La Composition Et Les Ajouts
La Composition Et Les Ajouts
La Composition Et Les Ajouts
: C905 V2
Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Les superstructures du bâtiment
Résumé Les matériaux de terre cuite sont des composants majeurs de la construction
en Europe. Ils sont produits à partir de mélanges d’argiles communes. En premier lieu, la
terre extraite à la carrière est préparée pour obtenir la plasticité requise, en évitant les
mélanges trop gras ou trop maigres. Ces mélanges sont mis en forme par extrusion et
pressage. Les pièces obtenues sont alors séchées dans l’atmosphère contrôlée du
séchoir. La cuisson dans un four tunnel continu vers 900°C-1100°C leur donne alors leurs
propriétés finales les rendant propres à l’emploi. L’énergie grise de production est élevée
mais les équipements sont de plus en plus efficaces et utilisent de plus en plus une
énergie renouvelable. Les autres bilans environnementaux restent limités.
Abstract Clay materials are fundamental elements in buildings throughout Europe. They
are obtained from a mixture of common clay minerals. The first step of the process is to
obtain a clay mixture with the required plasticity avoiding blends which have either a too
fat or lean texture. The mixture is then formed by means of extrusion and pressing. The
shapes are then dried in a controlled-atmosphere dryer. The final firing in a continuous
tunnel kiln at 900°C – 1 100°C gives the product its final properties and makes it fit for
use. The level of grey energy production is high but equipment is more and more efficient
and increasingly use renewable energy . Other environmental budgets remain limited.
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es matériaux de terre cuite sont utilisés dans le bâtiment depuis des millé-
L naires et ceci dans tous les pays du monde. Ils se sont adaptés à l’évolution
de la construction et à ses impératifs. Les caractéristiques des produits de terre
cuite permettent à ceux-ci d’être employés dans toutes les parties de la cons-
truction avec efficacité. Ce sont essentiellement les briques, apparentes ou non,
les tuiles, les éléments pour planchers, les conduits de fumée, les bardages, les
carreaux rustiques, etc.
5 - 2009
Ces matériaux sont fabriqués à partir d’argiles communes. Après une prépa-
ration poussée du mélange, la « terre glaise » est mise en forme, séchée et
finalement cuite. Les produits deviennent souvent rouges à la cuisson (sauf
les argiles calcaires dont la couleur de cuisson varie du rose au jaune et au
blanc).
Dans ce dossier, on décrit les différentes étapes du procédé de fabrication, de
l’extraction dans la carrière jusqu’au stockage des produits finis sur le parc, en
passant par la préparation de la terre, la mise en forme, le séchage et la cuisson.
C 905v2
Dans l’article associé [C 906], on donne des informations sur les propriétés de
la terre cuite et on parle des différents produits de terre cuite disponibles sur le
marché français [1], [2]. La mise en œuvre de ces produits dans les ouvrages [3]
fait l’objet d’autres articles parallèles.
& Illite
Il s’agit encore d’un composé à trois couches TOT. Ici, ce sont les
et Silicium et Oxygène ions K+ qui assurent l’équilibre électrique. Il y a une charge néga-
tive importante dans les couches, les ions sont liés de façon forte,
et il y a une très faible capacité d’échange cationique. L’épaisseur
a couche tétraédrique de la structure est constante : 10 Å.
& Chlorite
C’est aussi un feuillet à 3 couches. Ici, la couche absorbée est à
base d’ions Mg++ hydratés et est très stable. Il s’agit presque d’une
couche supplémentaire de brucite. La structure est proche de
TOT-O. La capacité d’échange est limitée et la structure demeure
stable à 14,1 Å.
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OH
OH
OH OH
OH OH OH
OH OH
H 104,5° H
0,0965 nm
Smectite TOT 10-21 Une dizaine Ca2+, Na+ hy- 80-150 Élevée 700-800 Négative,
dratés entre Faible charge
feuillets (0,2 à 0,6)
et externes
Chlorite TOT 14,1 Une centaine Mg2+ externe 10-40 Faible 5-20 Positive
H H H H H H H H H H
O O O O O Eau liée
+ + + + +
H H H H H Ions positifs
O O O O O
Eau liée par épitaxie
H H H H H H H H H H
Atmosphère ionique
Ions OH, adsorption
OH OH OH OH OH OH OH OH OH OH
sur la couche T
OH OH
OH OH
Ions OH, adsorption
OH OH
sur la brisure
OH OH
OH OH
OH OH OH OH OH OH OH OH OH OH OH de la couche O
H H H H H H H H H H
O O O O O Eau liée par épitaxie
+ + + + +
H H H H H Ions positifs
O O O O O
Eau liée
H H H H H H H H H H
Figure 3 – Liaison des phases aqueuses à la surface de l’argile (source CTMNC, d’après [7])
Tableau 2 – Valeurs typiques des limites de liquidité, plasticité et retrait de différents argiles
Limite de liquidité Limite de plasticité Indice de plasticité Limite de retrait
Minéral Activité A
(en %) (en %) (en %) (en %)
matériau reste saturé d’eau. Dans les smectites, les forces colloı̈da-
les sont très importantes, avec des doubles couches épaisses et les
Limite de plasticité
collante
pénètre dans l’argile qui n’est plus saturée en eau ; 30
– retrait parfois appelée la « limite de Bigot ». En dessous de 25
X
cette limite, il n’y a plus aucun retrait, même si l’humidité diminue 20
encore. 15
10 Poteries
On donne des exemples de ces limites pour des argiles pures Mise en forme
5 Briques
optimale
(tableau 2). 0
0 10 20 30 40 50
Indice de plasticité
L’activité d’un mélange argileux est définie comme le rapport
de l’indice de plasticité à la teneur en particules d’argile (< 2 mm).
Figure 4 – Classification des sols argileux (d’après [9])
On peut placer les argiles et les différents sols argileux dans un Les concentrations relatives en argiles et en dégraissants d’un
abaque de plasticité. Gippini [9] utilise un plan limite de plasticité/ sol argileux dépendent des conditions locales de dépôt de la cou-
indice de plasticité (figure 4). che à la formation du sol.
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100 % > 20 mm
0,55
fSd
jV = fSd Domaine des
0,50 fSh
argiles sableuses
crit
jW 7 = jW
0,45
Porosité d’après la densité
0,40
0,35
0,30
fm
0,25
0,15
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Fraction massique d’argile 100 % < 2 mm 100 % 2-20 mm
Taille de particules Nom traditionnel de la fraction Figure 6 – Diagramme de Winkler et Niesper (source CTMNC)
(en mm) [8]
Un sol argileux présente les propriétés de plasticité de l’argile,
>2 Gravier mais partiellement réduite par le dégraissant. On peut en mesurer
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facile et précis, mais implique que le mélange soit isotrope. Au limite de liquidité
début du séchage, le retrait est linéaire avec la perte de poids (voir
figure 7), puis il s’annule à la limite de retrait. Quand il n’y a pas de
smectite dans le mélange, le changement de pente est brusque. 1.9 Autres composants du mélange
Au-delà de la limite de retrait, le séchage se poursuit sans retrait ; de production
on vide les interstices entre les grains et l’eau qui s’échappe est
dite « eau interstitielle ». Le mélange argileux de production sera réalisé principalement à
Pour les mélanges utilisés en briqueteries et tuileries, le retrait partir de l’argile d’une ou de plusieurs carrières de façon à obtenir
la plasticité requise. À ce mélange, on pourra rajouter différents
linéaire (exprimé en % par rapport à la longueur sèche) varie de 4
additifs.
à 8 % environ, selon la nature minéralogique de l’argile, la teneur
en éléments dégraissants, la teneur en eau de façonnage, la com-
pression subie par l’argile lors de son passage dans la filière… 1.9.1 Dégraissants
On ajoutera éventuellement des dégraissants, qui sont essentiel-
lement du sable de composition et de granulométrie contrôlées (de
1.7 Eau et argile 0,1 à 1 mm), exempt de calcaire. On peut aussi rajouter de la « cha-
motte », poudre de briques déjà cuites, des cendres volantes de
L’eau peut être présente dans l’argile de différentes façons, du centrales thermiques alimentées au charbon, des laitiers granulés
plus stable au moins stable (tableau 4). de hauts fourneaux, des éléments contenant du carbone résiduel
tels que le mâchefer,…
Dans la zone non saturée (correspondant à l’eau d’interposition),
il se forme de nombreux ménisques air/eau dans les pores. L’eau L’ajout de dégraissant (jusqu’à 30 %) permet de diminuer l’humi-
dité de mise en forme, de réduire les retraits, et de faciliter le
liquide des pores de l’argile est en équilibre avec l’humidité de
séchage. Par contre, la plasticité est plus faible, ainsi que les pro-
l’air extérieur et présente donc une isotherme d’absorption. L’eau
priétés mécaniques en sec et en cuit.
y est soumise aux forces de capillarité, d’où l’apparition de forces
de succion. Il est possible de tracer toutes ces caractéristiques sur
une même figure (figure 8), avec w (%) concentration en eau, e (%) 1.9.2 Porosants
expansion hydrique, Sr (%) humidité de l’air en équilibre avec l’ar- Pour la fabrication de certaines briques, on désire, à la fois, faire
gile, s (kPa) succion de l’argile. des économies d’énergie non renouvelable, en utilisant de l’éner-
gie organique, et augmenter la porosité des briques, et ainsi dimi-
nuer leur densité et leur conductibilité thermique. On peut donc
1.8 Composition des mélanges argileux rajouter différents éléments combustibles et déchets organiques :
déchets de bois, sciures, écorces, paille, déchets de polystyrène
Les mélanges argileux utilisés en France sont très variées, tant expansé, résidus de papeterie…
sous l’aspect âge géologique, mode de formation, nature cristallo-
Par exemple, un mélange argileux fournit un produit cuit de den-
graphique et composition chimique. On montre ci-dessous quel- sité 1 700 kg/m3. L’addition de 15 % de sciure de bois permet de
ques analyses chimiques de mélange, ainsi que les limites couran- diminuer la densité après cuisson à 1 500 kg/m3.
tes observées en France.
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w (%)
e
2 Kaolinite IP = 31
A B
1,6 60
1,2
20
0,8
wL wP 10-1 1 10 102 103 104 105 s (kPa)
0
w (%) 0
60 40 20 1 2 3 4 5 6 pF
20
40
C 60 D
80
1.10 Influence des composants Oxydes et hydro- Donnent la couleur rougeâtre après
principaux xydes de fer cuisson
Agissent comme un fondant grésant
Sur le tableau 6, on indique l’origine des composants chimiques
et leur influence sur les propriétés de la terre cuite.
Chaux CaO et Ma- Proviennent de l’argile et du calcaire
Un des grands éléments de différenciation est donc la pré- gnésie MgO CaO provient du calcaire selon la réac-
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sence ou non de calcaire dans le mélange. Sans calcaire, le tes- tion CO3Ca Æ CaO + CO2
son est bien rouge et on parle d’argile ferrugineuse. Avec du
calcaire, le tesson devient jaune. On parle d’argile calcaire. Pâlissent la couleur : du rouge, le tesson
passe au jaune
Améliorent les propriétés mécaniques
Forte perte au feu
2. Fabrication Forte porosité fine
Possibilité de grains de chaux résiduels
La fabrication de pièces de terre cuite (figure 9) comprend diffé-
rents étapes : Oxydes alcalins Viennent des argiles et des dégraissants
K2O et Na2O Fondent à basse température
– l’extraction des matières premières ;
– la préparation du mélange de production ; Agissent comme un fondant grésant
– le façonnage ;
– le séchage ;
– la cuisson ; Sulfates (gypse, Provoquent du SO2 dans les fumées et
– l’emballage. anhydrite) et sulfu- des efflorescences dans les produits
res (pyrite, mar-
qui vont maintenant être discutées plus en détail. cassite)
2.1 Extraction des matières premières d’eau douce. Parfois, elle a été entraı̂née par les fleuves et a floculé
au contact de l’eau saumâtre des embouchures. Un gisement géo-
On a vu que les mélanges de production étaient obtenus par un logiquement ancien a pu être restructuré par la suite et apparaı̂tre
mélange d’argiles de différentes carrières, de sable et d’autres en flanc de colline.
ajouts. Les argiles se présentent comme des mottes plus ou
moins déformables. L’été, les blocs peuvent être durs et cassants Les argiles utilisées en France pour la fabrication de produits de
avec des sols fissurés. L’automne, les mottes sont plastiques et col- terre cuite se trouvent pratiquement à tous les étages géologiques,
lantes, les fissures ont disparu. Les argiles, à l’état pur, sont blan- terrains primaires exceptés.
ches, mais les couleurs des sols argileux sont variées (vert, brun, Au sommet du quaternaire, on trouve l’importante formation de
violet, jaune,…) selon la présence de matières organiques et de lœss, qui est une argile siliceuse et calcaire présentant peu de plas-
sels minéraux. ticité. Ces argiles, accumulées à l’époque glaciaire, sont très répan-
dues en Alsace.
2.1.1 Gisements
Dans certaines régions, la couche supérieure du lœss a été décal-
Les gisements d’argiles ont pu se constituer à l’emplacement de cifiée et a donné naissance à une argile très siliceuse, peu plas-
la roche mère (argile primaire). Ils ont pu être transportés par le tique, pratiquement exempte de calcaire, appelée « lehm », très uti-
vent ou l’eau, loin de leur lieu d’origine (argile secondaire). Sou- lisée dans le nord de la France, la Normandie et la région
vent l’argile, entraı̂née par les rivières, s’est déposée dans un lac parisienne.
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Excavateur à godets
Extraction Pelles mécaniques
en carrière Pelles hydrauliques
Décapeuses
Bouteurs
Concassage
Dosage
Broyage et
Préparation éventuellement
mouillage
Dégrossissage
Laminage
Finissage Enfossage
Malaxage
Humidification
Étirage
Ébauches
Tuiles
Étirage
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Pressage
Chargement
Séchage des produits verts
Déchargement
Zone de feu des produits secs
Empilage
Cuisson en four tunnel des produits secs
Dépilage
des produits cuits
Parc
2.1.2 Extraction Après broyage et mélange à sec, le mélange argileux est humidi-
fié et stocké avant sa mise en forme.
Après l’enlèvement de la découverte (encore appelée « stérile »)
à l’aide de bouteurs, de pelles mécaniques ou de décapeuses, l’ex-
traction a lieu à ciel ouvert, les hauteurs de front de taille variant de En règle générale, les argiles demandent d’autant plus d’eau
un mètre à vingt mètres environ. pour leur façonnage qu’elles sont plus plastiques. Ainsi, les
argiles peu plastiques demandent environ 15 à 20 % d’eau
L’extraction elle-même se fait souvent à la pelle mécanique. On (par rapport à la masse sèche), et les argiles très plastiques 20
emploie aussi des excavateurs, des défonceuses, des décapeuses, à 30 %.
des bouteurs, des chargeuses, etc.
La matière première extraite est généralement acheminée à
l’usine par camions.
2.2.2 Préparation semi-humide
La carrière est souvent exploitée par campagne annuelle. L’été,
on extrait toute la quantité nécessaire à la production annuelle, on Quand l’argile est extraite humide à la carrière (10 à 30 %), elle
forme un tas annuel qui sera repris journellement pour la produc- subit une préparation semi-humide à l’état plastique. Dans cet
tion. Cela permet d’extraire dans de bonnes conditions climatiques, état, l’argile se déforme plastiquement, mais de fortes réductions
en limitant les impacts sur l’environnement. La création du tas en en une étape ne sont plus possibles. Après concassage et épier-
couches horizontales et sa reprise par pelletage vertical en permet rage, la préparation comprend trois étapes successives :
un premier mélange.
– broyage initial dans un broyeur à meules verticales ;
Pour des questions de prix de revient, il ne peut être question de – broyage grossier dans un broyeur dégrossisseur à cylindres
faire venir les matières premières de trop loin, l’incidence des frais (laminoir) ;
de transport devenant prohibitive. La plupart des tuileries et brique- – broyage fin dans un broyeur finisseur à cylindres.
teries travaillent avec des carrières proches de l’usine (quelques
kilomètres). De façon à améliorer les caractéristiques des mélanges Sur les figures 10 et 11 on voit un schéma de ces deux types de
et les qualités des produits cuits, certaines usines font des ajouts broyeur.
limités d’argiles d’appoint de haute qualité provenant parfois de
gisements éloignés (jusqu’à 300 km de l’usine). À la fin de la préparation semi-humide, l’écartement entre les
cylindres peut être de 0,8 mm pour les tuiles, et de 1,5 mm pour
Les carrières sont considérées en France comme des installations
les briques. Pour une production donnée, les cylindres devront
classées pour la protection de l’environnement et des mesures de
tourner à plus grande vitesse quand leur écartement est plus petit.
protection sont imposées par la réglementation : il faut limiter le
bruit, la formation de poussière, contrôler les rejets des eaux de
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carrière, ne pas salir les routes alentour, limiter l’entrée dans la car- 2.2.3 Enfossage
rière, l’exploiter au fur et à mesure, et suivre un plan de remise en
état. Ces exigences sont décrites dans l’autorisation préfectorale Cette opération consiste à stocker pendant plusieurs jours, ou
d’ouverture de carrière. semaines (généralement 2 à 4), l’argile ayant déjà subi un début
de préparation, et contenant une partie de son eau de façonnage.
Par décomposition des matières organiques, il se développe des
2.2 Préparation de la pâte acides organiques qui améliorent la plasticité.
La préparation de la pâte a plusieurs objectifs :
– éliminer les impuretés ;
– émietter les argiles ;
Axe
– former, homogénéiser et humidifier les mélanges. rotatif
vertical
Pour préparer le mélange, on peut travailler à sec ou en phase
humide plastique, selon la teneur en humidité de l’argile dans la Meules
carrière. (décalées
en positions)
2.2.1 Préparation sèche
Dans les pays secs (Espagne, Maghreb,…), l’argile peut être Mélange
extraite assez sèche (humidité de l’argile < 10 %). Le tas d’argile,
extrait l’été, est stocké dans un hangar pour éviter la pluie de l’hi-
ver. L’argile est d’abord concassée ; les pierres et autres impuretés
sont éliminées. L’argile est alors broyée à sec dans des moulins à Cuve fixe
marteaux, à boulets, ou dans des broyeurs pendulaires.
Dans un broyeur pendulaire, plusieurs pendules rotatifs, entraı̂- Axe
rotatif
nés par la force centrifuge, écrasent l’argile entre le galet tournant Raclette
vertical
du bout des pendules et la carcasse du broyeur. L’argile s’effrite
sous les chocs et des grandes diminutions de taille sont possibles
en une étape. On obtient facilement une granulométrie assez gros-
sière (1 à 3 mm). Si on le recherche, des poudres fines peuvent
aussi être obtenues en augmentant le temps de moulage par recir-
culation. Le moulage très fin (< 300 mm) permet d’obtenir une
Piste broyante
grande qualité de peau des produits, de supprimer tout risque de
Piste tamisante
grains de chaux, et d’améliorer les propriétés mécaniques. Meules
Pour les tuiles, les bénéfices techniques du procédé font que la
préparation sèche est parfois utilisée avec des argiles initiales
assez humides, ce qui nécessite son séchage préalable. Figure 10 – Broyeur à meules verticales (source CTMNC)
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2.2.4 Mouillage et désaération Quels que soient les produits fabriqués, le rôle de la préparation
est important. Un dosage irrégulier du mélange risque de donner
La fin de la préparation consiste d’abord à ajuster le niveau d’hu- des produits de caractéristiques variables. Une mauvaise homogénéi-
midité dans la pâte. La constance de la concentration en eau est sation de la pâte et de son humidité peut provoquer des fissures au
très importante pour obtenir des propriétés plastiques reproducti- cours du séchage. Une élimination insuffisante de certaines impure-
bles dans le temps. Quand la concentration en humidité est élevée, tés risque de favoriser des amorces de fissures ou l’apparition d’écla-
la mise en forme est facilitée, par contre le séchage est plus difficile tements sur les produits cuits (éclatements de grains de chaux).
et long.
Le réglage se fait souvent en rajoutant de l’eau liquide dans un 2.3 Façonnage
mélangeur mouilleur à deux axes parallèles, juste avant la mou-
leuse. Cependant, on peut aussi ajouter de la vapeur sous pression Le façonnage a deux rôles :
(de 2 à 7 bars). On peut de la sorte extruder des pâtes à des tempé-
– donner à la pâte une cohésion suffisante. La cohésion initiée
ratures de 60 à 90 C, ce qui améliore considérablement la plasticité par la préparation de la pâte, sa désaération, son mouillage addi-
et facilite le séchage quand il se fait en ligne. tionnel, est parachevée grâce à une intensification de la compres-
De même, on désaère le mélange de production en le passant sion de la pâte ;
sous vide. – donner à l’argile la forme désirée. Les produits creux sont obte-
nus par le passage du mélange argileux au travers d’une filière ;
certaines tuiles sont pressées et les briques dites « moulées
La désaération, avant le passage dans la mouleuse, a pour but main » sont réalisées par moulage « soft mud ».
de supprimer les bulles d’air, d’améliorer ainsi la plasticité en
supprimant le feuilletage, et de donner une plus grande cohé-
sion à la pâte. 2.3.1 Extrudeuse (mouleuse)
Un schéma d’une extrudeuse (appelée aussi « mouleuse » dans
la profession) est montré à la figure 12. Après le dernier mouillage,
l’argile est propulsée à l’aide d’hélices, ou de pales, à travers une
grille dans la chambre à vide où s’opère la désaération. On
Mélange retrouve les étapes de préparation décrites précédemment (désaé-
rage et mouillage). Les morceaux d’argile sont repris par la grande
hélice rotative, compressés à nouveau, mis sous forte pression,
poussés vers la bouche de l’extrudeuse et extrudés à travers la
filière. Le tout est actionné par des moteurs électriques au moyen
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Grille Buses
pour vapeur
Chambre Alimentation
à vide
Bourreur Mélangeur
mouilleur
Gueulard
Hélice
Briques
Briques perforées,
Caractéristiques Tuiles
perforées grande Demi-moule
production Galette supérieur mobile
d'argile
Compression Tuile
Diamètre d’hélice (en mm) 400 650 800
Noyau Tige
support
Étrier
Collecteur
vide
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Plâtre Très bonne Moule ouvert Facile 20 à 30 1 000 à 3 000 tuiles Nécessité d’un
(typiquement) atelier de fabrica-
tion des moules
2.3.4 Moules
Les moules sont des pièces de forme complexe qui vont donner
la forme et l’aspect de la tuile. Ils sont coûteux à réaliser. Suivant
les tuiles (formes, aspect de surface recherché, importance des a b c d
séries,…), on utilise des moules de plâtre, d’acier ou en plastique, La phase liquide est en bleu
protégés par une feuille de caoutchouc. Ces différents moules sont
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– troisième période, il n’y a plus de risque de fissuration et on L’apport calorifique nécessaire au séchoir est fourni pour une
peut accélérer le séchage en montant la température et en baissant part, par la récupération d’air chaud sur les fours (air préchauffé
l’humidité de l’air de séchage. dans la zone de refroidissement du four) et, pour le complément,
L’air utilisé au début du séchage a souvent une température de 35 par des foyers directs, des générateurs d’air chaud ou des
à 50 C avec une humidité relative de 75 à 90 %, et l’air utilisé en fin chaudières.
de séchage a une température de 70 à 160 C, avec une faible humi-
dité relative. 2.4.2 Différents types de séchoir
En pratique, on réalise un épuisement rationnel : l’air chaud et Depuis que le séchage naturel sous des hangars (séchoir hâlette)
sec est envoyé sur les produits en fin de séchage, il se charge pro- a été abandonné, car trop lent et peu reproductible, le séchage est
gressivement d’humidité, sa température s’abaisse et l’air humidi- effectué en atmosphère artificielle ventilée et contrôlée. La durée de
fié est envoyé sur les produits en début de séchage. Une partie de l’opération est très variable (de 1 à 72 h) et dépend de l’argile, du
l’air humide peut être réinjectée dans le séchoir, soit dans l’air type de produits fabriqués et du séchoir. Les longues durées de
chaud, soit en différents points du séchoir, c’est ce qu’on appelle séchage sont imposées par :
le « recyclage ». Les vitesses de vent varient de 1 à 10 m/s. – les parois très épaisses ;
& Énergie consommée par l’opération de séchage – les formes complexes ;
– le séchage de plusieurs produits différents dans le même séchoir ;
Le séchage est un grand consommateur d’énergie, d’autant plus – l’utilisation d’argile très humide et/ou présentant de forts retraits.
qu’il est assez difficile de récupérer la chaleur de condensation de
la vapeur. La chaleur d’évaporation théorique est d’environ On distingue deux groupes de séchoirs :
2 260 kJ/kg d’eau évaporée. Comme l’air d’entrée dans le séchoir – séchoirs statiques discontinus ou séchoirs à chambres
est partiellement humide et que l’air de sortie n’est pas saturé, il (figure 17) (temps de séchage de 12 à 72 h). Les produits à sécher
faut plutôt compter sur une chaleur de séchage théorique de sont introduits dans une chambre dans laquelle on va réaliser le
3 100 kJ/kg d’eau évacué. On utilise les diagrammes d’air humide, cycle de séchage. Un certain nombre de chambres fonctionnent en
comme celui de Mollier, pour calculer les énergies théoriques de parallèle pour assurer la production et ne pas trop intervenir sur le
séchage. réglage du four qui fournit une grande partie de l’énergie. Ces équi-
pements sont très flexibles, mais les coûts de manipulation des
Exemple produits et les efficacités énergétiques plus faibles induisent géné-
Dans la pratique, pour des séchoirs bien réglés il faut compter une ralement un prix de revient plus élevé ;
consommation variant de 3 500 à 4 000 kJ/kg d’eau évacué. – séchoirs à circulation continue des produits (temps de séchage
Si on calcule en kJ/kg d’argile, la consommation est environ quatre de 1 à 48 h). Les produits circulent dans le séchoir et vont passer
à cinq fois moindre, selon l’humidité de façonnage de l’argile. Pour le par les différents stades de séchage, à différents endroits du
séchage d’un kilo de produits cuits, les consommations thermiques séchoir. Ces séchoirs sont plus automatisés, plus économiques,
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sont de l’ordre de 650 à 1 000 kJ/kgcuit et les consommations électri- mais moins flexibles. Ils peuvent être classés en trois catégories :
ques de 0,006 à 0,013 kWh/kgcuit. – séchoirs-tunnels traditionnels (figure 18) (sèchent entre 12 et
48 h) qui ont une ventilation longitudinale ou transversale. Les piè-
ces sont empilées sur des wagons poussés dans le séchoir qui se
déplacent lentement entre les différentes zones du séchoir, souvent
H Teneur ( kg d’eau / kg sec)
Élévation - coupe
Air chaud Extraction
Déflecteur
T B
DH
Terre
cuite
C
0 Dq
Temps q
Figure 17 – Séchoir à chambres (élévation-coupe)
a perte de poids
Vitesse de séchage
(kg d’eau / kg sec.h)
81 ventilations 30 wagons
A en long
B
Sortie
1
2
26 m
Entrée 3
4
5
100 m
C
0 1 voie de retour des produits séchés Hauteur du séchoir : 6 m
Temps q 2, 3, 4, 5 voies de séchage
b vitesse de séchage
Figure 18 – Vue de dessus d’un séchoir tunnel traditionnel à quatre
Figure 16 – Courbes de séchage (conditions constantes) voies parallèles de séchage et une voie de retour (source CTMNC)
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200 C à 450 C
Produits
Oxydation des matiè-
sur balancelles
res organiques
Les hydroxydes de fer
Figure 19 – Vue de côté d’un séchoir semi rapide à balancelles se transforment en
oxydes
– séchoirs semi-rapides, qui sèchent en 3 à 12 h : il n’y a plus
d’empilement des produits, chacun étant exposés à l’air séchant. 400 C à 680 C Départ de l’eau de Le quartz change de
Par exemple, les produits sont placés individuellement sur des constitution, forme cristallogra-
balancelles qui se déplacent dans le séchoir en sens inverse de destruction des phique à 570 C
l’air (figure 19), argiles, constitution
– séchoirs rapides, qui sèchent en 1 à 3 h. Ici on s’efforce en plus de méta kaolin
de contrôler de façon très fine les flux d’air au niveau de l’argile,
par exemple flux perpendiculaire à la surface des tuiles ou flux ver- 750 à 850 C Décomposition du
tical traversant les briques à multiples perforations verticales. calcaire des argiles
calcaires, dégagement
Les tonnages séchés par ces appareils varient de 1 à 30 t à
de CO2 et apparition
l’heure, suivant les types.
de la chaux
Oxydation des sulfures
2.5 Cuisson en sulfates
> 800 C
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À la sortie du séchoir, il est nécessaire de cuire les produits pour Début de grésage des Décomposition des
leur permettre d’acquérir résistance mécanique, stabilité, résistance eutectiques à bas fluorures, et des
aux intempéries, etc. On les soumet alors à une cuisson à des tem- points de fusion dans chlorures
pératures élevées (850 à 1 150 C environ). les systèmes Al2O3/
SiO2/Na2O ou K2O
La cuisson doit être conduite de façon à obtenir des produits de Formation de spinelle
caractéristiques fonctionnelles satisfaisantes et aussi régulières que MgAlO4
possible. Il s’agit de mélanger intimement les combustibles et l’air
de combustion à la sortie des brûleurs, de diluer ce mélange dans 1 050 C Fusion localisée Décomposition de
un excès d’air important pour ramener la température des flammes à 1 200 C progressive et frittage certains sulfates
à la température de cuisson désirable et, enfin, de soumettre tous liquide, qui produit Disparition de la chaux
les produits de l’empilage aux mêmes flux thermiques. baisse de la porosité
et retrait
2.5.1 Action de la chaleur Formation de mullite
Formation
La chaleur provoque des modifications du mélange argileux : d’aluminosilicates
déshydratations, décompositions et recombinaisons qui modifient de calcium dans les
les propriétés : masse volumique, porosité, dureté, dimensions,… argiles calcaires
comme indiqué dans le tableau 10.
La cuisson provoque donc un frittage par formation locale d’une & Fonctionnement du four tunnel
phase liquide, les phases à bas point de fusion formant le ciment Dans ce type d’appareils, les produits sont empilés sur des
de la matrice. Après cuisson, on obtient une structure solide, par- wagonnets qui sont ensuite poussés à l’intérieur du tunnel où ils
tiellement poreuse. La porosité est principalement ouverte, de 20 avancent pas à pas, progressivement, à chaque entrée d’un nou-
à 40 % pour les briques de structure, et plus faible pour les tuiles veau wagonnet. Le four est constitué par les deux parois latérales,
et les briques apparentes. la voûte du four, les deux portes d’entrée et de sortie ; la partie infé-
La composition cristallographique comprend des résidus des rieure est constituée par la sole isolée des wagons (figure 20a).
phases du mélange argileux initial (quartz, feldspaths), et de nou- Le combustible est le plus souvent injecté en voûte, quelquefois
velles phases (mullite, quartz, phase amorphe, aluminosilicate de latéralement, dans des espaces ménagés dans les empilages. Pour
calcium pour les argiles calcaires). améliorer les échanges, on emploie des forts débits d’air. L’air de
combustion et les fumées circulent à contre-courant par rapport
2.5.2 Fours au sens de progression des wagons. L’air de combustion se
réchauffe sur les produits en cours de refroidissement (figure 20a).
Les fumées chaudes échauffent les produits en cours de préchauf-
Si quelques fabrications artisanales utilisent des fours intermit-
fage. Le four tunnel est donc un double échangeur de chaleur, de
tents et, si quelques usines sont encore dotées de fours conti-
part et d’autre de la zone du palier de cuisson. L’homogénéisation
nus à feu mobile (four Hoffmann), l’essentiel de la production
des températures dans tous les points de la section de l’empilage
française est assuré par des fours continus à feu fixe, encore
est obtenue par des systèmes de brassage de l’air, des recyclages
appelés « fours-tunnels ».
et l’emploi de brûleurs à grande vitesse de gaz.
Arrivée d'air
Gaz naturel
Vers séchoir
1,5 à 2,0 m
3à8m
Flux
gazeux Air
Chargement de séchage A C
de brique
Wagon
de four tunnel Zone Zone Zone
de préchauffage de cuisson de refroidissement
B D
a vue en élévation A Empilage B Wagon C Sole du wagon D Joint de sable
Température
Figure 20 – Vue d’un four tunnel et profil de température (d’après [11]) « gazettes », dans lesquelles on place les tuiles.
On distingue d’abord l’empilement en U où les tuiles sont pla-
À l’extraction des fumées, des échangeurs de chaleur récupèrent cées verticalement sur la tranche dans des gazettes en forme de U.
une partie des calories encore contenues dans les produits de com- Les gazettes sont ensuite empilées dans le four et supportent les
bustion. L’air chaud obtenu est envoyé dans les séchoirs. charges.
La durée totale du passage – donc la durée de cuisson – varie de Dans l’empilement en H, chaque tuile est horizontale, suppor-
10 à 48 h selon le type de produit et les difficultés plus ou moins tée individuellement par une gazette en forme de H. La précision
grandes que les matières premières présentent à la cuisson géométrique est très bonne. Les échanges de chaleur sont facilités
(figure 20b). par l’ouverture de la charge. Par contre, ces gazettes sont coûteu-
Des conditions typiques de fonctionnement de fours tunnels sont ses, ont une certaine durée de vie, emportent de l’énergie à la sor-
indiquées au tableau 11 [11]. tie du four, et sont complexes à manipuler.
Les fours-tunnels sont équipés de régulations automatiques, qui & Fours à rouleaux
assurent une cuisson régulière, ainsi que d’une automatisation des
mouvements des wagons (entrée et sortie). Ils constituent des Les fours à rouleaux, très utilisés en carreaux, ont été appliqués
appareils de cuisson très précis, dotés de nombreux moyens de en terre cuite, principalement aux tuiles. Les tuiles sont transpor-
réglage. tées, en une seule couche, sur des rouleaux en SiC, menés par l’ex-
térieur. Il n’y a pas de gazette et d’empilement. La cuisson est très
& Construction du four tunnel et étanchéité rapide (2 à 8 heures).
Le four peut être construit en maçonnerie, ce qui n’est pas très Les économies d’énergie attendues ne sont malheureusement
étanche. Pour améliorer l’étanchéité, et donc le rendement ther- pas encore au rendez vous dans les premières lignes, car la densité
mique, il comporte parfois une enceinte métallique extérieure d’enfournement est alors très faible (100 kg/m3).
(four casing). La pseudo sole n’est pas non plus très étanche. Pour
limiter les fuites, l’étanchéité des soles de wagons avec les parois
latérales est souvent assurée par des joints mobiles comme des 2.5.3 Combustibles
sablières. Par ailleurs, il y a souvent des joints fibreux pressés
entre les wagons. L’étanchéité est sensiblement améliorée. Les combustibles les plus employés sont principalement le gaz
naturel, puis le GPL et le fuel lourd n 2 ordinaire ou à basse teneur
On trouve aussi des fours « hydrocasing » où l’étanchéité, assu- en soufre. La répartition des différentes sources d’énergie ther-
rée par un bain d’eau, est complète. Chaque wagonnet est entouré
mique est donnée sur le tableau 12.
d’une jupe qui trempe en permanence dans un bain d’eau qui
stagne au fond du four sous les wagons. La crise énergétique a conduit certaines usines à substituer aux
Sur la figure 21, on voit une section d’un four tunnel casing avec combustibles liquides et gazeux des combustibles solides : houille,
des joints en sable et des brûleurs en voûte. coke de pétrole, tourbe et des composés organiques de récupéra-
tion : sciure de bois, écorce, déchets de papeterie, etc.
& Empilage des produits
Pour les briques, et comme il a déjà été précisé, les combustibles
Sur les wagons, les produits sont accumulés dans des empile- organiques sont souvent incluses au mélange argileux, de façon à
ments suffisamment ouverts pour que le gaz chaud puisse les obtenir, à la fois, énergie et porosité.
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Energie (cuisson et sé- kJ/kg 1 600-3 000 1 000-2 500 1 000-2 500 1 600-3 500
chage)
Débit de fumée m3/h 5 000-20 000 10 000-50 000 10 000-50 000 10 000-40 000
Température de fumée C 100-230 100-300 100-150 170-200
Tableau 12 – Répartition des combustibles (France 2006) Tableau 13 – Bilan thermique de fours allemands (kJ/kg)
(d’après [12])
Proportion
Type de combustible
(en %)
Propor- Propor-
Briques de
Postes tions Tuiles tions
Gaz 93 structure
(en %) (en %)
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GPL 2
Apport com-
1 294 74 2 154 103
bustible
Fuel lourd 5
Apport maté-
Solides <1 447 26 - 64 -3
riaux
Des récupérateurs sont inclus dans le four. En principe, la plus Pertes sortie
223 13,9 251 12
grande partie de l’énergie nécessaire pour les séchoirs peut être four produit
rendue disponible par les fours.
Autres pertes 175 10 333 16
Il y a cependant possibilité d’amélioration puisque la plus L’engobe est une composition constituée d’argile, d’agents
grande partie de l’énergie est principalement échangée et non fluxants, d’agents liants organiques, de charge et de pigments
réellement consommée. (oxydes colorants).
Énergie totale Espagne kJ/kg 1 500-2 500 2 500-3 000 1 900-2 900
Énergie totale Allemagne kJ/kg 919-1 810 1 826-3 310 2 700-4 443
fie le comportement de leur surface lorsqu’on la mouille avec de Matières Fabrication de tuiles et briques
l’eau. premières Briques,
(argiles, sables, tuiles
additifs)
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SO2 Combustible soufré, sulfates et 0-1 090 500 à 2 000 Emploi de fuel lourd épuré 300
sulfures de l’argile
NOx Produits de combustion, conte- 5-200 250 Bon contrôle de la combus- 500
nu organique de l’argile tion, T flamme < 1 200 C
COVx Contenu organique de l’argile, 50-250 (carbone total) 5-20 Post cracking des fumées 110
porosants, combustibles
3.4 Salubrité
Argiles Loehm Eau Eau
Les produits de terre cuite posent peu de problèmes de salubrité
35 Parties 85 Parties 5 Parties 2 Parties
(27,8 %) (87,0 %) (3,8 %) (1,8 %)
et de santé, à la fois, à la production et à l’utilisation sur le chantier
de construction.
120
Stockage Le risque le plus important est lié aux poussières. On a vu
qu’il y avait des limites réglementaires pour les concentrations
de poussière dans les fumées du four. Il y a aussi des concentra-
130
tions maximales pour les personnels exposés.
Préparation
La poussière est dangereuse pour le travailleur, en particulier
(dosage,
la poussière très fine (< 4,25 mm, dite « alvéolaire ») qui n’est pas
broyage,
homogénéisation)
arrêtée par la trachée et reste dans les alvéoles des poumons.
100
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Emballage 4. Conclusions
100
Livraison La terre cuite a subi de nombreuses étapes dans son développe-
ment technique. Les méthodes de production actuelles sont très
automatisées et capables de fournir un produit de grande qualité.
H2O Casson Les besoins environnementaux exigent maintenant que la pro-
17 Parties 2 Parties
duction utilise moins d’énergie non renouvelable. Les fours et
(15,4 %) (1,8 %)
séchoirs ont déjà subi de grandes améliorations dans leur efficacité
Perte au feu Produit final = 127 Parties énergétique. Elle s’améliorera encore par une plus grande utilisa-
8 Parties 100 Parties tion d’énergie non fossile.
(6,3 %) (78,7 %)
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P
O
U
Matériaux de terre cuite R
par Michel KORNMANN
Ingénieur civil des mines, Docteur Ingénieur
Consultant technique (Lancy Genève)
Ancien Directeur Technique du Centre Technique des Tuiles et Briques (Paris)
E
N
Sources bibliographiques
[7]
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O
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Septima, Paris, ISBN 2-904845-32-1 (2005). EDGELL (G.). – Testing of ceramics in cons- REEVES (G.M.), SIMS (I.) et CRIPPS (J.-C.). –
Sites Internet
S ALVEOTER Site de l’auteur qui comprend différentes informations techniques et
A www.alveoter.com
Blog sur les dernières nouvelles de la terre cuite
un lexique franco-anglais de 1 500 mots de la terre cuite
http://www.tuiles-briques.com
http://claypride.blogspot.com
V Monomur
http://www.monomur.com
O
I
R Événements
Salon Batimat, Reed Expositions, salon international de la construction Salon Ceramitec, Messe München GmbH, salon international des four-
qui a lieu tous les deux ans à Paris (années impaires) nisseurs de l’industrie céramique qui a lieu tous les trois ans à Munich
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http://www.batimat.com http://www.ceramitec.de
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NF EN 772-18
des dimensions
Méthodes d’essai des éléments de
ASTM, American Society for testing and materials
http://www.astm.org
V
maçonnerie, Partie 18 Détermination de
la dilatation à l’humidité des grands élé-
ments de maçonnerie en terre cuite per-
BSI, British Standards Institution
http://www.bsi-global.com
O
NF EN ISO 15148
forée horizontalement
Performance hygrothermique des maté-
riaux et produits pour le bâtiment,
CEN, Comité européen de normalisation
http://www.cen.eu I
DIN, Deutches Institut für Normung eV
Détermination du coefficient d’absorp-
tion d’eau par immersion partielle http://www.din.de
GOST, Gosudarstvenny standart
R
NF EN ISO 12570 Performance hygrothermique des maté-
riaux et produits pour le bâtiment, Déter- http://www..russiangost.com
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Annuaire
Producteurs de terre cuite (non exclusifs) Allemagne, Suisse et Autriche
Bellenberg, briques
Producteurs européens http://www.bellenberg.de
France Creaton, tuiles
Imerys, société internationale de produits minéraux http://www.creaton.de
http://www.imerys-structure.com Erlus, tuiles
http://www.imerys-toiture.com http://www.erlus.com
Monier (ex Lafarge couverture), le plus grand producteur mondial de Jüwo, briques
tuiles terre cuite et béton http://www.jüwo.de
http://www..monier.com
Morandi, tuiles et briques suisse
Terreal, briques et tuiles, en majorité française (ex-Saint Gobain) http://www.morandi.ch
http://www.terreal.com
Poroton, consortium allemand de producteurs de briques thermiques
Italie http://www.poroton.org
Pica, tuiles Rimmele, briques
http://www.pica.it http://www.rimmele.de
O
U Tondach, tuiles autrichiennes et Europe de l’Est Organismes – Fédérations – Associations
R http://www.tondach.com
Unipor, consortium allemand de producteurs de briques thermiques
http://www.unipor.de
Ces listes ne sont bien entendu pas exhaustives
ANDIL, Associazione Nationale Degli Industrial dei Laterizi, Rome
http://www.andil.it/
Wienerberger, le plus grand producteur de terre cuite autrichien,
(comprend Koramic pour la tuile et Terca) ANICER, Association brésilienne, Rio de Janeiro
E Espagne
http://www.wienerberger.com http://www.anicer.com.br
APICER, Associaçao portuguesa da industria de ceramica
http://www.apicer.pt
N La Escandella, tuiles
http://www.laescandella.com ASITEC, Association suisse de l’industrie de la terre cuite, Beme
http://www.domoterra.ch
Mazarron, tuiles
http://www.ceramicamazarron.com BDA, Brick development association, Londres
Tejas Borja, tuiles http://www.brick.org.uk
S http://www.tejasborja.es
Uralita, tuiles
BIA, Brick industry association, Reston Va (USA)
http://www.gobrick.com
A http://www.uralita.com
Belgique
BRIQUE, Fédération belge de la brique, Bruxelles
http://www.brique.be
CBTIA, Association chinoise de l’industrie de la tuile et brique, Beijing
V Etex, groupe international belge de produits de construction
http://www..etexgroup.com http://www.cbtia.com
Clay brick and paver Institute CBPI
O Autres
Austral bricks, un grand producteur australien
http://www.claybrick.com.au
Clay roof tile council, UK
http://www.australbrick.com.au
I Boral, le plus grand producteur de briques américain
http://www.boralbrick.com
http://www.clayroof.co.uk
FFTB, Fédération française des tuiles et briques, Paris
http://www.hansonbrick.com http://www.knb-baksteen.nl
P IBSTOCK briques
http://www.ibstock.com
TBE, Tuiles et briques Europe, association européenne des fabricants
de terre cuite, Bruxelles
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S
Données statistiques et économiques
A
Industrie des briques et tuiles maison, le français consomme peu de brique (9,2 t) par rapport à la
& En France
& Dans le monde O
La production de terre cuite en France est un peu supérieure à 6 millions
de tonnes (en 2007). Au tableau 1, on montre la décomposition de la produc-
Il est assez difficile de se faire une idée précise de l’industrie mondiale de la
terre cuite car les technologies mises en œuvre sont très variées, la production
très dispersée et les statistiques manquent ou sont souvent fausses. La Chine,
I
tion selon les produits pour différentes années. On s’aperçoit que la produc-
tion totale n’a pas beaucoup augmenté depuis 1984, après la forte diminu-
tion des années 1990. Par contre la distribution des produits a beaucoup
l’Inde et le Brésil sont les producteurs principaux (voir le tableau 5).
La production mondiale, basée sur les 15 premiers pays producteurs,
devrait être de l’ordre de 3 milliards de tonnes.
R
changé. Les hourdis, classés dans « autres » ont presque disparu. Les bri-
ques apparentes montrent une décroissance lente, mais continue. Les bri-
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ques de structure, dont la production avait beaucoup baissé, reprennent de Tableau 2 – Décomposition par familles (chiffres 2006)
la vigueur avec des produits nouveaux comme le Monomur. De leur côté,
les tuiles ont pris la part du lion.
Tuiles %
Briques
%
P
Si on décompose un peu plus la production actuelle, selon les produits
tuiles et briques de structure, on obtient le tableau 2.
« Grand moule »a fortement galbées 39
de structure
Briques de mur 78
L
Durant ces vingt dernières années, on a assisté, à la fois, à une très
grande concentration de l’industrie française, où quatre groupes industriels
représentent actuellement plus de 90 % du chiffre d’affaires, à une forte
« Grand moule »a faiblement galbées 26
Briques de
18
U
sophistication du procédé accompagnée d’une grande automation, et à l’em-
ploi important d’ordinateurs et de robots. Ceci a entraı̂né la concentration de
la production sur un plus petit nombre d’usines très automatisées et à
Petit moule 10
cloison
Hourdis 2
S
grande productivité comme on le voit au tableau 3.
On notera que, sur ces quatre groupes, deux sont la propriété de fonds Conduits de
d’investissement de « private equity ». Tuiles plates 9 2
fumée
O
U
Tableau 4 – Production européenne de terre cuite
R Année 2003 France Allemagne Italie Espagne Portugal Benelux UK EU (15)
E Tuiles (en millions de tonnes) 2,9 2,6 1,7 1,6 0,8 n.a. 0,12 10
Bâtiments construits (milliers/ an) 314 240 257 636 60 110 203 2 275
9,2
35
10,8
70,8
6,6
44
2,5
66
13
45 34
0,6
35
4,4
A
V Tableau 5 – Production mondiale de briques de terre cuite (chiffres 2000)
Nombre de bâtiments/ Consommation/bâti-
O Pays
Personnel
(en milliers)
Production
(en millions de tonnes)
an
(en milliers)
Nombre d’usines
(en milliers)
ment
(t/bâtiment)
I Chine
Inde
5 000
1 500
1 300
360
25 000 90
50
52
L Pakistan
Russie
250 18
16 510
>3
31
U Maghreb 20 14 0,42
Turquie 45 19 360 53
S Afrique du sud 12 10
Bangladesh 130 8 3
Ukraine 4,2
Sous-total 2 007
Définitions
qffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
On donne ci-dessous quelques définitions utilisées dans l’article principal. x= ðDkT / 8pn0 e2 v2 Þ
La capacité d’échange cationique (CEC) d’un sol est une mesure du nom-
bre total de sites disponibles pour l’échange de cations, ou nombre total de
cations échangeables, ou nombre de sites négatifs dans la matrice du sol. avec D permittivité relative du milieu,
L’unité est le milliéquivalent par 100 grammes (mEq/100 g) de sol ou le centi-
mole de charge positive par kilogramme sachant que 1 cmole(+)/kg = 1 meq/ k constante de Boltzmann,
100 g.
T température (K),
Épaisseur de la double couche
n0 concentration ionique,
L’épaisseur de cette couche x est calculée selon la théorie de la double
couche. e charge électronique élémentaire,
v la valence des cations.
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