Chapitre 2 Eau Dans Le Sol 02
Chapitre 2 Eau Dans Le Sol 02
Chapitre 2 Eau Dans Le Sol 02
II. La capillarité.
La capillarité est un phénomène physique qu’on illustre habituellement à l’aide d’un tube en
verre très fin dont l’une des extrémités est plongée dans un récipient contenant de l’eau ;
L’eau s’infiltre à l’intérieur du tube et s’élève à une hauteur supérieure au niveau de l’eau du
récipient semblant ainsi défier les lois de la pesanteur.
Le sol constitue un milieu propice à la capillarité. La nappe phréatique s’apparente à l’eau du
récipient tandis que le sol avec les interstices entre les particules joue le rôle du tube en verre.
La hauteur à laquelle l’eau s’élève dépend du type de sol. A titre indicatif, on peut obtenir la
hauteur de la frange capillaire hc dans un sol d’après la formule approximative de King
Hubert :
Plus un sol est fin et les vides entre les particules petits, plus la remontée capillaire est élevée.
Elle est négligeable dans le cas d’un gravier et plus élevée pour l’argile. Le tableau suivant
donne les valeurs de remontées capillaires de différents types de sols.
III. La perméabilité
La perméabilité est la capacité d’un sol à laisser passer l’eau à travers ses interstices ; plus
ceux-ci sont gros plus l’eau circule rapidement et plus le sol est perméable.
Des vides plus petits signifient que l’eau s’écoule moins vite à travers le sol donc celui-ci est
moins perméable. La perméabilité est un critère de sélection important dans le choix des sols
utilisés comme matériaux d’étanchéité, de drainage, de filtration sous les digues et les
barrages en terre.
La perméabilité influence aussi le tassement des sols car la vitesse de tassement est fonction
de la vitesse d’expulsion de l’eau des vides du sol, laquelle dépend de la perméabilité.
III.1- La loi de Darcy
En 1856, Darcy démontra que la vitesse d’écoulement de l’eau à travers un milieu poreux
était directement proportionnelle au gradient hydraulique et se traduisait par la loi v = k i
où v = vitesse d’écoulement de l’eau (m/s ou cm/s)
k = coefficient de perméabilité (m/s ou cm/s)
h
i = gradient hydraulique =
L
h = perte de charge (m, cm ou mm)
2
V VL
on obtient k =
iAt hAt
Cet essai est fiable pour des sols assez perméables ( k > 10 -3 cm/s)
Comme il est admis que l’eau est incompressible et selon le principe de continuité, les débits à
l’entrée et à la sortie sont égaux :
q entrée = q sortie
dh h
-a k A
dt L
ou
L’essai de perméabilité à charge variable s’effectue sur les sols dont la perméabilité est
inférieure à 0,1cm/s.
g = accélération de la pesanteur,
z = cot e (alt it ud e) du point consi dé r é, comp tée positivement vers le haut à partir
d’un niveau de référence donné (convention de l’hydraulique),
7
P
h z
w
1
Au point C, comme l'écoulement est descendant, la charge de pression est égale à :
30
15 30 1 30 cm
Dès que l'on connaît la valeur des charges d'élévation et de pression, on peut déterminer la
charge totale à chaque point de l'exemple. La perte de charge entre deux points correspond à
la différence de charge totale entre ces points. Ainsi, la perte de charge entre A et B est nulle
alors qu'elle est de 7,5 cm entre C et D.
Les charges et pertes de charges aux différents points de la figure 3 se trouvent dans le tableau
suivant.
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de cohésion et dont les particules sont assez petites pour être emportées par l'écoulement de
l'eau.
Pour désigner les sols dans cet état, on parle souvent de sables boulants ou mouvants.
Par contre, l'état de boulance peut difficilement survenir dans les sols graveleux et argileux.
En effet, les sols graveleux sont trop perméables et composés de particules trop grosses pour
que l'eau les entraîne. Quant aux sols argileux, leur faible perméabilité et la cohésion liant
leurs particules font qu'ils ont plutôt tendance à se fissurer ou à éclater lorsque les conditions
de boulance sont atteintes.
F eau
(hC hw L) A
w
Fsol+eau = force descendante produite par le poids du sol et de l'eau située au-dessus du sol
F eau sol
w hw A sat LA)
sat
= poids volumique du sol saturé ;
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Sachant que w
(relation 20 du chapitre 1 si le sol est saturé) et
Sr=100%, on peut modifier l’équation précédente de la façon suivante :
En simplifiant cette relation, on obtient:
On peut aussi démontrer sans difficulté que le gradient hydraulique critique est égal à :
'
ic w
Quand le gradient hydraulique critique est atteint, le sol se trouve dans un état d'équilibre
précaire. Dès que cette valeur est dépassée, le sol entre dans un état de boulance et ne peut
plus porter de charge. Si c'est un sable ou un sable silteux, il peut se liquéfier.
Comme on peut le constater, le gradient hydraulique critique dépend de la densité relative du
sol et de son indice des vides : plus l'indice des vides d'un sol est élevé, plus le gradient
hydraulique critique est faible et plus ce sol est susceptible d'atteindre rapidement l'état de
boulance. Si on suppose une densité relative moyenne de 2,68, le gradient hydraulique
critique variera de 1,29 à 0,84 pour un indice des vides se situant entre 0,3 et 1,0. En pratique,
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il arrive souvent qu'on utilise un gradient hydraulique critique égal à 1 pour estimer
rapidement si un sol est dans un état de boulance.
L'état de boulance peut survenir dans des ouvrages de génie civil lorsqu'il faut abaisser la
surface d'une étendue d'eau ou d'une nappe d'eau souterraine. La figure 5 présente l'exemple
d'un batardeau de palplanches utilisé avec un système de pompage pour rabattre le niveau
d’un cours d’eau pendant les travaux. La baisse du niveau d’eau provoque une perte de charge
Δh qui va provoquer un écoulement sous la palplanche. Si le gradient hydraulique qui en
découle atteint sa valeur critique, le sol situé dans la partie avale de la palplanche va entrer en
état de boulance et perdra ainsi sa capacité à soutenir les palplanches qui basculeront
subitement causant une inondation subite et catastrophique de la zone de travail.
Psol = Peau
Où Psol = L
Peau = wh w
h w
hC L
Ainsi on a : L = wh w
L = (h
w
C L)
L w L w hc
w hC
w L
' hC
w L
'
Sachant que ic et L = H-Pc, la relation précédente peut s’écrire sous cette forme :
w
h
ic C
H P c
hC
Ainsi on obtient Pc H-
ic
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Dans le cas de l'excavation pratiquée dans un sol argileux (figure 6), il faut rabattre par
pompage le niveau de la nappe captive afin de diminuer la perte de charge.
Figure 6: Profondeur critique d'une excavation dans un sol argileux soumis aux forces
d'infiltration d'une nappe captive.
h
q KiA K A
L
Dans la pratique, l'écoulement unidimensionnel est plutôt rare. Dans la plupart des ouvrages,
où l'infiltration d'eau dans le sol joue un rôle important, l'écoulement est tridimensionnel,
c'est-à-dire que l'eau peut s'écouler en suivant trois directions à la fois. À cause des énormes
difficultés que présenterait l'étude d'un tel écoulement, on préfère le simplifier en le
considérant comme un écoulement bidimensionnel qui traverse le sol suivant l'horizontale et
la verticale.
La loi de Darcy demeure valable dans le cas des écoulements bidimensionnels.
Toutefois, puisque les ouvrages peuvent prendre diverses formes et que la direction, la section
et la longueur des écoulements varient, l'utilisation d'équations mathématiques pour rendre
compte de ces écoulements avec exactitude est assez complexe.
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Mais, il existe une méthode graphique assez simple qui consiste à schématiser l'écoulement au
moyen d'un réseau de lignes appelé réseau d'écoulement. Ce schéma permet d'évaluer avec
une certaine précision le débit d'infiltration et les charges hydrauliques.
VII.1 L'écoulement unidimensionnel et le calcul du débit d’infiltration
La figure 7 présente le montage d'un écoulement unidimensionnel horizontal. Le réseau
d'écoulement qu'on y a tracé est essentiellement composé de lignes d'écoulement et de lignes
équipotentielles.
où A = section d'écoulement.
Comme L= λ x Np, A = δ x P et δ = λ., on obtient
Pour calculer le débit total, on multiplie le débit dans un tube par le nombre de tubes :
Dans la pratique, il arrive fréquemment que l'on donne à la profondeur P une valeur unitaire;
on exprime alors le débit total par unité de profondeur et l'équation devient :
Comme on peut le constater, cette dernière équation tient compte du nombre de tubes et de
pertes de charge plutôt que de la section (A) et de la longueur (L) d'écoulement, deux
éléments presque impossibles à évaluer dans un écoulement bidimensionnel.
Le rapport Nt/Np demeure constant lorsque les caractéristiques physiques entourant
l'écoulement ne changent pas. Dans notre exemple, ces caractéristiques correspondent à la
hauteur D et à la longueur L de l'échantillon de sol.
VII.2 Les réseaux d'écoulement bidimensionnel
La figure 8 présente la vue en coupe d'une palplanche enfoncée dans le fond d'un lac. Le côté
aval étant maintenu à sec par pompage, l'eau s'écoule dans le dépôt de sol. Le réseau
d'écoulement bidimensionnel que nous avons tracé est constitué de six lignes d'écoulement
qui forment cinq tubes (Nt = 5) identifiés par un chiffre arabe. Ces lignes qui indiquent la
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direction suivie par l'eau partent du côté amont, contournent la palplanche et se terminent sur
le fond aval du lac. Les deux lignes d'écoulement BEC et FG constituent les conditions limites
d'écoulement entre lesquelles les autres lignes sont tracées.
indépendamment de la distance parcourue par l'eau (tubes 1 et 2 de la figure 8). Cela nous
amène à conclure que plus la distance (λ) entre deux lignes équipotentielles est courte, plus le
gradient hydraulique (i = Δh'/λ) est élevé et plus la vitesse de l'eau est grande (v = ki). Ainsi,
l'eau suivant le chemin 2 s'écoule plus rapidement que l'eau suivant le chemin 1. En fait, plus
un carré est petit, plus la vitesse de l'eau à l'intérieur est grande. L'eau atteint sa vitesse
maximale le long de la palplanche, car c'est là qu'elle parcourt la distance la plus faible pour
une même perte de charge.
VII.3 La construction graphique d'un réseau d'écoulement bidimensionnel
Construire un réseau d'écoulement bidimensionnel en le dessinant à main levée ne présente
pas de difficultés majeures. On dispose les lignes d'écoulement et les lignes équipotentielles
de façon qu'elles se croisent en angle droit en formant des carrés. Avec comme seuls outils
une feuille de papier, un crayon, une règle graduée et une gomme à effacer, cette méthode de
construction graphique, illustrée à la figure 9, permet d'obtenir des résultats très satisfaisants.
Les difficultés et la durée de la tâche dépendront de l'habileté du dessinateur ainsi que des
formes du dépôt de sol et de l'ouvrage.
Une fois le réseau d’écoulement construit, on peut calculer le débit d’écoulement avec la
formule suivante tirée de l’équation de Darcy :
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granulométrique du filtre qui doit se situer dans la zone délimitée à partir des deux opérations
précédentes et être le plus parallèle possible à la courbe du sol migrateur. (voir tableau 2)
Si les dimensions des particules des deux sols concernés sont trop différentes, il faut
concevoir un filtre constitué de plusieurs couches de sols. Dans ce cas, il faut s’assurer de la
stabilité de chaque couche par rapport à celle située en aval.
Avec l’apparition des géotextiles, les filtres granulaires ont de plus en plus tendance à
disparaître.
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Solution :
1. On détermine les diamètres D85, D50 et D15 à partir des courbes granulométriques A et
B de la figure précédente (Voir l’encadré de la même figure)
2. En se basant sur les critères de conception du tableau 7.1, on détermine les diamètres
maximaux D15 et D50 et le diamètre minimum D15 du filtre :
- Pour la rétention des particules, il faut que
D15 filtre ≤ 5 x D85 sol migrateur = 5 x 0,08 = 0,4 mm
D50 filtre ≤ 25 x D50 sol migrateur = 25 x 0,03 = 0,75 mm
- Pour la perméabilité, il faut que
D15 filtre ≥ 5 x D15 sol migrateur = 5 x 0,008 = 0,04 mm
Les résultats sont portés sur le graphique de la figure précédente
3. On vérifie la stabilité du filtre par rapport au sol à protéger en utilisant les mêmes
critères qu’à l’étape 2 mais en considérant cette fois le filtre comme un sol migrateur.
On peut, ainsi, calculer les diamètres minimaux D85 et D50 et le diamètre maximum D15 du
filtre.
- Pour la rétention des particules, il faut que
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Une fois ces valeurs portées sur le graphique, on délimite le fuseau granulométrique, c’est-à-
dire la zone dans laquelle la courbe granulométrique du filtre devra se situer.
Selon l’étendue du fuseau, la composition du filtre pourra varier mais sa courbe devra être, le
plus possible, parallèle à celle du sol migrateur.