Manuel Chauffeur 2012 PDF
Manuel Chauffeur 2012 PDF
Manuel Chauffeur 2012 PDF
© 2012, FEBETRA, Bruxelles Rédaction : Yves Senden (gérant Consultrans Solutions sprl)
3. Pourquoi arrimer ?
4. Le matériel d’arrimage
9. Les informations à trouver sur les étiquettes ou sur les autres moyens d’arrimage
Annexes
Textes de loi
Ces données vont donc réduire les forces à maîtriser pour assurer un arrimage suffisant.
Cependant, en fonction de la méthode d’arrimage que le conducteur utilisera, les forces à
maîtriser pourraient être supérieures à la charge (en poids) !
3. Pourquoi arrimer ?
Comme nous venons de le signaler, la sécurité du chauffeur est la raison la plus importante (déplacement
de la charge => déstabilisation du véhicule => chauffeur blessé ou tué !).
De plus, il est évident que si une cargaison n’est pas bien arrimée, elle peut être endommagée pendant le
transport et donc représenter une perte de temps au déchargement et pour les formalités ultérieures… Nous
voyons encore trop souvent des charges mal arrimées, voire pas du tout arrimées ! Cela n’est pas de nature à
améliorer l’image du secteur du transport auprès du public !
D’autre part, le non-respect des différentes règles à appliquer relatives à l’arrimage peut engendrer lors d’un
contrôle routier :
a) Une perte de temps importante;
b) Un coût important pour apporter la solution du point de vue de l’arrimage (achat de moyens
d’arrimage en urgence, retard à la livraison, modification du planning,…) ;
c) Une amende pour le chauffeur, le transporteur et/ou le donneur d’ordre selon la responsabilité…
!?
4. Le matériel d’arrimage
La plupart des chauffeurs connaissent certains moyens d’arrimage leur permettant de sécuriser les produits
qu’ils transportent régulièrement. Parmi les différents moyens on peut citer :
1) La paroi avant de l’espace de chargement (voir les capacités de retenue (constructeur)) ;
2) les ridelles (uniquement si les marchandises sont placées contre celles-ci) ;
3) les piquets (rancher) ;
4) Les fosses (à bobines) ;
5) Les manivelles pour sangles ou câbles ;
6) Les rails d’ancrage, les barres de blocage ;
7) Les points d’ancrage ;
8) Les crochets de fixation (pour conteneur) ;
9) Le bois (matériau de calage, planches, palettes) ;
10) Le tapis antiglisse (valeur de friction = 0.6 %) ;
11) Les chaînes, les câbles, les sangles (se référer aux normes EN 12195-2, -3 , -4
12) Les protections de coins et de sangles ;
13) Les sacs gonflables (ou airbags) ;
14) Les rallonges des piquets, les planches de rehaussement (en bois, aluminium, aluminium renforcé, ..) ;
15) Les bâches et filets
…
Dans tous les cas, il faudra veiller à utiliser le matériel qui convient le mieux au(x) produit(s) que l’on
transporte. De cette manière, on évitera de détériorer la marchandise par l’arrimage et on pourra peut-être
placer moins de moyens que si le matériel n’est pas approprié !
Remarque : pour pouvoir utiliser correctement les moyens précités, le conducteur doit connaître les capacités
relatives à l’arrimage !
!?
Si les constructeurs de matériel de transport doivent respecter certaines normes pour la construction des
carrosseries, il est important que le chauffeur connaisse ces caractéristiques afin de pouvoir éventuellement
les utiliser pour simplifier l’arrimage. C’est la norme EN 12642 (EN 12642:2001 et EN12642: 2006) qui définit
les exigences de construction. On peut reprendre schématiquement les valeurs suivantes :
a) Résistance de la paroi avant : 40 % de la charge utile, avec un maximum de 5 tonnes
b) Résistance latérale des parois (fourgon, frigo) : 30 % de la charge utile
c) Résistance de la paroi arrière (portes, hayon élévateur) : 25 % de la charge utile avec un
maximum de 3.1 tonnes
d) Pour une savoyarde : 24 % de résistance sont acceptées pour les ridelles et 6 % pour les arceaux
supérieur ( ! il faut avoir des traverses !)
Pour un « tautliner », aucune résistance n’est accordée à la bâche qui est seulement tendue pour protéger la charge
des intempéries… !!
Les véhicules “XL” répondent à la version XL de la norme EN 12642 de 2006 et cela indique une construction
renforcée. La paroi avant résiste à 50% de la charge utile, les parois latérales à 40% et la paroi arrière à 30%.
Avant de vouloir arrimer une charge, le chauffeur doit savoir à quel endroit il faut placer cette charge pour une
conduite en toute sécurité. Pour cela, il doit respecter le plan de répartition de la charge du véhicule qui peut
être fort variable d’un véhicule à l’autre. On peut toutefois remarquer que ce plan de répartition ressemble à
une courbe de ce type :
Cependant, il est très important qu’un plan de répartition de la charge précis soit remis au chauffeur afin qu’il
puisse organiser son chargement correctement. Ceux qui sont donnés ici le sont uniquement à titre
d’exemple.
b) L’arrimage de « force » : on applique des moyens d’arrimage par le dessus pour « forcer » la
marchandise à « frotter » plus fort sur le plancher : c’est la méthode la plus souvent utilisée mais
la moins efficace (cfr point 9 pour l’explication) !! On appelle aussi cette méthode l’arrimage
« couvrant ».
c) L’arrimage « direct » ou « oblique » appelé ainsi car les moyens d’arrimage sont
« tendus directement » (en ligne droite) entre 2 points, 1 sur la charge ( attention à la résistance
de ce point !) et l’autre souvent sur ou dans le plancher du véhicule. Lorsque cette méthode est
possible, c’est une des meilleures formes d’arrimage.
C’est la méthode utilisée notamment pour arrimer efficacement les charges lourdes (machines
outils), car bien appliquée cette méthode demande de mettre en œuvre moins de sangles ou de
chaînes.
Une variante de l’arrimage direct est l’arrimage anti-rebonds ou l’arrimage en boucle. Cette
méthode est très efficace (surtout pour des chargements qui se trouvent libres et des
chargements lourds et uniformes), mais exige également la présence de points d’ancrage (dans le
sol ou rails).
d) L’arrimage par frottement est effectué en utilisant des tapis antiglisse qui augmentent beaucoup le
frottement initial et diminuent de manière conséquente le nombre de sangles à placer en arrimage
de force. Le principe de l’arrimage par le frottement est repris ci-dessous :
La norme européenne EN-12915 :2010 nous donne les indications suivantes pour les différents coefficients
de frottement de certaines combinaisons de matériaux couramment utilisés :
Pour le coefficient de frottement, il est crucial que la surface de contact soit propre et exempte de gras, d’huile
et de glace. Si la surface de contact n’est pas propre, exempte de gras, d’huile et de glace, on ne peut utiliser
que maximum 0,2 comme coefficient de frottement. Si on applique l’arrimage directe, il faut multiplier le
coefficient par 0,75.
Pour éviter de devoir calculer le nombre de sangles en fonction du type de produits, des tables se trouvent
dans le guide des bonnes pratiques européen, disponible sur le site du SPF Mobilité et Transports,
www.mobilit.fgov.be .
Nous pouvons proposer à titre indicatif (pour un arrimage de force) ci-dessous 2 tableaux reprenant le
nombre de sangles à placer contre le glissement vers l’avant (la valeur FT représente le préchargement de
force ou la force réelle dans le sangle. Au plus haut le FT, au plus élevée la capacité d’arrimage de force – il
existe des appareils sur le marché qui peuvent mesurer la force réelle) :
Source tableaux: « Règles de base arrimage des charges pour le transport routier » du Katholieke
Hogeschool Sint-Lieven asbl.
Pour l’arrimage direct (ou en diagonale), des tableaux similaires sont aussi disponibles dans « le guide des
bonnes pratiques d’arrimage », www.mobilit.fgov.be
Toutefois, nous vous présentons ci-dessous un tableau qui indique quelles forces d’inerties peuvent être
retenu par un arrimage direct.
est l’angle vertical entre la surface de de chargement et la sangle d’arrimage et est l’angle fait par la
sangle et le sens de direction. On recommande pour un angle entre 30° et45° et l’angle le plus petit
possible.
Source tableau: « Règles de base arrimage des charges pour le transport routier » du Kathlieke Hogeschool
Sint-Lieven asbl
9. Les informations à trouver sur les étiquettes (sangles) ou sur les autres moyens d’arrimage.
Les moyens d’arrimage que le chauffeur doit utiliser doivent répondre à des normes européennes.
Pour les sangles, il s’agira de la EN 12195-2, pour les chaînes on veillera à respecter la EN 12195-3 et pour
les câbles, la EN 12195-4.
Si nous prenons comme exemple une sangle (très fréquent), on devra retrouver de manière visible et lisible
les informations suivantes :
a) LC = « Lashing Capacity » ou capacité d’arrimage. C’est la résistance de cet élément à la traction
directe entre 2 points. Donc, si on tend la sangle entre 2 points et en ligne directe, elle résistera
jusqu’à ce que on lui applique une force équivalente à 2.500 kg, c’est-à-dire 2.500 déca Newton
(2.500 daN) (la masse exprimée dans l’unité de force).
b) S HF = « Standard Hand Force » = capacité manuelle qu’on peut appliquer sur le tendeur pour
obtenir une tension déterminée dans cette sangle, après relâchement du tendeur. En général, on
considère qu’une personne peut appliquer en moyenne une force équivalente à 50 kg, donc 50
déca Newton (= 50 daN).
c) S TF « Standard Tension Force » ou (ou FT « Force de Tension»). C’est le résultat obtenu en
plaçant une sangle par le dessus d’une marchandise pour augmenter le frottement entre la charge
et le plancher. Le résultat obtenu va dépendre fortement de l’inclinaison des sangles par rapport
au plancher. Il faudra donc en tenir compte. Les diagrammes suivants permettent de comprendre
l’influence de l’angle d’inclinaison. Mathématiquement, l’efficacité de la sangle en fonction de
l’angle que celle-ci fait entre le plancher et la marchandise se traduit par le sinus de cet angle (sin
Un grand angle est préférable et se situe idéalement entre 60° et 90°.
d) La référence à la norme européenne. Donc, on doit retrouver la référence à la EN 12195 – 2 pour
les sangles, à la EN 12195-3 pour les chaînes et EN 12195 – 4 pour les cables.
Il faut tenir compte de la valeur StF (ou FT) pour l’arrimage de force et pour l’arrimage direct il faut tenir
compte de la valeur LC. La valeur LC est plus élevée et l’arrimage direct est donc plus efficace que l’arrimage
de force !
Crochet pour point d’ancrage, arrimage Protection de coin pour protéger la sangle et augmenter
« direct » possible. l’efficacité de la sangle
Crochet pour châssis => seulement arrimage de force possible. Placement de tapis antiglisse
Crochet pour point d’ancrage à utiliser uniquement dans des points d’ancrage (parfois résistance précisée
sur celui-ci (2500 daN).
Arrimage direct => OK « Boucle de tête » pour retenir la charge vers l’avant
Annexes
TEXTES DE LOI (Enumération non-limitative)
er
Extraits du Code de la route (A.R. du 1 décembre 1975) reprenant les articles les plus pertinents
45.1 Le chargement d’un véhicule doit être disposé de telle sorte que, dans des conditions de route normales, il ne
puisse::
45.4 Les accessoires servant à fixer ou à protéger le chargement doivent se trouver en bon état et être utilisés
correctement.
Tout élément entourant le chargement, tel qu’une chaîne, une bâche, un filet, etc. doit le faire étroitement.
45bis1. Pour l’application du présent article, l’on entend par « véhicule du groupe C» : véhicule motorisé des
catégories C ou C+E ou des sous-catégories C1 ou C1+E comme définies à l’article 2 de l’A.R. du 23 mars 1998 relatif
au permis de conduire (…)
45bis2. Le conducteur d’un véhicule du groupe C ne peut utiliser son véhicule si le système d’arrimage du chargement
transporté dans ou sur le véhicule n’est pas conforme à l’article 45bis4.
1° exercer un contrôle visuel afin de s’assurer que les portes arrière de chargement, le hayon élévateur escamotable,
les portes, les bâches, la roue de secours et les autres équipements relatifs à l’utilisation du véhicule sont fixés ;
2° s’assurer que le chargement ne constitue pas une gêne pour la conduite en toute sécurité du véhicule;
3° s’assurer que le centre de gravité est, autant que possible, centré sur le véhicule.
45bis3. Si le conditionnement primaire d’un bien n’est pas assez solide pour un transport de marchandises sûr, le
responsable de ce conditionnement et/ou le chargeur doivent alors l’envelopper de manière complémentaire grâce à
un emballage suffisamment solide pour permettre une bonne sûreté du chargement.
Le chargeur doit communiquer, préalablement et par écrit, au transporteur auquel il fait appel, toutes les informations
que le transporteur estime nécessaires pour arrimer les marchandises.
45bis4. Le système de sûreté du chargement doit pouvoir résister aux forces exercées lorsque le véhicule du groupe
C subi les accélérations suivantes :
Lorsqu’un élément composant du système de sûreté du chargement est soumis à une force telle que décrite au
premier alinéa, la force de pression exercée sur cet élément ne peut dépasser la charge nominale maximale de celui-
ci.
Les éléments composants d’un système de sûreté du chargement d’un véhicule du groupe C :
3° ne peuvent présenter de nœuds, d’éléments endommagés ou affaiblis pouvant affecter leur fonctionnement quant à
la sûreté du chargement ;
5° doivent être conformes aux normes de produits européennes et/ou internationale en vigueur en la matière.
Le système de sûreté du chargement utilisé pour entourer, fixer ou retenir un chargement dans ou sur un véhicule doit
être adapté aux mesures, à la forme, à la consistance et aux caractéristiques du chargement.
Le système de sûreté du chargement peut être constitué d’une application simple ou combinée de systèmes de sûreté
du chargement.
45bis 5. Le dispositif de retenue ou le dispositif de verrouillage intégré utilisé pour fixer un chargement à un véhicule
du groupe C doit être lui-même sécurisé de telle sorte qu’il ne puisse être déverrouillé ou détaché.
Le dispositif de retenue ou le dispositif de verrouillage intégré utilisé pour fixer un chargement dans ou sur un véhicule
du groupe C doit :
2° être utilisé et entretenu conformément aux spécifications du constructeur et des normes européennes et/ou
internationales en vigueur.
45bis 6. Un chargement entouré, fixé ou retenu sur un véhicule du véhicule C, conformément aux prescriptions des
« Code de bonnes pratiques européen concernant l’arrimage des charges sur les véhicules routiers », rédigées sous
les auspices de la Commission européenne, implique que le système de sûreté du chargement satisfait aux exigences
er
de l’article 45bis4 alinéa 1 .
Art 19. chaque véhicule utilisé pour le transport de choses doit être pourvu d’un nombre suffisant de points d’ancrage,
adaptés au chargement.
Ces points d’ancrage doivent pouvoir résister à une force minimale de:
2° 800 daN pour un véhicule ayant une MMA = 3,5t et < 7,5t
3° 1000 daN pour un véhicule ayant une MMA = 7,5t en < 12t
…
er
Ces dispositions sont exclusivement d’application à partir du 1 mai 2008 pour les nouvelles réceptions par type et à
er
partir du 1 mai 2009 pour les véhicules nouvellement mis en circulation et pour les véhicules transformés après cette
date.
Extrait de la loi relative au transport de choses par route (Loi du 3 mai 1999) – coresponsabilité
7.5.7.1 Le cas échéant, le véhicule ou le conteneur doit être muni de dispositifs propres à faciliter l’arrimage et la
manutention des marchandises dangereuses. Les colis contenant des marchandises dangereuses et les objets
dangereux non emballés doivent être arrimés par des moyens capables de retenir les marchandises (tels que des
sangles de fixation, des traverses coulissantes, des supports réglables) dans le véhicule ou conteneur, de manière à
empêcher, pendant le transport, tout mouvement susceptible de modifier l’orientation des colis ou d’endommager
ceux-ci. Lorsque des marchandises dangereuses sont transportées en même temps que d’autres marchandises
(grosses machines ou harasses, par exemple), toutes les marchandises doivent être solidement assujetties ou calées
à l’intérieur des véhicules ou conteneurs pour empêcher que les marchandises dangereuses ne se répandent. On
peut également empêcher le mouvement des colis en comblant les vides grâce à des dispositifs de calage ou de
blocage et d’arrimage. Lorsque des dispositifs d’arrimage tels que des bandes de cerclage ou des sangles sont
utilisés, ceux-ci ne doivent pas être trop serrés au point d’endommager ou de déformer le colis (paragraphe 7.5.7.1).
Des indications concernant l’arrimage des marchandises dangereuses se trouvent dans le document « Code de
bonnes pratiques européen concernant l’arrimage des charges sur les véhicules routiers », publié par la Commission
européenne.
Code de bonnes pratiques européen concernant l’arrimage des charges sur les véhicules routiers. Texte disponible
sur le site http://www.mobilit.fgov.be/
Normes européennes : EN-12195 (4 parties – partie 1 calcul des forces d’arrimage, partie 2 sangles en fibres
synthétiques, partie 3 chaînes d’arrimage et partie 4 câbles d’arrimage), EN-12642 (Arrimage des charges à bord
des véhicules routiers – Structure de la carrosserie des véhicules utilitaires - exigences minimales) et EN-12640
(Arrimage des charges à bord des véhicules routiers - points d’arrimage à bord des véhicules utilitaires pour le
transport des marchandises – prescriptions minimales et essais)
IMO/ILE/UNECE Directives sur le chargement des cargaisons dans des engins de transport
Exemple d’un document d’arrimage
Masse en t Description du chargement Centre de gravité par rapport
à l’avant du véhicule
Chargement
Coefficient de frottement µ=
Nombre : ……………………………………………………………………………..
Parois intermédiaires/barres/etc.
Moyens d’arrimage utilisés Moyens de remplissage
Autres : …………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
force : …………………
………………………..………………………………………………………..
Schéma / calcul
Le centre de gravité est centré sur le véhicule autant que possible (art. 45bis2)
Le chargement ne constitue pas une gêne pour la conduite en toute sécurité du véhicule (art. 45bis2)
Date Nom
Signature
CHECK-LIST ARRIMAGE POUR LE CHAUFFEUR