Thermo Résumé
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R APPELS DE THERMODYNAMIQUE
b) Conventions algébriques
Lors d’un échange avec le milieu extérieur, le système peut soit donner, soit recevoir. Par convention, lorsque le
système reçoit, la quantité est comptée positivement pour le système. Ainsi, on a :
– Q > 0 : la chaleur pénètre dans le système (processus endothermique).
– Q < 0 : le système cède de la chaleur au milieu extérieur (processus exothermique).
– W > 0 : le système reçoit un travail (système récepteur).
– W < 0 : le système fournit un travail (système moteur).
Le volume V, la pression P, la température T sont des variables d'état. La loi des gaz parfaits ( PV = nRT ) est une
équation d'état.
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Chim387 - Les surfaces et interfaces en chimie, physique et biologie 2012-2013
Un système physico-chimique est défini par la connaissance de toutes les variables d’état 1 . Ces variables sont
des variables physiques (P, T, V) et des variables chimiques fixant la composition du système (les quantités de
matière de chacune des espèces). On distingue deux types de variables :
– variables extensives : variables proportionnelles à la quantité de matière, définies pour l’ensemble du
système. Le nombre de moles et le volume par exemple sont des variables extensives.
– variables intensives : variables indépendantes de la quantité de matière, définies en chaque point du
système. La pression et la température sont des variables intensives.
On définit une phase (liquide, solide, gaz) lorsque, dans tout ou partie d’un système les grandeurs intensives
(température, pression, concentration,...) sont constantes.
b) Fonctions d’état
Les fonctions d’état sont des grandeurs extensives qui ne dépendent que des variables d’état. Leur valeur ne
dépend donc pas des transformations antérieures. De même, la variation de ces fonctions d’état lors d’une
transformation est indépendante du chemin suivi.
l'énergie interne U, l'enthalpie H, l'entropie S, l'énergie libre F, l'enthalpie libre G sont toutes des fonctions d'état.
La variation d’une variable ou d’une fonction d’état Z au cours d’une transformation est la somme d’un terme
d’échange (δe Z) avec le milieu extérieur et d’un terme de création interne (δi Z) :
dZ = δe Z + δi Z
δe Z et δi Z ne sont pas des fonctions d’état et dépendent du chemin suivi, au contraire de dZ. S’il n’y a pas de
création (δi Z = 0), Z est dite conservative.
Les fonctions d’état ont la propriété d’être des différentielles totales exactes. Ceci se traduit mathématiquement,
pour une fonction f ( x, y, z) dépendant des variables x, y, et z par la relation suivante :
∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz
∂x y,z ∂y x,z ∂z x,y
dU = δW + δQ
1. En réalité, un petit nombre de variables suffit, les autres pouvant être déduites par des relations mathématiques. Le nombre de variables
minimum dont il faut connaître la valeur pour caractériser le système est appelée la variance.
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b) Remarques
– Le travail W et le transfert de chaleur Q ne sont pas des fonctions d’état (leur valeur dépend du chemin
suivi lors de la transformation), mais U est une fonction d’état.
– L’énergie interne est conservative : dU = δe U + δi U avec δi U = 0.
– Pour un système isolé, dU = 0 : l’énergie interne est constante (vrai notamment pour l’univers).
δW = − Pext dV
δW = − PdV
a) Énoncé
Pour tout système, il existe une fonction d’état extensive dite entropie et notée S. Lors d’une évolution, la
variation de l’entropie est donnée par :
dS = δe S + δi S
Le terme d’échange est donné par :
δQ δQrev
δe S = =
Text T
Le terme de création interne d’entropie est toujours positif :
δi S ≥ 0
b) Conséquences
Pour un système isolé thermiquement (δQ = 0), l’entropie ne peut qu’augmenter. En effet, le terme d’échange δe S
est alors nul et la variation de l’entropie est uniquement due au terme de création δi S qui est positif. L’entropie
S n’est donc pas une grandeur conservative.
Une transformation réversible est une transiformation au cours de laquelle le système est toujours en équilibre
avec le milieu extérieur. Dans ce cas, on a δi S = 0. La variation d’entropie se réduit donc au terme d’échange.
On peut alors écrire :
δQ
dS = δe S =
T
Par ailleurs, on a également équilibre mécanique lors d’une transformation réversible. Le travail des forces de
pression peut donc s’écrire :
δW = − TdV
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δQ
dS =
+ δi S (Second principe)
T
En remplaçant δQ par son expression en fonction de dS, on obtient :
Ces deux fonctions permettent donc de déterminer l’évolution d’un système soumis à une transformation dans
le cas où seules les forces pressantes travaillent :
– à volume et température constants, F diminue.
– à pression et température constantes, G diminue.
L’enthalpie libre est donc une fonction d’importance capitale en chimie, puisque la plupart du temps, on se place
dans des conditions de pression constante, et que la connaissance de G nous permet de déterminer l’évolution
du système ainsi que les conditions d’équilibre (lorsque G est constante et minimale).
Toutes ces fonctions étant des fonctions d’état, leur variation ne dépend pas du chemin suivi. Ces expressions
restent donc valables même dans le cas de transformations non réversibles.
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2. Une fonction mathématique f ( xi , y j ) est homogène de degré p par rapport aux variables y j si on peut écrire :
f ( xi , λy j ) = λ p f ( xi , y j )
Pour toute fonction homogène de degré p, on a :
∂f
∑ yk ∂yk
= p f ( xi , y j )
k xi ,yl 6=yk
Cette équation est le théorème d’Euler qui s’obtient en calculant la dérivée de f ( xi , λy j ) par rapport à λ, et en utilisant la définition d’une
fonction homogène.
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b) Relation de Gibbs-Duhem
En différenciant l’expression G (µi , ni ) = ∑ j µ j n j , on obtient :
dG = ∑ µ j dn j + ∑ n j dµ j
j j
En égalant ce résultat obtenu avec la différentielle totale exacte de G (voir paragraphe précédent), on obtient la
relation de Gibbs-Duhem :
∑ n j dµ j = −SdT + VdP
j
Cette relation permet de déterminer le potentiel chimique d’une espèce dans un mélange, en remarquant que, à
pression P et température T constantes, elle devient :
∑ n j dµ j = 0
j
L’expression du volume molaire V i dépend de l’état dans lequel se trouve le constituant i (gaz, solide, pur ou en
mélange, etc).
Pi
Gaz parfait (pur ou en mélange) ai = P0
gaz parfait à P0 et à la température T
Ci
Soluté (très dilué) ai = C0
constituant infiniment dilué à C0 = 1 mol.L−1
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Parmi les états d’équilibre, on peut définir encore trois situations différentes. Pour les distinguer, on imagine
qu’on perturbe un peu le système (on pousse très légèrement la bille). On a alors deux comportements distincts :
– L’équilibre est instable : le système évolue spontanément vers un état d’équilibre qui n’est pas l’état initial.
Les équilibres instables correspondent à un maximum du relief (de l’énergie potentielle) : c’est le cas des
points B et F.
– L’équilibre est stable : le système retourne dans son état initial dès que la perturbation cesse. Les équilibres
stables correspondent à un minimum du relief (de l’énergie potentielle) : c’est le cas des points C, E et
G. Parmi ces états d’équilibre stables, il y a un état particulier, qui correspond au point le plus bas du
relief : c’est l’état d’équilibredu système (point E). Tous les autres états d’équilibre sont dits métastables.
Les systèmes métastables ont tendance à vouloir évoluer vers l’état d’équilibre, mais la vitesse d’évolution
dépend de la hauteur des barrières à franchir et peut être infiniment lente.
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système isolé Opposé de l’entropie −S dS = T (dU + PdV − ∑i µi dni )
Pour simplifier, on suppose que le système ne comporte que deux phases (mais la démonstration est générali-
sable) α et β et N constituants. On suppose qu’il n’y a pas de réaction chimique, que les deux phases sont en
équilibre, et on néglige l’interface.
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L’énergie interne est une grandeur extensive, donc l’énergie interne du système entier s’écrit (en négligeant les
interfaces) :
U = Uα + U β
En différenciant, on obtient :
! !
N N
T dS − P dV + ∑ T dS − P dV + ∑
α β α α α α β β
dU = dU + dU = µiα dniα + β β β α
µi dni
i =1 i =1
dU = dU α + dU β = 0 dS = dSα + dS β = 0
β
dV = dV α + dV β = 0 ∀i, dni = dniα + dni = 0
En remplaçant dans l’expression de dU, on obtient :
T α − T β dSα − Pα − P β dV α + ∑ µiα − µi dniα = 0
β
Les variables dSα , dV α et dT α étant indépendantes, cette égalité est vérifiée si et seulement si on a simultanément :
– Tα = Tβ : condition d’équilibre thermique
– Pα β
= P : condition d’équilibre mécanique
β
– ∀i, µiα = µi : condition d’équilibre chimique
Cette démonstration se généralise et on retient que, dans un système à l’équilibre thermodynamique, lorsqu’on
néglige les interfaces :
– la température est homogène (égale dans toutes les phases)
– la pression est homogène (égale dans toutes les phases)
– le potentiel chimique de chaque constituant est le même dans toutes les phases.
a) Variance du système
Pour définir l’état du système, il suffit de connaître l’ensemble des variables intensives : la température T, la
pression P, et les fractions molaires xiα des constituants dans chaque phase. Le nombre de ces variables est :
X = 2+ϕ×N
Cependant, il existe des relations entre ces grandeurs intensives :
– dans chacune des phases, la somme des fractions molaires vaut 1 :
N
∀α, ∑ xiα = 1 ( ϕ relations)
i =1
– l’équilibre chimique impose que le potentiel chimique de chaque constituant est le même dans chaque
phase :
β β
∀i et ∀ (α, β) , µiα ( T, P, x αj ) = µi ( T, P, x j ) ( N ( ϕ − 1) relations)
Le nombre de relations imposées entre ces variables est donc :
Y = ( N + 1) ϕ − N
Au final, sachant le système en équilibre, le nombre de variables intensives indépendantes est :
V = X−Y = 2+N− ϕ
V est la variance du système. Elle est égale au nombre de variables intensives qui peuvent varier en laissant le
système à l’équilibre. L’équation qui permet de calculer V est appelée règle des phases de Gibbs.
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On peut alors tracer un diagramme des phases d’équilibre du système comme présenté sur la figure ci-dessous
dans le cas de l’eau. Il y a équilibre entre deux phases le long de lignes d’équilibre. Il n’existe qu’un point pour
lequel il y a équilibre entre les trois phases (point triple).
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