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EXEMPLARIA CLASSICA
Journal of Classical Philology
19, 2015, pp. 29-130
ISSN 1699-3225
JEAN-FABRICE NARDELLI
Marseille
[email protected]
SUMMARY RÉSUMÉ
Many factors conspire to estrange schol- Pour moult raisons, le prologue du trai-
ars from the prologue to Plutarch’s treatise té plutarchéen Isis et Osiris n’est pas de
On Isis and Osiris. Now that we have G. ces textes qu’on fréquente volontiers. Dans
Roskam’s thorough literary and philosoph- le sillage de la riche étude littéraire et phi-
MGEPWXYH]XMQILEWGSQIXSF]TEWWXLIðJX] losophique de G. Roskam, le moment est
years of beating around the bush that have venu de rattrapper les deux générations
IPETWIHWMRGI+[]R+VMǭXLWGSQTPIXIHLMW d’attentisme qui ont suivi le bouclage de
large-scale edition (1965). Instead, this ar- PEQSRYQIRXEPIÊHMXMSRHI+[]R+VMǭXLW
XMGPISǬIVWERMRHITXLRI[HIXEMPIHGSQ- (1965) en commentant à nouveaux frais et
QIRXEV]SRXLIðVWXIPIZIRGLETXIVW[MXL sur une vaste échelle les chapitres 1 à 11.
EJYPPGSRGPYWMSRXLEXKEXLIVWMXWQEMRðRH- 9RIGSRGPYWMSRÊXSǬÊIVIRHGSQTXIHIRSW
ings and attempts to show how Plutarch TVMRGMTEPIWXVSYZEMPPIWIXWqIǬSVGIHIGIVRIV
peers through his weird prolegomena and la personnalité de Plutarque dans ses cu-
what value attaches to them. rieux prolégomènes et quelle peut être leur
valeur.
KEYWORDS MOTS-CLÉS
Plutarch; Osiris; Isis; Egyptian religion; Plutarque; Osiris; Isis; religion égyptienne;
Isiac mysteries mystères isiaques
-PIWXJVETTERXGSQFMIRPqI\TPMGEXMSRHIGIHMǭGMPISTYWGYPIRqETPYWTVS-
gressé après avoir culminé dans une édition commentée de grande classe
+[]R+VMǭXLW
ÁPEUYIPPIPEQSRSKVETLMIHI,ERMRqENSYXITEWFIEYGSYT
3REWMTIYVÊñÊGLMWYVPEGVMXMUYIHYXI\XIIXWSRMRXIVTVÊXEXMSRUYIPIWXVE-
ductions annotées reproduisant une Vorlage sont moins décevantes et rendent
de meilleurs services que les deux éditions les plus ambitieuses de la dernière
1
Discussion de la Budé de Froidefond et de l’editio maior de García dans mon ‘Black Athe-
na Fades Away: A Consideration of Martin Bernal’s Linguistic Evidence’, ExClas 17, 2013,
355-6 note 170; voir aussi la mise au point infra, note 9.
2
G. Roskam, ‘Plutarch’s Yearning After Divinity: The Introduction to On Isis and Osiris’,
Classical Journal 110, 2014-2015, 213-39, ci-après ‘Roskam’, a raison d’y trouver une unité
d’inspiration et de méthode, sinon une composition serrée. Il est dommage qu’il ait manqué le
PMZVIHIZER2YǬIPIRGMXÊTPYWFEWGLETMXVI)
GIWHIY\XMXVIWWSRXGIUYqSRETVSHYMXHI
meilleur depuis longtemps sur le prologue de notre opuscule. Il ne s’agit toutefois pas là d’ini-
tiations; ce travail est bien fait notamment chez J. Alvar, Romanising Oriental Gods. Myth,
Salvation and Ethics in the Cults of Cybele, Isis and Mithras0I]HI&SWXSR
3
Cette volonté de vulgarisation sur un triple niveau a déterminé le choix d’un style de cita-
tion aussi explicite et direct que possible, rappelant celui de ‘Black Athena Fades Away’. Outre
le non-abrègement des titres de revues savantes, citons la réduction des sigles et des abréviations
au minimum (type FGrHist), hormis pour les textes cunéiformes uniquement disponibles sous
forme autographiée dans les grandes collections assyriologiques; la préférence octroyée à des
études de cas ou des synthèses fraîches plutôt qu’aux articles des encyclopédies de référence (on
trouvera de ce fait l’ANRW mais pas la RE, le Lexikon der Ägyptologie, le Reallexikon der
Ägyptischen Religionsgeschichte de Bonnet ni le Reallexikon der Assyriologie und Vorde-
rasiatischen Archäologie); une attitude souple vis-à-vis de la philologie ou de la lexicographie
examiné d’un œil neuf, en y ajoutant le bonus d’une connaissance des lettres
mésopotamiennes4 que n’ont jamais les égyptologues ou les philosophes et
non-grecques ainsi que des parallèles textuels helléniques (il n’était pas indiqué d’accabler le
lecteur sous les références, les loci similes SY PIW VIRZSMW EY\ HMGXMSRREMVIW
IRðR PE VITVS-
duction aussi généreuse que nécessaire des textes primaires (pour la littérature grecque) ou des
traductions autorisées (pour la documentation proche et moyenne-orientale, le cas échéant avec
PqSVMKMREP
)RIǬIXRM,STJRIVUYMWIHÊJEYWWIWYVWSRETTEVIMPHIVÊJÊVIRGIWHERWPIWRSXIWMR-
JVETEKMREPIWRM+[]R+VMǭXLWRqEMQIRXFIEYGSYTGMXIVPIWWSYVGIWERGMIRRIW,ERMPYMQËQI
se montre encore trop allusif dans son déploiement de ces dernières — tous les trois indiquent
où se trouvent les comparanda ou les traditions parallèles et le cas échéant ils les reproduisent,
davantage qu’ils ne les exploitent, et ils ne donnent presque jamais clairement à voir au lecteur
ce qu’il est loisible d’en tirer pour expliquer les propres mots de Plutarque. Priorité a donc été
donnée à l’analyse de ses motivations et aux rapports que le Chéronéen pouvait entretenir
avec chacune de ses sources ponctuelles, par delà la simple illustration de ses propos. On ne
sera donc pas étonné du développement important pris par certaines notes; dans un cas tout
particulièrement épineux, où nous ne pouvions nous résoudre à la compression car nous nous
estimions mieux placé que nos prédécesseurs avec notre triple statut de classiciste, de sémitisant
IXHIGYRÊMJSVQMWXISREVÊHMKÊYRI\GYVWYWIRG]GPSTÊHMUYIHERWPIWJSVQIW)RðRPqEQTPMXYHI
bibliographique n’ayant pas non plus préoccupé mes devanciers, alors que Roskam la revendique
dans ses commentaires plutarchéens, elle a été recherchée lorsqu’elle présentait de l’intérêt à un
titre ou un autre; à chacun d’en juger. L’espoir caressé quoique pas totalement réalisé d’être trop
QMRYXMIY\HERWRSWI\TPMGEXMSRWTPYXÕXUYqSFWGYVSYÊZEWMJWITEWWIHINYWXMðGEXMSR0qEYXIYVHI
ces lignes n’a que trop rencontré, durant sa phase de préparation, de déformations et de contre-
WIRWGSQQMWTEVHIWGPEWWMGMWXIWWYVPIWRSXIWÊK]TXSPSKMUYIWHI,STJRIVSYHI+[]R+VMǭXLW
Il ne connait également que trop bien les paraphrases tronquées ou fallacieuses d’égyptologues
sur les parties proprement grecques de leurs commentaires. La haute vulgarisation passait donc
aussi par l’exposition de détails souvent fastidieux mais qui seront appréciés par telle ou telle
TEVXMIHIQSRPIGXSVEX4PYXEVUYIIWXYREYXIYVWYǭWEQQIRXTIYJEQMPMIVIXEPEQFMUYÊHERWWSR
expression, les outils disponibles pour éclairer sa langue sont assez anciens ou rudimentaires,
pour ne pas nous retenir d’exposer ce que seuls savent ou soupçonnent les spécialistes des Mora-
lia. Last but not least, s’agissant d’un polymathe familier d’Homère, d’Hésiode et des poètes,
ce que n’est aucun de ses interprètes modernes, il y avait avantage à faire porter sur ses citations
le regard d’un connaisseur de la littérature grecque archaïque et classique. Entre ces options
QÊXLSHSPSKMUYIWIXPIWI\MKIRGIWHIRSXVISTYWGYPIMPEVÊWYPXÊYRGSQQIRXEMVIEWWI^HMǬÊVIRX
de ceux qui existent.
4
J’espère avoir prouvé non seulement qu’elle n’est pas inutile dans l’examen d’un texte
égyptologique, mais encore et surtout qu’elle contribue à la plus grande précision et à une
acribie supérieure du travail de commentaire. Malgré l’impact bien moindre de l’Égypte sur
la langue, la culture et les belles-lettres grecques par rapport à la Mésopotamie ou l’Anatolie
indo-européenne (‘Black Athena Fades Away’, 294-5, 315-7, 341-54, 362-7; etc), le Moyen-
Orient ancien formait un continuum où il est risqué de pratiquer des démarcations rigides par
grands domaines linguistiques au motif qu’on ne les maîtrise pas tous ou qu’on ne souhaite
guère s’aventurer hors de sa sphère de compétences, lorsqu’on se penche sur des œuvres inter-
culturelles en langue grecque comme le livre 2 d’Hérodote, le livre 1 de Diodore ou le De Iside
et Osiride. Mieux vaut risquer d’errer en terrain non familier, si le lecteur est pourvu des
moyens bibliographiques et autres d’approfondir, que de s’imposer des œillères par prudence ou
pusillanimité dans l’élucidation de ces textes; l’utilité de l’étude qu’on propose en est restreinte,
quand bien même nul ne s’en avise sur le moment, et tôt ou tard ces restrictions se paient cher
(F. Paschoud localise ainsi Ctésiphon et le Naarmalcha chez (Libanios-)Ammien-Zosime sans
s’enquérir des témoignages écrits émanant de la Perse: A. Oppenheimer, Babylonia Judaica in
the Talmudic Period;MIWFEHIR
dont ceux qui la possèdent ont mieux à faire que s’occuper de Plutarque. De la
même façon, le Lesetext imprimé dans les lemmes est éclectique; il dédaigne
aussi d’atticiser la morphologie.
Chapitre 1
1C Ŝ /ѣѺљ ETTIPÊI ĂҌҒ҄Džҍ infra (364E), cette énigmatique dévote
Hq-WMWĶҎ҆Ѿ҇ҥҍTEVXVEHMXMSRJEQMPMEPIJSYVRMVEMXYRIFEWIWSPMHITSYVPEHE-
XEXMSRHYXVEMXÊWMPqSRTSYZEMXWqIRXIRHVIWYVWSRMHIRXMðGEXMSREZIGPESYPIW
deux, Cléa(s) connue(s) par l’épigraphie. Pour la prosopographie et la chro-
nologie, D. Babut, Plutarque et le stoïcisme, Paris 1969, 145 note 3, esquisse
FMIRPIWTEVEQÉXVIWHYHÊFEXHÊXEMPWGLI^+[]R+VMǭXLW'PÊEIX
4PYXEVUYI
*VSMHIJSRH ÊTMKVETLMI GSRJYWI HÊJSVQI S.E.G.
en ‘S.I.G.’ en 19, 20), B. Puech, ‘Prosopographie des amis de Plutarque’,
Aufstieg und Niedergang der Römischen Welt, II. 33. 6, Berlin-New York
5
Ce commentaire principalement critique présente peu d’intérêt pour l’exégète, contraire-
ment à l’annotation, surtout égyptologique, de M. Meunier, Plutarque. Isis et Osiris, Paris
1924; mais cette dernière est évidemment périmée depuis longtemps, et sa traduction, qui relève
de l’humanisme et des belles-lettres plutôt que de la philologie, manque de rigueur en matière
de terminologie philosophique (E. Bréhier, Revue des Études Grecques
.qEM
préféré citer régulièrement la traduction de Hopfner, en général serrée et perceptive quoique
VIRHYIHMǭGMPIÁPMVITEVWSREFYWHIPEX]TSKVETLMIHMPEXÊI'SQQIMPQIJEPPEMXQIFSVRIVNI
n’ai pas cru devoir exploiter les versions italiennes de V. Cilento (Florence 1962; peu critique sur
PIWTEWWEKIWHÊPMGEXWRSXIWTEYZVIWIXWYTIVðGMIPPIW
IXHI1'EZEPPM1MPERPqERRSXEXMSR
HÊTIRHXVSTIXHIXVSTTVÉWHI+[]R+VMǭXLW
RMPEKVERHIÊHMXMSR&IVREVHEOMWQMWIEYTSMRX
par P. Bernardakis et H. G. Ingekamp, vol. II, Athènes 2009 (texte assez erratique, apparat
inférieur à celui de García maior).
1C ѪĂћљѠѹ : même éclairé par la suite, le sens du mot est moins clair qu’il
y paraît. ‘Good things’ (Babbitt), ‘cosas buenas’ (García), ‘biens’ (Froidefond),
‘lo bueno’ (Pordomingo), ‘Gute’ (Hopfner, Görgemanns), ressortissent tous au
domaine de l’éthique, selon l’optique platonicienne (E. des Places, Lexique de
la langue philosophique et religieuse de Platon4EVMWFѿҀ
PE
puissance divine est à l’origine de tout bien, cette bienfaisance s’exerce sans
autre but que le plaisir de donner et d’être utile » (Babut, 474 bas). Ces tra-
HYGXMSRW TIYZIRX WI VIZIRHMUYIV HI ҏĆ҈҈Ѿ Ũ҉ ҀŦҌ Ă҉҅Ҍҧèҋ҆ҍ Ŀ ҅҂Ůҍ ŝ҉
ҁҟҋ҉ҏѾ҆ҁҡҁҔҎ҆҉PIXVSRÈSRHITLVEWIŗҍҋŊҁŨ҉Ă҉҅ҌҧèҔ҆҈Ѿѿ҂dž҉҂dž҃ҋ҉ҋŊ
ҒѾҌҡҎѾҎ҅Ѿ҆҅҂Ǣ҆Ҏ҂҉ҥҏ҂Ҍҋ҉Ă҈҄҅҂ҡѾҍWYKKÉVITSYVXERXUYqMPHSMXWqEKMXMGM
TPYXÕXHIWpFMIRJEMXWqHIWHMIY\GJPIpFPIWWMRKWqHI+[]R+VMǭXLWIXPEJSRHHI
PEVIQEVUYIHI6SWOEQXLIFVSEHXIVQĂҀѾ҅ҞMWWYFXP]GLERRIPPIHMRXS
XLIXLISVIXMGEPVIEPQSJĒè҆Ҏҏū҄ERHXLILMKLIWXFPIWWMRKJSVQIRMWMHIR-
XMðIH[MXLORS[PIHKISJXLIHMZMRI'IXXIRYERGIHIĂҀѾ҅ҞRqEVMIRUYIHI
très classique; on citera Démosthène, 6XUO´RUJDQLVDWLRQ½QDQFLqUH(Discours
<---
ĒҀŲ ҁư҂Į Ũ҉ ŋƩҍ ҁҐ҉Ѿҡ҄҉ ŝ҉ ҈ҟҀҔ ҏ҆ è҂džҎѾ҆ ҏ҄҈҆҇ѾǕҏư Ą҉
ҋĴѾ҆ҏŪ҉èҥ҈҆҉èҌƩҊѾ҆ĂҀѾ҅ŦśҎҏư҂Į҉Ǖ҉҂Įè҂dž҉Ēè҆Ғ҂҆ҌҠҎѾ҆҆èҋ҈҈ҋŰҍ
Ą҉Ăè҆ҎҏƸҎѾ҆ŗҍ҂ҡ҃ҋҎ҆҉ĠҁҐ҉ѾҏҋdžҍSYSur les forfaitures de l’ambas-
sade (MWGSYVW<-<
èǢҍҋŐ҉҂ŋҌҠҎ҂ҏ҂ҏѾǕҏѾҁ҆҇ѾҡҔҍĒŦ҉ŪèҞ҉҅ư
ćưĒƩҏ҂ҏѾҌҞҏҏ҂҆҉ѾŊҏҥ҉ҏŦҏǢ҉ҎҏҌѾҏ҄ҀǢ҉Ăҁ҆҇ҠѾҏѾҏŮ҉èҥ҈҂ҋ҉ҏŮ҉
èҌŮҍѶҡ҈҆èèҋ҉ҏĂèŮҏƸҍ҂ĮҌҠ҉҄ҍĂҀѾ҅ҞĂ҈҈ưė҇ѾҎҏҋ҉ĒґưѾŋҏҋǕҎ҇ҋèƸҏ҂
et A. W. H. Adkins, Moral Values and Political Behaviour in Ancient
Greece, Londres 1972, 125. Ce sens est exactement celui qui convient en 351C
ҁ҂džҏĂҀѾ҅ŦҏҋŰҍ҉ҋǕ҉ĖҒҋ҉ҏѾҍѾĮҏ҂džҎ҅Ѿ҆èѾҌŦҏǢ҉҅҂Ǣ҉4PYXEVUYIETTIPPI
PIWHMIY\pHMWTIRWEXIYVWHIFMIRJEMXWqĂҀѾ҅Ǣ҉ҁҋҏƸҌ҂ҍHqETVÉWYRIXVEHMXMSR
très vénérable (Roskam, Plutarch’s Maxime cum principibus philosopho
esse disserendum. An Interpretation with Commentary, Louvain 2009,
GJ9LHGH3pULFOqV'De Iside et Osiride, 361C, 377A-B, Ad
principem ineruditum ( Notions communes contre les Stoïciens,
1065E, 1075E) car il en fait, en Numa, 4. 3-4, 62A, et Notions, 1075E, la
QEVUYI GEVHMREPI HI PE FMIRZIMPPERGI HMZMRI ґ҆҈Ѿ҉҅ҌҔèҡѾ ZSMV 7 8VSQT
HI 6YMXIV p(I ZSGMW UYEI IWX Ѷ-Ѵ%2ѳ4êç-% WMKRMðGEXMSRI EXUYI YWYq
Mnemosyne 59, 1931, 272-6; J. Kabiersch, Untersuchungen zum Begriff
der Philantropia bei dem Kaiser Julian ;MIWFEHIR /
Berthelot, Philanthropia Judaica. Le débat autour de la ‘misanthro-
pie’ des lois juives dans l’Antiquité, Leyde 2003, 19-20). Le mot s’étend
EY\ KVERHW
LSQQIW Á TEVXMV Hq-WSGVEXI IX WYVXSYX <ÊRSTLSR 8VSQT HI
6YMXIV%.*IWXYKMÉVI/DUpYpODWLRQG´+HUPqV7ULVPpJLVWH, II
Le dieu cosmique², Paris 1950, réimpr. 1990, etc, 301-9, notamment 303;
H. Martin, ‘The Concept of Philanthropia in Plutarch’s Lives’, American
Journal of PhilologyIKTSYVґ҆҈Ҟ҉҅ҌҔèҋҍ!pTPEM-
sant’; V. Azouley, Xénophon et les grâces du pouvoir. De la charis au
charisme, Paris 2004, 319-26) et jouxte les idées de justice (H. Bolkestein,
:RKOWlWLJNHLWXQG$UPHQS¾HJHLQYRUFKULVWOLFKHQ$OWHUWXP(LQ%HLWUDJ
zum Problem “Moral und Gesellschaft”, Utrecht 1939, 102-14, 133-49, J.
Ferguson, Moral Values in the Ancient World0SRHVIW
Berthelot, 233-321; bibliographie plus générale sur la justice et la miséricorde
chez W. Wilson, The Sentences of Pseudo-Phocylides, Berlin-New York
2005,
4SYV ðRMV NI ZSYHVEMW VETTVSGLIV HI RSXVI IQTPSM HI ĂҀѾ҅Ҟ PE
JSVQYPI ÊTMKVETLMUYI HI FÊRÊHMGXMSR èҋ҈҈Ŧ ҇ѾŬ ĂҀѾ҅Ŧ ҂Ĵ҉Ѿ҆ ҏҋűҏҔ҆ ҇ѾŬ
ѾŊҏǢ҆҇ѾŬèѾҏҌҡҁ҆҇ѾŬҋIJ҇Ҕ҆҇ѾŬҏƸ҆Ėè҂҆ҏѾ҉Ҡ҄҆҇ѾŬĒ҇Ҁҥ҉ҋ҆ҍGLI^4
Moraux, Une imprécation funéraire de Néocésarée4EVMWP
3RGSQTEVIVEPEHMWGYWWMSRHI,STJRIVIXQERSXIÁ)҂ŎҁѾ҆ҋ҉҂Ĵ҉Ѿ҆
ҏŮҏƸ҆Ҁ҉ҧҎ҂҆҇ҏ҈TSYVYRIGSRðVQEXMSRHIPENYWXIWWIHYVIRHYpFMIRJEMXWq
1( ĂѣџѠѝѼљѨ GSRÈYI GSQQI pEWTMVEXMSR EY HMZMRq ҏƸҍ è҂ҌŬ ҅҂Ǣ҉
Ėґ҂Ҏ҆ҍ ) QEMW TEW RÊGIWWEMVIQIRX MGM YR TSMRX HI XLÊSPSKMI pace
*VSMHIJSRHRSXI(qYRITEVXPqªK]TXIGSRREÏXHqEYXLIRXMUYIWHMZMRMXÊW
de Vérité (J. Hani, La religion égyptienne dans la pensée de Plutarque,
Paris 1976, 105, 122), par contraste avec Isis ou Osiris. D’autre part, Plutarque
parle ailleurs de ‘la contemplation par la raison de la nature et de la puissance
HIW HMIY\q ҅҂Ǣ҉ ҇ѾŬ ҅҂ҔҌҡѾ ҁ҆Ŧ ҈ҥҀҋҐ ґűҎ҂ҧҍ ҏ҂ ѾŊҏǢ҉ ҇ѾŬ ҁҐ҉Ҟ҂Ҕҍ
(Vie de Numa()Ē҇ҁŨҏҋűҏҋҐèƩҎѾ҉ҋIJ҇ҋ҅҂҉ćѾҏҌҐґŪ҉҇ѾŬ
èҋ҈Ґҏҟ҈҂҆Ѿ҉ ĒҊ҂҈Ѿű҉Ҕ҉ èѾ҉ҏŬ ҁŨ èҋ҈ҡҏƸ҆ ҇ѾŬ Ҋҟ҉Ҕ҆ ҒҌƸҎ҅Ѿ҆ èѾҌҟҒҔ҉
ēѾҐҏŮ҉Ć҂èҏҋ҉ҁ҆҇ѾҎҏŪ҉҇ѾŬҎűѿҋҐ҈ҋ҉ѾŊҏŮҍҁ̴ ēѾҐҏǢ҆ҎҒҋ҈Ҟ҃ҋ҉ҏ҆
ҒҌҧ҂҉ҋҍҋŊҁŨ҉èҌŮҍğҁҐèѾ҅҂ҡѾҍ҇ѾŬèҋҌ҆ҎҋűҍĂ҈҈Ŧ҅҂ҌѾè҂ҡѾ҉҅҂Ǣ҉
҇ѾŬ҅҂ҔҌҡѾ҉ҁ҆Ŧ҈ҥҀҋҐґűҎ҂ҧҍҏƳѾŊҏǢ҉҇ѾŬҁҐ҉Ҟ҂Ҕҍł҉ҋѾҟҀѾ҇ѾŬ
ҁҥҊѾ҉҂ĴҒ҂҉śҎҏ҂҇ѾŬ8Ҟҏ҆ҋ҉ҏŮ҉Ē҉Ǜҧ҄҆ҎҐѿѾҎ҆҈҂űҎѾ҉ҏѾǛҔű҈Ҕ҆
҆Ʃҍ ѾŊҏǢ҆ ҅ҐҀѾҏҌŮҍ ҋŎҎ҄ҍ 8ѾҏҡѾҍ èҋ҆ҠҎѾҎ҅Ѿ҆ ҀѾѿҌŮ҉ Ē҇҂dž҉ҋ҉
GI
UYM TPEGI XVÉW JIVQIQIRX PqEGGIRX WYV PqMRXIPPIGXMSR :SMV IRGSVI ' Ă҈҈ư
ĶҎ҆Ѿ҇ҥҍĒҎҏ҆҉ŗҍĂ҈҄҅ǢҍĿҏŦҁ҂҆҇҉ű҂҉Ѿ҇ѾŬҁҌҧ҂҉Ѿè҂ҌŬҏҋŰҍ҅҂ҋŰҍ
ҏҋűҏҋҐҍŃҏѾ҉҉ҥҔ҆èѾҌѾ҈Ҟѿ҄҆҈ҥҀҔ҆҃҄ҏǢ҉҇ѾŬґ҆҈ҋҎҋґǢ҉è҂ҌŬҏƸҍ
Ē҉ѾŊҏҋdžҍĂ҈҄҅҂ҡѾҍGSQQIRXÊTEV(76MGLXIVp4PYXEVGLSR-WMWERH3WMVMW
Text, Cult, and Cultural Appropriation’, Transactions of the American
Philological Association 131, 2001, 199. À rebours, nous avons 371A tel que
PqI\TPSMXI+[]R+VMǭXLW
Ē҉Ũ҉ҋŐ҉ҏƸ҆ғҐҒƸ҆҉ҋǕҍ҇ѾŬ҈ҥҀҋҍĿҏǢ҉
ĂҌҡҎҏҔ҉ èҞ҉ҏҔ҉ ğҀ҂Ų҉ ҇ѾŬ ҇űҌ҆ҋҍ ňҎ҆Ҍҡҍ ĒҎҏ҆҉ IX PqÊZSGEXMSR WXSÐGM-
sante et très nettement idéalisée, du genre de vie des prêtres égyptiens par
PI į҂ҌҋҀҌѾѾҏ҂űҍ 'LÊVÊQSR TVÊWIVZÊI HERW 4SVTL]VI De l’abstinence,
4.6.2 = fr. 10 Van der Horst = FGrHist *MRGMTMX
ҏŦҀҋǕ҉҇ѾҏŦҏҋŰҍ
%ĮҀҐèҏҡҋҐҍį҂ҌҟѾҍ<Ѿ҆ҌҠҔ҉ĿҎҏҔ҆҇ŮҍĂґ҄Ҁҋű҂҉ҋҍҋōҍ҇ѾŬґ҆҈ҋҎůґҋҐҍ
couplet investi d’un certain poids dans l’intervention de Poséidon contre les
Troyens (C. Michel, Erläuterungen zum N der Ilias, Heidelberg 1971, 53-
5); il exploite ici ses possibilités métaphysiques après en avoir soupesé la jus-
tesse sous l’angle stoïcisant et médio-platonicien de la dépendance de toutes
PIWZIVXYWIRZIVWPEґҌҥ҉҄Ҏ҆ҍHERWWSR&RPPHQWpFRXWHUOHVSRqWHV, 32A:
҅҂҆ҥҏѾҏҋ҉ҀŦҌĂèҋґѾҡ҉҂҆ҏŪ҉ґҌҥ҉҄Ҏ҆҉҇ѾŬѿѾҎ҆҈҆҇ҧҏѾҏҋ҉Ē҉ĥ҆ҏҡ҅҂ҏѾ҆
ҏŪ҉ ҂ҀҡҎҏ҄҉ ŋè҂ҌҋҒŪ҉ҏҋǕ í҆ҥҍćҏ҂ ҁŪ҇ѾŬ ҏŦҍ Ć҈҈Ѿҍ ĂҌ҂ҏŦҍ ėè҂Ҏ҅Ѿ҆
ҏѾűҏ҄҆҉ҋҡ҃Ҕ҉FMIRI\TPMUYÊGLI^6,YRXIVIX(6YWWIPPPlutarch. How
to Study Poetry (De audiendis poetis)'EQFVMHKI0qIQTPSMHI
Ҏ҂҉ҋҏҟҌҋҍGSYTPÊEZIGĒè҆ҎҏҠ҄IXҎҋґҡѾIR(WYKKÉVIUYIPI'LÊVSRÊIR
ne sépare pas ici la pensée théologique exprimée par le premier vocable de la
TLMPSWSTLMIVIñÊXÊITEVPIWHIY\EYXVIW4SYVEYXERXGIXIQTPSMHYGSQTEVE-
XMJHIҎ҂҉ůҍRITSWWÉHITEWRÊGIWWEMVIQIRXYRIZEPIYVJSVXI(ERWPIGEWHI
>IYWWYTÊVMIYVIRĒè҆ҎҏҠ҄IXIRҎҋґҡѾÁWSRJVÉVIpTPYWHMKRIqIWXYRVIRHY
sans doute préférable à ‘plus auguste’ (‘es mas augusta’ Pordomingo, ‘l’em-
porte en majesté’, Froidefond), pour les raisons mises en valeur par F. Frazier,
+LVWRLUHHWPRUDOHGDQVOHV9LHV3DUDOOqOHVGH3OXWDUTXH, Paris 1996, 51-3.
3RWEMXEYHIQIYVERXUYIPIWÊQERXMWQIHIҎ҂҉ůҍWqEǬEMFPMXIRKVIGMQTÊ-
rial, notamment biblique et patristique (C. Spicq, Notes de lexicographie
néo-testamentaire +×XXMRKIR -- ! Lexique théologique du
Nouveau Testament *VMFSYVK WUU
'I RqIWX GIVXEMRIQIRX TEW
YRIGSÐRGMHIRGIWM&EFFMXX,STJRIV+[]R+VMǭXLW+EVGÎEIX+×VKIQERRW
se rejoignent sur la traduction ‘nobler’ ~ ‘más noble’ ~ ‘ehrwürdiger’ (H.),
‘herrscherliche Würde’ (G.).
XLEX WSQIXLMRK LETTIRW pFIJSVIq WSQIXLMRK IPWI
PI ĂҀѾ҅Ҟ HI PqMRGM-
TMXNYWXMðITPIMRIQIRXPERYERGITLMPERXLVSTMUYIHSRXNIPIGVSMWMRZIWXMIX
GSRðVQIIRVIXSYVPqMRXIVTVÊXEXMSRHI6SWOEQQËQIWqMPEYVEMXTIYXËXVIJEP-
lu tenir compte de Julien). Le dieu éternellement bienheureux car sa science
des réalités intelligibles et des évènements à mesure qu’ils arrivent fait en sorte
qu’ils n’échouent pas, ce dieu-là nous comble de ses bienfaits.
Chapitre 2
1) ќѡŮ ѠѝѡҀѪџѪѦѨ łѧѝѥѼѨ ĒѩѪѡѤ ğ ѪƸѨ ĂѣџѠѝѼљѨ ѹѣѡѩѪљ ќŨ ѪƸѨ èѝѧŬ
ѠѝǢѤ ĖѬѝѩѡѨ GJ 4 ZER 2YǬIPIR Rethinking the Gods. Philosophical
Readings of Religion in the Post-Hellenistic Period, Cambridge-New
York 2011, 55-6, en particulier 56 note 47, pour cette équation typiquement
platonicienne entre la connaissance, la vérité et le divin. Il faut remonter
au locus classicus, le mythe de l’attelage de l’âme en 3KqGUH, 247 d 1-e
ćҏư ҋŐ҉ ҅҂ҋǕ ҁ҆Ҟ҉ҋ҆Ѿ ҉Ǣ҆ ҏ҂ ҇ѾŬ Ēè҆ҎҏҠ҄҆ Ă҇҄ҌҞҏҔ҆ ҏҌ҂ґҋҟ҉҄ ҇ѾŬ
ăèҞҎ҄ҍғҐҒƸҍŃҎ҄҆Ą҉ҟ҈҆҄҆ҏŮèҌҋҎƸ҇ҋ҉ҁҟҊѾҎ҅Ѿ҆ĮҁҋǕҎѾҁ҆ŦҒҌҥ҉ҋҐ
ҏŮ ŀ҉ ĂҀѾèƩ҆ ҏ҂ ҇ѾŬ ҅҂ҔҌҋǕҎѾ ҏĂ҈҄҅Ƹ ҏҌҟґ҂ҏѾ҆ ҇ѾŬ ҂ŊèѾ҅҂dž ėҔҍ Ą҉
҇ű҇҈Ҕ҆ ğ è҂Ҍ҆ґҋҌŦ ҂Įҍ ҏѾŊҏŮ҉ è҂Ҍ҆҂҉ҟҀ҇҄҆ Ē҉ ҁŨ ҏƸ҆ è҂Ҍ҆ҥҁҔ҆ ҇Ѿ҅ҋҌƩ҆
Ũ҉ѾŊҏŪ҉ҁ҆҇Ѿ҆ҋҎű҉҄҉҇Ѿ҅ҋҌƩ҆ҁŨҎҔґҌҋҎű҉҄҉҇Ѿ҅ҋҌƩ҆ҁŨĒè҆ҎҏҠ҄҉
ҋŊҒĥ҆Ҁҟ҉҂Ҏ҆ҍèҌҥҎ҂Ҏҏ҆҉ҋŊҁưģĒҎҏҡ҉èҋҐēҏҟҌѾĒ҉ēҏҟҌҔ҆ҋŐҎѾŝ҉ğ҂džҍ
҉Ǖ҉ł҉ҏҔ҉҇Ѿ҈ҋǕ҂҉Ă҈҈ŦҏŪ҉Ē҉ҏǢ҆ŃĒҎҏ҆҉ŀ҉ł҉ҏҔҍĒè҆ҎҏҠ҄҉ҋŐҎѾ҉
Comme le dit G. Reale à d 1-4, « la ragione è nutrita dalla scienza, e la scienza
consiste nella visione dell’Essere e nella contemplazione della Verità (la Verità
coincide con l’Essere). E de questa visione dell’Essere e della Verità l’anima
trae lietezza e godimento spirituale » (Platone. Fedro1MPER
0IW
GSRWÊUYIRGIWHIPEHMǬÊVIRGIJSRHEQIRXEPII\MWXERXIRXVIPIWÃQIWLYQEMRIW
qui contemplent bien fugacement ces Idées de la Justice, de la Maîtrise de soi
ҎҔґҌҋҎű҉҄
IXHIPE'SRREMWWERGIĒè҆ҎҏҠ҄
IXPIWHMZMRMXÊWUYMYRIJSMW
VÊKEPÊIWHIGIW-HÊIWVIKEKRIRXPIYVHIQIYVIGÊPIWXII҇ѾŬҏĈ҈҈Ѿ
ŗҎѾűҏҔҍҏŦł҉ҏѾł҉ҏҔҍ҅҂ѾҎѾҟ҉҄҇ѾŬēҎҏ҆Ѿ҅҂džҎѾҁǕҎѾèҞ҈҆҉҂ĮҍҏŮ҂IJҎҔ
ҏҋǕҋŊҌѾ҉ҋǕҋIJ҇Ѿҁ҂Ĥ҈҅҂҉
I\TPMUYIRXÁPEJSMWPEQÊXLSHIHMEPSKMUYIIXPE
réminiscence platoniciennes; voir, entre autres, J. Laborderie, Le dialogue
platonicien de la maturité4EVMW0qĂ҉Ҟ҉҄Ҏ҆ҍJYXTEVWYMXI
le point de doctrine le plus controversé à l’époque impériale, notamment
par les chrétiens: J. H. Waszink, Quinti Septimi Florentis Tertulliani De
Anima. Edited with Introduction and Commentary, Amsterdam 1947, 2e
éd., Leyde-Boston 2010, 304-7; etc. Signalons encore les discussions stimu-
lantes de la vérité selon Platon par T. E. Knight, ‘The Use of Aletheia for the
‘Truth of Unreason’: Plato, the Septuagint, and Philo’, American Journal
of PhilologyIXHIPEVEMWSRIRXERXUYITVMRGMTIHMZMRTEV
S. Menn, Plato on God as Nous7SYXL&IRH-RHWYVXSYX
14 sqq. (sa tendance à prendre au sérieux le Démiurge du Timée est désormais
nettement plus consensuelle; voir S. Broadie, Nature and Divinity in Plato’s
Timaeus'EQFVMHKI2I[=SVO
0EGSRRI\MSRIRXVI
-WMWIXZÊVMXÊQ]WXÊVMUYIZER2YǬIPIRp;SVHWSJ8VYXL1]WXMGEP7MPIRGIEWE
Philosophical and Rhetorical Tool in Plutarch’, Hermathena
4) ne doit évidemment pas grand-chose à Platon. La présente amorce doc-
trinale de Plutarque introduit avec naturel et habileté à la fois le culte isiaque
dans la mesure où, étymologiquement parlant, le nom même de la déesse est
TSVXIYVHIZÊVMXÊġ҉ҎŰ҅҂ҌѾè҂ű҂҆ҍĒҊѾ҆ҌҟҏҔҍҎҋґŪ҉҇ѾŬґ҆҈ҥҎҋґҋ҉ҋŐҎѾ҉
ŗҍҏҋŎ҉ҋŧҀ҂ґҌҞ҃҂҆҉Ėҋ҆҇҂
1* ęѣѣџѤѡѢŮѤ ћŦѧ ğ ļѩѼѨ ĒѩѪѡ ѢљŬ Ŀ 8ѫѬųѤ : pour ce type d’éty-
QSPSKMIW FSRRI W]RSTWI HI ,STJRIV 0qEǭVQEXMSR HI 4PYXEVUYI
confond deux mythologèmes distincts, Typhon étant un dieu authentique-
ment grec (Hopfner, 55-6; A. Ballabriga, ‘Le dernier adversaire de Zeus. Le
mythe de Typhon dans l’épopée grecque archaïque’, Revue de l’Histoire
des Religions 207, 1990, 3-30, surtout 5-21; M. Davies et P. J. Finglass,
Stesichorus, The Fragments. Edited with Introduction, Translation,
and Commentary, Cambridge 2014, 563-4) secondairement assimilé à
7IXL EPSVW UYq-WMW RqIWX UYI PqÊTIP HqYRI HÊIWWI EGGPMQEXÊI +[]R +VMǭXLW
GJ6,ERRMKÄgyptisches Wörterbuch, I Altes Reich und Erste
Zwischenzeit 1EMR^ MH -- Mittleres Reich und zweite
Zwischenzeit 1EMR^ ZSP ' 0IMX^ HMV
Lexikon der
ägyptischen Götter und Götterbezeichnungen Louvain 2002-2003, s.vv.
3s.t, jws.t et s.t., spécialement I, 61-79 [3s.t], J. Osing, ‘Isis und Osiris’,
Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung
Kairo 30, 1974, 102-7 [jws.t = ?J<]). Sur le caractère hellénique du nom
d’Isis, les contributions de Richter ont permis de progresser bien au-delà du
GSQQIRXEMVIXVSTWXVMGXIQIRXTLMPSPSKMUYIHI+[]R+VMǭXLWIX
ETTEVEMWWIRXTIYSYTVSYHÊðRMXMZIWWMPqSRIRNYKITEVPEGSRðVQEXMSRHI
E. Finkelpearl (‘Egyptian Religion in Met. 11 and Plutarch’s Dio: Culture,
4LMPSWSTL]ERHXLI-RIǬEFPIqHERW;/IYPIRIX9)KIPLEEJ+EMWIVIHH
Aspects of Apuleius’s Golden Ass. Volume III The Isis Book, Leyde
p4PYXEVGLSR-WMWERH3WMVMWqCosmopolis. Imagining
Community in Late Classical Athens and the Early Roman Empire,
New York-Oxford 2011, 214-7. Voici le résumé qu’en donne Richter lui-
même: « as in the De malignitate Herodotis, so in the De Iside, the Greek
literary tradition is the repository of truths about the gods. In the absence
SJXLMWMRXIVTVIXMZIJVEQIf
)K]TXMERGYPXVIQEMRWEXXLIPIZIPSJFEVFEVMG
superstition. I have tried to show that this cultural hierarchy is implicit in
the statement ‘Isis is a Greek name.’ To derive the name of the Egyptian
goddess from a Greek word renegotiates the historical relationship Greek
and Egyptian cult [??] that Plutarch found so objectionable in the De mali-
gnitate Herodotis. Over against the Herodotean statement that ‘the names
of the gods came from Egypt to Greece,’ Plutarch claims that, in fact,
the name of the most important Egyptian goddess is Greek. The histori-
cal and etymological arguments with which Plutarch supports this claim
seems specious, but the statement is nevertheless programmatic. Temporal
priority becomes a metaphor, in a sense, for theological superiority. The
De Iside would convince its readers that truth, and especially the truth
about the gods, is available to those imbued with the paideia of Greek
philosophy » (CosmopolisMPHSMXQERUYIVYRpFIX[IIRqIRXVIpVI-
lationship’ et ‘Greek’). En revanche, l’étude généralement citée à ce propos
de F. E. Brenk, ‘Isis is a Greek Word. Plutarch’s Allegorization of Egyptian
Religion’, in Pérez Jiménez et al., Plutarco, Platón y Aristoteles
reproduite dans Brenk, With Unperfumed Voice. Studies in Plutarch, in
Greek Literature, Religion and Philosophy, and in the New Testament
Background, Stuttgart 2007, 334-45, n’est guère qu’une polémique contre
D. Dawson à propos des théories alexandrines sur l’interprétation allégo-
rique d’Homère (334 sqq., 341 sqq.) dans laquelle l’allégorisation médio-pla-
XSRMGMIRRIHI4PYXEVUYIGSQTXIIRHÊðRMXMZIEWWI^TIY
7YV8]TLSR
en néo-égyptien tbh GI UYI HMX PE WYMXI HY XI\XI Ř҉ èҋ҈ҟ҆ҋҍ ҏƸ҆ ҅҂Ǣ҆
҇ѾŬҁ҆ưĆҀ҉ҋ҆Ѿ҉҇ѾŬĂèҞҏ҄҉ҏ҂ҏҐґҔҟ҉ҋҍ҇ѾŬҁ҆ѾҎèǢ҉҇ѾŬĂґѾ҉ҡ҃Ҕ҉ҏŮ҉
į҂ҌŮ҉҈ҥҀҋ҉VIRHYQÊQSVEFPIQIRXTEV*PEGIPMÉVIEMRWMETTIPÊTEVGIUYI
tel un typhon, il met en pièces et détruit, sous l’ouragan de l’ignorance
et de l’erreur, la parole sacrée ») est transparent et la bibliographie, éma-
nant avant tout de classicistes, s’intéresse de préférence aux rapports ou
au syncrétisme de ce personnage avec Seth. On consultera K. S. Kolta, Die
Gleichsetzung ägyptischer und griechischer Götter bei Herodot, dis-
WIVXEXMSR 8ÝFMRKIR ; *EYXL p7IXL8]TLSR 3RSIP YRH HIV
IWIPO×TðKI +SXX >YV 8LIVMSQSVTLMI HIV SVTLMXMWGLFEVFIPSKRSWXMWGLIR
Archonten’, Oriens Christianus 57, 1973, 106-20; A. B. Lloyd, Herodotus
Book II. Commentary, 99-182, Leyde 1976, 111; H. te Velde, Seth, God of
Confusion. A Study of His Role in Egyptian Mythology and Religion²,
ibid. 1977, 3-4, cf. 149 (Typhon qua la mouture étrangère et negative de
Seth); H. Friis Johansen et E. W. Whittle, Aeschylus. The Suppliants,
WP %EVLYW
-- IR TEVXMGYPMIV . (MIPIQER Priests,
Tongues, and Rites. The London-Leiden Magical Manuscripts and
Translation in Egyptian Ritual (100-300 CE), Leyde-Boston 2005, 130-
passimIRðRIXWYVXSYX4&SVKIEYHp5YIPUYIWVIQEVUYIWWYV8]TLSR
Seth, Moïse et son âne, dans la perspective d’un dialogue réactif transcultu-
rel’, in id., T. Römer et Y. Volokhine (edd.), Interprétations de Moïse.
eJ\SWH-XGpH*UqFHHW5RPH0I]HI&SWXSR'MXSRWTSYV
ðRMVYRTSMRXHIGIXXIHIVRMÉVIÊXYHIEY\UYIPPIWLIPPÊRMWXIWRqEXXEGLIRXTEW
toujours l’importance qui convient: « traduction grecque de Seth, auquel la
tradition égyptienne peut accorder une tête d’âne, Typhon sera parfois as-
similé à l’animal lui-même, dans les textes <égyptiens> magiques de l’époque
romaine » (176).
1* ѢљŬ ќѡљѩèǢѤ ѢљŬ ĂѬљѤѼўѯѤ ѪŮѤ įѝѧŮѤ ѣҀћѦѤ ŁѤ ğ ѠѝŮѨ ѩѫѤѹћѝѡ :
IWOERROIMRIQ>[IMJIPYRXIVPMIKIRHEÀHIV%YWHVYGOĿį҂Ҍůҍ҈ҥҀҋҍWMGL
auf Osiris bezieht und mit ihm identisch ist. Das Werk der Isis besteht dage-
KIRHEVMRHIRį҂Ҍůҍ҈ҥҀҋҍ[MIHIV^YWEQQIR^YFVMRKIRŁ҉ğ҅҂ŮҍҎҐ҉ҞҀ҂҆
҇ѾŬҎҐ҉ҏҡ҅҄Ҏ҆҇ѾŬèѾҌѾҁҡҁҔҎ҆ҏҋdžҍҏ҂҈ҋҐҟ҉ҋ҆ҍ҅҂҆ҧҎ҂Ҕҍ*
,
D. Betz, Hellenismus und Urchristentum, Tübingen 1990, 115, cf. la note
TSYVPIWVIRZSMWEY\GSQQIRXEXIYVW
4PYXEVUYI]VIZMIRHVEIR*%
8ҐґǢ҉Ѿ ҇Ґ҉҄Ҁ҂ҏҋǕ҉ҏѾ ҉ű҇ҏҔҌ èҌŮҍ ҏŪ҉ Ҏ҂҈Ҡ҉҄҉ Ē҉ҏҐҒ҂dž҉ ѾŊҏǢ҆ ҇ѾŬ
ҏŮҎǢѾҀ҉ҔҌҡҎѾ҉ҏѾҁ҆҂҈҂dž҉҂Įҍҏ҂ҎҎѾҌ҂Ҏ҇Ѿҡҁ҂҇ѾҟҌ҄҇ѾŬҁ҆ѾҌҌdžғѾ҆0I
meurtre d’Osiris puis son démembrement aux mains de Seth (Hani, La re-
ligion égyptienne
WSRX EY QMIY\ XVEMXÊW TEV PE TVÊXÊVMXMSR HERW PIW
XI\XIWÊK]TXMIRW+[]R+VMǭXLW7KH&RQ¾LFWRI+RUXVDQG6HWK$6WXG\
in Ancient Mythology from Egyptian and Classical Sources, Liverpool
1960, 5-6; Te Velde, Seth, God of Confusion+[]R+VMǭXLW
The Origins of Osiris and His Cult0I]HIGEVQ]XLKMZIW
no independent stress to the disorderly, and therefore the Egyptian religious
texts contain not a single detailed coherent account of the murder of Osiris
F]7IXL8I:IPHI
0IWXVEHMXMSRWWSRXTPYWPSUYEGIWTSYVGIUYMIWXHI
PEVIGLIVGLIHIWQSVGIEY\TEV-WMWTYMWHIPIYVVIZMZMðGEXMSRThe Origins of
Osiris and His Cult, 25-27, J. Assmann, Death and Salvation in Ancient
Egypt, Ithaca 2005, 24-6, 34-6, et cf. H. M. Hayes, The Organization of the
Pyramid Texts. Typology and Disposition0I]HI&SWXSR--
Exposé continu du mythe d’Osiris chez R. Ulmer, Egyptian Cultural Icons
in Midrash, Berlin-New York 2009, 115-20; le survol de W. D. Barker, lui,
a le grand mérite de référencer presque tous les textes pertinents (Isaiah’s
Kingship Polemic. An Exegetical Study in Isaiah 24-27, Tübingen 2014,
52-5), dont on trouvera une riche sélection chez Assmann, The Search for
God in Ancient Egypt, Ithaca-New York 2001, 123-47; leur discussion d’en-
semble est conduite dans la dissertation très spécialisée de P. Schilm, Der
Osiris-Mythos als Medium von Lebensdeutung, Hambourg 1999. Ce que
4PYXEVUYI IRXIRH JEMVI WMKRMðIV MGM Á PE PÊKIRHI SWMVMIRRI IWX XVERWTEVIRX
outre Schilm, 105, cf. J. M. Schott, Christianity, Empire, and the Making
of Religion in Late Antiquity4LMPEHIPTLMI?MXMWAE4PEXSRMG
allegory: Isis’s restoration of Osiris represents the restoration of the hieros
logos, the sacred truth, which is the possession of those who practice a philo-
WSTLMGEPPMJIERHLEWEXMXWIRHpORS[PIHKISJXLIðVWXXLIPSVHXLIMRXIPPMKMFPI
one’ (On Isis and Osiris, 2.352a) ». Ces divinités sont des daimones naturel-
PIQIRXSYTVMRGMTEPIQIRXFMIRZIMPPERXWIRGSRñMXEZIGPIQEYZEMWdaimôn
Typhon si bien que le dualisme plutarchéen se passe au niveau des principes
et non pas des dieux individuels: C. S. O’Brien, The Demiurge in Ancient
Thought. Secondary Gods and Divine Mediators, Cambridge 2015, 96-9.
Cf. Hani, La religion égyptienne, 233, qui, tentant sans le dire de concilier
les chapitres 25 sqq. (tribulations d’Isis et Osiris selon leurs mythes) et 49
1* ѪѦdžѨ ѪѝѣѦѫѺѤѦѡѨ : ‘à ceux qui sont consacrés’, cf. ‘den Eingeweihten’
(Hopfner), ‘a los initiados’ (Pordomingo), ‘aux initiés’ (Flacelière), et voir
1EPEMWIp'SRXIRYWIXIǬIXWHIPqMRMXMEXMSRMWMEUYIqAntiquité Classique 50,
RSXITEWFIWSMRHITVÊGMWIVHEZERXEKIPIWIRWpXLSWIXLEXEVIMRM-
tiated into the holy rites’ Babbitt, ‘a los initiados en sus ritos santos’ García).
p%Y\ ðHÉPIW PSVW HI PqMRMXMEXMSRq *VSMHIJSRH
IX pYRH HIR 1IRWGLIR MR HIV
Mysterienweihe übergib’ (Görgemanns) sont de trop libres paraphrases, peut-
ËXVIMRWTMVÊIWHYZMKSYVIY\pXLSWIYRHIVKSMRKMRMXMEXMSRqHI+[]R+VMǭXLW
L’importance de ce trait, laissé sans commentaire par Hopfner et expliqué
beaucoup trop rapidement par le savant gallois (seule sa note 2 en 260 se
WYǭX IX IRGSVI ] QERUYIXMP GIVXEMR XMXVI EYPMUYI GETMXEP EREP]WÊ GLI^ /
T. Rydström, ‘ۉry sšt3 ‘In Charge of Secrets’: The 3000-year Evolution of
a Title’, Discussions in Egyptology
EÊGLETTÊGSQQIHI
juste aux traducteurs suivants; ce que dit Froidefond, 69-70, de l’initiation
aux mystères d’Isis vaut uniquement pour la Grèce de l’époque impériale.
L’égyptien emploie le verbe bs(j), ‘entrer’ ou bien ‘jaillir’ (Hannig, I, 423,
--
HIY\ WIRW IR JEMX GSRRI\IW .1 /VYXGLIR Les annales des
prêtres de Karnak (XXI-XXIIIemes dynasties) et autres textes relatifs à
l’initiation des prêtres d’Amon0SYZEMR
HERWPIGEWHqSǭGMIPW
tels que prêtres, vizirs ou rois mais encore de simples travailleurs, pour dire le
fait d’‘introniser’ (cf. bs nsw.t, ‘intronisation du roi’), ‘initier’, ‘introduire’ à
des doctrines sacrées (N. Grimal, Les termes de la propagande royale égyp-
tienne de la XIXe Dynastie à la conquête d’Alexandre4EVMWRSXI
/VYXGLIR 4 ;MPWSR A Ptolemaic Lexicon. A
Lexicographical Study of the Texts in the Temple of Edfu, Louvain 1997,
330-1; I. Moyer, Egypt and the Limits of Hellenism, Cambridge 2011, 259-
61) ou pour exprimer l’avancement du prêtre dans la hiérarchie (Krutchen,
167-92). « En pratique, bs(j
VIZMIRXf
ÁTEWWIVHqYRQMPMIYKÊRÊVEPIQIRX
PMUYMHI GSRðRÊ IX WSQFVI Á YR EYXVI EÊVMIR IX PYQMRIY\ UYM WIVE HI GI
JEMXWSYZIRXTIVÈYGSQQIWYTÊVMIYV%YðKYVÊUYqMPWSMXMRXVERWMXMJSYXVER-
sitif (avec ce que l’on fait ‘monter’ pour objet), ce verbe s’appliquera donc,
TEVHÊðRMXMSRÁYRpTEWWEKIqIRXVIHIY\QSRHIWZMSPIQQIRXGSRXVEWXÊWIXMP
impliquera, en outre, une idée de transcendance » (Krutchen, 149). Et il est
instructif de trouver abondamment attesté l’usage talismanique de bs(j) par
l’initié défunt contre les puissances hostiles qui le menacent dans l’au-delà (J.
Zandee, Death as an Enemy According to Ancient Egyptian Conceptions,
Leyde 1960, 253-9; notre connaissance de ces forces est bien synthétisée par
P. Mauritsch, Die Feinde des Königs in den Pyramidentexten, Fribourg,
Suisse-Göttingen 2002, 213-315). Une question connexe cruciale se pose par
rapport au contenu de l’initiation isiaque au temps de Plutarque et d’Apu-
lée (sans parler de la quaestio uexata de la naissance et de la renaissance
HYQ]WXIPIWFEWIWGLI^+[]R+VMǭXLWApuleius of Madaurus, The Isis
Book (Metamorphoses, Book XI), Leyde 1975, 51-3, 306-7, ou Assmann,
‘Death and Initiation in the Funerary Religion of Ancient Egypt’, dans
W. K. Simpson (ed.), Religion and Philosophy in Ancient Egypt, New
,EZIR
HIUYIPX]TIEYNYWXIWSRXPIWQERMJIWXEXMSRWVIPMKMIYWIW
isiaques? Tout compte fait, quitte à courir le risque d’une schématisation abu-
sive que permet, et même encourage, le cadre d’une note dans un commen-
taire comme le nôtre, il ne semble véritablement pas que les mystères d’Isis,
et le fond même du culte, aient été d’une typologie impliquant une conversion
au sens que nous Modernes donnons à ce mot (contre la thèse de N. Shumate,
Crisis and Conversion in Apuleius’ Metamorphoses, Ann Arbor 1996,
WYMZERX PEUYIPPI PI PMZVI <- WIVEMX YR ZÊVMXEFPI pGSRZIVWMSR REVVEXMZIq VÊJY-
tation convaincante chez K. R. Bradley, Apuleius and Antonine Rome.
Historical Essays 8SVSRXS&YǬEPS0SRHVIW
GI UYM I\GPYEMX
toutes autres croyances grecques ou romaines traditionnelles (F. Dunand,
‘Culte d’Isis ou religion isiaque?’, dans L. Bricault et M. J. Versluys (edd.),
Isis on the Nile. Egyptian Gods in Hellenistic and Roman Egypt f
Leyde-Boston 2010, 50-4, en particulier 50-1 note 47). Pour Bradley, 24, « in
view, therefore, of the non-exclusive, non-competitive, polytheistic setting
SJXLIIZIRXWSJFSSO0YGMYWqWGERRSXMRQ]ZMI[FITVSTIVP]GPEWWMðIH
as a ‘conversion’ comparable to the cases of Christian conversion », ce qui
vaut notamment contre Shumate, 197; par ailleurs, « in actual fact, there is
RIMXLIVTVSSJRSVGPYIXLEXXLIXEPISJXLIðREPGSRZIVWMSRSJ0YGMYWMRXLI
Metamorphoses involved the abandonment of the author’s previous philo-
sophical view (or part of it) in favour of henotheistic religious choice » (V.
Gasparini, ‘Isis and Osiris: Demonology vs. Henotheism?’, Numen
706). « On doit bien admettre », conclut Dunand, 54-5, « que, dans le cadre de
and ritual is just used as an accessory source » (Rethinking the Gods, 59-60,
qui applique cette remarque aux chapitres 1-11 en entier). Devant ce genre de
propositions alambiquées où l’ordre des mots semble être artistique plutôt que
logique et décourage le traducteur, on aimerait pouvoir aménager les idées à
la manière de Flacelière, lequel remanie la phrase entière pour davantage de
clarté, mais, ce faisant, ne dit plus tout à fait les mêmes choses que Plutarque:
« mais celle-ci (i.e. la parole sacrée) est rassemblée et recomposée par Isis et
PMZVÊIEY\MRMXMÊWUYIWSRMRñYIRGIHMZMRIĒ҉į҂Ҍҋdžҍ#
XMIRXÁPqÊGEVXTEVYR
régime constamment modéré, de nombre d’aliments et des plaisirs d’Aphro-
dite, amortissant ainsi en eux l’intempérance et la sensualité ».
Chapitre 3
32% ĖѪѡ èѦѣѣѦŬ ŨѤ ęѧѦǕ èѦѣѣѦŬ ќŨ çѧѦџѠѺѯѨ įѩѪѦѧѻѢљѩѡѤ љŊѪŪѤ
ѠѫћљѪѺѧљ ,STJRIV IWX WGLÊQEXMUYI IX MREHÊUYEX SR ENSYXIVE WMQ-
TPIQIRX MGM Á PE RSXI XVÉW WYFWXERXMIPPI IX TIY SY TVSY WYǭWERXI HI +[]R
+VMǭXLWUYIPqEVÊXEPSKMIHI/]QÊFIX(MSHSVIJSRXHMVI
à Isis qu’elle a reçu l’enseignement d’Hermès~Thoth (ces deux textes chez
A. Burton, Diodorus Siculus Book One. A Commentary, Leyde 1972,
114-5; on rapprochera, e.g., Jamblique, Réponse à Porphyre [= Les mys-
WqUHVG´eJ\SWHAÊZSUYERXPIGLIQMRHIPqEVXXLÊYVKMUYIGSRHYMWERXEY
HÊQMYVKIŋґ҄ҀҠҎѾҏҋҁŨ҇ѾŬҏѾűҏ҄҉ҏŪ҉ĿҁŮ҉ęҌƸҍIXPqIWUYMWWIHIWHM-
vers passages touchant aux rapports entre Hermès et Isis chez Finkelpearl,
Metamorphosis of Language in Apuleius. A Study of Allusion in the
Novel%RR%VFSV
IXUYI.5YEIKIFIYVEQSRXVÊUYIGIXXI
tradition de transmission hermétique du savoir n’est vraisemblablement
pas une invention hellénique (‘Diodore I, 20 et les mystères d’Osiris’, dans
T. DuQuesne (ed.), Hermes Ægyptiacus. Egyptological Studies for B.
H. Stricker 3\JSVH
7YV -WMW ðPPI Hq,IVQÉW GLI^ PIW +VIGW IX
les Romains, Festugière, +HUPqV 7ULVPpJLVWH &RUSXV +HUPHWLFXP, III
Fragments et extraits de Stobée, I-XXII'9*4EVMW'<<:--
IX +[]R +VMǭXLW Isis Book GSRWXMXYIRX YR FSR HÊFYX -WMW ðPPI HI
Prométhée (Isis Book, 253; etc) est une généalogie qui remonte aussi haut
UYIPEðRHY-:e siècle et Anticlide d’Athènes, FGrHist 140 F 13 = De Iside
et Osiride*ĒǢ҇ѾŬĊ҉ҏ҆҇҈҂ҡҁ҄҉҈ҟҀҋ҉ҏѾҏŪ҉ļҎ҆҉çҌҋ҄҅ҟҔҍ
ҋŐҎѾ҉҅ҐҀѾҏҟҌѾí҆ҋ҉űҎҔ҆ҎҐ҉ҋ҆҇҂dž҉ZSMVPIGSQQIRXEMVIHI.EGSF]Á-WXVSW
PI'EPPMQEGLÊIR*ļҎ҆҉ҁŨҏŪ҉҇ѾŬĶҧґѾҎ҆҉ҁ҆ŦҏŮĮҟ҉Ѿ҆ѾŊҏŪ҉ҁ҆Ŧ
èҞҎ҄ҍҏƸҍҀƸҍè҈Ѿ҉Ҕҟ҉҄҉ѺFGrHist. Dritter Teil b (Supplement) Nos.
323a-334, Leyde 1954, I Text, 650, et II Notes - Addenda - Corrigenda -
Index, 519). « We cannot make out the origin, the development, and the rami-
ðGEXMSRWSJXLIMRHMZMHYEPMRZIRXMSRWFYX[LEX[EWWEMHEFSYX4VSQIXLIYW
and Io<-Isis> is, of course, connected with the arguments attempting to
prove that Argos was an Egyptian colony even before the arrival of Danaos.
We may judge the value of these arguments from Hekataios’ proof for the
32& ѢљŬ ќѝѡѢѤűѦѫѩљѤ WG ļѩѡѨ
ѪŦ Ѡѝdžљ ѪѦdžѨ ĂѣџѠǢѨ ѢљŬ ќѡѢљѼѯѨ
įѝѧљѬҀѧѦѡѨ ѢљŬ įѝѧѦѩѪҀѣѦѡѨ èѧѦѩљћѦѧѝѫѦѺѤѦѡѨѕ ѦőѪѦѡ ќưѝĮѩŬѤ Ѧį ѪŮѤ įѝѧŮѤ
ѣҀћѦѤ èѝѧŬ ѠѝǢѤ èѹѩџѨ ѢљѠљѧѝűѦѤѪљ ќѝѡѩѡќљѡѦѤѼљѨ ѢљŬ èѝѧѡѝѧћѼљѨ ĒѤ ѪƸѡ
ѮѫѭƸѡ ѬѺѧѦѤѪѝѨ śѩèѝѧ ĒѤ ѢѼѩѪџѡ ѢљŬ èѝѧѡѩѪѺѣѣѦѤѪѝѨ ѪŦ ŨѤ ѺѣљѤљ ѢљŬ
ѩѢѡ҂ќџ ѪŦ ќŨ ѬљѤѝѧŦ ѢљŬ ѣљèѧŦ ѪƸѨ èѝѧŬ ѠѝǢѤ ŋèѦќџѣѦǕѤѪљ ZP
ŋèѦќџѣѦǕѤѪѝѨ
ѦĮѻѩѝѯѨ Ѧĵљ ѢљŬ èѝѧŬ ѪŪѤ ĒѩѠƸѪљ ѪŪѤ įѝѧŦѤ ĂèѦѬљѼѤѝѪљѡ :
PEGSRWXVYGXMSRHIҋőҏҋ҆fĂèҋґѾҡ҉҂ҏѾ҆IWXGPEMVI+[]R+VMǭXLW+EVGÎE
4SVHSQMRKSIRWYFWXERGIEYWWM,STJRIV
-WMWPIYVE]ERXQSRXVÊҏŦ҅҂džѾpPIW
objets divins’ plutôt que les ‘doctrines sacrées’, lequel ferait double emploi
EZIGPIҏŮ҉į҂ҌŮ҉҈ҥҀҋ҉UYMZEWYMZVIҁ҆Ů҇ѾŬҏǢ҉Ē҉ęҌҋǕèҥ҈҂҆1ҋҐҎǢ҉
ҏŪ҉ èҌҋҏҟҌѾ҉ ļҎ҆҉ ćѾ ҇ѾŬ í҆҇Ѿ҆ҋҎű҉҄҉ ҇Ѿ҈ҋǕҎ҆ ҎҋґŪ҉ ҋŐҎѾ҉ śҎè҂Ҍ
҂IJҌ҄ҏѾ҆ ҇ѾŬ ҁ҂҆҇҉űҋҐҎѾ҉ ҇ҏ҈ SÚ ҁ҆ů IX í҆҇Ѿ҆ҋҎű҉҄ WSRX ÊPYGMHÊW TEV
6SWOEQ
PIW į҂ҌѾґҥҌҋ҆ TSVXIRX HERW PE pFSÏXIq HI PIYV ÃQI PI į҂ҌŮҍ
҈ҥҀҋҍXERHMWUYIPIWį҂ҌҋҎҏҥ҈ҋ҆ZIMPPIRXWYVPIWLEFMXWXERXÕXSFWGYVWIXXERXÕX
clairs qui laissent pressentir la doctrine isiaque sur les dieux analogiquement
à la robe sacrée (d’Isis? cf. M. Marcovich, ‘The Isis with Seven Robes’,
Zeitschrift für Papyrologie und EpigraphikPIį҂ҌҞUYMET-
TEVEÏXHERWҋĵѾ҇ѾŬè҂ҌŬҏŪ҉ĒҎ҅ƸҏѾҏŪ҉į҂ҌŦ҉ĂèҋґѾҡ҉҂ҏѾ҆TIYXXVÉWHMǭGM-
PIQIRXËXVIUYIPUYIGLSWIHqEFWXVEMXGSQQIҏŮ҉į҂ҌŮ҉҈ҥҀҋ҉ mais doit nous
VIRZS]IVEYҏŦ҅҂džѾHIPqMRGMTMXHSRXMPTVÊGMWIPEREXYVI
7YVGIWHIY\X]TIW
de célébrants, soit des mystes assumant ces fonctions, soit des prêtres spécia-
lisés, compulser C. A. Lobeck, Aglaophamus siue de theologiae mysticae
Graecorum causis libri tres - /×RMKWFIVK IX VÊMQTV PIW
į҂ҌҋҎҏҥ҈ҋ҆
,STJRIV Griechisch-ägyptischer Offenbarungszauber, I,
0IMT^MKTTMHPlutarch über Isis und Osiris, 59-
60; L. Vidman, Isis und Sarapis bei den Griechen und Römern.
Epigraphische Studien zur Verbreitung und zu den Trägern des ägyp-
tischen Kultes, Berlin 1970, 61-3; et Dunand, Le culte d’Isis…, III, 157-9. Si
GIXXI HIVRMÉVI HERW WE VIGIRWMSR XVÉW HÊXEMPPÊI HI +[]R +VMǭXLW Revue
d’Égyptologie
E VEMWSR HI HI GSRWMHÊVIV UYI ґҟҌҋ҉ҏ҂ҍ IX
è҂Ҍ҆Ҏҏҟ҈҈ҋ҉ҏ҂ҍ WI VETTSVXIRX WMQYPXERÊQIRX EY\ į҂ҌѾґҥҌҋ҆ IX EY\
į҂ҌҋҎҏҥ҈ҋ҆ SR RI PE WYMZVE TEW PSVWUYqIPPI WI ðKYVI UYq MP IWX GPEMV UYI
Plutarque ne fait pas de distinction entre ces personnages et qu’il leur attribue
YRIJSRGXMSRGSQQYRIUYMIWXHIpGSRWIVZIVqPEHSGXVMRIWEGVÊIXSYXIRHMǬY-
WERX UYIPUYIW ÊPÊQIRXW Á GIY\ UYM IR WSRX HMKRIW IPPI WSRKIIR IǬIX EY\
enseignements de ces prêtres, d’après Babbitt (et Froidefond). Or ces derniers
SFWGYVGMWWIRXXSYXIRWIQFPIPEGSRWXVYGXMSRIXPqMHÊIIRTVIRERXè҂Ҍ҆Ҏҏҟ҈҈҂҆҉
au sens métaphorique de ‘revêtir de’ = ‘voiler, dissimuler au moyen de’; leur
objection, tacite chez le traducteur anglais, explicite chez l’éditeur Budé, est
UYI ҏŮ҉ į҂ҌŮ҉ ҈ҥҀҋ҉ LMG IWX pWGMIRXME HISVYQq UYEI RSR YYPKE-
tur » (Froidefond in apparatuIXRSXI
%RHXLI]GPSEOXLIQҏŮ҉
į҂ҌŮ҉҈ҥҀҋ҉
[MXLWIGVIG]XLYWKMZMRKMRXMQEXMSRWWSQIHEVOERHWLEHS[]
some clear and bright, of their concepts about the gods, intimations of the
same sort as are clearly evidenced in the wearing of the sacred garb » ~ « et la
dérobent derrière les symboles tantôt obscurs et sombres, tantôt clairs et lu-
QMRIY\EY\UYIPWWqEHVIWWIPEGVS]ERGIHIWðHÉPIWðKYVIWUYqSRVIXVSYZINYW-
tement sur le vêtement rituel ». Le maintien du secret de la doctrine sacrée
n’est pas argumenté par Babbitt; cette disciplina arcani repose surtout, chez
Froidefond, sur la pétition de principe d’après laquelle Plutarque pratiquerait
MGMYRW]RGVÊXMWQIEZIGPIWGÊVÊQSRMIWÊPIYWMRMIRRIWp2SXMGIqRSXEQ-
ment 69; « ces Mystères auraient donc comporté tous les éléments des
1]WXÉVIWKVIGWIXIRTEVXMGYPMIVHIGIY\Hq)PIYWMWSFPMKEXMSRHYWIGVIXNIÜRI
IXVIXVEMXIGSQQYRMGEXMSRHqYRį҂Ҍůҍ҈ҥҀҋҍf
0qEPPYWMSRÁPEGMWXIWGIPPÊI
GSRXIRERXPIWį҂ҌҞÊZSUYIPIGSVXÉKIHIWQ]WXÉVIWHqªPIYWMWGJPITVSTSW
nuancé de Hani, La religion égyptienne
2qIWXGITEWEWWIVXIVGIUYqMP
faudrait démontrer? En vérité, comment Plutarque pouvait-il se faire com-
prendre des Grecs sans leur parler ici le seul langage qu’ils connaissaient: celui
de leurs propres mystères? Le syncrétisme peut donc être un trompe-l’œil; de
fait, la meilleure étude du système théologico-mystérique esquissé en
351F-352A (le peu connu Betz, Hellenismus und Urchristentum, 112-9) ne
le rapporte en rien aux EleusinianaGIUYMIWXWMKRMðGEXMJ)RSYXVIį҂ҌŮ҉
҈ҥҀҋ҉ ZE EZIG PI TEVXMGMTI ŋèҋҁ҄҈ҋǕ҉ҏѾ dont l’hiatus et l’ambiguïté dé-
rangent Babbitt et Froidefond, si bien qu’ils le changentIRŋèҋҁ҄҈ҋǕ҉ҏ҂ҍ
(leçon d’un manuscrit retrouvée par Bachet de Méziriac puis adoptée par une
pléïade de philologues illustres, en dernier lieu Görgemanns); or cette conjec-
XYVI IWX WYTIVñYI TYMWUYI PI RIYXVI GSRZMIRX TEVJEMXIQIRX HERW PEHMXI
construction (voir A. E. J. Holwerda, Specimen literarium continens dis-
putationem de dispositione uerborum in lingua Graeca, in lingua
Latina et apud Plutarchum, cui accedunt commentarioli in libros De
Iside et Osiride et De genio SocratisHMWWIVXEXMSR9XVIGLX
J. H. W. Strijd, Animaduersiones criticae in Plutarchi libros duos De
Iside et Osiride et De E apud Delpos, ibid. 1912, 9-10), et toute autre syn-
XE\IRqETEWPMIYHqËXVI3RGSQTVIRHUYI+[]R+VMǭXLWEMXNYKÊTSWWMFPIHI
retenir la leçon majoritaire sans s’en expliquer formellement dans son com-
mentaire. En plus de cet établissement contestable du texte et de la fragilité
intrinsèque de la thèse de la disciplina arcaniEǮIYVERXHERWRSXVITLVEWI
l’exégèse de Babbitt et Froidefond accumule les invraisemblances séman-
XMUYIWPIWTPYWGVMERXIW7MPqEREP]WIðKYVÊIHIè҂Ҍ҆Ҏҏҟ҈҈҂҆҉TEVpZSMPIVqSY
‘obscurcir’ se défend, elle pose à tout le moins problème dans le cas de vête-
que les Égyptiens défunts pouvaient porter des vêtements donnés par les
HMIY\ IX TVÊGÊHIQQIRX TSVXÊW TEV IY\
)RðR *VSMHIJSRH WYTTPÊI
TSYVWXEFMPMWIVWEXVEHYGXMSRpEYUYIPWqEHVIWWIqpðKYVIWqIXpðREPIQIRXqMPRI
WqEVVËXITEWIRWMFSRGLIQMRIXIǬEGIHIQERMÉVIMRGSRKVYIPIXSYVTVÊWIR-
XEXMJIRHÊFYXHITLVEWIҋőҏҋ҆ҁư҂ĮҎҡ҉!pNqIRXIRHWqEYPMIYHIpXLIWIEVIXLI]q
&EFFMXX
pXLIVIEVIXLI]q+[]R+VMǭXLW
SYpIWXSWWSRPSWq4SVHSQMRKS
García). Babbitt ou Froidefond ont déteint sur la version de Görgemanns; il
IRXIRHQEPPIHIY\MÉQIXIVQIHIPqERXMXLÉWIIRTVIRERXè҂Ҍ҆Ҏҏҟ҈҈҂҆҉EYð-
guré, en ajoutant un adjectif possessif là où il ne fallait surtout pas et en
ÊGPEXERXPETEMVIҏŦŨ҉ҟ҈Ѿ҉Ѿ҇ѾŬҎ҇҆ҧҁ҄ҏŦҁŨґѾ҉҂ҌŦ҇ѾŬ҈ѾèҌҞHMIW
WMRHHMIHMIHEW,IMPMKI;SVXZSRHIR+×XXIVRVIMRZSRNIKPMGLIVEFIVKPÅY-
bischen Furcht und magischen Praktik, in der Seele »tragen« wie in einem
7GLVIMRYRHIWFIOPIMHIRWMIHIYXIRHEVEYJLMRHEÀMRunseren Annahmen
über die Götter manches schwarz verschattet, anderes hell leuchtend ist, wie
man es auch bei dem heiligen Gewand sehen kann »). À titre de comparaison,
ZSMGMPEZIVWMSRHI+[]R+VMǭXLWPETPYWI\EGXIHMWTSRMFPIXLIVIEVIXLI]
who carry in their soul, as in a box, the sacred lore about the gods which is
pure of all superstition and vain curiosity, and they who attend to the clo-
thes, some dark and shadowy, others bright and shining, which suggest
concerning the conceptions of the gods such ideas as are made manifest in
relation also to the sacred dress »; et celle de Hopfner: « weise ist und denen,
HMI[ELVLEJXYRHMR+IVIGLXMKOIMX8VÅKIVHIVLIMPMKIR+IVÅXIYRH&IWSVKIV
HIV LIMPMKIR /PIMHIV LIMÀIR HMI K×XXPMGLIR (MRKI SǬIRFEVX (EW WMRH EPPIV-
dings nur die, welche die heilige Lehre über die Götter rein von aller
(ÅQSRIRERKWXYRHEPPIQ*ÝV[MX^MRMLVIV7IIPI[MIMRIMRIQ7GLVIMRIXVE-
KIRYRHWMIQMXMLVKPIMGLWEQ
YQOPIMHIRMRHIQWMIERHIYXIRHEÀQERGLIW
MR HIR ;ÅLRIR ÝFIV HMI +×XXIV RYV HYROIP YRH WGLEXXIRLEJX MWX QERGLIW
dagegen hell und leuchtend, was auch an dem heiligen Gewande zum
Ausdruck kommt ». Le massacre est si grave chez Froidefond qu’on devine
GLI^PYMYRMQTÊVEXMJTPYWTVIWWERXUYIGIPYMHIPETLMPSPSKMI0qSFWIWWMSREǭ-
chée dans toute son édition de ramener la lecture plutarchéenne du mythe
osirien à un discours philosophico-religieux d’essence médio-platonicienne,
HSMXEZSMVEZIYKPÊPIWEZERXJVERÈEMWPITVÊGÊHIRXSǬIVXTEVPEXVEHYGXMSRHI
Babbitt et sa propre tendance à ne pas serrer de très près le texte en traduisant
ont fait le reste.
<-:MMMXVEHYMXGLI^PIWIYP&IX^
1EMWYRIXIPPIGSRREMWWERGIRI
prouve strictement rien pour notre phrase. D’autre part, les bandelettes ne
sont pas le seul accoutrement funéraire qui pourrait être envisagé dans le
GEHVI HI PqL]TSXLÉWI HI +[]R +VMǭXLW .I TIRWI Á PE stola égyptienne en
YWEKIIRXVIPE<<:e Dynastie et le début de la période romaine (J. H. Taylor,
Death and the Afterlife in Ancient Egypt, Londres 2001, 63; M. Giles,
‘Preserving the Body’, dans S. Tarlow et L. Nilsson Stutz (edd.), The Oxford
Handbook of the Archaeology of Death and Burial3\JSVH
SY
aux pectoraux amulétiques qui rendaient solidaires la tête et le poitrail du
défunt (C. Riggs, The Beautiful Burial in Roman Egypt. Art, Identity,
and Funerary Religion 3\JSVH2I[ =SVO
-P JEYX QIR-
XMSRRIVIRðRPEWSPYXMSRHI(YRERHRevue d’Égyptologie GI
n’est certainement pas une allusion au linceul qui enveloppe les momies et qui
IWXTEVJSMWHÊGSVÊHIWGÉRIWVIPMKMIYWIWT
GIUYMIWXÊZSUYÊMGMÁRqIRTEW
HSYXIVGqIWXPEGSYXYQIVÊTERHYIIRQMPMIYKVIGGLI^PIWðHÉPIWHIWGYPXIW
égyptiens, de se faire représenter sur leur stèle funéraire avec le costume (et
les attributs) d’Isis: de nombreuses stèles de ce type, contemporaines de
Plutarque, ont été retrouvées à Athènes ». Notre phrase est compatible avec
une telle explication (sa base archéologique in Walters, op. cité, et ead.,
‘Predominance of Women in the Cult of Isis in Roman Athens: Funerary
Monuments from the Agora Excavations and Athens’, dans Bricault (ed.), De
Memphis à Rome. Actes du Ier Colloque International sur les Études
Isiaques, Poitiers, 8-10 avril 19990I]HI
TSYVXERXUYIPFI-
soin avait le Chéronéen d’évoquer de façon aussi vague et cryptique une pra-
tique funéraire somme toute banale alors que rien ne l’y obligeait, puisque
l’exhibition exotérique et non rituelle de la robe sur des pierres tombales ne
relevait évidemment pas de la disciplina arcani? En outre, Dunand se garde
FMIR HqI\TPMUYIV PE TVÊWIRGI HY VEGGSYVGM ҏҋűҏҋ҆ҍ GLI^ 4PYXEVUYI 7SR XSR
catégorique ne change rien au fait que la thèse ne peut revendiquer qu’une
TPEYWMFMPMXÊQMRMQEPIQEPKVÊWSREXXIWXEXMSRMQTIGGEFPI0EWYTTSWÊIGSRñE-
tion plutarchéenne entre les notions de robe sacrale isiaque et de tenue d’en-
XIVVIQIRXTSYVPIWQ]WXIWHSRXWITVÊZEYX+[]R+VMǭXLWEYVEMXTYXVSYZIV
une incitation dans un fait archéologique égyptien bien connu: la blancheur
du vêtement du défunt, et surtout de la défunte, peints sur d’assez nombreux
cartonnages de momie datables entre l’apogée du Nouvel Empire et les der-
nières dynasties (K. M. Cooney, ‘Gender Transformation in Death: A Case
7XYH]SJ'SǭRWJVSQ6EQIWWMHI4IVMSH)K]TXqNear Eastern Archaeology
73, 2010, 230-2; etc). La robe blanche du défunt est de présence récurrente sur
PEJEGIERXÊVMIYVIHIWWEVGSTLEKIW6MKKWðKYVIWEY\TT
IX
sur les bas-reliefs des tombes et autres linceuls peints (Riggs, 105, 127, 146,
147, 157, 160, 163, 164, 219, etc). Or ce symbole chromatique de pureté se re-
XVSYZIHERWPIWVSFIWWEGVÊIWHIWQ]WXÉVIWHq-WMWHÊGVMXIWGSQQIґѾ҉҂ҌŦ҇ѾŬ
҈ѾèҌҞTEV4PYXEVUYIUYIPGSIǭGMIRXHIZVEMWIQFPERGIEXXEGLIVÁYRIVIR-
Chapitre 4
352C Ѧį ќŨ ѪǢѤ ŨѤ ĒѧѼѯѤ śѩèѝѧ ѪǢѤ ѢѧѝǢѤ ѩѝњѦѺѤѦѫѨ ѪŮ èѧҀњљѪѦѤ
ĂèѺѭѝѩѠљѡ ѣѺћѦѫѩѡ : il faut y insister car aucune des éditions ou traductions
récentes ne se penchant sur cette question, on en reste à la note trop pu-
rement gréco-romaine de Hopfner, 60-2, et au balancé mais court Gwyn
+VMǭXLW 0E PEMRI ÊXEMX GSRRYI HIW ªK]TXMIRW HÉW PI 4VÊH]REWXMUYI
mais pas spécialement prisée, nous informe l’archéologie (E. J. W. Barber,
Prehistoric Textiles. The Development of Cloth in the Neolithic and
Bronze Ages with Special Reference to the Aegean, Princeton 1991, 49
note 6; G. Vogelsang-Eastwood, ‘Textiles’, dans P. T. Nicholson et I. Show
(edd.), Ancient Egyptian Materials and Technology, Oxford 2000, 269; R.
David, Handbook to Life in Ancient Egypt. Revised Edition, New York
GJ[SSPf
LEWFIIRJSYRHPIWWJVIUYIRXP]FIGEYWIMX[EW
forbidden to include clothing made from animal products among the tomb
goods »). Plutarque a raison d’appliquer sa prohibition aux seuls prêtres mais
ne dit pas que cela valait pour l’Égypte hellénisée: Hérodote, 2.37.3 et surtout
+[]R+VMǭXLW0PS]HHerodotus, Book 2. A Commentary, 1-98,
Leyde 1976, 166, 343). La preuve décisive réside dans une liste de vœux de
prêtre en langue grecque préservée sur un papyrus qui, ayant échappé à Gwyn
+VMǭXLWIXÁ0PS]HRIWIQFPITPYWGSRRYHqEYGYRI\ÊKÉXIPI4;EWLMRKXSR
9RMZIVWMX]-RZVIGXSGSP--TYFPMÊTEV:&7GLYQERp%7IGSRH
Century Treatise on Egyptian Priests and Temples’, Harvard Theological
Review MGM IR ?XI\XIA ?RSXIA
TYMW I\TPSMXÊ HI
façon magistrale d’après les Textes des Sarcophages et les Livres des Morts
TEV1IVOIPFEGLp)MRÅK]TXMWGLIV4VMIWXIVIMHqZeitschrift für Papyrologie
und EpigraphikIRHERWRSXVIGEWZSMV%WWQERR
Cultural Memory and Early Civilization. Writing, Remembrance, and
Political Imagination, Cambridge 2011, 165-70. Le futur prêtre jurait dans
ce texte, entre autres prescriptions négatives (lesquelles « varied from temple
to temple, and from region to region. Each region had its own forbidden
JSSHWf
ERHIEGLXIQTPIMXWS[RTVSWGVMTXMSRWEGGSVHMRKXSXLIXLISPSK]
SJXLIKSH[LS[EW[SVWLMTIHXLIVI%WWQERR
ҋŊ?Ū҅ҡҀҔA`ҏҌ҆ҒŮҍ
èҌҋѿҞҏҋҐ 2SYW RqEZSRW XSYNSYVW TEW HqMRHMGEXMSR GIVXIW UYI GI XEFSY HI
la laine valait dès l’époque pharaonique, mais presque cinquante ans après la
parution du papyrus, Lloyd ne devait plus écrire stricto sensu que les textes
égyptiens ne corroborent pas Hérodote (et Plutarque): id., dans D. Asheri,
Lloyd et A. Corcella, edd. O. Murray et A. Moreno, A Commentary on
Herodotus Books I-IV, Oxford 2007, 296. « I call this way of life the nomos
of the temple that linked cultic purity with social morality. Cultic purity
entailed scrupulous adherence to a whole range of instructions, which were
predominantly in the form of proscriptions, especially relating to food »
enseigne Assmann, 165; or la pureté (pour l’individu, le fait d’être wҵb ou wҵb
HIfIKwҵb ҵw.y, ‘pur de jambes’, cf. D. M. Doxey, Egyptian Non-Royal
Epithets in the Middle Kingdom. A Social and Historical Analysis,
0I]HI&SWXSR'SPSKRI PI QSX WMKRMðI ÊKEPIQIRX pTVËXVIq (
Jones, An Index of Ancient Egyptian Titles, Epithets and Phrases of the
Old Kingdom, Volume I, Oxford 2000, nosTT
IXPIWE-
voir, la connaissance (verbe-racine r ې: Doxey, 46-50; E. P. Butler, ‘Opening
the Way of Writing: Semiotic Metaphysics in the Book of Thoth’, dans A.
D. DeConick, G. Shaw et J. D. Turner (edd.), Practicing Gnosis. Ritual,
Magic, Theurgy and Liturgy in Nag Hammadi, Manichaean and Other
Ancient Literature. Essays in Honor of Birger A. Pearson, Leyde-Boston
ÊXEMIRXPIWHIY\TVMRGMTIWÊK]TXMIRWHIPqYRMZIVWUYM
NSYEMIRX YR VÕPI GEVHMREP HERW PE pNYWXMðGEXMSRq HY HÊJYRX ZSMV 1 7QMXL
Traversing Eternity. Texts for the Afterlife, Oxford 2009, respectivement
w(b
IXpassim (r)ې. Le trépassé tient souvent son cœur dans
ses mains, précisément en démonstration de pureté (R. Sousa, ‘The Cardiac
Vignettes of the Book of the Dead (Late Period)’, Boletín de la Asociación
Egiptologica de España 17, 2007, 39-53) et l’amulette du cœur était sym-
FSPIHINYWXMðGEXMSRWSYWPI2SYZIP)QTMVIIXEYHIPÁMHp8LI1IERMRKSJ
the Heart Amulets in Egyptian Art’, Journal of the American Research
Center in Egypt 43, 2007, 64-6). Il suit de tout ce qui précède que Plutarque
352() ћѝѣѦdžѦѤ ѦŐѤ ĤѤ ѪŦѨ ŨѤ љŋѪǢѤ ѪѧѼѭљѨf ѦŊѢ ĒѤ љŊѪљdžѨ ѪљdžѨ
įѝѧѦѫѧћѼљѡѨ ѭѧƸѩѠљѡ ѢљѠѹѧѩѝѡ ѢљŬ ĂѬљѡѧѺѩѝѡ ѪǢѤ èѝѧѡѪѪѯѹѪѯѤ : la portée
exacte de la citation des Travaux et Jours, 742-743, a beau être obscurcie
TEVWIWOIRRMRKEV-;ÇVRѲ,æ3æ8)%. The Kenning in Pre-Christian
Greek Poetry9TTWEPUYMVERKIEVFMXVEMVIQIRXGIWÊZSGEXMSRW
MRHMVIGXIWWSYWYRpGSPPSUYMEPEǬIGXMZIX]TIq+4;MPPMEQWThe Language
of Hesiod in its Traditional Context, Oxford 1971, 52-3, 111-3, surtout 112
sqq., M. L. West, Hesiod Works and Days. Edited with Prolegomena and
Commentary 3\JSVH WYV ѾIJ҅Ҕ҉҆ Ҏ҆ҁҠҌҔ҆ pJIV FVMPPERXq HE-
vantage que ‘fer rouge-brun’ comme proposé par R. J. Edgeworth, ‘Terms
for ‘Brown’ in Ancient Greek’, Glotta GI HIVRMIV WIQFPI
toutefois plus convaincant que R. Beekes, ‘Aithiopes’, Glotta 73, 1995-1996,
16.3.5), il ne fait aucun doute qu’Hésiode visualise les ongles comme le bois
mort de la main vivante dans le cadre de la représentation végétale du corps
courante dans la poésie archaïque et classique (R. B. Onians, The Origins
of European Thought. About the Body, the Mind, the Soul, the World,
Time, and Fate², Cambridge 1951, 221). Cette défense de couper ses ongles
TIRHERXYRWEGVMðGI҅҂Ǣ҉Ē҉ ҁѾ҆ҏҡ, est sans doute de nature rituelle (cf. West,
339: « the underlying reason may be that such an assault upon nature is felt
to compromise ritual purity »), et Plutarque a probablement raison d’y voir
une injonction de pureté. Il n’empêche que cette lecture pythagorise le vieux
poème (W. Burkert, Weisheit und Wissenschaft. Studien zur Pythagoras,
Philolaos und Platon, Nuremberg 1961, 157 = Lore and Science in Ancient
Pythagoreanism'EQFVMHKI1EWW
PENYWXMðGEXMSRÊXSRRERXIHI
ce tabou chez Jamblique, De uita Pythagorica ҈ҟҀ҂҆ ҁŨ ҇ѾŬ ґ҅҂džҌѾ
Ē҉ į҂ҌǢ҆ Ū ҇ҏ҂ҡ҉҂҆҉ ҋŊҁ҂҉Ůҍ ҏǢ҉ è҂Ҍ҆ҏҏǢ҉ ҇ѾŬ ґ҅ѾҌҏ҆҇Ǣ҉ ҉ҋҡ҃Ҕ҉
ҁ҂dž҉҂ҏѾ҈ѾѿҞ҉҂҆҉ҏŮҁѾ҆ҥ҉҆ҋ҉RIRSYWETTVIRHQEPLIYVIYWIQIRXVMIR
quelle que soit la manière dont on la traduit: ‘because we should not advance
our own interest by neglecting the rule of the gods’ (G. Clark, Iamblichus.
On the Pythagorean Life0MZIVTSSP
pTEVGIUYqMPTIRWIUYIRSYWRI
devons pas rechercher l’accroissement de nos biens en négligeant la tutelle des
dieux’ (Brisson et Segonds, Jamblique. Vie de Pythagore4EVMW
IXG¡PqÊZMHIRGI.EQFPMUYIWqIWXFEXXYPIWñERGWTSYVI\TPMUYIVGIUYMTSYV-
rait n’avoir été qu’un signe de decorum, ‘a matter of good form’ dans le cadre
HqYRGSQTSVXIQIRXHÊPMFÊVÊQIRXRSRWXERHEVHEðRHIQMIY\HMWXERGMIVPIW
disciples du reste du monde (R. Gordon, ‘Representative Individuality in
'EPEQI ! (EZMIW ҈ҡ҉Ҕ ҏ҂ ҎѾҎҞҔ ҏ҂ ҇Ğ҉ è҂҈ҡҒ҉Ѿ҆ҍ ` èҟҁ҂Ҏҏ҆
ҒҌҐҎҥ҇ҋ҈҈ѾҍSRRIWEYVEMXHMVIWMPIPMRIXPIWÊWEQIHÊWMKRIRXHIWTÃXMWWIVMIW
ou des pains décorés de ces graines [M. Noussia, Classical Quarterly 51, 2001,
GJASYFMIRWMGIWHIVRMÉVIWIRXVIRXHERWPEVIGIXXIHYҒҌҐҎҥ҇ҋ҈҈ҋ҉
[C. Calame, Alcman 6SQI A
IX GSQTSWIRX EYWWM HIW TVÊTEVE-
tions médicinales tardo-égyptiennes (P. Vindobonensis D(emotic) 6257, I 15,
GSRXVIYRIEǬIGXMSRHIPETIEYGLI^%)6I]QSRHA Medical Book from
Crocodilopolis, Vienne 1976, 136, 137, 139 [caueat lector]). Le lin produit
une huile qui rancit promptement, ce qui la rend incommode en cuisine, d’où
une seconde utilisation domestique qui devait perdurer: M. Mossakowska,
‘Les huiles utilisées pour l’éclairage en Égypte. D’après les papyrus grecs’,
Journal of Juristic Papyrology 1+MPp7YTTPMIWSJ3MPMR
Medieval Egypt: A Geniza Study’, Journal of Near Eastern Studies 34,
1975, 63-4. Or l’attestation de cette huile ne remonte pas plus haut que les
Lois des Revenus de Ptolémée Philadelphe: voir R. J. Wenke, Archaeological
Investigations at El-Hibeh 1980. Preliminary Report 1EPMFY
56; L. Manniche, An Ancient Egyptian Herbal², Londres 1993, 116; D. J.
Brewer, D. B. Redford et S. Redford, Domestic Plants and Animals. The
Egyptian Origins, Warminster 1994, 34; M. Serpico et R. White, ‘Oil, Fat
and Wax’, dans Nicholson et Show (edd.), Ancient Egyptian Materials and
Technology, 396-7. Il est pertinent d’opposer ici l’huile de castor, Ricinus
commonis L. (dgm suivant l’opinio communis, cf. H. von Deines et H.
Grapow, Wörterbuch der Aegyptischen Drogennamen&IVPMR
4, mais k3k3 pour B. D. Sandy, ‘Egyptian Terms for Castor’, Chronique
d’ÉgypteIRTEVXMGYPMIV{contra, von Deines-Grapow,
526-7, P. Koemoth, ‘Hathor et le buisson kk comme lieu de renaissance d’Osi-
ris’, Welt des Orients 25, 1994, 7-10), laquelle est connue dès le Papyrus
médical Ebers, vers 1534 av. J.-C., et était des plus estimée (W. R. Dawson,
‘Studies in Medical History. (a) The Origin of the Herbal. (b) Castor-oil in
Antiquity’, Aegyptus 10, 1929, 57-72; P. Lang, Medicine and Society in
Ptolemaic Egypt, Leyde-Boston 2013, 172) bien que les Grecs classiques ne
s’en soient servis que dans leurs lampes, jamais en pharmacopée (Lang, 172
RSXIIPPIÊXEMXYRTYVKEXMJVÊTYXÊ
'SRXVEMVIQIRXHSRGÁPqLYMPIHIGEW-
tor, les raisons d’une attestation aussi tardive pour l’huile de lin manquent de
clarté. Le monopole de Philadelphe sur les produits oléagineux ne concer-
nait pas le lin, espèce indigène contrairement à l’olive, et on a spéculé que
la production de cette huile aurait périclité par rapport aux périodes pré-
cédentes: Serpico et White, 397. Sur les huiles de l’époque pharaonique,
excellent sommaire de D. D. de Rodrigo apud Redford, Excavations at
Mendes, Volume 1. The Royal Necropolis, Leyde-Boston 2004, 215; sur
les huiles d’olive et de kiki, B. Laudenbach, Strabon. Géographie, <-:
Livre XVII 1ere partie. L’Égypte et l’Éthiopie nilotique, « C.U.F. », Paris
RSXIRSXITSYVPIWGSYPIYVWHIWIWWIRGIWÊK]TXMIRRIW
de lin, plante dont la teinte naturelle était le vert avant qu’on ne la sèche (I.
)7)H[EVHWpАIRЍMOLSTWLIJqW4VSTL]PEGXMG'LEVQqJournal of Egyptian
Archaeology
; :]GMGLP Dictionnaire étymolo-
gique de la langue copte0SYZEMRWZ8O8EDG<, est très sug-
gestif; sur le démotique mۊy, ‘lin’ (‘Flachs, Lein’, ‘linseed’), voir W. Erichsen,
Demotisches Glossar, Copenhague 1954, 173, L. H. Lesko et B. Switalski-
Lesko, A Dictionary of Late Egyptian², Providence 2002, 199, G. Takács,
Etymological Dictionary of Egyptian---0I]HI&SWXSRGSQ-
TMPEXMSR HI WIGSRHI QEMR GSRJYWI QEMW VMGLI
IRðR WYV PI PMR IR KÊRÊVEP
R. Germer, 8QWHUVXFKXQJEHU$U]QHLPLWWHOS¾DQ]HQLP$OWHQbJ\SWHQ,
,EQFSYVKWYTTPERXIZSR(IMRIW+VETS[WEYJIRQE-
tière lexicographique.
Chapitre 5
352* Ѧį ќư įѝѧѝdžѨ ѦŏѪѯ ќѫѩѭѝѧљѼѤѦѫѩѡ ѪŪѤ ѪǢѤ èѝѧѡѪѪѯѹѪѯѤ ѬűѩѡѤ
śѩѪѝ Ū ҀѤѦѤ èљѧљѡѪѝdžѩѠљѡ ѪǢѤ ľѩèѧѼѯѤ ѪŦ èѦѣѣŦ ѢљŬ ѪǢѤ ѢѧѝǢѤ ѪŦ
ѻѣѝѡљ ѢљŬ ŏѝѡљ èѦѣѣŪѤ èѦѡѦǕѤѪљ èѝѧѼѪѪѯѩѡѤ : la prescription paraît vi-
ser les seuls prêtres égyptiens, témoin Julien, Contre les Cyniques igno-
rants(T6SGLIJSVX
%ĮҀűèҏ҆ҥҍҀ҂Ś҉ҋŊҏǢ҉į҂ҌҟҔ҉Ă҈҈Ŧ
ҏǢ҉èѾґҞҀҔ҉ҋĵҍèҞ҉ҏѾĒҎ҅ҡ҂҆҉҉ҥҋҍŗҍǪ҈ҞҒѾ҉ѾҒҥҌҏҋҐqҀ҉ҔҌҡ҃҂҆ҍ
ҋĴѾ҆ҏǢ҉ѲѾ҈҆҈ѾҡҔ҉ҏŦǔҠѾҏѾ4PYXEVUYITEVPIXMPIRGSVIMGMGSQQIEY
GLETMXVITVÊGÊHIRXHIPqMQTYVIXÊHIWWYTIVñYMXÊWHERWYRITIVWTIGXMZIT]-
thagoricienne qui pourrait éventuellement provenir d’Égypte, ou fait-il dé-
sormais porter l’accent sur cette catégorie spéciale de résidus que sont les selles,
è҂Ҍ҆ҏҏҧҎҎ҂҆ҍIRSTÊVERXYRKPMWWIQIRXWÊQERXMUYI#0ETLVEWIIWXEQFMKYÌ
IXPqIQTPSMHIè҂Ҍ҆ҏҏҧѾҏѾRqEMHITEWGEVMPTSWWÉHIGIWHIY\ZEPIYVW,SVQMW
Babbitt et Hopfner, qui esquivent toute prise de décision en décalquant le grec
EYTPYWTVÉWpXLMRKWXLEXEVISJWYTIVñYSYWREXYVIfEPEVKIVIWMHYYQqpHEW
)RXWXILIR HIW ½FIVWGLÝWWMKIR EPW ZMIP ½FIVWGLYÀ ZIVYVWEGLIRHq
PIW XVE-
HYGXIYVWTEXEYKIRXPEQIRXEFPIQIRX+[]R+VMǭXLWIRXIRHpWYVTPYWQEXXIVq
UYMH HI ґűҎ҆҉ #
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XSYXIREXYVIfFIEYGSYTHIVÊWMHYWq+EVGÎEpGSWEWUYIWSRHIWIGVIGMÔRWYTIV-
ñYEfQYGLSWVIWMHYSWWYTIVñYSWq4SVHSQMRKSpPEREXYVEPI^EHIPSWYTIV-
ñYSfKVERGERXMHEHHIHIWIGLSWqIX+×VKIQERRWpEPPIW[EW^YV/EXIKSVMI
HIV%YWWGLIMHYRKIRKIL×VXfVIMGLPMGLIV%YWWGLIMHYRKq.IWYMWETVMSVMXIRXÊ
HIHSRRIVÁè҂Ҍ҆ҏҏҧѾҏѾWEZEPIYVHIpHÊNIGXMSRWqRSQFVIY\I\IQTPIWGLI^
H. Bonitz, Index Aristotelicus&IVPMRGJ+EPMIRDe motu mus-
culorum---:T/ÝLRҏҋǕŨ҉҇ѾҏŦҏŪ҉҇űҎҏ҆҉ҏ҂҇ѾŬҏŪ҉ėҁҌѾ҉
ҐŮҍĖҌҀҋ҉ĒҎҏҡ҉ҋŊҏŮĂèҋ҇Ҍҡ҉҂҆҉ҏŦè҂Ҍ҆ҏҏҔҞҏѾҏƸҍҏҌҋґƸҍĂ҈҈ŦҏŮ
҇ѾҏҟҒ҂҆҉Ѻ҇ҏ҈
QEPKVÊ(SÚPqETTSWMXMSREZIGҎ҇űѿѾ҈ҋ҉MQTSWIPIWIRW
PI TPYW KÊRÊVMUYI è҂ҌҡҏҏҔѾ ҁŨ ҏҌҋґƸҍ ҇ѾŬ Ҏ҇űѿѾ҈ҋ҉ ҋŊҁŨ҉ ăҀ҉Ů҉ ҋŊҁŨ
҇Ѿ҅ѾҌҥ҉ĒҎҏ҆҉)RIǬIXPEWYMXIHIGIXXITLVEWIĒ҇ҁŨè҂Ҍ҆ҏҏҔҞҏҔ҉ĖҌ҆Ѿ
҇ѾŬ ҈ҞҒ҉Ѿ҆ ҇ѾŬ ҏҌҡҒ҂ҍ ҇ѾŬ ł҉ҐҒ҂ҍ Ă҉Ѿґűҋ҉ҏѾ҆ ҇ѾŬ ѿ҈ѾҎҏҞ҉ҋҐҎ҆ E FIEY
évoquer de près les Orphica, 651 T Bernabé = T 217 Kern, quippe lana,
segnissimi corporis excrementum, pecori detracta iam inde Orphei et
Pythagorae scitis profanus uestitus est, on ne peut la faire valoir pour
352F sans s’empêtrer dans des contradictions. En 352F, la notion de ‘surplus’,
pVIPMUYEXqRIGSRZMIRXIRIǬIXUYqEYQSYXSRÁGEYWIHIWEPEMRIIPPIIWXEFWYVHI
TVÊHMUYÊIHYTSVGIXEWWI^EVFMXVEMVIETTPMUYÊIÁҏǢ҉ľҎèҌҡҔ҉ҏŦèҋ҈҈ŧHERW
la mesure où, sauf erreur de ma part, la tradition grecque nous entretient
YRMUYIQIRXHIWè҂Ҍ҆ҏҏҧѾҏѾHIWplantes sans aucune connotation de pu-
reté ni connexion pythagoricienne (Théophraste, fr. 423 Fortenbaugh et al.,
avec R. W. Sharples, Theophrastus of Eresusf
Commentary Volume
5. Sources on Biology, Leyde-New York-Cologne 1995, 196-7; Galien,
De usu partium --- T /ÝLR ҏŪ҉ ҁ҆Ѿè҉ҋŪ҉ ҏǢ҉ ҈҆Ғ҉ҐҔҁǢ҉
è҂Ҍ҆ҏҏҔҞҏҔ҉
0EXLÊSVMIKEPÊRMUYIHIWè҂Ҍ҆ҏҏҧѾҏѾWIRWMFPIQIRXTSWXÊ-
rieure à Plutarque mais mobilisant des notions médicales sur le rapport entre
digestion et transpiration qui ne sont pas très récentes et que l’on peut à
bon droit faire valoir pour l’époque du Chéronéen, milite du reste en faveur
HIPqI\TPMGEXMSRI\GVÊQIRXMIPPIHIRSXVIҋįҁưį҂Ҍ҂džҍfè҂ҌҡҏҏҔҎ҆҉PIXIVQI
désigne dans son contexte galénique les résidus du corps évacués par les voies
appropriées, soit pores de la peau soit anus (A. Debru, Le corps respirant.
La pensée physiologique chez Galien, Leyde-New York-Cologne 1996,
3R VETTVSGLIVE PIW HIY\ XLÊSVMIW HIW VÊWMHYW QMWIW VIWTIGXMZIQIRX
au compte du Cnidien Euriphron et d’Hippocrate par Ménon (Anonyme de
Londres, IV 31-40 ~ VI 14), encore qu’elles ne sauraient remonter aussi haut:
J. Jouanna, Hippocrate. Pour une archéologie de l’École de Cnide, Paris
14(YQMRMPLe sang, les vaisseaux et le cœur dans la col-
lection hippocratique. Anatomie et physiologie4EVMW
Une fois levée l’hypothèque philologique pesant sur le grec, on peut inter-
préter le renseignement de Plutarque (fort mal étudié chez Hopfner, 63-4, où
les légumes et même le porc sont réduits à la portion congrue par rapport à
l’interdiction du sel qui suit; traitement beaucoup plus substantiel par Gwyn
+VMǭXLW
0EHÊXIWXEXMSRHIPEREXYVIHIWpWYTIVñYMXÊWqRqI\TPMUYITEW
de manière satisfaisante le triple tabou frappant la plupart des légumes plus la
chair du mouton et du porc pour cause de production de crottes ‘nombreuses’
SY pEFSRHERXIWq èҋ҈҈Ū҉ è҂ҌҡҏҏҔҎҎ҆҉ 7YV PI TPER TL]WMSPSKMUYI IR IǬIX
une médecine aussi systématique que celle de l’Égypte pharaonique pouvait
certainement observer, ou déduire, que le volume fécal n’est jamais propor-
XMSRRIPUYqEY\UYERXMXÊWHqIEYIXHIðFVIWEPMQIRXEMVIWEFWSVFÊIWVETTIPSRWPI
soin scrupuleux que les Égyptiens anciens prenaient de leur rectum (résumé
par H. von Staden, Herophilus. The Art of Medicine in Early Alexandria,
'EQFVMHKI TSYV PIW PEZIQIRXW MRXIWXMREY\ IR GEW HI GSRWXMTE-
tion, voir, e.g., J. H. Walker, Studies in Ancient Egyptian Anatomical
Terminology, Warminster 1996, 231.17.5.1.1). Un régime pauvre en rejets
HIZV
EMXIRGSRWÊUYIRGITVSWGVMVIҏǢ҉ľҎèҌҡҔ҉ҏŦèҋ҈҈ŧWERWXSYGLIVEY\
viandes blanches comme le porc ni aux viandes rouges tel le mouton; l’inter-
HMGXMSRHIGIWGLEMVWTSYVPIWTVËXVIWEWWMQMPÊIWEY\PÊKYQIWðFVIY\HIZEMX
donc être a priori. Dans le cas du tabou du mouton, il semble y avoir eu élar-
gissement de la vénération des béliers, l’un des animaux les plus souvent mo-
QMðÊW,ÊVSHSXIFMIRGSQQIRXÊTEV0PS]H
[LIVIZIVVEQW
were worshipped, there would normally have been a general prohibition on
WEGVMðGMRKEPPQIQFIVWSJXLIWTIGMIWMHHERW%WLIVM0PS]HIX'SVGIPPE
0ITSVGÊK]TXMIR~3(w) ou rrj, était-il également tabou parce que sacré?
« An abstention from pork by priests is not expressly attested, but Spell 112
of the Pyramid Texts, where Seth appears as a black pig, refers to the prohibi-
XMSRSJW[MRIEWSǬIVMRKW/IIWTieropfer, 75 suggests that it was their use-
JYPRIWWEWHSQIWXMGERMQEPW[LMGLGEYWIHXLMWTPEMHI+[]R+VMǭXLW
Un autre indice en ce sens pourrait émaner de la scène du Livre des Portes qui
représente Thoth sous forme de babouin armé d’un bâton en train de chasser
le pourceau (E. Hornung, Das Buch von den Pforten des Jenseits nach
den Versionen des Neuen Reiches, II Übersetzung und Kommentar,
+IRÉZI
8I :IPHI Seth, God of Confusion², 21-23, voit
même dans les nombreux analogues de ce š3 écarté par un babouin la bête de
la destinée, et pas juste un simple verrat, attendu que le mot — s’il ne s’agit
pas, bien entendu, d’un homographe — est précisément l’un des noms que
portait le mystérieux animal séthien. Vu la tension entre l’impératif de pureté
rituelle et la souillure aisément encourue au contact du porc d’élevage, l’aver-
sion du clergé égyptien d’époque grecque pour sa chair doit néanmoins avoir
un rapport avec l’éthologie du cochon (voracité, promiscuité, malpropreté,
trois traits qui se prêtent fort à exagération, témoin Élien, Personnalité des
animaux MRGMTMX ğ őҍ ҇ѾŬ ҏǢ҉ ĮҁҡҔ҉ ҏҟ҇҉Ҕ҉ ŋèŮ ҏƸҍ ҈Ѿ҆ѾҌҀҡѾҍ
Ăґ҂҆ҁǢҍĖҒ҂҆҇ѾŬҟ҉ҏҋ҆҇ѾŬĂ҉҅ҌҧèҋҐҎҧѾҏ҆Ē҉ҏҐҒҋǕҎѾҋŊ҇ĂèҟҒ҂ҏѾ҆
Ă҈҈ƳĒҎ҅ҡ҂҆ҏѾűҏ҄҆ҏҋ҆҇ѾŬĒҡҎѾ҉ %ĮҀҀűèҏ҆ҋ҆ҏŮ҃Ǣ҆ҋ҉ŗҍҐҎѾҌŮ҉҇ѾŬ
èҞѿҋҌҋ҉
-PWITSYVVEMXQËQIUYIGIXEFSYEMXKÊRÊVEPMWÊIRIRJEMWERXYRI
observance du culte, certaines observations empiriques comme la rapide et
ÊZMHIRXIGSRXEQMREXMSRHIWGEVGEWWIWPITSVGIWXIRIǬIXPITVMRGMTEPZIGXIYV
de parasites et de pathogènes pour l’homme: A. Villeneuve, Les zoonoses
parasitaires. L’infection chez les animaux et chez l’homme, Montréal
3R TIRWI Á PE XVMGLMRIPPSWI TSVGMRI WYV UYSM GJ 1 +IRXMPPMRM
et al., Médecine tropicale6, Paris 2012, 317-21), une thèse contre laquelle les
objections possibles (e.g., L. E. Grivetti, ‘Food Prejudices and Taboos’, dans
K. F. Kiple et K. C. Ornelas (edd.), The Cambridge World History of Food.
Volume II, Cambridge 2000, 1509) ne sont peut-être pas dirimantes mais qui
a le grand tort de tout ramener à la conscience qu’auraient eue les Égyptiens
d’une pathologie de toute façon très rarement fatale (R. A. Lobban, ‘Pigs
and their Prohibitions’, International Journal of Middle East Studies 26,
1994, 69) et d’attenter aux schémas de pensée égyptiens. « Certainly we must
conclude that any strictly monocausal explanation of the rise and evolu-
tion of the pig taboo based solely in either religion, ecology, ancient his-
XSV]HMWIEWIXLISV]SVQ]XLSPSK][MPPRSXFIWYǭGMIRXXSYRHIVWXERHXLMW
practice » écrit sagement Lobban; une attitude aussi unilatérale que celle de
+[]R +VMǭXLW RqIWX HSRG TPYW HI QMWI 3R PMVE EZIG TVSðX p4MKW ERH XLIMV
Prohibitions’, 57-75, spécialement 70-72, sur le porc en Égypte, non sans lui
ajouter, pour les témoignages archéologiques, Houlihan, Animal World of
the Pharaohs, Londres 1996, 26-9, et, pour la dimension du cochon comme
W]QFSPIWÊXLMIRHIY\HSGYQIRXWGETMXEY\PEXVERWJSVQEXMSRHYðPWHI2SYX
en verrat noir dans la partie centrale du Sort 157 des Textes des Sarcophages,
II 337-44 De Buck, texte qui explique ‘comment se produisit la détestation
HYTSVGEYFÊRÊðGIHq,SVYWq63*EYPORIV7KH$QFLHQW(J\SWLDQ&RI½Q
Texts, I, Warminster 1973, 135), et la scène fameuse du verrat dans la barque
solaire, mise au point par E. Cruz-Uribe, ‘St ېҵ3 pۊty ‘Seth, God of Power
and Might’’, Journal of the American Research Center in Egypt 45, 2009,
204-5.
Cyniques) », 257 note 11). Il est invraisemblable de supposer que les prêtres
étaient plus sveltes que le reste de la population ou l’ensemble des (tardo-)
ªK]TXMIRW RM QËQI UYI PE QS]IRRI HqIRXVI IY\ ÊXEMX TPYW ðPMJSVQI UYI
les Grecs ou les Romains qui leur étaient contemporains; Plutarque traduit
en termes ascétiques et philosophiques, pythagoriciens et / ou cyniques, la
minceur longiligne des corps qui constitue l’un des traits emblématiques
HY WX]PI ðKYVEXMJ MHÊEPMWÊ HIW ªK]TXMIRW 0IW VSRHIYVW Rq] GSRRSXIRX IR
général que la fertilité, notamment chez la femme (O. Goelet, ‘Nudity in
Ancient Egypt’, Source. Notes in the History of Art 12, 1993, 26) et les
dieux mineurs qui y sont associés, e.g. Bès ou Hapi. Il existe cependant un
assez fort courant iconographique ‘réaliste’, surtout associé aux représenta-
XMSRWHERWPIWXSQFIWIRGEWHIHIWXVYGXMSRHIWQSQMIWPEðKYVEXMSRHY
HÊJYRXXIPUYqMPÊXEMXHIWSRZMZERXWIVZEMXIRIǬIXHIWYFWXMXYX+VERHIWX
alors le risque est de prendre pour du naturalisme une convention artistique:
PqMQEKIHqLSQQIWQÜVWÁPETSMXVMRIñEWUYIIXEY\FSYVVIPIXWKVEMWWIY\EF-
HSQMREY\VITEVEÏXHÉWPq%RGMIR)QTMVIEZIGYRIWYǭWERXIVÊKYPEVMXÊHIW
exemples chez W. A. Ward, ‘A Unique Beset Figure’, Orientalia 41, 1972,
157 note 49, et C. Vandersleyen, ‘La Date du Cheikh el-Beled (Caire CG
34)’, Journal of Egyptian ArchaeologyRSXIW
TSYVUYI
leur corpulence dénote typologiquement la réussite ou l’élévation sociale
au même titre que la calvitie et les riches vêtements (P. A. Bochi, ‘Gender
and Genre in Ancient Egyptian Poetry: the Rhetoric of Performance in
the Harpers’ Songs’, Journal of the American Research Center in Egypt
7%%WLXSRPtolemaic Royal Sculpture from Egypt. The
Interaction Between Greek and Egyptian Traditions, Oxford 2001, 33).
0ITEVEHMKQIHIGIWðKYVIWHqEYXSVMXÊIWXPEWTIGXEGYPEMVIWXEXYIHIFSMWHI
la IVe Dynastie surnommée Cheikh el Beled (gros plan sur le haut du corps:
Journal of the Royal Society of ArtsRSZIQFVIðKYVIIX
M. K. Hartwig (ed.), A Companion to Ancient Egyptian Art, Chichester
TLSXSKVETLMI MRXÊKVEPI Journal of Egyptian Archaeology 6,
TPERGLI<<:--ETVÉWPET
0IWX]PIHIWTÊVMSHIWXEVHMZITYMW
ptolémaïque est un mélange d’idéalisation et de pseudo-réalisme; il en res-
sort une nette tendance à la dépiction crue d’individus ventripotents et aux
traits lourds, le type physkôn HIW4XSPÊQÊIW:---Á<QEMWHSRXMPWRqSRX
pas l’exclusivité (illustrations d’autres personnages chez J. A. Josephson,
‘Egyptian Sculpture of the Late Period Revisited’, Journal of the American
Research Center in Egypt
9R QÊPERKI GSQTPI\I
HqMRñYIRGIWIRXVIPIWGERSRWKVIGWIXÊK]TXMIRW]IWXTIVGITXMFPI%WLXSR
23; P. Ballet et J.-Y. Carrez-Maratray, ‘La représentation des notables
égyptiens’, in M. Molin (ed.), Images et représentations du pouvoir et de
l’ordre social dans l’Antiquité. Actes du colloque, Angers, 28-29 mai
1999, Paris 2001, 220-1. Un bon état des lieux des courants de pensée entre
lesquels se divise l’interprétation des portraits sur buste est détaillé par B. M.
&V]ERHERW,EVX[MKTSYVPEXLÉWIWYMZERXPEUYIPPIPIWVITVÊWIRXE-
XMSRWMGSRSKVETLMUYIWÊK]TXMIRRIWRqSRXNEQEMWGLIVGLÊÁËXVIðHÉPIWZSMV
G. Robins, ‘Image and Reality in Amarna Art’, dans N. Grimal, A. Kamel et
C. M. Sheikholeslami (edd.), Hommages à Fayza Haikal, Le Caire 2003,
225-9. On mesure désormais toute la fatuité de la remarque de Froidefond
sur le désir d’amincissement des Égyptiens de la décadence dans leurs sta-
tues, fresques et reliefs; il est plus raisonnable de se dire que Plutarque, ou
WEWSYVGIWqMPRqIWXTEWMRHÊTIRHERXHERWWEVÊñI\MSRJYVIRXMQTVIWWMSRRÊW
TEVPqMQEKIMHÊEPMWÊIHIWGSVTWUYMWqSǬVEMXÁIY\WYVPIWQSRYQIRXWÊK]T-
tiens et qu’ils l’ont rapportée à la doctrine sacerdotale en des termes hellé-
nisés. Voici comment je me représente leur raisonnement. Seuls les tenants
KVIGW HI HIY\ GSYVERXW HI TIRWÊI QERKIEMIRX EZIG QSHÊVEXMSR IR WqMRñM-
geant la macération de l’abstention de viande et / ou de certains légumes:
Burkert, Weisheit und WissenschaftWYVXSYXRSXI!Lore
and ScienceEZERXXSYXRSXI'.HI:SKIPPythagoras and
Early Pythagoreanism. An Interpretation of Neglected Evidence on
the Philosopher Pythagoras%WWIR+SYPIX'E^Ê
/´DVFqVHF\QLTXH, 20-21, 43, 63-4, 74, 157; L. Paquet, Les Cyniques grecs.
Fragments et témoignages 3XXE[E -RHI\ EREP]XMUYI WZ
‘simplicité, dépouillement’; P. P. Fuentes González, /HVGLDWULEHVGH7pOqV
Introduction, texte revu, traduction et commentaire des fragments,
4EVMW0>LQYHPythagoras and the Early Pythagoreans,
Oxford 2012, 352-3. Puisque la plus haute philosophie grecque correspond
chez Plutarque à la sapience des prêtres égyptiens, la minceur de ceux-ci
(ou bien des Égyptiens en général) d’après leur iconographie devait donc
résulter ex hypothesi de la même préoccupation conceptuelle que chez les
Cyniques et les Pythagoriciens, ou, ce qui revient au même, d’un style de
vie tout à fait comparable à celui de ces philosophes grecs. La connaissance
de l’iconographie des Ptolémées rondouillards que pouvait avoir l’auteur
des 9LHVSDUDOOqOHVSǬVEMXYRVITSYWWSMVGSQQSHIWEJEQMPMEVMXÊEZIGPIW
idées gréco-romaines du temps sur l’embonpoint et l’extrême maigreur (M.
Bradley, ‘Obesity, Corpulence and Emaciation in Roman Art’, Papers of
the British School at Rome 79, 2011, 1-41, surtout 6-11 et 14-21) aura fait
le reste. Il est curieux mais pas incroyable que Plutarque ait omis d’établir
un rapprochement avec les prescriptions diététiques hippocratiques et hel-
lénistiques, ou, plus précisément, avec la médecine préventive grecque et
son insistance sur la conjonction d’une nutrition adaptée et de l’exercice
athlétique (e.g., von Staden, Herophilus6.(YVPMRKp1IHMGMRIMR
Plutarch’s Moralia’, Traditio 50, 1995, 312), avant de pratiquer son équa-
tion fonctionnelle entre minceur des (prêtres) Égyptiens et notions idéo-
logiques; sans aucun doute, l’impression laissée sur sa source ou sur lui par
l’espèce d’idéal de minceur propagé par l’iconographie idéalisée d’outre-Nil
était trop profonde.
Chapitre 6
353A-B ѦĴѤѦѤ ќư Ѧį ŨѤ ĒѤ ħѣѼѦѫ èҀѣѝѡ ѠѝѧљèѝűѦѤѪѝѨ ѪŮѤ ѠѝŮѤ ѦŊѢ ѝĮѩ
ѬѺѧѦѫѩѡ ѪŮ èљѧѹèљѤ ѝĮѨ ѪŮ įѝѧҀѤ { Ѧį ќư ĆѣѣѦѡ ѭѧǢѤѪљѡ ŨѤ ľѣѼћѯѡ ќѺ :
GIVIRWIMKRIQIRXðKYVIWERWPIHÊXEMPSWMVMIRQEMWEZIGYRIXVMTPII\TPMGEXMSR
à cette abstinence de vin, chez Chérémon apud Porphyre, De abstinentia,
ҁŭѾ҆ҏѾҁŨ҈҆ҏŪ҇ѾŬĂґ҂҈ūҍѺҋIJ҉ҋҐҀŦҌҋıŨ҉ҋŊҁŃ҈ҔҍҋıҁŨľ҈ŭҀ҆ҎҏѾ
ĒҀ҂űҋ҉ҏҋ҉҂űҌҔ҉ѾĮҏ҆ų҂҉ҋ҆ѿ҈ŧѿѾҍ҇ѾŬè҈ūҌҔҎ҆҉҇҂ґѾ҈ƸҍĒèůҁ҆ҋ҉҂Įҍ
҂ŏҌ҂Ҏ҆҉ĂґҌҋҁ҆ҎŭҔ҉ҏ҂ĖґѾҎѾ҉ѾŊҏŮ҉ľҌũҊ҂҆ҍĒè҆ґũҌ҂҆҉3YXVIPEHMWGYWWMSR
générale de Hopfner, 66-7, sur l’Égypte, les prêtres et le vin (le passage de
Chérémon y manque, nouvelle preuve que la documentation gréco-romaine
de son commentaire peut être prise en défaut), on consultera les précisions
de P. W. van der Horst, ‘The Way of Life of the Egyptian Priest’, chez M.
Heerma van Voss et al. (edd.), Studies in Egyptian Religion. Dedicated
to Professor Jan Zandee0I]HIRSXIWVITVMWIWIXEYKQIR-
tées dans id., Chaeremon, Egyptian Priest and Stoic Philosopher. The
Fragments Collected and Translated with Explanatory Notes, ibid.
RSXIWIXHI4EXMPPSR7IKSRHWIX&VMWWSRPorphyre. De l’abs-
tinence, III Livre IV, 53-4 note 64; la discussion plus synthétique de Gwyn
+VMǭXLWIsis Book, 290-1; et les pistes concernant les tabous panculturels de
la viande et du vin rassemblées par J. N. Bremmer, ‘Marginalia Manichaica’,
Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik 7YV PqĂҀ҉҂ҡѾ
IXPIWĂҀ҉҂űҋ҉ҏ҂ҍHERWPI7ÊVETIYQHq%PI\ERHVMIEYXÊQSMKREKIHI6YðR*
Thélamon cite Chérémon puis fait remarquer que « ce tableau correspond à
l’image que les Grecs se faisaient des prêtres égyptiens: ascètes, savants, théo-
logiens et philosophes. Cependant un certain nombre de textes des temples
d’Edfou, Dendera et Kôm-Ombos sont des exhortations adressées aux prêtres
qui attestent d’un idéal de pureté plus spirituelle, qui ne se réduit pas à l’ob-
servance d’abstinences, et de piété plus pure. Ainsi cette exhortation aux ‘pro-
phètes’ d’Edfou: ‘ne vous souillez pas d’impureté, ne commettez pas de péché,
ne faites pas de torts aux gens, aux champs ou à la ville... Ne soutenez pas
QIRWSRKIGSRXVIZÊVMXÊqf
Païens et chrétiens au IVeVLqFOH/´DSSRUW
GHO´+LVWRLUHHFFOpVLDVWLTXHGH5X½QG´$TXLOpH4EVMW
SRVET-
TVSGLIVEEYWWM+[]R+VMǭXLWIsis Book, 261-2. L’interpretatio Graeca du
genre de vie des prêtres égyptiens à laquelle se livrent Chérémon et Plutarque
n’est donc pas totalement arbitraire.
353B ѪѦǕ ѢѫѧѼѦѫ ѢљŬ њљѩѡѣѺѯѨ ĒѬѦѧǢѤѪѦѨ : dans cette première moitié
de chapitre inspirée du traité égyptien d’Hécatée d’Abdère (FGrHist 264
F 5, annoté au volume IIIc, 45-46; le reste descend du second livre de la
Description de la terre d’Eudoxe et représente le F 300 Lasserre, sur lequel
peu de progrès a été accompli depuis F. Gisinger, Die Erdbeschreibung des
Eudoxos von Knidos, Leipzig 1921, 44), il n’y a rien d’étonnant à trouver
3WMVMWUYEPMðÊHI҇ҐҌҡҋҍ҇ѾŬѿѾҎ҆҈҂űҍ5YIGIWSMXSYRSRYRLIRHMEH]RTSYV
҇űҌ҆ҋҍѿѾҎ҆҈҂űҍPEJSVQIIXPqMRWTMVEXMSRWSRXKVIGUYIW0q-WMWEHSVÊIWYVPqÏPI
de Philae, où il semble qu’elle avait conservé plus qu’ailleurs les formes égyp-
tiennes de la grande déesse mystérieuse et lointaine, reçoit à trois reprises l’ap-
TIPPEXMJ҇ҐҌҡѾ҅҂ŦļҎ҆ҍYRIÁPqÊTSUYITXSPÊQEÐUYIIXHIY\EYHÊFYXHIPq)Q-
pire romain (A. Bernand, Les inscriptions grecques de Philae I. Époque
ptolémaïque, Paris 1969, 306; E. Bernand, Les inscriptions grecques de
Philae II. Haut et Bas Empire MFMH
GIXXI VEVIXÊ
témoigne de ses racines culturelles grecques, cf. van der Toorn, B. Becking
et van der Horst (edd.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible²,
Leyde-Grand Rapids 1999, 493. En outre, la ThéogonieHÊWMKRI/VSRSW
GSQQI 3ŊҌѾ҉ҡҁ҄ ҟҀư Ć҉Ѿ҇ҏ҆ ҅҂Ǣ҉ èҌҋҏҟҌҔ҆ ѿѾҎ҆҈Ƹң IX ҁҟҎèҋҏƳ Ć҉ѾҊ
fut en vogue chez les poètes comiques comme interjection grandiloquente,
IRTEVXMITEVGIUYIҁ҂Ҏèҥҏ҄ҍIWXPIQSXNYWXITEVPIUYIPPqIWGPEZIWqEHVIWWIÁ
son maître (HippolyteEZIG.(MKKPIEuripidea. Collected Essays,
Oxford 1994, 1-2) et que tout Grec se situe nécessairement dans ce rapport
vis-à-vis des dieux: Aristophane, Gûepes%TSPPSR%KMIYW
Nuées, 264
(la divinité ‘socratique’ Air), Paix, 90 (Trygée), et le fr. 40 Kassel-Austin;
1ÊRERHVIJV/SIVXI8LMIVJIPHIV!/SGO3V4PYXEVUYIIQTPSMIEMP-
leurs la même expression que notre traité: Vie de Brutus&/ҞҎҎ҆ҋҍ
Ũ҉ē҈Ų҉Ǜҥҁҋ҉ҋŊ҇Ēè҆҂҆҇ǢҍĒҒҌƸҏҋҏҋdžҍèҌҞҀѾҎ҆҇ѾŬҏѾǕҏѾè҂ҌŬҏŪ҉
҂IJҎҋҁҋ҉ҏҋdžҍèҌҋҎѾҀҋҌ҂űҋҐҎ҆҉ѾŊҏŮ҉ѿѾҎ҆҈ҟѾ҇ѾŬ҇űҌ҆ҋ҉Ăèҋ҇Ҍ҆҉Ҟ҂҉ҋҍѺ
ǪҋŎҏ҂ ѿѾҎ҆҈҂Űҍ ҋŎҏ҂ ҇űҌ҆ҋҍ ҏҋǕ ҁŨ ҇ҐҌҡҋҐ ҇ѾŬ ѿѾҎ҆҈ҟҔҍ ґҋ҉҂Űҍ ҇ѾŬ
҇ҋ҈ѾҎҏҠҍq-PTIYXHSRGWIQFPIVLEWEVHIY\HIHSRRIVRSXVIҏҋǕ҇ҐҌҡҋҐ҇ѾŬ
ѿѾҎ҆҈ҟҔҍÁYRIWSYVGILMWXSVMSKVETLMUYIKVIGUYIMRJSVQÊIHIPqªK]TXITPY-
tôt qu’au Chéronéen lui-même. Il doit pourtant s’agir plutôt d’une traduction
hellénique ou d’un trait mixte. Des textes ramessides et tardifs parlent en
IǬIXHERWPIWQËQIWXIVQIWHYVSMSYHqYRHMIYEYXVIUYq3WMVMW0qMRGMTMXHIPE
Querelle d’Apophis et de Seknenre distingue entre ces deux qualités / titres à
propos du roitelet Apophis: ېpr swt wn.jn t3 n km.t nm j3d.t jw nn wn nb
ҵ.w.s.m ns, « it came to pass that the land of Egypt was in misery, as there
was no Lord, l<ife>-p<rosperity>-h<ealth>, (functioning) as a (proper) king
of the time » (E. F. Wente, dans W. K. Simpson, The Literature of Ancient
Egypt. An Anthology of Stories, Instructions, Stelae, Autobiographies,
and Poetry3, New Haven-Londres 2003, 69 non sans la note 1; texte, tra-
duction et commentaire grammatical de ce passage un peu malaisé dans C.
di Biase-Dyson, Foreigners and Egyptians in the Late Egyptian Stories.
Linguistic, Literary and Historical Perspectives, Leyde-Boston 2013,
(IWSRGÕXÊ3YIREQSR-TEVPIHq%QSR6ÃGSQQIHInsw.t nܔr.w
p3 nb n n3 t3.wj, ‘roi des dieux, le seigneur des Deux Pays’ (B. U. Schipper,
Die Erzählung des Wenamun *VMFSYVK 7YMWWI+×XXMRKIR
à titre de curiosité, signalons que H. Goedicke, The Report of Wenamun,
&EPXMQSVI0SRHVIW RSXI IWUYMWWI YR TIXMX VSQER XLÊSPS-
gique autour de la formule p3 nb n n3 t3.wj, ce qui n’étonne guère dans
UYIHERWPEWYMXIHIRSXVITLVEWIHI&ҁ҆Ů҇ѾŬҏŮ҂҅ű҂҆҉Ė҇ґҌҋ҉Ѿҍèҋ҆҂dž҉
҇ѾŬèѾҌѾè҈ƸҀѾҍćҏ҂ҁŪҏǢ҉èҌҋҀҥ҉Ҕ҉ҏҋǕѾijѾҏҋҍĒè҆è҈Ѿҟ҉ҋҐҍ
ҏǢ҉
èҌҋҀҥ҉Ҕ҉RIVIÈSMXEYGYRII\TPMGEXMSRÊXMSPSKMUYIIPPI]IWXWqMPWqEKMXHIWIRRI-
QMWHIWHMIY\HIPEVMGLIRSXIÁGIWYNIXHI+[]R+VMǭXLW*VSMHIJSRHRI
VIXMIRXTVIWUYIVMIREðRHIQMRMQMWIVPIHERKIVTSYVWSRI\ÊKÉWI
EJSVXMSVMWM
èҌҋҀҥ҉Ҕ҉IWXYRIHÊJSVQEXMSRHIҏŮ҉ҋĴ҉ҋ҉7GLVSIHIVVIGIRWMSRHIPqÊHMXMSR
Budé, Gnomon
'SQQIRX EGGSVHIV IRðR EY TLMPSPSKYI
JVERÈEMWUYIPqEREPSKMIҋĴ҉ҋҍѾĵѾIWXWMÊZMHIRXIUYqIPPIRIRÊGIWWMXIEYGYRI
étiologie » (257) dans la mesure où l’objectif de la seconde partie du chapitre
6 est d’expliquer la modération de la consommation de vin censément intro-
duite sous Psammétique? « Der Rezensent ist dagegen der Ansicht, dass sich
HEW:IVLÅPXRMWZSR:SVJELVIRYRH2EGLOSQQIRZSRWIPFWXIVKMFXIWHEKI-
KIRIRXWGLIMHIRHHEVEYJEROSQQX[MIHEW&PYXHIVèҌҋҀҥ҉ҋ҆MRHIR;IMR
gelangt » considérait Schröder (ibid.). À lire Plutarque d’un œil non prévenu,
les libations évoquent le massacre des impies, et l’ivresse rend les Égyptiens
WIQFPEFPIW Á GIW èҌҋҀҋ҉ҋҡ UYIPW UYqMPW WSMIRX EY NYWXI HI PE QËQI QERMÉVI
que la consommation de la viande, qui nous a fait naître hommes, rappelle les
Titans en De esu carnium'ҏŮҀŦҌĒ҉ğdž҉Ć҈ҋҀҋ҉҇ѾŬĆҏѾ҇ҏҋ҉҇ѾŬ
ѿҡѾ҆ҋ҉ҋŊ҅҂džҋ҉Ă҈҈ŦҁѾ҆ҋ҉҆҇Ů҉ҋįèѾ҈Ѿ҆ҋŬ8҆ҏƩ҉ѾҍŖ҉ҥѾҎѾ҉҇ѾŬҏҋǕҏư
ĖҎҏ҆҇ҋ҈Ѿ҃ҋҟ҉ҋҐҍ҇ѾŬҁҡ҇҄҉ҁ҆ҁҥ҉ҏҋҍ
0qI\ÊKÉWIIXPE constitutio textus
de Froidefond ne possèdent par conséquent aucun mérite. M.-C. Poo, Wine
and Wine Offering in the Religion of Ancient Egypt, Londres 1996, dispose
XVÉWZMXIHIRSXVIQ]XLI
UYMRqETTSVXIIRIǬIXVMIRÁPEGSRREMWWERGI
HI PqªK]TXI TSYV WI GSRGIRXVIV WYV PIW WMKRMðGEXMSRW HY ZMR FSMWWSR HMZMRI
plus spécialement associée à Osiris et au dieu mineur Shesmou; on notera l’as-
WSGMEXMSR HY WERK EY\ FVIYZEKIW EPGSSPMWÊW ZMR IX FMÉVI
4SYV ðRMV
EYKQIRXSRWPEPMWXIHIWTEVEPPÉPIWÊK]TXMIRWGLI^+[]R+VMǭXLWIX,ERMLa
religion égyptienneWYVXSYXWUUHERWPIWXI\XIWHq)HJSY,EXLSV
IRXERXUYIHEQIHq-QESYVIÈSMXTSYVSǬVERHITEVXMGYPMÉVI:---
HY
vin assaisonné d’ocre, stj(j) (von Deines et Grapow, Drogennamen
et dans ceux de Dendara, un hymne ‘pour apaiser Hathor’ du tout début du
Moyen Empire ‘présente’, ‘apporte’ (stwt) à la déesse un breuvage élaboré de
couleur rouge en raison de la présence de vin et de poudre d’ocre (S. Cauville,
Dendara. Les fêtes d’Hathor0SYZEMRTSYVPIXI\XITSYV
le philtre en question). On prendra garde à l’exposé de Hani, car il ne rend pas
WYǭWEQQIRXGSQTXIHIWQÊGERMWQIWXLÊSPSKMUYIWWSYWXIRHERXPIWVMXYIPWHI
ZMR0ÁSÚ4SSGSRGPYXTEVI\IQTPI[LIR[MRI[EWSǬIVIHXSXLIHIMX]
MX[EWRSXQIVIP]ERSǬIVMRKSJHMZMRIHVMROFYXERSǬIVMRKSJXLIGVIEXMZI
and rejuvenating power — an act that contributed to the restoration or main-
XIRERGISJGSWQMGSVHIV-X[EWEPWSERSǬIVMRKSJETTIEWIQIRXXSXLIHIMX]
thus is a means of protecting men from the gods » (169), le savant français, trop
obnubilé par le texte plutarchéen, est détaché et purement descriptif: « en règle
générale, le vin joue un rôle dans les temples et dans le culte, comme Plutarque
PqEǭVQIHqEMPPIYVWHERWPIQËQIGLETMXVIHMWERXUYIPIWVSMWpJEMWEMIRXHIWPM-
bations de vin aux dieux’ (de Is&
3RPIXVSYZIWYVPIWPMWXIWHqSǬVERHI
ERGMIRRIWIXMPIWXQËQIGSRWMHÊVÊGSQQIYRÊPÊQIRXHITYVMðGEXMSRIXHI
GSRWÊGVEXMSR 0I VSM SǬVI HY ZMR Á ,EXLSV HYVERX PE p*ËXI HI Pq-ZVIWWIq HI PE
dame de Dendara. etc » (316).
Chapitre 7
353( Ņѻѧѯѡ љѧѪѫѧѝdž ѻѪѝ ёљѼљѢљѨ ѪѦŰѨ ăњѧѦњѼѦѫѨ ѻѪѝ ѪѦŰѨ
ĶѠљѢџѩѼѦѫѨ ĂѤѠѧ҂èѦѫѨ Ѥџѩѡ҂ѪљѨ ĮѭѠűѩѡ ѭѧѯѺѤѦѫѨ èѦѡѦǕѤѪѡ ѢѪѣ :
Plutarque n’est pas peu mécontent de trouver en accord la civilisation homé-
rique et les pratiques égyptiennes, en l’occurrence l’aversion religieuse pour
certaines espèces de poissons d’eau de mer (Hopfner, 67-73, D. J. Brewer et
R. F. Friedman, Fish and Fishing in Ancient Egypt, Le Caire, 1990, 15-17,
etc; comparer Laudenbach, Strabon Livre XVII 1ere partie
HIPE
QËQIQERMÉVIUYIWIWGLETMXVIWÁÊXEFPMWWIRXIRðPMKVERIYRIGSRGSVHERGI
assez substantielle entre le végétarisme de Pythagore et les tabous alimen-
taires du culte d’Osiris si l’on en croit Volpe Cacciatore (‘Due testi a confron-
to: De Iside 352F-353E — Quaestio convivalis :--- '*q HERW
A. G. Nikolaidis (ed.), The Unity of Plutarch’s Work. ‘Moralia’ Themes
in the ‘Lives’, Features of the ‘Lives’ in the ‘Moralia’, Berlin-New York
PEXLÉWIEPIHÊJEYXHIVITSWIVWYVHIWEREP]WIWWYTIVðGMIPPIWIX
rapides). Comme l’écrit F. M. Combellack dans une étude restée fondamentale
(‘Homer’s Savage Fish’, Classical JournalIR
,SQIV
[EWSFZMSYWP]JEQMPMEV[MXLXLIYWISJðWLEWJSSHERHMXWIIQWETTEVIRX
XLEXEXPIEWXXLIGSQQSRTISTPISJLMWS[R[SVPHEXIðWLERHLEHEPVIEH]
devised various means for catching them. The heroes of the poems, however,
TVIXX]GPIEVP]LEHWSPS[ERSTMRMSRSJðWLEWJSSHXLEXXLI][SYPHIEXMX
only as a last resort to avoid starvation. The characters of the Iliad are ne-
ver very far from a copious supply of sound normal food, and no character
MRXLEXTSIQIZIVIEXWðWL8LIQIRSJXLIOdyssey are less fortunate, but
XLIMVZIV]QMWJSVXYRIWQEOIXLIEZIVWMSRXSðWLQSVII\TPMGMXERHGPIEV
'IXXI HMǬÊVIRGI HI XVEMXIQIRX IRXVI PIW HIY\ ÊTSTÊIW IRGSVI UYI GIVXEMRW
EMIRX XIRXÊ HI PE QMRMQMWIV %XLÊRÊI - & Ńҏ҆ ҁŨ ҇ѾŬ ĮҒ҅Ǖҍ ĢҎ҅҆ҋ҉
æѾҌè҄ҁŲ҉ ҁƸ҈ҋ҉ èҋ҆҂dž ǪĿҋ҆Ǣ҉ ҏŪ҉ ć҈ҔҎ҆҉ èѾ҉ҞҀҌҋҐ ҁ҆҇ҏűҋҐ ҅ҠҌѾ҆q
Iliade
JYXTIVÈYIHÉWPI-:e siècle par les Chorizontes et aviva la polé-
mique autour (de la simplicité) du régime alimentaire des héros homériques
WYV GIXXI WMQTPMGMXÊ VIñÊXERX GIPPI HIW KÊRÊVEXMSRW TVMQMXMZIW / &EVXSP
‘The Voice of Tradition: Representations of Homeric Singers in Athenaeus
1.14a-d’, Classical Quarterly 57, 2007, 231 note 1). Les poissons étaient ré-
putés des mets de connaisseurs dans l’Athènes classique et surtout au siècle
suivant (G. Colin, Hypéride. Discours, « C.U.F. », Paris 1946, 9; FGrHist
1026 F 46c = J. Bollansée, Hermippos of Smyrna, Leyde-Boston-Cologne
IXPIHÊZIPSTTIQIRXHÊXEMPPÊIRRSXIIRðRIXWYVXSYX7
'SPPMR&SYǭIV p0I TSMWWSR HERW PI QSRHI KVIG QIXW HqÊPMXIW#q MR 0IGPERX
(ed.), Pratiques et discours alimentaires en Méditerranée de l’Antiquité
à la Renaissance. Actes du colloque, Beaulieu-sur-Mer 4-6 octobre 2007,
4EVMWIRTEVXMGYPMIV4EVWYMXIRMIVUYq,SQÉVIPIWGSRRÜX
permettait d’écarter de lui les accusations de gloutonnerie, selon l’optique
hellénistique contemporaine, ou de manque de decorum soit aristocratique
soit héroïque et guerrier par rapport aux mentalités de l’épos (M. van der
Valk, Researches on the Text and Scholia of the Iliad, II, Leyde 1964,
110; M. Schmidt, Die Erklärungen zum Weltbild Homers und zur Kultur
der Heroenzeit in den bT Scholien zur Ilias 1YRMGL WYV-
XSYXWUU.2(EZMHWSRCourtesans and Fishcakes. The Consuming
Passions of Classical Athens, Londres 1997, 16-7; etc). La partie ichtyo-
logique de ces débats est pour nous jalonnée par Platon, République, 3.404
FGҋĴҎ҅ѾҀŦҌŃҏ҆ĒèŬҎҏҌѾҏ҆ƩҍĒ҉ҏѾdžҍҏǢ҉ğҌҧҔ҉ēҎҏ҆ҞҎ҂Ҏ҆҉ҋŎҏ҂
ĮҒ҅űҎ҆҉ ѾŊҏҋŰҍ ēҎҏ҆Ʃ҆ ҇ѾŬ ҏѾǕҏѾ ĒèŬ ҅Ѿ҈Ҟҏҏ҄҆ Ē҉ ę҈҈҄Ҏèҥ҉ҏҔ҆ ł҉ҏѾҍ
ҋŎҏ҂ēґ҅ҋdžҍ҇ҌҟѾҎ҆҉Ă҈҈Ŧҥ҉ҋ҉ľèҏҋdžҍ)YFYPIJV/EWWIP%YWXMR!
/SGO ,YRXIV ĮҒ҅Ű҉ ҁư ʼn҄Ҍҋҍ ĒҎ҅ҡҋ҉ҏư ҂IJҌ҄҇҂ èҋǕ ` ҏҡ҉Ѿ ҏǢ҉
ĊҒѾ҆Ǣ҉ ҇ҌҟѾ ҁŨ ҥ҉ҋ҉ ŚèҏҔ҉ PI TEWWEKI GMXÊ TPYW LEYX Hq%XLÊRÊI UYM
RSYWETVÊWIVZÊPEGMXEXMSRHq)YFYPIIXHSRXZSMGMPEWYMXI҇Ѿҡҏҋ҆)ŎѿҋҐ҈ҋҍ
҇ѾҏŦ ҏŪ҉ ҇Ҕ҆҇Ū҉ ҒҞҌ҆҉ ґ҄ҎŬ èѾҡ҃Ҕ҉Ѻ ĮҒ҅Ű҉ ҇ҏ҈ IX PIW WGLSPMIW F8 Á
l’Iliade, 16.747 (IV, pp. 295-6 Erbse; voir aussi H. van Thiel, Aristarch,
Aristophanes Byzantios, Demetrios Ixion, Zenodot. Fragmente zur Ilias
gesammelt, neu herausgegeben und kommentiert, Berlin-Boston 2014,
III, 91-2), en particulier la a (la b préservant l’interprétation d’Aristarque)
èҋ҈҈ҋűҍ Ą҉ ҇ҋҌҟҎ҂҆҂҉ Ă҉ҠҌ Ńҁ҂ ҏҠ҅҂Ѿ ҁ҆ґǢ҉"A Ńҏ҆ ćèѾҊ ҂IJҌ҄҇҂ ҏҠ҅҂Ѿ
ĖҎҏ҆ҁŨ҂ĴҁҋҍҏǢ҉҅Ѿ҈ѾҎҎҡҔ҉ľҎҏҌҟҔ҉èҌŮҍҏҋŰҍ<ҔҌҡ҃ҋ҉ҏѾҍґѾҎŬҀŦҌ
Ńҏ҆ĿҏƸҍĶ҈҆Ҟҁҋҍèҋ҆҄ҏŪҍҋŊèѾҌ҂҆ҎҞҀ҂҆ҏҋǕҍģҌҔѾҍҒҌҔҟ҉ҋҐҍĮҒ҅űҎ҆҉
ĿҁŨҏƸҍńҁűҎҎ҂҆ѾҍґѾ҉҂ҌŮ҉ҁŨŃҏ҆҂Į҇ѾŬŪèѾҌҞҀ҂҆ҒҌҔҟ҉ҋҐҍIJҎѾҎ҆҉
Ē҇ҏҋǕҏŮ҉çҞҏҌҋ҇҈ҋ҉ľ҉ҋҞ҃҂҆҉ҏҠ҅҂Ѿ҉ҋ҄ҏҟҋ҉ҁŨҏŮ҉èҋ҆҄ҏŪ҉ҁ҆ŦҏŮ
҆҇ҌҋèҌ҂èŨҍèѾҌ҄҆ҏƸҎ҅Ѿ҆҇ѾŬŪ҉ҋŊҁҟ҈ѾҒҞ҉ҋ҆ҍèѾҌ҂҆ҎҞҀ҂҆ҒҌҔҟ҉ҋҐҍ
Ă҈҈ƳŃҔҍ ґ҄ҎŬ ǪҁǢ҂ҍ ńҁҐҎҎƸҋҍ ҏҟ҂҉ҋҍ ҟҀѾ ҇ҋèҌҠҎҋ҉ҏ҂ҍq ,YRXIV
Eubulus, the Fragments. Edited with a Commentary'EQFVMHKI
IWXWYKKIWXMJQEMWMRWYǭWERXSRPMVEHITVÊJÊVIRGI(EZMHWSR
EZIG YRI XLÉWI KÊRÊVEPI EZIRXYVIYWI 'SPPMR&SYǭIV
1 ,IEXL p(S
Heroes Eat Fish?’, dans D. Braund et J. Wilkins (edd.), Athenaeus and His
World. Reading Greek Culture in the Roman Empire, Exeter 2000, 342-
52, et Wilkins, The Boastful Chef. The Discourse of Food in Ancient
Greek Comedy, Oxford 2000, 312-4.
Froidefond a une part d’irrationnel qui ne le rend jamais plus enclin à cor-
riger Marte suo que lorsque le texte transmis est satisfaisant. « La leçon des
QERYWGVMXW Ē҇ èҐҌůҍ IWX HMǭGMPIQIRX EGGITXEFPI QEPKVÊ PE GEYXMSR Hq,Ê-
VEGPMXI (/ & èҐҌŮҍ ҏҌҋèѾŬ èҌǢҏҋ҉ ҅Ҟ҈ѾҎҎѾf
HI 4PEXSR Lois
903E (cf. 363E-364A, 367A-B), et d’un autre passage de Plutarque (Moral.
729A sq.) » (Isis et Osiris, 259 note 2); « deux objections, semble-t-il, sont
MGMVIGIZEFPIW0qSQMWWMSRHqYRZIVFIҀ҂҉ҟҎ҅Ѿ҆TEVI\IQTPI
ETVÉWğҀҋǕ҉ҏѾ҆
est mal tolérable. Dans les deux textes invoqués, la mer apparaît comme une
sorte de principe cosmique; elle occupe même, chez Heraclite, dans la chaîne
de transformation des éléments, une place privilégiée. Au contraire, l’idée
I\TVMQÊI EY GL VÊTÊXÊI EY GL % f
IX TVÊWIRXÊI Á PE ðR HY
QËQI GL GSQQI XVÉW FEREPI ҇ҋ҆҉Ҡ҉
JEMX HI PE QIV YRI QEXMÉVI VÊWM-
duelle, non pas, sans doute, à proprement parler, un excrément (sens qui ren-
HVEMXĂ҈҈ҋdžҋ҉TPÊSREWXMUYI
QEMWYRIpWYTIVñYMXÊqUYMEÊGLETTÊEYèҟҌѾҍ
à la loi d’organisation du monde » (Froidefond, ‘Études critiques sur le traité
Isis et Osiris de Plutarque (II)’, Revue des Études Grecques 92, 1979, 99-
-P ÊGEVXI HSRG PqĖ҇ґҐ҈ҋ҉ HI ;]XXIRFEGL EY QSXMJ UYI GI QSX pJIVEMX
TPÊSREWQIqZYPETVÊWIRGIHIĂ҈҈ҋdžҋ҉HIZERXè҂ҌҡҏҏҔѾRSXIHERWWSRÊHM-
XMSR
IXMQTVMQIĖ҇ґҋҌҋ҉*VSMHIJSRHEFIEYNIYHITPEMHIVUYIPIGSYTPI
Ė҇ґҋҌҋ҉ ҇ѾŬ èѾҌҔҌ҆Ҏҟ҉҄҉ UYqSR TIYX VETTVSGLIV HY GSYTPI Ė҇ґҋҌҋ҉
҇ѾŬè҈Ѿ҉ҧ҂҉ҋ҉HYDe Defectu, suggérerait l’assimilation de Typhon à la
‘cause errante’, assimilation qui sera exprimée plus nettement dans la suite du
XVEMXÊf
p2SXIWGVMXMUYIWfq
QËQIIRWYTTSWERXZEPMHIWSRHMEKRSW-
XMGGIXEHNIGXMJRITIYXKYÉVIWMKRMðIVMGMUYIpIQTSVXÊqSYpGLEVVMÊqGIUYMIWX
absurde appliqué à la mer. La traduction Budé ‘à l’écart de notre monde’ es-
saie en vain de donner le change. Deux conjectures sémantiquement possibles
WIVEMIRXĖ҇ґҐ҈ҋ҉EHSTXÊTEV7MIZIOMRKIXWIWÊTMKSRIWÁGSRHMXMSRUYqSRPI
prenne au sens métaphorique de ‘étrange’, ‘contre nature’, car l’objection de
Froidefond est pertinente (‘extraño’, Pordomingo, est un littéralisme inac-
ceptable, ‘uns stammesfremd’, Görgemanns, une absurdité qui rivalise avec
le rendu de Froidefond; on préférera le ‘etwas Fremdartiges’ de Hopfner), et
PqMRKÊRMIY\QEMWI\EKÊVIQIRXGVYĒ҇èűҋҐҍHI&EFFMXXpTYVYPIRXIqpWYTTY-
VERXIq'IVXIWĖ҇ґҐ҈ҋ҉TIYXWIHÊJIRHVIIRZIVXYHIPropos de table
(traduction chez Hopfner, 74-5); mais ces variae lectiones surestiment la
VITVÊWIRXEXMSRHIWñSXWGSQQII\GVÊXMSRVÊTYKRERXIHSRX4PYXEVUYIKVEXMðI
PIWªK]TXMIRWHERWWSRIǬSVXTSYVI\TPMUYIVTEVPqÊXMSPSKMIPIYVVÊTYKRERGI
à s’engager sur mer. Or il ne faut pas faire dire n’importe quoi à cette répu-
gnance. Après tout, l’apogée du Nouvel Empire est l’âge des contacts égyp-
to-égéens à travers le ‘Grand Vert’, w3ڴ-wr, Mer Rouge d’abord puis, et très
rapidement, Méditerranée comme cela fut établi par J. Vercoutter, L’Égypte
et le monde égéen préhellénique. Étude critique des sources égyptiennes
(du début de la XVIIIejOD½QGHOD;,;e dynastie), Le Caire 1956, 152-4;
pour les pays géographiques et ethnographiques dont il pouvait s’agir, Y.
Chapitre 8
353) ѦŊќŨѤ ћŦѧ ĆѣѦћѦѤ ѦŊќŨ ѫѠǢќѝѨ ѦŊќư ŋèŮ ќѝѡѩѡќљѡѦѤѼљѨ śѩèѝѧ
ĖѤѡѦѡ ѤѦѼўѦѫѩѡѤ ĒћѢљѪѝѩѪѦѡѭѝѡѦǕѪѦ ѪљdžѨ įѝѧѦѫѧћѼљѡѨ ĂѣѣŦ ѪŦ ŨѤ ĞѠѡѢŦѨ
ĖѭѦѤѪљ ѢљŬ ѭѧѝѡ҂ќѝѡѨ љĮѪѼљѨ ѪŦ ќư ѦŊѢ ĆѦѡѧљ ѢѦѮҀѪџѪѦѨ įѩѪѦѧѡѢƸѨ Ġ
ѬѫѩѡѢƸѨ ѦĵѦѤ ѪŮ èѝѧŬ ѢѧѦűѦѫ PI HÊRM IQTLEXMUYI UYI PIW į҂ҌҋҐҌҀҡѾ҆
des prêtres égyptiens contiennent quoi que ce soit d’irrationnel, de fabuleux
SYHIWYTIVWXMXMIY\ŋèŮҁ҂҆Ҏ҆ҁѾ҆ҋ҉ҡѾҍYRITÊVMTLVEWIUYMIWXTVIWUYIYR
idiotisme plutarchéen: Vies de Numa*Sylla, 35.3, 474B, et Dion,
%&RPPHQWOLUHOHVSRqWHV, 26B; cf. Flavius Josèphe, Guerre des
Juifs, 1.113) convaincrait davantage si tout ce qui suit, jusqu’en 354A, ne vi-
sait précisément à rationaliser deux tabous qui paraissaient extravagants aux
Grecs — ceux de l’oignon et du porc. Ce serait faire une injure peu admissible
à l’auteur que d’imaginer sans autre forme de procès qu’il n’a pas perçu ce
UYIGIXXIEXXMXYHIEHITEVEHS\EPMPJEYXTVIRHVIKEVHIÁPEHMǬÊVIRGIUYqMP
peut y avoir entre ce que nous appelons ‘incohérence’ et les contradictions
qui gênent Plutarque » rappelle Frazier lorsqu’elle constate le contraste entre
EYGEWKÊRÊVEPZSMV+[]R+VMǭXLWp%PPIKSV]MR+VIIGIERH)K]TXqJournal
of Egyptian Archaeology
353) ѦĵѦѤ ѪŮ èѝѧŬ ѢѧѦűѦѫ ѪŮ ћŦѧ ĒèѝѩѝdžѤ ѝĮѨ ѪŮѤ èѦѪљŮѤ ѢљŬ
ĂèѦѣѺѩѠљѡ ѪŮѤ ѪƸѨ ĺѩѡќѦѨ ѪѧҀѬѡѦѤ íѼѢѪѫѤ ѦŊ ѢѧѦűѯѤ ĒèѡќѧљѩѩҀѝѤѦѤ
ĒѩѭѹѪѯѨ ĂèѼѠљѤѦѤ SR GSRWMHÉVI KÊRÊVEPIQIRX ҋŊ GSQQI KÃXÊ HqSÚ YRI
profusion de conjectures partant dans tous les sens ou la suggestion d’une la-
cune de quelques lettres devant cette désinence. La force de la négation trans-
QMWI TEVEÏX WYǭWERXI Á +[]R +VMǭLW TSYV TIY UYqSR PE VETTSVXI Á
Ēè҆ҁҌѾҎҎҥ҂҉ҋ҉pJEMPMRKXSKVEWTqMXMQTPMIWXLEXXLISRMSRW[IVIXLI
GEYWISJHIEXL
GqIWXTPYWWEXMWJEMWERXUYIHIWYTTVMQIVҋŊEZIG*VSMHIJSRH
et Görgemanns. Sur ce mythe particulièrement obscur, il faut commencer par
YRVÊWYQÊHIPERSXIHI+[]R+VMǭXLWGEVPIWSRHIGPSGLIUYqIPPI
donne est déformé et a induit en erreur tous les interprètes suivants. La do-
GYQIRXEXMSRÊK]TXMIRRIWYKKÉVIUYIGIXEFSYÊXEMXPqEǬEMVIPSGEPIHIGIVXEMRW
KVSYTIW WSGMEY\ GSRñMGXMRK VITSVXW EFSYX ZIRIVEXMSR ERH EFSQMREXMSR
TVSFEFP]EVMWIJVSQXLISTTSWIHEXXMXYHIWSJEHNEGIRXGSQQYRMXMIW
TYMWUYIPqSMKRSRÊXEMXÁPEJSMWETTVÊGMÊIXZÊRÊVÊPENYWXMðGEXMSRTEVWETSYWWI
sous la lune décroissante, elle, établit une connexion avec les coutumes des
gens de Péluse, cité de la Basse-Égypte, et avec leur culte de Zeus Kasios {cf.
Lucien de Samosate, Zeus tragédien, 42; Sextus Empiricus, Hypotyposes
pyrrhoniennes, 3.224}. Une explication proprement égyptienne de ce tabou
pourrait être la quasi-homophonie entre le vocable désignant ce légume, ڴۊw,
IXYRZIVFIWMKRMðERXpHÊXVYMVIqڴۊj, mais il paraît plutôt s’agir d’une aversion
d’origine sacrée, à connotations peut-être séthiennes. La noyade du pêcheur
Q]XLSPSKMUYI(MGX]WҏŮ҉ҏƸҍĺҎ҆ҁҋҍҏҌҥґ҆ҋ҉XSQFÊHERWPI2MPÁGEYWI
d’une branche d’oignons, a beau n’inspirer que mépris à Plutarque, cette in-
terpretatio Graeca fait sens dans le cadre des mythes égyptiens où une mère
divine protège un enfant (sans que ce soit nécessairement Isis et Horus-
Harpocrate) comme des légendes sémitiques sur Tammouz (dit, en sumérien,
YQYRWETEVpWMVIHYðPIXqIXHYUYIPYRL]QRIWYQÊVSEOOEHMIRHÊGPEVIpLI
PMIWEQSRKXLISRMSRWLIðPPWLMQWIPJ[MXLSRMSRWq?A
3RPIZSMX+[]R
+VMǭXLWRqSǬVITEWXERXYRII\TPMGEXMSRHIXI\XIUYqYRIWÊVMIHqSFWIVZEXMSRW
disjointes, à la cohésion assez faible, et qui est loin de représenter un progrès
sur l’ample note de Hopfner. Il y a plus grave: l’exégèse proprement dite du
mythe de Dictys est caduque en raison de son acceptation des conclusions et
des matériaux de R. Eisler, ‘Diktys von Byblos und die Zwiebeln’,
Orientalische Literaturzeitung 39, 1936, col. 721-6. Malgré l’understate-
mentX]TMUYIQIRXFVMXERRMUYIHI+[]R+VMǭXLWpXLMWMW[IPGSQIMPPYWXVE-
tion’), il s’agit là d’une reconstruction spéculative s’autorisant de trop larges
facilités herméneutiques en plus de son exactitude toute relative et du carac-
tère déjà très daté, voire périmé, de sa documentation cunéiforme au moment
QËQI SÚ )MWPIV ÊGVMZEMX )R IǬIX PI W]RGVÊXMWQI KVÊGSWÊQMXMUYI (MGX]W
Tammouz mis en évidence dans cette très savante étude doit être considéré
comme une hypothèse morte-née. Certes, comme l’écrit Eisler, col. 722,
ZSRHMIWIQ(MOX]WHIQ4ñIKPMRKHIV-WMWIVJÅLVXQERMRHIRJSPKIRHIR
%FWGLRMXXIR <:<:-- HEÀ IV HIV 7SLR HIW /×RMKW 1EPOERHVSW Melek-
qarth) und der Königin Astarte von Byblos war und von der auf der Such
nach der Leiche des Osiris an den Hof von Byblos gekommenen Göttin Isis
KI[EVXIX [YVHI PE GSRñEXMSR IR YR QËQI VÊGMX HI PE TVÊWIRGI Hq3WMVMW Á
Byblos et de la quête de son corps par Isis a pourtant tout l’air d’une invention
LIPPÊRMWXMUYI TIYXËXVI MRñYIRGÊI TEV HIW ÊPÊQIRXW HY Q]XLI ÊPIYWMRMIR HI
Déméter (Bricault, ,VLVGDPHGHV¾RWV0MÉKIIRTEVXMGYPMIV
note 62 [bibliographie de l’épisode giblite] et 20 note 66 [inspiration éleusi-
nienne, ce contre quoi voir C. Penglase, Greek Myths and Mesopotamia.
3DUDOOHOV DQG ,Q¾XHQFH LQ WKH +RPHULF +\PQV DQG +HVLRG, Londres-
New York 1994, 126-7). Par ailleurs, 357E suggère que Dictys recouvre
,SVYW,EVTSGVEXI IX UYI Ł҉ ҀŦҌ ć҆ҁҋҐҎ҆҉ %ĮҀűèҏ҆ҋ҆ èѾҌŦ ҏŦ ҎҐèҥҎ҆Ѿ
1Ѿ҉҂ҌǢҏѾҏҋǕҏҋ҉҂Ĵ҉Ѿ҆ҏ҆҉ŨҍҁŨҏŮ҉Ũ҉èѾdžҁѾ҇Ѿ҈҂džҎ҅Ѿ҆çѾ҈Ѿ҆Ҏҏ҆҉Ů҉
Ġç҄҈ҋűҎ҆ҋ҉҇ѾŬҏŪ҉èҥ҈҆҉Ēèҧ҉Ґҋ҉ĂèưѾŊҏҋǕҀ҂҉ҟҎ҅Ѿ҆҇ҏ҆Ҏ҅҂džҎѾ҉ŋèŮ
ҏƸҍ҅҂ҋǕWYV1Ѿ҉҂ҌǢҍHERWPIUYIP4PYXEVUYIGSQFMRI,ÊVSHSXIIXPIW
traditions grecques de Linos, voir M. Lichtheim, ‘The Song of the Harpers’,
Journal of Near Eastern Studies4/ETPSR]p(EW,MVXIRPMIH
und seine fünfte Variante’, Chronique d’Égypte 44, 1969, 44-5; Gwyn
+VMǭXLW 0PS]H Commentary, 99-182, 337-40; H. Altenmüller,
‘Maneros — Trinkspruch oder Klagelied?’, dans R. Rolle et K. Schmidt (edd.),
Archäologische Studien in Kontaktzonen der antiken Welt, Göttingen
IX ,. 8LMWWIR p4PYXEVGL YRH HMI ÅK]TXMWGLI 7TVEGLIq
Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik
'SRWMHÊVERX
ces trois éléments, Eisler a sans aucun doute raison de spéculer que « zur
Entwirrung dieses ganzen Rattenkönigs von Synkretismen ist einerseits auf
den bei Ps.-Plutarch, GH¾XYIV[ÅLRXIR7SLRHIV4SWIMHSR4EPEMWXMRSW
^Y ZIV[IMWIR HIV WMGL MR HIV XLVEOMWGLIR *PYÀ /VSRS^SW WXÝV^XI [IPGLIV
REGLHIQ)VXVYROIRIR1EPOERHVSWWSLRIW4EPEMWXMRSWHIV4ñIKPMRKWHIV-WMW
QMXHIQ1]XLYWHIWZSRWIMRIV;ÅVXIVMR-RSMRW1IIVKIWXÝV^XIR1IPMOIVXIW
4EPEMQSRZIVFMRHIRQ×KIR^YJÅPPMKWIMRSHIVRMGLX(MIÅK]TXMWGLI,]QRIR
auf Maneros (D8E<I<6MRHIVLMVXqq
WMRHNIX^XHYVGL7GLÅJIVEPWHMI^YV
*P×XIKIWYRKIRI,MVXIROPEKIEYJHIR8SHHIW3WMVMWIVOPÅVXGSP
Il aurait peut-être même pu ajouter Hylas à ses exemples de l’Adonis phéni-
cien qui se montre proche d’Osiris (Hani, ‘Les nymphes du Nil’, Antiquité
Classique?WTÊGYPEXMJA
)RVIZERGLIPIWGSRRI\MSRWQÊWSTS-
tamiennes de ‘Diktys von Byblos und die Zwiebeln’ ne tiennent pas. 1° Eisler
croit que le sumérien Dumuzi sémitisé en Tammouz (akkadien, hébreu, etc)
puis hellénisé en Adonis était associé aux étendues d’eau sur la seule base du
théonyme sumérien Dumuzi-abzu; c’est qu’il traduit celui-ci littéralement:
‘echter Sohn’ [dumu.zi] ‘der Wassertiefe’ [abzu], sans dire que cette équation
lequel « mann denkt dabei, unwillkürlich einerseits an die auf dem Meer
schwimmende Truhe des Adonis-Osiris bei Plutarch, andrerseits an den
alexandrinischen Brauch, des Adonisbild ins Meer zu werfen » (col. 724-5),
fait porter umun-sa-par sur Dictys et déploie un petit dossier de textes sumé-
ro-akkadiens et grecs suggérant que cet Adonis-Tammouz était conçu comme
chasseur et comme pêcheur. Dès le IIIe millénaire Dumuzi est certes le ‘pê-
GLIYVq~YϳE!EŀҴiru — une facette de sa personnalité divine toujours aussi
obscure à l’heure actuelle —, mais même en additionnant à ce trait la possible
QIRXMSRHYðPIXHERWPqL]QRI(YQY^M-RERE'1GSPMP=7IJEXMLove
Songs in Sumerian Literature. Critical Edition of the Dumuzi-Inanna
Songs &EV-PER GSRXVI .EGSFWIR The Harps That Once,
20) et divers textes néo-babyloniens mentionnant les pêcheurs humains de
XIPWSYXIPWHMIY\UYqMPWETTVSZMWMSRRIRXIRTSMWWSR0»k9ϲ%1)k!EŀҴLUŘ
(CAD B [1965], 31.1b), le Dictys de Plutarque ne reçoit aucune lumière dans la
QIWYVISÚPIðPIXRqIWXRMQIRXMSRRÊRMWSYWNEGIRXHERWPIWHIY\ZIVWMSRWHY
Q]XLIEY\GLETMXVIWIX4EVWYVGVSÏXVMIRRIRSYWEWWYVIUYIGIXSFNIX
était pris au sens littéral et non pas comme une métaphore, à la manière de la
XMXYPEXYVIHYVSMQÊWSTSXEQMIR,EQQSYVEFM]ÊXEMXETTIPÊPIpðPIXTSYVPIW
IRRIQMWqWETÁVPÛIVMQ!VDSDUQDNLUŘ (M.-J. Seux, eSLWKqWHVUR\DOHVDN-
kadiennes et sumériennes, Paris 1967, 260, 440), dans le prologue de son
'SHI MM 1 8 6SXL Law Collections from Mesopotamia and Asia
Minor², Atlanta 1997, pIRIQ]IRWREVMRKXLVS[RIXq1).6MGLEVHWSR
Hammurabi’s Laws. Text, Translation and Glossary, Londres-New
York 2000, 33 ‘the net that traps the enemy’) et dans un hymne sumérien de
GIVSMFMIRTPYWI\TPMGMXIWETÁVPÛIVMQ~ÉPÂEQIIRpYRðPIXÊXIRHYWYV
l’ennemi je suis’: Seux, 260 note 20). Il ne reste que la mention, pour le moins
MRWSPMXIHI4EPEMWXMRSWHERWPqEPXIVREXMZIHI)çѾ҈Ѿ҆Ҏҏ҆҉Ů҉Ġç҂҈ҋűҎ҆ҋ҉
qui fasse éventuellement penser à Adonis; mais elle s’explique mieux par une
glose explicative, voire comme l’allusion à un mythe séthien acclimaté en
4EPIWXMRI,STJRIVGSRXVIPIUYIPPIWVÊWIVZIWI\TVMQÊIWTEV+[]R+VMǭXLW
TEVEMWWIRXGITIRHERXHÊXIVQMRERXIW
IXHIXSYXIJEÈSRPEQSVXHI(MGX]W
/ Pélusios ne présente aucune connexion interne ou externe avec le dieu re-
naissant. Abandonnons donc sans regret l’analyse par Dumuzi-Tammouz du
chasseur tombé au Nil pour des oignons. Le brillant essai de syncrétisme
proposé par Hani, La religion égyptienneEPqLIVFIPMXXÊVEPIQIRXGSY-
pée sous ses pieds; lui qui retrouve un ‘triple amalgame’ dans la ‘geste giblite
d’Osiris’ (79: « sur le territoire syrien, le mythe égyptien d’Osiris a fusionné
avec le mythe phénicien d’Adonis et avec le mythe grec, éleusinien, de
Déméter ») se fonde sur les découvertes de Eisler (‘l’histoire de Dictys semble
FMIRI\TPMUYÊITEV)MWPIVq
TSYVJEMVIREXYVIPPIQIRXHI(MGX]W1ERÊVSWYR
pNIYRITVMRGITLÊRMGMIRq%TPYWJSVXIVEMWSRRIWYMZVEXSRTEWWERWTVÊ-
GEYXMSRW PI VÊWYQÊ XVERGLERX IX TVIWUYI ZMIVKI HI VÊJÊVIRGIW SǬIVX TEV
Froidefond, 153-6, surtout 153-4. Dans la droite ligne de Hani, il écrit que
-RHMIWIR>YWEQQIRLERKIMWXEYGLRSGLHMI7EKIZSR(MOX]WRÅLIV^YFI-
XVEGLXIR(EÀIVIVXVYROIRWIM[ÅLVIRHIVREGLHIQ>[MIFIPWGLEJXIPERKXI
WSPPXINIHIRJEPPWFIHIYXIRHEÀHMIWIV4ñIKIWSLRHIV-WMWZSRMLVIQ8SHJIMRHI
Seth in den Tod gelockt wurde » (Hopfner, 76-7). Après avoir remarqué
UYI PE PÊKIRHI HI (MGX]W IX HIW SMKRSRW IWX Ăèҡ҅Ѿ҉ҋ҉ 4PYXEVUYI ENSYXI ҋį
ҁưį҂Ҍ҂džҍĂґҋҎ҆ҋǕ҉ҏѾ҆҇ѾŬҁҐҎҒ҂ҌѾҡ҉ҋҐҎ҆ҏŮ҇ҌҥҐҋ҉èѾҌѾґҐ҈Ҟҏҏҋ҉ҏ҂ҍ
Ńҏ҆ҏƸҍҎ҂҈Ҡ҉҄ҍґ҅҆҉ҋűҎ҄ҍҥ҉ҋ҉҂ŊҏҌҋґ҂dž҉ҏҋǕҏҋ҇ѾŬҏ҂҅҄҈ҟ҉Ѿ҆èҟґҐ҇҂҉
; c’est assez dire qu’il méconnaît le caractère séthien du décours de la lune et
SGGYPXIGIQ]XLSPSKÉQIEYTVSðXHqYRWMQTPIGSRWXEXHIFSXERMUYIEWXVEPI
Hormis ce point aveugle, le syncrétisme reconstruit par Hopfner est attractif,
assez naturel et n’encourt a priori pas d’objection; la présence de Typhon
WSYW WSR EHZIVWEMVI ZMGXSVMIY\ >҂űҍ /ҞҎ҆ҋҍ ' &SRRIX p8]TLSR IX &EEP
Saphon’, Studia Phoenicia V0SYZEMR.4&VS[RIsrael
and Hellas&IVPMR2I[=SVO
NYWXMðIVEMXFMIRPIQ]XLI
de fondation de Péluse par Isis après la noyade de Dictys / Pelusios. Le cha-
pitre 17 du De Iside et Osiride ne situe pourtant pas cette mort dans le Nil
QEMW҂ĮҍҏŪ҉҅Ҟ҈ѾҎҎѾ҉IXTSYVUYSMPIWSMKRSRWWSRXMPWIR)QIYVXVMIVW
HIPqĺҎ҆ҁҋҍҏҌҥґ҆ҋ҉EPSVWQËQIUYIPqªK]TXIHIPqEZIYHI,STJRIVIRÊXEMX
friande et leur attachait une valeur de protection magique? Les seules indica-
tions contraires tiennent dans nos deux chapitres du De Iside et dans la men-
XMSRIRTEWWERXHI(MSHSVIҏ҆҉ŦҍŨ҉ҀŦҌґѾ҇Ǣ҉ҏ҆҉ŦҍҁŨ҇ҐҞҔ҉
Ē҉ҡҋҐҍҁŨҏҐҌǢ҉Ġ҇ҌҋűҔ҉Ģҏ҆҉Ҕ҉Ć҈҈Ҕ҉ѿҌҔҞҏҔ҉ҏŮèѾҌҞèѾ҉Ū
Ҁ҂ű҂Ҏ҅Ѿ҆TPYWPITIXMXHSWWMIVHIXI\XIWGSRGIVRERXPIW4ÊPYWMIRWIXPIYVLEMRI
HIWSMKRSRW(IY\TEWWEKIWHI4PMRIPq%RGMIRQÊGSRRYWHI+[]R+VMǭXLW
parce que listés sans la moindre valorisation chez Hopfner, 75 note 1, té-
moignent des vertus protectrices dont certains l’investissaient sur les berges
du Nil: 2.16 gentes uero quaedam animalia et aliqua etiam obscena pro
dis habebant ac muta dictu magis pudenda, per fetidos cibos, alia et si-
milia, iurantes et 19.101 alium cepasque inter deos in iureiurando habet
Aegyptus. Ces deux textes ne contredisent pas forcément le renseignement
de Diodore et Plutarque, mais ils le fragilisent, et il est gênant pour l’expli-
cation séthienne de Dictys que le Chéronéen ne songe jamais qu’à une justi-
ðGEXMSREWXVSRSQMUYIHYXEFSYHIWSMKRSRW.IGSRGPYWUYIPIWGSRRSXEXMSRW
sétho-typhoniennes valent uniquement pour la noyade de Dictys à Péluse;
hors de ce contexte local particulier, la mort du personnage dans le Nil à
cause des oignons (ou en rapport avec eux) est inexplicable. Voilà pourquoi il
vaudrait mieux parler d’un mythe de fondation pour la seule version de 357E.
L’explication de Hopfner n’est donc pas dénuée de mérite, mais elle soulève
HIWÊVMIYWIWSFNIGXMSRWIRWYWHIWSRGEVEGXÉVIHMǬYW
9RIEYXVIWSPYXMSRTSWWMFPIUYMQSHMðIIRPETVÊGMWERXPEHMQIRWMSRSP-
factive et magique dans laquelle Hopfner trouvait un point d’ancrage, a été
SǬIVXITEV+VEMRHSVKI(qETVÉWIPPIPIWSMKRSRWWIVEMIRXPETPERXIHI7IXL
dans le culte de Zeus Kasios à Péluse et dans le Delta oriental, tradition ré-
interprétée dans les papyrus magiques grecs. Les oignons, à l’odeur jugée
REYWÊEFSRHITVSZSUYIRXHIWñEXYPIRGIW%PSVWUYIPIWHMIY\WIQERMJIWXIRX
par un agréable parfum, les oignons deviennent associés dans cette ville aux
manifestations de Seth, dont Zeus Kasios reprend certains traits de caractère.
Les oignons auraient été appelés la divinité des gens de Péluse pour cette
VEMWSR0IQSMRIGSTXI%FFE4MWYVEEǭVQIVEIRGSVIUYIPIWªK]TXMIRWSRX
adoré à Péluse les oignons, mais aussi les arbres et les poireaux. Ce moine
reprend la tradition des auteurs classiques mentionnant souvent l’amour des
Égyptiens pour l’oignon comme divinité, et l’aspect particulier de ce culte
près de Péluse pour Zeus Kasios. Ce prétendu culte des oignons et cette pseu-
do religio pelusiaca méritent donc d’être nuancés, même si une légende
‘étiologique’ de Plutarque vient brouiller les pistes: la relation entre Péluse et
l’oignon serait établie sur l’histoire de Diktys appelé aussi Pelusius. On aurait
fondé en son honneur la ville de Péluse » (332). La supériorité de cette lecture
réside avant tout dans sa cohérence théologique et mythographique; ‘brouil-
lage des pistes’ ou pas, le culte des Pélusiens et le mythe plutarchéen de Dictys
s’appuient mutuellement. Tout au plus pourrait-on arguer que le recoupe-
ment entre les odeurs bonnes ou mauvaises et divers aliments déclencheurs
représente un certain saut dans l’argumentation. L’évitement, pour motifs re-
ligieux, de nutriments générant du météorisme est beaucoup plus solidement
attesté du côté grec, grâce à Pythagore et son tabou des fèves (A. S. Pease,
M. Tulli Ciceronis De diuinatione libri duo², Darmstadt 1963, 203, et
7MQSSRWMRWMWXIRXEZIGVEMWSRWYVPIWVETTSVXWIRXVIPIWñEXYPIRGIW
et le monde infernal; voir également M. D. Grmek, Diseases in the Ancient
Greek World &EPXMQSVI SY ( /VYIKIV Symeon the Holy
Fool. Leontius’s Life and the Late Antique City, Berkeley-Los Angeles-
0SRHVIW
(I WSR GÕXÊ PE PI\MGSKVETLMI ÊK]TXMIRRI JVETTI TEV PE
raideur de sa polarité ‘bonne odeur’ (sܔj nfr) ~ ‘puanteur’, verbatim ‘odeur de
(quelque chose de mauvais ou de corrompu)’, comme dans le Papyrus Ebers
PTIVGIMZMRKPMXIVEPP]WIMRK
FEHQMPO]SYTIVGIMZIXLEXMXWWQIPP
MJMXMWFEH
MWPMOIXLIWXIRGLSJðWLXVEHYGXMSR0(ITY]HXConjunction,
Contiguity, Contingency. On Relationships between the Egyptian and
Coptic Verbal Systems, New York-Oxford 1993, 214; rapprocher Zandee,
Death as an Enemy, 59-60, 341, pour la conception de la puanteur comme
trait morbide ou marque éthique). Net est du reste le recul chez Graindorge
TEVVETTSVXÁ,STJRIVWYVPIW]RGVÊXMWQIEǮIYVERXWSYW>IYW/EWMSWWMKRI
UYqMPJEMXHMǭGYPXÊ
On peut pousser davantage dans cette voie. Ne serait-il pas plus écono-
mique de faire du mythe ‘égyptien’ de Dictys rapporté par Plutarque un fait
strictement local en vigueur dans certains milieux de Péluse et sans rapport
avec les démêlés entre Seth, Isis et Horus, à savoir un simple récit sémitique
WYTIVðGMIPPIQIRXXVERWTSWÊIRXIVQIWLIPPÊRMUYIW#-PI\MWXEMXPÁYRXEFSYHI
l’oignon découlant de sa croissance inverse des phases de la lune qui recoupe
XVÉW I\EGXIQIRX PE TVSZIRERGI KÊSKVETLMUYI IR TPYW PI ҋį ҁư į҂Ҍ҂džҍ
ĂґҋҎ҆ҋǕ҉ҏѾ҆ ҇ҏ҈ HI )* { 4PYXEVUYI JV 7ERHFEGL ! %YPY+IPPI
XI\XIMRðRMQIRXWYTÊVMIYVÁPEWÉGLIRSXEXMSRHI0YGMIR҇ѾŬҏҋǕҏҋ
Ũ҉ćèѾҎ҆҇ҋ҆҉Ů҉ҏҋdžҍ%ĮҀҐèҏҡҋ҆ҍҏŮŏҁҔҌĮҁҡѾ҆ҁŨ1҂ґҡҏѾ҆ҍŨ҉ĿѿҋǕҍ
҅҂ҥҍç҄҈ҋҐҎ҆ҧҏѾ҆ҍҁŨ҇ҌҥҐҋ҉EZIG.'SIRIRLukian, Zeus tragodos.
Überlieferungschichte, Text und Kommentar, Meisenham sur Glan 1977,
IX Á PE HSRRÊI TPYW GSRWMWXERXI HI 7I\XYW ҇ҌҥҐҋ҉ ҁŨ ҋŊ҇ Ć҉ ҏ҆ҍ
èҌҋҎ҂҉ҟҀ҇Ѿ҆ҏҋҏǢ҉҇Ѿ҅҆҂ҌҀҋҐҟ҉Ҕ҉ҏǢ҆҇ѾҏŦç҄҈ҋҐҎŭҋ҉/ѾҎҡҔ҆í҆ҡ
ce-
petum reuirescit et congerminat decedente luna, contra autem inarescit
adolescente; eam causam esse dicunt sacerdotes Aegyptii cur Pelusiotae
cepe non edint, quia solum olerum omnium contra lunae augmenta
atque damna uices minuendi et augendi habeat contrarias. On passera
sur l’étrangeté de l’absence de mention de la religio pelusiaca en 353E-F à
propos du décours de la lune car plusieurs explications sont envisageables
entre lesquelles il est impossible d’arbitrer (soit les mythes locaux de Péluse
n’étaient pas la principale source d’inspiration de Plutarque; soit il a voulu
ÊZMXIV XSYXI EPPYWMSR TIVQIXXERX HqMHIRXMðIV PI QEXÊVMEY HSRX MP WI WIVX
0I
contenu du fr. 102 exprime bel et bien une doctrine égyptienne: « l’oignon ne
se développe que pendant le décours de la lune, symbolisant la destruction de
l’œil d’Horus par Seth. L’oignon est le seul légume à violer la grande loi de la
nature: il germe quand la lune décroît et se fane quand elle est ascendante. Les
oignons tirent donc tardivement leur force de croissance de l’ennemi d’Osiris,
Seth. Par contre, leur nature lunaire était déjà apparue au Nouvel Empire, les
rites d’oignons étant toujours nocturnes » (Graindorge, 331). Pour autant, cette
dimension lunaire du ڴۊw (sur lequel cf. von Deines et Grapow, Drogennamen,
; . (EVF] 4 +LEPMSYRKYM IX +VMZIXXM Food. The Gift of Osiris,
Londres-New York, 1976, II, 661) ne saurait le faire associer à Seth, cf. Darby
et al., 661-2, hors d’un contexte spécial comme celui attesté chez le seul
4PYXEVUYI)RIǬIXWETPEGIVMXYIPPIÊQMRIRXIGIPPIUYIQIRXMSRRIRXPITPYW
volontiers les textes pharaoniques, est dans l’attachement des oignons au cou
(ܔs ڴۊw) lors de la nuit nܔry.t, la ‘nuit divine’, gr ۊnܔr, qui tombait la veille du
26 Khoiak et où l’on suivait Sokar en étant ainsi accoutré: G. A. Gaballa et K.
A. Kitchen, ‘The Festival of Sokhar’, Orientalia
Graindorge, ‘Les oignons de Sokar’, Revue d’Égyptologie
ead., /HGLHX6RNDUj7KqEHVDX1RXYHO(PSLUH, Wiesbaden 1994, I Les
textes, 115-44, 155-6. Je gagerais que, dans l’esprit d’un tardo-Égyptien, prêtre
ou bien homme du peuple, notre bulbe évoquait spontanément ce type de
célébrations, la protection contre certaines incarnations des forces du mal, et
la nourriture. Son exclusion sacerdotale de l’alimentation au motif qu’elle
participerait de la détestation de Seth ne serait du reste guère dans les habitu-
des des Égyptiens; les pharaons recherchaient peu ou prou la protection de ce
dieu en parallèle de la faveur d’Horus (M. Broze, Mythe et roman en Égypte
ancienne. Les aventures d’Horus et Seth dans le papyrus Chester Beatty
I, Louvain 1996, 103 note 253), entre autres raisons parce que Seth ҵ3 pۊty,
‘grand de force’, s’apparente à Râ pour la puissance (e.g., Vercoutter, L’Égypte
et le monde égéen préhelléniqueRSXI
)RWYTTSWERXQËQIUYIPqSM-
gnon faisait partie de la doctrine secrète des temples, et cela représente déjà
une spéculation pour le moins aventurée, les chances qu’il y ait été peu ou
prou associé à Seth sont minces. Répétons-le, en dehors d’un contexte my-
thique précis et suggestif, comme celui de 357E, le ڴۊw n’était pas négatif.
Par ailleurs, fait encore plus important, la forme grecque sous laquelle était
connu le dieu de Péluse s’apparente par-dessus tout à un syncrétisme gréco-le-
ZERXMR SÚ PqªK]TXI RqE UYEWMQIRX TEW HI TEVX >҂űҍ /ҞҎ҆ҋҍ GSQQI
8ҐґǢ҉ WYV PI TPER WXVMGXIQIRX SRSQEWXMUYI IX TLSRÊXMUYI ) 0MTMΖWOM
Dieux et déesses de l’univers phénicien et punique, Louvain 1995, 249-51)
n’est jamais que l’hellénisation de BҵL ܇PN, Baal Saphon, le Baal du mont
ПETLSR>ETLSRHI7]VMI(4EVHIIp9KEVMXMG(MZMRI2EQIWqArchiv für
Orientforschung
IXHqªK]TXIXSYWPIWHÊXEMPWGLI^%
+IMWWIRIX1;IFIVp9RXIVWYGLYRKIR^YHIRÅK]TXMWGLIR2SQIRTVÅKYRK
<q Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik EZIG
FMFPMSKVETLMI JSYMPPÊI IR RSXI 3V PI W]RGVÊXMWQI IRXVI PI >IYW HI
Péluse ou du Kasion égyptien et Horus (Carrez-Maratray, 219) a le Ier siècle
av. J.-C. comme terminus ante quem, cf. Bonnet, 129-30; il doit en être de
QËQI TSYV PqETTPMGEXMSR TÊPYWMIRRI HqMHÊIW QEPÊðUYIW EY\ SMKRSRW HERW PI
mythe de fondation de Dictys / Pelusios. C’est que rien ne garantit que la lune
décroissante était interprétée dans les milieux sacerdotaux concernés de
Péluse comme le symbole, la représentation concrète de l’ennemi de Baal, que
GIJÜXPI7IXLÊK]TXMIRSYYRQSRWXVISTLMHMIRVIGSYZIVXTEVPI8]TLSRKVIG
(Bonnet, 136-141). La victoire du dieu de l’orage sur son ennemi monstrueux
ÊXEMXHMWXMRGXIHIPEQSVXHI(MGX]W4IPYWMSW)RðRMPJEYHVEMXTVSYZIVUYI
la croissance des oignons à rebours des autres légumes sous la lune déclinante
est un trait intrinsèquement séthien ou même spécialement égyptien car l’in-
ñYIRGIHYHMIY
HIPEPYRIWYVPEJÊGSRHMXÊZÊKÊXEPISYERMQEPIXVEZIVWIPIW
corpus mésopotamiens et levantins (M. S. Smith et W. T. Pitard, The Ugaritic
Baal Cycle II, Leyde-Boston 2009, 219 note 34; « but no Mesopotamian text
WTIEOWSJXLIMRñYIRGISJMXW[E\MRKERH[ERMRKSRXLIKVS[XLSJGVSTWSV
on various human activities. No instructions are extant about procedures
known from folklore and that the farmers’ handbooks of antiquity (Virgil,
'SPYQIPPE4PMR]XLI)PHIV
VIGSQQIRHf
WE]TPERXMRKXSFIGEVVMIHSYX
when the Moon is waxing, and pruning when it is waning » tempère judi-
cieusement Reiner, ‘Astral Magic in Babylonia’, Transactions of the
American Philosophical Society RSRWERWPERSXIIR
4). Ce que nous appelons la biodynamique lunaire se retrouve aussi dans la
littérature grecque; Plutarque s’y intéresse, cf. le fr. 101 Sandbach et Pérez
Jiménez, ‘Plutarch’s Attitude towards Astral Biology’, dans Lanzillotta et
Muñoz Gallarte (edd.), Plutarch in the Religious and Philosophical
FEWIGSQTEVEXMZI2SYWEZSRWZYIRIǬIXGSRXVI)MWPIVUYIPIWXVEHMXMSRWQÊ-
WSTSXEQMIRRIWRIHSXIRXPEðKYVIWYQÊVSEOOEHMIRRIHI(YQY^M8EQQSY^
ni des aspects aquatiques et piscicoles valant pour Dictys chez Plutarque ni
HIPEQSMRHVIEWWSGMEXMSREZIGPqSMKRSREYXMXVIHIPEUYIPPIPIGLETMXVIQIR-
tionne pourtant la mort de ce héros. C’est, tout au plus, Isis qui possède un
aspect aquatique, et cela uniquement à partir des Ptolémées (Bricault, Isis,
GDPH GHV ¾RWV GJ Á KVERHTIMRI RSYW EZSRW TY HMWXMRKYIV
quelques liens ténus entre l’Isis égyptienne d’époque pharaonique et l’élément
EUYEXMUYI UYqMP WSMX ñYZMEP IX SY QEVMXMQI
0I QSHÉPI FIEYGSYT TPYW
souple de Hopfner pourrait bien être exact; pourtant trop d’objections le fra-
gilisent. Sous réserve de documents nouveaux, il apparaît donc plus raison-
nable de favoriser l’explication syncrétique de Graindorge. J’avoue tout de
même une certaine dilection pour ma propre hypothèse. Non seulement elle
NYWXMðIEYQMIY\PIpXEFSYqHIPqSMKRSRWERWJEMVIMRXIVZIRMVHqEFLSVVERGIWE-
cerdotale générale qui n’est pas dans les habitudes religieuses des Égyptiens ni
d’évitement cultique particulier et local qui serait concevable et même bienve-
nu, mais pour lequel la documentation égyptienne fait complètement défaut
(nous modernes ne pouvons donc le postuler). Mon idée est la seule qui rende
TPIMRIQIRXNYWXMGIÁPEGSRRI\MSREZIG>IYW/EWMSWIXTVSTSWIYRIWXVEXMðGE-
XMSRPSKMUYIQEMWðRIHIWQ]XLIWÁTEVXMVHIWUYIPW4PYXEVUYIEGSQTSWÊ)
et 357E. Mon modèle permet encore, et je dirais même surtout, d’éviter de
faire jouer à l’oignon un rôle dans le mythe osirien comme végétal séthien sur
PE WIYPI FEWI HqYRI XVEHMXMSR KVIGUYI EYWWM MRZÊVMðEFPI UYqÊXVSMXI 4PYXEVUYI
dans nos passages obscurs du De Iside plus le fragment 102). Jusqu’à preuve
égyptologique du contraire, la prudence suggère de ne considérer ce bulbe
que comme apotropaïque et associé à divers rituels et cérémonies, parmi les-
quels se distinguent ceux de Sokar, parallèlement au rôle majeur qu’il joue
HERWPqEPMQIRXEXMSR0IWGLSWIWWIVEMIRXHMǬÊVIRXIWWMWERSRGSRWSQQEXMSR
TEV GIVXEMRW ªK]TXMIRW RSYW ÊXEMX GSRðVQÊI TEV HIW XI\XIW TLEVESRMUYIW
même tardifs, ou par des indications grecques au pedigree convenable — hé-
PEWPEXVEHMXMSRIRGIWIRWTSYVVEMXHMǭGMPIQIRXËXVITPYWQMWÊVEFPIQËQIIR
tenant compte de la documentation appauvrie et fortement idéologisée que
préservent les Hellènes sur l’Égypte.
XEVHÎE HI PE XVEHMGMÔRq 4SVHSQMRKS
-P QERUYI TSYVXERX YRI UYEPMðGEXMSR
au vocable dédaigneux par lequel Plutarque exécute l’étiologie sétho-typho-
nienne du porc. La suggestion de Markland, qui décompose la lectio tradi-
ta IR èѾҌҞ҇ҋҐҎѾ ҏǢ҉ IX ENSYXI YR GSQTPÊQIRX ҉҂ҔҏҟҌҔ҉" SY QSMRW
TVSFEFPIQIRX ŏҎҏ҂Ҍҋ҉" IR E MQTSWÊ Á .EGSF] PSVWUYqMP GSPPIGXEMX PIW JVEK-
ments de Manéthon (FGrHist 609 F 23b = De Iside et Osiride, 353F-354A
ĿҋҡҔҍҁŨ҇ѾŬҏŪ҉ő҉Ă҉ҡ҂Ҍҋ҉҃Ǣ҆ҋ҉ğҀҋǕ҉ҏѾ҆҉ҋҡ҃ҋ҉ҏ҂ҍ
¡NYWXIXMXVI
èѾҌҞ҇ҋҐҎѾ IWX YR XIVQI TPEXSRMGMIR IR ZMKYIYV HERW PE TVSWI MQTÊVMEPI
(Lettre VIIHIXF7XVEFSR(IR]WHq,EPMGEVREWWI
IXGSRRYTSYV
posséder une valeur péjorative, cf. H. Estienne, K. B. Hase et G. et L. Dindorf,
ѳ,æ%=43æ 8,æ )ѴѴ,2-/,æ ѲѴêææ,æ Thesaurus Graecae lin-
guae, post editionem anglicam nouis additamentis auctum, ordineque
alphabetico digestum tertio ediderunt:--4EVMWGSP*PEZMYW
Josèphe, Contre Apion, 1.46 DG ½QHP Ă҈҈ư Ē҇ èѾҌѾ҇ҋҐҎҞҏҔ҉ ľ҈ҡҀѾ
ҎҐ҉҅ҟ҉ҏ҂ҍ ҏǢ҆ ҏƸҍ įҎҏҋҌҡѾҍ ľ҉ҥѾҏ҆ ҈ҡѾ҉ Ă҉Ѿ҆ҁǢҍ Ē҉҂èѾҌҋҡ҉҄ҎѾ҉ WI
rapproche assez de notre passage plutarchéen. Le processus responsable de
la chute d’un mot chez Markland n’admet cependant aucune explication.
-RðRMQIRXTPYWQÊXLSHMUYITSYVYRWIRWXSYXEYWWMEHQMWWMFPIZSMVIWYTÊ-
VMIYVIWXPIèѾҌҞ҇ҋҐҎѾҏǢ҉ èѾҌѾҁ҆ҁҥ҉ҏҔ҉"HI+×VKIQERRWWMILEPXIR
es für ein in der Überlieferung entstandenes Mißverständnis wie vieles
andere » (l’ajout d’‘entstandenes’ ne présente d’ailleurs aucun caractère de né-
GIWWMXÊTEVIMPEVXMðGIEZEMXWSRMRXÊVËXYRMUYIQIRXTSYVHMQMRYIVPEWÊGLI-
VIWWI HI èѾҌѾ҇ҋҐҎҞҏ҆ҋ҉
0I GLSM\ IRXVI GIW HIY\ ÊQIRHEXMSRW HIQIYVI
ouvert; l’idée de transmission dans notre passage me semble peut-être mieux
venue attendu que Plutarque exploite ici Manéthon, mais cette considération
n’a rien de décisif. De toute manière, l’important ici est une leçon de critique
textuelle. Il faut éviter à tout prix d’établir le texte de façon routinière; la
correction la plus économique ne doit jamais aller de soi sans examen de son
pedigree ni prise en compte des alternatives sémantiques en cas de faiblesse
de ses credentials. On peut douter qu’aucun de nos éditeurs sache même que
PEGSVVIGXMSRèѾҌѾ҇ҋҐҎҞҏ҆ҋ҉HÊTIRHHqYRYRMUYITEWWEKIHYKVIGGLVÊXMIR
3RQSHMðIVEIRGSRWÊUYIRGIPIGSQQIRXEMVIHI,STJRIVUYM
se borne à présenter les protagonistes). Le renseignement transmis ne manque
TEWHITPEYWMFMPMXÊQEMWPI0MF]IR8IJREOLXg6IHJSVHFrom Slave to
Pharaoh. The Black Experience of Ancient Egypt, Baltimore 2004, 77-
GJWYVWSRðPW&SGGLSVMWHIPE<<-:e(]REWXMI
EZEMXWÜVIQIRXYRI
intention propagandiste en insultant aussi solennellement à la mémoire du
fondateur de l’Égypte pharaonique; et il est douteux que sa stèle ait produit
YRRSMVGMWWIQIRXHYVEFPIHIPEðKYVIHI1ÊRÉW(MSHSVSWERH4PYXEVGLSW
must have had a strong reason for including this incident in their reports.
The priests and historiographers of the later periods realized with increasing
clarity that the reign of Menes resulted not only in the union of the Two
Lands but that it also meant the beginning of a new development in the life
of Egyptian society. The period prior to his reign was regarded as the hap-
py time of idyllic simplicity, and it was, in their views, the establishment
of the united state that ushered in the vexed and troubled era of luxury.
After the earlier explanatory attempts in strongly mythical and philosophi-
cal terms, this new account for the ills of the world in terms of a genuine
historical event — even if allowance is made for the lack of historical accura-
cy — shows the rise of historical comprehension to a higher level, the mar-
ked progress of the inquisitive spirit » considérait L. Kákozy, ‘Ideas about
the Fallen State of the World in Egyptian Religion: Decline of the Golden
Age’, Acta Orientalia Academiae Scientiarum Hungaricae 17, 1964, 215.
On peut croire aussi que « l’acte du roitelet saïte n’était sans doute qu’une
manœuvre de parti, visant les rivaux de sa dynastie, les Éthiopiens, pharaons
de souche sacerdotale, dont les droits ne faisaient pas de doute aux yeux
du parti national. Leur légitimité était de succéder régulièrement à Ménès,
de sorte que déprécier Ménès c’était déconsidérer la légitimité elle-même. De
plus, comme la capitale égyptienne des Éthiopiens, adorateurs d’Ammon,
était Thèbes, la ville d’Ammon, les attaquer dans le sanctuaire de leur dieu,
c’était les atteindre en plein cœur » (E. Lefébure, Œuvres diverses. Tome
WURLVLqPH!&MFPMSXLÉUYIÊK]TXSPSKMUYIf
TYFPMÊIWSYWPEHMVIGXMSRHI+
Maspero » vol. 36, Paris 1915, 243). Autres commentaires d’égyptologues dans
l’austère J. Yoyotte, ‘Notes et documents pour servir à l’histoire de Tanis’,
Kémi 21, 1971, 36-7, et le peu rigoureux Aufrère, ‘Le banquet d’anniversaire
de Pharaon (Gn 40, 20-22) et son intertexte’, in id. et M. Mazoyer (edd.), Le
banquet à travers les âges. De Pharaon à Marco Ferreri, Paris 2011, 4-5
WMSRPMX?(MSHSVIAIRXVIPIWPMKRIWf
9RIPIGXYVIWXVYGXYVEPITIVQIXHI
QMIY\GSQTVIRHVIf
QEPKVÊPqSTXMUYIW]QTSWMEUYIHq%YJVÉVIPqERIGHSXI
d’Élien, Histoire variée, V. 1, sur Tachos ne doit pas être alléguée à propos de
Ménès). L’appel de Froidefond aux théories historicisantes périmées (Gwyn
+VMǭXLWThe Origins of Osiris and His Cult, 123-4) de K. Sethe n’a au-
cune vraisemblance (260 note 2: « certains auteurs pensent qu’Horus et Seth
furent, à l’époque proto-historique, rois respectivement de la Basse et de la
Haute Égypte. Le passage du règne des ‘dieux’ au règne des hommes pourrait
I\TPMUYIVPIWEGGYWEXMSRWTSVXÊIWGSRXVI1ÊRÉW(MSHSVI-GSRðVQI?WMGA
Plutarque sur ce point) »).
Chapitre 9
354B Ѧį ќŨ њљѩѡѣѝdžѨ ĂèѝќѝѼѢѤѫѤѪѦ ŨѤ ĒѢ ѪǢѤ įѝѧѺѯѤ Ġ ѪǢѤ љѭѼѯѤ
ѪѦǕ ŨѤ ќѡư ĂѤќѧѝѼљѤ ѪѦǕ ќŨ ќѡŦ ѩѦѬѼљѤ ћѺѤѦѫѨ ĂѥѼѯљ ѢљŬ ѪѡŪѤ ĖѭѦѤѪѦѨ
Ŀ ќư ĒѢ љѭѼѯѤ ĂèѦќѝќѝѡћѺѤѦѨ ѝŊѠŰѨ ĒћѼѤѝѪѦ ѪǢѤ įѝѧѺѯѤ : on retrouve
MGMPIKSÜXKVIGTSYVPIWKÊRÊVEPMWEXMSRWÁTEVXMVHIGEWHqIWTÉGIUYMHSMXEZSMV
MRWTMVÊ PE VÊñI\MSR MRXIQTSVIPPI HI 4PEXSR śҎҏ҂ è҂ҌŬ Ũ҉ %IJҀҐèҏҋ҉ ҋŊҁƳ
ĖҊ҂Ҏҏ҆ ѿѾҎ҆҈ҟѾ ҒҔҌŬҍ į҂ҌѾҏ҆҇Ƹҍ ĆҌҒ҂҆҉ Politique, 290 d 9- e 1, cité par
,STJRIV
& TEVEÏX WqIR WSYZIRMV GI UYM TIVXYVFI PqEPXIVREXMZI HI
+[]R+VMǭXLWMJ4PYXEVGLQIERWXLEXKIRIVEPWWSQIXMQIWFIGEQI
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4PYXEVGLLS[IZIVQE][IPPFIVIñIGXMRKXLIXLISGVEXMGGSRGITX
SJXLIHMZMRIWXEXISJ%QÜRMR8LIFIWMRXLIWXERHPEXIV(]REWXMIW4EV
‘théocratie’, il faut entendre la dyarchie entre la Thébaïde, sous la coupe de
factoHYKVERHTVËXVIHq%QSR6ÃIXPITE]WIRXMIVSǭGMIPPIQIRXEWWYNIXXM
au roi installé à Pi-Ramsès, puis le remplacement du processus institution-
nel normal par la soumission de toutes décisions à l’approbation du dieu qui
répondait via des oracles interprétés par le haut clergé (M. Römer, Gottes-
und Priesterherrschaft in Ägypten am Ende des Neuen Reiches. Ein
Religionsgeschichtliches Phänomen und seine Sozialen Grundlagen,
Wiesbaden 1994; P. Vernus, ‘La grande mutation idéologique du Nouvel
Empire: une nouvelle théorie du pouvoir politique. Du démiurge face à sa
création’, Bulletin de la Société d’Égyptologie 19, 1995, 69-96; K. Jansen-
Winkeln, ‘Der thebanische ‘Göttesstaat’’, OrientaliaGJ
4 sur les continuïtés avec le Nouvel Empire — pour la théologie d’Amon-Râ
sous les Ramessides, le mininum à connaître tient dans le résumé, d’après
Assmann, de Merkelbach et M. Totti, Abrasax. Ausgewählte Papyri re-
ligiösen und magischen Inhalts, I Gebete3TPEHIRQEMWSR
préférera la synopse claire et très nuancée de A. Wüthrich, Éléments de
théologie thébaine. Les chapitres supplémentaires du Livre des Morts,
;MIWFEHIR
0qI\IQTPIPITPYWGEVEGXÊVMWÊHIGIXXITSVSWMXÊXEV-
dive entre le haut clergé et la monarchie est celui de Hérihor, dans lequel on
vit à tort le premier des rois-prêtres; les résumés de Hopfner (« doch kam es
KIPIKIRXPMGLZSVHEÀIMR,SLIVTVMIWXIVHMI/×RMKW[ÝVHIERWMGLVMÀ[MIIX[E
Herhor um 1050 v. Chr. nach dem Untergang der Dynastie der Ramessiden
QMX 6EQWIW <--
IX HI +[]R +VMǭXLW ЌIVMЌSV MR XLI WX (]REWX]
I\IQTPMðIWXLITVMIWXP]EWTIGXEPWSJSVLIEWWYQIHXLI,MKL4VMIWXLSSHSJ
%QÜR EX 8LIFIW
XSQFIRX HIY\ WSYW PI GSYT HI PE VIQEVUYI HI .ERWIR
Winkeln, 161 note 50: « früher hat man aufgrund der alten Ansicht, die
4VMIWXIVLÅXXIRHMI6EQIWWMHIRPIX^XPMGLIRXQEGLXIX×JXIVZIVWYGLX,IVMLSV
KIRIEPSKMWGLERHMI6EQWIWREGLX*EQMPMIER^YWGLPMIÀIREFIVEPPIHIVEVXMKIR
ce que représentait Pharaon pour ses sujets; du reste, l’angle d’attaque de la re-
ligion égyptienne qui est celui du De Iside et Osiride suggérait à lui tout seul
l’accent sur le statut sacerdotal standard du roi qui s’exprime dans le chapitre
9. Pour peu qu’on ajoute le prisme de la conception platonicienne du pouvoir
(le philosophe roi rêvé par la Lettre VII, mais surtout la transition théorisée
dans les Lois<--HIHIPEXLÊSPSKMIEWXVEPIEY\QEKMWXVEXWJSVQERX
PI ҉Ґ҇ҏ҂Ҍ҆҉Ůҍ Ҏű҈҈ҋҀҋҍ XVEHYGXMSRW IX GSQQIRXEMVIW HI GI TEWWEKI HÊPM-
cat dans A. Castel-Bouchouchi, Platon, les Lois (extraits), Paris 1997, 213-
RSXIWIX/7GL×THWEYPlaton. Nomoi (Gesetze), III Buch
VIII-XII +×XXMRKIR ZIVWMSR XVÉW EMWÊI GLI^ )
Chambry, 3ODWRQXYUHVFRPSOqWHV, VII Les Lois (livres VII-XII), Paris
s.d. [1946], 263-6), tout était réuni pour que Plutarque ne puisse faire autre-
ment que se méprendre sur la fonction et la nature du souverain d’Égypte. La
responsabilité ultime repose en conséquence sur ses préjugés d’Hellène.
7M+[]R+VMǭXLWEVEMWSRHIJEMVIVIQEVUYIVUYIPIĒҀҧ҂Į҆TPYXEVGLÊIRIWX
TPYWTVSGLIHIWJSVQIWÊK]TXMIRRIWHqEYXSHÊðRMXMSRMWMEUYIUYIҏŦł҉ҏѾ҇ѾŬ
ҏŦĒҎҥ҂҉Ѿ҇ѾŬҏŦҀ҂Ҁҋ҉ҥҏѾĒҀҧ҂Į҆Ѻ ҏŮ҉ĒŮ҉Ғ҆ҏǢ҉ѾҋŊҁ҂ŬҍĂè҂҇Ҟ҈Ґғ҂҉
de la version proclienne de l’inscription saïte (Commentaire sur le Timée, I,
T(MILP
MPRqETEWTSYWWÊPqEREP]WITPYWPSMRUYI,STJRIVEYGYRHI
leurs successeurs non plus. Pourtant il y avait encore à dire sur cette ‘écriture
sacrée’. 1° La présence chez le commentateur tardif de la naissance d’Horus /
PI7SPIMPŁ҉ĒҀŲ҇ѾҌèŮ҉Ėҏ҂҇ҋ҉ģ҈҆ҋҍĒҀҟ҉҂ҏҋ
HÊQSRXVIWSRMRHÊTIRHERGI
de Plutarque; ce dernier n’aurait-il pas donné un coup de pouce à sa citation
en la privant de sa coda, pour rendre la formulation plus ontologique? Voilà
qui se conformerait remarquablement aux habitudes du Chéronéen en ma-
tière d’extraits textuels. 2° Festugière a prêché dans le désert lorsqu’il attirait
l’attention sur le pedigree avant tout hellénique de cette proclamation d’Isis
(voir encore /DUpYpODWLRQG´+HUPqV7ULVPpJLVWH, IV Le dieu inconnu et
la gnose², Paris 1950, réimpr. 1990, 105 bas: un échantillon gréco-romain très
révélateur des « mêmes formules <qui> sont applicables en ce temps à n’im-
porte quelle divinité considérée comme divinité suprême et cosmique »); ses
arguments sont pourtant convaincants, et il avance une datation basse à notre
théologème, consécutivement au panthéisme stoïcien et peut-être même
d’époque impériale (dans Festugière, Proclus, Commentaire sur le Timée.
Traduction et notes, I Livre I, Paris 1966, 140 note 1). « En d’autres termes,
Isis (Neith-Athéna) n’est autre que l’Aiôn. On comparera la dédicace d’Éleusis
(Syll.
%ĮŲ҉ĿѾŊҏŮҍĒ҉ҏҋdžҍѾŊҏҋdžҍѾĮ҂ŬґűҎ҂҆҅҂ҡѾ҆ҟ҉Ҕ҉҇ҥҎҋҍҏ҂
҂ĵҍ҇ѾҏŦҏŦѾŊҏҞĿèҋdžҋҍĖҎҏ҆҇ѾŬĤ҉҇ѾŬĖҎҏѾ҆҇ҏ҈3VIPPIHEXIHIEZ
.''SQQIHERWPIGEWHI4VSGPYWYRIGSRREMWWERGIJÜXIPPIQËQIXVÉW
indirecte et médiatisée par des autorités néoplatoniciennes, de la religion
égyptienne serait fort improbable, il ne reste plus que la présence de la pré-
tendue inscription saïte dans le De Iside et Osiride pour la rattacher à un
continuum égyptologique. On sera par conséquent bien inspiré de ne pas
considérer trop rapidement comme acquises son authenticité (ou sa prove-
RERGI
RMWETVÊWIVZEXMSRHqYRTERHIXLÊSPSKMIGEVEGXÊVMWXMUYIHIPEðRHY
Nouvel Empire et de la Troisième Période Intermédiaire. 3° Il ne faut pas
exagérer le caractère sexuel de l’allusion au péplos divin qui n’a jamais été
relevé, ne mettant donc pas en lumière les pudenda de la vérité. Pace Gwyn
+VMǭXLWMPRqIWXUYIWXMSRMGMRMHIPERYHMXÊHq-WMWRMHIWEZMVKMREPMXÊ
ni de son caractère inviolé, tout importants ou attestés que soient ces trois
thèmes dans la littérature égyptienne et les textes grecs. L’insistance porte
chez Plutarque sur les limites de la connaissance humaine (Roskam, 231),
mais chez Proclus sur l’universalité de la ‘domination de cette déesse’, par delà
sa ‘protection hégémonique accordée de façon non adventice’ à Saïs et
Athènes, pace6SWOEQUYMXVSQTÊTEV+[]R+VMǭXLWEMKYMWIYRIERXMXLÉWI
factice entre les deux citateurs de l’inscription (« while Proclus prefers the
obvious, sexual interpretation, Plutarch looks behind this obvious explana-
tion and tries to connect it in this context with the notion of riddle »). Qu’on
VIPMWI4VSGPYW-T(MILPè҂ҌŬҁŨҏƸҍĒґҥҌҋҐҏǢ҉ҁ҂ҏǢ҉èҥ҈҂Ҕ҉
Ē҇҂dž҉Ѿ ҒҌŪ Ҁ҆Ҁ҉ҧҎ҇҂҆҉ Ńҏ҆ èҌҋңҋǕҎѾ ĂèŮ ҏǢ҉ ҉ҋ҄ҏǢ҉ ҏ҂ ҇ѾŬ ҉ҋ҄ҌǢ҉
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ҏƸҍ ҀƸҍ ҁ҆Ѿ҇҈҄ҌҧҎ҂҆ҍ Ė҈ѾҒ҂҉ ҋĮ҇҂ҡҋҐҍ ēѾҐҏƸ҆ ҏҥèҋҐҍ ҋŊ҇ Ēè҂҆Ҏҋҁ҆ҧҁ҄
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҇ѾҌèů҉HI2IMXL%XLÊREHSRXWIYP4VSGPYWRSYWTEVPIRIQIXRYPPIQIRX
l’accent sur sa féminité, témoin le commentaire dont il fait suivre notre ins-
GVMTXMSRPE(ÊIWWIIWXHSRGYRIWSVXIHIHMZMRMXÊHÊQMYVKMUYIҁ҄҆ҋҐҌҀ҆҇Ҡ
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IXMPPYQMRIPEGVÊEXMSRWYFPYREMVI
EYQS]IRHIWJSVQIWMRXIPPMKMFPIWTXVEHYGXMSR*IWXYKMÉVI,
Tarrant, dans Proclus. Commentary on Plato’s Timaeus, I Book One.
Proclus on the Socratic State and Atlantis, Cambridge 2006, 192, donne «
hence the goddess is involved in creation processes, invisible and at the same
time visible, possessing an allocated portion in the heaven while illuminating
generation below by means of the forms »). Il devient alors tentant de spécu-
ler que Plutarque a reproduit cette citation parce qu’avec la virginité d’Athé-
na le Grec qu’il était tenait une traduction symbolique non seulement toute
trouvée mais pour ainsi dire irréfutable, de l’impénétrabilité du savoir. La
GSRREMWWERGIHIPEQ]XLSKVETLMIUYMTEVXMGMTEMXHIPEèѾ҆ҁ҂ҡѾPqEWWYVEMXHqËXVI
compris lorsqu’il évoque le péplos de la déesse même à supposer que ses
contemporains ne croyaient plus aux vieux mythes, thèse qui est à tout le
moins partiellement fausse dans le climat de religiosité baignant les IIe-IIIe
siècles (R. Lane Fox, Pagans and Christians. In the Mediterranean World
from the Second Century A.D. to the Conversion of Constantine,
,EVQSRHW[SVXL!Païens et chrétiens. La religion et la vie
religieuse dans l’Empire romain de la mort de Commode au concile de
Nicée? Toulouse 1997, 95-177; etc).
Chapitre 10
354)-* љѧѪѫѧѦǕѩѡ ќŨ ѢљŬ ѪǢѤ ęѣѣѻѤѯѤ Ѧį ѩѦѬ҂ѪљѪѦѡf ѝĮѨ AIJћѫèѪѦѤ
ĂѬѡѢҀѝѤѦѡ ѢљŬ ѩѫћћѝѤҀѝѤѦѡ ѪѦdžѨ įѝѧѝǕѩѡѤf ѪǢѤ ћŦѧ ѢљѣѦѫѺѤѯѤ
įѝѧѦћѣѫѬѡѢǢѤ ћѧљѹѪѯѤ ѦŊѠŨѤ ĂèѦѣѝѼèѝѡ ѪŦ èѦѣѣŦ ѪǢѤ çѫѠљћѦѧѡѢǢѤ
èљѧљћћѝѣѹѪѯѤ : par rapport à l’opinio communis prévalant du temps de
+[]R+VMǭXLWIXHIWIWWYGGIWWIYVWUYMTIVHYVIEWWI^FM^EVVIQIRXGLI^PIVÊ-
cent Görgemanns (le seul qui ait fait montre d’esprit critique est Pordomingo,
HSRXPERSXIIRHSRRIYRWSRHIGPSGLITIVWSRRIPIXTPYXÕXWGITXMUYI
envers ce poncif biographique), notre époque a pris conscience du caractère de
stock-motif préfabriqué du séjour en Égypte des sages, des poètes philosophes
et des poètes tout court de la Grèce archaïque. « The biographical traditions
are shaped according to formulaic themes. A closer look at them reveals,
LS[IZIVXLEXIZIRXLSYKLðKYVIWSJHMǬIVIRX[EPOWSJPMJISJXIRWLEVIWSQI
of the formulaic topics, each ‘profession’ seems to attract a characteristic set
SJJSVQYPEMGXLIQIWEXXLIWEQIXMQIf
8LI[MWIQIRSVWEKIWEVIX]TM-
cally witty and wealthy old men who have learned their wisdom in Egypt,
they are law-givers or judges, counsellors and teachers, they compose poems
ERHYXXIVQE\MQW8LI]EPWSFIPSRKVSYKLP]MRXLIWEQIXMQIXLIðVWXTEVX
of the sixth century » (M. Kivilo, Early Greek Poets’ Lives. The Shaping
of the Tradition, Leyde-Boston 2010, 219-20, cf. aussi 227-231 passim).
L’engouement pour la culture égyptienne qui commence avec Hérodote et
Hécatée est devenu, chez les Grecs de l’époque hellénistique et en particu-
lier les Alexandrins, le désir profond de rattacher rétrospectivement à cette
prestigieuse civilisation leurs ancêtres, partant: eux-mêmes, ainsi que leurs
plus grands classiques (M. R. Lefkowitz, ‘Visits to Egypt in the Biographical
Tradition’, dans M. Erler et S. Schorn (edd.), Die Griechische Biographie in
Hellenistischer Zeit, Berlin-New York 2007, 101-13). La méthode employée
est l’inférence biographique à partir des œuvres, comme on le constate le
TPYWGVÜQIRXTSYV7SPSR2SYWWME*ERXY^^MSolon the Athenian, 297-300;
Lefkowitz, The Lives of the Greek Poets², Baltimore 2012, 52-3 [texte],
173 [notes]). Dans le fond, avant la conquête du pays par Alexandre, « it is
striking the degree to which Egypt was an idea for the Greeks, manufac-
tured for their own purposes, rather than a contemporary reality which they
confronted on its own terms » (S. A. Nimis, ‘Egypt in Greco-Roman History
and Fiction’, Alif
4SYV PI HMVI TPYW I\EGXIQIRX 'PEWWMGEP
WXEXIQIRXW SR ZMWMXW XS )K]TX F] MQTSVXERX ðKYVIW MR PMXIVEXYVI EVX ERH
thought are all deeply suspect for the period up to Herodotus’s death. They
are based on a complex interaction of the post hoc ergo propter hoc fallacy,
an exaggerated respect for Egyptian civilization, the Greek taste for a single
source from which all things come and the predilection for simple schema-
tized linear sequences. These attitudes suggested that Greece owed much to
Egyptian Kulturgut and that was developed still further by the crowning
JEPPEG]XLEXXLIQEXIVMEPMRUYIWXMSR[EWSFXEMRIHF]XLIðKYVIW[MXL[LSQ
it was associated during a visit to Egypt itself » (Lloyd, Herodotus, Book
II, I Introduction, Leyde 1975, 60). Le très long développement où Hopfner
GSRWMHÉVIGLEGYRHIWEYXIYVWKVIGWIRZS]ÊWTEVPEXVEHMXMSRIRªK]TXI
90), pas seulement ceux cités par notre passage, ne conserve donc plus guère
d’intérêt que documentaire.
En dépit des précisions que Plutarque est le seul à nous transmettre, à
savoir l’identité des prêtres auxquels se seraient adressés Eudoxe, Solon et
Pythagore et dont les noms hellénisés apparaissent authentiquement in-
HMKÉRIW +[]R +VMǭXLW PIYV WSYVGI VIWXI RSR MHIRXMðÊI
MP RqIWX
recommandable d’accepter une période formatrice outre-Nil pour aucun des
Grecs listés, y compris Eudoxe — auteur assez trouble dans la sphère de la
doxographie, puisqu’il pourrait avoir été à l’origine de la tradition mettant
en contact Pythagore et les Mages (Gisinger, Die Erdbeschreibung des
Eudoxos von Knidos, 116-21; P. Boyancé, ‘La religion de Platon’, Revue des
Études Anciennes
-P WYǭVE HqÊZSUYIV MGM HIY\ GEW HqIWTÉGI
XSYXTEVXMGYPMÉVIQIRXñEKVERXW0ISYPIWWÊNSYVWÊK]TXMIRWHI4]XLEKSVIGSP-
lation presque exhaustive des sources dans A. Delatte, La Vie de Pythagore
WÊNSYVHI4PEXSRIRªK]TXIPYMPEMWWEMXWYǭWEQQIRXHIXIQTWTSYVVIGYIMPPMV
toutes les informations qu’il désirait, pour rencontrer d’éventuels [sic] maîtres
égyptiens et pénétrer les arcanes [sic] de la sagesse égyptienne »). L’examen de
PETSVXMSRTVÊXIRHÜQIRXÊK]TXMERMWÊIHIPETW]GLSPSKMITPEXSRMGMIRRIEYUYIP
Mathieu consacre le reste de son étude ne convainc pas davantage, car il n’y a
jamais disette d’arguments en pareilles matières et il entend imposer au lecteur
HqMKRSVIVIRWEJEZIYVPIWEGUYMWHITPEXSRMWERXWMRðRMQIRXTPYWGLIZVSRRÊW
Le moins qu’on doive admettre est que Platon connaissait l’Égypte de façon
très indirecte et que l’usage qu’il en fait, comme miroir de la Grèce et de sa
propre pensée, ne requiert nullement qu’il possédait de première main une
MRJSVQEXMSRWÊVMIYWIWYVIPPIp&PEGO%XLIRE*EHIW%[E]qRSXI
Au surplus, le De Iside et Osiride, 354E-F, montre une originalité frap-
pante par rapport au motif biographique des Grecs élèves des prêtres égyp-
XMIRW 'SRXVEMVIQIRX Á (MSHSVI GJ &YVXSR
4PYXEVUYI RI
HÊVSYPITEWPEPMXERMIHIWKPSMVIWPMXXÊVEMVIWIXTLMPSWSTLMUYIWE]ERXFÊRÊðGMÊ
des lumières de la science des bords du Nil pour mettre à égalité la Grèce et
PqªK]TXI GSQQI (MSHSVI Á TVSTSW HI PE WGYPTXYVI HIW HIY\ TE]W
&YVXSR
0I'LÊVSRÊIRÊGVMXRIXXIQIRXUYIPIWQE\MQIWT]XLEKSVM-
GMIRRIWRIWSRXTEWMRJÊVMIYVIWIRW]QFSPMWQIÊRMKQEXMUYIEY\į҂ҌҋҀ҈Ґґ҆҇Ǣ҉
ҀҌѾҞҏҔ҉XÊQSMR+[]R+VMǭXLWXLIGSQTEVMWSRSJ4]XLEKSVIER
TVSZIVFMEP WE]MRKW IEGL SJ [LMGL MW ðKYVEXMZI MR WX]PI [MXL LMIVSKP]TLMG
writing implies that the latter pictures metaphorically. This, of course, is not
so »; voir J. Mansfeld, Heresiography in Context. Hippolytus’ Elenchos
as a Source for Greek Philosophy, Leyde-New York 1992, 193-4, pour le
caractère crypté des akousmata). Cette remarque de Plutarque, et l’échantil-
lon de ces aphorismes qu’il donne tout de suite après (les explications sobres
HI+[]R+VMǭXLWWSRXWYǭWERXIWIXVIQTPEGIRXEZIGTVSðX,STJRIV
90-91), ne prennent tout leur sens que rapportés à la thèse-force des Moralia
d’après laquelle c’est en Grèce et non pas en Égypte que se situe la sagesse;
NYKÊI Á PqEYRI HI PE èѾ҆ҁ҂ҡѾ PE WETMIRGI HqSYXVI2MP JEMX TMÉXVI ðKYVI IPPI
manque de la rationalité que seul peut lui conférer le prisme platonicien et
n’enseigne pas aux sages grecs sur le fond (Richter, CosmopolisGSV-
roboré de manière indépendante et sur la base des mêmes passages plutar-
chéens par A. P. Johnson, Religion and Identity in Porphyry of Tyre. The
Limits of Hellenism in Late Antiquity'EQFVMHKI
4PYXEVGL
f
EPPS[W JSV XLI LMWXSVMGMX] SJ XLIWI )K]TXMER ZS]EKIW SJ +VIIO WEKIW
but he reformulates their content as well as their chronology. For example,
Diodorus Siculus reports that ‘Pythagoras learned from the Egyptians his sa-
cred teachings, geometry, theoretical arithmetic, and even the transmigration
of the soul into every animal.’ Plutarch, by contrast, speaks of Pythagoras’s
)K]TXMERWSNSYVRWMRQEVOIHP]HMǬIVIRXXIVQWMRXLIDe Iside, Pythagoras
pQEVZIPWERHMWQEVZIPIHEXqMR)K]TX҅ѾҐѾҎ҅҂Ŭҍ҇ѾŬ҅ѾҐҞҎѾҍ
MRHIIH
Plutarch’s Pythagoras is no student of the Egyptian priests. What he gains
la manière du palmier qui n’est pas fructifère une fois transplanté (l’objection
HI +[]R +VMǭXLW RSXI pXLI MHIE SJ XVERWTPERXMRK MW 1IYRMIVqW RSX
Plutarch’s’, est dénuée de force car Plutarque ne fait que citer, ou paraphra-
ser, l’akousma WERWEYGYRENSYXSYGSQQIRXEMVITIVWSRRIP4PMRIðRHY
26, nulla est in Italia sponte genita nec in alia parte terrarum nisi in
calida, frugifera uero nusquam nisi in feruida, montre néanmoins que
c’est la culture de cet arbre sous des latitudes tempérées qui le rend infécond,
TEWWEXVERWTPERXEXMSRIRXERXUYIXIPPIGIUYMHSRRIIRHÊðRMXMZIVEMWSRÁ
+[]R +VMǭXLW GSRXVI 4SVHSQMRKS RSXI
8VSMW HMǬÊVIRXIW I\TPMGE-
tions au moins rendent compte de l’aphorisme dans le contexte de la secte
pythagorique. 1° La palme était portée par certains dieux égyptiens en guise
de sceptre et c’est elle qui constituait à la fois le rameau d’or et le caducée des
XVEHMXMSRW KVÊGSVSQEMRIW +[]R +VMǭXLW Isis Book
)R SYXVI
le palmier-dattier et la déesse suméro-akkadienne Inana-Ishtar (B. Böck,
‘Überlegungen zu einem Kultfest der Altmesopotamischen Göttin Inanna’,
Numen
IRXVIXIREMIRXHIWVETTSVXWGSRGITXYIPWÊXVSMXWVÊñÊXÊW
par l’iconographie (e.g., B. Nevling Porter, ‘Sacred Trees, Date Palms, and
the Royal Persona of Ashurnasirpal II’, Journal of Near Eastern Studies
4'SPPMRWp8VIIWERH+IRHIVMR%WW]VMER%VXqIraq
->MǬIVp;IWXIVR%WMEXMG8VII+SHIWWIWqÄgypten und Levante 20,
2010, 419-20), voire l’étymologie si on valide l’explication de Jacobsen (d i-
nana = d nin-ana-a(k), ‘Lady of the date-clusters’, plutôt que l’usuel d nin-
an-a(k), ‘maîtresse du ciel’) malgré sa dépendance excessive envers les éluci-
dations agrariennes de Dumuzi et de Ama-ushumgal-anna par ce même su-
mérologue; voir H. Behrens, Die Ninegalla-Hymne. Die Wohnungnahme
Inannas in Nippur in altbabylonischer Zeit 7XYXXKEVX RSXI
L’injonction pythagoricienne citée par Plutarque de ne pas faire pousser le
ґҋdž҉҆ҊTSYVVEMXEZSMVI\TVMQÊIRGIWXIVVIWHq-XEPMIHY7YHIRGSRXEGXGSQ-
QIVGMEY\ IX GYPXYVIPW EWWI^ ÊXVSMXW EZIG PI 0IZERX PI VIWTIGX HÜ EY\ HMIY\
Les connotations appoliniennes de cet arbre (délivrance de Léto) démulti-
plient ces aspects sémitiques sacrés. 2° Une autre solution s’appuierait sur
Hippolyte, Réfutation de toutes les hérésies, VI, 27. 4; il procure un texte
légèrement augmenté de l’akousma UYqMPKPSWIHIJEÈSRMRWXVYGXMZIǪґҋҡ҉҆҇Ѿ
Ē҉ ҋĮ҇ҡѾ҆ Ū ґҐҏ҂ű҂q ґ҆҈ҋ҉҂҆҇ҡѾ҉ Ē҉ ҋĮ҇ҡѾ҆ Ū ҇ѾҏѾҎ҇҂űѾ҃҂Ѻ ҞҒ҄ҍ ҀŦҌ
҇ѾŬҁ҆ѾґҋҌƩҍĒҎҏ҆҉Ŀґҋdž҉҆ҊҎ҄҂džҋ҉GCS 26, ed. Wendland, 154; ed. M.
1EVGSZMGL
0IWYTTPÊQIRXĒ҉ҋĮ҇ҡѾ҆RITEVEÏXTEWMRXIVTSPÊTEVPqEYXIYV
chrétien; cela implique soit qu’il a été retranché par Plutarque, probablement
pour mieux l’insérer dans sa phrase catalogue, soit que celui-ci connaissait
l’aphorisme sous une forme abrégée qui renforce son allure absconse. Le
Chéronéen a choisi d’illustrer l’obscurité des doctrines sacerdotales égyp-
tiennes par les ‘perles de sagesse’ de la plus mystérieuse des formes de pensée
helléniques, desquelles on a remarqué « die gar nicht unbedingt verstanden,
sondern nur ausgeführt sein wollen » (Burkert, Weisheit und Wissenschaft,
354*-355A ѪŮѤ ћŦѧ њљѩѡѣѺљ ѢљŬ ѢűѧѡѦѤ ňѩѡѧѡѤ ľѬѠљѣǢѡ ѢљŬ ѩѢѻèѪѧѯѡ
ћѧѹѬѦѫѩѡѤѕ ĖѤѡѦѡ ќŨ ѢљŬ ѪѦŎѤѦљ ќѡѝѧџѤѝűѦѫѩѡ èѦѣѫҀѬѠљѣѦѤ ŗѨ ѪѦǕ
ŨѤ ѦѨ ѪŮ èѦѣű ѪѦǕ ќư ѡѧѡ ѪŮѤ ľѬѠљѣŮѤ AĮћѫèѪѼљѡ ћѣ҂ѪѪџѡ ѬѧѹўѦѤѪѦѨ :
par association d’idées Plutarque alterne une observation scripturaire em-
pirique (graphie ptolémaïque d’Osiris) et la folk-etymology ‘aux nombreux
yeux’, réinterprétation secondaire datant sans aucun doute de la période à
partir de laquelle le dieu des morts devint universel et reçut la capacité de
surveiller la totalité du monde dévolue normalement à Râ (c’est le moment de
sa solarisation, voir, e.g., Wüthrich, Éléments de théologie thébaine, 32-7).
1EPKVÊPIXÊQSMKREKIGSRGSVHERXHI(MSHSVI҂҅҂Ҍ҄҉҂Ґҋҟ҉Ҕ҉ҀŦҌ
ҏҋűҏҔ҉҂ĮҍҏŮ҉ę҈҈҄҉҆҇Ů҉ҏƸҍҁ҆Ѿ҈ҟ҇ҏҋҐҏҌҥèҋ҉҂Ĵ҉Ѿ҆ҏŮ҉Ũ҉ňҎ҆Ҍ҆҉
èҋ҈Ґҥґ҅Ѿ҈ҋ҉҂Į҇ҥҏҔҍQÊHMSGVIQIRXI\TPMUYÊTEV&YVXSR (64), cette dé-
rivation a contre elle l’objection phonétique des formes coptes répondant à la
XVERWGVMTXMSRKVIGUYI҆Ҍ҆+[]R+VMǭXLWMHThe Origins of Osiris
and His Cult, 100; J. Zeidler, ‘Zur Etymologie des Gottesnamens Osiris’,
Studien zur Altägyptischen Kultur IXG
1MIY\ IRGSVI PI
théonyme Osiris / Wsjr, qui n’est pas attesté avant le milieu de la Ve Dynastie
,ERRMK->IMHPIV
RqIRXVIXMIRXZVEMWIQFPEFPIQIRXHIVETTSVXW
que forfuits avec le substantif jr.t, ‘œil’, comme avec le verbe-outil jrj, dont
le champ devient considérable à partir du moyen égyptien (‘engendrer, créer;
faire, établir, organiser, servir, etc; faire, agir, accomplir’, etc; Hannig, I, 163
contre II. 1, 354-73 et ses 36 nuances distinctes), comme l’a prouvé Zeidler,
309-11, 311-2. En vérité, aucune étymologie réellement satisfaisante n’a été
suggérée pour le nom d’Osiris (R. Shalomi-Hen, The Writing of Gods. The
(YROXWLRQ RI 'LYLQH &ODVVL½HUV LQ WKH 2OG .LQJGRP, Wiesbaden 2006,
97-103), pas même le séduisant Wsjr < wsr, ‘puissant’, donc ‘Mighty One’, de
+[]R+VMǭXLWThe Origins of Osiris, Berlin 1966, 34-43, et The Origins
of Osiris and His Cult, 92-6, cf. 99-107; Zeidler, 315-6, s’y rallie). D’une
part, cette paronomase apparaît trop simpliste, objection assurément valide
puisque The Origins of Osiris and His Cult, 95, essaie (mal) de s’en prému-
RMVHIPqEYXVI+[]R+VMǭXLWRITIYXJEMVIEYXVIQIRXUYIHITSWXYPIVYRIVI-
construction des fonctions religieuses osiriennes un rien trop élaborée (témoin
la recension de ce livre par van der Plas, Chronique d’Égypte
La troisième objection tient aux sources: Plutarque ne mentionne l’étymo-
logie d’après wsr IR)łѿҌ҆ҋ҉ҀҞҌґ҄Ҏ҆҂҅҂Ҍ҄҉҂Ґҥ҂҉ҋ҉҂Ĵ҉Ѿ҆ҏŮ҉
ňҎ҆Ҍ҆҉UYIWMPqSRVIXMIRXPEPIÈSRHqYRWIYPQERYWGVMXłѿҌ҆ҋ҉GIUYI+[]R
+VMǭXLWWqIWXIQTVIWWÊHIJEMVIEZIGYRINYWXMðGEXMSRTEVXMWERI
TVIWUYI
XSYWPIWI\ÊKÉXIWTPYWVÊGIRXWPYMIQFSÏXIRXPITEWIXIRIǬIXPIłѿҌ҆ҋ҉
‘pluvieux’, du reste de la tradition détonne fortement dans le contexte lo-
GEP UYM IWX GIPYM HY VEXXEGLIQIRX HI p(MSR]WSWq IX 3WMVMW Á ҏŮ Ă҉ҁҌ҂džҋ҉
Froidefond n’a peut-être pas tort, toutefois, de rétablir la leçon majoritaire
RSXIpªXYHIWGVMXMUYIW--fq
GEVPITIHMKVIIHqĂ҉ҁҌ҂džҋ҉UYM
RITSWWÉHIMGMIREYGYRGEWHIPqEZIYHI+[]R+VMǭXLWPYMQËQIWIWZEPIYVW
usuelles de masculinité ou de sexualité mâle (441-2), soulève des interroga-
XMSRW7qMPEWYTTPERXÊŋҁҌ҂džҋ҉SYŋҁҌ҂Ǖҋ҉PEGSRRI\MSREZIG3WMVMWpLYQMHIq
HIZMIRXXSYXIREXYVIPPIIXĊҌҎѾґҠҍWqIRXIRHÊX]QSPSKMUYIQIRXEYTMIHHIPE
lettre, ۉry-š.f!pLI[LSMWYTSRLMWPEOIq*VSMHIJSRHQITEVEÏXMGM
TPYWGSRZEMRGERXUYI+[]R+VMǭXLWXVÉWÊVYHMXQEMWGSRJYW
0ETVYHIRGI
conseille donc de se passer du soutien de Plutarque pour la dérivation Wsjr
< wsr ; comparer Hopfner, 92-3. En 354F-355A, le rattachement d’Osiris à
l’œil n’est peut-être pas seulement un fait graphique et étymologique. La
TSP]STLXEPQMI HY HMIY WYTVËQI SY HqYRI ðKYVI HMZMRI QENIYVI VITVÊWIRXI
were represented. But such symbolism as closed eyes, and lack of hands to
express an unbribable justice, was never employed as far as is known by the
)K]TXMERWERH[EWUYMXIJSVIMKRXSXLIMVMHIEW4(7GSXX1SRGVMIǬp(I
Iside et Osiride’, Journal of Hellenic Studies
-PWYǭXIRIǬIX
de parcourir le conte du Paysan éloquent (in Lichtheim, Ancient Egyptian
Literature. A Book of Readings, I The Old and Middle Kingdoms,
&IVOIPI]0SRHVIW IX VÊMQTV ' 0EPSYIXXI Textes sacrés et
textes profanes de l’ancienne Égypte, I Des pharaons et des hommes,
4EVMW ?XVEHYGXMSRA ?RSXIWA 6 & 4EVOMRWSR The Tale
of Sinuhe and Other Ancient Egyptian Poems, 1940-1640 BC, Oxford
{PEQIMPPIYVIERRSXEXMSR{SY:%8SFMRHERW7MQTWSRThe
Literature of Ancient Egypt3, 26-44) pour s’aviser que les Égyptiens n’en-
tretenaient pas une idée particulièrement exaltée des instruments humains de
PENYWXMGIFMIRUYIPINYKIQIRXVS]EPJÜXWYTTSWÊGVÊIVTYMWQEMRXIRMVPEm3ҵt
sur terre (Assmann, Maҵat. Gerechtigkeit und Unsterblichkeit im alten
Ägypten, Munich 1990, 196-9; etc); voir, e.g., la notice de Parkinson, 54-
7, Lichtheim, Maat in Egyptian Autobiographies and Related Studies,
Fribourg, Suisse-Göttingen 1992, 42-5, N. J. van Blerk, The Concept of Law
DQG-XVWLFHLQ$QFLHQW(J\SWZLWK6SHFL½F5HIHUHQFHWRWKH7DOHRIWKH
Eloquent Peasant, master of Arts de l’Université d’Afrique du Sud, 2006,
0ENYWXMGIGVMQMRIPPIJEMXXSYXIJSMWPqMQTVIWWMSRHqEZSMVÊXÊGSQTÊXIRXI
IRZMWERXÁGSYZVMVMRXIPPMKIQQIRXRSQFVIHqSǬIRWIWIXHIGEWHqIWTÉGI(
Lorton, ‘The Treatment of Criminals in Ancient Egypt: Through the New
Kingdom’, Journal of the Economic and Social History of the Orient
20, 1977, 2-64, plus particulièrement 6-49; S. A. Jackson, A Comparison
of Ancient Near Eastern Law Collections Prior to the First Millenium
BC 4MWGEXE[E]
GJ TPYW PEVKIQIRX 6 .EWRS[ HERW 6
Westbrook et G. M. Beckman (edd.), A History of Ancient Near Eastern
Law,0I]HI&SWXSR-IX--
Mais cela ne rend pas plus égyptienne pour autant l’interprétation des sta-
tues de juges aveugles et / ou sans mains par la source grecque de Diodore
et Plutarque. (Rien ne prouve, malgré L. Castiglione, ‘Graeco-Ægyptiaca’,
Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae 2, 1954, 63-5, qu’il
s’agit d’une autopsie de la part d’Hécatée, même si on lui concède volontiers
UYIPIHÊXEMPHIW]IY\GPSWMRWTMVIPEQÊðERGI0qopinio communis soutient
certes que les chapitres 47-49 de Diodore, sur la tombe d’Osymandyas =
Ramsès II, soit le Ramesseum (e.g., Chamoux, Bertrac et Vernière, 202 note
6; A. Blasius, ‘Das Königtum der Ramessiden im Spiegel der griechisch-rö-
QMWGLIR½FIVPMIJIVYRKqHERW6+YRHPEGLIX96×ÀPIV/×LPIVIHH
Das
Königtum der Ramessidenzeit. Voraussetzungen – Verwirklichung –
Vermächtnis. Akten des Symposiums zur ägyptischen Königsideologie
in Bonn 07.-10. Juni 2001, Wiesbaden 2003, 333), proviennent d’Hécatée,
cf. R. Drews, Greek Accounts of Eastern History, Cambridge, Mass. 1973,
en général avec une formule du Livre des Morts, chapitre 130B, invitant le
cœur du défunt à ne pas se rebeller (Malaise, Les scarabées de cœur de
l’Égypte ancienne&VY\IPPIW
ÊXEMIRXQSRXÊIWIRXSYXIWWSVXIW
de bijoux. Il est de ce fait concevable qu’elles aient pu être l’emblème spécial de
GIVXEMRWRSFPIWSYSǭGMIVWGJPETMWXIIRGIWIRWHI+[]R+VMǭXLWQEMW
cela ne saurait constituer, dans le meilleur des cas, qu’une thèse incertaine,
et de toute manière il ne s’agissait vraisemblablement pas là d’un marqueur
d’appartenance sociale, considérant ce que représentaient ces insectes pour
les Égyptiens (e.g., C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, Londres 1994,
50-9). Le scarabée à quatre ailes portant la mention LMLK, ‘propriété royale’,
qui était l’emblème du Royaume juif du Nord, nous procure du reste un ex-
cellent contre-exemple; voir W. Lapp, ‘Ptolemaic Stamped Handles from
Judah’, Bulletin of the American Schools of Oriental Research 172, 1963,
17MPZIVProphets and Markets. The Political Economy of Ancient
Israel&SWXSR0SRHVIWSY%(8YWLMRKLEQp2I[)ZMHIRGI
Bearing on the Two-Winged LMLK Stamp’, Bulletin of the American
Schools of Oriental Research 4EVEMPPIYVWPEJSVQIHqIQ-
blème la plus standard en Égypte était soit le cylindre-sceau inscrit (H. G.
Fisher, ‘Old Kingdom Cylinder Seals for the Lower Classes’, Metropolitan
Museum Journal
WSMXPqEQYPIXXIðKYVEXMZIPEUYIPPIVITVÊWIRXI
un cas à part, et sans doute indigène, du continuum levantin et mésopota-
mien des sceaux tampons (W. A. Ward, ‘The Origin of Egyptian Design-
Amulets (‘Button Seals’)’, Journal of Egyptian Archaeology 56, 1970,
MH Egypt and the East Mediterranean World, 2200-1900 B.C.
Studies in Egyptian Foreign Relations During the First Intermediate
Period, Beyrouth 1971, 41-2; A. Wiese, Die Anfänge der ägyptischen
Stempelsiegel-Amulette. Eine typologische und religionsgeschichtliche
Untersuchung zu den ‘Knopfsiegeln’ und verwandten Objekten der 6.
bis frühen 12. Dynastie, Fribourg, Suisse-Göttingen 1996, notamment 3-15).
On le constate, les données matérielles d’outre-Nil ne sont guère concluantes
WMRSR TSYV I\GPYVI TIY SY TVSY UYI PI TSVX HY WGEVEFÊI EMX WMKRMðÊ PqETTEV-
tenance à une classe en particulier, malgré ses connotations viriles sommai-
rement mises au point chez Hopfner, 94. S’ils parlent vraiment d’une seule
voix, nos deux passages grecs ne prétendent le contraire de cela qu’au prix
d’une interpretatio GraecaTEVGSRñEXMSRHIPqSFWIVZEXMSRÊK]TXMIRRIEZIG
les sceaux-anneaux prisés par les Hellènes comme marque de personnalisation
individuelle. Plutarque aura alors maladroitement reformulé la donnée préser-
vée par Élien. Son galimatias frise néanmoins l’insupportable surtout dans un
traité écrit d’une plume savante, voire sophistiquée, pour faire mieux valoir la
gravité du propos philosophique et religieux de l’auteur. De surcroît, la préfé-
VIRGITPYXEVGLÊIRRITSYVYRXIVQIEYWWMZEKYIUYIҎґҌѾҀŭҍIWXMRI\TPMGEFPI
H. van Herwerden, Lexicon Graecum suppletorium et dialecticum², Leyde
--IR]VIGXMðERXPqI\ÊKÉWIHI8MQSXLÊIHqETVÉW8,.ERWWIR
Chapitre 11
355B ŃѪљѤ ѦŐѤ ą ѫѠѦѣѦћѦǕѩѡѤ AĮћűèѪѡѦѡ èѝѧŬ ѪǢѤ ѠѝǢѤ ĂѢѦűѩџѡѨ
èѣѹѤљѨ ѢљŬ ќѡљѝѣѡѩѦŰѨ ѢљŬ èѦѣѣŦ ѪѦѡљǕѪљ ѫѠѝűљѪљ ќѝdž ѪǢѤ
èѧѦѝѡѧџѺѤѯѤ ѤџѦѤѝűѝѡѤ ѢљŬ џќŨѤ ѦIJѝѩѠљѡ ѪѦűѪѯѤ ѣѺћѝѩѠљѡ ћѝћѦѤŮѨ
ѦŏѪѯ ѢљŬ èѝèѧљћѺѤѦѤÁPETPEGIHIPqEFIVVERXѾ҅ҠѾҏѾHIWQERYWGVMXW
PI GLSM\ TEWWI IRXVI èѾ҅ҠѾҏѾ <]PERHIV
IX Ґ҅҂űѾҏѾ 1EVOPERH
0E
Égypte ancienne, Sumer, Akkad, Hourrites (...), Paris 1959, 55; A. Delatte
et P. Derchain, Les intailles magiques gréco-égyptiennes, Paris 1964, § 6,
pp. 106-25; A. M. El-Khachab, ‘Some Gem-Amulets Depicting Harpocrates
Seated on a Lotus Flower’, Journal of Egyptian Archaeology 57, 1971, 132-
4; Quaegebeur, ‘Somtous, l’enfant sur le lotus’, Cahier de recherches de l’Ins-
titut de papyrologie et d’égyptologie de Lille 13, 1991, 113-21) qui se prêtait
bien à une acclimatation propice à maints syncrétismes marginaux dans le
monde gréco-romain (Malaise, Les conditions de pénétration et de diffu-
sion des cultes égyptiens en Italie0I]HI
4SYVQÊQSMVIPIW
trois autres aspects cardinaux d’Horus sont ۉr-s3-3s.t, dont les Grecs ont fait
ċҌҎҡ҄Ҏ҆ҍ%*SVKIEY+RUXV½OVG´,VLV/DMHXQHVVHG´XQGLHX, Le Caire
2010, 17-155); ۉr-n(ڴw)-jt=f / ۉr-n(ڴw)-ۊr-jt=f ! ċҌ҂҉ҁҧҏ҄ҍ p,SVYW UYM
prend soin (nڴ-jt=f
HIWSRTÉVIq+[]R+VMǭXLWp8LI1IERMRKSJ{n ڴand
nۊڴr’, Journal of Egyptian Archaeology 37, 1951, 32-6, démonstration
HÊðRMXMZI UYI PI WIRW IR ÊXEMX pTVSXÊKIVq pEZSMV WSMR HIq IX RSR TSMRX pZIR-
ger’; H. Willems, 7KH&RI½QRI+HTDWD&DLUR-G($&DVH6WXG\
of Egyptian Funerary Culture of the Early Middle Kingdom, Louvain
IRðRۉr-)s3-WsjrťҌҋҍ
ĿҏƸҍńҎҡҌ҆ҋҍҐįҥҍ.'+VIRMIV
Anubis alexandrin et romain0I]HI
0IWSVMKMRIWHq,EVTSGVEXI
ۉr-p3-ܵrd, sont désormais connues avec certitude: le théonyme vit le jour à
8LÉFIWWSYWPE<<-e(]REWXMIZVEMWIQFPEFPIQIRXHERWPIGEHVIHqYRIǬSVXHI
perpétuation rituel de la légitimité du souverain (S. Sandri, Har-pa-chered
(Harpokrates). Die Genese eines ägyptischen Götterkindes, Louvain
2006, surtout 27-62, 166-71, et le résumé-discussion de Malaise, À la décou-
verte d’Harpocrate à travers son historiographie, Bruxelles 2011, 103-9).
)WMWXQMXFI^IMGLRIRHIV6IKIPQÅÀMKOIMXKIPYRKIRHMI+SXXLIMXIRHIVPS-
seren Verbindungen an Hauptgestalten des Gottes auf der Blume anzuschlie-
fen und damit Ebene und Wegenetz theologischen Denkens als existent und
verbindlich zu erweisen. Doch waren auch die Hauptgestalten nicht isoliert »
écrivent de Néfertem Morenz-Schubert, 65-6. Pour l’interprétation du jeune
dieu sur (dans) son lotus cosmogonique, voir M.-L. Ryhiner, L’offrande
du lotus dans les temples égyptiens de l’époque tardive&VY\IPPIW
notamment 15-21 sur Horus; pour son utilisation chez Plutarque, de préfé-
VIRGI Á *VSMHIJSRH RSXI GJ +[]R +VMǭXLW Journal of Egyptian
ArchaeologyVIGIRWMSRHI,ERM
IXWSRp%PPIKSV]MR+VIIGI
and Egypt’, 100, qui note qu’il s’agit de mythologie et non d’allégorie (voir
EYWWM
IRðRTSYVPETPERXIIPPIQËQIUYMHIZMIRXWSYWPI2SYZIP)QTMVIPI
W]QFSPIHIPEGVÊEXMSRWYVKMWWERXLSVWHIWñSXWTVMQSVHMEY\IXHSMXËXVIZVEM-
semblablement le Nymphaea caerulea Savigny et / ou le Nymphae lotus
LIRHÊTMXHYQERUYIHqYRERMQMXÊHIWÊK]TXSPSKYIWIXHIWHÊFEXWWERWðRHI
l’époque moderne, on pourra consulter G. Charpentier, Recueil de matériaux
épigraphiques relatifs à la botanique de l’Égypte antique 4EVMW
VMGLI QEMW EWWI^ TIY GVMXMUYI
; &IRWSR ,EVI p4LEVQEGSPSKMGEP
6
Il y a plus que des nuances entre Flacelière, ‘Introduction générale’, dans Plutarque.
Œuvres morales-'0<<---'0<<-:SY8LMWWIRp4PYXEVGLYRHHMIÅK]TXMWGLI7TVEGLIq
UYM MRGPYX PI GLETMXVI WYV PI De Iside et Osiride, sciemment négligé par nous pour
son ignorance de l’égyptien, d’A. Strobach, Plutarch und die Sprachen. Ein Beitrag zur
Fremdsprachenproblematik in der Antike, Stuttgart 1997), et +[]R+VMǭXLWMP
est malheureux que l’analyse la plus circonstanciée (Froidefond, 127-76: ‘l’apport du De Iside
à l’égyptologie’) non seulement ne mobilise qu’une information vieillie et parcellaire, en sus de
ses œillères platoniciennes et mystériques, mais ne propose aucun jugement d’ensemble, faute
de réelle compétence, car la section du commentaire anglais improprement intitulée ‘Plutarch’s
Egyptian’ (101-10) ne brille pas par esprit de synthèse. Ces appréciations in utramque partem
reposent sur les étymologies de Plutarque, avec l’apport subsidiaire du récit du mythe osirien
aux chapitres 12-9; or il est délicat de les transposer aux prolégomènes, car le caractère tout
ensemble retardataire et indirect, parce que livresque, de la documentation égyptologique que
PqSRWqEGGSVHIÁVIGSRREÏXVIHqYRFSYXÁPqEYXVIHYXVEMXÊQqETTEVEÏXHÊGMHÊQIRXPIQSMRWEǭVQÊ
dans les chapitres 1-11 (je veux pour preuves de cette marque imprimée par l’auteur à sa matière
les inférences, ou observations, personnelles probables de 352B ҁ҆Ů҇ѾŬfĒ҇҂džѿѾҁҡ҃҂҆҉ 353A
Ă҈҈Ŧè҆Ѿҡ҉҂҆҉ҁҋ҇҂dž҇ѾŬҞ҈҆ҎҏѾèҋ҈ҐҎѾҌ҇ҡѾ҉èҋ҆҂dž҉ҏŮ2҂҆҈Ǣ҆ҋ҉ŏҁҔҌè҆҉ҥ҂҉ҋ҉IXĂ҈҈ư
҂ŊҎҏѾ҈Ƹf ҏŮ ҅҂džҋ҉ ' ҏŮ ҁư Ē҉ æҞ҆f ҅҉҄ҏŮҍ Ăè҂҇Ҟ҈Ґғ҂҉q IX % ҏҋdžҍ ҁŨ ѾҒҡҋ҆ҍ
҇Ҟ҉҅ѾҌҋҍĤ҉Ҁ҈ҐґŪҎґҌѾҀdžҁҋҍPIDe Iside et Oriside marque aussi le point en étant le tes-
tis unius des deux formes de la légende de Dictys et des oignons: la variante pélusienne, qui
VITVÊWIRXIYRQ]XLIHIJSRHEXMSRIXYRIZIVWMSRQSMRWPSGEPI
.IQIðIHSRGHITVÊJÊVIRGI
ÁQIWMQTVIWWMSRWTIVWSRRIPPIWIREǭVQERXPIRMZIEYVIWTIGXEFPIHI4PYXEVUYIqua VIñIXHIPE
culture sacerdotale et religieuse égyptienne. De toute façon, comme on le verra, le Chéronéen
n’a pas mieux compris l’Égypte que ses prédécesseurs et successeurs. Il est aussi nationaliste,
EYWWMZMWGÊVEPIQIRXKVIGEYWWMGSQTPEMWEQQIRXTVMWSRRMIVHIPEZMWMSRXYRRIPHIWEèѾ҆ҁ҂ҡѾ
que tous ces historiens, ces moralistes ou ces purs érudits, peut-être même davantage qu’eux par
WYMXIHIPEWYTÊVMSVMXÊGYPXYVIPPIIXMRXIPPIGXYIPPIEGUYMWIÁPEðRHqYRIPSRKYIZMIHIVÊñI\MSR
dans presque tous les domaines du savoir pratiqués à l’époque. Cette intransigeance de sa part
se remarque simplement moins attendu que la supériorité hellénique qui est l’expression de cet
animus emprunte dans notre opuscule une voie détournée, subtile et quelque peu inattendue
par rapport à Hérodote, Hécatée, Eudoxe, Diodore ou Chérémon.
7
Autant de points qui restent de véritables casse-têtes pour les égyptologues les plus récents
IXWSTLMWXMUYÊWWERWEPPIVNYWUYqÁTEVPIVHqYRKSYǬVIIRXVIPIWGSRGITXMSRWHYWIGVIXVIPMKMIY\
qu’ont Assmann et Baines, il est assez dérangeant que la documentation se prête à deux ana-
lyses aussi irréconciliables ; la conception du roi détaillée par N. Grimal a reçu un accueil pour
le moins mitigé; etc). Peut-on rêver meilleures preuves que les Grecs ne sont pas à blâmer pour
n’avoir rien entendu à des thèmes aussi redoutables?
+[]R+VMǭXLWIRKVIGGSQQIIRÊK]TXMIR1EHÊGSYZIVXIUYIPIWWSYVGIW
(entendues au sens le plus large: informateurs, inspirateurs, antécédents, voire
analogues) des prolégomènes paraissaient inclure des traditions classiques ou
ÊK]TXSPSKMUYIWMRWSYTÈSRRÊIWSYXSYXEYQSMRWUYIGIVXEMRIWEǭVQEXMSRW
MRXVMKYERXIWHIRSWGLETMXVIWVIGSYTEMIRXHIWYǭWEQQIRXTVÉWHqEYXVIWHSR-
nées véhiculées par des traditions plus anciennes issues des mondes classiques
ou sémitiques pour que cette possibilité soit attractive, fut une surprise rafraî-
chissante après l’insistance de Hani, Froidefond, Hirsch-Luipold ou Roskam
sur l’orientation avant tout philosophique et théosophique a priori du traité.
Mais trêve de généralités. Quiconque suit nos quelques pages dans le grec
ou en traduction commentée éprouve bien vite de l’irritation pour leurs rup-
tures de ton, tour à tour sublime et pédestre ou domestique, ainsi que leur
médiocre capacité propédeutique (même vis-à-vis des vues antiques sur les
TVSÉQIW
0qETSPSKMILEFMPIQIRXHSWÊIHI6SWOEQIRXEQIIRHÊðRMXMZITIY
ce constat: « the introduction to On Isis and Osiris contains several impor-
XERXOI]WXSXLIGSVVIGXMRXIVTVIXEXMSRSJXLI[SVO*VSQXLIZIV]ðVWXWIR-
tence, it sets the agenda by subtly and strategically introducing a theoretical
perspective. A more practical approach to Egyptian religion is not impos-
sible, but is here quite systematically pushed to the background. And along
with it, the careful observance of Egyptian rites and dietetic customs is su-
FSVHMREXIHXSTLMPSWSTLMGEPMRWMKLXWf
8LI)K]TXMERVIPMKMSRWXMQYPEXIW
the zetetic attitude that Plutarch appreciates so much and that reappears
throughout On Isis and Osirisf
;LMPIXLMW҃ūҏ҄Ҏ҆ҍLEWORS[PIHKISJ
+SHEWMXWðREPIRH{EWJEVEWTSWWMFPIJSVLYQERFIMRKW{XLMWHSIWRSX
imply that Plutarch is only interested in high-minded theological or meta-
physical perspectives. In fact, we have seen that he gives much attention to
historical, physical, moral, historical and dietetic explanations, some of which
may even strike the reader as rather banal. Yet all theories or ideas that cast
some light on the truth are relevant. For Plutarch, philosophy is broader than
metaphysics » (235-6). L’articulation assez souple des concepts philosophiques
et l’agencement des matières par associations d’idées ne laissent pas de sur-
prendre un lecteur attendant des prolégomènes clairs et bien composés. C’est
donc peut-être un échec de Plutarque si la pensée ferme et nuancée qui tra-
verse ces chapitres déborde de toute étiquette générique ou label descriptif
formel (aucun des émules de Froidefond — ni Betz, ni Hirsch-Luipold,
Plutarchs Denken in BildernRM6SWOEQRMZER2YǬIPIR{RqSǬVI
de description alternative au plaidoyer dialectique mâtiné de captatio be-
neuolentiae que voudrait y retrouver le savant français). Dépassons l’impres-
sion déconcertante créée par la juxtaposition d’attendus métaphysiques et
XLÊSPSKMUYIWHILEYXIZSPÊIEZIGHIW҃҄ҏūѾҏѾERIGHSXMUYIWWYVPIKIRVIHI
vie des Isiaques ou des prêtres égyptiens; les précisions diététiques sans intérêt
QENIYVSYPIñSYUYMIRZIPSTTIPIWHÊXEMPWUYIRSYWEMQIVMSRWPITPYWGSRREÏXVI
dans les mystères d’Isis importent moins dans ces pages que la solidité de la
connaissance de l’Égypte sacerdotale qui s’y exprime, même si, bien entendu,
cette connaissance est toute relative et ne témoigne d’aucune compréhension
TVSJSRHI-PRqIRZETEWHMǬÊVIQQIRXTSYVPIWVEGGSYVGMWÁPqIQTSVXITMÉGIIX
l’hellénisation de la culture religieuse d’outre Nil par lesquels Plutarque fait
don à cette dernière d’éléments pythagoriciens ou platoniciens. L’entrée en
matière du De Iside et OsirideIǬIGXYIHIJEGXSYRIERRI\MSRHIPEGMZMPMWE-
XMSRÊK]TXMIRRIHERWGIUYqIPPIEZEMXHITPYWKVERHTSYVPIW+VIGWÁPEèѾ҆ҁ҂ҡѾ
impériale où la dilection personnelle du Chéronéen pour l’Académie conférait
la première place à Platon. Hérodote avait proclamé l’origine égyptienne des
dieux grecs; Plutarque lui répond que le contraire est vrai sur le plan onomas-
XMUYIHERWPIWGEWHq-WMW3WMVMW8]TLSR%XLÊRE%MRWMWqIǬSRHVIPIp6IZMWIH
%RGMIRX1SHIPqHI1EVXMR&IVREPWIPSRPIUYIPPIGSYVERXHqMRñYIRGIWIRXVI
+VÉGIIXªK]TXIðXHIPEGMZMPMWEXMSRPETPYWNIYRIPqERRI\IHIPETPYWERGMIRRI
au nom de ces propos d’Hérodote. Le tort de Bernal fut d’en extrapoler tout
un continuum antique peu ou prou unanime qu’il n’avait plus qu’à situer dans
la chambre de résonance faussée d’une reconstruction fantaisiste de la récep-
tion des rapports entre ces deux cultures, pour réhabiliter le mythe du Stolen
Legacy. . L’impression d’ensemble produite par ces prolégomènes demeure
impressionnante. Certes ils ne nous en disent pas autant sur Osiris, la religion
égyptienne et les mystères isiaques gréco-romains que le voudrait l’historien
QSHIVRIIXZEPIRXTVMRGMTEPIQIRXGSQQIPEGSRðVQEXMSRHIFSRWEYXIYVW
ou le soutien de données égyptologiques connues par ailleurs, à côté des
propres spéculations du sage de Chéronée sur le divin. Ce qu’il y déclare néan-
moins n’est jamais ridicule ou fantaisiste, et c’est déjà beaucoup vu l’irratio-
nalité de la fascination grecque pour l’Égypte. Les déformations exercées sur
la culture d’outre-Nil ne sont pas poussées par Plutarque au point de rupture;
elle reste reconnaissable, contrairement à sa caricature patente chez Platon ou
à l’image d’Épinal de Diodore. En outre, par les vertus de l’âge et du challenge
Il me fallait y insister, vu le détachement des enjeux culturels et historiographiques, voire
PqMRHMǬÊVIRGI IRZIVW PE ZÊVMXÊ JEGXYIPPI UYM GEVEGXÊVMWIRX PE W]RXLÉWI WYTIVðGMIPPI IX XVÉW QÊ-
diocrement informée de M. Lajeunesse, ‘Identité raciale et guerres culturelles dans le champ
intellectuel américain: la controverse autour de Black Athena’, dans Y. Gingras (ed.), Contro-
verses. Accords et désaccords en sciences humaines et sociales, Paris 2014, 65-109 (l’exis-
tence de l’autobiographie de Bernal n’a même pas été connue de l’auteure; toute la bibliographie
un tantinet pointue lui a échappée; la dimension politique dont se sont vite chargées les thèses
IRTVÊWIRGIIWXQÊGSRWXVYMXIEYGYRIǬSVXRqEÊXÊXIRXÊTSYVVIRXVIVHERWPEXËXIHIWTYRHMXW
hostiles à Bernal ni pour comprendre les mécanismes par lesquels quelques éminents classicistes
comme G. W. Bowersock furent un temps attirés par Black Athena; etc). Ce genre de travaux
politiquement corrects écrits par des historiographes ne maîtrisant aucun des paramètres du
sujet et qui se targuent, en partie pour ce motif, de leur neutralité — elle témoigne pourtant
surtout de leur outrecuidance — invitent nécessairement un jugement cruel chez le spécialiste
du fond de la querelle. Une autre bonne raison d’écraser Bernal sous le chauvinisme du De Iside
et Osiride est que certains comparatistes n’ont pas renoncé à prendre au sérieux l’historiogra-
phie de Black Athena I; l’aventureux Selden se fonde sans vergogne sur elle dans ‘Apuleius and
Afroasiatic Poetics’, 259-260, au point d’en extraire deux assez longs passages (sourcés en 267).
que s’est assigné notre sage en éduquant Cléa, par l’originalité foncière de
certaines de ses positions, le proème demeure œuvre attachante, parfois pro-
fonde, d’une assez grande envergure intellectuelle, et qui mérite mieux que
HIWFEREPMXÊWXVMFYXEMVIWHIWTSWMXMSRWHI+[]R+VMǭXLWSYHI,ERMZMEPIW
notes de leurs épigones9. Certes Hérodote fascine davantage par la richesse, la
9
Nous avons commencé en brossant un tableau assez noir de cette bibliographie primaire;
l’heure de la récapitulation a sonné, comme seul pouvait l’écrire un connaisseur averti du sujet
ayant lutté avec le grec. Parmi les travaux dérivatifs, la palme revient, je crois, à Pordomingo ;
la notice a du brio, la traduction est excellente, tout autant qu’elle pouvait ambitionner de l’être
IRVÊZMWERX7MIZIOMRKGSRXVI+[]R+VMǭXLWIXWqETTYMIWYVYRIERRSXEXMSRGSRWGMIRGMIYWIIX
ðRIUYMRIGVEMRXTEWHIJEMVIQSRXVIHqMRHÊTIRHERGIHERWPEPMQMXIHIPEPEXMXYHIUYIPYMPEMWWEMX
l’édition anglaise). García est inférieur, mais vaut nettement mieux que García maior de par la
UYEPMXÊHIWE:SVPEKIIXTSYVWIWRSXIWGPEMVIWIXWERWEǬIGXEXMSRWMRSRTIVWSRRIPPIWPEKVERHI
ÊHMXMSRGSRWXMXYIYRIǬSVXI\XVESVHMREMVIUYSMUYIXVSTWSYZIRXHÊTPEGÊIXVÊWYPXERXHERWYRI
traduction émaillée d’illogismes et d’absurdités, pour maintenir la tradition manuscrite contre
les émendations modernes — à ce titre, elle mérite que l’on compulse son commentaire critique,
où l’égyptologie sert de prétexte et non de juge de touche car l’auteure n’y entend rien et de
toute manière préfère se baser sur des attendus linguistiques ou philologiques, si frelatés fussent-
MPW +×VKIQERRW E FIEY EZSMV FÊRÊðGMÊ HI PqEWWMWXERGI HI %WWQERR IX ËXVI YR GSRREMWWIYV
chevronné de Plutarque, son édition présente moins de valeur que les trois précédentes. Le texte
est intéressant et personnel, marqué par plusieurs émendations nouvelles, mais la version
allemande, qui n’a pas la précision de celle de Hopfner, le dessert en répondant imparfaitement
EY\ I\MKIRGIW HI ðHÊPMXÊ HI VMKYIYV IX HI XVERWTEVIRGI IR ZMKYIYV EYNSYVHqLYM PI GEVEGXÉVI
sibyllin, peu technique, parfois même obscur, des notes et de l’introduction avait beau être de
mise dans la collection Tusculum, il accroît l’éloignement du lecteur par rapport à l’original. La
vieille Loeb de Babbitt ressemble aux éditions poétiques de J. M. Edmonds dans la même série:
l’auteur, qui révise assez aléatoirement Sieveking, manifeste son indépendance en prodiguant
les conjectures et en les plaçant dans le texte lors même qu’aucune ne s’impose (la plupart sont
exempli gratia ; une forte minorité ne vaut rien); il s’explique peu et mal sur les problèmes
critiques dans l’annotation, squelettique comme de juste, et imprime un décalque agréable à lire
HEZERXEKI UYqYRI ZÊVMXEFPI XVEHYGXMSR (IW XVSYZEMPPIW PI ñEMV UYM PYM E JEMX WIRXMV HMZIVWIW
nuances restées incomprises de tous ses successeurs, ne contrebalancent pas ses imprécisions et
plusieurs faux-sens graves. Mais c’est Froidefond qui appelle l’appréciation la plus défavorable.
Caractérisé par un jugement particulièrement erratique, son texte oscille entre l’ultraconserva-
tisme et une Konjekturalkritik déboussolée; fort peu critique sur les nombreux passages délicats
IXRIWITVÊSGGYTERXKYÉVIHIGSPPIVEY\MRñI\MSRWIXEY\QSXWHYKVIGUYMIWXXVELMÁXSYXFSYX
HIGLEQTWERWQËQISǬVMVEYPIGXIYVPIWGSQTIRWEXMSRWHqYRWX]PIGSYPERXGIJYXPIGLSM\HI
Jean Collart pour le livre V du De lingua latina de Varron), la traduction Budé exagère les
HMQIRWMSRWTPEXSRMGMIRRIIXQ]WXÊVMUYIHIPETIRWÊIÊK]TXMIRRIHI4PYXEVUYIIRðRPqÊVYHM-
tion, la capacité intellectuelle et la sagacité philologique de la notice et des notes sont inverse-
ment proportionnelles à l’abondance de ces deux sections. Je soupçonne l’édition Froidefond
HqEZSMVÊXÊEGLIZÊIEZERXPETEVYXMSRHI+[]R+VMǭXLWTIYXËXVIIRXERXUYIpXLÉWIGSQTPÊ-
mentaire’ du Mirage égyptien MP PYM IR EYVE GSÜXÊ HI VIQERMIV WSR QERYWGVMX HI JSRH IR
comble, ce qui explique sa très faible exploitation du commentaire anglais au-delà des aspects
TVSTVIQIRXÊHMXSVMEY\PIWTPYWWYWGITXMFPIWHIQSHMðGEXMSRHYVERXPITVSGIWWYWHqEHETXEXMSRHI
la thèse aux normes contraignantes de la collection (il semblerait que le texte et l’apparat de
+[]R+VMǭXLWEMIRXWIVZMHIKEVHIJSYÁ*VSMHIJSRH
,STJRIVPYMQËQIHERWYRIQSMRHVI
mesure Hani, ne sont guère présents non plus dans ce volume, l’un des plus décevants des Mo-
ralia Budé (le bourdon d’imprimerie /Ѵ-pour KAI dans le titre courant de chacune des pages
de droite dissipe d’emblée l’a priori favorable de l’édition, comme c’est le cas pour le mot tron-
qué à l’incipit et les innombrables fautes d’impression dans le texte grec du tome édité par
Boulogne, bien que notices et notes y soient excellentes). Schröder laissait entendre dans Gno-
monGSQFMIR*VSMHIJSRHI\ÊKÉXIIXTLMPSPSKYIETIYHqEYXSVMXÊGqIWXQSRXSYVHIPIGSRðVQIV
pour la partie égyptologique et religieuse. Son volume est beaucoup cité; je n’ai rien laissé passer
à sa traduction, sa notice et son commentaire dans l’espoir de prouver une fois pour toute leur
MRGSQTÊXIRGI4EVQMPIWXVSMWXVEZEY\QENIYVW+[]R+VMǭXLWQÊVMXIPEVÊTYXEXMSRXVÉWñEX-
teuse dont il jouit: malgré la longue litanie des réserves et des critiques émises dans la recension
de Dunand (dont le ton sec étonne chez une non-égyptologue), texte et traduction y sont qua-
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grès substantiel par rapport à Hopfner, quand bien même son désir ardent de recouvrer la
moindre parcelle d’information égyptologique chez Plutarque conduit parfois le savant gallois
ÁVEǭRIVÁPqI\GÉW0IWTVÊSGGYTEXMSRWI\GPYWMZIQIRXEVGLÊSPSKMUYIWIXTLMPSPSKMUYIW{GEVPE
mythographie grecque, l’intertexte platonicien ou les faits de religion helléniques sont couverts
de façon assez élémentaire, voire approximative, dans l’ignorance entre autres des richesses ac-
cumulées par Festugière en /DUpYpODWLRQG´+HUPqV7ULVPpJLVWH— ne nuisent pas vraiment
à l’intérêt de ce livre qui n’a aucun équivalent sinon le commentaire de Lloyd à Hérodote 2
(lequel n’inclut pas une édition critique); mais, comme dans sa continuation, l’Isis Book d’Apu-
PÊIPITSWMXMZMWQIHI+[]R+VMǭXLWVIRHPlutarch’s De Iside et Osiride aujourd’hui suranné
et limité. Son prédécesseur manifeste les qualités et certains des travers de l’érudition germa-
RMUYIHIPEKVERHIÊTSUYI3YXVIYRIJSVXIHMǬYWMSRIXPqEFWIRGIHIVÊñI\MSRTIVWSRRIPPIWYVPE
constitutio textus que ne pallient guère les qualités de sa traduction, Hopfner déçoit par la sé-
lectivité du commentaire (excessive sur le prologue) ; sa connaissance incomplète et biaisée de la
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la documentation gréco-romaine au détriment des textes pharaoniques. Un certain dogma-
XMWQIEGGIRXYIPIWIǬIXWHIGIQERUYIHqÊUYMPMFVIÁTVSTSVXMSRHYVIJYWHIPqEYXIYVHIVITVS-
HYMVISYHIGSQQIRXIVPIWTVMRGMTEY\TEVEPPÉPIWUYMNYWXMðIRXWIWHÊGMWMSRWHIWIRWSVPqÊVYHM-
tion classique de Hopfner frappe nettement plus par sa variété et son acribie que par son acuité
GVMXMUYIIXPqI\GIPPIRGIHIWSRNYKIQIRX+[]R+VMǭXLWRqEQELIYVIYWIQIRXTEWTVMWXSYXGIUYM
éclairait le traité dans ces deux volumes; il serait souhaitable que l’auteur du prochain commen-
taire fasse ce qu’il faut pour nous dispenser de les feuilleter sans arrêt (les nombreux renvois à
Hopfner que l’on trouve encore aujourd’hui tiennent en grande partie, me semble-t-il, à la large
HMǬYWMSRHIWIWVIXMVEKIWIRVIZERGLIPlutarch’s De Iside et Osiride fut dès sa sortie un vo-
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0qMRXÊVIWWERXIQSRSKVETLMIHI,ERMIRðREMHI
moins à la compréhension des détails de l’œuvre qu’on aurait pu croire. Son balisage du texte par
grandes têtes de chapitres et par étapes de l’argumentation est précis mais sélectif, souvent su-
TIVðGMIPMPRIWqEXXEGLIUYqÁGIUYIHMX4PYXEVUYIEYHÊXVMQIRXHIPEJEÈSRHSRXMPPIHMXPIW
traductions proposées omettent des éléments ou incorporent de la paraphrase). En outre, ce
n’est pas un livre d’empiriste ni de pragmatique: Hani oriente nettement son enquête, tranche
d’autorité, favorise certains aspects. Une bonne partie de la responsabilité des errements exégé-
tiques de l’édition Budé incombe ainsi à La religion égyptienne: Froidefond exagère les aspects
mystériques et platoniciens sur lesquels insiste Hani tout comme il schématisme le dégré d’ad-
hésion syncrétique de Plutarque à la religion et la sapience sacerdotale égyptiennes reconstruit
par son devancier. Or les fondements textuels en sont labiles, et la documentation égyptolo-
KMUYI IX GPEWWMUYI HÊTPS]ÊI TEV ,ERM HSMX FMIR HEZERXEKI Á ,STJRIV UYqÁ +[]R +VMǭXLW PI
premier est cité deux fois plus souvent que le second). Bref, cette synthèse a prématurément
vieilli en raison d’une approche du texte rigide et trop systématique; d’une information pas
toujours à la hauteur de ses ambitions ; et d’une préparation de comparatiste et d’historien plu-
tôt que de philologue. La conception du roi égyptien et la mystique syncrétique et globalisante
attribuées à Plutarque doivent peut-être même quelque chose à la théologie de René Guénon, cet
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QEVKIHIWSRYZVIHqLIPPÊRMWXI,ERMJYXEYWWMIXWYVXSYXYRMRXIPPIGXYIPGEXLSPMUYITVSPMðUYI
HMZIVWMXÊIXPIWSYǮIHIWSRI\TSWÊ1ERÊXLSRMQTVIWWMSRRITEVWSRÊVYHM-
tion et la justesse de la plupart de ses vues; on peut même trouver un charme
primesautier tout en candeur au livre 1 de Diodore — eu égard pourtant à la
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quelles se heurtait la rédaction d’un aperçu fouillé de la religion isiaque et
osirienne en Égypte, nul autre que le Chéronéen ne mérite davantage de pas-
ser à la postérité comme le plus perspicace des témoins classiques de la civili-
sation égyptienne. On ferait un procès injuste en comparant des encyclopé-
distes polygraphes comme Plutarque à des experts bilingues tels Manéthon
ou Bérose; les entreprises les plus violemment ardues ne furent pas l’œuvre de
ces derniers mais bien de touche-à-tout comme le premier. Notre auteur est
desservi par la parure compliquée de son style; la lourdeur scolaire de son
habillage médio-platonicien, en particulier dans les chapitres 1-2; et la retape
pythagoricienne un peu voyante dans laquelle il se complait. L’ensemble ré-
serve de sérieuses perplexités au lecteur le plus averti10, si bien que ces facteurs
ont fait juger sans miséricorde les prolégomènes ou la trop longue discussion
du mythe osirien. Il n’empêche; le fond semble solide et collationné judicieu-
(Le symbolisme du temple chrétien, Paris 1962 et réimpr.; La Divine Liturgie. Aperçus sur
la messe 4EVMW /D UR\DXWp VDFUpH 'X SKDUDRQ DX URL WUqV FKUpWLHQ 4EVMW
Mythes, rites et symboles. Les Chemins de l’invisible, Paris 1992; La Vierge noire et le
P\VWqUHPDULDO, Paris 1995; Le monde à l’envers. Essais critiques sur la civilisation mo-
derne, Lausanne 2001) qui faisait peu mystère de sa dette intellectuelle envers Guénon ; outre
des références dans deux notes de La religion égyptienne… et dans Le symbolisme, 13, cf. Le
monde à l’envers, 94-105 (éloge de J. Borella), 153-5, ainsi que A. Reynes, Les droites natio-
nalistes en France. Une approche anthropologique et mythocritique des groupes et des
imaginaires politiques:MPPIRIYZIHq%WGU-
10
Voici pourquoi, après les remontrances que je n’ai pas ménagées à mes prédécesseurs, le
GSQQIRXEMVIGMHIWWYWRITVÊXIRHTEWÁYRIMRJEMPPMFMPMXÊUYMWIVEMXTSRXMðGEPIWYVYRSVMKMREP
KVIGEYWWMHMǭGMPIIXEPPYWMJSYTPYWI\EGXIQIRXMPVIZIRHMUYIHITVÊJÊVIRGIPEWMRGÊVMXÊHIWIW
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ciers, en particulier en évitant d’aborder l’opuscule avec des notions préconçues sur sa théologie
ou le détail de sa doctrine philosophique; je suis très reconnaissant aux meilleurs d’entre eux
pour l’assistance et la sécurité que j’ai trouvées dans leurs publications; néanmoins, on ne saurait
dire que le travailleur intéressé à pénétrer à fond dans le De Iside et Osiride croule sous la
bibliographie critique de qualité. Évoquant les realia, P. Lejay écrivait que « le plus souvent,
MPRqIÜXTEWWYǭHIVIRZS]IVÁHIWQERYIPWSYÁHIWHMGXMSRREMVIW-PJEYXIRGSVIEHETXIVPIW
connaissances générales qu’on y puise au détail précis du texte, et parfois l’écart est assez grand
TSYVHIQERHIVYRIǬSVXŒuvres d’Horace. Satires, Paris 1911, réimpr. Hildesheim 1966,
III); sauf pour le platonisme de notre traité, où ces mots condensent bien mon expérience sur
la bibliographie existante, il a fallu presque tout refaire moi-même, démultipliant les risques
d’erreur et augmentant la probabilité de fautes insidieuses lors même que j’escomptais au départ
me concentrer surtout sur l’intertexte égyptien. C’est dire s’il y avait loin des attendus généraux
épars dans la littérature secondaire ou des exégèses particulières présentées par Hopfner, Hani et
QËQI+[]R+VMǭXLWÁPEPIXXVIHIRSWTVSPÊKSQÉRIW7qEKMWWERXHYWSQQIXVIPMKMIY\IXQÊXE-
physique des Moralia UYMIWXEYWWMYRZÊVMXEFPIQSRWXVIHqÊVYHMXMSRNIGSRðIQSRWIRXMQIRX
HIJVYWXVEXMSREYPIGXIYVIRPITVMERXHIRITEWWqSǬYWUYIVHIQEWÊZÊVMXÊTSYVQIWTVÊHÊGIWWIYVW
rapportée à la mansuétude que je souhaite voir étendue à mon propre travail.
11
Mary Lefkowitz a joué, une nouvelle fois, le rôle de bon Génie tutélaire de ce travail, qui
représente le premier volet du programme annoncé dans ‘Black Athena Fades Away’, 355, 357
IX NI PE VIQIVGMI TSYV WSR EFRÊKEXMSR IX WSR ZMKSYVIY\ WSYXMIR .I ZIY\ EYWWM VIRHVI
hommage à la générosité de Geert Roskam; sans lui, il m’aurait été impossible de consulter deux
articles essentiels.