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1.

NORMALISATION

1.1 Vis (NF EN ISO 898-1)


1.2 Écrous (NF EN ISO 898-2)
1.3 Rondelles
1.4 Remarque sur les essais de caractérisation
1.5 Marquage des éléments
1.6 Boulon à serrage contrôlé (NF E 27-701, E 27-711)

Compte tenu de leur importance dans la construction mécanique, les éléments de fixation filetés (vis,
goujons, écrous) font l’objet de très nombreuses normes. Nous n’envisagerons que le cas des
éléments de dimensions métriques et nous ferons référence aux normes les plus générales : normes
françaises (NF), normes européennes (NF EN), normes internationales (NF EN ISO) .
Ces recommandations concernent en particulier les matériaux, les spécifications d’essais, les
dimensions et tolérances, les caractéristiques mécaniques, les outillages de serrage.
Parmi ces normes, celles relatives aux spécifications dimensionnelles et mécaniques des éléments de
fixation d’usage général NF E 27-005 et 009, NF EN ISO 898-1 et 2, et aux boulons à serrage
contrôlés : NF E 27-701, 702, 711, sont particulièrement importantes pour le calcul des assemblages.

Filetage à pas gros Désignation : par exemple, M 8 (diamètre nominal d de 8 mm) sans indication
de pas.

Filetage à pas fin Désignation : par exemple, M8×1 (diamètre nominal d = 8 mm et P = 1 mm).

Elles définissent :
les couples de dimensions (diamètre nominal et pas) pour la boulonnerie à pas gros et à
pas fin (pas normal) (tableaux 1 et 2) ;
la section résistante A s des filetages (figure 1) : section d’une tige cylindrique de
résistance équivalente à celle de la partie filetée de la vis ; cette donnée essentielle permet
de passer, au cours des essais réalisés sur la pièce filetée (ou au cours des calculs), des
efforts aux contraintes (tableaux 1 et 2) :

les essais de caractérisation :


essais de caractérisation du métal sur éprouvette (R m min , R e min , A min , KCU min à
20 o C),
essais de caractérisation de l’élément sur vis ou goujon entier (R m max , résistance à la
charge d’épreuve, résistance à la traction avec cale biaise),
essais de fatigue sous charge axiale ; la norme NF E 27-009 définit parfaitement les
conditions d’essai et de présentation des résultats ; toutefois, aucune donnée concernant
les valeurs limites des contraintes de fatigue n’est indiquée ;
les classes de qualité des articles de boulonnerie en acier : chaque classe de qualité
définit les caractéristiques des matériaux exigées pour les vis et goujons (tableau 3) et pour
les écrous (tableau 5) dans le cadre des essais de caractérisation.
Figure 1 - Profil ISO : définition des caractéristiques géométriques et de la section résistante A s d’un
filetage

1.1 Vis (NF EN ISO 898-1)


La classe de qualité est symbolisée par deux nombres (par exemple : 10.9). Le premier nombre
correspond sensiblement au 1/100 de la résistance minimale à la traction (exprimée en MPa) et le
second indique sensiblement 10 fois la valeur du rapport entre la limite minimale d’élasticité et la
résistance minimale à la traction de la vis ou du goujon.
Exemple
pour une vis de classe 10.9, on a :
R m min ≈ 100 × 10 = 1 000 MPa

d’où R e min = 0,9 × 1 000 = 900 MPa


Les figures 2, 3 et 4 définissent la forme et le tableau 4 les dimensions utiles pour les calculs des
principales vis d’assemblage.
On peut remarquer, pour ces trois types de vis, la forme du raccordement avec la tête, étudiée pour
diminuer la concentration de contrainte et, dans le tableau 4, les dimensions minimales de la zone de
contact sous tête (d w min ) qui est plus petite pour les vis H à collerette que pour les vis CHC et les
vis H à embase cylindrotronconique. Cette dimension est essentielle pour le calcul du risque de
matage sous tête.

Désignation : une vis à tête cylindrique à six pans creux de filetage M5, de longueur I = 20 mm
et de classe de qualité 12.9, est désignée comme suit :
Vis à tête cylindrique à six pans creux ISO 4762-M5X20-12.9.

Caractéristiques mécaniques des vis et goujons en fonction de leur classe de qualité (d’après
norme NF EN ISO 898-1)
Figure 2 - Définition géométrique des vis à tête hexagonale (H) d’après la norme NF EN ISO 4014

Figure 3 - Vis à tête à six pans creux (CHC) d’après la norme NF EN ISO 4762

1.2 Écrous (NF EN ISO 898-2)


La classe de qualité est symbolisée par un nombre (par exemple 10) qui correspond sensiblement
au 1/100 de la contrainte minimale à la traction (exprimée en MPa) d’une vis qui, associée à l’écrou,
peut être chargée jusqu’à sa limite apparente minimale d’élasticité.
Exemple
une vis de classe 10.9 et un écrou de classe 10 constituent une fixation pouvant être chargée
jusqu’à la limite apparente minimale d’élasticité de la vis.

Figure 4 - Définition géométrique des vis à tête hexagonale à embase cylindro-tronconique (H


embase) d’après la norme NF EN 1665

Les écrous, pour les assemblages fortement chargés, auront une hauteur à 0,8 d (longueur utile
du filetage à 0,6 d). Ils sont désignés par un nombre indiquant la classe de qualité maximale
des vis avec lesquelles ils peuvent être montés.
La défaillance des éléments de fixation par excès de serrage peut prendre la forme soit d’une rupture
du corps de la vis, soit d’un arrachement des filetages de la vis, soit d’un arrachement du filetage de
l’écrou.
L’amorçage de l’arrachement des filetages peut être difficile à détecter. Il est donc important que les
assemblages filetés soient conçus de manière que, en cas de dépassement du chargement limite, ce
soit toujours la rupture du corps de la vis qui se produise.

Principales dimensions des vis d’assemblages (d’après les normes ISO 4014, ISO 4762, EN 1665)

table
Figure 5 - Principales dimensions des écrous et des rondelles

Dimension des écrous, des rondelles, des trous de passage pour vis

Pour cela, une vis (M5 à M39) assemblée avec un écrou de classe de qualité équivalente,
conformément au tableau 5, est destinée à fournir un assemblage capable d’assurer une contrainte
dans la vis équivalente à la contrainte à la charge d’épreuve sans risque d’arrachement des filets.
Pour satisfaire cette condition essentielle, les hauteurs d’écrous ne peuvent plus avoir un rapport fixe
avec le diamètre de la vis et sont données dans la figure 5 et le tableau 6. Ces valeurs garantissent
que, dans les cas de tolérances dimensionnelles les plus défavorables (minimum de matière) et de
résistance (maximum de R m pour la vis), on aura au moins 10 % de rupture des vis si, par
inadvertance, il y a eu surserrage. On peut donc en conclure que, à classe de qualité égale, l’écrou
est toujours plus résistant que la vis ; il ne sera donc pas utile de vérifier sa résistance.

Désignation : un écrou hexagonal, style 1, de filetage M12 et de classe de qualité 8 est


désigné comme suit :
Écrou hexagonal ISO 4032-M12-8

1.3 Rondelles
Ces pièces comportent deux classes de qualité définies par leur dureté : 200 HV et 300 HV.
Dans tous les cas, lorsqu’on installe une rondelle entre un écrou et une pièce à serrer ou entre la tête
de vis et la pièce, il est bon de vérifier que sa dureté minimale est égale ou supérieure à celle de la
vis associée.
Désignation : une rondelle plate, série normale, grade A, de diamètre nominal 8 mm, de classe
de dureté 200 HV, en acier est désignée comme suit :
Rondelle ISO 7089-8-200 HV

1.4 Remarque sur les essais de caractérisation


Parmi tous les essais de caractérisation décrits dans la norme NF EN ISO 898-1, trois, destinés à la
vérification des caractéristiques en traction des vis, sont particulièrement importants pour les calculs
de résistance.
Essai de résistance à la traction sur éprouvette usinée
Il permet de contrôler les caractéristiques suivantes :
résistance à la traction R m ;
limite inférieure d’écoulement R el ou limite conventionnelle d’élasticité à 0,2 %, R e 0,2 ;
allongement pour cent après rupture ;
coefficient de striction.
L’éprouvette est usinée dans la vis à caractériser (figure 6), la principale condition
géométrique à respecter étant que le diamètre d 0 soit inférieur au diamètre intérieur du
filetage (d 0 < d 3 ).
Essai de résistance à la traction sur vis et goujons entiers
Cet essai permet de déterminer la résistance à la traction R m , la section résistante
nominale A s servant de base pour son calcul. La rupture doit se produire dans la partie
lisse (tige) ou dans la partie filetée libre de la vis (ou du goujon) et non au raccordement de
la tête et de la tige.
Essai de charge d’épreuve sur vis entière
Cet essai est destiné à vérifier que, sous une charge égale à 0,9 R p 0,2 × A s ,
l’allongement résiduel est négligeable.

Figure 6 - Éprouvette usinée pour essai de traction (NF EN 898-1)

Figure 7 - Exemple de marquage

Nous voyons que le premier essai est destiné à caractériser de façon classique les
propriétés de résistance du matériau « à cœur » et, notamment, de garantir une certaine
ductilité.
Les deux autres essais, qui sont réalisés sur vis ou goujons entiers, équipés de leurs
écrous, permettent de rendre les calculs de résistance simples. En effet, le matériau de la
vis, du fait du procédé de fabrication (forgée, roulée, traitée), n’est pas isotrope. D’autre
part, les défauts de forme dus aux filets ainsi que l’introduction de la charge par l’écrou,
concentrée sur les premiers filets, font de cet ensemble un dispositif très difficile à calculer
avec précision à partir de l’état de contrainte au point le plus chargé. Ajoutons qu’une
plastification des premiers filets en prise est pratiquement toujours présente, sans que le
comportement global de l’ensemble sous chargement statique en soit modifié.
Alors, les essais sur éléments entiers permettent d’introduire ces « défauts » au niveau de
l’éprouvette, ce qui ramène le calcul de la partie filetée à celui d’une pièce cylindrique de
section « équivalente » à la section résistante A s (cf. figure 1).
La résistance à la rupture de l’ensemble est alors garantie par le respect de la contrainte R
m min et l’absence de déformation résiduelle après application d’une contrainte égale à
0,9 R el ou 0,9 R e 0,2 suivant la classe de qualité concernée (cf. tableau 3).

On voit donc que la classe de qualité associée à la notion de section résistante A


s (section théorique donnant la même résistance que la partie filetée) et aux
conditions de définition des écrous (classe de qualité et hauteur minimale) permet
de caractériser facilement la résistance de l’ensemble vis-écrou (boulon).

1.5 Marquage des éléments


C’est le fabricant de vis et d’écrous qui garantit les caractéristiques mécaniques associées à la classe
de qualité. Pour cela, chaque élément de boulonnerie doit comporter, forgé en creux ou en relief,
l’indication de la classe de qualité et le sigle du fabricant (figure 7).
1.6 Boulon à serrage contrôlé (NF E 27-701, E 27-711)
Bien qu’ils ne fassent pas l’objet d’une norme ISO, ces boulons, destinés à l’exécution des
constructions métalliques, nous paraissent particulièrement intéressants.
Ils sont composés d’une vis H à collerette, de deux rondelles et d’un écrou et ne concernent que
deux classes de qualité 8.8 et 10.9 et la série de diamètres de 10 à 30 mm.
Leur première particularité est géométrique : si pour la classe 8.8 la cote sur plat de la tête H et de
l’écrou (clé) est celle d’une vis ISO de même diamètre, pour la classe 10.9 cette cote est celle de la
vis ISO de diamètre immédiatement supérieur. Ceci permet d’utiliser une clé de dimension supérieure
pour installer un couple de serrage 25 % plus grand.

D’autre part, on associe obligatoirement à la vis deux rondelles traitées ( ) qui


augmentent de manière importante la surface de contact avec les pièces. Cela permet de maintenir
des pressions de matage admissibles pour les matériaux de construction métallique (aciers : S235,
S355, S420).
Exemple
boulon HR 10.9 M 20.8
A s = 245 mm2 A c tête-rondelle min = 202 mm2
A c rondelle-pièce = 712 mm2
Pour le boulon chargé à R e = 900 MPa on a :

avec :
A c : surface de contact
p c : pression de contact.
On remarque ici un problème qui se pose avec tous les assemblages utilisant des qualités de vis
élevées, et qui concerne le risque de perte de précontrainte par matage. Ici la rondelle est traitée (HV
min = 300) et elle doit être suffisamment épaisse pour répartir la charge (cf. dossier [BM 5 561]).
Aptitude à l’emploi
Pour chaque lot de fabrication, les boulons doivent satisfaire à un essai d’aptitude à
l’emploi réalisé par le fabricant et qui consiste à vérifier la qualité de l’ensemble vis-écrou-
rondelles lors d’une mise en précontrainte de l’assemblage par rotation de l’écrou.
Deux conditions sont à vérifier.
1. L’allongement rémanent des vis sous une charge d’épreuve correspondant à 80 % de la
limite conventionnelle d’élasticité des vis doit être inférieur ou égal à 0,02 %.
2. L’allongement rémanent des vis sous une charge d’épreuve correspondant à la limite
conventionnelle d’élasticité doit être inférieur ou égal à 0,2 %.
D’autre part, une courbe d’essai « couple-tension » doit être réalisée et le coefficient moyen
K et sa dispersion calculée sur 3 essais doivent être fournis par le fabricant :

Ce coefficient permet à l’utilisateur d’installer, avec une bonne précision, la précontrainte Q


désirée par serrage au couple.
On a alors :
couple de serrage :
C = 10 –3 KdQ

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