1999 Barenes Roger PDF
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1 INTRODUCTION
La présente étude aura pour objet le fonctionnement des hélices de drones en vitesse de
rotation élevée, en prenant comme paramètre déterminant la mise en flèche de la pale.
Abordant le domaine du fonctionnement d'une hélice, une telle étude peut sembler désuète, et
les raisons d'un tel choix doivent être éclairées avant d'aborder l'étude elle-même pour en
permettre une meilleure compréhension.
Mais observons d'abord une hélice de drone réalisée par un spécialiste hélicier :
Avant d'être un système propulsif, et faisant contraste avec le monde des turbomachines,
l'hélice est un objet étonnant par sa simplicité : deux ou trois pales à bord d'attaque très
arrondi, implantées sur un moyeu, suffiront à créer l'effort propulsif. L'impression première
de forme harmonieuse perceptible pour l'hélice aérienne est accentuée par l'effet de flèche qui
constituera l'objet de notre étude. L'hélice est réalisée à partir d'un madrier de bois lamellé
collé à lame fines qui lui confère une homogénéité structurale remarquable. Recouverte d'un
vernis pour améliorer le coefficient de frottement, elle est agréable à la vue comme au
toucher. On retrouve d'ailleurs cette impression pour les hélices marines, à pale très larges,
réalisées en laiton poli, qui peuvent être perçues comme des objets d'art. La mise en situation
de l'une de ces hélices, tournant dans le fluide porteur, et recréant ainsi la composition des
deux mouvements de rotation et de translation dans le milieu ambiant ne fera qu'accentuer
l'impression de fluidité, puisque ce mouvement portant génèrera un double hélicoïde
tourbillonnaire au niveau des têtes de pales. L'étude qui suivra montrera l'importance de
l'ensemble système solide et sillage hélicoïdal.
Un intérêt marqué pour l'objet lui-même et son fonctionnement expliquent donc notre choix
initial. La découverte des méthodes utilisées dans le domaine a confirmé cet intérêt : l'hélice
est à la frontière des domaines d'études de l'aérodynamique externe dont elle empruntera les
méthodes de modélisation par la ligne portante et de l'étude des systèmes propulsifs pour les
bilans d'efforts et les analyses de rendements.
À la différence des études présentées dans le rappel historique, les études contemporaines
mettent maintenant à notre disposition une gamme d'outils d'analyse expérimentale et
d'analyse numérique en évolution permanente. Notre étude doctorale, réalisée dans le cadre
d'une action de formation continue, au sein d'un laboratoire plutôt orienté dans l'étude des
turbomachines, était l'occasion d'aborder les méthodes spécifiques de l'aérodynamique externe
dans les systèmes tournants, dans plusieurs de ses aspects expérimentaux et théoriques, pour
en faire bénéficier le laboratoire sur un plan pédagogique.
Le sujet de l'étude technique lui-même demande quelques explications. Les drones sont des
avions de dimensions réduites conçus comme des systèmes de surveillance aérienne, ou
peuvent même constituer des engins cibles si les performances sont adaptées. Pour certains
d'entre eux, le poids, réduit, constitue une limite technique et nécessite l’utilisation de moteurs
du type deux temps de faible cylindrée ; Un régime de rotation relativement élevé, d'environ
8000 tr/min, permet d'obtenir alors des puissances satisfaisantes, mais devient critique pour
les hélices si on ne souhaite pas utiliser de réducteur. L'hélice devra donc être adaptée.
Le développement des drones est relativement récent et a été lié au progrès des systèmes
automatiques de pilotage. Si le domaine classique des hélices de l'aviation légère a été l'objet
d'études complètes, le domaine plus marginal des hélices de drones à vitesse de rotation
élevée nécessite encore un travail d'analyse important, et ceci d'autant plus que les exigences
augmentent sans arrêt sur le plan des performances attendues, d'un point de vue
thermopropulsif mais aussi structural et acoustique. Parallèlement, les moyens d'investigation
augmentent en ouvrant des perspectives plus élevées. En particulier se posent les questions sur
la validité des modèles de sillage pour des paramètres d'avancement réduits, surtout si on
prend en compte une mise en flèche nécessaire pour contrer les effets de compressibilité en
tête de pale.
Notre travail va donc s'attacher à explorer les diverses méthodes d'analyse de l'écoulement
engendré par l'hélice, et en particulier des différences engendrées par une mise en flèche plus
ou moins répartie le long de la pale.
Pour cela, la première étape sera, après un rappel historique qui permettra de mettre en
situation les études actuelles, une analyse bibliographique des travaux antérieurs où nous
poserons les schémas d'études les plus connus.
La deuxième étape, menée sur un plan expérimental, sera l'analyse quantitative des
performances globales dans tout le domaine de fonctionnement de l'hélice. C'est un élément
2 ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE
L'analyse bibliographique portant sur notre thème est précédée d'un rappel historique
permettant de mieux situer la perspective des études d'hélices et en particulier de mieux
percevoir le changement de nature des études envisagées depuis une trentaine d'année.
L'essentiel de ce rappel historique est issu d'un document de Patrick Hassel, aérodynamicien
de Dowty Rotol Limited, intitulé :
"Propeller aérodynamics : a UK perspective : the first hundred years"(1).
2.1 Rappel historique
2.1.1 Développement de la théorie de l'hélice
Jusqu’au début du XXe siècle, la conception des hélices fut largement basée sur l'intuition,
pratiquement sans aide théorique. Cette intuition eut quelquefois des résultats intéressants
puisqu'elle permit le vol des frères Wright, utilisant des hélices contra-rotatives.
Les premières bases théoriques ont été posées à la fin du dix-neuvième siècle : Rankine en
1865 et W. Froude en 1878 avaient modélisé l'hélice comme un simple disque de
discontinuité de pression d'un fluide parfait incompressible. Cette théorie du disque actuateur,
publiée en 1889 par R. E. Froude, réduit le problème à son niveau de base monodimensionnel.
Seule la vitesse axiale est alors prise en compte et varie continûment de l'infini amont à l'infini
aval avec un accroissement final "dV2" atteignant le double de l'accroissement intermédiaire
"dV1" au niveau du plan de l'hélice. Le transfert d'énergie a donc été réparti équitablement
entre le domaine amont et le domaine aval, et les éléments de calcul de la poussée et de la
puissance ne dépendent que de cet accroissement. Avec un schéma remarquablement simple,
où l'hélice est devenue un simple système immatériel, l'essentiel est posé : Le rendement
propulsif, identique à celui d'un réacteur monocorps monoflux, sera d'autant meilleur que
l'accroissement de vitesse axiale sera faible. Ce constat recoupe le second principe de la
thermodynamique : toute discontinuité est génératrice d'irréversibilité et donc de pertes par
création d'entropie. Lorsque le gradient radial sera pris en compte, on montrera de même que
les pertes de puissance seront minimisées par un rendement local constant le long de la pale.
Cette théorie monodimensionnelle explique les inévitables pertes dans la transformation par
l'énergie cinétique résiduelle en aval du système, et aboutit aussi au résultat fondamental que
le gain de vitesse au droit du disque représente la moitié du gain à l'infini aval.
Mais la représentation de l'hélice comme un système immatériel de discontinuité ne permet
pas d'obtenir d'informations sur la conception d'une pale réelle, excepté sur le choix d'un
diamètre le plus important possible.
La seconde théorie, d'usage pratique plus important pour la conception des hélices, est connue
sous le nom de "théorie de l'élément de pale". Elle fut pour la première fois proposée par
Stephane Drzewieski en 1892. Il divisa la pale en bandes séparées suivant les rayons
croissants, constituant des couronnes concentriques qui étaient soumises à la vitesse résultante
de la rotation et de l'avancement de la pale. Le profil élémentaire générant des forces de
portance et de frottement connues, les composantes de poussée et de couple pouvaient être
intégrées le long de la pale pour obtenir les performances globales de l'hélice.
Ce principe très simple, encore en usage à ce jour, fut développé par Drzewiecki dans une
méthode globale publiée en 1909 et rapidement adoptée par les concepteurs. Il faut noter
qu'elle ne prend pas en compte la notion de vitesse induite prévue par la théorie de Froude. Il
n'y avait donc pas de pertes induites puisque le sillage n'était pas pris en compte et toutes les
pertes d'efficacité étaient dues au frottement. Les résultats sont donc basés sur la connaissance
des polaires de profils, qui, à cette époque, n'étaient pas très précises. Non seulement, elles
étaient obtenues à des nombres des Reynolds très bas, mais elles étaient en général dérivées
d'essais de profils tridimensionnels, d'allongement souvent égal à 6. Par conséquent, le rapport
portance/trainée restait très bas, avec des maxima de l'ordre de 15, et les rendements prédits
par cette théorie restaient plausibles bien que ne prenant pas en compte les pertes induites.
Cependant, avec cette simplification, la théorie prédisait un rendement optimisé plutôt avec
des petits diamètres, contrairement aux conclusions de la théorie monodimensionnelle, et en
contradiction avec la plupart des résultats expérimentaux disponibles.
Lorsque les connaissances sur le fonctionnement aérodynamique des propulseurs et sur les
surfaces portantes en général furent approfondies, les premiers mémoires de Joukovski
montrèrent en 1912 l'importance de l'émission tourbillonnaire dans les échanges d'énergie,
avec une hypothèse de distribution de circulation constante sur toute la pale.
La théorie combinée, ou du débit entrant, publiée par Fage et Collins en Mai 1917, tenta de
concilier les deux théories. C'était une méthode par élément de pale mais une vitesse axiale
cohérente avec la théorie des quantités de mouvement était retenue pour le calcul de la
portance et de la traînée élémentaire. Le résultat était plus proche des résultats d’essais, mais
un facteur de correction empirique était encore nécessaire. Les auteurs attribuaient ce facteur à
l'imprécision de l'hypothèse du nombre infini de pales. La théorie combinée ne fut pas
universellement reconnue et Drzewiecki lui-même nia l'existence d'un écoulement induit
amont jusqu'au milieu des années vingt. D'autres discutaient l'hypothèse de la création dès le
niveau du plan de l'hélice de la moitié de la vitesse finalement obtenue à l'infini aval , arguant
le fait que ce débit incident était implicitement contenu dans les données aérodynamiques du
profil. Des facteurs du quart ou du tiers de mise en vitesse amont furent utilisés pour retrouver
une meilleure corrélation théorie-expérience mais il y avait peu de moyens pour valider de
telles hypothèses.
Il restait à prendre en compte le fait qu’il est impossible de transmettre une énergie mécanique
à travers un seul élément en rotation sans imposer une déflexion de l'écoulement, énergie
rotationnelle venant en déduction du bilan propulsif. Hermann Glauert résolut ce problème en
1922 en reprenant le même schéma d'un nombre infini de pales infiniment minces mais
prenant en compte la vitesse tangentielle. Il proposa la théorie de l'écoulement moyen en
adaptant la théorie de la ligne portante de Prandtl aux écoulements tournants. L’écoulement
fut basé sur une feuille tourbillonnaire aval composée de tubes coaxiaux de vorticité émise.
L’analyse conduit à une condition d'optimum : le rendement local doit être constant le long de
la pale.
Comme dans la théorie monodimensionnelle, l'hélice est regardée comme un système à
nombre infini de pales. L'analyse de ce modèle montre que les vitesses induites dans le sens
de la rotation et dans le sens axial sur la pale sont effectivement la moitié de ces vitesses
induites à l'infini aval, mais à la condition d'utiliser les caractéristiques des profils
bidimensionnels.
La "théorie tourbillonnaire", ainsi qu'elle fut appelée, établit ainsi les bases théoriques de
l'écoulement entrant et trouva un accord satisfaisant avec les résultats expérimentaux aux
puissances et coefficients d'avancement alors utilisés. Les résultats aux grands avancements,
qui étaient alors considérés comme tels pour des paramètres d’avancement supérieurs à un,
restaient cependant moins bons à cause, pensait-on, de l'hypothèse du nombre infini de pales.
Le problème du nombre fini de pales avait auparavant été étudié par Betz, qui avait montré
dès 1919 que le sillage correspondant au minimum de pertes induites, de forme purement
hélicoïdale, pouvait être considéré comme un solide se déplaçant à une vitesse uniforme ; ceci
est l'équivalent d'une aile plane chargée de façon elliptique, mais Betz n'en déduit pas la
répartition de charge nécessaire pour générer l'hélicoïde uniforme. Ce problème ne fut résolu
qu'en 1929 quand le mathématicien Goldstein trouva une solution exacte à l'écoulement
potentiel autour des hélicoïdes rigides et montra qu'ils étaient en effet équivalents à des
nappes de tourbillons. On pouvait ainsi calculer la circulation sur ces nappes, et donc la
circulation correspondante sur la pale elle même.
Cette solution fut adoptée, et adaptée, par Lock qui montra que les résultats de la théorie de
Glauert et ceux de Goldstein étaient équivalents, mis à part le facteur "kappa" représentant le
rapport de la vitesse moyenne induite sur l'anneau élémentaire à la vitesse sur la pale. Kappa
est seulement fonction du nombre de pales, du rayon adimensionné et de l'angle du sillage
local. Goldstein avait utilisé l'angle Φo pour calculer la circulation sur la pale, donc sans
prendre en compte la charge de l'hélice, alors que Lock utilisa l'angle Φ pour calculer Kappa,
prenant acte que celui-ci représentait l'angle de la nappe réelle, telle qu'elle était issue de la
pale et du fait que les nappes les plus proches avaient une influence dominante sur la pale.
Lock perçu ainsi que cette approximation permettrait de dépasser l'hypothèse restrictive de
faibles charges de la théorie de Goldstein sans arriver à la complexité alors insurmontable de
la prise en compte d'un sillage contracté radialement et dilaté dans le sens axial.
Cette correction de la théorie tourbillonnaire pour des nombres finis de pales apporta une
grande amélioration pour les confrontations entre la théorie et l'expérience, et établi les bases
de la théorie de l'élément de pale encore en usage à ce jour.
Les travaux qui suivirent, pour une large part dus à Lock, amenèrent l'extension de la méthode
aux pales hors de l'optimum tourbillonnaire, en supposant l'indépendance de ces facteurs. Il y
eut aussi l'adaptation aux hélices contra-rotatives, et l'extension des tables de Kappa de deux
et quatre pales pour lesquelles on avait trouvé des solutions exactes.
À l’issue de la guerre il n'y aura plus d’évolution importante sur l'aérodynamique des hélices,
même si dans l’immédiat après guerre, beaucoup d’auteurs effectuèrent des travaux de
synthèse.
En France, Siestrunck (2), en 1947, présenta son ouvrage "Le développement moderne de la
théorie de l'hélice". Pour la première fois, il y faisait la synthèse de l'ensemble des hypothèses
encore retenues de nos jours.
Le résultat essentiel qui sert d'hypothèse fondamentale à la théorie tourbillonnaire est que,
pour une hélice peu chargée, c’est-à-dire ne fournissant qu'une faible traction par rapport à sa
surface, le système de tourbillons libres qui s'échappent du bord de fuite des pales subsiste
sans désagrégation jusqu'à une grande distance en aval de l'hélice. L'extrapolation au cas des
hélices moyennement chargées dépend du niveau de précision recherché.
L'hypothèse d'hélice faiblement chargée permet donc de retenir les résultats suivants :
Apparition d'un sillage sur le profil
La déformation du système tourbillonnaire est liée à un souffle dans le sillage (qui correspond
aux vitesses induites). La nappe tourbillonnaire est donc influencée par ce souffle, et l'on ne
pourra lui attribuer une forme géométrique simple que dans la mesure où ses déformations ne
sont ni trop rapides, ni trop importantes.
Le système tourbillonnaire est stationnaire par rapport à l'hélice. Les lignes de tourbillons
absolus émis par la pale coïncident avec les lignes de courant relatives
Par rapport au repère lié à l'hélice, la surface tourbillonnaire est pour chaque pale une portion
d'hélicoïde de pas égal à l'avance par tour de l'hélice, issue du bord de fuite de la pale.
Lors du fonctionnement en propulseur, le souffle modifie les lignes de courant relatives et le
pas des surfaces tourbillonnaires devient supérieur à l'avance par tour. On voit donc que le pas
des tubes tourbillonnaires n'est pas indépendant de la section de la pale où ils prennent
naissance, ce qui provient de ce que le souffle lui-même n'est pas réparti uniformément en
envergure. Le pas des tubes tourbillonnaires n'est pas non plus constant quand on s'éloigne
dans le sillage.
Résumé du modèle retenu dans ce travail de synthèse : L'étude complète de l'écoulement
autour de l'hélice demande de considérer une répartition de tourbillons liés dont l'intensité soit
telle que les pales soient surfaces de courant de l'écoulement relatif global. La théorie de
l'hélice assimile les tourbillons liés à leurs système de remplacement qui est pour chaque pale,
un segment portant rectiligne unique, tube tourbillon dont les variations d'intensité en
envergure provoquent des échappements tourbillonnaires libres. On abandonne ainsi l'étude
de l'écoulement proprement dit autour des pales, pour ne s'attacher qu'à la détermination de la
circulation globale autour de chaque profil.
Par analogie avec la théorie de la ligne portante de Prandtl des ailes d'envergure limitée, on
suppose donc que le fonctionnement des pales engendre des nappes de discontinuité de vitesse
qu'on peut assimiler à des nappes tourbillonnaires. On considèrera :
Un tourbillon de circulation Γ variable avec la position radiale ξ sur la pale,
∂Γ
Un tourbillon libre, pour chaque valeur de x, d'intensité d ξ qui s'échappe suivant la ligne
∂ξ
de courant locale.
Pour étudier le champ de vitesses induites par le système tourbillonnaire libre, nous
considèrerons initialement le cas d'un tourbillon unique, infiniment délié, dont le support
géométrique est représenté par une hélice géométrique. Cette hélice géométrique s'appuie sur
le bord de fuite de la pale, et s'étend indéfiniment dans le sillage. Le problème est équivalent à
celui de la recherche d'un champ magnétique induit par un solénoïde à spire non jointive, au
voisinage de l'une de ses extrémités.
lanière tourbillonnaire
V0 ω pas de sillage int ensité ⇒ (dΓ dr)⋅ dr
y φ
axe z
r
M
Souffle
I
dl
x
la répartition de la charge le long de la pale, l'élément de base reste la qualité du profil retenu
pour le calcul de l'hélice ; De plus, l'utilisateur s'intéresse plutôt à la performance globale
obtenue sur avion et les concepteurs ont dû s'intéresser aux problèmes de l'hélice en situation.
Bien que ces deux thèmes qui constituent en eux-mêmes des domaines d'études très vastes
n'aient pas été retenus dans notre étude, nous rappelons ci-après les quelques éléments
historiques qui expliquent les bases de notre choix dans ces domaines.
2.1.2 Problématique de l'interaction
Le problème de l'interaction est aussi complexe que celui de la définition exacte de la
poussée. On s'aperçut très tôt que la performance des hélices dépendait de leur position. Elle
pouvaient être placées devant la nacelle ou montées sur un corps "minimum body". Les
valeurs des composantes axiales des vitesses induites sont réduites en dessous de celles qui
sont obtenues dans un écoulement libre par la présence du corps et puisque cette composante
axiale contrôle l'angle dans le triangle des vitesses, l'angle Φ est réduit parallèlement. Cet
effet entraîne une rotation du vecteur portant qui, par rapport au cas du sillage libre, réduit le
couple absorbé et augmente la poussée résultante. Ce gain de poussée génère un gain de
rendement, que l'on appelle rendement apparent de l'hélice. Ce terme doit cependant être
complété puisque si l'hélice fonctionne mieux, c'est au détriment des efforts résultants sur la
nacelle : si on raisonne en fluide idéal, les équations d'énergie et de quantité de mouvement
montrent que l'accroissement de la traînée de pression sur le corps doit exactement équilibrer
l'accroissement de poussée sur l'hélice. De plus, il ne faudra pas confondre cette modification
de la traînée de forme de la nacelle induite par l’hélice et l'accroissement du frottement
visqueux dû à l'augmentation des vitesses des lignes de courant et aux différents tourbillons
induits.
Si la poussée nette est définie comme la poussée apparente corrigée de l'augmentation de la
traînée de pression nacelle, l'avionneur devra alors simplement appliquer le facteur de
correction de la traînée pour obtenir la poussée propulsive. Ce facteur correctif dépend
toujours de la position de l'hélice, de sorte que les héliciers n'évaluent jamais cette poussée
propulsive.
L'hélice peut être montée à l’arrière, configuration dans laquelle le sillage reste libre : les
effets dus aux interactions sont alors limités à la distorsion générée par la nacelle et le plan de
voilure amont. Les effets de cette distorsion sont mal connus, mais l’étude du sillage en est
facilitée. De plus, les drones à hélices présentent souvent cette configuration et, voulant cibler
notre étude sur l'effet de flèche pour des hélices de drones, le banc d'essai retenu reprendra la
même configuration. Il faudra donc supposer ces effets de distorsions négligeables, au moins
sur le plan des comparaisons entre hélices.
2.1.3 Problématique du profil d'hélice
En début de siècle, les premières hélices suivaient les principes de conception des ailes de la
même période, et utilisaient des profils à intrados concaves. Mais la fabrication d'une hélice
imposait dès cette époque des variations de calage en envergure dont il était difficile de
respecter la précision. Les inventeurs comme Drzewieki pensaient que les intrados concaves
ne présentaient pas d'avantages réels, ce qui entraîna la mise au point de sections à intrados
plats qui devaient faciliter considérablement la tâche des fabricants d'hélices en bois.
Parmi les premiers, le profil RAF6 fût mis au point en 1912 en Grande-Bretagne : il présentait
en réalité une légère sous cambrure et fut le meilleur profil de sa génération.
Et le monde des héliciers ne mit que peu de temps à aplanir l'intrados, arrondir le bord de fuite
et créer ainsi une famille de profils d'épaisseurs différentes simplement en arrondissant
l'extrados ; la cambrure était ainsi directement proportionnelle à l'épaisseur, même si dans les
zones de pied de pale, une convexité de l'intrados devient toujours inévitable pour réaliser le
raccordement au moyeu. Le grand nombre d'essais réalisés sur ce type de profil en fit une
référence dans l'entre deux guerres, pour aboutir finalement à son remplacement par le
fameux ClarkY.
E. Clark, colonel dans l'armée américaine, avait déterminé son profil Y en appliquant une loi
d’épaisseur de type Göttingen sur une base plate. Comme dans le cas du RAF6, cette
caractéristique, et la disponibilité de banques de données expérimentales, en fit un profil très
attractif pour les constructeurs d'hélices. Il fut ensuite universellement utilisé aux USA
d'abord, et sa supériorité sur le RAF6 le fit imposer même en Grande-Bretagne. Le ClarkY est
encore utilisé de nos jours pour les avions de ce type.
Dans le courant de l'année 1937, John Stack au sein de l'entreprise NACA Langley, menait
des recherches sur des profils destinés aux grands nombres de Mach. Les concepteurs
d'hélices furent les premiers, avant 1918, à tenter de prendre en compte les effets de la
compressibilité, en minimisant les épaisseurs de tête de pale et en conservant des nombres de
Mach relatifs de tête de pale en dessous de 0.9. Stack et son équipe utilisèrent une approche
basée sur la minimisation des survitesses en utilisant la théorie incompressible, dans le but de
retarder ce qu'ils appelèrent le bulbe compressible ; leurs études aboutirent à la création de la
première famille de profils grandes vitesses, la série des NACA16.
Stack avait fait la promotion du NACA-16 dès 1938, surtout en direction des concepteurs
d'hélices qui recherchaient des qualités sur le plan structural, ainsi que des gains de
rendements. En 1942, des essais effectués sur deux hélices strictement identiques à part le
type de profil utilisé, montrèrent que l'hélice à profil NACA16, sur les grandes vitesses en
particulier, n’apportait pas d'amélioration détectable par rapport à l'hélice ClarkY. Mais les
résultats de ces essais non concluants ne furent révélés qu'en 1980, et les héliciers avaient
adopté le NACA16. Celui ci fut utilisé pour tous les turbopropulseurs de l'après-guerre,
jusqu'à l'apparition des profils modernes définis avec des méthodes d’optimisation inverse
dans les années 70.
Ainsi, pendant 60 années, trois séries de profils seulement avaient trouvé place chez les
constructeurs. Ceci était dû au besoin d'établir une base de données complète et fiable, pour
les analyses par élément de pale. Cette base de données devait couvrir un domaine d'angle
d'incidence et de nombre de Mach important, du décrochage positif jusqu'au décrochage
négatif, et pour une large gamme d'épaisseur relative et de cambrure.
Conclusion : Rappelant que notre thème d'étude est surtout celui de la mise en flèche, il est
facile de concevoir que si les qualités ne sont pas trop dégradées (en particulier dans la zone
transonique en tête de pale), le choix du profil ClarkY nous permet de respecter plus
facilement des lois de calages identiques. En fait, le ClarkY présente des qualités aux faibles
Reynolds, et plus généralement au voisinage du décrochage, ce qui permet d’étendre le
fonctionnement de l’hélice sur un plus grand domaine de charge. Enfin, ce type de profil bien
connu a l'avantage de présenter des bases de données de comportement complètes, bases qui
seront intégrées à notre calcul dans l'évaluation théorique des performances.
Les hélices de drone en essais ont donc été réalisées à partir de profil ClarkY, d'épaisseur
relative variant de 28 % en pied de pale jusqu'à 8 % en tête. La loi d'épaisseur retenue semble
compatible avec les lois couramment utilisées et n'ont posé aucun problème de type structural
ou vibratoire dans la suite de nos essais expérimentaux à grandes vitesses de rotation.
Sur les images retenues, il est montré que la convection axiale est approximativement
constante de la génération du tourbillon jusqu’au passage de la pale suivante, qui semble
donner une impulsion supplémentaire pour obtenir une deuxième vitesse de convection qui
sera ensuite conservée.
De même, une trace convergente vers l'axe de rotation apparaît clairement aux visualisations.
Enfin, une instabilité dans le sillage lointain est démontrée à travers la disparition du
tourbillon en trois ou quatre rotations de la pale.
Le modèle proposé pour le tourbillon de tête de pale se décomposera en facteur de
convergence et facteur de dilatation axiale du pas des lanières tourbillonnaires.
L'équation de convergence radiale est du type :
R T (Ψ) −Ψ / B
= A + (1 − A) • e
R1
La convergence est donc caractérisée par sa forme en exponentielle inverse, avec un
coefficient A qui donne la réduction de cote radiale atteinte à l'infini aval, et un coefficient B
caractéristique de la rapidité de convergence.
L'équation de dilatation axiale dépend du domaine aval.
Z T (Ψ) Ψ
= K1 • si 0 ≤ Ψ ≤ Ψb
R1 Ψb
Z T (Ψ) Ψ
= K1 + K2 • − 1 si Ψb ≤ Ψ ≤ Ψs
R1 Ψb
On voit donc ici défini les coefficients de convection axiale, K1 pour le domaine proche situé
avant le passage de la seconde pale et donc limité par une première position azimutale
Ψb = 360 b ,, et K2 pour le domaine éloigné qui est borné par cette première position et une
deuxième position azimutale Ψs que nous appellerons azimut d'instabilité pour laquelle le
sillage ne semble pas maintenir sa permanence de forme et le caractère de stationnarité
relative.
Un des problèmes qui ressortiront dans le calcul résultant de la méthode de ligne portante
sera le problème de l'intégration du tourbillon hélicoïdal semi infini nécessaire pour le calcul
des vitesses induites :
Les travaux de Chiu et Peters (6) parus dans le J Aircraft en 1987 portent sur ce calcul qui n'a
pas de solution exacte en l'absence d'hypothèses assez restrictives. L'intégrale doit donc être
calculée numériquement, et ce type de calcul pose d'abord la question des bornes
d'intégration. Quelques auteurs (Chang et Sullivan) limitent le calcul à 10 tours de lanière.
Dans d'autres cas, le calcul est basé sur la précision demandée, mais les auteurs -4précisent que
plusieurs milliers de tours seraient nécessaires pour atteindre une précision de 10 .
La solution proposée est de procéder à une première intégration numérique jusqu'à un azimut
limite de zone proche θ m, et à compléter cette première intégrale par la moyenne de deux
intégrales analytique qui constituent les bornes inférieures et supérieures de l'intégrale réelle.
Sur un sillage cylindrique, pour une des composantes prise comme exemple, l'erreur absolue
atteinte en fonction du choix de θ m diminue très lentement si on se contente d'une intégration
purement numérique, et le processus de convergence du calcul est très amélioré en ajoutant le
deuxième terme.
Les mêmes résultats appliqués sur un sillage contracté avec une information complémentaire
sur des lanières segmentées tous les 5° et tous les 15° ; Il apparaît alors l'influence de l'erreur
de quadrature qui se rajoute à l'erreur de troncature. La discrétisation tous les 5° amène une
convergence plus lente mais de meilleurs résultats dans tous les cas.
Les résultats que nous présenterons ne prendront pas en compte cette amélioration. En effet,
une nappe de sillage mise en équilibre dont les positions des points résultants ne sont pas
définies analytiquement ne permet pas immédiatement de définir les intégrales de bornes.
Une option de calcul partant d'un sillage analytique sera apportée ultérieurement sur le code.
Si nous portons notre attention sur les travaux effectués en France, il faut citer l’équipe
d’Aérodynamique Subsonique Instationnaire de D. Favier et C. Maresca (7) de l’Institut de
Mécanique des Fluides de Marseille dont les algorithmes de résolution ont fortement
influencé notre étude. Cette équipe a d’abord travaillé sur la qualification expérimentale des
écoulements autour d'hélices d’avion commuters, et s’est depuis orienté vers les rotors
d’hélicoptères. Les visualisations en stroboscopie et les mesures réalisées au film chaud dès
1973 par D. Favier (8) permettaient d’observer pour plusieurs cas de charges les composantes
de vitesses autour d’une pale en rotation.
En 1987, la thèse de A. Ettaouil (9) portait sur l’étude numérique du champ aérodynamique
d’une hélice isolée ou en interaction avec une voilure. Le modèle de résolution théorique en
hélice isolée s’appuie sur une forme de nappe tourbillonnaire engendrée par la rotation des
pales issue d’études expérimentales précédentes.
Ce travail est complété par une prise en compte de l’influence de la voilure proche nécessaire
dans le cas des hélices tractives, et par des comparaisons avec des résultats expérimentaux
tout à fait satisfaisants. Les effets d’interactions voilure hélice sont repris dans une thèse
présentée en septembre 92 par J.Y. Chiaramonte (10), donnant un éclairage intéressant à la
méthodologie expérimentale du type anémométrie film chaud proche de notre méthode.
L’ensemble de ces travaux de l’IMFM ont permis la mise au point d’un code de calcul
d’hélice en ligne portante avec mise en équilibre de la nappe , le code LPR , et d’un code de
calcul en interaction , le code COHV.
Rappelons le modèle de nappe à géométrie expérimentale imposée proposée par l'IMFM: Ce
modèle reprend les bases proposées par A.J. Landgrebe , complété à partir d'une étude
expérimentale sur une hélice quadripale type Marquis . Dans ce modèle, le sillage est
constitué de deux parties :
-Une première zone appelée sillage proche, caractérisée par la convection axiale et la
contraction radiale rapide du tourbillon marginal. Cette zone est modélisée par une surface
tourbillonnaire pseudo-helicoïdale.
-Une deuxième zone appelée sillage lointain, où la contraction radiale est pratiquement
achevée, et qui se caractérise par l'apparition d'une instabilité spatiale et temporelle de la
lanière d'extrémité. En effet, les résultats expérimentaux permettent de conclure que la lanière
tourbillonnaire marginale perd rapidement sa permanence de forme dans cette zone, et que
l'ensemble des phénomènes liés à l'interaction tourbillonnaire et à la diffusion visqueuse
conduit à la formation d'une veine fluide continue. Cette zone est modélisée par des cylindres
tourbillonnaires semi-infinis coaxiaux. Les lanières issues de la pale de l'hélice sont ici
prolongées chacune par un cylindre tourbillonnaire.
Ce modèle est basé sur la connaissance expérimentale de la loi de contraction radiale et de
translation axiale du tourbillon marginal.
Pour un point de la lanière marginale de coordonnées cylindriques (RT (Ψ ), Ψ, Z T (Ψ )) , la loi de
contraction radiale s'écrit :
RT (Ψ)
= A( α 0 , γ ) + (1 − A( α 0 , γ )) • e − Ψ/B(α0 , γ )
R1
où : R1 : rayon de la pale.
α 0 : calage de la pale.
γ = V0 / (N • D) : paramètre de fonctionnement.
ZT (Ψ) Ψ
= K 1 (α 0 , γ ) + K2 (α 0 , γ ) • − 1 si Ψb ≤ Ψ ≤ Ψs
Ψb
où Ψs est l'azimut caractérisant le début de la zone de sillage lointain (ou azimut d'instabilité)
R1
qui est décrit par :
Ψs − Ψb 1 α
= • 8. 5 − 0 − γ • ( γ + 2)
b • Ψb 4 10
b • Ψb = 360°
Les coefficients A( α 0 , γ ) , B( α 0 , γ ) , K1 ( α 0 , γ ) et K2 ( α 0 , γ ) des équations précédentes ont été
déduits des essais expérimentaux, présentés dans une étude de M. Favier et Maresca (ref 32)
portant sur le sillage tridimensionnel d’une hélice aérienne. Les graphes de résultats sont
présentés sur les figures suivantes :
La nappe doit être ensuite définie pour les lanières internes. Soit M(R( x, Ψ), Ψ , Z(x, Ψ )) les
coordonnées d'un point de la lanière issue du point d'émission P(x,0,0) (l’étude est réalisée
pour une pale droite). La loi de contraction radiale du point M est supposée suivre une
évolution homothétique de celle du tourbillon marginal :
R(x, Ψ ) x RT (Ψ )
= •
R1 R1 R1
Z(x, Ψ ) = R1 • H(x, 0) • Ψ si 0 ≤ Ψ ≤ Ψb
∂ Z(x, Ψ ) 180
= • R1 • H( x,0) si 0 ≤ Ψ ≤ Ψs
∂Ψ π
∂ Z(x, Ψ ) 180
= • R1 • H( x,Ψ ) si Ψb ≤ Ψ ≤ Ψs
∂Ψ π
π 1
H(x, 0) = • • K (v, w,u , x,0 )
180 R1
π
• K (v, w, u, x, Ψb )
1
H(x, Ψ) = •
180 R1
Le processus de mise en équilibre peut se résumer comme suit : Partant d'une géométrie
initiale donnée, on calcule d’abord la distribution de circulation sur la pale, puis le champ des
vitesses induites sur la nappe ; dans l’itération suivante, la nouvelle forme de nappe doit être
calculée.
Les deux fonctions H donnent la loi de translation axiale, et, en prenant en compte les lois
expérimentales du tourbillon marginal et l'azimut d'instabilité, on calcule une nouvelle
géométrie. Le processus continue jusqu'à la vérification de la condition d'équilibre exprimée
par le fait que le pas ne varie plus entre deux itérations. Pour le cas de l’hélice Marquis, une
discrétisation NGAUSS sur 16 points a été retenue. Le pas relatif K doit être évalué seulement
pour deux azimuts ; cette méthode nécessite donc seulement le calcul du champ de vitesses
induites en 32 points : 16 points sont les points de contrôle de la pale (ψ = 0), et les 16 autres
points sont les points de la nappe qui rencontrent la pale suivante (ψ = ψ b ) .
conclusion : Cette méthode donne de très bons résultats pour la pale Marquis. Globalement,
elle s'appuie sur la description expérimentale de la géométrie du tourbillon marginal suivie
d'une description théorique du sillage interne. La loi de contraction radiale et de translation
axiale du tourbillon marginal ne sont valables que dans des cas équivalents. Quelques études
[3] ont d'ailleurs montré que pour une hélice de grand paramètre d'avancement , l'interaction
entre le sillage et la pale n'est pas très forte et que par conséquent, pour ce type d'hélice,
l'utilisation des modèles de géométrie semi-expérimentales doivent donner de bons résultats.
Ceci vient du fait de l'éloignement rapide de la nappe (pour l'hélice Marquis, en un tour, la
nappe s'éloigne d'environ 1,5 diamètre).
Les travaux de J.M Bousquet (11) à l’ONERA Châtillon ont essentiellement porté sur les
hélices transsoniques fortement chargées avec mise en flèche de la pale. Il s’agissait
d’effectuer les études d’optimisation de pales en comparant des lois de cordes, de mise en
flèches, de profils , en utilisant le code ONERA LPC mis au point pour ce type de calcul.
Bien qu’ayant un même objectif de forte vitesse relative que notre propre étude, les études
ONERA étaient centrées sur des cas de charges très importantes, avec des hélices Propfan
d’une dizaine de pales.
Rappelons ici le modèle de nappe du logiciel LPC
L.P.C. (ligne portante courbe) est un logiciel développé par l'ONERA, à partir d'un algorithme
développé par M. Courjaret de l'Aérospatiale (12)
Le modèle de nappe initiale proposé est d'abord une nappe sans contraction radiale. La
nappe a une forme pseudo-helicoïdale où le pas de sillage de la lanière issue du point P (x,0,0)
est :
x V0 + u( x)
λ0 = •
R1 Ω • x + v(x)
Le pas de sillage λ 0 est l'argument de la tangente à la lanière au point où elle s'échappe en
suivant la ligne de courant.
LPC utilise le modèle de ligne portante, avec un algorithme de résolution très différent de
celui de l’IMFM. Dans ce modèle, l'inconnue principale est le pas de sillage que l'on
développe en série de polynômes orthogonaux :
λ 0 = ∑ K =1 β K • pK − 1 (x)
N
Sont exprimées ensuite la vitesse induite et la circulation par rapport aux coefficients β K , qui
constituent les véritables inconnues du système.
Pour tenir compte de l'effet de contraction et de translation axiale, le pas de sillage est
modifié par une loi de contraction de la forme suivante :
λ *0 = λ 0 (x) • (2 − η ) 2/ q
où :
V0 • T
η= est le rendement de l'hélice.
Ω •Q
q = coefficient de l ‘exposant (3.5 valeur optimisée choisie par M. Courjaret).
La méthode L.P.C est une méthode de mise en équilibre analytique. Elle ne tient compte que
de la loi de translation axiale. Quelques essais de calcul basés sur L.P.C. seront présentés
comme comparaisons aux résultats de notre propre étude. Mais le paramètre "q", ainsi que la
loi de translation axiale ne sont pas bien adaptés. En effet, alors que les hélices de drones sont
caractérisées par leur faible paramètre d'avancement, L.P.C. a pu être bien vérifié à l'aide des
résultats de calcul sur hélices de grand paramètre d'avancement, en utilisant des codes de
résolutions des équations fondamentales sur un maillage très serré. Ces codes de type
COLIBRI (3D Euler stationnaire) sont d’ailleurs utilisés en aérodynamique interne propre aux
turbomachines.
Il faut citer en publication de synthèse une conférence de Wayne Johnson (13) qui avait pour
objectif de présenter les règles fondamentales de calcul des efforts aérodynamiques, des
sillages et de l'aéroélasticité des voilures tournantes. Cette publication fait donc un bilan de
l'état de l'art dans le calcul des voilures tournantes, en prenant en compte les particularités des
pales d'hélicoptères en vol stationnaire et en vol d'avancement.
Nous avons extrait quelques thèmes clés essentiels à la poursuite de notre étude :
Choix de la méthode : La théorie de la ligne portante suppose tellement d'approximations et
d'hypothèses qu'elle sera inéluctablement à terme remplacée par des méthodes plus précises.
Mais dans l'état de l'art actuel, elle reste la méthode la plus efficace (et raisonnablement
précise) qui permet d'inclure les effets visqueux dans l'analyse du rotor.
Décomposition du problème global en deux sous ensembles :
- le problème interne posé par le tourbillon lié à la pale, géométriquement simple
(bidim) mais rotationnel,
- le problème externe constitué par la nappe de sillage à géométrie complexe, mais
constituant un domaine à potentiel. De plus, pour les voilures tournantes, il est nécessaire
d'inclure le décrochage (aux forts angles d'attaque) à la résolution du problème interne, et le
sillage hélicoïdal déformé, enroulé sur lui-même à la résolution du problème externe.
Utilisation de la théorie de la ligne portante du second ordre : cette méthode est conçue pour
améliorer le calcul des efforts sans se ramener à la surface portante, ou aux méthodes CFD.
Elle permet en particulier de prendre en compte les moments de vrillage. Les résultats sont
très proches de ceux de la surface portante, surtout pour les ailes en flèches, les écoulements
vrillés ou les voilures à faible allongement. Une solution simple pour l'application d'une ligne
portante du second ordre est de situer la ligne portante elle même au premier quart de corde et
la ligne des points de calcul aux trois quart de corde.
Existence éventuelle de différents types de vorticité inclus dans le sillage du rotor (dont
dépend le modèle de sillage) : La variation azimutale produit une vorticité émise radialement
; les lignes de vorticité seront plutôt parallèles à la pale; Cette hypothèse est valable pour les
hélicoptères en vol d'avancement ou pour les hélices en incidence mais n'est pas à retenir pour
notre étude. La variation radiale de circulation produit une vorticité parallèle à la ligne de
courant qui quitte le profil. Cette vorticité émise parallèlement est proportionnelle à la dérivée
de Γ sur la pale. Le problème tourbillonnaire posé par les voilures tournantes est le très fort
gradient de circulation en tête de pale, en prenant en compte le fait que la portance est au
maximum en tête de pale à cause de la pression dynamique importante à ce niveau. Ainsi, la
vorticité émise est maximale du côté extérieur de la nappe, qui s'enroule rapidement pour
donner un équivalent de tourbillon de tête de pale. L'intensité de ce tourbillon est équivalente
à toute l'intensité de la nappe interne, avec un signe opposé.
Le tourbillon de moyeu est plus faible et plus diffus puisque le gradient de circulation est plus
faible.
Modèle de discrétisation de la nappe interne :
La nappe interne non-uniforme peut être basée sur 3 types d'hypothèses :
- Un modèle rigide sans distorsion
- Un modèle rigide à forme expérimentale
- Un modèle de nappe libre en équilibre
La nappe interne caractérisée par la vorticité radiale et longitudinale, peut être modélisée par
un maillage tourbillonnaire. Dans notre cas où la vorticité radiale est négligée, on retient un
ensemble de lanières tourbillonnaires se détachant du bord de fuite. Quelquefois la vorticité de
la nappe peut être négligée si les gradients de circulation sont rejetés aux extrémités.
Pour un modèle de nappe libre, la charge induite est très sensible à la séparation entre les
nappes des différentes pales. Il faut donc prendre en compte les phénomènes d'auto-induction
du sillage surtout pour les tourbillons d'extrémité. On prévoira alors un noyau de viscosité
artificielle non pour représenter un effet physique mais pour éviter les problèmes de
singularités entre les nappes des différentes pales.
Un problème particulier est posé par l'intégration sur la nappe : La géométrie hélicoïdale de
base ne permet pas de calculer les intégrales analytiquement même sans distorsion. On ne
peut utiliser une intégration numérique directe à cause des grandes variations de l'intégrale qui
nécessitent des pas très réduits pour la précision. Alors le sillage est discrétisé par un jeu
d'éléments discrets, en intégrant la loi de Biot et savart sur chacun des éléments, et en
sommant les influences de chacun des éléments.
Modèle de discrétisation du tourbillon de tête de pale :
Le tourbillon de tête de pale peut être modélisé à part par un ensemble de segments
tourbillonnaires, en incluant un certain noyau de tourbillon. Cette solution semble retenue
dans les modélisations de nappe de pales d'hélicoptères ; Par contre, les nappes retenues dans
le cas des voilures tournantes du type hélice est une nappe complète, avec plusieurs lanières
d'intensités différentes ; la lanière d'extrémité caractérisant la tête de pale présente simplement
une intensité de circulation plus importante à cause du gradient de circulation sur la pale.
L'enroulement de la nappe est un autre problème issu de la mise en équilibre.
2.2.2 Résultats théoriques généraux sur la mise en flèche
Dans une conférence dispensée en mai 1982 à l'Institut de Mécanique des fluides Von
Karman, J Sullivan (14) présenta un document portant sur les performances propulsives et
acoustiques des hélices , intitulé "advanced theoretical treatments of propeller aerodynamics".
Il y est fait un résumé des différentes théories des hélices, et en particulier sont présentés les
résultats d’une étude de mise en flèche portant sur trois hélices, définies en figure 2-2 :
Figure 2-4
Figure 2-5
Les paramètres d'avancement sont plus importants que dans notre étude, mais on peut noter :
-la répartition radiale de charge directement fonction du niveau de flèche (figure 2-3)
-la diminution du coefficient de poussée global fonction directe de la mise en flèche, et donc
plus marquée pour l’hélice fléchée à 64 % de la pale,
- le gain de rendement de deux points apporté par la mise en flèche, avantage qui cependant
diminue pour les très hauts paramètres d'avancement.
Paru dans le AIAA 22nd Aerospace Sciences Meeting, BW McCormick (15) présenta une
application de la théorie tourbillonnaire à l'étude des hélices en flèches optimisées. Le premier
objectif de cette publication était de rechercher dans le détail l'application de la théorie
tourbillonnaire à la conception et à l'analyse des hélices en flèche, ainsi que de poser les bases
d'une condition optimum comparable à la condition de Betz pour les hélices conventionnelles.
Rappelons la condition de Betz : le pas de chaque lanière tourbillonnaire doit être une
constante, le système tourbillonnaire se translatant à travers le fluide à la vitesse d'impact de
Wo. La vitesse induite résultante est normale à la nappe tourbillonnaire.
Cette condition de normalité lie les composantes axiale et tangentielle de la vitesse induite, en
supposant que la vitesse radiale n'est pas concernée en l'absence d'enroulement de nappe.
La puissance délivrée par l'hélice est évaluée en recherchant les conditions dans le sillage
pleinement développé, en fin du processus de contraction de nappe.
En raisonnant sur la répartition de circulation en envergure, McCormick montre que le
rendement local, c’est-à-dire le rapport de l'incrément de puissance propulsive utile sur
l'incrément de puissance absorbée, même pour une hélice en flèche, doit être indépendant du
rayon, c’est-à-dire être constant. L'optimum de circulation correspond à l'optimum du
fonctionnement de chacun des profils.
V ⋅ ∆T
∆η = = Cte
Ω ⋅ ∆Q
L'équation de définition du rendement local est alors développée pour les hélices en flèche,
dans lesquelles la vitesse induite tangentielle est liée à la vitesse induite radiale par la tangente
à l'angle de flèche local.
Y V⋅ ( Ω − ω ) V ⋅ vr ⋅ ∆Γ x
∆η = +
φs (V + v) ⋅ Ω Ω ⋅ r ⋅ (V + v)⋅ ∆Γ y
avec vr ≅ ω ⋅ r ⋅ tanφ s
X
Le pas de sillage est exprimé au premier ordre comme
ω ⋅r le pas d'une hélice droite, modifié par un facteur
Ω ⋅r dépendant de l'angle de flèche.
V
1
p = 2π ⋅
Ω ⋅η
1 + V ⋅ w⋅ (tanφ s )2
Ω ⋅ η ⋅ (V + v)
Si la déviation tangentielle est faible, et si l'effet de
flèche est faible, les conclusions de pas constant
valable pour l'hélice droite sont étendues à l'hélice en
V
flèche. p = 2π ⋅
Ω ⋅η
Le deuxième objectif de cette publication de McCormick prend appui sur la théorie de
Goldstein. Goldstein avait déterminé des solutions exactes de l'écoulement potentiel généré
par un héloicoïde infini, en résolvant l'équation de Laplace ∇2Φ = 0 , avec des conditions aux
limites imposant un débit nul à travers la nappe hélicoïdale, et des vitesses qui tendent vers 0 à
l'infini aval. Goldstein a résolu le problème de l'intégration par l'intermédiaire d'une fonction
κ (kappa), ce qui permet de calculer la vitesse induite tangentielle par l'équation :
B ⋅ Γ(r)
Wt =
4π ⋅ r ⋅ κ (r)
Dans le cas général des paramètres d'avancement quelconques, les fonctions κ (r ) ne
s'expriment pas en termes finis, mais s'obtiennent à partir de réseaux de courbes pré-établies
pour chaque nombre de pales. McCormick a eu l'ambition de calculer les vitesses induites et
les répartitions de circulation numériquement pour comparer aux résultats donnés par la
théorie de Goldstein, dans le cas de l'application aux hélices en flèche. Il obtient d'abord une
relation entre les composantes axiales et tangentielles de la vitesse induite :
Wt π ⋅ x ⋅ Wa Wo
+ =x
Ωr P
⋅ Ωr
W
1+ o
Wo
W D V
avec
Wa
-Wt Wa , W vitesses induites réelles
t
les coefficients d'influence des lanières tourbillonnaires sur six tours complets. Le système
obtenu permet de résoudre d'abord les intensités de circulation de chaque lanière puis les
vitesses induites.
Conclusion : Les résultats, validés d'abord sur une hélice droite, montrent une légère
amplification des facteurs κ (r ) aux faibles paramètres d'avancement et une circulation liée sur
la pale augmentée au niveau de la flèche. Ce résultat semble contradictoire avec le précédent,
la mise en flèche diminuant la composante normale au profil et donc la circulation.
L'approche par intégration numérique reste dans le cadre de cette étude la solution la plus
rationnelle sans faire appel à des coefficients très utiles avant l'essor de l'outil numérique.
2.2.3 Résultats bibliographiques sur approche expérimentale
Les publications ayant pour sujet la caractérisation du sillage des voilures tournantes ont
souvent comme sujet le problème de l'hélicoptère en vol ascensionnel et en vol d'avancement.
Certaines caractéristiques communes se retrouvant dans ce dernier cas avec le vol des drones,
nous avons retenu quelques-unes des très nombreuses publications. Le thème prioritaire
concerne le sillage et sa forme générale, quelquefois l'écoulement directement sur la pale. Une
extension de notre recherche aux travaux plus fondamentaux menés sur le problème de la
formation et la destruction des tourbillons a été nécessaire pour mieux comprendre ces
processus.
2.2.3.1 Approche par visualisation
-Les travaux de Jacques Valensi (16) constituent en France la première référence (1935)
ayant réalisé la visualisation par jet de fumée du sillage d'une hélice bipale et tripale dans des
conditions de fonctionnement classique. La présence de tourbillon de contournement de bout
de pale est mise en évidence ainsi que la forme générale des lignes d'émission. Plus tard, cette
méthode sera couramment reprise, avec des variantes dans la position des buses d'émission.
-Nous avons déjà cité l'analyse de A. J. Landgrebe réalisée à l'UARL (United Aircraft
Research Laboratories- East Hartford-Connecticut USA) (17) dont la modélisation proposée
pour le sillage est composée d'une part d'un fort tourbillon d'extrémité de pale, et d'autre part
d'une surface réglée constituant une nappe hélicoïdale de pas évolutif vers l'écoulement aval.
Pour valider cette modélisation, des essais utilisant l'émission de fumée en amont de la pale
ont été réalisés, dans lesquels plusieurs stations d'émission sont proposées ; les filets de
fumées périphériques donnent un aperçu du tourbillon périphérique, et ceux qui sont injectés
en milieu de pale présentent des zones de hachures, représentant la nappe elle même.
Au total, la méthode de visualisation par filets de fumées s'est révélée efficace pour
déterminer des géométries de sillage, y compris dans les zones de la nappe interne. Notons
que l'article fait aussi référence à une méthode plus sophistiquée de visualisation
tridimensionnelle par holographie laser qui semble exploitable pour une meilleure
compréhension des phénomènes tridimensionnels en utilisant le phénomène de condensation
de vapeur d'eau dans le sillage. Ce type de méthode de visualisation est très difficile à mettre
en œuvre et cette voie réclamant des compétences très spécifiques ne sera pas approfondie.
L'objectif des travaux réalisés en soufflerie à l'UTRC (United Technologies Research Center ;
East Hartford USA) par l'équipe de J Simonich, D McCormick et R Hass (18) est l'analyse
visuelle de l'écoulement autour d’une hélice propfan par émission de filet de fumée. Dans ce
cas, l'injection a lieu au niveau du rotor, et l'éjection du filet se fait au niveau de la tête de pale
en rotation couplée avec une tranche laser. Parallèlement, l'écoulement sur la pale elle même,
d'allongement très faible et fortement chargée, est visualisé par film d'huile et par un maillage
complet de fils fluorescents. Les fils ont été moins sensibles aux forces centrifuges et plus
faciles à interpréter. Cette publication a permis de mettre en relief un tourbillon de bord
d'attaque, de direction radiale, d'extension croissante avec le coefficient de puissance , et
diminuant légèrement avec le rapport d'avance. Ce type de tourbillon ne sera certainement pas
pressions totales à 5 trous. Ces sondes de pression doivent être étalonnées en direction en
faisant varier les paramètres d'angles d'incidence et de lacet α et β pour reconstituer une
matrice d'influence directionnelle sur les valeurs des pressions différentielles verticales et
horizontales. La donnée des valeurs de Pi, de ∆pvertical et ∆Phorizontal permet de reconstituer le
module et la direction du vecteur vitesse stationnaire dans le repère absolu.
Pour l'analyse du sillage, d'importants gradients de pression et de vitesses ont été
soulignés surtout aux limites du souffle, avec un effet de giration résiduelle très important
même après la voilure. Le gain de pression totale Pi est similaire à la loi de charge en
envergure.
Parmi les nombreuses figures
proposées dans cette publication, nous
présentons en figure 2-6 l’évolution radiale
des pressions totales et statiques pour
quatre plans du domaine aval (de x/R=
0,14 à x/R=3,2) : On observe pour ces
quatre plans la conservation de la pression
totale et l’évolution en diminution du
coefficient Cp de pression dynamique.
Figure 2-6
On observe aussi en figure 2-7 l'évolution des composantes de vitesses stationnaires du
moyeu à la tête de pale pour une configuration de nacelle axisymétrique sans voilure dans le
plan proche de la pale. On remarque en particulier :
-Un gain de composante axiale croissant
jusqu'à 50 % de Vo à 0,7R, sur les profils les
plus chargés de la pale,
-une composante radiale évoluant de 15% à -
15 % de Vo qui montre un effet de divergence
du tourbillon de moyeu, par centrifugation, et
un effet de contraction en tête de pale
Une composante tangentielle de 38% à 10 %
de Vo : la déflexion de l'écoulement, relevée
aussi à travers l’angle de giration (swirl) très
sensible au niveau du moyeu s'atténue en tête
de pale.
On peut ainsi tracer le champ des vitesses
moyens stationnaire dans un plan azimutal ou
dans un plan tranversal, qui montre bien
(figure 2-8) la limite du souffle et la répartition
de charge en envergure.
Figure 2-7
Figure 2-8
naturellement pas pris en compte par les sondes de pression. L'évaluation du taux de
contraction de sillage à 92 % semble imprécise et un peu trop réduite.
Nous trouvons ainsi dans l'étude bibliographique plusieurs publications orientées vers les
mesures globales stationnaires. Citons encore une étude entreprise en 88 par Neal J Pfeiffer
(25) du champ de l'écoulement sur le disque hélice, en configuration d'hélice propulsive où le
champ moyen de vitesse a été analysée par sondes directionnelles de pressions totales à 5
trous. Seul un champ global orienté vers les effets d'interactions a été déterminé. Les résultats
de cette publication orientés vers les problèmes d'interaction, et vers la mécanique du vol de
ce type d'avion sont moins détaillés que le précédent et confirment les limites de ce type
d'investigation en sondes stationnaires si notre propos est une étude plus fondamentale des
enroulements tourbillonnaires.
Notre recherche s'orientera donc plus particulièrement vers les mesures purement
instationnaires qui puissent corréler les résultats des modèles théoriques :
Figure 2-11
L'exploration en composante moyenne est
ensuite effectuée dans la direction radiale
pour deux plans caractéristiques entourant le
plan de rotation (figure 12). Dans ce cas, on
peut retenir les caractéristiques suivantes :
La composante de vitesse axiale est nulle
dans le sillage du moyeu, et continûment
croissante jusque dans les zones
tourbillonnaires de tête de pale.
La composante radiale est très négative dans
la zone de tête de pale, et cela même dans le
plan précédant la pale. L'effet de contraction
est amorcé en amont de la pale. Cette
composante redevient positive au niveau du
moyeu (effet d’éjection).
La composante tangentielle initiée au niveau
du plan de rotation, (et nulle en amont) est
répartie de façon homogène sur toute
l'envergure de la pale, jusqu'à environ 80 %
de hauteur de pale, ou l'effet de tourbillon et
de contraction annule la déflexion de
l'écoulement.
Figure 2-12
Nous présentons aussi en figure 13 un deuxième type de résultat de vitesse induite qui porte
sur les distributions azimutales des composantes axiales et tangentielles de vitesses dans
plusieurs plans du domaine amont et aval proches du plan de rotation :
Il s'agit donc de la trace instantanée des composantes de vitesses, le signal ayant été traité en
moyenne de phase.
On note :
-La forme de la trace du tourbillon de tête de pale, en composante axiale mais aussi en
composante tangentielle classique du passage du tourbillon,
-L'évolution de cette trace qui s'atténue en intensité et se diffuse dans la direction
azimutale dans les plans plus éloignés de la pale,
-Sur ce type de profil de vitesse, lorsque la discrétisation a été suffisante, il est possible de
reconstituer le noyau du tourbillon et de corréler avec un modèle de tourbillon visqueux.
Figure 2-13
Figure 2-14
Cependant, l'exploitation de fichier de données de types traces temporelles conserve un coté
assez qualitatif. En particulier, nous n'avons pas trouvé de comparaisons complètes entre des
traces temporelles expérimentales et des résultats données par la ligne portante. L'exploitation
des codes CFD incluant les caractéristiques instationnaires, et de viscosité permettra dans un
proche avenir de tels types de comparaisons.
Noyau du tourbillon
Par conséquent, une vorticité distribuée est beaucoup plus réaliste. Pour un tube de vorticité
étalée, la loi de circulation peut être du type r 2 r 2 + rc2 de telle sorte que la moitié de la
vorticité est en dehors du noyau. Avec ce noyau, la vitesse tangentielle maximale est de
Vmax = Γ 2πrc
- Dans un document de Novembre 75, M.E. Davies (30), étudiant la formation des tourbillons
en aval des corps non-profilés, propose un modèle permettant une bonne représentation du
tourbillon. Dans le modèle de base, la vitesse est nulle au centre du noyau tourbillonnaire et
atteint son maximum au rayon du noyau, Ro. Les tourbillons sont décrits complètement par
leur circulation et le rayon du noyau. Ainsi, le tourbillon visqueux produit une vitesse
tangentielle [ ]
uθ = (Γ 2πr) 1− e(−1,26(r / R0 )
2
Dans notre cas, il est intéressant de retenir l'idée de ce modèle très simple basé sur un profil
tourbillonnaire visqueux. Pour les études de M.E. Davies, le modèle de base est complété par
l'addition d'une couche de cisaillement moyen, et le modèle complet recoupe bien les résultats
expérimentaux dans le cas de ces corps non profilés stationnaires ou oscillants.
- Une étude similaire menée en Ecosse par B.J. Armstrong et F.H. Barnes (31), dont l'objectif
était de comparer la structure du sillage derrière un cylindre circulaire en écoulement stable et
en écoulement perturbé ont permis de confirmer la validité du modèle de Davies.
Toujours dans les études portant sur la circulation émise en aval des cylindres, les mêmes
auteurs B.J. Armstrong et F.H. Barnes supposent que la circulation émise en aval du corps
dans la couche de cisaillement détachée au point de séparation est donnée par, où UB est la
vitesse sur le coté de la couche limite au point de séparation. Il faut noter de plus que toute la
circulation ne subsiste pas après la formation du tourbillon, et une part importante est effacée
dans le sillage proche. L'essentiel du problème sera d'évaluer la vorticité détruite au cours de
la formation du tourbillon.
Dans une publication déjà présentée au titre des visualisations, C.V Cook s’est
particulièrement intéressé au problème de la caractérisation du tourbillon. Utilisant un simple
film chaud monodimensionnel, il a cherché à caractériser (figure 15) une trace tourbillonnaire
montrant le détail du noyau de vorticité constante, et la région périphérique offrant une loi de
B
vorticité de type Γ = .
(r + C )n
Figure 2-15
Figure 2-17
L'auteur montre aussi dans cette
publication que la circulation croit avec la
charge de l'hélice ainsi que le diamètre du
tourbillon (figure 2-16).
Enfin, pour une charge donnée, le noyau
évolue lui aussi en grandissant avec l'age
du tourbillon et l’amplitude crête à crête
des traces de vitesses, d’abord
sensiblement constante, diminuent ensuite
avec l’age du tourbillon.
Pour ces fortes charges, l’exploration du
sillage a été limitée à un tour.
Figure 2-16
Les informations bibliographiques collectées sur le thème du sillage de rotors ne faisaient pas
références au protocole de destruction et de coalescence. Nous avons donc étendu notre
recherche hors du domaine des voilures tournantes dans des thèmes voisins : l'analyse des
processus de formation puis de destruction du système tourbillonnaire situé en aval des corps
cylindriques dans un champ d'écoulement, systèmes connus sous le nom d'allées de Karman,
utilisés en particulier dans la débimétrie.
- Dans une publication de l'université de Californie à Berkeley, J.A.C. Humphrey et S. Li (32)
ont décrit le processus d'étirement, d'association et de destruction des structures
tourbillonnaires dans des écoulements confinés à contre-courant. L'étude montre clairement
l'évolution de structures bidimensionnelles en point-selles vers des structures complexes
tridimensionnelles composées de tourbillons appariés, processus que l'on peut attribuer à
l'inclinaison et à l'étirement de l'écoulement principal, de direction longitudinale, pour aboutir
à une vorticité transversale. Ce cas est complètement différent du processus d'appariement de
tourbillons de même direction que nous serons amenés à observer dans les sillages lointains
des hélices, mais après le contact des tourbillons successifs ou adverses, la similitude de
création des structures tridimensionnelles semble intéressante.
Nous retiendrons de ces informations la possibilité de modéliser ultérieurement assez
précisément le tourbillon mais ce travail n'est pas prioritaire dans la mise au point d'un code
de ligne portante sur lequel beaucoup d'hypothèses simplificatrices sont effectuées d'un point
de vue des effets visqueux.
Conclusion
Les publications correspondant directement à notre sujet d'étude sur les hélices de drones sont
assez peu nombreuses car le domaine des hélices reste à la marge des autres études menées
notamment dans le domaine des turbomachines. Mais on peut cependant conclure que le
schéma global du sillage d'une l'hélice est connu à priori à travers toutes les études
antérieures, même si les mises en place de méthodes ont porté souvent sur des hélices
classiques ; notre attention se portera sur l'effet de la mise en flèche sur l'ensemble du sillage.
L'analyse en visualisation la plus simple sera une méthode de visualisation par fumée et
tomoscopie laser ; Un premier essai avec caméra classique aboutira à une impasse; il faudra
utiliser une caméra rapide et intensifiée.
Les mesures au film chaud sont parfaitement envisageables, et la disponibilité d'une chaîne
3D guidera notre premier choix. Par contre, nous n'avons pas retrouvé dans la littérature
d'informations sur l'utilisation de sondes 3D pour l'analyse des sillages d'hélice ; Les
informations spécifiques sur l'utilisation de la sonde et le dépouillement des résultats ont fait
l'objet de publications dont la brève analyse est présentée en annexe 4.
Sur les mesures de type vélocimétrie Doppler Laser, l'analyse du champ des vitesses est
parfaitement possible. Cette méthode pourra donc être aussi envisagée et la campagne d'essai
réalisée pour notre étude confirmera la faisabilité. L'analyse de la campagne d'esai mettra
aussi en relief les difficultés et la lourdeur de ce moyen de mesure lorsqu’un champ complet
doit être exploré en trois dimensions.
Enfin , l'analyse bibliographique a beaucoup orienté notre choix de méthode de ligne portante,
tant la réalité de l'existence d'une nappe tourbillonnaire générée par la voilure tournante
permet de modéliser de façon crédible l'écoulement autour de l'hélice, ceci à partir d'études
existantes, pour obtenir des résultats satisfaisants. Les hypothèses de base, et notamment
l'utilisation des polaires de profils étendue à notre domaine d'étude transonique, limiteront la
qualité des résultats.
hélice
alimentation
électrique
1m
Les moyens d'essais présentés sont complétés par un ensemble de moyens de mesures
spécifiques de la méthode utilisée :
Une caméra vidéonumérique rapide et un moyen d'ensemencement en jet de fumée pour les
visualisations
Une chaîne anémométrique à 3 voies, un ensemble de déplacement de sonde et un micro-
ordinateur doté de cartes d'acquisition et de pilotage rapides pour la campagne d'essai à films
chauds et la campagne d'essai de performances.
Une chaîne à vélocimétrie doppler laser bidimensionnelle et un système d'ensemencement
pour la campagne LDA.
Chacun de ces moyens de mesure sera présenté en amont des résultats de campagne d'essai.
Le détail des fichiers de définition caractéristiques de la géométrie de chacune des hélices est
joint en annexe en fin de document.
photo 4: Les différentes hélices en vue amont photo 5: Les différentes hélices en vue aval
faiblement chargées.
Figure 3-2: les différentes courbes du fonctionnement
F
Coefficient de Poussée: τ = η
ρ. n 2 . D4 η
V0 τ
Facteur d'avancement: γ =
n.D τ
χ
Le rendement caractérise la capacité de
l'hélice à transformer l'énergie disponible sur
l'arbre en puissance propulsive utile
χ
F. V0 τ. γ
η= =
C. ω χ
Sur toute la plage de vitesse d'avancement,
γ
les performances de l'hélice se représentent
de la façon suivante:
Ces courbes nous permettent les
constatations suivantes :
-Le rendement d'une hélice, par définition est nul au point fixe. La qualité d'une hélice doit
cependant être caractérisée en ce point qui précède le démarrage. On choisit alors d'exprimer
cette qualité avec le chiffre de mérite:
3
2 τ2
FM = ⋅ χ
π
Ce rendement présente un maximum pour une certaine vitesse d'avancement (correspondant
au point de définition). L'ensemble des profils constituant la pale de l'hélice sont alors
"attaqués" par un vecteur vitesse relative W dont l'incidence correspond au coefficient de
portance maximum du profil.
Les courbes τ et χ sont décroissantes ; la vitesse d'avancement "décharge" le moteur et la
poussée nette diminue. On peut le concevoir aisément en raisonnant en termes de différence
de quantité de mouvement entre l'entrée et la sortie du disque hélice.
Au delà d'une certaine vitesse d'avancement, la traction devient négative, une certaine
puissance étant toujours absorbée : l'hélice joue le rôle d'un frein.
Enfin, dans le domaine des très hauts paramètres d'avancement, quand la vitesse axiale
incidente est très élevée par rapport au régime de rotation, la puissance devient négative :
l'hélice n'absorbe plus d'énergie mais en fournit sur l'arbre moteur, qui fonctionne alors en
frein moteur. Avec une loi de vrillage adaptée, c'est le domaine des éoliennes.
Les performances des hélices retenues pour notre étude dans tout le domaine de vol seront
explorées dans la veine d'essai de la soufflerie S4 ; Il faut définir concrètement les différents
régimes et les différentes vitesses de soufflerie pour obtenir :
-le diagramme Poussée = fonction (vitesse Vo, régime N),
-le diagramme Puissance = fonction (vitesse Vo, régime N),
-le diagramme Rendement = fonction (vitesse Vo, régime N).
Les différents paramètres régime et vitesse Vo retenus sont définis sur le diagramme suivant,
défini en variables réelles qui permettent d'imposer les cas de fonctionnement au cours des
essais:
Poussée (F en Newton)
Coefficient de poussée (τ Sans dimension)
Isovitesse de rotation
N (tr/mn)
8000 tr/mn
6000 tr/mn
4000 tr/mn
2000 tr/mn
300 300
F (N)
BA000 250
BA420
250 F (N)
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
V0 (m/s) V0 (m/s)
300 300
250 F (N)
BA710 F (N) BASaul
250
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Vo (m/s) V0 (m/s)
20 20
10 ∆F (N) BA710 10 ∆F (N)
0 0
-10 -10
-20 -20
BA420
-30 -30
-40 Vo (m/s) -40 Vo (m/s)
-50 -50
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
20
10 ∆F (N)
BASaul ∆F à 4000 tr/mn
0
-10 ∆F à 6000 tr/mn
-20
-30 ∆F à 8000 tr/mn
-40 Vo (m/s )
-50
0 10 20 30 40 50
0,05 0,05
γ γ
0,00 0,00
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
τ
0,15 0,15
BA710 τ BASaul
0,10 0,10
0,05 0,05
γ γ
0,00 0,00
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
0,07 0,07
0,06 χ BA000 0,06 χ BA420
0,05 0,05
0,04 0,04
0,03 0,03
0,02 0,02
0,01 γ 0,01 γ
0,00 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
0,07 0,07
0,06 χ 0,06 χ BASaul
BA710
0,05 0,05
0,04 0,04
0,03 0,03
0,02 0,02
0,01 γ 0,01 γ
0 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
0,6 0,6
0,2 0,2
γ γ
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
1 1
η η
0,8 0,8
0,6 0,6
BA710
0,4 0,4 BASaul
0,2 0,2
γ γ
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
0,100 0,100
0,075 0,075
0,050 0,050
0,025
γ 0,025
γ
0,000 0,000
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
0,150
0,125 τ 8000 tr/mn τ -BA000
0,100
τ -BA420
0,075
0,050 τ -BA710
0,025
γ τ -BASaul
0,000
0 0,2 0,4 0,6 0,8
0,07 0,07
0,06 χ 4000 tr/mn
0,06
χ 6000 tr/mn
0,05 0,05
0,04 0,04
0,03 0,03
0,02 0,02
0,01
γ 0,01
γ
0,00 0,00
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
0,07
0,06
χ 8000 tr/mn χ -BA000
0,05
χ -BA420
0,04
0,03 χ -BA710
0,02
χ -BASaul
0,01 γ
0,00
0 0,2 0,4 0,6 0,8
3.4.4.2 rendements
On note une forte chute de rendement correspondant au décrochage des profils lorsque le
paramètre d'avancement est trop important, notamment aux bas régimes pour l’hélice droite et
celle en flèche inversée. A régime intermédiaire, les performances pratiquement superposées
sur toute la plage, confirment la bonne tenue de l'hélice BA420 lorsque le paramètre
d'avancement augmente contrairement au haut régime où l'hélice BA420 montre un déficit sur
les autres hélices qui ont des performances comparables.
1,00 1,00
η 4000 tr/mn η 6000 tr/mn
0,80 0,80
0,60 0,60
0,40 0,40
0,20 0,20
γ γ
0,00 0,00
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
1,00
η 8000 tr/mn η− BA000
0,80
0,60 η− BA420
0,40
0,20
η− BA710
γ
0,00
η− BASaul
0 0,2 0,4 0,6 0,8
∆η 4000 tr/mn 8
∆η 6000 tr/mn
4
6
2
4
0
-2 2
-4 γ 0
-6
γ
-2
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
∆η 8000 tr/mn
2
0 ∆η (%) BA 420
-2
-4
∆η (%) BA710
-6
γ ∆η (%) BASaul
-8
0 0,2 0,4 0,6 0,8
la réaction du tétrachloride de titane (TiCl4) avec de l'eau. Le résultat est du dioxyde de titane
TiO2, constituant une fumée de bonne réflectivité optique.
En pratique, quelque soit le fluide étudié, toutes les méthodes utilisables permettront
l'observation du mouvement du fluide à travers le mouvement de particules, et il faudra donc
minimiser les différences entre les mouvements du système fluide étudié et le traceur
réellement visualisé. Pour cela, il faudra observer toutes les conditions définies ci après, qui
incluent des propriétés physiques difficiles à réunir :
-la fumée doit être chimiquement stable par rapport à l'écoulement principal,
les particules du traceur doivent être assez petites pour éviter toute perturbation de
l'écoulement,
-les particules du traceur doivent être assez grosses pour être détectées par la caméra. La
condition de visibilité est d'avoir un diamètre minimum supérieur à 0,15 micron,
-la masse volumique du traceur doit être équivalente à la masse volumique du fluide pour
éviter toute sédimentation (condition de flottabilité),
-Les particules doivent avoir une bonne adhérence au mouvement du fluide : il faut donc
minimiser le glissement.
-De plus, les particules ne doivent pas être toxiques pour les humains, et ne pas affecter le
matériel en essai.
-Les problèmes de condensation rencontrés dans le canal de sortie du générateur sont résolus
en utilisant un agent couvrant ou une bonne isolation thermique.
4.2.2.2 Le processus d’illumination
Sources de lumières
incandescences). Dans le cas où la fumée aspirée par
l'écoulement occupe un champ plus important que la
zone strictement intéressante, par exemple une zone de
séparation, une couche limite ou un sillage, on aura
intérêt à illuminer seulement un plan pour que les
structures deviennent visibles. Le meilleur moyen reste
alors l'utilisation d'un rayon laser très puissant, sur le
trajet duquel on aura interposé un ensemble optique
composé d'une lentille cylindrique et d'une seconde
lentille convergente suivant le schéma joint. L'épaisseur
de la feuille de lumière obtenue avec un tel système peut
être inférieure à 1 mm.
image 4-1 : les différentes zones du sillage de image 4-2 : les différentes zones du sillage de
l'hélice droite BA000 l'hélice Hélice BA420
Ainsi, lorsque le trait de fumée se déplace sur un trajet radial en partant de l'extérieur vers le
moyeu, nous trouvons successivement :
une zone hors influence du souffle : le trait de fumée n'est pas dévié,
une zone sous influence du tourbillon d'extrémité de pale : le trait de fumée montre la coupe
par le plan laser des deux tourbillons hélicoïdaux correspondant à chacune des extrémités de
la pale. L'image résultante est une succession de tourbillons séparés par un demi pas de
l'hélicoïde. Ces enroulements tourbillonnaires seront les pôles essentiels autour desquels se
constituera la nappe de sillage.
une zone neutre : le trait de fumée n'est pas réellement dévié. Lorsqu'il est densifié, on peut
apercevoir des hachures sur le trait de fumée, qui sont les débuts d'attraction des zones
tourbillonnaires. Ce domaine est simplement la limite des zones d'influence des tourbillons de
moyeu et des tourbillons d'extrémité de pale. On y distingue plus facilement les couches de
cisaillement de la nappe interne.
une zone sous influence du tourbillon de moyeu : L'observation est beaucoup moins aisée
lorsque la tranche lumineuse reste dans un plan méridien; On distingue cependant les
enroulements successifs et le potentiel d'attraction de ces enroulements de moyeu est aussi
important que le tourbillon d'extrémité de pale.
lanière 1
L'observation du sillage proche de l'hélice lanière 2
BA420 montre que si les caractéristiques lanière 1
Rayon initial
(rayon de la pale)
Profil de vitesse
Distance
Figure 4-2: vue schématique d'un tourbillon
Figure 4-3 : le profil de vitesse d’un tourbillon
Deux éléments géométriques peuvent être ainsi définis (34):
le noyau tourbillonnaire, de vorticité constante, au centre duquel le vecteur vitesse s'annule,
le diamètre tourbillonnaire, où la vorticité est continûment décroissante en suivant une loi de
type 1/rn. L'attraction des molécules s'annule en fin de diamètre.
En l'absence de mesures vélocimétriques, nous pouvons à partir de l'image du tourbillon tenter
d'évaluer le diamètre et le noyau tourbillonnaire.
Le diamètre du tourbillon sera défini comme le plus grand cercle tangent à l'enroulement en
spirale. Ce diamètre donne une information significative de l'intensité tourbillonnaire : toute
particule située à l'intérieur de cette zone subira le champ d'attraction de la nappe.
Le noyau sera considéré comme la zone plus foncée, où l'inversion du gradient radial de
vitesse est équivalent au gradient de pression, entraînant l'absence d'attraction du filet de
fumée.
Dans chaque cas, nous tenterons de caractériser le tourbillon d'extrémité de pale par ces deux
paramètres.
tête de pale
Pour des raisons de place disponible autour de la veine de soufflerie, les visualisations ont été
effectuées de droite à gauche, sens opposé au sens généralement retenu pour l'étude des
écoulements. Toutes les images seront donc présentées dans ce sens, qui ne modifie en rien
les résultats d'évaluation du modèle.
4.3.2.2 Vitesse de convection des tourbillons
Un quatrième type d'information qui pourrait être ultérieurement utile est la vitesse de
convection des tourbillons, seul élément cinématique que nous pouvons relever sur des
visualisations par filet de fumée. Il faudra pour cela effectuer des relevés de positions à des
intervalles de temps réguliers (toutes les 4 images prises à la cadence de 1/1000 s), et
quantifier le déplacement de ces tourbillons sur les différentes images.
Il faut noter que les visualisations concernent les lignes d'émissions à partir de l'extrémité de
pale, et qui rsont visibles dans le repère fixe. Si la nappe est stationnaire dans le repère
∂W r r
tournant, ( = 0 ), nous pouvons écrire W ⋅ Λ ⋅rotV = 0 , ce qui signifie que le sillage émis
∂t
par la pale coïncide avec les lignes de courant relatives. L'avancement du sillage nous donne
donc l'effet de souffle, et permet d'évaluer l'évolution du mouvement de convection de la
nappe dans son ensemble.
image 4-13 : Hélice BA000 : le pas de image 4-15 : Hélice BA 710 ; Le pas de
sillage en zone intermédiaire sillage en zone intermédiaire
image 4-14 : Hélice BA420 : le pas de image 4-16 : Hélice BA-SAUL ; Le pas
sillage en domaine intermédiaire de sillage en zone intermédiaire
L'observation de la zone de formation en domaine proche permet d'évaluer assez
précisément la position du noyau et donc du tourbillon. Dans le domaine intermédiaire qui
commence à une distance de 60 cm en aval du plan de l'hélice, les tourbillons semblent
réguliers en diamètre extérieur mais, l'intensité tourbillonnaire ayant diminué, l'enroulement
du filet de fumée n'a pas lieu jusqu'au centre du tourbillon et la zone sombre caractérisant le
noyau tourbillonnaire va en augmentant.
domaine proche domaine intermédiaire
tourbillon N°1 N°2 N°3 N°4 N°1 N°2 N°3 N°4
BA000 (cm) 12,5 13,0 12,9 12,9 14,3 13,5 14,0
BA420 (cm) 13,4 14,4 14,0 13,7 14,1 14,3 14,3 14,6
BA710 (cm) 12,9 14,1 14,7 13,6 13,3 16,2 10,6 14,7
BASaul (cm) 14,0 14,0 14,4 13,1 18,0 10,8 17,4
A ce point de fonctionnement (4000 tr/mn et 15 m/s), l'avance par tour théorique est de 22,4
cm au niveau du rayon d'extrémité de pale. Cette valeur théorique ne représente pas le
"pas" réel du sillage car elle ne tient pas compte du souffle de l'hélice qui dilate la nappe. On
peut donc observer dans la zone de formation (Figure 4-6 Evolution du pas dans la zone
proche) des valeurs de pas réel plus importante que l’avance par tour. Les comparaisons
entre hélices montrent un pas plus réduit pour l’hélice droite sans autre conclusion possible.
Hélice BA000
20,0
Hélice BA420 demi-pas du sillage 19,0
hélicoïdal (cm)
18,0
Hélice BA710
17,0
Hélice BA-SAUL 16,0
15,0
14,0
13,0
12,0
cote Z (position axiale du tourbillon , en cm) 11,0
10,0
70 60 50 40 30 20 10
Figure 4-6 Evolution du pas dans la zone proche
image 4-17 : Hélice BA420 4000 image 4-18 : Hélice BA420 image 4-19 : Hélice BA420 7200
tr/mn et 15 m/s 6000 tr/mn et 22,5 m/s tr/mn et 30 m/s
Le fonctionnement à 4000 tr/mn correspond à un Nombre de Reynolds d'écoulement en
profil de tête de pale de 200 000 et le point de fonctionnement à 6000 tr/mn donne plutôt
un nombre de Reynolds Re = 300 000.
La zone de tête de pale présente donc dans les deux cas un comportement laminaire (Re <
3,4 105). La géométrie du sillage montre simplement une tendance à la diminution de
convergence à coefficient d'avancement γ constant.
0,8
0,7
0,6
position axiale (Z/D)
0,5
1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0
•
Rayon réduit
(R/Ro)
1
0,9
survienne que bien plus loin, nous retiendrons la première hypothèse qui situe la position de
l'azimut d'instabilité à environ 1,20 m du plan de l'hélice.
L'hélice droite de référence maintient donc un sillage parfaitement constitué en aval de
l'hélice sur une longueur inférieure à deux diamètres.
Nous avons repris le même cas de fonctionnement avec les hélices en flèche, que nous
allons analyser par la suite.
4.5.1.2 Hélices en flèches : sillage en zone intermédiaire
image 4-28 : Hélice BA420 image 4-29 : Hélice BA710 image 4-30 : Hélice BASaul
Même en tenant compte de l'effet de perspective commençant, on peut observer en zone
intermédiaire du sillage de BA420 des tourbillons bien structurés, de forme quasi-circulaires,
alignés sur la parallèle à la ligne de fuite. La nappe semble mieux maintenue que dans le cas
de l'hélice droite ; Le tourbillon a donc été redressé ; l'augmentation du tore central est
perceptible, mais la ligne hélicoïdale tourbillonnaire ne se déforme pratiquement pas jusqu'à
1,20 m en aval du plan de l'hélice. Il n'y a pas d'amorce de coalescence à ce niveau.
Pour l'hélice en flèche d'extrémité BA710, la flèche reportée en extrémité semble provoquer
une déstabilisation du sillage anticipée par rapport à l'hélice précédente : un début de
rapprochement des tourbillons en doublet ainsi qu'une légère rotation de ce doublet, signes
précurseurs de l'instabilité du sillage sont observés. Le tore tourbillonnaire central, pour une
même hélicoïde, s'agrandit.
Enfin, on retrouve à l'observation du sillage de l'hélice BA-SAUL, à flèche inverse symétrique
de BA710, l'amorce du rapprochement par paires des tourbillons dès le plan Po+90 cm. La
structure tourbillonnaire est encore complète jusqu'à Po+100 cm, où les tourbillons se
rejoignent pour former des doublets qui semblent amorcer une rotation du même type que
celui de l'hélice droite BA000.
à environ 1,40 m du plan de l'hélice en rotation (2,2 diamètres). On peut ensuite noter la
formation de zones turbulentes diffusant radialement, correspondant à une grosse lanière
hélicoïdale, se maintenant au moins 1,00 m après le début de la fusion.
image 4-31 : Hélice BA420 image 4-32 : Hélice BA710 image 4-33 : Hélice BASaul
Les hélices en flèches d'extrémité, génèrent un sillage légèrement plus instable où les
tourbillons semblent moins bien structurés. Pour l'hélice BA710, La position axiale du
premier azimut de contact varie entre 120 et 150 cm en aval du plan hélice, suivant les
lanières, même si les derniers éléments de la nappe vraiment stable ne dépassent pas le plan
Po+105 cm. Derrière cet azimut, l'écoulement n'est pas parfaitement aléatoire mais composé
d'amas tourbillonnaires correspondant au regroupement de plusieurs tourbillons qui finiront
comme le sillage de l'hélice droite avec la diffusion globale de la nappe dans l'écoulement.
L'image de la zone lointaine de l'hélice BASaul, permet d'observer les éléments
tourbillonnaires agglomérés en doublets mais qui restent distincts , et comme dans le cas de
l'hélice droite, qui semblent amorcer une rotation dans le plan de la tranche lumineuse. Dans
ce cas, l'azimut d'instabilité situé à 1,20 m du plan de rotation de l'hélice semble crédible, bien
que le type d'agglomération des tourbillons reste différent des précédents marqués par une
diffusion radiale et que l'écoulement qui suit cet azimut ne soit pas composé de structures
purement aléatoires.
L'instabilité des lanières tourbillonnaires doit être liée au comportement plus ou moins
turbulent de l'écoulement local, et donc à la valeur du nombre de Reynolds au niveau de la
génération de l'enroulement de nappe sur la tête de pale. Pour tenter d'évaluer cette influence,
nous avons pu relever le protocole de destruction dans des cas identiques à gamma constant, à
des vitesses de rotation de 6000 tr/mn pour les hélices BA710 et BA-SAUL
4.5.2 Protocole de destruction et vitesse de rotation
Pour l'hélice Hélice BA710, comparons d'abord dans le domaine intermédiaire la même prise
à des vitesses de rotation différentes :
Le processus de rattrapage
d'une lanière sur les autres
semble identique au cas de
vitesse de rotation à 4000
tr/mn, avec un décalage dans
l'amorçage de la rotation du
doublet d'environ 20 cm . La
structure hélicoïdale de la
nappe est maintenue un peu
plus longtemps. On aboutit
ensuite au même processus
d'agglomérat des tourbillons.
Effectuons la même
comparaison pour l'hélice
BASaul:
Il est intéressant dans ce cas
de reprendre l'analyse au
niveau du domaine
intermédiaire qui voit l'amorce
de la coalescence
tourbillonnaire.
On ne constate pas de
différence déterminante dans
le processus d'amorce de la
désorganisation du sillage.
image 4-40 : Vue en coupe longitudinale, le image 4-41 : Hélice BA420 ; Le tourbillon de
pas du tourbillon, renforcé par les obliques moyeu : effet de divergence dans la zone
rouges proche
Pour l'hélice BA000, en zone proche, (quadrillage de 5 cm de coté), le demi pas du tourbillon
de moyeu semble être de 17,5 cm ; il est donc sensiblement équivalent à celui du tourbillon
d'extrémité. Le diamètre d'enroulement est d'environ 15 cm, sans effet de divergence marqué.
Pour l'hélice en flèche BA420, le diamètre extérieur global diverge légèrement suivant un
phénomène opposé au tourbillon extérieur ; Ce diamètre évolue d'environ 14 cm en quittant le
pied de pale pour atteindre sa dimension définitive, de 20 cm après avoir parcouru 60 cm dans
le plan axial. Le pas est de l'ordre de 15 à 20 cm et une présentation par paire semble
immédiate. Ce léger effet de divergence au niveau du tourbillon de moyeu n'était pas présent
pour l'hélice droite. L'image est cependant trop imprécise pour tirer des conclusions
définitives.
Les caractéristiques de ce tourbillon sont donc
difficiles à évaluer en coupe longitudinale,
contenant l'axe du tourbillon. Dans ce plan,
seule une observation du film au ralenti
faisant ressortir le mouvement de rotation,
permet de percevoir le phénomène. Par contre,
une coupe tranversale permet d'observer très
nettement le tourbillon de moyeu s'enroulant
en spirale, et même l'enroulement périphérique
de la nappe constituant le tourbillon de tête de
pale. Pour ce dernier, la coupe transversale
n'est pas favorable à une bonne observation et
nous n'apercevons une bouffée lumineuse que
lorsque l'enroulement de nappe coïncide avec
image 4-42 :Vue en coupe transversale, le plan d'éclairage .
la trace de nappe et le tourbillon de
moyeu.
Cette trace transversale peut être interprétée comme la trace de la nappe s'enroulant en pied de
pale en tourbillon de moyeu, et localement en tête de pale , comme le donnerait une coupe
transversale d'une pseudo-hélicoïde.
4.7 Synthèse
4.7.1 La géométrie du sillage
Nous avons observé des séries de tourbillons , au niveau de la tête de pale et au niveau du
moyeu. Ces tourbillons représentent les enroulements tourbillonnaires de la nappe de sillage,
et nous pouvons donc confirmer les caractéristiques globalement attendues pour cette nappe:
Elle est constituée d’une surface hélicoïdale enroulée en ses deux bordures, du coté de la tête
et du coté du pied de pale. La coupe azimutale réalisée en tomoscopie laser faisait apparaître
les tourbillons de tête, et la coupe transversale faisait ressortir le tourbillon de moyeu.
Cette nappe pseudo-hélicoïdale est globalement convergente dans tous les cas. Elle se
déforme dans le domaine aval en dilatant le pas des lanières tourbillonnaires. Au-delà d'un
certain seuil, il n'y a plus stationnarité de la nappe tourbillonnaire ce qui provoque le contact
puis la coalescence des tourbillons : ce seuil est appelé azimut d'instabilité.
Le schéma de la lanière tourbillonnaire marginale pourra être représenté de la façon suivante :
Les caractéristiques de pas , de contraction, d’azimut d’instabilité, ainsi que des informations
complémentaires sur les noyaux tourbillonnaires, peuvent être évaluées par les visualisations.
1,05 1,05
1,00 R1/Rext modèle 1,00
R1/Rext expérimental
0,95 R1/Rext IMFM 0,95
0,90 0,90
0,85 0,85
Z/Rext
0,80 Z/Rext 0,80
BA000 BA420
0,75 0,75
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
1,00 1,05
1,00
0,95
0,95
0,90
0,90
0,85
0,85
0,80 0,80
BA710 Z/Rext BASaul Z/Rext
0,75 0,75
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Figure 4-11 ; comparaison des modèles de convergence dilatation pour les différentes hélices
Conclusion :
Il apparaît clairement que la valeur retenue l’application du modèle IMFM
-donne des niveaux de convergences plus faibles, ne dépendant pas de l’hélice ni de la charge.
-donne des valeurs de pas semblent cohérentes avec celles obtenu pour l’hélice droite.
Nous pouvons donc appliquer le modèle théorique sans tenir compte des données de
convergence, qui ont été établies dans des cas des charges assez différents de notre étude.
4.7.5 Limite du sillage et protocole de destruction
La nappe tourbillonnaire peut être réellement qualifiée d'hélicoïdale et stationnaire dans le
repère relatif sur une longueur avoisinant le double diamètre en aval de l'hélice.
Le montage réalisé à partir de photographies dans les trois domaines successifs donne une
idée de l’évolution du sillage dans le domaine aval.
d’instabilité à 731 degré d’angle : L’étude d’hélices très faiblement chargées ne permet pas
l’application stricte du modèle IMFM qui , obtenu pour des hélices d’avion commuter,
s’applique mieux dans le cas de charges plus élevées.
4.7.6 Forme, diamètre, et noyau du tourbillon
La synthèse des caractéristiques est présentée dans le tableau suivant:
Hélice forme diamètre ou grand axe noyau
BA000 circulaire 10 cm 1 cm
BA420 elliptique 5 cm -
BA710 elliptique 7 cm 1 cm
BASaul semi elliptique 9 cm 1 cm
La forme du tourbillon de l'hélice droite et dans une moindre mesure de l'hélice inversée est
globalement circulaire ; la forme du tourbillon des hélices en flèche aval est beaucoup plus
elliptique. L'évaluation du diamètre montre une valeur pour l'hélice en flèche inversée
comparable à celui de l'hélice droite.
L'hélice en flèche répartie BA420 génère un tourbillon très réduit en volume. La différence
peut donc se retrouver au niveau de la position de la dernière corde de tête de pale.
Deux raisons peuvent justifier une moindre intensité tourbillonnaire réelle ou apparente pour
les hélices en flèche aval.
La première se base sur la longueur de développement du tourbillon sur la dernière corde.
L'examen des extrémités de pales qui génèrent le tourbillon montre que pour des raisons de
fabrication, le dernier profil de définition est lissé pour annuler la corde progressivement, ce
qui diminue l'effet de discontinuité dans les hélices en flèche. Le contournement extrados
intrados générateur du tourbillon se réparti sur une longueur plus importante dans les deux
premiers cas.
profil en flèche
Calage Calage
Le pole d’attraction tourbillonnaire prend la forme d'une spirale dont nous apercevons la trace
dans le plan laser. La forme de cette trace dépend des positions respectives du plan image et
du plan de génération du tourbillon.
Dans le cas d'une hélice droite, la corde du profil de tête de pale présente un angle quasiment
perpendiculaire au plan d’observation laser, qui est le plan radial vertical. Le tourbillon,
perpendiculaire à la corde locale, est donc très peu déformé dans le plan d'observation laser.
Par contre, une hélice présentant une flèche dans le sens de rotation montrera dans le plan
laser vertical la projection de ce tourbillon lui donnant un aspect plus elliptique, au moins
dans la zone de formation. La déformation due à l'angle de calage est identique à celle de
l'hélice droite.
Dans tous les cas, les noyaux sont plus difficiles à évaluer. On peut retenir une valeur
approchant le centimètre. Ces deux caractéristiques sont significatives de l'intensité
tourbillonnaire, dépendant directement du gradient radial de circulation.
4.7.7 Moyeu
Le diamètre du tourbillon de moyeu constituant la limite inférieure de la nappe hélicoïdale
diverge légèrement, passant par 0,3 D en fin de domaine proche, et continuant d'augmenter en
s'éloignant de la pale pour finir à 0,5 D en domaine lointain.
4.8 Conclusion
La forme de la nappe hélicoïdale a été caractérisée par l’évolution du rayon de convergence
du tourbillon d’extrémité et du pas de sillage, la nature du tourbillon de moyeu, la destruction
de la nappe qui intervient progressivement suivant un processus clairement déterminé,
l'ensemble de ces paramètres étant influencés par la mise en flèche de la pale. Deux points de
fonctionnement étudiés à coefficient d'avancement constant, n'ont pas fait ressortir de
différences importantes sur les caractéristiques du sillage.
Ces résultats préliminaires à une étude en anémométrie à films chauds permettent de mieux
appréhender le modèle de sillage à définir pour les méthodes de calcul basées sur la ligne
portante.
carénage
voilure avion
maillage à explorer
mats
alimentation
électrique
Axe de l’hélice
Y rayon de la pale
Figure 5-3: plans Z=Cte dans le sillage Figure 5-4 : graphe pour un plan Z donné
Le graphe explore l'ensemble des rayons de R=32 mm au moyeu jusqu'à R= 320 mm au delà
de la tête de pale, pour un plan Z donné.
Le deuxième type de présentation se fait dans des plans R = Cte
V (composant e axiale, radiale ou tangent ielle)
X
plans d’exploration en Z = const ant)
zimut θ
Axe de l’hélice
Axe de l’hélic
Figure 5-5 : Plans R= Cte dans le sillage Figure 5-6 : Graphe pour un rayon donné
Le graphe explore alors tout le sillage du plan proche de l'hélice en Z=50 mm jusqu'au plan du
domaine lointain en Z = 1050 mm, dans un rayon donné de la pale.
Une sélection des plans et des rayons les plus significatifs est présentée dans le document,
l'ensemble des Planches étant proposé en annexe.
5.4.2.2 Traces de nappe
Trace de nappe
dans un plan donné
Diamètre
d’hélice
Dès le plan Z= 50mm (Planche 5-1) le rayon extérieur en 320mm n'est pas influencé par le
souffle. Le tourbillon en formation donne une trace visible sur les trois composantes, entre les
rayons 288 et 256. La composante axiale s'inverse : le noyau est situé entre ces deux rayons.
Au même niveau, les autres composantes montrent des traces d'amplitude identiques (10m/s),
autour de zéro pour la composante radiale ce qui confirme la position du noyau et autour de
5m/s pour la composante tangentielle donnant la giration moyenne de l'écoulement.
Les trois composantes varient très peu en zone intermédiaire entre les rayons 224 et 96, mais
on note la trace de la nappe elle-même continue du moyeu à la tête de pale en composante
radiale. Enfin, au niveau du moyeu, on observe une trace de tourbillon en composante radiale
et tangentielle, et une composante axiale qui s'annule complètement en R=32 mm, montrant
un effet d'obstruction au niveau du moyeu.
Ce schéma global qui avait déjà été repéré au niveau des visualisations, d'une zone externe
sous influence du tourbillon de tête de pale, d'une zone neutre active sur le plan de
l'accélération axiale, et d'une zone interne sous influence du tourbillon de moyeu, va se
répéter sur les autres plans.
Au plan Z=161 mm (Planche 5-2), la frontière du souffle est très marquée en composante
axiale: au-delà du rayon 256, cette composante s'annule en zone externe alors que le
tourbillon donne une trace d'amplitude en augmentation à 15 m/s. La zone intermédiaire
montre toujours une accélération constante, avec une vitesse induite axiale en augmentation
par rapport au plan précédent. Enfin, on note toujours un effet d'obstruction axiale au moyeu
moins important qu'au plan précédent. Les deux autres composantes radiale et tangentielle
confirment la position du tourbillon centré en 256. Dans ce plan, la composante radiale
montre un effet de décroissance du moyeu à la périphérie du domaine, partant d'une forte
accélération sur le moyeu pour atteindre des valeurs négatives en tête de pale, qui confirment
l'effet de contraction de sillage. Sur cette composante, on observe toujours la trace de l'effet de
Au droit du moyeu, au rayon 32 mm, (Planche 5-5) il n'y a que très peu de trace axiale de
tourbillon. Le niveau de vitesse induite axiale moyenne nulle près de l'hélice remonte à 12 m/s
après le plan Z=272mm. Par contre, la trace radiale de tourbillon de moyeu visible dès le plan
Z=50mm, s'atténue dès le troisième plan, pour s'annuler à un diamètre en aval du plan de
rotation. L'effet d'entraînement visqueux du moyeu augmente d'abord la vitesse tangentielle
qui diminue vers le plan 272 pour disparaître à un diamètre aval. A ce niveau, le tourbillon est
manifestement d'axe Oz.
On observe le même sillage au rayon 64 mm (Planche 5-6) mais la trace tangentielle se
déclare dès le plan 161. Une oscillation en composante axiale montre l'influence de la fin de
moyeu.
Au rayon 92 mm (Planche 5-7) la trace de vitesse axiale est sans tourbillon. La composante
axiale est plus importante (jusqu'à 16 m/s). L'effet du tourbillon, très atténué, en composante
radiale et tangentielle, est présent dès le plan 50 mm, et se propage en vitesse tangentielle
assez loin en aval du plan de rotation de l'hélice.
Ces trois niveaux de rayon caractérisent la zone non débitante du moyeu jusqu'à un diamètre
aval, sous influence du tourbillon de moyeu.
A hauteur du rayon 124 mm, (Planche 5-8) le tourbillon de moyeu radial et tangentiel, n'a
plus vraiment d'influence. La composante axiale atteint sa valeur nominale en un rayon aval.
Le passage de la nappe est présent à travers une oscillation sur les traces radiales et
tangentielles , de dynamique faible, mais sans atténuation sur les deux diamètres en aval du
plan de rotation. Une remarque comparable est faite au rayon 160 mm (Planche 5-9) mais
avec un début d'influence du tourbillon de tête de pale vers la zone lointaine, avec un
oscillation non symétrique sur les deux pales, montrant l'approche de la destruction.
Au rayon 192 mm, (Planche 5-10) le phénomène de traces non périodiques dues à la
dilatation du tourbillon sur les trois composantes est amplifié. Ces trois niveaux de rayons
caractéristiques de la zone intermédiaire montrent une zone débitante qui est très stable
jusqu'à un diamètre en aval du plan de rotation, et qui montre ensuite les premières
influences des zones turbulentes dues à la destruction du tourbillon de tête de pale.
Planche 5-11
Au rayon 224 mm (Planche 5-11) les traces de tourbillon sont présentes dès les plans proches
mais vont en augmentant vers l'aval sous l'influence de l'approche du tourbillon. Les trois
composantes sont concernées, montrant un tourbillon incliné avec un déphasage régulier entre
des plans répartis linéairement .
Au contraire du cas précédent, à hauteur du rayon 256 mm (Planche 5-12) le niveau des
oscillations sur les trois composantes vont en diminuant, ce qui confirme la convergence du
tourbillon du rayon 256 au rayon 224 mm. La trace radiale est répartie autour de zéro, en
atténuation assez nette dans les plans aval, et la trace tangentielle qui ne reste bien en phase
que sur un diamètre, oscille autour de 5 m/s.
Planche 5-12
L’image la plus significative est celle de la vitesse axiale, qui voit passer le noyau du
tourbillon vers 161 mm dans le domaine aval, et au delà duquel la trace de vitesse s'inverse,
avec une trace transversale, puis une trace de zone supérieure. La déstabilisation par perte de
périodicité dans les plans lointain affirmée dans les représentations par plans se confirment
dans l'observation des zones lointaines.
Le rayon 288 mm (Planche 5-13) montre les tourbillons en atténuation. Au dela du tourbillon,
la vitesse axiale induite s'est annulée. La vitesse radiale est plutôt négative, et la vitesse
tangentielle montre des oscillations qui tendent vers zéro.
Enfin le rayon 320 mm (Planche 5-14) ne montre pratiquement plus aucune oscillation et
aucune accélération. Ce rayon est hors du souffle de l'hélice.
Ces quatre derniers rayons caractérisent les limites du tourbillon de tête de pale.
Dans le domaine proche, la trace dans le plan 50 montre la zone interne, dite zone neutre, hors
des influences tourbillonnaires, de forme rectiligne, et l'effet de renversement de courbure dû
au tourbillon de tête de pale à partir du rayon 224 (r/Rext=0,75).
Les plans 161 et 272 montrent l'enroulement de la trace de zone neutre et la convergence du
tourbillon de tête de pale vers la zone interne.
Dans les trois plans du domaine intermédiaire, les points relevés en tête de pale sont hors
influence du souffle. La diffusion des deux tourbillons de moyeu et de tête de pale atteint la
zone neutre, rendant difficile une interprétation claire de la position de nappe.
Dans les trois plans du domaine lointain, les traces en forme de "S" montrent la disparition de
la zone neutre, l'effet d'enroulement du tourbillon de moyeu dominant jusqu'au rayon 224
dans ces plans transversaux, et le tourbillon de tête de pale maintenu au delà de ce rayon.
5.4.3.4 Conclusion Hélice droite au cas nominal
Le sillage est bien structuré au départ, recoupant les zones de visualisations déterminées dans
les campagnes précédentes.
Dès le plan proche de la pale en Z= 50mm (Planche 5-16) seul le tourbillon de moyeu est
visible sur les trois composantes avec une influence limitée aux deux premiers rayons 32 et 64
mm. La nappe s'atténue du moyeu à la tête de pale. Il n'y a aucune vitesse induite axiale en
l'absence de charge. La composante tangentielle est notable , en diminution du pied à la tête
de pale. Ce tourbillon de moyeu disparaît très vite dans les plans aval.
Au plan 272 mm (Planche 5-17) le tourbillon de tête de pale devient notable à partir avec
quelques m/s d'amplitude et la composante tangentielle encore perceptible surtout près du
moyeu.
Le reste des plans aval, représentés avec une très forte dilatation, ne montre plus d'influence
notable de l'hélice.
La trace de tourbillon de moyeu est très nette en composante radiale et tangentielle, surtout
sur le rayon 64 mm (Planche 5-19) Le passage de la nappe ne s'aperçoit que dans les premiers
plans.
Le tourbillon de tête de pale ressort assez nettement au rayon 320 mm (Planche 5-20) très
localisé au plan 272 mm, avec une vitesse tangentielle localement négative.
Aucune autre variation n'est constatée au delà du quatrième plan.
On peut conclure que dans ce cas de non charge, le sillage de tête est initialement divergent, et
l'absence de charge ne crée pas les conditions de génération d'un sillage structuré dans le
domaine aval de l'hélice.
Au plan proche de l'hélice (Planche 5-21) la composante axiale est accélérée dès le niveau du
moyeu à des valeurs importantes (30 m/s) de vitesse induite. La trace tourbillonnaire
d'extrémité de pale intervient dès le plan 224 en axial. Sur les deux autres composantes, le
tourbillon d'extrémité est plus centré en 256.
Planche 5-22 Planche 5-23 Planche 5-24
A partir du plan 494, la perte de périodicité est quasiment complète sur les zones
intermédiaires et de tête de pale. Sur le plan Z = 605 m (Planche 5-24) on distingue une
oscillation globale sur un tour complet d'hélice situé dans tout le sillage supérieur à partir du
rayon 124, et portant sur les deux composantes radiale et tangentielle. On peut supposer que
les tourbillons générés par les deux pales successives ont coalescé dans le domaine aval, en
donnant un système tourbillonnaire global. Cependant, dans ces zones intermédiaires, la
composante axiale, autour de 30 m/s, montre de très fortes accélérations tourbillonnaires (>60
m/s), résultant sans doute de l'accumulation d'énergie des deux tourbillons.
5.4.5.2 Analyse du sillage forte charge par rayons
Au contraire du cas faible charge, on observe en forte charge , dès les rayons de moyeu 32
(Planche 5-25) et 64 mm (Planche 5-26) une très forte composante axiale (23 m/s de vitesse
induite), les composantes axiales et tangentielles étant du même ordre que dans le cas
nominal, avec une atténuation plus rapide en forte charge.
Planche 5-25 Planche 5-26 Planche 5-27
Les rayons de la zone intermédiaire montrent une composante axiale nettement plus élevée, et
les deux autres composantes comparables; L'effet de nappe constaté sur ces 2 composantes est
toujours présent mais semble se déstructurer plus rapidement, avec un début de perte de
périodicité.
À partir du rayon 192 (Planche 5-28) on peut observer la déstabilisation du sillage très
rapidement.; La composante axiale diminue en valeur moyenne dès le rayon 224 mm au
troisième plan;
Les rayons de tête de pale sont hors du souffle, avec l'influence résiduelle de tourbillons
déstructurés très rapidement (Planche 5-29 et Planche 5-30)
Z = 50 mm
Z/D = 0,166
Z = 161 mm
Z/D = 0,54
Z = 272 mm
Z/D = 0,91
τ4000 tr/mn ; 30 m/s = 0,0022 γ4000 tr/mn ; 30 m/s (faible charge)= γ1 = 0,748
τ8000 tr/mn ; 30 m/s = 0,0881 γ8000 tr/mn ; 30 m/s (nominal) =γ2 = 0,374
τ8000 tr/mn ; 15 m/s = 0,1150 γ8000 tr/mn ; 15 m/s (faible charge) = γ3 = 0,187
Dans le cas de très faible charge, (γ1 = 0,748) la composante radiale révèle encore un léger
effet de centrifugation au moyeu, perceptible jusqu'au rayon réduit 0,4, identique dans tous
les plans. La composante tangentielle est plus faible que dans les autres cas de charge, et
diminue en périphérie à partir du plan 272 mm. Enfin la composante axiale se limite aussi à
une obstruction au moyeu, tout le reste du domaine étant à vitesse amont. L’hélice n’amène
pas d’énergie au fluide et comme nous l’avons précisé antérieurement , ce cas n'est pas
vraiment intéressant.
Par contre, au régime nominal la comparaison des deux cas de charges permet de mieux
conclure :
-La composante radiale montre un effet d'éjection en pied et d'aspiration en tête.
Lorsqu'on s'éloigne du plan de rotation, l'éjection de pied de pale concerne un rayon de plus
en plus important avec la dilatation de l’effet de moyeu, alors que la contraction en tête de
pale s'annule dès le plan 161. Le ralentissement de V0 à régime constant, en augmentant la
charge de la pale, augmente les composantes radiales moyennes qui restent stables en
s’éloignant dans le sillage.
-Avec une composante axiale comparable malgré les différences de V0, les deux cas de
charge se différentient seulement par la diminution de cette composante vers la tête de pale
lorsque Vo diminue. En cas de très forte charge, (γ3 = 0,187) le sillage est donc contracté.
L’effet d’accélération est presque est deux fois plus intense mais aussi plus étroit.
-Enfin, en observant la composante tangentielle, homogènement répartie sur tout le rayon, on
retrouve un supplément de vitesse dans le domaine proche, appliqué sur le souffle plus étroit.
La composante tangentielle diminue légèrement en s'éloignant dans le domaine aval.
Remarque : Nous pouvons rapprocher ces résultats de ceux présentés à la fin de l'analyse
bibliographique correspondant à la publication de J Lepicovski et WA Bell. Bien sûr, les
fortes composantes axiales correspondant aux profils les plus chargés se retrouvent, ainsi que
les composantes tangentielles en diminution en tête de pale.
La composante radiale présente le fort gradient radial positif du moyeu au gradient négatif en
tête de pale, justifié par la contraction. Cependant dans notre cas le niveau moyen de
composante négative est beaucoup moins marqué que dans le cas cité.
A partir des rayons 160 mm (Planche 5-32) une différence commence à apparaître : l'hélice
droite montre une déstabilisation anticipée du sillage, alors que le sillage des autres hélices
reste bien structuré dans le domaine aval. L'hélice en flèche répartie BA420 montre d'abord
une composante axiale notablement plus élevée en moyenne et une différence sur la trace de
nappe, révélée par un saut de vitesse très localisé en composante radiale sur toute la nappe.
Les hélices en flèche de tête de pale BA710 et BASaul montrent des oscillations de vitesse
radiales mieux réparties et assez semblables, au déphasage près justifié par la forme de la
pale.
On note encore une zone de composante axiale constante entre les rayons 192 et 64 qui vaut
16 m/s au plan 494 (Planche 5-41) en constante augmentation jusqu'au plan 1050 (Planche 5-
42), l'hélice BA420 étant toujours un peu au dessus des autres hélices.
Nous pouvons conclure que la forme de la nappe dépend très peu de la forme initiale de la
pale, et donc surtout de la répartition de charge.
Un autre élément intéressant est la valeur d’évaluation de la valeur du pas à partir des traces
de nappe, dans les zone centrale (zone neutre) qui jusqu’alors n’ont pu être évalués que pour
les tourbillon marginaux : une comparaison a donc été effectuée dans ce domaine proche à
partir d’un point de la zone neutre (au rayon 192) et montre en particulier l’évolution du pas
du plan 161 au plan 272.
Hélice BA000 BA420 BA710 BASaul
Pas plan 161 0,172 0,163 0,170 0,165
Pas plan 272 0,157 0,160 0,155 0,158
Conclusion :
-Ces valeurs de pas sont plutot décroissantes vers l’aval
-On note des valeurs semblables pour les hélices BA000 et BA710, avec une forte diminution,
alors que les pas des deux autres hélices sont assez semblables.
-Ces valeurs de pas sont plus élevées que celle déduites des visualisations.
La nappe semble donc suivre un schéma correspondant à la figure suivante (5-8)
Composante
Axiale
Composante
Radiale
Composante
Tangentielle
BA000
BA420
BA710
BASaul
Composante axiale :
La composante axiale est continûment croissante dans le domaine aval. Elle présente un
maximum vers les deux tiers de pale pour l’hélice BA420, et mieux centré pour les autres
hélices, qui sont peu différentiées. L’hélice en flèche répartie donne une composante
notablement plus élevée que les autres, avec un coefficient de poussée lui aussi plus élevé.
L’hélice en flèche d’extrémité BA710 montre unsouffle mieux réparti vers la tête de pale, et
donc une influence tourbillonnaire marginale plus faible.
Composantes radiales et tangentielles :
L’effet d’éjection du moyeu est comparable pour toutes les hélices. Vers l’aval du domaine,
les deux hélices en flèche d’extrémité ont des traces superposées.
Avec une composante radiale légèrement inférieure, l’hélice droite présente une trace
parallèle aux deux autres. Enfin , l’hélice en flèche BA420 montre une composante radiale
nettement inférieure dès le milieu de pale ; La mise en flèche qui commence dès le pied de
pale diminue la vitesse d’éjection du moyeu.
Les composantes tangentielles sont superposées dans les zones centrales de la pale. L’hélice
droite a un effet d’entraînement tangentiel plus marqué au moyeu.
Les différences de tourbillons de tête de pale en se moyennant, sont perceptibles jusqu’au plan
272, où la flèche inverse diminue l’entraînement tangentiel en tête.
Traitement
du
Optique signal Exploitation
de réception
Photo multiplicateur
étant recyclées.
Au cours des essais, la génération de particules a été plusieurs fois la cause d'une mauvaise
réception de signal. Un deuxième générateur a été adjoint au premier pour renforcer
l'émission.
6.2.3 Description du vélocimètre LDA utilisé au CEAT
C'est un vélocimètre bi-composante que nous utiliserons en deux phases distinctes pour
obtenir les trois composantes sur les points du maillage retenu.
6.2.3.1 Optique d'émission
Laser
Le premier élément est la source de lumière, l'émetteur de rayon laser:
Un émetteur laser est une source de lumière cohérente, de forte puissance et le plus souvent
monochromatique. Dans le "cœur" du laser, appelé aussi "milieu actif" (souvent gazeux
(hélium-néon, argon, krypton) un apport d’énergie génère la production de photons et donc
un faisceau lumineux. La concentration spatiale d'énergie (faisceau de petit diamètre), la
cohérence et la faible divergence du faisceau font du laser l'instrument idéal de production de
lumière pour la vélocimétrie optique. Pour effectuer des pointages, on utilise dans les
souffleries des lasers à hélium néon de faible puissance, produisant un faisceau rouge. Dans le
domaine de la vélocimétrie et pour les visualisations d'écoulements, on utilise plutôt des lasers
à argon émettant dans une bande spectrale comprise entre le violet et le vert.
Le Laser du CEAT est constitué d'un tube en céramique équipé de rondelles de tungstène
(contre l'érosion atomique) et de cuivre pour l'évacuation de la chaleur. Il génère un faisceau
poly chromatique contenant donc une partie assez large du spectre visible.
Séparation des faisceaux
Pour mesurer 2 composantes de la vitesse, on cherche d'abord à obtenir deux paires de
faisceaux pour constituer 2 réseaux de franges perpendiculaires, chaque réseau étant de
couleur différente. Les couleurs choisies, le vert et le bleu, sont les raies spectrales les plus
puissantes fournies par le laser à argon.
Le système utilisé au CEAT est dit à 3 faisceaux. Dans ce système, on économise un faisceau
en choisissant de faire interférer indépendamment des rayons monochromatiques bleu et vert
avec un 3ème rayon à spectre plus large contenant les 2 couleurs. Un premier jeu de prismes
sépare le faisceau en deux dont un est encore dédoublé par un deuxième jeu de prismes
sélectifs en longueur d'onde. Le résultat de cette double séparation est un faisceau non
transformé (identique au faisceau initial), un faisceau bleu (λ = 488 nm) et un faisceau vert (=
514,5 nm). Le diamètre du faisceau initial est d’environ 1,5 mm.
Les éléments optiques assurant ces fonctions sont également capables de régler l'alignement et
l'écartement de chaque faisceau.
Le faisceau laser en sortie de la source dépend de la pression d’Argon qui doit donc être
réglée à la valeur nominale. La chauffe du laser est compensée par le refroidissement du tube
(eau) ainsi que de l’électronique. Au cours de la campagne, la mise en place d’une
climatisation a été nécessaire pour limiter les pannes dues à la surchauffe de l’électronique du
laser.
A la sortie du système de séparation des faisceaux se trouvent les systèmes adaptateurs de
fibre. La fibre optique est composée d’une fibre centrale de silice très fine (0,4 µm), d’une
première gaine en quartz et d’une dernière gaine de protection. Un double système de réglage
de la convergence sur la fibre par un module adaptateur manipulateur permet d’ajuster le
paramètre d’alignement et de parallélisme.
Gaine de
protection
Il a donc été réalisé en début de campagne un réglage initial qui permet un alignement global ;
Un réglage fin, ainsi que plusieurs contrôles, sont quotidiennement nécessaires pour
compenser les désalignements éventuels provoqués par les variations de températures.
Il faut enfin signaler la dégradation progressive
naturelle de la qualité de transmission de la fibre.
L'énergie lumineuse transmise diminue de 50 à
environ 35 % de l'énergie incidente en fin de durée
d’utilisation d’une fibre optique, pouvant même
aboutir à sa destruction complète. Un contrôle de
cette qualité a été effectué avant le début de
campagne en maintenance préventive.
+ =
Il faudra donc pour tenir compte de la faiblesse du signal rétro diffusé utiliser une optique de
plus grand diamètre. L’optique de réception retenue est un télescope de type Cassegrain
autorisant une très longue focale fixe (2,5 m) sous une longueur réduite.
Ensembles filtres et photomultiplicateurs
La sélection des 2 composantes à la réception est assurée par un ensemble constitué de:
-Un filtre spatial qui permet de rejeter la plupart des reflets parasites,
-Un prisme séparateur de couleurs,
-Sur chacune des voies, un filtre interférentiel qui permet de sélectionner 99,9 % de la
couleur sélectionnée.
Chaque couleur est ensuite acheminée à un photomultiplicateur constitué de trois éléments:
-une photocathode qui convertit le signal lumineux en signal électrique,
-une cascade de dynodes pour amplifier ce signal par émission d'électrons secondaires
-une anode qui recueille le flux d'électrons.
Ce photomultiplicateur est donc soumis à une tension de 1500 Volts du côté du champ
primaire entre les électrodes. Du côté mesure, le signal disponible initialement à quelques
µvolts a été amplifié en sortie de photomultiplicateur à quelques millivolts qui pourront être
traités en fréquence. Il est amené aux consoles BSA par un câble coaxial de 50 Ω double
blindage d'une longueur d'environ 20 m.
6.2.3.3 Système d'exploitation du signal
Le signal électrique provenant de chaque photomultiplicateur est porteur d'un bruit plus ou
moins important suivant le mode de perception des diffusions par les particules.
Il se présente sous la forme de "bouffées" d'émissions composées d'une répartition de raies
autour de la fréquence centrale caractéristique de la composante de vitesse qui doit être
extraite du signal. Le système utilisé dans la chaîne de mesure CEAT, appelé BSA (burst
signal analyser), travaillant en logique câblée, calcule par transformée de Fourier rapide le
spectre de fréquence du signal.
Pour une particule idéale passant par le centre du volume de mesure, la partie utile du signal
apparaît à l'oscilloscope sous la forme d'une augmentation locale d'amplitude appelée
"bouffée" composée d'une porteuse basse fréquence appelée pédestal sur laquelle se
superpose la fréquence Doppler. La forme correcte de ce signal pédestal est du type gaussien.
le signal global a l'allure donnée dans le graphe suivant :
Signal
La bouffée sera prise en compte lorsque le pédestal
(ou l'enveloppe) dépassera un certain seuil fixé à 25
mV . Il est donc important que la forme du signal ne
Enveloppe soit pas trop perturbée. L'examen direct du courant
du photomultiplicateur à l'oscilloscope montre que le
Pedestal signal pédestal dépend de la taille des particules, de
leur position dans le volume de mesure, du nombre de
particules présentes simultanément dans ce volume de
mesure et du bruit superposé au signal. Il faut noter
en particulier les bruits générés par l'électronique, le
temps
laser ou le PM qui détériorent la forme du pédestal.
Lorsque la détection d'enregistrement est effectuée, il faut que le temps d'enregistrement ne
soit ni inférieur à la durée de la bouffée, ce qui amputerait le signal utile, ni supérieur à cette
même bouffée, ce qui rajouterait des bruits parasites. De même, pour que l'échantillonnage
soit suffisant, le spectre est attendu sur une plage de fréquence à priori déterminée. Il faudra
donc choisir une fréquence d'acquisition adéquate et quelquefois recaler cette plage d'analyse
pour garder suffisamment de précision dans le résultat obtenu.
Le spectre validé doit avoir une raie spectrale se distinguant nettement des autres. La raie
correspondant à la fréquence doppler présentera une amplitude d'au moins le triple des autres
raies voisines. Ayant ainsi éliminé les bruits parasites, on ne retient que la raie principale qui
correspond à la vitesse de la particule. A chaque mesure de fréquence ainsi validée est donc
associée une valeur de période qui est le temps T mis par une particule pour parcourir une
frange. Il suffit alors de diviser l'interfrange par ce temps pour obtenir la vitesse v =
T
Cette procédure va être répétée plusieurs fois pour valider la mesure statistiquement.
L'évaluation du signal en composante devra vérifier que les mesures des 2 composantes de la
vitesse ont été effectuées sur la même particule. Les anciens compteurs utilisant un "module
de coïncidence" ont été remplacés par un traitement logiciel qui s'assure que les deux
informations provenant du BSA1 et du BSA2 lui sont parvenues dans une fenêtre de temps
suffisamment petite, ce qui permet de détecter les particules communes aux deux réseaux de
franges et donc de sélectionner encore les données.
Le dernier maillon de la chaîne de vélocimétrie laser est un ordinateur qui effectue tous les
calculs nécessaires à l'obtention des vitesses moyennes et de leurs valeurs fluctuantes pour en
déduire les taux de turbulence sur chaque composante.
Ces calculs statistiques sont effectués sur un grand nombre d'échantillons (500 à 5000). Ce
nombre est fixé par l'opérateur, au moment de l'initialisation.
Dans les essais que nous effectuons sur système tournant, le sillage, lié à l’hélice en rotation
tourne à la même vitesse que l’hélice. En un point de l’espace absolu, le vecteur vitesse
évolue donc constamment et un enregistrement continu donnerait un moyennage spatial non
significatif. Il ne faut donc enregistrer ce vecteur que lorsque l’hélice est dans une position
donnée: pour cela, on ouvre une fenêtre d’acquisition, dont la durée dépend de la vitesse de
rotation de l’hélice. A 8000 tr/mn, une ouverture de 20 µs correspond à un degré angulaire de
rotation de l’hélice ; Ce contrôle de processus est effectué par une procédure Labview dont le
signal TTL est envoyé à la fenêtre d’entrée sur l’ensemble BSA.
Le champ aérodynamique obtenu sera donc limité en précision à ce degré d’ouverture de la
fenêtre au cours duquel toutes les bouffées de particules peuvent être traitées pour obtenir le
vecteur vitesse moyenné.
Repère hélice
Pour la phase de validation film chaud, 3 plans aval seront étudiés, la présence du collecteur
de la soufflerie empêchant une exploration plus complète. Les premiers maillages de la
campagne film chaud, les plans Z=050mm, Z=161mm et Z=272mm, sont retenus.
Pour la phase de caractérisation du tourbillon en formation, un maillage plus resserré est
retenu aux plans p Z=050mm, Z=87mm plans Z=124mm, et Z=161mm
Chaque plan est décomposé par le maillage radial : 10 rayons équi-répartis tous les 32 mm
pour la validation, et les 4 derniers rayons de tête de pale (224, 256, 288 et 320 mm)
L’exploration sur tout le volume devrait faire intervenir un maillage azimutal (sur le cylindre
complet ou un demi cylindre). Cependant, pour la campagne d'essai vélocimétrie, le
déplacement du volume de mesure ne peut s’envisager de façon réaliste dans les trois
dimensions constituant l’ensemble du champ. On va donc limiter ce déplacement à un plan
vertical situé au droit de l’hélice, sans faire de maillage azimutal complémentaire.
Fenêtre initiale : 1°
fixe par rapport à l’hélice
Angle de décalage θ
paramétrable par codeur.
Fénêtre décalée
d’exploration azimutale
Pour cela, l’ensemble optique d’émission, lié aux fibres optiques souples et l’optique de
réception lié par câbles analogiques au BSA, est déplacé radialement et dans le sens axial.
L'ordinateur commande ces deux déplacements du volume de mesure dans les deux directions
suivant un tableau programmé en utilisant le système DISA.
Lorsque le positionnement du volume de mesure est effectué dans le plan, il faut ensuite
explorer le sillage en azimut. pour cela on utilise un montage électronique portant sur le
déclenchement de la fenêtre.Ce protocole de maillage signifie que le sillage est considéré
comme axisymétrique, et que seul compte le positionnement du volume de mesure par rapport
à l'hélice. Ceci revient à négliger les effets d'interactions de la voilure.
6.2.4.2 acquisition des trois composantes:
Disposant d’un vélocimètre Laser deux composantes, le relevé d’un champ tridimensionnel
nécessite deux phases :-une première phase du relevé des composantes radiale et axiale u w,
le laser étant positionné en zone basse,
-une deuxième phase du relevé des composantes tangentielle et axiale dans les mêmes points
de l’espace. Le laser est alors positionné en zone haute. Les fichiers de résultats récupérés
auront donc une composante commune qui permettront de valider la position du point de
mesure.
Etalonnage
L'étalonnage du vélocimètre consiste à évaluer très précisément la dimension de l'interfrange.
La mesure directe étant impossible, la mesure des valeurs de d et de a ou bien de l’angle θ
séparant les deux sources permet de calculer l’interfrange. Dans ces deux cas, il s’agit d’un
étalonnage indirect qui évalue l’interfrange à partir des cotes de positionnement, à partir
duquel on pourra calculer la vitesse. Ce type d’étalonnage suppose que l’on ne peut créer de
déplacement de particule à vitesse contrôlée.
Un autre type d’étalonnage a été mis au point au CEAT. Le volume de mesure est envoyé sur
le côté tranchant d'un disque dont la vitesse de rotation est connue. Par effet Doppler sur la
tranche du disque, on ajuste l'interfrange en mesurant la vitesse.
L'étalonnage est alors réalisé plus directement que les précédents et permet d’accéder aux
valeurs de vitesses lues sur les BSA. On traitera deux angles d’inclinaison du disque et on
utilisera les résultats pour le calcul des coefficients de la matrice de projection.
V2
V1
Face tranchante de
positionnement du
volume de mesure
Les résultats de l’un des étalonnages typiques des essais sont reportés sur le graphe suivant :
0,00% -0,10°
-0,15°
-1,00% -0,20°
20,00 30,00 40,00 50,00 (m/s)
Vitesse Incidence
Cet étalonnage, refait chaque fois que sont nécessaires des opérations de démontage
remontage, montre que l’erreur de mesure interne au vélocimètre est limité à 2 % de la pleine
échelle, et très souvent inférieure à 1 % .
Éléments de la campagne d'essai
-Essai N°1 : validation des résultats films chauds sur hélice droite BA000
Laser en position basse: relevé des composantes axiales et radiales.
Exploration des plans transversaux à 50, 161 et 272 mm dans le sillage.
Pour chaque plan, exploration des rayons du moyeu vers la tête de pale par pas de 32 mm.
Chaque rayon est exploré sur 360 ° par pas de 10°.
-Essai N°2 : validations des résultats films chauds sur hélice droite BA000
Laser en position haute: relevé des composantes axiales et tangentielles sur les mêmes points
que l'essai de type N°1
-Essai N°3 : caractérisation du tourbillon de tête de pale pour quatre hélices
Laser en position basse: relevé des composantes axiales et radiales pour l'exploration des
plans transversaux à 50, 87, 124 et 161 mm pour les rayons 224,256,288,et 320 mm
Chaque rayon est exploré sur 180 ° par pas de 5°.
X axe vertical
(vitesses radiales
dans le plan Y=0)
Z axe de l’hélice
-Y axe horizontal
(vitesses tangentielles dans
le plan Y=0)
Dès le plan rapproché à Z=050, la composante axiale Vax ne présente qu’une faible déflexion
en azimut montrant la très faible influence des tourbillons de tête de pale dans cette zone.
Pour BA710 et BASaul, les traces sont identiques à 2 m/s au dessus de celle de BA000 qui
est nulle. La composante radiale Vrad montre des traces exactement superposées pour les
quatre hélices, oscillant entre 2 et 6 m/s.
Ce constat est aussi valable pour les trois Plans suivants, en Z=087, Z=124 et Z=161, où Vax
montre des traces superposées et proches de 0 et où les composantes radiales sont quasi
superposées de 0 à +4 m/s et s’annulent au plan Z=161. On note aussi une trace de BA710
présentant quelques oscillations, révélant sans doute un niveau de turbulence plus élevé.
Début d’influence du souffle au rayon R=288 mm
L’analyse devient plus interessante dans la zone d’influence tourbillonnaire, au rayon 288
mm. La trace tangentielle de tourbillon est visible sur la composante Vaxiale sur les quatre
plans représentés.
La dynamique maximale de la trace correspond à l’hélice BA710 : Elle commence à 30 m/s
(+5 à -25 m/s) au plan 050, s’atténue à 24 m/s (4 à -20 m/s) en plan 087, puis à 16 m/s (+2 à -
14 m/s) au plan 124 et enfin à 8 m/s (0 à -8 m/s) au plan 161.
La dynamique est plus faible à 20 m/s pour BA420 au plan 087, et à 10 m/s au plan 124. Les
autres traces sont semblables, atténuées et déphasées d’une dizaine de degrés.
Parallèlement, on retrouve la dynamique de trace transversale de tourbillon en composante
radiale, maximale à 50 m/s (de +30 à -20 m/s) pour BA710 au plan 050, avec le déphasage de
quelques degrés entre les hélices BA000, BA420 et BASAul. Elle est au plan 087 en
atténuation à 25 m/s (de 15 à -10 m/s), pour BA710 et BA000, et plus étalée pour BA420 et
BASaul. Elle diminue encore à 20 m/s au plan 124 (de 12 à -8 m/s) pour BA710, à 8 m/s (de -
4 à +4 m/s) pour BA420 et BASaul (traces superposées).
Enfin au plan Z=161, la trace radiale a disparu pour BA710, et sont superposées pour toutes
les autres hélices avec une dynamique très faible de -4 à +4 m/s, et en notant un effet de
turbulence pour BA420.
La trace de vitesse axiale s'amplifie constamment en intensité sur les 3 premiers plans : Pour
BA420, d'abord entre 5 et 28 m/s au plan 050 , puis de 0 à 32 m/s au plan 087 et de 35 à 8
m/s encore au plan 124 . Les niveaux absolus sont plus réduits pour les autres hélices. On note
les traces de BA000 et BASaul, superposées et déphasées. Par contre, au plan 161, le
maximum de dynamique est pour BASaul à 34 m/s (de 6 à 40m/s), de 26 m/s pour BA000,
de 18 m/s pour BA420 de 16 m/s pour BA710.
La dynamique de composante radiale est elle aussi d'intensité maximale pour BA420. Elle
commence à 20 m/s (entre -5 et +15 m/s) au plan Z=050, s’amplifie à 27 m/ au plan 087,
puis à 50 m/s au plan 124, et enfin à 56 m/s au plan 161.
L’analyse montre aussi une croissance continue pour les autres hélices quand on s’éloigne du
plan de l’hélice. Au total, au plan 161, la dynamique de trace est croissante en partant de 17
m/s pour BA710, évaluée à 30 m/s pour BA000, à 40 m/s pour BASaul et enfin à 56 m/s
pour BA420. L’influence tourbillonnaire a manifestement été très réduite à ce niveau du
rayon.
On note encore au plan 050 une trace à ondulation tangentielle pour les quatre plans pour les
quatre hélices. La valeurs moyenne de la trace augmente continûment en s’éloignant du plan
hélice, de 10 m/s environ au plan 050, puis de 12 m/s au plan 87, entre 15 et 20 au plan 124 et
enfin entre 18 et 22 au plan 161. On note que les traces de BA420 et BA000 sont au dessus
de celles de BA710 et BASaul superposées. Le résidu de dynamique de trace transversale de
tourbillon s’étale quand on s’éloigne du plan de rotation en partant de 10 m/s assez localisé en
azimut au plan 050, jusqu’à disparaître au plan 161.
Conclusion de l'analyse par niveau de rayon :
Le domaine d'influence de toutes les hélices reste visiblement en deçà de 320 mm. En zone
très proche du plan de rotation, le pouvoir d'attraction tourbillonnaire est légèrement plus
sensible pour les hélices en flèche d'extrémité mais reste limité.
En zone supérieure sous la tête de pale, au rayon 288mm, la trace du tourbillon est plus
marquée pour la flèche amont d'extrémité BA710, et au contraire plus atténuée pour l'hélice
en flèche inverse. L'intensité diminue avec l'éloignement dans le plan aval.
Par contre, au rayon R=256, sous le tourbillon, cette même trace est sensiblement plus
marquée pour l'hélice en flèche répartie BA420. Le niveau de convergence du sillage peut être
donc supérieur pour cette hélice. L'intensité augmente avec l'éloignement dans le domaine
aval. La comparaison des résultats aux deux derniers rayons montre que le noyau
tourbillonnaire converge vers l'axe de l'hélice.
Enfin, en zone neutre, la composante axiale ne présente plus d'influence tourbillonnaire
notable. Elle oscille aux alentours de 10 m/s dans le plan proche de la pale. Elle augmente à
14 m/s au plan 87, 18 m/s au plan 124, et se stabilise ensuite. Les différences moyennes entre
hélices sont alors très faibles, avec une légère majoration pour l'hélice BA420.
Figure 6-4 : champ de vitesse θ=75° Figure 6-7 : champ de vitesse θ= 145°
Le point de convergence périphérique est au
droit de ces zones. Il est situé dans la zone
extérieure au souffle de l’hélice, où le champ
de vitesse tend vers zéro. Cette rotation se
poursuit dans la phase deux et le vecteur
vitesse remonte aboutissant localement à
l'inversion totale dans le sens axial.
On observe sur la planche θ = 75° des zones
d'opposition des vecteurs, donnant pour les
lignes de courant des couches de cisaillement
et un resserrement des lignes de courant dans
la partie inférieure de la zone d’étude. Les
vecteurs vitesses de la zone supérieure en
opposition de flux poursuivent leur rotation
Figure 6-5 : champ de vitesse θ= 105° sous l'influence du tourbillon.
Il se produit alors un rabattement des lignes de
courant du côté supérieur du point de contact
caractéristique d'une demi géométrie en point
selle, visible sur la figure θ = 105°. Cette
rotation protège toujours une zone de non débit
représentant la zone tourbillonnaire, et les filets
fluides sont alors orientés vers la périphérie de
la pale. Toute la zone débitante inférieure est
caractérisée par un resserrement des lignes de
courant.
En phase trois, caractérisé en θ = 120°, la
rotation s'est déplacée et les lignes de courant
des plans arrière suivent la déflection vers le
haut. Le tourbillon en limite de zone
Figure 6-6 : champ de vitesse θ= 120° d’influence du souffle semble être un résultat
d’interpolation sans signification physique.
Tout se passe donc comme si l'écoulement mis
en forte vitesse dans la zone de forte charge au
deux tiers de la pale rencontrait un obstacle;
cet obstacle est repoussé et contourné. On
distingue dans cette troisième phase trois zones
dans le domaine étudié: -une zone incidente
défléchie vers le haut,
-une zone basse d'écoulement sain, en
accélération, défléchie vers le bas,
-une zone qui est ici représentée par un tourbillon, mais qui en réalité est en dehors de la
présence du souffle. Ces trois zones sont séparées par une géométrie "point selle" complète.
Toute la phase d’écoulement suivante caractérisée en θ = 145° montre la zone incidente
repoussant le tourbillon vers l'arrière du domaine, ainsi que la aussi devant le tourbillon. La
géométrie "point selle" devient dominante.
La fin du cycle, en phase quatre, est caractérisée par le repoussement de la zone en point selle
située en amont de la zone de tourbillon, avec en amont une forte composante radiale, la
réduction de cette zone sous la poussée du cycle suivant, et l'invasion du domaine par
l'écoulement sain.
BA000 BA420
BA710 BASaul
Les quatre hélices présentent une zone d’écoulement sain dans la partie amont du domaine.
L’influence du tourbillon précédent est moins marquée pour BA710 que pour BA420.
au point θ = 45
BA000 BA420
BA710 BASaul
Le point de convergence des lignes de courant, (ici un point source) n’est pas significatif.
Parallèlement, la déflection est très nette pour l'hélice droite, équivalente et un peu plus
réduite pour les hélices en flèche BA420 et BASaul, et n'apparaît que plus tard, plus haut,
plus faiblement pour BA710.
au point θ = 75
BA000 BA420
BA710 BASaul
Après retournement du vecteur vitesse vers l’amont, l’hélice BASaul semble en avance de
phase tout en gardant une zone de non-débit assez réduite. Cette zone de non-débit est
dominante pour l’hélice droite BA000, et à peu près équivalente pour BA710 et BA420.
au point θ = 105
BA000 BA420
BA710 BASaul
Dans cette phase, le point selle est plus marqué pour l’hélice BA420, où le rabattement des
lignes de courant en zone inférieure est plus important. A l’opposé, les hélices en flèche
d’extrémité BA710 et BASaul laissent une zone débitante plus importante.
au point θ = 120
BA000 BA420
BA710 BASaul
Pour l'hélice droite, le tourbillon apparaît très clairement formé en téta = 120° et s'évacue vers
l'arrière toujours à la frontière de la zone du souffle. On retrouve une formation similaire moins
intense pour BASaul.
Par contre le phénomène apparaît, un peu plus tard, au dessus, et beaucoup plus discret pour
l'hélice en flèche répartie BA420: le gradient de vitesse est plus étalé vers l'arrière, en même
temps que la zone en point selle se dilate.
Pour l'hélice en flèche d'extrémité BA710, cette zone frontière ne génère que très faiblement le
même phénomène. Nous avons vu sur les traces des vecteurs que la dynamique était plus
intense pour cette hélice, mais aussi plus brève: il semble donc que la durée de la pulsation soit
un paramètre dominant sur l'intensité dans l'influence globale du tourbillon.
au point θ = 145
BA000 BA420
BA710 BASaul
En ce point, la zone en point selle est très marquée pour l’hélice droite, équivalente pour BA420
et BASaul qui reste un peu en avance de phase, et assez réduite pour BA710.
6.4 Conclusion générale des essais LDA
D'un point de vue purement scientifique, les deux objectifs ont été réalisés:
-Le premier a été l'analyse du processus de formation tourbillonnaire pour l'hélice droite en
général, puis pour les quatre hélices proposées.
-Le second a été la mise en lumière des limites de validité des résultats de la campagne
précédente réalisées en vélocimétrie film chaud tridimensionnelle.
Cependant des doutes subsistent sur la validité de nos mesures pourtant effectuées avec un
intervalle d'incertitude inférieur au 1% de l'étendue de mesures. En effet, nombre de points
ont du être repris pour obtenir les fichiers résultant de notre analyse. Les composantes
tangentielles en particulier correspondaient moins bien à l'analyse globale et à la bibliographie
qui révèlent un souffle classique en aval d'une simple hélice en rotation.
D'autre part, l'ensemencement au niveau du moyeu ne pouvait être effectué de façon
convenable et plusieurs points proches du moyeu n'ont pu être validés.
Nous comparerons à l'issue de l'étude globale nos divers résultats expérimentaux en valeurs
moyennes qui se révèleront quelquefois difficiles à corréler.
il a été vu dans l'étude bibliographique, cette méthode est utilisée dans le logiciel LPC de
l'ONERA où l'on calcule le pas réduit de chacun des tourbillons hélicoïdaux du sillage à l'aide
d'un processus itératif. Elle est aussi utilisée dans le logiciel SMEHEL, développé par l'IMFM
et incluant une mise en équilibre complète du sillage de l'hélice.
Il sera cependant très intéressant ultérieurement de comparer nos résultats avec les codes CFD
disponibles sur le marché qui avec l'augmentation des tailles de mémoire RAM et des
vitesses de processeurs pourront résoudre le type d’écoulement rencontré dans notre domaine
aval de l'hélice, en faisant moins d’hypothèses restrictives.
Modèle de nappe : La méthode de ligne portante ayant été retenue, la question se pose du
niveau de précision souhaitable permettant d'approcher le fonctionnement réel de l'hélice. Il a
été retenu que la modélisation de la nappe est un ensemble des lanières tourbillonnaires dans
l'espace, stationnaire dans le repère relatif. Lorsque le paramètre d'avancement est petit, le
pas du sillage est lui aussi réduit et l'interaction entre la pale et la nappe est très forte. Le
calcul complet avec une nappe de géométrie libre est donc très sensible à la précision de la
géométrie de la nappe et le calcul de la puissance induite utilisant une nappe rigide à priori
déterminée serait donc imprécis. Il est alors préférable d'utiliser un modèle de nappe libre. Tel
sera donc notre objectif de calcul du système avec une nappe tourbillonnaire en équilibre. Ce
choix aura des conséquences importantes sur la mise au point du logiciel, beaucoup plus
longue avec une nappe libre, qui impose des processus d'intégrations numériques.
7.2 Géométrie de l'hélice
7.2.1 Définition des repères utilisés
Deux systèmes de coordonnées sont utilisés :
7.2.1.1 Le repère absolu OoXoYoZo,
O centre de l’hélice
OZo axe de la pale d’hélice
Yo OXo axe vertical perpendiculaire à la voilure de
l’aéronef
Ce repère est celui du banc d’essai de l’hélice, dans
r
lequel r
l'hélice tourne à la vitesse de rotation
Ω = −Ω • K0
Zo etr l'écoulement
r à l'infini amont a une vitesse
o
V0 = V0 • K0
Dans ce repère seront réalisés les bilans d'efforts
θ Ω (couple et poussée) permettant de caractériser
l'hélice.
r
Le repère relatif OXYZ lié à l'hélice
Ce repère
tourne
Xo y donc dans
le repère
r
absolu à la rvitesse P
Ω = −Ω • K
Dans ce repère, l'axe OZ est parallèle à z o l'axe
OoZo. L'axe OZ est donc défini comme
l'axe de rotation, et le plan OXY comme le
plan de rotation.
L'axe OX, dans le cas d'une pale en flèche, est
l'axe contenu dans le plan de rotation et
joignant l'axe de l'hélice au centre de pression
du profil de placés les centres de ω pression
de tous les profils de la pale droite.
Le troisième axe OY formant le trièdre direct
x
ETUDES HÉLICES DRONES - ENSAE 119
MODÈLE THÉORIQUE DE L'HÉLICE EN FLECHE :
Y
incidence
Calage
Wrel
b) Le deuxième vecteur
r du rtrièdre
r pro est défini
t comme suit : pro = t ⋅ Λ ⋅( j Λ t )
En effet, le terme (j.Λ.t) représente un vecteur
perpendiculaire au plan de référence, et le vecteur
pro sera donc perpendiculaire à t, contenu dans le
plan de référence.
Par conséquent, ce vecteur pro est normal à la
ligne portante, parallèle au plan de référence de
j l'incidence et aura toujoursr un angle de moins de
90° degré avec le vecteur j .
tpro = Λ.
t.pro
pro = Λ.(
t. j.Λ.t)
120 ETUDES HÉLICES DRONES - ENSAE
j Λt
MODÈLE THÉORIQUE DE L'HÉLICE EN FLECHE :
c) Le troisième vecteur, nommé tpro , sera défini pour compléter le trièdre direct :
r
tpro = t Λ pro
Les angles et des vecteurs ainsi définis sont représentés sur la coupe de profil normale à la
ligne portante, qui est présentée rabattue dans le plan de la feuille sur la figure suivante :
calage
Φ incidence i tpro
vitesse w
pro PROFIL
Points de Lobatto
Points d’émission de lanier
Points de Gauss
= Points de contrôle
Lanières émises
Γ/dr).dr
intensité : (d
7.3.1.4 Hypothèse 4
On supposera que la flèche est petite. Comme nous le verrons ultérieurement, la condition de
fermeture du problème est basée sur la connaissance des données bidimensionnelles des
profils, ce qui nécessite que les effets tridimensionnels ne soient pas très élevés.
7.3.2 Modèle de résolution
7.3.2.1 Équations générales
Les équations servant au calcul du champ aérodynamique entourant l'hélice, exprimées dans
le repère relatif, en tenant compte des hypothèses précédentes, sont:
r
-Equation de continuité en incompressible permanent div(W ) = 0
-Équation du mouvement exprimée dans l’espace relatif en régime permanent dans cet espace
r Pir 1 2 2 r r r r
gra d (
− Ω r = W Λ rotW + 2Ω
ρ 2
)
Cette équation qui montre la liaison entre le champ de pression et le champ des vitesses, ne
sera pas utilisée directement; En fait, même dans la théorie tourbillonnaire, le champ des
pressions sera pris en compte pour déterminer la vitesse à partir des données des polaires de
profils.
Les conditions aux limites sont définies sur les frontières du domaine :
- sur la surface de la pale d’équation : r r
S PALE (X,Y, Z) = 0 : W • n PALE = 0
- sur la surface de la nappe d'équation : r r
S NAPPE (X,Y,Z) = 0 : WNAPPE • n NAPPE = 0
-condition limite à l'infini : r r r r
W∞ = V0 • k − ΩΛ r
le vecteur vorticité, ou tourbillon est défini comme suit :
r 1 r r
ω = rot(V)
2
7.3.2.2 Potentiel des vitesses
Les équations de base ayant été définies, il faut définir les équations permettant de calculer le
champ aérodynamique complet dans le domaine d’étude :
La condition d'incompressibilité du dernier rparagraphe
r r sera remplie s’il existe un potentiel
r
vecteur Ψ tel que : W = rot(Ψ ) r
Le
r champ des vitesses ne se trouve pas modifié si le vecteur Ψ est remplacé par un vecteur
Ψ ′ , différent dur premier
r parr la valeur du vecteur gradient d'une fonction scalaire. C'est-à-dire
si l'on pose : Ψ ′ = Ψ + grad(ϕ ) où ϕ est une fonction scalaire arbitraire. r
Ainsi, le potentiel vecteur ne se définit pas de façon unique. On impose alors au vecteur Ψ de
satisfaire la condition supplémentaire : r r
()
di v Ψ = 0
et compte r tenu de cette condition, on déduitr une équation
r vectorielle de Poisson pour le
vecteur Ψ : ∆ Ψ = −2 • ω
r
On constate que la distribution des vecteurs tourbillons ω dans l’ensemble du champ étudié
permet de remonter au potentiel et donc en pratique directement au champ des vitesses
relatives et absolues dans le domaine.
7.3.2.3 Équation de calcul de la vitesse résultante:
Cette vitesse résultante, solution du champ précédent, est donnée sous la forme :
r r r r r
W = V 0 − Ω Λr + W i
dC z = ρ • W⊥ • Γ • ds
d'où l’on déduit l'équation du calcul de la circulation d'un profil en régime bidimensionnel :
1
Γ= • W⊥ • l • Cz
2
Si nous écrivons la vitesse induite relative à la pale par ses composantes dans le repère absolu:
r r r r
Wi = v • i + w • j + u • k
le vecteur vitesse relative sur la pale vaut donc :
r r r r
W = (v − y • Ω) • i + (w + x • Ω ) • j + (V0 + u )• k
[ ]
avec φ ∈ 0 , π , et après un développement de la circulation en série de sinus par rapport à la
variable φ :
Γ(φ) = ∑ k =1 α k • sin(k • φ )
∞
Le calcul des coefficients α k est réalisé par une méthode de colocation, c’est-à-dire en
imposant l'équation (3.1) dans un nombre fini (NGAUSS points) de points particuliers
facilitant les intégrations appelés points de gauss et qui seront utilisés comme points de
contrôle. Posons le système d'équations permettant le calcul de ces coefficients .
Soit le vecteur :
r
α = {α 1 , α 2 ,α 3 ,.....,α NGAUSS }
Si l'équation (Eq 7-1) est développée en série de Taylor, au premier ordre, on peut écrire:
r r NGAUSS ∂F j
F j( α * ) = 0 = Fj( α(n)) + ∑ K =1 • (α*k − α k (n)) + 0(α*k − α k (n)) 2
∂α k
∂Fj r
∑ K =1 • ∆α k (n) = −Fj( α(n))
NGAUSS
∂α k
et en posant:
∂F j
= E j,k (n)
∂α k
r
B j (n) = −Fj (α(n))
On obtient un système d'équations linéaires pour calculer ∆αk ( n) :
E(n) • ∆α(n) = B(n)
r
La valeur du vecteur α dans l'itération " n+1 " par rapport à la valeur dans l'itération " n "
sera: r r r
α (n + 1) = α (n) + ∆α (n)
Ainsi, les itérations continuent jusqu'à la détermination de valeurs de coefficients assez
proches de la solution. Il reste seulement à calculer les coefficients de la matrice " E(n) ",
c'est-à-dire:
∂F j 1 ∂W (φ ) ∂C (φ )
= sin(k • φ j ) − • l(φ j )• ⊥ j • Cz (φ j ) + W⊥ (φ j )• z j (Eq 7-2)
∂α k 2 ∂α k ∂α k
v(s) = ∑ α k • v k (s)
NGAUSS
k =1
w(s) = ∑ k=1
NGAUSS
α k • wk (s)
u(s) = ∑k =1
NGAUSS
α k • u k (s)
la dérivée du vecteur vitesse relative à la pale prend la forme :
∂W r r r
= v k • i + wk • j + u k • k
∂α k
et pour le vecteur vitesse normale r r r
∂W⊥ ∂W ∂W r r
= − •t • t
∂α k ∂α k ∂α k
Le calcul de la dérivée du module de la vitesse relative normale à la ligne portante est déduit
de l'équation:
r r r r 2
W⊥ = W − W • t • t [ ( r
) ]
∂W⊥ 1 r ∂W⊥
= • W •
∂α k W⊥ ⊥ ∂α k
Il ne reste alors que le calcul de la dérivée du coefficient de portance par rapport au
coefficient α k :
∂C z ∂Cz ∂i
= •
∂α k ∂i ∂α k
dans laquelle la dérivée du coefficient de portance par rapport à l'angle d'incidence sera
calculée à l'aide des fichiers des polaires, et où l’on peut vérifier que la dérivée de l'angle
d'incidence par rapport au coefficient α k est:
r
∂W⊥
• tpro r r
∂i −1 ∂α W⊥ • tpro ∂W⊥
= r 2 •
rk − r • ( • tpro )
∂α k W • tpro W⊥ • pro ( W⊥ • pro)2 ∂α k
1+ r ⊥
W⊥ • pro
Il faut encore déterminer les coefficients d'influence de la vitesse induite
(v k ( s), w k (s), u k ( s) ).
Cette détermination est la principale difficulté rencontrée dans le
modèle de ligne portante. En effet, le calcul de ces coefficients nécessite la connaissance de la
géométrie de la nappe, qui dépend elle-même de la solution recherchée. Une procédure
itérative s'impose donc. Les éléments de la procédure seront les suivants :
• hypothèse sur une géométrie de la nappe,
• calcul de la distribution de circulation et des vitesses induites sur la pale effectué en
utilisant les équations précédentes, notamment en calculant séparément les coefficients
d'influence des vitesses induites par la nappe libre et par la nappe tourbillonnaire,
• calcul du champ des vitesses sur la nappe. On peut alors vérifier la condition aux limites
d'équilibre sur cette nappe, et, si cette condition ne se vérifie pas, il est possible de déformer la
nappe en suivant la vitesse relative (ces points seront développés au chapitre suivant),
• avec cette nouvelle géométrie, nouveau calcul de la circulation et du champ de vitesses.
Ce dernier processus continue jusqu'à convergence sur la véritable géométrie de la nappe.
Ces éléments de procédure seront étudiés dans les paragraphes suivants.
R L = XL 2 + YL 2
Y
ψ L = arctg L
ZL
Tout point de lanière hélicoïdale en coordonnées cylindriques sera défini par le vecteur :
r
X = (R L cos(ψ),R L sin(ψ),Z L (ψ))
r r r
L'hélice, tangente au vecteur V0 − ΩΛ r , est donc modélisée par la nouvelle équation
définissant le vecteur X.
Placement des points de définition de la lanière hélicoïdale
Il faut placer (N+1) points entre la coordonnée du point d'émission de la lanièreJ et celle du
pointème
ultime ZNtot :
Le I point courant de la lanière J sera donc référencé par ses coordonnées cylindriques et
cartésiennes, le rayon Rj étant constant pour une lanière :
Z − Z L (J)
Z(J, I) = Z L + Ntot ⋅ (I − 1)
La coordonnée axiale : Ntot
(Z(J, I) − Z L (J)) • Ω
La coordonnée angulaire, ou phase : Ψ(J,I) = + ΨJ
V0
d'où nous déduisons les deux coordonnées cartésiennes complémentaires :
X(J, I) = RJ • cos(Ψ(J,I))
Y(J,I) = R J • sin(Ψ(J,I))
7.4.1.1.2 Modélisation de la nappe convergente
Les résultats les plus courants obtenus sur le sillage des hélices, confirmés par les essais de
visualisation réalisés sur des hélices faiblement chargées, montrent que le sillage de l'hélice
est caractérisé par une contraction des lanières tourbillonnaires d'extrémité de pale et une
dilatation du pas. La détermination d'une géométrie initiale proche de la réalité expérimentale
peut permettre un calcul direct de performance, ou dans le cas d'une mise en équilibre, devrait
limiter le nombre d'itérations nécessaires. Ce point est détaillé dans le chapitre suivant,
portant sur la mise en équilibre de la nappe.
Dans les deux cas de nappe convergente, le modèle retenu est celui de Landgrebe pour le
tourbillon de tête de pale. Seuls diffèrent les valeurs des coefficients A, B, K1 et K2 obtenus
suivant le modèle IMFM ou les visualisations, coefficients donnés en fin de chapitre sur les
visualisations.
Pour imposer une déformation contrôlée de la nappe interne, ces valeurs de coefficients ont
été indicés suivant la lanière permettant d'obtenir deux configurations
-soit une déformation respectant une loi de convergence proportionnelle au rayon,
-soit une déformation particulière divergente pour les lanières proches du moyeu.
Les points de base sont les points obtenus pour la nappe purement hélicoïdale, en particulier,
en ce qui concerne l'incrément azimutal Ψ(J,I).
Pour obtenir la nouvelle géométrie initiale convergente, la position de chacun des points
répartis sur la lanière est modifiée en partant du point d'émission sur la pale.
La première déformation est la déformation radiale qui respecte l'équation
{
R(J,I) = R(J,1)⋅ A(J ) + (1 − A(J) ⋅ e
[ − Ψ(J,I)/ B(J) ]
}
La deuxième déformation est la dilatation axiale donnée par l'équation :
- avant le passage de la deuxième pale
dZ2 = K2 ⋅ Ψ(J, I)
Z(J,I) = Z(J,I limite) + dZ2 ⋅(I − 1)
Cette distinction de dilatation au niveau de l'azimut limite ne sera pas retenue pour le sillage
modèle visualisation.
Dans notre cas, la coordonnée axiale maximale ZNtot a d'abord été choisie égale à 1.2
mètres (beaucoup d'auteurs conseillent d'étudier la nappe au moins jusqu'à deux diamètres) et
α égal à 10° (pour avoir une erreur maximale de 5°). Le nombre de points nécessaires est
alors d'environ 200. Si la géométrie du sillage est décrite par 17 lanières, il faudra 3400 points
de contrôle pour étudier la nappe. La vitesse devant être calculée en tous ces points de
contrôle, le processus de mise en équilibre peut prendre un temps de calcul notable.
Ultérieurement, il a été décidé d'étendre cette dimension axiale du domaine jusqu'à 1,6 m avec
le nombre de points à 260 qui porte donc l'azimut limite à environ 10 π ; un des points à
améliorer sera le calcul des vitesses induites par complément d'intégration analytique prenant
en compte des lanières allant jusqu'à l'infini aval.
Le choix de la valeur optimale de RAYTOURB doit être le résultat d’essais numériques. Une
valeur trop élevée de RAYTOURB, entraînera une atténuation artificielle excessive des
tourbillons marginaux.
Limites du modèle: Il faudra cependant ne pas perdre de vue que les premiers éléments de la
lanière, très proche du tourbillon lié, ont une influence majeure sur la vitesse induite sur la
pale. Le placement des éléments de tourbillons libres les plus proches de la pale doit donc être
très précis. Réciproquement, le tourbillon lié pourrait induire une vitesse infinie sur la nappe.
Il est donc impossible de calculer une géométrie de nappe trop proche de la pale.
Le nouveau modèle de tourbillon, rend le calcul dépendant de la réalité de la nappe proche, et
ce calcul devient sensible à la qualité de ce modèle.
7.5.1.3 Calcul direct du coefficient d'influence géométrique
Au cours du placement des intervalles d'intégration , et dans chacun des cas qui seront traités
par la suite, le terme G devra être calculé indépendamment, et les processus d'intégration sur
les lanières ou sur la pale feront donc appel à ce calcul préliminaire :
Le calcul direct du coefficient d'influence géométrique nécessite le calcul du vecteur tangent à
la pale P, ainsi que du vecteur distance MP I .
En utilisant la même notation que pour les tourbillons libres, il est facile d'exprimer le vecteur
tangent à la pale P au niveau du point de contrôle J :
2π ⋅(P − 1) 2π ⋅ (P − 1)
TP(1) = T(J,1) ⋅ cos − T(J,2)⋅ sin
NPALES NPALES
2π ⋅(P − 1) 2π ⋅ (P − 1)
TP(2) = T(J,1) ⋅sin + T(J, 2)⋅ cos
NPALES NPALES
TP(3) = T(J,3)
(
MPI(1) = POINTI(1) − RGA(J ) ⋅cos PSIGA(J)+ 2π⋅(P−1)
NPALES )
( )
2π⋅(P −1)
MPI(2) = POINTI(2) − RGA(J) ⋅ sin PSIGA (J )+ NPALES
MPI(3) = POINTI (3) − ZGA(J)
dΓ dΓ dφ dΓ dΓ
= ⋅ ⋅ds = ⋅ dφ
ds dφ ds ds dφ
dΓ
• ds = ∑k =1 α k • k • cos(k • φ) • dφ
NGAUSS
ds
Le vecteur vitesse induite se met donc sous la forme :
r
r 1 π t ΛMI
⋅ ∫0 − ∑ k=1 αk ⋅ k ⋅ cos(kφ)⋅ ∫L(s )
NGAUSS
Wlibres = 3 ⋅ ds L ⋅ dφ
4π MI
Si le vecteur vitesse induite est développé comme la circulation, sous la forme
r NGAUSS
V = ∑ α k ⋅ v k , on peut exprimer les coefficients de vitesse [v k ,w k ,u k ]libres de la nappe sur
k =1
un point I quelconque :
π r
[v k,w k ,u k ]libres = 4π ⋅ ∫0 k ⋅ cos(kφ)⋅ G(I,s) ⋅dφ
1
−1
β 0, M (I) 1 cos(φ ) ... ... cos(NGauss • φ ) G M (I,s1)
1 1
β (I) 1 cos(φ ) ... ... cos(NGauss • φ ) G M (I, s2 )
1, M 2 2
.... ...... = ... .. ....... . ... ... ..... ..... • ...... ....
.... ...... ... .. ....... . ... ... ..... ..... ...... ....
β (I) 1 cos(φ ) ... ... cos(NGauss • φ )
G (I, s )
NGauss,M NLobatto NLobatto M NLobatto
La matrice des cosinus ne présente pas de difficultés pour son inversion ; le résultat
intermédiaire sera mis dans la variable INVE(I,J) = [cos((J − 1) ⋅ φI )]
−1
1 π r
⋅ ∫ k ⋅ cos(kφ)⋅ ∑ N= 0 β N (I)⋅ cos(Nφ J ) ⋅dφ
NGAUSS
(v k ,wk ,u k ) libres =
4π 0
Procédons à l’inversion des signes sommes :
1 NGAUSSr
(v k ,wk ,u k ) libres = ∑ β (I) ⋅ k ⋅ cos(kφ)⋅ cos(Nφ)⋅ dφ
4π K= 0 N
π
1 sin((k + N) ⋅φ ) sin((k − N) ⋅φ )
π π
∫ cos(kφ) ⋅ cos(Nφ) ⋅ dφ = 2 ⋅ (k + N) + (k − N)
0 0
Cette intégrale s’annule donc pour toutes les valeurs de K qui n’annulent pas le dénominateur.
Pour la valeur particulière k = N , la fonction est indéterminée ; Nous devons donc intégrer la
fonction :
π π
1 + cos(2k ⋅ φ) π sin(2k ⋅ φ) π π
∫0 cos (kφ)⋅dφ = ∫0 ⋅dφ = + =
2
2 2 4k 0 2
Au total, après intégration analytique, les coefficients d’influence prennent donc la forme
suivante :
[vk (I),w k (I), u k (I)]libres = K8 ⋅ βk (I)
r
Après avoir introduit toutes les équations précédentes dans l’expression de la vitesse induite,
on aboutit à :
r NGAUSS N
r
Wlibres = ∑N= 0 ⋅ αN ⋅ βN (I)
8
MP I
Le changement de variable s'exprime de la façon suivante :
s1 + s 0 s1 − s0 s1 − s0
s= − ⋅ cos(φ) ds = ⋅ sin(φ) ⋅dφ
2 2 2
L'équation devient alors :
s1 − s 0 NPALES π t ΛM P I
[vK ,wK ,u K ]lie =
8π
⋅ ∑P =1 ∫ sin(Kφ) ⋅sin φ ⋅ P
0
3 ⋅dφ
M PI
s 1 − s0 NGAUSS−1 r
[vK ,wK ,u K ]lie
π
=− ⋅ ∑ N =0 γ N (I)⋅ ∫ [cos((K − N + 1)φ)
32π 0
+ − −
(K + N + 1) (K + N − 1) (K − N − 1)
0 0 0
Comme dans le chapitre précédent, ces fonctions sinus s'annulent pour les valeurs aux bornes
sauf pour les valeurs de N qui annulent le dénominateur. Les différentes valeurs de N dans
tout le domaine de définition de K doivent être explorées :
s1 − s 0 r r
[v1,w1 ,u1]lie = − 32π
⋅ [γ 2 − 2 γ 0 ]
s −s r r
[v k,w k ,u k ]lie = − 132π0 ⋅ [γ K +1 − γ K −1 ] si k ∈[2 , NGAUSS - 2 ]
s −s r
[vNGAUSS −1,wNGAUSS −1 ,uNGAUSS −1]lie = 132π0 ⋅ [γ NGAUSS− 2 ]
s −s r
[vNGAUSS ,w NGAUSS, uNGAUSS ]lie = 132π0 ⋅ [γ NGAUSS−1 ]
r
Calcul des coefficients γ K :
Ce calcul est identique à celui des coefficients β précédemment réalisé.
Pour la composante M, le système d'équations à résoudre est donc le suivant :
La matrice des cosinus peut être calculée indépendamment pour des valeurs caractéristiques
des points de Gauss.
(ε1) =
(
1⋅ si ⋅ RAYTOURB < M I
P,I )
(
0 ⋅ si ⋅ RAYTOURB > MP ,I I )
Avec
(ε ) =
(
0 ⋅ si ⋅ RAYTOURB < M
P,I I)
1⋅ si ⋅ (RAYTOURB > M I)
2
P,I
r
r t P ΛM P I
G P (I,s) = ∫ 3 ⋅ds L
L (s)
M PI
7.5.5.1 Essais préliminaires
• Intégration sur les intervalles
À l’inverse du calcul de l’influence des points de la nappe sur les points de la pale rendu
possible par un placement adéquat des intervalles, l’intégration suivant la lanière s’est révélé
très difficile. En effet, l’emplacement donne une densité de points de calcul inégalement
répartie sur la lanière et quand on se rapproche du point de contrôle, la dérivée de la fonction
d’influence géométrique grandit à un point tel que le calcul du coefficient d’influence devient
instable.
• Utilisation du modèle de tourbillon RAYTOURB2
La sensibilité du calcul à la position des intervalles d’intégration confirme l'intérêt d’insérer
un autre élément dans le modèle de calcul. La valeur de RAYTOURB permettant le calcul
sur la pale ne semble pas satisfaisante pour le calcul sur la nappe. La pale, rigide, peut
supporter des vitesses induites très fortes, contrairement à la nappe qui est déformable. Le
même calcul a donc été repris en ajoutant un rayon tourbillonnaire différent de celui appliqué
pour le calcul sur la pale.
L'introduction du rayon RAYTOURB2 est de principe identique à RAYTOURB.
• recherche de RAYTOURB2
La valeur adéquate de RAYTOURB2 pourra être déterminée suivant deux critères :
-fonctionnement correct de l'algorithme de résolution, y compris dans la mise en équilibre
(voir chapitre suivant). La logique suivie reste une logique d'écoulement potentiel, avec un
choix de RAYTOURB le plus petit possible compatible avec le fonctionnement de
l'algorithme, sachant que les petites valeurs de RAYTOURB2 entraînent des instabilités
numériques.
-confrontation des champs de vitesses théoriques et expérimentales. RAYTOURB2 n'est plus
alors un artifice de calcul mais un équivalent de viscosité permettant de reconstituer un champ
des vitesse plus proche de la réalité.
RAYTOURB
Lanière J -1
r Lanière J
ε ε+dε εB
εA
Α M ds H Β
l’intégrale du coefficient d'influence sur la lanière vaut :
r
r t PΛM PI
G (I,s) = ∫ 3 • ds L
L(s)
MP I
r
t ΛM PI
Exprimons d'abord le terme P 3 :
MP I
r r r
t PΛM PI tP ΛM P I t P ΛM PI
3 = 3 ⋅ r
MP I M PI t P ΛM PI
r
tP ΛM P I M P I ⋅ sinε sinε
3 = 3 = 2
M PI MP I MP I
r
r tP ΛM P I sin3 ε
or M P I = donc 3 = 2
sinε M PI r
Nous obtenons r r
r B sin 3 ε − r t PΛM PI B sin ε tP ΛM P I
G (I,s) = ∫A 2 ⋅ 2 ⋅ dε ⋅
t PΛM PI ∫A
r = − ⋅dε ⋅ r
r sin ε r tP ΛM P I
En remarquant que le vecteur directeur du produit vectoriel peut s'exprimer indifféremment
par rapport à un point quelconque du segment AB
r r
tP ΛMP I t ΛAI
r = rP
tP ΛMP I tP ΛAI
Finalement nous obtenons une expression qui permettra de calculer aisément le coefficient
d'influence géométrique d'un segment de lanière donnée AB:
r r
1 t ΛAI
G(I,s) = • (cos(ε A ) − cos(ε B )) • r
r t ΛAI
où : x 2 ≅ dK 2 • K2
• + 1
dK
sin γ sin(π / 2 + dθ / 2 ) dK
Du triangle M2AI, on déduit que : = ⇒ sin γ ≅ γ ≅
dK x K 2 • dθ2 + dK 2
dθ dθ dK
α= − γ ⇒α ≅ −
2 2 K 2 • dθ2 + dK 2
r dθ dK
−
t ΛM2 I 2 K 2 • dθ2 + dK 2
d'où le terme d'influence géométrique : 3 ≈
M I K • dθ2 + dK 2
2
2
Si dθ =>0, cette expression montre que l'influence des lanières très proches vaut :
r
t ΛM2 I 1
3 ≅
M 2I dK 2
Si dΚ =>0, le coefficient d'influence sur le point I de cette lanière est infinie.
Il y a donc dans le calcul le double risque d’une discrétisation en segment trop petits et en
lanières trop proches les unes des autres.
Conclusion : Le modèle de discrétisation de la nappe ne peut pas tenir compte de l'influence
d'une lanière sur elle même d'une façon très précise. En effet, le vecteur tangent est parallèle
au vecteur de position MI et cette influence est un infini du premier ordre, tandis que
l'influence des lanières juxtaposées est un infini de deuxième ordre. Comme la vitesse
induite sur un point de la nappe par les lanières proches est normale à la surface de la nappe,
on peut conclure que le processus de déformation dépend de cette composante normale et que
la déformation de la nappe lointaine est en fait liée aux effets des lanières juxtaposées.
∂r v ⋅ cosψ + w⋅ sin ψ
=
∂ψ Ω + w⋅ cos ψ − v ⋅ sin ψ
r
et
∂z u + V∞
=
∂ψ Ω + w⋅ cos ψ − v ⋅ sin ψ
r
∂ψ La déformation de la nappe est
∂ψ donc obtenue à partir de ces
∂r valeurs d'incréments en
∂z
appliquant un critère de
u + V∞ coefficients de relaxation pour
∂z = ⋅∂ψ éviter des problèmes de
w⋅ cos ψ − v ⋅ sin ψ
Ω+ divergence.
r
v ⋅ cos ψ + w ⋅sin ψ
∂r = ⋅∂ψ
w ⋅cos ψ − v ⋅sin ψ
Ω+
r
Remarque : erreur maximale sur
la géométrie équilibrée
L'erreur dans le calcul de la géométrie est définie comme l'angle moyen entre le vecteur
vitesse relative et le vecteur tangent pour tous les points de contrôle sur la nappe.
Le critère de convergence retenu se basera sur la valeur moyenne de tous les angles résiduels
entre vecteur vitesse et tangente à la nappe (260 points X 17 lanières). Le critère de
convergence idéal fixé à 1° d’angle ne sera jamais atteint avec les polaires de profil réels.
7.7 Etude critique des résultats du code
7.7.1 Introduction
Le programme Ligne portante, réalisé dans le cadre de cette étude a un objectif ultérieur de
type pédagogique. Il permet d'obtenir une information sur plusieurs éléments caractéristiques
du fonctionnement :
• Les performances globales, comprenant les bilans d'efforts et de circulation sur la pale, et
bien sûr les rendements induits et réels,
• Les formes de nappes de sillage obtenues après mise en équilibre,
• Les champs de vitesses théoriques, dans des plans transversaux ou azimutaux.
Nous procèderons à l’analyse critique en plusieurs étapes :
1-choix des paramètres du code
Les résultats du code n'ont de valeur que dans la mesure où les paramètres réglants sont
correctement déterminés, que les processus de convergence vers la mise en équilibre sont
cohérents. Des calculs préliminaires sur le fonctionnement de l'hélice de référence BA000 ont
donc été effectués pour déterminer les rayons des modèles de tourbillon ainsi que le choix de
modèle de nappe initiale. Sur les mêmes calculs, nous commentons le résultat obtenu sur
l’angle résiduel de convergence.
2-influence de la mise en équilibre
La mise en équilibre de la nappe devrait apporter une amélioration de la précision du modèle.
Mais un logiciel de ligne portante est basé sur des hypothèses assez restrictives
(incompressibilité, non viscosité et stationnarité) et l’utilité d’une mise en équilibre peut donc
être remise en cause si on ne connaît pas son influence réelle. Nous avons donc ensuite
procédé à l'analyse de la mise en équilibre sur trois éléments distincts :
• l'angle résiduel entre nappe et vecteur vitesse, pour évaluer la difficulté,
• la forme de la nappe de sillage obtenue avant et après mise en équilibre,
• Les différences induites par la mise en équilibre sur le rendement.
3-formes de nappe et champs de vitesse
Les nappes, puis les champs des vecteurs vitesses obtenus après mise en équilibre dans un
plan azimutal ou dans des plans transversaux du domaine aval de l’hélice de référence BA000
sont ensuite commentés pour observer la cohérence globale du code.
Nous donnerons quelques éléments de résultats de comparaison des hélices entre elles, pour
tenter de définir la capacité du code à prévoir l‘influence de la mise en flèche sur le champ des
vitesses et sur les performances.
4- comparaison théorie expérience
Enfin, ces éléments étant explorés, le modèle retenu doit être confronté à la réalité en
s'appuyant sur des comparaisons théorie expérience sur les traces de vitesses et sur les champs
de vitesses moyennes. En se ramenant à notre objectif initial, cette comparaison sera étendue à
l'analyse des performances des différentes hélices pour plusieurs cas de fonctionnement.
1 1
0.5 0.5
circu
circu
0 0
-0.5 -0.5
0.2 0.2
0.1 0.1
Ychamp
Ychamp
0 0
-0.1 -0.1
-0.2 -0.2
-0.3 -0.3
-0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3
Xchamp Xchamp
R1 = 0.25mm R1 = 0.25mm
R2 = 3mm R2 = 3mm
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
Ychamp
0 Ychamp 0
-0.1 -0.1
-0.2 -0.2
-0.3 -0.3
-0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3
Xchamp Xchamp
R1 = 0.25mm R1 = 0.25mm
R2 = 10mm R2 = 10mm
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
Ychamp
Ychamp
0 0
-0.1 -0.1
-0.2 -0.2
-0.3 -0.3
-0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3
Xchamp Xchamp
Figure 7-4 : Hélice droite BA000 : cas nominal : effets du rayon visqueux RAYTOURB2
Conclusions :
Le choix adéquat de RAYTOURB2 se fait plutôt en observant les champs de vitesses sur le
plan transversal proche (Z=50mm) avant et après mise en équilibre. On peut constater dans les
deux cas l'influence modératrice de RAYTOURB2 qui nous aurait conduit à choisir une
valeur de 10mm ; mais la corrélation théorie expérience (paragraphe suivant) montrant la trop
faible valeur théorique du tourbillon de tête de pale, une valeur de 3mm a finalement été
retenue.
7.7.2.2 Choix du type de nappe initiale
L'analyse des champs de vitesses théoriques montrera la quasi-absence d'influence de la
méthode initiale sur le processus quasi convergé. La connaissance à priori des processus de
convergence réels n’est donc pas nécessaire pour mettre la nappe en équilibre, mais il reste
bien sûr à valider la forme de nappe obtenue.
7.7.2.3 Contrôle du processus de convergence vers l'équilibre
l12
l13
8 l14
l15 correspondant au cas nominal de l'hélice
7
l16
l17 droite est montré comme exemple ;
6 L'erreur moyenne tend vers deux degrés
5 d'angle au bout de six itérations ; la partie
4 intérieure de la nappe moins réaliste que
3
toute la zone supérieure, tend à ne pas
2
s'équilibrer ; l'ensemble des autres lanières
et donc en particulier les lanières
1
1 2 3 4 5 6 périphériques, tend vers un bon niveau de
iterations
convergence, proche du degré.
La reprise d’essais équivalents sur des comportements de profils réels montre que l’équilibre
de nappe est plus difficile à réaliser. Les résultats des résidus angulaires entre nappe et
vecteurs vitesses s’établissent à environ 3° d’angle en valeur moyenne.
La rapidité de convergence dépendra aussi des coefficients de relaxation retenus pour le
processus itératif, qui permettront de faire un choix entre la rapidité de convergence (sans
coefficients de relaxation ) et la qualité de la mise en équilibre évaluée sur l »angle obtenu.
Enfin, les autres cas de fonctionnement, en hors adaptation, s'équilibrent beaucoup plus
difficilement. Nous n’avons donc pas relevé de champs des vitesses obtenus dans les analyses
sur l’ensemble du domaine de fonctionnement correspondant à des cas partiellement
équilibrés.
7.7.3 Influence de la mise en équilibre
7.7.3.1 déformation de nappe
La simulation numérique permet de visualiser le processus de déformation qui amène la nappe
de la géométrie initiale à la géométrie d'équilibre.
La nappe initiale présente l'allure d’une pseudo-hélicoïde régulière (présentée en page
suivante avec l'effet de convergence initial). Plusieurs solutions sont envisageables pour le
tourbillon marginal mais la nappe initiale interne reste toujours une surface réglée.
La forme de la nappe obtenue après mise en équilibre (figure 7-6) correspond au résultat
général présenté dans l'étude bibliographique : le pas des lanières internes est beaucoup plus
important que celui des lanières périphériques.
Ces déformations (radiale et axiale) peuvent s'expliquer par une analyse bidimensionnelle :
Helice droite
cas de fonctionnement nominal Z
Nappe tourbillonnaire initiale Y
0.25
X
-0.25
1.5
-0.25
1
Y 0
0.5
0.25 Z
0
Helice droite
cas de fonctionnement nominal Z
Nappe tourbillonnaire a l’equilibre apres 6 iterations Y
0.25
X
-0.25
1.5
-0.25
1
Y 0
0.5
0.25 Z
0
Soit une coupe de la géométrie initiale de la nappe par un plan normal aux vecteurs tangents ;
La distribution des lanières correspond à celle qui est représentée sur la figure A, où "r" est la
coordonnée radiale et "n" la coordonnée normale à la géométrie initiale de la nappe.
1- Les vitesses induites appliquées aux
lanières internes, soumises à des vitesses FIGURE A FIGURE B
de convections plus importantes que les r r
lanières marginales, génèrent un pas de
sillage plus élevé, correspondant au niveau n n
de circulation des parties les plus actives
de la pale.
2- Les lanières périphériques sont de forte
intensité parce que situées en limite de
souffle, au niveau des forts gradients de
circulation sur la pale. La génération du
tourbillon périphérique, en provoquant
l'enroulement de la nappe, empêche la
dilatation dans le sens axial.
Il apparaît donc une déformation initiale semblable à celle de la figure B qui incline le vecteur
vitesse induite des tourbillons marginaux. On observe l'apparition d'une vitesse radiale
négative (loi de contraction radiale) et une diminution de la composante "n" de la vitesse
Les essais effectués en utilisant le comportement du profil réel permettent d’observer l’effet
de la mise en équilibre sur la circulation : on constate une augmentation du niveau pour la
première itération, et une relative stabilité pour les autres itérations.
La mise en équilibre en dilatant la nappe entraîne peu de modification de la circulation en tête
de pale, et par conséquent de l’intensité tourbillonnaire de tête de pale.
7.7.3.3 Evolution du rendement dans la mise en équilibre
Rendement BA000 Le tableau ci-dessus montre sur 3 itérations
rend-initial 0,693 (10,02) l’évolution du rendement, et les angles moyens
de non équilibre. Le rendement réel de de
rend-1iter 0,714 (6,80) l‘hélice est légèrement augmenté (2 points)
rend-2iter 0,713 (3,03) par la mise en équilibre. Des constatations
identiques ont été faites à partir des autres
rend-3iter 0,713 (2,64) hélices
On peut penser que la modification des vitesses induites sur le profil permet de réorienter les
angles d’incidence vers une meilleure finesse de chaque profil, et donc une meilleure
performance globale de l’hélice.
7.7.3.4 paramètre dominant dans la déformation de la nappe:
La forme de la nappe pseudo-hélicoïdale ainsi que la répartition du champ des vitesses, sont
liées au coefficient de poussée et au paramètre de fonctionnement. La mise en équilibre
modifie la forme de la nappe et par conséquent, la répartition de circulation.
À égale distribution de circulation, le paramètre d'avancement, de faible valeur dans la
présente étude, impose la présence des lanières dans le domaine proche, ce qui accentuera
l'effet de la répartition de charge sur la déformation des lanières dans ce même domaine
proche.
La répartition de la circulation agit ensuite dans le processus de déformation de la nappe en
agissant sur la dilatation axiale dans les zones neutres, et nous savons qu'en retour cette
déformation modifie la répartition de circulation.
Nous pouvons conclure que le paramètre déterminant est la répartition de charge (ou de
circulation, ou de loi de calage ... etc), et ceci d'autant plus que le paramètre d'avancement
sera réduit.
La mise en flèche devrait donc avoir, en plus de l'effet de compressibilité en tête de pale, un
effet de déformation de nappe générée par la répartition de circulation sur la pale.
7.7.3.5 Résultats sur le champ des vitesses azimutal de l’hélice droite BA000
-avant mise en équilibre
champ des vitesses sur plan Y=0 ; 0 iterations
0.3
Xplan
0.2
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Zplan
0.3
Xplan
0.2
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Zplan
Plan Z=1050 mm
La comparaison de ces 3 plans sur la
composante axiale montre d’abord
l’évolution du domaine du souffle : ne
concernant au tout début que la zone
balayée par l ‘hélice, avec la trace
manifeste du tourbillon de tête de pale et
de moyeu, la zone à fort débit axial
constitue un cylindre complet dès le plan
272 . Ce cylindre se contracte pour obtenir
la zone débitante très limitée dans le plan
lointain 1050. Notons que la trace
résiduelle de tourbillon de tête de pale est
toujours présente, et que la zone
d’obstruction du tourbillon de moyeu s’est
agrandie. Ce constat est important car il
montre que le code restitue correctement la
tendance naturelle du souffle à se
contracter. La simple observation des
formes de nappe ne donnait qu’une
information approximative confirmée par
le champ des vitesses.
A titre d’exemple, comparons aussi les résultats de composantes tangentielles dans un plan
proche de l’hélice et dans un plan lointain (Notons que la superposition des vecteurs vitesses
sur ce plan donne aussi l’information sur la composante radiale) :
Plan Z=50 mm Plan Z=1050 mm
Ces composantes tangentielles montrent dans le plan proche la présence des tourbillons
(superposition des vecteurs transverses) et le résidu d’effet tangentiel dans le plan lointain,
dans une zone contractée, sur laquelle on peut observer un équivalent de trace de nappe,
joignant le moyeu à la tête. Cette trace de plan lointain est couchée dans le sens de rotation. Il
n’y a aucun effet visqueux dans une méthode de ligne portante, et cette forme de nappe très
inclinée dans le sens inverse rotation ne semble due qu’à la mise en équilibre.
7.7.4.2 Observation du protocole de formation :
Pour certaines représentations azimutales avant mise en équilibre, un effet d'éjection du fluide
se retrouve vers la périphérie en amont du tourbillon, comparable à ce qui avait été repéré
dans les essais de caractérisation du tourbillon en vélocimétrie LDA. La modélisation est donc
quelquefois suffisamment réaliste pour retrouver un effet de point selle. Mais le schéma de
formation en point selle semble dû essentiellement à la charge centrale de l’hélice modifiée
par l’effet d’entraînement visqueux et donc de centrifugation créé autour du moyeu. Les
conditions d’application du code ne peuvent donc restituer que la déviation des filets fluides
sous l’effet du tourbillon de tête, et les nuances de protocole de formation entre les hélices ne
peuvent pas être déterminées.
Ces courbes autorisent un même constat sur l’effet de flèche aval en diminuant la circulation
sur la flèche (correspondant aux travaux de Lepicovski et Bell), la circulation quasiment
identique en zone basse, et la mise en équilibre qui augmente l’ensemble des circulations sans
modifier les gradients. Il faut cependant remarquer que :
-la circulation est nettement supérieure au cas de la plaque plane.
-le gradient de circulation s’inverse tout près du moyeu, ce qui ne paraît pas avoir de sens
physique, sauf à supposer que le profil fonctionne à l’envers.
-l’inversion du sens de la flèche diminue la répartition de circulation en ramenant la charge de
l’hélice BASaul au niveau de celle de l’hélice BA420
Conclusion : Les calages de profil étant identiques et la nappe étant de forme presque
identique pour toutes les hélices, les différences de circulation ne devraient provenir que de la
projection de la composante de vitesse sur la ligne portante.
Le résultat reste vérifiable si on ne considère que les hélices en flèche aval : l’hélice droite
reste la plus chargée, et le niveau de circulation semble directement lié au niveau de flèche.
L’hélice en flèche aval d’extrémité de pale est plus chargée que l’hélice en flèche répartie, et
le gradient d’extrémité le plus faible est effectivement celui de l’hélice BA420 (Les
tourbillons observés pour l’hélice en flèche répartis étaient effectivement les plus réduits).
Ce constat n’est plus valable pour l’hélice en flèche inverse. Un travail expérimental
complémentaire sera nécessaire pour comparer les intensités tourbillonnaires générées par les
différentes hélices, notamment pour la flèche inversée.
0.25
X
-0.25
1.5
-0.25
1
Y 0
0.5
0.25 Z
0
0.25
X
-0.25
1.5
-0.25
1
Y 0
0.5
0.25 Z
0
0.25
X
-0.25
1.5
-0.25
1
Y 0
0.5
0.25 Z
0
0.3
0.2
Xplan
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Zplan
Helice BA420 :
0.3
0.2
Xplan
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Zplan
Helice BA710
0.3
0.2
Xplan
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Zplan
Helice BASaul :
0.3
0.2
Xplan
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Zplan
Plan Z=50 mm
Plan Z=1050 mm
Dans le plan lointain Z =1050mm, le sillage est manifestement très contracté pour l’hélice
droite, et très peu contracté pour l’hélice en flèche d’extrémité aval.. Ce résultat qualitatif
notable correspond aux conclusions de la campagne de visualisation.
Observons ensuite les comparaison de composantes tangentielles, toujours au cas nominal :
Plan Z= 50 mm
Sur les composantes tangentielles, il est intéressant de noter d’abord l’empreinte de la forme
de l’hélice dans le domaine très proche. L’intensité semble à peu près équivalente sauf en ce
qui concerne l’empreinte de l’hélice BA710 nettement moins importante. Le tourbillon de
moyeu de l’hélice en flèche d’extrémité semble moins important.
Plan Z=1050 mm
R= 288 mm
R= 256 mm
R= 160 mm
R= 064 mm
On peut observer globalement une bonne similitude générale, où les tendances générales sont
restituées, mais une observation plus proche par zone tempère ce résultat :
La restitution proposée par la ligne portante est en défaut au tourbillon de tête de pale (R=256
mm pour Vz) mais nous avions vu que l’anémométrie film chaud ne permettait pas de
restituer correctement le passage du tourbillon.
La zone neutre semble corréler correctement les résultats dans le plan proche, mais la ligne
portante surévalue la composante axiale dans le plan lointain.
Enfin, le tourbillon de moyeu est très différent ; dans le cas ligne portante, il correspond au
tourbillon d'enroulement inférieur, qui n'a qu'un rapport assez lointain avec le tourbillon de
moyeu réel due à des effets de viscosité.
La ligne portante, même avec des moyens de corrections de l'effet tourbillonnaire, représente
la trace de vitesse en induisant de fortes approximations. Les effets de têtes de pale sont
cependant restitués dans leur globalité, et peuvent certainement être améliorés en modifiant le
modèle de tourbillon. L’effet du moyeu restera difficile à traiter correctement dans ce type de
méthode.
7.7.6.2 Valeurs moyennes des composantes
Nous comparons ici les résultats obtenus par la ligne portante aux résultats obtenus en
vélocimétrie LDA et en vélocimétrie films chauds pour le cas nominal de fonctionnement de
l’hélice droite à 8000tr/mn et 30 m/s. Les résultats sont présentés en moyenne azimutale pour
chacune des trois composantes et pour deux plans du domaine proche
-La composante axiale est correctement modélisée, et les deux méthodes expérimentales se
recoupent correctement, en remarquant seulement l'impossibilité de mesurer près du moyeu
dans un plan proche de la pale en vélocimétrie LDA.
-la composante radiale est évaluée correctement par la ligne portante, sauf au niveau du
moyeu. Notre modélisation suppose un contournement inférieur, et donc une composante
négative. L'acquisition des vitesses en anémométrie film chaud a montré que le tourbillon de
pied de pale génère sur le plan radial des effets inverses, ce qui se justifie par l'entraînement
visqueux du moyeu, et donc un effet de centrifugation des lignes de courant inférieures. Le
nombre de Reynolds est très bas autour du moyeu, et les effets visqueux ne sont pas
négligeables.
-La dernière composante, tangentielle, est sous évaluée par la méthode de ligne portante. Les
deux méthodes expérimentales ne concordent pas bien surtout lorsqu'on s'approche du moyeu.
Notons que les validations de vitesse en méthode LDA étaient plus difficiles dans cette zone,
particulièrement pour cette composante tangentielle à cause de l'emplacement du vélocimètre
en zone haute. Ces différences n'ont pu être clairement expliquées, autrement que par des
incertitudes de mesures supérieures aux valeurs évaluées initialement.
Les comparaisons avec les valeurs moyennes de la littérature ne peuvent être que globales car
les cas de charge sont très différents. On note que les valeurs moyennes proposées par
Samuelson (27) sont cohérentes avec les valeurs que nous avons trouvées en anémométrie
thermiques, avec des répartitions différentes en fonction du gradient radial de charge. Les
valeurs proposées par J. Lépicovski et W A Bell (30) montrent des composantes tangentielles
qui semblent plus proportionnellement plus faibles que nos résultats. Mais les cas de charge
ne sont pas précisés et c'est un élément prépondérant pour le champ des vitesses.
0,80 0,90
0,80
0,70
0,70
0,60
0,60
0,50
BA000 LPC 0,50
0,40 BA420 LPC
BA710 LPC 0,40
BA000 expé
0,30 BASaul LPC
BA420 expé
0,30
BA000 expé BA710 expé
BASaul expé
0,20 BA420 expé
0,20 BA000 LPC
BA710 expé BA420 LPC
BASaul expé BA710 LPC
0,10 0,10 BASaul LPC
0,00 0,00
0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 0,600 0,700 0,800 0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 0,600 0,700 0,800
0,80
0,70
0,60
0,50
0,40
BA000 expé
0,30 BA420 expé
BA710 expé
BASaul expé
0,20
BA000 LPC
BA420 LPC
0,10 BA710 LPC
BASaul LPC
0,00
0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 0,600
On peut constater que le code LPC est très robuste, le calcul donnant des résultats cohérents
même en hors adaptation. D’un point de vue qualité des résultats, il encadre très bien les
valeurs expérimentales pour le point nominal de fonctionnement, et se montre pessimiste pour
les cas hors adaptation en sous évaluant les rendements. Par contre, il ne fait que très peu de
distinctions entre les hélices, sauf dans les forts paramètres de fonctionnement, où il restitue le
léger avantage des hélices en flèche.
Comparaison théorie expérience basées sur les résultats de LPGold
0,800 0,900
0,700 0,800
0,700
0,600
0,600
0,500
0,000 0,000
0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 0,600 0,700 0,800 0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 0,600 0,700 0,800
0,800
0,700
0,600
0,500
BA000 expé
0,000
0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500 0,600
Conclusion : Le code LPGold est lui aussi pessimiste au régime moyen , et montre des
prévisions de performances tout à fait satisfaisantes pour l’hélice droite au régime nominal. Le
code différentie les hélices, mais il faut constater que ces différences de rendements sont non
représentatives de la réalité.
Nous savons qu’il engendre des différences notables de circulation sur la pale et de forme de
nappe ; Nous avons vu que la forme générale de la nappe est assez réaliste, que le champ des
vitesses restituait les différences d’allure générale du souffle (contraction plus réduite pour
l’hélice droite et très faible pour l’hélice en flèche d’extrémité). Ces différences entre les
hélices constatées au niveau rendement sont donc probablement dues à la prise en compte des
polaires non représentatives de la réalité, surtout en zone de flèche où l’hypothèse
comportement bidimensionnel est sans doute trop rigide.
7.7.7 Conclusion sur la modélisation et le code ligne portante
Ce type de modélisation semble très intéressant et restituer un champ des vitesses à peu près
cohérent. La nappe semble elle aussi se développer de façon satisfaisante recoupant
globalement la réalité. Mais, les paramètres de réglage semblent nombreux et donner au
concepteur des clés qui permettent d’adapter le fonctionnement du code. Une meilleure
modélisation de la nappe, et surtout du tourbillon, de son intensité, de son évolution avec l’age
doit amener à une meilleure restitution de cette réalité.
De même, le tourbillon de moyeu devra être adapté, car son influence sur l’écoulement
général dans le plan proche semble déterminante.
Enfin, les résultats ne sont pas satisfaisants sur le rendement des hélices en flèche ; l’étude
beaucoup plus précise du comportement du profil en tête de pale et l’amélioration de la
modélisation des polaires sera l’étape indispensable pour qu’un tel type de code devienne un
élément de choix réel pour la mise en flèche de la pale.
Nous avons donc en premier lieu confirmé en visualisation rapide la présence d'une nappe de
sillage étendue au domaine lointain, dont les structures organisées se diffusent au delà de deux
diamètres dans le domaine aval. Cette nappe fait apparaÎtre des tourbillons d'extrémité de
pale, qui convergent vers l'axe de la pale dans le domaine proche. La mise en flèche modifiant
la répartition de la charge, l'intensité du tourbillon et le niveau de convergence dépend de
l'hélice retenue.
Les analyses en anémométrie film chaud ont confirmé ce sillage étendu pour le point de
fonctionnement nominal, en montrant la dilatation progressive du tourbillon dans le domaine
lointain ; le délitement de la structure organisée ne se produit avant la limite de 2 D que pour
l'hélice droite. Nous avons aussi observé la trace de cette nappe évoluant dans le domaine aval
: L'enroulement de la nappe autour du tourbillon périphérique annule rapidement la forme
initiale de trace imposée par l'hélice.
Par comparaison avec les résultats d'essais en campagne LDA, les relevés sur le tourbillon par
la sonde film chaud choisie ont montré leur limite, due à la forme de la sonde utilisée.
Parallèlement, la génération du tourbillon explorée en LDA a montré une caractéristique
intéressante de l’écoulement proche : l'impulsion de l'hélice est donnée dans les zones
centrales de la pale, avec une tendance à l’éjection périphérique ; l’écoulement rencontre la
présence antagoniste du tourbillon qui dévie une partie du flux vers la périphérie. Dans cette
zone d'étude, en tête de pale, les résultats en anémométrie LDA semblent très cohérents et
validés par quatre prises successives pour chacune des hélices. Mais la procédure étant très
longue, le maillage est resté très faible et 16 points pour représenter la formation du tourbillon
sont sans doute insuffisants pour tirer des conclusions définitives; le tracé des lignes de
courant par les procédures d'interpolation Tecplot déduisent des tourbillons sur trop peu
d'indices avec des éléments de vitesses hors du souffle. Le véritable tourbillon de tête de pale
en formation, de dimension réduite à ce niveau, est dans la zone de non débit du tracé de ces
lignes.
Enfin, sur ces résultats expérimentaux, la représentation en moyenne temporelle permet de
faire la liaison avec le coefficient de poussée : La charge est liée à la moyenne des vitesses
axiales sur le rayon.
L’étude théorique a permis de calculer :
-le niveau de performance
-la forme de nappe à l’équilibre
-le champ des vitesses (coupe transversale et coupe azimutale)
En première approche, le schéma ligne portante semble être proche de la réalité : la nappe
tourbillonnaire, qui n'avait été qu'entrevue lors des visualisations, ressort assez clairement
dans les tracés résultant de l'anémométrie thermique. L'enroulement de la nappe sur un
tourbillon d'extrémité ne fait aucun doute, et le tourbillon de moyeu lui même peut être simulé
par un tourbillon d'extrémité en pied de pale.
Mais la similitude globale s'arrête là ; A la comparaison, le champ des vitesses généré par la
ligne portante et par l'ensemble des lanières tourbillonnaires, même après une mise en
équilibre de la nappe, semble discutable dès que nous étendons l'analyse au domaine lointain.
Le processus d'appariement des tourbillons des deux tourbillons successifs a été situé
expérimentalement beaucoup plus loin que ce qui est observé dans l'enroulement de nappe, et
le champ des vitesses théorique s'éloigne donc assez rapidement de la réalité expérimentale.
Les hypothèses d'écoulement à potentiel, stationnaire dans le repère relatif et dans lequel on
néglige tout niveau de turbulence sont sans doute trop restrictives.
Nous avons tenté de corréler en valeur moyenne. La composante axiale est correctement
modélisée, mais la composante radiale est sous évaluée au niveau du moyeu. Un tourbillon de
pied de pale génère sur le plan radial des effets inverses à ceux observés : cette inversion peut
se justifier par l'entraînement visqueux du moyeu, et donc un effet de centrifugation des lignes
de courant entourant le moyeu. Le nombre de Reynolds est très bas autour du moyeu, et les
effets visqueux ne sont pas négligeables. La ligne portante est simplement limitée près du
moyeu et le tourbillon théorique diffère du tourbillon dû au contournement réel de façon
sensible.
Les deux autres composantes, tangentielle, sont sous évaluées par la méthode théorique.
Avec toutes ces restrictions, les résultats sur les valeurs des performances données par la ligne
portante ne sont pas incohérents. Mais il n’y a pas d’apport sensible de la mise en équilibre
pour la précision du résultat, dans la comparaison théorie expérience.
Dans l’analyse des performances, le constat est clair : au même point de fonctionnement,
l’hélice BA420 montre une composante axiale notablement supérieure aux autres hélices.
Pour confirmer, cette hélice a un rendement plus élevé que l'hélice droite à 6000 tr/mn (son
rendement relevé était supérieur à 0,91 pour un paramètre d'avancement de 0,65)
Par contre, son niveau de rendement montre un déficit sur toutes les autres hélices, très
sensible à partir des très hauts régimes (0,64 à γ =0,39) où les profils de tête travaillent dans
le domaine transsonique.
Parallèlement, les hélices en flèches de tête ont des résultats moins élevés ( 0,88 à γ =0,65),
mais les performances au très haut régime sont comparables à l'hélice droite (Le rendement
se maintient à 0,7 pour le paramètre de 0,39).
On remarque leur similitude de performance, avec un léger mieux pour l'hélice en flèche
inverse BASAul.
Une hélice en flèche répartie améliore la performance hors du domaine transsonique, mais la
flèche de tête de pale conserve les performances aux gamma plus faibles.
L’analyse du champ des vitesses, au film chaud d’abord, complétée par l’analyse au laser
montre des traces de vitesses tourbillonnaires entre les rayons 256 et 288 amplifiée pour
BA420. Les planches comparatives ont confirmé la stabilité des sillages des hélices en flèche,
jusqu’en limite de domaine, mais on ne peut tirer d’autres conclusions significatives
lorsqu‘on conserve les valeurs instationnaires. La corrélation avec la performance se fait avec
les valeurs moyennes, où l’on observe la composante axiale de l’hélice BA420 surévaluée par
rapport aux autres hélices, suivie de l’hélice BASaul. La comparaison des protocoles de
formation issue de l’analyse en LDA semble signaler des phénomènes comparables sans
distinctions suffisantes.
déformée au niveau des lanières internes, mais l’influence sur l’angle induit est d’ordre 2.
Malgré les différences engendrées par la mise en équilibre, on ne retrouve pas la tendance
donnée par l’analyse expérimentale.
La comparaison théorie expérience est bonne quand le cas de calcul est proche du cas
nominal. En hors adaptation, la précision dépend de la qualité de notre fichier de polaire et la
ligne portante est moins performante.
On peut conclure que les hypothèses admises pour la ligne portante qui suppose que les
profils travaillent en bidimensionnel sont discutables et qu‘une évaluation plus proche du
profil lui même sera nécessaire pour approfondir le domaine de connaissance.
Notre étude aura donc caractérisé globalement l’écoulement, donné des caractérisations
générales du champ des vitesses engendré par ce type d’hélices. On doit cependant constater
que beaucoup de questions restent posées que des études ultérieures pourraient mieux éclairer.
8.4 Perspectives :
Globalement, l'objectif de ce type d'étude est à deux niveaux:
Le premier est la mise au point d'un système propulsif pour drones,
le second est la création de bases de données de validation de codes.
La visualisation a donné des informations assez claires, mais il serait sans doute intéressant de
mettre au point des visualisations 3D en utilisant des systèmes à balayage, déjà existant dans
d'autres applications.
Il est ensuite très important d'apporter une confirmation de l'étude expérimentale du sillage
pour lever les doutes résultants des contradictions entre l'analyse en vélocimétrie laser et la
vélocimétrie film chaud.
Pour cela, à la lumière des insuffisances du champ précédent, on utilisera des sondes croisées
autorisant un cône de mesure bien supérieur aux 35° de demi-angle du champ précédent. Avec
cette nouvelle sonde, on pourra réaliser un champ des vitesses nominal avec un maillage plus
dense dans un plan méridien, et ceci pour les quatre hélices. Ce champ pourra servir pour la
qualification de la phase de formation du tourbillon.
Le film chaud pourra alors permettre un relevé des fluctuations turbulentes, domaine où il
reste le meilleur outil actuel, et où ressortiraient mieux les différences entre les hélices.
Tant que la recherche se limite au champ des vitesses moyennes, il sera possible de tenter une
application de la PIV sur un des plans. L'analyse en vélocimétrie laser ne pourra s'envisager à
nouveau qu'avec un système 3D, beaucoup plus automatisé, mais la difficulté
d’ensemencement restera à résoudre en pied de pale.
La qualification du fonctionnement de l'hélice isolée sera complète après l'analyse de
l'écoulement au plus près de la pale : pour cela, on pourra imaginer un système d'injection de
fumée par le moyeu, libérant des jets de fumées en bord de fuite.
Une solution retenue dans la bibliographie serait la pose d'éléments de traceurs (peintures
abradables) sur la pale elle même.
Lors des essais, il a été constaté un défaut majeur de ce type d'hélices : la pollution acoustique
est très importante. On pourrait envisager une extension de ce type d'étude aux hélices
carénées, utilisables dans les systèmes propulsifs basses vitesses. Il faudra alors modifier le
banc d'essai, et monter un carénage spécifique sur des hélices spécifiques, avec pesée des
différents éléments de l'ensemble.
D'un point de vue théorique, on peut envisager une amélioration des codes de type ligne
portante en prenant en compte une meilleure modélisation du moyeu par exemple. On pourra
aussi orienter les études avec la prise en compte des effets d'interaction amont. Pour cela, un
modèle de surface portante de la voilure et de la cellule permettrait l'étude de ce problème, qui
est une approche du fonctionnement sous distorsion . Ce type de solution permet de rester
dans une analyse relevant des méthodes de singularités, plus acceptable en terme de mémoire
et de temps de calcul.
Cependant, beaucoup d'études théoriques dans un futur proche seront basées sur les nouveaux
codes CFD avec maillages denses : ces codes, et parallèlement les systèmes informatiques du
type PC sont en pleine évolution et il sera bientôt envisageable de traiter facilement les cas de
fonctionnement hélice avec les nouveaux produits de développement.
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