New Europe College Yearbook 1997-1998
New Europe College Yearbook 1997-1998
New Europe College Yearbook 1997-1998
Yearbook 1997-1998
New Europe College
Yearbook 1997-1998
IOANA BOTH
DAN DEDIU
DAKMARA–ANA GEORGESCU
ANDREEA-CRISTINA GHIÞÃ
GHEORGHE-ALEXANDRU NICULESCU
IOANA PÂRVULESCU
SPERANÞA RÃDULESCU
LUANA-IRINA STOICA
ANDREI STOICIU
ION TÃNÃSESCU
Tipãrirea acestui volum a fost finanþatã de
Published with the financial support of
IOANA BOTH
“Mihai Eminescu – Poète National Roumain.”
Histoire et Anatomie d’un Mythe Culturel
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DAN DEDIU
Die Ästethik des Imaginären in der Musik
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DAKMARA–ANA GEORGESCU
Pedagogical and Cultural Foundations of Human Rights and Civic Education
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ANDREEA-CRISTINA GHIÞÃ
Use and Possible Mis-Use of Irony in Post–1989 Romania.
The Case of Print Media Discourse
(A Pragmalinguistic Analysis)
157
GHEORGHE-ALEXANDRU NICULESCU
The Material Dimension of Ethnicity
201
IOANA PÂRVULESCU
Angelus Silesius heute. Kritische Alternativen für eine Rezeption des
“Cherubinischen Wandersmannes”
263
SPERANÞA RÃDULESCU
Le Danþ de l’Oaº :
Structure Musicale et Insertion Sociale
307
LUANA-IRINA STOICA
La Banlieue Bucarestoise de l’Entre Deux-guerres.
Mahalaua Topos et Réalité Sociale
369
ANDREI STOICIU
L’engagement politique au nom de la legitimité intellectuelle en
Roumanie après 1989
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ION TÃNÃSESCU
Die Intentionale Inexistenz.
Ein Kritischer Versuch zur Scholastischen Interpretation des Intentionalen
bei Brentano
487
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Livres:
Eminescu et la lyrique roumaine d’aujourd’hui. Cluj-Napoca: Dacia, 1990
(Prix de début de l’Union des écrivains)
Vocabulaire finnois-roumain. Helsinki : Painatuskeskus, 1993
La trahison des paroles. Bucarest : Ed. Didacticã ºi Pedagogicã, 1997
D. Caracostea, théoricien et critique littéraire. Bucarest : Minerva, 1999
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des masses. Le phénomène est dûment analysé par Ruth Amossy, qui y
surprend un rapport subtile, dialectique, entre une liberté d’interprétation
et une protection du message, qui fait que le sens voulu “passe”: “Loin de
se targuer d’une transparence absolue, le mythe enveloppe les
significations dont il est porteur dans des formes qui demandent à être
déchiffrées. Aucun consensus relatif à l’interprétation du schème collectif
n’est nécessaire pour lui conférer une valeur mythique. Il suffit que le
public ait la sensation qu’un sens supérieur, en prise sur les idéaux de
l’époque, se dise à travers une image particulière. En d’autres termes, ce
n’est pas le sens précis d’une représentation collective qui la transforme
en mythe, mais bien le fait qu’elle semble porter en elle une signification
précieuse, susceptible d’éclairer notre vécu” (Amossy, 1991, p. 106).
Le même auteur remarque aussi la nécessaire simplicité de tout schéma
mythique, condition fondamentale pour assurer son succès, sa longévité
– bref, le sens primordial du mythique en tant que tel. Se laissant facilement
réduire à des archétypes, la biographie d’Eminescu se soumet à cette
condition de simplicité essentielle. Comme pour un cheval de Troie, la
simplité même de ce schéma lui permet, par la suite, d’être “farcie” par
des messages (orientés, v. supra) qui varient selon les époques. “En d’autres
termes – affirme Ruth Amossy – il faut que sa forme familière et la nébuleuse
de valeurs qui s’y investissent demeurent perceptibles à travers une
multiplicité d’écrits divergents. Sa puissance se mesure à sa capacité de
traverser l’épaisseur du texte. Le mythe parvient en effet à subir toutes les
mutations et interprétations sans perdre pour autant son unité impérieuse.
Il ne se dissout ni dans les nombreux discours qui le prennent en charge,
ni dans les innombrables variantes qui en proposent des déchiffrements
inédits. La pluralité des significations ne porte pas atteinte à son image
magnifiée, qui se recompose toujours en dernière instance derrière elles.
En bref, le mythe s’accommode selon les modalités propres du travail
textuel: il s’y prête et y échappe tout à la fois” (Amossy, 1991, p. 107). S’il
peut se construire à partir de stéréotypes ou de clichés, dans son bricolage
à la fois énorme et simple, le mythe s’avère être, pourtant, plus que la
somme de ses composantes. Métaphoriquement parlant, le mythe (et le
mythe culturel, moderne, n’en fait pas exception) associe à son propre
texte (bricolé sur un schéma d’une lumineuse simplicité, facilitant les
typologies) une fonction cosmogonique: il donne (fait, propose, impose,
légitime etc.) un ordre au monde de la collectivité qui le propage. Le fait
que cet ordre soit (idéologiquement) orienté ajoute la dimension
idéologique à l’intérieur de ce “cheval de Troie” en acte. Le mythe donne
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du poète (qui fait de lui, en même temps qu’un génie romantique, une
figure ambiguë, réunissant à la fois les qualités de Victime et de Sauveur
de son peuple, sinon du monde entier), tout en critiquant la déchéance
de la société contemporaine. C’est un programme politique entier qui se
voit traduit dans sa littérature ou bien exprimé l’on ne peut plus clairement
dans les articles du journaliste-Eminescu; son oeuvre l’incarne peut-être
de la manière la plus persuasive, mais il n’en est pas du tout le créateur
ou le représentant absolu, comme nous feraient croire les discours
mythifiants. Au contraire, “le programme littéraire et politique d’Eminescu,
qu’il partageait avec beaucoup d’autres conservateurs, /était/ une
combinaison d’antipathie envers tout ce qui avait l’air d’être imposition
d’une volonté étrangère, culte du passé roumain ‘barbare’ et éloge du
même passé comme donnant des indications vitales pour le bon cours de
l’avenir. Tout ceci se reliait aux postulats d’une essence nationale”
(Verdery, 1991, p. 39). A ce niveau de sens, l’oeuvre d’Eminescu allait
être un réservoir extraordinaire pour toute idéologie nationaliste roumaine
en quête de légitimité, dans le siècle suivant.
Mais l’idéologie autochtoniste et conservatrice n’est pas le seul
argument qui assure la longévité de l’intérêt pour l’oeuvre d’Eminescu
dans la culture roumaine. Qu’est-ce qu’elle pourrait avoir à voir avec la
persistance du modèle poétique de celle-ci dans la création des écrivains
nos jours (Bot, 1990), comme ceux de la génération ‘80 ou du groupe
connu sous le nom du “Cénacle de lundi”? Ou dans la création de
l’Avant-garde des années ‘20? Pouvoir identifier une détermination
uniquement idéologique de la force du mythe simplifierait bien les choses.
Il se trouve que nous sommes (et nous le sommes, encore, effectivement)
en présence d’une oeuvre particulièrement complexe, qui dépasse de
loin (surtout dans les textes posthumes, que l’auteur lui-même avait donc
jugé comme étrangers au goût de son époque) le romantisme, dans ses
crises ainsi que dans les solutions poétiques proposées. Ouverte vers des
lectures plurielles, encourageant des redécouvertes dans des époques
ultérieures, l’oeuvre se voit ainsi subvenir à une postérité particulièrement
longue et diverse dans ses manifestations. Comme Ioana Em. Petrescu le
montre dans son livre Eminescu et les mutations de la poésie roumaine,
chaque fois que la poésie roumaine de notre siècle se prépare pour un
changement essentiel (vision, epistème etc.), elle retrouve la poésie
d’Eminescu pour y puiser au moins sa légitimité (I. Em. Petrescu, 1989).
Enfin, ajoutera-t-on, chaque fois que la culture roumaine entière traverse
une crise, elle fait appel à Eminescu (le mythe et son oeuvre) afin d’y
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identitaire. Les choses vont de même pour le premier livre jamais publié
sur sa poésie, appartenant au chanoine Al. Grama de Blaj, qui toutefois
ne le signe pas (Grama, 1891). Grama s’érige contre la littérature
d’Eminescu en y voyant une menace (toujours d’immoralité et de
cosmopolitisme) pour la jeune génération de la culture roumaine. “Le
sens sexuel comme amour et un dégoût du monde comme pessimisme de
Schopenhauer”, “maison close de la littérature”, les jugements de valeur
du chanoine sur cette littérature dangereuse sont significatifs pour la
manière d’écrire la critique littéraire à l’époque. En voilà un exemple
concret: “Que dirait un père, par exemple, quand sa fille permettrait à
Eminescu de l’emmener dans un endroit caché de la forêt, et enlèverait le
voile de sa tête?/ ... / Que diraient les parents quand leurs jeunes filles leur
raconteraient comment Amour vient de dormir dans leur lit, en escaladant
leurs fenêtres, de nuit, comme elles l’ont appris dans les poésies
d’Eminescu? /les allusions visent précisément la lyrique érotique de
jeunesse de l’auteur, n.I.B./. Assez soit-il, diront les pères de familles – et
surtout les pères de jeunes filles -, assez d’obscénités et de trivialités”.
Voilà pour l’état des choses dans la critique littéraire roumaine de
l’époque; Titu Maiorescu, le mentor de la société littéraire “Junimea” et
protecteur d’Eminescu, représentait (malgré la perception que le XXe siècle
a de lui) plutôt l’exception que la règle. Ce sera lui qui soutiendra la
valeur exemplaire du poète, et en fera l’étoile de sa société littéraire.
Mais pour lui non plus, comme le témoignent ses écrits (Bot, 1997, p.
104-113), expliquer l’intuition qu’il avait sur la valeur de la poésie
d’Eminescu ne fut pas chose facile. Le courage avec lequel, tel un
évangéliste, Maiorescu osait prôner l’institution d’un modèle poétique
d’Eminescu et sa domination sur la littérature roumaine à l’aube du XXe
siècle (Maiorescu, 1984, p.516), s’appuyait très peu sur le “corps de
l’oeuvre”. Elogié pour la compréhension de l’art antique et pour les
innovations dans le langage, sanctionné pour sa réflexivité excessive,
Eminescu est – dans l’article La nouvelle direction..., par exemple – déclaré
“...mais, enfin, poète, poète au sens complet de ce mot” (Maiorescu, 1984,
p.138), avec un syntagme trahissant, par la répétition précipitée qu’il
contient, l’attitude passionnelle, subjective de Maiorescu-l’olympien.
Cliché inaugurateur de ce qui deviendra une tradition (quel “sens
complet”? qu’est-ce que ça veut dire?) pour parler d’Eminescu, son
exclamation pathétique est un argument beaucoup trop fragile dans une
analyse, mais – efficace dans l’oeuvre de la consécration du plus important
écrivain roumain...
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dans les périodes de crise de la culture roumaine. Pareil à tous les rituels
politiques, celui-ci aussi traduit le sentiment d’insécurité de la société
(Rivière, 1988, p. 16), une insécurité à double visage – car elle est ressentie
autant par le pouvoir politique sur place (qui craint sa légitimité et essaie
de s’approprier les sens identitaires) que par ceux qui entendent résister –
à travers la commémoration de la même figure identitaire – aux sens
imposés par le premier. Dans la Roumanie des années ‘50, les dirigeants
de la culture officielle se rendent compte, dès le début, qu’ils pourront
imposer plus facilement leur idéologie en faisant appel non pas à des
arguments rationnels, mais aux ressorts du sous-conscient collectif, de la
pensée mythique qu’ils condamnaient eux-mêmes de façon explicite, en
interdisant (par exemple) la rhétorique, le rite et la mythologie chrétienne
(mais l’utilisation de l’imaginaire, des archétypes, du langage et du
cérémoniel chrétien, officiellement interdit et/ ou refoulé, est commune à
toutes les religions politiques européennes modernes; v. à ce propos
Sironneau, 1982). Ce qui fait que Eminescu devient, en même temps,
figure emblématique de la spiritualité roumaine “authentique”, menacée
par la nouvelle idéologie totalitaire d’après la seconde guerre mondiale,
et “cheval de Troie” exploité dans les stratégies d’imposition de cette
dernière. La situation est l’une parmi de nombreuses illustrations des gestes
ambigus du pouvoir envers les modèles de la culture alternative, ainsi
que de la complexité du phénomène de résistance d’une spiritualité
nationale dans les périodes de crise.
Mircea Eliade propose une pareille vision du phénomène, dans un
texte écrit et publié en exil, avant les commémoration du centenaire de la
naissance d’Eminescu, en 1950. Eliade lisait dans les gestes du nouveau
pouvoir, communiste, roumain, qui se préparait pour les fêtes, une défaite
et un repliement intelligent (mais in extremis): “Ne sachant pas comment
le supprimer de la conscience du peuple roumain, l’occupant et ses
acolytes préparent à Eminescu une commémoration triomphale.
Evidemment, celle-ci se fait par la reinterprétaion de son oeuvre poétique
et par la suppression de toute son oeuvre politique. / ... / Mais tout ceci est
secondaire. L’important, c’est que l’occupant est obligé de commémorer
Eminescu et essaie de le présenter comme ‘un grand poète progressiste’.
/ ... / on essaie de supprimer notre identité spirituelle et d’abolir notre
histoire. Il s’agit donc d’un nouvel attentat à notre ‘immortalité’. Mais,
d’après ce que l’on sait, on n’a jamais réussi à ‘tuer’ un grand poète dans
la conscience de son peuple. Ni à le pervertir. Ecoutons, donc, sans peur,
l’éloge que prononcera le profond connaisseur du génie roumain, M.
Chiºinevski...” (Eliade, 1992, p.58).
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officiel, lors des rites commémoratifs) adressé par les participants au même
symposion, à Ceauºescu: “En mettant en lumière la haute valeur nationale
et universelle de la création d’Eminescu, les communications présentées
ont relevé, en même temps, les significations majeures de la généreuse
politique culturelle de notre parti et de notre État / ... / les travaux ont mis
en évidence avec force /n.I.B.: le style maladroit n’est pas dû à une
mauvaise traduction française.../ la décision ferme des gens de culture et
d’art – comme de tout notre peuple, en étroite union avec le parti...”
(“România literarã”, an XXII, no. 24/15 juin 1989).
Si l’on peut supposer que l’époque de cette idéologie vient de s’achever
avec la chute du communisme, voilà, en échange, le langage de l’éditorial
de la même revue, du 18 janvier 1990 (donc, sept mois et une révolution
plus tard): “dans une atmosphère de profonde émotion, purificatrice, la
cérémonie s’est transformée dans un hommage récupérateur, non
seulement pour le plus grand poète roumain, mais aussi pour la plus illustre
victime de la censure des dernières décennies, hommage lors duquel
l’esprit d’Eminescu et l’esprit de sacrifice des jeunes héros /de la révolution
de décembre 1989, n.I.B./ ont été mis ensemble et couverts de larmes.
/... / ainsi, l’anniversaire d’Eminescu a été investie avec la solennité de la
séparation du cauchemar...” (“România literarã”, an XXIII, no. 3/1990).
On y retrouve, sous le signe d’Eminescu, les obsessions nouvelles de la
société roumaine postrévolutionnaire: la purification, le sacrifice des jeunes
héros, la récupération de la vérité, la culpabilisation, la séparation du
passé. Plus sincère qu’il ne l’aurait voulu, l’éditorialiste anonyme de la
revue sentait, correctement, le nouvel esprit et les nouvelles valeurs qui
venaient remplacer (en faisant appel aux mêmes gestes) les anciennes,
dans la matrice sémantique du construct identitaire nommé Eminescu.
Dans la foule de clichés et des stratégies du discours apologétique,
une typologie (fut-elle seulement esquissée) s’impose; elle est révélatrice
pour la constance des solutions et pour leur simplicité.
1. L’appropriation. “Eminescu nous appartient”, dit-on. La phrase
devrait inquiéter, pourtant, car elle affirme une possession sans appel et
sans raison évidente. L’important serait de savoir qui se trouve à l’intérieur
de la première personne du pluriel. En 1950, “nous” voulait dire une
classe sociale, le prolétariat révolutionnaire (à v. Vitner, 1949 a), dont la
destinée se reflétait de façon emblématique dans la vie du poète national
(“Le poète prend contact avec le peuple / ... / et mène lui aussi la vie dure
du peuple opprimé. Dans ce lien direct avec la vie des masses / ... / nous
allons trouver la source des riches éléments patriotiques et démocratiques
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s’être fait une image sur Eminescu qui précédait leur rencontre: “J’étais
très curieux de le connaître. Je ne sais pas pourquoi, je m’imaginais que
le jeune aventurier devait être quelqu’un d’extraordinaire, un héros, un
futur grand homme. Dans mon imagination, le voyant révolté contre la
pratique de la vie commune, je trouvais que son mépris envers la discipline
sociale était une preuve que cet homme devait être exceptionnel...”.
Ensuite, la rencontre proprement-dite a l’effet d’une révélation confirmant
les attentes de Caragiale: “Le jeune homme arriva. Il était d’une beauté...
Une figure classique, encadrée par de cheveux longs, noirs, un front haut
et serein; des yeux grands – et à ces fenêtres de l’âme on s’apercevait bien
qu’il y avait quelqu’un dedans; un sourire tendre et profondément
mélancolique. Il avait l’air d’un jeune saint descendu d’une icône ancienne,
un enfant prédestiné à la douleur, sur le visage duquel on voyait la marque
de souffrances futures”. On y retrouve, à première vue déjà, les sèmes de
toute la tradition de mythisation qui s’ensuivra: la beauté surhumaine, la
jeunesse, la profondeur d’âme, la mélancolie, la sainteté, la référence
aux traditions chrétiennes orthodoxes (nationales), les signes d’une destinée
exceptionnelle, mais malheureuse.
Toutes ces évocations servent à le béatifier, en relevant, en dehors des
apparences physiques exceptionnelles (à v. la scène de la rencontre avec
I. Negruzzi, évoquée par ce dernier, véritable révélation/reconnaissance
du jeune génie, dans Crãciun, p. 222), le statut de modèle moral
d’Eminescu (Slavici: “Eminescu... était vrai fils de son père, qui... avait un
jardin à la place du coeur. / ... / Il était complètement dépourvu de ce
que, dans la vie de tous les jours, on appelle égoïsme. / ... / Il n’était
touché que par les besoins, les souffrances et les bonheurs, toujours rares,
des autres. / ... / Il était incapable de mentir, d’ignorer la mauvaise volonté
des autres, de se taire quand il aurait fallu parler...”), ainsi que le choc
que son apparition produisait aux autres. Toutes ces rencontres sont, en
fait, des révélations d’un sens supérieur, transcendant, que Eminescu
incarnait aux yeux des autres, et c’est pourquoi il nous semble juste de les
placer dans la catégorie des hagiographies.
D’ailleurs, les portraits des contemporains (fussent-ils écrivains célèbres
ou anciens camarades d’école du poète) s’appuient sur la stratégie de la
béatification. En dehors de la beauté physique et du charisme du
personnage (à v. Mite Kremnitz, Al. Vlahuþã, I. Negruzzi, mais aussi T.V.
Stefanelli, P. Uilacanu et les autres), l’on y accentue le mystère de la
prédestination qui l’entourait – un sens bien rétroactif, si l’on songe à la
date où ces textes ont été écrits. En deuxième lieu, on focalise sur sa
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lequel plus le mythe s’amplifie dans la mémoire collective, plus les détails
biographiques gagnent de l’importance (Girardet, 1997, p. 63) 3. III-e
paragraphe: la vie affective du poète, comparable à celle de son peuple,
dont il est supérieur seulement par la qualité de l’expression (Cãlinescu,
1938, p. 431).
4. IVe paragraphe: la vie intellectuelle, caractérisée par la force de
rêver (Cãlinescu, 1938, p. 432).
5. Ve paragraphe: sa relation (mauvaise) avec la société contemporaine
– l’inadéquation, comme signe de la supériorité d’un dieu au-dessus des
mesquineries de tout contexte. (Cãlinescu, 1938, p. 432).
6. VIe paragraphe: la dimension éthique de son caractère – Cãlinescu
perpétue la tradition du modèle moral représenté par Eminescu (Cãlinescu,
1938, p. 432).
7. VIIe paragraphe: description métaphorique de l’âme d’Eminescu
(aire sémantique du primitif, de l’énorme et du terrible, actualisation du
cliché de la furor deis, en fait).
8. VIIIe et IXe paragraphes (et conclusion): on reprend l’idée de la
représentativité du poète, y mélangeant messianisme et nationalisme;
Eminescu montre le sens de l’avenir de la nation, car il est “le seul capable
à exprimer les sentiments modernes et roumains, et de sa flûte poétique –
à conduire nos aspirations partout /dans le monde/...” (Cãlinescu, 1938,
p. 433). L’accent se voit déplacé de la composante éternelle sur celle
nationaliste, ancrée dans un présent immédiat: “Mais, aujourd’hui, quand
l’âme roumaine...”, etc., etc.
Du point de vue stylistique et rhétorique, le chapitre se caractérise par
des stratégies telles que: l’usage fréquent de l’assertion, de l’affirmation
absolue, suggérant l’unanimité ou la vérité de ce que s’y trouve exprimé,
ainsi que l’adjectivation particulière du texte (l’aire sémantique instituée
étant celle de l’ancienneté, de l’élémentaire, de la primitivité, de la
grandeur – une quintessence de la vision d’ensemble de tout le livre).
Rien que les changements opérés dans le texte de ce dernier chapitre,
entre la version de 1938 et celle d’après l’instauration du communisme,
suffisent à prouver l’existence – dans les deux cas – d’une idéologie
sous-jacente, présente dans les clichés destinés à “remplir” le terme P,
dans la définition du poète. Comme l’espace typographique ne nous permet
pas une citation parallèle complète des deux variantes de Le masque
d’Eminescu, nous nous limiterons à indiquer, dans ce qui suit, les syntagmes
“interchangeables”:
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VII. Conclusion
Si Eminescu continue d’être un problème de la culture roumaine (et
non pas “un cas”, comme le veut le numéro spécial de la revue “Dilema”
– 265/1998 – perdant ainsi, au nom de stratégies publicitaires, les
possibilités de s’ouvrir une discussion fertile), si le processus de sa
mythisation est loin d’être achevé, la réflexion consacrée au phénomène
se fait en revanche plus poussée aujourd’hui que dans les époques
précédentes. Si nous constatons le niveau assez superficiel qu’elle
conserve, toutefois, nous devons pourtant admettre que les débats sur ce
sujet, dans les médias roumains des dernières années (et, en 1998, surtout
après la parution de ce numéro spécial de la “Dilema”, qui vaudrait la
peine d’être analysé comme un cas en soi), sont d’une part plutôt l’effet
d’une mode des études culturelles, et d’autre part – d’une angoisse
identitaire “à la roumaine. La culture roumaine n’est pas la seule à traverser
une telle période, c’est cependant la manière de le faire qui la singularise,
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dans l’espace européen actuel. Comme l’observait – non sans une pointe
d’ironie – un des analystes du phénomène occidental, John R. Gillis, “de
terribles combats pour l’identité et la mémoire s’enflamment au moment
même où psychologues, anthropologues et historiens deviennent de plus
en plus conscients de la nature subjective des deux. Ces luttes ne font que
rendre encore plus évident le fait qu’identités et mémoires sont hautement
sélectives, inscriptives plutôt que descriptives, au service des intérêts
particuliers et des positions idéologiques” (Gillis, 1994, p. 4).
A cette dimension subjective du phénomène, ajoutons-en une autre –
celle de la subjectivité de notre perspective même. Notre effort de regarder
le phénomène “du dehors”, avec l’objectivité du spécialiste, ne pourrait
jamais être mené jusqu’au bout. Il nous faudrait analyser Eminescu, sa
personnalité, son oeuvre, les contextes historiques et les discours qui ont
perpétué son mythe sans préjugés aucuns, comme un anthropologue
découvrirait Mars (sans être précédé ni par H.G. Wells, ni par Clifford
Geertz, ni même par Pathfinder dans cette découverte) ou comme un
linguiste étudierait une langue qu’il ne parlerait point. Mais, dans une
analyse ayant comme conclusion majeure l’idée que le mythe d’Eminescu
parle des Roumains, nous nous retrouvons, à jamais, prisonniers d’un
double statut, irréductible: de sujet et d’objet de notre propre démarche.
Qui ne peut se faire, elle, que par le biais de cette obliquité subjective,
que nous assumons tout en essayant de la réduire le plus possible.
Enfin, l’expérience de notre recherche se voudrait aussi un plaidoyer
pour un autre type de discours, situé entre celui, superficiel, des médias
actuels, et l’indifférence, affichée par les spécialistes de l’oeuvre
d’Eminescu (surtout dans les milieux académiques), envers ce qui se trouve
être un problème pourtant incontournable de leur domaine. Dans ce
contexte, ce qui nous intéresse n’est pas de décider si Eminescu est un
héros/dieu, une victime ou un coupable pour le dernier siècle d’histoire
roumaine. Nous sommes convaincue qu’il n’en est rien du tout et qu’une
telle discussion ne mènerait nulle part. Nous avons tenté, en revanche,
de déchiffrer les mécanismes par lesquels Eminescu a été désigné comme
tel, les ressorts du fonctionnement du mythe, mis en évidence par des
moments et des textes particuliers de la consécration rituelle. Et ces ressorts
ne nous parlent pas – nous l’avons vu – d’Eminescu (un écrivain important
et intéressant de la littérature roumaine), mais de ceux qui construisent et
font durer le mythe.
A travers de différentes époques et discours, la figure identitaire du
“poète national roumain” se construit en respectant quelques lignes de
contour, comme un échafaudage du “cheval de Troie”:
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... Et sur les maladies de notre esprit, qui en sont le résultat, aussi. Car
dire “Eminescu est...”, comme dans la phrase générique de tous ses
portraits, représente aussi un audacieux transfert de responsabilité. Cette
phrase aux apparences les plus simples se tait sur le “Je crois que...”,
censé la précéder; une recherche comme la nôtre se doit de restituer
l’ensemble, de retrouver le non-dit et de le mettre au moins “sous rature”,
en gagnant ainsi le vrai sujet fort de la construction identitaire, qui n’est
pas Eminescu, qui n’a jamais été lui, cet écrivain roumain du XIX-e ...
Symétriquement à la figure identitaire, le discours qui lui sert de
véhicule se fonde, au-delà de ses variations historiques, sur les quatre
caractères de la parole mythique, tels que le définissait Roland Barthes
(1957, p. 234-235). Il présente 1. un sens (l’Eminescu réel, qu’altéraient
déjà, à jamais, les hagiographies des contemporains), 2. un signifiant (les
rites servant à la consécration du mythe), 3. un signifié (l’intention d’unité
nationale, de cohérence et d’équilibre, appropriée aussitôt par les diverses
idéologies) et 4. une signification (“Eminescu, poète national”, jeune dieu
sauveur et sacrifié, image de l’âme roumaine, sanctifiant les déterminations
historiques de la construction mythique même). Nous avons pu constater
comment le sens s’est éloigné de nous (jusqu’à nous être interdit, dans sa
vérité complète et première), et aussi avec quelle tenacité le contenu
essentiel du signifié est demeuré le même, le long du devenir du mythe.
En revanche, le signifiant, ainsi que la signification ont été les plus
vulnérables aux changements de perspective dûs à l’appropriation de la
figure mythique par de divers discours. Le mythe lui-même doit être
envisagé, par conséquent, comme la résultante de ces mouvements
contraires (constance/changement, simplicité/ambiguïté), fait, défait et
refait le long d’un siècle d’histoire.
Eminescu est, on l’a vu, actualisé par chaque époque de la culture
roumaine, chacune découvrant en lui un contemporain, et créant par la
suite des rituels pour consacrer le nouveau contenu de l’actualité posée
comme telle. Célébrer le poète est un moyen d’instituer l’équilibre requis
par un nouveau monde, un nouveau pouvoir, une nouvelle idéologie
dominante. La violence avec laquelle le poète national se voit nier ce
statut n’est qu’un autre avatar de ce même comportement rituel. Plus le
sujet fort sent sa position menacée, plus l’actualisation d’Eminescu, “poète
national roumain”, sera violente. Le mythe d’Eminescu servirait, ainsi, à
signaler les moments de crise d’une culture (qui est, en l’occurence, la
nôtre), dont la vulnérabilité a toujours été utilisée par les religions
sécularisées de partout (Sironneau, 1982).
62
IOANA BOTH
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1986 und 1988
71
Erster Preis, Internationaler Komponistenwettbewerb für Blasskammermusik,
Budapest-Barcs (Ungarn), 1990
Erster Preis und den „George Enescu“ Hauptpreis, Internationaler
Komponistenwettbewerb „George Enescu“, Bucharest, 1991
Zweiter Preis, Internationaler Komponistenwettbewerb, Ludwigshafen am
Rhein, 1991
Dritter Preis, Internationaler Komponistenwettbewerb „Mozart 1991“, Wien,
1991
Dritter Preis, Internationaler Komponistenwettbewerb für Saitenquartet „Carl
Maria von Weber“, Dresden, 1991
Musikpreis der Rumänischen Akademie, 1991
Preis für Kammermusik, Verein der Komponisten und Musikologen Rumäniens,
1992
Auswahl und Aufführung, I.S.C.M. World Music Days, Warschau, 1992
Preis für Chormusik, Verein der Komponisten und Musikologen Rumäniens,
1993
Auswahl und Aufführung, Composers’ Forum, Tokio, 1993
Preis für Symphonische Musik, Verein der Komponisten und Musikologen
Rumäniens, 1995
Preis für Musikologie, Verein der Komponisten und Musikologen Rumäniens,
1998
Preis für Chormusik, Verein der Komponisten und Musikologen Rumäniens,
1999
Auswahl, World Music Days Festival in Luxemburg, 2000
1. Preis, Galliard Ensemble Internationaler Komponistenwettbewerb, London,
2000
1. Preis, Internationaler Komponistenwettbewerb für Flötenorchester, Paris,
2000
Bücher:
Episoden und Visionen – Ludovic Feldman. Bukarest: Editura Muzicalã, 1991
Dan Constantinescu – komponistische Essenzen. Bukarest: Inpress Verlag,
1998 (zusammen mit Valentina Sandu-Dediu)
72
Die Ästethik des Imaginären in der Musik
I. Allgemeines
73
N.E.C. Yearbook 1997-1998
Für den Erforscher des Imaginären in der Musik stellt sich unmittelbar
die Frage: Ist es legitim, die musikalischen Bilder einer Komposition vom
Titel ausgehend zu interpretieren, falls sich der Titel eindeutig auf eine
Wirklichkeit bezieht, die das Stück wiedergeben (oder gar simulieren)
will? Ist es denn der Titel, der das musikalische Bild benennt? Wenn das
wahr ist, was machen wir dann mit den Werken, die dem Paradigma der
absoluten Musik angehören? Fehlt diesen jedes musikalische Bild? Sind
diese also “reine” Musik? Daß die Musik an sich eine spezifische
Vorstellung besitzt, steht außer Zweifel. Problematisch wird es dann, wenn
wir das Wesen dieser musikalischen Einbildung definieren wollen: Ist es
denn eine allgemeine, an die Klangwelt angepaßte künstlerische
Vorstellung? Ist es, im Gegenteil, eine deskriptive Ergänzung, die von einem
in Worten definierten Bild abhängt (der Titel)? Oder ist es eher eine
selbständige, monadische Welt, die allein von einem Bezugsfeld der Klänge
determiniert ist? Jede dieser Fragen offenbart einen bestimmten Aspekt
74
DAN DEDIU
des Imaginären in der Musik. Sie ergänzen sich demnach. Es gibt Klang-
Bilder, die unwillkürlich eine visuelle Bildlichkeit hervorrufen, andere
simulieren natürliche Prozesse, die nicht unbedingt sichtbar gemacht
werden können, andere, für sich selbst stehende Klang-Bilder wiederum
haben überhaupt keine Beziehung zu einem anderen Wirklichkeitsbereich.
Aber ich will zur Frage des Titels zurückkehren.
Für die Zwecke der vorliegenden Arbeit gilt folgende Methode: Der
Titel eines Stückes wird mit den Klang-Bildern in der Komposition
verglichen und es wird festgestellt, ob sie zueinander eine bestimmte
Beziehung haben, ob die bestimmte Absicht (des Autors) erkennbar ist,
zwischen beiden eine Verwandtschaft anzudeuten, der Wille, zwei Welten
miteinander zu verbinden, die an sich unvereinbar sind (siehe das Kapitel
über den Reiz des Unmöglichen). Diese Methode ist wichtig, weil immer
der Verdacht besteht, der Komponist könne die Wahrnehmung des
Musikstücks und das Assoziationsspiel der Zuhörer allein durch die
Titelgebung leicht manipulieren und in die gewünschte Richtung lenken.
Denn der Musikschöpfer hat vor allem in neueren Zeiten seine Fähigkeit
zur exzentrischen Titelgebung oft unter Beweis gestellt. Ein flüchtiger Blick
auf die Titel einiger berühmter Werke und die Frage nach ihrem Sinn läßt
eine erste Unterscheidung zu: Es gibt Titel, die sich auf den musikalischen
Inhalt, den poetischen Bereich des musikalischen Bildes beziehen, indem
sie dieses durch eine sich unwillkürlich einstellende Verbindung zu
“etwas” Bekanntem umreißen, und es gibt Titel, die sich nicht auf den
musikalischen Inhalt beziehen. Letztere können in zwei weitere Kategorien
geteilt werden: Titel ohne jede Beziehung zur Musik, wie Density 21,5 ,
das berühmte Stück für Soloflöte von Varese, dessen Titel sich auf die
Dichte der Legierung bezieht, aus der das Soloinstrument hergestellt ist,
und Titel, die im Widerspruch zur Musik stehen, deren verblüffende
(ironische, groteske) Wirkung eben auf den getäuschten Erwartungen des
Wahrnehmungshorizonts beruhen – ein wohlbekanntes poetisches Mittel.
Der sozusagen filmische Kommentar zu dieser letzten Kategorie wird
einiges vom Wesen der Beziehung zwischen Titel und Musik ans Tageslicht
bringen.
Nehmen wir an, wir gehen in ein Konzert. Im Programm ist ein Stück
– selbstverständlich ein zeitgenössisches! – mit dem Titel Nachtmusik.
Aus der Ferne für Violine und Orchester (für die Anhänger italienischer
Termini Notturna. Da lontano) angekündigt. Wir erwarten demnach eine
ruhige Musik mit verlöschenden, verhauchenden Klängen, einer zarten,
nachklingenden, manchmal sonderbaren Melodie, aber wie immer eine
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N.E.C. Yearbook 1997-1998
76
DAN DEDIU
neue Musikkomposition hören, die auf ein bestimmtes Bild aufgebaut ist,
die gleiche brennende Neugierde: Wie setzt Mark-Anthony Turnage zum
Beispiel die “Ferne” in Blood on the Floor in Klänge um? Wird sie sich
von jener bei Ligeti, Kurtág, Nono, Heiner Goebbels, Tan Dun oder Frank
Zappa unterscheiden? Es interessiert uns also, wie das geschieht und was
die Musik von dem von uns ungeduldig erwarteten Bild erfaßt. Da wir
von der Gewißheit ausgehen, daß die Musik unserer Vorstellung entspricht,
daß der Titel ein Schlüssel, ein Garant für die Musik ist, können wir uns
gründlich mit dem Stück befassen und die neuen Darstellungsmöglich-
keiten des Bildes auskosten, das wir zu hören erwarten. Ich werde diesen
Gegenstand hier nicht näher behandeln, weil ich später ausführlich darauf
zurückkomme.
Jedoch mit dem Titel, der sich im Gegensatz zur Musik befindet und
ihr widerspricht, kann man sich als Voraussetzung für unsere
Forschungsarbeit beschäftigen. Er muß nur als Zeichen für das
Vorhandensein eines Bildes aufgefaßt werden, das zu seinen
Konnotationen im Gegensatz steht. Titel und Klangwelt können auf diese
Weise als sich ergänzende Teile eines Ganzen betrachtet werden. Im
folgenden werden wir den Titel eines Stückes als Symbol (was er eigentlich
auch ist) des musikalischen Bildes verstehen, das er hervorruft. Bei den
Stücken, deren Titel sich nicht auf den musikalischen Inhalt bezieht, wird
jeweils angegeben, in welcher Art er sich zu diesem verhält (ohne jede
Verbindung oder im Widerspruch stehend).
Außer dem Titel können auch die agogischen Termini in der Partitur
als Kennzeichen des Klangbildes verwendet werden.3 Das gilt natürlich
nur für jene Hörer, die sich gründlich mit der Musik auseinandersetzen
wollen und zu ihrer materiellen Erscheinungsform, der Partitur, greifen.
Dasselbe ist – in geringerem Maße – auch für Hörer möglich, wenn im
Programmheft oder auf dem Plattenumschlag (oder auf der Kassette) die
Tempi der Sätze angegeben sind (denen meist ein oder mehrere agogische
Termini beigefügt sind): Andante malinconico, Allegro appassionato usw.
Davon ausgehend, kann eine tiefe Verbindung zwischen Bild und Musik
festgestellt werden. Denn im wesentlichen ist jeder agogische Hinweis
ein Versuch des Komponisten, dem Interpreten durch Worte einen Zustand,
eine Kraft oder einen vorgestellten Ablauf mitzuteilen. Betrachtet man
die zur Andeutung des Bildes benutzten Begriffe, kann man die Art des
verwendeten musikalischen Bildes feststellen und seine Klänge im
allgemeinen beschreiben.
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N.E.C. Yearbook 1997-1998
Kann man demnach vom musikalischen Bild sprechen, wenn wir weder
den Titel noch die Agogik beachten? Schlittert ein Stück, dessen Titel und
expressive Tempibezeichnungen wir nicht kennen, unter das Paradigma
der “absoluten Musik”? Die Frage bleibt offen, vor allem weil in diesem
Bereich des Imaginären die Ausnahmen die Regel sind. Für den Augenblick
halten wir fest, daß es Musikstücke gibt, die erkennbare Bilder andeuten,
ohne außermusikalische Hinweise zu enthalten, und Musikstücke, die
nicht eine bestimmte Bildlichkeit hervorrufen (weil sehr leicht mehrere
Möglichkeiten der bildlichen Interpretation angedeutet werden können).
Desgleichen kann man noch folgendes feststellen: In der Romantik kam
das Bedürfnis auf, die musikalische Klangwelt durch Titel oder
Bezeichnungen genauer zu umschreiben, die mehr oder weniger poetisch
waren, aber einen Gemütszustand hervorriefen, der ein Musikstück oder
einen Teil davon (in der Regel den prägnantesten) kennzeichnete. Es ist
interessant, daß dieser entschiedene Wille zur Konkretheit nicht nur bei
neuen Schöpfungen angewendet wurde, sondern auch rückläufig auf
Werke, die zum festen Bestand des Konzertlebens gehörten. Berühmte
Beispiele wie die Schicksalssinfonie oder die Mondscheinsonate
veranschaulichen dieses Bedürfnis nach Sinndeutung der Musik mit Hilfe
außermusikalischer poetischer Bilder. Weiter oben habe ich einige Fragen
angeschnitten, die das Vorhandensein des Bildes als immanenten Teil der
Musik – in der aggressiven Form der Programmusik und des
Deskriptivismus – in der Musikästhetik aufgeworfen hat.4 Aus der von mir
verfolgten Sicht, jener des Titels und der Agogik, kann beobachtet werden,
daß sich zur Zeit der Romantik eine radikale Verlagerung der
musikalischen Bildlichkeit vollzieht. Eine andere Vorstellung erscheint in
der Musik, und diese geht aus einer anderen Wahrnehmung der
Wirklichkeit hervor.
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80
DAN DEDIU
hat die eine in den Dienst der anderen gestellt, sie hat sie überlagert,
abwechselnd eingesetzt und hat sie im Einklang mit den Notwendigkeiten
des Schöpfungsaktes miteinander verbunden.
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2. Der Vermittler
Die musikalische Vorstellung, die eine Wirklichkeit simuliert, erfaßt
nichtklangliche Zustände, Kräfte und Prozesse, die es in der Wirklichkeit
gibt. Sie stellt Kommunikationswege zwischen sich ausschließenden
Erkenntnisebenen her, setzt Analogiesysteme voraus (beispielsweise
zwischen visuellem und auditivem Bereich) und schafft Vorhöfe und
neutrale Orte für blitzartige Begegnungen zwischen den Welten. Ferne
und Dunkel, um bei den schon verwendeten Beispielen zu bleiben, werden
bei ihrer musikalischen Simulation durch “Vermittler” hervorgerufen, durch
Zeichen der Erfahrung ihrer Existenz. Das Bild der Ferne wird durch eine
versteckte (unsichtbare, nur fühlbare) Klangquelle vermittelt, vielleicht
durch den gedämpften Klang eines Horns, der von dem Hörer
erfahrungsgemäß als gleichbedeutend mit der Entfernung, der Distanz
wahrgenommen wird. Ebenso ist der Vermittler zwischen dem Visuellen
und Auditiven beim Dunkel das Bild der Tiefe, das als allgemein-
verständliches Zeichen der intuitiven Entsprechung zwischen zwei
erheblich unterschiedlichen Welten interpretiert wird.9
Der Vermittler bestimmt immer den Stil der Simulation. Durch sein
subjektives Wesen ist der Vermittler zwischen der bezeichneten
Wirklichkeit und ihrer musikalischen Simulation, die meist auch ein Bild
ist, unkontrollierbar. Er stellt die aktive Einbildungskraft dar und provoziert
das Erscheinen der schöpferischen Unmöglichkeit. Die Intuition des
Vermittlers entscheidet plötzlich und seine Wahl beeinflußt die Art der
Simulation. Für die gleiche Wirklichkeit können mehrere Vermittler
gewählt werden, was selbstverständlich jedes Mal zu einer Änderung des
Vortrags führt. Im Grunde beschränkt sich die Kreativität bei den
musikalischen Bildern auf die Frage nach der Wahl des Vermittlers. Was
möchte ich klanglich vom Element Wasser, zum Beispiel, simulieren?
Die flüssige Beschaffenheit, den Stillstand, das Fließen, den Wirbel, das
Säuseln, die Widerspiegelung? Um nur einige der Vermittler zu wählen,
von denen jeder über ein Potential an Klang-Bildern mit unendlichen
Möglichkeiten der Verwirklichung verfügt. Der Vermittler ist deshalb die
Essenz des Simulationsstils, denn er wählt den Weg, auf dem unsere
Einbildungskraft ihre Scheinbilder entwickeln wird. Der Vermittler zwingt
der Vorstellungskraft die Ausrichtung auf, die auf einer vernunftmäßig
unmöglichen Ähnlichkeit beruht und die er zwischen der Wirklichkeit
und der musikalischen Simulation entdeckt oder erfindet. Die oben
gestellte Frage, wie die Verbindung zwischen zwei Welten, die
verschiedenen Ebenen angehören, hergestellt werden kann, findet somit
ihre Antwort: durch den Vermittler, den Boten, der – gleichsam engelhaft
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Die ganze Dialektik der Simulation der Entfernung mit den so oft
verwendeten Spielarten der Ferne, der fortschreitenden Entfernung, der
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Unter Sichtbarkeit wird hier nicht die ganze Vielfalt der sichtbaren
Welt verstanden, sondern nur jener Bereich, der die Wahrnehmung der
Umwelt mit Hilfe des spezifischen Sinnesorgans (des Auges) möglich
macht. Dieser Bereich setzt sich aus Licht, Dunkel und Formen zusammen,
die wir zuerst als zur sichtbaren Welt zugehörig wahrnehmen, um nachher
ihre spezifischen Wesenszüge zu entdecken. Zunächst werden sie durch
etwas Bestimmtes sichtbar, dann erst können sie individualisiert werden.
Deshalb werden wir unter Sichtbarkeit den wesentlichen Rahmen
verstehen, der einen sichtbaren Gegenstand überhaupt erst sichtbar werden
läßt, und zwar das Licht mit all seinen Implikationen. Kann aber das Licht
musikalisch simuliert werden? Und wenn das der Fall ist, wie wird das
gemacht? Natürlich durch Vermittler. Der Vermittler stützt sich diesmal
auf die metaphorische Entsprechung zwischen der klanglichen und der
sichtbaren Welt. In einer vorangegangenen Fußnote habe ich den
Gedanken der möglichen Übertragung einer Sinnesempfindung in eine
andere (Hören in Sehen und umgekehrt) angesprochen, und zwar auf
einer idealen Schwingung Skala, wobei das Fehlen jeder Schwingung
dasDunkel bedeutet und die höchste Schwingungszahl das Licht (siehe
Fußnote 9). Ich weiß nicht, ob so eine Erklärung ausreicht oder nicht.
Sicher ist, daß der Vermittler zwischen visuell und auditiv immer im
Bereich des Unmöglichen wirkt. Dieser Vermittler, eigentlich eine
Metapher, hat sich in der Kulturgeschichte durchgesetzt und gelangt durch
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Das Simulieren des Lichts als Zustand und als Kraft geschieht meist
durch einige Vermittler, die entweder einzeln oder in verschiedenen
Kombinationen verwendet werden: die Reinheit, verbunden mit dem Bild
der weißen Farbe, der Unbeflecktheit und Unschuld (auf moralischer
Ebene) wird gewöhnlich durch unisono oder die Benutzung von Oktaven,
durch harmonische Klänge oder Dur-Akkorde wiedergegeben, wie im
Vorspiel zu Lohengrin von Wagner; die Schlichtheit, begleitet vom Ethos
der Sparsamkeit, die sich in einfachen, prägnanten melodischen Linien
wiederfindet; die Klarheit, verbunden mit dem Bild des Umrisses und der
Form, die in der Artikulation der musikalischen Gestik ablesbar ist;
schließlich natürlich die Höhe, verbunden mit dem Bild des Gipfels, der
Spitze, des Zenits, des Himmels16, die sich selbstverständlich in die oberen
und höchsten Tonlagen begibt. Die Kombination dieser vier Vermittler ist
im allgemeinen das Hauptverfahren bei der Simulation des Lichts.
Außerdem sind auch andere Bilder möglich, die weitere Möglichkeiten,
das Licht zu simulieren, erschließen und die sich dafür anderer
musikalischer Kennwerte bedienen (zum Beispiel der Lautstärke17 und
der Klangfarbe18). Im folgenden werde ich zur Orientierung einige
Beispiele geben, aber es könnten auch beliebig andere genannt werden:
das diffuse Licht – vergegenwärtigt durch pianissimo vorgetragene
diatonische Cluster in hohen Tonlagen; das zarte Licht – wie die Melodie
der Piccolo-Flöte in La Mer von Debussy; das blendende Licht der
Blechbläser am Schluß der langsamen Sätze der Bruckner-Sinfonien19,
das sprühende Licht im Finale des ersten Satzes der VIII. Sonate für Klavier
von Prokofjew, bei der zusätzlich auch der Vermittler der Blitzartigkeit20,
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der sofortigen Folge verwendet wird, ebenso die von Verdi im letzten Akt
von Rigoletto meisterhaft simulierten Blitze. Allen diesen Bildern ist jedoch
der starke Vermittler der Höhe gemeinsam: alle befinden sich in hohen
Tonlagen. Es ist interessant, sich mit der Analogie zwischen dem Licht
und den hohen Tonlagen, die der europäischen musikalischen Tradition
entspricht, zu befassen. Sie behandelt das Licht als Erscheinung, als
materielle Beschaffenheit, als Phänomen, als Immanenz. Es gibt jedoch
musikalische Traditionen, wie die buddhistische, vor allem die
tibetanische, in denen das Licht als Noumenon, als unsichtbar aufgefaßt
wird und das deshalb durch möglichst tiefe Töne wiedergegeben wird.
Das verdeutlicht den vorwiegend kulturellen Charakter dieser
Vorstellungen (der seinerseits auf die Wirkung metaphysischer Optionen
zurückgeht) und der Arten der musikalischen Simulation des Lichts. Im
Falle des Lichts erscheint in der Vorstellung eine neue Verbindung, die
für die europäische, christliche Tradition kennzeichnend ist, und zwar
zwischen dem Licht und dem Guten als höchstem moralischen Wert.
Das Simulieren des Lichts als Prozeß der Erhellung, als Erscheinen
ähnelt im Grunde dem Prozeß Erscheinen – Verschwinden, der schon im
Kapitel über die simulierte Entfernung behandelt wurde. Er kann nur bei
Vorhandensein des komplementären Begriffs des Lichts, des Dunkels,
stattfinden; und wir kommen auf ihn zurück, nachdem wir uns mit dem
Dunkel befaßt haben.
3.2.2. Das Dunkel
Für die musikalische Wiedergabe des Dunkels als Zustand und Kraft
hat die europäische Überlieferung zahlreiche Ausdrucksmöglichkeiten
geschaffen. Alle jedoch gehen von dem Grundbild – mit Vermittlerrolle –
der Tiefe, des Nadirs, der Hölle aus. Es muß gesagt sein, daß auch bei
dieser Art der Simulation von den musikalischen Merkmalen vor allem
die Intonation eine wesentliche Rolle spielt, diesmal jedoch mit anderen
Vorzeichen. Die tiefe Tonlage bildet den Bezugspunkt der Simulation.21
Das Dunkel ist demnach “the bad guy” der Vorstellung. Musikalisch kann
es in unzähligen Arten dargestellt werden. Das Hauptproblem besteht
hier demnach nicht in der Entdeckung und Nennung der Vermittler, denn
diese können leicht durch die Antonyme der Eigenschaften des Lichts
(Reinheit – Unreinheit, Schlichtheit – undurchdringliche Kompliziertheit,
Klarheit – Unklarheit, Höhe – Abgrund) gefunden werden, sondern in der
Festlegung allgemeiner Verfahren, das Dunkel darzustellen. Diese
allgemeinen Möglichkeiten beziehen sich einerseits auf das ruhige Dunkel,
auf das Dunkel als Zustand, andererseits auf das unruhige Dunkel, auf
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das Dunkel als Kraft. Sie können durch das Tempo voneinander abgegrenzt
werden: das ruhige Dunkel spiegelt sich in einem langsamen, das unruhige
Dunkel in einem raschen Tempo. Weitere Merkmale der beiden
allgemeinen Möglichkeiten, Dunkel zu simulieren, ergeben sich, wenn
man weitere Kennwerte in Betracht zieht: die Lautstärke, die aufgrund
der Vermittler hic – ibi oder proximité – lontanéité zur räumlichen
Festlegung beiträgt (und das unmittelbar – hier – anwesende Dunkel oder
das künftige – dortige – Dunkel andeutet), die Klangfarbe, die das
unaussprechliche Wesen des Dunkels nachvollziehbar macht (umhüllend,
kalt, ätzend, gewaltig, drohend usw.)
3.2.3. Prozesse der Erhellung und Verdunkelung
Wie für den Fall der Annäherung und der Entfernung kann man auch
für die Prozesse der Erhellung und der Verdunkelung als Vermittler das
Erscheinen – Verschwinden wählen. Die Bewegung bestimmt eine
allmähliche Modulation von einem Zustand zum anderen, je nach der
Entwicklung vom Dunkel zum Licht oder vom Licht zum Dunkel. Der
musikalische Ablauf führt im ersten Fall zu Erhabenheit, die Erhellung
wird als Befreiung empfunden, im zweiten Fall verläuft sie in Richtung
Tragik, die Verdunkelung wird als Fesselung betrachtet. Der Übergang
von einem zum anderen Zustand wird kompositorisch durch eine
allmähliche Verlagerung des Schwerpunkts in dem Binom Erscheinen –
Verschwinden gelöst. Wenn bei der Simulation der Entfernung das
Erscheinen und Verschwinden als Annäherung und Entfernung im
Verhältnis zu einem Fixpunkt, an dem die Wahrnehmung des Hörers
erfolgt, aufgefaßt wurde, bezieht sich die Simulation der Sichtbarkeit auf
einen anderen Sinn des Binoms. Das Erscheinen und Verschwinden sind
hier komplementär und gleichzeitig – das Erscheinen des Lichts heißt
gleichzeitig das Verschwinden des Dunkels und umgekehrt – und sie
beziehen sich nicht auf einen äußeren Bezugspunkt. Sie können also als
unterschiedliche Entwicklungsstadien im Ablauf eines Prozesses, einer
unmerklichen Bewegung zwischen Licht und Dunkel aufgefaßt werden.
Das Erscheinen und Verschwindet bedeutet nicht mehr Annäherung und
Entfernung, sondern sowohl Steigen als auch Sinken, die ähnlich wie die
Arme einer Waage miteinander verbunden sind.
3.2.4. Schatten, Helldunkel, Halbdunkel
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Bei der Darstellung der Farbe, des lumen opacatum – dunkles Licht,
wie A. Kirchner es nannte; der Ausdruck wurde später von Goethe in der
Farbenlehre22 übernommen – besteht bereits eine Tradition in der Musik.
Obwohl Goethe sich scheinbar nicht für einen Bezug zwischen Farbe
und Tönen ausspricht, hat die romantische und später die impressionisti-
sche Ästhetik darin eine grundlegende Fragestellung gesehen. Die
Spannweite der Musikbeispiele könnte ganze Bände füllen: von der
farbigen Wahrnehmung der Tonalität bei Rimski-Korsakow, die sich bei
Debussys Kolorit steigert, um in der Synästhesie Messiaens23 zu gipfeln,
bis zu den synkretistischen Visionen von Skrjabin von den seltsamen
Entsprechungen zwischen den Farbwerten und den Tonintervallen bei J.
M. Hauer, A. Laszlo oder I. Wyschnegradsky24 bis zu den Experimenten,
Musikinstrumente zu bauen, die Farben in Klänge verwandeln (wie das
optophonische Klavier von Raoul Hausmann und Wladimir Baranoff-
Rossiné25, wahrscheinlich die wichtigste Inspirationsquelle für das von
Boris Vian in L’écume des jours erdachte berühmte Pianocktail, ein
imaginäres Instrument, das verschiedene Melodien in unterschiedliche
Geschmäcker von Getränken transponiert, die wie ein Cocktail gemixt
werden). Ich werde mich hier nicht weiter mit den verschiedenen Varianten
der Wiedergabe von Farben in der Musik beschäftigen. Obwohl sie
wahrgenommen werden – man spricht von der Farbe einer Musik oder
eines Musikfragments – kommen diese nicht getrennt vor, sondern eher
vermischt und verschwommen.26 Das Mißverständnis liegt jedoch viel
tiefer: “Farbe” bezeichnet man in der Musik gleichzeitig mehrere
Wirklichkeiten, der Begriff der Farbe bezeichnet nämlich verschiedene
“Örtlichkeiten”. Versuchen wir, sie zu unterscheiden, um dann zum
Problem der Sichtbarkeit der Farbe zurückzukommen:
1. Die Farbe ist eine Eigenschaft des Tons, die allgemein unter der
Bezeichnung “Klangfarbe” bekannt ist. Man spricht in diesem Sinn von
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3. Die Farbe ist das In-bild einer Klangwelt, demnach ein hochwertiges
Ergebnis des Zusammenspiels aller Klangelemente.
Die sichtbare Farbe gibt es demnach in der Musik nicht. Rot, Blau,
Gelb, Weiß, Schwarz, Grün, Violett bestehen nur metaphorisch und
subjektiv auf den verschiedenen Ebenen des musikalischen Ablaufs. Sie
können von den Komponisten in individueller Weise eingeführt und
subjektiv, aufgrund eines ad hoc eingesetzten Analogiesystems
angewendet werden, das auf einer individuellen Wahrnehmung beruht.
Mit anderen Worten, es gibt keine einheitliche Auffassung der Analogie
zwischen der sichtbaren und der hörbaren Farbe. Meist weisen die Begriffe
ganz andere Wirklichkeiten, als die beabsichtigten.
Eigentlich kann die Musik die Farbe nur als lumen opacatum
wiedergeben. Den Unterschied, den Wittgenstein an einer Stelle zwischen
dunkel und schwärzlich macht (“dunkel und schwärzlich sind nicht der
gleiche Begriff”28) kann auf die Musik nicht angewendet werden, weil die
klanglich simulierten Farben nichts anderes sind, als Zustände im Prozeß
der Erhellung und Verdunkelung. Es können also verschiedene Stufen der
Helligkeit oder Verdunkelung bestimmter Farben angedeutet werden, ihre
Bestimmung entspricht aber keinem objektiven musikalischen Kriterium,
sondern es handelt sich um Betrachtungen über subjektive Eindrücke, die
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zur Definition erhoben werden. Obwohl der Begriff der absoluten Farbe
selbst im visuellen Bereich diskutabel ist (was ist schon das absolute Rot?),
ist der Versuch, diese aufgrund einer begrifflichen Annäherung zu
definieren, trotzdem gerechtfertigt. In der Musik gibt es keine
Rechtfertigung für die Verbindung zwischen der sichtbaren und der
musikalischen Farbe, weil bei der letzteren das Umfeld für die Wiedergabe
des Wesens der sichtbaren Farbe ungeeignet ist. Vielleicht haben gerade
deshalb verschiedene Komponisten das Bedürfnis gespürt, die musikalische
Farbe durch eine sichtbare und umgekehrt ausdrücklich zu verbinden
(Debussy, Skrjabin, Stockhausen). Es ist auch interessant, daß viele von
den Musikwerken, die sich im Titel auf die Welt der Farben beziehen,
sich darauf beschränken, einen Bezug zur Idee der Farbe im allgemeinen
auszudrücken und sich nicht auf eine bestimmte Farbe beziehen29: zum
Beispiel Couleurs de la Cité Celeste von Messiaen.
Die Grundlage, auf der in der Musik Farbe simuliert werden kann, ist
demnach das Spiel zwischen Hell und Dunkel und nicht sich unwillkürlich
ergebende Entsprechungen. Die Verbindung von Hell und Dunkel in
besonders feinsinnigen Kombinationen bietet die Möglichkeit, die Farbe
ideell und materiell darzustellen. In diesem Fall simuliert die hörbare nicht
die sichtbare Farbe, sondern sie vergegenwärtigt in anderer Weise die
Farbe als Idee. Wittgenstein drückt das glänzend aus: “Man wird sich also
fragen müssen: Wie sähe es aus, wenn Menschen Farben kennten, die
auch unsre Normalsichtigen nicht kennen? Diese Frage wird sich im
allgemeinen nicht eindeutig beantworten lassen. Denn es ist nicht ohne
weiteres klar, daß wir von solchen Abnormen sagen müssen, sie kennten
andere Farben. Es gibt ja kein allgemein anerkanntes Kriterium dafür, was
eine Farbe sei, es sei denn, daß es eine unsrer Farben ist. Und doch ließen
sich Umstände denken, unter welchen wir sagen würden, ‘Diese Leute
sehen außer den unsern noch andere Farben”30. Tatsächlich, die Kompo-
nisten “sehen” andere Farben als die Maler, oder eher sie “hören” Farben,
wenn sie aber Farben der Malerei zu simulieren versuchen, tun sie nichts
anderes, als beabsichtigte Verbindungen zwischen der einen und der
anderen Farbenart anzudeuten, diese Verbindungen aber bleiben unver-
meidlich künstlich und fragwürdig.
Im folgenden werde ich mich darauf beschränken, die unterschied-
lichen Möglichkeiten zu nennen, wie die Elemente und die Alterität
simuliert werden können, ohne auf Einzelheiten einzugehen. Trotzdem
will ich auf Richtungen und Probleme hinweisen, welche die Forschung
weiterhin beschäftigen sollten.
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Wenn es keine Möglichkeit gibt, die Farben wirklich “zu hören”, kann
man nicht dasselbe von den Naturelementen behaupten. Das Plätschern
des Wasser, das Pfeifen des Windes, das Beben der Erde, das Knistern des
Feuers – um nur einige Gemeinplätze aufzuzählen – sind durch
charakteristische akustische Erscheinungen, begleitet. Es gibt also für jedes
Element bereits einen fest umrissenen definitorischen Bereich der
akustischen Begleiterscheinungen, welche die Voraussetzung für ihre
musikalische Simulation schaffen.
Die bisherigen Untersuchungen galten der musikalischen Simulation
nichtakustischer Phänomene. Sie haben an sich keine akustische Wesensart
(das Licht, das Dunkel, die Farben), konnten aber den Klang von außen
beeinflussen (der Fall der Entfernung: sie selbst hat keinen Klang, sondern
sie beeinflußt den Klang, sobald sie eintritt). Das wurde durch die
Entscheidung für einen Vermittler deutlich, der im wesentlichen eine fiktive
Ähnlichkeit zwischen der simulierten Wirklichkeit und der eigentlichen
Simulation erfaßte.
Bei den Elementen wird der Vermittler von bestimmten reellen
Tatsachen abhängig sein: vom akustischen Erscheinungsbild der Elemente.
Ob das Simulieren des Elements nun durch Beschreibung, Kommentar
oder Transfiguration geschieht – ich habe damit drei mögliche Stufen der
Simulation genannt, von der programmatischen Imitation bis zur
Wiedergabe des metaphysischen Pathos31 des Elements – es wird diesmal
nicht auf einer fiktiven Grundlage verwirklicht werden können. Der
Vermittler wird also von einem bestimmten akustischen Bild, das dem
Element eigen ist, determiniert. Diese Determination bedeutet jedoch nicht,
daß sich der Vermittler nur strikt im Rahmen des charakteristischen
akustischen Bildes des Elements bewegen darf. Dieses dient nur als
Bezugspunkt zur Orientierung und setzen Vermittler in die richtige
Perspektive. Die Entwicklung des Vermittlers ist in diesem Fall genötigt,
sich nach der Verbindung zwischen Bild und Klang zu richten. Die
Simulation unterliegt also einer Kontrolle.
3.3.1. Das Wasser
Das Element Wasser kann auf zwei Arten simuliert werden: Entweder
es werden die Eigenschaften des Wassers im allgemeinen simuliert oder
seine bestimmten Erscheinungsformen (das Meer, der Fluß, der Regen
usw.), wodurch wiederum neue unterschiedliche Qualitäten
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Was vom Feuer musikalisch erfaßt werden kann, ist vor allem die
Intensität, sein inneres Glühen. Die verwendeten Vermittler für die
Wiedergabe dieses rein geistigen Inhalts sind das Lodern (musikalisch
durch das Verfahren des Trillers oder des Tremolo vergegenwärtigt, wie
Manuel de Falla das im Feuertanz glänzend tut) und das geheimnisvolle
Pulsieren (wieder ein Tremolo, das in eine vertikale Struktur in tiefer
Tonlage eingebaut ist, wie in Prométhée. Poème du feu von Skrjabin oder
das ansteigende chromatisch – diatonische “Flackern” in Liszts Feux
follets).
Verschiedene Erscheinungsformen des Feuers, wie der Funke,
Feuerzungen, Wärme, das flackernde Licht, Schattenspiele, die Glut
können ebenso Inspirationsquellen für die musikalische Simulation bieten.
So geschieht die Wiedergabe des Phänomens Feuer meist durch die
Vermittler des Zischens (das man sich als ansteigendes “Klangbündel”
vorstellen kann, das den Klangraum plötzlich durchzuckt), des blendenden
Strahlens (die Verstärkung und momenthafte Hervorhebung einer
sekundären musikalischen Ebene), des brennenden Wirbels (rasche
Bewegung verbunden mit gewaltigen metallisch-dissonanten Ausbrüchen
wie in Debussys Feux d’artifices).
3.3.4. Die Erde
Wie beim Wasser kann das Element Erde auf zwei Arten simuliert
werden: einerseits als allgemeine Idee, andererseits als Äußerung einer
Gegebenheit (oft als Reliefform vergegenwärtigt). Im ersten Fall werden
die allgemeinen Wesenszüge des Elements erfaßt: Stabilität,
Dauerhaftigkeit, Solidität. Ein Beispiel in diesem Sinne ist Luciano Berios
Erdenklavier. Im zweiten Fall greift die musikalische Simulation auf
tektonische Formen zurück: das Gebirge (Eine Nacht auf dem Kahlen
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Beethoven und in der Ouvertüre zu Wilhelm Tell von Rossini), der Blitz
(Feuer + Luft; das schon erwähnte Finale in Rigoletto von Verdi), die
Feuerwerke (Feuer + Luft; Feux d’artifices von Debussy), der Nebel (Wasser
+ Luft; Brouillards von Debussy), der Rauch (Feuer + Luft; Fum ºi Templu
de fum – Der Rauch und der Rauchtempel – von Doina Rotaru), der Spiegel
(Luft + Wasser; Mirroirs von Ravel), der Regenbogen (Wasser + Luft;
Poèmes pour Mi von Messiaen, Lights from a Rainbow von Doina Rotaru),
Wolken (Wasser + Luft, Nuages von Debussy), Kot (Wasser + Erde), der
Vulkan (Erde + Feuer), Lava (Wasser + Feuer), um nur einige der möglichen
Kombinationen zu nennen. All diese deuten auf die Mannigfaltigkeit der
Naturerscheinungen, die mit Hilfe von einfachen Kombinationen zwischen
den Elementen erfaßt und simuliert werden können. Es kommt damit zu
einer Verschmelzung der Wesenszüge, und gleichzeitig werden neue
Vermittler geschaffen, die nicht selten eine viel größere Ausdruckskraft
als die ursprünglichen Vermittler haben. Das liegt in großem Maße auch
in dem symbolischen Charakter der Hybride begründet. Die Wolke, die
Feuerwolke oder der Feuerregen sind alle mit einem symbolischen Gehalt
befrachtet, der durch sehr komplexe Vermittler, durch ein umfassendes
Netz von Merkmalen und Bildern musikalisch simuliert wird.
Die Hybride ist von vornherein ein ebenso wichtiges Element wie die
anderen vier Elemente. Die Tatsache, daß sie als Zusammensetzung gilt,
tut ihrer schöpferischen Energie keinen Abbruch, im Gegenteil: sie
vervielfacht diese durch zusätzliche Einflüsse sowohl quantitativ als auch
qualitativ. Die Hybride bildet vom musikalischen Standpunkt eine
Möglichkeit, in die Tiefe der Erscheinungen zu dringen, ihre geistigen
Wurzeln zu untersuchen und ein spezifisches Ethos zu erfassen.
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von Marþian Negrea), das Kristall (Crystal Worlds von Michael Obst), das
Blatt (Feuilles mortes von Debussy), die Blume, der Baum, das Unkraut
(Bruyères von Debussy) usw. Ähnlich wie bei den loci topici des Barock
können sich Ereignisse aus dem Mineral- oder Pflanzenbereich zu einem
Bild verwandeln und können dann simuliert werden. Manchmal handelt
es sich um etwas Sichtbares, manchmal um etwas Hörbares, oder einfach
um ein bestimmtes Ethos, ein Empfinden des Ortes, des Augenblicks
während einer bestimmten Begebenheit, das blitzartig eine Zelle der
Alterität in der Form eines mineralischen oder vegetabilen Signals
beleuchtet.
3.4.2. Signale des Tierreichs
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III. Schlußfolgerungen
Einige vorläufige Feststellungen ergeben sich als Schlußfolgerungen
zu den bisherigen Untersuchungen. Vom Wesen her sind diese
Feststellungen verschieden, sie bezeichnen jedoch Schlüsselinhalte der
Struktur des Imaginären in der Musik.
1. Das Imaginäre in der Musik befindet sich in einem ständigen Prozeß
der Umdeutung und Umschreibung. Es ändert sich, sobald ein Bild
mit einem bestimmten Klang verbunden wird, und das geschieht, wenn
verschiedene Bilder die Möglichkeit erhalten, materiell, meist sichtbar
dargestellt zu werden. Es entsteht auf diese Weise ein kulturelles
Klischee, eine Besetzung eines bestimmten Klanges mit einem
bestimmten Bild. Die Lage ist jetzt, am Ende des 20. Jahrhunderts,
wenn das Bild einen spezifischen Klang hervorruft, der unwillkürlich
einer bestimmten Tradition verhaftet ist, dramatisch. Sehen wir ein
Bild, denken wir sogleich daran, daß diesem Bild ein besonderer Klang
entspricht, daß ihm ein geheimer Klang beigefügt oder er darin entdeckt
werden kann. In diesem Sinne wurde der Komponist, vor allem
beginnend mit dem Impressionismus und der Programmusik, eine Art
Archäologe, ein Medium, das ganz vom Bild erfüllt ist und für dieses
eine von ihm als gleichwertig empfundene Entsprechung findet. Ob
dieses Bild nun bereits existiert (der Fall der illustrativen Ebene) oder
eigens aus diesem Anlaß der Vielzahl der bildlichen Möglichkeiten
entnommen wird (die virtuelle Ebene), der Komponist versucht, jene
Bilder zu vertonen, indem er seine Vorstellungskraft einsetzt und
bestimmte Verfahren der Übertragung von einem Bereich in einen
anderen verwendet.
Das Klischee bildet somit die causa efficiens der Wandlung des
Imaginären in der Musik, denn durch dieses – das eine tote oder im
besten Fall sterbende Form ist – wird der Mechanismus der
metaphorischen Annäherung (le charme d’impossiblités) zwischen der
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bei Strawinsky und Schönberg, Ligeti und Boulez, dann weiß ich, daß
das weder reine Musik, noch Programmusik oder Deskriptivismus ist.
Es geht einfach um die Existenzform der Musik, um ihre spezifische
Vorstellung, die irgendwo in der Tiefe von einem geheimnisvollen
Alberich geschmiedet wird, den ich weiter oben metaphorisches Pathos
genannt habe, und das ist die innere Kraft, die im Besitz der Formel
der Vision, der Vereinigung von Bild und Klang ist.
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ANMERKUNGEN
1. Der Begriff “Lontanéité” stammt von Vladimir Janélévitch und ich habe ihn
in dem Stück “Vertiges de la Lonatneité” als schöpferischen Ansatz benützt.
2. Dahlhaus, Carl, Die Idee der absoluten Musik, Bärenreiter, Kassel, 1978
3. Das nur, falls sie sich nicht decken, wenn also eine agogische Angabe als
Titel dient.
4. Ein Beispiel in diesem Sinne ist die (von den Zeitgenossen wie einen
Boxkampf empfundene) Auseinandersetzung zwischen Eduard Hanslick als
Vertreter der “absoluten Musik” und Richard Wagner als Verfechter des
“musikalischen Ausdrucks”.
5. Flusser, Vilém, Die Revolution der Bilder, Bollmann, Mannheim, 1995,
S.141-150
6. idem, S.146
7. Messiaen, Olivier, Technique de mon langage musical, A. Leduc, Paris,
1943. Der Begriff taucht auch auf in Messiaen, Olivier, Traité de rythme,
de couleur et d’ornithologie (1949 – 1992), tome III, A. Leduc, Paris, 1996,
S.7
8. Immanuel Kant, Kritik der Urteilskraft, 1790
9. Man kann hier mit der Tatsache argumentieren, daß der Ton und das Licht
Erscheinungsformen derselben Kraft sind: der Schwingungen. In diesem
Sinne kann die Simulation des Dunkels (als Fehlen jeder Schwingung
definiert) mit Hilfe tiefer Töne, mit wenigen Schwingungen in der Sekunde
(also fast schwingungslos) und des Lichts (als Summa der Schwingungen
des Universums) mit Hilfe der sehr hohen Töne (möglichst viele
Schwingungen in der Sekunde) als natürlich und berechtigt gelten. Von
dieser Feststellung ausgehend, kann man sagen, daß ein System von
Entsprechungen zwischen dem Visuellen und dem Auditiven möglich ist,
wenn man die Beziehung zwischen den beiden Bereichen im Verhältnis
oder das eine der beiden Systeme, egal welches, als die Übertragung des
anderen auf der Skala der Schwingungen betrachtet.
10. Bachelard, Gaston, Apa ºi visele (L’eau et les rêves), Univers, Bucureºti,
1998, S.17
11. Siehe Jankélévitch, Vladimir, La Musique et l’ineffable, Paris, Seuil, 1983
12. Der Begriff der Aussage (enoncé) wird mit dem von Foucault definierten
Bedeutungsinhalt verwendet: Foucault, Michel, Archéologie du savoir, Paris,
Gallimard, 1969
13. Es ist interessant, daß der Entwicklungsgedanke zwischen Nähe und Ferne
in der Musik gleichzeitig mit dem crescendo und decrescendo als Technik
der orchestralen Dynamik erfunden wurde, und zwar von den Komponisten
der Mannheimer Schule im 18. Jahrhundert.
14. Auch dieser Ausdruck stammt von V. Jankélévitch, op. cit.
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15. Es handelt sich hier allerdings um ein komplexeres Bild, denn es werden
gleichzeitig zwei Erscheinungen simuliert: einerseits der Regen (siehe auch
weiter das Kapitel über die Simulation der Elemente), andererseits die Ferne.
16. Ist wohl die Postulierung von Archetypen der Vorstellung ausreichend, um
das Licht dem Himmel, dem Paradies gleichzusetzen, und umgekehrt, die
Hölle dem Dunkel?
17. Die Lautstärke spielt übrigens eine grundlegende Rolle sowohl beim Zustand
des Lichts als auch bei dem Prozeß der Erhellung (von dem später die Rede
sein wird): Der Klang des forte hält die Herrlichkeit des Lichts fest, der
Klang des piano hingegen weist auf seine geistige Beschaffenheit.
18. Auch die Klangfarbe spielt bei dem musikalisch simulierten Bild des Lichts
eine wesentliche Rolle. Denken wir nur an die subtilen Klänge, die man
erhalten könnte, wenn man beim Anfangsakkord des Vorspiels zu Lohengrin
die Geigen mit Querflöten oder Klarinetten ersetzt oder sie auch nur im
Wechsel mit diesen erscheinen läßt: Es entstünde ein pulsendes, farbiges
Licht, dessen Wesen allein von der orchestralen Klangfarbe wiedergegeben
würde.
19. Diese gehen auch auf das bemerkenswerte Finale der Walküre von Wagner
zurück.
20. Diese Art des Lichts ist das Ergebnis einer kontextuellen Strategie der
Vorstellung. Sie erscheint als Licht durch den Gegensatz zu dem
Vorausgegan-genen und dem Folgenden, sie ist also mit dem musikalischen
Verlauf und den Notwendigkeiten des Erzählflusses verbunden.
21. Es gibt auch die Möglichkeit, hohe Töne zu verwenden, wie das in der
Musik der Gegenwart versucht wurde. Ihre Verwendung erfolgt nur beim
unruhigen Dunkel und es kennzeichnet sie eine äußerste Auflehnung des
Dunkels als Kraft.
22. “Die Farbe selbst ist ein Schattiges, deswegen Kircher vollkommen recht
hat, sie lumen opacatum zu nennen. Aus Zur Farbenlehre, Goethes Werke,
Band XIII, C.H. Beck, München, S.346
23. Messiaen beschreibt die Farben oder Farbkombinationen, die er bei
verschiedenen Verbindungen von Tönen sieht, mit größter Genauigkeit.
Siehe Technique de mon langage musical, op. cit, und auch Traité de rythme,
de couleurs et d’ornithologie, op. cit.
24. apud Résonance, Nr. 12, septembre 1997, IRCAM, Paris, S. 9
25. idem
26. “In der Philosophie muß man immer fragen: «Wie muß man dieses Problem
ansehen, daß es lösbar wird»”, in Wittgenstein, Ludwig, Bemerkungen über
die Farben, Hrg. G.E.M. Anscombe, Blackwell, Oxford, 1998, S. 15
27. Wittgenstein, Ludwig, op. cit., S. 12
28. idem, S. 29
29. Bemerkenswerte Ausnahmen gibt es: die VI. Sinfonie Culori (Farben) von
Pascal Bentoiu, in der jeder Teil eine bestimmte Farbe und ihre
chromatischen Modulationen musikalisch simuliert.
112
DAN DEDIU
30. idem, S. 22
31. Der Begriff stammt von Arthur O. Lovejoy und bezeichnet “einen
Gemütszustand oder eine Gefühlsnuance”, die den denkenden Geist
aufgrund bestimmter Assoziationen oder der Empathie mit dem Gedachten
verwandt-schaftlich verbindet. Für das komplette Verständnis des Begriffs
mit all seinen Implikationen siehe Lovejoy, Arthur O., The Great Chain of
Being. A Study of the History of an Idea, Harvard University Press, 1964
32. Jankélévitch spricht vom Staccato als “dem Sohn des Scherzos und der
luftigen Humoreske”.
33. Der Ausdruck ist von uns geprägt und paraphrasiert das Syntagma
“metaphysisches Pathos”, das A. Lovejoy verwendet, siehe Anmerkung 31.
113
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115
Books:
Great Philosophers of the World. Bucharest: Ed. Didacticã ºi Pedagogicã, 1995
L’enseignement secondaire en Roumanie. Editions du Conseil de l’ Europe,
1996
The Reform of Education – A Chance for the Change of Mentalities. Bucharest:
Ed. Trei, 1999
(English version, Bucharest: UMC Publishing House, 2000)
Several textbooks on Civic Culture published in Bucharest at Humanitas
Publishing House (1997, 1998, 1999, 2000)
116
Pedagogical and Cultural Foundations of
Human Rights and Civic Education
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children develop their full potential: <It is essential for the teacher to have
a knowledge of (the difference of) all strengths within the seven intelligences
housed in their children when considering how much each and every
child learns about human rights for example. In this context the theory
can be used methodologically in decisions involving materials,
organization and activities>.
Under the circumstances, the question that obviously arises is whether
the hope of relating education to the consolidation of democracy is justified,
beyond any romantic optimism and beyond what sometimes seems to be
regarded as (and, unfortunately, seems even to be) a fashion of transition
periods, which tends to transform civic and human rights education into a
convenience sometimes as tyrannical as the old mechanisms for the
ideological indoctrination of the younger generations in regimes that tend
to perpetuate by force of a new "civic religion".
In order to clarify this issue, in this work we intend to discuss the
epistemological status of the civic and human rights education, in the
light of some present-day controversies concerning the dilemmas related
to citizenship in a democratic society, as well as the identity dilemmas in
today’s more and more globalized world. We shall also discuss the
educational models considered to be good practices in the field of civic
and human rights education, by establishing a link between the normative
pedagogical discourse and the research-action whose purpose is to produce
positive changes at the level of a certain school or local community. The
main questions from which our discussion starts are those related to the
way in which, on the one side, educational actions are justified as such
and, on the other side, to what extent educational actions are related to
the conditions in which civic and human rights education are legitimately
associated to the consolidation of a liberal democracy.
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rapid economic and political changes are taking place, there may exist
different, sometimes conflicting ideas, belonging to different power groups
within society, about what civic identity means.
The concepts regarding citizenship are connected to the ones referring
to the development of democracy. Countries which are now experiencing
liberal constitutional regimes are being confronted with very many
questions referring to the developments in civic education, for example
which should be the aims of civic education: to help the young people
comply with the current norms and values, to be oriented according to
principles and rights which could guide the country’s future democratic
development or, on the contrary, to lead to submission and support for
the present political institutions and the given social order? 19
The very idea of "democratic development" has many interpretations.
To some people, democracy is mostly the creation of institutions, the
citizen’s capacity to elect those who lead them and the existence of laws
which ensure the responsibility of the leaders to the electorate. This is a
rather formal understanding of democracy, exclusively from the point of
view of public life. With such an understanding of citizenship, civic
education will focus mainly on knowledge about the political institutions
and the respect for them, on the citizen’s responsibilities (the vote, for
instance) and maybe on the contribution the citizens can make to
supporting and reforming the political and legal practices. According to
some authors, this outlook corresponds to the "contract approach” about
citizenship, having roots in the liberal political philosophy, which sees
the political activity as a mostly private matter and as an instrument for
achieving one’s own interests.20
To other people "democratic behavior" means much more, both from
the institutional and the cultural perspective. According to Conover and
Searing, John Dewey, Paulo Freire and others have promoted the idea "of
a democratic way of life", highlighting the importance of personal relations,
which lie at the basis of a country’s political culture. Freire’s idea about
"education for emancipation" has connected the methodological aspects
and their ideological contexts, so that the person who is being educated
can see the links between the social-political structures and the act of
learning and knowledge. 21
From this wider perspective, education for democratic citizenship can
focus on the various decision-making or conflict solving processes, in
relation with the democratic processes and the principles connected to
them, in everyday life. This outlook on citizenship is linked with the so-
122
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and more important role, even among the theories about democracy,
because these gradually tend to recognize that, besides practices and the
institutional mechanisms, liberal democracies need what is called civic
virtue and public spiritedness. These virtues appear as general, social,
economic and political ones, having specific roles in the theories that
turn the balance either to the rights (the "left" theories, the "participatory
democracy" theories and the "liberal virtue" theory), or to the
responsibilities (the "civic republicanism"- Oldfield, 1990, the "civil society"
theories – Walzer, 1992).
Discussions about citizenship generally have in view the following
dimensions associated to the citizen status: individual entitlement to
participation, rights and responsibilities, sense of justice, sense of identity
and community membership. All these dimensions apply both to
citizenship "as-legal-status" and to citizenship "as-desirable-activity".26 If
it is relatively easy to make and accept a distinction between different
manifestations of citizenship (citizenship as legal status and as effective
activity, as real participation of the citizen; citizenship in a tough sense –
seen as effective and total participation of the citizen- ,and in a weak
sense – as "passive citizenship"; citizen also in a large sense – where, for
example, we can consider ourselves as citizen of the world, and in a
narrow or restrictive sense – that of national citizenship, linked to the
reality of a given passport, for instance). It is however more difficult to
determine "what intensity of human energies to invest in the activities of
citizenship, until we have not established the character of the civic
relationships, and the nature of the political community whose legal and
ethical bonds define the idea of citizenship". 27
None of the theories regarding citizenship can ignore the questions
about the citizen as a member of a community, about a person’s identity
or multiple identities, about the ways in which a person feels attached to
a specific political community and not to another one, about the relation
between ethnic and civic identity. Present-day issues concerning
citizenship, not only in countries with a strong immigration tradition (such
as the United States, Australia, Canada and some countries belonging to
the European Union), but also in developing countries, such as those from
Africa and Asia or in transition countries of Central and Eastern Europe,
highlight the fact that one of the major questions of our time is represented
by the tense relations between ethnic and civic identity. That is why, in
what follows, we are going to pay special attention to this issue.
What seemed to have been a satisfactory solution within the framework
of the nation-state or of a democratic confederation (like the United States),
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different, from the peaceful ones, as with the “velvet” separation of the
Czech Republic and of Slovakia from the former Czechoslovakia, to the
violent actions, many of them leading to wars, within the former Soviet
Union and the former Yugoslavia.
The causes of all these movements are deeply rooted in the economic,
political and social problems of the respective communities; however,
either the ethnic, or the religious conflicts appear to be the deepest
immediate reason. In numerous countries, the relation (tensioned more
often than not and sometimes presented as irreconcilable) between the
ethnic and/or religious identity and the civil or constitutional identity30
has become an extremely important problem in the second half of the
20th century. In some Central and Eastern European countries, in particular
in the ex-Yugoslavian republics, the search for new constitutional formulas,
based on the values of liberal democracies, was replaced, unfortunately,
by the forcible settlement of certain claims to the self-determination of
some ethnic communities that previously, during the period of totalitarian
regimes, could not benefit from the framework required by an adequate
management of the issue of differences. If totalitarian regimes (and, to a
lesser extent, the authoritarian ones) tend to reduce and ignore the
differences, the liberal-type democracy inevitably becomes the background
against which the differences management is posed acutely. Not any
management, but that management which strives at peacefully achieving
the balance between the constitutional premises for the unity of a certain
community and the legitimate manifestation of the right to difference.
Alongside other characteristics,31 liberal democracy is the framework par
excellence for the peaceful management of differences and conflict
resolution by correcting mistakes without using violence and in due time.
It is this stress laid on emphasizing the strengths of liberal democracies32
as against totalitarian or authoritarian systems that helps us to better
understand the very recrudescence of the violent, even ruthless, hostilities
where ethnic or religious aspects seem to lie right in the heart of the
conflict. Once the collapse of multifarious monolithic systems started,
diversity has immediately had enough room to manifest itself. Even a
minimal framework of liberal democracy (levels one, two and three,
according to Fukuyama), considerably diminishes the risk that hostilities
between "difference" groups degenerate into violence, whereas any delay
in implementing this framework cannot but lead to the conflicting
management of such differences.33
However, the problems raised by the relation between the "civic" and
the "ethnic" (or religious) identity, even if quite similar, display many
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The main problem of citizenship is, in fact, its attractiveness for those
members of community to whom it associates: we have to actually
investigate what induces the citizens of a particular political community
to continue to live there when they could choose another citizenship38
provided they enjoy freedom of movement. The national or European
citizenship must allow for a balance between specific traditions and
common ideals, while the aim of civic education is, from this point of
view, not only to clarify these common ideals: moreover, it relates clarifying
the unity in diversity of what makes the ethnic, religious, gender, difference,
and so on.
Explaining to pupils or students the "European" emergence of the idea
of unity in diversity and the practical solutions triggered in this space as
well for the peaceful difference management one could only be accused
of "Euro-centrism" by those who do not take into account that it is the very
European ("Western") space that has given name to and made problematic
such displays of negative consequences for the self-esteem of each
individual as imperialism, sexism or racism.39 The problems of the
European integration and the new European citizenship are connected to
maintaining the unquestionable benefits of the cultural diversity for
generating material and spiritual goods, but especially to the ability of
constructing a political community that takes into account the fostering of
advantages of positive "universalia" (the observance of human rights, for
instance) and the avoidance of slipping to the negative aftermath of other
"universalia" (racism, xenophobia, or sexism, from the perspective of both
misogynism, and radical feminism).
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the fact that, through its nature, the subject has the capacity to induce
continuous reflection on choosing the objectives, the contents, the methods
and assessment techniques.
On the contrary, the voices that argue in favor of the existence of a
"didactic theory" of civic education reject the reduction of the meaning of
didactics to a sterile, passive and redundant methodological approach of
self-sufficiency of the subject and highlight the need that civic education
as a school subject should be based on the "didactic theory", which, in
fact, is part of the education for democratic citizenship. In the case of
civic education, "analysis and argumentation, as processes of the theoretical
and practical education, can be seen as a didactic process, which is not at
all equivalent with a simplifying or dogmatic, or even worse, a passive
and inflexible approach for the manipulation of a given knowledge".57
The arguments in favor of a "didactic inner substance of civic education"
can, at the same time, become the principles of this didactics:
a) the attention of educators, as well as of curriculum and learning
materials developers should permanently focus on achieving the inter-
relation among concepts, factual data, values, attitudes, motivation,
on building a system of argumentative discussion on practicing
democracy in class and in school;
b) in the case of civic education, appealing to the "pupil’s subjectivity"
and its constant and plenary valuing are not only inevitable, but
desirable;58
c) civic education should be oriented towards a practical purpose and
should be made by relating it to the context;
d) the teacher has full freedom in stressing not only the theoretical and
rational aspects, but, more important, the emotional aspects, alternative
ways of seeing things. He will not exclusively require the pupils to
give "correct answers", which allow only for the dual alternatives
"correct-incorrect", on the contrary, he will ask the pupils to make the
effort to provide complex and in-depth argumentation.
While sharing the point of view of those who bring arguments in favor
of the didactic "inner substance" of civic education, in what follows we
intend to discuss various methodological aspects we consider important
and specific of this special subject, which is equivalent with a responsible
analysis of the bases, legitimacy and desirable practices of the educational
activity in this field.
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regime contains the premises and the mechanisms for the peaceful
correction of errors. The citizens are allowed to exert critical attitudes on
and control the power, as in an authentic democracy the critical reflection
on the social values and norms is accepted and encouraged.
From this point of view, civic education does not only mean merely
"the transmission of values", but also enabling the pupils to critically refer
to them. To criticise does not mean to deny or to abolish but, in the Kantian
meaning, to compare and look for foundations. If the foundation of a
norm is no longer meeting the needs of a group, of some persons etc.,
they can act towards changing it, a change that is achieved by peaceful
means.
As an explicit approach, civic education aims at the acquiring by the
pupils of knowledge (concepts, facts on society, the transmitting of social
values, including and especially the ethical ones), and at enabling the
pupils to critically refer to these, the shaping and developing of democratic
attitudes and behavior.
Among these objectives and dimensions of civic education school
requires a flexible approach, in keeping with the form, with a certain
learning situation, with the specific features of a community. The balance
in a successful didactic approach is obtained when the acquiring of
knowledge is not the only and main target but is seen as a means for the
critical reflection on the values and norms and for the shaping and
developing of attitudes and behavior. Knowledge is extremely important
in defining and exerting the competencies accompanying citizenship, but
a "good citizen" is not only the individual who knows thoroughly a lot.
To be a citizen in a democratic society means to get involved in the
life of the community you belong to, to be willing and able to competently
influence the political decision taken at different levels, to behave in a
certain way with other people, based on attitudes such as respect,
tolerance, open-mindedness towards the opinions of others.
Democracy as a political regime is the successful attempt to peacefully
manage the disputes arising among people. In fact, by accepting pluralism
and democratic mechanisms the pursuing of one’s personal interests
doesn’t necessarily oppose to pursuing of what is called the general interest
or general welfare.
The shaping of democratic attitudes and behavior, especially as far as
social communication is concerned, should and can start from an early
age, so that positive habits should be exercised in different contexts and
consolidated in time. Knowing to listen to others, knowing to express
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way, in keeping with landmarks that are not dependent on the "beauty" of
discourse external to them. If the pupil is not supported to make progress
in his moral thinking and to reach the same wave-length with the adults
who require them to behave well, the external moralizing discourse can
by no means be effective. Finally, civic education should not promote
preconceived ideas, stereotypes, instead of supporting an open and flexible
thinking.
Conclusions
The main objective of our study was to highlight the frames of mind
which are necessarily linked to the conceptual and practical dimensions
of education for democratic citizenship. Why do we accept to observe
laws and to obey to different authority bodies? What makes citizen really
participate in public affairs? These are only two questions which should
generate reflective EDC practices both in formal and non-formal education.
Unfortunately, as philosophers noticed long time ago, only very few people
constantly reflect upon the reasons of their own activities. Moreover, every
human activity tends to produce quickly the so-called "common-places"
to which one cannot deny a certain usefulness in the context of daily
routine.
However, as also philosopher noticed, human beings are luckily able
to encounter from time to time the points where theory and practice meet,
where concepts, methods and meanings come together in what we use to
call (philosophical) "criticism". The magic of concepts tends sometimes to
overthrow the critical approach so badly needed every time we seek to
legitimate our actions. It is nevertheless true that very often it is the magic
of practice which tends to overthrow any theoretical attempt supposed to
enable us in legitimating and improving our practice. In our contemporary
world, featured by a declining level of political trust, by reduced
participation and by lack of interest in community service, there is probably
more need than ever to constantly reflect upon democratic citizenship by
means of theoretical and practical doing. In Nader’s terms,62 "there can
be no daily democracy without daily citizenship". That is why education
for democratic citizenship and its human rights value core should not be
absent from school and out-of-school approaches. In order to achieve its
mission, education for democratic citizenship should focus on the following
goals: to serve the needs of individual citizens, to serve the national interest,
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NOTES
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in the early ‘90s. But as numerous analyses show, an associative culture,
true participation in public life and real partnerships cannot simply emerge
from the formal existence of different bodies of the civil society. In Barber’s
terms (1989, p. 162), the "heart of the argument for strong democracy is to
define what it means by public talk, public action, citizenship, and
community…". When considering these features of a "strong democracy" it
is clear that Romanian civil society is still in progress after its almost total
extinction during the post-war communist period.
7. Culture is defined here by Fukuyama (1995, p. 8) "as a rational, ethical
habit passed on through tradition". These concise definition is actually
remarkably and converging consistent with different other understandings
of culture, which are encompassing it from different, sometimes divergent,
perspectives: a) meanings, symbols, values and norms, that are shared
consciously or unconsciously by a group of people (Patterson); b) all that is
learned or all that it is different from the inherited nature (Tyler); c) the
special and distinctive lifestyle of a group or class, the meanings, the values
and ideas as they are reflected in the institutions, in the social relationships,
in system of beliefs, in customs and traditions, in the use of objects, and in
material life (Clark); d) the specific shape in which the material life and the
social organization are expressed; culture includes "maps of meaning" which
make these things understandable for its members (Hofstede). In the context
of our discussion it is interesting to notice that Fukuyama stresses the rational
(e.g. conscious) dimension of culture, which doesn’t mean of course that
he ignores its emotional aspects, as well as its unconscious ones.
Consequently, a democratic culture would be able to emerge in a given
society and to become tradition on the basis of rational processes, which
involve value clarification as well as a permanent argumentative questioning
of the legitimacy of values, norms, institutions and relations.
8. Op. cit., p. 8
9. Ibidem, p. 9. Another extremely interesting track for discussions, launched
in the quoted article, but which, unfortunately, cannot be the object of our
discussion, refers to the fact that "in recent years, ethnic conflicts have
revealed a sizeable hole in traditional liberal political theory". (Fukuyama,
1995, p. 10). The need for a "new liberal political theory", in accordance
with the new shape and content of nowadays political power (benefiting
like never before by the mass-media manipulation potential, by the means
of genetic control and by the modern arsenal of sophisticated nuclear
weapons) is also stressed by authors like Steinvorth (1994), who think that
we now live in a period when the classical separation of power, seen as the
most efficient way of preventing political power abuse, seems to become
less trustful than even some decades ago.
10. An issue which is worth raising here, following that it will be extensively
discussed in this paper, is that of the different, sometimes opposite functions
associated to education, either from the perspective of understanding it
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importance of the following citizenship characteristics, following two years
in the program:
• voting in most elections (F=14.05, p<.0001)
• trying to influence government decisions and policies (F=21.87, p<.0001).
These changes were also confirmed in the open-ended questions in the
survey, as well as in interviews with students and teachers. There were no
statistically significant gains in these categories for students in the comparison
(non-experimental) classrooms." (apud Tibbitts and Torney-Purta, 1999, 24-
25).
14. See their book from 1998 Civic Education. What Makes Students Learn, in
which, among other things, they present the disappointing conclusion of a
1988 NAEP study that the proportion of the citizens’ civic participation
does not seem to rise in relation with the period of instruction that a person
had benefited by. In other words, statistics do not allow any speculations
about a correlation between the duration of the study periods and the civic
involvement of the individuals, although at the theoretical level, there is
the expectation (fostered by a whole rationalist tradition in education) that
higher levels of education makes one a better citizen.
15. See Gardner, 1993.
16. As stated by Meintjes (1997, p. 66), "The critical difference between
empowerment and banking education is the psychological impact each is
likely to have. To treat students simply as receptacles to be filled with useful
ideas and information, is to deprive them of their critical consciousness
and to deceive them into believing that knowledge is an object to be received
rather than a continuous process of inquiry and reflection. Students who
are empowered, however, become conscious of their own participation in
the creation of knowledge and of their own critical ability to conceptualize
and re-conceptualize their experiences of reality."
17. According to Fisher, 1993, p. 97.
18. See Torney-Purta, Schwille and Amadeo, 1999
19. See Torney-Purta, Schwille, Amadeo, 1999, p. 14
20. These views about citizenship are shared among others by authors like
Conover and Searing (see Conover and Searing, 1994, p. 34)
21. See Freire and Macedo, 1998, p. 3
22. See Conover and Searing, 1994, 9. 35.
23. See Torney-Purta and Schwille, 1986
24. According to Sabatini, Bevis and Finkel, 1998, p. 51.
25. See their study "Return of the Citizen: A Survey of Recent Work on
Citizenship Theory" from the volume edited by Ronald Beiner Theorizing
Citizenship (1995), in which theories about citizenship are identified and
analyzed from the chronological point of view as well as from the point of
view of their basic cultural patterns. In "Introduction", the authors show
that "There has been an explosion of interest in the concept of citizenship
among political theorists. In 1978, it could be confidently stated that <the
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in a political culture and not upon an ethical-cultural form of life as a whole.
This is why it must be expected that the new citizens will readily engage in
the political culture of their new home, without necessarily giving up the
cultural life specific to their country of origin.>
31. See footnote 3.
32. This point of view originates in Karl Popper’s reflections on liberal democracy
in the first place, as they were expressed in works such as The Open Society
and its Enemies (1957) and Auf der Suche nach einer besseren Welt (1987),
where the failibilist perspective of Popper’s epistemology is transferred into
the social and political field. As with knowledge, errors are considered to
inevitably accompany the social-political praxis, and the course taken in
order to correct them or to make them productive lies not in ignoring them
(as in totalitarian régimes), but in the argumentative-critical exercise
performed by citizens. The vote is just the instrument to be used for the
peaceful change of power in the state, but in minimal democracies it has
not been a guarantee for the peaceful error correction. It is only the social
and political culture of a community or open society that, in addition to the
mechanisms and procedures of a liberal democracy, represents the guarantee
for actually using the potential thereof to be a regime of peaceful difference
management, both for the benefit of individuals as such, and of the
community.
33. In our opinion, taking into account the case of Romania, a possible
explanation for the fact that the violent events, completely unknown in the
previous communist period – such as the "ethnic" collisions between the
Romanians and the Hungarians in Transylvania in March 1990, the clashes
between the Romanians and the Roma in 1991 and 1992, or the repeated
"mineriads" (miners’ assaults) – did not degenerate into a "civil war" or other
forms of escalating murderous conflicts, is the very presence and action of
some incipient, though imperfect, structures of a liberal democratic society.
By contrast, the conflicts in Bosnia and Herzegovina or Kosovo did
degenerate as a result of the absence of both political democratic culture
(not only for a part of population), and a minimal liberal-democratic
framework.
34. This "European model" is in itself an idealization of other different "models",
from the historical cohabitation of different ethnic groups within the same
territory, which in time has become the defining territory of a national state,
to the recent model of ethnic and cultural diversity in some Western
countries, resulted from the post-war migrations in particular (for instance,
the Maghrebi population to France, the Turkish population to Germany,
the South-East Asian population to the Netherlands), but also from the
migration of the Italians or the Portuguese originating in the underdeveloped
regions of their countries towards developed countries or regions, such as
Germany, Luxembourg, etc.
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35. As Higham (1993) has pointed out, the term of "multiculturalism" is used
with different meanings. From the educational perspective, "For a great
many people, it means a wider recognition and appreciation of the different
endowments that young people bring to the classroom." From the point of
view of the majority – minority relationship, "It’s a belief that equality can
be advanced by maximizing the cohesiveness and the power of particular
groups, particular minority groups, if they will stand together, if they ally
themselves with one another", being thus an attempt to validate an identity.
From the political and ideological point of view, Higham finds that the
"academic multiculturalism" in particular, to which the identity movements
in university campuses and the "political correctness" policy are attached,
produces most deviations as concerns identity myths and the erosion of
some unifying principles of political communities, by that it runs the risk to
become "an ideology of minority rights that pays no attention to majorities".
36. As Diane Ravitch (1991) has put it, the aspiration of some American schools
to provide pupils and communities with a "curriculum of inclusion", as an
instrument to enhance the "self-esteem of children from social and ethnic
minorities", and to thus generate "improved academic performance", have
often ended in extreme solutions: schools in Puerto-Rico or in states with a
numerous Hispanic population have replaced the "European mathematics"
by Maya mathematical systems; in New York or Sacramento, "to think like
an Afro-American" has become a priority of schools, whereas the
technological education has been focused on "the African Mind Model
Technique"; important English-language writers have been replaced in
curriculum by authors, sometimes obscure, belonging to a particular
minority; Hispanic pupils study Botany by Aztec agricultural techniques,
and not through the perspective of the "European" science which is based
on taxonomy and systemic approaches, such as Lynné’s. In a controversial
book, Losing our language (1998), Stotsky shows that the multicultural
temptation is ever more tending to uphold differences as absolute, as
illustrated by some rap lyrics, mentioned by Diane Ravitch as well: for the
partisans of radical cultural relativism subjecting everyone to a "Euro-centric"
culture "it’s like trying to teach a dog to be a cat".
37. See Ravitch, 1991, p. 19.
38. In Rawls’ terms, a society is formally just when the disadvantaged choose
to remain within it, although they could leave it. Certainly, things are more
complex in reality than in theory, but not different. For instance, it is odd
that members of the Hispanic community, who often run extreme risks to
emigrate to the States in order to become American citizens, later reject
many elements defining this citizenship, English in particular, without leaving
the American political community however, to go back to their original
countries or elsewhere. In this case we are entitled to believe that with such
citizens, the appeal of the American citizenship is still greater than its
drawbacks, as it is mainly connected to material advantages. A major aspect
of the civic education in the United States is consequently clarifying to
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DAKMARA-ANA GEORGESCU
citizens the relations between material prosperity and the democratic values
and practices that have been substantiated indeed by values, ideas and
practices which emerged over two centuries ago in the Anglo-Saxon culture,
to which English is related in its turn.
39. In Lewis’ s terms (1992,), "Imperialism, sexism, and racism are words of
western coinage – not because the West invented these evils, which are,
alas, universal, but because the West recognized and named and condemned
them as evils and struggled mightily, and not entirely in vain, to weaken
their hold and to help the victims."
40. See Kelly’s study "Who Needs a Theory of Citizenship?" (1994) or Turner’s
"Outline of a Theory of Citizenship" (1994). Referring to Macphearson’s
article "Do we need a Theory of the State?" (1991), Kelly (1994, p. 24)
shows that by "great theory" Macphearson means the theory in the style of
Bodin, Hobbes, Hegel and Bosanquet (i.e. connecting human nature with
the state’s ideal value) and not simply a coherent account of empirical
political processes, further qualified as "pluralist-elitist-equilibrium theory".
41. According to Turner (1994, p. 162), this thing is even more valid if we refer
to the contributions of sociology: "Although the idea of citizenship has
received a lot of attention in recent sociological literature (Roche, 1987;
Barbalet, 1988; Jordan, 1989; Turner, 1990), there is no parallel discussion
of the sociological importance of human rights and has not developed any
general theory of social rights as institutions. Sociology is typically skeptical,
on historical and comparative grounds, about the social existence of
universalistic rights and obligations."
42. According to Lewellen (1997) by Bongo-Bongoism anthropologists designate
the generalizations not born out by facts of the type “The customs I noticed
at tribe bongo-bongo must be also in existence at tribe x…”. The problem
with Bongo-Bongoism is that one cannot generalize observations of such
customs or behavior without running the risk of being contradicted by new
field research.
43. One cannot ignore in this context the contributions of codifying human
rights, as they exist up to the present moment in international documents,
some of which have a prevailing ethical role (The Universal Declaration of
Human Rights, 1948), whereas others have a legal character (The European
Convention of Human Rights, 1950); The Convention concerning the Civil
and Political Rights and the Convention regarding Economic and Social
Rights of 1976, drawn up in consequence of the Final Act of the Helsinki
Conference (1975), etc. One cannot ignore the legal instruments for the
international protection of human rights and the sanctioning of those guilty
of their infringement. Without these tangible references the matter of human
rights would be restricted to a generous rhetorical debate.
44. By European culture or European space we refer here to the roots of these,
such as the Greek and Judaic-Christian culture. Moreover, according to
some points of view, there is a reiteration of the presence of "imperialistic"
imposition, as universal standards, of some "European" rights. In this case
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political culture of a democratic society, with particular stress laid on creating
participative skills, against the background of a rigorous and thorough
knowledge of values, principles of a mechanism of a democratic, liberal,
constitutional society.
53. According to Mastias and Dassier, 1986, p. 3
54. Ibidem, p. 5
55. Ibidem, p. 4
56. See Martens, Einführung in die Didaktik der Philosophie, Darmstadt, 1983
57. See Audigier, 1991.
58. According to Berger and Luckmann, the representatives of
phenomenological constructivism, the creation of the self, as an assumption
of the world, "is taking place continuously by relationship with the other. In
its broadest sense, education belongs to this relationship: the status of actor,
in the purest sociological meaning of the word, of the person who is being
educated, is undeniable. At the level of the everyday relations ego-alter
there is no internal, neutral criterion on the basis of which one could
distinguish between the educator and the educated: to an equal extent
both are social actors participating in the process of standardization and
shaping of common sense, while at the same time they are achieving a self-
standardization. The differentiation made by formal, systematic education
between transmitters and recipients seems to be based on the differentiation
between the knowledgeable and the non-knowledgeable… The issue of
the educator’s authority (of asymmetry, our note) is not related to knowledge
but to social position (power)." (apud Berger and Lukmann, 1966).
59. See Audigier, op.cit., p. 37.
60. Children are different is the title of one of Maria Montessori’s famous books.
61. According to the new Curriculum Framework for primary and secondary
education which has been implemented since the school year 1998-1999
in forms I-V, "Civic Culture" also appears in forms V and VI as an optional
subject. Besides this, pupils can choose optional disciplines/topics/courses
with civic "resonance" (such as "Communication in the public space",
"Conflict solving", etc.) from the Language and Communication, Man and
Society, Counseling and Guidance curricular areas. Likewise, the Curricula
Frameworks for high school include civic education disciplines and courses/
topics for all the profiles.
62. See Nader, 1991.
63. As stated in Fonte, 1991.
64. It is worthy to mention for example Albala-Bertrand’s impressive pledge for
a "sociogenetic constructivist didactics of citizenship": "Constructivism
therefore appears to serve the whole educational strategy in several ways:
by facilitating educational approaches which are more effective and more
respectful of learner’s conceptions; by triggering social self-regulation
mechanisms in individuals; by providing opportunity for reasoning and
rationalizing educational policies; and, lastly, by facilitating an awareness
151
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DAKMARA-ANA GEORGESCU
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Use and Possible Mis-Use of Irony
in Post–1989 Romania
The Case of Print Media Discourse
(A Pragmalinguistic Analysis)
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has the same dictatorship-like habits of the past; the text uses very complex
textual strategies to render the ironical meaning, referring back, like an
echo, to revolutionary slogans, well-known lines from communist
propaganda lyrics (salaried court poets) and Romanian proverbs; all of
them are ironically deviated from their original use and meaning:
Title: Dãrmãneºti / Ole...Ole... “banii noºtri unde e?”
Sponsorizãri aruncate pe apa Trotuºului ºi a PDSR-ului
În lunile noiembrie-decembrie 1995, partidul (“e-n toate, e-n cele ce sunt
ºi-n cele ce mâine vor râde la soare...” etc.) a dat indicaþia (preþioasã) de
a fi sponsorizaþi viitorii sãi candidaþi la alegerile locale din iunie ‘96. Zis
(adicã – ordonat) ºi fãcut. Faimosul Ion Rãuþã, de la Sascut, a primit fonduri
destinate ... serbãrii pomului de Crãciun. Cã ... deh: omul “gospodar” îºi
face iarna pom ºi vara voturi.
(România Liberã 2144/1997, p.3)
This text also uses, among other techniques, the ironical parentheses;
the foreground of the text where information is provided is subverted by
the ironical underground.
The (ironic) contrast between the pluralist forms and the lingering
authoritarian methods and mentalities can be perceived and consequently
described at the level of rhetorical irony in the public discourse. The ironic
discourse (with its sometimes co-existing foreground and underground
levels) is in a way an expression of the “rhetorical opposition” to the
discourse of paternalistic official authority. So understood, irony provides
consolation or escape for the disempowered, preserving a therapeutic
sense of freedom under “ironic” conditions. It may equip the powerless or
the dispossessed with a much-needed (still-needed) critical perspective.
Ironically, this kind of “resistance through the culture of irony”, contrasted
with the democratic idea of freedom of expression in post-1989 România,
sounds very similar to the use of irony before 1989 under the circumstances
of communist dictatorship; at that time irony used to be dissident and
could have been punished as subversive discourse. It was not allowed in
any official print or broadcast media. The major difference is between
illegitimate (before 1989) and legitimate (post-1989) use of irony. The
common point is that irony continues to be a defensive form of opposition
to the official discourse.
One might look here even more for an ironic tradition, for a specifically
Romanian way in approaching the world (not only as an episodically
strategic manifestation in the media). This can be heard among many
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not such an easy task. The definitions listed in the dictionaries of literary
terms or in traditional works of rhetoric are not of very much help.9 They
mainly defined irony as a rhetorical device or figure of speech in which
the literal meaning of a word or statement is the opposite of that intended.
Many pragmatic theories on irony challenge this standard definition, as it
cannot account for the diversity of ironic utterances in a natural language.
In print media texts, irony is far from being an ornamental trope used
to aestheticize the sophisticated “literary” expression. On the contrary,
the ironic “feeling” of the texts comes out as a natural manifestation very
close to the familiarity of the everyday spoken language. Irony would be
too simplistic if restricted to a semantic opposition. It is rather an implicit
perception of contrasts, incongruities, and incompatibilities regarding
persons, events, and ideas. The tension of the ironic contrast is based on
unexpectedness as a central property and also on the associated attitude
of disappointment, contempt.
The factual information in the news report might be subtly infiltrated
by irony as a key-framework within which things have to be understood
or relativized. Irony challenges a shift of emphasis from the “objective”,
verifiable details of the news to the internal, evaluative attitude of both
writer and reader. The evaluation (a critical judgement) expresses failed
expectations concerning the issues discussed. For example, the following
text can be hardly called a news report. It is rather an elaborated
commentary using ironic variations on a main theme (the minimal factual
information): Dumitru Radu Popescu, the president of the Economical
Restructuring Agency (Agenþia de Restructurare), failed to carry out the
project meant to privatise the former state industrial enterprises. The reader
is not provided with further details about the failure, so that to make his
own judgements. He is only assisted by the writer to enjoy the ironic
ramifications of the fact. Even if the top official was the initial ironical
target, irony is finally aimed at a general impotency to organise a systematic
change (a possible reminiscence of the past), in spite of the financial efforts
invested in the mentioned institution:
Mare meºter la teorie, dl. Dan Dumitru Popescu, preºedintele Agenþiei de
Restructurare! Expert în ale manajmentului, divalopmentului, marche-
tingului, privatizaiºanului ºi cîte ºi mai cîte, domnia sa e gata oricând ºi
oricui sã-i explice de unde vine ºi încotro se îndreaptã restructurarea,
pardon, ristracciaringul. Pentru ca, analizând la bani mãrunþi ce s-a fãcut
pânã acum în materie de restructurare, rezultã un bancrapsi de mai mare
dragul, adicã faliment total. Comandouri întregi de specialiºti ºi pseu-
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work. The ironic perspective degrading the image of the top official is
signalled in the text by the deteriorated phonetic transcription of technical
words borrowed from English (management, development, marketing,
privatisation). The caricaturised transcription of technocratic jargon
ridicules the useless theoretical competence of the official, his claims to
implement Western privatisation contrasted with the disappointing results.
At the lexical level, this contrast is expressed by stylistically hybrid
combinations of words: un bancrapsi de mai mare dragul (approx. an
exceptional bankruptcy) where the English word is in the neighbourhood
of a Romanian idiomatic phrase. Finally the contrast between the
technocratic term (bankruptcy) and the idiomatic phrase (de mai mare
dragul) is ironically homogenised by the familiarity of the transcription
(bancrapsi) which demystifies the vacuous claims of the authority. Irony
is not signalled at every step of the text, but the reader will read along
sharing the same perspective.
5.2.1. Attitude – irony is not overtly signalled in the text. This is why
sometimes it might be left unnoticed. As pragmatists say, the ironic
perlocutionary effect cannot be associated with a performative explicating
the verbal action: *I ironies (you) that... Whenever a speaker/writer uses
an ironic “label” or formula, like “it is ironic that”, “this is an irony”, “isn’t
it ironic that...?” etc., that is a didactic description of an ironic fact, situation.
It is not an ironic utterance and consequently it will not trigger any
corresponding attitude or effect on the part of the hearer/reader.
In spite of these pragmatic restrictions programmatically leaving irony
as totally implicit (always to be detected), the competent reader recognises
the ironic intention and in the end, after completing his reading, he is left
with a certain (“biased”) attitude towards the reality represented in the
text. In his pragmatic account of irony, Grice11 assumes the importance
of the “attitude” element as a key component: irony is intimately connected
with the expression of a feeling, attitude, or evaluation. I cannot say
something ironically unless what I say is intended to reflect a hostile or
derogatory judgement or a feeling such as indignation or contempt. Other
authors argued that negativity and disappointment might not be an intrinsic
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property of the ironic form. Irony can fulfil other communicative goals: to
emphasise a point, to be humorous, to express emotion, to provoke a
reaction, to get attention, to manage the conversation, to dissemble.12
Irrespectively of the feeling expressed, the recognition of the ironic attitude
is generally equated to the understanding of ironic meaning itself. Theore-
tically this poses the question of how the respective attitude is derived
from the utterance, especially that it is not openly marked in a text.
The negativity of irony is reflected in the print media texts selected for
this study, but it lies behind the details as an ultimate implicit paraphrase.
Even when the ironic strategies are humorously playful, the attitude
expressed calls attention to the discrepancy between what is and what
should have been (failed expectancy) or what is pretended and what is
(conflict between appearance and essence). As I suggested in the beginning,
quoting a scholarly study on România’s democratisation, this contrast is
first contingent and refers to the strange continuities with the old
authoritarian regime, in many respects more marked in România than in
other European countries. The ironic journalist points to ironic fragments
of reality the reader can easily recognise as incompatible with legitimate
expectations. Present realities are often ironically commented upon using
old clichés to suggest similarities – present=past:
Title: La capitolul deplasãri în strãinãtate Parlamentul ºi-a depãºit planul:
12 ani în 3.
Nu conteazã cã de multe ori cei ce pleacã nu sunt în stare sã schimbe nici
mãcar douã vorbe într-o limbã strãinã cu interlocutorii sau cã preferã sã
facã târguieli, decât sã participe la toate acþiunile oficiale. Bineînþeles, ei
fac toate astea în interesul þãrii!
(Adevãrul 1574/1995, p.2)
The title of the news report suggests the ironical reading of the entire
text because of the syntagm a depãºi planul , very common in the official
documents of the communist centralised economy obsessed with records;
the formula în interesul þãrii (in bold letters in the end of the text quoted)
also reminds of the communist demagoguery, but ironically not as a
delayed echo. The present officials might have motivated their frequent
travels abroad using the same empty formula (immediate echo of official
statements). The writer pretends that this is a well-known doubtless truth:
Of course, they do all these in the interest of the country!
The negativity of irony is sometimes taken to a sarcastic extreme; in
the following text the abusive familiarity is meant to express derision aimed
at top officials of the day:
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Statisticile vãcãroidiene au ceva omenesc în ele? Omul vrea salariu, casã
ºi pãpicã. Vãcã ºi ai sãi au alte prioritãþi. A, cã joacã ºi ei tenis, cã scuipã
ºi ei seminþe în Giuleºti, cã fac ºi ei planul la vreo bodegã?
(Adevãrul 1571/1995, p.3)
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helps the reader identify the quotation, explicitly pointing to the name of
the poet as a source of ironically pretended authority.
Readers are not always explicitly assisted in contextualising the shared
information needed in the processing of the ironic meaning. Most of the
times, bits of common ground are imperceptibly amalgamated in the text.
The text (fragment) that follows represents a news comment on Iliescu’s
imminent failure to win the 1996 presidential elections (a comment inspired
by the TV talk show broadcast a night before the elections, involving all
the candidates for presidency):
Title: Sãracu’ dom’ preºedinte!
Jur cã vãzându-l pe preºedinte, ca un pui de gãinã speriat între 15
“huligani” (...) mi s-a fãcut aºa o milã cã am înþeles-o pânã ºi pe þaþa
Leana din Orbeºti care, tot din milã creºtineascã, l-ar vrea pe domnul
Iliescu preºedinte pe viaþã. Da’ sã ºtiþi cã mi-a plãcut cum se-mbãþoºa
preºedintele (încã) în exerciþiu, demonstrând cu fapta cã dezastrul nu e
deloc dezastru, cã ce a fost mai greu a trecut, c-aºa ºi pe dincolo, taman
pe dos decât încercau cei 15 destabilizatori ai liniºtii naþionale sã convingã
poporul. (...) Pot spune cã înþeleg ºi de ce tuna ºi fulgera preºedintele
(încã) în exerciþiu când îl contesta vreun eºantion nereprezentativ de golani
sau mãi animalelor. ªi cum sã nu se irascibilizeze dom’ preºedinte (încã)
în exerciþiu dacã în democraþia asta nenorocitã nu mai ai tu parte de o
unanimitate ca lumea, de o realegere vibrantã la al III-lea... mandat, de o
adeziune a întregului popor?
(România Liberã 2020/1996, p.10)
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through the newspaper. The ironic writer selects that category of readers
who share the same background knowledge, but also the same perspective
(political attitude?) regarding the persons, situations described. Irony, as a
biased strategy of media texts, engages the readers in the inner circle of
consensual meaning.
Strategies of pretence recognition may be technically very different. In
most of the texts, there is a gliding effect from the straight information to
its ironic commentary, from serious to non-serious discourse. The entering
into the make-believe world of implicit meaning may be signalled by:
– statements that are obviously counterfactual, that are not at all
reasonably acceptable irrespectively of context
The following illustration is an ironic comment of Iliescu’s electoral
slogan for the 1996 presidential position – Cinstea e puterea lui/ Votaþi
Ion Iliescu (approx. Honesty is his power/Vote Ion Iliescu). The journalist
rejects the possible implicit meanings of the text: if honesty is what defines
Iliescu so specifically against other candidates, that means that others are
not honest. The text ironically radicalises this insulting proposition,
developing on the idea with further arguments;
Numai Ion Iliescu este inocent. El singurul, dincolo de orice criticã sau
bãnuialã. O þarã întreagã de rãi, proºti ºi leneºi, doar ºeful statului bun,
deºtept ºi harnic.
(România Liberã 2017/1996, p.24)
The writer evidently pretends his own words. The truth of those words
would be acceptable only in a fictitious world of possible meanings:
(approx. Only Ion Iliescu is innocent. He alone, beyond any criticism or
doubt. A whole country of bad, stupid and lazy people, only the head of
the state kind, intelligent and hardworking.)
– statements that contextually are not acceptable (the reader is expected
to know that context and to evaluate the proposition correctly – as
pretended):
Casa baronului Neumann din Arad a fost grãdiniþã pentru copiii tovarãºilor
PCR, apoi a devenit casã de oaspeþi, în ea tragând cu plãcere pânã ºi
fostul dictator Nicolae Ceauºescu, cãruia i-au plãcut rãmãºitele burgheze.
(România Liberã 2148/1997, p.10)
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irony: elegant houses were once nationalised by communists for the sake
of collective propriety and then put by them under their own control and
disguised ownership (Baron Neumann’s house from Arad was transformed
into a kindergarten for the children of communist hard line party members
and then into a guest house exclusively for communist top officials). The
underlined words cannot be literally taken by the reader who knows that
Ceauºescu used to profess the continuous struggle against any “bourgeois
remainders” endangering the triumph of socialism; nevertheless this did
not prevent him from enjoying the bourgeois style of life. The pretended
sentence challenges a shift of meaning for the syntagm rãmãºitele burgheze
(bourgeois remainders): initially that was used in communist speeches to
refer to people (meant to be exterminated for being enemies of
communism), while here there is a pretended referent associated with the
expression – material things formerly owned by middle-class people and
then abusively used by the “new elite” of the country.
– statements in which one can find fragments at the same time quoted/
echoed and pretended; the quotation marks signal the pretence:
Timp de ºapte ani, Ion Iliescu a fãcut tot ce i-a stat în putinþã pentru a
pãstra, la toate nivelurile, o conducere monocolorã, cu el preºedinte ºi
partidul sãu la guvernare, iar acum brusc l-a gãsit dorul de “contra-
ponderi” ºi “coabitãri”.
(România Liberã 2015 /1996, p.3)
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original and its wisdom or standard message and then to contrast it against
the new context. The reader will also speculate the modifications operated
in the form of the initial text and will pragmatically derive ironic meanings:
Title: Ce naºte din lup se poartã ca-n codru
Nepotul þãrãnistului Vasile Lupu trage cu pistolul în oameni.
(Adevãrul 2242/1997, p.1)
The title alludes to the proverb: Ce naºte din pisicã ºoareci mãnîncã
generally referring to the idea that people are hereditarily stigmatised and
their behaviour is sometimes predictable. The original proverb is modified
by inter-textual operations: substitution (ce naºte din pisicã / ce naºte din
lup) and addition (ºoareci mãnâncã / se poartã ca-n codru). These changes
are inter-textually correlated to the information of the news which should
be interpreted ironically: the nephew of the depute Vasile Lupu shot
somebody with his gun and nevertheless he was not arrested by the police
because of his uncle’s influential position. The new shape of the proverb
plays upon the name of the depute: Vasile Lupu / ce naºte din lup
transforming it ironically into a common noun.
Many ironically distorted proverbs are used as paratextual elements –
for example, as titles – guiding the reader to an ironic reading of the
whole text; the title using a proverb also functions as an ultimate ironic
conclusion to be derived from the text. This is due to the didactic attitude
generally connoted to received wisdom:
Title: Când sângele interesului apã nu se face
Sigur, când e vorba de pedesereii care au pus umãrul la ridicarea vieþii
tandemului Mona de Freitas – Gabriel Bivolaru pe noi culmi de civilizaþie
ºi prosperitate, meritã, nu-i aºa?, sã furi, dacã e nevoie, pentru cã sângele
interesului apã nu se face...
(România Liberã 2026/1996,8)
184
ANDREEA-CRISTINA GHIÞÃ
Un lucru început este pe jumãtate fãcut. Principiu vechi de când lumea,
de care dl. Valeriu Tabãrã, ministrul agriculturii, se simte ataºat cu trup ºi
suflet. Aºa cã i-a adus ºi o micã adãugire: un lucru fãcut pe jumãtate
poate fi considerat, fãrã probleme, ca ºi terminat. (...) La ultima sa apariþie
publicã, a anunþat cã exact în urmãtoarele 4-5 zile se va face tot ce nu s-a
fãcut pânã acum.
(Adevãrul 1561/1995, p.6)
185
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and irony may go unnoticed. Details are operated in the original text (the
subject: doctrina PDSR, the tense of the verb a lipsit ) to integrate the
allusion in the continuum of the alluding text. Nevertheless, irony is
perceived by the vigilant reader because of the paradoxical semanticity
of the first segment: it contrasts superlatives: adj. admirable, sublime with
the opposite idea of completely missing, completely non-existent.
The same text can be metonymically quoted only by mention of the
adj. sublime which is ironically connoted in Romanian (as excessive
evaluation) because of Caragiale’s paternity:
Partidele, cu mici excepþii, dormiteazã. Liderii au plecat aproape toþi în
vacanþã, nerãbdãtori sã citeascã romane horror. Expresia sublimei politici
româneºti pe perioada estivalã ar putea fi întruchipatã de octogenarii
fruntaºi þãrãniºti (...).
(Adevãrul 2229/1997, p.1)
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ANDREEA-CRISTINA GHIÞÃ
content of the words included within the quotes and borrowed from
Caragiale’s character.
Another ironically charged allusion from Caragiale’s inter-textual
repertoire is the word curat (literally “clean, cleanly”) used as an adverb
meaning “really”. Originally, the word is used in a pun: curat murdar
meant to ridicule the verbal automatisms of a humble character always
mechanically repeating the words of authority and then intensifying them
by the use of “really”. In Caragiale’s text, the pun expresses the
undiscriminating agreement of an inferior person towards a superior person
(the asymmetrical relationship between employee and employer).
The print media texts allude to this paradoxical pattern : curat murdar.
The idea of repetition is preserved and the allusion function ironically to
echo the authority’s words and to reverse their initial meaning, to discredit
it as pretended, dishonest, false, irrelevant etc. Once the allusional pattern
recognised, the reader is supposed to re-process the immediate text
ironically. The intensifier curat (really) ironically replaces the writer’s direct
critical commentary. The ironical commentary has an exclamative contour
and simulates the demystifying attitude of the ordinary powerless person:
– it may immediately follow a direct quotation as an echo of a top
official’s statement
“Ungaria depãºeºte toate standardele internaþionale în materie de
minoritãþi.” Curat le depãºeºte!
(Adevãrul 1552/1995, p.1)
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The segment nobila lor misiune dedicatã binelui þãrii (approx. their
noble mission dedicated to the wellbeing of the country) is a discursive
echo of communist media text. It is contrasted here with the information
about the millions spent by the Parliament for expensive furniture and
cars. This is a situational echo of Ceauºescu’s taste for luxury. The ironic
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– unmarked quotation
Am mai reþinut din ideile magistrale ale plenarei pe cea referitoare la
soluþia PSM de a reda ºomerilor mii de locuri de muncã prin repunerea în
funcþiune a tuturor marilor capacitãþi industriale.
(Adevãrul 15775/1995, p.8)
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– the ironic solidarity of the 1st person plural – the writer presumes to
be one of the many and takes the ordinary person’s perspective; without
the shift of the grammatical person, the text could have been a neutral
report of the official statement
La seminarul asupra toleranþei, Mãria Sa Cioabã a declarat cã supuºii
dumisale ne mai tolereazã o vreme, cât sã le plãtim un tezaur de metale
preþioase ºi ceva argint.
(Adevãrul 1574/1995, p.6)
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7. Conclusions
The use of irony is not only a matter of experimenting unconventional
style in Romanian post-1989 print media texts (1995-1996). In the “ironic
programme” exhibited by the texts of the corpus, there is a relationship
between textuality and wordliness that one has to speculate. The ironic
strategies reflect the ironic mood that expresses ironic incongruities of the
Românian society itself. This circular series of ironies shows that irony is
historically grounded, that the writer picks it up from his surroundings as
the result of the collapse of individuals’ hopes for a better and freer society
brought on by liberalisation and democratisation of the country’s political
atmosphere. At the same time, irony is one way to express emancipatory
tendencies that might get people to a new level of awareness in
understanding the socio-political processes.
When the writer is ironical he obviously uses biased strategies in
presenting information. But this is a subversive rhetoric meant to get readers
out of the narcotised condition in which the official rhetoric and policy
have put them. As mediated in a newspaper, the rhetorical instrumentality
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NOTES
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13. Context is broadly defined by linguists as a term referring to the features of
the non-linguistic world in relation to which linguistic units are systematically
used. In its broadest sense, context includes the total non-linguistic
background to a text or utterance, including the immediate situation in
which it is used, and the awareness by speaker and hearer of what has been
said earlier of any relevant external beliefs or presuppositions. See: Crystal,
D. –1992– A Dictionary of Linguistics and Phonetics, Blackwell: Oxford,
p. 78-80.
14. Grice, H.P. –1975– Logic and Conversation. In: Cole,P. and Morgan, J.L.
(eds.) Syntax and Semantics, vol. 3: Speech Acts, New York: Academic
Press, p.41-58
15. H.H.Clark and R.J. Gerrig –1984– On the Pretence Theory of Irony. In:
Journal of Experimental Psychology. General vol. 113, no 1, p. 121-126
16. H.P. Grice -1978 – op.cit., p. 125.
17. H.H.Clark and R.J. Gerrig, op.cit., p. 124.
18. For the sake of conceptual economy, I will use allusion to define hidden
references in a text related to another text. In his study – Towards a
Descriptive Poetics of Allusion – Udo J. Hebel thinks that allusion may now
serve as the over-arching category under which quite divers devices for
establishing verifiable inter-textual relationships can be subsumed. His
presentation allows for the incorporation of quotations into the larger
category of allusion. Quotations, whether cryptic or marked, are nothing
more, and nothing less, than specific fillings of the syntagmatic space of the
allusive signal. See Plett, H. –1991 – (ed.) Inter-textuality, Walter de Gruyter:
Berlin, p.136-164.
19. Hebel, U.J., op.cit., p.137.
20. Sãliºteanu-Cristea, O. –1998– Official Power Discourse in Post-totalitarian
Romania. In: New Europe College Yearbook 1994-1995, Humanitas:
Bucureºti, p. 185.
21. P.Anderson, R. Dardenne, G.M. Killenberg –1994– Conversation of
Journalism. Commmunication, Community and the News, Praeger:
Westport, Connecticut, p. 6.
199
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200
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201
Books in joint authorship, papers, articles, as well as translations on
archaeology, ancient history, and archaeological anthropology.
202
The Material Dimension of Ethnicity
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social structure and process. They have produced maps16 where those
homogenous cultural units were represented by distributions of artefacts,
supporting the notion of “ancient” or “folk” territory, whose political control
in the present was justified by the use of names which in many cases
designated both ancient peoples and modern nations. These territorialised
bodies of ancient material culture were later defined as ‘archaeological
cultures’ and have enjoyed a long career in European archaeology.
The notion of “archaeological culture” was defined and systematically
applied to the interpretation of the archaeological record beginning with
Gustaf Kossinna, especially after the publication of his work, Die Herkunft
der Germanen, “a mixture of important theoretical innovations and a
fanciful glorification of German prehistory’”.17 Kossinna, born in 1858,
studied Classical and Germanic philology, German history and geography;
most important for the future direction of his work was the semester in
Berlin with Karl Müllenhoff, one of the philologists who at that time tried
to solve the problem of the Indo-European origins.18 He attended the
meetings of the Berlin Anthropological Association, where the idea of the
unity between culture, people, race and language was dominant; however,
Kossinna did not consider it to be of any use for European archaeologists
to follow the research of the ethnologists on societies outside Europe19 , a
conviction held by many culture-history archaeologists even today, on
the same grounds: a distinction between ‘civilised’ peoples (Kulturvölker),
or culturally creative peoples – for Kossinna the Indo-Europeans – and
“primitive’” peoples (Naturvölker), or culturally passive peoples.
Gustaf Kossinna never tried to prove some of his most important beliefs;
never questioned the equality sign between culture and people, never
even attempted to demonstrate that there was once a unitary Germanic
people, with a single language and a unitary culture, whose initial state
was later to be troubled by racial, linguistic and cultural mixtures, but
which still conserved enough from its pristine identity to allow historians
and archaeologists to separate the foreign influences.20 He attempted to
find the Germans in prehistory, as far in time as possible. His regressive
method started from the historical times, from the information given by
the ancient written sources on the Germanic peoples, information that
allowed the delimitation of their territories, and followed those peoples
back in time, using a genealogy of “archaeological cultures”. The
identification of the material remains belonging to a historically attested
ethnic entity was based on the belief that such entities had stable and
objective repertoires of cultural traits. Following this line of thought, any
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even before the advent of modern transport, would buy, or obtain by
barter, specific types of vessel from relatively long distances.35
Analyses of the distributions of archaeological artefacts and features,
showing their different sources and recognising the differences between
what the archaeologist can recover and the extinct material culture, have
undermined the confidence in the analytical utility of the “archaeological
cultures” – which now appear to be products of “contingent interrelations
of different distributions produced by different factors”36 – as tools for
analysing ethnic phenomena.
In Europe the notion of “archaeological culture” survived, but
increasingly separated from an archaeological understanding of
ethnicity.37 Some archaeologists took the accumulation of the critiques
on Kossinna’s views and the absence of a substitute taking the form of a
methodology as proof for the impossibility of inferring anything about the
non-material aspects of past societies with the methods of the archaeologist,
and limited their work to a positivistic antiquarianism. One of the sceptics,
Christopher Hawkes, concluded that, without the help of written texts or
oral traditions, archaeology is able to reveal more about what is generically
animal in human behaviour than about what is specifically human,38 while
another, Glyn Daniel, stated that “there is no coincidence between the
material and non-material aspects of culture”.39 But when an archaeolo-
gical interpretation of the ethnic phenomena is still attempted, especially
in Central and Eastern Europe,40 the same old method is used, namely
that of linking culture areas and ethnic entities, even if no strict rules are
assumed and the use of other sources, especially that of the written sources,
is recommended.41
The survival of the “archaeological culture” concept, even in those
academic environments where it has been heavily criticised and in the
works of those authors who have emphatically recommended its
abandonment,42 could be explained by a simple practical reason: for almost
100 years archaeologists have classified their finds using this concept, and
the results of this tremendous work are needed for any kind of interpretation.
To get rid of the unwanted implications of the concept, some archaeologists
have pleaded for an explicit use of ‘archaeological culture’ as a classification
unit and not as an analytical tool for the recovery of past societies.43 Randi
Håland suggested its name should be changed to “the archaeologist’s
culture”44 , and that it should be preserved as a product of the archaeologist’s
categories, not to be used for the purpose of ethno-historical interpretation.
She makes an excellent point when she writes about
211
N.E.C. Yearbook 1997-1998
the jump in logic which we make when we talk about logical classes (e.g.
A-group artefacts, B-group artefacts) as though we were talking about
concrete groups of people (A-group people, B-group people).45
Indeed, many archaeologists who are still using the concept of
archaeological culture, argue that they make only a neutral classification
and see nothing wrong when they speak about the “bearers of the culture
X”, although this is a discrete way to insinuate the existence of a social
correspondent to the archaeological classification, and this correspondent
is, naturally, the ethnic entity.
To summarise the presentation of this highly questionable analytical
tool, we will follow Stephen Shennan’s synthesis of the major ideas
contained in the notion of “archaeological culture” and their use in the
archaeological research:
a. as a result of the fact that people living in different places conduct
their lives differently to a greater or lesser extent, the material residues
(and therefore the archaeological record) of those ways of life will also
differ;
b. a culture must be distinguished by a plurality of well-defined diagnostic
types that are repeatedly and exclusively associated with one another
and, when plotted on a map, exhibit a recognisable distribution pattern;
c. these entities which have been constructed have been regarded as
actors on the historical stage, playing the role for prehistory that known
individuals and groups have in documentary history;
d. in playing this role these ‘cultures’ have been regarded as indicators of
ethnicity – self-conscious identification with a particular social group;
and
e. in their role as indicators of ethnicity, archaeological ‘cultures’ have
had, and continue to have, a political role as legitimators of the claims
of modern groups to territory and influence.46
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…‘culture’ is not an object to be described, neither is it a unified corpus of
symbols and meanings that can be definitely interpreted. Culture is
contested, temporal, and emergent.47
Culture should be conceived as a constitutive process, “as a series of
productive and individual acts aimed at the construction of meaning”.48
Accordingly, social systems and their structures should not be understood
as things acting on people, but as “pre-understandings” which orientate,
enable the subject to act knowledgeably and effectively.49
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…Whatever, or wherever, symbol systems “in their own terms” may be,
we gain empirical access to them by inspecting events, not by arranging
abstracted entities into unified patterns.54
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to fill the gap between the image of culture as being in constant change
and the functions tradition plays in all societies, by coining a notion, that
of habitus, which allows a better understanding of how cultural patterning
comes into being and changes. He too takes his distances from the
structuralist point of view that people think and act according to templates
and rules which are only hypostases of eternal, pan-human, cognitive
structures, a point of view that would make history, as real, non-reversible
change, impossible or epiphenomenal, and individuals powerless in their
endless reproduction of structure. Bourdieu regards responsible for the
cultural patterning not the timeless structures of Lévi-Strauss, but the
habitus, conceived as
systems of durable, transposable dispositions, structured structures
predisposed to function as structuring structures, that is, as principles of
the generation and structuring of practices and representations which can
be objectively “regulated’” and “regular” without in any way being the
product of obedience to rules ”produced by” the structures constitutive of
a particular type of environment (e.g. the material conditions of existence
characteristic of a class condition).64
Habitus is not fixed, it shifts from one generation to the next or from
one class to another, according to the different material conditions people
experience; it does not determine action, but merely guides it, producing
‘a common sense world endowed with the objectivity secured by
consensus on the meaning (sens) of practices and the world.’65 Habitus
can be understood as another way to represent cultural transmission, but
its main value for the study of social reality is the subtle balance between
the cultural patterning and individual, active roles. Material things and
mundane practices have a central role in the installing and the reproducing
of the habitus:
simply by inhabiting the space of their house, carrying on their day-to-
day activities, people constantly internalise the generative schemes of
their culture, schemes which are always historical and culturally relative.
…The special significance of portable artefacts lies in the way in which
they may be deployed, orchestrated, and brought together to create a
context for discourse, defining what can and cannot (and what need and
need not) be said,66
what is called by Pierre Bourdieu the realm of the undiscussed, the
doxa.67 “Objects can euphemize statements which would be considered
inappropriate, reminding people that there are always limits to discourse
which cannot be transgressed”, or could express solidarity in a silent way,
or could even convey an open challenge to authority. 68
216
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Primordial or Instrumental?
Edward Shils used “primordial” to distinguish between types of social
bonds (personal, primordial, sacred and civil ties). For him “primordial
attachments” were those inherent in kinship ties, seen as generated by the
“ineffable significance attributed to ties of blood”,79 not merely as a
function of interaction. Later, “primordialist” was employed to qualify
those positions which consider ethnic identity to be the “basic group
identity”.
Clifford Geertz has written about the “overpowering” and “ineffable
quality’ attached to ethnic ties, which the participants tend to see as exterior
and coercive, the strength of the “primordial bonds” being described as
differing “from person to person, from society to society, and from time to
time”. What Geertz names “primordiality” is attributed by individuals to
the ties of religion, blood, race, language and custom; it does not inhere
in these bonds.80 This “primordiality” originates from
the “givens” … of social existence: immediate contiguity and kin
connection mainly, but beyond them, the giveness that stems from being
born in a particular religious community, speaking a particular language,
or even a dialect of a language, and following particular social practices.
These congruities of blood, speech and custom, and so on, are seen to
have an ineffable, and at times overpowering, coerciveness in and of
themselves. One is bound to one’s kinsman, one’s fellow believer, ipso
218
GHEORGHE-ALEXANDRU NICULESCU
facto, as the result not merely of personal affection, practical necessity,
common interest, or incurred obligation, but at least in great part by virtue
of some unaccountable absolute import attributed to the very tie itself.81
For Harold Isaacs,
basic group identity consists of the ready-made set of endowments and
identifications which every individual shares with others from the moment
of birth by the chance of the family into which he is born at that given
time in that given place.82
Its primordial quality resides in its anteriority and in its being
automatical:
the baby acquires a name, an individual name, a family name, a group
name. He acquires the history and origins of the group into which he is
born. The group’s culture-past automatically endows him, among other
things, with his nationality or other conditions of national, regional, or
tribal affiliation, his language, religion, and value system – the inherited
clusters of mores, ethics, aesthetics, and the attributes that come out of
the geography or topography of the birthplace itself, all shaping the outlook
and way of life upon which the new individual enters from his first day.83
In other words, this is the primordial social positioning for any human
being, ascribed at birth, a start which certainly will affect its future, but in
a variable degree, depending on a plurality of circumstances, ranging
from the development of personality to changes in environmental
conditions. The power of this initial conditioning is enhanced through its
celebration by the society in myths and rituals, ideologies and political
ceremonies.
Some of those who criticise the “primordialism” approaches like those
of Edward Shils, Clifford Geertz and Harold Isaacs, seem to engage in a
misunderstanding: these authors do not think that ethnicity precedes society
or that it has a paramount role in its workings; they just emphasise how
ethnic identity is perceived by the social actors.84 What “primordialists”
intend to say is that the members of ethnic groups regard these kinds of
attachments as ineffable, beyond critical reason – it is well known that
social actors are often unable to explain their feelings and behaviours –
not that they are inscrutable for social scientists.
‘Primordialist’ approaches85 are effective in explaining the persistence
of some ethnic entities over considerable periods of time, even when the
conservation of a particular ethnic identity appears to be to their own
social disadvantage.86 But we should expect from them an explanation of
why and how “primordial attachments” come into being through the
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refer to as criteria of classification. …it is equally obvious that the ethnic
dichotomies do not depend on these, so that the contrast between Pathan
and Baluch would not be changed if Pathan women started wearing the
embroidered tunic-fronts used among the Baluch.116
If this assertion would refer to an individual or a few, it could be an
accurate prediction; otherwise it seems very unlikely that an element of
material culture, used by a population for its self-definition, could be taken
over by another, thus changing the symbolic context of their relation,
without any consequences either for the ethnic definitions of any of them,
or for the meaning of that element.
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Both the acts of doing and of observing have style; style involves
interpretation as event and event as interpretation. Any interpretation
changes the context in which it is made and has a real “objective” existence
as event.131 These “events” are scaled by social groups from meaningless
to paradigmatic and to forget this is to promote a utopian representation
of societies as composed of equivalent agencies, institutional and
individual. Ethnic identity is just one of the “public meanings” which could
be embodied in style. The individual interpretation can take many referents,
but not all of them are of the same rank, some are more “legitimated” by
authority than others, while others remain private.
Style means more than following a set of rules: being “stylish”, often
involves playing with rules in competent and appropriate ways. Style
involves linking general rules with a specific context, referring the
individual event to a general “way of doing”. … style is active and creative
in that the relationships within style do not simply “exist”, but have to be
”created”. To create style is to create an illusion of fixed and objective
relationships. Style embeds event in interpretation but fixes that
interpretation as event. It provides the potential for the control of meaning
and thus for power. Style links a particular social context to a general way
of doing, and thus acts upon that context.132
The view of style as being “the referral of the individual event to a general
class”, involving both event and interpretation, includes an inbuilt dynamic
understood not only as a gradual change by interpretation, but also as a
succession of “fixed presents”, as in the common archaeological assumption
that phases in which certain decorative styles predominate can be identified.
Ian Hodder recognises that archaeologists may be right insofar “style is one
of the mechanisms used to ‘fix’ meanings and that social actors can create
a ‘present’ by halting the continual running of interpretations”.133
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Styles of Style
The archaeological literature on style has already produced sets of
distinctions that claim to cover its properties, which have generated, and
still do, intricate theoretical polemics and simple misunderstandings that
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plague the research. The most discussed distinctions are those proposed
by James Sackett and Polly Wiessner.150
James Sackett regards stylistic variation as coming mostly from the
choosing among forms with equal utilitarian potential (isochrestic
variation), from a spectrum of equally viable options, of equivalent
alternatives, in order to achieve any goals in manufacturing and/or using
material items. He expects empirical proof or disproof of this tenet, by the
use of procedures typical for the processual archaeology: by comparing
the operation of different forms – in terms of efficacy and cost-efficiency
– in their cultural context.151 In this way Sackett expects to distinguish
between utilitarian variation and style.
In its reformulation from 1990, isochrestism is explicitly recognised as
an etic point of view, style being “regarded primarily as an organizing
concept imposed on material culture by the researcher rather than an
emic pattern he attempts to evoke from it”.152 However, assuming that
isochrestic choices are “largely dictated by the technological traditions
within which they have been enculturated as members of the social groups
that delineate their ethnicity”, by “factors allied to ethnicity”, Sackett comes
to understand isochrestic variation as “diagnostic or idiomatic of ethnicity”
and states that a
social group or unit of ethnicity tends to possess its own distinctive style,
and the overall degree of stylistic similarity represented by the groups’
material cultures as wholes can be regarded as a direct expression of their
ethnic relatedness.153
This reasoning links the technological traditions with the ethnic
tradition, disregarding the empirical fact that many technological traditions,
some of them with diverse ethnic backgrounds, are usually alive within
an ethnic entity; their “relatedness” in terms of style cannot be explained
just by postulating a higher degree of cultural uniformity inside the ethnic
entity than that existing between such entities. The relations with other
technological traditions are more likely to be a function of contiguity and
contact than of “ethnic relatedness”, a vague concept in which is embed-
ded a tension between the emic and the etic, between the distinctiveness
of the exalted origins promoted by ethnic traditions, and the reality of
cultural contacts. The concept of isochrestic variation, while referring to
“largely automatic choices about how to do things which arise from local
patterns” does not take us very far in analysing or explaining those patterns,
because it offers no other option than to understand spatial variation and
change in terms of variation in people’s “mental templates” of how to do
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things, thus bringing the discussion within the old paradigm of culture-
history.154
In order to escape the critiques to which isochrestism has been
subjected, Sackett defends another notion, designed to enhance its passive
quality and its understanding as potentiality, that of vernacular style:
the bedrock design notions artisans of any given group would inherit and
in turn perpetuate as the agents of that group’s craft traditions, notions
that are as deeply and unconsciously imbedded in their behaviour as
their motor habits, the dialects they speak, or the received opinions they
hold with respect to questions of proper conduct or the supernatural.
Inculcated as much by insinuation as by instruction, and therefore all the
more unquestioned, these design notions constitute a kind of substratum
to the group’s style, the heavy sediment that lies at the bottom of its reservoir
of stylistic production. They even might be viewed as a kind of stylistic
genotype of which in actual material products can be viewed as
contextually dependent phenotypic expressions.155
This is for him the kind of ethnically significant stylistic variation
accessible to prehistoric archaeology. He illustrates the concept with the
example of a Van Gogh copy of a Hiroshige lithograph. Sackett supposes
that:
[a]lthough the two productions are essentially identical in subject matter
and composition, the vernacular distinctiveness of the traditions in which
the two artisans worked is apparent to even the most casual observer,156
but the way in which Van Gogh has done the copy, determined by several
factors including artistic traditions and his reaction to them, has very little,
if anything, to do with his ethnic identity.
To better locate his vernacular style, Sackett takes as an example the
cross-cutting patterning observed by William Longacre in his ethno-
archaeological study of the Kalinga ceramics, where “not so much the
specific design elements they bear … point to ethnic distinctions among
the pots, as are combinations of motifs and compositional features such
as symmetry”.157 Such a “grammar” of Kalinga artisanry is comparable to
the one Henry Glassie perceived as underlying folk housing in eighteenth-
century Virginia, and would give us access to what
might be called deep style, that is, the realm of patterning that unifies and
provides congruence to the vernacular styles that underlie isochrestic
choice from one domain of cultural life to the next.158
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Conclusions
The current research on ethnicity and material culture has reached a
conclusion, shared not only by anthropologists, processual and post-
processual archaeologists, but also by some archaeologists working in a
traditional, culture-history framework165 : bounded culture traits are not
to be equated with ethnicity; therefore continuity in material culture, more
exactly the continuity of technological and stylistic traditions, should not
be interpreted as ethnic continuity and cultural discontinuities not
necessarily as the end of a people. Ethnic identity is linked to only a part
of the cultural repertoire, which can be invisible for the archaeologist,
and even that part is subjected to change, many times unpredictable,
non-linear change, ethnic continuity consisting in a persistent
dichotomization, not in the particular ways of expressing it.
The holistic concept of culture, which sees it either as supported by
underlying structures, or as generated by social rules everyone is bound
to follow, is losing ground in favour of more realistic concepts. These
show culture to be an outcome of the social practice which makes manifest
partial structures of meaning and their interaction. The same can be said
about the notion of “archaeological culture”, now used mostly for
descriptive convenience, and gradually replaced with more adequate
concepts.
There is no simple link between the archaeological record, the outcome
of natural and cultural formation processes, and the social practice we
should attempt to recover. Social practice can be obeying, reacting,
commenting or even opposing different sets of rules, promoted by
unequivalent agencies in a context that changes at an uneven rate.
Therefore no uniformitarian assumptions can help us to assess the
interaction between ethnic and other group identities, between ethnic
identity and individual identity in a particular case.
Ethnic identity is not uniformly distributed; we cannot expect to find it
expressed evenly in the archaeological record. It is not a matter of degree,
so a model with a compact centre and diffuse borders is not an adequate
representation. It is not of the same kind among the members of an ethnic
entity. While the body of ethnic tradition might be the same, individuals
and social groups use or live their ethnic identity in different ways, which
are likely to be visible in the material culture they produce and use. If we
follow the understanding Reinhard Wenskus has proposed for the
mechanisms of ethnic identity during the Roman and Early Migration ages
239
N.E.C. Yearbook 1997-1998
and try to identify the ”emblems” of ethnicity among the members of the
“Traditionskern”, that is, for the archaeologist, mostly through the study
of princely graves166 , we find very seldom ‘traditional’ objects, products
of local technological usages or embodiments of ancestry; instead we are
confronted with high value imported objects from the Roman Empire,
meant to express high social position, and even a compatibility across
ethnic borders between rulers of the same rank. The burials of the rulers
are so different from the burials of the common people, that by using
uniformitarian assumptions on the nature of ethnicity and its expression
in material culture, we could separate them as belonging to a different
ethnic identity, although ethnic tradition is carried on almost exclusively
by the ruling class.
Artefacts and features are instrumental in the maintenance and assertion
of ethnic identity. But the way they do this is neither specialised nor stable.
“Passive” styles can be mobilised to express ethnicity, or bear no ethnic
significance; they can extend beyond ethnic boundaries, or be restricted
to small territories inside them. The discerning of ethnic significance in
“emblemic” styles is a difficult task for the ethno-archaeological research,
where the social context is available. Even more so for the archaeologist
who has direct access only to those artefacts and assemblages which have
been preserved and excavated. The meanings we try to reconstruct were
assigned to artefacts which appear to us in more or less incomplete
associations and sequences, and it is impossible to establish a relation
between what has been recovered and what was once existing. The
assignation of meaning was not arbitrary; it had to take into account the
existing meanings, the relationships present in material and spiritual culture,
linked by constant referral and comparison. Therefore structured meanings
are present in the archaeological record, in the associations of artefacts
and features, and we can try to grasp them using any available additional
information on the possible referents, such as that provided by physical
anthropology and the written sources.
Perhaps the best way to gain access to the extinct structures of meaning
is to follow their transformation in time. A good example of such
archaeological work is that done by Heinrich Härke on the Anglo-Saxon
weapon burial rite: if in the beginning, in the fifth century AD, this rite
displayed ethnic affiliation, but also descent, wealth, status and age groups,
in the seventh century AD, the changes in the composition of the weapon
sets and in the context of their deposition enable us to perceive a narrowing
of their meaning to that of elite symbols.167 This shows how Anglo-Saxon
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GHEORGHE-ALEXANDRU NICULESCU
society changed its values, losing the interest for the signification of an
ethnic dichotomy and favouring a strong symbolic support for social status.
The recovery of ethnic meanings, as difficult as it is for the archaeolo-
gists, should not be abandoned. Their presence in artefacts/features and
their associations can be detected by studying as much of the archaeolo-
gical context as possible. That is why a shift from the mapping of the
distribution over wide areas of single categories of artefacts, often reduced
to single types, from the celebration of uniformity through the use of
simplistic classification strategies, to the recovery and study of the local
archaeological contexts in all their particularity, especially where longer
chronological sequences are available, could lead to an overcoming of
the present stalemate in the understanding of ancient ethnic phenomena.
This also entails a recognition of archaeological work as more than
specialised knowledge about antiquities, offering technical expertise for
the use of ancient objects in historical reconstructions. If the archaeological
study of ethnicity is to go beyond the reassuring recognition/confirmation
of the social present, if archaeologists, no longer satisfied with traditional
goals, like typology and chronology, want to understand social facts, like
group identities, through the study of material culture, they need a “loss
of innocence”168 about the representations of society they use and to act
like social scientists, using such images and models not as sources of
authority, but as heuristic devices whose explanatory power comes from
the confrontation with the archaeological record, allowing them an access
to a potentially upsetting past.
241
N.E.C. Yearbook 1997-1998
NOTES
1. For literature on the subject of language and ethnicity and for the observation
that most Polish archaeologists conceive ethnic groups as identical with
linguistic groups see Olsen and Kobylinski 1991: 15. No doubt the Bible,
with its story about the Tower of Babel and the creation of the peoples-
languages who afterwards spread all over the world (Gen. 11, 4-9) played
a major role in imposing this equivalence, which dominated the medieval
tradition and was taken over by emerging philological science, replacing
the Tower of Babel with the Migration Age. See Graus 1985: 71-72: ‘hier
hätten sich die einzelnen Völker durch allmähliche Ausgrenzungen aus
großen Sprachgemeinschaften “konstituiert”, die sich in ihrem Grundstock
nicht mehr veränderten, die die Geschichte Europas bestimmten. Von dieser
Zeit an habe es “europäische Völker” gegeben, die sich dann
“weiterentwickleten”, manchmal im vollen Bewußtsein ihrer Eigenart,
manchmal mit dem Zurücktreten des Bewüßtseins und dem Weiterwirken
der Eigenarten in geheimnisvollen “Tiefen des Volksbewußtseins”’.
2. See the examples gathered by Hodder 1978: 9-16; some of them show
partial correlation or a ‘gradual fall-off of similarity’; see also Daniel 1962:
110 and Renfrew 1973: 264.
3. Daim 1982: 63 points to the presence in funerary ritual of older traditions
having a territorial distribution that does not match the territories occupied
by the ethnic entities. See also Ucko 1969.
4. E.g., Popa 1991.
5. On the relationship between archaeology and history in the research of
ethnic phenomena, see Niculescu 1998.
6. Trigger 1989: 111.
7. O. F. Owens, Surrey Archaeological Collections 1 (1858): 2-3, quoted in
Trigger 1989: 148.
8. Anderson 1991: 5.
9. Eriksen 1997: 105.
10. Gellner 1983: 124.
11. Anderson 1991: 6. The emergence of nations is linked ‘with the decline of
sacred texts and languages, and with the rise of literacy underpinned by the
crucial motor of the printing press. Through printed works in the vernacular
individuals gain a sense of being a part of the imagined community of their
nation; the reader is invited to share the experience of unknown others’
(Banks 1996: 127; see Anderson 1991: 37-46).
12. Eriksen 1997: 110-111, with data from Østerud 1984.
13. Tylor 1871: 1, quoted in Trigger 1989: 162, from where I have taken this
outline of the uses of ‘culture’.
14. See Meinander 1981: 106.
15. Austin 1990: 16.
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16. The maps function as public symbols, showing the nation as a fixed entity,
as an abstraction which can be easily taught through the national educational
system and the mass media. See Anderson 1991: 170-178.
17. Trigger 1989: 164. Eggers 1974: 200-202, remarks that the article published
by Oscar Montelius in 1888, “Über die Einwanderung unserer Vorväter in
den Norden”, contains many of the ideas later emphatically asserted by
Kossinna, including the assimilation between culture and people, and the
attempt to demonstrate, following the genealogy of a material culture, that
of a people.
18. Eggers 1974: 200-202.
19. Eggers 1974: 239 quotes, with no reference, one significant assertion: “Ich
kann von einer stärkeren Heranziehung der Völkerkunde nur warnen;
europäische Kultur und Außereuropa, das sind stets zwei verschiedene
Welten gewesen.”
20. See Eggers 1974: 238-239.
21. Olsen and Kobyliñski 1991: 9; see also Bergmann 1972: 108.
22. Kossinna 1911, quoted in Eggers 1974: 211 who comments: “er bringt nicht
Beweise, er stellt Behauptungen auf.”
23. See Eggers 1974: 213, where a culture area is defined, in Kossinna’s terms,
as being one “in dem man in einer bestimmten Zeit immer wieder dieselben
Gerätetypen, dieselben Grabformen und dieselben Siedlungsformen
feststellen kann.”
24. See Wenskus 1977: 114.
25. This situation makes us appreciate more the courageous critiques of Ernst
Wahle (Wahle 1941).
26. Eggers 1974: 200.
27. Childe 1951: 57 and 49 (quoted in Hodder 1978: 4-5).
28. Shennan 1989: 13. See Clarke 1968.
29. See Steward 1955, White 1959 and Service 1962.
30. Binford 1965: 204.
31. Binford 1965: 205.
32. Binford 1965: 205-207.
33. See, e.g., Binford 1962, Binford 1965, Plog 1975 and Salmon 1978
34. For a monograph on this problem see Schiffer 1987. See also Schiffer 1988.
35. Hodder 1978: 14-15 and Posnansky 1973: 159.
36. Shennan 1989: 13.
37. One of the expressions of the disenchantment among German archaeologists
with the notions of “archaeological culture” and “culture area”, and with
the possibility to link them with ethnic entities, is the increasing use of a
more neutral term, “Formenkreis”, cautiously defined by T. Capelle (Capelle
1995): “zeitlich und räumlich eingrenzbares prähist[orischen] Material im
Kartenbild und damit das heute sichtbar werdende, eventuelle ehemalige
Verbreitungsgebiet einer Gegenstandform oder auch der spezifisch faßbaren
Ausdrucksformen einer anderen kulturellen Erscheinung.”
243
N.E.C. Yearbook 1997-1998
244
GHEORGHE-ALEXANDRU NICULESCU
60. Barth 1992: 21.
61. Barth 1989: 139-140.
62. Barth 1989: 134.
63. Barth 1989: 132-133.
64. Bourdieu 1977: 72.
65. Bourdieu 1977: 80.
66. Austin and Thomas 1990: 45-46.
67. Bourdieu 1977: 169.
68. Austin and Thomas 1990: 46-47.
69. Csikszentmihalyi 1993: 21.
70. Bourdieu 1977: 87.
71. For the use of habitus in the understanding of ethnicity, see Bentley 1987
and the controversy with Yelvington (Yelvington 1991 and Bentley 1991).
72. See Glazer and Moynihan 1975: 1.
73. One extreme position is that of Karen Blu: “the term ethnicity should be
dropped altogether as a cross-culturally useful analytic term...[and] restricted
to describing and analyzing what is does best, namely an important form of
social differentiation in the United States” (Blu 1980: 226, quoted in Banks
1996: 48)
74. See, e.g. Shennan 1989: 19: “ ‘Ethnicity’ may ... be a rather special kind of
group identity associated with the appearance of states, in contrast with
other kinds of more flexible group definition…”
75. See Isajiw 1974: 11, cited in Jones 1997: 56, for a survey of sixty-five
sociological and anthropological studies of ethnicity, where he has found
only thirteen that included some kind of definition of ethnicity, and fifty-
two containing no explicit definition.
76. Wenskus 1977: 14-112.
77. The same observation by DeVos 1975: 7: “If one seeks, however, to define
those characteristics that comprise an ethnic group, one ultimately discovers
that there are no essential characteristics common to all groups usually so
designed.”
78. By Glazer and Moynihan 1975: 19 and Scott 1990: 147.
79. Shils 1957: 122, quoted in Jones 1997: 65.
80. Hutchinson and Smith 1996: 8.
81. Geertz 1973 b: 259. After this frequently quoted passage, Clifford Geertz
adds: “…for virtually every person, in every society, at almost all times,
some attachments seem to flow from a sense of natural – some would say
spiritual – affinity than from social interaction”.
82. Isaacs 1975: 31.
83. Isaacs 1975: 32.
84. For such an understanding of “primordialism” see Scott 1990: 150, quoted
in Jones 1997: 65: “Both Shils and Geertz use the concept of primordialism
as a means of describing certain kinds of social attachment, rather than an
explanatory concept.” See also Grosby 1994: 54: “It is an act of interpretative
245
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105. Barth 1969 a: 11. See also further: “This …limits the range of factors that
we use to explain cultural diversity: we are led to imagine each group
developing its cultural and social form in relative isolation, mainly in
response to local ecological factors, through a history of adaptation by
invention and selective borrowing. This history has produced a world of
separate peoples, each with their culture and each organized in a society
which can legitimately be isolated for description as an island to itself.”
106. See Barth 1969 a: 12
107. Barth 1969 a: 14.
108. See also Barth 1992: 23: ‘Such an account does not link the social by
definition to repetition, norms and shared ideas as blueprints for acts
prerequisites for social action. On the contrary, it outlines interactional
processes which may generate a degree of convergence, with pattern as an
emergent property. I see system as an outcome, not as a pre-existing structure
to which action must conform.”
109. Barth 1969 a: 14; see also further: “neither of these kinds of cultural ‘contents’
follows from a descriptive list of cultural features or cultural differences,
one cannot predict from first principles which features will be emphasized
and made organizationally relevant by the actors.”
110. Barth 1969 a: 14.
111. Barth 1969 a: 14.
112. Barth 1969 a: 15. For a similar view on the nature of ethnic identity see
DeVos 1975: 6: “Like Barth, I think that how and why boundaries are
maintained, rather than the cultural content of the separated group, are
what one must examine in the study of ethnic relations. I too contend that
boundaries are basically psychological in nature, not territorial. These
boundaries are maintained by ascription from within as well as from external
sources, which designates membership according to evaluative
characteristics which differ in content depending on the history of contact
of the groups involved.”
113. The first archaeological contributions to make use of Barth’s view on ethnicity
are Håland 1977 a and Kleppe 1977.
114. Håland 1977 a: 12.
115. Binford 1962 and Hensel 1977.
116. Barth 1969 b: 131-132.
117. Shennan 1991: 30-31.
118. Austin and Thomas 1990: 45.
119. Barrett 1994: 71. John Barrett suggests an alternative goal for the
archaeological inquiry: “not to recover some transcendental truth available
to the past and to the present, but to reveal the conditions under which
certain knowledges become possible”. Further (p. 71-72), he argues that it
does not matter if we are not able to uncover the meaning of the
archaeological monuments, “for they were never the expression of a single
truth”. Instead, we should understand ‘how the logic of the known world
247
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could have been revealed and sustained, thought and acted through afresh,
as various traditions of knowing were reworked upon the available physical
resources. For critiques of the currently dominant “linguistic” models of
culture, see Hodder 1989 and Bloch 1991.
120. See Austin and Thomas 1990: 45, Barrett 1988: 7 and Hodder 1986: 6.
121. Barrett 1994: 35-36.
122. Wiessner 1989: 58. See the examples cited by Hodder 1978: 7-8. One of
the most discussed examples is based on a study carried in the Fulani
village of Bé in North Cameroon. Here ten female potters were working,
seven of them Fulani, two Gisiga and one Lame. Each cultural group made
different wares, but a comparison between the ethnic identity of the
inhabitants and the cultural affiliation of the pottery present in the village
shows that, if the identity of the main cultural group, the Fulani, is well
represented in the pottery, Gisiga pottery seriously underestimates the
number of the Gisiga people (David and Henning 1972: 22).
123. McGuire 1982: 164, who cites several attempts – from the field of historical
archaeology – to separate those material remains indicating ethnicity from
those that indicate other social dimensions: Otto 1977, Otto 1980; Carillo
1977, Ferguson 1980, Baker 1980, Greenwood 1976 and Greenwood 1980.
124. Douglas and Isherwood 1996: viii.
125. Conkey 1990: 8 and note 7.
126. Burgin 1986: 32, quoted in Conkey 1990: 6.
127. Conkey and Hastorf 1990: 3.
128. Hodder 1990: 45.
129. See also Kroeber 1948: 329: “for things to be done well they must be done
definitely” (quoted in Sackett 1990: 35-36).
130. Hodder 1990: 51.
131. Hodder 1990: 45-46.
132. Hodder 1990: 46.
133. Hodder 1990: 46.
134. Håland 1977 a and Dunnell 1978.
135. See Lechtman 1977 and Lechtman 1984, quoted in Conkey 1990: 13.
136. See, e.g., Almgren 1923 and Riha 1979.
137. Sackett 1990: 33.
138. Sackett 1990: 42. His quarrel is not with adjunct form “but with adjunctism,
that is, the position that style resides solely in decoration”.
139. Sackett 1990: 33-34. See also Plog 1983: 134-135, who, discussing pottery,
regards the thickness of the walls or the physical composition of the fabric
as potentially having an ethnic significance, and Friedel 1993: 41: “The
material itself conveys messages, metaphorical or otherwise, about the
objects and their place in a culture.’”
140. Wobst 1977: 321.
141. Wobst 1977: 328-330. M. Pokropek expressed a similar point of view. He
identified as ethnic markers the elements of the dress and the transportation
248
GHEORGHE-ALEXANDRU NICULESCU
means (the build of the carts, types of horse-gear). For him the reason these
items are likely to be ethnically significant is not their visibility from a great
distance, but the frequency with which they appear in situations of inter-group
contact (Pokropek 1979: 153, quoted in Olsen and Kobylisnki 1991: 15).
142. Wobst 1977: 323. Authors of several ethnoarchaeological works have
attempted to verify his predictions, thus stimulating the debate. See, e.g.,
Sterner 1989. See also Plog 1983: 127, with literature, on the problem of
what social context would be likely to foster stylistic messaging.
143. Plog 1983: 138 with reference to Saitta 1982.
144. Wiessner 1984: 193. For identity display in ceremonial dress, see Strathern
and Strathern 1971.
145. Ardener 1975: 346-348, quoted in Olsen and Kobyliñski 1991: 15.
146. Examples of less visible cultural traits used as ethnic markers, like stools,
pottery, the manicure of dogs, butchering methods or hearth location are
mentioned by Plog 1983: 138, with references to Hodder 1982, Hole 1978,
Jones 1974, Myers 1975. See also Eidheim 1971: 60, quoted in Olsen and
Kobyliñski 1991: 15.
147. See Cordell and Yannie 1991: 98-99.
148. Barrett 1994: 74-75, with reference to Giddens 1979 and Giddens 1984.
149. Asad 1979: 621.
150. Sackett 1982 and Wiessner 1983. See also Macdonald 1990 who separates
the expression of the individual style (panache) from that of the group style
(protocol), in order to discover the changing relationships between the
individual and the group in a society.
151. Sackett 1990: 33 and note 3 to page 43; see also Sackett 1977: 373 and
Sackett 1982: 73-74.
152. Sackett 1990: 35.
153. Sackett 1990: 33.
154. Shennan 1989: 19-20. Sackett contests that his model has only made ‘explicit
what most archaeologists knew intuitively.’ (Sackett 1990: 40).
155. Sackett 1986: 274-275.
156. Sackett 1990: 39-40.
157. Longacre 1981: 63. See also Washburn 1989.
158. Sackett 1990: 41. See Glassie 1975. James Sackett thinks that this is what
researchers labelled as structuralists, semioticians, and symbolic
anthropologists often seem to be talking about (see Hodder 1982 and Deetz
1977). He finds an exciting recent example of such a quest for deep style in
a study by B. and D. Tedlock (Tedlock and Tedlock 1985) on “inter-
textualities” within and among such seemingly diverse aspects of Quiché
Maya life as textiles, instrumental music, storytelling and divination.
159. Wiessner 1984: 195. Sackett 1990: 39, charges Polly Wiessner with the re-
defining of his isochrestism by emphasizing the existence of an “essentially
static core of technology that largely entails the routine duplication of
standard types”, a technological core that he thinks does not exist.
249
N.E.C. Yearbook 1997-1998
250
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In einem Auge faulenzend [Gedichte]. Bukarest: Eminescu Verlag, 1990
Das Alphabet der Damen [Literaturkritik, Essay]. Bukarest: Crater Verlag, 1999
Literarische Vorurteile [Literaturtheorie u. -kritik]. Bukarest, Univers Verlag
1999
263
Hunderte von Studien, Vorworte, Essays, Rezensionen und Artikel zur
rumänischen und Weltliteratur; Gedichte und Prosastücke in rumänischen und
deutschsprachigen Anthologien; Übersetzungen.
264
Angelus Silesius heute Kritische Alternativen für
eine Rezeptiondes Cherubinischen
Wandersmannes
265
N.E.C. Yearbook 1997-1998
266
IOANA PÂRVULESCU
Ich werde meine Behauptung auf Grund des ersten Buches, des
mutigsten und einheitlichsten des Cherubinischen Wandersmannes,
beweisen. In Erinnerungs Vorrede an den Leser behauptet der Urheber
(wie er sich selber nennt), daß er es in nur vier Tagen geschrieben habe:
“... also daß er / der Urheber / auch daß erste Buch in vier Tagen verfertigt
hat”.7 Wir können ihm glauben oder an seinen Worten zweifeln. Meist
wird die Aussage mit Vorbehalt zitiert. Zwar ist die Behauptung, ein Buch
in höchstens einer Woche geschrieben zu haben, in dieser Zeit nicht
einmalig. Wir finden sie bei Martin Opitz wieder, der behauptet, er habe
das Buch von der Deutschen Poeterey in nur fünf Tagen verfaßt. Diese
Art von “Visitenkarte”, die einem dichterischen Werk beigefügt ist, leitet
267
N.E.C. Yearbook 1997-1998
sich weniger von der antiken Idee der (durch die Musen) inspirierten
Kreation her, als wahrscheinlich von der christlichen Idee der Erschaffung
der Welt in sechs Tagen. Und trotzdem findet die Behauptung bei Angelus
Silesius ein innerliches, im Text sich befindliches Argument – dies ist die
zweite Entdeckung, die ich als Übersetzerin gemacht habe: Das erste
Buch des Cherubinischen Wandersmannes hat einen epischen Leitfaden,
es ist eine Erzählung. Die selektive Übersetzung bzw. Edition, kombiniert
mit der zufälligen und punktuellen Lektüre, welche die Epigrammform
der Gedichte ermöglicht, führten dazu, daß dieser epische Leitfaden bislang
nicht bemerkt wurde, so daß ihn die Kommentare der Kritik ignorierten.
Es ist die Erzählung einer geistigen Reise, genauer gesagt einer Etappe
dieser Reise. Denn die Reise ist beim Öffnen des ersten Buches nicht am
Anfang, nicht beim ersten Schritt, und sie endet auch nicht mit dem letzten
Gedicht dieser Buches. Die schriftliche Aufzeichnung zeigt, daß diese
Reise für den, der sie unternimmt, so wichtig geworden ist, daß er das
Bedürfnis hat, seine Gefühle und Erfahrungen auch anderen mitzuteilen.
Die thematischen Serien, bei weitem nicht redundant, entfalten nach und
nach alle Nuancen des Stoffes, der einen erstaunlich klaren epischen
Leitfaden aufweist. Dies ist der Weg des Wandersmannes, auf einer inneren
Karte aufgezeichnet, der Schritt für Schritt nachvollzogen werden kann.
Deshalb ist jede partielle Übersetzung oder Ausgabe eine Verstümmerlung
der Erzählung, die so nur dann und wann, in einzelnen Episoden,
verstanden werden kann. Obwohl verborgen, kann die einmal entdeckte
Kontinuität leicht verfolgt werden. Die Erzählung ist an ein vielgestaltiges
Du gerichtet, welches bei Angelus Silesius ein Wort von unermeßlichem
semantischem Reichtum ist.
Die Erzählung beginnt mit einem “Gute-Reise”-Wunsch oder mit der
Ausstattung des Reisenden mit einem für jede Gegebenheit nützlichen
Ratschlag: “Rein wie das feinste Gold steiff wie ein Felsenstein // Gantz
lauter wie Cristall sol dein Gemüthe sein”.8 Diese sind die ersten Worte
des Cherubinischen Wandersmannes. Es folgt die Exposition, die
Darstellung des Zeitpunktes und der Umstände, wie die Reise stattfindet:
ein Ich (von ebenso großem semantischen Reichtum wie das Du, mit
welchem es sich bis zum Schluß decken wird) stellt fest, daß es nicht an
einem reichen Grab interessiert sei (2).9 Was hält es also gebunden? Der
Wanderer ist frei, im Geiste, natürlich, denn die ganze Reise ist eine
mystische Allegorie – er kann gehen wohin er will.10 Ein kurzer Rückblick
auf die vergangenen Reiseabschnitte zeigt, daß die bisher gegangenen
Wege nicht mehr die richtigen sind, nicht mehr genügen: die Suche des
268
IOANA PÂRVULESCU
Seraphen11 (3) oder der Versuch, Gott zu dienen wie ein Engel, “Englisch”
(4). Man ist an einer Kreuzung angegekommen (5), wo man sich fragt:
jetzt wohin? und wo der Mensch seine Ignoranz feststellt: “Ich weiß nicht
was ich bin. Ich bin nicht was ich weiß / Ein ding und nicht ein ding: Ein
stüpffchin und ein kreiß”. Was bin ich? – dies ist die Frage. Die Antwort
läßt nicht auf sich warten: der Dialog zwischen ich und du (oder Ich und
Du), der auf dieser Reise die Orientierung gibt, beginnt. Nach “ich weiß
nicht was ich bin” hört man klar und bestimmt: Du must was Gott ist seyn
(6). Woher kommt die Antwort? Kommt sie von außen, kommt sie vielleicht
von innen? Es ist unwichtig. Wichtig ist, daß jener, der gefragt, hat die
Antwort erhalten hat und nun weiß, in welche Richtung er gehen muß.
Aber Achtung: Es wurde ihm nicht gesagt, was er ist, sondern was er sein
muß. Dieses müssen (“du mußt”) aus dem Titel des 6. Epigramms macht
die Reise möglich. Hätte er erfahren, was er ist, so wäre die Reise bereits
zu Ende gewesen. So aber betritt der Reisende einen Weg, der ihn dorthin
führt, wo er sein muß, zu dem, was er sein muß. Der kritische Moment ist
vorüber, die Richtung nunmehr bekannt. Es folgen die “Abenteuer” seiner
Reise, die ihn nicht mehr ablenken können, die aber der Reise Inhalt
geben. Zuerst wiederholt, erklärt und stellt er sich dieses sein was Gott ist
dar (7-18). Es folgt die Entdeckung der Seligkeit und der Gelassenheit (19-
22, 24). Unumgänglich (wie in der gesamten Tradition der theologischen
Prosa) ist die Begegnung mit dem Tod, der für ein gutes Stück Weges sein
Reiseführer ist (26-36), es ist eine Art Reise durch sein Reich, eine Reise,
deren Privileg wenigen Sterblichen gegeben ist. Diese Reise bedeutet
Initiation, und tatsächlich plädiert der Reisende nach seiner Trennung
vom Tod für Gelassenheit und Gleichgültigkeit (37-39, 44-46, 49, 51 usw.).
Der Mensch hat seine Ähnlichkeit mit dem Herrn wiederentdeckt. Darauf
folgen die Liebe (70), Jesus, der Mensch als Lamm, der Mensch als Kind,
die guten “Erlebnisse” der Reise, die Formen des Guten. Die Nahrung des
Reisenden und seine Raststätten sind ebenfalls beschrieben: Der Mensch
lebt nicht vom Brodt allein (173) und Die schönste Gasterey, nach einem
anderen Abschnitt (201). Der Glaube und die Hoffnung kommen und
geben miteinander dem Menschen Kraft, das Böse, das ständig auf seinem
Weg erscheint, zu besiegen. Das Böse zeigt sich unter allen seinen Formen:
Versuchungen, Fehler, Sünden, Verirrungen: die Selbheit, (143), die Schuld
(178), die Suche nach Lohn (182), “die Hure Babylon” (209), die Rachgier
(227), der Teufel (228), der Zorn (229). Das Böse stellt Hindernisse in den
Weg, verzögert die Erreichung des Zieles: die Hochzeit am Ende, als unio
mystica, die Vergottung, ein Vorgang von hoher geistiger Alchemie (257-
269
N.E.C. Yearbook 1997-1998
262, 293, usw.). Wie es auch sei, die Aufmunterung, die dem Reisenden
im Sinne liegt, lautet: “Immer weiter” (286). Gewiß sind die Etappen der
Reise nicht geradlinig, so wie sie hier “erzählt” wurden, sondern mit
Schwankungen, Umwegen, weniger wichtigen Zwischenfällen,
Verzögerungen. Das 302. Epigramm des ersten Buches, das letzte, stellt
aber nicht das Ende der Reise dar, es gestattet kein Innehalten. Unter dem
Titel Stehn ist zurükke gehn, ist das Gedicht symmetrisch mit dem guten
Wunsch vom Anfang: “Wer in den Wegen Gotts gedächte still zustehn /
Der würde hintersich und ins Verderben gehn”. Von da an geht die Reise
in das Andertes Buch über.
Diese Reise tut nichts anderes, als die Verbindung zwischen ich/Ich
und du/Du herzustellen. Durch ihre Aufzeichnung rechtfertigt Angelus
sein gewähltes Pseudonym, in dem er seine Rolle als Vermittler, als Bote
erfüllt. Während der sechs Bücher wechseln die zwei Vornamen immer
wieder ihren Sinn. Sie streben die perfekte Identität an. Das in den
Sinnspüchen 5-6 vorgezeichnete Ziel dieser Reise, das in der Verwandlung
des ich in du besteht, deckt sich genau mit der Parabel, durch welche
Alfred Bertholet12 den Hauptsinn des Wortes mystisch illustriert, die
Auslöschung des Verhältnisses ich-du: Ein junger Mann klopft nachts an
die Türe der Geliebten. Wer ist da? fragt sie (wer bin ich – fragt sich
Angelus, da auch er gefragt wurde). Ich bin es, antwortet der Geliebte,
aber sie öffnet ihm nicht. Der Geliebte kommt in einer anderen Nacht
wieder. Wer ist da? fragt die Geliebte. Du bist es, antwortet er, und diesmal
wird die Türe geöffnet. Im Cherubinischen Wandersmann ist der Reisende
ein ich: gleichzeitig Mann und Cherubin. Du: er selber, der Nächste, der
Christ, der Sohn und schließlich der Vater. Mit diesem, dem reichhaltigsten
Du, der alle anderen mit einbegreift, will sich Ich identifizieren. Nur eine
integrale Übersetzung kann diesen Weg vom ich zum du, dann zum Du
und zurück zum Ich, das sich Du nennen kann, verfolgen. Dies ist noch
ein weiteres Argument gegen eine selektive Übersetzung und /oder
Ausgabe.
b) gereimt / ungereimt
Hier muß man zunächst anmerken, daß Angelus Silesius, so oft er
über seine Gedichte spricht, er diese als “Reime” bezeichnet.13 Auch im
Titel der ersten Ausgabe wird alles auf das Wort Reime hin zugespitzt, die
anderen werden von diesem Hauptwort bedingt. Für Angelus Silesius und
seine Zeitgenossen bedeutet das Wort Reim mehr als einen technischen
270
IOANA PÂRVULESCU
Die Bedeutung ist mystisch und wird hier im Titel erläutert, der meistens
ein Schlüssel für den Sinn darstellt: Jm Grund ist alles eins (1,177), d.h.
eine coincidentia oppositorum im Namen des Herrn. Der Reim ist also
trans-sonor, hat einen hermeneutischen Wert ( Zeit reimt mit Ort und
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Nun reimt mit Ewigkeit), aber auch sonor, da der zweite Vers das Echo
des ersten ist, so wie die Welt und die Menschen in der mystischen
Tradition das Echo Gottes sind17 . Die Wiederholung eines oder mehrerer
Worte am Anfang der beiden Verse bilden ein klingendes Echo und führen
in die Gedichte des Angelus Silesius die Herrschaft des Reimes von einer
tiefen Bedeutung ein: Die Welt des Cherubinischen Wandersmannes ist
eine Welt, in der sich die Bedeutungen zusammenfügen und (sich) Antwort
geben. Die Verse wortwörtlich zu übersetzen unter dem Vorwand, den
Sinn so besser erhalten zu können18 , bedeutet im Gegenteil: eine der
wichtigsten Bedeutungen dieser Gedichte, welche Angelus selber vom
Anfang an als Reime bezeichnet hat, zu annulieren.
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f) Titelfrage
Die Option des Übersetzers in bezug auf das im Titel der zweiten
Ausgabe enthaltene Wort Wandersmann ist hermeneutisch. Wandersmann
wurde im Fanzösischen durch pèlerin (bei Henri Plard, Eugène Susini
und Camille Jordens) und errant (in einer ersten Ausgabe bei Roger
Munier 20 , später dann in der Ausgabe von 1988 ebenfalls pèlerin)
wiedergegeben. Es ist merkwürdig, daß beide Optionen vom natürlichsten
Äquivalent des Wandersmannes, voyageur abweichen, da die Übersetzer
dieses Wort wahrscheinlich als eine zu weltliche Variante des Religiösen
empfanden. So aber fällt der Sieg in den französischen Ausgaben einer
Option zu, die genau so irrtümlich ist wie errant. In den Varianten für den
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zeigt der Mann (VI, 126) usw. Andere Titel sind komplette 12-silbige Verse,
mit einem inneren Reim aufgebaut, wie ein Gedicht aus einem Vers: Mit
Gott vereinigt seyn ist gut für Ewge Pein (I, 97), oder ein Hexameter, der
als ein unabhängiges axiomatisches Ganzes funktioniert: Milch mit Wein
stärket fein (I, 69). Derartige klingende Spiele besitzen gewiß auch einen
tieferen Reim, ein Anker, der dem Leser Stabilität in den bewegten Wogen
der Rezeption bietet.
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lautet: Nichts ist ohne Warum. Das Wort des Angelus Silesius spricht schroff
dagegen: Die Ros’ ist ohne warum”. Es muß joer amgemerkt werden, daß
Heidegger nicht ein weiteres Epigramm von Angelus Silesius mit dem
Titel: Geduld hat jhr warum(b) (II, 123), welches genau ins Modell des
leibnizischen Prinzips hineinpassen würde, untersucht. Heidegger
beobachtet alle ontologischen, mystischen und dichterischen Nuancen
des weil, (ohne) Warum, (ohne) Grund, und beweist Schritt für Schritt,
daß sich die zwei Positionen nicht ausschließen, sondern eher
verschiedene Seiten desselben Prinzips darstellen: “Wie steht es hier also
mit dem principium reddendae rationis? Es gilt von der Rose, aber nicht
für die Rose; von der Rose insofern sie Gegenstand unseres Vorstellen ist;
nicht für die Rose, insofern diese in sich selber steht, einfach Rose ist. Wir
sehen uns vor einen merkwürdigen Sachverhalt gebracht: Etwas, wie die
Rose, ist zwar nicht ohne Grund und ist gleichwohl ohne Warum”.35 Es
hat keinen Sinn, hier die Beweisführung Heideggers wieder aufzunehmen.
Was uns interessiert ist, daß Leibniz und Angelus Silesius sich in ihr
abermals begegnen, und daß das principium reddendae rationis auf die
“schwierige Metapher” der Rose ohne warum trifft. Beide bestätigen und
beide überragen den Erwartungshorizont des 17. Jahrhunderts und bilden
die Brücke zum 20. Jahrhundert. Eine Brücke, für die nur zwei Sätze
ausreichen.
1.2.2. Lektüre à rebours – 20. Jahrhundert versus 17. Jahrhundert
Die Kühnheit der Verse Angelus Silesius’ wird im 20. Jahrhundert nicht
mehr als solche empfunden. Die Frage seiner Zeitgenossen war, wie hoch
dieser Dichter strebe, und ob die Höhe, die er sich zu erbauen wagte,
nicht etwa Sünde, Häresie oder ein Beweis der Gottlosigkeit sei, wie
Leibniz vermutete. Diese Höhe wird bei C. G. Jung zur Tiefe, und er klagt
die Zeitgenossen des Dichters an, dessen Auffassung nicht verstanden zu
haben. Die Höhe seines Strebens und die Tiefe seines Denkens begegnen
sich vorteilhaft in der “Plattheit” oder in der “Seichtheit” des Alexandriners.
À rebours gelesen gewinnt Angelus Silesius neue Höhen und Tiefen, da
die Paradiese und Höllen des 20. Jahrhunderts andere sind als jene des
17. Jahrhunderts. Daher entstehen neue Gefahren, mit denen seine
Gedichte konfrontiert sind.
Der Cherubinische Wandersmann kann heute, nach Nietzsche, nicht
mehr gelesen werden ohne zu bemerken, wie häufig Angelus Silesius die
Vorsilbe (oder die Präposition) über- an die menschlichen Eigenschaften
und Bestrebungen angehängt hat. Übermensch (ein Wort, das in der
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Die über-Gottheit
Was man von Gott gesagt das gnüget mir noch nicht
Die über-Gottheit ist mein Leben und mein Liecht. (I, 15)
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nicht dem Einzelfall gilt, sondern allgemein ist: “über alle das man an
GOTT erkennt oder von ihm gedänken kan nach der verneinnenden
beschawung von welcher suche bey den Mijsticis”. Louise Gnädinger
gibt dazu einen wertvollen Hinweis, indem sie auf den von Angelue Silesius
gelesenen und zitierten Maximilianus Sandaeus hinweist (Pro Theologia
mystica clavis, Köln, 1640, I. Buch, S.157): “Contemplatio per Excessum,
seu Praestantiam. Haec indicatur per vocabula ex praepositione super, et
nomine substantiuo, vel adiectiuo, composita.” (“Erkenntnis durch
Überschwang oder durch Übertreffen. Diese wird durch Wörter, die aus
der Präposition über und einem Substantiv oder Adjektiv zusammengesetzt
sind, bezeichnet”).37 Ein excessum, eine Überschreitung aller als erlaubt
angesehenen Grenzen, ist also eine der Methoden der Kontemplation
selbst. Der Dichter scheint aber auch dieses methodologische excessum
zu überschreiten, und weil er das selber spürt, behauptet er in seinem
Vorwort, mit dem er nicht anderes bezweckt, als die Rezeption zu
kontrollieren: “Unnd ist hiermit einmal für allemal zuwissen daß deß
Urhebers Meinung nirgends sey daß die Menschliche Seele ihre
Geschaffenheit solle oder könne Verliehren und durch die Vergöttung in
GOtt oder sein ungeschaffenes Wesen verwandelt werden: welches in
alle Ewigkeit nicht seyn kan. Denn obwol GOtt Allmächtig ist so kan er
doch dises nicht machen (und wann Ers könte wäre Er nicht GOtt) daß
eine Creatur natürlich und wesentlich GOtt sey.”
Der Mensch des Angelus Silesius will vergottet werden. Die Selbstüber/
schreitung durch excessum beginnt und endet nicht mit dem neuen
vergotteten Menschen. Dies ist die christliche Formel des Helden (Halbgott)
der Antike, des totalen Menschen der Renaissance, des Übermenschen
von Nietzsche wie des superman aus den Comics und den amerikanischen
Filmen unseres Jahrhunderts. In der Antike gab man diesem excessum
den Namen hybris. Die Mythen, Epopöen, Tragödien bevölkern den
Himmel mit Göttern und Helden,38 mehr als mit Menschen. Letztere
dienen nur als Dekor, Hintergrund, Chor. Pindar unterscheidet drei
Kategorien von Wesen: Götter, Helden und Menschen.39 Die Helden sind
am schwersten definierbar und klassifizierbar, und die Debatten der
Spezialisten über dieses Thema sind noch nicht beendet. Wenn wir
fortfahren, aus der Zukunft in die Vergangenheit zu blicken, kann man
die Frage stellen: Sind die Helden Übermenschen? Die Antwort finden
wir in der Benennung einer der wichtigsten Kategorien der Helden, nämlich
der Halbgötter. Der Held ist nicht mehr als ein Mensch, sondern weniger
als ein Gott. Er ist keine Hypertrophie des Menschen, sondern eine
Verminderung des Gottes. Der Gott ist unsterblich, der Held sterblich.
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IOANA PÂRVULESCU
Zwar definiert der Tod ihn, bestätigt seinen Status: nicht so sehr die Art, in
der er stirbt, sondern wie er fortfährt, nach seinem Tode einzuwirken.
Den Helden werden wie den Göttern Opfer gebracht und Ehrenbezei-
gungen erwiesen; Gegenstände, die ihnen angehörten, haben besondere
Kräfte (der Kopf und die Lyra des Orpheus, die ihm Apollo gab, gelangten
auf die Insel Lesbos, welche die Wiege der lyrischen Dichtkunst wurde).
Die Helden begehen bei jedem Schritt hybris. So wie auch hamartia
(Fehler) wurde hybris unerbittlich von den Göttern bestraft. Die Antike
unterstützte den Helden nicht, obwohl sie ihn anerkannte. Prometheus
und Sisyphus, mögliche Übermenschen, wurden beispielhaft bestraft, weil
sie den Göttern trotzten.
Nach dem Tode der Götter verschwindet das Bewußtsein von hybris
und hamartia. Das Christentum ersetzt sie mit der Sünde (lateinisch:
peccatum “Fehler, Verbrechen”) oder der Häresie (lateinisch: hoeresis
“Doktrin”, griechisch: hairesis, Doktrin, die das Dogma übertritt). Nicht
nur, daß die christliche Lehre Übertreibung und Herausforderung nicht
erlaubt, sondern sie fordert explizit Bescheidenheit und Demut. “Sammelt
euch nicht Schätze auf Erden...” (Matthäus 6, 19); “... biete dem, der dich
auf die rechte Wange schlägt, auch die linke an” (Matthäus 5, 39). Der
Hochmut, die Liebe zum Geld, der Zorn stellen keine hybris mehr dar,
sondern werden als Hauptsünden deklariert. Gleichzeitig wird der Rat
erteilt: “Ihr sollt vollkommen sein, wie euer himmlischer Vater vollkommen
ist” (Matthäus 5, 48). Der Mensch ist ab origine unvollkommen. Kann der
vollkommene Mensch noch nur Mensch sein?Die Literatur ersetzt im
Mittelalter den Helden mit dem Liebhabe, und die Probe des Todes ist
nur eine der Prüfungen der Liebe. Die Liebe hat zwei Varianten: die
weltliche in den Liedern der Troubadours, der Trouvères und der
Minnsänger, und die geistliche in der mystischen Dichtung. Der
Unterschied in den Ausdrucksformen ist manchmal unmerklich. Der
mystische Verliebte strebt die unio mystica an so wie der weltlich Verliebte
die fleischliche Vereinigung. Die Brautmystik, bis ins 17. Jahrhundert und
während diesem reich vertreten, erscheint auch bei Angelus Silesius in
der Heiligen Seelenlust, aber auch im Cherubinischen Wandersmann.
Sie beschreibt das Streben des Verliebten, mit seinem himmlischen
Geliebten Jesus eins zu werden, mit Ihm zu verschmelzen (im literarischen
und abstrakten Sinn: seelisch verschmelzen). Ist der vollkommene Mensch,
jener der durch die unio mystica dem Sohne gleich und durch diesen
dem Vater gleich geworden ist, ein Übermensch? Der Mensch auf der
geistigen Reise, der nichts anderes wünscht, als Gott wahrhaftig zu dienen,
kann es nicht anders tun denn indem er Gottes Ebenbild wird: Man muß
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gantz Göttlich seyn (I, 4). Und die Grundlage für diese deificatio ist die
Liebe. Der Mensch will dem Herrn gleich sein durch Liebe und aus Liebe
zu Gott. Ich oder du (mit kleinem d) – das Modell des Menschen auf dem
Weg der Vollkommenheit – ist, so wie es aus den Gedichten des Angelus
Silesius hervorgeht, genau so fest wie ein Fels und genau so unbedeutend
und demütig wie ein Wurm. Er strebt die Vollkommenheit an, wünscht
sie, weiß jedoch nicht, ob er sie erreichen kann. Nichts von dem, was er
tut, hat die Sicherheit und die Unbewußtheit der hybris. Wenn er seine
Identität mit Gott behauptet, tut er es, weil er an die Kraft des Gotteswortes
glaubt, an den erschaffenden Logos, nicht an sich.
Der vollkommene, vergöttlichte Mensch des Angelus Silesius und der
Übermensch, Zentralkonzept aus Also sprach Zarathustra, könnten eine
Familienähnlichkeit aufweisen, a family resemblance. Übrigens ähnelt
sich auch der Status der Autoren in mancherlei Hinsicht. Beide sind Dichter
und kräftige Aphoristen, beide haben den Philosophen Arbeit gegeben,
ohne daß man sie unbedingt selbst als Philosophen betrachten müßte (bei
Nietzsche ist es besonders die Englisch sprechende Welt). Die Ähnlichkeit
kommt in erster Reihe daher, daß Gott bei Angelus Silesius auf dem
apophatischen, bis zur äußersten Kühnheit reichenden Weg, beschrieben
und gesucht wird. Leibniz verdächtigte ihn der Gottlosigkeit. Von hier bis
zum Nihilismus und Atheismus und zum “Gott ist tot ” aus Die fröhliche
Wissenschaft scheint es ein kurzer Weg zu sein. In Sauf le nom, einem
Essay über Namen, stellt Derrida die Frage der negativen Theologie auch
anders: “Si l’apophase incline presque à l’athéisme, ne peut-on dire qu’en
revanche ou par là même les formes extrêmes et les plus conséquantes de
l’athéisme déclaré auront toujours témoigné du plus intense désir de
Dieu?”40 Die Antwort Derridas ist “oui et non”: auch ja, auch nein. Wir
behalten das ja als Näherungsmöglichkeit zwischen Gott haben und
Gottlosigkeit.
Setzt diese “Familienähnlichkeit” auch gemeinsames Blut voraus?
Lassen wir den in Der Antichrist (1895) mit einer beispiellosen Grausamkeit
geäußerten Atheismus oder die Angriffe auf die christliche Moral aus
Jenseits von Gut und Böse (1886) beiseite. Verfolgen wir das Bild des
Übermenschen. Hat er eine Ähnlichkeit mit den vergöttlichten Menschen,
den Angelus so kühn beschrieb? Keine, außer der Poesie: Die dichterische
Spannung ist es, die das gemeinsame Flair schafft. Aber die Unterschiede
sind bedeutend. Die Beschreibung des Menschen bei Angelus und bei
Nietzsche kann Punkt für Punkt analysiert werden, und man wird
feststellen, daß, obwohl die Methode dieselbe ist, vergöttlicht und über
verschiedene Bedeutungen haben, in verschiedene Richtungen weisen.
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Das Spiel ist hier zwischen Ort, (unabhängig) und -ort, Teil vom Wort,
dann beides in Eins, das heißt in Gott. Ein anderes Beispiel:
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Das Ewge Ja und Nein
Gott spricht nur jmmer Ja; der Teufel saget nein:
Drumb kan er auch mit Gott nicht Ja und eines seyn. (II, 4)
Wenn man versucht, die Aktualität des Barock zu erweisen, ist die
Verwandtschaft mit dem Postmodernismus (der seinerseits mit den
Avantgardismen verwandt ist durch das ludus – der Dichter als magister
ludi – und nicht nur dadurch) noch wichtiger als diejenige mit der
Avantgardekunst des Jahrhundertanfangs. Die Ähnlichkeit sitzt tief.
Gemeint ist der “Protheismus” (von Protheus) des Barock, eine
mythologische Metapher die mit der wissenschaftlichen Metapher, welche
bei der Definition des Postmodernismus verwendet wird, der Entropie,
identisch ist. Die Dichter des Barock “stehen alle unter dem Zeichen des
Protheus, des Fabelwesen, das fortwährend sein Aussehen und seinen
Platz wechselt, immer das ist, was es nicht ist, und sich dort befindet, wo
es sich nicht befindet”.42 Es kann gar keine plastischere Beschreibung der
postmodernen Entropie gefunden werden, die bei allen emblematischen
Werken des Genre Anwendung findet, wie zum Beispiel bei V. oder
Gravity’s Rainbow von Thomas Pynchon. Angelus Silesius ist freilich nur
oberflächlich protheisch und/oder entropisch. Er wechselt fortwährend
die Nuance des in seinen Gedichten angeschlagenen Themas und
verwandelt es unmerklich, so daß der Leser immer wieder ein anderes
Bild vor Augen hat. Die Welt hat einen unendlich wechselhaften,
trügerischen, ungeordneten und verwirrenden Anschein. Das hat sie mit
der postmodernen Literatur gemein. Aber die Welt des Angelus Silesius
hat trotzdem ein Zentrum, das ihr Sinn und Kohärenz gibt, und dadurch
unterscheidet sie sich andererseits wesentlich von der postmodernen Welt.
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Das gewagteste Abenteuer für den Kritiker ist es, die Aktualität des
Cherubinischen Wandersmannes über seine Einordnung in eine literarische
Richtung hinaus auf Grund von einfachen Wahlverwandschaften zu
beweisen. Er erlaubt dieses Risiko, eben weil das Werk selbst voller Risiken
ist (einige werden vom Verfasser selbst im Vorwort erwähnt, andere werden
in dieser Arbeit hervorgehoben). Warum also ist der Cherubinische
Wandersmann aktuell? Die Überzeugungskraft, welche die Verse dieses
Buches auch heute noch ausstrahlen, beweist, daß sie ein inneres
Schutzsystem besitzen, das das Klischee, den Gemeinplatz, das Altern
abwehrt. Aber Angelus Silesius gebraucht ungefähr dieselben Requisiten
wie seine Zeitgenossen (von denen die meisten heute veraltet sind): die
Gegensätze Licht/Finsternis, Ewigkeit/Augenblick, alles/nichts, Leben/Tod,
groß/klein, Engel/Wurm, Mensch/Gott usw. Dann die mystischen
Blumensymbole: die Rose, die Lilie, die Tulpe; Tiere: das Lamm, der Adler,
die Taube (die Turtel Daube oder das Deubelein); Kosmisches: die Sonne,
die Sterne. Schließlich sind die typische Rhetorik, die religiöse Sprache
und die ausgewählte literarische Art, das Epigramm, auch keine Ausnahme
im Kontext der Epoche. Aber hier enden die Ähnlichkeiten mit seinen
Zeitgenossen und beginnen die ganz besonderen Eigenheiten des
Cherubinischen Wandersmannes. Sie können grob folgendermaßen
gruppiert werden:
a) die äußerste Verknappung der Formulierung ist meistens mit einer
höchsten Aufgeschlossenheit der Bedeutungen verbunden;
b) intuitives Erfassen der für die moderne Lyrik spezifischen Ausdrucks/
formen, einiger Vokabeln, die viel später in den dichterischen Wort-
schatz eingedrungen sind, und eines unkonventionellen ästhetischen
Horizontes;
c) die schöpferischen “Widersprüche” von lyrischer Dichte: die lyrische
Kunstfertigkeit und die Spielsucht werden in den asketischen Banden
des Alexandriners gezügelt; die Geschmeidigkeit eines flinken abstrak-
ten Denkens wird von einer plastischen und einfachen Ausdrucksform
begleitet; die lyrische Spannung in der Methamorphose ich-Ich-du-
Du; die “blanken” Stellen, das höchst vielsagende Schweigen.
Einige Argumente müssen wörtlich aufgeführt werden:
a) Das von Heidegger zergliederte Gedicht in Der Satz vom Grund
wurde schon zitiert. Die zwei Zeilen – oder auch nur schon der Titel
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Die Metapher der Uhr oder des Uhrmachers sind im 17. Jahrhundert
beliebt. Aber die beiden Verse enthalten eine für ihre Epoche beachtliche
zeitliche Intuition: jene von der Subjektivität der Zeit, deren Länge oder
Kürze von unseren Sinnen abhängig ist. Erst am Anfang des 20. Jahrhunderts
(durch Proust und Thomas Mann) setzt sich diese Idee in der Literatur
durch. Die Zeit, die von “hinnen” kommt, weist auf eine phänomeno-
logische Darstellung, ohne aber der mystischen zu widersprechen. Das
Wort Unruh wurde schon erörtert (1.1., d). Hier besitzt es eine weitere
semantische Ladung: jene eines Uhrwerkes. Die Übersetzungen übersehen
diesen konkreten Sinn des Ausdrucks gänzlich, der an das Uhrwerk aus
dem ersten Vers gebunden ist. Die innere Uhr, über welche der Mensch
durch seine Sinne die Kontrolle hat, ist wichtig und macht den Menschen
Gott gleich, weil er Zeit schaffen kann.
b) Mindestens zwei Typen des modernen lyrischen Ich erscheinen im
Cherubinischen Wandersmann: das gespaltene ich von Rimbaud (“Je est
un autre”) und das mehrfache Ich von Pound, Pessoa, Kavafis. Bei Angelus
Silesius hat das Ich verschiedene Identitäten: Der Dichter sagt ich im
eigenen Namen, im Namen seines Bruders, des Menschen, im Namen
von Jesus, der mit dem Dichter oder dem Menschen spricht. In diesen
letzten Fall: “Ich die Ursach. Sag allerliebstes Kind bin ichs umb den du
weinst? // Ach ja du sihst mich an: ich bins wol den du meinst” (III, 13).
Aber das gespaltene Ich erscheint offensichtlich dann, wenn der Dichter
in demselben Gedicht von sich als ich und du spricht: “Wie ruhet Gott in
mir? Du must ganz lauter seyn und stehn in einem Nun // Sol Gott in dir
sich schaun und sänfftiglichen ruhn” (I, 136). Am Anfang des VI. Buches,
in den 14-versigen Gedichten, entdeckt der Dichter, wie schon gesagt,
das mehrfache Ich: Es erscheint der Reihe nach als ich, der Sünder, der
aus der Hölle ruft, der Ausgewählte Seelige, oder der mit den
Versuchungen Kämpfende. Was ihn veranlaßt, mit Recht zu schreien:
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“Ach weh! wo bin ich nu? bey lauter höllschen Mohren / Bey teufflischem
Gesind: in Leviathans Schlund“ usw. (VI, 7) oder: “O GOtt wie wohl ist
mir! mein Leiden ist werschwunden ...” usw. (VI, 10).
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Der spektakulärste Fall des “in die Gegenwart bringen”, der zur
politischen Metapher geworden ist und zu politischen Zwecken benutzt
wird, ist jener von Shakespeare, nach dem Buch des Polen Jan Kott, welches
unter dem Titel der französischen oder englischen Übersetzung –
Shakespeare notre contemporain und Shakespeare Our Contemporary –
bekannt ist. Die deutsche Übersetzung Shakespeare, heute hat die
Gelegenheit Shakespeare zu unserem Zeitgenossen, zum (Zeit-) Genossen
Shakespeare, zu machen verpaßt, was schade ist. Denn der eigentliche
Sinn des Buches von Kott könnte auf einen Titel wie Genosse Shakespeare
reduziert werden, in jenem Sinne, den nur die vollkommen verstehen
können, welche im Kommunismus gelebt haben. Das Buch, welches in
den Jahren geschrieben wurde, in denen sich die totalitären Gesellschaften
konsolidierten,46 bringt alles, was in Shakespeares Schauspielen dem Bösen
des Totalitarismus gleichgestellt werden kann, zum Vorschein:
mißbräuchliche Verurteilungen, Torturen, zunehmende Zerstörung des
moralischen Kerns im Menschen, Vertreibung jener, die die Wahrheit
sagen, Beförderung der Schmeichler, Furcht, Terror und besonders der
Machtrausch, die alles zerstörenden Mechanismen der Macht,die Macht
der Macht, die selbstverständlich unglückbringend ist. Es war zu beweisen,
daß Shakespeare ein Schauspieldichter sein könnte, der um das Jahr 1960
im Haus nebenan wohnt oder als Nachbar im 3. Stock, der im Bühnenbild
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IOANA PÂRVULESCU
Man kann versuchen diese Fragen, wenigstens einige von ihnen, auch
auf Angelus zu übertragen, der, die Frage über das Fernsehen
ausgenommen, besser abschneidet als sein Zeitgenosse. Kott selber wurde
einschläfern eingeladen, am ersten Tag des Kolloquiums auf die Frage
“Ist Shakespeare noch unser Zeitgenosse?” zu antworten, und er meinte
nein. Er selbst fühle sich manchmal wie der Geist aus Hamlet. Die
Schlußfolgerungen waren: Es gibt Zeiten, in denen Shakespeare völlig
zeitgenössisch ist, und Zeiten, in denen er es weniger ist. Ein Schriftsteller
ist in jenem Maße dein Zeitgenosse, in dem er dir hilft, dich selbst zu
definieren. Obwohl aus den Schlüssen der Fachleute hervorgeht, daß
Shakespeare heute nicht mehr “so zeitgenössisch” ist wie vor 25 Jahren,
als er uns “weniger einschläferte”, werden seine Schauspiele weiterhin
gespielt, verfilmt, und er liefert Themen für Kolloquien, bei denen fast alle
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ihn als “Ein Teil von jener Kraft / Die stets das Böse will und stets das Gute
schafft” definierte.
Ist Angelus seinen Zeitgenossen aus dem 17. Jahrhundert zeitgenössisch
(gewesen)? In vielen Beziehungen. Die Gemeinschaft der Denker und
Schriftsteller des 17. Jahrhunderts ist eine Art “Internationale des Geistes”,
gebildet von ewigen Studenten, die aus einer Universitätsstadt in die andere
reisten, von Professoren, Doktoren, geistliche Meistern, die an den
Universitäten und Gymnasien vortrugen, von Richtern, Räten, Ärzten. Es
sind Heimatlose, genauer gesagt solche, die der Heimat des Geistes
angehören. Sie stehen in enger brieflicher Verbindung, in Latein, der
universellen und lebendigen Sprache; sie pflegen die Freundschaft, sie
bilden eine nobilitas literaria und haben eine gesellschaftliche Unabhängig-
keit, die ihnen durch ihr Wissen gewährt ist.50 Zweifellos ist Angelus
Silesius ein Zeitgenosse dieser Menschen. Und diese sind, wenn wir die
perfekte Beherrschung der lateinischen Sprache, den Kult der Freundschaft
und der handgeschriebenen Briefe einmal ausschließen, von den heutigen
Akademikern und Intellektuellen nicht so verschieden. Übrigens ist das
17. Jahrhundert dem 20. Jahrhundert näher als dem 19. Jahrhundert, so
wie zum Beispiel die Kinder verblüffend einem Großvater oder einem
entfernteren Ahnen mehr ähneln können als den Eltern. Aber welches
auch unsere Meinung über das 17. Jahrhundert sei: Es ist sicher, daß
Angelus Silesius nicht sehr Zeitgenosse seiner Zeitgenossen war. Seine
Dichtung des Cherubinischen Wandersmanns, die in erster Linie in Frage
kommt, ist jener seiner Zeitgenossen nicht ähnlich. Sie ist nicht einmal
seinen anderen Werken ähnlich. Er dichtet im Cherubinischen Wanders-
mann tasächlich “dicht”. Er ist frei, und der Weg des Wandersmannes
beweist diese Freiheit im Denken und Fühlen. Er verfolgt seinen Weg und
überrascht uns plötzlich, indem er die Regeln überschreitet, den Worten
anderer trotzt. Im Vergleich zu allen anderen Dichtern des 17. Jahrhunderts
ist er uns eindeutig der nächste.
Wenn wir ihn den Ereignissen, die das 20. Jahrhundert prägen, gegen-
überstellen, entdecken wir mehr als ein Echo: die Probleme mit der Zensur,
seine Dissidenz, dann der Fanatismus, (alle diese gehören zu seiner
Biographie), ebenfalls auch seine unter Kapitel 1 erörterten dichterischen
und philosophischen Anschauungen. Aber Angelus Silesius hat eine
Antwort für die Unruhe des heutigen, zeitgenössischen Menschen. Und
wenn wir seine Antwort nicht akzeptieren oder uns nicht von ihr über-
zeugen lassen wollen, bietet er sich als bloßer Vermittler zwischen du
(dem Menschen) und Du (dem Herrn) an, als angelus, als Verbindungsglied
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ANMERKUNGEN
1. George Steiner, After Babel, 1975 (zitiert nach der rum. Übers., Dupã Babel,
Univers Verlag, Bukarest, 1983, S.370)
2. Für die Ausgaben bis 1976 s. Karl-Heinz Habersetzer, Bibliographie der
deutschen Barockliteratur. Ausgaben und Reprints, Dr. Ernst Hauswedel &
Co. Verlag, Hamburg, 1978.
3. Das Wort Alternative das aus dem lateinischen alternatum, Supinum des
Verbs alternare stammt wird heute mit der Bedeutung “Möglichkeit”,
“Variante” angewendet. In vorliegender Arbeit hat es den Sinn von
“Möglichkeit zwischen zwei Varianten die einander ausschließen zu
wählen: entweder / oder”.
4. In den Ausgaben oder Übersetzungen in denen die Zahl der Epigramme
angegeben ist, erscheint immer 1676. Die Differenz wird dadurch erklärt,
daß immer auch der unnummerierte Spruch mitgezählt wird, den der Dichter
als Motto seinem Werk vorangestellt hat. Die Tatsache daß er ihn nicht
nummeriert hat ist unserer Meinung nicht zufällig. Zu bemerken, daß in
der von Louise Gnädinger zusammengestellten kritischen Ausgabe (s.
Anm.7), die genau die zweite Ausgabe aus dem Jahr 1675 beachtet, wird
im V. Buch die Nummer 176 ausgelassen. Es ist ein Versehen bei der
Abschreibung in der zweiten Ausgabe, aber das Gedicht ist in der ersten
Ausgabe vorhanden und von der Heraugeberin in einer Note auf S. 305
zitiert.
5. s. auch Matila C. Ghyka, Philosophie et Mystique du Nombre, rum. Übers.
von Dumitru Purnichescu, Nachwort von Cornel Mihai Ionescu, Univers
Enciclopedic Verlag, Bukarest, 1998. “Alles ist durch die Zahl geordnet”,
postuliert schon Pythagoras.
6. z. B. die französische Ausgabe L’errant chérubinique, Übersetzung von
Roger Munier, Ed. Planète, Paris, 1970, behauptet “d’une création abondante
et dont l’intention didactique et même catéchétique est certaine” nur jene
Sinnsprüche “dont la profondeur autant que la beauté (...) éclate par elle-
même, comme indépendamment de tout contexte”, ausgewählt zu haben
(S. 29).
7. S. 23, Z. 359-360. Alle Zitate aus dem Cherubinischen Wandersmann
stammen aus der kritischen Ausgabe, herausgegeben von Louise Gnädinger,
Philipp Reclam Jun., Stuttgart, 1984.
8. 1. Distichon, mit dem Titel Was fein ist das besteht. Aus buchdruckerischen
Gründen können wir die alte Schreibweise des ö, ü, ä in den Zitaten hier
nicht exakt wiedergegeben.
9. Die Nummern in Klammern dienen zur Identifizierung des Sinnspruchs,
von dem die Rede ist.
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10. “In der Figur des Wandersmannes ist ein Horizont eröffnet, der frei ist zu
allem, was sich dem geistigen Blick darbietet. Ist die Perspektive
cherubinisch umgrenzt, so ist insbesondere das Abenteuerliche denkerischer
Vollzüge in religiöser Absicht auf eine eigentümliche Art und Weise
eröffnet”. (Alois Maria Haas, Gott leiden - Gott lieben, Christus ist alles:
Die Christusmystik des Angelus Silesius, S. 300).
11. Es wird auf die Heilige Seelen-Lust Oder Geistliche Hirten-Lieder Der in
ihren JESUM verliebten Psyche, dem seraphischen Paar des Cherubins, so
wie sie der Autor selber benannt hat angespielt.
12. Alfred Bertholet, Wörterbuch der Religionen / begr. von Alfred Bertholet,
4. Aufl. von Kurt Goldammer – Stuttgart, Kröner, 1985.
13. z.B.: “Weil aber folgende Reimen vil seltsame paradoxa (...) in sich halten...”
Angelus Silesius zit. Ausgabe, S. 13, oder: “...wie in den Reimen geredet
wird...”, S. 14.
14. Die Personalpronomen, mit denen Gott bezeichnet wird, werden bei
Angelus Silesius nicht immer mit großem Buchstaben geschrieben.
15. Michel Foucault, Les mots et les choses/ Cuvintele ºi lucrurile, rum. Übers.
von Bogdan Ghiu und Mircea Vasilescu, Vorwort von Mircea Martin,
Univers Verlag, Bukarest, 1996, S. 69. Vgl. auch mit Paracelsus, Die 9
Bücher der Natura Rerum, IX. Buch.
16. Laut Le petit Robert, S.N.L., Paris, 1976, S. 1565.
17. s. auch Das Echo Gottes in Thomas Althaus, Epigrammatisches Barock,
Walter de Gruyter Verlag, Berlin-New York, 1996, S. 275-279.
18. z. B. in den französischen Ausgaben
19. s. Bibliographie
20. Roger Munier begründet seine Option in dieser Weise: Wandersmann n’a
pas le sens premier de pèlerin, qui se dit en allemand Pilger, mot que Silesius
emploie lui-même à trois reprises au moins (I, 168; III, 2; V, 60)” (Angelus
Silesius, L’errant chérubinique, Traduit de l’allemand et presenté par Roger
Munier, Préface de Roger Laporte, Ed. Planète, Paris, 1970), S.29.
21. Die strenge Abgrenzung zwischen dem Übersetzer, Literaturhistoriker,
Literaturkritiker, Theoretiker, Philosophen, u.s.w. erfolgte aus
methodologischen Gründen. Diese Kompetenzen im Anschneiden und
Verstehen eines Textes seitens des Lesers (der des weiteren im Sinne des
“spezialisierten Lesers” benutzt wird) sind meistens gleichzeitig.
22. In der bekannten Terminologie von Hans Robert Jauß
23. Zit. Ausg., S. 13, Z.23.
24. Ibid. Z. 27-28.
25. Ibid., S.22, Z.327.
26. s. auch Jean Orcibal, Les sources étrangères du “Cherubinischer Wanders-
mann” d’après la bibliothèque d’Angelus Silesius, in: Revue de littérature
comparée 18 (1938), S.494-506.
27. Zit. Ausg., S. 22, Z. 335-342.
28. Leibnitii opera, Ed. Dutens VI, p.56.
300
IOANA PÂRVULESCU
29. Karl Gustav Jung, Psychologische Typen, rum. Übers. von Viorica Niºcov,
Humanitas Verlag, Bukarest, 1997, Kap. V, 4, b.
30. Die Beweisführung erscheint bei Amos Funkenstein, Theology and the
Scientific Imagination from the middle ages to the seventeenth century,
Princeton University Press, 1986.
31. Hugo Friedrich, Die Struktur der modernen Lyrik, Rohwolt Taschenbuch
Verlag, Hamburg, 1956.
32. Martin Heidegger, Der Satz vom Grund, Neske, 1992, S.69.
33. Im Vorwort wird präzisiert, daß der Essay vom Grund einen unveränderten
Vorlesungstext darstellt, gelesen im Wintersemester 1955/1956 an der
Universität Freiburg i.Br.
34. Zit. Ausg. S. 68. Der korrekte Titel der zweiten Ausgabe ist Cherubinischer
Wandersmann oder Geistreiche Sinn- und Schlußreime zur Göttlichen
beschaulichkeit anleitende etc. aus dem meistens nur der erste Teil,
Cherubinischer Wandersmann zitiert wird.
35. Ibid. S.75.
36. Die Frage wird von Jacques Derrida in Sauf le nom, Galilée, Paris, 1993
behandelt. Er macht auf die Ambiguität der Vorsilbe in diesem Fall
aufmerksam, wo der Sinn von “noch mehr als” oder “der größte, der beste,
hyper” erreicht werden kann. Derrida nähert sich Heidegger aus der Phrase
“die Möglichkeit der schlechthinnigen Daseinsunmöglichkeit”. Derrida
kommt zur Frage, ob die Analogie zufällig ist, oder ob nicht etwa die negative
Theologie über die Möglichkeit des Todes des Daseins spricht (“la mortalité
du Dasein”) S. 34.
37. Zit. Ausg., S. 326.
38. In der Dichtkunst der Antike “galvanisiert der Held die Handlung und
Erfahrung” und steht “wie ein lebendiges Paradigma in der Mitte der Natur
und im Herzen des Schicksals” (Salvatore Battaglia, Mythographie des
Helden, Univers Verlag, Bukarest, 1976). Der Ausdruck “Held” wurde von
den Literaturtheoretikern in verschiedener Weise definiert und klassifiziert:
von Northrop Frye (nach der Handlungsfähigkeit und der Poetica Aristotels
nicht fremd), bei Jauß (aus der Perspektive der Rezeption), von den russischen
Formalisten Bahtin oder Tomaschewski (nach der emotionalen Beziehung
mit dem Leser), Vladimir Propp (mit Beziehungnahme auf die Märchen),
Jaap Lintvelt (eine spezifische Funktion vorschlagend) oder Philippe Hamon
(semiologisch). In vorliegender Abhandlung interessiert nur der
ursprüngliche Sinn des Wortes, “tapfer”, “mutig”, “kühn” .
39. laut Mircea Eliade, Histoire des croyances et des idées religieuses, rum.
Übers. von Cezar Baltag I. Wissenschaftlicher und Enzyklopädischer Verlag,
Bukarest, 1981, Kapitel über die Helden S. 298-304.
40. Op. zit., S. 18.
41. Umberto Eco, Du Superman au surhomme, Ed. Grasset & Fasquelle, Paris,
1993.
42. ªtefan Augustin Doinaº, Despre lirismul baroc german (Über die deutsche
Barocklyrik), in Essays, Cartea Româneascã Verlag, Bukarest, 1996, S. 101.
301
N.E.C. Yearbook 1997-1998
43. Es sei angemerkt, daß der Name Angelus Silesius’ zum erstenmal 1870 in
der rumänischen Kultur erschienen ist, als der rumänische Literaturkritiker
Titu Maiorescu die Aphorismen über die Lebensweisheit von Arthur
Schopenhauer übersetzte, in welchem der Dichter mit einem Sinnspruch
über die Einsamkeit zitiert wird. Trotzdem hat sich sein Name nicht
durchgesetzt, er blieb in der rumänischen Kultur praktisch unbekannt. In
der Zwischenkriegszeit wurde er von George Cãlinescu und Nichifor Crainic
erwähnt, und später ist er einer der Lieblingsdichter von Radu Stanca,
Mitglied des “Cercul literar din Sibiu” (Hermannstädter Literaurkreises),
geworden. Übersetzungen fehlen vollkommen.
44. Op. zit., S.72.
45. Das lateinische contemporaneus ergab in den romanischen Sprachen
ähnliche Formen (Adjektiv und Substantiv), die alle das tempus enthalten,
zum Beispiel: im französischen contemporaine, im rumänischen
contemporan, in spanischen contemporaneo, im italienischen
contemporaneo. Unter den germanischen Sprachen kommt sowohl das
Substantiv als auch des Adjektiv von Zeit: Zeitgenosse oder gleichzeitig,
während die englische Sprache sich nicht vom lateinischen Etymon entfernt:
contemporary und contemporaneous.
46. 1961, als Jan Kott Literaturprofessor an der Universität in Warschau war;
später wurde er persona non grata, wanderte aus und fand in den USA Asyl.
47. Übrigens schrieb der rumänische Kritiker Mircea Iorgulescu eine Art Replik
zum Buch Jan Kotts, Marea trãncãnealã (Das große Geschwätz), ein Essay,
der wegen der Zensur anfänglich unter dem abstrakten Titel Eseu despre
lumea lui Caragiale (Essay über die Welt des Caragiale) erschienen ist. Die
Welt des Caragiale war ein Vorwand, um die Welt von Ceausescu
beschreiben zu können. Iorgulescu wurde 1943 geboren. 1989 wanderte
er nach Paris aus. Beide Bücher sind ausgezeichnet geschrieben, voll von
überzeugenden Beispielen, weisen aber einen kleinen Fehler auf: Wenn
man die in Frage stehenden Autoren nie gelesen hätte und nur diese Bücher
über sie, würde das Bild, das man sich von ihnen machte, keineswegs jenem
gleichen, das man durch die Lektüre ihrer eigenen Texte erzielt. So sind
diese erzwungenen Verschiebungen des Autors in unsere Gegenwart vor
allem politische Metaphern und zeigen andererseits, wie elastisch ein
wertvoller Autor sein kann.
48. John Elsom, Is Shakespeare Still Our Contemporary? (rum. Übers. von Dan
Duþescu, Meridiane Verlag, Bukarest, 1994).
49. George Steiner, De ce a fost contestat Shakespeare (Warum wurde
Shakespeare bestritten), Lettre Internationale, rumänische Ausgabe, Winter
1997-1998, S. 95-97.
50. Harald Steinhagen, Deutsche Dichter des 17. Jahrhunderts
51. J. Martin Velasco, Introduccion a la fenomenologia de la religion, (Einführung
in die Phänomenologie der Religion) rum. Übers. von Cristian Bãdiliþã,
Polirom Verlag, Iaºi, 1997.
302
IOANA PÂRVULESCU
BIBLOGRAPHIE
Ausgaben
ANGELUS Silesius, Cherubinischer Wandersmann, Kritische Ausgabe, heraus-
gegeben von Louise Gnädinger, Philipp Reclam jun., Stuttgart, 1984.
ANGELUS Silesius, Cherubinischer Wandersmann (Geistreiche Sinn- und
Schlussreime), herasugegeben von Georg Ellinger, Max Niemeyer, Halle
a.S., 1895.
ANGELUS Silesius, Aus dem Cherubinischen Wandersmann und anderen
geistlichen Dichtungen, Auswahl und Einleitung von Erich Haring, Philipp
Reclam jun. Stuttgart, 1990.
ANGELUS Silesius, Le Pélerin Cherubinique, Édité et traduit par Eugène Susini,
Presses Universitaires de France, Paris, 1964, édition bilingue, (2 tomes).
ANGELUS Silesius, L’errant chérubinique, Traduit de l’allemand et présenté par
Roger Munier, Préface de Roger Laporte, “L’expérience intérieure”, Éditions
Planète, Paris, 1970.
ANGELUS Silesius, Le pélerin cherubinique, Traduction par Camille Jordens,
“Sagesses chrétiennes”, Éditions du Cerf – Éditions Albin Michel, Paris, 1994.
Ausgewählte Forschungsliteratur
ALTHAUS, Thomas, Epigrammatisches Barock, Walter de Gruyter Verlag, Berlin-
New York, 1996.
ANCELET-HUSTACHE, Jeanne, Maître Eckhart et la mystique rhénane/ Meister
Eckhart ºi mistica renanã, Traducere de Monica Jitãreanu, Editura Univers
Enciclopedic, Bucureºti, 1997.
BARUZI, Jean, Création religieuse et pensée contemplative.I. La mystique
paulinienne et les données autobiographiques des Épitres.II.Angelus Silesius,
Aubier, Éditions Montaigne, Paris, MCMLI (1951).
BERTHOLET, Alfred, Campenhausen, Hans von, Wörterbuch der Religionen /
Dicþionarul religiilor, Ediþie în limba românã de Gabriel Decuble, Editura
Universitãþii “Al.I.Cuza”, Iaºi, 1995.
BÖHME, Jakob Aurora oder Morgenröte im Aufgang / Aurora sau rãsãritul care se
întrezãreºte, Traducere de Gheorghe I. Ciorogaru, Studiu introductiv, note
ºi revederea traducerii de Rodica Croitoru, “Biblioteca de filosofie”, Editura
ªtiinþificã, Bucureºti, 1993.
BOSSY, John, Christianity in the West, 1400-1700 / Creºtinismul în Occident,
1400-1700, Traducere de Dorin Oancea, Editura Humanitas, Bucureºti,
1998.
303
N.E.C. Yearbook 1997-1998
304
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KERN, Franz, Johann Scheffler’s Cherubinischer Wandersmann. Eine
Literarhistorische Untersuchung, Verlag von S. Hirzel, Leipzig, 1866.
KOTT, Jan, Szkice o Szekspirze / Shakespeare notre contemporain, Traduit du
polonais par Anna Posner, “Marabout Université”, Gérard & Co, Verviers,
1965.
LUTZ, Eckart Conrad, Rhetorica divina, Walter de Gruyter Verlag, Berlin-New
York, 1984.
OTTO, Rudolf, Das Heilige. Über das Irrationale in der Idee des Göttlichen und
sein Verhältnis zum Rationalen / Sacrul. Despre elementul iraþional din
ideea divinului ºi despre relaþia lui cu raþionalul, Traducere de Ioan Milea,
Editura Dacia, Cluj, 1996.
PETIT, Marc, Poètes baroques allemands, Éditions Maspero, Paris, 1977.
PLARD, Henri, La Mystique d’Angelus Silesius, “Cahiers de l’Institut d’Études
germaniques” III, , Aubier, Éditions Montaigne, Paris, MCMXLIII (1943).
RUUSBROEC, Jan van, De verhevenheid van de geestelike bruiloft / Podoaba
nunþii spirituale, Traducere din olandeza veche de Emil Iorga, “Terra lucida”,
Editura Humanitas, Bucureºti, 1995.
STEINHAGEN, Harald, Deutsche Dichter des 17. Jahrhunderts.
SUNDÉN, Hjalmar, Die Religion und die Rollen, Eine psychologische
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UNDERHILL, Evelyn, Mysticism. A Study in the Nature and Development of Man’s
Spiritual Consciousness / Mistica. Studiu despre natura ºi dezvoltarea
conºtiinþei spirituale a omului,Traducere de Laura Pavel, Postfaþã de Marta
Petreu, “Biblioteca Apostrof”, Cluj, 1995.
VELASCO, J. Martín, Introduccion a la fenomenologia de la religion/ Introducere
în fenomenologia religiei, Traducere de Cristian Bãdiliþã, Editura Polirom,
Iaºi, 1997.
WENTZLAFF-EGGEBERT, Friedrich-Wilhelm, Deutsche Mystik zwischen
Mittelalter und Neuzeit. Einheit und Wandlung ihrer Erscheinungsformen,
Walter de Gruyter & Co., Berlin, 1969.
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306
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307
Livres:
L’ensemble de musique traditionnelle et son accompagnement harmonique
pour les mélodies de danse, Bucarest : Editura Muzicalã, 1984
La chanson lyrique. Typologie musicale. Ier volume : La Transylvanie
méridionale. Bucarest: Editura Muzicalã, 1990
Pas à pas à travers l’Europe. Bucarest: Muzeul Þãranului Român, 1992
308
Le Danþ de l’Oaº :
Structure Musicale et Insertion Sociale
Les pages ci-dessous constituent une partie de la section théorique
du livre Le danþ du Pays de l’Oach (titre provisoire), que je suis en train
de rédiger en coopération avec les chercheurs français Bernard Lortat-
Jacob (directeur de recherches au CNRS, Paris) et Jacques Bouet
(Université “Paul Valéry”, Montpellier).
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en Roumanie, ceux qui n’y sont pas familiarisés ne savent pas vers quel
niveau de hauteur diriger leur attention pour en extraire la ligne mélodique
principale : à la base ou au sommet, en bas ou en haut des bichordes ?
Les quintes parallèles ont pour particularité de créer une ambiguïté tonale
déroutante, accentuée par les accords majeurs d’accompagnement de la
guitare qui en apparence s’enchaînent chaotiquement ou selon une logique
complètement différente de celle en cours dans les techniques
d’harmonisation du reste du pays. De plus, dans la plupart des cas, le
danþ est précédé par des hurlements stridents et prolongés (þîpuriturã), qui
passent pour “sauvages“ (sãlbatice), incompatibles avec tout ce qu’on
connaît de la musique roumaine ou avec l’idée qu’on s’en fait.
L’inaccessibilité du danþ s’explique en partie par des raisons “extra-
musicales”: L’Oaº est une toute petite région située à l’extrémité nord-
ouest du pays, dans un périmètre formé par les frontières avec l’Ukraine
et quelques petites montagnes traversées par des routes secondaires. Les
gens de ses 24 villages voyagent beaucoup dans les provinces méridionales
ou (depuis quelques années) à l’étranger, et surtout en France; mais leur
contrée n’en reste pas moins “cachée” et inconnue. L’Oaº est donc, dans
une certaine mesure, un “isolat culturel”.
D’autre part, les médias roumains, très actifs dans la diffusion de la
“musique folklorique”, ont systématiquement contourné l’Oaº, car, pour
les officiels, il n’a jamais été recommandable d’étaler le côté fruste de la
spiritualitatea româneascã. Les quelques danþ qui ont été enregistrés et
transmis au cours des décennies ne sont que des produits médiatiques
édulcorés et rendus compatibles – du moins dans leurs grandes lignes –
avec le reste de la musique nationale, des produits qui n’ont que des
rapports vagues avec le chant à tue-tête et le grincement strident de violons
des Ochènes. Ces productions en termes de compromis sont en outre peu
appréciées de ces derniers qui, résolument, ne les considèrent pas comme
“les leurs”.
A leur tour, les folkloristes et les ethnomusicologues ont prêté une
attention plutôt distraite à la musique de la région et, de toute manière, ils
n’ont pas vraiment saisi le fait que celle-ci tourne autour du danþ. Mais,
pour être juste, il faut dire que leur opinion, même fermement exprimée
ou écrite, n’aurait pu influencer ce que les gens pensent en matière de
danþ, ni même leur pratique.
La perception extérieure du danþ est, par conséquent, sujette à différents
blocages, de sorte que son écoute constitue une dure épreuve que les
habitués du banal se voient obligés d’éviter. Ces blocages sont reliés, de
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1. Chaque individu s’est forgé, par rapport au même danþ, son propre
modèle (= schéma mental contenant ses éléments essentiels), dont il est
le détenteur unique. Ce modèle est le fruit de ses démarches d’abstraction
opérées au cours du temps sur toutes les versions concrètes qu’il ait
jamais connues. Parfois (dans le cas des enfants-violonistes, par exemple),
ce modèle est transmis par apprentissage.
2. Son modèle ne coïncide pas dans les détails avec les modèles que
les autres ont construit à partir des versions du même danþ. Néanmoins il
en a certainement de nombreux points en commun; ce qui fait que des
gens différents identifient de même et sans problèmes le danþ en question.
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Le modèle se réalise en :
– formes simples, “monopartites”, constituant des strophes : dans ce
cas, le danþ réel est constitué d’une section de deux – quatre (cinq au
maximum) phrases-pont distinctes, disposées dans un ordre fixe, section
reprise (avec des variations et éventuellement des répétitions impromptues
d’un pont ou d’un autre) un nombre indéfini de fois. Ces formes sont
réalisées surtout à la feuille, à la guimbarde, etc.;
– formes complexes, “pluripartites”, qui débordent largement les limites
du danþ. Ces dernières se composent de la reprise variée du danþ
proprement dit, lequel est précédé, suivi ou entrecoupé de parties
connexes, d’aspect et parfois de dimensions différentes. Le type, le contour
mélodique, le nombre et la taille des sections connexes dépendent des
fonctions du danþ, des circonstances de son interprétation, et – peut être
en dernière analyse - des qualités musicales personnelles de l’interprète.
Les formes “pluripartites” se réalisent dans les danþ instrumentaux de flûte
et surtout de violon.
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lui répondre également en chantant. A partir d’un certain âge, les hommes
se montrent moins expansifs et chantent plus rarement.
Les femmes chantent, seules, en gardant les bêtes, ou dans la maison,
dans la cuisine ou encore en berçant les bébés. Les jeunes filles chantent
(pour elles-même surtout) dans la maison (notamment lorsqu’il n’y a
personne aux alentours), à la cuisine ou dans la cour (surtout quand le
bien-aimé risque de passer à proximité), ou encore en surveillant le bétail
(en dehors du village). Mais généralement les jeunes filles doivent se
montrer timides et pudiques: c’est seulement lorsqu’elles sont ensemble
qu’elles se sentent à leur aise pour chanter. Les femmes mariées sont plus
réticentes encore, car - dit-on - chanter toute seule signifie chercher
l’amour. Quant aux vieilles, elles doivent carrément se taire, en attendant
les fêtes de mariage où elles pourront se produire.
En situation privée, l’exécution vocale se caractérise par une certaine
réserve qui s’exerce à la fois sur le registre (moins aigu) et l’intensité (moins
forte). Les femmes, qui chantent presqu’uniquement dans les maisons, ne
doivent pas donner l’impression de chanter, comme pour ne pas être
entendues. Par contre, les hommes chantent partout où ils le veulent, et
surtout dehors. Ils sifflent, ce que ne font pas les femmes.
Mais les danþ sont également une composante indispensable du rituel,
et en tout premier lieu, du mariage où, par son intermédiaire, on exécute
des gestes graves : l’entrée à l’église, l’accés à la maison des parents du
marié, etc, mais aussi la séparation des mariés de leur famille respective
et de leur classe d’âge, de leurs amis et de leurs voisins.
Le jeu instrumental des danþ est l’apanage presqu’exclusif des hommes.7
Pour les circonstances de la vie quotidienne, les hommes préfèrent la
feuille (de poirier ou de prunier), la flûte et (rarement de nos jours) la
guimbarde. Pour les petites fêtes familiales ils se contentent d’une ou
plusieurs flûtes. Mais pour les noces il est impenseble de ne pas recourir
à une ou plusieurs paires de ceteraº (dans le sens large: musiciens qui
jouent du violon ou de la zongorã; dans le sens restreint: violonistes).
Au-delà des circonstances rituelles et largement collectives, le danþ
occupe une place centrale dans les activités des jeunes gens : durant les
visites en forme de tournée (mersul la fete ou vedere) que les garçons font
aux jeunes filles et lors des danses dominicales toujours animées par un
jeune violoniste.
Pour s’accomoder à n’importe quelle occasion et pour pouvoir tout
exprimer, le danþ est nécessairement polymorphe.
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contraints, d’un côté, de situer leur chant accompagné dans une tonalité
définie, celle qui leur convenait le plus (il semble qu’il soit très difficile de
chanter dans toutes les trois); d’un autre côté, d’inclure dans leur répertoire
destiné à l’interprétation publique uniquement les mélodies qui se prêtent
à l’accompagnement dans cette tonalité. Ce ne sont que les chanteurs/
horitor à voix souple, à grande extension et au timbre homogène qui ont
pu se soustraire à cette contrainte.
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en do et même en sol;10 mais ces danþ sont peu nombreux et ils ne peuvent
pas diminuer sensiblement les effets de la crise.11
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Autrement, ils chantent tout danþ au niveau de hauteur qui leur paraît
commode.
Résumons donc:
Les chanteurs ont probablement “inventé” les termes pe sus, pe jos, pe
mijloc pour indiquer par leur truchement le fait qu’ils chantaient plus
haut ou plus bas, soit par rapport à leurs possibilités vocales, soit par
rapport aux autres chanteurs.
Les violonistes sont intervenus pour mettre de l’ordre dans ces
appellatifs ambigus, pour les ajuster avec les ressources techniques de
leurs instruments et avec les clichés partiellement non-transposables de
leur jeu. Ils ont réduit la multitude de hauteurs des chants possibles à
trois, chacune correspondant à l’une des tonalités dans lesquelles ils
pouvaient jouer: ré (pe sus), sol (pe jos) et do (pe mijloc).
Une fois instauré, cet ordre s’est imposé aux chanteurs. Dorénavant,
ceux-ci ont du apprendre à classifier les danþ d’après leur particularités
mélodiques en pe sus, pe jos, et pe mijloc; en plus, ils ont du choisir pour
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tant qu’elle survivait dans ses grandes lignes par le chant rituel de la mariée
(au début vocal-instrumental, plus tard uniquement instrumental).
Quand la chanson de la mariée (horea miresei) – qui était exécutée
vers la fin de la cérémonie, au moment de l’enlèvement de la couronne
de la mariée par deux-trois femmes – a cédé sa place à son tour en faveur
du danþ de la mariée, elle s’est trouvé deux refuges provisoires :
– toujours pendant l’épisode de l’enlèvement de la couronne de la
mariée, mais en version instrumentale plus ou moins complète;
– dans le fond sonore de l’oraison nuptiale bulciugul miresei : le
violoniste en joue des fragments disparates et raréfiés dans les petites
“césures” du texte cérémoniel instituées par le frappement de la bannière
sur le plancher.
Le deuxième genre qui s’est laissé pénétré par le danþ a été la berceuse.
Trois structures musicales distinctes peuvent servir pour invitation musicale
des bébés au sommeil : la berceuse “classique”, le chant long (ou l’ex-
chant de la mariée) et le danþ.
Chez les enfants, le danþ s’installe dès le plus jeune âge. C’est à partir
de 5-7 ans que les petits l’apprennent de leurs aînés, voisins et parents;
mais ils s’en imprègnent encore plus tôt, pendant les hora et les fêtes de
mariage où ils accompagnent souvent leurs parents.
Il y a pourtant un registre que, pour l’instant du moins, le danþ ne
semble pas toucher : la musique funèbre. Son expression majeure – la
plainte funèbre (vaiet) et les signaux funéraires confiés aux longues trompes
(trâmbiþã) - ne laissent transparaître aucun signe de fatigue. La confrontation
de quelques transcriptions de plaintes funèbres de Brãiloiu avec leurs
versions actuelles atteste d’un certain immobilisme et témoigne même
d’une résistance temporelle remarquable au niveau de la structure.
Pourtant, un fait observé à Trip en 1993 durant un mariage donne
matière à réflexion : avant le service religieux, les mariés – tous deux
orphelins - se sont rendus au cimetière accompagnés par des parents et
amis, pour chanter et danser des danþ autour de la tombe de leurs mères.
Le danþ serait-il sur le point d’assumer une fonction funèbre ?
Enfin, le danþ semble ne pas avoir rendu caduques les signaux
pastoraux. Sans doute, la trâmbiþã qui les produisent, n’est-elle pas
organiquement dotée de moyens acoustiques qui rendrait son exécution
possible (contrainte d’accord, registre, rigidité de phrasé, contraintes
d’émission, etc.).
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Il ressort assez clairement que le danþ est, par rapport aux autres genres,
dominant de tous les points de vue (nombre des occasions dans lesquelles
il peut être interprété, nombre de ses productions, capacité de se substituer
aux autres catégories musicales, catégorie d’âge, de sexe et maritale de
ceux qui s’en servent, etc.). Les gens l’ont sans doute placé dans cette
position dominante à cause de sa valeur distinctive et, pour cela,
identificatoire pour une “ochénité” dont ils sont très fiers.
Mais, pour assumer intégralement cette position dominante, le danþ a
du faire preuve d’une souplesse adaptative exceptionnelle sur le plan
mélodique, rythmique et du timbre.13 En fait, pour transgresser du vocal
dans l’instrumental, il change sensiblement ses contours mélodiques et
ses ornements; pour passer de la forme de þîpurit à la forme de jucat il
modifie sérieusement son aspect rythmique; pour devenir berceuse il
adoucit le timbre de son émission vocale, etc.
Il et toujours clair que, au fur et à mesure qu’il gagne du terrain au
détriment des autres genres musicaux, le danþ augmente graduellement
son habilité à se remodeler sur tous les plans.
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l’écriture musicale (peu nombreux d’ailleurs) sont cooptés dans les premiers
orchestres symphoniques roumains. La plupart des musiciens entrent donc
en contact, par une voie ou par une autre, avec les musiques “savantes”
et populaires urbaines, qu’ils disséminent par la suite, dans leurs propres
versions, dans les milieux populaires.
Une fois détachés des domaines des boyards et établis à côté des
paysans, les musiciens tsiganes assument graduellement l’exécution
professionnelle de la musique de fête de ceux-ci. Engagés dans ce but, ils
jouent et (éventuellement) chantent, individuellement ou en groupe (taraf),
pour les fêtes de mariage, baptêmes, bals dominicaux des villages (horã)
et d’autres rituels et cérémonies, en remplaçant petit à petit les instruments
monodiques propres à une culture pastorale et agraire avec leurs
instruments, achetés en ville, de provenance occidentale ou orientale. Ils
proposent aux paysans toute sorte d’innovations musicales. Mais ils le
font prudemment : une communauté rurale forte et cohérente a des
exigences bien précises et punit sans pitié tous ceux qui les ignorent ou
les contrarient de façon maladroite. Ils doivent tenir aussi compte du fait
que les paysans de chaque catégorie d’âge, de sexe et maritale ont leurs
propres goûts et leurs répertoires favoris, que les musiciens sont censés
connaître et respecter. Graduellement, les musiciens (Tsiganes ou
Roumains) apprennent l’art de jouer en même temps deux rôles
apparemment contradictoires : celui de conservateurs des anciennes
musiques, préférées par les vieillards, et de promoteurs des nouvelles,
réclamées sans cesse par les jeunes.
La musique que jouent les Tsiganes nomades et sédentaires pour eux-
mêmes, surtout la musique domestique, est peu connue. On sait que les
nomades n’utilisent jamais d’instruments (à part quelques pseudo-
instruments de percussion : cuillères frappées, par exemple); et que du
moins une partie de leur musique est empruntée aux peuples qui les
entourent. Dernièrement, depuis que les Tsiganes sont encouragés à
exprimer leur identité, leurs musiciens s’efforcent de réapprendre la langue
romaneº, de composer des pièces avec des vers dans cette langue et de se
forger un style musical emblématique. Dans ce but, ils font preuve d’une
vocation éclectique et synthétique et montrent leur préférence pour les
éléments musicaux provenant des Balkans, du Moyen Orient et de l’aire
méditerranéenne orientale.
Par contre, les musiques que les Tsiganes jouent pour les communautés
roumaines, hongroises et juives ont fait l’objet de nombreuses recherches.
La plupart des auteurs qui s’en sont consacrés sont d’avis que les Tsiganes
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Le Danþ Vocal
Le danþ vocal se présente dans la collection de Bartók uniquement
sous sa forme de þîpurit.24 Ce danþ a, dans la plupart des cas, une mélodie
simple, aux contours plutôt adoucis (les bonds mélodiques dépassent
rarement la quinte juste), installée dans un ambitus plutôt étroit. Mais
peut-être que Bartók a eu la malchance de ne rencontrer que des chanteurs
médiocres, attachés aux danþ les plus communs, les plus schématiques
de leurs villages ? Difficile à dire. En tout cas, parmi les danþ vocaux de sa
collection il n’ y en a que trois qui soient bien plus accidentés avec un
profil mélodique particulier (523, 537 a, b). On est surpris d’ailleurs
aussi par leur ornementation parcimonieuse; d’autant plus que leur tempo
relativement lent et un peu rubato aurait permis aux chanteurs de les
interpréter en déployant toute leur maîtrise vocale.
La forme architectonique du danþ de þîpurit vocal est peu complexe
et relativement stable : 1-3 pont distincts (le plus souvent 2) s’enchaînent
avec la répétition aléatoire du deuxième et/ou du troisième. Quelquefois,
une þîpuriturã d’approximativement deux mesures (= deux-trois syllabes
chantées) le précèdent, tout comme les syllabes prothétiques précèdent
une mélodie de chanson.
De tous les points de vue, le danþ de þîpurit vocal se rapproche
sensiblement de la chanson lyrique roumaine de la même époque.25 Ce
qui le distingue peut passer, à la limite, pour une différence stylistique
régionale. En effet, à ce début de siècle, le danþ de þîpurit aurait pu fort
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bien se transformer en chanson; mais il ne l’a pas fait, car ses versions
instrumentales – notamment celles de violon – l’ont poussé dans une toute
autre direction.
Le Danþ de Violon
Pour des raisons que nous ignorons, le danþ de violon ne se présente
dans la collection de Bartók que sous sa forme de jucat.26
A quelques exceptions près, ce danþ adopte la tonalité de base ré.
Cela veut dire qu’il est, dans la majorité des cas, ce qu’on appelle
aujourd’hui danþ pe sus – fait résolument confirmé par tous nos
informateurs, surtout par les plus âgés.27 Dans sa composition, le danþ
proprement dit occupe un “espace”-temps plus ample qu’aujourd’hui :
les parties connexes sont soit absentes, soit à peine esquissées.
L’început n’existe pas du tout ou existe seulement sous forme de
rudiments, chez quelques ceteraº : ce qui signifie qu’il n’est pas jugé
indispensable. Il consiste éventuellement en une ou plusieurs quintes à
vide, ré-la ou la-mi.
Le terminat n’a pas tout à fait sa forme actuelle. Il est sensiblement
plus court et n’inclue qu’une partie des démarches mélodiques graduelles
devenues maintenant obligatoires. On peut observer que les quelques
danþ qui n’adoptent pas la tonalité ré se terminent toujours sur un ré (simple
ou doublé à l’octave inférieure). L’idée de la cadence unique pour tous
les danþ est déjà là.
La figurã se préfigure seulement dans le jeu instrumental des meilleurs
musiciens : ceux de Turþ et de Comlãuºa. Ses dimensions sont réduites a
2-4 mesures. Toutefois il est difficile de “mesurer” son poids réel dans la
performance d’un danþ et/ou d’une suite de danþ. Les enregistrements, et
par conséquent les transcriptions de Bartók, sont forcément courts et peu
pertinents de ce point de vue.28
Pendant l’exécution du danþ, la plupart des violonistes utilisent
couramment les doubles cordes, surtout les octaves et les quintes (mais
aussi les neuvièmes et les dixièmes) avec une ou – selon le cas – deux
cordes à vide. Autrement dit, ils “ponctuent” déjà (roum: puncteazã) leur
discours. Certains musiciens se servent plutôt souvent de triples cordes.
Ce qui peut faire croire qu’en ce temps-là, les cordes du violon ne sont
pas groupées par deux sur le chevalet; mais que ce chevalet est
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d’ailleurs que confirmer, une fois de plus, les propos des musiciens avec
lesquels nous avons travaillé.
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Vers la fin des années soixante, Jacques Bouet - de passage dans l’Oaº
– enregistre en situation une suite de mélodies de danþ. Plus tard, il en
entreprend la transcription minutieuse et essaye de déchiffrer sa structure
et ses mécanismes d’improvisation mélodique,34 même en l’absence
d’informations ethnologiques qui auraient pu lui faciliter le travail.
Les années 70
Un peu plus tard, en 1978, une maison d’édition inconnue (sans doute
régionale) fait paraître le livre Danþul în Oaº, signé par un certain M. Ion
Someºan, que tous les ethnomusicologues roumains ignorent jusque de
nos jours.35 Le ton de l’auteur – un ingénieur et musicien amateur (tout
comme notre ingénieur-ceteraº Ion Chiorean) animé par une passion
ardente pour la musique de son petit pays natal - fait qu’on arrive avec
difficulté au bout de ses trois premières pages. Cet obstacle franchit, on se
trouve en présence d’un corpus plutôt impressionnant de transcriptions
musicales détaillées, corpus précédé par une étude monographique digne
d’attention en dépit de ses maladresses de rédaction. Dans ce livre il y a
de “tout” sur le danþ de jucat: circonstances et fonctions de sa production,
classification, analyse formelle minutieuse, terminologie vernaculaire,
accompagnement, technique et accordage du violon, attribution
individuelle et de famille du danþ, etc. Les transcriptions aux apparences
très fiables juxtaposent, dans la plupart des cas, plusieurs versions du
même danþ interprétées par des violonistes différents, dans le souci de
reconstituer (tout comme les collecteurs de ballades du siècle dernier) la
forme complète et “idéale” du point de vue artistique du danþ. Pourtant,
Danþul în Oaº reste de nos jours une référence solide pour tous ceux qui
s’intéressent au danþ. Son matériel musical – récolté, de même que celui
de J. Bouet, autour de 1970 – prouve bien qu’à ce moment-là, le danþ
manifeste déjà pleinement, à tous les niveaux, les propriétés de base qu’il
révèle à présent, propriétés qu’il nous semble superflu de reprendre ici.
Ce n’est que la figurã de violon qui a encore des dimensions plus modérées.
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Les années 80
Dans les années 80, Speranþa Rãdulescu et Felicia Diculescu
entreprennent en Oaº une enquete ethnomusicologique assez poussée,
dont elles commentent les résultats dans l’article “Acordajul viorii în Þara
Oaºului” (voir la bibliographie ci-dessous). Puisque leur principal
musicien-informateur – le même ingénieur-ceteraº Ion Chiorean –
appartient à la “vieille école” et est l’une des victimes des opinions
esthétiques officielles, leurs résultats s’éloignent de la réalité musicale de
leur temps. Pourtant, elles serviront plus tard à B. Lortat-Jacob, J. Bouet et
S.Radulescu, dans leurs recherches de terrain du début des années 90.
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l’aimer) parce qu’ils sont (ou parce qu’ils doivent prouver qu’ils sont) des
gens du présent, habitués à la ville et au monde en général. Elle leur est
nécessaire, en tant qu’expression de leur désir ardent d’ascension sociale.
En émigration cette musique leur devient indispensable comme substitut
de la muzica oºeneascã. (En France, par exemple, les Ochènes écoutent
sans cesse des cassettes de musique folklorique et de métissage. Frappé
par ce fait, le ceteraº Vasile Batin-Tompoþel a eu l’idée de monter, avec
l’argent gagné en travaillant illégalement, une affaire profitable: une maison
d’édition consacrée uniquement à la muzica oºeneascã, musique qui serait
certainement beaucoup plus prisée - et par conséquent plus vendue - que
la muzica popularã.)
La muzica popularã proprement dite (à savoir la musique foklorique
officielle) est une musique de consommation quotidienne et impersonnelle.
La musique disco “coule” sur des magnétophones au cours des soirées
organisées par les jeunes au cãmin cultural du village – des soirées où
l’on danse peu et maladroitement, mais où l’on se fait la cour avec
conviction. Les autres musiques de la catégorie “populaire” sont exécutées
pendant les noces par un ensemble instrumental ou vocal-instrumental
dénommé muzica domneascã (littéralement musique de Messieurs, donc
de ville).
La muzica domneascã fait son apparition dans le paysage culturel de
l’Oaº il y a 30-35 ans, lors d’une période de prospérité économique relative
de la Roumanie communiste. Elle est composée de 5-6 muzicanþi (=
musiciens de musique populaire), citadins ou villageois ayant des velléités
de citadins, provenant de l’Oaº ou des contrées voisines. Parmi eux, des
petits fonctionnaires et des instituteurs dotés d’une éducation musicale
classique sommaire, qui s’efforcent d’arrondir leurs revenus en évitant le
travail physique. La plupart sont des musiciens médiocres, sinon
déplorables. Ils sont munis de sonorisations de mauvaise qualité, mais
toujours impressionnantes par le vacarme qu’elles produisent. Son transport
au lieu de la fête est à la charge des employeurs. Les muzicant ou les
muzicant de popularã (les musiciens) alimentent leur répertoire par le
biais des émissions radiophoniques et de télévision, des spectacles
folkloriques et surtout des cassettes en vente sur le marché urbain.
D’ailleurs ils se suivent de près et s’empruntent réciproquement des
rythmes, des mélodies et des formules d’accompagnement. Les instruments
auxquels ils ont recours sont : la clarinette, le taragot,38 la guitare
d’harmonie, la guitare basse, l’orgue électronique, le grand tambour à
cymbales. Les muzicant jouent en position fixe devant les micros, sur une
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les ceteraº sont nettement plus détendus. Ils n’ont pas l’air de craindre les
muzicant ou, de toute manière, ne les traitent pas en ennemis dangereux.
Jusqu’à un certain point, leur présence dans les fêtes les arrange même,
car elle leur permet d’économiser leurs efforts. En d’autres mots, les ceteraº
et leur musique maîtrisent encore très bien la situation.
Quoique incluse depuis un bon laps de temps dans leur vie musicale,
la muzica popularã n’est pas encore intégralement prise en possession
par les Ochènes. D’après la muzica popularã, les jeunes bougent de façon
maladroite et inexpressive tandis que les plus âgés restent immobiles, se
contentant de regarder. Pourtant, il parait clair que cette nouvelle musique
gagne chaque jour du terrain et qu’après tout l’avenir risque de lui
appartenir.
Annexe I : Glossaire
Boboteazã (n. fém.) : Grand jour de fête dans les calendriers orthodoxe
et gréco-catholique, célébrant le baptême de Jésus Christ (6 janvier).
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colind (n. neutre) : chant de Noël, interprété par les ceatã (de jeunes,
de jeunes hommes, de gens mariés, d’enfants, de vieillards) pendant le
rituel du colindat.
colindat (n. masc., deffectif de pluriel) : rituel de Noël par lequel une
ceatã visite toutes les maisons du village/quartier pour souhaiter à leurs
maîtres, en chantant des colind, santé et prospérité.
353
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danþ de masã (synt. neutre, litt: “danþ de table”) : voir danþ de þîpurit
danþ de horit (synt. neutre, litt. : “danþ pour chanter” : voir danþ de
þîpurit
danþ de þîpurit (synt. neutre, syn.: danþ de masã ou danþ de horit) : danþ
vocal ou vocal-instrumental chanté par les gens (hommes, jeunes hommes,
jeunes filles, femmes, enfants, vieux) en circonstances autres que la danse,
avec ou sans accompagnement. Le danþ de þîpurit est caractérisé par une
configuration rythmique moins rigoureuse et un tempo d’exécution lent
ou modéré.
font semblant de danser) les soirs de fête, dans la grande salle du cãmin
cultural; b) l’endroit où les jeunes se réunissent pour écouter et danser
d’après la musique disco: la salle du cãmin cultural.
doinã (n. fém., syn. local: hore) : “chant long”, chant lyrique à forme
musicale partiellement improvisée, et rythme libre.
figurã (n. fém.) : terme technique utilisé surtout par les ceteraº, pour
désigner une partie connexe du danþ de jucat, insérée par le violoniste
dans le danþ proprement dit surtout pour animer la danse.
floricea (n. fém.): terme technique utilisé surtout par les musiciens
professionnels de la Transylvanie, pour indiquer une partie connexe de la
mélodie de danse, située d’habitude vers sa fin, avant la cadence finale.
fogaº (n. neutre) : terme technique dont se servent les ceteraº ochènes
de la vieille génération pour indiquer: a) une phrase-pont; b) un registre
de hauteur ; c) une voix.
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horã (n. fém.; syn. ochène: danþ) : bal de jeunes qui a lieu, les jours de
fête, dans un espace central du village roumain (en Oaº, sous le kiosque-
ciupercã).
horincã (n. fém.) : eau de vie très forte (45-50 degrés), que les paysans
de Transylvanie préparent à la maison ou dans le village, généralement
pour les besoins de leurs familles. La horincã, la boisson la plus appréciée
au nord et nord-ouest de la Transylvanie (y compris en l’Oaº), est souvent
invoquée dans les vers populaires chantés en connexion avec la musique
et la fête. Les Ochènes prétendent même que le verbe a hori doit avoir
quelque rapport étymologique avec la horincã.
întreieturã (n. fém.) : terme technique par lequel les ceteraº de l’Oaº
indiquent une formule particulière de violon, exécutée sur deux cordes
simultanément.
masa mare (synt. fém., litt. “la grande table”) : repas nuptial qui a lieu
après la cérémonie religieuse, soit à la maison du marié, soit dans la
grande salle du cãminul cultural, spécialement aménagée en ce but.
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nuntã domneascã (synt. fém.) : (dans l’Oaº) fête de mariage qui s’éloigne
partiellement du modèle de fête de noces traditionnelle. Le blason explicite
d’une nuntã domneascã est constitué par les vêtements urbains portés par
les mariés et par les parrains. Nunta domneascã montre explicitement la
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nuntã oºeneascã (synt. fém.) : fête de noces appréciée par les gens
comme étant conforme aux exigences des traditions ochènes.
oaspete (n. masc.) : personne qui rend une visite chez des parents ou
amis, le jour de ospeþie.
ospãþ (n. neutre) : a) (en roumain standard) repas copieux b) (en Oaº et
autres régions transylvaines) fête qu’on fait à l’occasion de la ospeþie.
pomanã (n. fém.) : don fait par les femmes pour un ou plusieurs morts
de leur famille. La pomanã consiste en de la nourriture (surtout colac),
boisson, vêtements et objets qui ont appartenu au(x) défunt(s).
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Sorcova (n. fém.) : a) branche de pommier (ou objet en papier qui lui
emprunte la forme) utilisée pour la pratique du rituel de Sorcova (voir b);
b) rituel propitiatoire pratiqué par les enfants le jour de la Saint Basile (1
janvier); c) oraison versifiée déclamée par les enfants pendant le rituel de
Sorcova (voir b).
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ton (n. neutre) : terme technique par lequel les musiciens populaires
de Roumanie désignent la tonalité dans laquelle ils jouent une pièce
musicale ou une autre.
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vedere (n. fem., synonime: mersul la fete) : visite nocturne des garçons
(groupés en petites ceatã) chez les filles nubiles du village.
Ziua Crucii (synt. fém.) : Le Jour de la Sainte Croix (dans les calendriers
orthodoxes et gréco-catholiques, 14 septembre)
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NOTES
1. J’ai prélevé la distinction entre identitaire (“relatif à l’identité”) et
identificatoire (“servant à l’identification”) de Bernard Lortat-Jacob, Musiques
en fête. Maroc, Sardaigne, Roumanie..., p. 144.
2. Dans le langage des musiciens de l’Oaº, le mot pont a de multiples
significations, dont trois sont plus importantes. (Voir, à ce propos, les
explications de l’Annexe I: Glossaire.)
3. Ce problème se réduit à celui d’ordre plus général, que l’ethnomusicologie
affronte bien souvent, de la différence/ distinction entre les variations d’une
même entité musicale et les entités nouvelles.
4. Nous avons prélevé la dénomination de figurã du folkloriste roumain Ion
Someºan (voir le volume Danþul în Oaº...). D’après l’auteur, la figurã (qu’il
appelle d’ailleurs figurã de animaþie) a le rôle d’animer la danse; opinion
confirmée par la plupart de nos musiciens.
5. Suite à l’intervention des autres auteurs, ce chapitre a été énergiquement
transformé. Pourtant, j’ai jugé bon de le présenter ici dans sa première
version, celle qui m’appartient exclusivement.
6. Effectivement, dans sa forme finale, cet ouvrage comprendra plusieurs
chapitres consacrés au modèle.
7. Il n’est permis aux femmes de jouer qu’à la guimbarde et à la feuille d’arbre.
8. L’appellatif des musiciens ochènes est ton (art. tonul.), “le ton”. Ce mot est
d’ailleurs employé par tous les musiciens populaires professionnels de la
Roumanie pour indiquer la tonalité de base (dans le sens “classique” du
terme “tonalité”) d’une mélodie ou d’un fragment mélodique accompagné
par des accords. Mais dans l’Oaº le ton, la tonalité est nettement moins
explicite que dans le reste du pays et souvent obscurcie par les accords de
la zongorã et par les quintes parallèles du violon. En fait, le climat tonal
ouest-européen est complètement étranger aux mélodies chantées ou jouées
en solo (de même qu’il est étranger à la plupart de la musique non-
accompagnée de Roumanie). Pourtant les ceteraº réussissent à l’instaurer,
grâce à un accompagnement harmonique qui, même “chaotique”, suggère
une certaine fonctionnalité spécifiquement tonale.
9. Fait qui ressort des transcriptions réalisées par Bartók au début du siècle
(Béla Bartók, Romanian Folk Music. Vol.I, Instrumental melodies). (Voir
aussi le chapitre 12 ci-dessous.)
10. Les ceteraº Gheorghe Metea et Ion Mureºan nous en ont donné quelques
exemples - très peu d’ailleurs.
11. D’après les renseignements fournis par le seigneur de nos musiciens, Ion
Chiorean, du village de Prilog - Baia Mare, les violonistes des années 20-
30 ne faisaient pas des transpositions. En revanche, ils avaient l’habitude
de “monter” ou “baisser” leur violon sur place, pendant l’interprétation,
pour l’accommoder aux voix des chanteurs ou des danseurs-þîpuritor en
présence. Apparemment l’interruption provisoire du chant ne gênait
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17. En fait, il dût s’établir probablement à Turþ - le seul lieu où il a consigné les
noms de ses informateurs-paysans - d’où il dût se déplacer rapidement
(éventuellement pour un jour) à Comlauþa et à Tarna Mare.
18. Rumanian Folk Music (les volumes I et II) (voir la bibliographie ci-dessous).
19. “Deux-trois décennies” représente une évaluation subjective du temps
minimum nécessaire aux violonistes pour assimiler le répertoire local et se
forger un style d’interprétation convenable pour eux et accepté par leurs
auditeurs. Cette évaluation tient compte aussi d’une l’information fournie
par notre vieux ceteraº Ioan Chiorean: d’après lui, en 1907, son père s’est
donné beaucoup de peine pour trouver et engager, pour sa fête de mariage,
l’un des trois-quatre ceteraº qui existaient alors (sic) dans tout le Pays de
l’Oaº.
20. Un “genre occasionnel” est un genre qui comprend des pièces dont
l’interprétation n’est pas sévèrement liée à des circonstances et fonctions
déterminées. (Voir Brãiloiu, Problèmes d’ethnomusicologie..., dans la
bibliographie ci-dessous.)
21. Voir le chapitre 9, L’hégémonie du danþ.
22. Il n’est pas moins vrai que nous avons fait peu d’efforts pour lui en révéler
les traces.
23. Voir toujours le chapitre 9, L’hégémonie du danþ.
24. Les transcriptions “ochènes” de Bartók sont soit mono-vocales, soit mono-
instrumentales.
25. Assez surprenant, Bartók n’a pas eu l’air d’observer le rythme syncopé
spécifiquement ochène.
26. Tempo giusto, 2/4, la noire MM = approx. 130.
27. Fait confirmé aussi par Ion Someºan (voir Ion Someºan, Danþul în Oaº...,
p. 20), qui prétend que le terminat unique date depuis les temps où tous les
danþ étaient joués en ré majeur.
28. On peut penser qu’en connaissant d’avance la durée totale de
l’enregistrement sur cylindre (approx. 3 minutes), les ceteraº comprimaient
les danþ, en raccourcissant proportionnellement toutes ses composantes
formelles. Mais, confrontés pour la première fois de leur vie à un tel
problème, ce n’est pas sûr qu’ils aient réussi sans faille.
29. Voir dans le Glossaire de l’Annexe I, la deuxième signification du mot pont:
fragment-cliché violonistique de deux temps, caractérisé par l’emploi des
doubles cordes en octaves.
30. Voir C. Brãiloiu, Bocete din Oaº... , dans la Bibliographie ci-dessous.
31. Antologia sonorã a muzicii populare româneºti. I. Þara Oaºului (Satu Mare).
Album îngrijit de Contantin Brãiloiu. 5 disques noirs à 78 tours, imprimés
sur une face, chacun contenant deux pièces: I. a) Doinã (hore) din Negreºti;
b) Doinã (hore) din Tîrºolþ; II. a) Jocul miresei din Negreºti; b) Horea miresei
din Negreºti; III. a) Joc cu fete din Certeze; b) Roata feciorilor din Certeze;
IV. a) Bocet la prietenã; b) Bocet la fiu; V. Doinã (hore) din Trip; b) Colindã
din Negreºti. Tirage: 108 exemplaires numérotés.
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32. Speranþa Rãdulescu et Carmen Betea en on fait une sélection sur le disque
Romanian Folk Music Band. VI. Maramureº-Oaº (voir la Bibliographie ci-
dessous).
33. Ce qui n’était pas le cas avec les danþ de Bartók. Mais cela ne signifie pas
que telles attributions n’existaient pas de son temps : le folkloriste hongrois
aurait fort bien les ignorer.
34. J.Bouet, Elasticité de la forme et renouvellement : musique de danse pour
violon, pays de l’Oach (Roumanie) (voir la Bibliographie).
35. Ion Someºan, 1978: Danþul în Oaº (sans nom de maison d’édition,
typographie “I.P. Banat”). Ce livre nous a été recommandé et offert par
hasard et sans trop de conviction, et nous avons hésité longtemps avant de
lui prêter attention. Après, nous nous en sommes servi constamment et de
multiples façons.
36. Les remaniements se conforment à des exigences esthétiques qui découlent
de l’idéologie d’un système politique totalitaire et nationaliste, exigences
très bien connues et soigneusement respectées par tous les gens des médias.
Il est intéressant que les producteurs d’aujourd’hui continuent à en tenir
compte, quoi qu’ils n’y soient plus obligés. Ils les ont si bien assimilées au
cours des années qu’ils ont fini par croire à leur supériorité par rapport aux
exigences esthétiques des vraies musiques traditionnelles.
37. Des explications concernant cette musique sont inclues dans l’article de S.
Rãdulescu Metisaje ºi globalizãri muzicale (voir la Bibliographie).
38. Le taragot est une sorte de clarinette à double anche, au son gras et pénétrant.
Inventé par un constructeur d’instruments hongrois au cours du XIXe siècle,
le taragot a été et est utilisé surtout par les musiciens populaires roumains
de la région de Banat (sud-ouest du pays).
39. La participation de la muzica domneascã au cortège nuptial, dont nous a
parlé l’un de nos informateurs (le muzicant Gheorghe Hotca), n’a été
remarquée à aucune des nombreuses fêtes de noces auxquelles nous avons
participé. Il n’est pas exclu qu’elle se confirme dans les cas des nuntã
domneascã, que nous avons un peu négligées.
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BIBLIOGRAPHIE
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DISCOGRAPHIE
BRÃILOIU, Constantin : Antologia sonorã a muzicii populare româneºti.I. Þara
Oaºului (Satu Mare). Album signé par C. Brãiloiu; 5 disques noirs a 78
tours (Bucureºti, 1930 ?)
BOUET, Jacques, Bernard Lortat-Jacob, Speranþa Rãdulescu: Roumanie : Musique
pour cordes de Transylvanie/ Music for Strings from Transylvania, CD, éd.”
Chant du Monde”, LDX 274937
S. RÃDULESCU, Carmen Betea : The Traditional Folk Music Band, VI.
Maramureº-Oaº , 02557, Bucureºti, Electrecord, National Collection of
Folklore, “Document” series, 1982-1984
368
LUANA-IRINA STOICA
369
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La Banlieue Bucarestoise de
l’Entre Deux-guerres
Mahalaua Topos et Réalité Sociale
1. Introduction
“De notre mal personne ne s’en rie”
François Villon
Il est difficile de trouver les bons mots pour parler de la marge parce
qu’elle n’est pas seulement géographique et que la vie y parait confuse.
La ville se transforme au prix d’une instabilité qui marginalise les uns et
valorise les autres selon des logiques impénétrables. La tentation est de
s’étendre sur la misère des habitants et de construire une culture de la
pauvreté s’appuyant sur les marges de la ville et de la civilisation. A force
d’expliquer en passant vite de la culture à l’attitude, des mentalités aux
incompatibilités, on transforme les victimes en coupables, avec la tentation
de les abandonner à leur sort. Beaucoup de déceptions et de conflits
viennent d’une parole manquante ou mal choisie. Le drame c’est presque
toujours l’absence de la bonne parole au moment opportun.
A peu près un quart de l’humanité vit dans les banlieues européennes,
dans les bidonvilles africains ou indiens, dans les favelas et les quartiers
de “ranchos” de l’Amérique Latine. On parle toujours de la population
d’une capitale ou d’une grande ville en comptant aussi ceux qui vivent à
la périphérie. Parfois ceux-là vivent dans des conditions privilégiées, dans
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les quartiers riches, mais le plus souvent leur vie s’écoule dans les
conditions désastreuses des bidonvilles et des quartiers pauvres, dans des
habitations mal adaptées. Que se passe-t-il à la périphérie des villes, dans
les banlieues européennes, dans les ‘suburbs’ américains, dans les
“ favelas ” de Rio ou les quartiers de “ ranchos ” de Caracas, dans les
bidonvilles africains, autour des métropoles asiatiques ? La situation est-
elle comparable dans les différents pays, chacun avec sa spécificité, au
moment où l’on parle d’un processus général d’urbanisation ?
Nous nous trouvons devant un sujet d’actualité. Mais pour comprendre
toute la complexité du phénomène il faut le saisir dans sa dynamique, il
faut connaître son évolution, savoir quelles ont été les formes qui ont
précédé les formes actuelles, leurs caractères, analyser leur
fonctionnement. Notre recherche s’inscrit dans une pareille tentative de
reconstitution du passé des périphéries urbaines, un chapitre dans une
histoire des banlieues dans le monde.
Pays européen et pourtant fortement marqué par le balkanisme, îlot
de latinité orthodoxe, la Roumanie pose des problèmes spécifiques.
Pourtant, le phénomène de banlieue1 , si répandu dans le monde, touche
aussi la capitale roumaine. Il est vrai que la Roumanie n’est pas encore
confrontée à une immigration de populations allogènes. Ses périphéries
ne doivent donc pas surmonter les mêmes problèmes que ceux des
banlieues occidentales. Mais pendant la première moitié du siècle les
problèmes de l’intégration et de l’exclusion, de la pauvreté et de la liberté,
du charme bohème et de la misère étaient à peu près les mêmes. Nous
nous proposons donc d’intégrer l’étude du phénomène périphérique local
– la mahala roumaine – dans le contexte européen.
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3.1 Mahala
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i. “ Mahala ”
– 1904 (Encyclopédie Roumaine, ed. C. Diaconovich /ER )
= zone suburbaine.
– 1924 (Dictionnaire étymologique-sémantique de la langue roumaine,
Rãsmeriþa /DESLR)
= 1. quartier, groupe distinct de bâtiments.
2. la partie située vers les limites de la ville.
– 1931 (Dictionnaire encyclopédique illustré, Candrea et Adamescu /DEI)
= quartier situé à la limite de la ville/loin du centre ;
zone suburbaine.
– 1939 (Dictionnaire de la langue roumaine, A. Scriban/DLR)
= quartier, zone suburbaine.
– 1957 (Dictionnaire de la langue roumaine contemporaine/ DLRC)
= 1. quartier limitrophe d’une ville.
2. quartier d’une ville (vieilli).
– 1992 (Dictionnaire général de la langue roumaine, V. Breban /DGLR)
= quartier limitrophe d’une ville.
– 1997 (Dictionnaire Explicatif de la langue roumaine /DEX)
= quartier limitrophe d’une ville, périphérie ;
par connotation: vulgaire, grossier, commun.
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ii. Périphérie
–1904 (ER) – pas de référence à la ville
–1924 (DESLR) = la limite extérieure
–1931 (DEI) – pas de définition
–1939 (DLR) = (la limite d’un lieu à peu près rond);
périphérie d’une ville
–1957 (DLRM) = quartier situé à la limite d’une ville
–1992 (DGLR) = quartier, zone située à la limite d’une ville ou par rapport
au centre
–1997 (DEX) = région, quartier, zone, point situé à la frontière par
rapport au centre
iii. Quartier
–1904 (ER) – pas de définition
–1924 (DESLR) = part de la ville, mahala
–1931 (DEI) = division plus grande d’une ville; mahala
–1939 (DLR) = division d’une ville, séparation, zone suburbaine
–1957 (DLRM) = part d’une ville possédant un trait distinctif
–1992 (DGLR) = part d’une ville
– 1997 (DEX) = part d’une ville qui se distingue des autres à travers
des traits qui lui sont propres, en constituant une unité
organique
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3.2.1 Banlieue
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nement rural d’une ville, laissant subsister les noyaux élémentaires des
villages suburbains.
– Le Littré de 1876 donne comme définition du mot :
“ territoire dans le voisinage et sous la dépendance d’une ville ”.
– Le LEXIS de Larousse définit la banlieue comme :
1) territoire d’une lieue autour d’une ville où s’exerçait le droit
de ban (1248) ;
2) ensemble des agglomérations situées tout autour d’un centre
urbain et qui ont une activité en relation étroite avec lui.
Pour le citadin, banlieue est en même temps une notion formelle
calquée sur les contingences dérivées de la conception administrative,
une notion de distance et une notion de conditions d’habitabilité et de
nature du peuplement.
Le vieux langage français établissait une connexion entre la banlieue
et le faubourg ; tandis que la première ne représentait qu’une dénomination
abstraite – elle signifiait la périphérie juridique à l’intérieur de laquelle les
faubourgs se localisaient le long des grands chemins, la dernière en était
le fait concret. Dans quelques villes placées dans des conditions très
particulières (dont Paris), les intervalles entre les faubourgs se sont comblés
et la banlieue est devenue une réalité urbaine. Ainsi, elle cessait en fait
d’exister : la ville avait incorporé l’ancienne zone juridique de banlieue,
devenue portion d’elle-même, et avait repoussé plus loin ses frontières
administratives.
3.2.2 Faubourg
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4. Le cas roumain
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une fois, ici mahala signifie quartier (quartier apparu en tant que tel ou
noyau villageois englouti par la ville au long de son développement).
L’église représente le centre de convergence de quelques rues plus
importantes et, le plus souvent, il y a une école tout proche (à ne pas
oublier que dans le passé l’église jouait en tant que foyer de culture,
spécialement pour les pauvres). Le tissu de l’agglomération urbaine se
dissout à mesure qu’on s’éloigne de l’église laissant la place aux terrains
vagues, aux vignes ou à des grands potagers. Comme la communauté à
toujours eu besoin d’un espace de rencontre, creuset des opinions et des
solidarités, des initiatives mais aussi des conflits dans les mahalale plus
anciennes il y avait une petite place – avec ou sans fontaine – qui occupe
parfois le lieu du cimetière de l’église, désaffecté déjà au long du XIX-
ème siècle. S’il n’y avait pas une place près de l’église (que la plupart de
la communauté fréquentait régulièrement), alors c’était le marché, le
bistrot, le coiffeur ou le petit commerce qui assumaient cette fonction ; ou
encore, faute de tous ces endroits, c’était la rue. Dans le voisinage de
l’église existe toujours un groupement de petits commerces, petits ateliers
et bistrots ; des fois on y retrouve aussi une ou plusieurs auberges modestes.
L’essor des mahalale, dans l’acception qu’on leur donne ici, s’est produit
à la suite du processus d’urbanisation de la ville qui, de manière continue
et incomplète, absorbait sans assimiler les nouveaux venus de provenance
rurale. Or, l’urbanisation de la population rurale – qui nécessite quelques
générations pour être vraiment accomplie – se manifeste premièrement
comme une ruralisation des sites urbains. Ce fait se manifeste tout d’abord
au niveau du quotidien (voir, dans l’aspect et l’organisation des habitations
et de leurs annexes, dans la civilisation de la rue).
La maison est l’élément de fixation et le besoin d’autonomie pousse
les individus à préférer la liberté des habitations précaires. Pour compenser
la médiocrité de l’habitation ils exploitent l’espace extérieur (la cour et le
“ devant-chez-soi ” qui viennent prolonger l’espace serré de l’intérieur).
Cette exploitation ne peut plus être identique à l’exploitation rurale même
si les paysans viennent vivre en ville avec leur identité qu’ils ont du mal à
modifier, avec leurs racines et leur manière rurale d’organisation de
l’espace, avec leur mode spécifique de se rapporter à l’environnement, à
autrui, à l’ancien et au nouveau. Le conflit centre/périphérie se manifeste
une fois de plus en tant que paradigme universel, phénomène polarisant
et facteur de distinction essentielle dans toute évaluation humaine (cf.
infra).
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du jour au jour, tout comme ceux qui, sans famille, n’avaient pas pourquoi
bâtir une maison à eux, se contentaient de chambres meublées ou, pire
encore, de chambres-dortoirs où couchaient 10 à 15 personnes dans la
même pièce, malades et bien portants à côté.
Au début du siècle le réseau des rues de Bucarest mesurait 398 km,
dont uniquement 109,5 km disposaient d’égouts. Les problèmes édilitaires
étaient omniprésents et entretenus par le manque des investissements dans
ce secteur. La période de l’entre-deux-guerres a enregistré des interventions
dans les secteurs aux problèmes, mais la plupart d’entre eux ne visaient
que le centre. A la fin de la période, la majorité des maisons situées à la
périphérie manquaient encore de lumière électrique, d’eau courante et
d’égouts ; il y avait aussi d’autres problèmes :
a) Le problème central de Bucarest était celui de l’eau courante; il venait
s’ajouter le problème de l’eau destinée à la consommation industrielle
et à la salubrité. Même si l’administration a fait des efforts pour
l’amélioration du réseau, à la veille de la deuxième guerre mondiale
dans un grand nombre de rues l’eau provenait encore des fontaines
situées dans la rue ou dans la cour des gens. La grande majorité de ces
rues se trouvaient dans les mahalale. Il y avait des rues entières sans
fontaine ou avec une seule fontaine et il arrivait que
“ …les femmes se levaient à 4 heures du matin pour faire la queue à la
fontaine ”10
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ou encore :
“ Il était une fois une rue longue, tordue et plus que sale …, Calea
Vãcãreºti, entre le pont qui la divise en deux et la barrière n’était qu’un lit
de boues qui alternait avec des marées de poussière … ”12
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la maison un poulailler, une place pour les cochons et le chien qui les
garde.25 La majorité des maisons ont leur propre fontaine, située le plus
loin possible de la fondation de la maison.
A l’intérieur, les murs – première surface appropriée – sont décorés de
tapis,26 de tableaux et de photos de famille ; partout des bibelots naïfs et
des broderies (quand les ressources des habitants le permettent). Les
meubles sont souvent protégés par des draps ; il y a – si l’espace le permet
– une chambre d’hôtes. La communauté se réunit principalement dans la
rue, fait qui souligne la fonction primaire de la mahala – celle d’absorber
et d’intégrer à la vie citadine les éléments de provenance rurale. C’est le
trait le mieux représenté par les périphéries bucarestoises.
Dans son livre “Bucureºtii ce se duc”,27 Henri Stahl donnait une
description de la mahala bucarestoise typique :
“ … mais elles ont horreur de l’alignement rigide de la conception
esthétique moderne et on les voit (les maisons anciennes) en s’avançant
(…) jusqu’au delà de la rigole, en forçant les gens de marcher dans la
boue, en se retirant timides au fond du jardin ou en tournant méprisantes
le dos à ceux (se trouvant) dans la rue, ou encore en dissimulant honteuses
leur décrépitude et leur nudité derrière un rideau de vigne.”
Elles sont tellement vieilles, tellement basses la plupart d’entre elles,
les pauvres, avec leurs murs en palançon rongés par les caries, (…) qu’elles
se penchent tordues (…) vers la rue, aplaties sous le poids lourd des tuiles
du toit et ont l’air de s’enfoncer jour après jour de plus en plus dans la
terre, pareil au vieillard qui se penche vers la poussière. Pourtant elles
sont tellement blanchies à la chaux, leurs crevasses sont si bien collées
avec la terre jaune et gluante des collines bucarestoises, les fenêtres et la
porte ont une ceinture si bien peinte qu’on est sur le point de croire que
les formes émaciées et bossues sont peintes par un architecte – de ceux
modernes ”
Mais si les maisons sont basses, petites, pleines d’humidité, avec des
fenêtres trop petites, si pendant l’été elles sont pleines de poussière, de
mouches, de poux et pleines de boue collante jusqu’aux chevilles pendant
l’hiver, si elles manquent de l’eau et sont sans égouts elles ont en échange
l’air et la verdure de leurs nombreux jardins qui purifient tout.
“ La verdure est tellement fraîche et reposante que l’homme n’entre dans
la maison que pendant l’hiver ou quand il reçoit des invités. ”28
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5. Périphérie et Urbanisme
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des zones centrales peut contenir des quartiers pauvres et dégradés, des
communautés ethniques (les quartiers juifs de la majorité des capitales
européennes) et des groupements d’immigrants (Bronx, à New York) de
même que, partout les classes riches se réservent des zones de banlieue
aérées et luxueuses (tel Neuilly, pour la région parisienne, ou les périphéries
décoratives Filipescu, Bonaparte, Domenii, ªoseaua Jianu, Cotroceni pour
le Bucarest des années ‘40). L’opposition centre-périphérie tend à s’exprimer
moins géographiquement qu’économiquement et socialement.
S’agit-il d’une simple marginalisation insupportable de certaines classes
sociales, des groupes ethniques, de jeunes sans emplois, des plus défavorisés
des sociétés industrielles, d’un rejet de millions d’hommes qui quittent la
vie rurale et sont refusés par les villes, où peut-on déceler au sein même de
cette misère dans les bidonvilles, dans les mahalale ou dans les banlieues
populaires l’amorce des processus de transformation sociale, la création
des formes culturelles et politiques originales, susceptibles à bousculer les
traditions ?
La condition d’habitant d’une mahala est porteuse de stigmate et de
honte. En même temps, le risque d’aliénation est étroitement lié à
l’investissement de la culture populaire par les valeurs de ceux “ du centre ”.
C’est l’explication du besoin d’acceptation sociale éprouvé d’une manière
tellement forte par les habitants de la périphérie. Ils tiennent à leur dignité,
“ ils gardent leur grant”29 .
La ségrégation sociale joue non uniquement en tant qu’enfermement
mais aussi en tant que point de départ pour l’accès à la normalité. Basculant
entre marginalité et exclusion, l’identité de la mahala se construit entre
l’usine et la Mairie, dans la rue, au bistrot et au marché. Il faut pourtant
souligner la différence qui existe entre les termes marginalité et exclusion.
Pendant que la marginalité est une situation objective (chômage, revenus
faibles, pauvreté) qui place celui qui en est touché en bas de l’échelle,
l’exclusion signifie être en dehors du système, du quel on est coupé par
une différence ou par une incommunicabilité culturelle.
“ L’exclusion est désormais le paradigme à partir duquel notre société
prend conscience d’elle même et de ses dysfonctionnements, et recherche
parfois dans l’urgence et dans la confusion, des solutions aux maux qui la
tenaillent.”30
En même temps on ne peut pas parler uniquement de marginalité ou
de marginalisation31 . Les populations des mahalale, des banlieues et des
bidonvilles sont intégrées dans le système économique et jouent le rôle
de réservoir de main d’œuvre qui rend service aux entreprises lorsque
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6.3.2 Les Centres de Polarisation
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b) Le barbier
Un des luxes qu’une partie des hommes se permettaient était
d’aller au barbier. Pour une coupe de cheveux ou pour se raser,
mais premièrement pour échanger des opinions. C’était un lieu
de socialisation beaucoup plus paisible que le bistrot.
Le barbier était un des personnages respectés de la mahala.
Il était, à coté du propriétaire de bistrot, le délégué de la mahala.
Il savait tout le monde, il écoutait tout ce qu’on parlait dans sa
boutique et parfois donnait son avis “de connaisseur”. Il arrivait
encore qu’il ôtât les dents malades. La manière dont il faisait
réclame à son commerce témoignait de l’importance qu’il se
donnait : on rencontrait des enseignes précieuses comme “ A là
Pompa-Dour ” ou encore “ Chez Figaro”, qui manipulaient des
renvois estropiés. On rencontrait souvent à l’entrée l’inscription
“ salon aseptique ” ou même l’enseigne de la croix rouge. A la
périphérie plus lointaine, on y trouvait la guitare aux rubans du
“Figaro” local.
c) Le Petit commerce
Chaque mahala avait ses petits commerces, même si ceux-
là n’arrivaient pas à satisfaire tous les besoins des habitants du
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d) Le Marché
Le marché n’est pas fréquenté seulement pour des raisons
économiques. Il est aussi un point d’attraction de l’espace social
avec une forte valeur affective. On y passe un temps
considérable. C’est un lieu de rencontre, d’échange, de
distraction – parfois le seul. Le marché est, pour ainsi dire, un
divertissement nécessaire, une scène familière avec des
personnages qui gèrent leurs rôles et qui peuvent se donner
l’importance voulue. C’est une source des souvenirs qui peuplent
l’univers mental des habitants des mahalale. Il s’agit des images
communes à toute la population du quartier et qui agissent en
tant qu’important facteur d’intégration.
Après 1918 le nombre des marchés à augmenté et même si
la plus part d’entre eux n’étaient pas situés tout à fait à la mahala,
ses habitants s’y rendaient souvent pour y faire des achats “bon
marché” et pour apprendre des nouvelles (spécialement en ce
quei concerne les femmes pour lesquelles le marché était, à
côté du petit commerce, l’équivalent du bistrot et du barbier
pour les hommes).
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f) Le “ Mont-de-Piété ”
Etablissement répugné et pourtant indispensable dans une
communauté qui manque toujours d’argent. A côté des usuriers,
c ‘était le dernier espoir des malades ou des endettés menacés
avec la prison.
g) Le Bordel
Une statistique de 1927, de la préfecture municipale, montre
que Bucarest comptait alors 600 prostituées enregistrées
travaillant dans les 80 bordels autorisés (dont la plupart se
trouvaient dans le quartier appellé Crucea de Piatrã (“La Croix
en Pierre”) – a vrai dire une mahala ancienne. A cela s’ajoutaient
les environ 300 prostituées de rue enregistrées (sans compter
les clandestines – pûtes tout simplement, serveuses dans des
restaurants, artistes des bistrots de nuit et de chantant,
travailleuses à la garde-robe des grands établissements). En tout,
quelques milliers de prostituées pour Bucarest.
Les protestes des habitants du voisinage sont restés à peu
près sans effet en ce que concerne l’intervention de la police et
des édiles. Beaucoup de ces personnages importants avaient
investi ou fréquentaient ces endroits (qui étaient hiérarchisés,
par rapport aux différentes catégories de clients). Les quartiers
aux bordels étaient riches en tout sorte de personnages douteux :
proxénètes, pûtes, commères, mendiants, bagarreurs, saute-
ruisseau, petits commerçant pour lesquels les pûtes
représentaient une clientèle très généreuse (en achetant des
quantités de produits “ d’embellissement ”).
h) La Foire (“Moºii”)
Parmi d’autres divertissements comme le cinéma (le
spectacle des masses), le salon de danse ou le jardin d’été, les
“Moºi” représentaient une foire spéciale tenue vers la fin du
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h) L’Eglise
L’endroit qui liait le plus ces gens à leurs racines était l’église
qui occupait une place centrale dans la vie de la communauté.
Elle réussit de préserver sa place même au moment ou les idées
socialistes pénétrèrent dans la masse des habitants des mahalale.
Les rites des grands passages (naissance, mariage, mort) et la
commémoration des morts, portant le poids de la tradition,
rassemblaient toute la communauté dont le bésoin de sacré, de
purification et de réconfort était encore plus grand dû aux
difficultés de l’existence quotidienne. Dieu était leur dernier
espoir; l’église le dernier appui53 . C’était aussi un autre lieu de
rencontre.
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Tous ces points d’attraction ont été des vrais centres organisateurs de
la vie communautaire de la mahala. Ils étaient liés à des besoins et a des
aspirations qui, dû aux conditions de vie de la population des périphéries,
etaient très probablement vouées à ne rester que du domaine de
l’imaginaire. Somme toute, le niveau de vie est celui qui détermine les
pratiques sociales de l’individu, du groupe ou de la communauté.
6.3.3 Appropriation de l’Espace Subjectif
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La maison correspond à
“… une certaine image de la famille et de la parenté d’une société. Elle est
refuge, protection, intimité. Symbole, elle est signifiant de tout un signifié
personnel et social que son plan, sa forme, sa décoration laissent
pressentir”.58
C’est le premier lieu d’appropriation. La famille prend possession de
l’espace intérieur, se le partage. La disposition des objets reflète les
harmonies, les conflits, les dominances, les affinités et les rejets. Dans la
majorité des logement situés à la mahala, trop petits et étroits, l’insuffisance
de place rend l’appropriation difficile et conflictuelle. La proximité
augmente les aspects affectifs de l’appropriation et diminue les aspects
esthétiques. Les espaces réservés aux enfants, aux jeunes, aux vieux, aux
parents et aux amis de passage traduisent les relations entre les générations,
les possibilités financières, les désirs d’évasion et d’indépendance.
Les monuments du quartier symbolisent les différentes formes du
pouvoir et marquent, en même temps, des points de repère et des pôles
d’attraction ou de répulsion. Parfois l’origine de l’association se perd dans
le temps. Tel fut le cas de la “Croix en pierre” qui, étrangement, devint
symbole du quartier des bordels du Bucarest de l’entre-deux-guerres
(cf.supra).
La perception des pratiques quotidiennes, la répétition des gestes, les
relations aux autres, la place donnée aux objets, les itinéraires, … est
associée à divers souvenirs qui gèrent la formation d’images, plus ou moins
familières, de l’espace.
Dans l’espace construit, les objets sont disposés suivant une hiérarchie
de valeurs. Ils sont porteurs de symboles ; ils évoquent un monde caché et
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Quand les revenus sont faibles et la vie est chère, chaque sou compte.
Cela fait qu’on n’attend pas toujours l’âge légal pour travailler.
Généralement, les études sont abandonnées assez tôt. Beaucoup savent à
peine lire et écrire. La journée est longue et la semaine finit parfois le
dimanche. Il n’y avait pas de temps pour se reposer proprement, ni pour
se soigner. La tuberculose qu’on soigne parfois à coup de “petits rhums”
s’est installée là. Les quelques rapports existants constatent cette mauvaise
santé générale : mauvaise vue, malformations, séquelles de blessures,
anémie, malnutrition, tuberculose.
La réputation du quartier joue pour beaucoup. Pauvreté, saleté,
morbidité sont soulignés et associés à la présence d’une certaine catégorie
perçue comme dangereuse et dont les traits sont assignés à toute la
population de la mahala en question. Certes, beaucoup de mahalale ne
sont pas un séjour enchanteur et certains habitants s’en iront peupler les
colonies pénitentiaires ou les caves de la gendarmerie. Habiter là, c’est
forcément avoir affaire à cette réputation poisseuse61 . Ce discrédit va
renforcer encore, pour eux, la dureté des choses. Comment, dès lors,
trouver ici sa dignité ?
Pourtant, les taudis abritent aussi l’honnêteté la plus scrupuleuse.
Certains arborent les vertus ouvrières. D’autres suivent les chemins de
l’ironie. On glisse, aussi, vers le renoncement ou la révolte. Mais, comme
en une hésitation, des “honnêtes gens” font des entorses à la morale car,
face aux infortunes de leur sort, ils veulent à tout prix assurer l’avenir,
tandis que des “durs” tiennent à des signes de probité.
Les “ gens bien ” supportent mal la cohabitation avec ceux qu’ils
nomment “ la racaille ” ou la “ clique ”. La réputation de la mahala les
accable terriblement. Certains se refusent à “ fréquenter ” dans le quartier.
Quelques fois on se plaint aux services d’hygiène, on témoigne dans des
enquêtes de police. Dénoncer et condamner, c’est protester de sa propre
droiture, mais c’est aussi se protéger contre les rigueurs d’un quartier où
les conflits ne sont pas rares. Pour ces gens, l’intérieur doit montrer
l’équilibre et la stabilité conquise. Plein d’objets décoratifs et de photos
de famille. Au moins l’apparence de la qualité ; le kitsch abonde62 . On
nettoie de manière exagérée, on chasse tout insecte, on se tient à l’écart
des zones dangereuses. Les enfants sont surveillés “ comme le lait sur le
feu ”. Parfois, c’est en “ votant ouvrier ” que les “ gens bien ” expriment
leur identité et leur résistance.
Il y a des autres qui font de leur vie “ un règlement de compte quotidien ”
dont la criminalité n’est que un des aspects. La violence n’est pas le fait
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Si les réseaux d’attaches font la mahala, les plaisirs et les idéaux sont
aussi présents et permettent de l’habiter. Il y a un besoin profond de héros,
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d’une mythologie. Il arrive que les gens parlent, contre toute évidence, de
“grande famille ” et de “mahala chérie ”. Il y a des lieux maudits tout comme
il y a des endroits spéciaux : une icône accomplissant des miracles, une
sorcière, une tzigane qui lit le futur dans les grains, les lignes de la main,
le café ou les cartes (Mafalda la voyante ou Lisabona la sorcière, habitant
Calea Griviþei, ne sont que deux exemples de ces bonnes psychologues
des années 1910-1920 qui vendaient les illusions à “ 40 sous la séance ”).
On force des traits et on revendique un certaine honneur rebelle qui
s’appuie sur la mauvaise réputation. Les haimanale (voyous) de Grant et
des autres mahalale protègent leur territoire et se bagarrent avec d’autres
groupes pareils, mais sont de vrais chevaliers en ce qui concerne les
femmes. Malheur à l’étranger qui viendrait chercher noise ou draguer
une fille de leur quartier. On lui “ cassera la figure ”. Ils ont même des
habits distinctifs. Souvent les flics ne rentrent pas dans la mahala ou, s’ils
le font, ils viennent en grand nombre et font abus de la violence. Il y a
toute une histoire formée de récits – récits de victoire, récits d’amour,
récits de ruse, récits terribles. Quelques uns on le connaît dès l’enfance.
Les conteurs, souvent les vieux ou les lãutari (cf.supra), vrais chroniqueurs
de la mahala racontent la vie ici, sa dureté ; mais ils l’enjolivent. Ce partage
d’une fiction est aussi partage d’une vérité collective. Ces histoires donnent
un mode d’emploi de la misère, consolent, aident la quête des chemins
de la dignité. Constituant une mémoire elles rendent la mahala plus
hospitalière.
Les sobriquets sont gardés parfois toute la vie – ils témoignent d’un
passé dans le quartier. L’argot est un code inaccessible à tout individu
manquant l’expérience de la mahala. Parfois même venant d’une autre
mahala on se trouve face à un langage inintelligible. Il y a un vrai culte de
la force physique. Les farceurs eux aussi sont à grand prix. Il y a les forts,
les drôles, les bricoleurs. La causerie et l’humour sont très appréciés. “ Gens
bien ” ou voyous, l’estime locale leur importe. La musique les touche et
fait que les musiciens tziganes (lãutari) sont présents à tout événement
(mariage, baptême, funérailles, fête), qu’ils jouent souvent dans les
restaurant et les bistrots du quartier. On préfère les romances, les chants
touchants, mélancoliques – de “inimã albastrã” ; les chants obscènes sont
fortement goûtées. On chante à l’oreille du spectateur. On chante la
bravoure des héros de la mahala. Les cérémonies viennent surmonter les
divergences et rassembler les gens. Le plus grand unificateur c’est
l’enterrement. On visite la famille, on veille parfois sans être un proche.
La mort concile et agrège ; elle accomplit la mahala telle qu’on la rêve –
unie dans tous ses aspects, élevée au-dessus des misères quotidiennes.
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7.1 Le Ridicule
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dettes, pauvreté. On peut retrouver ici une teinte d’exotisme, comme tout
ce qui s’oppose à ce qu’est enraciné dans le quotidien.
En même temps, c’était la ville qui, dans son désir d’occidentalisation à
tout prix, niait ses origines rurales et méprisait les renvois à la paysannerie.
On voulait oublier la mahala qui était, même par son nom, un quartier du
passé rural déjà perçu en tant que primitif. Ceux qui adoptaient cette attitude
étaient exactement ceux qui, ayant atteint un certain niveau de vie,
n’arrivaient pas à oublier leurs origines paysannes. Le complexe de l’illettré
avait marqué à jamais la mentalité de l’ex-paysan.
7.2 Le Danger
La peur des mahalale a des repères qui tiennent de l’histoire des bandes
de criminels, des agresseurs et des voleurs, des ténèbres qui enveloppent
la périphérie, de la misère et du manque de civilité urbaine. On a opéré
une généralisation à toutes la mahala des clichés formés en un nombre
réduit de lieux au cours de brefs épisodes critiques. Il s’agit là d’un
processus irrationnel de perception de la réalité des quartiers périphériques.
En fait l’accent mis sur ce conflit centre/périphérie donnait dimension
spatiale à la tension sociale existante, à l’incertitude en ce qui concerne
le devenir dans cette période d’essor et de montée de la menace de guerre.
Le principal danger de l’état d’anomie dans lequel les habitants des
mahalale, ne se sentant pas encore assimilés à la ville, n’arrivaient plus à
se construire des systèmes de représentations et de valeurs cohérentes
était la possibilité donnée à des groupes, restreints mais efficaces, de
provoquer la peur par la violence et de susciter une désorganisation sociale
qui les fait se sentir puissants. La lie de la société avait fait son nid au
cœur de quelques mahalale, s’emparant des bistrots, des cafés ou des
bordels (cf.supra). Des voleurs, des tricheurs, des escrocs ou des criminels
terrorisaient non seulement la ville mais aussi les périphéries. Parmi eux
se nombraient aussi les vrais héros des mahalale qui, quoi qu’ils fassent,
ne touchaient point à leur quartier, qu’ils aimaient plus que la liberté.
Ceux-là sont entrés dans l’histoire de la mahala, à travers de récits à valeur
parfois mythique.
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Des jeunes en crise d’identité provoquaient à leur tour tous ceux qu’ils
croisaient. Réunis en bandes, ils faisaient du “ discrédit moral ” une dignité
et refusaient toute norme. Leur identité – vouée au stigmate – se construisait
en marge des normes générales de la société.
Jointe à l’aspect déplorable de la majorité des mahalale, l’existence
des ces individus et groupes (pas tous vraiment dangereux) a donné
naissance a un autre cliché : celui de la mahala pourrie dont les habitants
sont tous des infracteurs manifestes ou potentiels.
8. Pour Conclure
Ce qui devrait être une conclusion n’est en fait qu’une ouverture, car
on est bien loin d’avoir épuisé le sujet. Ce que nous sommes parvenus à
faire c’est de tracer les grandes lignes d’une recherche qui ne tardera sans
doute pas de venir – le matériel disponible est trop éparpillé et peu précis
pour pouvoir le saisir dans sa totalité et dans la complexité qui lui est
propre. Il y a beaucoup d’aspects qui nécessitent une approche de nature
quantitative avant de pouvoir passer à une analyse qualitative. Des causes
objectives (impossibilité d’accéder des documents jouant d’un régime
spécial ou des archives en train de se réorganiser) ont fait que nous n’avons
pas pu raffiner plus notre analyse ni joindre les images qui auraient dû
illustrer notre démarche.
Les ruraux qui avaient bâti les mahalale périphériques étaient portés
par une grande aspiration à l’ascension sociale. En quittant leur champ
pour devenir ouvriers ils s’installèrent à la lisière de la ville et furent en
général contents qu’on y construisait quoi qu’il fût. Dans leur aspiration
au changement et au progrès ils devinrent socialistes et communistes. La
prochaine étape vers le centre-ville devait être accomplie par leurs enfants
dont l’éducation aurait dû être plus poussée. Mais elle n’a pas eu lieu.
Dans la plupart de cas, ni leur vie, ni l’éducation des enfants, ni les
perspectives ne venaient à la rencontre des attentes. D’ici le désarroi, la
révolte, l’agressivité, la résignation, l’abandon, la crise, l’imposture, le
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dérisoire – des réactions face à une réalité qui leur échappait et au stigmate
qui les agenouillait.
Le langage sur les banlieues amalgame généralement des références
spatiales et sociales tout en désignant une zone d’ombre, un espace enfoui
ou refoulé de la société aux contours d’autant plus flous qu’on s’en
approche : c’est l’étranger, la lie, le mal, le lieu des générations perdues.
Pourtant il y a, en deçà de cette symbolique du stigmate et du rejet, une
réalité variée faite d’ombres mais aussi de lumières. C’est ce que nous
espérons avoir pu montrer – qu’en dépit des conditions dures d’existence,
il y avait à la périphérie un monde plein d’humanité qui, avec sa mentalité
ni tout à fait paysanne ni urbaine, créait une sous-culture témoignant
d’une vie sociale riche en symboles, en preuves de solidarité, en aspirations
et déceptions, en tourments. Un monde qui mériterait beaucoup plus
d’attention et que la société avait transformé en bouc émissaire.
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NOTES
1. La banlieue de Bucarest ne ressemble guère à la banlieue parisienne du
point de vue administratif et juridique. Elle ne réunit pas des villes et des
communes administrativement autonomes. Il y a bien sûr, les anciennes
communes suburbaines unies à la ville en 1927 (Griviþa, Militari, Dudeºti-
Cioplea, Colentina, Tei, Pipera, Bãneasa, Pantelimon, Roºu), mais les plus
représentatifs pour ce que signifie la banlieue roumaine sont les quartiers
périphériques – bâtis parfois sur un noyau villageois ancien (Deluþa, Berceni,
Floreasca) – où les traces rurales s’entremêlent aux éléments urbains autant
au niveau de l’environnement bâti qu’au niveau des mentalités.
2. Dana Harhoiu, Bucureºti, un oraº între Orient ºi Occident, Bucureºti, 1997,
p.17.
3. Paul Morand, Bucarest, Paris, Plon 1990.
4. Voir Sanda Voiculescu, “ Parohia spaþiu de agregare religioasã, socialã ºi
urbanisticã ”, Bucureºtiul – Secolul XX 4-5-6/1997, pp. 146-153.
5. P.V., retraité (ancien travailleur CFR), 67 ans, habitant depuis l’enfance
dans le quartier Griviþa. Au long de notre travail de recherche, nous avos
interviewé des personnes ayant vécu dans des mahalale bucarestoises avant
la deuxième guerre mondiale. Il s’agit de personnes à la retraite ou des
femmes au foyer, tous âgés de plus de 65 ans. Les interviews ont porté sur
la vie quotidienne de la mahala, sur les relations entre les habitants, sur la
perception de soi et d’autrui, sur les symboles, sur l’aspect des lieux et des
logements, sur des problèmes existentes à l’époque. Ils ont apporté des
informations utiles qui ont beaucoup aidé notre analyse du phénomène
périphérique.
6. Ces artères étaient nommées Cale ou ªosea: Calea Griviþei, Calea 13
Septembrie, Calea Rahovei, ªoseaua Mãgurele, ªoseaua Giurgiului, Calea
Dudeºti, ªoseaua Colentinei, ªoseaua Bãneasa.
7. La ceinture reconnue par l’administration suivait le tracé: ªoseaua Bonaparte,
ªoseaua ªtefan cel Mare, ªoseaua Mihai Bravu, Calea Dudeºti, ªoseaua
Olteniþei, ªoseaua Viilor, str. Petre Ispirescu, Drumul Sãrii, ªoseaua
Grozãveºti, ªoseaua Basarab.
8. Gh. Vîrtosu, Locuinþele pentru populaþia nevoiaºã ºi problema comasãrilor
Bucureºti, n.d., cité par Al.Cebuc (1964), p.102.
9. Archive Centrale de la Mairie de Bucarest, dos. 10/1945.
10. Dimineaþa, XIX (1922), nr.5637, p.4 (la citation se réfère à la rue Pieptãnari
où il y avait une seule fontaine pour 2.000 habitants).
11. I. Stein, 89 ans, ancien habitant de Calea Vãcãreºti. Fils d’un tailleur, il
devint professeur de mathématiques.
12. Tudor Arghezi, Gazeta Municipalã VII, 1938, nr. 341.
13. Maidan (en roumain) – terrain sans constructions situé d’une part ou/et de
l’autre des artères de circulation, au delà des maisons et qui constituait un
trait spécifique du réseau des rues bucarestoises
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LUANA-IRINA STOICA
14. Le désir d’une habitation décente séparant, si possible, le lieu à coucher
des enfants de celui des parents, faisait que la dimension du logement était
plus importante que l’existence d’un WC privé ou que l’aspect.
15. On y couchait dans des conditions précaires, à 5 lei par nuit pour un lit. La
zone Obor était pleine de ce type de “maisons”. Voir Dimineaþa, XXIX,
1933, nr.9326, p.13.
16. Dr. S. Irimescu, cité dans Le secteur Vert. 1926-1936, Mairie du secteur IV
Vert, Bucarest.
17. En 1927, il y avait seulement 30.000 places dans les établissements scolaires
de Bucarest (40.000 si on considère aussi les minorités) pour une population
scolaire de 53.734 enfants (entre 5 et 18 ans).
18. Dem I. Dobrescu, Gazeta Municipalã II, 1933, nr. 84.
19. Après 1918 il y avait environ 3 – 4.000 nouveaux bâtiments par an.
20. La ligne des forts était marquée à l’époque par les points Chitila, Mogoºoaia,
Otopeni, Tunari, ªtefãneºti, Afumaþi et Jilava.
21. Si en 1930 les personnes nées à Bucarest représentaient 40.8% de la
population totale de la capitale, le recensement de 1941 ne comptait que
30.6%. Les ressortissants de Oltenia, Muntenia et de Dobrogea
représentaient 12.8% de ces nouveau-venus, ceux de Transylvanie 12.8% ;
par contraste, ceux originaires du département de Ilfov (qui entourait la
ville) ne représentaient que 4.8%.
22. Les ouvriers des entreprises manquaient de protection, d’assistance médicale
et étaient mal rétribués.
23. Quand il ne s’agissait pas d’éléments du costume populaire, les femmes
pourraient souvent être vues, même dans la rue, en robe de chambre et en
pantoufles, les hommes torse nu où en caleçons.
24. Avec leur fronton large au long de la cour. La vigne est dirigée de la même
manière.
25. La cour – clôture symbolique car bien basse, ferme l’accès en offrant en
meme temps au regards la partie de jardin prévue comme spectacle.
26. Aux motifs folkloriques ou aux scènes orientales, les tapis cachent souvent
les traces d’humidité des murs.
27. Henri Stahl, Bucureºtii ce se duc, Vãlenii de Munte, 1910, p. 123.
28. Ibidem, p. 124.
29. Le terme “grant” qui intervient dans cette syntagme qui se veut uné réaction
au stygmate, vient du nom de la mahala Grant, qui se trouvait tout près de
la voie férrée et était perçue de manière fortement négative.
30. Serge Paugan, La disqualification sociale, P.U.F., 1991.
31. C’est la marginalité qui donne naissance à une culture parallèle (une contre-
culture) or, la condition fondamentale des mahalale est la marginalité, non
pas l’exclusion qui, même si les touche ne les caractérise pas.
32. Jeu de mots, nettoyer signifiant aussi tuer, faire disparaître.
33. Dimineaþa, année XIX (1922), nr. 5641, p. 3.
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LUANA-IRINA STOICA
de lecteurs qui incluait, à part les étudiants, des personnes se trouvant d’une
manière ou d’une autre en contacte avec les classes aisées.(servantes,
vendeurs, danseuses, artisans, lessiveuses, …). La lecture leur offrait des
modèles, des sujets de discussion, ou leur servait de moyen d’évasion. Dans
la beaucoup de mahalale il y avait des bibliothèques populaires (voir
G.M. Zamfirescu, Facla, an XI (1932), nr. 471).
52. En roumain “Moºi” signifie aussi ancêtres.
53. L’église était fréquentée même par pas mal de prostituées (beaucoup d’entre
elles poussées à la prostitution par une situation précaire ou par leur naivité
de provinciales à peine descendues dans la capitale – qui y venaient prier
avec férveur.
54. A remarquer qu’autour des années 1880 il n’y avait à peu près pas de
locataires. Tout homme, si pauvre qu’il était, avait au moins une bicoque à
lui.
55. Solomon Marcus, “Centre et périphérie”, Bucureºti – Secolul XX, nr. 4-5-6,
p. 291.
56. V.S., 81 ans, femme au foyer, habitant la mahala Grant.
57. A.R., 79 ans, retraitée (ancienne vendeuse), Floreasca.
58. P-H Chombart de Lauwe, Oeuvre citée.
59. Maurice Halbwachs, dans “Flagrants délits d’imaginaire”, Autrement, nr. 16
(déc. 1978), ed. du Seuil.
60. Alain Touraine, Urbanité et citoyenneté, Esprit, 1992.
61. Cette réputation, formée en dehors de l’espace résidentiel, finit par se figer
graduellement dans la conscience des habitants.
62. Se manifeste un attraction pour les objets qui “font l’ancien”, comme
nécessité de symboles et de l’enracinement dans la naturalité du passé. On
achette de l’art naif, des copies (natures mortes, tziganes nues, paysages
campéstres).
63. On a trop fait du prolétaire un indiférent en matière d’hygiène, un locataire
sans exigence, un habitant surtout des rues et des mahalale. Un taudis a
toujours été un taudis, surtout pour ceux qui y habitent, et si, par exemple,
il est vrai que dans le peuple on ouvrait peu les fenêtres, ce n’était pas par
insensibilité à l’odeur animale qui pouvait régner dans ces pièces exigues
et surpeuplées, mais en raison des bruits et des mauvaises odeurs régnant
tout alentour: les bêtes et le “cabinet” de la maison, la fosse ) débris du
quartier, les industries occupant le voisinage ou le rez-de-chaussée.
64. Leurs ancêtres étaient le plus souvent des paysans riches, des commerçants
un peu plus aisés..
65. “… Dans les familles travailleuses, l’enfant est contraint de gagner son pain
aussi rapidement que possible; il apparait aux parents comme le garant de
leurs vieux jours. Il est aussi l’espoir d’une réalisation de rêves avortés à la
génération précédente. Son avenir est ainsi chargé d’une somme de signes
contraires qui le livrent sans défense aux ventilations aveugles de la division
du travail.” (Pierre Naville, Théorie de l’orientation professionnelle,
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430
LUANA-IRINA STOICA
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(si non spécifié, numéros et collections datant de l’entre-deux-guerres)
Adevãrul
Autrement (nr.16/dec.1978), “Flagrants élites d’imaginaire” , Paris, Ed. du Seuil, 1978.
Bucureºti, revue de la ville de Bucarest (1935-1937), I-III.
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Bucureºtii Vechi, Buletinul Societãþii istorico-arheologice “Bucureºtii vechi”, I-V
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LUANA-IRINA STOICA
Criterion (an 1934)
Curentul
Dimineaþa
Gazeta Municipalã (1932-1947)
Orizonturi
Universul
Viitorul
Voinþa Naþionalã
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ANDREI STOICIU
Né en 1970, à Bucarest
Livres:
Montana [Roman]. Montréal: Humanitas-Libra, 1988
Alors la tempête [Roman]. Montréal: Humanitas-Libra, 1988
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The Storm Is Coming [Roman]. Bucarest: Coresi, 1992
Fiction et Réalité Identitaire: Le Cas de la Bessarabie [Essai]. Montréal-
Bucarest: Humanitas-Libra, 1995
La Dernière Nuit [roman]. Montreal: Humanitas-Libra, 1996
Politique de marché en Europe de l’Est. Bucarest, 2000
Les énigmes de la séduction politique. Montréal, 2000
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L’engagement Politique au Nom de la Legitimité
Intellectuelle en Roumanie après 1989
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N.E.C. Yearbook 1997-1998
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ANDREI STOICIU
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N.E.C. Yearbook 1997-1998
avons établi jusqu’ici, que pour nous un intellectuel est celui qui fait partie
du groupe de la société qui se dévoue à son interprétation publique, qui a
la capacité et la volonté de formuler cette interprétation. Laissons de côté
pour l’instant les valeurs aux noms desquelles s’effectue cette interprétation
et tâchons de ne pas tenir compte pour l’instant des moyens d’expression
de cette interprétation (mass média, discours...). Mais cette tâche
d’interprétation de la société est elle-même immuable dans son essence
et par conséquent analogue dans sa dynamique d’une société à l’autre ?
Nous avons pu identifier au moins deux courants d’opinions qui se
confrontent et qui apportent des réponses (avec leurs nuances) différentes
à cette question. Pour un premier courant, l’activité d’interprétation de la
société, soit le rôle des intellectuels est lui-même modelé par son propre
contexte. La définition de l’intellectuel se fait d’une façon qu’on pourrait
nommer verticale, à partir de la société vers l’élite. Cette perspective voit
l’intellectuel comme un rôle émergeant construit par des acteurs à partir
de certaines traditions culturelles dans des contextes historiques
spécifiques. En d’autres mots, l’intellectuel n’est pas une strate sociale
fixe ni un attribut spécial, ni un de ces individus naturellement doués. Le
rôle des intellectuels est celui pris et réinventé par les acteurs à partir des
possibilités et des contraintes imposées par la tradition et le contexte».8
Dans cette perspective, et pour suivre notre problématique, il faudrait
sans cesse tenir compte des traditions culturelles et des spécificités
historiques roumaines pour étudier l’attitude des intellectuels roumains.
Donc, plutôt qu’une définition fonctionnelle ou structurelle de l’intellectuel
(son rôle est d’interpréter la société...) nous aurons de celui-ci une vision
contextuelle en tant qu’expression de certains processus culturels, en tant
que produit de certaines traditions alors que son rôle sera défini par ces
sources.9 La nuance n’est pas négligeable; elle touche directement à notre
problématique à travers la perception que les intellectuels roumains ont
de leur propre rôle. Se voient-ils comme le produit de leur époque et de
leurs traditions ? Sont-ils plus attachés à une idée fonctionnelle de leur
faculté d’interprétation de la société ?
Pour un deuxième courant, la définition de l’intellectuel se fait d’une
façon qu’on peut désigner comme horizontale. Dans cette optique on
met davantage l’accent sur la similarité du rôle des intellectuels ou sur
leur attachement à certaines normes ou valeurs. La différence entre
l’homme de lettres de jadis et l’intellectuel d’aujourd’hui serait dans cette
vision, principalement établie par le fait que la société moderne a
bouleversé les rapports sociaux et les relations entre les individus.
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à des catégories sociales diverses, dont les rôles premiers étaient des
fonctions culturelles, médiatiques, économiques. Ces nouvelles élites
rivalisent avec les anciennes élites ou les élites politiques reconverties
pour la domination du pouvoir politique en Roumanie. En même temps,
il est évident aujourd’hui que dans des pays comme la Pologne ou la
Hongrie, où une certaine marge d’autonomie de la société civile existait,
des forces politiques capables de conduire la transition démocratique ont
pu commencer à se former avant la chute du régime communiste. Avec
Timothy Garton Ash et d’autres auteurs, nous pensons que la nature des
régimes communistes d’avant leur chute a déterminé le caractère, le rythme
et la nature de la transition démocratique. La théorie des élites s’est
développée pour tenir compte de l’évolution des sociétés contemporaines,
du pluralisme démocratique et du rôle de la société civile. Ainsi, sont
considérés comme faisant partie de l’élite, les personnes détenant des
fonctions importantes dans le domaine politique, économique, militaire,
mass médias ou académique: les personnes aptes, en vertu de leur positions
d’autorité dans les organisations de pouvoir et des mouvements de ce
type d’affecter les résultats politiques de manière régulière et significative.38
Il s’agit principalement des acteurs importants, qui détiennent des positions
de décideurs, dans les organisations politiques, gouvernementales,
économiques, militaires, professionnelles, culturelles etc. Le dictionnaire
de sociologie roumain définit l’élite comme un groupe social qui a
monopolisé le pouvoir et l’autorité, en les exerçant à travers une forme
ou une autre de domination politique, économique, culturelle.39 La
définition classique de Pareto fait abstraction dans l’analyse des élites de
l’aspect moral, en les distinguant des autres selon le critère valorique, de
performance, d’excellence dans leur domaine d’activité : En présupposant
qu’on peut accorder des indices à chaque individu, en rapport avec sa
branche d’activité à travers laquelle nous pouvons caractériser ses
capacités de la manière dont on évalue ses performances à un examen,
nous serons en mesure d’attribuer à celui qui excelle dans sa profession
l’indice 10, celui qui gagne des millions aura 6 et celui qui parvient à ne
pas mourir de faim, on lui donne 1.40
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sur la légitimité offerte par leur statut d’intellectuels pour agir dans le
champ politique. A la différence d’autres intellectuels qui re s’impliquent
pas dans des activités politiques et des intellectuels qui font de la politique
au nom d’une légitimité différente (nationaliste, idéologique…), les élites
font de la politique au nom de leur statut d’intellectuels. D’autres
appellations qui leur sont accordées par leurs adversaires sont celles de
moralistes ou intellectuels mouvance GDS et même les Européens de
nulle part.41 Eux-mêmes préfèrent se définir comme les élites intellectuelles
ou les représentants de la société civile. Ce groupe, formé initialement
sous le nom de GDS (Groupe pour le Dialogue social) réunit à ses débuts
(janvier 1990) surtout des intellectuels qui n’avaient pas détenu des
fonctions publiques importantes auparavant. Rapidement ces intellectuels
entreront dans la lutte politique, avec une légitimité qu’ils présentent à la
fois comme morale et culturelle.
Ces intellectuels ont été privilégiés par le fait que depuis 1988 au
moins, certains d’entre-eux entretenaient des relations relativement étroites
avec l’émigration roumaine établie en France et en Allemagne impliquée
dans les médias. Ainsi Radio Free Europe (en roumain), la BBC, la Deutsche
Welle et les journaux écrits et télévisés français ont publié ou diffusé à
plusieurs reprises entre 1988 et 1989 des entrevues avec les intellectuels
roumains. Lors de la pire période de l’époque Ceauºescu, une nouvelle
génération d’intellectuels roumains fait entendre sa voix dans les médias
occidentaux, bien souvent avec l’appui des émigrants de longue date
comme Monica Lovinescu, Paul Goma ou E. Ionesco à Paris. La plupart
du temps ces interventions sont d’ordre artistique, mais elles abordent
aussi des thèmes généraux liés à la condition des intellectuels roumains
et aux problèmes qu’ils affrontaient lors de la la dictature. Ce qui est
intéressant à relever est que ceux qui font leur apparition sur la scène
médiatique occidentale en 1988-1989 sont une minorité parmi les
intellectuels roumains, mais aussi que c’est précisément cette minorité
qui prendra le contrôle des médias culturels les plus influents après 1989
et qui s’érigeront en tant qu’élites politiques alternatives. Ainsi les poètes
Mircea Dinescu et Ana Blandiana, Andrei Pleºu, Gabriel Liiceanu et Mihai
ªora les philosophes, le physicien Gabriel Andreescu, les écrivains
Gabriela Adameºteanu, Dan Petrescu et A. Paleologu, Sorin Antohi
deviendront tous des acteurs importants de la scène publique (médiatique
et politique) après 1989. La majorité des intellectuels roumains qui est
restée silencieuse avant 1989 ou qui n’avaient pas de lien avec l’émigration
roumaine ou les médias occidentaux ne sont jamais rapprochés de ce
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les dirigeants de la Roumanie des années ’90 qui avaient profité du système
communisme. Ce discours ignore complètement la dimension populaire
de l’appui pour le système communiste et les changements (institutionnels
et sociaux) introduits par ce même système. Lorsque le groupe des
intellectuels élitistes s’organise, début 1990, ils parviennent à mobiliser
un support en faveur de leurs idées, mais soulèvent une tempête
d’indignation de la part de la majorité de la population et s’attirent l’hostilité
des institutions de l’administration de l’Etat.46 La proclamation de
Timiºoara, rédigée par des sympathisants du groupe élitiste, est vue à son
tour comme une manœuvre visant à exclure par voie anti-démocratique
les adversaires politiques les plus redoutables des élitistes. A partir de
cette proclamation, les élitistes seront accusés à leur tour de pratiquer un
anti-communisme de type communiste, c’est à dire doctrinaire,
anti-populaire, inflexible.
La nature même du message moralisateur proposé par les élitistes le
rendait confus et suscitait peu de popularité. L’insistance de certains leaders
(Paler ou Liiceanu) sur une culpabilité générale, sur les divers niveaux de
celle-ci, sur le refus de la personnaliser47 a fait peu d’adeptes. Un procès
du communisme sans accusés, sans débats, sans coupables identifiés de
manière précise est devenu impossible à promouvoir et s’est transformé
en un simple discours intellectualiste de nature rhétorique que personne
ne suivait. D’autres critiques, comme Monica Lovinescu intellectuel
roumain exilé à Paris, ont carrément considéré cette approche de la
culpabilité générale comme une mise en scène permettant à certains des
intellectuels coupables eux mêmes d’avoir collaboré avec le régime
communiste (l’éditorialiste Paler, ancien membre du CC est un bon
exemple) de jouer les moralisateurs sans risquer de spécifier les
responsabilités qui incombaient à chacun.48
Le discours sur la légitimité présente le groupe élitiste comme ayant
une légitimité supérieure à celle d’autres élites politiques (et à la majorité
de la population) lorsqu’il s’agit de se prononcer sur la société. Cette
légitimité est plus grande parce que selon sa propre interprétation, ce
groupe n’a pas d’intérêts matériels, bénéficie d’une meilleure éducation
et se pose les vrais problèmes. Il s’agit en résumé des Roumains ayant par
miracle un autre code génétique, d’autres instincts, d’autres goûts, d’autres
talents. Ces derniers sont les créateurs des bibliothèques, les seuls endroits
où l’appellation de Roumain est respectable, c’est à dire dans la culture.49
Le combat politique mené par le groupe élitiste vise donc à asseoir leur
légitimité comme arbitre influent et critique mais aussi pour promouvoir
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Bien que très présent comme thème politique majeur chez les autres
groupes, l’Europe tient une place très importante dans le discours des
élitistes. En fait, l’Europe, toujours invoquée dans les discours des élites
des débuts des années 90 était plutôt un continent idéal, une espèce de
mythe des origines qui imposait d’urgence le retour, une république des
valeurs un peu dépassée et bourgeoise mais encore attirante.51 Cette
destination idéale que les élitistes connaissaient le mieux selon eux (grâce
à leurs nombreux contacts avec les centres universitaires occidentaux)
offrait aux élitistes une puissante justification de leur crédibilité politique
et appuyait les demandes qu’ils faisaient pour accroître leur influence.
De nombreux articles ont été écrits par les membres du groupe élitiste sur
les sujets impliquant cet idéal, cette Europe mythique. Certains de ces
articles ont été publiés sous forme de recueil de textes,52 ils ont tous en
commun cette approche strictement culturelle et quasi mythologique de
l’idée européenne, l’ignorance de l’Europe en tant qu’institution politique
et économique et des questions institutionnelles, organisationnelles et
sociales qu’elle implique. Ce n’est donc pas l’Europe contemporaine que
les élitistes revendiquent comme appartenance, mais bien une Europe
mythique.53
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dans le domaine culturel. En fait, dès les années ’70, une partie de ces
élites intellectuelles ont construit en réaction à la culture officielle soutenue
par des intellectuels proches du parti, un centre alternatif d’influence
culturelle, basé sur un cercle de relations fermées71 . Nous avons vu que
dans le domaine des institutions culturelles ce processus a continué après
1989 et il s’est rapidement étendu dans le domaine des institutions
publiques ou politiques. Le recrutement pour celles-ci s’est fait
exclusivement sur des relations antérieures. En fait, le principal problème
des élites intellectuelles est qu’ils n’ont jamais recruté de nouveaux
membres provenant d’horizons professionnels éloignés des sciences
humanistes ou d’autres cercles d’influence. Ainsi sur 60 boursiers du
Collège NEC (1993-1998), seulement 6 % du total provenaient des sciences
sociales appliquées (un seul économiste, pas de journaliste…) le reste
appartenant au domaine des sciences humaines classiques. Audacieux,
dans ces circonstances, de prétendre proposer un modèle interdisciplinaire
d’éducation supérieure moderne et européenne ! En fait, il est remarquable
de constater qu’aucune des institutions publiques contrôlées par les élitistes
(maisons d’édition, universités, fondations et organisations, médias,
administration gouvernementale) n’a jamais procédé par publicité dans
les journaux ou concours public pour recruter des employés. Le
recrutement par voie de publicité n’apparaît pas comme un critère de
respectabilité démocratique, pour beaucoup d’intellectuels cette mesure
n’étant pas opportune. Ce qui semble primer c’est le capital symbolique
et la reconnaissance accordée par le groupe intellectuel au-delà de la
valeur intrinsèque des individus (voir plus bas).
Non seulement les institutions contrôlées par les élitistes sont fermées
à un renouvellement dynamique de l’intérieur, elles se prêtent aussi fort
peu à une évolution extérieure. Ainsi, on n’a pas vu dans les dernières
années (8) en Roumanie d’institutions contrôlées par les élitistes qui ont
été transférées, vendues, ouvertes à un changement important de capital
ou à l’installation d’une nouvelle direction.
Les institutions contrôlées par les élitistes n’on pas de personnalité
propre ni d’identité publique en dehors du capital symbolique détenu par
les proches de ceux qui les dirigent. En fait, sous bien des aspects, le
secteur de l’économie roumaine qui négocie des valeurs culturelles –
maisons d’édition, librairies, journaux, revues, universités, think-tanks –
est lui-même loin de l’idéal d’une économie de marché. La privatisation
de celui-ci n’a pas été différente de la privatisation de l’économie roumaine
en général, où les directeurs d’entreprises et la nouvelle classe politique
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sur la démocratie soutenue par eux s’est trouvée être influencée : ce n’était
pas la classe politique en elle-même qui manquait de légitimité, mais le
processus électoral à travers lequel elle s’est confirmé le contrôle sur les
structures de l’État.76 La tentation de culpabiliser le peuple pour son
aveuglement et la persévérante arrogance avec laquelle les élitistes ont
négligé les préoccupations réelles de la majorité de la population ont
contribué grandement à l’échec électoral des formations ou des candidats
politiques de ceux-ci. L’exemple le plus éloquent de cette attitude est la
promotion systématique des convictions monarchistes d’une partie des
élitistes en dépit des opinions solidement établies, clairement
anti-monarchistes de la majorité de la population. Ces opinions, exprimées
dans des sondages et dans un référendum sont ainsi considérées comme
illégitimes puisqu’elles sont le fait d’un électorat malade qui refuse de
guérir, d’accepter la lumière.77 La démocratie, dans cette vision, ne saurait
être qu’une démocratie éclairée par la sagesse et l’intelligence des élitistes,
le peuple n’est souverain que lorsqu’il accepte son statut d’élève assidu et
la légitimité n’est acquise qu’aux idées des élitistes adoptées par la majorité.
Pour un autre intellectuel élitiste, proposé comme ambassadeur : le peuple
roumain n’a jamais parlé dans l’histoire et lorsqu’il l’a fait (élections libres
et directes) il a commencé à dire des âneries. Je crois avec conviction que
l’avenir du progrès en Roumanie est le vote censitaire. La Roumanie ne
va évoluer que dans la mesure dans laquelle le peuple, misera plebs,
n’aura pas accès aux décisions.78
Cependant, les élitistes ont aussi négligé de s’attirer les appuis des
autres élites du pays, préférant consolider leur propre réseau de relations,
typique de cette attitude est une conférence de presse organisée par
l’Alliance civique au cours de laquelle un porte parole du mouvement
déclare aux journalistes que leurs questions ne correspondent pas à ses
obsessions.79 Plus récemment, refusant et acceptant successivement de
siéger au Conseil d’administration de la télévision nationale, une figure
de proue des élitistes a justifié son attitude comme étant une réponse à la
présence dans le dit conseil d’un adversaire politique au nom de ceux qui
l’avaient voté dans cette fonction, sans jamais faire référence au Parlement
roumain, qui nomme la majorité des membres du Conseil et auquel
incombe la responsabilité de son fonctionnement.80 Ici comme ailleurs,
la légitimité démocratique n’est accordée au Parlement, à la presse ou
aux procédures électorales que partiellement lorsqu’elle concorde avec
les intérêts et les obsessions politiques du groupe. Enfin, d’autres
intellectuels anti-communistes, critiquant la fuite vers le bien-être
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Le GDS avec le groupe Helsinki s’est très tôt intéressé aux questions
des minorités nationales. Un groupe restreint d’intellectuels, avec
G. Andreescu, R. Weber, A. Cornea à Bucarest et Smaranda Enache à
Târgu Mureº (Transylvanie) se sont impliqués dès 1990 (événements de
mars) dans la protection des droits des minorités. La politique soutenue a
été celle en faveur de l’augmentation des droits à l’autonomie locale, le
soutien du transfert de pouvoir de l’État central aux autorités et aux
représentants de la minorité magyare. Sur d’autres questions impliquant
les minorités (spécialement celle gitane) le groupe (bénéficiant de soutiens
financiers et institutionnels importants, voir plus haut) a exercé un lobby
efficace. Ils ont choisi, comme déclare G. Andreescu, d’avoir une
différence d’attitude, de perception, de réfléchir à la vie dans des termes
démocratiques, non pas dans des termes nationaux…. Il s’agit de réfléchir
aux questions de promotion des droits de l’homme, de pacte social entre
minorités, de promouvoir un équilibre social et la paix civique….au lieu
de s’intéresser à la préservation de l’identité spirituelle, nationale,
géographique, historique roumaine.84 Le militantisme démocratique de
ses élites se manifeste par le refus des solutions collectives nationales et
par l’acceptation et l’intégration des valeurs européennes : accent sur les
droits individuels tels qu’ils sont codifiés dans la Convention européenne
des droits de l’homme, tolérance, réconciliation historique.85 Le refus du
discours nationaliste s’accompagne aussi du refus de ceux qui le pratiquent,
considérés comme des personnalités publiques opportunistes, médiocres
ou culturellement marginales. L’idée d’église nationale et de caractère
national est considérée comme dépassée ou dangereuse. Enfin, dans la
problématique des minorités, le GDS et le comité Helsinki avec la revue
22 ont défendu vigoureusement l’extension des droits à l’autonomie locale
et culturelle des magyars de Roumanie, ont entrepris des campagnes
condamnant le racisme pratiqué contre les gitans.86
Les médias et les institutions d’éducation et culturelles roumaines
contrôlées par les élitistes ont mené une politique de longue haleine
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NOTES
1. Roderic A. CAMP, Intellectuals and the State in Twentieth Century. Austin:
University of Texas Press, 1985, p. 33-49.
2. Christophe CHARLE, Naissance des Intellectuels, 1890-1900. Paris: Les
éditions d minuit, 1990, p. 7.
3. Karl MANNHEIM, Ideology and Utopia. New York: Harcourt-Brace, 1955,
p. 10.
4. Camp. Ibid., p. 38.
5. Voir Antoni GRAMSCI, The Prison Notebooks: Selections, trans. Quintin
Hoare and Geoffrey Nowell-Smith. London: Lawrence and Wishart, 1973.
6. Edward W. SAID., Representation of the intellectuals, the 1993 Reith
Lectures. London: Vintage, 1994, p. 8-9 (notre traduction)
7. Aleksander GELLA, Development of Class Structure in Eastern-Europe:
Poland and her southern neighbors. Albany: Suny Press, 1989, p. 132.
8. Lewis COSER, «Men of Ideas», dans Ron EYERMAN, Between Culture and
Politics, Intellectuals in Modern Society. Cambridge USA: Polity Press, 1994,
p. IX. (notre traduction).
9. Voir Edward SHILLS, Intellectuals, Tradition and the Traditions of
Intellectuals: some Preliminary Considerations, Dedalus 101, spring 1972,
p. 21-34.
10. E. SAID, ibid., p. XII (n. trad.)
11. Jerzyi SZACKI, «Intellectuals between politics and culture» dans Ian MAC
LEAN, Alan MONTEFIORE , Peter WINCH, The Political Responsability of
Intellectuals. Cambridge: Cambridge University Press, 1990, p. 230 (n. trad).
12. Ivan SZELENYI, «The intelligentsia in the class structure of state-socialist
societies», dans Marxist Inquiries, ed. M. BURAWOY et Theda SKOCPOL,
American Journal of Sociology Special Supplement, vol 88, p. 308.
13. Hugh, SETTON-WATSON, Nationalism and Communism: Essays
1964-1963. New York: Praeger, 1963, p. 12-15.
14. Edgard MORIN, Pour sortir du XXème siècle. Paris: Fernand Nathan, 1981,
p. 242.
15. Michel FOUCAULT, Power/Knowledge: Selected Interviews and Other
Writings 1972-1977. New York: Pantheon, 1980, p. 128.
16. Christophe CHARLE, Naissance des intellectuels 1890-1900. Paris: Les
éditions de minuit, 1990, p. 112.
17. David LOWENTHALM, «Identity heritage and history», dans R. John GILLIS
eds., Commemorations the Politics of National Identity. Princeton: Princeton
University Press, 1994, p. 46.
18. Lewis COSER, ibid., p. 30
19. Edgar MORIN, ibid., p. 254.
20. Voir aussi Julien BENDA, The Treason of the Intellectuals, trans. Richard
ALDINGTON. London: Norton, 1980.
21. E. SAID, ibid., p. XI.
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22. Pierre BOURDIEU, Homo Academicus. London: Polity Press, 1988, p. 295.
23. Elias, NORBERT, The History of Manner, New York: Pantheon, 1978, p.
1-50.
24. Edgar MORIN, Pour sortir du XXème siècle. Paris : F. Nathan, 1981.
25. «Les intellectuels de l`Est, entre pouvoir et culture», Gina Stoiciu, Le Devoir.
Montréal : 4 Septembre, 1991.
26. Pierre BOURDIEU, ibid. p. 729.
27. Katherine VERDERY, Compromis ºi rezistenþã. Bucureºti: Humanitas, 1992,
p. 36.
28. Voir R EYERMAN, et Andrew JAMISON, Social Movements: a Cognitive
Approach. Cambridge: Polity Press, 1991.
29. Ian MAC LEAN, Alan MONTEFIORE, Peter WINCH eds., The Political
Responsability of Intellectuals. Cambridge: Cambridge University Press,
1990, p. 18.
30. Ibid.
31. Intervient dans L’Express, 3 juin 1988, p. 48.
32. Ibid.
33. W. Edward SAID, Ibid., p. 57
34. Victor FARIAS, Heidegger et le nazisme. Paris, Verdier, 1987.
35. J. LECERCLE, ibid., p. 120-121
36. Miklos MOLNAR, «The hungarian intellectual and the choice of
commitment or neutrality», dans Ian MAC LEAN, Alan MONTEFIORE, Peter
WINCH, ibid., p. 192
37. Ibid. p. 191.
38. G. Michael Burton, John Higley, Elite Settlements, American Sociological
Review, vol 52, 1987, p. 296.
39. Cãtãlin, ZAMFIR, et Lazãr VLÃSCEANU (coord.), Dicþionar de sociologie.
Bucureºti : Ed. Babel, 1992. p. 215.
40. Vilfredo, PARETO, Traité de sociologie générale. Paris, 1933, p. 1296
41. Etiquette utilisée par l’éditorialiste O. Paler, lui même proche de ce groupe,
pour se distancer des idées qu’il juge les plus extrêmes prônées par le groupe
22.
42. Sur les relations entre les intellectuels roumains cités et l’émigration roumaine
et leur présence dans les médias occidentaux, voir Monica LOVINESCU,
Pragul. Bucureºti: Humanitas, 1995.
43. Liviu ANTONESEI, O prostie a lui Platon - Intelectualii ºi politica. Iaºi:
Polirom, 1997, p. 42.
44. Daniel BARBU, Ibid., p. 81.
45. Gabriel LIICEANU, Apel cãtre lichele. Bucureºti: Humanitas, 1995, p. 120.
46. Voir Vladimir PASTI, România în tranziþie. Bucureºti: Nemira, 1995, p. 242.
47. Voir Gabriel Liiceanu, Ibid. et 22, 7 juin 1991.
48. Voir débat télévisé O. Paler–M. Lovinescu, 18 et 25 mars 1998, PRO-TV.
49. H. R. PATAPIEVICI, Politice. Bucureºti: Humanitas, 1996, p. 69.
50. Liviu, ANTONESEI, op.cit. Iaºi: Polirom, 1997, p. 77
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51. D. BARBU, ibid., p. 79.
52. Le plus important est Revenirea în Europa. Craiova: Aius, 1996.
53. Dans Revenirea în Europa (Le retour en Europe), sur 88 articles reccueillis,
10 seulement abordent des sujets politiques (dont 7 écrits par des
politologues et journalistes hors du cercle des élitistes), 2 sont historiques,
un seul économique les autres étant d’ordre philosophique ou littéraire. Le
seul politologue du groupe élitiste se revele être G. Andreescu.
54. Voir rapport annuel de la Fondation Soros, Roumanie, 1996.
55. En 1996, le jury du Conseil National comptait les membres suivants : C.
Anastasiu (sociologue), A. Pippidi (historien), C. Pleºu (directrice fondation
culturelle), S. Antohi (philosophe), Voicu (historien), A. Marga (professeur),
V. Ionescu (avocat), R. Weber (spécialiste des droits de l’homme).
56. Parmi les plus intéressants, notons 12,000 $ offertsà la faculté d’Histoire
sous la direction de Zoe Petre, 75,000 $ à la faculté de géologie sous la
direction d’Emil Constantinescu, 10,000 $ au fils de celui-ci pour des études
à l’étranger. Source, Base de Données programmes OPEN/TRAVEL fondation
Soros.
57. Ainsi 200,000 $ pour la maison d’Edition Cartea Româneascã de Nicolae
Manolescu (1993), 160,000 $ pour la revue Sfera Politicii (1993), le
financement de dizaines de titres des maisons d’édition Humanitas (G.
Liiceanu) et Polirom (L. Antonesei). Source : Base de données, programmes
OPEN/PUBLISHING de la fondation Soros.
58. En 1997-1998, le conseil éditorial était formé d’Augustin Buzura, Andrei
Codrescu, ªtefan A. Doinaº (tous écrivains), Z. Ornea (critique littéraire),
A. Pleºu et P. Gross (journaliste américain).
59. Roger TESSIER (ed), La transition en Roumanie – Communications et qualité
de vie. Québec: Presses de l’UQAM, 1995. P. 140-142 entre autres.
60. Noua alternativã, no. 17, 1990., p. 40.
61. Renate Weber devient en 1998 présidente de la Fondation Soros Roumaine
alors que G. Andreescu fait partie depuis 1992 du jury national votant les
programmes de financement.
62. Gabriel ANDREESCU, Renate WEBER, Evoluþia concepþiei UDMR privind
drepturile minoritãþilor maghiare. Bucureºti: Arta graficã, 1995.
63. Voir 22, nr. 50, décembre 1991.
64. Intervient de G. Liiceanu, publiée dans Cotidianul, 4 juillet 1994.
65. 22. Nr 21, mai 1991.
66. Voir Vladimir, PASTI, România în tranziþie. Bucureºti: Nemira, 1995, p.
240-244.
67. Voir par exemple G. Andreescu, Naþionaliºti, anti-naþionaliºti. Iaºi: Polirom,
1996. Dans ce livre sur le nationalisme les six essais proposant des
intérprétations différentes sont écrits seulement par des proches du groupe.
Comme dans Revenirea în Europa, Craiova: Aius, 1996, il s’agit d’une oeuvre
de référence qui ne reccueille que les opinions des élitistes.
68. Voir România Liberã, Adevãrul, 9-10 décembre 1993.
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102. O. PALER, ”Don Quijote in Est“ dans G. ANDREESCU, Naþionaliºti,
antinaþionaliºti. Iaºi: Polirom, 1996, p. 164.
103. Al. Paleologu dans Cotidianul. 29 mai 1992.
104. Adrian MARINO, Pentru Europa. Iaºi : Polirom, 1995.
105. Sorin ANTOHI, 22. 22-28 septembre 1993.
106. A. PLEªU, Dilema. 12-18 novembre 1993.
107. 22. 28 septembre-3 novembre 1993.
108. România Liberã. 28 novembre 1991.
109. 22. 28 décembre-3 janvier 1995.
110. Adrian MARINO, Revenirea în Europa. Craiova: Aius, 1996, p. 389.
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Die Intentionale Inexistenz.
Ein Kritischer Versuch zur Scholastischen
Interpretation des Intentionalen bei Brentano*
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bezeichnet.11 Von hier ausgehend stellt der Verfasser in einem die Spuren
der Husserlschen Terminologie verratenden Passus fest: “Der Terminus
«intentional» steht bei Brentano in engstem Zusammenhang mit einer
Auffassung der Erlebnisstruktur, nach der alle Gegenstände, auf die sich
ein Erlebnis bezieht, zugleich in ihm enthalten sind, innerhalb seiner
existieren... So ist also das Wort intentional bei Brentano gleichbedeutend
mit immanent und steht im Gegensatz zu transzendent, der intentionale
Gegenstand gleichbedeutend mit dem immanenten Gegenstand.”12
Spiegelberg gemäß soll diese Immanenz des Objekts im Bewußtsein nach
dem Muster der Immanenz der Spezies in “der Thomistisch-Aristotelischen
Erkenntnislehre” verstanden werden.13
Andererseits setze die von Brentano mittels des Ausdrucks “intentionale
Inexistenz” betonte Gegenstandsimmanenz keinesfalls sein Verdienst
herab, daß er “als erster auf die wesentliche Gegenstandsbezogenheit
des Psychischen hingewiesen hat”.14 Zweifelhaft sei nur seine Idee, daß
das Objekt, auf das der Akt gerichtet ist, gleichzeitig in ihm enthalten sei,
denn ”Gegenstände, auf die ich mich richte, brauchen ja durchaus nicht
immanent zu existieren”.15 Deshalb stellen Spiegelbergs Ansicht nach
die von Brentano als Äquivalent der intentionalen Inexistenz betrachteten
Ausdrücke: ”die Richtung auf ein Objekt” und die “immanente
Gegenständlichkeit” „sehr verschiedene Dinge“ dar.16 Hier zeichne sich
ein Unterschied ab, dessen sich Brentano nicht genügend bewußt war.
Dank ihm stehe der Denker “auf der Scheide zwischen mittelalterlicher
und moderner Auffassung. Stark scholastisch ist noch sein Wortgebrauch
des Terminus «intentional», modern dagegen der Begriff der psychischen
Beziehung, die indessen noch nicht die Bezeichnung «intentional»
erhält.”17
In jedem Fall kann die nächste Formulierung für Spiegelberg als sicher
gehalten werden: Das, was das Wesen der Intentionalität für Brentano
1874 ausmache, sei die mentale Inexistenz (d.h. die Immanenz des Objekts
im Erkenntnisakt, die nach dem Beispiel der Thomistisch-Aristotelischen
Einwohnung der Spezies zu verstehen sei) und nicht “die Beziehung als
etwas als Objekt”.18
Wie gesagt, stützt sich die Deutung Spiegelbergs der Brentanoschen
intentionalen Inexistenz auf eine Gesamtsicht über den Terminus intentio
bei den Scholastikern. Der folgenden Grundidee dieser Aussicht kommt
für die weitere Entwicklung der interpretativen Auseinandersetzung über
die intentionale Inexistenz eine entscheidende Rolle zu: in der Scholastik
wird “das Moment der Hinbezogenheit auf den Gegenstand … selbst in
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der Auffassung der intentio als Akt gar nicht oder nicht als solches
herausgearbeitet”.19 Diese Voraussetzung wird in Ausonio Marras‚
“Scholastic Roots of Brentano‚s Conception of Intentionality” (1976) sehr
stark kritisiert,20 und die Weise, in der dieser Interpret das Verhältnis
zwischen der Gegenstandsbezogenheit und der intentionalen Inexistenz
bei Thomas von Aquin bestimmt, führt ihn zu einer anderen Auffassung
über das Wesen des Intentionalen bei Brentano.
Marras Hauptbeitrag im erwähnten Aufsatz besteht in der Behauptung,
daß die Beziehung auf einen Gegenstand in der Scholastik den Gedanken
der intentionalen Inexistenz nicht ausschließt, sondern von diesem
wesentlich vorausgesetzt wird.21 Um seine These zu beweisen, greift
Marras zu Thomas von Aquin und zeigt, daß in seinem Werk die
Intentionen nicht nur von ihrem esse naturale (ihrer Existenz in der Seele),
sondern auch von ihrem wesentlich zugehörigen esse repraesentativum
charakterisiert werden.22 Als Spiegelberg die Frage der Intentionen bei
Thomas von Aquin anschnitt, betonte er nur den ersten Aspekt und
vernachlässigte völlig den zweiten. Aber nach Marras erkennt die Seele
bei Thomas von Aquin nicht dadurch, daß die Intentionen in ihr existieren,
sondern durch ihre Bezogenheit auf einen Gegenstand.23
Die Hervorhebung dieser letzten Intentionseigentümlichkeit von Marras
hat, was die Interpretation von Brentano betrifft, einige wichtige
Konsequenzen. Die erste ist, daß die Definition des psychischen
Phänomens mittels der Beziehung auf ein Objekt nicht eine originelle
Idee Brentanos sei, weil sie schon von den Scholastikern entworfen
werde.24 Die zweite Konsequenz bestehe in der Betrachtung der in
thomistischem Sinn verstandenen Beziehung auf einen dem Bewußtsein
transzendenten Gegenstand als den Sinn des Ausdrucks “die Richtung
auf ein Objekt”. 25 Die dritte, in der zweiten implizit enthaltene
Konsequenz sei, daß das Beiwort “intentional” aus “intentionaler
Inexistenz” in erster Linie die Hinbezogenheit der immanenten
Gegenstände (Intentionen, Spezies und Formen in scholastischem Sinn)
auf ein von ihnen verschiedenes Objekt und nicht die Einwohnung dieser
Entitäten in der Seele meine.26 Deshalb neige ich dazu, zu sagen, daß
Marras‚ Meinung nach nicht die immanente Existenz, sondern die
Beziehung auf einen der Seele transzendenten Gegenstand das Wesen
des Intentionalen bei Brentano ausmache.
Meiner Meinung nach schrieb seit Spiegelberg kein anderer Interpret
so tiefgreifende Abhandlungen über die intentionale Inexistenz bei
Brentano wie Klaus Hedwig. Um den scholastischen Kontext des
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welches das Objekt von Sinn trennt, geschieht. Dieses Medium (die
erleuchtete Luft für das Sehen, das Fleisch für den Tastsinn, u.s.w.) ist
dasjenige, das die Form des Objektes übernimmt, sie bis zum
Empfindungsorgan überträgt, um es zu affizieren und so die Vollendung
der Form zu bewirken.59 Aristoteles beschreibt das Ergebnis dieses
Prozesses, indem er die Wahrnehmung als das kennzeichnet, “was fähig
ist, die wahrnehmbaren Formen ohne Materie aufzunehmen, wie das
Wachs das Zeichen des Ringes ohne das Eisen und das Gold aufnimmt”.60
Genau diese „»immaterielle« Gegenwart“ der sensibelen Formen in dem
empfindenden Vermögen wird von Brentano mittels des Terminus
“objectiv” gekennzeichnet und genau diese Idee kann den Weg zur
Interpretation der historischen Aspekte bahnen, die im
Intentionalitätspassus der Psychologie vom empirischen Standpunkt
enthalten sind.61 In einer zu diesem Passus gehörenden Anmerkung sagt
Brentano fast mit den gleichen Worten wie in der Psychologie des
Aristoteles: ”Schon Aristoteles hat von dieser psychischen Einwohnung
gesprochen. In seinen Büchern von der Seele sagt er, das Empfundene als
Empfundenes sei in dem Empfindenden, der Sinn nehme das Empfundene
ohne die Materie auf, das Gedachte sei in dem denkenden Verstande.”62
Und was bedeutet da “das Empfundene als Empfundenes” wenn nicht die
im sensibelen Erkenntnisvermögen existierende Form, eine Form, deren
Status in der Arbeit von l867 genau mit demselben Terminus beschrieben
wird? 63 Deshalb kann gesagt werden, daß eben die dem
Erkenntnisvermögen immanente, in Aristotelischem Sinn verstandene
sensibele (oder intelligibele) Form diejenige ist, was Brentano durch die
Ausdrücke “die intentionale (auch wohl mentale) Inexistenz eines
Gegenstandes”, ”gegenständlich (objektive) in etwas sein”, “immanent
gegenständlich sein” oder “die immanente Gegenständlichkeit” meinte.
Der Sinn, den das Wort „Inexistenz” hier hat, bietet mir ein weiteres
Argument für diese Idee. Wie Dieter Münch gezeigt hat, wird das Präfix
„In-“ von Brentano nicht privativ, sondern zur Bezeichnung „einer Relation,
der des Enthaltenseins“ gebraucht .64 Demgemäß bedeutet „Inexistenz“
bei Brentano nicht „Nonexistenz“, sondern „Existenz in“ („Existenz der
Form in der Seele“ in unserem Fall). Man hat hier hinzufügen, daß das
Wort in diesem Sinn noch in der Dissertation Brentanos eine entscheidende
Rolle spielt, weil die unterschiedlichen Weisen der Existenz der Prädikate
im Subjekt als Grundlage der Deduktion der Aristotelischen Kategorientafel
angewendet werden.65 Von den zahlreichen Stellen, in denen Brentano
das Syntagma „Existenz in“ verwendet, zeigen einige sehr klar, daß es die
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und Gestalten zeigen, darin vorkommen müssen. Aber dies ist dann auch
alles. An und für sich tritt das, was wahrhaft ist, nicht in die Erscheinung,
und das, was erscheint, ist nicht wahrhaft. Die Wahrheit der physischen
Phänomene ist, wie man sich ausdrückt, eine bloß relative Wahrheit.“83
Man bemerkt auf Grund dieses Textes, daß der Denker 1874 nicht
mehr wie 1867 mit der These arbeitet, die die Identität zwischen Erkenntnis
und Sein (zwischen erkannter und wirklicher Form) behauptet. Im
Gegenteil ist der Inhalt des psychischen Aktes jetzt nur ein Zeichen der
Wirkung einer Wirklichkeit auf unsere Sinne.84 Aber diese Einwirkung
hat jetzt nicht die Übertragung einer wirklichen Form, sondern das
Erscheinen eines physischen Phänomens in einer Empfindung als Ergebnis.
Was dieses Phänomen von einer „bloß subjektiven Erscheinung“
unterscheidet, sind eben die Analogien, die nach Brentano zwischen ihm
und der sein Erscheinen bewirkenden Wirklichkeit bestehen.
Von hier ausgehend kann ich versuchen, Brentanos Einstellung
hinsichtlich der Beziehung des physischen Phänomens und der es
bewirkenden Wirklichkeit zu bestimmen. Einerseits weist er die Stellung
von Bain als unhaltbar zurück, der die Meinung vertritt, daß dem
physischen Phänomen „keine Wirklichkeit entsprechen könne“.85
Andererseits ist der Denker sich dessen bewußt, daß es eine Entsprechung
„in jeder Hinsicht“ zwischen den beiden nicht weiter behauptet werden
kann,86 weil viele Beweise sich im Laufe der Zeit gegen die Zuverlässigkeit
der äußeren Wahrnehmung sammelten.87 Aus diesen Gründen glaubt er,
daß nur die Existenz „gewisser Analogien“ zwischen der unseren Sinnen
erscheinenden Welt und der wirklichen Welt, die das Erscheinen der
Empfindungsinhalte bewirkt, behauptet werden kann. Genauer gesprochen
bestehen diese ähnlichen Verhältnisse darin, daß wie die uns erscheinende
Welt auch die wirkliche eine „raumähnlich in drei Dimensionen“
ausgebreitete und „zeitähnlich in einer Richtung“ verlaufende Welt ist.88
Über die Feststellung dieser Analogien hinaus kann unsere Erkenntnis
nicht weiter schreiten: „Denn, wie schon gesagt, geben uns die physischen
Phänomene der Farbe, des Tones und der Temperatur, sowie auch das
der örtlichen Bestimmtheit von den Wirklichkeiten, durch deren Einfluß
sie in uns zur Erscheinung kommen, keine Vorstellung. Wir können sagen,
daß es solche Wirklichkeiten gibt, wir können gewisse relative
Bestimmungen von ihnen aussagen; was aber und wie sie an und für sich
sind, bleibt uns völlig undenkbar.“ 89
Es ist interessant zu bemerken, daß in der Arbeit von 1874 die Existenz
einer wirklichen Welt die grundsätzliche Annahme ist, auf Grund deren
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die Physik als Wissenschaft aufgebaut wird, weil ihre Aufgabe: die
Erklärung der „Aufeinanderfolge der physischen Phänomene normaler
und reiner […] Sensationen“ sich genau auf die Einwirkung dieser Welt
auf unsere Sinnesorgane stützt.90 Die Lösung dieser Aufgabe setzt nicht
voraus, daß die Physik „über die absolute Beschaffenheit dieser Welt
Aufschluß“ gibt, sondern daß sie der Welt Kräfte zuschreibt, für die sie
die Gesetze der Koexistenz und der Sukzession feststellt.91
Man kann hier die Frage aufwerfen, ob die Physik als eine Wissenschaft,
die nach gesicherten Ergebnissen strebt, unter den Umständen aufgebaut
werden kann, in denen den physischen Phänomenen nur eine
phänomenale und intentionale, aber keine wirkliche Existenz zukommen.
Brentanos Antwort ist bejahend, weil, obwohl der Zweifel an der Wahrheit
dieser Phänomene berechtigt ist, nicht dasselbe von den Gesetzen gilt,
welche die Aufeinanderfolge dieser Phänomene beherrschen. Tatsächlich
sind diese Gesetze: die der Trägheit oder der Gravitation, Gesetze der der
Welt zugesprochenen Kräfte, und als solche kommen sie in der von ihnen
bewirkten Aufeinanderfolge der Empfindungsinhalte zum Ausdruck.92
Überdies ermöglichen diese Gesetze die Vorhersage des Verlaufs von
physischen Phänomenen, was ohne sie nicht möglich wäre.93
Aber wenn wir jetzt versuchen, den Status des physischen Phänomens
mittels der begrifflichen Bestimmungen zu erklären, die der traditionellen
Perspektive nach den Ausdrücken „intentionale Inexistenz“ und „objektiv“
zukommen, dann soll uns das physische Phänomen als eine sensibele
Form erscheinen, die sowohl in der Seele als auch in Wirklichkeit existiert.
Unter dieser Perspektive käme dem physischen Phänomen neben der
phänomenalen auch die wirkliche Existenz zu, und sein Zeichencharakter
würde zugunsten einer Bestimmung verloren, nach der es ein zuverlässiges
Bild der seine Erscheinung bewirkenden Wirklichkeit wäre. Am Anfang
des nächsten Kapitels werden die Probleme behandelt, die aus dieser
doppelten Interpretationsmöglichkeit des Inhalts der Empfindung folgen.
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wird. Aber jenseits dieser Tatsache muß bemerkt werden, daß die
Intentionalitätspassage von scholastischen Ausdrücken voll ist, die uns
gestatten, den Empfindungsinhalt als eine Form in traditionellem Sinn zu
interpretieren. Das gemeinsame Merkmal der beiden besteht darin, daß
sie der Empfindung immanent sind. Die unterscheidenden Merkmale
rühren daher, wie dieser immanente Inhalt verstanden wird: als sensibele
Form, die ein zuverlässiges Bild der sinnlichen Qualität ist, oder als
physisches Phänomen, das nur ein Zeichen der es bewirkenden Ursache
ist. Wenn man Brentanos Äußerungen zu diesem Problem in seiner Schrift
von 1874 in Betracht zieht, dann bin ich der Meinung, daß der Denker
sich dessen nicht bewußt scheint, daß sein Text den Eindruck einer solchen
Doppeldeutigkeit erwecken kann. Seine wahre Stellung in der Frage der
sensibelen Erkenntnis ist für mich unzweifelhaft diejenige, die in der
Psychologie vom empirischen Standpunkt bezüglich des physischen
Phänomens vorgelegt wird. Diese Stellung ist schon in seinen
Metaphysikvorlesungen vorhanden, wo der Denker die sensibelen
Qualitäten als phänomenale Zeichen betrachtet. 94 Unter diesen
Umständen soll die in der Psychologie des Aristoteles durchgeführte
Analyse der sensibelen Erkenntnis für einen Vorgang gehalten werden, in
dem Brentano seine eigene Auffassung über die sensibele Erkenntnis
beiseite legt, um dieses Problem in Aristotelischem Sinn zu denken. Einige
Bemerkungen über den Charakter der Schrift von 1874 bestätigen das
eben Gesagte über die moderne Stellung Brentanos in diesem Problem.
Im Unterschied zur Psychologie des Aristoteles, die sich in der Tradition
der Aristotelischen Exegese bewegt, hat die Psychologie vom empirischen
Standpunkt modernen Charakter. Sowohl die Sprache als auch der
gedankliche Inhalt und die von Brentano angeführten Quellen sind
größtenteils modern, weil, um die Probleme zu lösen, die beim Aufbau
einer empirischen Psychologie aufgeworfen werden, Brentano besonders
zu psychologischen und physiologischen Untersuchungen seiner Zeit
greift. Verfasser wie Bain, Hamilton, Herbart, Horwicz, Lange, Maudsley,
J. St. Mill, Wundt u.a. werden in diesem Werk ausführlich angeführt und
behandelt. Es ist wahr, daß Brentano auch zu „älteren Psychologen“ wie
Aristoteles und Thomas greift, aber wenn man das Gewicht beurteilt, das
der Behandlung dieser Denker seinem Werk insgesamt zukommt, dann
stehen nicht diese „älteren“, sondern jene modernen Denker im
Vordergrund. Außerdem ist der begriffliche Apparat dieser Schrift im
Vergleich mit dem der Arbeit von 1867 sehr verändert: die Brentanosche
empirische Psychologie ist nicht mehr wie die Aristotelische auf der
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Weiter versuche ich Punkt für Punkt zu zeigen, daß Brentanos Text
auch auf andere Wege erklärt werden kann.
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a. Was die immanente Referenz der psychischen Akte betrifft, läßt sie
sich durch die Weise erklären, in der Brentano die Zwecke und die
Methode seiner Psychologie bestimmt. Wie schon gesagt wurde, besteht
ein Grundgedanke der Schrift Brentanos darin, daß es zwischen den
psychischen und den physischen Phänomenen grundlegende
Unterschiede gibt, die eine strenge Trennung der zwei Klassen der
Phänomene möglich machen. Unter diesen Merkmalen ist die
intentionale Inexistenz dasjenige „welches die psychischen Phänomene
unter allen am meisten kennzeichnet“. „Kein physisches Phänomen“
,sagt Brentano zweimal, „zeigt etwas Ähnliches.“106 Es muß hier betont
werden, daß alle von Brentano in die Diskussion gebrachten
Eigentümlichkeiten deskriptive Merkmale darstellen, die den
psychischen Phänomenen wesentlich sind, und die als solche
ausnahmlos mittels der richtigen Methode des Psychologen: der inneren
Wahrnehmung, untersucht werden können. Damit zeichnet sich eine
wechselseitige Verbindung ab, die für den Aufbau der Brentanoschen
empirischen Psychologie entscheidend ist, weil nach Brentano die
Kompetenzgrenzen des Psychologen nur darauf beschränkt sind, was
der inneren Wahrnehmung zugänglich und damit dem Bewußtsein
immanent ist. Von diesem Standpunkt aus fallen auch die physischen
Phänomene der Empfindung oder der Phantasie der psychologischen
Betrachtung unter einer bestimmten Einschränkung anheim. Diese
Einschränkung besteht darin, „daß sie nur als Inhalt psychischer
Phänomene bei der Beschreibung der Eigentümlichkeit derselben in
Betracht kommen.“107 Diese Behauptung beweist für mich, daß nicht
nur ein konzeptualistischer Einfluß sich als verantwortlich für die
„Rücknahme der sachlichen Referenz der Intention in die Immanenz
des Psychischen“108 betrachten läßt, sondern auch die Tatsache, daß
der Kompetenzkreis des Psychologen nach Brentano nur auf die
immanenten Gegebenheiten des Bewußtseins eingeschränkt ist: in
erster Linie auf die wirklichen psychischen Zustände, aber auch an
zweiter Stelle auf die physischen Phänomene, insofern diese Inhalte
der psychischen Vorgänge sind. Hingegen kommt das Studium der
Sukzession der physischen Phänomene “normaler und reiner
Sensationen“ in Verbindung mit ihren äußeren Ursachen der Physik109
und die Erforschung des Verhältnisses der Stärke der Empfindung mit
dem äußeren Reiz der Psychophysik zu.110
b. Hedwig erklärt die Differenz zwischen Erkenntnis und Ding in
Brentanos Psychologie auf der Linie der frühen fictum Theorie Ockhams
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Auf diese Gründe gestützt läßt sich sagen, daß der Text Brentanos
eine konzeptualistische Interpretation zweifellos zuläßt. Dennoch schließt
das meiner Meinung nach nicht die Möglichkeit einer Interpretation im
Spiegelbergs Sinn aus. Im Folgenden versuche ich, einige Beweise dafür
zu erbringen.
i. Mein Haupteinwand gegen Hedwigs These ist, daß er die Wichtigkeit
des Begriffs „objektiv“ in Brentanos Text überschätzt. Das, was der
Denker im Intentionalitätspasssus betonen will, ist nicht die Seinsweise
des Objektes, sondern seine Immanenz im psychischen Akt. Dieser
letzte Aspekt stellt ein wesentliches deskriptives Merkmal des
psychischen Phänomens dar, das mittels des Adjektivs „objektiv“ betont
werden kann und das dem Zweck des Kapitels: der strengen Trennung
der zwei Phänomenklassen gut entspricht. In diesem Zusammenhang
läßt sich sicher argumentieren, daß dem immanenten Gegenstand bei
Brentano eine bestimmte Seinsweise zukommt, aber das ist ein
nachträglicher und für die Zwecke der empirischen Psychologie
Brentanos nicht ebenso wesentlicher Gedanke wie der der Immanenz.
Nach mir macht diese letzte Idee eine entscheidende Dimension des
Intentionalitätspassus aus, und eine geschichtliche Interpretation, die
den Ausdruck inesse (Inexistenz)122 und nicht obiective als Leitfaden
nimmt, hat den Vorteil, damit besser in Einklang zu stehen.
Von hier ausgehend läßt sich sagen, daß die Anmerkung, in der
Brentano die Geschichte der intentionalen Inexistenz beschreibt, nicht
das Ergebnis einer konzeptualistischen Lektüre der für den Terminus
“objektiv” relevanten Passagen aus den Werken von Aristoteles und
den anderen Denkern ist, sondern einen geschichtlichen Überblick
über die Denker darstellt, in deren Schriften der Gedanke der Immanenz
des Objektes in der Seele zur Sprache kommt. Nach dem
Intentionalitätspassus (und der Abhandlung Spiegelbergs) können
Aristoteles und Thomas‚ Schriften diesem Zweck ganz gut dienen,
obwohl Hedwig versucht zu beweisen, daß es hier nicht um einen
Thomistischen, sondern um einen konzeptualistischen Einfluß geht.
Aber wenn wir die unterscheidenden Merkmale der beiden
interpretativen Richtungen in Klammern setzten und auf das Ziel der
Anmerkung und des Textes Brentanos aufmerksam werden, dann
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Aus allen diesen Gründen glaube ich, daß in Brentanos Text „objektiv“
dasselbe bedeutet wie „Inexistenz“, obwohl es in seinem ursprünglichen
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Idee bringe, sind sachlicher Natur: die Richtung der Akte auf die Objekte
ermöglicht die Trennung der Grundklassen der psychischen Phänomene:
Vorstellungen, Urteile und Gemütsbewegungen, mittels eines Merkmales,
das dem psychischen Akt und nicht seinem Inhalt eigen ist. Die
verschiedenen Weisen der Inexistenz der Objekte im Bewußtsein stützen
sich bei Brentano auf die verschiedene Weise der Beziehung auf die
Inhalte. 129 In der Sprache der Dissertation ausgedrückt, wird das
Fundament des Verhältnisses Akt-Objekt vom Akt und sein Terminus vom
Objekt dargestellt.130 Die Wichtigkeit, die der Weise der Beziehung bei
der Klassifikation der psychischen Vorgänge zukommt, ist als ein möglicher
Grund zu betrachten, wofür im Inhaltsverzeichnis dieser Schrift nicht die
„intentionale Inexistenz“, sondern überall „ die Beziehung auf ein Objekt“
steht. Deshalb bin ich der Meinung, daß die Eigenart der geschichtlichen
Form der Intentionalität, die von Brentano in der Arbeit von 1874 vermittelt
wird, in der Beziehung des psychischen Aktes auf das ihm immanente
Objekt und in der Immanenz des Objekts in dem auf es gerichteten Akt
besteht.
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ANMERKUNGEN
* Zum Schreiben dieses Aufsatzes bin ich Prof. Dr. Wilhelm Baumgartner
besonders dankbar, ohne dessen wissenschaftliche und sprachliche Hilfe
der Aufsatz nie in dieser Form erschienen wäre. Prof. Dr. Rudolf Haller,
Prof. Dr. Reinhard Fabian, Dr. Lucian Turcescu, M.A. Alexander Kraus und
M.A. Lavinia Stan verdanke ich wesentliche bibliographische Unterstützung.
In derselben Hinsicht bin ich auch den Verlagen: Felix Meiner, Georg Olms
und Suhrkamp zu Dank verpflichtet.
1. Vgl. Franz Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, 1874,
Nachdruck Bd. 1, Hamburg l973, 2 ff.
2. Ebd., 6 und ders. Die Psychologie des Aristoteles, insbesondere seine Lehre
vom Nous Poietikos, 1867, Nachdruck Darmstadt 1967, 1 f. und 41-52.
3. Ders., Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg 1973, 6
und 26 f.
4. Ebd., 62 f. und 105.
5. 71 f.
6. 124 f. Der Ausdruck “Die Beziehung auf ein Objekt” gehört dem Satz, der
den Titel des Abschnittes gibt, in dem Brentano die Problematik des
Intentionalen in die zeitgenössische Philosophie eingeführt hat. Die anderen
Redewendungen werden innerhalb des Abschnittes selbst verwendet.
7. Ebd., 125. Neben diesem Merkmal zählt Brentano andere fünf auf, die das
psychische vom physischen Phänomen unterscheiden: das psychische
Phänomen ist Vorstellung oder hat eine Vorstellung zur Grundlage, ist
ausdehnungslos, einheitlich, nur der inneren Wahrnehmung zugänglich
und existiert nicht nur intentional, sondern auch wirklich. Hingegen ist das
physische Phänomen ausgedehnt, einheitslos, nur der äußeren
Wahrnehmung zugänglich und existiert nur intentional und phänomenal
(112, 120 f., 128 f. und 135 ff.).
8. 124.
9. 124f.
10. Die Abhandlung erschien zum ersten Mal in der Zeitschrift Philosophische
Hefte 5 (1936) und wurde unter dem Titel ”«Intention» und «Intentionalität»
in der Scholastik, bei Brentano und Husserl” in Studia Philosophica 29
(l969) 189-216 wiederabgedruckt. (Für weitere bibliographische Hinweise
vgl. Wilhelm Baumgartner / Franz-Peter Burkard “Franz-Brentano-
Bibliographie” in International Bibliography of Austrian Philosophy, IBÖP
1981-1983, Amsterdam-Atlanta 1990, 98.) Dem Verfasser gemäß bedeutet
der neue Titel lediglich die Rückkehr zu seiner ursprünglichen Wahl. Weiter
beziehe ich mich auf den Aufsatz, der in Studia Philosophica 29 (1969)
veröffentlicht wurde.
11. Ebd., 192 ff. In der hier dargelegten einschlägigen Literatur wird der Terminus
intentio als Synonym mit species und forma verstanden.
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12. 206. Ich sage aus nächsten Gründen, daß dieser Passus unter Husserls Einfluß
steht: 1. Brentano spricht nur von psychischen Phänomenen, Akten oder
Zuständen; hingegen bevorzugt Husserl den Ausdruck “Erlebnis” oder “Akt”
statt des „psychischen Phänomens“, weil dieser letzte „mit sehr nachteiligen
Vieldeutigkeiten behaftet“ ist (vgl. Brentano, a.a.O., und Husserl Logische
Untersuchungen, Hua, Bd. XIX/I, 384); 2. Wie Dieter Münch gezeigt hat,
erscheint das Beiwort “intentional” bei Brentano nur als indirektes Attribut
des Hauptwortes “Gegenstand”: Brentano spricht nur von der “intentionalen
… Inexistenz eines Gegenstandes” und nicht von intentionalen Gegenständen.
Hingegen wird dieses letzte Syntagma von Husserl, Twardowski, Höfler und
Meinong verwendet (vgl. Brentano, a.a.O., 124, Husserl, “Intentionale
Gegenstände” in Hua, Bd. XXII, 303-338, A.Höfler, Logik. Unter Mitwirkung
von A.Meinong, 1890, §6, angeführt nach Twardowski Zur Lehre vom Inhalt
und Gegenstand der Vorstellungen, Wien 1894, 4 und D. Münch, Intention
und Zeichen. Untersuchungen zu Franz Brentano und zu Edmund Husserls
Frühwerk, Frankfurt am Main 1993, 239).
13. Spiegelberg, a.a.O., 208.
14. 207.
15. Ebd.
16. Ebd. Obwohl hier zu früh ist, um das in Frage stehende Problem ausführlich
anzuschneiden, bemerke ich noch schon jetzt, daß von den Ausdrücken:
“die Beziehung auf einen Inhalt”, ”die Richtung auf ein Objekt” und “die
immanente Gegenständlichkeit” strikt gesprochen nur der letzte der
Redewendung “die intentionale Inexistenz” als äquivalent betrachtet werden
kann. Meiner Meinung nach stellen alle vier Syntagmen verschiedene
Beschreibungen desselben Sachverhalts vor: die ersten beschreiben den
Komplex Akt-Objekt vom Standpunkt des Aktes aus, während die letzten
vom Standpunkt des Objektes aus. Übrigens scheint Spiegelberg selbst in
The Phenomenological Movement (l967) auf diese frühere Äquivalenz zu
verzichten, weil die Ausdrücke “die intentionale Inexistenz“ und “die
Richtung auf ein Objekt” hier nicht als Äquivalent, sondern als verschiedene
Charakterisierungen der psychischen Phänomene gehalten werden (vgl.
Spiegelberg, The Phenomenological Movement, The Hague 1967, 40f.).
Dieser Veränderung entspricht die der Perspektive, unter der Spiegelberg
den Intentionalitätspassus verwertet: 1967 ist er nicht mehr an der
Bestimmung des Wesens der Intentionalität im Werk von 1874, sondern an
einer Schätzung dieses Passus vom Standpunkt aus der Brentanos späten
Auffassung über das Intentionale interessiert. Deshalb sagt er, von den
Ausdrücken “die intentionale Inexistenz” und “die Richtung auf ein Objekt”
ist die zweite “the more important and the only permanent one for
Brentano;... what ist more: as far as I can make out, this characterization is
completly original with Brentano” (ebd., 40f.).
17. Spiegelberg, “«Intention» und «Intentionalität» in der Scholastik, bei
Brentano und Husserl” in Studia Philosophica, 29 (1969) 208.
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18. Ebd., 207. Dieser Schluß wurde 1989 von Edmund Runggaldier
wiederaufgenommen. Seiner Ansicht nach: ”it is intentional inexistence
and not the modern conception of reference or directedness to something
other which comprises the essence of intentionality for the early Brentano”
(vgl. E. Runggaldier „On the Scholastic or Aristotelian Roots of
‚Intentionality‘ in Brentano” in Topoi 8 (1989) 97). Rundggaldier
unterscheidet sich von Spiegelberg dadurch, daß er diese These vom
Standpunkt aus der ersten zwei von Brentano Aristoteles gewidmeten
Schriften argumentiert. Seine Identifizierung des Wesens der Intentionalität
mit der intentionalen Inexistenz läßt außer Acht die Weise, in der Spiegelberg
sich in seinem Werk von 1967 auf dieses Problem bezieht.
19. Spiegelberg, a.a.O., 202.
20. Marras bezieht sich nicht auf die von mir in Betracht gezogene Abhandlung,
sondern auf das Kapitel von The Phenomenological Movement. Dennoch
referiere ich den 1936 veröffentlichten Aufsatz, weil Spiegelbergs Stellung
hier ausführlicher vorgelegt wird und die Grundideen der beiden Schriften
dieselben sind. Es muß auch hinzugefügt werden, daß Marras neben der
schon erwähnten auch eine andere Voraussetzung Spiegelbergs in Betracht
zieht, nämlich die Idee, daß “die außerpraktische Intention der Scholastik
... ein in sich abgeschlossenes, insofern selbstständiges Gebilde” sei (vgl.
Spiegelberg, a.a.O., 201.) Weiter beschränke ich mich auf die erste
Voraussetzung, weil sie für mein Thema besonders wichtig ist.
21. Ausonio Marras, “Scholastic Roots of Brentano‚s Conception of
Intentionality” in The Philosophy of Brentano, hg. v. Linda L. McAlister,
London 1976, 129.
22. Ebd., l33.
23. 133f.
24. 133ff.
25. 134.
26. 135f.
27. Vgl. Klaus Hedwig, “Der scholastische Kontext des Intentionalen bei
Brentano” in Die Philosophie Franz Brentanos. Beiträge zur Brentano-
Konferenz Graz, 4-8 September 1977, Amsterdam 1978, 73.
28. Ebd.
29. 75f.
30. Ders., “Vorwort” in Franz Brentano, Geschichte der mittelalterlichen
Philosophie im christlichen Abendland, Hamburg 1980, XIII.
31. Vgl. Ders., „Der scholastische Kontext des Intentionalen bei Brentano“ in
Die Philosophie Franz Brentanos, Amsterdam 1978, 76f. Durch diese
Behauptung bestätigt Hedwig Marras` These, daß bei Thomas die Intention
wesentlich nicht nur von ihrer Existenz in der Seele, sondern auch von
ihrer Hinbezogenheit auf Objekte charakterisiert wird. Andererseits wirft er
Marras vor, daß er “die erstmals von Spiegelberg aufgeworfene Problematik”
der Rezeption der Scholastik außer Acht ließ. Demgemäß war, was Brentano
519
N.E.C. Yearbook 1997-1998
520
ION TÃNÃSESCU
dieses Objekt als „Analogon“ der Qualitäten, die empfunden werden, oder
als „vorgestellte“ Form beschrieben (94, 102). Das beweist für mich, daß
dieser Terminus bei Brentano nicht in so enger Verbindung mit den
intelligibelen Erkenntnisgebilden (Begriffe, intelligibele Formen) steht, wie
sich aus Hedwigs Abhandlungen erschließen läßt. (Vgl. Hedwig, „Der
scholastische Kontext des Intentionalen bei Brentano“ in Die Philosophie
Franz Brentanos Amsterdam 1978, 76 ff., und ders., Über die moderne
Rezeption der Intentionalität Thomas-Ockham-Brentano in Finalité et
intentionalité, hg. v. J. Follon u. J. McEvoy Paris 1992, 223 ff. Dennoch soll
anerkannt werden, daß Hedwig in einem Passus in dem hier vermeinten
Sinn ganz klar spricht: „Anders als die „Sache“ (res), die extramental in der
Ordnung der „Natur“ besteht, ist das „Objekt“ in den Erfahrungsbereich
eines vegetativen, sensitiven oder intellektiven Vermögens einbezogen und
nur in dieser mentalen Immanenz auffindbar“ (Hedwig, “Über das
intentionale Korrelatenpaar“ in Brentano Studien Band 3 (1990/1991),
Intentionalität, Würzburg, 51).
55. Vgl. Aristoteles, De an. B, 11, 423 a 13-15.
56. Brentano, a.a.O., 81.
57. 80.
58. Ebd. Die Idee wird von der Perspektive des Unterscheidung aus zwischen
“etwas objectiv in sich haben” und “etwas physisch in sich haben” auf der
nächsten Seite wieder aufgenommen: ”Er (der empfindende Körper,
Hinzufügg. d. Verf.) fühlt etwas Warmes, d.h. er hat eine Wärme objectiv
in sich, er ist warm, d.h. er hat eine Wärme physisch, materiell in sich. Die
Aufnahme in dieser letzten Weise war eine eigentliche Alteration, ein Verlust
der Kälte, ein Werden des Entgegengesetzten aus dem Entgegengesetzten,
die Aufnahme in der ersten Weise war nur eine einfache Actualisirung
dessen, was der Potenz nach in dem Subjecte vorhanden war” (81).
59. Vgl. Aristoteles, De An., B, 7, 419 a 13-15 und B, 11, 423 a 13-15; Brentano,
a.a.O., 172 f., und auch H. Siebeck, Geschichte der Psychologie, Erster
Theil, zweite Abteilung. Die Psychologie von Aristoteles bis Thomas von
Aquin, 1883, Nachdruck, Amsterdam 1961, 25 ff.
60. Aristoteles, De an. B, 12, 424 a 18-20 ;übersetzt von Willy Theiler Berlin
1959, 47.
61. Ich übernahm den Ausdruck „»immaterielle« Gegenwart” von Klaus
Hedwig, der meines Erachtens der erste ist, der den Weg vom scholastischen
“obiective” hin zur Erklärung der erwähnten Aspekte schlägt (vgl. Hedwig,
“Vorwort“ in Franz Brentano Geschichte der mittelalterlichen Philosophie
im christlichen Abendland, Hamburg 1980, XIII, und ders., „Der
scholastische Kontext des Intentionalen bei Brentano“ in Die Philosophie
Franz Brentanos, Amsterdam 1978, 67-82.
62. Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg l973,
125.
63. Brentano, Die Psychologie des Aristoteles, Darmstadt 1967, 80.
521
N.E.C. Yearbook 1997-1998
522
ION TÃNÃSESCU
Subjekt der sensitive Teil des beseelten Leibes ist, beschrieben werden (vgl.
ders., Die Psychologie des Aristoteles, Darmstadt 1967, 59).
71. Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg 1973,
13-28. In einer Abhandlung von 1989 zieht Franco Volpi die
Schlußfolgerung, die Homologien Brentanos mit Aristoteles seien „partiell
und letztlich äußerlich, ohne jemals strukturell und wesentlich werden zu
können“. Seine These beruht auf einem Vergleich zwischen Brentano und
Aristoteles, in dem die Wissenschaftsauffassungen der beiden besonders in
Betracht kommen. (Vgl. Volpi, “War Franz Brentano ein Aristoteliker? Zu
Brentanos und Aristoteles` Auffassung der Psychologie als Wissenschaft”
in Brentano Studien Band 2 (1989) Würzburg, 25). Auf Grund des eben
Gesagten glaube ich, daß „die intentionale … Inexistenz eines
Gegenstandes“ auf eine Homologie mit Aristoteles verweist, die nicht
„äußerlich“, sondern „strukturell und wesentlich“ in Brentanos Psychologie
geworden ist. Diese These setzt aber voraus, daß der Vergleich der beiden
Denker sich nicht auf die methodischen Aspekte konzentriert.
72. Brentano, Die Psychologie des Aristoteles, Darmstadt 1967, 173 f. et passim.
Brentano unterscheidet hier die die intelligibelen Formen aufnehmende
Kraft, den noûs dynámei, vom noûs pathetikós, der seiner Ansicht nach die
Phantasie sei (ebd.,208).
73. 65.
74. 66. Der genaue Ausdruck ist: ”da das aktuelle Begehren, wenn es auf etwas
Praktisches gerichtet ist, selbst das Prinzip der Bewegung wird.“
75. Nach Engelhart ist diese eine von den ursprünglichen Bedeutungen des
Wortes intentio: “Die erste, der lateinischen Herkunft entsprechende
Bedeutung, läßt sich mit <Absicht>, <Tendenz> u. ä wiedergeben;“ (vgl. P.
Engelhart, Intentio in Historisches Wörterbuch der Philosophie hg. v. J.
Ritter u. K. Gründer, Bd. 4: I-K, Basel / Stuttgart 1976, 466).
76. So sagt Brentano :”Der allgemeine Begriff des Hauses, der in dem Verstande
des Baumeisters existirt, erweckt die Neigung seines Willens” (a.a.O., 65).
77. Ebd., 83 ff.
78. Das setzt voraus, daß das Medium die Form überträgt, ohne sie zu
korrumpieren.
79. Brentano, a. a. O., 80, 187.
80. Weiter beziehe ich mich ausschließlich auf das physische Phänomen 1.
weil es in der Arbeit von 1874 an Stelle der sensibelen Form erscheint; 2.
weil so ein Vergleich zwischen den Auffassungen über sensibele Erkenntnis
der beiden Werke möglich wird; 3.weil das Werk von 1874 für eine Analyse
der Vorstellungen der sensibelen Qualitäten mehr Material bietet als für
die der abstrakten Objekte, z.B. „das Denken eines allgemeinen Begriffes“
(vgl. Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg
1973, 111).
81. Ebd., 129.
82. 128f.
523
N.E.C. Yearbook 1997-1998
83. 28.
84. Das Verstehen des Empfindungsinhalts als ein Zeichen, das nur ein sehr
wenig zuverlässiges Bild der Wirklichkeit ist, stellt im Vergleich mit der
Weise, in der in der Arbeit von 1867 der epistemische Wert des immanenten
Objekts beurteilt wird, einen großen und sehr wichtigen Unterschied dar.
Wie gesagt, ist die erkannte sensibele Form ein treues Bild der wirklichen
Form, und deshalb kann ihr außer der intentionalen auch die wirkliche
Existenz zugesprochen werden.
85. Brentano, a.a.O., 129.
86. In Aristotelischer Perspektive ist eine solche Entsprechung an ihrem Platz,
weil nach der Arbeit von 1867 der Sinn dieselbe Form aufnimmt, die das
Sensibele in sich trägt (vgl. Brentano, Die Psychologie des Aristoteles,
Darmstadt 1967, 81).
87. Ders., Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg 1973,
13 f., 28.
88. Ebd., 138.
89. 86 f. Hinsichtlich dieses Problems sagt D. Münch :“that there is no cat, to
which the intentional acts would be directed…that there are no cats or
things for Brentano, but only the psychical and physical phenomena. And
that the physical phenomena, besides to this, are not real.“ (angeführt nach
Matja• Potrè, “Franz Brentano, a Philosopher of the Past and with a Future“,
Interview with Wilhelm Baumgartner, in Acta analitica 8 (1992) 46). Meiner
Erklärung gemäß kann gesagt werden, daß Brentanos Arbeit von 1874 nicht
unbedingt die wirkliche Existenz einer Katze ausschließt oder damit
unverträglich ist. Brentanos Auffassung nach gibt es eine wahrhafte Katze,
aber was sie an und für sich ist, können wir nicht kennen. Was sich über
diese Katze sagen läßt, ist, daß sie eine Größe und eine Gestalt hat, die der
Größe und der Gestalt ähnlich sind, die in unseren Empfindungen
erscheinen. Wir könnten auch sagen, daß die Bewegungen (die Sprünge
z.B.) den Katzen der Gesetze der Physik (dem Gesetz der Gravitation z.B.)
unterzogen werden. Weiter davon können wir aber nicht schreiten, und
tatsächlich ist es nicht Sache der Psychologie, sich mit dem Problem der
wirklichen Katze oder mit der Frage des Verhältnisses der auf die Katze
sich beziehenden Empfindungsinhalte mit ihren äußeren Ursachen zu
beschäftigen. Die erste Frage gehört zur Ontologie und die zweite zur Physik
oder zur Psychophysik. Der Psychologie kommt nur das Problem der
Beziehung des psychischen Aktes mit der in ihm als vorgestellten enthaltenen
Katze zu (Brentano. a. a. O., 10 ff. und 138 ff.).
90. Ebd.,138 f.
91. 138.
92. In einem ähnlichen Sinn sagt Brentano, daß die unbewußten psychischen
Phänomene sich in ihren Wirkungen offenbaren, “wie ja auch die Gesetze
der Außenwelt…in den Empfindungen als ihren Wirkungen zutage treten.“
(ebd. 149).
524
ION TÃNÃSESCU
93. Nach Brentano ist die Annahme einer wirklichen Welt mit der „Annahme
gewisser allgemeiner Gesetze“ verbunden, die uns gestatten „die sonst
unverständliche Sukzession unserer Empfindungsphänomene in ihrem
Zusammenhang zu begreifen, ja vorherzusagen“ (ebd., 151). Es ist hier
noch zu bemerken, daß Brentano zu demselben Schema, das „ein
unbekannte x“ als Ursache voraussetzt, greift, um das psychische Phänomen
der habituellen Disposition zu erläutern. Dieses Phänomen, das von
Maudsley als „eine Spur“ oder als “eine potentielle oder latente Vorstellung“
beschrieben wurde, ist nach Brentano „an Wirklichkeiten“ geknüpft, die
sowohl für die psychische Betrachtung als auch für die Physiologie des
Gehirns „in sich unbekannten Ursachen“ bleiben und die in den organischen
Prozessen des Gehirns bestehen. Wie sich die Kräfte der Natur in der
Aufeinanderfolge der physischen Phänomene offenbaren, ebenso äußern
diese Ursachen sich in der Sukzession der physiologischen Phänomene,
die zwischen zwei psychischen Vorgängen stattfinden und die so den Verlauf
dieser letzten Phänomene bedingen (ebd., 81-89).
94. Vgl. Brentano, Metaphysikkolleg 1867, Blatt 31764.
95. Ein solches Thematisieren ermöglicht die Ermittlung des Verhältnisses der
Stärke des physischen Reizes mit der Stärke der Empfindung. Die s.g. Weber-
Fechnersche Gesetz, auf das Brentano in seinem Text hinweist, drückt
mathematisch dieses Verhältnis aus. (Vgl. Ludwig J. Pongraz,
Problemgeschichte der Psychologie, München 1983, 97 und Brentano
a.a.O., 11f.)
96. Brentano a.a.O., 117.
97. Vgl. Hedwig, “Über die moderne Rezeption der Intentionalität Thomas-
Ockham-Brentano“ in Finalité et intentionalité, hg. v. J. Folon u. J. McEvoy,
Paris 1992, 224 f., und Brentano, a.a.O., 125.
98. Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg l973,
124f.
99. Vgl. Franz Brentano, Geschichte der mittelalterlichen Philosophie im
christlichen Abendland, Hamburg 1980, 76f, 79ff, 85, 89.
100. Vgl. Marras a.a.O., 133.
101. Vgl. Hedwig, „Der scholastische Kontext des Intentionalen bei Brentano“
in Die Philosophie Franz Brentanos, Amsterdam 1978, 67.
102. Ebd., 76f.
103. 79.
104. Ders., “Über die moderne Rezeption der Intentionalität Thomas-Ockham-
Brentano“ in Finalité et intentionalité, hg. v. J. Folon u. J. McEvoy, Paris
1992, 226 f.
105. Ebd., 223 und ders., Sein, objektives in Historisches Wörterbuch der
Philosophie, hg. v. J. Ritter u. K. Gründer, Bd. 9, Se-Sp, Basel / Stuttgart
1995, 249.
106. Vgl. Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 1, Hamburg
1973, 125, 137.
525
N.E.C. Yearbook 1997-1998
526
ION TÃNÃSESCU
und Brentano, a.a.O., 80, 86, 120 f. und ders. Psychologie vom empirischen
Standpunkt, Bd. 1, Hamburg 1973, 124.
127. Spiegelberg, a.a.O., 207
128. Ebd., 208.
129. Vgl. Brentano, Psychologie vom empirischen Standpunkt, Bd. 2, Die
Klassifikation der psychischen Phänomene, Leipzig 1925, 8 f., 32 et passim.
130. Vgl. Brentano, Von der mannigfachen Bedeutung des Seienden nach
Aristoteles, Hildesheim 1984, 28.
527
COLEGIUL NOUA EUROPÃ
Institut de Studii avansate
Punctul de pornire
Colegiul Noua Europã, un mic “centru de excelenþã” independent în
domeniul disciplinelor umaniste ºi sociale, primul ºi – cel puþin
deocamdatã – unicul de acest fel din România, a fost întemeiat în 1994
de profesorul Andrei Pleºu. În cei câþiva ani de existenþã ai colegiului,
comunitatea de bursieri ºi alumni din jurul sãu a ajuns sã numere peste o
sutã de membri. Prestigiul internaþional al colegiului a fost confirmat prin
acordarea premiului Hannah Arendt, instituit pentru a încuraja eforturi
exemplare în domeniul învãþãmântului superior ºi al cercetãrii. În 1999
Ministerul Educaþiei Naþionale a recunoscut Colegiul Noua Europã ca
formã instituþionalizatã de educaþie permanentã ºi formare profesionalã.
Obiective
• realizarea unui context instituþional care sã ofere tinerilor cercetãtori
români ºi sud-est europeni din domeniile ºtiinþelor umaniste ºi sociale
posibilitatea de a lucra la nivelul standardelor europene, într-o
atmosferã de naturã sã încurajeze dezbaterea criticã, inter- ºi trans-
disciplinarã;
• intensificarea contactelor dintre specialiºtii români ºi sud-est europeni
ºi colegii lor strãini din centre universitare ºi de cercetare din întreaga
lume;
• sincronizarea cercetãrii din România ºi din regiune cu aceea a mediilor
academice internaþionale ºi, totodatã, valorificarea a ceea ce e încã
preluabil din achiziþiile intelectuale obþinute, împotriva opreliºtilor, în
perioada dictaturii comuniste;
529
N.E.C. Yearbook 1997-1998
Programe
NEC nu este, propriu-zis, o instituþie de învãþãmânt, deºi contribuie
într-un mod semnificativ, prin activitãþile desfãsurate sub egida sa, la
dezvoltarea învãþãmântului superior din România. NEC este axat pe
cercetare la nivelul “studiilor avansate”, prin urmãtoarele programe:
Bursele NEC
În fiecare an New Europe College oferã, pe baza unui concurs public,
zece burse pentru tineri cercetãtori români din domeniile ºtiinþelor
umaniste ºi sociale. Bursierii sunt selectaþi de un juriu format din specialiºti
români ºi strãini ºi beneficiazã de o bursã care se acordã pe durata unui
an universitar (octombrie - iulie). Cei selectaþi îºi discutã proiectele de
cercetare în cadrul unor colocvii sãptãmânale (“colocviile de miercuri”).
În timpul anului academic fiecare bursier are posibilitatea de a petrece o
lunã într-un centru universitar din strãinãtate. La sfârºitul anului universitar
bursierii prezintã o lucrare ce constituie rezultatul cercetãrii efectuate în
cadrul Colegiului. Lucrãrile sunt publicate în anuarul NEC.
Bursele RELINK
Programul RELINK vizeazã (cu predilecþie) tineri cercetãtori români
din domeniile ºtiinþelor umaniste ºi sociale care au beneficiat de burse/
stagii de studiu în strãinãtate ºi s-au reîntors în România, ocupând posturi
în universitãþi sau în institute de cercetare. Urmãrind îmbunãtãþirea
condiþiilor de cercetare ºi revigorarea vieþii academice în România,
programul RELINK oferã anual (pe baza unei proces de selecþie similar
celui pentru bursele NEC) un numãr de zece burse, durata acestora fiind
de trei ani. Bursele includ: un stipendiu lunar, un suport financiar care
permite fiecãrui bursier sã întreprindã o cãlãtorie de cercetare de o lunã
pe an la un centru universitar din strãinãtate, pentru a-ºi menþine ºi lãrgi
530
NEW EUROPE COLLEGE
Programul GE-NEC
Începând din toamna anului 2000 Colegiul Noua Europã organizeazã
ºi gãzduieºte timp de trei ani universitari un program finanþat de Getty
Grant Program. Programul îºi propune sã contribuie la dezvoltarea
învãþãmântului ºi cercetãrii în domeniul culturii vizuale, prin invitarea
unor specialiºti marcanþi care susþin prelegeri ºi seminarii în cadrul NEC,
în beneficiul unor studenþi, masteranzi, doctoranzi ºi tineri specialiºti
interesaþi de acest domeniu. Programul include douã burse senior ºi douã
burse junior pe an. Bursierii, selectaþi în consultare cu Consiliul ªtiinþific
al Colegiului, sunt integraþi în viaþa Colegiului, primesc un stipendiu lunar
ºi au posibilitatea de a efectua o cãlãtorie de studii de o lunã în strãinãtate.
Programul Regional
Incepând din toamna anului 2001, NEC îºi va extinde programul de
burse, incluzând cercetãtori ºi universitari din Europa de Sud-Est (Albania,
Bosnia-Herþegovina, Bulgaria, Croaþia, Grecia, Macedonia, Republica
Moldova, Slovenia, Turcia ºi Iugoslavia). Aceastã dimensiune regionalã a
programului nostru îºi propune sã introducã în circuitul academic
internaþional savanþi dintr-o zonã ale cãrei resurse ºtiinþifice sunt încã
insuficient valorificate ºi sã contribuie la stimularea ºi consolidarea
dialogului intelectual între þãrile SEE. In perspectiva integrãrii europene,
a eforturilor comunitare pentru implementarea Pactului de Stabilitate,
aceste þãri sunt invitate, astfel, la cooperare, la depãºirea tensiunilor prin
care, din pãcate, s-au fãcut cunoscute în ultimul deceniu.
531
N.E.C. Yearbook 1997-1998
Finanþare
Confederaþia Elveþianã
Ministerul Federal pentru Educaþie ºi Cercetare – Germania
Ministerul Federal pentru Educaþie, ªtiinþã ºi Culturã - Austria
Statul român – finanþare indirectã prin scutirea de impozit pentru burse
532
Fondator al Fundaþiei Noua Europã ºi
Rector al Colegiului Noua Europã
Prof. dr. dr. h.c. Andrei PLEªU
Director executiv
Marina HASNAª
Director ºtiinþific
Dr. Anca OROVEANU
Consiliul Administrativ:
Maria BERZA, preºedinte, Centrul Român de Politici ºi Proiecte Culturale,
Bucureºti
Heinz HERTACH, director, Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr, Zug
Dr. Joachim NETTELBECK, director executiv, Wissenschaftskolleg zu Berlin
Irene RÜDE, director, Direcþia pentru Europa de Sud-Est, Ministerul
Federal pentru Educaþie ºi Cercetare, Bonn
Dr. Heinz-Rudi SPIEGEL, Stifterverband für die Deutsche Wissenschaft,
Essen
Dr. Ilie ªERBÃNESCU, economist, Bucureºti
Mihai-Rãzvan UNGUREANU, emisar special al Pactului de Stabilitate
pentru Europa de Sud-Est, Ministerul Afacerilor Externe, Bucureºti;
lector, Facultatea de Istorie a Universitãþii din Iaºi
Consiliul ªtiinþific:
Dr. Horst BREDEKAMP, profesor de istoria artei, Humboldt-Universität,
Berlin
Dr. Iso CAMARTIN, director, Direcþia culturalã, Televiziunea elveþianã,
Zürich
Dr. Daniel DÃIANU, profesor, Academia de Studii Economice, Bucureºti
Dr. dr. h.c. Wolf LEPENIES, profesor de sociologie, Freie Universität
Berlin; rector al Wissenschaftskolleg zu Berlin
Dr. Gabriel LIICEANU, profesor de filosofie, Universitatea Bucureºti;
director, Editura Humanitas, Bucureºti
Dr. Andrei PIPPIDI, profesor de istorie, Universitatea Bucureºti; preºedinte
al Comisiei Naþionale a Monumentelor Istorice, Bucureºti; director,
Institutul Român de Istorie Recentã, Bucureºti
Dr. Istvan REV, director, Open Society Archives, Budapesta
533
N.E.C. Yearbook 1997-1998
Starting Point
The New Europe College is a small independent Romanian “center of
excellence” in the humanities and social sciences founded in 1994 by
Professor Andrei Pleºu (philosopher, art historian, writer, 1990-1991
Romanian Minister of Culture, 1997-1999 Romanian Minister of Foreign
Affairs). Since its founding, the community of fellows and alumni of the
college has enlarged to over a hundred members. In 1998 the New Europe
College was awarded the prestigious Hannah Arendt Prize for its
achievements in setting new standards in higher education and research.
In 1999 the Romanian Ministry of Education officially recognized the New
Europe College as an institutional structure of continuous education in
the humanities and social sciences, at the level of advanced studies.
534
NEW EUROPE COLLEGE
Academic Programs
NEC is not, strictly speaking, a higher education institution, even though
it has been consistently contributing to the advance of higher education
in Romania in a number of ways, through the activities organized under
its aegis. It focuses on research at the level of advanced studies, through
the following programs:
NEC Fellowships
Each year, ten NEC Fellowships for outstanding young Romanian
scholars in humanities and social sciences are publicly announced. Fellows
are chosen by an international Academic Advisory Board, and receive a
monthly stipend for the duration of one academic year (October through
July). The Fellows gather for weekly seminars to discuss their research
projects. In the course of the year, the Fellows are given the opportunity
to pursue their research for one month abroad, at a university or research
institution of their choice. At the end of the grant period, the Fellows
submit a paper representing the results of their research. These papers are
published in the New Europe College Yearbook.
RELINK Grants
The RELINK Program targets highly qualified, preferably young
Romanian scholars returning from studies abroad to work in one of
Romania’s universities or research institutes. Ten RELINK Fellows are
selected each year through an open competition; in order to facilitate
their reintegration in the local research milieu and to improve their working
conditions, a modest support lasting for three years is offered, consisting
of: a monthly stipend, funds in order to acquire scholarly literature; an
annual allowance enabling the recipients to make a one-month research
535
N.E.C. Yearbook 1997-1998
536
Financing
The Swiss Federation
The Federal Ministry for Education and Research – Germany
The Federal Ministry for Education, Science and Culture – Austria
The Romanian State – indirect financial support, through tax exemption
for fellowships
537
N.E.C. Yearbook 1997-1998
Executive Director
Marina HASNAª
Scientific Director
Dr. Anca OROVEANU
Administrative Board
Maria BERZA, President, Romanian Center for Cultural Projects and Policy,
Bucharest
Heinz HERTACH, Director, Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr, Zug
Dr. Joachim NETTELBECK, Secretary, Wissenschaftskolleg zu Berlin
Irene RÜDE, Director, Department for South-Eastern Europen, Federal
Ministry for Education and Research, Bonn
Dr. Heinz-Rudi SPIEGEL, Stifterverband für die Deutsche Wissenschaft,
Essen
Dr. Ilei ªERBÃNESCU, economist, Bucharest
Mihai-Rãzvan UNGUREANU, Regional Envoy (Special Envoy) of the
Stability Pact for South-Eastern Europe, Romanian Ministry of Foreign
Affairs; Associate Professor, Department of History, University of Iaºi
538
NEW EUROPE COLLEGE
Point de départ
New Europe College (NEC) est un institut d’études avancées, un “centre
d’excellence” indépendant dans le domaine des sciences humaines et
sociales. Fondé en 1994 par le professeur Andrei Pleºu (philosophe,
historien d’art, écrivain, ministre roumain de la culture 1990/91, ministre
roumain des affaires étrangères 1997/99), il est le premier et reste - pour
le moment tout au moins - le seul dans son genre en Roumanie. Pendant
les quelques années depuis sa fondation, la communauté de boursiers et
anciens boursiers du collège s’est élargie, de sorte que son nombre dépasse
aujourd’hui la centaine. Le prix Hannah Arendt, accordé au New Europe
College en reconnaissance de son rôle exemplaire dans le renouveau de
l’enseignement et de la recherche, confirme le prestige international dont
jouit le collège. En 1999 le Ministère national de l’enseignement de
Roumanie a reconnu le New Europe College en tant que forme
institutionnalisée d’éducation permanente et de formation professionnelle.
Objectifs
• Créer un contexte institutionnel avec une large ouverture internationale,
qui offre aux jeunes chercheurs dans les sciences humaines et sociales
de Roumanie et des pays de l’Europe de Sud-Est la possibilité de
travailler dans des conditions comparables aux celles de leurs collègues
de l’Ouest, dans une atmosphère de nature à stimuler le dialogue entre
différents pays et domaines de recherche et à encourager les débats
critiques;
• Faciliter et élargir les contacts des spécialistes roumains et des autres
pays de la région avec leurs collègues étrangers, en développant des
contacts avec des centres d’enseignement et de recherche du monde
entier;
539
N.E.C. Yearbook 1997-1998
Programmes
NEC n’est pas une institution d’enseignement au sens propre du mot,
bien qu‘il ait contribué de manière significative au progrès de
l’enseignement supérieur en Roumanie par les activités organisées sous
son égide. Son activité est consacrée à la recherche au niveau d’études
avancées, par les programmes suivants :
540
NEW EUROPE COLLEGE
Le programme GE-NEC
Depuis le début de l’année universitaire 2000-2001 le New Europe
College est devenu l’organisateur et l’hôte d’un programme financé par
le Getty Grant Program. Ce programme, qui s’étend sur trois années
universitaires consécutives, se propose de contribuer au développement
de la recherche et de l’enseignement dans des domaines ayant trait à la
culture visuelle, en invitant des spécialistes réputés pour tenir au NEC des
conférences et des séminaires, au bénéfice des étudiants et jeunes
spécialistes dans ces domaines. Le programme inclut deux bourses senior
et deux bourses junior par an. Les boursiers, sélectionnés en consultation
avec le Conseil Scientifique du Collège, sont intégrés dans les activités du
Collège ; ils reçoivent une bourse mensuelle et ont la possibilité d’effectuer
un voyage d’études d’un mois à l’étranger.
Le programme régional
En commençant par l’automne 2001 le New Europe College va
diversifier son programme de bourses pour inclure des chercheurs et
universitaires des pays de l’Europe de Sud-Est (l’Albanie, la Bosnie-
Herzégovine, la Bulgarie, la Croatie, la Gerce, la Macédoine, la République
de Moldavie, la Slovénie, la Yougoslavie). Par cette dimension régionale
de ses programmes de bourses, le collège se propose d’intégrer dans le
circuit scientifique international des chercheurs provenant d’une zone
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N.E.C. Yearbook 1997-1998
Le New Europe College organise pour ses boursiers, ainsi que pour un
cercle plus large d’universitaires et chercheurs roumains, un programme
permanent de conférences, dont les protagonistes sont des personnalités
scientifiques de Roumanie et de l’étranger. Le NEC organise également
des manifestations spéciales, tels que séminaires, ateliers, colloques et
conférences, à caractère national et international.
Financement
La Confédération Suisse
Le Ministère fédéral pour l’enseignement et la recherche – Allemagne
Le Ministère Fédéral pour l’enseignement, la science et la culture – Autriche
L’État roumain – financement indirect, par exemption des taxes sur les
bourses
Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr – Zug (Suisse)
Stifterverband für die Deutsche Wissenschaft – Essen (Allemagne)
Volkswagen-Stiftung (1994 – 1999) – Hanovre (Allemagne)
Open Society Institute – Budapest (par l’intermédiaire du Higher Education
Support Program)
Getty Grant Program – Los Angeles (Etats Unis)
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NEW EUROPE COLLEGE
Directrice administrative
Marina HASNAª
Directrice scientifique
Dr Anca OROVEANU
Conseil d’Administration :
Maria BERZA, présidente, Centre roumain pour politiques et projets
culturels, Bucarest
Heinz HERTACH, directeur, Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr, Zug
Dr Joachim NETTELBECK, directeur administratif, Wissenschaftskolleg zu
Berlin
Irene RÜDE, directeur, Bonn
Dr Heinz-Rudi SPIEGEL, Stifterverband für die Deutsche Wissenschaft,
Essen
Dr Ilie ªERBÃNESCU, économiste, Bucarest
Mihai-Rãzvan UNGUREANU, envoyé spécial du Pacte de Stabilité pour
l’Europe de Sud-Ouest, Ministère des Affaires Étrangères, Bucarest;
maître de conférences, Faculté d’Histoire de l’Université de Iassy
Conseil scientifique :
Dr Horst BREDEKAMP, professeur d’histoire de l’art, Humboldt-
Universität, Berlin
Dr Iso CAMARTIN, directeur du département culturel de la Télévision
Suisse, Zürich
Dr Daniel DÃIANU, professeur, Académie des Etudes Economiques, Bucarest
Dr dr h c Wolf LEPENIES, professeur de sociologie, Freie Universität Berlin;
recteur du Wissenschaftskolleg zu Berlin
Dr Gabriel LIICEANU, professeur de philosophie, Université de Bucarest;
directeur des Editions Humanitas, Bucarest
Dr Andrei PIPPIDI, professeur d’histoire, Université de Bucarest; Président
de la Commission Nationale des Monuments, Bucarest; directeur de
l’Institut Roumain d’Histoire Récente, Bucarest
Dr Istvan REV, directeur, Open Society Archives, Budapest
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