Gestion D'approvisionnement Et de Production
Gestion D'approvisionnement Et de Production
Gestion D'approvisionnement Et de Production
Introduction
IstaOfppt 2 years ago Gestion d'approvisionnement et de production TSGEII
I. L’évolution de la compétitivité de l’entreprise :
Dès qu’une entreprise a existé, il a fallu gérer sa production. Ainsi le
rôle de la gestion de production est aussi ancien que l’entreprise elle-
même.
Pourquoi en parle-t-on de plus en plus ? La réponse à cette question
réside dans l’évolution des conditions de la compétitivité économique.
Depuis un passé récent (1950 pour fixer les idées), on peut
distinguer trois phases dans l’environnement de l’entreprise. Selon son
secteur d’activités, l’enchaînement de ces trois phases dans le temps peut
être différent.
La première phase représente une période de forte croissance avec
un marché porteur, des marges confortables et une offre de biens
inférieure à la demande. Il s’agit pour l’entreprise d’une période de
sérénité où les fonctions essentielles sont techniques et industrielles. Il
faut alors produire puis vendre.
Lorsque l’offre et la demande s’équilibrent, nous atteignons une
deuxième phase où le client a le choix du fournisseur. Il faut
alors : produire ce qui sera vendu.
Très rapidement, on passe à la phase suivante où l’offre
excédentaire crée une concurrence sévère entre les entreprises face au
client exigeant. Cette compétitivité implique :
la maîtrise des coûts ;
une qualité irréprochable ;
des délais de livraison courts et fiables ;
de petites séries de produits personnalisés ;
le renouvellement des produits dont la durée de vie s’est raccourcie ;
l’adaptabilité par rapport à l’évolution de la conception des produits et aux
techniques de fabrication…
Contraintes de qualité
service commercial : un produit est plus facile à vendre s’il est de bonne
qualité ;
service fabrication : un produit de qualité est plus difficile à obtenir.
Contraintes de prix
service commercial : un produit est plus facile à vendre si son prix est
faible ;
service fabrication : les contraintes de coût sont toujours difficiles à tenir.
VII- Conclusion :
Quel que soit son secteur d’activité, l’entreprise a besoin d’une
gestion de production résolument moderne et efficace qui se traduit par la
mise en œuvre de nouveaux principes de gestion de production,
l’implication, la formation des acteurs de l’entreprise et la mise en œuvre
de technologies.
Si on cherche à hiérarchiser la démarche d’évolution de la gestion
de production, on peut dire qu’on doit :
1- se fixer une stratégie d’excellence industrielle ;
2- en déduire les principes de gestion (tension des flux, qualité totale,
planification) ;
3- définir les méthodes appropriées (MRP2, Kanban…) ;
4- définir les outils appropriés (SMED, SPC…)
Ces quatre axes de travail doivent découler les uns des autres et
être cohérents entre eux, ce qui n’est pas simple à réaliser.
I. Typologie de production :
Chaque entreprise est unique de par son organisation et par la
spécificité des produits qu’elle fabrique. Cependant, on peut réaliser une
classification des entreprises en fonction des critères suivants :
quantités fabriquées et répétitivité ;
organisation des flux de production ;
relation avec les clients ;
Ces critères ne sont bien sûr pas exhaustifs, mais ils permettent de
bien cerner le ne sont bien exhaustifs, le type d’une entreprise. Une
typologie de production est fondamentale, car elle conditionne le choix des
méthodes de gestion de production les plus adaptées. Cette analyse est
donc un préalable indispensable à tout projet de mise en place ou de
restructuration d’une gestion de production.
Avantages principaux :
regroupement des métiers – le personnel travaillant dans un secteur et un
professionnel de ce type de machine. Il peut facilement passer d’une
machine à l’autre ;
flexibilité – l’implantation est indépendante des gammes de fabrication, il
est donc possible de fabriquer tous les types de produits utilisant les
moyens de l’atelier sans perturber davantage le flux.
Inconvénients principaux :
Pour cela, les grandes orientations que l’on doit prendre sont les
suivantes :
La séparation des usines ;
La séparation géographique des fabrications de produits différents ;
La décentralisation des activités de stockage et d’expédition ;
La multiplication des machines.
2- Le graphique de circulation :
Ce graphique consiste à représenter sur un plan les différents flux
par différentes couleurs. Plusieurs versions de ce programme peuvent
être réalisées :
plan papier avec flux au crayon ;
plan mural avec flux représentés par des ficelles de différentes couleurs
fixées par des épingles ;
plan informatique CAO Multicouche ou logiciel spécifique à l’implantation.
3- Le schéma opératoire :
Il permet de schématiser la suite des opérations nécessaires pour
fabriquer un produit. Le principe de ce schéma consiste à décomposer
les processus opératoires en cinq éléments :
4- Analyse de déroulement :
Application : fabrication du plat
1 4 3 0 0 95 m
Figure : Analyse de déroulement
2- Systèmes de classification :
Le regroupement des pièces par famille est souvent réalisé par
codage des produits sur un critère morpho-dimensionnel. Les principes
généralement retenus pour ce codage sont :
systèmes de classification fondés sur des familles de pièces apparentes,
généralement définis par leurs fonctions (arabes, cartes, vilebrequins,
rouleaux) ;
systèmes de classification fondés sur une codification universelle ;
système de classification à partir d’un code adapté à l’entreprise.
VII- Conclusion :
Ce chapitre nous a permis de faire une étude des différents types de
production avec leurs spécificités. Les chapitres suivants nous
permettront d’approfondir les différentes méthodes de gestion de
production qui s’appliquent particulièrement à chaque type de production.
L’étude détaillée des méthodes d’implantation des ateliers de
production nous a permis d’insister sur l’importance de la mise en ligne
des moyens de production. Héritage de l’ère taylorienne, les
implantations en sections homogènes ont montré leurs limites dès que
les séries commencent à devenir importantes. Une des bases de la
gestion de production moderne consiste à simplifier avant de gérer. C’est
bien l’objectif de l’implantation qui permet de simplifier les flux et ainsi,
de supprimer un nombre important d’opérations qui n’apportent pas de
valeur ajoutée, mais génèrent des délais et des coûts.
4- Typologie de la demande :
Schématiquement, les caractéristiques de la demande sont :
demande constante (A) si elle oscille statistiquement autour d’une valeur
moyenne constante dans le temps, la moyenne de D = f (t) est une droite
horizontal ;
demande à tendance (B) s’il y a oscillation autour d’une valeur croissante
ou décroissante dans le temps, D = f (t) est une droite à pente positive ou
négative ;
demande saisonnière (C) si elle présente des variations nettement plus
importantes, en hausse et en baisse d’une manière périodique. Il peut
s’agir d’un pic de la demande en hiver (lié à la neige par exemple) ou en
été (vacances) mais il peut aussi s’agir de variations saisonnières plus
subtiles (petit outillage électrique avec pics à la fête des pères et à Noël) ;
demande saisonnière et à tendance (D) si les pics et les creux sont
disposés autour d’une droite non horizontale ;
demande erratique si les valeurs sont totalement aléatoires dans le
temps.
II – Les méthodes de prévision :
La demande pour une période n peut alors s’exprimer sous deux formes :
une forme additive de ces différents éléments où Dn = Tn + Sn + Rn ;
une forme multiplicative de ces éléments avec Dn = Tn . Sn . Rn.
tn = Pn – Pn-1
Tn = . tn + (1 - ). Tn-1
1+
P’n = Pn+ . Tn
2
Il est également possible d’effectuer un lissage exponentiel des
coefficients saisonniers en introduisant un coefficient . Le lissage
exponentiel comporte alors trois coefficients , et . Il est appelé lissage
exponentiel triple.
Là encore, les modèles employés sont faciles à mettre en œuvre sur
ordinateur et peu coûteux. Ils nécessitent, comme les précédents, des données
historiques suffisamment étoffées.
3-5- Autres modèles mathématiques :
De nombreux autres modèles mathématiques plus complexes sont
utilisés pour réaliser des prévisions de la demande. Certaines modèles
recherchent des corrélations entre données à divers intervalles fixés ou
cherchent des corrélations entre facteurs. On peut, par exemple, chercher
à lier la demande de produits à celle de secteurs économiques associés
par des régressions simples ou multiples. On définit ainsi des modèles
économétriques fondés sur des expressions analytiques.
(Di - Pi)
e=
n
Cet indicateur signale la présence ou l’application d’un biais
systématique : prévision en moyenne trop forte ou trop faible.
L’écart moyen absolu (que nous noterons MAD = Mean Absolue
Deviation, en anglais) :
| Di - Pi |
MAD =
n
qui évite ces compensations et contrôle l’écart entre demande réelle et
prévision.
VI- Conclusion :
Il n’était pas question de réaliser un panorama exhaustif des
méthodes de prévision mais de donner un aperçu des différents types de
méthodes. Les méthodes classiques sont rapides et peu coûteuses. Elles
donnent des informations intéressantes à court terme mais moins fiables
dès qu’on s’éloigne dans le temps. Les modèles plus complexes et plus
récents sont beaucoup plus coûteux mais donnent en général des
prévisions valables à plus long terme. Chaque entreprise devra choisir la
méthode qui lui convient en fonction de l’objectif fixé ainsi que des critères
de données et de coûts. Il faudra de plus qu’elle vérifie la validité du
modèle au moyen d’indicateurs.
Tous les modèles de prévisions évoqués ont été intégrés à des logiciels.
Certains progiciels comportent plusieurs méthodes et proposent même un choix
à l’utilisateur s’il le désire. Soulignons toutefois qu’il est indispensable de bien
connaître les problèmes de la prévision de la demande et de ne pas faire une
confiance aveugle à un traitement automatique. L’expérience, l’intuition et le bon
sens seront des facteurs fondamentaux pour réaliser une bonne prévision et
détecter toute anomalie.
Exemple :
Supposons qu’on cherche à ordonnancer la réalisation des 5 tâches d’un projet
ayant les caractéristiques décrites ci-après.
Tâches à réaliser
Tâche A : durée 3 jours
Tâche B : durée 6 jours
Tâche C : durée 4 jours
Tâche D : durée 7 jours
Tâche E : durée 5 jours
Exemple 1 :
La société G. Duval a, parmi ses différentes activités, une activité de
conception-fabrication de scooter des neiges. Pour répondre aux
évolutions du marché, elle vient de concevoir un nouveau modèle de
scooter qu’elle compte mettre en vente au cours du prochain hiver. Avant
de lancer en fabrication le nouveau modèle, elle se propose de réaliser un
prototype. La fabrication de celui-ci nécessite les opérations mentionnées
sur la figure suivante.
Tâches
Description des tâches antérieures Durée
A – Découpage des éléments de châssis / 2 jours
B – Assemblage du moteur / 1 jour
C – Montage châssis, moteur, cabine E, B, H 1 jour
D – Pose-brise guidon, manette… C 2 jours
E – Perçage, soudage châssis A 1 jour
F – Vérification du fonctionnement E, B, H 2 jours
G – Essai du scooter D, F 1 jour
H – Préparation cabine et accessoires / 3 jours
3- La méthode PERT
3-1- Généralités :
PERT est l’acronyme de Program and Evaluation Review
Technique, « Technique d’élaboration et de contrôle des projets »
pourrait-on traduire en français.
La méthode PERT date de 1958 et vient des Etats-Unis où elle a été
développée sous l’impulsion de la marine américaine. Celle-ci a en effet
créé à cette époque-là une force de frappe nucléaire dont faisait partie un
programme de missiles à longue portée POLARIS qui représentait :
250 fournisseurs ;
9 000 sous-traitants ;
7 ans de réalisation prévue.
L’utilisation du PERT a permis de ramener la durée globale de
réalisation du projet de 7 à 4 ans. Cette méthode s’est ensuite étendue à
l’industrie américaine puis à l’industrie européenne.
La méthode PERT est synonyme de gestion de projet importants et
à long terme.
Opérations à réaliser
Tâches
Description des tâches antérieures Durée
A – Découpage des éléments de châssis / 2 jours
B – Assemblage du moteur / 1 jour
C – Montage châssis, moteur, cabine E, B, H 1 jour
D – Pose-brise guidon, manette… C 2 jours
E – Perçage, soudage châssis A 1 jour
F – Vérification du fonctionnement E, B, H 2 jours
G – Essai du scooter D, F 1 jour
H – Préparation cabine et accessoires / 3 jours
Première étape :
Pour construire le graphe, il faut tout d’abord déterminer la manière
de positionner les différentes opérations. Plusieurs méthodes permettent
d’apporter une solution à ce problème. Nous parlerons ici de la méthode
des niveaux qui se développe à partir du tableau des antériorités :
On définit le niveau 1 comme étant l’ensemble des tâches n’ayant
pas de taches antérieures.
On barre dans le tableau des antériorités les tâches qui n’ont plus
d’antériorités et on obtient le niveau suivant, et ainsi de suite…
Les niveaux ainsi définis nous donnent la position des sommes de début
des tâches correspondantes.
En appliquant cette démarche à notre exemple, nous obtenons les
tâches de niveau 1 : A, B et H. barrons-les dans le tableau des antériorités
pour définir les tâches de niveau 2 (figure suivante).
Tâches
Description des tâches antérieures Durée
A – Découpage des éléments de châssis / 2 jours
B – Assemblage du moteur / 1 jour
C – Montage châssis, moteur, cabine E, B, H 1 jour
D – Pose-brise guidon, manette… C 2 jours
E – Perçage, soudage châssis A 1 jour
F – Vérification du fonctionnement E, B, H 2 jours
G – Essai du scooter D, F 1 jour
H – Préparation cabine et accessoires / 3 jours
La seule tâche n’en ayant pas d’antérieure est E ; elle est de niveau
2.
Poursuivons en barrant la tâche E (figure suivante).
Tâches
Description des tâches antérieures Durée
A – Découpage des éléments de châssis / 2 jours
B – Assemblage du moteur / 1 jour
C – Montage châssis, moteur, cabine E, B, H 1 jour
D – Pose-brise guidon, manette… C 2 jours
E – Perçage, soudage châssis A 1 jour
F – Vérification du fonctionnement E, B, H 2 jours
G – Essai du scooter D, F 1 jour
H – Préparation cabine et accessoires / 3 jours
Deuxième étape :
Elle consiste à numéroter les sommes. La numérotation se fait de gauche à
droite dans la partie gauche des sommes (figure suivante).
Figure : Exemple du scooter première étape
Troisième étape :
On va chercher à déterminer les dates au plus tôt d’exécution des tâches.
On travaille de gauche à droite en additionnant les durées des tâches les unes
aux autres, en prenant la plus grande valeur aux intersections.
Un effet, on ne peut pas démarrer une tâche tant que toutes les précédentes
ne sont pas terminées. On positionne les dates au plus tôt dans la partie supérieure
droite des sommes (figure suivante).
Quatrième étape :
On va chercher à déterminer les dates au plus tard d’exécution des tâches.
On travaille de droite à gauche en soustrayant les durées des tâches les unes
aux autres, à partir de la date finale, et en prenant la plus petite valeur aux
intersections. On positionne les dates au plus tard dans la partie inférieure droite
de sommes (figure suivante).
Figure : Exemple du scooter, calcul des dates au plus tard
Cinquième étape :
On peut déterminer pour chaque tâche son flottement.
(Flottement de la tâche i = date au plus tard de réalisation de la tâche i – date
au plus tôt de réalisation de la tâche i.)
Sixième étape :
Il s’agit de la mise en évidence du chemin critique. Il passe par les tâches
dites critiques (sans flottement), qui sont celles pour lesquelles la date de
réalisation au plus tôt est égale à la date de réalisation au plus tard.
Ce sont des tâches pour lesquelles un retard éventuel de réalisation
entraînement une augmentation équivalente de la durée globale du projet.
On a dans notre exemple deux chemins critiques qui sont : A, E, C, D, G et
, par ailleurs, H, C, D, G.
Figure : Mise en évidence des chemins critiques
Conclusion :
Nous avons décrit dans ce chapitre les deux méthodes d’aide à la
gestion par projet : planning Gantt et graphes PERT. Le PERT est une
technique de gestion des projets utilisée en général pour des projets
importants en taille, coût et durée, alors que le Gantt est davantage utilisé
pour des projets de moindre importance et même de gestion quotidienne
de l’atelier.
Toutes deux sont des outils de visualisation. Le PERT a un avantage
par rapport au Gantt : il met clairement en évidence les liens existant entre
les différentes opérations. Cependant, contrairement au Gantt, un PERT
réalisé manuellement rencontre rapidement des problèmes de conception
en raison de sa complexité de construction.
Ces deux méthodes pourtant déjà anciennes sont toujours d’actualité grâce à
leur intégration dans la plupart des logiciels de gestion de production et de gestion
par projet. L’intégration d’algorithmes sophistiqués, laquelle serait ingérable à la
main, rend les versions informatisées de ces méthodes d’une redoutable efficacité.
1- Définition :
Le rôle des stocks dans une entreprise apparaît souvent ambigu. Il
est indéniable qu’ils ont un rôle positif de régularisation du processus de
production. Ils permettent de désynchroniser la demande d’un produit de
la production.
Hélas, ce rôle positif est largement compensé par plusieurs
inconvénients majeurs :
rigidification de la production – il faut écouler les stocks ;
augmentation du délai moyen de production ;
immobilisation de moyens financiers importants ;
immobilisation de surface ;
etc.
La désynchronisation, due à la présence de stocks, permet de
masquer de nombreux problèmes tels qu’une maintenance des machines
insuffisance, une mauvaise planification…
Il faut donc trouver un compromis afin d’obtenir ce rôle positif indiqué
pour un coût minimal. Tel va être un des objectifs permanents de la gestion
de production.
2- Classement ABC :
Valeur % %
de Quantité Total Valeur Articles
Article l’article en stock Total cumulé cumulé cumulé
02 134,00 12 1 608 1 608 52,7 10
01 25,00 35 875 2 483 81,4 20
07 9,00 20 180 2 663 87,3 30
04 5,00 25 125 2 788 91,3 50
03 23,00 4 92 2 880 94,4 60
05 87,00 1 87 2 967 97,2 70
10 6,00 5 30 2 997 98,2 40
09 0,50 50 25 3 022 99,0 80
06 2,00 10 20 3 042 99,7 90
08 1,00 10 10 3 052 100,0 100
Somme 3 052
1- Le magasinage :
Les stocks d’une entreprise sont placés dans un ou plusieurs
magasins afin qu’ils soient rangés entre leur réception et leur mise à
disposition.
Cette gestion suppose deux types d’organisation.
Gestion mono-magasin
Dans ce type d’organisation, tous les produits sont stockés et gérés
dans un lieu unique. L’avantage en est de simplifier la gestion du stock,
mais cela entraîne nécessairement de nombreuses manutentions, donc
des délais et les coûts.
Gestion multi-magasins
Afin de minimiser les manutentions, on préfère parfois répartir les
stocks dans plusieurs magasins. Chaque magasin regroupe les produits
par type (produits finis, matières premières…) ou en fonction de la
proximité géographique.
Pour les produits, on peut également dissocier deux modes de
gestion.
Gestion mono-emplacement
Chaque article est stocké dans un et un seul emplacement. Ainsi le
suivi des quantités de cet article est-il facilité, de même que les opérations
d’inventaire sont simplifiées. Cependant, on retrouve l’inconvénient de la
gestion mono-magasin : les problèmes de manutention.
Gestion multi-emplacement
Dans ce type de gestion, un article peut être stocké à plusieurs
endroits. On facilite ainsi les opérations de manutentions, mais il devient
difficile d’avoir une vision globale du stock. Outre les problèmes
d’inventaire que ce type de gestion induit, il est possible d’avoir un article
en rupture dans un emplacement, alors qu’il est disponible dans un autre
emplacement. Cependant, ce type de gestion est plus en accord avec la
gestion au point d’utilisation préconisée par l’approche de juste-à-temps.
La réception
Elle consiste à entrer un produit dans le magasin. Pour ce type de
transaction, il faut vérifier tant la conformité que la quantité des produits
reçus.
La sortie
Les pièces demandées sont retirées du stock conformément à une
commande client (produits finis) ou un bon de sortie (produits fabriqués).
3- Les inventaires :
A tout moment, le gestionnaire doit être capable de fournir un état
des stocks pour chaque référence en quantité et en emplacement. Pour
vérifier la qualité de l’état des stocks (différence entre stock réel et image
informatique du stock), il faut effectuer des inventaires, et éventuellement
remettre à jour l’image informatique.
Un inventaire consiste en une opération de comptage des articles
dans les rayons du magasin. On trouve principalement trois types
d’inventaire.
L’inventaire permanent
Il consiste à tenir à jour en permanence les quantités en stock de
chaque article grâce aux transactions.
L’inventaire intermittent
Il est en général effectué une fois par an en fin d’exercice comptable.
Il est effectué pour tous les articles de l’entreprise, d’où une grosse charge
de travail qui perturbe son activité.
L’inventaire tournant
Il consiste à examiner le stock par groupe d’articles et à vérifier
l’exactitude en quantité et localisation de ces articles. On définit
généralement des fréquences différentes d’inventaire tournant selon
l’importance de l’article.
IV- Quantités économiques :
les obsolescences.
Afin de globaliser l’ensemble de ces frais, on calcule un « taux de
possession » annuel t % par dirhams de matériel stocké.
Le taux retenu varie actuellement de 20 à 35 % selon les catégories
et articles. Certaines entreprises ont un taux de possession supérieur à
100 % du fait de la très rapide obsolescence de leurs produits (matériel
informatique par exemple).
A = L x (Nombre d’approvisionnement)
1- Introduction :
Une entreprise doit posséder en temps voulu les matières et les
produits nécessaires à la production, à la maintenance et à la vente. Pour
cela, il faut déterminer quelles quantités commander et à quelles dates,
afin que le coût global soit le moins élevé possible. Ce problème est
naturellement indissociable de la gestion des stocks.
Cette politique étant fondée sur des prévisions (peut-être
incertaines), le mode de réapprovisionnement choisi doit faire preuve
d’une grande souplesse pour qu’il puisse être adapté en cas d’erreurs de
prévision.
Les différents modes d’approvisionnement s’articulent autour de
deux paramètres :
la qualité commandée qui peut être fixe ou variable ;
le réapprovisionnement auquel il peut être procédé à périodes fixes ou variables.
Cela permet d’envisager quatre méthodes :
Période fixe Période variable
Quantité Méthode Méthode
fixe du réapprovisionnement du point de commande
Quantité Méthode du Approvisionnement
variable recomplètement périodique par dates et quantités variables
Exemple : dès que le stock devis atteint la valeur limite de 250 unités,
déclencher une commande de 1000 pièces.
Flux entrant
Le quai de déchargement : sur lequel arrivent les palettes et/ou produits
par route ou voie ferrée.
La zone de contrôle arrivée : dans cette zone sera traité l’ensemble des
contrôles qui sont prévus à l’arrivée d’un colis. Ce peut être un contrôle
simplement administratif des documents ou cela peut être également un
contrôle des produits par échantillonnage, ou exhaustif.
La zone de quarantaine : parfaitement définie, en principe repérée en
rouge, cette zone permet d’isoler les lots en attente de décision après un
contrôle qui n’a pas donné satisfaction. Les lots sont alors isolés afin
d’éviter qu’ils ne se mélangent au flux normal de production.
Le stock de masse : ce stock est généralement un stock de palettes. Les
palettes sont empilées sur de grandes hauteurs dans des palettiers
(étrangères spécialement conçues pour palettes).
Le stock de détail : comme il n’est pas très pratique de préparer les ordres
de fabrication (OF) en faisant le tour du stock de masse, on crée parfois
un stock de détail qui permet de rassembler dans un périmètre réduit
l’ensemble des produits nécessaires à la préparation des commandes. Le
stock de détail est alimenté par le stock de masse.
La zone de préparation : c’est le lieu où le magasinier/préparateur d’OF
prépare les ordres de fabrications générés par le système de gestion de
production.
Flux sortant
Le stockage fixe
Le stockage rotatif
Le stockage rotatif exploite toute la hauteur des locaux – comme un
rayonnage vertical – mais la mise à disposition des produits se fait toujours
à hauteur d’homme. En outre, il permet de stocker les pièces en optimisant
la hauteur sans aucune perte d’espace et procure ainsi une capacité de
stockage maximale pour un encombrement au sol minimal. Ce système
est particulièrement adapté pour le stockage de petites pièces.
Le stockage dynamique
1-1- Généralités :
Cette fonction est généralement remplie par le Bureau d’études et
les services Recherche et Développement lorsqu’ils existent.
Cette fonction doit avoir le souci permanent d’étudier chaque produit
ainsi que chacun de ses éléments dans une optique de fonctionnalité, de
fiabilité et de maintenance aisée. Elle doit également y intégrer les
innovations techniques, mais avec une idée de standardisation et de
facilité de production propre à la philosophie de production au plus juste.
La conception d’un produit- on le voit immédiatement – ne peut se faire
dans l’isolement du Bureau d’études sans collaboration avec les autres
fonctions.
La collaboration se fera tout d’abord avec le Marketing, afin de
répondre à l’attente de clients. Cette attente peut être explicite ou traduire
un besoin non exprimé qu’il faudra mettre en évidence.
La collaboration avec les services techniques et la production est
indispensable pour des techniques particulières (injection plastique,
fonderie …) mais dans tous les cas afin de concevoir rapidement des
produits faciles à fabriquer.
2-1- Généralités :
La fonction Méthodes a pour finalité de permettre de passer d’un
plan ou d’une idée à un produit et même le plus souvent à des milliers de
produits.
Outre ces objectifs techniques et économiques, la fonction Méthodes
a des objectifs humains. En effet, la réalisation des processus et la
conception des postes de travail, pourront conduire à des postes pour
opérateurs « pensants », sollicitant leur réflexion et pas seulement leurs
muscles.
A court terme, la fonction Méthodes effectue la préparation
technique du travail de production : définition et mise à jour des gammes,
dessin et étude de pièces et outillages nécessaires, tenue des fichiers
outillage, machines, coûts par poste… A moyen terme, son rôle comprend
l’amélioration des procédés, la simplification des produits et de leur
fabrication, l’amélioration des postes de travail et de leur implantation. A
plus long terme, afin de conserver ou d’obtenir une avance sur la
concurrence, elle est amenée à définir les moyens nécessaires à la
réalisation des nouveaux produits, à apporter des innovations dans les
procédés existants, à analyser et chiffrer les investissements nécessaires.
VI- Articles :
1- Définition :
Un article est un produit de l’entreprise ou un élément entrant dans
la composition d’un produit, que l’on veut gérer. C’est un terme général
correspondant à un produit fini, un sous-ensemble, un composant ou une
matière première.
Il y a création d’une « fiche » ou « enregistrement » article chaque
fois que l’on veut gérer un tel élément.
Il s’agit le plus souvent d’articles ayant une existence physique, mais
on peut, également, créer des articles fictifs ou fantômes. Ceux-ci
permettent, par exemple, de représenter des sous-ensembles en état
transitoire non physiquement stockés mais incorporés immédiatement
dans un produit, des sous-ensembles non-stockés entrant dans la
composition de plusieurs produits, des groupes de pièces utilisées
ensemble comme des éléments d’un emballage…
Les données liées aux articles constituent la base de tout le système
de gestion de production et il convient de construire en première le fichier
« Articles ».
- Données Articles :
1- Besoin de codification :
La codification des objets utilisés en Gestion de Production
concerne tous les fichiers de données, mais le système de codification
primordial est celui concernant les articles.
La manipulation dans l’entreprise de milliers ou dizaines de milliers
d’articles rend impossible leur identification par la seule désignation. Le
but de la codification est de passer du langage naturel trop long et imprécis
à un langage symbolique court et précis. Elle permet une rationalisation
et une homogénéisation de l’information indispensable à son traitement
informatique. Le code constitue la clé d’accès à l’enregistrement
« Article ».
Les règles pour assigner le code article doivent être claires et
comprises de toutes les personnes qui les manipulent. D’autre part, un
changement du système de codification est une action lourde et coûteuse
pour une entreprise. Il est donc indispensable de penser et choisir un
système adapté aux objectifs attendus et d’une durée de vie suffisante.
VI- Nomenclatures :
1- Définitions :
niveau 0
niveau 1
niveau 2
Nomenclature multiniveaux de A
Une nomenclature à un niveau d’un composé de niveau ne donne, au
contraire, que les composants du niveau n+1.
1- Définitions :
Un poste de charge est une unité opérationnelle de base que
l’entreprise a décidé de gérer. Précisons tout de suite qu’il ne faut pas le
confondre avec le poste de travail. Celui-ci est une unité physique qui
entrera dans un poste de charge, alors que le poste de
charge est une entité qui résulte d’un choix d’organisation. En général, le
poste de charge résultera de la combinaison de plusieurs postes de
travailassociés pour réaliser une action de production déterminée. Ainsi,
selon le cas, le poste de charge peut être une machine, ou un groupe de
machines, un ou plusieurs opérateurs, une association machine (s)-
opérateur (s), un atelier…
2- Données des Postes de charge :
Les données d’un enregistrement Poste de charge contiennent :
la référence du poste de charge ;
la désignation du poste de charge ;
l’indication de la nature du poste ;
la capacité du poste de charge ;
le poste de remplacement qui permet de réorienter la production vers ce
poste en cas de surcharge ou d’indisponibilité :
les données pour le calcul des coûts.
3- Outillages :
Dans un système de Gestion de la Production, les outillages
spécifiques, les outillages consommables, à durée de vie limitée ou
nécessitant une maintenance doivent être gérés afin d’assurer leur
disponibilité lors de la planification puis de l’exécution.
Le problème est analogue à celui des articles : délai de mise à
disposition correspondant soit à un délai de livraison d’un article acheté,
soit au temps de préparation de l’outil comme un article fabriqué. Les
données outillages seront donc de même type que celles des articles.
VIII- Gammes :
1- Définitions :
3- Données historiques :
Les données historiques constituent un journal et une synthèse de
l’activité de production. Ainsi on conserve l’historique des mouvements de
stocks, des commandes, ordres d’achat et de sous-traitance avec la
réponse de l’entreprise en matière de quantité, qualité, prix, délais. Les
modifications techniques apportées aux produits sont utiles au service
Après Vente. Le cumul par OF des données du suivi de production permet
de calculer le coût de revient de l’OF qui pourra être comparé au coût
prévu. Ces données historiques constituent donc la mémoire de
l’entreprise permettant d’analyser le passé pour prévoir et améliorer le
futur.
1- Généralités :
Comme cela a été précisé au début de ce chapitre,
historiquement, MRP2 a été initié par le calcul des besoins nets. Et même
si ce calcul doit être précédé par une planification plus globale, le calcul
des besoins nets constitue le cœur de MRP2. Une étude détaillée du
management des ressources de production doit donc s’y intéresser en
premier lieu.
Le calcul des besoins nets a pour objet de définir, à partir des
besoins indépendants, l’ensemble des besoins dépendants. Il fournit les
approvisionnements et lancements de fabrication de tous les articles
autres que les produits finis, dans les périodes à venir. Il vérifie en outre
la cohérence des dates de livraison et des dates de besoin, notamment si
les besoins changent ou sont décalé dans le temps.
St = 150 ; L = 500 ; D = 2
Article S 1 2 3 4 5
Besoins bruts 500 500 500 250
Ordres lancés 500
Stocks
prévisionnels 150 150 150 150 150 400
Fin 500 500 500
Ordres proposés Début 500 500 500
Message : Lancer 500 S en période 1
Dans les colonnes, toutes les valeurs sont valables en début de période,
sauf le stock prévisionnel : les « besoins bruts » doivent être satisfaits en
début de période, les « ordres lancés » (en attente de production ou
achats en cours de livraison) sont disponibles en début de période, les
« ordres proposés » ont des dates de début et fin en début de période, et
en revanche les « stocks prévisionnels » donnent la valeur en fin de
période. Un tel tableau va permettre d’effectuer le calcul en se plaçant au
début de la période.
En tête du tableau figurent :
Le stock de départ (St = 150) qui est le stock réel d’articles au moment
du calcul.
La taille de lot (L = 500) précisant le groupement des articles d’un ordre
(besoins nets, c’est-à-dire quantité exactement nécessaire, quantité fixe
comme une quantité économique, multiple d’une quantité…
Le délai (D = 2) d’obtention de l’article, exprimé en nombre de périodes,
donnant le délai de production ou le délai de livraison de cet article. Il
servira au décalage entre les dates début et fin d’un ordre.
BN2 = BB2 – SP1 – OL2 = 500 – 150 – 500 = - 150 < 0 donc
BN2 = 0
Article M
Les besoins bruts en article M (tableau suivant) sont entraînés par
les ordres proposés de S : BB1 = BB2 = 0,5 x 500 = 250.
St = 300 ; L = 250 ; D = 1
Article PF1 1 2 3 4 5
Besoins bruts 100 150 150 200 250
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 300 200 50 150 200 200
Fin 250 250 250
Ordres proposés Début 250 250 250
St = 150 ; L = 200 ; D = 2
Article PF2 1 2 3 4 5
Besoins bruts 100 100
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 150 150 50 50 150 150
Fin 200
Ordres proposés Début 200
St = 300 ; L = 600 ; D = 1
Article P 1 2 3 4 5
Besoins bruts 850 250 250
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 300 300 50 400 150 150
Fin 600 600
Ordres proposés Début 600 600
Message : Lancer 600 P en période 1
St = 450 ; L = 400 ; D = 1
Article A 1 2 3 4 5
Besoins bruts 200 200 200 200 200
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 450 250 50 250 50 250
Fin 400 400
Ordres proposés Début 400 400
St = 850 ; L = 900 ; D = 1
Article C 1 2 3 4 5
Besoins bruts 800 800
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 850 850 50 50 150 150
Fin 900
Ordres proposés Début 900
St = 500 ; L = 800 ; D = 2
Article B 1 2 3 4 5
Besoins bruts 400 900 400
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 500 500 100 0 400 400
Fin 800 800
Ordres proposés Début 800 800
Message : Lancer 800 B
St = 190 ; L = 500 ; D = 2
Article x127 1 2 3 4 5
Besoins bruts 150 180 140 200 210
Ordres lancés 500
Stocks
prévisionnels 190 40 360 220 520 310
Fin 500 F
Ordres proposés Début 500 F
Message :
Reculer ordre de 500 x 127 avec date fade fin en période 4 pour fin en période
5.
6- Stocks de sécurité :
Dans tout le paragraphe concernant le calcul des besoins, nous n’avons pas
parlé de stock de sécurité, car une entreprise qui maîtrise bien sa gestion de
production peut se passer de stock de sécurité au niveau des composants fabriqués
et des sous-ensembles. Dans le cas de rebuts variables, toutefois, un stock de
sécurité peut constituer un « coussin ». L’existence d’un stock de sécurité se traite
aisément puisqu’il suffit de remarquer que ce n’est plus un besoin net positif, mais
simplement supérieur au stock de sécurité qui déclenche un ordre proposé. Une
autre manière de le prendre en compte est de soustraire le stock de sécurité du
stock initial et de pratiquer comme précédemment : la figure au-dessous le calcul
du tableau (Calcul des besoins nets de l’article P), dans le cas d’un stock de
sécurité de 50.
SS = 50 ; St = 300 ; L = 600 ; D = 1
Article P 1 2 3 4 5
Besoins bruts 850 250 250
Ordres lancés
Stocks
prévisionnels 250 250 0 350 100 100
Fin 600 600
Ordres proposés Début 600 600
Message : Lancer 600 P
2- Etablissement du PIC :
Le PIC est un contrat global entre le service Production et le service
Commercial. La démarche qu’il propose repose sur l’établissement de
prévision de vente et de production. Remarquons que les prévisions
portant sur des familles plutôt que sur des produits et des périodes
relativement longues ont une meilleure précision. Il est important, en outre,
que les prévisions de production tiennent compte des possibilités réelles
de production de l’entreprise.
M– M– M– M+ M+ M+ M+
Ventes 3 2 1 M 1 2 3 4
Prévisionnel
Réel
Ecart
Ecart en %
M– M– M– M+ M+ M+ M+
Production 3 2 1 M 1 2 3 4
Prévisionnel
Réel
Ecart
Ecart en %
M– M– M– M+ M+ M+ M+
Stock 3 2 1 M 1 2 3 4
Prévisionnel
Réel
Ecart
Ecart en %
Objectif de
stock :
3- Exemple de PIC :
La figure au-dessous illustre l’établissement du PIC de la famille A
au cours de la réunion du 2 avril. Les colonnes de janvier et février ont
déjà été remplies lors des réunions analogues des deux mois précédents
et les valeurs réelles de vente et de production du mois de mars viennent
d’être connues. Le nouveau stock réel est :
300
Objectif de
stock : 250
200
Familles Ratio
A 5
B 2
C 3
D 2
5 x 2 + 2 x 4 + 3 x 4 + 2 x 2,5 = 35 personnes.
Les ratios utilisés seront réactualisés une à deux fois par an selon la variation
observée dans l’entreprise. Ajoutons que le calcul global de charge au niveau du
PIC
pourrait tout aussi bien porter sur la charge machine d’un atelier, mais le
principe d’évaluation globale sur des produits « moyens » représentant les
familles serait analogue.
On comprend aisément l’utilité du PIC, outil simple d’utilisation mais
puissant, pour établir la planification globale de l’activité. Et son grand
intérêt est de permettre d’y procéder sous la forme d’un contrat entre les
responsables des diverses fonctions de l’entreprise.
Alors que le plan industriel et commercial s’appuie sur des périodes mensuelles,
le PDP recourt à un échéancier dont la période est généralement la semaine (ou
même le jour). Son horizon total couvre au moins le délai cumulé de tous les
composants nécessaires à son élaboration.
2- L’échéancier du PDP :
L’échéancier de chaque article géré au PDP (pensons aux produits
finis pour simplifier) se présente sous la forme indiquée à la figure
suivante.
St = 125 ; L = 100 ; D = 1 ; SS = 5 ; ZF = 3
1 2 3 4 5 6 7
Prévision de vente 5 20 30 40 45 50 50
Commandes femmes 35 20 15 5 2
Disponible
prévisionnel 120 80 40 95 50 3 53 3
PDP (date de fin) 100 100
Disponible A vendre
PDP (date de
début) 100 100
3- Exemple de PDP :
Le tableau au-dessous donne un exemple de PDP dont nous allons détailler
le calcul.
Figure : Echéancier du PDP
St = 125 ; L = 100 ; D = 1 ; SS = 5 ; ZF = 4
1 2 3 4 5 6 7
Prévision de vente 5 20 30 40 45 50 50
Commandes femmes 35 20 15 5 2
Disponible
prévisionnel 120 80 40 95 50 3 53 3
PDP (date de fin) 100 100
Disponible A vendre
PDP (date de
début) 100 100
etc.
Poursuivons le même exemple afin d’expliquer le calcul du disponible à
vendre (tableau suivante).
St = 125 ; L = 100 ; D = 1 ; SS = 5 ; ZF = 4
1 2 3 4 5 6 7
Prévision de vente 5 20 30 40 45 50 50
Commandes femmes 35 20 15 5 2
Disponible
prévisionnel 120 80 40 95 50 3 53 3
PDP (date de
fin) 100 100
Disponible A vendre 70 78 100
PDP (date de
début) 100 100
Le DAV donne tout ce qui peut être encore promis à des clients. Une
valeur est à donner en première période, puis chaque fois qu’il y a une
nouvelle ressource, donc un ordre en PDP fin : ici, en périodes 1,3 et 6.
En période 1, le stock existant est de 125 (car tout le stock, y compris
le stock de sécurité, peut être vendu… sinon à quoi servirait le stock de
sécurité ?) ; or, tout ce qui est déjà promis à des clients jusqu’à la
prochaine ressource (période 3) est de 35 + 20.
Remarques :
On divise l’horizon de planification en deux zones ; elles peuvent être au
nombre de trois : zone gelée (modification exceptionnelle avec accord de la
production), zone négociable (modification possible après vérification de
disponibilité des composants et de la capacité) et zone libre.
4- Calcul des charges globales et réalisme du PDP :
Le plan industriel et commercial a été établi en volume de production
de familles de produits avant d’être validé par un calcul global de charge.
Puis nous sommes passés au niveau des PDP et, là encore, les ordres de
fabrication de produits finis ont été placés sans regarder, a priori, les
conséquences en termes de charge. Dans le même esprit que celui du
PIC, pour s’assurer du réalisme du PDP avant de le valider, un calcul de
charges globales est effectué à partir de critères qui seront plus fins que
celui du PIC puisque étant caractéristiques de produits au lieu d’une
famille. C’est ce PDP validé qui constitue le programme de référence pour
réaliser l’explosion du calcul des besoins.
1- Définition :
La planification à trois niveaux successifs (PIC, PDP et calcul des
besoins), respectivement validés par les calculs de charges, a conduit à
des ordres proposés. Le gestionnaire va maintenant devoir en lancer
l’exécution. Le but de la gestion d’atelier est d’aider celui-ci à livrer les
bons ordres de fabrication à la bonne date et notamment d’agir pour
rendre disponible la capacité nécessaire.
Nous appellerons pilotage des activités de production (PAP) l’activité
destinée à piloter l’exécution qui a été planifiée dans la partie supérieure
de MRP2. Le mot pilotage est choisi volontairement pour souligner
l’interactivité par opposition au mot
traditionnel de suivi de production qui semble ne représenter qu’une
course après la réalité sans souhait d’intervenir ! Nous allons, dans cette
activité, passer de la planification à l’évolution des produits dans
l’entreprise, jusqu’à la sortie des produits de l’atelier vers le magasin de
stockage des « produits finis ». Parallèlement à cette évolution physique
des produits, les ordres de fabrication (OF) vont évoluer selon leur état :
ordre proposé, ordre lancé (ou ouvert, ou en cours), jusqu’à l’état ordre
fermé.
Le PAP cherche à optimiser la relation entre les hommes, les
machines, les stocks et les mouvements physiques (des matières
premières aux produits finis) pour exécuter le PDP, contrôler les priorités,
améliorer l’efficacité (productivité), minimiser les stocks, diminuer les en-
cours et améliorer le service client.
Les ressources pilotées sont les suivantes : le personnel, l’outillage,
les machines, et les matériaux.
- Vérification et lancement ;
- Programmation détaillée ;
- Suivi de production ;
- Contrôle et rétroaction ;
- Fermeture de l’ordre.
3-4- L’interface :
L’interface entre le système de planification et le système de pilotage
des activités de production doit être formelle.
4- La mesure de performance :
Là come ailleurs, cette mesure indique si les engagements sont
tenus ou si des actions correctives doivent être menées. L’objectif de
l’atelier est de respecter les dates de fin d’opérations ou d’OF. Les seules
qui comptent pour le service client sont les dates de fin d’OF. Un indicateur
simple permet de mesurer cette performance :
Nombre d’OF avec date de fin dans la période et terminés dans sa
période
Nombre total d’OF avec date de fin dans la période
II- La méthode :
Elle est excessivement simple aussi bien de fonctionnement que de
compréhension, mais il ne faudra pas se méprendre : les conditions de
réussite de la mise en œuvre du Kanban sont nombreuses et difficiles.
S’il n’y pas de Kanban sur le planning du poste N°1, cela signifie que
tous les Kanban sont attachés à des containers en attente de
consommation devant le poste N°2. Le poste N°2 est donc très bien
approvisionné et le poste N°1 ne doit pas produire !
La règle de gestion au niveau d’un poste et donc simple :
Il y a des étiquettes Kanban sur le planning de mon poste, je produis ; il
n’yen a pas, je ne dois pas produire !
Les mises en fabrication de l’amont sont donc directement pilotées
par les besoins de l’aval : on fonctionne en flux tiré.
Remarque :
Du point de vue de la circulation des Kanban, on applique finalement
la même démarche, qu’il s’agisse des opérations de fabrication ou des
opérations de transfert. Mais on génère autant de stockages
supplémentaires qu’il y a d’opérations de manutention. Cela produit des
transports, des stocks et des délais, ce qui n’est pas souhaitable. Il est
donc nécessaire, quand cela est possible, de rapprocher les postes de la
ligne Kanban en revoyant l’implantation qui est parfois mal conçue et à
l’origine des problèmes que nous venons d’évoquer.
Conclusion :
La méthode Kanban est l’outil d’application japonais de la philosophie du
Juste à Temps. Tous les éléments de réflexion et tous les outils du Juste à
Temps doivent y être appliqués pour que le système Kanban fonctionne bien.
Cette méthode n’est en fait qu’une méthode d’organisation et de gestion
d’atelier et ne va pas au-delà.
Si l’entreprise qui l’utilise évolue dans un environnement parfaitement
stable en terme de demande, elle pourra se satisfaire de piloter à vue avec son
Kanban. Malheureusement, rares sont les entreprises dans cette situation. Il
devient alors nécessaire, dans un environnement instable, de coupler le Kanban
avec le système de planification MRP qui sera là pour régulariser la demande
et rendre le fonctionnement du Kanban possible et efficace.
N’oublions pas que d’autres éléments sont nécessaires pour que le
Kanban soit efficace, en particulier la polyvalence, polytechnicité, autonomie et
flexibilité des personnes qui feront fonctionner le Kanban. Ces personnes,
comme dans tous le projets sont l’un des facteurs clés de la réussite de celui-
ci.
Le Kanban est aujourd’hui un outil très répandu dans les entreprises où
il est surtout apprécié pour sa réactivité, condition essentielle de survie de
l’entreprise dans le contexte économique actuel.
Le goulet ayant une capacité limitée à 100 pièces par heure, on ne pourra
jamais transférer plus de 100 pièces par heure au niveau de A ; on ne
pourra donc jamais produire plus de 100 pièces par heure au niveau de
A, même si sa capacité devrait lui permettre de produire davantage. On
peut observer que la production d’un poste aval dépend elle aussi toujours
de la capacité de production d’un poste amont, si celui-ci a une capacité
inférieure à celle du poste aval.
Remarque :
Les goulets déterminent à la fois le débit de sortie et les niveaux de
stocks.
Les goulets sont donc les contraintes à partir desquelles il faut piloter
la production.
Remarque :
Souvent le lot de transfert ne doit pas égal au lot de production.
Si on applique cette idée, elle conduit à rechercher dans les ateliers des lots
de transfert les plus faibles possibles : pièce à pièce, comme dans l’industrie
automobile, est la situation idéale. Mais cela nécessite une excellente
organisation, une implantation parfaite et une grande fiabilité des fournisseurs.
2- La détermination des tailles de lots de fabrication dans une
gestion par les contraintes :
Quand on cherche à déterminer la taille des lots de fabrication dans
l’entreprise, on appliquer en général une démarche proche de la
démarche de la quantité économique avec tous les problèmes que l’on
connaît… On recherche en effet une taille de lot qui permet de rentabiliser
le coût du réglage effectué pour réaliser la fabrication.
Par ailleurs, la taille de lot retenue continuera à être utilisée sans
modification chaque fois qu’on devra fabriquer ce produit.
Cette situation est aujourd’hui utilisée par toutes les entreprises qui
utilisent des logiciels de GPAO de type MRP, c’est-à-dire plus de 80 %
des entreprises françaises.
Or, il ne peut y avoir ajustement entre la taille de lot et la quantité
demandée que si les temps et donc les coûts de réglages sont très faibles
et si le système de gestion informatique de l’entreprise fonctionne en lot
for lot ; c’est-à-dire en taille de lot = besoin net.
Le système de gestion par les contraintes préconise un système où
les lots de fabrication doivent être variables.
A- La formation du personnel :
La gestion d’atelier par les contraintes se traduisant par une
conception de l’entreprise très différente de la conception traditionnelle, il
est tout à fait souhaitable de commencer par former, ou au moins informer,
le personnel de la nouvelle manière d’appréhender les problèmes dans
l’entreprise.
B- Les actions de progrès :
On retrouve ici toutes les actions préconisées par la
philosophie Lean Production mais appréhendées sous l’angle de la
gestion par les contraintes. Nous avons déjà précisé la manière
d’envisager le SMED et la maintenance préventive par les goulets ; nous
allons maintenant décrire simplement la manière d’envisager les contrôles
qualité sur les goulets.
Dans une démarche juste-à-temps, on cherche à développer
l’autocontrôle et la maîtrise des procédés afin d’empêcher que ne se
propage toute non-qualité.
Si l’on applique ces concepts dans une démarche par les contraintes
cela va se traduire de la manière suivante :
On va tout d’abord effectuer des contrôles qualité sur la machine qui
précède le goulet, pour ne faire passer sur le goulet que des pièces
bonnes et ne pas lui faire perdre de la capacité sur des pièces ces déjà
mauvaises.
On va ensuite développer la recherche de la maîtrise des procédés sur le
poste goulet et sur les postes qui le suivent dans la ligne de production.
Sur tous les autres postes de la ligne, tous les postes qui précèdent le
poste précédent lui-même le goulet, on n’a pas besoin d’une action
particulière à court terme en qualité puisqu’ils ont une capacité suffisante
pour compenser la fabrication de rebuts.
Toutes les actions de progrès de type juste-à-temps ou non doivent
donc être envisagées selon l’aspect goulet.
2- La détection des goulets :
On dispose de différents moyens pour détecter les goulets dans un
atelier :
Une machine dont les stocks situés en amont sont importants est très
probablement un goulet. Cependant, les stocks liés à une machine ne sont
pas toujours situés à proximité de celle-ci, pour des raisons
d’encombrement.
Si on recherche les produits finis qui sont livrés constamment avec du
retard, on constate bien souvent qu’ils sont fabriqués sur… une ou
plusieurs machines goulets.
IV- Conclusion :
La méthode de pilotage de l’atelier par les contraintes utilise de
nombreux concepts d’autres philosophies ou d’autres méthodes comme
le lean Production, la MRP2 ou l’ordonnancement classique, mais en les
exploitant à la manière de la gestion par les contraintes. Elle nécessite
une approche de l’entreprise par ses goulets d’étranglements.