Responsabilité Civile
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19 Hatim HAQI
Sommaire
Introduction :
Chapitre 1 : la responsabilité contractuelle
Paragraphe 2 : le dommage
Section IV : la résolution
Paragraphe 1 : le dommage
Les parties sont en principe libres d’aménager, comme elles entendent, leur
Les clauses de non responsabilité sont celles par lesquelles, il est stipulé
dans le contrat, que le débiteur ne sera plus responsable et ne devra pas de
dommages-intérêts, en cas d’inexécution, d’exécution tardive ou défectueuse de
ses obligations ou de certaines d’entre elles. Ces clauses ont pris une extension
considérable dans la pratique des affaires et sont souvent insérées dans des
contrats d’adhésion (Ex : Contrat d’assurance). Elles ont donné lieu à des abus
certains au préjudice des contractants qui n’étaient pas en situation de s’y
opposer.
La jurisprudence admet en principe, la validité des clauses de non
responsabilité sauf dans certains cas où des raisons diverses la conduisent à les
annuler.
Il faut préciser aussi que les clauses d’exonération ont parfois, pour effet
d’inciter le débiteur à se montrer imprudent puisque il sait qu’il n’aura pas à
supporter les conséquences.
Notons qu’en droit marocain, les clauses de non responsabilité qui
bénéficient d’une validité de principe, se heurtent à plusieurs restrictions :
L’article 259 du D.O.C dispose que «La résolution du contrat n'a pas lieu
de plein droit, mais doit être prononcée en justice».
Au terme de cet article, la résolution doit être prononcée par le juge saisi à
l’initiative du créancier de l’obligation inexécutée. En aucun cas, le débiteur de
cette obligation ne pourrait avoir l’initiative de la résolution (la personne qui n’a
pas reçu l’exécution de l’obligation a le droit de demander la résolution et pas
celui qui la n’a pas exécuté). En effet, le fait que la résolution soit prononcée par
le juge est un hommage rendu à la force obligatoire du contrat. Une partie ne
peut se délier elle-même de son engagement, même s’il vient à manquer de cause,
il faut qu’elle se fasse relever de sa promesse par le tribunal.
A- Les conditions de la résolution judiciaire :
• Le contrat :
En première vue, on pourrait penser que seuls les contrats synallagmatiques
sont susceptibles d’être résolus. Car l’interdépendance des obligations suppose
un contrat synallagmatique. Et effectivement, dans la plupart des cas, la
résolution intervient dans ces contrats, mais il arrive qu’il en soit autrement dans
deux hypothèses :
1ère hypothèse : Il arrive que certains contrats unilatéraux puissent être
résolus tels que par exemple les contrats réels.
2ème hypothèse : Il arrive que des contrats synallagmatiques ne puissent
être résolus. Exemple : Le partage.
• Source :
La responsabilité contractuelle, c’est la règle qui oblige le débiteur
défaillant à réparer le préjudice causé par l’inexécution de l’obligation née du
contrat, alors que la responsabilité délictuelle et quasi délictuelle est instituée par
la loi et indépendante de la volonté des parties. La responsabilité contractuelle est
au contraire façonnée (fait) entre les contractants dans l’esprit de chaque
contrat, les règles générales que la loi lui donne sont seulement supplétives de la
volonté des parties, qui peuvent les modifier.
• Le fait générateur :
En matière contractuelle, cela suppose une faute contractuelle qui consiste
dans l’inexécution, l’inexécution tardive, ou défectueuse de l’obligation.
En matière délictuelle, c’est la faute délictuelle dont la source est soit un
délit ou quasi-délit, cela peut être une faute du fait de l’Homme, du fait des
choses, ou du fait d’autrui.
• Le dommage :
Sur le plan contractuel, chaque contractant mesure sa responsabilité liée
aux dommages prévisibles et réparables lors du contrat. L’article 264 limite la
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réparation à la perte effective ou au manque à gagner, il ne peut donc sauf le cas
où il serait de mauvaise foi se voir demander des dommages-intérêts imprévisible
comme conséquence de l’inexécution du contrat, tandis que les fautes délictuelles
(avec intention) ou quasi-délictuelles (sans intention), obligent à la réparation de
tout le préjudice qu’elle cause même si la faute était très légère de négligence ou
d’imprudence et même lorsqu’elle a été commise, l’agent ne pouvait envisager
l’étendu des dommages causés, il suffit que le dommage soit certain et direct pour
exiger la réparation.
Au niveau contractuel, le législateur mesure souvent la gravité de la faute
nécessaire pour rendre le débiteur responsable de l’inexécution de la prestation
promise. D’un autre côté, toujours en matière contractuelle, la jurisprudence
admet des clauses limitatives de responsabilité, ou même des clauses excluant des
responsabilités déterminées, elle les annule en matière délictuelle.
• La preuve de la faute :
La faute serait présumée en matière contractuelle, le demandeur doit
prouver seulement, l’existence d’un contrat et l’inexécution de la prestation, et
lorsque l’obligation est de moyen, la charge de la preuve incombe au créancier
pour pouvoir être dédommagé.
Alors qu’en matière délictuelle le D.O.C envisagerait que la victime en fasse
la preuve, quoiqu’il faut tout de même, relever quelques nuances en la matière,
car à côté de la nécessité de la preuve de la faute, existe une responsabilité
présumée et une responsabilité sans faute. D’un autre côté, il faut préciser que la
mise en demeure n’est pas exigée dans le cas du délit.
[Mise en demeure : Lorsque le créancier dit au débiteur que vous n’avez pas
exécuter, c’est l’échéance, et il le sommet en lui envoyant une lettre de
sommation].
• La prescription :
La duré diffère selon les deux responsabilités (voir article respectif en la
matière 387 du D.O.C. [R. contra.15ans] et 106 du D.O.C. [R. Del. 5-20ans]).
*Article 106 : «L’action en indemnité du chef d’un délit ou quasi-délit se
prescrit par cinq ans à partir du moment où la partie lésée a eu connaissance du
dommage et de celui qui est tenu d’en répondre. Elle se prescrit en tous les cas
par vingt ans, à partir du moment où le dommage a eu lieu».
Paragraphe 1 : Le dommage
A- La nature du dommage
Il vise tout préjudice subit par une personne qu’il s’agisse d’atteinte à ses
biens, à sa vie, ou son intégrité physique, à ses intérêts, à sa réputation, ou à ses
sentiments. Autrement dit, le dommage (le préjudice) peut être : Matériel,
corporel, ou moral.
- Peut être matériel ; Lorsqu’il s’agit du dommage causé par une personne
dans son patrimoine, il comprend la perte subie comme les gains manqués.
- Peut être corporel ; Lorsqu’il porte atteinte à l’intégrité physique d’une
personne.
- Peut être moral ; Lorsqu’une personne peut être atteinte dans son honneur,
par une diffamation, ou dans ses affections par le décès d’un être proche ou
la déchéance d’un être chère. Cependant, le dommage moral donne lieu à
indemnisation pour deux raisons :
* L’indemnisation permet d’obtenir d’autres satisfactions par
compensation.
* La victime tire vengeance du coupable, parce qu’on appelle le
Dirham symbolique.
B- Le caractère du dommage réparable
Le préjudice éventuel est hypothétique, n’est pas réparable.
Le dommage doit être certain ; La certitude exprime une forte probabilité, une
perte d’une chance si celle-ci est sérieuse et les juges apprécient la certitude du
dommage.
Le dommage doit être direct ; Pour réparer le dommage, il doit résulter
directement du fait générateur de responsabilité mis à la charge du défendeur,
c’est en réalité l’exigence d’un lien de causalité entre ce fait et le dommage. Mais
A- Notion de causalité
Pour qu’une personne soit tenue de réparer un dommage, il faut que le fait
dont elle répond soit à l’origine du préjudice, qu’il ait causé le dommage. Ce
qu’il faut, s’est prouver que la faute de l’homme ou le fait de la chose ont eu un
rôle causal, générateur dans la production du dommage ; que sans eux, le
dommage ne se serait pas produit.
Cependant, sur le plan doctrinal, il existe deux conceptions différentes de la
causalité entre lesquelles la jurisprudence hésite toujours, c’est l’équilibre des
conditions et la causalité adéquate.
• La faute de la victime :
La faute (le fait) de la victime n’est pas exonératoire à moins de présenter
les caractères de la force majeure, mais cette dernière s’explique par un
événement imprévisible et irrésistible pour l’auteur du dommage.
Il s’agit d’un dommage qui est causé par une chose autre qu’un animal ou
la ruine du bâtiment.
Dans quelles conditions la victime va-t-elle obtenir une indemnisation ?
En pratique, la responsabilité du fait des choses revêt une importance
considérable sur le plan statistique. La majorité des dommages sont aujourd’hui
causé par le fait des choses, la plus grande part aux accidents d’automobile.
Le problème a pris, sans arrêt, une importance croissante et avec le
développement du machinisme, a exigé des victimes qu’elles fassent la preuve de
la faute de la personne dont elles cherchent à engager la responsabilité et
revenait ainsi à priver nombre d’entre-elles (plusieurs personnes) de réparation.
Par conséquent, pour simplifier les choses, la loi prévoit une responsabilité
sans faute selon l’art 88.
La garde de la chose :
Toute la question est de savoir : Dans quel cas on doit considérer que la
chose a joué un rôle actif ?
Il n’est pas nécessaire qu’il y ait contact matériel entre la chose et la victime
(l’automobiliste qui a effrayé et fait peur au cycliste qui a par conséquence eu un
dommage), ni que la chose soit en mouvement (camion stationné sans lumière
dans un faux stationnement). Le critère retenu est celui du comportement ou de
l’état anormal de la chose.
Il n’y a pas fait de la chose lorsque celle-ci occupait sa place normale.
Lorsqu’elle fonctionnait normalement, car alors ce rôle est purement passif.
Au contraire, la chose joue un rôle actif lorsque sa situation est anormale
(véhicule en stationnement irrégulier, la trappe béante), c’est à la victime
qu’incombe la preuve du fait actif de la chose, mais la jurisprudence dominante
présume ce fait actif lorsqu’il y a un contact matériel ou lorsque la chose était en
mouvement, de sorte que dans cette hypothèse c’est au défendeur qu’il incombe
d’établir que sa chose était dans une position normale, lorsqu’a eu lieu le
dommage.
2)- L’exonération du gardien
Le gardien de la chose est présumé responsable lorsque les trois conditions
qu’on vient d’examiner sont réunies. Il pourra s’exonérer de cette responsabilité
à deux conditions :
- Soit en apportant la preuve contraire telle qu’elle est prévue par l’art 88.
- soit en apportant la preuve d’un fait passif de la chose.