Imad Lekouch - Final PDF
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Présentée par
pastel-00547593, version 1 - 16 Dec 2010
M. Imad LEKOUCH
Sujet de la thèse :
Soutenue le 23/02/2010
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Remerciements
Remerciements
Bien qu'étant un effort personnel, un travail de thèse ne peut aboutir sans l'aide d'un certain
nombre de personnes. Je remercierai toutes celles sans qui cette thèse ne serait pas ce qu'elle est
(aussi bien par les discussions que j'ai eu la chance d'avoir avec eux, leurs suggestions ou
contributions). Et je remercierai aussi toutes les personnes que j’ai pu rencontrer. Le nombre de
personnes qui ont rendu ces années de thèse agréables n’a fait que croître au fil des années. Si
j’oublie une personne dans cet exercice, et je le ferai sans doute, je m’en excuse d’avance.
Je remercie en premier lieu mes directeurs de thèse, Monsieur Daniel BEYSENS et Monsieur
Belkacem KABACHI à la fois pour leur suivi attentif et leurs conseils avisés. Leurs orientations
portent leurs fruits aujourd’hui avec ce travail. Ma respectueuse gratitude à Daniel de m’avoir
accueilli à l’ESPCI de Paris et pour son soutien, son encadrement et les conseils qu’il a toujours su
me prodiguer tout au long de ce travail.
Je tiens aussi à remercier le Professeur Marc MUSELLI pour avoir accepter de co-encadrer
cette thèse et aussi de m’avoir accueilli au laboratoire «Système physiques de l’environnement » à
Ajaccio. Je sais qu'il a pris sur son temps libre pour lire, relire et corriger mes travaux, ce qui ne peut
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Il m’est agréable aussi de remercier Monsieur Pierre ROGNON pour ces conseils. Il a su
manifester une grande patience à mon égard et un vif intérêt pour ma carrière scientifique, qu’il a
ponctué par ses remarques empreintes de toute son expérience scientifique et de ses parfaites
connaissances.
Je désire également remercier le Professeur Jallil OUAZZANI pour tous ses efforts pour son
encadrement pendant mon séjour à Bordeaux. Je remercie aussi Monsieur Yves GARRABOS et son
équipe qui m’ont bien accueilli au sein de l’ICMCB.
Je remercie les rapporteurs de cette thèse Monsieur Mohammed EL YOUSSI, Monsieur Jallil
OUAZZANI, Monsieur Etienne DUGUET. Aussi, je remercie Monsieur Abdelkarim ZAIDI et
Monsieur Mohamed BENSAOU et les autres membres du jury qui ont accepté de juger ce travail.
La qualité et la continuité des données utilisées ici sont le fruit d’un travail d’équipe sur le
terrain et de maintenance soutenue de la station de Mirleft. J’ai pour cela pleinement profité de la
présence des autorités locale de Mirleft au nom du président de la commune Monsieur BOUAGOU et
de l’association IMARJAN d’Idousskssou (Mouhamed LUNFOURME).
Je tiens à souligner les moments passés avec mes amis à l’université d’Agadir, Soufian, Driss,
Tarik et Abdslam, qui ont parcouru avec moi un bout ou entièrement le chemin de la thèse. Et je
souhaite avec beaucoup de courage aux prochains thésards qui suivent.
J’ai gardé pour la fin ceux qui me sont les plus chers : ma famille. Je pense tout d’abord à mes
parents qui m’ont toujours fait confiance et qui m’ont appris à me donner le meilleur de moi-même. Je
suis très reconnaissant à mon frère Khalid qui m’a fourni une aide considérable pour la
compréhension des phénomènes physiques. Je pense aussi à mes frères Mehdi, Majid et Yassine qui
ont pris en charge une partie de mon travail de terrain au Maroc et durant mon séjour en france. Je
pense également à ma femme, mes sœurs, mes cousins, neveux, oncles. Pour tous, mes pensées
dépassent largement les mots, alors tout simplement Merci.
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Résumé
Résumé :
Le travail de thèse a pour objectif d’estimer précisément la quantité d’eau que l’on peut espérer collecter par la
rosée dans le village côtier de Mirleft, situé au sud d’Agadir (Maroc), de la comparer aux autres ressources
renouvelables de récupération d’eau douce (brouillard, pluie) et d’estimer sa qualité. La mise en place à Mirleft
d’une station météorologique, de 4 condenseurs et d’un filet à brouillard a permis d’obtenir des données
concernant la période comprise entre le 01/05/2007 et le 31/04/2008. De très nombreux événements de rosée ont
été observés, avec de rares événements de brouillard. L’eau de rosée représente 40 % de l’apport annuel en pluie
et apparaît donc comme une composante essentielle de l’apport hydrique total. Une approche mathématique de la
modélisation de la rosée a estimé son rendement sur une quinzaine de sites répartis sur tout le territoire du
Maroc. Une analyse spatio-temporelle a permis une meilleure connaissance du phénomène de la condensation à
l’échelle du Maroc. Concernant les analyses chimiques, les pH moyens de la rosée et de la pluie sont
respectivement égaux à 7,40 (± 0.28) et 6,85 (± 0.21) avec une conductivité moyenne de 727,25 µS/cm (±
678.64) et 316 µS/cm (± 306.07), représentant une minéralisation totale de 560 mg L-1 et 230 mg L-1. Dans cette
étude, le rapport TA/TC, inférieur à 1, indique la nature alcaline de ces eaux. L’analyse des ions majeurs a
montré que la concentration du Cl- et Na+ est élevée par rapport à celle des autres éléments. Une analyse en
composante principale (ACP) a été réalisée sur les données afin d’identifier l’origine possible des ions. Pour
estimer la contribution marine et non marine de ces ions, la fraction du sel provenant de la mer (SSF) a été
calculé. Les faibles pourcentages du SSF de la rosée ont suggéré une contribution considérable d'origine non
marine pour des composants comme Ca²+, K+, SO42- et NO3- exceptés le Cl-, Na+ et Mg2+. Par contre dans l’eau
de pluie, les valeurs du NSSF (No Sea Salt Fraction) indiquent que seulement Ca²+ et NO3- ne sont pas
influencés par la mer. L'étude du facteur de neutralisation a révélé l'ordre décroissant des cations dans l’eau des
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deux sources NFCa²+ > NFMg²+ > NFK+. On a constaté l’influence du climat sur la chimie de la rosée et par
conséquent les variations temporelles où les saisons de transition et sèches sont plus concentrées en éléments que
la saison humide caractérisée par les taux élevés en eau de rosée. Les quantités d’ions mesurées et les analyses
biologiques montrent que l’eau de rosée est potable vis-à-vis des recommandations de l’OMS. Les résultats en
termes de rendements associés aux analyses chimiques de l’eau de rosée et le succès du condenseur de
démonstration dans différentes régions où notre équipe a réalisé ces recherches nous ont incité à équiper avec
succès des grands systèmes de collectes à Idousskssou (8 km SE de Mirleft) pour l’usage de la population locale.
Mots clefs : Formation de rosée, condenseur radiatif passif, hydrométéorologie, chimie de la rosée, chimie de la
pluie, zonalité climatique.
Abstract :
The work of thesis has for objective to estimate exactly the quantity of water potentially produced by dew in the
village of Mirleft in the South of Agadir (Morocco), to compare it with the other alternative resources of water
collection (fog, rain) and estimate its quality. The implementation at Mirleft of a meteorological station, 4
condensers and a net with fog allowed obtaining data concerning the period between 05/01/2007 and the
04/31/2008. Very numerous events of dew were observed, with rare events of fog. The dew water represents 40
% of the annual contribution of rain and thus appears as an essential component in the whole water balance. A
mathematical approach to modeling the dew has ben used to estimat dew yield over a dozen sites scattered
throughout the territory. A spatio-temporal analysis allowed a better understanding of the phenomenon of
condensation across Morocco. The average pH of the dew and the rain are respectively equal at 7.40 (± 0.28) and
6.85 (± 0.21) with an average conductivity of 727.25 µS/cm (± 678.64) and 316 µS/cm (± 306.07), representing
a total mineralization of 560 mg L-1 and 230 mg L-1. In this study, the ratio TA/TC, lower than 1, indicates the
alkaline nature of these waters. The analysis of the major ions showed that the concentration of Cl- and Na+ are
raised with regard to that of the other elements. An analysis in main constituent (ACP) was realized on the data
to identify the possible origin of the ions. To estimate the contribution marine or not marine of these ions, the
fraction of the salt resulting from the sea (SSF) was calculated. The weak percentages of the SSF of the dew
suggested a considerable contribution of not marine origin for constituents such as Ca²+, K+, SO42- and NO3- Cl- ,
Na+ and Mg2+. On the other hand in the rainwater, the values of the NSSF (No Sea Salt Fraction) indicate that
only Ca²+ and NO3- are not influenced by the sea. The study of the neutralization factor revealed the decreasing
order of the cations in the water of both sources NFCa ²+ > NFMg ²+ > NFK+. We noticed the influence of the
climate on the chemistry of the dew and consequently the temporal variations where the seasons of transition and
sandbanks are more concentrated in elements than the wet season characterized by high rates in dew water. The
quantities of ions measured and biological analysis agrees with the World Health Organization requirements for
potable water. The results in terms of yields associated with chemical analysis of dew and the successful
demonstration of the condenser in different areas where our team has done this research led us to equip
successful collection systems to Idousskssou.
Keywords : Dew formation, radiative condenser, hydrometeorology, dew and rain chemistry, temporal
variation, sources of ions, factor of neutralization, climatic areas.
ii
Sommaire
Sommaire
I.1 Introduction...................................................................................................................6
I.2 Ressources en eau ........................................................................................................8
I.2.1 Ressources en eau de surface ...................................................................................8
I.2.2 Ressources en eaux souterraines ..............................................................................9
I.2.3 Ressources en eaux non conventionnelles ..............................................................11
I.2.3.1 Eaux usées ........................................................................................................12
I.2.3.2 Dessalement d’eau de mer ...............................................................................12
I.3 Raréfaction et surexploitation des ressources en eau .......................................... 12
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I.4 Climat au Maroc et son impact sur les ressources en eau .................................. 14
I.4.1 Le relief ...................................................................................................................15
I.4.2 Précipitations ..........................................................................................................15
I.5 Cas du bassin hydrologique de Souss Massa........................................................ 19
I.5.1 Situation géographique ..........................................................................................19
I.5.2 Climatologie du bassin ...........................................................................................19
I.5.2.1 Les précipitations du bassin ............................................................................19
I.5.2.2 Les températures du bassin .............................................................................20
I.5.2.3 Aridité du bassin ..............................................................................................24
I.5.2.4 L’humidité relative du bassin..........................................................................25
I.5.2.5 La vitesse et la direction du vent du bassin.....................................................29
I.5.2.6 Le brouillard ....................................................................................................32
I.6 Conclusion .................................................................................................................. 34
iii
Sommaire
III.1 Introduction.............................................................................................................. 64
III.2 Les méthodes de mesures ...................................................................................... 65
III.2.1 Le condenseur standard ......................................................................................65
III.2.2 Films polymères (Foil) .........................................................................................66
III.2.2.1 Propriétés du film .........................................................................................67
III.2.3 La station météorologique ...................................................................................68
III.2.3.1 Les capteurs ..................................................................................................68
III.2.3.3 Interface informatique Weatherlink ............................................................71
III.3 Application de l’analyse statistique..................................................................... 72
III.3.1 Objectif et démarches..........................................................................................72
III.3.2 Analyse factorielle en composante principale ....................................................73
III.3.3 Classification hiérarchique .................................................................................74
III.4 Estimation du taux de condensation .................................................................... 75
III.4.1 Méthode physique................................................................................................75
III.4.2 Réseaux de neurones ...........................................................................................75
III.4.2.1 Présentation de la méthode neuronale .........................................................75
III.4.2.2 Connections entre les neurones ....................................................................76
III.4.2.3 Critères de performance du modèle .............................................................77
III.5 Simulation numérique ............................................................................................ 78
III.6 Analyse physico-chimique de la rosée ............................................................... 78
III.7 Conclusion ............................................................................................................... 80
iv
Sommaire
v
Sommaire
vi
Introduction générale
Introduction générale
Que nous dit la science d'aujourd'hui sur les origines de la Vie et sur le rôle qu'a pu y
jouer l’eau ? Tout d'abord, nous savons par les études des astronomes sur l'Univers et celles
des géologues sur notre planète que celle-ci, avec le reste du système solaire, s'est condensée,
il y a quelque 4 milliards 600 millions d'années, d'un nuage de gaz et de poussières, en une
masse extrêmement chaude, originellement liquide, dont la surface, en se refroidissant, forma
une croûte percée de volcans d'où la vapeur d'eau s'échappait à grandes bouffées. L'eau
liquide, qui ne pouvait subsister à l'origine à cause de la chaleur, n'apparut que lorsque le
refroidissement permit la condensation de cette vapeur. Elle retomba alors en déluge et
couvrit la planète d'océans où se déposèrent les sédiments arrachés par les flots.
Naturellement, ce raccourci couvre quelques centaines de millions d’années. Autour de cette
Terre inondée subsistait sensiblement l'atmosphère primitive qui contenait essentiellement, en
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Introduction générale
l’ONU en date du 13 mars 2006. De plus, "la qualité de l’eau est de moins en moins bonne
dans la plupart des régions".
Les problèmes d’eau se situent dans les régions arides où la pluie est rare, dans les
régions ayant peu de ressources souterraines en eau et dans les régions ne possédant que peu
de cours d’eau exploitables pour la consommation humaine et l’irrigation. Pourtant, des
solutions existent, elles sont adaptées à chaque région en pénurie. Il est possible de boire l’eau
issue de la rosée, du brouillard, de réutiliser les eaux usées, de collecter les eaux de pluie. Les
techniques sont diverses et en pleine expansion.
On peut « produire » de l’eau à partir de diverses sources et par différents moyens
techniques. Quelle que soit la solution technique adoptée, le but est d’obtenir une eau en
quantité suffisante, propre à la consommation humaine et accessible à tous, y compris et en
particulier aux groupes les plus défavorisés.
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Introduction générale
construire une sorte de coupe d’environ 20 m de diamètre qui fut ensuite chargée de galets de
15 à 40 cm de diamètre. Les galets étaient entassés suivant une forme de cône tronqué
présentant une dépression conique au sommet. La hauteur du cône était d’environ 6 m pour un
diamètre au sommet de 8 m (Nikolayev et al., 1996 ; Beysens and Mylymuk, 2005b). Il
semble que le condenseur ait fonctionné jusqu’en 1915, date à laquelle la fondation se serait
fendue. Les mesures n’ont pas été consignées, cependant 20 ans plus tard, Joukov (1931)
mentionne un rendement de 360 L sur un événement. Toutefois, Nikolayev et al. (1996) ont
montré que la structure massive du condenseur de Zibold ne devait permettre à la structure
d’abaisser sa température en deçà du point de rosée qu’en de rares occasions.
Par la suite en 1929, un hydrométéorologue, Chaptal (1932), tenta d’ériger un
condenseur massif à Montpellier. Il le détruisit après 2 années d’essais décevants, pour « ne
pas induire en erreur les générations futures ». En 1930, l’ingénieur belge Knapen (1929)
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imagina une version modifiée de ces condenseurs. Il fit construire une tour évidée de 12 m de
haut pour 12 m de large à la base à Trans-en-Provence (France). La tour existe toujours.
Cependant, le rendement n’excéda jamais 12 L par nuit. Ces deux tentatives furent
considérées comme non concluantes (Gioda and Acosta-Baladon, 1991).
Il fallut ensuite attendre 1962 pour que Gindel (1965) teste en Israël un condenseur léger
composé d’un film de polyéthylène de 3 m² et placé en position inclinée d’environ 25°. Les
rendements ont été relevés à 0,86 et 3,63 L / m2/ mois sur trois sites.
Depuis 1994 et après trois mois de test d’un condenseur radiatif par Nilsson (1994) en
Tanzanie puis en Suède, le gisement quantitatif de rosée a été expérimenté dans de nombreux
sites, un « réseau » de mesure se regroupant pour l’essentiel au sein de l’International
Organization for Dew Utilisation « OPUR » ou Organisation Pour l’Utilisation de la Rosée.
Trois sites ont été instrumentés en France (Grenoble, dès 1995, Ajaccio en 1999 et Bordeaux
en 2000), ainsi que Wageningen (Pays-Bas) et Jérusalem (Israël). Les tests, standardisés sur
un condenseur léger de 1 m2, se sont alors étendus à la Croatie (Zadar, Komiza, Bisevo),
l’Ethiopie (Bahir Dahr), l’Inde (Kothara, région du Kutch, état du Gujarat), l’Arabie Saoudite
(Dharam), la Polynésie Française (Tikehau, Tahiti) et au Maroc (Mirleft). Dans la continuité
des travaux précédents, ces trois années de recherches ont permis de poursuivre les mesures
de rosée dans des sites variés et pour différents climats (Figure 1). Une orientation nouvelle a
aussi été prise, car ces recherches ont été mises à profit pour développer l’ensemble des outils
et connaissances pour la réalisation de condenseurs opérationnels de grande superficie
(toitures, usines de rosée).
3
Introduction générale
standards 1 m² installés dans différentes régions du globe, et des systèmes réels installés :
usine de rosée de Panandhro (Inde), toiture de Bisevo (Croatie), expériences à Ajaccio
(France).
4
Introduction générale
4. Suivant les résultats, il pourra être envisagé, basée sur ces principes et en
collaboration avec les communautés locales, la construction de petits condenseurs pour
utilisation agricole (plantation d’arbres…).
Dans le premier chapitre, une brève présentation des ressources en eau et du contexte
climatique au Maroc sera exposée.
Le second chapitre de ce manuscrit est de formaliser l'ensemble de ces questions. Nous
présenterons ainsi toutes les bases physiques nécessaires à la compréhension du phénomène
étudié. Les échanges d'énergie entre la surface du condenseur et l'atmosphère seront présentés
de manière à mettre en évidence l'influence respective des caractéristiques de la surface et
ainsi de se familiariser avec les principales grandeurs utilisées.
Le troisième chapitre présentera les techniques d’acquisition des données par la station
ainsi que les méthodes d’analyses des différentes grandeurs météorologiques.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
I.1 Introduction
Le territoire marocain s’étend sur une superficie de 710.850 km² à la pointe nord-ouest
du continent africain, entre le 21ème et le 37 ème degrés de latitude nord et les 1er et 17ème degrés
de longitude ouest. Il est bordé à l’Ouest par l’océan Atlantique (2934 km de côtes), au Nord
par la Méditerranée (512 km de côtes), à l’est par les frontières algériennes (1350 km), et au
Sud par la Mauritanie (650 km). Il est confronté plus que d’autres régions du monde, à des
défis liés à la raréfaction des ressources en eau et à la pression croissante des activités socio-
économiques et de la demande en eau qui en découle sur ces ressources, qu’elle devra relever
pour assurer son développement durable.
Au Maroc, la maîtrise et la mise en valeur des ressources en eau sont une pratique très
ancienne et depuis toujours un facteur déterminant de la structuration de l’espace et du
développement des terroirs, car le contexte et les conditions climatiques y sont variables et
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
Agences de Bassin versants». Elles ont pour mission d’évaluer, de planifier, de gérer et de
protéger les ressources en eau au niveau du bassin hydraulique (Figure I.1).
L’objectif de ce chapitre est de montrer d’une part, et de manière générale les ressources
en eau et les conditions climatiques rencontrées dans les différents bassins hydrogéologiques,
et d’autre part et de manière aussi exhaustive que possible dans le bassin hydrologique de
Souss-Massa.
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Figure I.1 : Carte de découpage de Bassins hydrauliques. La région de Mirleft se trouve dans
le bassin de Souss-Massa (8).
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
revus à la baisse. Les apports pluviométriques sont aussi caractérisés par une forte irrégularité
de leur distribution dans l’espace, diminuant fortement du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est.
Ces apports sont inégalement répartis sur les différentes régions du pays. Ainsi 15 % de la
superficie totale reçoit plus de 50 % des apports pluviométriques. Les régions du Nord et le
bassin de Sebou, bien que n’occupant que 8,5 % de superficie totale, reçoivent plus de 29,3 %
des précipitations globales et participent pour 51,1 % des écoulements, alors que le bassin de
la Moulouya, situé à l’Est, et occupant 8,1 % de cette superficie ne reçoit que 9,4 % de
pluviomètre globale et ne participe que pour 8,7 % des écoulements moyens.
Tableau I.1 : Ressources en eau du Maroc et possibilités de mobilisation (en milliards de m3).
8
Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
Ouest avec 46 % de la population ne contient que 34 % des ressources en eau (MAEE. 1998).
Le potentiel des eaux de surface est très vulnérable aux aléas climatiques. En effet, en années
de sécheresses sévères, celui-ci peut baisser de 30 à 90 %. L’importance en fréquence et en
intensité des sécheresses hydrologiques dans les différents bassins versants n’est pas
uniforme ; les régions de l’Oriental, du Tensift, du Souss-Massa et les zones sud atlasiques
sont généralement les plus touchées par les sécheresses. Celles du nord le sont moins mais les
répercussions sont toutefois importantes car les réserves d’eaux souterraines des régions Nord
sont très limitées.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
• Le domaine rifain, constitué par les chaînes calcaires qui couvrent de vastes étendues
dans la région de Tetouan, Chefchaoun, jusqu’à l’Ouest d’Al Houceima. Tout au long
du littoral, il existe une multitude de nappes alluviales plus ou moins importantes,
piégées dans ces reliefs.
• Le domaine atlantique est le plus riche en eau souterraine. Des nappes importantes se
situent dans les formations géologiques assez récentes. Elles sont libres ou localement
captives. Les formations de piémonts atlasiques, dont les principales sont le Tadla, le
Haouz, le bassin de Meknès-Fès, le Doukkala et le Gharb, donnent naissance à des
réservoirs aquifères de première importance.
• Le domaine atlasique est constitué essentiellement de formations calcaires jurassiques
fracturées et karstifiées (Moyen-Atlas, Haut-Atlas calcaire). Le reste du domaine est
composé de formations cristallines peu perméables (Haut-Atlas occidental et oriental,
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
par l’intermédiaire des sources contribuant à la régularisation des débits des oueds et 2
milliards de m3/an s’écoulent directement vers les mers. Ainsi, les ressources en eau
souterraines mobilisables sont estimées à 4 milliards de m3/an (Figure I.3). Ces chiffres
n’englobent pas les réserves qui constituent des ressources non renouvelables et qui peuvent
être exploitées en période de pénurie d’eau. D’ailleurs pour certaines nappes, une
surexploitation s’est déjà matérialisée par des baisses des niveaux piézométriques : c’est le cas
du Souss, du Haouz, de Jbel Hamra, de Saiss.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
montrent que les volumes exploités sont supérieurs aux volumes exploitables d’une manière
durable de près de 718 Mm³ par an. Ceci a eu pour conséquence la baisse des niveaux
piézomètriques, la diminution des débits voire le dessèchement des sources, la perturbation de
l’approvisionnement en eau des secteurs d’irrigation traditionnelle (Figure I.4).
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
Au Maroc, le volume d’eau disponible par habitant et par an, indicateur de la richesse ou
de la rareté de l’eau d’un pays, avoisine le seuil de 1000 m3/hab/an, communément admis
comme seuil critique avant le saut vers la pénurie. Ce taux varie actuellement de 180
m3/hab/an pour les zones réputées très pauvres en ressources en eau (Souss-Massa, Sud
Atlasique, Sahara) à près de 1850 m3/hab/an pour les zones du bassin hydrologique du
Loukkos, du Tangérois et Côtiers Méditerranéens relativement riches.
Les ressources en eau par habitant se situeraient autour de 720 m3/hab/an vers l’horizon
2020. A cette date, près de 14 millions d’habitants, soit près de 35% de la population totale du
royaume disposeraient de moins de 500 m3/hab/an.
La pénurie chronique d’eau devient donc une donnée structurelle qu’on ne peut plus
ignorer pour tracer des techniques d’exploitation d’autres ressources d’eau non
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conventionnelles au Maroc.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
I.4.1 Le relief
Sur le plan du relief, le territoire marocain est marqué par l’existence de puissantes
chaînes de montagnes occupant le Nord et le centre du territoire marocain. Se développant
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entre le sud-ouest et le nord-est, le Haut Atlas compte plusieurs sommets de plus de 3500 m
dont certains dépassent 4000 m (Jbel Toubkal : 4165 m d’altitude). Le Moyen Atlas, plus au
Nord, compte également des sommets élevés de 2700 m à 3300 m. A l’extrême Nord du
Maroc la chaîne du Rif, avec son versant Nord plongeant dans la mer Méditerranée, culmine à
2456 m.
L’Anti-Atlas, au Sud du Haut-Atlas, atteint des altitudes dépassant 2500 m. Les plateaux
occupent également une grande partie du territoire et se situent à des altitudes variables : 200-
400 m près du littoral atlantique (zone de Larache, Zemmours, Zaërs), 500-900 m à l’Ouest
des chaînes du Moyen et du Haut Atlas (Saïs et plateau des phosphates) et des altitudes
pouvant atteindre 1500 m (Zaïan, Causses du Moyen Atlas, Hauts Plateaux de l’Oriental). Les
plaines s’étendent sur de vastes portions du territoire : elles se situent le long du littoral
atlantique (Gharb, Chaouia, Doukkala, Souss), à l’intérieur comme les plaines du Tadla et du
Haouz, dans l’Oriental comme la plaine de la basse Moulouya, et le long du littoral
méditerranéen (Martil, Laou, Triffa).
I.4.2 Précipitations
Elles sont caractérisées par une très forte variabilité spatio-temporelle. Du fait de
l’influence océanique et de l’effet de barrière de l’Atlas, les précipitations moyennes varient
fortement du Nord vers le Sud du pays (700 mm au nord à moins de 25 mm au sud) et de
l’ouest vers l’Est (de 600 mm à 100 mm), avec une amplification sur les reliefs du Rif et de
l’Atlas (jusqu’à plus de 2000 mm). La variabilité temporelle des précipitations est très
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
marquée d’une année à l’autre et d’une saison à l’autre ; elle a un impact considérable sur les
ressources en eau et sur la production agricole du pays (Figure I.5).
Le pluviomètre se répartit comme suit :
Les précipitations ont enregistré une tendance générale à la baisse dans toutes les
régions du Maroc (Figure I.6). En plus du fait qu’elles étaient de plus en plus rares, elles se
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sont caractérisées par des disparités spatiales importantes et par de fortes fluctuations, entre
années de sécheresse, parfois sévères, et années à forte pluviométrie. Durant la période
récente 1955-2004, le Maroc a connu 7 périodes de grande sécheresse, dont 5 après 1975. Le
nombre de jours de pluie se limite à 50 jours (100 mm) sur une grande partie du pays. Ces
deux tendances, rareté et irrégularité, renseignent sur le caractère crucial de la question de
l’eau au Maroc et expliquent la très grande vulnérabilité des ressources en eau à la donne
climatique.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
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unes relèvent des perturbations de front polaire, et sont donc essentiellement de secteurs Nord
et de secteur Ouest, mais peuvent aussi prendre parfois une orientation de secteur Sud-Ouest.
Les autres, de Sud, moins fréquentes dans la région, se produisant lorsqu'une aire de basse
pression atlantique très méridionale s'établit ou lorsqu'il existe une dépression sur le golfe de
Cadix et les Canaries (Delannoy, 1971 et 1993). Il y a alors condensation de l'air tropical
maritime plus au moins humide. Confrontée à cette double origine des précipitations, les deux
chaînes de montagnes exercent un rôle décisif sur leur quantité, leur nature et leur
distribution.
Dans le tableau ci-dessous (Tableau I.2), on remarque que durant les 6 dernières années,
l’évolution des précipitations dans les différentes régions du bassin hydrologique de Souss-
Massa ont tendance à diminuer (Figure I.7).
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Durant cette année d’étude de mai 2007 à fin avril 2008, la région de Mirleft a été
caractérisée par des précipitations assez faibles atteignant une quantité de 48,65 mm avec 31
jours de pluie, à Tiznit, les pluies n’ont pas dépassé 35 jours (Khiri, 2003). Les précipitations
mensuelles sont maximales en décembre- février-mars et minimales en mai- juin- juillet, avec
une averse pendant le mois d’Août où on a enregistré des précipitations élevées par rapport
aux autres mois (Figure I.8).
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Figure I.7 : Évolution da la pluviométrie dans les régions du bassin hydrologique de Souss-
Massa durant les 6 dernières années (BHSM). Les précipitations ont enregistré une tendance
générale à la baisse.
Figure I.8 : Les précipitations dans la région de Mirleft durant la période d’étude (Mai 2007 à
Avril 2008).
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Figure I.9 : Évolution de la température moyennes journaliers et mensuelle durant les trois
dernières années (2006-2007-2008) dans la ville d’Agadir.
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P
I DM = (I.1)
T + 10
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Suivant l'ampleur du déficit hydrique déterminant, plusieurs degrés d'aridité peuvent être
différenciés, se définir par des classes d'indices d'aridité convenues et recevoir des
qualifications particulières applicables à des zonalités climatiques. En fonction de cet indice,
l'on peut ainsi classer les climats dans différentes catégories (Tableau I.3).
Afin de mieux évaluer quantitativement le degré d'aridité qui règne dans la région
d’étude, nous avons calculé cet indice dans notre zone d’étude et on l’a comparé à d’autres
régions dans le bassin hydrologique de Souss-Massa dans le Haut-Atlas, dans l'Anti-Atlas
ainsi que pour la plaine et le bassin versant (EL Morjani, 2002).
Si on se base sur l'indice de De Martonne, le bassin hydrologique du Souss-Massa est
soumis à un climat aride avec tendance à semi-aridité et hyperaride. La plaine et l'Anti-Atlas
se trouvent dans un climat aride avec tendance à l'hyper-aridité et le Haut-Atlas est caractérisé
par un climat semi-aride, ce qui en fait la région la plus arrosée du bassin. Par contre vers le
sud, dans la région de Mirleft, les précipitations sont très faibles influencées par l’hyperaridité
du climat (Tableau I.4).
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
Tableau I.4 : Indice de De Martonne pour les régions du bassin hydrologie de Sous-Massa.
Régions Précipitation (mm) Température (°C) IDM Climat
manière générale, l’humidité moyenne relative est sensiblement élevée pendant l’année 2006
avec 72,19% ± 3,86 par rapport à l’année 2007 (69,54% ± 5,71) et 2008 (67,67% ± 8,23). Le
tableau ci-dessous expose les principales statistiques de la moyenne journalière, du maximum
et du minimum journalier (Tableau I.5).
Dans la Figure I.11, on remarque les variations de l'humidité relative pour les trois
dernières années à Agadir. Durant l’année 2006, on observe que ce paramètre dépasse 70%
durant tous les mois à l’exception de novembre et décembre. Pour 2007, l’humidité dépasse
ce seuil durant les mois de février, avril, août, novembre et décembre où la température
moyenne est plus élevée (>20°C). Par contre l’année 2008, est caractérisée par un RH élevé
(> 70%) pour les mois de juin, juillet, août, septembre, et octobre. Les fréquences des jours
les plus humides (RH > 70%) représentent 76% de l’ensemble des jours de l’année pour 2006,
64% pour 2007 et 70% pour 2008 (Figure I.12). En général, dans le bassin hydrologique de
Souss-Massa, au littoral, l'humidité est importante par rapport aux autres régions à l’intérieur
du bassin. L’humidité relative moyenne à Agadir pour la période 1998-1999 est 75,6 % et
37,7 % à Tiznit. Par contre, à Taroudant (80 km à l'Est de la côte) l'humidité relative moyenne
décroît à 51,2 % (KHAIRI.F 2003).
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Figure I.10 : Évolution de l’humidité relative mensuelle durant les trois dernières années
(2006-2007-2008) dans la ville d’Agadir.
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Figure I.11 : Fréquence de l’humidité relative (moyenne journalière) durant les années
2006, 2007 et 2008 dans la ville d’Agadir.
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Figure I.12 : Evolutions des vitesses et direction du vent durant l’année 2007.
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Figure I.13 : Caractéristique de la rose du vent diurne et nocturne durant l’année 2007 dans la
ville d’Agadir.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
I.5.2.6 Le brouillard
Le brouillard est l’obstacle à la vue le plus courant et le plus persistant en ce qui a trait à
l’aviation. Nuage dont la base est au sol, le brouillard peut être formé de gouttelettes d’eau, de
gouttelettes d’eau surfondue, de cristaux de glace ou d’un mélange de gouttelettes d’eau
surfondue et de cristaux de glace.
A Agadir, les années 2006, 2007 et 2008 sont caractérisées par un nombre élevé de jours
de brouillard (37, 34 et 26 jours respectivement). On trouve des brouillards durant tous les
mois de l’année à l’exception de juin et décembre pour 2006, d’avril, mai et juin pour 2007 et
avril mai juillet pour 2008 (Figure I.14). Ces phénomènes traduisent une humidité relative
toujours élevée au littoral particulièrement en été. Elle est d'importance capitale notamment
sur le couvert végétal d'autant plus que les précipitations sont minimes et irrégulières.
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
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Chapitre 1 : Ressource en eau et climat au Maroc
I.6 Conclusion
Les conditions climatiques citées précédemment pour le Maroc et essentiellement pour
le bassin hydrologique de Souss-Massa ont une grande influence sur le régime des
écoulements superficiels. Ceci peut être expliqué par la répartition irrégulière des ressources
en eau dans le temps et dans l’espace. Ce sont surtout les précipitations qui constituent le
facteur essentiel de cette répartition hydrologique des cours d’eau et de l’alimentation des
nappes souterraines.
Aujourd’hui plus que par le passé, la question de l’eau se pose avec acuité. Cette
inquiétude est due à la fois à la succession des années de sécheresse dans la majorité des
régions du pays et aux comportements non maîtrisés des usagers. Ainsi, l’eau représente un
défi majeur pour le développement économique dans une région comme le bassin
hydrologique de Souss-Massa où il y a une forte augmentation de la consommation de l’eau
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due au développement explosif de l’agriculture, notamment depuis les années 70. De ce fait, il
en découle une forte dépendance de l’agriculture de la disponibilité des eaux souterraines.
Vient ainsi une surexploitation des nappes phréatiques au delà des capacités de recharge avec
par conséquent un abaissement du niveau piézométrique (environ 2 m/an) et un assèchement
des puits moins profonds. La situation de l’eau dans le Souss-Massa est devenue très
critique avec le phénomène de sécheresse qui sévit périodiquement dans cette région rendant
la région vulnérable aux problèmes de pénurie d’eau.
Dans le cadre de cette thèse, nous proposons de nouvelles sources complémentaires à
partir de la condensation de l’air humide riche en gouttes d’eau. Le choix de cette région
s’explique par le fait qu’il existe de sérieuses menaces hydriques surtout dans le milieu rural.
En effet, notre objectif est d’évaluer le potentiel en vapeur d’eau atmosphérique récupérable
(rosée, brouillard et pluie) durant une année d’étude. C’est dans cet esprit que nous avons
décidé de réaliser une station de mesures de données météorologiques, des condenseurs de
collecte de rosée et des filets à brouillard dans une région au sud du bassin hydrologique de
Souss-Massa.
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
II.1 Introduction
Lorsqu'on cherche à déterminer la formation de la rosée sur des surfaces, en fonction de
leur milieu extérieur environnant, on ne peut faire abstraction des paramètres météorologiques
et des échanges énergétiques intervenant dans le changement de phase.
La condensation de la vapeur d’eau est un phénomène énergétique. En tenant compte de
la chaleur latente de condensation de l’eau de 2,5 kJ g-1 à 20°C (Beysens, 2006b), le
rendement maximum théorique qui peut être espéré par refroidissement radiatif est voisin de
0,8 L m-2 jour-1pour une puissance disponible de refroidissement de l’ordre de 60 à 100 W m-
2
. L’analyse de ce phénomène est donc indissociable des facteurs climatiques du milieu
extérieur. De même, les échanges d'énergie se traduisent en grande partie par les transferts
radiatifs de grandes et courtes longueurs d’ondes à l’interface entre la surface et l’air. Enfin,
l'ensemble de ces transferts ne peut être dissocié du milieu "fluide" c'est à dire l'air, au sein
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duquel ils s'effectuent et donc on ne peut ignorer les processus de l’écoulement de l’air à la
surface du condenseur.
Dans le cadre de l’étude que nous conduisons dans ce chapitre, seule la connaissance de
l’environnement climatique est nécessaire. Le but est de placer le phénomène de rosée dans
son contexte afin de comprendre son fonctionnement et ses interactions avec les différents
paramètres climatiques concerné. Nous nous focaliserons sur une approche physique du
climat afin de cerner précisément le processus de formation de la rosée et les facteurs
météorologiques entrant en jeu dans ce phénomène.
Nous décrivons également les moyens alternatifs aux méthodes classiques d’obtention
d’eau à partir de la condensation de la vapeur d’eau atmosphérique : rosée et brouillard. Nous
examinons la récupération du brouillard et étudions plus en détails comment la condensation
de la vapeur d’eau atmosphérique (phénomène de rosée) a pu être effectuée dans le passé et
pourquoi celle-ci peut être envisagée maintenant avec de meilleurs rendements.
35
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
La vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère est obtenue par évaporation au niveau des
surfaces d’eau, ou par évapotranspiration des sols humides et du couvert végétal. Dans le cas
de l’air saturé, la vapeur d’eau se condense pour donner les nuages, la rosée ou les
précipitations. L’humidité de l’air peut s’exprimer de plusieurs manières : l’humidité absolue
(Ha) ou relative (HR).
HR=100*
pc
% (II.1)
sat
p
A chaque température, l’air humide correspond à une pression de vapeur saturante (psat).
La part en eau en excès dans l’atmosphère se transforme à partir de ce point sous forme de
liquide (Condensation) ou de glace (Solidification) en fonction de la température.
Quand la température (Ta) (ou la pression) de l'air s'accroît, psat augmente et la masse
d'eau que peut contenir 1 m3 d'air augmente aussi. Pour un air de température et HR données,
le diagramme psychométrique, qui représente la fraction massique d'eau dans l'air à
différentes températures et HR, permet de définir à quelle température l'air est saturé en eau.
Cette température est celle où la vapeur d'eau peut se condenser, c'est la température de rosée
36
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
(Td). Pour donner un exemple, la température de rosée d'un air à 20 °C et d'humidité relative
80 % est de 18 °C. La température de rosée tombe à 10 °C si la HR n'est que de 25 %.
Ha = X (II.2)
(1− X )ρ
ρ
X= v
ρa (II.3)
ρ=
(P− pc )*(1+ X ) (II.4)
287,055*Ta
II.2.2 La température
II.2.2.1 La température ambiante (Ta)
En l’absence de perturbations au niveau du sol, les fluctuations de températures sont
plus rapides et relativement plus importantes que celles de la pression. Ces transformations
sont assimilées à des transformations isobares. C’est le cas du réchauffement matinal et du
refroidissement nocturne qui constitue l’évolution diurne normale de la température de l’air
dans les basses couches. Les transformations adiabatiques sont essentiellement des détentes
ou des compressions subies par des particules atmosphériques au cours de leurs mouvements
verticaux causés par les transferts thermiques entre le sol et l’air ou l’élévation de l’air
provoquée par le relief ou le vent. Alors l’air en ascendance va se refroidir, ce qui va le
rapprocher de son point de saturation, entraînant ainsi un changement de phase (Vapeur-
Liquide). L’évolution de l’air se fait donc en considérant des transformations adiabatiques
sèches et des transformations adiabatiques humides selon l’humidité de l’air. L’évolution
adiabatique de l’air par ascendance se fait d’après un gradient de 1°C/100m pour l’air non
saturé, et de 0.5°C/100m dans le cas contraire.
37
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Dans notre système d’étude, la formation de rosée est influencée par la température
ambiante (Ta) mais aussi par d’autres grandeurs physiques importantes telles que la
température de rosée (Td) et la température de la surface du condenseur (Tc) représentative des
transferts conductifs et radiatifs de grandes longueurs d’ondes.
Td = f (Ta , RH ) (II.5)
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II.2.3 Le vent
Le vent est lié à plusieurs facteurs tels que les forces de Coriolis, la distribution spatiale
de la pression atmosphérique, les phases alternantes de refroidissement nocturne et de
réchauffement diurne et de la topographie de l’environnement physique étudié. C'est en fait le
soleil qui est en grande partie responsable de ce phénomène. Il chauffe les mers et les
continents avec des rythmes différents. Une fois réchauffés, ces derniers chauffent à leur tour
les masses d'airs qui les surplombent. L'air se met en mouvement, car il augmente de volume
lorsqu'il est chauffé. Il devient plus léger et s'élève. Les vents d'alizés présentent un exemple
de ce phénomène à l'échelle terrestre, où des masses d'airs chauds s'élèvent de l'équateur pour
être remplacer par d'autres plus froides en provenance des pôles. Le vent sera donc décrit à
partir de sa vitesse et de sa direction.
38
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
II.2.4 La nébulosité
La fraction de la voûte céleste occultée en un lieu et à un instant donné par tout ou partie
des nuages est une grandeur mesurable, usuellement évaluée par l'observateur en octas qui
correspond à une fraction de 1/8ème de la voûte céleste. En l'absence de mention explicite, ce
terme équivaut à la nébulosité totale, qui s'applique à l'ensemble des nuages présents dans le
ciel au moment de l'évaluation. Des dénominations courantes de valeurs ou d'intervalles de
valeurs de la nébulosité totale sont associées, non sans une certaine confusion d'ailleurs, à la
description de l’état du ciel. Selon les critères les plus fréquemment adoptés, différents types
de ciel peuvent de ce point de vue être distingués en priorité:
* Le ciel clair est entièrement ou presque entièrement dégagé de nuages,
l'estimation de sa nébulosité étant inférieure à 1 octas
* Le ciel couvert est au contraire entièrement occulté par les nuages, l'estimation
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
40
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Figure II.2 : Emittance du corps noir selon les longueurs d’onde du rayonnement solaire et du
rayonnement terrestre. L’axe de gauche représente le rayonnement solaire idéal extraterrestre
tel que reçu en haute atmosphère. L’axe de droite représente le rayonnement d’un corps noir à
température ambiante (288 K).
41
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
thermique (Goody, 1964 ; Liou, 1980 ; Lenoble, 1993 in Guyot, 1999). Plusieurs formules
empiriques ont été proposées pour l’estimation du flux radiatif (Es) de grande longueur
d’ondes émis par le ciel à partir des paramètres météorologiques mesuré au sol.
rayonnement émis, et en renvoyer une partie vers le sol, empêchant ensuite le refroidissement
de la surface.
( )
Rn = RG − R g + (R A − RT ) (W/m2) (II.6)
Les gains d'énergie pour la surface terrestre proviennent de l'absorption d'une partie du
rayonnement global et du rayonnement atmosphérique, alors que les pertes (Figure II.3)
correspondent aux fractions réfléchies des rayonnements, global (asRG) et atmosphérique
(ρsRA) et au rayonnement terrestre, fonction de la température radiative (Norman et Becker,
1995).
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Où as, ρs, εs, Tsol et Tciel sont respectivement l'albédo, le coefficient de réflexion thermique,
l'émissivité de surface, la température de surface du sol et la température du ciel.
Rn = H + LE + Go (II.8)
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Figure II.4 : Représentation schématique des bilans d'énergie de jour et de nuit au niveau de la
surface (D'après Guyot, 1999). Les flèches indiquent le sens des flux et leur longueur
l'importance relative de chaque composante.
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
condensation et du travail par libération d’énergie potentielle lors des précipitations. Après
avoir défini les principaux réservoirs d’eau sur Terre, nous pourrons définir les modalités de
transfert qui les caractérisent. On estime à environ 1,4. 1015 m3 la quantité d'eau à la surface
de la Terre, dont 97 % dans les océans et 2 % environ dans les calottes glaciaires et les
glaciers. Elle est présentée dans quatre réservoirs de taille inégale ; le premier (gigantesques)
regroupe les eaux océaniques, le second, plus de trente fois moins important, représente les
eaux continentales et les deux derniers (infimes) concernent l’atmosphère (Figure II.5).
Les transferts entre ces réservoirs sont réalisés par l’évaporation, les précipitations et
l’advection. Ainsi, le transfert de l’océan vers l’atmosphère marine est assuré par
l’évaporation de 434.1015 kg d’eau chaque année. Un flux de retour moindre, de l’atmosphère
marine vers l’océan, de 398.1015 kg d’eau met en évidence un déficit qui est compensé par
l’apport des fleuves et des rivières (36.1015 kg d’eau). De façon globale, il pleut moins sur les
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océans qu’il n’y a d’eau qui s’y évapore et il pleut plus sur les continents qu’il n’y a d’eau qui
s’y évapore. L’équilibrage du cycle est assuré par l’advection atmosphérique et le transfert
des fleuves et rivières vers l’océan mondial.
En analysant ce cycle nous voyons que les flux d’entrée dans un réservoir compensent
les flux de sortie : le cycle de l’eau est un système dynamique en état stationnaire. Mais le
temps de séjour d’une molécule d’eau dans un réservoir est variable. Le temps moyen de
résidence en années (tmra) est donné par la formule :
Ainsi, une molécule d’eau séjourne 3041 ans (1320000/434) dans les océans et
seulement 9 jours (11/434) dans le réservoir de l’atmosphère marine. Cette variabilité du
temps de résidence joue un rôle fondamental lorsque l’on associe à la molécule d’H2O des
éléments chimiques ou des gaz dissous (CO2 par exemple).
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Figure II.5 : Le cycle d’eau (d’après BERNER et BERNER, 1996 et CHAHINE, 1992).
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
d’énergie équivalent à celle émise par un corps noir de même température. Si l’énergie émise
est supérieure à l’énergie absorbée, il y a refroidissement radiatif.
L’énergie radiative globale reçue au niveau du sol de jour représente 1290 Wm-2
(somme des rayonnements UV, VIS, PIR, MIR et LIR). Le rayonnement solaire qui se
décompose en rayonnements UV, Visible et Proche IR représentant respectivement 2,5 % ;
41,4 % et 33,2 % du rayonnement global. De jour (pour une température ambiante de 15°C),
l’émission IR du ciel (Moyen et Lointain IR) représente 22,9 % de l’énergie totale reçue avec
295,6 W m-2. De nuit, ce même rayonnement représente 100 % de l’énergie reçue.
A une température de 15 °C, un corps noir émet 388,3 Wm-2. Face au ciel et pour une
atmosphère standard à 15 °C, ce corps noir dissipera une puissance proche de 93 Wm-2 par
rayonnement IR. Cette dissipation lui permet de se refroidir sensiblement sans apport
d’énergie ; il s’agit du refroidissement radiatif. Le même corps noir porté de jour à 25°C par
le rayonnement solaire émet 445,4 Wm-2. Pour Ta = 15 °C il dissipera alors près de 150 Wm-2
en IR (Figure II.2).
Différentes applications mettant en oeuvre ce principe sont étudiées. En certains lieux
arides ou en déficit hydrique, de nombreuses études sont menées afin de quantifier la quantité
de vapeur d’eau atmosphérique condensable et récupérable sur de telles surfaces froides
(Nilsson, 1994, 1996 ; Muselli et al., 2002, 2006a; Beysens et al., 2003, 2005a, 2007ab;
Berkowicz et al., 2004 ; Sharan et al. 2007).
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
De l’eau circule constamment entre les réservoirs qui forment l’hydrosphère ; elle quitte
la surface des océans, des lacs, du sol ou de la végétation qui transpire, pour se retrouver dans
l’atmosphère où son séjour est bref, en moyen d’une dizaine de jours contre des milliers
d’années pour les océans. Cette eau atmosphérique se déplace d’une zone à l’autre sous forme
de vapeur, elle retourne au sol sous formes de précipitation, de brouillard et de rosée. La
quantité de l’eau dans l’air est estimée à 2 900 km3 d'eau douce, dont 98 % d'eau-vapeur et 2
% sous forme de nuages, un chiffre comparable aux ressources en eau liquide renouvelables
sur les terres habitées (12 500 km3). L’épaisseur moyenne est 2 à 3 cm, ce que correspond à 9
jours de pluie et un renouvellement d’eau atmosphérique 40 fois par année (Hufty, 2001). La
répartition spatiale de la vapeur d’eau est irrégulière et elle est liée à la température.
La rosée est le résultat d’une transition de phase dans lequel la vapeur d'eau est
transformée en liquide quand elle entre en contact avec une surface. La condition
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fondamentale pour la formation de rosée est que la température de la surface sur laquelle la
condensation a lieu soit inférieure ou égale à celle du point de rosée. Or, la condensation de la
vapeur sur une paroi refroidie donne naissance à deux types de phénomènes qui se
caractérisent par l’aspect visuel du condensat formé (Figure II.6). Dans le premier cas le
condensat recouvre la surface sous la forme d’un film continu et on parle de condensation en
film (Guyer et al., 1999). Dans le second cas les gouttelettes liquides se forment sur la surface
et on parle de condensation en gouttes. Les gouttelettes de rosée s'organisent selon un ordre
particulier. A leur naissance sur une surface, elles sont de très petites tailles (quelques
millionièmes de millimètres). Elles grossissent peu à peu en agglomérant les molécules de
vapeur autour d'elles. En augmentant de taille, elles vont se toucher et fusionner. Ce
phénomène est qualifié de coalescence. Elles forment alors une nouvelle goutte, plus grosse,
de même forme, mais qui occupe moins de place que les gouttes avant fusion. Le support
reste ainsi sec sur presque la moitié de sa surface (Beysens, 1995).
Lors de la condensation, les gouttelettes venant de la phase vapeur entrent en contacte
avec la surface du condenseur. Le taux du nucléation dépend des propriétés de mouillabilité
de la surface, et plus spécifiquement, de la zone de contact entre la goutte et la surface (Figure
II.7). L’angle de contact θ est nul, lorsque l’eau forme un film, et maximal (180°) pour une
goutte de liquide qui ne mouille pas la surface (séchage complet), cette croissance laisse sèche
une partie importante du support (45 % idéalement) (Zhao et al, 1995 ; Beysens, 1995, 2006b)
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Figure II.6 : Les types de condensation de la vapeur d’eau au contact d’une paroi dont Tc<Td.
Chaque colonne représente les modèles observés à quatre emplacements différents selon
l’angle de contact (Zhao et al, 1995).
Figure II.7 : Différents contacts entre la gouttelette de vapeur d’eau condensée et la surface
dont Tc<Td. (a) : Liquide mouillant parfaitement le solide avec θ = 0. (b) : Liquide mouillant
partiellement le solide, angle de contact θ < π/2. (c) : Liquide ne mouillant pas le solide, angle
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
surface sera caractérisé par la température (Tc) et l’émissivité (εc) de cette surface.
Les échanges radiatifs ont, pour simplifier, deux actions antagonistes : chauffage, par le
rayonnement solaire, et refroidissement, principalement dans le domaine infrarouge. Le jour,
le chauffage l'emporte sur le refroidissement. La nuit, c'est le contraire, le substrat se refroidit.
Bien évidemment, les gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère limitent le
refroidissement infrarouge. Le refroidissement peut même s'annuler quand la couverture
nuageuse est dense.
Dans le cadre des transferts thermiques, nous exposerons les transferts thermiques
relatifs à la surface du condenseur. La surface du système que nous étudions est sollicitée par
les paramètres climatiques liés à des composantes énergétiques et aérauliques (Figure II.8).
Les échanges mis en jeu sont de plusieurs types :
* Les transferts radiatifs de grandes et courtes longueurs d’ondes à l’interface
entre la surface et la voûte céleste nocturne, conduisant à un abaissement de température
(Echange radiatifs Ri).
* Les échanges de chaleur par convection, incluant la diffusion thermique à
travers le fluide en contact immédiat avec la surface du condenseur, ce qui entraîne une
élévation de la température (Tc). Le refroidissement radiatif de la surface est à l’origine du
phénomène de convection libre par l’augmentation de la densité de l’air au contact de la
surface froide (Echange convectif Rhe).
* La condensation de la vapeur d’eau sur la surface du condenseur
correspondant à une puissance reçue positive due à la chaleur latente de condensation dégagée
50
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Figure II.8 : Les différents éléments climatiques et radiatifs qui influencent la condensation de
la vapeur d’eau atmosphérique sur la surface du condenseur.
51
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
dTc (MC + m C ) = R + R + R
dt c c w i he cond (II.10)
Rcond : transfert de chaleur (W) due à la chaleur latente de condensation λc (J/g ou kg).
Le bilan radiatif (Ri) au niveau du condenseur peut être obtenu par la relation suivante :
Ri = Rl − Rc (II.11)
Rc est le flux de rayonnement émis par le condenseur, il peut être calculé par la formule
suivante :
52
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Avec :
ε s0=0,72+0,005Ta (II.15)
Le transfert de chaleur Rcond due à la chaleur latente de condensation est déterminé par la
relation ci-dessous :
(
Rcond = L dm ) (II.16)
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dt
1
hc = kf V( D) 2
(II.18)
Où f est un facteur empirique égal à 4WK-1m-2s1/2 pour un plan incliné, selon Pedro et
Gillespie, 1982 (cité par Muselli et al., 2006a), D = (Sc)1/2 est la dimension du condenseur et k
est un coefficients de correction d’ordre 1 qui tient compte des mesures effectuées sur les
condenseurs en environnement extérieur (Muselli et al., 2006a) et de leurs géométries.
53
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Ici psat (Td) est la pression de vapeur saturante à la température Td, pc (Tc) est la pression
partielle de vapeur sur le condenseur et αm est le coefficient de transfert massique, elle
s’exprime ici en fonction du coefficient de transfert thermique hc (Muselli et al., 2006a) :
hc g f
αm =0,665 (II.20)
paca
54
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Dans les temps anciens, il semble que des condenseurs d'eau atmosphérique aient existé.
Ils sont connus et inconnus en même temps : connus par le biais de multiples légendes,
histoires, récit. Inconnus, car, à l'heure actuelle, nous n'avons que peu de documents
confirmant la véracité de ces faits.
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Figure II.9 : Diagramme de l'air humide. Par exemple, avec un air à 20° et d'humidité relative
de 50%, la température de rosée est de 10°C.
55
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
En 1930, la structure avait recueilli environ 100 litres au cours des six mois les plus chauds
(Avril – Septembre) mais seulement la moitié de cette quantité en 1931, la période où les
conditions étaient moins favorables. L'idée lui était venue suite aux résultats encourageants de
l'expérience audacieuse d'un ingénieur russe, Friedrich Zibold. En 1900, dans la région de
Crimée (Ukraine), alors qu'il était engagé dans les travaux de déforestation, Zibold découvrit
de grands tas coniques de pierres, d'environ 600 m3 de volume. Dans la plupart des cas, des
restes de tuyaux en terre cuite entouraient ces tumuli. Zibold en fit la conclusion, qui s'avéra
fausse par la suite (Beysens, 1996a, 1996b), mais qui donna naissance à une construction
étonnante, que ces tas de pierres étaient des condenseurs de rosée. Il décida que les tumuli
trouvés servaient à alimenter en eau potable l'ancienne Féodosia.
Pour vérifier son hypothèse, Zibold entreprit deux œuvres remarquables. D'abord, en
1906, il écrivit un ouvrage expliquant les possibilités de condensation de l'eau à partir de
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56
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Figure II.10 : Le condenseur de A. Knapen à Trans-en-Provence (France) dans son état actuel
(photo : D. Beysens).
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Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
Des recherches scientifiques pour construire un condenseur à haut niveau et bon marché
ont été élaboré (Beysens et al., 1998, Muselli et al., 2002). Depuis 1994 et après trois mois de
test d’un condenseur radiatif formé d'un plan incliné de 1,44 m2 avec un matériau rayonnant
peu cher, par Nilsson (1994), il s’agit d’un film de polyéthylène chargé en microbilles
d'oxydes de titane (Nilsson, 1996, Vargas et al., 1998). Les études se poursuivent sur
l'architecture de tels condenseurs radiatifs, le vent étant le plus grand ennemi, car il réchauffe
la surface de condensation. Des structures en cônes inversés, ont été expérimentées au Bénin
(Awanou, 1997) et récemment à Ajaccio en Corse (Clus, 2007) et aussi des condenseurs
d’1m2 inclinée avec un angle de 30° (Figure II.12.a, b). Le gisement quantitatif de rosée a été
expérimenté dans de nombreux sites, un « réseau » de mesure se regroupant pour l’essentiel
au sein de «l’OPUR» ou Organisation Pour l’Utilisation de la Rosée. En 1995 des expériences
ont eu lieu sur des plaques horizontales de petite surface (0,25 m2) condensant la rosée dans
deux sites en Tunisie. Le premier site se trouvait dans le désert (Tozeur) et l'autre en bordure
de mer (Hergla, à 20 km au nord de Sousse). Le travail à Tozeur s'est effectué à la station
météorologique de l'aéroport, ce qui a permis de bénéficier des facilités inhérentes à une
station : température de sol, vitesse du vent, nébulosité... À Hergla, l'expérience a eu lieu sur
une terrasse dégagée, à 10 m environ du sol. Ces expériences ont permis d'obtenir des
données quantitatives pour valider le modèle de dépôt de rosée (Nikolayev et al., 1996). Elles
ont aussi mis en évidence le rôle clé de l'architecture du condenseur dans l'utilisation du vent :
le vent apporte la vapeur d'eau nécessaire au fonctionnement du condenseur mais en même
temps le réchauffe et peut empêcher toute condensation. En 2006 des grandes surfaces ont été
aménagées pour la construction d’usines de rosée en Inde (Figure II.12.d) (Clus, 2007).
58
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Figure II.12 : (b) Condenseurs d’1m2 inclinée avec un angle de 30° et des structures en cônes
inversés (c) ont été expérimentées à Ajaccio en Corse (Clus, 2007). (d) De grandes surfaces
ont été aménagées pour la construction des usines de rosée en Inde (Clus, 2007).
59
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
60
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
régions, dans 22 pays, où l’eau du brouillard est collectée par la végétation ou par des
capteurs artificiels (Pérou, République Dominicaine, Equateur, Guatemala, Mexique, Haïti,
Namibie, Sultanat d’Oman, Yémen, Iran, Cap Vert, Népal, Inde, Philippines ou encore
Hawaii).
d’approvisionnement en eau potable pour les zones rurales du désert côtier chilien (Cereceda,
1992, 1998, 2000). Au nord du pays, de tels filets permettent d'alimenter en eau un village de
pêcheurs. Malgré les années sèches, ces installations ont donné en moyenne 11 000 litres
d'eau par jour (Cereceda et al., 1998).
À Tenerife (Canaries), des unités fonctionnent depuis 1996 dans la région d’Anaga et à
Teno Rural Park. En Afrique du Sud, les longues périodes de sécheresse et de pénuries d’eau
ont conduit les autorités à concevoir des programmes de recherches sur l’eau du brouillard
pour l’approvisionnement des communautés rurales prioritaires. En 1995, la Water Research
Commission of South Africa établit plusieurs sites pilotes dans les régions montagneuses de
Tshanowa et de Woodbush mais également dans la région de Lepelfontein sur la plaine
côtière ouest. Dans cette zone aride (moins de 70 mm de pluie par an), les rivières pérennes
manquent et les problèmes de pollution des sources et des nappes phréatiques sont nombreux.
La mauvaise qualité de l’eau est corrélée à une forte mortalité chez les enfants (Olivier et al.,
2002).
61
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
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Figure II.13 : Filet en polypropylène pour collecter l’eau du brouillard (Mirleft). Les
gouttelettes du brouillard sont piégées dans les mailles du filet.
62
Chapitre II : Données climatiques et analyse physiques
II.6 Conclusion
Dans ce deuxième chapitre, nous avons identifié le rôle que peut jouer la vapeur d’eau
atmosphérique dans l'étude de la production d’eau, les conditions climatiques favorables à la
condensation, les termes des échanges d'énergie à la surface des condenseurs et les techniques
utilisées par différents chercheurs pour la récupération de la rosée.
Contrairement à la récupération des brouillards par des filets, qui ne peut se faire que
dans certaines régions très humides et en altitude (comme au Chili ou sur les îles Canaries), la
formation de rosée peut être importante même en atmosphère relativement sèche, comme dans
les déserts continentaux. Il « suffit » que la température d'un substrat descende en dessous de
la température de rosée, température où, comme expliqué plus haut, la vapeur d'eau devient
sursaturée et se transforme en eau liquide. Beaucoup de pays chauds souffrent de l'absence
d'eau, pourtant, les quantités d’eau dans l'atmosphère sous forme de vapeur y sont parfois
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considérables.
Cependant, et bien que ces deux sources d’eau (rosée et brouillard) soient utilisées dans
différentes régions du monde où quantité et qualité d’eau se dégradent, leur étude combinée
au Maroc n'est encore qu'à son commencement. L'objectif de la thèse est d'utiliser
conjointement ces deux phénomènes naturels par l’installation d’une station au Sud Ouest du
pays dans le bassin hydrologique de Souss Massa (Mirleft) incluant des matériels nécessaires
afin de récupérer les variables météorologiques influençant la condensation de la vapeur
d’eau.
Dans le prochain chapitre, nous allons présenter les différentes méthodes de mesures à la
station de Mirleft des paramètres climatiques, influençant la récupération des précipitations
atmosphériques.
63
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
III.1 Introduction
L'expérience menée dans cette recherche a porté sur une étude de l'interaction entre le
phénomène de la condensation de la vapeur d’eau (rosée) et les paramètres climatiques
régnant dans la région sud ouest du Maroc (Mirleft). Le premier objectif était la
caractérisation des événements de rosée avec la prise en compte des processus
météorologiques de cette zone semi-aride. Le second objectif était de développer des
méthodes d’estimation de la rosée en utilisant ces variables, qui permettent le suivi des
processus de condensation à grande échelle.
La stratégie expérimentale a consisté à collecter la rosée sur quatre condenseurs orientés
vers les quatre directions cardinales (Nord, Sud, Est et Ouest) et suivre son évolution durant
une année, depuis le 1 mai 2007 au 31 avril 2008. Ce suivi a comporté des observations
météorologiques (la température ambiante et de rosée, l’humidité relative, la vitesse et
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direction du vent, la couverture nuageuse, les événements de brouillard) à partir d’une station
météorologique (Vantage pro II) de la marque DAVIS INSTRUMENTS. Les données sont
recueillies toutes les 1/4 heures et stockées sur une base d'acquisition (Weatherlink)
téléchargée toutes les quatre semaines à partir d’un ordinateur portable. L’alimentation
électrique, nécessaire au fonctionnement de la station météo, est fournie par un panneau
solaire couplé à une batterie.
Une étude sur la chimie et la bactériologie de la rosée a été aussi effectuée afin de
déterminer la qualité de l’eau et de l’atmosphère où elle s’est formée. La comparaison entre
l’eau de rosée et de pluie nous a donné une idée sur l'influence possible du substrat de
condensation et de la contribution potentielle des aérosols atmosphériques. La conductivité
électrique EC et le pH ont été mesurés immédiatement à la fin de chaque prélèvement. Les
anions majeurs (Cl-, NO32- et SO42-) et les cations majeurs (K+, Mg2+, Na+ et Ca2+) ont été
analysés par spectrométrie d’émission atomique au centre national pour la recherche
scientifique et technique (CNRST).
Ce chapitre est consacré à la présentation des outils d’analyse qui nous ont été utiles
dans le cadre de la caractérisation et de la modélisation du phénomène de la rosée et les
données météorologiques. Nos démarches de caractérisation feront appel à des techniques
statistiques telles que, par exemple l’analyse en composante principale (ACP) ou la
classification hiérarchique ascendante. Les outils de modélisation couvrent un large spectre
allant de la recherche de fonction de corrélations linéaires à l’utilisation de modèles de type
"boîte noire" tels que les réseaux de neurones.
64
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
que pour ce type de surface plane de condensation, la mesure sera optimale pour un angle
d’inclinaison de 30° avec l’horizontale et le condenseur exposé dos au vent dominant
nocturne (afin de limiter l’échauffement par l’écoulement de l’air ambiant). En raison du
vieillissement du film du fait de son exposition en extérieur (abrasion par les poussières,
irradiation UV), il est préférable de cumuler les volumes récupérés (i) par gravité et (ii) après
raclage de la surface afin de mesurer le volume total condensé. Cette mesure standard a été
appliquée en :
* Tanzanie (Dodoma) ; Nilsson, 1994.
* Suède (Göteborg) ; Nilsson, 1994.
* France (Grenoble ; Ajaccio ; Bordeaux) ; Muselli et al., 2002 ; Beysens, et al., 2005a
* Israël (Nizzana, désert du Néguev ; Jérusalem) ; Berkowicz et al., 2004.
* Pays Bas (Wageningen) ; Jacobs et al., 2004.
* Croatie (Zadar ; Komiža) ; Mileta et al., 2004.
* Ethiopie (Bahir Dahr) ; Cf. publication, de l’association OPUR (www.opur.fr,
www.opur.u-bordeaux.fr)
* Arabie Saoudite (Dharam) ; Gandhidasan and Abualhamayel, 2005.
* Inde, Gujarat (Kothara ; Panandhro) ; Sharan, 2006.
* Polynésie Française, Inde, Tamil Nadu (Yellagir i Hills); Clus O. 2007
65
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
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Figure III.1 : Condenseurs de rosée d’1 m² de surface utilisés par les chercheurs appartenant à
l’OPUR. Il est constitué d’un support avec un angle d’inclinaison de 30°, d’un isolant type
polystyrène (20 mm d’épaisseur), un film et une gouttière .
66
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
réfléchir le rayonnement proche Infrarouge (0,8 – 1,5 µm) et de limiter l’échauffement diurne.
Ces mêmes mélanges permettent de diffuser le rayonnement solaire direct qui peut brûler les
cultures (Kieser et al., 2002). Enfin, un dernier type de films "polyoléfine" pour tunnels est
teinté blanc diffusant (par ajout de TiO2) pour un usage en hangar ou bergerie. Il s’agit d’un
film LDPE dont la durée de garantie est de 7 ans. L’échantillon provient d’une installation en
place depuis 12 ans. Sa réflectance au spectre solaire (0,28 – 2,5 µm) est de 0,71 pour une
émissivité en moyen IR (bande 1,4 – 33,2 µm) de 0,89 mais de seulement de 0,81 sur la bande
8-13 µm.
67
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
versions selon leur dotation en capteurs et selon le type d'abri qu'elles possèdent (classique ou
à ventilation forcée). Elle comporte trois sous-ensembles :
Les circuits d’interface pour les capteurs appelés ISS (Integrated Sensor Suite).
Il s’agit d’un assemblage compact formé d'un anémomètre-girouette, d'un pluviomètre, d'un
thermo-hygromètre dans son abri et d'un coffret étanche renfermant la boîte de jonction des
capteurs ainsi que l'émetteur. Un panneau solaire et une pile au lithium assurent l'alimentation
de l'ISS.
L’unité centrale qui gère l’acquisition et le stockage des données (console
d'affichage/récepteur). La console d'affichage peut recevoir les données provenant de l'ISS
jusqu'à 300 m (dans des conditions idéales). Elle est alimentée par un adaptateur secteur
(fourni) et possède une alimentation de secours par piles.
Le logiciel WeatherLink permet l’affichage des données sur un ordinateur.
68
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
Pluviomètre
La quantité totale de précipitations atteignant le sol est représentée par l’épaisseur
équivalente qu’aurait une lame d’eau uniforme sur une surface horizontale. La hauteur des
précipitations est exprimée en mm. Les pluviomètres sont les instruments les plus
couramment utilisés pour faire les mesures. Les appareils classiques nécessitent un relevé
quotidien, alors que les appareils enregistreurs peuvent être reliés à une station
météorologique automatique. Dans la station de Mirleft, un pluviomètre automatique
(précision de 0,20 mm ± 4%) a été placé sous la gouttière de l’un des 4 condenseurs (Figure
III.2.f), pour les autres, ils ont été équipés par des bidons. Afin d’adapter ce système à nos
mesures, on a calibré le pluviomètre par des déversements de 5 litre d’eau goutte à goutte, soit
des conditions approchant un écoulement de rosée.
Les autres paramètres sont mesurés par pas de temps de 15 minutes et transmises sans fil
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ln z
z
V z = V10 c (III.1)
ln(10 z c )
avec Vz (m/s) la vitesse du vent à la hauteur Z (m), V10 la vitesse du vent à 10 m et zc la
rugosité de la surface du sol.
69
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
« mouillé » c’est à dire le temps de condensation sur les feuilles. Les capteurs d’arrosage
foliaire (AF) utilisés dans ce travail (Figure III.2.e), fonctionnent sur le même principe. On a
placé deux capteurs au niveau des condenseurs : AF1 horizontal, AF2 incliné à 30°. Le circuit
imprimé des capteurs a été placé sur une isolation afin d’en augmenter le refroidissement
radiatif et afin que sa température de surface approche celle du toit des condenseurs. Les
valeurs sont analysées en tant que binaire AF = 15 (condensation) ou AF =0 si <15 (pas de
condensation).
70
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
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Figure III.2 : Système de mesures des variables climatiques. (a) Anémomètre à coupelle et
girouette. (b) Boîte de jonction des capteurs ISS (Integrated Sensor Suite) et l'émetteur. (c)
abri équipé d’une ventilation active pour mesurer la température ambiante et l’humidité
relative. (d) Sonde à résistance thermique placée sur la surface du condenseur. (e) Capteur
d’arrosage foliaire (AF). (f) Pluviomètre. (g) Console sans fil pour capter les données en
provenance des capteurs. (h) Datalogger enregistreur de données. (i) PC menu d’un logiciel
WeatherLink qui permet de visualiser les données en temps réel, de récupérer les données
enregistrées par le Datalogger.
71
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
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Figure III.3 : Exemple d’une base de donnée qui représente les différentes variables
climatiques enregistrées par le Datalogger et visualisées au niveau du logiciel WeatherLink
sous forme de graphique et de tableau.
72
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
ciel clair, d’humidité relative importante et de vent faibles, on assistera à une diminution de
température du condenseur et par conséquent, à une intense condensation.
La caractérisation des données climatiques a donc pour objectif la maîtrise des bases de
données météorologiques, afin de disposer d’une vue à la fois synthétique et détaillée des
paramètres climatiques. Elle nécessite l’établissement d’une démarche claire et rigoureuse.
L’analyse univariable intègre les études effectuées pour chaque variable séparément,
telles que l’approche par lecture des histogrammes, des maximas et données moyennes.
L’analyse factorielle en composantes principales permet de définir d’autres indicateurs de
description à partir des données journalieres, afin de cerner plus précisément les évolutions de
la variable climatique et la rosée.
A ce niveau, il est possible d’étudier la fréquence de chaque classe sur l’année ou en
fonction des différentes périodes de l’année. Les résultats de cette première étape peuvent être
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représentés sous la forme d’histogrammes établis sur l’année, ou sur les différents saisons.
On peut définir 3 saisons principales dans la région de Mirleft :
Une saison sèche qui contiendra les mois de mai, juin, juillet et août.
Une saison humide qui contiendra les mois de septembre, octobre, novembre et
décembre.
Les 4 autres mois (janvier, février, mars et avril), sont des mois qui vont
inclure des influences multiples et leur appartenance à l’une des deux saisons précitées
dépendra des quantités de rosée collectées et des indicateurs climatiques étudiés. C’est la
raison pour laquelle nous les qualifierons de mois de transition.
Nous présenterons dans le quatrième chapitre les résultats relatifs à l’analyse de la rosée
et la base de données pour le site d’étude. Cette partie sera par conséquent très descriptive,
puisqu’elle met en évidence de façon approfondie les caractéristiques de chaque paramètre
météorologique en relation avec la formation de la rosée.
73
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
(espace des échantillons) et chaque variable peut être projetée dans un espace à p dimensions
(espace des variables) et n dimensions (espace des unités statistiques).
Ainsi, on obtient un nuage de points qu’il est impossible de visualiser. Donc pour
faciliter la visualisation, on projette le nuage dans un espace à deux dimensions, déterminé à
partir des axes principaux ou factoriels du nuage. Cette projection permet de minimiser
l’erreur de la représentation de nuage.
Pour conserver au maximum la forme du nuage donc de son inertie par rapport au centre
de gravité, on travaille sur des variables centrées, l'ACP est dite centrée. De plus, afin
d'éliminer l'influence de la taille des variables (problème d’échelle) dépendant des unités
choisies, on considère comme variable normalisée le rapport de chaque valeur à son écart
type, on réalise ainsi une ACP centrée réduite. Les variables centrées réduites sont donc sans
dimension, leurs moyennes sont égales à 0 et leurs variances égales à 1.
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Une fois déterminés, les axes factoriels, le nuage est projeté dans les différents plans des
facteurs principaux soit dans l'espace des variables, soit dans l'espace des unités statistiques.
Dans l'espace des unités statistiques, l'ACP permettra de regrouper selon des facteurs
identiques les échantillons présentant des caractères d'origine ou d’évolution similaire.
L'interprétation de l'ACP consiste ensuite à déterminer les facteurs responsables (composantes
principales) de la structure observée.
Le premier axe factoriel (F1) de cette représentation est tel qu'il détermine le maximum
d'inertie du nuage et donc de la variance, le deuxième axe (F2) perpendiculaire au premier
exprime le maximum de variance restante, le 3ème axe, toujours perpendiculaire aux deux
autres, est défini par le maximum d’inertie restante ; etc.
74
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
75
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
traitement simples fortement interconnectés, qui traitent l’information par leur changement
d’état dynamique en réponse à une entrée externe.
Figure III.4 : Schéma d’un neurone artificiel. Le fonctionnement d’un neurone artificiel
s’inspire du fonctionnement schématisé du neurone humain.
Nous ne présentons que des aspects très généraux concernant les réseaux de neurones.
Pour les détails de la méthode, le lecteur est invité à ce reporter aux références suivantes
(Bishop 1995, Hinton 1992). Les réseaux de neurones à couche cachée unique est un
assemblage de fonction non linaires. Les entrées de ces fonctions sont pondérées, elles sont
constituées par les variables que nous souhaitons utiliser en entrée du modèle.
Chaque neurone dispose d’une série de « liaisons synaptiques » pondérées. Les
pondérations Wi sont déterminées pendant une phase d’apprentissage qui nécessite une base
de données expérimentale représentant les variations de la variable à prédire en fonction des
variables d’entrées. Un réseau de neurones à une couche cachée, implique qu’il soit nécessaire
de déterminer les pondérations associées aux variables d’entrées, et les pondérations associées
aux connections entre neurones de la couche « cachée » et de la couche « sortie ».
76
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
Les paramètres statistiques utilisés dans ce travail sont : l’erreur moyenne des carrés
ASE (Average Squared Error) et le coefficient de détermination R2. Ces paramètres sont
donnés par les relations suivantes :
N
∑ (Qti −Q'ti )2
ASE= i=1 (III.2)
N
N
∑ (Qti − Q' t i )
2
R2 = 1− i = 1 (III.3)
N 2
(
∑ Qti − Qti )
i =1
Qti est la quantité de rosée calculée par le modèle, Q’ti est la quantité de rosée mesurée et N
est le nombre de données de l’ensemble de calage.
La valeur de l’ASE donne une indication sur l’erreur de prévision obtenue lors de la
phase de test de la modélisation et R² montre la variation de la valeur de la quantité de rosée
calculé ou estimé par le modèle de la régression linéaire. Les valeurs idéales pour ASE sont
égales à 0 et R peut correspondre à 1.
La performance du modèle est aussi déterminée graphiquement par l’alignement du
nuage de points autour de la courbe y = x (droite linéaire à 45°).
77
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
78
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
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79
Chapitre III : Expérience ; Instrumentation et Méthodologie
III.7 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons identifié les méthodes de collecte de la rosée et des
paramètres météorologiques qui décrivent ce phénomène. Il nous est apparu nécessaire de ne
pas réduire les fichiers météorologiques uniquement à une base de données se prêtant à une
description des relations existant entre variables climatiques et la condensation de la vapeur
d’eau atmosphérique. Nous avons pu ainsi identifier les critères d’observation qui nous sont
nécessaires pour caractériser les jours les plus favorables à la formation de la rosée grâce à
des analyses statistiques de bases incluant des outils simples, directement applicables et les
outils d’analyse factorielle et de classification.
Dans le but d’estimer la quantité de rosée qu’on espère avoir dans une région donnée à
partir de la génération simultanée de plusieurs variables climatiques, on a utilisé des modèles
qui se basent sur des méthodes linéaires et non linaires prenant en compte les interactions
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80
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
IV.1 Introduction
Comme nous l’avons abordé aux chapitres précédents, les techniques et les objectifs de
l’analyse du phénomène de la condensation de la vapeur d’eau sont en relation avec les
conditions climatiques. De nombreuses méthodes ont été utilisées pour analyser, classifier et
modéliser les variables météorologiques.
La quantité de vapeur d’eau condensée sur une surface varie en fonction des effets
conjoints des paramètres météorologiques RH, Vv, Vd, Ta, Td, N et de la température Tc du
condenseur (Guyot, 1999) et le fonctionnement de la machine thermique "condenseur"
(CLUS, 2007). L’implication de chacune de ces variables dans le rendement ainsi que leur
dépendance entre elles, est complexe et les corrélations expérimentales sont utiles pour la
compréhension des phénomènes.
Afin d’examiner ces combinaisons climatiques, la démarche généralement utilisée est de
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représenter dans un premier temps les évolutions climatiques par des données journalières
(moyennes, maxima et minima) et déterminer les seuils ayant une signification par rapport à
la formation de la rosée. Les influences de chaque paramètre sur la condensation
atmosphérique ont ensuite été déterminées.
Dans le but d’élaborer une méthode plus simple à la caractérisation de cet
environnement climatique, notre démarche a mené à la création des journées types par
classification statistique. Dans son travail sur le climat Alpin, Chaix (Chaix, 2002) a exposé
une méthode de classification utilisant les variables réduites de l’analyse en composantes
principales, appliquée à chaque paramètre météorologique.
La caractérisation du climat de la région repose sur l’analyse expérimentale des bases de
données météorologiques, l’utilisation d’outils statistiques et l’analyse des différentes
relations entre la formation de la rosée et les variables climatiques précèdent toute recherche
de jours types dont les rendements prennent des valeurs importantes.
De multiples outils ont été utilisés pour la modélisation de ce phénomène
météorologique, et pour l’élaboration d’une équation d’estimation de la rosée à partir de
simple donnée climatique qu’on peut collecter à travers les sites Internet. Deux approches
sont alors utilisées :
l’analyse statistique de base incluant les outils simples, directement
applicables, et les outils d’analyse factorielle, de comparaison des distributions, de régression
et de classification.
81
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
82
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Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.2 : Filet à brouillard de 1 m2 et condenseur orienté W installés sur le toit d’une
école à Idouasskssou grâce au concours d’OPUR et des éleves-ingénieurs de l'Ecole des
Mines de Douai. (Coordonnées : 29° 34’ 03" N, 9° 59’ 51" W, altitude 240 m à l’est de
Mirleft).
84
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.3 : Températures (°C) relevées tous les quarts heures sur le site de Mirleft.
Figure IV.4 : Relevé des précipitations cumulées ( mm) sur le site de Mirleft entre le 01-05-
2007 et le 30-04-2008.
85
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Tableau IV.2 : Comparaison de la température (°C) dans les trois saisons de l’année.
Ta (en °C) Journalière Max-J Min-J Amp*. Diurne Amp*. Nocturne Amp*. Jour
Saison sèche
Moyenne 20,2 22,6 18,3 3,9 2,2 4,3
Maximum 26,9 36,7 23,8 15,1 12,4 15,9
Minimum 16,6 18,3 14,1 1,8 0,5 2,0
Ecart-type 1,8 2,9 1,7 1,8 1,7 2,2
Saison humide
Moyenne 19,2 21,6 16,8 4,3 2,8 4,8
Maximum 29,0 35,9 24,7 15,8 11,4 16,5
Minimum 14,1 16,9 10,9 1,2 0,5 2,2
Ecart-type 2,7 3,2 2,9 1,8 1,5 2,1
Saison de transition
Moyenne 18,7 21,7 15,8 5,1 3,2 5,8
Maximum 29,5 36,3 25,4 13,8 7,9 16,8
Minimum 14,4 17,2 11,2 1,6 0,6 2,3
Ecart-type 3,2 4,3 2,9 2,2 1,5 2,7
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Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Tableau IV.3 : Description de l’humidité relative (en %) durant les trois saisons d’étude.
Saison humide
Moyenne 75,8 86 63,7 75,7 76,7
Maximum 94,3 97 87 92,4 96,4
Minimum 24,2 45 13 21,2 20,9
Ecart-type 16,5 9,9 20,6 15,7 18,7
Saison de transition
Moyenne 65 78,2 50 65,2 65,9
Maximum 86,7 93 80 89,7 89,8
Minimum 14,5 24 9 12,6 14
Ecart-type 20,25 15,5 23,2 19,2 23
On observe dans la figure IV.6 que la distribution de l’humidité relative est différente
durant l’année d’étude. Pendant la saison sèche, le nombre de jours dont l’humidité est
supérieure à 75% est 105 (84 % des jours), par contre dans la saison humide, il est de 94 (78
% des jours) et il diminue à 53 (44 % des jours de la saison) durant la saison de transition.
En général, on constate que les jours les plus humides durant la période d’étude présente
69 % des jours de l’année. Ceci peut être expliqué par la proximité de la station de mesures
avec l’Océan Atlantique. Le faible pourcentage de l’humidité durant la saison de transition
est probablement dû aux influences des vents chauds provenant du Sahara marocain.
89
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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90
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
vitesses et des directions des vents à prédominance des alizés pendant la majeure partie de
l’année avec une élévation de l’intensité pendant les mois de février et de décembre. En effet,
les roses de vent réalisées d’après les données mettent en évidence une nette variation de la
direction du vent au cours de la journée dans toutes les saisons. Ce changement de direction
du vent est accompagné par une augmentation de la vitesse du vent. En moyenne, les vitesses
des vents enregistrées respectivement dans les saisons sèche, humide et de transition sont de
2,6 m/s (± 0,58) , 2,2 m/s (± 1,46) et 2,7 m/s (± 1,52) durant le jour et de 2,3 m/s (± 1), 1,9
m/s (± 1,31) et 2,4 m/s (± 1,71) la nuit. Une telle variation de la direction et de la vitesse du
vent au cours de la journée est typique des circulations de brises de mer et de terre. En effet,
en journée, le vent prend une direction variable correspondant à un régime de vent bien défini
avec une direction comprise entre 180° et 360° (brise de mer et alizé). Durant la nuit, on a
presque la même situation avec l’apparition de vent qui s’oriente de la terre vers la mer, ce qui
correspond à une direction de 90° à 180° (brise de terre). Un tel phénomène a été observé par
Guyot sur les côtes du sud du Maroc ou en Amérique sur la côte californienne et les côtes du
Pérou et du Chili (Guyot, 1999). En général, dans la région de Mirleft où la côte est orientée
[180°-360°], le vent évolue ainsi d’une direction comprise entre le Nord-Ouest et le Sud-
Ouest à une direction comprise entre le Sud-Est et l’Est-Nord-Est en se renforçant.
91
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Tableau IV.4 : Comparaison de la vitesse du vent (en m/s) dans les trois saisons de l’année.
Saison humide
Moyenne 2,08 4,49 0,16 2,19 1,93
Maximum 10,97 15,83 2,51 11,85 12,13
Minimum 0,76 2,51 0 0,99 0,44
Ecart-type 1,27 2,04 0,41 1,46 1,31
Saison de transition
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Figure IV.8 : Rose des vents diurnes et nocturnes durant les trois saisons d’étude.
94
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
le ciel très nuageux, qui est recouvert en grande majorité de nuages, l'estimation de sa
nébulosité allant de 6 à 8 octas.
L’ensemble des observations est représenté à la figure IV.9 où sont portées la
distribution et l’évolution des observations de N. Les données collectées sur le site montre sa
variation le long de l’année. La distribution des valeurs de nébulosité moyenne montre une
représentation importante des nuits de nébulosité supérieure à 3 dans la saison sèche (58,5%
des jours) et des nébulosités inférieures à ce nombre dans les autres saisons, avec 39,1% des
jours de la saison humide et 45,8% durant la saison de transition. Le ciel clair et avec peu de
nuages représente durant les trois saisons respectivement, 41,5%, 60,8% et 54,2%.
95
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.9 : Nombre de jours de nébulosité nocturne et son évolution durant notre année
d’étude. Dans la saison humide et de transition, la nébulosité moyenne a tendance à être faible
(< 4 octas), par contre dans la saison sèche, elle est importante (> 4 octas).
96
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
s’explique par le fait que la station se trouve proche de l’océan à faible altitude et que l’air
atteint rarement le point de rosée. A plus haute altitude, dans les terres, l’air est plus froid et le
brouillard se forme plus fréquemment (les rendements à Id-Ouasskssou, discutés plus bas, le
montrent). La variation du rendement en rosée observée pour différentes directions dépend du
bilan radiatif, de la direction et de la vitesse du vent.
97
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.10 : Les événements de rosée et de pluie pendant une année d’étude, depuis le
01/05/2007 jusqu’au le 30/04/2008. Division de l’année d’étude en trois saisons avec des
rendements variables de rosée.
98
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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99
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Figure IV.13 : Comparaison entre le condenseur et le filet à brouillard durant les mois de
juillet, août et septembre. Le cumul de la rosée du condenseur contient aussi l’eau issue du
brouillard.
100
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101
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Figure IV.15 : Rendements de rosée exprimés en fonction des valeurs moyennes entre 20:00
et 6:00 de RH % et (Ta-Td) en °C pour la période du 01/05/07 - 31/04/08.
104
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.16 : Corrélation entre la nébulosité nocturne moyenne (20 :00 et 6 :00) et le volume
d’eau condensée sur le site de Mirleft. On remarque la diminution du rendement de la rosée
avec des couvertures nuageuses importantes.
V10 ln z
zc
Vz = (IV.2)
ln10
zc
La formation de rosée pour V10 > 3 m/s est expliquée par le fait que les condenseurs se
trouvent sur un toit protégé par le mur (sorte de brise vent). Les résultats obtenus en Corse
105
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
(Ajaccio) montre que la formation de la rosée est suspendue pour des vitesses supérieures à
4.4 m/s (Muselli et al., 2002). À peu près les mêmes valeurs (4 m/s) ont été reconnues pour
une expérience en Tanzanie (Nilsson, 1996).
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Figure IV.17 : Corrélation entre le volume d’eau (rosée) en mm et la Vitesse du vent en m/s
extrapolée à 10 m.
106
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.18 : L‘humidité relative diurne et nocturne RH (%) et la vitesse du vent V (m/s)
extrapolée à 10 m et représentés en fonction de la direction du vent durant 12 mois depuis mai
2007 jusqu’à avril 2008. (a) : Le jours, la dominance des masses d’aires (océaniques) d’ouest.
(b) : La nuits, les masses d’aires d’origine océanique et continentale. (c) : la majorité des
vitesses journalières du vent est océanique.
107
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.19 : Rendements de rosée en fonction de la direction du vent pour les quatre
condenseurs orientés vers chaque point cardinal et pour la période de mesure du 01/05/07 à
30/04/08.
108
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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109
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Td (°C), Vv (m/s), Dv (°), N (octas), Rosée (mm)) et 365 observations pour les 12 mois
d’étude.
Afin de répondre à l’objectif de notre travail, il nous faut établir une partition d’un
certain nombre d’observations en un certain nombre de classes. Plusieurs méthodes de clas-
sification sont à notre disposition, mais nous ne retiendrons que les méthodes automatiques
qui permettent aisément de mieux justifier le nombre de classes choisies.
Pour traiter le fichier de données et obtenir la classification désirée, nous allons effectuer
une Analyse en Composante Principale (ACP) et une Classification Hiérarchique Ascendante
(CHA) sur facteurs (Berthelot, 2005). Le calcul est effectué sur le logiciel STATISTICA.
110
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
nombreuses insuffisances. Il est toujours difficile d’interpréter les axes ou plans factoriels au-
delà du plan principal. De plus, si nous ne retenons que les axes les plus représentatifs, nous
pouvons être confrontés à une compression excessive des données. Mais les méthodes
factorielles sont nécessaires, malgré leurs insuffisances : la visualisation des résultats sous
forme d’ensemble géométrique reste irremplaçable. Pour observer l’organisation spatiale des
classes, le positionnement de classes sur les axes factoriels s’avère indispensable. L’objectif
de ces techniques est de découvrir des groupes d’individus homogènes. L’analyse factorielle
peut mettre en avant des facteurs latents (cachés) inattendus.
IV.6, Figure IV.21). On peut, néanmoins, ne prendre en compte qu’un sous-espace factoriel et
effectuer une classification sur les premiers axes factoriels. Cela présente l’avantage d’éli-
miner des fluctuations aléatoires qui constituent en général l’essentiel de la variance prise en
compte par les derniers axes. Le fait d’abandonner les derniers facteurs revient à « lisser » les
données, ce qui en général améliore la partition en produisant des classes plus homogènes.
La CAH fournit un grand nombre de partitions parmi lesquelles on doit en choisir une :
il n’est souvent pas aisé de choisir la coupure significative. D’autre part, l’arbre hiérarchique
obtenu n’est pas un arbre optimal puisque la partition construite à un niveau donné dépend de
la partition obtenue à l’étape précédente. La procédure de la CAH agrège les éléments suivant
un algorithme de classification hiérarchique utilisant le critère d’agrégation de Ward (critère
de la variance). La CAH suit la procédure réalisée avec l’ACP et est effectuée sur les 4
premières composantes. Les résultats peuvent être visualisés graphiquement grâce à un arbre
hiérarchique ou dendrogramme (Figure IV.22).
Notre principal souci est alors d’obtenir une certaine homogénéité du nombre d’effectifs
présents dans chaque classe. Les nombreuses partitions effectuées au cours de cette analyse
justifient le choix d’une partition en 4 classes bien distinctes présentant des effectifs plus ou
moins hétérogènes (Figure IV.23).
111
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Tableau IV.6 : Contributions relatives des critères pour les deux premiers axes.
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Après l’analyse factorielle, nous prenons les cinq premiers facteurs pour avoir 96,52%
de la variance, même si les deux premiers axes contiennent l’essentiel de l’information. RH et
Td : humidité relative et température de rosée. Rosée, N et Dv : nébulosité et direction du vent.
112
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.21 : Projection des variables sur le premier plan factoriel. Comme on a pu
l’observer dans la matrice des corrélations, l’humidité relative et la température de rosée
contribuent fortement à la formation de l’axe F1. La rosée, couverture nuageuse (nébulosité)
et la direction du vent contribuent quant à elles à la formation de l’axe F2.
Figure IV.22 : Classification journalière de la base de données (365 observations) sous forme
d’un arbre hiérarchique ou dendrogramme avec la méthode de Ward.
113
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.23 : Projection des observations (jours de l’année) et les classes issues de l’analyse
en composante principale et de la classification hiérarchique ascendante sur le premier plan
factoriel.
114
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Tableau IV.7 : Caractéristiques des classes en fonction des moyennes de chaque variable.
Un autre travail peut nous aider à mieux discerner les classes entre elles : l’évolution des
effectifs des classes en pourcentage en fonction des mois (Figure IV.24). Nous voyons
parfaitement que la Classe 1 est très présente dans les mois de mai, septembre, octobre,
novembre et décembre (12,64% des types de temps), la Classe 2 est bien répartie dans les
mois juillet, août, octobre et mars (30,49% des types de temps). La Classe 3 qualifiée du
temps variable, a un effectif important en janvier, février et avril (32,97% des types de temps).
Le mauvais temps symbolisé par la Classe 4 est bien représenté dans le mois de juin, juillet,
août et septembre (23,90% des types de temps).
Nous verrons que cette répartition des classes est primordiale dans la distinction entre
les saisons de collecte de la rosée : la saison humide est présentée par la Classe 1, la saison de
transition par la Classe 3 et enfin la Classe 4 est très présente en saison sèche. Contrairement
aux classes, la Classe 2 est présente presque dans toutes les saisons mais avec des effectifs
différents. En conclusion, ce graphique nous donne un aperçu presque exhaustif des types de
115
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
temps favorables ou non à la formation de la rosée durant une année, depuis mai 2007 jusqu’à
avril 2008 à Mirleft.
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Figure IV.24 : Répartition et évolution des pourcentages des classes par mois durant l’année
d’étude.
116
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Figure IV.25 : (a) illustre la comparaison des rendements simulés en fonction des
valeurs mesurées. (b) montre les cumuls comparés des volumes simulés et mesurés sur
l’ensemble de la période du 01/05/2007 au 30/10/2007.
117
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Modéliser une variable à partir d’un réseau de neurones nécessite plusieurs phases :
Choix des variables d’entrées (qui seront pour nous les moyennes journalières
des paramètres climatiques).
Choix de la fonction d’activation et de l’architecture du réseau
Choix de l’algorithme permettant de déterminer les différentes pondérations
des connections. L’algorithme de Levenberg-Marquardt que nous utiliserons est une méthode
dérivée de l’approche Gauss Newton utilisée pour l’optimisation de l’erreur quadratique
(entre la sortie mesurée et la sortie calculée).
118
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Dans la majorité des cas, pour limiter le temps de calcul et surtout lorsque les résultats sont en
général satisfaisants, c’est un réseau à une seule couche cachée qui est utilisé.
Figure IV.26 : Architecture du modèle réseau de neurone utilisée dans cette étude.
119
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
neurones. Pour apprendre, le réseau doit connaître la réponse qu’il aurait dû donner. C’est la
phase du développement d’un réseau de neurones durant laquelle le comportement du réseau
est modifié jusqu’à l’obtention du comportement désiré. Une fois le réseau calculé, il faut
procéder à des tests pour vérifier que le réseau réagit bien comme on le souhaite : c’est la
validation. La méthode la plus simple pour faire la validation est de garder une partie de
l’échantillon réservé à l’apprentissage pour la validation et faire ainsi une validation hors-
échantillon.
Modèle linéaire
Modèle polynomial
Modèle réseaux de neurone
Les résultats obtenus sont représentés dans les figures ci-dessous qui illustrent une
comparaison entre les diagrammes de données de rosée observés et simulés pour les phases
d’apprentissage et de validation dans les trois modèles.
La comparaison des données simulées et mesurées forme un nuage de points situé
autour de la droite linéaire (y = x) pour les différentes phases des trois modèles, linéaire,
120
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
polynomial et réseau de neurone. Les Figures IV.27, IV.28 et IV.29 illustrent les diagrammes
de données de rosée simulés à t+1 pour les deux phases de modélisation respectivement
l’apprentissage et la validation. La droite de nuage de points est répartie statistiquement selon
une orientation de 45° (autour de la droite y = x). Les résultats obtenus montrent une très
bonne concordance expliquée par un coefficient de corrélation élevé pour les deux phases,
essentiellement dans le modèle de réseau de neurone. Ce qui indique que ces résultats sont
très satisfaisants.
A. Modèle linéaire
Toute étude statistique commence par un modèle linéaire, ici :
121
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.27 : (a, b) : Les figures illustrent la distribution des rendements simulés en
fonction des valeurs mesurées (à gauche) et leurs cumuls (à droite) dans la phase
d’apprentissage. Les figures (c) et (d) au dessous illustrent ceux de la phase de validation.
122
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
B. Modèle polynomial
Le modèle polynomial d'ordre 2 permet de caractériser l'influence des carrés et des
produits croisés, c'est un modèle non linéaire par rapport aux variables d'entrée mais linéaire
par rapport aux coefficients :
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Figure IV.28 : (a, b) : Les figures illustrent la distribution des rendements simulés en
fonction des valeurs mesurées (à gauche) et leurs cumuls (à droite) dans la phase
d’apprentissage. Les figures (c, d) illustrent ceux de la phase de validation.
123
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
124
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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Figure IV.29 : (a, b) : Les figures illustrent la distribution des rendements simulés en fonction
des valeurs mesurées (à gauche) et leurs cumuls (à droite) dans la phase d’apprentissage. Les
figures (c, d) illustrent ceux de la phase de validation.
125
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Les paramètres statistiques des valeurs estimées par les différents modèles et ceux des
valeurs mesurées sont très proches avec une amélioration notable du coefficient de corrélation
dans le modèle OPUR (Tableau IV.8).
La valeur maximale de h est bien estimée par le modèle de réseau de neurone (0,397
mm) et le cumul estimé par le modèle OPUR (7,063) est presque égal au cumul mesuré. Il est
nécessaire de coupler le deux modèles afin d’avoir de bons résultats.
Tableau IV.8 : Comparaison entre les paramètres statistiques des différents modèles.
Modèles
h mesurée OPUR Linéaire Polynomial Réseau de neurone
126
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
internet.
Les données météorologiques sont collectées régulièrement par les stations
météorologiques du réseau national. Il s’agit de différents variables climatiques utilisées dans
cette étude (Ta, Td, RH, V, N). Les problèmes rencontrés durant cette partie sont dus à la
couverture du territoire marocain par la grille des stations qui n’est pas assez dense et quelque
fois le manque d’enregistrement horaire d’un paramètre, c’est pour raison qu’on a utilisé
seulement les données enregistrées à 6h00 où le temps est idéal pour la formation de la rosée
(OPUR). Dans cette partie, nous avons utilisé des graphiques à barres pour analyser la rosée
dans les différentes régions du Maroc. On peut comparer la taille des barres dans chaque mois
pour obtenir des informations sur le rendement potentiel des sites. Pour représenter l’humidité
relative, on a utilisé des graphiques à secteurs dont le diamètre peut nous donner des
informations concernant l’ampleur de l’humidité dans les zones étudiées.
127
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
vitesses et des directions du vent qui ramènent les masses d’airs riches en vapeur d’eau
aboutissant à des taux d’humidité variables d’une station à l’autre. En effet, la régression de la
rosée pour quelques stations côtières peut être expliquée par l’état du ciel nuageux ou des
vents violents, entraînant une élévation de la température de la surface dans ces zones. Par
contre dans les régions du centre et de l’est du Maroc, le climat chaud entraîne une faible
humidité relative et par conséquence de faible rendement ou absence de la rosée.
L’étude et l’analyse de l’évolution spatio-temporelle du rendement de la rosée et de
l’humidité relative sont indispensables à une meilleure connaissance du phénomène de la
condensation à l’échelle du Maroc. De plus, les résultats de nos recherches permettent de
constater que ces paramètres changent durant les mois étudiées et on peut parler d'une relative
originalité régionale. Deux zones s'opposent nettement :
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131
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Dans son travail de thèse, Clus O. (2007), a simulé numériquement les condenseurs
radiatifs avec le logiciel PHOENICS (Code généraliste en CFD). Il a ainsi pu comparer
quantitativement l’efficacité thermique de plusieurs systèmes de géométries différentes.
Dans ce travail présent, on a essayé dans le même ordre d’idée de simuler l’écoulement
d’air au niveau de notre site d’étude (Station de Mirleft). La modélisation de la station a été
réalisée en 3D telle que représentée sur la Figure IV.31. Le but de l’expérience numérique est
de comprendre le comportement des 4 condenseurs lorsqu’ils sont soumis à des variations des
différents paramètres régissant les échanges, c’est à dire , le rayonnement thermique (ciel clair
ou nuageux), la vitesse et la direction du vent. On s’intéresse en particulier à la température de
surface Tc le long des condenseurs.
132
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
∂
( ρ φ ) + ∇ • ( ρ V φ ) = ∇ • ( Γφ ∇ φ ) + S φ (IV. 4)
∂ t
Tableau IV.9 : Présentation des différents termes de l’équation de transport pour la variable φ
φ Γφ
Continuité 1 0
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Moment u, v, w µe
Température T ( µl / σ l + µt / σ T )
Turbulence k ( µl + µt / σ k )
Dissipation ε ( µl + µt / σ ε )
IV.9.2 Méthodologie
La pertinence de la simulation numérique des écoulements fluides s’appuie sur un choix
approprié d’un maillage du modèle géométrique (Figure VI.31). La précision des résultats
dépend de la dimension des mailles. La méthode des volumes finis consiste à subdiviser le
domaine d’étude en un nombre fini de volumes et d'établir sur ces volumes des bilans de
masse, de moment et d’énergie. Ceci permet de déduire les températures à la surface des
133
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
condenseurs. Dans une première étape, on crée la géométrie générale en définissant les points,
les lignes et les différents objets qui sont présent dans le domaine de calcul (murs,
condenseurs) et également les objets extérieurs (Entrée, Sortie et Paroi) qui définissent les
conditions aux limites du problème considéré.
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134
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Au niveau du toit avec des murs (Figure VI.32a), les températures prélevées au niveau
de chaque surface différent selon l’emplacement des condenseurs. Celui qui est placé dos à la
direction du vent à une température plus faible (C1), par contre celui en face a une
température supérieure par rapport aux autres (C3) (Tableau IV.10). Il apparaît que C1 avec
vent arrière est le plus favorable à une meilleure condensation, selon Beysens (Beysens et al.
2003) et Clus (Clus et al. 2006) cette configuration permet d’envisager un gain d’efficacité
supérieur à 10 % pour un vent de 1,5 m s-1 correspondant au vent moyen durant les
événements de rosée. On remarque aussi que Tc varie de manière importante à proximité des
extrémités des condenseurs. A cet endroit, l’air se trouve piégé sous l’influence d’un vortex
de recirculation. Ce résultat était déjà montré pour des surfaces inclinées (Condenseur de 30
m2 d'Ajaccio, Muselli, 2002) et l’usine à rosée de Panandhro (Inde) (Clus O., 2007).
Par contre au niveau du toit sans mur (Figure VI.32b), les condenseurs ont des
températures supérieures par rapport au premier cas. La géométrie du toit de la station semble
être bénéfique pour améliorer le rendement de la rosée. La présence de ces coupe-vents à
proximité des condenseurs, se révéle être efficace face aux effets du vent. D’autres études ont
été réalisées sur ce sujet et montrent qu’un brise-vent, contrairement à ce que l’on peut croire
doit être perméable pour être efficace. En effet, le brise-vent doit avoir une porosité
supérieure à 25 % pour permettre de conserver un flux laminaire en aval, de direction
semblable au vent dominant mais de vélocité réduite (Clus, 2007). Pour une porosité optimum
de 35 à 40 % (Melaragno, 1982 ; Guyot, 1999) le produit de la réduction moyenne du vent par
la longueur de la zone protégée est maximum.
135
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Tableau VI.10 : Influence du vent sur Tc des condenseurs installés sur deux toits différents.
résultats obtenus par CFD montrent que la température des condenseurs varie
considérablement pour les deux cas simulés (Tableau IV.11).
L’influence du rayonnement du ciel, c'est-à-dire de la couverture nuageuse sur la
condensation de rosée a été énoncée au paragraphe précédent, la comparaison entre Tc et la
nébulosité montre que Tc augmente avec celle-ci. En effet, le refroidissement radiatif du
condenseur est diminué (Tc élevée) par l’effet de serre dû à la couverture nuageuse.
Nous avons abordé au cours de cette partie l’étude des champs thermique et dynamique
sur les condenseurs. Nous avons procédé à des simulations à l’aide d’un code CFD-
PHOENICS basé sur un schéma de discrétisation en volumes finis des équations qui régissent
les échanges thermiques. Nous avons simulé numériquement le mouvement de l’air autour de
deux types de toits (avec et sans murs) et constaté que la présence de murs autour des
condenseurs est favorable pour diminuer le réchauffement des condenseurs par l’effet du vent.
136
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
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137
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
IV.10 Conclusion
L’analyse de données récoltées durant cette période a permis d’étudier l’amplitude de la
rosée, de la pluie et, dans une moindre mesure, celle du brouillard dans la région de Mirleft.
La quantité de rosée cumulée pour les 12 mois de mesure est 18.85 mm, à comparer à la pluie
48.65 mm. Pour le brouillard, 20 événements ont été signalés durant cette période d’étude,
avec 7 évènements significatifs donnant 1.41 mm. Pour Idhouasksou 7.075 mm de rosée on
été mesurés et 6,500 mm de brouillard seulement durant 3 mois. Le volume de ces eaux
représente presque 40% de l’apport annuel en pluie et apparaît donc une composante
essentielle de l’apport hydrique.
Ce chapitre nous a permis de cerner les relations entre les paramètres climatiques et le
phénomène de la condensation de la vapeur d’eau.
Nous avons préconisé dans ce travail un ensemble de techniques statistiques permettant
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des analyses ciblées pour concevoir des relations entre les paramètres climatiques (ACP),
d’autant plus que nous avons pu faire ressortir les particularités des conditions de la formation
de la rosée. Ces analyses permettent d’identifier des séquences climatiques caractéristiques de
la rosée et leur évolution durant cette année d’étude.
L’ACP est utilisée comme étape préalable à la classification pour deux raisons : pour
son pouvoir de description et son pouvoir de filtrage qui devrait permettre de travailler sur des
coordonnées factorielles moins nombreuses que les variables de départ. L’apport de la
classification hiérarchique ascendante est une opération complémentaire de l’analyse en
composante principale. La typologie se sert de cette méthode pour fournir une autre forme de
synthèse des données. Les individus qui se ressemblent au niveau des variables actives sont
rassemblés dans une même classe. Les classes sont calculées pour que, lorsque l’on passe
d’une classe à une autre, on passe d’une catégorie particulière d’individus à une catégorie
différente. Les nuits avec rosée ont une grande corrélation avec l’humidité atmosphérique, et
les nuits sans rosée semblent très liées à un état du ciel nuageux et à des fortes vitesses du
vent. La logique est donc respectée.
Nous disposons aussi dans ce chapitre d’un ensemble de modèles linéaire, polynomial et
réseau de neurone pour estimer le rendement de la rosée. A ce sujet, une étude de l’équipe
française (OPUR) a éléboré un modèle physique se basant uniquement sur quelques
paramètres climatiques concernant et testé sur une dizaine de région du monde, incluant les
régions tropicales, où notre équipe a mené des recherches sur ce phénomène.
138
Chapitre IV : La rosée dans la région de Mirleft
Par ailleurs, cette modélisation nous a aidé à déterminer la rosée dans une quinzaine de
sites au Maroc. Une analyse spatio-temporelle du rendement de la rosée et de l’humidité
relative a permis une meilleure connaissance du phénomène de la condensation à l’échelle du
pays. De plus, les résultats de nos recherches permettent de constater que ces paramètres
changent durant les mois étudiés et on peut parler d'une relative originalité régionale.
Dans le but de déterminer la qualité de l’eau de rosée récoltée à Mirleft par rapport à
celle d’autres régions dans le monde (Croatie, Bordeaux et Ajaccio), une étude chimique et
biologique a été réalisée. Le chapitre qui suit, présente les analyses effectuées et les résultats
obtenus.
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139
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
V.1 Introduction
Lors de la condensation de la vapeur atmosphérique sous forme de pluie ou de rosée,
l’eau dissout des minéraux (aérosols), se sature et précipite d’autres minéraux. Par suite, elle
acquiert une composition chimique qui est le résultat de ses interactions avec l’atmosphère, et
l’influence qui est fonction de facteurs externes naturels ou anthropiques.
L’eau joue donc deux rôles complémentaires : (Bakalowicz, 1979)
Réactif chimique qui dissout les minéraux et les matières organiques.
Agent transporteur d’énergie et de matière.
L’analyse physico-chimique de la rosée nous renseigne sur la qualité de l’eau issue de la
condensation de la vapeur d’eau atmosphérique. Ce phénomène est dû au refroidissement
radiatif à la surface d’un condenseur constitué d’un Foil spécifique produit par l’association
OPUR.
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La composition de cette eau est enrichie par la dissolution des gaz environnants et des
petites particules qui se déposent sur la surface du condenseur (Beysens et al, 2006).
Comparée aux études physiques et météorologiques, la qualité de l'eau de rosée a été l'objet de
peu de recherches (Pierson et al (1986), Mulawa et al (1986), Okochi et al (1996), Pierson et
al (1988), Pierson et Brachaczek (1990), Sceller (2003)). Des analyses chimiques ont été
réalisées dans quelques régions du globe, au Chili (Rubio et al, 2002), au USA (Mulawa et al,
1986), au Japon (Chiwa et al, 2003) et en Jordanie (Jiries, 2001), dont les caractéristiques
étaient différentes. L'eau de la rosée est très corrosive au Chili avec une concentration ionique
élevée, très acide au Japon avec une haute concentration des sulfates et des nitrates, et
légèrement alcaline et faiblement minéralisée en Jordanie. En Corse, les caractéristiques de la
rosée sont comparables à celles de la Jordanie avec une alcalinité plus forte (Muselli et al,
2002, 2006b). Une étude sur une année de la chimie et de la bactériologie de la rosée
effectuées à Ajaccio (Muselli et al, 2002, 2006b) et Bordeaux (Beysens et al, 2005) a permis
de caractériser la qualité de l’eau de rosée.
Dans ce travail, on présente une étude de comparaison de la composition chimique de
l'eau de rosée et de l’eau de pluie récoltées dans la région de Mirleft au Sud Ouest du Maroc.
La comparaison entre ces sources nous donne une idée sur l'influence possible du substrat de
condensation et de la contribution potentielle des aérosols atmosphériques. Dans cette
période, les mesures ont été effectuées sur 28 événements de rosée et 9 événements de pluie.
La conductivité électrique EC et le pH ont été mesurés immédiatement à la fin de chaque
prélèvement. Les anions majeurs (Cl-, NO3-, HCO3- et SO4) et les cations majeurs (K+, Mg2+,
140
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Na+ et Ca2+) ont été analysés au Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique
(CNRST) dans les laboratoires de l’Unité d’Appui Technique à la Recherche Scientifique
(UATRS) de Rabat.
Les données présentées dans ce chapitre sont issues des campagnes de prélèvements
réalisées de mai 2007 à avril 2008.
Nous avons choisi de considérer tout d’abord les paramètres phusico-chimiques mesurés
un à un afin de les comparer à ceux publiés dans d’autres travaux de recherches pour
discerner leur comportement vis-à-vis de la position géographique et de certains paramètres
tels que la vitesse et la direction du vent, puis d’utiliser des analyses multidimensionnelles
dont l’Analyse en Composantes Principales (ACP) afin de déterminer les groupements
d’éléments chimiques et leurs origines probables.
Nous pouvons aussi remarquer que les résultats présentés dans cette partie ont un intérêt
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dans le cadre de la la caractérisation du site prospecté qui montre qu’il se trouve dans une
zone où les activités anthropiques sont limitées (exploitation de la rosée envisageable).
141
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
en NO3- et SO42- (responsable des pluies acides anthropiques), des produits chimiques comme
le plomb et les hydrocarbures.
142
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Depuis les années 1980, les analyses par l’ACP sont de plus en plus utilisées en écologie
aquatique car ces méthodes se révèlent être des outils utiles pour identifier les paramètres
importants pour la gestion des eaux de surface. De nombreuses études ont récemment été
menées afin de trouver les paramètres physico-chimiques les plus pertinents pour estimer la
qualité des eaux, visualiser son évolution au cours du temps et organiser la gestion de d’eau.
L’ACP est aussi couramment utilisée dans les études prenant en compte à la fois l’influence
des facteurs climatiques et des facteurs anthropiques sur l’eau de pluie afin de distinguer par
exemple, l’origine de certains paramètres chimiques (Zhang et al 2007, Báez et al 2006, Báez
et al 2007, Cecilia et al 2007).
143
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
pollution d’origine agricole. Les nitrates proviennent également des eaux usées domestiques
non traitées. Dans notre étude, son origine probable se trouve dans les excrétions des insectes,
oiseaux ou petits mammifères venant s'abreuver en eau de rosée au condenseur.
144
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
taux de condensation est intense (volume élevé), plus ces substances seront diluées et par
conséquence, la neutralisation des gaz (NOx, SOx) responsables de l’acidité de l’eau sera
abaissée. De plus, les variations saisonnières des pH (rosée et pluie) signifient que le volume
ne peut être la seule variable (Beysens et al ; 2005). Le pH évolue suite aux contaminations
d’espèces acides et aérosols alcalins ; ces composantes atmosphériques sont influencées par
les activités anthropiques, les conditions climatiques (vitesse et direction du vent) ainsi que
les événements de pluie précédents qui dégagent les aérosols de l’air avant les mesures (Ali et
al ; 2004).
145
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
146
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
indique la nature alcaline de l’eau et s’il est supérieur, il indique la présence des anions libres
responsable du pH faible. La chimie de la rosée et de la pluie montre qu’elle est beaucoup
plus riche en éléments que celle d’autres régions (Bordeaux), cette différence est due aux
fortes contributions des apports désertiques qui caractérisent la région d’étude (Tableau V.3).
Elle est à noter que cette composition chimique respecte les normes de l’Organisation
Mondiale de la Santé OMS sauf pour le Cl-, Mg²+. Pour le Zn, on a enregistré deux valeurs
élevées dues à l’utilisation des plaques galvanisées au lieu du foil, ce qui montre l’influence
de la surface de collecte sur la chimie de l’eau de rosée et de pluie.
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151
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Tableau V.3 : La chimie de l’eau de rosée à Mirleft comparée avec celle de pluie, WHO et
l’eau de rosée d’un autre littoral océanique (Bordeaux, France).
Tableau V.4 : Ecart relatif en pourcent entre les extremums des concentrations.
152
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Quelle que soit la fraction considérée, les pourcentages obtenus oscillent entre 100 %
pour le Pb et 3752 % pour le SO42, ce qui traduit une forte hétérogénéité des résultats. En
prenant comme borne de classement une valeur d’écart relatif de 100 %, qui équivaut à un
rapport Cmax/ Cmin = 2, il est possible de distinguer que tous les éléments chimiques de la rosée
et de pluie sont hautement variables (Ecart > 100 %).
En considérant la rosée, seul le plomb (Pb) dispose d’une valeur d’écart égale à 100 %.
De plus, les pourcentages calculés pour la rosée sont tous inférieurs aux taux relevés pour la
pluie à l’exception de Cl- et Cu.
Suivant les éléments de chaque ressource, l’amplitude entre les teneurs extrêmes met en
évidence l’existence de variations temporelles plus ou moins marquées. Cette approche reflète
les écarts de concentration pouvant exister au fil du temps mais ne renseigne pas sur le
comportement dans le temps. Il est de fait nécessaire de déterminer pour ces éléments
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Dans la plupart des échantillons, le comportement temporel de Ca2+ est en rapport avec
le pH, ceci s’explique par l'incorporation des particules de la poussière dans les gouttes de
rosée qui s’est accompagnée d’une forte augmentation du Ca2+ dissous et du pH. De la même
façon, les concentrations élevées de Ca++ sont aussi associées avec les hautes concentrations
153
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
de Mg2+, SO42- et NO3-. Ces observations suggèrent que les sources terrestres ont influencé la
composition ionique de l’eau échantillonnée et l’acidité de la rosée et de la pluie s'est
probablement neutralisée par Ca2+ et Mg2+. On remarque dans ces échantillons, la même
évolution temporelle pour le Cl- et le Na+ qui proviennent probablement de la même source
(NaCl marin).
L’eau de pluie
La figure V.8 récapitule l’évolution temporelle des éléments chimiques de quelques
épisodes pluvieux de l’année d’étude. Toutes les précipitations ont été prélevées et analysées,
sauf des épisodes où on n’a pas pu collecté ces échantillons (50% des données).
La hauteur d’eau précipitée pendant cette période à Mirleft est de 48.65 mm. Cette
année était une année faiblement pluvieuse. Les pluies les plus concentrées en éléments
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dissous sont les premières pluies, mais aussi celles qui arrivent en fin de saison de pluie. Les
premières sont riches en poussières et aérosols accumulés pendant toute la saison sèche dans
l’atmosphère, les autres sont riches en poussières car elles ont lieu après les vents chauds
provenant du désert et chargés en poussières.
154
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Figure V.7 : Variation temporelle des ions dans l’eau de rosée (unité : meq/L).
155
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Figure V.8 : Variation temporelle des ions dans l’eau de pluie (unité : meq/l).
156
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
volume total de la rosée en saison sèche est 3,11 mm comparé à 6,11 mm en saison de
transition et 9,63 en saison humide (Tableau V.5).
Figure V.9 : Variation saisonnière des éléments chimiques de la rosée durant la période
d’étude (Mai 2007- Avril 2008). (a) Ordonnée gauche : Ca2+. Ordonnée droite : K+, NO3- and
SO42-. (b) Ordonnée gauche : Na+ and Cl-. Ordonnée droite : Mg2+.
157
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Tableau V.5 : Comparaison entre la saison humide, de transition et sèche pour la période
d’étude.
158
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
(origine marine ou terrestre) sur la saison de transition et sèche, aboutit, sur la période, à
l’agitation de l’atmosphère (vitesses du vent élevées) et l’apport des aérosols d’origine
terrestre ou marin.
159
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
aussi observées entre l'espèce du sel de mer Na+ et Cl- avec un coefficient de corrélation de
0,981 indiquant leur source marine commune. Pour Mg2+, NO3- et SO42-, ils présentent une
bonne corrélation à la fois avec Ca2+ et K+ et avec Na+ et Cl- induisant ainsi des origines
diverses. Les bonnes corrélations observées entre les sulfates et les nitrates peuvent être
attribuées à la ressemblance de leurs comportements chimiques dans la rosée. Leur coefficient
de corrélation est 0.895.
160
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
161
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Les corrélations observées dans les précipitations locales (rosée et pluie) peuvent être
causées par les réactions chimiques atmosphériques des acides H2SO4, HNO3 et HCl avec les
composés alcalins riches dans les matières "carbonates" portées dans l'atmosphère par le vent.
Cela montre l’influence du sol sur la chimie des précipitations (Khemani et al., 1985 ; Applin
and Jersak, 1986 ; Munger, 1982 ; Varma, 1989 ; Casado et al., 1992).
Les événements NaCl peuvent être considérés comme des arrivées massives de la source
NaCl, ici majoritaires par rapport aux autres sources. Il existait plusieurs sources possibles de
NaCl : l’océan Atlantique, le désert au sud de la région d’étude riche en sels des Sebkha
(Kabbachi, 1998) et l’influence des caractéristiques de la géologie et de la pédologie de la
région. Dans notre cas, compte tenu de la position géographique de notre station situé à 200 m
de l’océan et l’éloignement du Sahara marocain, la source océanique devrait jouer le rôle
majeur.
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Les concentrations en Ca2+ et SO42- se corrèlent mieux dans la rosée que dans la pluie.
L’origine de ces éléments peut être les zones évaporitiques du Sahara marocain le long du
bassin Tarfaya-Laayoun qui contient du gypse dans les Sebkhas qui peuvent donc émettre
directement des microcristaux de gypse. Cependant, cette source de gypse primaire ne paraît
pas assez massive pour expliquer les fortes concentrations dans la rosée. Dans les Alpes
(Ronseaux and Delmas, 1988), les poussières d’origine saharienne sont de nature
principalement carbonatée mais elles sont attaquées par l’acidité atmosphérique H2SO4,
HNO3, HCl au cours de leur transport. On peut envisager de même dans la région d’étude, la
formation de gypse secondaire par réaction du carbonate de calcium avec l’acide sulfurique :
Les valeurs élevées du pH sont dues à la neutralisation de l’acidité par les éléments
alcalins. Cette neutralisation a été confirmée par une bonne corrélation entre les ions acides
SO42- et NO3- et les cations majeurs Ca2+, K+ et Mg2+.
162
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
et biomasse brûlée (Zunckel et al. 2003), le nitrate dans la rosée peut dériver d'autres sources
comme les excrétions des insectes, oiseaux ou petits mammifères venus au niveau du
condenseur pour s’alimenter en eau de rosée au condenseur. Une partie de l’azote du sol
regagne l’atmosphère suite à l’action des bactéries qui dégradent les nitrates en N2O puis en
N2 qui sont libérés dans l’atmosphère. A l’inverse, une partie de l’azote atmosphérique
s’incorpore dans la biosphère et se transforme en nitrate grâce à l’énergie des éclairs qui
favorise les liaisons d’atomes d’azote et d’oxygène et donc la production de NO3- que rosées
et pluies ramènent au sol. Le poids d’azote ainsi précipité à la surface du sol est estimé à 1 à
10 Kg/ha/an, voir d’avantage si les orages sont fréquents dans la zone concernée (L’hirondel,
1996).
Le deuxième composant (facteur 2) est définit par Cl- et Na+, Mg2+ et SO42-.
L'association de Cl- et Na+ dans ce composant paraît être dû au sel marin riche en NaCl. Les
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deux éléments Mg2+ et SO42- peuvent être considérés comme les ions d’origines diverses
dans la rosée parce que Mg2+ vient bien que principalement de sources marine et peut être
aussi de sources continentale (sol local) et les sulfates SO42- sont issus de la dissolution des
oxydes de soufre (H2SO4) générés par les activités anthropiques. Ce composant couvre 40.73
% de la variance totale.
163
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Tableau V.8 : Corrélations entre les variables et les facteurs issus d’une ACP (Rosée).
164
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Les résultats présentés dans le Tableau V.10 montrent que Ca²+ et K+ sont d’origines
non marines avec un pourcentage de 90,14% et de 51,86% pour la rosée et 91,46% et 94,18%
pour la pluie. Le Mg²+ dans l’eau de rosée semble affecté par les particules du sel de mer
ainsi que le Cl- dont le %SSF est respectivement égal à 84,47% et 74,42%. Dans la pluie, on
remarque les mêmes constatations avec 79,85 %SSF et 84,21 %SSF. Ces pourcentages
indiquent la contribution possible d’autres composants, probablement du sol.
Tableau V.10 : Comparaison entre des ratios des ions par rapport au Na+ de l’eau de mer avec
ceux de la rosée et de la pluie.
165
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
Figure V.10 : Comparaison entre les éléments alcalins (Ca2+, K+ et Mg2+) et les ions acides
(SO42- et NO3-) dans l’eau de rosée.
166
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
167
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
diminution de concentration au cours des périodes où la condensation est intense. Pour les
ions dérivés du sel marin (Cl-, Na+, Mg2+), on observe une diminution de leurs concentrations
avec les grands rendements de rosée (Figure V.11a, V.11c). Les espèces dites dérivées du sol
Ca2+ et K+ responsables de l’alcalinité de l’eau de rosée et les ions acides NO3-, SO42-
présentent la même évolution en fonction du volume et du temps de condensation (Figure
V.11b, V.11d).
La direction et la vitesse du vent influencent les trajectoires des masses atmosphériques
d’origine marine ou terrestre et par conséquent la variation des concentrations chimiques de la
rosée. Pendant la période sèche et de transition où l’atmosphère est agitée par les vitesses des
vents élevés, on remarque, que les concentrations en Ca2+ et K+ augmentent grâce à la
mobilisation des aérosols aux alentours du système de collecte, ceci coïncide avec la
diminution du volume d’eau condensé (Figure V.12).
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168
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Figure V.11 : Corrélation entre les ions (mEq/l) avec le volume de rosée (V en ml) et le temps
de condensation (dt par heure). Les sels marins (Na+, Cl-: ordonnée gauche, Mg2+ : ordonnée
droite) dans (a et c). Les espèces dérivés du sol (Ca2+ : ordonnée gauche, K+: ordonnée droite)
sont dans (b et d). Les ions (NO3-, SO42-, l'ordonnée droite) dans (b et d).
169
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
pastel-00547593, version 1 - 16 Dec 2010
Figure V.12 : Corrélation entre les ions (mEq/l) avec la vitesse du vent (m/s). (a) ordonnée
gauche : V/10 (ml), Na+ et Cl-. Ordonnée droit : Mg2+. (b) ordonnée gauche : V/50 (ml) et
Ca2+. Ordonnée droit : K+, NO3- et SO42-.
170
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
la température de l’air et sa sécheresse sont plus élevées. Elle est donc plus importante dans
un climat aride tel que celui de Mirleft. Il y a là une influence essentiellement climatique qui
entraîne une certaine zonalité.
Les activités humaines, les poussières terrestres et en plus les gaz à effet de serre,
rejettent dans l’atmosphère des particules en suspension que l’on appelle les particules
d’aérosols. Ces particules représentent une quantité importante accumulée dans l’atmosphère
et peuvent influencer la chimie de la rosée. Trois principales causes peuvent être dégagées
pour expliquer la zonalité de la rosée : la variabilité spatiale des concentrations d’aérosols,
leur variabilité temporelle et enfin la diversité des sources d’émissions et des types d’aérosols.
171
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
172
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
(Figure V.13.B), ont passé très peu de temps au dessus du continent et proviennent
essentiellement de l’océan atlantique.
L’étude des rétro-trajectoires nous permet de montrer qu’il existe une relation entre la
forte concentration en élément chimique de la rosée (pH élevé) de la région et l’origine
continentale (désertique) de la masse d’air correspondante à Mirleft.
Les informations fournies par les champs de vents et les rétro-trajectoires nous
permettent ainsi de fournir la conclusion suivante : la masse d’air traversée au dessus de
Mirleft se caractérise par une origine mixte ; océanique et continentale (désertique).
Au niveau de Zadar (Figure V.14), des variations au niveau du pH ont été observées
dans l’eau de rosée et de pluie lors des mesures effectuées de 2004 à 2007. Ces variations
s'expliquent par les influences antagonistes des aérosols originaires de l'environnement
continental : des épisodes avec un pH le plus élevé sont observés dans les situations où les
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masses d'air arrivent des régions arides d'Afrique du Nord, expliquant l'enrichissement
observé en calcium et des épisodes de pH faible sont observés lorsque des masses d'air
passent au-dessus des régions industrielles européennes, principalement attribuées à la
pollution par l'acide sulfurique.
En effet, les particules d’air ont pour origine l’Afrique du nord deux jours avant le
05/08/2004 (A) et le 24/05/2005 (C), ce qui signifie qu’elles ont passé les 48 dernières heures
au dessus de l’Afrique et de la Méditerranée. Cette masse d’air s’enrichit d’humidité et elle
vient en Croatie comme un vent (JUGO) chaud et humide riche en aérosol sans doute
responsable du pH élevé. Par ailleurs, les masses d’air rencontrées le 01/01/2005 (B) et
19/10/2005 (D) où le pH est faible, proviennent essentiellement du nord, ce vent (BORA) est
froid et sec.
Sur la figure V.15, on constate que selon leur nature, les diverses sources d’aérosols sont
globalement réparties selon des régions distinctes. Ainsi, les panaches d’aérosols issus des
sources urbaines (industrie, transport, utilisation domestique) sont répartis principalement
dans l’hémisphère nord (Zadar et Bordeaux), alors que les émissions de poussières minérales
se situent au niveau des déserts comme celui du Sahara par exemple proche de Mirleft. À ces
répartitions complexes des sources d’émissions sur le globe, s’ajoutent des évolutions
temporelles propres à chacune. En effet, les sources liées aux activités urbaines émettent
régulièrement alors que les émissions désertiques sont sporadiques, dépendant des conditions
de vent et d’humidité.
173
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
pastel-00547593, version 1 - 16 Dec 2010
Figure V.13 : Rétro trajectoires à 2 jours des masses d’air sur le site de Mirleft, à différentes
altitudes (▬ à 100 m, ▬ à 500 m, ▬ à 1500 m). Sur les tracés, les symboles indiquent la
position des masses d’air toutes les 6 heures. Les trajectoires sont calculées à partir du
système Hysplit du Air Resources Laboratory (National Oceanic and Atmospheric
Administration, USA) ; http://www.arl.noaa.gov/ready/open/hysplit4.html.
174
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
pastel-00547593, version 1 - 16 Dec 2010
Figure V.14 : Rétro trajectoires à 2 jours des masses d’air sur le site de Zadar, à une
altitude de 100 m par rapport au niveau de sol. Sur les tracés, les symboles indiquent la
position des masses d’air toutes les 6 heures.
175
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
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Figure V.15 : Répartition des aérosols dans le monde. (A) : Index des aérosols enregistrés par
le radiomètre POLDER en juin 1997. Les contours blancs indiquent les sources urbaines, les
contours jaunes précisent les panaches de poussières minérales, et enfin les contours noirs
montrent les zones de panaches de feux de brousse. (Source : base de données mise à
disposition par l’équipe "MODIS Atmosphere" du centre de la NASA Goddard Space Flight
Center). (B) : Tempête au large de la côte ouest africaine où les poussières s'étendent vers
Mirleft. (C) : Transport de poussières désertiques provenant de la bande saharienne au dessus
de la méditerranée vers Zadar.
176
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
le meilleur marqueur de pollution biologique) est inférieure à 1000 Unités Formant Colonies
(UFC) par litre d’eau.
177
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
V.8 Conclusion
L’analyse chimique de la rosée et de la pluie des échantillons récoltés durant cette
période a permis d’étudier la potabilité de ces eaux et de les comparer avec celles d’autres
régions. Le pH de la rosée et de la pluie est respectivement égal à 7,4 et 6,85. La composition
chimique révèle l’abondance du Na+, Ca²+, Mg²+ pour les cations et Cl- pour les anions avec
des concentrations très importantes dans l’eau issue de la condensation de la vapeur
atmosphérique. La teneur élevée en SO42- par rapport à NO3- suggère qu’il est l’ion
majoritairement responsable du faible pH. Cette acidité est neutralisée en première partie par
Ca²+ dont le facteur de neutralisation est le plus important en le comparant avec Mg²+ et K+.
Les corrélations observées dans ces précipitations locales (la rosée et la pluie) sont très
probablement causées par les réactions des acides H2SO4, HNO3 et HCl avec les composés
alcalins riches dans les matières carbonate portées dans l'atmosphère par le vent. Cela montre
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l’influence du sol sur la chimie des précipitations (Casado et al. 1992). Les événements NaCl
peuvent être considérés comme des arrivées massives de la source NaCl, ici majoritaires par
rapport aux autres sources. Il existait deux sources possibles de cet élément ; l’océan
Atlantique et l’influence des caractéristiques de la géologie et de la pédologie de la région.
Dans notre cas, compte tenu de la position géographique de notre station située à 200 m de
l’océan, la source océanique devrait jouer un rôle majeur. L’analyse en composantes
principales (ACP) sur nos données a permis d’évaluer deux composants qui explique 88,29 %
de la variance totale dans la rosée et qui ont été interprétés comme deux sources des éléments
chimiques ; une océanique et l’autre provenant du sol. Ceci est confirmé par le calcul de la
fraction du sel marin (Sea-salt fraction ; SSF) qui indique que la majorité des composants
chimiques ne sont pas influencés par la mer et qu’il existe une contribution possible des autres
composants que l’océan.
A partir de nos résultats, on peut justifier les variations temporelles et notamment
saisonnières observées sur la période étudiée par les variations climatiques durant l’année
d’étude et l’existence de variations saisonnières de la précipitation. Au cours des périodes
pluvieuses (saison humide), l’atmosphère, est soumise à un phénomène de lessivage plus
intense que lors des périodes plus sèches. La direction et la vitesse du vent influencent la
trajectoire des masses atmosphériques (origine marine ou terrestre) sur la saison sèche et de
transition, aboutit, sur la période à l’agitation de l’atmosphère et l’apport des aérosols. Par
exemple l’évolution temporelle de la composition chimique de la rosée en Ca2+ et K+ présente
un cycle saisonnier caractérisé par des maxima en saison de transition et sèche, et des minima
178
Chapitre V : Analyse physico-chimique de l’eau de rosée
sur la période humide. Pour ces deux éléments, la rupture de profil intervient autour de début
octobre et fin décembre et coïncide avec de fortes précipitations, de forts rendements de rosée
et des vitesses de vent faibles.
Au vu des différents tracés des principaux rétros trajectoires observées, il est possible
d’envisager une origine saharienne pour justifier des flux en éléments d’origine continentale,
les éléments de sels de mer (NaCl et MgCl2) étant associés à des sources océaniques.
La chimie de la rosée de la région de Mirleft montre une forte alcalinité par rapport à
celle de Zadar (Croatie) et Bordeaux (France). Cette distinction est probablement due à la
zonalité climatique ainsi que la nature des aérosols dans chaque secteur.
On général, l'eau de rosée est directement, potable, puisque sa richesse en minéraux n'est
pas un problème en soi. La présence minime de bactéries rend cette eau potentiellement
consommable après un traitement antibactérien contre les micro-organismes par des systèmes
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de microfiltration. Il faut préciser que cette étude a été menée dans une région donnée
(Mirleft) où il n’y a pas de pollution industrielle. Il existe les régions sèches telles que les
zones du Sud-Ouest au bord de l’Océan Atlantique, caractérisées par de forte humidité,
peuvent ainsi utiliser cette ressource supplémentaire de l’eau potable.
179
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
VI.1 Introduction
La collaboration de recherche liant les équipes française et marocaine avait pour but
l’évaluation de la ressource rosée en climat aride dans la région de souss Mass et
spécifiquement à Mirleft. L’étude détaillée des mesures physiques de rendements en fonction
des paramètres environnementaux a été longuement détaillée aux chapitres précédents. Les
résultats en termes de rendement ainsi que les analyses chimiques de l’eau de rosée effectuées
montrent un potentiel intéressant pour la rosée comme ressource d’appoint en eau de qualité.
Le succès du condenseur de démonstration dans différentes régions où notre équipe a réalisé
ces recherches nous à inciter à équiper des systèmes de collectes à Idousskssou (8 km SE de
Mirleft) où des mesures préliminaires sur le toit de l'école avaient déjà eu lieu par OPUR et des
élèves de l'Ecole des Mines de Douai.
De nos jours comme dans un passé récent, la mise en valeur des ressources en eau des
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régions arides est axée sur des projets de grande irrigation. Ces projets offrent cependant peu
d'avantages directs pour le petit exploitant agricole ou le nomade qui doivent survivre dans les
contraintes de leur environnement sans bénéficier de nouvelles technologies adaptées à leurs
besoins. Heureusement, la collecte de l'eau est l'une des méthodes d'amélioration des conditions
d'existence de ces populations.
Le financement du projet a été couvert par l’association OPUR grâce à un prix décerné à
Owen Clus et avec le soutien de Marc Muselli lors d’un évènementiel Festiventu / Université
de Corse de l’édition 2007 du festival du vent de Calvi (Corse, France). L’enveloppe de 10 000
€ est attribuée par la compagnie Corsica Ferries pour le financement d’un projet à haute valeur
environnementale et de promotion du développement durable.
Pour la réalisation pratique de ce projet, le doctorant bénéficiait de la venue de trois
membres de l’OPUR, Owen Clus pour la conception des condenseurs, Marc Durand en soutient
logistique et Céline Eudier pour la réalisation d’un film pédagogique sur le projet. La
population locale et l’implication de l’Association de développement local IMRJANE ont été
essentiels à la bonne marche des travaux, si bien que les efforts des équipes ont abouti à
l’installation de trois systèmes (135,7 m² au total) et un filet de récupération de brouillard pour
comparaison. Tous les systèmes sont aisément accessibles au niveau du sol :
Une toiture terrasse (40,6 m²) reconstituée sur la dalle de couverture d’une
citerne.
Une toiture double pente (21,2 m²) a été installée sur une citerne délabrée et qui
a donc été réhabilitée pour le stockage des eaux collectées.
180
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
181
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
VI.2.2 Installation
VI.2.2.1 Condenseur Terrasse (40,64 m²)
La dalle de la citerne a premièrement été surmontée d’un parapet afin de retrouver une
configuration de toiture terrasse traditionnelle. La particularité de cette « toiture » type étant
qu’elle est librement et aisément accessible pour la visite du démonstrateur. La Figure II.2
détaille étape par étape l’installation du condenseur terrasse sur la citerne. Il se compose de
matériau de type plaque galvanisé blanc avec peinture spécial type OPUR pour favoriser la
condensation. Soit 22 plaques de 106 cm de longueur et 200 cm de largeur (environ 40,67 m²)
avec une épaisseur de 0,75 mm. Ils sont tendus sur les plaques d’isolant de polystyrène de 2 cm
d’épaisseur.
182
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
pastel-00547593, version 1 - 16 Dec 2010
Figure VI.1 : Aperçu du site dans son état initial. (a) Vue général du village. (b) Le site se
trouve en contrebas du village dans une pente qui n’est pas exploitée, ce qui est très intéressant
pour nous car notre installation ne perturbera pas les habitudes des habitants. (1) : Condenseur
Terrasse (40,64 m²). (2) : Condenseur toiture double-pente (21,2 m²). (3) : Condenseur sur terre
plein (73,8 m²).
183
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
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Figure VI.2 : Installation du condenseur terrasse, maçonnerie, peinture, pose des plaques et
première rosée. (a et b) : Aménagement de la citerne par une ceinture maçonnée de hauteur 1m.
(c et d) : Peinte et installation des plaques sur la terrasse. (e) : Vue d’ensemble du condenseur
terrasse. (f) : condensation de la rosée sur les plaques.
(Photographies : Imad Lekouch et Owen Clus).
184
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
Figure VI.3 : (a) : rehaussement de la citerne par des parpaings. (b) : mise en place du faîtage
(c) : vue finale du condenseur double pente, les gouttières des condenseurs terrasse et double
pente collecte de l’eau vers le même système de mesure à l’intérieur de la citerne aménagée.
(photographies : Imad Lekouch et Owen Clus).
185
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
Figure VI.4 : Terrassement et stabilisation de la terre pleine, mise en place du film polymère. (a
et b) : Aplanissement du sol et création de pente légère par l’apport de roche et de terre meuble.
(c) : L’équipe d’OPUR (Céline EUDIER, Marc DURANT, Owen CLUS et Imad LEKOUCH)
travaillent la nuit pour achever le condenseur au sol. (d) : vue finale du condenseur.
186
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
(2006) concluait sur le fait qu’un condenseur suspendu plan de 30 m² condensait environ 14%
de plus que son homologue bâti au sol (type « dune »).
187
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
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Figure VI.5 : (a) rendements de rosée pour le condenseur toiture terrasse (40,6 m²) et le
condenseur toiture double pente (21,2 m²) (229 jours de mesure). (b) Rendements de rosée
mesurés sur le condenseur au sol de 73,8 m².
188
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
Figure VI.6 : Installation de 40 m² du filet à brouillard, pose des madriers et des filets. (a et b) :
installation des poteaux de bois. (c) : emplacement des filets entre les poteaux et sur des câbles
d’acier. (d) : vue finale du filet à brouillard. (photographies : Imad Lekouch et Owen Clus).
189
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
VI.3 Conclusion
La récupération des eaux atmosphériques (rosée, brouillard et pluie) est un enjeu majeur,
à plusieurs niveaux :
Niveau écologique : les régions arides connaissent aujourd’hui des problèmes
d’approvisionnement en eau potable. Déjà, certaines régions subissent des restrictions quant à
l’utilisation de l’eau potable en période estivale, et ces problèmes risquent de se poser de plus
en plus dans les années à venir. La récupération de ces eaux est une réponse concrète et
efficace.
Niveau économique : alors que le prix de l’eau potable est en constante augmentation,
même si les économies réalisées par l’utilisation des réservoirs n’apparaissent qu’au bout d’un
certain temps suivant l’usage désiré et les techniques employées, elles sont significatives sur la
consommation d’eau potable.
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Cette pratique nécessite maintenant une incitation de la part des gouvernements afin de se
généraliser dans les zones où les pénuries d’eaux sont accentuées et les conditions climatiques
sont favorables à la récupération de ces eaux.
Le but de la collecte de ces eaux est soit d'augmenter les ressources en eau existantes, soit
de fournir de l'eau là où il n'existe pas d'autres sources ou lorsque les coûts d'une mise en valeur
sont prohibitifs. Ainsi, il s'agit de fournir de l'eau en quantité et en qualité suffisantes pour
l'utilisation prévue.
Un système de collecte de l'eau consiste essentiellement en une surface de captage, qui
peut être constituée de surfaces naturelles ou artificielles (ou d'une combinaison des deux) et en
une installation de stockage de l'eau. Il existe, comme on peut s'y attendre, de nombreuses
configurations possibles. La stratégie retenue dépend d'un certain nombre de contraintes, telles
que :
la quantité et la qualité de l'eau nécessaire pour satisfaire les besoins ;
la quantité, la répartition saisonnière et la variabilité des précipitations ;
les matières premières, la main-d'oeuvre et l'équipement disponibles ;
les dispositions à prendre pour l'entretien ;
l’acceptation de la communauté locale.
De nombreux systèmes de collecte de l'eau ont été installés dans les régions arides du
monde. Bien que nombre d'entre eux en soient au stade expérimental, la plupart ont été des
succès. On peut en trouver des exemples au Mexique, en Inde, en Croatie et d'autres sont
actuellement planifiés et exécutés ailleurs.
190
Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou
Un aspect connexe de la collecte de l'eau encore tout nouveau est la collecte de la rosée,
qui constitue une importante source d'eau dans des zones comme le Sud Ouest marocain.
Il est à noter que les systèmes de collectes de rosée sont complémentaires de la collecte
de la pluie. Ils donnent un "plus" à la pluie.
Si collecte de pluie existant, un léger aménagement (peinture hydrophile par additif, ou
foil +revêtement thermique) permet de récolter la rosée et le brouillard. Les bâtiments habités
bénéficient en outre de climatisation passive.
Si condenseurs de rosée installés, ils collectent aussi bien pluie et petites précipitations et
brouillard.
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191
Conclusion générale
Conclusion générale
Un tiers de l'humanité vit déjà en état de stress hydrique, et parmi eux, 1,5 milliards
d'habitants n'ont pas accès à l'eau potable. Le tarissement progressif des rivières et des lacs,
l'abaissement de nombreuses nappes profondes surexploitées et la dégradation accélérée de la
qualité de l'eau dans certaines régions du monde poussent à s'intéresser aux ressources en eau
non conventionnelles. La récupération de l’eau de pluie est l'une des solutions envisageables,
mais d'autres ressources moins connues ne sont pas à négliger. En effet, si l'eau liquide
renouvelable sur les terres habitées atteint 12 500 km3, l'eau présente dans l'atmosphère
terrestre s'élève à 12 900 km3. Formée pour 98% d'eau sous forme de vapeur et 2% sous forme
condensée (nuages), elle pourrait devenir une ressource supplémentaire en eau potable pour de
nombreuses régions du monde. Même les pays les plus chauds possèdent de l'eau dans leur
atmosphère. Les techniques se développent ainsi pour récupérer l'eau contenue dans l'air sous
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192
Conclusion générale
Plusieurs dizaines d’échantillons d’eau de rosée issus des condenseurs radiatifs et d’eau de
pluie ont été analysés (à Mirleft et d’autres régions du monde). Les eaux de rosée recueillies se
sont révélées potables selon les normes de qualité imposées par l’Organisation Mondiale de la
Santé et la directive européenne en vigueur.
Enfin, un important savoir faire a été accumulé au cours de ce travail de thèse. Tout
d’abord, de nouvelles procédures et systèmes de mesures automatisés en l’absence de contrôle
humain ont été mis au point. Une station a été installée en autonomie à Mirleft. Des
condenseurs standard avec foil ou de tôle peinte (peinture radiative expérimentale) sur laquelle
plus de 92 % du volume d’eau s’écoule par entraînement gravitaire ont été installés dans le
village d’Idoussakssou et ont permis d'augmenter les ressources en eau existantes. Il s'agit de
fournir de l'eau en quantité et en qualité suffisantes pour l'utilisation prévue.
« La récupération de la vapeur d’eau atmosphérique pour les besoins des humains qui
n’a pas encore été exploitée à grande échelle, pourrait donc devenir une réalité dans le futur.
Bien que la quantité d’eau récupérée à l’heure actuelle reste marginale, l’intérêt de cette
méthode réside dans la possibilité d’obtenir de l’eau même dans les régions sèches, y compris
les déserts. Peut-être trouvera-t-on un jour un procédé optimal de condensation pour que notre
eau devienne bon marché et écologique » (Beysens et al 2000).
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201
Annexe
C1λ−5
Ecn (λ ) = (1)
exp(C2 ) − 1
λT
Albédo c’est une grandeur sans dimension, rapport de l'énergie solaire réfléchie par une
surface à l'énergie solaire incidente. On utilise une échelle graduée de 0 à 1, avec 0
correspondant au noir, pour un corps sans aucune réflexion, et 1 au miroir parfait, pour un
corps diffusant dans toutes les directions et n'absorbant rien du rayonnement
électromagnétique visible qu'il reçoit.
Absorption (a) : Mesure du phénomène physique qui revient pour un corps à absorber un
rayonnement en augmentant d’autant son énergie interne. C’est le quotient du rayonnement
quelconque absorbé par un corps sur la quantité de rayonnement incident sur ce même corps.
202
Annexe
Réflectance ou Réflexion (R) : proportion du rayonnement total incident sur un corps qui est
réfléchi par ce corps (exprimé sans dimension, 0<R<1 ou en %). La réflexion spéculaire
caractérise le rayonnement réfléchi avec un angle à la normale identique à l’angle d’incidence
et dans le plan décrit par le rayon incident et la normale. La réflexion diffuse caractérise toute
réflexion non spéculaire.
Transmittance ou Transmission (T) : Proportion du rayonnement total incident sur une face
du corps qui traverse ce corps sans être absorbée (exprimé sans dimension, 0<T<1 ou en %).
La transmission spéculaire pour un dioptre plan caractérise le rayonnement transmis dans une
direction parallèle au rayon entrant. La transmittance diffuse caractérise toute transmission de
direction non spéculaire.
Absorption, Emissivité, Réflectance et Transmittance peuvent être spectrales (le quotient
de la valeur a, ε, R ou T à une longueur d’onde spécifique ou pour une bande spectrale très
mince sur celle du corps noir à la même température) ou bien totales (le quotient de la valeur
a, ε, R ou T intégrée pour tout le spectre sur celle du corps noir à la même température).
Corps Noir (CN) : Un corps a la propriété de corps noir sur une plage spectrale si il absorbe
l’intégralité du rayonnement électromagnétique qu’il reçoit. Le corps noir est aussi un
radiateur parfait sur cette plage spectrale, a et ε sont égales à 1.0 et le spectre d’émission suit
la loi de Planck.
Corps gris : c’est un corps dont l’émissivité est constante (égale pour toutes les longueurs
d’onde) sur tout le spectre (<1).
203
Annexe
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Tableau A.1. Propriétés radiométriques des surfaces naturelles (adapté de Arya, 1988)
La majeure partie de l’énergie reçue par la Terre provient de l’irradiation solaire qui émet
un spectre équivalent à celui d’un corps noir de température 5777 K (d’après Iqbal, 1983). Or
la température moyenne à la surface du globe peut être considérée comme relativement stable
et constante à l’échelle des temps géologiques. Cela signifie que la Terre et son atmosphère
qui émettent comme un corps noir à température ambiante (longues longueurs d’onde
thermiques), dissipent à leur tour autant d’énergie radiative dans l’espace qu’elles n’en
absorbent du soleil dans le même temps. Cela correspond environ à 70% de l’insolation
moyenne reçue (l’albedo pour le spectre solaire à la surface terrestre étant considéré voisin de
0.3, voir à ce propos Kiehl J. T. and trenberth K. E., 1997). Les composantes du rayonnement
thermique reçues au sol seront donc issues de deux types de spectres bien distincts (Iqbal,
1983) qui seront détaillés par la suite :
- un spectre de courtes longueurs d’ondes radiatives thermiques (UV-VIS-proche IR)
centré autour d’une longueur d’onde maximale de 0.501 µm pour le rayonnement
solaire (corps noir à 5777 K), radiations diurnes uniquement.
- un spectre de grandes longueurs d’ondes radiatives thermiques (Moyen IR- Lointain
IR) d’origine terrestre et centré autour d’une longueur d’onde voisine de 10 µm (corps
noir voisin de 288 K), radiation diurne et nocturne.
204
Annexe
Figure A. 1. Trait plein, spectre théorique reçu par l’atmosphère si le soleil était un corps noir
idéal avec une température de surface de 5777 K. Pointillés, spectre solaire extraterrestre reçu
par l’atmosphère selon le standard ASTM G173-03.
La Fig. A.1 présente en courbe pointillée l’intensité lumineuse spectrale telle qu’elle
serait reçue hors atmosphère si le soleil se comportait comme un corps noir de température
5777 K (considérée comme la température « efficace » du soleil selon Iqbal, 1983). Cette
intensité déduite de la loi de Planck est corrigée par le facteur (rs/r0)² pour tenir compte de
l’éloignement Terre – Soleil. rs = 6.9598 105 km rayon moyen du soleil ; r0 = 149597890 km
distance Terre – Soleil.
La courbe en trait plein représente le rayonnement solaire « extraterrestre » standard
(c'est-à-dire reçu aux limites externes de l’atmosphère terrestre) tel qu’il est proposé par
l’American Society for Testing and Materials (ASTM) sous la dénomination ASTM G173-03
comme Spectre de Référence Terrestre pour l’Evaluation des Performances des systèmes
205
Annexe
Photovoltaïques (TRSPPE). Le spectre ASTM G173 a été proposé en 2003 par le Renewable
Resource Data Center (RReDC, http://rredc.nrel.gov/solar/); voir aussi les travaux de
Geymard C. A., Myers D. and Emery K., 2002. Dans le cas réel, la température de surface du
soleil n’est pas uniforme et est sujette à des variations sensibles qui entraîne les écarts du
rayonnement extraterrestre effectif à celui d’un corps noir à 5777 K occupant une portion de
ciel identique à celle occupée par le soleil. Toutefois, la puissance radiative reçue du soleil en
limite externe de l’atmosphère proposée par simulation pour le modèle ASTM G173 a été
confirmée par des mesures spatiales précises poursuivies durant 24 ans. La constante solaire
ainsi déterminée est de 1366,1 W m-².
206
Annexe
-
ciel totalement couvert (N = 8/8) : Eglob # 300 W m-2 dont Edif # 300 W m-2
spectre idéal solaire reçu en haute atmosphère (émission d’un corps noir à 5777 K, trait fin)
étant émis par un phénomène différent de transitions d’électrons entre niveaux d’énergie par
excitation / relaxation, les spectres solaire et terrestre ne se chevauchent pas (Berdahl P.,
1995).
Figure A. 2. Trait fin, rayonnement solaire idéal extraterrestre tel que reçu en haute
atmosphère. Trait gras, rayonnement d’un corps à température ambiante (288 K).
207
Annexe
nature de la surface (Guyot G., 1999). Le rayonnement de grandes longueurs d’onde émis par
le sol et les étendues d’eau (mers, océans, lacs) est en partie absorbé par l’atmosphère,
principalement par les molécules H2O, CO2, O3 et O2 (et dans une moindre mesure par
d’autres gaz à effet de serre tels que CH4, N2O et CFCs, (Seinfeld J. H. and Pandis S. N.,
1998, Pérez Garcia M., 2004.). Chaque molécule de l’atmosphère réémet alors cette puissance
pour des longueurs d’ondes discrétisées (en fonction de sa nature) et une puissance
déterminée par sa température (et donc suivant son altitude). L’émission étant iso-
directionnelle, une part de ce rayonnement se propage vers la surface terrestre constituant au
sol le rayonnement IR de grandes longueurs d’ondes (aussi communément appelé « effet de
serre »). La figure A.3. (a) schématise l’origine de l’énergie radiative que peut recevoir de
nuit (absence du spectre solaire) une surface plane quelconque au niveau du sol et sur sa face
supérieure.
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Figure A. 3. (a), origine du rayonnement IR que peut recevoir sur sa face supérieur une
surface inclinée au niveau du sol. (b), caractéristiques spectrales du rayonnement IR reçu du
ciel clair par un plan horizontal, avec indication des bandes d’émittance des principaux gaz
contributeurs à ce spectre.
Le spectre du rayonnement thermique IR émis par le ciel au niveau de la mer, figure A.2.
(b), présente les bandes spectrales d’absorption maximales pour chaque molécule et qui sont à
l’origine de la répartition du spectre. La bande spectrale 7.5 – 13.5 µm se distingue par une
grande transparence de l’atmosphère à l’IR (plage sur laquelle le rayonnement est donc peu
émis vers le sol). Dans une moindre mesure, une seconde « fenêtre atmosphérique » est
observable sur la plage spectrale 16.25 à 22.5 µm (Awanou C. N., 1998). Selon Seinfeld J. H.
et Pandis S. N. (1998), près de 80% de l’énergie émise par la surface terrestre sur la bande 7 –
13 µm est dissipée dans l’espace (spectre donné par Kiehl J. T. and trenberth K. E., 1997).
208
Annexe
Seul l’ozone présente un pic d’absorption sur cette fenêtre spectrale, mais sa très haute
altitude (donc température très basse) limite l’intensité de son émittance. Tout comme O3, les
autres gaz à effet de serre hors CO2 (CH4, N2O et CFCs) présentent une absorption intense sur
cette bande, c’est pourquoi des variations infimes de leur concentration entraînent une
variation sensible du flux radiatif.
Plusieurs formules empiriques ont été proposées pour l’estimation du flux radiatif (Es)
de grande longueur d’ondes émis par le ciel à partir des paramètres météorologiques mesuré
au sol. Ainsi, Es s’exprime en fonction de l’émittance du corps noir à température ambiante au
sol Ta pondérée par l’émissivité totale du ciel εs selon la formule suivante:
4
E s = (0.56 + 0.08 ea ).σ .(Ta ) (4) Brunt (1932)
σ Constante de Boltzman
Ta température ambiante en (°C)
Ts température équivalente du ciel (°C)
εs émissivité totale du ciel ( 0 <εs<0.1)
Pe ; ea pression de vapeur d’eau
Pour la nuit, une autre relation pour estimer l’émissivité inclut l’humidité relative et
l’altitude du site :
209
Annexe
1− N
ε= [5.7723 + 0.95555(0.6017)²]10−4Ta1.1893H r 0.0665
8
(8) Daguenet (1985)
N
[ (
+ 1 − 3000 + 1751z
8
0.652
Hr −3 / 2 −1 4
) Ta ]
Berger a proposé deux relations, selon le jour et la nuit pour la détermination de
l’émissivité du ciel :
Pour sa part, Prata proposa une formulation plus précise de l’émissivité du ciel par ciel
clair grâce à un ajustement expérimental affiné de l’émissivité d’une couche atmosphérique
individuelle :
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1
Pe Pe 2
ε 0 = 1 − 1 + 46.5 .exp _ 1.2 + 139.5 (11) Prata (1996)
Ta Ta
210
Annexe
Figue A. 4. Trait fin, rayonnement solaire (ASTM G173-03). Trait gras, spectre Infrarouge
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reçu à la surface du globe. Surface grise foncée, émittance d’un corps noir (288.1 K). Surface
grise claire, émittance d’un corps noir (303.1 K). Les puissances reçues pour chaque
composante du spectre sont indiquées en W m-2.
L’énergie radiative globale reçue au niveau du sol (de jour,) représente 1290 W m-2 en
atmosphère standard et pour une température de 288.1 K. La première composante est le
rayonnement solaire qui se décompose en rayonnements UV, Visible et Proche IR
représentant respectivement 2.5 % ; 41.4 % et 33.2 % du rayonnement global. De jour (pour
une température ambiante de 15°C), l’émission IR du ciel (Moyen et Lointain IR) représente
22.9 % de l’énergie totale reçue avec 295.6 W m-2. De nuit, ce même rayonnement représente
100 % de l’énergie reçue.
211