de flexion et d'extension de la symphyse sphéno-basilaire, décrits plus
précisément dans notre chapitre consacré à l'ostéopathie crânio-sacrée. Cet axe n'intervient pas dans
la biomécanique propre de la marche, mais dans le Mécanisme Respiratoire Primaire.

Axe Transverse Moyen (ATM)

Il passe par le point pivot des surfaces articulaires du sacrum. Cet axe est celui de la rotation du
sacrum par rapport aux os coxaux . Deux définitions s'imposent à ce niveau.

La nutation est le mouvement décrit quand la face dorsale du sacrum se dirige dorsalement (s’éloigne
du plancher pelvien). La contre-nutation se produit quand sa face ventrale se dirige ventralement (il se
rapproche du plancher pelvien).

Deux dysfonctions ostéopathiques sacro-iliaques peuvent donc être observées : le sacrum ventral
bilatéral (en contre-nutation) et le sacrum dorsal bilatéral (en nutation).

Axe Transverse Dorsal (ATD)

C'est l'axe de rotation des ailes de l'ilium par rapport au sacrum. Il passe par les pôles caudaux des
surfaces articulaires du sacrum.

A ce niveau, les dysfonctions observées sont ilio-sacrées : l'ilium est bloqué sur le sacrum. Deux types
de lésions sont constatées :
la lésion "iliaque ventral" : l’ilium est en rotation en direction ventrale autour de l’ATD. La
tubérosité sacrale et plus crâniale et ventrale, le tuber coxae plus caudal et ventral et la
tubérosité ischiatique est plus dorsale.
la lésion "iliaque dorsal" : l’ilium est en rotation en direction dorsale autour de l’ATD. La tuber
sacral est plus dorsal et caudal, le tuber coxae plus crânial et dorsal et l’ischium plus ventral.
Axe Oblique (AO)

Il passe par le pôle caudal et crânial de chaque surface articulaire du sacrum.

Les lésions sont aussi ilio-sacrées :


lésion iliaque in-flair (les ailes iliaques restent fermées, les tuber sacral sont en position
dorsale et ne s'ouvrent pas),
lésion iliaque out-flair (les ailes iliaques restent ouvertes, les tuber sacral sont en position
ventrale et ne se ferment pas).

- 120 -
Axes Transverses Obliques gauche et droit (ATO)

Les mouvements autour de ces axes sont des mouvements de torsion ventrale ou torsion dorsale du
sacrum. Ce mouvement peut être décomposé en une rotation gauche ou droite associé à une
inclinaison latérale gauche ou droite.

Les mouvements de torsion sont organisés autour des ATO. Pour l'axe gauche, la torsion est ventrale
gauche-gauche ou dorsale gauche-droite. Pour l'axe droit, la torsion est ventrale droite-droite ou
dorsale droite-gauche.

b) Tests des lésions ilio-sacrées


Les lésions ilio-sacrées correspondent aux lésions de l'iliaque par rapport au sacrum, lésions
que nous avons décrites précédemment.

L'examen statique et dynamique a déjà été réalisé dans les étapes préalables. Elles ont
permis de mettre en évidence la position du bassin, les mouvements des iliums, du sacrum,
l'engagement des membres postérieurs. La palpation a révélé d'éventuelles zones de
tensions, d'amyotrophie…

Après cette inspection minutieuse, l'ostéopathe a déjà une idée bien précise de la lésion. Les
tests suivants lui servent à confirmer sa supposition visuelle, palpatoire et ressentie.

Test de l'
ilium ventral ou dorsal

Une première technique possible consiste


à saisir le postérieur par le sabot et à
palper en même temps les épines iliaques.
Le postérieur fléchi est un peu écarté, puis
un léger mouvement de translation vertical
est réalisé. La main posée sur l'iliaque
évalue le mouvement dorsal lors de
l'élévation du membre, et le mouvement
ventral lors de la descente.

Figure 60 : Test de l'


ilium ventral ou
dorsal (cliché personnel)
La mobilité de l'ilium peut aussi être évaluée :
lors de la protraction (rotation dorsale de l’ilium) et de la rétraction (rotation ventrale
de l’ilium) du membre pelvien,
par mobilisation de l'os coxal, membre à l’appui : une main sur l’angle de la hanche,
l’autre sur la tubérosité ischiatique, on réalise un couple de force pour tester la
rotation en direction dorsale, ou en direction ventrale de l’ilium.

- 121 -
Test de l'
ilium en in-flair et en out-flair

La même technique que précédemment est reprise. Dans ce test, le membre postérieur est
amené en abduction pour tester l'in-flair et en adduction pour tester l'out-flair. L’autre main
posée à plat entre le tuber sacrale et le sacrum évalue la qualité de l’écartement et de
rapprochement des épines iliaques.

c) Tests des lésions sacro-iliaques


Les lésions sacro-iliaques correspondent aux lésions du sacrum par rapport aux iliums.

Comme pour les lésions ilio-sacrées, l'observation préalable revêt une importance majeure.
De plus, un port de queue anormal peut renseigner sur le type de lésion :
une queue relevée signe un sacrum ventral, (en extension en en nutation),
une queue serrée entre les fesses signe un sacrum dorsal, (en flexion ou en contre-
nutation),
une queue déviée à droite signe une torsion de sacrum à droite,
une queue déviée à gauche signe une torsion du sacrum à gauche.
Test vers ventral par rapport à l'
axe transversal

La queue est saisie puis délicatement


dirigée dorso-crânialement. L'autre main
évalue le mouvement ventral du sacrum.
Si le sacrum ne s'enfonce pas
ventralement, une lésion sacrum dorsal
bilatérale est présente. Si c'est la base
droite ou gauche qui ne s'enfonce pas,
une lésion de torsion est présente.
D'autres tests doivent être réalisés.

Figure 61 : Test du sacrum vers ventral


(cliché personnel)
Test vers ventral par rapport aux axes obliques droit et gauche

De la même manière que précédemment, la queue est soulevée. Un mouvement vers la


gauche est inclus pour tester l'hémi-base droite et un mouvement vers la droite permet de
tester l'hémi-base gauche.

Test vers dorsal par rapport à l'


axe transversal

La queue est saisie caudalement puis une


légère traction est exercée ventro-
caudalement. L'autre main évalue le
mouvement dorsal du sacrum. Si le
sacrum ne s'élève pas dorsalement, une
lésion sacrum ventral bilatérale est
présente. Si c'est la base droite ou gauche
qui ne s'élève pas, une lésion de torsion
est présente. D'autres tests doivent être
réalisés.
Figure 62 : Test du sacrum vers dorsal
(cliché personnel)

- 122 -
Test vers dorsal par rapport aux axes obliques droit et gauche

De la même manière que précédemment, une traction est exercée sur la queue. Un
mouvement vers la gauche est inclus pour tester l'hémi-base droite et un mouvement vers la
droite permet de tester l'hémi-base gauche.

L’examen du bassin n’est pas toujours très aisé chez le cheval. On peut dans ce cas avoir
recours à l’écoute manuelle du MRP. Elle peut être éventuellement associée à ces tests
"structurels" pour mieux l’affiner et mieux préciser spatialement les dysfonctions.

E ) ) ) &# ('
a) Principe général de l'examen des membres
La spécialisation des quadrupèdes dans le mouvement sagittal fait que les mouvements de plus
grande amplitude sont toujours la flexion et l'extension. Mais chaque articulation présente toujours une
mobilité dans les autres plans de l’espace (adduction-abduction, rotations, glissements, associations
de ces mouvements), plus ou moins importants selon l’articulation étudiée. Ces mouvements qualifiés
de "mineurs" intéressent tout particulièrement l’ostéopathe car leur intégrité conditionne la bonne
réalisation des mouvements "majeurs".

Il est important de souligner ici que chez le cheval les seules articulations des membres dotées
de mouvements actifs en rotation, abduction et adduction, sont les articulations scapulo-
humérale pour le membre thoracique et les articulations de la hanche et du grasset pour le
membre pelvien. Dans toutes les autres articulations les mouvements de latéro-motion et
rotatoires sont purement passifs. Ceci implique que lors d’appuis dissymétriques les informations
proprioceptives ne peuvent pas être "gérées " localement (comme chez le chien par les muscles
prono-supinateurs, les muscles interosseux et les petits muscles propres des doigts) mais les
réajustements correcteurs ne pourront se faire que par les articulations proximales : épaule, hanche,
grasset, et le rachis… On comprend très bien dès lors que toute dysfonction de ces articulations ou
tout déficit fonctionnel concernant les chaînes musculaires proximales pourraient avoir des
répercussions graves sur les structures distales, favorisant chutes, entorses, tendinites…

Lors de réalisation des tests articulaires nécessitant de lever un membre. Il est conseillé :
avant de commencer les mobilisations, lorsque le membre est donné par le cheval, laisser le
temps au cheval de repositionner son corps et retrouver un équilibre correct des tensions de
ses chaines myofasciales.
d’éviter autant que possible de réaliser des mouvements allant contre la "biomécanique
naturelle" du cheval, par exemple, ne pas réaliser une extension du jarret sur un grasset en
flexion maximale, ne pas réaliser non plus de mouvements qui ne sont pas dans le schéma
moteur de la locomotion naturelle du cheval, comme une flexion de l’épaule associée à un
extension du coude,
d’être très attentif à l’orientation et au sens du mouvement du membre au moment même où
le cheval le lève, plus particulièrement pour les postérieurs. Selon le Dr D. Giniaux, à cet
instant précis, le cheval montre le sens dans lequel il "aimerait" que le thérapeute l’emmène
apportant parfois des indices précieux sur le lieu et le sens de la dysfonction.

b) Jonction scapulo-thoracique
L'épaule est constituée de deux jointures indissociables du point de vue fonctionnel : l'articulation
scapulo-humérale d'une part et scapulo-thoracique d'autre part. Cette dernière n'est pas une
articulation véritable, puisqu'elle met en jeu une combinaison complexe de muscles et d'aponévroses.

Chez le cheval, la scapula est reliée au rachis (fascia thoraco-lombaire et ligament supra-épineux) par
une forte lame aponévrotique formant le ligament scapulaire dorsal. La surface de glissement est
représentée par le fascia axillaire qui glisse sur le fascia thoracique externe. Elle peut décrire des
mouvements de flexion et d’extension, d’abduction et adduction (très limités pour ces derniers), de
rotation externe et interne, de glissement proximal ou distal.

- 123 -
Test de flexion-extension

Le membre est saisi au niveau du boulet. La flexion scapulo-thoracique, est testée en


emmenant progressivement le membre en direction caudale et ventrale , en rétraction.

L’extension scapula thoracique est évaluée en exerçant une traction progressive portant le
membre crânialement et dorsalement, c'est-à-dire en protraction.

Test d'
abduction-adduction,de rotation et de glissement proximo-distal

Le membre est saisi par le boulet et maintenu en flexion globale. Le test d'abduction consiste
à réaliser un mouvement mineur latéralement. La partie distale de la scapula subit ce
mouvement. Le test en adduction consiste à pousser la partie distale de la scapula
médialement, contre la cage thoracique.

Dans la même position, on peut également tester la rotation interne-externe, ainsi que les
mouvements de glissement proximo-distal et disto-proximal. Pendant tous ces tests, une
main de l’ostéopathe est posée en région proximale à cheval sur l’épine scapulaire doigts
dirigés dorsalement et évalue la qualité du mouvement.

c) Articulation scapulo-humérale
Cette articulation sphéroïde permet théoriquement des mouvements d’assez grande amplitude dans
tous les plans de l’espace. Toutefois, en raison de la position de l’ensemble de l’épaule, plaquée
contre le thorax, les mouvements latéraux se trouvent plus limités. La morphologie des surfaces
articulaires (tête humérale plus grande que la cavité glénoïde, pas de bourrelet glénoïdal) et les
moyens d’union passifs assez lâches (capsule articulaire sans véritables renforcements ligamentaires)
font que l’essentiel de la stabilité de cette articulation est une stabilité musculaire active.

Test global de flexion-extension

Le thérapeute prend le boulet et fixe le carpe de l'autre main. Des mouvements de flexion et
extension sont réalisés au niveau de l'humérus en maintenant le segment immobilisé.

Test global d'


abduction-adduction

L'ostéopathe fixe l'olécrane d'une part, et la première phalange d'autre part. La carpe et le
radius sont aussi fixés. L'olécrane est mobilisé latéralement et sa mobilité en abduction est
évaluée. Quand l'olécrane est mobilisé médialement, c'est l'adduction qui est évaluée.

Si une restriction a été observée lors de ces tests généraux, des tests plus spécifiques sont
réalisées ensuite, afin de préciser encore la localisation de la dysfonction.

Test spécifique de la flexion/extension

Une main est en contact avec l'épaule et en particulier, la tubérosité deltoïdienne et le


tubercule sus-glénoïdal, l'autre main est sur l'olécrane et pousse en direction crâniale
(extension) puis en direction caudale (flexion). Ce test permet également d’évaluer la qualité
du glissement du tendon proximal du biceps dans sa coulisse.

Test spécifique de l'


adduction-abduction – rotation externe-interne

Adduction : Les mains sont toujours placées de la même façon et l'ostéopathe exerce une
pression sur l'olécrane en direction médiale ce qui pousse latéralement la tubérosité
deltoïdienne de l'humérus.

Abduction : Le mouvement inverse est effectué : l'olécrane est dirigé latéralement ce qui
entraîne la tubérosité deltoïdienne médialement.

- 124 -
Dans la même position, on peut tester les mouvements de rotation externe et interne.

Ce test en abduction et rotation externe permet en particulier d’évaluer le bon


fonctionnement du muscle subscapulaire (adducteur et rotateur interne) et du fascia axillaire
qui le tapisse, qui sont inexplorables par palpation en raison de leur situation. Le tendon de
ce muscle joue le rôle de ligament médial stabilisant le compartiment médial de l’articulation
scapulo-thoracique. Les épaules bloquées en flexion, adduction et rotation interne sont
souvent la conséquence d’une contracture réflexe de ce muscle à l’occasion d’une glissade
ou d’une réception mal contrôlée en appui dissymétrique. Ceci peut être également à
l’origine de formation d’adhérences entre le fascia axillaire et le fascia thoracique externe
aggravant la restriction dans le mouvement de protraction.

Ce sont les articulations de l’épaule qui donnent à l’ensemble du membre la direction du


mouvement : vers l’avant , vers l’arrière (lors du reculer), latéralement ou médialement (lors
des déplacements latéraux).

Leur dysfonstions affectent l’amplitude de la foulée (souvent dysfonction en flexion avec


phase antérieure de la foulée raccourcie).

La scapula et l’humérus forment le cadre osseux donnant attache aux muscles d’attache du
membre formant plusieurs systèmes de haubans musculo-fasciaux. Dans la majorité de cas,
les dysfonctions de l’épaule sont d’origine myofasciales.

d) Articulation du coude
L'articulation du coude, huméro-radio-ulnaire, est une charnière presque parfaite chez le cheval.
L’ulna intervient uniquement pour compléter l’incisure trochléaire caudalement. A l’opposé de l’homme
et du chien, les mouvements radio-ulnaires sont nuls par soudure des deux os.

Les mouvements majeurs (et les seuls actifs) du coude chez le cheval sont la flexion et l’extension. A
l’extension, les puissants ligaments collatéraux verrouillent l’articulation.

En raison de la dissymétrie des lèvres de la trochlée (lèvre médiale plus étendue que la lèvre latérale),
le mouvement de flexion s’accompagne d’une déviation latérale du rayon radial ("abduction"). A
l’inverse, lors de l’extension, le rayon radial est ramené médialement ("adduction").

La flexion déverrouille le coude par relâchement partiel des ligaments collatéraux, ce qui permet de
mettre en évidence des mouvements mineurs d’abduction/adduction et de tous petits glissements
latéraux.

Test de flexion-extension

Le paturon et le carpe sont saisis et fixés. Le carpe est dirigé dorso-latéralement pour tester
la flexion (accompagnée de l'abduction) puis caudo-médialement pour tester l'extension (et
l'adduction).

Test d'
abduction-adduction

Le carpe est saisi d’une main, le boulet est posé sur la cuisse. L’autre main posée sur le
coude évalue la mobilité du radius (olécrane et épicondyle latéral) quand le carpe est dirigé
latéralement pour l'abduction et médialement pour l'adduction.

e) Les articulations du carpe


Au cours de la locomotion du cheval, et dès le poser du pied, le carpe assure la rigidification et le
maintien de l’axe avant-bras-carpe-métacarpe pratiquement rectiligne pendant toute la durée de la
phase d’appui. Cette adaptation poussée à la locomotion onguligrade et à la course, est corrélée à un
système de contention et de stabilisation très différents des carpes humains et canins qui sont, au
contraire, très souples et mobiles. En effet, la capsule articulaire et les ligaments collatéraux sont

- 125 -
particulièrement forts et englobent l’ensemble du carpe assurant son verrouillage dès le poser du pied.
Ce dispositif est surtout complété par l’os pisiforme et ses ligaments propres, véritable clé de ce
verrouillage.

Les fascias deviennent très épais, constituant respectivement les rétinacles des extenseurs
dorsalement, et fermant le canal carpien côté palmaire. Dans celui-ci passent les tendons perforé et
perforant glissant dans leurs gaines synoviales respectives, accompagnés de l’artère, veine et nerf
médians. On comprend aisément que toute affection ou dysfonction du carpe pourra se répercuter sur
la mobilité de toutes ces structures fasciales (formation d’adhérences) et donc sur toute la mécanique
et la physiologie du pied d’une part, mais aussi de façon ascendante sur la biomécanique du coude et
de l’épaule d’autre part.

Les mouvements majeurs (et seuls actifs) du carpe sont la flexion et l’extension. La plus grande
amplitude a lieu au niveau de l’interligne anté-brachio-palmaire dont les surfaces articulaires sont très
marquées. La flexion médio-palmaire est plus limitée, et carpo-métacarpienne quasi nulle.

Le centre de rotation carpien passe par le centre du condyle palmaire formé par le processus styloïde
de l’ulna. Ainsi du point de vue biomécanique, on peut diviser le carpe du cheval en deux
compartiments, l’un palmaire, qui est le compartiment du mouvement (verrouillé en extension, mobile
en flexion), l’autre dorsal qui est celui de l’axe de transmission des efforts.

Du fait de l’asymétrie et de l’obliquité des surfaces articulaires radio-ulnaires distales La flexion du


carpe est toujours associée à une déviation latérale du rayon métacarpien. Inversement, au cours de
l’extension le rayon métacarpien est ramené en direction médiale.

Quand le carpe est en extension, il est complètement verrouillé par les ligaments collatéraux croisés
dans l’espace, et aucun mouvement passif de latéralité ou rotatoire ne peut être mis en évidence.

Lorsque le carpe est fléchi, les ligaments collatéraux se relâchent et il est possible de mettre en
évidence des mouvements passifs d’abduction et d’adduction, de rotation interne et externe, de
glissements dorso-palmaires et latéro-médiaux des différents os constituant le massif carpien.

L’os pisiforme répond au processus styloïde de l’ulna et à l’os pyramidal par de petites facettes
articulaires. Il est relié à tous les os du massif carpien par un ligament court et fort. Quand le carpe est
en extension, tous les ligaments sont tendus, le pisiforme est parfaitement immobile (de plus, chez
l’animal debout ce verrouillage est complété par la tension des muscles ulnaires latéral et médial qui
s’insèrent respectivement sur les épicondyles latéral et médial de l’humérus et se terminent par de
forts tendons sur le bord dorsal du pisiforme).

Quand on commence à fléchir le carpe, les ligaments se relâchent successivement avec l’angle de
flexion : d’abord le ligament pisi-métacarpien, puis le ligament pisi-crochu, le ligament pisi-pyramidal et
enfin pisi-ulnaire. Il présente alors une mobilité latéro-médiale et proximo-distale (flexion-extension).

L'os pisiforme constitue une des zones clés du membre thoracique : il protège les constituants du
canal carpien, son glissement médial évitant une flexion trop importante du carpe. Il constitue
également un centre régulateur des tensions myofasciales, en particulier en ce qui concerne les
tendons des muscles fléchisseurs superficiel et profond du doigt.

Test global

Une main saisit le membre par le paturon, cette main va diriger les mouvements. L’autre
main est posée à plat à la face dorsale du carpe, le pouce et les doigts 4 et 5 au contact des
ligaments collatéraux de part et d’autre du carpe. On imprime alors un mouvement en
direction dorsale (extension), en direction palmaire (flexion). On apprécie l’abduction du
rayon métacarpien associée à la flexion et son adduction associée à l’extension.

Puis on teste les mouvements latéraux et rotatoires du carpe, à différents degrés de flexion
de l’articulation.

La main posée sur le carpe évalue l’ouverture et la fermeture des interlignes articulaires, le
glissement dorsal des os lors de la flexion, la qualité de la tension et du relâchement des

- 126 -
fascias, tendons et membrane commune dorsale ainsi que des ligaments collatéraux du
carpe.

Test spécifique de l'


os pisiforme

Au cours du test précédent, il est


également possible de tester la mobilité de
l’os pisifome. Cette fois, l’autre main prend
contact avec le bord caudal du pisifome
entre le pouce et l’index et majeur. Lors de
la flexion carpienne, le pisiforme se dirige
proximalement et médialement. Lors de
l’extension, il glisse distalement et
latéralement.

Un autre test permet d’évaluer la mobilité


propre du pisforme. Le membre est saisi
par le paturon et le carpe positionné en
flexion à exactement 90°. L'autre main Figure 63 : Test spécifique de l'
os
dirige l'os pisiforme par de petits pisiforme (cliché personnel)
mouvements proximo-distalement (flexion-
extension) et latéro-médialement pour
évaluer (abduction-adduction).

f)Les articulations du doigt : métacarpo-phalangienne


et inter-phalangiennes proximale et distale
Il est à noter que, depuis le milieu de l’avant-bras et jusqu’à l'extrémité du pied, il n’existe plus de
corps musculaires charnus. Toutes les articulations de la main, depuis le carpe jusqu’au pied, sont
maintenues par des structures purement fasciales (tendons, ligaments, fascias et structures
associées). Les dysfonctions à ce niveau ne sont donc pas dues à des contractures ou spasmes
musculaires locaux, mais à des tensions fasciales. Celles-ci seront soit dues à des lésions locales
(affections dégénératives, entorses, tendinites avec fibrose rétraction et adhérences) soit provenant
des régions proximales du membre (épaule).

Articulation métacarpo-phalangienne

Sa position à l’intersection de l’axe vertical antébrachio-carpo-métacarpien d’une part et de l’axe digité


(45-50° avec le sol) d’autre part, fait de l’articulation du boulet ou métacarpo-phalangienne, un centre
de convergence des efforts, soumis à des contraintes particulièrement élevées, d’où la complexité et
la puissance de ces moyens de contention : muscle interosseux III entièrement fibreux, capsule
articulaire très épaisse, ligaments collatéraux métacarpo-phalangiens, ligaments sésamoïdiens
collatéraux et distaux, ligament sésamoïdien palmaire. La contention palmaire est encore renforcée
par le glissement des tendons des muscles fléchisseurs du doigt sur la coulisse formée par le ligament
sésamoïdien palmaire et par la gaine annulaire très épaisse du fascia digital palmaire.

Le maximum de sollicitation des structures articulaires du boulet au cours de la locomotion est atteint
dans le temps intermédiaire de la phase d’appui ou soutènement. C’est le moment où la descente du
boulet avec horizontalisation du paturon est maximale et où l’appareil suspenseur du boulet est le plus
sollicité.

Les mouvements majeurs du boulet sont la flexion (en direction palmaire) et l’extension (en direction
dorsale). Les ligaments métacarpo-phalangiens collatéraux sont en deux faisceaux croisés et
présentent, quel que soit l’angle d’ouverture ou de fermeture du boulet, toujours un contingent de
fibres en tension. On peut mettre également en évidence de petits mouvements passifs d’adduction et
d’abduction vite limités par la tension des ligaments.

Les os sésamoides proximaux possèdent également une mobilité propre. Ils sont unis très solidement
par le ligament sésamoïdien palmaire (ou intersésamoïdien) et forment un bloc sésamoîdien

- 127 -
indissociable. Lors de la flexion métacarpo-phalnagienne, le bloc sésamodien glisse en direction
proiximale. Il limite l’amplitude en flexion. Il se dirige distalement lors de l’extension.

Le bloc sésamoïdien présente également des mouvements latéraux, limités par le relief intermédiaire
qui divise le condyle articulaire métacarpien.

Les tests que nous allons décrire doivent être réalisés après avoir vérifié l'intégrité des
structures tendineuses, et des métacarpiens rudimentaires, la palpation s'intègre dans un
examen locomoteur systématique.

Tous les tests du doigt peuvent être réalisés à partir de la position suivante : le membre est
levé et la face dorsale du canon vient reposer sur la cuisse du praticien à demi-agenouillé
près du cheval. Ceci permet de réaliser l’examen palpatoire de tendons tout en jouant sur
leur tension en mobilisant les phalanges ou le boulet, et de réaliser tous les tests articulaires
du doigt.

Test de flexion-extension métacarpo-phalangienne

Le boulet est saisi d'une main, l'autre saisissant le sabot. Les trois phalanges sont
immobilisées par une traction légère et le segment est amené en flexion proximalement et en
extension distalement.

Le carpe étant fixé le bloc des trois phalanges est dirigé médialement pour tester l'adduction
et latéralement pour tester l'abduction.

Test des grands sésamoïdes

Une main prend contact avec le bloc sésamoïdien à la face palmaire du boulet et évalue la
qualité de son mouvement quand l’autre main imprime des mouvements de flexion et
d’extension, puis de latéromotion métacarpo-phalangiennes.

Test spécifique : le bloc sésamoïdien est saisi entre le pouce et l’index, et ses mouvements
latéraux sont évalués sur une articulation métacarpo-phalangienne positionnée en légère
flexion.
Les deux articulations interphalangiennes se meuvent naturellement toujours dans le même sens.
Elles sont solidarisées par le ligament sésamoïdien collatéral de l’articulation interphalangienne distale
(IPD) qui rejoint l’épicondyle de la première phalange( P1).
Les ligaments de l’articulation interphalangienne proximale (IPP), moins mobile que l’IPD, sont
particulièrement sollicités dans les efforts violents (réception de sauts) et les appuis dissymétriques,
ce qui est souvent à l’origine d’ostéophytose P1-P2. Elle est soutenue du côté palmaire par le tendon
perforant qui glisse sur un bourrelet fibrocarilagineux.
L’articulation IPD, ou articulation du sabot, est la plus mobile des articulations du doigt surtout dans
les mouvements latéraux et rotatoires, ce qui permet un poser à plat du sabot quelles que soient les
irrégularités du terrain. L’os sésamoïde distal, ou os naviculaire, vient compléter la surface articulaire
ème
côté palmaire. Sa face palmaire constitue la 3 coulisse pour le tendon perforant dont le glissement
est favorisé par la bourse synoviale podotrochléaire. Il s’élargit pour former l’aponévrose palmaire
ème
avant de se terminer sur la 3 phalange. Cette aponévrose est renforcée par le fascia digital et
l’ensemble se trouve adhérent en relation avec l’appareil amortisseur du sabot (coussinet adipeux,
cartilages ungulaires, plexus veineux du pied) .
Test de la deuxième phalange par rapport à la première

Une main prend le sabot, l'autre le boulet, les deuxième et troisième phalanges sont
bloquées par une légère traction, et le segment est testé successivement en flexion-
extension, abduction-adduction puis rotation externe-interne.

- 128 -
Test de la troisième phalange par rapport à la deuxième

Rappelons que cette région est le siège de la pathologie podo-trochléaire. En cas de doute
sur l'intégrité de ces structures, un bilan radiographique est toujours recommandé.

Une main saisit le paturon et l'autre le sabot et évalue les mouvements de flexion et
d’extension, de latéromotion et rotatoires.

Un mouvement de glissement de P3 par rapport à P2 ("tiroir") dans le sens dorso-palmaire


peut être également mis en évidence et testé sur cette articulation.

Les tests de mobilité des articulations du doigt du membre postérieur sont réalisés sur le
même principe.

F ) ) ) $ 5
a) Articulation de la hanche
L’articulation coxo-fémorale est une articulation sphéroïde permettant des mouvements assez amples
dans tous les plans de l’espace. C’est donc elle qui donne l’orientation du mouvement du membre
pelvien au cours de la locomotion. Rappelons toutefois, que chez le cheval, elle est dotée d’un
ligament spécifique, le ligament accessoire de la tête fémorale qui a tendance à limiter l’amplitude de
l’abduction.

Pas moins de 20 muscles interviennent dans la stabilité active et le mouvement de cette articulation.
En particulier, les muscles pelviens profonds, forment comme une coiffe autour de la hanche. Comme
tous les muscles juxta-articulaires, ils sont riches en propriorécepteurs et assurent le réajustement
permanent de la position de la tête du fémur au cours de la locomotion. Ils sont assurément les plus
impliqués dans les dysfonctions de la hanche ("hanche bloquée").

De nombreuses techniques de test existent pour évaluer la mobilité de l'articulation coxo-


fémorale. Nous présenterons les plus classiques. D'autres méthodes s'avèrent utiles en
fonction de la taille, du caractère ou des lésions du cheval. Chaque ostéopathe choisit la
technique qu'il maîtrise et qui lui paraît la plus appropriée.

Rappelons que le point de Giniaux, situé en arrière du trochanter est très fiable.

Test de flexion-extension

Le pied est saisi en pince et le membre postérieur est fléchi dans son ensemble.
L'ostéopathe exerce ensuite un mouvement de flexion et d'extension montant et en
descendant le grasset. La main placée sur le grand trochanter permet d'évaluer la mobilité.

Test d'
abduction-adduction

Dans la même position que précédemment, un mouvement latéral (puis médial) est donné
au niveau du grasset pour tester l'abduction (puis l'adduction).

D'autres tests peuvent combiner les mouvements de flexion, abduction et rotation externe,
ainsi que les mouvements d'extension d'adduction et de rotation interne.

b) Articulation du grasset
Située au milieu de la chaîne articulaire du membre pelvien, le grasset est le centre de convergence
des efforts du membre pelvien. Son rôle est d’assurer la stabilité du membre au cours de la
locomotion. Sa stabilité passive est assurée par un appareil capsulo-ligamentaire complexe (au moins
14 muscles ou chefs musculaires).

Le grasset est un complexe articulaire où l’on peut décrire 3 systèmes fonctionnels :

- 129 -
l'articulation tibio-fémorale latérale supra et infra-méniscale,
l'articulation tibio-fémorale médiale supra et infra- méniscale,
l'articulation fémoro-patellaire.
Les mouvements majeurs de l’articulation fémoro-tibiale sont la flexion et l’extension. En raison de la
dissymétrie de conformation et d’étendue des surfaces articulaires fémorales et tibiales, la flexion
passive du grasset s’accompagne d’une rotation interne automatique du tibia. A l’inverse, une rotation
externe est associée à l’extension.

Lors de la flexion, les ménisques glissent en direction caudale, et suivent le tibia dans sa rotation
interne (surtout le ménisque médial qui est fortement adhérent à la capsule articulaire et au ligament
collatéral médial). Lors de l’extension, les méniques décrivent le mouvement inverse : glissement
crânial et rotation externe.

L’articulation fémoro-tibiale présente également des mouvements de rotation axiale du tibia et de très
faibles mouvements d’abduction et d’adduction.

Les ligaments collatéraux contrôlent les mouvements latéraux, et limitent la rotation externe exagérée
du tibia.

Les ligaments croisés contrôlent la rotation interne du tibia par rapport au fémur. Le ligament croisé
crânial s’oppose au glissement caudo-crânial du tibia. Au cours de la locomotion, cette tendance au
glissement crânial du tibia est le fait de la composante horizontale de la force de contraction du
quadriceps. Le ligament croisé caudal s’oppose au glissement crânio-caudal du tibia.

Ligaments du genou et ligaments d’attache des ménisques sont riches en proprio- récepteurs
informant le cortex cérébral de l’état d’étirement des ligaments et de la position spatiale des surfaces
articulaires et des ménisques.

L’articulation fémoro-patellaire du cheval se caractérise par des surfaces articulaires très


dissymétriques (plus développées médialement) le fort développement des cartilages patellaires
(surtout le médial) et la présence de 3 ligaments patellaires. Ceci donne la possibilité de bloquer la
patella à l’extrémité proximale de la trochlée fémorale et de maintenir l’ouverture du grasset au repos
avec un minimum d’effort musculaire. Ce système d’économie d’énergie est complété par l’appareil
réciproque qui solidarise passivement les mouvements du jarret à ceux du grasset. Pour "décrocher"
sa rotule, le cheval contracte ses muscles vaste latéral et biceps fémoral la tirant proximalement et
latéralement comme pour débloquer le frein à main d’une voiture.

La patella monte en direction proximale le long de la trochlée fémorale lors de l’extension du genou, et
glisse distalement lors de la flexion. Elle présente également des mouvements latéraux, contrôlés
passivement par les ligaments fémoro-patellaires latéral et médial, et de façon active par plusieurs
muscles antagonistes.

L’articulation tibio-fibulaire n’est pas à négliger en ostéopathie : l’extrémité proximale de la fibula


donne insertion au ligament collatéral latéral du grasset. Elle est croisée par le nerf fibulaire (trigger
point à cet endroit). Elle constitue également comme un arc-boutant déviant une partie des efforts de
compression sur le plateau tibial. La tête fibulaire présente de petits glissements dans le sens crânial
et caudal. Une lésion "fibula postérieure" n’est pas rare lors de dysfonctions du grasset.

La palpation préalable du grasset reste indispensable. Tout signe d'inflammation doit être
recherché.

Test de flexion-extension et de rotation externe et interne du genou

Le membre est saisi et fléchi dans son ensemble. Tous les segments osseux sont fixés sauf
le tibia qui est amené en flexion-extension de façon à évaluer la rotation interne et
l'adduction du plateau tibial lors de la flexion, et la rotation externe et l'abduction lors de
l'extension.

- 130 -
Test des ménisques

Le membre est saisi et fléchi dans son ensemble. Le tibia subit une légère rotation interne de
façon à faire saillir le ménisque interne. La mobilité du ménisque est évaluée. Une rotation
externe permet de tester le ménisque externe, plus mobile.

Test de la rotule

Une main placée sur la croupe induit un mouvement de balancement provoquant une flexion
puis une extension du grasset. L'autre main placée sur la rotule évalue sa mobilité et
éventuellement sa capacité à s'accrocher.

Lorsque la rotule s'accroche, la mobilité individuelle de la rotule peut être testée :


l'ostéopathe la pousse alors dorsalement, ventralement, latéralement, puis médialement.

c) Articulation du jarret
L'articulation du jarret est l’articulation de la propulsion. Elle est assurément la plus spécialisée dans
les mouvements de flexion et extension chez le cheval. Ces mouvements ont lieu presque
exclusivement au niveau de l’articulation tibio-talienne. Cette physiologie très spécialisée dans la
course est également assurée par :
le jeu des puissants ligaments collatéraux du tarse, lui conférant un mécanisme de ressort :
en passant de l’extension à la flexion, les ligaments longs se relâchent progressivement, et les
ligaments se tendent progressivement, jusqu'à un point où les ligaments longs se relâchent et
le mouvement continue automatiquement.
l’appareil réciproque qui solidarise passivement les mouvements du jarret à ceux du grasset :
lorsque le genou est en flexion, l'articulation tarsale se fléchit par traction sur la corde fémoro-
métatarsienne. Quand le genou est en extension, la traction sur le tendon du muscle
fléchisseur du doigt, très fibreux étend le jarret.
En raison de l’obliquité prononcée de la trochlée talienne (dans le sens latéro-médial) la flexion du
tarse s’accompagne toujours d’une déviation latérale du rayon tarso-métatarsien. Le mouvement
d’extension s’associe à une déviation médiale du canon.

Les mouvements mineurs du jarret, concernent les possibilités de glissements dorso-plantaires permis
par les surfaces articulaires planes entre le talus et l’os naviculaire et entre ce dernier et l’os grand
cunéiforme.

Tous les os constituants le carpe possèdent un espace de mobilité (même minime) propre qui doit être
respecté pour le fonctionnement correct du jarret et prévenir le développement de l’arthrose.

Le compartiment médial du tarse correspond au compartiment du mouvement. Son os clé est le talus.
Le compartiment latéral est celui de la réception et la transmission des efforts. Sa clé est l’os cuboïde
qui forme comme un socle portant le calcanéum. Le cuboïde reçoit une des insertions de la corde
fémoro-métatarsienne.

Lors de la flexion du jarret, le cuboïde réalise une rotation interne et permet la fermeture des
interlignes articulaires proximales. Il ferme le canal perforant dans sa partie dorsale et l'ouvre
plantairement. Lors de l'extension du jarret, le cuboïde se met en rotation externe. Les interlignes
articulaires proximales sont alors ouvertes et le canal perforant est ouvert dorsalement et fermé
plantairement.

Test de flexion-extension

Le membre est saisi par le paturon. Un mouvement de flexion et d'extension est effectué au
niveau du jarret tandis qu'une main évalue la mobilité du jarret, et en particulier des
interlignes articulaires.

- 131 -
Test spécifique du cuboïde

Le membre est saisi par le paturon. L'os cuboïde est fixé par le pouce et l'index de l'autre
main. Le jarret est fléchi puis étendu. Le cuboïde doit se diriger en rotation interne lors de la
flexion et en rotation externe lors de l'extension.

Test d'
abduction-adduction du calcanéum

Le membre postérieur est posé sur la cuisse de l'ostéopathe. Le membre est en légère
adduction. Les différents éléments de l'articulation sont fixés, sauf le calcanéum qui est
poussé latéralement pour tester l'abduction, puis médialement pour tester l'adduction.

Notons cependant que chaque rangée peut être bloquée indépendamment de l'autre, et
chaque os peut aussi être en dysfonction.

Ainsi, de nombreux tests permettent d'évaluer la mobilité des différentes articulations des
membres, ce sont le plus souvent les petits mouvements que permettent à l'ostéopathe de
poser un diagnostic quant à la restriction observée.

En pratique, l'examen ostéopathique se déroule selon les étapes déterminées par le


praticien. En général, l'examen débute par la palpation des ailes de l'atlas. La palpation est
continuée le long de l'axe vertébral, jusqu'au sacrum à la recherche de points de tension ou
de contractures signant un éventuel blocage. Selon la sensibilité du thérapeute, la recherche
se fera de façon structurelle ou de façon plus énergétique, en utilisant le ressenti.

- 132 -
! +

L'ostéopathie consiste à apprécier les pertes de mobilité liées aux troubles que présente
l’individu, et à les résoudre manuellement. Dans ce chapitre, nous présentons les différentes
familles de traitement, les manœuvres en elles-mêmes seront traitées dans la troisième
partie.

Il existe de nombreuses techniques d’ostéopathie, chacune a ses indications et ses effets


propres. Suivant les auteurs, la classification et les définitions peuvent différer. Nous avons
choisi de présenter les termes le plus souvent employés par les praticiens.

Il existe des techniques structurelles, musculaires et fonctionnelles définies en fonction de la


participation active ou passive du patient, du positionnement articulaire, du sens directionnel
de la normalisation et des points de contact avec le praticien. (Sionnet-Durand, 2001)

" (& '


Il est parfois difficile de s’y retrouver, tant chaque auteur utilise des termes variés, voire
contradictoires, pour décrire les techniques ostéopathiques. Nous proposons une
nomenclature des techniques, basée sur ce qui est admis par la plupart des praticiens
(Evrard, 2002b ; Fosse, 2001 ; Boutin, 2005 ; Colombo, 2006b).

- (& ' ) $ 5
L'ensemble des manipulations dites "structurelles" regroupe les techniques mécanistes,
c'est-à-dire basées sur une mobilisation :
calculée après détermination des paramètres dynamiques lésés,
imposée, à des degrés divers, au patient,
mettant en jeu, peu ou prou, une force musculaire ajoutée.

Deux grands types de manipulations sont décrits :


les techniques directes : l'articulation ou le segment de structure en dysfonction est
amené contre la barrière motrice pathologique, et l'opérateur impose un mouvement qui
inverse les paramètres. Ainsi, une vertèbre bloquée en flexion rotation à gauche (notée
FRgSg) sera contrainte d'effectuer une extension rotation à droite (ErdSd).

les techniques indirectes : le segment en dysfonction est amené dans le sens opposé
de la barrière motrice pathologique, et on accentue le mouvement dans le sens de la
dysfonction. Ainsi, une vertèbre bloquée en FRgSg, ne pourra qu'aller en flexion et
rotation à gauche, le contraire est difficile et douloureux : l'opérateur accentue la flexion
et la rotation gauche.

a) Les techniques manipulatives directes


Le praticien amène le segment en dysfonction contre la barrière motrice pathologique, et
inverse les paramètres tridimensionnels de blocage (F/E ; R ; S), et, soit :

induit un mouvement de haute vélocité et de faible amplitude ; c’est le thrust. Il est


capital de ne pas dépasser les limites physiologiques de l’articulation. Le thrust agit au
niveau mécanique, en décoaptant les surfaces articulaires adhérentes par capillarité
(d’où le crac), et par un réflexe sympathique, qui, lors de l’étirement bref des extrémités

- 133 -
musculaires, stimule les récepteurs Golgi et Pacini, inhibe la contraction et lève le
spasme ( motoneurones et ).

maintient en tension l’articulation, contre la butée, en l’accentuant très légèrement, en


douceur, et en restant à l’écoute des réactions de l’animal, lequel, en se dégageant,
mobilise les muscles antagonistes, de façon brève et rapide, réalisant un véritable auto-
thrust inverse : il s’agit d’une technique myotensive directe, plus particulièrement
décrite comme l’inhibition réciproque de Sherrington.

maintient en tension l’articulation, contre la butée, et guette le relâchement progressif et


graduel des tensions musculaires. Pas à pas il progresse contre la butée, relâchant sa
mise en tension dès qu’il sent avoir gagné en amplitude, puis ré-imprimant une tension
contre la nouvelle butée, et gagnant en amplitude à chaque fois. Dans cette technique
plus que dans toute autre, le patient doit être coopératif et à l’aise : d’où l’importance de
l’abord et de la prise de contact : c’est lui qui décide ! C’est également une technique
myotensive directe, dite technique de Mitchell. Dans ce cas, l’étirement du FNM, suite à
l’excitation des récepteurs tendineux, provoque un relâchement graduel du niveau de
contraction musculaire.

Ces deux dernières techniques sont parfois appelées "muscle energy".

b) Techniques manipulatives indirectes


L’opérateur amène le segment en dysfonction dans le sens de la plus grande mobilité
indolore, et, soit :
maintient dans cette position jusqu’à relâchement complet des tensions, et sensation de
bien-être de l’animal. Cette technique est applicable aussi bien au squelette qu’aux
viscéres, vésicule biliaire, par exemple. On parle de technique fonctionnelle.

réalise en fin de mouvement une poussée de type thrust, afin de mettre en tension
réciproque les structures articulaires.

Ces deux techniques sont dites myotensives indirectes. On est souvent amené, dans la
pratique à utiliser un bras de levier, (encolure, membre, queue) : elles sont donc d’utilisation
à la fois courante mais délicate, car, selon la position du bras de levier, l’opérateur agira à un
niveau ou un autre des segments considérés.

c) Techniques par mobilisation active


L’opérateur stimule des zones réflexes du dos ou des membres, pour amener le groupe
vertébral ou l’articulation contre la barrière pathologique (directe) ou dans le sens de la
dysfonction (indirecte), pour provoquer, par voie réflexe et mécanique, respectivement une
inversion ou une exagération des paramètres articulaires lésés.

Dans la pratique, il est souvent mis en œuvre une succession de ces deux techniques dans
le même geste, souvent en commençant par l’indirect.

Ces techniques sont quasiment exclusivement réservées au cheval, qui, plus il sera près du
sang et "tonique", sera coopératif.

- 134 -
0 (& ' ( 8
(Chêne, 2002 ; Evrard 2002a ; Lecorre et Toffaloni, 1998 )
Elles ont pour but de libérer les sutures et lever les restrictions articulaires crâniennes de
façon à :
retrouver une circulation et une vidange correcte des sinus veineux,
normaliser les fluctuations du liquide céphalo-rachidien,
lever les tensions dure-mériennes susceptibles de gêner la circulation du sang
veineux et du LCR,
lever les irritations des nerfs crâniens,
neutraliser certains facteurs de stress, en restaurant le fonctionnement normal de
l’hypophyse.
Chez le cheval, elles portent surtout sur la symphyse sphéno-basilaire, l’articulation atlanto-
occipitale (qui peut-être considérée comme une articulation crânienne "extrinsèque")
l’articulation temporo-mandibulaire, l’os hyoïde. Mais pourront intéresser si nécessaire
d’autres jointures, notamment les sutures inter-nasales, fronto-nasales, interpariétales,
occipito-pariétales et occipito-mastoïdiennes.

Elles seront localisées après avoir déterminé le point d’équilibre tensionnel par écoute du
MRP.

En ce qui concerne les articulations atlanto-occipitale et temporo-mandibulaire, elles peuvent


être corrigées avec les techniques manipulatives décrites plus haut.

Les techniques "typiquement" crâniennes sont également très variées, on peut citer :
la correction directe,
la correction par exagération de la position lésionnelle (par distraction),
le V spread qui permet de dissiper l'énergie,
le récoil qui est une technique qui consiste à frapper (ou tapoter) sur un os de façon à
dégager la suture,
les techniques permettant d’agir sur les tensions des membranes (lifts),
les techniques intervenant sur la fluctuation du LCR en agissant sur le 4ème ventricule.

4 (& ' ( 8 #: ( "


(Evrard, 2002b ; Fosse, 2001 ; Boutin, 2005)
Les techniques crânio-sacrées ont été décrites par Sutherland et sont liées au MRP. Elles
visent à normaliser les tensions des membranes du système crânio-sacrée de manière à
harmoniser la motilité du sacrum avec celle de la symphyse sphéno-basilaire.

L'ostéopathe évalue le rythme crânien (fréquence, amplitude, symétrie…) et met en évidence


une lésion grâce au ressenti.

L’ostéopathie agit sur les tensions de la dure-mère crânienne (faux du cerveau, tente du
cervelet, tente de l'hypophyse) et spinale au niveau de son insertion terminale sur le
plancher du canal vertébral sacral le phylum terminal.

La correction est réalisée en exagérant la lésion ou en cherchant à la mettre en tension à


distance par des techniques de lift ou par action sur le MRP

6 (& ' ( 5 ("


(Chêne, 2002)

- 135 -
Les techniques fasciales représentent une extension de la catégorie précédente. Elles
prennent également en compte la mobilité des viscères et leur approche rejoint de par de
nombreux aspects la médecine traditionnelle chinoise (en particulier de l'acupuncture).

Le déroulement fascial est une autre technique qui vise à aller dans le sens du mouvement
de façon à dénouer les tensions très lentement pour informer les lésions. (Chêne, 2002)

Les techniques viscérales sont apparentées aux techniques fasciales.

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- ( # $ ) ) "( '
L’impulsion manipulative imprimée lors d’un thrust, ou la simple mobilisation après mise en
tension des structures capsulo-ligamentaires interviendrait en libérant le jeu articulaire limité
par un obstacle mécanique. Cette action mécanique peut correspondre à :

Une libération d’un repli de synoviale capsulaire vertébrale qui se serait pincé entre
les facettes articulaires. Ce repli est assimilé à une structure méniscoïde qui est le siège
d'une réaction inflammatoire entraînant douleur aigue et blocage par contracture réflexe.
(C’est le "blocage aigu du dos" ou "Acute blocked back").

Remarque : Il est à noter que cette théorie de "l’entrappement" d’un repli synovial est remise en
cause par les études de biomécaniques réalisées par Bogduk associé à Jull (1985) ou à Mercer
(1993). Ils montrent notamment que la seule situation où un repli de synoviale pourrait être
emprisonné et pincé, c’est quand les facettes articulaires se retrouvent en position neutre. Or, quand
le patient souffre d’un "dos bloqué aigu", les vertèbres sont bloquées en flexion et il ne peut plus ériger
son dos. A l’inverse, un "extrappement" d’un repli de synovial aurait plus d’opportunité d’avoir lieu.

Une décoaptation et séparation des facettes articulaires impactées notamment par


l’application de techniques structurelles avec thrust. Cette manœuvre s’accompagne
souvent d’un bruit de craquement (le "pop" articulaire ; on parle parfois de "cracking") qui
n'est pas toujours un gage de réussite. D'ailleurs, les théories en ce qui concerne son
origine sont nombreuses et variées, aucune n'ayant vraiment été vérifiée… Il
correspondrait au vide produit dans l'articulation lorsque les facettes sont "décollées", le
liquide synovial comble très rapidement ce vide et produit ce bruit, comme lorsque l'on
décolle deux vitres mouillées (Sionnet-Durand, 2001 ; Haussler, 1999c ; Evans, 2002 ).
Des études relativement récentes semblent confirmer au moyen de l’IRM, que le craquement au cours
d’un thrust a lieu au niveau de la jonction des processus articulaires et en rapport avec la cavitation du
liquide synovial (Cramer et al, 2000 ; Watson et Mollan, 1990)

Une libération d’adhérences locales (par exemple lors de la manipulation de la


jonction scapulo-thoracique).

0 B ) "( ) "
Les réactions suite au traitement ostéopathique (antalgie, décontraction musculaire et effets
sur le système nerveux autonome) sont la plupart du temps très rapides. L'hypothèse d'une
action réflexe permet de l'expliquer.

a) Réflexes mis en jeu lors de la réalisation des


techniques structurelles
La mobilisation jusqu’à la barrière motrice entraîne un étirement des muscles hypertoniques
et le thrust rajoute un allongement brusque mais de faible amplitude de ces mêmes muscles.

- 136 -
Ce principe met en jeu deux mécanismes : l'étirement des fibres intra-fusales et
l'augmentation de la charge musculo-tendineuse.

L’étirement forcé du muscle contracté augmente l’étirement du fuseau neuro-musculaire,


ce qui, théoriquement devrait déclencher un réflexe myotatique. Or, le muscle saturé par
les informations provenant de l’hyper-activité gamma est déjà contracté. Une multitude
d'influx afférents sont alors produits. En réaction de protection, le système nerveux est
comme obligé de réduire l'activité gamma afin de permettre le relâchement du muscle.

Les organes tendineux de Golgi sont sensibles à la tension exercée sur les tendons par
les muscles en contraction. L’étirement induit par la mobilisation dans le sens contraire,
et probablement le thrust qui amène les composantes élastiques du muscle au-delà de la
barrière élastique, provoquent le signal de déclenchement du réflexe de protection du
muscle, le réflexe myotatique inversé, par l’intermédiaire des fibres Ib. Cela inhibe le
tonus l’activité du MNα et relâche le muscle.

b) Réflexes mis en jeu lors de la réalisation des


techniques fonctionnelles
(Korr, 1993 ; Sionnet-Durand, 2001)
Cette manipulation consiste à rapprocher les insertions des muscles hypertoniques. Les
tensions sont ainsi réduites et les muscles sont raccourcis. Ceci peut mettre en jeu deux
mécanismes :

Selon l’hypothèse de Korr (1993), le rapprochement des insertions du muscle affecté,


réduit l’étirement de la partie centrale du fuseau neuro-musculaire connecté aux fibres Ia,
ce qui engendrerait un signal inhibiteur pour le MNα et favorisait le relâchement des
fibres extra-fusales. Ceci entraînerait un effet feed-back du système nerveux central
diminuant le niveau d’activité gamma.

Le mouvement qui permet le raccourcissement des muscles affectés étire les muscles
antagonistes jusqu’au seuil de déclenchement du réflexe myotatique qui induit la
contraction de l’antagoniste. Simultanément, par le mécanisme d’inhibition réciproque de
Sherrington, il y a relâchement du muscle contracté. Cela correspond au moment précis
où le cheval esquisse un mouvement de dégagement.

4 ( # #
La thérapeutique ostéopathique permet de lutter contre la douleur. Cette sensation a été
mise en évidence chez les animaux par l'analyse de tracés d'encéphalogrammes, des taux
d'hormones de stress et des modifications des paramètres cardio-vasculaires (Looney,
2002).

a) Voies anatomiques de la douleur


La voie nociceptive est la succession de cinq étapes bien déterminées : (Muir, 2001)
la transduction du stimulus par les nocicepteurs
la transmission de l'influx nociceptif à l'étage médullaire,
la modulation dans la moelle épinière (faisceaux spino-thalamiques),
la projection vers les centres supérieurs (thalamus),
la perception de la douleur au niveau de ces centres.
La transmission spinale des messages nociceptifs est soumise à divers contrôles. D'après la
théorie du portillon médullaire de Melzack et Wall ("gate control theory"), l'activité des
neurones à convergence est sous la dépendance non seulement d'influences excitatrices
mais aussi d'influences inhibitrices.

- 137 -
Pour comprendre comment ce processus intervient, il paraît essentiel de rappeler
brièvement les voies principales de la douleur.

b) Théorie du portillon médullaire


(Le Bars, 1998)
En 1965, Melzack et Wall expliquent que les influences inhibitrices peuvent être d'origine
segmentaire ou supra-spinale. Ainsi, la transmission des messages nociceptifs est réglée
par un effet de balance entre les influences excitatrices et inhibitrices. La douleur ne survient
que lorsqu'il existe une rupture d'équilibre en faveur des messages excitateurs (soit par
"excès de nociception", soit par déficit des contrôles inhibiteurs). Les neurones à
convergence ("trigger cells") sont les cibles préférentielles des mécanismes de modulation
de la douleur à l'étage médullaire .

Ces contrôles segmentaires sont basés sur la libération de neurotransmetteurs au niveau


des jonctions synaptiques. Dans la corne dorsale, on trouve une concentration importante de
GABA, glycine, sérotonine, noradrénaline et d'opioïdes endogènes qui produisent un effet
inhibiteur.

L'activation des afférences cutanées de grand diamètre responsables des sensations tactiles
est susceptible de provoquer des effets inhibiteurs importants sur les réponses des neurones
spinaux aux stimuli nociceptifs. Les mécanismes à l'origine de ces effets sont organisés au
niveau segmentaire, c'est-à-dire qu'ils ne concernent que le dermatome sur lequel est situé
le champ récepteur du neurone étudié.

Ce sont des fibres Aδ que résultent les inhibitions les plus puissantes, mais les fibres Aβ
jouent également un rôle. Ces effets, d'origine essentiellement métamérique, dérivent des
propriétés des champs récepteurs des neurones à convergence. Ils comprennent une partie
cutanée, composée d'un champ excitateur et d'un champ inhibiteur, et fréquemment une
partie viscérale sensible uniquement aux stimuli nociceptifs.

Des stimulations non nociceptives mais répétitives appliquées sur le champ inhibiteur sont
capables d'inhiber les réponses déclenchées par stimulation du champ excitateur. Ceci
expliquerait qu'un frottement de la peau soulage la douleur déclenchée par une piqûre, un
coup… L'existence de ces mécanismes permet d'expliquer les effets hypoalgésiques
obtenus chez l'homme lors de stimulation électrique à haute fréquence et faible intensité de
nerfs périphériques, et de certaines formes d'acupuncture, lorsque les aiguilles sont posées
à proximité du foyer douloureux.

Les différents nocicepteurs sont activés par des stimuli mécaniques intenses et sont
associés aux fibres Aδ.

Lors de la manipulation ostéopathique, de multiples mécanorécepteurs sont sollicités, ce qui


déclenche une augmentation de décharge de potentiels d'action et fait intervenir les
mécanismes de protection. Les fibres les plus rapides vont exciter les neurones intercalaires
de la corne postérieure et bloquer le passage des informations.

- 138 -
Figure 64 : Schématisation du gate control (d'
après Melzack et Wall)

c) Autres mécanismes possibles


Certaines manipulations pourraient également déclencher au niveau des noyaux du système
central (formation réticulée, et noyaux thalamiques) la libération d’opioïdes endogènes
(endorphines, enképhalines) induisant l’inhibition de la transmission supra-spinale du signal
douloureux par les faisceaux spino-thalamique et spino-réticulaire,

Ceci aboutit à des effets antalgiques plus prolongés dans le temps, mais nécessite une
stimulation plus longue et soutenue. Ce qui peut être le cas dans les techniques myotensives
indirectes, les techniques fasciales (déroulement des fascias ou/et MRP), l’association à des
massages ou/et à la de l’acupuncture (la libération d’endorphines lors de certaines techniques de
massages et lors de la stimulation des points distaux en acupuncture a été vérifiée
expérimentalement).

Enfin, la levée ou la réduction des contractures elle-même, qu’elle soit par action mécanique
et/ou réflexe contribue également à la diminution de la douleur, car élimine une des causes
(ou la principale cause) des influx nociceptifs.

6 ( # " 5 (/ , /)
( ( #
Elle se base sur les réflexes somato-viscéraux. Nous avons déjà évoqué dans un chapitre
précédent les travaux de Louisa Burns mettant en évidence la relation vertèbre-organe.

Les rapports entre le segment vertébral et le système nerveux autonome sont d’ordre :

anatomique : La chaîne ganglionnaire sympathique court tout le long de la face latérao-


ventrale des vertèbres. En regard de chaque espace intervertébral elle forme un
ganglion.

neuro-physiologique : les afférences sensitives viscérales ne diffèrent pas des afférences


sensitives somatiques et empruntent la même racine dorsale du nerf spinal. Les nerfs
afférents et efférents sympathiques à destination somatique (vaisseaux, glandes
sudoripares et sébacées, poils et muscles pilo-érecteurs) empruntent le trajet du nerf
spinal .

- 139 -
La manipulation vertébrale du segment facilité, par un mécanisme réflexe somato-viscéral
lève l’hypertonicité du système sympathique engendré par la lésion ostéopathique
vertébrale.

7 ( # $ ) $ ,(& '
Les détracteurs de l'ostéopathie avancent généralement cette hypothèse. Cependant, s'il
semble possible qu'un rôle placebo soit responsable des résultats observés sur un
organisme humain (effet apaisant du seul contact de la main), cet effet placebo ne serait pas
l’apanage de la seule thérapie ostéopathique, puisque il semble bien intervenir dans
différentes thérapeutiques y compris pharmacologiques.

D’autre part, cet effet psychique, suffirait-il seul à expliquer la disparition souvent intantanée,
sinon l’amélioration fréquente des signes cliniquement objectivables après correction
ostéopathiques ?

Enfin, si vraiment cet effet psychique apporte un meilleur confort et favorise la guérison, il
justifierait alors, à lui seul alors l’utilisation de l’ostéopathie.

9 !,$# &/ (# ( (& ' ( 8 #: ( "


( ) #,
(Sawaya, 2005)
Les mécanismes d’action de ces techniques est encore plus difficile à appréhender. On peut
supposer que :

Dans les techniques crâniennes et crânio-sacrées, la stimulation mécanique et/ou sensitive


des méninges soit libérerait l’hypophyse dans le cas où sa fonction serait gênée par des
tensions anormales sur les méninges et la tente de l’hypophyse ; soit favoriserait une
réaction hypophysaire permettant la régulation des fonctions perturbées dans le reste du
corps.

Dans le cas des techniques fasciales, la stimulation très douce mais prolongée des
terminaisons sensorielles cutanées :

pourrait être à l’origine d’une augmentation des mécanismes du gate-control et/ou d’une
stimulation des filets sympathiques accompagnant les réseaux sanguins superficiels,
d’où une amélioration de la circulation des fluides locaux et régionaux ;

pourrait saturer les centres supérieurs en informations sensorielles déclenchant une


réaction de type neuro-hormonal contrôlée par l’hypophyse et permettant une
régularisation de la circulation des fluides corporels (sang, lymphe, LCR, liquide
intersticiel) et la libération des tensions fasciales dans l’ensemble du corps.

Les modes d'action de l'ostéopathie font encore partie d'un domaine mal exploré. Plusieurs
des mécanismes décrits pourraient entrer en jeu simultanément. Mais jusqu’ici, aucune
hypothèse proposée n'a encore été pleinement justifiée.

&# (& ' C


(Evrard, 2002b ; Fosse, 2001)
« Je veux établir clairement qu’il y a beaucoup de façons d’ajuster les os. Et que lorqu’un opérateur
utilise une méthode différente d’un autre opérateur, il ne met pas en évidence l’ignorance criminelle de
celui-ci, mais simplement l’obtention de résultats d’une manière différente… Un point fixe, un levier,
une torsion ou un vissage peuvent être et sont utilisés par tous les opérateurs » (Still A. Osteopathic
Research and Practice, 1910 ; Cité par LeCorre et Toffaloni, 1998).

- 140 -
Ainsi le choix de la technique dépendra de l’habileté de l’ostéopathe, de sa main dominante,
de sa propre perception du problème à résoudre. Le plus souvent, chaque praticien préfère
utiliser une technique particulière. Cependant, l'ostéopathe se doit de connaître et maîtriser
parfaitement chacune des techniques.

Le choix de la technique à utiliser se fait souvent en fonction du type de lésion reconnue. Par
exemple, pour une lésion vertébrale (souvent d'origine traumatique), les techniques
structurelles seront privilégiées. Pour des lésions viscérales, l'ostéopathe fera le plus
souvent appel aux techniques crânio-sacrées et fasciales.

La technique utilisée dépend aussi de l'âge de l'animal. En effet, les techniques structurelles
seront plus utilisées chez les jeunes animaux plutôt que chez les sujets âgés, souffrant
d'arthrose. Chez ces derniers, l'ostéopathie crânio-sacrée et fasciale sera plutôt choisie
(Evrard, 2002b).

Les techniques structurelles sont particulièrement efficaces dans les lésions récentes, les
résultats peuvent être spectaculaires mais elles peuvent se révéler insuffisantes lorsque la
lésion est chronique (Sionnet-Durand, 2001).

Le propriétaire influence également le choix de la technique ; de nombreuses idées reçues


conditionnent la pratique de l'ostéopathie.

Souvent, pour les propriétaires, un craquement signe la remise en place de la vertèbre ou de


l'articulation et est donc synonyme de réussite de la manipulation. Le propriétaire est donc
déçu et mécontent lorsque l'articulation ne "craque" pas. Parfois aussi, lorsque le praticien
recherche le MRP et le corrige éventuellement, l'expression "imposition des mains" est
immédiatement mise en avant.

Il convient donc au praticien de prendre en compte ces différents éléments avant de choisir
la meilleure technique adaptée avant tout à l'animal et d'expliquer ses manipulations au
propriétaire.

" ( # )
(Sionnet-Durand, 2001)

Still : "Trouvez la dysfonction, traitez la et laissez la tranquille"


Les médecines non conventionnelles telles que l'ostéopathie sont souvent appelées
médecines douces. Pourtant, de nombreuses réactions peuvent faire suite au traitement,
elles ne sont parfois pas si anodines. Le praticien se doit d'en avertir le propriétaire.

Généralement souvent après une séance d’ostéopathie, le cheval trouve en état de


parasympathicotonie : il est très calme, abaisse son encolure, pénis sorti du fourreau chez le
mâle…. Le système parasympathique n’est pas celui de la restauration de la physiologie
normale ?

Le plus fréquemment, l'animal présente de la fatigue et des courbatures dans les trois jours
qui suivent le traitement. Un repos strict doit être fortement conseillé durant cette période.

En particulier dans les cas chroniques et très anciens, les corrections ostéopathiques
modifient le schéma moteur compensateur auquel s’était habitué le cheval du fait de ses
dysfonctions. Un repos de 48-72h est nécessaire pour que son cortex moteur intègre ce
nouveau schéma moteur "corrigé". Dans le cas contraire, tout travail, exercices violents, tout
déplacement en van, pourraient favoriser "le retour du cheval dans sa lésion".

- 141 -
Cela devient beaucoup moins évident à mettre en place quand des enjeux financiers
importants sont présents : pour un jeune cheval de course à l'entraînement, il est difficile de
garder le cheval au repos complet… Un exercice adapté doit être mis en place.

Une aggravation momentanée de la douleur peut être observée, ou bien une nouvelle
douleur peut ressurgir. L'ostéopathe doit alors remonter dans le temps afin de trouver la
dysfonction initiale qui est responsable des dysfonctions secondaires, venant d'être traitées.

Suite aux réajustements ostéopathiques, des réactions organiques peuvent apparaître, telles
que de la diarrhée, et cela alors que l'examen clinique classique n'avait rien révélé. Une
pathologie sous-jacente peut surgir après une manipulation, puisque des inhibitions et des
adaptations ont été levées.

Des changements de comportement ou du caractère peuvent aussi être observés : travail de


meilleure qualité, gaieté…

Les ostéopathes s'accordent pour dire qu'une quinzaine de jours (parfois jusqu'à six
semaines pour D. Giniaux) sont nécessaires pour constater les résultats d'un traitement
ostéopathique. Ce délai correspond au temps d'équilibration de tout l'organisme après les
manipulations.

( ( " # "#$ &


Si un certain nombre d’études cliniques évaluant l’efficacité de l’ostéopathie sont publiées
assez régulièrement dans les nombreuses revues anglo-saxonnes consacrées aux thérapies
manuelles et aux thérapeutiques alternatives, elles restent essentiellement consacrées à
l’homme et les publications concernant les animaux, et plus spécifiquement le cheval, restent
encore très rares.

- & G A&#) )
La grande majorité des publications concernent un des fléaux de l’homme moderne : les
dorsalgies. Elles portent surtout sur des traitements à base de chiropractie ou d’ostéopathie
par des techniques manipulatives. Les études concernant l’efficacité des techniques
crâniennes et fluidiques sont extrémement rares.

L’efficacité des manipulations chiropractiques dans le traitement des dorsalgies a été


analysée à partir de toutes les études randomisées et en aveugle publiées entre 1966 et
1990. Malgré le faible nombre des études répondant à ces critères, et la faible qualité de
leurs protocoles, il en ressort une réelle efficacité clinique dans la prise en charge des
dorsalgies (Assendelft et al., 1992).
Plus récemment encore, une étude clinique randomisée portant sur 192 patients a montré
des résultats significativement supérieurs concernant les scores de douleur, de handicap et
de mobilité des manipulations chiropractiques par rapport au placebo d’une part et par
rapport à l’administration de myorelaxants d’autre part dans les lombalgies sub-aigues
(Hoiriis et al, 2004).

L'intérêt des manipulations chiropractiques a été comparé à un traitement médical sur un


suivi jusqu'à quatre ans après traitement chez des patients souffrant de lombalgies (Hass et
al., 2004). Le type de praticien et la durée des douleurs sont pris en compte dans l’évaluation
des résultats. Les manipulations chiropractiques s’avérèrent significativement plus efficaces
surtout sur les patients souffrant de douleurs chroniques.

En ce qui concerne plus particulièrement l’ostéopathie par les manipulations vertébrales, une
récente étude a évalué l'efficacité des manipulations sur les patients souffrant de lombo-

- 142 -
dorsalgies datant de moins de trois mois (Ferreira et al., 2003). Cette efficacité a été
mesurée en fonction des résultats sur la douleur, le retour au travail, l’amélioration de la
qualité de vie et la satisfaction du patient quant à la thérapie utilisée. Il a ainsi été démontré
que les patients traités par les manipulations vertébrales ont de meilleurs résultats que le
groupe placebo, que le groupe non-traité, que le groupe traité par des massages. Les
manipulations vertébrales, l'exercice, la physiothérapie et les traitements médicaux semblent
produire des résultats similaires dans les quatre premières semaines de traitement.

L’intérêt des manipulations vertébrales dans le suivi des patients lombalgiques chroniques et
la prévention de nouvelles crises aigues a été également démontré par Descarreaux et al
(2004) dans une étude portant sur 30 patients suivis toutes les 3 semaines pendant 9 mois
après un traitement initial.

En revanche, l’efficacité des techniques de manipulation vertébrales sur les douleurs


cervicales apparaît beaucoup moins probant quand elles sont réalisées seules. L’efficacité
du traitement est significativement améliorée quand elles sont associées à de la
physiothérapie et des exercices de mobilisations (Edzard, 2003 ; Bronfort et al, 2001 ;
Jordan et al, 1998).

Enfin, une des très rares études portant sur les techniques de l’ostéopathie crânio-sacrée a
été récemment publiée en Allemagne. Elle compare le traitement ostéopathique (techniques
fasciales, viscérales, crânio-sacrées) à un traitement médical (cortisone) associé ou non à
des techniques chiropractiques, chez 53 patients souffrant d’épicondylopathies huméro-
radiales chroniques. L’évaluation portait sur la douleur et sur plusieurs tests fonctionnels
(force de serrage du poignet, extension du doigt médian…). Les deux groupes montrèrent
des résultats significatifs concernant la réduction de la douleur et l’augmentation de la force.
Mais la différence entre le groupe ostéopathie, et le groupe traitement médical n’était pas
statistiquement significative. L’auteur conclut qu’il est possible de traiter efficacement les
épicondylites chroniques par ostéopathie (Geldshlager 2004).

0 & G ) " "


Les preuves d’efficacité clinique au moyen d’études avec des protocoles scientifiques menés
objectivement et rigoureusement sont encore très rares. Ces preuves se basent encore
essentiellement sur des témoignages de cas cliniques présentés dans des thèses
vétérinaires (Comte, 2004 ; Fosse, 1997 ; Lajou, 1987), ou par des praticiens au cours de
Conférences, de Formations spécialisées, ou sur des sites Internet sur l’ostéopathie, ou
encore dans la très récente et seule revue française consacrée à l’ostéopathie animale :
L’Ostéo4pattes, Revue Européenne d’Ostéopathie Comparée (2006).
Citons néanmoins deux études d’un intérêt certain :
Un rapport sur les résultats de la collaboration durant plus de 25 ans entre un
Vétérinaire chirurgien et un Ostéopathe DO et basé sur des observations sur plus de 3000
cas concernant les syndromes douloureux et déficits moteurs ou leur association, d’origine
vertébrale ou supposée telle, et leurs corrections par des techniques ostéopathiques
manipulatives chez le chien (Augros et Gauthier 2006).
Une étude expérimentale menée au Centre de Médecine et Chirurgie
Expérimentales –EA3090, de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon en collaboration avec le
Collège Ostéopathique Européen. Elle évalue l’efficacité de l’ostéopathie dans la prévention
des adhérences péritonéales post-chirurgicales. Les adhérences sont induites
chirurgicalement par gastrotomie. Cette étude montre objectivement que le traitement
ostéopathique (techniques viscérales) tend à limiter significativement la formation des
adhérences en restaurant un espace de mobilité entre le foie et l’estomac, d’une part et en
limitant leur néo-vascularisation, d’autre part (Claudin et al 2004).

- 143 -
Les résultats de cette étude, réalisée chez le rat, intéressent il est vrai plus particulièrement
la chirurgie de l’homme chez lequel l’apparition de ces adhérences est un des problèmes
majeurs en chirurgie abdominale, mais peuvent également être considérés chez nos
animaux domestiques, en particulier chez le cheval où les processus inflammatoires
(chirurgicaux ou non) s’accompagnent souvent de formation de brides et d’adhérences aussi
bien du point de vue viscéral, qu’en ce qui concerne les organes de l’appareil locomoteur.
Enfin, une étude actuellement en cours à l’Unité de Physiothérapie-Rééducation-Ostéopathie
de l’ENVL en collaboration avec l’Unité de Chirurgie s’attache à évaluer la biomécanique de
la marche à l’aide d’un tapis de mesure des pressions de type GaiteFour avant et après
traitement ostéopathique chez le chien. Les résultats préliminaires sont très probants en ce
qui concerne les pressions exercées par les membres, l’amplitude de la foulée et les ratios
d’équilibre gauche/droite et avant/arrière, et corrélées à l’amélioration clinique (Sawaya S.,
communications personnelles).

4 5 # (& 5
La plupart des études concernant les manipulations vertébrales chez le cheval sont l’œuvre
de Haussler. Ces études portent plus particulièrement sur la chiropractie. Les techniques de
chiropractie se rapprochent de certaines techniques de l’ostéopathie structurelle. Dans cette
discipline, le praticien s'attache surtout à évaluer la colonne vertébrale de son patient et à
corriger les "blocage" (qualifiés aussi subluxations) par des manipulations le plus souvent
directes de type thrust.

Dans une première étude, une description in vivo de la cinématique de la région thoraco-
lombaire en mouvement est proposée Un transducteur est directement implanté dans les
processus épineux de deux vertèbres adjacentes dans trois régions différentes (Th14-Th16,
L1-L3 et L5-S2). Les mesures lors des ajustements chiropratiques montrent que des micro-
mouvements peuvent être mis en évidence (Haussler, 1999b).

Dans une étude suivante, une même approche cinématique est effectuée mais les mesures
sont réalisées avant et après un traitement chiropratique, avec un groupe de chevaux sains
et un groupe de chevaux chez lesquels une dorsalgie a été induite. Les résultats démontrent
que le groupe traité gagne une amplitude des mouvements thoraco-lombaires supérieure à
celle du groupe sain (Haussler, 2002).

En 2004, Lefever et Mesle évaluent l'efficacité d'un traitement ostéopathique sur des
chevaux de sauts d'obstacles.

Différents types de lésions apparaissent sur ce profil équin. Le cheval de CSO est souvent
atteint de douleurs thoraco-lombaires et, ou d'arthropathies interphalangiennes responsables
de boiteries. Notons que cette dernière est la première cause de contre-performance chez le
cheval de CSO. En effet, les contraintes biomécaniques sont très fortes (collatéromotion et
rotation) au niveau métacarpophalagien et podotrochléaire, surtout lors des phases d'appel
et de réception du saut.

L'anatomo-physiologie du tube digestif du cheval favorise les engouements de l'œsophage,


les indigestions gastriques, les altérations du transit accompagnées ou pas de diarrhée ou
d'impaction. Des dysfonctionnements microbiens caeco-coliques peuvent être responsables
de coliques, de fourbure et augmentent les risques d'entérotoxémie, de congestion
musculaire et respiratoire.

Les événements stressants sont à l'origine de déséquilibres hormonaux, de perturbations


métaboliques, de baisse de performances, de croissance ralentie, de mauvaises capacités
de reproduction ou de baisse de l'immunité…

- 144 -
L'accumulation des déchets toxiques est à l'origine du commencement du cercle de
l'inflammation.

La correction ostéopathique est une solution pour interrompre ce cercle. La régression des
processus pathologiques secondaires peut être obtenue et favorise l'action des mécanismes
de défense et de réparation de l'organisme.

Au cours de cette étude, on évalue le temps de parcours sur deux jours d'un groupe témoin
et d'un groupe de chevaux manipulés le soir du premier parcours. L'évaluation de l'efficacité
du traitement ostéopathique est réalisée avec les différences absolue et relative entre le
meilleur temps de parcours de chaque journée et par la sensation d'amélioration du
comportement du cheval perçue par le cavalier le deuxième jour. Après réalisation de tests
statistiques, une amélioration du temps de parcours des chevaux du groupe traité est
observée.

6 " "
La recherche, qu’elle soit fondamentale ou clinique, en ostéopathie vétérinaire et plus
particulièrement en ostéopathie équine, nécessite la mise en place de moyens démesurés.
Sur le plan financier, la recherche dans ce domaine n'intéresse bien évidemment pas les
laboratoires pharmaceutiques. Il reste encore beaucoup de pistes à explorer.

Reste la réalité du terrain : celle que constatent tous les jours les praticiens, et celle qui
compte le plus pour les clients et leurs chevaux. La nouvelle "popularité" de l’ostéopathie, ne
peut pas être imputée uniquement à un effet de "mode".

Ce n’est pas un hasard si de plus en plus de vétérinaires, ne pratiquant pas l'ostéopathie,


évoquent l’intérêt de l’ostéopathie en thérapeutique équine, notamment dans le cas des
dorsalgies du cheval de sport (Rossignol, 2005 ; Piccot-Crézollet, 2002).

3 ( # (# : ( #
Avant tout, notons que le cheval a un système sympathique très sensible, les variations de
son organisme sont brusques et se traduisent par des réactions spectaculaires. De plus, son
squelette est simplifié, et cet animal possède une hypersensibilité cutanée. Le cheval est
donc un animal de choix pour pratiquer l'ostéopathie, d'autant plus qu'il sera près du sang.

- ( #
Dresser une liste des problèmes pouvant être résolus par l'ostéopathie n'est pas réellement
nécessaire. Rappelons que l'un des principes de l'ostéopathie est l'auto-guérison. Le but de
cette médecine manuelle est de faire intégrer à l'organisme une dysfonction, de façon à ce
qu'il réagisse et la corrige.

Les motifs pour lesquels les cavaliers font appel à l'ostéopathe sont en général d’ordre
fonctionnel, sportif ou de modification de comportement : (Evrard 2002b)
le cheval n'exécute pas correctement les exercices et figures imposés en dressage,
il a des difficultés à abaisser son arrière-main,
il n'effectue plus les changements de pied,
il n'accepte plus l'incurvation ou la contre-incurvation,
il essaie de ruer ou mordre lorsqu'on le selle,
il refuse le mors, est dur en bouche,
il n'utilise pas son dos à l'obstacle,
les lendemains de concours sont douloureux,
une baisse de performance.

- 145 -
Les principales indications de l'ostéopathie sont les suivantes (Fosse, 1997):
affections mécaniques de la colonne vertébrale : cervicalgies, dorsalgies, lombalgies,
en phase aiguë ou chronique,
affections mécaniques articulaires périphériques : entorses, tendinites, capsulites,
périarthrites post-traumatiques. Dans ces derniers cas, l'ostéopathie soulage très
rapidement la douleur, et permet même une guérison dans certains cas.
névralgies d'origine mécanique : névralgies cervico-brachiale, intercostale, sciatique
ou cruralgie…
affection au niveau de l'encolure, de la tête ou du système d'équilibration,
dermatose ; dans ce type de dysfonction, l'ostéopathie agit comme un traitement de
fond, elle est en rapport étroit avec la médecine chinoise.
dérèglements hormonaux : par exemple, un blocage hypophysaire est à l'origine
d'une lésion du sphénoïde ,et inversement, ou, un dysfonctionnement de l'ovaire peut
être lié à une lésion lombaire,
affections viscérales comme les allergies pulmonaires ou les coliques.
arthrose : une action crânio-sacrée permet de diminuer la douleur. L'ostéopathie peut
aussi avoir un rôle prophylactique non négligeable.
L'ostéopathie est souvent utilisée lors de boiteries sourdes, quand la démarche du cheval est
raide, lors de problèmes de dos ou d'encolure… souvent suite à un traumatisme, une
mauvaise chute (Haussler, 2001b).

L'ostéopathie joue un rôle préventif, part de plus en plus importante dans l'exercice
vétérinaire. Les chevaux suivis régulièrement par un vétérinaire pratiquant l'ostéopathie sont
de plus en plus nombreux. Cette thérapie peut aussi entrer dans le cadre d'un programme de
physiothérapie, ou être associée à l'acupuncture ou l'homéopathie. L'ostéopathie est une
thérapie complémentaire qui peut aussi contribuer à la réussite d'un traitement allopathique.

Cependant, l'ostéopathie garde, comme toute thérapie, ses limites. Le praticien se doit de les
garder en mémoire.

0 # : ( #
Si les troubles fonctionnels internes que compense la lésion sont trop graves, l'usage de
techniques ostéopathiques est contre-indiqué.

L'ostéopathie se révèle aussi inefficace lors de : (Fosse, 2001 : Haussler, 2001b)


lésions traumatiques avec fractures, luxations, entorses et déchirure des ligaments
lésions des tissus mous, elle aide seulement à restaurer un mouvement normal,
lésions irréversibles de la moelle épinière (en somme lorsque la barrière motrice
pathologique est franchie),
épisode aigu d'ostéo-arthrite, ou de processus dégénératifs sévères.
cas tumoraux ; elle possède un rôle antalgique seulement
troubles métaboliques ou carences en éléments, quand l'organisme est en
épuisement,
maladies infectieuses, parasitaires qui nécessitent un traitement spécifique.
Certaines contre-indications sont relatives et font appel au bon sens du thérapeute :
réalisation de techniques structurelles directes avec thrust sur des entorses et tendinites, des
atteintes traumatiques des nerfs périphérique (plexus brachial) , mise en étirement lors d’une
tendinite, claquage ou déchirement musculaire…

L’ostéopathie permet néanmoins de réduire la durée de la convalescence, de réaliser une


dans le cadre d'un traitement post-chirurgical. Cette discipline doit être considérée comme
une aide pour la médecine traditionnelle. Ses effets et son efficacité ont été évalués depuis
longtemps.

- 146 -
!

La médecine moderne s’oriente de plus en plus vers des prises en charges intégrant
plusieurs thérapeutiques aussi bien pour leur actions complémentaires que potentialisantes.
Cette "thérapeutique multimodale intégrée" (Lascelles, 2004), est d’ailleurs de plus en plus
préconisée dans la prise en charge de la douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique, ainsi que
pour le patient arthrosique.

Dans cet esprit, même si cela peut encore heurter les traditionalistes de l’ostéopathie "pure",
on peut considérer que l'ostéopathie peut s'intégrer au sein d'un programme de réhabilitation
fonctionnelle, associant d'autres thérapies, manuelles, via des agents physiques ou encore
des médecines holistiques dites "alternatives", selon les objectifs et les priorités du
traitement.

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(Rivière et Sawaya, 2005, Sawaya, 2005)
Au sens général du terme, la physiothérapie est la thérapeutique par les moyens
physiques : le mouvement ("kinésithérapie" au sens littéral du terme), les agents thermiques
(cryo- et thermothérapie), les courants électriques (électrostimulation neuromusculaire), les
ondes sonores (ultrasonothérapie), la lumière (LASER), les champs magnétiques...

Certaines techniques sont connues depuis l’antiquité, comme le massage, l’application de


froid ou de la chaleur. D’autres sont d’une technicité plus complexe et d’usage beaucoup
plus récent comme les ultrasons, le LASER ou les ondes de choc. Plusieurs techniques
pouvant être combinées entre elles dans un programme de rééducation fonctionnelle, dont
l’objectif est d’assurer une récupération fonctionnelle optimale et plus rapide après un
traumatisme ou une maladie, potentialisant les effets d’un traitement médical et/ou
chirurgical.

La physiothérapie apporte des solutions complémentaires dans :


la lutte contre la douleur, l’œdème et l’inflammation à tous ses stades,
la cicatrisation des tissus en augmentant la trophicité et le drainage des zones affectées,
la prévention et la lutte contre l’amyotrophie, la dégénérescence cartilagineuse, osseuse,
tendineuse et ligamentaire,
la levée de la sidération nerveuse (neuropraxie) ou musculaire suite à un traumatisme,
la stimulation du système nerveux périphérique (mais aussi du système nerveux
autonome par des massages appropriés ou l’électrostimulation de points spécifiques),
l’amélioration de l’état général du malade par préservation de ses capacités cardio-
respiratoires et de résistance à la fatigue.
Surtout, la spécificité de la physiothérapie par rapport aux autres approches thérapeutiques,
est qu’elle offre des moyens de rééducation, au sens propre du terme, de l’animal
convalescent : rééducation proprioceptive et rééducation du schéma moteur. A l’aide
d’exercices passifs ou actifs appropriés il s’agit de "réapprendre" au patient à utiliser son
segment lésé correctement en coordination avec les autres segments du corps, de lui faire

- 147 -
"prendre conscience" que sa lésion est guérie et qu’il peut se déplacer sans chercher à
compenser par des mouvements atypiques ou des reports de poids.

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Si la physiothérapie-kinésithérapie et l’ostéopathie diffèrent par bien des aspects, il est au
moins un principe qui les rapproche et les rend complémentaires dans le cadre d’un
programme de rééducation fonctionnelle : le principe du "mouvement-remède" ("motion is
lotion") : restaurer le mouvement, c’est restaurer également la fonction – La kinésithérapie
n’est elle pas, littéralement, la thérapie par le mouvement ?

A cet effet, les techniques manuelles de la kinésithérapie apparaissent d’un intérêt majeur et
comme le "complément naturel" de l’ostéopathie au sein des thérapies manuelles. Elles font
appel aux massages et aux exercices de kinésithérapie passive et active, ces derniers
travaillant sur les amplitudes articulaires, l’équilibre, la proprioception, la coordination des
mouvements…(Rivière et Sawaya, 2005)

L’intérêt et l’efficacité de cette association dans la récupération fonctionnelle rapide du


patient a été maintes fois évoquée chez le chien ou chez le cheval convalescent (Rossignol,
2005 ; Schrijer ; 2004 ; Monti, 2004 ; Lamy, 2004).
La physiothérapie comme technique complémentaire à l’ostéopathie

Dans le cas de certaines dorsalgies, du syndrôme de douleur myofasciale, des fortes


contractures d’origine traumatique de la musculature axiale (ilio-psaos notamment) de
sciatalgies dues à un pincement vertébral lombaire, lombo-sacral ou une subluxation sacro-
iliaque.

Le traitement par première intention de l’affection est réalisé par ostéopathie, la


kinésithérapie pourra être appliquée comme technique adjuvante ou complémentaire en :
venant éventuellement faciliter la réalisation des techniques ostéopathiques en préparant
le terrain : application de chaleur (éventuellement par ultrasonothérapie), par des
massages doux relaxants et des mobilisations passives très douces à amplitude
contrôlée, voire éventuellement par l’utilisation de courants antalgiques TENS si l’animal
est très algique,

complétant et potentialisant l’effet des manipulations ostéopathiques par des techniques


favorisant le drainage des déchets métaboliques algogènes d’une part, et redonnant leur
élasticité et augmentant le mouvement des tissus mous qui viennent de retrouver leur
mobilité d’autre part. Ceci pourra se concevoir par des manœuvres spécifiques de
massages et d’étirements, voire par électromyostimulation au moyen de courants de très
basse fréquence pour un travail de type "récupération active",

plus particulièrement, dans le cas de lésion ancienne, en consolidant les résultats et


prévenant les rechutes, par quelques séances de rééducation active et
proprioceptive pour aider le cheval à retrouver rapidement ses schémas corporel et
moteur, et chez l’animal sportif, par la préparation correcte à l’effort (exercices
d’échauffement avant l’effort, exercices de récupération active après l’effort et levée des
petites contractures et tensions musculaires ) et le travail du cheval "dans le bon sens".

L’ostéopathie comme technique complémentaire à la physiothérapie

En levant les contractures réflexes dues à la douleur qui ne manquent pas d’apparaître
après un traumatisme ou une chirurgie, ou les contractures dues à des attitudes

- 148 -
compensatoires suite à une immobilisations prolongée, en particulier au niveau du pont
vertébral et dans les régions proximales des membres.

L’ostéopathie, en tant que thérapie de fond, agit :


en levant les tensions myofasciales et en restaurant sa mobilité au rachis,

et restaurant les éventuelles fonctions organiques perturbées par l’affection,

et contribue à briser le cercle vicieux de la douleur. Elle met le malade dans de meilleures
dispositions pour répondre efficacement à la physiothérapie associée ou non à un traitement
médical.

Figure 65 : Manœuvres de palper-


rouler (Hourdebaigt, 2000) Figure 66 : Massage transverse
profond des ligaments collatéraux
(Denoix et Pailloux, 2001)

Figure 67 : Latéro-flexion et rotation combinée en région cervicale basse à l'


aide d'
un
aliment appétent (Denoix et Pailloux, 2001)

Ce type d'exercice peut être réalisé au cours de l'une réhabilitation fonctionnelle, associée
ou non à la physiothérapie. Pour les étirements et mobilisations des différentes régions du
dos et des membres, le lecteur pourra se référer à l'annexe 2.

- 149 -
" ( &# ' # "#$ &
Comme l'ostéopathie, l'acupuncture et l'homéopathie, médecines holistiques, mettent
l'accent sur le principe de traiter un malade dans son ensemble et non une maladie. Ainsi,
selon l'individu, son histoire, ses réactions face à la maladie, ses symptômes, le traitement
entrepris est différent.

- A( $ (
(De Ponnat, 2002)
L'acupuncture correspond à la stimulation de points spécifiques du corps avec des aiguilles,
lasers, pression manuelle ou autre afin de provoquer une réaction de l'organisme. Le
dermojet est parfois utilisé pour injecter de la xylocaïne ou de la vitamine B12 afin de
stimuler des points particuliers.

Récemment, Ridgway (2004) a montré l’intérêt de l'intégration de l'acupuncture dans un


programme de physiothérapie et de rééducation fonctionnelle chez le cheval.

Le cheval de sport est aujourd'hui un athlète de haut niveau, et comme tout sportif, des
douleurs articulaires (donc locales) apparaissent au cours de sa carrière. Une douleur
articulaire locale entraîne une réorganisation de toute la biomécanique afin de palier ce
problème.

Le corps est parcouru par des lignes d'énergie s'équilibrant chez l'animal sain. L'animal
malade présente un déséquilibre énergétique sur un ou plusieurs méridiens au niveau de
points bien précis dont la stimulation permet à l'organisme de retrouver son équilibre.

Ces principes sont utilisés lors de l'emploi des techniques ostéopathiques de correction
fasciale et viscérale : le praticien, en suivant les "vallées fasciales", se conforme à la
topographie des méridiens d'acupuncture. Comme nous le décrirons dans notre troisième
partie, les tensions suivies, libérées jusqu'à leur normalisation.

La douleur se manifeste en des points précis : l'acupuncteur par la manipulation d'aiguilles


ou par d'autres techniques acupuncturales va modifier l'influx nociceptif pour le rendre
inefficace : c'est l'analgésie. Les résultats cliniques obtenus dans le traitement de la douleur,
à l'origine de la popularité de l'acupuncture, ont conduit à rechercher les bases scientifiques
de son mode d'action. L'acupuncture agit sur les systèmes nerveux somatique et autonome.
De nombreux points d'acupuncture correspondent aux points moteurs des muscles, d'autres
à des terminaisons nerveuses libres (Gidéon, 1977). La neurophysiologie de l'acupuncture
relève de mécanismes variés, incluant la libération d'endorphines, et la mise en jeu des
systèmes de contrôle d'origine segmentaire et inhibiteur diffus (Smith Jr., 1994).

Le ou les points d'acupuncture sensibles peuvent se situer près de la zone anatomique


douloureuse ou bien plus loin sur le ou les méridiens, à distance de la zone douloureuse.
Dès lors l'effet analgésique sera corrélé à la technique de manipulation de l'aiguille :
tonification ou dispersion. La stimulation correcte du point d'acupuncture provoque
localement une stimulation du système immuno-inflammatoire et entraîne une vasodilatation
et une relaxation musculaire.

La tonification, stimulation non douloureuse, provoque une inhibition de la douleur proche du


lieu à traiter, la mécanisme est segmentaire. Le phénomène est identique lorsque nous
frottons une zone de notre corps qui a reçu un coup ou que nous grattons lors de prurit.

La dispersion, stimulation douloureuse, provoque un phénomène extra-segmentaire et


déclenche un effet à distance du lieu à traiter.

- 150 -
Dans le traitement acupunctural à l'aiguille, il est intéressant de tonifier les points proches du
lieu à traiter et de disperser les points sensibles à distance du lieu du stimuli algogène.

L'acupuncture est une thérapeutique très ancienne qui trouve sa place dans la médecine
vétérinaire actuelle. Sa maîtrise nécessite un apprentissage long et rigoureux.

L'acupuncture reste très proche de l'ostéopathie, en particulier de l'ostéopathie fasciale. De


nombreuses similitudes existent entre les méridiens, lignes énergétiques, trajets nerveux,
trajets vasculaires, chaînes myofasciales…

0 !#) "#$ &


L'homéopathie a été définie par le docteur Laumônier comme une "doctrine thérapeutique
selon laquelle les symptômes du malade doivent être combattus à l'aide d'agents capables
de déterminer les mêmes symptômes chez l'homme (ou l'animal) sain."

a) Loi de similitude
Le principe de l'homéopathie repose sur la loi de similitude. En effet, le traitement
homéopathique consiste à administrer à un individu malade des substances à des doses
infinitésimales et en deçà du seuil toxique. Ces mêmes substances, ou remèdes,
administrées à dose allopathique, provoqueraient chez l’individu sain des symptômes
identiques à ceux présentés par le malade.

Les homéopathes considèrent les symptômes exprimés comme des réactions positives de
l'organisme pour rétablir l'équilibre physiologique. Ils prescrivent donc des substances qui
vont assister et renforcer ces réactions plutôt que de les combattre (Flemming, 2002).

Pour chaque remède homéopathique, il existe une fiche pathogénésique qui correspond à
l'ensemble des symptômes qu'il entraîne chez un individu sain. Ces symptômes sont locaux,
généraux et psychiques, leur fréquence est aussi précisée, ainsi que leur intensité et les
facteurs environnementaux qui les font varier. L'ensemble de ces fiches représente la
Matière Médicale, regroupée dans des répertoires comme celui de Kent ou de
Boenninghausen.

Mazzella (1996) montre que la loi de similitude peut être appliquée au cheval, notamment
lors de troubles de la fonction locomotrice, boiteries ou dorsalgies.

b) Les remèdes homéopathiques


Il existe différentes formes galéniques : granules, doses globules, flacons gouttes, ampoules
buvables ou injectables, flacons de trituration ou suppositoires…

Chaque remède contient une concentration infime de la substance désirée. Les dilutions
utilisées dépendent du cas auquel le praticien est confronté. On distingue les dilutions
hautes, moyennes et basses. (Quiquandon et al., 1999)

Considérée comme un traitement de fond ou "de terrain", l'homéopathie est souvent


associée à l'acupuncture ou à l'ostéopathie (Lizon, 1988). Il semble que ces effets soient
potentialisés après la correction des dysfonctions vertébrales.

L'association bénéfique de l'homéopathie et l'ostéopathie a été souvent évoquée par


Issautier et Pecker (1998) et constatée sur le terrain par des cliniciens expérimentés.

L'ostéopathie peut ainsi être associée à d'autres thérapies manuelles, à la physiothérapie ou


à des médecines non conventionnelles. L'ostéopathie ne s'oppose par à la médecine dite
"classique". Ces deux approches restent complémentaires. L'ostéopathie représente un

- 151 -
atout supplémentaire : le traitement ostéopathique permet de lutter contre les événements
qui accompagnent de nombreuses pathologies.

Ainsi, selon Korr (1993) :

"Puisque toutes les lésions ostéopathiques diminuent les ressources de guérison et de


résistance du malade, aucune thérapie ne peut être complète si on ne libère pas ces
ressources au maximum, par une correction de ces lésions, quel que soit le rapport
étiologique entre elles et la pathologie."

- 152 -
!

- 153 -
- 154 -
L’examen ostéopathique met rarement en évidence un seul segment ou organe en
dysfonction. Plusieurs points se trouvent en lésion (ostéopathique) montrant des restrictions
de mobilité dans un, deux voire trois plans de l’espace.

A la lumière de cet examen, de l’examen dynamique et des renseignements apportés par le


cavalier, un bilan ostéopathique est dressé, à partir duquel le praticien peut en déduire la
lésion primaire et les dysfonctions associées à normaliser. Souvent elles correspondent aux
zones clés décrites chez le cheval et leur correction restaure la mobilité des segments en
dysfonction secondaire compensatrice.

Dans les cas les plus chroniques, il arrive que la lésion primaire soit difficile à mettre en
évidence, car masquée par de nombreuses compensations qui se sont mises en place
progressivement au cours du temps, et qui ont été intégrées dans les schémas corporel et
moteur du cheval. Elle peut alors se révéler après une première séance d’ostéopathie qui
aurait levé ces dysfonctions secondaires et nécessitera une deuxième intervention, 2 à 3
semaines plus tard.

Les techniques de normalisation à la disposition du praticien sont nombreuses. Nous nous


attacherons dans cette partie à en présenter quelques exemples et à justifier leur emploi.

Cette liste de dysfonctions et de leur normalisation ne se veut en aucun cas


exhaustive.

Les dysfonctions présentées correspondent à celles que nous avons le plus rencontrées au
cours de notre apprentissage et pratique de l’ostéopathie équine.

Chaque praticien peut adapter les modalités d’exécution d’une correction en fonction de sa
sensibilité, de son gabarit, de son aisance dans le placement de son corps par rapport au
cheval.

Certains praticiens auront plus volontiers recours à des techniques "spectaculaires", d’autres
préfèreront travailler plus en douceur, utilisant les leviers musculaires et en suivant le sens
des tensions musculaires. Certaines techniques seront plus facilement réalisables par des
praticiens de grande taille avec une grande envergure de bras.

Il existe bien évidemment bien d’autres techniques de correction ou des variantes à celles
présentées. Toutes sont aussi valables à partir du moment où les conditions suivantes sont
réunies :
le diagnostic précis de la restriction de mobilité est établi,
les structures anatomiques sont parfaitement visualisées,
elles sont techniquement maîtrisées,
elles ne présentent aucun risque d’aggravation des lésions présentes (attention aux
articulations instables, aux tendinites aigues ou aux tendons en pré-rupture, aux
claquages…)
la sécurité du cheval, du praticien et de toute éventuelle personne est assurée.

Rappelons que lorsque l'ostéopathe parle "d'une vertèbre cervicale bloquée en rotation droite", cela
signifie que cette vertèbre est fixée en rotation droite, la rotation gauche est impossible ou réduite, la
restriction de mobilité est en rotation gauche.

Ou encore, si l'examen réalisé permet de détecter que la cinquième lombaire a une restriction de
mobilité en extension, rotation droite et latéro-flexion gauche, la conclusion ostéopathique est : "L5 en
flexion, rotation gauche, latéro-flexion droite".

De la même manière, "un pisiforme bloqué en haut" signifie que l’os, du fait de tensions myosfasciales
quelconques est maintenu en flexion, et que son extension sera limitée ou absente.

- 155 -
- 156 -
. ! 1
!

Les diaphragmes en ostéopathie correspondent à un ensemble de fascias constituant un


véritable carrefour (nerf, vaisseaux, organes, système lymphatique…). Ce sont des zones
charnières qui subissent un maximum de contraintes biomécaniques en raison des insertions
multiples et des conjonctions fasciales dont elles sont l’objet. Elles sont aussi appelées
zones d'amortissement fascial.

Diaphragme cervical (cervico-céphalique)

Il correspond à la convergence des méninges endocrâniennes (diaphragme crânien) avec


les méninges rachidiennes, les fascia cervicaux, les fascia épicrâniens et de leurs insertions.
En raison de la proximité avec l’origine du MRP, les restrictions de mobilité à ce niveau ne
sont pas rares.

Il regroupe deux systèmes diaphragmatiques qui sont fonctionnellement étroitement liés du


point de vue de l’ostéopathie, l’un constitué par les divisions de la dure mère crânienne (faux
du cerveau, tente du cervelet, tente de l’hypophyse), l’autre par les fascias et organes de la
jonction cervico-cépahlique proprement dite, comprenant la nuque (jonction atlanto-
occipitale) dorsalement et la gorge ventralement (appareil hyoïdien, poches gutturales,
pharynx et larynx).

L’appareil hyoïdien est suspendu, il amortit sur tous les plans des tensions fasciales
multiples. Il réunit les aponévroses inter-ptérygoïdiennes et ptérygo-temporo-maxillaire, les
aponévroses cervicales moyennes et profondes et les ligaments péricardiques.

Ce diaphragme cervico-céphalique peut être mis en rapport avec la ceinture énergétique


gutturale de la médecine traditionnelle chinoise (T’ai Yin) balisée par les points VG16, V10,
VB20, IG17, E9 et VC23. Cette ceinture énergétique, répond à la ceinture lymphatique
constituée par les nombreux nœuds lymphatiques sous-jacents (pré-atloïdiens,
rétropharyngiens, sous-maxillaire, le double anneau pharyngien de Waldeyer) marquant le
rôle de première barrière protégeant les voies respiratoires et digestives contre les
agressions externes qu’elles soient climatiques ou infectieuses. Notons également la
présence sur cette ceinture de deux glandes d’une grande importance dans le contrôle du
métabolisme et de la croissance : la glande thyroïde et le thymus chez le jeune. (Molinier
2003)

C’est pourquoi cette zone doit être contrôlée en cas de toux récidivantes, cornage laryngé,
affection récurrente des poches gutturales, bronchite chronique, hoquets intempestifs…

Diaphragme de l'
entrée de la poitrine (cervico-thoracique)

Il est délimité par un cadre osseux très étroit : dorsalement la charnière vertébrale cervico-
thoracique (C6-C7-Th1-Th2), de chaque côté les premières côtes, et ventralement
l’extrémité crâniale du sternum. Il comprend :
des structures nerveuses : le ganglion cervico-thoracique (ou stellaire) de la chaîne
sympathique, le passage des nerfs phréniques destinés au diaphragme, le départ du
plexus brachial,
des structures vasculaires : tronc brachio-cépahalique et ses divisions en artères
carotides communes et artères sous-clavières, la veine jugulaire externe qui rejoint la
veine cave crâniale,

- 157 -
des organes lymphoïdes : nœuds lymphatiques cervicaux caudaux profonds,
cervicaux caudaux superficiels (pré-scapulaires), médiastinaux crâniaux et le thymus
thoracique chez le jeune,
des viscères : passage de la trachée et de l’oesophage, engagement des pôles
crâniaux des poumons enveloppés dans la coupole pleurale,
le médiastin crânial
Ce carrefour est une zone de jonction, "d’articulation" d’une dizaine de fascias :
Le fascia cervical superficiel unissant les fascias maxillaire et parotidien aux fascia
thoraco-lombaire dorsalement et omo-brachial ventralement ;
Le fascia cervical profond qui va ancrer le système pharyngé (hyoïde, poches
gutturales/pharynx/larynx) au cadre osseux de l’entrée de la poitrine et s’articuler
avec les fascias axillaire, thoracique externe et endothoracique (rappellons que le
fascia pharyngo-basilaire s’insère à la face ventrale de l’os sphénoïde).
Ce dernier est en continuité avec le péricarde fibreux, adhérent à la plèvre pariétale,
elle-même reliée à la plèvre viscérale et à la capsule élastique des poumons par les
mésopulmonums.
La lame pré-vertébrale du fascia cervical profond tapissant le muscle long du cou unit
la face ventrale de l’os sphénoïde, de la partie basilaire de l’os occipital et de l’atlas à
la face ventrale des verèbres thoraciques (tapissée elle même par le fascia
endothoracique) et à l’arcade lombo-costale du diaphragme. Or, sur cette même
arcade lombo-costale prend insertion, du côté abdominal, le fascia iliaca qui recouvre
les muscles sous-lombaires…
Elle constitue également une zone d’ancrage, de transmission et d’équilibrage des tensions
pour les chaînes musculo-aponévrétiques :
entre la ligne du dessus (crêtes Iliaques, sacrum, erector spinae et ses divisions garrot
musculature cervicale dorsale) et la ligne du dessous (bord crânial du plancher du
bassin muscles droit de l’abdomen processus xiphoïde muscle transverse du
thorax manubrium sternal muscles cervicaux ventraux),
des muscles de la base de l’encolure qui contrôlent et stabilisent la charnière cervicale
basse au cours du mouvement, en particulier les muscles scalènes, qui interviennent
également dans les mouvements inspiratoires en tirant les premières côtes au cours de
l’exercice (continuité du système musculaire latéral : muscles obliques et transverse de
l’abomen muscles intercostaux musculature cervicale moyenne),
des différents haubans musculaires qui attachent les membres au tronc d’une part et qui,
inversement permettent le soutien du tronc entre les membres d’autre part,
ligament supra-épineux – ancrage au garrot – ligament nucal – ancrage aux vertèbres et
à l’occiput.
En médecine traditionnelle chinoise, de cette ceinture émane une grande puissance
énergétique (Shao Yang, rattachée au symbole feu), contrôlée dorsalement par le point
VG14, ventralement le VC22 et de chaque côté les points TR15 et VB 21

On peut aisément comprendre comment, à l’instar de toutes les ceintures, ce diaphragme


subit de nombreuses contraintes biomécaniques, en statique pour assurer le maintien de la
posture comme en dynamique pour assurer l’amortissement. Cette zone doit être contrôlée
en cas de verrouillage de garrot, par exemple.

Diaphragme respiratoire

Le diaphragme constitue, à plusieurs titres, une pièce maîtresse de l’organisme.

C’est le muscle respiratoire le plus important : il qui initie l’inspiration (phase active de la
respiration). Ce muscle est le seul inspiratoire agissant au repos complet ou quand l’animal
dort (les autres étant recrutés progressivement en fonction de l’intensité de l’effort). De plus,

- 158 -
il possède un fonctionnement quasi-autonome (à l’opposé des autres muscles squelettiques,
il continue à se contracter même pendant le sommeil…).

Il se trouve au carrefour des fascias thoraciques et abdominaux et se trouve ainsi tiraillé


entre la tension des fascias thoraciques et centraux en direction de la tête, et la traction des
fascias abdominaux, associée au poids des viscères, en direction de la queue. C’est un
véritable centre régulateur d’équilibre de ces tensions contraires.

Sa double structure aponévrotique et musculaire est traversée par l’œsophage et de gros


vaisseaux (aorte et canal thoracique de la lymphe, veine cave caudale), il subit donc à la fois
le rythme des mouvements respiratoires secondaires, des mobilisations hémodynamiques et
du péristaltisme de la masse abdominale en suspension sur ses piliers.

Le diaphragme livre également passage aux deux composantes du système nerveux


autonome : le parasympathique représenté par les troncs vagaux de part et d’autre de
l’œsophage (hiatus oesophagien), et l’orthosympathique avec sa chaîne ganglionnaire du
(arcade lombo-costale) et les nerfs splanchniques majeur et mineur qui vont rejoindre le
ganglion coeliaco-mésentérique.

Enfin, il représente la seule barrière au milieu de la cavité cœlomique et se trouve ainsi au


cœur de la régulation des pressions thoracique et abdominale qui se compensent en
profitant de sa souplesse.

Une dysfonction du diaphragme peut être à l’origine de perturbations musculo-squelettiques,


puisque son mouvement va de pair avec les côtes, la charnière vertébrale thoraco-lombaire,
et les muscles abdominaux, de désordres digestifs ou encore d’insuffisance respiratoire.
C’est une zone d’amortissement intra-thoracique majeure.

Diaphragmes pelviens

Ils correspondent aux détroits délimitant le canal de la naissance.


La ceinture de l’entrée du bassin (diaphragme lombo-sacral)
Elle correspond au détroit crânial du bassin et comprend l’articulation lombo-sacrale et les
articulations sacro-iliaques.

Cette zone de jonction avec le membre pelvien, comprend :

Des structures vasculaires : la terminaison de l’aorte abdominale et ses divisions


pour les viscères et pour les parois du bassin, formation de la veine cave caudale par
confluence de veines iliaques, le centre lymphatique lombo-sacral (nœuds
lymphatiques iliaques médiaux et latéraux) qui draine tout le membre et les viscères
pelviens, les nœuds lymphatiques inguinaux superficiels,

Des structures nerveuses : le plexus lombo-sacral, le ganglion mésentérique caudal


d’où procède le nerf hypogastrique qui va contribuer à former le plexus mixte
autonome du bassin,

Des viscères : le rectum, l’appareil génital et la vessie.

Par les insertions des méninges rachidiennes, elle est couplée au diaphragme céphalique de
la tente du cervelet.

Elle sert de relais pour amortir les forces musculaires des postérieurs et les transmettre dans
les meilleures conditions au reste du corps par l’intermédiaire du rachis. Ce double rôle est
surtout joué par les articulations sacro-iliaques de par leur nature mixte : partie synoviale,
mobile (amortissement, absorption des chocs) et partie synarthrodiale, rigide (transmission)
.

- 159 -
C’est une zone d’amortissement et d’articulations fasciales importante où convergent les
tensions des fascias du tronc et du membre pelvien en particulier le long de l’arcade (ou
ligament) inguinale :

fascias externes du tronc : thoraco-lombaire, tunique abdominale, aponévroses de


muscles abdominaux, ligne blanche, tendon prépubien,

fascias internes du tronc : fascia iliaca, fascia tranversalis, péritoine,

fascias du membre pelvien : fascia lata, fascia fémoral et fascia glutéal.

Le sacrum constitue la zone clé de ce diaphragme, il est au centre de 4 articulations : lombo-


sacrale, sacro-coccygienne (important balancier caudal chez le cheval) et les deux sacro-
iliaques.

Siège de la transmission des efforts de propulsion, cette zone est particulièrement sollicitée
chez le cheval, notamment à l’obstacle. Tout verrouillage entraîne des anomalies de posture
et d’allures, incompatibles avec le travail de précision demandé par le cavalier.

Ce diaphragme de l’entrée du bassin, se trouve en rapport avec la ceinture énergétique


hypogastrique, dont le niveau d’énergie, "Shao Yin", correspond à celui de l’appareil uro-
génital en liaison avec les fonctions d’expulsion (urine, cellules sexuelles, propulsion.. ).
Cette ceinture énergétique est commandée par le point VG2bis, "cent-réunions" où se
rassemblent les méridiens du membre pelvien, et croise les méridiens vessie (V28), vésicule
biliaire (VB26), Estomac (E30) et du vaisseau conception (VC2) (Molinier, 2003).
Le diaphragme du petit bassin
Il correspond au détroit caudal du bassin, zone de confluence de nombreuses structures
fasciales qui vont déterminer les diaphragmes pelvien et uro-génital réunis par le fascia
périnéal.

Il est intéressant ici de souligner les relations entre le diaphragme respiratoire et celui du
petit bassin :

- En premier lieu, les piliers du diaphragme viennent doubler le ligament longitudinal


ventral qui se fond avec le ligament sacro-coccygien ventral, sur lequel vient s’insérer
le muscle élévateur de l’anus.

- Le fascia tranversalis, le muscle droit de l’abdomen, et les aponévroses des muscles


obliques et transverse de l’abdomen se rejoignent au milieu sur la ligne blanche,
ancrée sur la symphyse pubienne.

- Le fascia thoraco-lombaire se prolonge en arrière pour former le fascia coccygien qui


se retrouve en continuité ventralement avec le fascia périnéal et le centre tendineux
du périnée.

Le diaphragme du petit bassin présente lui aussi un aspect en coupole, inversée par rapport
à son grand frère. Les deux structures semblent se faire face pour équilibrer les tensions et
les pressions abdominales,

C’est pourquoi, en cas de restriction au niveau du diaphragme du petit bassin, il convient


également de contrôler le diaphragme respiratoire.

- 160 -
Figure 68 : Les diaphragmes en ostéopathie

- 161 -
Figure 69 : Articulations fasciales et continuité des fascias (Gaudron, 2006)

- 162 -
! 1 2 : ! +

Il regroupe en compte la tente du cervelet et la faux du cerveau, l'appareil hyoïdien et


l'articulation C0-C1. Il fait ainsi le lien entre le crâne et la colonne vertrébrale. L'os hyoïde
représente aussi la liaison avec la "colonne ventrale".

Ce chapitre décrit d'abord les lésions crâniennes proprement dites, avant de traiter le
diaphragme de la base du crâne, l'articulation temporo-mandibulaire, l'appareil hyoïdie et
enfin l'articulation C0-C1. Pour des schémas complémentaires, le lecteur peut se référer à
l'annexe 1.

# ( 8
(Evrard, 2002a)
Rappelons qu'il faut garder à l’esprit l’étroite relation qui existe entre liberté de mouvement
d’un os et libre circulation des informations nerveuses, vasculaires, lymphatiques. Toute
restriction, compression, tension, torsion des structures avoisinantes, entraînera
obligatoirement une gêne au bon fonctionnement. La connexion si étroite entre les
méninges et la boîte crânienne, permet de comprendre les conséquences sur les tissus
mous contenus dans ces méninges, des dysfonctions osseuses correspondantes.

- ($ #
On peut ainsi prévoir des troubles :

circulatoires (sinus veineux tributaires des tensions de la dure-mère et de l’arachnoïde),

hormonaux (rôle de l’hypophyse dans la régulation hormonale, et position passive au


sein de la selle turcique, tributaire des tensions des méninges),

neurologiques (des zones d’excitation nerveuses peuvent naître des tensions


méningées: épilepsie, troubles comportementaux),

mécaniques liés à la continuité crânio-sacrée provoquant une parfaite interrelation des


dysfonctions des extrémités (blocage coccygien et céphalées, torsion du bassin…),

"projetés", liés aux restrictions de mouvements du manchon spinal, et aux tensions


occasionnées aux sorties des nerfs rachidiens : la métamérisation du système nerveux
sympathique donnera la cartographie des troubles attendus en fonction de l’étage de
restriction.

Enfin, les dysfonctions propres aux os crâniens, engendreront des troubles fonctionnels
locaux, pathologie de la sphère oculo-nasale, auditive…

Notons encore l'importance de la région pharyngée, du carrefour articulation temporo-


mandibualire-hyoïde-temporal, qui représente le point d’ancrage de nombreux fascias
profonds et superficiels, amplifiant comme des leviers, les tensions distantes.

- 163 -
0 " # ,) $&, $&" #:
Bien que n’étant pas à l’origine de toutes les dysfonctions ostéopathiques, la symphyse
sphéno-basilaire (SSB) est toujours plus ou moins impliquée, soit directement comme
source, soit secondairement comme lésion dérivée.

Les différentes lésions de la SSB ont été détaillées dans le chapitre consacré à l'ostéopathie
crânienne.

De façon simplifiée, vu que les os occipital et sphénoïde sont considérés comme des
vertèbres modifiées, les mouvements – et les lésions – de la symphyse sphéno-basilaire,
peuvent être rapprochés de ceux des corps vertébraux : flexion (concavité ventrale),
extension (concavité dorsale).

Lésion en flexion

Elle correspond à une exagération de la flexion physiologique. On a une restriction dans


l’extension sphéno-basilaire. Les os pairs du crâne sont en rotation externe, il apparaît alors
large et ouvert.

Lésion en extension

A l'inverse, c’est une exagération de l'extension physiologique et une restriction de la flexion.


Les os pairs sont en rotation interne, et le crâne est étroit et fermé.

Lésions en torsion

Ce mouvement fréquent de la SSB n'est


pas physiologique. Il compense une autre
lésion. On a une contre-rotation du
sphénoïde par rapport à l’occiput. Le
sphénoïde est en rotation dans un sens et
l'occiput en sens inverse. Cette torsion
affecte peu le mouvement physiologique
de flexion/extension puisqu’elle a lieu
selon un axe perpendiculaire à celui de la Figure 70 : SSB en torsion droite
flexion/extension (Evrard, 2002a). (Colombo, 2006a)

Lésion en latéro-flexion-rotation

Dans ce cas, l'occiput et le sphénoïde sont dans le même sens de rotation ; la latéro-flexion
("side bending") est dans le sens de la rotation. Le mouvement physiologique de flexion et
d'extension est modifié.

Lésion en strain vertical

Le sphénoïde peut être en haut ou en bas. Si le sphénoïde est en flexion et l'occiput en


extension, le sphénoïde est haut. Dans le cas contraire, quand le sphénoïde est en
extension et l'occiput en flexion, le sphénoïde est bas.

- 164 -
Figure 72 : SSB en strain vertical,
Figure 71 : SSB en strain vertical, sphénoïde bas (Colombo, 2006a)
sphénoïde haut (Colombo, 2006a)

Lésions en strain latéral

Le sphénoïde est à droite ou à gauche par rapport à l'occiput.

Figure 73 : SSB en strain latéral, vue dorsale de la SSB (Colombo, 2006a)

Lésions en compression de la SSB

Ce type de lésion correspond à un rétrécissement de la SSB. Il arrive que la SSB se


compacte, suite à un traumatisme, entraînant des lésions graves à terme comme une
ossification et une fibrose locale, avec de graves conséquences sur le fonctionnement
crânien, hypophysaire en particulier.

4 (& ' ( 8 #: ( "


(Colombo, 2006a ; Evrard, 2002a)
a) Les objectifs
Il s'agit de rétablir l’harmonie, en libérant la structure : la fonction retrouvera aussitôt son
amplitude.

Les voies nerveuses étant le siège des influx nociceptifs responsables de la douleur et de
l’entretien des lésions, il conviendra donc de s’attacher à libérer les voies nerveuses et
obtenir le soulagement du patient.

Les dysfonctions articulaires sont décelées et levées, afin de rétablir le passage adéquat
pour les vaisseaux et nerfs, mais aussi pour retrouver motilité et mobilité physiologique.

Le but essentiel est de récupérer un mouvement crânio-sacré ample, généreux et souple


ainsi qu'une motilité fluide des fascias, et donc une libération des tensions musculaires et
spasmes divers qui entravent l’équilibre du corps. Ainsi, cela permet une avancée vers
l’autorégulation, agent de l’auto guérison.

- 165 -
b) Le point de résolution
Il existe un moment de bascule, un Still Point caractéristique, au cours du mouvement de
flexion et extension des structures, un point vers lequel plus rien ne bouge. Physiologique, il
correspond au fulcrum, sorte de point mort haut, avant reprise de l’activité.

Au cours du traitement, c’est aussi le moment où les structures "détendues, sont à l’écoute
des mains du praticien". A cet instant, il convient de suivre attentivement, sans jamais
s'imposer, les déplacements ressentis sous les doigts, afin d’aider le corps à retrouver
équilibre et harmonie.

c) Utilisation des constituants du corps


Les caractéristiques du LCR et celles de la motilité des os crâniens sont utilisées pour
écouter, suivre et amplifier les mouvements des structures.

Le LCR est un puissant fluide, qui permet de corriger des lésions, localement ou à distance
(technique de V-Spread, et CV4).

d) Techniques de traitement
Modification de fluctuation du LCR

Les caractéristiques de la fluctuation de ce LCR peuvent être mises à profit dans les
traitements soit en accélérant le flux (en accentuant les phases de flexion/inspir et
d’extension/expir, en jouant sur les rotations externes et internes, etc.…), soit en le
ralentissant (technique dite de CV4 ou ralentissement à partir du sacrum ou des membres).

V Spread

L’index et le majeur, placés en V, sont disposés de chaque côté de l’articulation, ou de part


et d’autre d’une zone de restriction fasciale ou articulaire. L’autre main, index en direction du
V formé par les doigts, est placée en position controlatérale, induisant des vagues de LCR,
tant mentalement que physiquement, produisant une onde qui vient se briser sur la zone de
restriction, jusqu’à peu à peu libérer les structures : les doigts placés en V ressentent ce
"lâcher prise". L'ostéopathe suit le mouvement jusqu’à normalisation.

Techniques utilisant la motilité crânienne

Nous utiliserons des techniques directes ou indirectes, pour libérer une restriction, en
encourageant la motilité dans la direction opposée au blocage (indirecte), ou en forçant la
motilité contre le blocage (directe).

Dans la technique indirecte, lorsque le praticien suit la motilité dans son sens favorable, le
fulcrum est atteint et le mouvement est bloqué, jusqu’à la reprise de la motilité dans le sens
de facilité : on recommence deux ou trois fois, avec chaque fois l’impression que le blocage
va moins loin et dure moins longtemps, puis tout se normalise.

Une technique dite par induction peut aussi être utilisée : laquelle le praticien est actif et
dirige la manoeuvre, toujours avec douceur et retenue, et écoute les effets de son
intervention.

Enfin, deux techniques font appel à davantage de transposition mentale : "les doigts sentent,
le cerveau voit".

La première est dérivée du traitement par déroulement fascial (que nous étudierons plus en
détail plus loin dans cette partie). Le praticien englobe l’ensemble du crâne, et visualise les

- 166 -
restrictions de motilité, leur sens et les os concernés, puis les doigts suivent les mouvements
jusqu’à normalisation, après passage par un ou plusieurs Still Point de résolution.

La seconde s’appuie sur la notion de densité : le praticien, après avoir déterminé le lieu de la
densité, la contacte et augmente légèrement la pression, un appui lent et dense, qui sent
sous les paumes les structures s’étaler et se relâcher, cette technique sera la méthode choix
en viscéral.

$& ) ( 8
Des troubles du comportement, des troubles endocriniens (notamment hypophysaires)
peuvent être liés à des dysfonctions au niveau de la dure-mère, de la tente du cerveau ou de
la faux du cervelet.

La normalisation par une technique crânienne consiste à poser une main à plat sur la base
du crâne et l'autre sur l'os frontal. L'ostéopathe attend le "release" après une légère pression
des deux mains. Il suit ensuite les différentes tensions afin de les libérer.

Le release est obtenu lorsque l'ostéopathe ne sent plus de réactions.

Suite à cette manipulation, un relâchement des structures est obtenu. Evrard (2002a) décrit
aussi une chaleur ressentie par le patient ou le praticien, un pouls thérapeutique qui disparaît
très rapidement, une poussée dans la main de l'ostéopathe, qui le force à retirer sa main.

( # ) $# #:)
L'articulation temporo-mandibulaire (ATM) joue un rôle essentiel dans l’équilibre du cheval.
Les trois structures "suspendues" au rachis, sont le membre postérieur liées au bassin, le
membre antérieur, liées au thorax, et les mandibules, liées au crâne. En particulier, le lien
entre le sphénoïde, grand ordonnateur de l’équilibre crânien, et l’ATM explique les
perturbations engendrées par une fixation anormale de cette articulation. Enfin, le contact
postérieur avec les temporaux et l’occiput, explique les répercussions directes sur l’ATM, et
donc l’affrontement dentaire, des perturbations de l’étage cervical supérieur.

- ($ " #
L'articulation temporo-mandibulaire est souvent pincée d'un côté et ouverte de l'autre. Un
petit ménisque est présent dans l'articulation. Lorsqu'une lésion est présente, sa palpation
devient douloureuse.

Ce point sentinelle de l’ATM est le signe d’une dysfonction locale, mais peut également être
réactionnel lors de dysfonctions du bassin en particulier de la hanche homolatérale.

Une lésion de l’ATM est presque toujours associée à une dysfonction de la jonction-atlanto-
occipitale du même côté.

0 )$ (& ' # ) #
Pour une correction structurelle (Giniaux, 2002) : le praticien se place du côté de l’ATM en
dysfonction. Une main vient tenir la mâchoire supérieure au niveau de la barre, et masse le
palais avec le pouce pour obtenir une relaxation et permettre l’ouverture de la bouche.
L’autre main vient se placer sur la mandibule. Il faut alors pousser doucement la tête en
latéroflexion vers le côté opposé au praticien, et à la fin du mouvement, la main dorsale
maintient la tête, tandis que la main ventrale tire sur la mandibule.

- 167 -
$$ &,#H
(Colombo, 2006b)
Rappelons le lien entre l'appareil hyoïdien et la mandibule : la liaison myofasciale ATM-
hyoïde-atlas, confirme l’importance d’une intégrité dynamique de l’ATM dans l’occlusion
buccale, et dans la liberté de l’axe tête-cervicales-garrot. Il est donc toujours intéressant
d’observer, sur le cheval au pas de face, les mouvements de balancier de la tête, et, dans la
bouche, la forme et l’usure des tables dentaires…

Le corps et le processus lingual de l’appareil hyoïde sont facilement palpables dans la région
caudale de l’auge. On peut prendre le processus lingual entre le pouce et l’index et en
suivant les tensions vers rostral, caudal, la droite ou la gauche, libérer progressivement les
tensions fasciales et normaliser le diaphragme cervico-céphalique (Evrard, 2002a).

Figure 74 : Ecoute et normalisation de l'


os hyoïde (cliché personnel)
Il est également possible d’utiliser une technique fonctionnelle : l’opérateur passe une main
dans l’espace inter-dentaire et prend l’apex de la langue et imprime juste une petite tension
en direction rostral pour créer un point fixe (sans serrer ni tirer dessus !!). Ce geste induit
des mouvements de mastications qui vont corriger la dysfonction en équilibrant les tensions
fasciales sur l’hyoïde. Souvent cette manœuvre corrige également une éventuelle lésion de
l’ATM co-existante.

Par action réflexe sur les parois du pharynx, il est possible de vidanger les poches gutturales
du cheval, dont l’engorgement se traduit par des problèmes pour terminer un effort, une toux
le matin au démarrage. Cela peut provenir de séquelles de récidives de toux, bronchites,
allergies… Cette vidange permet de prévenir les pathologies plus graves par développement
d’aspergillus, de staphylo- ou de streptocoques dans les poches gutturales.

L’avant-bras monte le long de la gouttière jugulaire, main à plat, bras droit pour la poche
gauche et inversement, et les doigts s’engagent très progressivement (pour obtenir le
relâchement des fascias) entre la mandibule et le pharynx, le plus haut possible, le dos des
doigts contre la mandibule. Une zone tendue dépressible est alors palpée au dessus du
cartilage thyroïde du larynx. Elle correspond aux parois musculaires latérales du pharynx
(muscles constricteurs) dont il est possible se provoquer une contraction réflexe soit en pliant
les premières phalanges et les maintenant en pression sur le sommet du cartilage thyroïde,
jusqu’à ce que le cheval avale, soit en réalisant un mouvement à la manière du pincement
des cordes d’une harpe (Giniaux, 2002). Le réflexe de déglutition s’accompagne de
l’ouverture de l’ostium tubaire permettant de chasser les sérosités accumulées dans les
poches gutturales.

- 168 -
( # #:#(( $ IJ -
(Colombo, 2006b)

- ($ " #
Cette articulation est la première à
encaisser les chocs chez le cheval (main
du cavalier trop dure, panaches,
enrênements intempestifs ou mal
utilisés…).

L’essentiel des lésions C0/C1 est


représenté par des lésions de flexion
souvent associée à une latéro-flexion. En
raison de la conformation des surfaces
articulaires, la latéro-flexion s'accompagne
d'une rotation dans le même sens.
Figure 75 : C0 sur C1 FRdSd (cliché JC
Le praticien remarque des spasmes des
Colombo)
muscles sous occipitaux du côté de la
rotation.

0 )$ (& ' # ) #
Une technique structurelle consiste à se placer du côté opposé à la rotation. Il faut ensuite
empoigner l’aile de l’atlas controlatérale avec la main par-dessus l’encolure, l’autre main
amène le chanfrein en latéroflexion vers soi, et une flexion et rotation dans le sens de la
lésion sont imposées.

Chacune des dysfonctions intéressant ces structures peut être en relation avec des lésions
crâniennes ou des dysfonctions des vertèbres cervicales.

- 169 -
- 170 -
2 2

Le segment vertébral de l’encolure est le plus mobile de l’ensemble du rachis chez les
équidés. Trois aspects majeurs doivent être pris en compte dans la recherche des lésions :

les défauts architecturaux congénitaux : inversion, rapport d’importance entre


encolure et arrière main,…

l'encolure mal travaillée : comme l’ensemble de la colonne vertébrale, l’encolure joue


un rôle de « filtre émotionnel », et peut donc subir les conséquences d’une mauvaise
technique de monte sous forme de spasmes, contractures musculaires, points de tension,
encolure musclée à l’envers,

l’encolure traumatique : lésions d’origine accidentelle.

Le segment vertébral cervical a moins de raisons biomécaniques de souffrir que le pont


dorso-lombaire soumis aux contraintes de charge et de mobilité associée. Cependant, trop
souvent, l’action de la main constitue un frein à la locomotion du cheval, ce qui peut
engendrer des tensions para-vertébrales de défense, redoutables sur l’ensemble
biomécanique.

Si l’on peut localiser des points de tension spécifiques, il faut cependant garder à l’esprit que
toute affection du pont vertébral peut à distance, avoir des répercussions sur l’encolure et la
nuque.

Cliniquement, ces affections se traduisent par des résistances aux flexions tête-nuque, des
mouvements d’instabilité ou de secouements, de résistance à la main, de défense, d’épaule
nouée, d’extension limitée, d’incurvations refusée ou difficile (Denoix et Pailloux, 2001).

La présence de points de tension entraîne à la fois un affaiblissement des muscles qu'ils


affectent et des restrictions dans l’amplitude des mouvements permis par ces derniers. Ils
peuvent entraîner des réactions de défense de la part de l’animal, plus ou moins violentes ;
et si le travail n’est pas interrompu, des contractures réflexes en chaîne se mettent en place,
aboutissant à une raideur générale dans les mouvements; et donc à des contre-
performances sportives.

- ($ " #
La première vertèbre cervicale est liée à des symptômes caractéristiques : c'est le cas du
cheval qui refuse le mors ou qui balance la tête. La dysfonction de cette vertèbre est liée à
une douleur des masséters et, ou des ptérygoïdiens. Ces muscles permettant la fermeture
de la bouche sont les premiers touchés par l'action de la main du cavalier et aussi lors d'une
usure irrégulière des tables dentaires ou une mastication irrégulière.

Les dysfonctions sont déterminées par les limites physiologiques de l’articulation C1-C2. En
effet, du fait de la profondeur de l’engagement de l’apophyse odontoïde dans l’anneau
atloïdien, la flexion et l’extension sont limitées. De plus, on peut considérer que l’atlas
effectue une rotation en pas de vis autour de cette apophyse. Il n’y a jamais de latéroflexion
de l’atlas par rapport à l’axis.

Le praticien peut noter que l’aile homolatérale à la rotation se dorsalise en même temps
qu’elle recule, tandis que l’aile opposée se ventralise et avance légèrement. Les restrictions

- 171 -
de mobilité touchent la rotation inverse. Souvent, le muscle oblique caudal du côté de la
rotation présente un point de contracture très sensible (trigger point).

Figure 76 : C1 sur C2 en (F)RgSg, noter le


recul de l’aile de l’atlas (cliché JC Colombo)

0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)
Cette technique mise au point par D.Giniaux (2002), consiste à se placer d’abord du côté de
la rotation. Une main passe pardessus la crinière pour aller empoigner l’aile contro-latérale
de l’atlas. L’autre sur le côté de la face, les doigts sur le chanfrein.

Une fois les mains bien positionnées, l'ostéopathe tourne de deux pas vers le sens de la
rotation souhaitée et se retrouve face du cheval dont la tête est alors en rotation . En fin de
mouvement, il faut imprimer une rotation légère (maximum 30°), en tirant sur l’aile de l’atlas
controlatérale, et en poussant sur l’autre main.

0 C D
- ,) $ #) ##
Le blocage de la septième vertèbre cervicale est fréquemment associé à une pathologie du
membre antérieur et de l'épaule. Cette dysfonction est alors la cause ou bien la
conséquence. La lésion de C7 est associée à une névralgie cervico-brachiale à l'origine de la
boiterie antérieure et de perturbations circulatoires le long du membre (Giniaux, 2000).

Un exemple typique du lien vertèbre-trouble périphérique est la dysfonction de C7 et une


pathologie tendineuse antérieure. Giniaux (2000) décrit que lors de la présence d'une légère
péritendinite des fléchisseurs (sans atteinte majeure du tendon) la dernière cervicale est
bloquée. La manipulation de cette dernière permet la résolution des troubles tendineux.

Les troisième et quatrième vertèbres cervicales sont concernées par le syndrome de


Wobbler. Selon Giniaux (2000), la manipulation de C4 a des résultats positifs dans certains
cas de Wobbler discrets ou débutants. Certains poulains seraient prédisposés à cette
affection en raison d'une déformation de la tête articulaire du corps de C4, ce qui rétrécit le
canal médullaire.

Une chute ou un traumatisme provoquerait un blocage de C4 ou C3 laissant ainsi apparaître


les symptômes classiques de la pathologie. Si des manipulations ostéopathiques associées
éventuellement à une tonification par de l’acupuncture permettraient d’améliorer les signes
cliniques lors d’un Wobbler discret en rapport avec une légère instabilité cervicale, il est bien

- 172 -
évident que dans le cas d’un Wobler "véritable" avec déformations morphologiques
importantes et rétrécissement du canal médullaire, ne sont plus du ressort de l’ostéopathie.
Gardons à l'esprit les limites de l'ostéopathie : bien évidemment lors d'une destruction des
fibres nerveuses de la moelle épinière, une manipulation n'apporte pas d'amélioration des
symptômes!

Les lésions cervicales sont souvent d'origine traumatique ou sont la conséquence de


troubles postérieurs.

Tableau 6 : Affections associées aux dysfonctions des vertèbres cervicales (d'


après
Giniaux, 2000)

Dysfonction au niveau de : En association avec :

Pathologie de l’épaule et du membre antérieur


Névralgie cervico-brachiale
Perturbations circulatoires le long du membre
C6-C7 Légère péritendinite des fléchisseurs (avant le claquage)
Blocage du pisiforme
Ostéite de la 3° phalange
Maladie naviculaire

C5 Phénomènes mécaniques

C4 et C3 Syndrome de Wobbler

Agite la tête, refuse le mors, mastique parfois


difficilement
C2
Douleur des masséters
Surdents

Bloqué dans la nuque


C1
Troubles du comportement

0 ($ " #
On rencontre le plus souvent des dysfonctions en extension, dans lesquelles les muscles
sont spasmés du côté de la dysfonction (facettes en convergence), et la flexion est difficile,
ou bien des dysfonctions en flexion où les muscles spasmés sont les mêmes, mais les
facettes sont en divergence et la flexion plus aisée que l’extension.

- 173 -
Figure 77 : C4 sur C5 ErdSd (cliché JC Figure 78 : C4 sur C5 en FRdSd (cliché
Colombo) JC Colombo)

4 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)
a) Dysfontion en extension
Placé à côté du cheval, une main saisit un pli de peau et contacte avec le poing fermé la
partie crâniale de la vertèbre en dysfonction, bras tendu, l’autre main empoigne le licol et
induit une extension et rotation de l’encolure jusqu’au dégagement de l’animal.

Cas particulier de C3

Les facettes articulaires sont horizontales. La technique de choix est de saisir un pli de peau
en regard de C3 du côté opposé à la lésion (non douloureux), plier la tête et le haut de
l’encolure autour de la main, sans rotation de la tête, et pousser en même temps sur la
vertèbre en maintenant le pli de peau.

Cas particulier de C4

Si le cheval souffre de signes ataxiques rappelant un syndrome de Wobbler, on ne pourra


pas saisir un pli de peau, donc il faut agir en technique indirecte avec l’encolure.Face au
cheval, il faut plier doucement l’encolure vers la droite (en effet, 90% des blocages seraient à
gauche selon Giniaux), en accompagnant sans pousser, et, lorsque la zone de tension est
atteinte, un thrust ferme est dirigé vers la cage thoracique en prenant appui sur C2 et la tête.

b) Dysfonctions en flexion.
Le praticien se place du côté de la
dysfonction, une main saisit un pli de peau
de façon à ce que le poing contacte le
sommet de la vertèbre à corriger, et induit
avec l’autre main encapuchonnant la tête
ou tenant le chanfrein, un mouvement de
latéroflexion et rotation jusqu’à tension : il
reste à thruster en fin de mouvement.
Figure 79 : Normalisation de cervicales
hautes bloquées en flexion (cliché JC
Colombo)

- 174 -
! 1
> 2 : ! + ?

($ " #
Les dysfonctions à ce niveau sont génératrices de tensions musculaires en regard des
vertèbres lésées, ces tensions se propagent jusqu’aux épaules et à la tête, à travers les
fascias cervicaux profonds.

Comme nous l'avons souligné dans le chapitre précédent, les dysfonctions vertébrales de la
charnière cervico-thoracique sont souvent associées à des pathologies de l’épaule et du
membre antérieur, des névralgies cervico-brachiales, des perturbations circulatoires le long
du membre, un syndrome podo-trochléaire.

En outre, le ganglion stellaire présent dans cette zone est irrité lors de restriction de mobilité
des structures ostéo-articulaires, engendrant ainsi une hypertonie musculaire. Une pression
de cette zone est à l'origine d'une réaction du cheval : il allonge l'encolure et la tête et
effectue une latéro-flexion homolatérale.

La région cervico-thoracique est étroite. Les structures qui la traversent sont comme
"compressées" et une dysfonction peut très vite perturber la vascularisation et l'innervation
de la base de l'encolure, du poitrail et du membre thoracique. L'artère sous-clavière, par
exemple, peut être spasmée et ainsi diminuer le débit sanguin de l'extrémité digitée.

Il est donc important pour l'ostéopathe de contrôler cette charnière, notamment par écoute
du MRP.

)$ (& ' # ) #
Cette zone est le siège d'une lordose physiologique. De plus, la morphologie de C6 la rend
également vulnérable. Pour des dysfonctions vertébrales, le praticien peut utiliser les
techniques de normalisation décrites pour le réajustement des vertèbres cervicales. Lors de
la correction structurelle, il conviendra néanmoins de maintenir le corps vertébral sous pli de
peau en prenant appui sur le base caudale de la vertèbre lésée. Souvent, le cheval s’enroule
spontanément autour du poing.

Figure 80 : C7-Th1-Th2, angulation naturelle en lordose (cliché JC Colombo)

- 175 -
L'ostéopathe peut aussi écouter les structures de cette charnière grâce au MRP : une main
sur le sternum, l'autre sur le garrot, la structure en dysfonction est repérée, le MRP suivi et
les tensions libérées une par une, jusqu'à normalisation complète du MRP.

Figure 81 : Ecoute du diaphragme cervico-thoracique grâce au MRP (cliché


personnel)

- 176 -
2 ! +

Les articulations et les reliefs osseux des membres sont d’un abord palpatoire plus aisé que
ceux du rachis, et le levier constitué par le membre lui-même est un atout certain dans les
techniques manipulatives.

Les membres doivent être regardés par l’ostéopathe, non pas comme des appendices
indépendants, mais bien comme des éléments indispensables à l’équilibre de l’animal. Leur
fonction et leur intégrité sont nécessaires à la bonne tenue de l’animal quadrupède, en
particulier pour l’équilibre et le soutien du dos : le dos ne va pas sans les membres, et les
membres sans le dos.

Notons que la médecine traditionnelle chinoise a accordé une place toute particulière à ces
articulations, au point d’en faire le siège des points majeurs d’action à distance dans la
philosophie acupuncturale. Ces points sont utilisables par l’ostéopathe. Les membres
paraissent plus simples à étudier, il n’en reste pas moins qu’ils comportent un certain
nombre de zones sensibles, et de points alarmes qui renseignent sur l’état général du
patient : il serait illusoire de penser que l’approche ostéopathique des membres se cantonne
à la locomotion.

Avant de regarder un cheval en mouvement et de s'intéresser aux différentes articulations, il


convient de le regarder à l'arrêt et d'inspecter minutieusement ses aplombs. De mauvais
aplombs sont à l'origine d'une mauvaise démarche, d'une locomotion perturbée et donc de
problèmes sous-jacents.

$ #)
Un des éléments les plus importants à prendre en compte en ce qui concerne les aplombs
des membres thoraciques est, selon Giniaux (2000), le manque de talon, car il est corrélé à
deux pathologies courantes en médecine équine : l’ostéite de troisième phalange et le
syndrome podo-trochléaire.

Le cheval qui manque de talon aux antérieurs est un animal qui se couche souvent et qui à
tendance à se dandiner d’un pied sur l’autre. Si un seul antérieur est atteint, il le tient
constamment en avant pour le soulager. Statistiquement, si un seul membre est atteint, c’est
le gauche.

Giniaux souligne qu’il existe un lien entre un sabot antérieur affaissé et un blocage des
vertèbres thoraciques Th2 et Th1, et/ou surtout de la vertèbre cervicale C7.

Les travaux de Giniaux l’ont conduit à constater que des blocages du garrot, des premières
dorsales ou de la dernière cervicale récidivaient constamment du seul fait d’un sabot
antérieur affaissé.

Un travail corrélé entre le vétérinaire ostéopathe et le maréchal-ferrant est vivement


recommandé dans les cas de chevaux manquant de talons.

( # "$
L'épaule est constituée de deux articulations : l'articulation scapulo-humérale et l'articulation
scapulo-thoracique. Cette dernière est souvent délaissée par les cliniciens. Elle est pourtant
la cause de nombreux désordres locomoteurs.

- 177 -
Les mouvements des articulations proximales du membre thoracique sont intimement
dépendants les uns des autres : la flexion de l’épaule (articulation scapulo-humérale), se
traduit par un mouvement global du membre vers l’arrière, alors que l’extension correspond
au jeter du membre en avant. Les mouvements d’abduction sont réduits, et les mouvements
crânio-caudaux de la scapula aussi (tout au plus 30°). Ces deux articulations seront donc
étudiées et testées simultanément.

- ($ " #
L'articulation scapulo-thoracique est le plus souvent bloquée en extension. Le mouvement de
protraction est alors limité. Les problèmes myofasciaux accompagnent souvent ce type de
lésion, notamment des tensions du fascia thoraco-lombaire. Sans prise en charge, ces
tensions peuvent s'étendre jusqu'au ligament scapulaire, avec des risques d'adhérence.
Cette lésion en extension est souvent complexe car accompagnée d'une dysfonction en
abduction.

L'articulation scapulo-humérale est fréquemment bloquée en flexion et en adduction. Une


chute et un écartement des membres antérieurs peut être à l'origine de cette lésion. Les
muscles sous-scapulaires sont touchés. Des douleurs en rapport avec les muscles brachio-
céphalique, pectoral ascendant ou descendant sont notées.

Ces blocages se répercutent généralement au niveau de l'encolure basse et de la région du


garrot : points de tensions, tensions fasciales ou dysfonctions secondaires. Le point
sentinelle de l’épaule de Giniaux est souvent réactionnel lors de dysfonction scapulo-
humérale (suite à un écart d’épaule notamment). Il correspond à une hypersensibiliation du
nerf axillaire.

0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)
Dans le cas de l'épaule, du fait de la liaison entre l’articulation scapulo-thoracique et scapulo-
humérale, les corrections sont souvent liées.

Il existe cependant des techniques de correction spécifiques de la jonction scapulo-


thoracique, qui permettent de lever des restrictions dues à des contractures des muscles du
garrot (trapèze, rhomboïde) du grand dorsal ou assez souvent à l’insertion du muscle
dentélé ventral du thorax qui est a un rôle primordial dans la suspension du tronc entre les
membres (surtout à la réception d’un saut) ou dues à des adhérences entre les plans de
glissement fasciaux.

Lorsque l'épaule et la scapula sont


bloquées en extension et en rotation
externe : vous saisissez le boulet, la
normalisation structurelle consiste à
amener doucement le membre vers
l’avant, vers le sol ; au moment de
l’extension lorsque le membre s’aligne,
une légère abduction est réalisée.

La correction complète se fait souvent


quite à la manœuvre précédente, quand
on amène le membre en flexion complète.

Figure 82 : Normalisation d'une épaule


en extension (cliché S. Sawaya)

- 178 -
Si la rotation est interne, le praticien se place face au cheval, le pied est saisi entre les
genoux, la tête humérale est bloquée d'une main, et de l’autre l’olécrâne est tenu : dans le
même geste, l'ostéopathe étire le membre en reculant les jambes, pousse sur l’humérus et
effectue une rotation interne de l’humérus en écartant l’olécrâne.

Les points de tension peuvent aussi être traités par massage, kinésithérapie, mobilisations
passives et actives ou encore à l'aide d'agents physiques.

Les tensions fasciales peuvent être traitées par des méthodes fasciales. Nous
développerons ces techniques plus particulièrement dans un chapitre prochain.

( # (#
- ($ " #
Les lésions au niveau du coude sont rares. Elles résultent de glissades, de longues boiteries
de pied compensées, ou d’adaptations.

Evrard (2002b) décrit néanmoins des lésions en flexion-abduction et des lésions en


extension-adduction.

0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)
Tests et manipulations se font suite : le praticien est à côté du cheval, une main sur
l’olécrâne, l’autre soutenant le carpe, il mobilise l’avant-bras en rotation, flexion et extension.

En extension, le praticien amène le membre en extension en tenant le pied, puis "suit" le


mouvement du patient jusqu’à la barrière et attend que le cheval retire le membre.

En flexion, il se place à côté du cheval, dans le même sens, contre le flanc. Il saisit le pied et
amène le membre en arrière, canon horizontal, jusqu’à la barrière, il attend alors le retrait de
l’animal qui normalise la lésion.

( # ( $
- ($ " #
Les dysfonctions du carpe sont fréquentes entravent la mobilité et surtout les performances
de l’animal dans la phase ascensionnelle du membre dans les différentes allures :
occasionnant des trébuchers et des chutes sur les antérieurs. Le cheval d’obstacle accroche
les barres, ou trébuche à la réception.

Chez les galopeurs, l'hyperextension répétée du carpe est fréquemment à l'origine d'une
lésion d'un os carpal ou d'une dysfonction d'une rangée entière. Ces os sont alors bloqués
caudalement.

Le scaphoïde est souvent touché lors de virages courts ou sur des cercles serrés.

Le pisiforme est généralement bloqué en extension et en abduction. Le blocage du pisiforme


entraîne souvent des tendinites du fléchisseur superficiel chez les galopeurs et chez les
trotteurs (Evrard, 2002b). Il est lié à des problèmes de contracture des fléchisseurs ou un
traumatisme du carpe avec une contracture réflexe.

- 179 -
La restriction de mobilité peut toucher le carpe dans son ensemble lorsque la tendinite est
ancienne et associée à des adhérences dans le canal carpien.

Bien que le MRP reste l’examen de choix, le praticien peut tester le carpe en rotation,
extension, flexion. Le pisiforme devra être spécifiquement testé.

0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)

Avec les techniques structurelles, le


praticien se place à côté du cheval, ses
deux mains en cuiller sous le canon, son
genou contre les glomes, et en se plaçant
dans un plan sagittal, il exerce une traction
sur le canon. Il faut ensuite contrer la
traction en poussant avec le genou vers
crânio-dorsal : l'action est sur le scaphoïde
et le grand os essentiellement. Une
poussé en appui latéral débloque
l’unciforme, en appui médial le trapézoide.

Figure 83 : Normalisation d'


un carpe
bloqué (cliché personnel)

Pour le pisiforme, quand le test de mobilité est effectué, la main caudale tient le pied, la main
crâniale empoigne le carpe, pouce verrouillant le pisiforme par le dessous. Il faut effectuer
avec le sabot un mouvement dans le sens des aiguilles d’une montre (vue depuis le
praticien), c'est-à-dire partir vers l’intérieur et vers le bas, puis lors de la remontée, tirer fort
sur le pied. Etant donné que le pisiforme part vers l’intérieur quand le cheval plie le membre,
le pouce amplifie ce mouvement et, en maintenant la position lors de la remontée (et de
l’extension) de l’articulation, provoque une décoaptation.

( # #
- ($ " #
Une entorse au niveau du boulet est à l'origine d'une instabilité sur le boulet controlatéral.

L'articulation métacarpo-phalangienne peut être bloquée : dans ce cas, le boulet ne descend


pas.

Les os sésamoïdes sont souvent bloqués en extension. Cette lésion est associée à des
tendinites des fléchisseurs, à des contractures ou des tendinites des suspenseurs du boulet.

- 180 -
0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)
Les techniques structurelles sont utlisées après les tests de mobilité, dans la même position,
le paturon est saisi à deux mains dans l’axe du canon, et des mouvements de rotation et de
traction sont effectués de façon successive et alternative.

Les sésamoïdes sont manipulés pendant le test en les bloquant d’un doigt pendant que l’on
effectue les flexions et rotations de l’autre.

3 ( # $
- ($ " #
L'articulation inter-phalangienne proximale est fréquemment le siège d'arthrose.

L'articulation inter-phalangienne distale est souvent bloquée en rotation externe ou interne et


en flexion. Des tensions fasciales sont en liaison avec le tendon du fléchisseur profond.

0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)
Ces dysfonctions étant de façon peu fréquente des lésions primaires, nous ne prendrons que
l'exemple d'un blocage de l'articulation inter-phalangienne distale en rotation. La base de la
technique de normalisation reste la même.

Pour une articulation inter-phalangienne en rotation interne ou externe, l'ostéopathe saisit le


boulet d'une main et le sabot de l'autre en effectuant une légère traction. Ensuite, une
rotation interne ou externe est effectuée jusqu'à la barrière motrice. La manipulation se
termine par un thrust.

- 181 -
- 182 -
2 ! K

Nous aborderons la colonne thoracique d'un point de vue structurel, les autres structures
(poumons, plèvres, médiastin, cœur, péricarde) d'un point de vue fascial et viscéral.

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- ) )
Les traumatismes peuvent être nombreux : chutes sur les flans, sur l'épaule, sur le ventre,
chutes à l'obstacle avec la selle... Le thorax est caractérisé par une plasticité exceptionnelle
en raison des nombreuses articulations qui le composent.

Les vertèbres cervicales sont très mobiles par rapport aux vertèbres thoraciques. Les lésions
suite aux traumatismes sont souvent situées à la jonction cervico-thoracique, près de la
première côte. Les dysfonctions cervicales basses sont à l'origine de perturbations fasciales
au niveau du thorax crânial.

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Les interventions chirurgicales au niveau du thorax et de l'abdomen laissent des cicatrices à
l'origine de trouble de la mobilité des fascias thoraciques.

4 " # #
Lorsque le fœtus garde une mauvaise position in utero, des tensions peuvent apparaître au
niveau du thorax, ces dernières peuvent être à l'origine de déviations thoraco-lombaires.

6 (
L'appareil respiratoire du cheval est très sensible aux infections. A chaque attaque
infectieuse, un tissu cicatriciel, séquelle de l'infection, perturbe la mobilité des plèvres.

La région cervico-thoracique est une porte d'entrée pour tous les germes, c'est aussi une
zone traversée par de nombreuses structures. Lors de dysfonction d'une vertèbre à cet
étage, la vascularisation et l'innervation de cette région peuvent être perturbés. L'artère
sous-clavière par exemple, peut être spasmée et le débit sanguin dans l'extrémité digitée
s'en trouve diminué (Evrard, 2000b).

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La colonne thoracique est associée en ostéopathie à la ceinture scapulaire. Tous les
mouvements de cette dernière provoquent la mobilisation des vertèbres cervicales et
thoraciques et des côtes.

Les mouvements physiologiques sont réduits chez le cheval. Flexion, extension,


latéroflexion, et rotation sont cependant possibles, à des degrés divers selon l’étage
considéré.

Les mouvements de latéroflexion sont les plus importants. En raison de l’insertion des
muscles longs du cou très en arrière, les corrections des premières dorsales pourront
s’effectuer comme les cervicales, à l’aide de l’encolure.

- 183 -
Dans tous les cas, des tensions musculaires profondes sont en regard de la vertèbre lésée,
des tensions superficielles touchent par contre un groupe de vertèbres qui peut être
important de part et d’autre de la dite vertèbre.

- ($ " #
La dix-huitième thoracique fait partie de la charnière thoraco-lombaire. Elle fait souvent
l'objet de dysfonction dans le cas des chevaux qui se roulent au box. En effet, dans ce type
de mouvement, les vertèbres lombaires sont en rotation et transmettent la rotation à Th18.
Cette dernière vertèbre thoracique est aussi celle qui est impliquée dans les troubles du gros
intestin et en particulier dans les coliques de stase. C'est donc Th18 qui est la plus en
danger lorsque ces chevaux en colique se roulent (Giniaux, 2000).

La région du garrot est constituée des vertèbres thoraciques 3 à 10. Elles sont le plus
souvent bloquées en extension. Lors de ce type de dysfonction, le cheval présente un
raccourcissement de la foulée des antérieurs, souvent aggravé par le sanglage. Cette lésion
s'oppose à la remontée du garrot, surtout lors d'un saut. Ce type de blocage est souvent la
conséquence de blocages de l'arrière-main, quand le cheval ne pousse pas avec les
postérieurs. Ce type de blocage est aussi typique chez les poulains de deux ans à
l'entraînement. A cet âge, les apophyses épineuses du garrot entrent en croissance pendant
une quinzaine de jours. Lors d'un travail intensif pendant cette période, la contraction des
muscles du garrot provoque un effondrement des vertèbres. Les chevaux manifestent la
douleur par un raccourcissement des foulées antérieures.

En trébuchant accidentellement, Th2 et/ou Th3 peuvent être bloquées. Ensuite, le cheval est
amené à trébucher plus fréquemment. Ces premières vertèbres thoraciques sont hors
d'atteinte par palpation directe. Le diagnostic de leur dysfonction nécessite une certaine
habilité et habitude. La manipulation ne peut être qu'indirecte, à partir des vertèbres
cervicales.

- 184 -
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L'ensemble des symptômes liés aux dysfonctions des vertèbres thoraciques est résumé
dans le tableau suivant.
Tableau 7 : Affections associées aux dysfonctions des vertèbres thoraciques (d'
après
Giniaux, 2000)

Dysfonction au niveau de : En association avec :

Marche légèrement de côté, se traverse


Troubles du gros intestin (coliques de stase)
Th18
Excitation du système orthosympathique
Cas des chevaux qui se roulent au box
Marche légèrement de côté, se traverse
Th17 Surrénales ?
Difficulté d’incurvation
Marche légèrement de côté, se traverse
Th16 Difficulté d’incurvation
Cheval qui se traverse
Fait le gros dos, figé sous la selle
Difficulté d’incurvation
Th15 Cheval qui se traverse
Excitation du système parasympathique : transpiration
excessive, 2° suée au box
Th14 (rare) Fait le gros dos, figé sous la selle
Contracture musculaire Troubles hépatiques
locale Myosite généralisée

Fait le gros dos, figé sous la selle


Th13 à Th11 Troubles estomac (bâillements, tic à l’appui)
Mais vérifier parasitisme

Troubles pulmonaires et cardiaques


Th10 à Th3 Raccourcissement de la foulée des antérieurs
Trébuche, sur les épaules
Région du garrot
Chevaux qui sautent très plat
Blocage en extension Conséquences de blocages de l’arrière-main
Blocage de travail excessif et de fatigue

Th10 Emphysème (pas de guérison à la manip)

Th8 et Th7 Troubles cardiaques : bruit métallique du cœur à l’auscultation

Th3 et Th2 Cheval qui trébuche fréquemment au pas

Equilibre général
Th1
Troubles de l’émotivité

- 185 -
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Le harnachement est utilisé pour aider le cavalier à créer un équilibre dans le travail
musculaire du cheval. Cependant, s’il n’est pas utilisé de manière adéquate, il peut avoir des
conséquences néfastes, notamment être source de dorsalgies ou empêcher un problème
existant de se résoudre, en créant des contraintes mécaniques inopportunes et donc des
point de tension. L’utilisation de certains types de mors, de reines allemandes, chambon,
gogue, martingale fixe,…doit donc être contrôlée. Appliqués à bon escient, ces enrênements
pourront être bénéfiques en renforçant la musculature ventrale : sans un tel renforcement,
des muscles impliqués dans la flexion spinale et pelvienne, le cheval ne peut accomplir le
rassembler nécessaire pour effectuer un engagement correct.

Un mauvais emploi de ces aides contribue à l’apparition de dorsalgies en forçant le cheval à


maintenir son corps dans posture qui ne lui est pas naturelle. Le maintien constant en
position forcée peut engendrer des contraintes excessives et une fatigue de certains
muscles. Le cheval compense en utilisant d’autres parties de son corps de façon incorrecte,
et à terme, les points de tension seront le siège de lésions (Ridgway, 1999a).

Considérons plus particulièrement, l’incidence de la position de la selle sur l’apparition de


points de tensions. Deux phénomènes interviennent :

la répartition du poids du cavalier a un retentissement sur l’équilibre général du


cheval,

la disposition des apophyses épineuses de la colonne thoracique intervient au niveau


de la répartition des forces appliquées par le poids du cavalier.

Lorsque le cheval est sellé très en avant, la longueur des apophyses des vertèbres fait que
le poids du cavalier est appliqué en avant de la clé de voûte (point de stabilité maximale au
niveau duquel la répartition des forces exercées est la meilleure). Cela a pour effet
d’effondrer l’avant, même légèrement, et de déporter la courbe de la voûte vers l’arrière.

Lorsque le poids du cavalier est au niveau de la neuvième dorsale (position habituelle), le


dos est souvent tétanisé, il se retient plus qu’il ne se tient, afin de ne pas s’effondrer devant.

Si le poids se répartit sur la douzième ou la treizième dorsale, les muscles ont moins d’effort
à fournir car les forces sont mieux réparties entre l’avant et l’arrière. Un cheval sellé ainsi ne
s’arrête jamais campé, ses arrêts sont parfaits sans qu’il soit besoin de le rappeler à l’ordre
avec les jambes.

L’explication de ces phénomènes tient dans la disposition des apophyses épineuses des
vertèbres spinales (Giniaux, 2000) : si le garrot est effondré, même un peu, les grandes
apophyses des vertèbres de cette région se touchent et induisent une douleur et une
contracture réflexe des muscles tenant les épaules. Des points de tension y seront
retrouvés.

Au contraire, si le poids du cavalier s’applique sur la douzième ou la treizième vertèbre


dorsale, les espaces entre les apophyses du garrot est ouvert et par conséquent les épaules
sont libérées. Le cheval peut alors tendre les muscles de l’avant main sans avoir à les
tétaniser pour se retenir. Son geste antérieur est alors plus ample et plus efficace. Ainsi, le
cheval engage ses postérieurs sous la masse formée par son propre poids et celui de son
cavalier. Le mouvement est amélioré.

- 186 -
6 )$ (& ' # ) #
Les dysfonctions en extension et en flexion simple sont exceptionnelles. Elles sont très
souvent accompagnée d'une rotation et d'une latéro-flexion.

a) Dysfonction en extension
Une vertèbre thoracique lésée en extension et en rotation possèdent des processus épineux
latéralisés du côté opposé à la rotation. Les tensions musculaires englobent deux à quatre
vertèbres autour de la dysfonction. Le cadenas (ou verrouillage) est du côté de la rotation.

Processus épineux à
droite (donc corps
vertébral à gauche)
espace inter épineux
réduit

Figure 84 : Vertébre thoracique bloquée en ERgSg (cliché JC Colombo)

Notons qu’il convient de réaliser une flexion du rachis thoracique dans les techniques
directes, et une extension dans les techniques indirectes. Le premier acte consiste à bloquer
la vertèbre caudale à celle en dysfonction afin de réaliser un point d’appui sans lequel la
manipulation ne peut pas passer.

Selon l’étage vertébral, le praticien agit sur l’encolure ou sur les zones réflexe du muscle
erector spinae.

Les vertèbres Th4 à Th7 sont difficiles à manipuler : l'ostéopathe se contente des techniques
de mobilisation active indirecte successives jusqu’à normalisation (puncture digitée ou
pincement en regard de la vertèbre en dysfonction ce qui accentue l’extension par réflexe).

Pour Th7 à Th18, le praticien se place du côté opposé à la rotation, induit une latéroflexion
de l’encolure en tenant le licol et en l’amenant vers lui, jusqu’à mobiliser la vertèbre en
dysfonction, et provoquer une flexion par pression forte sur le plastron costal correspondant.

b) Dysfonction en flexion
Dans le cas des lésions en flexion et en rotation, les processus épineux sont aussi du côté
opposé au sens de rotation, les tensions musculaires sont identiques, mais le cadenas est
situé du côté opposé à la rotation.

- 187 -
Facettes en divergence

Figure 85 : Vertébre thoracique bloquée en FRgSg (cliché JC Colombo)

Une technique structurelle consiste à réaliser un blocage de la vertèbre en dysfonction, en


la fixant avec un doigt ou le coude, en se plaçant du côté de la latéroflexion que l’on veut
induire, c'est-à-dire du côté opposé à la rotation.

Ensuite, il faut faire amener l’encolure vers soi par un aide, jusqu’à sentir la mobilisation des
masses musculaires sous ses doigts et provoquer une flexion du rachis avec le genou
remonté sous la ligne du dessous.

Enfin, une flexion et latéroflexion rapide sont provoquées par stimulation des fessiers du côté
controlatéral : le cheval est comme enroulé autour du praticien. Dans cette technique, on
mobilise le groupe de vertèbres postérieures et la vertèbre en dysfonction que l’on "réaligne"
dans le même geste.

Pour les vertèbres thoraciques plus antérieures, on utilise le plastron costal : une pression
forte sur le tiers supérieur provoque une extension réflexe du rachis, une pression dans le
tiers inférieur, une flexion réflexe. On combine alors avec une rotation et latéroflexion
effectuée par un aide à partir de l’encolure. Les techniques sont identiques à celles vues
précédemment.

c) Cas particulier de Th2 et Th3


Chez le cheval, rappelons qu'il existe un point de test immédiatement derrière l’omoplate, du
côté homolatéral au blocage. Ces chevaux trébuchent de l’épaule controlatérale.

La correction structurelle consiste à se placer devant le cheval, puis à pousser la tête et


l’encolure, du côté où le test est positif, dans un mouvement ample et profond, en visant le
jarret du côté opposé. La sensibilité du point disparaît immédiatement. Si le mouvement part
nettement vers le haut, c’est qu’une côte sur Th1, Th2 ou Th3 était bloquée. Il s'agit d'un
diagnostic post-manipulation décrit par Giniaux.

d) Cas particulier du garrot


Le blocage du garrot se manifeste par un travail figé, une tendance à jeter l’encolure lors du
départ au trot, une tendance à "arracher les mains". Le cheval d’obstacle ne refuse pas mais
saute à plat ou dérobe.

Pour un blocage en extension, la normalisation consiste à faire monter la cage thoracique en


pressant sur le sternum, pour comprimer les vertèbres en dysfonction, puis immédiatement
induire un extension forcée avec les deux mains en pressant sur le garrot.

- 188 -
Pour un blocage en flexion, le licol est tenu, le praticien fait monter la cage thoracique, en
remontant la main sur le côté (latéroflexion), l’autre main posée sur le garrot. Cette
manipulation est à renouveler et à faire des deux côtés.

Cas clinique (unité Physiothérapie-Rééducation-Ostéopathie de l'


ENVL (Dr S.
Sawaya)

Epateur, Trotteur Français de 11,5 ans, converti au CSO est présenté en consultation à la
Clinique Equine de l’ENVL pour des difficultés à aborder l’obstacle à main droite.

Une zone douloureuse à la jonction thoraco-lombaire et une sensibilité du m.ilio-psoas à la


palpation transrectale sont mises en évidence. L’examen par imagerie médicale
(radiographies et échographies du dos ; radiographies des jarrets) ne permet de déceler
aucune lésion articulaire, osseuse ou musculaire.

L'examen rapproché de la tête et de l'encolure montre une restriction de mobilité en rotation


de la tête vers la droite avec point de contracture très sensible du muscle oblique caudal
gauche.

Au niveau du pont thoraco-lombaire la mobilité du garrot est réduite en flexion. Une


restriction de mobilité en fin de mouvement de flexion cervicale basse associée à une latéro-
flexion/rotation vers la droite suggère une dysfonction concernant plus particulièrement les
premières vertèbres thoraciques à droite.

Une zone indurée et douloureuse englobe la jonction thoraco-lombaire et est centrée sur un
point de douleur exquise en regard de Th15 à gauche. Une restriction dans l’incurvation vers
la droite est notée. Th15 est en lésion de flexion, latéroflexion, rotation à gauche (FSgRg).

On remarque également une sensibilité à la palpation digitée de la jonction lombo-sacrale,


ainsi que des points sentinelles du muscle ilio-psoas gauche. Epateur n’accepte pas du tout
la rétraction du membre postérieur gauche. La jonction lombo-sacrale est bloquée en flexion.

L’examen des vidéos clips réalisés lors d’un concours et apportées par le propriétaire montre
une gêne évidente au moment de la foulée d’appel sur le membre antérieur droit sur les
obstacles à main droite. Il a même tendance à se "coucher " sur ce côté droit.

L’examen dynamique au pas, puis au trot en ligne droite, montre une asymétrie des
mouvements de latéroflexion et rotation du rachis, avec une raideur du côté droit. Cette
raideur est encore plus marquée sur le cercle à main droite.

Au bilan : du point de vue fonctionnel, quatre zones-clés du rachis se trouvent en


dysfonction: la nuque, le garrot, la charnière thoraco-lombaire, et la charnière lombo-sacrale.

Hypothèses : On est probablement face à un cas de douleur d’origine myo-fasciale. Au vu


du passé de trotteur, d’Epateur d’une part, et à l’aspect plus sourd et chronique des signes
fonctionnels au niveau du garrot, il s’agirait d’une suite pathologique avec pour origine au
garrot.

La gêne, ancienne, limitant les possibilités de flexion du garrot, implique :

d’une part, un travail excessif du muscle ilio-psoas pour permettre la flexion du pont
vertébral. Avec le temps, ou à la faveur d’un appui mal contrôlé, ou d’un effort ponctuel
plus important, apparaît une contracture du muscle ilio-psoas près de ses insertions
proximales, les plus sollicitées (situées justement à la face ventrale des dernière
vertèbres thoraciques). Cette contracture douloureuse du muscle ilio-psoas active un
trigger-point du fascia thoraco-lombaire.

- 189 -
d’autre part, une compensation en amont par un travail excessif de l’encolure et surtout
de la charnière nucale activant le trigger point en C2 à gauche.

En résumé : le point douloureux en Th15 serait une douleur référée due à la souffrance du
m. ilio-psoas, le blocage lombo-sacral est la conséquence de la contracture de l’ilio-psoas, la
situation de ces contractures et douleurs du côté gauche, empêchent le cheval de s’incurver
vers la droite.
Traitement par les thérapies manuelles :
La levée du trigger-point en Th15 est réalisée par des techniques de massage (compression
ischémique puis massages décontracturants et désinfiltrants). Cela rend plus aisé la
réalisation des corrections suivantes par ostéopathie.

La levée du spasme du muscle ilio-psoas et la correction de la dysfonction lombo-sacrale


sont réalisées par exagération de la flexion lombo-sacrale par mobilisation active.

La dysfonction C1/C2 est corrigée après un massage doux ponctuel du trigger-point de la


nuque (technique fonctionnelle indirecte).

La dysfonction du garrot est normalisée par technique réflexe.

Le travail sur le pont thoraco-lombaire est terminé par des techniques myotensives
indirectes.

Le soulagement a été immédiat pour la nuque, le point douloureux en T15 et toute la région
thoraco-lombaire et lombo-sacrale.

L’amélioration a été plus relative en ce qui concerne la région cervicale basse et le garrot
(persistance d’un certain degré de restriction en fin de mouvement de flexion cervicale
basse).
Prescription d’exercices d’assouplissement et de rééducation
Massages (effleurages, pressions glissées, pétrissages très doux) de part et d’autre de la
jonction thoraco-lombaire et s’étendant jusqu’à la charnière lombo-sacrale.

Stretching doux de l’arrière-main (postérieurs) en protraction puis très progressivement


en rétraction (travail de la musculature axiale, des articulations lombo-sacrale, sacro-
iliaques et hanches).

Exercice plus spécifique de la zone cervico-thoracique et du garrot (nécessite deux


personnes) : amener l’antérieur gauche en rétraction et simultanément, avec une
friandise travailler l’encolure en flexion cervicale basse puis en latéro-flexion/rotation vers
la gauche puis vers la droite.

Exercices actifs : travail à la longe et déplacements latéraux (surtout épaules et hanches


en dedans). Au début, favoriser surtout le travail dans le sens de la décontraction, c'est-
à-dire à main gauche, puis aller doucement vers l ’incurvation à droite en augmentant
progressivement cette phase en fonction de la réponse du cheval. Ne pas imposer un
placer, laisser le cheval disposer de son encolure à sa guise.

Les nouvelles d’Epateur sont données régulièrement par son propriétaire :

15 jours après la visite Epateur n’a plus eu mal au dos depuis la consultation et « va
nettement mieux ».

1 mois plus tard, il semble ne plus avoir la moindre gêne du dos, du moins au travail (il
n'a pas encore sauté en concours).

- 190 -
1 mois et demi plus tard, il a participé à un concours d’obstacle et s’est bien classé.

e) Cas particulier de la jonction thoraco-lombaire


Les chevaux bloqués au niveau de cette jonction sont ambleurs ou font "le gros dos" au
début du travail, avec souvent une difficulté à garder une rectitude. Ce sont souvent des
blocages en se roulant dans le boxe.

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- ( ( 5 " &# ('

Figure 86 : Fascia endothoracique (Gaudron, 2006)

- 191 -
Figure 87 : Coupe transversale schématique montrant les relations entre les différents
fascias du tronc (Sawaya, UP Anatomie comparée)

Figure 88 : Fascias thoraciques : plèvres (Gaudron, 2006)

- 192 -
a) Le fascia endothoracique
Il correspond à un conjonctif fibro-élastique tapissant toute la paroi du thorax, doublant ainsi
le feuillet pariétal de la plèvre. Il est indissociable du centre tendineux diaphragmatique et
adhérent au reste de sa surface. Il adhère aussi à la face interne des côtes et des muscles
transverses. Il permet aussi la formation des ligaments sterno-péricardiques et phrénico-
péricardiques.

b) Les plèvres
Elles correspondent aux séreuses des poumons, et se rejoignent au centre de la cavité
thoracique pour former le médiastin. Elles sont reliées au système squelettique par des
ligaments pulmonaires.

c) Le médiastin
Le médiastin crânial est fixé aux premières côtes, au sternum et aux premières dorsales.

Le médiastin moyen et caudal est fixé sur le sternum, la colonne thoracique et le


diaphragme.

d) Le poumon
Il est uni au médiastin par le pédicule broncho-vasculaire, par le ligament pulmonaire.

e) Le cœur
Le cœur est attaché par les vaisseaux pulmonaires à la terminaison trachéale et aux
poumons, par le système aortique au rachis dorsal, par les veines caves qui le suspendent
dans l'entrée de la poitrine.

Le péricarde se fixe sur le cœur au niveau des gros vaisseaux dans la région médiastinale
moyenne.

f)Le péricarde
Le sac péricardique est lié aux parois thoraciques. A sa base, il est fixé sur l'aorte, le tronc
pulmonaire, les veines caves. La pointe est attachée par une expansion fibreuse au sternum.
Elle correspond alors le ligament sterno-péricardique qui s'étend du 4° cartilage costal à
l'appendice xyphoïde.

0 $# ) #
a) Origine des lésions
Les dysfonctions du poumon peuvent être associées à :

des adhérences pleurales suite à des cicatrisation d'infection,

une dysfonction médiastinale,

une dysfonction du diaphragme respiratoire,

des dysfonctions ostéo-articulaires (vertèbres thoraciques, côtes, sternum…),

- 193 -
b) Exemple de technique de normalisation
L'ostéopathe peut utiliser les mobilisations fasciales. Par exemple, lors de fixation de l'entrée
de la poitrine associé à la fixation de la première côte, le praticien saisit l'antérieur du côté
lésé et manipule le membre de façon à provoquer un étirement des fascias en restriction.

4 )"
a) Origine des lésions
Les dysfonctions du médiastin peuvent être associées à :

des dysfonctions ostéo-articulaires (vertèbres thoraciques, côtes, …),

des dysfonctions pulmonaires ou cardiaques,

des cicatrices infectieuses broncho-pulmonaires, cardiaques.

b) Exemples de techniques de normalisation


L'ostéopathe peut utiliser les mobilisations fasciales.

Il peut aussi faire appel à la motilité, une main écoutant les vertèbres thoraciques et l'autre le
sternum. Il peut ainsi suivre la dysfonction et libérer les tensions ou réaliser un déroulement
fascial.

6 (#
a) Origine des lésions
Les dysfonctions cardiaques peuvent être associées à :

des dysfonctions ostéo-articulaires,

une dysfonction médiastinale, ou pulmonaire,

une dysfonction du tissu nodal, ou une valvulopathie,

un stress émotionnel.

b) Exemple de technique de normalisation


L'ostéopathe peut utiliser les mobilisations fasciales ou bien écouter la motilité cardiaque.

Un déroulement fluidique peut aussi être réalisé à partir des antérieurs en suivant le méridien
Cœur(C) ou Maître-Cœur(MC). Une main sur MC3 ou C5 et l'autre sur le coude, le praticien
visualise le trajet du méridien de l'organe jusqu'à l'extrémité du doigt, il suit la motilité des
fascias et les zones de tension sont libérées après exagération des lésions et atteinte du Still
Point. La manipulation se termine par le suivi de la motilité jusqu'à normalisation complète.

- 194 -
2 ! 1

Comme nous l'avons déjà noté dans notre étude préliminaire, le diaphragme respiratoire est
tiraillé entre la tension des fascias thoraciques et centraux vers la tête, et la traction des
fascias abdominaux, associée au poids des viscères, vers la queue.

Il subit à la fois le rythme des mouvements respiratoires secondaires, des mobilisations


hémodynamiques et du péristaltisme de la masse abdominale en suspension sur ses piliers.

Enfin, il représente la seule barrière au milieu de la cavité thraco-abdominale et se trouve


ainsi au cœur de la régulation des pressions thoracique et abdominale qui se compense en
profitant de sa souplesse.

Une dysfonction du diaphragme peut être à l’origine de perturbations musculaires, puisque


son mouvement va de pair avec des côtes et des parois abdominales, de désordres digestifs
ou encore d’insuffisance respiratoire. C’est une zone d’amortissement intra-thoracique
majeure à contrôler lors de troubles mécaniques, de toux chronique, de difficulté lors d'un
effort prolongé ou lors de difficulté à sauter.

" #
Rappelons que la mobilité du diaphragme est essentiellement respiratoire. La tension du
diaphragme est maintenue par la dépression et l'élasticité pleurales.

Son centre est fixé par le méso pleural à la veine cave caudale et par les insertions
médiastinales et cardiaques.

Une dysfonction diaphragmatique peut être liée à :

une dysfonction ostéo-articulaire à la charnière thoraco-lombaire ou au segment lombaire


(insertion des tendons des piliers ventralement venant doubler le ligament longitudinal
ventral),

une dysfonction sur l'axe crânio-sacré : du bassin, de l'occiput ou le l'os sphénoïde,

des fixations médiastinales, pulmonaires, caridaques, hépatiques ou stomacales,

une irritation du nerf phrénique par dysfonction vertébrale en C6-C7, ou par des lésions
médiastinales, ou viscérales le long de son trajet,

une hernie diaphargmatique.

,) $ #) ##
Prenons le cas de Gala (cas personnel), cheval selle français hongre de 11 ans. Il est utlisé
essentiellemnt pour des ballades. Depuis une quinzaine de jours, il présente une toux à la
sortie du box. Il tousse seulement 3 à 5 fois. Il ne tousse pas dans son box, ni au paddock, ni
même au travail. Cependant, selon la propriétaire, il semble que Gala présente quelques
difficultés lors de galopades prolongées, même en terrain plat.

L'examen clinique général de Gala ne présente aucune anomalie. Aucune hyperthermie


n'est notée. Aucun jetage n'est rapporté. L'examen et l'auscultation des voies respiratoires
ne met pas en évidence d'anomalie.

- 195 -
Après un nouvel interrogatoire de la propriétaire nous apprenons que le cheval a été en
contact avec des congénères probablement atteint de grippe équine. Correctement vacciné,
Gala n'a pas présenté les mêmes symptômes.

L'examen ostéopathique révèle une dysfonction diaphragmatique. L'écoute du MRP du


diaphragme révèle une asymétrie du mouvement.

)$ (& ' # ) #
La technique utilisée dans ce cas est viscérale : une main posée sur l'extrémité ventrale des
dernières côtes et l'autre sur leur extrémité dorsale, l'ostéopathe écoute, visualise puis suit la
lésion jusqu'à l'exagèrer. Lorsque le Still Point est atteint, l'ostéopathe suit à nouveau la
motilité jusqu'à normalisation complète.

Pendant quelques jours après la manipulation, Gala présente un épisode de jetage unilatéral
séreux, sans toux associée. Deux semaines après la manipulation, Gala ne tousse plus à la
sortie du box. Trois mois, après Gala n'a pas présenté de nouvel épisode de toux, ne de
gêne en ballade.

- 196 -
2
L'abdomen comprend la colonne lombaire, les parois abdominales et les viscères
abdominaux. Une partie de la colonne thoracique pourrait être incluse dans ce chapitre, nous
l'avons traitée dans un chapitre précédent.

5 " #)
- ($ " #
(Giniaux, 2000)
Lorsqu'une vertèbre lombaire est bloquée, le cheval à tendance à travailler en déportant son
arrière-main d'un côté (Giniaux, 2000). Ce motif de consultation reste fréquent.

Une dysfonction en L6 (charnière lombo-sacrée) se fait le plus souvent en rotation et latéro-


flexion et est fréquemment associé à une lésion du sacrum. C'est le cas du cheval qui a
tendance à se désunir.

L6 peut aussi être bloquée en extension. Cela arrive aux chevaux de haies qui arrivent "sur
le ventre" à la réception. Dans ce cas, le cheval refuse d'engager les postérieurs et reste
campé.

Quand L6 est bloquée en flexion, le cheval a tendance à être sous-lui, il n’y a pas de gêne
dans l’engagement des postérieurs, mais un déficit dans l’impulsion, dans l’extension
vertébrale. Le cheval a peur de sauter, il aura tendance à refuser le saut, s’arrêtant devant
l’obstacle ou dérobant.

Selon Giniaux (2000), une dysfonstion en L4 est souvent associée à un mouvement


anormal des jarrets.

Une dysfonction en L3 est en relation avec des problèmes du grasset (ligaments patellaires
en particulier), mais également avec des dysfonctions viscérales, notamment des diarrhées.

Une lésion en L2 est souvent associée (responsable ou conséquence ?) à la myosite


lombaire des galopeurs.

La jonction thoraco-lombaire, Th18-L1-L2 est importante chez le cheval car elle est en
relation avec les ovaires pour la jument et les testicules pour le mâle. Le blocage de L1 est
lié chez le mâle avec la libido et la fertilité : cette lésion est souvent associée à des torsions
testiculaires ou des problèmes de rétractation des cordons. Chez les juments, on observe
souvent des dysfonctionnements ovariens (manque de sécrétions hormonales, kystes,
nymphomanie…).Les hongres peuvent aussi être gênés par la cicatrice de castration. Dans
ce cas, une lésion de L1 est généralement présente.

- 197 -
0 ,) $ #) ##

Tableau 8 : Affections associées aux dysfonctions des vertèbres lombaires (d'


après
Giniaux, 2000)

Dysfonction au niveau de : En association avec :

Névralgie sciatique ou crurale


Troubles de la vessie (spasme du col)
L6
Problèmes de matrice (inflammation du col)
Associé à torsion du sacrum (galop désuni)

Rien de particulier
L5
Névralgie sciatique ou crurale

Névralgie sciatique ou crurale


L4 Mouvement anormal d’un ou des deux jarrets (tournent
en fin de propulsion)

Névralgie sciatique ou crurale


Diarrhées chroniques ou crottins malodorants par
L3
perturbation de la flore
Problèmes du ligament rotulien

Névralgie sciatique ou crurale


Lumbago du galopeur qui engage fort
L2
Rein : néphrite ou insuffisance rénale
Associé avec L6
Marche légèrement de côté, se traverse
L1 Ovaires (insuffisance ou hyperfonctionnement)
Testicules, douleur d’un cordon

4 )$ (& ' # ) #
Les dysfonctions et techniques structurelles utilisées sont les mêmes que pour les
thoraciques, en particulier pour les lombaires crâniales. Les iliaques peuvent être utilisées
comme point de relais et de levier.

Comme les lésions thoraciques, les lésions lombaires sont des lésions à la fois de flexion ou
d'extension et de rotation et latéro-flexion.

- 198 -
a) Dysfonction en extension

Dans ce type de dysfonction, la rotation


accompagne l'extension. Le processus
épineux est toujours dévié vers le côté
opposé à la rotation, la dysfonction est en
convergence sur les facettes articulaires.
Le point de verrouillage est du côté de la
rotation.

Figure 89 : Vertèbre lombaire bloquée


en ERgSg (cliché JC Colombo)

Une correction structurelle consiste à se placer du côté opposé à la rotation, et à lever le


postérieur pour mobiliser la vertèbre en dysfonction (en formant un axe de visée sabot-
grasset-vertèbre), le pouce est contre l’apophyse épineuse de la vertèbre en dysfonction. Il
faut faire avancer le cheval d’un pas : le cheval va alors lui-même aider à franchir la barrière
motrice.

On peut aussi utiliser les mêmes techniques myotensives directes et indirectes que pour les
dorsales, et provoquer des réactions réflexes par palper-glisser sur les masses communes.

b) Dysfonction en flexion

Dans le cas de la flexion-rotation, le


processus épineux est tourné du côté
opposé à la rotation, écarté du suivant.
Souvent une inflammation du ligament
sus-épineux faisant saillie est présente.
C'est ce qui fait croire à la "vertèbre
déplacée".

Figure 90 : Vertèbre lombaire bloquée


en FRgSg (cliché JC Colombo)

Les mêmes techniques que pour les lésions en extension sont utilisées, en se plaçant du
côté opposé à la rotation.

Ou bien la même technique que pour les vertèbres thoraciques est utilisée, en enroulant le
cheval autour de soi s’il on veut faire de l’indirect, autour de son bras autrement, en se
plaçant du côté de l’apophyse épineuse (opposé à la rotation).

- 199 -
c) Cas particulier de L6
Le type d’articulation entre L6 et le sacrum chez le cheval oblige à utiliser d’autres types de
manipulation.

Lorsque le blocage est en extension, on provoque une hyperextension (dans le sens de la


lésion), en positionnant le coude sur la vertèbre, la main tenant la queue au dessus du dos,
l’autre main effectuant une stimulation réflexe en extension de la zone lombaire L5.

Si une rotation est associée, le cheval a souvent un postérieur qui traîne, c’est la fameuse
sciatique. Le postérieur sain est saisit suivant un axe sabot-grasset-L6, et on fait avancer le
cheval d’un pas en tournant autour de soi, sans tirer sur les ishio-jambiers.

d) Dysfonction selon la première loi de Fryette


C'est une dysfonction adaptative, rencontrée lors de pathologie du membre postérieur, avec
suppression d’appui unilatéral.

Le bassin est maintenu en torsion, et une ou plusieurs lombaires effectuent une rotation de
compensation, avec une latéroflexion inverse.

La normalisation consiste à effectuer un double palper-glisser simultanément sur la zone


caudale à la lésion du côté de la rotation, et en zone crâniale du côté de la rotation. Les deux
se rejoignant sur la vertèbre en dysfonction.

( 5 " #)
- ( ( 5 " #)
a) Le péritoine
Il correspond à la séreuse de la cavité abdominale et est composé d’un feuillet pariétal et
d’un feuillet viscéral. Il forme :

les mésos suspenseurs des viscères : mésentère (méso de intestin), mésovarium


(mésos des ovaires)… Les mésentères et mésocôlon descendant sont particulièrement
amples et mobiles chez le cheval. Les divisions de ces mésos forment sont à l’origine de
la constitution des mésos suivants :

les omenta : le petit omentum (de l'estomac au foie), le grand omentum (de l'estomac au
pancréas et plafond de la cavité abdominal chez le cheval),

des bourses ovariques et bourse omentale. Cette dernière n’est pas bien développée
chez le cheval, mais son ouverture crâniale, le foramen épiploïque en regard de la porte
du foie, est le site de hernie du jéjunum.

Dans la région pelvienne, le péritoine pariétal forme les culs-de-sacs péritonéaux (pariéto-
rectal, recto-génital, génito-vésical et vésico-pariétal).

b) Le foie
Il est acollé au diaphragme par l’aire nue (pas de séreuse), par la veine cave caudale qui le
suspend également à la région lombaire et par ses ligaments qui correspondent en fait à ses
mésos (falciforme, rond du foie, triangulaires, hépato-rénal…). Il est également relié à
l’estomac par le petit-omentum et le système porte. La vésicule biliaire est liée au foie par le
système cystique.

- 200 -
c) Le pancréas
Il est peu mobile et lié par ses conduits au duodénum, mais aussi au mésoduodénum et au
grand omentum. Le lobe droit adhère au duodénum et une lame fibreuse est présente entre
le corps du pancréas et les organes de la région lombaire.

d) La rate
Elle est fixée par le ligament gastro-splénique à la grande courbure de l'estomac, par le
ligament phrénico-splénique à la paroi lombaire gauche et par le ligament spléno-rénal au
rein gauche. Ce dernier, spécifique au cheval est le lieu d’entrappement du côlon
descendant ("déplacement gauche du côlon") à l’origine de coliques graves.

e) L'estomac
Complètement soulevé et "coincé" dorsalement dans la région post-diaphragmatique par le
développement du côlon ascendant, il est très peu dilatable et très peu mobile chez le
cheval. Il est en outre fixé par continuité avec l'œsophage et l'intestin et aussi par le petit
omentum, le ligament gastro-phrénique, et le grand omentum. Il

f)Les intestins
Plaqué en région sous lombaire, le duodénum est fixé par le ligament hépato-duodénal et le
mésoduodénum très court. Le jéjuno-iléon très long, et très mobile pour les anses jéjunales
est porté par le mésentère très ample (50cm dans sa partie centrale) centré sur un axe
vasculaire représenté par l’artère mésentérique crânial.

La caecum est fixé par sa zone d'adhérence sous-lombaire, par le pli ilio-caecal et par sa
continuité avec le côlon ascendant auquel il est relié par le pli caeco-colique.

Le colon ascendant est fixé par sa continuité avec le caecum (pli caeco-colique), et son
adhérence à la paroi lombaire pour sa portion terminale (côlon dorsal droit). Les anses
gauche et droite sont unies sur toute leur longueur par le mésocôlon ascendant .

Le côlon transverse est adhérant au plafond lombaire. Le côlon descendant est long,
circonvolutionné et très mobile, porté par un méso large. Le rectum est fixé au plafond de la
cavité pelvienne par un méso très court.

g) Le rein
Un fascia dorsal adhère au fascia des muscles sous-lombaires et au ligament longitudinal
ventral du rachis. Un fascia ventral est tapissé par le péritoine pariétal. Deux lames
s'unissent latéralement au rein et se mettent en continuité avec le fascia transversalis.

h) La vessie
Elle est enveloppée par le péritoine qui forme les ligaments médian et latéraux (droit et
gauche) de la vessie. Elle est maintenue par l'urètre, les uretères, les faisceaux de fibres
lisses et un ensemble de conjonctif adipeux.

i) Les ovaires et la matrice


Situé quelques centimètres en arrière du rein, l’ovaire est suspendu dans la cavité
abdominale par le mésovarium (partie ovarique du ligament large) dont le bord crânial se
renforce en ligament suspenseur de l'ovaire. Il est relié à la trompe utérine par la fimbria-
ovarica d’une part, et avec la corne utérine par le ligament propre, d’autre part. L’expansion
latérale du mésovarium, le mésosalpinx, délimite une bourse ovarique étroite, qui ne contient

- 201 -
pas tout l’ovaire chez la jument. L'utérus est attaché à la voûte lombaire et au bassin par les
ligaments larges et rond de l'utérus.

0 " #
Comme pour les lésions ostéopathiques de la cavité thoracique, de nombreuses causes de
dysfonctions viscérales abdominales sont possibles. Les adhérences péritonéales faisant
suite à des inflammations d'origine diverses se développent très rapidement. Pour tous ces
organes suspendus dans la cavité abdominale par des ligaments ou mésos, on comprend
aisément qu'une dysfonction ostéo-articulaire peut être à l'origine d'une dysfonction d'un
organe. De plus, des dysfonctions des organes adjacents peuvent être associées, tout
comme des infections ou infestations parasitaires.

4 )$ (& ' # ) #
Comme pour les organes de la cavité thoracique, l'ostéopathe peut réajuster les vertébres
mises en cause, ou bien écouter la motilité des organes et suivre les tensions afin de les
libérer les unes après les autres. Un déroulement fascial peut aussi être nécessaire.

Notion de déroulement fascial (Gaudron, 2006)

L’ensemble des tissus de l’organisme et notamment le tissu conjonctif semble posséder une
mémoire. Chaque traumatisme physique et psychique s’y inscrit sous forme de tensions et
de blocages énergétiques, un peu comme si les tissus retenaient l’énergie de l’impact.

L'ostéopathe se laisse emmener par les différentes tensions de fascias, sans les amplifier ni
les accélérer, en s’arrêtant successivement aux points d’équilibre (points neutres).

Le praticien saisit les points distaux de la zone à rééquilibrer. Les mains sont amenées
successivement dans des mouvements de sens opposés par rapport à des points de
balance successifs jusqu’à ce que tout le segment soit réharmonisé.

Dans cette approche, le poids du corps ou de segment traité (membre postérieur gauche,
par exemple) est allégé et soutenu, les mouvements des fascias sont légèrement amplifiés
afin d’entraîner dans leurs circonvolutions la cuisse et la jambe.

L’ensemble du membre décrit un véritable ballet passant successivement dans des positions
plus complexes pour se libérer de ses contraintes. L’opérateur doit être neutre et se
contenter de servir de point fixe. Ce sont les fascias qui guident le mouvement.

Le praticien entraîne comme dans la technique précédente, le membre ou le tronc dans une
succession de mouvements qui nous sont imposés par les torsions et détorsions de fascias.
Ils sont cependant d’une amplitude beaucoup plus grande puisque l’on dépasse le point
neutre pour guider les mouvements articulaires jusqu’à la barrière tissulaire.

Celle-ci est atteinte lorsque l’on obtient le courant correctif. Il se produit alors conjointement
un ralentissement du MRP. En règle générale, l’animal nous conduit vers la position où est
survenue le blocage. Il suffit alors de maintenir l’attitude obtenue jusqu’à la libération
complète du problème. Le corps nous conduit alors vers un nouveau point d’équilibre. Ce
processus est maintenu jusqu’à la libération complète de l’empilement lésionnel en cause.

- 202 -
2 ! 1 2

Ils correspondent à la liaison entre le pubis, le sacrum et les iliaques, incluant le rectum, la
vessie, les fascias correpondants et les anneaux inguinaux. On peut décrire un diaphragme
crânial qui correspond la zone de jonction lombo-sacrale avec le détroit crânial du bassin, et
un diaphragme caudal, rétropéritonéal, en rapport avec le détroit caudal du bassin et les
diaphragmes pelvien et uro-génital.

$$ #) "( '
- # " '
Les deux iliaques tournent autour d’un axe transversal passant par le sacrum. Lors de la
nutation, il y a éloignement du plancher pelvien de la région sacro-coccygienne, et
écartement des palettes iliaques latéralement : il y a rotation dorsale.

Lors de la contre-nutation, inversement, ils se rapprochent et le plancher pelvien remonte.

0 # " ( )
Le sacrum se déplace selon un axe transverse parallèle à l’axe de rotation des iliaques, et
deux axes obliques crânio-ventraux, qui déterminent des mouvements de torsion vers ventral
ou dorsal.

Notons toutefois que ces mouvements sont relativement réduits : ils sont augmentés près de
la période de parturition chez la femelle, à cause de l'imprégnation oestrogénique des
ligaments du bassin.

4 # " ,) $&, (& #:$


Bien que contestée, cette mobilité, certes faible, existe : chacune des branches peut
effectuer des mouvements de cisaillement crânio-caudaux, et des rotations l’une par rapport
à l’autre.

($ " # ,) $ #) ##
Les dysfonctions du sacrum retentissent sur l'équilibre de toute la colonne vertébrale. Les
troubles rencontrés sont essentiellement locomoteurs : la croupe est dissymétrique,
affaissée ou surélevée d'un côté (Giniaux, 2000).

Au niveau sacro-iliaque, la dysfonction peut correspondre à une véritable subluxation avec


un petit décalage dans l’engrènement des parties rugueuses des surfaces auriculaires sacro-
iliaques réunies par le ligament inter-osseux. Ceci entraîne une irritation avec névralgie des
nerfs sciatiques, cruraux et honteux, du côté de la hanche la plus haute.

Toute dysfonction dans la région lombo-sacro-iliaque peut également entraîner des troubles
fonctionnels : pneumo-vagin, une parésie du rectum, de la vulve, ou du pénis…

Les causes principales de lésions sacrales sont traumatiques : chutes sur les fesses lors
d'une glissade ou lors d'un relevé difficile, lorsque le cheval tire au renard trop violemment…

L'ostéopathe est souvent appelé pour un cheval qui ne s'incurve plus d'un côté. Lorsque le
cheval n'accepte plus l'incurvation d'un côté, c'est du côté de la hanche la plus basse. Pour

- 203 -
réaliser ce mouvement, il lui faut incliner le bassin de l'autre côté. De même, le cheval donne
difficilement le postérieur dont la hanche est plus haute : ce mouvement augmente la
déviation du bassin bloqué au sacrum (Giniaux, 2000).

Le blocage du sacrum est à l'origine d'une distension du ligament sacro-iliaque qui engendre
une névralgie sciatique du côté de la hanche la plus haute. Dans ce cas, la douleur n'est pas
d'origine lombaire et est donc plus importante en station de bout au box, qu'en marchant.
Ainsi, les chevaux tapent au box à cause de la douleur et un capelet se forme très souvent
au jarret du membre atteint (Giniaux, 2000).

Le blocage du sacrum est presque toujours associé à un défaut du port de la queue, mais
l'inverse n'est pas toujours vérifié (Giniaux, 2000).

Les lésions ostéopathiques du sacrum sont le plus souvent d'origine traumatique. Par
exemple, lorsqu'un cheval "tire au renard", il tombe sur la croupe et tire sur le licol. Cette
traction sur la tête est transmise au sacrum par la dure-mère. Autre exemple : le cheval
passe trop rapidement dans l'encadrement d'une porte et se cogne violemment la pointe de
la hanche (Giniaux, 2000).

Fréquemment, le sacrum est bloqué en flexion. Les psoas sont contractés. Les chevaux
souffrant de cette dysfonction présentent un saut difficile, mais gardent un bon engagement
des postérieurs. Pour les chevaux de course, la flexion est possible mais l'extension reste
difficile en raison des blocages thoraciques et de l'étirement impossible des psoas.

Les lésions sacrales sont accompagnées de dysfonctions ilio-sacrales chez les trotteurs,
sacro-iliaques chez les galopeurs (qui engagent beaucoup).

Plus classiquement, les lésions du sacrum sont fréquentes après la mise bas ou lorsque le
cavalier a une monte inadaptée.

Le bassin est en liaison avec de nombreux fascias. Des tensions sont souvent trouvées au
niveau des muscles fémoro-caudaux (avec le faisceau ischiatique) et au niveau du ligament
sacro-iliaque ventral.

)$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)

- , # ( # # # 5 A )
L’ilium considéré tourne autour de l’axe transverse. Du côté de la rotation, l’épine iliaque
dorso-crâniale (pointe de la croupe), est ventralisée, l’épine iliaque ventro-crâniale glisse en
avant et vers le bas, enfin la tubérosité ischiatique est déplacée dorso-crânialement.

- 204 -
Figures 91 et 91 bis : Dysfonction de rotation ventrale de l’iliaque droit (cliché JC
Colombo)
Une correction structurelle d'un ilium bas à droite consiste à se placer du côté de la
dysfonction, à droite, une main en pression dans la raie de misère et provoquer une flexion
du bassin et une rotation de l’ilium droit, alors que l’autre main presse en région lombo-
sacrée et provoque une extension sacro-lombaire, et une décoaptation.

0 , # ( # # # # A )
De façon inverse, la rotation est dorsale autour de l’axe transverse : pointe de la hanche
dorsalisé, pointe de la fesse ventro-caudale, pointe de l’ilium dorso-caudale.

Figure 92 : Dysfonction en rotation dorsale de l’ilium droit (cliché JC Colombo)


Une correction structurelle, comme précédemment, consiste à empoigner le postérieur avec
la main droite en étant dirigé vers l’arrière de l’animal, fléchir le membre jusqu’à mise en
tension de l’ilium, puis stimuler activement et rapidement juste en avant de S3, ce qui
entraîne une extension lombo-sacrée.

Une autre technique peut être utilisée : l'ostéopathe saisit le postérieur et l’amène vers
l’arrière, en suivant la direction et le rythme du cheval. Lorsqu’il essaie de se dégager en
tirant, le pied est retenu légèrement.

, # ( # ) A ' $
Dans ce cas, l’iliaque glisse crânialement ou caudalement par rapport au sacrum. Ce
glissement est accompagné d'un cisaillement de la symphyse pubienne. Il apparaît crânial
ou caudal par rapport à l’autre.

- 205 -
Il y a toujours une tension des grands droits de l’abdomen, et une douleur pubienne. Si un
iliaque glisse crânialement, l’hémi-symphyse correspondante aussi : les adducteurs sont
tendus de ce côté.

Les techniques manipulatives sont exactement les mêmes que celles vues précédemment.
La technique par extension du postérieur du côté de l'iliaque plus crâniale est utilisée. On
complète le traitement, si nécessaire avec le MRP sur la symphyse, le pubis, les anneaux
inguinaux : cicatrices de castrations et glissement de l’ilium…

6 , # ( # # " ( )
Le sacrum est descendu entre les iliaques par sa base, et l’apex se dorsalise : la queue est
droite ou dressée.

La manipulation consiste à exercer une pression simultanée en région sacrée postérieure,


(flexion lombo-sacrée), et latéroflexion du bassin en pressant dans le creux du flanc droit,
puis gauche.

7 , # ( # A # " ( )
La base du sacrum se dorsalise, l’apex se ventralise. Le cheval ne lève plus la queue.

Une pression bilatérale en région lombo-sacrée et pression sur les raies de misères permet
le réajustement.

9 , # ( # # # ( )
Dans le cas de la torsion ventrale, la base se ventralise du côté opposé à la rotation, l’apex
se dorsalise du côté de la rotation. Cela entraîne une latéroflexion lombaire du côté de la
rotation.

Pour normaliser cette dysfonction, l'ostéopathe saisit le postérieur du côté de la torsion, et


fléchit le grasset, on fait avancer le cheval en tournant de l’autre côté.

Pour la torsion dorsale : la base se dorsalise du côté opposé à la rotation, l’apex se


ventralise du côté de la rotation. Cela entraîne une latéroflexion lombaire du côté opposé à la
rotation.

Le réajustement est effectué par une pression digitée dans le creux du flanc du côté de la
rotation, (ventralisation sacro-iliaque), et pression dans l’angle lombo-sacré opposé.

( '
(Dr J.C. Colombo)
Peluche est une pouliche Selle Français de 3 ans, qui vient d'être débourrée. Elle est
présentée en consultation pour une usure anormale des sabots postérieurs. Des
radiographies de contrôle du jarret ont été réalisées, aucune anomalie n'a été décelée.

L'examen dynamique ne permet pas de mettre en évidence de gêne particulière. Les


postérieurs traînent néanmoins en pince.

L'écoute du MRP permet de ressentir un MRP fascial inversé au niveau des postérieurs.
L'écoute de l'occiput et du sacrum montre que la flexion de l'occiput se fait pendant
l'extension du sacrum. Les deux extrémités de la pouliche fonctionnent donc
indépendamment l'une de l'autre.

- 206 -
La correction réalisée est une manipulation fasciale du sacrum. Placé à l'extrémité de la
queue bras tendus, les tensions fasciales du sacrum sont cherchées, puis suivies et libérées
jusqu'à leur normalisation.

Cette normalisation est accompagnée d'une compression du 4° ventricule. L'action est


essentiellement homéostatique. Il s'agit de diminuer la fluctuation du LCR en rythme et en
amplitude, de normaliser ce rythme. Placé face au cheval, les deux mains sur l'occiput, bras
de le long des branches des mandibules, à chaque phase d'extension il s'agit d'emmener
l'occiput vers l'extension et d'empêcher son retour en flexion en maintenant une compression
et une traction rostro-médial. Ainsi, la tente du cervelet pousse sur le toit du 4° ventricule et
diminue le volume ventriculaire. Le LCR peut circuler plus activement dans tout le corps.

Associé au travail du maréchal-ferrant, quelques mois plus tard Peluche ne présente plus
d'anomalie d'usure des sabots postérieurs.

- 207 -
- 208 -
K 2

La structure anatomique des membres postérieurs du cheval présente une spécificité:


l’appareil réciproque. Ce système musculaire passif est formé de la corde fémoro-
métatarsienne et du fléchisseur superficiel des doigts. Il permet la solidarisation passive de
l’articulation du grasset et du jarret. Il permet notamment au cheval d’ "accrocher" sa rotule et
ainsi de se maintenir en station debout passivement. Ce blocage mécanique par des
ligaments très puissants immobilise tout le membre et les muscles peuvent se relâcher lors
du sommeil ou lors des périodes de repos.

Comme dans le chapitre équivalent sur le membre thoracique, nous nous intéressons
d'abord aux aplombs.

$ #)
Les problèmes liés au manque de talons sont plus rares aux membres postérieurs du fait de
la disposition des os "en Z" et du jeu des muscles et des tendons permettant un réglage de
leur hauteur. Les rayons osseux des antérieurs comportent une colonne verticale importante
et leur hauteur retentit sur l’équilibre de tout l’ensemble (Giniaux , 2000).

Un cheval ne supporte pas l’appui sur un membre postérieur si ses phalanges ne sont pas
alignées. Il faut que, vue de profil, le paturon et la pince soient parfaitement alignés. Par
conséquent, si un cheval manque de talons aux postérieurs, il se tient sous lui comme pour
aligner ses phalanges.

Or, un cheval ne peut "accrocher" sa rotule pour se reposer que si son talon est parfaitement
vertical. Plus exactement, il le pourrait quand même, mais en subissant une contracture très
inconfortable des muscles de la cuisse. Pour que le talon soit vertical et que les phalanges
soient alignées, il faut que le pied ait une hauteur en talons suffisante.

Les chevaux dont les talons postérieurs sont affaissés doivent garder tendus les muscles du
dos et de la croupe pour tenir debout. Souvent, ils se reposent contre la mangeoire ou la
porte pour chercher un moyen de se détendre. Pour tenter de dormir debout sans talon, un
cheval n’a qu’une possibilité : changer constamment son postérieur d’appui. Il bloque une
rotule et essaie tant bien que mal de se reposer sur ce membre en supportant la douleur de
ses phalanges. Dès que cette douleur devient intolérable, il change de pied. La fatigue
lombaire, associée aux changements fréquents d’inclinaison latérale du bassin peut suffire,
selon Giniaux, à être à l’origine des dysfonctions vertébrales concernant plus
particulièrement la dernière lombaire (L6) et se répercutant au garrot (Giniaux, 2000).

( # & (&
A la différence du membre antérieur, le membre postérieur a un contact osseux direct avec
le rachis par l’intermédiaire du bassin, et plus particulièrement de l’iliaque. Les fonctions de
propulsion et de soutien, communes à tous les quadrupèdes, font de ce membre le pilier de
la locomotion.

Les dysfonctions intéressent l'articulation au premier chef lors de glissades, d’accidents de


saillie, de descentes de pentes brusques…

- 209 -
- ($ " #
Rappelons que l'articulation temporo-mandibulaire est un bon révélateur de tensions coxo-
fémorales.

Le plus souvent, les lésions de la hanche sont en abduction et en rotation interne. Une chute
à l'obstacle, une mauvaise réception ou une glissade sur le côté avec le postérieur sous le
ventre peuvent être à l'origine de cette dysfonction (Evrard, 2002b).

Des glissades ou chutes avec le membre en abduction sont plus rares (Evrard, 2002b).

Les lésions en extension sont souvent associées à des contractures des muscles fessiers et
des muscles obturateurs.

La contracture du fascia lata est en liaison avec une articulation coxo-fémorale bloquée en
flexion.

0 )$ (& ' # ) #
(Colombo, 2006b)

Pour une dysfonction en abduction, une


des techniques de normalisation
structurelle consiste à saisir le membre au
niveau du sabot avec les deux mains,
effectuer une légère abduction, en
accompagnant la complète extension, le
plus bas possible. L'ostéopathe fixe alors
des yeux l’articulation et relève le pied en
maintenant l’extension de la jambe, le pied
doit décrire un cercle transversal centré
sur l’articulation coxo-fémorale.

Figure 93 : Normalisation d'une hanche


en abduction (cliché JC Colombo)

Pour une dysfonction en adduction, le praticien est placé du côté opposé à la lésion et saisit
le postérieur sous le cheval. Il l’amène en extension crâniale, toujours en respectant le
cheval et notamment le mouvement de retrait de l’animal. Ce mouvement est accompagné et
retenu en même temps, l’articulation est ainsi décoaptée.

Dans tous les cas, l’écoute du patient est primordiale, même si l’examen nous indique des
techniques autres : le patient vous dira quel membre prendre et comment.

"Si tu prends le pied dans la figure, c’est que tu t’es trompé de pied…" (D. Giniaux).

- 210 -
( #
- ($ " #
Les dysfonctions essentielles concernent :

les ménisques : elles atteignent surtout le ménisque médial (moins mobile que le latéral).
Souvent associées à des blocages de l3. Le diagnostic ne peut se faire qu’à l'aide du
MRP, et se soupçonner dans les cas de douleur en rotation externe du tibia sur le fémur,
avec laxité sans signe du tiroir.

la tête du péroné : lors de rotations traumatiques, de chute.

Rappelons que l'accrochement de rotule a plusieurs causes : le ligament fémoro-patellaire


peut être trop court, c'est une malformation, la seule solution thérapeutique reste
chirurgicale. Des défauts d'aplombs peuvent aussi être la source de l'accrochement, surtout
lorsque le grasset est très ouvert. Un manque de travail ou un traumatisme peut être à
l'origine d'une faiblesse musculaire. Dans ce dernier cas, les manipulations ostéopathiques
peuvent être accompagnées de physiothérapie.

0 )$ (& ' # ) #
Une des techniques structurelles consiste à saisir le sabot d’une main, le calcanéum dans
l’autre, le grasset est maintenu en flexion complète, les bras du praticien sont tendus. Une
poussée ventro-médiale est exercée sur le calcanéum en visualisant le plateau tibial tournant
sur les condyles fémoraux.

4 ( ' > L , ?
Belle est une jument Selle Français, de 12 ans, dont l’activité consiste essentiellement en
des ballades en terrain fortement accidenté. Une semaine auparavant, le maréchal-ferrant
ayant suspecté un problème au jarret droit, sa propriétaire demande une consultation
ostéopathique. Elle précise également qu’une ancienne entorse du pied antérieur droit avait
mis longtemps (plus de 3 mois) avant de guérir.

Belle est en très bonne forme générale.

L'examen de ses aplombs permet de mettre en évidence un pied antérieur gauche panard et
des jarrets un peu trop ouverts. Elle se met difficilement au carré.

L'examen dynamique permet de noter une raideur de l’arrière-main avec déficit de


l’engagement du postérieur droit, avec en particulier une deuxième phase du soutien
raccourcie et un mouvement exagéré d'adduction de la hanche.

L'examen rapproché permet de mettre en évidence une articulation temporo-mandibulaire


droite très sensible, la gauche beaucoup moins. Au niveau de l'articulation C0-C1, l'espace
occipito-atlantoïdien gauche est sensible et une restriction de mobilité (ainsi qu'une défense)
est remarquée à l'extension et à la latéro-flexion vers la droite.

On remarque aussi que Belle ne supporte pas longtemps l'appui monopodal postérieur droit.
Les points sentinelles du grasset et du jarret sont réactifs à droite. Un point de contracture
douloureux au quart proximal de la partie ischio-jambière du muscle semi-tendineux. Une
sensibilité est notée à la face interne du grasset droit en particulier au niveau de l’interligne
articulaire médiale et au point d’angle postéro-interne. On observe aussi une restriction dans
l’extension et la rotation externe du tibia par rapport au fémur. Le ménisque médial est
bloqué en position caudale au cours du mouvement d’extension.

- 211 -
Au niveau du jarret, aucune sensibilité à la palpation, aucune restriction d’amplitude n'est
notée à la mobilisation générale du jarret, mais une raideur est présente à l’extension. De
plus, l'os cuboïde est bloqué en rotation interne.

Au bilan, le grasset est bloqué en flexion et rotation interne, et le ménisque en position


caudale, avec des répercussions sur la clé de voûte du segment lombaire d’où émerge le
nerf cutané fémoral latéral, sensitif du genou (segment L3/L4 facilité) et sur la mécanique du
jarret (les mouvements de ces deux articulations étant intimement liés par l’appareil
réciproque).

Malgré le fait que les signes de dysfonctions de la nuque et de la tête (C0-C1 et ATM
gauches) se soient nettement atténués après correction du grasset, il est difficile de conclure
sur une éventuelle relation directe avec les dysfonctionnement de l’arrière main.

Traitement

D'abord, la levée de la contracture du muscle semi-tendineux est réalisée par des techniques
de massage, puis le grasset est normalisé. Cette manœuvre est complétée par un stretching
myotensif portant sur l’ensemble du membre pelvien et remontant jusqu’au rachis lombaire.

Suite à cette première correction, la douleur à la palpation pression en L3-L4 a disparu et


les signes de dysfonction de la tête se trouvent nettement atténués. Cette amélioration est
complétée par une correction de l’ATM.

Après ces manipulations, il est noté une résolution de tous les signes de dysfonction décrits
plus haut avec une récupération d’une extension complète du grasset et un retour à une
locomotion régulière.

Il est conseillé alors à la propriétaire de Belle de la laisser au repos au cours des 48h suivant
la consultation (ballade en main 10-15 minutes), puis de reprendre progressivement le travail
en augmentant la durée, puis l’intensité sur 3 à 4 semaines sur terrain de bonne qualité.

Suivi

4 semaines plus tard environ, un fax de sa propriétaire nous apprend que Belle a repris son
activité sans aucun problème particulier.

Discussion

La dysfonction ostéopathique du "ménisque postérieur" est fréquemment rencontrée au


grasset du cheval. Le ménisque médial est fortement adhérent au ligament collatéral médial
et à la capsule articulaire en particulier au point d’angle caudo-médial. A l’occasion d’un
traumatisme, en général genou en extension (glissade, poser dans un trou, mauvaise
réception d’un saut…) apparaît une contracture réflexe des muscles semi-tendineux et/ou
semi-membraneux.. Ces muscles passent à la face caudo-médiale de la capsule articulaire
du genou qu’ils renforcent par de nombreux faisceaux de fibres fasciales. Les mouvements
du ménisque médial se trouvent alors contrariés par ses tensions myofasciales induites par
la contracture de ces muscles. En outre, la nature de ces muscles, traversés par de
nombreuses lames fibreuses, fait qu’à la suite d’une agression (plaie, coup, claquage,
contracture) ils ont tendance à se rétracter et fibroser très vite aggravant et fixant la gêne
fonctionnelle du grasset.

Ces tensions myofasciales en région fessière, le long de la ligne de misère irritent le trajet du
sciatique auquel se superpose celui du méridien de la vessie le long duquel se situent les
points sentinelles du grasset et du jarret décrits par Giniaux et par Shoen (points V37 et
V40).

- 212 -
La souffrance du ménisque médial constamment pincé entre les condyles fémoral et tibial
est à l’origine de l’hypersensibilisation du compartiment médial du genou et de l’état de
facilitation du segment L3/L4 principale origine du nerf cutané fémoral latéral.

( # B
- ($ " #
L’articulation du jarret est soumise à des tensions imposées par la corde du jarret, et doit
remplir un rôle d’amortissement, de maintien, de propulsion, et de contrepoids dans le
parallélogramme formé par le tibia, péroné, rotule et os du tarse.

Les dysfonctions principales touchent le calcanéum, le cuboïde, l’astragale, et, dans une
moindre mesure, les autres os. Ces dysfonctions sont présentes dans les cas de harper
chez le cheval bien sûr, mais aussi dans les cas d'accrochements de rotule du jeune, ou
dans les compensations suite à des suppressions d’appui.

Des contractures profondes du muscle tibial crânial sur lequel adhère fortement la corde
fémoro-métatarsienne peuvent être à l’origine de blocages du talus, du cuboïde et du petit
cunéiforme. Les dysfonctions du calcanéum sont liées à des tensions provenant du
gastrocnémien ou du muscle fléchisseur superficiel du doigt (abduction et rotation externe).
Une tension excessive du muscle fléchisseur latéral (principal composant du fléchisseur
profond) dont le tendon coulisse sur le sustentaculum tali du talus, bloque le calcanéus en
adduction.

0 )$ (& ' # ) #
Pour un calcanéum en rotation externe, le praticien doit tenir le calcanéum dans une main, le
sabot plaqué contre la jambe du praticien de l’autre, fléchir les genoux et exercer une
poussée sur le sabot, sans bouger l’autre main, dans la direction ventro-crâniale.

Pour un calcanéum en rotation interne, le praticien se tourne vers l’arrière du cheval, passe
son bras sous la jambe du cheval, soulève le postérieur, et pose le tarse sur son genou : il
effectue alors un thrust médial sur la pointe du calcanéum avec le poing ou la paume de
l’autre main.

( # # $
Les lésions ostéopathiques et les techniques de normalisation des articulations du pied et du
boulet du membre postérieur sont très similaires à celles du membre antérieur. Elles sont
plus délicates à réaliser sur le membre pelvien et il convient d’être à l’écoute vigilante des
réactions du cheval.
La « position du maréchal-ferrant » permet de réaliser certaines corrections du jarret (calcanéum)
ainsi que du boulet et du pied avec un minimum de sécurité, à condition qu’il n’existe pas de
restrictions à la rétraction du membre pelvien (ou que celles-ci aient été levées préalablement). Le
membre pelvien est amené doucement et progressivement en légère rétraction, l’ostéopathe se place
alors dos au cheval, bien campé sur ses jambes genoux fléchis, la face crâniale de la jambe du cheval
reposant sur la cuisse interne de l’opérateur et l’ensemble de l’autopode au contact de la face interne
de la jambe de l’ostéopathe. Le corps de ce dernier doit être au contact de la cuisse du cheval pour
percevoir toute réaction du cheval.

Gardons à l'esprit que le cheval n'évolue pas seul : les inter-relations du couple cheval-
cavalier sont essentielles. Certains chevaux subissent les déséquilibres de leur cavalier,

- 213 -
qu'ils soient d'ordre équestres (mauvaise assiette, main trop dure…) ou d'ordre
ostéopathique : un cavalier présentant des dysfonctions (vertébrales en particulier) sera
moins souple. La précision de ses aides en sera diminuée et générer éventuellement une
défense de la part du cheval, pouvant conduire à des dysfonctions.

De même, quelques très bons cavaliers sont capables (par une utilisation de leurs aides des
plus judicieuse) de compenser les déséquilibres de leur cheval.

Un suivi ostéopathique synchonisé du cheval et de son cavalier est à préconiser pour une
mailleure évolution du couple.

En conclusion, il nous semble nécessaire de rappeler les paroles de Dominique Giniaux


(2000) :

" N'est pas ostéopathe!

Celui qui fait du démarchage et vient proposer ces services. […]

Celui qui demande d'abord tous les symptômes et les troubles que présente le cheval. […]

Celui qui administre un calmant au cheval avant de le manipuler. […]

Celui qui est agressif et qui combat le cheval pour s'imposer. Ou celui que le cheval énerve
de façon évidente et qui veut absolument obtenir ce qu'il a désiré, au prix d'un conflit. On ne
peut apporter du bien à quelqu'un si on lui veut du mal!. […]

Celui qui décide d'avance combien de fois il va revoir l'animal. Lorsqu'on est vraiment
ostéopathe, on propose à l'autre de trouver lui-même un nouvel équilibre et on ne sait donc
pas le temps qu'il va mettre à "retomber sur ses pieds". […]

Celui qui envoie systématiquement l'huissier chez ceux qui n'ont pas payé rapidement… […]
la première question à se poser face à un acte non payé est de chercher pourquoi le client
n'est pas satisfait. […]

Celui qui dénigre les soins déjà prodigués, en particulier celui qui dénigre systématiquement
la médecine classique. […]

Celui qui accuse systématiquement le client ou un autre thérapeute d'être responsable du


problème. […]

Celui qui ajoute une injection d'anti-inflammatoire ou une infiltration à ses manipulations. […]"

- 214 -
A l’instar du sportif humain de haut niveau, le cheval est assurément le mammifère domestique qui a
le plus vocation à nécessiter un suivi régulier par ostéopathie. Chez cet animal à la biomécanique et à
la physiologie très spécifiques, les contraintes liées à l’exercice physique (sollicitations de l’appareil
locomoteur, utilisation des mors, enrênements et autres harnachements, contraintes de la selle,
actions imposées par le cavalier, efforts cardio-respiratoires, gestion de l’alimentation et du stress liés
à l’effort) sont souvent à l’origine de raideurs, baisse de performance, intolérance à l’effort, difficultés
au travail, voire de troubles de comportement, rendant la vie difficile aux chevaux comme aux
cavaliers. L’ostéopathie, associée ou non à d’autres thérapeutiques, peut leur apporter une aide
efficace. En réduisant les tensions myofasciales, l’ostéopathe lève les restrictions de mobilité affectant
les divers segments et organes du corps, et met le cheval dans les meilleures conditions de
récupération fonctionnelle.

L’examen ostéopathique repose essentiellement sur une écoute manuelle fine, précise et délicate de
l’animal dans sa globalité. Ce ressenti ne s’acquiert qu’après une pratique intense et une longue
expérience. Son but est de mettre en évidence, et de caractériser, des dysfonctions se traduisant par
une restriction de mobilité affectant un ou plusieurs segments ou organes du corps. L’ostéopathe aura
recours à la palpation, à des tests articulaires et/ou à l’écoute du MRP. Cet examen ostéopathique
n’exclut aucunement un examen « classique » du cheval, qui reste indispensable. Au contraire, il
contribuera même à le compléter et à l’affiner, donnant au vétérinaire une vision plus globale du statut
algique et fonctionnel du malade, des répercussions sur l’ensemble de l’organisme d’éventuelles
affections localisées à un organe. Par ailleurs, il sera toujours indispensable de mettre en relation les
signes de dysfonctions mis en évidence à l’examen manuel avec les gênes fonctionnelles rapportées
par le cavalier, par une évaluation du cheval en mouvement. De même, l’abord ostéopathique du
cheval ne doit pas dispenser de l’usage des techniques complémentaires de diagnostic (imagerie,
analyses biochimiques ou hématologiques) si elles s’avèrent nécessaires : l’obligation déontologique
de moyens subsiste.

Avant toute décision thérapeutique, le praticien se doit de déterminer si le cas relève ou non du
champ thérapeutique de l’ostéopathie. Diverses techniques (mécaniste, fasciales, crâniennes,
fluidiques…) sont à disposition du praticien. Leur usage doit se faire en fonction de chaque animal, et
de la nature des dysfonctions mises en évidence. L’ostéopathie ne consiste pas seulement en
« manipulations » (vertébrales ou non). Le geste ostéopathique met en jeu divers phénomènes
physiologiques (réflexes neuro-musculaires, somato-viscéraux, neuro-endocriniens, proprioceptifs),
dont les mécanismes restent encore mal élucidés, mais dont les conséquences sont cliniquement
visibles, et souvent immédiates.

Jusqu’à présent, aucune théorie ou hypothèse ne satisfait pleinement le besoin actuel de


justifications «scientifiquement prouvées » . La recherche, tout autant que la littérature en ostéopathie
équine restent rares. Les connaissances et acquis dans ce domaine sont transmis par des praticiens
chevronnés et expérimentés intervenant parfois dans des formations spécifiques. Mais depuis l’entrée
de l’ostéopathie vétérinaire dans diverses Universités Européennes, et plus récemment dans les
Ecoles Vétérinaires Françaises, il est à parier que cet état de fait saura évoluer favorablement.

- 215 -
- 216 -
K -
1 ! 2

Figure 94 : Os du crâne de cheval – vue latérale

Figure 95 : Os occipital, vue caudale Figure 96 : Os occipital, vue latérale


(cliché S Sawaya) (cliché S. Sawaya)

Figure 97 : Atlas, vue crâniale (cliché S Sawaya)

- 217 -
Figure 98 : Ailes de l'
os sphénoïde, vue Figure 99 : Selle turcique de l'
os
caudale (cliché JC Colombo) sphénoïde, vue dorsale (cliché JC
Colombo)

Figure 100 : Os sphénoïde (cliché S.


Sawaya) '
Figure 101 : Schématisation de l'
os
sphénoïde

Figure 102 : Os sphénoïde – vue dorsale et ventrale

- 218 -
Figure 103 : Coupe transversale du crâne, vue caudale

Figure 104 : Os Hyoïde de cheval – vue latérale

- 219 -
K 0

Tableau 9 : Mobilisations – Etirements de l'


encolure (d'
après Denoix et Pailloux, 2001)

Mouvements Technique :
Formations mobilisées Indications
effectués mobilisation active

Ouverture des foramens


intervertébraux
Flexion Déplacer
Etirement de la corde du Raideur cervicale,
l'élément appétent en
ligament nuchal crâniale ou nuchale
Partie crâniale direction du poitrail
Etirement des muscles
nuchaux et cervicaux dorsaux

Ouverture des foramens


intervertébraux
Etirements de la corde et de
la lame du ligament nuchal
Etirement des muscles
cervicaux dorsaux
Déplacer Conflit de processus
Flexion l'élément appétent en
Etirement du ligament supra-
épineux thoraciques
épineux thoracique
direction des genoux Raideur cervicale
Partie caudale Flexion des articulations
(et au-delà) basse
intervertébrales thoraciques
Ecartement des processus
épineux thoraciques, tension
des ligaments interépineux
Etirement du muscle
longissimus et épineux du thorax

Ouverture des foramens


Raideur nuchale ou
Latéro-flexion Déplacer intervertébraux du côté de la
cervicale haute
et rotations l'élément appétent en convexité
Contractures
combinées direction du fuyant de Etirement des muscles
musculaires cervicales
l'épaule au-dessus cervicaux dorsaux et inter-
Contre-indication : mal
Région crâniale de la pointe du coude transversaires du côté de la
de chien
convexité
Ouverture des foramens Conflit de processus
Latéro-flexion intervertébraux (de C5 à T2 épineux thoraciques
Déplacer surtout) du côté de la convexité Douleur de garrot
et rotations Etirement des muscles Ancien abcès
l'élément appétent en
combinées direction du pli du cervicaux et dorsaux en inter- intramusculaire
grasset transversaire en région caudale Raideur cervicale
Région caudale Rotation intervertébrale Contre-indication : mal
thoracique crâniale et moyenne de chien

- 220 -
Tableau 10 : Mobilisations – Etirements des régions thoraco-lombaires
(d'
après Denoix et Pailloux, 2001)

Technique :
Mouvements
mobilisation Formations mobilisées Indications
effectués
surtout active
Flexion intervertébrale
thoracique
Ecartement des processus
Conflit de processus
épineux thoraciques
Stimulation épineux
Tension du ligament supra-
cutanée en regard du Education des muscles
Flexion épineux et du fascia thoraco-
processus xiphoïde abdominaux
thoracique du sternum (passage
lombaire
Contracture des muscles
Etirement des muscles
de sangle) épi-axiaux
longissimus, épineux et ilio-costal
Raideur vertébrale
Contraction concentrique des
muscles droit et obliques de
l'abdomen
Idem et :
Idem et :
Education des muscles
Flexion intervertébrale thoraco-
Flexion psoas
Stimulation lombaire, lombaire et lombo-
Contracture du muscle
thoraco- cutanée bilatérale en sacrale
fessier moyen
lombaire et regard de la pointe de Mobilisation des articulations
Assouplissement des
lombo-sacrée la fesse sacro-iliaques
articulations lombo-sacrales
Contraction concentrique des
(médiane et intertransversaire)
muscles psoas
Raideur cervicale
Latéro-flexion Extension intervertébrale
Stimulation
et rotations thoracique Complémentarité de la
cutanée en arrière du
Contraction concentrique des flexion thoracique
combinées garrot
muscles épi-axiaux Echauffement, préparation à
Région Ne pas dépasser
Etirement des muscles l'extension sportive
crâniale le seuil de tolérance !
abdominaux
Latéro-flexion Extension intervertébrale
thoraco-lombaire et lombo-sacrale
et rotations Stimulation Contracture des muscles
Contraction concentrique des
combinées cutanée en regard de
muscles épi-axiaux et fessier
psoas
l'angle de la croupe Préparation à l'extension
moyen
Région (tuber sacrale)
Etirement des muscles psoas et
sportive
caudale abdominaux
Stimulation Articulations intervertébrales
cutanée en arrière de thoraciques et lombaires
la hanche droite et en Contraction concentrique des
Latéro-flexion Arthopathies intervertébrales
regard des dernières muscles longissimus, ilio-costal et
Contracture du longissimus
et rotations côtes pour la latéro- psoas du côté de la concavité
Assouplissement
combinées flexion gauche Etirement de ces mêmes
préparatoire au geste sportif
Stimulation muscles psoas et du fascia
inversée pour la thoraco-lombaire du côté de la
latéro-flexion droite convexité
Rotation des articulations
Mettre le
intervertébrales
postérieur du côté de
Etirement du muscle oblique Raideur vertébrale
la rotation souhaitée
interne du côté du postérieur levé Ajustement proprioceptif du
en flexion, puis le
Rotation soulever en latéro-
Etirement du muscle multifide muscle multifide
du côté opposé Etirements des muscles
motion en prenant
Etirement des ligaments ronds obliques de l'abdomen
appui sur la jambe,
et accessoires de l'articulation
sous le grasset
coxo-fémorale

- 221 -
Tableau 11 : Mobilisations – Etirements du membre thoracique (d'
après
Denoix et Pailloux, 2001)

Mouvements Mobilisation surtout


Formations mobilisées Indications
effectués passive
Extension scapulo-humérale
Traction du membre
Extension huméro-
vers l'avant et le bas
antébrachiale
Préhension au-
Etirement des muscles Contracture des muscles étirés
dessous du boulet et
grand dorsal pectoral Abcès anciens dans ces
dans le creux du
Protraction ascendant, trapèze thoracique, muscles
paturon
triceps brachial, deltoïde, infra- Défaut de protraction dans les
Poursuivre la
épineux dentelé du cou exercices sportifs
traction jusqu'à
Etirement du fascia thoraco-
l'extension active du
lombaire (par le muscle grand
cheval
dorsal)
Flexion scapulo-humérale
Extension huméro-
antébrachiale Contracture des muscles étirés
Soutien du paturon Etirement des faisceaux Renforcement des muscles
et traction caudale par caudaux du muscle dentelé brachio-céphalique, omo-
la main homologue au ventral du thorax, du muscle transversaire, pectoral descendant
Rétraction membre mobilisé, en pectoral descendant Amélioration du "trousser" des
prenant appui au- Etirement contre-résistance antérieurs à l'obstacle
dessus du genou (contrarié) des muscles brachio- Assouplissement du muscle
céphaliques, omo-transversaire, biceps brachial
biceps brachial supra-épineux
et extenseur radial du carpe
Médiomotion et rotation
scapulo-humérale Contracture des muscles étirés
Traction du membre Etirement du ligament Améliorer le croisement des
médialement en le collatéral latéral du coude antérieurs dans les déplacements
Médiomotion
saisissant en haut du Etirement des muscles infra- latéraux
canon épineux, deltoïde, triceps Séquelles de paralysie
brachial, grand dorsal, trapèze suprascapulaire
et rhomboïde
Rotation latérale scapulo- Contracture des muscles étirés
humérale Ancien abcès dans le pectoral
Traction du membre
Traction sur le ligament descendant
latéralement en tirant
Latéromotion collatéral médial du coude Ancienne blessure de l'ars
en bas de l'avant-bras
Etirement des muscles Améliorer l'amplitude du
ou en haut du canon
pectoral transverse et croisement dans les déplacements
descendant latéraux
Flexion des articulations Défaut de flexion du carpe
antébrachiocarpienne et Tendinopathie ancienne du
médiocarpienne muscle extenseur radial du carpe
Prendre le membre
Flexion du Etirement des muscles Adhérence entre le tendon
en avant (dessous) du
carpe boulet
extenseur radial du carpe et extenseur radial du carpe et le
dorsal du doigt radius
Etirement de la capsule Fibrose des ligaments
articulaire dorsale collatéraux du genou
Mouvements latéro-
médiaux en prenant
Abaxiomotion Etirement des ligaments Fibrose des ligaments
appui sur le boulet et
du carpe contre-appui sur le
collatéraux et interosseux collatéraux et interosseux
carpe

- 222 -
Tableau 12 : Mobilisations – Etirements du doigt (d'
après
Denoix et Pailloux, 2001)

Mouvements Technique :
Formations mobilisées Indications
effectués mobilisation passive
Flexion métacarpo-
phalangienne et remontée des
sésamoïdes proximaux
Tension (étirement) des Ankylose du boulet
tendons extenseurs et de la Fibrose des ligaments
Flexion Préhension de la
capsule articulaire dorsale collatéraux et de l'appareil
pince du sabot
métacarpo- Relâchement (plissement) suspenseur du boulet
Contre-appui sur le
phalangienne de la branche du suspenseur et Rétraction ou adhérence
genou
des ligaments sésamoïdaux des tendons extenseurs
distaux Fibrose capsulaire
Glissement entre les plans
de fibres des ligaments
collatéraux

Extension interphalangienne Défaut d'extension inter-


distale (et proximale) phalangienne (pied bot)
Extension Utiliser une planche Tension sur les ligaments Fibrose des ligaments
(1,2m) non glissante sésamoïdiens distal et sésamoïdiens
inter- Lever le membre collatéraux Tendinopathie subaiguë
phalangienne opposé Tension sur le tendon ancienne du perforant
fléchisseur profond et son Desmopathie de la bride
ligament accessoire carpienne

Articulations
interphalangiennes (et
métacarpo-phalangiennes)
Manuellement sur Tension sur les ligaments Fibrose des ligaments
Rotation et le membre levé collatéraux collatéraux
abaxiomotion Avec la planche sur Tension sur les parties Préparation aux appuis
le membre à l'appui abaxiales des tendons sportifs dissymétriques
fléchisseurs, des ligaments
sésamoïdiens et des ligaments
annulaires digitaux

- 223 -
Tableau 13 : Mobilisations – Etirements du membre pelvien (d'
après Denoix
et Pailloux, 2001)

Mouvements Mobilisation
Formations mobilisées Indications
effectués passive
Raideur sacro-iliaque
Extension lombo-sacrale Contracture du muscle
Extension coxo-fémorale psoas-iliaque
D'abord fléchir Etirement des muscles ilio- Contracture du muscle
le membre, ensuite psoas, iliaque et grand psoas tenseur du fascia lata et du
tirer surtout quadriceps fémoral
progressivement Etirement du muscle tenseur du Fracture ancienne de
Rétraction
vers l'arrière en fascia lata, quadriceps fémoral, l'aile de l'ilium avec
saisissant le boulet pectiné, sartorius raccourcissement du muscle
et en soutenant le Etirement de la corde fémoro- tenseur du fascia lata
pied métatarsienne Fibrose de la corde
Glissement de l'articulation fémoro-métatarsienne
sacro-iliaque Augmenter l'amplitude
de propulsion
Fléchir le Flexion lombo-sacrale Myopathie fibreuse des
membre, puis tirer Flexion coxo-fémorale muscles fémoraux caudaux
progressivement Etirement des muscles fessier (semi-tendineux en
vers l'avant et le moyen, semi-tendineux, semi- particulier)
Protraction
bas en saisissant le membraneux, biceps fémoral, Ancienne fracture
membre en arrière glutéo-fémoral et adducteur de la acétabulaire
du boulet et dans le cuisse Augmenter l'amplitude
pli du paturon Tension sur le nerf sciatique de l'engagement
Contracture (ou abcès
Prendre le Rotation intervertébrale thoraco- ancien) du muscle fessier
membre en se lombaire moyen
Médiomotion plaçant du côté Flexion, adduction coxo-fémorale Fibrose ou contracture
opposé Tension sur les ligaments du muscle glutéo-fémoral
(Adduction)
Saisir par le collatéraux latéraux du grasset et du Fibrose des ligaments
et boulet et le paturon jarret collatéraux du grasset et du
protraction Tirer Etirement des muscles fessier jarret
crânialement et moyen, glutéo-fémoral et semi- Augmenter l'amplitude
médialement tendineux du croisement dans les
déplacements latéraux
Fracture ancienne coxo-
Rotation intervertébrale thoraco-
fémorale avec raideur
D'abord, fléchir lombaire
Etirement des muscles
le membre ensuite Latéromotion coxo-fémorale
fémoraux médiaux
placer une main à Tension des ligaments de la tête
Etirement des ligaments
Latéromotion la face médiale du fémorale et accessoire de la hanche
collatéraux médiaux du
(abduction) canon ou du jarret Tension des ligaments
grasset et du jarret
ou de la jambe et collatéraux médiaux du grasset et
Augmenter l'amplitude
tirer vers l'extérieur du jarret
du croisement des
et le haut Etirement des muscles gracile et
postérieurs dans les
adducteur de la cuisse
déplacements latéraux

- 224 -
Tableau 13 bis: Mobilisations – Etirements du membre pelvien- suite
(d'
après Denoix et Pailloux, 2001)

Etirement du muscle
Soulever la Tension sur les ligaments quadriceps fémoral
jambe avec une patellaires et croisé crânial Etirement des ligaments
main et tirer vers le Recul des ménisques et tension patellaires et croisé crânial
Flexion du haut le calcaneus de leurs attaches crâniales Etirement des attaches
grasset avec l'autre main Tension du muscle quadriceps crâniales des ménisques
Rapprocher la fémoral Massage profond des
pointe du jarret et la Compression des muscles muscles fémoraux caudaux et
pointe de la fesse fémoraux caudaux et gastrocnémien jambiers caudaux
Défaut de flexion du grasset
Même
mouvement que
Rotation précédemment, Enroulement des ligaments
moins forcé et croisés
médiale Arthropathie fémoro-tibiale
pousser avec le Traction sur attache crâniale du
du grasset genou sur le boulet ménisque latéral
pour le déplacer
médialement
Préhension par
Relâchement des ligaments
l'extérieur du
collatéraux longs
membre à la face
Tension des ligaments collatéraux
plantaire du Fibrose des ligaments
courts
Flexion du métatarde, au- collatéraux du jarret
Glissement proximal de la calotte
jarret dessus du boulet
calcanéenne du tendon fléchisseur
Fibrose de la pointe du jarret
Rapprocher la Défaut de flexion du jarret
superficiel du doigt
face dorsale du
Compression du dense réseau
boulet et la
veineux dorsal
tubérosité tibiale

- 225 -
K 4
3 ! 2

Tableau 14 : Nerfs crâniens du cheval, leurs points de passage sensibles et leur rôle

Trous de la lame criblée Reçoit les odeurs et transmet à l'encéphale


Olfactif (I) Cloisons nasales
Volutes de l'ethmoïde
Conduit optique Vision
Optique (II) Fascia oculaire
Grande fente sphénoïdale Contraction des m oculomoteurs
Oculo-moteur (III) Constricteur de l'iris, règle accomodation
Scissure de la face interne Contraction du muscle grand oblique
sphénoïde
Trochléaire (IV) Conduit pathétique
Gaine oculaire
Grande fente sphénoïdale, gaine Donne la sensibilité : - oeil et ses annexes,
oculaire et trou sourciller (n. fosses nasales, bouche, dents, voile palais,
frontal) larynx, goût,
Gaine orbitaire (nerf lacrymal) racine motrice contractrice, masséter,
Trou ethmoïdal et lame criblée crotaphyte, ptérigoïdien
Trijumeau (V) (nerf palpébronasal) excito-sécrétoire pour les glandes salivaires
Scissure maxillaire du sphénoïde en relation avec le système sympathique
- Nerf ophtalmique Trou grand rond
Conduit dentaire supérieur
Trou sphéno-palatin (nerf nasal)
- Nerf maxillaire
Conduit palatin (n. palatin)
sup Scissure staphyline (nerf
staphylin)
- Nerf maxillaire Conduit dentaire inférieur
inf. Trou mentonnier
Echancrure sigmoïde (nerf
masseterin)
Nerf buccinateur
Nerf temporal superficiel
Nerf hypoglosse (lingual)
Nerf mylohyoïdien
Grande fente sphénoïdale Exclusivement moteur : abducteur et
Abducens (VI)
Gaine orbitaire rétracteur du globe oculaire
Hiatus auditif interne Moteur de tous les peauciers du crâne et de la
Aqueduc de Fallope face ("nerf de l'expression"), des muscles :
Trou stylo-mastoïdien occipito-hyoïdien, stylo-hyoïdien, digastrique
sensations gustatives
Facial (VII) 2/3 antérieurs de la langue est excito-
secrétoire et vaso-moteur pour la glande sous-
maxillaire

Hiatus auditif interne Nerf sensitif, préposé à l'audition


Vestibulo-
reçoit et conduit également des stimuli liés au
cochléaire(VIII) maintien de l'équilibre

- 226 -
Trou déchiré postérieur Principal nerf du goût: sensibilité générale
Base langue, oreille moyenne, pharynx
Moteur pour constricteurs du pharynx et du
Glossopharyngien
myo-pharyngien
(IX) Le nerf de Hering est sensitif, provoque par
voie réflexe une vasodilatation lorsque la
pression carotidienne est trop élevée
Trou déchiré postérieur Participe à la fois aux fonctions de la vie
Entrée de la poitrine animale et de la vie végétative
Sensitif au niveau des muqueuses du :
pharynx, larynx, trachée, bronches et
oesophage
Moteur muscles striés intrinsèques larynx,
pharynx, des muscles oesophagiens
Vague (X) Augmente le tonus des muscles lisses de
l'oesophage, de l'estomac, de l'intestin grêle,
des
voies biliaires, de la trachée, des bronches
Rôle excito-secrétoire pour : foie, glandes des
muqueuses gastriques et trachéo-bronchique
Distribue des filets viscéraux
Trou déchiré postérieur Exclusivement moteur: trapèze,
Accessoire (XI) sternocéphalique,
mastoïdo-huméral
Hypoglosse (XII) Trou condylien de l'occipital Moteur des muscles de la langue

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Elise DAGAIN

APPROCHE DE L’OSTEOPATHIE EN MEDECINE VETERINAIRE


EQUINE

Thèse Vétérinaire : Lyon , 3 novembre 2006

RESUME :
L'utilisation actuelle du cheval en fait un véritable athlète qui nécessite un suivi médical régulier.
Chez cet animal à la biomécanique et à la physiologie très spécifiques, les contraintes liées à
l’exercice physique sont souvent à l’origine de raideurs, baisse de performance, intolérance à
l’effort, voire troubles de comportement, rendant la vie difficile aux chevaux comme aux cavaliers.
L’examen ostéopathique repose essentiellement sur une écoute manuelle fine, précise et délicate
de l’animal dans sa globalité. Ce ressenti ne s’acquiert qu’après une pratique intense et une longue
expérience. Son but est de mettre en évidence, et de caractériser, des dysfonctions se traduisant
par une restriction de mobilité affectant un ou plusieurs segments ou organes du corps.
L’ostéopathe aura recours à la palpation, à des tests articulaires et/ou à l’écoute du MRP. L’abord
ostéopathique ne doit pas dispenser de l’usage des techniques complémentaires de diagnostic si
nécessaire : l’obligation déontologique de moyens subsiste. L'usage des différentes techniques
doit se faire en fonction de chaque animal et de la nature des dysfonctions mises en évidence.

MOTS CLES :
- Ostéopathie - Crânio-sacré
- Cheval - Fascial
- Manipulation

JURY :
Président : Monsieur le Professeur Claude Gharib

1er Assesseur : Monsieur le Docteur Serge Sawaya


2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Jean-Luc Cadoré
Membre invité : Monsieur le Docteur Jean-Claude Colombo

DATE DE SOUTENANCE :
03 novembre 2006

ADRESSE DE L’AUTEUR :
6 rue des Juifs
21500 Saint-Rémy

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