Les Conclusions de L'enquête Sur La Fabrication Des Prix en Corse.
Les Conclusions de L'enquête Sur La Fabrication Des Prix en Corse.
Les Conclusions de L'enquête Sur La Fabrication Des Prix en Corse.
Rapport de synthèse
Février 2019
Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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GECODIA
Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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« Les prix en Corse : entre Marseille et Paris », Insee, Insee Première n°442 (avril 1996) ; « Résultats de
l'enquête comparaison spatiale des prix Corse-Continent 2006 », Insee Corse (Septembre 2006) ; « Enquête
comparaison spatiale des prix 2010 », Insee Corse, Quant’île n°12 (juillet 2010) ; « En 2015, les prix en Corse
dépassent de 3,6 % ceux de la France de province », Insee Corse, Insee Flash Corse (avril 2016).
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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Evolution des prix des différents produits sans tenir compte des dépenses des consommateurs. Nielsen
calcule cet indice sur une base très large (ensemble des produits vendus en GMS) mais ne tient pas compte des
structures effectives de consommation des ménages.
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
300% 4%
200% 2%
100% 0%
0%
-2%
-100%
-4%
-200%
-6%
-300%
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 -8%
Source : Nielsen 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Corse France Métopolitaine Sources : Nielsen,
€ par passage Indicateur d'inflation Nielsen (Corse) Gecodia
Les évolutions présentent peu d’écarts d’une région à l’autre. La variation des prix
mesurée par cet indicateur en Corse est proche de la moyenne nationale entre 2011 et
2018. Ceci illustre l’influence des pratiques commerciales des enseignes qui appliquent des
politiques de prix définies à l’échelle nationale. En Corse comme dans les autres régions, la
forte pression exercée par l’intensification de la concurrence par les prix entre les enseignes
sur les années 2012 à 2016 s’est bien traduite par un recul de l’indicateur Nielsen (recul
aussi visible dans le montant des tickets moyens). Toutefois, cet indicateur ne permet pas de
comparer les niveaux de prix d’une région à l’autre.
3
Depuis transférée à l’ADEC avec la formation du service Corsica Statistica à l’été 2016
4
Le nombre très important de référence permet des comparaisons sur la base du code EAN (« European Article
Numbering », aussi appelé code-barre ou gencode).
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
Supérettes/Epicerie, les prix ont été relevés physiquement en magasins et portent sur une
liste plus restreinte de produits (3 000 références). En plus des magasins déjà cités, des
relevés pour les produits frais ont été réalisés dans les circuits suivants : Boucheries,
Poissonneries, Boulangeries et marchés.
La répartition par circuit et par territoire des relevés a suivi les recommandations de
l’OCDE et d’Eurostat concernant les comparaisons spatiales de prix. L’OCDE et Eurostat
précisent que dans le cas où l’écart-type au sein d’un échantillon de produit est inconnu, le
nombre standard de relevés pour un produit doit être de 20. Pour les produits à faible
variation de prix suivant les points de vente et les produits à variation de prix modérés, la
collecte de prix pourra être réduit respectivement à 5 et 10. Pour l’étude sur les prix
pratiqués en Corse, cette approche a été appliquée par circuit (hypermarchés,
supermarchés, supérettes, commerce de proximité et marchés locaux). Il a été procédé à
une répartition géographique permettant à la fois d’identifier les différences de prix suivant le
tissu résidentiel (urbain/rural) et suivant le département (Corse-du-Sud/Haute-Corse).
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
Les données ci-dessus ont pu évoluer depuis 2014 notamment avec des
modifications de parts de marchés entre enseignes, avec l’implantation d’un nouvel
opérateur sur Ajaccio, des changements d’enseigne sur certaines zones et une
augmentation importante des surfaces de vente à la fois des supermarchés et des
5
Cf. notamment étude UFC-Que Choisir de 2018 (1-1-2).
8
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
hypermarchés. La dispersion des niveaux de prix entre enseignes et magasins étant forte,
les professionnels de la distribution indiquent que ces changements ont conduit à réduire les
écarts observables avec le continent. En l’absence de nouveaux relevés, les résultats de
2014 ne sont pas contestés dans leur ordre de grandeur par les professionnels.
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
2-1 – Les étapes clefs dans la formation des prix des biens de
grande consommation
Pour les produits de grande consommation, le flux de la grande distribution est très
largement déterminé par les liens entre les magasins et leur centrale d’achat sur le continent.
En dehors des produits frais (fruits, légumes, viandes et poissons), les flux directs
Producteurs-Magasins sont marginaux en Corse comme sur le Continent, y compris pour les
supérettes. En Corse, les flux entre producteurs locaux et distributeurs sont très
majoritairement directs. L’île ne présente pas d’entrepôt logistique lié directement ou
indirectement (prestataire) aux enseignes.
Pour assurer la livraison des magasins, la grande distribution repose principalement
sur des entrepôts de taille régionale (logistique « endogène ») générant un flux de camions
importants et réguliers pour l'approvisionnement des magasins. Au niveau des enseignes,
les entrepôts d’approvisionnement des centrales d’achat auxquelles sont rattachées les
magasins de l’île sont principalement en région PACA autour de Marseille et de Toulon. Les
groupes Système U et Auchan ont leurs principaux entrepôts en dehors de cette région
(autour de Nîmes). Les flux d’approvisionnement des magasins corses se font quasi-
intégralement via ces bases logistiques. Ces entrepôts sont de taille inférieure à 100 000 m²
et sont spécialisés afin de regrouper sur une plateforme logistique des produits ayant des
caractéristiques logistiques très différentes (origines, conditionnements, fragilité, taux de
rotation, périssabilité...).
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
Carrefour (Logidis)
• 2 bases principales à :
Salon-de-Provence 57 000 m² dont 38 000 m² pour les produits d’épicerie, 11 100 m² pour les produits frais et
les F&L et 8 000 m² pour les produits surgelés pour les formats Super et Proxi.
Nîmes : 27 000 m² pour les produits d’épicerie à faible rotation, DPH.
• 6 bases sous-traitées :
Brignoles : 30 000 m² pour l’épicerie A/B.
Grans-Miramas : 30 000 m² pour les liquides (alcool).
Base Cavaillon : 30 000 m² pour l’épicerie A/B.
Aix-les-Milles : 20 000 m² pour les produits frais.
Béziers : 27 000 m² pour les produits frais.
Saint Denis : 30 000 m² pour les textiles.
Casino (Easydis)
Auchan
• 2 bases principales :
Nîmes : environ 70 000 m² (Epicerie, DPH, Parfumerie, Boissons)
Garons : environ 58 000 m² (Epicerie, DPH, Parfumerie, Boissons)
• 2 bases secondaires :
Cavaillon : 5 000 m² (produits d’entretien)
Le Pontet : 10 000 m² (frais autre que F&L)
Les liens logistiques entre la Corse et les entrepôts du continent présentent deux
types d'organisation :
• la logistique concentrée : une seule base sans spécialisation par région logistique,
située au barycentre des magasins (Leclerc et Système U) ;
• la logistique polarisée : sites multiples dans une région, qui sont spécialisés pour
l’essentiel, mais concentrés dans une seule partie de la région (Casino, Carrefour).
On peut trouver des dépôts distincts appartenant au même groupe et sur un même
terrain.
Il faut noter que les différences dans l'organisation logistique n’ont pas d’impact
mesurable sur les performances opérationnelles, que ce soit au niveau du continent ou en
11
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
Corse. Les différents acteurs interrogés décrivent des contraintes et des performances très
similaires d’une enseigne à l’autre. Pour les plates-formes logistiques présentes en région
PACA la taille est assez variable (entre 3 000 et 100 000 m²), avec des plates-formes mono-
famille de produits plus petites (13 500 m² en moyenne) que les plates-formes multi-familles
(40 000 m² en moyenne).
En termes de gestion des flux entre centrale d’achat, entrepôts et magasins, les
commandes et la gestion opérationnelle sont internalisées pour toutes les enseignes. En
revanche, les flux depuis les entrepôts (préparation des commandes et chargement des
camions) présentent plus de différences. A titre d’exemple, le groupe Leclerc a
majoritairement internalisé ses flux logistiques alors que la logistique est confiée à une filiale
pour le groupe Casino (via filiale Easydis), Carrefour (filiale Logidis) et Système U. La
logistique du magasin Auchan Atrium est confiée à un prestataire qui est aussi une
composante du groupe contrôlant le magasin en Corse.
Concernant les flux de transport, les enseignes font principalement appel à des
prestataires corses. Les principaux transporteurs sont les groupes Rocca, Filac & SETEC.
Comme sur le continent, les prestataires logistiques sont très nombreux, avec à côté des
grands groupes de logistique, de nombreux petits prestataires locaux.
La gestion des flux entre les entrepôts et les magasins se fait en ABC pour la plupart
des marchandises en Corse :
• Jour A : commandes ;
• Jour B : préparation et le départ pour Marseille ou Toulon pour embarquement sur un
ferry assurant la liaison avec la Corse (J+1) ;
• Jour C : débarquement dans un port corse et livraison en magasin (J+2).
Il existe aussi des flux AB pour certains magasins et, minoritairement, des flux ABCD
pour le sec. La nécessité du transport maritime impose majoritairement un jour
supplémentaire par rapport aux magasins du continent qui fonctionnent généralement sur un
flux AB (commandes en jour A, préparation et livraison en jour B).
Pour certains PGC, des intermédiaires du commerce de gros (certains surgelés &
produits frais libre service de marques nationales) se maintiennent en Corse. Ces
intermédiaires sont des sociétés spécialisées dans le commerce de gros de frais et le
surgelé et commercialisent en Corse des grandes marques nationales (Danone, Fleuri
Michon…). Ils reçoivent les commandes des magasins ou des groupes. Ces intermédiaires
sont mis en concurrence avec les prix pratiqués par les centrales d’achat qui donnent aussi
accès à ces produits. Ainsi, les responsables de la grande distribution interrogés soulignent
que ces intermédiaires ne pourraient continuer à fonctionner sur leur modèle actuel sans les
volumes commandé par les GMS et que ceci implique une pression très forte pour s’aligner
sur le prix centrale d’achat + transport maritime.
Pour les produits locaux, les producteurs sont généralement directement en liaison
avec les magasins ou les enseignes. Du fait du poids des indépendants dans le circuit de
distribution, les commandes et les négociations se font sur un mode largement décentralisé
(magasins-producteurs).
Enfin, les politiques commerciales en Corse sont en grande partie pilotées au niveau
national. Les enseignes ont une liberté d’action limitée, hormis pour les produits locaux, y
compris les magasins indépendants. Les magasins doivent notamment appliquer les
promotions et les politiques définies au niveau des centrales nationales. Les marges de
manœuvre locales sont encadrées sur les produits de grande consommation à la fois par la
politique de prix des enseignes et par la réglementation.
12
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
Cette structure de coût standard permet de calculer le coût de transport routier porte-à-
porte (entrepôt de la centrale d’achat – magasin) pour le transport régional sur le continent et
en Corse. Par ailleurs, il est tenu compte du fait que les enseignes indiquent que le coût du
transport intra-corse (port-magasins) est plus élevé que la norme nationale, avec un coût au
kilomètre environ 4 fois plus élevé6 en incluant les coûts spécifiques à la prise en charge
portuaire. Dans le cas d’un trajet « Entrepôt-Corse », le coût lié à l’immobilisation liée au
transport maritime7 de la remorque est pris en compte mais pas le coût du passage (cf. ci-
après pour le coût du passage maritime).
6
Les transporteurs corses ont des niveaux de consommation intermédiaire dans la moyenne des opérateurs de
la région PACA (source : DGE – base économique des entreprises monorégionales). En revanche, le partage de
la valeur ajoutée est plus favorable aux entreprises avec des taux de profits supérieurs et la marge sur
l’exploitation est plus élevée. Toutefois, le niveau d’investissement est plus important et la rentabilité des
immobilisations est plus faible. Le financement se fait plus par autofinancement que sur la région PACA. Au
final, la marge d’exploitation plus élevée permet de financer avec un moindre endettement une intensité
capitalistique plus élevée.
7
L’immobilisation de la remorque pendant la traversée à l’aller et au retour, soit une immobilisation de près de
26 heures aller-retour.
13
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
8
Les centrales d’achat régionales appliquent une cotisation « transport » unique pour l’ensemble des magasins
couverts. Toutefois, la prise en charge du transport routier dans le cas des magasins corses s’arrête pour
certaines enseignes au port de Marseille.
9
La surcharge au mètre linéaire pour un branchement froid était de 5 % du prix du mètre-linéaire.
14
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
Il ressort que le coût moyen pour une remorque est en 2018 autour de 1 290 euros
(1 310 € pour une remorque avec branchement pour le groupe froid) pour un tarif DSP de 40
€/ML.
10
A titre d’exemple, pour les produits alimentaires, le poids du transport maritime dans le prix de vente HT est
de près de 11 % pour l’eau, environ 8 % pour les œufs et proche de 2 % pour produits secs (type pâtes
alimentaires).
11
Selon les cotations disponibles chez les opérateurs privés, le coût pour un passage maritime serait d’environ
25 €/ML sur l’Italie contre 35 €/ML avec Marseille à compter de l’automne 2019 dans le cadre de la DSP de
continuité territoriale.
12
Règles relatives à l’étiquetage, à la traçabilité, à l’information du consommateur, à la sécurité alimentaire.
Des différences dans les processus de certification et les contrôles par les administrations italiennes et
françaises peuvent engendrer des barrières à l’importation depuis l’Italie.
13
Notamment, la création de liens avec de nouvelles centrales d’achat et les différences dans le comportement
alimentaire ou les volumes disponibles.
15
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
Par ailleurs, les enquêtes menées par les organismes statistiques nationaux et
régionaux (ISTAT et Banque d’Italie en Italie et INE et Ibestat en Espagne) portant sur une
comparaison spatiale des prix de l’alimentation font ressortir un coût de l’alimentation aligné
sur la moyenne nationale en Sardaigne14 mais supérieur à ceux des autres régions du sud
de l’Italie (entre +3 et +6 % en 2009). Pour les Baléares, les prix sont plus élevés de 2 % en
moyenne mais une analyse à partir de l’enquête sur le budget des ménages montre que les
prix dans l’alimentation sont supérieurs de 4 % à 15 % suivant les catégories de produits.
Les deux îles n’ont pas de fiscalité réduite pour les produits alimentaires. La TVA
appliquée est identique à celle pratiquée sur les territoires continentaux italien15 et
espagnol16. La baisse de 2015 et la future baisse de l’automne 2019 du tarif de la continuité
territoriale a et va réduire significativement l’écart17 avec le transport vers la Sardaigne et les
Baléares. Fin 2019, le coût sur les lignes de DSP avec la Corse sera proche de celui
pratiqué sur les lignes pour les Îles Baléares.
14
« Le differenze nel livello dei prezzi al consumo tra i capoluoghi delle regioni italiane”, Istat (2009).
15
Taux à 4 % pour les produits alimentaires, 22 % pour les eaux minérales, limonade, jus et alcools.
16
Taux à 4 % pour les produits alimentaires, 10 % pour les eaux minérales, limonade et jus et 21 % pour les
alcools.
17
Pour un aller-retour avec le port le plus proche du continent et pour un camion avec remorque à timon
standard (16 mètres et 40T maximum), le coût le moins cher de 1 100 € pour le port de Palma à Majorque et de
670 € pour les ports de Olbia et de Cagliari.
18
LOI n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et
alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous.
19
Ordonnance n° 2018-1128 du 12 décembre 2018 relative au relèvement du seuil de revente à perte et à
l'encadrement des promotions pour les denrées et certains produits alimentaires.
20
Cf. 3-2.
16
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
21
« Des marges commerciales variées selon les produits, mais proches entre grandes surfaces », Insee Focus
N°45, V. Andrieux, A. d’Isanto, département des synthèses sectorielles, Insee (2015).
22
(Ventes de marchandises – Achats de marchandises) / Ventes de marchandises.
23
Charges d’exploitation déductibles de la valeur ajoutée, exprimées en % des ventes de marchandises.
24
Dettes exprimées en % des capitaux propres.
17
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
capitalistique25 est elle plus élevée. Ce dernier point rejoint une saisonnalité très forte
(cf. 3-1) qui entraîne un surdimensionnement de l’appareil commercial pour répondre
à la pointe d’activité.
Par ailleurs, le taux de marge est plus élevé pour les magasins de plus petite taille
(en surface de vente), comme sur le continent. Le taux de marge commerciale est plus
variable pour les petits magasins que pour les grandes unités. Dans les zones concentrées
de l’île (cf. 3-2), une plus faible pression concurrentielle s’ajoute à des tailles plus réduites
pour les magasins.
En conclusion, les éléments précédents ne mettent pas en évidence un
comportement commercial des entreprises corses de la grande distribution différent de celui
observé en moyenne en France entière. L’existence d’un écart de prix entre la Corse et le
continent est cohérente avec l’existence de spécificités (passage maritime, poids supérieur
des consommations intermédiaires sur place et intensité capitalistique plus élevés) et avec
un appareil commercial structurellement plus petit et plus concentré (cf. 3-2). La profitabilité
des magasins est proche de celle observée en moyenne nationale.
Toutefois, une analyse plus fine devrait être menée afin de mieux identifier les
causes des surcoûts opérationnels et ainsi mieux cibler d’éventuelles des réponses
politiques. En se basant sur les méthodologiques de l’Insee26 et celle de l’observatoire des
prix et des marges de FranceAgriMer27 une analyse par rayon permettrait de détailler
l’influence des charges de transport, de personnel, de l’électricité, des immobilisations et des
frais généraux. En identifiant les marges brutes, semi-brutes et nettes par rayon, une
transparence sur les pratiques des entreprises corses de la grande distribution est
susceptible de mieux éclairer le débat public sur les questions de prix en Corse.
Ce travail de transparence peut être mené en lien avec la mission d’observation
économique et sociale confiée en Corse à Corsica Statistica, service de l’ADEC. Toutefois,
l’obtention des informations statistiques et comptables détaillées et le respect des obligations
de confidentialité associées nécessitent de disposer d’un cadre légal spécifique pour cette
activité, en adaptant le cadre existant en Outre-mer28. Les observatoires créés par la loi ont
une mission d’analyse sur le niveau et la structure des prix et des marges. Ils fournissent
avis et informations aux pouvoirs publics. L’adaptation à la Corse du bénéfice des articles du
code du commerce régissant ces observatoires est une réponse aux spécificités de la Corse
dans le domaine de l’acheminement et de la distribution des produits de grande
consommation. En confiant à Corsica Statistica cette mission, cela permettrait à la
Collectivité de Corse de mieux évaluer les mesures compensatoires portant sur les surcoûts
de l’insularité, d’analyser finement les éventuels écarts de prix entre le Corse et le continent
français et de combler les lacunes dans l’analyse des causes.
Préconisation n°5 : Adapter les articles L910-1 A à L910-1 J du code du commerce sur
les observatoires de prix et des marges pour confier à Corsica Statistica, service de
l’Agence de Développement Economique de la Corse, les pouvoirs accordés par ces
articles à ces observatoires.
25
Immobilisations corporelles exprimées en % de la valeur ajoutée.
26
« Des marges commerciales variées selon les produits, mais proches entre grandes surfaces », Insee Focus
N°45, V. Andrieux, A. d’Isanto, département des synthèses sectorielles, Insee (2015).
27
«Rapport au parlement - 2018 », Observatoire de la formation des prix et des marges des produits
alimentaires (2018).
28
Articles L910-1 A à L910-1 J du code du commerce et décret n° 2013-608 du 9 juillet 2013 relatif aux
modalités de désignation des membres de l'observatoire des prix, des marges et des revenus en Guadeloupe,
en Guyane, à la Martinique, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon et aux îles Wallis et Futuna.
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
Points de vente pour 10 000 habitants (2017) Evolution du nombre de points de vente
7 (2011-2017, pour 10 000 habitants)
0,8
6
0,6
5
0,4
4
0,2
3
0,0
2 2A 2B 04 05 06 Paca France
-0,2
1
-0,4
0
2A 2B 04 05 06 Paca France -0,6
Hypermarché Supermarché Sources : Insee, Gecodia Hypermarché Supermarché Sources : Insee, Gecodia
Supérette Épicerie Supérette Épicerie
29
Données en date du 1er janvier 2018 ; sources : Sirene – Insee.
30
Départements de l’est de la région PACA.
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
Nord-Pas de
Province
Pays de
Auvergne-
Centre
Bretagne
France
Alpes-Côte
France
Aquitaine-
Bourgogne-
Languedoc-
Lorraine-
Corse*
Roussillon-
Provence-
Île-de-
Alsace-
Franche-
Poitou-
Rhône-
Loire
Picardie-
1000
0
2A 2B 04 05 06 Paca France
Sources : Linéaires, Gecodia Sources : Nielsen, Gecodia
Hypermarché Supermarché
31
Avec respectivement 68 % et 79 % des ventes en 2013, contre 57 % et 66 % en moyenne France entière.
20
GECODIA
Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
Corse - Chiffre d'affaire & Passage en caisse Chiffre d'affaire par zone de chalandise
(hyper et supermarchés) simplifiée
140 2 800
(hyper et supermarchés, 2018)
130
* Estimation pour
juillet-décembre 2014 2 600 350
120 2 400 300
110 2 200
100 250
2 000
90 200
1 800
80
1 600 150
70
60 1 400 100
50 1 200
50
40 1 000
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 0
Bastia Ajaccio Gd Sud Balagne Plaine
CA (M€ - échelle de gauche) Sources : Nielsen
Clients (milliers - échelle de droite) Sources : Nielsen, Gecodia
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Bastia Ajaccio Gd Sud Balagne Plaine Corse
entière
Sources : Nielsen, Gecodia
Le marché est marqué par une saisonnalité forte à la fois dans les passages en
caisse et en termes de chiffre d’affaire. L’impact de l’activité touristique sur la distribution
alimentaire est donc très notable. Le tourisme permet aux zones moins peuplées de disposer
d’un réseau de grande distribution, avec un poids du Grand Sud32 (bassins de Porto-Vecchio
et Propriano) qui pèse 18 % du marché mais seulement 8 % de la population résidente et de
la Balagne qui avec 7 % de la population représente 11 % du marché. Le chiffre d’affaire fait
en saison est de 50 % pour les zones les plus touristiques de Corse, contre un peu plus d’un
tiers pour les zones d’Ajaccio et de Bastia.
32
Marché Bastia = Géant Furiani - Géant Bastia Toga - Casino Drive Furiani - Leclerc Bastia Fangu - Leclerc
Grand Bastia - Leclerc Oletta - Leclerc Drive Bastia Sud - Leclerc Drive Biguglia - Carrefour Market Borgo -
Super U Biguglia.
Marché Ajaccio = Carrefour Ajaccio – Carrefour Market Porticcio – Carrefour Market Ajaccio–Carrefour Market
Mezzavia - Leclerc Ajaccio Rocade - Leclerc Ajaccio Impérial – Leclerc Drive Baléone - Auchan Atrium Ajaccio -
Ajaccio Baléone
Marché Grand Sud = Géant Porto-Vecchio - Casino Porto-Vecchio - Casino Propriano – Casino Sartène - Casino
Drive Porto-Vecchio - Leclerc Porto-Vecchio - Carrefour Market Propriano - Super U Trinité de Porto-Vecchio
Marché Balagne = Super U Calvi - Leclerc Île Rousse - Casino Calvi - Casino Ile Rousse
Marché plaine / centre = Leclerc Ghisonaccia – Leclerc Aléria - Leclerc Alistro - Leclerc Folelli – Super U Ponte
Leccia – U-Express Vescovato - Casino Prunelli - Casino Moriani – Casino Corte
21
GECODIA
Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
concentration du marché. L’IHH est calculé à partir des surfaces de vente en m² et la Corse
est scindée en zone de chalandise correspondant aux territoires de déplacement courant à
partir des principaux bassins de population de l’île. Il se calcule en faisant la somme des
carrés des parts de marchés de chaque opérateur33. Le niveau de l’IHH dépend alors de
deux facteurs : le nombre d’opérateurs (moins ils sont nombreux plus leurs parts de marchés
respectives sont élevées) et l’asymétrie des parts de marché entre ces opérateurs (le poids
d’un grand opérateur étant surpondéré par la multiplication de sa part de marché par elle-
même).
L’indice IHH est un indicateur standard utilisé par les autorités nationale et
européenne de contrôle de la concurrence. L’Autorité de la concurrence considère que la
concentration est :
- faible pour un IHH sera inférieur à 1 000 ;
- Modérée pour un IHH compris entre 1 000 et 2 000 ;
- Elevée pour un IHH compris supérieur à 2 000.
Corse - IHH par zone de chalandise simplifiée Corse - IHH par zone de chalandise simplifiée
Ensemble des magasins de plus de 500 m² Ensemble des magasins de plus de 1 000 m²
7000 7000
6000 6000
5000 5000
4000 4000
3000 3000
2000 2000
1000 1000
0 0
Ajaccio Balagne Bastia Centre Ex Sud Plaine Sartène- Corse Ajaccio Balagne Bastia Centre Ex Sud Plaine Sartène- Corse
orien. Propriano entière orien. Propriano entière
2012 2018 Source : Gecodia 2012 2018 Source : Gecodia
L’indice IHH moyen sur l’ensemble du territoire est en 2018 de 2 241, contre environ
1 400 au niveau national (source : Commission européenne34). L’indice de concentration est
supérieur à 2 000, niveau à partir duquel une présomption de structure concentrée doit
conduire les autorités à une vigilance particulière35. Le niveau de concentration est resté
stable sur la période 2012-2018. Hormis autour d’Ajaccio et – avec une situation plus limite –
Bastia, l’ensemble des zones de chalandise de l’île se caractérise par un niveau très élevé
de concentration pour les surfaces de plus de 500 m². La concentration y est accentuée si
l’on ne prend en compte que les magasins de plus de 1 000 m².
La concentration est liée au cloisonnement géographique, à la répartition des
enseignes et à la taille restreinte des zones de chalandises. Seules les enseignes Casino et
E. Leclerc sont présentes de façon significative sur l’ensemble des grandes zones. La
concurrence sur la région ajaccienne a connu une intensification entre 2012 et 2018,
principalement avec l’entrée d’un hypermarché de l’enseigne Auchan, jusqu’ici absente dans
la zone et, plus marginalement, grâce à l’augmentation des surfaces en hypermarchés.
L’extrême-sud a aussi vu sa position concurrentielle s’améliorer significativement entre 2012
et 2018.
33
Σ((part de marché x 100)²).
34
« The economic impact of modern retail on choice and innovation in the EU food sector – Final report », EY,
Cambridge Econometrics Ltd. And Arcadia International (2014)
35
Décision n° 08-D-24 du 22 octobre 2008 de l’Autorité de la concurrence relative à une saisine concernant
l’affermage de la distribution d’eau et de l’assainissement à Saint-Jean-d’Angély
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
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Estimation obtenu à partir du revenu disponible brut régional.
41
Consommation touristique (source Insee, hors loyer fictif).
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Produits de consommation courante en Corse
Niveaux et mécanismes de formation des prix
42
Aide satisfaisant les conditions fixées au chapitre Ier et au chapitre III - section 1 – article 15 du règlement
(UE) n° 651/2014 de la Commission, du 17 juin 2014 déclarant certaines catégories d'aides compatibles avec le
marché intérieur en application des articles 107 et 108 du traité.
43
Article L420-5 du code du commerce.
44
Délibération N° 16/293 AC de l’Assemblée de Corse portant adoption du schéma régional de développement
économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDE2I).
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
45
Articles L910-1 A à L910-1 J du code du commerce.
46
Au global, les prix par circuit sont : supérieurs de 3,7 % dans les hypermarchés corses par rapport aux prix
mesurés dans les hypermarchés du territoire de comparaison ; inférieurs de 1,0 % dans les supermarchés
corses par rapport aux prix mesurés dans les supermarchés du territoire de comparaison ; supérieurs de 2,9 %
dans les supérettes et épiceries corses par rapport aux prix mesurés dans les supérettes et épiceries du
territoire de comparaison.
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Niveaux et mécanismes de formation des prix
démarche conventionnelle, sur la base d’un engagement volontaire des distributeurs, sous la
supervision et le contrôle non contraignant de la Collectivité de Corse, la constitution d’un
panier à prix garantis est envisageable. Il conviendra que la Collectivité de Corse s’assure de
sa conformité juridique, notamment du respect des obligations concernant le seuil de revente
à perte et l’absence d’entente illicite (notamment article L442-2 et article L420-1 du code du
commerce).
Préconisation n°10 : Conventionner sur la base du volontariat la constitution d’un
panier de biens vendus à prix garantis par les distributeurs, sous la supervision de la
Collectivité de Corse. Ce dispositif devra tenir compte des obligations concernant le
seuil de revente à perte et l’absence d’entente illicite.
Compte tenu de l’absence de certaines enseignes dans certaines zones de
chalandises en Corse et de la présence de zones où un magasin est en position dominante,
un accord permettant de couvrir toute la Corse doit associer les 6 grands réseaux.
Pour les groupes intégrés, un accord avec la tête de réseau en Corse devrait
permettre une application dans tous leurs magasins. Le groupe Auchan ne dispose que d’un
magasin, avec un décisionnaire local. Les magasins Leclerc et Système U font partis d’un
groupement. Les points de vente appartiennent à des entreprises indépendantes qui
adhèrent à un groupement (centrale d’achat de type « coopérative »). Chaque gérant de
magasin devrait donc vraisemblablement s’engager individuellement. Pour les magasins de
proximité, il s’agit de franchisés. Les points de vente appartiennent à des entreprises
indépendantes sous l’enseigne du franchiseur : Spar (franchise de Casino), Vival (franchise
de Casino), Utile (franchise de Système U), Carrefour City (franchise de Carrefour) et
Carrefour Express (franchise de Carrefour). Il faudra donc une signature par magasin.
Préconisation n°11 : Privilégier une approche graduelle, avec un engagement partant
des hypermarchés et des supermarchés puis d’un élargissement par étape aux
magasins de plus petites surfaces.
La CDC, en tant qu’instance de supervision, doit pouvoir s’assurer que l’objectif d’une
baisse de prix pour un panier fixé est atteint. Afin de contrôler que la baisse dans le temps
est bien respectée, la convention doit s’accompagner d’un suivi à la fois des produits inclus
dans le panier et d’un suivi des prix plus large. En lien avec la préconisation N°2, il s’agit de
contrôler que la baisse des prix n’a pas pour conséquence une augmentation répercutée sur
d’autres produits.
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