Théories Des Organisations-Cours
Théories Des Organisations-Cours
Théories Des Organisations-Cours
Introduction
La théorie des organisations est située aux confins de l’économie des organisations, de
la sociologie des organisations, de la gestion et de la science politique. Ainsi, l’économie des
organisations étudie l’organisation en tant qu’entité économique spécifique dans l'objectif
d’améliorer la prise de décision au sein de l’organisation. En revanche, la sociologie des
organisations a pour objectif d’améliorer la connaissance du comportement d’un groupe
d’individus formant l’organisation. Quant à la théorie des organisations, elle a pour objectif
d’analyser le fonctionnement de ces dernières, leur structuration et leur développement et de
proposer des améliorations.
Considérée comme une branche de l'économie, la théorie des organisations analyse la
totalité des arrangements institutionnels (entreprise, marché ou toute forme d'organisation
« hybride » [sous-traitance, concession, alliance, réseaux etc.]) permettant la mise en place de
la production et de l'échange de biens et services. Dans un sens plus restreint, la théorie des
organisations consiste à étudier l'organisation comme entité spécifique.
Jusque dans les années 80, les chercheurs se sont appuyés sur des approches classiques
(organisation scientifique et administrative du travail, relations humaines, bureaucratie...)
pour tenter de mieux faire comprendre ce qu'elles sont. Ensuite, la théorie des organisations a
vu s'imposer d'autres concepts comme l'analyse symbolique. Cette discipline étudie les
thèmes majeurs qui concernent les organisations à savoir, le pouvoir, les relations et les
rapports sociaux, l’analyse des configurations et l’analyse de la communication dans les
groupes.
La théorie des organisations a pour but de rassembler dans un corps de doctrine unique
les connaissances acquises sur le fonctionnement des organisations, sur la manière dont il
convient de les diriger, sur le comportement des différents membres qui les composent, sur les
motivations de ceux-ci, sur les processus qui régissent la communication entre eux et sur la
manière dont ils prennent leur décision.
Dans une perspective plus opérationnelle, on peut proposer une autre définition comme
contre-exemple de celle de Schein, ainsi selon Howard Aldrich, sociologue (1979) : "Une
organisation, ce sont des systèmes d'activités dirigées vers un but et maintenant leurs
frontières".
Cette vision opérationnelle des organisations insiste sur leurs finalités et sur leurs réalisations.
La simplicité de cette définition permet de l’utiliser facilement. Mais, on peut la considérer
comme incomplète puisqu’elle ne mentionne pas les aspects sociaux et humains des
organisations. Elle privilégie une seule vision de l’organisation et, partant, ne permettra pas
de fédérer la théorie.
Deux raisons sont avancées pour justifier l’utilité de l’enseignement sur le fonctionnement des
organisations : l’importance et le rôle que jouent les organisations dans nos sociétés et la
nécessité d’y avoir recours dans la pratique de presque tous les métiers, c'est-à-dire pendant
l’exercice de toute activité professionnelle.
utilisée par les utilisateurs potentiels. C'est la raison pour laquelle, que préalablement à cette
tâche, il convient:
- d’analyser les caractéristiques organisationnelles de l’entreprise : les entités qui la
composent et les activités qui les caractérisent,
- de définir des objectifs d’amélioration pour chacune de ces entités,
- de choisir pour chaque entité les outils qui permettent de répondre au mieux à ces objectifs
d’amélioration,
- d’intégrer les différents outils, pour finalement les installer.
Seule la dernière étape du projet exige des compétences à dominante informatique, les deux
premières nécessitent des compétences organisationnelles, la troisième étape nécessite un
mélange de compétences organisationnelles et informatiques.
On voit ainsi qu’un projet informatique de type Intranet, d’essence technique, a besoin pour
réussir d’utiliser, pour 75 à 80 % de ses tâches, des notions et des méthodes issues de la
théorie des organisations. C’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises recherchent
des informaticiens à double compétence : informatique et organisation.
Il en est de même pour le contrôleur de gestion qui doit mettre en place une
comptabilité par activités ou processus doit avoir une bonne connaissance des métiers et des
activités de l’entreprise et donc de l’organisation de celle-ci.
Le spécialiste du marketing n'est pas en reste puisqu'il aura recours, pour analyser son marché
et y répondre, à des théories de structuration de l’organisation en fonction des caractéristiques
de son environnement.
L’’objectif pour l’étude des organisations est donc de comprendre leur
fonctionnement, en utilisant de multiples perspectives, pour apprendre à agir dans les
organisations.
La psychologie est une science qui étudie le comportement humain sous tous ses aspects
psychiques, normaux ou pathologiques.
La sociologie étudie les groupes humains à savoir comment fonctionnent les groupes (c'est-à-
dire les unités, les services et les filiales qui composent une entreprise) ?
D'ailleurs, les organisations très anciennes comme les empires chinois, romain, babylonien
ainsi que les cités grecques, les corporations médiévales… ont été des modèles
d’organisation.
Cependant, la sociologie des organisations apparaît en 1920. Elle naît avec les
premiers pas de l’industrialisation et le développement des entreprises et du salariat. Les
sociologues vont alors tenter de répondre partiellement aux questions suivantes : quels sont
les types de pensée et d’action qui expliquent l’existence de certains types d’organisation ? A
cet effet, M. Weber propose un type de rationalité, dite rationalité instrumentale à travers des
objectifs de résultats, pour caractériser les organisations que sont les entreprises.
L’anthropologie est elle aussi interpellée par l’étude des organisations, à travers notamment
la notion de culture organisationnelle, c’est-à-dire le système des significations, normes,
valeurs, règles acceptées collectivement par les membres d’une organisation. On assiste ainsi,
avec la culture d’entreprise, à la transposition de la notion de culture d’une société ethnique
ou nationale, organisation plus large, à celle d’une organisation plus restreinte : l’entreprise.
Les membres d’une administration comme celle de la justice ou de l’enseignement utilisent
dans leur activité professionnelle des normes, des valeurs, des règles différentes. Il en est de
même pour les membres d’une grande banque d’affaires et ceux d’une petite agence de
communication.
L’économie est une discipline dont est issu en grande partie le management. Elle a contribué
largement aux analyses des organisations. Ainsi au XVIIIe siècle, Adam Smith découvre le
secret de la productivité dans la division du travail et le machinisme. Les outils, les
équipements de production et la spécialisation des ouvriers permettent de produire plus avec
la même quantité d’heures de travail.
Plus récemment, la notion de coût de transaction, en faisant référence aux échanges sur
les marchés des biens et services, a mis en évidence les conditions qui pouvaient expliquer le
développement de grandes firmes : lorsque les coûts de transaction sont trop élevés il y a alors
tendance à internaliser, c'est-à-dire à développer les activités concernées en créant des unités
et en recrutant des salariés, ce qui conduit à une croissance de la taille de l’entreprise. Dans le
cas inverse, on externalise en ayant recours au marché. Ce faisant, et la taille de l’organisation
diminue.
Quant au phénomène de pouvoir dans les organisations, il est défini comme suit: le
pouvoir d’une personne A sur une autre personne B correspond à la capacité pour A
d’influencer le comportement de B.
Les sources du pouvoir sont variées : la contrainte physique, l’argent, la contrainte morale
(séduction manipulation, idéologie), la confiance réciproque, l’intercompréhension …
Le management ou la gestion est une discipline récente qui est née de la prolifération des
organisations particulières que sont les entreprises. La gestion fait partie des sciences sociales
circuits, de contrôle ou encore de tableaux de bord. Ces mots renvoient à une métaphore
«machinique» : l'organisation est une machine, c'est-à-dire un ensemble d'éléments formels
agencés les uns par rapport aux autres et à partir desquels découle une efficacité plus ou
moins grande de l'organisation et où chacun doit y être à sa place. Il ne doit pas y avoir de
perte d'énergie ni de pannes. Tout doit être prévisible.
On voit bien qu'il y a là la métaphore première de l'organisation moderne, celle qui va donner
naissance à l'« organisation scientifique du travail » et à ses dérivés : machine technique
d'abord, à travers F.W. Taylor ; machine administrative ensuite, à travers H. Fayol.
- Du côté ouvriers, ces mêmes changements au niveau de l'atelier et les risques que pouvait
comporter cette réforme sur les rythmes de travail suscitèrent des protestations et même des
grèves (aux États-Unis puis en France). (1)
Après la première guerre mondiale, ces débats furent oubliés. Un accord assez général
commença alors à se faire sur la méthode, tant du côté patronal américain et européen que du
côté du gouvernement soviétique, arrivé entre temps au pouvoir et admirant l'efficacité des
usines américaines à laquelle la méthode Taylor avait tant contribué notamment avec la
réussite de Ford.
Henry Ford (1873-1947) reprend les principes de l’OST. Il les applique à son usine en
introduisant le travail à la chaîne, mécanisé.
-En 1908, il lance le modèle T (standardisation de la production).
-En 1914, première chaîne de montage complète.
-En 1925, il produit en 1 jour ce qu’il produisait en 1 an en 1914.
La doctrine de Ford se décline en 2 grands points :
-Production de masse et spécialisation, il pense que la production de masse implique des
produits très simples où le nombre de types est réduit à l’extrême → machines rationalisées
→ spécialisation très forte de l’ouvrier → pas de formation nécessaire. Cette production de
masse à cadence rapide et à bas prix doit trouver des débouchés.
-Les hauts salaires sont un facteur de prospérité pour l’entreprise. Ford considérait qu’en
distribuant des salaires très élevés :
- il créerait des débouchés à ses propres produits ;
- il faciliterait l’acceptation de la mécanisation ;
- et il éviterait tout conflit social.
Section 2 L'apport de Henri Fayol.
Pour Fayol, une des fonctions essentielles de l'entreprise a jusqu'à présent été négligée,
la fonction « administrative ». En effet, au-delà de la production, de la finance et de la vente,
ce sont la prévoyance, l'organisation, le commandement, la coordination et le contrôle qui
assurent la réussite d'une entreprise.
1) Les troubles furent tels que Taylor fut convoqué pour se justifier devant une commission
d'enquête du Congrès américain.
3. La discipline : c’est le respect des conventions qui ont pour objet l’obéissance, l’assiduité,
l’activité, la tenue, les signes extérieurs de respect.
4. L’unité de commandement : Fayol s’est opposé au modèle fonctionnel proposé par
Taylor. Il considère que la multiplicité des chefs est néfaste au bon fonctionnement des
entreprises. Pour une action quelconque, un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul
chef (ex. : les similitudes avec l'armée).
5. L’unité de direction : il ne doit y avoir qu’un seul responsable pour un ensemble
d’opérations visant le même but. La direction doit faire un effort de coordination de tous les
services en vue de la réalisation d’un même objectif.
6. La subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général : l’intérêt de l’individu est
secondaire par rapport à celui de l’organisation.
7. La rémunération du personnel : le mode de rémunérations est fondamental puisqu’il peut
avoir une influence considérable sur le fonctionnement de l’entreprise. La rémunération doit
dépendre de l’effort de chacun et doit être équitable. La rémunération doit être "aussi
satisfaisante que possible" pour le salarié et pour l'employeur.
8. La centralisation : Fayol considère qu’il s’agit d’un phénomène naturel. Selon lui, la taille
de l’entreprise, le caractère du chef et la valeur des subordonnées déterminent le degré de
centralisation.
9. La hiérarchie : chaque personne doit connaître sa position dans la hiérarchie de
l’entreprise. Les ordres et les informations suivent la ligne hiérarchique. La ligne hiérarchique
est un circuit imposé par l’unité de commandement (ex. : Citroën implantée en Chine et le
problème de culture).
10. L’ordre matériel et social : il contribue à l’efficience de l’entreprise. «Une place pour
chaque personne, chaque personne à sa place» (ex. : le premier travail du consultant est la
recherche de l'inutile).
11. L’équité : traiter les subordonnés sans aucune préférence personnelle (équité qui résulte
de la justice et de la bienveillance).
12. La stabilité du personnel : elle contribue à un meilleur résultat général (savoir-faire).
13. L’initiative : elle augmente le zèle et le rendement des salariés. Un responsable qui
accorde de l’initiative à ses salariés est supérieur à celui qui ne le fait pas.
14. L’union du personnel : il y a une recherche de l’harmonie dans la gestion du personnel.
Mieux vaut éviter de diviser pour régner.
Mais pour Fayol, il ne s'agit pas seulement du travail de production : c'est l'ensemble
de l'organisation et du management de l'entreprise qui est concerné.
A cet effet, sa réflexion sur l'autorité l'amène à distinguer trois types d'autorité:
Paragraphe 1 L’autorité traditionnelle, fruit des mœurs et des coutumes du passé, qui
est subordonnée au pouvoir politique. Dans ce type d'autorité, c'est la personne et non la
fonction qui est investie de l'autorité. Ce type d'autorité se retrouve dans les sociétés
familiales, les transmissions par héritage.
Paragraphe 2 L’autorité charismatique d’un individu à qui l’on prête des qualités
exceptionnelles et des dons surnaturels. Il s'agit d'une autorité non transmissible car liée à la
personnalité du chef; après la disparition de ce dernier, ce type d'autorité tend à muer soit vers
l'autorité traditionnelle soit vers l'autorité rationnelle légale;
Paragraphe 3 L’autorité rationnelle légale, qui a été confiée à un individu en vertu d’une
compétence attestée et selon le critère légal de règles fixes connues de tous. Elle est
impersonnelle car c'est la fonction et non la personne qui est investie de l'autorité. A ce
propos, Weber considère que cette autorité est la plus efficace car les tâches sont définies par
des règles écrites, les liens hiérarchiques entre supérieurs et subordonnés sont réglementés par
des procédures précises et formelles.
Dans cette perspective, l'entreprise considérée comme une bureaucratie devient un
centre de la pratique rationnelle de la gestion.
l'homme au travail - un domaine « scientifique » sont peu ou prou des héritiers de l'ambition
taylorienne.
Taylor fait porter ses recherches sur l’organisation du travail en ateliers de production
au stade de l’exécution. Son centre d’intérêt est l’ouvrier, l’outil de production.
Fayol se préoccupe très peu de l’organisation du travail et beaucoup de l’organisation
administrative. Il met l’accent sur le rôle prépondérant du chef et sur les qualités qu’il doit
posséder.
Par ailleurs, Taylor, Fayol et Weber ont en commun une croyance en une rationalité illimitée,
qui permet de trouver les meilleures façons de produire et de gérer efficacement les
organisations.
Ce courant de pensée aidée par la crise économique de 1929 remet en cause les
postulats de rationalité illimitée de l'école classique et de la théorie wébérienne de la
bureaucratie. Des facteurs tels que l'insatisfaction des ouvriers et les difficultés à gérer
scientifiquement les entreprises rend illusoire l'application du principe de rationalité illimitée.
A cet effet, les représentants de cette école de pensée proposent d'analyser et de
concevoir l’organisation comme un organisme vivant. Ceci, permet notamment de
comprendre l’action et l’incidence du milieu environnant et d’incorporer cette conception
dans le pilotage de l’organisation. L’organisation est composée de sous-systèmes reliés entre
eux et congruents avec leur environnement, pour sa survie ou mieux, pour son
développement. (NDLR il faut vérifier cette affirmation qui me semble en contradiction avec
les préceptes de l'école des RH)
L'école des relations humaines va prendre deux orientations:
- le courant interactionniste prenant en compte l’humain (Elton Mayo), avec ses désirs (F.
Herzberg) et ses besoins (A. Maslow) principalement;
- le courant lewinien de la dynamique du groupe et de leadership.
Inventeur de l’école des relations humaines, Mayo, sur la base des études menées à la Western
Electric Company » de Hawthorne, montra avec la collaboration de Roethlisberger et
Dickson que le management basé sur l’unique récompense matérielle ne peut conduire
systématiquement à la rationalité dans le travail. L’ouvrier peut être motivé en humanisant les
conditions de travail. La participation des travailleurs et l’amélioration de l’environnement
social dans lequel ils remplissent leurs fonctions permettent d’améliorer le rendement du
personnel.
Pour Maslow, les besoins d’un niveau supérieur ne peuvent être exprimés qu’une fois
les besoins de niveau inférieur satisfaits.
Par ailleurs, l’idée développée par Maslow est qu’aucun de ces besoins n’est absolu
puisque dès que l’un d’eux est satisfait, il cesse d’être important. Sa satisfaction n’engendre
pas de motivation. Néanmoins, un besoin satisfait déclenche un autre besoin qui se substitue à
lui. Il s’ensuit qu’il existe toujours un besoin à satisfaire.
Maslow qualifie les quatre premiers besoins de besoins «en creux », c’est-à-dire qu’ils
taraudent celui qui ne parvient pas à les assouvir. Mais une fois rassasiés, on ne sent pas de
satisfaction particulière et ils cessent simplement de préoccuper.
Par contre, les besoins de réalisation et d’accomplissement personnel deviennent d’autant plus
impérieux qu’ils sont comblés et à mesure que l’individu se développe pour réaliser son
potentiel.
Néanmoins, cette théorie a été critiquée pour son caractère universel et la stricte
hiérarchie dans les besoins;
contraire, l'individu sera capable de se réaliser si on l'associe aux buts de l'organisation car
l'homme est motivé par le désir de se réaliser pleinement.
Appliquée au management, la théorie Y stipule que le manque d’initiative ou le refus
d’assumer des responsabilités par les employés s’explique par l’incompétence des dirigeants.
L’idée principale de cette théorie développée par F. Herzberg (1) réside dans le fait
que les circonstances qui conduisent à la satisfaction dans le travail sont de nature différente
de celles qui procurent l’insatisfaction et le mécontentement de l’individu au travail.
Cette théorie stipule que les deux sentiments de satisfaction (motivation) ou d’insatisfaction
ne sont pas opposés, en ce sens que l’élimination des facteurs d’insatisfaction ne crée pas
automatiquement la motivation. De même, l’absence de facteurs de motivation (satisfaction)
ne mécontente pas les employés et ne les rend pas insatisfaits.
Dès lors, comment le manager doit agir pour faire des facteurs d’hygiène un levier de
motivation pour ses collaborateurs ?
Le manager possède une influence directe sur les facteurs d’hygiène (Salaire, conditions de
travail, développement des relations intra et intergroupe, la politique de l’entreprise et son
système de gestion). Par conséquent, il peut définir le niveau d’une prestation qualifiée
d’exceptionnelle (Objectif seuil, idée innovatrice engendrant l’augmentation du chiffre
d’affaires, module de formation ayant amélioré la productivité,…). Cette action peut
influencer les employés pour qu’ils aient l’impression d’avoir accompli leurs tâches de façon
exceptionnelle et partant augmente leur satisfaction et leur motivation.
Section 2 Le courant lewinien: Le "leadership"
Le chef de file de ce courant de pensée est le psychologue américain Kurt Zadek
Lewin (1890-1947). Ce théoricien est l'inventeur du concept de la dynamique du groupe
notamment la théorie du leadership dans les groupes restreints. Selon cette théorie, la
dynamique des groupes fait ressortir différents types de leadership et notamment l'impact du
leadership sur le travail produit (qualité des biens manufacturés), mais aussi sur la satisfaction
des producteurs (santé mentale au travail).
Paragraphe 1 Styles de leadership
Lewin s'intéresse entre autres aux divers styles de leadership et leurs conséquences sur
les travailleurs. A cet effet, il distingue trois styles à savoir:
- Leader autoritaire : il ordonne et punit. Il est directif dans sa passation d'ordres et ceux-ci ne
peuvent pas être discutés;
- Leader démocratique : Avec lui il est possible de choisir ce qu'il y a à faire mais le choix est
obligatoire. Le leader est participatif avec tous les membres du groupe. L'apprentissage est
basé sur l'interaction entre les membres du groupe et le leader occupe un poste d'animation
dans le processus d'apprentissage.
- Leader "laisser-faire" : Il observe sans agir et répond aux sollicitations. Le leader est en
retrait face aux demandes du groupe. Son rôle est de surveiller les activités sans intervenir
dans le groupe.
Les résultats de cette étude ont montré que le type de leadership pouvait avoir une
influence sur le travail produit (qualité des biens manufacturés), mais aussi sur la satisfaction
des producteurs (santé mentale au travail).
On peut dire que les courants interactionniste et lewinien ont tenté de démontrer
l'existence d'une relation causale entre une variable indépendante (les sentiments face aux
autres travailleurs ou le style de leadership) et une variable dépendante (la productivité des
travailleurs et l'efficacité de l'organisation).
Paragraphe 2 critiques à l'égard de l'école des relations humaines
Certes, l'école des relations humaines a contribué à élargir le champ d'analyse des
organisations. Néanmoins, elle a fait l'objet de critiques lui reprochant notamment:
- de réduire l'analyse des organisations à l'étude des relations entre les individus et entre
les groupes. En d'autres termes, l'unité d'analyse n'est plus l'organisation en tant que telle mais
les membres qui la composent.
- de négliger l'influence des variables sociographiques comme la classe sociale d'origine.
L'école des relations humaines s'est limitée aux différences psychologiques qui existent entre
les travailleurs comme facteurs susceptibles de les motiver négligeant ainsi les facteurs
sociologiques.
Débats suscités par les apports de l'école classique et de l'école des relations humaines
L'école classique et l'école des relations humaines ont fait l'objet de critiques
notamment sur le fait de considérer l'organisation comme une entité qui ne s'intéresse qu'à ses
caractéristiques internes et qu'elles ignorent l'influence de l'environnement sur la vie
organisationnelle et sur son efficacité. En d'autres termes, l'analyse procède comme si
l'organisation était indépendante de toute influence extérieure. L'importance de la dimension
environnementale dans le choix des caractéristiques formelles les plus susceptibles de rendre
l'organisation efficace n'est pas incluse dans le modèle explicatif. L'organisation est
considérée comme un système autosuffisant.
Ainsi l'école classique considère les ouvriers comme des machines relativement simples,
motivés par les seules récompenses monétaires et qui acceptent les décisions rationnelles
prises par les dirigeants. Du coup, elle élimine l'impact des rôles extra-organisationnels des
individus sur leur participation à la vie de l'organisation.
De même, la plupart des études appartenant au courant des relations humaines ignore l'effet
des variables extra-organisationnelles sur le moral, la satisfaction et, partant, sur la
productivité des membres de l'organisation.
Le modèle wébérien n'est pas en reste puisqu'il considère les caractéristiques bureaucratiques
comme moyens de maximiser l'efficacité des organisations et qu'aucune d'entre elles ne peut
être modifiée par l'environnement.
Ceci a amené d'autres chercheurs à étudier l'entreprise sous forme de système défini comme
un ensemble de parties reliées les unes aux autres et en interaction les unes avec les autres.
Cet ensemble n'est pas fermé mais entretient des relations dynamiques de transaction et
d'échange avec son environnement. C'est l'analyse systémique de l'organisation
Ce courant s'est développé dans les années 60 du XXème siècle. L'organisation est alors
définie comme un système qui importe certains éléments de son environnement, les
transforme et les exporte vers l'environnement.
- le système peut être décomposé en plusieurs sous-systèmes dont on peut préciser les
frontières, le objectifs, les entrées, les sorties, les processus et les effets de rétroaction;
-l'analyse en terme de système met plus l'accent sur les relations entre les éléments que sur les
éléments eux-mêmes. L'approche systémique a remis en cause l'approche verticale et
cloisonnée de l'organisation issue des théories classiques;
- le système possède des boucles de rétroaction (feed-back). Les sorties rétroagissent sur les
entrées.
Il s'ensuit que l'organisation ne peut être considérée comme un système fermé mais en
tant que système ouvert sur son environnement. L'influence y est réciproque à des degrés
divers oscillant entre des frontières moins perméables (asiles psychiatriques, prisons) et des
relations plus étendues comme le département des ventes.
L'environnement influe sur l'organisation par cinq types d'éléments à savoir:
-les rôles extra-organisationnels des participants de l'organisation. Les individus se trouvant
dans l'organisation jouent des rôles qui dépassent la seule réalité organisationnelle. Ils
conservent des attaches à l'extérieur de l'organisation qui profitent d'ailleurs à celle-ci en ce
sens qu'elles influencent leurs modalités da participation à l'intérieur de l'organisation.
- les caractéristiques agrégées de l'environnement c'est-à-dire le type de stratification sociale
qui existe dans une population donnée, son niveau moyen d'instruction ou de revenu, la
diversité ethnique, religieuse ou sexuelle de cette population, etc. Il est possible d'établir un
lien entre ces caractéristiques de l'environnement et certaines caractéristiques internes de
l'organisation;
- la culture c'est-à-dire l'ensemble des façons de penser, d'agir et de se comporter qu'ont en
commun les membres d'une société donnée. Les caractéristiques spécifiques de l'entreprise
Japonaise s'expliquent par des valeurs telle l'autorité paternelle (Abbegglen). Crozier établit
un lien entre la bureaucratie française et certaines valeurs comme la peur des relations face-à-
face et le goût de maintenir des distances entre les différentes strates sociales;
- la structure du marché qui se définit par la structuration organisationnelle des échanges. En
effet, la structure du marché est de moins en moins influencée par les échanges entre
individus et de plus en plus par les échanges entre individus et organisations, ou entre
organisations. Les organisations deviennent alors les mécanismes par lesquels le marché se
structure;
- les autres organisations formelles: toute organisation de par son fonctionnement quotidien
entretient des relations avec d'autres organisations qui ne constituent pas pour elle son marché
comme par exemple les lois promulguées par l'Etat ont une influence sur l'organisation
pourtant l'Etat peut ne pas être un client ou un fournisseur de l'organisation.
Les défenseurs de l'analyse systémique considèrent que cette approche procure deux
avantages:
-elle permet de saisir la complexité des rapports de l'entreprise avec le milieu dans lequel elle
évolue. Elle favorise les analyses en distinguant les entrées, les sorties, les buts et les
objectifs;
-du point de vue structure, l'analyse systémique remet en cause une vision verticale et par trop
simpliste des rapports entre les services et les hommes. Elle paraît donc plus riche que la
représentation classique parce que plus proche du réel.
1) Emery, F.E. and Trist E.L. "The causal texture of Organizational Environment", Human
Relations, 18 Février 1965.
1) Le "Tavistock Institute" fut fondé en 1946 par une équipe de chercheurs britanniques en
sciences sociales réunis dans un groupe de travail militaire pendant la seconde guerre
mondiale. Ses principaux fondateurs sont F. Emery et E. Trist.
Par ailleurs, bien qu'ils insistent sur la nécessité pour l'entreprise de tenir compte de
l'influence de l'environnement, Emery et Trist refusent le déterminisme de celui-ci. A cet
effet, ils considèrent que les organisations peuvent construire et contrôler un environnement
social et se protéger, ne serait-ce que partiellement, des aléas de l'environnement externe
grâce à un effort collectif fondé sur un système d'arrangements mutuels pro- actif.
La dimension politique d'une organisation est le fruit des rapports entre intérêt, pouvoir et
conflit.
Paragraphe1 Comprendre les intérêts
Les intérêts comprennent les buts, les valeurs, les désirs, les attentes et les tendances de
l'individu. Au sein de l'organisation, les individus poursuivent des intérêts divergents. En
s'efforçant de défendre et de protéger ses préoccupations individuelles et particulières,
l'individu est amené à se comporter d'une façon plutôt que d'une autre.
Analyser les intérêts d’un individu au sein d’une organisation c’est prendre en compte:
1-Les intérêts liés à la tâche. Ce sont les intérêts qui concernent le travail que l'individu doit
effectuer. Autrement dit, ce sont ses désirs et aspirations concernant l’intérêt qu’il trouve dans
la réalisation d’une tâche donnée. Exemple: le vendeur doit vendre la quantité fixée et
maintenir de bons rapports avec ses clients.
2- l’intérêt qui sert son désir d’évolution professionnelle
Ils concernent ses aspirations et sa vision de l’avenir. Ces intérêts peuvent être indépendants
de la tâche à accomplir.
3- les intérêts extérieurs
L'individu apporte aussi avec lui à l'organisation sa personnalité, ses attitudes propres, ses
valeurs, ses préférences, ses croyances et ses engagements extra-professionnels. Il va sans
dire que ces intérêts influent sur la façon dont il se comporte à l'égard de ses tâches et de sa
carrière.
Les liens entre ces trois types d'intérêt peuvent être illustrés par la figure suivante:
Approche politique de
l’organisation
Tâche
Intérêts
Carrière
extérieurs
Cette figure illustre les rapports et la tension qui existent entre l'emploi c'est-à-dire la
tâche, les aspirations et les valeurs personnelles c'est-à-dire la carrière et le style de vie ou la
vie extra-professionnelle.
Dans une organisation, ces trois intérêts peuvent coïncider comme par exemple faire du bon
travail, obtenir de l'avancement et parvenir à équilibrer travail et loisir pour passer ses
vacances de fin de semaine en famille. C'est ce qu'on appelle le phénomène de rationalité de
l'organisation ou de la tâche. Ce phénomène est très rare car la focalisation sur un intérêt se
fait au détriment de l'autre car par exemple vouloir se concentrer sur sa tâche et sa carrière
peut se faire au détriment de sa vie privée. Par conséquent, l'équilibre que l'individu s'efforce
de trouver est incertain et mouvant car l'individu en s'efforçant de se focaliser sur un type
d'intérêt peut être amené à en négliger un autre. Cette situation est due aux contradictions
latentes entre les exigences du travail et celles des loisirs. Exemple: vouloir se concentrer sur
sa tâche peut défavoriser sa vie professionnelle. Ceci crée des tensions entre les divers intérêts
chez un même individu. Ces tensions vont s'accentuer quand les intérêts de l'individu
s'opposent à ceux d'autres membres de l'organisation. Il s'ensuit que l'individu va développer
différents types de comportement qui varient selon que l'individu perçoit son travail comme
une fin en soi ou qu'il pense plus au développement de sa carrière ou qu'il cherche à organiser
l'ensemble de son travail pour atteindre tous les buts à la fois. Décidément, les motivations de
l'individu sous-tendent ses comportements. L'individu peut poursuivre son intérêt à titre
individuel ou comme membre de groupe ayant des intérêts particuliers ou comme participant
à une coalition plus générale.
Par conséquent, quand on analyse l'organisation de point de vue politique, on se rend compte
du caractère factice de l'idée selon laquelle l'organisation est une entreprise intégrée et
rationnelle qui poursuit des buts communs à celles ou à ceux qui en font partie. En effet, la
métaphore politique permet de présenter l'organisation comme un ensemble de réseaux
d'individus (acteurs) ayant des intérêts divergents voire même contradictoires mais réunis
parce qu'ils sont conscients que seule la réunion permettrait à tout un chacun de gagner sa vie,
de poursuivre sa carrière, d'atteindre son but. Cette réunion donne naissance à des coalitions
c'est-à-dire des groupes d'individus réunis pour collaborer à propos d'enjeux, des décisions ou
d'événements particuliers ou pour promouvoir des valeurs ou des idéologies précises.
L'organisation peut alors rentrer dans cette définition de coalitions parce qu'elle se compose
de groupes de gestionnaires, de travailleurs, de fournisseurs, de clients, d'actionnaires, de
conseillers juridiques, de représentants de l'Etat et d'autres groupes, structurés ou non, ayant
des intérêts en jeu dans l'organisation mais dont les buts et les préférences sont différents. Ces
coalitions peuvent émaner d'individus dotés d'un pouvoir faible à la recherche d'un appui des
autres comme elles peuvent être engendrées par des individus dotés d'un pouvoir fort mais qui
cherche à l'asseoir en plaçant des éléments fidèles à la tête de postes clés dans l'organisation.
Pour R. Goldman dans son ouvrage: «A theory of conflict process and organizational offices
», journal of conflict resolution, 1966, le conflit « une situation dans laquelle il existe une
relation entre deux ou plusieurs agents où l’un au moins des agents perçoit un autre agent
comme un adversaire dont le comportement est de nature à lui porter préjudice ». Le conflit
trouve sa source dans une divergence d'intérêt réelle ou perçue comme telle.
Autrement dit, le terme conflit s’applique à toute situation dans laquelle se trouvent des
individus ou des groupes dont les objectifs, les cognitions et les émotions sont incompatibles
et conduisent à s’opposer. Trois types de conflit entrent dans cette définition générale :
- Le conflit d’objectifs est une situation dans laquelle les buts et les issues préférées par les
parties semblent être incompatibles. Exemples: le service marketing qui cherche à modifier un
produit pour correspondre aux besoins des clients va créer un problème de conception et de
production. Le souci du service comptable de voir l'entreprise maîtresse des dépenses
mécontente les services où se font les dépenses.
- Le conflit cognitif est une situation dans laquelle les idées ou les pensées respectives sont
perçues comme incompatibles. On parle de discordance cognitive quand des individus
admettent que leurs pensées, attitudes ou comportements sont contradictoires.
- Le conflit affectif est une situation dans laquelle les sentiments ou les émotions respectives
sont incompatibles. Exemple: le directeur de production peut s'entendre avec le directeur
marketing pour torpiller une initiative venant d'un ingénieur de son propre service non pas
parce que la proposition est objectivement inopportune mais à cause du ressentiment qu'il
éprouve à l'égard de l'ingénieur avec lequel il ne s'est jamais entendu.
Dans les organisations, le conflit peut avoir une influence positive. La naissance et/ou la
résolution d’un conflit permet de trouver une solution constructive au problème. C'est le cas
lorsque la nécessité de résoudre un conflit peut amener les intéressés à changer la manière
dont ils font les choses.
Un conflit peut aussi avoir de graves conséquences négatives et détourner certains efforts de
leur but.
- Le conflit entre une acceptation et une chose à éviter : une décision qui aura des résultats
simultanément positifs et négatifs.
2-Le conflit interpersonnel :
Le conflit interpersonnel implique deux ou plusieurs individus qui se perçoivent eux-mêmes
opposés entre eux au sujet de leurs préférences respectives en matière d’objectifs, de valeurs
et de comportements. Le conflit interpersonnel présente deux dimensions :
- les réactions de concurrence : l’une des deux parties cherche à s’assurer le meilleur résultat
possible au détriment de l’autre ;
- les réactions de coopération.
3-Le conflit intragroupe :
Le conflit intragroupe désigne les heurts qui se produisent entre les membres d’un groupe, ou
certains d’entre eux et affecte souvent le fonctionnement du groupe et les résultats obtenus par
celui-ci.
4-Le conflit intergroupe :
Il comprend des désaccords et des heurts qui surviennent entre deux ou plusieurs groupes
(exemple : entre le syndicat et la direction).
5-Le conflit intra organisationnel :
Il provient de l’opposition et des heurts suscités principalement par la manière dont les postes
sont définis, dont l’organisation est structurée et dont l’autorité officielle est répartie. Il existe
4 types principaux de conflits internes à l’organisation :
- le conflit vertical ;
- le conflit horizontal ;
- le conflit entre le personnel de l’atelier et celui des bureaux ;
-le conflit relatif aux rôles se produit quand une personne donnée reçoit (de la personne qui lui
attribue un rôle) des messages et des pressions qu’elle perçoit comme étant incompatibles
entre eux.
Un groupe de pourvoyeurs de rôles est un ensemble de personnes chargées de distribuer les
rôles dont les messages affectent directement la personne visée.
Quatre types de conflit de rôles peuvent se produire du fait que les pourvoyeurs de rôles
émettent des messages et des pressions contradictoires.
- Conflit de rôles intra pourvoyeurs
- Conflit de rôles inter pourvoyeurs
- Conflit inter rôles
- Conflit entre la personne et le rôle
Toute personne qui contrôle les capitaux, les matières premières, les équipements, le
personnel, l'information, les clients, les fournisseurs, les logiciels importants, détient un
pouvoir considérable à l'intérieur d'une organisation. Parmi ces ressources, l'argent constitue
sans conteste la source la plus dominante du pouvoir. En effet, un fournisseur qui détient une
matière première rare ou celui qui détient une information stratégique sur un projet nouveau
prometteur peuvent se laisser convaincre d'échanger ces ressources contre l'argent.
hiérarchiques et de tampon inévitable pour les autres services. C'est le cas de la secrétaire du
directeur ou du chef de cabinet du ministre ou du gouverneur.
regardant de haut pour donner à l'interlocuteur l'impression de vivre des moments pénibles en
perspective. Dans un autre coin, il installe des fauteuils uniformes et au même niveau avec
une table à café formant un cadre plus convivial qui va donner à l'interlocuteur l'impression
que l'entretien sera plus détendu.
- les apparences. Certains dirigeants garnissent leurs bureaux de paperasses, de dossiers pour
donner l'impression de grands bosseurs. D'autres au contraire laissent leurs bureaux vides
pour donner l'impression qu'ils maîtrisent la situation.
- les cérémonies. Certains dirigeants prennent le soin d'arriver avec quelques minutes de
retard aux réunions et se font précéder par des collaborateurs annonçant son arrivée. D'autres
cherchent à être très en vue dans les grandes cérémonies.
- les symboles. Certains individus tentent de se procurer du pouvoir à travers leurs supérieurs
hiérarchiques comme les chefs de cabinets ou les secrétaires ou même les chaouchs des
ministres ou des gouverneurs. Le fait qu'ils sont plus proches d'eux et d'avoir plus de facilité
d'accès dans leurs bureaux leur confèrent un pouvoir.
- les jeux de pouvoir. Certains exercent un certain pouvoir sous diverses formes. Ils peuvent
être hardis et impitoyables se bagarrant et critiquant tous le monde au sein des conseils
d'administration. D'autres usent de la ruse et passent inaperçus tout en laissant autant que faire
se peut de fortes impressions. Ces tactiques exercent une profonde influence sur la structure
des relations de pouvoir de l'organisation à laquelle ils appartiennent.
M- La gestion des rapports entre les sexes
Certains stéréotypes et certaines valeurs en vigueur dans certaines organisations et qui
émanent de la société confèrent certains pouvoirs à un sexe (masculin ou féminin) au
détriment de l'autre. Les femmes souffrent en effet de l'effet de "plafond de verre" qui les
empêchent d'accéder à des postes supérieurs non pas pour manque de compétence mais à
cause de certains stéréotypes qui collent aux femmes certains attributs incompatibles avec
l'exercice de management (tel que: la femme est intuitive, affective, soumise, spontanée,
loyale, coopérative alors que l'homme est respectivement logique, rationnel, dynamique,
utilise la stratégie, meneur et décideur, aime la compétition) (1). Dans ces organisations les
hommes quelque soit leurs compétences ont plus de chance d'accéder à des postes d'autorité
plus que les femmes.
N-Facteurs structurels qui définissent le cadre d'action
L'individu quelque soit le rang qu'il occupe dans la hiérarchie de l'organisation ne peut
prétendre disposer d'un pouvoir absolu et sans limite. Quand bien même certaines personnes
parviennent à acquérir un pouvoir considérable, ce dernier est compensé par le pouvoir des
autres. Montesquieu ne disait-il pas " Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir
arrête le pouvoir". Ceci est dû au fait que l'accès au pouvoir est si large, si ouvert et si varié
que les rapports de force finissent par s'équilibrer.
Une autre explication du pouvoir d'un individu est déterminée non pas par les manifestations
apparentes du pouvoir dont il jouit mais par les structures profondes ou les logiques qui sous-
tendent la vie organisationnelle. Exemple: un ouvrier peut détenir un pouvoir considérable du
fait de sa maitrise de la chaîne de production. Sa source immédiate du pouvoir vient donc de
son aptitude à perturber la production, mais sa source profonde et ultime c'est la structure
d'activité de production qui donne à son pouvoir toute son importance. Autrement dit, c'est la
structure de production en chaîne qui lui donne cette importance. Il n'aurait pas ce pouvoir si
la structure s'appuyait sur un mode de production individualisé.
1) Effet de "plafond de verre": il désigne le fait que, dans une structure hiérarchique, les
niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes (femmes
notamment mais aussi certaines nationalité beurs, africains de France par exemple). (Cf. le
machisme).
La décision est "le processus qui consiste à opérer un choix entre plusieurs options en
vue d’apporter une solution satisfaisante à un problème posé".
Pour Simon, les décisions sont le résultat d’un processus de négociation entre les
responsables. Le décideur s’arrêtera à la première solution acceptable et satisfaisante pour
tous sans aller jusqu’à la décision optimale.
Par ailleurs, la rationalité est qualifiée de partagée parce qu'elle n'est pas l'apanage de
l'entrepreneur et du dirigeant de l'entreprise seulement, mais oriente le choix de tous les
membres de l'organisation quel que soit leur niveau de positionnement dans la hiérarchie de
l'entreprise.
Etant donné que la rationalité est limitée et qu'elle peut varier selon les membres de
l'organisation (c'est-à-dire partagée), il est impossible de maximiser la prise de décision
contrairement à ce que postule l'école classique. A défaut de maximisation de la décision, il
est possible tout au plus de l'optimiser en prenant des décisions qui s'avèrent satisfaisantes
pour l'organisation.
Toutefois, le risque est de voir les individus se servir de l'organisation pour satisfaire
leurs intérêts personnels. A cet effet, si on veut prendre des décisions satisfaisantes pour
l'organisation, il faut:
2- du côté du groupe dominant c'est-à-dire celui qui parvient à imposer ses propres critères de
prise de décision, il doit être capable d'offrir aux autres participants des incitations suffisantes
pour garantir leur contribution.
1) Cyert et March, "L'élaboration des décisions dans les entreprises américaines", Analyses et
prévision. II, 1960, page 36.