Regeneration Et Reutilisation D'un Dechet Provenant de La Reffinerie D'huile PDF
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F a c u l té de l a T e c hn o l o g i e
D é p a r t e m e n t de G é n i e de s P r o c é dé s
Mémoire de Magister
F i l i è r e : G é n i e d e s P r o c é dé s
Option : Génie Chimique
Thème
Présenté par
Melle. MEZITI Chafika
Soutenu le : 15/06/2009
Devant le jury :
Président : DJIDJELLI Hocine, Professeur, U.A.M. Béjaia
Examinatrice : AISSANI Farida, Maître de conférences, U.A.M. Béjaia
Examinateur : SOUALAH Ahcène, Maître de conférences, U.A.M. Béjaia
Rapporteur : BOUKERROUI Abdelhamid, Maître de conférences, U.A.M. Béjaia
2008-2009
Résumé
Dans notre travail, nous avons étudié la régénération de la terre décolorante usée
(TDU) provenant d’une raffinerie d’huile alimentaire par imprégnation avec une solution de
chlorure d’ammonium (3N) suivie d’un traitement thermique au four à 400°C. Le matériau
obtenu (TDUR) a été caractérisé par plusieurs techniques (DRX, IRTF, MEB, BET et les
méthodes thermiques). Les résultats obtenus montrent que le traitement thermique de la terre
décolorante usée imprégnée par le NH4Cl n'a pas affecté la structure principale de la bentonite
et que la surface spécifique du matériau régénérée a été augmentée de 115 à 153 m2/g. Les
capacités d’adsorption du matériau obtenu (TDUR) et comparativement à la terre vierge
(TDV), sont testés dans le traitement de solutions aqueuses d’un colorant textile basique, en
système batch.
L’application du modèle cinétique a montré que le processus d’adsorption de cette
molécule organique par les deux adsorbants argileux suit une cinétique de deuxième ordre. Le
phénomène d’adsorption régissant ce processus est décrit par le modèle de Langmuir. Le
calcul de qmax à partir de ce type d’isotherme montre que le matériau de TDUR a retrouvé ses
capacités d’adsorptions.
Abstract
In the present study, a spent bleaching earth (SBE) from an edible oil refinery has been
treated by impregnation with ammonium chloride solution (3N) followed by heat treatment
(400 °C). The obtained material (TSBE) was characterized by several techniques (X-ray
diffraction, FTIR, SEM, BET and thermal analysis). The results showed that the clay structure
was not apparently affected by this treatment and that the surface area of regenerated material
was increased from 115 to 153 m2/g. We have investigated the comparative sorption of basic
dye on this material and the virgin bleaching earth (VBE), in batch reactor.
The kinetic modeling showed that the adsorption process can be well described with
the pseudo second order kinetic model. The sorption isotherms followed the Langmuir model.
The calculation of qmax with this type of isotherm showed that TDUR material found its
adsorption capacities.
Key Words: Bleaching earth, Regeneration, Impregnation, Heat treatment, Adsorption, Basic
dye.
Remerciements
Mes remerciements s’adressent également aux personnes qui ont apporté leur
concours pour la réalisation de ce mémoire. Nous pensons en particulier à Mr. Y.
BOUSSEDIRA de l’université de JIJEL qui nous a réalisé les spectres IRTF. Que mesdames
BRADAI et BENAMOR, messieurs MAMMASSE et BENIDIRI de l’université de Béjaia
soient aussi remerciés pour leurs contributions dans la réalisation des techniques de BET,
MEB, ATG/DTG et DRX.
Enfin, je remercie, toutes les personnes qui m'ont encouragé et soutenu de prés ou de
loin durant la réalisation de ce travail.
A ma famille et ma belle famille
A mes amis
Sommaire
Liste des symboles et sigles
Liste des figures
Liste des tableaux
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Liste des symboles et sigles
LISTE DES SYMBOLES ET SIGLES
Caractères Grecs
Caractères Latins
Sigles
AlFaditex Algérie Fabrication de Divers Textiles
ATG Analyse Thermogravimétrique.
BET Brunauer Emett et Teller
BJH Barret Joyner et Halenda
CAS Chemical Abstract service
CI Color Index
STP Conditions standards de température et de pression
DRX Diffraction des Rayons X
DTG Dérivée Thermogravimétrique.
ENCG Entreprise Nationale des Corps Gras
ENOF Entreprise Nationale des Produits Non Ferreux et Substances Utiles
IRTF Infrarouge à Transformée de Fourier
IUPAC Union internationale de chimie pure et appliquée (en anglais :
International Union of Pure and Applied Chemistry).
MEB Microscopie Electronique à Balayage
TDU Terre Décolorante Usée
TDUI Terre Décolorante Usée Imprégnée
TDUR Terre Décolorante Usée Régénérée
TDV Terre Décolorante Vierge
UV Ultra - Violet
Liste des figures
LISTE DES FIGURES
Figure (II.1) Structure chimique du colorant textile Rouge Asucryl GRL ………………… 21
Figure (II.2) Cycle de température de chauffage au four de la TDU ……………………… 22
Figure (II.3) Différents types d’isothermes d’adsorption des gaz selon IUPAC …………... 26
Figure (II.4) Classification des boucles d’hystérésis selon IUPAC ……………………….. 27
Figure (II.5) Représentation schématique de la surface interne et externe d’un adsorbant…. 29
Figure (II.6) Les trois formes possibles du diagramme-t les plus rencontrées pour
l’adsorption de l’azote sur les solides ………………………………………... 31
Figure (II.7) Schéma du dispositif expérimental utilisé pour les opérations d’adsorption … 35
Figure (II.8) Classification des isothermes d’adsorption en phase liquide …………………. 39
Figure (III.1) Spectres DRX de la terre décolorante vierge (TDV), usée (TDU) et usée
régénérée(TDUR) ……………………………………………………………. 47
Figure (III.2) Spectres IRTF de la terre décolorante vierge (TDV), usée (TDU) et usée
régénérée (TDUR)……………………………………………………………. 47
Figure (III.3) Isothermes d’adsorption et de désorption d’azote par la TDV et la TDUR ….. 49
Figure (III.4) Transformée de BET de la TDUR et de la TDV …………………………….. 50
Figure (III.5) Transformée de BET de la TDUR …………………………………………… 52
Figure (III.6) Variation de l’épaisseur t de la couche multimoléculaire en fonction de la
pression relative……………………………………………………………... 55
Figure (III.7) Diagramme t-plot de la TDV et de la TDUR ………………………………... 56
Figure (III.8) Transformée de Dubinin –Radushkevich des deux matériaux ……………… 57
Figure (III.9) Répartition de la surface des pores en adsorption (méthode BJH) …………... 58
Figure (III.10) Répartition des volumes des pores en adsorption (méthode BJH) …………... 59
Figure (III.11) Observations microscopiques par MEB de la TDV (a) et de la TDUR (b) ….. 61
Figure (III.12) Courbes de la TG et de la DTG de la terre décolorante usée imprégnée
(TDUI) ……………………………………………………………………….. 61
Figure (III.13) Détermination de la longueur d’onde maximale du colorant basique ……….. 63
Figure (III.14.a) Evolution de la quantité du colorant adsorbée sur le matériau TDV en
fonction du temps de contact ……………………………………………….. 64
Figure (III.14.b) Evolution de la quantité du colorant adsorbée sur le matériau TDUR en
fonction du temps de contact ……………………………………………….. 64
Figure (III.15) Influence du pH sur l’adsorption du colorant textile sur les deux adsorbants .. 66
Figure (III.16.a) Influence de la température sur l’adsorption du colorant textile par la TDV… 67
Figure (III.16.b) Influence de la température sur l’adsorption du colorant textile par la TDUR 67
Figure (III.17.a) Influence de la vitesse d’agitation sur l’adsorption du colorant textile par la
TDV………………………………………………………………………….. 68
Figure (III.17.b) Influence de la vitesse d’agitation sur l’adsorption du colorant textile par la
TDUR………………………………………………………………………….. 69
Figure (III.18.a) Isotherme d’adsorption du colorant sur la TDV ……………………………… 70
Figure (III.18.b) Isotherme d’adsorption du colorant sur la TDUR …………………………… 70
Figure (III.19.a) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Langmuir pour le
matériau TDV ………………………………………………………..……… 71
Figure (III.19.b) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Langmuir pour le
matériau TDUR ………………………………………………………..……… 71
Figure (III.20.a) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Freundlich pour le
matériau TDV………………………………………………………….. …….. 73
Figure (III.20.b) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Freundlich pour le
matériau TDV………………………………………………………….. …….. 73
Figure (III.21) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Temkin ………... 74
Figure (III.22.a) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Dubinin et
Radushkevich pour le matériau TDV……………………………………… 75
Figure (III.22.b) Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Dubinin et
Radushkevich pour le matériau TDUR……………………………………… 75
Figure (III.23) Représentation graphique selon le modèle du premier ordre ….....…………. 76
Figure (III.24.a) Représentation graphique selon le modèle du second ordre pour les
différentes concentrations pour le matériau TDV…………………………. 77
Figure (III.24.b) Représentation graphique selon le modèle du second ordre pour les
différentes concentrations pour le matériau TDUR…………………………. 77
Figure (III.25.a) Représentation graphique selon le modèle intraparticulaire pour les
différentes concentrations pour le matériau TDV…………………………… 79
Figure (III.25.b) Représentation graphique selon le modèle intraparticulaire pour les
différentes concentrations pour le matériau TDUR…………………………… 79
Liste des tableaux
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION GENERALE
1
Introduction générale
2
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Chapitre I Synthèse bibliographique
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
3
Chapitre I Synthèse bibliographique
Lorsqu’il reste en surface des forces résiduelles disponibles pour une interaction
physique ou chimique avec les atomes ou les molécules du voisinage, on parle alors
d’adsorption physique ou chimique [18, 19].
L
L + S S
5
Chapitre I Synthèse bibliographique
a. L’adsorbant [5]
- La texture (surface spécifique et distribution des pores) qui dépend de la nature
des matériaux utilisés pour la préparation de l’adsorbant et du mode d’activation.
- La nature des groupements fonctionnels de surface.
b. L’adsorbat [5, 22]
- Sa taille moléculaire
- Sa polarité
- Sa solubilité
c. Les conditions opératoires [23]
- pH
- La concentration en adsorbat et en adsorbant
- Forces ioniques
- Température de la solution
- Temps de contact adsorbat-adsorbant
- Vitesse d’agitation
6
Chapitre I Synthèse bibliographique
adsorbants les plus attrayants possèdent une texture poreuse très développée due à une grande
surface spécifique.
Actuellement, les recherches se sont orientées de plus en plus vers la mise en œuvre de
nouveaux adsorbants naturels et disponibles telle que les argiles.
I.2- Argiles
Les argiles sont des particules minérales de dimensions inférieures ou égales à 2
microns. Elles se caractérisent par leurs structures en feuillet et leur propriété à échanger des
éléments chimiques avec le milieu environnant [24, 25].
7
Chapitre I Synthèse bibliographique
La terre décolorante que nous avons étudié est une argile appelée bentonite, composée
principalement de montmorillonite, appartenant à la famille des smectites. Celle-ci se trouve
dans le groupe des dioctaédriques où l’aluminium octaédrique peut être remplacé par un
atome de magnésium ou de fer. Sa structure est représentée sur la figure I.4:
8
Chapitre I Synthèse bibliographique
Le phénomène de gonflement des argiles est dû au fait que les cations mobiles ont la
capacité de s’entourer d’une ou de plusieurs couches de molécules d’eau. De plus, dans le cas
de la montmorillonite, les forces d’attraction électrostatique entre les feuillets (force de Van
der Walls) n’est pas suffisante pour s’opposer à la pénétration de l’eau dans l’espace
interfoliaire. L’intercalation de molécules d’eau dans les espaces interfoliaires conduit à un
écartement des feuillets (figure I.5), se traduisant macroscopiquement par un gonflement [31].
9
Chapitre I Synthèse bibliographique
Fig. I.5 : Représentation schématique de l’augmentation de l’espace interfoliaire des phases argileuses
gonflantes par hydratation des cations en position échangeable [31].
10
Chapitre I Synthèse bibliographique
la plus vulnérable aux acides, se traduisant par la formation d’espaces vides dans le matériau
argileux, appelés pores.
Selon la littérature [33, 37], l’activation acide est souvent accompagnée par le départ
d’abord des éléments Na+, Ca2+ et Fe3+ ensuite suivront les composés Al2O3, MgO et Fe2O3.
Les composés du Mg partent plus facilement que ceux de Fe et Al [33]. La charpente de Si
n’est pas affectée par le phénomène d’activation, d'ailleurs son taux augmente dans le
matériau [33, 37] lorsqu'on mesure la composition chimique en éléments minéraux contenus
dans l'argile activée à l'acide. L’attaque acide suivie par la dissolution des éléments
structuraux du matériau provoque la déshydration de la bentonite et le début de formation de
silice amorphe [33, 40, 41]. Cependant, une quantité d’Al persistera dans le composé argileux
sous forme d’impureté résistant à l’attaque acide, malgré un long séjour dans celui-ci [33].
L’activation chimique se fait souvent à chaud, rarement à froid car elle donne de
mauvais résultats. La chaleur accélère la réaction d’attaque de la charpente d’Al, Mg et Fe par
les protons de l'acide. Le mécanisme d’activation acide est au début un échange ionique entre
les cations interfoliaires de l’argile et les protons de l’acide. Progressivement les protons vont
dissoudre la charpente de Mg, Al et Fe qui sont les plus vulnérables [42]. Ce départ rapide des
composés formant la structure de l’argile se traduit par une amélioration de la porosité et de la
microporosité du matériau argileux. Par conséquent il permet d’améliorer rapidement ses
propriétés d'adsorption.
Les huiles brutes, obtenues par pressage et extraction des graines oléagineuses,
contiennent en faibles proportions de nombreuses substances autres que les triglycérides. Si
certaines d’entre elles possèdent des propriétés nutritives comme les vitamines ou les stérols,
d’autres au contraire ont un effet négatif sur la qualité et la conservation des huiles. Ces
composés néfastes peuvent donner un mauvais goût, un aspect indésirable, une mauvaise
odeur et perturbent les propriétés fonctionnelles de l’huile. Le raffinage des huiles brutes est
donc nécessaire pour fournir un produit à valeur ajouté améliorée.
Le procédé de raffinage des huiles alimentaires est composé d’une série d’opérations
physico-chimiques subies par l’huile brute. Ces opérations ont pour but l’amélioration de
l'aspect, de l’odeur, du goût et de la stabilité des produits finis. Elles sont en nombres de
quatre étapes principales [56]: la démucilagination, la neutralisation, la décoloration et la
désodorisation.
Après avoir subi les opérations de démucilagination (élimination des phospholipides)
et de neutralisation (élimination des acides) lors de son raffinage, l’huile alimentaire contient
encore des substances indésirables. Ces impuretés contenues dans les huiles brutes
alimentaires sont appelées non glycérides [57]. Ces substances, malgré leur faible
concentration dans l’huile, dégradent sa qualité par l’altération de son goût et de sa saveur et
affectent aussi sa valeur marchande en lui donnant une couleur mal appréciée par le
consommateur. Cette couleur de l’huile provient des pigments de chlorophylle- et de -
carotène et de leurs dérivés [54, 57-59]. Parfois on trouve aussi des résidus de savon, d’acides
gras libres, de phosphatides et de métaux tous présents à l’état de traces [57, 60]. Pour
débarrasser l’huile de ses impuretés et lui rendre sa brillance et sa limpidité, les raffineries
utilisent des matériaux à grand pouvoir d’adsorption tels que le charbon actif ou les terres
décolorantes durant l’étape de décoloration. L’industrie préfère utiliser ces dernières pour leur
faible coût. Ce sont en général des bentonites activées à chaud par l’acide sulfurique [37, 42,
55].
12
Chapitre I Synthèse bibliographique
dans la nature devient un déchet polluant de l’environnement [8, 9]. Pour cette raison, de
nombreux travaux se sont intéressés à la valorisation de ce déchet argileux afin de lui trouver
un débouché, par delà minimiser le risque de pollution causé par celui-ci.
Dans cette partie de notre étude, on cite quelques travaux de la littérature en rapport
avec la régénération de la terre décolorante usée.
BAHL et al. [61], ont indiqué que la régénération de la terre décolorante usée passe
par deux étapes : la première étape consiste à éliminer l’huile contenue dans le matériau par
lavage, en utilisant un solvant non polaire et la deuxième étape correspond à l’élimination des
impuretés adsorbées en utilisant soit la carbonisation, soit l’extraction par des solvants
polaires.
POLLARD et al. [62] ont montré que la terre décolorante usée a été d’abord
imprégnée par ZnCl2 puis traitée thermiquement à 450°C pendant 2h et à 600°C pendant 1h.
Le solide résultant de ce traitement a été lavé avec de l'acide chlorhydrique (2N) pour
éliminer les cendres et le reste de l’agent d’activation. Dans des d’autres études [63, 64], les
mêmes auteurs ont utilisé le même matériau dans l’élimination de chlorophenols [63] et dans
la décoloration d’une huile brute [64]. La surface spécifique de cet adsorbant a atteint une
13
Chapitre I Synthèse bibliographique
valeur de 239 m2/g, un volume microporeux de 0,050 cm3/g et un volume mésoporeux de 0,14
cm3/g.
LEE et al. [66] ont traité la terre décolorante avec de l'acide sulfurique à différentes
concentrations (1- 40 %) suivi d’un chauffage au four en présence d’air dans un intervalle de
120 - 350 °C, pendant 24 h. Les résultats obtenus ont montré que le matériau imprégné avec
H2SO4 (10 %) et chauffé à 350 °C est le plus efficace dans la décoloration de l’huile de palm.
Dans une autre étude [67], ils ont testé le matériau obtenu comme adsorbant dans
l’élimination de certains colorants organiques.
14
Chapitre I Synthèse bibliographique
Dans une autre étude, TSAI et al. [7] ont étudié la régénération thermochimique de la
terre décolorante usée par activation avec ZnCl2 suivi d’un traitement thermique à une
température de 570 °C pendant 1h, sous atmosphère d’azote. Le matériau régénéré a été lavé
avec différentes méthodes (lavage à l'acide et nettoyage ultrasonique) basées sur les avantages
environnementaux et économiques. La surface spécifique du matériau obtenu a atteint des
valeurs comprises entre 73 et 92 m2/g. La terre décolorante usée régénérée (TDUR) a été
testée dans l’élimination des pesticides et des herbicides [9, 12], des colorants textiles ; acides
[70] et basiques [3, 14] pour évaluer l'efficacité de la régénération thermochimique et des
méthodes de lavage utilisées. Les résultats de ces études montrent que le matériau ainsi traité
n’est pas un adsorbant efficace dans l’élimination des colorants acides.
Dans le but d’éliminer l’huile existante encore dans la terre décolorante usée, WENG
et al. [4], ont lavé cinq fois ce déchet par la vapeur d’eau en utilisant une presse à café puis
l’ont séché au four pendant une nuit et l’ont refroidi dans un dessiccateur à la température
ambiante.
Récemment, les travaux de MANA et al. [10, 11] rapportent que le traitement d'une
terre décolorante usée par imprégnation avec une solution d'hydroxyde de sodium (1M) suivi
d'un traitement thermique à 100 °C pendant 1h a obtenu un adsorbant efficace dans
l’élimination de certains colorants basiques (bleu de méthylène et safranine) [10] ainsi que le
plomb [11]. Les résultats obtenus par la méthode BET, mettent en évidence une surface
spécifique de 47,45 m2/g.
15
Chapitre I Synthèse bibliographique
générer de résidus polluants. A cet effet, nous avons pensé à une méthode basée sur la
synthèse bibliographique citée ci-dessous.
La méthode de régénération envisagée dans ce travail, repose sur l’imprégnation de la
terre décolorante usée par le chlorure d’ammonium (NH4Cl) suivie d’un traitement thermique
au four à 400 °C et d’un lavage à froid par une solution normale de HCl. Le mécanisme de
cette activation repose sur une production de protons résultant de la décomposition du
chlorure d’ammonium sous l’effet de la chaleur, en générant de l’acide chlorhydrique en
faible quantité avec dégagement de l’ammoniac [71]. La décomposition de NH4Cl, catalysée
par la présence d’eau est totale aux environs de 350°C [72, 73]. Ce qui nous ramène à une
activation en milieu acide. Une fois la terre décolorante usée est régénérée, ces capacités
d’adsorption seront testées dans l’élimination d’un colorant textile basique, appelé rouge
Asucryl GRL.
16
Chapitre I Synthèse bibliographique
Chaque type de colorant cité ci-dessus, est appliqué sur une fibre bien spécifique avec
laquelle il présente une affinité (Tableau I.3).
17
Chapitre I Synthèse bibliographique
Le colorant textile utilisé dans cette étude appartient à la famille des colorants
basiques. Ce colorant est nommé, Rouge Asucryl GRL.
MANA et al. [10], ont étudié l’élimination de deux colorants basiques ; safranine et le
bleu de méthylène sur trois matériaux ; la terre décolorante vierge (TDV), la terre décolorante
usée (TDU) et la terre décolorante usée régénérée (TDUR). Les résultats de l’étude cinétique
montrent que la TDU a retrouvé ses capacités d’adsorption après sa régénération. En effet, sa
capacité d’adsorption maximale obtenue expérimentalement, est de l’ordre de 199 mg/g pour
les deux colorants alors que sa capacité théorique calculée à partir du modèle cinétique de
second ordre, est de 204 mg/g pour le bleu de méthylène et 198 pour safranine mg/g, ces
valeurs sont très proches de celles de la TDV.
18
Chapitre II : Mise en œuvre expérimentale et
techniques d’analyses
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Ce chapitre a pour objectif de présenter les matériels utilisés dans le cadre de cette
étude sans omettre, bien sur, d’exposer les diverses techniques utilisées soit pour caractériser
les matériaux adsorbants ou les méthodes d’analyse et les protocoles expérimentaux qui s’en
suivirent pour une bonne quantification des résultats obtenus.
II.1.2- Réactifs
Produits chimiques :
- Acide chlorhydrique (HCl), pureté 36%, densité 1,18 (ORGANICS)
- Chlorure d’ammonium (NH4Cl), pureté 100 % (LABOSI)
- Méthanol (CH3OH), pureté 99,5%, densité 0,79 (GPR RECTAPUR)
- Nitrate d’argent (AgNO3), pureté 99,5% (CHEMINOVA)
19
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Tableau II.1 : Composition chimique des éléments essentiels de la terre décolorante vierge
(TDV) (source de l’entreprise).
Composant
SiO2 Al2O3 Fe2O3 MgO CaO Na2O K2O
de la TDV
% 61,96 9,81 3,51 1,59 2,92 0,05 0,01
Le Rouge Asucryl GRL appartenant à la famille des colorants textiles basiques, nous a
été fourni par l’Entreprise Algérie Fabrication de Divers Textiles (Alfaditex) de
Remila (Bejaia). Les principales propriétés de ce colorant sont récapitulées dans le
tableau II.3 et sa structure chimique est la suivante :
20
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
+
CH3
N CH3
N N
N N N Br
CH3
Fig. II.1 : Structure chimique du colorant textile Rouge Asucryl GRL [74].
Rouge Rouge
Asucryl C18H21N6Br 400,9 532 110825 12221-69-1 AZUTEX
basique 46
GRL
CI : Color Index
CAS : Chemical Abstract Service
21
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
plusieurs heures dans une étuve réglée à 60°C. Le produit sec récupéré est broyé, réparti dans
des creusets en porcelaine puis introduit dans un four en vue de sa carbonisation. D’après la
littérature [66], la température optimale de la carbonisation est de 400°C. Le matériau
imprégné subit un traitement thermique à 400 °C (sous l’air atmosphérique) comme décrit
dans le protocole de la figure II.2 ci-dessous. La vitesse de chauffe des rampes est de 4
°C/min.
Après le traitement thermique, le matériau obtenu est mis en suspension dans une
solution d’acide chlorhydrique (1N) à 10 % massique. La suspension est maintenue à froid
sous agitation constante pendant 1 heure à la température ambiante. Les échantillons lessivés
par la solution de HCl sont filtrés puis lavés abondamment à l’eau distillée afin d’éliminer les
cendres et les traces de l’agent d’activation (NH4Cl) ou de HCl. Les lavages à l’eau distillée
se succèdent jusqu’à test négatif à AgNO3. Les solides sont introduits dans une étuve réglée à
80°C pendant une nuit. Les produits ainsi séchés sont ensuite broyés et tamisés à travers des
tamis de 63 µm de diamètre et enfin, conservés dans des flacons à l’abri de l’humidité.
22
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Fourier (IRTF), la méthode BET pour la caractérisation texturale, les analyses thermiques, et
finalement la microscopie électronique à balayage (MEB).
23
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
L’allure de ces isothermes nous renseigne sur la texture poreuse du matériau. Selon la
classification établie par l’IUPAC (Union internationale de chimie pure et appliquée) [32, 83],
il existe six types d'isothermes d’adsorption (figure II.3).
24
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Il est très important de souligner qu’il s’agit d’une classification qui vise à distinguer les
adsorbants typiques. En réalité, les isothermes d’adsorption obtenues sont généralement des
isothermes d’adsorption composites révélant la complexité des adsorbants étudiés.
25
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Fig. II.3: Différents types d’isothermes d’adsorption des gaz selon IUPAC [83].
Après avoir atteint la saturation (P/P0 = 1), en déterminant les volumes de vapeur
restant adsorbée sur le solide pour les valeurs de pressions relatives (p/p0) décroissantes, on
peut obtenir l’isotherme de désorption. Souvent l'isotherme de désorption ne coïncide pas
avec l'isotherme d'adsorption. Il y a apparition d'un phénomène d'hystérésis : la quantité de
vapeur restant adsorbée lors de la désorption pour une valeur p/p0 donnée est supérieure à
celle retenue lors de l’adsorption à la même pression. Ce phénomène est toujours observé
dans le cas des isothermes IV et V, et parfois pour les isothermes II et III. Les différentes
formes des boucles d’hystérésis classées par l’IUPAC sont représentées sur la figure
II.4 [32] :
- La boucle d’hystérésis H1 présente des branches d’adsorption et de désorption
parallèles et presque verticales : elle est observée dans le cas d’adsorbants ayant une
distribution très étroite de pores de taille uniforme et sans présence d’interconnexion.
- La boucle d’hystérésis H2 présente une branche d’adsorption inclinée et une branche
de désorption quasi verticale : elle est observée dans le cas d’adsorbants ayant des
mésopores en intercommunication.
26
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
L’absence d’hystérésis indique que le solide ne contient que des micropores ou que les
pores du solide sont tubulaires et fermés à une extrémité [81].
27
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
C : Constante caractéristique du système gaz – solide étudié. Elle est liée à la chaleur
différentielle d’adsorption (E1) et à la chaleur latente de liquéfaction de l’adsorbat (EL) par la
relation suivante :
E1 EL ……………………………… (II.2)
C exp( )
R.T
Pour des pressions relatives comprises entre 0,05 et 0,35 ; on porte sur un diagramme
les valeurs du premier membre de la relation II.1 en fonction de P/P0, on obtient une droite
dont la pente et l’ordonnée à l’origine permettent de déterminer les valeurs de Mm et la
constante C par les relations suivantes :
C 1 ……………………………… (II.3)
1
Vm ……………………………….. (II.4)
La valeur de Vm permet de calculer la surface spécifique du solide étudié. En effet comme Vm
est le volume de vapeur nécessaire pour recouvrir la surface d’un gramme de solide d’une
monocouche, la surface spécifique SBET du solide est égale à la surface occupée par une
molécule de vapeur, , multipliée par le nombre de molécules contenues dans Mm.
Vm .N
S BET . …………………………… (II.5)
VM
Avec :
N : Nombre d’Avogadro (6,025.1023.mol-1)
VM : Volume molaire de l’azote (22,4 l/mol)
28
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Fig. II.5: Représentation schématique de la surface interne et externe d’un adsorbant [83].
L’évaluation de la surface externe (Sext) a été proposée par Lippens et De Boer [81],
dans la méthode t qui consiste à comparer les épaisseurs de la couche adsorbée, à une pression
relative d’équilibre donnée, sur l’adsorbant étudié et sur le carbone qui est connu comme étant
non poreux et pris comme référence.
t N .e (II.8)
29
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Vads
t (nm) = 0,354. (II.9)
Vm
De Boer constate que cette courbe, déduite des isothermes d’adsorption de l’azote à
77 K, est pratiquement la même pour un grand nombre d’oxydes non poreux et il en déduit
que cette courbe t = f (P/P0) est une courbe universelle. Les valeurs de t obtenues par De Boer
sont reporté dans le tableau II.4 [32, 87].
Tableau II.4 : Valeurs de l’épaisseur de la couche multimoléculaire donnée par De Boer [32]
De Boer propose alors de retracer les isothermes d’adsorption obtenues avec des
adsorbants inconnus, dans les coordonnées Vads = f (t). La courbe ainsi obtenue, appelée
courbe transformée t, peut prendre les trois formes représentées sur la figure II.6 [32].
30
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Fig. II.6 : Les trois formes possibles du diagramme-t les plus rencontrées pour l’adsorption de
l’azote sur les solides [87].
Dans le premier cas (forme I), la courbe transformée t est une droite passant par
l’origine dans tout le domaine des pressions relatives. Cette courbe est caractéristique d’un
adsorbant non poreux.
Lorsque l’adsorbant est mésoporeux (forme II), la courbe transformée t est une droite
tant qu’il n’y a pas eu de condensation capillaire; à partir d’une certaine valeur de la pression
relative, la quantité adsorbée est plus importante que celle qui serait nécessaire pour former
une couche d’épaisseur t.
Lorsque l’adsorbant est microporeux (forme III), la courbe transformée t n’est plus
une droite tant que les micropores se remplissent ; lorsque les micropores sont saturés, il n’y a
plus d’adsorption et la courbe transformée devient une droite horizontale.
Formule de Harkins-Jura :
0,5
13,99
t (nm ) (II.10)
0,034 log P
P0
31
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
1
3
5
Formule de Halsey : t 3,54 ……… ………………… (II.11)
Ln P
P0
32
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
33
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Si Scum > SBET, les pores peuvent être cylindriques fermés à une extrémité, ou être
ouverts aux deux extrémités et posséder des parties de section importante séparées par
des étranglements ; ils peuvent également être en forme de bouteille.
Si Scum < SBET, les pores contiennent de nombreuses cavités sphéroïdales. De plus,
différence importante peut être due à la présence de micropores dans le solide.
Si Scum SBET, les pores sont de formes tubulaires ouverts aux deux extrémités.
34
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
1-Couvercle ; 1
2-Erlenmeyer ;
2
3-Solution du colorant ;
4-Barreau magnétique ;
5- Plaque d’agitation ;
6-Botton de réglage de la 3
température du chauffage ; 4
7-Botton de réglage de la vitesse
5
d’agitation ;
8-Alimentation électrique. 6 7
Fig. II.7 : Schéma du dispositif expérimental utilisé pour les opérations d’adsorption.
35
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
maximum d’absorption du colorant. Le max est déterminée après balayage des longueurs
d’ondes comprises entre 400 et 800 nm sur un échantillon de solution du colorant.
Les résultats de concentration résiduelle du colorant sont obtenus grâce à
l’établissement d’une courbe d’étalonnage avant chaque analyse.
36
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
37
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
38
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
39
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
La classe L dite de « Langmuir » est la plus fréquente. La présence d’un palier indique
que l’adsorption devient de plus en plus difficile lorsque le degré de recouvrement de la
surface de l’adsorbant augmente. Ce type de courbes se rencontrent dans le cas où
l’adsorption du solvant est faible et lorsque les molécules ne sont pas orientées verticalement
mais plutôt horizontalement.
La classe H est obtenue avec des solutés ayant une grande affinité pour l’adsorbant. A
très faibles concentrations, les courbes ne débutent pas à zéro mais à une valeur positive sur
l’axe des ordonnées relatif aux quantités adsorbées. Ces isothermes sont rencontrées lorsqu’il
y a chimisorption du soluté.
La classe C est caractéristique de l’adsorption de molécules de soluté ayant une grande
affinité pour un solide. Elle est rencontrée lorsqu’il y a compétition entre le solvant et le
soluté pour l’occupation des sites d’adsorption, avec toujours le même partage.
40
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
Ce 1 1
Ce ...........………………… (II.25)
qe q max K L q max
La valeur du facteur de séparation (RL) donne une indication sur le type d’adsorption
comme le montre le Tableau II.5.
Tableau II.5: Effet du facteur de séparation sur le type d’adsorption [95, 96].
41
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
qe B ln A B ln Ce ………………………. (II.30)
Avec :
RT
B ……………………………..(II.31)
b
Dans le cas d’un système obéissant au modèle de Temkin, la représentation de qe en
fonction de ln Ce conduit à une droite de pente B et d’ordonnée à l’origine B lnA, permettant
d’accéder aux constantes A et B.
42
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
qe q s exp B. 2 ……………………… (II.32)
Où :
qs : Constante de Dubinin –Radushkevich (mg/g).
B : Constante reliée à la chaleur d’adsorption (mol/kJ)
ε: Potentiel de Polanyi (J/mol), qui est décrit comme :
1
RT ln1 ……… ……………… (II.33)
Ce
1
E (II.34)
2B
La valeur de l'énergie moyenne d’adsorption fournit des informations sur le type
d’adsorption. Elle est de 1 à 8 kJ/mol pour l’adsorption physique et de 8 à 16 kJ/mol pour
l’adsorption chimique [99].
La linéarisation de l’équation II.32 donne:
ln qe ln qs B 2 (II.35)
43
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
G G 0 RT Ln Kd …… … ……………... (II.40)
G 0 - RT Ln Kd …… … ………………... (II.41)
44
Chapitre II Mise en œuvre expérimentale et techniques d’analyses
45
Chapitre III : Résultats expérimentaux et
discussions
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
RESULTATS EXPERIMENTAUX
ET DISCUSSIONS
L’analyse des diffractogrammes relatifs aux matériaux TDV, TDU et TDUR (figure
III.1) montre que les trois spectres ne révèlent pas de modifications notables dans la structure
de ces matériaux. De cette observation, nous déduisons que le traitement thermique de la terre
décolorante usée imprégnée dans le NH4Cl n'a pas affecté la structure principale de la
bentonite. Toutefois, ce matériau est un mélange de montmorillonite (M) et d’impuretés ; de
quartz (Q) et de calcite (C). Les pics caractéristiques de la montmorillonite sont
principalement observés sur les diffractogrammes à 8,50° et à 19,94°. Malgré la disparition de
la calcite dans le matériau TDUR, la fraction argileuse de nos matériaux est largement
dominée par une grande proportion de montmorillonite. Ceci corrobore les résultats des
travaux publiés sur la TDV et la TDUR [10, 11, 102].
46
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
M
Q
C C C
M TDUR C
TDV
TDU
M: Montmorillonite
Q: Quartz
C: Calcite
0 10 20 30 40 50 60
Position (2 Théta)
Fig. III.1 : Spectres DRX de la terre décolorante vierge (TDV), usée (TDU) et usée régénérée(TDUR)
TDUR
TDU
TDV
Fig. III.2 : Spectres IRTF de la terre décolorante vierge (TDV), usée (TDU) et usée régénérée
(TDUR).
47
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
La comparaison des trois spectres IRTF représentés dans la figure III.2 montre
l’apparition de trois nouvelles bandes dans le spectre de la TDU et qui n’apparaissent pas dans
le spectre de TDV et TDUR. Ces bandes sont caractéristiques de l’huile résiduelle ; deux
bandes à 2926 et 2857 cm-1, correspondantes aux vibrations d’élongation des liaisons C-H des
chaînes carbonés saturées de l’huile et des acides gras libres [10, 11] et une bande à 1744 cm-1
due aux vibrations d’élongation du carbonyle d’ester de l’huile résiduelle [10, 11, 8].
A part ces trois bandes caractéristiques de l’huile résiduelle présente dans le spectre de
la TDU, les trois spectres sont semblables.
48
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
200
180
160
140 TDV
TDUR
Vads (cm3 / g) 120
100
80
60
40
20
0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
P/P0
Les isothermes d’adsorption de gaz azote, obtenues sur les deux matériaux
s’apparentent au type IV de la classification de l’IUPAC. Ce type d’isotherme est obtenu avec
des adsorbants mésoporeux dont le rayon des pores est compris entre 25 et 500 Å [32]. De
plus, les courbes présentent une hystérésis lors de la désorption. Nous avons identifié la
ressemblance de cette hystérésis avec le type H3 selon la classification de l’IUPAC. En effet,
la boucle d’hystérésis de type H3 peut être attribuée aux solides ayant des pores en fente [32,
102]. De tels pores se rencontrent chez le solide composé principalement d’agrégats de
particules plates ou de couches qui est typique à la structure de matériau argileux.
On observe une augmentation du volume de gaz adsorbé dans le matériau TDUR. Par
conséquent, sa surface spécifique serait augmentée.
49
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
l’équation transformée BET est utilisée comme une équation de référence pour le calcul de la
constante C et la quantité de matière (masse, volume ou nombre de mole) nécessaire pour
recouvrir entièrement la surface du solide d’une couche monomoléculaire d’adsorbat.
Les résultats d’adsorption-désorption d’azote obtenus sont exploités pour le calcul des
surfaces spécifiques en appliquant la théorie de BET. Pour obtenir la surface spécifique de ces
adsorbants, il faut d’abord trouver le domaine de pressions relatives dans lequel l’équation
transformée BET est applicable [32, 84].
Dans le domaine 0,05 P / P0 0,35 , la représentation des données expérimentales
dans le diagramme (P/P0, 1/Vads (P0/P-1)) est une droite (Figure III.4) pour les deux
matériaux. L’exploitation des pentes et des ordonnées à l’origine de ces droites nous permet
d’accéder à la constante C et à Vm, afin de déduire la surface spécifique de chaque échantillon
en appliquant l’équation II.1. Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau III.1.
0,016
0,014
0,012 TDV
TDUR
1/Vads(P0/P-1)
0,010
0,008
0,006
0,004
0,002
0,000
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
P/P0
Selon la littérature, il est fondamental de vérifier par les tests ci-dessous (a, b et c), que
les valeurs de C et de Vm calculées à partir de la loi BET sont cohérentes [32].
50
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
51
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
0,008
0,006
TDUR
1/Vads(P0/P-1)
0,004
0,002
0,000
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
P/P0
Dans ce cas la valeur de Vm est comprise entre les valeurs expérimentales choisis pour
appliquer la loi BET.
34,83 < 35,174 < 46,11
Avec :
34,83 cm3/g représente la valeur du volume adsorbé correspondant à la pression relative 0,05
et la valeur 46,11 cm3/g celle correspondant à la pression relative 0,25.
La valeur ainsi calculée doit coïncider avec l’abscisse du point lue directement sur
l’isotherme d’adsorption et pour lequel Vads = Vm.
52
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
Pour la TDV
1 1
C 1 133,834 1
1
0,079
C 1
Cette valeur est bien une valeur comparable à l’abscisse du point correspondant pour
lequel Vads = Vm= 26,525 cm3/g :
P
0,08
P0 Vm
Pour la TDUR
1 1
C 1 977 1
1
0,031
C 1
Cette valeur est aussi une valeur comparable à l’abscisse du point correspondant pour
Vads = Vm= 35,174 cm3/g :
P
0,035
P0 Vm
Test c : test permettant de vérifier la cohérence des résultats obtenus
Il est intéressant de noter que, dans le domaine où l’équation transformée BET
s’applique, le terme Vads (1-P/P0) augmente en même temps que P/P0. Ce n’est plus le cas
pour les autres points expérimentaux, hors de ce domaine, pour lequel ce terme décroit malgré
l’augmentation de P/P0. Cette observation peut être utilisée pour limiter automatiquement le
nombre de points expérimentaux utilisés pour l’application de la loi BET.
Pour la TDV
Dans le domaine 0,05 P / P0 0,35 , le terme Vads (1-P/P0) augmente en même temps
que P/P0, mais dès qu’on dépasse la valeur 0,35 on a diminution de ce dernier. Donc la loi
BET est applicable à l’intérieur de ce domaine pour le matériau TDV.
Pour la TDUR
Pour ce matériau, on a appliqué la loi BET dans le domaine restreint 0,05 P/P0
0,25. Après vérification des valeurs du terme Vads (1-P/P0), on trouve que sa valeur décroit à
53
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
partir de P/P0 = 0,3 malgré l’augmentation de P/P0. De là, on conclu qu’on a bien choisi le
domaine restreint de pression pour appliquer la loi BET.
A partir de ces résultats, on conclu que la surface spécifique du matériau régénérée a
augmenté comparativement à celle de la terre vierge.
Ces résultats mettent en évidence une augmentation du volume des pores induit par le
traitement de régénération.
A titre comparatif, nous avons tracé sur la figure III.6 la variation de l’épaisseur de la
couche multimoléculaire en fonction de la pression relative d’équilibre, obtenue à partir des
équations II.10 et II.11 (pages 31, 32) et des valeurs expérimentales données par De Boer
(tableau II.4).
54
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
3,0
2,5
2,0
De Boer
t (nm) Halsey
Harkins et Jura
1,5
1,0
0,5
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
P/P0
55
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
200
150 TDV
TDUR
Vads(cm /g)
3
100
50
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
t (nm)
L’examen des courbes de la figure III.7 obtenues sur les échantillons de TDV et de
TDUR montre que les deux courbes transformée t correspondent à la forme II de De Boer
[81]. La forme II de De Boer correspond aux adsorbants mésoporeux. Pour ce type, la forme
linéaire entre Vads et t n’est valable que pour les faibles valeurs de P/P0. Lorsque la pression
augmente, le solide adsorbe une quantité de vapeur plus grande que celle correspondant à la
formation de la couche d’épaisseur t. ceci indique qu’il y a présence d’une condensation
capillaire dans les deux matériaux [32, 81].
L’application de la méthode t-plot nous permet de déterminer d’une part, la surface
microporeuse et le volume des ultramicropores et d’autre part, la surface externe qui
représente la surface des mésopores et de la surface non poreuse. La surface externe est
donnée par la pente de la partie linéaire de la courbe t-plot, dans le domaine 3,5Å < t < 5Å
[104], en multipliant cette pente par 15,47 [102]. Quant à la surface microporeuse, elle est
obtenue en faisant la différence entre la surface totale (BET) et la surface externe [84, 85, 32].
Le volume des ultramicropores est donné par l’ordonnée à l’origine [105]. Les résultats
obtenus sont regroupés dans le tableau III.3.
56
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
L’analyse des résultats du tableau III.3 ci-dessus montre l’absence probable des
micropores dans le matériau TDV et leur présence dans le matériau TDUR. En effet,
l’activation par le NH4Cl a crée des micropores dans le matériau TDUR. Celui-ci, au cours de
l’activation, se déshydrate et le NH4Cl qui l’imprègne se décomposerait et se sublimerait à
haute température (T > 338 °C) en créant ainsi une microporosité [106]. Cette microporosité
peut être aussi due à une attaque partielle de la couche octaédrique par NH4Cl lors de sa
décomposition. Celle-ci produit un acide capable d’attaquer les octaèdres d’alumine comme
pour une activation aux acides forts [107].
-0,4
-0,6
-0,8
log VP
-1,0
-1,2
-1,4
-1,6
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
2
(log(P0/P))
3
dS/dr (m /Å.g)
TDV
TDUR
2
0
0 100 200 300 400 500
r (Å)
58
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
0,0035
0,0030
0,0025
3
0,0015
0,0010
0,0005
0,0000
0 100 200 300 400 500
r (Å)
Fig. III.10 : Répartition des volumes des pores en adsorption (méthode BJH).
L’examen des figures III.9 et III.10 représentées ci-dessus montre que les courbes
représentatives de la répartition des surfaces et des volumes des pores montrent un maximum
pour une valeur de rayon de 18 Å pour TDV et 16,8 Å pour TDUR. Ceci indiquerait
l’existence d’une famille de pores de diamètres voisins de 36 Å pour TDV et 33 Å pour
TDUR. Ces deux tailles de diamètre représentent la famille des mésopores [81].
Une étude comparative entre la surface BET et la surface cumulée calculée par la
méthode BJH peut nous fournir quelques indications supplémentaire sur la forme des pores
présents dans le matériau argileux [32, 81].
Pour les deux matériaux, on observe que SBET > Scum. La littérature prévoit dans ce
genre d’inégalité l’existence de pores contenant des cavités sphéroïdes [81], tout comme elle
peut être due à l’existence non seulement des mésopores mais aussi des micropores dans le
matériau TDUR [32].
Le diamètre des pores calculé par la méthode BET (dans l’hypothèse de pores de
forme cylindriques) diminue légèrement à cause de l’apparition des micropores dans le
matériau TDUR.
59
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
Les résultats de la caractérisation texturale obtenus sur les deux matériaux (TDV et
TDUR) sont regroupés dans le tableau III.6 ci-dessous.
Tableau III.6: Tableau récapitulatif des résultats de la caractérisation texturale des deux
échantillons
Avec :
Vtot: volume total; Vmic: Volume microporeux total; Vultra: Volume des ultramicropores; SBET :
Surface spécifique par la méthode de BET; Sext: surface externe (non microporeuse) ; Smic:
Surface des micropores ; dp : Diamètre moyen des pores.
60
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
(a) (b)
Fig. III.11 : Observations microscopiques par MEB de la TDV (a) et de la TDUR (b)
105 2
100
ATG
95 DTG 0
DTG (%/min)
90
ATG (%)
85 -2
80
75 -4
70
0 100 200 300 400
Température (°C)
61
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
62
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
0,25
532
0,20
Absorbance
0,15
0,10
0,05
0,00
400 500 600 700 800
63
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
(b) 25 mg/l
100 50 mg/l
75 mg/l
100 mg/l
125 mg/l
80
qt (mg/g)
60
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120 140
t (min)
Fig. III.14.a: Evolution de la quantité du colorant adsorbée sur le matériau TDV en fonction du
temps de contact (pH=5 ; m=0,1g ; w=300 tr/min)
100
25 mg/l
50 mg/l (a)
75 mg/l
80 100 mg/l
125 mg/l
60
qt (mg/g)
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120 140
t (min)
Fig. III.14.b: Evolution de la quantité du colorant adsorbée sur le matériau TDUR en fonction du
temps de contact (pH=5 ; m=0,1g ; w=300 tr/min)
L’analyse de ces courbes montre que la vitesse d’adsorption du colorant sur les deux
matériaux évolue rapidement pendant les premières minutes de contact puis se stabilise à
l’approche de la saturation. La cinétique d’adsorption rapide, constatée au début du processus,
peut être interprétée par le fait qu’au début de l’adsorption le nombre de sites actifs
disponibles à la surface des matériaux est important. Après un certain temps, le reste des sites
vacants deviennent difficilement accessibles à cause de l’existence des forces de répulsion
entre les molécules du colorant adsorbées par les matériaux et celles qui se trouvent en
solution [108].
64
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
Les figures III.14.a et III.14.b relatives aux matériaux TDV et TDUR, respectivement,
montrent que la quantité du colorant adsorbée sur la TDV est meilleure que celle adsorbée sur
la TDUR, pour les concentrations supérieures à 50 mg/l. Ce résultat peut être attribué à la
grande taille des molécules du colorant. Par conséquent, ces molécules sont incapables de
pénétrer dans les micropores, largement présents dans la TDUR pour atteindre les sites
d’adsorption qui y résident. De plus chaque molécule de colorant pourrait occuper un ou
plusieurs sites d’adsorption, en rapport avec la taille de la molécule de colorant et de la
distance entre les sites d’adsorption présents à la surface du matériau. Toutefois, l’allure des
courbes montre que l’augmentation de la concentration initiale du soluté conduit à
l’augmentation de la quantité du colorant adsorbée pour les deux adsorbants. Ceci est dû à la
présence d’un fort gradient de concentration en soluté entre la solution et la surface du solide
[109, 110]. Le meilleurs taux d’élimination est estimé à 98% avec une solution du colorant de
concentration de 50 mg/l, pour les deux adsorbants.
On observe une stabilisation de la quantité adsorbée au-delà de 30 min de temps de
séjour. Afin de s’assurer que l’équilibre est atteint et qu’il n’y a pas de désorption des
molécules adsorbées, on a fixé la durée de contact solide-solution, pour le reste de nos
expériences à 60 minutes.
III.2.1.2- Influence du pH
L’étude de l’influence du pH sur l’adsorption du colorant sur les deux matériaux
argileux a été menée en utilisant des solutions du colorant (50 mg/l) mise en contact avec
l’adsorbant à la concentration de 1 g/l et pour des pH variant entre les valeurs 2 et 10. Les
résultats obtenus sont présentés sur la figure III.15.
65
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
50
45
qe (mg/g)
TDUR
40 TDV
35
30
0 2 4 6 8 10 12
pHi
Fig. III.15 : Influence du pH sur l’adsorption du colorant textile sur les deux adsorbants
(Ci = 50 mg/l; m=0,1g ; w=300 tr/min)
L’analyse de ces résultats montre que le pH n’a pratiquement aucun effet sur
l’adsorption du colorant sur la terre décolorante vierge. Ceci indique que ce matériau a la
même efficacité d’adsorption dans cette gamme de pH. Des cas similaires ont été rapportés
par des travaux de la littérature [10, 11, 109, 122].
Dans le cas de la TDUR, on observe que la quantité adsorbée est presque constante
dans l’intervalle de pH [4-10]. Pour des valeurs de pH inférieur à 4, la littérature [109]
attribue les faibles valeurs de quantité du colorant adsorbée à la compétition entre les cations
de colorant et les protons (en excès dans ce domaine pH), pour occuper les sites d’adsorption.
D’autres travaux [111, 112] attribuent cette diminution de la capacité d’adsorption de colorant
pour des valeurs de pH inférieures à 4, à deux raisons : lorsque le pH du milieu d’adsorption
diminue le nombre de sites d’adsorption chargés négativement diminue et le nombre de sites
d’adsorption chargés positivement augmentent, ce qui n’est pas favorable pour l’adsorption
d’un colorant cationique (répulsion électrostatique). La seconde raison est identique à
l’information rapportée par les auteurs précédemment cités [109].
66
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
25 mg/l
50 mg/l (a)
100
75 mg/l
100 mg/l
125 mg/l
80
qe (mg/g)
60
40
20
0
15 20 25 30 35 40 45 50 55
T (°C)
Fig. III.16.a : Influence de la température sur l’adsorption du colorant textile par la TDV
25 mg/l
100 50 mg/l (b)
75 mg/l
100 mg/l
125 mg/l
80
qe (mg/g)
60
40
20
0
15 20 25 30 35 40 45 50 55
T (°C)
Fig. III.16.b : Influence de la température sur l’adsorption du colorant textile par la TDUR
Les résultats de ces figures montrent que le facteur de température ne semble pas avoir
une influence sur la quantité du colorant adsorbée sur les deux matériaux argileux (TDV et
TDUR). Dans ce cas, l’étude thermodynamique est inutile.
En effet, dans cet intervalle de température, la structure de l’argile n’est pas affectée et
il en est de même pour la stabilité du colorant. Par conséquent, le procédé d’adsorption peut
être mené à la température ambiante, procédé économique pour le traitement des eaux
résiduelles, économique de l’unité textile.
67
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
50
40
qt (mg/g)
30
50 tr/min
100 tr/min
20 200 tr/min
300 tr/min
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70
t (min)
Fig. III.17.a : Influence de la vitesse d’agitation sur l’adsorption du colorant textile par la TDV
68
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
50
40
qt (mg/g)
30 50 tr/min
100 tr/min
200 tr/min
300 tr/min
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
t (min)
Fig. III.17.b : Influence de la vitesse d’agitation sur l’adsorption du colorant textile par la TDUR
Ces figures révèlent que la quantité de colorant adsorbée reste inchangée au delà d’une
vitesse d’agitation de 200 tr/min pour les deux adsorbants. Les faibles quantités observées
pour des vitesses d’agitation de 50 et 100 tr/min sont dues à une dispersion incomplète des
particules de l’adsorbant ce qui a pour conséquence une agglomération des particules de
l’adsorbant et donc une diminution de la surface de contact entre l’adsorbant et l’adsorbat
induisant une augmentation de la résistance au transfert de matière à l’intérieur du film
d’interface liquide-solide [9].
69
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
sur les figures III.18.a et III.18.b et sont comparées aux modèles des isothermes d’adsorption
selon la classification de Giles et al [94], figure II.8.
100
(a)
80
60
qe (mg /g)
T = 20 °C
T = 30 °C
T = 40 °C
40 T = 50 °C
20
0
0 10 20 30 40 50
Ce (mg /l)
100
(b)
80
60
qe (mg/g)
T = 20 °C
T = 30 °C
40 T = 40 °C
T = 50 °C
20
0
0 10 20 30 40 50 60
Ce (mg/l)
70
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
0,6
(a)
0,5
T = 20 °C
T = 30 °C
0,4 T = 40 °C
T = 50 °C
ce / qe (l/g)
0,3
0,2
0,1
0,0
0 10 20 30 40 50
Ce (mg/l)
Fig. III.19.a: Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Langmuir (pour TDV)
1,0
(b)
0,8 T = 20 °C
T = 30 °C
T = 40 °C
T = 50 °C
0,6
Ce /qe (l/g)
0,4
0,2
0,0
0 10 20 30 40 50 60
Ce (mg/l)
Fig. III.19.b : Modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Langmuir (pour TDUR)
71
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
Le tracé de la transformée de Langmuir pour les deux adsorbants montre une bonne
linéarité dont la pente et l’ordonnée à l’origine permettent d’avoir accès à qmax et KL. Les
résultats obtenus après calculs, sont présentés dans le tableau III.7.
L’examen de ces résultats montre que la quantité maximale du colorant adsorbée sur
les deux matériaux augment avec l’augmentation de la température, ceci explique le processus
endothermique de l’adsorption. Comparant les quantités adsorbées sur les deux matériaux, on
observe que la quantité adsorbée sur la TDV est plus grande que celle de la TDUR, pour
toutes les températures étudiées. Ceci peut être attribué au mode de fixation des molécules du
colorant sur les matériaux (mode monocouche plane pour TDUR et monocouche inclinée
pour la TDV). De plus, la nature de la texture poreuse des deux matériaux, décrite
précédemment (le matériau TDV est mésoporeux, TDUR contenant des micropores) associée
à la taille de la molécule de colorant expliqueraient cette différence dans la valeur de qmax
pour les deux matériaux.
Les valeurs de RL étant toutes inférieures à 1, donc l’adsorption du colorant sur les
deux matériaux est favorable.
72
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
2,5
(a)
2,0
1,5
log qe
T = 20 °C
1,0
T = 30 °C
T = 40 °C
T = 50 °C
0,5
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
log Ce
(b)
2,0
1,5
log qe
T = 20 °C
1,0 T = 30 °C
T = 40 °C
T = 50 °C
0,5
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
log Ce
Les courbes des figures III.20.a et III.20.b obtenues en portant log qe en fonction de
1/Ce ne sont pas linéaires. Par conséquent, l’adsorption du colorant basique par les deux
matériaux argileux n’obéit pas au modèle de Freundlich.
73
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
100
80
60
qe (mg/g)
40 TDV
TDUR
20
0
0 1 2 3 4 5
ln Ce
74
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
ln (qe) 3
T = 20 °C
T = 30 °C
2
T = 40 °C
T = 50 °C
(a)
0
0 1e+6 2e+6 3e+6
2 2
j /mol )
3
ln (qe)
T = 20 °C
2 T = 30 °C
T = 40 °C
T = 50 °C
(b)
0
0 5e+5 1e+6 2e+6 2e+6 3e+6 3e+6
j /mol )
2 2
75
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
TDV
2
TDUR
0
ln (qe-qt)
-2
-4
-6
-8
0 10 20 30 40 50 60 70
t (min)
Les points de la figure ci-dessus ne correspondent pas au tracé d’une droite, ce qui
nous indique que le modèle cinétique du premier ordre utilisé n’est pas applicable dans ce cas.
Par conséquent, la cinétique d’adsorption n’est pas du premier ordre.
76
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
6
(a)
5
25 mg/l
50 mg/l
4 75 mg/l
t/qt (min.g/mg) 100 mg/l
125 mg/l
3
0
0 20 40 60 80 100 120 140
t (min)
Fig.III.24.a: Représentation graphique selon le modèle du second ordre pour les différentes
concentrations pour le matériau TDV
25 mg/l
50 mg/l
4 75 mg/l
t/qt (min.g/mg)
100 mg/l
125 mg/l
3
0
0 20 40 60 80 100 120 140
t (min)
Fig.III.24.b: Représentation graphique selon le modèle du second ordre pour les différentes
concentrations pour le matériau TDUR
L’ensemble des courbes t/q en fonction du temps (figures III.24.a et III.24.b) sont des
droites ne passant pas par l’origine. La pente de ces droites nous permet de déduire la
constante de vitesse (k2) de second ordre. Les résultats obtenus pour différentes
concentrations initiales sont regroupées dans le tableau III.8.
77
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
Tableau III.8 : Constantes de vitesse k2 et quantités adsorbées à l’équilibre (qe) du colorant sur les
deux adsorbants.
D’après les résultats mentionnés sur le tableau III.8, on remarque que le modèle
cinétique de second ordre décrit de manière le processus d’adsorption pour les deux
adsorbants et que les valeurs de qe calculés par ce modèle sont de même ordre de grandeur
que qe expérimentale.
En comparant les valeurs des quantités adsorbées avec les deux matériaux, on
remarque qu’elles sont très proches pour des concentrations initiales inférieures à 50 mg/l.
Toutefois, pour des concentrations supérieures à 50 mg/l la quantité adsorbée par la TDV est
plus grande que celle par la TDUR. Ceci confirme les explications citées ci-dessus.
Les résultats du tableau III.8 ont mis en évidence la diminution des constantes de
vitesse avec l’augmentation de la concentration initiale. Ce comportement peut être attribué
éventuellement, à la saturation des sites actifs dès les premières minutes, ce qui ralentie le
processus d’adsorption [113].
78
Chapitre III Résultats Expérimentaux et Discussions
25 mg/l (a)
100 50 mg/l
75 mg/l
100 mg/l
125 mg/l
80
qt (mg/g)
60
40
20
0
0 2 4 6 8 10 12
0,5 0,5
t (min)
Fig. III.25.a: Représentation graphique selon le modèle intraparticulaire pour les différentes
concentrations pour le matériau TDV
25 mg/l (b)
100 50 mg/l
75 mg/l
100 mg/l
80 125 mg/l
qt (mg/g)
60
40
20
0
0 2 4 6 8 10 12
0,5 0,5
t (min)
Fig. III.25.b: Représentation graphique selon le modèle intraparticulaire pour les différentes
concentrations pour le matériau TDUR
Le tracé des courbes qt en fonction de t1/2 (figures III.25.a et III.25.b) pour différentes
concentrations initiales et pour les deux adsorbants ne présente pas des portions de droites
dans l’intervalle de temps considéré. D’où la cinétique n’est pas régie par la diffusion
intraparticulaire. Ceci peut être expliqué par l’adsorption des molécules de colorant sur la
surface externe des matériaux. Ce qui corrobore l’hypothèse que le colorant s’adsorbe sur les
sites d’adsorption présents à la surface du solide (mésopores).
79
Conclusion générale
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Ce travail nous a permis d’étudier la régénération d’un déchet solide provenant d’une
raffinerie d’huile de la ville de Bejaia. Le matériau est une bentonite, à composant principal
riche en montmorillonite est activée à l’acide sulfurique (TDV). Après son utilisation dans le
raffinage de l’huile alimentaire est appelé terre décolorante usée (TDU). Pour sa régénération,
TDU est d’abord imprégné dans une solution de chlorure d’ammonium (3N) suivie d’un
traitement thermique au four à 400°C et d’un lavage à froid avec une solution normale d’acide
chlorhydrique (TDUR). Pour mettre en évidence l’efficacité de la méthode de régénération, le
matériau est testé dans l’élimination d’un colorant basique de l’industrie textile, en se référant
à la terre décolorante vierge (TDV).
- Les spectres de diffraction des rayons X (DRX) de nos échantillons (TDV, TDU,
TDUR) montrent, que le traitement thermique n'a pas affecté la structure principale du
matériau. Ce résultat est confirmé par la spectroscopie IRTF qui montre que ce traitement a
provoqué seulement la disparition des composés organiques de la terre décolorante usée.
- Les résultats des analyses thermiques ont mis en évidence trois pertes en masse dans
le domaine de température allant jusqu’à 400°C, la première perte en masse (5 %) est liée au
départ de l’eau libre adsorbée sur le matériau, la deuxième (24 %) correspond à la
décomposition et à la carbonisation du contenu organique de la terre décolorante usée ainsi
que la décomposition du NH4Cl et la troisième (3 %) au départ du reste de la matière
organique.
- L’analyse de la texture poreuse de nos échantillons, réalisée par BET, révèle un
accroissement de la porosité pour la TDUR (on enregistre une augmentation de la surface
spécifique et de la surface des micropores). Les résultats révèlent que le matériau de TDV est
mésoporeux et celui de TDUR contiendrait aussi une grande proportion de micropores, due au
traitement de régénération. Cette information est confirmée par des observations réalisées au
microscopie électronique à balayage qui mettent en évidence le développement de la structure
80
Conclusion générale
81
Références bibliographiques
Références bibliographiques
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