Ludwig Von Mises - Politique Economique PDF
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MEMBRE D'HONNEUR
Friedrich A. HAYEK
Prix Nobel de Sciences Economiques (1974)
CONSEIL ACADEMIQUE
Prof. Florin AFTALION
Prof. Emil CLAASSEN
Prof. Jacques GARELLO
François GUILLAUMAT
Bertrand LEMENNICIER
Henri LEPAGE
Prof. Pascal SALIN
POLITIQUE
ECONOMIQUE
Réflexions
pour aujourd'hui
et pour demain
EDITIONS DE L'
Introduction
Capitalisme
Socialisme
Interventionnisme
INFLATION
tous les pays une autre puissance qui est en mesure d'exer-
cer sa contrainte: les syndicats. Les syndicats arrêtent le
taux des salaires et décident des grèves pour les faire obser-
ver, de la même façon qu'un gouvernement peut décréter
un taux minimum de salaires. Je n'examinerai pas mainte-
nant la question syndicale, nous y reviendrons plus tard. Je
désire seulement montrer que la politique syndicale con-
siste à faire monter le taux de salaire au-dessus du niveau
que déterminerait un marché non entravé. Par voie de con-
séquence, une proportion importante de la force de travail
potentielle ne peut être employée que par des entrepreneurs
ou des branches industrielles disposés à encourir des per-
tes. Et comme les entreprises ne pourraient pas supporter
indéfiniment des pertes, elles ferment leurs portes et leur
personnel perd ses emplois. A fixer le taux des salaires
au-dessus de celui qu'aurait déterminé un marché non
entravé, l'on condamne au non-emploi une part considéra-
ble de la force de travail potentielle.
En Grande-Bretagne, le résultat du succès de la pression
syndicale, maintenant les salaires à un taux élevé, fut un
chômage permanent, prolongé pendant des années. Des
millions de travailleurs restaient sans emploi, la production
baissait. Même les experts étaient perplexes. Dans cette
situation, le gouvernement britannique prit une décision
qu'il considérait comme une indispensable mesure d'excep-
tion : il dévalua sa monnaie.
Le résultat fut que le pouvoir d'achat des salaires en
monnaie, auxquels s'étaient accrochés les syndicats, cessa
d'être rigide. Les salaires réels, l'équivalent en marchandi-
ses des salaires nominaux, baissèrent. Désormais, le salarié
ne pouvait plus acheter autant qu'avant, bien que son
salaire nominal soit resté le même. De la sorte, pensait-on,
les taux de salaires réels rejoindraient le niveau du marché
libre et le chômage se résorberait.
74 POLITIQUE ECONOMIQUE
Investissement étranger
Ce qui arriva par la suite est une autre histoire. C'est l'his-
toire des subsides aux pays belligérants pendant, entre et
après les deux guerres mondiales, des prêts et investisse-
ments que les Etats-Unis firent en Europe. En outre des
opérations de prêt-bail, de l'aide aux pays étrangers, et du
Plan Marshall, d'importantes fournitures alimentaires
furent expédiées en Europe ainsi que d'autres secours. Je
souligne tout cela parce que les gens croient parfois qu'il
est honteux, dégradant, d'avoir du capital étranger au tra-
vail dans leur pays. Il faut comprendre que, dans tous les
pays excepté l'Angleterre, les investissements de capitaux
étrangers ont joué un rôle considérable dans le développe-
ment des industries modernes.
Si je dis que l'investissement à l'étranger a constitué le
plus grand événement du dix-neuvième siècle, c'est qu'il
vous suffira de penser à toutes ces réalisations qui
n'auraient jamais vu le jour s'il n'y avait eu aucun investis-
sement étranger. Tous les chemins de fer, les ports, les usi-
nes et les mines, en Asie, et le Canal de Suez, et tant
d'autres choses dans l'Hémisphère Occidental, n'auraient
jamais été construits s'il n'y avait pas eu de capitaux étran-
gers à l'appui.
Celui qui investit du capital à l'étranger, le fait dans la
conviction qu'il ne sera pas exproprié. Personne ne ferait
un tel investissement, s'il savait d'avance que quelqu'un
d'autre s'appropriera sa mise. A l'époque où ces investisse-
ments à l'étranger furent pratiqués, au dix-neuvième et au
début du vingtième siècle, il n'était pas question d'expro-
priations. Dès le début, quelques pays manifestèrent une
certaine hostilité à l'égard du capital étranger, mais pour la
plupart ils comprirent fort bien qu'ils tiraient un énorme
avantage de ces investissements venus du dehors.
Dans certains cas, ces investissements étrangers ne
furent pas faits directement en faveur de capitalistes étran-
86 POLITIQUE ECONOMIQUE
Politiques et idées
304 pages - 98 F.
192 pages - 89 F.
Imprimé en France
Imprimerie Coconnier 72300 SABLE