Semaine 8 Chapitre 7 PDF
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Conclusion
Semaine 8: L'apprentissage
En psychologie, on définit l’apprentissage comme étant le processus d’acquisition de nouvelles
informations ou de comportements nouveaux et durables à travers l’expérience.
L’apprentissage est intimement relié à la mémoire. En effet, on définit la mémoire comme étant
la persistance de l’apprentissage à travers le temps. Ce chapitre se concentrera sur
l’apprentissage de nouveaux comportementaux alors que le prochain chapitre, le chapitre 8
présentera comment on apprend les informations d’ordre factuel.
L’apprentissage est possible grâce à la malléabilité du cerveau - il correspond à la formation de
nouvelles connexions entre des neurones et des réseaux neuronaux adjacents. En contrepartie,
le maintien et la réactivation de ces nouvelles connexions neuronales, souvent surnommée la
trace mnésique, correspondent à la mémoire.
L’apprentissage est important d’un point de vue évolutif puisqu’il permet aux humains et aux
animaux de s’adapter aux conditions changeantes de leur environnement. En d’autres mots,
l’apprentissage permet aux organismes de s’éloigner d’un programme génétique strict et de
faire preuve d’une certaine flexibilité comportementale. Cette flexibilité est la plus grande chez
l’humain, pour qui une plus grande proportion des comportements sont appris plutôt
qu’instinctifs.
Objectifs de la leçon
À la fin de cette leçon, les étudiants seront en mesure de/d':
● Lister et de distinguer les différents types d’apprentissage;
● Distinguer l’habituation de l’adaptation sensorielle;
● Décrire le processus d’apprentissage derrière le conditionnement classique;
● Expliquer les principes de base du conditionnement opérant;
● Décrire l’apprentissage par observation.
L’habituation ne doit pas être confondue avec l’adaptation sensorielle, qui mène elle aussi à une
absence de réponse face à une stimulation répétée. Toutefois, alors que l’absence de réponse
de l’habituation est due à la formation d’un souvenir concernant les caractéristiques du stimulus
répété, celle de l’adaptation sensorielle est causée par une perte de sensibilité au niveau du
récepteur sensoriel. Ainsi, dans l’habituation, les caractéristiques sensorielles du stimulus
répété rejoignent le cerveau - c’est donc la réactivation fréquente de sa trace mnésique qui
mène à une diminution de la réponse.
Types de comportements
Avant l’entraînement, la cloche était un stimulus neutre – elle n’élicitait pas de réponse
particulière. Par contre, après que la cloche eut été appariée avec la nourriture à plusieurs
reprises, le chien apprit à saliver en entendant le son de la cloche puisqu’il prédisait l’arrivée de
nourriture. Pavlov surnomma cette réponse de salivation au son de la cloche la réponse
conditionnée (RC). Pavlov avait appris au chien, ou conditionné le chien, à associer la cloche
avec la nourriture et ainsi, il répondait de la même façon à chacun des deux stimuli, en salivant.
Ainsi, conditionnel dans le contexte du conditionnement appris veut dire non-appris.
Récapitulation
Le conditionnement classique est donc un type d’apprentissage où l’organisme apprend à relier
deux stimuli et à anticiper des événements. Une RI est un comportement qui se produit
naturellement et automatiquement en réponse à certains stimuli, les SI. Un SC est un stimulus
qui était auparavant neutre et qui, à travers l’apprentissage, devient associé avec une réponse
non-apprise, une RC.
La phase d’acquisition
Tout apprentissage prend un certain temps. On appelle le premier stade de l’apprentissage, où
une association est faite entre un stimulus neutre et un stimulus inconditionnel, la phase
d’acquisition. La phase d’acquisition se termine lorsque le stimulus neutre devient un stimulus
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Le timing
Pour que le conditionnement classique se produise, le stimulus neutre doit apparaître
immédiatement avant le stimulus inconditionnel au cours de la phase d’acquisition. Le
conditionnement classique prépare le corps à l’arrivée de quelque chose – le son d’une cloche
après la nourriture ne prédirait pas grand-chose.
La répétition
Pour que la réponse conditionnée se produise, le stimulus neutre doit être apparié avec le
stimulus inconditionnel à de plusieurs reprises. Plus nombreuses sont ces instances, plus forte
sera l’association entre les deux stimuli. Une association forte entre un stimulus neutre et un
stimulus inconditionnel augmente la probabilité que la réponse conditionnée soit déclenchée par
le stimulus conditionné et l’intensité de cette réponse.
La biologie
Il existe par contre une exception à ces deux règles : l’aversion du goût. En effet, les humains
et les animaux ont la capacité d’apprendre que certains aliments les rendront malades, même si
la nausée qu’ils causent se produit après une seule consommation de la nourriture avariée. Il
en est ainsi parce que les associations qui augmentent les chances de survie sont apprises plus
facilement et sont plus fortes que celles qui ne sont pas pertinentes d’un point de vue
biologique. Par exemple, les cailles apprendront à avoir une réponse sexuelle plus facilement
lorsque le stimulus conditionnel est une fausse caille plutôt qu’une lumière rouge. Ainsi, la
biologie joue un rôle dans l’acquisition d’associations qui sont formées par l’entremise du
conditionnement classique.
La généralisation
Suite au conditionnement classique, d’autres stimuli qui ressemblent au stimulus conditionnel
vont aussi éliciter la réponse conditionnée. C’est ce qu’on appelle la généralisation. Plus le
nouveau stimulus ressemble au stimulus conditionnel, plus forte sera la réponse conditionnée
qu’il déclenchera.
Par contre, alors que la généralisation était débilitante dans le cas du petit Albert, elle peut
aussi être adaptative. Prenons l’exemple d’une voiture en mouvement – apprendre qu’une
voiture en mouvement peut être dangereuse est essentiel et appliquer ce savoir à l’ensemble
des véhicules en mouvement est important à la survie.
La discrimination
La discrimination est l’opposé de la généralisation et elle correspond donc à l’habileté qu’ont
les humains et les animaux de ne répondre qu’à des stimuli très spécifiques. Par exemple, si on
présentait des lapins au petit Albert sans qu’ils ne soient accompagnés d’un brut très fort, il
apprendrait éventuellement à avoir peur seulement des rats et non des lapins.
La discrimination a une valeur adaptative importante parce qu’elle limite les réponses
conditionnées à des stimuli appropriés. Par exemple, on peut apprendre à se méfier des pit-
bulls, mais pas des golden retriever. Si on est malade après avoir mangé des moules avariées,
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Donc, si on utilise l’expérience de Pavlov comme exemple, un chien qui a été conditionné à
saliver au son d’une cloche peut aussi devenir conditionné à saliver à la présentation d’une
lumière rouge, même si cette lumière n’a jamais été appariée avec la nourriture.
Bien que l’association puisse être apprise dans le conditionnement d’ordre supérieur, la phase
d’acquisition est souvent plus longue et la force de la réponse conditionnée d’ordre supérieur
est souvent plus faible que celle de la première réponse conditionnée à établir. Le
conditionnement d’ordre supérieur résiste aussi moins bien à l’extinction que le conditionnement
classique régulier.
Impact dans le Le principe du conditionnement classique peut sembler évident, mais les
monde scientifique études de Pavlov étaient, à l’époque, absolument révolutionnaires – personne
n’avait réfléchi à ce phénomène fréquent en termes scientifiques et il n’avait
jamais été étudié dans un environnement contrôlé. Les études de Pavlov ont
démontré comment un processus psychologique comme l’apprentissage
pouvait être étudié à travers l’observation directe et Watson et Skinner ont vu
cela comme une opportunité de réaffirmer le rôle de la psychologie en tant
que discipline scientifique légitime.
Applications chez Le travail de Pavlov nous a appris que les principes du conditionnement
l’humain classique ont des applications importantes chez l’humain, comme par
exemple dans le traitement de phobies et de l’addiction. Aujourd’hui, les
psychologues utilisent des procédures d’extinction afin d’éliminer les
réponses indésirables aux stimuli qui suscitent beaucoup d’émotion. Plutôt
que de se contenter d’effacer une association inappropriée, ils procèdent
parfois à la création de nouvelles associations plus favorables. Par exemple,
l’anxiété ressentie par les gens souffrant de phobie sociale peut être
remplacée par un état de relaxation. On appelle cette pratique la
désensibilisation systématique.
Si on prend le petit garçon présenté dans les images ci-dessous comme exemple, il apprend à
répéter des comportements qui font preuve de politesse parce qu’ils sont suivis de
conséquences désirables, comme un biscuit. Il apprend aussi à éviter des comportements
impolis comme dire « donne, donne, donne » parce qu’ils sont suivis de conséquences
désagréables comme se faire réprimander et ne pas recevoir de dessert.
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Ainsi, dans le comportement opérant, un organisme apprend qu’il existe un lien entre un
stimulus et une réponse. Il apprend aussi que s’il répond de façon appropriée, il sera
récompensé et que s’il répond de façon inappropriée, il sera puni.
La loi de l’effet
Un psychologue américain du nom d’Edward Thorndike a été le premier à étudier le
comportement opérant. Il avait examiné l’acquisition du comportement opérant chez des chats
emprisonnés dans une cage. Thorndike utilisait de la nourriture pour encourager les chats à
trouver un moyen de s’échapper de leur cage, ce qui pouvait être accompli en tirant sur une
corde qui ouvrait une trappe.
Les chats ont pris beaucoup de temps à tirer sur la corde au début de son étude – même s’ils
tiraient sur la corde par hasard, ils devaient faire l’association entre la corde et l’ouverture de la
trappe, ce qui n’est pas facile quand on essaie plusieurs différentes choses. Avec des essais
subséquents par contre, les chats ont appris à faire le lien entre la corde et l’ouverture de la
trappe et ainsi, ils ont cessé d’exécuter tout autre comportement qui n’était pas lié à l’ouverture
de la trappe et pris de moins en moins de temps à s’échapper de la cage.
Thorndike a ainsi démontré que le conditionnement opérant est une forme d’apprentissage de
cause-à-effet où l’organisme apprend l’effet d’un comportement quelconque. Les
comportements récompensés, comme tirer sur une corde pour ouvrir une cage, ont tendance à
être répétés. C’est ce qu’il a surnommé la loi de l’effet. Ainsi, dans le conditionnement opérant,
les comportements qui sont suivis de conséquences désirables sont renforcés et seront plus
susceptibles d’être effectués à nouveau dans le futur.
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B.F. Skinner
Bien que Thorndike ait été le premier à étudier le conditionnement opérant, B.F. Skinner en est
vraiment le grand pionnier. En effet, Skinner, utilisant l’étude de Thorndike comme point de
départ, a dédié plus de 50 ans de sa vie à l’étude des principes de base du comportement
opérant et à l’exploration de ses applications pratiques.
Bien que les principes du conditionnement opérant soient encore utilisés aujourd’hui, la
majorité des psychologues modernes ne croient pas qu’ils s’appliquent à un aussi large
éventail de comportements que ne l’espérait Skinner. Il en est ainsi pour quelques raisons.
D’abord, un grand nombre d’experts ne partagent pas l’opinion de Skinner selon laquelle le
comportement n’est influencé que par ses conséquences externes. Ils croient plutôt que le
comportement est grandement influencé par des facteurs internes comme la cognition et les
émotions et reconnaissent que les humains ont la capacité d’utiliser la réflexion et le jugement
pour choisir leurs actions.
Skinner croyait aussi que l’on devrait créer des conséquences artificielles dans le but de
contrôler le comportement de la population en général. La majorité de ses critiques croient
que les conséquences naturelles sont préférables à la manipulation intentionnelle du
comportement d’autrui afin de respecter leur liberté personnelle. Skinner avait contré ces
arguments en disant que le comportement des gens est déjà sous l’influence de
renforcements externes alors pourquoi ne pas en tirer profit pour améliorer la condition
humaine? Les arguments de Skinner n’ont pas porté des fruits et aujourd’hui, la majorité des
gens croient que l’humanité va davantage bénéficier de la liberté de choix guidée par la
sagesse, la conscience et la responsabilité que par le contrôle strict des actions de ses
citoyens.
La boîte de Skinner
Pour étudier le conditionnement opérant de manière contrôlée et scientifique, Skinner a
développé la boîte de Skinner, une petite cage équipée d’un bouton ou d’un levier que l’animal
(souvent un rat ou un pigeon) peut toucher pour obtenir une récompense, habituellement de
l’eau ou de la nourriture. La boîte de Skinner est attachée à un instrument de mesure qui
enregistre les réponses de l’animal. Elle permet donc un suivi détaillé et précis des
comportements de l’animal en réponse à des récompenses.
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Le modelage
À l’aide de la boîte de Skinner, Skinner a été capable de faire apprendre à des animaux des
comportements complexes qui ne faisaient pas partie de leur répertoire normal; c’est-à-dire,
qu’ils n’auraient pas été susceptibles de réaliser aléatoirement ou de continuer à effectuer s’ils
n’étaient pas récompensés. Pour leur enseigner ces comportements, Skinner récompensait tout
comportement qui se rapprochait du comportement désiré et ignorait tous les autres. Ceci est
un programme de conditionnement connu sous le nom de modelage où des approximations
successives sont récompensées dans le but que l’animal ou l’individu apprenne un
comportement spécifique. Afin de mieux illustrer le concept du modelage, voici une courte vidéo
de Skinner lui-même enseignant un comportement spécifique à un pigeon (lien vers
https://www.youtube.com/watch?v=TtfQlkGwE2U.)
Le modelage est utilisé par les dresseurs d’animaux qui leur enseignent tous les trucs que l’on
aime tellement voir. Par exemple, les chances qu’un phoque balance une balle sur son nez ne
sont pas très grandes. En récompensant des approximations successives de ce comportement
(le phoque touche la balle avec son nez, puis la fait balancer un instant, ensuite pour plus
longtemps, etc.), le phoque va éventuellement apprendre que faire balancer la balle sur son nez
mène à une collation et ainsi, cette réponse va devenir de plus en plus forte. Après un certain
temps, la réponse sera tellement forte qu’un simple geste de la main va servir de signal au
phoque pour faire balancer la balle sur son nez.
En plus d’être utilisé par les dresseurs d’animaux, le modelage est aussi utilisé par les athlètes
qui essaient d’améliorer leur performance et par les parents qui essaient d’enseigner de
nouveaux comportements à leurs enfants. Par exemple, les parents qui entraînent leurs enfants
à utiliser la toilette vont d’abord les récompenser pour s’être assis sur la toilette, puis pour s’en
être servi, ensuite pour avoir tiré la chasse d’eau et finalement pour s’être lavé les mains après
qu’ils ont terminé.
De plus, les associations apprises par l’entremise du conditionnement opérant ne sont pas
toutes aussi fortes les unes que les autres. En effet, les animaux ont plus de facilité à apprendre
celles qui ont une valeur adaptative. Par exemple, il est plus facile d’apprendre à un pigeon de
picorer un « X » que de battre des ailes pour obtenir une récompense alimentaire. Il est aussi
plus facile de lui enseigner à battre des ailes pour éviter un choc électrique plutôt que de
picorer. Il en est ainsi parce que picorer est un comportement naturellement utilisé par le pigeon
pour obtenir de la nourriture. De la même façon, battre des ailes est ce qu’il fait pour s’évader
d’un danger. Le modelage qui respecte ces tendances biologiques est plus facile à accomplir.
Celui qui va à leur encontre est possible, mais la phase d’acquisition est longue et la réponse
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Le renforcement
On appelle toute conséquence qui augmente les chances qu’un comportement soit effectué un
renforcement.
Exemples de renforcement
Renforcement positif Donner un biscuit à un chien qui s’est assis quand on lui a
demandé de le faire – le biscuit va augmenter les chances que le
chien s’assoit de nouveau dans le futur.
Par contre, les humains et les animaux ont la capacité d’associer d’autres stimuli à ceux qui
satisfont nos besoins fondamentaux. Ces renforcements ne sont donc pas naturellement
gratifiants, mais acquièrent cette capacité à travers leur association à des renforcements
primaires. On surnomme cette classe de renforcements les renforcements conditionnés.
L’exemple le plus évident d’un renforcement secondaire est l’argent. En soi, l’argent n’est qu’un
morceau de papier ou une pièce de métal avec peu de valeur. Par contre, on apprend
rapidement à l’associer avec une variété de renforcements primaires comme par exemple la
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Si on donne un biscuit à un chien 10 minutes après qu’il ait fait un tour, on renforce ce qu’il vient
tout juste de faire et non pas le tour. Les humains ont par contre la capacité de relier un
comportement à une conséquence qui ne lui suit pas dans le temps. L’argent est un excellent
exemple d’un renforcement différé – les étudiants, comme vous, étudient fort maintenant pour
avoir de meilleurs emplois et recevoir plus d’argent plus tard.
Le renforcement différé est une compétence reliée au contrôle des impulsions. Les régions du
cerveau impliquées dans le contrôle des impulsions ne sont pas encore complètement
développées chez les enfants et ils ont ainsi donc plus de difficulté à ressentir les effets de ce
type de renforcement.
Un comportement peut être renforcé à Les comportements qui ne sont renforcés que
chaque fois qu’il est effectué. On appelle ceci partiellement ou de manière intermittente
un programme de renforcement continu. Un prennent plus de temps à être appris. Ils
exemple de ceci est de donner un biscuit à un durent toutefois plus longtemps et sont plus
chien à chaque fois qu’il donne la patte. Les résistants à l’extinction. Par exemple, un
comportements qui sont renforcés à chaque pigeon qui n’avait été renforcé qu’à quelques
fois qu’ils sont exécutés sont acquis très occasions pour picoter sur une certaine clé l’a
rapidement. Par contre, l’extinction est elle plus tard picotée 150 000 fois sans recevoir
aussi rapide une fois que le renforcement de renforcement. C’est probablement
cesse d’être présenté. pourquoi les enfants négligés ont encore
espoir de recevoir l’amour de leurs parents –
peut-être qu’un jour, le parent va répondre à
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La punition
Jusqu’ici, on n’a discuté que du renforcement. Par contre, pas tous les comportements opérants
sont suivis par des conséquences désirables. En effet, certains comportements sont plutôt
suivis de conséquences punitives ou déplaisantes. Ces comportements, qui sont moins
susceptibles d’être reproduits dans le futur, portent le nom de punition.
Efficacité
Pour qu’elle soit la plus efficace possible, la punition doit être immédiate et certaine. Ainsi, la
punition fonctionne le mieux dans des milieux naturels où des actions dangereuses mènent à
des conséquences punitives. Un exemple de ceci serait de s’approcher trop près d’un feu de
camp. Le stimulus aversif qu’est la chaleur apprendra certainement à un enfant de s’en tenir
loin dans le futur.
Pour qu’elles soient efficaces, les punitions artificielles comme celles qui suivent les infractions
au Code de la route doivent elles aussi respecter cette règle – plus de patrouilles et des
rétroactions immédiates comme celles données par des panneaux affichant la vitesse à laquelle
on roule sont plus efficaces que des punitions sévères, mais qui sont différées et imprévisibles.
Ainsi, la sévérité des punitions ne correspond pas nécessairement à leur efficacité – il est plus
important qu’elles soient immédiates et certaines.
Problèmes
La punition n’est pas que l’opposé du renforcement. Elle comporte plusieurs problèmes,
incluant le fait que ses effets sont imprévisibles :
● Comportements d’évitement : L’individu peut apprendre à éviter la punition et peut
ainsi continuer à effectuer le comportement indésirable à l’extérieur de la situation
punitive;
● Mauvaise interprétation : La punition peut être interprétée comme étant un
renforcement plutôt qu’une punition. Par exemple, une punition positive comme un
enseignant qui crie après un de ses élèves devrait mener à l’extinction du comportement
qui a engendré cette réponse. Par contre, l’enfant risque de l’interpréter comme étant un
renforcement positif parce que l’enseignant lui porte attention. Ainsi, les réprimandes de
l’enseignant risquent d’augmenter la fréquence des comportements indésirables de
l’élève;
● Peut accroître la peur et l’agression : La punition, surtout la punition physique, peut
accroître la peur et l’agression chez l’individu en question. Par exemple, l’individu peut
apprendre que la punition est acceptable et qu’il est donc approprié d’agir avec
agressivité, surtout envers ceux qui sont moins puissants que lui.
De plus, il est important de noter que la punition indique seulement ce qu’il ne faut pas
faire. Elle ne guide donc pas l’individu vers les comportements désirés ou plus appropriés. Il est
donc important de faire accompagner la punition d’indications quant au comportement désiré.
Une fois que l’individu commence à adopter le comportement désiré, il est important de
renforcer ce qui est bien plus souvent que de punir ce qui est mauvais. Cette pratique de
remplacer un comportement par un autre est connue sous le nom de contre-conditionnement.
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L’apprentissage latent
Contrairement à ce que Skinner pensait, l’apprentissage de comportements opérant est
possible sans la présence de renforcements. En effet, dans l’apprentissage latent, des
connaissances sont acquises par l’entremise de l’expérience. Ces connaissances ne sont pas
toutefois évidentes dans le comportement jusqu’à ce qu’une récompense ne soit accordée.
L’apprentissage latent a été démontré grâce à des rats qui ont dû résoudre un labyrinthe
chaque jour pendant 11 jours sans qu’aucune récompense ne leur soit accordée. Pendant ces
11 jours, les rats ne semblaient pas posséder de connaissances concernant le labyrinthe
puisqu’ils continuaient à commettre de nombreuses erreurs et prenaient beaucoup de temps à
le résoudre. Par contre, lorsqu’une récompense a été introduite à la fin du labyrinthe le 12e jour,
les rats ont rapidement rattrapé ceux à qui une récompense avait été donnée tout au long de
l’étude.
Ceci démontre donc que l’exploration peut mener à l’apprentissage. Les chercheurs pensent
que les humains et les animaux forment des cartes cognitives de leur environnement qui sont
employées une fois qu’une récompense peut en être tirée.
La motivation
L’apprentissage latent démontre aussi que l’expression externe d’un apprentissage demande
une certaine motivation, un facteur psychologique. Deux types de motivation sont grandement
impliqués dans l’apprentissage et le conditionnement :
Plus tard, alors qu’ils étaient seuls dans une salle avec la poupée Bobo, les enfants ont
reproduit plusieurs des comportements qu’ils avaient vu effectuer par l’adulte.
Comme les enfants qui n’avaient pas été exposés à la première vidéo n’ont pas agi de manière
agressive envers Bobo lorsqu’ils étaient laissés seuls avec la poupée, Bandura conclut que les
enfants qui avaient vu la vidéo avaient appris à imiter les comportements de l’adulte qui y
figurait.
Révolution cognitive
Bien qu’ils semblent évidents aujourd’hui, les résultats de Bandura ont vraiment remis en
question les théories comportementalistes en illustrant que l’apprentissage et la psychologie
englobent plus que des simples comportements observables. En effet, Bandura avait démontré
que quelque chose qui va au-delà du contrôle moteur se produit dans l’esprit pour sous-tendre
l’expression de nouveaux comportements et que ces processus peuvent être étudiés de façon
objective. Ainsi, le travail de Bandura a grandement contribué à la révolution cognitive des
années 1960.
modèle social. Le modèle social peut être un parent, un frère ou une sœur, un ami ou un
enseignant. Au cours de l’enfance, le modèle social est souvent une personne d’autorité dont le
statut social est plus élevé que celui de l’apprenant. Les parents sont donc particulièrement
susceptibles d’agir en tant que modèles sociaux pour leurs enfants, d’autant plus que
l’apprentissage social commence tôt dans la vie. À mesure que l’on vieillit, l’influence des
parents se dissipe et on a plutôt tendance à s’inspirer de modèles sociaux que l’on admire, qui
ont du succès et/ou qui nous ressemblent.
Le mimétisme
Dans le mimétisme, le comportement d’autrui sert de modèle. Il est un exemple qui montre
comment répondre à une situation quelconque, peu importe si cette personne reçoit ou non des
renforcements. C’est à travers le mimétisme que l’on apprend, par exemple, les coutumes de
notre culture. Les tendances de la mode et le jargon de la langue sont aussi appris grâce au
mimétisme. Des comportements singuliers peuvent se propager chez une population par
l’entremise d’un processus surnommé la chaîne de diffusion - lorsqu’un individu apprend un
nouveau comportement en observant quelqu’un d‘autre, il sert maintenant lui-même de modèle
qui sera observé par d’autres apprenants, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le comportement soit
pratiqué par une population entière.
Le conditionnement vicariant
Selon Bandura, on imite aussi le comportement d’autrui en fonction des renforcements et des
punitions qu’ils reçoivent. On appelle ceci le conditionnement vicariant (vicariant signifie
indirectement ou à travers autrui). Si, par exemple, on observe quelqu’un se faire punir pour
avoir effectué un certain comportement, on apprend à ne pas agir de la sorte en raison des
conséquences que cette personne a reçues. Ainsi, un comportement peut être appris, mais
jamais mis en application parce que les conséquences reçues par le modèle social nous
découragent de le faire. Le conditionnement vicariant nous permet donc d’anticiper les
conséquences de certains comportements, ce qui nous permet d’agir de façon plus appropriée
dans le futur.
Savais-tu que?
Le mimétisme et le conditionnement vicariant ne sont pas seulement utilisés par les humains,
mais aussi par plusieurs espèces animales. Par exemple, les chimpanzés apprennent à
utiliser des bâtons pour obtenir des fourmis cachées dans leurs nids en observant d’autres
chimpanzés le faire avec succès. De façon similaire, les pigeons apprennent à peser sur un
levier pour obtenir une récompense alimentaire simplement en observant d’autres pigeons
agir de la sorte.
Comme c’est le cas chez les humains, l’apprentissage par observation peut aussi enseigner
des comportements sociaux aux animaux. Par exemple, les macaques rhésus prennent
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habituellement beaucoup de temps à se réconcilier à la suite d’une bataille, sauf s’ils ont
grandi entourés de macaques plus âgés qui se pardonnaient rapidement.
En plus de faciliter l’imitation d’activités motrices, l’activation des neurones miroirs semble
permettre l’empathie. L’empathie est la capacité de ressentir et de sympathiser avec les
émotions et la douleur d’autrui. Par exemple, lorsqu’on observe un être cher ressentir du mal,
les régions du cerveau impliquées dans les aspects émotifs de la douleur deviennent activées.
Par contre, le cortex sensoriel, qui reçoit les influx nerveux provenant des nocicepteurs, ne l’est
pas. Ainsi, l’empathie est une réponse émotionnelle plutôt que physique à l’expérience d’autrui.
Les neurones miroirs impliqués dans l’empathie participent au conditionnement vicariant
puisqu’ils nous permettent de ressentir les effets positifs et négatifs des renforcements et
punitions accordés à autrui en réponse à divers comportements.
Douleur Empathie
Puisque les neurones miroirs permettent l’imitation et l’empathie, plusieurs chercheurs croient
qu’ils pourraient aussi être impliqués dans l’autisme. Les enfants autistes ont de la difficulté à
imiter les actions d’autrui et à établir des connexions sociales et émotives avec leurs parents et
leurs pairs, et un dysfonctionnement des neurones miroirs pourrait donc en être la cause.
important puisqu’on a tendance à les exprimer dans des moments de stress où la réflexion n’est
pas possible.
Les enfants sont particulièrement susceptibles aux effets liés à l’observation de la violence
puisque leur capacité pour l’empathie est plus limitée que celle des adultes. Ceci est inquiétant
puisque la majorité des enfants ont vu approximativement 8 000 meurtres et 100 000 actes
violents à la télévision avant même qu’ils ne terminent l’école primaire.
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Conclusion
Dans ce chapitre, on a vu que l’on peut apprendre de nouvelles informations de trois façons: