Évaluation de La Réglementation Thermique de 2012 Dans Les Bâtiments Neufs en Vue de La Prochaine Réglementation Environnementale
Évaluation de La Réglementation Thermique de 2012 Dans Les Bâtiments Neufs en Vue de La Prochaine Réglementation Environnementale
Évaluation de La Réglementation Thermique de 2012 Dans Les Bâtiments Neufs en Vue de La Prochaine Réglementation Environnementale
établi par
Octobre 2018
Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités passées
ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction de ce rapport
Statut de communication
Non communicable
Communicable
Sommaire
Synthèse..................................................................................................................5
Recommandations - Préambule............................................................................8
Recommandations - Liste......................................................................................9
Introduction...........................................................................................................12
2. L’impact de la RT 2012 sur les énergies, les technologies et les filières. . .26
2.1. L’impact sur les énergies employées a été très significatif.......................................26
2.1.1. L’impact sur l’énergie pour le chauffage......................................................26
2.1.2. L’impact sur l’énergie pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS)......29
2.1.3. Le coefficient de 2,58 pour la conversion en énergie primaire de l’électricité
consommée, bien que controversé, a été confirmé en 2013.......................31
Évaluation de la réglementation thermique de 2012 dans les bâtiments neufs Page 1/132
en vue de la prochaine réglementation environnementale
2.1.4. La méthode de calcul de la consommation d’énergie doit être affinée pour
mieux tenir compte du sujet de la composition du mix électrique dans la
prochaine réglementation environnementale...............................................32
2.2. L’impact sur les équipements de chauffage, de ventilation et d’eau chaude sanitaire
................................................................................................................................ 35
2.2.1. Des technologies en hausse.......................................................................35
2.2.2. Des technologies en baisse, voire disparues, voire non développées pour
des raisons techniques et/ou économiques................................................38
2.3. L’impact sur l’enveloppe et la conception des bâtiments..........................................45
2.3.1. Les systèmes constructifs présentent une évolution sans rupture
technologique, mais dynamisée par les programmes de recherche et les
exigences réglementaires...........................................................................45
2.3.2. Les systèmes d’isolation : par l’intérieur ou par l’extérieur ?........................47
2.3.3. Les technologies de la baie sont essentielles pour la performance
énergétique.................................................................................................47
2.3.4. La qualité de l’air intérieur est un sujet de plus en plus sensible.................49
2.3.5. La dynamique d’évolution technologique et industrielle est significative pour
les filières de l’enveloppe et du bâti et doit être entretenue.........................50
2.3.6. Les exigences de la RT 2012 garantissent-elles la qualité de conception
énergétique du bâti ?..................................................................................50
2.3.7. La RT 2012 laisse construire des bâtiments inadaptés au confort estival et
au changement climatique .........................................................................55
2.4. Le confort devient un sujet de plus en plus prégnant avec un impact sur la
consommation d’énergie. La réglementation peut-elle et doit-elle y remédier ?......57
2.4.1. Le confort d’hiver est impacté par la qualité de l’air dans des logements
devenus des « bouteilles thermos »............................................................57
2.4.2. Et la climatisation ?.....................................................................................59
2.5. L’impact sur l’état des filières....................................................................................59
2.5.1. L’apprentissage des acteurs progresse de manière satisfaisante...............59
2.5.2. Les initiatives publiques et privées sont nombreuses pour favoriser la prise
en compte des nouveaux systèmes et équipements et méritent d’être
poursuivies..................................................................................................62
2.6. Après une période d’apprentissage depuis le label BBC, le surcoût de la construction
neuve en lien avec la RT 2012 ne semble pas significatif.......................................63
2.6.1. Des surcoûts de construction inhérents au resserrement des contraintes
énergétiques…............................................................................................63
2.6.2. … plus marqués dans l’individuel................................................................64
2.6.3. … avec toutefois une diminution des surcoûts constatés ….......................65
2.7. L’application de la réglementation n’obéit pas toujours à une recherche
d’optimisation entre la performance énergétique et le coût global du bâtiment.......66
Conclusion............................................................................................................86
Annexes.................................................................................................................87
1. Lettre de mission...............................................................................................88
4. La situation en Europe....................................................................................114
Afin de réduire durablement les dépenses énergétiques, les lois du 3 août 2009 et du
12 juillet 2010 de mise en œuvre des travaux du Grenelle de l’Environnement de 2007
fixent des objectifs ambitieux pour les bâtiments neufs, à savoir la généralisation des
bâtiments basse consommation. Ils ont été définis par l’arrêté du 3 mai 2007 qui fixe
les conditions d’attribution du label pour les constructions à performances supérieures
à celles de la RT 2005.
Cet arrêté définissait cinq niveaux d’exigences : le label Haute performance
énergétique (HPE 2005) avec une consommation conventionnelle inférieure de 10 % à
la consommation de référence de la RT 2005, le label Très haute performance
énergétique (THPE) avec une consommation inférieure de 20 %, et la déclinaison
Environnement de ces deux labels avec un minimum d’au moins 50 % d’énergies
6
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:52016SC0409
7
Délibération n°2017 – 10 – 12 – 0003 du 12 octobre 2017 du CNEN.
Pour préparer la réglementation thermique de 2012, des travaux thématiques ont été
pilotés par la DHUP qui a réuni pendant plus de deux ans les acteurs de la
construction dans la prolongation des groupes de travail existants pour les RT
précédentes. Ces travaux, dont les résultats sont publics, ont intégré des
expérimentations sur des procédés innovants pilotés par le CSTB et l’Ademe et
financées par l’Ademe grâce au programme PREBAT conduit par le PUCA. Ils visaient
notamment à établir la validité du seuil de consommation en énergie primaire avec les
techniques et systèmes existants.
Sur ces bases, les bureaux d’études ont conclu assez rapidement à la possibilité
d’arriver à 50 kWh/m².an pour l’électricité. Ce seuil initialement prévu dans le label
BBC correspondait au savoir-faire de la profession, alors que la RT 2005 autorisait un
seuil maximal de 190 kWh/m².an en zone climatique H2, avec une consommation
réelle moyenne de 150 à180 kWhep/m².an.
Les premiers textes sont parus en 20108 pour une application à tous les types de
construction au 1er janvier 2013, soit plus de deux ans après la publication.
8
Décret n°2010 – 1069 du 26 octobre 2010 – Journal officiel du 27 octobre 2010.
En termes d’objectifs généraux, la RT 2012 vise à réduire en premier lieu les besoins
en énergie grâce à un effort sur l’enveloppe et sur la conception et tout en maintenant
le confort en été. Puis il s’agit de diminuer les consommations d’énergie primaire en
cherchant à rééquilibrer les énergies de chauffage, l’électricité ayant jusque-là une part
prépondérante, afin de diminuer le problème de la pointe de production électrique qui
constituait alors une forte préoccupation. Enfin elle cherche à développer le recours
aux énergies renouvelables.
Ces objectifs sont en cohérence avec la politique de la construction qui vise à des
bâtis durables et de qualité et avec la politique énergétique.
La RT 2012 n’a pas introduit de coefficient carbone ou d’émission de gaz à effet de
serre, faute de consensus sur ce sujet, selon les informations recueillies par la
mission.
9
Le Cep et le Tic étaient déjà présents dans la RT 2005. Le Bbio est un nouveau critère dans la RT
2012.
• une obligation de protections solaires mobiles pour toutes les pièces destinées
au sommeil,
10
Notamment interruption des travaux, saisie des matériaux et du matériel de chantier, amende de
45 000 € et 6 mois d’emprisonnement en cas de récidive (articles L 152-1 et suivants du code de la
construction et de l’habitation).
11
Article L 151-1 du code de la construction et de l’habitation.
12
Arrêté du 11 octobre 2011 relatif aux attestations de prise en compte de la réglementation thermique
et de réalisation d’une étude de faisabilité relative aux approvisionnements en énergie pour les
bâtiments neufs ou les parties nouvelles de bâtiments.
13
Articles 8 et 9 de l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences
de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments.
17
Évaluation du dispositif « reconnu garant de ’environnement » (RGE), rapport n° 011019-01, CGEDD,
juillet 2017.
18
définition selon la norme NF X 50-091.
19
Le créneau de la certification d’immeubles de bureaux est soumis à une forte concurrence
internationale entre HQE et les certifications LEED (USA), BREAM (GB), voire allemande DGNB.
20
Consultable sur site internet www.rt-batiment.fr
22
« La performance énergétique des bâtiments : comment moduler la règle pour mieux atteindre les
objectifs ? » MM. Christian BATAILLE et Claude BIRRAUX, députés, OPECST, 3 décembre 2009.
Parmi ses motivations, comme indiqué ci-avant, la RT 2012 devait viser à rééquilibrer
les énergies de chauffage, la part de l’électricité ayant atteint 68 % dans les bâtiments
neufs en 2008, alors que le chauffage contribue largement au problème de pointe de
demande d’électricité les jours froids à 19 heures (2,4 GW appelés par degré de
température), ce qui nécessite la mise en route de centrales à énergie fossile. Elle a
été considérée par certains comme « ayant évincé le chauffage électrique », ce qui a
donné lieu à des recours après sa parution. Il était demandé à la mission de faire le
point sur la réalité de ce sujet.
La principale source d’information utilisée par tous les acteurs est l’étude payante
réalisée chaque année par Bati-Etude23 et financée par les énergéticiens. La mission
n’y a pas eu accès dans son ensemble. Mais de nombreux tableaux issus de cette
étude ont été fournis par les différents interlocuteurs et utilisés dans ce qui suit.
D’autres bases pourraient être utilisées (cf. la synthèse des principales bases en
annexe 6), notamment la base des RSET (récapitulatifs standardisés d’études
thermiques) tenue par le CSTB. Il est cependant à noter que les bases sont en général
issues de données déclaratives.
23
http://www.batietude.com/observatoire.php
C’est dans les logements collectifs (LC) (cf. graphique ci-dessous) que la part du gaz
est devenue largement majoritaire pour le chauffage, à hauteur de 75 %, au détriment
des solutions électriques. On assiste à une inversion de courbe très rapide avec un
Dans les maisons individuelles, on peut constater dans les deux graphiques ci-
dessous une grande disparité entre les maisons individuelles isolées (MII), où
l’électricité est très majoritaire (64 %) alors que pour les maisons individuelles
groupées (MIG), c’est le gaz qui est largement majoritaire à 60 %. Ceci peut
s’expliquer en partie par le fait que les maisons individuelles isolées sont le plus
souvent situées en zone non desservie en gaz naturel, mais aussi par le type de
système de chauffage retenu. En effet, avec un seuil à 50 kWh/m².an, le chauffage par
effet Joule est pratiquement exclu, sauf pour des maisons très bien isolées et situées
au sud, et le chauffage électrique est assuré en général par des pompes à chaleurs
(PAC) souvent reliées à des boucles d’eau chaude (cf. paragraphe 2.2 sur les
technologies).
On peut s’interroger sur les raisons d’un telle disparité. Elle ne provient pas de
l’indisponibilité des équipements, au moins pour ce qui est des PAC dans les maisons
individuelles. Il semble exister un tropisme à préférer la solution « la mieux maîtrisée »
en dehors d’autres considérations, ce qui peut conduire les maîtres d’ouvrage des
maisons groupées, même s’ils sont très divers, à préférer une solution gaz plus
traditionnelle.
Dans le logement, elle fait à peu près part égale 24 avec le chauffage (40 % environ),
cette proportion pouvant être très fortement modulée dans le tertiaire selon les
différents types de bâtiments. On pourrait s’attendre à ce que la même énergie soit
employée pour les deux usages. Or, si le gaz est majoritaire pour le chauffage (46 %
24
Au moins pour la maison individuelle.
Il est par ailleurs à noter que le solaire thermique ou photovoltaïque qui peinait à
trouver un marché, en dehors du photovoltaïque pour l’individuel groupé chauffé au
gaz, a vu son marché décoller, puis se réduire sans doute suite à des contre-
performances (voir § 2.2.2.2).
Il apparaît donc, tant pour le chauffage que pour l’ECS, que si l’objectif était de réduire
la part de la consommation en énergie il a été atteint, mais avec un très net recul de la
part de l’électricité notamment en logement collectif. Dans une volonté de neutralité
vis-à-vis des énergies, on peut s’interroger sur les motivations des choix effectués par
25
Les chauffe-eau électriques à accumulation sont une spécificité française conçus à l’origine pour
équilibrer la demande sur la nuit face à une production nucléaire peu adaptable ; en Allemagne, où les
tarifs font peu intervenir la puissance, les systèmes fonctionnent plutôt en temps réel avec une forte
puissance.
26
Comme pour les chauffe-eau traditionnels, les PAC/chauffe-eau thermodynamiques des MI sont des
systèmes à accumulation (car elles n’ont pas la puissance nécessaire pour produire de l’ECS
instantanée), qui sont encore majoritairement (d’après les études thermiques) en fonctionnement de
nuit uniquement. Ils fonctionnent donc exactement comme les anciens ballons électriques à
accumulation, mais avec une meilleure performance (avec pour principal défaut une performance qui
s’effondre -se rapprochant de l’effet Joule- en période de grands froids).
L’un des sujets soulevé à l’occasion du débat sur la répartition entre les énergies est le
coefficient de 2,58 pour la conversion en énergie primaire de l’électricité consommée.
Comme indiqué au §1.4, la consommation d’énergie primaire (Cep) est le critère utilisé
pour la consommation d’énergie dans la réglementation thermique. Mais le moteur de
calcul évalue les énergies réellement consommées donc les énergies finales à partir
des caractéristiques du bâtiment et de ses équipements ainsi que sa situation
géographique. Le calcul du Cep repose donc sur un coefficient de conversion en
énergie primaire des différentes énergies consommées. L’annexe 7 détaille ce sujet du
coefficient de conversion en énergie primaire de l’électricité et de sa prise en compte
dans les réglementations thermiques.
Pour l’électricité, qui avec le gaz est l’une des deux principales sources de chauffage
et d’eau chaude sanitaire, le coefficient de conversion en énergie primaire a été fixé
officiellement à 2,58 par l’arrêté de novembre 2000 de la RT 2000 et n’a pas été
réévalué ni dans la RT 2012 ni dans la loi de Transition Énergétique pour la
Croissance Verte (TECV) de 2015 et ce malgré quelques polémiques. L’AIE a
développé une méthode de calcul formalisée qui permet la mise à jour en fonction de
la composition du mix électrique.
Les RT 2000 et 2005 utilisaient déjà la notion de consommation d’énergie primaire et
cette valeur de 2.58 pour le coefficient de conversion de consommation d’électricité en
énergie primaire. Mais, les exigences réglementaires de consommation en énergie
primaire étaient différentes en 2000 pour l’électricité et pour les autres énergies, car
elles faisaient appel à des situations de référence différentes. C’était également le cas
dans la RT 2005 qui fixait des seuils maximaux de consommation d’énergie
primaire différents : 190 kWh/m².an pour l’électricité à comparer à 110 kWh/m².an pour
les énergies fossiles.
En fixant un seuil maximal unique en énergie primaire, égal à 50 kWh/m².an, la RT
2012 conduit, par rapport à 2005, à diviser par deux le seuil pour le gaz et presque par
quatre le seuil pour l’électricité. Avec l’effet du facteur de 2.58, le plafond de
consommation d’énergie finale pour l’électricité est de 19,4 kWh/m².an. Cette valeur
est susceptible d’exclure les installations électriques classiques (a effet Joule). C’est la
première réglementation thermique à imposer une telle exigence, même si les
précédentes, qui imposaient depuis la RT 88 des seuils de référence différents pour
l’électricité et les autres énergies sans « conversion », conduisaient à de plus fortes
exigences en termes d’enveloppe pour l’électricité.
La RT 2012 prévoit une augmentation de ce seuil de 12 kWh/m².an en cas de
production locale d’électricité, afin de respecter, en sus de l’objectif de la maîtrise
globale de consommation, celui de déploiement des énergies renouvelables, présent à
la fois dans les directives européennes et les lois du Grenelle.
La mission considère que le sujet n’est pas la notion d’énergie primaire, ni la valeur de
2,58, qui sont apparues dans les réglementations thermiques depuis 2000 sans
27
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/104000160.pdf
28
Ce qui correspond à une puissance de 4,58GW.
3. Donner un cadre de calcul pour la prise en compte des gaz à effet de serre émis
à l’occasion de la consommation énergétique des bâtiments. À cet effet, faire
réaliser au CSTB et à RTE un modèle dynamique à pas horaire de consommation
d’un bâtiment, prenant en compte la nature et l’origine de l’énergie consommée
afin de tenir compte de l’économie ou de la sursollicitation du système électrique
et du CO2 émis. Tester ce modèle dans l’expérimentation E+C- en cours, puis
l’évaluer, avant de l’utiliser dans la future réglementation.
Par ailleurs, le logement collectif bénéficie actuellement d’une dérogation pour le Cep
qui a pour effet de relever le seuil de 15 %. La mission considère que cette dérogation
n’est pas totalement justifiée surtout dans un contexte ou deux tiers des logements
collectifs chauffés au gaz le sont par des chaudières individuelles, donc avec des
installations individuelles qui ne génèrent pas de pertes supplémentaires par rapport à
une maison individuelle.
Au-delà de l’impact de la RT 2012 sur la répartition entre les énergies utilisées pour le
chauffage et l’ECS, il a paru intéressant à la mission d’examiner l’impact de la RT 2012
sur le choix des équipements.
Quatre types d’équipements sont visés par les cinq usages réglementaires : les
équipements de chauffage, d’eau chaude sanitaire (ECS), d’éclairage, de ventilation et
accessoirement de climatisation. Ces derniers, en raison de la très faible prise en
compte de leur usage dans la RT 2012 (cf. problème du confort d’été au paragraphe
2.3.7) ne seront regardés dans ce chapitre que sous l’angle de la pompe à chaleur
(PAC) utilisée pour le chauffage l’hiver et réversible l’été pour la climatisation.
Les obligations réglementaires relatives à la ventilation n’ont pas évolué depuis 1982,
donc les systèmes mis en place ont peu évolué eux aussi même si des techniques
comme la ventilation double-flux permettraient de mieux faire. Sans contrainte
réglementaire, elles ne se sont pas implantées parce que plus coûteuses à
l’installation et plus gourmandes en énergie donc avec un effet à la hausse sur le Cep.
L’éclairage s’appuie sur des équipements ménagers pour lesquels la réglementation
européenne ne relève pas de la sphère du bâtiment, mais de la sphère des industries
électroniques. Donc ce sujet ne sera pas traité dans ce rapport, même si l’on peut
noter que des progrès conséquents sur la consommation, notamment dans l’éclairage.
Il reste donc à considérer les équipements de chauffage et d’ECS qui représentent les
quatre cinquièmes de la consommation des bâtiments.
Le principal effet de la RT 2012 sur les chaudières à gaz a été l’obligation ou plutôt la
nécessité de passer aux chaudières à condensation pour respecter le seuil du CEP,
alors qu’avec la RT 2005, le calcul économique ne conduisait pas à un amortissement
suffisamment rapide, pour justifier le surinvestissement nécessaire à la fois pour la
chaudière et pour l’isolation. En effet une chaudière à condensation est plus chère à
l’achat et nécessite des radiateurs de plus grande taille et une meilleure isolation pour
condenser, puisque l’eau est moins chaude, et conduit donc à un investissement plus
lourd pour l’enveloppe29 et les équipements. Cela a eu pour conséquence un moindre
impact de ces chaudières sur le marché de la rénovation que dans les pays voisins 30,
notamment parce que lors d’un changement de chaudière, les propriétaires envisagent
rarement des travaux d’isolation et donc un accroissement limité du marché en
rénovation. Les équipements développés pour l’application de la RT 2012, chaudières
à condensation et PAC31 pour les mêmes raisons, ont ainsi vu un accroissement limité
de leur marché dans la rénovation.
En habitat collectif, le marché des chaudières à gaz est à 2/3 individuel et à 1/3
collectif. En cas de chaudières individuelles, cela conduit à un coût d’entretien
29
Cela va dans le sens d’un renforcement de l’enveloppe et cela contredit la thèse selon laquelle un
système performant permet de dégrader la qualité de l’enveloppe.
30
60 % en France contre 100 % en Angleterre et aux Pays-Bas.
31
Cette information est à vérifier car les personnes rencontrées par la mission n’ont pas toutes tenu ces
propos.
C’est la technologie qui a le plus progressé ces dernières années tant dans les
constructions neuves qu’existantes : en 2016, 77 000 PAC air/eau ont été vendues
dans les maisons individuelles et 447 000 PAC air/air dans le secteur tertiaire, l’habitat
collectif et les maisons individuelles32, dont environ 100 000 dans les maisons
individuelles33. Ce marché des PAC air/air est tiré par les besoins de rafraîchissement.
Ce fort développement est l’effet à la fois du seuil très strict du Cep et, pour le chauffe-
eau thermodynamique (CET), de l’obligation dans la RT 2012 d’EnR en maisons
individuelles ; en effet, cette solution, qui a été admise pour le respect de cette
obligation, a largement été choisie en cas de recours à l’électricité. Il en est allé de
même en cas de chauffage au gaz, même si ce choix n’est pas optimal sur le plan
économique, une chaudière au gaz pouvant également produire de l’eau chaude avec
un coût d’investissement moindre et un seul contrat d’entretien.
Les premières PAC vendues en France étaient importées pour une large part ; elles
ont parfois été source de contre-performances avec notamment un fonctionnement
dégradé qui entraînait des dysfonctionnements liés à de fortes consommations durant
les périodes très froides. Fait exception la PAC géothermique, qui offre les
performances les meilleures mais dont le surcoût à l’installation, dû au forage, est jugé
trop élevé. La France a mis plus de temps que d’autres pays à adopter les pompes à
chaleur, du fait de ces contre-performances. Cependant, le marché a été
particulièrement stimulé en 2007 et 2008 par un fort crédit d’impôt à 50 %.
À présent, la technologie est bien appropriée par les industriels du génie climatique,
fédérés au sein du syndicat professionnel Uniclima. Elle génère actuellement un chiffre
d’affaires de 2,55 Md€ et emploie 24 000 personnes réparties entre maintenance,
distribution, installation et fabrication très largement locale, réalisée sur 20 sites
industriels. La technologie étant complexe, la fabrication locale favorise un savoir-faire
indispensable pour l’installation et la maintenance afin d’éviter les contre-
performances, en particulier en termes de coefficient de performance (COP). Le
marché est très concentré avec 4 marques représentant 80 % du marché dont 40 %
pour le leader Atlantic qui a démarré cette activité en 2007.
Afin de développer ce savoir-faire, la filière via l’AFPAC s’est résolument engagée
depuis 2008 dans une démarche qualité s’appuyant sur des qualifications, telles que
Qualipac, Qualicet et Qualiforage, et via des formations et des labels. La
réglementation impose des exigences de performances aux installateurs, de même
que la procédure du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE). En conditions
idéales de fonctionnement, la PAC assure un rendement moyen de 3 par rapport à
l’énergie consommée, ce qui permet de compenser le facteur de 2,58.
Le label BBC et la réglementation ont fortement contribué à cette croissance du
marché dans l’habitat neuf, et plus particulièrement dans les maisons individuelles (MI)
(cf.schéma ci-après). En effet, dans l’habitat existant, remplacer une chaudière à fuel
par une PAC air-eau n’était pas jugé « rentable », parce que, même avec le CITE, le
prix de la PAC dépasse encore le prix de la chaudière à fuel de 3 à 4 K€.
32
Source Association Française pour les Pompes A Chaleur (AFPAC).
33
Source Centre d’Études et de Recherches Économiques sur l’Énergie (CEREN).
34
Dans les maisons individuelles les PAC sont en théorie plombées, c’est-à-dire non utilisables pour la
fonction de climatisation, pour respecter le CEP, l’utilisation en climatisation augmentant la
consommation.
35
Afpac : des solutions pour l’ECS en collectif.
• PAC ECS-ventilation,
• Systèmes PAC-fossile (par exemple, chaudière gaz avec PAC intégrée, le gaz
assurant l’ECS et les pointes de chauffage) car la puissance en fossile est peu
coûteuse. Cette solution est moins chère (8 000 €) qu’une PAC chauffage-ECS
(10 000 €).
• la biomasse dont l’utilisation en logement est assez stable pour des questions
d’utilisation pratique et qui s’est plutôt développée dans les petites unités
agricoles et industrielles grâce au Fonds Chaleur,
• et le solaire. Le solaire thermique n’a pas réussi à s’imposer, alors que le solaire
photovoltaïque, bien maîtrisé par la profession, et très bien financé par le
système des d’obligations d’achat s’est bien développé.
36
Ce qui d’ailleurs les rend moins intéressantes lors des périodes de forte demande.
37
Souplesse qui concerne également les CET.
• elles sont souvent trop morcelées, pas forcément toujours compatibles entre
elles, et manquent de solutions lisibles et simples d’emploi. Elles sont exposées
à la concurrence des offres intégrées des GAFA, très intéressés par la
récupération des données des habitants ;
• selon les acteurs38 qui les portent, elles sont insuffisamment prises en compte
dans le moteur de calcul parce que non prévues lors de son élaboration ;
39
https://www.chaireeconomieduclimat.org/publications/info-debats/id-39-les-risques-de-contre-
productivite-a-lusage-des-innovations-vertes-dans-le-batiment/
2.3.1.1. La brique
40
Cf. « Le Journal des Énergies renouvelables » - Hors série solaire thermique collectif -Avril 2017.
41
Le bouclage d’eau chaude concerne les installations de production d’eau chaude collective, qu’elles
utilisent de l’énergie solaire ou non. Il consiste à faire circuler de l’eau chaude en continu afin d’être en
mesure de la délivrer rapidement aux utilisateurs. Les pertes calorifiques, non prise en compte dans le
cas cité, dépendent de la qualité du calorifugeage du circuit de boucle, et influent donc sur le taux de
couverture (ie ratio « chaleur solaire utile/chaleur soutirée »)
Le bloc béton a aussi évolué, cherchant à récupérer des parts de marché. Poussés
par une meilleure résistance thermique, les blocs de béton cellulaire ou de granulats
légers (ardoise expansée, pierre ponce…) ou encore d’éléments bio-sourcés (bois,
chanvre…) ou de déchets recyclés, trouvent de nouveaux débouchés malgré une
résistance mécanique généralement inférieure. L’utilisation de blocs béton isolants, à
l’instar des briques isolantes, peut permettre un traitement simplifié des ponts
thermiques linéaires par planelle42 isolante en about de dalle de plancher. Éviter la
mise en œuvre de rupteurs peut être apprécié par les constructeurs. On innove aussi
avec la pose à joint mince, l’isolation intégrée par l’ajout dans les alvéoles d’un isolant,
ou dernièrement d’une mousse minérale isolante.
Le voile béton reste répandu notamment pour l’habitat collectif. Les bétons isolants
structurels (BIS), constitués de granulats légers, connaissent un développement dans
le bâtiment notamment du fait du renforcement des exigences visant les ponts
thermiques. Ils ne permettent pas de se passer d’isolation rapportée intérieure, mais
peuvent traiter les ponts thermiques linéaires sans nécessité de rupteurs.
L’impératif de réduction des besoins énergétiques du bâtiment relance les systèmes
constructifs tels que le bloc à isolation intégrée ou les systèmes à béton coulé en place
comme le bloc de coffrage isolant et le mur à coffrage et isolant intégrés (MC2I),
avantageux par leur rapidité d’exécution. Ils sont issus des importants programmes de
recherche expérimentation menés par le Puca, l’Ademe, l’ANR depuis les années 80 :
H2E85 du Plan Construction, puis « Bâtiment 2010 », puis Prebat43.
42
Élément de maçonnerie, de faible épaisseur, protégeant l’about d’un plancher et présentant un
parement uniforme en façade.
43
« Histoire de la recherche sur l’enveloppe du bâtiment », Ademe, février 2010.
44
Article 19 de l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences de
performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments : le ratio de
transmission thermique linéique moyen global du bâtiment n’excède pas 0,28 W/m.K, et les ponts
thermiques des planchers intermédiaires n’excèdent pas 0,6 W/m.K.
L’isolation thermique par l’intérieur (ITI) reste privilégiée pour les bâtiments résidentiels
neufs, tant en collectif qu’en individuel. L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) ne
connaît pas la généralisation attendue au regard de son intérêt technique (élimine les
ponts thermiques et favorise l’inertie) et marque un recul par rapport à sa diffusion
dans le label BBC. L’isolation répartie et l’isolation intégrée à une ossature (bois,
acier…) restent assez marginales45.
L’ITI est bien maîtrisée par les constructeurs et, associée à un traitement des ponts
thermiques, elle permet d’atteindre la performance.
L’ITE est plus onéreuse et plus technique. Sa mise en œuvre demande une
conception poussée, notamment pour les détails des points singuliers (entourage des
baies, brise-soleils, balcons, pénétrations de réseaux…). Elle répond à de nombreuses
exigences (solidité, stabilité au vent, sécurité incendie…) et demande le recours
préférentiel à des systèmes complets et cohérents, ainsi qu’une grande rigueur dans le
respect des prescriptions des fabricants et des règles de l’art. Les modifications de
projet en phase de réalisation doivent être bien coordonnées. La RT2012 a néanmoins
représenté une impulsion pour l’ITE, aussi portée par le marché de la rénovation
énergétique. Les systèmes se sont améliorés, l’offre de matériaux et de finitions s’est
considérablement enrichie, tant pour les enduits que pour les bardages rapportés. Des
systèmes complets de façades légères performantes sont mis au point pour les
bâtiments à ossature poteau-poutre (mode constructif actuellement moins répandu en
France qu’à l’étranger).
S’agissant des isolants il faut noter les améliorations du pouvoir isolant d’une part, et
l’émergence des isolants bio-sourcés d’autre part. L’apparition du polystyrène expansé
gris graphité gagnant 20 % en performance est quasiment une rupture technologique ;
la dernière laine de verre sortie présente une conductivité thermique de 0,030 W/m.K
pour 0,032 W/m.K précédemment. Les matériaux bio-sourcés réapparaissent dans le
bâtiment, liés à l’isolation thermique, de façon concomitante à la RT2012, dans la
foulée du Grenelle de l’environnement. Ces isolants bio-sourcés (fibre de bois, lin,
chanvre, paille…), un peu moins performants, continuent de s’améliorer. Ils apportent
l’atout d’un meilleur écobilan et comportent des points de vigilance à respecter
notamment pour la sécurité incendie. Les super-isolants, qui atteignent de hautes
performances avec de faibles épaisseurs, restent cantonnés à des utilisations très
spécifiques. Ils nécessitent encore des améliorations, et des applications restent à
développer. Les panneaux isolants sous vide (PIV) peuvent être une solution quand on
manque d’espace ; l’aérogel de silice trouve actuellement une application en enduit
isolant, plutôt pour la rénovation de certains bâtis anciens.
45
« Les tendances constructives. Opérations en démarche de certification en 2015 », Cerqual,
novembre 2016 ;
« Retour d’expérience BBC édition 2014 RT 2005 - RT 2012 » Association Promotelec, septembre
2014.
Les profilés deviennent plus minces pour améliorer le clair de jour. Il a fallu élaborer
une solution technique pour mettre en conformité les ouvrants coulissants avec les
dernières exigences d’étanchéité à l’air, afin qu’ils ne soient pas exclus. Le double
vitrage 4/16/4 à l’argon et peu émissif est devenu courant, et une innovation récente
améliore encore le facteur solaire et la transmission lumineuse tout en gardant une
isolation thermique élevée. L’industrie propose depuis un certain temps des vitrages à
couche de contrôle solaire et des vitrages électro-chrome (variation de teinte et de la
transmission énergétique et lumineuse par commande électrique) 46. On s’oriente
maintenant vers une fenêtre « intelligente » intégrant par exemple la motorisation pour
une gestion de ventilation naturelle.
La RT2012 inaugure une prise en compte fine des dispositions de contrôle solaire 47,
qu’elles soient intégrées au vitrage (vitrages à couches) ou rapportées (protections
solaires mobiles : volets, stores…), sachant qu’elles ont une grande importance
notamment sur le besoin énergétique et le confort d’été. Dans cet esprit, l’obligation
RT2012 au titre du confort d’été, de protection solaire mobile pour les locaux destinés
au sommeil48 semble plutôt la survivance d’un motif de réglementation obsolète et sa
suppression devrait être examinée dans le cadre de la révision du confort d’été. La
réglementation doit éviter d’imposer un type de produit ou de système constructif.
Équiper de protections solaires peut signifier création de coffres de volets roulants,
problématiques pour la chasse aux ponts thermiques ; le choix constructif relève des
acteurs du projet et de l’architecte. Par ailleurs il faut s’interroger sur les modalités
selon lesquelles sont pris en compte les automatismes de gestion des protections
solaires mobiles dans les calculs d’indicateurs réglementaires, car il ne faudrait pas
que les économies de fonctionnement qu’ils sont susceptibles d’apporter servent de
motif de diminution de la qualité de l’enveloppe. La valorisation de la performance du
système de régulation relève de l’indicateur Cep, et il faut s’assurer que l’indicateur
Bbio reste calculé selon le scénario conventionnel.
46
Par exemple arrêté du 23/01/14 relatif à l’agrément de la demande de titre V relative à la prise en
compte du système SageGlass dans la réglementation thermique 2012.
47
§3.2.4 de la méthode ThBCE2012 annexe à l’arrêté du 30 avril 2013 : « Les baies transparentes sont
décrites en matière de caractéristiques énergétiques et lumineuses : isolation, transmission solaire,
transmission lumineuse ainsi que d’ouverture liée au confort d’été. La gestion des protections mobiles
et des ouvertures peut être manuelle (avec un comportement conventionnel) ou automatique (avec
prise en compte des caractéristiques propres du système de régulation. »
48
Article 21 de l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences de
performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments.
49
« Étude de l’influence des paramètres d’une baie sur le Bbio et les coûts d’exploitation », Cardonnel
ingénierie, mars 2010.
50
Le ratio de 1/6 de la surface de plancher était déjà une référence couramment admise pour un
dimensionnement des baies vitrées.
51
4° de l’article 2 de l’arrêté du 11 décembre 2014 relatif aux caractéristiques thermiques et aux
exigences de performance énergétique applicables aux bâtiments nouveaux et aux parties nouvelles
de bâtiment de petite surface et diverses simplifications.
Le respect de la RT2012 pour un projet de bâtiment s’établit sur trois points principaux
qui s’enchaînent logiquement :
52
Voir notamment « Étude sur l’évolution des prestations thermiques des bâtiments avec la RT 2012 »,
rapport ET15-111 du pour « Collectif Isolons la Terre contre le CO2 », Tribu-Energie, 2 novembre 2015.
53
La compacité d’un bâtiment est la somme des surfaces déperditives (l’enveloppe) rapportée à la
surface de plancher ; dans certaines publications cela peut être la surface déperditive rapportée au
volume habitable. Plus ce ratio est petit, plus le bâtiment est compact.
54
Coefficient moyen de déperdition thermique par les parois et les baies du bâtiment, en kW/m 2, défini
par les RT2000 et 2005.
55
§ « 7.1 – détermination de la fourchette d’optimalité », page C115/25 des orientations accompagnant
le règlement délégué (UE) n° 244/2012 du 16 janvier 2012 sur la performance énergétique des
bâtiments, complétant la directive 2010/31/UE sur la performance énergétique des bâtiments en
établissant un cadre méthodologique comparatif de calcul des niveaux optimaux en fonction des coûts
des exigences minimales en matière de performance énergétique des bâtiments et éléments de
bâtiment.
56
(2) du § 6 de l’annexe I au règlement délégué (UE) n° 244/2012.
57
Article 9 « Bâtiments dont la consommation d’énergie est quasi nulle », et point 2) de l’article 2, de la
directive 2010/31/UE du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des bâtiments.
58
§ « 2.1 - Le concept de bâtiments à consommation d’énergie quasi nulle » et § « 4.1 - Quand le
niveau d’ambition de la performance énergétique d’un NZEB est-il trop bas ? » de la recommandation
UE 2016/1318 du 29 juillet 2016 concernant des lignes directrices destinées à promouvoir des
bâtiments dont la consommation d’énergie est quasi nulle et des meilleures pratiques garantissant
que tous les nouveaux bâtiments seront à consommation d’énergie quasi nulle d’ici à 2020.
59
Le réexamen périodique des exigences minimales est inscrit au dernier alinéa du § 1 de l’article 4 de
la directive 2010/31/UE du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des bâtiments.
60
À la suite un extrait de l’article 4 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la
mise en œuvre du Grenelle de l’environnement.
61
Assemblée nationale, première lecture, jeudi 9 octobre 2008.
7. Fixer un seuil plus ambitieux pour le Besoin Bioclimatique (Bbio), compatible avec
un effort économique raisonnable en coût global et adapté à chaque type de
bâtiment, afin d’assurer la sobriété du bâti dans la durée.
62
Énergies et Avenir – Bâtiments performants : confort ou inconfort pour les occupants ? - Mars 2016.
63
Les articles 1 et 4 de l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux
exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de
bâtiments.délimitent le champ d’application de la rt 2012 ; voir aussi la fiche d’application « Comment
identifier l’usage d’un bâtiment et l’exigence associée ? » sur www.rt-batiment.fr.
64
Par exemple, le confort d’été n’est pas demandé dans l’attestation de prise en compte de la RT2012 à
joindre au dossier de demande de permis de construire.
2.4.1. Le confort d’hiver est impacté par la qualité de l’air dans des
logements devenus des « bouteilles thermos »
65
Groupe de travail Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 (RBR 2020-2050) - Note thématique :
Bâtiments responsables, usages et confort : quelles lignes directrices pour demain ? - Novembre 2017
Rédaction : Marc Desporte.
66
Code de la construction et de l’habitation – article R111 – 6 : « Les équipements de chauffage du
logement permettent de maintenir à 18 degrés la température au centre des pièces. Ils comportent
des dispositifs de réglage automatique du chauffage qui permettent notamment à l’occupant d’obtenir
une température inférieure à 18° C. ».
2.4.2. Et la climatisation ?
Concernant les artisans, une enquête effectuée par la CAPEB en 2014 68, soit un peu
plus de 4 ans après la publication de la RT 2012 et plus d’un an après sa mise en
application montre une appropriation satisfaisante de la RT 2012 à date : 51 % des
artisans déclarent être informés de manière satisfaisante sur la RT, même s’ils
expriment des demandes sur certains sujets, comme les performances des produits et
leur mise en œuvre, la traduction de l’étude thermique en choix des matériaux et de
l’obligation de résultats en moyens à mettre en œuvre. Il est souligné que dans 61 %
des cas, ils ne se sentent pas en capacité de réaliser eux-mêmes l’étude thermique.
63 % considèrent ne pas avoir de difficultés à mettre en œuvre la RT en phase
d’exécution. Dans 57 % des cas, ils ont été amenés à poser de nouveaux produits ou
systèmes et dans 59 % des cas, ils ont évolué dans leur méthode de travail.
Des points d’amélioration subsistent toutefois sur la coordination avec les autres
acteurs : ils demandent une aide à la coordination entre les métiers. Dans la moitié
des cas, il n’y a pas de « capitaine » de chantier. Dans 75 % des cas, ils n’ont pas été
associés à la conception du projet, tant dans le choix de sa localisation que dans sa
géométrie ; dans 61 % des cas, non plus dans le choix des matériaux et dans 52 %
des cas, non plus dans le choix des équipements.
La FFB, fédération d’entreprises et d’artisans a procédé à une enquête plus
récemment, durant l’été 2016.69 Il en ressort également une appropriation satisfaisante
de la RT 2012 : 63 % déclarent qu’elle représente une opportunité et 80 % en ont une
connaissance satisfaisante, voire approfondie. A 79 %, ils ont évolué dans
l’organisation de leur chantier avec un travail plus collaboratif dans 78 % des cas.
Toutefois, quelques difficultés subsistent, dont le surcoût (cf. l’analyse de ce sujet au §
2.6), la coordination des métiers entre eux et le sujet de l’étanchéité à l’air. Sur ce
dernier point, ils se sont formés pour 63 % d’entre eux.
Globalement, la RT 2012 ne semble pas avoir eu d’impact sur l’importance de l’activité
des petites et moyennes entreprises (PME) et artisans dans le bâtiment. Cette activité
des PME et artisans représente 85 % de l’activité totale du bâtiment, laquelle se
répartit en quatre parts d’importance à peu près comparable entre logements neufs,
non résidentiels neufs, logements existants et non résidentiels existants. Les notes de
conjoncture de 2010 à 2015 font état d’une baisse d’activité liée à la crise économique
68
CAPEB - Enquête RT 2012 réalisée de mars à juin 2014 – synthèse des résultats.
69
FFB : RT 2012 – Retour d’expériences des professionnels du Bâtiment.
70
USH – Bâtiments basse consommation – Bilan et enseignements du programme d’instrumentation de
l’observatoire de la performance énergétique du logement social – Septembre 2016.
Pour ce qui est de l’évolution des systèmes, on a vu au paragraphe 2.2 que les
changements les plus radicaux de technologie ont concerné les équipements
électriques. En effet, si pour les bâtiments en construction, les chaudières à gaz ont
été remplacées par des chaudières à condensation offrant de meilleurs rendements, la
filière de la distribution/maintenance a su prendre en charge cette évolution.
Pour l’électricité par contre, l’effet Joule a été remplacé par des équipements
beaucoup plus sophistiqués, requérant à la fois des installations et des maintenances
plus complexes, comme les pompes à chaleur pour lesquelles la profession s’est très
largement mobilisée autour d’une démarche qualité dans les dix dernières années.
On peut effectivement considérer qu’en tant que vecteur de maîtrise de consommation
d’énergie la filière française de la pompe à chaleur a bien su se mettre en place. Elle a
su encourager l’innovation afin d’améliorer les performances des appareils en
maîtrisant leurs coûts, d’éventuellement proposer des offres performantes sur les
segments de marché bien couverts et de bien former les entreprises de la
maintenance. Au vu du développement rapide de ce marché, il apparaît en effet
nécessaire de bien maîtriser ces appareils complexes par l’ensemble de la filière pour
éviter des contre-performances.
Dans le cas du solaire, le solaire thermique finalement ne s’est pas développé,
notamment en raison de la grande complexité des installations et de la maintenance.
Le cas du solaire photovoltaïque, installé plus pour des raisons économiques, du fait
de la vente d’électricité à EDF à des tarifs avantageux, que de respect de la
réglementation thermique, devrait sans doute évoluer dans les prochaines années
avec le concept de Bepos ainsi que grâce à la politique très volontaire d’auto-
consommation menée par les grands fournisseurs d’énergie.
Pour accompagner cette vision globale et l’appropriation des nouveaux matériaux et
équipements, plusieurs structures existantes ou créées à cet effet ont été utilisées
pour aider à la mise en place et à l’application de la RT 2012, à l’initiative des acteurs
eux-mêmes ou de la puissance publique, en s’appuyant largement sur l’Ademe et les
centres techniques et d’expertise.
La mission salue toutes ces initiatives qui favorisent une bonne appropriation de la
RT 2012 et recommande qu’elles soient poursuivies.
Les principales initiatives, détaillées en annexe 8, font largement appel à l’usage
d’outils numériques, de supports informatiques et de cours en ligne. Y figurent
notamment :
• la mise en place par l’Association Promodul71, qui rassemble tous les acteurs du
bâtiment, de documents, d’outils de BAO à valeur réglementaire et d’outils de
formation évolués et de simulation ;
12. Poursuivre les actions de soutien du programme PACTE, porté par l’Agence de la
Qualité de la Construction, et d’usage du numérique afin de favoriser
l’appropriation par les professionnels des diverses évolutions techniques et
méthodologiques liées à la RT 2012.
71
http://www.cercle-promodul.fr/de-la-rt-2012-a-la-future-reglementation/
72
http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/docs/Temis/0083/Temis-
0083485/Point_217.pdf
73
FFB - Analyse de l’évolution comparée des prix et des coûts dans le bâtiment -Préconisations en
matière de simplifications réglementaires. Rapport du groupe de travail présidé par Olivier
TOMMASINI – juillet 2013.
74
http://www.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/epp/couts-construction-marges-
entreprises_rapport-diagnostic.pdf
75
Même si certaines réalisations peuvent présenter des coûts similaires, entre l’effet joule et le gaz.
76
Cette réglementation a été établie afin de favoriser le recours au chauffage au bois dans le cas d’un
logement prévu initialement avec un chauffage de type électrique. Pour ce faire, le changement
d’énergie doit pouvoir se faire sans intervention lourde sur les structures (Cf. http://www.laboratoire-
ceric.com/pdf/avis-experts/LOI-SUR-LAIR.pdf).
Durant l’été 2016, des retours d’expérience de professionnels du bâtiment ont été
recueillis, sur la RT 2012, par la Fédération française du bâtiment (FFB), dans le cadre
d’une enquête77 menée auprès de ses adhérents. Sur les quelque 190 entreprises
ayant répondu à l’enquête, les 3 principales difficultés rencontrées sur des projets
« RT 2012 » ont concerné :
• des difficultés financières au regard des surcoûts induits par la RT 2012 (16 %
de l’échantillon) ;
77
https://shareslide.org/download/documents/rt-2012-retour-d-experience-des-professionnels-du-
batiment
78
https://www.qualite-
logement.org/fileadmin/user_upload/documents/Referentiels_Documentation/Dossiers_Thematiques/
Rapport_Synthese_Vivre_dans_un_logemement_BBC.pdf
13. Établir un bilan global des coûts et des bénéfices des investissements et des
économies en fonctionnement et étudier comment articuler cette approche avec
les critères relatifs aux objectifs de résultats de la prochaine réglementation.
L’application de la RT 2012 conduit à combiner des solutions sur le bâti avec des
solutions pour les équipements afin de respecter trois critères principaux de
performance énergétique et de confort (Bbio, Cep et TIC) ainsi que plusieurs autres
critères d’obligations de moyens.
Cette architecture réglementaire est sophistiquée sur le plan technique. Sur le plan
financier, certes l’administration a produit un rapport sur le « cost optimal » dans le
• Les unités retenues pour les consommations ne sont pas les mêmes : la
consommation conventionnelle est en énergie primaire 82 et la consommation
réelle est en énergie finale.
Par ailleurs, des calculs de simulation énergétique dynamique peuvent être menés
pour optimiser la conception dans le contexte exact du projet en s’affranchissant des
conventions réglementaires ; ils donnent une consommation prévisionnelle plus fiable,
mais qui reste théorique. Les intervenants semblent s’accorder, compte tenu de
l’incidence des comportements, sur les limites que comporte l’exercice de prévision
par le calcul d’une consommation susceptible d’être ensuite recoupée avec la réalité.
81
Arrêté du 30 avril 2013 portant approbation de la méthode de calcul : « La méthode de calcul
Th- BCE 2012 a pour objet le calcul réglementaire des coefficients Bbio, Cep et Tic. Elle n’a pas pour
vocation de faire un calcul de consommation réelle compte tenu des conventions retenues. »
82
Ce qui dans le cas de l’électricité ne correspond pas à la consommation réelle.
83
Entendue au sens large, pouvant recouvrir des disciplines proches parmi les sciences humaines et
sociales (psychosociologie…).
84
Cette limite, qui ne concerne pas que les logements neufs, est fixée par le livre II « maîtrise de la
demande d’énergie » du code de l’énergie, articles L 241-1 et R 241-26 à 29 ainsi que les arrêtés
subséquents du 25 juillet 1977, donc indépendamment de la réglementation thermique des bâtiments.
Aucune de ces deux réglementations ne justifie un bridage des installations, le respect de la limite ou
la dérogation ne devant relever que de la conduite de ces installations.
85
BESLAY Christophe, GOURNET Romain, ZELEM Marie-Christine, Le « bâtiment économe » utopie technicienne
et « résistance » des usages, Colloque international « Sociologie des approches critiques du développement et de
la ville durables », 2012.
86
CARASSUS Jean, LAUMONIER Chantal, SESOLIS Bernard, JANVIER Damien, WRONA Rémi,
« Vivre dans un logement basse consommation d’énergie ». Rapport d’étude générale, Cerqual, 2013.
87
BRISEPIERRE Gaëtan, « Les conditions sociales et organisationnelles d’une performance
énergétique in vivo dans les bâtiments neufs », Les chantiers de Leroy Merlin Source, Numéro 1,
2013.
88
« Bâtiments démonstrateurs à basse consommation d’énergie, Enseignements opérationnels tirés de
119 constructions et rénovations du programme Prebat 2012 – 2016 », Cerema, 2016.
89
Les bâtiments neufs étudiés relèvent en général de l’étude thermique réglementaire RT 2005, du fait
de leur date de construction, avec un niveau supérieur de performance de type label.
Dans les bâtiments performants, les usages ont une influence majeure sur les
consommations, plus importante que dans les bâtiments classiques. Il ne faudrait pas
que les efforts faits dans la qualité de la construction soient ruinés au travers d’une
mauvaise appropriation par les occupants. La performance énergétique intrinsèque du
bâtiment (cf. §1.5.4) est une condition nécessaire mais incomplète de l’atteinte des
objectifs de politique publique. Il convient de rendre les acteurs de la construction
davantage à l’écoute des attentes des utilisateurs et de rendre les utilisateurs plus au
fait de l’impact de leur comportement sur leur consommation finale.
Cette coproduction sociotechnique de la performance énergétique peut se concrétiser
dans l’accompagnement des occupants après la livraison des bâtiments, tel qu’évoqué
ci-après. Elle passe aussi en premier lieu par des actions sur la conception. Il s’agit
par exemple de l’étude et la prise en compte de l’utilisabilité des technologies, ou de
l’association des utilisateurs à la conception.
De ses entretiens et investigations la mission retient qu’aujourd’hui les maîtres
d’ouvrage s’alignent souvent sur les obligations réglementaires et ne prêtent pas plus
d’attention aux attentes de leurs clients en matière de performance énergétique en
particulier sous l’angle du confort et du bien-être. La performance énergétique est peu
mise en valeur dans leur démarche commerciale. Les constructeurs ont tendance à
protester quant aux surcoûts de la réglementation, mais font peu la promotion des
économies en coût global, ni l’accompagnement des occupants pour utiliser au mieux
les nouveaux bâtiments.
Actuellement, souvent aucun acteur n’étant missionné pour cet accompagnement, les
professionnels du bâtiment ne s’intéressent pas assez à l’appropriation du bâtiment,
notamment pour le logement privé collectif. Les documents de méthode mis au point
pour la livraison des bâtiments sont, à quelques exceptions près 90, développés sur le
plan technique mais intègrent peu les aspects sociaux de mise en mains et les
pratiques pour une basse consommation. De nouveaux types de prestations sont
apparues dans le cadre de projets d’aménagements et de bâtiments, comme
l’assistance à maîtrise d’usage, ou le design énergétique.
Les bailleurs sociaux mettent en place des dispositifs de « maîtrise des
consommations énergétiques et de lutte contre l’effet rebond », pour permettre aux
locataires de s’approprier les prescriptions d’usage de leur habitat performant, et
d’adapter leurs pratiques. L’analyse d’un panel de ces dispositifs 91, à laquelle s’est
livrée l’USH, évoque les conditions pour que leur bénéfice soit réel et pérenne, tant
pour le bailleur que pour le locataire. Il faut notamment que le programme s’intègre
dans la stratégie à long terme du bailleur, se réfère à des fondements théoriques
pertinents pour la conduite des actions, et trouve de bons porte paroles impliquant les
locataires. L’USH a aussi mis en place des formations 92 pour les chargés de clientèle
et techniciens qui doivent intégrer à leurs pratiques un travail d’accompagnement des
locataires notamment au titre de la maîtrise des charges.
90
Toutefois voir « Guide méthodologique Comment suivre la performance d’un bâtiment ? » Effinergie
2016.
91
« Favoriser les éco-comportements des habitants du logement social : enseignements issus de
l’étude de vingt dispositifs de maîtrise des consommations énergétiques et de lutte contre l’effet
rebond dans le logement social », Cahiers de l’Union sociale pour l’habitat, Signets n° 8, août 2017.
92
« Accompagner le locataire dans la maîtrise de ses dépenses énergétiques », formation AFPOLS
2018. Les objectifs pédagogiques sont d’identifier les paramètres de la consommation qui relèvent de
la technique et ceux qui relèvent du comportement, afin de construire un projet individuel ou collectif
de maîtrise des consommations d’énergie.
93
Article 23 de l’arrêté du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences de
performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments.
3.3.1. Le constat
« La méthode de calcul Th-B-C-E 2012 a pour objet le calcul réglementaire des coefficients Bbio,
Cep et Tic. Elle n’a pas pour vocation de faire un calcul de consommation réelle compte tenu des
conventions retenues.
Cette méthode de calcul utilise comme données d’entrée tous les éléments descriptifs du bâtiment
et de ses équipements qui sont définis de façon opposable.
Ces données d’entrée des éléments descriptifs du bâtiment et de ses équipements sont constituées
de deux types de paramètres différents :
➢ Des paramètres dits intrinsèques qui correspondent aux caractéristiques propres du
composant,
➢ Des paramètres dits d’intégration correspondant à la mise en œuvre dans le projet étudié.
Par exemple, le coefficient U d’une baie est un paramètre intrinsèque alors que son orientation est
un paramètre d’intégration.
Les éléments apportés après la réception du bâtiment ainsi que les paramètres indépendants du
bâtiment intervenant dans la méthode de calcul sont définis de façon conventionnelle.
Le coefficient Bbio exprimé en points caractérise l’efficacité énergétique du bâti. Il permet
d’apprécier celui-ci par rapport aux besoins de chauffage, de refroidissement et de consommations
futures d’éclairage artificiel.
Il s’appuie sur la valorisation des éléments suivants :
➢ La conception architecturale du bâti (implantation, forme, aires et orientation des baies,
accès à l’éclairage naturel des locaux …),
➢ Les caractéristiques de l’enveloppe en termes d’isolation, de transmission solaire, de
transmission lumineuse, d’ouverture des baies et d’étanchéité à l’air,
➢ Les caractéristiques d’inertie du bâti.
Le coefficient Cep exprimé en kWh/(m².SHONRT) d’énergie primaire représente les consommations
d’énergie de chauffage, de refroidissement, d’eau chaude sanitaire, d’auxiliaires et d’éclairage des
bâtiments. Ce coefficient Cep ajoute au coefficient Bbio l’impact des systèmes énergétiques
suivants :
➢ Systèmes de chauffage et de refroidissement, y compris les auxiliaires,
➢ Systèmes d’eau chaude sanitaire y compris les auxiliaires,
Revoir cette introduction de manière plus pédagogique est un point facile à améliorer.
De même, si les hypothèses conventionnelles, dans cet arrêté, font l’objet du
chapitre 2 et de paragraphes complémentaires pour chaque hypothèse, pour autant, le
terme de « conventionnel » peut prêter à confusion. Pour les auteurs de l’arrêté il s’agit
d’un scenario conventionnel utilisé dans le calcul. Mais comme les valeurs
conventionnelles sont indiquées comme calées sur des valeurs moyennes d’usage,
cela ouvre un débat sur le calcul de ces valeurs moyennes, pour celles relatives à la
température intérieure et au scénario de comportement. Cela conduit à considérer un
utilisateur « moyen » dans le calcul, alors que le comportement moyen, pour autant
qu’il soit mesurable, recouvre en tout état de cause une très grande dispersion de
comportements qui traduisent la liberté d’action des utilisateurs.
Ce terme de conventionnel a d’ailleurs conduit la Fédération Française des
Assurances à craindre que cette consommation ainsi calculée ne soit comprise sur un
plan juridique comme un engagement de consommation du constructeur face à
l’utilisateur. Elle a demandé une précision juridique sur ce point, qu’elle a obtenue94.
En effet, la performance intrinsèque du bâtiment, exprimée en consommation
d’énergie primaire et la consommation réelle qui est le résultat d’une conception et
d’une réalisation du bâtiment non réellement contrôlées, ainsi que d’un comportement
non maîtrisable à travers une réglementation, sont deux notions entre lesquelles la
correspondance simple et immédiate n’est pas possible alors que le fait qu’elles soient
toutes les deux en kWh conduit naturellement à essayer de les comparer. C’est source
de confusions et de malentendus conduisant à des explications multiples et
récurrentes pour clarifier le sujet.
Autre point auquel il est possible de remédier sans grande difficulté : certains éléments
font l’objet de valeurs par défaut dans le moteur de calcul, sans être toujours
explicitées.
Par ailleurs, certaines valeurs par défaut sont définies à des niveaux trop optimistes,
qui produisent des effets plus avantageux que la prise en compte des situations
réelles, ce qui enlève toute pertinence à leur présence.
94
Article L111-13-1 du Code de la construction et habitation créé par la loi de transition énergétique pour
la croissance verte du 17 août 2015.
Ce qui semble plus préoccupant à la mission, c’est que, selon certains bureaux
d’études très expérimentés, la méthode est considérée comme parfois contre intuitive
pour les thermiciens, qui ne savent pas sur quels éléments jouer pour « gagner des
points », alors que c’était le cas des méthodes utilisées précédemment et qu’il s’agit
de traduire par un calcul des phénomènes physiques.
Les tests de sensibilité sur les hypothèses doivent être davantage exploités afin de :
• mieux cerner l’impact de ces hypothèses sur le résultat, ce qui aide à savoir sur
quoi jouer pour améliorer la performance énergétique globale et ainsi mieux
relier l’intuition physique au résultat ;
95
Pour calculer l’ensoleillement d’un lieu, il faut impérativement prendre en compte les masques
solaires. Le masque solaire pour un bâtiment est l’ensemble des éléments (arbres, bâtiments,
montagnes) qui peuvent lui faire de l'ombre pendant la journée.
96
Dans un bâtiment les ponts thermiques sont des points de jonction où l’isolation n’est pas continue et
qui provoquent des pertes de chaleur.
Le point suivant a été soulevé par certains interlocuteurs pour les immeubles collectifs
de taille importante et le secteur tertiaire. Le CSTB a développé des méthodes de
calcul en simulation thermique dynamique compatibles avec la méthode de calcul
réglementaire. Mais d’autres méthodes existent également. Si elles ne sont pas
interfacées avec la méthode réglementaire, elles conduisent les bureaux d’études à
utiliser les deux méthodes de manière itérative lors de la phase de conception, d’où un
temps passé supplémentaire.
La mission n’a pas repéré d’impossibilités techniques à ce que ces méthodes soient
interfacées et considère comme positif et stimulant l’existence de plusieurs méthodes
de simulation thermique dynamique.
Elle soulève plutôt le point que la méthode réglementaire de calcul du CSTB, qui est
unique, n’a fait l’objet d’aucune évaluation extérieure par des experts qualifiés, français
ou étrangers.
Étant donné le rôle incontournable dévolu au moteur de calcul Th-BCE 2012 dans
l’application de la réglementation et indirectement aussi du poids qu’il prend dans la
conception des bâtiments, se pose la question de la maîtrise du risque d’effet non
prévu qu’il pourrait propager. La mission a eu connaissance de questionnements,
justifiés ou non, exprimés officiellement ou pas, de la part de professionnels sur la
bonne modélisation dans le moteur. Par exemple, l’algorithme du puits climatique
semblerait donner des gains de consommation intéressants mais que l’on ne retrouve
pas dans l’indicateur Cep. Ainsi, cet équipement, qui connaît peu de développement
pour le moment, ne trouverait pas de « valorisation » dans le calcul RT.
Une façon de prévenir ces risques peut être de faire intervenir un tiers indépendant qui
porte un regard extérieur systématique sur la conception du moteur pour le compte de
la DHUP son maître d’ouvrage. Certes il y a eu les tests réalisés par les professionnels
des groupes de travail d’élaboration de la RT, notamment le groupe « applicateurs ».
Par ailleurs, les utilisateurs font bien au gré de leurs projets certains calculs parallèles
d’optimisation sur d’autres logiciels de simulation thermique dynamique et qui peuvent
recouper les résultats du moteur RT. Mais il ne s’agit pas de démarches systématiques
et formalisées.
En explicitant la cohérence et les limites des hypothèses de modélisation, en élucidant
les hypothèses implicites, en vérifiant les incertitudes de la méthode, une évaluation
extérieure contribuera à la transparence de la « méthode » de calcul réglementaire et
aux pistes pour sa simplification.
Cette évaluation ne portera pas sur les vérifications techniques informatiques,
considérées comme ayant été satisfaites par ailleurs. Elle constituera pour la DHUP un
avis extérieur sur la conformité des dispositions techniques du moteur de calcul et de
son fonctionnement, par rapport aux hypothèses de la réglementation et au corpus
scientifique en jeu, sans considération d’opportunité.
Autre sujet à propos de la méthode de calcul : comme pour le label BBC, la procédure
dite du « titre V », qui figure dans la méthode de calcul, est considérée comme trop
lourde. De quoi s’agit-il ? Pour détaillée qu’elle soit, la méthode de calcul ne prévoit
pas tous les équipements et systèmes possibles. Pour ceux qui n’y figurent pas, la
méthode de calcul TH-BCE 2012 n’est pas utilisable. En complément de cette
méthode de calcul, le titre V est considéré par tous comme pertinent dans son principe
pour favoriser le déploiement de solutions techniques non prises en compte dans la
méthode de calcul. Mais nombre des interlocuteurs rencontrés s’accordent sur la
lourdeur de sa mise en œuvre.
Les demandes doivent être présentées au Ministère, accompagnées de justifications 97.
Elles peuvent être de trois types :
97
Les articles 49 et 50, au titre V, de l’arrêté du 26 octobre 2010 et les articles 39 et 40, au titre V, de
l’arrêté du 28 décembre 2012 présentent les modalités de traitement de ces cas particuliers.
Par ailleurs, la mission suggère que l’ADEME ainsi que les organismes professionnels
comme la FFB, la CAPEB et le CNOA avec son outil OSCAR 99 développent
l’information sur la RT 2012, les exemples de solutions et les bonnes pratiques à partir
des documents qu’ils ont élaborés.
En alternative aux solutions décrites aux trois précédents alinéas du présent article, le
maître d’ouvrage peut :
99
Logiciel pour l’aide à la conception thermique, gratuit pour les architectes et édité par le CNOA.
L’arrêté fournit une liste exhaustive des systèmes acceptables qui inclut à la fois les
énergies renouvelables et les réseaux de chaleur mais aussi les systèmes à haute
performance énergétique, tels que les pompes à chaleur, les chaudières à
condensation et les systèmes à cogénération.
Cette obligation pourrait être renforcée avec l’accord en juin 2018 sur la révision de la
Directive 103 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de
sources renouvelables qui révise les exemptions dans son article 15.
104
Utilisant au moins 50 % d’EnR.
Date de
Nom Prénom Organisme Fonction
rencontre
Institutionnels
Énergéticiens et
gestionnaires de
réseaux
Plateformes
recherche
promotion
Organisations
professionnelles
Energie
durable
Professionnels,
industriels
106
Décret n°74 – 306 du 10 avril 1974 – Journal officiel du 18 avril 1974.
107
Décret n°82 – 269 du 24 mars 1982 – Journal officiel du 27 mars 1982.
108
Décret n° 88 – 319 du 5 avril 1988 – Journal officiel du 8 avril 1988.
109
La valeur du Ce pour un kWh donné est égale au coût de celui-ci, divisé par le coût d’un kWh fictif, qui
a été choisi égal à la moyenne arithmétique des coûts du kWh électrique au tarif bleu, respectivement
d’heures pleines et d’heures creuses. De plus, les calculs ont été faits à partir des coûts moyens sur
la période allant du 1er juillet 1983 au 31 décembre 1986.
110
La maîtrise de l’énergie, rapport de l’instance d’évaluation de la politique de maîtrise de l’énergie,
Commissariat général au Plan, Paris, La Documentation française, 1996
3.2.2 La RT 2000
111
Décret n° 2000 – 1153 du 29 novembre 2000 – Journal officiel du 30 novembre 2000.
112
cf. norme NF EN ISO 7726.
3.2.3 La RT 2005
113
Décret n°2006-592 du 24 mai 2006 – Journal officiel du 25 mai 2006.
• soit sans calcul à l’aide de solutions techniques. Agréées par le ministre chargé
de la construction et de l’habitation, ces solutions garantissaient le respect des
valeurs de référence, tant en termes d’économie d’énergie que de confort d’été.
L’arrêté du 30 novembre 2007 a ainsi agréé la solution technique ST 2007-001
relative au respect des exigences de confort d'été pour l'application de la
réglementation thermique 2005 et l’arrêté du 12 décembre 2007 a agréé la
3.3.3 La RT 2012
116
Décret n°2010-1269 du 26 octobre 2010 – Journal officiel du 27 octobre 2010.
À ces trois critères majorés par des seuils s’ajoutent quelques exigences de moyens,
dont les quatre premières sont nouvelles et qui vont influer directement ou non sur la
consommation d’énergie :
117
Le Cep et le Tic étaient déjà présents dans la RT 2005.
118
Au double motif que les équipements étaient moins présents et les économies d’énergie moins
incitatives.
119
Modulation prolongée fin 2017 pour 2 ans.
• une obligation de protections solaires mobiles pour toutes les pièces destinées
au sommeil,
Ce schéma indique les objectifs de chacune des six réglementations thermiques entre
1974 et 2012 :
Parution 04/ 1974 03/ 1982 04/ 1988 11/ 2000 04/ 2006 10/ 2011
Application 4/ 74- 7/ 75 09/ 1982 12/ 1988 06/ 2001 09/ 2006 01/ 2013
Indicateur Coef G Coef G & B GV, BV & C Coef C Coef C Cep « fixe »
Unité W/ m3. °C W/ m3. °C C en UEE kWh/m² .an kWh/m² .an kWh/m² .an
Bâti Coef G Coef G GV réf U bât réf U bât réf B bio (Ψ9)
Zones climat. 3 (A, B, C) 3 (H1, H2, H3) 3 zones 3 zones 5 zones 5 zones
120
Cf. Office franco-allemand pour la transition énergétique – Octobre 2017 – bâtiments neufs en France
et en Allemagne : efficacité énergétique et énergies renouvelables – Réglementations thermiques et
programmes de soutien – Auteur : Marie Boyette.
121
En raison d’un secteur industriel beaucoup plus développé en Allemagne donc plus consommateur.
122
http://www.gesetze-im-internet.de/eneg/
123
Diminué de la production locale d’EnR s’il y a lieu comme en France.
124
http://www.ademe.fr/efficacite-energetique-europe-politiques-bonnes-pratiques.
Les valeurs sont assez proches des valeurs françaises avec cependant une
décroissance du coefficient affichée pour l’électricité avec le changement du mix en
Allemagne pour suivre le remplacement des centrales à charbon par des énergies
renouvelables. Cette décroissance n’a pas encore été décidée en France. Par ailleurs,
le gaz est un peu plus défavorisé (coefficient 1,1 au lieu de 1 pour la France).
Le tableau récapitulatif ci-après présente les caractéristiques principales des
réglementations thermiques en vigueur, respectivement à gauche pour la France et à
droite pour l’Allemagne (source OFATE)
On peut donc considérer que l’Allemagne est un peu moins exigeante que la France,
au moins pour les maisons individuelles, mais que globalement les réglementations
sont assez proches. Or sachant que le chauffage électrique est beaucoup moins
développé en Allemagne, celle-ci connaît moins de pointes de demande électrique.
Pour ce qui est des EnR, en dehors des pompes à chaleur utilisées pour le chauffage
et l’eau chaude sanitaire, l’Allemagne est plus en avance notamment avec un point
singulier qui est le succès du chauffe-eau solaire thermique, dont l’installation décroît
en France (en dehors des zones non interconnectées, Corse et départements d’Outre-
mer) mais les installations sont de natures différentes).
1. Comparaison européenne
Si la France a fait le choix d’une réglementation thermique exigeantes pour la
construction, d’autres États utilisent également d’autres mesures comme les aides
financières - c’est le cas notamment du Luxembourg et de l’Autriche- ou des actions
125
https://www.gesetze-im-internet.de/eew_rmeg/BJNR165800008.html
Allemagne Royaume-Uni
Suède Pays-Bas
Italie
126
http://www.odyssee-mure.eu/publications/profiles/
Sur le plan juridique, le premier choc pétrolier de 1973 a conduit à des obligations
juridiques dans les logements, cadrées par une loi, qui est demeurée inchangée
jusqu’en 2005. Cette loi renvoyait à des décrets sans indication supplémentaire. Elle a
été intégrée dans le Code de la Construction et de l’Habitation (CCH) lors de son
établissement en 1978.
Le cadre législatif a ensuite été précisé par la Loi de Programmation fixant les
Orientations de la Politique Énergétique (loi POPE) du 13 juillet 2005 avec l’obligation
d’une étude technico-économique sur les sources d’énergie et sur certains
équipements. Il a été transcrit dans le CCH en restant stable jusqu’en 2010.
Les textes juridiques relatifs aux réglementations thermiques et aux labels sont des
décrets décrivant les critères d’exigence réglementaire, généralement concis et
accompagnés d’arrêtés qui fixent les méthodes de calcul de ces exigences
réglementaires ainsi que les seuils pour ces exigences. Au fur et à mesure des
réglementations qui comportent des exigences de plus en plus affinées, les méthodes
de calcul sont devenues de plus en plus complexes et, par voie de conséquence, les
arrêtés sont devenus de plus en plus nombreux et de taille conséquente.
2.1. RT 1974
Objet : pour les logements neufs, définition d’un coefficient G de déperditions de
chaleur qui conduit à la mise en place d’une isolation et exigence d’une régulation
automatique du système de chauffage.
Décret n° 74 – 306 du 10 avril 1974 – Journal officiel du 18 avril 1974
Arrêté du 10 avril 1974 – Journal officiel du 18 avril 1974
Arrêté du 13 juillet 1977 – Journal officiel du 23 juillet 1977 (niveaux d’exigence
renforcés en cas de chauffage électrique par rapport à l’arrêté du 10 avril 1974)
2.2. RT 1976
Objet : pour les bâtiments autres que les logements, définition d’un coefficient G1
traduisant les déperditions d’un local chauffé par toutes ses parois, qui conduit à une
isolation de ces parois, et limitation des taux de renouvellement d’air en fonction de
l’utilisation du bâtiment.
Arrêté du 12 mars 1976 – abrogé le 15 avril 1988 et remplacé par l’arrêté du 13 avril
1988
2.7. RT 1988
Secteur résidentiel : Objet : recherche d’un optimum économique du coût global et
mise en place d’un coefficient C de consommation théorique en énergie finale de
chauffage et d’eau chaude sanitaire, qui tient compte des déperditions de chaleur, des
apports gratuits et du rendement des équipements
Décret n°88 – 319 du 5 avril 1988 – Journal officiel du 8 avril 1988
Arrêté du 5 avril 1988 – Journal officiel du 8 avril 1988
Secteur tertiaire : Objet : pour le secteur tertiaire, renforcement du coefficient G1
avec des exigences complémentaires sur la régulation, la programmation, la
ventilation, la climatisation et le comptage énergétique.
2.8. RT 2000
Objet : pour le secteur résidentiel et tertiaire, définition d’une part d’un coefficient C de
consommation conventionnelle d’énergie primaire d’un bâtiment pour le chauffage, la
ventilation, la climatisation, la production d’eau chaude sanitaire et, pour certains
bâtiments, l’éclairage et d’autre part d’un coefficient Tic correspondant à la
température intérieure conventionnelle atteinte en été par un bâtiment non climatisé.
Décret n° 2000 – 1153 du 29 novembre 2000 – Journal officiel du 30 novembre 2000
Arrêté du 29 novembre 2000 – Journal officiel du 30 novembre 2000
Arrêté du 1er juin 2001 : agrément sous le numéro ST 2001-001 de la solution
technique élaborée par le CSTB et applicable aux maisons individuelles non
climatisées
Arrêté du 27 juillet 2004 : agrément d'un modificatif à la solution technique ST 2001-
001 pour l'application de la réglementation thermique 2000
2.9. RT 2005
Objet : pour le secteur résidentiel et tertiaire, définition d’une part d’un coefficient C de
consommation conventionnelle d’énergie primaire d’un bâtiment pour le chauffage, la
ventilation, la climatisation, la production d’eau chaude sanitaire et, pour certains
bâtiments, l’éclairage et d’autre part d’un coefficient Tic correspondant à la
température intérieure conventionnelle atteinte en été par un bâtiment non climatisé.
Décret n°2006 – 592 du 24 mai 2006 – Journal officiel du 25 mai 2006
Arrêté du 24 mai 2006 – Journal officiel du 25 mai 2006
Arrêté du 19 juillet 2006 portant approbation de la méthode de calcul Th-C-E prévue
aux articles 4 et 5 de l'arrêté du 24 mai 2006 relatif aux caractéristiques thermiques
des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments.
Arrêté du 30 novembre 2007 : agrément de la solution technique ST 2007-001
élaborée par le CSTB et relative au respect des exigences de confort d'été pour
l'application de la réglementation thermique 2005,
Arrêté du 12 décembre 2007 : agrément de la solution technique ST 2007-002
élaborée par le CSTB et relative au respect des exigences de la réglementation
thermique 2005 pour les maisons individuelles non climatisées,
Arrêté du 9 juin 2008 : agrément de la solution technique ST 2008-001 élaborée par le
CEREMA et relative au respect des exigences de la RT 2005 pour les maisons
individuelles méditerranéennes non climatisées.
2.11. RT 2012
www.observatoire.bbc.org
Initié en octobre 2009 par le MEDDE (DHUP), l'ADEME et l'association Effinergie pour
les bâtiments basse consommation, ce site de partage d'expériences fournit des
statistiques par département et des fiches descriptives non anonymisées présentant
des opérations de bâtiments basse consommation. Il s’est élargi aux projets de
rénovation ainsi qu’aux retours d’expérience sur les premiers projets certifiés BBC-
Effinergie par application anticipée de la RT2012. Puis, en 2014, le site s’est de
nouveau élargi aux constructions BEPOS (fiches descriptives, statistiques et retours
d’expérience).
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/logement-
construction/s/menages-logements-consommation-denergie-equipements.html
Cette base du CGDD issue de bases de l’INSEE est réalisée par enquête. Elle
comporte à la fois la consommation et les caractéristiques des ménages ainsi que les
travaux et les équipements de chauffage. Datant de 2013, elle ne permet pas d’avoir
un retour sur la RT 2012. En revanche, elle peut servir pour une comparaison entre
sources d’énergie afin de détecter un « avantage gaz » éventuel.
https://www.ert2012.fr/explications/achevementtravaux/recapitulatif-standardise-etude-
thermique-rset/
La base n’est pas accessible. Grâce à une exploitation spécifique dont les conditions
d’obtention restent à définir, cette base peut fournir la répartition des moyens de
chauffage et d’eau chaude sanitaire, ainsi que les techniques utilisées pour
l’enveloppe des bâtiments, y compris sur les bâtiments RT 2012. C’est la base la plus
complète sur les bâtiments récents. En effet, c’est une base exhaustive remplie à
partir des attestations de fin de chantier, obligatoires pour tous les logements neufs.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/1912709?sommaire=1912749
Elle comporte des données très précises sur l’occupation, le type, l’âge et le confort
des logements avec des retours des utilisateurs. Certains des tableaux ont été mis à
jour depuis 2013. Mais les informations sur le chauffage concernent non pas le type de
chauffage mais son mode, collectif ou individuel. Pour autant, à l’exception des
systèmes de parois radiantes et des pompes chaleur, on peut considérer
qu’historiquement le chauffage électrique est généralement individuel.
127
Voir § 1.5.1.
http://www.observatoire-dpe.fr/index.php/statistique
La base régionale est consultable uniquement par le biais d’outils statistiques, pour
des raisons de protection des données personnelles. Elle fournit les informations sur
les années de construction et les modes de chauffage. Deux limites sont soulignées :
elle ne concerne que les logements faisant l’objet de ventes ou de location ; seuls des
graphiques sont communiqués et non des tableaux excel.
On peut y trouver une information sur la répartition des moyens de chauffage dans
l’habitat neuf. Par exemple, entre 2014 et 2016, 69 % des logements collectifs neufs
disposaient d’un chauffage au gaz. Cette base traite également le secteur tertiaire
avec ses différentes catégories.
https://ceren.fr/publications/
Cette base est un observatoire de la demande en énergie. Elle est issue de l’enquête
logement de l’INSEE ENL et comporte donc des informations jusqu’en 2013
seulement. On y trouve le parc de logements par mode de chauffage et surtout les
flux annuels avec une distinction entre les maisons et les appartements.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2044386?geo=DEP-92&sommaire=2133042
Cette base donne des statistiques détaillées par commune mais avec des dates
d’actualisation différentes selon les territoires : par exemple la dernière enquête dans
les Hauts de Seine date de 2010. Elle est donc peu commode à exploiter.
http://www.ademe.fr/energie-patrimoine-communal-enquete-2012
Cette base date de 2013 mais comporte des données intéressantes sur les énergies
renouvelables.
Une autre enquête de l’Ademe existe, qui concerne plutôt les travaux de rénovation, y
compris leur motivation :
http://www.ademe.fr/energie-patrimoine-communal-enquete-2012
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2114712?
sommaire=2114959&q=consommation+tertiaire
Cette base date de 2012.
http://www.inies.fr/accueil/
Cette base fournit les fiches techniques des produits du bâtiment ainsi qu’un
baromètre.
http://www.hqegbc.org/wp-content/uploads/2015/09/2013-10-
Synthese_HQE_Perf_2012-2013_VF.pdf
Il s’agit d’un rapport scientifique de l’expérimentation HQE en 2012 établi par le CSTB,
qui sert à évaluer les performances des logements correspondants.
http://www.qualiteconstruction.com/observation/sycodes/statistiques-regionales.html
Cette base fournit des statistiques sur les diverses pathologies liées à la construction
ainsi que les coûts de réparation par région et par type de bâtiment.
http://www.batietude.com/observatoire.php
Cette base constitue un observatoire annuel complet de la construction neuve, auquel
l’accès est payant.
http://salicorn.cstb.fr/
Cette base est constituée par la saisie en ligne des opérations ayant fait l’objet d’un
contrôle de la réglementation nationale. Elle est accessible avec un identifiant et un
mot de passe.
L’énergie primaire est l'énergie contenue dans les ressources naturelles, avant une
éventuelle transformation. Le fioul ou le gaz, qui peuvent être utilisés directement, sont
des énergies primaires alors que l’électricité est issue de la transformation d’autres
sources. L'énergie finale est l'énergie utilisée par le consommateur, c’est-à-dire après
transformation des ressources en énergie et après le transport. Tout rapporter en
énergie primaire permet de mesurer la consommation des ressources, ce qui fait
davantage sens pour les sources thermiques que pour d’autres comme le nucléaire
qui n’est pas utilisable par le consommateur final.
La méthode de calcul du coefficient pour l’électricité a été développée par l’Agence
Internationale de l’Energie (AIE) et s’appuie sur le rendement moyen des différents
128
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2000/11/29/EQUU0000805A/jo
Nucléaire 33 75
Energies fossiles 38 10
https://ec.europa.eu/energy/sites/ener/files/documents/final_report_pef_eed.pdf
Acronyme Signification
CE1 ou CE2 Catégories de bâtiments définies par la RT au regard du confort d’été, et permettant
de leur attribuer des droits à consommer différents
Credoc Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie – association
sous tutelle du gouvernement
DGNB Deutsche Gesellshaft für nachhaltiges Bauen - société allemande des bâtiments
durables
Dies Durée d’inconfort d’été statistique, en heures ; nouvel indicateur envisagé dans la
réglementation thermique
DPEB Directive européenne 2010/31/EU du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des
bâtiments
DTU Documents techniques unifiés, documents contractuels pour les travaux de bâtiment
E +C - Label « énergie positive et réduction carbone », dont le référentiel est établi et publié
par les ministères de la construction et de l’énergie
EJP Option tarifaire électrique « effacement des jours de pointe » (n’est plus proposée à la
souscription)
EPBD Directive européenne 2010/31/EU du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des
bâtiments (energy performance of buildings directive)
GAFA Désigne quatre des entreprises les plus puissantes du monde de l’internet
GRDF Gaz réseau distribution France, gestionnaire de réseau de distribution gaz – société
anonyme filiale de Engie
Inef4 Nobatek Centre privé de recherche appliquée, labellisé institut national pour la transition
énergétique et environnementale du bâtiment
Nzeb Nearly zero energy building, bâtiment à consommation d’énergie quasi nulle
OSCAR Logiciel pour l’aide à la conception thermique, gratuit pour les architectes, édité par le
CNOA
POPE Loi n°2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique
énergétique
Promodul (cercle promodul) Association de promotion de la performance énergétique et du confort thermique des
bâtiments
Rage Programme « règles de l’art grenelle environnement » de mise à jour des règles de
l’art du bâtiment
RBR Réflexion bâtiment responsable, groupe de travail du plan bâtiment durable rattaché à
la DGALN
RGE Label « reconnu garant de l’environnement », mention apposée sur certains signes de
qualité
RTE Gestionnaire de réseau de distribution électrique haute et très haute tension – société
anonyme filiale de EDF
SSC Système solaire combiné, système solaire thermique qui associe chauffage de l’eau
chaude sanitaire et chauffage du logement
TECV Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance
verte
Th-BCE 2012 Méthode de calcul pour la mise en œuvre de la réglementation thermique RT 2012
Titre V Procédure de traitement dans la RT des cas particuliers, prévue au titre V de l’arrêté
RT2012
Ubât Coefficient moyen de déperdition thermique par les parois et les baies du bâtiment,
défini par les RT2000 et 2005
USH Union sociale pour l’habitat : union nationale des fédérations d’organismes HLM