Capteur Cours

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Lycee Ibn Sina Système Electronique

CAPTEURS

1. Capeurs
1.1 Définitions

Mesurage : Ensemble des opérations ayant pour but de déterminer la valeur d’une grandeur.

Mesurande : C’est la grandeur physique que l’on souhaite connaître.

Capteur : C’est l’élément qui va permettre sous l’effet du mesurande d’en délivrer une
image exploitable (signal électrique par exemple).
On parle aussi de transducteur, la grandeur physique d’entrée (le mesurande) étant
transformée en une autre grandeur physique de sortie, généralement de type électrique.
(Il s’agit, soit d’une charge, soit d’une tension, soit d’un courant ou soit d’une impédance)
Chaîne de mesure : Pour obtenir une image d’une grandeur physique, on fait appel à une chaîne
de mesure qui peut faire intervenir plusieurs phénomènes différents. Par exemple, la mesure
d’un débit peut se faire en plusieurs étapes :
- transformation du débit en une pression différentielle
- transformation de la pression différentielle en la déformation mécanique d’une embrane,
- transformation de la déformation mécanique en une grandeur électrique (à l’aide d’un
capteur piézo-électrique) via un circuit électronique associé.
L’ensemble de ces étapes constitue la chaîne de mesure.

Ex : mesurande = débit

De manière classique la sortie d’une chaîne de mesure est du type électrique. Si la


chaîne fait intervenir plusieurs transducteurs, on appelle corps d’épreuve celui qui est en
contact direct avec le mesurande. Le dernier transducteur est associé à un conditionneur qui
fournit la grandeur électrique de sortie de manière exploitable.
Le choix de ce conditionneur est une étape importante dans le cadre de la chaîne de mesure
car, associé au capteur, il détermine la nature finale du signal électrique et va influencer les
performances de la mesure.
Types de grandeur physique
On peut classer ces grandeurs en 6 familles, chaque capteur s’associant à l’une d’elles :

- Mécanique : déplacement, force, masse, débit, etc…


- Thermique : température, capacité thermique, flux thermique, etc...

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- Electrique : courant, tension, charge, impédance, diélectrique, etc…
- Magnétique : champ magnétique, perméabilité, moment magnétique, etc…
- Radiatif : lumière visible, rayons X, micro-ondes, etc...
- (Bio)Chimique : humidité, gaz, sucre, hormone, etc…

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1.2 Classification des Capteurs.

Les capteurs envisagés dans ce paragraphe sont de type analogique .


On peut classer les capteurs en deux grandes familles : Les capteurs passifs et les capteurs actifs .

1.2.1 Capteurs passifs

Le capteur se comporte en sortie comme un dipôle passif qui peut être résistif, capacitif ou inductif .
Le tableau ci-dessous résume, en fonction du mesurande, les effets utilisés pour réaliser la mesure .

MESURANDE GRANDEUR ELECTRIQUE MATERIAUX


MATERIAUX
Température (Grandeur
Résistivité de sortie) Platine, Nickel, Cuivre
Semi-conducteurs
Très basses températures Platine, Nickel, Cuivre Verre
Flux lumineux Constante diélectrique
Résistivité Semi-conducteurs
Semi-conducteurs
Résistivité Alliages base nickel
Déformation Alliages base nickel Alliages ferromagnétiques
Perméabilité
Résistivité magnétique Magnétorésistances : Bismuth, InAS ..
Position Magnétorésistances : Bismuth, Condensateurs à air
Capacité
Résistivité
Humidité LiCl
LiCl

Exemple :

Thermistances : Utilisent des matériaux


de type semi-conducteur, à base d’oxydes
métalliques frittés.
En 1ère approximation, leur résistance varie
avec la température selon une loi affine :
RR
 est le coefficient de température ; il peut
être positif (thermistances CTP) ou négatif
(thermistances CTN)

Photorésistances : Utilisent généralement


le sulfure de cadmium (CdS).
Leur résistance varie fortement avec
l’éclairement ambiant :
Obscurité R = 20MΩ (0lux)
Pénombre R = 100kΩ ( 10lux)
Plein soleil R  100 Ω ( 50000lux)

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Capteurscapacitifs : Ils peuvent être utilisés comme capteurs de position, de déplacement…
Pour un condensateur plan, C    r S/e

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S = surface des armatures.
e = épaisseur du diélectrique.
 r = permittivité relative du diélectrique.
  = permittivité du vide (  ≈ 8,84*10-12F/m)

Voir ci-contre un condensateur double différentiel :


Il est formé de 2 armatures cylindriques fixes, à l’intérieur
desquelles une 3ème armature peut « coulisser »

Capteurs inductifs : L’inductance L d’une bobine


peut varier quand le circuit magnétique qui l’entoure
est déformé ; on réalise ainsi des capteurs de position
ou de déplacement.

1.2.2 Capteurs actifs

Dans ce cas, la sortie du capteur est équivalente à un générateur. C’est un dipôle actif qui peut être du
type courant, tension ou charge. Les principes physiques mis en jeu sont présentés ci-dessous .
MESURANDE EFFET GRANDEUR DE
UTILISE
Thermoélectricité SORTIE
Température (thermocouples) Tension

Photoémission Courant
Flux lumineux Effet photoélectrique Tension
Pyroélectricité Charge
Force, pression,
accélération Piézoélectricité Charge

Vitesse Phénomènes d’induction Tension


Position
Courant électrique

1.2.3 Description de quelques effets utilisés :

Thermoélectricité :
C’est le principe de tout thermocouple.
Un thermocouple est un circuit constitué de deux conducteurs de natures chimiques différentes (2
métaux A, B en général), et dont les soudures sont à des températures différentes T1 et T2. Il apparaît aux bornes
de ce circuit une tension (force électromotrice) liée à la différence de température (T1-T2).

Montage de mesure généralement utilisé :

La soudure entre les métaux A et B est placée à la température (Tc) à mesurer ; A et B sont soudés à des

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cables de liaison faits d’un métal M ; ces 2 soudures sont placées à une température de référence (Tréf),
qui peut être celle de la glace en fusion (0°C), ou tout simplement la température ambiante.

Pyroélectricité :
Certains cristaux présentent une polarisation électrique proportionnelle à leur température.
Ainsi, en absorbant un flux de rayonnement,

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le cristal pyroélectrique va s’échauffer et ainsi
sa polarisation va se modifier, entraînant une
variation de tension détectable.

Piézélectricité :
L’application d’une force sur ce type de matériau engendre
l’apparition de charges électriques crées par la déformation
du matériau.
C’est un phénomène réversible.
(L’effet inverse est mis à profit dans le quartz :
La lame de quartz se comporte comme un résonateur
mécanique excité par rapport de charges sur ses armateurs)

Effets photoélectriques :
On en distingue plusieurs qui différent par leurs manifestations macroscopiques, mais qui ont tous la
même origine : Sous l’action d’un flux lumineux, il apparaît des électrons libres dans le matériau.
Dans le cas des cellules photovoltaïques (jonctions PN), il apparaît une f.é.m ; dans le cas des
photo-résistances, c’est la résistivité du composant qui est abaissée.
Les effets photoélectriques sont d’autre part caractérisés par une valeur seuil de l’énergie de la radiation
incidente, ce qui se traduit par une condition sur sa fréquence, ou sa longueur d’onde.
(Ceci est à mettre en relation avec la sensibilité spectrale du matériau employé)

Effet d’induction électromagnétique:


Lorsqu’un conducteur se déplace dans un champ magnétique
fixe, il est le siège d’une f.é.m, proportionnelle au flux coupé
par seconde, donc à la vitesse de déplacement.

Effet Hall.
Un matériau, généralement semi-conducteur, et sous forme de plaquette mince ( épaisseur très inférieure
au mm) , est parcouru par un courant I et soumis à un champ magnétique B, faisant un angle  avec le
courant. Il apparaît, dans une direction perpendiculaire au champ et au courant, une tension VH. dite
tension de Hall, et qui a pour expression :
VH = KH . I . B . sin
où KH dépend du matériau et des dimensions de la plaquette.
Application : Un aimant lié à l'objet, dont on veut connaître
la position, détermine les valeurs de B et au niveau de la
plaquette :
La tension VH qui par ce biais est fonction de la position de
l'objet en assure donc une traduction électrique
(Cf. ci-contre)
Les capteurs à effet Hall sont plus généralement utilisés
pour la mesure des inductions dans les entrefers, ou pour
la mesure des intensités électriques.

1.3 Caractéristiques Métrologiques.

De manière à classer les capteurs en fonction de leurs performances, on définit des paramètres qui
permettent de les sélectionner en fonction de l’application envisagée.

1.3.1 Étendue de la mesure.

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C’est la zone dans laquelle les caractéristiques du capteur sont assurées par rapport à des spécifications
données. On peut classer cette zone en trois familles :

Zone nominale d’emploi :


Zone dans laquelle le mesurande peut évoluer sans modification des caractéristiques du capteur.

Zone de non-détérioration :
Valeurs limites des grandeurs influençant le capteur (mesurande, température environnante, etc…) sans
que les caractéristiques du capteur ne soient modifiées après annulation de surcharges éventuelles.
(C’est un peu l’équivalent du domaine élastique en résistance des matériaux)
Zone de non-destruction :
Elle définit les limites garantissant la non-destruction du capteur ; dans cette zone peuvent survenir des
modifications permanentes des caractéristiques du capteur.
(C’est ici l’équivalent du domaine plastique, en résistance des matériaux)
1.3.2 Résolution.

Elle correspond à la plus petite variation du mesurande que le capteur est susceptible de déceler.

1.3.3 Caractéristique d’entrée-sortie d’un capteur.


Elle donne la relation d’évolution de la grandeur de sortie en fonction de la grandeur d’entrée, en régime
permanent.

Exemple de caractéristique d’un capteur


d’humidité du type capacitif

1.3.4 Sensibilité.

Elle détermine l’évolution de la grandeur de sortie en fonction de la grandeur d’entrée en un point


donné. C’est la pente de la tangente à la courbe issue de la caractéristique du capteur.

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 ÷
�d ( grandeurdesortie) �
Sensibilité  � �
� d (mesurande) � Pt - de - fonct

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Dans le cas d’un capteur à réponse linéaire, la sensibilité du capteur est une constante.
La sensibilité peut dépendre de l’électronique associée (Voir les exemples plus loin)

1.3.5 Finesse.

C’est la qualité d’un capteur à ne pas venir modifier par sa présence la grandeur à mesurer. Cela permet
d’évaluer l’influence du capteur sur la mesure.
Par exemple, dans le cas d’une mesure thermique, on cherchera un capteur à faible capacité calorifique vis à vis des grandeurs
l’environnant.
Finesse et sensibilité sont en général antagonistes. Il peut y avoir un compromis à trouver.
Pour un capteur d’induction B, un capteur à forte perméabilité sera très sensible ; par contre, sa présence aura tendance à
perturber les lignes de champ et la mesure de l’induction ne sera pas celle sans capteur, d’où une mauvaise finesse. ( Cette
erreur peut être néanmoins évaluée, en vue d’une correction post-mesure et ainsi faire abstraction de la présence
du capteur) .
1.3.6 Linéarité.
Zone dans laquelle la sensibilité du capteur est indépendante de la valeur du mesurande.
Cette zone peut être fixée à partir de la définition d’une droite obtenue comme approchant au mieux la caractéristique
réelle du capteur.

Exemple de linéarisation de caractéristiques

Nous verrons également comment linéariser


la réponse d’un capteur, grâce à des systèmes
conditionneurs appropriés.

1.3.7 Rapidité.

C’est la qualité d’un capteur à suivre les variations du mesurande. On peut la chiffrer de plusieurs manières,
selon la nature du capteur:
- bande passante du capteur. (à –3 dB par exemple).
- Fréquence de résonance du capteur.
- Temps de réponse (à x%) à un échelon du mesurande.

2. Conditionnement des capteurs.


Le conditionnement consiste à rendre exploitable la mesure issue du capteur. L’association capteur-conditionneur
détermine le signal électrique et ses caractéristiques.
Nous distinguerons le conditionnement des capteurs actifs de celui des capteurs passifs .

2.1 Capteurs actifs

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Le capteur se comporte comme une source.

Capteur source de tension :


On adopte un modèle de Thévenin pour la sortie du capteur
auquel on vient connecter une impédance Z E, correspondant à l’impédance d’entrée du conditionneur.

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On utilisera des dispositifs à forte impédance d’entrée, de


manière à obtenir une tension vM en sortie du conditionneur,
aussi proche que possible de la fém e(m) du capteur.
On pourra utiliser un montage suiveur (inverseur ou non),
ou un amplificateur différentiel, plus classiquement appelé
amplificateur d’instrumentation .

Capteur source
de courant

Dans ce cas, le capteur


peut se modéliser par
une source de courant avec une impédance en parallèle.
On utilise souvent un conditionnement par convertisseur courant-
tension

Le capteur source de charge


Le capteur, en tant que générateur, présente une impédance interne capacitive
C’est le cas d’un cristal piézo-électrique. Il faut faire attention lorsqu’on branche une impédance
équivalente résistive à ses bornes. Cette résistance peut engendrer une décharge trop rapide de la capacité,
empêchant ainsi toute mesure.
Dans cette situation, on a recours à un amplificateur
spécial appelé amplificateur de charge.
Ce type d’amplificateur permet également de s’affranchir
de l’influence de la capacité du câble de liaison entre le
capteur et son conditionneur.

2.2 Capteurs passifs

Ces capteurs donnent une image du mesurande par l’intermédiaire d’une impédance.
On associe donc toujours une source externe de tension ou de courant au capteur.
Trois grands principes de conditionneurs peuvent être employés :
- Attaque en courant : .
- Montage potentiomètrique ou en pont : On récupère une tension image du mesurande.
- Montage oscillant : La fréquence du signal de sortie est modulée par le mesurande
Alimentation en courant
Le capteur est modélisé par l’impédance ZC.

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Si ZC est une résistance, la source io est continue ;


si ZC est une impédance, la source io est sinusoïdale.
VM = ZCIo

La tension image VM (efficace) est proportionnelle à l’impédance du capteur ; si celle-ci est reliée au
mesurande par une loi affine, alors le montage est linéaire et sa sensibilité est constante

Montage potentiométrique
La source de fém eo est continue ou sinusoïdale, selon
que l’impédance ZC du capteur est résistive ou non.
La résistance de sortie de la source RS, ainsi que
l’impédance d’entrée ZE de l’appareil de mesure
doivent être prises en compte, en toute généralité.
Raisonnons avec un capteur résistif (ZC = RC), et
négligeons l’influence de ZE :

Rc
VM  �E0
R1  Rc

La relation qui lie la tension de sortie (VM) au paramètre image du mesurande (Rc) n’est pas linéaire.
La sensibilité du montage n’est donc pas constante. On peut néanmoins faire une étude pour les petites
variations du mesurande (étude petit signaux). S i on considère une variation RC << RC , il en résulte une
variation VM de la tension de sortie, donnée par :

R1RC
VM � �E0
 R1  R2 
2

VM R1 E0
On peut tirer la sensibilité : s  : s
 R1  RC 
2
RC
Cette sensibilité reste constante si R C varie peu ; elle sera maximale pour R1 = RC . On utilise parfois 2
capteurs formant le diviseur de tension : L’un d’eux est soumis à l’action du mesurande m, l’autre est au
repos. (Dans le cas de capteurs de forces, on utilisera même les 2 capteurs, l’un fonctionnant en traction,
l’autre en extension : C’est un montage dit « push-pull »)
Montage en pont

L’utilisation d’un montage potentiométrique présente le


défaut d’avoir en sortie la présence d’une tension
continue, et ceci en l’absence de variations du mesurande.
L’emploi d’un montage en pont présente l’avantage de
s’affranchir de cette tension continue.

En A : VA = RCEo / (RC + R1) en B : VB = R4Eo / (R3 + R4)


On en déduit la tension de mesure vM, dite tension de déséquilibre du pont :

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RC .R3 - R1 .R4
VM  VA - VB  �E
 RC  R1  .  R3  R4  0
Si on veut une tension nulle au repos du mesurande (cas stable Rc=Rco), on trouve la condition
d’équilibre d’un pont de Wheatstone :
Rc.R3 = R1.R4
Cas ou Rc = R3 = R1 = R4 = R :
Cela correspond à une sensibilité maximum por la cas du diviseur potentiométrique.
En supposant que la résistance du capteur ondule de R autour d’une valeur de repos Rco
R
E0 1  R E
Rc = Rco + R, avec Rco = R ; alors : VA  � et VB  0
2 1  R 2
2R
R
E0
Soit VM  � R
4 1  R
2R
R
On peut constater que VM n’est une fonction affine de la variation relative de la résistance du
R
R
capteur. Toutfois, aux petites variations ( <<1), on peut linéariser la relation en :
R
E R
VM � 0 � . Il en résulte une mesure avec une sensibilité constante, autour du point de repos.
4 R
Montage oscillant :
1
Un circuit oscillant (LC) présente une fréquence de résonance Fo telle que : F0 
2p LC
Si on insère un capteur capacitif ou inductif dans un tel circuit, ses variations d’impédance
entraîneront une variation F de la fréquence d’oscillation du circuit. En supposant de petites variations (F <<
F L F C
F ), on obtient une évolution relative : - ou -
F0 2 L0 F0 2C0
o

Dans le cas d’un capteur capacitif, on peut utiliser un oscillateur à relaxation

Exemple d’oscillateur : un montage astable à circuit R-C.

La période des oscillations est directement reliée à la valeur de la capacité par la relation :
� 2 R1 �
T  2 RC log �
1 �
� R2 �

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