Didi-Huberman, Devant Le Temps (Fiche)
Didi-Huberman, Devant Le Temps (Fiche)
Didi-Huberman, Devant Le Temps (Fiche)
Avertissement du ficheur:
Vous allez lire un résumé très imparfait, puisque le sens et l'intérêt théorique des réflexions
que j'ai lues m'ont malheureusement largement échappé. Les concepts utilisés, empruntés
indifféremment à diverses philosophies (Deleuze, Foucault et Derrida surtout), m'ont semblé flotter au
gré d'un courant assez capricieux. Derrière les jeux de mots et la sophistication des analyses, je n'ai pas
su reconnaître de thèses véritablement fondées, rigoureuses ou originales. Je veux croire que
Didi-Huberman écrit des choses plus intéressantes que ce que j'ai cru lire, et je veux mettre ces défauts
au compte de mes seules faiblesses intellectuelles. Ceci dit, dans un souci de clarté, j'ai essayé de
présenter de manière un peu systématique et avec des concepts simples les thèses principales que j'ai
cru trouver. Je me suis attardé sur l'introduction qui présente la thèse de l'auteur, les deux chapitres qui
suivent consistant en des interprétations de Pline et de Benjamin qui m'ont paru moins intéressantes. La
systématisation de ce qui n'est pas systématique et les choix (ou erreurs) d'interprétation que j'ai fait
mutilent et déforment certainement la richesse et l'originalité des idées développées dans le livre.
Camille Dolques.
I) ARCHEOLOGIE DE L'ANACHRONISME
1. L'IMAGE-MATRICE: HISTOIRE DE L'ART ET GENEALOGIE DE LA
RESSEMBLANCE1
L'auteur semble s'interroger sur la conception de l'image, de la ressemblance et
de l'art qui a valu au commencement de l'histoire de l'art. Or celle-ci a commencé
deux fois: dans l'antiquité romaine avec Pline l'ancien, puis avec Vasari à la
Renaissance. Sont ainsi comparées les conceptions de l'image et de la ressemblance
qui sont faites au livre XXXV de l'Histoire naturelle, et dans les Vies... Bien que
Vasari fasse expressément de son prédécesseur un modèle pour sa propre entreprise,
un certain nombre de différences théoriques propres à son contexte historique lui font
déformer ce qu'il croit reprendre. Didi-Huberman remarque entre autres que les deux
fondateurs partagent un modèle de temps différent: Vasari fait une histoire de l'art
téléologique, alors que Pline ferait, en plus d'une histoire soumise à une chronologie
linéaire, une "généalogie de l'image et de la ressemblance". Sur le fond de cette
remarque repose alors une interprétation originale (délirante?) du terme "imaginum
pictura". L'image chez Pline serait une "image-matrice", celle qui reproduit au moyen
d'un moule de cire le visage des ancêtres des riches familles romaines. Cette image
1
Le sens de ce chapitre, son bien-fondé et son intérêt m'ont échappé, et c'est pourquoi mon résumé est
lacunaire et peut paraître insensé: considérez-le comme une piste de lecture grossière.
serait essentiellement conçue en des termes juridiques et moraux: l'image serait un
élément principiel de l'ordre et du désordre social et moral.