Les Acides Nucléique (Transcription - Traduction - Régulation)
Les Acides Nucléique (Transcription - Traduction - Régulation)
Les Acides Nucléique (Transcription - Traduction - Régulation)
4) Terminaison
● La terminaison se fait lorsque l'enzyme arrive au niveau
d'une séquence spécifique appelée terminateur.
●Le terminateur se présente sous la forme d'un
palindrome . Ce palindrome entraîne une TFII A interagit avec l'ADN en amont de la
complémentarité de séquence au niveau de l'ARNm qui TATA box.
permet la mise en place d'une structure en épingle à TFII B interagit avec l'ADN en aval de la
cheveux qui déstabilise l'ARN- polymérase jusqu'à TATA box au niveau du site d'initiation.
dissociation. TFII F agit lors de l'élongation.
●Elle peut être facilitée par un facteur rho suivant la TFII H possède une activité hélicase, une
séquence du terminateur, on met ainsi en évidence des activité de réparation de l'ADN dans le système NER
terminateurs rho indépendant (environ les 2/3) et des et une activité kinase qui sert à phosphoryler l'ARN-
terminateurs rho dépendant (environ 1/3) . polymérase II au niveau de son domaine C-terminal
(CTD, pour carboxy- terminal domain) nécessaire à
l'activation de la transcription.
● Une déphosphorylation est nécessaire pour
permettre une nouvelle pré- initiation. L'extrémité
CTD est formée par un enchaînement de sérine
pouvant être phosphorylée.
b) Promoteur minimum et régions
régulatrices
●Les séquences consensus sont plus nombreuses
que chez les procaryotes, on trouve :
La TATA box (= boîte de Hogness) entre
-30 et -25, elle est présente dans environ 80%
des promoteurs.
L'INR box à partir du +1 et présente dans
5) Maturation des transcrits primaires environ 60% des promoteurs.
● Le transcrit primaire code soit pour un produit, on La GC box
parle d'ARN monocistronique, soit plusieurs produits, La CAAT box
on parlera alors d'ARNpolycistronique ●Le promoteur eucaryote est une structure modulaire.
III) Transcription de l'ADN eucaryote ● La TATA box et à l'INR box forme le promoteur
1) Les ARN-polymérases eucaryotes minimum au niveau duquel se fixe l'ARN-polymérase
●Trois ARN-polymérases eucaryote ont été mis en II via les facteurs généraux de transcription.
évidence. Elles diffèrent par leur localisation dans le ●On trouve en plus des séquences activatrices et
noyau, par la nature des ARN formés et de par leur amplificatrices jusqu'à -200 en amont du site
sensibilité à des inhibiteurs tels que l'-amanitine. d'initiation ; parmi elles on trouve la GC box et la
ARN-polymérase I dans le nucléole pour CAAT box.
les ARNr 5,8 ; 18 et 28 S, et est insensible à l'- ●Ces boîtes constituent les sites de fixation des facteurs
amanitine de transcription et permettent ainsi la modulation de
ARN-polymérase II dans le nucléoplasme pour l'activité du promoteur minimum.
les ARNm et est sensible à l'-amanitine ● Le terminateur au niveau de l'ARN est constitué de la
ARN-polymérase III dans le nucléoplasme pour séquence CPSF (AAUAAA) suivie par un site de poly-
les ARNt, ARNr 5 S et pour les petits ARN, elle est adénilation 20 nucléotides en aval,
également sensible à l'-amanitine mais à hautes doses. 3) Les régions cis-régulatrices
●L'-amanitine se fixe sur certaine sous-unité de l'ARN- a) Les séquences amplificatrices de type
polymérase et inhibe l'élongation de la transcription. enhancers :
●L'actinomycine D inhibe la transcription eucaryote et Les enhancers fixent des protéines qui vont permettre
procaryote en s'intercalant entre certaine base de l'ADN l'amplification de l'expression des gènes de 10 à 100 fois.
pendant l'élongation. et sont actifs dans les deux directions.
2) Différence dans la transcription eucaryote b) Les séquences extinctrices de type silencers:
Les silencers sont des séquences fixant des protéines qui
a) Complexe protéique nécessaire à la
transcription inhibent l'expression des gènes en agissant à distance.
●L'ARN-polymérase II n'étant pas suffisante pour c) Les séquences isolantes de type insulators :
démarrer la transcription, elle nécessite d'autres Les insulators sont des séquences isolantes qui
protéines interagissant avec l'ADN du promoteur, permettent d'isoler certaines régions du génome.
appelées TFII (pour transcription factor II,facteurs de 4) Caractéristiques structurales des protéines
transcriptions interagissant avecl'ARN polymérase II): régulatrices :
TFII D interagit avec l'ADN du promoteur et Le motif hélice-boucle-hélice
plus spécifiquement à la TATA box lorsqu'elle Les motifs en doigt de zinc
existe. Les leucines zipper
5) Maturation des transcrits primaires ●Certaines mutations induisent un épissage anormal du
La maturation des transcrits primaires à lieu dans le transcrit primaire (au niveau des sites donneurs, sites de
noyau de la cellule. branchement ou sites accepteurs).
On parle de pré-ARNm, pré-ARNr et pré-ARNt.
a) Addition de la coiffe en 5' (ou capping)
La coiffe est ajoutée grâce à un complexe protéique
appelé « Cap-Binding- Complex » qui possédant une
activité triphosphatase, une activité guanylyl- transférase ●La traduction correspond au fait que l'ARNm est traduit
et une activité méthyl-transférase. en protéine : passage de séquences de nucléotides à des
b) Poly-adénilation en 3' par la poly-A séquences d'acides aminés par respect du code génétique.
polymérase ●La traduction s'effectue dans le cytoplasme de la
La poly-adénilation correspond à l'ajout de jusqu'à cellule.
200 adénines à l'extrémité 3' du transcrit primaire et I) Le code génétique
ceci sans matrice par la poly-A-polymérase. Le code génétique est un code qui permet la conversion
c) Excision des introns et épissage des exons (ou d'une séquence de nucléotides (ADN puis ARN) en
splicing) séquence d'acides aminés (protéines). Le code implique
● Après l'addition de la coiffe et la poly-adénilation, le les bases A, C, T et G ainsi que les 20 acides aminés.
transcrit primaire est encore soumis à l'excision des ●Le code génétique possède différentes caractéristiques:
introns et l'épissage des exons ; les introns sont ainsi Les codons sont des triplets de nucléotides et
éliminés. Ceci est possible par la présence de site ils codent pour un acide aminé.
donneur d'épissage (dinucléotide GU) à l'extrémité 5' La séquence du gène et la séquence de la
des introns et de site accepteur d'épissage (dinucléotide protéine codée sont colinéaires, c'est-à-dire que la
longueur du gène et la longueur de la structure
primaire de la protéine finale sont proportionnelles.
Le code génétique est universel. En effet
chaque acide aminé dispose d'un ou plusieurs
codons et ceci au niveau d'une multitude
CAG) à l'extrémité 3' des introns. d'organismes vivants procaryote et eucaryote.
● Les jonctions d'épissage sont reconnues par les snRNPs Le code génétique est redondant (ou
(ou snurps pour Small- Nuclear-Ribonucleo-protein- dégénéré). Plusieurs codons codent pour un même
Particules). Les snRNP correspondent à l'association de acide-aminé : on trouve 64 codons et 20 acides
snRNA (snRNA U1, U2, U3, U4, U5, U6) et de aminés.
protéines et l'ensemble des snRNPs s'appelle le ●Souvent se sont les deux premiers nucléotides du
spliceosome. Le snRNP U1 reconnaît le site donneur et le codon qui définissent l'acide aminé, la redondance est
snRNP U2 reconnaît le site de branchement et le site donc due au troisième nucléotide du codon.
accepteur. Le code génétique est non-chevauchant. Les
Le groupement 3'OH du premier exon peut ainsi nucléotides d'un codon ne participe qu'au code d'un
réagir avec l'extrémité 5'phosphate du deuxième seul acide aminé, ainsi le prochain acide-aminé sera
exon pour former une liaison phosphodiester et codé par le prochain codon présent sur l'ARNm.
permettre la libération de l'intron qui sera dégradé. On parle du cadre de lecture (ou reading frame).
Le code possède un système de ponctuation. Le
Remarque : codon d'initiation est le codon AUG (GUG pour la
Il existe certains ARN qui possèdent des introns auto- mitochondrie) et les codons de terminaison sont les
catalytiques qui ne nécessitent ainsi aucune protéine, codons UAA (ocre), UAG (ambre) et UGA (opale).
l'activité enzymatique est portée par l'ARN lui-même, on Le codon UGA (opale) n'est pas présent au niveau de
parle de ribozymes. la mitochondrie.
d) L'épissage alternatif Remarques :
A partir d'un transcrit primaire on peut avoir deux ou ●Le cadre de lecture est définit par le codon
plus ARNm matures qui seront à l'origine de la d'initiation, ainsi le véritable codon de terminaison sera
formation des protéines-isoformes. Ceci est possible le premier codon qui sera dans le cadre de lecture
grâce à l'épissage . imposé par ce codon d'initiation.
Pathologies liées à un épissage anormal suite à ●Parmi les 64 acides aminés, 3 sont des codons de
des mutations : terminaison ou codon stop les 61 restants sont des
●On prendra pour exemple les-thalassémies qui codons codant.
correspondent à des anémies héréditaires transmises sur le II) Les acteurs de la traduction
mode dominant dues à des anomalies dans la production Les acteurs de la traduction sont l'ARN messager
de l'hémoglobine adulte. (ARNm), les ARN de transfert (ARNt), les ribosomes,
les acides aminés, les amino-acyl tRNA synthétases, le b) Chargement de l'acide aminé sur l'ARNt :
Mg2+, le GTP et l'ATP. La formation du complexe amino-acyl-tARN (aa-
1) Les ribosomes tARN) nécessite une Amino- acyl-tRNA-
●Les ribosomes sont constitués d'ARN ribosomiques synthétasespécifique de l'acide aminé, Le chargement
(ARNr) et de protéines et sont structurés sous forme de correct de l'ARNt est un élément important dans la
deux sous-unités chez les procaryotes ou les eucaryotes. fidélité de la traduction.
●Les ribosomes procaryotes (70S) sont constitués d'une
petite sous-unité 30S et d'une grande sous-unité 50S.
o La sous-unité 30S est constituée d'un ARNr 16S
et de 21 protéines.
o La sous-unité 50S est constituée des ARNr 23S et
5S ainsi que de 32 protéines. ● L'acide aminé (aa) est tout d'abord activé et cette
Les ribosomes eucaryotes (80S) sont constitués activation nécessite de l'énergie sous forme d'ATP pour
d'une petite sous-unité 40S et d'une grande sous- permettre la formation d'aa-AMP (liaison anhydride
unité 60S. mixte)
o La sous-unité 40S est constituée d'un ARNr 18S ● Les Amino-acyl-tRNA-synthétase sont au nombre de
et de 33 protéines. 20 dans la cellule.
o La sous-unité 60S est constituée des ARNr 28S, III) Les différentes étapes de la traduction
5,8S et 5S ainsi que de 49 protéines. procaryote
Topographie schématique du ribosome bactérien :
Le ribosome bactérien comporte des sites spécifiques :
Site A : (= site Acide-aminé ou Accepteur) fixation
des acides aminés.
Site P : (= site Peptidique ou Donneur) fixation de
f-Met.
Site E : (= site Exit) sortie de l'ARN de transfert.
Site EF-G : présent au niveau de la grande sousunité.
Site EF-Tu : présent au niveau de la petite sous-unité.
L'enchaînement des ribosomes sur l'ARNm forme le
polysome. 1) Initiation
2) Les ARNt ●Un ribosome reconnaît le début de la séquence codante,
a) Structure des ARNt et ARNt iso-accepteur : il utilise des signaux d'adressage en amont entre -8 et-13
Lors du mécanisme de traduction il y a un appariement du codon initiateur (AUG) qui correspond à la séquence
antiparallèle entre l'ARNm et l'ARNt : reconnaissance de Shine-Dalgarno ou RBS (AGGAGG).
codon-anticodon au niveau de la boucle de l'anticodon. ●Il y a appariement antiparallèle de bases entre l'ARNm
●Il existe une flexibilité dans l'appariement des bases en et la petite sous-unité (30S) du ribosome.
position 3 du codon et en position 1 de l'anticodon, cette ●Les bactéries nécessitent un acide aminé particulier
flexibilité s'appelle le wobble. pour l'initiation ; cet acide aminé est la méthionine et
●Les ARNt possèdent également un bras de l'acide aminé elle nécessite une formylation sur l'extrémité
qui le fixe en 3' (CCA) sur le ribose. On trouve 40 à 60 NH2 (ajout d'un formyl) pour former la f-Met, c'est un
ARNt différents par cellule, il existe donc plusieurs phénomène pré- traductionnel.
ARNt différents pour un acide aminé, on les appelle ●L'initiation est permise grâce à la présence de
ARNt iso- accepteurs facteurs d'initiation (IF pour Initiation Factor) :
IF 1 est le facteur de dissociation du ribosome
70S.
IF 2 est un facteur assurant la fidélité de
reconnaissance entre l'ARNt et l'acide aminé. Il
possède également une activité GTPasique
IF 3 est un facteur nécessaire à la fixation
spécifique de 30S sur l'ARNm .
●lorsque l'ARNt fixé à la formyl-méthionine est fixé à
la petite sous-unité de l'ARNr, il y a hydrolyse du GTP
et la grande SU se fixe sur le complexe.
2) Elongation dire lors de la formation d'aa-AMP qui sera ensuite
●L'élongation correspond à une synthèse protéique par complexé par l'amino-acyl-tRNA-synthétase à l'ARNt
ajout d'acides aminés, réaction catalysée par l'activité correspondant.
peptidyl-transférase de la grande SU des ribosomes. 3) Terminaison
La lecture de ●La terminaison de la traduction se fait au niveau des
l'ARNm par le codons stop UAA, UAG et UGA qui ne codent pour
ribosome se aucun acide aminé. Ces codons stop sont reconnus par
fait de 5' vers les facteurs de terminaison RF 1, RF 2 et RF 3 (RF
3' pourReleasing Factor) :
●L'élongation RF 1 reconnaît UAA et UAG.
est permise par RF 2 reconnaît UAA et UGA.
la présence de RF 3 stimule l'activité des 2 autres facteurs.
facteurs ●La liaison ester unissant l'ARNt au dernier acide
d'élongation aminé de la chaîne peptidique est hydrolysée par la
(EF pour peptidyl-transférase. Le ribosome se redissocie en deux
Elongation sous-unités qui pourront recommencer de nouvelles
Factor) : EF-Tu ; EF-Ts et EF-G. lectures d'ARNm.
a) Réaction de couplage : ●La terminaison fait intervenir, tout comme l'initiation,
correspond au transfert de l'acide aminé complexé à l'hydrolyse d'une molécule de GTP.
l'ARNt sur la chaîne protéique en voie d'élongation Remarque :
Ainsi le deuxième complexe aa-ARNt arrive dans le La traduction bactérienne peut être inhibée par des
site A, la f-Met étant positionnée dans le site P. antibiotiques tels que les aminosides qui inhibent la
b) Formation de la liaison peptidique et libération petite sous-unité ou les macrolides qui agissent au
du premier ARNt : niveau de la grande sous-unité.
IV) Les spécificités de la traduction eucaryote
●Le ribosome est de taille différente et composé d'ARN
ribosomiques différents bien que la structure générale et
l'activité soit comparable.
●Le codon initiateur est également AUG et c'est
généralement le 1er AUG présent sur l'ARNm. On peut
trouver le triplet ATG qui donnera le codon AUG sur
l'ADN- sens au niveau de la séquence de Kozak
(GCCGCC(A/G)CCATGG).
●Comme dit précédemment, chez les eucaryotes le
premier acide aminé est la méthionine et non pas la f-
Met présent chez les procaryotes. La méthionine sera le
plus souvent enlevée juste après la synthèse de la chaîne
peptidique.
●Les facteurs d'initiation sont du type eIF (pour
eukaryotic Initiation Factor), d'eIF1 à eIF6.
La liaison riche en énergie qui lie le premier ARNt avec ●Les facteurs d'élongation sont également du type EF
la f-Met se rompt amenant l'énergie pour permettre la
(EF1, EF1 et EF2).
formation de la liaison peptidique,
●Les facteurs de terminaison sont du type eRF (pour
c) Translocation :
eukaryotic Releasing Factor).
●la lecture de l'ARNm se fait de 5' vers 3', fait le
ribosome se déplace de 3 nucléotides (ou d'un codon)
dans cette direction de telle sorte que l'ARNt
portant les deux premiers nucléotides se retrouve dans
le site P, il y a translocation. L'ARNt portant le
troisième peut ensuite prendre place dans le site A à
nouveau libre.
●Ce cycle de trois se reproduit jusqu'au codon stop.
BILAN ENERGETIQUE AU COURS DE
L'ELONGATION :
L'énergie nécessaire à l'élongation est fournie sous la
forme d'ATP et de GTP.
L'ATP apporte deux liaisons riches en énergie, et est
consommé lors de l'activation de l'acide aminé, c'est-à-
même unité de transcription, on parle alors d'unité
V/ BILAN ENERGETIQUE DE SYNTHESE: polycistronique. les gènes Lac Z, Lac Y et Lac A,codant
pour des protéines différentes.
●Le gène Lac Z code pour la-galactosidase qui hydrolyse
le lactose en galactose et en glucose, le gène Lac Y code
pour la-galactoside-perméase qui permet l'entrée du
lactose dans les bactéries et le gène Lac A code pour la
- galactoside-transacétylase.
● En absence de lactose on a environ 5 molécules
d'enzymes par cellule en présence de lactose on a
environ 5000 molécules d'enzymes par cellule, l'
augmentation du taux des enzymes (-galactosidase et -
galactoside-perméase) .
● L'expression de ces enzymes est régulée par les
éléments régulateurs :
- Un élément actif en cis, l'opérateur.
- Un facteur actif en trans, le répresseur, qui est le
résultat du gène Lac I et qui agit au niveau de l'opérateur.
Fonctionnement de l'opéron lactose :
● En absence de lactose, le gène Lac I est exprimé et
entraîne la formation du represseur tétramère actif qui
●La régulation des gènes se fait aux différentes étapes se fixe sur l'opérateur.
de l'expression (synthèse du produit d'un gène, ARN ou ● Cette fixation entraîne une incapacité de l'ADN-
protéines) et permet son activation ou sa répression. La polymérase à transcrire le gène dont le promoteur se
régulation peut être positive grâce à des activateurs ou situe avant l'opérateur.
négative grâce à des répresseurs. ● En présence de lactose, le gène Lac I est également
●Au niveau de l'ADN il existe des séquences exprimé mais cette fois-ci chaque monomère du
régulatrices qui peuvent être amplificatrices, extinctrices tétramère fixe l'allolactose qui est le métabolite du
ou isolantes. Ces séquences régulent les gènes qui lactose au sein d'E-Coli.
leurs sont adjacents sur le même chromosome, on dit ● Cette fixation entraîne la modification de la structure
que ces séquences sont actives en « cis » et on parle du répresseur qui ne peut plus se fixer sur l'opérateur ce
d'élément cis-régulateurs. qui permet la transcription des gènes de l'opéron.
●Sur ces séquences vont se fixer des facteurs de ● De cette manière le lactose est l'inducteur
régulations, dit trans-régulateurs, ne provenant pas de physiologique. L'inducteur synthétique est l'IPTG
séquences adjacentes mais de l'expression d'un autre (isopropylthiogalactoside) qui n'est lui pas
gène situé ailleurs sur le génome . métabolisable par la -galactosidase.
I) Régulation de l'expression des gènes dans la cellule ● La latence entre la phase I et II s'explique par le
procaryote temps pris par la bactérie pour synthétiser les gènes de
1) Au niveau transcriptionnel l'opéron.
La transcription est souvent régulée par des facteurs b) Régulation de l'expression des gènes impliqués dans
protéiques qui se lient à l'ADN. Les gènes soumis à ces les voies anaboliques
régulations sont impliqués dans différentes voies ● Pour les voies anaboliques on prendra comme exemple
métaboliques : l'opéron tryptophane (acide aminé essentiel) qui est un
a) Régulation de l'expression des gènes impliqués dans exemple de gène répressible.
les voies cataboliques ● Dans l'opéron on visualise différents gènes : Trp A,
●le plus utilisé pour illustrer ce type de régulation, celui Trp B, Trp C, Trp D et Trp E qui sont des gènes de
de l'opéron lactose dans le génome d'E-coli qui est un structure qui permettent de transformer le chorismate
exemple de gène inductible (c'est-à-dire que les en tryptophane) ; ainsi que les éléments de contrôle et le
gènes sont exprimés quand cela est nécessaire par répresseur.
inactivation d'un répresseur). ● En absence de tryptophane, le répresseur ne se lie pas
● L'opéron est une unité d'expression et de régulation à l'opérateur ce qui entraîne la transcription des gènes
des gènes bactériens constituée de gènes de structure et de structure de l'opéron.
d'éléments de contrôle reconnus par le ou les produits ● En présence de tryptophane, le répresseur se lie au
des gènes régulateurs . L'opéron possède un promoteur tryptophane et devient ainsi « actif », pouvant se lier à
et un opérateur. l'opérateur, ce qui entraîne l'inhibition de la
● Au niveau de l'opéron lactose on peut mettre en transcription des gènes de structure de l'opéron.
évidence trois gènes de structures faisant partie d'une ● Le tryptophane est ici un co-répresseur.
● Il arrive que des promoteurs soient dépourvus de
certaines de ces séquences. Mais tous ces facteurs
influent sur la performance du promoteur.
Facteurs trans
● Ces protéines viennent se fixer aux séquences cis
et peuvent être des activateurs, capables de recruter
l'ARN polymérase et le complexe protéique
nécessaires à la transcription, ou bien des enzymes
capables de modifier les nucléosomes, ou encore des
répresseurs empêchant la fixation, entre autres,
de l'ARN polymérase
régulation post transcription
● La régulation de l'expression des gènes peut se faire
en modulant la modification post-transcriptionnelle, et
2) Au niveau traductionnel donc stabilité des ARNm.
●La régulation au niveau traductionnel est peu utilisée ● Elle consiste à un ajout d'une coiffe (GTP plus
chez les procaryotes. les gènes sont organisés en groupement méhyl) en 5' et d'une queue poly A en 3'
opérons. (polyadénylation). Sans ces modifications, les ARNm
●Un excès de celles-ci entraîne l'inhibition de leur seraient détruits par les RNases.
propre traduction. régulation traductionnelle
II) Régulation de l'expression des gènes dans la cellule ● Deux voies de régulation de la traduction sont
eucaryote connues : la voie TOR et la voie de réponse au stress.
● Dans les organismes multicellulaires l'expression de La voie TOR (appelée mTOR pour les mammifères)
gènes différents est à l'origine d'une spécialisation repose sur la protéine TOR (pour Target of
cellulaire. Chez l'Homme on compte 250 types Rapamycine), qui contrôle la croissance cellulaire et
cellulaires différents de part leur morphologie, leur le métabolisme.
biochimie et leur rôle dans l'organisme. ●Ces deux voies adaptent l'activité des gènes à
● L'expression des gènes eucaryotes est régulée au niveau l'environnement et aux signaux extracellulaires (par
chromatinien, au niveau transcriptionnel, au niveau post- exemple des hormones ou des nutriments).
transcriptionnel, au niveau traductionnel et au niveau ●Elles reposent sur des réactions de phosphorylation
post-traductionnel. de protéines (des activateurs ou des inhibiteurs de
Regulation transcriptionnelle gènes).
● Comme chez les bactéries, c'est généralement ●Ces gènes permettent de détruire des protéines
l'initiation de la transcription qui est régulée par des anormales produites à cause du stress, de stimuler les
protéines. On distingue les séquences cis-régulatrices systèmes antioxydants, d'éliminer les constituants
et les facteurs trans. endommagés par le stress, et de remplacer les protéines
Séquence cis régulatrice anormales.
● Des séquences régulent l'activité des promoteurs : ce ●Si le stress se prolonge, la cellule subit une
sont les enhancers et les silencers. apoptose. Des microARN sont également impliqués
● Une séquence enhancer active les promoteurs de dans la régulation traductionnelle : en se liant à des
certains gènes en utilisant des facteurs de transcription. ARN messagers, ils bloquent leur traduction.
Les séquences silencers, quant à elles, ont l'activité modification des nucleosomes
inverse : elles inhibent la transcription. ●Chez les eucaryotes, la chromatine peut se
● Les promoteurs des gènes sont des séquences cis- présenter sous forme d'hétérochromatine (ADN
régulatrices. Ils permettent la fixation de l'ARN condensé autour d'un octamère d'histones : formation de
polymérase II. nucléosomes) et d'euchromatine (ADN décondensé).
● Un promoteur est constitué de séquences conservées. ●Seules les séquences de l'euchromatine sont
Au point d'initiation de la transcription se trouve exprimées. L'hétérochromatine rend impossible la
généralement une adénine encadrée par deux pyrimidines. transcription. Typiquement, les séquences télomériques
● A -25 chez les eucaryotes se trouve laTATA box et et centromériques sont sous forme d'hétérochromatine,
en -75 se trouve la CAAT box , qui augmente ces régions contenant peu ou pas de gènes.
l'efficacité du promoteur. Enfin en -90, on retrouve la
CG box, une séquence GGGCGG régulant également la ● Des enzymes recrutées par des activateurs sont
transcription. capables de modifier des histones en ajoutant ou en
● Suivant les promoteurs, le nombre et la position de retirant des groupes chimiques. Ainsi, les histones
ces séquences varient. acétylases ajoutent des groupements acétyles, ce qui
active les gènes.
●Des répresseurs effectuent l'activité inverse : ils ● Certains gènes ne s'expriment que dans certains tissus
recrutent des modificateurs d'histones, comme les car ils sont méthylés dans les autres. La méthylation
histones désacétylases capables de désacétyler les d'ADN est héréditaire (épigénétique).
histones. Elles modulent ainsi l'accessibilité du gène
par les enzymes de transcription. Ce mécanisme
consomme de l'ATP.
●Les désacétylations peuvent permettre de maintenir des
portions d'ADN à l'état silencieux, et cette condition
peut s'étendre à de plus larges segments car les enzymes
de modification sont préférentiellement recrutées sur
des portions déjà maintenues dans cet état.
●D'autres enzymes influent sur l'activité des gènes en
méthylant (c'est-à-dire en ajoutant des groupements
méthyle, comme pour l'ADN, ce qui inactive la
chromatine) ou phosphorylant (c'est-à-dire en
ajoutant des groupements phosphates) les histones, ce
qui inactive également les gènes, ou encore la Poly
ADP ribosylation.
●Il existe une hérédité épigénétique due à la
modification d'histones. En effet
l'état de modification épigénétique des histones est
transmissible.
●On sait également qu'il existe un lien avec le
métabolisme énergétique. En effet les réactions
responsables de l'état des histones, l'acétylation, la
méthylation ou la phosphorylatyion, reposent sur des
molécules du métabolisme énergétique
METHYLATION DE L'ADN
●Il est également possible d'inhiber des gènes en
faisant intervenir une enzyme, l'ADN méthylase, qui a
pour fonction deméthyler l'ADN, généralement au
niveau des séquences CpG (Cytocine-phosphate-
Guanine).
●Ces îlots CpG (aussi appelés îlots CG) sont
généralement associés aux promoteurs et donc à
l'activité des gènes 1.
● Le mécanisme est documenté chez les
mammifères. Suite à la réplication, les gènes codant
pour ces méthyltransférases sont activés et les
enzymes reconnaissent le brin hémiméthylé et
méthylent le nouveau brin. C'est également un
phénomène d'extinction génique.
●En effet la méthylation empêche la liaison des
complexes enzymatiques de la transcription ainsi que
des activateurs. De plus, dans certains cas elle peut
permettre la fixation de répresseurs modifiant les
histones.
●La méthylation concerne généralement les
séquences promotrices, et les
cellules cancéreuses présentent souvent des
méthylations aberrantes7.
● Il est à noter que chez les mammifères femelles, seul
l'un des deux chromosomes X est actif. L'autre est
désactivé par méthylation.
Préparé par : ZINEEDDINE LOUCIF 2015/2016