Mon Viatique Pour Le Ramadan

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Cheikh Mouhamadou

Bamba Thioune

MON VIATIQUE
POUR LE RAMADAN

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(221) 76 837 04 67
AVANT-PROPOS

Je cherche, auprès de Dieu, une protection


contre les malices de Satan le lapidé... Seigneur !je
me mets sous Ta Protection contre les coups
d'aiguillon des démons ; et je me mets, Seigneur
!sous Ta Protection, afin qu'ils (les démons) ne
soient jamais présents en moi.
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,
que la Bénédiction de Dieu se répande sur notre
Seigneur et Maître Muhammad, sur sa noble
famille et sur ses vertueux compagnons ; et qu'Il
leur assure la Paix.

Ceci est une compilation d’enseignements


coraniques et prophétiques sur le jeûne du mois
béni de Ramadan.
La traduction des versets coraniques qui y sont
cités est celle du Cheikh Si Hamza Boubakeur,
ancien Recteur de l’Institut musulman, de la
mosquée de Paris. Quant aux hadiths
(enseignements prophétiques, mis entre guillemets
et en italique) ils sont en grande partie tirés du
Recueil de hadiths prophétiques sur le jeûne,
rassemblés et traduits en français par le Bureau de
Paris de la Ligue Islamique Mondiale.
D’autres enseignements sont tirés de diverses
œuvres telles Les Itinéraires de Paradis de Cheikh
Ahmadou Bamba Mbacké « Khâdimu-r-Rasûl »,
fondateur du Mouridisme.

Notre intention est d’en faire un viatique pour le


Ramadan. Aussi invoquons-nous le Pourvoyeur des
Créatures, le Majestueux, qu’elle soit agréée, et
qu’elle soit profitable à tous les musulmans. Qu’elle
nous fasse obtenir une récompense énorme au
moment de rendre l’âme, et au jour du
Rassemblement. Et que le Seigneur rétribue
chacun de nous par Sa Compassion et Son Pardon,
bien avant notre angoisse ; par la Grâce du
Flambeau des Créatures Muhammad, sur lui la Paix
et le Salut éternel de Dieu, sur sa famille, sur ses
honorables compagnons, tant que le bien guidé
jouit d’une fin heureuse.

Nous sollicitons aussi des prières de la part de


tous ceux qui la regarderont, la liront, et surtout de
ceux qui l’étudieront. « Car, comme le dit le Cheikh
Ahmadou Bamba dans son Itinéraires du Paradis,
la prière profite au mort, dans sa tombe, tout
comme il profite au vivant, et procure de belles
récompenses aux serviteurs de Dieu. »

« Il n’y a ni moyen, ni puissance si ce n’est en


Dieu, le Sublime, l’Incommensurable ». « Dieu nous
suffit ; quel Bon Garant ! »

Que le début de cette œuvre soit béni, que sa fin


soit agréée. Amen!
INTRODUCTION

Au Nom de Dieu Clément et Miséricordieux, que


le Salut et la Paix soient sur notre Prophète, sur sa
famille et sur ses nobles Compagnons.
Quatrième pilier de l'Islam, le jeûne consiste à
s'abstenir, pour la Face de Dieu, de manger, de
boire, ou de commettre tout acte (tels les rapports
sexuels, le fait de fumer…) pouvant annuler le
jeûne, de l'aurore au coucher du soleil, et ce
pendant tout le mois de Ramadan (le neuvième du
calendrier lunaire, hégirien).
Au début, les musulmans jeûnaient le jour de
« Âchûrâ » (dixième du premier mois lunaire).
Quelques temps après l'on jeûna les trois premiers
jours de chaque mois. Puis au mois de « Cha'bân »
(le huitième) de l'an deux de l'hégire (début de l’an
musulman) Dieu instaura le jeûne du mois de
Ramadan : « O vous qui croyez, il vous est
prescrit de jeûner à l'instar de ceux qui vous ont
précédés, afin que vous manifestiez votre
piété. » (Le Coran, sourate 2, verset 183)

Le jeûne renferme divers bienfaits :


• « il constitue l'aumône purificatrice du corps »,
• « il est la moitié de l'endurance (qui est elle-
même la moitié de la foi) ».
• il est rétribué par le Seigneur Lui-même car, dit
le Très Haut, par la voix du Prophète
(PSL) :« Tout acte du fils d’Adam lui
appartient excepté le jeûne, car (le jeûne)
est à Moi et c’est Moi Qui en accorde la
récompense… »
• « Lorsque vient (le mois de) Ramadan, les
Portes du Paradis sont grandes ouvertes, les
Portes du Feu solidement fermées et les
démons soigneusement enchaînés »,
• « Il y a dans le Paradis une Porte dénommée
« Ar-Rayân » par laquelle entreront les
jeûneurs le jour de la Résurrection. Personne
d'autre qu'eux n'y entrera. On dira : "Où sont
les jeûneurs?" Alors ils se lèveront, nul autre
qu'eux n'y entrera, et, lorsqu'ils auront pénétré,
(cette porte) sera fermée et nul n'y entrera
plus. Et qui entrera par cette porte n’aura plus
jamais soif. »…
• « si l’on savait ce qu’il y a de bénédictions dans
le mois de Ramadan, mon peuple (sic)
souhaiterait que la période de ce mois
embrassât l’année toute entière »
• « Il y a trois (personnes) dont la supplique n’est
pas rejetée : le jeûneur lorsqu’il rompt son
jeûne, l’imam [toute personne exerçant dans un
certain domaine un pouvoir ou une direction
quelconque en prenant comme base la Loi
Islamique] équitable et celui qui subit une
injustice… »
• « Qui donne à un jeûneur de quoi rompre (son
jeûne) a la même récompense que lui, sans
que rien ne soit diminué de la récompense du
jeûneur»
• « Les anges prient sur le jeûneur lorsque l’on
mange chez lui (et cela) jusqu’à ce que l’on ait
terminé (de manger) » …
I. Le jeûne du mois de Ramadan :

Le jeûne du mois de Ramadan est une


prescription à caractère d'obligation divine. Celui
qui l’observe convenablement en sera dûment
rétribué et celui qui s’en défend, sauf contrainte et
s’il ne s’en repent… en sera puni,
On commence le jeûne à la vue de la nouvelle
lune de Ramadân et on le rompt à la vue de celle
de « Chawwâl » (dixième mois) ; que le mois soit de
vingt-neuf ou de trente jours.
Celui qui jeûne un jour de doute (est-ce le dernier
de « Cha'bân » ou le premier de Ramadan ?) devra
le compenser à la fin du mois du jeûne ; même si,
par la suite, et sans même avoir ni bu ni mangé, il
avait acquis la certitude que le dit jour faisait bien
partie du Ramadan. Il devra tout de même
s’abstenir de manger … pendant tout le reste de la
journée. Il en est de même pour celui qui n’a été
mis au courant de l’apparition de la lune que le
lendemain (premier jour de Ramadan). Celui-ci
devra aussitôt cesser de manger et de boire mais
devra tout aussi le compenser à la fin du Ramadan.
Le jeûne s’accomplit de l’aurore au coucher du
soleil. Quand on a des doutes sur le lever du jour,
on doit s’abstenir de manger ... De même quand
l’homme se trouve au matin en état d’impureté
légale ou quand la femme ayant eu ses menstrues
(ou lochies) est redevenue ‘pure’ avant l’aurore et
que l’homme comme la femme n’ont procédé au
lavage qu’après l’aube, l’un et l’autre jeûneront
valablement ce jour-là.
1. Les conditions de validité :

Pour être astreint au jeûne, il faut être musulman,


en pleine possession de ses facultés mentales,
valide, à l'état sédentaire, et majeur. S'il s'agit de la
femme, elle ne doit pas avoir la souillure du sang
des menstrues ou de l'accouchement.
En effet, il est permis au malade et au voyageur,
dans un voyage qui permet d'écourter la prière de
ne pas jeûner ces jours, et de les compenser à la
fin du Ramadan. Un tel voyage, pour une cause
admise par la religion, doit s’étaler sur quatre
« barîd-s », quarante-huit milles, soit plus de
soixante-dix kilomètres... Mais si le malade ne
craint pas pour sa santé et si le voyageur désire
jeûner : leur jeûne est valable et est d'ailleurs même
plus profitable pour eux. Le mineur, non plus, n'est
pas astreint au jeûne. Il lui faudra attendre sa
puberté pour l’être. Il peut tout de même jeûner à
titre d'entraînement. Aussi, en sera t-il rétribué !
Quant à la femme qui a ses règles et celle qui a du
sang de l'accouchement, il leur est formellement
interdit de jeûner. Toutefois, elles devront
compenser à la fin du Ramadan. Aussi, devront-
elles toujours vérifier leur état (de pureté) avant
l'aube pour savoir si elles peuvent désormais jeûner
ou non:
- Si l’écoulement s’arrête avant celle-ci, ou au
même moment : qu’elles se purifient et jeûnent.
- S’il cesse après l’aube : elles ne jeûneront pas
ce jour.
- Si elles hésitent sur l’heure, est-ce avant ou
après l’aube : qu’elles observent tout de même
le jeûne ; mais elles devront le compenser à la
fin du Ramadan ; du fait de l’incertitude.

2. La pratique du jeûne :

Le jeûne comporte aussi bien des Actes


Obligatoires que des Actes Traditionnels, des
pratiques méritoires et d’autres qui y sont jugés
blâmables.

2.1. Les actes obligatoires du jeûne :

Ils sont au nombre de deux, à savoir :


• l'intention (de jeûner tout le mois), et
• l'abstention vis-à-vis de tout ce qui est
susceptible de rompre le jeûne (manger,
boire, faire l'acte sexuel…) et ce, pour la
Face de Dieu.

L'intention est formulée à l'apparition de la


nouvelle lune marquant la fin de « Cha'bân »
(huitième mois) et le début de « Ramadân ». Elle
peut, volontairement, être renouvelée dans chaque
nuit du mois du jeûne, mais elle ne se fait pas de
jour.
Ainsi, à la vue de la nouvelle lune (et de toute
autre nouvelle lune ; marque du début du mois
lunaire), le fidèle dira :
« Allâhu Akbar, Allâhumma ahillahu 'alaynâ bi-l-
amni wal îmâni wa s-salâmati wal islâmi wa-t-tawfîqi
limâ tuhibbu wa tardâ. Rabbunâ wa Rabbuka
(Al)lâhu. »
(« Allah est le Plus Grand ! Seigneur !fais que ce
mois passe sur nous par la prospérité, la foi, la
sécurité et l'Islam, en accord avec tout ce que Tu
aimes et qui Te plais. Notre Seigneur et ton
Seigneur est Allah. »)

2.2. Les actes traditionnels du jeûne :

Ils sont au nombre de trois, à savoir :


• hâter la rupture après le coucher du soleil,
avec, de préférence, une datte – fraîche – ou
de l'eau, et en commençant par la formule
suivante: «Allâhumma laka çumtu wa bika
âmantu wa 'alâ rizqika aftartu, faghfirlî mâ
qaddamtu wa mâ akhartu. »
(« Seigneur !c'est pour Ta Face que j'ai
jeûné, et en Toi je crois. Pardonne-moi ce (les
péchés) que j'ai fait par anticipation, et ce que
j'ai fait avec retardement »). Ainsi, tu prononces
la « Tasmiya » : « Bismi l-Lâhi ! » (« Au Nom
de Dieu ! »), et tu consommes ta datte…
o S’évertuer à accomplir la prière du
crépuscule au plus vite.
• prendre le plus tardivement possible le dernier
repas (« Sahûr ») dans la nuit ; avant la prière
de « Fajr » (« Prenez le ‘sahûr’, dit le Prophète
– PSL – car il y a de la baraka dans le
‘sahûr’. »), et
• s'abstenir de paroles obscènes et
inconvenantes, de calomnies, de mensonges,
d'injures, de regarder tout ce qui est prohibé,
de marcher dans sa direction, de l'écouter
quand on en parle ou d'en parler soi-même…
Car, d'après la tradition prophétique, lorsque
l'on jeûne sans pour autant se garder
d'accomplir de mauvaises actions, le résultat
n'en est que la soif et la faim.

2.3. Pratiques méritoires du jeûne :

Il est recommandé, pendant le mois de


Ramadan, d'augmenter les œuvres pies (récitation,
lecture, écoute du Saint Coran) et d'observer, de
nuit, les prières à pauses dites « tarâwîh ». « Celui
qui (les) observe, avec foi (profonde en Allah) et
pour se faire un mérite auprès de Dieu, ses péchés
antérieurs lui sont pardonnés ».
Elles se font par couples de « rakk’a » et la
récitation s’y fait de préférence à voix haute ;
comme pour toutes les prières de nuit. Leur nombre
n'est pas fixe, mais d'après une tradition racontée
par Aïcha (Dieu soit satisfait d'elle) le Prophète
(PSL) ne faisait pas plus de douze « rakk'a », qu'il
faisait suivre d'un « witr » à « rak'a » unique ; et ce,
que ce soit en période de Ramadan ou non. Le
fidèle peut les dire seul ou à la suite d'un imam, à la
mosquée ou ailleurs. L'on peut suivre la
programmation suivante, tirée du Kitâbu qurratil
'ayni ... de Serigne Shuhaybu Mbacké. Les bienfaits
y sont largement énumérés.

Nomb
re de Sourates à réciter dans chaque « rakk'a » ;
Nuits
« rakk après la Fatiha
'a »
« Al qadr », « Al kâfirûn » et « Al
1ère nuit 10
ikhlâs » (2 fois chaque)
2ème nuit 6 « Al kawçar » (10 fois)
3ème nuit 6 « Al qadr » et « Al kâfirûn » (4 fois chaque)
4ème nuit 4 « Al kâfirûn » (3 fois)
5ème nuit 4 « Ach-charh » (1 fois), « Al ikhlâs » (3 fois)
6ème nuit 2 « Al ikhlâs » (12 fois)
7ème nuit 6 « Al kâfirûn » et « Al ikhlâs » (7 fois
chaque)
ème
8 nuit 2 « Al ikhlâs » (12 fois)
ème
9 nuit 4 « Al masad (3 fois), Al ikhlâs (1 fois)
ème
10 nuit 4 « Al kursiyy (1 fois), Al qadr (12 fois)
« Al qadr », « Al kâfirûn » et « Al
ikhlâs » (7 fois chaque). Après la prière dire : «
11ème nuit 4 Lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâhil 'aliyyil 'azîm »
(70 fois), puis « Allâhumma çalli 'alâ Sayyidinâ
Muhammadin wa sallim » (70 fois)
12ème nuit 10 « Al ikhlâs » (6 fois)
13ème nuit 2 « Al ikhlâs » (5 fois)
14ème nuit 8 « An-naçr » (7 fois)
15ème nuit 6 « An-naçr » (1 fois), « Al likhlâs » (35 fois)
16ème nuit 2 « Az-zulzilat » (10 fois)
17ème nuit 12 « Al qadr » et « Al ikhlâs » (2 fois chaque)
18ème nuit 10 « Al A'lâ », « Al kâfirûn » et « Al ikhlâs »
(1 fois chaque)
ème
19 nuit 6 « Al ikhlâs » (7 fois)
ème
20 nuit 8 « Al qadr » (1 fois), « Al ikhlâs » (3 fois)
21ème nuit 4 « Al ikhlâs » (20 fois)
« Al A'lâ », « Al qadr », « Al ikhlâs »,
22ème nuit 2
« Al fallaq » et « An-nâs » (3 fois chaque)
23ème nuit 4 « An-naçr » et « Al ikhlâs » (5 fois chaque)
24ème nuit 6 « Al ikhlâs » (3 fois)
25ème nuit 8 « Al ikhlâs » (4 fois)
26ème nuit 10 « Al qâriat » (1 fois), « Al ikhlâs » (5 fois)
27ème nuit 12 « Al qadr » (10 fois)
28ème et 4 « At-tîn », « Al kâfirûn » et « Al ikhlâs »
29ème nuit (5 fois chaque). Après la prière faire autant
« istiqfâr » («Astaghfirul Lâha…») que possible
6 « Al ikhlâs » (11 fois) ou
ème
30 nuit « Al kâfirûn » et « Al ikhlâs » (25 fois
4 chaque)

Il est tout aussi à noter parmi les pratiques


surérogatoires excellentes du mois de Ramadan, la
retraite spirituelle qu’il est convenu d’appeler
« i’tikâf ». Elle doit être ininterrompue et ne se fait
que dans les mosquées (ou grandes mosquées où
se fait la prière du vendredi là où elles existent).
Elle se fait, suivant la tradition, pendant les dix
derniers jours de Ramadan, jours durant lesquels il
n’est pas permis d’avoir des rapports sexuels ; de
jour comme de nuit. « Lorsque venaient les dix
(dernières nuits du mois de Ramadan), rapporte
Aicha – que Dieu soit satisfaite d’elle – le Prophète
(PSL) arrangeait ses vêtements (pour la prière)
vivifiait ses nuits (par l’adoration d’Allah) et réveillait
sa famille ».
Le fidèle qui fait l’« i’tikâf » ne doit sortir de son
lieu de retraite que pour satisfaire aux humaines
nécessités. Il y entrera avant le coucher du soleil (la
veille) du jour où il veut commencer sa retraite.
Il est permis, au cours du jeûne, de se servir du
cure-dent, de se faire appliquer des ventouses, à
moins qu'on ne craigne que cela ne provoque une
grande faiblesse, de prendre des piqûres, des
remèdes pour les oreilles, les narines et les yeux.
De même, les restes d'aliments demeurés dans la
bouche, les insectes (par exemple : mouches ou
moucherons) qui entreraient dans la bouche, le
vomissement involontaire (si rien ne retourne dans
la gorge) et les rêves mouillés (émission de sperme
pendant un rêve diurne) ne rompent pas le jeûne.
Cependant, si le vomissement est provoqué, le
jeûne devient nul ; aussi devra-t-on le compenser.
Si, en plus, une partie de la vomissure retourne
dans la gorge alors il incombera aussi bien la
compensation que l’expiation (« kaffâra »).

2.4. Pratiques blâmables du jeûne :

Il est blâmable pour une personne en situation de


jeûne de :
• goûter de la nourriture,
• mâcher tout ce qui se mange, en vue par
exemple de le donner à un enfant,
• faire des caresses ou des baisers à son
épouse. Car s’il en sort le liquide prostatique
(appelé « madhyu »), l’on devra compenser ce
jour. Si, au-delà, l’on en vient à éjaculer (du
sperme), il incombera aussi bien la
compensation que l’expiation.
• dormir d’une manière exagérée. Pour y
échapper, éviter de trop se gaver à l’aube ou
au soir. Car, quiconque se remplit l’estomac,
l’arrose abondamment et dort profondément,
celui-là se rend l’égal des animaux car
beaucoup de biens lui échappent ; il perd et
périt. Son ventre devient lourd et son cœur
‘obstrué’ et assombri. Détourné, de la sorte, de
la mention de Dieu, il croit avoir jeûné, mais
n’obtiendra rien le jour de la résurrection.
• tenir des propos obscènes. Le Prophète (PSL)
dit à ce sujet que « celui que ne s’abstient pas
d’être un hypocrite dans le discours et dans
l’action, Dieu n’a pas besoin qu’il s’abstienne
de manger et de boire. »

En effet le jeûne ne consiste pas seulement


à s’abstenir de manger et de boire, car que de
jeûneurs parmi les gens, qui n’auront de leur
jeûne que la faim et la soif ; paroles du
Prophète (PSL).
La pratique du jeûne doit occuper tous les
membres, tous les organes, lesquels doivent
s’abstenir de tout ce qui entache le jeûne. L’on
doit s’abstenir de tout ce qui est prohibé, de
marcher dans sa direction, de l’écouter quand
on en parle ou d’en parler soi-même. De même
le jeûneur doit s’abstenir de toute mauvaise
pensée au même titre que le manger et le
boire.

3. La nuit de la destinée (« laylatul qadr ») :

C’est la nuit de la Révélation du Coran, de son


original primordial au ciel le plus bas, pour ensuite
être révélé graduellement par l’ange Gabriel au
Prophète Mouhamad (PSL) sur une durée de vingt
trois ans ; à la Mecque puis à Médine.
En effet, Dieu dit à la sourate 97 du Saint Coran:
« En vérité, Nous l’avons (le Coran) révélé en la
nuit de la destinée ! Et qui est-ce qui te fera
connaître ce qu’est la nuit de la destinée ? La
nuit de la destinée vaut mieux que mille mois !
Les anges et l’Esprit descendent du [ciel] avec
la permission de leur Seigneur, [chargés] de
tout ordre. C’est une nuit de paix jusqu’au lever
du jour ! »

« Celui qui passe (cette) nuit, enseigne la


tradition, en veille et prière et (dont l’adoration)
coïncide (effectivement avec l’avènement de cette
Nuit), ses fautes passées lui sont pardonnées. »

On considère généralement qu’elle correspond à


la vingt-septième (27ème) nuit du mois de Ramadan.
Mais selon d’autres sources dont Cheikh Ahmadou
Bamba Mbacké, qui nous transmet le calendrier ci-
dessous, tenu des anciens érudits, elle demeure
mobile ; dans la deuxième moitié.
Ainsi :
• si le premier jour du mois est un dimanche,
la nuit de la destinée correspond à la nuit du
vingt-six (26) au vingt-sept (27) ;
• si le premier jour du mois est un lundi, la nuit
de la destinée correspond à la nuit du dix-
huit (18) au dix-neuf (19) ;
• si le premier jour du mois est un mardi, la
nuit de la destinée correspond à la nuit du
vingt-quatre (24) au vingt-cinq (25) ;
• si le premier jour du mois est un mercredi, la
nuit de la destinée correspond à la nuit du
seize (16) au dix-sept (17) ;
• si le premier jour du mois est un jeudi, la nuit
de la destinée correspond à la nuit du vingt-
deux (22) au vingt-trois (23) ;
• si le premier jour du mois est un vendredi, la
nuit de la destinée correspond à la nuit du
vingt-huit (28) au vingt-neuf (29) ;
• si le premier jour du mois est un samedi, la
nuit de la destinée correspond à la nuit du
vingt (20) au vingt-un (21).

Le Prophète (PSL) recommandait (à notre mère


Aïcha, que Dieu soit satisfait d’elle) d’y répéter, le
plus possible : « Allâhumma innaka ‘afuwwun
(karîmun) tuhibbul ‘afwa fa’fu ‘annî. »
(« Seigneur c’est Toi l’Indulgent (Honorable) ; Tu
aimes l’indulgence ; soit (donc) indulgent à mon
endroit »).
On y recommande aussi, entre autres actes de
dévotion :
• une prière de deux « rakk’a », avec dans
chacune d’elle : une fois la sourate liminaire
(« Al fâtiha ») et sept fois la sourate 112 (« Al
Ikhlâs »).
o Après quoi, dire « Astaghfirul-l-Lâha wa
atûbu ilayhi » (70 fois) ; (« Je demande
pardon à Dieu et à Lui je me repens. »)
• une prière de douze « rakk’a », avec dans
chacune d’elle : une fois la sourate liminaire
(« Al fâtiha ») et douze fois la sourate 97 (« Al
Qadri »).
• une prière de quatre « rakk’a », avec dans
chacune d’elle : une fois la sourate liminaire
(« Al fâtiha »), une fois la sourate 108 (« Al
kawçar ») et sept fois la sourate 112 (« Al
Ikhlâs »).
Cette prière préserve des terreurs de la
tombe et de l’agonie douloureuse.
• une prière de quatre « rakk’a », avec dans
chacune d’elle : une fois la sourate liminaire
(« Al fâtiha »), une fois la sourate 102 («At-
takkâçur ») et trois fois la sourate 112 (« Al
Ikhlâs »).
L’on se verra construire des châteaux aux
Paradis. De même, cette prière allège les
douleurs de l’agonie, les affres de la mort ainsi
que les châtiments de la tombe ; avec la
permission de Dieu.

4. La prière du dernier vendredi de Ramadan :

Elle se fait en vue de ‘rattraper’ les prières


omises, par mégarde, dans le passé. On rapporte
avoir tenu de Abu Bakr (que Dieu soit satisfait de
lui) que le Prophète (PSL) a dit qu’elle constitue un
rattrapage de quatre cents ans. Quant à ce qui est
rapporté d’Ali : elle constitue un rattrapage de mille
ans.
Elle se fait en quatre « rakk’a », avec un seul
« tachahhud », au dernier. L’on formule l’intention
de prier quatre « rakk’a », en compensation des
prières omises et on prononce le « takbir »
d’intronisation : « Allâhu Akbar ». Réciter dans
chaque « rakk’a » une fois la « fatiha » (sourate
liminaire), quinze (15) fois « Al Qadr » (n° 97) et
quinze (15) fois « Al kawçar » (n°108). A la fin de la
prière, faire cent (100) fois la prière sur le Prophète
(PSL) : « Allâhumma çalli ‘alâ Sayyidinâ
Muhammadin wa sallim ».
5. La fête de la rupture du jeûne (« 'îd al fitri ») :

Elle intervient à l’apparition de la nouvelle lune,


après vingt-neuf (29) ou trente (30) jours de jeûne.

Quant à la prière du jour (le lendemain, premier


de « Chawwâl ») elle est une recommandation
prophétique pour tout musulman (hormis les
femmes, les esclaves et les voyageurs).
Son temps va du lever effectif du soleil à la prière
de midi et elle se fait en deux « rakk’a », sans appel
ni rappel.
Faire sept « takbîr » (« Allâhu Akbar ») dans la
première « rakk’a », y compris le « takbîr »
d’intronisation ; puis six dans la deuxième, y
compris celui que l’on prononce en se relevant de la
première « rakk’a ».
Réciter de préférence la sourate liminaire « Al
fâtiha » suivie de la sourate « Al a’lâ » (n°87) da ns
la première « rakk’a » et, dans la deuxième, « Al
fâtiha » et « Ach-chams » (n°91).
NB : N’élevez les bras que pour le « takbîr »
d’intronisation.

6. La zakat de la rupture (« zakkât al fitri ») :

Elle constitue une recommandation prophétique,


et consiste à donner environ deux kilogrammes et
demi de la nourriture de base du pays, en
aumône ; pour soi-même, son/ses épouses, ses
enfants mineurs, ses parents, s’ils n’en ont pas les
moyens et aussi pour ses protégés ; bref pour toute
personne vivant sous sa tutelle.

« Le jeûne du mois de Ramadan, enseigne le


Prophète (PSL), est suspendu entre le ciel et la
terre. Dieu ne l’acceptera qu’après l’acquittement
de l’aumône du « fitr ».

La distribuer de préférence avant d’aller prier,


aux ayants droit, qui sont les mêmes que pour la
« zakat » : « … les pauvres, les indigents… » (Le
Coran, sourate 9, verset 60)

II. Du jeûne compensatoire et de l'expiation :

Il est permis au malade et au voyageur, dans un


voyage qui permet d'écourter la prière, de ne pas
jeûner ces jours, et de les compenser à la fin du
Ramadan. Mais si le malade ne craint pas pour sa
santé et si le voyageur désire jeûner : leur jeûne est
valable et est d'ailleurs même plus profitable pour
eux. (cf. Le Coran : sourate 2, verset 184)
Quant à la femme qui a ses règles et à celle qui a
du sang de l'accouchement, il leur est formellement
interdit de jeûner. Toutefois, elles devront
compenser à la fin du Ramadan.
De même, la femme enceinte et la nourrice qui
craignent un danger sur leurs personnes sont
autorisées à différer leur jeûne et à le compenser
ultérieurement.
Cependant, si la crainte va à l'enfant que la
première porte dans son sein, ou au nourrisson que
la deuxième allaite, alors elles devront, surtout pour
la seconde (car pour la première il y a divergence),
se racheter, moyennant une nourriture à un pauvre
; un par jour.
Il en est de même pour celui qui, au début du
Ramadan, n'aurait pas encore satisfait à la
compensation des jours de jeûne du Ramadan
précédent.
Cette nourriture équivaut à un « mudd » (0,75
gramme) de céréales, ou son équivalent en argent,
pour chaque jour de jeûne non observé ; en plus de
la compensation.
Il est recommandé au vieillard très avancé en
âge, et à l'impotent qui sera par la suite incapable
de jeûner, de fournir cette dite nourriture, laquelle
nourriture leur servira de compensation.
Quant à celui qui rompt volontairement le jeûne,
en mangeant, en buvant, ou en coïtant, il lui
incombe aussi bien la compensation qu'une
expiation (« kaffâra »). L'expiation, en ce cas,
consiste, par ordre de préférence, à nourrir soixante
pauvres, à raison du « mudd » susmentionné pour
chaque pauvre, à affranchir un esclave, ou à jeûner
deux mois de suite.

III. Du jeûne surérogatoire :

• « Celui qui jeûne le mois de Ramadan et le fait


suivre de six jours du mois de « Chawwâl », à
condition que l’un des jours ne soit pas le premier
de « Chawwâl » qui est le jour de la fête de la
rupture du jeûne, c’est comme s’il avait jeûné toute
sa vie. »
Commencer de préférence le premier dimanche
ou le premier mercredi suivant la fête.

Il est tout aussi recommandé de jeûner :


• les troisième (3ème) et dixième (10ème ;
« ‘Âchûrâ ») de « Muharram » ; premier mois
lunaire,
• le vingt-septième (27ème) de « Rajab »
(septième mois lunaire),
• le quinzième (15ème) de « Cha’bân » (huitième
mois lunaire)
• le vingt-cinquième (25ème) de « Dhul qi’da »
(onzième mois lunaire),
• le neuvième (9ème ; jour de « ‘Arafat ») de
« Dhul hijja » ; douzième mois lunaire,
• un jour sur deux, comme le faisait le prophète
David (salut sur lui). Car, enseigne le Prophète
(PSL), « la meilleure (forme) de prière
(adressée) à Dieu Très Haut est celle de David
et la meilleure (forme) de jeûne (adressée) à
Dieu Très Haut est (aussi) celle de David. Il
dormait la moitié de la nuit, se levait le tiers
(pour prier) et se rendormait le sixième. Aussi
jeûnait-il un jour sur deux.»
• trois jours par mois : « celui qui le fait c’est
comme s’il avait jeûné tout le temps. »

Cependant il est répréhensible de jeûner pendant


toute l’année. « Celui qui jeûne toute l’année n’a
pas jeûné du tout. »
Il est tout aussi interdit de jeûner :
• un jour douteux (est-ce le dernier de
« Cha’bân » ou le premier de Ramadan?)
• les jours des deux fêtes (celle de la fin de la
rupture du jeûne, « 'îd al fitri », et celle du
sacrifice, « ‘îd al adhâ » ou « ‘îd al kabîr ». Par
contre pour celle-ci, s’abstenir de manger du
matin au retour de la prière. L’on rompra alors
son ‘jeûne’ avec le foie du mouton sacrifié.)
• les trois jours qui suivent directement la fête du
sacrifice ; c’est-à-dire les onzième, douzième et
treizième du mois de « dhul hijja »).

Par ailleurs une femme ne doit pas jeûner sans


la permission de son mari ; si ce n’est au mois de
Ramadan.

CONCLUSION:

Ici s'achève – dans la louange de DIEU – ce que


nous avions l’intention de réunir ; en vue du viatique
pour le Ramadan, mois du jeûne par excellence.
C'est une compilation de divers enseignements
sur le Ramadan et sur le jeûne, élaborée pour la
FACE de Dieu auprès de Qui nous espérons une
rétribution dont l'effet sera continu et éternellement
répandu sur tous Ses serviteurs. Il servira, nous
l’espérons, de « compagnon de voyage » durant
tout le mois béni de Ramadan ; ce mois dont « le
début est miséricorde, le milieu rédemption des
péchés et la fin prémunition contre l’enfer ».
« Le mois de Ramadan (neuvième du calendrier
musulman, lunaire) est celui au cours duquel le
Coran fut révélé, pour servir de bonne direction
aux hommes, d'explication claire aux préceptes
[divins], de critère à la vérité et à l'erreur. » (S.
2, verset 185). C’est un mois de privation et de
dévotion accrue ; par la lecture (et/ou écoute) du
Coran et les veillées nocturnes. Ses nuits sont
bénies. Aussi, « Celui qui (les) passe en veille et
prière, avec foi (profonde en Allah) et pour se faire
un mérite auprès de Dieu, ses péchés antérieurs lui
sont (-ils) pardonnés ».
De même « le Jeûne et le Coran intercèderont en
faveur du serviteur le Jour de la Résurrection. Le
Jeûne dira : « O mon Seigneur ! Je l’ai empêché de
se nourrir et de (satisfaire) son désir : prends-moi
donc comme intercesseur en sa faveur ! ». Et le
Coran dira : « Je l’ai empêché de dormir la nuit :
prends-moi donc comme intercesseur en sa
faveur ! ». Et ils intercèderont. »
Sachons tirer profit d’un pareil mois. Ne
provoquons personne et n’y répondons pas non
plus. Faisons-nous miséricorde et implorons celle
du Très Haut. Augmentons nos actes de dévotion et
recherchons-y l’agrément de Dieu…
Que la Bénédiction Divine se multiplie
éternellement sur l'Intercesseur comblé de Faveurs,
du Nom de AHMAD, sur sa famille et sur ses
compagnons. Grâce est rendue à son Maître, de la
part de l'esclave et serviteur du nom de
Mouhamadou, homonyme du serviteur du Prophète
(PSL), auteur de cette dite compilation.
Que Dieu nous gratifie de Son secours et qu’Il
agrée nos actes de dévotion... Amen !

« Combien Glorieux est ton SEIGNEUR,


SEIGNEUR de la TOUTE -PUISSANCE, se
dérobant à tout ce qu'ils imaginent - Paix sur les
Envoyés - Louange à DIEU MAÎTRE DES
MONDES. »
Table des matières

Avant-propos…………….……....……….…………. i
Introduction……….………………….….. page 1

I. Le jeûne du mois de Ramadan..…. page 3


1. Les conditions de validité …….. .page 4
2. La pratique du jeûne……..…….. page 5
2.1. Les actes obligatoires ….…. page 5
2.2. Les actes traditionnels…….. page 6
2.3. Pratiques méritoires …....…. page 7
2.4. Pratiques blâmables....….. page 10
3. La nuit de la destinée (« laylatul qadr »)
……………………………….….. page 11
4. La prière du dernier vendredi de
Ramadan ………….…….….…..page 14
5. La fête de la fin de la rupture du jeûne
(«'îd al fitri ») …………………. page 14
6. La zakat de la rupture (« zakkât al fitri »)
……………………………….….. page 15
II. Du jeûne compensatoire et de l'expiation
………………………………....... page 16
III. Du jeûne surérogatoire……..…. page 17

Conclusion……………………………... page 19

Thiès, Août 2009,


« Cha’bân » 1430 H

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