Vitrere
Vitrere
Vitrere
La déformation d'un verre sous l'effet d'une charge qui lui est appliquée crée des contraintes
qui, lorsqu'elles deviennent trop importantes, vont provoquer la casse du vitrage.
Pour un verre en appui simple sur sa périphérie et soumis la flexion sous l'effet d'une charge
répartie, la valeur de la contrainte maximale est donnée par la formule :
avec :
=contrainte maximale dans le verre, en Pa,
= un coefficient dépendant du rapport de la longueur à la largeur du vitrage,
P = la charge uniformément répartie qui s'exerce perpendiculairement à la surface du
vitrage, en N,
l = la largeur (ou petite dimension) du vitrage en m,
e = l'épaisseur du vitrage en m.
Avec
1
- 4 daN/mm² (40 Mpa) pour un vitrage courant recuit.
- 12 à 20 daN/mm² (120 à 200 Mpa) pour un vitrage trempé
La valeur élevée de la résistance à la flexion du verre trempé est due au fait que le traitement
de trempe, thermique ou chimique, met les faces du vitrage en compression.
Les contraintes de travail prises en compte dans les calculs d’épaisseurs sont les contraintes à
la rupture minorées par des coefficients de sécurité qui prennent en compte la probabilité de
présence de micro-fractures provoquées par les manipulations, le transport et l’agression de
l’environnement du vitrage posé.
Les contraintes de travail habituellement retenues pour les applications les plus courantes
sont :
Type de vitrage Vitrages Vitrages
verticaux horizontaux
90>= ß >60° 30> = ß >=0°
Verre recuit 20Mpa 10Mpa
Verre semi trempé 35Mpa 17,5Mpa
Verre trempé thermique 50Mpa 25Mpa
Verre armé 16Mpa 8Mpa
Verre recuit d'aquarium 6Mpa 6Mpa
Verre trempé d'aquarium 30Mpa 25Mpa
Conception
La feuillure à verre est conçue de manière à :
• maintenir le verre dans le châssis pour assurer une prise en feuillure minimale,
• transmettre au châssis les charges qui sont appliquées par les
remplissages (poids propre des remplissages, charges de vent et de
neige, efforts de manœuvre),
• assurer l’étanchéité à l’air et à l’eau.
Règles
Pour une mise en oeuvre correcte des vitrages, il faut qu’il y ait
compatibilité entre le jeu périphérique (jp) qui doit être réservé
2
pour réaliser les calages nécessaires, la cote de prise en feuillure (a) et la hauteur de feuillure
utile (Hu).
Les tableaux ci-après donnent les valeurs minimales à respecter.
• Hauteur des feuillures (Hu) en mm :
Châssis
vitrage
dimension du demi-périmètre p en m
épaisseur en
nature p 2,5 2,5< p 5 5< p 7 p > 7
mm
Vitrages intervenant dans la sécurité contre la
toutes 20 20 25
chute des personnes
Autres vitrages simples e 15 12 16 20 25
e > 15 16 16 20 25
Autres doubles vitrages e 20 16 20 25 30
e > 20 20 20 25 30
• Prise en feuillure
Hauteur (a) minimale de prise en feuillure en mm :
Châssis
Type de garniture dimension du demi-périmètre p en m
intérieure et extérieure p 2,5 2,5< p 5 5< p 7 p > 7
profilés en caoutchouc 6 6 9 12
mastic obturateur sur fond de joint 8 8 10 12
bandes préformées 8 8 10 12
• Jeu périphérique
Jeu (jp) minimal périphérique en mm :
Châssis
dimension du demi-périmètre p en m
p 2,5 2,5< p 5 5< p 7 p>7
Jp 3 4 5 6
3
c. Calage des vitrages
Principe
Le rôle du calage est de :
• assurer un positionnement correct du vitrage dans les châssis,
• transmettre au châssis, en des points préférentiels, le poids propre du
vitrage ainsi que les efforts qu’il supporte
• éviter une déformation éventuelle de certains châssis mauvais calage
• éviter que le verre ne vienne en contact du châssis
Définitions
On distingue :
• la garniture principale qui est celle disposée entre la joue de Défaut d’étanchéité
feuillure et le vitrage
• la garniture secondaire qui est celle disposée entre le vitrage et la parclose,
• les systèmes mixtes dans lesquels la garniture secondaire est différente de la garniture
principale.
2. Installations en verre trempé avec vitrages fixés ponctuellement
Installations suspendues
De telles installations nécessitent, pour des raisons de sécurité, l'emploi de verre
trempé. Ces verres sont maintenus en place par serrage à l'aide de pièces métalliques assurant
la liaison des éléments verriers entre eux et entre ceux-ci et le support de l'installation.
Pour obtenir un bon comportement de ces installations, il est nécessaire de respecter les règles
suivantes :
Jeux
• Règles
En raison des mouvements possibles des bâtiments (principalement sur les grandes portées),
des jeux suffisants sont à respecter entre les vitrages et les fonds de feuillure de fixation au
gros-œuvre ainsi qu'entre les volumes eux-mêmes. Ces jeux devront permettre d'absorber au
moins les déformations normalement prévisibles.
Maintien
4
suffisante
la disparition de certains d'entre eux ne supprime pas la stabilité des autres.
L'expérience a montré qu'il fallait respecter les principes suivants :
• Règles
1. La fixation des divers éléments d'une installation en produit trempé doit être telle que :
Pour une hauteur n'excédant pas la hauteur d'un étage normal, c'est-à-dire environ 3 mètres,
la rupture d'un volume ne doit pas entraîner la chute de tout ou partie du reste de l'installation
Pour une hauteur supérieure à celle d'un étage normal, soit 3 mètres environ, la rupture
simultanée de 2 vitrages, ne doit en aucun cas entamer la chute de tout ou partie du reste de
l'installation.
2. Tous les organes de maintien sur le gros œuvre doivent être suffisamment résistant pour ne
pas se déformer ou céder.
3. Les portes et les fenêtres en produit trempé ouvrant vers l'extérieur doivent être conçues de
façon à buter sur une pièce prévue à cet effet avant de parvenir en fin de course ou avant de
forcer le frein de fermeture.
Façonnage
• Règle
Tous les façonnages doivent être exécutés avant le traitement de trempe. Après ce traitement,
il est interdit de procéder à quelque façonnage que ce soit : découpe, onglets de coulisseau,
trou, encoche, etc.
Contreventement des installations
• Règles
1. Chaque fois qu'il sera nécessaire, on utilisera des contreventements trempés ou des appuis
équivalents pour assurer la résistance, la rigidité et la stabilité de tout ou partie de
l'installation.
2. Chaque point fixe d'un volume en glace trempée devant être étudié pour résister aux
sollicitations dans les divers plans, les divers contreventements utilisés seront dimensionnés et
placés pour supporter les efforts prévisibles sans se déformer ni céder.
3. Les contreventements en glace recuite sont interdits.
5
Stabilité - Dimensionnement
les règles de calculs définies ci-après s'appuient sur la théorie des états limites.
Actions à considérer
On distingue :
- les états limites de service (E.L.S.) qui correspondent à l'apparition de flèches ou de
déformations excessives affectant l'aspect ou l'exploitation normale de l'ouvrage.
- les états limites ultimes (E.L.U.) associés à toute forme de ruine pouvant mettre en danger la
sécurité des personnes.
Pour ces états limites ultimes sont définies des combinaisons des actions (poids propre, vent,
neige ...) sous lesquelles doivent être respectés les critères associés à cet état limite (efforts,
contrainte maximale, etc ...)
Les valeurs caractéristiques des actions envisagées sont données ci-après :
- Actions permanentes (poids du verre)
Poids du verre par m2 de surface : G = e x 24,5 (N/m2) où e est l'épaisseur nominale du verre
en mm.
6
4. Pose de verres trempés sans châssis avec des pièces métalliques ponctuelles
• les épaisseurs des glaces trempées montées en ensemble ne comportant pas d'encadrement
sont généralement de 10 mm.
• les portes à penture et à ferme porte au sol : épaisseur au moins égale à 10 mm (porte
extérieure)
• les portes à paumelles ou impostes pivotantes : épaisseur au moins égale à 8 mm (porte
intérieure).
Nécessité de contreventer
7
Les contreventements peuvent se présenter sous plusieurs types :
- sur toute hauteur en applique
- sur toute hauteur à cheval (de chaque côté)
- contreventement haut en applique
- contreventement bas en applique
Sécurité
La fixation des différents éléments composant une installation Sécurit doit être telle que :
- pour une hauteur n'excédant pas la hauteur d'un étage normal (environ 3 m), la rupture d'un
volume quel qu'il soit ne doit pas entraîner la chute de tout ou partie du reste de l'installation
(sauf dans le cas de portes repliables ou de portes sous toit).
- pour une hauteur supérieure à celle d'un étage normal (3 mètres), la rupture simultanée de 2
vitrages quels qu'ils soient ne doit en aucun cas entraîner la chute de tout ou partie du reste de
l'installation.
Etanchéité
La pose des vitrages devra être effectuée de telle manière que l'étanchéité
à l'eau, à l'air et au bruit soit satisfaisante eu égard aux matériaux verriers
utilisés, à leur destination et aux prescriptions du maître d'œuvre.
L'étanchéité des vitrages fixes pourra être assurée par l'emploi
d'élastomère du type silicone.
L'étanchéité entre fixes et mobiles peut être améliorée par l'adjonction de
joints rapportés sur les bandes des portes. Silicone
III. Les fonctions du verre dans le bâtiment.
1. Vision et éclairement
La lumière naturelle est essentielle à notre bien-être et notre santé.
L'Architecte l'apprivoise grâce à un filtre magique : le verre.
L’Architecte doit respecter quelques principes afin de tirer profit des
bienfaits de la lumière. Sa démarche conceptuelle chemine par les quatre
étapes suivantes :
8
• augmenter le champ de vision vers le bas afin de favoriser la continuité de l'espace entre
l'intérieur et l'extérieur
• bien positionner la fenêtre dans l'épaisseur du mur
Choisir le vitrage
• utiliser un verre à Isolation Thermique Renforcé
(ITR).
Ces verres possèdent une température de surface plus
élevée, ce qui entraîne une diminution de sensation de
froid et élimine les risques de condensation.
• employer des verres semi-réfléchissants permettant de
diminuer "l'effet de serre" et de jouer avec les reflets de
ces verres à couches d'oxydes métalliques.
• tirer profit de la transparence du verre : si on dispose
d'une quantité importante de la lumière en utilisant un
verre de transmission lumineuse élevée, on doit s'orienter vers des verres teintés dans la masse
pour éviter les risques d'éblouissement.
• utiliser des verres opalescents. Les verres dépolis, sablés ou imprimés laissent pénétrer la
lumière tout en obstruant la vue.
Système de protection solaire
L'utilisation du verre teinté ne suffit pas à garantir une protection totale contre le soleil.
Une bonne protection combinée avec une ventilation appropriée peut éviter la mise en place
d'une climatisation.
En plus des vitrages de contrôle solaire (contre les surchauffes), on place un système de
protection solaire (store, volet…) à l'extérieur du vitrage.
Une protection solaire efficace arrête 80 à 85 % de l'énergie transportée.
Tenir compte de l'orientation de la construction
Il faut tirer profit de chaque façade.
• Façade SUD : c'est l'orientation privilégiée pour augmenter les gains thermiques en hiver. En
été, ne pas oublier des protections par balcons ou auvents.
• Façade NORD : la quantité de lumière y étant constante, l'utilisation des vitrages à Isolation
Thermique Renforcée permet d'augmenter la surface vitrée tout en maîtrisant les déperditions
thermiques.
• Façades EST et OUEST : ces façades reçoivent un maximum d'énergie en été (le matin, à
l'est, le soir à l'ouest).Un équipement de protection solaire est indispensable pour réduire
surchauffe et éblouissement.
2. Vitrage et bruit
Un son est le résultat d'une vibration qui se propage sous la forme
d'une onde de pression acoustique.
Un bruit est un mélange désordonné de sons.
Le comportement d'un vitrage vis-à-vis du bruit est caractérisé, de
manière conventionnelle, par une valeur qui rend compte son
aptitude à s'opposer au passage des bruits. Cette valeur est appelée
indice d'affaiblissement acoustique.
Indice d'affaiblissement Rw
Cet indice constitue la référence européenne pour exprimer l'affaiblissement acoustique d'un
composant du bâtiment.
A partir de cette valeur de référence, la norme NF EN ISO 717-1 défini deux termes
9
d'adaptation à des conditions différentes d'exposition au bruit:
- le terme C qui correspond à un spectre de bruit pondéré
- le terme Ctr qui correspond à un spectre de bruit de trafic urbain pondéré
Indice d'affaiblissement RA, tr
Cet indice rend compte, en particulier, de la protection apportée par les vitrages vis-à-vis d'un
bruit de trafic routier.
RA,tr = Rw + Ctr
Indice d'affaiblissement RA
Cet indice rend compte, en particulier, de la protection apportée par les vitrages vis-à-vis des
bruits intérieurs aux bâtiments ou des bruits de trafic aérien. RA = Rw + C.
Produits utilisés
10
de température et qui, après disparition de la vitre exposée au feu, a le comportement d'une
barrière thermique (gels intumescents).
11
La glace trempée chimiquement est obtenue par
immersion du verre dans du nitrate de potassium fondu.
cela lui confère une résistance mécanique et au choc
thermique remarquable.
Ce n’est pas un produit de sécurité
La surface du verre échauffée par le soleil va se dilater beaucoup plus que la partie
froide.
Cela va engendrer dans la partie à l’ombre une contrainte de traction qui, si elle est supérieure
à le contrainte de rupture, va générer une casse à partir du point le moins résistant
12
IV. Entretien du verre dans le bâtiment
Les vitrages mis en œuvre dans le bâtiment peuvent être agressés de diverses façons :
• mécaniquement
• chimiquement
et nécessitent par conséquent un entretien périodique et des précautions sont à prendre
durant :
• leur fabrication
• leur transport
• leur mise en œuvre
• leur durée d’exposition (leur durée de vie)
1. L’agression mécanique 1 talc
Tout produit dont la dureté est supérieure à celle du verre peut 2 gypse
provoquer des rayures superficielles. Aussi il est nécessaire de se 3 calcite
souvenir de la position du verre dans l’échelle de dureté. 4 fluorine
Chaque corps raye les précédents et n’est pas rayé par les suivants. Le 5 apatite
verre, quant à lui, se situe entre l’orthose (6) et le quartz (7). 6 orthose
Le frottement sur la surface du verre d’un produit dont la dureté est 7 quartz
supérieure à celle du verre peut provoquer des « griffes » ou « rayures », 8 topaze
mais plus ou moins marquées, rectilignes ou curvilignes, continues ou 9 corindon
discontinues, d’aspect mat ou brillant. 10 diamant
2. L’agression chimique
Dans certains cas, la surface du verre peut être altérée par l’atmosphère (pollution), les eaux
de lessivage chargées de composants chimiques issus des matériaux de construction (plâtre,
ciment, enduit…), les produits de nettoyage des éléments environnants…, ainsi que les
produits de nettoyage du verre si ces derniers sont mal adaptés.
3. Précautions à prendre
- lors de sa transformation
En ce qui concerne les vitrages isolants, lors de leur fabrication en atelier spécialisé l’attention
sera portée en particulier sur l’opération de découpe, celle-ci pouvant laisser sur le verre des
traces d’huile utilisée pour la lubrification des outils de découpe.
Par ailleurs le lavage du verre peut être la cause de dépôts après séchage, provenant du
manque de pureté de l’eau de rinçage et, ou de l’air de séchage
Découpe du verre
- lors de sa mise en œuvre
Mis en œuvre en atelier ou sur chantier, les produits verriers demeurent encore fragiles
et peuvent être soumis à des agressions mécaniques ou chimiques.
13
Sur chantier il y a nécessité de veiller à la protection des vitrages jusqu’à la fin de
travaux.
4. Le nettoyage
Par contre, il est formellement interdit d’utiliser, pour effectuer le nettoyage des produits
verriers de la soude et de l’acide fluorhydrique, ces produits provoquant des agressions
chimiques irréversibles.
Il y a lieu de s’assurer de la compatibilité du produit verrier avec les produits de nettoyage des
éléments environnants.
Produits de nettoyage
14