Exposition Monet, Son Musée - Dossier de Presse
Exposition Monet, Son Musée - Dossier de Presse
Exposition Monet, Son Musée - Dossier de Presse
son musée
7 octobre 2010
20 février 2011
Relations avec la presse
Musée Marmottan Monet – Claude Monet, son musée Dossier de Presse – Juillet 2010
u claude monet, son musée
communique de presse
Depuis 1932, date à laquelle Paul Marmottan lègue à l’Académie des Beaux-Arts
la totalité de ses collections, l’hôtel particulier – devenu musée en 1934 – n’a cessé
de s’enrichir grâce à des donations exceptionnelles. Le legs de Michel Monet,
s’inscrivant dans cette continuité, apparaît, à bien des égards, comme un geste
historique. Tout d’abord parce qu’il a permis au musée d’accueillir la plus impor-
tante collection d’œuvres de Claude Monet au monde, mais avant tout parce
qu’il constitue un témoignage direct de l’artiste : ce sont des œuvres qu’il conser-
vait auprès de lui, ses propres toiles et quelques unes de ses amis, qu’il gardait
précieusement.
Musée Marmottan Monet – Claude Monet, son musée Dossier de Presse – Juillet 2010
u avant-propos
Dès mon élection à la tête du musée Marmottan Monet en 2008 et ayant approfondi les
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collections exceptionnelles de ce musée, particulièrement en ce qui concerne l’œuvre de
Claude Monet, j’ai souhaité organiser une exposition des œuvres que nous possédons :
tableaux, dessins, carnets de dessins, carnets de comptes et correspondances, constituant
la première collection d’œuvres de Monet au monde. Aussi, quand j’ai appris la magnifi-
que initiative de mon ami, Guy Cogeval, président du musée d’Orsay, d’organiser une
grande rétrospective aux Galeries nationales du Grand Palais, j’ai souhaité associer nos
deux initiatives et j’ai rencontré Thomas Grenon, administrateur général de la Réunion
des Musées Nationaux, avec l’accord de la Commission administrative de l’Académie des
Beaux-Arts, pour établir un billet groupé permettant aux visiteurs de profiter de ces deux
expositions Capitales à Paris. Cette idée que nous avions initiée n’a pu malheureusement
prendre corps ; et en tant que membre de l’Académie des Beaux-Arts, propriétaire de la
fondation Marmottan Monet et en tant que directeur élu de cet établissement, j’ai beau-
coup regretté que ce projet n’ait pas trouvé d’écho.
J’espère que la complémentarité de ces manifestations sera une opportunité
exceptionnelle tant pour la connaissance de l’œuvre de Monet que pour le plaisir des
visiteurs français et étrangers qui les découvriront. Les œuvres que nous présentons
seront exclusivement issues de notre collection allant de la première manifestation de
l’Impressionnisme avec le tableau mythique Impression, Soleil levant jusqu’aux dernières
toiles peintes à Giverny, Nymphéas, Pont japonais, Saules, qui ont inspiré dans les années
1950 des artistes aussi différents que Joan Mitchell, Jackson Pollock, Mark Rothko et
Roy Lichtenstein qui en fait la paraphrase dans sa série de lithographies des Nymphéas. Je
souhaite donc à ces deux expositions exceptionnelles le succès que mérite le génie de
Claude Monet et comme le dit Arnaud d’Hauterives, ancien directeur du musée et secrétaire
perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, « cet ensemble d’œuvres porte à l’excellence le pres-
tige de la grande rétrospective Claude Monet… avec la mise en lumière de son œuvre ».
L’œuvre de Claude Monet méritait un tel hommage national. Il est heureux que des
toiles exceptionnelles provenant des plus grands musées au monde ainsi que celles que
possède notre musée soient confrontées à l’œil du public pour son plus grand plaisir car
comme disait Cézanne, « Monet ce n’est qu’un œil… Mais bon Dieu, quel œil ! ».
Jacques Taddei
Membre de l’Institut
Directeur du musée Marmottan Monet
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u claude monet
et les impressionnistes
au musée marmottan
p.5 Légué en 1932 à l’Académie des Beaux-Arts, l’hôtel particulier de Paul Marmottan
devient le musée Marmottan en 1934.
En 1957, les collections du musée s’étoffent grâce au legs considérable de Mme Donop
de Monchy qui offre au musée, entre autres, une vingtaine d’œuvres de Monet,
Morisot, Pissarro, Renoir, Sisley, Daumier, etc. Parmi ces toiles figure notam-
ment le célèbre Impression, Soleil levant. Victorine Donop de Monchy avait hérité
cette collection de son père, le docteur Georges de Bellio, ami et médecin de la
plupart de ces artistes.
Une donation exceptionnelle qui incite certainement Michel Monet, le
fils du peintre, à léguer en 1966 au musée la collection d’œuvres, de lettres, de
photographies et de souvenirs personnels qu’il avait héritée. C’est ainsi que le
musée Marmottan devient le gardien de la plus importante collection d’œuvres
de Monet au monde. Collection historique, de plus, par sa provenance directe de
l’artiste. Outre de nombreuses toiles de Claude Monet, le legs comprend ainsi
des carnets de dessins de l’artiste, ses palettes, ses lettres, des photographies, des
objets personnels, ainsi que la collection de tableaux peints par ses amis que le
peintre avait toujours gardés avec lui.
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u extrait du catalogue
de l’exposition
[…] Nous sommes en présence d’œuvres qui ont toujours vécu auprès de Monet
p.6 ou des membres de sa famille et de ses amis. Témoins silencieux de la vie quoti-
dienne de Monet, elles décoraient sa chambre, son salon et son atelier. Ces hui-
les, dessins et pastels constituaient le cadre de vie de Monet qui a dû poser son
regard sur ces œuvres des milliers de fois. Grâce à plusieurs témoignages, nous
savons que Monet ne conservait pas seulement de nombreuses toiles dans son
atelier, mais qu’il exposait également ses œuvres dans son intérieur. En 1924,
« dans le salon il n’y a que des peintures du maître [...] Il fait gai. Et pour compléter
l’impression de joie, quatre rangs de peintures s’alignent le long des murs, des
peintures sans cadre, mises bout à bout, à se toucher, chacune fraîche comme
un avril. »
Le charme véritable de la collection du musée Marmottan ne provient
donc pas de ce qu’elle conserve le plus grand nombre de Monet au monde : il
émane davantage de cette intimité qui imprègne ces œuvres qu’il avait choisies
comme compagnes de vie.
Contemplant sa collection, Monet racontait : « Ici, ce sont de vieux souve-
nirs. J’y tiens ; j’aime les voir autour de moi. Autant que je l’ai pu – et ce n’était
pas toujours facile ! – j’ai conservé une œuvre de chaque étape de ma vie... »
Ainsi, ces œuvres ont valeur de souvenirs pour l’artiste. Plus tard son fils déco-
rera sa propre maison de souvenirs rapportés d’Afrique, à l’image de son père
qui conservait auprès de lui les toiles rapportées des différents lieux où il avait
posé son chevalet. C’était comme un album de photos qui, restant constamment
ouvert, déclencherait les rêveries nostalgiques d’un vieil homme plongé dans
des paysages peints de ses propres mains.
Toutefois, l’ensemble des « souvenirs » conservés par Monet n’est plus com-
plet, car Michel Monet a vendu 81 toiles de son père sur les 342 œuvres initiales.
La collection du musée Marmottan est donc également marquée par les choix
du fils de l’artiste. Michel, qui a partagé tellement de souvenirs avec son père,
s’est sans doute séparé de certaines toiles en opérant un choix qui respecte l’esprit
de la collection rassemblée par l’artiste. En effet, de Vétheuil à Giverny en passant
par Passy et par les vacances sur les côtes normandes, Michel connut tous les
lieux privilégiés de Claude Monet. De plus, Michel vécut auprès de son père à
Giverny jusqu’aux dernières heures de l’artiste.
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u extrait du catalogue de l’exposition
Giverny est fort présent dans la collection, car Monet a laissé de nombreuses
représentations de son jardin, peintes à la fin de sa vie. Cette série de toiles,
pour la plupart jamais terminées, qui représentent le pont japonais, le bassin
des nymphéas ou l’allée des rosiers, relie ainsi le musée Marmottan au domaine
de Giverny.
Le choix du musée Marmottan comme légataire universel des biens
transmis par Claude Monet soulève des questions. Pourquoi le fils d’un artiste
qui s’opposa sauvagement à l’Académie des Beaux-Arts a t-il fait don de toutes
ses œuvres à cette même institution ? Pourquoi ne pas avoir cherché à réunir les
œuvres de son père aux Grandes Décorations de l’Orangerie que Monet avait
offertes à l’État de son vivant ?
Certains pensent que Michel Monet voulut associer la collection laissée
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par son père à sa toile maitresse, Impression, Soleil levant. Cette toile célèbre fait
partie du don que Madame Donop de Monchy, héritière du collectionneur
Georges de Bellio, fit au Musée Marmottan en 1947. Michel devait connaitre
l’amitié qui liait le Docteur de Bellio à son père ; il voulut sans doute ajouter les
œuvres de son père à la collection d’un homme qui favorisa financièrement et
affectivement l’épanouissement de son art. Parallèlement à ce choix d’ordre sen-
timental, certains ont suggéré que le musée Marmottan offrait aux yeux de
Michel un cadre muséal parfaitement adapté aux toiles de Monet : une maison
de maître par nature intime, entourée d’un jardin, se situant à Paris, capitale
des arts. Ce sont probablement ces diverses raisons qui, réunies, ont incité
Michel Monet à léguer la collection de son père au musée Marmottan. […]
Noémie Goldman, Claude Monet, son musée, catalogue officiel de l’exposition, éditions HAZAN
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u parcours de l’exposition
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Les caricatures
1845. Cinq années après la naissance d’Oscar-Claude Monet, sa famille part
s’installer au Havre. Le jeune Oscar-Claude s’essaie à la caricature, dont il orne
bientôt les marges de ses cahiers. Peu intéressé par les cours dispensés par ses
professeurs, il préfère les croquer. Ce seront ses premières œuvres.
Alors que sa mère meurt en 1957, il abandonne ses études et est recueilli
par sa tante Lecadre qui le pousse à se consacrer au dessin. Au Havre, il expose
dans la vitrine de l’encadreur Gravier ses premières caricatures et ses premiers
portraits de personnalités politiques havraises, dont la plupart sont signés
« O. Monet ». Il parvient à en vendre quelques uns et à acquérir grâce à eux une
certaine notoriété. Cette même boutique accueille également des toiles d’Eugène
Boudin qui est vite intrigué par les dessins du jeune Monet, alors âgé de 18 ans.
Leur rencontre est décisive.
Monet écrit dans une lettre à Gustave Geffroy en 1920 : « J’ai connu, c’est
exact, Boudin qui était mon aîné de quinze ans, je crois, au Havre, alors que je
m’évertuais à me faire une réputation de peintre de portraits-charges. Il est vrai
qu’à l’époque j’avais une quinzaine d’années. J’étais connu comme tel de toute la
ville du Havre. Je faisais payer mes portraits entre 10 et 20 francs et les signais
Oscar, mon autre prénom. Je les exposais souvent avec les toiles de Boudin dont
je n’ai pas apprécié au début la peinture, imprégné que j’étais des principes aca-
démiques. Troyon et Millet fréquentaient aussi ce magasin d’exposition. Un jour,
Boudin me dit: ‘‘Vous êtes doué, laissez ce travail qui vous lassera. Vos croquis
sont excellents, vous n’allez pas en rester là. Faites comme moi, apprenez à bien
dessiner et admirez la mer, la lumière, le ciel bleu’’. Je suivis ses conseils, et de
concert nous fîmes de longues promenades durant lesquelles je ne cessais de
peindre d’après nature. C’est ainsi que je compris celle-ci et que j’appris à l’aimer
passionnément et que je m’intéressais à la peinture claire qui était celle de
Boudin. [...] J’ai dit et je le répète : je dois tout à Boudin et lui suis reconnaissant
de ma réussite. J’en étais arrivé à être fasciné par ses pochades, filles de ce que
j’appelle l’instantanéité ».
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u parcours de l’exposition
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Les portraits
Claude Monet a peint relativement peu de portraits. Ceux que le musée Marmottan
Monet conserve sont principalement des portraits de sa famille. Son épouse Camille
fut d’ailleurs son premier modèle. Plus intéressé par les jeux de lumière sur la matière,
le peintre utilise ses modèles – Camille en particulier – comme de véritables instru-
ments de recherche picturale, et non comme des « sujets ».
Monet a également réalisé des portraits de ses deux fils, Jean et Michel. Jean meurt
prématurément avant la Première Guerre mondiale, en 1914. Michel, quant à lui, pas-
sionné d’art africain et de chasse, vit à Giverny auprès de son père. Après la mort de
Claude Monet, il se fait construire une maison à Sorel-Moussel et quitte la demeure
familiale. Il meurt en 1966 dans un accident de voiture, sans postérité, après avoir légué à
l’Académie des Beaux-Arts la propriété de Giverny et la collection de tableaux de son père.
Claude Monet a conservé les portraits de son fils cadet durant toute sa vie, et ne
les a jamais exposés.
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u parcours de l’exposition
L’un des portraits les plus intrigants que Monet a réalisé est sans doute celui de Poly
(1886). Il fait la connaissance d’Hippolyte Guillaume à Kervilahouen, petit village
fleuri de Belle-Île-en-Mer, dans le Morbihan. Voici comment Claude Monet décrit ce
p.10 personnage atypique : « J’ai fait poser le père Poly et j’en ai fait une bonne pochade
extrêmement ressemblante ; il a fallu que tout le village voie, et ce qu’il y a de joli, c’est
que tout le monde le complimente de sa chance, pensant que j’ai fait cela pour lui, de
sorte que je ne sais pas trop comment m’en tirer. Enfin vous verrez ce type ; c’est encore
une espèce de diable à surprise […]» .
Bien d’autres peintres firent ensuite le portrait de Poly qui avait ainsi, de son propre
aveu, trouvé le moyen de gagner sa vie en restant les bras croisés.
Encore plus rares sont les autoportraits de Claude Monet ; on en recense trois, dont
L’Artiste dans son atelier (1884), qui fait partie de la collection du musée Marmottan
Monet. Clémenceau appréciait tout particulièrement cet autoportrait, estimant que le
peintre était alors « en pleine possession de lui-même ».
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u parcours de l’exposition
Le musée conserve également dans ses collections des portraits de Claude Monet, réa-
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lisés par ses contemporains : celui de Gilbert Alexandre Séverac (1865), Renoir (1872 et
1875), Lhuillier (1861), Manet (1874) ou encore Carolus-Duran (1867).
En 1859, Monet part s’installer à Paris, entre à l’Académie Suisse et y rencontre Camille
Pissarro ; ils se lient d’amitié. Puis il sert en Algérie, où il en profite pour faire des
portraits de quelques généraux et rentre finalement au Havre en 1962. Au détour
d’une plage de la côte normande, Monet fait une seconde rencontre décisive : celle de
Johan Barthold Jongkind. La touche de celui que Manet appelait « le père du paysage
moderne » influence le jeune Claude de façon notoire ; ils peignent alors côte à côte.
Lors d’un bref retour à Paris, il rejoint l’atelier Gleyre où il rencontre Frédéric
Bazille et Auguste Renoir, avec lesquels il tisse des liens solides. S’éloignant alors de la
capitale, il peint d’après nature et s’enthousiasme jour après jour, comme il l’exprime
dans une lettre adressée à Bazille, en 1864 : « Ici, mon cher, c’est adorable, et je décou-
vre tous les jours des choses toujours plus belles. C’est à en devenir fou, tellement j’ai
envie de tout faire, la tête m’en pète. […] Eh bien, mon cher, je veux lutter, gratter,
recommencer, car on peut faire ce que l’on voit et que l’on comprend, et il me semble,
quand je vois la nature, que je vais tout faire, tout écrire,… quand on est à l’ouvrage...
Tout cela prouve qu’il ne faut penser qu’à cela. C’est à force d’observation, de réflexion
que l’on trouve. Ainsi piochons et piochons continuellement [...]».
En 1865, le petit groupe expose au Salon : Monet y présente cinq toiles, accrochées
aux côtés de celles de Renoir, Pissarro, Bazille ou encore Sisley. Il y reçoit un écho
critique favorable. Le 27 décembre est créée la « Société anonyme coopérative d’artis-
tes peintres, sculpteurs, graveurs, etc. ». À l’initiative de Claude Monet et avec l’appui
de Durant Ruel, déçu d’avoir essuyé plusieurs refus d’exposer ses toiles aux Salons, ce
collectif d’artistes peintres réunit Renoir, Sisley, Berthe Morisot, Degas, Guillaumin
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u parcours de l’exposition
ou encore Pissarro et Cézanne. Ils exposent pour la première fois le 17 avril 1874, au
35 boulevard des Capucines, dans la galerie de Nadar. L’accueil critique est plus que
mitigé, les œuvres exposées tournées en dérision par le public. L’exposition peine à
trouver son public qui y vient surtout pour se divertir ; l’échec financier est considérable.
Sur les cinq toiles présentées, une va retenir l’attention : Impression, Soleil levant, pour
laquelle Monet fut prié de donner un titre à indiquer dans le catalogue. Il demande
qu’on mette « Impression » à côté de cette vue du Havre. C’est le terme que retiendra le
journaliste Louis Leroy en titrant son article du 25 avril, paru dans Charivari, qu’il
consacre à l’exposition « L’Exposition des impressionnistes ». La formule connaitra la
fortune que l’on sait. La presse conservatrice ne pipe mot de l’exposition ; certaines
critiques sont favorables, d’autres beaucoup plus vives.
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Un mot sur Impression, Soleil levant, 1873
Un siècle après la première exposition « impressionniste », en novembre 1985, a lieu au
musée Marmottan la première attaque à main armée jamais vue dans un musée. Parmi
les tableaux dérobés (des Monet et des Renoir) figure Impression, Soleil levant. Ironie
du sort si l’on pense que le Dr de Bellio a acquis en 1878 pour la somme de 210 francs,
à la vente Hoschedé, ce tableau tant décrié à l’époque.
Dès ses premiers paysages peints au bord de la Seine à Argenteuil, jusqu’aux
Nymphéas de la fin de sa vie, Monet se passionne pour les métamorphoses du ciel,
les moires de l’eau, tout ce qui n’a pas de formes arrêtées. Sa vie durant, il tente de
rendre le dialogue incessant de l’eau et de la lumière.
En 1896, Emile Zola notait déjà : « Chez Monet, l’eau est vivante, profonde, vraie sur-
tout. Elle clapote autour des barques avec de petits flots verdâtres coupés de lueurs
blanches. Elle s’étend en mares glauques qu’un souffle fait subitement frissonner, elle
allonge les mâts qu’elle reflète en brisant leur image, elle a des teintes blafardes et
ternes qui s’illuminent de clartés aiguës. »
Les collections du musée Marmottan regroupent également un grand nombre
de toiles « de jeunesse », réalisées sur les bords de Seine, telles que Promenade près
d’Argenteuil, Le Pont du chemin de fer. Argenteuil, Sur la plage à Trouville.
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u parcours de l’exposition
Quelques années plus tard, après la mort de Camille, ce sont les côtes normandes, ses
« terres d’enfance » qui regagnent tout son intérêt. Monet s’y ressource, laissant la plu-
part du temps femme – Alice – et enfants en ville, éprouvant le besoin de « se retrem-
per à l’air de la mer ».
Les voyages
Jusqu’à son installation à Giverny en juin 1883, Monet a voyagé très souvent, sur les
bords de la Seine (Paris, Vétheuil, Argenteuil, Honfleur, Le Havre, Rouen…), mais aussi à
travers toute l’Europe, de la Norvège à l’Italie, en passant par la Hollande et l’Angleterre.
Londres, 1870/1899-1901
Monet s’exile à Londres en 1870. Il s’intéresse à la Tamise, aux différents reflets dans
l’eau, qui la sculptent différemment selon les saisons, mais aussi selon les heures de la
journée et de la nuit.
C’est au cours de son deuxième cycle de séjours londoniens qu’il réalise quelques
unes de ses plus belles toiles. Depuis la fenêtre de sa chambre de l’hôtel Savoy, il fait de
la lumière son centre d’intérêt principal. Les toiles londoniennes, retravaillées par la
suite dans son atelier de Giverny, font de la lumière, et de l’atmosphère embrumée qui
se dégage de la Tamise, un motif de choix pour le peintre : il y montre la subtilité vapo-
reuse des paysages urbains plongés dans la brume londonienne.
Monet capte l’instantané, l’évolution des conditions climatiques. Le sujet n’est
finalement jamais le même, et le regard du peintre non plus.
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La Hollande, 1871/1886
Toujours en exil à cause de la situation politique en France, Monet et sa famille
séjournent en Hollande en 1871, puis en 1886. Attiré par un paysage haut en couleurs,
Monet sera cependant déçu de ne pouvoir parvenir à recréer sur sa toile la richesse du
paysage qui s’offre à lui.
Italie, 1883
En 1883, Monet, en compagnie de Renoir, se rend sur la Côté d’Azur, puis en Ligurie
occidentale. Une fois encore, il ressent le besoin de retourner en Italie, seul cette fois.
Il s’installe à Bordighera et se met au travail : c’est un enchantement de couleurs. Pour-
p.14 suivant son chemin, il s’arrête à Dolce Aqua, dans la vallée de Sasso. Le musée conserve
deux toiles peintes lors de ce séjour féérique : Le Château de Dolceacqua (1884), Vallée de
Sasso. Effet de soleil (1886), ou encore Le Pont de Vervy (1889), « un bijou de légèreté » selon
Monet. Monet cherche à reproduire dans ses toiles la beauté saisissante du paysage
italien : « C’est justement ce côté merveilleux que je tiens tant à rendre. Évidemment
bien des gens crieront à l’invraisemblance, à la folie, mais tant pis, ils le disent bien
quand je peins notre climat. Il fallait en venant que j’en rapporte le côté saisissant ».
La Norvège, 1895
Attiré par ce qu’il imaginait des paysages scandinaves, et familier de l’univers du
dramaturge Ibsen, Monet rend visite, en février 1895, à son beau-fils Jacques Hoschédé,
établi en Norvège. Après un passage par le Danemark et la Suède, il arrive à Christiana
(Oslo), où il est surpris et flatté de sa notoriété. Il veut alors peindre l’hiver et cherche
longuement un motif original. Convié chez l’épouse de l’écrivain Björnson, il séjourne
à Björnegaard. À de nombreuses reprises, Monet raconte dans sa correspondance
l’émerveillement qu’il éprouve devant la beauté des paysages, en regrettant les obsta-
cles qu’il rencontre pour travailler : « J’aurais tant de choses différentes à faire et c’est
là que j’enrage le plus, car il est impossible de voir de plus beaux effets qu’ici. Je parle
des effets de neige qui sont absolument stupéfiants, mais d’une difficulté inouïe, et
puis ce que le temps est changeant, ce n’est rien à côté de chez nous et surtout à cause
de cette immensité blanche… ».
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u parcours de l’exposition
La barque
Qu’elle soit peinte seule, comme unique élément du tableau, ou qu’il la représente avec
des personnages, la barque est un autre motif récurrent dans l’œuvre de Claude Monet.
Le musée Marmottan Monet possède un exemple des plus fascinants.
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u parcours de l’exposition
La meule
La série des « meules », imposants gerbiers de blé qui retiennent toute l’attention de
Monet, débute à la charnière des années 1888-1889, bien que plusieurs meules figu-
rent déjà dans certains tableaux de Monet, mais elles restent secondaires, de petites
tailles et en second plan. Tout comme les ponts, saules et autres nymphéas, les meules
s’observent différemment selon les saisons, selon les heures de la journée.
Le musée conserve en prêt permanent une Meule (1889-1890), une de celles qui
suscita tant d’étonnement mêlé d’admiration de la part de Kandinsky. Bien avant lui,
ce fut le romancier Mirbeau, ami de Monet, qui fit partager sa surprise : « Un même
motif – comme dans l’étonnante série de ses meules hivernales – lui suffit à exprimer
les multiples et si dissemblables émotions par où passe, de l’aube à la nuit, le drame de
p.16 la terre » (in L’Art dans les deux Mondes, 1891).
Le pont japonais
Claude Monet s’installe à Giverny en 1883 ; il y restera jusqu’à sa mort en 1926. La pre-
mière représentation que Monet fait du pont est une scène hivernale, en 1895. Entre
1899 et 1900, il reprend ce motif en une série encore réaliste, dans laquelle l’arche du
pont, dont l’armature est clairement définie, occupe tout l’espace. Le musée Marmottan
Monet possède huit versions de ce pont japonais, et dans toutes ces versions, la passe-
relle n’est plus que suggérée par des touches fragmentées et flamboyantes. Elles forment
des lignes horizontales courbées sous le poids de la végétation luxuriante qui envahit
la toile. Très vite, le champ visuel n’embrassera plus que le seul plan d’eau. Arsène
Alexandre décrit le pont en ces termes, en 1921 : « Aux balustrades de ce pont grim-
pent des glycines et elles retombent en grappes […]. Ces aigrettes de rubis, de topazes,
d’améthystes, avec leur grâce éplorée, devaient tenter tout d’abord Claude Monet, et il
en fit le thème d’une nombreuse série. »
Les Nymphéas
De 1897 à sa mort, Monet peint sans relâche cette plante aux larges feuilles : « Ces
paysages d’eau et de reflets sont devenus une obsession. C’est au-delà de mes forces de
vieillard, et je veux cependant arriver à rendre ce que je ressens ». Il consacrera au total
plus de 250 toiles aux nymphéas. Le jardin de Giverny, source d’inspiration inépuisable et
si précieuse, est l’endroit idéal pour le peintre souhaitant scruter ses paysages d’eau et
de reflets. En 1903, le bassin est agrandi, rénové, et couvert de nymphéas ; peu à peu,
les toiles de Monet se resserrent sur ce seul motif : il n’y a plus de ciel, le bassin est
parfois encore indiqué sur le haut de la toile, mais, le plus souvent, l’eau sans horizon
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u parcours de l’exposition
et sans rivage occupe toute la surface de la toile avec les nymphéas et les reflets du ciel
et des arbres dans l’eau.
En mai 1909, Monet expose quarante huit nymphéas à la galerie Durand-Ruel,
sous le titre suivant : « Les nymphéas : Séries de paysages d’eau ». Ces « paysages d’eau »
rencontreront un immense succès critique, comme le démontre cet article du Journal
des débats : « Ce miroir contient le ciel, les nuages, les arbres, toute la verdure et le fré-
missement des feuilles. Tout s’y reflète, s’y résume, s’y fond, s’y confond. Il contient les
heures, puis l’aurore jusqu’au crépuscule […]. C’est une prodigieuse suite de variations
sur un même thème. »
Les iris
L’iris est une plante dont Monet affectionne la luminosité, proche du soleil, et la courbe
qu’elle trace jusqu’au sol.
Encore une fois, c’est le romancier Mirbeau qui parle les mieux des iris de son
ami : « […] les iris dressent leurs pétales récurvés, étranges, fanfreluches de blanc, de
mauve, de lilas, de jaune et de bleu, striés de brunes panachures et de ponctuations
pourprées, évoquant, dans leur dessous compliqué des analogies mystérieuses, des
rêves tentateurs et pervers, pareils à ceux qui flottent autour des troublantes orchi-
dées » (in L’Art dans les deux Mondes, 1891).
Les agapanthes
Tout comme les iris, les agapanthes peuplent le jardin de Monet et lui valent son admi-
ration la plus profonde. La plante fait partie du monde « des fleurs » qui accompagne
et complète celui « de l’eau » : deux entités règnent sur le jardin de Giverny, deux
entités que Monet entremêlent, suggérant les imbrications évidentes entre les deux.
Lorsqu’il entreprend la rénovation du jardin, Monet ne songe qu’à une chose : la florai-
son. Chaque fleur plantée est un tableau en puissance.
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u les visuels disponibles
pour la presse
Conditions d’utilisation :
Ces visuels sont disponibles pour la presse dans le cadre exclusif d’un article faisant la
promotion de l’exposition « Claude Monet, son musée » au musée Marmottan Monet.
Les mentions et légendes sont obligatoires.
p.18
Claude Monet, Sur la plage à Trouville, Claude Monet, Portrait de Poly, 1886
1870 – Huile sur toile, 38 x 46 cm Huile sur toile, 74 x 53 cm – Musée
Musée Marmottan Monet, Paris Marmottan Monet, Paris – Inv. 5023
Inv. 5016 – ©musée Marmottan Monet, ©musée Marmottan Monet, Paris /
Paris / Bridgeman Giraudon / presse Bridgeman Giraudon / presse
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u les visuels disponibles pour la presse
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u le catalogue
de l’exposition
Informations pratiques
Volume broché avec rabats
Format : 22 x 28 cm
200 illustrations – 240 pages
ISBN/EAN : 978 2 7541 0467 8
Prix : 35 euros TTC
Éditions HAZAN
Musée Marmottan Monet – Claude Monet, son musée Dossier de Presse – Juillet 2010
u autour de monet
publications des editions hazan
p.21 À l’occasion des nombreux événements liés à Claude Monet, les éditions Hazan
publient un certain nombre d’ouvrages autour du peintre.
Guide permettant de faire voyager le lecteur sur les pas des impressionnistes, Où trouver
Monet et les impressionnistes en Normandie inaugure la collection « Où trouver » des
éditions Hazan. Du Havre à Dieppe, sans oublier Rouen et Honfleur, cet ouvrage
dénombre les lieux phares qui ont su inspirer ces artistes. Dans la même collection,
Où trouver Monet et les impressionnistes à Paris et en Île-de-France met en lumière les
divers quartiers, places, cafés où ces derniers ont vécu et travaillé. Il permet de recons-
tituer les différents parcours qui ont marqué leur travail.
Musée Marmottan Monet – Claude Monet, son musée Dossier de Presse – Juillet 2010
u informations pratiques
Adresse Tarifs
2, rue Louis-Boilly Plein tarif : 9 euros
75016 Paris Tarif réduit : 5 euros
Moins de 8 ans : gratuit
Site Internet
www.marmottan.com Réservations groupes
et ateliers scolaires
Accès
Christine Lecca
Métro : Muette – Ligne 9
Tél. : 01 44 96 50 33
RER : Boulainvilliers – Ligne C
Bus : 22, 32, 52, P.C.
Jours et horaires d’ouverture
Ouvert du mardi au dimanche
de 11h à 18h
Nocturne le mardi jusqu’à 21h
Fermé le lundi
Musée Marmottan Monet – Claude Monet, son musée Dossier de Presse – Juillet 2010