Les Espaces Maritimes - NEW
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Les Espaces Maritimes - NEW
approche géostratégique
Introduction………………………………………………………………………………………………………………………….2
Conclusion ................................................................................................................................ 10
Le contrôle des espaces stratégiques a souvent été une des clés de la puissance; dans
l'Antiquité, il s'agissait du contrôle de la Méditerranée. Depuis l'époque moderne, la
domination des mers conduit à la puissance; on parle ainsi de « thalassocratie » qui signifie
une puissance politique fondée principalement sur la domination de la mer : le premier
exemple historique de thalassocratie est la civilisation minoenne; et la cité grecque
d'Athènes au Ve siècle avant J-C; pour l'Empire Britannique c’était au début du XXe siècle.
La mondialisation a accru l’importance stratégique des mers et des océans, dans la mesure
où le transport maritime est vital pour l’économie mondiale : approvisionnement en énergie,
en denrées agricoles, en matières premières, échanges de produits manufacturés.
Alors, quel est le rôle des espaces maritimes dans l'espace mondial ? Et Quels sont les
enjeux et les acteurs de ces espaces ?
Zone Économique Spéciale (ZES) : zones dans lesquelles les États donnent des
conditions favorables aux entreprises pour qu’elles installent leurs activités (par
exemple en Chine, sur le littoral, depuis les années 1980).
Les espaces maritimes sont des espaces de déploiement pour les grandes puissances. Les
Etats-Unis possèdent des flottes sur tous les océans, concurrencés seulement
régionalement par le Russie ou la Chine.
On peut résumer cet effet sur l’importance et sur la dimensionnalité des espaces maritimes
dans deux dimensions :
- La mondialisation a accru l’importance stratégique des mers et des océans, dans la mesure
où le transport maritime est vital pour l’économie mondiale (approvisionnement en énergie,
en denrées agricoles, en matières premières ; échanges de produits manufacturés).
Littoralisation: processus ancien mais qui a pris une dimension importante depuis 1945. Elle
consiste en une migration des populations vers les littoraux (richesses halieutiques,
ouverture sur la mondialisation) et une maritimisation de l'économie.
C'est une concentration des hommes et des activités sur les littoraux Ces conséquences sont
donc une concentration croissante de population sur les côtes
Les ressources halieutiques sont exploitées depuis les temps les plus anciens. Mais dans un
contexte de croissance démographique – les prévisions parlent de plus de 9 milliards
d’humains vers 2050 –, la fonction nourricière des espaces maritimes prend une acuité
nouvelle.
90 millions de tonnes de poissons sont pêchées chaque année, auxquelles il faut ajouter
60 millions de tonnes issues de l’aquaculture. Les grandes zones de pêche – souvent
surexploitées – se localisent aujourd’hui surtout dans les océans Pacifique et Atlantique nord
et moyen.
Mers et océans renferment près du quart des réserves pétrolières et du tiers des ressources
gazières mondiales. Les technologies d’extraction offshore permettent aujourd’hui
d’exploiter de tels gisements sous-marins, au large du Brésil ou de l’Angola par exemple.
Les ressources minérales sont considérables : or, cuivre, manganèse, et surtout terres rares –
métaux indispensables aux produits de haute technologie – dont les océans concentrent
99 % des réserves. Sans même parler de l’Arctique, que le réchauffement climatique ouvre à
la navigation et à l’exploitation économique…
L’importance de ces ressources a rendu plus nécessaire encore un droit maritime capable de
régler les litiges. Depuis son entrée en vigueur en 1994, la Convention des Nations unies sur
le droit de la mer distingue les eaux sous souveraineté, la zone économique exclusive (ZEE)
de 200 milles marins (370 kilomètres) et les eaux internationales.
Les États-Unis possèdent la ZEE la plus étendue, suivis par la France grâce à ses possessions
d’outre-mer. Chaque État cherche à étendre sa ZEE.
Les autres réseaux transcontinentaux : des oléoducs et des gazoducs traversent aussi des
océans : exemple entre l’Algérie et l’Italie. Il existe aussi des réseaux de câbles (fibres
optiques) qui supportent le trafic de la bande passante Internet.
Les points de passage stratégiques : Pour tous ces réseaux, il existe des lieux stratégiques.
Il s’agit tout d’abord des détroits (qu’il faut savoir placer sur une carte) : Gibraltar, Malacca,
le Bosphore, les Dardannelles, les détroits d’Ormuz et de Bab ElMandeb (au sud du Yémen).
Il faut ajouter le canal de Suez et de Panama.
Une hiérarchie des grands ports : parmi ces façades maritimes, de très grands ports à
conteneurs ont été aménagés, dans des ZIP (Zones industrialo-portuaires). Ce sont souvent
des Hubs maritimes, des plates-formes multimodales parfaitement connectées avec les
autres modes de transport pour alimenter l’arrière-pays. (Voir croquis) On compte
désormais une dizaine de ports dans le monde qui dépassent 200 millions de tonnes de trafic
par an dont 8 en Asie orientale (Singapour, Hong Kong et Shanghai devenu le 1er port
mondial).
La puissance navale
Dans ce domaine, les États-Unis constituent une puissance sans rival depuis 1945. Ils
détiennent 80 % des porte-avions dans le monde et jouent le rôle de gendarme de l’océan
mondial. Au cours des dernières années, la Chine a fourni un effort important afin de
combler son retard naval.
La libre navigation est une condition sine qua non de la mondialisation. C’est pourquoi les
marines de guerre contrôlent les zones sensibles. Les détroits et canaux
transocéaniques sont particulièrement sous tension.
Les aspects géostratégiques sont tout aussi essentiels. La Ve Flotte américaine opère ainsi en
permanence dans le golfe Persique. Quant à la Chine, elle développe un réseau de facilités
navales, le « collier de perles », le long de la route du pétrole depuis le Golfe.
On compte plus de 70 litiges opposant des pays riverains, pour des questions de zones de
pêche ou de contrôle géopolitique. La maîtrise de la mer de Chine méridionale, aux riches
ressources en hydrocarbures, est ainsi revendiquée par Pékin, suscitant des tensions avec
ses voisins.
Au XXIe siècle, le contrôle des océans et des mers assurera celui des ressources et des voies
commerciales, et donc de la mondialisation. Mais la compétition pour les ressources
entraînera inévitablement des tensions voire des conflits entre les puissances maritimes.
Mers et océans sont des espaces particuliers, ancrés dans la mondialisation en raison des
routes maritimes, lesquelles forment un véritable système circulatoire de l’économie
globalisée. Leurs ressources, présentes et futures, sont considérables. Et nombreux sont les
acteurs qui s’en disputent la propriété, plaçant ces espaces au cœur d’une géostratégie
mondiale de plus en plus conflictuelle, c’est le cas des convoitises que suscitent actuellement
l’océan glacial arctique.
Les espaces maritimes ont donc porté la mondialisation. Mais en retour, celle-ci, tant dans
ses aspects géoéconomiques que géopolitiques, a fait des mers et des océans des espaces
centraux dans la géostratégie du XXIe siècle.