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Installations

photovoltaïques

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Anne Labouret, Michel Villoz

Installations
photovoltaïques
Conception et dimensionnement d’installations
raccordées au réseau

5e édition

9782100572472-Livre-Labouret.indb 3 12/09/12 10:40


Photo de couverture : © Attila Nemeth – Fotolia.com

© Dunod, Paris, 2012


ISBN 978-2-10-057247-2

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Table des matières

À propos des compléments en ligne 7


Introduction  9
Chapitre 1 : Énergie lumineuse et conversion photovoltaïque 15
1.1 La lumière sous toutes ses formes  15
1.2 Le rayonnement solaire terrestre  22
1.3 La conversion photovoltaïque  37
1.4 Le fonctionnement de la jonction photovoltaïque  47

Chapitre 2 : Technologie des panneaux solaires  53


2.1 Cellules et panneaux au silicium cristallin  54
2.2 Cellules et panneaux au silicium en couche mince  80
2.3 Panneaux au CdTe  92
2.4 Panneaux au CIS et CIGS  95
2.5 Panneaux spéciaux  97

Chapitre 3 : Équipements pour installations raccordées


au réseau  107
3.1 Panneaux solaires  108
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

3.2 Installation mécanique des panneaux  114


3.3 Onduleurs  119

Chapitre 4 : Systèmes basse puissance  127


4.1 Étapes du projet  127
4.2 Dimensionnement  128
4.3 Exemple d’intégration  135
4.4 Montage et câblage  137
4.5 Effets d’ombrages  139

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Table des matières

Chapitre 5 : Centrales de forte puissance  141


5.1 Centrale en plein champ  142
5.2 Toiture photovoltaïque  172
5.3 Centrale à suiveurs  179
5.4 Précision de la simulation  185

Chapitre 6 : Suivi et maintenance


d’une centrale photovoltaïque  191
6.1 Centrale de forte puissance 192
6.2 Centrale de basse puissance 196

ANNEXES

Annexe 1 : Grandeurs physiques et unités  201


Caractéristiques électriques d’un récepteur  201
Rayonnement lumineux  202

Annexe 2 : Données d’ensoleillement 205

Bibliographie  215

Organismes et associations  217

Index 219

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À propos des compléments en ligne

À propos
des compléments en ligne

Sont accessibles dans les compléments en ligne de cet ouvrage, sur le site internet
www.dunod.com :
▶▶ un accès privilégié au logiciel PVsyst, abondamment décrit dans cet ouvrage,
sous forme d’une durée exceptionnelle de 2 mois d’essai gratuit de la dernière
version complète (fonctionnant sous Windows). Cela permet ainsi de se fami-
liariser avec ce logiciel très performant qui est considéré aujourd’hui comme la
référence pour de nombreux professionnels et institutions financières ;
▶▶ de nombreuses références sur :
▷▷ les statistiques de production du photovoltaïque,
▷▷ les producteurs de panneaux solaires, d’onduleurs,
▷▷ les fiches techniques des matériels,
▷▷ les sites gratuits et payants proposant des statistiques d’ensoleillement,
▷▷ les normes en vigueur,
▷▷ les organismes de certification,
▷▷ les laboratoires de recherche,
▷▷ les formations,
▷▷ les salons et conférences ;
▶▶ des newsletters et des revues professionnelles pertinentes.
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Introduction

Introduction

L’utilisation photovoltaïque de l’énergie solaire consiste à convertir directement le


rayonnement lumineux en électricité. Elle emploie pour ce faire des modules ou
panneaux photovoltaïques, composés de cellules solaires ou de photopiles qui réali-
sent cette transformation d’énergie. La conversion photovoltaïque est basée sur
l’absorption de photons dans un matériau semi-conducteur qui fournit des charges
électriques, donc du courant, dans un circuit extérieur (cf. chapitre 1).
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Figure 1 – Les différents modes d’exploitation de l’énergie solaire.

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Introduction 

L’énergie solaire thermique, quant à elle, produit de la chaleur à partir du rayonne-


ment solaire infrarouge du Soleil afin de chauffer de l’eau, de l’air ou un autre fluide.
La technologie est plus simple que le photovoltaïque, donc moins onéreuse. Il s’agit
de capter les calories grâce à des surfaces absorbantes de la chaleur, des tubes métal-
liques peints en noir par exemple. Cela permet de réaliser des chauffe-eau solaires
individuels ou collectifs.
L’énergie solaire thermodynamique, quant à elle, concerne de grandes centrales
équipées de concentrateurs des rayons solaires, sous forme de miroirs galbés, dont
la fonction est de chauffer un fluide à haute température (plusieurs centaines de
degrés) afin de générer de la vapeur par échange thermique pour ensuite produire
de l’électricité au moyen d’une turbine à vapeur par exemple.
Ces aspects thermiques de l’énergie solaire ne sont pas traités dans cet ouvrage,
qui est strictement dédié à l’énergie photovoltaïque, et plus particulièrement aux
installations connectées au réseau.
Faut-il nécessairement du soleil pour produire du courant ?
La réponse est non, bien entendu. Sinon, on ne pourrait pas employer le photo-
voltaïque dans nos pays tempérés. Toute source de lumière peut être convertie en
électricité. Le terme énergie solaire est donc un peu faux, certains préféreront pour
cette raison l’expression énergie lumière.
Ceci dit, le Soleil étant la source la plus intense de notre environnement, la produc-
tion est toujours supérieure sous exposition au soleil. On dispose, très nettement,
de moins de flux lumineux en intérieur (dans un bâtiment, sous éclairage artificiel)
et les applications ne peuvent pas être les mêmes. Notre pupille, elle, s’adapte aux
divers éclairements et atténue ces contrastes lumineux. Schématiquement, si l’on
attribue le chiffre 1 000 à un ensoleillement maximum de type « temps radieux »,
correspondant à un flux solaire de 1 000 W/m2, un ciel nuageux, quant à lui, rayon-
nera entre 100 et 500 (100 à 500 W/m2), et une ambiance intérieure entre 1 et 10 (100
à 1 000 lux). Dans une ambiance intérieure, on pourra développer des applications
électroniques, horlogères et autres, de très faible consommation électrique.
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La quantité d’énergie solaire disponible en extérieur est aussi très variable d’un pays
à l’autre, d’une région à l’autre, d’une saison à l’autre. Sur une journée complète, le
Soleil fournit sur Terre de 0 à 7 kWh/m 2 de rayonnement incident. Connaître et
quantifier précisément cette énergie lumineuse est indispensable à la maîtrise de
l’énergie photovoltaïque. Nous y revenons au chapitre 1.
Qu’est-ce qu’un panneau photovoltaïque ?
Un panneau (ou module) photovoltaïque est un bloc composé de plusieurs cellules
généralement montées sous une plaque de verre, d’une dimension de 0,1 à 3 m2

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Introduction

typiquement. Ces panneaux ont pour fonction de réunir assez de cellules pour
créer un convertisseur d’énergie, ces cellules devant être protégées des chocs et
des intempéries. Leur puissance varie selon le nombre et la taille des cellules qui
les composent, de 1 à 300 W typiquement. Pour disposer de plus de puissance sur
une installation, on associe plusieurs modules en créant un champ photovoltaïque.
Les panneaux photovoltaïques ne seront pas les mêmes selon les applications, les
technologies étant adaptées, pour certaines, aux moyens et forts éclairements (sous
éclairement naturel) et, pour d’autres, aux faibles éclairements (sous éclairement
intérieur).
Le chapitre  2 détaille les technologies de ces cellules, panneaux, et la façon de
composer des champs photovoltaïques.
Le courant produit est-il continu ou alternatif ?
Les cellules solaires et les modules photovoltaïques produisent de l’électricité en
courant continu (DC = Direct Current) comme les batteries, et non pas comme
celle du secteur, qui en France est en courant alternatif 220 VAC (AC = Alternative
Current) à la fréquence de 50 Hz. Pour alimenter des appareils en courant alter-
natif ou pour se connecter au réseau et y injecter l’électricité produite à partir de
l’énergie photovoltaïque, on a donc besoin de convertisseurs DC/AC qui produisent
un courant alternatif à partir du continu, autrement dit des onduleurs.
Les tensions continues générées par les panneaux photovoltaïques disponibles sur
le marché sont variables selon leur emploi : pour la charge de batteries au plomb, les
panneaux sont en 12 V ou 24 V, alors que pour la connexion au réseau leur tension
est souvent plus élevée, 40 ou 72 V par exemple, selon la taille du champ solaire qui
sera construit et la tension d’entrée de l’onduleur.
Faut-il stocker l’énergie ?
Les panneaux solaires ne sont que des convertisseurs d’énergie et non des réservoirs
(comme les piles). Ils transforment l’énergie mais ne la stockent pas. Si l’applica-
tion demande de l’énergie en dehors des périodes de production, c’est-à-dire dans
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l’obscurité, il faudra nécessairement la récupérer dans un stockage (batterie, accu-


mulateur) ou sur une autre source d’énergie.
Les applications possibles sans batterie fonctionnent soit en alimentation directe (en
présence de lumière uniquement), soit grâce à un stockage hydraulique (pompage
de l’eau), soit lorsque l’installation est connectée au réseau (objet de cet ouvrage).
Dans tous les autres cas, une batterie de stockage sera employée pour fournir de
l’électricité dans l’obscurité et également lorsque le courant demandé est supé-
rieur au courant fourni à cet instant par les panneaux (démarrage d’un moteur
par exemple).

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Introduction 

De quoi se compose un générateur photovoltaïque ?

Les systèmes photovoltaïques se répartissent en deux grandes catégories :


▶▶ les installations raccordées au réseau dont l’électricité produite est injectée dans
le réseau collectif (EDF ou autre) ;
▶▶ les installations autonomes destinées à alimenter un appareil sans fil, ou un site
isolé, non raccordé au secteur.
Dans cette deuxième catégorie, on trouve tous les systèmes sur batterie : électrifi-
cation rurale en site isolé, chalets, sites insulaires, alimentations de relais télécoms,
signalisation, appareils de mesure… ainsi que les systèmes en alimentation directe,
sans batterie, comme certaines ventilations, calculettes et systèmes de pompage.
Dans le cas des pompes photovoltaïques, le stockage est hydraulique : la pompe
fonctionne « au fil du soleil », monte l’eau dans une citerne qui sert de réservoir pour
fournir de l’eau à la demande, même en dehors des périodes de fonctionnement de
la pompe.
Le présent ouvrage concerne la première catégorie, soit les installations photo­
voltaïques raccordées au réseau. Ces installations, au lieu d’alimenter directement
des appareils sur place, injectent leur production électrique dans un réseau collectif
comme celui de l’EDF en France. Les panneaux s’installent soit sur des châssis posés
au sol (centrales solaires), soit sur des habitations ou des bâtiments professionnels
ayant de la place, et de préférence qui bénéficient d’un bon ensoleillement. L’au-
torisation de se connecter et la signature d’un contrat de rachat du courant par la
compagnie d’électricité sont indispensables pour réaliser et rentabiliser l’opéra-
tion. Dans un système autonome, la production est écrêtée lors des périodes de fort
ensoleillement, puisque dès que la batterie est pleine, l’excédent d’énergie fournie
est perdu (essentiellement en été sous nos latitudes). À l’opposé, l’énorme avantage
d’une installation raccordée au réseau, c’est que le réseau joue le rôle de « stockage
illimité », et donc l’intégralité de l’énergie produite dans l’année est récupérée.
L’électricité produite par les panneaux solaires en courant continu doit cependant
être mise en forme en courant alternatif au travers d’un onduleur DC/AC qui doit
être soigneusement conçu, dimensionné, et respecter des normes de qualité et de © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

sécurité.
Si le site de production est également un site de consommation (une habitation
par exemple), il y a deux solutions possibles : soit la vente de la totalité du courant
produit et la consommation par ailleurs du courant fourni par la compagnie, soit la
vente seulement du surplus de courant non consommé. Souvent la première solution
est plus rentable pour le propriétaire du générateur photovoltaïque raccordé, tout
simplement parce que le tarif de rachat de son courant photovoltaïque par la compa-
gnie d’électricité est nettement plus élevé (jusqu’à 0,60 €/kWh en 2009 en France,

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Introduction

moins par la suite) que celui auquel il lui achète de façon traditionnelle. D’autres
systèmes d’aide à l’investissement existent également : des prêts avantageux pour
financer les nouvelles installations, des subventions régionales, des crédits d’impôt,
TVA réduite… selon les pays.

En quoi le photovoltaïque participe-t-il au développement durable ?


Les énergies renouvelables en général et le photovoltaïque en particulier sont souvent
considérés comme des solutions alternatives durables aux problèmes actuels de la
ressource énergétique, au moins dans le domaine de l’électricité. Voyons concrètement
les arguments qui soutiennent cette affirmation.
▶▶ L’énergie du Soleil est la source la plus renouvelable de toutes, c’est même
l’énergie primaire de toutes les énergies présentes sur la Terre, à l’exception de la
géothermie, qui puise son énergie au cœur de la Terre.
▶▶ Le silicium, matériau le plus employé pour les cellules solaires, est le deuxième
matériau le plus abondant de la croûte terrestre après l’oxygène, donc si elle
continue à exploiter le silicium, l’énergie solaire photovoltaïque préserve les
ressources naturelles.
▶▶ L’utilisation du photovoltaïque réduit la quantité d’énergie consommée pour
produire de l’électricité. On estime aujourd’hui qu’un panneau solaire produit
en quelques années seulement (4 à 6 selon les technologies) l’énergie qui a été
nécessaire à sa fabrication.
▶▶ La production d’électricité par un générateur photovoltaïque n’émet pas de gaz
à effet de serre et ne génère pas de pollution comparable à celle des modes de
production traditionnels. En 2030, selon l’EPIA, l’association européenne du
photovoltaïque1, le solaire photovoltaïque permettra de réduire les émissions
mondiales de CO2 de 1,6 milliard de tonnes par an, soit l’équivalent de 450
centrales au charbon d’une puissance moyenne de 750 MW.
▶▶ C’est une énergie fiable et durable : les générateurs photovoltaïques sont modu-
laires, faciles à mettre en œuvre et à entretenir. Ils n’ont que très peu d’usure
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

intrinsèque. Leur durée de vie est de 20 à 30 ans.


▶▶ Cette industrie minimise les déchets toxiques. La pollution émise lors de la
fabrication des cellules solaires est relativement faible (sauf en ce qui concerne
certains matériaux à risque comme le cadmium, cf. § 2.3). Et il n’y a absolument
aucune émission toxique lors de la génération d’électricité par les panneaux
solaires.

1 European Photovoltaic Industry Association : www.epia.org

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Introduction 

▶▶ C’est une technologie qui favorise la santé publique et le développement humain.


En apportant l’électricité dans des endroits reculés, le photovoltaïque améliore
considérablement le niveau de vie des habitants, tant dans le domaine de l’édu-
cation que celui des activités agricoles et artisanales.
▶▶ Dans les pays producteurs de panneaux solaires mais aussi un peu partout où ils
sont vendus, installés, entretenus, le photovoltaïque génère de l’activité écono-
mique et des emplois.

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1.1 La lumière sous toutes ses formes 

Énergie lumineuse
et conversion photovoltaïque

Ce chapitre donne les bases physiques du phénomène lumineux,


expose les caractéristiques du rayonnement solaire terrestre, sa
mesure et les bases de données météorologiques. Il détaille égale-
ment la conversion de la lumière en électricité.

1.1 La lumière sous toutes ses formes


Quand on évoque la lumière en physique, une des premières grandeurs qui vient à
l’esprit est sa vitesse, qui ne peut être égalée et encore moins dépassée. Rien ne peut
aller plus vite que la lumière, et c’est sur ce postulat que repose la célèbre théorie de la
relativité d’Einstein. Il a découvert que la matière (m) est énergie (E), et vice versa, et
que ces grandeurs sont liées par la vitesse de la lumière au carré. C’est ce qu’exprime sa
fameuse formule E=mC2. Dans le vide, la vitesse de cette lumière C (pour célérité) est
de 299 792 458 m/s, à peine plus d’une seconde pour parcourir la distance Terre-Lune1.
Cette lumière apparaît donc à nos yeux comme un rayon se propageant en ligne droite,
et obéissant à certaines lois, décrites par l’optique dite « géométrique » : réflexion
sur une surface, réfraction (déviation du faisceau à l’entrée dans un milieu), focalisa-
tion par une lentille, diffusion sur une surface rugueuse… Tous ces phénomènes sont
concernés quand il s’agit de capter la lumière dans une cellule photovoltaïque (§ 1.3.1).
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Mais ils n’expliquent pas tout, loin de là. Pourquoi faut-il de la lumière pour que
notre œil perçoive son environnement ? Comment la lumière peut-elle traverser le
verre ? Comment se forme l’arc-en-ciel ?… les questions sont multiples. Pour rendre
compte de toutes les observations, depuis le Moyen Âge, les scientifiques ont cherché
à décrire la nature profonde de la lumière et élaboré de nombreuses théories, parfois
contradictoires.

1 Pour en savoir plus, voir par exemple l’excellent ouvrage de vulgarisation : Lumière Matière, par
Séverine Martrenchard-Barra, collection « Nature des Sciences », Centre de vulgarisation de la
connaissance, CNRS Éditions.

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1 Énergie lumineuse et conversion photovoltaïque 

1.1.1 Dualité onde-particule


Lorsqu’un faisceau lumineux passe par deux fentes assez rapprochées, cela produit
sur un écran placé derrière non pas deux taches de lumière mais un ensemble de
taches sombres et lumineuses alternées, des interférences. Ce phénomène ne peut
s’expliquer que si la lumière est une onde qui se propage dans l’espace. En effet
lorsque deux ondes arrivent au même point, elles peuvent soit se renforcer, soit s’an-
nuler, d’où l’alternance de taches sombres et brillantes sur l’écran. De nombreuses
expériences vinrent conforter cette théorie ondulatoire, notamment les observations
de l’astronome Huygens, les travaux de Young, Fresnel, Arago et Maxwell, qui mit
en équations la propagation des ondes lumineuses.
D’autres physiciens comme Newton défendaient une autre conception de la lumière,
celle d’un faisceau de particules, pour expliquer la réflexion : les grains de lumière
« rebondissent » sur le miroir (comme des balles).
Ce n’est qu’au xxe siècle que seront enfin réconciliées ces deux théories dites ondu-
latoire et corpusculaire de la lumière, grâce à la découverte du photon par Planck et
Einstein. Car en pratique la lumière a bien une double nature :
▶▶ C’est une onde électromagnétique, soit une oscillation périodique, caractérisée
par sa longueur d’onde λ (périodicité spatiale, figure 1.1) ou sa fréquence ν : plus
la fréquence est élevée, plus la longueur d’onde est faible et inversement :
C
n= ,
l
où C est la célérité de la lumière. Dans la partie visible du spectre solaire (§ 1.2.2),
la longueur d’onde se manifeste par la « couleur » de la lumière.
▶▶ C’est aussi un faisceau de photons qui sont comme des « grains de lumière »
porteurs d’une quantité d’énergie, qui dépend de leur longueur d’onde, selon la
formule de Louis de Broglie (1924) :
hC
E = hn =
l
où h est la constante de Planck. © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Figure 1.1 – Définition de la longueur d’onde (λ).

C’est cette énergie portée par les photons qui est à l’origine de la conversion photo-
voltaïque : elle va libérer des charges électriques contenues dans le matériau (§ 1.3.2).

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1.1 La lumière sous toutes ses formes 

Répartition spectrale des ondes électromagnétiques


On appelle répartition spectrale ou spectre la répartition des ondes d’une source
lumineuse selon leur longueur d’onde. La lumière blanche, par exemple, est en fait
composée de plusieurs couleurs, visibles par décomposition à travers un prisme
(figure 1.2) ou dans l’arc-en-ciel. Mais les ondes électromagnétiques ne se réduisent
pas à la seule lumière visible, qui ne représente en réalité qu’une infime portion de
tous les rayonnements électromagnétiques connus. Évidemment le terme de lumière
est plutôt adapté à cette partie visible par l’homme, mais par extension, il est souvent
appliqué à tout le spectre solaire qui va de l’ultraviolet proche (250 nm) au proche
infrarouge (10 µm). Voir les détails au paragraphe 1.2.2.

Figure 1.2 – Décomposition de la lumière blanche par un prisme.

Le tableau  1.1 décrit brièvement l’ensemble des ondes électromagnétiques, leur


domaine de longueur d’onde et quelques-unes de leurs applications.

Tableau 1.1 – Répartition en longueur d’onde des ondes électromagnétiques.

Longueur d’onde Fréquence Exemples d’applications


Rayons γ < 0,01 nm

Rayons X 0,01-10 nm Radiographie


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Ultraviolet 10-400 nm Bronzage, purification de l’eau

Visible 400-800 nm Vision diurne, photosynthèse

Proche infrarouge 800 nm-10 µm Vision nocturne

Infrarouge thermique 10 µm-1 mm Chauffage, cuisson

Micro-ondes 1 mm-10 cm Fours de cuisine

Ondes radar 10 cm-1 m 3 GHz-300 MHz Téléphone portable, détection


de vitesse
Ondes radio > 1 m < 300 MHz Radio, TV, télécoms

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1 Énergie lumineuse et conversion photovoltaïque 

1.1.2 Sources de lumière


Intéressons-nous maintenant à ce qui produit de la lumière dans notre environne-
ment. La lumière naturelle par excellence est bien entendu celle du Soleil, et de loin la
plus énergétique. Nous y revenons en détail ci-dessous (§ 1.2). Les dispositifs photo-
voltaïques et solaires thermiques ont par définition été développés pour convertir
cette énergie d’origine solaire.
Mais cette source de lumière n’est pas la seule, l’homme ayant, depuis la découverte
du feu, inventé et fabriqué de multiples sources de lumière artificielle.
Le feu, les torches, bougies, lampes à huile ou à pétrole… qui produisent de la
lumière par combustion illustrent on ne peut plus concrètement l’équivalence
énergie/matière d’Einstein. En effet, c’est la décomposition de la matière (le
combustible) qui produit l’émission de lumière. Ce sont les sources tradition-
nelles les plus anciennes utilisées par les hommes pour s’éclairer la nuit. Et les
premiers physiciens qui ont cherché à quantifier la lumière ont tout naturellement
eu recours à la quantité émise par une bougie ! Ainsi sont nées les unités de la
« bougie » puis de la « bougie nouvelle » et plus sérieusement de la « Candela »
définie plusieurs fois puis figée en 19791.
Avec la découverte de la fée électricité sont nées ensuite de multiples sources de
lumière électriques : les lampes à incandescence, puis halogènes, les tubes fluores-
cents, les lampes à décharge et à semi-conducteurs (diodes électroluminescentes,
LED).

Types de sources lumineuses


Toutes ces sources lumineuses peuvent être classées en quatre catégories, d’après le
type de spectre qu’elles émettent, c’est-à-dire selon la répartition de l’énergie lumi-
neuse émise dans les différentes longueurs d’onde.
Spectre continu
Dans un tel spectre, il y a émission d’énergie lumineuse de manière continue, à
toutes les longueurs d’onde. Il s’agit essentiellement des sources dites thermiques, qui © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

utilisent la chaleur comme source d’énergie. C’est le cas par exemple des ampoules
à incandescence et halogènes, du Soleil ou d’une bougie.

1 La candela est l’intensité lumineuse, dans une direction donnée, d’une source qui émet un rayon-
nement monochromatique de fréquence 540 × 1012 hertz et dont l’intensité énergétique dans cette
direction est 1/683 watt par stéradian.

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