Projet Rehabilitation1 PDF
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Remerciements
1. INTRODUCTION 11
2. PERTINENCE 22
3. VIABILITÉ 28
4. EFFICACITÉ 35
5. EFFICIENCE 49
6. IMPACT 54
7. CONCLUSIONS 56
8. RECOMMANDATIONS 59
9. RÉFÉRENCES/ BIBLIOGRAPHIE 68
11. ANNEXES 70
Resumé
Le projet “Appui aux Services de Santé” est un programme d’une durée de quatre ans et
d’un montant de 8,5 millions d’ECU, financé sur les ressources du VI ème et VII ème
FED. Il constitue, avec les Aides Budgétaires en faveur du secteur pharmaceutique, l’une
des composantes essentielles de la Coopération Cameroun - Union européenne en matière
de santé.
Une mission s'est rendue au Cameroun pendant trois semaines pour réaliser l'évaluation
mi-parcours de ce projet. Elle était composée d'Alain Lefevre, (Médecin de santé
publique / Chef de mission), Volkan Cakir, Ph.D., économiste de la santé et Gisèle
Maynard-Tucker, Ph.D., anthropologue.
Le but de la mission était de reprendre les objectifs initiaux du programme pour analyser
leur pertinence, étudier le processus d’implantation et l’état d’avancement du projet, en
faisant ressortir ses forces et ses faiblesses, afin de proposer d’éventuelles réorientations
et de suggérer des axes de réflexion dans la perspective d’hypothétiques programmes
ultérieurs.
L'équipe a d'abord recréé la logique d’intervention du projet, au moment de sa
conception. Elle a ensuite établi des grilles d'entrevues et des fiches d'enquête. Au cours
de leur mission, les évaluateurs ont rencontré les Directeurs Centraux du Ministère de la
Santé. Ils se sont rendus dans chacune des trois Directions provinciales de la santé
concernées par le projet où ils ont eu une réunion avec l’ensemble des responsables de
chaque Direction, puis des entrevues individuelles avec ces responsables ainsi qu’avec
chacun des Assistants Techniques. Ils ont visité les 3 CAPPs, certains services, et ils se
sont rendus dans des Centres de Santé, publics et privés, des hôpitaux de districts. Une
enquête a été menée dans cinq Centres de Santé, deux hôpitaux du secteur public et deux
dispensaires confessionels. Des rencontres ont eu lieu avec les partenaires du secteur de la
santé et les chargés de santé d’Etats membres de l’Union Européenne. La Délégation de
l’Union Européenne a été rencontrée au début et à la fin de la mission.
L’analyse des axes d’évaluation a permis à la mission de dégager les points forts et les
points faibles du projet ainsi que proposer les recommandations suivantes:
• Les points forts
Structuration et gestion du projet: Globalement, le projet apparait bien structuré et bien
géré. Au niveau central, le coordonnateur a suscité une collaboration efficace et semble
avoir établi de bonnes relations professionnelles avec les responsables du MSP, les AT
des 3 provinces et les autres bailleurs de fonds et gestionnaires de projets santé dans le
pays. Par ailleurs, le coordonnateur assure un suivi régulier du projet. L’appui
institutionnel adopté au niveau central est cohérent avec la conception du projet puisqu’il
facilite la coordination et l’harmonisation des interventions des différents bailleurs de
fonds
Au niveau provincial: Les ATs des 3 provinces contribuent au renforcement des DPSP et
l’apport positif du projet est notable. Cependant, le niveau d’atteinte des objectifs est
variable d’une province à l’autre, dû en partie à des conditions de travail différentes au
niveau des équipes provinciales. L’appui apporté par le projet concerne des composantes
essentielles à l’amélioration de la décentralisation et du fonctionnement du système de
santé: ME, planification et gestion, NHMIS, formation. Le secteur privé est concerné par
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 9
plusieurs aspects du projet. Certains résultats sont déja visibles: les CAPPs sont
fonctionnels dans les 3 provinces depuis plusieurs mois et des progrés significatifs ont été
réalisés pour implanter le NHMIS
Au niveau district: L’apport du projet au niveau des districts est moins significatif pour le
moment, avec deux exceptions importantes: les médicaments sont disponibles dans les
formations sanitaires ciblées et de nombreux locaux ont été réhabilités entrainant
également des appréciations positives de la part des bénéficiaires.
• Les points faibles
Structuration et gestion du projet: Le suivi et la gestion ne reposent pas sur un cadre
logique, lequel devrait être le document de référence pour le pilotage et l’évaluation du
projet. En particulier, des indicateurs objectivement vérifiables de chacun des niveaux de
la logique verticale du projet, leurs moyens de vérification, les sources d’information, les
méthodes de collecte des données utilisées pour mesurer ces indicateurs devraient être
identifiés. Des données de bases manquent pour mesurer le coût de production des soins.
Ces informations sont pourtant indispensables pour disposer de données objectives pour
définir des normes et estimer leur compatibilité avec les ressources nationales.
Au niveau provincial: La mission a constaté que la principale faiblesse du projet réside
dans la lenteur d’exécution de plusieurs composantes: la carte sanitaire ne représente
actuellement qu’une situation géographique des infrastructures. Elle ne contient pas de
données suffisantes pour juger de la pertinence de l’existence de formations sanitaires ou
pour identifier les zones prioritaires; l’appui de la DPSP aux districts n’a pas encore été
suffisant pour leur permettre d’élaborer des plans de développement sanitaires.
Au niveau district: C’est au niveau des districts que le projet présente le plus de
faiblesses, en particulier concernant les points suivants: les ECD, moteur du
développement des districts, ne sont pas opérationnelles; il n’existe pas de plans de
développement sanitaire; les équipements n’étaient pas encore livrés au moment de la
mission alors que le projet était à mi-parcours; l’approvisionnement en eau des formations
sanitaires, qui était une priorité du projet, n’est pas réalisée; le rôle du comité de santé se
limite trop souvent à la gestion du recouvrement des coûts.
• Recommandations
Le risque majeur serait que l’UE souhaite changer de direction maintenant que la partie la
plus visible du projet a été réalisée ou va l’être dans un proche avenir: fourniture d’un
stock initial de médicaments, réhabilitation de bâtiments, dotation d’équipement.
A ce jour, aucun districts cibles du projet n’est suffisamment opérationnel pour délivrer
des services orientés vers les SSP de qualité. Ils ne disposent pas d’équipes capables de
prendre en main une approche plurisectorielle de la santé des populations desservies dans
une perspective de moyen terme et d’élaborer un plan de développement sanitaire pour
présenter et développer leurs perspectives.
L’équipe d’évaluation pense que l’UE devrait poursuivre son intervention au niveau des
districts actuels jusqu’à ce qu’elle permette la délivrance effective de soins de qualité,
plutôt que de s’étendre prématurément à d’autres districts, voire d’autres régions. Ceci
implique pour les membres du projet sur le terrain de la persévérance et pour le siège de
l’UE peu de données spectaculaires à présenter à court terme. C’est pourtant, à notre avis,
la seule méthode permettant au projet d’avoir un impact durable, ce qui est l’un des
objectifs importants de l’UE.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 10
D’ici la fin du projet, les efforts devraient porter prioritairement sur l’opérationalisation
des districts cibles ce qui passe par:
♦ La formation des ECD: ces équipes devraient être formées de manière suffisamment
complète pour qu’elles puissent mettre en pratique la formation théorique reçue.
♦ L’élaboration de plans de développement des districts. Ces plans devraient aller
jusqu’à l’identification des ressources nécessaires, leur budgétisation et l’identification
des financements possibles ou à rechercher pour les exécuter.
♦ Une concentration sur l’aspect qualitatif des soins et des prestations offerts dans les FS
et HD. Ceci concerne la compétence technique, l’accès aux services, l’efficacité, les
relations interpersonnelles, l’efficience, et la continuité.
Ce renforcement des actions au niveau district devra être mené par le MSP avec l’appui
du projet qui devrait y consacrer l’essentiel de son énergie. A cet effet, des suggestions
sont faites indiquant comment une ECD bien formée pourrait développer ces éléments
importants: l’établissement de plans de développement de district et le renforcement de la
qualité des prestations par le biais d’une supervision formative.
Pour ses interventions futures, l'équipe d'évaluation recommande que l’UE poursuive
les interventions au niveau des 3 provinces choisies jusqu’à ce que tous les districts cibles
soient opérationnels. Son intervention ne devrait pas s’étendre à d’autres districts tant que
ceux déjà pris en charge ne seront pas opérationnels et autonomes.
Ensuite, les autres districts de ces 3 provinces (qui ne seraient pas encore opérationnels)
pourraient être progressivement appuyés. Ce développement de la couverture provinciale
devrait se faire en prenant en compte les districts ayant les meilleures potentialités de
développement.
Enfin, en fonction des ressources disponibles, l’UE pourrait développer son appui au
projet de la coopération belge dans l’Extrême Nord, selon les mêmes principes que dans
les 3 provinces actuellement renforcées.
En fonction des ressources que l'UE sera en mesure d'apporter dans le prochain FED,
l'extension aux autres districts pourra être plus ou moins rapide. Cependant, l'obtention
de résultats durables sur la qualité des services délivrés au niveau des formations
sanitaires et améliorant la couverture des besoins fondamentaux des populations ne
pourra être obtenu qu'avec un travail en profondeur ce qui nécessite du temps autant que
des moyens.
* * *
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 11
Rapport d’évaluation
1. Introduction
Le projet “Appui aux Services de Santé” est un programme d’une durée de quatre ans et
d’un montant de 8,5 millions d’ECU, financé sur les ressources du VI ème et VII ème
FED. Il constitue avec les Aides Budgétaires en faveur du secteur pharmaceutique l’une
des composantes essentielles de la Coopération Cameroun - Union européenne en matière
de santé.
Conformément à la convention de financement n°5130 / CM, l’Union Européenne a
engagé un bureau d’Etudes externe, The Futures Group UK (FUTURES UK), pour
réaliser l’évaluation mi-parcours du Projet.
1.1. Objectifs de l’étude
Le but de l’étude était de reprendre les objectifs initiaux du programme pour analyser leur
pertinence dans le contexte actuel. De plus, elle devait permettre d’étudier le processus
d’implantation et l’état d’avancement du projet, en faisant ressortir ses forces et ses
faiblesses. Ces analyses devaient permettre de proposer d’éventuelles réorientations ou
mesures correctrices. Enfin, l’étude devait suggérer des axes de réflexion à moyen terme
dans la perspective d’hypothétiques programmes ultérieurs.
1.2. Méthodologie de l’évaluation
1.2.1. Approche générale
L’équipe a d’abord cherché à:
• avoir une description du projet, officiellement reconnue pour être la référence
de l’évaluation,
• en faire ressortir les éléments à contrôler,
• répartir les éléments à contrôler, les analyses des données et la rédaction du
rapport entre les membres de l’équipe
L’approche adoptée a ensuite été double:
• d’une part, deux évaluateurs ont réalisé leur mission en organisant des
rencontres et des interviews, en visitant des sites du projet, en collectant de
l’information et en l’examinant,
• d’autre part, un membre de l’équipe s’est consacré à l’organisation et la
réalisation d’une enquête pour examiner l’un des volets du projet (le
fonctionnement des services) sous deux angles: i) la perception des attentes des
opérateurs de santé et des usagers; ii) l’estimation des premiers résultats.
1.2.2. Instruments
Trois groupes d’instruments ont été utilisés au cours de l’évaluation.
• D’abord, la logique d’intervention du projet et une liste des activités qui
devaient être menées ont été reconstituées.
• Ensuite, des plans et des guides d’entrevues ont été établis pour structurer les
rencontres formelles ou plus ouvertes.
• Enfin des questionnaires ont été élaborés pour l’enquête, à destination de trois
groupes particuliers: clients/patients, personnel soignant, et personnel responsable.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 12
1.2.5. Limites
Les principales limites rencontrées par les évaluateurs ont été:
a) la durée réduite du séjour au Cameroun (3 semaines), par rapport aux termes de
référence (un mois) et à la proposition technique de FUTURES UK (au moins 5
semaines). La proposition de FUTURES UK mentionnait les éléments suivants que le
chef d'équipe avait ultérieurement traduit en un chronogramme, transmis à FUTURES
UK avant le début de la mission2:
• Une premiére phase, pendant laquelle le chef d'équipe précédait les autres
membres sur le terrain pour environ une semaine, afin de collecter les
documents, d'organiser les aspects logistiques, d'établir un calendrier de visite.
Puis il était rejoint par les autres membres de l'équipe pour une autre semaine
Capacité institutionnelle
• Un coordonateur (4 ans) veillera à la cohérence des interventions et assure la
supervision technique et financière.
• Un pharmacien (2 ans) appuiera la Direction des pharmacies.
• Un Èconomiste de la santé (4 ans) assurera la cohérence entre le programme et l’appui
donné au budget de la santé.
Décentralisation
• Réhabiliter et aménager les bâtiments existants des 3 DPSP.
• Doter en équipement et moyens de transport les 3 DPSP.
• Financer (partiel et transitoire) les frais de fonctionnement (hors personnel) des
DPSP.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 16
• Contribuer aux frais de supervision des centres de santé en complément des budgets
de l`Etat et des provinces.
• Financer la formation initiale et la formation continue des personnels cadres des
provinces concernées (sous forme de Bourses d’études, de stages et participation à
des séminaires et conférences).
• Transférer des connaissances de travail: les assistants techniques ont un mandat de
conseillers auprès des délégués provinciaux.
Approvisionnement en médicaments
• Réhabiliter et aménager les services chargés de l’approvisionnement en médicaments
(CAPP / ONAPHARM/ magasins périphériques).
• Fournir un stock initial de ME aux différents échelons du système
d’approvisionnement et de distribution (la vente de ces produits assurera le
renouvellement des stocks et l’ensemble des charges de gestion).
• Former le personnel des CAPP et les commis en gestion administrative, financière et
de stock de médicaments.
Harmonisation des interventions
• Financement de l’ensemble des dépenses liés à l’organisation des séminaires de
coordination.
Cette logique d'intervention peut être présentée sous la forme de la matrice des pages
suivantes.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 17
Objectif Globaux:
1. améliorer la satisfaction des besoins fondamentaux de santé de la population via la réorganisation des systèmes de santé
2. améliorer la satisfaction des besoins fondamentaux de santé des groupes les plus démunis.
Objectif Spécifique (1): améliorer la qualité des services rendus dans les formations sanitaires au moyen de la réhabilitation des bâtiments, de la fourniture de
l’équipement des CS, de la formation continue et de la supervision
Stratégies (Résultats) Activités Moyens mise en oeuvre
1. Renforcement de la capacité institutionnelle • assurer la cohérence des interventions et la supervision • Un coordonateur (4 ans).
en appuyant le niveau central technique et financière.
• Un pharmacien (2 ans).
• appuyer la Direction des pharmacies.
• Un Èconomiste de la santé (4 ans).
• assurer la cohérence entre le programme et l’appui donné au
budget de la santé.
2. Accélération du processus de décentralisation • Réhabiliter et aménager les bâtiments existants des 3 DPSP. • Budget réhabilitation et aménagement des
par un renforcement des capacités des bâtiments.
Délégations Provinciales de la Santé (DPSP) • Doter en équipement et moyens de transport les 3 DPSP.
• Budget équipements et véhicules.
en les aidant à assumer leurs missions de • Financer (partiel et transitoire) les frais de fonctionnement
programmation, gestion, suivi et supervision (hors personnel) des DPSP. • Un assistant technique par province (pour les
des actions de santé provinces de l’Ouest, du Centre et de l’Est).
• Contribuer aux frais de supervision des centres de santé en
complément des budgets de l`Etat et des provinces. • Budget de fonctionnement pour chaque
assistant technique.
• Financer la formation initiale et la formation continue des
personnels cadres des provinces concernées (sous forme de • Budget stages de formation.
Bourses d’études, de stages et participation à des séminaires
et conférences).
• Transférer des connaissances de travail: les assistants
techniques ont un mandat de conseillers auprès des délégués
provinciaux.
3. Facilitation, au sein du Ministère, de la • Harmonisation des interventions • Cofinancement GTZ-UE du NHMIS.
coordination et de l’harmonisation des
• Cofinancement AGCD-UE de la CENAME
interventions des différents bailleurs de
fonds. • Coordination des actions de bailleurs de
fonds en matiére de politique
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 18
pharmaceutique.
Objectif Spécifique (2): étendre et améliorer la couverture des besoins fondamentaux en facilitant la réorientation des activités vers les SSP et la périphérie
Stratégies (Résultats) Activités Moyens mise en oeuvre
1. Renforcement et appui du fonctionnement des services de • Réhabiliter et aménager des bâtiments existants • Financement Stabex pour l’approvision-
santé dans les cinq provinces du programme des CS et des centres de référence: nement en eau potable (310 millions F.
CFA)
◊ En priorité, approvisionner en eau les
services de santé • Achat du matériel médical aux
hôpitaux et centres de santé par AOI.
◊ Rendre les bâtiments fonctionnels et
accueillants • Financement des séminaires de formation.
◊ Compléter l’équipement pour les centres
de référence.
• Contribuer au financement des formations des
personnels des districts sanitaires et des membres
des comités de gestion liées à la mise en oeuvre des
SSP
Objectif Spécifiques (3): réduire les charges supportées par les ménages et améliorer l’accès aux Médicaments Essentiels (ME) par la contribution à la mise en place d’un
système d’approvisionnement en ME à faible coût
Stratégies (Résultats) Activités Moyens mise en oeuvre
1. Mise en place d’un système fiable d’approvisionnement • Mise en place de la CENAME. • Collaboration étroite des bailleurs de
en médicaments essentiels à faible coût, à tous les fonds pour maintenir le cap dans le
• Réhabiliter et aménager les services chargés de
niveaux de la pyramide sanitaire (CENAME, CAPP, FS) processus de la mise en place de la
l’approvisionnement en médicaments (CAPP /
CENAME.
ONAPHARM/ magasins périphériques).
• Budget projet et aides complémentaires du
• Fournir un stock initial de ME aux différents
PAAS.
échelons du système d’approvisionnement et de
distribution (la vente de ces produits assurera le • Financement des séminaires de formation.
renouvellement des stocks et l’ensemble des
charges de gestion).
• Former le personnel des CAPP et les commis en
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Avril 1997 19
2. Pertinence
2.1. Objectifs du projet et politique nationale du secteur
Le projet tient compte des objectifs du pays puisqu’il vise à améliorer et étendre la
satisfaction des besoins fondamentaux dans le secteur de la santé. L’amélioration de la
qualité des services dans les FS, la réduction des charges supportées par les ménages
pour se procurer des médicaments et la création des conditions d’une stabilité du budget
de l’État dans le secteur de la santé sont les contributions du projet à la réorientation du
système de SSP vers l’objectif de «Santé pour tous» avec la livraison de soins globaux,
continus et intégrés.
2.2. Pertinence des objectifs
2.2.1. Par rapport à l’objectif global
Les objectifs spécifiques sont pertinents par rapport à l’objectif global du projet.
Les termes de références de la mission d’identification d’interventions de l’UE dans le
secteur de la santé (février 1992), prévoyaient l’examen du renforcement institutionnel au
niveau central et intermédiaire (DPSP). La mission avait conclu à la nécessité d’un
renforcement institutionnel important au niveau des DPSP. Pour le niveau central, c’est
essentiellement l’appui à la DPM qui était prévu.
L’appui institutionnel au niveau central est mentionnée dans la convention. Dans ce
document, c’est le premier des 5 objectifs spécifiques du programme, mais nous avons
trouvé plus pertinent de le classer comme un résultat. Cependant, selon la logique
d’intervention, aucune activité n’est reliée à ce résultat. En conséquence, aucun moyen
physique et non physique ne se rattache à ce résultat, à l’exception de l’intégration dans
l’équipe du niveau central d’un pharmacien recruté pour apporter un appui à la direction
des pharmacies et d’un économiste. Cette assistance technique a été refusée par le
gouvernement. Les fonds prévus pour cette intervention ont été convertis en 50 mois de
consultations court terme.
2.2.2. Par rapport au contexte économique et aux attentes des
bénéficiaires
Il faut noter qu’aucun objectif spécifique n’a été conçu pour atteindre la population la
plus démunie et d’une façon plus générale pour répondre aux attentes des usagers du
système, voire des acteurs du système.
Un éclairage sur la pertinence actuelle du projet en fonction de l’attente de ses bénéficiaires a
été obtenu par une enquête. Selon l’enquête, les patients souhaiteraient que les problèmes du
manque d'eau et de toilettes soient résolus. Dans la zone de l'Ouest patients et personnel
soignant ont aussi déploré le manque d'électricité. Le projet avait bien identifié la question de
l’eau comme une priorité, mais ni les toilettes ni l’électrification. Si les toilettes auraient pu
être incluses, l’électrification est plutôt du domaine des infrastructures lourdes dépassant le
cadre du projet.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 23
Pour les patients les prix des médicaments semblent abordables mais ils indiquent que le prix
d'enregistrement des patients aux CS et aux hôpitaux est trop cher. Ils mentionnent aussi que
le prix de l'accouchement est trop élevé, et que des femmes qui sont venues aux CS pour les
visites prénatales préférent accoucher chez elles pour des raisons financières. Une des
composantes majeures du projet vise à la mise en place d’un système d’approvisionnement en
ME à faible coût, ce qui répond à l’attente des patients. Toutefois, le volet concernant le coût
des autres prestations n’est pas pris en compte par le projet.
Du côté du personnel soignant, il est fréquemment évoqué le surplus de travail dû au manque
de personnel et à l’augmentation de la fréquentation. Cependant, comme le projet n’a pas
fait d’enquête de fréquentation avant la mise en oeuvre, il est difficile de faire des
comparaisons objectives. L'examen des registres pourrait peut-être permettre de
retrouver les fréquentations d'il y a deux ans. Cela nécessiterait de se rendre dans
chacune des formations sanitaires pour relever les données, à condition que ces registres
y soit encore conservés, ce qui n'est pas sûr. En effet, dans les centres que l'équipe a
visité, il a été trés difficile de trouver les données complétes pour les 12 derniers mois,
afin de vérifier la réalité de l'augmentation de la fréquentation,.
Par ailleurs, tous les membres du personnel voudraient que leur ancien salaire, amputé de
moitié deux fois et par la dévaluation et par la décision du gouvernement, leur soit restitué et
certains aimeraient être motivés. L’aspect salarial est hors du domaine de compétence du
projet et celui de motivation financière (primes, etc.) donnée par le projet n’est pas
souhaitable pour des raisons de pérénnité. Par contre, d’autres types de motivation auraient
pu être envisagés dans la conception du projet, venant soit directement du projet: association
à des recherches et à la publication de leurs résultats, dotation en ouvrage de référence, etc.,
soit impulsé par le projet: dons de produits agricoles par la communauté, félicitations du
comité de santé, etc.
Enfin, le manque d'équipement et de petit matériel sont aussi des handicaps très souvent
évoqués par les bénéficiares du projet. Cet élément est largement pris en compte par le projet
pour les CS cibles mais il n’a pas encore eu de traduction concrête pour les personnels et les
usagers, les commandes n’étant pas encore livrées.
Pour la province Extrême Nord, l’intervention du projet devait comprendre deux volets:
un appui à la création du CAPP, comme pour la province du Nord, et un complément à la
mise en opération de districts. Si le premier volet a été réalisé dans les délais prévus, le
second était tributaire de la présence d’un AT de la coopération belge (AGCD) à la
DPSP de Maroua. Or le projet belge a été clos en 1994, et l’affectation d’un nouvel AT
n’a eu lieu que fin 1995. Aussi, le projet est peu intervenu dans cette province hormis par
la mise en place d’un budget d’aide au fonctionnement à la DPSP et le financement d’un
séminaire de planification par objectifs.
Les activités du projet se sont de fait concentrées sur les provinces de l’Ouest, du Centre
et de l’Est. Elles contribuent à la production de trois sur cinq des résultats attendus du
projet:
• accélération de la décentralisation,
• renforcement du fonctionnement des services,
• mise en place du système d’approvisionnement en ME.
L'UE a choisi de se concentrer sur 3 régions, en concertation avec ses partenaires, au lieu
de se disperser sur tout le pays. Les débats sont toujours vifs entre professionnels sur le
meilleur choix à faire dans ce type de projet. Cependant, l'équipe d'évaluation considére
que les interventions de type concentration régionale sont les plus efficaces et trouve
donc le choix de l'UE pertinent. Elle encourage même l'UE à ne pas s'étendre à de
nouvelles régions tant que les régions actuelles d'intervention ne seront pas entièrement
opérationnelles sans appui extérieur.
Pour cibler son intervention sur certains districts, l’UE a pris en considération les
interventions des autres partenaires, en concertation avec le Ministère de la Santé.
L’annonce de la prise en charge de districts et de certaines composantes par la Banque
mondiale (BM) a influencé ce choix. La non-réalisation à ce jour du projet BM fait que
des thèmes et des sites prioritaires d’intervention (districts, formation ECD) ne sont pas
couverts. Ceci est particulièrement grâve pour la formation des ECD qui est un des
éléments clé de l’opérationalisation des districts.
De son côté, l’UNICEF appuie de moins en moins les CS cibles dans les 3 provinces du
projet UE. Cette situation semble généralisée sur le pays, pour des raisons de possibilité
de décaissement de cet organisme, et n’est pas en rapport avec l’intervention de l’UE.
Le projet devrait tenir compte de ces situations nouvelles puisque les districts et les CS
ont été identifiés en fonction de l’appui supposé de ces bailleurs.
La cohérence entre l’intervention de l’UE et les interventions des autres bailleurs de
fonds est faible au niveaux des actions menées. La conception méthodologique pour
atteindre le même objectif est différente pour divers bailleurs de fonds. Par exemple, la
conception du système logistique des CAPPs dans la zone GTZ est différente des CAPPs
de la zone UE.
A priori, la cohérence entre les interventions des bailleurs de fonds devrait se concrétiser
en terme de complémentarités géographiques et/ou d’actions. Des interventions
complémentaires des bailleurs de fonds, justifiées par une logique économique et
organisationnelle, existent cependant: cofinancement du NHMIS par la GTZ et l'UE;
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 25
prise en charge du Logone et Chari, initialement prévue dans le projet UE, confiée au
projet Banque mondiale qui disposait de fonds plus importants; actions concertées UE,
OMS, etc. en matière de politique pharmaceutique.
Les bailleurs de fonds font un grand effort pour harmoniser leurs
comportements/discours vis-à-vis du MSP. Ceci est un grand pas vers l’harmonisation et
surtout la standardisation des interventions. Le projet UE est la locomotive de cet
avancement pour au moins deux raisons: d’une part, la présence d’une très bonne équipe
sur le terrain, d’autre part, sa capacité à décaisser des fonds.
2.4. Cohérence
2.4.1. Cohérence interne du projet
L’absence de cadre logique dans la préparation du projet a généré quelques faiblesses
dans la conception initiale du projet.
La logique verticale du projet aurait permis de mettre en évidence d’une part les relations
causales entre chaque niveau de la logique d’intervention et les hypothèses, et d’autre
part entre les activités et les résultats. L’adéquation entre les objectifs affichés du
programme et ses moyens de mise en oeuvre n’est pas toujours nette. Par exemple, la
stratégie qui consiste à renforcer la capacité institutionnelle du niveau central est plutôt
basée sur la conception de politique que sur des dons matériels, ce qui conduit à certaines
frustrations au sein du MSP.
Au niveau de la logique horizontale, l’inexistence des indicateurs objectivement
vérifiables (ensemble de variables ou de critères indiquant le degré de réalisation, prévu
ou réel) de chacun des niveaux de la logique verticale du projet, ne permet pas un
examen et un suivi efficace du projet par les gestionnaires et les évaluateurs. Cependant il
ne suffit pas d’identifier ces indicateurs, mais, il est aussi nécessaire de mettre en place les
moyens de vérification, les sources d’information, les méthodes de collecte des données.
Par cohérence interne du projet nous comprenons aussi la cohérence entre les actions
menées au niveau central (chef du projet) et les actions au niveau provincial (Centre, Est
et Ouest). Le paraléllisme entre les activités du chef du projet et les activités de chacun
des ATs a été examiné afin d’établir une analyse de la cohérence interne du projet en
considérant les conditions préalables de chacun,.
Le cadre logique du projet régit les plans annuels des ATs. En effet, chaque province
mène des activités qui sont directement liées aux objectifs initiaux du projet. Cependant,
un décalage dans le temps, des activités est observable entre les provinces: la campagne
anti-tuberculose a commencé dans la province de l’Ouest alors que les autres provinces
n’ont pas encore défini l’intervention de santé public prioritaire. De même, le démarrage
des CAPPs a varié dans le temps d’une province à l’autre. Ces décalages temporels sont
dus aux conditions préalables propres à chaque province. De ce fait, ces déviations ne
peuvent pas être considérées comme des défections de cohérence du projet.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 26
Pendant les deux premières années d’exercise, le projet s’est associé avec le PAAS pour
coordonner une série d’actions. Il reste à mettre en place un SYNAME indépendant dans
sa gestion, mais pour autant contrôlé par un comité de gestion qui favorise la
coopération entre l’administration, la communauté et les bailleurs de fonds.
Fin 1996, le MSP donnait des signaux en faveur de la création de la CENAME en tant
qu’institution autonome. Le Gouvernement du Cameroun ne sera representé dans le
comité d’administration que par l’ordonnateur national du projet et le directeur de la
DPM. Ce résultat est bien sûr attribuable à plusieurs facteurs, mais, la cohérence entre le
projet “appui aux soins de santé” et le PAAS est un des facteurs décisifs.
2.5. Hypothèses
La seule hypothèse énoncée dans la convention, qui soit vraiment un facteur externe
échappant à l’influence directe du projet stipulait que les objectifs du projet ne pourraient
être atteints que si le gouvernement mettait en place l’ensemble des mesures législatives
et réglementaires concernant les médicaments et le recouvrement des coûts. Par ailleurs,
le niveau des dépenses publiques de santé devait être maintenu en termes réels. Ces
hypothèses étaient pertinentes et elles demeurent toujours valables.
D’autres conditions critiques du projet auraient pu être retenues: la capacité technique
des structures administratives à gérer et mettre en oeuvre la politique nationale de santé;
le découpage du pays en district sanitaire. Ce dernier élément, essentiel pour la réussite
du projet, n’était pas encore réalisé au moment de la conception du projet. Il sera
mentionné plus loin certains problèmes posés par la variation du nombre et de la taille
des districts depuis le début de la mise en oeuvre du projet.
L’hypothèse du maintien des interventions des bailleurs de fonds ou du respect de leurs
engagements aurait pu aussi être utilement prise en compte. Les responsables du projet
UE ont choisi les lieux d’interventions en fonction de la complémentarité entre bailleurs.
La défaillance de partenaires posent actuellement le problème de l’équilibre géographique
du projet.
Enfin, la solvabilité financiére de la population était et demeure une autre condition
critique du projet. Afin d’assurer l’autofinancement des SSP, une demande de
participation trop élevée au recouvrement des coûts pourrait entraîner un
dysfonctionnement des objectifs du projet en diminuant les taux de fréquentation.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 28
3. Viabilité
L’appréciation de la viabilité à moyen et long terme du programme est fonction de la
stratégie basée sur la politique et les normes nationales et l’autosuffisance du système de
santé grâce aux ressources générées par le recouvrement des coûts.
3.1. Viabilité de l’approche normative
L’établissement de normes officielles est toujours en discussion mais les premières
prévisions semblent inflationnistes. La comparaison des normes nationales pour les FS et
la situation actuelle des FS donnera une idée de la viabilité du système des soins de santé
primaires. Par exemple, le tableau 1. ci-dessous compare le coût salarial actuel en
moyenne dans les CS pour les trois provinces du projet et le coût salarial de la liste des
normes en terme d’effectifs proposée par la DRFI. Afin de respecter ces normes le MSP
devrait subir une augmentation de la masse salariale des CS de 62%. Ces normes ne sont
compatibles ni avec la rationalisation des services de soins de santé primaires, ni avec
l’engagement du Gouvernement du Cameroun vis-à-vis des contraintes de l’ajustement
structurel3. En l’occurrence, le nombre global des effectifs de l’Etat devrait diminuer
dans les années à venir.
Il est évident que ces normes nationales sont purement théoriques sans aucun fondement
des charges effectives de travail. Cependant, une dimension du REOSSP est
inévitablement la préparation et l’application d’un plan de redéploiement du personnel. Il
faut aussi s’attendre à ce que ce plan se prépare au niveau central sans prendre en compte
d’une part les besoins, les ressources disponibles, et les contraintes du terrain, et d’autre
part, l’équilibre macroéconomique imposé par le programme d’ajustement structurel.
L’adoption d’un plan, purement théorique, de redéploiement du personnel peut impliquer
une baisse du niveau des services de santé produit par le secteur public.
Il n’existe pas d’indicateur sur le niveau d’utilisation des CS. Cependant, bien qu’à titre
indicatif, nous pouvons souligner un premier résultat obtenu par le système d’information
sanitaire dans la province de l’Ouest. En l’occurrence, le nombre moyen de cas par mois
dans les CSI est de 86. Ce chiffre nous donne une idée sur l’utilisation des CS public. Le
choix d’une politique visant à accroître les effectifs des CS périphériques ne signifie pas
une augmentation de la fréquentation de ces services de santé. Si la fréquentation de ces
services n’augmente pas proportionnellement au nombre de personnel, le coût récurrent
par cas va augmenter. Un pareil choix peut avoir deux conséquences: soit un
accroissement de la qualité des soins, soit la création de chômage technique au niveau
périphérique4.
Un plan de redéploiement du personnel semble inévitable afin d’assainir le système de
santé. Cependant, le choix de l’approche à adopter est crucial. Une perspective axée
seulement sur le secteur public à ses limites.
Une approche participative, qui inclut le système public à tous les échelons (central,
provincial, périphérique), le secteur privé commercial5, les confessionnels et les bailleurs
de fonds serait certainement plus appropriée pour une meilleure utilisation des ressources
(humaines) disponibles. Cette démarche sera certainement plus longue car aboutir à un
consensus sur un programme sera plus difficile. Néanmoins, elle peut être une bonne
alternative pour créer des espaces d’actions afin d’atteindre les objectifs globaux du
projet.
4 La diversité du personnel soignant (infirmier, accoucheur, aide-soignant, laborantin) peut créer une
diversité de spécialisation, donc des soins plus approprié aux cas. Le nombre de cas par jour étant faible,
une partie de personnel peut se retrouver sans tâches.
5 Le secteur privé commercial peut comprendre: les cabinets privés, les pharmacies.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 30
La viabilité économique d'un système peut être définie par sa capacité à se reproduire en
utilisant les ressources endogènes et exogènes. Dans le cas des soins de santé primaires,
les usagers constituent la ressource exogène primordiale pour la reproduction du
système. En effet, les usagers en payant les soins de santé apportent les ressources
financières nécessaires à la reproduction des soins.
Dans l'évaluation de la viabilité, il est nécessaire de distinguer la viabilité des soins de
santé primaire per se et la viabilité du Système National d'Approvisionnement en
Médicaments Essentiels (SYNAME). Cette distinction est indispensable puisque les
objectifs spécifiques et les moyens mis en oeuvre sont de nature différente. Les
interventions de l'UE visant l'amélioration de la couverture géographique, l'amélioration
de la qualité des soins de santé primaire et la viabilité du SYNAME sont à la fois liées et
indépendantes.
Elles sont liées étant donné qu'afin de donner des prestations de soins de santé de qualité
il est indispensable d'avoir des médicaments disponibles pour accompagner le traitement.
Parallèlement, les médicaments doivent être distribués dans des formations de santé de
façon régulière et en quantité suffisante afin de satisfaire les besoins.
Les interventions sont indépendantes parce qu'elles s'inscrivent dans des domaines
d'interventions différents.
L'amélioration des soins de santé primaires passe par des investissements matériels et
humains au niveau provincial et des interventions de politique de santé au niveau central.
L'amélioration de l'approvisionnement en ME passe par la mise en place du SYNAME.
C'est-à-dire la création d'un nouveau système de l'amont à l'aval.
Cependant, pour se réaliser, ces deux interventions doivent prendre en compte la
collaboration et la complémentarité avec les différentes actions des bailleurs de fonds
présents dans le domaine de la santé au Cameroun.
Les coûts récurrents sont sensés être financés en partie par le MSP (les salaires,
l'amortissement des équipements et des bâtiments) et en partie par les usagers (les
médicaments, les consommables, le fuel). Cependant il y a une hypothèse sous-jacente au
recouvrement des coûts récurrents des prestations des soins de santé; à savoir, que les
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 31
investissements tant matériels qu'humains devront attirer plus d'usagers aux FS. Par
conséquent, l’élargissement de la couverture des besoins fondamentaux des populations
pour les soins de santé primaires sera assurée. De même qu'en terme économique les FS
publics atteindront un taux de fréquentation qui permettra leur viabilité. En effet, un
niveau de fréquentation suffisant doit être atteint afin de couvrir les coûts récurrents et
l'amortissement du capital investi. Ceci dans un objectif de proposer des prestations de
soins de santé primaires acceptables à la population6.
Cependant les conditions actuelles sont différentes du contexte envisagé initialement. A
savoir, le désengagement et le retard dans le démarrage des interventions de certains
bailleurs de fonds a créé une situation d'inégalité tant entre les districts de santé qu'entre
les FS. En effet, les FS des districts appuyés par l'UE sont en phase de recevoir les
équipements nécessaires, sont soit réhabilitées, soit en réhabilitation et des stages de
formations du personnel ont été réalisés. Par conséquent, la zone d'intervention de l'UE
peut être considérée en phase opérationnelle quant aux objectifs initiaux.
• d'abord, il est nécessaire de souligner l'absence d'intervention dans les districts hors
UE. Cette déviation affecte sérieusement la réalisation des objectifs spécifiques aux
soins de santé primaires et par conséquent, il est plus difficile d'atteindre l'objectif
global (i.e., la couverture des besoins fondamentaux en SSP de la population).
Deux cas de figures peuvent illustrer les difficultés à atteindre les objectifs de la
couverture de la population:
6Cette hypothèse est valable pour la majorité des cas. Cependant, il existe des FS pour lesquelles le taux
de fréquentation ne permettra pas de recouvrir les coûts récurrents étant donné que la notion de service
public comprend l’égalité d’accès aux services pour toute la population.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 32
3.2.2.1. La CENAME
Les objectifs principaux pour la mise en place de la CENAME sont les suivants:
• Ce centre doit être à l'abri des aléas politiques, à savoir, l'expérience de
l'ONAPHARM ne doit pas se répéter. En l'occurrence, une centrale d'achat cogérée
par le MSP, les représentants des communautés et les bailleurs de fond est
indispensable.
• Ce centre doit avoir une gestion saine des finances et des stocks de ME afin de
minimiser les coûts récurrents et d'empêcher les ruptures de stocks; à savoir la
gestion doit être confiée à des gestionnaires professionnels de diverses formations
(i.e., médecin, pharmacien, gestionnaire, etc.).
Ces objectifs sont alimentés par le besoin crucial en médicaments essentiels du système
de santé Camerounais. L'approvisionnement en ME des FS est actuellement très difficile
et dépend fortement des capacités d'approvisionnement de chaque CAPP. Un système
national centralisé qui pourrait répondre à toutes les demandes est indispensable.
Une étude de faisabilité en ce qui concerne la mise en oeuvre de la CENAME a été
réalisée par le projet UE. Le MSP et les bailleurs de fonds se sont entendus sur une
structure de type projet. L'UE, par le biais du PAAS, a payé les arriérés de
l'ONAPHARM pour assainir la situation de la future CENAME vis-à-vis des
fournisseurs. L'UE a aussi mobilisé les ressources nécessaires pour le démarrage de la
CENAME. Cependant, le déblocage de ces fonds est conditionnel au lancement de la
CENAME.
Dans la zone GTZ les CAPPs utilisent les FS comme support de vente des ME. A savoir,
les ME sont distribués dans les FS et les recettes directement récoltées par les CAPPs.
Les FS ne supportent aucun risque (donc aucun coût) lié à une mauvaise gestion des
stocks et du fond de roulement.
Les CAPPs GTZ centralise l'approvisionnement, la gestion des stocks et du capital.
Cependant, une tel système nécessite des infrastructures matérielles et humaines lourdes
(véhicule pour la distribution, système d'information, personnel qualifié, etc.), donc un
coût de lancement élevé. Les avantages sont les économies d'échelles réalisées par la
centralisation, et l'égalité de tous les FS quant à l'accès aux ME7.
Dans la zone GTZ les FS sont approvisionnées en moyenne quatre fois par an pour des
commandes s'élevant à 1-1.5 million F. CFA. Dans la zone UE, la fréquence des
commandes engendrées par les FS est en moyenne de six par an, et d'une valeur 8 fois
inférieure. Pourtant, la situation financière des CAPPs de l'UE est saine8.
Les capacités limitées des CAPPs UE quant à répondre aux besoins fondamentaux des
populations sont engendrées par l'inexistence de la CENAME centralisatrice et par les
carences en capital des FS qui ne peuvent pas créer une demande suffisante. Après
presqu'un an de fonctionnement les CAPPs UE sont loin des prévisions initiales de
ventes.
7 En effet, les CAPPs des provinces GTZ intériorise tous les coûts liés au transport. Les prix des ME à
l’usager sont identiques dans toutes les FS. Il existe même une subvention du coût de l’acheminement
aux usagers des périphéries.
8 Source des données CAPPs Ouest, Centre et Est.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 35
4. Efficacité
4.1. Renforcement des capacités institutionnelles au niveau central
Comme il n’existe pas de précisions au niveau de la convention sur ce qui est entendu par
«renforcement de la capacité institutionnelle» au niveau central, les Directeurs Centraux
ont exprimé à la mission leurs besoins (en matériel, formation, etc.) et ont indiqué qu’ils
souhaitaient un appui plus important de la part du projet. Seuls la DEPI, pour l’appui
donné au niveau central au NHMIS, et la DPM, ont mentionné le soutien qu’elles
recevaient du projet.
En fait, le projet intervient au niveau central par le biais du chef de projet et du régisseur
du projet qui est le conseiller technique nº1 du MSP. De part sa nature le projet est en
relation avec à peu près toutes les directions et divisions du MSP. La communication est
établie par le biais du régisseur.
Le projet appuie le niveau central en prenant en charge le financement de séminaires de
consensus, en contribuant à la supervision par le niveau central des provinces concernées
par le projet, en facilitant les appuis techniques pour répondre à des besoins ponctuels de
formation et en fournissant les instruments de bureautique. Le projet a facilité plusieurs
activités au niveau central ayant une portée nationale ou provinciale. Ces activités ont
pour objectif de faciliter la coordination et l’harmonisation des interventions des
différents bailleurs de fonds au sein du Ministère et seront citées dans le point afférent.
4.2. Accélération du processus de décentralisation par un renforcement
des capacités des DPSP
Au niveau central, les responsables appuyent la décentralisation du système de santé.
Plusieurs textes l’attestent:
a) La loi 96 / 03 du 4 janvier 1996, portant loi-cadre dans le domaine de la santé.
L’article 4 précise les grands principes sur lesquels s’appuie la politique nationale de
santé. L’un de ces principes, mentionné au point 9 est la rationalisation du système de
gestion sanitaire et du financement du secteur, notamment par le développement de la
gestion décentralisée des ressources humaines, financières et matérielles affectées au
secteur santé, à travers le développement du partenariat entre les pouvoirs publics, les
communautés bénéficiaires et tous les autres intervenants en matière de santé.
b) La loi 90 / 062 du 19 décembre 1990 autorisant le recouvrement des coûts des
médicaments au niveau des formations sanitaires. Cette loi permet l’utilisation locale
des bénéfices dégagés et associe par l’intermédiare des comités de gestion la
population au processus de décision et de contrôle jusque là reservé aux
professionnels de la santé.
c) La loi sur les quote-parts et recettes affectées qui permet de garder sur place une
partie des recettes générées par les soins.
Cependant, les décisions concernant l’investissement, la préparation du budget de
fonctionnement, la mobilisation des ressources financières additionnelles, le
redéploiement du personnel médical, sont sous l’autorité de l’échelon central du MSP.
Au niveau provincial, les DPSP sont aussi convaincues de la pertinence d’une
décentralisation. Pourtant, toutes les activités concernant la décentralisation étaient
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 36
avoir la création de ces centres, il n'en représente pas moins une voie appréciable de
formation des ECD.
Devant l’absence de concrétisation des engagements de la Banque Mondiale, le projet a
proposé de partager les modules les plus prioritaires (environ 9) entre les 3 provinces du
projet. Chacune des provinces prenant la responsabilité de la formation d’un petit groupe
de modules, en s’appuyant sur le curriculum développé depuis 2 ans et en utilisant les
ressources des provinces (Délégués, AT, médecins de districts), renforcé d’un appui
central. Cette proposition, faite depuis plus d’un an par le projet, n’a pas encore reçu
d’agrément du MSP.
Faute de facilités et de moyens pour former les ECD dans un cours formel, et devant le
besoin urgent d’un tel enseignement, dans les provinces de l’Ouest et de l’Est, les MCD
sont réunis par la DPSP tous les 2 mois pendant 3 jours, pour être formés sur un thème
particulier: planification, évaluation, couverture sanitaire, NHMIS, ME, supervision,
gestion des ressources. Bien qu’utile, ceci est loin de la formation de 6 semaines sur 12
modules qui est prévue et qui reste nécessaire.
Õ La supervision des districts par le niveau provincial n’est réalisée que dans la
province du Centre. Dans la province de l’Ouest, un plan détaillé a été élaboré et devrait
être mis en oeuvre en janvier 97. Ce plan inclus la participation de spécialistes de
l’hôpital provincial pour superviser les HD. Dans la Province de l’Est, il n’y a pas encore
de supervision organisée ni de planification de supervision.
4.3. Renforcement et appui au fonctionnement des services de santé
En plus de l’appui donné à l’ensemble des districts des provinces d’intervention (NHMIS,
formation, approvisionnement en médicaments), le projet donne un appui spécifique aux
districts cibles UE, concernant:
• La réhabilitation de certains CS, ainsi que leur équipement et une dotation prioritaire
en médicaments.
• La dotation en véhicule.
• Dans certains cas, l’inclusion de la réhabilitation de l’hôpital de district.
Les constatations suivantes sont basées sur une enquête de terrain conduites dans des districts
cibles du projet. Elle concerne 4 CS et un HD dans la province de l'Ouest; un CS, deux
centres de santé confessionnels et un HD dans la province de l'Est.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 39
Les interventions du projet dans les CS ont atteint des niveaux différents de réalisation. Pour
le moment, elles sont surtout centrées sur la rénovation des locaux et des services. Le
personnel médical et les patients constatent une augmentation du taux de fréquentation dans
les CS depuis la vente de médicaments10. D'après les réponses des patients il y aurait une
certaine amélioration dans les services depuis l'intervention du projet en raison de la vente des
médicaments, d'un meilleur accueil, et des services de maternité qui ont été nouvellement
implantés dans certains CS.
Dans les régions de l'Ouest et de l'Est, les patients ont mentionné les mêmes contraintes dans
les services et le personnel soignant est confronté aux mêmes problèmes. Toutefois il semble
qu'à l'Ouest l'intervention du projet a été plus rapide et fait l'objet d'un bon suivi. A l'Est,
certains CS sont encore en attente de la formation d'un Comité de Santé. De ce fait, ils n'ont
pas encore reçu l'approvisionnement en médicaments du projet, la création de ce comité étant
un préalable à la dotation en médicaments.
A l'Ouest, les Centres de Santé Integrés de Kuoptamo, Batié, Bamendou II, Bangou, et
l'hôpital de Foumbot ont bénéficié de réparations et de constructions de bâtiments depuis
l'intervention du projet. Pour la plupart de ces CS les constructions continuent. Il faut ajouter
que l'intérieur des bâtiments n'a pas encore été renové et ni peint. Les mêmes constatations
ont été observées dans l'Est, au Centre de Santé Intégré de Gadji et à l’HD de Batouri.
Les problèmes principaux de ces CS sont le manque d'eau, de toilettes, de cuisine pour les
membres de la famille qui s'occupent du malade. Dans les hôpitaux de Foumbot et de Batouri
certains bâtiments ont de l'eau courante. Les toilettes sont en voie de construction à Foumbot.
A Batouri, une cuisine est nécessaire et une salle afin que les garde-malades puissent dormir.
A Foumbot la cuisine a besoin de réparations.
Les responsables des CS et des hôpitaux ont bénéficié de quelques formations en gestion et en
nutrition, sur le PF, le SIDA et le paludisme. Tous les commis en charge des médicaments
essentiels ont été formés. Toutefois le personnel non-responsable mentionne un manque de
recyclages pour les infirmier(es) et les aide-soignants(es). Les besoins de formation exprimés
concernent surtout le PF, les MST, et le SIDA pour, respectivement, des infirmiers, aide-
soignants et laborantins.
Tous les CS visités manquent d’équipement. Le matériel du projet n’est pas encore arrivé,
l’appel d’offre venant seulement d’être dépouillé. A l'hôpital de Batouri, les équipements sont
vétustes, qu’il s’agisse du bloc opératoire, de la radiographie ou du laboratoire. Les CS qui
offrent des services de maternité n'ont pas d'équipement médical adéquat (table gynécologique
et matériel pour accouchement). Les laboratoires manquent d'équipement ou de matériel pour
les analyses et souvent le peu de matériel existant est cassé. Les malades n'ont pas de matelas
et souvent les lits sont hors d’usage. Les patients doivent acheter tout le matériel médical
(coton, pansement, seringues et médicaments) pour être soignés.
10 Les statistiques, même peu fiables, ne supportent pas la tendance vers la hausse des taux de
fréquentation des FS publiques.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 40
La supervision des services est irrégulière et elle n’est pas toujours efficace. Certains
responsables de CS de l'Ouest mentionnent une supervision fréquente faite par la DPSP. A
l'Est, il n'a pas été rapporté de supervision, ni par la DPSP ni par le responsable du District qui
a pourtant la charge de superviser et d'administrer les CS du secteur public. Les médecins ou
infirmiers-chef responsables de CS, administrent leurs formations sanitaires, traitent les
patients et doivent aussi superviser leur personnel. Ces responsables sont conscients des
dysfonctionnements qui peuvent exister dans leurs services (ventes clandestines de
médicaments, facturation indue d’actes à des patients...), mais déclarent qu’ils sont trop
occupés par les patients pour avoir le temps de faire de la supervision.
Le personnel soignant déclare que depuis la vente des médicaments dans les CS, il y a une
augmentation du nombre de patients. Selon eux, le nombre du personnel soignant n'ayant pas
été augmenté, il y a un surplus de travail pour chacun, alors que les salaires ont été diminués
de plus de la moitié depuis la dévaluation du F.CFA. Le personnel médical se plaint de
travailler plus qu'auparavant pour un salaire moindre. Tous voudraient retrouver leur ancien
niveau de salaire et être motivés au moyen de primes ou d’avancements dans leur profession.
Les patients ont rapporté que les prix des médicaments étaient entre 30 et 50 % moins chers
qu'à la pharmacie. Toutefois ils ont mentionné que le prix d'enregistrement des patients aux
CS et aux hôpitaux était trop cher (600 F.CFA) et qu’ils souhaitaient qu’il soit diminué de
moitié. D'autre part, ils ont rapporté que le prix de l'accouchement, qui est passé de 1.000
F.CFA à 6.000 F.CFA, est trop élevé. Les femmes viennent pour les visites prénatales aux CS
mais accouchent chez elles car elles ne peuvent pas payer cette somme.
Les problèmes soulevés par les patients au sujet des médicaments concernent les ruptures de
stock (tous les 2 mois, selon eux) et le peu de disponibilité en spécialités. Si la requête pour
des spécialités traduit la faiblesse des actions d’information sur les génériques, les ruptures de
stocks s’expliquent en partie par une mauvaise gestion des commandes et des livraisons au
niveau des formations sanitaires. Cet élément est à rapprocher d’autres informations telles que
les déclarations de fuites de feuilles d'enregistrement et de reçus à l'hôpital de Batouri. De
plus, pour cet établissement, les positions de l'économe et de l'agent de recettes ne sont pas
clairement définies ce qui crée une confusion au sujet de la vente/recette des médicaments.
Les deux enquêtes faites dans les dispensaires confessionels de KnolBikou et de Tigaza
révélent une bonne organisation, une bonne qualité de soins, une bonne gestion de
médicaments, et une bonne administration. Les observations faites sur les lieux sont en accord
avec les réponses des patients au même questionnaire que celui appliqué dans les CS du
secteur public.
Tous les patients étaient très satisfaits de l'accueil, de la qualité des soins, des services
médicaux et de laboratoire. Ils ont mentionné qu'il n'y avait jamais de manque de médicaments
et que les prix des médicaments étaient abordables (les prix sont un peu plus chers que dans le
secteur public).
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 41
Il est impossible de généraliser les observations faites dans les deux dispensaires confessionels
ainsi que les observations faites dans les CS. Toutefois, les constatations décritent dans les
sections précédentes montrent qu'il existe une grande différence dans la qualité de gestion, de
perspective et de conception dans les deux dispensaires confessionels. Le travail d'équipe, la
surveillance continue, les formations et les opportunités d'avancement sont des mecanismes de
motivation qui sont souvent absents dans les CS publiques.
D'autre part si on compare les statistiques rapportées par l'infirmiere-chef de Gadji sur le
nombre de patients actuels (entre 30/40 par mois) qui frequentent le CS avec le nombre de
patients actuels rapportés par la responsable du dispensaire confessionel de KnolBikou (entre
100/150 par jour) on s'aperçoit que les CS du secteur public pourraient être plus efficaces.
En prenant l'exemple de la bonne marche des deux dispensaires catholiques visités, il est
possible d'ébaucher une liste de points qui font la différence entre le secteur public et privé, à
l'avantage de ce dernier, et qui pourraient être pris en compte par le secteur public pour
améliorer sa qualité:
◊ Une bonne infrastructure
◊ Une supervision journalière de tous les cadres
◊ Un curriculum de formation de tous les cadres
◊ Des recyclages fréquents
◊ Une formation de gestion pour les responsables des centres
◊ Des critéres de sélection pour le personnel
◊ Des opportunités pour augmenter leurs connaissances
◊ Des motivations fiancières ou autres
Ces points principaux pourraient être retenus pour obtenir une amélioration des services sans
toutefois oublier que l'intégrité du personnel affecte aussi l'attitude du patient et la rigueur du
suivi.
4.4. Mise en place d’un système d’approvisionnement en médicaments
essentiels
Le projet Union Européenne participe à la mise en place d’un système
d’approvisionnement en Médicaments Essentiels (ME) sur deux niveaux:
• A l’échelon central en insistant sur la création de la Centrale Nationale
d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels (CENAME) afin
d’institutionnaliser l’offre en ME à moindre prix.
• Au niveau provincial, en facilitant la création des Centres
d’Approvisionnement en Produits Pharmaceutiques (CAPP) qui sont supposés
approvisionner en ME les Formations Sanitaires (FS) des provinces jusqu’à la
mise en oeuvre de la CENAME.
Le projet a mis en place dans les trois provinces des CAPPs afin de subvenir aux besoins
en ME des FS: Le CAPP Ouest a ouvert ses portes fin février 1996, le CAPP Est fin avril
1996 et le CAPP Centre fin mai 1996.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 42
11 Les dons UNICEF et Japonais étaient des reliquats des interventions antérieures.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 43
12 Les FS “plus développées” sont celles qui ont eu l’opportunité d’une intervention d’un bailleur de
fond (i.e., UNICEF).
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 44
• Le CAPP Centre a lui aussi limité l’accès des formations en raison de la quantité du
stock initial. Les critères de sélection étaient similaires à ceux du CAPP Ouest. En
l’occurrence, les FS habilités à s'approvisionner au CAPP Centre devaient être des
formations publiques, avoir au moins un infirmier comme chef de formation, des
locaux corrects pour accueillir les ME, avoir un COGE et un commis. Le CAPP
Centre approvisionne 69% des Hôpitaux de District (HD), 23% des Centres de Santé
(CS) et 25% des Centres Médicaux d'Arrondissement (CMA). Soit une couverture de
30% des formations sanitaires publiques.
• Le CAPP Est a lui aussi adopté des critères de sélection de FS similaires à ceux du
CAPP Ouest et Centre. Cependant, le CAPP Est a préféré commencer seulement avec
les Centres de Santé. Les Hôpitaux de District et Centres Médicaux d'Arrondissement
n'ont été recrutés qu'à la fin du premier trimestre d'activité. Le CAPP Est couvre 58%
des formations sanitaires publiques et privées.
Afin de mettre en place les CAPPs, certaines simulations de base concernant les ventes,
les marges de profit et les prix des ME offerts par les CAPPs ont été effectuées sur la
base de commandes de 9 HD et de 50 CS.
En terme de FS recrutées, les CAPPs Ouest et Centre ont atteint les critères des
simulations. Le CAPP Est est encore loin de ces critères.
Malgré que les commandes en valeur des FS soient très loin des simulations de base, les
CAPPs semblent être à même de fournir efficacement en ME les FS. La situation
financière saine des CAPPs appuie cette observation.
4.4.3. Problèmes existants pour les CAPPs
Il existe trois problèmes qui pourraient avoir des effets structurellement négatifs sur les
CAPPs. Les problèmes sont d'ordre organisationnel/légal, gestion/management et
approvisionnement.
4.4.3.1.Problème organisationnel/légal
Le statut légal et le comité d'administration des CAPPs ne sont pas encore arrêtés. Le
statut des CAPPs et le comité de suivi sont temporaires. Le CAPP est sensé être une
entité autonome, mais aucun texte ou structure organisationnelle ne lui confère cette
autonomie. L'autonomie actuelle est précaire et elle est contingente à la présence de l'AT.
Certes, les procédures à suivre afin d'aboutir à des textes et à une organisation autonome
nécessitent du temps et beaucoup d'efforts. Cependant l'autonomie est une priorité pour
le bon fonctionnement des CAPPs.
Les CAPPs comprennent au moins 5 employés: le responsable, le comptable, le
magasinier, la secrétaire caissière et le chauffeur (et dans le cas des CAPPs centre et est il
y a aussi des aide-magasiniers).
Le responsable qui est aussi en même temps le pharmacien de la DPSP ne consacre,
théoriquement, que la moitié de son temps de travail. Les autres employés sont
embauchés à plein temps.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 45
Les entrevues avec les employés des CAPPs laissaient l'impression que ces derniers
étaient accablé par la surcharge de travail. Cependant, bien que les tâches de tous les
employés soient complémentaires, la fréquentation actuelle des CAPPs par les FS (en
moyenne 4 clients par jour) ne permet pas de justifier cette surcharge de travail. En effet,
il ressort d'une analyse de l'emploi de temps quotidien du responsable (qui par ailleurs est
le moins disponible en temps, étant donné ses responsibilités à la DPSP) une charge de
trois heures de travail. Cette analyse "théorique" a été effectuée en extrapolant au
quotidien le temps nécessaire pour l'ensemble des tâches moyennes du responsable.
4.4.3.2.Problème de gestion/ management
Le pharmacien chef du service provincial est responsable du CAPP. Chaque responsable
de CAPP a suivi un stage de gestion d'un mois dans des CAPPs plus "développés".
Néanmoins, les responsables des CAPPs ont un comportement plutôt conservateur quant
à la gestion des fonds. Les décisions, même les plus urgentes sont prises très lentement
sans justifications réelles. De plus, les responsables sont dans un conflit non avoué/tacite
avec les AT en ce qui concerne les choix des ME à acheter. Il existe aussi dans les
CAPPs Ouest et Est un conflit entre les responsables et les comptables.
Les exemples suivants illustrent les problèmes de gestion:
1. la perte d'une somme d'environ 11 millions de F.CFA après la faillite d'une
banque pour le CAPP Ouest. Le "manager" du CAPP n'a pas pris la décision en
temps voulu, en dépit des avertissement du comptable et de l'AT, de retirer
l'argent.
2. La présence dans les commandes de trop grande quantité de produits
pharmaceutiques de "confort" (i.e., sirop, pansement) au niveau du CAPP Est. La
préférence pour les "sirop" s'explique par la demande des FS, donc une volonté
du gestionnaire du CAPP d’accroître les ventes sans se soucier de leur bonne
utilisation. La commande démesurée (pour environ 4 millions de F.CFA) des
pansements peut s'expliquer par l'achat à un fournisseur local.
3. L'indécision depuis plus de trois mois de la responsable du CAPP Centre pour
l'achat de deux ordinateurs afin d'informatiser le magasin et la comptabilité.
4.4.3.3.Problèmes d'approvisionnement
Les problèmes d'approvisionnement constituent une raison d'inefficacité des CAPPs. En
effet, même si les FS ont de l'argent disponible, les ruptures de stock permanentes des
CAPPs pour certains produits amènent presque toujours à des ventes incomplètes. Ces
problèmes ont deux causes: ruptures de stocks (au niveau du CIAME) et la demande
d'autorisation pour l'importation des médicaments génériques.
Etant donné cette situation, les CAPPs se tournent vers les fournisseurs locaux qui:
• ont un délai de livraison et des prix considérablement plus élevés que le
CIAME,
• peuvent profiter de la structure de facto para-étatique des CAPPs pour
écouler des médicaments génériques qui sont, soit de qualité douteuse, soit
proches de la date de péremption,
• peuvent livrer des quantités de ME non rapidement commercialisables par les
CAPPs, et donc créer des pertes.
Cependant, malgré ces difficultés d'approvisionnement, les CAPPs restent en bonne santé
financière et les prix de vente de ME aux patients sont toujours inférieurs à ceux du
marché parallèle et sont jugés acceptables par la population.
Le projet a financé les dépenses liées à l’organisation des séminaires de coordination pour
les interventions suivantes:
1. Séminaire d’harmonisation des interventions dans les provinces Centre, Est et Ouest.
Les responsables centraux et les Délégués Provinciales de Santé Publique (DPSP)
étaient les participants. Les zones d’interventions du projet ont été arrêtées.
3. Séminaire pour définir la liste nationale des ME. Les directeurs responsables centraux,
les DPSP et les pharmaciens provinciaux ont participé à l’élaboration de cette liste.
13 L’analyse des dotations budgétaires annuelles des CS montrait une similarité impressionnante dans le
temps (sur plusieurs années) et dans l’espace (entre les CS). De plus, pour certaines années, il existait
des CS n’ayant pas reçu de dotation budgétaire. En effet, le Ministère des Finances responsable de la
préparation du budget nationale est une administration lourde et centralisée. Par conséquent, des
ommissions d’allocation de budget se repète chaque année pour des CS.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 49
5. Efficience
Le choix des priorités en terme d’interventions est fondé sur une logique justifiée. En
l’occurrence, le choix de 3 districts pour chaque province a été fait au niveau provincial.
Des critères de sélections similaires ont été respectés pour tous les districts, tout en
considérant les conditions spécifiques aux provinces. Le choix des formations sanitaires a
été fait sur la base de critères “objectifs” pour toutes les provinces. Il est possible de
trouver des districts/CS qui s’écartent des critères de selection préalable. Néanmoins, ces
rares exemples n’ont aucun effet néfaste, important/visible sur l’efficience du projet.
Le calendrier des interventions en ce qui concerne les formations, les
équipements/véhicules, la réhabilitation des bâtiments et les MEs est plus justifié par les
conditions préalables que par un plan d’action. En effet, la formation est une activité
beaucoup plus flexible à réaliser que la dotation de véhicule ou bien la réhabilitation des
bâtiments. Par ailleurs la dotation massive des MEs est tributaire de la mise en place de la
CENAME. Par conséquent, il n’est pas justifié d’évaluer les résultats du projet en
comparant la priorité des actions entreprises et une priorité idéale définie dans un bureau
loin du terrain.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 50
du chef lieu de district et à 3 km d’un autre CS qui ne recoit que 2 patients par jour. Il a
été indiqué à la mission que ce village est celui du maire du district, ce qui donne un
éclairage complémentaire à cette décision. Ce choix est d’autant plus contestable que
l’équipe du district avait souhaité la prise en charge d’un autre CS (Motchéboum), en
mauvais état et couvrant une population importante.
Il n'est pas question de limiter l'opportunité du choix de la couverture sanitaire aux seuls
éléments de rentabilité, ni de suggérer de concentrer les efforts sur des formations
sanitaires rentables, comme le fait le secteur privé. Cependant, le district est le lieu de
conciliation des besoins de la communauté et des priorités de la nation. C'est le niveau le
plus approprié pour coordonner les actions, pour organiser l'engagement de la
communauté dans la planification et la mise en oeuvre, pour améliorer la coordination
des soins de santé gouvernementaux et privés.
C'est au niveau du district que politique de santé, planification et réalité pratique se
rencontrent et que des solutions réalistes peuvent être développées. La fonction du
district ainsi précisée ne peut être mise en oeuvre qu'à condition que les ressources
humaines et matérielles suffisantes y soient disponibles. Pour être viable, un district doit
pouvoir disposer de l'expertise en organisation, planification et gestion, et il doit avoir
des ressources matérielles conséquentes avec ses fonctions. Ces ressources s'étendent
jusqu'aux moyens de transports, la mobilité étant essentielle pour procurer un appui et
pour la supervision ainsi que pour développer des programmes fonctionnels en dehors
des formations sanitaires. Pour chaque district créé, tous ces intrants représentent des
coûts supplémentaires d'investissement (formation, équipement), mais également des
coûts récurrents (salaires, frais de fonctionnement) qui devront être supportés par la
population camerounaise, directement ou indirectement.
La pertinence du choix de quelques districts (ou CS) cibles se pose. L’UE ne devrait pas
intervenir dans des districts que l’on sait ne pas pouvoir être viables. Le gouvernement
est libre de multiplier le nombre de districts, ce qui peut répondre à un choix politique.
L’UE, dans la perspective de pérennisation de son intervention, ne devrait intervenir que
dans des districts viables. De même le choix des CS d’intervention devrait être toujours
lié à une exploitation rationnelle de la carte sanitaire.
fonctionnel, ce qui n’implique pas pour autant qu’il dispose de tout l’équipement idéal
dans l’absolu, cela demande une action soutenue, avec du temps et de l’argent.
C’est pourquoi la mission approuve l’approche actuelle qui appuie les deux niveaux et
limite son action à quelques districts car elle est la plus efficiente compte tenu des
ressources du projet. L’appui provincial, qui touche l’ensemble des districts pour certains
domaines (NHMIS, formation, inclusion dans le circuit médicament) permet d’obtenir
une harmonisation et un minimum de développement des districts non UE. D’autres
bailleurs de fonds pourraient appuyer l’ensemble des districts pour les autres
composantes (ce qui se fait déjà parfois). L’appui ciblé à certains districts permet une
potentialisation des ressources injectées.
Un aspect de l’efficience porte sur les modalités d’exécution prévus dans la convention:
appel d’offres internationaux pour les moyens logistiques, équipements, petits matériels
et médicamnets, appel d’offres restreints après pré-qualification pour le coordonateur et
les ATs des 3 provinces, consultation restreinte pour les travaux de réhabilitation, les
commandes urgentes et/ ou peu importantes de matériels, approbation des devis-
programmes annuels. Toutes ces modalités ont été respectées et semblent les plus
appropriées à la réalisation du projet.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 54
6. Impact
L’impact se mesure à l’achèvement du projet et il est prématuré de penser l’évaluer lors
d’une revue mi-parcours. Cependant, des indices ont pu être recueillis grâce à l’enquête
auprès du personnel et des bénéficiaires. En outre, il est possible de faire une première
estimation sur le taux de formations réorientées envisageables pour la fin du projet.
6.1. Appréciation du personnel et des bénéficiaires
La concrétisation de l’intervention du projet UE au niveau des CS est toute récente (3 à 5
mois), mais les patients rapportent une tendance à l’amélioration des services malgré une
infrastructure déficiente. L'amélioration est due à la réhabilitation des locaux,
l'approvisionement en médicaments, un meilleur accueil, plus de propreté et l’implantation des
services de maternité. Pour que l'impact soit consistant il faut donc consolider l'infrastructure
et que des besoins de base (puits d'eau, toilettes et cuisines) soient satisfaits.
Les problèmes évoqués et les contraintes associées au manque de commodités sont les mêmes
dans les régions de l’Ouest et de l’Est. Toutefois dans la région de l'Ouest, il y a une meilleure
gestion et supervision du projet ce qui fait que les CS sont plus dynamiques et le personnel
soignant plus motivé que dans la région de l'Est. Il faut noter que dans l'Est les problèmes de
logistique et de distances créent des conditions difficiles. Il semble aussi qu'il y ait un meilleur
travail d'équipe dans les CS de l'Ouest que dans l'Est où le personnel soignant est plus
démotivé.
Partout, la mission a constaté qu'il y avait plus de femmes que d'hommes qui fréquentaient les
CS et les hôpitaux. Les résultats de l’enquête n’ont pas permis de savoir si les hommes sont
moins sensibles à leurs problèmes de santé ou s’ils n'ont pas le temps de se faire soigner.
Le personnel soignant a mentionné qu'il aurait besoin de formation complémentaire et de
routine pour compléter leur connaissances et pour s'assurer qu'ils n'oublient pas ce qu'ils ont
appris.
L'approvisionnement en médicaments est la cause principale de la satisfaction des patients,
mais la gestion des médicaments n'est pas toujours efficace.
Les services de maternité implantés dans les CS repondent aux besoins fondamentaux de la
population rurale. Toutefois le manque d'équipement compromet la qualité des soins et
décourage les patients et le personnel soignant.
Un autre besoin de la population est un programme de planification familiale car dans les
zones rurales les femmes ont une moyenne de 6.4 enfants. Dans certains CS le personnel des
services maternité a commencé à faire de la promotion de PF, mais ils ont besoin de formation
complémentaire. Un autre besoin fondamental est la prise en charge des MST (maladies
sexuellement transmisibles). Ces besoins exprimés et mal satisfait s’intègrent dans la mise en
place d’un paquet minimum d’activités.
L'emphase doit être mise sur les comités de santé qui sont des acteurs privilégiés de la
décentralisation et jouent un rôle de médiateur entre la communauté et les CS. Dans les
comités de santé les rôles et les responsabilités de chacun doivent être mieux définis et il faut
que les membres du comité soient impliqués dans la sensibilisation de la population pour une
plus grande utilisation de la medecine preventive et curative. Les comités de santé sont les
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 55
pivots qui assurent la viabilité du projet au niveau des médicaments et de la qualité des soins
des CS.
6.2. Taux de formations réorientées
Pour estimer le taux de couverture que l’on peut raisonnablement atteindre dans les
provinces d’ici la fin du programme, (i.e le pourcentage de FS réorientées conformément
à la politique nationale de santé), il faut faire la distinction entre le volet organisation /
gestion et le volet prestation.
Par volet organisation / gestion, nous entendons les composantes suivantes: mise en
place de structure de dialogue, accessibilité aux médicaments essentiels (en particulier
par intégration dans un circuit d’approvisionnement et y compris engagement d’un
commis et construction d’un magasin sûr), formation des personnes à la gestion. Pour ce
premier volet, le taux de couverture que l’on peut atteindre dans les provinces d’ici la fin
du projet est de 100%. Actuellement, la province de l’Ouest a fini de réorienter 45 des
100 CS publics. Elle a commencé partiellement sur d’autres et devrait couvrir l’ensemble
des CS sans problèmes dans les 2 prochaines années. Les 2 autres provinces, un peu
moins avancées, devraient aussi pouvoir couvrir tous les CS d’ici la fin du projet.
Dans le volet prestations, nous incluons les activités de soins globaux, continus et
intégrés du paquet minimum, tel que défini dans la déclaration nationale de la mise en
oeuvre de la réorientation des SSP. Rappelons que la déclaration mentionne que l’on doit
forcément retrouver au niveau du CS:
i) santé de la mère et de l’enfant y compris la planification familiale (i.e., CPN et
consultations préscolaires);
ii) consultations curatives,
iii) consultations pour maladies chroniques (i.e., lèpre, tuberculose, diabète,
HTA)
iv) référence / contre référence;
v) promotion de la santé (approvisionnement en eau potable, hygiène et
assainissement, IEC relatives à l’ensemble des priorités de santé).
Pour ce second volet, la situation est bien différente du premier, bien que difficile à
évaluer. Le projet cherche des voies pour mettre l’accent sur l’amélioration des
prestations de soins. C’est ainsi qu’il intervient dans les 3 provinces (mais actuellement à
des niveaux de développement différent, très avancé dans l’Ouest, moins avancé dans le
Centre) dans le domaine de la lutte antituberculeuse. Il ne s’agit pas d’un retour au
développement d’un programme vertical, mais de l’utilisation d’un problème majeur de
santé publique, négligé par les bailleurs, comme point d’entrée pour travailler dans une
approche intégrée sur la qualité des soins jusqu’au niveau périphérique. Cependant, une
réflexion pourrait être menée sur les moyens de promouvoir un paquet minimum
d’activités notamment au bénéfice de groupes à risque tout en intégrant les programmes
de lutte contre les maladies transmissibles ou la prise en charge de la chirurgie de
première ligne. L’utilisation d’algorithmes du type de ceux recommandés par l’OMS
pour la prise en charge de l’enfant malade sont à privilégier.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 56
7. Conclusions
L’analyse des axes d’évaluation (pertinence, viabilité, cohérence, efficacité, efficience,
impact) a permis à la mission de dégager les points forts et les points faibles du projet
ainsi que les conclusions suivantes:
7.1. Les points forts
7.1.1. Structuration et gestion du projet
Globalement, le projet apparait bien structuré et bien géré.
Au niveau central, le coordonnateur a suscité une collaboration efficace et semble avoir
établi de bonnes relations professionnelles avec:
• Les responsables du MSP;
• Les ATs des 3 provinces;
• Les autres bailleurs de fonds et gestionnaires de projets santé dans le pays.
Par ailleurs, le coordonnateur assure un suivi régulier du projet. Il établit des rapports
semestriels structurés et clairs sur l’évolution du projet, ses progrès, les difficultées
rencontrées et les solutions et perspectives d’avenir. Par sa bonne connaissance de la
situation et des problèmes d’exécution que rencontre le projet, le coordonateur a
utilement aidé la mission dans son travail d’évaluation.
L‘appui institutionnel adopté au niveau central est cohérent avec la conception du projet
puisqu’il facilite la coordination et l’harmonisation des interventions des différents
bailleurs de fonds
7.1.2. Au niveau provincial
Les AT des 3 provinces contribuent au renforcement des DPSP et l’apport positif du
projet est notable. Cependant, le niveau d’atteinte des objectifs est variable d’une
province à l’autre, dû en partie à des conditions de travail différentes au niveau des
équipes provinciales.
L’appui apporté par le projet concerne des composantes essentielles à l’amélioration de la
décentralisation et du fonctionnement du système de santé: ME, planification et gestion,
NHMIS, formation. Le secteur privé est concerné par plusieurs aspects du projet:
ouverture du système d’approvisionnement en ME par les CAPPs, inclusion des
structures confessionnelles dans la carte géographique des infrastructures, participation
au NHMIS. Certains résultats sont déja visibles:
• Les CAPPs sont fonctionnels dans les 3 provinces depuis plusieurs mois.
• Des progrés significatifs ont été réalisés pour implanter le NHMIS (fiche de recueil
pré-testées, logiciel d’analyse en cours d’implantation, formation partielle du
personnel).
Un système d’information sanitaire national fonctionnel est en effet un préalable à
l’élaboration d’une carte sanitaire opérationnelle. La carte sanitaire est elle-même un
outil indispensable à la préparation des plans de développement de district sanitaire,
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 57
lesquels permettent de structurer les activités, les stratégies et les ressources en vue de
délivrer des soins de qualité.
Cette démarche pertinente, logique et efficiente est celle définie et adoptée par les ATs
au niveau provincial et pronée par le coordonateur du projet au niveau central.
7.1.3. Au niveau district
L’apport du projet au niveau des districts est moins significatif pour le moment, avec
deux exceptions importantes:
• Les médicaments sont disponibles dans les formations sanitaires ciblées, ce qui est trés
apprécié par la population, bien que des problèmes administratifs et de gestion
persistent.
• De nombreux locaux ont été réhabilités entrainant également des appréciations
positives de la part des bénéficiaires.
7.2. Les points faibles
7.2.1. Structuration et gestion du projet
Le suivi et la gestion ne reposent pas sur un cadre logique, lequel devrait être le
document de référence pour le pilotage et l’évaluation du projet. En particulier, des
indicateurs objectivement vérifiables de chacun des niveaux de la logique verticale du
projet, leurs moyens de vérification, les sources d’information, les méthodes de collecte
des données utilisées pour mesurer ces indicateursdevraient être identifiés
Des données de bases manquent pour mesurer le coût de production des soins. Ces
informations sont pourtant indispensables pour disposer de données objectives pour
définir des normes et estimer leur compatibilité avec les ressources nationales.
7.2.2. Au niveau provincial
La mission a constaté que la principale faiblesse du projet réside dans la lenteur
d’exécution de plusieurs composantes:
• La carte sanitaire ne représente actuellement qu’une situation géographique des
infrastructures. Elle ne contient pas de données suffisantes pour juger de la pertinence
de l’existence de formations sanitaires ou pour identifier les zones prioritaires.
• L’appui de la DPSP aux districts n’a pas encore été suffisant pour leur permettre
d’élaborer des plans de développement sanitaires.
Ces faiblesses s’expliquent par la courte période de fontionnement du projet, par
certaines carences de l’Administration (fichier du personnel), et par l’importance du
renforcement institutionnel que le projet doit fournir au niveau périphérique et qui avait
peut-être été sous-évalué au départ.
La concrétisation des bénéfices de la décentralisation au niveau de la qualité des services
est fonction de l’acquisition de nouvelles méthodes de travail plus structurées, du
renforcement de connaissances surtout gestionnaires, et par la modification des
comportements des professionnels de la santé en particulier vis à vis des communautés.
Cette dynamique ne peut s’inscrire que dans la durée.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 58
8. Recommandations
Le projet est lancé sur de bonnes bases, il est bien structuré et bien géré. Au niveau
provincial, l’apport positif du projet est notable. Cependant le but du projet est
d’améliorer la satisfaction des besoins fondamentaux de santé de la population, en
particulier en améliorant la qualité des services rendus dans les formations sanitaires et en
facilitant la réorientation des activités vers les SSP, ce qui doit se constater au niveau
périphérique. Or, c'est au niveau des districts que beaucoup reste à faire.
Le risque majeur serait que l’UE souhaite changer de direction maintenant que la partie
la plus facile et la plus visible du projet a été réalisée ou va l’être dans un proche avenir:
fourniture d’un stock initial de médicaments, réhabilitation de bâtiments, dotation
d’équipement...
A ce jour, aucun des districts n’est suffisamment opérationnel pour délivrer des services
orientés vers les SSP de qualité. Ils ne disposent pas d’équipes locales capables de
prendre en main une approche plurisectorielle de la santé des populations desservies,
dans une perspective de moyen terme, et d’élaborer un plan de développement sanitaire.
pour présenter et développer les perspectives d’intervention.
La décision d’étendre le projet à 5 districts dans l’Est devrait être revue car elle ne se
justifie pas. Des districts qui ne pourront pas être opérationnels sans bénéficier
d'importants appuis externes ont été inclus par le projet. Or, il faut bien garder à l’esprit
que la création de districts non viables devra être subventionnée, d’une manière ou d’une
autre, soit en augmentant la charge dans les autres districts, au risque de les rendre non
viables s’ils sont juste en équilibre budgétaire, soit en majorant le budget de l’État. Des
critères devraient être élaborés permettant de définir quand un district est devenu
suffisamment opérationnel pour que le projet se retire.
A l’exception de la ville de Yaoundé dans la province du centre, il n’existe pas de district
urbain réel dans les provinces où intervient le projet. La population du district central de
Bafoussam, comme la plupart des districts de la province de l’Ouest, est composée
presque également d’habitants de zone rurale et d’habitants de zone urbaine. La mission
n’estime pas qu’une intervention spécifique du projet au niveau du district urbain de
Yaoundé soit prioritaire puisque la coopération française prévoit d’intervenir rapidement
dans cette ville.
Il est apparu dans la plupart des pays africains, et la GTZ le constate également au
Cameroun, et le décrit d’une façon qui correspond à l’appréciation de l’équipe14,
« qu’une approche progressive, district par district est préférable parce qu’un effort
distribué également sur l’ensemble en une fois, disperserait les forces au point d’avoir un
impact négligeable. L’approche progressive peut parfois donner l’impression d’être plus
lente mais il faudrait éviter le piège de ce qui parait trop facile et qui entraîne finalement
délais et gaspillages ».
L’équipe d’évaluation pense que l’UE devrait poursuivre son intervention au niveau des
districts actuels jusqu’à ce qu’elle permette la délivrance effective de soins de qualité,
plutôt que de s’étendre rapidement à d’autres districts, voire d’autres régions.
Ce message de l’équipe d’évaluation ne sera sans doute pas facile à faire partager, car il
implique pour les membres du projet sur le terrain une persévérance et un travail
quotidien difficile à traduire dans des rapports semestriels d’activités, et pour le siège de
l’UE peu de données spectaculaires à court terme. C’est pourtant, à notre avis, la seule
méthode permettant au projet d’avoir un impact durable, ce qui est l’un des objectifs
importants de l’UE.
• Engager un économiste (court terme) pour étudier les coûts de production des soins
et les coûts récurrents. Des données de bases manquent pour mesurer le coût de
production des soins. Ces informations sont pourtant indispensables pour disposer de
données objectives pour définir des normes et estimer leur compatibilité avec les
ressources nationales. Elles sont également nécessaire à l'examen de la pertinence de la
création de certains districts.
• Maintenir les AT dans les trois provinces jusqu’à la fin de l’actuel projet (Ce point
serait acquis depuis l’époque ou la mission a été réalisée).
La supervision est l’élément clef de l’amélioration de la qualité des soins. Elle donne au
superviseur l’occasion d’éclairer les membres du personnel, de leur donner des conseils
et de l’aide mais aussi d’apprendre ce qui se passe réellement au niveau de la délivrance
des services. Les superviseurs devraient procurer le leadership, l’orientation, la formation
et le soutien requis dans l’identification et la résolution des problèmes afin d’accroître la
qualité de service et d’améliorer l’efficacité.
Cette supervision devrait être faite de la façon suivante:
• Phase préparatoire:
i) Examiner le niveau de performance noté au cours de la surveillance des
services. Les rapports de surveillance continue et d’évaluation de la précédente
supervision seront des sources importantes d’information;
ii) Fixer des priorités parmi les multiples aspects des prestations qui pourraient
avoir besoin d’être supervisés;
iii) Préparer un calendrier de supervision, un itinéraire ou un calendrier de visites.
• Phase de mise en oeuvre
i) Le superviseur devrait, dans chaque FS, passer en revue avec ses agents les
objectifs, les cibles et les normes établies de concert préalablement.
ii) Il devrait prendre les dispositions pour observer sans intervenir l’exécution de
toutes les taches comprises dans les activités à superviser et en particulier faire
attention aux aptitudes (techniques, gestionnaires, etc.) aux attitudes (envers les
usagers, les collègues, etc.) à l’organisation des ressources (le lieu de travail, les
équipements, etc.) et à l’utilisation des ressources (temps, approvisionnement,
etc.) montrées par le personnel.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 65
iii) Pendant et après l’observation, le superviseur devrait prendre note des lacunes
et des besoins en vue du suivi. Il devrait solliciter les suggestions du personnel sur
les changements qui pourraient être faits pour améliorer l’exécution des tâches
observées. Par la suite, il devrait consulter les représentants de la communauté
pour clarifier les sujets sur lesquels celle-ci a des doutes, apprécier le niveau de
satisfaction du consommateur en discutant au moins avec les membres du comité
sur leur perception de la pertinence, de la qualité et de la quantité des services
rendus.
iv) Le superviseur devrait enfin tenir une réunion avec le personnel de la FS pour
lui donner le feed-back sur les résultats de la visite.
• Troisième phase:
Le superviseur et l’ECD (avec l’appui soutenu des membres du projet, au moins pour la
mise en place de ce système de supervision) devraient:
i) passer en revue les objectifs et les cibles du programme.
ii) tenter d’organiser un programme de formation basé sur l’examen des besoins
de formation identifiés en rapport avec les tâches sous supervision prioritaires
iii) organiser conjointement le calendrier, le plan hebdomadaire de travail et le
tableau d’activité de la FS visitée.
iv) introduire les changements nécessaires au soutien logistique (équipement,
fournitures, transport) en fonction des résultats de la visite de supervision.
v) le superviseur devrait faire un rapport de supervision couvrant: le but de la
visite, les observations faites et les contacts établis, les besoins identifiés et les
mesures à prendre, un plan d’introduction de ces mesures, assorti d’un calendrier
d’exécution qui précise les responsabilités, les mesures de soutien nécessaires. La
date prévue de la prochaine visite de supervision devrait être indiquée.
En outre, dans chaque hôpital et dans les CS ayant suffisamment d'agents, il faudrait qu'une
personne qualifiée soit déléguée à la supervision du personnel pour que la supervision interne
soit journalière et continue.
Aux différentes phases de la supervision, il faudrait engager une collaboration entre le secteur
privé et le secteur publique. Il pourrait être demandé aux responsables du secteur privé
d'encadrer des formateurs du secteur public sur la gestion des médicaments, la qualité des
soins, et la formation du personnel afin que ceux-ci puissent former le personnel des CS.
8.1.3. Pour le MSP
En plus des mesures à mener au niveau des districts, avec l'appui du projet et
développées ci-dessus, le MSP devrait:
• Intégrer le secteur privé non lucratif dans la carte sanitaire nationale et rechercher les
voies et moyens d’établir des concessions de services publics à des établissements
privés dans certains cas;
• Publier des normes et standards applicables à tous les niveaux de la pyramide sanitaire;
• Établir des textes d’application donnant une existence légale aux structures
d’approvisionnement en ME;
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 66
• Prendre des mesures pour palier aux retards dans l’obtention des visa et homologation
des ME;
• Clarifier et légaliser le statut des CAPPs;
• Veiller à ce que le recouvrement des coûts ne se fassent pas au détriment des services
offerts aux plus démunis;
• Voir à ce que les communautés soient associées aux processus de planification, de
gestion et d’évaluation du système de soins.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 68
9. Références/ Bibliographie
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(Draft). Ministère de la Santé Publique, République du Cameroun, Novembre 1996.
Vandenbergh Daniel et Packer Ignacio: Proposition pour l'Organisation Technique et le Mode
de Gestion de la CENAME. Agence Européenne pour le Développement et la Santé, S.C.R.L.
AEDES, Avril 1995.
Projet d’Appui aux Services de Santé (Cameroun) - Évaluation mi-parcours - Mars 1997 69
11. Annexes
Niveau Central
Objectif général: Faciliter les actions de développement des districts de santé dans le cadre de la
REOSSP
Niveau provincial
Objectif général:
Appuyer la mission régulatrice des DPSP;
à savoir leur rôles permanente et générale d’information, de coordination et de synthèse.
Objectif général:
Contribuer à la mise ne oeuvre de la REOSSP pour à la fois améliorer la gestion des services et les
prestations de soins
Objectif général:
Participer à la mise en place d’un système national d’approvisionnement en médicaments essentiels
fiable