1901 Delafosse Manuel Langue Agni

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Maurice Delafosse,...

Essai de manuel de la
langue agni parlée dans
la moitié orientale de la
Côte d'Ivoire, ouvrage
[...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Delafosse, Maurice (1870-1926). Maurice Delafosse,... Essai de manuel de la langue agni parlée dans la moitié orientale de la Côte d'Ivoire, ouvrage accompagné d'un recueil de
légendes, contes et chansons en langue agni, d'une étude des origines et des m.... 1901.

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MAURICE DELAFOSSE
ADMINISTRATEUR-ADJ0INT
DES COLONIES

ESSAI DE MANUEL

DELA

LANGUE AGNI
: , --",
.,' 1
PARLÉE

DANS LA MOITIÉ ORIENTALEDE LA COTE D'IVOIRE

OUVRAGE ACCOMPAGNÉD'UN RECUEIL


DELÉGENDES,
CONTESETCHANSONS EN LANGUE
AGNI,
D'UNEÉTUDEDESORIGINESET DESMIGRATIONSDESTRIBUS
AGNI-ACHANTI,
COMPARATIFS
DEVOCABULAIRES DESDIFFÉRENTESLANGUESAGNI-ACHANTI
D'UNEBIBLIOGRAPHIE
ET D'UNECARTE

Ouvrage honoré d'une souscription du Ministère des Colonies

PARIS
LIBRAIRIE AFRICAINE ET COLONIALE
J. ADRÉ, ÉDITEUR
27, RUEBONAPARTE,
27

1901
DE
ESQUISSEAU 1/4.000.000*

t t t i Frontières des colonieseuropéennes.


m Poste français.
La partie grise représente les pays où se parle l'agni.
Les noms de tribus soulignés sont ceux des tribus de famille agni-achanti
appartenant aux groupes non agni.
.NGUEAGNI-ACBANTI
LIde tribus Mt souligiés et situés en dehors.de la partie grise sont
des peuplades qui ae foit pas partie de la famille agni-achanti.
ie « creupe ttn n, G « groupe Gouan », Ak u groupe Akan », Z
m,p'CZémaa, Il « groupe Kouakoua », N. O.. groupe du Nord-Ouest».
ESSAI DE MANUEL

DELA

LANGUE AGNI

PREMIÈRE PARTIE

s- NOMS ET LES NOMBRES

Observations grammaticales.
1° Article. — Il n'y a pas d'article en agni. Cependant on em-
ploie quelquefois üe ou bye avec le sens de l'article partitif « du,
de la » : o m'èi nzâ üe ou o m'èi nza bye, « il lui donna du vin de
palme»; mais on dit aussi bien: o m'èi nzâ.
Notre article « le, la, les », précédant le nom d'un objet et
surtout d'une partie du corps, pris dans «on sens général et ab-
solu, peut s'exprimer par be. Ainsi, si vous demandez à quel-
qu'un: « Comment se dit: « la tête », en baoulé? » il répondra
be ti (mot à mot: leur tête). Mais dans ces expressions: « j'ai
mal à la tête, la tête de cet homme, etc. », l'article ne se traduit
pas, et ce serait un non-sens de dire be ti.
2° Pluriel des noms. - Le pluriel des noms se marque par l'ad-
dition du suffixe mû ou mÕ ou me. On emploie mit ou mÕ pour les
personnes et pour les choses et dans tousles cas; me ne s'emploie
que pour les choses et les animaux, et seulement quand ils sont
proches ou appartiennent au sujet de la phrase :
l'homme (ou un homme), sÓna;
les hommes (ou des hommes), sÓna mu (ou sÓna mô);
1
2 ESSAIDU MANUEL
où sont les poules que j'ai achetées hier? akô me me tô ri be
anuma, be wo ni?
compte combien il y a de moutons, ka bwa me be ti ityè.
On peut omettre la marque du pluriel lorsque l'idée de plura-
lité ne peut faire doute: des hommes viennent: sÓna mô be su ba
ou sÓnà be su ba (le mot be « ils » indique suffisamment 1idée de
pluralité).
Avec les mots « beaucoup de, tous» et les noms de nombre,
on ne met jamais la marque du pluriel: beaucoup de gens sont
partis, sônâ kpâgbâ be wo ri; tous les hommes sont arrivés, sônâ
krwakrwa ba ri; quatre hommes, sÓna na, etc.
Lorsque le nom est suivi d'un adjectif, on omet généralement
la marque du pluriel : les hommes grands sont nombreux ici,
sônâ tende be sôni wa ou sÓnà mÕ be ti tende be sôni wa (les hommes
qui sont grands sont nombreux ici).
Avec un démonstratif, si l'on met la marque du pluriel, elle
doit suivre le démonstratif : voyez ces éléphants, njiâ süi ilga mÕ
ou nya süi nga.
3° IVoms d'unité. — Beaucoup de noms renferment en eux-
mêmes une idée de collectivité: duo, « des ignames », mânda,
« des bananes », aloa, « des haricots », afre, « des perles », anÛ-
grema, « du corail », aÕiïya) « du sable », güe, « du poisson »,
etc. L'idée d'unité s'exprime en faisant suivre chacun de ces
noms du mot ba, qui signifie proprement « enfant » ou « grain,
graine » duo ba ko, une igname; afre ba ityô, deux perles;
anâgremâ ba nu, cinq grains de corail; güe ba buru, dix pois-
sons, etc.
4° Rapport de possession. — Le rapport de possession, de dé-
pendance ou de provenance, s'exprime par une simple inversion,
le nom du possesseur précédant toujours le nom de l'objet
possédé. Quand le possesseur est une personne, le nom de l'objet
possédé peut être ou non précédé de l'adjectif possessif de la
3e personne. Exemples :
sÓna, homme; ti, tête; sÓnâ ti, une tête d'homme (oula tête
de l'homme);
Kwaku i ti, la tête de Kouakou (Kouakou, sa tête);
Kwaku ti, même sens.
sÓnâ mÕ be ti, les têtes des hommes (les hommes, leurs têtes);
sua case; tinu, toit: sua tinu, le toit de la case;
li/a, argile; sè, vase: ufa sè, un vase d'argile ;
five, hommes (en composition) : Baule-fwe, les gens du Baoulé;
DELALANGUE
AGNI 3

güere, langue; Ani gùere, la langue agni (mot à mot: la lan-


gue des Agni).
Si le nom du possesseur a la marque du pluriel, le nom de
l'objet possédé ne la prend pas, et vice versa, quand bien même
les deux noms seraient au pluriel: Ani mÕ sua ou Ani sua mô,
les cases des Agni.
5° Place des déterminatifs. - Les adjectifs qualificatifs et déter-
minatifs, ainsi que les noms de nombre, se placent après le sub-
stantif qu'ils déterminent. Exception est faite pour les possessifs
et pour l'adjectif lalafwe <cancien» : kpri, gros; sÓna kpri, un
gros homme; iiga, ce, cet; sÓnii nga, cet homme; nu, cinq; sÓnà
nu, cinq hommes; si, père; i, son: i si, son père; güe, chanson ;
talafive güe, une ancienne chanson1.

I. — Le corps humaine

aine, kumvènu. cil, nima-ndrè, ima-ndrè.


aisselle, mvrÓma. clytoris, koba.
annulaire,do, sa-do. cœur, aure, aûreba.
anus, meti-bwe, mutwâ-bwe. - (au sens figuré) kunu
arcade sourcilière, iiisi, isi; iiisi, (proprement« ventre»).
isi. corps, ûnè, wfinè; ft, Õ.
artère, mogya-nyama. côte, mvêba.
avant-bras, sa-kommu. cou, komi.
barbe, akaza, cou (partie antérieure), kombo,
biceps, sa-kprosu. kombe.
bouche, nwâ. cou (partie postérieure), konu-
boyaux, aya, ai. si.
bras, sa. coude (fermé), sa-gyogu.
cadavre, fwl. coude (ouvert), sa-kporènu.
canine, gye-küa. crâne, ti-awa.
cartilage, ndi. crèux du dos, wano-afyï,
ceinture, bo. cuisse, sowa, soa.
cérumen, su-bi. dent, gye.
cervelle, mye, nètinu-mye.
- derrière, meti; mutwâ; bo.
chair, nè. dessus de la main, sa-sê.
cheveux, timwÎ. dessus du pied, gya-iru, gya-
cheville, gya-güe. inu.

(1) A proprement parler, lalafwe ne fait pas exception à la règle,


car c'est un substantif signifiant « les gens d'autrefois », et, comme
substantif possesseur, il doit précéderle nom de l'objet possédé : lalafwe
güe, une chanson des gens d'autrefois. - -- -- - --
(2) Pour la à
prononciation donner aux mots agni, lire bien attentive-
ment dans la Préface: II. ALPHABET ADOPTÉ,et les remarques qui suivent
le tableau de l'alphabet.
4 ESSAIDE MANUEL
devant du corps, ûiru, iru, Ù"u. narine, bwe-bwe.
nez. bwe.
doigt (de main), sa-ma. nombril, ku-twa
doigt (de pied), gya-ma.
dos (en général), si, si. nuque, komi-si komi-si.
dos (partie supérieure), waito. œil, ima, iiima.
dos (partie inférieure), iti. ongle (delà main), sa-bwi.
épaule, ati, bati ; walè. ongle (du pied), gya-bwi.
si kominu, si-ko- oreille, su; anzüe.
épine dorsale, orteil, gyama.
minu.
estomac, fure, nèfuresu. os, boüe, oüe.
excrément, bi. paume de la main, sa-kunu.
face, ni,i, inu. paupière, ima-bwi, nima-bwi.
favoris, papranu-ndrè. peau, kpro; ûmâ; û, wû, ô.
fesse, bundrè. petit doigt (de la main), kasy tba,
figure, inu, ninu. sama-kasyi.
flanc, mvê. petit doigt (du pied), gyama-
foie, bwe. kasyt.
front, ùma;î; ni, îîznu.
i; inu, ninv.
i-ti, i;inu, pied, gya; gya-mbwabwa.
gencive, gye-namole. plante du pied, gya-nyabo.
genou, nagroma, nâgromânu. poignet, sa-kominu.
glaire, tâgo. poil, ndrè.
gorge, aloa, aroa; kÕmbi) kômvi. poing, kyorye.
graisse, lui. poitrine, we.
d'Adam, krikikriki,
hanche, boko. pomme
incisive, gye-ndèmasu. kombe-krikikriki.
index, tafitru, sa-tafitru. pouce, kokotre, sa-kokotre.
jambe, gya. poumon, afoko.
jarret, gya-kominu. prépuce, twa-kpro.
joue, fuka. rein, akrenzya.
reins (bas du dos) üi; bo.
lait, nofrè-nzue.
langue, iafî-ema. rides, firye.
larme, mwê. rotule, nâgromânu-boue.
larynx, kÕmbi, AÕmvi. salive, ngasre, ngasere.
lèvre, nwâ-bwi. sang, mogya.
mâchoire, aogye. sein, nofre,
main, sa; saiîya. sourcil, nisi-ndrè.
main droite, sa-fama. sperme, twa-nzüe
main gauche, sa-bè. squelette, sÓna-oüe.
matrice, ria; afroko. sueur, wilfre, ilfre.
médius, bôgo, sa-bôgo. taille, afyt.
membrane, dâgrâdâgrâ. talon, gyabo.
membre, ûnè-bwe ; rika. tempe, papranu.
menstrues, mânza. tendon, ndi.
menton, aogye. testicule, ndoma.
moelle, boüenu-liii. tête, ti.
molaire, gye sa/wnu. tibia, gya-ivaka.
mollet, gya-ndowa. trou de l'oreille, su-bwe.
morve, bwe-bi. urine, mye.
moustache, nwa ndrè. utérus, kà-bwe.
muscle, kprosu: ndowa; nè. vagin, ka.
muscle de lacuisse, sowa-kprosu. veine, mogya-fiyama.
—de l'avant-bras, sa-ndowa. ventre (partie externe), ku.
DE LALANGUE
AGNI 5

ventre (partie interne), kunu. visage, inu, flinu.


verge, tiva.
li,

II. — La faunet et l'anatomie animale. -

abeille, zokoda. araignée-crabe, krdnâtekè, kraâ-


agneau, bwa-ba. tekè.
aigle blanc et noir, asri. araignée d'eau, logbpru.
aigle brun, akinâgro. araignée (toile d'), kèndewa-
aile, ndèwa. dende.
anguille, güe-wo. ascaris, mvômvwe.
animal (à quatre pattes), nè. autour, anenekwa.
animal sauvage, bro-nè.
barbillon, gyÕndo.
animal châtré, nè-sarye. bec, nwa.
antenne, mvumvâ. bécassine, kwakikre.
antilope à taches blanches', bélier, bwa-lonüe.
wonzani. r
bengali, tooruru.
antilope kobas, frété. bergeronnette, bwebweri.
antilope cheval1, futwe. biche (voir « antilope » et « ga-
antilope cheval noire,, gyuku. zelle »).
antilope (grosse-fauve à raies
boa, aiii.
blanches)8, dyâgba. bœuf, nane.
antilope sauteuse', krekregya.
antilope à cornes courbes et tor- bouc, kuma-kpakpwe, bori-kpak-
dues8, kÕgrÕ, frete-kôgrô. pwe.
antilope à cornes de chamois, bousier, kondôbi.
kyegekyege. brebis, bwa-bla.
antilope (grosse-à cornes tor- brochet, alua, arua.
dues), koiigo. buffle, awe.
antilope (à cornes rabattues sur busard, kotokre.
le dos), dagbe. caïman, aleiige.
antilope grise, gyândè, gyèndè. caméléon, loloure.
antilope (petite-à très petites campagnol, suru.
cornes), ketewè; borna. canard, labulabu, labu.
araignée, kèndewa. cancrelat, watrewa.

(1) Lorsqu'un terme spécial existe pour désigner le mâle ou la femelle,


on.le trouvera dans le vocabulaire. Pour les autres animaux on distingue
les sexes et les âges en faisant suivre le nomde byaaœa « mâle », bla ou
brè « femelle », ba « petit ».
(2) Tragelaphus Scriptus.
(3) Adenota Kob.
(4) Hippotragus Equinus.
(5) Hippotragus Niger.
(6) Tragelaphus Gratlls.
(7) Oreotragus Saltalrix.
ffi) nieotragus Isabellinus.
6 ESSAIDEMANUEL

capitaine (gros poisson), gure, corne, wè.


gône. coucou (sorte de), holwegyasu-
carapace, bwi. bokpata.
cercopithèque Diane, kyè. crabe, agàu; kâga.
cétoine, gbègbè. crapaud, krè.
charançon des palmiers, koroii- crête, imatisu, nimatisu.
gori. crevette de rivière (grosse ),akru.
charognard (voir « aigle brun » — (moyenne), kukuwa.
et « vautour »). — (petite), zegbe.
charogne, fwi. criquet pèlerin, baefwe-akye.
chat, akraa; aya; gyànumo. cynocéphale, gbèkrè; wotumo,
chat-tigre, wâga, aaga; kayu) botumo.
kau. dard (des insectes), gofe.
chauve-souris, atüatüarè. dorade, arua-okre.
chauve-souris grise et blanche, écaille, bwi.
akpani. écureuil arboricole, akremya.
chenille, kondô-kakaba. écureuil habitant un terrier,
chenille qui entre dans le nez, kwasre; kwadyogori.
wuru-bwebwe-nu. éléphant; süi.
cheval, kpcigo. éléphant (défense d1), sïii-gye ;
chèvre, kuma; bori, gbori. nzè.
chevreau, kuma-ba; bori-ba. engoulevent, kpèru.
chien, arua, alua, adua, m'wa; épervier, beteku-asri.
küa; blT. escargot, akpro.
chien sauvage, sorondo, wo- escargot (très gros-conique),
rondo. buye; kongroma.
chimpanzé, akatya. escargot (gros-conique rouge
chique, akpo. et noir), tamna-akesi.
chrysalide, wawè-matwakâ. eurystome% kùaororo.
cire, awèwa. fauvette mange-dattes,kotokol'i.
civette, süè. faucon, wokogbwe.
coccinelle, kâgare-kakaba. femelle, bla, blè.
coccinelle-punaise, kraândori, forficule, asyeaima.
kramandori. fouine (sorte de), sogrumbi.
coccinelle-tortue, akwatika-ka- fourmi (en général), gügürelOa.
kaba. — voyageuse,
gye.
cochon de terre (ground-hog), — domestique, iigye, grôgrà.
— rouge, iïgaka-gye.
kpüema. — rouge (petite ),figye-okl'e.
coléoptère mou, rouge et noir, — dure, aki.
boto.
-
coq, ako-fdma. (petite-noire), tete.
- ailée, asiboribori.
coq (chant du), akô-iiima kekrike. - blanche (voir « ter-
coq de pagode', breku.
coquillage conique, kokÓ. mite » ).
coquillage blanc, nozerewa. fourmi-lion, fitifitikonima.
coquillage rouge, ala. fourmilière, gùgurewa-krô.
coquille, kparwa. frelon, bomo, bombo.
corbeau, kokokwikwl. galago, akpwasrJ.

(1) Centropus Senegalensis.


(2) Eurystomus Afer.
DELA LANGUE
AGNI 7

gale (parasite de la), asyi-ba. longicorne (effilé), bofwe.


galéopithèque (chat - volant), loutre, nzÙkÜa; kyefigyeke.
nyaru. lucane des écorces, zugu.
gammier (oiseau qui chante des luciole, kÕgwetè.
gammes), auble. mâchoiran, atïïmle; gûe-mle.
gazelle, afigÏta. mâle, byaswa, byèswa; ni.
gendarme (oiseau vivant en mange-mil, gügÚrehokwasi.
compagnies nombreuses et mangouste* kakukaku, kwaku-
bruyantes sur les arbres des kwaku.
-
villages), ngïiere. (grosse —) kakra-
genette, dou, lou. mati.
gésier, gbeze. mante, azikÕgo.
grenouille, krè. margouillat, akpâza.
griffe, sabwi; gyabwi. martin-pêcheur, kakiia.
grillon des cases, kratikellke. merle (sorte de -), oketigye.
grue, blebleiiguma. miel (d'abeilles), awè, èwè.
— (d'insectes autres que les
guêpe, abô.
guêpier (oiseau), wawanomâ. abeilles), dore; tau.
harpie (gros oiseau), otuogye. mite, muvwï.
héron, bôgo. mouche, figosyï.
- maçonne, asyeômorno.
hibou, akpalile.
- dorée ufwè.
hippopotame, nzùe-sùi, nzÏtsÏti.
hirondelle, nyamye-aryarya. mouette de rivière, asagra.
huître de rivière, friki. moule de rivière, alobra.
hydrophile, kuronzÏte. moustique, wètewète, mwatèm-
hyène, gbogrokofi, gbogro. watè.
iguane, benze, wenze. mouton, bwa.
insecte, kakaba. — châtré, bwa-sarye.
insecte baveur, sônzorye. musc, suèbo.
iule, kokrobelè. musophage, kaka (voir aussi
ivoire nzè. « touraco »).
jabot, gbozo. mygale, bokeuri.
lamproie (sorte de), froro. myriapode, gyahè-kakaba (voir
larve, sore. aussi « iule » et « scolo-
larve du charançon des pal- pendre »).
miers, anôkprï. nageoire, sa.
lézard (en général), beteku. nid, sa.
lézard bleu et rouge, akpliza. œuf, krizila, krinzùa; krimvùa,
— gris, lalie. krumvya.
— à queue très longue, oie (sorte d' — sauvage) frete-
sèbunyângafèri. anoma,
libellule, kpasikri; zizi. oiseau, anoma,
lièvre, gbamro. oiseau crépusculaire à longues
limace, amata. pennes, akrakomisikatarye.
limace urticante, asa. oiseau-mouche, sereka (voir aus-
lion, asômbàni1. si « bengali » et « mange-
loir, bote. mil »).
longicorne (court), krekregbe. outarde, wonzani-anomâ.

(1) Motsénoufo.
(2)Jlerpestes lchneumo.
8 ESSAIDE MANUEL

pain à cacheter (singe à nez puce, asônyè.


blanc), alile, alire. punaise, nananyamyeyi-ago.
pangolin, aurèmu. python, aiii-bobya.
— (gros -) kplare. queue, dwa.
panthère kâgare; kaga; gori. rainette, fokofokonu-krè.
- aquatique, nzùenu- rat, gbekre.
kâgaTe. rat palmiste, zinzingà (voir aussi
papillon, UJawè. « écureuil »).
perce oreille (voir « forficule »). ruche, awèwa.
perdrix, kindaro, kingindaro. salamandre, bobo; kakuolasüè.
pérodictique1, weya; aÚadima. sanglier, kokoti.
perroquet, ako. sangsue, amemre.
petit (d'une bête), ba. sauterelle, akyekye.
phacochère, ivurè, urè. sauterelle voyageuse (indi-
phalène, siuri-saura. gène), baefwe-akye.
pic rouge, bobokpokpo sauterelle voyageuse (venant du
pigeon gris, gbokumomo. nord ou du nord-est), lalo.
- vert, briesô, bTiosÓ. scarabée des roniers, mumni.
pintade, kongye. scolopendre, akowo.
- blanche, kongye ufwe. scorpion, nyagra.
- vulturine, asra. — (petit), atikagbe.
plume, ndrè. serpent, wo; nyama-froro.
— à écailles imbriquées
pluvier (sorte de —), tamlamla.
poisson, güe. et à deux paires de
— à trompe, fro. crochets, ivonda,
— blanc, kpatra. bonda, bona.
poivrier (oiseau), akrable. ^0 — noir, pepe-wo.
— vert, wo-ble.
porc, kporike2. — venimeux à tête plate,
porc-épic, fU1'e3.
porc-épic à queue huppée, kpT- popone.
zè4. - vermiforme, atreme.
porc-épic (piquant de -), fu- serval, gyata.
re-mè. silure (sorte de -), gyÕndo.
— électrique, kpukpu-nyen-
pou, tinu-kakaba.
pou du pubis, kÓfigi. yri, rïyerîyâ.
poule, akÓ-bla. silure épineux, krogba.
poule de Pharaon, gyegypi-t; singe (en général), pepe.
nzüoko. — domestiqué, ndo.
— à nez blanc, alile, alire'.
poulet, akÓ — à raie rouge sur le dos,
- à longues pattes, sui-
akÓ. kyèll.

(1) Petit quadrupède qui crie la nuit sur les arbres.


(2) Du mot anglais « pork ».
(3) Hystrix Cristata.
(b) Atherura Armata. ,
(5) CercopithecusPetaurista.
(6) Cercopithecus Diana.
DELA LANGUE
AGNI 9

fauve, kogyo, kodyo*. têtard, krè-ba.


singe
- tique, sosowa.
gris-fumée, kpâmiV
- noir, fwe3. tortue (en général), akwatika.
- noirâtre à face et pattes — d'eau, abu.
- épineuse, bômve.
noires, sônâ-ble, pepe- -
krifi. (carapace de — ), akwa-
- rouge, taüe, tèui*. likll-bwi.
- vert, pepe-ufwe*. toucan noir, aüèma.
(voir aussi « chimpanzé » et touraco à grande queue, asitafo.
— noir, kogyo-alu.
« cynocéphale ».)
sole de rivière, pete. — violet, kotobèri.
— violet à crête rouge,
souris, kpo.
— à queue velue, babunu. beyra.
— zébrée, saragba. tourterelle, korukoko.
sphinx (papillon de nuit), ivaka- trompe (d'éléphant), farye.
tokronu-wawè. vache, nane-bla.
taon, akoüe. vautour, avedè-kwasi.
taret, uwa. veau, nane-ba.
— (très gros — ), rigotomo. ver, sore.
— de Guinée, iighà.
taupe-grillon, kranà. — de palmier (voir « larve de
taupin (coléoptère sauteur), uba.
taureau, nane-tura. charançon »).
— intestinal, mvômvwe.
teigne, gbagba-üiüi.
termite, mvorè. — luisant, kôgwelè.
— ailé, mie. vipère à chapeau, kpàgbà-nze-
termitière, sure. ?'ere.
- (en forme de cham-
pignon), bomotye.

III. - La flore.

acajou, ala. arbre à savon (carapa), kondu.


aloès, awanu-ângamâ. — au bois odorant, lènge.
amande (en général), kunuba. — aux feuilles odorantes,
- de coco, kpaku-kunubci. laore.
- de palme, ae. - dont le bois sert de re- -
amaryllis, bonukondukofi. mède aux morsures de
ananas, abrobe, abrèbe; ângamâ. serpents, gyamla.
— cultivé, aurenu-abrobe. - dont l'écorce sert à pré-
arachide, ngalè ; agyonè. parer des infusions as-
arachide-haricot, krôgrô. tringentes, sinzya.
arbre, waka, baka. - dont on fait les cannes,
— à beurre (karité), kaya, kaa. aika.

(1) CercopithecusRuber.
(2) CercocebusFuliginosus.
(3) Colobus Vellerosus.
(4) Colobus Fuliginosus.
(5) CercopithecusRufo-viridis.
10 ESSAIDUMANUEL

arbre dont le bois sert à pré- bombax (voir « fromager


parer le poison d'é- branche, sa.
preuve, alüi, adÚi. buisson, waka-gbèdegbrè; waka-
- très haut et très droit, kpèperekpè.
wurumvya ; kringya , canne à sucre, aranmà.
krinja. caoutchouc (liane à -), amane-
arbre mort, waka kee. nyama.
arbuste, wakatika. — (Po mme"-), amane,
— donnant les bâtons amani.

pourse nettoyerles (liane à — à gros
dents, gigye. fruits), agbodro-
- dont l'écorce sert à nyama.

noircir les poteries (liane à — à fruits
(grainesjaunes), sèa. rouges), byaswa-
— (graines rouges), boni- mye-nyama.
sèa. - (liane à — à pe-
— dont les feuilles ser- tits fruits jaunes),
vent de remède con- mbepe-iiyama.
tre la gale, anoma- - (suc des lianes à—),
arye. lorye.
— dont les feuilles para- caoutchouc coagulé, polombo,
lysent les poissons, apolombo, akotombo.
küa-iii; anuma. casse occidentale (faux quin-
aubergine, ndrowa. quéliba), sïgrosresre.
— marbrée, kagare-ndrowa. champignon, ndre.
balisier, kokotïii. - blanc, rond, épais.
bambou', lowuri. sürüma.
banane, manda, banda, baranda. - violet, en forme de
- mûre, manda-loko, aloko. cloche, alokpo.
— (très grosse), afolo. - blanc, en forme de
- (grosse), manda-mwi, parasol très large,
amwi. brembi-ndre.
- - poussant sur la sou-
(moyenne), anle.
- (petite), konyatya, kona- che des palmiers
tya, atya. abattus, kwadyo-
bananes (régime de —), manda- lewa; kokokrere.
ûtre. - blanc, gros (véné-
bananier, manda-sua. neux), godô.
— — des arbres, wakaii-
(fleur mâle du —),
mânda-kutwa ; mân- ndre.
da-toku. chou palmiste (du palmier à
baobab, frondo. huile), me-alye.
basilic, akô-mye. — (du ronier), kube-alye.
bois (matière), waka, baka. — (du raphia), gbari-aîye.
- à brûler, iye. cime (d'un arbre), (waka) tisu.
- rouge (pour poison d'é- citron, lomi.
preuve), alüi. citronnier, lomi-waka.

(1)Il s'agit ici du bambou véritable. Pour « palmier bambou ), « vin


de bambou », voir aux mots « raphia », « vin de palme ».
-
DMLALANGUH
AGNI 11

citrouille, toa. feuille grasse - comestible,


- à arêtes, akôkô. sasamo.
- dont les graines ser- - sentant le foin coupé,
vent à faire des loko-nya.
sauces, lomi-figatè. — servant à tirer le vin
coco (lait de -), kpaku-nzüe. de palme, nzalo.
— (noix de -, kpaku. - servant à faire des nattes
cocotier, kpaku-waka. et à conserver les
cola (noix de -), awèsè, wèsè, colas, bè.
wosè. - servant à faire des toi-
colatier, awsè-waka. tures, iïgodro-lïya.
coloquinte, sui-mverè. fèves aux gousses urticantes,
concombre, afrè. zugu.
copal (résine fossile de —), fibres de rafia, mna, mina.
ayè, aè. ficus dont l'écorce sert à faire
copeau, waka-bwe. des pagnes,wofi,bofi,. wofiwaka.
coque, bwi. ficus à feuilles rugueuses ser-
cosse, bwi. vant à polirla poterie, yengre.
coton, gyese. ficus (grand -), gyago.
cotonnier, gyese-waka. figue, aloma-ma.
courge dont l'intérieur sert d'é- figuier (sorte de -), aloma.
ponge à filtrer, furmila fleur, tinu; nyalàma; toku.
creux d'un arbre, waka-tokronu. fougère wutre-iiya!.
datte, aglesya-ma. fourche (d'un arbre), gbendè.
dattier, âglesya, nglesya. fromager (mâle), kpuka.
datura, koramvorè. — (femelle), ayè.
dolique à grosses gousses, ko- — (fleur de —), kpuka-
kowa. gyo.
écorce, bwi. — (soie de ibyè-foko.
— servant à faire des pa- fruit (en général), waka-ma.
gnes, wofi, boft. — (lorsque l'arbre ou la
épi (de la forme de l'épi de plante est désigné), ma.
maïs), waka. — très pimenté, analogue
— (dela forme de l'épi comme forme à la cola,
duriz),
ma. wundüi.
épinards, ivetè. - rond, sentant l'ammonia-
— rouges, kaga-wetè. que, ketewè-lomi.
épine, boüe, oüe. gingembre, sa.
éponge végétale, kpukpusu. — sauvage, aloso.
Erythrophlseum Guineense glu, wakabiue-nzue.
(voir : « bois rouge »). gombo, iÍgruma; gboru; tro.
euphorbe, lulu, sakraku-lulu. gomme (voir: v glu»).
faite (d'un arbre), (waka) tisu. gourde (grosse), toa.
farine, samle. — (petite, servant pour les
feuille, nya. injections rectales),
— de raphia, wômbrala. bengre, welïgre.
— dont on fait des sauces,
gousse, bwi.
kurala. — (petite — noire servant

(t) Mot à mot « herbe de dispute » : entrer dans un village des fou-
gères à la main équivaut à une déclaration de guerre.
12 ESSAIDEMANUEL
de remède aux maux de tête), herbes (couvrant une grande
asi. étendue, par opposition à
grain, graine, ma. « végétation arborescente »),
graine, (petite — au goût d'ara- aure.
chide), mvonye. igname (en général), duo.
— de l'arbre à savon, kon- - branchue, duo-mborè.
du-ma. - digitée, lokpa.
— de palme, ae. - digitée (non épineuse),
— de balisier servant de lôgbô.
perles, kokotüi. -- digitée (rhizome épi-
graines qui s'attachent aux vê- neux), senè.
tements, kpokporik- - digitée (tige épineuse),
po-ma. asawa.
— oléagineuses, - d' -), lopa-gye.
rouges (doigt
- grise, grosse, jaune à
akpi, akpüi.
— rondes en grappes ser- l'intérieur, akratin-
vant pourles sauces, dufu.
- noire aplatie, wètè-wè.
nyâfiyâ.
— servant de billes pour tè.
le jeu d'aouaré, - noire cylindrique ou co-
aware-kwi. nique, nzaa.
- noire
graminée pouvant servir de sa- cylindrique,
von, akÓn-umti-samna. mince, kpèiigrè.
-
gui (sorte de -), awetre. nouvelle, duo-fetè.
haricot, aloa, aroa. - sauvage, woruwo;afifi.
- à gousse circulaire, indigo, gale, gare.
aloa-balosâga. indigo (liane à -), gale-nyama.
- à gousse droite, aloa- jute, buye-iiya.
tingerewa. karité (arbre à beurre),kaya, kaa.
haricot (gros et marbré), karité (beurre de—), ngoT,ngwT.
lazaüato. légumes (tous — dont on fait
herbe (en général), iiya. les sauces), tro.
—(analogue au chiendent), liane, nyama.
— à caoutchouc ( voir :
gugùre.
- médicinale (quelconque), « caoutchouc »).
— servant à faire des liens,
mye.
- aquatique à grandes ndÚi.
feuilles, mroa, amroa. maïs, able.
- à tige odoriférante, nya- manioc, agba; bundrè.
ûtre. — à feuilles rondes, kpuka-
— comestible à fleurs bleues, agba.
— sauvage, awanu-agba.
bayaswa. —
— coupante, vénéneux, asigyeÚi.
byabya.
- dont les graines s'atta- menthe, mye.
chent aux vêtements, mil, kalo, haro.
kpokporikpo. mimosa blanc, agwarè.
- dont ont fait des sauces) — jaune, kprere.
namûkû. mousse, agüre ; sendeble.
- - blanche des arbres,
quicausedesdémangeai-
sons, atotumÜ. tatabobo.
- servantderemèdecontre - verte des arbres, 1Oaka-
le ver de Guinée, kotoblamye. agüre.
DÉLA LANGUE
AGNI 13

nénuphar, lano-aya. poivre, aes.yâesyâ, aesyïsyï.


néré (Parkia Biglobosa), kpale, pourguère (Voir : « pignon
kpare. d'Inde »).
noix de coco, kpaku. pourpier, ègùra.
— de cola (voir : « cola »). — (faux —), nzakasüre.
— de ronier, kube-ma. prune (sorte de -), troma-ma.
— (sorte de - au goût de
noyau, kpekpè.
ntaba (Sterculia Cordifolia), kirsch), sokro.
warè. prunier (sorte de -), troma.
orange, süi-lomi. quinquéliba (Voir: « casse oc-
oranger, süi-lomi-waka. cidentale »).
ortie, osiuroro. racine, gya; bo.
ortie aux fleurs sucrées, sereka- — (petite -), bolid, wolüi,
nza. wodüi.
oseille rouge, kaga-tro. raphia (arbre), gbari.
— (branches de --), wÕm-
pain de singe (fruit du baobab),
frondo-ma. brala.
— (fibres de -), mina, mna.
palétuvier, agbazi.
palétuvier (sorte de - ), régime (en général), utre.
kandakanda. — de bananes, mânda-ûtre.
palme (de ronier), sTgro, sïgoro; ricin, atende.
kuhe-sigro. riz, ayüe, aue; malo.
— (graine de -), ae. ronier, kube.
— (vin de-), nzâ (v. aussi : — (feuille de —), Ûgro,
XVI. L'alimentation). sigoro.
— (pousse de —), kure.
palmier à huile, me.
— doum, kube-gbendè. roseau, ndè.
— liane, alè. — aquatique (sorte d'o-
— raphia, gbari; wôm- sier), agüre, gùre.
brala. rotin (sorte de -), alè.
palmiste (voir: « graine de rubiacée au bois inattaquable
palme,, et « chou palmiste »). par les insectes, wonzani-gya.
pandanus (sorte de -), ndô. sang-dragon (Dracæna Braco),
papaye, bofre. ndo-byaswa.
— longue, kiiaÕ, küaú. savon (arbre à -), kondu.
papayer, bofre-foto. sésame, keule.
— (faux —) , amro. sève, waka-nzüe.
patate, alenda. simples, mye.
pied (d'un arbre), bo. son, igye.
pignon d'Inde, propro. sorbe (sorte de -), mbri-ma.
piment, makô; krekre. sorbier (sorte de -), mbri mbnt.
— (gros-rouge), tanduku. tabac (sur pied), taba; bosro.
— (petit-rouge), gbèsewa. — (en corde), bosro.
- en forme de poire, — (en feuilles), bosro, asra.
— (en poudre), asra; liki,
fanitiangi.
- rond, fiyaiiya. diki.
pistache (voir: « arachide »). taro, koko.
- -citrouille, lomi-ngatè; thé de brousse (sorte de véro-
ngatè-ufwe. nique), manre, mafiire.
plante, nya. thérébintacée à graines noires à
- parasite des arbres, wa- arêtes servant de perles,
ka-güre. kpôgrè.
14 ESSAIDEMANUEL

tomate, ndrowa-kokre; gyasale- vanille sauvage, sâgo-nyama.


ndroiva1. vin de palme (voir: XVI. L'ali-
tronc d'arbre, waka, baka. mentation).
tulipier (faux -), bebyesriri; volubilis, fitafitanzarè.
sese. XimeniaGuineensis, sokro-waka.

IV. — Les minéraux. -

alun, abrogyo. météorite, nyamye-abwe; mbra-


ambre jaune, tue. mâ-yabwe.
ardoise, gbonornii. mica, lakabe.
- (sorte d' -), ko. ocre rouge, akuberi.
argent, dara; gyete. or, sika.
- fondu, sikatÕnyë.
argile (en général), fa.
- - (mine d' -), sikadiure.
grise, ufa.
- - (pépite d'
rouge, ngba. -), sika-kporè.
caillou (silex), krobive, kùrobwe. - (poudre d' -), sika-rnvutre.
cuivre, ayaba, v pierre, yabwe.
étain, tasa. plomb (comme « étain »).
fer, bulare. quartz, yabwesâ.
fer blanc, kpÕmbo, pômbo. terre,
fer doux, gyende. — asye.
à bâtir, fa.
— à poterie, ufa.
granit, kpumbu; yabwe-ble. — blanche, fa-ufwe.
graphite (sorte de -), kyeüi, - <très blanche à base de
kyebi, kyevi.
gravier, yabwe-nzüka, yabwe- talc, uro, UJuro.
nzaka. - rouge, fa kokre.
- très rouge, ngba.
grès, larye-abwe; sri-abive.
latérite, kpâgba. verre, krana; iïgrânzi, kranzit.
lignite (sorte de -), kpakpa. zinc (comme « fer blanc »).

V. — La terre, l'eau, le feu.

alluvion, nziiebo-asye. boue, notye.


bac, alie-su; kporèsu. braise, simle.
baie (golfe), mo, monu. broussailles, wakama, ivaka-
baisse des eaux, nzue asâsâ. manu.
ballon (montagne), bok'à krukru. buisson, waka-gbèdegbrè; waka-
barre (surf), serèki. kpèperekpè.
bois (forêt), bo, bonu. campagne (cultivée), namwe.
bord (d'un cours d'eau), kyekye. — (non cultivée), awa-
bosquet, bo kâ. nu; bro.

(1) C'est-à-dire « aubergine de Tiassalé », nom donnéaux tomates dans


le Baoulé.
(2) Du mot anglais « glass ».
DE LALANGUE
AGNI 15

cascade, wu. marais (de vase), fokofokonu;


caverne, yabwe-tokro. notyesu.
cendre, nzïiT. —(sablonneux), aÕiiya-
charbon (éteint), bunde. nu-nzüe.
chute d'eau, wu. mare, bura.
cirque, boka-afyï. mer, gyemvye.
citerne, bura. montagne, boka, woka.
clairière, kpètè. - (flanc d'une —),
colline, kporè, kpore, kpre. boka-papranu.
confluent, anyaryesu. - (pied d'une—),boka-
contrée, rnè; kurÓ. gya.
côte (montée), ntirere. - (sommet d'une —),
— (bord de la mer), gyemvye- boka-tisu.
kyekye. mousse (du vin de palme, du
creux, tokro, tokronu; afyi. savon, d'une rivière, etc.),
crue des eaux, nzüe ayl. awôno.
défilé, nda, boka-nda. ombrage, lulènu; froronu;
désert (endroit non habité), bro. fÕmvÕnu.
- (endroit sans végétation), ombre (d'une chose), lulè;
tôtrô, tÕtÕnu. - fômvô.
eau, nzüe, süe; njue, ùjue. - (d'un homme), fômvô.
— chaude, nzÙe-irè. pays (en général), mè.
écueil (sous l'eau) nzüebo-yabwe. — (patrie), kurÓ.
— (sur l'eau), nzüenu-yabwe. — habité, kurÓ, krô.
écume, awÕno. pente, ntirere.
embouchure, agwarye. pic, kyûkrokyokro.
étang, fetè. pierre, yabwe.
étincelle, tetekprèkprè. plaine, asye.
falaise (partie hors de l'eau), Pl ateau, asye-kporè; tisu-
kyekyesu. kpeprekpè.
falaise (partie immergée), kô- pont, kye.
gonu. port, aliesivrè.
feu, si. poussière, ndùtre, ndÛtÏtre.
flamme, si-tafrema. puits, bura.
fleuve, nzüe-kpri. puy, afyitÕnu.
fond de l'eau, nzùe-bo. rapide, wawasu; ngbaryesu.
-
forêt, bo, bo kpri. rivage, kyekye.
fossé, kuma. rivière, nzüeba, nzüe.
frontière, afyl. rocher, yabwe kpri.
fumée, ivusre. rosée, nyasüe.
gravier, yabwe-nzüka, yabwe- ruisseau, nzüeba kâ.
nzaka. sable, aÕnya.
grotte, kuma. savane, aurenu.
gué, si. 9 sol, asye/Í, asyeô.
herbes, aure. sommet, tisu.
île, alüsu. source, nzüe-ti.
lac, fetè. suie, sende, sinde, sindere.
lieu, rika. surface de l'eau, nzüe-ima.
lisière d'un bois, bonuwa, honwa. termitière, sure.
lit d'un cours d'eau, nzüe-ati. — champignon, bomotye.
marais (d'eau bourbeuse), terre (globe), mè; asye.
notyesu-nzue. — ( matière), asye ( voir
16 ESSAIDEMANUEL

aussi: IV. Les minéraux). vase (fém.), notye.


tison, yindre. végétation dense (ou région
torrent, bronzïie. de -), bonu.
tourbillon, wawa; ngbarye. — herbacée (ou région
trou, kumâ; bwe; tokronu; afyï. de -), aurenu.
univers, me; rika krwakrwa. — spontanée (ou ré-
vague, kpâga. gion de-), awanu.
vallée, afyi. volcan, si-woka.
vapeur, nzuenu-wusre.

VI. — Le ciel et l'atmosphère.

air, auma, auma. lumière (autre que celle du


arc en ciel, iïyagÕndi. jour), tè.
atmosphère, lika, rika. — du jour, arie, alie.
brouillard, borè lune, awôro, aôro; nyamyeba;
chaleur, aônyènyè, aônyeyè, sara.
- (nouvelle -), awôro au.
aôiïyè.
ciel, nyamye. - (pleine —),sara, sva; awôro
— (partie nord du), wawa. ayi.
— (partie sud du), mïtgu. nuage, nzite-amra, nzùe-amnâ.
clair de lune, sarasu; awôro ta. nuit, kÕgwe.
croissant de la lune, awôroba. obscurité, blenu.
écho, kÕgo. ombre, lulè; fômvô.
éclair, kerika. > t orage (voir aux verbes: « ora-
étoile, nzrama, nzarama. ge J»).
— du matin, asri-kàgyo. pluie, nzue.
— filante, nzrama o tu. soleil, ita.
— intermittente, akotanu- — couchant; senze.
ma. — (course apparente du),
— polaire, mèti1. nyamye-tendenu.
foudre, mhramà. temps (le temps qu'il fait), lika,
froid, aere. rika.
grêle, yabwenzaka-nzüe. tonnerre, mbramà.
halo, senzeiigre, senzengreui. tornade, aûmâ-kpri.
harmattan, fufu. — pluvieuse, afinui-lila-
jour (date), kyr. nzue.
— (espace de 24 heures), le, vent, aûmâ, aumà.
èle; kyT. voie lactée, milgu one wawa
— (opposé à nuit), arie, alie. anyaryesu.
a
VII. — Les rapports des choses.

angle, kijôngyà, kyôngyô-su. bord (d'un chemin), nwa.


bas (subst.), bo; aasyeô. — (d'un objet), nwtisu, nwâ.

(1) Pouro m'èati, « elle lui donne le chemin ».-


DE LA LANGUEAGNI 17
boule, rike krukru. gauche (subts.), hèsu.
bout, thva. haut (subst.), wôro, ôro.
— inférieur, bo. hauteur, wôronu.
— supérieur, ti. largeur, papranu.
bruit, seke, sèkè. lieu, rika.
carré (subst.), rike kpîkpT. ligne, swa.
centre afYl. liquéfaction, kurule.
cercle, rifce krukru. longueur, tendenu.
chose, rike. milieu, afyi.
coin, lÕiigo, lôngonu. — exact, afyi sèsè.
commencement, ti. morceau, bwe.
côté (en général), papranu. nom, duma.
- droit, papranu famasu. nord, nyamye-papranu; wawa.
- gauche, papranu bèsu. ouest, senzenu.
- (le plus long), tendenu. place (lieu), rika.
- (le plus court), papranu. - (endroit que l'on mon-
creux (subst.), toki-o, tokronu; tre), wa.
bwe. - (d'une personne), si.
cube, paprapa. pli, afyï.
dedans (subst.), nu. pointe, kyokronu.
derrière (subst.), si, si. poudre (quelconque), mvutre.
dessous (subst.), bo. prix, gwa.
dessus (subst.), su; tisu; ti; fi. profondeur, kproûnu.
devant (subst.), ndèmasu. quadrilatère (comme « carré »).
droite (subst.), famasu. sphère (comme « boule »).
endroit (d'une chose), Jii. sud, mÜgu.
— (lieu), rika. surface (dessus), û, Õ; fiinu,
— (partie, lieu, quand on inu; ima; su.
le désigne), zea. temps (durée), laba.
— (où se trouve totalité, krwakriva.
quel-
qu'un), si. tour (d'un objet), iya.
envers (d'une chose), si; bo. trace (des pieds), gyaosu.
espace, rika. triangle, kyôngyà-nsà-rike.
espèce, rye. trou (dans la terre), kumà; bwe.
est, üafiurenu. — (dans le bwe; tokro.
bois),
façade, ndèmasu. — (dans l'étoffe, le
papier,
face (d'une chose), ndèmasu. un métal), bwe.
fin, tiwa. valeur, gwa.
fois, kpè.

VIII. — L'humanité, la société.

accouchée (femme qui vient âme, wawè


d'accoucher), bla ta. ami, amie', aègwe, aeiigwe;
allié, sifwe. ndôma; dyamvwe.
amant, sôma. anciens, (les -), lalarwe.

(t) Proprement « papillon» ; cette expression répond à l'idée que se


font les Agnidel'immatérialité de l'âme.
(2) Le même mot sert pour les deux genres. Lorsqu'on veut préciser
2
18 ESSAIDE MANUEL

bébé, ba. esclave de case, auroba.


camarade, sikèfive; — pour dettes, aowa- sÓna.
myagu,
màgu; sifwe., — tatoué
par incisions,
captif(fait à la guerre), alumwè. kaga.
(Voir aussi « esclave »). — (fils d' -), akwa.
célibataire (qui n'a pas de — (fille d'
—), afÕnyè;
femme — ou de mari — par akwa.
suite de circonstances natu- - sans maître, gye.
relles: pas encore marié ou étranger, aufwe.
mariée, veuf ou veuve, di- fantôme, umye; (ÕmvÕ.
vorcé), kyegbaka. femme, bla; brèswa; mo".
célibataire (qui n'apas le moyen — stérile, kunukpafwe.
d'avoir une femme ou dont femme (vieille -), bla woke;
les femmes ne veulent pas, aurwa bla.
situation méprisée), kokranyè; fille (fém. de fils), wa bla.
kakauroiiga- (we. — (jeune tarwa.
—),
chef (de famille), nana; baba. — (petite
- —), bla kâ.
(de village), byâ-kpIgbT, — (opposé à garçon), bla; brè-
byâ-kpïi, kpii; famye. sÛa.
--- (de tribu), aura;
(amyé. fils, wa.
compagne (pour la nuit), sïirike; — d'esclave, akwa.
sürima. — d'homme libre, deyewa,
compagnon, wâgo; sifwe. dyewa.
— (pour la nuit), com- garçon (opposé à fille), byaswa,
me « compagne ». byèswa.
conquérant, asae. — (petit -), byâ kâ, byas-
domestique, sÓnâ. wa kâ, batwaka.
enfant (homme en bas âge), habitants (d'un pays), mèma;
batwakâ, matwaka; kurô fwe.
batemà; batwâ. homme (être humain, mâle ou
- (petit -), ba kâ. femelle), sÓna suna.
— —
(progéniture) (voir: IV. (indigène d'un pays,
La famille). ou en composition),
- trouvé, amnifwe. (we, (wè.
ennemi (à la guerre), alèfwe, alè. — (opposéà femme), byri;
esclave1 (en général), sÓna; wa; byaswa, byèswa;
gbafrï. ndya, ya*.

le sexe, on fait suivre le nom de byâ pour les hommes (byèswa dans les
dialectes orientaux) et de bla pour les femmes (brèswa dans les dialectes
orientaux)
(1) Les Agni n'ont pas de terme particulier correspondant à notre
mot «esclave » ; ils appellentleurs esclaves « mes hommes,mes fils, etc. »;
sÓnà veut dire « homme x, wa « fils», gbafrT « jeune homme », auroba
« enfant de la maison », aowa-sônâ « homme-garantie » ; kâga est le nom
donné à tous les peuples tatoués du Nord (Sénoufo, Mandé, etc.).
(2) Mo ne s'emploie que lorsqu'on adresse la parole à une femme ou
devant son nom et correspond à notre « madame» ou « mademoiselle ».
(3) Ndya ou ya ne s'emploie qu'en adressant la parole à un homme ou
devant son nom et correspond à notre « monsieur».
DELA LANGUE
AG\lI 19

homme (quand il s'agit d'un maître mibyâ; mi; si; ndya;


certain nombre), baba; nana.
menya; sÓna. maîtresse, mo; ni.
- (bel -), gbafri-loma; — (amante), sôma.
alô. menteur, atofive; gbrèfwe.
— d'âge mûr,sônâ kpïgbT. monsieur, ndya, ya.
— de peu d'importance, nain, akreui.
batwakâ. nomade, warakafwe.
— (jeune -), gbafrî. otage, aowafwe, aobafwe.
— libre sÓnâ kpa; sÓnâ pauvre, yarèfwe.
kye. pubère (homme ou femme),
— libre (fils d' -), deye- o kpè akônumi-t.
wa, dyewa. puceau, ,akùnumiÍ; byil akakpi.
— respectable, byâ kpi- riche, brembi; sikafwe ; âgomu.
ghi, byd kpii. sauvage, brofwe. 1
— sans maître ou sans fa- tribu, akpaswa. -
mille, sÓna gye; am- vagabond, fifwe.
nifwe. vieillard, aurwa.
indigène kurôfwe (homme du vierge, bla akakpi; bla akÓnuma.
pays); wafwe (homme d'ici). voleur, aüèfwe.
madame, mademoiselle mo.

IX. — La famille t.

aïeul, nana. cousin, aÕzite; nyama.


ascendant, si. cousine, aôzüe bla.
bâtard, aüèÓa. descendant, wa.
beau-frère, beau-père, belle- divorcé (homme ou femme),
mère, belle-sœur, sya. kyegbaka.
belle-sœur (se disant de deux enfant (progéniture*), wa; ma;
femmes du même mari), ura. kunuba, ba, waba.
bru, seüi. épouse, yi.
collatéral, nyama. époux, wil.

(1) Voir la note qui se trouve au mot « ami » (dans: VIII. L'humanité,
: wa « fils » ou ci fille», wa bya
la société), sur la distinction des sexes
« fils », wabla « fille ».
(2) Wa et ma ne s'emploient que pour les personnes; wa s'emploie au
singulier et au pluriel si le nombre est déterminé; ma ne s'emploie
qu'au pluriel pour désigner d'une façon indéterminée les enfants d'un
même père; ba s'emploie pour les personnes avec le sens d'« enfant en
bas âge, bébé» et pour les animaux avec le sens de «petit, progéniture» ;
waba s'emploie pour les personnes avec le même sens que ba; kunuba
s'emploie quand on veut insister sur l'idée de maternité. Exemples: Kwasi
wa, le fils de Kouassi ; Kwasi le wa nyù, Kouassi a deux enfants; Kwasi
mamô le bu, ce sont les enfants de Kouassi ; nya mi ba, regarde mon
petit enfant; nyd mi ivaba (même sens) ; arua ba mù, les petits du chien;
Aya kunuba o le Kivadyo, Kouadio est 1enfant (le petit du ventre)
d'Aya.
20 ESSAIDEMANUEL

famille, akpaswà. nièce, gyarofwe bla.


fille, wa, wà bla. oncle maternel, ni-nyama; si.
— paternel, si-nyama; si.
fils, wa, wa bya.
frère (en général), nyama. orphelin (de père et de mère),
— (de mère seulement),niwa. ausya.
— (de père seulement), sima. — (d'un ascendant seu-
— (de père et de mère), lement), âgbeti.
nyama kpa. papa, baba.
gendre, sya. parent, asasu.

grand'mère, nana, nana bla. par alliance, sya.
— maternelle, moni. père, si; ndya.
— paternelle, sini. petite-fille, anuma bla.
grand-père, nana, nana bya. petit-fils, anuma.
— maternel, nisi. sœur, nyama; nyama bla.
— - (de père seulement), sima
paternel, ndyasi. bla.
jumeaux, nda, ba-nda. tante maternelle, ni-nyama bla.
maman, na, na. — paternelle, si-nyama bla.
mari, wû.
mère, ni; mo. veuf, âgbeti; kyegbaka.
neveu, gyarofwe; nyama-wa. veuve, agbeti; kuna.

X. — Les professions.
tous en
Les noms désignant les professions se forment presque
« homme» au mot qui désigne l'instrument de la
ajoutant fwe
ou nom d'nn régime, qui indique
profession ou au verbe, précédé « commerçant »; sua
la profession: wata « commerce », watafwe
».
« porter », trd « charge »; trô-sua-fwe « porteur

archer, tatofwe. gardien, rikanyafwe.


berger, bwasunyafwe. guerrier, tüifwe; alèfwe.
chanteur, güetofwe. guide, atikrefwe.
tireur devin de palme, nzâkâfwe,
charpentier, agüindifwe.
chasseur, bofwe; konyè. nzdfwe.
cavalier, kpâgosufive. jardinier, fyedifwe.
chercheur d'or, sikadiflve. joueur de crécelle, agüedifwe.
— de tambour, pendere-
chavrier, kumasunyafwe.
commerçant, watafwe. kafwe; krifwe.
- d'oliphant, awèkafwe.
constructeur de cases, suaefwe.
cordonnier, kprokpafwe. laveur d'or, sikaunzifwe.
courrier, afruafwe. magicien, ati-èyifwe.
coutelier, laryebofwe. marchand, gwafwe; watafwe.
couturier, tânekpafwe. médecin, komye; airèsifwe.
menuisier (comme « charpen-
cuisinier, aryetôfwe.
cultivateur, fyedifwe. tier »).
messager, sumâfwe; kpomafwe.
danseur, ablcsifwe. orfèvre, sikatôfwe.
diseur de bonne aventure,
mÕnzüeyifwe. pagayeur, aliekafwe.
passeur, nzüekpèfwe; aliefwe.
forgeron, zagbrafwe.
DELALANGUE
AGNI 21

pêcheur, nzuedifwe ; gùetrafwe. savetier, mbwabwaefwe.


pilote, aliebolwe. soldat (indigène), tüifwe; nza-
porte-canne, kpomafwe. rafwe.
porte-drapeau, frâgafwe. - (des Européens), songya,
porte-parole, ndèkàfwe gùere- songyafwe (du mot français
difwe. « soldat »).
porteur, trôsuafwe; trofwe. sorcier, awèfwe, alhèdifwe.
potier, sèufwe; taryeufwe. tisserand, tâneufwe.
prêtre (fétichiste), amwifwe; treillageur, sralaufwe.
amwisofwe. vacher, nanesunyafwe.
- (musulman), nyamye- vannier (qui fait des corbeilles),
Ire fwe. trànfwe.
remplaçant (entre porteurs), — (qui fait des nattes),
nzâtwe. bèufwe; lengereufwe.

XI. — Le village.
abri (contre la pluie) usiusinu. grenier, tâgani.
apatam, lulènu. habitation, auro.
banc (composé de poutres éta- hameau, kurô kà; namwenu.
gées), gbafrï-waka. hangar, kpata.
barrière, awa. jardin, fye.
botte de paille, gùgùre-fyï. lieux d'aisance, bakasu, wakasu;
cabane, blata. aurenu; biàsu.
cabaret à vin de palme, nzâ- maison (voir « case »).
namwenu. marché (couvert), gwa-sua.
carrefour, ngonda; anyaryenu. — (en plein
air), gwanu,
case, sua. gwa.
- à palabres, kpata. métier à tisser, nzarè.
-- en teue avec terrasse, meule de paille, gügüre-kpata.
tofa. ombrage, lulè; froro.
- de plantations, namwe. ombre (endroit à 1'—), lulènu;
- ronde à toit conique, ku- froronu.
tukû. ordures, ura.
cases (groupe de — formant palissade, krâgra.
une habitation), auro. place publique, agwa, gwasu.
chaise à étages, done-bia; plantation, fye, fyesu; namwe.
kpakpa-bia. pont, kye.
chambre mortuaire, sakasu. poulailler, ako- sua, alcôsu.
charogne, (lOt, (wè; va. prison, bisua.
chemin, ati, ati. puits, bura.
cimetière, sakasu. rue, ati, ati..
détritus, ura; ufwe. tas d'ordures, ufwe.
environs (d'un village), tilOa. tesson, nyaiiga.
étable, bwasu; bwa-sua. tombe, saka.
forge, tünzüe. trou, kumâ; bwe.
fossé, kuma. vérandah, sua-gya.
fosse mortuaire, sakabwe. village, kurô, krô.
fourneau de forge, fo. - abandonné, kurôftvTsu.
frais (endroit —), froronu. - de culture, narmoenu.
fumier, ufwe.
22 ESSAIDE MANUEL

XII. — La case.

affaires, bagages, ninge. marchandises, nore, noIe;niftge.


bas (d'une maison), aasyeÕ. motte^ de terre servant de
bas-relief, tarèurike; tarèusÓna. foyer, gbo.
case, sua. moustiquaire, mwatemwate-sua
- (comprenant plusieurs bâ- mur, tarè.
timents réunis par une natte (en dattier), aglesya-hè
cour), auro. — (en pandanus), ndÓ-bè.
chaise à dossier, kandagra. — (en raphia), lefigere.
chambre (fermée), ure. — (en ronier), kpasa.
— — (en général), bè.
(sans porte), suaba,
suabanu. oreiller, bè-mle.
— à coucher, laure, la- paille, gügüre.
wre, labre. palissade, krâgra.
coin, LÕngonu. pilier, kwatre.
cour, auro-kunu. planche, waka-bwe.
couverture, tutu; kundu. porte (entrée), anwâ.
cuisine, gbonu. — (bois de la —), kpwî.
fenêtre, wôro-nwâ. poutre (en général), waka.
— (de faîtage), gyainvre.
foyer, gbo.
grenier, têtgani. salle à manger, aryediure.
haut (d'une maison), wÕro. siège, bia.
lien, nyama. sol, asye.
lit, bè. suie (pendeloques de-), sende-
— (place du -), laure, labre. ble, sindeble.
— (exhaussement enterre pour table, trobli, troble (du mot
recevoir le lit), wama. français).
— (ruelle ou saut de lit), lomo. toit, sua-tinu.
magasin (extérieur), tagani. ustensiles de ménage, ninge.
--- (dans la case), bum- vérandah, sua-gya.
bûnu.

XIII. — Les instruments et les outils.

aiguille, dorwa. bougie, kane (de l'anglais « can-


allumettes, kpasi. die »).
assiette, tarye. bouteille, sülwa; kpandu.
baguette de cuivre, gyaüi. cadenas, ayaba, aaba.
balai, kuT-ura. caisse, alaka.
balance, tüe. canif, larye-buranu.
baril, agora. can ne, kpoma.
bassin en cuivre, ayaba. cercueil (en bois), alaka.
— (en palmes), kpata.
bâton, waka; kpomÜ.
boîte (petite), kpariva. chaîne (en métal), moivuro;
— (en fer blanc), kpômbo; mlaka.
— de tisserand, nzarè.
kpômbo-alaka.
— (grande-) (voirMcaisses). chaînette, mlaka.
bonbonne, suindoma; bondoma. chaînon, mowuroba; mlakaba.
bouchon, tri, tre. charge, trô.
DELALANGUE
AGN1 23
chasse-mouches (en paille), foret (pour creuser des trous
lômbosa. en terre), sue.
— en queues de — (pourtirer le vin de
palme),
bœuf), nane- kyakyo.
dwa,nandwa. fouet, mbre, mble.
ciseaux, laurè. - des danses sacrées, arua,
civière, kpata. arwa.
claie à tisser, kre.. fourche, gbendè.
clef, safe (du portugais « chave»). - (pour maintenir les
clou, kpigbè. broussailles quand on
— en cuivre, gurope. débrousse), âgbaru.
corbeille, trà; googbo. fourneau de forge, fo.
— il fond en bois, boiiga. gaine de palme (servant de
— en bois, kolè. pelle), bwi.
— (grande, en bois), bia. gargoulette, tomwa,
coupe-coupe, kaka; bese; kyüfi- gobelet, (en noix de coco),
gyu. kpaku.
couteau, larye, dadye. - (calebasse), awa.
— à poignée dorée, larye- gourde à injections rectales,
blawa. beiigre, weiigre.
couvercle, tri; sè-tri. gourde à vin de palme, toa,
couveuse, kyokyo. towa, toba.
crayon, afrua-waka. grelot, aloko.
crochet, bliriwa. hache, ftmà.
cruche, sè. hallebarde, kÏta.
cuiller (en bois ou en fer), atye. hamac, tè.
- (en calebasse), blasa. herminette, soma.
- (petite — pour pren- hotte, lasè; tro.
dre la poudre d'or), houe, tokpQ.
famva. jarre, sè.
dame-jeanne (voir « bon- lame, ba; bulare.
bonne») lampe, kàne.
drapeau, fraga (de l'anglais lumière, tè.
« flag »). lunettes, iiÍma-kil.
échelle, agbralu. maillet, blemle.
écuelle (en terre), larye. manche (d'un outil), waka.
— (en bois), kolè. marmite, sè; arye-sè.
— (en calebasse), awa. — en fer, bulare-sè.
- (pour mettre le pain), marteau, koko.
arye-tarye. — dé forge sàè.
— (pour mettre la sauce), métier à tisser, nzarè.
trosumâ. meule à écraser le tabac, asra-
enclume, sdè-yabwe; tunzue- yabwe.
— à écraser les condiments,
yabwe.
encre, afrua-nzùe. tro-yabwe.
entrave, kpàÕ. — à aiguiser, larye-ab -
enveloppe (en feuilles), bore. ive; srÍ-abwe.
— (en papier), afrua- montre, iia, üanu.
bwi. mortier (à piler), kpokpo.
éventail, fèfè, pèpè. moule, (alè.
fer (d'un outil), ba. navette, krokro.
filtre végétal, kpukpusu. pagaie, lèbwa.
24 ESSAIDEMANUEL

panier à poules, akÓ-lüi. sabre à poignée dorée, aoto.


papier, afrua; flmti; karta. sac (en toile), zuguzugu.
- (en
parapluie, kataüa. vannerie), kpaure,
parasol, id. kpaule.
pelle, bràfwe-tokpo. sacoche (en étoffe), gùra; koto-
pilon, kpokpoba. kû.
-
pinces, laurè. (en peau), afroko.
pipe, kruiva, kruba. scie, zogozogo.
pirogue, cilié. seau, kpômbo-sè; sonu (du mot
plat (en terre), tarye. français).
- (en cuivre), ayaba-tarye. serrure, ayaba, aaba.
plume (à écrire), afrua-waka. soufflet, fa.
poids, tüe-yabwe. tabatière, asra-kparwa; kparwa.
pot, sè. torche, kâne; yindre.
— à anse, tÕgro. van, gbari.
— (petit —), sèma. vase (masc.), sè.
poulie, fifi. verre à boire, kpaku ; ngrànzi,
quenouille, kruwa, kruba. kranzi (de l'anglais « glass »).
rasoir, lèmti.

XIV. — Les armes, la guerre, la chasse, la pêche.

amorce, kpasi. fosse (pour prendre le gros gi-


appât, ayanwanè. bier), griwa.
arc, ta. fourreau (de poignard), bwa.
— (de fusil), akore.
armée, nzara.
baguette {de fusil), kür. fronde, kpafroko.
balle, kyeüi, keiii, kyebi;yabwe. fusil, tüi.
bande (sous le commandement — àdeuxcoups,nw«-nî/Ô-^Mî.
d'un chef), akpaswa. — à baguette en fer baruba-
bourre, mina, mna. ru.
calibre (pour la poudre), ndua- — (grand - rouge), kekreba.
ma. — (petit - rouge). aboresye.
— (noir), andi.
camp, nzaranu.
canon, premû. — (très long -), abokporè.
— de fusil, tiii-ba. fût de fusil, tüi-waka.
capsule (comme « amorce»). gâchette, twa.
cartouche, nduama.' giberne (pour les balles), asa-
cartouchière, ndua ; ndokwe. fukye.
— ceinture, akro. guerre, aie.
casse-tête, kyeple. hameçon, kÓwa, kÓba.
chasse (par l'incendie des her- lance, küa.
bes), iigbè. ligne de pêche, ife.
chien de fusil, akÓ-sowa. nasse, tuma.
couteau, larye. pêcherie, airema.
crosse de fusil, tiii-bo. — (par barrage), ngegye.
épée, kwe tende. piège, aya, aa.
épuisette, nzïiedire-bôbô. pierre à fusil, kùrobwe, krobwe.
tilet, tè. plomb de chasse (comme
flèche, ta-ba. « balle »).
DE LALANGUE
AGNI 25

poignard, kwe. revolver, tüiba; tïii ka.


— courbe, kwe-kre. sabre (comme « épée»). -
— large, vô. trappe, beri.
poudre, aire.

XV. — Le vêtement, la parure, la toilette.

anneau, nga. épingle à cheveux (en fer), kôna.


— de bras, saga. — (en ivoire), nguro-gboma.
— de jambe, gyaga. étoffe, tâne.
fibres de raphia pour se laver,
bague, samaga.
bijou (d'or), sikatônyë. mna, mina.
bonnet, icine-kre. ficelle, nyama.
boucle d'oreille, sanûga. fil (de coton), gyese-nyama,
boulon (de vêtement), trare- gyese.
ima. - (d'ananas), abrobe-nyama.
bracelet (voir « anneau »). filasse (de fibres de bananier,
caurie, nzereiva. servant de vêtement intime
ceinture (grosse - en cuir), aux veuves), sua.
aforo, afro. gourde à injections, bengre,
— (mince - en cuir):zeri. wefigre.
— (en fil de palmier), ngo- haillons, tcine atiti.
ble. indigo, (pain d' -), gale; ble.
— (en fil d'ananas), abro- ivoire, nzè.
be-nyama. manille (bracelet-monnaie), ka.
chaîne, mlaka. miroir, nianu, nyânu.
chapeau, kre. morceau d'étoffe roulé en boule
chaussures, mbwabwa. sur les reins des femmes, go.
chemise, wôro-trare. mouchoir, afigete.
chiffon, angete. mousse (du savon), aworo.
collier, komi-nyama. musc, süèbo.
coquillage rouge, ala. nœud, kporè.
corail, anefigrema, anagrema, or, sika.
neiigi-ewa. pagne, kôndro;tcine1.
cordon (porté sur le front), abÓ. pantalon, bo-trare; gya-trare.
coton, gyese. parfum, rike o bô fani.
couverture, kundu; tutu. — obtenu à l'aide d'une
cure-dents (bois àfrotter),gigye; écorce, sore-bwi.
sese. — obtenu à l'aide de
- (en fer), yigyenu. feuilles, loko-nya.
cure-oreilles, brisunu. peigne, saka; kwakwè.
dents (écartement artificiel des peintures blanches, icuro, uro.
—), gye-ndrure. — noires, a luinyu ; bunde.
endroit (d'une étoffe), ni. perles (en verroterie), afre
envers (d'une étoffe), si. (nom d'unité: afrebar.

(i) Voirà l'Appendice, I, la nomenclature des pagnes les plus usités


dansle Baoulé.
(2) Voirà l'Appendice, II et III, la nomenclature des perles les plus ré-
pandues dans le Baoulé.
26 ESSAIDEMANUEL

pli (dans l'étoffe), afyl. tissu, tline.


-
pommade, sakye; nyago. européen, brofwe-tàne;
savon, samna. brà-tâne; tâne- froro1 ;
serviette, unzinu. Brinâ-tâne2.
-
soie, srike (du mot anglais (bande de —), tùne-tam-
« silk »). we.
tatouages, fÍgorè. trou (dans l'étoffe), bwe.
— de la face, mbo- turban, li-nyama.
fîgorè. veste, wôro-trare.
— dela nuque, boboko- vêtement, trare.
misi. — intime des femmes,
— de l'avant-bras, lôii-ga. kàgyo; aègba.
— des tempes, ti-ngorè. — intime des hommes,
- des reins, louba. alakô, alakii.
— du front, kpôkpô.

APPENDICE

I. — Nomenclature des pagnes in- lolanda, pagne à petits car-


digènes les plus usités dans le reaux bleus et blancs.
Baoulé.
nèflire, pagne fait de fils bleus
agbaû, pagne d'écorce(voir bofi). et blancs croisés.
agyorèrnbo, pagne blanc à norè-tâne, pagne en fils de ra-
doubles raies bleues. phia.
akà-ndrè, pagne à trame claire. figo-ttine, pagne en fils de pal-
beeki, pagne bleu à dessins bleu mier à huile.
clair, couleurs fondues. nyamle, pagne bleu uni.
bofi, wofi, pagne d'écorce. nyamle-ufwe, pagne blanc.
bofi-ble, pagne d'écorce passé pokugyasyi, pagne blanc, à raies
à l'indigo. bleues.
bomo, pagne fond blanc à croix süègya, pagne bleu à dessins
ou carreaux bleus. blancs couleurs fondues,
borno-bunu, le même à croix ou avec petites raies blanches en
carreaux noirs et rouges. haut et en bas.
dagi, pagne à larges raies bleues sopni, sopunu, pagne analogue
et blanches. au ddgo, mais pour femmes.
dagi-pro, pagne bleu à raies tamle, pagne bleu foncé à raies
blanches, couleurs fondues. blanches et bleu clair.
dago, pagne bleu foncé à pe- tamle-yaswa, pagne à bandes
tites raies et quadrillages bleues et grises.
blancs et bleu clair. tâganikre, pagne bleu couleurs
gyekanu, pagne noir. fondues.

(1) C'est-à-dire « tissu froid x, nom donné aux tissus apprêtés, qui
sont froids au toucher.
(2) C'est-à-dire « tissus de Brignan ou Grand-Lahou », nom usité
seulement dans le Baoulé.
DELA LANGUE
AGNI 27

wonzani, pagne bleu clair à afre uftoeufwe, perles blanches.


raies bleues et blanches cou- agyenuma, perles presque fili-
leurs fondues. formes.
akpa, perles en forme de len-
II. — Nomenclature des perles in- tilles.
digènes les plus répandues dans akrumiabla, perles striées, noi-
le Baoulé. res ou blanches.
agüe-bwi, perles faites avec les akyekye-gya (comme agyenuma).
noyaux des amandes depalme. aminda, perles courbes à faces
aosima, perles faites avec la co- plates.
quille des gros escargots. anoma-krizüa, perles rondes,
kuwe, perles diverses, disposées grosses, noires avec points
en chapelet, et dont chacune blancs.
a sa devise. bofrema, perles rondes à côtes,
kokotüi, perles faites des graines noires, ou noires et blanches.
du balisier. bondoma-afre, perles ovales
kpôgrèma, perles noires à arêtes noires et blanches.
faites des graines d'une thé- hriuma, briumwa, perles imi-
rébintacée. tant le corail.
kyekyeurere, perles faites à l'aide bràfwe-anzâ (comme kôgorôgô).
des tiges des herbes coupan- fufwe-ese, perles blanches en
tes. forme d'olives à facettes.
iiya-útre, perles odoriférantes güe-oüe, perles cubiques pré-
faites à l'aide des tiges d'une sentant une croix sur chaque
plante. face.
worye, perles en verre, généra- kôgorôgô, kôgorô, perles cour-
lement d'un bleu à reflets bes et cylindriques.
verdâtres, qu'on trouve dans kraoni, perles ellipsoïdales ou
d'anciennes sépultures et qui rondes, peintes en mosaïque,
semblent être d'origine égyp- kwasimbo, perles rondes, rouges.
tienne (dites parfois « pierres kpomiyawa, perles noires cu-
d'aigris » ). biques.
worye-nzwi, mêmes perles, logbologbo, perles en forme de
transparentes. cigare à facettes, rouges.
akpekpo. mêmes perles, vertes. ndasüe, perles hexagonales en
amane-aloko, mêmes perles, verre rouge.
jaunes. ndrikofi, perles jaunes en terre.
muwa, mêmes perles, blanches nzuensutè (comme logbologbo).
et noires. ngo-kôwa, perles cylindriques,
courtes.
III. —Nomenclature des perles d'im- figosyr-tre, perles cylindriques,
portation européenne les plus petites, rouges et blanches
répandues dans le Baoulé. ou noires et blanches.
afre bleble, perles noires ou ligua, perles communes, rondes,
bleu foncé. très petites.
afre kokreokre, perles jaunes ou yabwe-nzüe, perles jaunes en
rouges. verre taillé.
28 ESSAIDEMANUEL

XVI. — L'alimentation.
Nota. — On trouvera à « la faune» et à (\ la flore » les noms
des animaux et végétaux comestibles et des produits animaux et
végétaux qui ne figurent pas ici.

alcool (en général), nzâ. lie du vin de palme, nzâ-bo.


— (européen, gin ou tafia), manioc (pilé), agba-torè.
bro-nza; alako. — (séché), kÕngonde.
aliment cuit (consistant en une — (boule de — fermenté),
sauce quelconque, vedè.
avec ou sans viande), miel, awè; dore; tau.
tro. pain (européen), kpa (du mot
— cuit (consistant en un français).
farineux, — (de bananes), mânda-torè.
ignames,
bananes, riz ou ma- - duo-torè.
— (de (d'ignames),
manioc), agba-torè.
— nioc), arye.
(en général), arye. — (de riz et de bananes),
bananes pilées, manda-torè. lokunô.
beurre de karité, rïgof, lïgwi, - (indigène, en général),
îiguê. arye.
biscuit, vedè;brèdi (de l'anglais poisson (séché), güe kee.
« bread »). — de conserve, kpÕmbonu-
boisson (fermentée), nzâ. güe.
— (non fermentée), nzüe. sauce, tro; nzüe.
bouchée, kondoma. - - de viande, nè-nzüe.
brouet (de manioc), kÕlïgonde- - aux amandes de palme,
pro. ae-nzüe.
— akpesi; - aux pistaches, fÍgatè-
(d'ignames),
alubwe. nzüe.
— (de papayes et d'aman- - aux gombos, gboru-nzùe;
des de palme), krô- tro-nzüe.
krôfi. - (tout légume, fruit ou
— (de papayes et de pis- feuille servant à faire
taches), bofre-tomwa. des sauces), tro.
eau, nzüe. sel, ngi.
— chaude, nzüe irè. sucre, asigre (du mot français).
- fraîche, nzüe froro. tafia, rhum, brà-nzâ kokre.
farine, samle. viande, nè.
foutou (sorte de pain d'ignames - de conserve, kpÕmbonu
ou de bananes), arye. nè.
- - séchée, nè kee.
(sauce du -, aux aman-
des de palme, aux pis- vin de palme (en général), nza.
— de dattier, aglesya-nza, agle-
taches, etc.), arye-tro.
gâteau, vedè. sya.
— de palmier à huile, me-
genièvre, gin, bro-nza ufwe.
gombo séché, gyümble, gyümle. nza, me.
— de raphia, gbari-nza; doka.
graisse, lüi.
huile, iigo. — de ronier, kuhe-nza; kube.
ignames pilées, duo-torè. vin rouge européen, nzct ble.
jus, nzüe.
DELALANGUE
AGNI 29

XVII. — La musique, la danse, les arts, les jeux.

accordéon, mè. jeu(case du — d'aouaré), aware-


anneaux de peau de singe, kumâ.
— analogue à la main-chaude,
fwe-ndrè.
baguette de tambour, krï-waka. zaga.
— de saute-mouton, akpa.
— (en formede marteau),
tokorè. - des graines (sorte de billard),
bille du jeu d'aouaré, aware- atè.
kwï. — des trois bâtons, be.
calebasse-crécelle, sekèsekè; — (crochet pour le — des trois
agüe. battons), tèmve.
castagnettes (composées de — du fil à tro uver dans le sable,
deux plan- akpro.
chettes), ndè. — du sceau de Salomon, kpra.
- (composées de légende, ndè.
deux boules), masque; sénd-tri.
kpèsuku. — d'antilope, zamle;frete.
chanson, güe. — de bœuf (fétiche), gye;
cithare (à languettes de bois), siru.
— de buffle, awe.
sâgo. —
clairon, brôfwe-awè. de mouton, bwanone.
conte, ngw-a. — d'homme, gu, gÓ.
corne, awè, wè. — d'hyène, gbogmkofi.
danse, able. — en forme de cagoule,
— de guerre, fruga. firu; gbagba; gbafrï-
— des calebasses, gori. kwasi.
— des cornes, gofe. musique (instrument de — à
— des femmes, nolo. vent), awè.
— des femmes (en temps oliphant, mè.
de guerre), agya, agya- plaisanterie, nüoüi, nüovi.
nu. poupée, waka-sônây waka-ba.
— des masques, zamle. sifflet, Irere, fterefrere.
— des sorciers, awè. sonnette, gri, geri.
- fétiche du bœuf, gye. — d'appel (avec mar-
- mortuaire, sè. teau), laurè.
- réservée aux hommes,do. — sans battant, kokowa.
échasses, gyo. — cylindrique, kpându.
fantasia, sè. tambour, kri.
farandole, gobe, gowe; ayau. - à cordes, lônaa.
flageolet, bro, boro. - à deux peaux (fétiche),
flûte, kele. do-kri.
fouet de danse, arua. - à deux peaux (pour
grelot, aloko. les chefs), pendere;
guitare (à plusieurs cordes), kâgare^krï.
aluku. - long, kri kpri.
— (à une corde), godye. - orné d'ossements hu-
jeu, ngwa. mains, guro-krï.
— d'aouaré( oudes douze cases), tambours (deux — accouplés),
aware. atumbrâ.
30 ESSAIDEMANUEL

téléphone (indigène), asïire. vêtement fait de fibres de ra-


toupie (faite d'une fleur de fro- phia (pour les danses), ag-
mager), kpuka-gyo. begre.
trompe (en corne), awè. xylophone (balafon), gyomlo.
— (en
ivoire), mè.

XVIII. — La médecine.

adénite, mboruko. monstre, tete.


albinos, fri. morpion, kÓiigi.
ampoule, lulè. mort (fém.), üe.
aphte, awû. muet, amurefwe.
aveugle, nisiriwafwe. mutisme, amure.
blénorrhagie, lorye. nain, akreüi, akreïie, akrebe.
blessure, fè; kânë. nausée, fie.
boiteux, gyakÕtikafwe. oreillons, kpekekpeke; kpèkpè.
borgne, nimakôfwe. plaie, kane.
bosse, afû. poison, airè tè.
— d'épreuve, alüi-nzüe;
bossu, afû fwe.
bourbouille, ngbâüe. waka.
— violent qui se cache
cadavre, fwT, fwe.
cagneux, gyakpândanuafwe. sousl'ongle, dure.
cancer (sorte de -), lobe, lowe. possédé, baefwe; kôgofive.
protubérances aux articula-
chauve, tïkparwafwe.
cicatrice, kâmvwe. tions, gyôgo.
circoncis, twakprebefwe. remède, airè.
eczéma (sorte d' -), nrosùre. — à labourbouille, troma-
épileptique, tukpakyetwe. nya.
— à la diarrhée, sinzya-
eunuque, saryefwe.
fou (aliéné), sinzifwe. bwi.
— furieux (comme « épilep- — à la gale, anomêt-arye-
tique » ). iiya.
— au mal de tête, asi;
furoncle, y ira. wundüi.
gale bédouine, mbrikesi. -- au ver de Guinée, ko-
gale de Guinée, asyT.
— des testicules, byaswasyi. toblamye.
— (parasite de la -), asyîba. - aux plaies des pieds,
akül.
goitre, kombolonono.
hernie, lalo. sarcocèle, torè.
— ombilicale, kutwa-kporè. sorcier, awèdi/we, awê/we.
hoquet, sikosiko. sourd, sutre/we.
lèpre (sorte de -), lobe, lowe, syphilis, poto.
dowe. taches cutanées (en général),
— (taches de —), lobe-nya. iiya.
— rongeante, kokoüe. — (blanches), lobe-nyaufwe.
— (noires), lobe-iiya ble.
lépreux, kokoüe fwe; lobenya fwe. — (grises), aurure.
loucheux, iiimazâfwe. — (rouges), lobe-nya kolo-e.
maladie, ilya, ya.
manchot, sakôtikafwe. teigne, ghagha-üiüi.
médecin, komye; airèsifwe. ulcère (comme « plaie »).
médicament, airè. variole, kouri, koure.
DELALANGUE
AGNI 31

ver de Guinée, ugbâ. verrue, foa.


ver intestinal, mvômvive. vomissement, fie, fxre.

XIX. — Religion et superstition.

âme, waivè génie national des Agni, Saka-


amulette, amwi, amwi; azre. ra-Bunu, Sakra-Bunu,
arbre-fétiche, nyamye-waka. Sahara - Bru, Bunu
ciel (habitants du -), Nyamye- (masc.)
— dont le culte est origi-
lwp-.
Dieu, ALurwa; Anâgamâ*. naire du Cavally, Gbeg-
, enterrement, fwTsyere. re, Kragbi (masc.).
envoûtement, sege. — protecteur des hommes,
esprit (être sans corps), wawè; Do (masc.).
— protecteur des morts,
fÕmvÕ.
exorcisme, amwi-sünzüi. Kaka-(;ye, Gye, SÙ'u
fantôme, umyè. (représenté par un
fétiche, amwi, amwi. homme coiffé d'une tête
— des chemins, atisu-amwi. de bœuf) (mase). (Il a
— qu'on porte au bras, debi une femme nommée
(fait d'une queue d'é- Amna. )
— duchant, Sro, Fro(masc.).
léphant).
fils de cuir servant à prédire l'a- — de la Mort, Aüe-Kpi
venir, ngongima. (masc. ).
génie (bon ou mauvais), amwi, — des chasseurs, Amutwa-
amwi. bwe (masc.).
— (mauvais), bae,baye; kô- herbe qui éloigne les revenants
go. umye-mye.
— de la Terre, Asye (fém.). idole (en forme de chimpanzé),
— du Ciel,Nyamye, Nyamye- waka-akatya.
- (en forme de cynocépha-
Kpri (masc.) (époux
de la précédente) 3. le), waka-gbèkrè.
— de la brousse, des plan- magie, atrè.
tations et de la pluie, monstre n'ayant qu'un bras et
(fils des précédents). qu'une jambe, sâgrâgâgâ.
Asye-BUSH,Busu, Awa- musulman, Nyamyefrefwe; ka-
mnâbo, Asye - Busu - ramo, karamofwe; Alurwafre-
Kwamna. fwe.
- du soleil, Senze (masc.) pots consacrés aux jumeaux,
(fils du Ciel et de la nda-sè.
Terre). prédiction de l'avenir, mônzùe.
- de la Lune, Sara, Nyamye- prêtre, amwifwe, amwifwe.
ba (fém.), (fille duCiel rats (pot à — pour prédire l'a-
et de la Terre). venir), gbekre-sè.

(1) Voir: note 1, page 17. , -L


(2) Les Agm croient a un Dieu unique, pur esprit, createur au monae,
des hommes et des génies, mais ne lui rendent pas de culte et n'en
parlent jamais.
(3) On prête au Ciel une autre femme nommée Ago.
32 ESSAIDEMANUEL

rats (écaille de tortue du pot à sacrificateur, amwiso/we.


-), gbekre-awa. serment sur un mort, nda.
— (baguettes du pot à -), sorcellerie, awè.
gbekre-nima. sorcier, envè/we, awèdi/we.
revenant, umye. temple, amwi-sua.

XX. — Les noms abstraits.

REMARQUE. ,- A tous les verbes .correspond un substantif verbal,


nom d'état ou d'action, qui se forme en ajoutant re ou le (quelque-
fois rè) à l'infinitif du verbe. Si le verbe est terminé par une
voyelle nasale ou un u, on met généralement ne au lieu de re ou
le. Si le verbe est composé ou a un régime, on renverse l'ordre
des mots de façon à ce que le verbe soit le dernier, et on le fait
suivre de la particule re. — Exemples: u « faire », ure « action
de faire»; u tâne « faire un tissu, tisser », tâne-u-re « tissage »;
di arye « manger un aliment », arye-di-re « action de manger »;
ku « tuer », ku-ne « meurtre », nè-ku-ne « action de tuer des bêtes,
chasse », etc. (Voir le chapitre des verbes.)

affaires (marchandises, baga- discussion akproa.


ges), nore. dispute, wutre.
— (objets d'usage), ninge. — (où l'on en vient aux
affaire (palabre), ndè. mains), ngondi.
—. (qui importe à quel- écho, kÕgo.
qu'un), sa; ndè. envoi, sumâre.
amusement, ngwa. étourderie, atutùre.
bien, fè. faim, awe.
biens, ninge; rike. fin, ùe.
calcul, kare. fois, kpè.
célibat, kakauronga. froid, aere.
chaleur, aÕnyènyè, aÕiiyeyè. garantie, aowa, aoba.
chant, güetore, güe. guerre, alè.
— (art de la -), alèkune.
charpente, agüi.
chasse, nèkune; iigbè. habileté, urere.
chose, rike. héritage, agya.
colère, yafare. injure, nzua; kàngrè.
commencement, krikri. jeu, iigwa.
commerce, wata, watadire. langue, idiome, güere; nwâ.
compte, kare. lieu, rika.
courage, yakpa. loi, aùre.
créance, crédif, karè. loisir, lagye.
cruauté, urè. mal, fiya, ya.
danse, able, ablesire. mensonge, gbrè.
défrichement, sôre, bonsore. meurtre, kune.
demande, srè. - mort (fém.),.üe; aure, aule.
dette, débit, awe. mot, guere.
discours, ndèkâne. nom, duma.
DELA LANGUE
AGNI 33

nourriture, arye. propriété, rye (en composition


nouvelles, ngyasi. seulement).
ordre, aûre. rapt, trare.
paiement, kare, karè. repos, trâre.
palabre, ndè. respiration, umye.
parler (action de -), gügüere; rêve, lalie.
gueredire. rire, srire.
parole, guere. santé, aÕ.
passage, simle. sommeil, lafre.
pauvreté, yarè. songe (comme « rêve »).
personne (individu), û. temps (atmosphère), rika, lifta.
peur, serè, srè. — (durée), laba.
plaisanterie, nüoüi, nuovi. — (loisir), lagye.
prise (action de prendre), fare. toilette (du corps), unzire.
prix, valeur, gwa. — (de la chevelure),, tire.
procès, ndè. totalité, mu, miini; krivakrwa.
prodigalité (comme « étourde- travail, gyumâ; gyumâdire.
rie »). vérité, naure, nwtture.
prononciation, gügüere. valeur, gwa.
vol, aüè.

XXI. — Les noms de peuples, de pays, etc.

Nota. — Les noms de peuples, de pays, de rivières, etc. non


mentionnés ici sont, ou bien semblables en français et en agni
quant à la prononciation, ou bien ignorés des Agni.
Abron (du nord), Gama, Gyama. Bassam (indigène), Mwosu.
-
(du sud), Gamâ-Bonutwe. Bettié, Betie.
Achanti, Aa; Âsândrè, Zânaere. Bondoukou (pays), Gama.
Adyoukrou, lJahutwe. — (ville), Bonduku.
Anglais, Anglesya. Bouaké, GbwèkekrÓ.
Anno (du nord et de l'ouest),
Comoé, Kumwe.
Ngânu. Coumassie, Kumasi.
-
(de l'est), Binie. Djimini, Gimini.
Apolloniens, Zema; Asokotwe. Dyamala, Gyambala.
Ari, Abigi. Dyonla, Nzoko ; Gyiila; Kâga1.
Attakrou, Kumwenu. Europe, BrÓfwekrÓ; Amurukyi*.
Attié, Akye; Kurobu. Européen, hrÓfwe.
Avikam, Brinâ. Fanti, Fândi.
Bandama, Gbândama. Français, Frâsufwe.
Baoulé (bas -), Ñgonda. France, Frâsu.
Bassam (français), Blokosu (de Indényé, Ndenyenu.
Blockhaus). Jack-Jack, Araayâ, Alagyâ.

(i) Kagaest un mot qui s'applique à tous les peuples tatoués d'inci-
sions sur la figure, quelle que soit leur race.
(2) Amurukyi vient « d'Amérique », le pays d'où venaient et où se
rendaient les blancs marchands d'esclaves qui ont eu les premiers des
rapports suivis avec les populations de la côte.
3
34 ESSAIDE MANUEL

Kong, Kpô. Sénoufo, Kâga-Aurenufwe*.


Kouéni, Guro. Tagbona (gens du -), Râga-
Kourodougou (habitants du -), Ble\
Kciga-Bonufwe Tanoé, Tano, Tando.
Kroumen, Gbegrefwe. Tiassalé, Gyasale.
Lahou, Brina; Gbanda. Toumodi, TÓmedi.
Mango, Grumanya. Zaranou, Nzaranu.
Morénou, Moronu. Zipouri, Nzipuri, Nzikprifwe.
Oùossou, Wusu.

REMARQUES : 1° Les Agni sont appelés TÕ par les Mandé et les


Sénoufo, et Poni par les Kouèni ou Gouro.
2° D'un nom de pays ou de localité, pour former le nom de
l'habitant, il suffit d'ajouter fwe « gens de » : TÓmedifwe, habi-
tants de Toumodi; TÓmedîfwe ko, un habitant de Toumodi; Bau-
lefwe, les gens du Baoulé; Anifwe, les Agni; Aafwe, les gens de
l'Aa, les Achanti; Kioasikrôfwe, les gens de Kouassikro. (En gé-
néral on ne met pas la marque du pluriel après le mot fwe.)
3° Le même mot est souvent employé pour désigner le pays, les
habitants et la langue: Baule veut dire le Baoulé, les gens du
Baoulé, la langue baoulé; me fi Baule, je viens du Baoulé; Baule
be di ma sÓna, les Baoulé ne mangent pas les hommes; Baule mô
he ba ri, les Baoulé sont arrivés, ou Baulefwe be ba ri; Baule o le
mi ou Baulefwe o le mi ou Baule ba o le mi, je suis Baoulé; wo ti
ma baule? ou wo ti ma baule güere? ne comprends-tu pas le baoulé?
(ou la langue baoulé).
4° Un grand nombre de noms de villages sont formés d'un nom
propre de personne — soit le nom du chef actuel, soit le nom
d'un chef célèbre d'autrefois, — suivi du mot krô « village, pays »
(kru à l'est de la Comoé) : Kwasi-krô, Kwadyo-Kofi-krô, Amwa-
Kô-kru, etc.
D'autres sont formés du nom d'une rivière, d'une montagne ou
d'un terme géographique quelconque, suivi de l'un des mots su
« sur » (so à l'est de la Comoé), nu « dans », si « gué, passage »
ou « derrière », anwâ « porte » : Gbândamasu (sur le Bandama),
Bokasu (sur la montagne), Afresu (le lieu des perles), Asikaso (le
lieu de l'or); Kumwënu (dans la Comoé), Sikasüenu (dansla Sikas-
sué, la rivière de l'or), Kpètènu (dans la clairière; Agbanycîsi (gué
de l'Agbagnyan), Kumâsi (derrière le trou, la mare); Nzianwâ (la
porte du Nzi), etc.

(I) C'est-à-dire Kanga de la forêt.


(2) C'est-à-dire Kanga de la Savane.
(3) Cest-à-dire Kanganoirs.
DELALANGUE
AGNI 35
D'autres sont formés d'un nom (le plus souvent un nom d'arbre)
suivi de bo « sous » : Stgrobo (sous les palmes de roniers), Mbribo
(sous les sorbiers), Bokabo (sous la montagne), Kokübo (sous, au
pied du mont KokÜ), Yabwebo (sous les rochers, au pied des ro-
chers), etc.
D'autres encore ont la forme d'un nom de tribu se terminant
en fwe (souvent modifié en fo ou mvwe) : Srofwe (les gens qui ont
peur), Asafo, Asûmvwe, Nüamvwe (Nianvoué).
D'autres enfin doivent leur appellation à une circonstance spé-
ciale, comme : Nzaranu (le campement), Tômedi (achète-moi à
manger, à cause de l'abondance des vivres), Gyasale (les roches
appelées Guiassa sont là), etc.
XXII. — La numération.
1. ko, kit. 101. ya ane ko.
2. nyÕ. 102. ya ane nyÕ, etc.
3. nsâ. 110. ya ane buru.
4. nâ. 111. ya ane buru ne ko, etc.
5. nu. 120. ya ane abura-nyô.
6. nsyi, nsya. 121. ya ane abura-nyô one
7. nso. M, etc.
8. mÓküe. 130. ya ane ahura-sa.
9. ôgorâ, Õiigora, ngorâ. 140. ya ane abura-nâ, etc.
10. buru, bru. 200. ya-iiyâ, èya-nyô.
- 11. buru ne ko. 300. ya-nza.
12. buru ne iiyÕ. 400. ya-nâ.
13. buru ne nsa. 500. ya-nu.
14. buru ne nâ. 600. ya-nzyt.
15. buru ne nu. 700. ya-nzo.
16. buru ne nsyï. 800. ya-môküe.
17. buru ne nso. 900. ya-ngorâ.
18. buru ne mÓküe. 999. ya-iigora ane abura-ngo-
19. buru ne ngora. râ one ngorâ.
20. abura-nyô1. 1.000. akpi.
21. aburayÕ one ko. 2.000. akpi-nyô.
22. abura-nyô one nyÕ, etc. 3.000. akpi-nza.
30. abura-sâ. 4.000. akpi-nâ.
31. ahura-sa one ko. 5.000. akpi-nu.
32. abura-sâ onenyo, etc. 6.000. alpi-nzyf.
40. ahura-na. 7.000. akpi-nzo.
50. abura-nu, abure-nu. 8.000. akpi-mdküe.
60. ahure-syi. 9.000. akpi-ngorà.
70. abure-so. 10.000. akpi-myrghi.
80. abura-mdküe.
90. abura-ngorâ. On ne compte pas au delà de
100.ya, èya. 10.000.
(1) Dans les dialectes orientaux « vingt », se dit en général abura, au
lieu de abura-iiyd.
36 ESSAIDEMANUEL
En comptant sur ses doigts, de 1 à 10, on se sert parfois de la
numération suivante: ikô, ÙïyÕ, isa, ina, inu, isyT, iso, imôkue,
iôgorâ, imôburu, ou encore: ekÕ, enyÕ, esa, ena, enu, esyl, eso,
mÓküe, egorâ, mÓburu.
un par un, kumbakumba. moitié, bwe.
deux par deux, fiyÕfiyÕ. partie quelconque, tiers, quart,
dix par dix, buruburu, brubru. etc., bwe.
quatre de chaque côté, nana. un seul, kumba, kûba.
dix de chaque côté, buruburu, - (renforcé), kumba leke-
etc. leke ; kumbakyengye-
il y a quatre hommes et quatre kyeilgye.
femmes, bya mÕ ne bla mô be une fois, kpè kumba, kpè kô.
iïyo be ti nana (les hommes deux fois, kpè iiyÕ.
et les femmes eux deux ils dix fois, kpè buru.
sont quatre par quatre). combien de fois? kpè nyè?

Il n'y a pas de nombres ordinaux en agni, sauf « premier» qui


se dit krikri et se place devant le nom: le premier homme, kri-
kri sÓna (mot-à-mot) : l'homme du commencement); « la pre-
mière fois» se dit kriki rye (la chose du commencement).
On traduit aussi « premier » par o dimwa « celui qui marche
devant» et « dernier » par o kasyt « celui qui marche derrière ».

XXIII. — Les monnaies et les mesures

gr. fr.
1. — Termes désignant les poids en meteba,
usage chez les Agni pour les
en poudre d'or, avec nzyTÕ, > 2,00 6,00
valeurs calculées à raison
Jiaiements
leurs ake, )
de 3 francs le gramme.
- nzoô, 2,33 7,00
gr. fr. mÓküeÕ, 2,66 8,00
kpèsaba, 0,04 0,125 asoba, 3,00 9,00
dama, dèma, 0,08 0,25 nzÜnza, 3,33 10,00
de, deiii, sirnbarifa, 4,00 12,00
bakô, nzwanza, 4,33 13,00
ma ko, 0 16 0,50 küabo, 5,00 15,00
taku, ndarasue, 5,66 17,00
ba-ûyô, ma-nyô, 0,33 1,00 handyasüe, 6,00 18,00
ba-nsà, ma-zâ, 0,50 1,50 anüisüe, 6,50 19,50
ba-nâ, ma-nâ, 0,66 2,00 tra, 7,00 21,00
ba-nu, ma-nu, 0,82 2,50 simbari, 8.00 24,00
ba-nsyi, ma-zyi, 1,00 3,00 bari, 9i00 27,00
ba-nso,ma-zo, 1,16 3,50 asa, 10,00 30,00
ba-môkùe,ma-môkue1,33 4,00 gbâgbandya, 11,00 33,00
ba-ôgorâ ma-ngorâ, 1,50 4,50 tya, hârtdya, 12,00 36,00
ba-buru, taku-buru, 1,66 5,00 anüi, 13,00 39,00
ba buru ne kô, 1,82 5,50 güa, 14,00 42,00
AGNI
DELALANGUE 37
Ir. II. — Objets d'échange les plus
and, fr.
16,00 48,00 usuels.
tyasüe, 18,00 54,00 baril de poudre, aire (igora.
asâ-nyô, 20,00 60,00 - rempli et tassé,
qbâqbândya-nyô, 22,00 66,00 aire borè.
bàndya-nyô, 24,00 72,00 un baril de poudre, aire agora-
anüi-iiyô, 26,00 78,00 ko, aire borè kô ou aire ko.
gua-nyô, 28,00 84,00
32,00 96,00 cinq barils de poudre, aire agora
(once), nu, aire borè nu, ou aire nu.
anâ-nyô
atakpz, 36,00 108.00 verre de poudre, aire kpaku.
anüz-nsa, 39,00 117,00
42,00 126,00 panier de sel, ngi-kè.
güa-nsa, un panier de sel, ftgi-kè kô,
ana-nsa, 48,00 144,00
ta, 52,00 156,00 ngi-ko.
88,00 264,CO cinq paniers de sel, ngi-kè nu,
ta-atakpi,
iigi-nu.
Pour les petites sommes, on barre de sel gemme, ngi-yabwe.
compte par ba (ou taku); pour masse de perles, afre-tre.
les grosses sommes, l'unité est filière de perles, afre-nyama.
le ta. On compte ainsi : collier de perles, afre komi-
gr. fr, nyama.
ta-kô, 52 156 ceinture de perles, afre bo-
nda-nyô, 104 312 nyama.
nda-nzâ, 156 468 une perle, alre-ba kô.
nda-nâ, 208 624 deux perles, afre-ba ftyÕ, etc.
nda-nu, 260 780 un grain de corail, aneilgrema-
312 936 ba kô.
nda-nzyi, tête de tabac, bosro-tre.
nda-nzo, 364 1092
nda-môkue, 416 1248 feuille de tabac, bosro-nyama.
nda-Õgora, 468 1404 pièce de tissu, tane-bwe.
ta buru, 520 1560 pelote de fil, gyese-ba.
1040 3120 — teint en bleu, gyese-
ta abura-ityo,
ta abura-sâ, 1560 4680 ble-ba.
manille (peu usité), ka.
On appelle borè les petits pa- caurie (inusité), nzerewa.
quets renfermantla poudre d'or.
On dira ainsi: bândya-nyô borè
111.— Mesures.
nu,« cinq paquetsde 72 francs »,
c'est-à-dire 360 francs; and-iiyè brasse, asa (deux yards).
borè iiyÓ, « deux onces» ; asa demi-brasse, asa-bwe (un yard).
asa borè nsyi, « six paquets de coudée, sunzu-niva.
30 francs chacun «; ta ta borè palme, asa-tilt.
nsa, « trois paquets d'un- ta cha- pas. gyasu.
cun ». pied, gya-mbwabwa.

Pour les distances on les évalue à l'aide du nombre des gîtes


d'étape ou des jours que doit durer le voyage, mais non pas, à

(1) La brasse se mesure de l'extrémité des doigts de la main droite à


celle des doigts de la main gauche, les bras tendus en croix.
38 ESSAIDE MANUEL

proprement parler, par le nombre des journées de marche. Ainsi


on dit: sè wo fi Tômedi îvo ko Gyasale, wo la le fiyô wo gyii, « si
tu pars de Toumodi et que tu ailles à Tiassalé, tu couches deux
jours et tu arrives»; cela ne veut pas dire que Tiassalé est à deux
jours de Toumodi, mais qu'il y a deux gîtes d'étape entre ces deux
points et par conséquent qu'on arrive à Tiassalé le troisième
jour. On dit aussi: ivo nati le fiyÕ, le nsa ivo gyil, « tu marches
deux jours, le troisième jour tu arrives ».
Les distances ainsi évaluées sont seulement approximatives.
Selon que la route est plus ou moins habitée, que le voyageur y a
plus ou moins de connaissances, la distance entre les gîtes d'étape
et leur nombre varient énormément.
Pour les petites distances, on les évalue au moyen de la course
apparente du soleil, en disant par exemple: « Si tu pars d'ici au
lever du soleil, quand tu arriveras à tel endroit, le soleil sera là »,
et on désigne dans le ciel l'endroit où sera le soleil.

IV. — Monnaies françaises. buru, ba buru; taku-


pièce d'or (en général), sika-ma, buru.
sika-dara, brôfwe-sika. une pièce de cinq francs, dara-
— d'argent (en génér.),dara; kpri ko, ou ba-buru ko.
gyete. vingt-cinq francs, ba-buru nu.
— de billon, kopre (du mot six francs, ba-buru kÕ one ba
anglais « copper »). nyÕ. J
pièce de Ofr. 50, dé; daraba-ko. sept francs ba-butu kÕ one ba-
— lfr., dara ba-nyô. na.
— 2fr., dara ba-na. sept francs cinquante, ba-buru
— 5fr., dara-kpri, dara- kÕ one ba-nu.
gbrimbri; dara-ba-

XXIV. — Divisions du temps.

année (de douze mois lunaires), jeudi, we. -


afwe. vendredi, ya.
mois (lunaire) awôro ; nyamyeba; samedi, fwe.
sara. saison sèche (novembre à avril
semaine (de sept jours), ana.
inclus), wawa.
jour (de 24 heures), le; kyi. saison des pluies (mai à octobre
— (date), kyi.
— (opposé à nuit), arie. inclus), milgu, mÕgu.
saisons intermédiaires (juillet-
nuit, kôgwe. août el septembre-octobre),
heure, üa-ha; do. wawa ne mûgu be flua su.
dimanche, mone. aube (quand il commence à faire
lundi, kesye. jour, avant le lever du soleil),
mardi, guere. arie akyt; ako-nima-kekrike;
mercredi, manll. kekrike ; grâgi-kpa.
AGNI
DE LALANGUE 39

aurore (lever du soleil), üa fi il y a cinq mois, awôro ti nu.


ure; ilgremu-lu. dans cinq mois, awôro nu.
matin, ngremu; grâgi; ani. avant-hier, anuma-si.
midi,üa gina. hier, anuma.
après-midi, üa-nu; üa 60 be ti û.
nosuba; hier matin, anuma ngremu.
soirée, nosua, nosuwa, hier soir, anuma nosua.
noswa. la nuit dernière, anuma kÕgwe.
soir (de 5 heures à6 heures en-
arie asà; anu. aujourd'hui, ne, neke, ène.
viron), ce matin, ne iigremu.
coucher du soleil, senze-nu;
üa-t ô-ure. ce soir, ne nosua.
rika-mallimata-nu. cette nuit, ne kôgwe.
crépuscule, demain, aima, anima.
nuit, kôgwe. demain matin, aima ngremu,
minuit, kôgwe kpa; kÕgwe- aima grâgi.
afyi-nu. demain soir, aima nosua.
lune Nouvelle -), awôro au. demain dans la- nuit, aima
— (pleine-), aworo-ayi;sara.
— (premier quartier), awÕro kôgwe.
fi. il y a trois jours, le nui, le ti
— (dernier quartier), awôro nsâ.
tà; awôro su u. il y a quatre jours, le nlï, le ti
na.
cette année, afwe nga. depuis combien de jours? le
l'année dernière, afwe o iie ri. nyè? le ti nyèf
l'année prochaine, afwe o ba.
il y a deux ans, afwe ti it-yô. dans trois jours, kyT nsa.
dans deux ans, afwe nyô. dans quatre jours, kyT na.
dans combien de jours? kyi nyè ?
ce mois-ci, awÕro iÍga. quel jour? kyi: wo ni?
le mois dernier, awÕro nga o
nia fi ma. Nota. — En général on em-
le mois prochain, awôro o bafi; ploie le pour les jours passés et
awÕro figa au. kyr pour les jours à venir.
DEUXIEME PARTIE

LES ADJECTIFS ET LES PRONOMS

I. — Adjectifs qualificatifs.

OBSERVATIONS. — 1° Les adjectifs sont invariables en agni: un


homme grand, 6ya tende; une femme grande, bla tende; des
hommes grands, sÓna mô tende.
2° L'adjectif se met toujours après le nom auquel il se rapporte
(excepté les adjectifs lalafwe « ancien » et krikri « premier », qui,
à proprement parler, sont des substantifs1).
3° Plusieurs adjectifs français n'ont pas en agni d'adjectif cor-
respondant; c'est un verbe qui sert alors à exprimer l'idée. Ainsi
on n'a pas en agni d'adjectif signifiant« malade », mais on a une
forme verbale signifiant «être malade» ; « un homme malade» se
traduira « un homme il est malade» sÓna kÕ i une e ya. Lorsque
l'adjectif doit ainsi se tourner par un verbe, on a indiqué ce
verbe à la 3e personne du singulier en le faisant suivre de la
mention (V.)I.
4° Souvent nous possédons en français deux adjectifs expri-
mant les deux idées contraires, alors qu'en agni souvent un seul
existe; on obtient l'autre à l'aide de la négation a ou ma, toujours
précédée du verbe ti« être» : kingi, difficile; rike o ti a kingi (une
chose elle n'est pas difficile), une chose facile.
5° L'adjectif employé substantivement doit être suivi du suf-
fixe fwe (qui sert aussi à former les noms de métier). Exemple:
kli, petit; kpri, gros; kafwe, le petit; kprifwe, le gros; nyci bive

(1) Voir pagres3 et 36.


(2) Chercher dans le vocabulaire des verbes les adjectifs à forme ver-
baie qui ne se trouvent pas ici.
42 ESSAIDE MANUEL

nga nyô, ma mi kil(we, yaki kprifive, vois ces deux morceaux,


donne-moi le petit et laisse le gros.
Les adjectifs déjà terminés en fwe ne subissent aucun change-
ment.

abandonnéi, cimvofwe;amnifiue. bleu (en général), ble.


abîmé, asaki (v.). - (clair, frisi.
achevé, aüe (v.), o üe (v.). - et blanc, frikafrika.
acide, wadriwadri ; nyâgonyâgo. boiteux, kyongyokyongyo.
adhérent, tânetâne. bon (à manger), o e fè (v.); kpa.
adroit (au tir), nitingefwe. — (de caractère), kpa.
— (en général), ureresifwe. — (en bon état, de bonne qua-
agile, guegùe. lité), krama; kpa.
agité (eau), o bokpâga (v.). bon marché, fetè.
- (en général), itrafue. brave (voir « audacieux »).
aigre, anya (v.); wadriwadri. brillant, nranra.
aimable, ùüoüidifive; iiüoüifzv e. carré, kpikpT.
amer, o e üi (v.). cassé, abu (v.).
ancien, lalafwe (se met avant certain (sûrement vrai), sakpa,
le nom). sakpa-giren.
âpre, nakninakni, naklinakli. châtré, sarye.
aquilin, tingerewa. chaud (en général, o lo (v.).
audacieux, yakpafwe. — (en parlant de l'eau),
autre (différent), ngumi. irè; krakra; o lo (v.) :
— (nouveau), ufre. de l'eau chaude, nzÚe
avare, awi. irè; l'eau est chaude,
aveugle, nisiriwafwe. nzue o lo; elle est
banal (qui n'appartient à per- très chaude, o ti kra-
sonne en particulier), gye. km.
bas (peu élevé), tika; kâ. — (en parlant du temps),
- (en parlant d'une toiture), wuruwuru.
koko. chauve, tikparwafwe.
- (situé en bas), o wo asyeô cher (par le prix), kekre.
(v.). clair (de couleur), ufwe.
bavard, gyïigyofive. collé, tânetâne.
beau, krama. comme il faut, fè; ndèma.
- (bien fait, en parlant d'un content(voir « content (être »
homme ou d'un ani- aux verbes).
mal), krama; bebrebe, convenable, fè; ndèma.
bobrobe; zoligra. courbe, kuru.
belliqueux, asaefive, asae; sa- court, tika.
kasaka. — (en parlant de la langue),
blanc, ufwe, fufwe. o mbro (v.)
- — (en parlant des ongles),
(très -), fitafita; ufweu-
(we. kurikuri.

(1) Pour la prononciation à donner aux mots agni, lire bien attentive-
jnent dans la Préface: II. ALPHABET ADOPTÉ,et les remarques qui suivent
le tableau de l'alphabet.
DE LA LANGUE
AGNI 43

creux, kproft. frais (humide), froro.


cru (non cuit), mone. — (récemment fait), ufre.
cruel, urèfwe. froid, froro; agyo (v).
cuit, abe (v.). gluant, ndrôdrô.
débauché, blatafwe, blasafwe. gonflé, tutrutu.
débauchée, bydtafwe, bynsalive. gourmand, okuro àryedire (v.).
dense (en parlant de la végéta- gracieux, e.
tion), zugruzugru. grand (en général), da; mbri;
différent, ilgumi; fanufânu. kpri.
difficile, kiiigi; kekre; kpri. — (par la taille), tende.
discuteur, akproafwe. — et mince, leiigelenge.
doux (au goût), nekènekè. — et gros, zoligra.
— (de caractère), betè. — (très -), tendende; ga-
droit, foô; tingerewa. grâgâ.
— (bien aligné), ndèma. gras, lüifwe; o le lüi (v.).
dur, kekrike. gris, kpariwa.
ébouriffé, puyapuyè. — (en parlant des cheveux),
écervelé, o lati (pour o le a ti, gye.
il n'a pas de tête; v.). gros (bêtes et choses), kp,'i;
économe, frâmvrT. da; bebrebe bobrobe;
écrasé (mal -), sakri. tandrema; mbri, mbri-
effilé, tingerewa. mbri, gbrimbri.
élégant, gbafrïdifive. - (personnes), kpri; da;
élégante, tarwadifwe. tândrema.
emporté (de caractère), yafafwe. - (très -), tandrema-dâdri.
engourdi, akpô (v.). habile (au moral), urei-esifwe.
envieux, gbaefwe. — (de ses mains), üisiüisi.
épais (en parlant d'une sauce), haut (étendu en hauteur), tende.
titri. — (placé en haut), o ivo ivôro
étourdi, atütüredi/we; dufre. (v.).
étroit, ka. heureux (voir « heureux (être
exact, sèsè, sè. -) », aux verbes).
extraordinaire, kekre. honnête (probe),iiikp roti(we.
fainéant, fwïfwe. humide, alua, adua (v.) ; froro.
fatigué, afè (v.). immobile, di, difi.
faux (de caractère), gbrèfwe; impatient, yariini/we.
dufre. impuissant (à la génération),
- (pas vrai), ato. twaurwafwe.
fendu, kpakiriwa. incestueux, pràprô.
fin (au propre), ka; tingerewa. indocile, tikekrefwe.
— figuré), urere/we. injuste, ablafwe.
— (en (au parlant des poils), tagra. intelligent, o ti sa (v.).
fondu, akru, akrÓ (v.). isolé, âmvofwe.
fort, kekre. ivre (voir « ivre (être —)», aux
fou (malade), tukpakyefwe, tuk- verbes)
pakye. jaloux (d'une femme), blayân-
— (pas
intelligent), sinzi, sin- gorefwe.
zifwe, sinqrifwe, siiigo- jaune, kokre, okre.
rofwe; dogo. joli (en parlant de choses abs-
fourbe, dufre; gbrèfwe. traites), fè.
fragile, kpwepwe. — (en parlant de choses con-
frais (froid), mwi; froro. crètes), krama; e.
44 ESSAIDEMANUEL

juste (exact, au propre et au enfant, d'un chemin, etc.),


figuré), sè, sèsè. kakraka: ati kakraka, chemin
— (en musique), fè. pas trop long.
— (qui pratique la justice), mûr (mûri), abro (v.); alo (v.);
naurèfwe, nwaurèfwe. aloko.
laid, tè. — (par l'âge), kpigbi) kpii.
large, tetrè, tetrètrè; da. neuf, ufre, fufre.
léger, fakafaka; fetè. noir, ble.
liquide, kruriwa. — (très -), üi (v.).
lisse, treketreke; kpeperekpè. — (en parlant des poils), adu
lointain, o wo mwa (v.); fû. (v.).
long tende; o wa ri (v.). nombreux.,kpâgbcï ; sumâ;kaka;
- (en parlant de la langue), pè; o sô ni (v.): de nombreux
o fi (v.). moutons, bwa kpâgbâ, bwa
(en parlant des ongles), suma, bwa kaka, bwa pè; les
afi (v.); awawa (v.). moutons sont nombreux, bwa
v mo be ti kpagba, bwa mÕ sô
louche (en parlant des yeux),
zao ni, bwa mÕ wo bre pè.
lourd (pesant), o e noni (v.). nouveau, ufre, fufre.
- qui n'est pas agile), fori- nu (tout-), dogofwe; bonafwe.
fori. obscur, üi (v.); ble.
lumineux, wè, wen. ondoyant, gbogro, bogrô.
maigre, timya; wakawaka. orgueilleux, i kunu o Úi (v.).
- (en parlant d'un ani- pacifique, betètwe, Óetè.
mal), krokro. paresseux, fzvrfwe.
malade (voir« malade (être -) » pauvre, yarèfwe, yarefwe.
aux verbes). perdu, gye; amni (v.).
malheureux (voir aux verbes). petit (de taille), tika; kpekprè.
malhonnête, ndrumu, ndrumu- - (en général), ka.
(we. - (très -), kaza, kagri, kâ-
malin, ureresifwe ; o si urere (v.). gâgaga.
marécageux, fokofoko. peureux, serèfwe; srè.
mauvais (à manger), o e üi (v.). plaisant (en parlant d'une per-
— (de caractère), tè; abo- sonne), ûüoüidifwe.
rè; dufre. plan, kpepe-ekpè.
méchant, tè; aborè, aborèfwe; plein, ayi (v.).
urèfwe; kwasya; adarè; so- poilu, ndrèfwe.
nâtèfwe. pointu, pyembye; kekrukyo.
même (le -), kumba, kÜba. poli (lisse), treketreke.
mendiant (qui quémande sans possédé (d'un mauvais esprit),
cesse), srèfwe. baefwe; kôgofwe; o le bae
menteur, qbrèfwe; alofwe. (v. ).
mince, ka; tingerewa; leiige- pourri, akpro (v.); dufre, du-
leiige. fure.
mobile, ûrafwe. premier, krikri (se place avant
modeste, i kunu ti ufwe (v.). le nom).
mou, potopropo; fokofoko. prêt, agyu (v.).
moucheté, krèkrèriwa. proche, koko, kokowa.
mouillé, alua, adua (v.). prodigue, urakafwe.
moulu (mal -), sakri. profond, kproû, kprû.
moyenne (de — grandeur ou propre (en état de propreté),
longueur, en parlant d'un afi (v.).
DELA LANGUE
AGNI 45

propre (qui appartient en pro- seul (unique), kumba, küba.


— (tout -), kumba kyeiigyefi-
pre), kpa.
querelleur, sakasaka, sakasa- gye.
kafwe', asaefwe; akproafwe. sinueux, krè.
raisonnable (chose), ndèma; fè. solide, kekrike.
- (personne) , nau- solitaire (voir « seul »).
rè fwe. sot, sinzi, sinzifive.
raisonneur, akproafwe. stérile (appliqué au ventre
rapide (homme ou bête), na- d'une femme), kpa.
tif we; awôndifwe. sucré, nekènekè.
— (oiseau), tufwe. tacheté, krèkrèriwa.
— (eau), o sungi ndèndè tendre, lekèlekè.
(v.). tordu, tortueux, krè, krèkrè.
rassis, umwi. touffu, zagra.
riche, brembi; o le sika (v.). tout (en parlant de choses qui
rieur, srifwe. ne se nombrent pas),
rond, krukru. rïgba.
- (en parlant de choses qui
rôti, tÕtÕnua.
rouge, kokre, okre. se nombrent) ,krwakrwa ;
— (très -), kokreokre. ngba.
rude (au propre), wakawaka. transparent, fetèfetè.
- (en parlant des poils), sa- travers (de -), krè.
kra. triste, o fè (v.).
rugueux (voir « rude »). uni, kpeprekpè.
sale, kâiii, kâi, kai; akû (v.). unique, kumba, kumba kyelî-
salé, yerayera. gyengye.
sans maître, gye. usé, asaki (v.); akyè (v.).
satisfait (voir: « content (être vagabond, warakafwe; fifwe.
-) » aux verbes). vaste, da.
sauvage (qui va tout nu), bo- véridique, naurèfwe.
nafwe. vert (couleur), kome; ble.
sec (desséché), kee. — (pas mûr, pas sec), mone.
-(non mouillé), usiusi,ùisiuisi. vide, ngbtvT.
— (à moitié -), afafa (v.). vieux (âgé), woke; kprgbr; au-
— (en parlant du linge), au rwafwe.
- (ancien), lalafwe (se place
(v.).
— (pain -), fi. avant le nom).
semblable, kumba, arye kuba. -
(usé), akyè (v.).
sérieux, sévère, ftiüifwe. vrai (après le verbe « être »),
seul (sans autre chose), rigM. naurè.
— (solitaire), àmvofwe; kum- — (modifiant un nom), kpa.
ba.

COMPARATIFS
ET SUPERLATIFS.

10 Comparatif de supériorité. —On l'exprime au moyen du verbe


tra « surpasser » : Kofi est plus grand que Kouadio, Kofi o li tende
tra Kwadyo; tu es plus gros que lui, wo ti kpri tr' èi.
2° Comparatif d'infériorité. — On tourne par le précédent :
Kouadio est moins grand que Kofi, Kofi o ti tende tra Kwadyo; ou
46 ESSAIDE MANUEL
encore: Kwadyo o ti tikatra Kofi (Kouadio est plus petit que Kofi).
3° Comparatif d'égalité. — On l'exprime par la particule sépa-
rable kè.sa ou ne.sè « comme» : Kouakou est aussi grand que
Kofi, Kwaku o ti tende kè Kofi sa ou o ti tende ne Kofi sè.
4° Superlatif absolu. — On l'exprime au moyen de l'un des
mots mboko (et quelquefois dans les dialectes orientaux mboho)
« très», kye « très», kpa « bien» ou kpa : il est très grand, o ti
tende mboko ; il est bien joli, o ti krama kye ; cette papaye est bien
bonne, bofre iiga o e fè kpa.
On l'exprime aussi en répétant l'adjectif: o ku ni be krwakrwa
krwakrwa, il les tua absolument tous.
5° Superlatif relatif. — On tourne par le comparatif: de tous
ces enfants, Kofi est le plus grand, batwaka iiga be o iva, Kofi ti
tende ira be iigba (ces enfants qui sont ici, Kofi est grand plus
qu'eux tous).

II. — Adjectifs et pronoms démonstratifs.

« Ce, cette, ces» se traduit par iiga ou plus rarement par ni,
ye ou yeni, sans faire de distinction pour les choses proches ou
éloignées: cet homme, sÓna iiga, sônâ ni, sônâ ye, sÓna yeni; cette
femme, bla nga, bla ni; ces gens, sônanga ousônâ nga mô.
Après un mot terminé par a, iiga se prononce souvent ga et l'a
final du mot devient a : bwa ga pour bwa iiga, « ce mouton ».
Après un mot terminé par une voyelle nasale, iiga se prononce
souvent ga : sÓna ga, cet homme.
Dans les dialectes de la rive gauche du Comoé on prononce iika
et ka : sÓna ka.
« Ce, cette, ces » avec une intention de mépris, de blâme ou
d'étonnement, se traduit par ngani (au pluriel nga mû ni) : oh!
cet homme ! sônâ ngani! oh ! ces femmes! bla nga mà ni!
En agni le même mot peut être déterminé par un possessif et
un démonstratif: mi sua ni, ma maison que voici; mi wa iiga,
celui de mes fils que voici. Si le nom est accompagné d'un adjec-
tif, le démonstratif se place après ce dernier: ce petit homme,
bya kâ ga.
Nga et yeni servent aussi à exprimer les pronoms démonstratifs
« celui-ci, celui-là, ceci, cela » : donne-moi ceci, ma mi iiga; donne-
moi celui-ci, pas celui-là, ma mi iiga, na yeni; n'est-ce pas celui-
là? na yeni? na iiga ?
« Ceux-ci, ceux-là » se traduit par be nga, be nga mû (eux que
voici) : tous ceux-là, be iiga mù krwakrwa.
DELALANGUE
AGNI 47
« C'est» devant un nom ou un pronom se traduit pare ou o placé
après le nom agni: c'est un bœuf, nane e: c'est moi, mi e ou mi o;
est-ce celui-ci? iiga e?
« Ce n'est pas», devant un nom ou un pronom, s'exprime sim-
plement par la négation na: ce n'est pas Kofi, na Kofi; ce n'est
pas moi, na mi ou na mi e on na mi o.
Après la conjonction « que », on ne traduit pas « c'est » : il dit
que c'est son père, o se kè i si; il crut que c'était du feu, o buri
kè sù
« Ce » sujet du verbe être suivi d'un adjectif ou d'un adverbe
se traduit par le pronom personnel de la 3e personneo : c'est bon,
o ti kpa; c'est loin, o wo mwa.

III. — Adjectifs et pronoms relatifs et interrogatifs.

« Qui» ou « que» se traduit en général par wô ou bô; le plus


souvent mô est sujet et bô régime, mais on rencontre aussi l'in-
verse; on peut à volonté exprimer ou omettre après mà ou bô le
pronom sujet ou régime, mais si on exprime ce dernier, il faut le
placer après le verbe qu'il régit. - Exemples: le fromager qui
était jeté sur la rivière comme un pont, nyè mô o gya ri nzÚe su
kè kye sa (le fromager qui « il » était jeté) ou nyè mô gya ri, etc.;
mon fils qui est mort, mi wa bô u ri; le vrai nom qu'elle leur donna,
duma kpa bô o to ri be; le bœuf qu'ils prendront, nane bô bef'èi
(qu'ils prendront lui); nous tous qui sommes ici, ye krwakrwa mà
ye wo wa.
Souvent aussi on remplace bô ou mô par un démonstratif ; la
femme qui est venue hier est partie, bla iiga o ba ri anuma, o wo
ri (cette femme elle est venue hier, elle est partie); les bananes
que tu apportes ne sont pas bonnes, manda nga wo br' èi, o ti a
kpa cette banane (singulier collectif) tu apportes elle, elle n'est
pas bonne). Dans ce cas, il faut toujours exprimer le pronom ré-
gime.
On peut même supprimer le démonstratif; c'est ce qu'on fait
toujours lorsque l'antécédent est indéterminé : un homme qui
est venu hier, sÓnlÎ kÕ o ba ri anuma (un homme il est venu hier);
des bananes que mon frère a apportées, manda mi nyama b," èi
(des bananes mon frère a apporté elles).
« Celui qui» se traduit par nga o ou mieux sÓna tiga o : celui
qui a pris mon argent est mort, nga o fa ri mi sika au ri ou mieux
sÓnà figa o fa ri misika au ri (cet homme il a pris, etc.). De même
48 ESSAIDEMANUEL

on dira: celui que je désire, rike riga m kur'e (cette chose je


désire elle); celui que j'aime, bya iiga m kur'e (cet homme je
l'aime).
« Moi qui, toi qui, etc.; c'est moi qui, c'est toi qui, etc. » se
rendent par les pronoms renforcés, en supprimant « c'est » :
c'est moi qui irai, momi me ko (moi-même j'irai); c'est toi qui iras,
wobàbà wo ko ; c'est lui qui ira, ibôbô o ko; c'est nous qui irons,
yebôbô ye ko; c'est vous qui irez, amübàbà be ko ; ce sont eux qui
iront, Óebàbà be ko. De même on dira: c'est Kouakou qui ira,
Kwaku bàbà o ko; ce sont ces hommes qui iront, sÓnii rîga mô
bebàÓà be ko.
On dit encore: mi ekè me ko (c'est moi « que» j'irai), wo e k'o
ko, i e k'o ko,ye e kè ye ko, amfl e kè be ko, be e kè be ko.
« C'est moi que, etc. » se traduira de façon analogue: c'est
moi qu'il appelle, mi e k'o fre mi (c'est moi que il appelle moi) ou
o fre momi (il appelle moi-même); c'est lui que j'ai vu, ibàbà m
awû ni (lui-même j'ai vu lui), etc.
« Le jour que » se dit kyT ni ou kyi iiga : le jour que tu vien-
dras, kyt ni wo ba ou kyr riga wo ba.
Interrogatifs. — Qui? wâ? qui va là? qui vient? wa ba wa? qui
a fait cela? wa e ri i-tga? qui a-t-elle épousé? o gya ri wâf (wà
régime se place après le verbe).
qui est? wa o le? qui est cet homme? wa o le sÓna nga?
à qui? wa rye? à qui ce pagne? wa rye kondro ni? à qui est ce
fusil? wa rye o le tüi iiga?
qui est-ce que? wâ? qui est-ce que tu as épousé? wo gya ri
wd? (on notera que wa régime se place après le verbe) ; à qui
parles-tu? wo gyügyo one wâ? à côté de qui es-tu assis? wo trâse
wâ si?
Quoi? nzu? nzuko? nzuwo?
qu'est-ce que c'est? qu'est-ce qu'il y a? (mêmes expressions;
on dit aussi o wo ni? proprement « où est-il? »).
qu'est-ce que c'est qui? (mêmes expressions) : qu'est-ce que
c'est qui vient? nzu o ba? nzuko o ba?
qu'est? qu'est-ce que c'est que? nzuko o le? qu'est cela? nzuko
o lengat qu'est-ce que c'est qu'un cheval? nzuko o le kpago?
Que? qu'est-ce que? nzu? (se place après le verbe); nZllko!
nzuwo? nzu kè? (se placent au commencement de la phrase): que
veux-tu? wo kundè nzu? ou nzuko wo kundè? ou nzu k'o k'und,; ?
nzu?
(pour nzu kè wo kundè?); que fait cet homme? sÓnii rîga o yo
ou nzu kè sÓna iiga o yo? que vas-tu faire? wo ko e nzu? qu'en
vais faire?)
ferais-je? nzu kè mi fa m ko yo? (quoi je prendsje
DELALANGUE
AGNI 49

qu'est-ce qu'il a mangé ce matin? nzu kè o di ri iigremu? qu'est-


ce que tu désires? nzu k'o kur'èi o? (pour nzu kè wo kuro èi o)'.
« Que? » se traduit par zè ou nzè dans les expressions : we wt
zè? que dis-tu? (proprement : ta parole comment?) i wi zè? que
dit-il ?
« Quoi? » se traduit par ni ou ri dans les expressions : ngremu
nit quoi de nouveau ce matin? noswa ni? quoi de nouveau ce
soir? lo ri? quoi de nouveau là-bas? et autres expressions ana-
logues.
« Quoi? » accompagné d'une préposition, se dit boni: sur quoi?
boni su? sous quoi? boni bo ?
« Quel? lequel? » se disent bonya? ou boni? ou woni? - Exem-
ples: quel homme a pris mon fusil? sÓna bonya o fa ri me lui?
dans quel village demeures-tu? wo trâ kurô boni su? ou wo Ira
kurô ni su ? (pour kurÓ woni su?) en quel endroit? rika woni?
quel jour viendras-tu? kyt woniwo ba? quel fusil? tüi bonya? tüi
woni? lequel demandes-tu? bonya wosrè i o?(lequel tu demandes
lui? o est euphonique); lequel veux-tu? boni wo kur' èi o?

IV. — Adjectifs et pronoms possessifs*.

mon, ma, mes, mi, me-1.


ton, ta, tes, ÎVO,O.
son, sa, ses, i.
notre, nos, ye (s'il s'agit de deux ou plus).
id. ame (seulement s'il s'agit de plus de
deux).
votre, vos, amû.
leur, leurs, be.

Exemples: mon fils, mi wa; mes deux fils, mi wa iiyÕ; mes en-
fants, mi ma mô; ton père, wo si; sa mère, i ni; notre frère (à nous

(i) L'o qui termine la phrase est purement euphonique; on termine


très souvent ainsi les phrases interrogatives. On remarquera que l'è de
la conjonction kè « que» peut s'élider devant les pronoms wo et o; le
premier devient alors o.
(2) Voir le « nota» à la suite des formes irrégulières des pronoms
personnels régimes. - - - - - h -
(3) La forme me ne s'emploie que devant les monosyllabes terminés
en i (comme me tui « mon fusil », me si « mon père », me yi « ma femme »,
me ni « ma mère ») et par exception devant le mot sya « beau-frère»
ou « beau-père » ou « gendre ».
4
50 ESSAIDEMANUEL

(teux),ye nyama; notre pays, amekurô; votre jardin, amû fye; leur
maison, be auro. — C'est mon père, me si o le nga; Kouakou est
mon fils, mi wa o le K waku.
le mien, à moi, c'est à moi, mi rye 1.
le tien, à toi, c'est à toi, ivo rye.
le sien, à lui, c'est à lui, i rye.
id. lo rye (seulement dans le
cas où le possesseur n'est
pas présent).
le nôtre, à nous, c'est à nous, ye rye (si les possesseurs
sont deux au plus).
id. ame rye (seulement si les
possesseurs sont plus de
deux.
le vôtre, à vous, c'est à vous, amùrye.
le leur, à eux, c'est à eux, be rye.
Ce bœuf est à lui, i rye o le nane nga (sa chose possède ce
bœuf); c'est à Kouassi, Kwasi i rye; ce bœuf est à Kouakou,
Kwaku rye o le nane liga.
notre (à nous tous), ame iigba be.
votre (à vous tous), ainû ngba be.
leur (à eux tous), be iigba be.
notre pays à tous, ame iigba be kurô.
« mon propre fils » se dit mi wa kpa; « ton propre nom» wo
dumakpa; « son propre vêtement », i trare kpa, etc.
Les expressions « un de mes », « un de tes », etc., se traduisent
ainsi: un de mes amis, mi aengwe kô; un de ses fils, i wa ko, etc.

V. — Adjectifs et pronoms indéfinis.

un, un certain, quelque, ko, kil. aucun, fi, fifi (doit être accom-
des, quelques, mÛ, mô. pagné de la négation).
de, du, de la, bye, üe. personne, sônâfi (même remar-
quelqu'un, sônâ kô. que).
quelques-uns, sÓna mu; bye. rien, rike fi, rike fifi, rike; safi,
on, be (proprement « ils »). sa (même remarque).
— 100 (proprement « tu »). un, un seul, kumba, kiiba.
quelque chose, rike. rien qu'un, kÕ1iglli.

(1) Le mot rye est une contraction de rike « chose » : mi rye signifie
donc « ma chose, ma propriété ».
DELA LANGUE
AGM 51

un seul (expression renforcée). quelconque, n'importe quel,


kumba kyengyengye, kumba ngba.
kyengyelcyengye; kumba leke- quiconque, n'importe qui, sÓnÛ
leke. ngba.
beaucoup de, kpàgba, kpag- n'importe quoi, rike ngba.
hagha; suma; kaka; kaka-sa. le même, kumba.
l'un et l'autre, be nyÕ (eux deux), la même chose, rike kumba,
les uns et les autres, be ngba kumba.
(eux tous). même (lui-même): kÜsuma; bô-
tout, tous (adj., en parlant d'une bà.
chose qui peut se nombrer), — (au pluriel: be bàbà).
krwakrwa; ngba. autre (différent), ngumi.
— (adj., en parlant d'une chose — (nouveau), ufre, fafre.
qui ne peutsenombrer), iigba. — (en plus), ekô, byekÕ.
— (expression, renforcée), krwa- l'un. l'autre. kÕ. kÕ.
krwa-kpa, krwakrwa kpiï, un. un autre. ko. ngumi.
krwakrwa sô kpii. les uns. les autres. be üe.
tout (prou.), ngba; rike ngba. be üe.
tous (pron.), Óamii; be ngba; be ou bye. bye.
iiga.

Exemples: un homme, sÓna ko; des hommes, sÓna mû; que les
mouches ne mangent pas de mon bœuf, na iigosyi di minane bye;
on peut aller à la chasse, be kora be ko ku nè; manger quelque
chose, di rike; je n'ai vu aucun mouton, m awû ma bwafifi; per-
sonne n'est venu, na sônâfi ba ri ousônâfi oba rima; je n'ai rien,
me le arike fi, me le a rike fifi, me le a rike, me le a safi; ce n'est
rien, o ti a safi, o ti a sa; je n'ai pas un seul poulet, me le a akô
kumba; ils n'en ont attrapé qu'un, be tra ri kÕ iigbi; tous les
Ouarèbo sont venus, Warèbo krwakrwa be ba ri; ils sont tous
venus, beiigba be ba ri; toute l'affaire, ndè ngba; est-ce tout?
ngbafils sont tous assemblés, bama be ûsu; beaucoup d'hommes,
sÓna kpagba; il n'y a pas beaucoup de Baoulé qui mangent du
serpent, na Baulesumâ be di wo; prends n'importe quelles perles,
fa afre ngba; n'importe qui peut passer, sÓna ngba kora si; donne-
moi n'importe quoi, mami rike iigba; ce pagne est blanc, j'en
veux un noir, va en chercher un autre, kondro ni ti ufwe, m kuro
kondro ble, ko kundè ko o ti ngumi; donne-m'en un autre à la place,
kaki iiga, ma mi ulre (change celui-ci, donne-moi un autre);
donne-m'en encore un autre, ma mi kÕ ekô; l'un fait une chose,
l'autre une autre, kôyorike ko, kôyo rike iigumi; les uns chantent,
les autres dansent, bye be sro gÛe, bye be si able ou be üe sro güe,
be ûe si able; les uns viennent, les autres partent, bye ba, bye ko.
Remarques. — 1° Les expressions « l'un l'autre, les uns les au-
tres, etc. »se remplacent par des tournures équivalentes ou se
suppriment si le sens du verbe est suffisamment clair.
52 ESSAIDEMANUEL

20 Quand nous ne nous rappelons plus le nom d'un homme,


d'une localité, etc., nous nous servonsen français du mot « chose,);
chose.
on se sert de même en agni du mot rike : le village de
rike krô.

VI. — Pronoms personnels.

1° Pronoms isolés. tu, w, w,o;è,e.


moi, mi. il, elle, o; a.
toi, wo. nous, ye, e (duel et plur.).
— ame (plur.).
lui, i ouèi.
nous, ye (quand on est deux ou vous, amû, amwi.
plus). ils, elles, be.
nous, ame(quand on est plus de
deux). Remarques. — lre pers. La
forme mi est assez rare et ne
vous, amû, amô.
- se rencontre en tout cas que
eux,be. devant des verbes dont la
La forme ye s'emploie à la
fois au duel et au pluriel, la voyelle n'est pas un i; assez
forme ame ne s'emploie qu'au souvent on rencontre un sim-
pluriel. ple m (m ba, m kuro, etc.).
2e pers. — La forme w s'em-
2° Pronoms renforcés. ploie devant les verbes com-
moi-même, momi; mi bàbà, mençant par une voyelle (voir
màbà. à la conjugaison); —la forme
toi-même, wo bàbà, wàbà. o remplace très souvent wo
lui-même, i bàbà; i riri. dans la conversation; de plus,
nous-mêmes, ye bàbà (duel et si la voyelle finale du mot qui
plur.). précède wo s'élide, le w dispa-
- ame bàbÓ (plur.). rait (kè wo devient k'o); — les
vous-mêmes, amû bàbà. formes è ou e se rencontrent
au lieu de wo dans certains
eux-mêmes, be bàbà. dialectes : Atoutou (tribu du
Kouadio lui-même, Kwadyo
bàbà. Baoulé), région de Tiassalé,
Assinie, Bettié.
3° Pronoms réfléchis. 3e pers. — La forme a ne
me, mi û (ma peau, ma per- s'emploie qu'assez rarement et
seulement devant un verbe
sonne). neutre. — Après un nom ter-
te, woû. miné en i, le pronom o peut se
se. i û.
nous,ye û (duel et plur.). changer en ni: si ni anwâ (pour
— ame û (plur.). si o anwa), le feu est éteint.
2e pers. plur. — Lorsqu'on a
vous, amu û. une fois exprimé le pronom
se, beû. amfl, on peut, dans la suite de
il se frappe, o bo i û;
ne te gratte pas, na (wafwa wo la phrase, le remplacer par le
û. pronom de la 3" pers. plur. be :
vous avez dit que vous ne le
40Pronoms sujets. jetteriez pas, amû wi kè be yi
me, mi, m. ma.
je,
DE LALANGUE
AGNI 53
-5° Pronom « en ». nous, ame (plur.).
« en » se dit üe et plus rare- vous, amú.
ment bye : en as-tu? wo le úe? les, leur, be.
je n'en ai pas, me l'a üe; il n'y Le pronom régime de la 2e
en a pas, üe numa le ou bye pers. du sing. et surtout celui
numâ le;il y en a, bye wo bre; de la 3e pers. affectent souvent
viens en boire, bla nô ùe; il lui une forme irrégulière, qui dé-
en donna encore, o m'èibyeekô. pend de la voyelle finale du
60 Expressions diverses. mot qui les précède; souvent
cette voyelle finale s'élide, se
c'est moi, mi e, mi o. contracte avec le pronom ou se
c'est toi, woe, wo. modifie. Suit un modèle pour
c'est lui, i e, i o, etc. chacune des terminaisons qui
ce n'est pas moi, na mi, namie. se peuvent rencontrer et un
— toi, nawo;nawa.
— tableau des exceptions.
lui, n'èi e, n'èi o.
— nous, na ye, nHame. Terminaison a : fa « prendre ».
— vous, na amu. 28 pers. fa wo ou f o.
— eux, na be. 3e — f èi ou fè.
La forme interrogative est la Terminaison a : suma « en-
même, mais lorsqu'on interroge voyer ».
on met plus volontiers un o 2e pers. sumâ wo.
euphonique à la fin de la 3e — sumi i ou sumi.
phrase. Terminaison e: (rè « appeler M.
nous deux, e nyÕ. 2e pers. fre wo ou fr'o.
nous trois, -e nsa, etc. 3e — fioe i, fioe ie, Ir'èi,
vous deux, amú nyÕ. fre e ou fre.
eux deux, be nyÕ. Terminaison è: kpè « couper ».
tous les deux,he nyii. 2e pers. kpè wo.
tous les trois, be nsa, etc. 3e — kpè i ou kpè ni.
toi et moi, mi eni wo.
mi n'èi. Terminaison i: si « connaître ».
lui et moi,
vous et moi, amu ne mi. 26 pers. si wo.
3e — si ou si e.
eux et moi, be ne mi.
lui et toi, wo n'èi. Terminaison i : si « passer ».
toi et nous, ye ne wo. 2e pers. si wo..
eux et toi, be eni wo. 3e — si ni ou si ni.
lui et nous, ye n'èi. Terminaison i : küî « tirer ».
vous et lui, amii n'èi. 2e pers. küT wo.
eux et lui, be n'èi. 36 — küî i ou küî ni.
vous et eux, amû ne be. Terminaison o ou Ó : bo « frap-
Quand ces expressions sont per ».
suivies d'un verbe, on y ajoute 2e pers. bo wo.
le pronom qui les résume: lui 3e — bwe ou bwèL
et moi sommes partis, mi n'èi ye Terminaison ô : tô « rencon-
wo ri. trer ».
7° Pronoms régimes. 2e -pers. tô wo.
me, moi, mi. 3e — tà i.
te, toi, wot o. Terminaison Õ: sÕ « défricher ».
le, la lui,i, èi. 2e pers. SÕwo.
nous, ye,e (duel et plur.). 3e — sô ni.
54 ESSAIDE MANUEL
DE LA LANGUEAGNI
Terminaison u : ku « tuer ». leurs syllabes, de la façon sui-
2e pers. ku wo ou kit o. vante :
3e — ku ni ou kù. kllka : o koko, ça te démange.
Terminaison û : awû « voir ». o kèkè ou o kèkèi, ça le
2e pers. awûo. démange.
3e — awuni. kpakpa : kpèkpèi iigo, graisse-
Terminaison u: dit « teindre en le avec de l'huile.
noir ». (wàfwa : l'wafwa wo fi, gratte-
2e pers. du o. toi.
3e — düi. o fwîfwï i il, il se
Terminaison yu ou yü : gyu ou gratte.
laka : m loko, je te trompe.
gyü« atteindre ». wo lèkè, ,tu le trompes.
2e pers. gyü wo.
3e — gyü ou güi. ma ma : o mômô ou o momo, il
ne te donne pas.
Exceptions. —1° Le verbe tô o mèmè, il ne le donne
« acheter » donne avec le pro-
nom régime de la 3e pers. tüe pas.
(au lieu de twe); — La négation
Négations.
2° Le verbe kuro « aimer » ma, suivie du pronom régime
donne kur'e ou kw"èi (au lieu de la 2e ou de la 3e pers. du
de kurwe); sing., donneles formes suivan-
3° Le verbe ma « donner » tes:
fait mô avec le pronom de la mô (pour ma wo),
2" pers. et mè ou m'èi avec ce- me ou m'è (pour m'èi).
lui de la 3e pers.;
Les négations ha et a se com-
4° Le verbe to « lancer, quit-
portent régulièrement : na wo,
ter, etc. » donne tüe, te et aussi n'èi; a wo, a èi. Quelquefois
twe;
5° Le verbe yo « faire» donne pourtant a se supprime devant
èi et le contexte seul indique
üe, yüe, ye et yüèi;
6° Les verbes composés d'une que la phrase est négative
syllabe répétée, comme kaka Nota. — Les adjectifs posses-
« démanger », kpakpa « grais- sifs qui se trouvent après une
ser », fwcifwâ « gratter », etc., voyelle susceptible de se modi-
ainsi que le verbe laka « trom- fier donnent lieu aux mêmes
per » et le verbe négatif ma ma modifications que les pronoms
« ne pas donner» adaptent le régimes correspondants : o fèi
pronom régime de la 2e et de la wa, il prend son enfant (pour
3e pers. du sing. à chacune de o fa i wa).

(1) Les exceptions particulières sont mentionnées à leur place dans le


vocabulaire des verbes.
TROISIÈME PARTIE

LES VERBES

I. — Vocabulaire.

OBSERVATIONS. — 1° Pour la prononciation des mots agni, lire


bien attentivement dans la Préface: II. Alphabet adopté, et les
remarques qui suivent le tableau de l'alphabet.
2° Quand il existe plusieurs mots ou expressions pour rendre
une expression française, ces mots ou expressions ont été placés,
autant que possible, en commençant par les plus usités.
3° Quand- un verbe ou une expression verbale, en français, se
compose de plusieurs mots, on en trouvera généralement la tra-
duction au mot principal : ainsi « prends garde » se trouvera au
mot « garde ». Si l'on ne trouve pas l'expression cherchée à l'un
des mots, il faudra la chercher à l'autre mot. De même, lorsque
plusieurs expressions ou verbes sont synonymes, on trouvera la
traduction au mot le plus usité en français.
4° Quand l'expression verbale agni se compose de plusieurs
mots, le verbe proprement dit seul se conjugue, et c'est généra-
lement le premier mot, à moins d'indication contraire. — Ex. :
apporter, fa bi,è; j'ai apporté deux couteaux chez toi, me fa ri
larye nyo brè wo rika ro.
Cependant, lorsque chacune des parties composantes est un
verbe, comme dans le cas précédent, et surtout lorsque la seconde
partie se trouve éloignée de la première, on peut la conjuguer
aussi, et dire: me fa ri larye nyÕ me brè ri wo rika ro; nous sau-
terons par dessus le feu, ye tu tra si su ou ye tu ye tra si su.
50 Beaucoup de verbes n'ont pas la même forme en français et
en agni; souvent le sujet du verbe français devient régime ou
adjectif possessif en agni. Ainsi « j'ai faim » se tourne par « la
faim me tue », « je suis malade» par « mon corps me fait mal ».
Souvent aussi le verbe agni est composé de deux parties: un
56 ESSAIDEMANUEL

verbe proprement dit d'abord, puis un autre verbe ou un nom,


un adjectif ou une particule; alors il arrive la plupart du temps
que le régime prend place entre les deux éléments du verbe.
Ainsi « apporter» se tourne par « prendre. apporter »; « appor-
ter quelque chose» par « prendre quelque chose apporter »,
etc.
Ces particularités sont indiquées dans le vocabulaire au moyen
des abréviations suivantes :
s. représente la place occupée en agni par le nom ou pronom
sujet du verbe français; si cet s. n'est suivi d'aucune autre lettre,
c'est que ce nom ou pronom est traduit sans changement en
agni;
s. r. indique que le sujet français devient régime en agni et
marque la place qu'il doit occuper; si c'est un pronom, on devra
lui donner la forme du pronom régime;
s. p. indique que le sujet français s'est transformé en posses-
sif; si c'est un nom, il ne fait que changer de place; si c'est un
pronom, on devra lui donner la forme de l'adjectif possessif cor-
respondant à la personne du sujet français;
p., sans autre indication, indique qu'il faut mettre à la place
de cette lettre l'adjectif possessif correspondant à la personne du
sujet français;
?\, sans autre indication, représente la place occupée en agni
par le nom ou pronom régime du verbe français ;
lorsque le régime direct et le régime indirect doivent occuper
chacun une place spéciale, cette place est indiquée par r. d. ou
simplement r. (régime direct) ou r. i. (régime indirect);
r. s. indique que le régime français devient le sujet du verbe
agni;
r. p. indique que le régime français est devenu un possessif en
agni; si c'est un pronom, on devra lui donner la forme de l'ad-
jectif possessif correspondant à la personne du régime français.
Lorsque rien n'est indiqué, c'est que la construction est la
même en agni qu'en français: 1° sujet, 2° verbe ou expression
verbale, 3° régime.
Exemples destinés à bien faire comprendre les observations
précédentes :
avoir faim, aweku (s. r.) : j'ai faim, awe ku mi; il a faim, awe
ku ni; Kofi a faim, awe ku Kofi (la faim tue moi, tue lui, tue Kofi) ;
être adroit au tir (s. p.) ni tiilge : je suis adroit, me ni tinge; il
est adroit, i iii tinge; Kofi est adroit, Kofi ni lirige (mon œil, son
œil, l'œil de Kofi est droit);
AGNI
DELALANGUE 57

i
cligner de l'œil, bubu (p.) ima : il cligne de l'œil, o bubu ima;
Kofi cligne de l'œil, Kofi bubui ima (il cligne son œil, Kofi cligne
son œil);
apporter, fa (r.) bvè : j'apporte quelque chose, me fa rike brè;
me fa
accorder, fa (r.) ma (r. i.) : j'accorde deux ta d'or à Kofi,
sika nda nyÕmaKofi; accorde-moi ceci, fa rike nga ma mi (prends
chose cette donne-moi);
aller au devant de, kpè (r. p.) ati : va au-devant de lui, kpèi
ati; va au-devant de mon père, kpè me si ati (coupe son chemin,
coupe le chemin de mon père);
se rappeler, (r. s.) wo (s. p.) ku nu : je me rappelle cette affaire,
ndè nga o wo mi ku nu (affaire cette elle e.. t mon ventre dans);
avoir mal à, (s. p. — r.) e nya : j'ai mal à la tête, me ti e fiya
moi mal).
(ma tête fait mal) ou me ti o e mi nya (ma tête elle fait
v. a. signifie « verbe actif », v. n. « verbe neutre ».

A adhérer à (au propre), mata (r.)


su; mindè (r. p.) fi.
abandonner, yaki; yaki (r.) nu. — à (au moral), wo (r-)
abattre, yi (r.) ase. su.
abîmé (être -), asaki. adroit (être - au tir), (s. p.)
abîmer, saki. ni tinge.
abondant (être -), asô; sô; sô — (être -, en général), si
ni. urere.
aboyer, bo. affirmer, (s. p.) ku nu kè sakpa :
abreuver, ma (r.) nzüe. tu l'affirmes? wo ku
— (s' -), nô nzue. nu kè sakpa? (c'est
abriter (s' — de la pluie), ko dans ton ventre que
usiusi nu. c'est vrai).
- (s'— du soleil), ko lulè agacer, iraira (r.) û; ka.
nu; ko froro nu. agenouiller (s' -), kolo.
accepter, fa. agir mal avec,koe (r.) sa : il agit
accompagner, suma : viens mal avec moi, o ko e mi sa.
m'accompagner, ko sumâ mi. agiter, kegye; kaka (r.) nu.
accorder, kye; fa (r.) ma (r. i.). - (s' —), kegye û; kegye
accoucher, au ba. (p.)FI-
- de, u. - (s' en parlant de l'eau),
-
(une femme),su (bla) bo kpÛga : la rivière
u ba. est agitée, nzïie o bo
accroupir (s' -), se nguku. kpÜga.
acheter tÓ : acheter quelque agrandir, sa (r.) su kpri.
chose à quelqu'un, tÓ rike — (s' -), ae kpiri.
sÓnii kô sa nu. aide (venir en — à, au moral),
achevé (être -), aùe; Úe. ko (r. p.) si.
achever, ïie; wÕ üe. aider, uka.
acquérir, yâ, ilyiï; ayâ, anya. aigre (être -), miya.
adhérer (au propre), malâ; ma- aigrir (liquides), mlya.
trime. — (fruits, mets), akpro.
58 ESSAIDEMANUEL

aiguiser, si. aller bien (se bien porter), (s. p.)


aimable (être -), diiiüoüi. aÕ ti kpa; (s. p.) zinè ti
aimer, kuro. kpa.
- (ne pas -, en parlant — chercher (une chose), ko fa
d'un aliment), ki : je (r.) bra; ko fa (r.) brè : va
n'aime pas le vin de le chercher, leo fa bra ; va
palme, me ki nzn; les me chercher de l'eau, ko
Tânofoué (gens con- la nzüe brè mi.
sacrés à la rivière — chercher (une personne), ko
Tano ou Tanoé) ne fre: va chercher Kofi, ko
mangent pas de chè- fre Kofi.
vre, Tanofwe be ki allié (être — avec),trâ (r. p.) si.
kuma. allier (s' — à), ko (r. p.) si ko
air (aller prendre l' -), bonu; trâ (r. p.) si.
ko gwasu. allumer (du feu), tro (si); tro
- (mettre à l'
—), sye (r.) (si )nwa.
gwasu. - (une lumière),so (kâne)
ajouter, bokasu; gwasu : ajoute- nwa.
s-en un peu, bokasu kâ. - (un objet au feu), fa si
allaité (être-), nô (r. p.) fiofrê: gwa (r.) nu.
ce bébé est allaité par sa amarrer, kiki.
sœur, ba iiga o nô i nyama amener (quand l'objet est loin),
notre. fa (r.) bra; fa bra
allaiter, ma (r.) notre. (r.).
aller, wo, o; ko; ho. - (quand l'objet est pro-
— (s'en -), id.
che), fa (r.) brè; fa
— (devant un verbe, avec son brè (r.).
sens propre),ko: je vais amer (être —), e üi.
manger, me ko di rike. amuser (s' —, jouer), ka iÍgwa.
— (devant un verbe, donnant — (s' —, plaisanter), di
à celui-ci un sens fu- nùoui; di nüovi.
tur), ba : le soleil va apparaître, ba; su ba.
chauffer, üa ba kpà. — (en parlant d'un as-
— (à la selle), gye, ko gye. tre), fi; fi ure.
— au-devant de, kpè (r. p.) appartenir (on tourne par le
ati; ko kpè (r. p.) ati. possessif) : cette pagaie m'ap-
- au fond (en parlant d'un partient, tèbwa iiga mi rye
objet tombé dans l'eau), (cette pagaie est la mienne),
atotônu; atotô nzüe nu. ou mi "ye o le tèbwa iiga (ma
- aux cabinets, ko baka su propriété possède cette pa-
(aller sur le tronc d'ar- gaie)
bre); ko aure nu (aller appeler, fre.
dans les hautes herbes); - (s' —),be fre (s. r.); (s.
ko bia su (aller sur la p.) duma ti : je m'ap-
fosse). pelle Aya, be fre mi
aller bien (en parlant d'un vê- Aya; comment t'ap-
tement, d'une parure), ne (r.) pelles tu? be fre wo
fata; fata; tà fè : ce chapeau sè? ou wo duma ti
me va bien, kre nga o ne mi sè?
fata; il ne va pas bien, o fata apporter, brè; fa (r.) brè (r. i.);
ma; ce pagne va bien, kondro fa (r.) bra; fa brè (r.); fa bra
ni tà fè (tombe bien). (r.)
AGNI
DE LALANGUE 59

appointir, srsè; sèsè (r.) pyem- attendre (v. n.), ginâ.


bye. attention (faire —), nyâkpa; nia
apprendre (étudier), sônzô. kpa.
— (enseigner), kre (r. i.
— (faire — à), ni (r.) kpa.
— r.) : apprends- - (ne pas faire —), uraft.
moi le français, attraper, tra.
kre mi frâsuguere. — (une maladie), aya :
— (entendre dire), ti. j'ai attrapé les oreil-
approcher (v. a.), brè(r.) wa. lons, m'aya kpèkpè.
- - (dans ses mains), so
(v. n.), ba (à l'impé-
ratif bra) : appro- (r;) nu : attrape la
che, bra wa; le pierre, so yabive
chef approche, byâ nu.
kpii su ba. avaler, mè, amè.

- (s' — de), si (r.) su. d'un seul coup, mè (r.)
approprier (s' -, une chose ou bi. -.
un esclave sans avancer (v. n.), dimwa.
ira (r.) — (s' -, s'approcher),
maître),
qye. voir ce mot.
— (s' -, marcher devant
appuyer, kisa.
— soi), nati ko (s. p.)
(s' -), kisa.
- ses mains sur ses ge- — nru: il s'avança, o
noux,fwe (p.) sa (p.) nati kwèi nru.
anâgromâ su. avare (se montrer — envers), e
arracher, <M. (r.) awT.
- les mauvaises herbes, avenir (consulter l' -), yi môn-
tutu afre. zMe.
arranger, yo (r.) kpa. aveugle (être -), (s. p.) nima
arrêter, tra. abo; (s. p.) nima siriwa.
— (s' -), ginâ. avoir (posséder), le : il a de l'or,
arriver, ba; bè. o le sika.
— à, gyü, gyu; tà; bè. — (momentanément), (r. s.)
— (au sujet de la conver- wo (s. p.) sa nu : j'ai
sation), ba : j'y ar- deux poulets, mais ils
rive, me ba. ne sont pas à moi, akà
—- (impersonnel), (r. s.) iiyÕ wo mi sa nu, na be
ko : quand il leur ti ma mi rye (deux pou-
arrive de mourir là, lets sont dans ma main,
kè be ko'u lo. mais ils ne sont pas ma
arrondir, yo (r.) o ti krukru. propriété).
arroser, gwagwa mue (r.) su. — (dix ans, vingt ans, etc.),
asseoir (s' -), trâse; Ira. di (afweburu,afwe abu-
assembler (s' —),ûsu; iya. ra-iïyô, etc.).
attacher, ki; kiki. — besoin de, kundè.
atteindre, gyü, gyu : mon bras — chaud, aÕiiyeyè ku (s. r.).
ne peut y attein- — des fourmillements dans
dre, mi sa gyü ma les jambes, kendewa ki
le. (p.) gya (une araignée
— (avec une balle ou une attache (ma) jambe).
— envie de, kundè; kuro.
arme), bo.
attendre (v. a.), mindè : attends- — envie d'aller à la selle, bi-
moi, mindf'mi n. ku (s. r.).
- 60
ESSAIDEMANUEL
avoir envie de dormir, lafre ku avoir soif, nzûe o ku (s. r.).
(s.IV) — sommeil, lafre ku (s.
- envie de fumer, bosro ku — tort, bo ato; (s. p.) ndèr.).e
(s. r.). ma fè; (s. p.) ndè ti tè.
— envie de pleurer, sune ku — une crampe, (s.
p.) gya
(s.r.). mata.
- envie de priser, asra ku — un point de côté, (s.
p.)
(s. r.). kumwënu e (s. r.) nya.
- envie de rire, srire ku (s. — (y -, en parlant d'objets
r.).
- envie éloignés), wo bre, wo
d'une femme, aere ble, o bre : il y a beau-
ku (s. r.) ; aere usu (sans coup de moutons dans
exprimer le sujet). ce village-là, kurô riga
- - envie d'uriner, mye ku (s. su bwa kpagba be wo
r.). bre.
- faim, awe ku (s. r.); aw'o — (y -, en parlant d'objets
ku (s. r.): j'ai très faim, rapprochés), wo wa, o
awe ku mi mboko. wa: il yen a beaucoup,
- froid, aere ku (s. r.). be o wa kpâgbâ, be o wa
le hoq uet, sikosiko ku (s. r.). pè.
- le temps, nya (p.) ti; le — (n'y — pas), numa, numa
lagye. wa, numâ nu, numâ le,
- (n' — pas le temps), iiya numa bre : il n'y a rien
ma (p ) ti (ne pas obte- ici, rike fi numawa; il
nir sa tête); le a lagye n'y a pas de femmes,
(n'avoir pas de loisir). bla fi numâ le ou bla
- mal à, (s. p. — r.) e ya; numâ le; il n'y a rien
(s. p. — r.) e nya; (s. dedans, rike fi numâ nu.
p. — r.) e (s. r.) ya ou avorter, akpo ba.
nya: j'ai mal au ventre, B
mi kunu e ya, mi kunu o
e mi nya. baigner (se -), unzi.
- mal à la tête, (s. p.) ti bâiller, yaru.
kpuke (s. r.). baiser, tafi; tafi (r. p.) nwa.
- mal au cœur, fieku (s. r.). baisser (en parlant des eaux,
- peur, serè ku (s. r.). du jour), asa; sûsa.
- pitié de (r. s.), yo (s. p.) - (se —), mè (p.) Ù su :
kunu e iiya : j'ai pitié baisse-toi, m'o û su
de cet homme, sÓna riga (pour mè wo û su).
o yo mi kunu e i-tya(cet balancer, to (r.) alôûgeya.
homme il fait (que) mon balayer, küi (r.) nu.
ventre (me) fait mal). bander (un arc, un ressort),
— raison, di naurè;di nwâu- kuri.
rè; (s. p.) ndè e fè. bas (être -, être en -), wo
— sesépoques, (s.p.)sa abu; asyeÕ.
di sa abu : elle a ses bâtir, kporây kpra.
époques, i sa abu ou o battre, bo.
di sa abu (proprement : — des mains, bo ndè.
son bras est cassé ou — (se —), tu ngondi.
elle a le bras cassé, ex- - (se — en guerre),
pression polie); ayri ku alè, ku âlè.
mÜnza. bavarder, kora gyügyo.
DELA LANGUE
AGM 61

beau (faire le —), di gba (ri. butter (la terre), autour des se-
bêcher, tutu. mis), boko fye.
belle (se faire —), di tarwa. C
bénéfice (faire un —), fa (r.)
wata su. cacher, fya.
besoin -
(avoir —), voyez (se --), atya.
« avoir »). — (se—dans la brousse),
bien (être -, être convenable), afya bro.
- (se -, en parlant d'un
ti fè.
— (faire du - à), yo (r.) fè : astre), alô nu; au.
-
ça me fait du bien, o yo (se -, s'embusquer),
mi fè. asa.
blâmer, kâ (r.) undè; kpa (r.) cagneux (être -), (s. p) gya
su.. kpa ndanua.
blanchir (du linge), kpu (tane). calmer (se -, un homme en
- (v. n.), ae ufwe; gyüla colère), yaki yarare.
— (se -, le vent), yaki fi-
ufwe.
- (en parlant des che- tare.
veux), abo gye. calomnier, saki (r. p.) duma.
blessé (être -), abota; atètè. cancer (avoir un -), lowe o wo
blesser, bo (r.) kane; bota. (r. i.) nu : il a un cancer au
— (au moral), di (r.) o iÛ. nez, lowe o wo i bwe nu.
boire, nô, caresser, fosa (p.), sa (r. p.) û;
boiter, keti. ka: ne me caresse pas, na
bon (être — à manger), e fè. fosa wo sa mi û; naka mi o.
— (faire -, en parlant du cassé (être -), abu.
— (être — tout à fait), abu
temps), ti foô.
— marché (être -), (s. p.) kpo.
gwa ti fetè; (s. p.) gwa casser, bu; bu (r.) nu.
-
ti a kekre. (du bois), bubu (iye).
dire — -
bonjour (dire ou faire (des mottes de terre),
à), bisa (r.) aiii; hisa. — fufu (asye).
bonjour (faire dire bien le à), cauchemar (avoir un -), kyi
bisa (r.) dededede. lalie tè.
bonne aventure (dire la —), yi causer (parler), di gùere.
mônzue. — avec, gyügyo ne.
bonne aventure (dire la —, en céder à (un plus fort que soi),
consultant les rats), yi gbe- su.
kre. ceindre (se — de), fa (r.) ura
boucher, kata (r.) su. (p.) bo; ma (r. — p.) bo nu:
— (une bouteille), tane je mets une ceinture de per-
(sutwa) nwâ. les, me fa afre ura m'bo.
bouillir, tu. cesser, yaki : cesse de faire cela,
bourgeonner, fefè. yaki sà; cesse de causer, yaki
bourrer (un fusil), tùsre mina gùgùere.
(tüi) nu. chanceler, taga.
briller, ti nranra. changer (v. a.), kaki; kaki (r.)
brisé (être -), abu. vfre.
briser, bu. — de, kaki (r.) ufre; swi
brûler (v. a.), era, ira; aera, (r.) ufre,- asWt.
aerè, aim. — (v. n.), akaki.
- (v. n.), aera, aira, iraira. — (se—en), kaki; akaki.
62 ESSAIDE MANUEL

chanter, sro güe; to güe. chiquenaude (donner une — à),


- (en parlant de l'eau bo (r.) kpekpe.
prête à bouillir), bo choisir,(s.) nya (r.-s.) fa : je
aseye. choisis ces perles, me nya afre
(finir de -), bo sro. nga me fa.
- faux, (s.p.) nwanuoüi. chuchoter, tu asure.
- juste, to fè. cimenter, la fa (r.) su; la fa (r.)
charger (unecharge sursa tête), nu.
sua (trô); taka (trô) (p.) ti circoncire, kpè (r. p.) twa kpro.
su. circoncis (être -), (s. p.) twa
charger (un fusil), si (tüi). kpreÓe.
chasser (aller à la chasse), ku ne; clair de lune (il fait —), aworo
ku: je vais chasser, me ko ku ta.
nè; je vais chasser l'éléphant, claquer, atè.
me ko ku süi. — des doigts, tè (p.) sa nu.
chasser (organiser une grande — (faire—), lè (r.) nu.
chasse, en mettant le feu aux — (faire — sa langue), lè
herbes), diiigbè. tafremâ nu.
chasser (renvoyer), fwT. — (faire — son bras sur
chatouiller, e (r.) fiyenene; kâ. son aisselle), bo
châtrer, asa; kpè (r. p.) ndoma. mvrômanu.
chaud (être -), lo, alo; irè : - (faire — un fouet), tè
l'eau est chaude, nzüe o 10, mbrenu.
nzÚe irè; c'est chaud, o lo, o - (faire - les fouets sa-
irè. crés), si m'ua; di
- (être —, en parlant du so- arua.
leil), kpa. cligner de l'œil, bubu (p.) ima.
- (faire — ), ti wuruwuru : collé (rester -- à), mata (r.) su.
il fait chaud aujourd'hui, coller(v. n.), mata; matâme.
ne ti wuruwuru. commander (à quelqu'un, être
- (avoir —, voyez « avoir»). son supérieur), kora.
chauffer (v. n.), su lo. — (être à la tête de), sie.
— (faire -, de l'eau, un — (ordonner, voir ce mot).
aliment), tô. commencer (v. a.), bwebo.
- (faire—, un objet quel- — (v. n.), abwebo.
conque), ura (r.) si — à, ba : lorsque l'eau
nu. commença à tom-
— (se —), tô si. ber, inubônzùe ba tô.
— (se —, en portant du comprendre, ti.
feu),si ye (s. r.) tô. compris (être -), ati.
chauve (être '-), (s. p.) ti ti compte (faire le -), gyii : ça ne
kparwa. fait pas le compte, o gyü ma.
chavirer, abutu, awutu. compter, ka.
chemin (ouvrir un -), 60 ati. conduire, fa (r.-s.) wo; (s.) ne
cher (être — ), (s. p.) gwa ti ke- (r.) misa nu (s.) ico: conduis-
kre; (s. p.) gwa ti kpri. moi au gué de l'Agbagnyan,
chercher, kundè. famiyewo Agbaiîyâsi(pYends-
— (aller—, voir «aller»). moi nous irons au gué, etc.);
— dispute, kundè wutre; conduis Kouassi à Kofikro,
il me cherche dis- wone Kivâsi misa nu bewo Ko-
pute, o kundè wutre fikro (toi et Kouassi de com-
one mi o. pagnie ils iront à Kofikro).
AGNI
DE LALANGUE 63

conduire (se mal — avec quel- couvrir une maison, tu sua nu.
— (se — de feuilles), fefc.
qu'un, voir « agir »).
congé (donner - à), ma (r.) ali. cracher, gwa iigasTe.
— (prendre — de), kare. — du sang, gwa mogya.
connaître, si. craindre, sro, stiro.
conserver, fa (r.) sye; sye. crampe (avoir une -, voyez
considérer (être à -), li sa. « avoir »).
construire, kpôrâ, kpra. craquer, tetè; atè.
— (faire --), tè.
contempler, nya(r.) nu; lOfi(r.)
nu. creuser, tu.
- un trou, kpè kumà.
content (être -), (s. p.) kunu
gyo, creux (être —), ao; ti kproÜ.
— (n'être pas -), (s. p.) crever (v. a.), fiti.
kunu o lo. — (v. n.), afiti.
— (ses ceufs, en parlant d'un
conter, kâ.
— une histoire, kâfigwa. oiseau), bobo (krizùa).
continuer(àfairequelquechose), crier, kpâ.
cris (pousser des — en chœur),
yo (r.) ekô : continue, ye ekÕ. bo aseye.
contraire, (être le —), (s. p.) sü
kyè : c'est le contraire, i sü croire, bu : je crois que Kofi ar-
rivera aujourd'hui, m bu kè
kyè.
convenir (être convenable), ti fè. Kofi o ba neke.
- à, one (r.) fala. croiser les bras, nyônyô(p.) sa.
— (ne pas — à), one (r.) croître, aiii; akyi, akyi.
fala ma. cruel (être -), e urè.
coucher (se —), la, da. cueillir (en général), ti.
— se —, en parlant d'un — haricots, titi (aloa).
— (des
astre), tô ure. (des champignons), tu
— avec (une femme), di (ndrè).
— (du maïs, des ananas),
(bla).
— avec (un homme), di bu (able, abrobe).
— (du riz, des bananes),
(bya).
coudre, kpa. kpè (ayüe, manda).
couler (en général), gwa, — (une papaye), ti (bofre).
— (enparlantd'unerivière ), cuire (v. n.), abe.
— (faire -), tô.
sufgi; si.
couper, kpè. cuit (être —), abe.
— (en petits morceaux), cultiver (un champ), di (fye).
kpekpè.
— les routes (arrêter les 1)
caravanes), tra nole.
courber, kuru; krukru. damer (le sol d'une case), bo
- (se —, une chose ), (sua nu).
akuru; bri. danser, si able, si abli.
- - il contre-temps, si able
(se -, une personne),
Icâse. tè.
courir, awondi, awÕndi. — (au son des calebasses),
court (être -, en parlant de la si gori.
— (au son des cornes), k{l
langue, mbro.
couver, utu. yo/e.
couvert (mettre le-I, tu trobli. - (au son du xylophone),
couvrir, kata (r.) su. ho gyomlo.
64 ESSAIDEMANUEL
danser (en battant des mains), défendre (interdire), atua (r. i.)
bo nolo. na : je te défends
— (la danse des femmes d'aller au village,
en temps de guerre), m'alua wo na ko
si agyanu. kurô ro ou me di
— (la danse des hommes), aûre kè wo ko ma
si do. kurÓ ro.
— (la danse des sorciers), - (protéger), uka.
ka awe. défense (prendre la — de, dans
— (une danse de guerre), un palabre), kâ (r.
si fruga. p.) ndè.
déficeler (voir « délier »).
— (une danse de mas- défricher, kpè bo (r.) su; sô (r.)
ques), si zamle. û: je vais défri-
— (une danse sacrée), si cher mon terrain,
(Gye, Bunu, etc. ]. me ko kpè bo mi
— (une danse mortuaire), rikasu ou me ko sô
e sè. mi bo û.
débander (un arc), yaki (r.) nu. — (sans complément),
débarquer (d'un bateau), gya kpè bo; tutu afre.
(alie nu). dégainer, küî larye; uro larye.
déboucher, tike (r. p.) mua. délier, yaiigi.
débourrer (le coton), yi (gyese). délimiter, swa (r.) nu.
— (un fusil), yi lüi délivrer, kpa.
mina. demander (interroger), bisa :
debout (être -), gi; gyasu. demande à Kofi
- (rester -), gina diii. s'il veut de la vian-
- (se mettre -), gyasu. de, bisa Kofi sè o
débrousser, kpè bo; sô mbo; sô: kundènè ; il de-
il ne sait pas débrousser, o manda à Kofi :
kora ma kpè bo ou o kora ma « Qu'y a-t-il ? »
bo nsÕ. o bisa ri Kofi kè :
décapiter, kpè (r. p.) ti. « Nzu o ? »
décharger (un fardeau), sike - (solliciter) srè : va
(iirô). demander de la
- (un fusil, enlever la viande à Kouadyo,
charge), tutu ko srè Kwadyo nè
(tùi). ou mieux ko srè
- (un fusil, tirer), to Kwadyok'o mÕ
( tüi). nè; que deman-
déchiré (être —), atiti. des-tu ? wosrè nzu?
déchirer, titi; aswa (r.) nu; demander (la permission de),
kpaki : il a déchiré son pagne, bisa (r. i.) ati : je
o titi ri i kondro; j'ai déchiré te demande la per-
mon pagne après un clou, mission d'aller me
kpïgbè aswa mi tâne nu (un baigner, mebis'o
clou a déchiré mon pagne); ati m ko unzi.
ne déchire pas ce papier, na — pardon, kpata; se kè
kpaki afrua nga. yaki.
décider, décréter que, di aûre kè. démanger, kaka: mon dos me
découvrir (apercevoir), awú. démange, me si kaka mi; ça
- (ôter ce qui couvre), te démange, o koko.
tike (r.) su. demeurer, tra : dans quel vil-
DELALANGUE
AGNI 65
lage demeure-t-il? o trâ kurÓ village devint grand, kurÓ ae
boni su? je demeure à Zara- ri daou kurÓ fa akyi ni; l'A-
nou, me Ira Nzaranu. raignée devint insecte, Ken-
démolir, bu. dewa o kaki ri kakaba.
dépêcher (se -, en marchant), devoir (avoir une dette), fèri ;
wo ndèndè; dépê- de; (r. i. p.) karè (r.
chez-vous, amû wo — s. p.) awesu; (r. i.
ndèndè. p.) karè (r.) wo(s. p.)
— (se-, en faisant quel- su : tu me dois de
que chose), yo l'argent (de l'or), wo
ndèndè. fèri mi sika ou wo de
déplaire (on tourne par «ne pas mi sika; Kouassi me
aimer») : cet homme me dé- doit dix francs, mi
plaît, me kuro masôna iiga. karè ba-burunyô Kwa-
déplier, yângi (r.) nu. si awe su (mon compte
déposer (un fardeau), sike. est dix francs sur la
- « faim o de Kouassi);
(un objet quelconque),
sye. il me doit cent francs,
dépouiller (enlever la peau), yi mi karè ya wo i su
-
(r. p.) kpro. (mon compte cent est
(quelqu'un, le voler), sur lui).
awa (r. p.) ninge. - (être dans l'obligation
déraciner, lu. de), kunde : je dois
dérober, awa. faire cela, me kunde
descendre, gyüla. mi yo nga.
déshabiller (se —,quand on est d ifîérer (être différent),tingumi ;
vêtu d'un pagne), ti a kumba; ti a so.
yi kondro; yi (p.) diminuer (v. n.), asa.
û tâne. —
— (un prix), kpaki(r.) su:
(se -, quand on diminue ton prix,
porte des vête- kpaki gwa su; dimi-
ments), yi trare. nue - moi un franc,
désirer, kundè, kindè; kuro. kpaki ba nyÕ su; di-
— voir (languir après minue, kpaki su.
quelqu'un), uraloije dire, se : je lui ai tout dit, me se
désirerais beaucoup ri krwakrwa; je dis que,
voir mon père, me me se kè.
uralo me si mboko; - (un mot, en
particulier), se
je désirerais le voir, kè; dis bonjour, se kè
me uralÚe. ndya ani o.
désobliger, e (r.) aWt. - (quand on rapporte les pa-
dessus(êtreau —dequelqu'un), roles d'un autre): (s. p.)
kora. wï; (s. p.) wTkè; se kè: il
détacher (délier), yangi, yângi dit:« Mon père ditque tu
(r.) nu. viennes pour que nous

(nettoyer), nunu (r.) nu. mangions le bœuf»,i wi:
déterrer, yi (r.) asye nu; tu. « Baba wi: wo bla ma e di
détruire, saki. nane »; il dit qu'il vien-
deuil (être en -), di (igbeti. dra demain, i wikè o ba
devenir, ae, aye; gyüla; kaki; aima ou ose kè o ba aima;
fa (ce dernier mot ne peut que dis-tu? o wï zèf que
être suivi que d'un verbe) : le dit-il? i wï zèf
5
66 ESSAIDEMANUEL

dire (quand on annoncecequ'on dormir (sans avoir trop chaud ni


va dire, qu'on appelle trop froid), lafi fofo.
l'attention), yo; (s. p.) wi doux (être — , de caractère),
yo ; se k'ayo : je dis: Con- betè; ti betè.
nais-tu cet homme? m'a dresser (se -, se mettre de-
yo: wo si sÓna nga? le bout), gyasu.
— (se -, se trouver, en
chef dit, bya kpii i wi yo
(le chef sa parole dit); parlant d'un arbre,
voici ce que je dis, mi wi d'un rocher, d'une
yo; dis donc, m'a yo! se case, etc.), gi.
— les oreilles, yangi su nu.
k'ayo! m sie k' ayo! dis
donc, Kofi! Kofi m'a yo! durer (une époque indétermi-
— (envoyer -), kare. née), kyè: la guerre a
discuter, si akproa. duré longtemps, alè o
disparaître, üe nu : ça a dis- kyè ri mboko.
-
paru, o üe ri nu. (uneépoquedéterminée),
disperser, sândi. fa gyu : la guerre a
— (se-), güragüra kuii- duré deux ans, alè fa
gu; asandi, gyu afwe nyÕ.
dispute (chercher—), kundè wu-
tre; kundè iigondi tu.
disputer (se —), di wutre. E
- (se —, quand on en
vient aux mains), tu
ngondi. ébloui (être -), (s. p.) ima su
(se -, en parlant des nyanya.
femmes d'un même écarter) asu : écarte-le, asüi.
- les incisives, ndru (r. i.)
mari), si kola.
distrait (être -), wafi. gye.
distribuer, akyè. échanger, kaki.
divorcer en parlant de l'hom- éclairer (faire de la lumière),
me), aera bla. bo tè.
- - (quelqu'un), yo (r. p.)
(enparlantdelafemme),
aera bya. inu e.
docile (être —), ti sa. - (faire des éclairs), kpè-
donner (momentanément), ma bo; au kerika : il
(r. i.-r. d.); fa (r. d.) ma (r. éclaire, nyamye su
i.); fa ma(r. d.-r.i.) : donne- kpèbo ou o su kpèbo
moi de l'eau, ma mi nzüe ou ou au kerika.
fa nzüe ma mi; donne-le moi, éclater, tè.
— (en parlant d'un fusil),
fa ma mi; donne-le à Kofi, fa
m'èi Kofi. ati.
donner(en toute propriété), kye; écorcher (dépouiller, voir ce
mot ).
— (faire une écorchure),
kye (r. d.) ma (r. i.): je te
donne ce mouton, me ky'o kpro, akpro.
bwa iiga ou m fa ky'o bwanga écosser, yi (r. p.) bwi nu.
ou m fa bwa iiga m kye wo ou écouter ti : écoutez, ti e kpa,
me kye bwa iiga mô; donne- ti e.
le moi, fa kye mi ou kye ma écraser (en général), fufu.
mi. — (des grains, piler), si.
— (un insecte), bètè.
dormir, lafi.
DE LALANGUE
AGNI 67

écraser (un membre), kpoto. enceinte (être — ), u nzè.


— (des feuilles ou un fruit endormir (s' -), su lafi (c'est
dans sa main pour en le verbe lafi « dormir » au
exprimer le suc), ki- présent absolu).
sa. enfanter (suivi d'un régime), u.
— (sans régime), u ba.
écrire, kre (r.) afrua nu; kre;
kre afrua: écris ce qu'il va enfermer, ura (r.-r. i.) nu: en-
dire (ses paroles), kre i gùere ferme-le dans la boîte, ur'è
afrua nu; l'as-tu écrit? wo alaka nu.
kre ri? je suis en train d'é- enfiler, sana.
crire, me su kre a/rua. enfler, aü.
effrayer, urêurê; fû (r.) nu. enfoncer, ti (r.) su.
— (s' -. être effrayé), se- engagement (prendre un —
rè ku(s. r.): ton che- envers), asa.
val est effrayé, serè - (manquer à un
ku wo kpfigo. - envers), kpè (r.
égarer (un objet), amni. p.) si.
- (quelqu'un, le tromper engendrer, u; u ba (voir « en-
sur le chemin), amni fanter »).
(r. p.) ati. engourdi (être -), akpà.
- (s' -), amni ati; amni. engraisser (v. n.), akyï; aya lüi.
égorger, kpè (r. p.) komi. engueuler, kpa (r.) su.
élancer (s' -), gya, gyae, gyasu. enivrer (s' —), nzâ bo (s. r.).
élargir. gwasu ; kpasu. ennuyer, iraira (r. p.) û: lais-
élever (s' -), wo ôro. se-moi, tu m'ennuies, yaki
éloge (faire 1'. — de), M (r.) mi nu, wo iraira mi û.
kpa; bo (r. p.) duma ennuyer (s' —), iraira (p.) iL
güere
kpa. enrouler, nyonyo, nyônyô.
éloigner (s' -), ko mwa : éloi- entendre, ti.
gne-toi de moi, ko mwa mi. — dire, ti.
embarquer (s' -), gyüla alie entendu (être -), ati : c'est en-
nu. tendu ati; n'est-ce pas en-
embrasser (de ses bras, comme tendu? ati maf
salut), tô (r.) nu. enterrer, sye; ils enterrent leurs
- (de ses bras, comme cadavres à la surface
caresse), kiki. du sol, be sye be (lOi
embusquer (s' -), asa. mit asyeÕ.
emmener, fa (r.) ko; fa ko : - (un objet quelconque),
emmène cet homme, (a. sÓna sye; ura (r.) asye nu:
nga ko ou fa ko sÓna iïga. entourer, siya.
emparer (s' — de), tra; de; fa. entraves(mettreles- à), minde.
empêcher de, kpa (r.) su kè entrer, wuru.
na : il m'a empêché de le envie (avoir —, voyez « avoir »).
faire, o kpâ ni mi su kè na mi envoler (s' —), yângi ndèwa nu
yüe. envoûler) si sege (r.) su; wa (r.)
emporter, fa (r.) ko; fa ko : amwi.
emporte-le loin d'ici, fa ko envoyer, suma.
mwa lo. — (en mission), kare.
emprisonner, ura (r.) bisua nu. éplucher (en général), fita.
emprunter, (èri, fri : j'ai em- — (dumanioc), oo(agba).
prunté deux ta à Kofi, me (è- — (les amandes de pal-
ri ndafiyôKofi sanu. me), kpita (ae).
68 ESSAIDEMANUEL

(avoir ses -, voyez homme), o ti sÓnâ; c'est un


époques
« avoir »). mâle, o ti byaswa; Kofi est un
épouiller, t'ra (r. p.) kakaba. brave homme, Kofi ti sônâ
épouser, gya. kpa.
érection (être en -), kre. être (verbe attributif, quand
- (cesser d'être en —), l'attribut est un substantif
9Yo. servant à déterminer la na-
sonzô; nyâ. ture du sujet), le (l'attribut
essayer, et le sujet de-
espérer, (s. p.) ku nu: j'espère devient sujet
qu'il viendra demain, mi ku vient régime) : je suis un
nu kè o ba aima (dans mon Agni, Anifwe o le mi (c'est-à-
ventre qu'il viendra demain). dire « un Agni me possède ») ;
(s.) sa (s.) ti : j'es- c'est mon frère, mi nyama o
espionner,
pionne les ennemis, me sa me l'èi e; c'est un homme (c.-à-
ti alèfwe. d. ce n'est pas un animal ni
essuyer, kiki (r.) nu. un être inanimé, par exemple
nwa. dans cette phrase: « que
éteindre, nwâ,
éteint (être -), anwâ. vois-je là-bas? c'est un
urè : étends le linge au homme»),sonâ l'èi e; je suis
étendre,,
soleil, urè tâne üa nu. ton esclave, wo sÓna le mi;
— le bras,tiiige (p.) sa nu. qui est cet homme? sônâilga
— la. le wa ? ou plus souvent wâ le
(s' —),
— du ter- sÓna nga? qu'est cela? nzuko
(s' —, gagner
ko mwa. o le iiga? c'est du fer, bulare
rain),
étendu (être -), la. le ie ou ie le bulare (dans ces
éternuer, kpebè. trois phrases: wa le sÓna iiga,
étincelles (lancer des -), tutu. nzuko o le nga? et ie le bulare,
étirer (s' -), tinge û. la construction est restée la
étouffer (tuer par strangulation), même qu'en français, mais ce
bo (r. p.) komi. sont des exceptions). Avec la
étourdi (être -, au propre), (s. négation: je ne suis pas un
ima su Dyoula, na Kagajwe le mi; ce
.p.) kpè (s. r.)
- -, au figuré), di n'est pas mon frère, na mi
(être un
atùlure. nyama le ie; ce n'est pas na
étourdir (assommer), bu \r. p.) homme, c'est un arbre,
inu. sÓnâ le ie, baka l'èi e.
- le tâne être (appartenir), (r. i. p.) l'ye o
(par bruit), (r.
su; tua (r. p.) le (s. r.) : ce couteau est à
p.)
su : tu m'étourdis, moi, mi rye o le larye iiga;
tu me casses les à qui est-ce? wa rye o le
oreilles, wo tâne mi iiga? c'est à toi? wo i,!Ie?
su. c'està lui, i rye.
- (exister), (s. p.) ni wo su;
étudier, sÕnzÕ.
mia komi; bo (s. p.) ni u su; wo su; wu
étrangler, (r. p.) u su.
(r. p.) komi. su,
- (se trouver), wo, o : il est à
être (verbe attributif, quand
l'attribut est un adjectif ou Tiassalé, o wo Gyasale;
un substantif pris adjective- ils sont à Toumodi, be wo
ti : suis me Tômedi ro; où est-il? o
ment), je grand,
ti tende; ce n'est pas bon, o wo ni?
- (ne pas -, ne pas se trou-
ti akpa; c'est un homme (c.- numa: il n'est
à-d. il a les qualités d'un ver), numa,
AGNI
DELALANGUE 69

au village, o numa raire chauffer de l'eau, il faut


urô ro; il n'est pas ici,
pas du feu, sè wo tÕ nzüe, sâ si (si
o numawa. tu fais chauffer de l'eau, il
évanouir (s' -), (s. p.) inuabu: faut du feu); il faut que je
il s'est évanoui, i inu abu ri. parte aujourd'hui, sâ kè me
éveiller, tinge. ko ne.
— (!i' -), tinge, atinge. fatigué (être -), afè : il est fa-
éveillé (être -), (s. p.) ima tigué, o afè; je suis fatigué,
gwasu. m'afè.
exiger (un prix), de ; kundè. fatiguer (au propre) , ma (r.)
exister, wo SU; wu su,u su. afè : ce soleil m'a bien
expliquer, ka (r.) kre (r. i.). fatigué, üa ni o ma
exposer (une affaire), kâ (ndè). m'afè kye; il l'a fati-
extraire (en général), yi. gué, o m'èi afè.
- -
(de l'or, des perles (au figuré), kre (r.)alè :
d'aigris), di. ton affaire m'a g¡.en
- (le caoutchouc), bo (po- fatigué, wo ndè kre
tombo). mi alè kpa.
faux (être -), ato.
fêlé (être -, une cloche), (s. p.)
nè sasa.
F - (être —,-un vase), abo kâ.
fendre, kpaki; kpaki(r.) nu.
fabriquer (en général), u. , - (se -, être fendu), a-
— (un objet en bois), sè. kpaki.
fâcher (se --), fa ya. fermenter, anya.
faim (avoir-) (voyez« avoir»). fermer, kata (r.) su.
faire (en général), e; yo: qu'est- - la bouche, monwâ; kata
ce que tu vas faire? wo koe (p.) .nwa su.
nzuf comment fait-on? be e - une porte, ni anwa.
sè? tu me fais mal, wo e mi fétiche (faire — contre quel-
itya; je ne peux pas faire cela, qu'un), wa (r.) amwi.
me kora ma yo nga. - (tourner autour d'un —
—(fabriquer, créer), u; e : en l'ayant à sa gau-
faire des pagnes, u che, pour prêter ser-
tâne, faire des nattes, ment, improprement
u lengere; faire des pots, « boire fétiche»), di
usè; faire des sanda- amwi.
les, e mbvJabwa ; faire - (tourner autour d'un —
une case, e sua. en l'ayant à sa droite,
- attention (voir «, atten- pour se délier du ser-
tion » ment ou rompre l'in-
- faire (on emploie une cantation, « larguer
autre tournure): fais le fétiche »),sïge amwi',
faire un fusil par le sünzü amwi.
forgeron, se zagbrafwe fi (faire fi de), yakpri.
kè o u. tüi kÕ (dis au ficher (se — de quelqu'un), pi
forgeron qu'il fasse un (r. p.) bo ; je me fiche de toi,
fusil). m pi0 bo.
- mal, (voir « mal»). figer (se —), lafi.
fait (être -), ae, aye. filer (le coton), to (gyese).
falloir, sa (impersonnel) : pour filtrer, sungi (r.) su.
70 ESSAIDE MANUEL

finir (v. a.), môùe ; ile. yomo (pour bo: au yo, mo,
— (v. n.), aüe. « crier: il est mort, ô fem-
flairer, ti (r.) mva. mes » ).
fleurir, bo toku.
fond (aller au -, dans l'eau),
atolÕ nzüe nu; ko nzüe bo. G
fondre (v. n.), akru, akuru.
- (faire -), kru, kuru.
forcer (à faire quelque chose), gage (donner en —), ma (r.)
myemye (r.) mô : force Kofi à auwa.
venir, myemye Kofi mô bla. gagner (au jeu, v. n.), kpè,
forger, bo. -
akpè.
fort (être plus — que), kora. (en commerce), fa ivata
fouiller, tutu. su : j'ai gagné deux
fouler (la terre, pour en faire ta, mefariivatasu nda
une sorte de pâte), si (fa). —
nyô.
fourbir, kpita. (obtenir, acquérir),
fourcher (en parlant de la lan- aiiyii, aya; nyii, yâ.
gue), afo : ma langue a four- galoper, tukpi.
ché, j'ai fait un lapsus, mi garantie, (voir « gage »).
nwâ afo. garde (prendre -), gya ire.
- (prendre — à), kuku (r.)
fourmillements (avoir des —,
voyez « avoir »). nè.
franchir, kpè. garder (conserver), fa sye, fa
— (en sautant), tu tra (r.) (r.) sye; ko sye; de :
su; tutra (r.) su. garde-le, fa sye, de ie.
- (surveiller), nia(r.) su,
frapper, bo.
— (une personne), bo; fi, nya (r.) su;sye (r.) nu.
fi. gavé (être -), arye o bo (s. r.)
— (du couteau), wo (r.) tâga.
larye. gaver, bo (r.) tâga.
— (en parlant du soleil), glisser, (yiise; seri.
kpâ. gonfler (se — en cuisant), ae
froid (avoir —), (voyez « avoir»»). tutrutu.
— (être —), agyo, gyo. goûter (déguster), nyrl.
— (il fait —), aere wo nu. graisser, kÜkii : va graisser mon
froidir, gyo, agyo. fusil, ko kâkii me lui;
frotter, kpita (r.) nu, kpita. va le graisser, kokïkï.
- (se —le corps), kpakpa;
fuir, awondi, awôndi.
— (en parlant d'un vase), gwa. kpakpa(p. û: je me
fuite (mettre en —), sândi. suis graissé avec de
l'huile, mekpakpa "Í
fumer(faire de lafumée),e wusre.
- (du poisson, de la viande, iigo; il se graisse, o
urè. kpèkpèi v.
- (du tabac), nô kruwa; nô grand (être trop -, en parlant
taba; nô asra. d'un vêtement), kunzu: ce
funèbres (pousser les cris—, en vêtement m'est trop grand,
trare nga o kunzu mi.
parlant des femmes),
bauye (pourbo : au ye, grandir (un homme), ani; akyï.
« crier: il est morto). — (un animal ou une
funèbres (pousser les cris -, chose), akyi; ae r!fÎ.
en parlant des hommes) bau- gras (être -), le lui.
DELALANGUE
AGNI 71

gratter, fwàfwà : gratte-moi habiller (s' — d'un vêtement),


dans le dos, fwàfwâ ura trare.
mesi. haïr, kuro ma (c'est-à-dire ne
— (se -) , fwàfwâ (p.) û; pas aimer). On emploie aussi
fâfâ (p.) u; fèfè (p.) une tournure qui signifie « ne
fi : il se gratte, o fwT- pas manger ensemble» : je
fwTi û. te hais, ye ni ye di ma; je le
— la terre, fufwè asye. hais, o ne mi ye ni ye di ma;
griffer, ti (r.) sabivi. ils se haïssent, beni bedi ma.
griller (faire — de la viande), hâter (se -), ko ndèndè.
tôtô; kyikyi hausser les épaules, sui (p.)
- (faire -, un légume, ati; su (p.) ati.
un fruit), kii. haut (être en -), wo ôro.
— (v. n.), atôtô (en par- hériter (de quelqu'un), di (r. p.)
lant de la viande); agya; fa (r. p.) rike.
akii (en parlant d'un heureux (rendre -), yo (r.) fè.
légume ou d'un fruit). — (être -), (s. p.) kunu
grimaces (faire des --), kprè- gyo.
kprè (p.) nwd. hocher la tête, kegye (r.) ti.
grincer des dents, di gye. hoquet (avoir le —, voyez
grisonner (en parlant des che- « avoir »).
veux), bayé. humide (être —),alua, adua.
gronder, kpâ (r.) su; ka (r. p.)
û ndè : ne le gronde pas, na
kîi û ndè.
1
grossir, akyi; ae da; ae kpri.
guéri (être -), agüe; gyasu. imiter, sônzô.
guérir (v. n.), agüe. immobile (rester —), trâ din,
— (v. a.), yo (r.) agüe. tra di.
guerre (faire la —), ku alè, ku
lilè. impossible (être —), ae ma ye.
- incendier, aera.
(faire la - à), ku (r.) incliner (s' -), bri.
alè; kpè (r.) alè; bo(r.)
alè. indiquer, kre.
guetter, sa nya : je le guette, injection (prendre une — rec-
me sa me nyi (on répète le tale), bo airè, 9bo airè.
sujet devant le second verbe insulter, kpè (r.) nzua; kpèkpè
et on place le régime à la fin). (r.) nzua; kpè (r.)
guider, di (r. p.) iiinu; kre (r.) kaiigrè.
- un mort, ta nda; la.
ati: donne-moi un homme
pour me guider, ma mi sÓnà intelligent (être -), ti sa; si
kÕ mô di mi iiinu ou ma mi urerc.
sônâ kô nu) kre mi ati (mÕ est interdire (voir « défendre »).
pour ma o, « pour qu'il »). interroger, bisa.
invoquer, fre.
ivre (être -), nzâ bo (s. r.).

H
J
habiter, frÕ.
habiller (s' — d'un pagne), kra jeter, to : ne jette pas de
kondro',kratâne; ura lâne. pierres, na to yabwe.
72 ESSAIDEMANUEL

jeter (dans), to (r.) yi (r. i.) nu. L


- (sur), to (r.) yi (r.i.) su.
- à terre (de l'eau), butüi; labourer, tutu (r.) nu; boko fye.
gwa (r.) ase: jette lâcher, yi; yaki.
l'eau, butüi nzüe ou laisser, yaki.
- aller, yaki; yi.
gwanzüe ase. -
- à terre (un objet solide), de côté, yaki.
jette ce —* le chemin libre à, ma
yi (r.) ase :
couteau, yi larye ni (r.) ati.
ase. - tomber, yi (r.) fu; ni
— en l'air, to (r.) ôro. - (r.) fu.
— (se -), yi (p.) u; gwa(p.) - tranquille, yaki (r.) nu;
û. yi (r.) su, fli (r.) su.
— (se — dans, un cours lancer, to.
— des pierres à, kaka.
d'eau), gwa (r.) nu.
— un sort sur, wa (r,) am- languir après, uralo.
wi. lavement (prendre un -), gbo
jeûner (ne pas manger le ma- airè.
tin), ki iigremu. laver (du linge), kpu (tane).
— (un objet quelconque),
jouer (plaisanter), di iiÚoüi, di
iiüovi. unzi.
— (s'amuser), kâ iigwa. — (se -) unzi; unzi (p.) û :
— à la main chaude, di je vais me laver, me ko
zaga. unzi ou me kounzimiû ;
— à la toupie, ka gyo; bri je vais me laver les
gyo. mains, me ko unzi mi
— à saute-mouton, tu akpa; sa nu.
(s.) tu (s.) tra gosu. lécher, tafi.
— au jeu d'aouaré, to awa- lèpre (avoir la -), lotve o wo
re. (s. p.) û.
— au jeu des graines, si atè. lever (en parlant d'une plante,
— au jeu des trois bâtons, sortir de terre), (üfi.
di be. — (une pâte), ae tutrutu.
— au jeu du fil dans le — (faire—quelqu'un), gya.
sable, di akpro. — (se -J, gyasu; gyae.
— au sceau de Salomon, to — (se—,en parlant du jour).
kprà. akyt.
— du tambour, kâ krt. — (se —, en parlant d'un
— d'un instrument à vent, astre), fi ure; fi.
ka awè. liberté (mettre en -), kakâ (r.
- de la crécelle, di agüe. p.) bo ; kiki (r. p.) bo.
- de la flûte, fita kete ; fita lier, kiki.
bro. ligne (tracer, tirer une -), swa
- du xylophone, bogyomlo. rika.
jouir (faire -), yo (r.) fè. lire, keiiga afrua.
jurer (voir « serment (prê- lit (faire le -), se bè.
ter —) » ). loger chez, nè (r. p.) rika; sye
rika ro.
(p.) ninge (r. p.)
loin (être —), wo mwa, o mwa;
mwa.
long (être —), wa ri: le chemin
est long, ati wa ri ; cet
DE LALANGUE
AGNI 73

arbre est long, waka ilga wa manger (préparerà -- ), bualye.


n. manquer (faire défaut), ka: ça
long (n'être pas -) wa ma : le manque de sel, o
chemin n'est pas long, ati kaiigi; il en manque
wa ma. (Proprement wa ri un, o ka ko.
est le prétérit du verbe wa, — (l'objet sur lequel on
qui ne s'emploie pas au pré- a tiré), bo ma (c'est-
sent dans les phrases affir- à-dire «ne pas frap-
matives. ) per » ).
— à sa parole envers,
long (être -, en parlant de la
- langue), fi. kpè (r. p.) sj.
- — de, kundè : nous man-
(être -, en parlant des
ongles), afi; awawa. quons de viande,
loucher, (s. p.) iiima ti zao ye kundè nè.
louer (faire l'éloge de), ka (r.) marcher, nati.
- en file indienne, wo
kpa; bo (r. p.) duma
guere
kpa. lôngosu.
lourd (être -), enôni. - derrière, ka (r.) SYl.
- devant, dimwa; nati
(r. p.) inu.
M marié (être -), le bla.
mariée (être -), le byâ.
mâcher, kpisa. marier (se — un homme), gya
maçonner, wasa; ta fa. bla.
— (se -, une femme), gya
magie (pratiquer la -), yi atiè.
maigrir, ae timya; ae I,'ukru; —
bya.
ae kâ. (se -, avec), gya.
main (donner la - à), sumd(r.) masser (faire du massage),
nu. myemye.
mal (avoir —, voyez « avoirH). mauvais (être — à manger), e
— (faire - à, au physique üi.
et au moral), e (r.) nya, e (r.) médecine (prendre-), gboairè,
ya : tu me fais mal, wo e mi boairè.
iïya; ça fait mal, o e ya ou médire de, tratra.
ae iiya. méditer, sunzu (p.) ti nu.
mal (faire — à, au physique mélanger, ka (r.) ni (r. i.) bo
seulement), atètè; fi (r. p.) nu : mélange l'eau avec le
rike, fi (r. p.) rika. vin, kâ nzüe ni nza bo nu.
malade (être -), (s. p.) ûnè e mêler (comme « mélanger »).
— le nom de quelqu'un (à
ya, (s. p.) ûnè e nya; (s. p.)
rika e ya. une affaire), bo (r. p.) duma
maléfice (jeter un -), si (r.) (ndè nu).
sege ; wa (r.) amwi. menacer (en parlant du temps),
malheur (porter -), ti tetè. amona.
malheureux (être -), (s. p.) - - (quelqu'un), ka (r.)
kunu o /0. gueretè.
malin (être -), si urere. mendier (v. n.), srè rike.
manger (sans régime), di rike ; mentir, bo ato; kpè gbrè, di
di arye. gbrè.
- (avec régime), di. merci (dire -), dase (pour de
- gloutonnement, kpè ase).
kondoma mbri. mesurer, sünzu : mesures-en
74 ESSAIDEMANUEL

trois brasses, sunzu asa nsa; mûr (être -, en parlant des


mesure-le, sitnzüi. fruits), abro ; aloko.
mettre, ura; sye. — (être -, en
— à l'air, ura parlant des
-
(r.) gwasu, céréales, des abcès), a/o.
au soleil, ura (r.) ita nu. mûrir (comme « être mûr »).
— aux fers, bo
- (r.) kpaÕ,
(une charge) sur sa
tête, taka (trà) (p.) ti N
su; sua (li,ô).
- (un pagne), ura (kon-
dro); kra (kondro). nager, we nzüe; nati nzüe nu.
- (un vêtement), kra naître. — On emploie la tour-
(trare) : je mets mon nure suivante: je suis né un
pantalon, me kra mi mardi, be u ri mi güere (ils
gya trare; mets ton m'ont enfanté un mardi).
pagne, kra kondro ou nasiller, nyè.
ur'o tline; mets tes négliger, nya ma (r.) kpa - : il
souliers, ura mbwa- néglige son travail, o nya ma
bwa ; je mets une i gyumâ kpa (il ne regarde
ceinture, me ura pas bien son travail).
m'bo. nettoyer, nunu (r.) nu; kpÜa.
meule (faire une — de paille), - l'or, tu sika nu.
bwe gügitre kpata. - (se — les dents), di
modeste (être—), (s. p.) kunu ti gigye.
ufwe. nier, se kè ato (dire que c'est
moisir, afumd, fuma. faux) : je le nie, me se kè ato.
monter, fu, fû. "'- nœud (faire un -), bo kporè.
moquer (se - de), sri; lakalaka. noir (être très -), üi; adu, alu.
mordre, ka. noircir (v. a.), du.
mort (être -),au. - (v. n.), gyùla ble.
— (être tout à fait -), au nombreux (être —), sô, asô, sô
kpekè. ni (proprement sô ni est le
moucher (se —), yi (p.) bwe prétérit de sô, mais il s'em-
nzüe. ploie aussi à la place du pré-
moudre, si. sent).
moue (faire la —), yo api. nommer (appeler), fre.
mouillé (être -), alua. — (donner un nom à), to
mouiller, gwa nzite (r.) nu. (r.) duma : ils me
mourir, au; asaki1. nommèrent le Fer,
mousser (le savon, le vin de be to ri mi duma Bu-
palme, etc.), le aworo. lare.
mur (faireun-),ta(a; ta notye. nouer (se -), abo kporè.
— (mettre de la terre blanche nourrir, la; ma (r.) arye.
ou rouge sur un -), nouvelle (être -, la lune), au.
wasa taré (fa ufwe ou fa nouvelles (demander les —),
kokre). bisa ngyasi.

(1) Asaki, proprement « être abîmé », s'emploie par politesse au lieu de


au en parlant aux parents du mort et surtout en parlant d'un défunt no-
table. Si la mort n'a pas encore été proclamée officiellement, on dit: i
gya e ya « il a mal au pied ».
DELALANGUE
AGNI 75

noyer (se — ), atotônzue nu; au paraître (le jour), akyi.


nzüe nu. parler (en général) gyugyo; di
nuire à, yo (r.) rike tè. güere; ka : tu parles
nuit (faire —), aosi aosi. trop, wo gyügyo mboko;
ilssontentrainde parler,
Je su di gùere; parle, ka.
- à l'oreille de, gyÚgyo (r.
0 p.) su nu.
- bas, tu asüi-e.
- du nez, nyè.
obéirà, tè (r.) su: il n'obéit pas, - fort, gyügyo kekre.
o tè masu. - à quelqu'un, gyügyo ne :
obligé (être — de, voir « fal- mon père parle à Kofi,
loir »). me si gyùgyo ne Kofi ou
obliger (forcer), amya; myemye. me si ne Kofi be gyügyo.
- (quelqu'un, lui rendre - (en public), ka ndè.
service), yo (r.) rike - (une langue), gyügyo; ti :
kpa. parles-tu agni? wo gyü-
obscur (être -), üi; adu. gyo aiii? wo ti Ani
obtenir, anya, ayii, yâ. gùere?
orage (il fait de l' -), nyamye pardon (demander- à), kpata;
bo nu; nzüe bo nu.
je te demande pardon, me
ordonner, di aûre : il m'a or- kpata ou me kpata wo ou me
donné d'aller couper du bois,
o di ri aûre kè m ko bubu iye. kpoto; va lui demander par-
don, ko kpètè.
oreilles (dresser les -), yâfigi pardonner, yaki.
su nu.
partager, kyè.
orgueilleux (être -),
kunu o üi.
(s. p.) partie (faire — de), wo (r.) nu; -
trâ (r.) nu.
ôter, yi. partir, ko; wo, o, ho.
oublier, urafi; (r. s.) amni (s. p.) — (un coup de fusil), tè :
ku nu : j'ai oublié son nom, le coup est parti, tüi
me urafi ri i duma ou i duma tè ri.
amni mi ku nu (son nom est — (faire -), fwT;kïkT (r.)
perdu dans mon ventre), mbo.
ouvrir, tike (r.) su : ouvre ma passer, si : passe par là, si sa.
caisse, tike mi alaka su; ouvre — par, si; tà.
la bouche, tike o nwâ su; — devant, dimwa, ko dim-
ouvre la porte, like anwâ. wa.
- par-dessus, kpè.
- (laisser —), kyeÕ (r.) si;
yaki (r.) si: laisse-moi
p passer, kyeÕ m an si
ou yaki mime si.
pâte (se mettre en — en cui-
paître (v. n.), di qügüre. sant" atïv kpotopro.
pain (mettre le - en boules), pauvre (être —), di yarè.
bobo arye; bo tore. payer, lüa (r. p.) karèi tüa:
palabrer, kli ndè. paie-moi, tüa mi karè ; paie-
pâlir (le visage), (s. p.) inu moi en or, tüa mi oni sika ou
akaki. tüa mi sika.
76 ESSAIDE MANUEL

peigner (se -), yo (p.) ti. piquer, tvo.,


peindre, kre. - (en parlant d'une arai-
— — en blanc), fî (p.)
(se gnée, d'un mousti-
û; ka uro. que, d'un serpent),
— (se — en noir), du (p.) ka.
û. - (en parlant d'un scor-
— (se — en rouge), kâ'ire.
— — pion), sa.
avec de la terre, -
(se (en parlant du piment,
en guise de médica- du poivre, etc.), yèyè.
ment), bro (p.) û pitié (avoir -, de, voyez « a-
wasa airè. voir »).
peine (faire de la — à), e (r.) place (faire — à), ma (r.) rika.
nya; yo (r.) ya; di (r.) o üi : placer,sye; ura.
ça lui fait de la peine, o yüe plaider pour, ka (r. p.) ndè.
ya. plaindre (se -, de sa situation),
peler (un fruit), sesi (r.) nu. koko yarè.
- (une igname) , fila (duo). plaire (on tourne par « aimer» ).
- (du manioc), bo (agba). plaisanter, di iiüoüi, di iiüovi.
pendre (un homme), bo(r. p.) plaisir (faire le — de). On em-
komi. ploie la tournure suivante:
— objet), sata. fais-moi le plaisir de venir
— (un -), bo (p.) komi.
(se boire du vin de palme, blanô
penser (croire), bu. nza mi e (viens boire du vin,
- (méditer), sunzu; sunzu c'est moi).
(r.) (p.) ti nu. plantations (faire des -), di
percer (v. a.), fiti. /ye.
— (v. n.), afiti. *
r planter (des ignames), bo (duo).
perdre, amni, amri. — (du manioc, des pata-
- (au jeu, v. n.), akpè (s. tes), lua (agba, alen-
r.) : j'ai perdu, akpè da).
mi. — (un arbre, un bananier),
- son argent, saki (p.)si- ta (waka, manda).
ka. — (un pieu), kpra (waka)
perdu (être —), amni, amri. ase.
permettre à, ma (r.), ati : per- — (voir aussi « semer »).
mets-moi de boire du vin de plein (être -), ayi.
palme, ma mi ati m anô nzâ. pleine (être -, être enceinte),
persuader, myamya. u nzè.
peser (v. n.), o; uo. —(être -, la lune), ayi.
- (v. n.), gyü : il pèse une pleurer, su, sû.
once, o gyü anâ nyÕ. — (avoir envie de —),
- (être lourd), e nôni. sune ku (s. r.).
péter, atâ. pleut (il -), nzüe o tà,
pétiller (le feu), letè. pleuvoir (il va -), nzüe amona ;
— (le vin), û. nzüe a tô.
pétrir, nyonyÕ. plier (v. a.), bubu.
.;. le pain, si arye. — (v. a., courber), kuru.
peur (avoir—, voyez « avoir »). — (v. n.), bri; akuru.
— (faire — à), urèurë. plonger (v. a.), yi (r.) nzüe nu.
piler, si. — (v. n.), amonô nzüe nu.
piller, fini, fï. plumer, tutu (r. p.) û; tutu (r.
pincer, ti (r.) tete; ti (r.) sabwi. p.) ndrè.
AGNI
DELA LANGUE 77

point de côté (avoir un —, préparer, sisi; se.


voyez « avoir »). pressé (être -, être occupé),
polir, yo (r. p.) û treketreke : il kùïnu.
a poli cette planche, o yo ri presser (au propre), te (r.) su;
waka iiga i û treketreke. kür (r.) nu.
— (se -, en marchant),
pondre (des œufs), to (krinzüa). ko ndèndè.
porter (sur sa tête), sua. —
— (suspendu à l'épaule), (se -, en faisant quel-
sra. que chose), yo (r.)
— (sur le dos), sua. ndèndè.
— (sur ses bras), sua. prêter (tourner la phrase au
— (à la main), de. moyen du verbe « emprun-
— (d'un endroit à un autre), ter» : il m'a prêté dix francs,
fa ko. je lui ai emprunté dix francs).
— (un vêtement), kra : il prévenir, ka kre.
porte un pagne noir, prier (supplier), srè : je t'en
j'en porte un blanc, o prie, me sr'o.
kra kondro ble, me kr'è - (invoquer); fre.
(ufwe. priser du tabac, gwaasra.
porter (se-), (s. p.) aô ti: com- prix (faire son -), di gwa.
ment te portes-tu? ivo aô ti promener (se -), una, urâ; ko
sè? je me porte bien, mi aô ti unare; ko una.
kpa ou aô ti kpa. promettre, sye nwâ (poser sa
poser, sye. bouche).
— (un fardeau), sike (trô). propre (être —),afi.
— (se -, un oiseau), trâse. prosterner (se -), kprâ (p.) ti
- d'un esprit), ase..
possédé (être
le bae. protéger, gina (r. p.) si.
posséder, le. pubère (devenir -), kpè akànu-
possible (être —), ae ye (pour ma.
aeyo èi, « devenir faire lui »). puiser, sa: va puiser de l'eau,
pourrir, akpro; vâ. ko sa nzüe.
poursuivre, awondi süi (r.) nu. punir, bo.
pousser (v. a.), su, süi, sô: ne purger (se -), gbo airè, bo airè.
le pousse pas, nasüi.
— (v. n., croître), ani ;
fefè. Q
— de terre), (üfi.
pouvoir, (sortir
kora.
précéder, dimwa. quereller (voir « disputer »).
prendre, fa, fè. queue (remuer la-), usüi dwa.
- (quelque chose à quel- quitter (un endroit), fi; (èi; tü
qu'un), fa (r.-r. i.) (r.) nu.
sa nu. — (une personne), to: dans
- (de la main de quel- quel village as-tu
qu'un), de. quitté Aka? ki-d woni
- l'air, bonu. su wo to ri Aka?
- — (un vêtement), yi.
(du temps), fa gyu : ça
leur a pris dix jours
pour aller à Kofikro,
o fa gyu le buru be
gyü ri KofikrÓ.
78 ESSAIDE MANUEL

récolter (du riz, des bananes),


R
kpè.
- (voir aussi « cueillir »).
raccommoder, kpa (r.) nu. reconnaître, si (r.) ekô.
raconter, kâ. recoudre (comme « raccommo-
— une histoire, un conte, der » ).
di iigwa; ka iigwa, recourber, kuru; krukru.
raison (avoir -, voyez « avoir»). reçu (être — par), nè (r. p.)
râler, fefè. rika; sye (p.) niiige (r.
ramasser, kuku. p.) rika ro : j'ai été reçu
ramollir(se - encuisant), akpo- par Kofi, ou je suis des-
to. cendu chez Kofi, me nè
ramper, kuT (p.) û ase. ri Kofirika ou me sye ri
rapetisser, e (r.) kâ. mi niiigeKofi rika ro.
— reculer, kosyr; nati kwe (p.) si.
(se -), ae kâ.
rappeler (au propre), fre (r.) redresser, tiitge.
ekô. - (se -) tiiige û; tinge
— (se -), (r. s.) wo (s. (p.) ü.
p.) ku nu. : je me réfléchir, sunzu (p.) ti nu (me-
rappelle toute l'af- surer dans sa tête).
faire, ndè iigba o refuser, fama(ne pas accepter) ;
wo mi ku nu (toute uro.
l'affaire est dans —
(d'obéir), kporâ (r.) su.
mon ventre). regarder, nyâ, nia; ni.
rapporter (un objet), fa (r.) bra —
(ne pas-, ne pas con-

(r. i) ekô. cerner), ti a (r. p.)
.(une parole), ka (r.) sa; ti a (r. p.) ndè:
kre (r. i.). ça ne me regarde
raser (quelqu'un), yi (r. p.) ti pas, o ti a mi sa, o
(pour les cheveux), yi ti a mi ndè, na mi
(r. p.) akâza (pour la ndè.
barbe) — (se regarder dans une
- (se — les poils), yi (p.) glace), nytl nyânu
ndrè. nu.
rassasié (être —), (s. p.) ku ayi. régner sur, sie; kora.
rassembler, tra (r.) iya rika rejoindre (aller -), ko tô; ko
ure. (r. p.) sl.

(se -) iya; iya rika réjouir, yo (r.) fè.
ure; nua su. - (se —), o yo (s. r.) fè.
rater (en parlant d'un fusil), remercier, de (r.) ase, de (r.)
agüe su nu. asi; dase; nase,
ravager, fini, ft. nasi.
recevoir (quelque chose), fa. remettre au fourreau, woü.
- (quelqu'un chez soi), remplir, yi.
fa (r.) bra (p.) rika remords (n'avoir pas de -), (s.
ro : je te recevrai p.) kunu gyo (avoir le ventre
chez moi, me fa wo froid).
bra mi rika ro. remuer, kegye.
récolter (des ignames, des pa- — (un liquide), kaka (r.)
tates, des arachides), nu.
tu. — fv. n.), ki ü; kegye u.
— (du maïs), bu. — (se -), kegye (p.) û.
DELA LANGUE
AGNI 79

rencontre (aller à la — de), ko rester adhérent, mata, ma-


kpè (r. p.) ati ; kotô. tâme.
-
rencontrer, awû; tà (r.) nu; tà, assis, trâ.
— — collé (après quelque
(se -), iya.
rendre (se — à quelqu'un), su : chose), mata (r.) su;
Samory s'est rendu aux mindè (r.) û.
-
Blancs, Trosoko o su ri Bro- debout, gina : reste là,
fwe. gina bre.
- en arrière, kasyT.
renverser, süi (r.) to (r.) yi ase; -
sô (r.) yi ase; yi (r.) (s'arrêter en un lieu où
ase : renverse cet ar- l'on ne demeure pas),
bre, süi waka yeni l'e ka : ne reste pas là, na
yi ase; tu m'as ren- ka lo.
versé, wo yi mi ase. - immobile, tra din; gina
— (du liquide), gwa (r.) din.
ase. retourner (v. a.), kpè (r. p.) û.

renvoyer (refuser), uro : il a (v. n.), koekô; sa (p.)
renvoyé le pagne, S'l.
o uro ri kondro. — sur ses pas, sa (p.) si,
— (chasser), fwT : il a se (p.) si.
— (se -), kpè û.
renvoyé sa femme,
o lwïni i yi. — (un vêtement), kaki
répandre (verser), gwa; gwa- (trare) û.
gwa; lui. réunir (voir « rassembler »).
réparer, yo (r.) kpa; yo (r.) revenir, ba ekÕ; sa (p.) si.
byekô. rêver, kyT lalie.
repentir (se-), (s. p.) kunu gyo revêtir, kra; ura.
ma. rider (se —, l'eau), kegye û.
— (se —, la peau), bo firye.
répéter, se (r.) ekô. -
répondre (à une question), tè (r.) rincer, kegye (r.) nu.
— (se — la bouche), unzi
su : réponds-moi, tè misu ; il
ne répond pas, o tè ma su. (p.) nwa nu.
répondre (à un appel), sro : je rire, sri, siri.
— aux éclats, sri kyekye.
l'ai appelé, mais il n'a pas
répondu, mefre ri, na o si-oma. - (être pris du fou -), srire
reposer (se —), le umye, l'umye. ku (s. r.).
réprimander, kpa (r.) su. - avoir envie de -), srire ku
répudier, aira, aera. (s. r.).
respirer, umye. ronfler, iigruma.
— péniblement, fefè. ronger, kaka.
ressembler à, farx : je ressemble roter, kiko.
à mon père, me fari me si. rôtir (v. a.), tÕtÕ.
rester (être de reste), ka : il (v. n.), tÕtÕnua.
reste quatre fusils, o -
rougir (v. n.), gyüla kokre.
ka tui na. - au feu, abro.
— (demeurer), tra. rouler (v. n.), kôndo, kundo.
— plus ou moins long- — (faire -) id.
temps, kyè, akyè: tu es route (faire une — ), bo ati.
resté bien longtemps, — (ouvrir une — à travers
wo hyè ri mboko. la forêt), kpaki bot.
(1) De là le surnon de Kpakibo (pour o kpaki bo, celui qui ouvre les
routes) donné par les gens du Baouléau capitaine Marchand.
80 ESSAIDE MANUEL

rugir, kpâ kekre. selle (aller à la —, voir


ruiné (être -), (s. p.) sika « aller »).
asaki; di y are. semer (du maïs, des pistaches,
ruiner (se -), saki (p.) sika. des haricots), lua.
— (du riz, du mil), gwa.
ruminer, kpudi.
(En général lua s'em-
ploie pour les graines
S assez grosses, qu'on
peut semer une par
sacrifice (offrir un -), so amwi. une, et gwa pour les
saigner (une bête), so (r. p.) petites graines qu'on
mogya. jette à poignées).
- (v.n.), (s. p.)mogyasi; sentir (v. a.), ti (r.) mva.
- — (v. n.), bô, abô.
gwa mogya. — bon,bô fâni, abô fâni ; bô
sale (être -), akû.
saler, gwa ngi (r.) nu. kpa.
— mauvais, bô tè, bô.
salir, e (r.) kai.
saluer, bisa (r.) aiii. serment (prêter —) di amwi.
satisfait (être -), (s. p.) kunu — (prêter - sur un
gyo. mort), ta nda.

sauter, tu; tukpï; tÚ; tïikpT. (prêter - de fidélité),
— par dessus, tu tra (r.) fwa; fwa kre (r.).
su. serrer, mye.
— (sur quelqu'un), tô (r.) service (rendre — à), yo (r.)
su. rike kpa.
sauver, ale; utu (r.) su. servir (un maître), e (r. p.)
— (se -), awondi ko. gyuma.
— (se — dans la brousse), siffler, fenuma.
tô bro : o tô ri bro, il soif (avoir -, voyez « avoir »).
s'est sauvé dans la soigner (un malade), ma (r.)
brousse. airè.
savoir, si. soin (prendre — de), nytt (r.)
- (être capable de), kora. kpa.
- (faire —), ka (r.) kre solliciter, stè.
(r. i.). sommeil (avoir —, voyez
savon (faire du -), si kondu. « avoir»).
sculpter, sè. sonder (au figuré), sunzu.
sec (être -), au. sonner (v. n.), tè.
— (être à moitié -), afafa. sort (jeter un — à), wa (r.)
sécher (v.a.), ùi; u : va mettre amwi; wo (r.) amwi.
le linge au soleil, le so- sortir, fite.
leil le séchera, ko ura souffler, fita.
tâne ua nu, üa o üi. — sur le feu, fita si nu.
— sur une lumière, nivâ
- (v. n.), aüi; au; au üisi-
üisi. kâne.
- - (respirer), le umye.
(faire -), ura (r.) aui.
secouer, kpugÚi. souffrir, o e (s. r.) ya : je
— (un tissu), kpukpu (r.) souffre, o e mi ya.
nu. soulagé (être -), alumye.
secourir, utu (r.) su; aie: viens soumission (faire sa -), kpata.
à mon secours, bra utu mi su soupirer, lo umye.
ou bra ale mi. source (prendre sa -), fi asyenu.
DELALANGUE
AGNI 81
sourd (être -), (s. p.) su tre. iigorè (r.) nu : qui t'a tatoué?
sourire, sri pwè. wa kpè ri wo ngorè? ou wa
soutenir, ira (r.) nu. kpè ri iigorè wo ú nu?; je me
souvenir (se — de, voir « se suis tatoué les bras, me kpè
rappeler » ). ri iigorè mi sa nu; il s'est ta-
succéder à, kaki. toué, o kpè ri ngorè i ú nu.
- à (hériter de), di (r. p.) teindre (une étoffe) en bleu, ura
agya. (tâne) gare nu; ura
sucer, fofo (r.) nu. (tàne) ble nu; du
— le sang, nô mogya. (tâne).
suer, wûfre tu (s. r.). - (une étoffe) en rouge,
suffire, tye sà ; tye. ura (tane) kokre.
suicider (se -), ku (p.) û. témoin (prendre un mort à —,
suivre, sü (r.) su; su. dans un serment de fidélité),
— (marcher derrière), ka gya : je prends ton feu père
à témoin, me gy'o si.
(r.) syr.
— (un chemin), témoin (prendre un mort à —,
si; fa.
supporter, sua. dans une malédiction), ta :
supposer, bu. me ta wo si.
supprimer, yi. temps (avoir le -, voyez
surnager, tè nzüe ima su. « avoir »).
surnommer, bo (r.) duma; to tendre, küi.
(r.) duma. — la main, tinge (p.) sa nu.
surpasser, tra. — un piège, swa aya, swa
surprendre, (ü (r.) nu. aa.
surpris (être -), ofâ (s. r.) nu. tenir, tra (r.) nu; de; de (r.)
suspendre, sata. nu : tiens, tiens cela, de, tra
nga nu; tiens-le, de.
tenter (chercher à persuader),
T
myamya.
tirer, kúi.
tâcher (d'entendre), (s.) sa (s.) - (une arme du fourreau),
ti (r.). kùî; tu.
- (de voir), (s.) sa (s.) - la langue,yi (p.) tafremd.
nya (r.). - un coup de fusil, to tüi :
tailler (un morceau de bois), on a tiré dix coups de
sèsè (waka); sè (waka). fusil, be to ri tüi buru.
— (un vêtement), kpè (tâne) - à blanc, to figbi.
nu. - en l'air, to wôro : tire en
taire (se —), mo nwa : taisez- l'air, tüe wÕro.
vous, amû mo nwa. - du vin de palme, ka nza.
taper, bo. tisonner, sà si.
tarder, kyè. tisser (une étoffe), u (tane).
tarir (se -, un puits), nzüe aüe toit (faire un -), tu (sua) nu.
(s.r.) nu. tomber, là.
— (se -, une nourrice) (s. — à terre, to ase.
p.) riofrë nzüe aüe. — (en parlant du jour),
tâter (au propre), myemye. asa.
—(quelqu'un, sonder ses — (faire —), sô.

intentions) , sunzu; (laisser —), ni fu.
sÕnzÕ. tondre (les cheveuxà), yi (r. p.)
tatouer, kpè (r.) ngorè; kpè ti.
6
82 ESSAIDEMANUEL

tonne (il -),. mbraînâ kpâ; pont, nyè gya nzüeba su kè


mbramâkyï. kyesa.
tordre, kisâ : tordre le fil, kisa traverser une montagne, si
gyese nu. boka su.
tornade (il y a une -), aûmâ trébucher, (yase.
fita nzüe. trembler, ausu.
— (faire —), usu.
torse (être —, les jambes), kpd
ndanua. tresser, bleble; bleble (r. p.) û.
tort (avoir —) (voyez « avoir »). trier, /M/M.
— l'or, utu sika.
toucher, ka; ki.
— à (être contre), metè; triomphe (porter en -), mâ (r.-
metè (r.) wâgo. r. p.) su.
— triste (être fè.
à terre, gwa asyeô.
— tromper, laka, lakalaka.
(quelqu'un à un en- trotter, awondi gÕgÕ, awondi
droit malade et sensible),
koto : ne touche pas à ma grÕgrÕ.
trouer (une étoffe), fiti.
blessuré, nakoto mi kane. — (une planche, un mur),
toucher la main de quelqu'un
kpè kuma (r.) nu.
(en faisant claquer ses doigts trouver, awft; to (r.) nu.
et en passant ensuite sa main tuer, ku, kft: tue-le, ku ni; ils
sur ses yeux, pour prendre tuèrent le bœuf, be ku ni
un engagement), asa: touche- nane.
moi la main, asa mi.
toucher la main à quelqu'un
(en signe d'amitié), sumâ (r.) U
nu : donne-moi la main,
suma mi nu.
toucher (se -), metè wâgo. uriner, bye.
tourner (v. a.), kpè (r. p.) û. usé (être —), akyè; asaki.
- (v. n.), kpè û.
- autour de, siya; bosi
iya : ils tournent au- V
tour de la case, be
bo
siya auro ou be
si iya auro. vaincre, kora.
- (se -), kpè (p.) û. vaincu (être -), akpè.
tousser, bo tâgo. valoir, (s. p.) gwa ti : ce mou-
tracer un dessin, kre rike. ton vaut un baril de poudre,
— une ligne, swa rika. bwaiiga i gwa ti aire kÕ (son
trahir, fa (r.) akpè : il nous a prix est un baril de poudre).
trahis, o fa ri ye akpè. vanner, MM.
trainer (v. a.), kuT. veiller (ne pas dormir), ma (p.)
— à terre (être trop long), ni trâ su; (s. p.) ima
sarara, srara. gwasu.
— sur, ma (p.) ni trâ (r.)
transporter, fa (r.) ko. su.
travailler, di gyuma. — (faire attention), niû.
— le bois, di agüi.
traverser, kpè; kpè (r.) nu. vendre, yo (r.) atè; fa (r.) atè;
traverser (être en travers de), (r.) yi atè (r. i.) sa nu; yo
:
gya (r.) su: un fromager un
tra- (r.) ni atè (r. i.) sa nu j'ai
yo
verse la rivière comme vendu des bananes à Kofi,
DE LALANGUE
AGNI 83
me yo ri manda ni atè Kofi sa giva aire nduamanu.
nu; elle vend des poules, o verser (à boire),sùi : verse-moi
fa akô mÕ atè. du vin de palme, siii
vendre à crédit, fa(r.) fri (r. i.). nzâ mi e.
vendre (ne pas -), nue a (r.) — (un liquide), gwa; lüi :
yi atè; nue atè ma (r.) : je verser de l'eau par
ne vends pas de perles, me terre, gwa nzüe ase ou
nue a afre yi atè ou me iiüe m tüi nzüe asyeÕ.
atè ma afre. — goutte à goutte, kpènu
vendu (être -). — On tourne (r.) kufigu.
par« on a acheté» : ces pou- vide (être -, en parlant du
les sont vendues, akà iiga mu) ventre), abubu kpekpè.
be tÓ ri be (ces poules, on les vider (verser), gwa.
a achetées). — (rendre vide), e (r.) iigbwi.
venir, ba (impératif et subjonc- vieillir, akpi; sii aurwa.
tif : bra ou bla)1 : il vieux (être -, usé.), akyè; asaki.
vient, o ba; viensici, violer, di (r.) kekresU>.
bra iva. viser, nya (r.) su.
- de, fi : je viens du vil- visite (rendre — à), nè (r. p.)
lage, me fi kurô ro; rika; ko (r. p.) rika ro.
d'où viens-tu? wo fi ni? vivre, (s. p.) ni wo su; wu su, u
- (faire -, une chose), ko su.
fa (r.) bra. voir (par hasard, apercevoir),
—(faire—, une personne), awû.
ko se (r.) kè (s. r.) bra : fais — (en regardant), nyâ.
venir le chef, ko se bya kpii voler (dérober), awa.
k'o bra ou ko se bya kpïi mÕ — (avec des ailes), tu.
bra. vomir, fi.
verde Guinée (avoir un -), iigÓâ vouloir, kuro; kundè.
ki (s. r.). — (exiger, comme paie-
vérité (dire la -), di naure, di ment), kundè; de.
nwaure. wo una, wo uni.
voyager,
verser, gwa : verse la poudre vrai (n'être pas —), û alo.
dans la cartouche,

Il. — Conjugaison.

REMARQUES GÉNÉRALES. —1° A l'exception du verbe ba « venir»,


qui devient bra (ou bla) à l'impératif et au potentiel ou subjonc-
tif, le radical des verbes est invariable en agni. Seule la voyelle
linale peut s'élider ou se contracter avec une autre voyelle, ainsi
que l'a initial, comme on le verra plus loin. Les personnes ne

(i) Dans les cas où en français on emploie le verbe « venir » avec le


sens de quitter un lieu pour se rendre à un autre, on se sert en agni du
verbe ka « aller» : lève-toi et viens avec moi, gyasu ye ko (lève-toi,
allons); viens m'accompagner, ko suma mi.
84 ESSAIDE MANUEL
sont indiquées que par les pronoms sujets, et les temps que par
des particules, préfixes ou suffixes.
2° A la troisième personne, si le sujet est un nom,on peut indif-
féremment supprimer ou conserver le pronom sujet : Kofi est
venu, Kofi ba ri ou Kofi o ba ri; les moutons mangent de l'herbe,
bwa mû be di gùgure ou bwa mû di gügürc.

",
1° VERBESCOMMENÇANT PARTOUTELETTREAUTREQUE« a ».
"n
Modèle: di « manger ».
La voix active a neuf temps ou modes.
1. — Temps indéfini. 3. — Présent absolu.
habituelle- : je suis en train de
(Signification
(Signification: je mange manger.)
ment, ou je mangeais, ou j'ai
mangé, ou je mangerai.) Sing. lre pers. me su di.
2e — wosu di.
Sing. lre pers. medi (oumdi) 1. 3e — o su di.
2e — wo di (ou o di) ou Duel lre — ye su di.
è di. Plur. lre — ame su di.
3e — o di (ou rare- 2e — amû su di.
ment a di). 3e — be su di.
Duel lre - ye di (ou e di).
Plur. lre — ame di ou ye di. 4. — Présent proche.
2e — amû di ou amû be [Signification : je vais commencer à
di. manger, ou je viens de manger.)
3e — bedi. Sing. lre pers. m'a di.
— 2e — w'a di (wo a di).
Nota. Les doubles formes
3e — o a di.
indiquées ici pour certains pro- Duel lre — ye a di.
noms sujets se rencontrent à
in- Plur. lre — ame a di.
tous les temps: nous ne les 2e — amûa di.
diquerons donc plus. 3e — bea di ou.b'a di'.
2. — Présent incoatif. 5. — Prétérit ou passé absolu.
: je commence à man- (Signification
[Signification : j'ai mangé, j'ai fini de
ger, je me mets à manger.) manger.)
Sing. lre pers. me su a di. Sing. lre pers. me di ri.
2e — wo sua di. 2e — wodi ri.
3e — o sua di. 3e — o di ri.
Duel lre — ye sua di. Duel lre — ye di ri.
Plur. 1re - ame su a di. Plur. lre — ame di ri.
2e — amûsu a di. 2e — amû di ri.
3e — be su a di. 3e — be di ri.

(1) On rencontre quelquefois mi comme pronom sujet de la Ire pers.,


mais assez rarement, et seulement lorsque la voyelle du verbe n'est pas
uni.
(2) Le préfixe du présent proche est un a long; m'à di. Le préfixe su a
DELALANGUE
AGNI 85
REMARQUES. I. — Lorsque deux verbes se suivent immédiate-
ment, le suffixe ri se place après le second: ils allèrent dire que,
he ko se ri kè. — Le régime se place après ri: j'ai mangé du pois-
son, me di ri güe. - Si l'expression verbale se compose d'un
verbe et d'un nom, ri se met entre les deux: j'ai travaillé, me di
ri gyumâ.
II. — Le pronom régime de la 3e personne du sing. ne s'ex-
prime pas après le suffixe ri : je l'ai mangé, me di ri.
III. — Après un verbe terminé par une voyelle nasale, un u ou
un o, le suffixe ri peut se changer en ni : j'ai parlé, mekâni ; il
l'a tué, o ku ni.
Il en de même lorsqu'on place un régime personnel entre le
verbe etle suffixe: o m'è ni, il lui donna (ou il le lui donna); o
sum; ni, il l'envoya. (On ne peut d'ailleurs employer cette tour-
nure que si le régime est un pronom d'une syllabe faisant corps
avec la dernière syllabe du verbe, comme dans les cas précédents;
autrement le régime doit toujours se placer après le suffixe,
comme il est dit à la remarque I.)

6. - Futur potentiel ou subjonctif.


! que je puisse manger ou que je doive manger.)
(Signification
Sing. lre pers. m'andi ou m'an di ou mi n di (avec ou
sans la conjonction kè « que»).
2e — kè wo di ou k'o di.
3e — kè o di ou k'o di ou mô di ou o n di.
Au duel et au pluriel, on emploie les formes du temps indéfini
précédées de kè.
REMARQUES. I. —A la Impers. du sing. on peut employer aussi
la forme du présent proche ou celle du temps indéfini, précédée
de kè.
II. — L'n des formes m'an di, m'an di, mi n di et ondi se
change en m si le verbe commence par b, p, f, uou w; m'am bo,
que je frappe; mi m bra, que je vienne; trâ wa ma mi nyama m
bla, reste là jusqu'à ce que mon frère vienne.
7. — Impératif.
Sing. 1M pers: m'a di e. Plur. lre pers. ame di o.
2e — di oudi e. 2e — amû be di o ou
3e — mô di. amit di o.
Duel lre — ye di e. 3e — be di o.

du présent incoalif n'est autre que la réunion du préfixe su du présent


absolu et du préfixe a du présent proche.
86 ESSAIDEMANUEL

REMARQUES I. — L'e ou L'Oqu'on ajoute à l'impératif n'est qu'une


particule d'exclamation d'un emploi facultatif et qui doit se pla-
cer toujours à la fin de la phrase; si le verbe a un régime, on
intercalera donc celui-ci entre le verbe et la particule : be di
rike o1 qu'ils mangent !
Il. — Le verbe ba « venir» devient bra ou bla à toutes les person-
nes du futur potentiel ou subjonctif et de l'impératif.
8. - Infinitif.
di « manger ».
9. — Nom verbal.
di-re « action de manger ».

REMARQUES. 1. — On trouve aussi les prononciations di-le, di-rè


et di-lè. De plus il faut noter que les verbes terminés par une
voyelle nasale ou un u forment généralement leur nom verbal en
ajoutant ne au lieu de re à l'infinitif: su « pleurer » fait su ne kâ
« parler» fait kâ-ne ou kâ-re.
II. — Les expressions verbales composées de deux verbes for-
ment leur nom verbal en ajoutant re au second verbe: fa ko
« emporter », fait fa-ko-i,e; mais ces sortes de noms verbaux
s'emploient peu.
Les expressions verbales composées d'un verbe et d'un nom
forment leur nom verbal en ajoutant re au verbe, celui-ci précédé
du nom: ka ndè « palabrer » fait ndè-ka-re (ou ndè-kâ-ne) « art
de palabrer » ; fa ya « se fâcher» fait ya-fa-re « colère ».
III. — Quelques verbes forment leur nom verbal d'une façon
irrégulière. Ce sont: gyügyo « parler », qui fait gügüere « façon
de parler » et güere « parole, langue»; fi « vomir », qui faitfie ;
tafi « lécher» et lafi « dormir », qui font taf,'et et lafre ; si « pas-
ser », qui fait sirnle.
2° VERBESCOMMENÇANT PARa.
Modèle: au « mourir» t.
1. — Temps indéfini.
Sing. lre pers. m'au. Plur. 1re pers. ame'u ou ye'u.
2e — w'au. 2e — amfl 'u.
3e — o'u ou au. 3e — be'u ou b'au.
Duel lre — ye'u ou y'au.

« la langue» (proprement: l'enfant du


(1) D'où tafre-mtt ou tafre-ma
léchage).
voir le
(2) Pour la signification des temps et les indications générales,
modèle précédent: di « manger ».
AGNI
DE LALANGUE 87

REMARQUE. — Si le sujet est un nom et qu'on supprime le pro-


nom sujet de la 3e personne, c'est la forme complète du verbe
o'u ou Kofi au; tous
(au) qu'il faut employer: Kofi est mort, Kofi
les hommes mourront, sÓna krwakrwa au.

2. — Présent incoatlf. Plur. lre pers. ame'u ri.


2e — amû'm ri.
Sing. lre pers. me su a u. 3e — Je'u ri ou b'au
2e — wo su a'u, etc. ri.

3. — Présent absolu. 6. — Futur potentiel.


Sing. 1" pers. me su'u. Sing. 3e pers. mô'u.
2e — wo su'u, etc. Les formes des autres per-
sonnes sont celles du temps in-
4. — Présent proche. défini précédées de kè « que ».
Sing. lre pers. m'a 'u t. 7. — Impératif.
2e — w'a'u.
3e — o a'u. Sing. lre pers. m'a'u o.
Duellre — y' a'u. 2e — u ou au o.
Plur. lre — amea'u. 3e — môuo.
Duellre — ye'u o.
2e — amûa'u. — ame'uo.
3e — be a'u. Plur.lre
2e — amú be'uo.
3e — be'uo.
5. - Prétérit.
8. — Infinitif.
Sing, lre pers. m'au ri. au.
2e — w'auri.
3e — o'u ri ou au ri. 9. — Nom verbal.
Duel lre — ye' uri. au-re.

3° VOIXPASSIVF.

La voix passive se forme par l'addition d'un a brefà l'infinitif


de la forme active: di « manger », lldi « être mangé» ; saki « abî-
mer », àsaki « être abtmé ». Les verbes commençant par a, qui
sont d'ailleurs presque tous des verbes neutres, n'ont pas de pas-
sif. — La voix passive n'a que cinq temps, qui ne correspondent
pas tous à des temps de la voix active.

(1) Cette forme se distingue dans la prononciation de la forme m'au


du temps indéfini: en effetl'a initial du verbe au et desverbes analogues
(awü « voir », awondi « courir », etc.), est un a bref, tandis que l'a par-
ticule du présent proche et de la ire pers. de l'impératif est long: m'àu
« je mourrai », m'li'u « je vais mouriro.
88 ESSAIDE MANUEL
1. —Temps indéfini. 3. - Prétérit.
: je suis, j'étais, je serai
(Signification : j'ai été mangé.)
(Signification
mangé.) Sing. lre pers. m'adi ri.
Sing. lre pers. m'adi. 2e — w'adi ri, etc. en
2e — w'adi. ajoutant ri
38 — adi. aux formes du
Duel jre — y'adi. temps indéfini.
Plur. lre — ameadi.
2e — amuadi. 4. — Futur proche.
3e — be adii. : je vais être mangé.)
(Signification
2. — Présent absolu. Sing. lre pers. me su a adi.
2e — wosu a adi, etc.
: je suis en train d'être
(Signification L'a qui suit su est long; l'a
mangé.) de adi est bref.
Sing. lre pers. me su adi 5. — Infinitif.
2e — wo su adi, etc. adi « être mangé ».

L'impératif n'existe pas, non plus que le potentiel. Le nom ver-


bal passif (adire) existe, mais est peu employé.
Nota. —Certains verbes passifs français doivent se traduire en
agni par une expression ou un verbe différent du verbe actif; ces
cas sont mentionnés dans le vocabulaire.
Les verbes ayant un sens passif ou attributif, qui ne possèdent
pas la voix active et qui commencent par a, comme alua « être
mouillé », afiya « être fermenté », afè « être fatigué », afi « être
propre », etc., se conjuguent, soit sur le modèle au, soit sur le
modèle adi.

40 VOIXRÉFLÉCHIE.

Elle se forme en ajoutant au verbe actif les pronoms réfléchis


(voir le chapitre des pronoms personnels) : bo « frapper », m bo
mi û « je me frappe », o boi û ou o bwè i û « il se frappe » (pro-
prement : je frappe ma peau, mon corps, ma personne) ; il s'est
frappé, o bo rii û; il est en train de se frapper o su bo i û, etc.
Quelquefois le verbe réfléchi français se traduit en agni par une
tournure ou un verbe spécial; ces cas sont mentionnés dans le
vocabulaire.

(1) On a vu qu'au présent proche (voixactive), la particule a est longue,


tandis qu'au passif l'a préfixe est bref; ou ne confondra donc pas m'adi
« je vais commencer à manger», avec m'adi « je suis mangé ».
(2) Cette forme se distingue de la forme du présent incoatif actif: dans
cette dernière en effet, l'a est long (me su a di), tandis que dans la forme
passive, l'a est bref (me su adi, je suis en train d'être mangé).
AGNI
DELALANGUE 89

5° VoixNÉGATIVE.

La négation revêt en agni, suivant les cas, l'une des trois for-
mes ma, a, na; de plus les temps de la voix négative ne sont pas
les mêmes que ceux de la voix affirmative. Aussi donnons-nous un
modèle de conjugaison négative: na di « ne pas manger ». Ce
modèle s'applique sans changements aux verbes non passifs com-
mençant par a, pour ce qui est de l'emploi des négations et de la
signification des temps; pour le reste, voir le modèle au.
1. — Temps indéfini. 3. — Futur.
(Signification: je ne mange pas, ou : je ne mangerai pas.)
(Signification
je ne mangeaispas ou je n'ai pas
mangé.) Sing. lre pers. m'a di ma.
2e — w'a di ma.
1re forme, pouvant être em- 3e — o di ma ou a di
ployée dans tous les cas. ma.
Duel lre-ea di ma.
Sing. lre pers. me di ma ou m Plur. lre —arria di ma.
di ma. 2e — amu a di ma.
28 - wodi maou o di 3e — /J'a di ma.
ma ou èdima.
3e — 0 di maou a di L'a qui précède le verbe est
ma. long.
Duellpe — ye di ma ou e di
ma. 4. — Passé.
Plur. 1re — amedi maou ye : je n'ai pas mangé.)
(Signification
di ma.
2e — amû di ma. Sing. lre pers. me di ri ma.
30 — be di ma. 2e — wo di rima, etc.

2e forme, employée seule- 5. — Passé relatif.


ment quand le verbe a un ré-
direct ou un attribut1. : je n'ai pas encore
(Signification
gime mangé.)
Sing. lre pers. me di a.
2e — wo di a. Sing. lre pers. me nia di ri ma.
3e — o di a, etc. 2e — wonia di ri ma,
etc..
2. — Temps de volition.
: je ne veux pas
(iSignification -6. — Impératif.
manger.) Sing. lre pers. na me di e.
Sing. lre pers. me su di ma. 2e — na di ou na di e.
2e — wo su di ma. 3e — nao di e.
3e — o su di ma, etc. Duellre — na ye di e.

(I) Cette 2* forme ne s'emploie guère qu'avec les verbes le « avoir »,


di( manger », ti « être », et quelques autres que l'usage apprendra. L'e
du verbe le s'élide le plus souvent devant la négation a : me le a rike fi ou
me L'arike fi « je n'ai rien ». — L'a négatif est long.
(2) On rencontre aussi la forme me nia di avec Ja même significa-
90 ESSAIDE MANUEL
Plur. lre pers. na ame di o. 7. - Infinitif.
2e — na di o ou amû
na di o. na di « ne pas manger ».
3e — na be di o.

Au passif, la voix négative n'a que trois temps:

— 2. — Temps de volition.
1. Temps indéfini.
: je ne veux pas être
(Signification
: je ne suis pas, n'étais
(Signification mangé.)
pas, n'ai pas été, ne serai pas
mangé.) Sing. lre pers. me su adi ma.
2e — wosuadima,etc.
Sing. lre pers. m'adi ma". 3. — Passé relatif.
2e — w'adi ma.
3e — adi ma. : je n'ai pas encore été
(Signification
Duel lro — y'adi ma. mangé, ou je ne suis pas encore
Plur. lre — ame adi ma. mangé.)
2e — amû adi ma. Sing. lre pers. me nia adiri ma.
3° — be adi ma. 2e - wo nia adi ri ma,
etc.

6° Voix INTERROGATIVE.
Il n'y a pas de forme spéciale pour la voix interrogative : c'est
le ton de la phrase qui indique qu'il y a interrogation: o su ba, il
vient; osu ba? vient-il?

III. — Syntaxe des verbes.

1° VALEUR
ET EMPLOI
DESTEMPS.
— De tous, ce temps est le plus
Tempsindéfini. employé. Que
l'action soit présente, passée ou future, à moins d'une indication
spéciale et bien nette, on peut employer le temps indéfini. On re-
marquera d'ailleurs que les autres temps indiquent plutôt des
« situations » que des « temps» proprement dits. Le contexte
suffit presque toujours à indiquer le temps.
-

tion. — Lorsque deux verbes se suivent immédiatement, les particules ri


ma se placent après le second : benia üe nati ri ma, ils n'ont pas encore
fini de marcher.
(1) La particule e ou o se place à la fin de la phrase: ne mange pas
cette viande, na di nè ftga ou na di nè ftga e.
(2) L'a de adi, marque du passif, est bref. Dans la forme active m'a di
ma « je ne mangerai pas», l'a qui précède di est long.
DELALANGUE
AGNI 91
J'ai dit qu'on pouvait employer le temps indéfini dans la plu-
part des cas; il est de plus obligatoire pour exprimer le présent
d'état ou d'habitude, l'imparfait et le futur ordinaire.
Exemples: les singes aiment les bananes, pepe mû be kuro
manda; je vais tous les jours au jardin, kyTkrwakrwa me
ko fye su; mon cheval courait plus vite que le sien, mi
kpâgo tra i rye awondire (mon cheval surpassait la course
du sien); je m'en irai quand il fera nuit, kazu arie asa,
me ko.

Présent incoatif. — Ce temps s'emploie exclusivement quand


on veut indiquer que le sujet commence l'action, et quelquefois
qu'il est sur le point de la commencer: o sua ba signifie, non pas
« il vient en ce moment », mais « il commence à venir, il se lève
pour venir », et quelquefois « il est surle point de venir ».
Présent absolu. — Ce temps indique que le sujet fait l'action au
moment où l'on parle: o su ba, il vient, il est en train de venir;
o su ko, il s'en va, il a déjà commencé à marcher pour s'en aller;
mbramâsukyï, il tonne, le tonnerre est en train d'éclater.
Présent proche. — Ce temps indique qu'on est très près du
moment précis de l'action, soit que ce moment vienne de s'écou-
ler, soit plus souvent qu'il doive se produire dans un instant: na
ko, ye a di kikra, ne t'en va pas, nous allons manger tout de
suite; me ko, na m'a ba, je m'en vais, mais je vais revenir; wo ba
ri lalaba? m'a ba, es-tu arrivé depuis longtemps? je viens d'arri-
ver.
Prétérit. — Ce temps indique que l'action est complètement
finie; si l'on ne veut pas insister sur cette idée, ou si le contexte
indique suffisamment que l'action est passée, on peut employer
indifféremment le prétérit ou le temps indéfini: me diri rike, ye
kora ko, j'ài fini de manger, nous pouvons partir; wo no ni nzâf
menia nô ri ma, as-tu bu du vin de palme? je n'ai pas bu encore;
ne iigremu me di ri gyuma kpa ou ne ngremu me di gyuma kpa,
j'ai bien travaillé ce matin; wo tima? m tiri, n'as-tu pas compris?
j'ai compris (j'ai achevé de comprendre, j'ai compris complète-
ment).
Futur potentiel ou subjonctif. — Ce temps s'emploie lorsque
l'action doit s'accomplir en un temps futur comme résultat d'un
souhait, d'une condition ou d'une action précédente. — Exemples:
je voudrais que Kofi vienne demain, me kuro kc Kofi bla aima;
fais-moi place, que je passe, ma mi rika m'an si; permets-moi de
92 , ESSAIDE MANUEL
boire du vin de palme, ma mi ati mi n nô nzâ; apporte des ba-
nanes, j'en achèterai, fa mânda bra, mi n to; dis-lui qu'il vienne,
se ie môbîa.
On peut d'ailleurs dans tous ces cas se servir du temps indé-
fini, ou, s'il ya lieu, du présent proche.

Infinitif. — L'infinitif s'emploie dans la plupart des cas où on


l'emploie en français. Cependant, si l'action exprimée par l'infi-
nitif français n'est pas accomplie par le sujet de la phrase, il faut
en agni se servir du temps personnel approprié à la circons-
tance. - Exemples: il ne veut pas venir, o kuro ma ba; je vais
manger, me ko di rike; viens boire du vin, bra nô nza; — dis-lui
d'aller au jardin, se ie kè o ko fye su; il m'a demandé de lui don-
ner mon pagne, o bisa ri kè me m'è mi kondro.
Souvent aussi l'infinitif français se rend en agni par le nom
verbal: il aime à manger, o kuro di rike ou o kuro rike dire.
Souvent encore on traduit l'infinitif par un mode personnel,
même si l'action qu'il exprime est accomplie par le sujet de la
phrase: je vais voir sa maison, me ko me nya i sua. *

Nom verbal; — Cette forme est très employée en agni. Le nom


verbal étant un substantif, son régime doit le précéder. —
Exemples: j'apprends à faire des pagnes, me sÕnzÕtane ure (j'ap-
prends la facture des pagnes); il va plus vite qu'une antilope qui
court, o ko ndèndè tra wonzani awondire (il va vite plus que la
course de l'antilope); je reviens de laver du linge, me fitânekpure
(je viens du lavage du linge); je viens de me peigner, me fi mi
tire (je viens de ma coiffure), etc.

Impératif. — Son emploi ne donne lieu à aucune remarque


spéciale.
Prétérit (voix passive). - Il a un sens analogue à celui du pré-
térit actif, mais plus étendu. Il est très rare, à la voix passive, de
voir employé le temps indéfini avec un sens passé.
Futur proche (voix passive).- Par sa forme, il correspond au
présent incoatif de la voix active, mais par sonsens il se rapproche
plutôt du présent proche, sauf qu'il ne peut indiquer qu'un état
qui va s'accomplir, et non qui vient de s'accomplir.
Passé relatif (voix négative). — Le sens de ce temps est très
précis: il indique que l'action ou l'état n'a pas encore eu lieu.
Passé négatif. — Ce temps est très peu employé; il vaut mieux
DELALANGUE
AGNI 93
le remplacer par le temps indéfini: je n'ai rien mangé hier,
anuma me di ri ma rike fi ou mieux me di ma rike fi anuma.

Temps de volition (voix négative). - Ce temps, qui par sa forme


correspond au présent absolu de la voix affirmative, indique que
le sujet ne veut pas accomplir l'action : me su fa ma iiga, je ne
veux pas prendre cela, je ne l'accepte pas: o se kè o su ba ma, il
dit qu'il ne viendra pas, qu'il ne veut pas venir.
Futur (voix négative). — Outre le sens futur, ce temps a souvent
le même sens que le temps de volition: m'a fa ma, je ne le pren-
drai pas, je n'en veux pas. Souvent aussi il indique simplement
l'idée du futur: me bu kè m'a ko ma neke, je pense que je ne par-
1
tirai pas aujourd'hui.

REMARQUE. — Lorsqu'on a à traduire un temps français qui n'a


pas son équivalent en agni, il faut le traduire par le temps agni
dont le sens s'en rapproche le plus. Le plus souvent, pour le con-
ditionnel par exemple, on recourra au temps indéfini.

2' RÉGIMEDESVERBES.
• Place des
régimes. — Le régime se place toujours après le verbe
(sauf à l'infinitif, voir plus loin). Si le verbe est suivi d'une parti-
cule, comme ri, ou d'une négation, comme ma ou a, le régime
se place après la particule ou la négation. (Exception est faite
pour e ou o, particule exclamative de l'impératif, qui doit suivre
le régime.)
Lorsqu'il y a un régime direct et un régime indirect, on place
le premier le régime le plus court, quelle que soit sa nature. Ainsi
si l'on a un régime accompagné d'une particule et un régime
sans particule, on place le premier le régime sans particule. Si
les deux régimes sont un nom et un pronom, on place le pronom
le premier. Enfin si les deux régimes sont des pronoms, on place
le régime direct le premier, ou mieux, si le sens n'a pas à en
souffrir, on le supprime, ou encore on a recours à une autre tour-
nure. Exemples:
donne de l'eau au cheval, ma nzüe kpago.
donne de l'herbe au cheval, ma
kpâgo gügüre.
j'ai acheté un mouton à Kofi, meto ri biva ko Kofisa nu.
porte ce tabouret au village, fa ko bia iiga Aurd ro.
donne-moi de l'eau, ma mi nzüe.
montre-lui le chemin, kre i ati.
montre-le moi, kre i mi ou mieux kre mi.
dis-le lui, se i ie ou mieux se ie.
94 ESSAIDIt MANUEL
il ne le lui donne pas, o me mè.
donne-le moi, f'èi ma mi ou mieux fa ma mi (prends-le,
donne-moi).
Nota. — Dans les verbes composés de deux verbes, le régime
direct se place en général entre les deux parties du verbe et le
régime indirect après la seconde partie. La place du régime dans
les verbes composés est d'ailleurs indiquée dans le vocabulaire.

Régimes pronominaux. — Lorsque le régime est un pronom de


la 2e ou de la 3e personne du singulier, ce régime et le verbe ou
la négation qui le précède subissent souvent des modifications.
On trouvera la liste de ces modifications au chapitre des pronoms
personnels (pronoms régimes). D'autres seront trouvées dans le
vocabulaire ou dans les spécimens de conversation.
Lorsque le régime est un nom précédé d'un adjectif possessif,
on conserve en général, sans modification, le verbe et le posses-
sif qui le suit; quelquefois, cependant, le verbe et le possessif su-
bissent les mêmes modifications que subiraient le verbe et le
pronom régime correspondant : be bo i duma Kpasikri ou be bwe
duma Kpasikri, on le surnomme la Libellule.
Le pronom régime de la 3e personne du singulier se retranche
très souvent, lorsque le sens n'est pas altéré par cette suppression :
frappe-le bien, bo kpa; va l'attraper, ko tl"èi ou ko tra.
Après le suffixe ri du prétérit, le pronom régime de la 3e per-
sonne du singulier se supprime toujours : be yaki ri bo nu, ils
l'ont laissé dans la forêt.
— Le régime direct de l'infinitif se place
Régime de l'infinitif.
en général avant ce dernier: me si baule gyügyo, je sais parler
baoulé; me si ablesi, je sais danser; o si do si, il sait danser le
« do », etc.
Exceptions. —1° L'inversion n'a pas lieu dans les expressions
verbales composées du verbe di et d'un nom, comme di rike
« manger », di wata « faire du commerce», di gyumâ « travail-
ler », di bla « coucher avec une femme », di gbafrX« faire le jeune
homme», etc. : il essaie de faire du commerce, o sônzô di wata;
il sait très bien travailler, osi di gyumâ mboko, etc.
2° Avec les verbes de mouvement, tels que ko « aller », ba
« venir », fi « venir de », et avec les verbes kuro « aimer », kora
« pouvoir », on place le régime direct indifféremment avant ou
après l'infinitif qui suit ces verbes: me ko nÕ nzüe, je vais boire
de l'eau; bra si able, viens danser; o fi kpè waka, il revient de
couper du bois; me kuro sro güe, j'aime à chanter; ko gyomlo bo,
AGNI
DELALANGUE 95
aller jouer du xylophone; o kora ma bo n sô, il ne peut pas dé-
brousser la forêt, etc.
REMARQUES : 1° Souvent on place un n euphonique entre le ré-
gime de l'infinitif et l'infinitif; cet n se change en m devant b, p,
f, v, w, et en n devant 9 et k : o kora ma bo n sô, il ne peut pas
débrousser la forêt; be korama nzüe n kpè, ils ne pouvaient pas
passer l'eau.
20 En général, il est plus élégant de remplacer l'infinitif par le
nom verbal, et alors le régime précède naturellement toujours
celui-ci :.me si baule gùguere, me si able sire, o si do sire, rike dire,
wata dire, gyuma dire, bla dire, gbafri dire, me ko nzùenôre, bra
able sire, o fi waka kpère, me kuro güe srore, o kora ma bo sôre, etc.

Régime du verbe passif. — Lorsqu'un verbe passif en français


est déterminé par un régime désignant l'agent, il faut en agni se
servir de la voix active, le régime en question devenant sujet en
agni. Ainsi: « ce bœuf a été acheté par Kofi », tournez « Kofi a
acheté ce bœuf », Kofi tô ri nane nga ou nane iiga, Kofi o tô ri
(ce bœuf, Kofi il l'a acheté).

30 VERBES
UNIPERSONNELS.

Il n'y a pas en agni de verbes proprement unipersonnels,


sauf le mot sa « il faut », qui d'ailleurs s'emploie sans sujet et
est plutôt une particule qu'un verbe. Mais des verbes personnels
peuvent devenir unipersonnels :
1° Dans certaines expressions dont le sujet est un nom, expres-
sions qui constituent un grand nombre d'idiotismes, comme : serè
ku mi, j'ai peur (la peur me tue); awe ku mi, j'ai faim; aere kû o,
tu as froid; lafre kû, il a sommeil; wûfre tu mi, je sue; mbramd
su kyi, il tonne; nyamye su bonu, il fait de l'orage, etc.
20 Lorsque le sujet est un pronom neutre, « il, ce » : o ti kpa,
c'est bon; o tiwuruwuru, il fait chaud; o su bonu, il fait de l'orage;
o ka sdndnu, il manque cinq hommes ou il reste cinq hommes, etc.
QUATRIÈME PARTIE

LES PARTICULES

I. - Particules de temps.

d'abord, dumwa; krikri; labani : fais cela d'abord, yo nga


dumwa.
alors, isonu.
après (adv.), syii, syr : il demeurait àToumodi auparavant, après
il est allé à Tiassalé, o trâ Tômedi walaba, o ko Gyasale syii.
après que, bo : tu feras cela après que je serai parti, wo yo nga
bo mi ko.
auparavant, walaba; wale; laamô.
aussitôt, kikra, kikrani; kpè ko.
— que, kikra. ni, kikra.i; kèbô : aussitôt que Kofi eut tiré,
l'éléphant tomba, kikra Kofi o to tüi ni, süi o tà ri; aussitôt que
tu, kikra m'o.ni; il est venu aussitôt que tu as été parti, kikra
m'o ko ni, o ba ri ou o ba ri kèbô wo ko ri.
autrefois, lalaba, lalawa; labani; lalafwe nu; anuma si (propre-
ment « avant-hier »); akyini.
avant que, kora na; laamô, labamo : finis avant que le blanc
n'arrive, mÕ üe kora na brôfwe o ba ou mÕ üe laamo brôfwe o
ba.
bientôt, kikra, kikrani : je vais revenir bientôt, m'a ba kikra ou
m'a ba kikrani o.
bonne heure (de -), grâgi.
champ (sur le -), kpè ko.
commencement (au — de), tinu (se met après son régime).
dans (après). — Ne se traduit pas: dans cinq ans, a/we nu; dans
combien de jours? kyi nyèf
déjà (auparavant), wale : es-tu déjà venu ici? o ba ri wa wale f
ESSAIDEMANUEL
DELA LANGUE
AGNI 97

déjà (de bonne heure), kikra : il est déjà arrivé, o ba ri kikra.


— (et déjà),
syi ni i su (le dessus de cet arrière) : auparavant
l'Araignée avait dit: « Les mouches ne mangeront pas de mon
boeuf», et déjà la Mort le lui avait mangé tout entier, laamô
Kèndewa wr : « Na rïgosyi di mi name bye », syï ni i su Aüe-
KpT o di ri krwakrwa ni i sa nu.
depuis (dans la suite), syF ni : depuis, on les a appelés Nanâfoué,
syi nibefre be Nanafwe.
-
(suivi d'un complément). — Ne se traduit pas :.depuis dix jours,
le buru; depuis un mois, nyamyeba ko; depuis combien de
jours? le iiyè ? depuis combien d'années? a/ive nyè?
- combien de temps? akyè iiyè? (se con juge) : depuis combien
de temps es-tu malade? w'akyè iiyé wo ûnè eya? depuis com-
bien de temps est-il parti? o ko ri o'kyènyè ?
- longtemps, lele; labalaba.
- que, kytiiga : depuis que je suis arrivé à Toumodi, kyînga me
gyü ri Tômedi.
désormais, syiî, syi ni (se place à la fin de la phrase).
encore (de nouveau), byekô, ekô : chante encore, sro güe ekô; va-
s-y encore, ko lo byekô.
- (encore maintenant), titi : a-t-il finide chanter? non, il chante
encore, o üe ri güe srorei tyelye, o sro titi.
—(pas—, pas auparavant), ma. ivale : je ne suis pas encore
venu ici, me ba ma wa wale.
- (pas -, pas maintenant), nia. ma : le dîner n'est pas encore
cuit, arye nia abe ri ma (voir la conjugaison, voix négative).
enfin, bre (se met au commencement de la phrase) : tu arrives
enfin! bre wo ba o !
ensuite, nasyt : fais cela d'abord, tu t'en iras ensuite, yo iiga
dumwa, wo ko nasyi.
fin (à la — de), bonu (se met après son régime).
fois (à la -), kpè kumba; bi : il l'avala tout entier à la fois, o mè
ri krwakrwa bi.
- (la première -), krikri, kl'ik:J'Ïrye.
jadis, lalaba.
jamais, mnomnômnô : il ne vient jamais ici, o ba ma wa mnÕmnÕ-
mnÕ.
jour (le — que, le même — que), le kumba bo.
journellement, kyï iigba krwakrwa.
jusqu'à, mogyü : jusqu'à la nuit, mogyü kôgwe.
-- ceceque,
qe, mama : - que mon frère arrive, tl'à
trà wa
- --
: reste i.ci:jfflce
ma mi nuama m bkC^ * •'< Ae
1
98 ESSAIDEMANUEL

lentement, bleble, blèblè.


longtemps, lele; dededede; kyè (ce dernier mot se conjugue) : j'ai
demeuré longtemps à Kouassikro, me tra ni Kwasikrô ro dede-
dede ou me kyè ri me trâ KwasikrÓ ro.
— (d'ici -), kyè lo (se conjugue) : il ne viendra pas d'ici
long-
temps, o kyè lo o ba ma.
- (il ya -), labalaba; lalawa, lalaba.
-
(il y a — que), lalabamô, labamo.
lorsque, inu, inuoo; kâzu, kâsu; sè; sângè; kè; bô : il est venu
lorsque tu partais travailler aux champs, o ba ri inu wo ko boko
fye ou inubô wo ko boko fye; lorsque tu entendras le coq chan-
ter, tu te lèveras, kâzu wo ii ako-iiima kekrike, gyasu; lorsque
je serai riche, j'achèterai un bœuf, sè me ti sikafwe (ou sângè
me ti sikafwe), me td nane ko.
maintenant, bikisa; kikra.
moment (au — où), inubô.
— (à un — donné), kpè kÕ.
naguère, kikra.
nouveau (de -), byekÕ, ekô.
où (le jour -), kyï nga, kyï ni, kyt bô : le jour où je partirai, kyi
iiga me ko ; le jour où je suis parti, kyT bô me wo ri.
pendant (ne se traduit pas) : j'aime à marcher pendant la nuit,
me kuro nati kÕgUJe.
- que, inubô, inumbô : il est venu pendant que je mangeais,
inumbô me di arye, o ba ri.
plus (ne -, pas de nouveau), ma. ekô, ma. kÕ : je n'irai plus
chez lui, me ko ma i rika ro ekÕ; ne le fais plus, na yüe ko.
— (ne -, pas désormais). — Se traduit de même: il n'habite
plus ici, o trâ ma wa ekô.
quand (voyez « lorsque »).
quand? kyr woni ? sè? : quand est-il venu? kyr woni o ba ri ? o ba
ri sè ?
quelquefois, kyr kô bye. (
souvent, kpè kpâgbâ ; mboko.
suite (tout de —), kikrat kikraiii : reviens tout de suite, bra ki-
kraiii o.
- (de -, à la file), kpè kûba.
tandis que (voyez « pendant que »).
tantôt. tantôt, kâzu. kâzu; o gyil kyi mi o (répété) ; o gyu kyt
mi o. o gy-ü bio: tantôt ils font vite, tantôt ils font lentement,
kâzu be u ndèndè, kâzu be u bleble; tantôt ils chantent, tantôt
DELALANGUE
AGNI 99
ils dansent, be sro güe o gyü kyi mi o, be si able o gyü kyï mi o,
ou be sro güe o gyü kyi mi o, be si able o gyu bi o.
tard, 10fi akyè : nous arriverons tard à Lomo, ye gyü Lomo wii
akyè.
-
(trop -), id.
- (plus —),
kyè kâ (se conjugue) : j'irai plus tard, me kyè kâ
meko.
temps (en même -), kpè kumba ; kpè ko; rika ure.
— (en même — que), kumba ri; rika ure.
tôt, ndè ; o tè ndè.
- (plus —), ndè tra.
- (trop —), ndè mboko.
toujours, tititi, titititi.
tout à coup, kpè ko; o fû mi nu.
vite, ndè, ndèndè.
voici que, voilà que, kânzu, kâzu : voilà que les moutons mangent
les papayes, kânzu bwa mÕ di bofre.

Il. — Particules de lieu.

REMARQUES. — 1° La plupart des particules de lieu en agni sont


des « postpositions », c'est-à dire que, suivant la règle générale
des mots déterminants placés après les mots déterminés, on doit
mettre ces particules après leur régime; si ce régime est un pro-
nom, il prend la forme du possessif. Lorsqu'aucune indication n'est
donnée, on devra toujours placer la @particule après son régime:
lorsqu'elle doit occuper une autre place, il en fait mention par des
exemples.
20 Un grand nombre de substantifs, noms de parties du corps,
d'objets divers et de lieux, sont terminés, même sans être régis par
une postposition, par l'une des deux particules nu « dans » ou su
« sur», comme kunu « ventre », tinu « toit », namwenu « maison de
campagne », aurenu « savane », alüsu « île », sakasu « cime-
tière », etc. Il en est de même pour beaucoup de noms de pays
ou de localités: Moronu (dans le Moro), Ngânu (dans le Ngan),
Kubekyenu (sur la Koubékyé), Kporèsu (sur la colline), etc. Après
ces noms, ainsi qu'après les noms de villages terminés en bo,
comme Bokabo (au pied de la montagne), Sigrobo (sous les
roniers), etc., on omet les particules de lieu nu, su et ro, signi-
fiant « à, dans, de, sur ». On dira donc: me ura airè mi kunu (et
non mi kunu su), j'ai mis un médicament sur mon ventre; o fu ri
100 ESSAIDE MANUEL
sua tinu (ou ofu ri sua ti su, en supprimant la particule
compo-
sante nu), il est monté sur le toit de la case; o wo ri namwenu (et
non namwenu ro), il est allé à la campagne; me di fye aurenu (et
non aurenu nu), je fais un jardin dans la savane; o kporâni i
sua alüsu (et non alüsu su), il a bâti sa maison sur une île; me ira
Kubekyenu, je demeure à Koubékyénou; me suma wo Kporèsu, je
t'envoie à Kporessou; me fi Bokabo, je viens de Bokabo; o wo ri
Sïgrobo, il estallé àSingorobo, etc. Quelquefois cependant on met
la particule ro après un nom terminé en nu ou en su.

à (avec ou sans mouvement, indiquant le lieu) : ro ou lo (avec un


nom de pays, de village ou d'habitation, et quelquefois après
un nom de lieu terminé en nu ou en su); nu (avec un nom de
cours d'eau ou un nom de lieu quelconque) ; sw(avec'un nom de
montagne ou de lieu analogue, et quand on veut indiquer que
le sujet est ou va sur le lieu ou au milieu du lieu); avec un
nom propre de pays ou de village, on supprime parfois la par-
ticule; voir aussi la remarque ci-dessus. — Exemples: il de-
meure à Toumodi, o trâ Tômedi ro ou o trâ Tômedi; je vais au
Baoulé, me ko Baule ro ou me ko Baule; je vais au village, me
ko kurô ro; il est à Kofikro, o wo Kofikrô ro; nous allons à la
Comoé, ye ko Kumwe nu; je vais à la rivière, meko nzüe nu; il
va au bois, o ko bo nu; allons à la montagne, ye ko boka su e;
sa maison est au village et non aux environs, i sua o wo kurô
ni su, na tiwa su; — va dehors, ko gwasu ro ; tu le verras au
delà de la forêt, w'awû ni bo fiyünu lo.
- (après les verbes « acheter, vendre, prendre, etc. », sa nu :
je l'ai acheté à Kouadio, me id ri Kwadyo sa nu; à qui l'as-tu
pris? wo fa ri wa sa nu?
ailleurs, rika ufre.
air (en 1'—), ivoro, ôro, ôro ro.
après, si : il venait après moi, o ba me si.
arrière (en -), kasyi (peut ou non se conjuguer).
auprès de, si (avec un nom de personne); ûlo, wûlo (avec un nom
de chose ou de personne) : viens auprès de moi, bla me si; son
fils est auprès de lui, i wa o wo i si ou i wa o wo i ûlo; auprès
de l'arbre, waka ûlo.
autour de, iya (préposition) : autour du feu iyasi.
avant, nyùnu : sa maison est avant la mienne, i sua o wo mi rye
nyünu.
— (en -), dimwa (se conjugue).
avec, one, oni; ne, ni (signifie proprement « et» et se place avant
AGNI
DE LALANGUE 101
son régime) : donne-moi un couteau avec la pierre à aiguiser,
ma mi larye kô one yabwe; mon frère est avec ma mère, mi nya-
ma one me ni be wo lo (mon frère et ma mère sont là); avec
moi, one mi; avec toi, one wo; avec lui, one i; avec nous, oni ye;
ou oni ame; avec vous, oni amû; avec eux, one be; viens tra-
vailler avec moi, bla e ko di gyumâ (viens allons travailler) ; va
travailler avec lui, wo ne i be ko di gyuma; viens travailler avec
nous, bla ame ko di gyuma; va travailler avec eux, ko one be
di gyumâ ; je vais travailler avec toi, ye ni ye ko di gyumâ ou
mi ne wo ye ko di gyuma; il va travailler avec vous, amû ne i be
ko di gyumii.
bas (en -), aasyeô. — En bas de, voyez « sous ».
bord (au — de), nwasu : ne marche pas au bord de l'eau, na nati
nzüe nwasu.
bout (au — de), bonu (bout inférieur); tinu (bout supérieur) : ma
maison est au bout du village, mi sua wo kurÓ bonu; attache le
drapeau au bout du mât, ki frâga waka tinu.
chez, rika ro : je vais chez Kofi, me wo Kofi rika ro; viens chez
moi, bla mi rika ro.
coin (au — dé), lÕfigonu.
commencement (au — de), tinu.
contre, metè (verbe); su : mets la chaise contre l'arbre, sye bia o
metè waka; appuie le fusil contre le mur, kisa tui taré su.
côté (à — de), il (avec un nom de personne); ûlo (avec un nom de
chose ou de personne) : à côté de moi, mi û; à côté de la mai-
son, sua ûlo.
— (de ce —), so; sa fa : va de ce côté, ko sa ou ko sa fâ.
— (de ce — ci
de), tiwa.
— (de l'autre —
de), si.
dans, nu (avec les noms d'objets, de parties du corps et les termes
géographiques en général); ro ou lo (avec les noms de pays, de
villages et d'habitations); su (pour un village éloigné, quand
on veut indiquer que quelqu'un habite dans un village, avec
certaines expressions géographiques se rapportant à des lieux
sur lesquels on a à monter; signifie aussi « au milieu de » et
« sur M). — Exemples: mets-le dans la boîte, ur'èi alaka nu;
prends-le dans ta main, de wo sa nu; il est tombé dans l'eau,
o ta ri nzüe nu; les antilopes couraient dans la vallée, wonzani
mÕ be awondi afyï nu; il est dans le village, o wo kurô ro; il
est dans sa maison, o wo auro ro; il demeure à Lomo, o trâ
Lomo ro ou o tra L'omo su; dans quel village demeure-t-il? o tril
kurÓ boni su? on trouve de l'or dans la montagne, be'wû sika
102 ESSAIDEMANUEL

boka su; il est dans le milieu du village, o wo kurÓ su; il est


monté dans l'arbre, o fu ri baka su. — Voir ci dessus: Re-
marques, 20.
de (indiquant la provenance). — Se traduit comme « à » ou
« dans », sauf qu'après un nom propre de pays ou de village,
on omet généralement la particule ro : je viens de la mer, me
fi gyemvye nu; il est tombé de ta main, o tà ri wo sa nu; je
viens du village, me fi kurÓ ro; je viens de chez moi, me fi mi
rika ro; il vient de Tiassalé, ofi Gyasale; de quel village vient-
il? o /? kurô ni su?
deçà (en — de), tiwa.
— (être en -), ba wa (se conjugue).
dedans, inu, nu : il est dedans, o wo inu; il n'y a rien dedans,
rike fi numâ nu.
- (au — de), nu.
dehors, gwasu (sans mouvement); gwasu ro ou bonwa (avec mou-
vement) : il est dehors, o wo gwasu; va dehors, ko gwasuro ou
ko bonwa (cette dernière expression est injurieuse).
delà (au -), nyünu.
— (au — de), nyünu lo : la rivière est au delà du village, nzüeba
o wokurô nyùnulo. ,.
depuis, fèi .ü nu (avec un nom d'objet); fèi .nu (avec un nom
de lieu). — (Fèi signifie proprement « quitter », et se conjugue) :
trace une ligne depuis cet arbre jusqu'à la rivière, swa rika,
wo fèi waka ni û nu, wo gyünzüe nu; depuis Lomo, les roniers
sont très nombreux, be fèi Lomo nu, kube be sô ni mboko.
derrière (adv.), sinu: reste derrière, ka sinu.
— (prép.), si : derrière la maison, suasi; derrière moi, me si.
dessous, ibo, bo : ne mets rien dessous, na ura rike fi ibo.
— (au — de), boû, boô.
dessus, isu, su : place-le dessus, sye isu.
— (au-de), suôro, suwôro, suôro ro: l'oiseau vole au dessus de
l'arbre, anomâ su tu waka suôro ou waka suôro ro.
devant, ninu ndêmasu (avec un nom de personne) ; ndèmasu (avec
un nom de chose ou sans régime) : marche devant moi, nati mi
iiinu ndèmasu; la chaiseest devant la maison, bia o wo sua ndè-
masu; il se tient devant, o gi ndèmasu.
- (au — de, voyez « allez au devant de » dans le vocabulaire des
verbes).
droite (à -), famasu : passe à droite, si famasu; à ma droite, mi
famasu; à la droite du chef, hyii kpîi tamasu.
endroit (à 1'-, du bon côté), i ni nu.
DELA LANGUE
AG\I 103

endroit (au même -), rika kumba; rika ure.


ensemble, rika ure; rika kumba nu.
entre, bafyï : mon champ est entre la rivière et le village, mi fye
o wo nzüeba ne kurÓ bafyï; entre toi et moi, wo one mi bafyi.
envers (à 1'—), i si nu.
environs (aux - de), tiwa; bwekÕ: aux environs du village, kurô
tiwa ou kurô bwekô.
face (en -) (comme « devant »).
gauche (à -), bèsu : passe à gauche, si bèsu; à sa gauche, i bèsu
à gauche du vieillard, aurwa bèsu.
haut (en -), wÕro, wôro ro, ôro ro.
— (en — de, voyez « sur »).
hors de, gwa, gwasu hors de la case, suagwa.
ici, wa; Ir: viens ici, bra wa, bra fi.
— (par -), sa fa : il est par ici, owo sa fâ.
importe (n' — ou), rikangba; rika krwakrwa.
jusqu'à, gyü.ünu (avec un nom d'objet); gyu. nuougyu. su (avec
un nom de lieu; gyü est un verbe) : va jusqu'à cette pierre, ko
gyü yabwe ngaûnu; il est allé jusqu'à la forêt, o ko o gyü ri bo
nu; nous irons jusqu'à la montagne, ye ko ye gyü boka su.
là, lo; le, lè; ble, blè; bre, brè : ne reste pas là, na ka lo ou na trâ
le; assieds-toi là, trâ ble; il est là, o wo bre.
— bas, lo sa : regarde là bas, nya lo sa.
— (par -), sa; lo sa; lo sa fa : passe par là, si sa; la rivière
coule par là, mueô ko sa; le village est par là, dans cette di-
rection, kurÓ o wo lo sa.
loin, mwa : le village est il loin? kurô o mwal (on dit aussi: kurÓ
ati wari, le chemin du village est long); Kporessou est loin
de Kouassikro, Kporèsu one Kwasikrô wo rriwa; il va loin, o ko
mwa.
— de, mwa (r. p.) inu : loin d'eux, mwa be inu.
— d'ici, mwa lo : emporte-le loin d'ici, fa ko mwa lo.
— (très -), fü; mwa fû : il s'est sauvé très loin, awondi fü; il est
allé au fin fond du Baoulé, o wo ri Baule fû ou o ko fû Bàule;
il s'en fut très loin, o wo ri rika mwa fû.
maison (à la -), auro, auro ro; sua ro : il est à la maison, o wo
auro ro ou o wo i sua ro.
milieu (au — de), afyinu; su: ma case est au milieu du village, mi
sua o wo kurÓ afyinu ou kurÓ su.
où (précédé d'un antécédent), mô; mô.nu, ?Mo.sM,Mîd.o; ho,
bà.brè : la maison où il y a un fétiche sur le mur, sua mô amwi
o wo taré su; la rivière où il est tombé, nzùebamô o tô ri nu;
104 ESSAIDE MANUEL
le village où demeure Kofi, kurô mo Kofi trâ su; le village où
je suis allé hier, kurÓ mô me wo ri lo anuma; l'endroit où il
n'y a pas de mouches, rika nga bo ngosyi nllma brè. (Dans tous
ces cas « où » se traduit en somme par le relatif.)
où (sans antécédent), kâ (dans les phrases affirmatives); ka ni
(dans les phrases dubitatives, négatives ou interrogatives) :
montre-moi où il est, kre mi ka o wo ou kre mi kâ o wo ni; je
ne sais pas où il est, me si ma ka o 100 ni; sais-tu où il est
allé? wo si kâ o wo ri ni? je viens d'où l'on s'est disputé, me
fi kâ be di wutre; il est à l'endroit où on se lave, o ivo ka be
unzi.
où? (interrogatif, employé seul), ni/d? lefâf leifâf o wo ni ?
j'ai vu un serpent: où? où donc? myawû ni ivo kÕ : nifa? o
wo ni? o wo nifâ?
où? (interrogatif, dans une phrase), ni; nifâ; ri : où est-il? o wo
ni? où vas-tu? wo ko ni? d'où viens-tu? wo finiïoix est Kofi?Kofi
wo ni ? où est ma canne? mi kpomâ wo ni? ou mi kpomâ wo nifa ?
où est Kouadio? Kwadyori ? (Cette dernière tournure ne s'em-
ploie qu'en s'adressant à quelqu'un habitant la même maison
que l'individu après lequel on demande; cette phrase équivaut
à « Kouadio est-il chez lui? »)
— (par -), ne ni : par où as-tu passé? wo si ni ne ni?
parmi, nu : parmi eux, be nu.
partout, rika krwakrwa; rika ngba.
place (sans changer de -), (s. p.) gya nu brè.
près, koko : c'est tout près, o li koko mboko
- de, koko (avec un nom de lieu); ûlo avec un nom de chose);
û ou si (avec un nom de personne) : Abli est près de Toumodi,
Abli one Tômedi o ti koko (Abli avec Toumodi c'est près) ; près
du rocher, yabwe kpri ûlo ; viens près de moi, bla mi û ou bla
me si.
- de là, koko le, koko bre.
- d'ici, kokowa : est-ce près d'ici? o ti kokowa?
- (tout -), koko sa : le village est tout près, kurô o ti koko sa.
sous, bo : sous la chaise, bia bo.
sur, su: sur la chaise, bia su.
terre (par -), ase (quand il y a mouvement), asyeÕ (quand il
n'y a pas et rarement quand il y a mouvement) : jette-le par
terre, tiie ase; il est couché par terre, o la asyeô ; descends à
terre, gyûla ase ou gyüla asyeô.
vers, si : je vais vers mon père, me ko me si si.
vis-à-vis (voyez « devant »).
DELALANGUE
AGNI 105
- voici, voilà, e : voici du vin de palme, nza e; me voici, mi e;
voilà ton fusil, wo tui i e (ton fusille voilà).
voici que, voilà que, voilà que c'est, kazu : il y va, mais voilà que
c'était la Mort (qui était là), o ko, kazu Aue-Kpï,

III. — Particules de quantité.

assez, tye sô, tye so (se conjugue): il y a assez d'eau, nzüe o tye
so; il n'y a pas assez d'eau, nzüe o tye ma so; assez 1 o tye so!
aussi (également), kûsu, kusu; ue : moi aussi, mi kûsu; toi aussi,
wo kûsu; lui aussi, i kûsu; le singe aussi mange de la viande,
pepe küsu o di np; je viens aussi, mi kftsu me ba ou meba üe;
viens-tu aussi? viens-tu avec moi? wo ko üe?
— (en plus, encore), bokasu; ekô : tu m'as donné un fusil, donne-
moi aussi de la poudre, wo kye ri mi tüi, kye mi aire bokasu; j'ai
acheté des pistaches et aussi des ignames, me té ri ngatè ne
duo ekô.
— que, kè. sa : il est aussi grand que toi, o ti tende kè wo sa.
autant, autant de. - que, kumba, kûba : il y a autant d'hommes
que de femmes,byâ mône blamô be nyÕ be ti kumba (les hommes
et les femmes tous deux sout la même chose); j'ai autant
d'hommes que lui, mi sÓna mÕ ne i sÓna be nyÕ be ti kumba; il
n'y en a pas autant, be ti a kumba.
- que, kè. sa : j'aime autant le mouton que le bœuf, me kuro
bwa nè kè nane sa.
beaucoup, kyè ou mboko ou kpa (modifiant un verbe, un adjectif
ou un adverbe); kpagbd (modifiant un nom quelconque); sumâ
ou kaka (modifiant le nom d'une chose qui peut se nombrer) :
je l'aime beaucoup, me kur'è kye, me kw"è mboko, me kur'è
kpa; il est beaucoup plus gros que toi, o ti kpri tr'o kye; verse-
moi beaucoup d'eau, gwa mi nzüe kpagba; beaucoup d'hommes,
sÓna kpagba ou sÓna fuma ou sônâ kaka.
bien, kpa, kpa; kye: ces bananes sont bien bonnes, manda ni be
e fè kpa; elle est bien jolie, o ti krama kye; il dort bien, o lafi
kpâ.
combien, nyè: combien sont-ils? be ti fiyè? combien apportes-tu
de poulets? wo brè akô nyèf je ne sais pas combien j'en apporte,
me si ma me brè fiyè; compte combien il y a de bœufs, ka nane
mÕ be ti nyè.
- (quel prix?), gwa.
fiyè : combien coûte ce mouton? bwa iiga
i gwa o ti fiyè ? (ce mouton son prix il est combien?) demande à
106 ESSAIDEMANUEL

cette femme combien elle vend ses ignames, bisa bla figa i duo«
be gwa ti nyè; combien? combien cela? i gwa ti nyè?
combien (exclamatif), kè. sÕ ni sa : combien d'hommes sont
morts! kè sÓna sij ni sa be'u ri!
davantage, bokasu : donne-m'en davantage, ma mi bokasu.
demi (à -), bwe : il est à demi cassé, abu bwe.
encore (davantage), bokasu; hyekü, byekô, ekô: donne-moi en-
core des perles, ma mi afre bokasu; encore un peu, bokasu ka;
donne-moi encore un grain de corail, ma mi anâgremâ ba kÕekô.
entièrement, mû krwakriva, muni krwakriva : il est entièrement
fini, i mûnikrwakrwa aüe (sa totalité tout entière est finie).
environ (à peu près), w, Õ, wû, wô : il y a environ cent hommes,
o gyü sÓna ya ô (ça atteint la surface de cent hommes).
excepté, o ka (verbe unipersonnel) : tous sont partis excepté moi,
be ngba be wo ri o ka mi kumba; excepté trois femmes, o ka bla
nsâ.
guère, ka : je n'en ai guère, me le üe ka; il n'est "guère joli, o ti
krama ka (ou o ti a krama mboko).
moins (n'a pas d'équivalent en agni; on tourne par « plus » en
renversant la phrase).
ne. que, kyèyè; ngbi; yèneyo ; kumba : il n'y a que des femmes
dans ce village, bla kyèyè wo kurô figa su; ce n'est que Kofi,
Kofi nghi; ce n'est que cela! so nghï! je ne vais que me pro-
mener, me ko una ngbi: ou me ko una kumba; je n'ai que des
ignames, me le duo yèneyo.
outre (en -, voyez « encore »).
pas de, numa, numa; na : il n'y a pas de poulets ici, akô numa wa
ou na ako wa (voyez « avoir (n'y — pas)» au vocabulaire des
verbes).
pas un, na. kumba (avec un sujet), ma. kumba (avec un régime) :
pas un homme n'est venu, na sÓna kumba o ba ri; je n'ai pas
vu un seul éléphant, m'awû ma süi kumba.
pas du tout, mnômnômnô (précédé de la négation) : je ne com-
prends pas du tout, me ti ma mnômnômnô ; il n'y a pas du tout
de poisson, güe numa mnômnômnô.
peu (modifiant un nom, se traduit par kpagba, suma ou kaka avec
la négation) : il y a peu d'hommes, hya mÕ be ti a kpagbâ; peu
de Baoulé mangent du serpent, na Baule suma di wo.
- (modifiant un adjectif ou un verbe, se traduit par mboko avec
la négation ou par ka) : il est peu aimable, o di ma nüoüi
mboko; cet homme parle peu, sônâ figa gyugyo ma mboko ou
o gyügyo ka,
AGNI
DELALANGUE 107

peu (un—), kâ: donne-m'en encore un peu, ma mi kâ ekÕ; apporte-


moi un peu d'eau, brè mi nzüe kâ; il y en a peu, o ti kâ; trop
peu, kâ mboko.
- (très -, un petit -), kâsa, kâza, kaga (il faut appuyer sur la pre-
mière syllabe) : je bois très peu de vin, me nô nzâ kâza; donne-
moi un petit peu de tabac, ma mi asra kâsa ou asra kaga.
plus (davantage), bokasu ; byekô : j'en veux un peu plus, me kundè
bokasu ka ou me kundè ka byekô.
— (comparatif), tra (employé comme particule ou comme verbe) :
je suis plus grand que toi, me ti tende tra wo ou me ti tende ni
tra wo; j'ai plus d'or que toi, me le sika m tra wo; Kofi en a
plus que moi, Kofi le üe tra mi.
— (ne -), numa. kô : il n'y a plus d'oeufs, krizüa numâ le
ko.
— (ne — du tout), üe numa. ko; bye numa. kÕ : il n'y a plus de
poulets du tout, akô üe numa le ko; je n'en ai plus du tout,
bye numâ le kô mi sa nu mnômnômnô.
presque (à peu près), ô, wô, û, wû : j'ai acheté presque tous les
coupe-coupe, me té ri kaka krwakrwa ô.
que (exclamatif), kè. sô ni kpagba : que d'eau1 kè nzüe sô ni
kpagha!
sans, yaki (verbe) : je veux y aller sans fusils, me kundè ko lo me
yaki tüi mô (je veux aller là, je laisse les fusils).
seulement, iighi, ngbè : ils en ont attrapé deux seulement, be ira
ri iiyÕ iigbi; non seulement il a pris des ignames, mais il les a
même mangées, o fa ma duo iigbi, na o di ri; c'est non seulement
grand, c'est encore joli, o ti a kpri ngbi, o ti krama bokasu; non
seulement Kofi, mais son père aussi est parti, na Kofi iigbi, i
si kûsu o wo ri.
si (devant un adjectif), so, so: il est si joli! o ti so krama! (« que »
ne se traduit pas: la brousse est si dense qu'on ne voit pas le
ciel, bo ti so zugruzugru, be kora ma' wû nyamye nu). — Dans
les phrases négatives ou interrogatives, sô se place après l'ad-
jectif : ne va pas si vite, na ko ndèndè sô.
suffisamment (voyez « assez»).
tant (voyez « tellement »).
tellement (on emploie une autre tournure) : il y a tellement d'eau
qu'on ne peut passer, nzüe ti kpri mboko, be kora ma si (l'eau
est trop grosse, on ne peut pas passer); il a tellement travaillé
qu'il est fatigué, o di ri gyuma mboko, o su afè (il a trop tra-
vaillé, il est fatigué); il est tellement riche qu'il ne peut compter
son or, o ti sikafwe mboko, o kora ma i sika kare.
108 ESSAIDEMANUEL

tout à fait, üe : il est tout à fait détérioré, asaki üe o (l'o est eupho-
nique).
très, kye; kpa; mboko : c'est très bon, o e fè kye, o e (è kpa, o ti
kpa mboko.
trop, mboko : c'est trop cher, i gwa ti kpri mboko ; il est trop gros
pour marcher vite, o ti da mboko, o kora ma nati ndè (il est trop
gros, il ne peut pas marcher vile).

IV. — Particules d'ordre, de cause et de manière.

à (marquant la possession), rye : c'est à moi, mi rye; ce fusil est


à lui, i 'ye le tiïi nga; cette maison appartient à Kofi, sua iÍga
Kofi i rye.
— (après les verbes « donner, dire, montrer,
demander, etc. », ne
se traduit pas). — Voir aussi aux particules de lieu.
afin de (se traduit comme « afin que» ou se supprime, et l'infinitif
est remplacé par un temps personnel) : je suis venu afin d'ex-
pliquer mon affaire, me ba ri kè me ka mi ndè; il va à Lomo
afin de voir son fils, o ko Lomo o nyd i wa.
afin que, kè; ma; bo (« afin qu'il » se dit k'o, m'o ou mô) : je te le
répète afin que tu ne l'oublies pas, mese wo byekô kèwo urafi
ma; appelle-le fort afin qu'il entende, fre i kekre k'o ti, fre i
kekrem'o ti, fre i kekre mÕ ti; il lui donne sa fille afin qu'il l'é-
pouse, o'fa wao m'è m'o gya; va chercher du feu afin que nous
fassions cuire la viande, ko fa si bla ma e tô nè.
ainsi, so : c'est ainsi, o ti so; c'est ainsi qu'il a parlé, o se ri sr);
ne parle pas ainsi, na gyügyo sô.
alors (particule de liaison au cours d'un récit), yè; nio (cette der-
nière particule se place à la fin de la proposition) : alors il dit,
yè i wi oui wT niô
aussi (dans le sens de « comme les autres, à mon tour, à son
tour, etc. »), üe; bye : j'y vais aussi, me ko üe; donne-moi cela
que je le porte à mon tour, ma mi iÍga mesra üe; travaille aussi,
di gyumâ bye.
bien, kpa; fè.
— que (voyez « quoique»).
car (voyez « parce que»).

(1) La particule ni, nio, ô placée après une phrase sert de liaison dans
le discours; après un mot elle sert, soit de démonstratif, soit simple-
ment à attirer l'attention sur ce mot.
DE LA LANGUE
AGNI i09
cependant, yè; na; na sâiigè.
comme (conj., voyez « puisque » ou « lorsque »).
— (de même que), kè.sa : fais comme moi, e kè mi sa; ce poulet
est petit comme un pigeon, ako nga ti kakè gbokumomosa;
comme cela, kè iiga sa; il est revenu comme il était parti, o ba
ri kè o ko ri sa.
— cela, sa; kè iiga sa : fais comme cela, yo sa; il est gros comme
'cela, o ti kpri sa ou o ti kpri kè iiga sa; je ne dis pas comme
cela, je ne dis pas cela, m'a s'a sa (pour me a se a sa).
comment, sè, se (placé à lafin de la phrase) : comment t'appelles-
tu? be fre wo sè? (ils appellent toi comment?) ou wo duma ti
sè? (ton nom est comment?) comment a-t-il parlé? o se ri sè?
je ne sais pas comment on l'appelle, me si ma be fre sè.
comment? (employé seul), nzu? nzuko? : comment? qu'as-tu dit?
nzuko? wo wi zè?
côté (d'un autre -, de mon -, etc. ; voyez « part (d'autre -) »
et « quant à »).
de (marquant la possession, l'origine ou la matière; s'exprime
par l'inversion) : les enfants de Kofi, Kofi ma mô ou Kofi i ma
mô; la mère de Kouamna, Kwamna i mo; les femmes du Baoulé,
Baule bla mô; un vase de terre, ufa sè.
— (devant un infinitif, se tourne par « que») : dis-lui de venir,
se ie k'o bra.
donc (par conséquent), yè; yo.
— (après un mot), o: pourquoi donc? nzukoti o? viens donc!
bra 0/ -
effet (en -), sakpa : en effet tu es malalade, sakpa wo ùnè e ya; il
est venu en effet, o ba ri sakpa.
et (entre deux mots ou deux propositions courtes), ne, ni; one, oni;
na : lève-toi et va-t'en, gyasu ne wo; Kofi et son père sont allés
à la chasse, Kofi one i si be wo ri ku nè.
— (entre deux phrases), yè.
mais, na : je sors, mais je reviens tout de suite, me ko na m'a ba
kikra.
mal, tè.
malgré, bu.ü (avec un nom de personne); bu (avec un nom de
chose). —Se conjugue: il est venu malgré moi, o bu mi û o ba
ri (il a brisé mon corps, il est venu) ; je suis entré malgré le
mur, me bu taré me wurU t'i.
même, küsu, kusu; bàbà: même toi ! wo kûsu!son père même l'a
réprimandé, i si kîcsu o kpa ri su; Kofi même est venu, Kofi
bobo ba ri.
110 ESSAIDEMANUEL

même (quand —), bôbô; sè bôbô; safigè : donne-le quand même,


fèi ma bôbô; quand même tu ne l'aurais pas trouvé, il faudra
revenir demain, sè bôbô w'awu m'e, sâ kè wo bra aima; viens
quand même, safigè bla (pour sâ kè wo bla, il faut que tu vien-
nes).
- si, sè bôbô: même si tu es malade, tu iras, sè bÓbà wo une e
ya, ko lo.
ne. pas, ma ou a (après un verbe avec régime direct) : o diarike
fi,il ne mange rien; me kuro ma bya ga, je n'aime pas cet
homme ; — ma (après un verbe sans régime direct) : m ti ma,
je ne comprends pas; — a ou plus rarement ma (après le verbe
ti « être ») : o ti a kpa, ce n'est pas bien; — na (devant un
impératif ou un nom qui n'est pas régime) : na ko, ne t'en va
pas; na Kofi, ce n'est pas Kofi; na mi ndè, ce n'est pas mon
affaire; na Baule suma di wo, il n'y a pas beaucoup de Baoulé
qui mangent du serpent.
ne. pas du tout, ma mnômnômnô (le régime se place entre ma
(ou a, ou na) et mnômnômnô).
ni, na : ni son frère ni son fils ne lui ressemblent, na i nyama na
i wa fari e. — (Si les mots déterminés par « ni » forment un
régime ou un attribut, il faut répéter la proposition) : je n'aime
ni son frère ni son fils, me kuro ma i nyama, me kuro ma i wa;
il n'est ni grand ni petit, o ti a tende, o ti a ka kusu (kusu pré-
cédé de la négation, rend notre expression « non plus »).
non plus (voir « ni », dernier exemple).
ou, ou bien, anzè; nzè; sè : appelle Kofi ou Kouakou, Ire Kofi anzè
Kwaku anzè ou fre Kofi anzè Kwaku; va chercher des bananes
ou des ignames, ko kundè nzè manda nzè duo ou ko kundè sè
w'awû manda sè w'awû duo fa bra (va chercher, si tu vois des
bananes, si tu vois des ignames, apporte).
par (n'a pas d'équivalent en agni; on tourne le passif par l'actif,
le régime devenant sujet).
parce que, ti o, i ti o (se met à la fin de la proposition) : parce que
j'étais malade, mi ûnè e ya ti o; parce que j'étais aux planta-
tions, me wo ri fye su i ti o.
part (d'autre -), kitsuma, kusuma: lui d'autre part ne voulait pas,
i kusuma o kuro m'e.
peut-être, sè. o; anzè: peut-être est-ce mon frère, sèmi nyama o;
peut-être arrivera-t-il ce soir, sè o a ba ne noswa o ou e a ba ne
nosua anzè.
plutôt (se tourne par « et ne pas») : il faut monter plutôt que de
descendre, sâ kè be lu ne be gyüla ma (il faut qu'on monte et
AGNI
DE LALANGUE 111

qu'on ne descende pas); je boirai de l'eau plutôt que du vin de


palme, m'a nô nzüe na nzâ.
pour (indiquant la cause), ti, ti e, ti o: pour rien, na rike ti; c'est
pour cela, nga ti o; je viens pour mon palabre, me ba mi ndè ti
o; à cause de lui, i ti e; à cause de toi, wo ti e.
- (devant un infinitif, voyez « afin de »).
- que (voyez « afin que »).
- (avec le sens de « quant à », voyez cette expression).
- (indiquant l'appropriation), rye : ce fusil est pour toi, lui nga
wo rye ou wo rye le tüi nga.
- (indiquant le but; n'a pas d'équivalent en agni, on emploie la
tournure qu'exigent les circonstances) : c'est un fusil pour la
chasse à l'éléphant, tui nga, sè wo kundèku süi, fèi e (ce fusil,
situ veux chasser l'éléphant, prends-le); cela est bon pour
mon procès, nga oyo mi ndè kpa (cela fait mon procès bon),
etc.
pourquoi? (employé seul), nzukoti?nzuti? nzüti? rike ti o? o e sè
ti o?
— (interrogatif, devant une proposition), nzukoti : pourquoi n'es-
tu pas venu hier? nzukoti wo ba ma anurna?
— (relatif), rike ti: je ne sais pas pourquoi il n'est pas venu, me si
marike ti o ba ma; je ne comprends pas pourquoi, me ti ma
rike ti..
— (devant une exclamation), sè : pourquoi non? tyetye sè? pour-
quoi comment? (pourquoi dis-tu: comment?), tyeke sè?
— (c'est -, voilà —), i ti e; i so ti e : c'est pourquoi j'ai parlé
ainsi, i ti e m se ri sà ; voilà pourquoi je vous commande, i sà
ti e me sie amû.
— (voici -), rike ti : voici pourquoi je vous commande (je vais
vous expliquer pourquoi je vous commande), rike ti me sie
amû.
pourvu que, saiigè.
puis (et -), yè (entre deux phrases); byekô (modifiant un mot, se
place après ce mot) : il m'a donné des perles et puis du corail,
o ma mi afre one anâgremâ byekÕ.
puisque, ni (se place à la fin de la proposition); afi (se place au
commencement) : reste ici puisque tu as mal au pied, wo gya
e ya ni, trâ wa ou Ira wa afi wo gya e ya.
quant à, küsuma, kusumâ; ni : quant à moi, mi kilsuma; quant à
lui, i kûsumâ; Kofi est allé aux champs, quant àKouadio, il est
allé à la chasse, Kofi wo ri fye su, Kwadyo kusumâ ko ku nè;
quant à ce qui me concerne, mi rye ni.
112 ESSAIDEMANUEL

que, kè, fikè : il dit qu'il viendra demain, o se kè o ba aima; je


crois que c'est vrai, mi ku nu kè sakpa. — Quelquefois on omet
kè: donne-moi cela que je le porte aussi, ma minga mesra üe.
— Devant le discours direct, on peut exprimer ou omettre kè :
il dit: « je viendrai demain », i Wl kè : « m ba aima » ou i lUI :
« m ba aima» ou encore i wi kè o ba aima. — L'è de kè s'élide
souvent devant le pronom o de la 3e personne, et aussi devant
le pronom de la 2e personne du singulier, qui devient alors o
au lieu de wo.
- (après un comparatif, ne s'exprime pas).
(optatif), ma : que le Ciel me donne la force! ma Nyamye-Kpri
o yo mi kekre !
quoique, sè bôbô : quoique je ne l'aime pas, sè bàbà m kuro m'e.
si (affirmatif), i o,i e : n'est-ce pas ton père? si, na wo si? i o;
n'est-ce pas vrai? si, o ti a sakpa? ie.
— (conditionnel), sè; saiigè : s'il pleut demain, j'irai aux champs,
sè nzüe tà aima, me ko fye su; je te donnerai des perles si tu
m'apportes des bananes, mi mÕ afre saiigè wo brè mi manda.
soit (voyez « ou »).
Remarque. — Tous les adjectifs qualificatifs proprement dits
peuvent s'employer sans modification comme adverbes de ma-
nière : kpa signifie « bon » et « bien », kâ « petit » et « peu »,
kekre « fort» et « fortement », tende « long » et « longuement »,
etc.

V. — Particules d'exclamation.

ah! (étonnement), yè! yo! (o très allongé).


— — Or-
(forte surprise), tyeke! kyeke! kpaka! yi! (i très bref).
dinairement, en même temps qu'on prononce l'une de ces
exclamations, on porte devant la bouche la main droite fer-
mée, le pouce contre le menton.
- (soulagement, en s'asseyant par exemple), kyeke!
- (joie), a!
- (douleur), u!
- (reproche),
kpa! ah! ce Kofi! Kofi kpa! ou Kofi kpa kusu! ah!
toi! wo kpa! ou wo kusu!
aïe, (douleur), ay! (même son que l'exclamation française, mais
plus bref).
allons (si l'on est deux), ye wo! ye w'e! (pourye wo e!).
- (si l'on est plus de deux), ame wo!
DE LA LANGUE
AGNI 113

allons donc? (avec le sens de: « pas possible? veux-tu te taire!


laisse-moi donc tranquille! etc. »), a ndyaf (proprement « ahl
monsieurl »).
après, (et —?, c'est tout?), sÕghi? sÕghè? (exclamation mépri-
sante).
bien ! bon! kpa! yo!
bonne heure (à la - 1), yo! kpa! aukwa!
bravo! aukwa! ayukwa!
certainement, sakpa! sakpa girèn
chut! ss! mo nwâ!
compris? ali? ati ma?
compris! m'a ti!m'ti?'i!
dehors ! oust! (quand on veut chasser des poules, des moutons,
etc.), sùè!
dis donc ! m'a yo! dis donc, camarade! sikèfwe, m'a yo!
doucement1 bleble!
eh! (appel), e! na! (se mettent après le nom): eh Kouassi!
Kwasi e! Kwasi na!
— (interpellation), m'a yo! eh Kouassi! Kwasi, m'a yo!
— bien? (réponse à quelqu'un qui vous appelle), ue? (si l'inter-
pellé est un homme); ye? (si l'interpellée est une femme); me
sro ou m'a sro (dans les deux cas) : dis donc, Kouassi! — eh
bien? Kwasi m'a yo! — üe? dis donc, Agua! — eh bien? Agüa,
m'ayo! - ye ? (L'e de üe et yeest long.)
fi! pt! pio bo! (pour m pi wo bo!) fyo!
halte! gina!
hein? i? (à peu près le même son que l'exclamation française).
hélas! yo! (o très long) ; kyeke!
— (expression de commisération), yaku! (a long).
merci, nase, nase o, nasi o (voir aussi aux formules de poli-
tesse)
non, tyetye, kyekye (prononcé très vite). — La plupart du temps
on se contente d'un rapide hochement de tête horizontal,
accompagné d'un double son à peine articulé : hèhè.
ouais! Iyo!
ouf! kyeke!
oui, yo. — Généralement « oui » s'exprime par un léger renâcle-
ment accompagné ou non d'un hochement de tête de bas en
haut, ou simplement par ce hochement de tête, ou même seu-
lement par un mouvement de sourcils de bas en haut. — En
cas d'affirmation ou d'approbation bien marquée, on emploie le
mot yo, ou bien on lève la tête et ensuite on la baisse, en
8
114 ESSAIDE MANUEL
DELA LANGUEAGNI

accompagnant le premier mouvement d'un léger renâclement


et le second d'une légère expiration, la bouche fermée: rht.
présent! (réponse à un appel), me sro ! m'a sro!
que (exclamatif),o (à la fin de la phrase): que cette fille est sotte!
tarwa fÍga o ti sinzi o!
silence! monwâ! (fermez la bouche!), ti e! (écoutez!).
vite! ndèndè!
vraiment? sakpa? oui vraiment! sakpa!

REMARQUES. —1° Il est impossible de faire figurer ici toutes les


exclamations en usage parmi les Agni: certaines ne peuvent pas
se représenter par des lettres, ce ne sont que des sons inarticulés
ou même des gestes; enfin la même voyelle, le même cri, suivant
l'intonation et l'accent, revêt une foule de significations différentes
que l'usage seul apprendra. — Voir aussi les §§ II et IV de la cin-
quième partie.
2° On ajoute souvent à la fin des phrases, pour leur donner une
portée plus expressive ou une tournure exclamative, l'une des
deux interjections e et surtout o. La première s'emploie princi-
palement dans les phrases d'appel et les interrogations, la se-
conde dans les réponses et les phrases criées de loin. — Exemple:
Dis-donc, Kouassi? — Eh bien? — Viens donc! — Oui, je viens.
— N'as-tu pas entendu? — Si, j'ai bien entendu, Kwasi, m'ayo?
— üe? — bra e! — yo, m ba o. — wo ti ma e? — me ti ri o!
Lorsqu'on raconte une histoire ou qu'on prononce un discours,
on fait suivre généralement presque chaque phrase soit de o, soit
de niÕ (particules qui n'ont par elles-mêmes aucun sens).
3° Il faut bien remarquer que la réponse aux interrogations
négatives n'est pas la même en agni et en français. Ainsi à cette
question: « N'as-tu pas d'argent? » on répondra« oui» là où en
français on répondrait « non» ; « oui» signifie alors « oui, tu dis
bien, je n'ai pas d'argent ». Au contraire la réponse « non» en
agni correspondrait à notre réponse « si »: « non, tu te trompes,
j'ai de l'argent ». Généralement cependant, dans ce dernier cas,
on répondra: « j'en ai ».
CINQUIÈME PARTIE

PHRASÉOLOGIE ET CONVERSATION

I. - Accent.

Il y a en agni un accent, mais il ne se fait que faiblement sen-


tir; cependant celui qui n'en tiendrait pas compte en parlant ris-
querait de n'être pas toujours bien compris ou de paraître ridicule.
Cet accent est indépendant de l'allongement ou de la brièveté de
certaines voyelles, allongement et brièveté que l'usage seul pgut
apprendre et qui dépendent souvent du plus ou moins d'atten-
tion que celui qui parle veut attirer sur le mot qu'il prononce.
Il n'y a pas en agni d'intonation musicale, comme il en existe
en certaines langues africaines, en yorouba (ou nago) par exem-
ple.
L'accentuation agni ne semble pas se conformer à des règles
bien précises et on ne la possédera parfaitement qu'après un cer-
tain temps passé au milieu des indigènes. Cependant j'ai essayé
de donner ci-après les règles les plus généralement suivies, avec
quelques exemples
1° L'accent est en général sur l'avant-dernière syllabe du mot:
fi-nè « corps », bu-ru « dix », gye-se « coton », a-ti-le « singe à
nez blanc », etc.
20 L'accent est sur la dernière syllabe, si la voyelle de cette
syllabe est un a (ou a) ou un o (o, o, Ó, Õ), à moins que l'avant-
dernière syllabe n'ait aussi pour voyelle un a ou un o, auquel cas
l'accent est sur la pénultième. Cette règle, constante quand il
s'agit de la voyelle a, n'est que générale quand il s'agit de la

(1) Dans les exemples d'accentuations, la syllabe accentuéeest seule en


italiques, contrairement au système adopté dans le reste de ce Manuel.
116 ESSAIDE MANUEL

voyelle o. Au cas où l'une des deux dernières syllabes a pour


voyelle un a et l'autre un o, l'accent est toujours sur l'a, quelle
que soit sa place.
Exemples: si-ka « or », ku-mâ « trou »; du-t> « igname », a-u-
ro « case»; na-Fla « grand-père)', a-kâ-za « barbe »; a-o-to « sa-
bre de parade» (exception: fro-ro « froid »); ka-lo « mil» ; bo-
ka « montagne ».
3° Dans un mot d'au moins trois syllabes, si la voyelle de la
pénultiène est e, ü ou i (et quelquefois o bref ou a bref), l'accent
est en général sur l'antépénultième. Cependant si la voyelle de la
dernière syllabe est a ou o, d'après la règle précédente, l'accent
sera sur la dernière, à moins que l'antépénultième ne soit égale-
ment a ou o, auquel cas l'accent sera sur l'antépénultième. La
voyelle a devra toutefois avoir la préférence sur la voyelle o.
Exemples: a-u-re-nu « savane », gü-gü-re « paille», be-bye-
sri-ri, «faux tulipier » ;kra-ma-ndo-ri « punaise» (l'o delà pénul-
tième est bref); kâ-ga-re « panthère » (l'a de la pénultième est
bref) ; si-ri-wa « être aveugle », sü-rü-ma « champignon blanc »;
bri-e-so « pigeon vert» ; »; ha-te-ma « enfant» ; kpo-kpo-ri-kpo
« sorte d'herbe » ; a-a-sye-Ô « sol ».
4° Les monosyllabes ne sont accentués que si l'on veut y atti-
rer l'attention.
5° Le préfixe a, qui se trouve au commencement d'un grand
nombre de substantifs et de verbes, ne porte jamais l'accent. Si
le mot se compose du préfixe a suivi d'un monosyllabe, comme:
a-la « acajou », a-u « mourir », aucune syllabe ne porte l'accent;
si le préfixe a est suivi de deux ou trois syllabes, on considère le
mot comme composé de deux ou trois syllabes, sans tenir compte
du préfixe a, et on applique les règles qui précèdent.
Exemples: a-li-le (et non a-li-le) « singe à nez blanc», a-kye-
kye « sauterelle », a-lo-a « haricot », a-Aa-tya « chimpanzé », a-
wo-ndi, « courir », a-sa-ki « être abîmé », etc.
60 Dans les mots composés de deux substantifs, de deux verbes,
ou d'un substantif et d'un verbe, l'accent subsiste à sa place
propre dans chacun des composants. Dans les mots composés à
l'aide d'une particule spéciale telle que fwe, nu, su, etc. qui ne
fait qu'un avec le mot qui la précède et qui ne s'emploie pas seule
ou s'emploie alors avec un sens différent de celui qu'elle a en
composition, on regarde la particule comme faisant partie inté-
grante du mot, dont elle devient la dernière syllabe, et l'accen-
tuation suit les règles qui précèdent. Il en est de même des noms
verbaux formés à l'aide de la particule re.
AGNI
DE LA LANGUE 117

Exemples: la-rye-bla-wa « couteau à manche doré », gye-se-


liya-ma «fil »; si-ka-di-fwe « chercheur d'or », te-nde-nu « lon-
gueur », fa-ma-su « droite »; u-nzi « se laver », u-rm-re« lavage».

II. — Salutations et formules de politesse.

§ 1. — Quand on s'adresse à quelqu'un ou qu'on le salue, on


fait en général précéder la première phrase du discours, la salu-
tation ou la formule de politesse, soit du nom de la personne à
laquelle on s'adresse, soit, surtout dans les saluts, du mot ndya
(pour les hommes) ou mo (pour les femmes), soit de l'un des mots
nana, me si, me ni, mi wa, me sya, mi nyama, mi wû, me yi, aegwe,
sikèfwe.
Il n'est dérogé à cette règle que fort rarement, et seulement
lorsqu'on salue quelqu'un que l'on ne connaît pas. Même dans ce
dernier cas, il vaut mieux employer l'un des mots cités plus haut.
ndya (qui se prononce souvent ya dans les formules de poli-
tesse lorsqu'il n'est pas suivi d'un nom propre) veut dire propre-
ment « père» et correspond à notre mot « monsieur ». Il s'emploie
en parlant à un homme, à un jeune homme et même à un enfant;
les parents eux-mêmes emploient ce mot en s'adressant à leurs
fils, les fils en s'adressant à leur père, les frères en s'adressant à
leurs frères. Cependant, si on appelle par son nom un enfant ou
un proche parent du même âge que soi, on omet en général le
mot ndya devant le nom. En s'adressant à plusieurs personnes,
on dit ndya mô « messieurs ».
mo (dont Yo s'élide quelquefois devant une voyelle) veut dire
proprement « mère » et correspond à notre mot « madame »; il
s'emploie en parlant à une femme, une jeune fille ou même une
petite fille; mêmes remarques que pour ndya en ce qui concerne
l'emploi de ce mot entre membres d'une même famille.
nana signifie proprement « grand-père » ou « grand'mère » et
correspond à peu près à notre mot « monseigneur »; il s'emploie
par respect au lieu de ndya ou de mo en parlant à un vieillard
ou à une vieille femme, ou à un chef ou un personnage notable;
les enfants l'emploient souvent en s'adressant à leur père. Les
fonctionnaires ou officiers français en pays agni devraient tou-
jours exiger qu'on les appelle nana (ou famye « chef» s'ils sont
d'un grade élevé ou ont une fonction étendue) : les autres appel-
lations devraient être rejetées, car elles supposent toutes que
l'interpellé n'est pas le supérieur de celui qui l'interpelle, et par
118 ESSAIDEMANUEL

conséquent constituent une impolitesse ou tout au moins un


manque de déférence.
me si et me ni, qui signifient « mon père » et « ma mère »,
s'emploient quelquefois au lieu de nana, surtout entre gens d'un
même village, même s'il n'y a entre eux aucun lien de parenté,
mais à condition que l'interpellateur soit notablement plus jeune
que l'interpellé.
mi 10a, « mon fils» ou « ma fille », s'emploie surtout comme
terme d'affection, de la part d'un individu d'un certain âge, en
s'adressant à quelqu'un de plus jeune que lui, même s'il n'y a
entre eux aucun lien de parenté; ce mot s'emploie aussi en par-
lant à un esclave qu'on affectionne.
me sya s'emploie en s'adressant à quelqu'un avec lequel on a
ou a eu des relations de parenté^par alliance, même si ces relations
sont d'un degré éloigné ou ont été passagères; le mot sya signifie
également « beau-père, belle-mère, beau-frère, belle-sœur, gen-
dre » et d'une façon générale « parent par alliance ».
mi nyama. « mon frère» ou « ma sœur », est un terme d'affec-
tion qui correspond à peu près à « mon cher, ma chère ».
mi wû « mon mari» et me yi « ma femme» s'emploient comme
termes d'affection ou de galanterie entre un homme et une
femme, sans qu'il soit besoin qu'ils soient mariés ou même qu'ils
cohabitent passagèrement.
sikèfwe « camarade» et aegwe « ami» ne s'emploient la plupart
du temps qu'en parlant à un inconnu plus jeune que soi, à un
enfant de famille médiocre, à un étranger, à un esclave ou à un
individu d'un rang inférieur; à une femme, dans les mêmes con-
ditions, on dit sikèfwe bla ou aegwe bla; de toute façon ces appel-
lations sont familières, et en s'adressant à un inconnu ou une
inconnue, il est plus poli de dire ndya ou mo, si cet inconnu est
d'un certain âge, ou bya krama «joli garçon », bla krama « jolie
femme».
Voir les exemples après la liste des salutations.
§ 2. — Sauf si l'on s'adresse à un jeune enfant, à un esclave
de condition minime ou à une personne d'un rang visiblement
inférieur à celui de l'interpellateur, il n'est pas poli en pays agni
d'appeler ou d'interpeller quelqu'un par son nom tout court, ni,
en parlant de quelqu'un, de le désigner simplement par son nom.
Cette règle est générale. Même en mentionnant le nom de son
père ou de sa mère, de son frère ou de sa sœur, de son fils ou
de sa fille s'ils ont un certain âge, l'Agni fait précéder ce nom de
l'un des mots nana, ndya ou mo, selon le cas.
DE LA LANGUE
AGNI 119

Cependant si l'on énonce en conversation le nom complet d'un


individu (c'est-à-dire son nom précédé de celui de son père ou
accompagné d'un surnom, voir le chapitre suivant), on omet les
mots nana, ndya et mo, mais on ne le fait que lorsqu'on veut in-
sister sur le véritable nom de l'individu dont on parle.
Ainsi un homme s'appelle Kwadyo-Kofi, c'est-à-dire Kofi fils de
Kouadio: on lui adressera la parole ou on parlera de lui en disant
ndya Kofi et non pas Kofi ou Kwadyo-Kofi, ce qui serait familier
ou souvent impoli; si c'est un personnage considérable, on dira
nana Kofi.
Mais au cours d'un récit, par exemple dans cette phrase :
« Kouassi-Kofi dit à Kouadio-Kofi que. », on dira: Kwasi-Kofi
o fre Kwadyo-Kofi, o se ri kè., pour distinguer l'un de l'autre les
deux Kofi. Ou encore quelqu'un parle d'un ndya Kofi; un audi-
teur demande: wii Kofi? « quel Kofi? » (littéralement : Kofi de
qui? Kofi fils de qui?) on répondra suivant le cas: Kwadyo-Kofi,
Kwasi-Kofi, Ndri-Kofi, etc.
De même à une femme qui s'appelle Akalu-Ñgesa, on dira, sui-
vant son âge ou son importance, mo Ñgesii ou nana Ñgesa.
§ 3. — Salutations. — A. — La politesse agni exige que ce soit
toujours l'étranger, le nouvel arrivant, ou d'une façon générale
l'individu qui va en trouver un autre, qui salue le premier, quel
que soit d'ailleurs son rang social. Ainsi un chef entrant dans la
maison d'un esclave doit prononcer le premier la formule de
salut, l'esclave répond ensuite. Un étranger, même un grand
chef, arrivant dans un village — ou quelqu'un qui fut absent de
son village et qui y revient - doit saluer le premier les personnes
qu'il rencontre. Les Européens ne doivent donc pas se formaliser
si on ne les salue pas à leur arrivée dans un village; la politesse
indigène exige que ce soient eux qui saluent les premiers, ou
mieux envoient saluer le chef et les notables avant d'entrer dans
le village. Il n'y aurait impolitesse — mais alors impolitesse
grave — qu'au cas où les habitants d'un village ne répondraient
pas au salut de l'Européen, ou ne le salueraient pas ou ne l'en-
verraient pas saluer en pénétrant dans son poste ou son habi-
tation.
Si deux habitants du même village se rencontrent dans la rue,
ou deux individus quelconques sur une route, c'est en général le
plus jeune ou le personnage de moindre importance qui salue le
premier.
En cas d'adieux, c'est celui qui s'en va qui salue le premier.
120 ESSAIDE MANUEL

B. — En général, les salutations se composent de quatre


parties :
1° Le nouvel arrivant (ou le partant) prononce la formule de
salut;
2° La personne saluée répond yo « oui» ;
3° Cette même personne prononce la formule de réponse;
4° Le premier interpellateur répond yo.
C. — Il ya une salutation spéciale pour chacune des situations
dans lesquelles peuvent se trouver les personnes qui se rencon-
trent. Voici d'ailleurs la liste des quinze salutations les plus ré-
pandues en pays agni:
1° Salutation échangée le matin (depuis le moment où on se
lève, jusqu'à ce que le soleil devienne chaud, c'est-à-dire de 5 à
10 heures du matin environ) :
salut: aiii o (quelquefois prononcé ai o ou ayi o).
réponse: aere o.
Note. — aiii signifie « matin », aere signifie « froid »; le sens
de cette salutation est donc à peu près: « Bon matin! bonne
fraîcheur! » Comparez dans l'anglais vulgaire « morning » em-
ployé seul au lieu de « good morning ». Dans toutes ces saluta-
tions, o est purement exclamatif.
2° Salutation échangée dans la journée (pendant les heures
chaudes du jour, c'est-à-dire de 10 heures du matin environ au
coucher du soleil) :
salut: mati o.
réponse: nati o.
Note. — La signification propre de ce salut est: m'a ti o « je
vais écouter», c'est-à-dire « je veux m'occuper de toi, je voudrais
te demander de tes nouvelles» ; — na ti o « n'écoute pas», c'est-
à-dire « inutile de t'occuper de moi, tout va bien ».
3° Salutation échangée à midi (assez rare dans le Baoulé et le
Ngan-nou ou Anno, où elle est remplacée habituellement par la
précédente; plus usitée dans la région de Tiassalé, le Moronou
et le Ndényénou ou Indénié) :
salut: üa o (üa signifie « soleil »).
réponse: mati o.
40 Salutation échangée à la fin de la journée (à partir du cou-
cher du soleil) :
salut: anu o.
réponse: aosi o.
AGNI
DELA LANGUE 121

Note. — Anu signifie « soir » et aosi signifie « faire nuit », mais


ces mots, comme aiii qu'on a vu plus haut, ne s'emploient pas en
dehors des salutations, excepté dans les composés ani-ma ou
aima « demain » (proprement « enfant du matin », comparez en
allemand « morgen », en anglais « morning » et « morrow ») et
anu-ma « hier » (proprement « enfant du soir », comparez en an-
glais « even »).
5° Salutation échangée quand on se quitte le soir pour aller se
coucher :
salut: m'a la o (c'est-à-dire « je vais me coucher »).
réponse: aosi o.
60 Salutation échangée quand on quitte la maison où l'on est
venu en visite ou la place où l'on s'est assis pour causer, et que
l'absence ne doit pas être longue:
salut: m'a gyasu ka o (c'est-à-dire: « je vais me lever un
peu ».
réponse : amÕ usu o (c'est-à-dire : « porte-toi bien », pro-
prement « qu'il te soit donné de vivre », ama wo usu).
7° Salutation échangée quand on quitte celui avec lequel on
vient de causer :
salut: m su ko o (c'est-à-dire: « je m'en vais »).
réponse: amÕ UStto.
80 Salutation échangée quand on quitte quelqu'un pour partir
en voyage:
lersalut : msu ko o (je m'en vais).
1re réponse: bra ndè o (reviens vite).
2e salut: m ba o (je reviendrai).
2e réponse (facultative) : na kyè lo o (ne reste pas là-bas).
9° Salutation échangée quand on part pour une petite course
ou une promenade :
salut: m su ko o (je m'en vais).
réponse: nati o (marche) ou bra ndè o (reviens vite).
10° Salutation échangée entre un homme qui rentre à son village
et qui rencontre sur la route ou en entrant dans le village un
homme de la même localité qui marche en sens inverse (celui qui
rentre salue le premier) :
salut: nati o (marche).
réponse : aere o (si l'on est au matin), mati o (dans la jour-
née, aosi o (dans la nuit).
122 ESSAIDE MANUEL

11° Salutation échangée entre deux personnes parties du même


point à des heures ou à des jours différents et qui se retrouvent
en un même lieu, soit le même jour, soit à quelques jours d'in-
tervalle :
salut (prononcé par le dernier arrivé) : dumwa ou dumwa o.
réponse (prononcée par le premier arrivé) : asyï ou asyï o.
Note. — Dumwa (qui dans les autres cas se prononce ordinai-
rement dimwa) veut dire « marcher en avant, marcher le pre-
mier », et asyï (qui ne s'emploie guère en conversation qu'associé
au verbe ka « rester » sous la forme kasyï) veut dire « rester en
arrière, marcher le dernier. » Cette salutation correspond donc à :
« salut, premier! — salut, dernier! »
Dans le cas où le dernier arrivé est depuis un moment déjà
dans le village et que le premier arrivé vient à sa rencontre, ce-
lui-ci salue d'abord en disant asyi et l'autre répond dumwa.
120 Salutation échangée lorsqu'on revient d'un voyage, d'une
course ou d'une promenade, et qu'on rentre dans le village qu'on
avait quitté :
Salut (prononcé par celui qui rentre) : ani o ou mati o ou
anu o (suivant l'heure).
réponse: koa ou koa o (pour ko wa « va ici »),
13° Salutation échangée lorsqu'on revient de travailler aux
plantations, de couper du bois, de puiser de l'eau, de tirer du
vin de palme ou de faire un travail quelconque :
salut (prononcé par celui qui rentre) : ani o ou matio o ou
anu o (suivant l'heure).
réponse: mo (formule d'encouragement et de remercie-
ment).
14° Salutation échangée quand on rencontre des gens assis ou
se reposant :
salut: trase o (sois assis).
réponse: aere o ou mati o ouaosi o ou koa ou mo (suivant
l'heure ou la circonstance).
15° Salutation échangée lorsqu'on arrive dans un village que
l'on n'a jamais visité encore ou dans lequel on n'est pas venu de-
puis longtemps et où l'on n'habite pas, ou que l'on va visiter
quelqu'un que l'on n'a pas encore vu ou que l'on n'a pas vu de-
puis longtemps :
salut (prononcé par le visiteur): afii o (quelle que soit
l'heure ).
DE LA LANGUE
AGNI 123

réponse: mvre o (pour me Ire, me fre wo « je t'appelais, je


désirais te voir »).
Note. — Dans le cas où l'on est arrivé déjà dans le village et
que quelqu'un de ce village vient vous saluer, celui-ci prend la
parole le premier et dit : mure o; l'étranger répond: ani o.
Si l'on va dans un village que l'on a quitté quelques jours seu-
lement ou même quelques semaines auparavant, on emploie la
128 salutation; si l'on rentre dans son propre village après une
longue absence, même une absence de plusieurs années, le salut
est toujours ani o, mais la réponse est koa.
D. — Nous avons donné ci-dessus les formes simples des salu-
tations, mais, comme il a été dit au § 1, ces salutations ne s'em-
ploient guère que précédées d'un nom propre ou surtout de l'un
des mots ndya, mo, nana, me si, me ni, mi wa, me sya, mi nyama,
mi wû, me yi, sikèlwe, aegwe, ou de quelque autre expression
telle que: bya krama ou gbafri krama « beau jeune homme »,
bla krama «jolie fille », bya kpii « chef », famye ou aura « grand
chef », etc. Le mot ndya se prononce souvent ya; de plus l'a de
ndya (ou ya) et de nana et l'ode mo s'élident généralement devant
la voyelle a.
Suivent des exemples de salutations complètes dont le numéro
d'ordre correspond au numéro de la salutation simple correspon-
dante dans la liste qui précède.
Io Deux hommes, Kouaé et Kouassi, se rencontrent le matin :
Ndya ani o ou ndy'ani o ou ndy'ai o. — Yo, ndy'aere o. —
Yo.
ou : Ndya Kwasi, ani o. — Yo, ndy'aere o. — Yo. (On mentionne
très rarement le nom de l'interpellateur dans la réponse.)
2° Deux femmes, Amoui et Akessi, se rencontrent dans la
journée :
Mo Akessi, mati o (ou mo mati o).) — Yo, mo nati o. — Yo.
3° Un homme et une femme se rencontrent à midi :
Mo üa o. — Yo, ya mati o. — Yo.
4° Une femme et un homme se rencontrent le soir assez tard :
Ndy'anu o. — Yo, m'aosi o. — Yo.
5° Un homme quitte un vieillard pour aller se coucher :
Nana, m'a la o. — Yo, mi wa, aosi o (ou yo, ndy'aosi o).
— Yo.
60 Quittant la maison d'un chef:
Famye, m'a gyasu kâ o. — Yo, ndy'amô usuo. — Yo.
124 ESSAIDE MANUEL
7° Une belle-mère quittant son gendre :
Me sya, m su ko o. — Yo, m'amô usu o. - Yo.
80 Quittant son amie pour partir en voyage:
Me yi, m su ko o. — Yo, mi wû, bra ndè o. — Yo, m ba o.
— Na kyè loo. — Yo.
90 Quittant sa mère pour faire une course :
Me ni, m su ko o. — Yo, ndya nati o. - Yo.
10° Rencontrant vers deux heures, en rentrant au village,
quelqu'un qui en sort :
Sikèfwe, nati o. — Yo, ndyamati o. — Yo.
11° Un maître retrouvant son esclave qui est arrivé à l'étape
avant lui :
Aegwe, dumwa. — Yo, nana, asyio (ou baba, asyi o). — Yo.
12° Rentrant de promenade le soir et rencontrant une femme:
Bla krama, anu o. — Yo, ndya koa. — Yo.
13° Rencontrant le matin une bande d'hommes et de femmes qui
travaillent aux plantations :
Ya mo, ya mo; mo mo. — Yo, ndy'aere o. — Yo.
140 Une femme revenant de couper du bois salue un homme
assis :
Ndya trâse o. — Yo, mo mo. — Yo.
15° Un étranger arrive dans un village, devant les chefs, les
hommes et les femmes assemblés; il s'arrête devant l'assemblée
et salue de la main droite, à diverses reprises, en commençant
par la partie du cercle qui est à sa gauche, tout en disant :
Ndy'aiii, ndy'aiii, ndy'aiii o; m'aiii, m'aiii, mani o; nan'arïi
o. L'assemblée répond en chœur: Yo, ndya tnvre o. L'étran-
ger répond: Yo.
Dans les circonstances solennelles, l'assemblée répond en
chœur yo seulement. Puis tous se lèvent et défilent devant
l'étranger, de sa droite à sa gauche, les notables les derniers, et
chacun en passant devant lui le salue de la main droite en disant :
ndya mvre o ou nana mwe o. A chacun l'étranger répond yo.
Si un chef étranger arrive accompagné d'une suite, tous, le
chef le dernier, défilent devant l'assemblée du village en l'ayant
à leur gauche, et chacun en passant salue comme ci-dessus: ndy'
cini, ndi/ani, ndy'aiii o; m'ani, m'aili, m'aiii o; nan'aiii o ou bien
se contente de dire: ndy'a;ïi, ndy'aiii, ndy'aiii o. A chacun, l'assem-
blée en chœur répond yo. Puis les gens du village se lèvent à leur
DE LA LANGUE
AGNI 125

tour et défilent comme ci-dessus en disant chacun: ndya mvre,


ndya mvre, ndya mvre o. A chacun d'eux l'étranger et sa suite
répondent en chœur yo1/
E. — Il existe encore une autre salutation d'un genre spécial.
Elle ne s'échange qu'entre gens qui se connaissent beaucoup,
entre amis ou entre parents, qui se retrouvent après une longue
absence. Les deux amis ou parents s'avancent en même temps
l'un vers l'autre, chacun allongeant le bras droit et posant la
main droite sur le flanc gauche de son ami, et prononçant en
même temps le mot azwai, en traînant sur l'i final. Si l'on veut
saluer ainsi une femme, on étend les deux bras et on pose les
deux mains sur les flancs de la femme ou encore on l'embrasse
complètement; elle fait de même de son côté, soit qu'elle salue
un homme, soit qu'elle salue une autre femme.
Au lieu du mot azwai, surtout si l'on embrasse une femme, on
prononce souvent le mot atu, en traînant sur l'w final.
Si l'un des deux amis n'a pas remarqué l'autre on ne va pas à
sa rencontre, celui-ci l'invite à cette manifestation d'amitié en
disant: bla tà mi nu (viens tomber entre mes bras).
Il est rare que les Agni se serrent la main en se saluant. Presque
toujours, ceux qui le font ont emprunté cet usage aux Européens,
aux noirs dits civilisés ou aux Mandé.
Par contre, on se serre la main droite en faisant claquer ses
doigts à une, deux ou trois reprises contre les doigts de son vis-à-
vis, dans trois circonstances: d'abord pour manifester la joie que
vous cause la rencontre d'un ami (mais seulement après l'avoir
salué ou embrassé comme il est dit plus haut), ou le plaisir que
vous causent les paroles prononcées par quelqu'un; en second
lieu pour indiquer qu'un marché que l'on vient de débattre est
conclu, pour marquer que l'on donne sa parole, et alors on passe
sa main sur ses yeux après avoir serré celle de son partenaire ;
enfin pour exprimer ses félicitations à quelqu'un qui vient de
bien danser, ou de bien jouer d'un instrument, ou de bien parler,
ou de tirer un beau coup de fusil, etc., et alors on accompagne
généralement le serrement de main du mot aukwa! ou du mot
kpa1 (bravo! bien1), ou, dans le cas du coup de fusil, de l'excla-
mation wo ti byaswa! (tu es un màle 1) ou simplement byaswa !
Dans les danses et cérémonies religieuses ou mortuaires, au

(1) Chez les Zéma ou Apolloniens, et dans les pays où la langue agni
existe mais où l'influence apollonienne domine, comme à Grand-Bassam
et à Assinie, la réponse yo est très souvent remplacée par èa, èhaouèyaÕ.
126 ESSAIDE MANUEL

lieu de serrer la main droite, on se prend réciproquement le poi-


gnet gauche.
Le baiser est inconnu chez les Agni, sauf le baiser donné par la
mère à son enfant encore à la mamelle.
§ 4. — Formules diverses. — Etiquette. — L'étiquette des pays
agni, qui d'ailleurs est fort compliquée et très stricte, veut que,
lorsqu'on va faire ou qu'on reçoit une visite, ou même lorsqu'on
se rencontre, après avoir échangé les salutations de circonstance,
on se demande l'un à l'autre « les nouvelles », c'est-à-dire le
récit succinct de ce qui a pu arriver d'intéressant depuis la der-
nière fois que l'on s'est rencontré. Cet usage est d'ailleurs une
pure formalité, car si l'on a quelque chose de vraiment intéressant
à s'apprendre, on ne le dit qu'après l'échange des formules ba-
nales, et toujours les mêmes, qui constituent « les nouvelles ».
Ainsi un homme vient vous faire part de la mort de son père; on
lui demande ce qu'il y a de nouveau chez lui, il répondra géné-
lement : « Rien de nouveau! » Et ce n'est que plus tard, les for-
mules échangées, qu'il parlera du vrai motif de sa visite. Il est à
noter que, contrairement à nos usages, les questions concernant
la santé ne font pas partie du formulaire ordinaire de la politesse
agni.
Ces formules concernant « les nouvelles » sont échangées même
entre gens du même village, de la même maison, qui se sont vus
quelques heures auparavant. Dans les - palabres,
elles doivent pré-
céder toute conversation sérieuse, elles se répètent à chaque
arrivée nouvelle de quelque personnage notable, à toute reprise
de la discussion, lorsque cette dernière a été abandonnée un mo-
ment. On les échange plus ou moins complètement suivant que
l'entrevue est plus ou moins importante, ou qu'on est resté plus
ou moins longtemps sans se rencontrer.
Dans les visites, c'est le visité qui le premier, une fois les salu-
tations échangées, demande « les nouvelles ». Dans les rencon-
tres, c'est en général celui qui a été salué qui pose la première
question; cependant le contraire a lieu aussi.
Supposons qu'un nommé Boka vienne rendre visite à un chef
nommé Kofi, qui n'est pas de son village. Le dialogue suivant
s'engagera :
Boka. — Nana, aiii o. (Bonjour, monseigneur.)
Kofi. — Yo, ndyamvreo. (Oui, monsieur, sois le bienvenu.)
Boka. — Yo (Oui).
Kofi. — Trâse (assieds-toi) ou fa bia trâse (prends un siège
et assieds-toi).
AGNI
DE LA LANGUE 127

Suit un silence, jusqu'à ce que tout le monde soit assis et que


les salutations, s'il y a plusieurs personnes, soient achevées. Puis
Kofi reprend :
Kofi. — Ndya mvre o. Ndya, lo ri? (quoi de nouveau? ou
littéralement, lo ri? « là quoi? »).
Boka. — Ye wu bre sô, nana. (Toujours la même chose,
littéralement « nous vivons là ainsi ».)
La réponse de Boka peut se borner là; mais s'il s'agit d'une
visite de quelque importance, il ajoute quelque chose, générale-
ment des banalités, comme: « Nous avons eu beaucoup de pluie,
les routes sont mauvaises, etc. » Presque toujours, on n'énumère
que les événements malheureux; si quelqu'un de son village est
malade, ou est mort depuis sa dernière visite à Kofi, Boka ne
manquera pas de le dire, à moins que le mort ne soit un person-
nage important décédé récemment, auquel cas il réservera cette
nouvelle pour plus tard.
Quand Boka a fini de parler, Kofi répond: Aoyo! (formule de
commisération), à quoi Boka répond yo. Si Boka a parlé de mala-
dies ou de décès, Kofi ajoute yaku (expression de condoléance
plus accentuée que aoyo), à quoi Boka répond nase (merci) ou yo.
Les principaux spectateurs appartenant au village de Kofi peuvent
aussi dire aoyo et yaku.
Kofi. — Aoyo!
Boka. - Yo.
Kofi. — Yaku! ou Ndyaaku N
Boka. — Nase.
Suit une légère pause. Puis Boka reprend :
Boka. — Nana, wa ri e? (Quoi de nouveau ici?)
Kofi. — Ye wa SÓ o, ndya. (Toujours de même, littérale-
ment « nous ici ainsi ».)
-
La réponse du chef Kofi peut se borner là, mais généralement
il ajoute quelques phrases banales, analogues à celles dites par
Boka tout à l'heure. Quand il a fini, Boka répond aoyo, et ajoute
yaku s'il y a lieu, comme plus haut. Si plusieurs visiteurs accom-
pagnent Boka, ils peuvent aussi dire aoyo et yaku.
Boka. — Nana, aoyo.
Kofi. — Yo.

(t) L'y de yaku se retranche généralement après ndya ou nana; au con-


traire il subsiste après mo : mo yaku.
128 ESSAIDE MANUEL
Boka. - Yaku! ou Nana'aku!
Kofi. - Yo.
Suit une légère pause. Puis Kofi reprend :
Kofi. — Sye rike (mot à mot: « Pose (tes) affaires »). —
C'est la formule consacrée pour offrir l'hospitalité à quel-
qu'un, lui proposer une chambre; celui qui reçoit la visite
doit toujours prononcer cette formule, alors même qu'il sait
que son visiteur ne pourra accepter, et même si ce dernier
n'a pas de bagages ou que lui-même n'a pas de chambre à
lui offrir.
Boka. -MJa sye, nana; me sye ni? (Je vais les poser, chef;
où les poserai-je?). — Si le visiteur ne peut accepter l'hospi-
talité offerte, pour une cause ou une autre, il remercie sim-
plement et explique son cas. Mais en général il est plus poli
d'accepter, ne dût-on rester que quelques instants.
Kofi. — Sye lo sa ou sye sua figa ro ou sye mi sua ro ou sye
X rika ro (Pose-les là, ou pose-les dans cette maison, ou dans
ma maison, ou pose-les chez X). — En disant cela, Kofi mon-
tre la case qu'il destine à son visiteur, ou lui désigne la per-
sonne qui sera son hôte, si lui-même n'a pas de logement
disponible. Si la case donnée est éloignée, il fait signe à un
homme de son entourage et dit: Bya figa o a kre wo sua (Cet
homme va te montrer ta case).
Boka. — Nana mo (Chef, merci.)
La conversation s'arrête làt. Boka se lève en disant :
Boka. — Nana, m'a gyasu ka o ou bien m'a ko nyârika (Je

(1) Fort souvent, presque toujours même si l'on est au soir, après
avoir remercié pour la case, Boka ajoute: Nana, aere usu (le froid fait
trembler) ou aereku mi (j'ai froid)oumisûrike ni? (ouest ma compagne?).
Ces trois expressions signifient qu'on désire une femme. Kofi répond:
Wo sürike ye ou wo sûrike le yeni (celle-ci sera ta compage) ou fa yeni
(prends celle-ci), et en même temps il désigne une femme. Boka répond:
me fa (j'accepte). — Si la personne qui reçoit Boka est une femme, elle
dit souvent
: wo sûrike o le momi (c'est moi qui serai ta compagne) ou fa
momi (prends-moi), sans d'ailleurs que cette promesse tire à conséquence,
car — dans ce dernier cas seulement — elle n'est généralement pas
suivie d'effet. Quelquefois aussi elle s'offense de la demande du visiteur
et lui répond: Bis'è agure kè brè i nyama (demande à la mousse qu'elle
t'amène sa sœur). — Quelquefois des femmes en visite prononcent aussi
la phrase aere usu, demandant un homme, mais le fait est rare et ces
femmes sont mal considérées.
DE LA LANGUE
AGNI 129

me retire un peu, ou je vais voir l'endroit, la chambre que


tu m'as donnée).
Kofi. — Yo, ndy'amÕ usu o.
Puis Boka installe ses bagages dans la case qui lui a été dési-
gnée, et ce n'est que quelques heures plus tard qu'il reviendra
trouver Kofi pour lui expliquer l'objet véritable de sa visite, et
alors les mêmes salutations et formules que précédemment se-
ront de nouveau échangées, mais plus brèves, et avec les chan-
gements voulus par les circonstances, par exemple:
Boka. — Nana, mati o (Chef, bonsoir).
Kofi. — Yo, ya nati o (Oui, bonsoir).
Boka. — Yo (Oui).
Kofi. — Lo ri? (Quoi de nouveau?)
Boka. — Ye wu brè sô; me ba ka ndè kâ. Na wa? (Rien de
nouveau; je viens causer un peu. Et ici?)
Kofi. — Ye wa sô o (Rien de nouveau ici).
Boka. — Aoyo.
Puis Boka commence à exposer son affaire. S'il n'avait pas ac-
cepté l'hospitalitét de Kofi, il aurait exposé son affaire après avoir
décliné l'offre de ce dernier.
Pour le cas d'une simple rencontre, les formules de politesse
sont plus brèves. Elles se réduisent souvent à un dialogue dans le
genre du suivant :
Ya mati o. — Yo, ya nati o. — Yo. — Lo i-i.2 — Ye wu brè
so; na wa? — Ye wasô o. — Aoyo.
REMARQUES. -1° Nous avons supposé, dans l'exemple donné
plus haut (conversation entre Boka et Kofi), que les deux interlo-
cuteurs s'adressaient directement la parole. Mais généralement il
n'en est pas ainsi. Surtout dans les visites ou les réceptions de
cérémonie, les chefs ne parlent pas. Chaque chef a auprès de lui
un membre de sa famille ou un autre chef moins important que

(i) L'hospitalité des Agni est très large, mais elle n'est pas gratuite,
même pour les amis et les parents. Tout homme que l'on va voir vous
offre une chambre; souvent il y ajoute le souper. et parfois le reste.
Mais avant de partir, l'invité doit remettre un cadeau au propriétaire de
la chambre et des vivres, un autre moins important à la femme qui a
fait la cuisine, préparé le bain, etc., et un autre à celle qui a fourni.
le reste. Ces cadeaux sont d'ailleurs minimes, mais faute de les avoir
acquittés, l'invité risque d'être accusé par la suite d'avoir « pris » un
poulet, des ignames. et le reste, et de voir ses parents rendus respon-
sables de sa prétendue dette.
9
130 ESSAIDE MANUEL

lui, qui échange en son nom les formules de politesse, et qui lui
demande au besoin ce qu'il faut répondre, si la conversation
prend une certaine importance. Cependant il arrive que le chef
lui-même pose la question: Lo ri? Dans ce cas, l'autre chef ré-
pond lui-même. En règle générale la parole ne s'adresse qu'entre
personnages occupant le même rang social, tout au moins dans
les réunions cérémonieuses qui précèdent les palabres propre-
ment dits.
2° Au lieu de lo ri? on dit encore :
kâ lo ndè kre mi (explique-moi les affaires de là-bas),
ou kâ o gyü ri lo ri (dis: il est arrivé là quoi, dis ce qui
t'est arrivé),
ou kâ ngyasi kre mi (raconte-moi les nouvelles).
On emploie encore d'autres expressions qui varient suivant le
moment de la journée auquel on se trouve, et qui sont usitées
surtout entre gens d'un même village ou entre gens s'étant ren-
contrés récemment.
Le matin, on dira: ngremu ? ou iigremu ri ? ou ngremu ni? c'est-
à-dire « matin? quoi ce matin? »
Vers midi: üanu? ou üanu ri?
Le soir: noswa? ou noswa ni? ou noswa ri?
La nuit: kÕgwe ri ? ou kôgwe ni ri ?
Entre gens habitant deux villages très voisins, on dit souvent :
koko bre? ou koko ble ri? « quoi là près? qu'y a-t-il près d'ici? »
Si deux personnes se sont saluées par la formule dumwa, ré-
ponse asyi, la première arrivée demandera à l'autre : asyi ni?
« quoi derrière ? » et la dernière arrivée demandera: dumwa ri ?
« quoi devant? »
Si la personne qu'on a saluée oublie ou néglige de demander
les nouvelles, on la rappelle à ses devoirs de politesse en disant :
nzukoti wo bisa ma figyasi? « pourquoi ne demandes-tu pas les
nouvelles? »
ou simplement: bisa ngyasi, « demande les nouvelles ».
Au lieu de ye wu brè sô, on dit souvent safi numâ lo ou rike fi
numâ lo (il n'y a rien), ou encore lo ti betè (là est calme, tout va
bien là-bas). On dit aussi: rike kumba (une seule chose, il n'y a
que ceci), et alors on explique ce qui s'est passé.
Au lieu de wa ri e? on dit souvent na wa? (et ici ? et chez toi?)
Voici encore quelques formules de politesse d'un usage très
fréquent.
Pour remercier quelqu'un d'un cadeau, on lui dit ndya kora o
(ou mo kora o si c'est une femme), et en même temps, s'il s'agit
DELA LANGUE
AGNI 131

d'un cadeau de quelque importance, on dépose aux pieds du do-


nateur quelques feuilles, ou un peu de sable. Le donateur répond
yo.
Le lendemain du jour où on a reçu un cadeau, on retourne.dire
au donateur: anuma kora o (merci pour hier); si on le rencontre
plusieurs jours après, on dit : anuma-sikora o (merci pour avant-
hier); longtemps après, on dit akyi ni kora o (merci pour ce jour-
là, merci pour autrefois).
Pour remercier d'un service rendu, on dit ya mo (ou mo mo en
s'adressant à une femme), ou aussi ndya kora o (ou mo kora o), ou
encore nase o, en croisant les deux mains l'une sur l'autre, les
paumes en dessus. On peut aussi déposer des feuilles. La ré-
ponse est yo. Le lendemain on dit anuma mo, plus tard akyi ni mo.
Pour implorer le pardon ou la clémence de quelqu'un, on fait
le même geste que ci-dessus (mains croisées, paumes en dessus),
en disant yaki (laisse, pardonne), ou, suivant le cas ndya yaki, mo
yaki, nana yaki. La réponse est me yaki (je pardonne) ou me yaki
ma (je ne pardonne pas), suivant le cas.
Pour supplier quelqu'un d'agréer une requête, on dit me 81"0
(pour me srè wo, je te supplie).
A quelqu'un qui souffre ou qui a souffert, soit au physique soit
au moral, ou qui vient de perdre un de ses proches, on exprime
ses condoléances par un seul mot yaku, généralement répété plu-
sieurs fois (l'a de yaku est long: on dit soit yaku tout court, soit
ndya'aku, mo yaku, nana'aku ou nana yaku, suivant le cas). La
réponse à yaku est nase (merci) ou yo.
A quelqu'un qui a été victime d'un incendie ou d'une guerre,
on dit aussi yaku, mais plus généralement aoyo (réponse: yo).
Quand une personne vous a apporté ou fait apporter à manger,
on lui dit en rendant les plats vides: ndya m'a di o ou mo m'a
di o (je viens de manger). Les femmes répondent : wÓbÓ ô nzüe
(pour wÓbÓnô nzüe, toi-même bois de l'eau) ou bien me fa ri (j'ac-
cepte, j'accepte ton remerciement). Les hommes répondent me
fa ri.
Pour exprimer un souhait, on emploie la formule ma Nyamye-
kpri kye wo. ou moNyamye-kpri kye wo. « que le Ciel t'ac-
corde. ». La réponse est amni, corruption de 1' « amina» (amen)
des Mandé musulmans.
Lorsqu'on aborde des gens qui sont en train de faire la guerre
ou qui reviennent de se battre contre un ennemi commun, après
les formules usuelles, on leur dit: ndya monukil ou ndya monukô
(merci pour tuer ou pour avoir tué). On répond yo.
132 ESSAIDE MANUEL

A quelqu'un qui a réglé un palabre important ou qui, dans un


palabre, a parlé en votre faveur, on dit monuguere (merci pour la
parole). La réponse est yo.
Un personnage notable en l'honneur duquel on a exécuté un
chant remercie les musiciens en disant anyÕo. La réponse est yo.
Lorsqu'un chef prête à un autre chef le serment de fidélité ou
de vassalité en prenant à témoin le père ou l'ancêtre défunt du
suzerain, il s'agenouille, prend le pied droit du suzerain et le pose
sur sa tête, puis brandit un sabre dans la direction du visage du
suzerain en disant: me gy'o si! Alors le suzerain présente au vas-
sal l'index et le medius de la main gauche ouverts en forme deV,
tandis que les assistants disent: byaswa! (c'est un mâle1)

III. — Noms propres de personnes.

REMARQUES PRÉLIMINAIRES. —lo Le nom complet d'un Agni se


compose: d'abord du nom ou surnom de son père (ou dans quel-
ques cas que l'on verra plus loin du nom ou surnom d'un autre
membre de sa famille) ; puis de son nom ou surnom à lui-même.
20 Le nom du père peut être suivi d'un surnom (surnom adjec-
tif ou surnom étranger) et celui du fils également.
3° En général on n'énonce que le nom ou surnom de l'individu
lui-même. On ne mentionne le nom de son père que lorsqu'il
pourrait y avoir doute sur sa personnalité. De même pour les vil-
lages dont le nom est formé du nom d'un homme suivi de krô,
comme Kwadyo-Kofi-krô, Kwadyo-Ya-krô,etc. : dans l'usage cou-
rant on dit KofikrÓ, Yaokrô1; mais si deux villages s'appellent
Kofikrô par exemple, on les distinguera à l'aide des noms des
pères des deux Kofi : Kzvadyo-Kofi-kré, Kau-Kofi-krô, etc.
§ 1. — Noms. — Les noms proprement dits sont en agni de cinq
sortes :
1° Suivant le jour de la semaine où il est né, tout enfant reçoit
en naissant un nom spécial. Quelquefois ce nom est remplacé
plus tard par un autre et tombe en désuétude, mais il n'en existe
pas moins.

(1) Le nom Yao se prononce Yaw, Ya et même souvent A lorsqu'il


est précédé d'un autre nom propre (Kwadyo-Ya, Kwadyo-A); seul et
suivi ou non de krÓ, il se prononce Yao ou Yau.
DE LA LANGUE
AGNI 133

Les enfants nés le


dimanche (mone) sont appelésKwame (garçons) ou Amwi (filles)
lundi (kesye) — Kwasi — Akesi-
mardi (gûere) — —
Kwadyo Agüa-
mercredi (manii) — Kwamna — Amna —
jeudi (we) — Kwaku — Au —
vendredi (ya) — Yao — Aya-
samedi (five) — Kofi — Afwe —
On remarquera que les noms d'hommes sont formés du nom
du jour correspondant (plus ou moins modifié) précédé du pré-
fixe Kwa et les noms de femmes du nom du jour précédé de A.
Le préfixe Kwa est devenu Ko dans Kofi. Dans Yao il a disparu,
mais il est à noter qu'on trouve aussi, au lieu de Yao, la forme
Kwao, Kwau, Kwaw, Kwa (pour Kwaya).
Certains de ces noms, outre la forme ordinaire donnée plus
haut, peuvent se rencontrer sous différentes autres formes, ré-
sultant généralement de la suppression du préfixe. Ainsi:
au lieu de Kwame on dit Kwae ou Amô ou Amwa
— Kwasi - Si
— -
Kwadyo Gyo
— Kwamna - Kwamnâ, Mnd, Mana, Mna
Kwaku - Kau ou Aku ou Oku
- Yao - Yaw, Ya ou Kwau, Ktua
- Kofi - Ko
- Akessi - Akwasi
- -
Agüa Agyo
- Au - Akwa
Les formes Kwae, Kwamnii, Yawou Ya s'emploient concurrem-
ment avec les formes Kwame, Kwamna, Yao pour désigner le
même individu. Les formes Si et Gyo ne s'emploient guère qu'a-
près l'un des mots ndya ou nana; ainsi on dit ndya Kivasi ou ndya
Si, nana Kivadyo ou nana Gyo, indifféremment. On dit souvent
Kau au lieu de Kwaku dans un nom composé: Kau-Kofi pour
Kwaku-Kofi. Enfin Ko s'emploie au lieu de Kofi devant un sur-
nom adjectif: Ko-Kii pour Kofi-Kd (Kofi le Petit), Ko-Ble (Kofi
le Noir), etc.
Quant aux formes AmÕ, Amwa, Mnd ou Manii, Mna, Aku, Oku,
Kwau ou Kwa, Akwasi, Agyo,Akiva, bien que correspondant aux
formes régulières, elles constituent des noms spéciaux. On n'ap-
pellera pas Kwame un homme qu'on a l'habitude d'appeler Amwa,
ni Mm; un homme connu sous le nom de Kwamna, et vice versa.
134 ESSAIDE MANUEL

Plusieurs de ces noms ont des synonymes qui s'emploient quel-


quefois, principalement pour remplacer le nom du père ou celui
du fils, lorsque le fils est né le même jour que son père. Ainsi:
Kwame a pour synonyme Mbri.
Kwasi- Neiigre ou Nagle.
Kwadyo — Atuma.
Kwamna — Abo.
Kofi — Akpore.
On dira en conséquence NefÍgre-Kwasi au lieu de Kwasi-Kwasi
(Kouassi fils de Kouassi), Kwamrulbo ou Kwamna-Abo (Kouamna
fils de Kouamna), etc. Cependant on rencontre aussi les formes:
Kwasi-Kwasi et Kwamna-Kwamna. Nengre ne désigne que le nom
du père, Abo peut désigner le nom du père ou celui du fils et
même s'employer seul; les autres se rencontrent plus rarement t.
2° Certaines circonstances de la naissance d'un enfant lui font
donner un nom spécial, qui ne l'empêche pas de recevoir en
même temps un nom tiré du jour de sa naissance, mais qui rem-
placera ce dernier dans la pratique.
Ainsi le second de deux enfants jumeaux reçoit le nom de Nda,
qui précède le nom tiré du jour de la naissance; si deux garçons
jumeaux naissent un lundi, le premier s'appellera Kwasi et le
second Nda-Kwasi.
Si une femme met au monde trois enfants du même sexe de
suite, le troisième, garçon ou fille, reçoit le nom de Ñgesa (qui a
pour synonyme Akyürü).
3° Indépendamment du nom tiré du jour de la naissance, on
donne souvent aux enfants le nom d'un fétiche, d'un génie, ou
d'une rivière, d'une montagne, d'un élément, etc., ou encore le
nom d'un personnage célèbre, soit vivant, soit défunt. Ces noms
sont généralement plus usités que le nom tiré du jour de la nais-
sance, qui finit par tomber en désuétude.
Dans les deux premières catégories (noms de fétiches et noms

(t) Les noms propres correspondant aux jours de la semaine sont les
mêmes, à quelques modifications près, chez tous les peuples de famille
agni-achanti. Voici ceux employés chez les Achanti de Coumassie :
Kwame, Kwasi, Kwadyo, Kwamina (ou Kwabena), Kwaku, Kwaw (ou
Kwa), Kofi, et pour les filles: Ama, Akesi (ou Akwasi), Agüa, Amina, Au
(ou Akua), Aya, Afu. Voici maintenant ceux en usage chez les Apollo-
niens : Kwame,Kwasi (ou Kasi), Kadyo (ou Kodyo),Kabrâ (ouMarà), Kaku
(ou Eku), Yao (ou Kwa), Kofi, et pour les filles: Amwi, Akesi, Adjüa,
Amna, Akuba, Aya, Afwe.
AGNI
DE LA LANGUE 135

d'éléments), on peut citer: Debi (fétiche qui se porte au bras),


Gbegre ou Kragbi (nom d'un génie dont le culte vient de l'ouest),
Gye (génie protecteur des morts), Busu (génie de la brousse),
Bunu ou Bru (génie national des Agni), Nyamye (le Ciel), Senze
(le Soleil), Asye(la Terre), Ghandama (fleuve Bandama), Nzi (prin-
cipal affluent du Bandama), Tano (rivière Tanoé, fleuve sacré des
Agni et des Achanti), Yabwe (pierre), Boka (montagne), Aumâ
(vent), etc. Tous ces noms, sauf Asye, sont des noms d'hommes;
l'ano et Bru sont communs aux deux sexes. Au lieu de Nyamye,
on rencontre parfois Nyamke.
4° Beaucoup de noms, d'un usage fréquent, mais dont l'origine
est obscure, peuvent encore être donnés aux enfants en outre du
nom tiré du jour de la naissance et arrivent à supplanter ce der-
nier. Lorsqu'un membre de la famille portant un de ces noms
meurt au moment de la naissance de l'enfant (quelque temps
avant ou quelque temps après), il est d'usage de donner à l'en-
fant le nom du parent mort. D'ailleurs tant que l'enfant n'est pas
pubère, son père (si c'est un garçon) ou sa mère (si c'est une
fille) peutlui donner un nouveau nom, celui d'un parent qui vient
de mourir généralement, à la place du nom qu'on lui avait donné
à sa naissance.
Voici les plus usités de ces noms d'étymologie douteuse ou in-
connue:
Noms de garçons: Abu, Adau, Adu ou Alu, Aferi, Agora ou
Dôgorâ, Ãgha ou Ãgwa, Agyuma, Aka, Akro, Akyi ou Akyi, Ala
ou Ala, Alè, Alüi, Ama, Ane, Ano, Aore, Ariko, Arit Arya, Asa
ou Asa, Asè, Asuma, Asüi, Aswa, Ata, Atre ou Akre, Aüi, Ausu,
Ayu l, Bela, Berya, BÕmho, Bro, Dâgi ou Lagi, JJago, Dibo, Do-
si, Gba, Gbè, Gbra ou Mbra, Gbwè, Gyama ou Gyama, Kamori,
Kondo, Kondro, Kogo, Kpa, Kpi, Kro, Kümü ou Kümu, Kundu,
MÕgo ou Bôgo, Nana, Ndè, Ndo, Ndri, Ndumi ou Ndümi, Ndya, -
Ñgo, Nyagwe (qui devient souvent Nyago lorsqu'il est suivi d'un
autre nom, comme Nyago-Kwadyo, et Angwe lorsqu'il est précédé
d'un autre nom, comme Kwa-Angwe); Nza, Ponu, Sètye, Sike,
Sire, l'aki, Toto ou Tutu., Tukpaou Tûgba ou TrigbÓ, Tuni, Uri,
Yaflgi, etc.

(1) L'a qui se trouve placé devant un grand nombre de noms propres
de garçons devient souvent e chez les Apolloniens et dans les pays agni
qui ont subi l'influence apollonienne, et o dans les pays agni où se
trouvent beaucoup d'Achanti.
(d) Nom du fondateur de Coumassie (vers 1700).
136 ESSAIDE MANUEL

Noms de filles : Ago, Agya, Aüasa, Awa, Gyea, Kano, Aôgyo,


Uray etc.
Noms communs aux deux sexes: Abwa ou Abra ou Aura, Aku-
ni, Bonit ou Bonu, Nduka, KÓkÓ, Pokut ou Pou, Wasa, etc.
5° D'autres noms sont en réalité composés de l'un des noms
énumérés ci-dessus et d'un suffixe, ou encore de deux noms ac-
colés.
On a ainsi Kpani, Akuni, Alani, Amani ou Amane, AgyumaniS,
Gyeri ou Gyeru, qui ne sont autres que les noms Kpa, Aku, AM,
Ama, Agyuma, Gye, suivis du préfixe ni ou ne, ri ou ru.
Avec le suffixe ke on forme de même Ghwèke" Gyeke, Nyarnke
(pour Nyamyeke), Sike (pour Kwasike). — (Les Apolloniens disent
souvent kyi au lieu de ke : Kofikyi, Yaokyi, etc.; les Agni de
l'est disent kye : Kwasi-Dikye).
Avec le suffixe fu, on forme Akafu, Ndofu ou Ndèfu, Amakyifu*,
etc.
Alagba est composé des deux noms Ala et Agba; Ngata des
deux noms IVgo et Ata; Asamwa de Asa et Amwa, etc.
§ 2. — Surnoms. — Les surnoms tantôt remplacent le nom,
tantôt se mettent à sa suite, ne faisant qu'un avec lui. Générale-
ment ils ne sont pas donnés au moment de la naissance, mais
pendant l'enfance ou la jeunesse, en raison d'une qualité ou d'un
défaut naturel, d'une circonstance de la vie, d'un événement im-
portant.
1° Les surnoms appelés à remplacer le nom sont tirés, soit
d'une ressemblance plus ou moins lointaine avec un animal, soit
d'une qualité morale, d'un événement marquant, de la visite d'un
étranger, etc. On a ainsi: AkÓ (le Poulet), Kpasikri (la Libellule),
Korongori (le Charançon des palmiers), Süi ou Asui (l'Éléphant),
Tura (le Taureau), Kumâ ou Kumâni (la Chèvre), Arwa ou Alua

(1) Nom de la seconde reine du Baoulé.


(2) Nom de la conquérante et première reine du Baoulé.
(3) Nom du roi de Boudoukou mort en 1896. Ce nom est fréquent chez
les Agni et les Achanti. Ce sont des Mandé musulmans qui, le pronon-
çant Ar-djuma-ni, prétendaient le faire dériver du mot arabe al-djuma
« vendredi». En réalité il vient du mot gyumil qui, en agni et en achanti,
signifie « travail ».
(4) Nom d'un chefFaafoué du haut Baoulé, mort en 1897; ce nom,
prononcé Bouaké par les Européens, est devenu celui du poste fondé sur
l'emplacement de Gbivèkekrôou village de Gbwèke.
(5) Nom du roi du Sanwi qui céda à la France le territoire d'Assinie;
la prononciation européenne ordinaire est Amatifou.
AGNI
DE LA LANGUE 137

(le Chien); Bularet (le Fer, l'Homme de fer), Makô (le Piment);
Guro (le Gouro), Bràfwe (l'Européen, le Blanc), Kpakibo*.
2° Les surnoms qui suivent le nom sont des adjectifs exprimant
une particularité physique ou morale; ils servent surtout à dis-
tinguer des individus portant le même nom. Ils s'emploient in-
différemment pour l'un et l'autre sexes. On a ainsi: Ble ou üi
(le Noir, la Noire), Ufioe ou Fufwe (le Blanc), Kokre ou Okre (le
Rouge), Kâ ou Tika ou Kpekprè (le Petit), Kpri (le Gros), Kpa
(le Bon), Tè (le Méchant), Krè ou Krèkrè (le Tordu), Agomu ou
Brembi (le Riche), Krukru (le Rond), etc. On aura ainsi des noms
comme Kwadyo-Ble, Kwasi-Kokre, Kofi-Ka, Au-Tika, Kwae-
Kpekprè, Akwasi-Kpri, Agila-Tè, etc. : Kwadyo-Ble-Kwamna
(Kouamna fils de Kouadio le Noir), Akwasi-Kpri-krô (village
d'Akouassi la Grosse).
Quelquefois pourtant certains de ces surnoms s'emploient seuls,
le nom étant tombé en désuétude; ce sont surtout: Ble, Ufwe ou
Fu/we, Kokre, Krèkrè, Krukru. — Exemples: Ufwe-Gye-krô (vil-
lage de Guié fils d'Oufoué), Kruku-Ngesà (Nguessan fils de Krou-
krou), etc.
3° Plusieurs surnoms sont empruntés aux peuplades étrangères
voisines, comme: Kruru, Soti, Kugye, Zarati (noms gouro);
Bwakari ou Bakari, Mori, Amadu, Karamo (noms mandé). Ces
surnoms suivent le nom, mais peuvent aussi le remplacer.
§ 3. — Nom de l'ascendant. — En général le nom de l'ascen-
dant, qu'on place avant le nom d'un individu, et qui lui tient
lieu de nom de famille, est le nom de son père. Ainsi un nommé
Kofi a deux fils nommés Kwasi et Kwae et une fille nommée Ago:
ses enfants s'appelleront Kofi-Kwasi, Kofi-Kwae, Kofi-Ago.
Pour les femmes, on mentionne souvent le nom du mari, mais
alors on place le motyi « épouse» entre les deux noms: Akafu-
yi-Bru, Brou femme d'Akafou.
Lorsqu'un parent ascendant de l'enfant (grand-père ou grand'-
mère, oncle ou tante) est mort pendant la grossesse de la mère,
on fait en général précéder le nom de l'enfant du nom ou surnom
de ce parent, au lieu de le faire précéder du nom du père. Quel-
quefois même on donne à l'enfant le nom complet du parent dé-

(1) Surnom donné par ses guerriers à Akafou, chef Ngban du Baoulé,
à la suite de sa lutte avec la colonne de Kong (1894-95).
(2) Ce surnom a été donné à plusieurs enfants nés durant ou après le
voyage dans le Baoulé du capitaine Marchand, connu sous le nom de
Kpakibo(pour o kpaki bo, celui qui fend la forêt, qui ouvre les routes).
138 ESSAIDEMANUEL

cédé, c'est-à-dire le nom de ce parent précédé du nom du père


du parent. Ainsi Nyango-Kouassi, feu chef de Toumodi (Baoulé),
ayant eu un fils peu après la mort de sa sœur Nguessan, l'enfant,
né un samedi et nommé par conséquent Kofi, porte le nom
de Ñgesa-Kofi (et non Kivasi-Kofi). Peu après la mort de ce même
Nyango-Kouassi, son frère et successeur Nyango-Kouadio, ayant
eu un fils, l'appela Nyago-Kwasi, du nom même de l'oncle décédé.
Souvent c'est le nom de la mère qui précède le nom de l'en-
fant, soit parce que la mère est d'un rang social plus élevé que
le père, soit parce que le père est inconnu ou ne cohabite plus
avec la mère.
Enfin les esclaves, soit achetés au dehors, soit nés chez leur
maître, font en général précéder leur nom du nom de leur maître
et non du nom de leur père.
Nota. — On donne quelquefois à une femme un nom d'homme,
en le faisant suivre du mot Bla (femme) : Kwaku-Bla, Gye-Bla.

IV. — Idiotismes, locutions diverses et phrases usuelles.

Je n'ai pas cherché à rédiger sous cette rubrique un manuel


de conversation. La vie au milieu des indigènes, avec le secours
des vocabulaires et des règles de grammaire, doit suffire à ap-
prendre la conversation, et nul manuel n'en peut tenir lieu. Mais
j'ai voulu réunir quelques locutions d'un usage très fréquent,
dont la plupart sont des idiotismes spéciaux à la langue agni, et
donner les locutions françaises correspondantes, dont beaucoup
aussi sont des idiotismes. De cette façon on sera moins désorienté
en entendant prononcer ces locutions, dont la traduction littérale
ne donnerait souvent aucun sens raisonnable. Je n'ai pas cher-
ché d'ailleurs, dans la plupart des cas, à donner des traductions
littérales, - qu'on obtiendra facilement si on possède les vocabu-
laires et les règles qui précèdent, - mais plutôt les locutions fran-
çaises correspondantes. Outre les phrases données ci-après, on
en trouvera d'autres citées comme exemples au chapitre des
adjectifs et pronoms, au chapitre des verbes, et au chapitre des
particules.
§ 1. — Le temps.
aüma yaki ri fitare, le vent s'est calmé.
au kerika, il fait des éclairs.
nyamye su kpèbo, il fait des éclairs.
AGNI
DE LALANGUE 139

- nzue o tô, il pleut.


nzüe o a tô, nzüe su ba, il va pleuvoir.
nzüe su a lo, il commence à pleuvoir.
aumâ a fita nzüe, nous allons avoir une tornade.
nzüe su bonu, il fait de l'orage.
nyamye su bonu, il fait de l'orage.
mbrama su kpâ, mbrama su kyi, il tonne.
mbramâ kyr ri anuma, il a tonné hier.
w'awû ma senzefigreüi? n'as-tu pas vu le halo?
ne ti wuruwuru, il fait chaud aujourd'hui.
aeve o nu, il fait froid.
o ti foÕ, il fait bon (ni chaud ni froid).
arie asa, la nuit va venir, le jour baisse.
üa kpa mboko, le soleil tape dur.
aÕiiyeyè ku mi, j'ai trop chaud.
aere ku mi kpa, j'ai bien froid.
wûfre tu mi mboko, je suis tout en nage.
awôro au, la lune est nouvelle, on ne voit pas la lune.
awôro ayi, la lune est pleine.
awôro ta, il fait clair de lune.
arie akyr, le jour se lève.

§ 2. — Jeux et danses.
batiuakâ mô be di ngioa, les enfants s'amusent.
be si able, be si abli, on danse.
be sro güe, be to gue, on chante.
be bo sro, ils finissent de chanter.
be e sè, on danse une danse funéraire, on tire des coups de
fusils.
kâ iigwa kre mi, raconte-moi une histoire.
bla yeko to aware, viens faire une partie d'aouaré.
sÓnâ rnÕ be kâ kri, bye kusu be ka aivè, bye be fita bro, des
hommes jouaient du tambour, d'autres de la corne, d'au-
tres de la flûte.
m'akpè, j'ai gagné.
akpè mi, j'ai perdu.

§ 3. — Nourriture.
nè ni ilhe ma, cette viande n'est pas cuite.
arye ftga o ti aufre, cet aliment n'est pas frais.
o ti umwi, il est rassis, cuit d'hier.
140 ESSAIDEMANUEL

nza nga ti a kpa, o l'a awôro, ce vin de palme ne vaut rien,


il ne mousse pas.
oe fè, c'est bon.
o e ma fè, o e ui, ça ne vaut rien.
o ti nekènekè, c'est doux, c'est sucré.
tro nga o ti yerayera mboko, cette sauce salée.
estrop
wo di ma arye kpagbâ? tu ne manges pas beaucoup ?
me fi arye dire, je viens de prendre mon repas.
me di âgbeti, me ki ngremu, je suis en deuil et alors je ne
mange pas le matin.
mikuayi, j'ai assez mangé.
arye o bo mi tâga, je suis gavé, j'en ai jusque-tà.
o no nzà mboko, nzâ a bwe kikra, il boit trop, il va s'enivrer.
awe ku mi mboko, j'ai très faim.
nzüe kumô? tu n'as pas soif?
wo di kuma nè? tyetye, me ki, manges-tu la viande de chèvre?
non, je ne la mange pas.
Tanofwe be ki kuma, be ki arwa, be ki gyuku, be ki wo. Les
Tanofoué (gens consacrés à la rivière Tano ou Tanoé) ne
mangent ni chèvre, ni chien, ni antilope-cheval, ni serpent.
sÓna figa o kpè kondoma mbri, cet homme-là mange glouton-
nement, il met les bouchées doubles.

§ 4. — Cultures. :
be fasi ko gwa aure nu, ils vont mettre le feu aux herbes.
si tafremâ o a wo ôro fit, la flamme commence à s'élever.
si o ira ko mwa, l'incendie s'étend.
ame diri gyuma mboko, nous avons bien travaillé.
be tu duo mô, on arrache les ignames.
o gwagwa nzüe fye su, il arrose le jardin.
ko ti bofre ko, va cueillir une papaye.
ko titi aloa, va cueillir des haricots.
be bo duo, ils plantent les ignames.
be ta ri agba lo, on a planté du manioc ici.
bye lua able, bye gwa ayüe, les uns sèment du maïs, les au-
tres du riz.
sa kè wo ta kpaku waka rika fïga ro, il faudra planter un
cocotier à cette place.
o wo ri ndre ture, elle est allée ramasser des champignons.
kyî woni be bu able? quand cueillera-t-on le maïs?
auèfwe mô kpè ri mi manda krioakrwa kpa, des voleurs ont
enlevé toutes mes bananes.
AGNI
DELALANGUE 141

wo si ma abrobe bw'e? ne sais-tu pas cueillir les ananas?


sa kè ye kpè aüe aima, il n ous faudra récolter le riz demain.
duo abro, kurôfwe be su tu, les ignames sont mûres; les gens
du village sont en train de les récolter.
be ti mone, elles sont vertes, elles ne sont pas mûres.
minyamao ko boko fye, mon frère est allé labourer.
be üe ri be swa rika be sô bo? a-t-on fini de partager les terres
de culture? (ils ont fini, ils délimitent l'endroit (où) ils dé-
frichent la forêt?)

§ 5. — Commerce.
o ko di wata, il va faire du commerce.
i gwa ti kpri, c'est cher.
i gwa tikekre mboko, c'est trop cher.
i gwa ti a kekre, ce n'est pas cher.
i gwa ti tetè, c'est bon marché.
duo o wa kpâgbâf y a-t-il beaucoup d'ignames ?
üe o wa kâ, il y en a peu.
ue numa wa mnômnômnô, il n'y en a pas du tout.
ma mi duo ko, me tÓ, vends-moi une igname.
wo de nzu? qu'est-ce que tu veux en paiement?
rike figba, rike krwakrwa, n'importe quoi.
nya, rike ni wo kur'è wo fa, choisis ce que tu voudras.
wo tüa ma mi karè ? tu ne me payes pas?
me tü'o oni sika, je te paierai en or.
wo fa anâgremâ ba nu? acceptes-tu cinq grains de corail ?
bokasu, ma mi ba kÕ bokasu, encore, donne-moi encore un
grain.
bokasu byekô, davantage encore.
o ka ko, il en manque un.
wo kuro afre îiga? veux-tu de ces perles?
m kur'è me fa, je veux bien.
m kuro me, m fa me, je n'en veux pas.
kaka numâ wa? n'y a-t-il pas de coupe-coupe? -'
bye wo wa, il y en a.
bye wo misa nu, j'en ai.
kurÓ ni su nane sô ni o, il y a beaucoup de bœufs en ce
pays.
me kundè tâne tore, je veux acheter de l'étoffe.
sünzu asa nsâ, mesure-s-en trois brasses.
o ti dà mboko, c'est trop grand.
ivâo ri sika? qui a pesé l'or?
142 ESSAIDE MANUEL

me fa atè, wo lue kare kikra, je ne vends qu'au comptant (je


vends, tu paieras tout de suite).
o fa ri wata su ba nso, il gagne 3 fr. 50 sur le marché qu'il
a fait.
o le a kpèsaba, il n'a pas le sou (pas même 0 fr. 125).

§ 6. — Maladies.
mi ûnè e ya, mi rika e ya, je suis malade.
nzuko e wo nya? qu'est-ce qui te fait souffrir?
o y'o nya nifa? où ça te fait-il mal?
fie ku mi, j'ai envie de vomir.
me fi ri kpè nu kôgwe, j'ai vomi cinq fois cette nuit.
be bo ri mi tè, be bo ri mi kane, je suis blessé.
mi gya akpè, je me suis coupé le pied.
me ti kpukemi, j'ai mal à la tête (ou je suis enrhumé).
me gye nzüe, j'ai la diarrhée.
megye mogya, j'ai la dysenterie.
mi kunu e ya kpa, j'ai des coliques.
mi ûnè o lo mboko, j'ai la fièvre.
m gye ma, je suis constipé.
miafoko e nya, j'ai une bronchite.
m' akpro ri mi m,je me suis écorché.
m'ayâ ni kpèkpè, j'ai attrapé les oreillons.
me kyini lalie tè anuma kÕgwe, j'ai eu des cauchemars cette
nuit.
mi mogya gwa ri kpâgbâ, j'ai saigné beaucoup.
me si kaka mi, mon cfos me démange.
sikosiko ku mi, j'ai le hoquet.
m kora ma lafi, je ne peux pas dormir.
mi kumvënu e mi nya, j'ai une douleur dans le côté.
wo yira alo ri, ton furoncle est mûr.
yi wo tafremd, montre-moi ta langue.
tike o nwa su, tike kpa, ouvre la bouche, ouvre-la bien.
- o wo ri bakasu anuma? es-tu allé à la selle hier?
wo bi ti sè? comment sont tes selles?
fa airè nga, wo kpènu kungu kaza nzüe kpaku nu, wo nô,
prends ce médicament, tu en verseras un tout petit peu
goutte à goutte dans un verre d'eau et tu boiras.
mèi krwakrwakpè ko, avale le tout à la fois.
kèkèi nu kpa, syini wo nô, remue-le bien avant de boire.
wo koto mi, tu me fais mal.
na koto mi kane, ne mets pas le doigt sur ma plaie.
AGNI
DE LA LANGUE i4

mi gya akpô! j'ai la jambe engourdie!


wo gya matâ? tu as une crampe?
tyetye, kendewaki mi gya iigbi, non j'ai seulement des four-
millements dans la jambe.
me ko gbo airè, je vais prendre un lavement.
i nima abo, il est aveugle.
i su tre, il est sourd.
i únèagüe, o gyasu, il est guéri, il peut se lever.
wo aô ti sè? comment vas-tu ?
mi aô ti kpa kâga, je vais un peu mieux.
i inu abu ri, il s'est évanoui.
me yi sa'bu ri, ma femme a ses époques.
o di ri sa abu anuma, ses époques ont commencé hier.
o akpo ri ba, elle a avorté.
o nia au ri ma, o (etè, il n'est pas mort encore, il râle.
au kpekè, il est complètement mort.

§ 7. — Chasse, guerre.
ini linge kpa, il est très adroit.
wo ni ti krè, tu vises mal.
wonzani nga o ti bobrobe kpa, c'est une belle antilope, une
belle pièce.
wo bo ri kane ? l'as-tu blessé ?
me bo ri, je l'ai blessé.
m'o fii trâ nè su, surveille le gibier.
me sa me nyi, je le guette.
nzuko o le rike ilga o kuTi û ase? qu'est-ce que c'est que cette
chose qui rampe?
wo kÕ le ie, c'est un serpent.
wâga kÕ o ti ri misabwi, un chat-tigré m'a griffé.
awe o yi mi ase, le buffle m'a renversé.
be to ri tüi kôgwe krwakrwa kpa, ils ont tiré toute la nuit. -
alè sô ni o, les ennemis sont nombreux.
alè sô ma, les ennemis ne sont pas nombreux.
be fini kurÓ, ils ont pillé le village.
be aera ri be namwenu ngba, ils ont incendié tous leurs villages
de culture.
Nanafwe one Faatwe be kuàlè, les Nanâfoué et les Faafoué
se font la guerre.
wa koraf qui est vainqueur?
Faafwe be kora Nanafwe, les Faafoué ont vaincu les Nanâ-
foué.
144 ESSAIDEMANUEL

Gyasalefwe be su ri Brôfwe, les gens de Tassialé ont fait leur


soumission aux Blancs.
Atutube trâ Bràfwe si, lesAtoutou sont les alliés des Blancs.

§ 8. — Voyages, visites.
ne ti sè? kyi woni le ne? quel jour sommes-nous?
ne ti mone, c'est dimanche aujourd'hui.
tyetye, ne ti kesye, non, c'est lundi aujourd'hui.
kyr nsa me ko Nzaranu, dans trois jours j'irai à Zaranou.
kyi ni me ko, wo kusu ko suma mi, le jour que je partirai, tu
viendras m'accompagner.
ko sumâ mi, viens me faire la conduite.
me ko kpè i ati, je vais au-devant de lui.
ye w'e! ame wo! allons.
ame nati o! marchons!
nzukoti wo nati ndèndèso? pourquoi marches-tu si vite?
kre mi Kwasikrô ati, montre-moi le chemin de Kouassikro.
ati o ni? où est le chemin?
na ati kumba? n'est-ce pas le même chemin? ce chemin ne
conduit-il pas au même endroit?
o ti kumba, c'est le même, ça revient au même.
si famasu, tourne à droite.
si bèsu, tourne à gauche.
si sa, passe par là.
gina ble, arrête-toi là, arrête-toi.
Kwasikrô o mwa? Kouassikro est-il loin?
o ti koko, o li koko wa,c'est tout près d'ici.
ati wa ri o! la route est bien longue!
o wa ma mboko, elle n'est pas bien longue.
y'amni ri ati, nous avons perdu le chemin.
ma mi sÓnâ kô mô di mi fiinu, donne-moi un homme pour
me montrer le chemin.
dimwa, marche devant.
nati Kofiinu, marche devant Kofi.
ka mi syr, reste derrière moi.
amu be sike tro ase, posez vos charges à terre.
amu sua trô, ye wo, prenez vos charges, partons.
nzüeba nio sungi lefâ? de quel côté coule cette rivière?
o ko sa, elle coule par là.
mi alie abutu ri, ma pirogue a chaviré.
bla utu misu, bla uka mi, viens à mon secours, viens m'aider.
nÚte o bo kpaga, la rivière est agitée.
AGNI
DE LA LANGUE 145

nzüe ima kegye, l'eau se ride. 6


m'a tü tra nzüe su, je vais sauter la rivière.
kye numâ /o, il n'y pas de pont.
wo ko ni? où vas-tu ?
me ko Agbaffyâsu, je vais à Agbagnyan-sou.
wo ko lo wo ko e nzu? que vas-tu y faire?
befite kè kporâ sua, ils construisent un nouveau village (ils
sortent (de la brousse) pour bâtir des cases).
kurô nga me dimwa me tüe, be fre e se? comment s'appelle le
premier village que je vais rencontrer?
be fre Abli, il s'appelle Abli.
aima m ko Sinzinu, wo kusumâ trâ wa, demain j'irai à Si-
nzinou; quant à toi, tu resteras ici.
ye gyü lo kôgwe, nous y arriverons à la nuit.
be Ire kurô iiga sè? comment appelle-t-on ce village?
wo fi ni? d'où viens-tu ?
me fi Kâga, je viens du pays des Kanga (Tagbana, Djimini,
etc.)
wo si ri ne ni? par où as-tu passé?
me si ni Warèbo, j'ai passé par le pays des Ouarèbo.
me si ni sala, j'ai passé par là.
kurÓ ni su wo to ri Aka? dans quel village as-tu quitté Aka?
me to ri Sakasu ro, je l'ai quitté à SakassÕu.
kurÓ ni su wo tô ri Aka? dans quel village as-tu rencontré
Aka?
ye ne ye iya ri ati nu, nous nous sommes rencontrés sur la
route.
trâ ble, trâ wa, assieds-toi là.
fOUTU wa, entrez!
bra to mi nu, viens m'embrasser.
me uralo wo dededede, je languissais après toi depuis long-
-
temps.
me uralüe kpa, je voudrais bien le voir.
wo yi bis'o dededede, ta femme t'envoie bien le bonjour.

§ 9. — Palabres.
kâ wo ndè, raconte ton affaire.
kd wo ndè kre mi; kâ kre mi o, explique-moi ton affaire.
se k'ayo, nse k'ayo, kè nse k'ayo, ne k'ayo, m'a yo, écoute (dis
donc, je vais parler). „
o wi zè? owï ze? qu'est-ce que tu dis?
i wi zè? que dit-il?
iO
1

146 ESSAIDE MANUEL

i wr yo, i wr kè, il dit que.


mi wi yo, mi Wl kè, je dis que.
me ba, j'y arrive, j'arrive à la question.
sakpa? sakpa, est-ce vrai? c'est vrai.
m bo ato? lyetye, n'est-ce pas vrai? si, c'est vrai.
a ndya, wo bo ato, allons donc! ce n'est pas vrai!
ato? tyetye, sakpa, n'est-ce pas vrai? si, c'est vrai.
o ti sô, c'est exact.
o ti a sô, ce n'est pas exact.
o ti a sô? ie, o ti sô, n'est-ce pas cela? si, c'est cela.
m ko ti wo? ko ti wo, n'est-ce pas cela? si c'est cela.
m ko ti sa? ko ti sa (même sens).
na k'èi m se ri wo? n'est-ce pas là ce que je t'ai dit?
i o, wo se ri mi sô, si, c'est bien ce que tu m'as dit.
me bo ma ato, me di naure, je ne mens pas, je dis la vérité.
mi nwâ alo, ma langue a fourché.
me urafiri, je l'avais oublié (ou je me suis trompé).
na mi ndè, o ti a mi sa, ce n'est pas mon affaire,- ça ne me re-
garde pas.
wo wo ri byâ nga amwi? tu as jeté un sort sur cet homme?
me wo ma, non, je n'ai pas jeté de sort.
n'èi o?i e, n'est-ce pas lui? c'est lui.
s'èi k'o sige amwi, dis-lui qu'il enlève le sortilège (en tour-
nant autour du fétiche, ce dernier à sa droite).
me gy'o si, me ta nda, je prends ton père à témoin (en bonne
part)
me ta wo si, je le jure sur les mânes de ton père (en mau-
vaise part).
o si sege k'o saki me si, il a jeté un maléfice sur mon père
pour le tuer.
wo kpè gbrè, tu mens, tu racontes des histoires.
me kpè a gbrè, ndya, allons donc! je ne mens pas.
wo di naurè, tu as raison.
na ka lalafwe ndè, ne raconte pas de vieilles histoires, ne re-
monte pas au déluge.
be saki ri mi duma, on m'a calomnié.
nzukoti o bo mi duma ndèiiga nu? pourquoi mêles-tu mon
nom à cette affaire?
si wo su mi, approche-toi de moi.
ko mwa mi, éloigne-toi de moi.
kprâ wo ti ase, prosterne-toi (pour "faire amende honorable).
sumâ mi nu, touche-moi la main (pour clore l'affaire).
AGNI
DELALANGUE 147
ko kpètè, ko kpata, va lui demander pardon.
nana, yaki, me sr'o, seigneur, pardon, je t'en prie.
nana, me kpata, seigneur, je te demande pardon.
wo kpatare wo ni? où estle cadeau (qui doit accompagner les
demandes de pardon) ?
be fr'o sef wo duma ti sè? comment t'appelles-tu ?
be fre mi Kwadyo, mi duma ti Kwadyo, je m'appelle Kouadio.
be bo ri mi duma Soti, on m'a surnommé Soti.
wd rye o le sÓna nga? à qui est cet homme?
na bya kÕ rye o le ie, me tra ri gye, il n'est à personne, je l'ai
trouvé étant sans maître.
yaki yafare, calme-toi.
wa o le zvo? wo fi ni? qui es-tu ? d'où viens-tu?
wa o le sÓna nga? qui est cet homme?
wo si sÓna ga? connais-tu cet homme?
me si m'e, je ne:le connais pas.
wo bo ato, tu mens.
fa amwi bra, me di, apporte un fétiche, je prêterai serment.
sè m fa amwi bra, wodif si j'apporte un fétiche, tu jureras
dessus?
me di, je jurerai.
sè m bo ato, amwi, kumi o ! si je mens, fétiche, tue-moi1!
sè m bo ato, Nyamye-Kpriku mi, Asye kusu ku miof si je mens,
que le Ciel et la Terre me tuent1 !
me ti batwaka, je ne suis qu'un homme de peu.
ndya Kofi sie mi o, je dépends du chef Kofi.
Brofwe sÓna le mi, je suis l'esclave des Blancs.
Ndri-Kwasi yi le mi, je suis la femme de Ndri-Kouassi.
fa sÓna nga brè mi o, amène-moi cet homme.
m fa br'o, je te l'amènerai.
bya iiga o tra ri mi nore, cet homme a saisi mes marchan-
dises.

(1) Cette formule se prononce les vêtements retirés, un simple pagne


autour des reins ou entre les jambes, en tournant autour du fétiche,
celui-ci à sa gauche, et en faisant claquer les doigts de la main droite;
il faut, pour prêter ainsi serment, avoir été chaste la nuit précédente.
(2) En disant Nyamye-Kpri, on lève les yeux et l'index de la main
droite vers le ciel; en disant Asye, on pose l'index de la main droite sur
le sol et ensuite on le porte à sa langue. Cette formule de serment est
moins solennelle que celle prononcée en tournant autour d'un fétiche.
Dans quelques pays, au lieu de tourner autour d'un fétiche, on trempe
son index dans une préparation faite par un féticheur et on le porte en-
suite à sa bouche.
148 ESSAIDEMANUEL
SÓna nga o fa ri mi sika au, celui qui me devait de l'argent
est mort.
mi karè nda nyÕ wo i su, il me doit deux ta.
wo fè ri mi sika, wo de mi sika, tu me dois de l'argent.
mi karè ba-buru nyÕ Kofi awe su, Kofi me doit dix francs.
ndè nga o wo mi ku nu, je me rappelle cette histoire.
o wo ma mi ku nu, je ne me le rappelle pas.
wo fa mi akpè, tu m'as trahi.
wo nwa o ti tè, tu m'as trompé (ta bouche est mauvaise).
na gyügyo kekre sô, ne parle pas si fort.
na ki i undè, ne lui fais pas de reproches.
ki i Frâsu gùere, traduis-lui en français.
me yaki, je te pardonne.
üe kora ou dase, dis merci.
ko kundè nya kè m de ase, va chercher des feuilles pour que
je remercie (en déposant un paquet de feuilles aux pieds
de celui qu'on remercie).
byâ nga o kâ ni mi ndè, cet homme a parlé pour moi, c'est
mon avocat.
o ti sa, c'est à considérer.
oti a sa, o ti a safi, ça n'a pas d'importance.
na wo, na wa o, il ne s'agit pas de toi.
o kpè ri mi nzua o kundè wutre, il m'a injurié, me cherchant
querelle.
ndè nga Arc mi alè mboko, cette affaire me cause bien des
ennuis.
nana kare mi kè m bis'o kyi ivoni wo ko i t'ika ro, mon chef
m'envoie te demander quel jour tu iras chez lui.
wo trâ kurô boni su? me trâ Aüa, dans quel village demeures-
tu? à Ahua.
me kundè kè wo yi ghekre, je voudrais que tu consultes les
rats.
m ko ti wo? puis-je continuer à parler?
ko tiwo, ka, continue, parle.
m ko ti sa, voilà ce que je dis (à la fin d'un discours).

§ 10. — Choses domestiques.


Kwaku e! Kwaku na! Kwaku m'a yo! eh! Kouakou! dis-donc,
Kouakou!
üe! m'asro, voilà1 présent!
me sro, nana, me voilà, seigneur.
fre Okumami, appelle-moi Okou.
DELALANGUE
AGNI 149

ko tô nzüe ma mi, va me faire chauffer de l'eau.


ati? wo ti ma? wo ti ri? est-ce compris? as-tu compris ?
m'a ti, me ti ri, j'ai compris.
wo ti ri ma? n'as-tu pas entendu?
yo, me urafi, non, j'étais distrait.
m'a e nzu? qu'est-ce que je dois faire ?
be e sè ? comment fait-on?
meiiyâ ma me ti, je n'ai pas le-temps.
wo kpukpu ri kundu nu? as-tu secoué la couverture ?
wo kora ma yi notye nga? ne peux-tu pas enlever cette boue?
o mata su tânelane, elle reste collée après.
se Kofi k'o ko kâ nzâ, dis à Kofi qu'il aille tirer du vin de
palme. -
wo fi ni? me fiunzire, d'où viens-tu? de me baigner.
ko tu ndre kpaghâ brè mi o, va me chercher beaucoup de
champignons..
ko kâkâ mi mhwabwa, va graisser mes souliers.
na butui nzüe ase, ne renverse pas d'eau par terre.
sata sonu waka su, pends le seau à cet arbre.
ko se bè, va faire le lit.
ko tu trobli, mets le couvert.
fwî arua, kiki arua m bo, chasse le chien.
na kisa troble su, ne t'appuie pas sur la table.
küï sua nu, balaie la case.
ni anwâ; tike anwii, ferme la porte; ouvre la porte.
kata alaka su, ferme la caisse.
tike alaka su, ouvre la caisse.
na kpômbokumba? n'est-ce pas la même chose que du zinc?
i o, o ti kumba, si, c'est la même chose.
tike sütwa nwâ, débouche la bouteille.
tant sütwa na, bouche la bouteille.
mi larye amni, j'ai perdu mon couteau.
w'awú ma mi laryef n'as-tu pas vu mon couteau?
yo, m'awû m'e, non, je ne l'ai pas vu.
zvd bu ri tarye ni? mi o, qui a cassé cette assiette? c'est moi.
na era afrua nga, ne brûle pas ces papiers.
bu waka figa nu brèmi e, casse ce morceau de bois et apporte-
le moi.
ka ako me be ti iiyè, compte combien il y a de poulets.
na kpaki afrua ni, ne déchire pas ce papier.
mi tâne atiti, mi kondro asaki, mon pagne est déchiré.
kra wo kondro krama, mets ton beau pagne.
150 ESSAIDEMANUEL

ko kaki trare ufre, va changer de vêtements.


yi wo û tâne, yi wo tâne, ôte ton pagne.
m ko yi trare, je vais me déshabiller.
trare nio kunzu mi, ce vêtement m'est trop grand.
Arc ni o ne mi fata kpa, ce chapeau me va très bien.
o to fè kpa, il va très bien.
m bu m'è so, ce n'est pas mon avis.
mi trare alua, mon linge est humide.
wo trare au, ton linge est sec.
ko ura trare üâ nu, va étendre le linge au soleil.
me kundè ura kondro J'iga gare nu, je veux teindre ce pagne
en bleu.
wa fiti mi trare ? qui a fait un trou dans mon vêtement?
me si ma, je ne sais pas.
bla yi me ti, viens me couper les cheveux.
nzuko? nzuwo ? qu'y a-t-il?
nzu k'o yüe lef que fais-tu là ?
na yüe ko, ne le fais plus.
mo nwa, tais-toi.
100si ma rike fi, tu n'es bon à rien.
tro si nwa, allume le feu.
nwa si, nwâkane, éteins le feu, éteins la lumière.
fitasi nu, souffle sur le feu.
o e wusre mboko! ça fait bien de la fumée !
fa si kogwasu lo, emporte le feu au dehors.
na yeni, wo kyikyi ni? cette viande, l'as-tu fait griller?
wa tutu ri ako û? qui a plumé la poule?
kigye sè nu kpa, rince bien la cruche.
ko fa nzüe bra, va chercher de l'eau.
fa nzüe brè mi o, apporte-moi de l'eau.
gwa nzüe mi kpaku nu, verse de l'eau dans mon verre.
süi nzâ mi e, verse-moi du vin de palme.
manda figa wo tô ri ngremu, o ti a kpa, ces bananes que tu
as achetées ce matin ne valent rien.
la ko, fa ko mwa lo, emporte-les, emporte-les loin d'ici.
si larye me kpa, aiguise bien les couteaux.
mi larye wo wâ sa nu? qui a mon couteau?
o wo mi sa nu, je l'ai.
ma mi e, donne-le moi.
me si ma kâ o ivo ni, je ne sais pas où il est.
me momo, je ne te le donnerai pas.
de, tiens, prends-le.
AGNI
DELALANGUE 151

ni akô me kpa, fais bien attention aux poules.


bwa iiga nzüe kû i mboko, ce mouton a bien soif.
m ko m'è nzüe, je vais lui donner à boire.
yi bwa i kpro, écorche le mouton.
ko uka sÓna iiga, va aider cet homme.
be fre rlgasèf, comment appelle-t-on cela?
sônâkô ba ,'i? quelqu'un est-il venu?
sÓnii fi a ba ma, personne n'est venu.
mi sa gyü ma le, je ne peux pas l'atteindre.
fu bia su kè wo kora gyü, monte sur une chaise pour pouvoir
l'attraper.
gyüla asyeÕ, descends terre.
bwebo ne, aima o ùe, commenceaujourd'hui, tu finiras demain.
m ko baka su, m ko aure nu, je vais aux cabinets.
nyago ni o bô fâni kye oh ! que cette pommade sent bon!
flga o bô tè, o bô va, celle-là sent mauvais, elle sent le pourri.
so kane nwâ, nwa kane, éteins la lumière.
kpasi wo ni9 où sont les allumettes?
yo mi inu e, éclaire-moi (fais ma face bonne).
wo lafi? tyetye, me ima gwasu, dors-tu? non, je suis éveillé.
aima Hgremu,akà-nima kekrike, gyasu ndè bla linge mi o, de-
main matin au chant du coq lève-toi vite et viens m'éveiller.

§ 11. — Divers.
o ti kpa, a ti kpa, c'est bon, c'est bien.
o ti a kpa, a ti a kpa, ce n'est pas bon, c'est mal.
o ti fè, c'est bien, c'est convenable.
o ti a fè, ce n'est pas convenable.
o e tè, c'est bon à manger.
o yo mi fè, ça me fait du bien, ça me fait plaisir.
o yo mi ya, ça me fait mal, ça me fait de la peine.
tarwa figa o to fè kpa, cette jeune fille chante très juste.
o ti a e, ce n'est pas gracieux.
kre iiga o ti e mboko, ce chapeau est très élégant.
o y'a mi fè, je ne suis pas content.
o e sè ti o? pourquoi cela?
na rike ti, pour rien.
me se ma so, m'a s'a sa, je ne dis pas cela.
i sü kyè, c'est le contraire.
ato! na'to, ce n'est pas vrai! si, c'est vrai (ou: c'est faux! ce
n'est pas faux).
me se kè ato, je dis que ce n'est pas vrai.
152 ESSAIDEMANUEL

ato sè? pourquoi n'est-ce pas vrai?


me di gbrè ? est-ce que je mens?
wo si gbrè mboko, tu sais bien mentir.
à ndya! allons donc !
a ndya sè ? pourquoi: allons donc 1
o ti a kekre, il n'y a rien là d'extraordinaire.
o ti kekre kpa, c'est extraordinaire.
na fa ya, ne te fâche pas.
trâ betè, betè, reste tranquille.
o tye so, c'est assez.
yaki so, cesse de faire cela.
a ndya, wo srè rike mboko!laisse-moi donc, tu ne fais que
mendier!
tyeke! oh! (exclamation de surprise).
tyeke sè? pourquoi faire tyeke ?
lafre ku mi, ndya, me ko la o, tiens1 j'ai sommeil, je vais me
coucher.
wo si urere kpa, ndya! ah 1 tu es un malin, toi!
sÕgbi? et après? c'est tout ce que tu as à dire?
be kp'oti! be kp'o ti sakpo! qu'on te coupe la tête! (injure).
be b'o komi! be b'o komi sakpo! qu'on te torde le cou! (injure).
be b'o komi sakpo, mo! qu'on te torde le cou, femme! (injure
qui se dit en parlant à un homme).
o twa gyo! o twa bo! o twa' kpro! o twa vâ! o twa bi! (série
d'injures graves et intraduisibles, s'adressent à un homme).
oko bi! (id., s'adresse à une femme).
me pi o bo!je me f. de toi!
sÓnafiga ni! oh! cet homme ! (expression de mépris ou d'é-
tonnement).
nzuko sÓna rye o lengaf qu'est-ce que c'est que cette espèce
d'homme-là?
wo di gbafrï kye, ndya 1 oh! comme tu es beau ! (tu fais le
jeune homme, le faraud).
bla nga di tarwa kpa, cette femme est fort coquette (elle fait
la jeune fille, elle fait labelle).
i ti ti kekre mboko, il a la tête dure.
o si urere kpa, c'est un malin.
o di atütüre mboko, il fait des folies.
o ti urakafwe kye, il jette l'argent par les fenêtres.
o ti tè, o ti sÓna tè, c'est un méchant.
o ti sÓnatèfwe, c'est un vaurien.
o wo ni? o wo mi rika ro, où est-il? il est chez moi.
DELALANGUE
AGNI 153

o wo sala, o wo lo sa, il est par là.


o wowa, il est ici.
o wo lo, o wo bre, il est là.
o wo auro ro, o wo sua ro, il est à la maison.
o wo sua kunu ro, il est à l'intérieur de la case.
o wo gwasu ro, il est dans la rue, il est dehors.
o ba ri kikra, o tra wa kaza, o ko, il est venu tout à l'heure,
il est resté ici quelque temps, puis il est parti.
fa alaka, fa ko sua ro, ko sye, prends la caisse, emporte-la
chez toi et place-la.
m fa e sye, m fèi sye, je la placerai.
rike fi numâ nu, il n'y a rien dedans.
wo le ue? üe numa wa, en as-tu? il n'y en a pas ici.
nzukoti wo gi sà? pourquoi restes-tu debout ainsi?
gina wa, reste ici.
farike ngakye mi, fais-moi cadeau de cet objet.
m'faky'o, je t'en fais cadeau.
mami e, donne-le moi.
bis'èi e, demande-le lui.
serè ku mi, j'ai peur.
nzukoti serè ku wof na rike ti o, pourquoi as-tu peur? pour
rien.
o sro mi mboko! il a bien peur de moi!
yaki mi nu, wo fi mi rika, laisse-moi, tu me fais mal.
yaki mi nu, wo e mi iiya, laisse-moi, tu me fais mal.
na ka mi o, ne me touche pas.
na bubu wo ima sà, ne cligne pas des yeux comme cela.
na kpè mi nzua, ne m'insulte pas.
na ti mi sabwi, ne me pince pas.
na kpugüi baka iiga sô, o e mi trare kâi, ne secoue pas cet
arbre comme cela, tu salis mes vêtements.
nzukoti wo bo mi kpelipe? wo fi me ti su rike, pourquoi me
donner une chiquenaude? tu m'as fait mal à la tête.
- wo e mi nyenene, tu me chatouilles.
wo tâne mi su, tu me casses les oreilles.
nzukoti wo sri sô? pourquoi ris-tu ainsi?
srire ku mi, je ris malgré moi.
wa kpè wo ngorè sà ? qui t'a fait ces tatouages?
na kolo mi ngorè, be li ufre, ivo e mi iiya, ne mets pas le
doigt sur mes tatouages, ils sont encore frais, tu me ferais
mal.
154 DE LALANGUE
ESSAIDE MANUEL AGNI

- be ti kokre bikisa, na kikra b'a gyüla ble, ils sont rouges main-
tenant, mais bientôt ils deviendront noirs.
wo gyügyo Ani? parles-tu agni?
wo gyügyo Baule ? parles-tu baoulé?
me sônzô Frâsu güere, j'apprends le français.
o sÕnzo afrua, il apprend à lire et à écrire.
SIXIÈME PARTIE

CHRESTOMATHIE1

I. - Légendes.
Nota. — J'ai fait suivre chaque légende, conte ou chanson
d'une traduction aussi littérale que possible et j'ai en outre ex-
pliqué dans des notes les passages difficiles à traduire ou dignes
de remarque, de façon qu'en contrôlant l'étude du texte par la
lecture de la traduction et des notes, on arrive à saisir le méca-
nisme et le génie de la langue agni. Tous les textes qui suivent
m'ont été dictés par des indigènes du Baoulé (Warèbo, Atoutou et
Nzipouri).
1. — La formation du monde.

Ndya Lolourene ndya Krè be si akproa kè be fiyõ be tikpigbi. Krè


wi : Me ti kpigbi tra Loloure.» Loloure wT : « Ato, me ti IcpTgbT
tra Krh. > Yè Kre o se Loloure kè : « Wã o ti kpïgbì tra mi? wo
ba, asye ni ti set» Ye Loloure wT: « M ba, asye krwakrwa o ti kru-
riwa, i tim nati sat.)) Krb wi: « Mi ryeI ni'J, m ba ni 8, asye n'ti
kyokrokyokro nsa; i ti m tukpi figa su, m tukpT figa su ekõ, m
rnkpi kpè nsa. Na i kurule bo wo kuro, ye too' wfi ni nu. Na me
ti kpigbi tra woo »

(i) Le nombre des légendes, contes et chansons que j'avais recueillis


en pays agni était bien plus considerable que celui des quelques extraits
qui figurent dans ce manuel; malheureusement presque lous ont été dé-
truits, avec toutes mes autres notes d'ailleurs, lors de l'incendie du poste
de Toumodi en 1899 : seul le manuscrit de ce manuel, par un pur effet
du basard du reste, a échappé au désastre.
156 ESSAIDEMANUEL

Traduction. — Monsieur Caméléon et monsieur Crapaud ils dis-


cutaient que eux deux ils étaient vieux. Crapaud dit: « Je suis
vieux plus-que Caméléon. » Caméléon dit : « C'est-faux, je suis
vieux plus-que Crapaud. » Alors Crapaud il dit-à Caméléon que:
« Qui il est vieux plus-que moi? tu vins, terre cette était com-
ment? » Alors Caméléon dit: « Je vins, terre toute elle était li-
quide, cela pour (c'est pour cela que) je marche comme-cela4. »
Crapaud dit: « Ma chose*donc", je vins donc", terre cette* était
sommets trois; cela pour (c'est pour cela que) je sautai celui-ci
sur, je sautai celui-là sur encore, je sautai fois trois. Mais sa
fonte qui ton pays (c'est la fonte de ces trois sommets qui cons-
titua ton pays), alors tu vis lui dedans. Mais je suis vieux plus-
que toi. »

Traduction libre. — Le caméléon et le crapaud discutaient au


sujet de leur âge. Le crapaud disait: « Je suis plus vieux que le
caméléon. » Le caméléon disait: « Je suis plus vieux que le cra-
paud. » Alors le crapaud dit au caméléon: « Qui est plus vieux
que moi? comment était la terre lorsque tu vins au monde? » Le
caméléon dit: « Lorsque je vins au monde, la terre était tout
entière à l'état liquide, c'est pour cela que je marche en tâton-
nant.» Le crapaud dit: « Quant à moi, lorsque je vins au monde,
la terre consistait en trois sommets: aussi je dus sauter sur le
premier, puis sauter sur le second, puis sauter encore une troi-
sième fois, et c'est pourquoi j'avance en sautant. Mais c'est la
liquéfaction de ces sommets qui a formé le pays que tu as vu en
venant au monde: je suis donc plus vieux que toi. »

(i) Le narrateur indigène complète sa pensée en imitant avec ses mains


la démarche du caméléon qtii, comme on sait, semble tâter le terrain
avant d'y poser ses pattes.
(2) Mi rye « ma chose, mon histoire, en ce qui me concerne ».
(3) Ni est ici une particule expletive.
(4) Asye n'ti est pour asye ni ti.
(5) Lebut de cette légende est de conserver parmi les Agni la tradi-
tion qu'ils se transmettent de père en fils relativement à la formation du
monde. D'après eux la terre était autrefois composée de quelques som-
mets très hauts, beaucoup plus hauts que les plus hautes montagnes
actuelles, et entre ces sommets tout était couvert par l'eau. Peu à peu
ces sommets se désagrégèrent, tombèrent dans les vallées remplies d'eau
et s'y fondirent en une sorte de boue qui, d'abord liquide, se solidifia
avec le temps et devint la terre actuelle.
DELALANGUE
AGNI 157

2. — Le déluge universel.

Nyamye-Kpri i wa kõ be Ir'èi ,-isasiwat o sumi ni asyed, o bla* o


srè nzd. 0 ba ri, o srè ri nzd; be wT be mèmè J. Yè bya kõ o mè ni*
nzd üe o". Yè o se bya ke: « Se alie na' fa notye ta nu, tro nu si. a
Yè hyii ni o yo ri e. Yè i' w7: « Nzüe da a ba, na ni u kpa; yè
aworo rìga o ba fi lo, ivuru alie nu. » Yè aworo fi ri, o ivuru ni nu
one iyi; ye o fa ri akó-rima kõ one bla kd; o fari bori-kpakpwe,
o fa ri bori-bla kd; o fa ri bwa-lonwe kõ, o fa ri bwa-bla kõ ; o fa
nd be krwakrwa so kpa, yè be fa be tre8 ri kpagbd kpagbd byekõ.
Ye nzüe to dededede, o kata sua krwakrwa su. Yè bya ni o ivuru
ri alie nu o ivo nziie su. Nzüqni ku ni sona krivakrwa kpa : o ka ri
bya ni kuba. Ye Nyamye-Kpri wa gyiila alie nu, o se bya kè : « Fa
tãne, fa yo sua alie su, na6 sa nzüe kpagbd kpagbd gw'èi alie nu :
aivoro figa b'a0 fi ble, üa hato kpd. »
Ye iia kpã dededede; o di aworo nyo, arie asã mail. Yè nziie ni o
sasd dedede ne o iie ri nu. Yè bya ni o e ri sua ekõ, i kumba trd nu
one i yi. Yè be yo dededede be u ba ekõ. Yè kuro fais akyT ni
ekõ. 1 ma mõ be di be nyama mõ, ne be di fye, be ko be namwenu,
be ko kpord be sua kdgd, yè sona fa43 SÕni ekõ.

Traduction. — Ciel-Grand son fils un ils appellent lui Assassi-


oua' il envoya lui sur-la-terre, qu'il vienne* il demande du-vin-
de-palme. Il vint, il demanda du-vin-de-palme ; ils dirent ils ne-
lui-donnent-pas". Alors homme un il donna lui4 vin-de-palme
du*. Alors il (Assassi-oua) dit l'homme que: « Fabrique pirogue
et 1 prends boue maçonne dedans, allume dedans du-feu. » Alors
homme ce il fit le (cela). Alors il' (Assassi-oua) dit: « Eau grande
va venir, mais fais attention bien; et lune cette elle va sortir de-
là, entre pirogue dans. » Et lune sortit, il entra dedans avec sa
femme; et il prit coq un avec femelle une; il prit bouc, il prit
chèvre une; il prit bélier un, il prit brebis une; il prend bêtes
elles toutes si complètement (complètement toutes), et ils (l'homme
et sa femme) prennent ils attrapèrent. beaucoup beaucoup (de
bêtes) encore.
Alors l'eau tombe longtemps, elle couvre maisons toutes toutes
sur. Et homme cet il entra pirogue dans il va eau sur. Eau cette
tua hommes tous bien (complètement tous) : il resta homme cet
tout-seul. Alors Ciel-Grand (son) fils descend pirogue dans, il dit
homme que: « Prends étoffe, prends fais maison pirogue sur,
et* puise eau beaucoup beaucoup verse-la pirogue dans: lune
cette qui* va sortir là, soleil va" chauffer. »
158 ESSAIDE MANUEL

Et soleil chauffe longtemps; il dure mois deux, jour tombe


pas". Et eau cette elle baisse longtemps et elle finit dedans (dis-
parut). Alors homme cet il fit maison encore, lui seul demeurait
dedans avec sa femme. Et ils firent longtemps", ils firent enfants
encore. Et le-village devint15 s'agrandit encore. Ses enfants ils
épousaient leurs frères, et ils faisaient plantations, ils allaient-à
leurs villages-de-cultures, ils allaient bâtir leurs maisons petites,
et hommes devinrent" nombreux encore.

Traduction libre. — Le Ciel avait un fils qu'on appelle Assassi-


oua. Il l'envoya sur la terre pour qu'il allât demander du vin de
palme aux hommes. Assassi-oua vint demander du vin de palme:
on refusa de lui en donner. Un homme seulement lui en donna.
Alors Assassi-oua dit à cet homme: « Creuse une pirogue, mets-y
de la boue que tu dameras et allume du feu dessus. » L'homme
le fit. Alors Assassi-oua lui dit : « Il va venir une grande pluie,
fais bien attention : quand la lune va commencer son premier
quartier, entre dans ta pirogue. » Lorsque la lune se montra, il
entra dans la pirogue avec sa femme; et il y avait mis un coq et
une poule, un bouc et une chèvre, un bélier et une brebis, et
toutes les autres bêtes, et beaucoup, beaucoup d'autres encore
qu'ils avaient attrapées.
Alors la pluie tomba pendant longtemps, l'eau couvrit absolu-
ment toutes les maisons. Mais cet homme, qui était en pirogue,
voguait sur les eaux. Le déluge fit périr tous les hommes: il ne
resta que celui qui était dans la pirogue. Alors le fils du Ciel des-
cendit dans la pirogue et dit à cet homme: « Prends de l'étoffe
et arrange une tente sur ta pirogue; ensuite puise beaucoup
d'eau et verse-la dans la pirogue; car lorsque la prochaine lune
va se lever, le soleil va chauffer. »
Et le soleil chauffa longtemps. Pendant deux mois le jour ne
finit par disparaître. Alors
, cessa pas. L'eau baissa petit à petit et
cet homme construisit une nouvelle maison, où il habita seul
avec sa femme. Ils y restèrent longtemps et eurent de nouveaux
enfants, et leur village s'agrandit : car les fils de cet homme
épousèrent leurs sœurs et en eurent des enfants, et ils firent des
plantations, et bâtirent de petites maisons autour de leurs cul-
tures; et les hommes redevinrent nombreux comme aupara-
vant".

(i) Asasi veut dire « terre» en achanti: Asasiwa signifie donc « Fils
de la Terre ». D'après la mythologie agni-achanti, le Ciel en effet épousa
DELALANGUE
AGNI 159
la Terre et en eut plusieurs enfants dont 1erSoleil, la Lune, Asye-Busu et
Asasiwa.
(2) bla est ici le subjonctif « qu'il vienne».
(3) be mèmè pour be ma ma èi (ils ne lui donnent pas).
(4) ma « donner» fait souvent au prétérit mè ni au lieu de ma ri.
(5) o est explétif.
(6) na veut dire ordinairement « mais », et aussi quelquefois, comme
dans ce cas « et ».
(7) i se rapporte ici a Asasiwa.
(8) trè ri est ici pour tra ri. -- - , --
(9) aworo tiga ba fi ble est la pour aworo nga bo a ft bie;afi est le
présent proche de fi : « la lune qui va venir de là, qui va commencer ».
(10) ba «venir» a ici comme plus haut (aworo iiga obafi. lo)le sens de 1
Motravfrhf « aller » nlacé devant un infinitif.
(11) C'est-à-dire quele soleil ne s'est pascouché durant deux mois.
(12) beyo dededede, « ils font longtemps », c'est-à-dire « ils passent un
long temps », même sens que plus haut o di awÕro nyÕ « il fit, il dura
deux mois ».
(13) Fa devant un verbe a le sens de « devenir, commencer à ».
(14) Cette légende, très répandue dans toute la région agni-achanti, est
très curieuse par son analogie avec le récit biblique; il est absolument
certain cependant qu'elle n'a ni une origine chrétienne ni une origne
musulmane ; je l'ai recueillie auprès de gens qui la tenaient de leurs
ancêtres et qui n'avaient jamais eu aucune relation ni directe ni indirecte
soit avec des chrétiens, soit avec des musulmans, A noter la précaution
conseillée par le fils du Ciel d'emporter du feu: les Agni attribuent au
feu une origine mystérieuse et en conservent toujours, ne sachant pas
allumer du feu sans feu.

3. — La conquête du Baoulé.

Aura Poku1 oni Aafwe* m be fiyã ni alè one be ku ni lelelele.


Aafwe be fwi ni be3; ne be awõndi be ba 6e aid* ri nzüe kõ be fre
Kumwé5. Yè Aura Poku wT : « Amu krwakrwa krwakrwa ni, amu
fa be8 kunuba, be0 yi nzue nu. » Yè be wi be yi ma. Yè Aura Poku
wa o ti kumba; o fa sika kpâghâ kpagba o fa ura ba i u, o tit yi
nzüe nu. Ñyè da kõ o gi nzue si1 bwe ku lo; yè fiyè o bri ri, i ti wo
ri ase; yè be krwakrwakrwa be fú ri su, be nati su dededede, le
buru one le nsyi be nia üe nati; o fa gyu le buru ne le móküe, ye be
krwakrwa be üe ri nzue nu kpè 8.
Aa mõ be fi lo be gyu nzue nu : kpè kõ fiyè mò o gya ri nzüe su
kè kye sa, kpèkõ agyasu; ye Aa mõ be kora ma nzüe n9 kpè, be le
ma alie kúsumâ.
Yè Aura Poku se mèmato krwakrwa kpa kè : « Me sie amú. » Yè
be wi:« Nzukoti o? » /M?; « Rike ti me sie amU : ye gyu ri Kumwe
BU,m se kè amú fa ba be8 yi nzue nu, amU wi be' yi ma; yè mi wa
160 ESSAIDE MANUEL
kuba kyengyekyengye me to ri nzüe nu, na amu añya simle": i ti e
mse ke msie amu. »
Ye be wTyo : « F'a ti! wo sie ye sakpa. »
Yè iwT: « Amu krwakrwa krwakrwa, m'a to amu duma. » 1 wT:
« Brembi nga, i akpaswa rye be fre Atutu, a tutu mi akò u". » Yè i
wi: « Nzipuriamu kusuma be ti mi nyama, amu be ti mi tüilwe. »
I wT nõu: «Ngbafwe, be gya nati sa, kyongyo kyongyoi ti be fre
amu Ngbã. » I wT : « Faafwe, amu ti mi sa fama» I wT: « Na-
nafive, amu ti sinzi, amu kra ma kondro, titititi si yè amu to"; i
so ti e me fre amu Nanafwe. » — Labani Aura Poku duma kpa b'o
tõ nitS Nanafwe mu ni, ie le Bonaf'we" : syini yè Va fre be Na-
nafwe!o. — Agbamu, be kondro bo be kra ni, ie le bofi; bofi kusu be
(r'èi agbau; nana Akwa-Bonitl wã: « J/o Poku, be fre be Agbau. »
Ye be fre ri be Agba. Yè Saniõ11 be gueredire, be di kd be su tu
ngondi; ye Akwa-Boni wT: « Be fre be Sa", be yèyè mboko. »
Warebo*z niu, nana Aura Poku wT: « Be, be ti mè i ti: na be fre
be Agwa» Ware48 da ho g1 kró ni su 17,i froro o gyu mwa f u; ye
be wl be fre kró ni Warebo. Yè be fre be krwakrwa Warebo.
Yè Aura Poku wa bo'u ri, b'o to ri Kumwe nu bo'u ri, i wT yo :
« Be fre mè ni Baule'°. » Ba'ule ni o yüeya.

Traduction. — La-reine Pokou' et Aa'-les ils gagnèrent guerre


et ils la-firent longtemps. Les-Aa ils chassèrent eux5 (Pokou et
ses partisans); et ils (Pokou et ses partisans) se-sauvent ils vien-
nent ils arrivèreni-à' rivière une on l'appelle Comoé". Et la-reine
Pokou dit: « Vous tous tous ici, vous prenez vos6 enfants, vous*
jetez-les rivière dans. » Et ils dirent ils jetteront pas. Alors la-
reine Pokou son-fils il était unique; elle prend de-l'or beaucoup
beaucoup elle prend met-sur l'enfant son corps, elle le-lance jette
rivière dans. Fromager grand un il se-dressait rivière l'autre-
côtéT partie une dans (dans un endroit situé sur l'autre côté de la
rivière); et le-fromager il se-courba, sa tête alla à-terre; et eux
tous ils montèrent dessus, ils marchèrent dessus longtemps, jours
dix et jours six ils n'avaient-pas-encore fini de-marcher; il prit
jusqu'à (ça leur prit jusqu'à) jours dix et jours huit, et eux tous
ils finirent eau dans traverser (de traverser l'eau) *.
Aa-les ils venaient-de là (ils venaient derrière) ils arrivent ri-
vière à (à la rivière) : fois une (tout à coup) le-fromager qui il se-
tenait rivière sur comme un-pont, tout à coup il se-dresse; et
Aa-les ils peuvent pas rivière traverser, ils avaient pas pirogue
d'autre-part.
Alors la-reine Pokou dit gens-du-paystous absolument que:
DELA LANGUE
AGNI 161

« Je commande vous. » Et ils dirent: « Pourquoi donc? » Elle


dit: « Chose pour (voici la raison pour laquelle) je commande
vous: nous atteignîmes Comoé sur, je dis que vous preniez (vos)
enfants vous6 les-jettiez rivière dans, vous dites vous6 jetterez
pas; alors mon fils unique tout-à-fait-unique je le-jetai rivière
dans, et vous obtîntes passage H: lui pour (c'est pour cela que) je
dis que je commande vous. »
Alors leur parole dit: « Nous comprenons! tu commandes nous
vraiment. »
Alors sa parole (elle dit) : « Vous tous tous, je vais donner vous
des-noms. » Elle dit : « Chef ce, sa tribu le-sien (le nom de sa
tribu) on l'appellera Atoutou, (parce qu'ils) plumeront (a tutu)
mes poules leur-corps'*. » Et elle dit: « Nzipouri", vous de-votre-
côté vous serez mes frères, vous serez mes soldats. » Elle dit en-
suite'* : « Les-Ngban, leurs jambes marchent comme-cela, en
boitant1* (comme quelqu'un qui a un ngbâ ou ver de Guinée), cela
pour (à cause de cela) on appellera vous Ngban. » Elle dit: « Faa-
foué, vous êtes ma main droite (fama) u. » Elle dit: « Nanâfoué,
vous êtes fous, vous portez pas de-pagne, toujours le-feu fait-lui
vous chauffer (vous emportez du feu sur vous pour vous réchauf-
fer) "; lui ainsi pour (à cause de cela) j'appelle vous Nanâfoué. »
— Autrefois la-reine Pokou le-nom vrai qu'elle donna18 à-Nanâ-
foué les ce (à ces Nanafoué), lui (ce nom) était Bonâfoué (les
10 ensuite alors on va
Sauvages) ; appeler eux Nanâfoué". — Agba
les, leur pagne que ils portaient, lui (ce pagne) était du-bofi
(pagne d'écorce); lebofi aussi on appelle lui agbaü; madame
Akoua-Boni fi dit: « Mère Pokou, on appellera eux Agbait. » Et on
appela eux Agba.
Et les-Sa ensuite" leur façon-de-parler,ils font (ils font l'action
de parler, ils parlent) un-peu ils se querellent; alors Akoua-Boni
dit: « On appellera eux Sa (c.-à.-d. gingembre) ", ils piquent
beaucoup. »
Les-Ouarèbo" ensuite", madame la-reine Pokou dit: « Eux,
ils sont le-pays sa tête (la tête de ce pays) : et on appellera eux
Agoua". » Un-ouarèu grand qui se-dressait village ce sur", sa
fraîcheur (c.-à-d. son ombrage) il atteignait très-loin; et ils dirent
ils appelleraient pays ce Ouarèbo (c.-à-d. sous le Ouarè). Alors on
appelle eux tous Ouarèbo.
Alors la-reine Pokou (son) fils qui était mort, qu'elle avait jeté
Comoé dans qui était mort, sa parole dit: « On appellera pays ce
Baoulé (c.-à-d. mort d'enfant)". » Enfant mort cette (cette mort
d'enfant) elle lui-faisait mal.
il
162 ESSAIDE MANUEL

Traduction libre. — Une guerre étant survenue entre la reine


Pokou et les Achanti, ils se battirent pendant longtemps, et Pokou
et ses partisans, repoussés par les Achanti, prirent la fuite et ar-
rivèrent sur les bords d'un fleuve appelé la Comoé. Alors la reine
Pokou dit: « Vous tous qui êtes ici, vous allez prendre vos nou-
veau-nés et les jeter dans le fleuve. » Mais ils refusèrent. La
reine Pokou avait un fils unique; elle prit des bijoux d'or en
nombre considérable, en revêtit le corps de son enfant et le pré-
cipita dans le fleuve. Un grand fromager se dressait sur l'autre
rive: il se courba et son sommet vint toucher la rive où se trou-
vaient Pokou et ses partisans. Tous alors montèrent sur le tronc
et s'avancèrent sur ce pont: la traversée dura longtemps, au
bout de seize jours elle n'était pas finie: il fallut dix-huit jours
pour que tous aient passé le fleuve.
Les Achanti, qui venaient derrière, arrivèrent aussi au fleuve:
alors le fromager, qui s'étendait comme un pont au-dessus du
fleuve, se redressa tout d'un coup, et les Achanti, qui d'autre part
n'avaient pas de pirogues, ne purent passer la Comoé.
Alors la reine Pokou dit à tous les gens qui l'avaient suivie
dans ce pays: « C'est moi qui serai votre reine. — Pourquoi cela?
dirent-ils. — Voici pourquoi, dit Pokou, je serai votre reine :
quand nous sommes arrivés à la Comoé, je vous ai dit de prendre
vos nouveau-nés et de les jeter dans le fleuve et vous avez re-
fusé; et j'ai pris mon fils, mon unique fils, et je l'ai jeté à l'eau,
et c'est .ainsi que vous avez obtenu le passage du fleuve: voilà
pourquoi je dis que je serai votre reine. »
Et ils répondirent : « C'est juste1 Tu es notre reine en effet. »
Alors-elle leur dit: « Je vais donner des noms à toutes les
tribus qui sont ici. Les gens de la tribu de ce chef qui est là s'ap-
pelleront Atoutou (les Plumeurs), parce que ce sont eux qui plu-
meront mes poulets. Vous, qui êtes mes frères, mes soldats, je
vous appelle Nzipouri (les Nzi forts). Vous autres qui marchez en
boitant comme si vous aviez des vers de Guinée aux jambes, on
vous appellera Ngban (les vers de Guinée). Vous qui êtes mon
bras droit, je vous appelle Faafoué (les gens de la droite). Vous
qui êtes des sauvages, qui allez tout nus, qui portez toujours du
feu sur vous pour vous réchauffer, je vous appelle NanAfoué. »
— Le vrai nom que la reine Pokou avait tout d'abord donné à
ces Nanâfoué était Bonâfoué (les Sauvages), mais depuis on les
appela Nanâfoué (pour ne pas les blesser). — Quant aux Agba,
les pagnes qu'ils portaient étaient faits d'écorce, et on appelle les
pagnes d'écorce agbau; aussi madame Akoua-Boni dit à Pokou :
DE LA LANGUEAGNI 163

« Mère, il faut les appeler Agbaon (les pagnes d'écorce). » Et on


les appela Agba. Restaient les Sa : quand ils se mettent à parler
ensemble, ils en arrivent tout de suite aux coups; aussi Akoua-
Boni dit: « On les appellera Sa (les graines de gingembre), parce
qu'ils ont le caractère chaud comme la saveur du gingembre. »
Quant aux Ouarèbo, madame la reine Pokou dit : « Ces gens-là
sont la tête du pays, on les appellera Agoua (place où se discutent
les affaires). » Or un grand ouarè se dressait'sur la place de leur
village, dont l'ombre s'étendait fort loin, ce qui fait qu'on appela
ce village Ouarèbo (sous le ouarè). Et dans la suite, on donna le
nom de Ouarèbo à toute la tribu.
Puis la reine Pokou, en souvenir de la mort de son fils, qu'elle
avait jeté dans la Comoé et qui s'y était noyé, dit : «.On appellera
ce pays Baoulé (mort d'enfant). » Car la mort de cet enfant lui
avait causé de la douleur.

(1) Poku, appelée Aura Poku (la reine Pokou) ou Asae Poku (la conqué-
rante Pokou), sœur ou nièce de Toutou, roi des Achanti et fondateur de
Coumassie, fit la conquête du Baoulé vers 1730.
(2) Aa ou Aafwe (gens dAa) est le nom donné par les Baoulé aux
Achanti de Coumassie.
(3) be fxoi ni oe, ils les chassèrent, les forcèrent à partir de Coumassie.
(4) atoj on rencontre plus souvent la forme tô; proprement ce verbe
veut dire « tomber », d'où « tomber sur, arriver à ».
(5) Kumwe, prononciation indigène du nom du fleuve que nous appe-
lons Comoc; l'endroit où Pokou atteignit le fleuve devait être situé près
d'Attakrou.
(6) L'orsqu'on a une fois exprimé le pronom amiï, ou peut le remplacer
dans la suite par le pronom be : amû fa be kunuba, vous prenez vos en-
fants (proprement: vous prenez leurs enfants).
(7) nziie si veut dire « sur le bord de l'eau », mais sur le bord opposé.
(8) Cela ne veut pas dire que la rivière était si large qu'il fallait dix-
huit jours pour la traverser, mais bien que les Achanti partisans de Pokou
qui avaient émigré avec elle étaient si nombreux qu'il leur fallut dix-
huit jours pour passer tous; du reste la mention qui est faite des nou-
veau-nés prouve qu'il s'agit d'une véritable émigration et que les émi-.
-grés avaient amené avec eux leurs femmes et leurs enfants.
(9) fi, euphonique.
(10) mè-ma « les enfants du pays» ; il ne s'agit pas des indigènes auto-
chthones du Baoulé, mais des tribus achanti venues avec Pokou, « les
enfants de son pays, ses compatriotes ».
(11) simle est pour si-le « action de oasser x.
(12) Ce jeu de mots est encore fait très souvent aux Atoutou par les
autres tribus; on prétend en effet que les Atoutou, n'étant pas d'un ca-
ractère guerrier, plûmaientles poulets que les autres tribus razziaient
dans les villages des autochtones.
(13) On ne connaît pas bien l'étymologie exacte du nom des Nzipouri ;
il semble qu'ils étaient commandés par un chef nommé Nzi, et, qu'en
164 ESSAIDEMANUEL

raison de leur valeur (« vous êtes nies frères et mes soldats 1),leur dit
Pokou), on les appela les Nzi-forts, Nzi-Kpri ou Nzi-Puri.
(14) Particule expletive : nio, ni.
(15) Onomatopée rendant le bruit que font en marchant les gens qui ont
aux jambes des nabâ ou vers de Guinée.
(16) Le nom était Fama-fwe, il s'est contracté en Faa-fwe.
(17) Allusion à une coutume qui existe chez plusieurs peuples primitifs
et qui consiste à toujours emporter un tison avec soi pour se tenir chaud.
(18)tô ni est ici pourto ri.
(19) Bonafwe, sauvages, peuples qui vont tout nus.
-
(20) L appellation de Bonafwe fut modifiée en Nanafwe parce que c était
une appellation blessante; Nanafive n'a pas de sens par lui-même, ou du
moins pas de sens apparent (nana-fwe, gens du grand-père, n'est pas une
étymologie acceptable).
(21) Akwa-Boni, nièce de Pokou, lui succéda comme reine du Baoulé;
Pokou avait un « fils » unique qu'elle jeta dans la Comoé.
(22) sa est le nom d'une espèce
- de gimwmbre.
(23) Les Ouarèbo étaient la tribu à laauelle aDDartenaitPokou.
(24) ni, particule explétive.
(25) agwa signifie « place», endroit où on se réunit pour les palabres,
généralement à l'ombre d'un grand-arbre; Pokou voulait donc dire :
« Les Ouarèbo sont la tête du pays, c'est d'eux que partiront les résolu-
tions d'intérêt général, comme d'une place de palabres ».
(26) Le war'è est le Sterculia Cordifolia.
(27) Le village dont il est question est le village connu aujourd'hui sous
le nom d'Akoua-Boni-Sakassou (cimetière d'Akoua-Boni) ou simplement
Sakassou ; on l'appelle encore Ouarèbo. La reine Pokou en avait fait sa
capitale et y est enterrée, ainsi que sa nièce. L'arbre en question existe
encore sur l'une des places.
(28) Baule (pour ba au-le ou ba-au-re) signifie « mort d'enfant ».

4. — Expédition de la reine Pokou chez les Gori.

Aura Poku o ko tò ri Gori-Blenufwe1; o ko sua na o* wo bre, ye


i wT o ko ku sona mõ be wo bre. Kpè kõ be awõndi ri, be ivuru ri
ifabwe tokro nu. 1 wT: « Sóna mõ be wo ni? me witni be kikra, me
wuabekd. » Yeoseri i si,o be' riikrd.ArieakyTniekd,iwT:« M'ako
na m'ko tra be » 0 gyu lo, b'awondi b'a wuru yabwe tokro nu. Yè
i wi yo : « Sónã nga mu, me sie ma be kõ, afi me ko lo rrCawu ma
be. » Yè be fre be Gori-Blenufwe4.

Traduction. — La-reine Pokou elle alla atteignit les-Gori-Blé-


noufoué1 ; elle alla-vers maisons quatre elles* étaient là, et elle
dit elle va tuer hommes-les ils sont-là. Fois une (tout à coup)
ils se-sauvèrent, ils entrèrent rocher creux dans (dans une ca-
verne). Elle dit: « Hommes les ils sont où? j'ai vu eux tout-à-
DE LA LANGUE
AGNI 165

l'heure, je vois pas eux encore. » Alors elle retourna son dos
(elle retourna sur ses pas), elle atteignit* son village. Le-jour se-
leva encore, elle dit: « Je vais aller et je vais attraper eux. »
Elle arriva là, il se-sauvèrent ils entrèrent rocher creux dans.
Alors sa parole dit: « Hommes ces les (ces hommes là), je com-
mande pas eux encore, puisque je vais làje vois pas eux. » Et on
appela eux les-Gori-gens du noir4.

Traductionlibre. — La reine Pokou, ayant atteint le pays des


Gori, se dirigea vers quatre maisons qui étaient là, disant qu'elle
allait tuer les hommes qui s'y trouvaient. Mais tout à coup ils
s'échappèrent et pénétrèrent dans une caverne. «Où sont ces gens ?
dit-elle, je les ai vus tout à l'heure et je ne les vois plus. » Puis
elle retourna sur ses pas et revint à son campement. Le lende-
main matin elle dit : « Je vais aller les attraper. » Lorsqu'elle
arriva à leur village, ils s'enfuirent et entrèrent dans leur ca-
verne. Alors Pokou s'écria: « En voilà des hommes! je ne peux
plus dire que je les commande, puisque quand je vais chez eux
je ne les vois pas. » Eton les appela Gori-Blénoufoué, c'est-à-dire
les Gori de la Nuit.

(1) Les Gori étaient une tribu à demi-troglodyte, ayant des cases, mais
se réfugiant dans des grottes en cas de danger; c'étaient les autochtones
de la partie nord-ouest du Baoulé actuel; ils étaient sans doute de la
même familleque les Mouin ou Mona, qui se rattachent aux Lô ou Gouro.
On appelle encore Gori les habitants du pays compris entre la rivière Fa
et la rive gauche du Bandama Blanc, mais les Gori actuels ont subi l'in-
fluence des Ouarèbo et ont adopté la langue
-- agni.
(2) o est mis ici pour be.
(3) bè est une forme assez rare du verbe ba « venir, arriver à ».
(4) On appelle blenu l'obscurité de la nuit (proprement: ble-nu « dans
le noir»); Blenufwe veut donc dire « les Gens de la Nuit », ceux qui
aiment l'obscurité.

5. — Le changement de lit du Bandama.

Inuho Gbdndama1 o ba si*, yè o kaki ri ba kd kõ lowe o uei I u ;


yè o ba, 6e su nõ nza. 0 wo ri niõ o ko tra ni Base kpighi i u. Yè
be wi : « Nzuko ba kå rye o le nga? » I wT : « M ba nõ nzã. » Yè
be m'èi nZli bye. Yè be fa kpTgbT i kpaku, be gwa nza nu, be se ba
kd : « Na nd. » I wT: « Nzukotif » Ye be wT: « Lowe o wo wo nwd
nu.» 1 wi ihi6.
Yè hyã kõ o m'èi bye ekõ, yè o no ni.
166 ESSAIDEMANUEL

Ye kògwe o ba n, o se bya kè : « Wo kumba kyengyeñgye, na"


se sóna fifi o, na* awõndi ko mwa (ft, na1 trã kokoiva. Kõgweniõ,
rike ko o ba* ba wa. Be ñga bù be e mi awTym'a ku be. » Yè bya o
tii rii auro nu, o wo ri, o ko Ira mwa lo.
Yè be lìga mlt krwakrwa krwakrwa ñga be wo kurd n'su10, be lafi
ri kdgwe; be iie lafi kpa u, be ti : wuwUU'uwu.Be ti nifige be ñga,
yabwe mõ, nzüe-nè mõ. Yè nzÚe si ni be kurd n'su ,0, o kata kró i
krwakrwa su kpd11.

Traduction. - Lorsque le-Bandama* il vint passer (par où il


passe maintenant)., alors il se-changea-en enfant petit un la-
lèpre elle était-sur-son3 corps; et il vient, ils sont-en-train-de
boire du-vin-de-palme. Il alla donc*, il alla s'asseoir 3 à-terre chef
sa peau (c.-à-d. à côté du chef). Et ils dirent: « Quoi enfant petit
espèce elle possède celui-là? (c.-à.-d. quelle espèce de petit enfant
est-ce là?)» Il dit: « Je viens boire du-vin-de-palme. » Et ils donné-
rent-lui vin-de-palme du. Ensuite ils prennentle-chef son gobelet,
ils versent vin-de-palme dedans, ils disent-à l'enfant petit: « Ne
bois pas. » Il dit: « Pourquoi? » Et ils disent: « La-lèpre elle est
ta bouche dans. » Il dit oui 1.
Et homme un il donna-lui en (du vin de palme) encore, et il
(l'enfant) le but.
Et la-nuit vint,il dit l'homme que: «Toi seul unique, ne7dis pas
à-homme aucun, mais8 sauve-toi, va très loin, ne7 reste pas près-
d'ici. Nuit cette, chose une elle va9 venir ici. Eux ceux-là qui ils
ont-fait à-moi avares (qui se sont montrés avares envers moi), je
vais tuer eux. » Et l'homme il quitta sa maison dans, il partit,
il alla demeurer loin dans.
Et eux ceux-là tous tous ceux-là ils étaient le-village dans", ils
dormirent la-nuit; les uns dormaient bien", ils entendent: hou-
houhou. Ils entendent les-choses elles toutes, pierres les, ani-
maux-d'eau les. Et l'eau passa leur village sur ,0, elle recouvrit
le-village sa totalité dessus bienfi.

Traduction libre. — Lorsque le Bandama se préparait à passer


par où il passe aujourd'hui, il se changea en un petit enfant cou-
vert de lèpre et vint en un lieu où des hommes buvaient du vin
de palme. Il alla s'asseoir à côté du chef. « Quelle espèce de petit
enfant est-ce là? dirent les hommes. — Je viens boire du vin de
palme », répondit-il. Et ils lui donnèrent du vin de palme. Mais
ensuite, ayant pris le gobelet du chef et l'ayant rempli, ils dirent
au petit enfant: « Ne bois pas 1 - Pourquoi? demanda-t-il. —
DE LA LANGUE
AGNI 167

Parce que tu as la bouche couverte de lèpre. —Ah ! bien! » fit-il.


Mais un homme lui redonna du vin de palme et l'enfant le but.
Puis la nuit étant venue, il dit à cet homme: « Ce que je vais te
dire est pour toi tout seul, ne le dis à personne. Sauve-toi, va-t-en
très loin, ne reste pas près d'ici; car cette nuit, il va se passer
quelque chose ici. Ceux-là qui se sont montrés avares envers moi,
je vais les tuer. » Alors cet homme quitta sa maison, partit et
alla s'établir très loin de là.
Tous ceux qui étaient dans le village dormaient pendant la nuit.
Certains, qui dormaient bien, furent réveillés par un bruit qui
faisait houhouhou. Et ils entendirent toutes sortes de choses
(qui faisaient ensemble un bruit épouvantable), des pierres, des
animaux aquatiques, etc. Et le fleuve passa par leur village et le
recouvrit complètement de ses eaux.

(1) GMnda-ma veut dire « le petit, l'enfant de GMrÍda »; Gbânda est le


nom indigène de Grand-Lahou, qui se trouve à l'embouchure du Ban-
dama.
(2) D'après les Baoulé, le cours inférieur du Bandama était autrefois
plus occidental; le fleuve passait chez les Memni (Gouro du sud) et se
confondait avec la rivière actuelle de Yokoboué. Les Memni ayant fait la
guerre au Bandama, dit la légende, il alla couler plus à l'est, du côté de
Tiassalé. Le changement de lit aurait commencé près du village actuel
de Singrobo, à un endroit appelé Afre-su (lieu des perles), où se passe
cette histoire, et où l'on trouverait parfois dans l'eau, parmi les pierres,
de grosses perles en cornaline, toutes taillées, analogues à celles que
portent les Soudanais. Près d'Afré-sou on montre encore l'emplacement
de l'ancien lit du fleuve.
(3) üèi est pourwo èi.
mu esi expiem. -.-"
(5) ni est ici la particule du prétérit; elle se met après le second veroe:
o kotrà ni, « il alla s'asseoir ». -
(6) ThT, affirmation usuelle, accompagnée d'un mouvement de tête de
bas en haut.
(7) na négatif est long.
(8) na voulant dire « mais» ou « et » est bref.
(9) ba devant un autre verbe répond à notre verbe « aller » avecle sens
futur. -
(10) L'n qui précède su est euphonique.
(11) kpti est le même mot que kpa.
(12) Il est à remarquer combien, dans les légendes agni, l'action de re-
fuser le boire ou le manger à un voyageur est sévèrement punie; com-
parer avec la légende du déluge.
168 ESSAIDE MANUEL

6. — L'origine des perles dites a aigris I).

Lalafwe nu boka mò wo Gydgomenube fre Afre-Boka*, Nya-


myefwe be sye be fwT mu boka ni su.
Nyamye-kpri i ma mõ be ti ufwe; be su ti mbri: be wu sÔna, kpè
kõ b'a fa be su ni, b'a kata be inu. Be timwt o ti tende, be ydngi
nu, o giva asyed. Ke ko'uS lol, ye be fa bulare be (r'èi mlaka one
be ayaba kpri tetretre, yè be tra nu one he fwT mil, ye he gyiila
ase; yè be kpè kumã; be fa afre woryebye be ur'è fwTmu be
komi nu one be sa nu one be gya nu, bye be w"è sèma kõ; yè be sye
fwT asyeò 8. Le kumba bo be ba be fwisyere, nzüe n to1 dededede,
aumã fita dededede, sond fi kora ma bro ko. Yè be sye be fwi, ye
be fu be ko nyamye sw8.
Yè sond mõ kúsu bd be ko afre dire be kpe kuma, kpè kõ b'a
tò Nyamye-Kpri ma mõ be kuma ryeto nu. Yè be fwi mõ akpro ni,
i" boue mo afre o mindei11 u,o minde komi sa one iil gya. Ye be
kpekpè, be fa ko be kro.

Traduction. — Les-anciens dans (c.-à-d. au


temps des anciens,
autrefois) la-montagne qui est-à Guiangomènou., on l'appelle
Afré-Boka (c.-à-d. montagne des perles) 1, les-gens-du-Ciel ils en-
terraient leurs cadavres montagne cette sur.
Ciel-Grand ses enfants ils sont blancs; leurs oreilles sont
grandes : ils voient un-homme, fois une (aussitôt) ils prennent
leurs oreilles ci, ils couvrent leur visage. Leur chevelure elle est
longue, ils la-déploient, elle tombe à-terre. Lorsque ils viennent'
à-mourir là4, alors ils prennent un-fer (une pièce- de fer) on ap-
pelle lui chaîne avec leur marmite-de-cuivre grande large, et ils
s'asseoient dedans avec leurs cadavres, et ils descendent à-terre ;
et ils creusent un-trou; ils prennent les-perles « aigris» 5, les-unes
ils mettent elles cadavres les leur cou sur et leurs bras sur et
leurs jambes sur, les-autres ils mettent elles (dans) urne une; et
ils enterrent les-cadavres dans-la-terre 8. Jour même que (le même
jour que) ils viennent-à leur enterrement, l'eau tombe' long-
temps, le-vent souffle longtemps, homme aucun peut pas brousse
aller. Et ils enterrent leurs cadavres, et ils montent ils vont ciel
dans*
Et hommes les aussi quand ils vont perles cherchero, ils creu-
sent des-trous, fois une (tout d'un coup) ils tombent Ciel-Grand
enfants les leur trou chose 10sur (ils tombent sur la chose du trou
des enfants du Ciel). Et leurs cadavres ont pourri, leurs fi os les-
perles elles adhèrent leurIl surface (à la surface des o&), elles
AGNI
DELA LANGUE 169

adhèrent au-cou comme-cela et à-leurs11 jambes, Et ils (les) cou-


pent, ils (les) prennent vont (à) leur village.

Traduction libre. — Autrefois les habitants du Ciel enterraient


leurs morts sur la montagne qui se trouve à Guiangomènou et
qu'on appelle la Montagne des Perles.
Les habitants du Ciel sont blancs; ils ont de grandes oreilles
avec lesquelles ils se cachent le visage aussitôt qu'ils voient un
homme; leurs cheveux sont longs et vont jusqu'à terre lorsqu'ils
les laissent tomber. Lorsque l'un d'eux vient à mourir, ils pren-
nent une chaîne de fer et y attachent une grande marmite de
cuivre très large, dans laquelle ils se placent avec leur mort, et
se laissent descendre à terre. Ils creusent une fosse; puis ils
prennent des perles d'aigris, en ornent le cou, les bras et les
jambes du cadavre, en mettent d'autres dans une urne, et enter-
rent le mort dans la fosse (avec les perles). Le jour qu'ils pro-
cèdent à cet enterrement, la pluie tombe et le vent souffle toute
la journée, et personne ne peut aller dans la brousse. Quand ils
.ont enterré leurs morts, ils remontent au Ciel (au moyen de la
chaîne, qui est tirée par ceux restés en haut).
Quant aux hommes, lorsqu'ils vont chercher ces perl-es, ils
creusent des trous et bientôt mettent à découvert le contenu des
tombes des habitants du Ciel. Les cadavres ont pourri et les
perles adhèrent aux os du cou et des jambes. Ils les enlèvent et
les emportent dans leurs villages.

(1) Guiangomènou, village ouarèbo situé dans la région d'Assafo (Baoulé


central).
(2) Cette montagne, qui n'est qu'une colline, est appelée indifférem-
ment Afre-Boka ou Worye-Boka (montagne des perles ou montagne des
aigris ).
(3) be ko'u, ils viennent à mourir, il leur arrive de mourir.
(4) /o, là, là-haut, c'est-à-dire au ciel.
(5) « Aigris» est un nom d'origine peu connue, donné à ces perles par
les premiers voyageurs européens qui en ont parlé (XVIe siècle) ; on trouve
aggry, aigry et aigris; ce nom serait celui donné à ces perles parles
indigènes de la région d'Accra. Ces perles, appelées worye par les Agni,
ne sont pas d'importation européenne ni de fabrication indigène, mais
viennent probablement de l'ancienne Egypte; ce sont des perles de verre,
le plus souvent d'un bleu transparent à reflets verdâtres, telles que celles
qu'on trouve dans les sarcophages égyptiens. Ces perles ne se trouvant -
que dans de rares sépultures d'origine inconnue, comme celles de Guian-
gomènou, et leur nombre allant en diminuant à mesure qu'on fouille ces
sépultures, elles ont acquis une énorme valeur dans toute la Côte d'Ivoire
et la Côte d'Or. Des maisons européennes ont cherché à les imiter sans
parvenir à tromper les indigènes sur la ressemblance.
170 ESSAIDEMANUEL

(6) asyeÕ(pour asye-Ù)veut dire « à la surface du sol»; l'emploi de


cette expression indique que les sépultures dont il s'agit ne sont pas
profondes; lorsqu'on enterre profondément, comme le font les Agnipour
leurs morts notables, on emploie l'expression asye-nu (dans la terre).
(7) L'n devant to est euphonique.
(8) « Dans» quand il s'agit d'un lieu où l'on monte, comme le ciel, se
dit suau lieude nu.
(9) dire est le nom verbal.
(10) huma rye « la chose du trou», c'est-à-dire ce qu'il y a dans le trou.
(11) est la pourbe.

II. — Contes.

1. — Le Ciel, l'Araignée et la Mort.

Nana Nyamye-Kpri i bo atotumã bo. Yè i wa bla, mo Ure, i Wt:


sona nga o sõ bo ni} sè sona o üe so u, o f'èi wa o m'e m'o1 gya. Yè
ndya Siti o ba ri o, o ba fa kaka fa so m bo* ni. Nana Nyamye-
Kpri i wT : se be sõ, sónã nga o fefe i u, o fa ba mèmè s; na sona
iiga o sõ ni, na na ( fwifw5 i u, i wi o fa bao fa m'e.
Ndya Sui ba sõ ni, kpè kõ o (10ifwi õ i u. Yè nana Nyamye i ma
mõ be ko se ri ke: « Ndya Sui o fwlfwT* ni i u. » Ye nana Nyamye-
Kpri i wi : « 0 kora ma bo n sõ. » Yè o fa ri bla ndya Süi sa nu.
0 se bro nè krwakrwa kpa., be ba ri, be sõ ni: ae ma y'e8.
Yè ndya Agbafri-Kendewa7 i wi i bóbò ko sõ, yè o ba ri sore. 0
bisa nana Nyamye i wa mo Ure nke: « Wo si nane bo Va fa, wo
LÕarye ma mi, i iva ni o ti ble? i wa ni o ti kokre? i wa ni o ti
ufiwe8 » Ye Kendewa o fi so, na nana Nyamye i wa mõ b'a ko se
m'è ke o fwTfwi* i u. Yè Kendewa o sõ lele, yè o üe ri bo n sõ. Ye
nana Nyamye o me9 ri bia, yè o fa ri nane o mè9 ni o.
Ye Kendewa i wi i riri i nane nga wo le, ngosyT10o su tra ma su
di a üe. Na o kò rika nga bo ngosyT o numa brè, kè o ku nane n
dill o. Yè o wo ri rika mwa fit. 0 gyu ri lo, si anwaKl. Yè i wa ka
be fre Aba-Ka, Kendewa i Wt : « Aba, si nga bo w"awu ni, ko fa
ue bla, ma ye di nane. »
0 ko : kazu ndya Aüe-Kpt, yè o su lafi. Yè Aba-Ka o'wú ni i
18
mutwa kokre, ye o bu ri kè si, yè o fa ri waka kaza, ye o fa ko sd
i mulwa. Kpe kõ ndya Aüe o tiñge, o bisa Aba-Ka kè : « Nzu wo? »
Aba-Ka wT : « Babali wT o bla ma ye di nane.» Yè o ba ri.
Kebd ndya Kendewa o'wú ni Aüe-KptI" i ivT: « Yo, me se ri kè
Aba-IÚi ko fre wo. » Ndya Aüe-Kpt wi : « Yo, m'a ba, na eU ku
nane e di e°. » Ye be ku ni nane. Aüe-Kpi wT : « Fa i walè kõ ma
mi. » Yè Kendewa m'èi i walè kõ, o fa m'è. Kpè kõ o amè i krioa-
DE LA LANGUE
AGNI 171

krwa bi. Yè o bisa Kendewa ekõ kè : « Fa nane krwakrwa ma mi. »


Yè o fa ri figba me* ni o. Yè Aue-Kpi otrey8 ni i gya nu brei9, o
amè ni krwakrwa kpa.
LaamÒ Ie ndya Kendewa wT : « Na ngosyT di mi nane bye! » SyT
ni i su11 Aue-Kpi o di ri krwakrwa ni i sa nu. Ndya Kendewa
bdbd o afiyd å bye a di m'e kõ.

Traduction. -Monseigneur Ciel-Grand sa forêt (est) herbes-grat-


teuses forêt (est une forêt d'herbes qui font gratter). Et son enfant
femme (sa fille), mademoiselle Ouré, il dit: homme ce il défri-
chera forêt cette, quand l'homme il finira défricher dessus, il (le
Ciel) prendra sa fille il donnera lui pour-qu'il' épouse (elle). Alors
monsieur Éléphant il vint, il vient prendre coupe-coupe com-
mencer-à défricher fôret1 cette. Monseigneur Ciel-Grand sa pa-
role: quand ils défricheront, homme ce il grattera sa peau, il (le
Ciel) prendra (son) enfant ne-lui-donnera-pas3; mais homme ce il
a débroussé, et n'a pas* gratté' sa peau, il dit il prendra (son)
enfant il prendra donnera lui.
Monsieur Éléphant vint défricher, fois une (aussitôt) il gratte'
sa peau. Alors monseigneur Ciel ses enfants ils allèrent dire (lui)
que: « Monsieur Éléphant il a gratté' sa peau. » Et monseigneur
Ciel-Grand sa parole: « Il peut pas forêt défricher. » Et il prit la-
femme monsieur Éléphant main dans (il reprit la femme à l'Élé-
phant).
Il dit-à brousse bêtes (aux bêtes sauvages) toutes absolument,
elles vinrent, elles étaient nombreuses: il-devient pas faire-lui
(il n'est pas possible de le faire, de défricher sans se gratter) 6.
Alors monsieur Agbafri-Kenndéoua7 il dit lui-même ira défri-
cher, et il vint-au défrichement. Il demande-à monseigneur Ciel
sa fille mademoiselle Ouré que: « Tu connais le-bœuf que ils vont
prendre (pour que) tu fasses-cuire nourriture donner moi, son
endroit ci il est noir? son endroit ci il est rouge? son endroit ci il
est blanc'? » Et Kenndéoua il se-frappait ainsi, mais monseigneur
Ciel ses enfants ils allaient dire pas à-lui que il (Kenndéoua) grat-
tait' sa peau. Et Kenndéoua il défriche longtemps, et il finit forêt
défricher. Et monseigneur Ciel il donna-lui' la-femme, et il prit
le-bœuf il donna-lui'.
Alors Kenndéoua sa parole (il dit) lui-même son bœuf celui-là
est là (il dit que ce bœuf qui était là était son bœuf à lui), les-
mouches" elles se-posent pas dessus mangent pas de-lui (n'en
mangent pas). Mais il va endroit ce lequel les-mouches elles ne-
sont-pas là, afin-que il tue le-bœuf pour-qu'il (le) mange". Et il
172 ESSAIDE MANUEL

alla-à un-endroit éloigné loin. Il arriva là, le-feu était-éteint


Et son fils petit on appelle Aba-Kan (Aba le Petit), Kenndéoua sa
parole: « Aba, feu ce lequel tu vois lui, va prendre en viens (va
en chercher), pour-que nous mangions le-bœuf. »
Il (Aba) va : voilà-que-c'était monsieur Ahué-Kpin (la Mort-
Chef), et il (Ahué-Kpin) était-en-train-de dormir. Et Aba-Kan il
vit son anus rouge, et il crut que (c'était) du-feu, et il prit un-
bâton petit, et il prend va piquer" son anus. Fois une (aussitôt)
monsieur Ahué il s'éveille, il demande-à Aba-Kan que; « Quoi
est? » Aba-Kan (sa) parole: « Papa" (sa) parole (est que) tu
viennes pour-que nous mangions du-bœuf. » Et il (Ahué) vint.
Dès-que monsieur Kenndéoua il vit Ahué-Kpin15, sa parole :
« Oui, j'ai dit que Aba-Kan aille appeler toi. » Monsieur Ahué-
Kpin (sa) parole: « Oui, je viens, mais nousIl tuons le-bœuf nous
mangeons11. » Et ils tuèrent le-bœuf. Ahué-Kpin (sa) parole :
« Prends son épaule une donne-moi. » Et Kenndéoua donne à-lui
son épaule une, il prend donne à-lui. Fois une (aussitôt) il (Ahué)
avale sa totalité à-la-fois. Et il demande-à Kenndéoua encore que:
« Prends bœuf tout donne moi.» Et il (Kenndéoua) prit tout donna9
(à lui). Et Ahué-Kpin il attrapa18 (le bœuf) ses pieds dedans là",
il avala tout complètement.
Auparavanpo monsieur Kenndéoua (sa) parole: « Pas-que-les-
mouches mangent mon bœuf de (mangent de mon bœuf) 1 » Ar-
rière celui sur (postérieurement à cela) Si Ahué-Kpin il mangea
tout ceci sa main dans (il le lui mangea tout). Monsieur Kenndéoua
lui-même il obtient pas en il mange pas lui encore (il n'en obtint
pas il n'en mangea plus).

, Traductionlibre. — Le Ciel avait une forêt remplie d'orties. Il dit


qu'il donnerait sa fille Ouré en mariage à quiconque défricherait
sa forêt. Alors l'Éléphant arriva, prit un coupe-coupe et com-
mença à défricher. Mais le Ciel déclara que celui qui se gratterait
en défrichant n'obtiendrait pas la main de sa fille; au contraire,
celui qui défricherait la forêt sans se gratter aurait la jeune fille.
L'Éléphant se mit donc à défricher, mais tout de suite il se
gratta. Alors les enfants du Ciel allèrent lui dire: « L'Éléphant
s'est gratté. — Il ne sait pas défricher la forêt! » dit le Ciel, et
il enleva sa fille des mains de l'Éléphant.
Il appela toutes les bêtes sauvages; elles vinrent en grand
nombre, mais ne purent réussir (à défricher la forêt sans se
gratter).
Alors l'Araignée dit qu'il voulait essayer lui aussi; il se mit à
DE LA LANGUE
AGNI 173

défricher, et il demandait à Ouré, la fille duCiel : « Tu connais


le bœuf qu'on va prendre pour que tu me fasses à manger: ici,
il a du noir? et là, il a du rouge? et ici, il a du blanc? » (Et tout
en disant cela, sous prétexte de montrer des parties de son corps,
l'Araignée se frappait où ça le démangeait, mais il n'avait pas
l'air de se gratter.) Et.en disant cela l'Araignée se frappait, mais
les enfants du Ciel n'allèrent pas dire à leur père qu'il se grattait,
(n'en ayant rien vu). Et ainsi l'Araignée put finir de défricher la
forêt. Et le Ciel lui donna sa fille en mariage et lui fit cadeau d'un
bœuf.
L'Araignée dit: « C'est à moi, ce bœuf, je ne veux pas que les
mouches viennent se poser dessus pour en manger. » Et il alla en
un endroit où il n'y avait pas de mouches, afin d'y tuer son bœuf
pour le manger. Il alla ainsi très loin. Quand il arriva, son feu
(qu'il avait emporté avec lui) était éteint. Il dit alors à son petit
garçon qui s'appelait Aba-Kan : « Aba, tu vois ce feu là-bas, va
en chercher pour que nous mangions notre bœuf. »
Aba alla (à l'endroit que lui avait montré son père) : c'était la
Mort qui dormait. Aba-Kan vit son anus qui était rouge, il crut
que c'était du feu, et, prenant un petit morceau de bois, il l'ap-
procha de l'anus de la Mort pour l'allumer. A ce contact la Mort
s'éveilla et demanda: « Qu'y a-t-il? » Aba-Kan répondit: « C'est
papa qui te fait dire de venir pour que nous mangions du bœuf. »
Et la Mort vint. -
Dès que l'Araignée aperçut la Mort, il lui dit: « Oui, j'avais dit
à Aba-Kan d'aller t'appeler. — Eh bien, me voici, dit la Mort;
tuons le bœuf et mangeons. » Et ils tuèrent le bœuf. « Donne-moi
une épaule », dit la Mort. L'Araignée prit une épaule et la donna
à la Mort qui n'en fit qu'une bouchée, et qui dit à l'Araignée :
« Donne-moi le bœuf tout entier. » L'Araignée le lui donna tout
et la Mort, sans bouger de place, l'avala tout entier.
L'Araignée avait bien dit: « Je ne veux pas que les mouches
touchent à mon bœuf. » Mais déjà la Mort le lui avait mangé tout
entier, et il ne resta rien pour l'Araignée.

(1) m'o pour ma o « afin qu'ilM.


(2) L'mest euphonique.
(3) mèmè est pour ma ma èi « ne pas lui donnner »; o fa ba mèmè, il
ne lui donnerait pas son enfant. - -
(4) Le premier na (a orel) veut dire « et », le second (a long) est la
négation. ----
(D) « gratter » se dit (èrè ou fwafwà : devant le pronom régime de la
3e pers. du sing. fioitpwftdevient fwïfw~.
174 ESSAIDE MANUEL

(6) ae ma y'e (il devient ne pas le faire) rend exactement notre locution
« il n'y a pas moyen- ».
(7) L'Araignée est le personnage qui revient le plus souvent dans les
contes agni; c'est un héros de fabliaux dans le genre de notre Renard,
avec cette différence que presque toujours, après avoir roulé tout le
monde, l'Araignée finit par être roulé. De plus on lui prête beaucoup de
défauts: rusé et malin, il est d'autre part égoïste et avare, méchant
pour sa femme, et ne sait pas profiter de ses avantages. Il a toute une
généalogie : fils d'Agbafri comme l'indique son nom (Agbafri-Kèndewa),
il a pour femme Akoru et possède toute une nichée d'enfants.
(8) Cette partie du conte manque de clarté à la lecture; il faudrait une
explicalion supplémentaire (qu'on trouvera dans la traduction libre),
explication à laquelle le narrateur supplée par une mimique très amu-
sante, se frappant le corps chaque fois qu'il dit i wa ni ti ble? i wa ni ti
kokre?, etc., et se grattant sans en avoir l'air.
(9) mè ri, mè ni, sont pour ma ri, prétérit du verbe nia; la forme la
plus employée est mè ni.
(10) ngosyTest ici un singulier collectif.
(11) n di est la forme du subjonctif.
(12) si anwa, lé feu (que Kenndéoua avait emporté à la main) s'était
éteint.
(13)so veut dire appuyer un morceau de bois sur du feu pour l'enflam-
mer.
(14) baba et na s'emploient sans pronom régime, comme en français
« papa» et« maman».
(15)AÜe-KpT,nom du génie de la Mort, qui joue un peu dans les contes
agni le rôle de l'Ogre dans les nôtres; c'est Aüe qui veut dire « Mort» ;
KpT, qui signifie « chef» ou « vieillard », complète le nom. La Mort est
un génie masculin: Kèndewa d'Araignée} est aussi du sexe masculin.
(16) e, pourue, « nous».
(17)e est ici explétif.
(18) trè est ici pourtra.
(19) i gya nu brè signifie « les pieds restant sur place, sans bouger de
place».
(20) laamô veut dire proprement « avant que» ; iciil signifie plutôt
« auparavant ».
(21)syi ni i su veut dire « déjà» (avant que le souhait de l'Araignée
relatif aux mouches ne se soit trouvé en péril, déjà il était devenu inutile
puisque la Mort avait mangé le bœuf).

2. La mort du Chien.

Kyi ko ndya Gbogro, ndya Aiwa, ndya Nane, ndya Kre, ndya
Nyama-Froro, be ko so nibe bo. Ndya Gbogro Wt: « Ame swl duma
ufre. » Gbogro hóbo duma i rye ni be fre kè : Zagbranumaasu-
manu*; ndya Nane rye le Lu-Kofi; ndya Alwa i rye le Mi Küa-
Dibo*; ndya Krp rye le Lengelenge-Frerepo; ndya Nyama-Froro
i rye le Mi Nyamakd-Sararakpa5. Yè be wT : « Be di aure kè ye
AGN1
DELALANGUE 175

krwakrwa mò ye aswl duma iva ni, na ame ko kdol kre bla mo.
Sona Uga o ko kTl ie kro ro o kre bla mo, ye di amwi. »
Yè ndya AllOa i wT : « M ko baka su. » Kpe kõ o awondi ri, o ko
se bla mu kè : « Ye aswT duma bro ro. » Yè bla be lOt : « Be fre
amu sdf » Aiwa wi : « Be fre mi Kua-Dibo, be fre name Lu-Koft,
be fre gbogro Zagbranumaasumanu, be fre krè Leñgeielîge-Frèrepo,
be fre Ñyama-Froro I\yamakd-Sararakpa. Na amft ma mi arye one
ne m'an di. » Yè bla mõ be mè nil o.
Yè be fa ri arye bd be ko fyesu lo. Kpe kõ Alwa awdndi adimwa'
be inu. Ye bla be gyii ri lo, yè be Wt : « Ndya Lu-Kofi mo! ndya
Zagbranumaasumanu mo! ndya Küa-Dibo mo! ndya hyamakõ-Sa-
rarakpa mol ndya Lengeleiige-Frerepo mo ! »
Yè Gbogro* wT: « Wa ko kd ni duma kuro ro? » Be wT : « Sona
fi a9 wo ma kuró ro, na Aiwa o wo ri baka su. » Qbogro bisa Aiwa
kè : « Wo e k'o se ri duma ni kuro ro? » Alwa wT: « Na mi e. »
Yè be wi yo : « Ame ko di amwi ! » Yè be wo ri kró.
Be ko bubu ri iye, be tro si nwa. Yè be krwakrwa be wT: « Si
kpri iiga bd ye a tro i nwd wa, ye tu ye tra si su niõfO,. sona ñga
o ko se ri duma kuró ro, o tò si nu. » Yè ndya Nane o ba ri, o tu
tra ri su, si aerè m'è. Ndya Gbogro i wT: « Se mi e m ko se ri duma
ni kuro ro, ma me tò si nul sè na mi o, ma m tu m tra su !» Yè Gbo-
gro o tu tra ri su o, rike fi aerè me. Yè ndya Kre o e ri kumba, o
aéra ma. Ndya Nyama-Froro kusumd o e ri sò eko, o ere m'è. Yè
be wi : « Ndya Aiwa, bla e wo rye! »
Ii pè kõ o se be kè : « Amu nya watafwe mo! » Kpè kõ o ho.si iya
st. Yè be wT : « Y'awú me. » Yè o ba ri byeko, i wT o tu tra si su,
yè o td ri si nu.
I ti e alwa o ko'u o, o krukru i sa o b'èi u; i wT i üe fi i hóbó.

Traduction. — Jour un monsieur Hyène, monsieur Chien, mon-


sieur Bœuf, monsieur Crapaud, monsieur Liane-Froide (Serpent),
ils allèrent défricher leur forêt. Monsieur Hyène dit: « Nous chan-
geons des-noms nouveaux. » L'Hyène lui-même le-nom sa chose
cette on appela que (on appella ce qui concerne le nom de l'hyène) :
Zagbranuma-asuma-nut; monsieur Bœuf le-sien fut Lu-Kofi;
monsieur Chien le sien fut Maître Küa-Dibol; monsieur Crapaud
le-sien fut Lefigelenge-Frèrepo-, monsieur Liane-Froide le sien fut
Maitre filyamakd-Sararakpa8 Et ils dirent: « On fait une-loi que
nous tous qui nous changeons-de nom ici, ne-pas nous allons
parler4 montrer aux femmes. Homme ce il ira dire' lui village
dans il montrera aux femmes, nous ferons fétiche. »
Et monsieur Chien il dit: « Je vais arbre sur (je vais aux ca-
176 ESSAIDE MANUEL

binets). » Aussitôt il courut, il va dire aux femmes que: « Nous


avons-changé de-nom brousse dans. » Et femmes elles disent :
« On appelle vous comment? » Chien dit: « On appelle moi Kiia-
Dibo, on appelle le-bœuf Lu-Koft, on appelle l'hyène Zagbranuma-
asumânu, on appelle le-crapaud Lerïgelenge-Frèrepo, on appelle
Liane-Froide (le serpent) Nyamako-Sararakpa. Mais vous donnez
moi du-pain avec de-la-viande que-je mange. » Et les femmes
elles donnèrent6.
Et elles prirent nourriture pour-que elles aillent plantations à.
Aussitôt Chien court va-devant7 leur face. Et les-femmes elles ar-
rivèrent là, et elles dirent: « Monsieur Lu-Kofi bonjour! monsieur
Zagbranuma-asumânu bonjour! monsieur Küa-Dibo bonjour!
monsieur ÑyamakÕ-Sararakpa bonjour! monsieur Lengelenge-
Frèrepo bonjour! »
Alors Hyène8 dit : « Qui est-allé dire les-noms village dans? »
Ils dirent: « Homme aucun il9 est-allé pas village dans, mais
Chien il est allé aux cabinets. » Hyène demande-à Chien que:
« Toi que tu as dit noms ces village dans? » Chien dit : « Pas
moi. » Alors ils dirent: « Nous allons faire fétiche! » Et ils allè-
rent-au village.
Ils allèrent casser du-bois, ils allument feu sa-flamme. Et eux
tous ils dirent: « Feu grand ce lequel nous venons d'allumer sa
flamme ici, nous sautons nous dépassons le-feu sur"; homme ce
il est allé dire les-noms village dans, il tombera feu dans. » Et
monsieur Bœuf il vint, il sauta par-dessus, le feu brûle pas lui.
Monsieur Hyène il dit: « Si moi je suis allé dire noms ces au vil-
lage, que je tombe feu dans! si pas moi, que je saute, je dépasse
dessus! » Et Hyène sauta pardessus, chose aucune brûla pas lui.
Et monsieur Crapaud il fit la-même-chose, il est-brûlé pas. Mon-
sieur Liane-Froide aussi il fit ainsi encore, il (le feu) brûle pas lui.
Et ils dirent: « Monsieur Chien, viens faire ta chose (à ton tour) ! »
Aussitôt il dit eux que: « Vous, regardez marchands les! »
Aussitôt il tourna autour-du feu. Et ils dirent: « Nous voyons
»
pas-lui (nous ne l'avons pas vu, nous ne l'avons pas vu sauter).
Et il vint encore, il dit il sautera feu par-dessus, et il tomba feu
dans.
Cela pour (voilà pourquoi) le-chien il va mourir, il recourbe ses
pattes, elles viennent-sur son corps; il dit (il veut dire par là que)
sa mort vient-de lui même.

Traduction libre. — Un jour l'Hyène, le Chien, le Bœuf, le Cra-


paud et le Serpent s'en furent défricher leur forêt. L'Hyène dit:
DE LA LANGUEAGM i77
« Prenons d'autres noms. >»Alors on donna à l'Hyène elle-même
le nom de : Ne-serre-pas-la-main-à-l'enclume; le Bœuf fut appelé
Lou-Kofi; le Chien, Maître Kua-Dibo; le Crapaud, Long-Appel; le
Serpent, qu'on appelait déjà Liane-Froide, reçut le nom de
Maître Liane-traine-à-terre. Alors ils dirent: « Nous allons décider
que nous tous qui venons de changer de noms ici, nous n'allions
pas révéler ces noms aux femmes. Si quelqu'un s'en va dire ces
noms au village et les apprendre aux femmes, nous ferons fétiche. »
Bientôt le Chien dit: « Je vais aux cabinets. » En même temps
il partit en courant et s'en fut dire aux femmes: « Nous avons
changé nos noms. - Comment vous appelez vous? dirent les
femmes. — Moi, dit le Chien, on m'appelle Kua-Dibo; on appelle
le Bœuf, Lou-Kofi; l'Hyène, Ne-serre-pas-la-main-à-l'enclume ; le
Crapaud, Long-Appel; la Liane-Froide, Liane-traîne-à-terre. Mais
vous, donnez-moi du pain et de la viande, que je mange. » Et les
femmfès lui donnèrent à manger.
Puis elles prirent le manger (de leurs maris) pour le leur porter
aux plantations. Aussitôt le Chien se mit à courir en avant d'elles,
(pour arriver le premier). Et quand les femmes arrivèrent, elles
s'écrièrent : « Bonjour et bon travail, monsieur Lou-kofi ! bonjour,
monsieur Ne-serre-pas-la-main-à-l'enclume! bonjour, monsieur
Kua-Dibo1 bonjour, monsieur Liane-traîne-à-terre! bonjour,
monsieur Long-appel! »
« Qui a été dire nos noms au village? s'écria l'Hyène. — Per-
sonne n'est allé au village, dirent-ils, mais le Chien est allé aux
cabinets. » Alors l'Hyène demanda au Chien: « C'est toi qui es
allé dire nos noms au village? — Ce n'est pas moi! » répondit le
Chien. Alors tous dirent: « Allons faire fétiche! » Et ils se rendi-
rent au village. 1
Ils allèrent casser du bois mort et allumèrent du feu. Et tous
dirent: « Nous allons sauter par dessus ce grand feu que nous
venons d'allumer : que celui qui a été dire nos noms au village
tombe dans le feu! » Le Bœuf s'approcha et sauta, sans se brûler.
L'Hyène s'écria: « Si c'est moi qui suis allé dire les noms au vil-
lage, que je tombe dans le feu! si ce n'est pas moi, que je saute
par dessus! » Et l'Hyène sauta par dessus sans se brûler. Le Cra-
paud fit de même et ne se brûla pas. Le Serpent aussi sauta et ne
se brûla pas. « Allons, dirent-ils au Chien, à ton tour1 »
Aussitôt il leur dit: « Regardez donc ces marchands qui pas-
sent! » Et (il profita de leur inattention pour) tourner autour du
feu. Mais ils dirent: « Nous ne l'avons pas vu sauter ! » Alors il
12
178 ESSAIDE MANUEL

revint, disant qu'il allait bien sauter par dessus, mais il tomba
dans le feu.
Voilà pourquoi un chien qui va mourir ramène ses pattes sur
sa poitrine; il veut dire par là que lui-même est cause de sa mort.

(1) Zagbra-nu ma asumti-nu « dans la forge ne pas toucher la main »,


ce qui répond à notre « on ne met pas la main entre l'enclume et le mar-
teau ».
(2) Kiia est un des noms donnésaux chiens; Diboest un nom d'homme.
(d) Nyama-ko sarara-kpa « une liane traîne bien a terre»; Lengelenge-
Frère-po, veut dire: « long appel po », allusion au cri (po) que le crapaud
répète longuement le soir.
(4) o est ici explétif.
(5) kTestla forme que prend ordinairement le verbe M « parler, dire »,
devant le pronom régime de la 3e pers. du sing.
(6) mè ni (pour ma ri) est la forme ordinaire du prétérit de ma « don-
neri).
(7) adimwa est mis ici pour dimiva : assez souvent on fait précéder les
verbes du préfixe a sans raison apparente.
(8) L'Hyène, dans le folk-lore agni, est le roi des animaux et passe
avant la Panthère et l'Éléphant.
(9) a remplace quelquefois o « il » comme sujet d'un verbe neutre.
(10) nio, particule explétive.

- III. — Chansons.

REMARQUE. — Les chansons agni offrent en général peu d'inté-


rêt au point de vue littéraire, car elles ne se composent pour la
en chan-
plupart que d'un refrain très court qu'on répète à l'infini
Beau-
geant seulement quelques mots, parfois un nom propre.
si on les
coup de chansons sont improvisées par les chanteurs;
trouve jolies, elles se répandent et sont chantées un certain temps
- et les remplacent.
jusqu'à ce que d'autres soient à la mode
La langue des chansons n'est pas toujours absolument la même
les omissions, les ar-
que celle de la conversation; les élisions,
chaïsmes y sont plus nombreux, sans parler des onomatopées :
c'est en somme l'analogue de notre langue poétique.
de femmes,
Presque toutes les chansons, surtout les chansons
sont personnelles. On les applique d'ailleurs à n'importe qui en
changeant le nom propre et quelques qualifications.

1. — Chansons de femmes.
Aló Sokoti e (bis), gbafrì krama e,
Fa mi ye UJO,yo, ndya e, la mi ye wo!
DE LALANGUE
AGNI 179

Fa mi ye wo Agbanya si,
Fa mi ye wo Agbanya si bleble.
Sokoti e, gbafrr krama e!
Ndya e, fa mi ye wo, fa mi ye wo Agbanya si e.
Traduction. — 0 beau Sokoti, ô joli jeune homme, prends-moi
et allons (c'est-à-dire : allons ensemble, laisse-moi t'accompa-
gner), oui, ô monsieur, prends-moi et allons! prends-moi et allons
au gué de l'Agbagnyan, prends-moi et allons tout doucement
jusqu'au gué de l'Agbagnyan. 0 Sokoti, ôjoli jeune homme! ô
monsieur, prends-moi et allons, prends-moi et allons jusqu'au
gué de l'Agbagnyan 1.

Alò, wo myãgu se kè o ba, AnoI


ALó, o se kè o ko o ba, AnoI
Me ko gy' Ano o;
Amu na ka nde o : m'agya lele! -
Traduction. - Bel homme, ton amie dit qu'elle reviendra, Ano!
Bel homme, elle dit qu'elle s'en va (mais que) elle reviendra, Ano!
(Elle dit :) « Je vais épouser Ano; vous autres ne racontez pas
d'histoires: je suis mariée (avec lui) depuis longtemps! »

Ndya, ndya, m'agya! (bis)


M'agya ri wa o ?
M'agya ri Kofi-Ble o;
Amu na kd nde o, m'agya lele!
Traduction. — Monsieur, monsieur, je suis mariée! je me suis
mariée (avec) qui? je me suis mariée (avec) Kofi le Noir; vous, ne
faites pas d'histoires, je suis mariée depuis longtemps!

0 ble le e,
-
Akesi-Ndyalo Leñgeleñge-Ñyama e! (bis)
Be se, ndya!

Traduction. - Il (est) là, là, Akessi-Ndyalo la Longue-Liane!


on le dit, monsieur! (Chanson composée en l'honneur de plu-
sieurs tirailleurs sénégalais qui se trouvaient en garnison dans le

(1) Cette chanson fut composée par des femmes de Tournodi lors du
passage d'un Atoutou nommé Sokoti qui était remarquable par sa beauté
et dont toutes les femmes étaient éprises ; elles lui demandent par ces
paroles de Je reconduire jusqu'au passage de la rivière Agbagnyan, qu'il
devait traverser pour retourner chez lui.
180 ESSAIDE MANUEL

Baoulé; la seconde phrase change pour chacun des héros de la


chanson; celle-ci s'applique à un Toucouleur nommé Moktar-
Diallo et surnommé par les femmes Akessi-Ndyalo la Longue-
Liane, à cause de sa taille élancée.)
Me kra ma bofi o (bis),
Me kra ma tuaka bofi o!
Ndya ri o ba (bis), me kra srike o !
Me no mame o (bis),
Me nõ ma Baule me nzã o !
Ndya ri o ba (bis), me nõ bró-nzã o!
-
Me di ma byã o (bis),
Me di ma Asoko bya o!
Ndya ri o ba (bis), me di Brofwe o!
SakaI
Traduction. — Je ne porterai plus de pagnes d'écorce, je ne
porterai plus de pagnes d'écorce d'arbre! mon maître arrive, je
porterai de la soie! — Je ne boirai plus de vin de palme, je ne
boirai plus de vin de palme du Baoulé! mon maître arrive, je
boirai du vin d'Europe (du tafia ou du genièvre) ! — Je ne parta-
gerai plus la couche d'un homme, je ne partagerai plus la couche
d'un homme d'Apollonie ! mon maître vient, je partagerai la
couche du Blanc1 !

2. — Chansons de guerre.
Ma miaire ne tiii: aima me ko.
Me kundè me kpè be ti: aima me ko.
Be le bla be ti krama : aima me ko.
Be se kè be le sika : aima me ko.
Ne så kè me bu kyeui: aima me ko.
Ne sd kè me so amwi : aima me ko.
Me kunde me kpè be ti : aima me ko.
Ma mi aire ne tüi : aima me ko.

Traduction. — Donne-moi de la poudre et des fusils: je parti-


rai demain. Je veux leur couper la tête: je partirai demain. Ils

(1) Cette chanson est souvent chantée par les femmes lors de l'arrivée
d'un Blanc, sans d'ailleurs qu'elle tire à conséquence, pas plus pour ce
dernier que pour la chanteuse. — Le ri qui suit ndya est pour riri « lui-
même» ; ndya ici s'emploie dans le sens de « maître de la maison,
mari ». — Saka, qui termine habituellement chaque couplet, est une
exclamation qui n'a pas de sens précis.
DE LA LANGUE
AGNI 181

ont des femmes qui sont jolies: je partirai demain. On dit qu'ils
ont de l'or: je partirai demain. Aujourd'hui il faut que je fasse
des balles: je partirai demain. Aujourd'hui il faut que j'offre un
sacrifice: je partirai demain. Je veux leur couper la tête: je par-
tirai demain. Donne-moi de la poudre et des fusils: je partirai
demain'.
Ndya mò kekre o! Be ti kekerike!
Brofwe mõ kekre o! Be ti kekerike!
Traduction. — (Nos) maris sont braves, ils sont forts! les Blancs
sont braves, ils sont forts! (Chanson chantée par des femmes
agni mariées à des tirailleurs sénégalais pendant que leurs maris
étaient partis en expédition*.)

3. — Chansons diverses.
Y'awdndi, y'afè mboko :
E le ma ndomati o.
Nous courons, nous sommes bien fatiguees; c'est parce que
(ti o) nous n'avons pas. ce qu'ont les hommes. (Chanson que
chantent les femmes lorsque, par suite d'une guerre, elles sont
obligées de fuir de cachette en cachette.)
Baule be di koflgroma,
Kaga be di wo.
Les Baoulé mangent des escargots, les Sénoufo mangent du
serpent. (Chanson composée par les Sénoufo réfugiés chez les
Baoulé, lorsque ces derniers leur reprochaient de manger du
serpent.)
Asye-Busu-Kwamna e ba nõ nza e :
Ndya Kwamnãbo, bra nõ me.
Assyé-Boussou-Kouamna vient boire du vin de palme: mon-
sieur Kouamnanbo, viens boire du vin de palmier à huile. (Chan-
son qu'on chante après avoir invoqué le génie de la brousse,
- Assyé-Boussou-Kouamna ou Kouamnanbo.)

(1) Cette chanson m'a été chantée par Kouadio-Zegbé, chef d'Agba-
gnyan-sou près Toumodi et ses guerriers, lorsqu'ils sont venus m'offrir
leur concours contre un chef révolté.
(2) En temps de guerre, quand les hommes sont partis pour se battre,
les femmes se peignent en blanc, s'habillent de blanc, et courent par
tout le village en chantant des chansons qui sont censées avoir un effet
salutaire sur le succès de leurs maris. Ce ne sont que des cris, souvent,
comme : Akafu ti alèl Oku ti alè! etc. (Akafou est l'ennemi, Okou est
l'ennemi).
SEPTIÈME PARTIE

CONSIDÉRATIONS ETHNOLOGIQUES ET
PHILOLOGIQUES

I. — La famille Agni-Achanti.

La parenté des Agni avec les Achanti, établie par M. Binger,


est indiscutable: les Agni forment un groupe de la grande famille
ethnique à laquelle appartiennent non seulement les Achanti,
mais la grande majorité des tribus de la Côte-d'Or et la moitié à
peu près des habitants de la Côte d'Ivoire.
Les Achanti en effet ne sont qu'une tribu, peu importante
même si l'on ne considère que le nombre de ses membres, et qui
est limitée à la ville de Coumassie et aux villages environnants
(Douabin, Agouna, Kofi-Ya-si, San-sou, Da-sou ou Békouaï, etc.).
Mais comme les Achanti ont toujours été guerriers et que leurs
multiples incursions chez les tribus voisines ont causé de nom-
breux bouleversements ethnologiques, on a pris l'habitude de
confondre sous le nom d'Achanti beaucoup de tribus différentes.
Le nom d'Achanti d'ailleurs n'est pas leur vrai nom: la con-
sonne ch n'existe pas dans leur dialecte; le nom qu'ils se donnent
à eux-mêmes est Asante (A-sa-nté) : les Fanti les appellent Achanti.
(Acati), ou encore l'ci ou Otci (Tchi, Otchi); les gens d'Accra les
appellent Asianti: les Apolloniens les appellent Zandere, les
Agni de l'est Asandrè, les Agni de l'ouest Aa. Les Mandé, les ap-

(1) Pour les indications géographiques données dans ce chapitre, se


guider sur la carte Spicq et sur l'esquisse placée à la fin du volume. —
Tous les motsécrits en caractéres italiques devront se prononcer suivant les
principes énoncésau début de ce livre, au chapitre de l'alphabet. Les mots
non en italiques se prononceront à la française.
DE LA LANGUE
ESSAIDEMANUEL AGNI 183

pellent TÕ (Ton), nom qu'ils appliquent d'ailleurs à tous les peu-


ples de famille agni-achanti.
Les Asante appartiennent à un groupe appelé Aka ou Akâfu1
(ou encore Akan (Akann) ou Akanfu), et qui comprend: les
Asante, les Adanse, les Akim ou Akyi., les Asini ou Asin, les Fanti,
les Akwapim, les Akwamu, les Okwau (Okouahou), les Kânyi (ou
Takima), etc. (voir plus loin).
Les Agni, comme peuple et comme langue, sont postérieurs
aux Akan, au moins les Agni proprement dits: car les Zéma ou
Apolloniens sont d'origine très ancienne, bien qu'appartenant au
même groupe que les Agni. Ces derniers sont en général dus à un
mélange d'Akan envahisseurs avec des autochtones appartenant
d'ailleurs à des familles diverses. Les Akan eux-mêmes étaient
dus à un mélange occasionné par les migrations des Nta ou Nda,
véritable souche de la famille agni-achanti.
L'élément nia est celui qui a prédominé dans la formation de
toutes les tribus et de toutes les langues qui se rattachent à la
grande famille que j'appelle, faute de dénomination plus exacte,
agni-achanti.
Les Akan semblent bien n'être pas originaires du pays qu'ils
occupent aujourd'hui ou tout au moins de la partie centrale et
méridionale de ce pays. Certains auteurs (Bowdich, Christaller,
Reindorf) prétendent que les Akan auraient envahi leur pays ac-
tuel en venant de la mer ou tout au moins d'un pays situé près
de la mer, un peu en arrière de Simpah ou Winnebah. Cette as-
sertion me semble inadmissible et est d'autre part en désaccord
avec toutes les traditions indigènes, qui font venir les Akan du
nord et du nord-est. D'ailleurs la marche générale des migrations -
africaines a suivi cette direction : du nord-est au sud-ouest, et
les Akan ont dû suivre le mouvement général. Il est possible que
quelques-unes de leurs tribus actuelles soient venues du sud,
» mais ces migrations doivent être bien postérieures à la grande -
migration de la famille akan et doivent n'avoir eu qu'une impor-
tance tout à fait secondaire.
Nota. — Tout me porte à croire que le pays d'origine des Akan
était le Dagomba, le Gondja et le sud du Gourounsi et du Lobi.
Actuellement encore le sud du Dagomba est peuplé d'indigènes de
famille et de langue agni-achanti. Il en est de même du Gondja,
dont le nom indigène est précisément Nia ou Nda. Au sud du

(i) Fu en aclianti correspond à rwe en agni et à fo en apollonien :


« gens» ; Aktifu, gens de l'Akan.
184 ESSAIDEMANUEL

Lobi on rencontre des Gan-né qui appartiennent à la même fa-


mille que les Achanti; au nord même du Lobi, on trouve les
Dian-né (Gyane) qui sont peut-être le même peuple. Enfin en des-
cendant de Bobo-Dioulassou à Kong, on traverse successivement
quatre peuplades, les Kyefo ou l'yefo, les Dorhosyè, les Komono
et les Myoru qui ne sont ni des Mandé ni des Sénoufo et que tous
les habitants du Djimini et de Kong s'accordent à rattacher aux
Ton, c'est-à-dire aux Agni et aux Achanti.
Ces différentes tribus septentrionales forment un groupe qui
semble être celui d'où sont parties les migrations successives qui
ont donné naissance à la famille agni-achanti. Je donne à ce groupe
le nom de Nta, bien qu'à proprement parler le Nta (Inta sur les
cartes) ne constitue que cette région du Gondjaqui s'étend de Da-
boya à Salaga. J'appellerai également Nta les émigrants venus du
nord qui ont contribué à former les autres groupes de la famille
agni-achanti : les Zéma, les Gan, les Gouan, les Akan et enfin les
Agni.
La cause précise de l'exode des Nta vers le sud est difficile à
déterminer. Les missionnaires anglais et suisses avancent que le
fanatisme musulman serait cette cause: les peuples musulmans
du nord auraient voulu convertir de force les Nta, qui auraient
émigré pour fuir cette sorte de persécution religieuse. Ainsi en-
visagé le fait me semble peu probable: la propagande mnsulmane
dans l'Afrique occidentale ne s'est pas accomplie par la force et
ses propagandistes furent peu fanatiques. L'islamisme, dans la
région qui nous occupe, a été importé, à l'ouest par les Mandé-
Dioula, à l'est par les Haoussa: les uns et les autres sont des
marchands peu enclins à la guerre et qui ne se sont jamais servis
que de leurs aptitudes commerciales et diplomatiques pour étendre
leur religion, leur langue et leur influence.
D'autre part, il est fort possible que les conquêtes ou les dévas-
tations d'un chasseur d'esclaves, musulman ou non, dans le genre
de Samory, aient provoqué le mouvement de migration des Nta.
Du petit au grand, les conquérants de cette espèce n'ont jamais
fait défaut au Soudan. Les chefs du Mossi ont souvent dirigé des
razzias dans le sud de leur pays et on raconte que les Sonrhaï de
Gao, sur le Niger, auraient fait, au temps de la splendeur de leur
empire, des incursions jusque dans le Gourounsi. Plus au nord les
luttes des Mandé et des Sonrhai pour la suprématie ont déter-
miné une foule de migrations qui, l'une poussant l'autre, se sont
fait sentir jusqu'à la mer.
Quelle qu'en soit la cause ou l'occasion, la migration des Nta
AGNI
DELA LANGUE 185

n'a pas dû s'opérer en une fois: elle a certainement duré plusieurs


siècles. On peut, avec quelque apparence de certitude, en faire
remonter le début au XIIesiècle.
Quels étaient alors les habitants du pays aujourd'hui occupé
par les Agni-Achanti, et allant, d'une manière générale, de la
Volta et de son affluent le Dako, à l'est, jusqu'au Bandama, à
l'ouest, et de la mer à une frontière nord qui varie entre le 8° et
le 1101 On ne peut pas l'établir exactement. Cependant, en com-
parant les légendes historiques avec ce qu'on sait des débris
encore survivants des anciens autochtones, on peut arriver à
penser que ces habitants appartenaient à six familles distinctes :
à l'est, le long de la Volta, étaient les Lè ou La, dont l'union avec
des Ehoué a donné les Gan (gens d'Accra) et l'union avec des Nta
a donné les Gouan (Brong, Obotou, etc.); au centre habitait une
tribu dont le nom s'est perdu (bien qu'elle semble être la même
que les Agni du Sanwi désignent sous le nom de Vetere ou Fitri)
et dont l'union avec les Nta a donné les Zéma ou Apolloniens, les
Ouassa, les Denkéra, etc; au sud-ouest devait se trouver une
tribu dont les restes à peu près purs se retrouvent chez les Adyu-
kru (Dabou, Bouboury, etc.) et dont l'union avec les Croumen de
l'ouest et avec les Akan a donné sans doute les nombreuses petites
tribus éparses le long de la côte et de la lagune d'Assinie au rio
Fresco (Akapless, Bato, Attié, Ebrié, Aé, Aradyan, Ari, Abè, Avi-
kam, etc.); à l'ouest, les Lo ou Gouro, ou, comme ils s'appellent
eux-mêmes, les Kweni, devaient occuper les deux rives du Ban-
dama: l'invasion achanti en a repoussé une partie sur la rive
droite de ce fleuve, et a absorbé l'autre; au nord-ouest, les Kyepere,
peuple de famille sénoufo qui habite aujourd'hui le Djimini, et
surtout les Takpon; (Tagbana ou Tagouano des cartes), leurs
proches parents, devaient s'avancer bien plus au sud qu'aujour-
dansle bassin du Bandama; au nord les envahisseurs ont dû
rencontrer bien des tribus appartenant à la même famille que les
habitants du Gourounsi et dont les Knlâgo ou Kparhala sont un
reste.
Nous allons maintenant examiner comment les diverses migra-
tions ou invasions ont donné naissance aux divers groupes actuels
et à leurs tribus.

Zema. — La première migration des Nta ne dut laisser que peu


de traces de son passage depuis la Volta Noire jusqu'au Sahué.
Mais là, ayant probablement trouvé des mines d'or, les envahis-
seurs durent se fixer et se fondre avec les autochtones, sans doute
186 ESSAIDE MANUEL

des Vetere. De cette fusion naquit le groupe qui habite aujour-


d'hui l'Amanaya (ou Apollonie), le Brusa (Broussa), le Saüe (Sa-
hué), le Denkira (Denkéra ou Dankara), le Wasa (Ouassou ou
Warsaw), le pays des Tyefo ou Tcifu ou Kyifo (Tufel) et YAhanta
ou Aanda, c'est-à-dire d'une façon générale entre le Prah à l'est,
la Tanoé continuée par son affluent la Bogné et la haute Bia, à
l'ouest, et au nord une-ligne oscillant entre le 6° et le 6° 30'. Je
donne àce groupe le nom de Zema, bien que ce terme s'applique
surtout aux Amanaya ou Apolloniens.
Très commerçants, très intrigants, les Zéma se sont infiltrés
dans beaucoup de régions, surtout à l'ouest de leur pays. Les
uns se sont établis au dehors et y ont fait souche; d'autres re-
viennent au pays une fois fortune faite, mais ceux-ci même,
constamment renouvelés par de nouveaux arrivants, généralement
riches d'ailleurs et aimés des femmes, ont laissé partout des
traces de leur passage. C'est ainsi que l'élément zéma domine à
Grand-Bassam et à Mouossou, reléguant au second plan les indi-
gènes Aé, et qu'il a acquis une grande importance à Assinie, dans
le Sanwi, le Bettié, leNdénié (Indénié), à Grand-Lahou, àTiassalé,
et jusqu'à Bondoukou.
Linguistiquement les Zéma sont très voisins des Agni, tellement
voisins même que je n'hésite pas àles ranger dans le même grou-
pement.
Gâ. — Des Ehoué (famille qui comprend entre autres tribus
les Fon ou Dahoméens et les Mahi du haut Dahomé) seraient
venus par mer et se seraient établis dans la région d'Accra et
d'Addah, entre la basse Volta et la rivière Oumo. Ils se mêlèrent
aux indigènes de ce pays, les Lè. Plus tard, des familles nta
s'avançantle long de la Volta pénétrèrent jusqu'à eux. Le mélange
des trois peuples donna les Ga (appelés par les Fanti Nkrâ, dont
les Européens ont fait Accra), qui habitent le long de la côte
d'Accra à Temma, et dont la langue forme la transition entre les
langues agni-achanti et les langues éhoué. Les Adâme, qui ha-
bitent à l'est des Gan, de Kpong ou Ponny à l'embouchure de la
Volta, ont été moins pénétrés par les Akan et leur langue est plus
voisine encore des langues éhoué'.
Un certain nombre de Gan ont émigré dans la région de Grand-

(1) Leur nom d'ailleurs est de forme éhoué : Ada-meveut dire en éhoué
« dans Adan, ou pays d'Adan»; Ada estle nom indigène d'Addah. (Com-
parez: DahÓme,Agbome,etc.). Leur langue s'appelle Adilgbe,comme on
dit Dahômegbeou Fôgbe.
AGNI
DE LALANGUE 187

Popo et y ont transporté leur langue qui s'y parle, légèrement


modifiée, à côté du dialecte éhoué indigène.
Gwa. — Les Gouan sont dus à la troisième migration des Nta.
Ils semblent même représenter assez purement les Nta primitifs,
et ont gardé le nom que portent encore les habitants du Gondja
(qu'on appelle indifféremment Gwa et Ntafu (gens du Nta).
S'avançant au sud le long de la Volta, les Nta ou Gouan s'ar-
rêtèrent dans le Brong (Abrô ou Abrono, région d'Ataboubou à
l'ouest de la Volta); d'autres poussèrent plus loin, et laissant de
petits groupements sporadiques sur les deux rives de la basse
Volta, notamment à Krakyé ou Kratyé et à Anum, ainsi qu'au
milieu du pays où se formèrent plus tard les Akouapim, ils s'avan-
cèrent jusqu'à la côte, où, s'assimilant les Lè ou La autochtones,
ils devinrent les tribus des Gomwa et des Awutu (région de Win-
nebah).
Une autre invasion des Nta se dirigea vers le sud-ouest, remon-
tant d'abord la Volta Noire, puis la traversant près du pays oc-
cupé par les Diammou ou Dioumma (Gyoma), ils firent la conquête
de ce peuple d'origine probablement gourounga, et poussant
plus loin, arrivèrent à la ville musulmane de Boutoukou ou Bon-
doukou, fondée depuis le xie siècle par des Mandé.
Les Mandé n'habitaient guère que la ville même de Bondoukou,
La région était peuplée de Kulago (appelés Kparhala par les
Mandé et Ñgwala par les Agni-Achanti, Pakhalla sur les cartes);
ces Koulango, comme leurs voisins les Dioma, sont probablement
d'origine gourounga. L'union des Nta envahisseurs avec des
femmes koulango donna naissance à la tribu des Gamâ ou Gyama,
qui habite encore aujourd'hui la région de Bondoukou, le Barabo
et le Siangui.
Plus tard, à une date relativement récente, des Gaman se por-
tèrent plus au sud pour aller chercher de l'or dans les mines
d'Assikasso et formèrent là la tribu des Abrô (Abron ou Abonou,
comparer avec la tribu gouan des Abron ou Abrono près de la
Volta). C'est à tort que l'on donne généralement le nom d'Abron
aux Gaman; ce sont les Apolloniens qui, ayant rencontré d'abord
des Abron et ayant été introduits par eux auprès des Gaman,
ont donné le nom d'Abron à l'ensemble des deux tribus.

Aka ou Kyi. — La grande migration des Nta qui donna nais-


sance aux Aka ou Kyi se déversa d'abord sur le Koranza (pays de
Kintampo), puis sur le Takima ou Takiman ou mieux Nla-Kyi-
ma (enfants des Kyi du Nta), situé au sud-ouest du Koranza, que
188 ESSAIDE MANUEL

les Nta conquirent sur des Wâgara, c'est-à-dire sur des Mandé1,
probablement des Ligbi (ou Ligouy).
Ensuite les Nta s'avancèrent jusque dans l'Adansi, où leur
union avec les autochtones (sans doute Vetere) et les Zema du
Dankira forma définitivement la tribu des Aka. Le chef de cette
invasion aurait été Aura-Debasa (le roi Débassa) ou, selon d'autres,
Oponko-Ble (XIVesiècle).
Les Adansi ou Aka primitifs vont bientôt se disperser et former
diverses tribus.
Une partie d'entre eux, prenant le nom de Fâti (o fâ Tyi, ils
quittent les Tyi ou Kyi, ou ils viennent des Tyi), se séparent des
autres, et, par le Dankira et le Tyéforo (ou Tufel), s'avancent jus-
qu'à la mer, luttant avec les Fetu (autochtones de famille Vétéré),
les Awutu (gouan) et les Ga, et s'établissent définitivement le
long de la côte entre le Pra et la rivière de Nakoua, où ils se di-
visent en douze familles: les Komane (Commindah), les Odena
(Elmina), les Agivafo (gens d'Agwa ou Ogoua ou Cape-Coast), les
Anamabu (ou Onomabou), les Aberemu, les Afutu (établis dans le
pays des Fetu), les Asabu, les Abora, les AdumakÕ (Adjimako), les
Akumfo, les Agona et les Asikuma.
Un autre groupe d'Akan remonte un peu au nord, fonde le vil-
lage de Dwabin (Douabène), près de l'emplacement futur de Cou-
massie, et devient les Amansi.
Une autre migration vient rejoindre la première près de Doua-
bène, mais gagne l'est et fonde aux -dépens de Lè autochtones
les tribus des Okwau et des Akwamu (fin du xive siècle).
Au xve siècle les Adansi.et les Okwau, devenus trop nombreux,
fondent en se mêlant aux Gouan les tribus des Akyi (ou Akim) et
des Akwapim; et les Akwamu, dont le territoire est ainsi diminué,
entrent en lutte avec les Gan ou gens d'Accra (fin du xve siècle),
qu'ils repoussent près de la mer et même obligent à passer en
partie dans les pays éhoué, de l'autre côté dela Volta (du XVIeau
milieu du XVIIesiècle).
C'est vers la fin du xviie siècle seulement que vont apparaître
les Asante (Achanti), les derniers venus des Akan. Obiri-Ebica
(1663-1697), chef des Amansi, avait un neveu nommé Tutu ou
Toto, qu'il avait donné à Asare, roi ou chef du Dankira, pour lui
servir de domestique. Tutu obtint les faveurs d'Aku-Amna, sœur
d'Asare, et en eut un fils nommé Ntirn. Lorsque la naissance de

(i) Wagara est le nom donné aux Mandé par les Haoussa; à cette
époque, ceux-ci devaient être établis déjà à Salaga, dans le Nta.
AGNI
DE LALANGUE 189

ce fils vint révéler à Asare les rapports que Tutu avait eus avec
sa sœur, il voulut le mettre à mort. Tutu s'enfuit, traversa VOfi
ou Ofim (affluent du Pra), grâce à un arrêt miraculeux du cours
de cette rivière, et s'en fut jusque chez les Akouamou, où il de-
manda asile à Ansâ, chef de cette tribu.
Amna, chassée par son frère du Dankira, émigra dans le Sawi
(Sanwi), où elle fonda le royaume agni de Krinjabo.
A la mort de son oncle Ohiri-Ebwa (1697), qui avait été tué par
Kivasi, chef des Odomara, sur les frontières du Dankira, Toutou
quitta l'Akouamou à la tête de 700 hommes de ce pays, armés de
fusils achetés aux comptoirs danois de la côte, arriva chez les
Amansi qui, n'ayant pas d'armes à feu, ne purent lui résister,
fonda un village qu'il appela Kumd-si (derrière le trou, à cause
d'une sorte de mare située à proximité) et s'y établit avec ses
partisans akouamou, qui devinrent le noyau de la nouvelle tribu
des Asante ou Achanti (1700). C'est là ce qui a fait dire à certains
auteurs (Bowdich, Hutton) que les Achanti venaient des bords de
la mer: ils venaient en effet d'un pays situé près de la mer, mais
leurs ancêtres venaient du Gondja quand ils s'étaient installés
dans ce pays.
Tutu, qui fut appelé Asae-Tutu (ou Saï Toutou ou Osey Toutou,
c'est-à-dire « le conquérant Toutou »), partit en guerre contre
Kouassi, le meurtrier de son oncle, et força les Odomara à se ré-
fugier de l'autre côté de la Tano (ou Tanoé), où ils fondèrent l'As-
sikasso.
En 1731 (ou 1720 d'après Bowdich), Apoku- Ware, neveu de Tutu
par sa mère Amwa (ou frère de Tutu d'après Bowdich), succéda à
son oncle (ou à son frère). Mais un autre neveu de Toutou, nommé
Dakô, lui disputa le pouvoir; les Asante se divisèrent en deux
camps. Dakô fut tué, mais sa sœur Poku réussit à s'échapper avec
le reste de ses partisans et se dirigea vers le nord-ouest, poursuivie
par les partisans dapoku- Ware jusque sur les bords de la Comoé,
qu'elle atteignit près d'Attakrou. Cette migration d'une partie des
Asante fut l'origine des tribus agni du Baoulé.
Apoku- Ware fit ensuite la guerre aux Dankira, dont il fit pri-
sonnier le roi, Ama-Yao. C'est de ce chef, emmené à Coumassie
en captivité, que les Asanté apprirent à se servir de poids et de
balances pour peser l'or.
Apoku- Ware fit aussi la guerre aux Akyi (Akim) ; mais pendant
qu'il guerroyait là-bas, Abiri-Moro chef du Saüe (Sahué), pénétra
dans Coumassie et massacra presque tous les membres de la fa-
mille royale. Revenu en toute hâte, Apoku-Ware chassa Abiri*
190 ESSAIDE MANUEL

Moro de Coumassie et le poursuivit à travers le Sahué jusqu'à la


rivière Bia; Abiri-Moro alla s'établir au nord du Sanwi, dans la
région de Betie (Bettié).
Apoku- Ware, après une guerre dans le Gaman, mourut à Cou-
massie en 1749 (ou 1741 d'après Bowdich).
Voici la liste des rois des Asante ou Achanti, d'après Bowdich,
Hutton, Fleuriot de Langle, Christaller, Sarbah' et Reindorf* :
1° Kwabia-Aiiwamfi (1600-1630) chef des Amansi ou de Dwabin.
2° Oti-Akenteii (1630-1663) - - -
3° Obiri-Ebwa (1663-1697) - - -
4° Tutu (1700-1731 ou 1700-1720), neveu du précédent, fonda-
teur de Kumasi ou Coumassie et de la tribu des Asante ou Achanti.
5° Apoku- Ware (1731-1749 ou 1720-1741), neveu ou frère de Tutu.
6° Akesi3, dite Akesi-Bwadumu (1749-70 ou 1741-53), nièce ou
sœur d'Apoku.
7° Kwadyo (1770-81 ou 1753-85), neveu d'Akesi.
8° Kwame ou Kwamna (1781-99 ou 1785-99), neveu ou petit-fils
de Kwadyo.
9° Poku-Fofie (1799), frère de Kwame.
10° Toto-Kwamna dit Bonsu (1800-1824), frère de Kwame..
11° Yao-Akoto (1824-37), frère de gwame'.
12° Kwaku-Dua (1837-67), neveu de Kwame.
13° Kofi-Karikari (1867-74), neveu de Kwaku-Dua.
14° Mensa-Bonsu (1874-84), frère de Kofi-Karikari.
15° Kuaku-Dua-Kumd (1884-88), neveu de Kofi-Karikari.
16° Agyumani-Prempe (1888-95), cousin de Kwaku-Dua-Kumâ.
Les Akan, au moment de leur formation, se composaient de
sept familles principales qui ont subsisté dans les différentes tri-
us issues d'eux; mais les noms s'en sont souvent modifiés.
Bowdich donne douze familles au lieu de sept et avance que les
noms de ces familles sont tirés de noms d'animaux, de fruits ou

(1) M. Sarbah est un avocat fanti. (Voir la Bibliographie.)


(2) Le rév. Reindorf est un indigène d'Accra. (Id.)
(3) C'est à tort, selon moi, que Bowdich et Reindorf font un homme
d'Akessi : chez les Achanti comme chez les Agni, Akessi est exclusive-
ment un nom de femme. Il n'est pas rare d'ailleurs dans ces peuples de
voir une femme commander un village ou une tribu.
(4) C'est sous le règne de ce roi, en 1806, que les Achanti s'avancèrent
pour la première fois jusqu'à la mer, s'emparèrent du fort hollandais de
Coromantine et assiégèrent le fort anglais du Cap Corse (Cape-Coast).Ils
revinrent en 1811, puis en 1816.- -. ---
(5) Ce roi battit Sir Charles Mac-Carthy sur les bords du Pra en lozb
et ne fut vaincu par les Anglais qu'en 1831.
DE LALANGUE
AGNI 191
de céréales, et que chaque famille s'abstient de manger l'animai
ou le fruit éponyme. Il est exact que plusieurs de ces noms sont
tirés d'animaux ou de fruits, et que certaines familles s'abs-
tiennent de manger certaines viandes ou de boire certaines bois-
sons; mais ces prohibitions n'ont aucun rapport avec le nom de la
famille et ont une origine superstitieuse. Les noms de ces familles
ont une origine tout autre et analogue sans doute à celle des noms
des familles baoulé. (Voir dans la Chrestomathie : la Conquête du
Baoulé. )
Voici quelques noms de ces familles akan, d'après Bowdich, Sar-
bah et Reindorf: Anona (ou Agwana), Asona, Ayoko, Aduana,
Ñküa, Aguna, Abradi, Akwona, Abrutu, Dwimina, Asokore, Ase-
kyiri. (Je dis quelques noms, car Bowdich en cite 12, Reindorf 7
et Sarbah, tout en disant qu'il n'y en a que sept, en cite 21, et, en
additionnant ceux qui sont différents dans les trois listes, on
arrive au total de 24.)
Aiii. — On a vu comment la fondation de Coumassie et les
guerres qui s'ensuivirent ont amené les migrations zema et aka
qui furent l'origine des tribus agni. Ces diverses tribus seront étu-
diées plus en détail au chapitre suivant.

Répartition actuelle des peuples et des langues agni-achanti.

Au triple point de vue historique, ethnologique et linguistique,


on doit partager les peuples agni-achanti en huit groupes :
1° Le groupe ga, résultat de trois éléments (Lè, Ehwe, Nta) et
qui forme la transition entre la famille agni-achanti et la famille
échoué;
20 Le groupe du nord-ouest (Lobi et pays de Kong), sur lequel
les renseignements linguistiques précis font défaut et qu'on peut
considérer comme dû à l'alliance de l'élément nia autochtone avec -
des éléments gurunga, bobo, kulâgo, refoulés en pays nta par les
invasions du Nord;
30 Le groupe nia, constitué par l'élément primitif à peu près
pur;
4" Le groupe gwa, constitué par l'alliance de l'élément nta avec
l'élément lè (à l'est) et avec l'élément kultigo ou gouroufiga (à
l'ouest) ;
5° Le groupe aka, constitué par l'alliance de l'élément nta à l'élé-
ment vetere, mais surtout par la superposition d'un élément
nta nouveau sur deux éléments déjà d'origine nta (gwâ à l'est,
zema à l'ouest) ;
192 ESSAIDE MANUEL

60 Le groupe zema (chronologiquement antérieur aux deux pré-


cédents, mais que je place ici pour faciliter la transition avec le
groupe suivant), constitué par l'alliance de l'élément nta avec
l'élément vetere;
7° Le groupe ani, constitué par l'alliance d'éléments secondaires
(zema, aka et gwâ) avec des éléments primaires divers (vetere,
atye (?), adyukru (?), kweni ou gouro, kyepere ou sénoufo, ku-
lâgo, etc.).
80 Le groupe kwakwa des lagunes de la Côte d'Ivoire, qui semble
comprendre des tribus d'origines diverses et mal définies sur les-
quelles l'influence d'un élément nta s'est fait plus ou moins di-
rectement sentir; ce groupe peut servir de transition pour passer
de la famille agni-achanti à la famille krou.
On peut encore retrancher les groupes nos 1 et 8, qui ne se rat-
tachent que de loin à la famille agni-achanti, et le groupe n° 2
encore trop peu connu, et alors, surtout au point de vue linguis-
tique, ne faire que deux groupements :
1° nta, gwâ et aka;
20 zema et aiii.
1° Groupe gâ. — Il ne comprend que deux tribus :
Les Gâ (appelés Nkrâ par les Fanti et Accra par les Européens),
habitent la région d'Accra, de la rivière Oumo ou Densou jus-
qu'à Temma sur la côte, et s'avancent très peu dans l'intérieur.
Les Adâme (appelés Otufo par les Fanti) habitent la région
d'Ada ou Addah, et s'étendent le long de la côte depuis Kpong
ou Ponny jusqu'à l'embouchure de la Volta; au nord ils sont
limités par la Volta. "-
Les Gan et les Adan-mé ont conservé beaucoup de coutumes
éhoué : ainsi ils pratiquent la circoncision, alors qu'aucune autre
tribu de famille agni-achanti (à l'exception des tribus du nord
qui ont embrassé l'islamisme et des Dorhossiè et Tyéfo) ne se livre
à cette pratique. D'ailleurs l'élément éhoué contrebalance forte-
ment l'élément agni-achanti chez les Gan et le domine tout à fait
chez les Adan-mé.
20 Groupe du nord-ouest. — Autant qu'il est permis de se pro-
noncer sur ce groupe encore si peu connu, il comprend cinq
tribus :
Les Gyane (Dian-né) qui habitent au nord du Lobi;
Les Gâne (ne pas confondre avec les Gan-né du Takiman ni
avec les Gan-né de l'Anno), qui habitent au sud du Lobi;
Les Komono ou Kumwenu/we, qui habitent près de la haute
AGNI
DELALANGUE 193

Comoé, sur la route de Kong à Bobo-Dioulassou; ils ont adopté


- le
tatouage des gens de Kong, mais ne sont pas circoncis;
Les Dorhosyè, qui habitent au nord des Komonoet sont cir-
concis;
Les Tyelo ou Kyefo, autochtones de la région de Bobo-Diou-
lassou, qui sont circoncis.
3° Groupe nia. — Il comprend trois tribus :
Les Nta proprement dits ou Givcl (appelés encore Nda, Gioèn,
Gwan ou Gwan et Gwania par les Haoussa) habitent le Nta (Inta
des -cartes anglaises) ou Gondja, pays très étendu à cheval sur la
Volta Blanche, limité à l'est et au nord par le Dagomba et le
Gourounsi.
Les Nta-Fufu (Nta Blancs) ou Gbanye (Banjaue sur les cartes
allemandes) sont les Nta de la région de Salaga, entre la Volta et
le Dako; ils ont adopté l'islamisme et la circoncision et leur
langue a subi l'influence du haoussa.
Les Oti ou Okyi habitent à l'est du Dako, entre cette rivière et
le poste allemand de Bismarckburg.

4° Groupe gwCl. — Il comprend neuf tribus :


Les Gama ou Gyama (appelés Tôl par les Mandé et Abrô par
les Apolloniens) habitent la région de Bondoukou, une partie du
Barabo et duKourounsa, et s'étendent à l'est jusqu'à Gbanda ou
Fougoula, où se trouve une colonie mandé (Ligbi ou Ligouy).-
L'élément nta a été chez eux fortement modifié par l'élément
koulango ou kparhala (Pakhalla des cartes) et par l'élément
guioma (ou diammou), les Nta ayant séjourné chez les Guioma
avant d'arriver à Bondoukou
Les Gyoma (ou Diammou) semblent être d'origine gourounga,
mais depuis la migration des Nta dans le Gaman, ils ont subi
leur influence et parlent un dialecte gouan. (Les Dagomba les
appellent Pantara, et les Haoussa Lafatéré.)
Les Abrô ou Abonufwe ou Gamd-Bonufwe (Gaman Je la forêt),
habitent dans les forêts au sud des Gaman et au nord de l'Assi-
kasso;on en trouve aussi, mêlés aux Binié, dans la région de
Mango, et, mêlés aux Agni de l'Assikasso, dans la région d'Ani-
Blé-Krou. Ils ne se différencient pour ainsi dire pas des Gaman.
Les Abrô de l'est ou Bron ou Abrono habitent le Brong des

(l) Les Mandé donnentle nom de To à tous les peuples agni-achanli ut


appellent leur pays Tôra.
13
194 ESSAIDEMANUEL

cartes ou région d'Ataboubou, à l'ouest de la Volta. Comme les


tribus gouan suivantes, ils sont d'origine nta plus pure que les
Gaman, les Guioma et les Abron de l'ouest.
Les Krakye (Kratyé) habitent à l'est de la Volta, au sud de son
confluent avec le Dako.
Les Anum habitent aussi à l'est de la Volta, près et au nord
des Akouamou.
Les Latè (ou Daté) sont dispersés au milieu des Akouapim, no-
tamment dans la région de Kyérépong.
Les Awutu ou Obutu habitent sur la côte, entre la rivière de
Fettah et les Gan.
Les Gomwa ou Dwoma habitent sur la côte la région de Win-
nebah, à l'est des Fanti, de Douomma inclus à Fettah exclus.
5° Groupe aka. — Ce groupe est également connu sous le nom
de Ti, l'yi, Kyi, Kye, Tci, Okyi, Otci, Akyi, Aki: toutes ces ap-
pellations ne sont que des prononciations différentes d'un même
radical dont la forme primitive paraît être Kyi*. Le groupe akan
ou kyi comprend onze tribus :
Les Karaitza habitent la région autour de Kintampo; dans cette
ville elle-même, la population est surtout haoussa.
Les Ntakyima (enfants des Kyi du Nta) ou Kânyi (appelés aussi
Takiman, Takima, Kagui et Gan-né), habitent la région située au
sud-est du Gaman et au sud du Koranza.
Les Adansi (ou Adansé, de A-da-nsi, ceux de l'autre côté du Da),
habitent la région comprise entre le Pra et son affluent le Da, au
sud des Asanté.
Les Asante (appelés Acati ou Achanti par les Fanti, Asianti par
les Gan, Kambosi par les Dagomba, TÕ par les Mandé, Asandrè ou
Zandere par les Agni de l'est, Aa par les Baoulé), habitent la ré-
gion de Coumassie, entre le Da au sud-est et la Tanoé à l'ouest, et
entre le Takima au nord et le Dankira et l1 Adansi au sud.
Les Amansi habitent à l'est des Asante, le long de la rivière
Ouéré, affluent du Pra.
Les Asini ou Asin ou Asini-Fufu (Assini Blancs, par opposition
aux Assini de l'ouest ou d'Assinie), habitent sur la rive gauche du
Pra, au nord des Fanti et à l'est des Tyéfo ou Tufel.

(1) Comparez : Kyefo (gens du Kye), nom donné aux autochtones de


Bobo-Dioulassou; Oti ou Okyi,nom donné aux Nta de l'est; Akyi ou Akim,
nom d'une tribu akan; Tyefo ou Kyifu, nom d'une tribu zéma; Okï ou
Ocin,nom donné aux fondateurs d'Assinie; Akyi, nom d'homme très
usité chez les Agni, etc.
DE LALANGUE
AGNI 195

Les Fanli (appelés Ncotvumo par les Gan, Fândi par les Agni),
habitent le long de la côte entre le Pra (ou Boussoum Prah) et le
cap de Touam ou Tantam (régions d'Elmina et de Cape-Coast).
Les Akyi ou Akim habitent au nord des Aboutou et des Akoua-
pim et au sud des Okouahou.
Les Akwapim ou Akuapem habitent au nord des Gan, entre les
Akim et le coude de la basse Volta.
Les Akwamu (Akouam ou Akouambou) habitent la région de
Kpong, au nord-est des Akouapim, sur les deux rives de la Volta.
Les Okwau (Okouahou) ou Amina habitent un pays très étendu
au nord des Akim, entre les Amansi et la rive droite de la Volta.

6° Groupe zema. — Il comprend sept tribus :


Les Amanaya ou Zema'proprement dits (appelés Zimba par les
Mandé, Gali par les Gaman, Aüa par les gens d'Assinie, Gura par
les Fanli, Asoko par les Baoulé qui les confondent avec les Assoko
d'Assinie, Apolloniens par les Européens, Amanahea sur les cartes
anglaises), habitent sur la côte de la rivière Tano (ou Tanoé) à la
rivière Ankobra. On eu trouve, soit établis, soit de passage, dans
presque tous les pays agni et sur la côte, d'Assinie à Lahou, no-
tamment à Grand-Bassam, où leur langue est devenue la langue
usuelle, et à Mouossou.
Les Aanta (Ahanta, les Nta qui sont venus en passant par l'Aa
ou région de Coumassie) habitent sur la côte entre l'Ankobra et
le Pra.
Les Wasa ou Wasô (Ouassou, Warsaw ou Parama) habitent
au nord des Aanta, entre l'Ankobra et le Pra; ils se rapprochent
plus des Fanti que tous les autres Zéma.
Les Tyefo ou Kyifu (dits aussi Tcifo, Tcufo, Tcuforo, Tu/el,
gens du Kyi) sont à cheval sur le Pra, entre les Wassa et les Dan-
kira à l'ouest, les Fanti au sud, les Assini à l'est et les Adansi
au nord.
Les Dankira (Dankira ou Denkéra) habitent au nord des Wassa,
entre la rivière Tano et l'Ofim, affluent du Pra.
Les Brusa habitent au nord des Amanaya, entre la Bogné et
l'Ankobra.
Les SaLie ou Saïii (appelés aussi Asafiïi et Asa/i, ou Sahué), ha-
bitent au nord des Broussa, entre la Bia à l'ouest et la Tano à l'est.
7° Groupe ani. — Il comprend quinze tribus que je cite seule-
ment ici, devant les étudier en détail dans le chapitre suivant:
les Asini (ou Assoko), les Sawi, les Retie (Bettié), les Ndenye-
nu/we (Indénié), les Kwnwenufwe (Attakrou), les Asikasofwe, les
196 ESSAIDEMANUEL

Binie (Mango), les Bonda (région de Bondoukou), les Ñganufwe


(Anno), les Ndamèfwe (Amakro), les Bomofwe (Kouadio-Nguessan-
kro), les Wure (Ouorié), les Moronufwe (Morénou), les Baule et
les Agbènyaû (Binyaou).
8° Groupe kwakwa1. - Il comprend la tribu des Avikam, à
laquelle on pourrait peut-être à la rigueur rattacher celles des
Aradyan, des Ari, des Ebrié et des Abè, peut-être même celles
des Bato, des Attié, des Aé et des Akapless, sur lesquelles je n'ai
que des données linguistiques trop vagues jusqu'à présent pour
les classer. Mais on ne peut en aucune façon y rattacher la tribu
des Adyoukrou, qui reste absolument isolée.
Les Avikam ou Gbânda (appelés Brinâ par les Agni et les Apol-
loniens), habitent la région de Grand-Lahou et de Petit-Lahou et
les deux rives, du bas Bandama jusqu'à Ahouem, qui renferme
des Avikam et des Baoulé mêlés. Leur langue semble former la
transition entre les langues agni-achanti et les langues krou.
Les Aradyâ (Jack-Jack) habitent entre la lagune de Grand-Bas-
sam et la mer, depuis Afougou inclus jusqu'à Krafi exclus. On en
rencontre aussi à Bassam, à Dabou et à Lahou.
Les Ari ou Abigi (Abigui, Abidji), barbus et de couleur rougeâ-
tre, habitent actuellement une étroite bande de terrain allant du
Bandama à l'Agnébi en passant par les gros villages desikanzi et
de Bessédi (sur la route de Dabou àTiassalé). Autrefois leur pays
était plus étendu, mais la partie nord et nord-ouest a été annexée
par les Baoulé d'Ahua et est devenue l'Agbègnyaon, où l'on parle
agni mais où l'on comprend encore l'ari. Les villages baoulé d'A-
hua, Broubrou, Abuakré, Aongnyafoutou (Nianfoutou) ont été
fondés aux dépens des Ari.
Les Ebrie habitent entre l'Agnébi et la lagune Potou,le long de
la lagune de Grand-Bassam, au sud des Attié. On les rencontre
aussi le long de la mer depuis Abréby jusqu'à Ayouré (Petit-
Bassam). Leur langue a des rapports avec l'aradyan.
Les Abè sont les habitants de la région comprise entre l'Agnébi
à l'est, le Bandama et le Nzi à l'ouest, le Moronou au nord et les
Agbègnyaon et les Ari au sud. Ils ont été pénétrés par les Baoulé

(1) Les anciens navigateurs appelaient Kwakwa les Avikam et les


Aradyan à cause de leur salutation ordinaire (ayuka ou ayukwa). Se ba-
sant là-dessus et sur le fait que la syllabe kioa, chez les Agni-Achanti, se
trouve au commencement des noms propres tirés des jours de la semaine
et de plusieurs noms de tribus (Okwau,Akwamu Akwapim), Christaller
donne le nom d'Akwa à la famille agni-achanti.
DELA LANGUE
AGNI 197

(Aloumoua et Ahua) et leurs villages des bords du Nzi et du Ban-


dama ont été absorbés par l'élément agni.
Les Balo (Balo ou Kpotou) habitent les alentours de la lagune
Potou, au nord de Grand-Bassam, et quelques villages sur la rive
droite de la basse Comoé, au suddes Attié ; ils ont des habitations
lacustres. Leur langue semble tenir à la fois de l'attié et de l'é-
brié.
Les Alye ou Akye (Attié), appelés Kurobu par les Baoulé, habi-
tent au nord des Ebrié et des Bato et au sud du Moronou, entre
l'Agnébiet la Comoé. Leur langue a plus d'un trait commun avec
l'agni; elle doit être le produit de la langue des anciens Vétéré
(dont les Bato sont peut-être un resle) et de la langue agni. Les
Attié se divisent en plusieurs familles : Atobu, Ñgatye, Ketye,
Rodé, èdë (ou Alépé).
Les Aesont les autochtones de la région de Grand-Bassam;
ils ont presque disparu. On en trouve pourtant un certain nombre
à Mouossou, à Abra et aux environs, où ils sont fortement mé-
langés d'éléments zéma (apolloniens).
Les Akapless habitent entre la Comoé à l'ouest, la lagune d'As-
sinie à l'est, la mer au sud -et la lagune Ono au nord. Ils sem-
blent appartenir à la famille des Kompa, les anciens autochtones
du Sanwi.
Quant aux Adyukru ou Ogyukru, ils habitent la région comprise
entre la lagune de Grand-Bassam au sud, l'Agnébi à l'est, le Ban-
dama à l'ouest, et les Ari ou Abigui au nord (pays de Toupa,
Tiakba, Bouboury, Lopou, Dabou, etc.). On prétend qu'ils vien-
nent de l'ouest. En tout cas, ils ont une langue absolument diffé-
rente des langues environnantes et même des langues nègres en
général: beaucoup de leurs mots sont terminés par une consonne
et même une consonne double.

II. — les Agni, leurs tribus, leur origine et leur organisation.

J'ai dit plus haut que les Agni se divisaient actuellement en


quinze tribus, dont l'origine, généralement parlant, est due à un
apport d'éléments zema et aka chez des populations autochtones
très diverses: les Vetere, les peuplades de la lagune de Grand-
Bassam, les Kweni ou Gouro,les Sénoufo, les Kulâgo ou Pakhalla,
et accidentellement chez des populations immigrées, Mandé et
Gaman. Nous allons examiner tour à tour chacune des tribus,
étudiant rapidement sa formation et son histoire, et nous verrons
ensuite quelle est l'organisation sociale et politique de l'ensemble.
198 ESSAIDEMANUEL

1° Asini ou Asoko (région d'Assinie).


Vers 1620 ou 1630, une tribu sans doute autochtone de l'Apol-
lonie, à laquelle le père Loyer donne le nom d'Efiep, fut chassée
de la région qu'elle occupait (sur la rive droite de l'Ankobra), à
la suite d'une guerre avec les Ahanta d'Axim et se réfugia chez
les Vetere ou Abi du bord de la mer, à l'endroit où se trouve au-
jourd'hui Assinie. Bientôt les Efiep eurent placé les Abi sous leur
domination.
Vers 1670, des Akâ (Loyer écrit Ochïn, pour Otchi, Tchi ou
Kyi, synonyme d'Akan), qui, venus sans doute de la région d'As-
sini au nord des Fanti, s'étaient établis sur la côte au sud de la
lagune Ehy en un lieu qu'ils avaient baptisé Essini (ou Assini),
eurent une guerre avec la tribu apollonienne des Gyomo ou
Gyumre et furent obligés de reculer vers l'ouest. Leur chef
nommé Zéna était apparenté à la famille des Omoüa, à laquelle
appartenait le chef des Abi. Il se rendit avec ses hommes chez
son parent, l'aida à chasser les Efiep, s'établit à la place de ces
derniers, et donna au pays le nom d'Asini (Assinie), sans doute
en souvenir de son anciennè patrie'.
Le Père Loyer a séjourné à Assinie en 1702. Les renseignements
qu'il donne sur les coutumes, l'état social, le caractère, le vête-
ment, le commerce, etc., des gens qu'il y trouva, ainsi que les
quelques mots qu'il cite de leur langage4, prouvent que c'étaient
déjà des Agni. Mais en ce temps-là les Vétéré ou Abi autochtones
n'étaient pas encore absorbés par les conquérants, d'origine
moitié akan, moitié zéma. Ces Abi étaient une population lacustre
de pêcheurs qui habitaient dans la lagune, ayant abandonné la
côte aux envahisseurs; ils portaient les cheveux longs et tressés,
au lieu que les « Issynois » (gens d'Assinie) les portaient courts;
ils se servaient comme monnaie, non de poudre d'or, mais de
pierres d'aigris; ils avaient comme armes le poignard et la sagaie,
tandis que les gens d'Assinie avaient des fusils.

(1) Les Efiep, d'après Loyer, se seraient réfugiés près de la rivière


Saint-André (Sassandra). C'est peu probable, car il ajoute que les gens
d'Assinie vont souvent les y chercher pour leur faire la guerre: or il est
inadmissible que des gens d'Assinie aillent porter la guerre à Sassandia.
Au lieu de rivière Saint-André il faut lire sans doute rivière de Bassani.
Le lieu de refuge des Efiep fut sans doute l'Akapless, qui en effet a été
longtemps en guerre avec Assinie.
(2) Quelques mots cités par Loyer; « toro » (tro), sauce; « chiké »
(sika), or; brembi, notable; « ma mé orié » (mami arye), donne-moi à
manger.
AGNI
DE LA LANGUE 199

La capitale des Assini était alors Asoko, situé dans une île de
la lagune à une lieue et demie de la mer. Aujourd'hui encore les
gens d'Assinie sont appelés par les Baoulé Asokofwe (gens d'As-
soko), nom que les Baoulé donnent d'ailleurs aussi aux Apollo-
niens, ces derniers passant tous par Assinie pour aller dans les
pays du nord-ouest.
Les Asini ont donc une triple origine : abi, akan et zéma
(puisque les Akan envahisseurs étaient établis, depuis longtemps
sans doute, en pays zéma). Depuis, beaucoup d'Apolloniens se
sont établis à Assinie, et aujourd'hui, dans la race comme dans
la langue, c'est l'élément zéma qui domine.

2° Sdwi.
Aku-Amna, sœur d'Assaré, chef zéma du Dankira qui vivait à
la fin du xvue siècle, ayant accordé ses faveurs à un domestique
de son frère nommé Toutou (qui depuis fonda Coumassie et de-
vint roi des Achanti), fut chassée par son frère du Dankira-,
ayant réuni un certain nombre de partisans, elle traversa le
Broussa et arriva au nord de la lagune d'Aby, en un pays habité
alors par des indigènes appelés Kompa, de même famille que les
Vétéré. Elle refoula en partie ces indigènes sur la lagune, se les
assimila en partie, et fonda ainsi la tribu des Sâwi et le royaume
de Krinjabo, au début du xvmC siècle.
C'est d'Akou-Amna que descendait le chef Amatifu, qui céda à
la France le territoire d'Assinie, et auquel a succédé son neveu
Aka-Simadu.
Les Sanwi sont donc dus à un mélange des Zema avec les au-
tochtones Kompa ou Vetere.

30 Asikaso ou Asüamam.
Une tribu zema, celles des Odomara ou Asüamara, habitait la
frontière nord du Dankira, à l'ouest de Coumassie, dans un pays
appelé Adesya. Le chef de cette tribu, Kwasi, à la suite d'un dif-
férend avec Obiri-Ebwa, chef des Amansi (district de Douabène,
près Coumassie), le fit empoisonner (1697). Toutou, neveu d'Eboua
et fondateur de la tribu des Achanti, partit en guerre contre les
Asüamara vers 1700 et les força à passer la Tano (Tanoé). Ils tra-
versèrent le Sahué, et, arrivant près de la rivière Manzan, ils y
trouvèrent de l'or et s'y fixèrent, donnant à leur pays d'adoption
le nom d'Asikaso (endroit de l'or).
Plus tard, dans le courant du XVllle siècle, des Bonda (Agni
d'origine surtout akan venus du Ntakyima dans le Gaman), per-
sécutés par les Gaman, émigrèrent vers l'est; là, ils furent
200 ESSAIDE MANUEL

razziés par les Achanti,et ils vinrent se réfugier dans l'Assikasso,


par où avait passé leur migration, environ cinquante ans aupa-
ravant, pour se rendre dans le Gaman.
Les Asikasofwe (gens de l'Assikasso) sont donc des Zema mélan-
gés d'Alea; l'élément autochtone a eu peu à intervenir: les tradi-
tions disent qu'à l'arrivée des Assuamara, le pays était désert.
Le premier roi de l'Assikasso se serait appelé Bridu; ses suc-
cesseurs furent : Anemya-Kwadyo, Pani-Kwame, Akyi-Kwasi,
EyÜa-Kotoki, Kofi-Nago (mort en 1880), Ani-Ble et Yafu.
L'Assikasso comprend, outre le district d'Ani-Blé-krou, le
l'eiigwela (entre Assikasso et la Comoé) et le Manzànu (au sud-
ouest d'Assikasso).
4° Baule (Baoulé)*.
Vers 1730, à la mort de Toutou, le fondateur de Coumassie,
deux de ses neveux, lJakÕ et Apoku dit Apokll- Ware, se dispu-
tèrent sa succession. Dakô fut tué dans la-lutte, mais sa sœur
Poku, connue depuis sous le nom d'Aura Poku (la reine Pokou)
ou Asae Poku (la conquérante Pokou), réunit les partisans de
Dakon et s'enfuit avec eux de Coumassie.
Les gens d'Apokou-Ouaré poursuivirent les fugitifs jusque sur
les bords de la Comoé, qu'ils atteignirent sans doute près d'At-
takrou. Aoura Pokou et ses partisans parvinrent à passer le
fleuve avant l'arrivée de leurs ennemis, qui ne cherchèrent pas à
continuer leur poursuite4.
Pokou, faisant toujours de l'ouest, arriva dans le bassin du
Bandama, alors occupé au nord par des Sénoufo, à l'ouest par des
Kouéni ou Gouro, et au sud par des peuplades diverses (Avikam,
Abè, Ari). Ayant trouvé des mines d'or, elle résolut de se fixer
dans le pays Elle refoula les Sénoufo au nord, rejeta une partie
des Gouro sur la rive droite du Bandama et annexa les autres, et
parvint au sud jusqu'à Broubrou, sur le bas Bandama, où elle en-
fonça dans le tronc d'un fromager qu'on montre encore une
boucle de fer, pour indiquer la limite de ses possessions.
Aoura-Pokou mourut vers 1760 et fut enterrée au sud-ouest du
poste actuel de Bouaké, à Warèbo, dont elle avait fait sa capitale.
Sa nièceAkwa-Bonilui succéda et acheva la conquêtedu côté de
l'ouest, en annexant le pays aurifère duYoouré, sur la rive droite

(1) Pour les indications géographiques concernant le Baoulé, consulter


la carte Marchand et la carte Spicq. -
(2) Pour la légende relative à ce passage de la Comoé, voir dans la
Chrestomathie : « La conquête du Baoulé >\
AGNt
DELALANGUE 201

du Bandama Blanc, pays qui était habité par des Gouro. Akoua-
Boni mourut dans le Yo-ouré vers 1790; son corps fut transporté
à Warèbo, qu'on appela depuis Akwa-Roni-Sakasu ou simplement
Sakassou et qui devint la ville sainte des Baoulé.
A Akiva-Boni succéda son neveu Kwaku-Gye (1790-1820); à ce
dernier succéda son neveu Kwae-Tolo (1820-1840); puis vint le
neveu du précédent. Toto-Debi (1840-1870); puis un frère de Toto-
Débi, Toto- Yema (1870-1880), à qui succéda son neveu Kwae-
Ñgye, qui vit encore actuellement.
Aoura-Pokou et ses trois premiers successeurs exerçaient sur
tout le Baoulé une véritable autorité féodale, et la famille royale,
celle des Warèbo, avait l'hégémonie. Mais il y eut bientôt entre les
différentes familles des guerres intestines pour la possession des
mines d'or et des territoires les plus fertiles; les grandes familles
se fractionnèrent, émigrant du nord vers le sud, et à partir de
1850 environ, le chef de Sakassou, isolé, n'ayant que des rapports
lointains avec les districts éloignés, n'eut plus assez de prestige pour
gouverner une tribu qui occupait un aussi vaste territoire, dont
la population s'élevait déjà à environ deux millions d'habitants.
Actuellement le descendant d'Aoura-Pokou jouit du respect que
l'on doit aux descendants des héros, nominalement il est le pre-
mier chef du Baoulé, mais c'est tout.
Le territoire actuellement occupé par les Baoulé est constitué
à peu près par un grand triangle dont le sommet se trouve à Tias-
salé, dontla base est à peu près constituée par le parallèle de Sa-
tama, et dont les côtés seraient le Bandama et le Nzi, le triangle
débordant le Bandama Blanc ef le Nzi du côté de sa base.
La population qui l'habite est formée de l'élément achanti en-
vahisseur et des éléments absorbés (Gouro annexés, Sénoufo faits
esclaves ou achetés, peuplades du sud en partie absorbées).
Cette population se divise en huit grandes familles qui des-
cendent des huit familles venues avec Aoura Pokou, et dont plu-
sieurs ont donné naissance à des familles secondaires.
Les huit familles primitives se divisaient en quatre familles
nobles: les Agwciow. Warèbo, les Faafwe, les Nzipuri ou Nzikpri-
fwe et les Sa; et en quatre familles vassales, provenant sans
doute de différentes peuplades akan ou zéma conquises par les
Achanti avant l'exode de Pokou : les Atutu, les Nanafwe, les Ngbû
et les Agba1.

(i) Pour la signification des noms de ces familles, voir dans la Chres-
tomalhie : « La conquête duRaoulé».
202 ESSAIDEMANUEL

Les Warèbo proprement dits occupent la région de Sakassou


dans le Baoulé du nord ou Baoulé proprement dit et la région
d'Assafo et celle de Toumodi dans le Baoulé central ou Ngonda
(carrefour). On leur rattache les Mandeke (sud de Sakassou, et
Singrobo à la limite nord de la forêt), les Alumwè ou Alumwa (ré-
gion de Tiassalé et Broubrou), les Yo-ure (rive droite du Bandama
Blanc), les Kodè (au nord des Yo-ouré et au sud des Mouin), les
Satikra (au nord de Sakassou) et les Gori (au nord-ouest des Sa-
tikra, sur le Bandama Blanc) : les quatre dernières familles sont
fortement mélangées de Gouro.
Les Faafwe occupent la région de Bouaké (Baoulé nord) et
celles de Nzossonou, Gouro-Mnan-kro et Kokoumbo (Ngonda). On
leur rattache les Akwe (rive gauche du Bandama, au sud du con-
fluent des deux Bandama).
Les Nzipuri occupent la région de Kofikro (Baoulé nord) et celle
de Nzaakro (Ngonda)
Les Sa occupent une petite région au sud-ouest de Bouaké
(Baoulé nord) et une autre entre Kokoumbo et Toumodi (Ngonda).
On leur rattache les Aari qui habitent au sud-est des Faafoué
du Nord.
Les Atutu sont répandus à peu près dans toutes les régions du
Baoulé (région de Kyébissou au sud de Sakassou, région de Ga-
rébo au sud-ouest de Kofikro, région de Kplaranou au centre du
Baoulé, région d'Abigui au nord-est de Toumodi, région de
.Menzué au sud-ouest de Toumodi). Ils comprennent en outre les
Mbàmra ou Mamra à l'est et au sud-est de Toumodi, les Gbona à
l'ouest de Kofikro, et les Kpogyu (sud-est de Kyébissou et sud-
ouest d'Assafo).
Les JSanafwe occupent un territoire très étendu entre le Ban-
dama Blanc et la rivière Kan. On leur rattache les Aùafwe (région
de Nuan-mvoué, Ahua et Ahuakré sur le bas Bandama et région
de Nzianouan sur le bas Nzi).
Les Ngbà occupent au nord la région de Satama et la région de
Yabouébo et au sud la région de Ouossou. On leur rattache les
Sondo qui habitent au nord-ouest de Satama, les Sandoro qui ha-
bitent à l'est de Satama, et les Nzoko, fortement métissés de
Mandé, qui habitent le long du Nzi, à l'ouest des Sondo et au sud
des Takponin ou Tagbana.
Les Agba occupent les deux rives du Nzi depuis la latitude de
Bouaké jusqu'à celle de Toumodi, prenant du nord au sud les
noms d'Agye, Sakyairi et Aleîigira, ainsi que la région aurifère
comprise entre le Nzi et le Bayasso (Mandufwe). Aux Agba se rat-
DELALANGUE
AGNI 203

tachent les Asabu du nord-est de Kofikro et ceux du sud de


Ouossou1.
50 Kumwenufwe. — Une partie des Achanti qui poursuivaient
Pokou lors de son exode vers le Baoulé demeura dans la région
d'Attakrou, où elle fonda une colonie achanti. En s'alliant aux
Agni de l'Assikasso, cette colonie devint une nouvelle tribu agni
qu'on appelle les Kumwënufwe (gens de la Comoé).
G0Belie (Bettié).
Vers 1740 un chef zema du Sahué nommé Abiri-Moro, profita de
ce que Apoku- Ware, roi de Coumassie, était en guerre avec les
Akyi (Akim) pour entrer dans sa capitale et s'y livrer à des mas-
sacres. Chassé par Apokou qui était revenu en toute hâte, et
poursuivi par les Achanti à travers le Sahué jusqu'à la rivière
Bia, Abiri-Moro franchit cette rivière et vint s'établir au nord du
Sanwi, près de la Comoé; ses partisans zema, en se fondant avec
les autochtones ( Velere et Atie) formèrent la tribu des Betie ou
Betienufwe. Depuis, des Apolloniens se sont établis au Belle et y
ont fait souche, renouvelant ainsi l'élément zéma.

70 JSdenye (Indénié).
Vers 1745, Apokou-Ouaré, roi des Achanti, en revenant d'une
expédition dans le Gaman, razzia la tribu akan des Ntakyima ou
Takiman, qui se trouvait sur son passage pour rentrer à Cou-
massie. Un certain nombre de Ntakyima, sous la conduite d'un
nommé Ano, émigrèrent vers le sud-ouest et arrivèrent près de
la rivière Manzan, un peu au nord de Zaranou. Trouvant là des
mines d'or et pas ou peu d'habitants, ils s'y installèrent.
Ensuite arriva un aventurier zéma nommé Efui-Ba, venant du
Broussa par le Sahué, qui s'établit auprès d'Ano. Le roi de Cou-
massie, ayant su que les Ntakyima avaient trouvé de l'or près de
la rivière Manzan, voulut exiger d'Ano qu'il lui payât un fort
tribut; Ano envoya Efùi-Ba à Coumassie pour régler le palabre
et Efui-Ba réussit si bien dans ses négociations qu'à la mort
d'Ano, il fut choisi pour chef de la nouvelle tribu agni.
Cette tribu se composait d'éléments akan (Ntakyima) et d'élé-
menls zema (Broussa) superposés. Elle prit le nom de Ndenye ou
ISdenyenufwe (gens du Ndényénou) et s'étendit au nord jusque
près d'Attakrou et an suri jusqu'aux Beftin.

(1) Ne pas confondre le pays appelé Baillé (ba-aule, mort d'un enfant)
avec différents cours d'eau, dont le cours supérieur du Nzi, qui portent
chez les Mandé le nom de Ba-Ule (fleuve rouge, en langue mandé).
204 ESSAIDE MANUEL

Le pouvoir se transmit dans la famille d'Efui-Ba, qui résidait à


Amélékia, tandis que la famille d'Ano résidait à Abengourou.
Voici la liste des chefs du Ndényé, à partir d'Efai-Ba : Efüi-Ba
(vers 1760) — Kwatuma-Si — Tyambo — So-Kwamna — Na-
Ndaki (vers 1840) — Benuu — Kyemele (vers 1870) — Abru-Kye

(1870-80) — Gbwè-Kwasi(1880-87) — Mia-Kwadyo (1887-91)
Amwa-Kô (1891-92) — Kwasi-Dikye (déposé en 1895).
A la mort d'Amoua-Kon, les descendants d'Ano ne voulurent
pas accepter Kouassi-Dikié et choisirent pour chef un des leurs,
Kofî-Amatrô, qui mourut en 1896.
80 Bonda (Bouanda-Agni ou Bonaï).
Une partie des Akan qui émigrèrent vers 1745 du Ntakyima
dans la région de Zaranou, après être demeurée quelque temps
dans le Ndényé et craignant sans doute d'y être relancée par le
roi de Coumassie, remonta vers le nord jusque dans le pays des
Gaman, où elle se mit sous la protection des musulmans de
Bondoukou. On appela ces nouveaux-venus dans le Gaman les
Bonda (Bo-Nda, Nta ou Nda de la forêt, venus par la forêt, par
opposition aux Gaman, qui étaient venus du Nta par la savane).
(On trouve aussi Bwandci et Bona, Rwanda-Ani, Bona-Ani et par
contraction Bonaï; les Mandé les appellent Wadara, pour Bwan-
dara)
On rencontre aujourd'hui les Bonda dans le Bondoukou, le Ba-
rabo, le Siangui et le Kourounsa (bords du Comoé au nord du
Barabo), côte à côte avec des Gaman, et aussi au nord de l'Assi-
kasso, à côté désAbron. Quelques-uns se sont convertis à l'islam.
Ils ont été formés par l'union de l'élément akan avec un élé-
ment gouan (Gaman), un élément autochtone (Koulango ou
Kparhala ou Pakhalla) et un élément mandé.
Avant leur arrivée à Bondoukou, le pouvoir était exercé par un
chef gaman plus ou moins dépendant des Mandé-Dyoula. Le der-
nier chef gaman fut Abo; ayant refusé de payer tribut à Apoku-
Ware, roi de Coumassie, il fut attaqué par lui vers 1745 et se ré-
fugia à Kong. Les Achanti l'y poursuivirent et arrivèrent à Kong.
après trois mois de voyage; mais ils ne s'attendaient pas à voir
une ville de cette importance et n'osèrent pas l'attaquer. Le roi
de Kong cependant était absent et sa mère le remplaçait. Elle
n'osa pas entrer en lutte avec Apoku- Ware et lui remit 500 réfu-
giés gaman, dont le chef Abo. Apokou fit cadeau de 100 captifs à
la mère du roi de Kong, revint à Bondoukou, fit tuer Abo, et ins-
talla à sa place, comme roi du Bondoukou, un Achanti nommé
Kofî-Sono-Akpï(1746).
DE LALANGUE
AGM 205

A la mort de ce dernier (vers 1770 ou 1780), les Gaman, crai-


gnant d'indisposer les Achanti en élevant au trône un descen-
dant d'Abo, et ne voulant pas d'autre part d'un souverain achanti,
choisirent pour roi un Bonda nommé Adingra, dont la famille a
conservé le pouvoir jusqu'à nos jours, sous la tutelle des notables
gaman et des Mandé-Dyoula de Bondoukou.
Adingra, ayant refusé tributau roi de Coumassie Toto-Kouamna,
sur les conseils d'une femme mandé nommée Niankoura qu'il
avait épousée, fut attaqué par les Achanti. Le résultat de cette
guerre est resté douteux, mais il semble bien qu'Adingra y trouva
la mort (vers 1820). Les Ouatara de Kong auraient envoyé au se-
cours d'Adingra une armée qui n'arriva qu'après la fin de la guerre.
Fofie, successeur d'Adingra, eut à lutter contre les Binié de
Mango et fut tué dans cette guerre, près de la Comoé (vers 1830).
A Fofié succéda Ebwa (1830-1860), puis vint Agyumani (1860-1896)
et Kwadyo-Ebwa.

go Ñgâ ou Ñgânufwe (Anno).


Les Ngâ ou Ngtinufwe (gens du Ngan ou Ngan-nou), appelés Gâ
par les Mandé (d'où Gâ-ra, pays des Gan), Gâne parles Sénoufo, et
Ano par les Apolloniens, habitent à l'est et au sud-est du Dyamala,
entre les Baoulé de Satama (Ngban et Sandoro) à l'ouest, les Sé-
noufo du Djimini au nord, les Ndamèfoué d'Amakro au sud, et la
Comoé à l'est; l'enclave de Mango et Aouabou cependant est ha-
bitée par une tribu légèrement différente, celle des Binie.
L'arrivée des Ngan dans leur pays actuel a dû provenir de di-
verses migrations occasionnées par les incursions des Achanti
dans le Gaman. Ils sont très mélangés de Mandé et un certain
nombre sont musulmans. Ils parlent à peu près le même dialecte
que les Baoulé.
10° Binie (Anno, région de Mango).
Les Binié tirent leur origine d'un mélange de Gaman, de Bonda
et de Kumwcnufwe ; ils n'habitent qu'Aouabou et quelques villages
riverains de la Comoé, sur la rive droite. Au nord, à l'ouest et au
sud ils sont limités par les Ngan. Quant à la ville de Groumânia
ou Mango, elle est habitée surtout par des Haoussa et des Mandé.
Le chef des Binié exerce une sorte de suzeraineté sur les tribus
environnantes (Ngan, Ndamèfoué, Bomofoué). Le premier connu
est Ndya-Ane, qui soutint une guerre contre Fofié. roi des Ga-
man (1830); ensuite vint Morn (1830-35), puis Ndya-Ndyane
(1835-42), puis Borna (1842-49), puis Famisa 149-56), puis Bo-na-
Kwamna (1856-75), puis Kwomnn-Gbwe.
206 ESSAIDE MANUEL

Les Binié sont appelés par les Mandé Gbeyï ou Gbeyida, d'où
le nom de Gbeyidara donné par les Mandé à la région de Mango.
11° Ndamèfwe. — Habitent la région d'Amakro, à l'est des Agba
et au nord des Ouré (entre ceux-ci et les Ngan); ils doivent sans
doute leur origine à des gens de la suite d'Aoura Pokou qui se
fixèrent là au lieu de continuer l'exode jusqu'au Baoulé. Ils sont
considérés comme Baoulé par les gens d'Attakrou.
12° Bomofwe. — Habitent la région comprise entre la Comoé à
l'est, les Ndamèfoué et les Ouré à l'ouest, Attakrou au sud et les
Ngan au nord; semblent avoir la même origine que les Ndamè-
foué; eux aussi sont considérés comme Baoulé par les Agni de
l'est.
130 Wure (Ouré, appelés à tort Ouorié) : habitent la région au- -
rifère et marécageuse qui forme la zone de partage des eaux entre
la Bayasso (affluent du Nzi) et la Comoé, au nord du Moronou;
une partie des Achanti venus avec Aoura Pokou, ayant trouvé de
l'or dans cette région, s'y fixa. Plus tard ce premier élément fut
un autre, provenant de Kumwenulwe et d'Apolloniens
- rejoint par
venus d'Attakrou.
Les Ouré parlent le même dialecte que les Baoulé1.
14° Morànu ou Moronufwe (appelés à tort Morénou). — Ils habi-
tent une région étendue allant du Nzi ou des environs du Nzi à
l'ouest jusqu'à la Comoé à l'est, entre les Ouré au nord, les Abè
et les Attié au sud.
Leur histoire est encore peu connue, mais il semble qu'ils
doivent leur origine à une migration zéma venue du ou par.le
Sahué, et que les immigrants, traversant la Comoé, auraient
annexé ou refoulé les autochtones attié, abè, ari et adyoukrou,
et auraient donné avec eux la tribu actuelle du Moronou. Cette
migration serait distincte de celles ayant formé les autres tribus
-
agni.
Le dialecte des Moronou est le même que celui du Baoulé.

15° Agbèiiyaú (Binao sur les cartes). — Ils habitent Batra, Bi-
nao (Gbènyaú), Bijué (Bujue), Soukoukro, sur la route de Tiassalé
à Dabou, et la région environnante. Leur pays était peuplé d'Ari
ou Abigui, mais a été conquis par les Baoulé d'Ahua, sur le bas
Bandama; cette tribu s'est donc formée par un mélange d'Agni
déjà faits et d'autochtones ari. Leur dialecte est le même que ce-
lui du Baoulé, mais, outre l'agni, presque tous parlent l'ari.
DE LA LANGUE
AGNI 207

ORGANISATION ET SOCIALE
POLITIQUE DESAUNI.

A l'époque des migrations zéma ou akan, les immigrants sui-


vaient un chef qui avait sur tous ses partisans une autorité véri-
table. Cela s'explique: un homme qui avait assez de prestige
pour grouper autour de lui plusieurs familles et les amener à
changer de patrie, à partager son sort d'exilé, à conquérir sur
des autochtones souvent difficiles à soumettre un nouveau pays
et de nouveaux foyers, cet homme — ou cette femme — était
par la force des choses le maître absolu de ses bandes, au moins
tant qu'elles ne s'étaient pasfixées. Mais c'était là un phénomène
tout à fait transitoire. 11semble bien que, sauf peut-être chez les
Achanti, les peuples agni-achanti n'ont jamais eu un goût bien
vif pour la monarchie absolue.
Nous voyons, lors de l'invasion d'Aoura Pokou dans le Baoulé,
ce sentiment d'indépendance se manifester. Pokou, après le pas-
sage de la Comoé, ayant déclaré à ses bandes qu'elles devaient
lui obéir, les autres chefs de familles demandèrent : « Et pourquoi
donc? » Et il fallut que Pokou rappelât que c'était grâce au sa-
crifice qu'elle avait fait de son enfant que ses bandes avaient dû
d'échapper à leurs ennemis, pour que son autorité fût acceptée.
Une fois la conquête terminée et les envahisseurs solidement
implantés dans leurs nouvelles patries, les descendants des chefs
de migrations conservèrent certainement un prestige moral, et
leur famille fut plus considérée que les autres. Mais là se borna
la royauté de ces monarques: ce fut une royauté nominale.
Dans chaque tribu, les familles primitives, en s'agrandissant,
devinrent des sous-tribus indépendantes les unes des autres; leurs
luttes continuelles achevèrent de dissoudre l'unité du début et
de saper le peu d'autorité que pouvait conserver le soi-disant chef
ou roi du pays ou de la tribu.
Actuellement, dans tous les pays agni, la forme politique qui
prédomine est l'anarchie, tempérée par un grand respect des
traditions, de l'âge et de l'étiquette.
Il n'y a pas de chefs de tribus au sens que nous donnons au
mot « chef » ; il n'y a même pas à proprement parler de chefs de
villages: il n'y a que des chefs de famille, au sens étendu de ce
mot « famille ». Le régime politique se confond avec le régime
social: c'est le patriarcat.
Dans une tribu, le descendant du chef de migration est très
respecté; on le consulte dans les circonstances graves, on a à
son égard une déférence qui va souvent jusqu'à la vénération,
208 ESSAIDEMANUEL
-
mais c'est tout. Dans chaque grande famille ou sous-tribu, il y a
un patriarche analogue, mais qui n'est qu'un patriarche.
Dans les villages, il y a à proprement parler autant de chefs
qu'il y a de familles. Mais il arrive souvent qu'un chef de famille,
plus riche, ou plus vieux, ou plus éloquent que les autres, arrive
à avoir une sorte.de prépondérance qui, dans quelques cas très
rares, confine à l'autorité absolue.
Ce qui prouve l'esprit d'indépendance bien caractéristique des
Agni, c'est que dans un palabre, tout en observant scrupuleuse-
-
ment toutes les règles de l'étiquette, tousles assistants, hommes,
femmes et même esclaves, peuvent prendre part à la discussion
et qu'ils sont écoutés.
La société agni peut se diviser en quatre classes:
1° Les gens riches et les vieillards;
2° Les gens pauvres et les jeunes gens;
30 Les fils d'esclaves;
4° Les esclaves.
Je place ensemble les gens riches et les vieillards parce que les
Agni ont autant de respect, plus même, pour la richesse que pour
l'âge. Généralement ce qui fait qu'un héritier naturel est écarté,
c'est qu'il n'est pas assez riche. Plus un homme est riche, plus il
a d'autorité.
Les hommes libres jeunes ou pauvres forment pourainsi dire le
peuple, la basse classe.
Il n'y a guère de différence, au point de vue du traitement so-
cial, entre un fils d'esclave et un homme libre pauvre; un fils
d'esclave devenu riche est même plus respecté qu'un homme
libre pauvre. Ne peuvent être esclaves que des étrangers: un fils
d'esclave, né chez son maître, en pays agni, n'est plus un esclave;
on ne peut pas le vendre1. Il est traité comme les enfants du
maître et partage leur vie.
Les esclaves sont des étrangers (Sénoufo pour la plupart, Bobo,
Mossi, etc.) faits captifs à la guerre par des conquérants tels que
Samory, et achetés par les Agni. S'ils ont été achetés très jeunes,
ils apprennent vite à parler agni, oublient leur langue maternelle
et sont traités presque comme les enfants de la famille. Ils peuvent
cultiver et acquérir pour leur propre compte et, arrivés à un cer-
tain âge, jouissent d'une liberté presque absolue pourvu qu'ils

(1) On peut vendre cependant, à titre de punition pour adultères ou


pourvois répétés, non seulement un fils d'esclave, mais même un homme
libre.
DELALANGUE
AGNI 209

restent chez leur maître. Mais ils peuvent être vendus. S'ils ont
été achetés adultes, ils adoptent moins facilement la langue et
les coutumes agni, regrettent leur pays et leurs compatriotes,
cherchent souvent à se sauver: aussi leurs maîtres les traitent
avec plus de méfiance, s'en débarrassent souvent en les vendant
ou en les échangeant contre un esclave plus jeune, et parfois,
surtout s'ils sont fainéants ou voleurs ou s'ils sont devenus vieux
et infirmes, on les immole à l'occasion de la mort ou des funé-
railles d'un chef.
On dit généralement que la succession passe,- chez les Agni,
aux neveux fils de sœur: ce n'est pas absolument exact. Il est
vrai que les neveux fils de sœur ont le pas sur les fils, mais les
frères viennent avant eux. L'héritage est d'abord collatéral et ne
passe aux neveux qu'à défaut de frères.
Certe coutume est expliquée ainsi par les Agni: on n'est jamais
sûr d'être le père de son fils, les femmes étant infidèles chez les
Agni comme ailleurs; au contraire, on est sûr que ses frères (de
même mère) sont du même sang (au moins maternel) que soi-
même, et il en va de même pour les enfants de la sœur. Aussi,
suivant la même coutume, l'héritage d'une femme peut passer à
ses enfants, tandis que l'héritage d'un homme n'y passe qu'excep-
tionnellement.
Sarbah, dans son Fanti customary laws, est le seul auteur que
j'aie rencontré jusqu'ici qui donne l'ordre exact de la succession
chez les Agni-Achanti, succession qu'il appelle fort justement
« maternelle ». Voici cet ordre de succession, tel qu'il existe
aujourd'hui chez la plupart des tribus Agni:
1* Les frères (fils de même mère), par rang d'âge;
2° Les neveux fils de sœur, par rang d'âge;
30 Les sœurs (filles de même mère), par rang d'âge;
4° Les nièces filles de sœur, par rang d'âge;
50 Les oncles maternels;
6° Les tantes maternelles;
7° Les cousins-germains, fils de tante maternelle;
8° Les cousines-germaines, filles de tante maternelle.
On voit que les femmes ont part à l'héritage ou à la succes-
sion, mais en général en seconde main seulement par rapport aux-
hommes de même degré de parenté.
Il arrive souvent que cet ordre successoral est modifié: si
l'héritier naturel est trop jeune, ou tiop pauvre, ou peu intelli-
gent, ou infirme, ou encore s'il a épousé une femme d'une autre
tribu, on lui préfère généralement l'héritier qui vient après lui.
14
210 ESSAIDEMANUEL

(Dans le dernier cas, la raison en est que l'héritier pourrait aller


s'établir dans le pays de sa femme et y emporter l'héritage, dimi-
nuant ainsi la richesse de son propre pays.)
L'héritage peut ne pas être universel. Généralement même, si
le mourant n'a pas perdu connaissance, il partage avant de mou-
rir ses biens entre ses parents, ses femmes, ses enfants et même
ses esclaves, laissant d'ailleurs la plus grosse part à l'héritier
naturel. Si une mort imprévue l'a empêché de le faire et que son
héritier soit un homme de bien, c'est l'héritier qui procède à la
distribution.

III. — Les différences de langage chez les tribus agni.

La langue agni est une, à peu près comme le français: un Agni


du nord du Baoulé et un Agni d'Assinie se comprennent aisément;
mais un étranger qui aura appris l'agni avec des Baoulé du nord
comprendra moins facilement (mais il le comprendra) un Agni
d'Assinie. Les différences dialectales se réduisent presque, en
somme,à des différences de prononciation; à quelques expressions
courantes qui, comprises d'ailleurs dans toutes les régions, ne
sont usitées que dans quelques-unes; et enfin à quelques mots spé-
ciaux à chaque région, mots assez rares et désignant le plus
souvent des animaux, des plantes, des produits également spé-
ciaux à chaque région ou du moins plus ou moins abondants sui-
vant les régions.
On trouve exactement les mêmes différences dans le français,
suivant qu'on passe d'une province à une autre (je ne parle pas
du patois) : pour faire asseoir les gens, on crie assi à Paris et
assiss à Toulouse; « remettez-vous » est une expression composée
de deux mots compris dans toute la France, mais il n'y a que
dans certaines provinces que cette expression veut dire « asseyez-
vous»; les « radis roses» sont appelés « petites raves w dans
certaines régions, etc.
Les Baoulé du nord, par exemple, surtout les Ouarèbo et les
Nanafoué, parlent du nez et prononcent souvent a au lieu de o,
disant la pour lo « là ».
Les Atoutou disent amwi au lieu de amú « vous ».
Les gens de Tiassalé disent krimvwa et les gens d'Assinie ku-
rumvya au lieu de krinzua « œuf ».
Les gens d'Assinie et du Sanwi remplacent souvent les sifflantes
par des chuintantes, disant njùe ou üjüe au lieu de nzüe « eau».
Les Ouré remplacent souvent le w par un h, disant par exemple:
DELALANGUE
AGNI 211

me ho kurÓ ro, pour me wo kurôro ; m'ahii me pour m'awfi me (je


vais au village; je ne le vois pas).
Mais ces quelques différences ne peuvent pas constituer des -
dialectes distincts. Cependant on peut classer les quinze tribus
agni en deux groupes: les Agni de l'ouest ou du Bandama, et les
Agnide l'est ou de la Comoé, ou, comme ils s'appellent eux-
mêmes, les Baule et les-Ani proprement dits.
1° Les Baoulé (ainsi compris) occupent un territoire bien plus
étendu que le Baoulé proprement dit; ils comprennent sept tribus :
les Baoulé, les Ngan, les Ndamèfoué, les Bomofoué, les Ouré, les
Moronoufoué et les Agbègnyaon.
2° Les Agni (ainsi compris) ne renferment plus que huit tribus,
toutes, sauf les Binié et en partie les Bettié, situées à l'est de la
Comoé : les Bonda, les Binié, les Assikassofoué, les Koumouénou-
foué, les Ndényénoufoué, les Bettié, les Sanwi et les Assini. Ce se-
cond groupe,'comme territoire et comme population, est bien moins
important que le premier.
Les différences de langage les plus apparentes entre ces deux
groupes sont les suivantes: en général, les Baoulé emploient wo
et les Agni è pour le pronom de la 2e pers. du singulier; les
Baoulé emploient rarement l'h et jamais les chuintantes (j et c),
tandis que les Agni emploient souvent l'h (ils prononcent Bahule)
et quelquefois les chuintantes; les Agni remplacent parfois Ó par
u et u par o, disant kru pour ktÓ « village », Sikaso pour Sikasu
(l'endroit de l'or); enfin les Agni remplacent parfois par k et
gy par dy, disant ka pour nga « ce, cet », dya pour gya « pied ».
Voici d'ailleurs quelques mots en agni de Toumodi (Baoulé) et
en agni de Bettié; on saisira de suite les différences principales,
et on verra qu'elles sont peu sensibles :
1 2 3 4 5
Baoulé: kÕ nyô nsn na nu
Bettié : akÕ nvÛÕ nsft nd nu
6 7 8 9 10
Baoulé : nsyï nso mÓküe Õgora buru
Bettié : nsyï nso môkùe Õgorà buru
20 30 50 100
Baoulé: abura-nyô ab ara-sâ ahura-nu ya
Bettié : abura abura-sa abura-nu èya
homme femme femme père mère fils
Baoulé: byaswa brcswa bla si ni wa
Bettié : brinzua brèsua bra al ni wa
212 ESSAIDE MANUEL

tête œil visage bouche brousse arbre


Baoulé: ti nima ni nivâ bro ivaka
Bettié : ti nima iiye nwâ bro baka
aller aller, être s'asseoir se lever
Baoulé: Iw wo trâse gyasu
Bettié : kà ho trase. gyaso
manger boire venir village beaucoup
Baoulé: di nÕ ba krô rrboko
Bettié : di nô ba kru mboho
« Je vais» se dit en baoulé m'a wo, et en bettié m'a ho
« Tuvas » — woko, o wo — è ko, è ho
« Viens ici» — bra10a — bra fï
« Cet homme» — — sônâ ka
sânâiga
Pour dire « merci », au lieu de kora o, les Bettié disent m da
ase ou m nase ou nase o, expressions qui d'ailleurs s'emploient
aussi dans le Baoulé1.

IV. — L'Agni comparé aux autres langues de la famille agni-


achanti.

La parenté de l'agni avec les langues nta, gouan, akan et zéma


est indiscutable; la grammaire est la même et les radicaux sont
presque tous semblables. Il me parait donc inutile d'entrer dans
des comparaisons savantes et détaillées, et je me contenterai de
donner de courts vocabulaires de divers dialectes des différents
groupes agni-achanti, en accompagnant les vocabulaires de cha-
que groupe d'un vocabulaire du groupe précédent, pour permet-
tre d'apprécier la transition, et d'un vocabulaire agni pour per-
tre les comparaisons.
J'ai donné aussi des vocabulaires du groupe gan, du groupe
kouakoua et de plusieurs langues de la lagune de Grand-Bassam,
bien que ces langues ne se rattachent que de loin ou même ne se
rattachent pas à la famille agni-achanti, parce que les langues de
la lagune sont fort peu connues et que ces vocabulaires pourront
intéresser ceux qui s'occupent de philologie africaine.
Je cite les noms des auteurs auxquels j'ai emprunté des voca-

(1) Le parler d'Assinie est le seul qui présente des différences un peu
notables avec les autres parlers agni: ces différences sont dues en par-
tie à la forte proportion d'Apolloniens installés dans la région d'Assinie.
DE LA LANGUEAGNI 213

bulaires; on trouvera le titre des ouvrages à la Bibliographie. Je


me suis permis d'ailleurs de modifier l'orthographe de ces auteurs
re-
lorsque je l'ai trouvée défectueuse. Les vocabulaires que j'ai
cueillis moi-même portent le mot « personnel ».
Je donne avec-le groupe gan un vocabulaire dahoméen pour
faire saisir la transition entre la famille éhoué et la famille agni-
achanti.

1° Groupe gan.

Dahoméen Adan-mé Gan Agni


(familleéhoué) (Addah) (Accra) (vocabulaire
de
(vocabulairede comparaison) comparaison)
1 de, dokpo kake ekô kÕ
2 we enyà enyÓ iiyÕ
3 iilÕ elë elë nsâ
4 ène euie edfè na
5 atô enuo enumo nu
6 aize ekpa ekpa nsyï.
7 lewe kpago kpawo nso
8 tâtô kpanyà kpanyô mÓkÜe
9 tène ne nehû ôgorâ
10 Zao nyÕma, nyôma baru
homme(homo) gbèto nomlo gbomo sônâ
gens gbïlo nimli mei fwe
homme (vir) sunu nyumu nu bytf.
époux asu nye wu wu
femme iionu nyoru yo bla
épouse asi yi nd yi
père to tce tee si
mère no nye, nye ni
enfant vi bi bi ba, iva, ma
frère no-vi nye-mi nya-ma
bouche nu nya na nwâ
dent adu ene nyô gye
main alo asi nine sa
pied afo ata nane gya
terre L. ayi. zugbâ cikpô asye
eau si ezi na nzùe
feu zo la si
soleil we h/Ílii üa
travail azo tcurno gyumâ
être (verbe) de fe ici ti
214 ESSAIDEMANUEL
Dahoméen Adan-mé Gan Agni
aller yi ya ko
venir wa ba ba
manger du du yeni di
dire do ki ke se, kâ
envoyer sedo tcu suma
Auteurs
: Personnel Koelle
et Zimmermann Personnel
Christaller et Christaller
20 Groupe nta.
Gan Nta Gbanyé Agni
(vocabulaire (Gondja) (Salaga) (vocabulaire
de comparaison) decomparaison)
1 ekô koko uli kÕ
2 enyÓ anyu anyu nyÕ
3 etè asa asa nsà
4 edfè ana ana na
5 enumo anu anu nu
6 ekpa asi atje nsyi
7 kpawo asuno atjino nso
8 kpanyô adubrua abrua mÓküe
9 nehû akuno akpana Õgora
10 nyôma kudu kudu buru
Auteurs: Christaller Bowdich VonFrançois Personnel

3° Groupe gouan.
Nta Gaman Abrono Oboutou
de (Bondoukou) (Brong) (prèsWinnebah)
(vocabulaire
comparaison)
1 koko ta ekô eko
2 anyu nu enu enyo
3 asa sa esa esa
4 ana na ena end
5 anu tô anu enu
6 asi tore-ta esya esia
7 asuno torifi-nu asuno esono.
8 adubrua torifi-sa akwie ekui
9 akuno torifî-na akono egbono
10 kudu nunu edu edu
père tu ye,se t
mère nu ni
feu ede e,ja ogye
1 eau ntju iu ntcu
lune sivi afente
Auteurs: Bowdich
et Bowdich Bowdich Christaller
vonFrançois et Clarke
DE LALANGUEAGNI 215

4° Groupe akan (1er tableau).


Koranza Assini Akvin Akouamou Okouahou
(Assine) (Akim) (Akouambou)
1 eko èku byakû ko akû
2 enu ènu myenu abi enu
3 asa asa byusâ abyasa esa
4 auna ènê ananu nâ anani
5 anu ènu num enu anum
6..asi micya esey eci
èsya
7 asanu ensû sô esu esû
8 atciwe wogïÚ noakwi awitewe ukwe
9 iikunu ôkunû unkonu akru
apunu
10 edo èdu edu du edu
homme obaniba oburina
femme oba oba o. o
père si adja
mère nüi èna 0
feu ogya okwa
eau ntcu nsu
soleil onie èwia
lune ofùre osrani
étoile siramba ènsuma •
Auteurs: Clarke Clarke Pritchard Clarke Pritchard
cité parClarke cité par Clarke

Groupe akan (2fitableau)


Oboutou
(vocabulaire Agni
gouande Fanti Akouapim de
Assanté (vocabulaire
comparaison) (Achanti) comparaison)
1 eko eko ekÓ èkô kÕ
2 enyo ebien enu ènu nyÕ
3 esa, ebyasa esa èsâ nsci
4 enti anan anan nan na
5 enu enum anum- num nu
6 esTa esinya asia asTa nsyï
7 esono esôn ason asoii nso
8 eküi awÓtci aotyo awoküe môkue
9 egbono akono akroii akron ôgorâ
10 edu idu edu edu buru
homme osani , oniba nipa oni sÓna
gens fo fu fo fo line
homme(vir) onyine beiiyi barima. obanin bya
époux., okunu wû
216 ESSAIDE MANUEL
Oboutou Fanti Akouapim Assanté Agni
femme okye mbesya besia obea bla
épouse ka yi yi oye yi
père ye, se gya gya ose, agya ndya, si
mère ni na,ni na oni ni
enfant bi ba ba oba, ma ba, wa, ma
frère nimo-bi na-ba na-ba onu-iva nya-ma
tête nti tci li eti ti
yeux esi enyoe ani ni, nima
nez ahono ewin efùene bwe
oreille eso asoa, asu asô su
bouche ano ana ano* ano nwâ
dent ani nsi, adye sè ese gye
main oba ensèm. ma nsa sa
pied ona naii nafi gya
maison kya edan odafi sua
village ekrum kuro krum kurô, krÓ,
kru.
fer dade dade dadye,larye
(couteau)
argent djuete djete duete güete
or cika sika sika sika
terre ase ase, asase ase asye, ase
eau ntcu nsu nsu nsu nzüe, sue
feu ogye idja ogya ogya si; iye (boisà
brûler).
soleil eÚi ewiya o. oüia üa
lune afente sirani osram sara
mot ese asem se (dire)
travail esimi adjuma. adüuma gyumÜ
camp. nserim nsarem nzara-nu
être tci, bo ti, ivo te, wo ti, wo
bele - fa
prendre fa fa fa
aller xjo kà ko ko,ho ko,wo, ho
venir ba ba ba ba ba
venir de tcu fi fi fi
marcher na nante nati
rester djire gina o. gyina gina
s'asseoir tcina ta trâ trll
se coucber da da la, da
se lever ivoso du sore gyasu
manger di dji di di di
AGNI
DE LA LANGUE 217

Oboutou Fanti Akouapim Assanté Agni


boire num nom nô nÕ
dire ye se se se se, yo
parler ka ka kâ ka
appeler tre frê fre fre fre
demander bise bisa bisa bisa
voir hu ahû hû hit awû, ahû
aimer kuro kuro
kyere
donner na ma ma ma, kye ma, kye
envoyer sorna soma soma sumâ
boro .,. bo bo
frapper
obtenir nya iiya
tuer - kit kum kú, ku
garder. sye ., sye
entendre., tci ti
oublier wirefi .,. urafi
acheter to to
Áuteurs
: Christaller Wilson, Riiset Christaller Personnel
Huttonet Christaller
Clarke

50 Groupe zéma.
Achanti Ouassa Ahanta Apollonien Agni
de
(vocabulaire (Ouassou) (vocabulairede
comparaison) comparaison)
1 èkô ekû akú kÕ kÕ
2 ènu enu ayùe iïyüa nyô, nyùô
3 èsa estt asa nsa nstt
4 naii enâ anâ nâ nâ
5 num enu anu nu nu
6 asïa nsya ecï: nsyt nsyï:
7 ason nsu asu nsû nso
8 awoküe moküi awoküe moküe mÓküe
9 akrofi nkorô awona ngora Õgora,iigo-
ra
10 edu budu bunu m buru buru
Auteurs:Christaller Clarke Bowdich Personnel Personnel

Apollonien Agni Apollonien Agni


homme sena sônâ mère mo, ni mo, ni
- (vir) gen!lit- hya fils ga wa
femme larè bla tête ti ti
père gya, ze ndya, se œil rlyè ni-ma
218 ESSAIDE MANUEL

Apollonien Agni Apollonien Agni


nez bwi bwe noir ble ble
dent gye gye rouge kokore kokre
oreille zô su haut tendene tende
bouche Iwâ, nwa nwâ gros kpore kpri
main sa sa petit ki ko,
droite femna fama court zina tika
gauche bène bè bon kpare kpa
ventre ko, kunu ku, kunu joli krama krama
pied gyake flya mauvais tane tè
sein nyafûnè nofrè
eau nzure nzüe aujourd'hui ène ne
alcool nza nza hier anomâ anuma
dare tcine demain èima aima
pagne
village süazo kuro
Européen Brôfurè Brofwe être le ti (le, avoir)
bœuf ènâke nane comprendre de ti
mouton bwane biva manger di di
chèvre aboiiki bori boire nô no
chien küa küa, arwa aller ko ko
éléphant azont aswl, süi venir ba (bala) ba (bla)
arbre baka baka s'asseoir traze trâse
forêt ebonu bonu se lever güazu gyasu
savane fiyènu aurenu secoucher da la, da
igname elue duo dormir dafi lafi
banane bana manda- s'éveiller tuiïwe tinge
manioc parler ka kâ
bedè vedè, agba
— ka güekè di güere
pistache ahure ngatè
poisson güe palabrer bali güekè kâ ndè
eguèni
mer dire se se
nyevre gyemvye
barre(surf) sèrèki sereki appeler fre fre
alie marcher tia nati
pirogue èlèni
fétiche amône amwi courir nândi awôndi
chemin adane ati porter swa sua
case süa sua apporter fa bala fa bra
* fa ko
montagne boka boka emporter fa ko
terre azere asye prendre fa fa
soleil èüa ua attraper so tra, sô
lune siane sara demander biza bisa
ciel nyamye être(se trou- wo wo
nyamne
Ter)
blanc fufwe ouvrir tuke tike
fufure
AGNI
DE LALANGUE 219

Apollonien Agni Apollonien Agni


fermer tua-zure kata-su ils mangent be di be di
monter fo fu
descendre gyüaze mon père me ze me si
gyüla
entrer wuro wuru — egya baba
sortir ton père è ze wo si
finde fite
son père oze i si
venir(de fi fi
arrivera gyü mamère meni meni
Qyït,
faire — omô na, mo
yè e, yo
tuer kû ku, kû ta mère è ni wo ni
voir hu wu, hu sa mère o ni i ni

nourriture arye c'est bon o le kpare o ti kpa


arye
me di cen'estpasbon o ne kpare o ti a kpa
je mange me di
tu manges ho di wo di
il mange o di o di je comprendsme de me ti
ma n de me ti ma
ye di
nousmangeons ye di jenecomprends
vousmangezyame di amû di pas (Personnel) (Personnel)

6D Groupe kouakoua.
Fanti Avikam Aradyan Ari Abè Agni
(vocabulaire (Lahou) (Jacqueville) (Abigui) (suddu (vocabulaire
de comparaison) Moronou) de ieomparaison)
1 eko atÕ ètô ono nkpà kÕ
2 ebien anyÕ èire ana aiiyÕ iiyô
3 ebyasa aza èÕ ènti are nsa
4 anan ana anzô alla alè na
5 enum anyu ènini ènni ene nu
6 esinya awô aori nawa lohô nsyï
7 esôn abyu èbwi nombo - ari nso
8 awàtci atce èüiri nowo epye mÓküe
9 akono omoro ômorô nombre iiyako ôgorâ
10 idu edyu èva, èüa dyu hene buru
homme oniba etcuna aôneui ge sÓna
— (vir) benyi emowo èkyôno kpii ikpe hya
femme mbesya emise ônô bese yiwo bla
enfant ba bapi èüi mei gegye wa, ma
père gya dade dède bwo dè si, ndya
mère na mama mama ya nô ni, mo
village ekrum edô, dô bwama ewo kurÓ
chemin ekwan esisa nevri sigbe ati
maison edan eva awô kâ teli sua
220 ESSAIDEMANUEL
Fanti Avikam Aradyan Ari Abè Agni
arbre iduya edziba etè ti, ruwa ti baka
eau nsu esô ici mindi megyi nzüe
feu igya eya iya le la si
vin de palme nsa eta za alaoto moro nzâ
bœuf nanke inama enye lu nane
mouton igwan kokose kokosè bOiiÕ üayÕ bwa
chèvre apontci emore ugbri kyô bori
poule akÓ esu okoso karo ÎVOSÔ akô
œuf tcirifua wuro O~d~O-n awoso krinzüa
tête ilci emorobe ukuru ne èlo ti
œil enyoe emÓbe èvè nonowe animÕ nima
bouche ana enufro omwa numuti eûibu nwa
dent nsi enena iiii ane eyi gye
oreille asoa ecibe iiuku rete lokô su
nez ewin emuri inyè wo ngo bwe
main nsèm. ebo èma bo ba sa
ventre yèfû abyulyu èmetè ame ku
dos etci ewozo üi egi- si, üi
sein nofore mà ameme nofre
pied naii èna leka fu gya
cheveux' iwi emu we ruwo mfu tÍ-mwï:
pagne itam kasa èkyasa lidji tumbo tâne
fusil itru etanyara. lui lui
poudre kpe aire
couteau sikan nanya akrawu tieke larye, kaka
terre asase ihi esi asye
ciel nyami lafri awobe nyati èfo nyamye
herbe efu lefri èfi wogyo gügüre
poisson nam etsi ekyi si ke güe
viande eiia anô. nôpyè nè
banane brèdi beci ndèviri okoko banda manda
igname aasi inti dupu mbu duo
manioc bandji vedè bedè fèdè vede agba, vedè
venir ba ba va ye wa ba
aller kà le yi a yi ko
entrer ji dent wuru
sortir pyade fi te
se coucher da da dè rèsi la, da
s'asseoir vriye pyete sosi trâse
dormir dèda kyamba lafi
DE LA LANGUE
AGNI 221

Fanti Avikam Aradyan Ari Abè Agni


se lever du kukwi tou nyele loru gyasu
manger dji dzi zaki di-mbo di-mpo di
boire num nyu mi no nô no
donner ma na ta bo ma
rester dere nyô sumô gina
courir srè ndelye awôndi
acheter ti OÕ levè té
comprendre tci zeba ya ti tye ti
marcher nyeci nesu nati
parler si. lo daka ka, se
crier su zu drè su
travailler zozo kÕ di-gyuma
finir wie tanta tra wu üe
avoir le lare uT le
Auteurs: Wilson
* Wilson Personnel Personnel Personnel Personnel

Suivent quelques mots adyukru, que j'ai recueillis au village de


Lopou, au nord-ouest et près de Dabou :
1 nyaâm homme ègn (prononcez eg-ne)
2 yoy, yue femme yo
3 nyaha père ames
4 yaha' mère amlis
5 yed,yeti tête nu
6 nâhâ, nohô œil nyaman
7 loobo,libal bouche ne
8 niyun dent an
9 debaara, debwi: main abu
10 leû pied lakr
eau mite (prononcez mitche)
arbre tsaor manger dyob
éléphant èr boire adu

Note. — Les vocabulaires avikam, aradyan et adyoukrou qui


précèdent ont été revus et rectifiés en partie, grâce à des notes
qui ont été très obligeamment mises à ma disposition par M. le
capitaine Le Magnen, de l'infanterie coloniale.
BIBLIOGRAPHIE ETHNOGRAPHIQUE ET PHILO LOGIQUE

DES PEUPLES DE FAMILLE AGNI-ACHANTI

Note. — Je donne ci-après la liste par ordre alphabétique des


ouvrages que j'ai consultés pour la partie ethnologique et de philo-
logie comparée qui termine ce manuel.
Je profite de cette occasion pour adresser mes vifs remerciements
à M. Clozel, secrétaire général dela Côte d'Ivoire, qui a bien voulu
mettre à ma disposition plusieurs volumes rares et curieux de sa
bibliothèque personnelle et qui m'a de plus communiqué des notes
manuscrites qui m'ont été d'une grande utilité au cours de mon
travail.
*
L'astérisque indique les ouvrages de linguistique ou renfermant
une partie linguistique.
Les cotes mentionnées sont celles de'la Bibliothèque Nationale.

J. BARBOT.- Histoire de la Guinée. Paris, 1660, in-12.


G. BINGER.- Du Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong
et le Mossi. Paris, 1892, 2 vol. gr. in-8. — 0' 813.
L* BONNEAU.— La Côte d'Ivoire (Notice historique et géographi-
que). Paris, s. d., in-8 br.
W. BOSMAN.— A new and accurate description of the Coast of
Guinea. Utrecht, 1705, in-12.
*T. E. BOWDICH.— Mission from Cape-Coast Castle to Ashantee,
with a statistical account of that kingdom. London, 1819, in-4.
(Renferme la numération en plusieurs dialectes zéma, akan, gouan
et nta.)
T. E. JBOWDICH.— Voyage dans le pays d'Aschantie, trad. de l'an-
glais par Ch.-A. Defauconpret. Paris, 1819, in-8. (Abrégé; les
vocabulaires sont supprimés.)
M. CHAPER.— Rapport sur une mission scientifique dans le terri-
toire dWssinie. (Extrait des Archives des missionsscientifiques et
littéraires.) Paris, 1884, in-8. Pièce. — Lk" 310.
BIBLIOGRAPHIE 223

*J. G. CHRISTALLER, Ch. W. LocKERand J. ZIMMERMANN. — A dictio-


nary of English, Tshi (Asante) and Akra. Basel, 1874, in-8. (Vo-
cabulaires assanté, akim, akouapim, fanti, gan etadan-mé.)
*J. G. CHRISTALLER. — Grammar ofthe Asante and Fante language,
called Tshi. Basel, 1875, in-8.
*J. G. CHRISTALLER.— Dictionary ofthe Asante and Fante lan-
guage, called Tshi. Basei, 1882, in-8.
*J. G. CHRISTALLER.— Die Volta-Sprachen Gruppe (Zeitschrift
fïir Afrikanische Sprachen, vol.1). Berlin, 1887, gr. in-8. — 4° X.
321. (Vocabulaires gan, adan-mé, gouan et assanté, avec notes.)
*J. G. CHRISTALLER.— Negersagen von der Goldküste (ibid.,
vol. 1). Berlin, 1887, gr. in-8. — Même cote. (Deux contes en
akouapim, avec traduction et notes.)
*J. G. CHRISTALLER. — Sprachproben aus dem Sudan (ibid., vol. III).
Berlin, 1889, gr. in-8. — Même cote. (Noms de nombre en gaman,
zéma, achanti, gouan, fanti, akra, gondja, etc., avec remar-
ques.)
*J. G. CHRISTALLERund H. BOHNER. — Uebungen in der Akra
oder Ga-Sprache. 1890, in-8.
*J. G. CHRISTALLER and J. SCHOPF.— Primer in the Ga or Akra lan-
guage. 1892, in-8.
*J. G. CHRISTALLER.— Sprichwôrter der Tschwi Neger: 1895
(4 pages).
*J. CLARKE.— Specimens of dialects. Short vocabularies of lan-
guages, and notes of countries and customsin Africa. London,
1849, in-8. - INV. X. 23,071. (Courts vocabulaires d'une ortho-
graphe douteuse en avikam, achanti, fanti, okouahou, koranza,
ahanta, gan, akouapim, akim, akouamou, assini, ouassa, etc.)
F.-J. CLOZEL.— Bibliographie des ouvrages relatifs A la Sénégam-
bie et au Soudan Occidental. (Extrait de la Revue de Géographie.)
Paris, 1891, gr. in-8. Pièce.
F.-J. CLOZEL.— La Côte d'Ivoire. Notice historique. (Bulletin de
la Société de Géographie, 3e trimestre 1899.)
*R. M. CONNOLLY.— Social life in Fanti land (Journal of the
AnthropologicaL Institute of Great Britain, XXVI. - Renferme
des remarques linguistiques.)
CneCROSSON. — L'ethnographie de la Côte d'Ivoire.
(Renseignements
coloniaux et documents publiés par le Comité de l'Afrique Fran-
çaise, nos 5 et 6.) Paris, mai et juin 1900. (Malgré son titre, ce mé-
moire n'a trait qu'à la seule tribu des Attié.)
CRUICKSHANK. — Eighteen
uears on the Gold-Coast. 2 vol.
0. DAPPER.— Description de l'Afrique. Amsterdam, 1686, in-fol.
224 BIBLIOGRAPHIE

*C. DREYFUS.— Six mois dans VAttié. Paris, 1900, in-12. — (Ren-
ferme un vocabulaire attié, dialecte bodé.)
Dupuis. — Journal of a residence in Ashanti. 1824.
*A. B. ELLIS. — The Tshi-speaking peoples of the Gold-Coast of
West Africa. London, 1887, in-8. - (Renferme quelques notes
de linguistique.)
*A. B. ELLIS. — The Yoruba-speaking peoples of the Slave-Coast
of West Africa. London, 1894, in-8. — (L'appendice contient une
comparaison des langues tchi, gan, éhoué et yorouba.)
J. EYSSÉRIC.— Rapport sur une mission scientifique à la Côte
d'Ivoire. (Extrait des Nouvelles Archivesdes missions scientifiques,
t. IX.) Paris, 1899, in-8.
J. EYssÉRlc. — Exploration et captivité chez les Gouros. La côte,
le Baoulé. [Tourdu Monde, 1er semestre 1900.) Paris, in-4.
FLEURIOTDE LANGLE.— Croisières à la Côte d'Afrique. [Tour du
Monde, 1er semestre 1872, 2a semestre 1873.) Paris, in-4.
*VONFRANÇOIS.- Spî-achproben aus deni Togoland. Zeitschrift fùr
Afrikanische Sprachen,vol. II.) Berlin, 1888,gr. in-8. - 4° X. 321.
(Renferme un court vocabulaire gondja.)
R.-A. FREEMAN. - Travels and lifein Ashanti and Gaman. London,
1898, in-8.
H. HECQUARD. — Voyage sur la côte et dans l'intérieur de l'Afrique
Occidentale. Paris, 1853, in-4.
A. HOVELACQUE. — Les nègres de l'Afrique sus-équatoriale. Paris,
1889, in-8.
*W. HUTTON.— The tour of Africa. London, 1819-21, 3 vol. in-8.
(Renferme un vocabulaire fanti.)
*W. HUTTON.— Nouveau voyage dans l intérieur de l'Afrique, tra-
duit de l'anglais par le chevalier Thorel de la Trouplinière. Paris,
1823, in-8. (C'est la traduction du dernier volume de l'édition
anglaise; le vocabulaire fanti s'y trouve.)
P. ISERT. — Voyages en Guinée et dans les îles Caraïbes. Paris,
1793, in-8.
P. ISERT.— lieize van Koppenhagen naar Guinea. Amsterdam, 1797,
in-8.
*F. JEAND'HEUR.— Vocabulaire français-agni. Paris, 1893, petit
in-32. (Spécial au dialecte d'Assinie.)
*H. JOHNSON and J. CHRISTALLER.— Vocabnlariesof the Niger and
Gold-Coast, West Africa. 1886, in-12. — (Renferme des vocabu-
laires gan et aboutou.)
Rév. D. KEMP. — Nine years at the Gold-Coast. London, 1898,
in-8.
BIBLIOGRAPHIE 225

*Mrs. H. KILHAM.— Elementary sounds or général spelling lessons.


London, 1827, in-12. (Renferme de courts et médiocres vocabulaires
en achanti, fanti, etc.)
*Mrs. H. KILHAM.— Specimensof dialects of African languages spo-
ken in the Colon?! of Sierra-Leone. London, 1828, in-12. (Même
ouvrage que le précédent, avec de nouveaux vocabulaires.)
*S. W. KOELLE.- Polyglotta africana. London, 1854, in-fol. —INV.
X. 1,022. (Contient un vocabulaire achanti et un vocabulaire adan-
mé, ce dernier très inexact.)
DRLASNET.— Mission du Baoulé. (Annales d'hygiène et de méde-
cine coloniale, juillet-août-septembre 1898.) Paris, in-8.
Père G. LOYER.— Relation du voyage du royaume d'issyny, Côte
d'Or,. Païs de Guinée, en Afrique. Paris, 1714, in-18. — O3"
n. 34.
Dr MACLAUD, — Notes sur les Pakhalla. (Extrait de L'Anthropolo-
gie, 1896.) Paris, in 8.
DRA.-T. MONDIÈRE.— Les Nègres chez eux. (Revue d'Anthropo-
logie, 28 série, III et IV.) Paris, in-8.
M. MOÑNIER.— France noire (Côte d'Ivoire et Soudan). Paris, 1894,
in-12.
*W.-J. MULLER.— Die Afrikanische, auf der Guineischen Gold.
Cust gelegene, Landschafft Fetu. Nürnberg, 1675, in-8. (Renferme
des notes et un vocabulaire du dialecte fanti d'Afoutou.)
A. NEBOUT.— Notes sur le Baoulé. (Dans A travers le monde, sup-
plément du Tour du Monde,2e semestre 1900 et 1er semestre 1901.)
*ED. NORRIS. — Outline of a few of the principal languages of
Western and Central Africa. London, 1841, in-8 obi. (Vocabu-
laire fanti.)
RAMSEYER and KUHN.— Fours years in Ashantee, with introduction
byRev. Gundbert. London, 1878, in-8.
REICHENBACH. — Etude sur le royaumed'Assinie. (Bulletin de la
Société de Géographie, 1890.) Paris, in-8. — G. 535. Sbcc. etG.
535. Sbce. 23.
C. C. REINDORF.— History of the Gold Coast and Asante, based
on traditions andhistorical facts, comprising aperiod of morethan
three centuries, from about 1500 to 1860. Basel, 1895, in-8. — 03
n. 111. (Ouvrage curieux d'un missionnaire indigène d'Accra, qui
renferme beaucoup de détails, mais aussi est fort embrouillé et
d'une lecture indigeste, et fourmille de contradictions.)
*H. N. Rus. — Elemente des Akivapim-Dialects der Odschi Spra-
che. Basel, 1853, in-8.
*H. N. Rus. — Grammatical outline of the Oji-langllage with spe-
15
226 BIBLIOGRAPHIE

cial reference to the tkLUapim-dialecl, with a collection of proverbs.


Basel, 1854, in-8. —INV. X. 31,223.
G. A. ROBERTSON. - Notes on Africa, particularly those parts which
are situated between Capo Verde and the river Congo. London,
1819, in-8.
J. M. SARBAH.— Fanti customary laws. London, 1897, in-8. (Très
intéressant recueil de coutumes indigènes et de jugements, fait par
un avocat fanti.)
Dr E. VERRIER. — Les races noires de l'Afrique. Clermont (Oise),
1889. in-8. — O5740.
*J. L. VVILSON.— Comparative vocabularies of some of the princi-
pal Negro dialects of Africa (vol. I, n° IV of the Journal of the
American Oriental Society). New-Haven, 1849, in-8. — O*374.
(Renferme un vocabulaire fanti et un vocabulaire avikam.)
*J. ZlMMERMANN. — A grammatical sketch 01 the Akra or Gú lan-
guage. Stuttgard, 1858, 2 vol. in-8. — INV. X. 33,422. (Renferme
un appendice sur le dialecte adan-mé.)
*(Anonyme). — Primer in the Tshi language foxJLUe first year in
the vernacular schools in the Gold-Coast
Western Africa. Basel, 1897, in-8.
«

ERRATA

Ligne Aulieude Lisez


PageVIII 20 comme comme dans

Au bas de la pageIl (verso du faux titre), ajoutez:


Manuel de langue baoussa ou chrestomathie haoussa. (Paris, 1901,in-t8.
J. Maisonneuv-e,éditeur.)
Essai de manuel pratique de la langue mandé ou mandingue. (Paris,
i901, gr. in-8. E. Leroux, éditeur. — Publication de l'École des Langues
Orientales vivantes.)
Les Libériens et les Baoulé, Nègres dits civiliséset Nègres dits sauvages.
(Paris, 1901, dans LesMilieux et les Races, J. André,
éditeur-:,/11.;'.1
-' .If" .JI"
TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE.. tJ .., v
lrePartie. — Les noms et les nombres 1
IIe Partie. — Les adjectifs et les pronoms 41
IIIe Partie. — Les verbes 55
IVe Partie. — Les particules. 96
Ve Partie. - Phraséologie et conversation 115
VIe Partie. - Chrestomathie. 155
VIIe Partie. — Considérations ethnologiques et philologiques 182
Bibliographie , 222
Errata. 22X
Esquisses des pays de langue agni-achanti, à la fin du volume.

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lution de Saint-Domingue. In-12 br 3 fr. 50
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mite vulgaire. 1 vol. in-12 br. 4 fr. »
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anglaise des Indes. 1 vol. in-8 br. 4 fr. »
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politique. Un fort volume in-12 de 464pagesavec 6 cartes 5l'r. »
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de1900.1 vol. in-8 br. avec gravures et cartes. 3D8pages.. 2 fr. »
GUILLEMOT(M.). - Notice sur le Congo français, rédigée pour
l'Exposition coloniale de 1900. 1 beau vol. ill. avec carte 1 fr. 50
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Précis de grammaire arabe. Étude de l'arabe régulier et de l'arabe
vulgaire. In-8 cartonné fi fr. »
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politique, économique de l'empire du Maroc, d'après les documents
officiels les plus récents, nombreuses gravures. In-8, carte 2 fr. »
MATTEI (Commandant). — Bas-Niger, Bénoué, Dahomey. Paris,
in-8 br., grav. et cartes 5 fr. »
PENSA (Ch.), ingénieur agronome. — Les cultures de l'Égypte.
In-8br., planches 2 fr. »
PÉRIGNON(A.), capitaine de l'Infanterie Coloniale. — Haut Sénégal
et Moyen Niger. Grand in-8 br. carte et gravures 5 fr. »
RAHIDY(R. P. B.). — Cours pratique de langue malgache. lro par-
tie : Grammaire malgache. 1 vol. in-12, relié toile 3 fr. 50
2e partie: Dialogués usuels et vocabulaire français-malgaches. 1 vol.
in-12, rel. toile 4 fr. »
3e partie: Exercices et vocabulaire malgaches-français. 1 vol. in-12,
relié toile 4 fr. »
SOMBSTHAY(E.), vice-résident, chargé de cours à l'École coloniale. —
Annam et Tonkin. Organisation du Protectorat. Cours de législation
et d'administration annamites. 1 vol. in-12 br. 6 fr. ,»
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ANGERS,
PRÉFACE
Ire Partie. - Les noms et les nombres
IIe Partie. - Les adjectifs et les pronoms
IIIe Partie. - Les verbes
IVe Partie. - Les particules.
Ve Partie. - Phraséologie et conversation
VIe Partie. - Chrestomathie
VIIe Partie. - Considérations ethnologiques et philologiques.
Bibliographie
Errata.
Esquisses des pays de langue agni-achanti, à la fin du volume

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